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« Dans le télétravail, le facteur de la confiance est fondamental »

Deux professeurs de l’Université de Lausanne se sont penchés sur l’impact du home office qui s’est imposé avec la pandémie. Leur conclusion ? Les chefs d’entreprise doivent entrer dans une logique de management par objectif en donnant davantage d’autonomie et de liberté aux salariés.

PROPOS RECUEILLIS PAR JEAN-FRANÇOIS KRÄHENBÜHL JEAN-FRANCOIS.KRAHENBUHL@CVCI.CH PHOTO FÉLIX IMHOF

«Les nouvelles manières de travailler («New Ways of Working») et leurs impacts sur l’organisation et les salariés » : c’est le titre de l’étude réalisée par David Giauque, professeur de gestion des RH et de management public à l’IDHEAP au sein de l’Université de Lausanne, et son collègue, Yves Emery. Les deux chercheurs ont présenté les résultats de leurs réflexions lors du récent congrès romand de HR Suisse. « L’idée consistait à prendre le pouls des chefs d’entreprise, des cadres et des spécialistes RH par rapport à leur travail dans un contexte pandémique. Nous voulions voir quels étaient les impacts de ce télétravail forcé. » Le panel, issu des membres de HR Suisse et des Chambres de commerce latines, concernait potentiellement 2000 répondants. Un peu plus de 280 d’entre eux se sont manifestés. De quoi en tirer quelques tendances à défaut de conclusions générales. David Giauque en décrypte les principales.

Qu’entend-on par ces «nouvelles manières de travailler»?

Ce sont toutes les modalités qui permettent aux salariés et aux cadres de travailler indépendamment d’un lieu et d’un horaire de travail précis, voire en fonction des activités à réaliser. On libère les salariés des contraintes liées au temps et à la localisation, ce qui leur permet d’adapter leurs activités de manière autonome. Le télétravail constitue l’une de ces modalités. Nous pensons que l’hybridité va s’imposer après la crise sanitaire, soit un mélange de home office et de présentiel, ce qui sera compliqué à gérer. L’avenir dira si les organisations vont diminuer leurs surfaces de bureau pour gagner en flexibilité et réaliser des économies.

Quels sont les enseignements principaux de votre étude?

Le premier enseignement s’est matérialisé sous la forme d’une grosse surprise : nous nous sommes rendus compte qu’avant ce confinement forcé, les cadres suisses pratiquaient peu le télétravail en regard des études internationales réalisées sur le sujet. Est-ce lié à la culture de nos organisations, qui privilégient encore très largement le leadership présentiel ? C’est une hypothèse plausible.

Ce constat révèle-t-il un goût prononcé pour le contrôle?

Il est permis d’aller jusque-là. Il existe une volonté – ou une préférence – du cadre supérieur suisse de pouvoir diriger ses équipes en présentiel.

Une autre surprise?

Nous avons constaté que les nouvelles manières de travailler touchaient relativement peu les aspects de performance et de bienêtre de nos répondants. Deux facteurs liés à ces «NWW» doivent être considérés: le premier, central, c’est la possibilité de contacter très rapidement les collègues et la hiérarchie. Le second, c’est la clarté de l’information. En télétravail, le manque de transparence quant à l’organisation va avoir un impact sur la performance des salariés et leur engagement. Les missions doivent être claires. D’autres facteurs importants, entrent en ligne de compte, comme les bonnes relations avec la hiérarchie et les collègues. Le facteur de la confiance est fondamental, ce que confirment de nombreuses recherches antérieures. Si celle-ci est présente, le télétravail se passera alors d’autant mieux. L’autonomie a par ailleurs une influence claire sur la performance.

Quelles conclusions en tirer quant à l’avenir du travail?

L’élément important, c’est de souligner à quel point la satisfaction au travail, à savoir le bien-être et la performance, ne dépendent pas de règles fixées de manière «top-down». Les chefs d’entreprise et les responsables RH doivent accepter aujourd’hui d’entrer dans une logique de management par objectif en donnant davantage d’autonomie et de liberté aux travailleurs pour atteindre ces mêmes objectifs. Et peu importe la manière pourvu qu’ils soient atteints. En Suisse, on éprouve clairement des difficultés avec cet aspect-là. La supervision directe des collaborateurs demeure une culture bien ancrée au sein des organisations. Mais on observe une évolution dans ce domaine : petit à petit, le management par objectif va se généraliser. La crise du Covid-19 aura à l’évidence joué un rôle d’accélérateur.

Boost My Startup Challenge : un franc succès pour BG et UBS !

Convaincus que l’intelligence collective et l’innovation sont la clé pour développer de nouveaux produits et services en phase avec les besoins de la société, BG Ingénieurs Conseils et UBS se sont associés pour donner de l’écho à des sociétés à forte croissance en créant le Boost My Startup Challenge. Bilan très positif de la première édition.

Au total, ce sont plus d’une trentaine de dossiers de start-ups qui sont passés sous la loupe des experts dans le cadre de ce Challenge. Ingénierie, construction, immobilier, mobilité ou énergie, la richesse des propositions et la diversité des thématiques abordées a fait partie intégrante du Boost My Startup Challenge. Parmi ces dossiers, six startups ont été retenues pour venir « pitcher » à Lausanne : Zaphiro, Predictive Layer, Droople, Archilyse, E-nno et Urban Sympheny. De jeunes pousses actives dans des secteurs aussi variés que les réseaux électriques, l’utilisation des données, le monitoring des réseaux d’eau potable, la digitalisation de la donnée architecturale, l’optimisation de la consommation et de la production d’énergie.

Au terme des pitchs, Urban Sympheny a pris les devants de la scène en tant que lauréate du Boost My Startup Challenge 2021. Fondée en avril 2020, Urban Sympheny offre des solutions permettant, d’une part, d’optimiser l’approvisionnement en énergie d’un terrain ou d’un projet en passant par l’utilisation de jumeaux digitaux de ces systèmes d’énergie et, d’autre part, de simuler le système de production d’énergie locale, le stockage, l’import / export et la consommation par le biais d’algorithmes très performants. La collaboration entre BG et Urban Sympheny est donc lancée et permettra de co-développer de nouvelles solutions. Un véritable win-win selon Pierre Epars, CEO de BG Ingénieurs Conseils, qui se réjouit déjà de lancer la deuxième édition du Boost My Startup Challenge.

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