édito
Après m’être intéressé à l’artisanat, par des activités en entreprise du bâtiment, puis à l’architecture, j’ai suivi le cursus professionnel au sein de l’école supérieure d’architecture intérieure « Cours Bessil » à Montpellier. Fort de cette expérience de trois années, enrichie par des stages en agence d’architecture, j’ai décidé de compléter ma formation par la quatrième année afin d’enrichir et approfondir mes connaissances. Cet enrichissement s’est manifesté au travers d’un échange avec mes collègues de formation, et des intervenants professionnels nous encadrant dans ce projet. Le groupe réunit cette année est soucieux d’améliorer ses compétences ce qui est un moteur à l’amélioration de notre pratique professionnelle. Riche de nos différences et personnalités, nos analyses et critiques nous permettent d’aller plus loin sur les projets que nous menons et nous permettent de s’enrichir de nouvelles visions. Le but de cette année est de démontrer l’intérêt d’une collaboration entre agent immobilier et architecte d’intérieur. À travers un échange de compétences propre à chacun, nous allons chercher, à faire aboutir au plus vite et au meilleur prix, des ventes de bien rencontrant quelques difficultés. Que ce soit des soucis liés aux éléments techniques, à un quelconque problème d’agencement ou à un vieillissement important de l’ensemble, il faudra trouver la solution la plus adaptée afin d’arriver à vendre le bien en question. Etre architecte d’intérieur représente une liberté, tant par la créativité au fil des projets, que par la compréhension de l’activité sociale qui en découle. Ce métier est continuellement enrichit par le contact avec des artisans aux qualifications diverses, que par la rencontre de clients aux univers et inspirations variés. Il faut pouvoir allier créativité et réalisme, mais aussi techniques et esthétisme afin de livrer des projets toujours plus aboutis. Car la créativité nous mène la ou nos envies nous portent et ou nos clients nous attendent. Toujours dans un souci d’harmonie et de plaisir d’esthétisme, je vais à travers ce mémoire vous exposer mes pensées, mes analyses et mes démarches, comme une réflexion à haute voix. Je vous laisse donc découvrir ma façon d’aborder un projet, d’écouter et de comprendre mes clients, de deviner leurs non dits et d’apporter des réponses parfois conceptuelles, parfois simples et évidentes.
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Introduction
Suite au cursus suivi en trois ans au sein de l'école ESAI Cours Bessil, nous avons développé l'aspect conceptuel et analytique par des méthodes nous permettant de produire des projets toujours plus aboutis et lisibles pour tous. Cette 4e année est apparue comme un aboutissement me permettant de mettre en exergue tous ces enseignements sur un projet d'architecture à la fois particulier et commercial. En effet, axé sur un échange entre agent immobilier et nous (Architecte d'intérieur) cette pratique m'a paru très intéressante car elle nous donne accès à un nouveau marché professionnel. Cette opportunité professionnelle nous demande une analyse précise de l’environnement, afin de fixer une cible pleinement adapté à l’objectif qui est de vendre un bien. Cette nouvelle façon de travailler, bien que pas encore suffisamment pratiquée dans notre région se rapprocherait de ce qui ce fait dans certains programmes télévisés. Cependant cette comparaison ne sert que d'indication car l'exercice auquel nous avons été confronté n'est pas une simple remise au propre ou « home staging ». Notre action est en tout point différente, il s'agit d'une restructuration durable d'appartement souvent inadapté aux modes de vie actuels, ou desservis par des problèmes tel qu’un manque de lumière, l’humidité, un manque d'espace, etc.... Car le sujet de cette année est de proposer un projet visuellement séduisant tout en prenant en compte la réalité du marché sur le plan budgétaire. En ce qui concerne mon intervention, elle se concentre sur un immeuble de centre ville d'époque médiévale, ce qui induit une réhabilitation en adéquation avec un patrimoine. Cette histoire, ce patrimoine, explique l'organisation de cet appartement qui me permet aussi de mettre en avant à travers l'évolution de l'habitat dans le temps, la fracture entre son aménagement et ce que recherche actuellement les acquéreurs de biens ou investisseurs. Entre conservation et transformation, l'action que je vais mener devra à travers une étude de cas approfondi déterminer à quelle cible ce bien est le plus approprié ? Comment dans le respect du bâti rendre cet appartement adapté au mode de vie actuel ? Comment résoudre l'ensemble de ces problèmes tous en prenant en considération la notion de budget ? Comment permettre à l'agent immobilier de présenter au mieux le projet que je lui aurai proposé, pour une clientèle de plus en plus exigeante ?
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« L’architecture est la volonté de l’époque, transformée dans l’espace.» Mies Van Der Rohe
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Chacun de nous a en tête un projet à réaliser à plus ou moins long terme, qu'il s'agisse d'aménagement, d'agrandissement, de restructuration ou même de construction. Ainsi la refonte de notre intérieur répond à un désir de vivre autrement, dans un cadre harmonieux, chaleureux et fonctionnel, tout en évitant de changer de ville ou de quartier. Mais la crainte d'être confronté à de nombreuses difficultés, telles qu'une qualité médiocre des travaux ou un budget et des délais non maîtrisés, retarde souvent toutes décisions. L'appel à un architecte d'intérieur est trop rarement envisagé. Ce professionnel apporte pourtant une aide précieuse dans la conception du lieu et la gestion du chantier, pour imaginer un habitat toujours plus adapté aux besoins et contraintes de ses clients. L'architecte d'intérieur conçoit et dessine aussi bien la façade d'un bâtiment que ses cloisons, le mobilier, l'éclairage et même le sens de la circulation dans les bâtiments. Il repense les intérieurs d’appartements, maisons, bureaux, magasins, stands commerciaux ou musées. Il jongle avec les formes, les couleurs, les lignes, les volumes et les matières pour intégrer harmonieusement des équipements spécialisés et articuler les espaces selon la meilleure disposition possible. Il élabore son projet sous forme d’esquisse (au crayon ou sur ordinateur) en fonction des choix de son client mais en tenant compte aussi des contraintes budgétaires, techniques et souvent réglementaires. Une fois le projet accepté par le client, il sélectionne les entreprises chargées de la réalisation matérielle du projet. Il planifie et coordonne les travaux confiés aux différents professionnels (peintre, ébéniste, serrurier, menuisier…). Aimer lire entre les lignes, tirer parti des accidents d’une surface ou d’un volume, prendre du plaisir dans la transposition des contraintes en forces conceptuelles exigent, dans une première étape, de dessiner ce que l’on veut voir construit, de créer un lien entre idée et représentation. Le premier contact avec un lieu est une visite, où se mêlent réalité visible et émotions. La seconde strate est le moment du relevé (la prise de cotes) qui revient à comprendre un espace, à ressentir des potentialités en latence. Relever un lieu c’est marcher, observer en mesurant les centimètres mais aussi les capacités du lieu. Le relevé est ensuite traduit en dessin papier ou numérique : cette transposition sur le papier fige les aptitudes du lieu et mets en résonances contraintes spatiales et problématiques humaines.
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La troisième étape du projet est la conceptualisation, la prise d’un parti architectural induit par les lieux et par la demande du client. La pratique spatiale d’un espace habité et l’envie d’inscrire une vie autre ou future dans ce lieux exige deux réalités de l’architecte : l’acceptation anticipé que tout ne se passera pas comme prévu et la traduction par ses plan de son ambition, de son concept. Par ses dessins (perspectives, croquis, schémas, images 3D), il va rendre visible l’indicible, ce qui ne peut se dire autrement que par le trait :
« un petit dessin vaut souvent mieux qu’un long discours », (Napoléon).
L’architecte d’intérieur à travers sa présentation cherche à faire percevoir la démarche intellectuelle menant au projet. Phase par phase, étape par étape, l’empilement d’idées, la stratification de la pensée apparait d’abord en noir et blanc. L’introduction de la couleur permet, ensuite, de situer précisément notre propos à chaque phase, amenant à l’acceptation de la clientèle, ce qui est, sans doute, pour l’architecte, la meilleure des reconnaissances…. Cependant ci le but est sensiblement le même d’un architecte d’intérieur à un autre, la pratique est propre à chacun. Les influences artistiques, la formation et la personnalité sont autant de critères qui feront la singularité de chaque architecte d’intérieur. Certains seront plus influencés par le design mobilier, d’autres par l’art, certains par l’architecture, c’est cela qui fait la richesse de notre profession, sans cesse en évolution. Cette profession est ponctuée de révolution, comme l’indique Philippe Louguet, enseignant à l’école d’architecture intérieur, Camondo : « Dans toutes discipline, l’architecture intérieure n’y échappe pas, il y des évolutions douces, continues, et des secousses brutales, véritables révolutions internes. » Cette évolution qui touche aussi bien les tendances, que les matériaux, nous permet de nous renouveler et d’évoluer sans cesse proposant toujours de nouveaux horizons , de nouvelles solutions à nos clients . Alors pourquoi se cantonner à une façon d’exercer et ne pas expérimenter d’autres horizons !
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C’est exactement la perspective que nous offre cette année de formation au travers d’ une interaction avec des marchands de bien. L’agent immobilier a pour premier objectif d'obtenir des mandats de vente ou de location. Pour cela, il évalue des biens (appartements, maisons…) et prospecte sa clientèle potentielle. Il faut pour cela disposer d’une connaissance parfaite du parc immobilier et du patrimoine local afin de pouvoir évaluer au mieux l’appartement et le proposer à la clientèle adéquat. Une fois les biens évalués, l'agent immobilier diffuse les informations concernant ses biens sous forme de petites annonces à paraître dans la presse, sur Internet et au siège de l’agence. À la demande des acheteurs ou locataires potentiels, il fait visiter les appartements ou les maisons et conseille les visiteurs. Si le visiteur est intéressé, l'agent immobilier engage la négociation avec le propriétaire du logement et mène la transaction à son terme. En cas de vente d’un bien immobilier, l’agent immobilier peut être chargé de la rédaction de l’avant-contrat, qui précède l’acte de vente proprement dit. Il vérifie alors les renseignements indispensables au bon déroulement du projet (titres de propriété du vendeur, description détaillée du logement…) et assiste le client dans ses recherches complémentaires : certificats d’urbanisme, hypothèques, formules de prêt, conditions de crédit… Beaucoup d’agents immobiliers sont également administrateurs de biens. À ce titre, ils sont chargés par les propriétaires de la gestion des immeubles qui leur sont confiés (loyers, charges, baux…), mais aussi de toutes les tâches d’entretien. L’agent immobilier partage son temps entre son agence et les différents biens à visiter. Les déplacements sont donc nombreux, et les horaires de travail sont irréguliers. L’agent immobilier doit avoir de solides connaissances juridiques, commerciales et techniques, ainsi qu'un sens aigu de la psychologie pour convaincre et mener à bien les négociations. Ces derniers temps le contexte économique ainsi que le vieillissement du parc immobilier, à rendu plus compliqué les transactions et la pratique de ce métier. Les acquéreurs potentiels étant à la recherche de bien le plus propre possible et surtout économiquement viable. Les agents immobilier ont donc beaucoup plus de mal à vendre des appartements sur lesquelles il nécessite une intervention ( travaux ) préalable à un emménagement. Il s’agit justement du secteur qui va nous intéresser à travers le développement de ce mémoire.
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L’interaction entre architecte d’intérieur et Agent immobilier est donc le coeur de cet échange ayant pour but d’enrichir la pratique des deux parties. Ces professions sont toutes deux orientées sur l’accompagnement de particuliers ou professionnels dans la construction de projets d’acquisitions de biens et d’espaces. A travers cette similitude, le but est de valoriser au mieux le bien. Entrainant par la suite une vente plus rapide et sans négociation, voir sur un prix supérieur que celui escompté initialement. Dans le cas de prestations rares et de coups de coeur la clientèle est beaucoup moins à même de négocier le prix d’un bien. L’agent immobilier au travers de cette nouvelle opportunité, enrichie son offre commerciale en ajoutant par le biais de mission conseil ou de production de visuel de projet un service différent à sa clientèle. Il apporte à la clientèle un autre point de vue que le sien, ce qui apporte réconfort et sécurité à un acheteur sur le point d’investir dans un bien. Ce point de vue plus technique lui permettra aussi de se positionner sur des biens plus compliquer aux premiers abords, augmentant par la même occasion la prise de mandats exclusifs. L’agent immobilier est l’intermédiaire entre le futur acquéreur et l’architecte d’intérieur. Point positif pour le futur acheteur qui n’a pas forcément à se déplacer. Ce partenariat apporte une force de vente et une forte valeur ajoutée. De plus, les visuels et plans peuvent être exploitables par l’agence sur tous ses supports de communication (site internet, annonces, plaquettes,…) Pour l’architecte d’intérieur, cela lui permet de toucher une clientèle plus large et de conseiller les futurs acquéreurs. Une fois le bien acheté, le client est plus a même de prolonger l’expérience avec la personne qui a étudié le lieux depuis l’origine du projet. Ce qui permet dans la continuité de ce qui a été entreprit, de faciliter les démarches et l’appropriation du lieu par l’acquéreur. Dans ce cas, l’architecte intérieur aura suivi le dossier, de la vente à la réalisation des travaux, ce qui lui permet aussi d’avoir une meilleure notion financière du coût engendré par des projets d’acquisition de bien. Ces notions lui permettront par la suite de pouvoir conseiller sa clientèle personnelle susceptible de le consulter sur des projets similaires. On aperçoit ici l’importance que représente cette interaction qui aide les clients à se projeter en termes de volume. À travers la mise en valeur du bien et de son potentiel par des visuels en volume, le client (propriétaire) peut exposer la pleine mesure des capacités de son bien sur le marché sans avoir de travaux de rafraichissement à entreprendre. Cette collaboration bénéficie à tous, acheteur, vendeur, agent immobilier et architecte d’intérieur.
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Afin de pouvoir, proposer une analyse et une proposition adaptée aux demandes, la première étape est d’étudier l’environnement dans lequel se développe ce projet. En effet, selon les régions et départements le contexte ne sera pas du tout le même, il est donc important de vous expliquer l’ensemble de la réflexion qui à été la mienne afin de comprendre l’aboutissement de ma proposition. L’étude de l’environnement et de son histoire, la morphologie urbaine ainsi que les projets d’urbanisme sont autant de points qui vont servir à déterminer un état des lieux et une cible précise. Cette étape est indispensable afin de s’adapter le plus possible à ce qu’il nous a été demandé dans cet exercice professionnel. Le patrimoine historique, culturel et éducatif sont autant de critères déterminants pouvant aider à la détermination de la cible. Toutes ces recherches faites en amont, limitent les possibilités de rencontrer des désagréments dans la ligne directrice choisie pour le projet. Dans mon cas, étant donné que le bien qui m’a été confié date de l’époque médiévale, il y aura aussi une grosse part de recherches dirigées sur l’historique du lieu et le patrimoine local. Les résultats me permettront de mettre en avant les possibilités de réagencement du lieu mais aussi les problèmes liés aux constructions érigées à cette époque à travers les techniques et matériaux utilisés. L’histoire de la ville de Montpellier et de ses environs, son développement et son histoire me paraissent très important à mette en avant dans le cadre de la vente d’un appartement historique de ce type. Ces explications vont servir à fixer mes partis pris architecturaux déterminant la ligne directrice de mon projet.
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Montpellier est une commune française située dans le département de l’Hérault (dont elle est la préfecture) et la région Languedoc-Roussillon. Montpellier se situe sur un grand axe de communication joignant l’Espagne à l’ouest, et l’Italie à l’Est. Proche de la mer Méditerranée (7,1km), cette ville a comme voisines Béziers à 69km au sud-ouest et Nîmes à 52km au nord-est.
Les années 985 Dans une donation du comté de Melgueil, qu’apparaît pour la première fois le nom de Montpellier. Le 26 novembre 985, le comte Bernard de Melgueil (Mauguio) octroie au chevalier Guilhem en échange de son dévouement l’ancien territoire situé entre l’antique Voie Domitienne, le Lez et La Mosson. Ses héritiers construiront sur leur nouveau fief un véritable bourg fortifié, doté d’un château et d’une chapelle qui deviendra la ville de Montpellier. Située entre l’Espagne et l’Italie, proche de la Via Domitia et du port romain de Lattes, la ville connaît rapidement un important développement économique et culturel, attirant doreurs, orfèvres, drapiers et changeurs. Elle devient ainsi un centre d’échanges entre le nord de l’Europe, l’Espagne et le bassin méditerranéen. En effet, via des canaux, les étangs et le Lez, elle est reliée par les eaux à Lattes et la mer, mais aussi à Aigues-Mortes dans le courant du XIIIe siècle, ce qui lui permet de devenir une importante ville marchande à partir du XIIe siècle. La ville n’avait que deux ports fluviaux, l’un à Montpellier même, le Port Juvénal (qui était situé au niveau de l’hôtel de Région), l’autre à Lattes à l’emplacement de l’actuel Port Ariane.
Montpellier était essentielle dans le commerce des épices au sein du royaume de France, ce qui permit aux Montpelliérains d’acquérir une connaissance particulière des plantes et épices venant essentiellement d’Orient, d’ExtrêmeOrient et même d’Afrique. La ville était le principal port d’entrée des épices dans le royaume de France, Marseille faisant alors partie du comté de Provence était placé sous l’autorité du Saint Empire. L’église principale Notre-Dame-des-Tables constitue une étape renommée pour les pèlerins partant vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Cet afflux de pèlerins provoque la naissance et l’extension d’institutions charitables et hospitalières. Des médecins juifs et arabes chassés d’Espagne se retrouvent à l’École de Médecine de Montpellier, faculté fondée en 1220 par le cardinal Conrad, légat du pape Honorius III. Montpellier était en effet très cosmopolite déjà au XIIe siècle.
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Benjamin de Tudèle qui visite le Sud de la France, note que la ville est « fort fréquentée par toutes les nations, tant chrétiennes que mahométanes et qu’on y trouve des négociants venants notamment du pays des Algarbes (Al Andalus et le Maghreb) de toute l’Égypte et de la terre d’Israël ».
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La renommée de son université de médecine, la deuxième plus ancienne d’Europe après celle de Salerne en Campanie, est déjà immense à la fin du XIIIe siècle, grâce à la valeur cosmopolite de la ville qui accueillait des savants de toutes les confessions.
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Les Écoles de Médecine et de Droit de Montpellier, en activité depuis le XIIe siècle et réputées comme centres d’érudition ouverts aux pensées juive et arabe, se virent accorder le statut officiel d’universités par le pape Nicolas IV. C’était une consécration pour les centres d’enseignement et de savoir de la ville : désormais les diplômes montpelliérains étaient reconnus dans toute la Chrétienté. La ville était également célèbre pour la qualité de ses vins, bien plus réputés que ceux des côtes du Rhône à cette époque. De nombreux princes en font venir sur leurs terres. Le plus célèbre de ces vins, un vin blanc doux épicé appelé « garhiofilatum » a été recréé récemment par un viticulteur de Villeneuve-lès-Maguelone. Au cours de la seconde moitié du XIVe siècle la période de grande prospérité de la ville s’acheva : la grande peste toucha de plein fouet la ville comme le reste de l’Europe, décimant à plusieurs reprises environ un tiers de la population. De nombreux habitants la fuient, si bien qu’à la fin du siècle Montpellier n’est plus que l’ombre d’elle-même, comme en témoigne Pétrarque, qui y passe dans les années 1360 et est horrifié par le changement qu’il découvre dans une ville qu’il avait beaucoup appréciée.
Au XVe siècle, la ville se redresse économiquement grâce à l’activité du port voisin de Lattes et au génie mercantile de Jacques Cœur, grand argentier du roi Charles VII. Ce dernier aussi séjourna à Montpellier, en mars 1436, pour cet objectif. Louis XI, quant à lui, ordonna la création d’une Cour des aides à Montpellier, par ses lettres patentes le 12 septembre 1467. La Faculté de Médecine de Montpellier bénéficie même, en 1593, de la création d’un jardin des Plantes, aujourd’hui le plus ancien de France.
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Après que le siège épiscopal de Maguelone ai été supprimé, il s’établit à Montpellier. La cathédrale Saint-Pierre est alors construite sur le site de l’église du monastère Saint-Benoît, fondée en 1364. De l’ancien édifice gothique consacré par Urbain V, pape d’Avignon, ne subsistent que le massif de façade et les deux tours-clochers. Son plan est inspiré du modèle méridional, et des influences avignonnaises sont manifestes, notamment dans la forme et la sobriété des arcs et des supports des colonnes.
Au XVIe siècle, la Réforme protestante gagne beaucoup d’adhérents et Montpellier devient un bastion du protestantisme et de la résistance à la couronne catholique française. Mais au cours des décennies suivantes, les guerres de religion entraînent la destruction quasi totale de tous les édifices catholiques situés à l’intérieur des murailles de la ville. La cathédrale Saint-Pierre est la seule à ne pas être détruite, même si elle en souffre durablement.
1572 1576
La ville bénéficie de l’alliance des protestants du Languedoc avec le gouverneur MontmorencyDamville, catholique conciliant. Mais la trahison de ce dernier, qui s’allie au roi en 1576, provoque le soulèvement de la ville qui rejette son autorité. François de Châtillon la défend contre le long siège du gouverneur du Languedoc. Quand la situation devient difficile, il fait une sortie, parcourt les Cévennes et va jusqu’à Bergerac pour recruter des renforts, et réussit à les ramener dans la ville. En 1577 le palais royal (situé à l’emplacement du palais de justice) est détruit.
1598
L’édit de Nantes désigne Montpellier comme une des places fortes où le culte protestant est reconnu. S’ensuivent une vingtaine d’années de calme, rompues lors d’une dernière guerre de religion.
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Louis XIII dirige le siège de la ville rebelle, qui capitule au terme d’un pilonnage intense de deux mois. L’autorité du roi est rétablie et est symbolisée par la construction d’une puissante citadelle, actuellement le siège du très réputé Lycée Joffre. C’est aussi le retour de la domination catholique définitivement assurée par l’édit de Fontainebleau de 1685, par la destruction de tous les temples protestants et le bannissement des pasteurs.
Depuis, la ville est restée majoritairement catholique, mais comme toutes les autres villes de la région elle englobe une forte minorité protestante (et aussi, plus récemment, musulmane). Une fois achevée la pacification de Montpellier, la noblesse, fière de son nouveau statut, fait construire de nombreux hôtels particuliers, particulièrement élégants et dont l’architecture est très caractéristique du centre historique. L’un des plus beaux, l’hôtel de Guidais, peut être admiré à l’angle ouest de la promenade du Peyrou. Propriété de la famille Molinier, il n’a pas été subdivisé. Il fut la résidence de l’avantdernier Grand Maître de l’ordre de Malte, Hompech, qui y mourut. Le magnifique jardin et la maison typique du classicisme languedocien peuvent être visités. La place de la Comédie et l’Arc de triompheEsplanade du Peyrou datent du XVIIe siècles (architecte Augustin Charles d’Aviler). C’est aussi le cas de la place Jean-Jaurès, construite sur le site de l’ancienne église Notre-Dame-desTables, détruite au cours des guerres de religion, et de la promenade Royale du Peyrou construite sur ordre de Louis XIV et en son honneur, à l’extérieur des fortifications. Pour alimenter la ville et ses jardins, un aqueduc, dénommé « Les Arceaux », achemine l’eau depuis Saint-Clémentde-Rivière Élaboré au milieu du XVIIIe siècle par les ingénieurs Clapier et Henri Pitot, inauguré et mis en service le 7 décembre 1765, il aboutit au superbe château d’eau qui domine l’esplanade du Peyrou (architecte : Jean-Antoine Giral). Jusqu’à la Révolution Française, Montpellier est le siège des États de Languedoc. À la fin du XVIIIe siècle, Montpellier absorbe les communes voisines de Celleneuve , Montèlsles-Montpellier, Montauberon et Saint-Hilaire.
Au XIXe siécle
Le développement de la viticulture favorise la constitution de fortunes et se traduit par une métamorphose urbaine considérable. La sensibilité au développement culturel suit aussi avec la création du Musée Fabre, principal musée d’art de Montpellier, ouvert en 1828, l’édification du Palais de Justice et de la préfecture le long de la percée de la rue Foch, des églises Sainte-Anne (dont la flèche du clocher néo-roman atteint 69 mètres et permet, aujourd’hui encore, de repérer la ville de loin) et Saint-Roch, de la gare, la reconstruction du théâtre après l’incendie de 1881 par Cassien Bernard, élève de Charles Garnier, et le réaménagement total de la place de la Comédie par la même occasion, bordée d’immeubles et de grands magasins haussmanniens en sont les parfaits exemples.
S’inspirant des travaux du baron Haussman à Paris, des travaux sont effectués sous l’impulsion du maire, Jules Pagezy, pour créer de larges avenues au sein de l’Écusson et doter la ville de nouveaux bâtiments administratifs parfois monumentaux (par exemple le palais de justice et la préfecture). Si les travaux sont inachevés, on leur doit malgré tout la rue Foch (ancienne « voie Impériale » reliant la préfecture à la promenade du Peyrou via l’arc de triomphe), la rue de la Loge bordée par les halles métalliques Castellane de type Baltard (inaugurées dès 1855) qui débouche sur la célèbre place de la Comédie dont l’actuel Grand Théâtre, à l’architecture et aux décors très « Second Empire » fut inauguré en 1888 en remplacement de l’ancien théâtre XVIIIe de Jacques Philippe Maréchal incendié en 1881 (à voir, notamment, le riche foyer et la salle de spectacles à l’italienne.
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cet intérieur, très représentatif des arts décoratifs des années 1880 et remarquable de qualité, qui on cependant nécessité une importante restauration l’an passé (2014)). Citons encore la rue de la République et la rue Maguelone qui donnent accès à la gare et sa colonnade (1844) donnant sur le square Planchon dominé par le grand temple protestant. La ville s’étend ensuite vers ses faubourgs (Courreau, Saunerie, Figuerolles, Boutonnet, Saint-Jaumes) et autour de la gare (Méditerranée, boulevard de Strasbourg).
1880
La ville en pleine expansion ouvre un réseau publique de tramways hippomobiles. En 1897, la première ligne de tramway électrifié est ouverte. Elles vont se multiplier et former le premier réseau de tramway de Montpellier, fort de 5 lignes, qui sera fermé en 1949, à cause du manque d’entretien durant la Seconde Guerre mondiale et de l’avènement de l’automobile, après-guerre.
Entre 1885 et 1900
Le phylloxéra d’abord, et la surproduction viticole ensuite, apportent pour quelques décennies un coup d’arrêt à l’expansion de Montpellier. Dans la lancée de la construction du nouveau théâtre, la ville se lance, néanmoins, dans le réaménagement urbanistique total et somptuaire de l’ensemble de la place de la Comédie, à l’architecture typiquement parisienne du Second Empire (hausmanienne) et de la Troisième République (utilisation de l’ardoise et du zinc pour les toitures). Une note, pour les visiteurs, parfois étonnante pour ne pas dire « exotique » dans une ville méridionale à l’exemple du surprenant et original immeuble dit du « Scaphandrier » édifié en 1898.
La date du 9 juin 1907 Avec le gigantesque rassemblement de Montpellier, va marquer l’apogée de la contestation vigneronne dans la Midi de la France. La place de la Comédie est envahie par une foule estimée entre 600 000 et 800 000 personnes. C’est la plus grande manifestation de la Troisième République. Dans son discours, Ernest Ferroul, en tant que maire de Narbonne, appelle à la démission de tous ses collègues du Languedoc-Roussillon. Il prône ouvertement la désobéissance civique. Quant à Marcelin Albert, il prononce un tel discours que le journaliste du Figaro en fut bouleversé et écrivit : « C’était fou, sublime, terrifiant ».
La révolte vigneronne reçoit l’aval de toutes les tendances politiques, des royalistes aux radicaux, tous soutiennent activement le mouvement. Tout le Languedoc est ligué contre Clemenceau, président du Conseil. L’Église catholique ouvre même les portes de sa cathédrale et de ses églises. Un communiqué de l’évêque Anatole de Cabrières, fait savoir qu’y seront accueillis pour y passer la nuit les femmes, les enfants et les viticulteurs grévistes. Le même jour, de l’autre côté de la Méditerranée, près de 50 000 personnes défilent dans les rues d’Alger pour soutenir leurs collègues métropolitains. Le bruit ayant couru que l’armée était prête à intervenir, Pierre Le Roy de Boiseaumarié, avocat de formation, futur président de l’INAO (institut national de l’origine et de la qualité) et de l’OIV (organisation internationale de la vigne et du vin) dont la famille était installée à Vendargues, mit le feu à la porte du palais de justice de Montpellier pour empêcher la troupe, qui s’était cantonnée à l’intérieur, de tirer sur les manifestants. Durant la Seconde Guerre mondiale, la ville fait partie de la zone Libre, peu à peu soumise aux intérêts allemands, de par la collaboration du régime en place.
Le 13 février 1941, Le maréchal Pétain, accompagné de l’amiral Darlan, rencontre le général Franco à Montpellier.
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Le réseau de tramways de la ville, peu entretenu à cause des restrictions de guerre est victime d’un accident (déraillement d’un tramway dû à un manque d’adhérence des roues aux rails, provoquant une collision entre deux rames). Ce drame cause la mort de sept personnes.
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1949
L’ancien réseau de tramways vieillissant, fonctionnel durant la première moitié du XXe siècle est démantelé, pour laisser place au trafic automobile de plus en plus intense. En 1956, le premier feu de circulation est installé à Montpellier, sur la place de la Comédie alors très fréquentée par les véhicules.
De 1960-1980
La ville connait une forte croissance démographique, avec l’arrivée de nombreux pieds-noirs puis d’immigrés en provenance de tous les pays arabes du pourtour méditerranéen. On observe un pic de développement impressionnant de 1962 à 1972 avec un taux de croissance démographique annuelle supérieur à 5 % dut aussi à l’installation de grande entreprise comme IBM dans le bassin Montpelliérain.
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Montpellier était déjà la treizième ville de France avec 191 000 habitants. Par la suite le développement de la ville va s’accélérer sous la direction de George Frêche Elu maire en 1977, il va lancer des projet d’envergure afin de relancer l’attractivité de la ville.
Fin des années 1970, On peut citer notamment la création d’un nouveau quartier : Antigone, par l’architecte Ricardo Bofill, mais aussi de celui du Millénaire, une zone économique, à la fin des années 1980, qui vient prolonger le développement de la ville vers l’est ou encore au centre-ville l’édification du Corum (centre de congrès et opéra).
1988
les 23 et 24 novembre, le deuxième sommet franco-espagnol se tient à Montpellier, en présence de François Mitterrand, du Premier ministre Michel Rocard et du chef du gouvernement espagnol Felipe González.
Années 1990
La ville a toujours été un centre de résistance important. En témoigne l’activité de Jean Moulin, célèbre résistant français établi à Montpellier pendant une importante partie de la guerre et dont le portrait photographique le plus célèbre a été réalisé sur la promenade du Peyrou, à proximité d’un pilier de l’aqueduc des Arceaux. La ville de Montpellier est bombardée plusieurs fois pendant la Seconde Guerre mondiale ! La ville est libérée par la 1re DFL (division française libre).
Se construire la piscine olympique, au sein du réseau des médiathèques la « centrale » Émile-Zola, la première ligne de tramway, implantation des UFR des sciences économiques et d’AES sur le campus de Richter (il échoue néanmoins à y faire venir la Faculté de droit qui préfère rester en centre-ville, ce projet, baptisé « Richter », provoquant de plus une forte polémique entre Georges Frêche et le président de l’université Montpellier .
Au cours des années 2000,
les grands projets continuent : zone ludique et commerciale Odysseum, quartier Nouveau Saint-Roch, deuxième ligne de tramway, chantier du musée Fabre, nouvel hôtel de ville ainsi que le projet campus qui doit profondément remodeler les quartiers autour des universités des sciences et des lettres.
Depuis 2001, la commune de Montpellier est officiellement divisée en sept quartiers, eux-mêmes divisés en sousquartiers. Chacun est doté d’un conseil de quartier et d’un adjoint au maire délégué.
Montpellier-Centre La croix d’argent Les Cévennes La Mosson Hôpitaux-Facultés Port-Marianne Prés d’Arènes
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Le quartier Montpellier-Centre qui nous concerne comporte : le centre historique (Écusson), Comédie, Gares, Faubourg Boutonnet, Saint-Charles, Faubourg Saint-Jaume, Peyrou, Les Arceaux, Figuerolles, Faubourg du Courreau, Gambetta, Clemenceau, Méditerranée, boulevard de strasbourg, Le Triangle, Polygone, Antigone, Nouveau-Monde, Parc à Ballons, Les Aubes, Les Beaux Arts, Saint-Lazare. Il est le cœur historique et économique de la ville de Montpellier. On y trouve de nombreux espaces commerciaux et culturels réunis au sein du zone piétonne de 60 ha : l’ancien grand lycée Impérial (actuel lycée Joffre, la faculté de Médecine et la faculté de Droit, ainsi que des lieux de vie nocturne. Il accueille une population appartenant aux catégories socio-professionnelles urbaines de bon niveau, des familles assez aisées ou des étudiants en quête d’un studio à proximité des universités et des quartiers animés. Le quartier de la Gare est le point névralgique du système de transports de la ville. Il est desservi par les quatre lignes de tramway dont une ceinturant l’écusson (ligne 4).
En septembre 2002, la mission GrandCœur est créée pour mettre en oeuvre la mutation de Montpellier Centre, l’un des sept quartiers de la ville, selon le découpage voté par le conseil municipal de juin 2002.
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En 2003,
L’opération GrandCœur vise à protéger, mettre en valeur et dynamiser le patrimoine historique, le cadre bâti et l’espace public du quartier centre. Le centre ville n’est vivant que s’il est disponible, attractif et confortable pour ses habitants mais aussi tous les habitants de l’agglomération dont il constitue l’espace public majeur.
• AGIR POUR LE LOGEMENT : réactiver et diversifier le marché du logement par la réhabilitation du parc de logements inconfortables ou insalubres, par des constructions neuves et par la remise sur le marché de locaux vacants. • AGIR POUR LE COMMERCE : vitaliser le commerce et l’artisanat, avec notamment le renforcement et l’adaptation de l’offre immobilière dans ce domaine. • AGIR POUR LE PATRIMOINE BATI : préserver le charme et le patrimoine du centre ville, mettre en valeur les bâtiments et les monuments historiques, inciter au ravalement et lutter contre les tags. • AGIR POUR LE CADRE DE VIE : aménager les espaces publics, améliorer le fonctionnement de la vie au quotidien (propreté, sécurité...), mener des actions en faveur de la vie associative.
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Du fait de sa forte croissance démographique, la ville a fait d’énormes acquisitions foncières au cours des dernières décennies, développant la ville vers le sud et la mer. Ce sont des quartiers entiers qui sortent de terre au fil des ans. La mairie construit ces nouveaux quartiers sous forme de ZAC (zone d’aménagement concertée). À l’heure actuelle, il n’y a pas moins d’une quinzaine de ZAC programmées et une grande partie sont déjà en construction. La ville, dans sa politique de se développer vers la mer, a vu un bon nombre de ces ZAC s’installer dans le quartier Port Marianne : -Parc Marianne, Jacques-Cœur, Richter, Jardins de la Lirondes (ZAC de 40,6 ha livrée autour de 2008), Consuls de mer, Odysseum, Hypocrate… À terme, 20 000 logements seront construits d’ici à 2015 sur l’ensemble de ce quartier, qui est appelé à étendre le centreville vers le sud. D’autres aménagements de grande envergure sont aussi à inscrire dans ce quartier tels que la construction de la nouvelle mairie, le réaménagement de l’avenue de la Mer, récemment renommée avenue RaymondDugrand (partie Montpellier) et avenue Georges-Frêche (partie Lattes), (faisant partie du projet Ecocité) qui constitue l’axe majeur de l’entrée stratégique de la ville depuis les plages héraultaises avec en son centre la ligne 3 mise en service en avril 2012, ou encore Odysseum, énorme pôle ludique et commercial à l’américaine, avec planétarium, patinoire, aquarium, multiplexe, bowling, karting, mur d’escalade, nombreux restaurants, théâtre de plein air, centre commercial avec un hypermarché géant casino et arrêt de tramway à l’intérieur…
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On peut également y noter les ZAC Rive-Gauche et République en projet et concertations, qui vont venir continuer de développer le quartier dans les années à venir. -le centre-ville aussi évolue, avec les ZAC SaintCharles, Nouveau Saint-Roch, qui consistent en un réaménagement du quartier de la gare Saint Roch, avec une extension et un agrandissement de la gare, ainsi que la construction d’un nouveau parc public de 1,5 hectare, 1 500 logements, des bureaux, un théâtre… En 2011, la mairie a pris place dans le quartier Port Marianne et il est prévu un renouvellement urbain du secteur de la mairie/Polygone, avec une tour écologique de 100 m de haut, un nouveau passage entre la Comédie et Antigone ainsi qu’un îlot de tours comprises entre 10 et 15 étages. L’îlot Du-Guesclin aux abords du viaduc du tramway dans ce même quartier devrait également faire peau neuve avec de nouveaux immeubles et aménagements ; le but du projet vise également à créer une cohérence et une continuité urbaine entre la Comédie, le Polygone, et la gare. On peut aussi noter à l’ouest de la ville les ZAC Malbosc (ligne 1 du tram - fin de livraison de la ZAC en 2010), Coteaux, les Grisettes (ligne 2 du tram - livraison à partir de 2010) et Ovalie (future ligne 5 du tram), celle-ci comprenant le nouveau stade de rugby Yves-du-Manoir, ainsi qu’un nouveau quartier, Pierres-Vives, décidé par le conseil général de l’Hérault aux portes de la Paillade, destiné à accueillir le futur bâtiment très design et moderne des archives départementales qui sera entouré d’un tout nouveau quartier.
La requalification du quartier Prés d’Arènes a aussi été décidée avec la ZAC de la Restanque ; ce quartier devrait être totalement reconstruit sur 20 ans, l’ancienne zone industrielle deviendra alors un éco-quartier desservi par la ligne 4 du tramway d’environ 8 000 logements, 50 000 m2 de bureaux et 10 000 m2 de commerces. Le projet de fusion des universités montpelliéraines en campus « Montpellier-sud de France », qui va radicalement métamorphoser le quartier Hôpitaux-Facultés puisque cette fusion entraîne des projets urbanistiques tels que la restauration de locaux, la destruction d’autres, la construction de nouveaux logements étudiants, de commerces, le recouvrement de la route de Mende et, dernièrement, la ligne 5 du tramway en projet desservirait le campus. A tous ces projets s’ajoute aussi la construction de la ligne TGV Nîmes - Montpellier, il est envisagé de construire une nouvelle gare TGV au sud de la ville ; la ligne TGV Montpellier Perpignan est aussi à l’étude. Le dédoublement de l’A9 entre Saint-Jean-de-Védas et Vendargues et la construction des rocades est, nord et ouest afin que Montpellier dispose d’un véritable périphérique. La construction d’un quartier d’affaires est prévu autour de la nouvelle gare TGV et sera desservi par la prolongation de la ligne 1 du tramway. Le quartier OZ Montpellier Nature Urbaine déploiera 300 000 m2 de bureaux sur un périmètre de 350 ha. Il comprendra un pôle tertiaire supérieur, destiné à accueillir des activités de service, des sièges d’entreprise et des PME-PMI et un campus créatif qui mettra en synergie les forces vives, innovantes et entrepreneuriales du territoire.
La ville de montpellier à donc à travers son passé universitaire, culturel et son cadre de vie su devenir une des références nationales sur bien des secteurs d’activité comme le sport. Montpellier possède aussi un fort potentiel attraction sportif avec des équipes représentants la ville au plus haut niveaux dans de nombreux sports (rugby, handball, football, volley-ball,…) mais aussi de nombreux aménagements sportifs de haute qualité (stade de foot, stade de rugby, piscine Olympique,…). Le cadre de vie avec un ensoleillement maximum entre mer et montagne créé un environnement propice à l’épanouissement. Aussi son développement autour des nouvelles technologies notamment à travers la nouvelle campagne French Tech qui est un label français attribué à des pôles métropolitains reconnus pour leur écosystème de startups, attire une population dynamique et active professionnellement. Les complexes universitaires s’illustrent aussi sur la scène internationale par leurs innovations notamment dans le domaine médicale et aérospatiale. Tous cela attire un flux continu de population sur Montpellier, augmentant sa croissance démographique, influant directement sur le marché de l’immobilier. Notamment avec une augmentation de la valeur des biens anciens ce situant dans les quartiers de Montpellier-Centre de plus en plus rare sur le marché.
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écouverte
Le centre historique de Montpellier est appelé l’Écusson. Ce nom est dû à sa forme en écu, bouclier médiéval et symbole héraldique. Il est limité par une série de boulevards qui suivent le tracé des anciennes murailles de la ville, sur lesquelles se trouve le bien à étudier, comme c’est le cas de la majorité des villes européennes. De ces puissantes fortifications jamais prises, démantelées en partie sur ordre de Richelieu après le siège de 1622, il ne reste que deux éléments notables qui sont la tour de la babotte et la tour des pins. On entend souvent dire que Montpellier compte peu de grands monuments et c’est en partie vrai. Mais il est également certain que le patrimoine montpelliérain a été largement ignoré et par conséquent très peu mis en valeur. Tous les anciens châteaux et palais que comptait la ville ont disparu, la plupart du temps détruits volontairement par les habitants ; le principal palais se situait à l’emplacement du palais de justice.
Mais la grande richesse de Montpellier n’est pas dans ses monuments mais dans l’ensemble de son bâti : la grande majorité des bâtiments de l’Écusson est d’origine médiévale, et même si très peu n’ont pas été remaniés depuis le Moyen Âge, il suffit d’ouvrir les yeux pour voir encore présentes dans les murs des dizaines de fenêtres de forme typiquement médiévale et des centaines de salles voûtées dont une bonne part sont également d’époque médiévale. La quasi-totalité des bâtiments du centre sont, sur des bases médiévales solides, d’époque moderne. Il est impossible d’énumérer ici tous les immeubles et hôtels particuliers classés, mais on pourrait dire que presque toutes les rues de l’Écusson valent le détour, et c’est bien cela qui fait la richesse de la ville. Peu de villes de France peuvent se vanter d’avoir un patrimoine global aussi important, d’autant plus lorsqu’il jouit d’une aire piétonne aussi forte.
Le bien qui m’a été confié fait partie de ce patrimoine médiéval emblématique du centre ville de montpellier. Dés la façade on observe cette architecture typique de la région: - débord de toiture - bandeau de pierre - appuis allége pierre taillée - bute roue - présence d’un appendice en toiture au niveaux de la cage d’escalier
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J’observe que la façade à subit un ravalement assez récent, surement dans le programme Grand Coeur ce qui dissimule les potentiels problèmes d’humidité symptomatique de ce type de construction, qui était souvent due aux : - remontées par capillarité -pénétrations par les murs, par les défectuosités de la zinguerie (solins, chenaux), par les souches de cheminée: pourrissement des charpentes, des pièces de bois encastrées et des planchers; -fuites dans les descentes d’eaux pluviales et d’eaux usées : dégradations des enduits et de la pierre -agression climatiques : chocs thermiques -intervention malhabile (réparations, modification) Les façades de cette époque sont constituées de moellons calcaire liés au mortier de chaux (pierre de Beaulieu ou de Pignan) pouvant allez de 25 à 80 cm, cette épaisseur étant décroissante à mesure que l’on gravi les étages. L’appartement se trouve au deuxième étage sur les trois que comporte l’immeuble. L’accès se fait par l’intermédiaire d’une cour commune accessible par un portail clos par digicode. Au bout de la cour à droite, se trouve la porte d’accès 2bis, elle donne accès à un escalier accidenté en colimaçon en pierre.
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isite guidĂŠe
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2 bis rue Lapeyronie - 34000 Montpellier
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à l’appartement se fait par une couloir (5,38 mètres carré) est lui 1 L’accès 3 Leobstrué porte bois à deux vantaux d’une hauteur par un ensemble d’étagères généreuse. Une fois la porte franchi on arrive sur une première pièce d’entrée (5,34 mètres carrés) bénéficiant d’une hauteur sous plafond de 3,47 mètres inondé par une menuiserie à meneaux de 1,20x2,47 mètres en mauvais état. On observe dès cette zone que les sols ne sont pas unifiés (ici un carrelage effet granito), et que des tuyaux (gaz) passe en applique sur les murs. On découvre aussi un chauffage central ancien qui me semble ne pourra pas être réutilisé. Cette entrée donne accès à un couloir desservant une chambre et une cuisine bénéficiant toutes deux d’une fenêtre sur cour. L’entrée conduit aussi à une pièce de séjour munie d’une fenêtre sur rue et d’une large ouverture au pièce suivante.
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La première chambre généreuse (16,15 mètres carré) accessible par le couloir présente une importante fissure (liaison entre cloisons placo et murs de refend) et un énorme conduit de cheminée. Cette pièce d’apparence plus basse sous plafond 2,79 mètres se révèle en faite plus haute, 3,47 mètres de hauteur sous plafond. Le faux plafond mis en place vient d’ailleurs obstruer la menuiserie à hauteur de son imposte, créant l’illusion d’une pièce plus sombre. Il en va de soit que la totalité de la hauteur sera récupérée dans le projet afin d’optimiser au maximum l’apport de lumière, offerte par l’ouverture sur cour. Au sol on retrouve une moquette collée sur des barres de Montpellier qui ont l’air trop abimé pour espérer une quelconque restauration.
disparates, assemblées de façon artisanale le divisant en deux parties dans le sens de la longueur (un par l’entrée et un par la cuisine). Une hauteur sous plafond encore différente des autres pièces observées jusque là, de 3,02 mètres donnant hypothétiquement la même hauteur que celle des pièces adjacentes soit 3,47 mètres sous plafond une fois le faux plafond déposé. À droite du couloir la cloison le séparant de la chambre et en placo (épaisseur : 7 centimètres) alors que celle de gauche le séparant d’une pièces de vie doit être en briquette (épaisseur 15 centimètres) donc surement antérieur à la construction initiale. On peut aisément penser à ouvrir cet espace d’un coté ou de l’autre afin de récupérer volume et lumière. suivante accessible de l’entrée 4 Laestpièce la pièce de séjour (13,89 mètres carré). Elle est surélevée d’un réagréage sur lequel est posé un parquet flottant bon marché. Elle dispose d’une hauteur sous plafond de 3,44 mètres. Cette pièce bénéficie d’une grande ouverture sur une salle à manger, une cuisine et un pallier surmonté d’une verrière. Elle est éclairée par une fenêtre sur rue apportant une grande quantité de lumière. Au fond à gauche un petit conduit de cheminé courbe est visible, surement un ancien conduit de poêle.
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pièce nous amène à une zone 5 Cette tampon pouvant être attribuée à la
deuxième chambre bénéficie d’une 7 Lahauteur sous plafond de 3,75 mètres
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L’ensemble de ces pièces comporte des radiateurs identiques à celui de l’entrée qui seront à supprimés.
fonction de salle à manger d’une hauteur de 3,04 mètres sous plafond et d’un surface de 9,10 mètres carré. Elle distribue la cuisine aussi accessible du couloir, mais aussi une deuxième chambre, ainsi qu’un palier sous verrière l’inondant de lumière. La particularité de cet espace est qu’il ne possède que des murs ponctués d’ouverture soit aucun murs pleins mais aussi qu’elle ne possède aucune ouverture direct sur l’extérieur. La cuisine de 8,47 mètres carré et d’une hauteur sous plafond de 2,84 mètres carré possède, quant à elle, une ouverture sur cour. On observe la présence d’une vieille et petite kitchenette ne pouvant être conservée. Dans cette pièce se trouve une chaudière à gaz de ville servant surement à alimenter le chauffage et le réseau en eau chaude de l’ensemble de l’appartement. De nombreuses arrivées réseaux sont regroupées dans cette pièce, en dessous d’un imposte servant à dissimuler un autre conduit de cheminée. Le réseau fluide sera à repenser totalement et à remettre aux normes.
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et d’une surface de 15,64 mètres carré, éclairée par une fenêtre sur rue à meneaux. Le revêtement de sol est le même que celui des pièces de vies. On notera la présence d’une cheminée très peux esthétique. Cette chambre aux caracteristiques différents devait à l’origine faire partie du bâtiment mitoyen et à été relier à l’appartement par un sous oeuvre de la dimension d’une porte.
le reste de l’appartement, nous 8 Pour observons une rupture avec l’ensemble
de l’appartement. En effet, nous accédons à un palier surmonté d’une verrière, donnant sur sa gauche à une salle d’eau et sur sa droite à un toilette ainsi qu’un accès à une terrasse. Cet espace bénéficie d’un apport généreux de lumière. De plus, cette rupture est renforcée par la différence de niveaux (de 21 centimètres) avec le reste de l’appartement. La verrière surplombant cet espace devra subir une réfection au vu de son état général, sans quoi, il risque d’y avoir des problèmes d’infiltrations.
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salle de bain 5,59 mètres carré, 9 Lasemble vétuste et mal isolée. Une toute petite fenêtre de toit sert d’apport de lumière et l’ensemble des revêtements nous donne une impression oppressante. Il y a une baignoire et un lavabo, soit le stricte minimum, ce qui s’explique par la faible largeur de cette pièce pouvant être comparée à un couloir. Cet espace ne bénéficie d’aucune intimité car il est séparé du palier par une menuiserie vitrée sans traitement (ni thermique; ni phonique). La Toiture semble bien mince en isolation et devra à coup sur être revue. De plus, nous nous trouvons en sous pente (de 2,78m à 1,74m sous plafond). Au fond de cette salle de bain se trouve une porte donnant accès à une zone débarras. zone débarras se trouvant 10 Cette plus basse d’environ 1,65 mètres
par rapport à la salle de bain, est accessible par un escalier en bois type échelle de meunier. Il s’agit d’une pièce aveugle de 5,17 mètres carré qui en l’état actuel ne peut servir que de zone de stockage. La toiture ne bénéficie d’aucune isolation. De ce débarras, nous avons un accès sous la salle de bain, ce qui nous permet de nous rendre compte que le plancher bois à mal supporté la présence d’une pièce humide. Il faut prévoir la dépose complète de ce plancher afin de sécuriser la zone.
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droite du palier, se trouve un toilette 11 Àspartiate et non isolé par lequel nous accédons en remontant d’une marche (de 21 cm). Il apparait comme un appendice ressortant de ce palier. arrivons à la terrasse accessible 12 Nous par un escalier béton de huit marches
nous faisant descendre d’environ 1,65 mètres soit environ la hauteur du débarras. D’une surface de 3,78 mètres carré, elle peut paraître anecdotique. Mais peux de logements bénéficient d’une petite terrasse sur cour au sein du centre ville, ce qui en fait un vrai plus. Le long des marches nous observons une colonne en terre cuite qui est l’évacuation principale des eaux usées de l’appartement. L’installation électrique n’est pas au norme et ne possède pas de terre, l’ensemble du réseau est à revoir. Une intervention EDF est à prévoir afin de faire changer le tableau électrique qui est toujours un ancien modèle, non conforme aux réglementations actuelles.
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A
nalyse
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travers la visite de cet appartement, j’analyse qu’un budget important est à prévoir. Dans un premier temps pour rendre conforme le lieux à une vente, à travers la mise au norme du réseau électrique, la suppression du système de chauffage au gaz, le changement de toutes les menuiseries extérieures complètement vermoulues (soumis à Déclaration Préalables), la dépose du plancher de la salle de bain, qui est sur le point de s’effondrer, la dépose de la verrière sur palier et la remise en état du réseaux fluide. Tous ces travaux sont à prévoir afin d’assainir le lieu sans quoi la vente sera difficile.
A
fin de vendre au plus vite ce bien notre travail est complété maintenant par une analyse poussée du profil du potentiel d’acquéreur pouvant investir dans ce type de bien.
L
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a demande de l’agence est accompagnée de la détermination par cette dernière d’une cible visée par ce type de logement sur le marché de bien. Il est donc de notre devoir de répondre à cette demande en tenant compte de leur connaissance direct du marché.
A
fin de pouvoir developper et préciser cette cible, nous effectuons tout de même une étude de marché, afin d’être sur de ne pas passer à coté d’une cible annexe.
s
uite à l’étude de l’environnement, le quartier dans lequel nous nous trouvons est très recherché sur Montpellier, car rare surtout avec une telle surface. La clientèle évidente à cibler est celle fixée par l’agence. Un couple (30-44ans) avec un ou deux enfants bénéficiant d’un certain niveau de vie et surtout en recherche d’un bien en coeur de ville et de son cachet vieilles pierres, grande hauteur sous plafond, volumes généreux.
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ependant afin d’attirer ce coeur de cible, le bien doit posséder des atouts charmes directement perceptibles, ce qui dans notre cas, se noie plutôt sous la quantité de travaux à réaliser. Afin de pouvoir, attirer cette cible il faut révéler le potentiel de l’appartement et le moderniser afin de le rendre fonctionnel et attrayant. Le choix d’univers neutres ponctués de partis pris leurs permettra de se faire une place importante au sein du projet.
c
e choix de cible est renforcé par les recherches entreprises précédemment qui nous montrent d’après les chiffres de l’INSEE que plus de 20% de la population de Montpellier est composée par la tranche d’âge ciblée, soit 30-44 ans. De plus, cette cible est la plus active et est financièrement affirmée, ce qui, vu le cout de l’appartement en l ‘état actuel est le plus important.
c
ependant, suite aux recherches entreprises, on observe que 45,9% des familles de Montpellier n’ont pas d’enfants. Ce coeur de cible se révèle par ailleurs bénéficier généralement d’un plus grand pouvoir d’achat car moins de frais quotidiens, liés à la scolarité, soins enfants,… etc
c
ette cible se révèle être très intéressante à étudier notamment à Montpellier, qui compte une forte population d’intellectuels et d’homosexuels, cible trop souvent négligée mais qui bénéficie souvent, d’un très grand pouvoir d’achat. De plus, cette cible de couples sans enfants, et à même d’être sensible aux côtés culturels et historiques du lieux.
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son emplacement stratégique, proche de toutes activités et événements, par son accès direct aux réseaux urbains. Leurs univers souvent carriériste dans différents domaines : artistique, juridique, libérale,etc… . De plus cette niche à le mérite de représenter un marché plus important dans une tranche d’âges de 30 à 60ans. Une profession prenante qui nécessite au retour à domicile de se sentir vraiment à l’aise, d’oublier ce coté citadin par le bruit, tout en se retrouvant en extra-centre pour pouvoir facilement, sortir, se divertir en soirée.
I
l apparait donc important aux vues de cette étude, de proposer un aménagement évolutif, adaptable au plus grand nombre et aux modes de vies actuels.
L
’habitat a subit de grandes transformations au cour des siècles, de nombreuses évolutions ont bouleversé les rapports sociaux au plus profond des pratiques domestiques au point de créer de nouvelles manières d’habiter.
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e lien entre l’habitat et les modes de vies et par ailleurs plus perceptible de nos jours au seins d’une société marquée par la diversification croissante des parcours : la structure familiale traditionnelle est en mutation. Célibataires, foyer monoparentaux et recomposés, couple non cohabitant, ou encore famille homoparentale, s’inscrivent dans des phénomènes sociologiques de grandes ampleurs qui mènent a une nouvelle remise en question de « l’Habiter ».
L
’évolution des modes de vies en lien avec l’habitat n’est pas un terrain d’étude inexploré. Plusieurs travaux on déjà été effectué, notamment par la sociologue Yvon Bernard qui, à travers une démarche prospective s’est emparée du sujet au début des années 1990, en intégrant les évolutions possibles des modes de vie à la question de l’habitat. Son idée est d’observer l’adaptation de l’habitat à l’évolution des pratiques sociales.
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armi les variables qui sont susceptibles d’intervenir sur les pratiques de l’habiter, certaines relèvent du contexte économique et social dans lequel s’inscrivent les comportements particuliers. Il s’agit de facteurs de société dont on peut raisonnablement prévoir l’évolution à court ou moyen terme. Ainsi en est-il du vieillissement de la population, de la modification du groupe domestique, de la progression du travail des femmes, de la réduction du temps de travail. Si l’on peut démontrer que ces variables ont un effet sur la manière d’habiter, on peut alors comprendre quelle solution apporter selon modification des usages.
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« LES FACTEURS SOCIAUX - ÉCONOMIQUE D’ÉVOLUTION DE LA SOCIÉTÉ. »
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odification du format famillial
Le facteur le plus souvent évoqué pour affirmer l’existence d’un changement de société est la modification du groupe domestique. Cette modification serait selon les démographes (BONVALLET, 1987 ; LE BRAS, 1988), caractérisée par la diminution du nombre de familles nombreuses, l’augmentation du nombre de personnes vivant seules, le nombre de plus en plus élevé de familles monoparentales, de familles à composition variable en fonction des divorces et des remariages et enfin la cohabitation de plus en plus fréquente de couples non mariés. L’ensemble de ces changements peut suggérer l’idée qu’il existe une demande particulière de logement correspondant à ces nouvelles structures familiales. Mais s’agit-il de conception de l’habitat ou de politique du logement ? Si dans certains cas on peut admettre qu’il est nécessaire de construire des logements spécifiques comme par exemple des maisons pour les personnes âgées ou des résidences de jeunes étudiants ou de jeunes travailleurs, peut-on raisonnablement défendre l’idée qu’un ménage de cohabitants a besoin d’une organisation spatiale différente de celle d’un ménage marié ? Les conséquences entraînées par la modification du groupe domestique se posent généralement plus en termes de mobilité et de localisation qu’en termes de conception et d’usage. Cependant l’on peut aisément comprendre que des couples ne désirant pas d’enfants, par exemple, désirent un espace plus important afin de convenir à des activités culturels, artistiques, ou même simplement dans un soucis de confort afin de recevoir. Nous sommes donc sur ce développement loin du T2 classique de moins de 45 mètres carré comme cela se généralise sur le marché immobilier, mais plutôt sur des trams atypiques de T2 bis voir T3 bénéficiant de grands volumes laissant libre cours à leur personnalisation. La modification du format familial entraine donc par la même occasion une plus grande diversité de recherche sur un thème de structure nous permettant de faire des propositions autres que celles normées par les règles de l’immobilier.
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iminution du temps de travail
En quelques années la diminution du temps de travail a entraîné un gain de temps libre. Les enquêtes budget-temps (ROY, 1989) montrent que ce gain a été en 10 ans (de 1975 à 1985) d’environ 30 minutes pour les hommes et de 28 minutes pour les femmes. Le temps libre ainsi récupéré est souvent un temps passé à la maison, mais l’analyse fine des budgets-temps montre qu’il est alors essentiellement consacré à l’écoute de la télévision (18 minutes de plus pour les hommes, 11 minutes de plus pour les femmes). Le reste du temps libre gagné au fil des ans est surtout consacré à des activités qui s’effectuent à l’extérieur du logement : sports, spectacles etc... Cependant ses dernières années on observent une recrudescence des loisirs créatifs et culturels aux seins des villes.
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G
énéralisation du travail féminin
En France, au cours des dernières décennies, le rapport à l’activité et à l’emploi des femmes a fortement changé. En France, le taux d’activité des femmes âgées de 25 à 49 ans a augmenté pour passer de 58,6% en 1975 à 81,1% en 2005 ; celui des hommes a légèrement reculé de 97,0% en 1975 à 94,4% en 2005. La part des femmes chez les cadres a également progressé passant de 16% en 1962 à 37% en 2005. Sur le marché du travail, les comportements d’activité féminins se rapprochent des comportements masculins. (INSEE : études FEMMES ET HOMMES FACE À L’EMPLOI : OÙ EN SOMMESNOUS ?) Cet écart très sensible entraîne un certain nombre de modifications dans les attitudes et les modes de vie des couples. Le résultat de ces constatation est la redistribution des rôles dans le couple, l’utilisation accrue des équipements ménagers, la simplification des tâches et des rituels de la vie quotidienne.
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R
edistribution des rôles
En moyenne, les femmes consacrent 3h52 par jour aux tâches domestiques contre 2h24 pour les hommes, indique l’enquête Emploi du temps 2009-2010 de l’Insee. A la maison, les hommes s’adonnent volontiers au bricolage (25 minutes quotidiennes contre 4 pour les femmes), au jardinage et aux soins aux animaux (22 minutes et 14 pour madame). Mais les femmes passent trois fois plus de temps que les hommes à faire le ménage, la cuisine, les courses ou s’occuper du linge et deux fois plus à s’occuper des enfants ou d’un adulte à charge à la maison. Cette dernière tâche tendant à être essentiellement prise en charge par les femmes, qui travaillent ou non. En schématisant, les femmes s’occupent, au quotidien, des tâches les moins valorisées et les hommes de ce qui se voit et ce qui dure. L’égalité dans la sphère domestique est beaucoup plus lointaine que dans l’univers professionnel. Les inégalités au sein du foyer ont des répercussions dans bien d’autres domaines pour les femmes, où elles sont freinées, de la vie professionnelle à l’engagement politique ou associatif notamment. C’est l’une des raisons qui explique l’essor du temps partiel féminin, mais aussi leur faible représentation en politique ou dans les instances dirigeantes d’associations. On retrouve ces écarts également dans les loisirs (temps consacré à la télévision, à la lecture, au sport...) : les femmes y consacrent en moyenne 3h46 par jour contre 4h24 pour les hommes. Cette étude confirme la tendance mise en avant par Y.Bernard qui a annoncé un changement très faible du comportement des hommes face au taches ménagère, même s’ils partagent la vie d’une femme active professionnellement. Elle indique cependant « un indice de changement et d’espoir réside cependant dans le fait que l’on constate une participation plus active aux tâches ménagères des pères les plus jeunes. On peut donc faire l’hypothèse que si cette tendance se maintient ou se développe, elle peut entraîner une certaine modification des rôles. »
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tilisation accrue des équiments ménagers
Aujourd’hui, en France la proportion en équipements ménagers par foyer à bien évoluer avec 95,1% des foyers on un lave-linge, 90,4% on un congélateur, 87,6% on un micro-onde, 55,7% on un lave-vaisselle. (Source : Insee, SRCVSILC 2012) Si l’on retient la classe d’âges où d’une manière générale les ménages sont le mieux équipés, entre 40 et 49 ans, on s’aperçoit que si 72,1% des cadres supérieurs possèdent un lave-vaisselle, ce chiffre descend à 62,6% chez les cadres moyens et les professions intermédiaires, 45,7% chez les employés et seulement 50,1% chez les ouvriers, ce qui montre une certaine disparité entre les classes sociales. Pour le four à micro-ondes, les taux d’équipement étaient en 1988 encore beaucoup plus faibles : 26% chez les cadres supérieurs, contre 16% chez les cadres moyens et seulement 7% chez les ménages ouvriers. Si l’on tient compte du prix relativement peu élevé de ce type d’équipement et qui plus est de son faible encombrement, il faut invoquer très certainement une résistance psychologique de la part des utilisatrices à cette époque, pour qui la préparation et la consommation du repas semblent rester des actes dont la signification dépasse largement la nécessité de se nourrir. C’est un des grands changements liés aux ménages actuelles, en chiffre 87,2% des cadres supérieurs, 90,6% des professions intermédiaires et 93,6% des ménages ouvriers possèdent un micro ondes. Loin d’occuper une place moins importante dans la vie des habitants, le repas semble rester un des pôles de la vie familiale, mais s’adapte à l’évolution nutritionnel et tend vers une simplification des préparations.
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implification des taches
La généralisation du travail des femmes dans les classes sociales supérieures, associée à une disparition progressive du personnel de service, a indubitablement entraîné un certain nombre de conséquences au niveau de la simplification des activités domestiques. On peut ainsi constater que 56% des cadres supérieurs prennent leur repas du soir dans la cuisine, chiffre qui s’explique certainement par le désir de la maîtresse de maison de simplifier sa tâche après une journée de travail professionnel. Ce chiffre très proche de celui que l’on observe dans les autres catégories sociales (59% chez les ouvriers) traduit une homogénéisation certaine des pratiques du repas. La maîtresse de maison qu’elle soit cadre, ouvrière ou employée se retrouve en fin de journée devant les mêmes difficultés et cherche à minimiser l’effort qu’elle doit fournir. L’usage de plus en plus fréquent de la cuisine comme lieu de vie et d’échanges familiaux et le souhait exprimé par la très grande majorité des sujets, en particulier par les cadres d’avoir la possibilité de développer cet usage est sans doute un des résultats les plus clairs sur le plan de la prospective en matière de conception du logement. Il est intéressant de noter que parallèlement au fait que la cuisine devienne un espace de convivialité, c’est aussi un lieu ou la femme est de moins en moins présente en dehors des heures de repas. Une question qui avait pour objet de designer la pièce ou chacun des membres du couple passait le plus de temps montre que plus de la moitié des femmes désigne une autre pièce que la cuisine.
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« EVOLUTION DES ATTITUDES ET DES COMPORTEMENTS. »
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odification des frontières de l’espace privé
L’effacement progressif des frontières entre l’espace public et l’espace privé est souvent considéré comme la conséquence de nouvelles formes de sociabilité moins ritualisées que celles des générations précédentes. Cet effacement conduit à la modification d’une distribution des espaces conçue en fonction de l’accès des étrangers au groupe familial, accès contrôlé en fonction du degré d’intimité que l’on entretient avec les visiteurs. Le loft serait à ce titre un prototype de l’habitat d’avant-garde. Cette hypothèse constitue un exemple typique de celles qui sont inférées à partir du comportement d’un groupe dont on pense qu’il est porteur de nouvelles valeurs susceptibles de se diffuser dans l’ensemble du corps social. Les résultats de l’enquête INSEE de 1988 confirment sans aucun doute l’existence d’une tendance à l’ouverture de l’espace privé, qui se révèle être la direction dans laquelle s’est installé l’habitat ces dernière années. Cependant comme le démontre déjà les recherches de Y.Bernard cette ouverture de l’espace reste proportionnel au niveau sociale. Interrogés sur la manière dont ils recevaient leur famille et leurs amis, les sujets pouvaient choisir parmi les modalités prévues pour décrire cette situation. Les résultats qui traduisent le choix de la réponse «toutes les portes leur sont ouvertes», montrent de manière claire que l’ouverture de l’espace privé est loin d’être une attitude largement répandue dans la population française et reste fortement marquée par l’appartenance socioculturelle des sujets. Si on trouve bien en effet une majorité de cadres supérieurs qui affichent l’ouverture (81% pour la famille, 60% pour les amis) ces chiffres diminuent progressivement avec le niveau culturel des sujets (35% seulement pour l’ouverture aux amis chez les «sans diplômes»). Il n’est d’ailleurs pas sans intérêt d’observer que la courbe traduisant la disposition à abolir les frontières de l’espace privé se superpose de manière parfaite à celle qui traduit les différents degrés du niveau d’instruction. La volonté de casser l’espace privé, le défi par rapport aux normes traditionnelles, sont le fait des membres des classes privilégiées dont l’identité sociale et culturelle est suffisamment établie pour qu’ils estiment n’avoir rien à cacher. Dans les classes moyennes ou populaires on reste plus prudent et plus dépendant du regard d’autrui. En dépit de ces différences qui apparaissent dans toutes les classes d’âges, on observe à l’intérieur de chacune d’elles une relation significative entre l’âge et l’ouverture de l’espace privé.
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es territoires personnels
L’ouverture de l’espace privé aux étrangers à la famille ne signifie pas l’abolition des frontières au sein de l’espace familial lui-même. Le désir d’autonomie est au contraire souvent évoqué comme facteur d’évolution des relations familiales. L’idée que la possession d’un espace personnel est nécessaire au bon développement de l’enfant semble acquise par tous les parents et dans la majorité des logements, une place privilégiée est réservée aux chambres d’enfants. Si l’on tient compte des normes considérées comme acceptables, c’est-à-dire la cohabitation de deux enfants de moins de sept ans de sexe différents ou de deux enfants du même sexe de moins de 15 ans, on trouve 20% d’enfants qui vivent hors de ces normes. Il s’agit le plus souvent d’enfants de familles nombreuses appartenant à la population des mal logés des grandes villes. Plus on s’élève dans dans la hiérarchie sociale, plus les enfants bénéficient d’une chambre personnelle. Il existe donc une vrai disparité selon le niveaux social au niveau de la proportion d’enfant bénéficiant d’un espace chambre pour lui seul. La salle de bains reste le refuge de l’intimité, le lieu ou l’on souhaite être à l’abri du regard des autres. Même si l’on observe dans les foyers de plus en plus de salle d’eau ouverte sur un autre espace comme il en est souvent le cas au sein des suites parentales qui deviennent par la même occasion des espaces intimement réservés aux parents.
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éxibilité d’usage
Accroître la flexibilité, permettre de changer l’usage des pièces en fonction du cycle de vie, autoriser l’habitant qui ne peut pas déménager à effectuer de nouveaux choix d’usage est une solution souvent préconisée par les architectes pour adapter la conception à l’évolution des modes de vie. Vérifier la réalité et le poids du choix de la flexibilité constitue un point intéressant à élucider dans le cadre d’une réflexion prospective sur le logement. Les réponses à une série de questions sur ce thème montrent que le désir de modifier l’usage de l’espace n’est pas aussi répandu que l’on pourrait le penser. Si 78% des français n’ont jamais modifié l’usage des pièces qu’ils occupent dans leur logement actuel, ce peut être parce qu’ils sont dans l’impossibilité de le faire. Cette raison est moins évidente s’agissant des éléments mobiliers où l’on trouve encore 58% de sujets qui déclarent n’avoir jamais modifié l’organisation de leur living-room depuis le premier jour ou il a été installé. Les contraintes environnementales sont avancées comme obstacle par 24% d’entre eux, mais ce chiffre est très inférieur à celui de ceux qui déclarent tout simplement ne pas en avoir envie et qui représentent 40% de la population totale des sujets interrogés. Le désir ou la volonté de changer sont donc quelquefois freinés par les contraintes associées à la conception du logement mais dans la majorité des cas, il s’agit plutôt d’une attitude vis-à-vis du changement. Nous trouvons encore ici une relation significative entre le niveau culturel des sujets et le comportement de flexibilité. C’est ainsi que 54% des jeunes ouvriers déclarent ne jamais changer les meubles de place contre seulement 34% des jeunes cadres supérieurs.
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a Réponse
Autour de ce développement, construit sur la base des recherches de Y.Bernard, nous comprenons que les changements de structures familiales ne suffisent pas à justifier l’évolution de la façon d’habiter.
La direction tends tout de même vers un agrandissement des espaces communs plus étudiés et polyfonctionnels, au détriment des espaces privés plus petit mais grandement optimisé.
À travers les facteurs socio-économiques d’évolution de la société et l’évolution des attitudes et des comportements de cette dernière, nous observons une volonté d’appropriation et de personnalisation beaucoup plus importante de son espace de vie. Tous ceci s’explique par le désir de pouvoir gagner toujours plus de temps et de se faciliter le quotidien, dans un monde ou la multiplication des tâches à réaliser et toujours plus importante.
A travers l’analyse du lieu, et de l’évolution des modes de vies on se rend rapidement compte des problèmes que rencontrent les acquéreurs à se projeter dans cet appartement. Dans un premier temps il faut assainir le bien par une remise au norme du circuit électrique et plomberie, une isolation (changement des menuiseries, dépose de la verrière de l’espace couloir), ainsi qu’un remplacement du mode de chauffage.
L’inspiration de l’habitat actuel se dirige alors, plus vers une ouverture des espaces communs amenant à un regroupement de ces derniers, créant une meilleure interactivité entre les protagonistes et leurs activités diverses. L’échange se veut donc plus simple dans les espaces communs. En revanche en ce qui concerne les espaces privés tout dépend du niveau culturel. Les classes sociales inférieures auront plus tendances à se retrancher dans leur espace privé alors que les classes supérieures ne se servent de ces derniers que de points de chutes afin de se reposer.
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Cette démarche, amène à un premier chiffrage, permettant aux acquéreurs d’obtenir une base de prix sur les réparations obligatoires à prévoir, pour investir les lieux. Nous allons ensuite, afin de répondre à la demande de l’agence immobilière présenter un projet « classique » dans sa conception, répondant à une contrainte traditionnelle de l’habitation, comme demandé et à un budget minimum. Cette proposition comportera un schéma type T4, engageant une restructuration par un coup minimum. Cependant, cette solution, d’après l’étude approfondie faite précédemment, me semble ne pas être complètement adaptée à la démographie locale.
C’est pourquoi, dans un souci de réponse intégrale à la demande, qui est de vendre au plus vite et au meilleur prix ce bien, je vais développer une proposition d’organisation « atypique », ce qui permettra plus facilement de déclencher une vente « coup de coeur » du bien. Le travail de cet espace d’une grande hauteur sous plafond bénéficiant d’une luminosité généreuse me conduit directement à vouloir travailler la verticalité par une organisation de type « LOFT ». Solution alternative et bon marché, pensée à l’origine pour les outsiders des années 1950 sur l’île de Manhattan, le LOFT est devenu aujourd’hui synonyme d’avant garde et de prestige dans le monde entier. Personne n’imaginait à l’époque que les étudiants et artistes qui occupaient les hangars industriel de périphérie citadine seraient à l’origine de ce qui soixante ans plus tard est devenu une tendance. Les lofts sont nés dans les locaux désaffectés d’usines et ont été récupérés, sans transformation des structures originales, pour y vivre et y travailler. C’est un véritable exemple de recyclage et d’économie des ressources, concept essentiel de l’architecture récente.
Le besoin croissant d’habitations dans les grandes villes, développe la recherche de locaux à conquérir. Pourtant, les espaces qui abritaient un loft auparavant en accueillent aujourd’hui deux, trois ou plus. Le loft était, par définition, une surface de 500 à 600m2, avec une hauteur sous plafond de 3m à 4 mètres. La raréfaction de l’espace dans les grandes métropoles, contraint le plus souvent à renoncer à cette démesure même si l’esthétique demeure identique. Le loft, est encore aujourd’hui une source d’inspiration architecturale pour les nouvelles résidences, même traditionnelles, qui adaptent leur structure à l’esthétique de ce type d’habitation. Il en résulte des plans ouverts, sans cloison ou très peu, entre les pièces, une continuité visuelle et la prédominance absolue de la lumière naturelle. On privilégie donc les murs qui n’atteignent pas le plafond, les meubles qui séparent les pièces ou les structures, les portes coulissantes, les parois en verre et les estrades. L’utilisation de matériaux aux textures contrastées comme l’acier, le verre ou le bois sont autant de caractéristiques qui émane du passé industriel. Le loft est avant tout souple et modulable; ce qui le rend adapté à ce type de projet, nous permettant de toucher une cible étendue.
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et appartement mal agencé et sinistré possède néanmoins de fortes potentialités me permettant de m’orienter dans cette direction. Afin de gagner un maximum de surface et de lumière, je décide de le mettre à nu, en supprimant les cloisons et faux plafonds. Mais une fois le lieu évidé, les hauteurs sous plafond généreuses ne s’avèrent pas suffisantes pour créer deux vrais étages. Je me livre donc à un inventaire des postes pour lesquels la station debout n’est pas primordiale. Le lit, le bureau, la salle à manger et le salon, sont des espaces pouvant être travaillés avec une hauteur réduite. Ces espaces, vont permettre d’ajouter une plus value à l’appartement en optimisant leurs hauteurs sous plafond.
Dans un premier temps, le parti pri est de travailler un espace nuit surplombant le coin repas dans l’espace de vie bénéficiant d’une hauteur sous plafond de 3,45mètres. Cela permet de donner une perception différente de la double hauteur dégagée. L’espace nuit traité par une mezzanine en acier et isolé de l’espace de vie à l’aide de cloison et paroi de verre permet ainsi une intimité visuelle et phonique. Cet espace, pourra selon les acquéreurs, devenir soit une chambre parentale, soit une chambre d’amis. L’accès à la mezzanine est assuré par une échelle discrète en médium peint intégrée à une bibliothèque. Il s’agit ici, d’un objet parfaitement libre grâce auquel je donne une impression visuelle d’agrandissement du logement. L’espace nuit de la deuxième chambre bénéficiant d’une hauteur sous plafond de 3,75 mètres, sera traitée à travers deux propositions. L’une prévue pour accueillir deux enfants au sein d’une même pièce toute en se posant la question, comment faire cohabiter ces enfants afin qu’ils puissent à la fois jouer ensemble et garder une certaine intimité ? L’autre travaillée comme une suite parentale, réunissant chambre, dressing et bureau, nous permettant de rajouter de la surface grâce à une mezzanine, d’une hauteur sous plafond de 1,80 mètre.
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Dans l’espace de vie, les hauteurs sous plafond seront soulignées par la création de bibliothèques toutes hauteurs, structurant l’espace par un jeu rythmique répétitif, permettant de mettre en valeur de multiples livres et objets animant l’espace. Un dressing toute hauteur sera traité comme un SAS permettant à chacun d’accéder à sa garde robe en toute discrétion. Ce dernier permettra aussi par un accès intégré à son architecture, d’offrir une entrée discrète au deuxième espace nuit. Cette illusion restituant l’idée d’une pièce rapportée à l’ensemble, qui ne faisait pas initialement partie de cet appartement aux vues de la division de la bâtisse. Les pièces servant initialement de salle de bain et de débarras, qui une fois regroupées nous donnent un couloir d’environ 1,30 mètres de large par 10 mètres de long en sous pente seront travaillées comme l’atout charme de cet ensemble. L’idée est, par le biais d’une verrière de l’inonder de lumière, le transformant à l’aide d’une végétation adaptée. En faire un jardin intérieur propice à la détente, à l’expression artistiques ou au travail… Cet espace permettra aussi une impression d’agrandissement de l’extérieur offert par la terrasse existante tout en conservant la surface loi Carrez intérieure.
Qui ne rêverait pas d’habiter un loft? Volume lumineux, espace décloisonné et matériaux brut en font saliver plus d’un. Il offre la promesse d’un lieu atypique, d’un mode de vie different. Signe des temps et des tendances, ce type de logement est maintenant un argument de vente dans l’immobilier, (à tel point que certaines agences se sont spécialisées dans leur vente), ce qui en fait un phénomène à la mode.
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De plus en plus prisés, ils sont devenus des biens rares. Ainsi, il semblerait bien que, peu à peu, l’on ai adapté l’idée initial du loft à des appartements nécessitant des transformations et bénéficiant de volumes généreux. Cette tendance intérieure est très recherchée par la cible fixée précédemment et permettra à l’agence de promouvoir son bien auprès d’une nouvelle niche très fortement représentée sur le plan local et bénéficiant du pouvoir d’achat potentiellement adapté à ce type d’acquisition. Le choix de proposer des alternatives aux demandes de l’agence afin d’augmenter son secteur d’action me semble important dans cette idée d’échange mutuel. Notre analyse du lieu, poussée, nous permet de proposer des solutions qui n’apparaissent pas aux premiers abords. Notre but étant d’optimiser au maximum le potentiel de cet appartement. L’important de cet exercice de transformation de biens pour la vente, est de prendre des partis pris architecturaux tout en permettant au plus grand nombre de s’y projeter. Un mélange subtil entre affirmation et suggestion laissant libre cours à une identification à l’ensemble.
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Il me parait important dans le cas d’un appartement nécessitant de nombreux travaux comme celui ci, de proposer un accompagnement plus approfondi dans le projet d’investissement afin d’attirer une clientèle pour laquelle la notion de travaux aurait pu être rédhibitoire. Un accompagnement complet et adapté du client, par un professionnel, le guidant sur les démarches et tout au long de la réalisation du projet permet au agence de cibler une clientèle qui en temps actuelle ne se serrait intéressée qu’à des biens fraichement rénovés ou neufs. Le but recherché par cette collaboration semble donc rempli, avec un élargissement du secteur d’activité de l’agent immobilier et un accompagnement du client par l’architecte d’intérieur qui réalise le projet, permettant in fine la satisfaction d’une clientèle bénéficiant d’un accompagnement riche et personnalisé de la recherche à l’emménagement du bien.
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onclusion
Aux cours de ces dernières décennies on observe une forte augmentation de l’urbanisation, ce qui entraine aujourd’hui un appauvrissement de la quantité d’offre de biens dans le secteur de l’ancien et des extra-centres, zone urbaine très prisée. Les biens restant sur le marché sont souvent des biens demandant de grosses interventions afin de les adapter aux modes de fonctionnement actuels. Or, face à l’augmentation de la population, les villes comme Montpellier voient émerger une quantité très importante de programmes neufs, attirant avec plus de facilité les investisseurs. Les agents immobiliers possédant des biens comme celui que l’on ma confié se retrouvent donc en concurrence avec des programmes neufs et personnalisables. Notre apport leurs permet de toucher une population aisée adepte du service clés en main, en leur proposant un bien accompagné d’un projet, qui imaginé et réalisé par un architecte d’intérieur pourra leur convenir de façon encore plus personnalisée qu’une réalisation de promoteur, tout de même régie par un certain cadre.
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Cette proposition de personnalisation de bâtiment de caractère, possédant une histoire et une âme devient un atout, pouvant par la même occasion transformer le positionnement des agences immobilières sur le marché, avec un service beaucoup plus approfondi, exercé par le biais de la collaboration avec des architectes d’intérieurs.
La décoration, et l’art d’animer son intérieur c’est tellement développé au cours de ces dernières années que le moindre acquéreur potentiel et désireux de personnaliser à son image son lieu de vie, afin qu’il puisse s’y retrouver le plus à l’aise possible. Chaque futur acquéreur se voit donc être plus intéressé par ce type de collaboration, qui les encadrent et les orientent vers une simplification de l’acquisition de biens. Entre conseils sur les démarches administratives dû à l’achat et soutien technique sur la réalisation de la personnalisation du bien il peuvent investir sans craindre la réalisation du projet. À travers cette année et cette collaboration est mis en avant le potentiel étendu de notre profession qui nous permet de nous adapter à de multiples situations et de pouvoir suppléer de façon personnalisé, particulier et professionnel dans la construction de leur projet. Toutefois, ces compétences ne sont pas illimités, il faut donc savoir bien s’entourer afin de ne pas, par excès d’orgueil se retrouver dans une situation où nous n’avons pas notre place. Savoir exercer son métier dans la limite de ses compétences est d’une importance capitale pour atteindre une prestation optimale. Cela nous conduit donc à l’importance de la constitution d’un réseau compétant de collaborateurs, afin de mener efficacement les projets à bien, sans rencontrer d’obstacles qui ne puissent être surmontés.
Le réseau de collaborateur n’est-il pas alors la chose la plus urgente à se constituer lors du début d’une activité professionnelle ?
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