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Salut Lancelot, Je vais dire ce que je sais et toi tu reprends comme tu veux. Tu as commencé à skater à la fin des années 80. Tu as rapidement accroché. A l’époque, ta famille et toi viviez dans un village à côté du Havre. Le truc image d’Épinal normande. La verdure, les vaches et les maisons en briquettes. Tu es né à Portsmouth. Tu as passé du temps en Australie où tu as rencontré les locaux pour filmer et découvrir les rues de Canberra ? Tu as eu un parcours amateur avec quelques sponsors notamment BUD Skateshop. Tu as connu quelques tours et contests. Sans quitter l’état d’esprit «skate» qui t’a aidé à grandir tu mets la pratique de côté une quinzaine d’année. Retour au Havre puis COVID font qu’on se rencontre en 2020 avec nos attestations de sorties etc... (en vrai on s’est croisé fin 2019). On parle de projets vidéos, de trouver des nouveaux spots et de skater plus régulièrement. Aujourd’hui tu es plus motivé que jamais, tu skates toutes les semaines, tu fais une vidéo, tu as créé un RDV hebdo transgénérationnel avec des modules D.I.Y que tu ramènes sur la place. Tu passes ton BIF (diplôme pour donner des cours) et tu t’investis pour faire évoluer la pratique du skate ici, au Havre. C’est bon ?

Alors grossièrement oui, cela ressemble à ça mais j’ai quelques trucs à préciser. Je commence exactement le skate en septembre 1988, mon grand-frère ayant découvert ça lors d’un séjour estival en Ecosse dans une famille. Il reçoit une planche HAWAÏ pour son anniversaire, mais je passe tellement de temps dessus que ma mère finit par m’en acheter une un ou deux mois plus tard (la board est toujours dans le grenier de mes parents). Nous habitions en effet à l’époque à Fontaine-laMallet, dans une maison gigantesque qui était l’ancien presbytère, et quand j’y repense, je me dis que ça devait être un spot génial puisque le couloir central de l’entrée était un long flatground en marbre... À l’époque, et la rue attenante à

la maison est un long downhill, je me rappelle de descentes endiablées les soirs d’automne avec les voisins. À l’époque, on fait surtout du skate plaisir, c’est-à-dire qu’on se contente de rouler sans chercher à faire des figures. En décembre 1988, nous déménageons cependant dans le centre-ville du Havre et mon frère étant au lycée avec beaucoup de skaters, il se fait rapidement des potes dans le milieu. Il faut savoir que l’année 1989 correspond à un boom énorme du skate, tout le monde a un skate chez lui, il y a des skaters à tous les coins de rue et tu as régulièrement des sessions à Niemeyer avec 20/30 mecs. Bon je te raconte ça avec mes yeux d’enfants, à mon niveau c’est une effervescence inconnue, on arrive d’un petit bled tranquille et d’un coup tu te retrouves, entre le CM1 et le CM2, en pleine rue dans une grande ville à squatter un spot à l’architecture unique où cohabitent des skaters, des punks et des breakdancers, et où des skins viennent souvent faire des descentes pour casser tout ce qui bouge, ou des cailleras qui viennent chourrer des boards...Mais le lieu est unique, et par chance, mon frère s’étant fait des potes chez les grands, j’apprends le skate au contact des « stars » de la scène : Gilles Choizel, Angelo di Fabio, David Maillard, Gilles (sosie de Chris Pastras, mec super stylé), Olivier, Richard, Rodolphe, Manu, Benjamin, évidemment il me manque des noms faut savoir que ces mecs-là sont souvent au lycée et moi encore en primaire, donc j’imagines qu’ils sont plutôt du genre à me taper gentiment sur la tête plutôt qu’à me chercher pour skater. Mais, et le skate n’étant à l’époque pas aussi bienveillant qu’aujourd’hui, j’ai la chance grâce à mon frère qu’ils m’acceptent à peu près. Dans le même temps, je skate aussi avec des amis qui ont à peu près mon âge : Nico Le Dimna, Germain Papillon, Xavier Adeline ou encore aussi notre voisin de palier Géraud Etrillard, qui lui a à peu près l’âge de mon frère.

C’est aussi à cette époque, et on a une anecdote amusante à ce sujet, que je rencontre Seb Soudais à Niemeyer, et qui deviendra non seulement un partenaire de session mais est encore aujourd’hui un ami très proche. Fin 1990, on part habiter à Cauville, donc pour moi le skate en ville c’est fini. Autant te dire que j’arrive dans un patelin où il n’y a même pas une place et un set de trois marches mais seulement un gap en herbe sur une place qui ne roule pas, un trottoir le long d’une route qu’on waxe comme des malades et une marche en granit de 2 m enserrée entre deux murs qui fait plus ou moins office de curb. IL N’Y A DONC QUEUDALLE. Mais... tout de même 7/8 mecs qui ont des boards et skatent de temps en temps : Olivier, Thomas, Tom, Johann, François et plus tard Mathieu, et quelques autres. J’arrive donc dans un village où tu trouves des gars plutôt motivés mais où tout est à faire. On va se « structurer » peu à peu et grâce à la motivation de tout le monde (et des parents de Thomas et François qui nous aideront à la fabriquer), on finit par monter une mini-rampe puis un skatepark en béton en passant littéralement notre temps à prendre la tête au maire du village. Le quotidien havrais le HAVRE LIBRE / PRESSE de l’époque fera même un article sur la passion dévorante des jeunes skaters dans un village minuscule du pays de Caux. C’est vraiment une période géniale, où on va aussi beaucoup skater aux rampes de Réauté montées par Johann Briant et Yvan Lelièvre (entre autres), qui nous « chaperonneront » beaucoup pendant cette période. c’était qui les skaters à temps partiel et les vieux du volcan?

J’y réponds précédemment. À partir de 1991, une nouvelle génération a remplacé tous ceux dont je parle, qui, à part David Maillard et et Angelo, ont commencé à arrêter de skater avec la grande vague d’arrêt des débuts 1990, mais ont été remplacés par des gars peu

Drop Bretagne / 1989
Kickflip Cauville / 1992
HAVRE LIBRE - 1994
Article sur les skaters de Cauville
Piste Cauville - 1992

nombreux mais super motivés, sous l’impulsion de deux frères arrivés de Lyon, Benjo et je ne sais plus son prénom. Ils créent un fanzine qui s’appelait Anyoué (inspiré du modèle du magazine national de skate de l’époque nommé Anyway), le niveau devient vraiment très fort : on trouve donc les deux frères Lyonnais, qui étaient de parfaites brutes, les frères Schmidt, Yann et Alex, Sébastien Soudais et David Marhadour. Vers 1992 et 1993, c’est cependant vraiment le désespoir et il y a presque plus de skaters à Cauville qu’au Havre, car seuls les quatre derniers continuent à skater intensément, à un niveau complètement dingue si tu tiens compte des conditions et du nombre de pratiquants. Rapidement à partir de 1993, sous l’impulsion de Fred Lefranc (futur créateur de Zéropolis), qui habite pas loin de chez nous, nous rejoignons depuis Cauville régulièrement les havrais, tant et si bien qu’à partir de 1993 nous skatons tous les weekends ensemble au Havre. À ce groupe s’ajoute Dalton/Prems, Alex Widlocker et quelques autres. Vers le milieu des années 90, nous sommes une bonne dizaine à skater ensemble et on commence à aller faire régulièrement des contests à Rouen, où nous rencontrons les Rouennais (Arnaud Brémard, Charly Simon, Paul Labadie, Chloé Bernard, Cédric Dodet, Christophe Cabret, Dave Grege et tant d’autres). Si comme le veut la tradition entre rouennais et havrais, les premiers échanges sont un peu tendus, nous devenons finalement assez rapidement très potes, et quand Bud Skateshop ouvre en 1997, la scène normande est très dynamique et tout le monde se connaît.

Imagine la t’es en 96 on est mijuillet, tu as déjà 6-7 ans de «vrai skate dans les jambes... C’est quoi la journée ?

En 1996 mi-juillet, généralement tu cherches à savoir qui descend en ville pour skater, parce que nous on est bloqué à Cauville.

S’il y a une voiture, on passe des coups de fils sur les téléphones fixes et on essaye de savoir qui skate en ville, rendez-vous alors à Niemeyer ou hôtel de ville, et on passe l’aprèsmidi à streeter généralement dans ce périmètre. On passera aussi beaucoup de temps sur les bancs en granit d’Eurodif, qui en ont laissé plus d’un sur le carreau mais qui étaient vraiment parfaits. Si pas de bagnole, on reste à Cauville et on squatte notre piste en béton toute la journée.

Avance rapide jusqu’à la fin des années 90, début 2000. Tu as toujours un deal avec BUD? Tu skates où, avec qui?

Bud est créé en 1997 par Florian Rivière, et c’est le premier skateshop core de Normandie. Jusqu’ici il a toujours fallu gérer avec les mecs de la VPC (Street Machine, Warehouse) qui nous prennent pour des pèquenauds et sabordent nos commandes, ou les magasins de glisse classiques : je n’ai rien contre eux, ils faisaient ce qu’ils pouvaient, mais quand tu y allais, tu prenais ce qu’il y avait et tu n’avais pas trop le choix. Heureusement pour moi, j’allais souvent en Angleterre et je pouvais aller dans de vrais skateshops. Donc quand il créé BUD, Florian sponsorise Christophe Cabret de Rouen et Seb Soudais au tout début, puis rapidement Arnaud Brémard 2/3 mois après. Il a l’intelligence de prendre deux rouennais et un havrais , sachant que Seb est déjà à l’époque sponsorisé par GLOBE SHOES et commence à faire parler de lui dans le pays car il fait de bonnes places aux contests nationaux. Il me propose de rejoindre le team en novembre 1998. Mais à partir de la fin des années 2000, j’ai un creux de motivation, et à partir de 2000 je commence à arrêter de skater régulièrement. Florian me filera des boards et du matos quand j’en ai besoin jusqu’à très tard sans que je ne demande rien, je tiens à le noter, alors qu’il n’avait vraiment rien à y gagner.

Gros break skate qui a pas mal duré... ton avis sur la pratique et ses acteurs, pourquoi cette longue pause ?

Je coupe parce que je skate nonstop de 1989 à 1999, et qu’on est à une époque où on n’a pas de recul sur le skate. Une «carrière» à ce moment-là, c’est quelques années, et si t’as 20 ans, tu es déjà vieux. Clairement, je n’ai pas le niveau pour aller plus haut, surtout quand je vois les mecs autour de moi : tu vas aux contests ailleurs, et tu vois des mecs de 5 ans de moins que toi qui sont bien meilleurs, etc. Et je me mets une pression inutile sur le fait d’être sponso aussi. Et aussi il y a la lassitude, quand tu viens de passer la moitié de ta vie dans le même environnement, t’as envie de voir autre chose, sans avoir le recul pour te dire que le skate peut te le permettre si tu l’abordes d’une autre manière. Je manque sûrement un peu de maturité à ce moment-là pour continuer à skater en me faisant plaisir.

Tu es à la croisée de plusieurs mini-projets cool pour la ville (les RDV, fabrication de modules, implication dans le club de skate, BIF, vidéo...). D’ou vient la motivation et pourquoi ?

La motivation vient de plusieurs choses. En 2017, on est allé en voyage pour les 40 ans de mon ami Thomas à Portsmouth, ma ville natale, passer un week-end skate. Déjà le simple fait que le skate nous réunisse toujours 30 ans après, c’est génial. À titre personnel, cela faisait plusieurs années que je n’avais pas touché une board, et je me suis rendu compte au bout d’une heure que tout était encore là, enfoui dans mes réflexes. À la fin de la session, moi qui pensais m’en tirer avec un drop sur la rampe et deux kick-turns, j’étais déjà en train de me deter sur l’aire de street à faire une ligne avec un 3-6 flip et un crook grind sur le curb. Cela m’a un peu travaillé... Puis est venu le confinement. J’avais acheté une grosse board à Olivier

pour cruiser dans la ville et un dimanche matin, dans la ville vide, je suis allé me balader, et à un moment, rue de Paris, j’ai descendu un trottoir puis monté un autre en ollie, tout simplement, et là dans ma tête ça a fait TILT: «C’est ce que j’aime le plus au monde, faire du skate !». Et depuis la motivation n’est pas retombée à mon niveau, et je me suis rendu compte que même à 40 bien tassés, il était encore possible de se jeter, de se deter’ et de progresser. Il faut avouer que ce n’est pas forcément le cas pour tout le monde au Havre, et je peux le comprendre puisque j’ai moi-même eu des creux de motivation dans ma vie sur le skate. J’ai simplement fait le constat qu’il était un peu triste qu’il soit très dur de trouver des contenus qui documentent la vie du skate au Havre entre 2004 (sortie de la LH Forever) et la sortie de la «7-6 pneus qui crissent» en 2021 alors qu’un skatepark a été construit et qu’on a eu entre-temps 3 générations de très bons skateurs (Joseph, Jamie, Panza, Victor, les frères Dias, Boby, etc). En fait, et tu le vois dans les grandes villes de skate (Paris, Lyon, Bordeaux, Marseille), une scène ça s’entretient. Si t’as personne pour dire à un moment : «Bon je fais ça, je sors la caméra, on va faire une session ici, on va se bouger, etc.», tout le monde se contente de pas grandchose jusqu’à ce que d’autres prennent mollement la main de la même manière. Le Havre est probablement l’une des villes de province qui a eu le plus de couvertures de magazines, des photos iconiques des plus grands skaters par les plus grands photographes : ce ne sont jamais des mecs du Havre qui sont pris en photo, et ce ne sont pas des personnes du Havre qui documentent. Il y a des spots partout, cette ville c’est un skatepark à ciel (c)ouvert (sic), on devrait avoir une scène beaucoup plus dynamique. On est en Normandie, dans la ville qui compte probablement le plus de hangars intramuros en France, et on n’a même pas un

park couvert. Que les pouvoirs publics ne soient pas réceptifs, c’est une chose, mais s’il y avait une scène plus motivée et structurée, ça les aiderait sûrement à ne pas rester les deux pieds dans le même sabot à penser que le skate n’est qu’une activité d’ado un peu rebelle. Donc tout ce qui peut aider à «faire scène», à faire connaître la culture skate et à faire augmenter la pratique, j’y participe avec plaisir, par le biais de l’Ultra Skate Club de Simon ou d’autres initiatives. Et je fais une vidéo, car je veux motiver tout le monde autour d’un projet commun, que la scène puisse avoir les souvenirs que ma génération a avec les vidéos que Clément Loisel avait eu le courage de produire au début des années 2000 (Licence to wheel et LH Forever), même si à titre perso, c’était une période où je skatais très peu. Dans l’absolu d’ailleurs, nous n’avons justement aucune vidéo qui retrace les années 90 au Havre, et c’est vraiment dommage car le niveau était très fort, et les spots tops. Je ne veux pas que cela arrive à nouveau.

La shortlist : Ton spot pref? Ton trick de chauffe? Ton shop? Vidéo qui motive? Qui a le meilleur style ici ? Qui a le pire style ici ? Si on veut être sûr de ne pas te voir, faut aller où ?

Alors mon spot pref, historiquement, c’est le lycée Porte Océane, l’ironie veut qu’il existe encore, c’est juste qu’on ne peut plus y entrer. Des bancs, des tables de piquenique, une ambiance schoolyard façon vidéos Girl / Chocolate; j’adorais ce spot. Aujourd’hui, clairement mon spot préféré c’est l’esplanade Mandela où nous passons notre vie : le flat est excellent, tu as les bancs blancs pour la hauteur et le petit curb pour s’amuser. Quand on ramène la barre et le curb, je suis aux anges, il y a presque tout ce que j’aime. Dans l’absolu, j’adore aussi cruiser dans la rue et me balader. Je pense aussi que si le spot d’Aplemont était en centreville, j’y passerais ma vie.

Trick de chauffe: à mon âge faut du temps, donc déjà je m’étire entre 5 et 10 minutes au bord du spot, je fais des flexions/extensions, etc. Après 10/15 minutes de slides, shuvit, petits ollies et des nollie backtails sur le curb. Mon shop, j’en ai deux : West Boardstore évidemment et Bud Skateshop. Après, j’adore Bored of Southsea à Portsmouth et Lost Art de Liverpool, qui sont pour moi deux exemples de purs skateshops core où tu te sens en territoire ami dès que tu mets les pieds dedans. Vidéo qui motive : toutes les vidéos de mags sur youtube de Jenkem, Free Skatemag, Pocket, etc., ou les Japonais de Stump Boys. J’aime bien regarder ce qui se fait aujourd’hui, j’adore ce que le skate est devenu. Mais bon, si je dois en citer deux absolument, ce sont la Plan B Questionable et la Birdhouse Feasters, je pense ne jamais m’en remettre, je peux les regarder 100 fois d’affilée. Le meilleur style au Havre, je dirais Edouard / Spiroux, il est d’une facilité déconcertante, mais faut qu’il soit moins paresseux hahahaha ! Mais je trouve que Thomas, Morgan, Younes, Ariel, Gabriel sont un super crew, et j’adore skater aussi avec Théo qui est vraiment un top skater, évidemment Simon qui est le mec le plus efficace à filmer de la terre ou encore les sessions où on passe deux heures à envoyer des scuds avec Paul, Mathieu, et Mayra qui se marre en comptant les points. En fait, la scène actuelle au Havre file vraiment la motiv’, je suis content de voir que tout le monde skate ensemble sans prise de tête. Le spot où tu ne me verras pas : en théorie le skatepark, qui représente à peu près tout ce que je déteste dans le skate en termes de localisation, d’état et de faune, mais j’ai envie de soutenir Théo dans son entreprise (et aussi progresser en courbe accessoirement...), et donc je pourrais à nouveau y traîner mes guêtres dans les temps à venir.

Guillaume Dalonneau
Bs «rock slide»
Dimitri Cavé

LA RECETTE

Je crois que mon plat croate préféré est le Cobanac (prononcé tchobanatss) , mon père en fait souvent, c’est une sorte de ragoût qui se mijote pendant plusieurs heures généralement composé de 3 viandes dont du boeuf, du gibier et de l’agneau, il les fait mijoter dans une marmite avec de la sauce tomate, des légumes, du paprika et quelques feuilles de lauriers , il le sert en général avec comme accompagnement des pâtes penne. C’est mon plat préféré surtout les jours froids. imagine rentrer de session d’hiver et t’as ce bon gros plat relevé et chaud réconfortant sinon les pizzas croates sont bonnes aussi sa maman !

RECETTE

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