Travel
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148 pa pour voyges ag avec style er
N° 02 - Septembre - Octobre - Novembre 2012
Un autre regard sur…
L’île Maurice
So “british”, so “vieille France” L’un des plus beaux parc d’hôtels du monde Traditions créoles et indiennes Une mode cashmere très stylée
TRAVEL I STYLE & Life Azzaro et vous : 01 55 62 24 99
style & Life
N°2 Septembre 2012 Secrets de week-ends Echappée-libre à Berlin, capitale “alternative”, artiste et mémorielle
Visas pour… Vibrante Salvador de Bahia, centre du black Brésil L’étrange Désert blanc en Egypte En Guyane, sur les fleuves de la forêt amazonienne
Port-folio
5e a z z a r o p a r i s . c o m
Ambiance crépusculaire des icebergs tabulaires de l’Arctique
Le voyage avec style, la découverte du monde avec élégance, le goût du beau et du bon.
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Tranquillité d‘esprit
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TRAVEL STYLE & Life Septembre/Octobre/Novembre 2012
une touche d‘humour.
TRAVEL I STYLE & Life
LE TEAM TRAVEL STYLE & LIFE I Patrice Fleurent Journaliste voyageur, il a réalisé notre dossier Un autre regard sur… L’île Maurice.
I Louis Dorian Journaliste spécialisé dans le tourisme, il a testé pour TS&L un circuit sur les fleuves de Guyane.
I Maud Charton Journaliste, photographe, Maud est allée à New Delhi, à Salvador de Bahia, dans le Désert blanc égyptien.
I Patrick Lopez et Laurent Serfati Le Directeur de la rédaction du Quotidien du tourisme et le Rédacteur en chef du site Easy Voyages nous font l’amitié chacun d’une chronique.
I Massimo Gerevini Quand il ne joue pas du rock dans un orchestre vintage, il assure la réalisation graphique de votre magazine avec le talent d’un riff de Keith Richard. I Nicole Cornuz-Langlois Elle fut journaliste cinéma. Elle se sacrifie aujourd’hui dans la découverte des nouvelles adresses où déjeuner ou dîner. I Guillaume Fedou Il tient notre rubrique « Musiques du monde ». à l’écoute des sons de la forêt amazonienne dans ce numéro. I William Niamiah Il aime bien les autos et adore en parler.
I Eric Delvaux Journaliste de radio (France Inter), il écrit la chronique paradoxale No Style, la liste (à suivre) des comportements discutables. I Djemila Khelfa Blogueuse de mode, elle choisit pour nous les stylistes de talent.
REDACTION WEB I Eric Hiller Âme du site web de TS&L qu’il alimente en vidéos et articles inédits fournis par toute la rédaction.
I Aurore Lucas Elle a photographié la mode A l’île Maurice. « Le moment est un fil de lumière » dit-elle.
Vive les numéros 2 ! Un numéro 1, c’est une proposition. Une bouteille jetée à la mer. Combien s’en saisiront et liront le billet qu’elle contient ? C’est aussi une première mise en forme de l’idée de magazine qu’on a en tête, plus qu’une esquisse mais pas encore un chef d’œuvre de la maturité. A peine est-il sorti qu’on n’en voit que les défauts. Les coquilles invisibles pendant le bouclage deviennent comme des gros boutons sur le nez au milieu des pages. Il est vrai aussi que notre numéro 1 était en même temps un numéro zéro. Pas les moyens de tester le bébé pendant des mois sur des panels de lecteurs potentiels. Pas d’affichage des pages sur des murs pour éventuellement les refaire une fois, deux fois, dix fois… parce qu’on n’a ni le temps ni l’argent. Non, nous, ce magazine, il était dans nos têtes. Ce n’est pas un investissement mais un besoin de faire le magazine de voyages qu’on a nous-mêmes envie de feuilleter. Petite équipe, petits moyens, mais grandes idées, grande ambition et grande exigence. Le numéro 2, c’est une confirmation. A vous lecteurs de notre numéro 1, et à beaucoup d’autres que nous espérons, de le concrétiser. Vos réflexions et les nôtres nous ont conduit à opérer quelques retouches pour mieux marquer son rythme rédactionnel, mieux souligner les changements de séquences. A vous de jouer. Nous, nous réfléchissons déjà au numéro 3.
Les fondateurs de Travel Style & Life
I Joey Niclès Notre photographe mauricien connaît tout le monde sur son île.
I Didier Bahers et Dominique Bouchet
www.travelstyle.fr TRAVEL STYLE & Life Septembre/Octobre/Novembre 2012
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Port folio
L’ARCTIQUE
Ligne brisée d’une faille de glaces
Photo : Vincent Hilaire/Tara Expéditions
I P 122 ARCTIQUE
Il a navigué sur Tara de 2007 à 2011. Journaliste-photographe embarqué pour des expéditions scientifiques en Arctique et Antarctique. Il en est revenu avec un magnifique travail photographique en noir et blanc. Des expos, un livre. Vincent Hilaire nous a confié quelques unes de ses impressionnantes photos.
Échappée monument LA SALINE ROYALE D’ARC
ET SENANS
Un livre
« Nuit polaire, été austral, carnet des pôles » Par Vincent Hilaire. Préface d’Isabelle Autissier Edition Magellan et cie. 122
Dormir chez Claude-Nicolas Ledoux Une échappée dans le temps. Bienvenue au Siècle des Lumières dans l’œuvre maîtresse de son architecte visionnaire, Claude-Nicolas Ledoux, pour un week-end très patrimoine, belles pierres, musées, expositions… Mais pas que… La région a aussi de belles ressources gastronomiques et vinicoles.
Texte et photos : Dominique Bouchet
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ap à l’est. Direction la Franche— Comté, aux marches du pays, face à la Suisse, dans ce Jura qui dans mon souvenir d’écolier est juste un grand croissant sur la carte, sous la grosse tâche qui représente les Vosges. Avouons-le, sauf à être amateur de ski de fond, où à faire partie de la confrérie des amis du vin jaune que certains ne se contentent pas d’utiliser en cuisine mais dégustent avec un grand plaisir, on ne pense pas spontanément à en faire
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une destination de week-end. Que les Franc-comtois nous pardonne ce préjugé de Parisien snob. Ce n’est qu’à nous qu’il fait du mal. Et cette échappée pour découvrir, enfin, la Saline Royale d’Arc et Senans a bien remis les choses à leur juste place. Y compris d’ailleurs pour le vin jaune au goût si particulier mais dont on commence maintenant à comprendre la haute réputation après une initiation sur le terrain où l’on a appris à apprécier ses saveurs minérales. La Saline Royale. Le nom fait rêver. Il pose l’endroit comme un lieu prestigieux. Un de ces lieux de mémoire de la gloire passée. L’un des 1001 lieux qu’il faut avoir vu dans sa vie. Elle est d’ailleurs classée au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1982. C’est dire que nous avons quand même perdu beaucoup de temps pour aller la découvrir. Quoiqu’il soit possible qu’on ait eu raison d’attendre un peu vu tout le travail qu’a fait le département du Doubs pour la réhabiliter et y implanter notamment une >
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I P 40 ARC-ET-SENANS
Visa pour
LA GUYANE
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En remontant le fleuve … Naviguer sur ses fleuves, le Kourou, le Maroni, au cœur de la forêt amazonienne est une decouverte inoubliable qui fait de la Guyane une nouvelle destination elue par les passionnes du tourisme vert. Tout amateur de sensations nouvelles y trouvera largement son compte.
Texte : Louis Dorian Photos : Joey Nicles
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a Guyane est bonne à qui sait la prendre. Son soleil est haut, ses eaux généreuses, sa forêt est riche, son aventure est carrement spatiale. Son carnaval qui est l un des plus fou, fou, fou au monde (du 12 janvier au 13 février 2013), ses touloulous endiablés mais tellement élégants, son paradis des îles du Salut, sa capitale Cayenne légèrement assoupie et ses camps de repos avec carbets et hamacs confortablement nichés le long des fleuves, autant d’attraits >
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01 > Elis atimus pulvis verat, nocuric ularis eressimo conscip teatratura 02 > Elis atimus pulvis verat, nocuric ularis eressimo conscip teatratura omponia 03 > Elis atimus pulvis verat,nocuriculariseressimo conscipteatraturaomponia 04 > Elis atimus pulvis 03
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I P 106 GUYANE
Visa pour
LE BRÉSIL
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La plus africaine des villes brésiliennes vit au rythme de la samba, du Candomblé et de la capoeira. Pleine d’allégresse. Sa longue baie rivalise avec celle de Rio. Son métissage, sa douceur de vivre, ses cultes et ses contrastes en font l’une des plus belles destinations du pays. Son âme, dit-on.
01 > Rue principale du Pelourinho et ses façades coloniales 02 > Les ruelles touristiques et animées du Pelourinho 03 > Eglise Sao Francisco dont l’intérieur serait couvert de 500kg d’or
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Texte et Photos : Maud Charton
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Good vibrations à Salvador de Bahia
I P 120 BRÉSIL
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ette année, Salvador de Bahia, première capitale et troisième ville du Brésil, célèbre le centenaire de la naissance de son plus grand écrivain : Jorge Amado. Quelques jours avant notre départ, sa petite-fille, Cécilia, présente son premier long métrage pour le Festival du Film Brésilien à Paris. Capitaines des sables, adapté de l’œuvre éponyme de son grand-père, nous entraine dans les entrepôts abandonnés de Salvador de Bahia où des dizaines de gamins des rues vivent en marge de la société, sales et affamés. Jurons, prostituées, mauvais coups, poésie nostalgique, capoeira et rituels africains, nous >
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Texte : Dominique Bouchet
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ara, goélette polaire. Un extraordinaire bateau d’exploration des zones polaires. D’abord avec Jean-Louis Etienne sous le nom d’Antarctica, puis depuis 7 ans, devenu Tara à l’initiative d’Agnè B et Etienne Bourgois, pour des missions scientifiques d’observation au Groënland, en Antarctique, en Patagonie, en Géorgie du sud, en Arctique. Pour l’expédition Tara Arctic, la goélette a dérivé sur l’océan Arctique pendant plus d’un an et demi. Sa coque arrondie et plate lui a permis de résister aux pressions extrêmes de la banquise et, prisonnière des glaces, de se laisser porter par elle. Journaliste avant tout d’images, ancien de France 3 en ré-
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01 > Vincent Hilaire
gions, et passionné de mer et d’exploration, Vincent Hilaire tient pour une des grandes chances de sa vie d’avoir pu embarquer sur Tara pour une de ces expéditions polaires dont il a toujours rêvé. Il en rapporté ces images en noir et blanc. Ambiance dérangeante, d’un esthétisme minimaliste avec ces formes épurées à l’extrême des icebergs tabulaires. Une beauté menacée. Les gris crépusculaires des photos de Vincent Hilaire l’annoncent sans équivoque. TIS&L
Photo : Vincent Hilaire/Tara Expéditions
L’extrême force de la banquise
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Échappée Capitales
I P 32 BERLIN À la découverte de la capitale allemande
Pour un long week-end alternatif et historique Une valse d’expositions pour les 150 printemps de Gustav Klimt.
Le peintre qui révolutionna le milieu artistique viennois à l’aube du 20e siècle fête son 150e anniversaire en en grande pompe cette année. Avec dix expositions dans ses musées, c’est toute la ville qui rend hommage à Gustav Klimt. Toiles, dessins, croquis, photos, près de 800 travaux de Klimt sont exposés à Vienne cette année. Du jamais vu !
Texte et Photos : Maud Charton 32
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aurait-on plus le moindre frisson en s’arrêtant devant l’œuvre la plus emblématique du Génie viennois ? Visiblement, les déclinaisons nauséeuses du Baiser sur une infinité de tasses à café, parapluies, dessous de verre et désormais fabuleux petits manteaux pour chiens n’ont pas encore eu raison de cette icône dorée. Au détour d’une des nombreuses salles du palais du Belvédère supérieur, un mystère condamne presqu’infatigablement le visiteur au
sur une infinité de tasses à café, parapluies, dessous de verre et désormais fabuleux petits manteaux pour chiens n’ont pas encore eu raison de cette icône dorée. Au détour d’une des nombreuses salles du palais du Belvédère supérieur, un mystère condamne presqu’infatigablement le visiteur au banc qui lui fait face. Enfants électrisés, amateurs de passage, passionnés en pèlerinage, tout le monde s’offre une communion silencieuse devant Le Baiser, encastré dans son cube >
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Visa pour
L’EGYPTE
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L’étrange Désert Blanc A 550 kilomètres à l’ouest du Caire, entre les oasis de Baharya et Farafra, s’étend le 26ème parc national égyptien : le Désert Blanc. Connu pour son paysage parsemé d’étranges formations calcaire qui surgissent du sable blond sur 110 kilomètres, il est un lieu propice à la randonnée mais aussi à la contemplation. Texte et Photos : Maud Charton 94
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n dessert blanc. Parsemé de meringues préhistoriques. Un échantillon lunaire. Fendre pour la première fois ce petit bout du désert Libyque est un moment unique. Après quelques heures de route, d’étranges formations de calcaire apparues il y a plusieurs millions d’années surgissent et propulsent le voyageur à des années lumières de paysages connus. Irréel. Ici, dans l’oasis de Farafra, un
01 > Des formations calcaires vieilles de plusieurs millions d’années. 02 > Les formes spectaculaires de ces blocs de craie font du Désert Blanc un endroit magique.
curieux voyage se prolonge, de part et d’autre du ruban asphalté reliant Bahariya à la ville de Qasr el Farafra. On croit voir de l’eau briller au loin. Illusoire dans un désert qui ne reçoit que cinq millimètres de pluie chaque année. C’est en réalité la calcite qui cligne au soleil dans l’arche de la Montagne de Cristal. Le désert blanc invente aussi ses mirages. La nuit >
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I P 94 EGYPTE
Visa pour
L’INDE
Delhi dans la fusion des époques Pollution, misère, 17 millions d’habitants, 1500 kilomètres carrés, système discriminant des castes toujours en place, bazars grouillants, embouteillages faramineux, à première vue Delhi a plus l’allure d’une épreuve que d’une destination touristique. Pourtant on y parle de miracles et de grands voyages.
Texte et photos : Maud Charton
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ue du ciel, c’est un immense vertige urbain. Un piège. Des habitations enchevêtrées à perte de vue offrent déjà un spectacle déroutant qui n’invite pas le voyageur à la flânerie. C’est d’ailleurs sans doute ce qui l’incite à quitter rapidement cette capitale « de transit » pour l’une des sublimes régions l’entourent. A mon arrivée, j’apprends que dans la capitale, New Delhi, qui n’est que la partie moderne de Delhi, le moyen de transport le plus sûr et le plus rapide est le métro. Je ne suis visiblement pas la seule à le savoir. Ici aussi il y a des « pousseurs » aux heures de pointe. Sauf qu’à New Delhi, l’heure est toujours de pointe. Avec ses 56 kilomètres de voies et ses 50 stations, le métro permet quand même de traverser la ville de 6h du matin à 23h pour environ 50 centimes. Finalement, on le trouve même plutôt agréable ce métro, tout y est traduit en anglais, on circule à 80 km/h dans des wagons climatisés que l’on attend rarement plus de 4 minutes, et une des 7 lignes mène même directement à l’aéroport. Bref, on aurait tout à lui envier ! >
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I P 100 INDE
L’ÎLE MAURICE
A la fois british et vieille France
Un autre regard sur …
Destination « people » et de rêve pour beaucoup, Maurice se garde avec réussite de tout « bling-bling ». L’île conserve une élégance et une classe peu communes. Sans doute l’héritage très « british » et vieille France de l’île qu’on remarque un peu partout. En même temps lorsqu’on parvient à s’extraire de la douceur et de la beauté qui entourent les resorts et les rivages – pas facile - on accède à une île fascinante. Fascinante par la diversité des hommes, des traditions, des cultures, la richesse d’un passé qui traverse le temps. Prenante par ces paysages et chemins comme ceux qui s’ouvrent aux visiteurs au Sud. Surprenante par cet accueil de l’étranger simple et naturel. Récit, sensations et rencontres dans ce pays de fusion aux couleurs de « l’arc en ciel ».
054 COULEURS ARC EN CIEL
I P 50 MAURICE
Photo Copyright Julien Venner, www.pixelinthebox.com
Berlin
Nostalgie à la villa Eurèka Il flotte à Maurice comme un air de nostalgie pour l’époque des belles demeures comme la villa Eurèka, longtemps celle des Leclezio, où se donnaient de grands bals en robes à crinoline. Robes et costumes d’hier et créations d’aujourd’hui s’y sont donné rendez-vous pour un face à face rêveur.
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060 UN N MARIAGE INDIEN 067 LA VILLA EURÈKA 072 SHOTTING MODE 080 L’UN DES PLUS BEAUX PARC D’HÔTELS AU MONDE TRAVEL STYLE & Life Septembre/Octobre/Novembre 2012
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Sommaire
N°02 – Septembre/Octobre/Novembre 2012 Photo de couverture : Aurore Lucas Celle du numéro 1 était d’Anaïs Fleurent.
L’ÎLE MAURICE
A la fois british et vieille France
Un autre regard sur …
Destination « people » et de rêve pour beaucoup, Maurice se garde avec réussite de tout « bling-bling ». L’île conserve une élégance et une classe peu communes. Sans doute l’héritage très « british » et vieille France de l’île qu’on remarque un peu partout. En même temps lorsqu’on parvient à s’extraire de la douceur et de la beauté qui entourent les resorts et les rivages – pas facile - on accède à une île fascinante. Fascinante par la diversité des hommes, des traditions, des cultures, la richesse d’un passé qui traverse le temps. Prenante par ces paysages et chemins comme ceux qui s’ouvrent aux visiteurs au Sud. Surprenante par cet accueil de l’étranger simple et naturel. Récit, sensations et rencontres dans ce pays de fusion aux couleurs de « l’arc en ciel ».
Photo Copyright Julien Venner, www.pixelinthebox.com
054 COULEURS ARC EN CIEL Nostalgie à la villa Eurèka Il flotte à Maurice comme un air de nostalgie pour l’époque des belles demeures comme la villa Eurèka, longtemps celle des Leclezio, où se donnaient de grands bals en robes à crinoline. Robes et costumes d’hier et créations d’aujourd’hui s’y sont donné rendez-vous pour un face à face rêveur.
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060 UN MARIAGE INDIEN 067 LA VILLA EURÈKA 072 SHOTTING MODE 080 L’UN DES PLUS BEAUX PARC D’HÔTELS AU MONDE TRAVEL STYLE & Life Septembre/Octobre/Novembre 2012
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012 013 014 À 022 023 024 028 030 032 037 040 043 046
Boutique stylée, voyageur avec bagages. Tenue stylée. Pascal Humbert Inventaire 1. Nouveaux hôtels, nouvelles adresses.
050 052 054 060 063 064 067 072 079 080 086 088 090 092
Un autre regard sur… l’île Maurice. Maurice, « Mon histoire… ». Couleurs arc-en-ciel. Les peuples de l’île. Un mariage indien. Serge Lebrasse, la voix du séga. Passion hippique. Les élégantes au Champs de Mars. La villa Eurèka. Des Leclezio aus stylistes contemporains. Une journée élégante à Mauriice. Shooting mode. Odette Bombardier, créatrice d’accessoires « olé olé ». Au top mondial des meilleurs hôtels. Notes de style du Maradiva. Notes de style du 20° Sud. Table stylée. Chez « Mame Dalais ». Inventaire. D’autres adresses à Maurice.
094 100 106 112 120 122 130 132 140 141 142 145 146
Visa pour… L’Egypte et son étrange Désert Blanc. Visa pour l’Inde. Delhi et New Delhi. Visa pour la Guyane. En remontant le fleuve… Visa pour le Brésil. Good vibrations à Salvador de Bahia. Notes de style de la Villa Bahia. Port-folio. Icebergs tabulaires en Arctique. Chronique. Nouvelles tendances. Carnets de voyages. « Obrigada », au Brésil avec Lydiane Ferreri. Sons du monde. De la pop amazonienne. Play-list forêt. Chronique. Scènes de voyages. News des T.O. Essais autos. No style. La chronique du mauvais goût.
Inventaire 5. Hôtel et Spa. Le St James Albany à Paris. En aparté. Patrice Caradec, créateur de voyages. La diagonale de l’œil. Le Skyline de Dubaï. Images d’une ville. Kuala Lumpur et son monorail. Echappée/Capitales. Berlin alternative et historique. Les notes de style du Art’otel Mitte Berlin. Echappée/monument. La Saline Royale d’Arc-et-Senans. Les notes de style des chambres d’hôte de la saline. Dans les alentours. Un restaurant 2 étoiles à Arbois.
Boutique stylée
Voyageur avec bagages
Toile de bâche Beaux comme des camions
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Ils sont deux. Les frères Freitag. Mark et Daniel, deux Suisses de Zürich. Et leur ligne de sacs de voyage, de musettes à bandoulières, de sacs de sport, sacs à main, sacs pour ordinateur – une gamme qui ne cesse de s’agrandir- fait partie des signes de reconnaissance entre « branchés » de la sacoche. Leur grande trouvaille est de travailler la bâche de camion de 02 récupération. De la toile hyper solide, imperméable, colorée, imprimée et aux motifs très pop et uniques une fois découpée aux dimensions des modèles de sacs. C’est Mark qui a trouvé pour les coutures droites et Daniel qui a expérimenté avec les coursiers à vélo de San Francisco la sacoche Messenger devenue un classique exposé au MoMA à New-York. On aime l’idée que ce sont les tendances actuelles de la bâche de camion qui déterminent les couleurs et les motifs des sacs Freitag. 01 > Mark et Daniel Freitag, les créateurs. 02 > La boutique de Zürich, un empilage de conteneurs maritimes. 03 > La sacoche F18.
La sélection TS&L d’objets à l’âme voyageuse, accessoires chics et utiles ou simplement beaux.
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Week-end chic Des pois et des fleurs Jolis sacs cabas sur le site Louison d’or ( www.louisondor.com). Toute une gamme d’imprimés fleuris et de pois qui conviendront parfaitement pour un week-end à la campagne. Il y a aussi des sacs de voyage, des trousses de toilettes et toutes sortes d’accessoires. La petite manufacture, comme elle se baptise, fait aussi du vêtement d’enfants. Tout est beau, mignon, plein de goût, mais il va falloir patientez un peu. La dame suit le déplacement professionnel de son mari à Londres et réactivera son site dès qu’installée !
01 > Un ensemble sac-trousse à pois. 02 > Le même en fleuri. 02
03 Photos Roland Tännler
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Toile de voile Bilum et ClubMed Transformées en sacs d’une série de 100 numérotés, c’étaient les voiles, changées en 2010, de Club Med 2, le 5 mâts de croisière du Club Med. Bilum les a nettoyées, découpées à la main et confectionnées dans 12
un atelier pour handicapés en région parisienne. Munies d’anses en coton ou en cuir et devenues sacs de plage chics, ces ex voiles sont en vente sur le site de Bilum et dans certaines boutiques du Club Med. 75 ou 90 , selon les anses.
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Aéropostale Une série limitée Guillaume Gibault qui relance l’entreprise familiale LEON FLAM, a repris les croquis de son arrière grand-père pour recréer ces modèles inspirées de l’aéropostale des années 20. En toile de coton et cuir, Comte de Vaulx se présente comme
02 01 > Le modèle Comte de Vaulx… 02 > …et le Croix du Sud.
un sac 21h tandis que Croix du Sud est un 48h. Une série limitée en coton gris perle et cuir marron a été éditée. Ces bagages vintage sont made in France et plutôt haut de gamme à respectivement 250 et 375 .
Échappée Capitale
Berlin
Sur les bords de la Spree, l’un des nombreux lieux alternatifs de la ville. Café, cantine, salle de concert…
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À la découverte de la capitale allemande
Pour un long week-end alternatif et historique Berlin en finira-t-elle un jour d’avoir été la capitale du IIIème Reich ? La ville, passionnante, vibrante, oscille entre la commémoration mémorielle de ses tragiques déchirures et une nouvelle énergie, à la fois juvénile, alternative et créative, confrontée à une vraie mise en scène de la puissance économique allemande.
Texte et photos : Dominique Bouchet
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e n’est plus l’immense chantier des années qui ont suivi la chute du mur le 10 novembre 1989. L’ancienne capitale du Reich nazi à nouveau réunifiée après 28 ans de mur et 44 ans de mise sous tutelle par les Alliés vainqueurs a en effet longtemps été une grande cité éventrée, parsemée de titanesques chantiers. Le plus grand pays d’Europe avait décidé d’en refaire sa capitale. Gouvernement et Parlement migraient de Bonn aux bords de la Spree tandis que les fleurons de l’industrie étaient invités
à y implanter de prestigieux sièges sociaux. Une mutation en à peine 15 ans jamais vu dans aucune autre capitale. Un remodelage à grande échelle appliquée à une ville détruite par pans entiers par les bombardements de 1945, puis défigurée par la médiocrité des visions urbanistiques des bureaucrates de l’Allemagne de l’Est. Des gens capables de percer une allée Karl Marx au revêtement conçu pour supporter le passage de régiments de chars, et flanquée d’immeubles collectifs façon tours de La Courneuve >
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Berlin > pour « loger le peuple ». Autant de
traumatismes majeurs qui rendaient curieux de voir comment une telle ville pouvait s’en relever.
I Vue de la Spree
Si la ville est très étendue, très verte avec de grands parcs, les principaux monuments, les grands musées, l’université, les bâtiments du pouvoir, le siège du gouvernement , le Parlement sont eux concentrés dans un très petit périmètre derrière la Porte de Brandebourg, au bout d’Unter den Linden, la mythique avenue sous les Tilleuls. En travaux d’ailleurs et pas si belle que cela vue en vrai. Tout ce centre historique, qui rassemble en fait une petite poignée de monuments, était entièrement à Berlin Est. Une première approche par la voix fluviale s’avère parfaite. La Spree et son canal font le tour de ce cœur en train de se reconstituer de Berlin. On longe la fameuse île aux musées, Museuminsel, inscrite au patrimoine mondial, où l’on expose plutôt des antiquités, byzantines, hellénistiques, romaines, égyptiennes. Les Allemands ont eu de grands archéologues et ont pillé les sites antiques sans doute plus méthodiquement que Napoléon. Le Berliner Dom, la cathédrale néo-baroque protestante impose sa lourde silhouette. Belle vue depuis la rivière. On oublie que ce n’est pas une vraie de l’époque mais une reconstruction de 1905. La promenade continue d’un côté jusqu’au Reichstag, entièrement vidé et réaménagé pour devenir le siège du Parlement, le Bundestag. Le célèbre architecte anglais chargé de cette restructuration, Norman Foster, a eu l’idée géniale de le surmonter d’une magnifique coupole d’où l’on a l’une des plus belles vues à 360° sur la ville. Un apfelstrüdel surmonté d’1m de Chantilly dévoré au Restaurant Käfer du toit-terrasse est une obligation en ces lieux. Attention, il faut préparer son coup car on n’y accède que sur réservation. La balade sur la Spree a ça de génial qu’elle permet de se faire une idée assez complète de ce qu’est aujourd’hui cette ville, tout en se faisant gentiment dorer au soleil en dégustant une première würzel au paprika. On passe ainsi du quartier du pouvoir aux bâtiments blancs contemporains autour du Reichstag, 34
0 1 > Le bar à bière mobile. 02 > Vente de saucisses sur le bateau. 03 > Porte de Brandebourg, les deux Allemagne. 04 > L’Ambassade de France signée Christian de Portzamparc. 05 > La cathédrale protestante vue de la Spree. 06 > Dans le dôme de Norman Foster au Reichstag. 07 > La façade de la maison des artisans dans Sophienstrasse.
aux rives occupées ici et là par des cafés de plein air avec des dizaines transats où les Berlinois s’installent au moindre rayon de soleil, à des quartiers, tout proches, plus profondément positionnés à l’Est, où d’anciens entrepôts sont devenus des hôtels ultra-design ou des squatts ultra-tagués. Des confrontations très berlinoises. Et, juste avant de virer ver le canal et ses rives-jardins, autre aspect du Berlin résidentiel aux immeubles lovés dans la verdure, on longera la fameuse East Side Gallery, 1300 m de morceaux du mur peints par 118 artistes venus du monde entier en 1990.
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I Face à son histoire
Ces morceaux de murs, on les trouve un peu partout dans Berlin. Des hôtels, des restaurants en ont achetés et les exposent sur le trottoir devant leurs entrées. C’est le côté Berlin face à son histoire. Le mur, traité à la fois comme une image de marque et comme un moment qu’il ne faut pas oublier. Un émouvant mémorial en plein air le rappelle. Plus fortes encore sont les traces conservées de la période brune. Berlin est comme marqué par des lieux de mémoire de ce que furent la dictature nazie et l’extermination des Juifs. Wilhem Strasse, là où était le quartier des ministères du Reich, un musée le décrit en détails avec des maquettes précises. A côté de la porte de Brandebourg, l’Holocaust-Mahnmal est un vertigineux jardin de 2711 stèles en pierre noire conçu par l’architecte américain Peter Eisenman comme un parcours de pertes de repères entre ces stèles de hauteurs variables séparées par des allées étroites aux pentes imprévisibles. >
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Berlin ackesche Höfe, un 01 > H labyrinthe de cours intérieures aux façades en briques vernissées du Jugendstil. 02 > Un fragment du mur à East Side Gallery. 03 > Le mémorial de l’holocauste. 04 > Fresque murale à Kreuzberg. 05 > Dans le squatt historique Tacheles.
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I De l’alternatif dans l’air
Mais se promener à Berlin, à vélo comme tout le monde, c’est aussi voir combien la ville est jeune, décontractée, bouillonnantes d’envies de créer, de s’exprimer. Il y a des lieux alternatifs partout, plus ou moins squattés, des tags et des peintures murales à foison. On sera sans doute parmi les derniers à avoir pu visiter le célèbre Tacheles, un immeuble entier tatouétagué jusqu’au moindre cm2 et occupé par des artistes aux talents incertains et à l’inspiration assez glauque dans l’ensemble. C’est fini pour cette véritable attraction touristique qui voyait passer quelques 400 000 visiteurs par an. Les huissiers sont venus expulser tout le monde. La banque propriétaire de l’immeuble le vend. Un symbole des temps qui changent ? On n’y croit pas trop. C’est en fait seulement une excroissance assez stérile de la mouvance alternative, par ailleurs très présente à Berlin, qui disparaît. On y a jamais vu autant de galeries, autant de cafés installés dans des immeubles délabrés de l’ex Berlin Est avec leurs tables en plein air au milieu des herbes folles, autant de lieux culturels extraordinaires tel le HamburgerBahnhof Museum installé, comme son nom l’indique dans la plus ancienne gare de la ville, et repaire des artistes contemporains les plus extrêmistes, parmi lesquels les Allemands ne sont pas les moindres. Beuys, Kieffer, Baselitz… C’est aussi dans ce quartier de Scheunenviertel, au nord du centre, du côté de Sophienstrasse qu’on trouve les typiques successions de cours en briques, là où habitaient avant-guerre les juifs, les ouvriers, le « bas-peuple ». Un quartier populaire devenu jeune et un tantinet bobo. Eh oui, le même genre d’évolution qu’à Paris. TIS&L 36
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L’Art contemporain, cela ne plaît pas à tout le monde. Pari risqué donc. Coup de chance, à TS&L, on aime.
Le Art’otel Berlin Mitte
Du Baselitz à tous les étages Idéalement placé au centre ville, l’Art’otel Berlin Mitte est l’un des six hôtels concepts, dont trois à Berlin, lancés par le groupe Park Plaza. L’idée est de consacrer chaque hôtel à un artiste contemporain différent.
Texte et photos : Dominique Bouchet
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u’est-ce qu’on attend d’un hôtel en centre-ville ? D’abord qu’il y soit vraiment et que malgré cela on puisse s’y reposer dans le calme car les musées c’est fatigant. Le Art’otel Berlin remplit bien ce cahier des charges. On y est réellement à une portée de marche à pied des grands centres d’intérêt de la ville. Implanté dans deux bâtiments dont l’un est au bord du canal de la Spree, il est lui consacré à Baselitz. Quelques 328 lithos du maître allemand y sont accrochées, dans le hall, dans les couloirs, dans les chambres. Si l’on aime, c’est merveilleux. Si l’on n’aime pas… Peut-être vaudrait-il mieux aller ailleurs. Sinon, c’est correct, niveau 3 étoiles. Détails dans les notes de style.
01 01 > L e hall avec ses grands Baselitz au mur. 02 > L’ours berlinois revu façon Art’otel. 03 > Lumière tamisée dans les chambres.
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NOTES DE STYLE > Baselitz, personnellement je suis fan, donc :
10/10
> La chambre est au calme. Déco sobre, lumière tamisée, ambiance reposante. Parfait quand on visite une ville, un exercice épuisant. 9/10
une prise grâce à la prise multiple embarquée par précaution. Mais pas de lampe à débrancher. 7/10
> Wifi façon avant-hier, ou Berlin-Est avec code et mdp qui change chaque jour. 5/10
> Nespresso ? Eh non. Une obsession en ce qui me concerne. 5/10
> Petit-déjeuner de gala. Tout est bon.
> La bouteille d’Apollinaris, de l’eau gazeuse, à 4€90, j’ai failli m’évanouir. 0/10
> Clientèle à au moins 50% française
> Tous les appareils nomades trouvent
Idéal pour entamer une éprouvante journée de visite. 9/10 et on est dans le pays voisin. Mais personne ne parle le français. 5/10
> Personnel de desk très jeune et plutôt désinvolte sauf exception. 5/10 > On circule en vélo à Berlin. L’hôtel a un prestataire. Mais c’est payant et assez embrouillé dans les réservations. 4/10
Total
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Un score pas si inattendu pour un 3 étoiles au concept séduisant mais qui pêche sérieusement sur quelques points.
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Photo Copyright Julien Venner, www.pixelinthebox.com
Nostalgie à la villa Eurèka Il flotte à Maurice comme un air de nostalgie pour l’époque des belles demeures comme la villa Eurèka, longtemps celle des Leclezio, où se donnaient de grands bals en robes à crinoline. Robes et costumes d’hier et créations d’aujourd’hui s’y sont donné rendez-vous pour un face à face rêveur.
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L’ÎLE MAURICE
A la fois british et vieille France
Un autre regard sur …
Destination « people » et de rêve pour beaucoup, Maurice se garde avec réussite de tout « bling-bling ». L’île conserve une élégance et une classe peu communes. Sans doute l’héritage très « british » et vieille France de l’île qu’on remarque un peu partout. En même temps lorsqu’on parvient à s’extraire de la douceur et de la beauté qui entourent les resorts et les rivages – pas facile - on accède à une île fascinante. Fascinante par la diversité des hommes, des traditions, des cultures, la richesse d’un passé qui traverse le temps. Prenante par ces paysages et chemins comme ceux qui s’ouvrent aux visiteurs au Sud. Surprenante par cet accueil de l’étranger simple et naturel. Récit, sensations et rencontres dans ce pays de fusion aux couleurs de « l’arc en ciel ».
054 COULEURS ARC EN CIEL 060 UN MARIAGE INDIEN 067 LA VILLA EURÈKA 072 SHOTTING MODE 080 L’UN DES PLUS BEAUX PARC D’HÔTELS AU MONDE TRAVEL STYLE & Life Septembre/Octobre/Novembre 2012
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MAURICE “ Mon histoire …” « l’île Maurice est au fond un résumé de la tendance des tendances qui vont vers les rencontres, où les communautés vivent côte à côte ... Pour moi c’est un pays ouvert. Un livre dans lequel je lis à la fois mon histoire et l’histoire du monde de demain ». J.M.G. Le Clezio Photo : Joey Niclès TRAVEL STYLE & Life Septembre/Octobre/Novembre 2012
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Visa pour
LE BRÉSIL
01 > Rue principale du Pelourinho et ses façades coloniales 02 > Les ruelles touristiques et animées du Pelourinho 03 > Eglise São Francisco dont l’intérieur serait couvert de 500kg d’or 01
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Good vibrations à Salvador de Bahia La plus africaine des villes brésiliennes vit au rythme de la samba, du Candomblé et de la capoeira. Pleine d’allégresse. Sa longue baie rivalise avec celle de Rio. Son métissage, sa douceur de vivre, ses cultes et ses contrastes en font l’une des plus belles destinations du pays. Son âme, dit-on.
Texte et photos : Maud Charton
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ette année, Salvador de Bahia, première capitale et troisième ville du Brésil, célèbre le centenaire de la naissance de son plus grand écrivain : Jorge Amado. Quelques jours avant notre départ, sa petite-fille, Cécilia, présente son premier long métrage pour le Festival du Film Brésilien à Paris. Capitaines des sables, adapté de l’œuvre éponyme de son grand-père, nous entraine dans les entrepôts abandonnés de Salvador de Bahia où des dizaines de gamins des rues vivent en marge de la société, sales et affamés. Jurons, prostituées, mauvais coups, poésie nostalgique, capoeira et rituels africains, nous >
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BRÉSIL > partons pour un Brésil qui ne se
01 > Coucher de soleil sur les favelas de la baie de Bahia. 02 > Musiciens des rues de Morro de São Paulo. 03 > Enfants se rendant à l’école de Capoeira du Pelourinho. 04 > Les jardins du Musée d’Art Moderne sont le nouveau spot « bobo » de la ville. 05 > Le soir une ambiance musicale suave baigne les rues du Pelourinho.
résume apparemment pas au football, aux filles siliconées et aux plages. Bahia la baie de tous les Saints. Bahia et ses kilomètres de côte. Bahia l’Africaine. Bahia la vagabonde. « A Bahia, comme un peu partout au Brésil, lorsque l’on a faim et que l’on vit dans la misère, ça ne veut pas dire que l’on est malheureux. Il suffit de se mettre à danser, chanter ou à jouer de la musique pour se sentir heureux », raconte Cecilia Amado. Je lui demande si ces « Capitaines des sables », racontés par son grand-père dans les années 50, existent encore aujourd’hui. En réalité, les enfants qu’elle a choisis pour son film sont de vrais gamins des rues, ils ont joué leur propre rôle et sont quasiment les mêmes que ceux décrits par son grand-père dans le roman. Bahia aurait conservé ses croyances, ses racines et son histoire. Cécilia a fondé une école où les gamins de son film continuent de se former au métier d’acteur.
I La nostalgie du Pelourinho, ville haute.
La première chose que nous apprenons en arrivant à Bahia, c’est qu’il ne vaut mieux pas planifier sa journée. Ici, on dit que rien n’arrive « en retard », mais tout arrive « après ». Tout le monde vit à contretemps. Et surtout en fonction des embouteillages, qui rythment la vie bahianaise. Aux heures de pointe, le simple fait de rejoindre ou quitter la ville en voiture s’estime en heures, et repousse à coup sûr le programme au lendemain. Nous rejoignons la partie haute de la ville, le Pelourinho, classé au Patrimoine Mondial de l’Humanité (1985). Une petite merveille coloniale aux allures de bonbonnière, à cause de ses vieilles maisons couleur pastel rose, bleu, vert ou ocre. En fait, c’est sur la place principale de cette partie de la ville, le Pilori, que l’on fouettait les esclaves autrefois. Leur descendance, qui s’est métissée, en fait désormais la plus importante population africaine au monde vivant en dehors du continent africain. Le Pelourinho était la ville fortifiée élevée par les colons portugais. Aujourd’hui, plus personne n’habite ces ruelles pavées et pentues. Les maisons historiques ne sont plus qu’une empreinte nostalgique. La plupart
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sont devenues des restaurants, des bars, des hôtels, des galeries d’art ou des boutiques. On joue de la musique live dans les patios des bars et des hôtels. On vient se suspendre dans le vide, à la terrasse d’une somptueuse pousada (petits hôtels style « boutique » de charme) pour contempler la baie illuminée. En réalité, la ville haute n’est plus fréquentée que par les touristes et les mendiants. Mais elle n’a rien perdu de son charme et de sa douceur. D’ailleurs, de nombreux expatriés ont investi les maisons coloniales abandonnées des quartiers de Carmo et Sant Antonio, dans le prolongement du Pelourinho, entretenant cet enchevêtrement d’habitations ou de pousadas colorées et parfaitement entretenues qui font rêver les européens. Tous les mardis soirs à 19h, on vient danser la samba sur la place du Pilori, en suivant les pas de Geronimo. Les autres soirs, on peut assister à des représentations des capoeiristes des écoles bahianaises qui n’hésitent pas à attirer les touristes pour un petit cours en plein air, moyennant quelques reales. On sirote une vraie caïpirinha à la terrasse d’un bar local, improvisée sur un trottoir étroit. Les locaux jouent aux dominos. Les >
Capoeira
Ludique et acrobatique, la capoeira est l’art martial brésilien. Un combat fait plus penser à un ballet avec un enchaînement de mouvements tout en souplesse, comme décomposés au ralenti avec une grande élégance. Certains s’exécutent même en appui sur les mains au sol, les reins et les jambes effectuant d’incroyables rotations dans les airs. Les « jeux » de capoeira sont souvent accompagnés par un orchestre et rythmés par les battements de mains des spectateurs.
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> serveuses en tenue bahianaises
blanc immaculé racolent les touristes. Les peintres s’appliquent sur un portrait ou une scène de rue. Des enfants sales viennent nouer un bracelet autour du poignet des touristes plus distraits pour grappiller quelques sous. Et la musique met d’accord tout ce petit monde, bercé par la nostalgie d’un temps retrouvé. Sur le Largo do Pelourinho, dans le centre historique, on s’arrête à la Fondation Jorge Amado, belle et moderne. On replonge dans le Bahia des années 50 avec l’enfant du peuple, son romancier. Des photos en noir et blanc de Jorge et Cécilia Amado enfant nous font sourire. La famille Amado fait partie du patrimoine de la ville. En face, on reconnaît facilement la façade verte éclatante du SENAC. Ce restaurant école dans lequel de futurs chefs toqués composent un large buffet est une halte à ne pas manquer. Tout le personnel étudiant s’affaire. Touristes et locaux viennent goûter à 40 saveurs bahianaises authentiques : feijão au lait de coco, feijoada, moquecas, porc frit, boeuf en sauce, purées de manioc, desserts, pour un prix très raisonnable dans la vieille ville. Rien n’égale la moqueca servie à la Villa Bahia (voir notre sujet hôtel ci-après) mais l’on doit goûter plusieurs fois à cette grande spécialité bahianaise, à base de poisson ou crevettes, farines de manioc, légumes, lait de coco et huile de palme. On comprend ainsi un peu mieux la « morphologie » bahianaise!
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Le marché populaire de São Joaquim est une véritable immersion dans le quotidien et les arômes bahianais
01 > Les façades multicolores des maisons coloniales du Pelourinho. 02 > Fabrication de l’huile de palme sur le marché São Joaquim. 03 > Présentation de l’œuvre de Jorge Amado dans sa fondation au Pelourinho. 04 > Plage de l’île de Morro de São Paulo en basse saison. 05 > Shopping gay friendly dans les rues de Salavador de Bahia. 06 > Jorge Amado a passé sa vie à écrire sur Bahia et ses habitants. 07 > Marché convivial et coloré de São Joaquim.
I La ville basse, marchés et nouveau quartier bohème L’impressionnant ascenseur Lacerda permet de passer du Pelourinho à la ville basse (et inversement) en quelques secondes pour 15 centimes. En bas, non loin du port d’où partent les bateaux navettes pour les îles de la baie, on se retrouve devant le grand Mercado Modelo. Ce marché artisanal est idéal pour dénicher quelques souvenirs bahianais typiques, mais c’est aussi l’occasion d’une ballade couverte pour un shopping traditionnel à l’abri du soleil ou…de la pluie ! Car il faut tout de même préciser que la région connaît sa saison des > 116
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Le Candomblé, Culte afro-brésilien
Si l’on veut saisir les mystères de la culture bahianaise, il faudra jeter un œil du côté du culte. On trouve 365 églises à Salvador de Bahia. Une pour chaque jour de l’année, dit-on. De quoi varier les plaisirs et les prières. Mais le culte « noir » de la ville, c’est le Candomblé. Cette religion tire ses racines dans l’Afrique de l’Ouest, elle repose sur un mélange de catholicisme, de rites indigènes et de croyances africaines. On prie les Orixas, des dieux d’origine totémique associés aux éléments naturels, aux couleurs et aux objets, et l’on se base sur l’existence d’une âme propre à la nature. Le Candomblé désigne à la fois le culte et le lieu de sa pratique, généralement orchestrée par une femme. On compte plus de 2500 terreiros, les temples, à Salvador. En étant bien renseigné, on pourra peut-être assister à une cérémonie traditionnelle mais, la plupart du temps, il s’agit de fêtes dans des salles de spectacle mettant en scène des danses rituelles. Un très bon moment à partager mais rien de très spirituel en réalité. En janvier, il ne faut pas manquer le Lavagem Do Bonfim, une grande fête religieuse en l’honneur du Seigneur de Bonfim mais aussi d’Oxalá, le plus grand des Orixas. Le cortège part de l’Eglise de Bonfim pour 6 kilomètres vers le nord. Grandiose. TRAVEL STYLE & Life Septembre/Octobre/Novembre 2012
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> pluies. Un hiver doux, de mai à
septembre, durant lequel il n’est pas recommandé de se rendre à Bahia en raison des pluies qui inondent la région, parfois durant deux semaines consécutives. De quoi gâcher tout un voyage quand on connaît leur vivacité. Un autre marché, situé au bord de la baie, mérite bien le détour : le Mercado São Joaquim. A deux kilomètres de l’ascenseur, ce marché populaire est une expérience haute en couleurs. Fruits, légumes, viande, poisson, huile de palme, épices, condiments, manioc, voilà une bien belle immersion dans le quotidien bahianais et son brouhaha. Et l’on peut consommer sans se méfier, tout est bio et provient d’une agriculture familiale qui a conservé des techniques anciennes.
I Le monde des favelas
Depuis le marché, on lève la tête vers les favelas qui s’empilent. Elles surplombent la baie. Immergées dans les dernières lueurs du jour. Pour certains habitants, elles sont « un endroit privilégié ». Il faut avoir l’occasion d’admirer un coucher de soleil sur la baie et sa petite mer intérieure depuis l’une de ces habitations de fortune pour admettre ce privilège d’un instant.Il existe, à Salvador de Bahia, une profonde fracture entre les classes sociales. Dans certains quartiers de la ville basse, des immeubles ultramodernes font face aux quartiers populaires et aux bidonvilles. Deux mondes se côtoient, des vies différentes semblent s’enchevêtrer sans se déranger, chacune vaquant à son quotidien, son culte et ses histoires avec la même douceur de vivre. Si nous n’avons pas tellement ressenti l’insécurité tant annoncée à Bahia, il peut arriver, en fin de soirée, de croiser un petit groupe de bahianais errant sous l’emprise de l’alcool ou du crack, qui fait des ravages dans la région. Tout le monde peut obtenir assez facilement sa dose quotidienne pour une poignée de reales, même les enfants. Du coup, mieux vaut se déplacer en taxi la nuit et ranger son or et son équipement high-tech. Peu de chance que cela se règle sur un air de samba. 118
Du côté de Rio Vermelho, un nouveau quartier bohème tendance où se retrouvent les bobos de la ville, le Musée d’Art Moderne de Salvador a rouvert ses portes. Avec son Jardin des Sculptures. Des artistes contemporains bahianais ont posé ici leur empreinte de fer forgé, pour contribuer à la rénovation architecturale de cet espace, pensé par Lina Bo Bardi. D’ici, nous nous arrêtons dans les allées du jardin pour admirer le plus beau coucher de soleil sur la Baie de tous les Saints. Quelques intellos bouquinent, allongés sur l’herbe. Des étudiants s’embrassent, semblant faire partie d’une sculpture en contre-jour. Les reflets de la mer scintillent dans les fenêtres des favelas qui la regardent. On tire les plus beaux clichés. Le bâtiment colonial rouge et blanc qui abrite le musée nous attire pour une exposition trompe l’oeil. Un petit vent de fraîcheur et de modernisme souffle sur la baie. On aime cet endroit. TIS&L
Les Pousadas
Une spécialité bahianaise Depuis les ruelles étroites des quartiers de Carmo ou San Antonio (Salvador) à Morro de São Paulo, le village touristique de l’île de Tinharé située au large de la Baie, nous avons visité de nombreuses pousadas. Ces petits hôtels de charme, disposant parfois de seulement trois chambres, poussent ici comme des champignons. Chacun construit ses petites habitations ou chambres de charme, souvent dans sa propriété. On y retrouve l’ambiance de nos maisons d’hôtes et, bien souvent, le luxe discret d’un hôtel boutique. Certaines sont parfaitement tenues, décorées et aménagées, et leur prix varie souvent en fonction de ces critères. Dans la vieille ville, les tarifs restent vraiment raisonnables. A Morro de São Paulo, on trouve 380 pousadas pour seulement 8 hôtels ! D’ailleurs on n’a plus le droit de construire sur l’île (à 90% vierge, ponctuée de lagons et
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forêts) mais seulement de s’élever de trois étages ou de rénover. Alors tout le monde s’élève. Et rénove. Actuellement, pratiquement toutes les pousadas sont en travaux et veulent redorer l’image de la destination pour accueillir une clientèle « VIP » pour la Coupe du Monde de 2014… Restaurant école, discothèque école, hôtel école et « éducation touristique » se mettent en place. Espérons que des cours d’anglais soient aussi au programme !
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INFOS AUX VOYAGEURS
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01 > Petits restaurants du Pelourinho. 02 > Couvent São Francisco. 03 > Pousada des arts. 04 > Pousada de charme de Morro de São Paulo. 05 > Pousada Portalo.
Nos coups de coeur
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- A Salvador de Bahia (ville haute) : la Pousada Do Pilar (www.pousadadopilar.com) et la Pousada Des Arts (www.pousadadesarts.com), deux petites adresses charmantes au design surprenant que nous recommandons vivement. - Du côté de Morro de São Paulo : la Pousada Charme (www.charmepousada.com), la plus « nature », avec sa chambre haut-perché et son « tapis de verre » offrant une vue en cascade sur la nature et sur l’île.La Villa Dos Graffitis (www.villadosgraffitis.com.br), la plus « branchée », avec ses belles chambres customisées « street art » par des artistes locaux. La pousada Minha Louca Paixao (www.minhaloucapaixao.com.br), la plus « centrée », située sur la plage principale, avec une piscine à débordement sur le toit, vue mer. - Et enfin la pousada Portalo (www.hotelportalo.net), la plus « Robinson Crusoé », située à l’entrée de l’île, avec ses petits bungalows perchés dans la nature et son incroyable vue sur la baie.
- Pour se rendre à Bahia, nul besoin de parfaire son espagnol ou son anglais, la population ne parle généralement que le portugais. Il est très difficile de communiquer, même dans les établissements et sites touristiques, où l’on fini généralement par choisir le langage des signes… - Il n’y a pas besoin de visa pour se rendre au Brésil. - Du 16 au 21 février, c’est le summum de la fête ! Le carnaval de Bahia, celui du peuple. Deux millions de personnes envahissent les rues et les plages de la ville, pas de tabous, pas d’interdits, un seul crédo : chanter et danser jusqu’au bout de la nuit. Les meilleurs interprètes viennent jouer en live ces jours là, ce qui attire tous les inconditionnels de musique brésilienne - De mai à octobre, nous recommandons vivement de faire attention à la météo pour programmer un départ tant la pluie peut être abondante. - Le 2 février est un jour de fête sur tout le littoral bahianais qui célèbre sa Reine de la Mer, Yemanjá, notamment à Rio Vermelho où se trouve la maison de la déesse. - Après l’Afrique du Sud en 2010, le voyagiste Voyageurs du Monde va créer des programmes touristiques associés à la Coupe du Monde de football, de mi-juin à mi-juillet 2014. Site web : www.voyageursdumonde.fr - Pour se rendre sur l’Ile de Tinharé, à Morro de São Paulo, on trouve des navettes maritimes ou aériennes depuis Salvador..
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Hôtel stylé
La Villa Bahia
Le privilège de ces journées dans des lieux chargées d’histoire et de culture.
Une somptueuse pausada Sur la place centrale du vieux Pelourinho, l’hôtel Villa Bahia conduit le voyageur sur la trace des grands navigateurs. Et d’une incroyable découverte. Le meilleur hôtel du Brésil (TripAdvisor 2012) est un vrai coup de cœur.
Texte et photos : Maud Charton
U
ne grande croix blanche marque le cœur du Pelourinho. Le cœur de la vieille ville palpite ici. Parmi les façades colorées jaunes, bleues, ocres ou vertes, une maison invite le voyageur à une escale. Intime. Une petite terrasse sous ombrelle marque l’entrée de l’hôtel. Bruno Guinard, le directeur, nous accueille de l’autre côté, dans le petit patio calme de la Villa, au bord d’un bassin dont le fond fait apparaître une croix de Malte. Le mur est végétal, l’ombre rafraîchissante. La pierre épaisse est marquée. La Villa de Voyageurs du Monde rassemble deux demeures portugaises des XVIIème et XVIIIème siècles qui ont été restaurées et que Bruno a entièrement aménagées à son idée. En traçant ses premiers croquis de chambres à la craie, sur le sol d’un parking. Bruno Guinard a imaginé toute la décoration de l’hôtel autour des découvertes portugaises et de leurs périples coloniaux. A l’heure du dîner, les épices subtiles qui montent de la cuisine vers les étages agitent les papilles. C’est à la table du petit restaurant intime de la Villa, près du patio, qu’un chef bahianais sert la meilleure moqueca de la vieille ville. Une cuisine délicate et savoureuse. Tout est bio et provient de l’agriculture familiale du Marché São Joaquim. La Villa Bahia pourrait bien devenir un lieu de pèlerinage depuis que Bruno y a déterré un trésor dans son patio. Un mikvé, bain rituel juif. Si la datation en cours confirme que ce mikvé fut construit au 17ème siècle, 120
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Deux belles demeures portugaises des XVIIème et XVIIIème siècle rassemblées et restaurées période d’Inquisition à Bahia, il deviendrait la plus ancienne trace du judaïsme dans l’Amérique portugaise. Dix-sept suites se partagent les trois étages. Vue sur le patio, le bassin, les clochers, les toits ou les façades coloniales. Des petits bijoux d’une trentaine de mètres carrés où chaque détail du décor semble avoir été retrouvé au fond d’un océan ou dans une maison coloniale abandonnée. Ce sont des chambres musées. Hauts plafonds. Voilages du baldaquin, terrasse intime ou repos dans le hamac, à chacune son privilège et son allure. Dans la salle de bain, le savon à l’huile de palme est un délice. Parfum d’ailleurs ou d’antan, tout ici invite aux voyages. TIS&L
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05 01 > Salon de la Villa Bahia, côté jardin. 02 > La suite Goa. 03 > Les grands escaliers de la Villa où s’égarent les parfums d’une cuisine délicate. 04 > Le patio intérieur et sa piscine découverte. 05 > La villa Bahia, au pied de l’église en or de São Francisco, au cœur du Pelourinho. 04
NOTES DE STYLE FEMININES BY MAUD > L’intimité Les chambres sont calmes.
> L’authenticite. la chambre est un
La salle de bain est immense et l’on prend sa douche en toute intimité derrière un mur de pierre, mais les toilettes ne sont pas séparées. 8/10
vrai musée, tout a été créé par des artisans locaux. 10/10
toits de la vieille ville ou le patio et son bassin calme. Observer sans être vu. Depuis son hamac ou sa terrasse. 9/10
> Restons connectes : pas de wifi durant notre séjour, pas de journal devant la porte au petit matin, pas de station musique, seulement la télévision dans la chambre. Déconnecter, c’est bien aussi, si on le choisit. 5/10
> La toilette de fille les lumières
> À table : les plus subtiles saveurs que
tamisées sont très agréables mais peu pratiques pour la toilette du soir dans la salle de bain. Il manque également un long miroir. 5/10
nous ayons trouvées à Bahia, épices, senteurs, tout est délicat et léger malgré la riche cuisine locale. La table est une splendeur, vieilles assiettes en grés, rond de serviette cuivré. 10/10
> La vue romantique vue discrète sur les
> Les clefs les cartes magnétiques TS&L s’y fait mais on a adoré la grosse clé en cuivre d’époque ! 10/10 > Les petites attentions le savon à l’huile de palme est un moment délicieux, nous avons apprécié les shampooings et crèmes dans leurs petits pots de terre, le peignoir. 9/10
> Besoin d’air : les 17 chambres sont climatisées, l’air est agréable dans toute la villa. Fraicheur du patio. L’odeur du café torréfié sur place le parfume subtilement. 10/10
> À l’aide ! - help : le patron des lieux est français. Il connaît tout de Salva-
dor et peut vous conseiller des visites ou vous trouver un très bon guide parlant français. 10/10
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86/100
Le style en plus : élu meilleur hôtel du Brésil par Trip Advisor (Travellers choice 2012), la Villa Bahia est une halte qu’il faut prévoir à Salvador de Bahia. C’est une grande découverte, un morceau d’histoire portugaise au cœur du Brésil authentique. C’est aussi l’hôtel le plus central du Pelourinho, au pied des églises de la vieille ville. Site web : www.lavillabahia.com Tour opérateur propriétaire de la Villa Bahia : www.voyageursdumonde.fr
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L’abonnement 8 numéros 30 euros Adressez votre chèque et vos coordonnées postales à : La Compagnie Editoriale 3, rue Francisque Sarcey 75116 Paris
www.travelstyle.fr L es Vidéos de nos reportages Un flux continu d’articles inédits Publiez y vos propres “ Notes de style”
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No Style
La chronique du mauvais goût
La chronique des comportements discutables – 2 Par : Eric Delvaux
Attention disait Desproges ; « il n’y a pas que les nouveaux pauvres, il y a surtout les nouveaux riches ! ». Heureusement qu’il reste l’humour pour moquer ce qui relève du bon ou du mauvais goût. Qui décide de ce qui est « noble » ou « méprisable », « in » ou « out ». Et comment définir ce mauvais goût qualifié selon les époques de « gothique », « baroque » ou « Kitsch ». Travel Style&Life a choisi d’assumer sa subjectivité en listant dans chaque numéro quelques comportements révélateurs d’un mauvais goût toujours discutable.
Shocking ! Ces dernières semaines en Grande Bretagne la bienséance a été mise à mal par une série de « photos de nus » dont la publication a donné à la Reine Mère quelques « nervous breakdowns ». Le Prince Harry, nu dans une suite de Las Vegas en pleine euphorie avec quelques amies, a reconnu les faits. Son entourage a parlé de soirée « Streap-Billard ». L’affaire a pris une telle ampleur internationale que la ville de Las Vegas a du s’offrir une pleine page dans le quotidien USA Today pour dire tout le mal qu’elle pensait de cette contre-publicité. «Ce qui se passe à Las Vegas doit rester à sa juste place ». Comme si ca ne suffisait pas, d’autres photos ont donné des sueurs froides à la famille d’Angleterre, quand la cousine de Kate Middleton a décidé de poser nue pour le magazine Playboy dans sa version anglaise. Au regard de Buckingham, la demoiselle a eu le mauvais goût d’exploiter son lien de parenté princier à des fins publicitaires.
Fallait pas l’inviter ! On n’a pas fini de disserter sur l’usage des armes. Au Koweit un mariage a viré au drame quand un ami du jeune marié a tiré en l’air comme le veut l’usage pour manifester sa joie. Sauf que le coup est parti plus vite que prévu tuant le marié sur le champs. Le responsable s’est livré à la police, assurant qu’il ne voulait pas tuer son ami. Désormais les autorités koweïtiennes envisagent un plan pour interdire les tirs de joie lors des mariages.
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2012 - Sep./Oct./Nov. N° 02 Trimestriel TS&L est en vente dans les principaux points de presse. Site Web : www.travelstyle.fr
La Compagnie Editoriale ÉDITEURS Didier Bahers et Dominique Bouchet didier-bahers@travelstyle.fr dominique-bouchet@travelstyle.fr REDACTION Rédacteur en chef Dominique Bouchet dominique-bouchet@travelstyle.fr Journalistes reporters Patrice Fleurent patrice-fleurent@travelstyle.fr Maud Charton maud-Charton@travelstyle.fr Guillaume Fedou guillaume-fedou@travelstyle.fr Nicole Cornuz-Langlois nicole-cornuz-langlois@travelstyle.fr Journaliste web Eric Hiller eric-hiller@travelstyle.fr Chroniqueurs Eric Delvaux, Patrick Lopez, Laurent Serfati. Rédaction graphique Massimo Gerevini massimo@travelstyle.fr Ont collaboré à ce numéro : Louis Dorian, William Niamiah, Aurore Lucas, Joey Niclès, Djemila Khelfa.
Ce devait être une interview en direct comme tant d’autres, perdue dans la grille estivale d’Europe 1. Ça s’est terminé en tollé contre l’animateur Daniel Schick pris en flagrant delit de mauvais goût en recevant Fleur Pellerin. La question posée à la nouvelle ministre déléguée chargée des PME, de l’Innovation et de l’économie numérique était la suivante : « Savez-vous vraiment pourquoi vous avez été nommée ? Parce que vous êtes belle, issue de la diversité, parce que vous appartenez à une minorité peu visible, parce que vous êtes la preuve de ce qu’est une adoption réussie, parce que vous êtes un signal fort donné aux marchés asiatiques ou peut-être aussi parce que vous êtes compétente ? ». L’animateur qui se voulait pertinent a immédiatement été taxé de « lourdingue », « stupide », « misogyne » et « machiste ».
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Une vie de chien ?
Numéro de commission paritaire en cours. Dépôt légal : mai 2012 Date de création : mai 2012 Distribution : MLP N°ISSN en cours
A New York, le «D Pet Hôtel», propose 50 « suites pour chiens » sur près de 900 m2 . Les appartements sont équipés de télévision, tables de nuit, lampes de chevet et une literie de rêve. Toutes les chambres ont une porte en verre, pour permettre la surveillance. L’hôtel a aussi son espace de gym, avec deux tapis roulants d’exercice spécialement calibrés. Comme tout établissement de luxe, l’hôtel a son institut de beauté. Les maîtres peuvent choisir entre une séance de pédicure et un soin complet avec bain. La chambre de luxe est à 200 dollars. La note augmentera avec la promenade à 15 dollars le quart d’heure, le soin complet à 80 dollars, et le repas concocté par un chef, servi dans la chambre pour 9 dollars de plus. Qui parlait de vie de chien ? Mais après tout, gardons à l’esprit que le mauvais goût n’est pas toujours celui des autres. TIS&L 146
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N°2 Septembre 2012 Secrets de week-ends Echappée-libre à Berlin, capitale “alternative”, artiste et mémorielle
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Ambiance crépusculaire des icebergs tabulaires de l’Arctique
Le voyage avec style, la découverte du monde avec élégance, le goût du beau et du bon.