David Lapierre
La Lanterne 2e étage
1er étage
La lanterne est une maison de ville pour un collectionneur de livres d’architecture de la période des Lumières qui s’intéresse en particulier aux oeuvres de Boullée, Moreau et Laugier. Cette maison est construite autour d’une tension entre l’ombre et la lumière, entre la volonté de protéger des livres rares et celle d’en partager largement leurs lectures. Il en résulte des espaces distribués selon deux axes, l’un horizontal, l’autre vertical; mais c’est l’aboutissement de ce dernier, qui apporte la lumière au lecteur passionné de savoir, qui donne son nom au projet. Le site est le seul lot non construit sur la rue Baile, devant le Centre Canadien d’Architecture (CCA), dans ce qu’on appelle maintenant le quartier Shaughnessy. Les édifices voisins, tous résidentiels, ont deux étages au dessus d’un sous-sol parfois surélevé. La maison mitoyenne doit donc abriter confortablement une famille de deux enfants en plus de la collection, laquelle est quelquefois exposée à des invités, en privé ou lors de réception ou d’exposition.
rez-de-chaussée
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Du fait de leur importance, les livres sont placés au centre de la maison, au-dessus du grand espace dégagé du rez-de-chaussée où ont lieu les réceptions, mais qui, le plus souvent, sert de séjour et de salle à manger à la famille. Le rez-dechaussée est relié au premier étage par un escalier léger qui traverse la bibliothèque et monte encore jusqu’au deuxième étage où est juchée la salle de lecture dont la très généreuse fenestration laisse pénétrer la lumière jusqu’au rez-de-chaussée à travers le puits de l’escalier.
Bibliothèque Saul Bellow La bibliothèque contemporaine connaît une mutation: elle devient progressivement un lieu de rencontre pour les citoyens, un espace d’échange et de création plutôt qu’une inerte réserve de livres. Dans ce contexte, la ville de Lachine veut se doter d’une nouvelle bibliothèque et place au centre du programme la notion de tiers lieu — un endroit qui n’est ni le lieu de travail, ni le lieu de domicile où les gens socialisent sans contrainte. L’entrée principale donne directement sur un vaste espace ouvert autour de la cour centrale où se concentre la circulation. À chacun des étages celle-ci forme une boucle: celle du rez-de-chaussée est plus rapide et mène à des allées distributrices alors que celle de l’étage, qui se laisse découvrir par ses passerelles, est plus lente et donne directement sur les collection et les zones de lecture. Les deux étages se distinguent nettement par leur programmation: au rez-de-chaussée on trouve les grandes salles, la section des jeunes, mais aussi le café et le comptoir de prêt tandis que l’étage est réservé aux collections des adultes et à la lecture. Ainsi, le tracé qui engendre l’espace ouvert facilitant la rencontre et l’échange — un tiers lieu — au rezde-chaussée est le même qui, par son négatif, crée les zones plus tranquilles et circonscrites propres à la lecture.
Plan de l’étage 4
La dualité dans la programmation entre les étages se manifeste dans la forme par le fait que l’espace appropriable à l’étage est le négatif de la circulation du dessous.
Les points d’intérêt — tous situés au rezde-chaussée — sont facilement lisibles de par leur protubérances extérieures et la vaste circulation intérieure qui les dessert.
L’entrée principale donne directement sur un vaste espace ouvert autour de la cour centrale où se concentre les circulations.
La destination publique de la bibliothèque est soulignée par la grande colonnade qui la ceinture et qui supporte un vaste toit.
Centre sportif Jean Macé Le cheminement du joueur, de la ville jusqu’à sa salle de sport, est le guide principal de la conception. Le bâtiment emmène ses usagers dans un lieu autre, détaché de l’environnement urbain, où ils pourront se consacrer entièrement à leur activité physique. Une succession d’ambiances riches et distinctes les entraîne progressivement à leur salle de sport, laquelle marque alors la fin du parcours. Le sportif ydécouvre, en contrepartie de l’absence de connection horizontale, une ample ouverture vers le haut. Le projet réemploie une masse minérale présente sur le site où est découpé le rez-de-chaussée. Ce découpage crée l’espace de la grande salle en plus de deux éléments distincts: le coeur, contenant les vestiaires, les passages et les gradins, ainsi que l’enceinte, protégeant le projet de l’environnement extérieur. Suffisamment épaisse, celle-ci contient les rangements, les locaux techniques et les sorties de secours tout autour du bâtiment. Ensuite, deux boîtes métalliques rectangulaires se posent sur l’enceinte et sur le coeur afin de créer le toit de la grande salle ainsi qu’un étage supplémentaire contenant le dojo, la salle de danse,leurs vestiaires et la buvette. Entre ces deux boîtes, une partie du coeur demeure à ciel ouvert, créant une série de patios. Ceuxci apportent de l’éclairage naturel dans les vestiaires du rez-de-chaussée et offrent des vues plongeantes vers la végétation depuis la circulation de l’étage. Ils permettent également de recueillir les eaux de pluie des toitures dans des bassins de rétention.
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Coupe transversale
Plan du rez-de-chaussée
Plan de l’étage
Anachlore Anachlore est un lieu identitaire pour les citoyens du quartier de Ville-Marie. Structurant à l’intérieur comme à l’extérieur, le projet redéfini la bibliothèque et le centre culturel comme un tiers-lieu où le travail manuel est mis en valeur autant que le travail intellectuel. Par l’ajout au programme d’une serre couronnant le bâtiment et fusionnant avec les étages inférieurs, il participe à inverser la tendance actuelle où le minéral domine largement le végétal. Le bâtiment contribue à améliorer et lier les éléments urbains existants. Le jeu de volume permet de distinguer le programme culturel des résidences étudiantes, qui deviennent une valeur ajoutée, car elles partagent les programmes composant ses espaces communs. Le bâtiment est en relation avec son environnement, et ses parois vitrées permettent rendre accessible à tous des vues exceptionnelles sur la ville. L’expérience du paysage est total, à l’intérieur avec la végétation qui crée un lieu unique et à l’extérieur avec la mise en place d’un parcours agréable liant tous les étages et visible en façade, ainsi que la disposition des espaces clés en fonction des vues.
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Parcours panoramique
Places publiques vertes
Serres productives
Voûte Le principal critère de conception est que la voûte soit véritablement autoportante et que la force y soit transmise seulement par compression. Un autre est l’intégration au site : c’est pourquoi elle s’élance à partir de ses appuis au sol et sur le banc vers la colonne et le mur. De plus, on peut facilement passer sous la voûte pour l’explorer. Puisque la voûte fonctionne par compression, sa forme globale ne peut pas être complètement contrôlée. Le logiciel RhinoVault permet cependant de démarrer le processus par la projection à l’horizontal de la voûte. Ensuite, il est possible d’explorer l’ensemble des solutions caténaires et d’ajuster itérativement les résultats intermédiaires jusqu’à arriver à une solution convenable. Le maillage résultant est transformé en une surface NURBS, puis cette dernière est enclose par l’intrados et l’extrados, ce qui donne son épaisseur à la voûte. Ensuite, la surface caténaire est reconstruite de façon à rendre plus régulière sa paramétrisation. Une grille de points sert de base à l’algorithme de Delaunay pour créer la triangulation, puis cette dernière est relaxée afin d’homogénéiser les triangles. Ces triangles sont projetés sur l’intrados et l’extrados, puis une dernière optimisation permet de défausser les lits des voussoirs. Les voussoirs sont ensuite générés à partir des paires de triangles superposés. Il leur est assigné à chacun un numéro qui permet de les localiser sur une carte de la voûte. Ces numéros sont ajoutés au voussoirs dépliés en plus des languettes qui vont permettre de les fermer en les collant.
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Exemples de voussoirs dans chacune des catégories
#31 Voussoirs dépliés
Disposition des différents types de voussoirs dans la voûte
Ensemble des voussoirs dépliés par type
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#173
#433
Différentes vues de la voûte dans son site
109
176
178 186 147 153 173 134 192 165 194 137 181 157 112 202 180 155 203 136 188 168
0
1
2
3 4
Carte de l’emplacement de tous les voussoirs
208 135 189 210 170 128 199 160 183 215 217 115 158 200 184 205 107 143 166 190 223 229 204 105 141 169 212 230 241 193 113 159 198 185 248 271 226 214 197 114 161 171 235 216 209 88 272 152 292 309 234 244 89 218 224 328 329 151 73 290 132 247 341 356 296 228 236 265 76 129 367 377 92 339 304 59 375 393395 408 264 139 240 348 324 288 251 96 122 61 418 409 441 447 372 389 344 82 316 415 423 428 434436 49 442 249 283 382 399 357 429 335 123 267 299 80 443 50 412 104 400 422 437 380 362 69 338 41 430 439 446 305 257 405 417 390 374 352 426 433 322 108 277 42 440 444 70 445 404 87 416 425 391 435 25 39 53 373 349 325 438 275 398 413 421 384 364 337 431 432 102 269 308 51 22 33 19 401 411 44 28 67 91 383 424 427 359 340 306 268 407 386 420 370 317 345 16 13 103 250 289 48 63 30 15 406 419 24 387 55 78 106 37 7 9 371 319 346 287 414 397 253 379 307 333 360 263 237 14 110 77 56 8 36 23 396 410 125 11 95 65 46 17 31 6 302 381388 402 231 260 331 358 225 242 282 318 5 130 150 350 368 98 68 45 10 12 29 20 118 394 403 84 52 221 35 18 245 286 211 323 175 21 353 164 369 392 196 232 262 172 303 116 332 191 206 219 361 83 54 142 385 34 26 101 66 43 233 27 261 187 301 330 167 220 207 363 378 144 246 280 320 182 201 94 222 347 47 154 64 32 376 213 120 38 79 57 315 179 195 351 227 238243 258 285 156 295 334 366 119 40 58 365 81 146 174 177 97 239 336 354 60 259 297 145 162 252 321 281 99 62 355 121 314 74 254 163 284 342 300 117 148 266 75 93 343 298 71 270 149 326 274 100 72 131 327 85 276 312 140 256 86 313 90 133 278 310 138 273 111 311 124 279293 127 255 126 294 291
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Institut des arts visuels L’Institut des arts visuels de Montréal est issu de la réunion sur un même site du département des arts visuels de l’UQAM et de celui des arts plastiques du cégep du Vieux-Montréal. Sous son égide, les étudiants, les professeurs, mais aussi une foule d’artistes professionnels, sans compter des artistes étrangers en résidences, profitent d’installations vastes et modernes pour la production de leur arts, mais aussi pour l’enseignement et la diffusion. Le site choisi se place comme un chaînon manquant entre les campus de l’UQAM, sans être éloigné du cégep. Mais, surtout, le bâtiment s’implante audessus de la station de métro Saint-Laurent — un site longtemps délaissé que la ville souhaite densifier avec un programme culturel — et profite alors d’une excellente connexion à la ville entière. Néanmoins, l’art est en échange constant avec la société, ainsi l’Institut public s’ouvre sur l’extérieur, en particulier avec un rez-de-chaussée transparent doublé d’un parvis couvert, mais aussi avec de nombreuses percées dans les façades, lesquelles signalent les zones de rencontre et d’échange. La présence d’une station de métro amène un flux ininterrompu de visiteurs potentiels aux salles d’expositions et de curieux aux ateliers de créations. La circulation verticale reprend le vocabulaire de l’escalier mécanique et rend ambiguë la limite entre la station et le reste du bâtiment. Enfin, c’est entre l’écorce rigide et le coeur fluide que s’anime véritablement l’Institut, là où les artistes créent, où les apprentis s’instruisent et où les curieux se repaissent. 14
1. Ségrégation public-privé
Programme
4. Circulation
2. Creusement de l’atrium
3. Autonomie de l’atrium
5. Points de rencontre