Histoire de la forêt de Fontainebleau

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HISTOIRE DE

L A FORÊT

DE FOI\TAII\EBLEAU I)ÀR

PAUL

DOMET

Sous-lnspecteur des Forêts.

Pi\RIS LIIJHAIRIIi IIACHETTE AT î9, BouLEvÀRu setxr-cnnulrli, I 873

Réimpression de l'édition de Paris,

1873

79

Cio


ÀVANT PROPOS

Que renferme ce livre? pourquoi aJ-iI été émit? Voilà ce que je vais, en quelques lignes, indiquer à ceux qui

voudronI bien I'ouvrir. J'ai passé les trois quar[s d.e ma vie à Forrtainebleau, et bien de mes heures, les meilleures peut-êlre, se son[ écoulées dans la forêt I enfant j'y allaidjouer; mes journées de vacance étaient ernployées à la parcourir, à la recherche de points cle vue nouveauxr de grottes inconnuesl plus tard, j'y promenais mes rêveries de jeune homme; elle a a été le théâtre de la plupart de mes plaisirs avant de de' venir I'obje[ de rnes soins, depuis quiuze ans que je suis chargé d.'eu atlministrer une notable fraction. Il n'est pas uue cle ses toutes, pas ltn de ses sentiers que je n'aie parcouru des fois et des fois par tous les temps, à toutes les heures, ert tou[es les saisons. Chacun de ses sites me rappelle un souvenir, triste ou gai, toucharlt ou joyeux; pour moi, elle n'est jamais solit'aile, i'y retrouve tout un monde de plaisants cçmpagnons, d'amis clévoués, d'êtres chers à mon cæur que la vue d'un arbre, d'une roche évoque à mes yeux charmés. [n un mol,, i'ai,uéaw dans Ia L


*

1I

-III-

--

forêtd.eFontainebleau.Aussi'touIIemontlelecompretl. passiou ; qtrelque Oru, I'Upro'lve pour elle une véritable de rayotrs iuonclée soil aori,,*t qr.r'elle relê[e' cp'elle

desoleilouvoiléeparlebr'ouillarclor.rlapluie,rlepouiléclaie. po. I'hiver ooli.hu-trrt cliapr'ée clestonleuls s'effacetr[ sous la tarrtes de I'automner qtle ses forrnes

cles aspects fnntastiques aux ombres elle rne palait belle' c'esb toujours Ie

o.igu oo empruntent

Je ia nuiÇtà.,,1oors cæur content que j'Y mets le Pied' je ltii faisais' quelque Un jour vinl oit les visites que plLrs' Quand hombieuses qu'eiler ftrssetlt, tte ne suffirerrt plus grand cle pas u'est il chérie, on quitte Lllle pelsonne pi.Ëit que ae s'occuper encore d'elle e[.de faire revivre' je me mis clonc' 'put fu pu"tge, les joies cle sa préselce ;

il

hettres de coirr d'u uua, q.,.t botlheur; à consacr'er mes

forêt' raconter à moi-même I'histoire cle rna n'avait été ten' Puis je sorrgeai qire jamais I'entreprise et d'excellerrtsr potu se re[Oe ; qu'it existail cles Gtticles, milieu du réseau immetlse de nos routes;

i."'e tt,

aor.,t'"iîtra au

*oi. qo,

I'origine du magrrifiqr're clomairre cle

Foltaine'

subies avant' d'ê[re cd bleaLriles transformatious qu'il a sorte qtti s'y rat' que nous Ie voyons, les faits cle toute cles nombreLlx alrtetus tachent avaieu[ à peine obtenr-r, le plr-rs rlécrit le Paiais, quelqucs lignes' reléguées qr't,i pensé n'avait "tt à la clerrrièrie page) et tlue personlle Jouoettt,

C'est ce qui m'a J f'ulr., sur ce sujet,-un travail spécia1 cle mes recherchçs' décidé à livler à la publicité le résul[at maintenaut' Quelques rnots d'explication, .:"t l" i1: j'ai commencé pat lire toub cê ,riùru ,tont j'ai procédé : on du rnoins tout co ["iu ete ecrit snr !'ontaineblearr, je ferai observer que si tlue j'ai plt me procurcr'; ei ici

je ne citepas toujours, dans le toulant de mou livre' les scientifique iuteurs oi I'ai puisé, ce qui eut été plus ' peut-ê[re' la a'..t po,,t nË pu. allanguir le récit, et lasser' en une lable patieice dr"r lec[eur; ,ouitl'oi réulti, à la fin' dont je me les ouvrages itptromtiqou, les titres cle tous archives lgs j'ai fouillé ,oj, ,.tol; après les bibliothèques, celles enlin de notre ville, celles dç tlotre département' des a. I'iorprction forestière oùr j'ai trouvé le répertoire

maîtrise' teuu mirrutes et registres du grefÏe de I'ancienne très eux'mêmes' papiers' depuis 1600' et tous cès clivers j'ai vu que ce ao'cotptet,'à partir cle 1?00' Ce sont' avec vieux par moi-mê,oà, 1., récits que m'ont faits quelques voulu du pays, et les renseiguemetrts qu'a bien habitarrts

je lui exprime ici me donner' avec une obligeance dout de la adn-tiuistrateurs ma reconnaissance, un des anciens renferme en forêt, Ies seules sources oir j'ai prrisé' Paris de l'r'ance' la Biblio' d'autres; je le sais bien ; les Ârcilives certairrement des thèque natiouale' elc., eic:, contieunent restés inconnus' sont qu'i me documents itltéressants' et rnais je n'ai sièele' sont antérieurs au xvlte surtout s'ils

pas eu le loisir d'aller les consulter' lacunes Je ne me dissimule pas cl'ailler-rrs les

et les du affumer' parties faibles de monlivre,.mais-je puis auxpages' Loitlr, que malgré leur peu de valeurr ces une æuvrê sont années, neuf qraf.t 1" travaiite depuis d.'amour et de consciencer


HIST OIRE FORET DE X'ONTAINEBLEAU

CITAPITRE PREIIIEN Orlglne.

-

Nom.

-

Llmltes'

-

Coqtolance'

de FontaiLe territoire qui forme maintenant lo forêt

fui.ait'paltie, avaut l'occupation romaine'

des Carnutçs' des noisées qui séparaient les Senones

".nfuu" itl*.îÀ -Jt ;ç titre

il

dût rester longlemps, coTme toutes leç

fétat de propriété commune' Àranaôt forêts des Gaules, à '-ôn ,re .ait si les druitles le choisirènt pour théâtre de

f.r"-.iiftt

mystérieux;

tti-*âi"a"us

il

existe plusiqurs motlurnents

notàmmerrt auprès cle Molaforêt même nous l1'en avons iamais ren-

druidiques dans nos

.t*i.o"t'

contré '-iu, cle parfailentelt authentiques' fru,its s'établirent dans uotre pays.rers 486' À la états de mort de Clovis' toute la contrée {it partie-des de-Saint-Àmour' r"" nft ainé Clôtlomir, pttis, d'après J' fttt ittcorporée oite pr* les Monwmenæ âe Seine-et-Marne' I'apanage de clerint' et olitt"iu ïày"ot" de Bourgogne, possédèrent' la iuicessettrs ses CËildebert et Go,trra,r. se formèrent l,lï ntt cle Ia plemièle race' à I'époquea.eoir!'outainebleau lotêr la provinces, par les rlivisions

rït."t,

t"mirise'clans le Gdtinais, qui eut ses comtes


particuliem dès le

-3-

-2*

lx' siècle.0n n'est

pas d'accord sur l'étymologie de ce mol;dorn Xlorin le fail dériverdu la[in

gt'attd, dortI on a f.ail utt'ctsl'ittun't; d'autres, de Dastutum, l,ranslormé eû gctstunTl gitté, ce qui indiquelait une idée de dévastation; trl. de Pr'éligny peuse qu'il vient du radical ocsr,.qui signiliait ure lerre déserte et en friohe, d'oir déi'asLer, rtiduire en désertl plusieurs pays cle f ancienne lrlance portaient le nom de çlustitte , qui voulait dire lancle déflichée, e[ suivant Moret'i, pays errtrecoupé Dastu,nl,,

de loches et de plaines sablonuetrses;

enfiu [f. Belgrand

pretend qu'ou appelait autrefois gastitrcs leslarges flaclues $'eau, saus profotrdetrr', eufantées par les eattx pluviales séjournant à la surface du sol, sur le plateau si gérrér'alernenI uni dont se (:ompose la plus grattde partie du Gâiinais.

La portion du Gâtinais francais située entre tr{elun et Fontainebleau, et à l'est cle ces deux villes, s'appelait aussi, et déjà vels l'an 1000, Bicra, Bieria, Brieria t, p"yt de Bière, d'oir la foiêt a pris le trom qrr'elle a gardé jusqu'à lp Rér'olution; \'atout et presque tous les auteurs prétendent qrre c'étaii celui d'un chef de pirates tlanois qui assiégea \{elun au Ix" siècle, soi[ el] pel'sonnei soit par son lieutenant Hasting, et dortt les troupes occupèrent la plaine qui s'étend au sud, et regarde Fontainebleau; ce qu'il y a de ceriaiu c'est que le rnot .Bieria, da,ns le latirr du noyen-âge, a le seus de plaiue : Ilieria sylaa, forêl de Ia plaiue. Les limites du pays de Bière sortI assez irrcertaiues; pourtant éiaient ur, Bière, outre Irorrtainebleau, Ies villages de }Ioret, Ury, Albcnne, Fleury, SaintiUartin, ÙIacherin, Clrailly, Villiels, la Rochette et Boisle-Roi.

Lors de I'titablissement de

la

féodalité, I'aucienno

1. La delnièro version est rare, mais ss trouvo cepenriant dans

la charte tle concessiou tle I'ermitage de Franchard à Guillaume' chanoine de Saint-Euverte, par Philippe-Àugçrrste, en 119?; cette charte ost reproduite dans la Gallin Christiana,

un grantl nombro plupart la mouvarlce ds dans Ia de flefs, plus cle vingt,

Marche indivise se tlouva partagée en

d'avoir ' norrs Guilbert cite quelques que nous I'elrourons encore' presgue tous, existatt[s sur los cartes actueTles : c'étaient lei ûefs d'Achèt'es, de Chailly, du hauI et clu bas Changis, des Provencaux, deCour-Guil' lcrçt, clu Barbier, rles Pellerrx;cltt Bréau, de la Coudre, du Montceau, rlont la Cottdre relevait; sauf les deux prenriels, ils élaient de la paroisse d'Avbn, dont I'origino so perd claus Ia nuit des temPs. Au commencemert clu xI" siècle, le roi Robert acheta Melun, ayec son oomté, et lit de cette ville son séjotrr do prédilection; iI acqui[, de divers seignettrs du Gâtinais, des terrairrs dans la for'êt de Bière où il aimait àchassorl selou I{elgaucl, cité par Vatout, il y coustruisit un couvent de Saint-Germaiu d'Auxerre! et uno église sous lo vocable de saint lrlichel. Champollion préteud que, dès cet,[e époque, il existait près du Bois-le-Roi acÙuel un pa' Molet, qui lui-même e[ait dans celle cle ]{elun at'atlt

ôté érigé eu cotntê. L'abbé

lais à fusagedes rois de Fratlce, désigné dans les chartes sotrs le nom de Vitriac'um in Bi'eria, Vitry en Bière; mais Qrricherat pense glle ce Vitriacwm cr.strunx itt Bieria ou Brieria, estle Vitry-aux-Loges de Ia forêt d'Orléaus, au'

tour duquel beaucottp de lietrx s'appellent encote Brière; cl'ailleurs, dit-.il, le nom de Vitry est moderne dans le pays cle Bière, il y a,bien actuellemont, auprès de I'sn'

arôil oir thampolliorr place I'ancienne demqure royalo, une croix. de Vitry, mais elle est récertle, cal elle ne se trouve pas sur la Carte de la forest de tr'ontai,ne Bleau'n, de l6?4, la plus vieille courlue I nous ajouterotls qu'elle tle se trouve pas nou plus sur un autre plan intil,ulé : Nowuel,Le tlescription d'e la forët de Fontuine Belleau, non daté, e[ un peu plus ancien ellcore que celui dont parle Quicherat, comme le prouve I'orthographe donné au mol Fon[ainebleau, e[ I'absence cle la croix de Guise, qui exislait déjà en 1616; la croix de Vitry a vraisemblablement été érigée


-5-

-4-

Dar I'un des membres de Ia famille de I'Hospital, sei' de Vitry, qui furent maitres particuliers à Itontai'

i,r.urc

iebleau avant

t6i0

Quoiqu'il ett soit,

il

est plobable que

c'estatrroiRobertquel'oncloitfairerelrlor][erl'or.igirre ào do,nuin. royal dè Fontainebleau I c'esI ainsi que fut fitcorrstruire appele Ie rendei_vous cle chasse que Louis vI du pays de cléser[s orË, d'one forrl,aine, au milieu des 'Bière, palais actuel' du et qui fut I'origine l,'oiymôtogie de ce Ilorn, sous lequei la forêt est actuellemeni cottno., a clonué lieu, elle attssi, à bien des controverses. Au xvtI" siècle on le faisaiI dérivel de Ia beauté bellades eaux de la source voisiue, et orr écrivait: tr'ons

et qu,eus; mais les pièces plus ancienltes,. chartes cles xtt"

xrrr' siècler, présentent les diverses orthographes suivan1.. t font''nLiomi,, Bleaweli, Bliattd"i' Bt'uud'i, Blaan'd'i'

Blaawd,i, Bl,aatdi, Btealtti, Ebtandi, Eblau'cli, d'e Blaucliaco' Blahat, Btath,au ces différentes locutions signi{ienb toutes in.oitt..tufrfemelt Ia fonl,aine clc Blattd, et on voit qu'il n'était nullement queition de la qualité de I'eau ; mais colnme Slaucl était-il un chien qui {it découvrir Ia source,

ieveut ttne atrcietlne tiadilion, uu hotnme ou un {ief' notre ainsi que le peuse I'abbé Guilbert? Notls avouons résume qui celui du Palais, historien ignorince; Iidernier iior tu. uut..r, Champollion, croit que ce mot qr'ri voulait clire mauteau, etr vieux français, r'appelle quelque mira' du monde ;i;;ù; par ia robe cl'un saint religieuxrétiré ometrieu ue clans les piofoncleurs cle Ia forêt; en{inpour le sur trotrve se clui ire, noot citerorrs la note suivaute Lois' saiut de ( par la-Chronique plair de t624 : appert i ga, que ce royâfséjour''Je Fontailebleau erl Gâtinais

". Foutaiue Blarrdi' du nom quasi , .'oppât*ituuciennemént , cte cette reuommée fontaine Blanclusi qui était près de

tenoir cles Sabins, et dont Ie po:te lylique a I'ait une otle qui commellce aiusi : 0 fons Bl'an'd'tt'siæ

> Ronte,

r

ces premiers temps,

que peu de docurnents. Nous avous

cependanI une preuve de I'intérêt que

lui

portaient,

en général, les souveraius, dans I'actluisition qub fit Louis VI de la seigneurie de tr(otet en Bière, de laquelle relevaient beaucoup de fiefs du pays, cômIne nous venons de le dire, et qui appartenait au comte Foulqr.res. Une notice d'un abbé de Sain[-Germaiu des Pr'és de Paris, libellée à Fontainebleaur constate aussi qu'il existait, en 1178, une forêt dite de Samois, enclavée dans celle de Fontainebleau, et oir le chevalier Pierre de Samois, surnommé Baucens, avait donné aux religieux le rlroit de chasse 1. Le nom de Boisle-Roi.indiqrre uu bourg foutlé, dès avant saint Louis, sur ulle partie des lnis loyaux défrichée exprès. F'n 1222,I{ilon abbé, et les religieux, du Mont-Saint-Père, de Melun, cédèrent à Philippe-Àuguste tous leurs droits à Brolles et Barbuissori lbuisson barré, fermé), moyenrrant 100 rnarcs d'argent. Enlin, des terrains furent aliénés par ce prince, au centre de la forêt même, à I'entree des gorges de Franchard : au xtlu siècle' sous Louis VII probablemettt, un pieux solitaiie se reiira dans celieu aride, et y bâtit uue chapelle, dédiée d'abord à saint Alexis, puis un peu plus tartl, à la Vierge; ce cêuobite fut assassiné; un deLrxiènte, qui lui succéda, eut le même sort; Philippe-Auguste fi[ alors l'abantlou régulier et à vie de cet ermitage , Cell,am' beatæ Mariæ de Franchartro in, Brieria, à uu frère Guillaume, chanoine tlè Saint-Euverte d'Orléans; celui-ci obtint, en ll9{, des lettres de confirmation des biens qu'ilpossédail,' de Michel, 65" évêque clo Sens qui en même temps, I'affranchit de la clomination alchiépiscopale et archidiaconique I trois ans plus tard, Philippe-Auguste, sur Ia demande de Guillaume, lui substi[ua les leligieux de Saint-Euverte, et

ar.r

t splend'id'ior, etc..... )) Noo. o.

.

possédons sur Ie nouveau d'omaine

royal, tlans

1. Samois avait autrefois une importance dont il ne resie aucune trace aujourd'hui. Il avait lo titre do ville et renfermait, disent certains auteurs, cinq mille âmes au xv' siècle' n.


-6rendit la concession perpétuelle,

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à condition qu'après la

il

serait etttretetlu, à Franchard, deux la cOrrobites obligés cle prier pour Ie roi , eb d'obsct'ver ne qu'ils moins à foncla[eur, r'ègle que s'eta1l impoiée le pËferâssent en adopter uue plus rigide encole; le genre àe vie de ce dernier' élaib potrrtant des plus aust'ères, si I'ou en croit une lettle à lui adressée pal'son ancien supé-

mort de I'ermite,

rieur, por.rr I'engager ii pren'lre plus de soin de son oorps ; io ,-rifà clistractiori qu'il se permib consistait à co'siclérer ie travait des abeiltôs qui tlès lors, 1'reuplaietrt ces solitudesl;IaChalte cle 1197 portait déferrse-cxpresse aux religieilx d'augmenter, sans la permission du t'oi' Ie terrairi à eux abanclpnné, el d'euvoyer bæufs, vaches, moutons, chèvres oû porcs au pacage' sur le domaiue royal' telle tut I'origino du prieuré clo lrarrchard, dont lo nom éroquera certainemertt cle poéliques images chez tous les toulistes qui out visilé uotre forèt; nous allons reproduire ici ce que llotls al'/ons pu recueillir sur cet é[ablissement.

Guillaune appela de suite auprès de lui les deux frères qui rre devaieii prendre qrr'après sa tnot't, possession de liermitage. La petite commuttaut'é, enrichie, dès I'année

de sa fonclatiorl pat' AclélaÏde' vottve de Louis le Jeune, mise sotts la plotèction du Saiut-siége' par une bulle de Innocent III, de I'an 1200, clevint bientÔt florissante' 0rr tronvè, la co.tlcernattt, dans la Gall,ia Clwistian'a, deux documents du xIll" siècle : Gervais, 9" abËé de Saittt-Euvet'te, fut, au mois de tlécembre 1?35, albitle, ar.r sujet du quatre muids de blé, entre Ie plieur de l"ranchard, 0ilon

de Alola, chevaliet',

ct divers particuliers; Jean Iu',

{. Il y a eu de tous temps <Ies abeilles établies dans les gorges do Franchard clont, parait-il, les bruièrcs dounent au miel un encore actuellelnettt, Ies g;rrdes qui habitent les parfum -ruines agréable; ale I'ancien couventr pl'errllent en pension utle assez graude quantité de rncbes, des marcirauds du Grl\iinais, et en tircnt rtu certain proflt.

10' abbé rle Saint-Euverte, atttorisa, au mois de mars 1240, le prieur et les fi'ères Ço Frauchald. à recevoir, de la

clame de Boterne, et de ses hér'itiers, douze derriers de sdls anluel. Les bâlincnl,s primitifs ayaient dû êtle considé-

rabloment augmeutés, les cotrstructions s'étendaicut jus' qu'à ture sorte de citet'rte qui subsiste encore' et qui -se tj'oLrvait tlevant la porie; ntais tout fut délruit pendant les guerres qui eusanglantèt'ept la Ft'ance au milleu du xrvu siècle, soii en 1348, lorsque les Anglais s'atançatlt, selort I'roissalt, jusqu'arrx portes de Paris, incertdièrent Saint-Gerrnain eq Laye, Saint-Cloud, Boulogne, Bout'gla-Reine, soit un peu plus tard, par les bancles d'avsttturiers anglais, navarais, brabalçotts qui, à Ia suite de la bataille de Poitiers, s'éiaiettt répaudus dans Ie Gâtinais, pillant, brûlant, torturatlt, e[ qui etl[re autres méfaits, rappotte la Chronique do Saiui-Denis, s'ernparèreut, le 4 aott 1359, de la porle de Molun regardaut Ia Bière' puis Ie 15 clu même mois, mit'ettt le feu aux maisotrs de i'abbaye clu Lys. Quelle que soit la date précise de la des' truction cle Francharcl, cet événemerrt estresté, à lravers les siècles, enoore présent à I'esprit des populations : la traclition veut qu'au moment du pillage, les ornemen[s, linges, habibs, vases sacr4s du monastèr'e aierrt été enterrés dans la forêt, oîr ils seraieut encore; vors la lin du r'ègne cle Lotris XIY, on trouva, erlfouis dans les caves, plusieuls colfres remplis de tlivers tissus qui tombèrent en poussière aussitôt qu'on les eut mis à I'air; quant aux métaux précieux, s'il etr existe réellement, ils ont déjoué jusclu'ici la sagacité des chercheurs de trésors. - Lè prieuré cle t'mnchalcl s'esl-il relevé? Par quelles phases a-t-il passé pendant les trois siècles suivants? Nous n'avons riert pu trouver qui rtous éclairât à ce sujet' Le Père Dan nous appreild qr-re, sous !.rauçois Iu', il était à la collatiorr clu roi; nous savons que, cel)t ans plus taril, persolne n'habitait les bâtimenbs devenus urr amas de ruines, et que les terrains cultivés par les anciens moines


-9-

-8-

un étaient lentlus à la végétation forestière' En 1676' (les recle Saussay, alot's ert possessiorr dtr titre'

nor-e

oïnot-"'.*i*taieut plus clepui's longteurps) s'en étartt dé*ir, i. roi remit celli-ci aux l{alltr'rrius de Fontainebleau

I'of-

e[ allaient y. célébrer ï,ri'fo.nt rétablir la chapelle, marcli de la PentecÔt'e; les po-

dinin, tous les ans, le fottle, pour profiter des foiutioot voisines accouraietlt en allx eaux rotissâlres prêtait que I'ou miraculeiises ir.to, aiusi qu'aux cle la citerrre dont noui avons pat'Ié pltts haut, Ëce

gouttes q ui s'échappen I de Ia Jlocft' e' qui-P leure, à quelques Ce Xlelnn, trf Guér'ir-r' pré[as de le; en 1630, ttn métlecin mêmes ellets que celles les avaient îendit que ces eallx lêur at'tribuait populaire croyallce la mtris cle Pougues, jeunes ettfauts, des la vue fortilier de pouvoir surtouile

guérir les maux cl'yeux en général; encore ntainte' nant,le marcli cle la Perrtecôteatt maÙin, plus cl'ule nrère vient, parfois de loin, baiguel Ia figure de-sorr llouveau-

ei

cle

né; Ie ioir, il y a urre fête populaire sur I'esplauacle que recouvraient les bâtimeuts du prieuré; très-brillante au commellcemertt d.u siècle, cette lête est devettue de moins en ntoins fr'équerrtée. Les Mat,hr"u'ins permireut successivement à cliverses personlles cle venir s'iustaller daus les ruiues à eux cortcétlées; les notlveaux ermites' d'ailleurs lalques, étaiert loin de nrerer une vie exemplaire : en 168b, I'un d'eux fLrt condamné à uDe ametlde et à la pri-

solr, pour de uombreux délils cornmis dans la forêt;

il

du pa1's. Drlfin, en 1717, et non 17tà, comme le dit I\I. Vatout' Louis XIV fit dén:anteler complétement les constluctions qui t'estaieut' de crainte q,l'.ll.t ne clevitrsseut uu asile poul les délauchés ort les r,-olcurs. Les sænrs de Saint-Viucen[-do-Paul qui clirigerrt la maison de chari té de Iroutainebleau, pr'ét'ertdettt de tr'rauclrard; fossérlel I'ttttcieLrne statue cle la Vierge ôlles I'ont faiI t'es[aurer er I'ortt placée au milieu cle leur cour, le l" mai 1801' Sous Louis XV, otr bâtit, sur I'emplacement de la cha-

fut

grercié, mais chassé

pelle, une rnaisort de garde, et en l8l3 et 1814, on crellsa le puits qu'on y voiI encore, et qui, malgré ses soixantesix mètres de profondeur, ne forirtrit que forl, peu d'eau. Depuis lors, un préposé fores[ier (il y en a maintenant

deux)

a continué d'habiler

I'ancien prieuré clont

il

n'existe plus que quelques cintres de fenêtres que séparent cles con[refolts; un pan de mut, d'une épaisseur énorme; ei srlr ttne toche, un trou cart'é, ou était scellée autlefois la croix au pied de laquelle venaieut s'ageuouiller les pieux cérrobites. Sous le premier Empire, un pin. cean incor.tnu leproduisit, au fond d'une niche creusée

la maison folestièr'e. I'image d'un qui y rcsta asse) longtemps; cette peiuture est lenrplacée'rlain[enant pal' Lllte statuette de ]a Sainto Vierge que M. I'abbé Caille a fait mefire, à ses frais, il y dans Ie pignou de

moiue

a peu d anlées ; olt a établi, à côté, un lrottc au protit des pauvles; le ploduit en est d'environ qualre-virrgts francs par an. Sous saint Louis, le domaine royal de Fontainebleau subit des modifications impoltautes : en 1234, ou en détacha des bois qui furent donttés au rnonastère de Nemours. I\t 1247, la reine Blanche de Castille acheta, d'Adam de Dlmmarie, des fiefs et seigrteureries, à Dammalie e[ à Chailly. Par une charte dLt mois de j.uin de'

I'année suivante, le roi accolda à I'abbaye du Lys deux cents arperrts, au lieudiI la QLreue-de-Perthes, et en juil-

let 1252, cenI alltres al'perts, par lettres écriles devant Joppé. Enfin, en décembre 1260, il donna aux Trinitaires de llontainebleau, q r-r'il avait forrdés, der"rx rnille deux cent sept arpents et deni, savoir: soixaute, à lron[aiuebleau; quah'e cent rluatorze, à Samois et Courbuisson; hui[ cent soixaute-dix-sept, à Bois-le-Roi, Serrnaise eI Brolles ; un et demi;à tr'ays; deux ceuI cinquarrte-qua[re, à Barbison, Saint-Martin el llacirerin I virtgt-cing, à r\rbonne ; dix, à Tranchardl cerit soixante-dix-sept, à Nleulr, Achères et

Ury; cent qua[orze, à

Recloses

et Cumier; dix-sept,

à


*10_ Botrrron el Gorminal,cs (?) ; huit, au l\Iont-cles'Faucons,

vers Morttigny ; rletrx ceut cinquanle, près de ct'trx-ci, au IIour Catorr; cette denrière sttrface était en fliche' et clevait êlle nise etr cultr.tt'e 1.iar les religieux, pour leur

nourritttre; le reste' dix-neui cent' cinrluante.sept at'pents et demi, était clé;à cul[ivé, tlt donné à cels à divels particuliers, moyeuuant une somme tot;rle de qltarante-neuf Iivres trois sous huit cleuicrs, pat' all; le loi se téserïa

senleruenl, poul lui el ses successetlt's, Ie tlroit de haute et basse juslicè, sttt' toutes ccs terres' Ilalgré ces aliértations, Ie donaine royal, err tarrt que fol'êb,' étuit ellcore cousiclérable, âtltotu de [oltilirrebleaur car sot.ls ie tlêure règne, de très-importartts clroits r1'usage au bc.ris fr-treui donués à diverses communautés des ettvilollsr comme lous le

rlirons plus tat'd. Après saint Louis, et pelrdarri bien longtemps' on lle trorwe que peu tle lenseiguemen[s sllr Ie strjet qui nous occlrpe i ftritippu le Ilel, tlaus l'écliauge lait avec les hét'itiels du cirâteair de Bouldeille, leur at'tribua lc chârteau cle i\{oret, ett se r'éservani expl'essérnen[ < Ie liorr de Fon> lainebleau, avec ses âpparte[ances et ses étangs, et la rr forêt de llierlia. I Le trtême toi, ett 1308, donrra au

milieu cle celle-ci, à Jearr tle Yenville et à Pér'inet

de

ratiou de bons el lorlgs servioes' Lllt demi arllent

de

Chamblis. uu arpeut de bois I puis ti Jeannot, en considé'

terre, etttt'e Ie charnp de son clter maîtt'e, Àndr'é de lroutairre'bleau, sou clelc, et cehii de Jardon, valet de son échansclnnerie. Des leltles patentes t1e Charles

preunent qu'à cetbe époclue .^.'.,,

I.

\',

cle 1367, nous ap-

lc roi avait tlroit de gt'utie

cauion rLu Rois-cles'seigrrertrs, sittrÔ près d't,lry, et

d'une contettance cle deux certi dolrze alpents soi'ran[eseizc pelr:hes; ce ch'oit, qui provenait tl'un9 aucictttle possession, sulrsista jusqu'à la llevolution;il attribuait au

souverainla moitié des produits en algeutr ou en essences

- 1l -

des meilleurs bois; les bois morts et morts boi's I appartenant entièrement atl proprié[aire, I'abbé de Saint-Victor

de Parisl des ordonnattces, de juillet 1376, septembre 1402, mars 1515, et août 1669, réglèrent ces sortes de jouissances I une ortlouuauce, de sep[embre 1574, prescrivii que le fonds des bois en grtterie serait partagé entre le roi et les tréfonciers, mais elle rte fut pas exécuiêe, à

Fontainebleau du moins. En 1394, Challes YI assigna à Isabeau de Bavièro un douaire de vingt-cinq mille fi'ancs de rcnte annnelle, sur Ies terres cle i\lore[, Nemours, moins le châteaur' Fontainebleau, etc., avec tous les,droits sèiglreuriaux, excepté la souvet'aineté; le 5 juin I404, le roi modifia le gage cle ce clouaire, et rentit à la reine, â vie seulemeut, en compensa[ion cl'une partie qui avait été donnée au duc d'Orléansl la forêt de Bière, les villes et lieux de Fontatnebleau, Moret, e[c., aveo maisotts, mauoirs, hôtels, foires, moulins, flefs et arrière-fiefs, hommes et fernmes de corps,

c'est-à-dire, de condition servile, ten[es' juridictions' toute I'aulorité royale et la juslice; Isabeau mourut Ie 30 septembre 1435, e! le domairre de Fontainebleau Iit retour à la courotrne, dont il rre tut plus détaché depuis'

Fralcois Iu'augmeuta r:elui-ci par un certain nombrs

de confiscations ei cl'achats : il acquit, enh'e autres' le {ief de la Coudre qui s'étendait du côié d'Àvon, et une partie

L Le terme de bois mort s'explique de lui-même; iI faut toute' fois remarquer que les bois de délit ont toujours été exceptés. Quant aux morts bois, de très-anciens auteurs, s'appuyant sur le texie de saint l\{atthieu : a Omnïs arbor quænon facitftuctumbo'

t nurn eacid"etrtr at in ignem mittetur, r: prétendaient que tout arbre ne portant pas de bons fruits ne valait pas mieux que le bois moit, et devait être traité comme lui; on conçoit ce que cette définition avaif d'éIast,i(ue. Il fut depuis décidé plusieurs fois quo les morts bois étaient les saules, marsaules, cornouillers sanguins, épines, sureaux, aulnos, genêts, genevriers et ronces (déôIaration de Louis X, du 22 juillet {315; ordonnance de {515; déclaration d'octobre 1533),


*t2des soixante arpents que sain.t Louis avait donnés aux Trinitaires, à Itontaineblear.r;mais dans le but d'agrandir

la ville,

iI

aux alentr:uls du bâtir; enfin, il écltangea sa bhâtel-

concécla quelqttes tet'rains,

château, à charge d'y

Ienie, terre e[ seigueurie d'Hyèvt'e-le-Châtel, au baillage cl'Or'léans, colttle la ten'e ei seigneurie du Xloutceau, et les Iiefs d'Àvon et partie cle tr'orltainebleau que possédait François clu \{ontceatt, chevalier, seigneur de Saiut-Cyr; Hyèvre fut estimé valoir 18,3l5livles, 3 sous, I deniers, et le llontceau, 560 livles, 17 sotts, 9 deniers de plus, qui fuleni payés en arlicnt; Ia Cottr cles comptes prollonça I'éohange le 20 juin 1537, et des lettles patenles, du B aotrt suivaut, le conûrmèt'etrt; ttue partie de ces llotlvelles acquisitions fr-rt cornpt'ise dans Ie parc du Palais

par Ilenri lV, le reste, plus de ceul cinquaute arpents, les cantous actuels tle Ia Br-rtte-du-Mou[ceau et cle la Garenne-d'Àvon, vinI agt'andir Ia forêt. Une fausse trarlition veut que ce soit ce prince qui ait fait le ruarché tlorrt noLls vellons de parler, en 1609; tous les auteurs qui orrt écrit sul Fontaittebleau l'on[ répété Ies uns après les autres; les pièces oliginales qui rétablissent la véritable date furettt découvertes aux archives cle I'ernpire par tr{. Champollion, et existent d'ailleuls, en copie, au cartttlaire manttsct'il du Palais. Tous ces documeuts, les seuls que nolls ayolls pu nous

procrlrer, rte douucnt altctllle notiorr positive sur les limites que posséclaii alors la for'êt de Bière; mais nous avoTIS ntr âutl'e mol'en d'arriver à nor"ts faire de ces dernières une it.[ée à perr près exacte ; elles étaient, en eflbt, à une épotlue fort ancienne, quoiqr're indétermiuée, indi-

quées pàr cles nturs, dont il lestait' ellcore quelques débris en 1664. La pt'éseuce de ceux-ci, rclatée alors dans un plocès-verbal régtrlier', pet"met de retal.llir, pl'esqn'ell en: tier, ces coustt'uctions par la pettsée. Otr etr voyait des

traces depuis

Ia

loute ronde, vet's Thomery, jusqu'au

tlelà des Sablons, à la Garenue-de-Gros-Bois; ce can[on,

-13-

sans doute acquis postérieurement, et que recouvraient encore cles vignes à Ia {in du xvro siècle, n'était pas entouré, mais les murs leprenaient à son extrémité, j usqu'à

Tertre-l3lanc, vers tr{ontigny, où ils s'élimites actuelles, pour t'eufermel le l{ontCaton, qui ne fait plus partie de la forêt; il y er avait quelques vestiges vels la route de Marlotte; ils recom-

la hauteur du loignaient

des

mençaient aupr'ès de celle de Bourron, aux Ventes-Nicolas, pôur ne plus {inir qu'à la séparalion des paroisses de Noisy et d'Arbonne; ou les retronvait ensuite au llois-duCoulani, du côte de llelun, et Ie lorrg de I'ancienne route de Bourgogne. jusqu'à la Seirre, laissant ainsi en dehors toutes les terres situées entre ce chemiu et la rivière; ils complenaient un massif d'environ quinze mille hectares qui, sauf au nord, correspondail assez exactement à la forêt telle que Dous la voyons de nos jours, mais an milieu duquel se tronvaient bien des enclaves, provenan[ la plupart de la concession de 1260. Les noms, encore eû usage, de Porte-Nadon, Porte-Cuoes artciennes constructions, sur I'origirre desquelles orr ne sait rien, mais qui ont dtr préserver efllt:acement le domaine royal, au moius ir I'extédeur, conh'e les empièlements des riveraius rJue rendaient si faciles autrefois le manque de sr-rrveillance, et les guerres qui désolaient notre pays; I'histoile nous apprend, en effet, qu'au milieu du xv" siècle, lors des ravages dont fut victime le Gâlirrais, airrsi que nous I'avous dit tout à I'heure, les habitan[s s'eufuyaient dans les bois à I'approche de I'ennerni, signalée par le guetteur du haut du clocher, .les terres demeuraient inurlles, et souveut il ne survivait persolrne ponr montrer aux nouveaux habitanl,s les divisions anciennes. .. Pendaut. bien longtemps, on n'atlacha pas ur]e grande

mier vieunent de

importance, en France, à la conselvation du ilomaine royal; diverses ordonuances défendirent, i1 est vrai, d'en distlaire aucune partie ; mais si ce n'est pour les bois de


-14*

harrte futaie qui, de très'boltne heure, ue ftirent aliéués que daus lcs pre-*sants besoirts rle i Eta[, et à facult'é do iachat peipétLrel, la lrluparI l]cs sotlveraius ue lilll'ettt aucLrn con)l)te cle ces lois é,lic[tit's pat'letlls 1rrédécessettls;

ils se legartlirient colrttrre ploprititaires, au mênie tilre que cle simples parliculiels, cles tcrres dont ils avaiont la de glartdes .jôuissauce, e I cn clistlibuaient libéralemenb lelides oommutlatt[és à ou favolis, à iles ôteuc.lues gieuses.

Au:ivtu siècle seuleurert,, I'id(le quc Ie ciomaine royal appartieul ir, ltr roytuté pltts qrt'au soulerititl colnmellca àlrévaloir' : utte ordottlanco, tle mai 1539, r'tipéta les anciertrtes prest;riptions à ce suje't; puis, sous llerrli II, nu éclit solennel, rlottLré t\ IIor-rlins, cr février 1566, coiltru sous le ttom d'0irloiz ttctncc r.ltr, tlontai,nc,lésutl]a les granrls principes épals ça et llt, el pt'or:latrla I'rlaliénabiliti abiolue clu pa[r'iruoitre lo1'al. Depuis' airtsi tlue le fait l'ernarquel I\I. ).[eauuie, claus sott savanL coinntentaile du cocle foresl,iel', cette otdonttattc'e fut, ettcot'e trop sottvcuL' coutrat'iée clatts sotl extir:tltion par les tlotrbles tle la Iù'auce, r'iolée pal' lcs irltligues des homtles pitissant's, eL par Ia faiblesse Llcs sol.lrol'aitis, ntais elle srtt'trécLrl cepelritarrt à tous les tichecs; Ie plirrcipe qrr'elle proclamait était entré tlans les lr)cerrsl el tout absolus qu'ils étaielt,

il était devetlu, en pen d'aunées, utle loi fortdarlerttale' colllme l'était, pal exeruple, depLris longterlps, Ia loi salirlue' 0n corlsiclern clès lctt's coninre engagl:s totls les dotnailes aliénés, et l'Ét,lt l)ut t'etth'er elr leul'possessiotl. Ptrr éciit c.lu ntois d'al'ril 1067, 0olbclt potrlsr,rivit' avec fcltneté, I'applicatiou tle ce prittoipe;sous Lotlis IV, los clét'cttterrrs de tlornairtcs crtgagés frrrcttt rccltct'r:lttlrs, tlt sotluris à rles l'axes; ptrnclaut le rùgtrc srtilrttt, tttr at't'ôt cltt 0ouseil, du 19 jauvier 1781, tnuirtlinI lcs posi[iorts pt'écairc's tlcs tlé[euteurs, en le's assujeltissartt à pa1'el tlcs lettlcs, ou supplénteuls de reutes tl'eugagemetttl mais oll lle renlollta pas, les lois tle lrance ll'auraient pu l'abloger;

-t5-

dans les recherches faites, au delà du xvrr. siècle, et la Cour des comptes n'inquiéla, presque iamais, les déten-

teurs de bieus domauiaux dont les ti[r,es étaient auté-

rieurs à 1600; c'est égaleruent cette limite qui est adoptée par la jurispruclence actuelle cle la Cour de cassation. Cetle importauce plus graude dounée à la couservation du domaine r.oyal se tradr-risit aussi par diverses mesures qui'eurent pour but de s'opposer aux empiètements des riverains: une ol,dounâitoe, du l5 septembro 1564, astreignit les par[iculielsà comrnuuiquer aux agents

forestiers les plocédures de toute adjudication, par décret, de terres a[tenautes arlx biens du roi; des ordonnarces, de août 1545, e[ de mai 1597, enjoignirenI aux mêmes ofliciers de faire boruer, de hautes et apparetrtes .bornes, le circuit e[ les reins des forêts confiées à leur garde, même les différentes vertes, et d'err faire fdire, gar peinlres, des cartes et ligures; ces dertières prcscriptions .ne furent pas très"bien suivies; cependant à Fontainebleau, on tt, me[tre un certaiu nombre de bornes, et creuser quelques fossés sur la limite extérieure de la

forêt, là oir n'existaient pas de mrlrs; lors de la première séparation générale en[re celle-ci et Ies propriétés rivetaines, sous Louis XIV, on relrouva encore des vestiges de ces travaux, Malgré les ordonlances relatives

à I'inaliénabilite du domainè royal, il fut, sous Henri IV, distrait quelques parcelles d.e celui de l'outaiuebleau : ce priuce qui, après Frauçois Iu', contlibua probablemerrt Ie plus à I'accroisse. ment du chriteau et de la ville, donua à des particuliels, à charge de bàtir, divers terrains situés à proximilé du Palais; il abandonna aux trinitaires, en 1604, viugt arpents de-bruyères, derlière le logis clu Grand-Ferrare, aboutissauI aux anciennes possessions des leligieux dans ce triago; enfin il se laissa allel aux sollicitat,ions d'un domesLiques, Antoiue Minette, chargé des oiseaux de Sa Majesté, en son parc de I'outainebleaur et iI concéda,

cle ses


-16-

le t8 octobre 1607, au siettr de Beringhen, I'un de ses premiers valets de chantbre, une pièce de terre' en sablon, d'errviron vingt arpents, joiguant le boulg, et longeaut la route cle Nemours, au cartton actuel du Champ'Ilinette, à charge, par le sieur cle Ileringhetl, de I'enclore'de fos' sés, cle Ie cléfricher et ensemeilcer, selot't Ia coul,ume du pays, pollr y atlirer les perclrix et les faisans, et de payer annuellernettt dettx deniers au leceveur du 'clomaine du roi. Afirr de reconuaÎ[t'e les bons oflices de Minette, I\l' de Beringhen lui promit la moitié de cette terle, à condition tle rneltre le tout en culture' ce qtle fit I\Iinetle' aux frais de I\L cle Beringl-ren; mais il s'en suivit urte série dg procès que teruritra, le tB juiu 1612, une transactiou par laquelle ilt. de Beringheu rentla en possessiou de toute Ia pièce.

Plusieurs livres otr carles du xvrlu siècle donueut la sulface cle la for'êi : c'étail d'abord lc plau du domaine royal de lontainebleau que }Ienri IV fit faire. avec plusieurs au[t'es, err 1601, par le peitttre Dubreuil, dans la galerie cles Cerls, au Palais I la contenance inditluée était d,e trente-deux rnille deux certI clual,re-vingt-ciuq arperlts, soixaute-ciuq perohes; ce chilh'e ne s'applique évidemment pâs seulement à la [orêt, puisqne nous avolls vll que celle-oi, mêrtre en y cornpr"cltaltt les ertclaves iutériettres, n'avait guère que cluinze nrille heciares, c'est-à-dire moins cle trente mille arpen[s I ; Ia galerie des Cerfs fut métamorphosée en petits appartentents sor.rs Louis XV, et les plaus dispat'r.rrênt, Iir plupalt sals laisser de tracesl

on vieut tottt récemmettI de les rélablir',

cl'après les clonuéês dues aux palierrtes reclterches cle tr{, I'architecto

t. II s'a6it ici, contme dans tout le reste de cette étude, de I'arpent des eaux et forèts qui se composait de cent perches, de vingt-deur pietls de côté, el, qui valait, par conséquettt' cinquanto et, un ares Àept centiirres. tlne ordonuance tl'octobre {55? arait défendu de se servir d'autre mesure, pour les bois, à Paris, et dans ges environs.

-17-

Pacca.'d, mor[ avant d'avoir terminé sou æuvle. L'ancienne carte dont nous avons parlé au commencemerrt de

ce chapitre porte vingt-cinq mille neuf'cerit soixantqquinze arpents, tant pour les bois que pour les roches, landes et bruyèr'es; elle n'a ni date, ni nom d'auteur, mais elle est : soit de la tn du xvr" siècle, soit des premières années du xvlrn, car nous avons montré qu'elle est antérieure à 1616, e[ d'un autre côté, on y voit la route Ronde, que Henri IV a fait ôuvrir. Ce chilfre de lingt-cinq mille nenf cent soixante et quinze arpents est reprodrrit dans le Trësor des Merueil,les, du Père Dan, de 1642,et dans ùn ouvrage imprirné en 1700 et intitulé: Abrégè des ch,oses les plws remarqwabtres et les pl,ws cwrieuses d,w chdteau clw Louure cle la maison royale de Fontainebleau, par Pierre Pol,igny, cond,uctewr d,es ëtra'h,gers qwd uiennent uisiter Ia maison royale de tr'ontainebleau. Nous ignorons quels documents ont servi à I'établir, mais clans tous les

cas, nous les croyons peu certains I en e{Tet, uu arrêi du Conseil, d'octobre 1661, ayant ordonné la réfolmation générale de tous les bois dr"r roi, r\{. Barillon dlAmoncourt, chargé, en 1664, de procéder à celle de la forêt de Bière, nous apprend qu'à ce[te époque encore les limiies en étaient fort incertaines sur la ligne sépalative extérieure, il est vrai, Ies vienx murs, quelques bornes, d'anciens fossés, apparl,enant, tantôt au roi, tantôt aux riverains, ou parfois mitoyens, des murs, beaucoup plus récents, élevés contre le fauve, comme ri Thomery et aux Basses-Loges, par des particuliers qui en étaient alors les propriétaires, formaient une démarcation à peu près sufIïsaute; mais la par[ie qui touchait l'ontainebleau. et les nombreuses enclaves qui s'e l,r'ouvaien[ dans I'intérieur

:

de la forêt n'étaient pas bornées, leurs limites précises n'étaient, le plus souvent, pas même connues des agents forestiers; on ne pouvait dorro savoir la contenance de la forêt avec quelqu'exac l,i iude. Pour remédier à cet état de choses, M. Barillon, qui


-t9*

-ld-

avait obtenu pleins pouvoirs poul juger en dernier ressort, enjoigr-rii à'tous les liverlrins de ILri présenler Ieurs

jouls. Iln ayanl pris conrtaissance' il tt faire, strr ie foirds urêrne th-r loi, aux poiuts ou il ne se ilo,rvait ui rnurs ni fossés capables de former une' rlérnarcation rlural.rle, des trous cLestiués à receloir des bornesl puis il orelontta aux ploprièlait'es voisins cle four' nir celles-ci, qni [luretlI irvoir qtratre pieds cle haut sur

titres sous

Lt'ois

neuf pouces cârr'és; on n'ettt, pour lhire valoir ses réclamations, ou llour se couformer à ce[' oltlre, transmis' ainsi

que Ie ptemièr', par crtatiotr régulière, qtr'un délai de huit j-ours, passê lequel les re[at'datailes ftuerrt con-trainl'st par Ia iaisie et exécution de leurs biens' 0el'te délimita' iio,', co,,.o.ta la ligne tles artcieus murs, sauf vers l\lorrtigny,'oir elle laissa en dehors le N{oni-Caton; lI' de l}erin' [t .n,.' ny ont pr.r représenter les Iettl'es pa tentes cleHenriIV, le ttramp-trIinette qui, par suite d'empiètemeuts, conte-

aloi's vingt-ciur1 ou lirtgt-six arpeuts' au lieu cle vingt, et qui était loué viugt livres par an, fut réuni à la forêt i; au lold, enh'e la route de Bourgo;;rre e[ la Seine, trois pièces cle bois isolées, eu dehors de I'enceiu[e des mursf et séparées cle cclle-ci pal" une partie des terres

rait

riouncres aui Trinitaires en 1260 t le Buisson-Cheydeau; cer.rx cle la Boissièr'e et de la Queue-de-Irontaiue appârteuaient au loil il y iut aussi posé des bolnes, Qttant aux errolat es irt térieutes, II. Balillorr ordon na qti elles seraient séparées du foncls royal aux h'ais cles propriétaires, soit poi d.t fossés, soit par cltls bortres. Il y eut peu de récla'

ilatiorrs contte cette délirnitation; le réforrnateur en ad' mit quelques-ulles' et repoussil celles : de la dame de la Rivière, irr sujet cl'un cheniu, et d'ttn petit taillis' vers DtÏonclré; clLr seigneur cle I'tontigny, qui élevait des préien[ions sur une portion de la garertne de Gros-Bois;

l. Ces lettres existaien[ cepettdant, arohives de I'hospico de Foutainebleau.

e[

sont actuellemeut aux

sieul Gasseteau, pour des bois aux Billebauts, vers Chailly; de quelques partioulicrs, au sttjet d'un bois du côté ctô Brolles;rle I'atrbé de Sairrt-Victor, qui réclamait Ies cleux tiers cles prodr-rits du Ilois-des'Seigneurs; et enfin, pour le Champ'lrlilteIte' f]e nI. de J]eringhen' qui, maIg.e Îe;ugerneut de I\I. Ilalillon, disposa de cette pièce de fet:re en faveur cle I'hôpital de SainLe-Aune d'r\von' par' testameut clu 10 février'1689. A{in de rendre plus apparentes les limites rltri venaient cl'êlre arrêtées, il fut im' posé âux acljuclicataires cies coupes situées sur Ia lisière àe la forêt, cl. cteute", au lolg cle celles-ci' des lbssés de quah'e pieds cle prolbndeur, sur six de large' Le procès' verbal cte tOg+ in,tiqua seulemeul la distance quieristait entle cltacture dcs bolrresr sans rietl dire de leur orienta' tion. Il fut clos le 16 jauvier 1665'; rrn alr'êt de règlement ùu Conseil, du 30.iuiilet sltivaut, lui clouna force de loi, c1u

ainsi qu'à toub I'acbe de réformatiou. L'ensemble ch,r dornaine du roi' à Fontainebleau, no ful pas mesulé à cette époque; o1] s9 r'endit compte seule' rnent cle la surface des parties boisées, et encore sans beauconp d'exaclitutle, cluoique le sieur Deschamps comnrence airrsi tin de ses procès-verbaux I < Comnre il a plu à Dieu me faire part cles plus beaux t outils et nécessaires r'églés de géomél,r'ie, arithmétique )) et alpentage, il me fet'a, s'il lui plait, la grâce, aujour' , d'hui de comnlencer ledit mesurâge eI arpeniage' et cont aussi tle le parachever' aLl désir desdits auêts dugrandle seigleur rnondit cle > seil cln roi,^et oldonnattce Ir maîlre, It Pour le surplus, r\I. Barillon se borne àtapporter qu'ott tlisait qne la forê1, renfermait vingt-sept mille alpents' repro: Quatre ans après, la célèble ordounauce de 1669 cluisit toutes lei ancie'nes lois relatives à la co'serva[ion tu tlomaine royal; elle alla plus loiu : elle assirnila à celui-ci, sous oe rapport, les bois tenns en gr'werie, segrai'e-


_20-

-2t*

rie, tiers et elartgert, apanager eugagemeut et usufruit; tous ceux clont le fonds ou une partie. des "'urt-à-Oit., prorluits appartenait au souveraiul puis elje greva d'une ire"imnt. ùrvitude les propriétés voisines des forêts roya-

les : les bois joignant côles-ci clureut, à peine de réunion, ,n êtr" sOparOs, aux frais des riverains, par uI1 fossé de quatre piËAs oô large sur cinq de profondeur, quand la liEne de demarcalion n'était pas strflisammeul apparen[e ; qu'une déclaratiorr ce"s bois ne pureut ê[re coupés saus il fallut communi' Ia maîtrise; à faite ete n'oit nr'éalable qu., oo procureur du roi de cette dernière tout décret ert i'ustice dô dénomblement, contrat de vente, aliénation'

'hérituga, etc., des pl'opliétés boisées sitttécs dans tttt t'ayotr ne de cett perches 1?53 mètres) ; enfin atlcune platttation permission d'uue rnoins à zolte, même la dans iot totetet spéciale.

Louis XIV arrgmenta le domaine de lfontainebleau' Nous perlerons cl'abord poul mémoit'e tle .divers [erraius qui u.ftutË*, taut au milieu àes enclaves qu'à I'extéritlttt', particLrliè' propriétes les à tlavers prolonger ,utoittrit à res, et quelquefois fort loin, les plincipales loutes de .i.orru cie Ia foLêt. Ces sortes d'acquisitions se contiuuèrtnt .oot Lor.ris XV, e[ tnêrne solts Louis XVI, rnais les plus, chemins fulent usurpés à la llévolr-rtion, et ue Iirerrt à celuirétrrris Itrrelt clomaitle' au retour depuis lors, ci, parun arrêtdu Conseil, du 2 jLrillet 1655,1es tl'oisceuts arpints clourrés par saint Louis au coltl'ert du Lys; plus virigt-cinq arpents contigus, appariettattt à la mênre commuirauté ito*nt. indemnité, les religieuses obtirrretrt clue leuls droits au bois, tlans la forôt, fussent portés à cent vingt cordes, satrs comllter la chat'pente nécessaire pottt' repilet'et bâtir, et elles purent mettre cent cinquante

l.

Dcm{lar est, disent cet'talns étymologistes,'urre

une co.rtiption tles

ôir. a. dius, cbêne; e\

abréviation et

decinr'tmi d'anttriwn' Gruerie vient peutségroieria de oger, ograt'is, uçparius'

mots

p0r0s au panage. En 1?00, le roi voulant fâil'e de même ptaine-cle-Sarnois, cédée attssi par saint Louislaux iour. Ia irinitaires, délendit aux propriétaires I'usage et le défri-

cbemeut cle leurs bois. En l?08, chassant du côté de Courbuisson, il vi[ des ouririers en train d'abattre des arbres; iI s'informa pourquoi orr faisaii des exploitatio-ns eu ce lieu, et ayart âppris que, sauf les buissons isolés d,ont noirs avonï parlO plus haut, le domaine royal était bolné, tle ce côté, pat lu route de Bourgogne, depuis la concessiorr de 1260^, il décicla, en pdncipe, que celle-ci serait rèvoquée, quitte à iudemniser les détenteurs actuels des biens; der'rx ans après, cette résolution qomûrença à recevoir son exécutiou : des arrêts du Conseil, tles tJ mars l?10, et 12 décernbre l?13, ordonnèrent I'adjonction au domaine cle clirers taillis et terres labout'ables situés à la Boissière, au Bois-X{adame' e[ à la Qtreue'deFontaine, vers Bois-le-Roi e't Samois, plus une maison à 0ourbuisson, le tout d'ttne coutetlance totale de trois cent cluatre-vittgt quatre arperrts soixa-nte-deux - perches, y

dompris siiarpents vingt-cinq perches achetés précédem' nl"nt po,,t faire une rouLe de chasqel la plupart.tle ces terrains appartenaient alors à un sieur I\fesnager, seigneur de Courbdiisou, qui passa ave0 le roi, le 3 juin 1713, uu coubra[ d'échangé, ratifié par lettres patentes du même rnois; le reste eiiit la propriété de divers particuliers qui

l'argerrt. Sous le môme règne, otl r'éuuit eniore a la forêt, àu canton cle la Plairre-des-Pins, pr'ès Ie carrefour actuel de I'0bélisque, dix-huit arpents soixantereçureut

cle

cleut perches,.en clehors cle

la

ligne é[ablie en 1664'

Louis XIV donna aux religieux carlnes des Basses-Logest ,l651, soixattte-sept perches, sur par lettres lratentes cle iesquelles étail bâti I'elmitage de la Nladeleine' Ifn 1716, M. ,le ta Faluère, grand-maitre de I'Ile-de' !'rance, {it faire I'arperrnge de la forêt, et à cel'te occasion, visita avec soin les limites de celle-ci. Elles n'étaient plus alors suffisamment indiquées : des fossés se trou'

I


*22vaierrt comblés, des ruurs s'étaient dégradés, des bot'ues avaient été cassées, le rtoml:re de celles placées en 1664 était d'ailleurs insuflisartt ; il fut, ert coLlséc1uerce, presclit aux riverains cl'avoir, daus le.délai de uu mois à partir du jour de la signification de I'ar:rêLé, à rcmplacel celles qui manquaieut, à eu planl,el d'autlcs, de tlois à quatre pieds de haut, pour servir de gtidous entle les premières, puis à creuser d.e ttouveaux I'ossés, et à rafraichir les anciens, le l,out en exécutiou de I'or,lonltttnce de 1669. Ces prescriptions, par Ia négligence cles oflit:iers de la maitrise de lfontainebleau, tte furent suivies cl'attcuu cTÏet. La contcnance totale de la for'ôt fu[ trouvée de vingl,sept mille ner-rf ceut vingt-cinq arpelts ciuquaute-cleux perches e[ demie; mais ce résultat r]'offre pas plus de certiturle que ceux donués plus }taub; nous arol'ls pu llolts assul'er c1u'il cst beaueotrp au-dessous de la vér'ité. Notrs en dirons autant 1.rour touteb les opôr'aiions de ce genrc I'lites justyu'ti la liu clu xvttro siitcle, rlui piilticipeut de I'inexac[itude dout sortb généralemeut cntar:hés les ancicus ttavaux géoclesiques; jtrsqu'h cet[c époque' oll lle peut avoir la ntoindre corUiilnce dans Ics chilhes indiqués par les clivet's alpenterrs qui onI nesuré le domaine de Fontairteltleau. C'est à ce[te même anuée 1716 qu'il faut l'aire remonler 1â première clélimitation précise cles canions cle Ia forêt. Nous avons vu que celle-ci, avattt le .rt" siècle, apparte;

nait à plusieurs parliculiels, de Ià urt partage en rle gfandes divisions, dont les limites ne tarclèrent pas à devenir fort vagues, une fois lc domaiue ro"val constitué;

mais dont quelqnes norr]s, ceux d'anciens fiefs, ou de certains propliétaires persistèrent, ct sont vcnus jusqu'à rous; ainsi le Birs-Bréau, la B(rhout'rlic\re, le Chapelier, le i\Iontcean, Courbuissorr étaierrt dcs fiefs; les Veutes-duLys ont appartenu, de 1252 à 1655, à I'abbaye du Lys ùe Dammariel Ie i\Iont-Saint-Père, probablement à cclle du Saiut:Pèr'e de Meltrn; le Rocher et le Mont-Saint-Germairt

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étaient, peut-être, I'emplacement clu couverrt de SaintGerrnairr d'Àuxerre clue Iit bâtir le roi Robert; le BoisGauthier, le lvlont-(iirard indiquent clairement leurs anciens possesseurs; ainsi que le Bois-de-la-ùIadeleino don[, sous Louis XIII, le chevalier de la Madeleins était en possessiou; le Bois-des-Seigneurs a une origiuo évidemment féoclalo, etc. Plus tard, quand le pays fut fréquenté davantage, par les chasSeurs d'allord, puis par' les forestiels et les bucherons, orl éptouva le besoin de désigner, plus particulière-

ment, les endroits dont on voulai[ parler, où I'ott so dorrnait rendez-vous, et on rnull,iplia les noms. Les utts furent inspirés par la configulation du sol, ou par un penplement partirlnlier : tels sont cenx des cantons de la Ivlalmontagne, diflicile à traverserl de le Plaine-des-Pirrs' oir fnrent plantés des pins marilimes vers 1590; du MontChauvet, complètemenl dénudé; de la Tillaie, or\ I'on voyait encore cle superbes tilleuls en 1837; de la Vallée de la Chambre, où était uu locher crer-rx qui sel nommai[ ainsi; du }Iont-Pielreux, cl'oir I'on tiraii déjà de Ia pierre à bâtir en 1642; du Gros-Fouteau, oir se trouvait, au

siècle derrrier, urr fouteau (hêtre), de huit mètres de tour; des lfouts-de-Fays, vieux mot qrri vient de fagws, et veut dire aussi hêtre; du Champ-Minette, affermé à Ilinette, par M. de Beringhen; cles Pommeraies, dont les arbres étaient ltomn"tris, affectaient la forme d'un pommier; etc. D'autres furent empruntés aux villages contigus. Quelques-uns rappellent utr fait, I'existeuce d'un monument : aiusi, au milieu du canton de la Cave-auxBrigands, se trouvait uue retrai[e de nralfaiteurs, dont il reste encole des débris de maçonnerie; la Plaine-Rayonnée, les Vieux-Rayons, la Glantlée avaient, ce dertlier sous Henri IV,'été etrsemeusés en glauds, répandus daus des sillorrs ou rayorrs creusés par la charrtrel le Parc-aux-

fut affectri longtempÈ au pâturage des besliaux; le Rocher-aux-Demoiselles, connu jusqu'au règne de Louis'

Bæufs


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Philippe solts rule dénomination plus énergique, devant taquelie tt'ar,aieut pas leculé uos pères' élait hant'é par les sirènes cle birs étlge qui habilaieut lrontaiuebleau; la Plaine-Saint -Lo ttis, là ntt tte- Saitrt- l,ouis elt to u raient I'er-

nritage de ce ttont; clarts Ie Roclter-cle-la-salamandre, suivan[ une tladi[iott, lrlancois I"'', égaré ii la chasse, passa uue nuiI r]ans la cabatte cl'un buchel'0u1. auquel il s'etait aunoucé comme un simple gentilhomme, le chevalier de

la Salamanilre; etc. II en est qui ottt tiré leur oligile d'uu iucirlenI cle chasse, oùr tles lia]riludes du gibier ;

parmi ceux-ci nous ci[er0lrs Ia ]Iale-aux-Iivécs qui vient, ioit cles ær-rfs que déposaient, daus ce cattlott, aYant son assaiuissemet-ti, cl. nombreux oiseattx d'eau' soit d'r"rn riettx mot fratlQais qrri sigrrifiait serpeut. Iirtfirl, cer'[aiues palties exploitéôs piirent le nom cltr rnartrhanil qui en avait acheté ln strper'ficic' La plupalt ile ctes clènomiltatiorls lenlotlternt forl loin, rnais ivaut \1. rle la Iialttt)r'e, elles ne s'appliquaient pas à eies surfaces biert dételuirrées, et c'esI ce 'glarrLl ruai[re qui, le premier, sépara les unes des atrtles par rles limites

precises; il suplri'ima quelques-utlcs de ces tlivisions iuru,tou* tlop petiles, ir lncsuLe que le trombl'e s'en était accru, et tt'eit iottte.oa que celI cluatre-r'ingt-uetrf ; mais il se borna à les irrtliqr,rer' tant l;ien qrte tnal, dans le procès-verbal cle visite, sans ics râilpol'ter strr une catle; et bientôl la confusiou recolnlnenct, attgtnetttt)e ellcor:e pal lcs nouvelles ror,rtes cJrre fil pclcer Louis ,\\"

Ce n'es[ qu'en 1?i0 qoô U' le glarrd-urirît,re Duvaucel la IiI cesser défiuitivernon[; il t'emituia ]es limites des carr-

[ons, sttppt'irnattt ou sciutlant Ics aitcietts, eu créattt même qùôtque, tlouveatlx, ct s'appliclua à'circonsct'ir:e chacun par cles tlhernins qu'il tnat'qua srtr des plans spé-

{. Et non d'un chalbottnier, cornme lc t'acolrtc Cirstr-lllalr: jrrsqu'à iI y a moins de deux siècles, lcs bois cle la.ftrôt n'étaieut cïupes qu'à un âge trop avancé pQur qrfil fr-it possible chalbon.

t1e I'aire ctu

ciaux, Le nombre tle ces cantons fut réduit à cent soixante et seize. Depuis lors, sauf de légères rnod'ifïcations, nécessitées pâr l;ouver[ure de diveises gt'andps routes-, r'ien ne fut inange à ce travail, si ce u'est' pour peu de temps, certainslorns dont les clésinences, pendaut la'Révolution et le premielEmpire, sonuèrent tnal atrx oreilles des zélés : aiusi la Plaine-cle-Bois'le-Roi se [rausfot'ma eu Plaine-deBoisla-Nation ; les Ventes-Bor-rrbon' en Ventes-Napoléon ; les Ventes-à-la-Reine, en Ventes-de-l'Impératrice; etc'; 1814 reuclit Ieurs vieux loms à nos bois; espérons que ceux-ci les galderont dorénavanb. It y a mainteuant celt quatle-vingi-cleux cantonsl les six nouveaLlx sont formés cl-es parties r'écernment réuuies à Ia forêt' Sdus Louis XV, le rachat des elrclaves coutirrr'ra1 des arrêls du Conseil, des 2l novembre 1714, l* mars 1?31, juin 1730, 27 janvier l?33, et cles lettres patentes, du 27 les terres toutes ortlïn'uant de faire relltrer au domaine à réuuirent en Louis, saiut proven'ant de la donation cle ciuquante arpents trente-quatre Îa forêt douze cent perches, estimés 40,174livres 15 sous I derriers, savoir: ôinq arpents trente'quatre per9l,r9s, plantés en bouleaux, tlemblei et charrtes, es[imés 316 livres;-six ceni soixan teclouze arpeuts quatre-vingt-cinq pgrclis.' eu bruyères, avec quelilues bouqLrets d'ai'bres, à Ia Plairre-de-Samois' CourËuissôn, Serriaise et Brolles, estimés.1,189 livres

cleux alpents q[ratre-virrgt'clix-neuf près de Blolles, estimés Buissorr-Cheydeau, au nerches, 'a25 liut.t 16 sous 6 ileniers; sept arpeuts quatre-vingt-

5 sous 6 deniersl -

-

,li* prrch.r, près les Hautes-Loges, à la Piaine-Saiut'Louis' ?78'livres 3 sous 10 deniels; - ceut soixaute"rlii"e. quatorze ârpenis cirrquante perches' recrues de bois .9t Ë.oyèrer, âu Buisson'Cheydeau et Plaiue-de-Samois' estimes 8'26 lilres B sous 9 deniers I - trente-sept arpents' a,i trlo,'rt-naut, près Bois-Ie-Roi (\:entes-Bouchard)' estimés 3,404 livres 7 sous 6 cleniersl - dix-sept arpents o


*26vingt-six perches trois quarts, près Bourron, qux Gastines (Graude-Yallée), estimés 2,503 livres 18 sous 7 cleniers; ils avaierit ét'é laissés en dehors du bornage de 1664;cent six arpents soixdrtLe-dix-sept perches et uu qrrart, depuis le chenrin d'Ury jusque sur le canton de Franchard, estirpés 10,346 livres 6 sous 4 deniers;-cent alpents quatre-vingt-deux perches, au rranton de ln Croixde-Souvray, jusqu'ar"r chemin cl'Ury, estimés 9,822 livres cinqrrante-der-rx arpents soixante-deux 2 sous 6 deniers;

perches cle bruyères, sur Ury el Recloses, estimés 5,126 Iivres 7 sous 3 cleniersl - vingt-trois arpen[s cluarauteqnatle pelcires de bois, au même lieu, estimés 6,035 livres

e[ en{irr huit arpents, au t\lont-Faucon, près 10 sous; Sorques, à la Garerrne-c1e-ûros-Bois, et viirgt-cinq, à Ar-

-

bonne, Plaine-de-Macherin, abanclonnés gratuitement, à cause de leur mauvaise qualité. La plupart de ces terres avaieut é[é veldues, depuis longtemps, par les trinitaires qui s'en é[aieut seulement réservé le cens; ou leut tint compte de celui-ci par uue rente de vingt-huit livres dixsept sotrs hui[ deuiers, et on leur accolda de pl-rs uue inrlemlité de 1,736 livles 3 sous 11 deniers, pour les droils seigneLrriaux. Uu arrêf du Couseil, du 10 juin 1749. ordonua I'achat de trois arpents trente-neuf perches de bois, entoulés cle mursJ appartenau[ à des particuliers, et enclavés dans le canton de Ia Butte-du-Iloutceau, près rl'Avon. Un autle arrêt, ch-r 27 novembre 1750, réuuit environ quarante arpents cle bois, au tottlant, près la l{ocheIte;

ils furent estimés !05 livres I'arpent. EnTiu, le bois Lizy, d'errviron trois cent cinquante arpettts, aux conlins de Ia forêù, vers Saint-I{artin e[ 0haiily, qui provenait encore cle la concession cle 1260, fit retour au domaine, par un arrêb du30 avril 1754; ces tlois ceni tluatre-vingt-dix alpeqts étaient conrpris dans les Iimites de 1664. La forêt de Fontainebleau s'a;;^randit, par cclnséqtteut, d'environ seize cent viugt-sept alpelts pentlanl,le r'ègrte cle Louis X\r. Toutes ces acquisiNions rendaient fort défectueuse la li-

-27 -

gne des bornes qui rl'ailleurs devenait de moins on moins visible; utr art'êt du Conseil, du 16 juin 1750, char$ea It{. Duvaucel, grand.lmaltre englresteur, et, général réformateur des enux et forêts de Frauc'e, au département de I'Ile-de-France, de faile une nouvelle séparalion entro les propriétés riveraines et la forêt, ainsi qu'un -plarr cle ceilô-ci. Cet arrêb, par dérogabioll aux termes de I'ordonnarrce de 1669, prohiba I'usage des fosséb, cornme gênant prescrivit de plan[er, aux frais du roi, sur la chasse; tous les hérilages contigus, des borues, à trgis pieds du sol forestier, y complis lettr épaisseur; ces trois pieds devaient former uue route de ceinture, etltretettue cons-

il

[amment en bou éiat. X[' Duvaucel (jolrvoqtla d'ûmerrt

les riverdils; par assignations persounelles, publications et affiches daus les villages voisius, Ie toul fait au moirls un mois avan[ le jour fixé pour Ia délimi[ation; les contestations, s'il s'en pr'ésentait, durent être jugées pat M'

il

fut enjoint aux appeDuvaucel, dans la huitaine, et lants de 'faire décicler la question, dans Ie mois, par Ie conscil du roi, faute de quDi, le jugemelt du grand'maî' tre devenait définitif. Le sieur Chiquet'fut le seul qui protesta contre I'opér'a' tion, pour le bois Liz-v, vers Barhison; iI fut condamné, et n'eu appela pas. Deux empiètemerrts récents fttrent couslatés : I'uu, de neuf arperrts trento perches' au canton clu Forl'neâu, près Thomery, dtt fait de la fabrique cle Moret; ce terrain était loué à quelques particuliers qui y avaient planté de la vjgne, I'un d'eux y avait même fàit élever cles murs, ei bàtir ttue maison; M. Duvaucel les laissa err jouissance, sa,ns tirer it consëqtrnnce, el après qlle, par un acle authentiqtte, ils eure[t reconltu I'usurpation, et se furent eugagés à ne faire alrculle réparation âux construclionsl plus tard nu arrêt du Corrseil, du 3l juillet l?64, ordonrra le reboisemeut de ces nenf arpente trente perchesl Ia maisou servii, depuis lors, de poste forestier, c'est actttellement celui de Chantoiseau. L'autre


-28-

empiètement avâiI ell lieu à la Pelite-Tlanchée' lors de la création cles jardins cle 1'hôtel Pompadottr; il était'cle [r'ès-peu cl'importance, il s'agissait c]'ailleurs de la favorite, et le grand-maitre respecta les faits acc'ornplis. Durar:I le cours des travaitx, ntt arrô[, du 6Inai 1755, autorisa l'échange de tur arpenl, e[ tlenli appartetlarrt att roi, eI portart le nom tle l]ois-Didier, colt[re pareille conlenaroe au Bois-Lizy. Les limites cle Ia forêl fureut irrdiquées par mille cinquattte bot'ues, tle cilq pie.ls rl'e lolg, uumérolées du r:ôté de celle-ci, eI ct'eusées, sur leul' par'tie supérieul'e, ell tttt guidon, profortd de ttrt pouce, et noirci ; nn procès-velbal uteutiotttte la clisiartce existartI eutle chacuue des bolnes, leur élévatioll, grosseur, forme et oiieutation, airrsi clue I'ouvellure rles ang,les faits par leur directiort; ces inrlioat,ions rte sou[, dLt reste, llas [ortjours tt'ès-exactes. Sanf le Bois-cles-Seigtleurs, séparé tlr-t fonds du roi, par des bolnes spéciales, la for'êt de llière re renfermait, plus d'elclave; elle s'étenclail, de nollveatl'

sur tolltes les parlies cornprises eutre ies ànciens ntuls, e.rcepté le l\{ont-Catou qui, des liiens concédés par saint Lonis, restait seul aux tt'irritaires, avec Llue por[ion de ler.rrs terres cle FoutaineJileau cl'etlvirott tlente hectares; ce cantoll fnt, du reste, déclar'é ett cas de réurtion postérieure, eI sÉrparé. pat' trente-ltettf l]ot'ttes, des propliétés par'liculières. Le procès-velbal fut homologtré, par le conseil d'Iltat, le 28 septernbre l75Û. II fnt joiut à ce[ acte rtu plau de lir for'êt, à l'échelle cle ruu à

huit mille hui[ celts, levé par Lattlois, pt'emier at'-

penteur de la rnaitrise, rlni I'ut payé à raisorr tle douze livres pal jour, tanI ponr lui que liour les honrmes qu'i1 employa. La conterance itttliqttée est tlc tren[c-mille quatl'e oellI quarûnte-cinc1 arperlts. Les bolnes de II. Duvaucel existent ctlcol'e ; quelcluesrrnes seulenrerlt ont été tléplacées, ou rttênte suppriurées,

par suite de Ia créal,iou, ou de la lectification de tluelques grands chemins; des ac[es ofliciels, cles 1 'l aofrt 1758,

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le changement cl'entre elles : celles gui porterrt les numér'os 621, 622, 623, ?52, 753, 754, 984, 989, 1,000' L'ensemble sert

30 de

janvier 1?59,

13 aorlt 1765, coustaten-t

ieuf

encore aujourcl'hui, partout ou les liruites n'out pas changé, à iéparer Ia Ibrêt des plopriétés riverainesl on s'est àorrtenté d'entourer la plupart des acquisitions postérieures cle nor:velles bornes' portant, en géléral,'Ie nnmér'o de I'ancienne la plus rapprochée, eI dillérenciées entre elles par les lettres de I'alphabet L'arrêt rtu Conseil clu l6 juin 1750 prescrivit, comme nous I'avous dit, d'etablir une route cle ceinture, de trois pieds, tout autour de la forêt, sur les héritages cout'igus; iI. Duvaucel déclara, dans son pr'ocès-verbal, avoir obéi à cetbe prescriptiorr, et un anêi, clu 25 novembre 1753, orclonni t'emptoi annuel d'uue sotnme de t'rois cerrt soixante livreJpottr sertit à I'entretierr de ce chemin extérieur; en coniéqoence oll pourrait croire que la route

appartient aux ril'erains qui ont Ie droit d'eu user, pôntuo qu'ils u'eu changent pas la destirtatiott' Dh bien' il ,.'ttt ôst pas ainsi, du moirts sur certaius points, et malgré I'assèrtion cle IvI. Duvaucel, ttne comparaiso-n attenrive des cleux procès-velbaux, de 1664 eI de 1750, fait voir qu'eu clivers endroits, le chemin de pourlour 11'a pas ete pris sur les liveritius' mais bieL sul. le fouds du roi' et qu'on s'esI corrtenté, notamment à f'extrémité de la rouie Ronde, vers Thomery, d'entert'erles nouvelles bor' nes clans les trous cles arlciennes' salls se lepot'lel ett avant O"t trois pieds prescrits. En a-t'-il été de même Dartout oir les linlites cle 1664 n'avaieut pas chaugé, c'esti-Oir., err général' à I'est, à I'ouesb, et surtout au sud cle la forêt? Par contre, sur les Dooveaux coufins, a-t-on obéi aux termes stricts de l'ordonttance ? 0n serait tenté fort cle le conclure, par analogie; mais il est mainteuant questiou. cette trancher de dilficile Il y eut bien peu de charrgements dan-s. la coutenance du dômaine' à fontainebleau' tlepuis 1754 jusqu'à la Re-


*3t*

-30volution: en 1757, guand on entoura de murs le GrandParquet, on comprit dans 1'enclos, vers la borne 1001, trente-cpratre ares qui le faisaient pas par'lie cle Ia for'êt ; ort ajouta aussi à celle-ci, à nue époLlue que nous ne connaissons pas, url hectare et demi près de l'Obelisque; nous n'avons pu nous procurer les actes en vertu desquels eurent lieu ces réuuiorrs. Deux r.rouveaux plarrs de la forêt fr.rrent encore faits, pendaut cettepérioile, en 1773 et en 1796. Le premier, pour lequel l{oussaiu, arpert teur de la maîtlise, reçu 19,000 Iivles, indiqu'e rrne surface de trente-deux mille six cert trerrte-sepi arlrents quatre-vingt-quatt'e perches, ou seizo mille six cent soixauto-citq heclares qttaiorze ales, sans y comprendre les grarrds chemins, et tren[e-deux mille huit cent soixante-dix-sept arpents vingt-huit perches, ou seize mille sept ceut quatre-vingt-dix heciares quarante-cleux ares soixaute-neuf centiares, avec ceux-ci. Le second, qui est chi à Rilière, gtiomètre-arpenteul de I'admiuistratidn forestière, accuse seize tnille six certt soixante-trois lteotales quatre-vingl-dix ares ; ces chiffros se rapprochent forb les ttus cles au[res, et eu les comparant aux contettances acceptées ac[ueliement cornme eractes, on a tout lieu de croire à leur vérité approxima' tive. Nous avons vu que déjà sotrs Louis XIV, à Fontainebleau, Avou, Thomery, les Basses-Loges, se trouvaientr à

des distances plus ou moitts grandes des limites cle la forôt, des clôtures élerées par cles parbiculiet's, pour se

préserver des iuculsiorts dtt gibier; ces cons[ruct'ions

clûrent se muliiplier'à mesure que Ie pays se peuplaib davantage, et était tlieux cullivé. Les paroisses de Verleux' Nadon, Itlontigny, Bottrrott, Chailly, Sanois obtinrenl la permission d'erttourer leurs lerres de mttrs. Le 5 juillet 1?64, I\1. Duvaucel autot'isa les habilartts de Changis ii en bâtir un, à six piecls de Ia ligne des bot'ues. Les habi-

tants cle Yilliers-err-llière

trent faire un treillage

vers

dernier travail ne fut pas du gorlt cles po' .r,rlaiions voisines qlle les fauves, repoussés du territoire à, Villi,,tt, venaient peut'être visiter en plus grand nombre qo;"opa.auont, et il s'en suivit des procès' Arriva Ia,Réiolution! Les communes remplacèùnt les 1??5, mais ce

paroisses, et.la nouvelle commune de Fontainebleau eut limites que Ia for'êt. Celles-oi furetrt assez mal

i.,.ê-.. ;;;;É."

cheriin de ceinture devilt invisible, des bornes furent rettversées, et des empiètements eurent Iieu, sur plus de trois cents hectares, aux'cautons de la G.anae-Vattée, de la Piaine-de-Sermaise, eb de la Plainedu-Rosoir. lls iurerrt, du reste, bientôt réprimés I puis, on répara le chemin, et on rétablit les bornes dont on peignit les guiclons en noir, à I'htlile'.Le domaine s'accrut ie ta ttuË propriété du Bois'des-Seigneurs, par suite du décret

r le

octobre 1790, prof,q,ssembtée uationale, du 23 -clergé' Les adminis' la con{iscatiou cles biens du

cle

ronc*nt

irrtèott dudistrict de Nlelun orclonlèrent I'aliénation du Grand-Parquet; il fut veudu, en efl'et, aur encheres, et par lotr, te 23'fevrier 1?94, moyennant la somme de

iOg,tOf livres; rnais sur les observatiorrs des agerrts forestiers, la vetrte fut annulée, pal arrêté du Comité dê salut public, du 15 aorit suivant' UrrË loi, âu 26 mai 1?91, avait créé la liste civile, et

lei biens dr"r roi eu biens domaniaux, et biens dd ia dotation de la couronrre qui comprenaient' eûtre uotr.t, la ftjrêt de Fontainebleau. Ce[te loi, bientôt rendue inutile par Ia déchéance de Louis XVI, fut rernise en vigueur; au commencement de 1805, au profit de NapoIéàn I"". Un sénatus-consulte intervini sur la matière, le 30 ianvier 1810, et déclara les bierrs de la dotation de la .ooronrrc iualiénables et imprescriptibles; leur échange ne put avoir lieu qu'en vertu d''un au[re sénatus'cortpartagé

sulte.

même décret ordonna que les parties domanialeg éparses sur les rives des forêts cle la coulonne Ëeraient Ce


*33*

-32coulllïises dans celles-ci,

et par ce fait, soustraites

aux

règles cle la prescription' 0r ces termes s'appliquaient à une assez grande qllantité de bois qui provettaieut de

: c'étaient' sur la commulle d'Àvou, le Bois-de-la-l'ontaine-aux-Bioltes, cle quatre hectaies cinquante-cleux ares soixaute ceutiares, qui avait appartenu au" ca"*es des Basses-Loges, il fut borné le 6 décembre 1837; le Bois-cle-Belébat, de ciuq hectares dix-neuf ares quarante ceuliares, dépendanI de la cure de Fontaiuebleau, borné en même ternps que le précédent; Ie lloisGauthier, de soixante'seize hectares quarante-quatre

I'anoien clergé

ares vinghciltq ceutiares) attcietltre possession de I'abbaye de Saint-Germain-des-Prés, il fut borné le 8 octobre 1845;

le Bois-Prieur, de

srlr la comrnune de Yenettx-Nadou, -clouze hectates trente-trois ares qnaraute-ciuq ceuliares, appartettu au sr)minaire de Sels, e[ avant, au avait il prieuré de Pont-Loup, près i\loret; - sur celle de Chailly' ie bois des Pommelaies, de soixan[e-sepI hectares treize ares cinq centiâres, séparé cle ler for:êt; le Bois-de-l'0pine, cle sept hectares vingt at'es quarante ce tl[iares' provenaut, eulïn sur la commuue tous àeux, tle I'abbaye clu Lys; cle Ilois-le-Itoi, le llois-Saint-Pierre, de tlois hec[ares quarante-six ares qtlaraute-cinq centiares, ancienne possession de I'église cle lJois-le-Iloi. IJn séuatus-consulle, du

-

ellcore à la forêt vingt-sept at'es comprellatlt la maison ceutiales, rluatre-vingt-quinze et cinrluante hectat'es 1805, en achetée Basses-Loges. cies trente-quatre ares soixattte-cinq cetttiat'es, près des IIéronnières; ces cleruiers [elraitts provelaieut, en partiet

l"'

mai

1812,

réulit

fi'iches clrri appartcrraient dêjà, depuis longternps, au clornaine, en partie de divet'ses acquisitions dont ttous ignorons la date; ils set'vaietrt jadis d'emplaoerneuI pour d.e

les touruois, revtles' feux d'ar[ifice, t'É'jottissatlces de qui égayaient, la Cottr, Iols des séjours de

toutes sortes

celle.ci à lrontainebleau. Vers 1809, on distraya des cantons du Bois-de-la-Hardie, et cle la Plaine-des-Pins, deux

hectares soixante-quinze ares, destinés à faire partie du jardin anglais que I'on créail, alors. 0n voulu! également, sous le premier Empir.e, joindr.e à la for'êt le Mont,Catou, vers I\Iontigny, mais I'afÏalre est demeurée depuis lols en litige. Ce cauton resté, corTrrne uous I'avous dit plus haut, la propliété des Trini-

taires, lors du rachai des terrains concédés à ceux-ci par saint Louis, fut aliéné, en partie, pendan,t la Révolution : dix-neuf arpe[ts fureut ve[dus, par I'Etat, à un sieur

Hubert, moyennant 60 livres;

le

reste, couvert de

bruyères, et inculte depuis fort longtemps, ne trouva pas d'acquér'eur. Errtre 1790 et 1795 les habitants de Montigr-ry I'euvahirent e[ le plantèrent ou cul[ivèrent; ils le

la contribu[iou foncière, en 1795; lors de la restaurâtion de la ligue des bornes, les agellts pr'élendirerrI que ces terrains faisaient partie du Dornaine avant 1790, et vouhtlent I'englober avec le re"te de la forêt par le chemin de ceinture; les détenteurs s'y opposèr'ent, et une série de procès s'ensnivit, tant devant le Couseil de pr'éfeoture, que devanI le Tribunal criminel tle lllelun;I'Administration s'appuyait sur un mauvais argunrent, et c'est, seulement, comme bien de I'ancien clergé, qu'elle pouvai[ revencliquer le l\lon[-0at9n; quoi qr,r'ileu soib,le 18 avril 1810, après avoir obtenu le désistement de neuf propriélaires, XI. Ie capitaine folestier de Fontaiuebleau prit possessiorr du cantou, en exécution dusénatus-cousulte du 30janvier précédentl mais la prise de possessiou resta lettre mortel la mêrne année, un pourvoi fut adressé au tonseil d'Etat, par les détenteuls, pour faire annuler deux arrêiés du Conseil de préfec[ure qui leur étaierri défavorables. Ce fut le der.nier ac[e de cette procêdure, et depuis, aLlcutle suite active u'a été donrLée à I'aIfaire. Au commencemenI de la Restauration, une loi, du 8 novembre 1814, conserva lâ liste civile sur les bases indifirent imposer au rôle de

quées par le sénatus,consulte de t810. Cette

loi ordonna 3


-35-

-34qlle les biens partictrliers clu prince nrolltalrt sur le trône,

ou ciu roi mourant, sel:aienI irlcorporés att clomaitle de I'État. En vertu de cet[è clatrse, la lbrôt de Iorttainebleau s'agranclit, savoir : sltr Ia cotntlrtttte d'r\vott, cltr Bois-desLoges, de six irectalesdettx ales soixante cerlliares, borné te 18 mai 1843;- sttr la commLrre do Bois-le-Roi, clr-r tsuisson-nlayard, dt: dix hectares clouze ares soixante-etdix centiares, borné le 12 février 1846; de plusieurs pièces ile lerre, d'uue contetlatlce totale de cinq lteclares luatre-vingt-Ltlt ares quarante cerrtiares; elles ne tieuuerrN Roi, dans le lias à la foi'êt, et avair:nt, été achetees 1.rar le t'iré nouveru du euvirorls aux de chassel ùut cl'empêcher cle

Selnaise;- sllr

ltr commutre tle Sarnois, du Ilois-cle-

Courbrrisson, de leuf hectares tluatre-r'ingl-qua[orze ares soixaule-cirtcl cetltiares, botné ]e 2 août l8t5; dLt Buisson-Llhicard, cle detix hectares dix ares s{)iranlecirrq centiar:es, séparé cle la for'êt, l.rornè les I nriirs 1ti41, 12 âoût str JQ 6Lrtoble 18115; cles tert'es cltr Bois-la-Darne' cle vingt-neuf hectares quatre-vingt-sepI ilres treutecinq cen[iares, bolttées le 5 lovenllre 1844, le topt prorenânt tlu clomairte particulier de Louis XVIII, et réuni par laloi cln l5 janvier 1825' ll fut elcore ajoLr[é à la foiêt, so.*s la llesLaural,iorl, trois hectares virtgt'quatre ares soixante-dix-huit centiares, au cantotr cle la Plained'Àvon, acquis le 4 nrars 1816; et cleu-r hectales tlix ares

six cenLitrres, erltre le Petit-Clos-ii';\vou e[ le Bornage,

échangés le 15 mars 1817, crorttle uu hcctare cluatle-vingtsix ares soixau[e-deux ceu[iares, pr:ès tl'Avon' D'un auire Llôté, sotls LoLris XVIII, ttue cer'taitte surlace fut clistlaite tlu Domaile, ert fail, sitrol en droit, ctans les

circonstlnces sLtit'atttes, et lt chose peu[ être consi'lérée mainleuattt comllle cléfirrilive: ]e cimeiièr'e de l"orttaiIte-

I''" la par'lie rlot'd esl de la plus tald, on le supprinra, et il oouractuelle tlescuisiues;

bleau oct;upail, avant, li't';tttçois ne

ful

par

sans cloute pas remplaoé' car nous voyous Louis

Bes

XIV,

Iettres patentes tle septembre 1663 qui érigeaient

notre ville en paroisse distincte, I'aire dou à celle'ci, pout' Iui servir de ôimetièr'e, d'Lltl at'pent environ cle terrain entouré cle mut's, etlimitépar leslues act'uelles deSairrt-

Petits'Chaups, de la Cloche et de la Paroisse' fut .iugr'r irrsuffisalt et mal situé, dès les premiers jours de là Rér'olu[ion. Le 17 aorlt l?94, le Coiuite a* sâlut public ordouna que deux hectares qua-

Melry,

cles

Ce cùnetière

rante-cleux arei set'aient pris sur la lbrêL, au cantou de la Vallée-cle-la-Chaml:re, pour t'ecevoir désormais les inhumatiorrs, et mis à la clisposition de la ville, à charge par celle-ci ci'en payer le prix, suivant est'imation ultéii.or.. Cette estimaiion, faite par les agents de la rnaltrise, s'éleva à 400 livles I'arpent; mais la-ville ue voulut lien payer, clisant que I'État avait l:énéficié de I'ancien cirrreiière, qui avait étO vendu 7,986 livres' et que c'était à titre d'échange qu'elle avait été mise en possession du nouveau. Les èhoies en restèrent là jusqu'en lB22 où, sur la clemancle du Conseil municipal qui trouvait I'enclroit rrral choisi, urre décision royale, du 9 aoùt, prescrivit I'échange de ces cleux hectares quarante-deu-x ales con[re urr. .uifu.t équivalen[e, située au l\Iout-Pierreux' La

ville ne prib possessiolt que de deux hectares sepf ares vingt-oiuq ceritiares, qu'eile entoura cle murs, et qui for*uit I" cimetière acttel. Otl trouve encore sur I'ancien emplacement, en écartaut les herbes et les arbustes qui

pierres tumulaires I puis les juifs y ont garclé leur champ d9 repgs.i il a vingt'quatre tendàres, eio'ett entottré que d'une faible palissade' Les deux acles que nous venoni d'e cil,er ne sont pas uu titre bien regulir pour la lilLe, car cl'après.le décret du l" déceÀbre l?-90, et la loi du 8 novembre 1814, I'aliénatiorr cl'aucune partie clu d'omaine ne cloit avoir lieu que pu, ,rn. loi; et ni l'arrêté du Comité cle salut public, ni la âe.itio,t cle Louis XVIII ne peuvent en terrir lieu' Ajoutons que ces deux hectares sept ales vingt-,ci-nq^cen' tiaresi'ont jamais été défalqués de la sulface de la for6t' ont'euvahi le sol, des clébris

cle


-36* lors des diTTérentes plises de possession de celle-ci, tant par I'Etat que par les diverses listes civiles tiui se sont succédées.

La destination spéciale de la for'êt cle lronhinelifeau, qui avait cessê en 1830, fLrt rétablie par la loi clu 2 mals 1832, qui abrogea la dévolution de plein clroit des biens persolnels du prince, lors de sou nvènernent au tr'ône. ilette même loi presclivit Ia coufection ile uouvearrx plans très-détaillés des biens affeclés à la lisle civile; celui du domaine de Forrtainebleau, rappolté sur deux al,las, à l'échelle de un à cinq mille, d]après les dounées du cadastle, ue fuI achevé qu'en 1840. La coutenance totale de la forêt fut calculée, et trouvée de dix-sept mille qua[revingt-onze hectares quarante-sepI ales quati'e-vingt-cinq centiares, dont cenb soixante-treize hectares soixante-etonze ares quinze centiales en routes e[ chenrins uon inrposables. Ce travail , quoiqrr'il paritisse n'avoir pas été précédé d'une triangulatiou spéciale, rr"en offr'e pas moins une exactitude assez gran'le; il n'a pas été r'ecommencé depuis, et le résuliat en est, eucore acceplé aujour-

d'hui. Sous le règne rle Louis-Philippe, une loi, du 6 mai 1843, r'éunit à la forêb : sur la commrlue d'Àvon, sept hectares quatre-vingts ares huit centiares, à la Fontaine-aux-

Biches, accJuis les 6 aofi[ 1837 et 2 avril 1838, et bornés ,l837 les 6 décembre et 28 aotrt 1838; sur la commune de Bois-le-Roi, cinquante-si.x ales quarante-quatre ceutiares en terle, à la Queue-de-Fontaine, bornés le 16 aott

-

1845; vingt-et-un hectares soixanle-neuf ares qninze

oentiares, dits le Bois-de-Irontaine, borués Ie 5 mars 1844. Une arrl,re loi, du 2 aofrt 1814, réunit encore le parc de

la Nadeleine, d'une 0orrtenance de quarante-cinq hectates viugt ales soixante-c1uator.ze cenbiales, bor.né le 3 août 1847. Ces tlois telraius provenaient du domaine particuliercle Charles X. Bien cl'autres acquisitions avaient êté faites, pâr ce loi, sur les communes de Samois et tle

-37Bois-le-Roi, mais la plupart furent vendues en 1830, sans avoir été r'éunies à la forê[. Desjugemen ts du Tribunal de}[elun, des l"'octobre 1846, et I 1 inars 1 8 17, prouo ncèreut I'exproplia tion de quarautedsux hectales soixante-et-onze ares quatre-viugt-qua-, tolze cerrtiares, pour le chemin de fer: de Lyon par la Bourgogne I ces telrains fulent payés à raison de 1,900 fr. I'hectare. Gitons enfin, pourmémoire, des actes des 29 février 1838, et 28 octobre 1839, qLri lectifièrent les limites en[re la borrre 1000, e[ la]rorue 100 l, cle manière à former un carrefour clevant la porte du Grand-Pal'quct, di[e rles I'ours;les échanges avaielt eu lieu, en fait, entre I'Etat e[ trf. Par"rly, dès 1817.

Après la rér'olution de fér'rier, des décrets du Gouver.avril 1848, firent entrer la lorê[ de Foutainebleau dans le domainc dir.ect de I'Émt; la prise de possession.er-rt lieu le 13 juin 1850. Sous Ia nourelle administration, le Petit-tlos-du-Parquet d'Avou, de tlois her;tares viugl-e[-un ares quatre-vingtcinq centiares,'fut remis au ministère de la guerle, comme dépendance des Grandes-Eculies. par acte du 25 mars 1850. Urr jugement clu Tribunal civil de Fontairrebleau, tlu 19 juin 1850, aitribua à l'État les immeubles provenanI de I'exploi[ation des carrières clu Long-Rocher', c'est-à-dire, deux hectares trente-huit ares trente-huit centiares, situés à Ia Glavine, sur les conlmunes de X[ontiguy et d'Episy. Ces carrières avaient été cédées au sieur' Zelhrer, moyennanI certaiues conditions qui n'avaient pas été exécr-rlées. La prise de possession de la Gravine est du I I mai 1852. Des lois, des 2, 9 et l6 décembre 1850, ordounèrent, l'écrhange cle vingt-six hec[ares quarantedeux ares deux centiares, au carrton des Forts-de-Thonemeu t provisoire, ctes 29 mars et 27

mery, contre qnarante-trois hectares

soixante-douze

ares douze centiales, appartelant au génér'al comte de Ségur, et si[utis au Petit-Balheau, cornmune de Samois. Le l3juin 1851, deux hectaressoixan[e-quinze ares vingt-


-39-

-38-

et-un centiales lurenb aliénés à la tr{adeleine' Entiu, I'administration cles domaiues, à laquelle avait ét'é condeux hec' {iee la gesticn cles parties nou plarrtées, vetldit t'erle' sur dc centiares virrgt tares qùalante-quaire ares Ia comrnuue cle llois-le-Roi.

En avril 1853, en vertu cl'ttu

séuatus-cousulte des

une fois' 12-1? dOcemble 1852' c1r.ri avait rétabli, eilcore forêt de la de jouissan0e une clotation cle la Cotrronrte, la De ' III' Napoléon l'ontainebleau fuI donnée à I'empereur calrse potl]: clétachées ftlrent puis lors, ph:siefrs parcelles

h'utiliÉ publiqo., ci voic'i le détail : soixante-cinq soiraute-clouze centiares à

ares

la l\fatieleinc eI ar.r liort-des-

Moulins,cédés,pal décision ministérielle du 3 novembre ul1855, à ia ville de lontainebieatl, sanf régularisption I'étaà sei'vir de afln faibe, erloole iOri.i,ru qui n'est pas -pompe à felr eb tl'tln reselvoir pour les blissemeit cl'uue sis aLes, expt'opriés par' llcctilles ville; cloq la eattx de jugenerrt clu 3 juin 1t158, por-rl lctheinirr rle fer cle Lyott poi tu ttoutt onitais, et pa-r'es sttr .le ^urêure pied que- les ierlairts pris poLir le cliernin cle la Roulgogne; un hectalc dix-sept al'es' âtt citntoll drl l\Iont-Piel'reux' expl'opriés par jtrgement clu /r iuin 1858, pour y,coustrttile uu ànuttoit; iuàt* a" cessiou', en clate tlt 6 aotrl 1856, fixa Ie plix à 5,22+? fi'ancs potlr lefonds eb la super'ficie1 clix ares tti.x-huii centiares, en cleux palcelles, arr cantou tlc la

jtlillel Petite-Tranchée, exi:rlopliés par' ;trgemenb du 8 les bttt'eaux longtemps, rlepuis ltal 1858, dé.ià occupés, d'oclroi àe l'0bélisque et ile Ia lroulche, Ie prix en frt[ arrêté à uu fi'anc le mètt'e1 ringt-six hectares ciuclttlute'urr jrrgerneutdu ares ciuquarrtc-six centiares' expl'ol)I'iés plr: tle Ia \Iaune, ear:s des 4 ilécembre 186?, pour la clérivittiort ceut'imes; 80 frnncs ?:],0Ûl tle et payés ltr sotrtn.è hlale cltr cattton au cetttiares vingrhuit tlix ares on ltô.t,,r. juilleb 1869' jugeurent' 8 du pal expropliés I{ont'Pierreus' pour agrutrclissemônt,ilu cimetière, pa;'és, qttaDt au loncls' Îa som*. de 3,308 lrancs 40 cerrtimes.

D'unrautle côté, Ie domaine s'est agrandi' par contrats d'échange des lo" et 3 mars 1859, de cinq hectares' à Courbnisson, et cinq âres soixante-dix*huit cetltiares, avec un petit bâtimert, ii I'erttrée de la rtte de la Paloisse. Errûn,

un atrtre échange, des l2 et 2t décemble 1868, a distrait cle la forêt tlottze ares ving[-six cettliat'es, à la Plairre-duFolL-cles-trfonlirrs, e[ y a ajonlé quinze ares treute'deux

tlentiares, au llois-de-Belébat. IJn cléclet, clu 6 septeml:re 1870, {it rentrer clans le domaine cle I'titat,la forêl de ltontainebleau. Nous n'avors pas parlé des nontbreuses e-xpropliations qui ont,eu lieu, à diverses époques, pout' le classetlent, fouverture ou I'agrartciissement de chemins publics; cette nonenclature llous a palu par trop peu intéressante.

Dn clétnitive Ia contetrauce actuelle de la forêt de Foutainebleau, cl'après les donuées de l'atlas de 1840, est de dir-sept miLLc cettt |roi's hectares soirante-et-lnze (Ires trente-ncwf' centiares. Dans ce ciriffI'e sont compris les chemins publics, clont le uornble augmellte charpre atlnée, mais ne Iigurent pas les voies de fer, I'ariueduc de la Vartne, les maisons lolestières et dépendanoes qui ne sont pas corrtigttês à la forêt, ou si[uées datrs sott inlérieur, et entn le cimetièr'e, malSré I'irregularilé de la possession de ia Ville. Cette surface, par suite des agrandissements successifs que nous renolls d'élumérer, s'étend utaitltettan[, tton plus seulemeut sur la comtnune de !'ontairrellleau, nrais iur celles cl'-,\von, Samois et Bois'le-Roi, du canton et de I'arrondissement de Fontainebleau I sur celles de \IeueuxNaclon, I\{ontiguy eL Episy, clu cantol de Itfoleb et de l'arronclissement de Fontairlebleau; eI sur celles de Villiers' en-Bière et ia Rochette, du calttott Sud et de I'alrondissement cle X{elun. Elle est d'uu seul lenattt, erl exceptântle bois des Pommeraies,le Btrisson-ChicarJ, et, divers i:ltamps au milien cles territoires de Bois-le-Roi et d'Episy' Il n',r'


_40_

-41 -

existe d'autres euclaves que les deux chemins de fer et I'aquecluc qui la trar,ersent, eI les terrains stlr lesqttels se troùvent la pompe à feu, le r'ésert'oir des eaux de Ia ville, l'abattoir e[ ]e r:imetière. Le chemin de ceitrtut'e, qui a été transformé, sul bèaucoup ile points, elt ulle route de quah'e mètres de large, s'est elfacé sttl certains atttres' Les limites dévcloppées

ouI uné long'reur de quatre-virrgt-dix hilomètres, en chilfres roncls. 0u voulut, ily a quelqtres années, rétablir la vieille enceiu[e de ]a for'êt de l]ière, et sur toute cette ligne, élevel une barrière contre le gibier, dont il fallait payer for[ cher les dégâts commis sur lcs tet'res ]inritrophes; on cummenca en 1855. Itonlainebleau se trouvait defenclu par ses rnaisotts, les mttrs de ses jardirrs, et celui clont les propriélaires livet'aius, 'réunis etr syrtdicat'

la Restar"rration, les plaines de Ia Chambre eI c]u lloussillon. Le Conseil municipal de Samois s'engagea, eu octohre 1855. à relever et er tre tenir les n tr rs qui prolégeaieut Ie territoire, moyel]llant uue subvention de la liste civile. A Venettx-Nadolt ceux qrti exis[aietlt en' core furent cédés à I'Adniuis[ratiou, eu 1857' à c]rat'ge par celle-ci de les eutleteuir. L'ensemble de ces deux derrlièt'es murailles présente .un cléveloppemel)t de sept kilomètres. Partoutaillcnrs, sauf tlans la parlie garantie par le chemin de fer dr-r Bourbortuais, on tlit des treillages, d'une loLravaierrt entottré, 'sous

gueur totale d'errviron cinquaute-sept kilomètres. lls fu' ïent, en gértéral, plartés de I'au[r'e cÔte des ]ontes de manière à ce que celles-ci se tlouvâssent eu dedairs ; copend.ant, sur cet'tains poiuts, les voisitts ayant fait des diffictrltés, on établit la palissade, soit à cheval sur les borltes, comme vels Bois-Ie-Roi, soit nême de ce côlé-ci, comme vers Chailly, les laissaut alors cornplÉlteurenI etr clehors; enIiu, clans d'autres euclroi[s, ret's la Rochette ei Villierseu-llièr'e, pal exemple, otr la ii;;rre de sépara[iou él,ait, tl'op sinueuse, ou tre la suivitpas, et olr sc repol'ta datts l'.irlté-

rieur

cle

la forêt.

Ces

travaux furent tet'ninés en

1857,

employèrent environ trois milie mètres cubes de bois, et coûtèrent plus de 57,000 fraucs. tr[]I. les ofliciers de la vénerie ne tardèrent pas à se plaindre qu'il était ainsi mis obstacle aux chasses à courre; d'un autre côlé, les fauves, ne pouvant, plus se nourrir sur les terres des particuliers, causèrerrt des domrnages d'autant plus considérables aux jeunes bois de la forêt. Dépensê pour dépense, on préféra celle qui se soldait en indemnités pécuniaires, et, en 1862, on déseutleillagea vis.à-vis des terriioires de Saint-Nlar[in, Arbonne, Noisy e[ d'uue partie de ceux de Chailly, Achères et Ury. ]Iais des r'éclamations saus npmbre s'élevèrent immédiatement de toutes pârts, et dès 1864,les habitarts deSaint-Martin entourèrent, eux-mêmes,leuls terres, à un mètre environ du domaine, d'une palissade en {ils de fer soutenus par des piliers de rnaçouneriel d'autres comnturres voisines suivirent leur exemple; en{in, alr commeucemeut de 1870, I'administration fiuit elle-niê.me par relever les treillages sur la partie de la ligne qni était encol'e ouver[e, eI le tout se tl'ouva entour'é comme en 1857. Aucune réparation n'a ét,é faite, depuis 1870, à ces clôtures extérieures, maiutenant en fort mauvais état. Mentionnons, pour telminer, que par acte notarié du 20 juir-r 1866, les muls qui plotègent la Plaine-de-la-Chambre, sur douze cents mè[res de long envirou, ont été, par tous les propriétaires de celle-ci, cédes à la liste civile, aveo le tour d'échelle qui s'étend jusqu'aux bornes, à la couclit.ion, de la part de I'Administration, de relever et d'entle[enir en bon état ces cons[ruotions, tralail gui n'est pas encore complètemenb terminé. Eufin, il nous resle â dire quelques mots de diverses aliéna[ions temporaires du sol domauial, c'est-à-dire des simples concessiorrs de terlains dorrb la nue plopriété n'a pas cessé d'appartenir à I'Etat; elles sont la conséquence forcée de la position resserrée que Foutainebleau occupe au centre de la lbrêt, En voici la liste détaillée : après la d.


*42-

_/û*

Révolution, un régiment rie cavalerie ayant été envoyé

pour tenir habituellement garnison dans notre ville, il fallui lui trouver uu citemp de rnanæuvres; Iil plaiue qui s'étend entre Ie Ror:her-de-Ia-Salamandt'e, le Grancl-Irar-

quet. et

la route d'Uly

fr"rt choisie

à ceLeffet; mais'Io

sable, incessamment lemué par les pierls des chevaux,

était devenu presque fluide el s'accumulai[, poussé par le vent, le long des murs du Pat'c1uet, iusqu'à leur faite; en 1822, on trausporta ce champ de i'autre côté de la grande route, dans la Plaine-du-Xlont-Uorillon, où il es[ etlcore actuellement; il n'avait que dix-sept heotaL'es soixante-dix-sept aresr Ie I6 aorit 1854, on porta sa coutenance à vingt-deux het:tares cinquarte-six ares, et on le borna; cette concessiorr, faite au dépaltement de la guerre, est gratuile eI révocable à volonté. Vers le milieu de 1805, uu polygone, pour les exercioes de I'école militaire alors établie au palais de Fontainebleau, fut installé sur les cantons du Mont-ltforrJlon, et du Roo]rer-du-MontI\Iorillon ; après I'Empire, I'administration forestière reprit possession de cette surf'ace. En 1812, un magasin à poudre 1'ut corrstruit-sul le canton clu l{orrt-Pierreux, mais démoli bientôt après. -En 1835, on laissa, à title gratuit, la Yille coustruire uu pont ii bascule, proche l'Obélisque, sur un telrain apparlenant à la liste civile; ce bâiiment fit retour à celle-ci en 1852, et servit, jusqu'en 1860, époque à laquelle il fLrt démoli, à loger un garde. En 1850, par bail du 28 septembre, un are de telrairr, au Bois-Gaulhier, fut loué, moyeunant r.ingl francs par ar], au sieur tr'Iouron, pour serrtil de lieLr d'équarrissage. La même année, par des baux du 20 octobre, trois hectares viugt-trois ares, au ïIont-Ilerle, et un hectare, au Puits-du-Cormier, furent concédés à la Ville, les premiels porrr le tir à la cible de la garuisou, moyettnant un loyer annuel de quilze francs par hectare; le deuxir)rne, poul. servir de dépôt de vi,Jange, ii raison de vingt lrancs par arl; ce deruier telrain dut être, etest en effet, entouré d'une palissade en planches. Tous

pour l,rois, six ou rleuf alls' all gré de I'AdministraLiou, ottt cotstammeut été t'euouvelés depuis. Par bail du 2l urars 1851, tlelte-tt'ois at'es, à côté des rnirtes de I'elnii[age cle lflanchard, furetlI concédôs à un indr:striel, poul y étublil un restalrl'altt; Ie loyer attuuel était, dans Ie principe, de tlois cenI cirrtlfi'ancs;Ie bail a été reuouvelé tlepuis, à ciilïérentcs lept'ises, sulsottmissiolls cachetées, el poul la derrrièt'e fois, le 2l mars 1869, ntoyettnant ces âctes! faits

quinze cent cinquante fi'attcs, ph-rs cincluante journées de tlavail qui cloivenl êlre ernpioyées à etttretenir les routes conduisaut à I'étalilissemerti. L'étenclrre du ten'ain abandolné a été poltée Èr nrrhec[are vingt sept at'es. L'administralion lbrestière s'est enlevé Ie droit de faire aucutle autre concession de ce gellr'e, darrs la forêt. Pal acts du 25 juin lBbB, soixante-six hectat'es quatre-ving-t'six ares soixante.ciurl centiales, atl caltlon de la Vallée-de-la-

Solle, furenI livrés, à titre glatuit et tentporail'e, au clépar[erneui de la guelre, pour servir de nouvear; champ cle manæuvres oir I'on Irùt exercer, à Ia fois, les deux réginerrts cle llelun eI de ltontainebleau. Enfin, une décisiorr ministérielle, du 6 janlier' 1862, a accorrlé, pour six ans, à titre gratuit, un hectare cinqtra;rte et uu ares soixante-treize ceutiares, au cauûott de la Petite-Tratrchée,

près la lroulche, à I'adniinislt'ation des pont's et chaussées, aflrr de serlil de gare cle rnatériauxl le telrain clut êh'e entouré d'r.rn treillage; le laps de ternps cst écotllé, mais la jouissance coutinue. Tous ces actes pot'teub la coudilion expresse de leprise imrnétliate à la volonté de I'administla [iou forestière.


CHAPITRE II. Géologlo.

Après avoir iniliqué les limites qui: circonscrivent la forêt de l'ontainebleau, ei avec elle, le champ de nos recherches, nous allons é[udier ce qui se passa bien avanI que lien d'humain ue fû[, alors que, selon la belle expression de la Bible, I'esprit cle Dieu ëtait portë swr les ettuo

\

nalus allorrs rrous occuper de géologie.

Trois savants, dont urr illus[re, ont donué la description géologique de notre contr'ée : Cuvier, aitlé de Bronguiart, et M. de Séuarmont. Nous n'avons pas la prétention d'ajorrter â leur æuvre; nous nous bortrerons à en dégager ce qui intéresse dilectement Ia forêt,; uous donuerons aussi quelques détaile sur le climat ei la faune du bassin de la Seine, aux temps antéhistoriquesl trous les avons empruntés au Bassin parisien, de ItI. Belgranrl. Nous demandons la permission de rappeler, avanI tout, à la mérnoire de nos lecùenrs, la définitioir d'un certaiu nombre de mots qui reviendront cous[amment daus les pages qui vonI suivre: Tou[e agrégatiou de substances minéntles est Rocus. rtne roche, qu'elle soit d'ailleur"s, dure et consistarrte, ou molle et incohér'ente. 0n diI une roche ùe gr'ès, de marne,

-

de sable. CoucnB.

-- Une cowche es[ une rocft,e comprise entre


-

1+(i

--

'-

deux surfaccs, plaues ou contolrrlées, à peu près équidistan tes.

- Un lll est uta cottcltc olr,linairemetrI ntiuce, cle peu d'étr:nclue. Lrr.

ou

Les alficurentettts d'tttte coulrlte paAr,'rlrunnunsr. poinls les oit c.etlle-ci rieut se nott[r'er à à tor.rs raissenb la surlace clu sol. 'l'ennrrN. --- TouI s1'slùute ùe rorltt'.s doni ]c gisetueut el la ratule olfrent de ùer.'tititles unrrlogi{'s lblmc utt 1rr'rain..

pt'is souveut cOtnme Ilon:r,lrrox. - Lc rnot, f'oi'nta.tiott, syuonJrr-te du moI tctt'ttiu, s'applic1r,re, plus spticiaiernenl, ri uu ensernble de ror,/ics tlont la cornpositiou chimiclue est aualogue, ou qrri ont été folmées darts trn milier-r dc mênre natnre : ainsi un /cli'nin peut êt,re tomlro'jé de plu0n joint, ortlirtâit'cmont, au forntcttlui ilditlue lil ttahrre chi nrilierr dans lequel les loclras so sollt 6lÉrposties, ou la cromposition cliisier-rrs /olnrafion,s. trori, r,rne épithc:te

lrrtoL

rnique du rlépôt; ainsi on r).i|, : fornta!iotr. lttctt.stra on d'r:au tlouce, malirre, calclrire, e[c. Tor-rt observateur qui iI lrillcor.ll'Lr, pendaut plusielrrs iouls, la tbr'ê[ de I,'ontaire]rlearr, ou nrienx cucole qui a consuIté, altentivement, ur)c ].iour'ur cark) topigrapùiqtre tle celle-oi, est nécessaileruellt, lrappti t'le la disposit.ion pat'[iculièr'e qu'allbcterrl les leliefs t'iu sol. L'cnstlrnblcr génér'al présente cleux sér'ies tle plaiues qLle noris nppcllerols hantes 0[ l.rasst-.s, sniçant leur positiotr l.es preurières, les'plus ét,endncs, cntorlrent Ia lille, à uue cer'taine tlistauce, aLl sud, à I'onest et au rtolcl. La route

Rolde, tle la tiolge-aux-Loups ri Ia table du Gr.andI{aîtle, les divise err deux par'lies, iir peu près éqrrivalonbes. Elles sorrI presqrle holizouttrles, ct élc.vées cle cerrt trentrl ir ceùt tlerrtc.cintl utètres au-tlessus du uivcau clt: Ia mer. Cettc har.rteul a,t,teint ceub rltrar.anle-qua[r.e ruètlets ri la croix d'Augas, et cent quârûntc-selrt au cr.oisé dcs

routes Leclerc et du Calvaire, le point culminant cle tonttl

47

-*

la for'êt. Courrne ces chiffres ne perivent frapper. I'esplit qlle pal courpalaison, rror.rs ajou[e]'ons que le sol sur lequel s'élève i'Obélisqne es[ à soixatte-dix-neuln.rètresaudessns de la mer', et le triveau ortliuait'e d.e la Seine, au pout de Valvins, à quaraute-ciuq. fes pentcs lapides bor:nent ces plateaux de tout,c-s part,s; Ies contour.s deule-

lés de ces espèces de falaiscs in'égulièi'es

et, escar,pées

do-

minent I'autre sét'ic de pltrines, eI forment, sur ses bor.ds, comtne des golfes prolonds, et des caps saillants et allongés. Au nrilieu cles piaiues basses, s'élèvent un grand nombre de marnelous complèteruelt isolés; s'ils ont qr-relqu'étendne, ils sont toujours courollés ltar uu l,lateau horizoltai dout Ie niveau se racoorLle avec oelni des plaines hantes. Iis err sont cl'ililleurs sépar'és, el aussi entre eux, par des sor'[es de r.allées él.t'oit,es. ouvt'rtes aux deux bouts, sans livière eb sarls col. Ces monlicules, et les collines qui se rattachent, comrne tle glauds llromon.-

toiles, aux plaines hantes, soûl err géneral allolgés, dans une dilection commLlrle cie I'est-srrd-est à I'ouesr,norrl-ouest, cI forrrent ainsi plr-rsieurs séries parallèles de chaînons discontini.rs.

Si mailtenant, nous servanI des tranchées, cles puils, des fouilles quelconques qrle Dous lencoutrelous, uous pénéirons dans ce sol dont lrous venons d'esrluisser les principaux aspects extérieLtrs, uoLts lemarquerorrs, r) 1triot"i, qu'aussi loin qr-r'on peut clescendle, on t,rorrve les matières disposées par cout:ltcs Ilresque horizontalesl r1r-re sur tous les point,s, ces coucltes se rencoutleut torrjour.s dans Ie même ordre, avec la mênte puissanser, et sont pâI couséquenI identirlues, aux ntômes hauteurs. Là oir le niveau exiér'ieul est nroins élevé, les cottch,cs supérier-rres rnanquent, mais par[out, surlesperttes des colliles isolées, comme surles taius qui iimiten t les plateaux, des éléments semblables, semblablement disposés, r,ierrlent présenter en regard des afflewrenronrs corresponflants. Torites les assises qui composent le sol paraissent clorrc siêtre supêr-


-48-

posées

I'une à I'autre en nappes continues, et presquo

horizontalès.

Celte stmcture, jointe à la nature du teruain, et à celle des déblis orgauiques c1r.ri s'y trouvent engagés, particularités srrr lesquelles nolls revieldlous tout à I'heure, prouvent surabondamment qlle Ie sol de Fontainebleau s'est formé sous les eaux, par des dépôts successifs des matières contenues daus ces eaux, alternativemeut donces et uralinesl. Puis, après conp, de violents agents de dégradation sont veuus sillonner cet[e plaiue immense; de longs déchirernents ont mis à découvert, sur'certairts poirrts, les roches dont elle était composée. Au milieu de ces vasies dénudations, quelques colliues isolées out été épalguées; elles sont demeurées t',omme autant de témoins d'un énorme déblai qui les a séparées erltre elles, et des plaines hautes, auxqnelles iI paraît impossible de se refuser à les réuuir par la pensée, rélablissaut, en quelque sorte, entle ces parties divisées d'un mêrne ensen:ble, la

coutinuité interrompue.

iharrt de rer:hercher quelle a pu êtle cette force si puissante qui a donné à no[re pays la forme que nous lui connaissons, il corrvient d'étudier les'divers changements et r'évolutions probables que lotre sol a dû éprouver, penclant sa pérlode de formation. Pour cela, uous allous examiner, les nnes apr'ès les autfes, les cortclr,es super'posées, à crommencer par les plus plofondes. Nous conclurons de leur nature, et de leurs disposil,ions, des considérations générales sull'aspect qu'elles onl dt présenter avant d'avoir été recouverles pal celles qui se sont cléposées nltérieulemerrt. Toutefois, c'est 0uvier qui le conseille, nous resterons dans une grande réserve sur 1. Cette alternance des eaux douces et salées est la clefdu problème que présentaient, aux savants les terrains des environs de Paris; c'est Cuvier qui la trouva le premier, illuminé, eomme par un éclair de génie, à la suito, dit la tradition, d'une longue méditation, à ce sujet, sur le Mont-Pierreur.

-49la propension aux hypothèses à laquelle cor)cluit, presqu'ilr'ésistiblement, l'étuclc de la slr.uctnle de I'écorce cle la terre. Nous ne ren:outerons pas Ie cours des â.gos au delà de toutes ces questions, nous défiaut de

I'apparition des tmflirLs tet"tiaires : les fouilles faites, darts la for'êt de l'outainebleau, n'ont pas dépassé ceuxci. 0n saiI cependant qu'ils leposenI sur la craie, le plus récent des terrains secondaires, qui paraît former une sorte de calotte sphelique concave, dont le centre se trouve, à peu près, sous Paris, et, dout les l:ords vienuent se mont,rer au jour suivant utre circonférence de q':inze à vingt lieues de la)'on. Du côté de l'on[airrebleau, on remalque cet alfleuremclxt \ers Villeron, Villemer, Villecerf, etc. 0rr roit, par l'étude des coulies du terraiu faites daus cet esl]ace, auquel on a donné le nom de bassin de Paris, et par la comparaison des harrteuls relaùives cles diverses formations, que le fond de cette espèce de golfe présente de graudes inégalités qui ne correspoudent nullemenl à celles de la surface du sol ac[uel. Dans ce creux s'es[ deposée vre roclr,ed'argileplastrique, qu'on a pu étuclier'à Écuelles, Épisy, La Génevraye, lloret, Nemours, etc. Dlle esl composée d'un ensemble de cottclws erichevêirées Ies unes dans les autles : argiles 'nterneusesl poud.ingu,es, sablcs el grès engagés cLans des nlarncs sableu,ses, argil,es associées aux saôles. Celte /brntalioru dillère, esserrtiellement, de celle qu'elle recouvre I leur natllre chimique n'est pas la mênie, lon plus que I'origine des débris organiques qu'elles rerrfermelrt. Ceux de la craie sorr[ éviclemmeutrnarins, tandis quel'argile plastiqu,e te contieut que tles restes d; corps organisés, terrestres ou fluvialiles. l)nfin, ces deux tercains se succèdent I'un'à I'au[r'e, sans tlansition auculle. II y a dontleu,

nécessairemerrt, une séparation tr'anchée, peut-être un long espace de temps, entle leur dépôt. La mer, dans laqr.reJle s'es[ fornrée la craie, s'est retirée, laissaut à découvert de larges et blanches vallées stériles, analogues


-50-. à celles de la Champague;

puis des lacs d'eau douce sont

venus uoulrir des mollusques lacustles, el des végétaux atiques. Sur cc terrai,n se tt'ouve le gt'oupe dt cnlcs'ire lacttstre il'r,fërieur, déposé c]ans des contlitions alalogttes, ei'dont les coucltcs, conrmc celles de l'ar1liLe plusticltt,c, cotnlllellcèrent à arloLrcir les inégalités ch-r sol ral-ioteux d'elacra[e , en remplissant les cavilris les plus plolondesu et s'étendaut en lits rnilrces, ou mênte faisant cornplètemerlt défarrt sur les poin[s élevés. Le cqlcaire lcLctLsl,ra infërieu' se subdivise en trois cou,cltcs ltieu tranchées i l,rauertitt' ùt[ërintr (calcait'e siliccu,n, calcah'c d'catt, clotu:c, pierre aigre), an-dessus, glaiscs au'tes eL n1e'rnr,s jauuâlrr:s, plus haut encor'e, trttuert,in su,përiu.u'. La prernièr'e n'a c7'cLffint'reaqrr

ment, i tr'ontainebleauî qtte sur le bord de Ia Seine, et clans Ia partie infér'ietire de la vallée oùr esl biLtie ia ville; elle forme Ie sol de presque tous les jardins dLr Palais. La tler-rxième couche apparaîi au jottr, suivaut une bande étroite qui qntotrre les affteru'unatls rle Ia première; c'est sur elle tlue sont birtis le Hau[-Samois, Chartgis, les Provencaux, les tprar'liers bas der l"ontaiuebleau et d'Àrort. Elle se Llompose g^énér'alenent, etr allartl de bas eu hau[, de m(rrncs blanches, incohérentes, dottces au toucher, qui se l,ransformerrt en mqrtl,es iaunittt'es, un pen fenclillée.s;

puis de glaiscs, cl'ule couleur vcrte Ir'au0lratttc, plus ou nroirrs nrtu'nc1[Ees, qui deviertnent, presqne totrjout's, à leur partie supér'ieure, gtises eb feuilletées. Le tout a urre

épaisseur ordinaile: cle que,tle à cinq tli:tres. 0rr peut se selvir des glai,scs t){??'tcs polll' fairedes tuiles, bt'irltresr car-

reaux, e[c. Ilnfil, le lrctttcrl'in stqttlricttl' folure le sol des plaines basses de la forê[ rltti s'étr:rrclcnt sttr'totrt atr rlord, cle la Plaine-tle-sirnrois ir. Ia Xliu'e-aur-[,]r'écs, e[ à I'est, ries For'[s-c]e -Thonrery ii ltr Garert rr e-de- û ros-Bois. Les bolcls clcs marais darts Iesquels se sont folrnés ces

terrains étaienI recouver'ls d'une tluantité tle végétaux dont beaucoup peur-errt êtle assimilés à cles cspèces ac-

-51 -

tuellement vivalltes, et appaltenant à la flole tropicale, ce qrri indique l'élévatior de la tempér'atule à c:ette époque. D'assez uontbrertx rertébr'és, à sang charrd, peuplaient la coulrée; quelques-uns se rapprochaient cle cerlaius aninranx exis[anI enc:or'6, tels que talrir, rhinocér'os, hippop0tame, Iièr'r'e, lôutrcl geuetl,er coclton, écurcuil ; cl'autres ne sout pas eucore clétorrniués; eufiri, on a aussi trouvé les restes de trois otr qr.ratle espèces d'oiseaux. Sur le glotrpe dv cuLL:aire Lsc,usl,t,c itt,fcricLu repose, eu général, directemeut, cclui tles scôlc.s, au haut desquels se trouvent sotiveut des gi'is. Ce|te fonnation'esL maline, comme le pror,rvent quelques coquilles trouvr5es dans la pariie irrférieure. La nlel est donc reveur"re plendle la place des é[angs cl'eau donce, et dans sou sein s'est déposée uDe loclre, d'irlre imrnelse éleuilue et d'une grande puissancc, qui a recouvert torrt le sol,et, a Iini pal le nivelel complèieruerrt. C'esb elle qui, là oh elle existe eucore tlans son eliicr', élei'e au-dessus des plaines basses les

rnatrielors e[ les hauts plateau;. Ailleurs, ce|Le couche a clispalu, en totalité ou pqrtiellemenl, laissant conrme preuves cie son exis[errce, entassés snr les flancs r]es collines et, des falaises, de gros fragnents d.e grès, portions des banos rônlpus cle sa parbie strpérieure. La symétrie exacte qui existe en[r'e les paremelts apparents de la partie restée en

1-rlace

e[ les faces dos pie rres t'oulées plus bas

est encore leconnaissallle dans quelques enriroi[s, et iI esI facile de délerrr:iner la place d'oir oes dernières se sol]t détachées. Le plus généralement, dn reste, Je lapprochemeul n'esl pas si aisé, Ies angles et les ar'êtes ayanl disparu, r'ongés par les météores atriosphériques. C'est ii ceux-ci qu'on doit altribuer', elr eifet, cette deslruction, et nor] ar-r flotterlettI d'un i'oLrlis clont il n'exi-qte alr0uue trace sur les blocs de g1r'ès qu'ou roncou[r'e t]arts Ia forêt, et qui sont iornbés par alTbuillemerrt, là oir on les trouve raainterrant. Ce sont aussi ces Tnétéores qui ont produib les clésagrégations, par plaqrres hexagorrales, tgurant des


-53_

-52sortes d'écailles qr.r'ou remarquc sur certains morceaux

pen[es recotlvel'tes de ces blocs, clont I'aspect ruiirifornrs iend si célèble la fdrêt cle Irou[airrebleau, portent, rlaus la localité, le tlorn génériqne de rocher : oo

de

grès. Les

âit le Long-R och,er,le Âocà,er-Cartou, etc. Tandis qu'on appelle znonls les mamelons clout le sommet esi aplaii et iarge, et clont les colltours rl'olrt pas des alignements prolroncés, comme ceux cles roch'ers : le llaut-,ly'olt't, les

ifonrs-cle,[jays, le i]/on,t-lUerle, e[c. Lorsque I'assise cles saDles est complète, elle présente les aspects suivants, ett commençanI pal Ie bas : argiles sableuses, jaurres ou verd"âtres, puis ial;les quettrzettnt m,icacës, naturellement blancs lôrsqu'ils u'ont pas été jatrnis par des infiltra[ions felruginerrsôs postérieues à leur dépôt, ce qui est arrivé partoui où ils u'ont pas été recouvel'ls et protégés pal'une couche ùe calcaire suflisammeut épaisse' Au milieu des saÙlcs, dans lettr partie supér'ieute, se trorrvent. génét'alement, cles gfris, comme nous I'avons clit' Ils s'y reucoutrent quelquefois en petits rlogûolrs de for' mes biratres, et cle diverses grosseurst ou err blocs

irré-

guliers, arrotrdis, manlelonnés, tubet'ctlleux, aplatis,-et

iooutoï si ételtclus, clarts le seus ltot'izontal, c1u'on les prendrait pour cles barrcs cotr[iutts. Letu épaisseur est iariable, efcomprise etrtre deux sttrfaces très-ctrntourtlées, et très-inr'égulières. Ils sont itlégalemerrt agrégésr et' paraissetrt n'ôtre quc dtt sq,ble agglutiné, par iu{iltrations tl'un liquide chalgé cle matières, soil' calcaires, ce qni est très-rale, soiI salicetlses, eI quelquefois alors assez a]rott-

dantes pour cûmmuniquer airx gres uu aspect lustt'é, daus la cassdre. Lorsque les inlllbratiotrs otl[ été' caLcaircs, elles ontproduit tles ct'istallisations très-remalquableS de cft'our carionatëe qwartzifère, dites g'r'es cristal,lises tle Fon'taitte' bleatr,i otten trouve, stll'lollt' au' Rocher-Saint'Germain, pr'ès la Bolle-Croix, oùr ils sout implarrtés et groupés sur les parois cles cavitês qu'on observe daus les ban0s, eI entre ceui-ci, or.r bien encore disséminés daus Ie sable qui rem'

plit ces câ!,ités. Une grotte très-rcmarquable fut mise à jour, dans ce canton, en 1850, et rebouchée de suite, par les ordres de l'Àrlministratiorr, pour en préveuir la dévastation. Quelquefois, la partie supérielrre des gràs, surune mince épaissenr, est plus tendre qtre ie reste un peu sîailrtëe,à ciment feruuglneux, couleur de rouille ou noirâtre; elle renferme alors du rnanganèse, on y a môme reconnu une très-petil,e quan[ité ù'oryde de cobal,ti ces grès peuvent devenir de vér'itables minerais de fer à,yd,ronydë sablonneux.

En septembre 1823, ceriaines personnes aflirmèreut avoir trouvé, au canton clir Long-Rocher, un cavalier pétrifié. La chose s'ébruita, e[ une controverse très-vive s'éleva à ce sujet, daus le monde scientilitlue Cuvier, à qui I'on en r'éféra, envoya une personne de con{iirttce, un véritable savant, qui fi I cesser cette espèce de mystificaiiou, et décirla gue le préterrdu homme fossile é[ait un simplo bloc de grès qui ne se disliuguait de ses congénères que par ses formes bizarres. Au-desstrs du groupe des sables s'est formé le calcaire l,acu,stre swpërieur. Cel|æ couche contient une grande

quan-

tité de coquilles d'eau douce qui appartiennenI toutesr c,omme dans nos marais acluels, à un petit nombre de genres et d'espèces; or1 y trouve aussi parfois des troncs

de plantes ligueuses conveltis en silex. EIle a donc dt se déposer au fond des eaux douces. La mer s'est eucore une

fois retirée, laissant, là où le sol esI maiqtenan[ si agréablementvarié, une plaine sablouneuse parfai[emerrt unie, ou du moins faiblement creusée par places; puis,.sur cette plaine immense, se sont, formés, de nouveau, des lacs otr des mares d'eau douce. Le calcaire lucusl're supériewr couronne les nxutts et les plaines bautes, dont il maintient les sommets à peu près au même niveau. Son plan do sépara[ion d'avec les sables n'est pas toujout's régulier; quelques dépressions à la surface de ces deruières sont remplies par le calcai,re, et la ligne de contact peut se


- b4inorr['er à des hauteuls diflër'entes de c]raque côté de certains vallons. 0n obselve .bien celle-cli clarts les routes qui s'élèvenI sul les tr{onts-de-Fays, le M,:ttl-Sain[-Père, le XIont-Pielleux, lit llr,rtte dc-trIaclteliu, sttr le bord de toutes cel|yS tlui glavissent Ie glartcl 1-rlateiru du Sucl, rtotamrnerrt vers Villiers et Bottrt'on. I'e culcctitc lacustre su,parieur commettce sotivent, au-dessus des sables, par des couches minces ùe marncs sableuses, coillme on peut le voir à Valvins, et à, la ,clescerrlc de Chailly. A la BelleCroix, c'est par uuc nr&rttc calcuire ja:unâire, qui a probablement foru'ui la matièr'e crislalline aux grès dont nous venons de par:Ier'. II a, du rcster uùc puissaur:e très-irrégulière, ebern raison inverse de I'elevatiort eles gràs. ll s'annrlle, qlrelquefois, presque con'rplétemeut, et on tl'en rencorltre que quelques flagmerrts à Ia sulface des sables, comme près tles cloix tle Flauchard et de Souvray, sru les can[ons des l]arrtes-Plaines et te la Plaine-de-IaHaute-Bolue, et sLlr' la parlie clu plateau clu Mon[-SaintPère qr,ri avoisire la croix tlu Grand-Yeneur. Le banc augnreDte en allaut vels le sud, et il alteirrt, en cer'tains endroits, jusqu'à cinq ei six rnètles d'épaisseur. En général ii se compose de plLrsieurs lils, de médiocre consistancel on en couqlte quatre dilïéren[s ti la descente vers Bourron. Ils sont plus urinces que ceLrx drt calcu,ire infërieu,r, et souvent même forment plaquette I mais ceite manière d'être n'est pas cepenclant suflisarnntent caractéristique por"rr difl'érencier les deux let'rcttrts lacus[res, et, la distinciiou ue peub se faire que par I'examen de leul position, séparés qu'ils sont par une forntatiott, marine. A la table drr Grand-l\Iaît,re, le cu,lca'h'e supërieu,r est compacte, grisâtle, rempli de canaux siuneux presque perperrdiculaires aux surftrces de strati,l"tcata'on ; uulle part il n'es[ riche en minéraux; on u'y rencoutre que de la,sil,ice en veine et ell rogrlons. 0rr n'y a lrouvé jusqu'ici auculr reste d'aninraux à sang chaucl. L'argi,le ltlasti,qwe, et, le groupe du calaaùre lacwstùe dnfé-

-55* liarrr forment l'étage terti,ttire inferieu,r, ainsi" rommé par oliposition à I'é[age tu'tiLtit'c 11t0yen\ courposé des groupes

dt calcuirc lucrtslre suptit'icut'. Celrri-ci esi Ie cleruier tert'aiu tle sctlhnctù qui existe à Fontair:oblearl; oll ue [r'oule ph-rs au-dessus qu'Lrne couche meuble, cornposr'ro des cléblis arracliés aux divels lci'ru,itr,s tertiairas : des petits flagureuts de grès., del'eu'gilc, et sut:tor,rt, en br'ès-gnrnrle propoltion, du saô/a qt.L,(Lrlseu:il à grains égaLrx, absoh.rmertI semblable à celui de l'étage n70!/ctL, Ce tlilut,iutt, [ei esI le nom aclopté par la science, l'ecou\:l"e la plus graude paltie cle la Iorôt, aussi bieu les plaines basses que les plaùeaux et les coJlines; il est lormé des saàlcs el

de petits llis clisposés en stratifrcaLioil incliuéc, avec I'ar-

raugenrent Lln llou confus, mtris cependaul calactéris-

tique, des lerrttitts produils pal l'action des eaux. C'esI apr'ès le dépôt du ccLlcairc lctcuslt'c sttyëricu' qu'eurent lieu les dtigrar.latious dorrt ol1 coustate la trace dans la forêt de ltonlainebleau. Si ou a suivi avec al,teltiou ce que ilous verlons de dire strr I'asper:l exlér'ieur drr sol, et sur I'existcrrce du clil,Ltui,?a/'1, on ne pelri les al.tlibuer à tl'âutles celuses r-1n'à cl'énolrrres 0oulauts d'eau dont l'actiou est en(rore visibie partout, uralgré lers légères nrodifications supelficielles ploduiLes depnis, par les agents atrnosphériques. Cette actiorr a-t-elle eu

lieu en ure seuie fois? Notle pays a-t-il subi plusieurs déluges? C'esI ce qn'il est iurpossible de saloir, el rlous laisouuelous comme s'il n'y en ai'ail elr qr'urr) dout uous allorts étudier les dillérentes phases.

Perrt-ôfr:e existait-il au-dessus de la cauchc ùl calcaire supbieu.r d'autrcs rleprlts de terrains tertiaires que les earix orlt enlevés cornirlélerlent, I nr.rl ne peuI le dire. Quoi qu'il en soi[, iI tte t'este de r.'estige que de celle ci qui, lorsqu'elle a été assez forte poul ne pas se laisser eùtraîner) a plotégé ellicacement les assises sabLeu'ses, tandis que là oir elle a cédé, ces dernièr'es ont été enlevées plus


*57 -

-56ou moins cornplétement, et la dislocatiort des bancs de gràs qu'elles supportaient s'eu esI suivie. La dénuclation s'arrêta au groupe dncaLaaire lacwstre inl'ërieur quifut entamé sur plusieurs p()irts, de urauière à permetlre d'nlfleurer à ses diverses cowclrcs, rlais ria nrrlle palt disparu entièremeut. Le cataclysme a dû êlre subit, et d'une graude violence; la direction 0orslante des courants, atiestée par le parallelisrne des lantbeaux de tercqins restés en place, en est une preuve décisive. Le tnoindre obstacle ch:rnge la dir'ection d'un faible courant d'eau, mais ?r mesure qtte le volume eI Ia yil,esse de celui-ci attgmeutetti, la résistance des objets rencontrés pal le torrent est de ntoius en moirrs oapable de le faire dévier. 0u trouve d'ailleuls, au fond des sillons gigantesques creusés dans le sol de la forêt, des différeuces de niveau de plus de soixante-dix mètres; qu'on se représeubei si I'on 1-reut, ce que devaient êtrc des torrenls qui avaieuI de pareilles inégalités dans leLrr lit. Parfois, cependant, ceux-ci veuaient se hettr[er contre des obstacles dont il leul etaiI impossible de triompherl alors de vastes tor"rrbillons se produisaient, afÏouil-

Iant les terres de tous côiés, e[ I'earr se fra.yait bientôt une issrre en cleusaui, dans utie direction intlétet'minée, quelque vallée secoudaire. C'est ainsi que celle au bord cle laquelle es[ bitti Irontirinebleau doit sort existeuce au seuil éleve qui s'étend des Grauds-tr'euillards à la table du Granù-Uaitre. Qr-rand le niveau se fut abrissé à urre faible hauteur au-dessus des plateaux, le courant se ptécipita pal cette roie qui lui élait ouverte vers le li[ de la Seine, tlors en formation, el terrniua l'ébauche de la vallée conrmencée. Dnfiu, tout ce bouleversemenû s'est rapidement accompli, car la déuudation eut, é[é bien plus cornplète eùcore si un tel 1rhéuornène avai[ eu quelque durée. Ce n'es[ pas seulement dans

la forêt qu'existent les

pleuves irrécusables dn déluge, mais sur une paltie de la France, tiepuis Dijon jusqu'aux côtes de Normaudie,

Les ravinenrents qui indiquent la direction des coulants, et qui sont aligués, cornme nous I'avons dit, de I'est-sud-

est à I'ouest.rtord-ouest, aux envilons de I'ontainebleau. ont partout ailleuls lqur orientation du srrd-est au nordouesi; ctesl aussi celle de la pente géuérale du bassin de la Seine. Des masses d'eau s'épanchant par dessus les montagres cle Ia tôte-d'0r doivent, forcément, suivre cette marche, ei c'est bien par là que se soni déversés les courants furieux qui ont motlité si profonctément le re-

lief d'une partie de la France. Qr"rant à la cause de ceuxci, il serait témér'aire de se plouoncer positivemept; cepeudant les géologues qui se sont occupés eu dernier lieu de cette qnestion,.eutle autres M. EIie de Beaumont, croient pouvoir les attribuer au soulèvement de la chaine priucipale des Alpes, arrivé à cette époque du. moude, e[ qui aurait pro.leté vers Dijon un vaste lac, dout la Bresse et rrne partie du départemeut de I'Isèr'e étaient alors couvertes, Quel que soit, ilu reste, leur point de départ, les eaux, bientôt calmées, déposèrent, avant de disparaltre, le dilwuttnn, dont nous a'rons parlé. 0n rencorrtre celui-ci, no-. tamrnent sur les IIouts-de-Fays, autour des GrandsFeuillalds, et sur le plateau qui s'étend jusqu'à I,a croix de Saint Hérem. 0r Ie trouve atrssi à la table du Roi, otr existent des fragments assez voluminettx d.es poud'ingues deI'argile ytl,astirlwe, élevés à soixante.cinq mètres audessus de leur place normale; à la montagne de Bourron, oùr il a plus de un mètre d'épaisseur; à la descente, vers des chemins d'Achères, de Recloses, d'Ury, de Nemours; puis au foncl de Ia vallee de la Solle, de la Gorge-du-Houx, et surtout sur les plaines basses du

l'ontainebleau,

Puits-du-Cormier, du Grarrd-Parquet et tlu Champ-ilfinette, ou iI paraît s'être accumulé. L'inclinaison des ldts est disposée ell sens inverse, descetrdant, à I'ouest, vers la vallée de I'Ecole, à I'est, vers cellçs de la Seine et du Loing, de chaque côté d'une ligno de faîte perpendicu4


-58laire à la direction générale des courants diluviens, et qui passe, à peu près, à la table du Grand-i{altre, à Ia Belle-Cloix, à la croix du Grancl-Vetlellr, à Fraucharil, aux Glands-l'euillalcls, sttivaut le seuil élevé doni nous avons parlé plus haut, auquel la vallée de l'ontainebleau doit son exis[ence. Les eaux, en se retirant, laissèrent ci'abord à sec les hauts plateaux, puis s'écotriaut par tous les sillons qu'elles

avaient creusés, se concentrèrent elfin dans les plus profonds de ceux-ci,. et y formèrent des fleuçes gigantesques qu'entreLinrert, ar I'état permanent, les pluies extr'êmement, violentes, qui tombèrent à la suite du cataclysme dilulien, penclaut un lorig espace de temps. Ces pluies étaient cl'une telle force qu'clles luisselaierrt même à la surface des terrains les plus perméables, comme on Ie voit faire, sul les pavés de nos mes, aux averses qui accompagrent les olages. 0n cornprend la puissance que devaielt avoir ces fleuves, alimentés, à Ia fois, par les sources constammeni mairttenues à leur manimu,m de débit, et par Ie trop-plein des eaux glissant de tous côtés sul le sol. Ce sout les pr'écurseurs tle nos rivières actuelles, qui ne peuvent en donner qu'une bieu faible idée. I{ais il est facile, en maint endroit, de retroLrver les anciens lits par l'iuspection des alluvions qui en oocupaient eucore Ie fond et les talus. EIIes se composent de sables, de graviers, enveloppant parfois des pierres énormes, usées et arrondies sur leurs angles, de débris de toutes sortes, arrachés aLrxroches tcrtiaires, et disposés partout .ÊLt stt"ati,. f,cati.ons régulières ; elles s'élèvent, sur la rive convexe du tournant de NIelun, jusqu'à la hauteur de cinquante-deux mètres e[, vels Sermaise, elles s'étendenl sur plus de l,rois kilomètres de largeur. La direction de ces courants ne s'éloignai[ pas beauconp de celle que suivenI moyenuententles vallées actuelles qu'ils remplissaient tout enlières; ils étaient d'autant plus étendus qu'elles sont plus

*59larges, et qu'elles rencontrent ett aval, dans la disposition des coteaux, uu ballage plus direct; par exemple, pour Ia Seine : à Thontely, Iionlaine-]e-Port, I\Ielun, et, sur la rive clroite, à Satnoreau eb i\ Chattrettes. Darrs ces

tournauts, le coulartt se portait, cornnre il le fait encole urainleuaut, coùtre la r.iie concaver qu'il tenclait à colroder, taudis que les matièr'es entraîrtées pat I'eatt étaient conduites sur Ia live oouvexe,où elles ont fortné, ult peu cn aval du somnet de Ia coulbe, des clépôts ùe lev&in' d.e transpot't qui, dans Ia for'êt, coustitueut le sol des cantons de la Queue-de-tr'ontairre, du llois-la-Dame, de la Plaine-

de-serntaise, et d'uue paltie de ceh-ri de la Doissière. L'exaruen de ces alluvions fait voir que ce lbrrnidable cours d'eau avait un débit assez permanent et, même en temps de basses eaux, couvrait, ett grande paltie, les graviels de son lit; palfois, cepeudaut, suri'euaient des crues énormes, abteignant jusqu'à vingt mètres de hauteur. Il esl probable tlre sa pente élait extrênremeut faible : cle quelques cen[imètres, à peine, par hiiomètre, le niveau du contirretrt étant alols biens moins éier'é, au-des' dessus de la mer, qu'aujourd'hui. Par suite du relèr'ement de celui-ci, la pente e[ la vilesse dn fleuve, cians la partie, du ntoins, qr,ri cotttoulle la forêt, on[ augmenté

très-sensiblement, Nous avons dit qu'on n'a pas constaté jus.qu'ici de traces d'artirnaux à saug cltaud dans le cal,caire supèr'iewr; cn r'en trouve pas norl plus d;rus le dilu,uiu'nt. C'esi loin cepenclanI cl'être uue preuve certaine que ceux-ci rt'habitaient pas notre pa1's avant'l'événemenI géologique qui lui a donné, 3 peu près, le modelé qu'il possède aujourd'hui; car les courants furieux ont dû balayer eI entlaîner rapidement arec eux tout 0e qui se trouvait à la surface du sol, de telle sor'le qlle) lors tlLr dépôt du filnuium,, pendant la période décroissante des eaux, tous les objets llottants étaient déjà bieu loin. C'est rtne loi géuérale, dont nous royons erlcore I'applical,iou daus les irrondations


-60* causéespar los fleuves torrentueux : au début, des arbres, de la paille, tles meubles, des cadavres d'animattx, etô.,

passeui, lapides, devaut les yeux de I'obsorvateur; mais dès que la crue décroib, tout a disparu, le lugubre défilé cesse comme par euchanternent. Il esI donc impossible de rien affilmer. Ce dont on es[ sûr, ceper\dant, c'est que non-seuleuren! arlcuu ê[re vivant, mais encole aucune trace de végéia[ion n'a drT résister au déluge. Toute la contrée pr'ésentait I'asper:t le plus désolé cluand les eaux se furerb retirées, et il falh.rt, sans cloule, de lorrgs siècles poulp,roduire un peLl d'humus, et faile renaitrc les plautes indispensables à Ia vie des animaux. Ces delniers Iirrirent, cependant, par reprendre possession de notl'e pays : ort a trouvé len|s resles sur Ies rives élevées cles grancls cours cl'eau du bassin cle Ia Seine, mais surtout dans les terrains de transport déposés sur les côteaux convexes des tournants dont norrs pallions tout à I'heure. C'est là. en effet, que l,ous les corps flottants charriés par ces immenses rivières devaient venir s'échoner, e[ qu'ils sont restés enterrés darrs cles alluvions qui n'ont pas été remauiées plr les eaux, depuis leul formation. Jnsqu'ici on n'a découver'[, à uotre counaissance,

dans la forêt de Ifontaiuebleau même, qu'urle mâchoir.e avec fragmeuts de crâne, d'h,yæna sltelæal mais cela tient vraisemblablemerl ii ce que les sa|rlières qni bordeut la Seine nly ont pas été fouillées. A Paris, oir des exploi[ations ont été faites sur une très-vaste échelle, à lUelun, aux environs de Nemonrs, e[c., de uombreux débris, mis au jour, orrt permis cl'établir, à peu près compltitement, la faune des mammifèr'Qs de ton[ le bassin de la Seine, à cet[e époque. Voici Ia liste des artimaux dont on a retrouvé les traces :

Çurnasiiers: tigre ou lion gigantesque; deux eqpèces d'ours, dont une de Ia plus grande taille; hyène; loup; renard; blaireau; belette; putois; maltre commune.

-6t-

Proboscidiens: plusieurs espèces d'éléphants, dont le mammouth. Pachitlcrn'tes: plusieuls espèces de rhinocéros; hyppo' potame; sauglier. Solipèdes: plusieurs espèces de chevattx; âtle. Ruminwtts: urus; auroch I antilope (?) ; un gland rrombre d'espèces de corfs I élan I renne I chevreuil ; ltær"rf mttsqué; chèvre ou brebis; lrorrquetirr. Rongeurs: castorl lièvre; hamstet'; spelmophile; mal'motle i campagnol ; rat-d'eau. Insecl,[uores : musareigue I taupe.

}iseaun

:

râle d'eau I plusieurs espèces de gallina-

cés. Yertë,brés ù satry

frotd : grenouille; lézards; serpents.

Tous ue reucontt'aietrt pas, au mêrne clegt'é, cles condi-

tions favorables à leur existeuce daus notre lbr'êt' e[ par conséquent, ne s'y montraient pas et) aussi grand nombre. Ainsi les cerfs, qui ne ret;herchent ni les lieux humides, ni les gras pâturages, qui ledoutent les terrains imperméables, où ils meutent souveut de la caclrcnie aqueuse, pouniture des bêtes à laitte, à la suite des années très-humides, habitaiellt, salls tloute rolontiersn ttos vallées arides et sèches.Il err était, vraisernblablemetlt, cle même pour les chevaux; mais, pal contre, les bæufs de toutes les espèces devaient y être rares. 0u est étouué cle voil' des auimaux des zones torl'ides et glaciales, toui à la fois, r'éuni6 srtr le mêmepoini, et y demeurant sédetttailes, comme oll en a la cer'litude pour le renne, par exentple, dorr[ ou a tlouvé des bois à tous les clegrés cl'avaucenteuI eorrespondauts aux divers rnois cle I'année, 0n ne peut expliquer: ce mélattge des espèces du nord eI tlu mid.i que par nne graude égalité daus la t'em-

pérature; celle cle I'été le devait pas s'éle-ver beaucoup iu'dessus cle ce t1u'elle esI actuellemenI clarrs les pays les plus chaucls que le rerrne habite ellcore en totrtes sai' soni, c'est-à-dire, euviron huit degrés 1 les hivers étaient

t.


-62-

aussi lleaucoup moins froids que les nôtres. Somme toute, durant cette période, quicorrespond à l'epoque glaciaire, celle pendant laquelle d'énormes glauiers recouvraient la Suisse entière, et même uue par[ie

cle

Ia France,

la ternpérature génér'ale était fort abaissée, par rapport

à

ce qu'elle étaiC avanI le déluge.

Entn, au milieu de tous ces monstres, exposée à des pluies presque continues I et toruentielles, n'ayaut pour abris que des cavernes, pour armes que des pierles grossièremelt laillées, vivai[, da,ns notre contr'ée, à cet âge du moude,la créature faite à l'image de Dieu : I'homme. Les pleuves certaines de son existeuce abondent, et chaque jour on eu découvre de nouvelles : silex éclatés, haches,

-63-

pas découvert, jusqu'ici, d'indice d'antropophagie dar:s les débris des festins de l'âge de Ia pierre taillée, tandis qu'il parait cer[ain, au coutlaire, clue quelques-unes, all moins, des peuplades qui or-rt suc',cédé dtrns no[r.e pays à r)es

hommes primitifs étaient caunibales.

La llore cle ces temps ancielts n'a pas encore été étudiée, et ùolrs ne pouvons rien en dire. La transfolnration des vastes fleuves dont rrous venolts de parler en nos modestes rivières ne s'est pas f'aite d'une

manière r:ontinue et insensible, mais bien par soubresan[s, dont Llu, au moins, très-considér.able; I'exauren des tcrru,itts de tralLlplrt le prouve. Lacause de la diminutiou des eaux a

dtr êlre une révolution météor,ologique, le

marteallx, bouts de lanee et de flèche, couteaux, racloirs, ciseaux, coins, poignards, eûc., le tout en pierre

passage

seulement taillée, se rencontr,ént, parfois en nombre trèsconsidérable, dans les graviers déposés par nos grands lours d'eau2. Pas un de ces objets ne porte de traces de

colséquences pour les êtres animés qui peuplaient notre contrée : la plupart des

roulure, et ils oui été, évidemmen[, fabriqués surles lieux mêmes.

0n a pu, dans unecertaine mesure, préciser jusqu'aux habitudes de nos premiers ancêtres. Ils n'étaient ni laboureurs ni pas[eurs; orr n'a trouvé aucune trace d'agriculture, auclltl ossement

se

rapportant à un animal do-

mestique;le climat si pluvieux d'alors rendait, d'ailleurs, impossible toute tentative cle ce geru.e. Ils étaient donc forcément chasseurs. De plus, ils avaieut des aptitudes artistiques plononcées : des sculp[ur.es uaïvement l.essemtrait, qui uous ont conservé les images de crertails animaux, en font foi. Effin, on ula

blantes, des dessins au

1. I\[. Bourguignat dit que sur trois cent soixantercinq jours, moins devaient être couverts, hrumeux ou plu-

l,rois conts, au

vieux.

2. On en a trouvé de grauds dépôts à Nemours, sur les bords du Loing, et, tout récemmerrt. qrrelques échantillons au Bois-Gnnthier.

du climat égal et pluvieux qui régnait alors à ce-

lui elue nous avous maiutenant. te changemenI eut de grandes

grands mammifères abandounèrent celle-ci; plusieurs out complètement dispam de la surface de la terre; quel, ques-Lurs onI fui la rigueur de nos hivers, et ont cherché des pays plus chauds; cl'autres, âr cotltt'aire, De pouvant supporter nos é[és brrilants, se sont letirés vers les ré-

gions polaires, ou du moius sul les montagtres, à la limite des neiges. Les alluvions qui bordeut le lit actuel de rlos cours d'eau ne leuferment plus que leç restes des animaux des temps rnodernes, et aussi des tissus grossiers, des amas de céréales, pl'emiers indices de I'agricul[ure. Les outi]s de pierre se polissent, et sont, enxmêrnes, bieutôi remplacés par des outils en bronze, puis en Ièr. En un mot, la civilisaLion commence, et avec elle la période des temps lristoriques. II nous resle à paller des évènements que nous voyons cucole tons lesjours se produiresous nos yeux, et destcrt'u,ins de la période aotuelle qui en sont la conséquence. ûes derniers sont de trois sortes, selon qu'ils sonI causés


-64par ales éboulements, par les crues des cours d'eau, ou

entrr, par la décompositiorr des détritus orgauiques. Les collines ne sont ni assez élevées ri assez abruptes pour qu'il ait pu se folmer snr leurs flancs des éboulements bien considérables. Les sat,lBs eL l'argi,le cèdent ,serrls, snr,les velsants orl ces denx rocÀes affleurentlles premiers surtout, meubles eL incohér'entsr sonI facilement entrainés, sous I'action de la pluie eù du vent, loin de leur position uaturelle. Les assises supprieures se tlouvent ainsi déchaussées; marquant de point d'appui, elles s'écroulent et restent gisaules sur Ies per)tes et au pied des talus. Ces terrains éboulés n'ont, du reste, aucurie importarrce géologirlue, tnais ils masquent souvenl les rocft,as en place, et il ne faut pas les confondle avec elles. En second lieu, les rivièr'es actnelles fout, sur ûne échelle microscopique, ce qlle faisaierrt les vastes couls d'eau dont elles ue sont, plus que les iu{imes représentants : elles charrient et déposent sur leurs bords, lorsqu'elles sont en crue, des débris composés de sable, de

gravier, de malre el de limon; c'est oe qu'on appelle des atterrissements. 0n en voit, prirrcipalenaeut, le long de la Seine. Ils ont avec les lametins de transport propremeut dits de grands rapports de nature et cle gisement, mais nes'élèveltjamais beaucoup au-dessus du niveau actuel des eaux. Enfin, les feuilles qui, tous les ans, [ombent des arbnes, les plantes qui meureut à la surface de fa tene, les détritus et la Ilente des êt,res anirnés fornent, modiliés par les agents atmosphériques, eI euveloppés dans les débris de la cowche supérieure, quelle qu'elle soit, I'humws que

la culture et la main rlcs 66rnnrar vienrrent lemuer et changer chaquejour.

ll est fort dillicile de classer les terres végétales par cles considératiorrs purement géologiques : trop d'élémertts divers eutrent daus la questiou. 0eperrdant on peut dire que lorsque I'assise subjacente est uue ro0lro homogène,

-66-

en place, il est lare que la terre soit épaisse et fertile. C'est à la présence des débris des divels ten'ai,ns, remâniés pal les eaux, que Ies plaines cle tous les nireauxcloivent, en gérréral, une fertilité, vat'iable avec Ia puissance d.e ce dihr,ui,u,nl.

L'existence

th

cal,caire l&ctt,slre swltëriertr

paraii aussi avoir quelque influence sur laqualité du sol, et orr remargue que la r'égéta[ion est plus actit'e sttr les plateanx lecouver'ls pal ces terrains qtre stll les plaiues basses.

Nous

ne iermilerons

pas ce t',hapitre sarrs dire quel-

ques mo[s d'une cluestion inciclente qui appartient cepeDtlarrt à la géologie : nous voulotrs'parler de la distrihrrtion des sources dans le sol de lrontairrebleatr. Dlle est la cottséquence ligoureuse c1e la composition de ce clernier. Les eaux pluviales, lorsqu'elles sonI retettues à la sut'face par une roche imperméaÏ-rle. suivent les pentes de celle-ci, et;

vont grossir les ruisseattx, ou, se réunissant daus celtai' nes dépressiotts, former des lacs, des étangs or-r seulemetlt cles mares. C'est à peiue de ces deruières qu'on rettcontle dans la forét, ei eucol'e en bien petit nomble; elles sont dues: soit, et c'est le cas le plus frequertt, à des cavités cleusées à la sruface d'utte masse tle grès dépourt'ue de Iissures, soib à des veiues argiletrses très-restreintes qui

se tronvenl dans ]es terrains de trarrspor[ avoisinanl, Coulbuisson, eb surtotrt dals le trauerlin i,n,ferie ttr, comme à la i\(are-aux-Iivées, par exeurple, oir |'arg'ile a même une certairre profondeur. Partou[ ailleurs, le sol de lon"

tainebleau est perrnéaLrle sous der'rx fot'mes tlifl'éientes : les sables, otl ulte i'ocfta solide' n,ais fendillee. Dans l9 premier ras, I'eau péuètre, ell masser les assises sableuses, [ui rbnt alors I'office de crible, ou plutôt de filtre; dans 1è second, qlle passe par toutes les {issures, se subdivise en mille filetÉ rtrui pottrsuiveut chacuu leur cours isolément; le hasard senl per'rl les faire atteirrclre, cornme cela a lieu clans t.tos bartcs de grès, dont les joirrts sont lrop nonrbreux, d'ailleuls, poul'que les coyrauts soient


-'66 * bien considér'âbles; Ies fontaines rtu lt{ont-Chauvet, counue déjà au xyrre'siècle, Désirée, Dorly, Sanguiuèd.e, etc., en sont un exemple. Queile que soit, d'ailleurs, la

rratui'e du ten'ai,n clue I'eau [râverse, cel,te clernière chemine, en desceudant, jusqu'à ce qu'elle rencontl'e une oouche sr-rffisamment étanche ; un phénonièue, identique à celui que uous voyons se produire pour les amas cl'eau superficiels, se passe alors à I'intérieur, et il se fonne, snr celte cll(,clùe capable d'alr'êter les inflltrations, des nappes qui viennen[ apparaitre à la surface du sol, aux poiirts d'afflettrenrettt de la roche st-tr laquelle elles glisseut, et donnent naissance à des sources. Autant de (:lllclles imperméables, toujours plus ou moins argileuses, autart d.e niveaux aquifères différents, ni plus ni moins. IIs sont au nombre de deux dans uos Lcrra,ins tertiaires: celui de l'argile plastique, et celui des glarues ocrles. Nous ne connaissons aucune source pl.ovenant du plemier; s'il eu existait, elles seraient, sans doute, plus considérables que celles dont nous jouissons, et leur produit ser,ait beâucoup moins variable sous I'influence des années sèches ou huniides, car les eaux qui sourdent de chaque niveau

sont, d'autani plus abondantes, leur niveau est l'autant plus régulier, que la roche qui les recoiI forme un bassin h;'dlographiclue plus étendu, sor-rs uue plus grande épaisseur de terrains perméables, et gue Ie- a/fleurentents viennent plLrs rarement ouvrir Llne issue allx rlappes souterraines.0r les ylluises uertes sont bien loin de valoir,'sous tous ces rapports, I'argile plasl,lqua qui recueille et rassemble toutes les in{il[rations âyart t,raversé les étages moyelts e[ inférieurs. ],es eaux qui arroseut li'ontairrebleau sortenI donc cle la couclrc ùes glaises Det'tes; c'est elle qui tlace, tout le long de la Seine, ir mi-hauteur des coteaux oir elle montre sa tr.anche, cette ligne reconnai5sable de loin à sa végélation anomale, procluit cles sources qui I'accompagnent; c'est d'elle que vienuent les eaux qui jadis transformaiellt en vas[es marécages la

aquifère

-67-

vallée s'étendant d.e I'Obélisque à Ia rivière, et qui maintenant remplissent à peine l'étang et les bassins des jardins du Palais, ponr ensuite former Ie ru de Changis t ; c'est elle en{in qui alimente tous les puits du pa)'s, et Ie défar"rt d'élévation de la ceinture resserrée qui la bor,ne de toutes parts'est la cause du peu de force ascensionnelle de leurs eaux. Celles-ci sont, en général, chat'gées de principes calcaires, et dissolvenI mal le savoll. 1. Pendantla période révolulionnaire, on négiigea d'entretenir, Ies ouvrages faits par les anciens rois dans les p?rrrs jordins, pour. capter les eaux qui y sourdent, et leur dotner un écoulemont; celles-ci se répandirent de tous côtés, devinrent stagnantes,.et tlansformèrent toute cette partie en un véritable marécage, dont les émanations rendirent tout à fait malsaine I'aile du palais oir était élablie I'école militaire. Lors de la création dt jarilin anglaîs, ces eaux ayant reçu un cours vers l'étang, toute trace d'insalubrité

du reste, bien diminuées: beaucoup de sources ont élé usurpées par des particuliers, d'autres ont un débit moins considérable I I'année, exceptionnellement sèche, de 1832 a été, tout particulièrement, fatale sous ce rapport. disparut. El'les sont,


C}IAPITRE III. Administration,

-

Police.

Avant de recherchel quels arbles onb peuplé notre fo' r'êt, quels traiterneuts divels ils ont subis, il convient de nous occuper du personnel qui leur a imposé ces traitements, d'énurnérer Ies fonctiounaites, de rangs di{félerts, qrli onL, successiverne[t. surveillé, exploité, régi le domaiue de ltontaiuebleau. Nous dirons aussi qttelques mots des délits que celui-ci eut à suppoiter, et de leur répression. Eu un rnot, avant I'aménagement, l'admiuis-

tration et la police. Notre étr-rde ue remontera pas au temps oti la forêt ne faisait pas errcore partie du domaine rcyal : il est impossible de savoir à quelles mains I'avaient conliée les seigneurs à qui elle appaltenait. Nous avons même fort, peu de choses à dire sur I'admi-

nistlation folestièr'e pendanI les xt" et xtto siècles.,Aymo. nius }{onacus nous apprencl que Thibault File-Etoupe, homme de distinction, qui se tenait proche la personue du roi Robert, avait sous sa direction les forêts royales. 0n eite conrme ayant eu la surintendânce de cellgs-ci, à la Iin du xr'siècie, Iitienne Bieufaite, et Jean Ie Venerrr, Les forêts couvraient, du reste, alors, le sol de la France, si nombreuses et si vastes, les ohemins étaient tellement l'ares) clue Ie bois sur piecl était saus valenr',' i)


-i0-.

abathr)

il

n'avait que celle clu travail employé à le façon-

de ;;;;;";i i.t pt*-i.t. forestiers clurent plutôt s'occupe. chasses' les ini.L initu^aes ciéfrichements, cle préparer en gibier Jjorror., la fout'nilure de.la table du sotrverain .tîtlàitt"", que cle gérer et cle couserver les biens qui étaient confiés. leur -"à;;;;;;.iir à orcle Philippe-Àususte qu'on chercha anplus La réguliè.re' plus g";ir;*rli; ua-ittltttojion ce à due est colllllre sur la matière

cienle orclonlauce

l?09)r ellc co[cemair le-s arttibtttioils éclictée pal Louis VllI' etl so.àut, ainsi qu'urlâ autre

(,;;;;il; ;;;;; "Aàr 1223.

le royaume' Vers cette époque' on institr-ra, par toulces noudont manière La et fortts' ùes tnanffes clcs cttu,n longtemps' uàr.,* ui*"t. r'emplireuI leurs [ont;tiorrs laissa' i"tiJ a?-i*r, il i'allut leur inberdire, par des orclotrnan-

sep1318, t346, décemble 1355, mars 1356' cornmerce; aucttrt à livrer se tembre 1402, mars 1515, de tle r'ésirr.tir. nr. Att édits cle 13i3, et du ?5 lévrier l3l8' qJoup.et cies clomaiues clont ils avaie,t la

..r",r.lïOs,

';;;iil."=

presàiruttion, .nro". dtlt-ott reveuir sr'rl cette dernière qui demeurtipti.", !l I'otr pelmit, cl'abord aux mal[res au roi, ou à un t"ii"i aont cles maisons apparteuantpiris à tous Ies au1345), (éclit cle février nri,rr" du satlg septenbre 1388, juillet l3?6,-mars ae it=r iàtà"tnatice. des lieupar tant remplacer, foitt r1e te 1515), i-aOZ, *ott

que tenairts génér'aux, pour l'étendue entière clu ressort' la à forêt' pour chaque Dar des lieutenan[s particuliers, '.""atii"", toutefois, de demeurei responsables de leurs qu'ils si.ppleanÉ. Beaucottp pillaient ellïontément ce de obligé fut IX Louis faùe^respecter' cle eiiià"itttotgés lgpt'osur recevoir rien de expressémeni, défgnclù, Ieur duit des coup*t. Dut éûits cle Philippe VI-et de JearÎ-lbut oJit q.,., ,le' tot'ts côtés, ils exploitaiertt les bois à leur profit, et opéraierrt des acha[s et cles ventes pâr pelsol]i et ititetpotées. Charles \I se plaignait, attlèr'emeut, qtte

ir -le reveuu tles for'êts fut, mis à uéaut par

toutes ces nralversations. Oepeudant; petit à petit, le cbaos se débrouilla: 1318, le clépalteurent de chaque maître cessa d'ê[re variable; le nombre de r:eux-ci fut fixé dix, par l'or.donnance de jLrillet 1376 qui leur eujoiguit de faire annuel. lement deux inspeclions dans lenl cifconscription, et d'adresser au roi un I'apport sur l'état des forêts. Non-

en

Èr,

seulement ils régissaieut celles-ci, et présidaiont à I'adju-

dication des coupes, rnais ils jugeaient tous les délits ayant trait aux eaux et forêls, et à la chasse, aiusi que ceux commis contre les personnes, dans les lbr'êts; et sur les eaux, réunissant aiusi les pouvoirs administratifs

et judiciaires, e[ prououcant, eux-mêmes, sur les contraventions qu'ils sigualaient. Deux lois par an, après I'Ascension et la Toussaint, un jour soleunel d'assises était tenu, pour rendre justice à tons ceux qui avaient à se plaindre I forestiers, marchands, ouvriers, e[c, (ordounances d'octobre 1501, mars 1515, janvier 1518). A partil de 1544,Ies maltres cessèrent de transporter de ville en ville le siége de leur, juridiction. En 1346, ils avaierrt pour gages: cent livres, par alt, et dix sols, par jour; de plus, lorsqu'ils allaient en campagne, pour le fait de leur charge, ils touchaient quarante sols tournois, par jour, et étaient chauffés. Plus tard, leur chaulÏage fut fixé à cerr[ moules, ou à peu près soixante-quatle de nos stères (ordonuances dejuillet 1376, septembr'ô 1388, septemhre 1402, mars 1515), et leurs gages annuels, à quatre cents livres tournois (ordonnance de mars 1516).

Les plus anciens documents que l'on colnaisse nous montrent Ia fbrêt de Bière faisant partie du département du maître de Chantpagne et Brie. Sous ces ageuts srrperieurs se trouvaient des gruyersl dont l'origine remoute à une époque inconune. Leur nom dérive, dit-on, du même mot gaulois que druicle : drtrs, chêue. Ils avaieut également juridir,tiou, sauf appel à la


_?3_

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nraîtlise, e! saus pout,oir i)r'ollollcer de condamrratiotr supéneut'e à 60 sols. IIs devaient visiter, tous les eluinze jours, les bois à la surveillance desquels ils étaielt commis, et aclresser leur rappot't aux tnaîtres des eaux eL forêts (orclonnance de 1376). Ils étaient terrus de fournir un cautionnemeul à leur en[r'ée en charge. Dans certains pays, on désignait le personnage qui ve' uait après le maî[re des eattx et for'êts sous les noms de u c

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clu roi, ou eucore, daus les forêts qui entouraient les clrâteaux, cltd,telaitt, concierge; à Fonbainebleap, c'élait Celui-ci recevaiû de gages, sous Saint Louis, trois sols par jour, justel ueuf fois plus que les ouvriers tlu pays, clont les joumées n'étaient alors payées que qualre deniers. simplenrent

En

1318,

l,a forcstier.

ou institr-ra, ell sotls-ol'clre, des

garcle, porr la

sergett'ts

il,

sut'r'eillance ma,térielle des forêts. Ils

par de très-grtruds seigueurs, parait avoir été donnée, la pleniière fciis, au sieur de Coctelez, écuyer. lhi 1366, .Tean de la fhre la r,emplissait. En fulent aussi titulaires : Jean, comte de Taucarville, et vicomte de trIelul; Rober,t de l\Ielun, conrte de Iloucy; Gaucher tle Chastillon; Charles de Chastillonl prornu en 1884; en 1394, Guillaume, cornte de Taucalvillc, et 'r'it:onrte de }felutl ; en 1402, le courte de Saint-Paul, connétable cle tr'rance. A la mort de ce dei.nier, eu 1415, la charge fnt supprimée, mais l'édit ne fut probablemeut pas exécuté, car ou cite pour.

encore comme ayanf occupé cette position élevée : Louis de Lavaf, sire de Chaslillon, en 14b7; A]bert cle Gondy, duc de Ret,z; Tris[an cle llostaing; pielre cle Valmy, en 1528; enfin Henri Clause, seigneur cle Fleurv, nomrné en 1567. Les jugernents des maitles étaient sujets zi altpel devant

le souverain graud-maître, ou plutôt devant ûir tribunal qui le reniplacait daus cette partie de ses fonctions. Ce

tribunal, dont les arrêts ont eu longternps for.ce

afiu de se faire recouuaîtt'el. 0n exigeail cl'eux ulle catltion cle 200 livres (ordonualces du 29 mai 1346' ll juillet 1376, mars 1515, févt'ier 1554, mai 1597). IIs étaient

matière d'eaux

responsables cles di:li[s qu'ils n'avaieut pas corlstatésr et pouvaient fait'e toutes sortes de visites et pel'quisil,ions, pour alriler à clécouvrir les auteuls de r:eux dorri ils s'é' iaienI apercus. Dans le principe, on laissait preudre aux sergenls à garde, pour leur t;hauffnge, du bois versé ou

génëral cles eaur et forêts d,e la Tabte d,e ntarbre.Il se cômposa, dans I'origine : d'un lieutenant-génér'al du grand_ maitle, d'r-rn lieuteuanI par,ticulier., d'un avocat, d'un

sec,

proportiouuellenent à l'inrportance de la famille

qu'ils avaieut à leur charge.

En 1357, des lettres pateutes dr-r dauphin Chat'les, régent cltr I'oyaullle, instituèreut ttn souuerairt, et gln'éral, grancl-nt u'itre, in qwis itcur, or tlo tt,tml'e ter, otlet eur, tltsposi' tewr et reformaterir tlc totttcs l,cs cuur ci, fortl's, isles, ga' rcnnes el, fleu,t:cs tle tr'runcc, Cette place,

qui fut

occtipée

't, Plus titrd, ct jusqu'ir ltr llévolution, lcur principal signe distinctif consista claris uircr LrautlouliÙre anx armcs du roi'

cle

loi, en

forêts, eI des c]écisions duquel on pouvai[, clu reste, encore appeler devant Ie pallement, iési-

dait à Paris,

et de

eL

procureur du

porlait le nom, devenu célèbre, ,Je

roi

siége

d'un gleflier', tous choisis par le Xl 1b23, ce priice se réselra la nominalion tlu lieureuant-général, celle du eb

grand-maiûre, jusqu'à _!'rancois I"'.

procureur du roi, en 1530, et adjoignit, en. clécernbre 1b43, six couseillers allx magistrats que uous venons d.'énumérer. La Table de marbre de paris ne sufli_qant pas à juger toutes les aflaires portées deyan[ elle, on en créa Llne seconde à Rouen, en 1508I une à Vauues, en ib44; puis d'autres à Toulouse, Ilordeaux, Dijon, etc. Taut c1u'on ne comprit pas J_rien l'.irnpér.ieuse nécessité de conserver les bois, on s'occupa peu à faire des règle-


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ruen[s qui pouvaierlt er éviter la destluction ou la dégratlatiorr, et pendant longtemps, les lois tle police, propre.ment dites, se lrornèrerrt, à peu près. à défendre d'en voler les produits, Tel le titre de la loi strlique clui punissait cl'urre amende de 15 sols Ie fait cl'avoil coupé ou brrilé des arbres pr:opres atlx construclitlns ou ar-r chauffage. Ce n'est guère que rers la fin du xlv" siècle, et surtout perrdant le xvr', qu'on sortgea en{in à protéger les forêts pal des mesnres répressives plus actives et plus eflicaces que celles qui défenclaieut les autres ttatures de propriéte' La plupart de ces dispositiols se sort leproduites, depuis

io.E ct. règlement en règlement' jusqu'au code'forestier qui nous régit; lotts allons préoiser, autaut que possible, lorigine cles plus im1-rorlantes d'entre elles : une ordon' r]âncre, dc juillet 13?6, empôcha de tenir, sauf permission du roi, atelier de bois aux reius des for'êts; elle fttt repétée 1388, jarrvier 1402, mals 1515, janvier' 1518; cetle dernière, trinsi que celle cl'avlil 1588, défen' dil de prenclre tel't'e, mine ott atgile, aux envilous des forêts royales, et d'y construile des fours et fourneaux à

par celles de mars

chanx, briques, tuiles, etc.; un arrôl du Pallement de Paris, de juillet 1571, plotriba, potrr Ie chauffage de ceuxci, tout bois u'avant pas été flotté, conrme pouvant provenir cle délit; des arrêts desjtrges en dernier ressori de Ia Table de mat'bre du Palaib, à Paris, cles 20 janvier 1549, et 25 juillet 1555, otdonrrèrent cle démolir les mai-

sons élevées sur perches? par des vagabonds elint'ttiles, dals I'enceirlte, âLlx reins, et jusclu'ri uue tlemilieue des de 1545, empêcha de bâtir dans .for:êtsl une ordonttattce, les landes attenantes aux for'êts du roi; une autre, de mars 159?, cle construirer aLlx reins, et à moins d'une denri-lieue de tles dernièl'es' ancun édi{ice, sans en avoir comrnuniqrré Ie dessin aux oiliciers forestiers, et cléclaré oir le bois lécessaile rlevaib ôti'c pris; cctte même olllonrarlcer afin tl'éviter [orrte confr.tsion et tout, délit, prescri' rit aux ploptiétaircs cI'albles joignanI les forôts du roi de

-?5marquel ceux-ci avant i'oxploitation, et de ne pas opèrer leut'vidauge, quand elie ne porlvait se faire qn'à travers les domaines royaux, avalrt d'en avoir r,ecu la permission expresse; enlin un arrêt du Conseil, du 12 septemble 1670, défendit aux propriéiaires ôe naisons situées sur les bords des forêts de louer à gens n'ayant aucurl bien exploitable. Les peines destinées à assurer I'exécution de ces mesores de police étaierrt, pour la première fois,'des amendes, confisr:ations, et restitutious à peu près identiques à celles inscrites dans le code forestier de 1827, mais par Ie fait de la ôépréciation des morruaies depuis cette ép-oque,

d'une valeur irrtniment supérieure. Nous avons pu rel,rouver Ie produit des amendes pror:oncées pour délits forestiers comrnis dans Ia forêt de Bière en 1650 ; iI s'éleva à 4,000 livres, sans compter 1,500 livres de restitution, et près de 250 livres de conliscation. En cas de réoidive, ou si les coupables étaient des fores[iers, les châtiments étaient arbitraires, et lesjuges en appliquaiertt, alors, de tout à fait en dehors de nos mæurs actuelles, et parfois de fort cruels. Ainsi : le 12 janvier 151 1, un sieur Simon Linguet, sergent à garde de la maîtrise de Seulis, convaincu de concussion, fut condamné à faire amende honorable, ayant I la main une torche ardente, et sur la tôte une mitre ou étaient représentés des arbr.es debouts, et d'autres renversés; par jugements des 2l et 25 janvier 1518, plusieurs agents de la forét d'Orléans furerrt condamnés à la même peine, d'autres, à être battus do verges, la corde au cou, deux à èLrependus; à fontainebleau, spécialement, pendant le bours tlu xvrro siècle, des hommes furent envoyés aux galères, d'autres, et même des femmes, fouettés de verges, et bannis à perpétuité, pour des délits assez minimes commis dans Ia forêt1 cent ans après, I\Iarie Porrpon, délinquante incorrigible de Fontainebleau, était encore fustigée, et marquée sur l'épaule droite de la lettre V, par le bourreau cle tr{elun, qui reçut


-7616 livres t0 sols portr sa peine (jugemeut de la maîtrise de I'outainebleau, du 25 janvier 1743). lrançois I"', dont le uom se rencoutre dans toute étude sur Fontainebleau, trouva son domairre de Bière iusuflisamment protégé contre Ies délits qr.ri allaieni croissant aveo la population du pays. II créa, spécialement pour la

forêt, et ses déperrdances, ulle charge de grancl-maitra de t'Ile d,e Fra,nce, ou grund'forestiar, car les titulailes portèrent ces ddux noms, avec résidence à Fontainebleau (ordonnances d'avril 1532 et aoirt 1534). C'est sous ce prince, du reste, et sous son successeur

que I'administration forestière, en Frahce, prit dé{initivement la forme qu'elle garda jusqu'à la révolution : ol1 supprima les maÎtres des eaux et forêts, et on remplàça ceux-ci par des maitres particuliers, iusl,itués dans éhaque bailliage, sérréchaussée, et juridiclion royaie (ordonnance de février 1554). Dans Ie prirrcipe, les maÎtres particuliers des bailliages de Nemours eb de Xfelun se partâgèrent la forêt de Bière; mais bientôt elle fut, tout 'ôndère, clans les attributiorrs de ce.dernier, dout la résidence fut fixée à Fontainebleau, et la charge r'éunie à celle dn grantl forestier. 0n créa, par édits de mai 1523,

1544, février 1554, janvier 1583, des prontrewrs âw roi, pour remplir les fonctions de r4inistère public, puis des liewtenantsl ceux-ci' qui devaient ëtre qualifis, suppléaient les nraîtres par[iculiers. Lieu[enants et proCrueurs étaient gradués (édit de mai 1597); ils assiitaient aux audiences en robe lottgue, tarrtlis'que le' maltre était de robe cou,rte, c'est-à-dile militaile et non magistrat, et montait au lribunal I'épée au côté' Le per soniel se compléta par iles greflàers (edits de juillet 1544' février 1554), puispar des huissiers aud,ienciers, chargés tl'exécuter les ordounauces, iugements et conrmissious

juille[

des tribunaux des dilférents degr'és. Les gruyers continuèrent, sons les ordt'es des maitres particuliers, à admiuistrer les petites forêts isolées. La réunion de tous les

-77 -

agents de la maîtlise était prescrite pour chaque opér'ation forestière de queltlue importance, telle que Ie martelage, le réooletnertt, etc, ; orr applitluait airlsi aux acrtes purernent adrninis[r'atifs les mêures forrnes qu'au jugenreu t des contravenl,iotls. Les.altributions des forestiels ro)'atlx reçurent aussi sous Fraucois I"' utn rrotable accroissemettt;jusque là ils ne connaissaient que de ce qui regardait les domaines appartenant au sotrverain, ou les parties sur lesquelles r:elui-ci possédaiI quelque droit (tiars et ilanger, gruerie, graierie ct segraierie, justice, ehasse, etc.); unp ordonnance, de décembre 1543, visée par d'autres, de février 15114, rnars 1558, mai 1597, étendit cetbe juridiclion sur les bois des particuliers, touies les fois qtle ces dertliers le requéraient. Par corltre, la création ùes capitaùwtes vinl errlever aux forestiers, dans l'étendue de celles-ci, la connaissance des faits de chasse. nnfitt uu jugenent de la Table de rtrarbt'e, du 24 mals 1600, et un arrêt du Conseil, clejanvier 1650, ue conservèrent le droit'de faire des perqursitions, dans les maisons et châteaux, qu'aux seuls grands-maîtres, maîtres palticuliers et lieutenautsl

I'ordonnance de 1669 le donna aux pl'ocureurs. Quant anx gages, immnnités, prérogatives attribués aux chargcs cles eaux et forêts; on allotta à I'origiue : aux maîtres paltiouliers, [rois cents livres tourtrois de {ixe; aux lieutenatrts, centl aux procul'eurs, cinqttatlte; aux grelliers, l'ilgl,-tliuq. Ilais ces traitemerr[s varièreut souienr; des vacations, payées $our chaque joru'née employée aux principalc's opérations forestièr'es, les augmetltaient, d'ailleurs, dans uue assez notable ploportiorr. Un jugernent de Ia Table de mat'bre cle Pat'is, de 1537, déf'endit à tons les forestiers de mettre des pot'cs au panage. I)ne ordonrlarlr:e, du 26 juillet 1539, leur euleva loute conoessiou et octroi de bois, mais ure,autrc, de janvier 1578, leur rendit leur chaulfage. Un édil, d'aorii 1594, exempta Ies ofliciers des eaux et forêts du bailliage de Melurr des :),


*78tailles, aides, e[ autres impositions et subsides; ce privilége ne fut étendu à toutes les maîtrises qu'ell lnars 1637.

Cette administration, fort complète, était appelée à rendre de. grands services; malheureusemenI elle fut frappée au ccerlr) presqLr'aussitôt sa créalion : jusqu'à Henri II, les charges des eaux et forêts étaient à Ia nonination clu roi, ou du graud-maitrel mais ce souverain, par ult motif tout fiscal, les érigea en titres d'oflices r'énaux, à sa

disposition (édit de fér'rier

15521). Les

postulants r'eurert

plu! que {aire de connaissances forestières, qu'on

ne

leur demandait pas, ils n'etrrent besoin que d'argent. Les seules conditions exigées étaient de savoir Iire et écrire (ordonnances de jarrvier 1563 et 1667), et d'être d'une notoire moralité, deux choses assurément fort recommaudables, rnais clans ce cas, tout à fait insr-rflisantes. Cette manière de battre monnaie était trop commode pour qu'on ne s'en servit pas jusqu'à I'absurde. 0n comûrerrca par créer nne foule de places nouvelles qui n'avaient, pour la plupart, alrcune raisou d'être. C'étaient I des oflices d'auocuts d,u ro'i, pour aider les proculeurs; de subslittr[s, pour aider les avocats 1 de gartles-m&rteau,1 dont les titrilaires, spécialement chargés des martelages, et de la snrveillauce des exploitations, avaient le droit d'assister aux audiences l'épée au côté (édits de jarrvier et,cl'août 1583) ; de contrôlun's gëttërer,u,n d,es forûts, pour le récolement des ventes (mars 1576) 1 ùe sergents collccteu,rs rl'amendes, confiscatiotrs,

etc., avec atlribution,

comme traitemerrt, du tiels de ce qui était perçu (édits de février 1554, janvier 1583); de nttû,l,rcs gard,esl cle sergents clwuau,chr:rn's (édit d'août 1572) de sugants trauersiers, ceux-ci devaierrt brossat'' etr trcr,ttersar inces-

;

sammerlt les forê[s 1édiI de ianvier 1583) ; etc., etc. Henri II, par édit de rnqrs 1558, institua, au siége de la TaLle cle marbte de Paris, un tribunal conposé de huit membres du parlemeut, et de quatre ofliciers de la Table

-79de marbre, pour juger, en dernier ressort et sans appel, tous les procùs lclatifs aux bois, tant du roi que des particuliers; peu après, il en fut fait autant aupr'ès des autres Tables de marbre du royaume. Henri III, en 1575, supprimâ la charge de souverain graud-maitre, dont était

pourvu IU. de ltleuly, ct partagea la lrrance entre six q r ancls-m aî.t r cs en(lLlc s leul's, ënér aur r fo r m'ateu'rs de s fo' de France, institué à Fonde I'Ile celui compris rôts,y tairrebleau, par François Io'. Ce tlernier o{Iice fut séparé de la maîtrise particulière du bailliage de Melul, dont le titulaire garda seulemellt, encole penrlaut plusieurs aur1ées, le nom honorifique de grand forestier'. Le nombre cles grancls-maîtres fut porté à douze, en 1586, ei à dix' ç1

è

sept, ert 1587 eb 1589. Ces hauts fonctionnaires centralisaient toute I'adminis[ration de leur clépartement sous I'autorité clu contrôleur génèral cles Iinances; ils rendaient la justice en première illstance' el avaient voix délibérative aux audiences des juges eu dernier ressort. Le pouvoir cles grands maîbres, au poiut de vue de Ia gesiion clu sol fores[ier, était considérable : ils tranchaie[t toutes

les questions d'arnénagement et d'exploitationl chaque année, après leur tournée, ils translnettaietlt aux agents des maîtrises leur manilemeut, pour les coupes anuuellesl

ils procéclaient en personne aux veiltes. Henri IV, en 1597, rétablit II. cle ltleuly, qu'il affeo[ionnait particulièrernent, à la têle de toute I'administratiotl, avec le titre de surintendant des forôts de France. Il réunit, de plus, à cette charge deux des grandes maîtrises : celle de Normantlie, et celle'de i'Ile de Frauce. A la morl de I{. de Flettry, arrivée en 1612, la place émitterite qu'il occupait fut dé-

linilivement supprimée. Plusieurs éclits pronottcèrertt le rachat de totts ces offices juxtaposès les uns à côté des au[res; mais i1e pressants besoirts d'argent ne .taldaient jamais à les fail'e r'établir, et chaqr-re lbis, tout le monde s'empressait d'en acheter : depuis I'homme riche qtti, pour 100,000 livres,


i

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avait une grande maltrise, lui donnant, outre l'intérêt de son argent, à quatre pour cent, le titre de nronseigneur,

bourse de I{M. les forestiers. Cette multiplicité de titulaires, pour

le même emploi, rend fort di{Iicile de dresser uue liste chronologique. Voici, cepenclant, les nonrs que llous avons pu recueillir, tant parmi les grands-maîlres de I'lle-de-.llralce que parmi les maltres particuliers de Fontainebleau. A la mort de tr|. de Fleury, son fils gar"da la place de grand-maitre de l'Ile-cle-Frarrce, jusqu'en 1644. It{. de Ligny I'occupa eusuite, ,jusqu'en 1052. Cepenclant. eir

1648, c'était un trf. de trtarsilly clui était en exercice. De 1652 à 1668, MùI. de Candè eù le marquis de Cartigny furent grands.maltres alternalifs. r\IM. de Sanrner.y, père et tls, les remplacèrent, successivement. Vinrent ensuite :

à

Parnri ]es maîlres palticuliers, le Pèr'e Dan cite un M. d'Àugas, mais sans indiquer de date. Jean d'Ango eulra en fonctious en j uillet 1 571 . Jean le Fauve, seigneur de Larnbrièr'e, octrupait la'place en 1580. Heui IV en

lapins.

marteau alternatifs, trienrraux et, quatriennaux. Du reste, les forêts souffrirent moius de ce bizarre expédien[ qu'on lourrait Ie supposer, car le, plus souvent, les ancierts possesseurs rachetaienI ces ilouveaux ofiices, pour les joindre au leur; d'autrelbis, c'était le corps des agerts de la mall,rise qui le faisait, à frais communs, et Ie tout se bolnait à un petit emprunt prélevé sur la

à 1703, I{. le comte de Bruillevert; de.t703

1745, M. de la tr'aluère, qui eut pour alternatif, de 1713 à 1719, I\L le marquis de Oany; apr'ès U. de la Faluère, \I. DuvaucelI et en 1784, il. de Cheyssac, cleinier grautlmai[r'e dr: I'IIe-de-Irlance.

jusqu'au plus petit bor,rrgeois qui, moyennant 500 livres, obtenait, âvec une charge de sergJerrt, I'exemptiorl de ln taille, du logement des geus de guerre, sans compter les Quand on ne sut plns sous quels noms créer de nciuvelles places, on s'avisa de nommer plusieuls titulaires pour la même (édit cle février 1586); chacun l'occupait, à son tour, lrn an, sur deux, sur trois, sur quatre, et s'appelait : ollicier alternati,f, l,r'iewtul, quatriennal. C'est à peine si l'on peut cloire, ntain[enant, à une pareille orgairisation. Rien n'est plus vrai cependant, e[ quoique la maltrise de Fontainebleau ait été, à plusieurs reprises, nommémenI exemptée, il y fut établi des maîtres parliculiers, des lieutenants, des ploèureurs du roi, et des garcles-

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de 1689

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I r

poulvut, en septeurble 1 594, Louis de I'Hospital, baron de Vilr'y-Miratrlmont, don b Ies descendants, et parrni eux sou fils et'son gendre, I\IX{. lemaréchal del'llospital, seigneur du Hallier, eI le baron de Persan, Ia gardèrent jusqu'en t630. Aprè.s eux viuren[: ]\I. tle Souvray,.et en 164ti, Son Eminence mouseigneur le cardinal de Mazarin qui, bizarre fantaisie de grand seigneur, garda la charge jusqu'en 1649. M. le comte de la Chapelle le remplaça. Il eut pour successeur, en 1655, M. Sublet, marquis d'Heudicourt qui, la ruême aunée, céda la place à J\I" l'rançoisGasparfl de trlontmorin, marquis de Saint-Hérem, dont les descr:ldants I'occupèrent jusqu'à la Révolution : à F/ançois-Gaspald succéda, en 1701, Charles-François ; puis à ce derlier, en 1722, Jeau-Baptiste; enfin à JeanSapliste, en 1782, Louis-Victoire-Luc, père de. l'ttn des clerniers ministres de Louis XVI, et victimc des massacres dn 2'septembre 1792 à la prison de la Conciergerie. A la plaoe de maître particulier de la malirise de Meluu (à la résidence de I'ontainebleau) était, le plus souvent, et depuis Louis XIII, iointe celle de conlierge ou gouverneur du phâteau de Fonlainebleau, et celle de capitaine des chass'es de cette résidence. Ces fonctiotts,'comme on le voit, avaiert, ordinailemerrt, pour titulaires de gtands personnages qui, touionrs à la cour ou à l'armée, dans laquelle la plupart avaient des grades élevés, se déchar-

geaient, à peu près complétement, de celles-ci sur leurs Iieutenants. La chose était tellement reçue que, dans un,


-.8?i\lémoire adressé au roi, au sujet d'un procès pendant avec Ie grand-maître, M. Irrarrçois-Gasparcl de Xlontmorin,

maltre particulier ds tr'ontairrebleau, s'étonne, s'indigne même que I'ou puisse suplioser qr-te lui, maréchal de camp e[ courtisau, aii la nioindre counaissance du règlementgénélal, fait quelques atrnées auparavant] par I\I. Ie réformateLlr Barillorr, pour la forêt cle lière, règlement qui, pourtant, selvit presque tl'uniqr,re loi pour I'admiuislration de cette forêt, jusqu'à la llévolution. Sous Louis XIII, le personnel de la maitrise particr:Iière, comprertant alors les bailliages de r\Ielun, Monterearr et rlloret, était ainsi composé : urt maître particulier',

un lieutenant, un llrocurellr du roi, Lrn garcle-rnarieau, un greflier, deux sergents tral,ersiers, un receveur, url contrôleur, irrr sergent appréoiater,rr, urr sergent r:ollecteur des amendes , dit d,angererarl deux huissiers atrclienciers, et entn huit selgents ir garde, entre lesquels Ia forêt etait partagée. Chacun des huit triages reout, au cottlrrencemeni du règne de Louis XIV, le nom d'une des croix élevées en son milieu : croix de Guise, de Saint-I{érem, de Souvray, de Irrauchard, du Grand-Veneur, Belle Croix, croix de Vitrv, d'Augas. Les gardes-,:hasse de la capitaiuerie concoLrraierrl aussi à la surveillanoe) et réprimaient Ies délits forestiers. IJn sous-lieutenanù était établi à I{ontereau, pour la pêche ct la chasse, et un,iuge gruyer, au. Châtelet en Brie; tous deux avaient droif de juridictiou. Les audiences él.aient tenues, tous les rluilze jours, en I'hôtel du grand pr'évôl de l'r'ance, vis-à-vis le portail de la cour des cuisines. Ces différents o{Iiciers recevaient par an : le maître palticulier, mille, puis Lllt perl plus tarcl, douze cents livres, et vingt-cinq cordes de bois ù'officir I ; le lieute4. La corde de bois dit d'oflicier avait huit pieds de couche sur quatre de hautcur, et quatre de longueur de bùches; ello valait quatre slères soixante-dix centisk\res.

_83_ nant, cent livres, et quinze cordes; le proculeur, déux cents livres, et clix coldes; le garde-nlarteâu, tlois ceuts livres, et dix cordes; le gt'efIier, cinquante livles, e[ dix cordes; les sergents, crhacun cent livres, et de quatre à six cortles. Les vacations a,ugmentaieùt ces énroluments : ceux du maître et du lieutenant, de deux celts à trois cents livres; ceux des autres, de cinq à six cents. On voit qug les ré[r'ibutions n'étaient pas toujours en proportion

du degré d'autorité qu'avait chacun. Cependant les délinquants étaient plus nombreux, e[ plusaudacieux quejaurais : en 1650, le sergent à garde Charles Gittou fut tué en voulanu eu arrêter quelquesuns; ses assassins furent coudamnés : Ie priucipal, Jacques Jarry, à mo.rt,; les autres, aux galères. Illalheureusement Ies déprédations des particuliers étaieut trop souyent, i[ faut liien le dire, tolérées, et même iuritées par' les forestiers qui étaient loin d'avoir tous le courage, et le dévouement de I'inlbrtuné ûitton. Vers l6?4, uue maladie contagieuse ayant errvahi Ie pays, tous les officiers de la maîtrise s'enfuirenl,, et laissèreut le champ libre aux malfaiteuls, qr-ri ne se firent pas fau[e d'en proflter. Entn les. malversations de ceux qui admiuistraien[ Ia forêt en étaieuI venues d uu tel poirrt que II{. Bariilon, chargô de la réformation de celle-ci, err 1664, fut obligé cle condamler à de fortes amendes, eu tout 4,340 livres parisis, sans compter les r,estitutions : le lieutenant, le procureur, le grellier, le recevenr, le ser'gent appr'éciateur, les deux sergeuts tlaversiers, et cinq sergents à garde, srrr huit; les trois autres en furent quittes pour des adrnonestations. Le lieuteuant, le procurenr, un des traversiers, et hois sergeuts i\ garde drtrent se défaire de leurs oIïices. Un gratrd nombre d'autres condamna[ions à I'amende divers particuliers.

furenl prouoncées

cot]tre

Le gralid-rnaître lixa les gages des o{Iiciets, saroir' : ceuxdu lieutenant, àtrois cents livres; ceux du procu-


*85-

-84-

grefreur et du garcle-marteau, à quatre cents ; ceux du la de la.police pour nu", a .t,it. tt lit un règlemen!

forêt.

lI

prescrivit au procurelrr ciu

roi

d'envoyer

cte les exploitsàu.procureur génér'al clu siége-de Ia Table

avant là jour cle I'assignalion' Ce dernier magistrat dùt être tenu att courant, tous les trois rnois, par l-e gt.ffiut, de la suite donnée à chaque affaire' II fut attrisergenis, à titre cl'encouragemeut, 10 sols par [,J "u* ;h;q;" condimnation à 20 livres et au-ilessous; e[ 20 sols po.,, celte. qui étaieut supérieures à 20 livres' Le tlroit â;opput fur ùpprimé' lorsque I'amende protlorrcée ne dé' p"rtàit pas 40 iivres parisis, sans conlpter la restituiion, '[oi ouuilt toujours être au moius égate à la moitié de iiu*encl"; dani les affaires plus itnportanteb I'appel dut être porté'devant Ia Table cle marbre, dans un dÔIai de irois^mois, et dans les six mois, devaut le Parlement' 0rr

*uÀi"

était généralement persrraclé autrefois que la sévérité des châtiinents était la meilleure cles gat'anties coDtre les délits, aussi'lcs amendes pour coupe ou enlèvement de boiÉ firrelrt-elles augmentées, tlans rtne large proportion' Si le déIit avaib étâcornmis la nuit, à I'aide de scie, ou par un marchancl. elles clurent, toujours, être doublées' bour empêcher la vetlte publiqr-re' dans les rues du bourg, des fagois que des ,rsogets, souvott[ même cles délinquants-allaiËnt chercher en forêt, M. Barillon défendit' Jous pei,re d'amencle arbilraire, et de purrition corporelle' d'achàter du bois à d'autres qu'aux marcharrds' Mais il fut, toujours, fort, difficile cl'obteuir I'obéissance à celte prescription, malgr'é les ordortuauces iucessantes des qui lrauds-mattler, ei cles conclamnations uombreuses

àtteignaient tout le moncle, comllle celle, par exgmplg' du 2i janvier 1?50, cl'apr'ès laquelle les frères de l'école chatitâble de Fontaiuebleau dureut payer urle amende pour avoir acheté urre corcle cle bois de délit' II fut oràonne aux propriétaires cles fours tolérés i\ pro'rirnité de ia forêt, de faiie visiter, par Ie garde le plus voisiu, leurs

boig, avant de s'en servir; e[ à ceux qui posséclaieut des bois, à moins de cent perches de la forêt, de ne pas les couper, sans Ia permission des ofliciers. Errlin le réformateur recommanda d'obéir à toutes les vieilles ordonnalces, nolamment ii celles qui obligeaieut les auciens maîtles des eaux et forêts à tenir, à jours certains, des assises solennelles où toui le monde put venir .exposer ses griefs; il pelrnit, cependan[, de se boruer de Ie faire une seule fois par al, à la rni-carême. Les pêcheurs, usagers, marchancls, tous ceux, en un mot, qui tombaient Irabituellernent sous le qoup des règlements forestiers étaient cités à comparaitre à ces assises, afin d'y enf,eudre lecture des ordonnarces, tallt artciennes que rlouvelles, qui les concernaielt. Ces prescriptions se letrouvent, por-rr la plupart, dans l'ordonnance de 1669 qui, sanf de tr'ès-légers changemenls, organisa toutes es maitrises sur le mêrne modèle que celle de llontainebleau. Les gruyers puleut connaître des affaires elont I'amende allait à 12livres. Les sergents lraversiers et dangereux furenI remplacés par des gard,es généraur qui portèreut des casaques brodées alrx armes du roi, et reçurel]t trois cents livres par an. Deux arpepteurs lirrent attachés à chaque maitrise particulière; ils durent fouruir uu cautionr:ement de 1,000

livres. Nul ne put lemplir un oflice des eaux et forêts avan.t vingt-cinq ans. La maîtrise parliculière de Nemorlrs fut supprimée,et réuuie â celle de l'ontaitrebleau, mais pour bierr peu de temps, car ur] éclit royal, d'aorit 1672;la rétablit. Les prolections dont était entour'ée la propriété foncière furent erlcore augrnentées : toute espèce de corrstruction fut défendue, à une demi-lieue des forêts du roil les geus sans aveu, et sans moyens d'existence furent banlis cornplétement, à deux lieues, avec défense, à qui que ce ftt, de les recevoir, dans ces limites, sous peine de 300 livres d'amende; ces 'inutiles fulent conalamnés, eux-mêmes, en cas d'infraction, à


*rt7-

-IJÛ_ trois jours de carcau, et un rnois de prison, et s'il y avail récidive, aux galères; tout individu trouvé, de nuit, hors d.es routes ei grands chemins, Ilorleur de haches, serpes, scies ou cognées, fut puni de 6 livres d'amende pour la prenière fois, 20 Iivres pour la deuxième, et du bannissement pour la troisièrne. L'enlèvemeut des glands, faînes, ou autres.frnits des forêts fut défendu, sous peine de 100'livres d'arnencle, Enfin Ie droil de panage fut

troupe de gerrs de nranraise vie qui s'étaient installés à la M'adeleine. L'ermi[agc" de la Butte-Saint-Louis dùt être démoli en 1701, plusieuls religieux y a]'aDt été tués. Et queltlues allrlées apl'ès, on clémantela ce tlui reslait du prieur'é de Flnnchald, e[ la tour qui avait été coustr.uite, poul la reine Marie-Thérèse, à i'entrée des gorges, de crainte que ces bâtiments ne devinssent uu asile pour les clébauchés ou les voleurs. Les abus que nous avous vus se produile, sous les

repdu aux fores[iers. L'ordonnance ele 1 669 enleva à ceux-ci ia connaissalce des crimes cornmis dans les bois et sur les eaux. Cés al,tribrrtions iucliciaires étaienl, malhenreusement, loin d"'ê[re une siuécure, du moius à lronlainebleau : la forêt de Bière, tonte remplie cle nornJrleuses grottes, traversée par des grancls chentins, selvit bien sotivelt de repaire à des bandits, sdrtout à la suite des guerres civiles et intérieures qui désolèrent la [rance aux xrrrt, xrv" eI xve sit)cles, et il n'etait pas sfir d'y voyager seul, oLr avec uue trop faible escolte. Le uom de Cave-aùx-Brigands, que porte, deprriis un temps très-reculé, un canton proche de la croix de Saint-Hérem, e$t assez significatif. D'ailleurs on sait que les deux premiels ermites de l-ranchard furent assassinés. Louis IX, isolé de ses gens, ar"r milieu d'une chasse, eut à se déIeudre contre I'attaque de plusieurs bandits. En 1645, un nommé Jean Gatrtier', de Thomer"v, chef d'une petite bande de voleurs el tl'assassins qui avait choisi la forôt pour le théâtre de ses exploits, fut conclamné à subir la qr.restion ordiuaire et extraoldinaire, à faile amende honorable, devanI l'église de lrorrtaiuebleau, et finalement ii étle pendu ; ses com-

tet(rs,eû 1693; de garcles scels, en 1696;ù'htspecteurs des ea,uû ct, forôts, qui avaierrt, spécialement, poul. foirctio[s de mettre les malchands en possession des ventes dont ceux-ci étaient adjuciicataires, en 1708. Drr fôvrier: 1704, troutes les Tables de marbre furent supprimées, et remplacées par une Chambre spéciale, créée daus c)raque

contre les voyageuls. ljn 1675 c[ 1676, lesjnges de lfontaiuebk:au conrlanrnèr'el[, pour vols et assassinats, une

partout, les anciens tribnuaur, à Paris notamment. Toutes ces places avaient denx et trois titulaires. Uu édit, dLr mois d'octobr.e 1716, suppr;imrr ces oflices nouveau.r, et rétablit le pelsonnel des maîtrises sul le pied oîr uous I'avons vu en 1669.

plices furent envoyés aux galères. Vingt aus après, T\{. de Saint-Hérern clut faire coupel tous les liuissons qui borclaient les glands chemins, tlarrs la traver"sée tle la forêt, pour enpêchel les bligands de dlcsser des enrbuscades

iler-

nier:s Valois, se rellouvelèrent vers la {in du r.ègne do Louis XIV. 0n était alors, comme un siècle âvâDt, dans une grande pénut'ie cl'rlgent, et on batti[ rnol]llaie en créaut uue multitude de uouleaux ollï[es forestiers : on augrnenta le uomble des grands-maitles; la vente de leurs places lapporta tl'autant plus à l'É|at qLr'un édit, cl'aotrt 1693, avait renclu à ces fonctiorrlaires les quarante livres par jour de vacatiou dont ils jouissaient, autrefois; les appointemerrts de celui de I'Ile de Fralce s'élevaient, en 1689, à treize mille trois cent tre[te-trois

livres seize sols huit deniers, plus ciuq cen[s livres

pour cirauffage, et huit cents livres pour uû secrétaire. 0n créa, successivemert[, dans chaque maitlise particulière, des oJlices de conseillers rapplrtcltrs des delau,ts', et

l69l;

de consaillcrs en(luestclu's e[ cotnmissaircs ordoru.ra-

Parlemeltl mais lrois mois après, on letablit, prcsque


-88Depuis lors, jusqu'à la Révolution,

-89-

il

pett de chan-v eut

geme-uts clauè I'oigauisatiou cle I'administration folesiio.e. Utr arrêt, cle novembrè 1719, supplirna les oflices de sergeut, qui se rettclaielrt, alols, euvirorr 800 livres, et cha"rgea làs grantls-maîtres cle comme[lre' chacuu daus son àepatte*enti et solls sa responsabilité, qui lui converrait pour la garcle ntatérielle des forêts cle Sa l\{ajesté' Un arr'ôt, clLr 12 fér'rier 1778, en fit aLltant pour les places de gardes généranx' Vers 1730, les droits de char'rfÏage

la maîtrise de ; le maître par' argetlt eu conveltis Fontainebleau fureni livres; ciuquante cetrt cletrx aunuellement ticulier reçut le lieutenirtt, cent cinquan'te; les autres olliciers, cent' A peu près à la même époque' Ies gages furent réduits à ce qo'ils étaien[ sous Louis XIII. Les vacations entraiettt, alois, por-rr la illus grartde part, dans le total cles émolumenis, mais elleÀ étaient essentiellcmenI variables' en iatr.rre clott jouissaient les forestiers de

Somme toute, Ies ofliciers touchaien[, généralement, plus de cintl pour cent cle la valeur cle leur charge, dont le prix ù mailtint, à Irorrtainebleau, pendant toute la àurée clu xvttt" siécle, savoir: celles de lieutenanI

et

de

gre{Iier, à 20,000 livres I celle cle pl"ocrlreur' à 25,000 iivrès ; celle de garcle-marteau, à 30,000 livres' Une déclaration, d'octobre 1?50' supplina les oflices d'arpenteur vacâuts. Un arrêt clu Conseil , du 12 décembre l??0, accorcla un accroissement de salaire, de quatre cents livres, aux gat'des géuérattx de Ifonlairrebleau ; iI y en avait alors tlettx. Urr atltre alrêt, du 21 février I789, leu" attribtta, eu tbtalité, douze cetlts livres' et quatt'e oents, aux gardes, qui étaient de plus soignés [ratui[ement, en cas de rnaladie' La Table de marbre àe Paris fut encore supprimée, par un édit royal, de juin 17?1, et r'établie, pat' nn au[re, de juin 1?75' Enfln un étiit, d.'aoir[ 17?7, rernplaca les receveurs des bois, et les collecteurs des amerrdes par cles atJ,nti,rt'istra],ctms;\e tout à condition cle remboutsentent aLrx titulailes du prix

leur place, ou clu moins cles intérêts, eu attendant, r\lalgre les injonc[ions du gt'and-ntaître réforrnateur, tr{. Barillor:, et lcs exemples qu'il avait faits, malgré Ia cle

sévérité de I'ordonnartctl de 1669, la plaie des concussiqns et des déIits étaif loin d'êtle fennée à Fontainebleau; qu

voici quelques preuves, eutre beaucotlp: pal jugement

1675, rendu par trois commissaires, dépntés expr'ès par le roi, le lieutenant de la maitrise dut payer

du 7 mai

4,000 livres d'amende, le procureur et le garde-mârteau, chacun, 2,000 livres, deux sergents, chacttu' 500 livres, tous les cinq durent se démettre de leur charge, et les deux sergents furent condamnés à être attachés au car-

can, sur la place publique de Fontainebleau, I'trn des jours orclinaires rlu marché, pour y demeurer penclarrt

âeux heures, avec tln écriteau devant e[ derrière, porlar[ ces mots : < Sergents gardes voleurs d-e bois '. Un arrêt clu Conseil d'lltat, du 27 septembre 1683, fit resti-

tuer par Denis Desrousseallx) procureul dr-r roi, 5,800 livresl montanI cles tiilapiclations par lui comntises eu la forêt cle Bière. Un jugemettt, du 14 ai'ril 1686, condamna Jeau Baillet, sergert ii garcle du triage cle la Croix-deSaiut-Hérem, à 4,000 livres cl'atnencle, et aulant de resti-

tution, pour n'avoir pas

fait rapport que neuf cent

soixante-dix arbles avaierrt été cottpés, rez-terrer sur soll clanton, et leurs souches lecouvertes de mousse. En 16?0, un arrêi clu Conseil, du 26 décembre, chargea I\[. le grand-ruaître Bruillevert de se trausporter exprès à Foniainebleau, pour informer coutre les abus, dé]its et malversatiols qui se commettaierlt journellement I Ie pror;ureur clu roi, le garcle urarteau et le grelliel fureut forcés cle se démeitre de leuri ollices. Si ceux qui étaient chargés cle garcler' Ia forêt la traitaient airtsi, que clevaient faire les autres? Aussi étaitelle, li[tér'alement,, au pillage. Illalgré toutes défettses et règlements, Fontair,rebieau était plein de gens qui ne vivlient qu'aux clépens des llois du loi, et dont le prix


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cles

fagots t1r.r'ils allaient coupel é[ait le plus clair reveuu.

Pendant les séjours de

ia Cotu c'était bien atttre chose

erlcole : les cochers et les palefreniels de toute la famille ro-vale s'étaient arrogé le dloit cl'aller, avec des chariots, ohercher du bois, qu'ils ue se contentaieut pas d'appli-

quer à leul usage, mais qu'ils veuciaient, par toute la ville, que I'exemptiott de la taille peuplait chaqr-re jour davantage; ils étaielt généralement en nombr'ç, afin cle pouvoir résister aux gardes; ils prêtaieut, même, leur sultout à des étrangers. Le gt'and-maitre Duvaucel estimait, en 1750, à pltis de deux nrille cordes, Ie bois qui était coupé annuellement dans la forêt, priucipalement aux environs de Fottainebleau, dont quatre rles sergents à garde avaient dû être spécialement chalgés de surveiller les habitants. Plus on s'éloignai[ de la ville, moins on lencontrait de ces dégâts 1 cepeldant on fut obligé de

permeitle, par un arrêt du Conseil, aux gardes généraux de faire des perquisitions dans les commuues riveraines de la forêt. Les gens de l'Ielun e I de ]Ioret se sigualaient, entre lous, par leurs dépréclations, et chose cligne de remarque? il en est encore de même aujourd'hui. Les habi-

tants cle cette delnièr'e ville avaient, notammeut, pendant l'hivel de 1724 à 1725, coupé, poirr ainsi clire à blanc, treute-denx arpents, au cauton de la Galenne.deGros-tsois; der-rx arrôts du Conseil, des 2? février et 20 rnars 1725, leur interdirent I'entrée de cette partie de la

forêt, les rendant tous solidairement responsables des délits qui pourraient y êtle commis; ils furent condam. trés, plusieuls fois, en vef [u de ces décisions, notamment

le 12 février 1729, par le gland-maître, à 1,500 livres d'amerrde et autant de restitu[ion t. Les habitants de Melurr, pendant l'hiver cle 1?40 r\ 1?41, {irent les mêmes dégâts, {. Cette solidarité pour

les détits était qrrelquefois prononiéo sous I'ancien régime, et la paroisse de lfolet u'cst pas la seule à laquelle oette décision fut appliquée,

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sul viugt-ciuc1 ar'1ients, dans le cautou du Coulant; ils allaient au bois pal tloupe, eL armés de pistr:lets dont ils faisaient parfois usage, car en décernhre 1752, I'un d'eux fut tué pal les gardes contre lesquels jI avait fait feu. Dn 1763, l'audace des délinquauts

étaiI devenue telle que le

maitre parliculier dut autoriset' les gardes à porter des mousquetous, pour leur srhreté pelsouttelle. Le [otal des amencles, restitntions ei conlisoations s'éievait, pâr all, vers le milieu du xvllt" siècle, à six ou sept mille livres. Le ser-rl moyen de mettre fin à tous ces brigaudages ètait d'apgrnenter le rtombre, deveuu insuflisant, des selgents à garde. 0n le comprit, et uu arrêt du conseil cl'État, du 30 octobre 1730, ordonna Ia création d'unposte

titulaire fut chargé du triage de la troi.r-du-Grand-llaltre, qui jusque-là n'avait fait qn'un avec celui de la Croix-de-Guise. Un autre arrêté du Conseil, du 7 mars 1741, nomma un nouveau garde à I\Ielun, pour surveiller une partie du iriage cle la Croixde-Vitry, avec trois cetrts livres de gage, et soixartte livres pour chaulfage. Un anêt du Conseil, du l9 décembre l?62, et des let[res patentes, dLr 6 jtrin 1768, ordonnèrent la à la Garenne-de-Grosbois; le

création de cinq plar:es de gardes à cheval, aux appointernellts de cinq cent citrquanle livres, portés, presqu'aussitôt, à sept cent tl'en{,e, puis à nettf cents. Les dix gardes à pied durent demeurer dans les comnruues riveraines de la forêt: aux Sablons, à Glosbois, Boutton, Recloses, Achères, Arbonne, Chailly, la Rochetter llois-Ie-Roi et Samois ; tandis que les Douveauxr en résideilce à Fontainebleau, faisaient, partagés en deux bandes, commalldées, I'une pal le garde général, I'atttre par le premiet huissier audiencier, des roudes incessarrtes autour de la

ville. lls élaierrt aussi tenus rl'entretenir la correspondance avec leurs collègues à piecl qui leut remettaient les procès-verbaux qu'ils avaient dressés. Enfin ce nombre fut porté, un peu avarrt la Révolution, à seize, pour les


-92-

gardes à pied, et à huib, pour les galdes à cheval, saus oompter cles aides-gardes eb des surnuméraires. Les maîtrises, telles qrlg nous venons de les voir organisées, furent une des premières parties de I'administra-

tiou fi'ançaise que la Révolution modifia. Une loi, tiu I I septembre 1790, supprima la juridictiou des eaux et forêts, et I'atlribua aux tribunaux de distlicb. Les procurettrs du roi des maltrises restèrerrt, toutefois, inves[is du rôle de ministère public. La loi, si éphémère, du 26 mai 1791, créa, en même temps que la liste civile, urre place d'irttendant de celle-ci; nous ne citotts ce fait que pour mémoire. Une loi, du 29 septembre de la môme année, ordonna la suppression des maîtrises, et institua, pour les rernplacer, urle aclministration spéciale, sons le titre de Consert:at;ion, gët"t r)rale des fortts. I\Ilis presqu'aussiiôt, par une atitre loi, du 11 mars 1792, il fut sursis à cette

réolganisalion, eI les anciens ofïiciers con[i[r.rèrent Ieurs fonciions. Un âéclet, aeà tS-ZO avril l?92, leur conserva leurs anciens lraiternents; un alltle) du 5 f{vrrer 1794, Iixa le maximurn cles gages et intlennités réunis à onze cents livres, poul les gardes à cheval, e[ cinq cents livres, pour les gardes à pied. Un alr'êté dLr Oomité des finances, drr l3 septembre 1795, augrnenta les énolurnents de tous les fonctionnaires publics de la valeur d'une livre et demie de pain par jour. A parlir de 1796, on distr.ibua aux galdes, clonI le nornbre varia plusieurs fois, pour la forê[ de lfontainebleau, pentlaul, ces temps de trouble, des uniformes de couleul bleue, clite bleu cie Bemy; on leur Jorura, mêrne, des chaussuresl en{in ils reçurent clu bois,

pour leur chauTfage, pendaut toute la llévolution. Mais si les catlres ne chlrrgèrerrt pas, les homnes se succédè-

rent rapidement I dénonciations suivies de destituLions, réclamations et réintirglations : telle est I'hisloile du persounel tl.'alols, à tous les degrés de la hiéralr:hie. Nous ne nous oocr-lperous ttrr-re du plemier; les aucierrs oflioiels étaient, poul la plupalt,, on urassrcr'és, (ronrmo lL cle

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Ilontmoliu, ou eu fuite, ou cn pt'ipon; il fallu[ ell l]ommer cl'antres. En octolrre 1793, le miuis[re des contributions publiilues y poulvut, et sul la présentation de la niunicipalité tiu clistrict de Fon[ainebleau, placa àr la tête du service folestier, avec le titre de lieuteuant, et sous le contrôIe irnmédiat du por.rvoir exécutif. un sieur Noèl, ancien marchartcl cle bois, e[ maire de ]Ioret. En avril 1798, la place de maî[re par[iculier fut rétablie et conliée au citoyen Dantigny I celui-ci ne s'appela bientôt plus qtic yn"enûer aclnûnistratear provisoire, eb eu avril 1800, eut pour successeul' l\[. I\{arrier cle Bois d'Ilyver, ancien Ileutena.nt de la uraîirise, et, dout la famille avait occupé cette position depuis 1?:i6. La par'lie admiuistra[ive é[ait alors r'éunie à la régie de I'enregistrement, et les agents de Fontainebleau correspondaient avec le directeur de cette dernière, en résiderrce à l\Ielun. Au milieu de tous ces chalgemenl,s, I'ad.ministration forestière, toujouls sous le coup d'uue ré.iorme complète, vir:ant pour ainsi dire an jour le, jour", subissant, eu olrtre, la défaveur qui s'attach.ait, à tout ce qui rappelait le passé, voyait son au[ori[é s'amoiudrir de plus eu plus, alors qu'elle avait à lu[tcl couire des désclldres croissatrts. Dès 1789, on avait été obligé, par une loi du 1 1 décemble, de mettre les bois sous la proteciiott : de la na,tion,, dc ltt, Loi,, d,tr, roi, d,es tribtt'naur, dcs asscmblëcs adn'tittistratiues, d,e s mun ic ip alit s, d c s c 0 lnnl u na s 1 d, c s ar d e s n a io n a I es, \[.algré touscesdéfenseurs les anuées 1790,1791, 1792,1793, 1?94 furent, pour lc domaine de Irontaiuebleau, une période de pillage e[ de dér,asfations efft'éuées : les déliuquauts allaieul au bois par bancles de vingt, cinquante, jusqu'à deux ceutb, alec des cogrtées, coius. set'pes, voitures et chevaux I les forestiers tt'osaiettt sorùil qu'eu nombre e[ bien armés; on fut obligé de requérir, pour leur prê[er maiu-forle, les lroupes etr garnison dans ]a ville; en 1791, douze cavaliers vinreub, d'une manière permanente, au secollrs des gardes, et il falluÛ ullc ë

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fois, faile soltir jr-rsc1u'à quarante houuues, colttnandés pal lrn capitaine. C'éta,it, surtout, du côté de }Ieluu rlue Ia plupart cles clélits avaient lieu. Ilnfiu une loi, du 6 janvier 1801, mit fin arl provisoire, et composa détnitivement I'administration forestière : d'administretteurs, à dix mille fraucs de traitement; de c0n$eru&leu,rs, à six mille francs 1 d'inspecteurs, à trois mille ciuq cents francs I de sous-irsT.recteLu's, ir deLrx mille francs 1 de gtr,ntres géntrartr ov principau.r, à clouze cents francs; et de simples gartlcs, à cinq cents fraucs, Notre forêt fit partie de la première couservation, dr-rnt le siége était à Paris. Le personnel se composa : d'un iuspecteur, M. Marliel' de Bois d'Hyver I d'un sous-inspecteur ; de quatre gardes généraux; de quatre gardes à cheval; de quinze à pied, dont qualre à demeure à l'ontaiueblearr. Une loi, du 3 mai 1804, accorda aux forestiers Ia totalité clu produit net rles amendes, qui du reste avaient, no.tablement dimintré depuis le r'établissement de I'ordre : le rrombre de procès-verbaux suivis de corldamuations ne s'éleva pas à plLrs de deux cent trente-sept pendant I'an xu, A la formation de la Listc civile impériale, I'orgauisation nouvelle fut encore chaugée. Les biens de la do[atiorr clu souverain eureut url personnel distiuct, nommé pal le Grartd-velleur, personnel qr.ri exerca, d'ailleurs, l.es mêmes droits et fonctions que celui auquel étaieut conûés d.e l'État, A la tête fut placé un ud,nr,ittistratercr 11ettërul des forôts tlc la cou'orttze. A I'ontainebleau, dès le 26 noveurbre 1804, on avait créé une place de capitaine

les bois

forestier rcgissew' que X{. Noël, aucien lieutenant de la maîtrise en 1793, occupa tout d'abord. Ii touohait six mille fraucs de traitemett, et trois mille fi.ancs de frais cle buleau; il avait sous ses ordres : deux gar.des généraux, qui recevaient douze cents francs de traitemeut, et

huit cents francs cl'indemnité; cluatre gar:des à cheval, à huit cents fiaucs ile [laitemer]t, et qualr.e cents lï.ancs

-95rf indemuité ; et vingt.cinq gardes ù pietl, tlont les gages étaient' cle cinrl ccuts flalrcs. Un peu plrrs tarcl,lcs intlem-

nités fureut ajoutées au lraitemeut, et cclui des galdes porté à six cents fraur:s. I,0 llotlvêilu capitaine ne resta pas longtenlps à Ia tôtc cle la for'êl cle l,'ontailebleau : arr bout de cluelques rnois, le bmit conrut de malvelsa-

fnt

[ions oommises dans la vente cles bois morts; I'empereur, ir rlui lieir n'échappait, le sut, et envoya, rle I\Iilan, oùr iI était alors, un conseiller cl'Etat, trf. lléal, pour: thire une enquête; à I'arlivée cle celui-ci, IL NoèI

se brtla la cervelle, I'adjLrdicataile des bois morts se pendit, el,, biertôt après Ies cleux gardes géLtéraux furent clestitués. XI. I\Iarriel de Bois d'Hyver, qui lors cle la création des capitainelies, avait été envol'é comme inspecteur à Plovils, fuI rappelé à lrontainebleau, en qua-

lité de capitaine. A partir du premiel Empire,

on com'meûça à faire

subil

aux fofestiers de tous grades une reteuue proportionnelle à leurs émolumerrts, afiu de constituel des pensious cle retraite r'égulières ; mais jtisrlu'cn 1848, ces pensious firrenl, servies par des caisses parliculières, et liqLridées à chaque changement de Liste civile. Les lessources nécessaires fulent d.'abord fournies pal rure caisse fixe, dite de vétérance, qui fnt maintenue pendaut la Reslauration, puis remplacée, sous le Gouyernement de juille[, par un crédit ouvert au budget de la liste civile. Les garcles recurent, comme autrefois, er] cas de maladie, des soins médicaux gratnits, à domicile; mais en 1809, il fut, passé un marché, avec les aclministraieurs de I'hospice de l,'ontaineblear,r, pour faire achnettle clals celui-ci tous les emplo-vés malades. Les délivrances de bois cle chauffage cessèrenI pendant l'empile, nrais tous les forestiels, sauf

le capitaine, corrtirtuèreu[ à être habillés. L'uniforme, de bleu et or qu'il êtait sous l'aucien r'égime, devint vert c[ argent; les gardes génér'aur portaient des culottes et des giiets blancs; les galcles à cheval, des culottes blan-


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nisèr'ent, à la retlaite de ces derniers, des patrouilles qui paroourureut la forêt erl tous selts, et auctlll traînat'd n'échappa. Le mois sttit'attt, Ies at'mées frat:çaises, carnpées aux Sablons, à Montigny et à Bout'ror:, firent énormément de mal dans les cantons voisirts de ces localités, et jrlsqu'à la por[e de Fontairrebleau, oir les coupes' en exploitation, du l{ont-Pierreux fulent br'ûlées en totalité. Les dégâ[s augmentèreu[ eltcore l'anttée d'après, un grand nombre d'habitants ayant fui datts la forêt avec ce qu'ils avaient de plus précieux, à la suite de l'établissemenl à Forrtainebleau du quartiet' géuéral autriclrien. Le garde Ifarthe, qui demeurait à Recloses, pa]'a de sa vie d'avoirvoulu s'opposer'à ces délits; ou le trouva tué d'un coup de fusil, au cantorl des Yentes-tlunlier, le 26 aoùt 1815; les assassius furen[ déconverts, et condamués à mort, par un jugemeut drr tribunal de l{elun, du 7 aott 1816. Avec le rétablissernent du calme dans lepays, tous

des giltlts écarlates; les simples gardes, des giiets écarltrtes, et des culottes verbes. Il y eut peu de chargemerts i\ l,oute cette organisation jusqu'à Ia I'.estaulal.ion : en 1810, Ies galdes à pied furent ches,

et,

etnbrigadés en qr-ratre sections ; à la tête cle chacune d'elles futplacé un des gardes à cheval. Le B avril 181î, on nomma, sous le capitaine, pour I'aiilel et le suppléer au besoin, uu inepecteur, avec les appointements de trois mille francs, plus mille francs pour ses lrais de bureau. Ces deux agents avaient, du resl.e, à peu près, les mêmes fonctions; les premières étaient cepenclanI plus administratives, les secondes, ltlus actives; le capitairie dirigeait, I'inspecteur exécutait. Les années 1814 et 1Bl5 virent se renouveler, dans la forêt, les désordres du commencemenl, de la Révolu[ion.

Le 3 fér'riel

tBI

4, on orga nisa

mili tailemen

I les

forestiers,

et oû réclama à l\Ieluu tous les gardes valides, liour la défeuse de la patrie envahie; ils s'y rendirent, sous les ordres d'un garde général, rnais là se borna leur intervention. En même temps, orr tl afficher, clâns toutes les commlrres rir,eraines, qr,re les délinilual[s seraient consi-

peu: eu I'816, il intervint encore trois cent vingt jugenrents correctionttels, en ma' tière forestière, et tt'ois pen[ quararte-sept, en 18 I 7, mais le nombre en tomba à der-rx ceni rlttatorze, en 1818, et en 1825, iI était réduit à ceuI uu. La Restauration chattgea peu dc choses à I'admirristration des biens de la l,iste civile : celle-oi fut placéesous la clirection d'un Inl'endant eles tlon't&ines ct for|ts tle la Con' r011)1e. A Ifontainebleau, le capitaine prit Ie uom de con' servateur des forôts, clomaines e! chasses du loi, e[ err ces clésorclres ôessèretrt peu à

dérés comme pertnrbatenls clu repos putùic. Ces placards de su{ïile à remplar:el Ia sun'eillance des employés ahsents, eI n'empêc]rèreuI pâs les c]élits tl'augmen-

furent loin

ter daus une proportiàu effr'ayante. Les ennernis arrivèrcnt sur ces eulrelaites, mais filerrt peu cle mal à la forêt, grâce à la bonue id.ée t1u'on eut, de leur ouvrir un crédit illimité, en bois,'chez uu marchand de,la vitle; le l8 février, quancl ils partirent, la sornme due s'élevait à 6,654 francs. Les gardes,' cepeudant, élaienL particulièrement I'objet de leur auinosité, et de leurs mauvais traitements, soit ii t',ause du conrmencemerrt de concentration essayée à trIelun, soit parc'e que, dans les plemiers jours, url cosaqlre avait été tuô, au gué de Montiguy-sur-Loing, par Jorel, garde au Parquet-d'Avon. Les forestiers ne demeurèrent pas en reste vis-ù-vis des élrangers: ils olga-

septembre 1815, n{. cle Bois d'Hyver Iu[ renplaoé par Itl. le baron de Larminat, sott gendre, chef du selvice fo' restier de llambouillet. Le nombre des gardes généraux fut porté à llois. Il I'Lrt cr'èé qtral,re places de brigad'iers,

f {

âux appoiniemelts de sepl ceuts francs; des garcons garcleJ,-qui recevaieut deux cents francs par au, et des élèves folestiers fut'ent allachés à chaque couservation' Enfin une ordonttatrce, du 10 septembre 1815, créa, pour' concourir à Ia surveillance

des for'ôts de la courottne, une 6.


*98*

-99-

gentlarmerie d'élite, ou cles chasses. Huit hommes de ce nouveall colps furent euvoyés à Fontainebleau, et logés d'abord chez les particuliers. Ce n'est qu'en juillet 1818 qu'ou les installa dans une maisott, louée pour cet objet, clans la rue de Boulbon; ils él,aienl commandés par Lln maréchal des logis. L'unifolme redevint bleu très-foncé, mais arec brodelies d'argent. De lBl S à 1830, diverses améliorations furenI apportées à la posibion du pelsonnel forestier : on recommeuca à clistribuel des médicaments aux galdes qLli étaient malades, et qui aimaient mieux être soignés, chez eux qu'à

M. tl'Ànuré, étant mor'tr, en 1825,

fut

pas remplacé'

trfalgr:é

la supplessiou tle la julidictiou cles eaux

et

lorêts, uralgré les changeutents radicaux apportés darrs le personnel, et clans cl'auttes parlies du service, la Révolution avait laissé subsister I'ordounanr:e de 16ti9, mais bien plus de uom rlue cle fait : la plupart tles articles

tt lisiterl llar nn méûecil, aucluei il fut alloué, d'ahorrl qtiatre cents ft'ancs, prris à parbir de 1828, cinq oents francs par an ; on rendit le chauffage à tous les employés; on accorda une inilemnité spéciale à ceux qui n'énient pas logés, elle fut de cluatre cents francs pour' f inspecteur, celrI cinqualle francs pour les gardes généraux, cent ving[ fi'nncs pour ]es g;alcles Èr cheval, quatre-viugt-dix francs pour les brigadiels et gardes; en 1828 et 1829, elle fLrt poltée à six cents, detrx cents, cent qual'a[t,c et cent fraucs; les gardes euren[ la jouissancc d'r-rn telrain, clont I'étendue a varié plusieurs fois depuis lors, sans pourtant dépasser jamais un hdctare; ils furent autorisés ii errnoyer en forêt deux vaches et uu suivant; un règlement, du roi, dn 16 avril 1817, accorda arrx conservaterlrs le droit cf in{liger aux galdes une retenue de tlaitenent, au profi[ de la caisse tles retrailes, clite alors caisse de vél,érance. Iin 1t|I8, r\1. do Larminat, clue le roi affectionnait par'[icu).ièremeut, fut rrornmé rnaire cie lronhinebleau, et gardâ ce tte place jusqu'à la r'évolution de 1830. 0hnrles X, voirlanl rehausser la proI'hospice, et on les

avaiert été rendus d'une applicatiol impossible, ou avaien[ été explicitement abrogés par de nouvelles lois partielles, ayaut err vue des objets spéciaux; les peines les délits itrorroncées n'étaient plus en proportion alec avec harmouie ni en pLruir, à clestinées qu'elles étaient pout les gratds embarlas de résultait il en mæurr nos ;

tribunaux, et parfois une déplorable impunité. II devint urgetlt.de remédier à cet état cle. choses, et uu cocle forestierlut promulgué,le 1u'aoùt 1B27.II laissa Ie souveraitt, maÎtt'e oomme pr'écéclemmen[' clo régir et d'administler les forêts de la Liste civile. Ceiles-ci contjnuèrent, cl'ailleuts, à être assujetties aux mêmes règles rlue,celles de l'état, et les dettx personnels à êlre assimilZs, tant pour I'cxercice de leurs fonctions, que pour -la poirsuite-cles clélits et contlaventiols. {.a nouvelle loi maintint I'ancienne limite d'âge, vingb'cinq ans' âvânt laquelle nul ne pouvait exercel: un ernploi forestier, ni agur,t, rti cornme Ttrtiltose; la premièrc de ces clé-

I'ession forestièr'e, donna aux couscr\'âteru.s eI aux iuspectr:nt's r'le la iiste civile, par, unc olr'lonnance du 26 cl(rccmble 1824, le'tilre ù'allicier tIu sr t't'itc rlt:s lotnuirtes et forLt.s, tLtcc tliverses pr'ér,ogtti.r'cs hoirorificlucs tlLri y furenI aItar.lhées. Ir'irrtenilauI ders domaines et frl.êts cle la

rre

Les conservateurs correspondirent directemeut aveo Je ministre de la rnaison du roi, e[ Ie Glancl-]'eueul, qui jusque-Ià éiait seulenrent'consulté strr I'aptiLude, en fait de ôhasse, des carrdidats atlx clivctses places, herita du droit de préserrtatiou au rninistre. Err 1828, le traitemeni de I'inspecteur fut polté à tlois mille cinq cettts frattcs, et I'année suivante, celui des garcles à cheval, à quatorze cenls francs.

"oirtn. uominatiôns, qui correspond au titr:e d'ofiicier,

datls les inspecter'rrs, les l'almée, cornprôncl Ies cottservateuls, la appartiennent auxquel.q garCes générâux : cellx ellflll le comrnanclement pt'opriété' la tle [estion ?conomique

couronte,

i *l

(ou"'"'"to*) \"be

r.,reuu!./


-r00-

sur les inférieurs, et Ie contrÔIe de leurs actesl la seconde s'applique aux gardes à cheval, brigadiels el galdes,,lr:i sont chargés spécialemeut d'exercer ulle stlrveillancè persortnelle, trssiclue et journalière I ces det'niers seuls fr.rrent cléclarés lespousables du tléfaut de constata' tion cles délits, pour la le,:trerche desquels ils ottt été institués. Les peines arbitt'ailes disparurelt du nouveau code, ainsi que les châtiments r:orporels. L'empl'isorrtley res[a, datts deux cas serilemeul, celui de coupe

ment

cle jeuues arbres plantés 1le rnain clhomnte, et celui cle pacage de chèvres' brebis ou moutons. Les,amendes fr.trent climinuées; Ietll' taux, uralgré I'atl,éuuation opérée clatls la valeur clt:s tnonuaies depuis 1669, étaii encàre'infiniment élevé. 0rt letroule dans lo nollveau code, telle qrr'elle étail dlrrs les arrcienues ordorlnances, l'éuumération cles fai[s qui causent, néces-

ou eilèvemenb

sairement,, un préjutlice aux for'êts; eu ellet, le temps ne snurait amenet aucun chartgernent tians I'appr'éciation de f'enlèvemenû cles procluits lbrcsùiers, pal exemple. Ii

ru'en est pas ailsi des actiorts qui, irtollensives pal elles-mêmes: peuveil[ cependant devenil utle cause cle clommage : I'etablisserueut, ti tlôté des bois, de certains bâtimeuts, Ie polb de serpes, coguées, croissants, etc., etc. La loi de 1817. arneua tltrelques adorrcissements clans les disposilions, tout ii ia fois pr'éverttives et' t'épressives, que ltous avolts énunrérées plus baut, et qui prohibaient ces at[es. Ftirent seulerneut considérées cou]me iufractiorrs : cle passer, en forêL' hot's tles loutes et chernins oldirraires, avec des iustrtrnrellts propres à couper le bois, ou aveo t-les charettes, voitures, etc. D'allumer tles feux daus I'irr[ér'ieur, otl à deux i:ents mètres des fo.. rê[s. D'établir, -saùs aulot'isatiou, des scieries à deux liilornètles de celles-ci; dtls fours à chatlx on à plâ[re, tles lriqueteries ou cles l,uilelies, cles maisons stll perches' Ioges, balaques ou haugals à un liilomètre I des maisons ou fermes, des ateliers à façonuer le bois, des charrtiers

-101ou magasins, ser'\:ant au commelce de bois, à cinq ceuts rnirtres. Si snl beaucoup de points la législation antérienlc frrt, r'eudue uroius sévère eu lB!7, la société ne pouvaiI ccpendant pas restel désalnrée contlc des tlélits rlont la plupalt des Fr'ànçais sont, trop souveut, portés à

méconuaîtle la gravité. Plnsieurs disposil,ious du nouveau cocle y pourvurent : les e.xcnses, légales ou autres, ayant poril effe'û d'adoLrcir les peiues, ne ptrrent étle appréci(res pal les juges, en matière lbrestièr'e; le droit de perquisitior.r. fut rendu aux simples garcles, mais il ne put s'e-relcer qu'eu présence du ,juge de paix, du maile, ou tlu comnrissaile de police I les procès-verbanx r'édigés par deux forestiers, ou qui constatent rrn délit n'entlaînant pas à une conclanruatiol supérieure à cent francs, clulent faire foi jusqu'à irrscription cle farrx, c'est-à-dire que les juges furent lorcés d'aioutel foi aux faits matériels relatés dans le procès-velbal, jusclu'à ce que l'inculpé se soit inscliten faux contre cel, ao[e, en se confor-, mant à celtaines règles; d;urs totrs les cas ou il y a lieu d'adjuger des donrrnages-iutér'êts, ils ne purent ê[re inférieurs à I'anende pronolcée par le jugementl enfïrr les agents restèrent investis du dloit, que la loi du 1 1 septembre 1790 leur avait donué, d'exposel les affaires forestièr'es devant les tribuuar:x, et d'ôtle enteudus à I'appui cle leurs cotrÇIusions. Tel est I'ensemble succinc[ du code cle 1827 qui nous r'égiI encore aujourd.'hui.

Louis-Philippe aimait les écouomies, el le service forestier s'ert ressentit. Sous' son règue, le titre de conservatenr fut réservé au chef de toute I'trdministration, à

parlir de

ll.

de Sahuue, auquel on acljoignit un un itts1,tccLctu' principaL Pendant les deux plemières années, un admiuistrateur plovisoile aviiit été lommé. Il u'y eirt plus, à lloutairrebleall, qu'Llu inspecleur, XI. Achillc ]iallier de Bois d'Hyver, fils de I'aucien capitaine forestier, et qui avait lemplacé, aussitôt après la r'ér'olutiorr de 1830, 161 lsns-frère M. de 1832,

'it'r,spcctew" gen,cruL, eL


Il

-102-

ent sous ses ordres : tin sous-inspectetti, qui cl'abold rentplit les tnêmes fouc[ions clue les garcles génèraux, ayani, comlne eux, ltll cautonnement à diriger, mais bientôt pallagea lc service général avec I'inspecteurl deux garcles généraux I tlois, puis cpratre gardes ir cheval; tt'ois, puis huit bligacliels ou gardes chefs; des gardes dont Ie tomlile varia de vingt-quâtre à vingt-huit; des gardes à cheval sulnuuréraires, tlui remplacèr'ent les Larminat,

ancierrs élèves folestiers

l

rles gal"cons gardes.

Les tlaitements fnleut diminués: Ie chef cle service

mille cinq fraucs; le sous-inspecteur, deux mille, puis tleux mille cinq cents franr-'s, utte pletnière classe ayant été créée, pources cleux grades, en 1834; les garcles généranx, seize cettts francs; les gardes à cheval' tlottze certls lrancs; les brigadiers, qui seuls ne lurent pas réduits' sept cents fraucs; Ies garcles, cinq cents francs; une première classe de gardes, àt six ceuts fra.ncs, fnt é[ablie un peu avant 1848. Les iuclemuités de logement, ainsi qr.re Ies soirts médicaux gratuils, eI les tlistributions de médicaments, en cas de rnaladie, fttrerrt supprimés, La nuarlce de I'uniforn-re changea, Louis-Philippe voulant

ne toucha plus que quatle mille, puis quatre cents

garder les couleurs de sa maisorr, bler-r clair', avec passe' poils rouges, et broderies d'argent. 0n porta à qtiinze le lombre des gendarures des r:hasses, qui prirent le nom de gendarmes pour la surveillatce des forêts de la Coul'oltrle. Sous la deuxième république, le persortnel des forêts cle I'ètat prit possession de ielle de Fontaineblearr. Il était, alors, organisé à peu près sur le mêure pied que rlous l'avons vu à sa forrnation, en 1801, et se composait, en dehols de I'administration ceulrale: cle cottservateurs; d'inspecteuls, à six mille, cinq mille cinq certts, citlq mille, tluatle mille cinq ceuts, e t quatre rnille fi'artcs de tt'aiternent l cle sous-inspecteuls, i\ lrois mille dc,ux cen ts, et de ttx

millc sept cents lïancs; tlo gat'des gêrrét'atrx, à tlctrx mille

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tlcnx ccu[s, dctrx ruillc, e[ dix-huil t:e uls fi'irrrcs; r1c gtr.clcs g^énéraux adjoiuts, à clouze ccuts fi';rncsl de bri-tadicr.s, à rteuf ceuts, hnit t;ells, sepl cents, et six cents h'aucs; do

galdes,

ct tle galdes cantonnicls, ir crinrl celts flancs.

Les ageuts se leclutaieul : soit parmi les élèves d'un eécole speciale etablie à Nancy. err 11i26, tlui eu soliaieut galdes génér'aux, après deux aus d'él,udes, eI qui o]:l,enaient une dispeusc cl'r'[gc, soit paluti les bligadiels, ayan.[ an

rnoins deux als cle service, qui satislaisaient ir un erarneD, alrrès lecluel ils lecevaient le titre de garde général adjoint. Irorlr ê[re nommé galde, il fallait avoil rnoins de trente-cincl a[s, être fils de gartle, ou avoir servi comme sous-ollicier. La forê[ cle Foutaiuebleau lit parLie, d'abold, de la huitième couservation, dont Ie siége était à trielun, puis en janvier 18119, de Ia prenièr'e, celle de Paris. L'iuspecleur, lL ltlarcotte, e[ à partil ile mars 1849, ]I. Leclcrc, n'eut plus sous ses ordres : r1u'nn s0us-inspecteur', faisatrL Ibnctiol de garde génér'al; un galde général; six lxigarliers, vingt-huiI garcles, et deux gardes cantonniers. Suivant les réglemelts établis daus leS for'ôls d.e l'État les pr'éposés nou logés reçr-rrent ciuquante fi'auos cl'iudemnité annuelle; les agents cessi:rent d'éit'c t;haufÏés1 et aucr:u otl'et cl'habillement ne fut plus délivr'é à persorrue. L'unifolme é[ait resté celui dc 1801, vert et algent. I:& geildarmerie spéciale pour kl surveillance tlcs for'êts de la ûouronue fut supl-rrimée, A la formation de la Liste civile cle Napoiéorr lll, le per'sonnel fut reconstilué à peu près tel qu'il était sous les al.cienues. Un atlmiuistlateur gértélal des tlomaines et forêl,s de Ia couronue firL nommé; le premiet' fut M. Vi" caire, reurlilacé, en 1860, par l\[. Celto. Les cadles de I'inspectiou tle Ironiirinebleau fuleut ainsi cromposé-s : ull inspecteur; XI. Leclerc galda celte positiottjusqu'en 1861, époque à larJuelle

l{.

run sousâuspeoleul')

de llory de Neutlieux lui succécla Iaisant lotrclioil tlc gttrde géuéral

; ;


-104deux gard,es généraux, ou garcles généraux adjoints ; clix,. puis onze brigarliers, clont trois montés I treute-quatre

trois, prtis quatre cautonuiers, eb un garçon le.principe, on sttbstitua aux élèves sortant Dans [alde. àe l'école cie Nàucy, des jeunes gens qui durent passer' après deux examens' par les gracles successifs de surnnmprair:e, élève forestier, et gat'de général adjoiut ; mais, garcles

;

en 1863, ott reviut,lomplételllent ar-r mocle de recrulemeut adopté par I'aclministration cles forêts rle I'Elat, tant pour les agents que pour les préposés ; c,es derniers' tor'rtefois, poroËnu. aï grade cle girclè général adjoinl, durent subir irn cleuxième ôx,rmen avan t d'être uommés garcles géué' raux, Les agen!s cles c1eux aclministratious, jusqu'au grade cl'inspecteur ext:lusivement, pttl'enI passel., indifférem,le I'une clans I'autre, soit aveo leur grade' soit aveo grade supérieur. Enfin un escaclrQu de gerrdaruterie un

*.ni

fore-stière fut cr'éé; quinze hommes furent erlvoyés à tr'onl,ainebleau, pour coucourir, comme autrefois, à la surveillance de Ià forêt, et furent caserués aux PetitesIïcuries I ces auxiliaires s'appelèrent, bientÔt après,'genrtarmerib de la garcle irnpériale, puis gcnclarmerie d'élite; ils furent commarlclés, tôut rl'abolcl' parun mar'échal des

ur lietttenant. ia'position matérielle des enrployés

logis, puis par

de totts grades six mille, cinq touchèrent fut ameliorée : les inspecteurs frarrcs d'in' mille plus deux francs' guatre mille mille et ciuq mille mille' six mille, juillet huit 1858, en demnité i et quatre milie francs, et à partir de novembre 1860, hui$

miûe; sept mille, six mille, et cinq mille fraucs; en 1869, les cleux mille ft'ancs d'indemrité furent joints au trailemen[. Celui des sous-iuspecteurs' et des gardes géuéraux fut polbé à trois rnille ciuq cenbs' et trois rnille francs pour les premiers; à deux rnille cinq celrts et deux mlle francs pour les secotlds, et ulle indemuité de grades'.Les eI quinze cents dix-huit reçureut gardes génér'aux acljoints

mille francs fut attribuée à chacttn

de ces deux

-r0l,-

fores[iels' mille flaucs; les blinriile, nettf cents, et ltuit cerr[s francs; parmi

cerrts fi'ancs

gacliers,

; lcs élèr'es

oes derniers, ceux

qui étaieut morttés etit'ettt droi[ à uue

intlemuité de cinq cettt,s frattcs. Les garJes oLrtinrent six ceuts francsl le garçorr garde er-rt trois certts fraucs. Att 1o' janvier 1858, Ies appoint'erneuts cle iotts les pr'éposés furent augmentés de cent-virtgt frattcs, et pat' arrôté clLt 31 mars 1862, il fui or'éé rrue prenrière classe cle garcles, à huiI cerrt-r,irtgt fi'artcs. La loi tlu I jnin 1853 clonna aux employés tle l'atlrttin.istration cle la dotaliort tle la tout.on,r, i., mêmes ch'oits qu'avaient ceux cle l'Uta[ ir uue pension cle letlaite, en les astreiguan[ à versel' les mêmes sonlrrres, clansla même caisse. Les agenbs furetltcltattflës, colrrne ics préposés. Les irrdernuiiés de logemenl de ces delniers fulelt portées à deux cettts fi'ancs poul les bligadiers, et ceui francs pour Ies gat'des, et ils recrrleut des elfets cl'habillement I l'uuiforme devilt vet'I et or'. La nominatiou à tous les emplois fr.rt d'aboltl tlarls les attlibutions clu ministre de la l\Iaison de l'EmpereLrr, tnais err décemble 1860, elle firt dorlnée au grand vetlettt', sattf pour les insper:teuls que Ie urinisire contintta à ttouttner', sul la présentation de ce gtanrl o{Iioiel' de la Courortne. Au c,ommencrement tle la guet'r'e de 1870, les deux

galcles g,éllét'au.x, urt ltrigadier et ciutl galtles eutr'èrcnt

dans le lialaillon c1e la galcle nalionale rrrobile dc I'alrolclissernent tle lrontaineblear-r' en tlualilé : les deux plcmiers de lieutettant, Ie tt'oisième de capitaine' et les cincl ilemiers cle sergeuI instluctertr. lls se t'endit'ent à Paris avec leur corps, et, assislèreut à pt'esque tous Ies combals livrés sons ies murs. A la fil du siége' I'trn cles gatdes

géuér'aux avail

le gratle cle capitairte; I'autle. II.

cie

Ileaussire cie Se'1'ssel, étaib décor'é, aitrsi que le galde I)érarcl, blessé, le 2l octobre' à I'affaile de la l\Ialmaison;

des quatre camat'acles tle c,elui-ci, der-rx at'aieut ollteuu la métLaille militaile ; lc ltcttLcrts, uroius Jtligadier', Irlonrpttxllellf abal [u lrai',t'.c

I'Opaulette cl'oflicier, eL cleux


-106-

tr)al les fatigr-res et les plivations, étaib enlré ii I'irôpibal, au nrilieu de I'hiver', e[ u'ett sor[it qr"re pour revenil rnourir cl'épuisemenb clans ses foycrrs. D'ar-rtres encol'e) parmi les fot'estiel's de !'outainebleau, prireut une parl ao[il'e à la campague cle 1870*1871 : une ôrdonnance, dLr 27 août 1831, avait mis àIa clisposiiion du niuistle de la gr"rerle, ell cas d'invasiol du département,

clépartements limitrophes, Ia moitié du pel'sonnel du 16 aofrt 1870, déclara ces clispositions atr,plicaltles aux dépalLements de Seine' Seile-et-Oise e[ Seine-et-Marue, eI le sous-iuspecleur,

ou

cles

de chaque inspection. Uit déct'et,

ainsi clue viug[-qualt'e préposés de l'inspeclion de I'outaiueblcau fulcnI uobilisés, eI firenl paltie de Ia cleuxième compaglie tles guides lorestiers, ayanb pour capitaine

II. de la llue, inspecteur à Paris. Après plusieurs voyages inutiles, de Fontainebleau à Pt'ovins et à Coulommiers, résultat du désot'dre qui réi;nait partout' à cet[e époque' quinze hommes furerrt définitivenrelt re[euus par I'autolité militaire, avec le sous-inspecteul', et placés, par pe' tits groupes de deux ou trois' sur la ft'otttière nord-esÛ de Seine-et-IIarI)e, pour dounel avis au général de Poinctes, rlui comrnandirit, le départenietlt, tles utottveurents de I'eurremi. Ils se le[ir'èreut peu à peu devatll celui-ci, con' tinuauI Ier]t's fonctions d'éclaireuls jusqr-r'à PaI'is, où ,ils

entr'èr'eul défiuilivemerrt Ie l4 sel]tenbre. Là ils fireut d. abord partie d'tttr corps composé d'employés de I'adntiministration de la Liste civile, sous le commandement de nI. Brossard de Corbigny, inspecteur à Saint-Cloud. Le 3 novembre, ce petil bataillou fut dissotts, et incorporé dans un régiment formé de dor-rze cents forestiers, vetrus de tous les poirrts de la llrance, qui resta, pendant le siége,"oantouné à Auteuil, e[ alÏ'ecté att service du VI" secteur. La galde et la dél'ense clcs por'[es' le soutien des avant-posLes d.es portts tle Sèvres et de Saint, Cloud, la surveillauoe clu bois de l3oulogne : telle fut I'occupation spéciale dc celte trottpe, .;usqu'à I'ar,misiice. Le 5 tnars

-10?-

1871, le r'égiment

inspec[eul et

fut liceucié, el lc leudemaiu, le

sous-

ses quiirze hommes lcvenuient à I'on[aine-

bleau reprendle le marbeau échangé, depuis plus de six mois, con[re le fusil chassepot. Au commencencnb de septcrnbr.e 1870, ordre fut donné de faire lertt'er à Palis tous les enrployés rlui étaient restésenibnc[ions, de peLlr qLle les eurremis u'essayasserlt d'obtenir d'eux, par la for,ce, des r,errseiguernen[g topographiques. Cet ordre ne fut pas exécuté; les préposés quittèrent'simpiemenIleur nuiforme, eI r'estèient, aLrtânt que possible, à leur poste ; I'iuspecteur s'éloigna, et ne revint qu'au mois dc décernbr.e. Lq 1". octobre, à la IlutteSainù-Louis, un malheur.eux galde, du norr de Chauvaud, ayant été lrouvé porteur d'une cartouche à balle, par les Prussiens, que venait d'attatluer, une bande de fi'ancs* tireurs, fut saisi et fusillé, au lJois-Coulant, à I'extrémité de la forêt. Eufin le 15 janvier 1871, prour se venger de coups de feu tirés la veille, pr.ès de la même Butte-SaintI-ouis, sur la voiture qui portail leurs dépêches à NIeIun, Ies ennemis irrcendièrerrt les maisons lolestières de la

Table-du-Roi et de la 0r'oix-de-Vitry. La première fut à peu près entièrement détruite, I'autle n'eut guère cl'endommagée que la toiture. Ce n'est qu'à la {iu tle février clue les employés purent repr.eldre leurs insignes, et que Ie service cornmenc& à se réolgauiser à l'ontaine-

bleau. Les règlements des [or.êts de l']ltrt, sorir, maintenant appliqués; ils ont à peine changé depuis l8b3 : les tr.aitements des préposés ont été un peu augmentés 1; les br.igadiers tonchent actuellement nrille, neirf cents, et huit cents francs; Ies gardes, sept ceuts, six ceuI cinquanle, e[ six cents fi'aucs I mais ceux qui ne sort paslogés n'ont 1. Ils touchent maintenant, : les brigadiers deux cents franos, les gardes cinquante francs tle plns qù;it y o soixante ans, cl, ils ue sont plus habillés !...


-108-

d'irrdemnité. Ule circulaire, clu l8 or:[obre l87l, letrr concède, comme aux antles, la jouissance d'uu hectare de terrain. Uu an'ê[é miuisiériel, du 8 avril.lB70, a clécidé que des cours seraierrt faits à Villers-Cotterets, Épinal, Grenoble eb Toulouse, poul les préposés qui clésilelaient passer le premier exameri, leur permettant d'au'iver au graded'agerrt; il leur faut sr"rbir r"rn deuxième examen pour être uomnlés sous-iuspecleur. Les agenls de Itou[ainebleau leçoivenl une indernnité annuelle de trois cents flancs, pour frais de tournées. Au mois d'aotrb 1871, I\{. Ilrossard de Corbigny a remplacé, à la tête de I'inspection, l\L de l\Iory de Neuflieux, mis à Ia letraibe. Les cahres sont restés les mêmes ; toutefois, le nombre des brigadiers a été réduit à dix, il u'y

.prlLrs

en a plus de montés, et celui des cantonttiers a

été

erl rresul'e de

mllcher,

-109-

elles aussr, ell cils de résistance. lleuleusement ce cleploiênlcnt de forces fut iuulile I on put renrplir, sans eutpôcheureu[, virrgt roihrres. avec ]es bois tlouvés. Quelquc temps après, en di,'cerrbr.e de In mênre auuée, il lirllut ôtabiir à Ia por.te dc nlelun ul poste de gaules et de geudarnles, poul.r,épr,inrer les délits tr'èsgl'aves commis pal des liabi[arrts de cette ville; on en vint plnsieurs fois aux milins, et nalg^r'ei I'assistance de la garde nalionale, les foles[ier.s u'euleuI pas toujouls Ie dessus. Toute celte eil'ervescence se calrua, du res[e, bieutôt, et perrclaut les dix deruièt'es anlées du r,è_lne de Louis-Philippe, Ies gar,dcs le récligeaient anluellement

que cent,-cirrqrrante procès-r'er.bau"r. [n I8lB, o[ li'euI pas à regrelter d'aussi filcheux excès, mais le nomble des procès-velbarix s'éleva. La moyeuue,

por[é à six; la gendarmerie d'élite a été supplirnée. La propriété forestière reçoit infailliblement le c:ontre-

justp'en

et Ie coup furreste des troubles qui agitent la "Sooiété, nombre, ainsi que la glavité des délits sont d'excellents indices de l'état des esplits. A I'arrtoinne de 1830, i\[. de Larminat, menacé par les calriers, dut quitter précipitamment la ville, oir ses jours n'étaieut plus eu sùreté; le découragentent saisit son personnel, et le désordre devint très-gland. Pour y mettre un terme, iI fallut faile un coup de vigueur: les habitants de Recloses avaient pillé cles bois façonnés qui se trour,'aient pr'ès de leur comrnune, II. de Bois d'Hyver, à son arrivée, alla plocéder, lui-même, dans ce village, à la tête

lèvemerrts d'au[r'es produi[s du sol .for.estier, rtruatorze pour déiits de pâturage, orze pour. deli[s cl'exploitation, seize pour faits de chasse, treute-quatre pour contra-

une visite domiciliaire génér'ale qui dura deux jours; le sous-préfet, le lieutenant de gendarmerie, le procut'eur du roi, le jLrge d'instructiorr I'accompagnèrent; le colonel du 6- hussard qui avait, récemmeut, remplacé la garde rol'ale daus nott'e ville, se porta sur Recloses, aveo urt escaLlrorl, pour prêter main forteo au besoin, el, deux cornpagrties de la garde uatio' uale dc lrorrtaineblean prireut les almes, e t clemeurèrent

de viugt-ciuq gardes, à

1854, fut de trois cent, h'ertc-trois, dout deux cent-quinzt-. pour vols de bois, quaran[e-tlois pour en-

ventiorrs diversel. Sous le secoud Dmpile, cet,te moyenne

tomba à cent-lleute. Iiu 1870, le servit',e se trouva entièrement désolganisé, corrme nous I'avons dit ph-rs haut ; I'inspecteur avait, quitte le pays; les trois chefs de caltorrnement, e[ presque la rnoitié cles pr,éposés étaienI elfernrôs d.ans Palis; ceux clui res[aien[, sans al'[tes, saus iusigles, sarts direction, obligés) souveilt, de se cacher, pour,éviter les mauvais traitements des tloupes allemaucies qui tlaversaieuI iucessaurment uolr'e ville, fureut tout à fait impuissants à ploléger ]a for'ôt, Peuclant les deux lilerniels rnois, cependant, celle-ci n'ent (lue for'[ peu à sorrffi'ir; nrais dès ttovenrbre, cles baurles cle deliurluants s'abat,tilent sur. elle, et y fir'elt tle r'ér.itables coupes crl règle. Trente-huit hectares, à la porte cle I'orrt,aineJ:lcau, dans les cantous clu trIon t-l'ierre u x, e t de la Yailée-cl e- la-Cha mhre, coul'et.ts


- llt -

-ilO-

cl'un perchis de chêne de cinqtrante-ciuq arrs, furent rtolanrmenI exploités, presqu'à blanc étoc. Au total, la valeur des l:ois voles, à cette époque, datts toute la forêi, peut être évaluée ir 331+,000 francs. Il en firt eulevé pour 100,000 fi'ancs par les habitants de I,'onlainel)leau, autant par ceux de I{oret, e[ pour 30,000 francs par ceux d'Avon. Les d(:linquants n'avaieut pas settlement pour but de se chauffer, er"rx et leur lapille; la plupar[ r'endaient le fntit de leurs rapines à urre foule de persounes assez peu scrupuleuses pour leur servir ainsi, en quelque sorte, de complices. Quelques-uns rr'avaient même pas la misère pour excuse, et ne voyant là qu'une industrie fructueuse à exercer, allaient parfois jusqu'à ertvoyer rles bucherons travailler pour eux, à la journée. Plusieurs conseils municipaux s'efforcèrent rl'alrêter ces honteuses dévas[ations; celui de Fontainebleau, entre autres, tt, clans ce sens, en septemltle et en novembre 1870, un appel, peu écouté, au sens moral eT à lhonuêteté publiques, puis le 14 février suivant, invita le maire à prendre des mesures coercitives. Celte dernière décision fut afÏichée, non-seu' lement à Fontainebleau, mais dans les communes voisines. Eu imposa-t-elle plus qtte les autres? les pillards fureut-ils teuus en respect par la réori4anisatiotl de I'aclminisTra[ion forestière qui eut lieu vers cette époque? ou est-ce, simplement, parce clue, les bfichers de tous él,ant en{in remplis, le bois n'a.vait plus aucr;ne valenr (on en offrait à 3 francs le stère)? ce qu'il y a de ceriaitr, c'est que ce scandaleux tra{ic cessa comme par ettchantement, et que tor.rt rentra dans I'ordre' areo ulle promptitude re-

marquable. 0n poursuiviI un très-petit rtombre des coupables, parmi ceux que les gardes avaient Ie plus souvent iencontrés pendant I'hiver; on {it rendre gorge rI quelques-uns cles acheteurs, au moyell de perquisitions opétées sur une assez grande éohelle, mals bien tardivement' à Fontainebleau, lvloret, Avon etBois-le-Roi. La présence des ennemis, qui ne quittèrent uotre ville que le 23 mars,

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et I'absence prolongée de toute force publique lenclaieut, du reste , lcs poursr,rites cli{Iic'iles. Les Àllemands, eux, ne firent pas cle mal à la for'êt; ils cssayèrent cepenclaut, mais avccl'ord.re et,laméthocle qu'iis mettaient dans toutes leurs exactiorrs : dans Ie cotrratrt de

janvier

1871 , un inspecienr des for'êls ltlussietr art'ilit à Irontainebleau, et apr'ès s'être enparé du registre rl'aménagemeut, airrsi que des plaus détaillés de la forôt, dans les bureaux de I'inspccteur et clu sous-inspecteur frattçais, aux poltes desquels iI {it ensuitc âpposel les sce}lés, il voulut opérer cles coupes régulièr'cs, au pro{it de sotr gouvelneruent. Ii s'aboucha, pour cela, avec les mar'chands de bois de la villeI tous, sans exception,,refusèrent d'ar:heter; il fit alors, le 24 jauvier, signifier au maire de }'ontainebleau d'avoir i\ euvoyer, lc leudemaiu ma[in, à la gare du chemin de fer, ecnt btrcltelons, e[ soixarrte-dix 'l'oitures at[elées, pour débitel e[ en]pot'ler Ies arbres qui selaient désignés, le tout sous peirte de 10 francs d'amende, par citaqtre ottvlier, ct dc 100 francs parchaque voitrrre mallqriftnt; ar,is de celte rtiquisition fut donnée à la population par ie clier-rr public.' Il firut renclre justicoà celle-c:i : il ne se trouva persoltile all rell-

dez-vous, et chacun resta même, autant que possible, chez soi, cejour-là, de peur d'êtle contraint d'aller tralailler manu,ntilitarit . Les Allemancls renoncèr'eut à leur idee.

A la fin de mai lB7l, au moment de la défaile détni tive du gouvernement insurrectioDnel établi dans la capitale, on craignit que quelques-uns des adhér'ents de ce dernier ne cherchassent à gagner Ia for'ô[ cle loutainebleau pour s'y caclter, et peudalt uue huit,aine, des pa[rouilles de forestiers, cle gardes nationaux, t1e volon1. Uno main irconnue avait placardé, dans diverses parlies de manuscrites menaçant de mort tout intlividu qui travaillerait pour les Prussiens.

la ville, de petites afliclies


-fi2-

taires même, bat,iilent, nuit et jour', ros bois; aucune capture importante ne fut faite. Somme toute, en temps ordinaire, les delits, dans la Iorê[ de ]'ontainebleau,'sont peu importlrlts, au moins par leur nature; la majer,rre partie r:ousiste en nombreux enlèvemenis cle lLois, reglettables, sans doute, mais minimes, si on Ies compare à ceux qui out lieu dans la plupalt des autres forêts. L'auclience correctionnelle clu premier vendredi de chaque mois est consacrée à juger ces délits forestiers, et elle est loin d'ê[re remplien tl'aulant plus qu'une lai, du l8 juin 1859, à permis à I'Administration de [ransiger avant jugemen[, et celle-ci use de ce droit tlals trne large mesure. Cette même loi a augmenté url peu la sévérité du 0ode cle 1827, en laissunt aux magistrats la faculté de prouoncel la prisou dans le cas de coupe ou d'eulèvement de bois, ou bierr d'arrachage de plants, même naturels" L'Administra[iou est actuellement en possession, tant clans

Ia for'ê[ qu'aux abords de celle-ci, de virrgi-neuf

maisons, oir sont logés trente préposés, savoir : Ie pobte du Parqne[-cl'Avon, qui remonte au règne de Louis XIV; celui cles Basses-Loges, ache[é en 1805, et réuli par Ie sénatus-consull,e du 1'* mai l8l2; celui de Chantoiseau, or\ demeure un garcle depuis 1764; celui de la PorteNaùon, construit err 1858, et qui coûta 14,000 francs I celui des Sablons, au milieu du village, comprenaut uue coulenauce [olerle de dix-huit ares cirtquallte-cinq centiares, acquis le 3 mai t8l l, réuni par le sénatus-consulte du 1"" mai 1Bl2; celui de Gros-Bois, dont Ia coustruction fut oldonnée en 1?30; celui de Bourron, au milieu du village. ae,heté 9,700 francs én 1866, sa r'éuniou à la for'ê[ n'a pas été décrétée, il fait donc eltcore partie du domaine privé; celui de la Croix-de-Souvl'ay, construit en 1865, et qui cotta 21,3Q0 fraucs I celui du Puits-du-Colmier, dont I'origirre remoute à l'ancien régirne I deux dans le Grand-Parquet, celui de la route d'Orléans, qui date cle

- lt3 -

XV, et celui cle la route de Fleurv, constlr-rit en 1854, moyenran[ la somme de 13,660 flancs; celui cle Franchalel, ou derneurent un garile et un brigaclier' ; celui de Barbizou, exis[anl iIéjà sous I'arcien régime, arr milieu clu village, ei courprenaut une (:on[enar]ce tolale cle vingtneuf ales dix centiares; celui tle la Glaudôe, constlnit en 1835 ; celui de la Table-dLr-Iloi, en 1834, poul arrôber les délits des habitauts de }Ielun ; celui de Ia Roohette, au milieu du viilage, comprent'tnt uûe contenarce totale de vingt-sept ares soixante-dix centiares; iI exislaii sons I'anoien r'égime, I'r-rt vendu à la Révolu[ion, racheté par' I'Ilmpereur, en 1805, eb r'éuni par le séuatus-consulle du Lor.ris

1"'mai 1Bl2; celui de la Croix-de-\i[rv, construiI en

1830; celui de Sernaise, au milieu ciu village, acrluis er-L 1826, et compleuant une conterrarrce tolale de cinquantetrois ales qr,ratre-vingt'-huit ceutiales ; celui clu Pe[itBarbeau, au bold de la Seine,prolenanl cle l'échange de décembre 1 850, avec le genéral cle Ségur ; deux à Courbuisson,

I'un cor.rstruiten 1839, por-rr remplacer de vieLrx hâbirnerts faisantparlie del'ancien {ief, I'au[re acquis en 1858; celui de Samois, corrslruit en I 8?9 ; cei ui de Ilois-le-Roi, cons l.ruit en 1857,e| qui r:oùta 13,300flancs; celui d.e Ia Polte-aux\Iaches,con s lrui b eu 1850,à Ia place d'une atrcieul e maiso u , cédée à la Compagnie du cherniu tle fer, en 1817; celui de la Solle, constluit en 1804, et qui coritr 25,200 flaucs; enfin qualle à |ontaiuebleau, r,eux de la rue de Ia Paroisse, acquis en 1850, conrprenant nuc contertattce totale de six

ares tlente-et-un centiaresl tle la Fontairte-\'alleraut, accluis err lB5B, et réurri par décret clu 15 fevrier 1867; du Quartier-cles-Suisses, acheté en lBl7, cornprenant utre conteuarroe totale cle viugt-six ares trettte-sept, centiares I eb de Ia place Napoléorr llI, acheté err 1865, au strjet duquel auc:uu cléoret cje r'éuuion n'est in[erveuu, et qui pal colséquent, fait ent:ore paliie dLr clornaiue irt'ivé. Darrs cette nomen,:latu::e re sont pas contpris les bâtiments de la Faisarrclerie, oir cleux employés sont encore I,


-ll4-

logés. Enfin, nous mentionl-lerons I'existence de quelques corps dc garcle bâtis, en 1835 et 1836, pour servir de rendez-vous, de lefr.rge en cas de mauvais temps, de point de ralliemenl poul les rondes de nui[, etc. Ce sont ceux : de Ia Croix-dn-Graucl-Maitre, de la Croix-de-Saint-Hérem, des Grarrds-Ireuillards, et de la Table<lu-Grartd'Maitre; ce dernier, coustrtrit avec les déblis d'une maisonnette élevée, sous la Restauration, à la Plaine-cle-Sermaise, pour la surveillance des tirés, est maintenant en ruines; a été remplacé, en 1865, par ur peti[ chalet rustique que

CIIAPITRE IV.

il

ont éditié,

eux-mêmes, au carrefour des Bécassières, avec des bois garnis de leur éoorce. L'aménagement de ces corps de garde est des plus simples : ils se composent d'urre écurie pouvant contenir trois ou guatre chevaux, et d'une pièce exiguê, ayatrt pour tout mobilier une table, quelques baucs et chaises, et un laielier pour les armes.

les employés

Essences.

-

Pguplement.

-

Traite:nent.

Il est possible, comme nous I'arons vu, de se faire une idée, à peu près exacte, des rét;ohttions qui ont présidé à la formation du sol de la forêt de ltr:ntainebleau : il sullit d'en interroger les diverses couchesl ces témoins des anciens bouleversemen Ls du globe répondlon t tdèlement. Mais les végétaux conl,ernpolains de cc.s époques si éloi'gnées de noLrs)ont dispalu, sans presque laisser de traces, et il es[ beaucoup plus dilliciie de les ressr"rsciter par la pensée. Nous nous bornerorts à I'essayer pour cetrx qui recouvrirenl la surlace tle la telre depuis le commcncement de la périocle actuelle. Nous 1-rrendrons surtout pour

guides les phénomènes nAlurels qui, st'uIs, influaicnt alors sur la vdrgétation. Dn se reportant à ce gue nous avons dit au chapilre deuxième, on peut, au point de vue de la I'ertilité du sol, partager la for'êt en trois'parties plincipalcs. La premir,l:re est la vallée qu'occupeut actuellement les quartiers les plus bns de la ville, la palais et ses jardins, et o) les eaux, naiutenau[ captives, c[ du leste bierr dinrinuées, lormaient, alols, unt' r'él'iiable rivit\t'e tnarécageuse ritri allait se jeter dans la g6j1i6r, el sur le bord cle laquelle se trouvait si[ué l'antique village d'Avon, tlont ]e nom, eu langue ce)tiqrre, sigrifiait, cours r'l'eilrr. r'1 csl,


-tt(-

Iogés. IInfin, nous mentionnerorls I'cxistence de quelques corps dc garde bâtis, en lB35 et 1836, pour servir de rendez-vous, de lefuge en cas de mauvais temps, de point de ralliement poul les roudes de uui[, etc. Ce sont ceux : de la Croix-du-Grand-Maître, de la Croix-de-Saint-Hérem, des Grarrds-l'euillards, et de la Table-clu-Graud-Maitre; ce dernier, construit avec les déblis d'trne maisonnette élevée, sous la Restauration, à la Plaine-de-Sermaise, pour la surveillance des tirés, est maintenant en ruines; a été remplacé, en 1865, par un petit chalet rustique çre

CIIAPITRE IV.

il

olt

édifié, eux-mêmes, au carrefour des Bécassières, avec des bois garnis de leur écorce. L'aménagement de ces corps de garcle est des plus simples : ils se composent d.'urre éourie pouvant contenir trois ou quatre chevaux, et d'une pièce exigue, ayallt pour tont mobilier une table, quelqtres bancs e[ chaises, et un raielier pour les armes. les employés

Essences,

-

Peuplement,

-

Traitenent.

Il est possible, comme nous I'arons vu, de se faire uue idée, à peu près exacte, des rët;olul,ions qni ont présidé à la formation du sol de la lorê[ de Irontaiuebleau : iI suIlit d'en interroger les diverses couches; ces témoius des anciens bouleversemen [s dr-r globe répondlont fidèlement. Mais Ies végétaux contelnprrlains de ces époques si éloi'gnées de nous,ont dispalu, sans presque laisser de lraces, et il esl beaur:oup plus difliciie de les ressuscifer par la pensée. Nous nous bonterons à I'essayer pour cetrx qui recouvrirerrt la surface de la telre depuis le commencement de la période actuelle. Nous pt'endrons sul'tout pour guides les phénomènos natut'els gui, st'uls, il{luaient alors sur la végétation. [rr se reportant à ce que r]ous avorrs dit au cltapitre deuxième, on pelt, au point de vue de la lbrtilité du sol, par[ager ]a folêt en trois'parties plilcipales. La première est la vallée qn'occupeut actuellemeut les quartiers les plus ltas de la ville, le palais et ses jardins,

et o)r les eaux, nraintenant

captives, el du rcste llierr diminuées, folmaient, alors, une r(iliiâblc rivit\t'e tnarticâgeuse qrri allait se ieter dans la Scine, cL sur le ltold cle laquelle se trouvail situé l'antirlue village d'Avon, donl, le nom, en langue r:e)[i11rre, si,enil-iaiI cours c]'eilrr. Il esr'


-116-

probable que sur cetle terre, constantmenI détrempée, ol ne voyait que les essences indigènes auxquelles I'humidité convielt, ou, du moirrs, n'esb pa5 corrtraire : des aunesr des saules, peut-êtle des frênes el des bouleaux. Les noms de quelques communes des elvirons : tr'resne; Salins, d,e Salir, saule I Anluoy; Verneuil e[ Vernou, de L'enl, auhre, montrent I'ancieureté des trois premières espèces, dans le pays. Qualt à la quatrième, PIine parlo de la beauté des bouleaux r'épanclus clans toute la Gaule, eI donT nos ancêtres tilaienI une sorte de résirre.

La rleuxièrne partie se compose ùes rochts oir les assises sableuses appalaissent à la surface sans étre recouvertes d'auco:n l,erra,in remanié. Tels sont, par exemple, les can[ons dtr Long-Rocher, des Béorlots, des Har,rtescle la Touche-aux-tr{ulets, du Rocher-de-trlilly, du Rocher-Cuvier-Châtillon, du Rocher-Cassepot, des Gorgescle-Franchard, des Golges-d'Aprenront. Leur aridité est encore telle que les pius e[ les bouleaux sont Ies seuls arbles qui puissent y croître. 0r Ies premiers n'habitaient pas; alors, les envirous de Paris; les troncs blarics ,Les seconds s'élançaienI donc seuls, clair-seniés, au-dessus de ces plateaux, que recouvraient de vastes tapis de bruyèr'es, troués, çà et là, par les orètes saillantes des roches; parfois se dressaiI aussi la pyramide, d'uu vert pâle, de quelque gigantesgûe genévrier, cet arbrisseau des sables; les Gaulois I'employaient à la constrnction de leurs nraisons, et sa présence ancienne, dans le pays, est prouvée par le uom de la Genevraie que porte ur-r hameau voisiu. C'est, r) peu près, Ie mênre aspect qu'offreltt encore, acfuellemel)t! ceux des cantor:s que ltolls venolls d'énumérer otr les pirs rl'ont pas pérré[ré : les Gorges-ctre.F'rauchard, par exenrple. Errfin la troisième partie comprend le reste cle la forêt, où le calcaira est rnélé au sable, en proportions trèsvariables, mais toujours appréciables. Sorr per.rplemeut devait se composer : surtont de chênes, I'arble indigène

Plaines,

-. 1r7 --

pal excelleuce, clui lésistc aux gelém plintanièr'qs, ce fléau de. notre climat, et qui aiteint, chez uous, comme on peut encore en j r-rger', de si belles.dimensiorrs ; puis de hêtres, là oir les geléers de mai el de juin sévissaient avec, le nroins de force. L'exislence d'un glald nonrble de ces derniers, daus la localité, dirs les temps les plus leculés, est plouvée par les appellatioLrs de plusic.urs caltons, et des villages de Fays-lès-Nemours, Irays-en-Bière. À ces deux essences dominautres s'en tlouvaient, sans doute, mêIées quelqr-rcs autles indigènes; mais il est

impossible d'err savoir la quantiti:, d'ailleurs âss€z r'êstreinte. Les nours des communes voisines de : Chiiteuol', Châtenay, Beautheil, Cucharmoy, Ormeaux, Boissy lbnt supposer', seulement, que le châtaignier, le tilleul, le charrne, I'orme, le buis se r:encollt,ri'rienI dans notre pays, à une époque t,rès-arrcienne. Dessor-rs tous ces arbles rampait, clans cer[ains errdroits, le houx, cet arbuste ami de I'omble. La vigueur de Ia végélation, I'état plus ou moins complet du peuplement devaient, du reste, varier avec Ia qualite du sol, c'est-à-dire presque à chaque pas, et passel par tous les degrés, depuis la clairière, à la PetiteHaie, aux Placereaux, au Granci-Parquel, jusqu'au massif serré, à la Xlare-aux-Evées, et surlout dans les terrains de transport de Ia Plaine-de-Serrnaise, et du bord de Ia Seirte. Ces futaies, vierges de toute exploitation, avaient beaucoup de ressemblauce aveo celles qui peuplenI actuellement les canlor]s du llas-Br'éau, du Gros-.[outeau ou tle la Tillaie. Comme dans ces demièles, des arbrès de tous âges, de toutes hauteurs s'élageaient les uns aLr-dessus des autres. A mesule que, blisés par les vents, ou minés par les années, les plus âgés tombaienû urr à un, une nouvelle génération, né'e de lenrs fruits, avide d'air et de lumière, s'empressaiI de prendre leur place, et s'éIançait, à son torir, au'dessus dn cadavre du géant. r\iusi, les jeunes brins, les per"chis, les vieilles écorces croissaient,


à la.fois,

-il8--

confusément môlés. Parfois' cependant, la destruc[ion marchail plus vite : utle trornbe' un ltlcendie allumé par le feu du ciel, découvrait trn plus Ialge espace, sur leqLrel uu peuplement, formé ele toutes autres essences, sourent, que le précédent, s'élevait, en une seule fois, et présentait, alors, une certairte homogénéité' bientôt rorrprre, du reste, à la génération suivante. Cet état de choses dut se rnaittenir longtemps encore après I'apparition de I'hontme darts la Gaule, car le sol de la forêt est si aride, si tourrnerrté, hérissé de masses de grès tellemelt abruptes, que les premiers lrabitants lui préférèrent, sans douie, les contrées plus feriiles, aux contours plus arrondis, et I'abandonnèretlt à sa sauvagerie primitive. Cependant, les progrès de la civilisation, que {it naître clans notre pays l'établisscmeut de la dorninatiorr lonraine, amelèrelrt ceux de I'agriculture, et diminuèrrietlt, quelque perr, l'étendue des forêts. La vieille route de llour'gogne lemonte; probablemertt, à cette époque, et, serait, selon toutes apparerlces, les restes'd'une ancienne voie qui suivait, à peu près, Ie conrs cle la Seine, et allait rl'Autun à Paris. Tout récemmcnt, M. Damonr a mis à jour, entrc ce chemin et Ia rivière, près de la foutaine du Bois-Gauthier, les ruines d'une vieille constructiou. C'est un petit no]]umerrt, cle quatle mùtres sur totttes facesl ses murs étaient lecouverts de lLeintures à fresques, donI les diflerentes [eintes : rouge, jaune, vert, bleu, etc., sont encore très-reconnaissables; une branche chargée de feuilles ou de fr:uits ou de fleurs, faite avec un assez grancl soin, a même pu être retrouvée, ainsi que des ferremenis, des morceaux de tuiles, e[ d'un gland nombre cl'nstensiles divers, en ten'e, clont i'origiue gallo-r'omrine est évidenfe. Uu fi'agment de vasc est décor'é d'un motif, en relief, cléjri constaté sur dcs poleries de cet,tr-: époque, venanI de plusieuls points de la France, no[,amnreuI des environs tie Bourg; c'est nn i]rnorrr assis, et se chau{Tant.

-ilg-

Les traccs rlu feu sont partout app,arcntes clans ce baïti-

ment, dout,il a été impossible dc pr'éciscr I'ancielne

tination. Dcs dôblis, cle môme or.i ginc, ou t aussi été rencontrés dans Ie pûr'r du palais. C'est de ces deux côtés, sans doute, sur les rives de la Scine, et ar.r bord de la rivière d'Avon, que durent avoir lieu les premiers dÉ:frichemen[s, Ils s'étendirent, ensnite, aux reins de la forêt actuelle, quancl ceux-ci se peuplèrent. Illelun, Aron, Samois, La Chapelle-la-Reine, Itecloses, Moret, Chailly, et bien dlaulres villages sont beaucoup plus anciens que le palais de Fontainelrleau. Dans les meilleurcs parties, quelques fntaies furent des

remplacées par les céréales nécessaires à la nouniture des habitants, mais aillerrrs, les exploitations duleut, être lrien pen importantes. En elTet, le liois abondait partout, et faute de che;lins, ne servait absolument qu'à la consommation locale, nécessairemenI tr'ès-restreinte. Le comliustible était clioisi parrri Ies bois nrorts et gisiutts, dolt le faconnage éiait rnoins di{Iicile; d'ailleurs lcs clrefs, eux-mêmes, donnaienI I'exemple, et se con tentaient de ce chauffage dans leurs chiiteaux. Les pièces destinées aux constructions étaient irr.ises, sans ordre, dans les chênes qui remplissaient Ie mieux les conditions nécessaires. Les seules exploi[ations consistaieut douc i) enlever, cà et là, Ies arbres secs, dépérissants, et quelques autres en bon

état de croissance, pour les Lresoins cles riverains. L'homme clevancait la nature sans la eornb&ttre, et I'aspect général de la forêt ne changèait pas. Un des premiers elïels de Ia léodalittl fut d'accroître les Jrois de notre patrie, et de ramener le sol ii l'état dans leqr.rel il se trouvait au temps des Gitulois. llrr etïet, ainsi

que le fait remarqrrer rI. Alfr,ed nlaury, la possession rl'ttne forêt constituait unc cles prérogatives es-"ent,jelles rles seignenrs ltaut,-irrsticiers, e[ (ttail cxigée, cu rlrrelrlne sorfe, de celui qni élail rer'ô[u de celte qualitÉr. {Jn concoit la guerre achanreie qni rhï[ ôtre tléclar,ôe à I'agriculture,


-_tzl*

-120et les effolts, les violences même, qui eurent lieu eu façeur du reboiSement, darts ces temps de tlouble, oir la Ioi clu plus forl élait, plesque l,oujours, la meilleure. Les simples seigneurs opéraient, sul ulle échelle nécessairement pitrs petite, e[ se cor]tentaient cl'uue garenne, de u&ret1,tl(rt dérivé du gcrrmaitt, uaren,, défense; c'ét,ait' un bois, pas assez glaud pour qlle sou plopriétaire puI s'y

livrer à la

chasse

de la glosse bête, ntais oti, pour

se

dédommager, celui-ci élevaiI tine énorme quantité d.e gibier, ernemi implacable, lui arrssi, de tout ctramp cultivé. 0r iI cxistait en llii,re un gt'antl nombt'e de,ces gareunes; le nom de plusieurs esi venLl jusqu'à nous, celles, par exemlile : d'Achères, de Bourron, de GrosBois, tl'Avon, de la Queue-de-Fontaine, etc., el sut' .ces points, la végétation s1'lvestre avait drh tottt enraltir, comme avant I'irvasiou rornairre. Les choses chaugèrer.rt, vraisemblablemeitt, au moment' où le domaine royal se constitua, el les bois cédèrent, de nouveaur la place aux céréales. Les mouaslères créés par

les souverairrs, celui de Saint-Gerrnain-d'r\uxerre, douI palle Helgaut,'celui de Iiranrilrald, celui des Basses-Loges, fondé en 1310, et d'autres ell0ore dulent fournil au défrichemeut de nombrenx el infatigables ouvriers. D'ailleurs nous avons vn que, sous saiut Lonis, pr'ès de detrx mille arpents, qrii fr:rent aliénés, étaieut en cult,ttre, au-delà de la route de Bourgogne, sur les lives de la for'ê[, et même dans I'in[élieur de celle-ci. Le gibier avail nécessairemeut climinué. Au xrv" siècle, le bois cornmenca à d.isparaître des alentours cle Palis; il fallub I'aller chenrher de plus en plus loirr, por"rr I'approvisionnernent cle la capitale. La forêt de Fontainebleau, siiuée sur le bord de la Seine, et d'où, par conséquen[,

Ie tlansport étaiI facile, fournit un large

eontingeut, que

tin[

augmeuter, en(rore, I'habitr-rde du flOttage en tlaius. Dès Ie règne clo l'}irilippe Ie BeI, la plus grarrde partie des produits cle la forêl était conson-

il en est ellror.e ainsi de nos jours. Urr alticle, publié par I\I. Gelbau[, dans les Annales forcsl,ières, année l8/r9, uous appreud qu'on distinguait alols Ie bois de feu en lrois catégories ditférentes : le gros bois otr bois de ntoula; le rnenu bois ou ntctr,uisc; le bois cle corde. Le bois de monle, le plus beau et le meilleur, était, exclusivenrent, composé de rouclins; on I'appelait, ainsi du nom de I'appaleil qui sen'ait, à le mesurer, ntoolc méc pal les Par'isiens;

ou mô le, don t on t t plus tard nroule,c'é tait r-rn cercle de fer', de six pieds et demi de circonférence; trois noules faiqaient une uoie ot charretée; les bûches ne pouvaient avoir moins de trois pieds et demi de loug, et d'un clou.r, dixsept à dix-huit pouces de tourl dans le principe, Ieur circouférence devait êire à plein poiug, et cleux cloigts; d'après I'ordonnauce de clécemble 16?2, iI n'en fallail pas plus de soirante et deux pour lemplir les trois moules; plus.taid on remplaca ces tlois moLrles par une seule mesure ayant quatre pieds de conche, et quatle pieds de haut, cubant. Iral conséquen[, uu stèr'e neuf cent ving[ décistères. Le menu bois comprenait les fagots, les bour.rées et les cotrets, dorrb le norn vieut d,e consxringcr"e lier, ces derniers n'étaieut que des bourrées attachées d'une certaine manière, et dont les brius avaieut d.eux pieds de Iong; denx ccnts de ces fagots ou bour,rées formaieut, eux aussi. une voie oLr chart'etée. Le bois de iorde était mêlé de rondins, et de bfiches fentlues en quatrel la longueur étai[ la même que pour le bois de moule; Ies briches n'avaienI jamais moins de six pouces de tour, ni plus de dix-huil; il exi-stait Ilour ce bois urre mesure particulière, donI on prenait les dimensious avec nn coldeau, d'oir Ie nom de bois cle corde, et qrri avait huil pieds de couche sul qua[re pieds de haut; elle contenail, par consét1uent,

trois stères huit cent quaran[e décistèr'es. Comme on Ie voit, le bois éûait devenu une véritable malcirandise, dont uneorrlottnance, de 1318, defendit à [out gentilhomme. oflicier, avocat, clerc et hénéfic:ier de trafi'


-122-

quer. Son prix, à Paris, jusqu'à la Iin du siècle deruier, subit de très-grandes variations; il augmentait ou diminuait suivant les arrivages, qui étaient loin d'être bien réglés, et parfois, devinrenL si rares qrl'on I'ut obligé, à diverses époques, de rendre des ordonnarlces pour y remédier. Ainsi celle de mti 1520 prescr:ivit aux marchands de faire amelter) le ph.rs diligemment possible,les

produits de leurs couiles aux ports les plus voisins; d'aut'res, en 1563, 1641, 16e3, déferrdirent d'avoir des provisions tlop considérables de bois, dans Palis ou les faubour'6s, de crainte d'accaparement; etc. Au commeucement du xlv" siècle,le moule valait de I sol 6 deniers à 3 sols; cette dernière sommc, au pou.r'oir actuel de I'argent, équivaut à plus de 15 francs de notre monnaie. Cent ans après, iI se payail 6 sols, ce qui tre représente plus qu'une dizaine de nos fraucs. Le déboisernent augmentait avec le prix du bois, ef dans maint endroit la futaic faisait place au laillfs, c'est-à-dire les vieux arbres, se régénérant par la sellleltce, aux jeuues brins, qui repousscnt de souche- La présence habituelle des souverains, gui se plaisaient à chasser sous les bearrx onlbrages des grands chênes de notre forêt, éloigna de celle-ci, et pour longtemps eltcore, cette fircheuse conversion; mais dans le reste de la tr'rance, le mal en vint à un tel point que tharles V fut obligé, par une ordonnance de 1376, répétée souvenI depuis, de d(rclarer biens immeubles de la Oourorrne tous les arbres de futaie, tant pleine que sur taillis; ils ne pouvaieut dorrc être coupés que parpermission du roi enregistrée au Pallemerrt, Il est probable que c'est vers ce[[e époque que les fores-

tiers, frappés des inconvénients du traitement appliqué jusqu'alots à la futaie, commencèrent à abandonuer celuici. Nous avons explrqué plLrs haut en quoi il corisistait. Dans les massifs soumis à ce geure d'exploitation, auquel on donne le nom ,Je jardinaga, les albles qui ont le plits d'élévation gênent ceux gui se trouvent imn:édiatement

-

123

-.

sous leur couvert, et en ralentisserrt la végétation; tous, en général, n'étant pas assez serrés eutre eux, s'étendent

en branches, deviennent noueux) et n'atteignent pas la hauteur que la nature leur avait assignée; en{in I'abattage et la vidange causent des dégâts considérables aux jeunes plants, et mrrltiplient les brins'viciés. 0n substitua at jardinage le mode à tire et aire, qui consiste à asseoir les coupes par contenances égales,, de proche en pqoche, et eu laissant seulernerrt un petit nombre d'arbres de réserve. Ce nombre était fixé, par I'orclonnance de 1376, à dix par arpent, qui tlevaient être marqués, dans toute vente, du marleau du roi. Cette méthode est 0rr0or€ plus mauvaise que la précédente : les arbres, tous du même âgg croissent, jusqu'à leur maturité, en massif trop serré pour acquérir de belles propor-

tions, et une texture forte; puis surtotrt, ceux gu'on laissê, en trop petit nombre, dans les coupes, sont insu{ûsants pour assurer, par leurs somences, le repeuplement du terrain, et pour protéger, pendant les premières

années, les quelques jeunes plants quipeuvent naitre; d'autant plus que beaucoup de réserves deviennent la proie des vents, ou sècheut après peu d'années, par suite de Ia transition trop brusque de l'état serré à I'entier isolement.

0n essaya de remédier à ces inconvénients ; et I'ordonnance de 1376, que nous avons déjà citée, confirmée par celles.de septembre 140?, mars 1515, août 1573, et un arrêt desjuges en deruier ressort, du 25 mars 1600, prescrivit aux marchands uentierst après Ie temps de vidange expiré, de labourer, et semer en glands leurs coupes, particulièrement celles de futaie, et de les clore e[ boucher de bons fossés,.avec haies yives, pour en enrpêcher I'entrée aux bestiaux.

Les cantons de Ia Plairre-Ra-vonnée, et des VieuxRayons doivent, comme nous I'avons dit, Ieurs noms à ces premiers semis, et il restait encore, au milieu du


il

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siècle dernier, des traces de fossès ; mais on tlouva qn'ils faisaient perdre du terrairl, e[ gênaienI la chasse, aussi

u'obligea-t.on les marchands à en faire faire que Ie Iong des grands chemins.

0n avait, du leste, à cette époque, de singulières idées eu sylviculture : on cloyait que la terre avait la faculté de donner naissance spontanéme[t aux arbres sauvages, saus graines cl'aucune sol'te, eI par sa propre puissance;

on tenail également ponr certain que le chêne croissait pendant cent ans, restait ceui ans en bon étatde végétation, et cent ans à déoroître, après lesquels il mourait.

Aussi voyons-nous une ordonnance, de juillet 1544, conIirmée par celles cl'aorit 1573, et mai 1587, fixer à un siècle la durée cle Ia rcuolr.r,tiog des futaies de chênesl, Cette limite d'âge resta, à Foutainebleau, le plus soul'ent, à l'étaFde théorie; lorsclue le bois dépér'issait, on perruettait la coupe avan[ cent ans, ( salts tirer à conséqueuce >, 'disaieut les arrêts; d'autre part, le voisirrage du séjour des souverains faisait conserver, pour l'orneruent, des arbres beaucoup plus vieux. Ce nouveau mode cl'exploilalion ne tarda pas à amerrer des modrficatious notables dans I'aspect des futaies de Fontairæbleau : Au lieu d'un mélange confus de bois cle divers irges, l'æil ue rencqntra bientô[ plus que des massifs peuplés cl'arbres uniformes, qui naissaient, croissaient et torubaient eusemble, ef dout Ies troncs égaux soutenaient, à une mêrne hauteur, la voute de verdr:re formée par leurs feuilles. Ilais une grande irégularité

cou[inua à régner, sinon d'arbrc à arbre, du moins de massif à massif ; car malgré les ordorrnances, entre autres celle de 1563, il n'y avaiI pas alors, eu général, de coupes réglées; lgs maîttes cles eaux et forêts les faisaient

faire ùans telle partie de leur ressort qu'ils jugeaient

l.

à

On appelle réuolu.tion le nombro tl'anuées détenniné pour

I'exploitation d'une forêt.

-l?5-

pl'opos tle désigner, ct tle manièr'c à fouluil la somme dout' le loi avai[ llcsoin, ou s'il s'agissait des envilons cle Paris, lc l-rois u(rcerssaile ir la consomrlation de cet,t,e ville. À loutairtebleru, sur'tout, lc clésoldle fut augmeuté par' les uôcessités de la cLasse, et les orplices des soulelairrs I il tlule encol'e aujourd'hui. Les essence's qui pcr-rpla.icnt la for'ôt changùr'ent, elles aussi, pal suite du rollveAu tlai[emeut : Ie hôtle clisparut pl'cr:(lu'en entier, et claus beaucor-rp d'errtlroits, le crhêne lirt, en partie, remplacé par des bois blanr:s, ou mêmc clcs blul'èr'es, rles genévliels, ou d'antles nrolls bois. Iin voici la raisorr : lorsqu'une anrtée oir les graines élaieuI abondautes suivait, de près une coupe, le ser.r.ris art,itr:iel aidant, urr réensemencenrel[ tel

quel avait palfois lieu, uralgré Ie petit nombre

des

Ia lrrnrière, pouvaielt prospér'er, et finir par lrrerrdre possessiou complele cln terrain,. taudis que les hô[r'cs, qui orL un besoin absolu de couvert, étaien[ nécessailemer]t roués à la mort. Xfais solrreut) la glandée se faisant atlendle (il ne s'en préseute

réserves; les je tines chênes, amis

cle

guère qr.ie tous les qual,re ans, solls notre climat), déiaient les essences iul'ér'ieures, à semences légèr'es et annuellcs, les arblisscaux) ou même I'-herbe qui envahissaieut le sol, et en lestaienI en dé{initivc les maitres, car on reoulait delart lcs glancles dépeuses qu'il eùt fallu firire pour les déposséder'. 0n ne doit pas, tou[efois, tl'op généralisel ces fâcheux elfets du tlaitement à tlt'c ct, aircl eI peldre de vrie gu'en sylvicullure les résrrllats dépendent plincipalemeni de I'inlelligence. de la pratique, de la volonté de ceh-ri qui cultivc, et qu'à torr[es les époc1ues, cles massifs, sibrés dans les mêmes couditions ua[ul'elles,

souûris au nrôme mode tl'e-r1-rioitatiou, sel'ont en nreilleur état les ulls que les autres, selon les tt'aditions qui y règncnt, ou les folestiers cltti les aclmiuis[r'ent. I{ufitr pout' se faire ure idée exacte de ce qu'i:tait alors la for'êc, il faut tenil compte des alfleux lavages que les Arrglais comurircut claus lc Giilinais ilu r\" siùclc. 0'était uu clictott,


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au moyen âge, clue ces guerres sarglantes avaient fait pousser Ie bois en I'rance. Eu effet, la dépopulation était telie que, en maints eudroits, celui-ci reprenait, encole une fois, Ia place des céréales, comme aux ternps de Ia féodali[é ; il en dût être ainsi pour les teres cultivées qui étaient enclavées dans'Ia forêt, la végétation sylvestre les envahit, e[ depuis elles ne furent plus rendues à I'agriculture. Cependant les lois prenaient enlin quelque souci de la conservation des bois: Philippe le Long ordonna de faire les ventes aux enchères publiques, dans le lieu oîr se tenaient les plaids de la maltrise. Francois I,,'répéta ces prescriljtions, et défendit, en I 5 I 5, que les coupes aient plus de vingt à trente alpdnts chacrrne. C'eSt à ce règne qu'il faut faire rernonter I'apparition des pins maritimes à Fontaineblert.r; uu jardin, remplacé actuellement par le parc

anglais, en prit le nom, rnais ce n'est que vers 1590 qu'ils furent introduits dans la forêt; on en forrna, pârallèIement au Petit-trlont-thauvet, Ia lisière du canton appelé depuis la Plaiue-des-Pins. Charles IX prescrivit de traiter en futaie le tiers, au moins, des forê-ts de l'État. Une ordonnance, de janvier {578, ne rêconnut, pour les bois de chauffage, d'autre mesure que la corde; le prix de celle;ci varia, pendant le xvr'siècle, entre 50 et B0 de uos fi'ancs. Un règlement général de la Table d.e marbre de Paris, du 4 septembre 1601, recommanda de r'éserver, outre ies pieds cornierso nolurants et arbres de lisière, qui servaient à déliniter les coupes sur le terrain, ious les plus grahds albres el étalons qni se trouveraient, sur une Iargeur de deux perches (près de quinze mètres), au bord des principales routesl cette sage prescription fut observée, depuis lors, à Fontainebleau. I{algré tout, cst certail que la forêt se ilépeuplait rapidement. Sur le plan anonyme du commerrcement du

il

IV (voirau chapitle premier), estmentionré qu'il s'y lr'ôuvail enoole de dix-huit à dix-neuf

règne de Henri

-l?7-

ruillo arpeuts cle har.rtc 1Ïtaic, o'est-it'dilc les

scpt

dixiùmes, ettvit'ott, de la sur'litct: lotlle pl'éstrmée. Le père

Dan rcproduit celte ér'aluatiou; llous la croyons exagét'[re

.

Il existait plusieurs causcs ir cc déboisemerrt, outle Ie mocle tle tt'âitemel)t adopté; llous les ttaitelou$ a\ec développerneuts daus les aritles chapitles ; bortlolls-nous, quant à présertt, à les indirluer" C'ét&iûut : lcs llonbreux

,lOlitr co-*is attx euvit'ons de Uonlainebleau, eI des comrlrlIilûs livelairtes; les mrllversalions cies oiliciels de la rnallr'ise; lcts ciournrages causés par les droit,s d'usage tle touies sortes dout élail, glevéc Ia forôt ; t-r'titaient aussi ies tlégats cloissattts drr gil.rict', celrri-ci augrnertlait dans une proportion ittcotlttue jusqu'alols, depuis que' potll: sa cons,ervatiort, rrne capi[airterie des chasses avair été établie spécialenent ;i Forttairtellleau, en 1531. Les lapins, les cltevl'euils, les cerfs, si nuisibles à I'aglicultule, ne le sonI pas moitt-q, qualcl leul'ttombre devien[ trop cousicléraltle, à I'étlur:ation des bonrtes esseDces lblestières; or ils furent, bicntôt eu tluautité telle tlue uott-seulentcnt iis trauslblmaiettt eu larrclcs les charrrps voisius, ltais t1u'ils abroutissaient, souvclll de nraniÈrle à lcs fairc ciisparaiil'e complèternerrt, lc's jeurtes repetlpleuleltts, soit nir[trrels, soit provertant cles tltreltlues serrris r'éussis. Iln{in il ne laut 1-ras oublier, palnii toutes ces causes de ruile, les in-

clui en tluelclucs instaut,s, détluisaierl[,'parlbis sur cie lastes surlhces, la rnitloe couclte d'irLlttttts clrte tles siècles avaient accumulée; ces fléaux se nrultil-rliaient à mesure clue le pays étail plus habité. Vels le milieu du xvtl" sièolc, ort crlploitait tous les aus, ceuclies,

à Forrtainebleitu, corrl a]rlleuts rie bois, sans comp[er les arbles ntorts, ou blisés par Ie vcrtt' Ces deruiels étaient facouués en brigot, c'est-à-tlil'c en br-rches de deux pieds ei clcmi cle long seuletrrettl, et étirierrb consomrllés daus Ia localité. Les coupes principales ltaierrt, parlois, délivt'ées eu p:Lienrent à des rr- urtitionnait'es géuéraux tlcs alluécs


*128de l'rance, mais contintiaient à servir'à l'approvisionnemeut de Paris. Les adminislrateurs de la forêt élaient loirr cl'être fîxés

sur les r'€ssourceb qu'elle renfernrait, puisqu'ils ignoraient, même, s& cotrtenance exac[e, et le procureur du loi de la maîtrise, effra1'é du cleboisenren[, qrri allait toujorrrs croissant, fit. obserrer'à N. de Carligny, alors grand.maî.tre de I'Ile-de-l'rance, qu'il étai[ à craiudre qu'on ne dépassât la possibilitë t. Le grand-maître s'émut, e[ donna I'oldre, eu 1658rà I'arperrteur du baillage, le sieur Deschamps, de lever Ie plan des part,ies boisées du domaine de Fonbainebleau. Deschamps trouva, déduction faite des vides

:

o'Ë1" chênes, charmes et hêtres cle cent

3,294

2,,925

87 84

454

25

1,?90

37 3,043 56 13,212 69 I,703

"rtans et au dessus;

de bonne deni-futaie; de quatre-vingts à cent ansl de borr quart de futaie, d'envirou qua-

rante ans;

de har-rt taillis, de vingt-cinq à trerrte ans; de bois raliougris; de jeuues bois, de un à

vingt.cinq ans.

au total.

La moitié de la for'ê[, envilon, était donc, alors, plus ou moins bien peuplée. Six ans après, en 1661r, eut lieu, cornrne nous I'avons dit, la réformation de la forêt de Bière, par M. Barillon. Celui-ci, apr'ès avoir prescrit un celtain nombre de me-

-"- 1?0 -surOs a)'ant poul bttt de laire cosscl lts abus de toutes sor'tr,'s, et pl'ohihé I'abatlage pctttlant le momeut de la sèr'e, depuis le 15 avlil .itrsqu'au l5 septenrlile, s'occupa du rc\glerncuI

lcnt

cles exploital,iotts. Les pat'tics locheuses

consitlér'ires à

paltl il fttl oldonné

ftt-

de k's pal'tilger eu

Ileute coupes d'égale colttenaltce, les bor-rleaux eI morls-

bois qui s'1' {,1'611i,itislt der,atiL ê[r'c exploités l,otls Ies tlente ans. Il fut distiugtté, daus le leste de la lbrêt, tlois catégories de tetlain : la pieurièt'e, la meillettle, était capable de produile, suivattt r\I. Barillon, de la vieille futaie; sur la cleu;iit',me, les arlrt'es ue por-tvaient pas prospér'er au clelà clc terl alls; elrfilt les bois de la tloisième, Ia pltrs tnauvaise, tlcluient êh'e ahrttr,rs tt qttat'atrte on ciuqrtaute ans. Les t'cuolut,iotts ainsi fixées, il fuI plesclit d'étendrc les exploi[atiorrs aurtuelles sur deux cents ar[)ents, vides compris, L'assiette des coupes fLtt faite pour jusciu'en 1670, ser.rlement; apl'ès cette é1toque, a{in d'oblettir un I'eyeuu à peu près constant, il fut ordouné de prendle : trente arpenl,s de repeuplements eu botl état, tlente ar" pent,s'cle repcuplenrents, médiocres, tt'euie arpeuts de repeuplenreuls malllAis) plus soixalte alpeuts de bois incomplets, si[ués au 1:rot-tt'lottt' de la for'êt, et erl{ln ciuquante a,rllellts de jeuues bois mal I'enartts, dans I'espoit' de leur letloulet' de la yiguetrl eit les leoepaut. I:os 0xploitaiions durelt avoir lieu) autaltt que possible, de proclhe en ploche, et en ayan[ égard à la suite des âges. Dnfiu les vitles dirrent ê[r'e soigneuseneut eltsemeqcés. Tel esb le résumé du procès-verltal de t'éformatiol, eu t:e qui t'egartie Ie tlzrilernenl à appliquer à la {or'ôt.

Tou[es ccs indicatior]s ntanquaient de pr'écision' et, I[. Balillou ne s'êtait pas assez pt'éoccupé de faire cadrer'. exactc'meut l'ô[ertr].ue des dilet'ses ooupes al]r]nelles avec celle de chaouue des grarrdes clivisions auxquelles il avait

imposé une rcuolutiori ditlér'eute1. Aussi, quoique I'or-

t.

On entencl par cg mot la quotité des malières qu'on peuf retirer annuellement d'une foret, sous la condition d'en maintenir la ploduction constautc. autant qnc possible.

1. Ccs grarrdes ilivislons cl'uuc tttôtue lbr'0t s'appcllettt, en It

latl-


-

130

-

dourrance de 1669 ait, bientôl après, tléfeudu de faire, nulle palt, d'autres collpes que celles arrêtées par Ies actes de réforrnation, les exploitations contirruèrent à avoir lieu sans grand ordle. D'autant plus que Louis XIV avait uu amour tout particulier pour les vieux arbres; il voulait t1u'on épargnil[ cer-rx qui entouraient la ville, et omblageaient les triages ou il chassait Ie plus frét1nemment. 0u respecta donc cellx-ci, eI orr coupa pl.us souvellt les autres par[ies de la forêt, ce qui dérangea sitrgulièrement les prévisions du grancL-maître réformateu,. Sauf daus quelques. rares catltotrs, ou n'obéit pas beaucoup mieux à la prescription relalive au léeusemencernelt des vides qu'à celle qui concernait I'ordre des exploitations, et la forêt continua à se dépeupler. Cependant, vers la fin d,u xvrr' siècle, on se décida à adop[er Ia seu]e ntesure qui pouvait sauyer celle.ci d'une ruiue complè[e : on comrnenca à eutourer Ies jeunes relieuplemerrts de palissades) pour les proléger coutre le gibiert. II en fut é[abli une, eri 168t, qui renfermaitles cantons des Monts-de-l'ays, des IIonts-dg-Tluies, du IVIontSaint-Gerrnain, du Roiher-Pierre-trIargot, des LonguesVallées, des Vieux-Râyons, du Rocher-tan0n, des Bécassières, etc; elr tou[ tluatorze oent cinq arpents quatrevingt-dix-huit perches. Des inspecteurs spéciaux furent insl,itués pour veiller. à la conservation et à i'en[retien cle ces clôtures. Quelques aunées après,

I'triver de tr709, de sinistre rnémoire, vint dé[ruire les bons elïets que pouvaii avoir eu I'entreillagenent des jeunes bois, Beaucoul.r d'arbr.es périlent par Ie froid, entre autres les pins mar,itirnes qui gage techniquei s4ries cJ'eaploitation.Chactne d'eliesj en eûet, est destinée à fournir, durant toute 7aréaulution, une série {e coupes successives et annuelles. {. Déjà, plusieurs fois, des haies avaient été étabJies autour des jeunes coupesi notâmment, par ordre exprès de M. tlo Fleury, en {604, mais ce genre de clôture était tout à fait insuffisant.

-131*

étaient devant le mail; et Ie dépetrplement en vint à un tel point gu'un arrêt du Conseil chargea, en 1716, M. de La Faluère, alors grand-maître des eaux et forêts, au dgpârternent de Paris et ile-de-France, de faire I'amë,nagemcntl d.u domaine de Fontainebleau. Les résultats des recherches minutieuses auxquelles donna lieu cette opération fureut consignés, avec de grands détails, sur ur] registle, à I'aide duquel on peut avoir une idée très-exacte de ce qu'était alors la forêt. EIle contenait : ÀNDENTS

PERCNES

1,661 62

985 05 3,430 8,903 12,945

52 J6 17

de vieilles fu[aies, la plupart sur le retour, y compris les anciennes bordures des ventes, devenues caduques;

cl'arbresépars,provenantdefutaiesruinées; de vides propres à être plarrtés;

de roc,he4s et de vides stériles; de bois [ant bons que rnauvais, de tou-

tes natures, de tous âges, jusqr.r';i cent-viugt ans, dont 450 arpents, au plus, la même quautité qu'en 1658, sont qualiliés de taillis.

26,263

90

au total.

Il est impossible cle tirer aucune conclusion cle la cqnparaison de ces chiffl'es ayec ceux doDnés, cinquânte-huit ans aupa?avant, par I'arpenteur Deschamps, car le classement des âges n'a pas éTé fait de Ia même manière; puis en 1658, Ies vides d'une nioveune grandeur avaient

été

l.On entend par ee terme I'opération qui consiste à régler, pour une ou plusieurs réaolutions, le.mode de culhrre d'un b.ois, ainsi que la marche et la quotité des exploitations.


-132-

décluits cles surfaces boisées, au milieu descluelles ils se trouvaient, tandis que I\I. de La Faluèr'e ne tint contpte à parb que des lochers, ou cles vas[es espat:es dénudés. Les quatre tlixièrnes et demi de lâ 1b1'êt, r'ecor,rverts de

bruyères, de gerrévliers, eb cle quelrtrues bouleaux'

se

trouvaient daus ce cas. Le reste êtait peuplé sur[out de chênes, mêlés à LlIl peu de charmes, el à très-petl de hêtres. Les bois de un à cinqttartte aus occupaieut uu dixièrne et demi cle lasut'face totale; ceux de cinquante à celrt alls, un clixième; ceux de cerrI ir cent citlquante aus, un clixiène et demi; ceux de cent cinqtlante à deux ceuts ans) Llll clemi-dixièmel enfin les très-vieilles fuiaies' de cleux et trois ceuts ans, tlll dixième. Ces dernièt'es étaient,

en gérréral, dépérissantes et ne se composaieni, souvellt, que d'un petit nombre d'arbres épars, rcste des dix r'éserves àl'arpent, ou des iisières laissées lors de I'exploitatiou; elles se trouvaient surtor:I atrx alent'ottrs de !'outainebleau, vers Thomery eL lloret' et le long Qe Ia route Roucle. La futaie que I'on considérait comme la plus rieiile était au canton de la Vente-tles-Charmes' on lui stlpposai[ plus de trois cetrts aus;

il

en reste ellcore quelclues

arbres aujourcl'hui, clont fait partie le Bouqrret-du-PriuceImpéLial. Les futaies qr-ri font acttlellement le plus bel ordement de uotre forêt : celles du Gros-!'outeatt, de la Tillaie, du Bas-llréatt, au milieu de laquelle orl remalque

le

Bouquet-cle-i'lùnpereur, at'aiI alors, croyait'ort, de tleux cents à trois (:ents ans. Illles ne devaient, probablement, d'avoir été respectées, qu'à la positiorr qu'elles occupaient Ie long de la route de Pal'is, par laqueile les souverains arrivaieut darrs notre ville. Les plus vieux chênes rle ces trois cautons auraielt, d'aprèJces dottnées, euvirou qttatre cents atts. Nous açous compté les zones cotlceutritlues lbrnlées, chaque allnée' à la bàse de quelilucs'r-rus rle ces géauts, que les vents âvaient renvet'sés, e[ nous arotls tt'ottvé des t'ësulta[s se rapprochaut, à peu près, tle cre chifil'e, i,'nn des pltts

-

133

-

gr.ancls arbres de la Tillaie, en[r'e atll,res, celui des DouxFrères qui fut brisé par ull ouragan' au printemps de 1869, prêsentait quatre cent trente coucltes, à une hauteur de sept mèl,res ; iI avait cirrq mètres trente centimètres de ciroonférence, à u'n mètle dtr sol, 0t a produit

cent stères cle tous bois. L'aménagement de l7l6 ne -collcel'na que les douze mille neuf celtt quarante-cilq arpents dix-sept perches de Ia tlelnière catégorie. I'es rëttoltotiorts fulent lixées à : Trente ans, poLlr douze ceuts arpelts vingt-huit per'ches trois quat'ts.

Cinquante alts, pour dix sept cent dix-sept arpelts

soixan [e-dix-neuf perches.

Quatre-vingts ittts, pour lrois mille trois cent qua[revingts arpents'vingt-cinq percltes trois qttar'ts. CenI aus, pour quatre mille deux cellt quarante-tlois arpents quatre-viugt-douze perches. CenI vingt aus, pout'dettx mille trois cettt quatre-vingt' six arpents quatre-vingt-treize perohes. Ce qui porta Ia surface,I exploitet'anuuellement à cent soixante-dix-neuf arpeuts treize perches trois pieds et demi. Nlais ce trai[emeut rte clevait être appliqué qu'au bout ci'un siècle, et I'assiet[e des coupes à etTectuer, pendans ce laps de temps, fut miuutieusetnent faite, de manière à in[rocluire de I'olclre dans la sttile des âges. Elles s'élevaient, el inoyenne, à deux cents alpeuts' Il ne fut plus questiorr d'exploitel les bottleaux des palties roôheuses. Cirrq mille huit cent qnarante-huit alpents dixperches, c'est-à.-clit'e les deux dizièmes de toute la forêt, comprerrant Ies vides don[ le terraiu n'est pas iufertile, les arbres épars e[ ]es vieilles fu[aies, durent,

hui[

après I'exploitation de ces dernières, être entteillagés'

puis.r'eboisés, si besoin élait; la veltl,e cle la superfioie fut estimée pouloil couvrit' les frais. De toutes les prcscriplions de II. de la I'aluère, celle'là, serrle, fnt ponctuellement exécutée, grâce e\ ulre ortlol-t8.


-134-

nânce très-pressante du Régent, du 3

nai

1720, qui pres-

crivit de faile de nouvelles plantations darts toute la Irrance, pour réparer le ntal qu'avait caus4 le grand hiver de 1709. Depuis 1?20jusqu'à1750, onreboisa les dix-huit centièmes de toute la forêt, c'est-à-dire cinq mille guatre cent trente-huit arpents soixante-hnit perches, soit plus de cent quatre-vingt-nn arpents par an. 0n semait en lignes, ap.rès défonce àt quarante-cinq cenl,imètres de

profondeur, et ou r'éservait, en général, la plantation pour cornpléter la première opération, dans les enclroits ou celle-ci n'avait pas réussi. Le tJout recevait des binages pendant plusieurs années, pr:is était recepé; les

plants étaient pris : soit en pleine forêt, soit dans des pépilières établies dans quelque coin des massifs entreilla' gés. Ces travarrx étaient souvent imposés, comme charge de leur marché, à ceux qui achetirient les cotrpes; parfois aussi ils élaient mis en acljudication. Leprix dr-r reboisemen[ s'élevait, dans le principe, de 300 à 350 livres par arpent; il s'abaissa l:ientôt à 130 livres, et ert 1750, fut reporté à 180 livres, puis à 200. Les clôtures coûtdient de 2 livres 10 sols à 2 livres 15 sols la toise. Malheureusemen't ces améliorations n'eurent pas tous les résultats qu'on aurait pu en cspérer; voici pourquoi : les agents de la maîtrise, uniqueurent frappés de Ia valeur exceptionnelle cpr'a toujours eue le chêne, qompar'é aux autres arllres, ne se préoccupèrent pas assez de seq exigences culhrrales, et s'efforcèreni de l'élever à I'état pur; or dans uu ten'ain léger et siliceux, comme celui cte Fontainebleau, le chêne, même le rouare, qrri dornine ici, et donne plus d'onrbl'e que son congénère le pédonculè, végète mal s'il l'est mêlé ir quelque essenee à feuil-

lage épais i celle-ci couselve au sol cle la fraîcheur, et I'ern'icrhit cl'une couche aboudante tl'humus I c'est à ttu paleil voisinâ,ge qlrc les vieux chêues du Gtos-lrouleau, de la Tillaie, du Bas-Bréau, des Ventes-à-la-Reine doiyent leur viquenr et letrr'beau[é. Iln second lieu les exi-

gences

du service

-r35-

des clrasses vinrent gêner I'acl,ion tles

fbrestiers, et les treillages, protecteurs des jeunes repeu plements, furênt, trop souvent, rendus inutiles, parfois rnéme devinrent nuisibles ; les portes restaient ouvertes pendant tout le temps des séjours du roi; après Ie départ on négligeait, parfois, de faire soltit les animaux qui s'v s'étaient introduits, et on renfermait le loup dans la bergerie ; puis les officiers de la capitainerie, ne consult,ant qne leur commodité ou leur plaisir, pratiquaientjourrrelIement des brèches dans ces clôtures gênantes, ou même se servaient de celles-ci comme de garennes pour y rete-

nir

des lapins. ne fut pas tenu cgmpte de leur Quant aux coupes, assiette, et elles n'eurent pas lieu, plus qu'avant, de proche en proche. Pourtant la pensée gér-rérale qui avait présidé à I'aménagement de 1716, c'est-à-dile I'abaissementdes réuolwtions, prévalut. La poésie des beàux albres

il

touchait moins Louis XV que son aïeul, et ou diminua singulièrement le nombre de ceux-ci. Puis c'est à cette époque qu'il faut faire remonter I'introduction, dans Ia forêt de Fontainebleau, du taillis, qr-ri jusque-là n'y comptaiI guère que pour mémoire. 0n était persuadé que le peu d'activité de la végétarion, sur beaucotrp de points, tenait à ce gu'oil y laissait les bois sur pied plus longtemps que rie le comportait la qualité du terrainl dans les plus mauvaises partiés, M. Barillon avait txé la réuolution. à cinquante ans, trL de la Faluère la diminua de vingt années. D'un autre côté, lorsqu'un jeune tepeuplemelt dépérissait, ce qui arrivait souvent, nous venons d'en indiquer les raisons, on le recepait, perrsant que les rejets obtenus réussiraient mieux que les arbres prinritifs, rnais les mêmes causes subsistant, on coupait ces rejets à leur tour, et on fut conduit, cette fois sans le vouloir, à traiter en taillis des rnassifs destinés, dans I'origine, ii croître en futaie. Dnlirr une partie des bois réurris à lafoiêt, sous Louis XIV et Louis XV, notamment à la Bois-


-

136

-

de fournir' sièr'b, ftrt erploitée it clix ans seuletttent, a{irr tle I'or' termes i\ux fatrves' bêtes les pottr à.r rlttoit.u taillis ces de desstls au réservail, on ae iô69, clonnance trente balivaux Par arPeut. 0ette conversùu fuf une chose très-fiLcrheuse' Chaque fois qu'rrrr sol aride et dépourvu de Jiant, tlomme celui d'unô grande pat'tie cle lir for'ôt, esl clécoill'ert et exposé aux aùeurs cli soleil, et tel est le résultat cle la ooupe cle la super{icie, la faible couche tl'humus, formée pendant la r: éi o ltt t io tr, écoulée, est promple u eu t torréfiée, puis surtout dans les peltes, Iavée par les pluies; I'exploittttion d'aridité. àst clonc toujoïrs la cause cl'une augmerrtatio[ des détritLrs Ies sttivatl[e, géneration la À I'ombre cle m-ais disparu, terreau le par remplacer {inissent feuilles iI iaut longienrps à cette nouvelle couclie pour se refor-

mer, eI si les cot pes se succèdent à uu courl irrtelvalle' i. tof .. stérilise-peu à peu, el iles vitles apparaissent' de pio..n plus considérabies, à Ia suite ds r"haque exploiiation. Clest ce qtri eut lieu ; à meslrle que I'ou replantait d'un côté, le sol se déboisait de I'autre, et c'étaient touiorrrslesmômessacrificesàrecomrnettcer.I,esitrconvé. "riierrts ctu taillis à Fontaiuebleau out été démon[rés' du rrrt., nu., cle grancls cletails, par la Commission qui Iit,

en l8'60, Ie deririer arnénagemeut de Ia forêb; nous dotlnerons plus loirl, tout au long, les algttrneuts énoncés dans le prôcès-verbal, et qui rtous paraissent sans. réplique' tsn t?50, [I. Duvaricel, chalgé tle ladélimination et tlu bornage de la forêt , procécla, eu mônte temps, à uue vi-

.""raru cle celle-ci, et Ii[ un nouYeau réglement de coupes. II corrstata I'existence de :

,it*

4,071

8?

de vieilles futaies, pour la pltrpart caclnques e I déPér'issnrrtes;

3,776 ?,848

65

rle hauts ganlis;

47

A rcporter.

ARnENrs

pERcBEs

7.848 47

-

137

-

Reltort.

4,lll 55 de taillis, cle trente à cinquante ansl

50 de taillis, atr-dessous cle tlente ans I 68 de repeuplements uouveaux; 03 de vides, pouvant être plantôs; 24 de rochers e[ cle lides stériles. 30.445 47 au total. 3,897 5,438 4,749 4,400

voit que la prolror[ion

cles surfaces, aux divers âges, représentée par les coeflicien[s suivants : tlois dixiènes de vides, don t moitié pouvant être platt[ée; quatre dizièmes et demi de bois de zéro à cinquhnte ans; .rn,dizième de bois de cinquaute à ceuI atrs;.un dixième et demi de futaies au-dessus de cent ans. Il n'y a, cette fois encore, pas de conclLrsions exactes à tirer de Ia, comparaison des chillres que nous veltols de reprodr"rile avec ceux clonnés, en 1716, par' tr{. de la llaluère, parce clue les seize celts arpents, ertviron, réunis à la for'ôt, depuis cette époque, é[aient entrés, comlne élément de la quesl,ion, clans un rapport tout à fait iucortnu. Cependau[ il ressolt clairement de I'ritude attentive des deux rlescrip0r-r

était,

à peu pr'ès,

tions que : plus de trois mille cinq ceuts arpenls de firtaie, au-dessus de cent ans, avaient dispaml plusde six mille arpents avaien[ été conveltis en taillis; et plrrs de quinze cents arpents de nonveaux vides s'étaient formés. Le grand-maitre estima que la supe:'ficie pouvait valoir 15,402,307 livres savoir: La vieille futaie, 8,650,763 livres. Les gaulis, 4,385, I 44 Les vieux taillis, 1,512,830 Les jeunes 853,570 Cette évaluation d'une masse si cousidérable dc produits réunis sur le même point D'est, eu réalité, qtt'rrtr pur jeu de l'espri[, car s'il est possible cle calculer, cl'a-

taillis,


-l3B-

pr'ès les cours des clivcrses catégories de marchandiseso ôombien serait achetée, et par conséquent ce que vaut

réellement, une quantité cle bois eu rappolt avec les besoins cle la consommatiou, oll ne saurait se faire une idée cle la baisse énorme que causeraib, dans les prix, la mise en vente, môme répaitie strl quelques années' de la superiicie de Ia fot'êt de Forrtainel:leau' iI. Dol'at cel avait, à per-r pr'ès, lcs mêmes idées en sylvicultule que nI. de la Faluère; aussi le réglement de coupes cle 1750 n'est-il guèr'e que la reproduction de l:a.ménagement de 1?16, màis avec beaucoup moins de précision. II fut ordout'ré cl'exploiter. en quarante aus, toule la vieille futaie; soit annuellement, cent un arpent soixanterlix-huit perches, estimés valoir 216,209 Iivres' Pendant le même laps de temps. tous les jeunes repeuplements du-

rent êtrô recepés, soit par ân' cent trente-cinq arpents

quatre-vingt-sèize perches ; lous les vide-s, entourés depalissades,puis replantés, aiusi que-la vieille futaie, du réeusemenc"ioentnàturelde laqrrelle le grancl-maiire désespé-

rait, soi[ anrrttellemenl, deux cent vingt arpelts delx pelches, pour lesquels la clépetse fut estimée devoir s'é-

iever à 42,900 livres. Puis It.. Duvaucel se borna à recommander cle ne pas couper les bois de la forêt avanI tretrte aus, tti passé cônt-cinqtrante. Il s'e{Torça' d"'ailleurs,de se plier arx exigeuces qii avaient empêché d'obéir aux réprécéclents ; ainsi il engagea à réserver douze ou

llements

futaie, [uinze ceitts arpents, pour croitre en très-vieille à de'renoncer il conseilla et d-'oruement, rle servir atirr établir les exploitations de proche err proche, pour ne pas nuire aux plâisirs clu loi. Comme orr le voit, I'assiette rles coupes ft,tl en délinitive, à peu près abaudonqée attx oIÏïcieils locaux, Quoirlue celles-ci dussent, comme par le passé, être autolisi,es par des anêts du Conseil, qui staiuaient, parfois pour plusieurs années, pour l'out le temps, portaienl-ils, qtie le grand-maître Ie jugera srtffisant' Toutes ces prescriptions fnrent, à peu près, suivies

-

139

-

pendant les viugt plenières années; orr exploita, eu moyenne, p&r'allr deux cent vingt-cinrJ arpen[s de tous bois, dont béaucoup de vieille futaie, surton[ vers la fiu du règne de Louis XV. Ld reveuu, en algert,.fut en ùhlf-

fres ronds, de 188,000 livresl sous Louis XVI, il s'éleva à 300,000. Au total, de 1690 à 1790, il fut exploiié vingtet-un mille arpents, qui produisirent 16,251,259 livres. Le rappor[ de la forêt était, du reste, Ioin d'être conslantl ainsi nous pouvons citer comme extrênres : Ies années 1?58, où il ne fut clne de 19,000 livres, et 176/r, otr il s'éleva à 1,208,000 livres. Les veltes continuaient à êlre faites, en général, arrx enchères ; pourtant quelquefois'le grand-maîtrc, voulanI favorisel un marchand, lui concédait ditectemen[ uue coupe, rroyennant eslimation par experts, Iibre à I'acheteui', toutefois, de renoncer au malché, si I'estimation ne lui convenait pas. En dehors des coupes principales, qui étaient, presque loutes, vendues à la condifion explesse de servir à I'approvisiorrnernent de Paris, on exploibait, chaque année, les chablisl et les bois mor[s, puis on tilait encore, parfois, de la forêt des corrrbes pour la marine. Les colstructeurs de navire avaient la faculté de prench'e, dans les coupes annuelles des forêts royales, les arbres nécessaires à leur industrie. Ceux-ci étaient marqués d'un marleau spécial, et livrés, après abattage et façonnage par les adjudicatailes, aux fournisseurs de la marine I la valeur err était payée d'après une estimation faite par des experts; c'est I'ordonnance de 1669 qui I'avait ainsi réglé. Àuparavant, ces arbres pouvaient être choisis oir bou. semblail; de là des abus, bien faciles à comprendre; ces exploitations, faites pu hasard., sans soin, sans contrôle, étaient désastreuses pour les forêts, doirt elles complomettaient I'avenir ; puis les bois abattus étaient, souvent, dé-

l.

Àrbres brisés; de chall qu| dans la languo celtique, signifiaib

renversement.


*

l1r0

-

tourné! tle leul destirtaliou, ct donttaicnI licu à tles mal' vetsatiorts coutinttclles.

Quant aux plantatious; de 1750 au lo'janvier 1794, ellcs s'étenclireut sur sept mille cinq cent cinquantecinq arpents, quaraute-cinq perches, soi0 nn peu plus de cent soixan[e-qnirtze arpents par alt. C'est sultout penclaut les r,rngt tleruières aunées qu'elles furent

À cetle époque, les esprits s'appliquèrent à l'étude de la nature daus totttes ses parties' ei là ott jusqu'alors avait régné un glossiel empit'isme, oir le bagage du plus sav&ni re se conlposait que d'expér'iences elfectuées.

isolées, quelquetbis fausses, eI d'ailleurs sans lieu allcun entle elles, saus lois générales, tou[ à coup, les sciences naturelles sortilent, eu nrême temps, des cerveaux cles Liuné, des de Br-rlïbn, des de Jussieu, cles Lavoisier, etc., etc. La s1'lviculbure prit sa part de cet essor't, vraiment rernarqua):le; si on contitrLra, eu Ft'ance surtout, à se traîncr clans I'ancienne ornière, pendant presque utr clemi-siècle eucoïer en cé qui regarde le trâitement à ap-

pliquer au bois, dn moins, des essais nombreux d'acclima[ation vinreni varier, en les augmeutaut, nos riohes' ses forestières; la mocle s'eu mêla, et chacun, à l'envie, voulut doter son pays tle nouvelles essences. Ifontainebleau ne fr,rt pas oublie; d'abold I'usage s'établit de plan' ter, lrr clraque at'pent t'eboisé, quaranùe hautes tiges, ayant dix-sept pouces de tour', d'espèces, pour la plupart' iùsscz r'âres jusque-là dans la forêt ; c'étaiertt : des ormes' des peupliers, des trenrbles, et parfois d'autres arbres, tout à fait nouveaux, Bn 1785, on enloul'a un pavillon chiuois, qui venait d'étre élevé, près de la croix cle Toulouse, dr: pins du Lord \Meynrou[h, de genévriers de Virginie, de pins laricios, d'épicéas, de platanesl. etc. La {. Le jardrn des pins, compris actuelletneut, dans le jarilin Anglais, possédait, sous llenri IV, un des premiers arbres de cette cspùcc qu'ou ait lus tlarrs les cuvit'otts Jc Parisl il vivait cucore

-l4l-

même année, on reprit I'essai, tenté sous François Iu" de l'acclimatation du pin maritime. M. de Cheyssao' alors grand-maître des forêts de I'lle-de-Francer avait, auparavant, rempli les mêmes fonctions dans le Languedoc;

frappé de

midi

la lapide croissance de ce conifère, datrs le iI fit venir des graiues, et les sema à

de la France,

la Plaine-des-Pins, ou avaient été les premiet's, au Rooher-

d'Avon, et au Champ-Mirrette. La plupart des jeunes planis périren[ de froitl, pendaut I'hiver de 1788 à 1789' et on ietronça à en élever, pour plusieurs années. Enfin en l?86, appartrt, i:our la première fois, dans la forêt, une essence destinée à la régénérer complètemenl : nous voulons parler du pin sylvestre. Cet arbre, qLri réussit, même, dàns les terrains les plus secs, qui ne craint ni les froids tle ros hivers, ni les gelées tle nos printemps, dont les racines s'enfoncent dans le sol, ou rampeut près de la sulface, indifféremmetrt, et selon Ia composition du terraiu, s'acclimata très-vite et très-bien à !'ontainebleau. Grâce à lui, Ies parties que I'on avait considérées jusqu'a' lors comme fi'appées de stérilité' produirontl celles, un peu moins mauvaises, oir les feuillus ne pouvaient ceperr' dant parcoutir une longue rëulljuttln,, et que le traitement en taillis rendait plus arides encore, échapperoni à cette fâcheuse alternal,ive, et se boni{ieron sous ltombrage ' futaie. Ces bienfaits sont dus au premiel médecin

d'r-rne

ord.inaire du roi, trf. Lemonrtier. Celui-ci, grand botaniste, ami de Linné, successetlr de Jus^sieu ainé à la chaire de botanique clu Muséum, fit venir, de Riga' des grailres et des plânts tlu nouveau conifère; ils formèrent, sul la pentô nord" du Petit-Mon[-Chauvet, la futaie que I'orr -y ioib encore actuellement' En t?92, on en mit aussi quel' ques-uns au Mon[-Ussy et au Fort-des'Moulins. La Révo' Iution suspendii totts ces travaux.

XV, et avait dix-huit pieds ile tour' À la même époque. dans le méme jard.in, on citait aussij comme une rareté bo' tàniquc, un certairt nombre de cèdres. sous Louis

g


-143-

-t42La Ibrêt renfcrmait eu 1790

:

2,367 arpents de lutaies; de gaulis ; 3,022

12,492 7,040 7,956

de

taiilis;

comnrerce des boiÈ, elt vrle de I'au'ivage r'égulier de ceuxci à Paris, ne s'adlessèr'ent plus aux albres sur piecl, mais seulement aux proclrtits toub façonttés, aussi[ôt qu'iis soub

empilés dans un porL quelcouque;

il

eu es[ encore de

au-dessous de cinquante ans; ul dixième, de bois de cinquante à cent ans; et un demi-ilixième, de futaie. 0n

0onven[ion porta une autre atteinte à la liberté des narchés, en fait de bois : nil ârrêté ciu Comiié de salut public, tle 1795, força les adjuclicataires à écorcer tous les chênes au-ilessotts de trente ans, alin d'appr:orisioruer les tanuelies nationales; jusque-là on u'avait pas voultt permettre' à Fontainebleau, cette opératiou, qui uuit toujout's aLlx souchesl

années de la monarehie, les vides n'avaient dimintté qtte d'un millier cl'arpents ; nous avons indiqué plus haut les causes qui avaient couduii, fatalemenb, à ce clelnier ré-

fut

dejeunes plantations; de vides.

Par r:onséquent, denx clixièmes et demi de la surface totale élaient vides; six dixièmes é[aienI recor"rverts de bois

voit que depuis trente-six ans, près de la rnoiiié des vieilles futaies, qui restaient encore alors, avaient disparu, IV. Duvaucel I'avait voulu ainsi, et que malgré les immenses plantatious elÏ'ecrtuées pendani les dernières

sultat.

Au milieu de notre bouleversemen[,social, les rouages, qui agsuraient l'approvisionnement de Ia capitale, en ce qui concerne le bois, se brisèrent, comme tant d'au[res, et urte glaude disette de cômbusassez corupliqués,

tible se fit

sentir à

Paris, 0n gqoritait assez alors les moyens énergiques, et la science de l'éconornie politique n'était pas beaucoup plus perfeclionnée que sous Louiq XV, qui en 1731, âvait défendLr cle plarrter de nouvelles vignes en France, afin d'arrêter Ie déboisement. La Couvention, elle, força les acquéreurs des coupes situées dans un certain rayon de Ia capitaie, et notanrmelt à Fontaineblearr, cle conduire dans celle-ci tous Ienrs plocluits, de cluelque espèce qu'ils fussent, tlébités en' bois cle feu, dolt les plix, d'.après utt décret dr-r 27 septernble 1793, ne purenI dépasser, de plus de utt vingtième, cerrx de I'année 1?90. A partir du premier Iimpile,les ell,r'arcs tlui avaient toujout's été mises att

même aujourd'hui. La

I'oldle une fois rélabli, elle ful de nouveau prohibée, et I'est restée depuis. tornme cornplémerrt de ces mesures révolutionnaires, des coupes extraordinaires fureltt ordonnées. Iin 1795, on vendit pour la somme de 1,209,709 fi'ancs 70 ceutimes, et de 1793 à 1803 iuclusivement, la moyenne aunuelle des procluil,s, eu argent, ne guère infér'ier"rre à 500,000 frattcrs. Par contre, les plantations furent inteirompues;attssi en 1804, Ies vides avaient-ils augmenté de plus de cinq ceuts arpents. La Révolution n'amena d'ailleurs aucuu changemeut dans la manière dont était traitée'la for'êt : I'adrrriuistra'

tion cle cette clelnière était toujours dans les mêmes mains, les titres seuls avaient changé, et le nouveau capitaine forestier ue crut pouvoir faire mieux que de suivre les errements que I'aucien lieutenant de Ia maîtrise tenaii par traclition de IIXI. de la lraluère et Duvaucel. 0u continua donc à n'avoil d'autre règle poul I'assiette des corlpes que le r)épérissement des bois, et les rèuolwtions baissèreut de plus el plus. Sous I'Empire, on alla jusqu'à traiter, régulièremetrt, certaines parties en

taillis à l'âge de dix ans; orr I'avait déià fait sous Louis XV, mais par exception, et en vtte de la chasse. Quant aux futaies, 0lI relloltca, à peu pr'ès complètement, à en élever, du moins dans les premiers temps, teliement étaient deplorables les résrrl[ats qu'avaient donnés, à l"ou-


I

-144tairrel,rleau, sous le lapport du reboisement, le régime à t,tt'ct aire , qui était toujours Ia loi générale en lilance;on

eu garda quelqties-unes, les meilleures, cornme orlrement,, eI presque partout ail]euls on ne cornpta que sur Ies rejets de souches, complékis par les plantations et les semis. La possibi,litri ne [r-rt pas recherchée, rnêtne apploxi-

mativement; les produits de la forôt varièrent avec la quantité des bois en nauvais élat, et les besoins des souverains. De 1804 à lBlS inclusiventent, on ne coupa guère moins que pendant la Révol ution ; conrme alors, les exploitations

portèreut, ,rriucipalemellt) srlr les massifs d'utte centaine d'années. Le produit moyen, ell argent, dépassa 600,000 fralcs. Le bois, iI es[ vrai, avait pris de ]a valer"rr; depuis longtemps, dejà, celui de chauffage était façonné, lorsclt'il é[ait fort et beau, eu graud bois, de un mètre quatorze cellirnè[res cle long ; s'il étai[ de faible diamètre, irrégr"rlier de forme, attaqué ou de matrvaise qualité, en bligots, cottpés à soixanle-seize cert[imètres de longueur, et consommés exclusivemeut darrs la loca' lité. Le premier, qr.ri se payait sons I'ancien régime, de 8 à l0 livres le s[ère, au port de Valvins, se vendait 13 et 14 francs au teurps du Corrsulat, e[ 15, rers 1807; le prix du stère du seconcl s'éleva, pendant la première périotle, de 3 livres à 4 francs seulement ; celui du cent de fagots, tle 7 livres 10 sols à 16 fi'ancs; celui du mètre cube do bois de charpente, de 32 livres l0 sols à 55 francs. La main-d'æuvre était pourtant restée trèsJ:ou marché : en 1807, la facon des dix sières de grand bois était payée 4 francs 50 centimes ; celle des dix stères de brigot, 4 francs; celle du ceut de fagots,2 francs 50 centimes. L'année 1807 a été, du reste, une de celles oîr le bois s'est payé ie plus cher; depuis lors, sous la ltestauration, et mêrne sous Louis-Philippe, les prix sout descendus, souveut, au-dessous dcs couls que nous venons de citer, d.tt moins en ce qui concelrle la charpente, et le grand

-145bois de I'eu. Quant aux bois de marine, les anciens règlements, qui avaient été supprimés en 1793, fLrrenI remis en viguduren 1803, po,,t et.e de nouveau suspendui en 1837, et retablis en 1858 I du resle, Ies chênes de Foirtainebleau sonb tonrbés, petii à petit, en discrédit pour cet

Ieul bois gros, c'est-à-dile ayant la tble lâche, Ie grain peu serré, se chargeant facilement d'humidité, et accessible à la fermentation et à la pourriture dès qu'il est placé dans un milieu chaud et humicle. Ils sont remplacés par tes arbres des pays plus

usage; on trouve

méridionaux.

Les années de I'invasiun fr-rrent particulièrement lourcles pour la forê[, qui dut founrir, erl sus des coupes ordinaires, de grandes quantités de bois, dlabord en février 1814, pourles fortifications élevees aux ponts de IVoret et de Xfelun coutre I'ennemi, et pour les besoins des bivouacs que celui-ci établit dans les r;ommunes voisines, puis en mars 1815, pour palisser les environs de Paris, en vue de la défense de cette ville.

A partir de tBl5, on reprit i'exploitation des vieilles futaies. La forêt était alors fort dépeuplée, etilfallut bien, sous peine de manquer incessamment de bois, diminuer les coupes. Le produi[ moyen) en argent, s'abaissa de plus de moitié; il rr'atbeignit pas 300,000 francs de 1816 à 1830, uon plus que pendant le commencement du règne de Louis-Philippe, jusqu'en 1837 inclusivement, mais à partir de cette époque jusqu'à la deuxième République, il fut plesque le même que sous le premier Ernpire, et

s'éleva à près de 600,000 francs. En 1830, les agents locatrx estimaient la superlicie de la forêt à viugt-deux millions et demi, êt le fond, sur le pied de 800 francs l'lrectare en {noyennlte, à treize millions et demi. Nous avous déjà dit plus haut ce qu'iI faut penser de ces sorles d'évaluations qui, lomqu'elles ne sont pas rcrgardées comnre de simples spéculations de I'esprit, peuveut conduire à de graves erreurs.


-

146

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Sous la Restauration, ttne véritable révolution se Iit, en France, dans la sylviculture. 0n appliqua, en{in, àla ftrtaie

un tt'aitemcnt lationnel; nous voulorrs pallcr tle cclui dn t't)cnscntcnccntcrtt nalutel er, dcs icLah'cics. Nol,re pays était en re tarcl, cal clepuis Ia fin dr-r siècle précédent,I{artig était llaryeuu, ir force de persévératrce, à propager en Allemagne le systènie donb nou"s allons clonner une clescription sommaile, extraite du classique Cotn's de cu,hw'e des bois, de II. Paradel c'est lii oir nous avotts pris, également, toutes les définitions techniqrtes de ce chalii[re. Supposons une futaie allivée à son âge d'e;xploitabilirc; au lieu cle Ia coupel tout entière ert rnême temps, galclant, seulement, r-ur pelil uombre cle ri:serves pal hectare, suivant la méthocle :a tire cl; cLirc, on y revienl, à trois replises différeutes : Ia prenière fois, on laisse sur pied le nombre d'arbres nécessaile pour galnir de graiues torit le terrain, et pour abliter, [ant contre les arcleuls du soleil que contre les gelées, les plants qui lèvent après la chute tles sernences, nlais sarts, pourtant, empêcher le cléveloppement de ceux-ci; c'est la coupe d'ensamencemeilf, quelquefois appelée sombra. Aussitôt que les jeunes bois ont acquis un certain clegré de force, il devient utile cle les faire participel davantage aLlx bienfaits de la lurnière et de I'air, tout en leul conservant l'omblage encole utile ; on abat alors nne paltie cle la réselve I c'est la cotrpe sacoiidaire ott c/aire . Enfin quand ou est assttr'é qr-re Ie sous-bois est assez fort pour se passer de tout abri, on procède à la cottpe tlë niLiuc, et faisatt disparaître le reste des vieux arbres. L'enseutblc de ces tt'ois opérations s'appelle les cottqtes de rigënuatiott. I\Iais ce n'est pas tottt; lorsque, par ces soins, cn esI arrivé it leltoiser convenirblement le terrain, et, àr donner naissance à un jeune gaulis complet, au Iieu cle I'abantlon.rter à lui-nôtne, coutrrle atrtrcfois' le'foresiier, attenr,if anx iuclications de la nal,ttre, cherche, maintertant, à la seoottcler, cll cotlpatlt irériocliquement, tons les ciuq, dis, quinze, viltgt ans, les tiges les plus

-t47 faibles et les plus malvenantes, celles qui sont surmontées on près de l'être, et dont la régétation est languissante ; tous ces bois étaiegrt perdus anparavanb, et viennent, à présent, augmenter. considér'ablement les produits, sâns pourtalt que le lappor.t cles coupes de régérrératiorr en soit err rien diminué. Loin de là err effet, les arbres trop' serrés entre eux, dont les cimes se pressenir dont les ra-cines sont entrelacées, ne s'assimileut qu'une faible portion des substances qui leur sont nécessair.es, et faute d'espace poul clér'elopper leurs ol'ganes de nutr.ition, les racines et les feuilles,ils s'étiolent, et col"ltractent des tares sourent cachées, qui d'abord raleutissent leut' croissance, et plus tard, entr.aînent, prématurément, le dépérisselneut, et même la mort. Mais si en temps utile, on a diminué lenr nombre, Ies pieds r,estants prospèrent, s'élancent et grossissent, pour ainsi dire, à vue d'æil. Le nouveau système ne fut appliqué, d.'abord, qu'assez timidemeut à Fontainebleau. 0n essaya les coupes de gégénération aux Érables-et-Déluge, à ia }Iare-airx-Évées, aux l{onts-de-Fays, ar-rx Ventes-Cumier, et il faut bien le dire, le résultat laissa à désirer : le repeuplement se composa, suriout, de ch.armes, aveo quelques hêtres, etbeau-

coup de bois blancs; les chênes ne s'y montrèren[ pas assez nombreux, et il fallut avoir recours à la plantation pour en augmenter, la quantité, quoiqu'on ait jeté des glands, à plusieurs reprises, sur le parterre des coupes. 0n n'avait pas encore une grande expérience de cette opérationl peut-être distribtra-t-on mal les réserves, n'ameublit-on pas sullisamment, le terr.ain, en arrachantles morts-bois et les souches, ou par tout autre moyen ; enfin est probable que I'exêcution ne fut pas ce qu'elle

il

anlait dfi être. QuanI aûx clupes cl'éclai.rcie, jusqu'en 1861 on n'en lit que sur un petit nombre de points, et sarts suile, sauf pendant la deuxième moitié du règne de Louis-Philippe, oir elles furent, peut-être, Lrn peu trop fortes, et formèreut une grlnde partie de I'augmen-


-

148

*149-

-

tatiou qui eut lieu alors dans les produits de la forêt. Quoi qu'il en soit de I'application qui fut faite du nouveau sys[ème, on voit que ilous sornmes loin dc I'espèce d'abandon dans lequel on laissait, jusque là, les futaies, s'en remettant, pour ainsi dire, au hasard du soin de leur régénération et de leur amélioration. Eir bien ! cette méthode, toute scientifique, qui repose sur des faits positifs, observés dans Ia nature, et qui lit, tout à coup, soltir la sylviculture du domaine de I'empirismer pour la placer

au nombre des sciences, trouva, dans le principe,

des

ennemis acharnés et nombreux ; on prétendit que ce n'était qu'un expédient afin de couper davantage, un biais

pour violer les lois d'anténagementl el pour saclifier les réssrves de I'avenir aux jouissances du présent. L'esprit de parti s'en mêla, et une véritable croisacle se tt contre Ie nouveau mode. Le champ de bataille choisi fut les forêts de la Couronne, notamment celle de Fontainebleau I elles étaient plus en vue, plus visit6es des Palisiens, et d'ailleurs au pouvoir cl'un usufruitier, de la part duquel des exploitations telles que celles que l'on préterrrlait avoir été faites étaient doublernent fâcheuses. Les assaillants prirent pour drapeau Ie mot ùe cou,Ttes sombres, qne fort peu, peut-être, comprenaient. mais qui était bien choisi pour impressionner les ignorants I lesjountaux ouvrirent le feu; puis la question ne tarda pas à être portée aux lribunes de Ia Chambre des députés et du Palais du Luxembourg. A cette dernière, NI. le marquis de Boissy, en 1847, précisa même des chiffres, et prétendit que la Liste civile avait bénéficié, induement, d'une somme de 75,000,000. M. le comte de Montalivet expliqua la théorie qne nous venons d'exposer, et prouva que, depuis 1830, tous les bois tle la tlotation de lp Couronne réunis n'avaient rapporté que 60.000,000. Ivlalgré la spirituelle réponse de I'iutendant de la maiscjn du roi, la conviction ne se lit pas dans tous les espritsl dès les,preniers mois qui suivirentla chute de Louis-Philippe, i'Etat chal-

gea rrn inspecteur des lirrances de rechercher les abus de jouissance de I'ex-roi, et sur un plemier rapport, le ministre des finances annonca, le 12 juin 1848, ri l'Âssernblée uationale, que les reptises devaient s'élever à plus de 25,000,000. L'Assemblée fuI d'avis qu'il était juste qu'une question aussi grave ne ftrt tmnchée qu'apre's une étude sér'ieuse, faite par des homrnes compétel ts, et uue

elquête contradictoire entre tous les intéressés. La Commission nommée pourla liquidation de I'ancienne Liste civile s'oç cupa de la queslion, mais {ht dissoute avant de I'avoir résoluel enfin une rrouvelle Commissiot fut instituée, en mars 1850, et déclara, quatorze mois après, qu'il n'y avait pas eu abus de jouissance. Nous ignorons comrnenI on s'y prit dans ces tii{Îéreutes recherches, mais pour savoir si lapossibilite avait été dépassée, il fallait, cl'abord, la calculer, et ce travail fut lait, sérieusernent,,à !'ontainebleau, pour la première fois, en 1860 ; la diminution notable qui en résulta, alols, dans les revenr.rs, comme nous le ver-

rons lout à l'heure, prouve que ceux que I'on lit rapporter à la forêt, à partir de 1838,, et qui restèrent, à pen près, les mêmes pendant les vingt-trois années suivantes, étaient exagérés I de même, à plus fbr[e raison. que ceux obtenus sous le premier Empire et Ia première République. Quoi qu'il err soit, depuis 1850, les attaques n'ont pas lecommencé coutre le systèrne darëensemencemell.t naturcl et "des éc laircios. Il n'est que jusle dlajouter, à la décharge de I'adminislration de Louis-Philippe, que les irnmenses reboisements exécutés à cette époque furent une compensation aux oxploitations trop étendues. Le calcul suivant en est, sinon une preuve exacte, du moins un indice : L'âge moyen de la forêt, calculé tant d'apr'ès les données iapportées plus haut, que sur certaines descriptions sommaires faites, à diverses époques, par les agents locaux, et que nous n'avons pas cru devoir mentiolner, éiait de cinquante ans en 1716; quarante-six, en 11541 trente-six, en 1790; 9.


-r50-

treute-quatre, en 1801r; vingt-huit, en 1831. A partil de cctte tipoque, il se t'clcva, et i'tait cle trelte-sept ans,

cn 1853. Ilelcrrors inaiul,crtuttt ctt allièrc, cI récapilulons ies travaux de leboisemeut opér'tis durltuI la périocle qui vient de rlousoccuper: Otr les reprit en 1802, et orr y consacra beaucoup tl'algeut, dès celte prenlière année ; on

suivit, là elcoue, toutes les traditiorts cle i'attcien régime, quant à la cléfonce du tet'raiu, à l'ouvet'ture de lignes régulières, distantes enlre elles dc rluatre pieds et denti, à I'emploi d'arbles de haute tige, ert llordrlle de rou[e, etc., ce qui était fort l-,ien, niais alrssi quauI ir la prédilection trop marqr-rée pollr le chêne, pur) ou rnêié à d'autres essences à feuillage léger.

0n essaya, eu pittsieurs eudroits,

d'introduire le châtaignier, nais sans lteaucottp de succès, le climat de l"ontainebleau ne colvieut pas ir cette essence, 0n employait, ordinairement, dix mille plantsà I'hectare, et on pratiquait des binages et des regarnis peudant sept arrs. Ces travaux ftrrent, dans le plincipe, mis en charge sur les coupes, ou atljugés, chaque atlnée, au rabais. Des pépinières I'r-rrent créées au Fourneau, àla Qr.reue-cle-Foutairîe el au Bois-la-Dame, poul foulnir aux besoins de la forê[; bientôt, on trou'r'a plus avantageux de faire faire toutes les plantations par trn même entrepreneur, auquel on pa,va de 600 à 800 frarrcs par hectare. Ce fnrent nIlI. Dr:roy et Louvet qtii, successivemeut, pendanl un derni-siècle, se chargèrent du relloisement des vides du domaine de Fontainebleâu ; ils s'acquittèrerr[ trèsconsciencieusement de leur tâche, et malgrê les sornmes énormes qui leur passèt'ent par les mains, ils moururent,

I'un ei I'autre, presque paulres, Une rlécision royale, du B avril t8?9, qui contirrrra à avoir son e{Iet sous le Gouverûement de juillet, accorda à XI. Deroy une pensiorl cle clix-huit ceuts frartcs, pottr services rendtrs comrne planteur. 0n leprit arrssi les semis de pins, mais perrdant quelqrre temps eucore saus beaucoup de suite. Le 27 oc'

-151toblc l793,le Gouvelnement rér'olutionnaire arait fait mettle en atljudication la plupart cles paiissades plotectrices des jeunes bois; on eu avaiL 't'endu la quantité éuorme de quaÏante-huit mille sept cent trente-quatl'e toises ! Dès 1807, lcs entrepreueurs s'étant plaints cles dégâts causés par 1e gibier à leuls plantations, on entoura ile uouveau celles-ci de treillages, dottt ou imposa aux adjudicataires des coupes la façorr, estimée à I franc 25 centimes Ie mètre courant. Par ordre clu plemier Consul, on inaugura la reprise cles trtvaux de reboisemeut par un bienfait pour la ville de Irontaiuebleau : la partie située entre celle-ci et le Graud-Parquet n'était, jusque-là, qu'uue plaine de sables très-fins, et tellement mouvants, que les bourrasques équinoxiales les labouraierit err sillons, changeant constammént, et ertvahisant les plopriétés voisiues, dont ils renversaient les murailles et comblaient les fossés ; on planta, en 1802, ces terrains à demi-fluides, bieutôt compléternent fixés, et transformés en sol assez fertile. Pendant I'invasion de 1814, totrs les jeunes arbres tlui entouraient lavillelureut hachés eI auéantis, uotamment au nlont-Ilorillon, et alrtour de l'0bélisque. Il fut aussi détruit pour' 115,000 frattcs de'palissacles. De tB02 à 1814 inclusivement, Ies reboisemen[s s'étendirent sur quiuze cent virrgt-denx hectares soixante-seize ares I soit un peu plus de cerrl dix-sepI hectales ptr an. Eu 1817, on plauta le Quinconce , tlui ertcadre le parterre, au delà du Bréau. À la naissance de i\[. ]e comte de Chambord, en 1820, or1 eut, à Fontainebleau.

comnie dans beaucoup d'arrtres endroits, la poétique faire des plantatiols destinées à croitre avec Ie royal eufant; on leur donna le nom de Dieu-donné ; elles couvreut vingt-et-un hectares, au canton du Roiclée de

cher-aux-Demoiselles, près le chemirr de Recloses. De 18.l5 à 1.330inclnsivenent, dorrze cent rtruatre-vingt-

cluinze her:[ares quatre-vingt-dix ares furent reboisas, soil, près de quatre-vingt-un hectares par au.


-t52-

En 1822, I\[. de Larminat avait vu, à Metz, les belles grellesherbaoéesde lI. de Tschudi;iI en ttpratiquer, I'année suivante, cle pareilles, dans la forê[, sur des pins sylvestres de trois à six ans. L'essai réussit, et perdant le règne de Louis-Philippe, on coltinua slrr une grancle échelle. En 1848, on comptait cent quarante-cinq mille pins, assez rares pour la plupart, oblenus par ce moyen, surtoutdans les cantons du Marion-cles-Roches, des Petits-Feuillards et du Rocher-du-Long-Boyau, Il en reste ellcore beauconp aujourd'hui qui ont prospéré I ce sont des laricios, des pungens, des cimbros, des rigidas, etc. Il faut choisir, pour cet[e opéra[ion, le moment où la pousse terminale a ar:quis les denx tiers, ou les trois quarts de son allongement., ce qui a iieu du 15 mai au 10 juin, selon la précocil,é de Ia saison. 0n essaya de grelïer sur piu naritime, mais la réussite laissa heaucoup à désirer. Sous le Gouvernement de juillet, du reste, on donna la plus grande extension à la cr,rlûure des résineux t; la plantation et le semis furent employés, à peu près par égale proportion. Le premier mode cotrtait de 40 à 50 francs pour un hectare, dans lequel on mettait de quatle à cinq mille plants I le second revenai[ à 70 francs par hectare, QuaLd cn ne faisait qu'un labour, à I 10 francs, lorsqu'on en faisait deux. Parfois aussi, on semait surles bruyères,

qu'on arrachait ensuite sans au[re préparation clu terrain. Les essences choisies étaient : l'épicéa, le mélèze, les pins laricio, weymou[h, mugho, etc., mais surtout les pins sylvestre et maritime. Cependant on finit par renoncer à ce dernier, du moins à I'état pur; cet arbre, des bords de la nrer, redoute les grands froids de quelquesuns de uos hivers, puis il est loin d'avoir, dans nos forêts ue I'iutérieur, la croissalce rapide qui le fait rechercher dans les landes 'du sud-ouest I vers quaraute ans, mêtne,

l.

En 1831, la forêt de Fontainebleau ne comprenait que cinq

cents hectares couverts de ces derniers.

-r53il, commence à dépérir, ses feuilles jaunissent, des légions d'insecies, logés clans son écorce, ue tarclent pas à alhever sa clestruction, et les rnassifs qu'il forme s'éclaircis-

sent d'aunée erl année, jusqu'r\ ce qu'il ûe reste plus que quelques individus isolés qui dominent les rocher.s.bn se borna, pendant les dernièr.es années, à mêler les cleux graines ensemble, a{in d'écononriser celle du svlvestre, qui est plus chère, et I'on fil disparaître le maritime, lors des premières éclailcies. Cejttc introduction tles r'ésineux à Fontainebleau ne fr.rt pas eflectuée saus exciter rles r: ritiques divelses : les nombreux ouvriers qui gagnaient leur vic à faire des plantalions de feuillus virent avecpeine un n()nveau mode dereboisement, très-écolomique, remplacer I'aucien, qui coùtait, fort cher, e[ leur rapportaitbeaucoup d'argent; ils organisèrenl une sorte de petite cabale

contre I'Administra[ion, disatt que dans les'parties rocheuses les nour,eauxarbres ne r.éussiraient pas, et

qu'ail-

Ieurs c'était grand domrnage de substituer ceux-ci aux essences à feuilles cadr-rqries. Les mécontents avaient pour eux les pariisans, quand rnême, de ce qui se faisait autrefois, puis ceux, et Ie nourbre en est gland en France, ponr qui le blâme es[ un besoin, auquel ils cèdent sans ré. llexion ui examen, et enlin les ar.fiistes, qui regrettaiett les sauvages aspects cies roches eritassées, et des vastes plateaux rougis par la bruyère. Nous avons réponclu, par avance, aux objections faites au point de vue de la sylviculture : les résineux ne doivent pas remplacer les ferrilIus, là ou ceux-ci végètent bien, et ne les remplaceut pas en effet, mais uniquement, clans les rnanvajs tei'rains, gu'une futaie seule bonifiela, et oùr les chênes, les hêtres, les charmes ne peuvent cependaut pas parcourir une longue rëuolr.r,tion.. Quaut au; critiqr-res faites au nom de I'art, nous avouons que la vue d'une belle roche, d'une land.e rase, aux horizous lointails, nous paraît plus poétique clue celle du fouillis que présente un jeune repeuplement de pins, au vert uniforme, aux formes


-t54-

raides c[ disgi'acieuses, qni recouvle, nrortotone tapis, les contouls le:s yrlus ltittot'csqr,rcs cle uos i;r'ès; miiis si le garriis nous sernble per"r agréable, la filtaie chalmera nos dcscendanls. Combicn nos lochers, Ies plus vantés, ne lagnelaient-ils pas, surnrontés d'uno vofite lég^ère, clue souiiendraient los troncs clairsemés de vieux sylvestres, lougues et harclies colonues, clorées pal Ia natr-rre? il suflit de faile le tour clu Petit-t\Iont-Chauvel pour en ètre convaincn. Sachons donc nous privei'd'unc partie de'nos

poiu enrichir rros enfants de beautés ue rrous a pas ébé donné rle iouir. D'ailleurs il

tr'ésors artisliques,

doni

il

reste encole à Ironhinebleau plus cl'une chaïne dénudée : une partie du Long-Rocher', les Gorges-tle-Ilr'anQharcl, le llocher-Cuvier-Chri tillon,,le llooher'-Sain t-Germain sou t, à peu près, vierges de tous pirs. Xlalgre la pr'éférence donnée aux résineux, on n'âhandotrna pas totalerlent les plantations de feuillus, mais on s'eilbrca de les iaire plus éconorniquerncr.rt : ou ue nrit, que sept, rnille ciuq clents piants, à I'her:tale, et, on ue Ies eirlretiut plus clue pendant cinq ans; or1 ne réussil pas moins bierr, eb le prix tomba à 400 fraucs poul un hectare. Le mainlien dr-r gibier dans des bornes trÈ:s-r'estreintes permit, aussi, pendant torrt le règne de Louis-Philippe de renorccr aux treilla$es inti;lieurs, ce qui réalisa une notable économie. Brr 1836, on plantâ, tout autour du bassirr de la i\Iare-aux-ilvées, des cypr'ès chauves, pnis en 1847, dans le but de donner tle I'ouvlage à la popula[ion malhcureuse r]e la ville, qui souffrait de la chelté des vivres, on {it faire de larges fossés au bas dn i\Iout-Merle, et orr planta des pins sur leurs ados. Oes travaux leviru'ent à pràs de 800 francs l'hectare. De 1831 à 1847 inclusivemen[, on reboisa six mille deux ccn[s hcct,arcs, dont scpt ceut qnatre-r'irrgt-douze, cn I'euillus, ct cirrq nrille quatre cent lruil, err résiueux 1,

{.

C'est dans les ptocès-vcrbaux dc réceptiotr des h.avaux que

-155-

ce qui représente une moyenne annuelle d'un peu plus de trois uru[, soixaltc-tlurtle hectales.

0u se ploculait diliicilcment les

g^L'nincs r'ésineuses

nécessailes à r)cs lepeultlemeuts arrssi cotlsidéraltles, et de plus, elles étaienI souveu[ de rnarilaise qualité. Pour lemédier à ce doulrle inconr'énient, on construisit uue séchelie en I843, dans le Parquet-de-la-Faisand.erie; elle corita un peu plus de 14,000 fi'ancs, et fotclionne eucore aujourd'hui. 0'est uu parillon à tlois étages, au-dessus desquels règne un grenier, el quc-chauffe un calorifère. l,es cônes sont mortés, ,iusqu'en haut, au rnoyen d'une poulie; cle là ils descendent au troisie-\me étage, er roulant sur des claies inclinées, oir ils se séparent des ma-

tières étrangères avec lesqr.relles oll a pu lbs lenfelmer dans les sacs. Alors la veliLable préparation comnretlce : les trois planchers sont à ciaires-voies, fonnés d.e lattes épaisses de un cenLimètre, et distantes entre elies de six millimètres seulement; chacun d'enx peut supporter quinze hectolitres de cônes de sylvestles, qui au bout de

vingt-quatre heures, sorrt jetés, par des tlappes, à I'étage inférieur, et élalés sur ]es claies de celui-ci; après ces trois sé.iours de soixan[e-donze heures, au to[al, les car'reaux de la pièce du rez-de.chaussée sont, jonchés de graines échappées des cônes, quc la chaleur a fait ouvrir complètementl orr irgite ceux'ci, en dernier lieu, ciaus une sorte de mouliu à bras, en forne de baratte, otr ils laissenl, tomber les graines qu'ils peuvent renfermer ennous avons puisé ces chiffres, mais le dernier ne concorde pas avec la surface totale indiquée,cornme converte en résineux,dans le rapport de la commission d'aménagement de {861, et il est évi:demment trop fort. Peut-être, les prernières tentatives ayant échouées, diverses parties ont-elles dti êl,re repeuplées plusieurs fois, et lont-elles ainsî double emploi dans nos calculs, pr.ut-être

aussi a-t-on considéré comme enl.ièrement vides des massifs oir il existait encore des cépées, en proportion assez notable pour qu'ils soient comptés, en 186{, comme peuplés en feuillus.


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156

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core; elltre chaque étage, des claies supplémeltaires sont attachées au mur, et pelmet,tent d'augrnenter la quautité des cônes trail,és. La cucillette commeu0e au mois de décembre, et dure jusqu'ar-r premier rnars; à cette époque, on allrrme le calorifère, qni ue s'éteindra plus jusclr-r'à Ia tn de I'opération ; la température doit être toujours maintenge entre tren[e-cirrq et quarante degrés centigrades, qui ne sont obtenus qu'après quatre on cinqjours de feu constant. Trois hommes et un bligadier-géranI sont occupés à la sècherie pendant tout le temps qu'elle fonc-

tionne. 0n peut obtenir, par jour, environ trerrte kilogrammes de semeuces de pin sylvestre, dont le prix de revient est de beaucoup inférieur à celui du commerce, et qui ne laissent lien à désirer, colrme qualite. À la révolution de 1848, un des premiers soins des agents de l'État, auqnel avait fait retour le domaine cle Fontaineblean, fut de fixer la possibiLitè de celui-ci. Ils {irent un réglemeni sommaire cle coupes. La forêt fut partagée en deux parl,ies, presqu'égales ; la plus petite, de huil mille cent cinquatte hcctares, fut destinée à être exploitée en taillis, à I'irge de vingl-cinq ans; le reste dirt être traité en futaie, par la méthode du rë.ensemencemant ,n&tu,reL et dcs ëcluircids, et forlrnir, annuellement, six mille stères de bois. Le système des courtes réuolwtions était, comme on voit, loin cl'être abandonné; d'autant plus que pour satisfaire aux réclamations des touristes, qui

jour ph,rs nombreux, à Fontainebleau, et se plaignaient, dans tous les journaux, aussitôt qu'ils allluaient, chaque

voyaient abattre quelque bel arbre, on restreignit les cou^oes de futaie, et pour tenir lierr de ce qu'on prenait en moirrs, on augmenta celles de taillis. La moyenne des plod.uils, en argent, sous Ia deuxième République, jusqrià 1852 inclusivement, n'atteignit pas tout à fait cinq cent mille francs. Cependant on s'aper'çut bientôt que le règlement de 1848 était vicieux, et le I mars 1852, le ministre des

-157finances nomma, pour faire un aménagement régulier de la forêt de lrontainebleau, une Commission présidée par Ivl. Sthème, inspecteur. flle remit, le 29 juillet de I'an-

rnl âvant-projet proposant de trailer en fu[aie feuillue les cinq dixièmes de Ia forôt, en futaie née suiva[te,

résineuse les deux dixièmes, et eu taillis les trois diirièmes; mais les agents de la nouvelle Liste civile, formée sur ces entrefaites, combattilent ces conclusions, la première Commission fut dissoute, et le ministre en institua une

nouvelle, à Ia tête de laquelle était M, l'inspecteur de Frescheville. Pendant ce temps huit années s'étaient écoulées, durant lesquelles on clépassa de six oents hectares la ltossibititë proposée par la première Commission, tout en n'exploitant en taillis, à certaines exceptiorrs près, regrettables, il est vrai, mais en petit' nombre, que les parbies désignées par celle-ci comûle devant recevoir ce tr,aitement. Pendant cette périocle, la moyenne des produits, en argent, fut d'un peu iuférieule à cinq cent crinquante mille francs.

Quant aux repeuplemerrts artificiels, tle 1848 à 1860, sauf quelques plantations de deuri-tiges, en bordure de routes, ils per"rvent être considérés comme nuls, le peu qu'on en tt ayaut été dévoré par le gibier. Celui-ci, en efl'e[, était redevenu presqu'aussi nornbreux qu'avant 1830, et il faisait d'autanI plus de mal aux jeunes bois que le nouveau tieillage périmétrai (voir au chapitre premier) ne lui pelmet[ait plLrs d'aller se nouruir aux dépens des voisins, et que I'Administration ne pouvaib se décider à rentrer, eltcore une fois, dans la voie coûteuse des palissades intérieures. 0n estima que cerls et lapirrs dirninuaieut, alors, la procluc[ion de la forêû cle six mille stères par an.

La deuxième Commission remit son travail définitif au commencement de 1861.


*

--158A cette époque. la forêt de Fontainebleau se composait de

hectares

soixalte-quahe âres, c'est-à-clile les cleux dixicmes ct demi dc la forôt, étaient couverts de r'ésincuxl que sept rnille six cetrt guatre-'ringt-cinq hec[ares qua'tre-vingtquatre arcs, lcs quatle dixièmes et demi, avaient été traités en taillis; que le peuplcment de la forêt était incourplet et clailiér'é sul plns des tlois dixièurcs de la contenauce, et sul les quatre dixièmes, en ue considérant que les bois feuillns; que la végétation des résirreux élait bonne, celle des fenillus rnédiocre et langtrissante sur les gualre diriù.mcs de Ia contenance qu'ils occupaient; enfin que la propoltiol des essences pouvait être représentée, en dixièmes, par les ooe{ïicieuts suivants :

ÂRES

1,472 2,412

62

47

de bois de cent-un ans et au-clessus; de bois de quarante et un à cent ans, dont deux mille cleux cenI dix-neuf heclares quatre-vingt-quatre ales

de feuiilus, et cent quatre-vingtclouze hectares soixaute-trois ales de r'ésineux; 07

de bois de viugb et un à qualan[e a]'ts, dont urille neuf cent vingt-cluatre hectares sept ares de feuillus, et deux mille leuf cent quatre-vilgt-sept hec-

Chênes, 5.31;

Divers,0.l8.

leaux, 0.69;

tares de résineux;

6,663

25

de bois de r,rn à virrgt ans, dont cinq

98r

95

are de résineux; entièrement vides;

16,41t1

36

au total.

Le resle cle la surface était occupé par les maisons des

un et cerrt, un dixième et demi; ceux ctrtre vingt et un et qnalante, tlois tlixièmes; les jeunes bois, au-clessous de virrgt et un aus, quâtle dixièmes; les vicles, un demidixiène.

lappolt de la Cornmission s'occupe aussi de la nature et de Ia consislarce des lepeuplements, de l'état de la végétation, e[ de la propoltion des essences : il constate

Résineux, 2.33; Charmes, 0,54;

-

FIétres, 0.71;

-

Bou-

Bois blancs, 0.24;

-

0n voit, par ces déhils statistiques, que si les vides avaierrt drmiuué de telle sorle, depuis le commencemeut du siècle, c'était, uniquement, g,r'âce à I'intr:oduction des pins dans la forêt,; ceux-oi mis à part, les vides étaient les mêmes qu'en 1804, lcs mêmes qn'en 1750, eû les huit mille cinctr ceuts heclares de plantaliols ou semis artiliciels d'essences feuillues, exécutés depuis cette dernière

miile six cent dix-huit hectares vingt-quatre ares de feuillus, et rnille qrraran te-cinq hectares url

pr'éposés, la Faisanclelie et ses pal'LJLlets, et0. Âinsi donc, les bois au-tlessus de cenl ans couvraient un clixième de la surface totale; cettx entre quaralte et

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que quatre rnille deux cent virrgt-quatre

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époque, n'avaient servi qu'ir compenser les clairières causées pal les exploitations anuuelles. Àinsi, une dépense forcée de plus de qr-ratle millions, saDS compter les clôlures, pour une recette de quarante-deux millions: voilà Ie bilan des cent dix dernières années. La Commission commenca par mettre en dehors de toub aménagernertt les plus vieilles futaies, et les rocircrs les plus pittolesques de la for'êI,, Iaissant anx agents locaux

le soin de conserver pour les innombmbles

artistes

et touristes, qui visitent Irontainebleau, ce musée d'arbres gigantesques, de siles sauvages) mine inépuisable de modèles pour les paysagist:s, de plomeqades char'mautes pour les curienx de tous les pays. I'urent


-160-

compris dans cette sec[ion : la partie nord dn LongRocher, la Gorge-aux-Loups, la futaie des Yentes-à-laReine, celle du Chêne-Brûlé, les Gorges-de-Frauchard, une petite partie des Gorges-d'Apremont, Ies futaies du

rtipétiteur

-t6t-

ii

cette école; trois cantons fulen[ cfroisis, qui passeltt aux )'eux de tous pour avoir une grande priissance de végélatiou, et qui sorrt soumis depuis Iongtemps à un

corvert prolongé

:

les Ventes-à-la-Ileine,

la Tillaie, le

Bas-Bréau, de la Tillaie, du Gros-[outeau, ]a Vallée-dela-Solle, le Rocher-Saint-Germaiu, le Hocher-Cuvier-Châtiltron, et une portion du Mont-Ussy; en tout mille quatre-vingt-dix-sept heclares vingt-neuf ares, réserve luxuense et improductive dans laquelle, en fait d'exploitation, on se borne à ramasser les morts. Quant au reste de la forêt, la Commission explique, dans son rapport, quelles sont les considérations qui I'ont guidée pour le choix du traiternent. Dlle expose, comme nous I'avons fait plus haut, les inconvénients du taillis su1 le sol généralemeut léger, sablopneux, sec e[ maigre de la forêt. Elle fait remarquer que le gibier, hôte nécessaire d'un domaine donné er apanage au chef de l'État, et les gelées printanièr'es, telles qu'elles sévissent à tr'ontaitainebleau, attâquent spécialement les jeunes bois, et

Bas-Bréau; puis cou[igus à ceux-ci, tr.ois autres, dout les bois sont à peu près ruinés, et qui sont, exploités en taillis: Ies Ventes-Nicolas, la Plairie-de-CIailbois, la Gorge-auxNéfliels; sur chacun cle ces six points, il fut pris deux échan[illons de terre, I'un à la sur.face du sol, après avoir écarté torrtes les m atières végé tales non décomposées, telles que feuilles, racines, etc., I'autre sur. la même verticale, à trente cen[imètres de profondeurl ces douze échaliil-

font, par couséguent, d'autant plus de mal, que ceux-ci sont plus nombrenx, c'est-à-dire que les qeuohttions sonl plus courtes. Elle invoque les droits du beau, clans une forêt, pour ainsi dire, consacrée à I'ar[, au poiut de vue ttuquel les granrls albres seront toujotrrs préférés aux jeuries cépéês. Elle considère aussi la quali[é de I'usufruitier, le souverain, qui cherchant dans la forêt surtout nn intérêt d'agr'ément, doii désirer y perpétuer des massifs de vieille futaie; puis celle clu pràprietaile, l'Éiat, qui représentant ia Société,,doit, satisfaire aux besoins de la

résidu

consommation, en fournissant les produi[s les plus considérables et les plus utiles, que la futaie, seule, es[ snsceptible de donner. Dnfin elle a reoorus aux sciènces exactes, a{in de faile toucher au doigt, pour ainsi dile, toute I'importance d'un couyer[ épais et constant, cI elle ienal compte des expériences qr.r'elle fit faire, dans lc laboratoire de l'école normale strpérieure, par M. Debray,

lons furent soumis à I'arialyse chimique; on fit disparaitre l'humus par I'incitrération; le poicls cle celui-ci fut donné exactement par rure double pesée faite avant et apr'ès I'opéraliou; ce qui lesta fut traité par I'acide sulfu-

rique concentré et bouillant, afin rle dissoudre tous les éIéments.autles que la silice; la proportion des matières attaquées ne dépassa pas neufceltièrnes, et on obtint poui

uu sable greDu, d'une blancheur parfaite.

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résultats des expériences sont consignés dans le tableau ci-après:


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différ'ence appréciable, et eIIe es[ due à l'hunus. Celie qui existe dans Ia végétation de ces parcelles tient douc, uniqllement, à I'inégalité du couver[, dél,ruit à des intervalles rapprochés, dans uu cas; épais et constant, dans I'autre t.

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S'appuyant sur ces principes, la Commission prescrivit de trai[er en taillis les bois seuls qui croissent sur les terraius les plus frais, el reufernant le moins de silice, c'est-à-dire seize cerI dix-huit heclares trente-sept ares, répartis le long de la Seine, vers Changis, Samois et Damrnalie. La rëuolwtiotl fut fixée à trente ans, et la contenancre des coupes ân[uellesl ar-r tlentièrne de la sulface totale, soit, cinquante-trois hectares quatre-vingt-quinze ares, dans lesquels iI doit être réservé, au moins, quatrevingts baliveaux par hectare, à chaque réuohttion, afln d'obtenir le plus cl.'ombrage possible. Le surplus de la for.êt, c'est-à-dire tleize mille sept

cent vingt-trois hectares soixante-dix ares,

frlt sorlmis au

régime de la futaie, et à la mél]rode ùu rccnsentencenrcnt naturel et, des ëclaircfes qui ne laisse jamais le sol déc:ouvert, comme on a pu s'err rendre compte par la clescription que nous ayolls donnée. L'époque à laquelle cette futaie doit étre exploitée ne firt pas délerminée plus arbitrairement que le reste : le rappor[ constate qu'à Fontainebleau les arbres à feuillage léger, sans mélange d'autres essences, et tel est le

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-163-

résulte de ces chilfi'es que le sol de chaque partie du taillis est sersiblement le même que celui de Ia futaie cQntiglre; c'est à pei[e si, ii la surface, on remarque une

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1. ll est à remarquer que ce dernier état paraît agir sur la production, principalement par I'humidité qu'il entretient dans ia terre, car sous Ia futaie, comme sous le taillis, se trouve trop peu d'humus pour qu'on puisse lui attribuer une très-grande in* fluence. Il est probable que celui-ci est, en majeure partie, entraîné loin de la surface par les infiltrations à travers le sol léger et formant crible.


* tû5-

-164-

la forêt, se coutrente ans, et cent à dix cle cent ionnent, eu général, naturellement, s'éclaircissant vont ou'alors'les rnassifs ô qui amène. bientôt I'appauvrissement.du sol, comme puis qu'à forritui.nt Ie faile les exploitations en taillis; qui dimensions des à.t eg*, où les bois ont, d''ailleurs, comsemences les usages' les à tous les rindent propres ^diminuer de quantité et de qualité; enfin mencent à pius sylvestres puissent vivre que les qu'il est douteux Deuplement de la plus grande partie cle

Éuuo.oop plus vieux. La rëaolutiorr' de conséquence, Iixée à cerrt vingt ans'

la futaie fut, en

Pour tous ceux qui avaient, jusqu'à présent, fait I'aménagement de lf forê[, uous avous .vLl. qu'ùne fois l'âge auluel on devait exploiter les bois..déterminé,la ouËstion-de la quotité rles coupes annuelles était bien près tl'êtle résolue. 0n obtenait la cotrteuance, toujÔurs

âgale, de ces dernières' en clivisantle nombre total d'hecta"res'par la durée dela rëuolwti,on. tr{ais les produits matériels''sont loitr, en général, d'être comme Ies surfaces, et cette méthotle donnait cles revenus souvent fort inégauxr ce qu'on cherche maintenatrt à éviter le plus pos' ilftr. Lo.ti la science actuelle I'a-t-elle repoussée, du nroirrs en ce qui regarde les vieux bois, car on I'atlopte encore, et I'oi s'erràonterrta à l'ontainebleau, comme suf' fisammetrt exacte' pour le taillis. Lorsqu'ils'est agi de la section de futaie, iia été opéré de la manière suivante : Ia Commission, après avoir divisé la durée ùe la rëuol'w' tion en ciriq parties égales' ou përiodes de vingt-quatre ans, affecta^a chacuné d,'elles les cantons destinés à être

expioités pendant sa rlurée; et comme ces affectations qtrant au p eiUa'i,quei n'offiuient pas de fortes. diflérences, d'où décirconstatrces peirplement' au climat, iol, uo puna tu proclLrction'-elle tes fit égales' Illle-colloqua dans ia ptemiète les pàr'ceiles qui, par l'âge des bois, la nature des^ essetrces, l-'t!tai cle la végéiation, I'emplacement qtr'elles occupentr doivent être exploitées au commence'

ment de \a riuolution, et successivement, dans les autres, les nassifs devaut tomber eusnile, jusqu'à la dernière où se trouvèrent ceux qui peuvent rester sur.pied le plus longtemps. I{ais dans cette répartition la Comrnisiion eut surtout en l'ue I'ordre et la régdlarité qui doivent être atteints après cent vingt ans, et auxquels tend, né-

cèssairement, tout règlerneut qui se préoccupe du rapAr.rssi dans ce but, on plaça, patfois, dans une des dernières afl'cclaî,ions, des parcelles qui, au point de vue seulemeut cultrrlal, auraient dtr êire exploltées pendant une des premières périodes, et aussi, dans la

por[ soutenu.

première a,ffectatî,0n, des jeurres nrassifs assez vigoureux pour lesler sur pied jusqu'à Ia fin d.e la rëuohttiou,. Ce

le vieux matériel, comprenaut les arbres ayant, au uroirrs, cinquantecentimètres cle circonférence, qui se tfouvaienI sur: la premièr'e affectation, fut cubé, et fut, ainsi que la sullace occupée par les jeunes bois de cette même allectatiort,divisé pal vingt-quatr.e; les quotients incliquèrent le nombr,e cle mètres cubes qui doit être eulevé, chaque ahnée, dans les futaies : cinq nû,l,le sir cant trentcl eI celui d'heotares deJeunes bois qui doit être coupé : soinante-trois h,ectares qwatre-uingt-clin ares. Le rappor[ souteuu fut ainsicorlvenablernenI assuré, partage fait, tont

pour toute la première ptëriocle clu moins, car d.e période à.përiode, il poplra bien se présenter des ditférences'im. possibles à éviter. La Commission dressa ensuite, pour ces virrgt-quatre premières années, I'état d'assiette des coupes de r'égénér'ation, les seules dont

jusqu'ici.

il

ait été guestion

QLraut à celles d'éclaircie, complément indispensable la méthod e dtt réensentenccnrrcnt natwrel,la Commission prescrivit de les exécuter deux fois pendant le courant de chaque ytèriocle, c'est-à-dire tous les douze ans, sur les de

quatre affectatiotts non en cours de régénération. Neuf ceut vlngt-t.leuf hectares cir;qus,n5s-dgux ares doiveut, de cette facon, êlre éclairois anuuellemerrt. II ne fut rien ,10


-166lixé quant à I'ordre à suivre pour ces exploitatiorrs; les

agents locaux sont libres de les exécttter ou le besoin s'en fait serrtir. En outre, la Commission prévit, tout en la laissant en dehors de toute réglementation, I'exploitation d'es chablis, bois morts, etc., qui a tolljours eu lieu dans la forôt de l,'ontainebleau. L'ensemble de toutes ces coupes ful évahré à' soircutta stëves par all. La Comnrission telrnine son rapport en prescrivant

ntille

cle

reboiser: premièrernent, dans Ia sectiotl cle taillis' les vides existants, et ceux qu'y felont snccessivemert la disparition cies souches épuisées, soit àpeuprès, dix hectares soixanle-dix-neuf ares, par an ; secoltdement, pendant la première përi,ode, dans les première, troisième, quatrième et cinquième affectationsde la section de futaie, les clairièr'es, mêure les plus petites, en tollt cleux mille huit cent neuf hectares dix-sepl ares, ou annuellement cent dix-sept heotares cirtq ares. Les agents locaux

lesterrt les maîtres de choisir le mode et l'essence qui leur paraîtront convenir Ie mieux; toutefois il leur est conseillé de préfér'er les albres à feuillage épais, Ie hêtre, Ià ori iI sera possible, le chalme, I'épicéa, surbout 1e pi.n sylvesTre, qu'on devra employer dans les terrains ruinés, et ne porvant, quant à présent, supporter urre futaie feuillue pentlani cent ving[ ans, Qr,taut au chêne, il doit former, lout au plus, les cluatre clixièmes cles repeuplements. La Commissiotr recommattde, en outre, for. mellement, de ne pas rrégliger d.e faile les travaux rtécessaires pour compléter, s'il est besoin, le réencensement naturel qui doit suivre les coupes de r'égénératiotl, Enfin elle considère comme indispeusable l'entreillagemeu[ des jeunes bois afin de les soustraire ii la dent e1u

gibier. Tel est le plan général de I'anénagemerrt c1u'un tléclet impérial, du l3 aotrt 1801, ordonua d'applicluer à la lorêt

-167-

qui I'a été depuis lors. Nous demaudons palclon à cenx qui veulent l:ien nous lire d'être cntré dans des détails ausgi arides, ruais côla ltor.ls a llanr inclispeusable pour faire complendre le traitement actuel, et Ia di{Tér'ence essentie}Ie qui Ie distingue de tous les précédents. 0n peut, clu redte, la résumer en cleux rnots : jusqu'en 1861 , or colrltait, les bois pour améIiorer leur état; mainbenant, on s'elïorce de couurir lc sol. Les rôverrus ont, comrLle on le perse, beaucoup diminué. Le cliiffr:e cle soixante mille stères, iuditlué cornme probable, par la Commission, est même loin d'êtrp atteint. 0n apris à peine, de l86t à 1868, quarante mille sl,ères par an, qui ont ritppolté envirorr deux cent soixante mille francs, clont presque la moitié a été foulnie par les de Foltaiuebleau, et

éclaircies.

En 1871, cette somme se trouva de beaucoup

dépassée.

A I'arrivée des ennemis dans notre départernent,.les paysans cles environs s'étaient construits, à qui mieux mieux, dans les profondeum de la forêt, tles cabarres, pour

se réfugier, non-seuleme[t eux, mais leurs bestiaux; puis le GouvernemenL avait fait abattre, le long des principales routes, nn grand nombre d'arb;res, pour former des barricades, qui devaient ralen[ir, peut-êire arr'êter,

la marche envahissante des Allemands; les

cabanes

furent à peine habitées quelques jours, la plupart, même, ne le furelt jamais, personne ne sorlgea à défendre les barricades, que les habitants de Fontainebleau, et des localités voisines furent contrain[s cle démolir euxmêmes, et tous ces bois vinrent grossir ies lots de chablis de I'anrÉe suivante.

il

Pour avoir Ie buclget vér'itable, faut ajouter à cette somme, de deux cent, soixanle mille francs, celle, presque -insigni{iante, donnéc par les droits de carrière, e[ les melllls produits : neuf mille francs, et en retrancher Ie total des clépeuses, qui s'élevait, sous le deuxième Empire, à cent soixante-cinq miile francs, sans y compren-


-

il

168

-169-

-

esI maintcnant, moins considé rable. 0l voit qr"r'eu résuné Ie levenu net de la forêt de Fon[aiuebleau est bien peu de choses. Lors de la formadre les flais rle chasse;

il avait été compté pour nous ne savons sur quels documents orl s'était appuyé pour alriver à ce chiffre fanl,astique. Dès les premières années du deuxièrne llmpire, des pépinières fixes avaient été créées sur divers points, notammelt aux Erables-et-Déluge et à Courbuisson; il en fut établi de volarrtes, à partir de 1861, et à I'aide de toutes ces .ressources les plantatious s'effectuent, maintenant, sur une assez grande échelle.0n essaya? pour celles cl'arbres feuillus cle basse tige, un mode moins cotteux qr"re celui qui avait été adopté jusque-là : on défonca, par petits carrés de un mètre, la moitié ou le tiers, ser.rlement, du terrain à repeupler; dans chacuu de ces carrés on miI Ie plus grand nombre possible de plants, douze au moins I on espérait que ceux-ci, très-serués, s'ombrageraient vite les uns les autres, reprendlaieut mienx, et auraient moins longtemps besoin de biuages. Celte nréthode n'a pas donné Ies résultats qu'on en altendait, et on est obligé d'en revenir aux anciens erlements. Dans les petites clairières, dont sont entrecoupés un si graud nombre cles massifs de la forêt, on pianta une érrorme quantité de hêtres, de un a deux mètres de haut, enler'és, avec leur motte, dessous les vieilles futaies, oir ils forment, en certains endroits, un fourré si épais. Il est encore diflicile tion de la dernière Liste civile,

huit cent nrille francs;

de se prononcer sul cette opératiorr. De 186l à 1870, or1 consacra à ces divers travaux une somme annuelle d.'un peu plus cle clor-rze mille frâncs. Eh 1859, on reeommença à entleillager les jeunes bois. Après plusieurs essais, on adopta des claies, de cleux mètres de long, en. voliges de pirr gorrdronnées, dont Ia facon coùtait 4 fr. 6() c. I'une. Jusqu'en 1870, ftrt dépensé, pour ces clôtures intérieures, elviron quatorze

ii

mille francs par an. Pendarrt I'Intasiou,

beaucotrp de planches ftirerrt volées, ce qui reste va être vendu incessamment. Terrninons enfirr pal quelques détails botaniques et sta-

tistiques

:

Nous avons indiqué, plus haut, le nom et la proportion cles essences dominan[es de la forêt,'mais iI s'en trouve beaucoup d'autres, cortfonclues, dans le procès-verbal d'a-

ménagemeut, solls Ie nom de diuers, et qu'on est, parfois, très-étonué de rencon[rer en plein massif d'arbres plus communs. Nous indiquerons seulemeut l le micocoulier de Provence, qu'oll trouve au Bois.la-Dame, et à Ia Plaine-de-Bois-le-Roi I Ie veruis du Japon, qui exis[e au Parc-aux-Bæufs; I'aune cordiforme, et de nombreuses espèces de chêrres d'Amérique, clui croissent sur les ban' quettes de la tr{are-aux-llvées I l'orme planera de Sibér'ie, qu'on peut voilprès de la croix de Vitry; etc. Parmi les conifères, outre ceux que nous avous cités dans le courant de ce chapitre, on lencontre, tout récemment iutroduits en France, et a6sez t'ares : les sequoia gigarrtea, et semper-virens; le piuus excelsal I'araucaria; I'abies pin-. sapo; etc; etc. Les arblisseaux les plus communs sont : le troêne; le fusain ; la bourdaine; le houx; Ies viornes; les épines; les genévriers, dont le bois, facoulé en petits objôts de fantaisie et d'ameublemer)t, a douné lieu à un commerce spécial à Fontainebleau. Les albustes et planies herbacées qui envahissent, géuéralement, le sol, sont: la bruyère, en très-grande quantité; le genêt; Ie fragon épineux, que I'on trouve dans les bons telrains, et sous le couvert de la haute futaie; la fougèr'e; enlin I'ajonc marin; qui n'existe que dans les parties argileuses des environs de Ia }{are-aux-Evées. 0n compte, du reste, clans la forêt, environ douze cents espèces de plantes, don[ urie cinquantaine qui ne se trouvent pas ailleurs aux

environs de Paris,

et

seize qui sont origirtailes des

Alpes, ,10.


-

-170Jusrpe dans ces derniers temps, les bois provenant

de$

nettoiements, éclaircies, chablis, etc. élaient exploités par les soins de l'Aclmiuistration, et venilus toni façonnés; maintenant iis sont adjugés sùr pied, cle môme que les coupes principales, mais à cles

prix déterminés, pour clta'

que unité des diflér'entes sortes de procluits. Ce mode parait plr-rs avantageux: les commerçants, qui connaissent, toujours, beaucoup mieux que Ies agetts forestiels, les marcharrdises dont Ie placement esl le plus assuré, restelb libres cle faire tlébiter de mauièr'e à augmenter le ruombre de celles-ci. Avant 1837, une surenchère était autorisée dans un délai dételrniné, mais cette faculté laissait une trop grande facilité aux manærlvres cies associa[ions secrètes entre Ies adjudicataires, et le Gouvernement I'abolit. Depuis plnsieurs années, on a substitué à la vente aux enchères celle au rabais : la mise à prix, annoncée par le

crieur, est diminuée suctessivement jusqu'à ce qtr'ltne Delsonne proltonce les mots : je prends. Les produits des coupes se divisent en : bois de selvice, cf indusii'ie, de cirauffage. Les bois de setvice sorrt deslinés aux constluctions navales et civiles; notls avons déjà dit que }es arbles de Fotttainebleau ne sont plus employés anx premières; ils ['ol]tieuuent pas non plus' du moins quand ils dépassent cenI citrquante ans' une grancle l'aveur pour les secondes, on leur reprocho d'ê[r'e gras, cassants, sans durée et sans force; pourtant le père Dan ilous apprend qu'ils étaieut rerrommés en 1642, et les charpentes du Palais, qui onl été tirées de la forêt, sont encore, quoique très-anciennes, parlaitement conservées. Les bois d'inclusirie comprennent ceux qui servent au charrornage, à l'ébénistelie, à la menuiserie, à la boissellelie, à la fabricatiou cles sabots, etc. ; parmi tous ces upages, les

tlois tleruiers sottt ccttx auxquels

nos

arbres, qui se fenden[ err géuéral;rssez bien, ont un trèsbeau grain, et, se travaillerrI facilement, paraissent le

t7l

-

plus propr:e1. Lc bois de feu contiurrc à êtle facouné en gr'ftrrci bois c[ eu blig^ot, comme uons ]'tiorrs explitlué 1r - plus hautl lcs rnclus ltrins ct les lamillcs lbrurcnt des llourrées, de qriatre-ringt-cinq ccutiurùtles de tonr, snl deux mètles de long. Quant au chàrborr, on rr'eu a fait, à toutes les époques, qu'unê quartiié insignifiante. Nous devons aussi rnentionncr les souches, que I'otr extlait annuellemeu[ en &sscz'gland" nombre; elles sout empilées en crrbes de uri mètre trente-trois centimètres sur toutes faces. 0e[te meslu'e, conrrue dans L: pays

sousle nom de pauillort,,clonne,euvolume, deux stères vingt-cinq centistèr'es. Enfin les boulaugers et les chaufourniers lecherchent, depuis quelques anuées, les résineux, qui por[enI rapidement les fours à une haute température. La découpe des bois de service et cl'inclustrie. soit pap le sciage, soit au mo).e[ de la fente, exige une celtaine

habileté; elle se fait sur place, et les adjudicalairesla confient à des ouvr'iers spéoiaux qui vienuent, pour la pluprrt, de la Bourgogne et du l\lolvan, et campent en forê1, avec leurs femmes ct leurs enfants, perdaut toute Ia durée de I'exploitation pour laquelle ils ont été embauchés. Ils travaillerrt à la tâche, et ne gagnent pas rnoius de rluatre à cinq flancs par jour. Le façonnage des bois de feu est fa.it, au contraire, exclusiveurent, par :les homnes du pays; cultivateuls, terrassiers, macons) etc., le reste cle I'année, ils se font biicherons I'iriver. Ils sont payés à raison de 1 franc pour un stère, et 5 francs pour cent bouruées. A ces conclitions, le prix de leurjournée ue s'élève guère à plusde un franc

{. Les vieux chênes des fuiaies de Fontainebleau, débités sur maiLle, c'est-à-dire dans la direction des ra,yons m(dulaires, Iournissent des bois de menuiserie de gualité au moins égale au chêne dit de Ilollande. La maille cle ce dernieir est blanche, tandis que celle de nos arbres est de nuance foncée; le grain des deux est également fin.


--

172

-

cinquante, mais les marchâncls leur abanclonueu[ les rtimanan,ts de leur exploitaliorr : bois de fausstl cottpe, copeallx, blanches -oties, etc', clont I'eusernl'le ne laisse qui augrlrentenI le safas d'avoil utte cer'taiue Yaleur' et cenliures par soixaute-quinze iaire cle ces ouvriers cle jor-rr euviron. Les bois de 'service et d'irrclustrie' et les grands bois de feu's'écoulent, géléralemellt) stlr la capitale' Les besoins cle Ia lotalité ujett retienueut qn'urre faible portiolt' Les brigots, clni ont toujout's Qté ploscrit's à Paris, et les

bourr'ées se oollsomûrent à Foutailebleau, et daus les communes voisines; iI en a du res[e été aiusi de tout temps. Les tratrsports se folt à I'aicle de chevaux, sort par

'ad;uclicataires

voituliels eux-mêntes, soit par -des priucipaux Les spéciaux, assez nornbreux dans le pa1's' p'orts d'embarqttement sonb : sur le Loing, et Ie canal du *ê-u norn, r\fontcourt, Dpisy et l{oret; sur la Seine, \reneux, Thornery, Valvius, Samois, le Petit-Barbeau et la Cave. Les ciremins cle fer ne sort pas ernployés, jttsqu'à préscnt, pour la tlaite des bots.

les

C}IAPITRE

V.

F.léaux divers.

t Climat.

-

Ar-tintaun nuisibles. Inccttclies. Droits Carrièrcs ct, (rtrtres nlcnLts prodwits,

e)'usagc,

-

-

-

Nous allons, dans ce chapil,re, passer en revue toutes Ies principales causes de dommage pour

la forê[ tle Fon-

tainebleau, qu'elles soient uaturelles, ou produites par la mairr de I'hommel rrous étud.ierons leuls e{Tets, dans les temps ancieus, et à l'époque actuellel enfin nous tec-heroherons les différerrts lemèdes qui ont été appliqués.

Cr,rulr. Nous commercerons par le climat. II est tempér'é à Fontainebleau, oùr le thermomètle s'élève bien peu souvent au-dessus de vingl-huit degrés, et ne descend guèr'e au-dessor-rs de huitl. Ce n'est que bien rare-

-

ment que la chaleur, ou encore rnoins le froid y est nuisible à la végétation folestière. II farrt cependant faire deux exceptions depuis deux siècles : I'uue, pour I'hiver de 1709, dont nous avons décrit, au chapitre troisième,

l. Il

a

pourtant dépassé trente degrès pendant une nuit du mois

de décembre 187,l. Les cèdres deodaras, Ies pins pignons, abasicas,

et beauconp de pins maritimes en ont plus ou moins soufl'ert; quelques-uns même en sont morts.


-- 172 -

cinquante, mais les marchancls leur abanelonuenl les rëmwlants de leur exploitation : bois de fausse cottpe, copeaux, brauches mortes, eto', clorlt I'ertsernl,le ne laisse pas d'avoir tttte cer'[aitte ralettt, el qui augrne nlenI le saiaire cle ces ouvriers de soixante-quinze cenlimes par jor:r environ. I.es bois de service ct d'industlie, et les grands bois de feu's'écoulent, généralement,, stlr la capitale. Les besoins cle la localité n'ert retiennettt qu'ulle faible portiort. Les brigotrs, qni ont toujouls Qté ploscrits à Paris, et les bourr'ées se coltsolrutelt à Foutainebleau, et clans les communes voisines; il en a du resle été ainsi de tout temps. Les transports se fotrt à I'aicle de chevaux, sott par les acljutlir:ataires eux-mêmes' soit par des voitut'iels spéciaux, assez nombreux claus le pa,r's. Les priucipaux ports d'embarquement sont : sur le Loing, et le canaldu même norn, t\Iontcourt, Episy et tr{oret; strr la Seiue, Veneux, Thornery, Valvirts, Samois, le Petit-Barbeatl et la Cave. Les ciremirts de fer ne sont pas euployés, jrtsqu'à présent, ponl la tlaite des bots.

(]II

APITRE

V.

Fléaux divers.

Climat.

-

t)'wsage

Artinta,u,fr nuisibles. Inccnclies. Droits Carrièrcs ct trxrtres mur,us prodwits,

.

-

-

-

I.fous allons, dans ce chapilre, passer en revue toutes les principales causes de dommage pour la forêt de Fontairrebleau, qu'elles soient rraturelles, ou produites par la mairr de I'homme; nous étudielons leurs effets, dans les tenrps anciens, et à l'époque actuellel en{in nous rechercherons les différents remèdes qui out été appliqués.

Cr,rulr.

-

Nous conlmelrcerorls pâr'

le climat. Il

est

tempéré à ['ontainebleau, oit ]e thelmomètre s'élève bien peu souvent au-dessus de vingt-huit degrés, et ne descend guèr'e arr-dessous de huit1. Ce n'est que bien rarement que la chaleur, ou encore moins le froid y est nui-

sible à la végétation foreslière. II farrt cependant faire deux exceptions depuis cleux siècles : I'nue, pour I'hiver de 1709, dont nous avons démit, au chapitre troisième, {. Il a pourtant

dépassé trente tlegrès pendant une

nuit du mois

de décembre 1871. Les cèdres deodaras, les pins pignons, abasicas,

et beaucoup de pins maritimes en ont plus ou moins.soufl'ert; quelques-uns même en sont morts.


-114-

Ies funestes effets; I'ALttt'e, pottt' celui de 1819 à 1820, clont la rigueur fit périr six milliorrs et demi de plants clans les pépinièr'es, et près de utr million cn lrleine forêt.

Ilais presque chaque année, un méléore tor.rt particulier sévit d'une n-ranit)re souvettt désastlettse ; nous

voulons parler des gelées printanières. Ces gelées, trèsremarquables dars leurs effets, se ploduisertt en mai, iuin, jusqti'err juillet, el quelquelois avec [ant de force que I'odorat dtt promeneur est péniblement affecté par Ia grande quartité des principes ammoniacaux qui se dégagent des bourgeorts désagri:gés. Itl-lles n'al,tarluent les bois que dans Lrre zone donl la surface'su1réri.eure dépasse rarement deux mètres, ou dettx ntètres e[ demi, jamais cinq mètres I souvent elle ne se font pas sentir plus bas est I'acile de que cinquante centimètles ou Lut mètre. leconnaître les limites du phérromène sur certaiues cépées qui, parfaitement sairtes au pietl et à la cime, sont dégarnies de toutes leurs feuilles dans la partie intermédiaire. Les bois surmoutés d'un couver[ échappent, ordinairement, à ce météore, mais daus les taillis et les jeunes repeuplements, même dominés 1)ar utl petit nom'

Il

bre d'arbres, on trouve partout ses traccs. Les plateaux sont frappés oomlle les plaines, les mônts comme les vallées, quoiqu'avec uue inteusité qui varie suivant une Ioi dont les termes sont irconnus. Les cantons oit les effets des gelées-printanières ont été surtoLrt observés sont : la Petite-Haie, les Placereaux, les Ventes-au-Diable, la Tlanchée, les \rentes-Héron, les Cauches-Guillemettes, la Plaine-de-tr{acherin, le Granrl-Parquet, la Vailée-de-la-Solle, le .Nlor-rt-Gauthier, les \iieux-Rayons et les coteaù qr,ri borùent la Seirre. 0u peut citer encore, en dehors de la forêt, au pied du rocher de Nilly, faisant suite ii la Queue-de-\rache, la plaiue dn Chaurp-Irroitl, do'rtle rtom est signifioatif, e[ clont il esl passé en proyerbe de clire qu'il y gèle tous lcs mois tlc I'année.

-175Les causes de ce phélomène atmosphér'ique rte solt pas palfaitement connLles ;voici cependant la suppositiou la plus plausible, cluoiqu'elle n'explique pas tout : Ie terlain de la forêi, légel et peu lié clans ses parties, laisse évaporer sorr hrruridité avec une graude facilité; I'air se charge de cette vapeur cl'eau qui, condensée pal la fraÎcheur de la nui[, folme au-dessus du sol une étroite naiipe de brouillarcl, qu'il est facile cl'oËsell'er certains soirs, surtout après les {oltes phrics du pliutenrps; pr-ris,l'abaissement de tempér'ature, ph-is prououcé, qu'amène toujours va,

Ie lever du soleil, change ce brouillard ett eau, et

parfois, jusqu'à congéler tous les bois situés dans leur milieu. Quaut àr I'effet produiI par ce météore sul la végétation, il est aisé'del'imaginer'; c'est la diflictilté qu'ontles jeurles bois, natr.rlels eI ar'lificie]s,' à s'élever saus corivert. Ils sonb bien venauts clans les ptemièles aunées, mais leurs cimcs se sèchenl aussi[ôt que les potlsses alleignent la hauteur du brouillarcl, et souveutils s'étiolentet rneurent avant.cl'avoir pu dépasser le niveau supérieur de celui-ci. Nous avons dit plLrs haut qne la dernière Oornrnissiorr

chargée cle I'aménagemeut de la foreit s'est fait cle cette clifliculté un al'guilent en faveur du tlaitement en futaie' Toutes les essençes ne sont pas attaquées aussi foltdment les unes que les alrtres : parmi celles qui dominerrt à Fontainebleau, Ies pius, surtout les sylvestres, protégés

par la viscosité des sucs qtti les enveloppent, palaissent raremeut souffrir des gelées plintanières ; il n'er-r est pas de même cle l'épicéa, donI les jeunes pousses sout tloli

souvent détnriles pai celles-ci; quant aux feuillus, le chêne et le hêtre se molltreltt parliculièr'emeni seusibles

aux gelées; les autres espèces résistenI beaucoup mieux. Une autre observation météorologique importdnte a été faite à llontainebleau : c'est Ie caractère inofTensif de la grêle, tant dans la forêt qrie darls les commurres liv'elaines. Palmi celles-ci, I[. I]eciluerel, clans un Mémoirei


lu à la

-

170

-

séance de I'Àcadémie des sciences dLr 12 févlier 1866, a fait connaîtle que, penclanl nue pér'iocle de t;:eute ans, cle 1836 à 1865, Fontainebleau, Héric,y, l'éricy, Épisy, Ivlorct, Saiut-l\{ammès, Champagne n'ortt été grêles qu'une

serrle fois; Samorean, tr{elun, Chaiily, Ury, deux fois; Yilliers-eu-Bière. Veneux-Nadon et Thomery, trois fois, Boun'on, par exception, cinq fois; laudis qu'en s'éloignant, à tlavers les plairtes dénudées du Gatinais, ces chiffres augmentent daus uue notable proportiorr, et il n'esl pas rare de ttouver des localités gui, pendant le mênre laps de temps, ont été grôlëes huit, ueuf, dix, jusqu'à quatorze fois, comme Aufferville, par exemple. Toute grarrde masse de bois, d'après le savarrt membre de I'Institut, procluit le même résr:ltat, et semble faire dévier les nuages orageux de leur direction habituelle, ou du moiirs arrô[er la chute de la grêle. Les orages sont, d'ailleurs, rares à Forrtainebleau. La pluparb du temps, cettx qui passent sur: la forêt at'rivent par les gorges cle Franchard, à I'extrémité desquelles ils trouvent un plateau couvert d'une futaie d.e chêues, où ils se bifulquert; Ia plus forte brauche va gagnel le conrs dn Loiug,, en s'infléchissant au sud-est, r'ers l\foret I I'autre se dirige au nord-ouest, vers Ohailly. Les venls qui soulllent le plus souve.nt à lrontainebleau sont ceux du snd, et surtout de I'ouest I ils ont, dtr leste, rarement une grande violence. Cependaut il est

fait men[ion, dans les archives de I'Iuspectior:, de diverses tempêtes qui sévirent, sur notre forêt avec une force tout à fait inusitée. La plus désrstleuse eut lieu la uuit du 20 au 2l septembre t67t ; à la surte iI fr"rt vendu pour 35,000 livres de bois ohablis. Plns récemment, un ouragau, quidula troisjours, les 8, I et 10 mars 1827, abattit six mille cinq cent vingt-cinq mètres de treilIages.

.\tiuuÀtJx NUtsIrLEs.

*

Les eunemis les plus redouta-

-177-

palmi les animaux, sont trois iusectes : Le plus anciennement établi, le pltrs gros, le plus connu, c'est le luannel,on, Tout le rnonde en sait les mæLlrst Sorti de terre, généralement en avril, ce coléoptère, après avoir vécu de huit à douze jours au dphors, rentre pour ponclre de soixante à quatre-r'ingts æufs et mourir. De quatre à six semainès après, les larves éclosent, et restent sous terre trois ou même, quelquefois, quatre années, jusqu'à leur transformalion eu.insecto parfait. Le hanneton, dans ses deux états, ne s'éloigue bles pour la forêt,

pas beaucoup des lieux où iI esl né, de sorte que lèsgénérations successives se développent dans les mêmes localités. Malheureusement, le sol léger de la forêt parait lui convenir, et sinon chaque annèe, du moins presque tous les trois ans, à cause de sa génération trisannuelle, les feuillps de nos arbres ont à souffrir de I'insecte parfait, et dans une bien plus grande propoltion, Ieurs racines, de sa larve. C'est, de préférence, dans les terrains découverts, meubles, nouvellement retournés, que les hannetons aiment à déposer leurs æufsl aussi les dégâts sontils surtout considér'ables dans les pépinières et les jeunes plantations. 0n peut citer', comme exemple, les faits sui-

vants : cinquante-cinq heotares de semis de pin, exécutés au milieu d'un taillis ruiné, aux cantons du Puits-duCormier et de la Gorge-clu-Houx, lurent compléiement détruits en 1829; Ies vieilles cépées' elles-mêmes, 41oururen[ ainsi r;ue la bruyère. En 1840, un taillis de qualante ans, situé au cantou des Fraillons, et pr'éseutant, jusque-là, les signes d'utle bontte végétation, fut envahi par le ver-blancl instantanéureut la plupart des arbres se couroDnèrenti il fallut hâter I'exploitation. De pareils désastres sont rares, mais Ie hanneton n'en constitue pas

moins, pour la forêt, un ennemi redouiable, contre leqrrel on ne connaît pas encore d'arme vraiment ellicace. Les

palliatifs dont I'emploi

est

le plus à conseiller, sans ^t


-t?8-

grand espoir de succès, iI faut bien I'avouer, soilt : 1â chasse et la récolte de I'inseote parfait I au printemps et à 1'été, après des plLries douces ayant fait mouter les larves à la surface du sol, un labour, qui met celles-ci à nu,.et permet de les ramasser; I'introduction de porcs dans les terrains qui viennent d'être dépeuplés, quand, en mars et en avril, l'insecte se rapproche de la surface pour s'envoler I te respect de Ia taupe, qui rr'es[ pas moins quele porc friande du hanneton; I'interdiction d'enlever les feuilles, monsses, lichens qui couvrent Ia terre; enfin, pour la même raison, c'est-à.dire afin d'écarter Ies femelles, au momeut de la ponte,la mise d'un Iit de feuilles sur Ie sol d'une pépinière ou d'une plantation particulièrement menacée. L'aménagement de la plus grande partie ele la forêt eu futaie doit avoir pour résnltat la dimition du hanneton, dont le vol lourd et pénible s'oppose à ce qn'il atteigne la cime des gtands chênes pour en dévorer lee feuilles, et lui fait préférer I'habitation des jeunes bois. avec les résineux sont apparus, dans la forêt de Fontainebleau, deux de leurs plus redoutables adversaires: nous voulorrs paller du bosffiche oténographe, et d,e I'h.glésine d,w pin, qui ,,e s'attaquent jamais qu'aux essences du genre dont celui-ci a pris son nom. Le preuier est un petit insecte cylindriclue, de sept tnillimètres de long; recouvert d'une sorte de carapace d'un brun noirâBe, quelque fois rougeâtre, garnie d'une pnbescence d'un gris ror,rssâtre; ses el,ytres, enveloppe dure, qui recouvre les ailes inférieures, sont marquées de slrrles, ou canneluresponctuées, bieu prononcêes, et paraissent comme usées et déchirées par le bout. II se ntontre à I'étai parfait dès les premières chaleurs de I'année ; en mai, il s'occupe d'assurel un glte à sa progéniture; il choisit pour cela, aux expositions méridiouales, daus les Iioux secs et sablonneux, au milieu des massifs decouverts ou trop éclaircis, un pin d'uu certain âge., rarement

--

t?9

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tnoins d.'une cirrrtruantaine d'années, rôcemment abattut ou du moins malade et lépér'issant, mais ellcore recouvert de son écorce; iI adopte aussi, parfois, la partie saillante des souches, ou même les briches supérieures des piles de bois; il perfore l'écorce avec ses mandibwles, et iorute ur',. trou cylindrique, d'un diamètre égal àceluide 6on corps; arrivé au liôcr, couches cort'icales les plus récerltes, et les plus voisines du bois, iI pratique dans cette région une espèce de chambre irrégnlière, oir un certain nombres d'inclividus se réunissent; les femelles la qnit' terrt bientôt, pour s'ouvrir, toujours dans le.liber, ctracune une galerie, de cinq à quinze cen[imètres de longueur, sur.les deux côtés de laquelle elles déposent de vingt à cenb trente æufs, petitsr transparellts, blanchâtres; puis elles meurent; l'éclosion suit presqu'immédiatement la poutel les larves vivent aux dépens du liber qu'elles rillonnen[, perpendiculairemetlt à la galerie ovifère, de gaIeries tortueuses, dorrt le diamètle s'accroli avec celui de leur colps, et qui laissent' quand on écorce I'arbre, des traces imprimées sur le bois; an bout de onze à douze se' mainesj ces larve* ont acquis tout leul accroissemont' et se pratiquent une petite cavité où elles se transforment en nyr"phe; quelques jours api'ès, I'insec[e parfait étlot; il ouvre des galeries irrégulières qui détruisent la aymé* trie des premiers ouvrages de toute la famille, e[ errlin apparait au jour, à la fin de juillet ou en aott' pour fot'' mer bientôt, de Ia même manière que ses prédécesseurs; une nouvelle génératiol, qu'on retl'ouveà l'état parfait au

prin[emps de I'année suivante. Le nombre des bostriches i'accroît, quelquefois, d'une manière prodigieuse, et ils forment alors des invasions de longue durée; les pins gisants ou nalades ne leur suffÏseut plus, r'ien n'est épar!né, les bois les plus vigoureux comme les plus chéiifs, Ies plus jeunes comme les plus âgés, daus quelque partie de ia toiOt qu'ils se tlouvent, tout est attaqué et détruit. Des massifs entiers' d'une gran'de étenduo, ont été, dans


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t80

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cer[ains pays, dévas[és par cet insecte, I'un des plus dangereux qui existe. L'hyl,ësine d,w trtitt, es[ plus petit encore que le bostriche ; il n'a que cinq millimètres. Il s'en distingue, surtout, par son proth,oraa rétréci en avant) tandis que celui du ùostriclrc est aussi large que la partie qui por.te les élytres. Toute la surface de son corps, d'un brun rnamon foncé, est comme chagrinée. Il écloten juille[ e[ aoû[, se transporte à la base des jeunes pousses des pins de dix, trente, quarante, et même quatre-vingts ans, y ouvr,e, avec ses man-

dibules, un pe[it trou rond qui pénètre jusqu'à la moelle, et creuser à travers celle-ci, la pousse qu'il a attaquée jusqu'au bourgeon terminal, par lequel il ressort, en octobre ou novembre. Ces pousses vidées ne tardent pas à tomber, détachées par les vents d'aur,omne, et quelquefois en telle abondance quielles couvreut presqu'enlièremerrt Ie sol;l'h,11\ésina se r'éfugie alors sous la mousse, au pied des souch.es et des vieux arbres où iI attend, engourdi, la lin de la mauvaise saison I en rnars ou avril, iI quitte ses rètraites, et tout alors se passe, à peu prr)s, comme pour le bostrich,e, sauf que I'hylësine, ne pond presque jamais ailleursque dans les soucheset lesboisgisantsdeslieux oecs et arides ; il est clonc moius da:rgereux quele bostricàe, qui se reproduit, d'ailleurs, beaucoup plus vite, et il borne, on général, ses ravages à entraver la croissance des prns, à dévier leur tige de la ligne dr.oite, à s'opposer à lallougemeut de celle-ci, par suite du desséchenrent des pousses perforées.

Ces deux insec[es, surlout le depnier, se rencontrent un peu partout dans la forê[. Jusqu'ici ils n'y ont pas fait grand mal, mais il est urgent de veiller, A un développement considérable de ces coléoptères il u'y a que le vide à opposer, et il faut se hâter de couper tous les pins, à blanc é[oc, affn d'en tirer par.ti avant leur entier desséchement. Les moyens préservatifs, à l'aide des quels on peut espérer n'être jamais forcé d'en verdr à cètte ertré-

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mité, sont les suivants : exploitatron raclicale et annuelle des pins morts ou dépérissants, et, extraction immédiate d.e [outes les souchesl on coupe ainsi les vivres aux ennemis, qui ne [rouvent plus pour se reprocluire que les ar-

ils sont gêués par. I'abondance de la circulationI puis, exploitaiion eu temps de sève, suivie de l'écorr:ement immédia[; à cette époque, en effet,les larves ou les nymphes se trouven l, entrel écôrce et le bois, et le contact de I'air libre leur est mortel. bres vigoureux, où sève et des sucs en

0utres ces trois ennernis permanents, Ia forêt a eltcore été, souvent, en but aux dégats passagers d'autres ilsectes qui se montrent,.tout à coup, en bandes innombrables, s'installent, un all, deux ans, et disparaissent, subitement, sans qu'on sache .bieu les raisous de leur arrivée et d.e leur dépar.t; invasious mystérieuses, que I'on ne peut ni prévoir rri empêcher. Ainsi, en l816 et 1817, d,es ch,arançons tlu pin al|aqnèrent et trent périr. un grand nômbre tle jeunes pins, récemrnent plarrlés au Quinconce-d'Avon. En 1824, ce fut le tour des chenilles, d,un insecte dont le llom ll'a pas été déternriué alors; elles dévorèreut soixante-quinze hectares de plantatious aux cantons clu Haut-Mont et des Grands-l'euillards. Enfin en 1867 et 1868, les chenilles du bombyce Ttrocessiotutaire fireut clisparaitre toutes les feLrilles du quart environ de la forêt, la partie sud-ouest, eI lui reclounèreu t, an comn]eltcemeil t de 1'été, l'aspect qu'elle avait cinq mois auparavant, au

milieu de I'hiver.

Nous ajouterons àcette liste un animal qui est loin cependant d'être I'ennemi de la forôtç car il se nourrit et la débarrasse des mulots, campagnols et divers anlres parasites, mars dont la terrible renomrnée est trop associée au nom de Fontainebleau pour que noLls puissions le passer sous silence; uous voulons parler de la oapele. Voici ce qu'elseigue la science : l'espèce que l'on trouve dans le pays est Ia uipèrc clmnntna, rlon[ la longueur totale ntttrim.a est de soixartte centimètres, dont la couleul est


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variable, cenalrée' rousse' ou même rouge hrique' avec une bande uoite angulelrse stlr le dos, et des taches ile même couletrr sur les flancs, Peut-ôtre, Ia ltelita uiltère existe-t-elle aussi dans notre for'ê!l C'est une espèce voisine de Ia précéclerrte, qui ne s'er distingue reellement que par trols plaques disposées en triaugle sur le dessus de Ia tête. La vipère, comme tous les serpotlts veuimeux,

est ovoviviparef c'est-à-dire qLr'elle engendre des @ufs, mais qu'ils éclosent, dans Ie sein même de la mère, qui en réilité, produii ainsi des petits vivants. La vipère possède, faisarrt corps avec ses os maxillaires supérieurs, âeux crochets très-aigus, eb percéË d'rrn petit canal intérieurl ces crochets, strivant les mouvemenls de I'os qtri leur sert de base, peuvent se reployer en arrière, et s'ap' pliquer clarrs ttn repli cles gencives, ou se redresser, à la volànté cle I'anirnal; on remarque, derrière eux, de peti[es saillies destinées à s'accroltre, et à les remplar:er, s'ils se cassent. A leur concluil intérieul aboutil un canal qui déverse au dehors un liquicle fornré dans une glande considérable située sous l'æil; ce liquide est le verrirr que le serpent injecte dans la plaie qu'il a faite avec ses dents mobilbs. Irririoduil dans les voies digestives, Ie venin n'a pas d'action, mais mélangé à la masse clu saug, il est exirêmement daugereux, e[ cl'autant plus, que ]a chaleur

est plus forte, I'irritabilité

qulii y a plus longtemps

du reptile plus

excitée, ou

que celui-ci n'a fait usage de r"s armes. Les animaux de petibq taille, surtout ceux à sang chaud, succombent, en très-peu de lemps, à uno morsure cle la vipère; I'homme, lui-même, peut en mourirl tous Ies cleux ou trois ans, il y en 'a' malheureusement, quelqu'exemple à l'ontailrebleau' ou dans les villages envirôunants. 0n connaît peu Ia 4atule du venin I iI n'est ni âcre ni brtlant, el mis sur Ia langue il ne q'-re celle d'un corps gras' Les Frocure -*oy.nt cl'autre sensation pour combattre ses effets sont les à employer très-serrée, au-dessus de ùgature une : faiie suivants

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le sang vicié de se répandre dans la circtrlation, et d'y polter ses ravages; éIargir cette plaie, et la brùler avec un fer louge, ou de la po-

la plaie, a{in d'empêcher

tasse caus[ique. 0n pout qncore la ventouser, ou en fairé, sans danger, sortir le sang, en I'aspiran.t avec la boriche. Un remède des plus eflicaces cottsiste à verser sur la pi-

qûre de I'alcali volatil ou ammoniaque, dont il est pruden[ d'être toujoLrrs muni dans la forê|. 0n peut même adrni-

rristrer intérieuremenI quelques gout[es de ce liguide, en dissolution dans un verre d'eau. L'amurouiaque paraît neutraliser le leuin, salls qu'on sache commelt, puisque 0e dernier ['est pas de nature acide. Du reste, avec qu'elques précaulions, il est ftrcile d'éviter les atteintes de ces animaux, carils sont timides, et s'errfuient à I'approche; ce n'est donc qu'en les co[trariant, ou en mettau[ le pied dessr,rs, par rnégarde, qu'on s'expose à un acci-' dent. 0n rencontre, surtout, Ies vipères aux expositions méridionales, au milieu des débris de calrières ; le LongRocher palait êtle la partie dela forêt ou I'on en trouve le plus. L'hiver, elles s'engourdissent; il arrive cependant, quelquefois, au milieu des belles journées de soleil, que I'on en reûcortre de parfaitement vivaces, même en cetto saison. Une des quatre espèces d.e couleuure qui habitent uotre forêt : la uipérine, a quelque ressemblance, par sa gl'osseur, sa couleur, ses taches, avec la vipère, mais on.la

différerrcie faoilement par la tête : oelle du seul représentant des serpeh[s venimeux dans notre pays n'es[ r'ecouver'te que de petites écailles granuleuses, et n'offre jamais les plaques de celle de toutes les couleuvres. Il nesauraitX avoiraucuu doute pour les trois autres es-

pèces:

la

couleuura

ù collier,Ia

cou'leu,ure d'Escwlalterla

cauleuure lfsse l, pas plus que gour I'oroal, ce quasilé-

{. M. Denecourt cite èncore la couleuvre çerte et jaune,M, d.e Sinety croit être parfaitement str gu'elle ne se trouve pas dans


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zard, qu'on rencontre fréquemment dans nos sentiers. Autrefois les vipères étaient nombreuses à Fôntainebleaq et les accidents, fréquents. Sous le premier Empire, le docteur Paulet, médecin du château, forma le projet de déiruire celles-ci, en o{Trant une plime pour chaque

Iui apporterait. Depuis, son æuvre fut contitinuée par son successeur, Ie clocteur Bardoul,, auquel le tête qu'on

trésor de la Oonronne remboursa annuellement les avarrces faites. Une vipère était payée à raison de 30 centimes. Nous avons retrouvé ces comptes, pour 1841,1842, 1843, el la moyenne des têtes contrôlées s'éleva, pendant ce laps de temps, à huit cents, pour une année. A la Révolution de février, la ville se substitua aux anciennes Listes civiles, et une décisiou du Conseil urunicipal de Fontainebleau, en date du 5 juillet 1848, at[ribua à cette dépense un crédit de 150 francs, rerrouvelé depuis, chaque année, et porté, bientôt après, à 250 francs. Cliaque vipèr'e est payée 25 centimes; les jeunes, encore dans le ventre de leur mère, 10 ceniimes. La somme totale est rarement épuisée. En 1853, I'administration de la Liste civile irnpériale accorda aux gardes 50 centimes par tête de ces animaux redoutables. La dépenseannuelle s'éleva, en moyenne, à trois cent cinquante francs, et lg nombre des vipères contrôIées, tant par les agents forestiers que par la ville, à quinze cenls environ; la clernière reste seule, maintenant, à continuer cette æuvre, si éminemnrent utile. Un homme du pays, le sieur Barage. a fait de la chasse à la vipère une véritableindustrie; iI absorbe, à lui [out seul, la presque totalité du trédit voté parle Conseil municipal; il vend, err outre, un assez grand nombre de ces reptiles à des pharmaciens; qui font, avec la gmisse, un baume thérapeutique, ou bien à des curieux, qui lès emportent vivants; iI est connu sous Seine-et-Marne; nous no I'avons jamais vr.e ilans

la

forêt.

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le nom du tu,eur ile aipères, Grâce à ces mesures, la forêt de Fontaineblean esI maintenan[, peut-être, le pays boisé dB Frarrce où I'on rencontre le moins cle vipèreà;rnais voyez combien une mauvaise réputation s'ellhce diflicilement : encore aujourd'hui, des milliers de persounes sont convaincues qu'elles courraient un danger grave on posant le pied en dehors de uos grands chemius. INcrxorns. - 0n doit mettre aussi au nombre des fléaux de la forêt les incendies, gui, sur le sol sec el, recouvert de bruyères de Fontainebleau, furent, de ,tous temps, redoutablês par leur violence, ou leur nombre. dès 1318, une ordonnauce empêchait cle faire des cendres dans les forêts, à moins de lettres pateutes ; c'était alors un moyen de tirer parti des bois, eucore saus valeur. Elle fut corrfirmée par d'autres, de 1b18, mai 1b20, g novembre 15{7, l2 février 1566, et enfin aot[ 166g. La dernière

défendit d'allumer du feu dans n'irnporte.quel bois, à peine dg punitions corporelles, énoncées tlans une d.éclaration du roi, du 13 novembre l7l4 c'étaient : pour la

première fois, le fouet; pour la deuxième, les galères; celui qui avait agi par malice encourait la pelue de mort; cette déclaration punit de la même manière I'action d'allumer du feu dans I'espace d'un quaït de lieue des forêts du roi. M. Balillon décicla, en 1664, queles usagers qui n'auraient pas porté secours dans un lucendie seraient privés de leurs droi[s. Une ancieune tradition veut que les habitants de Bois-le-Roi aient obtenu les leurs pour avoir é[eint un feu violent, qui menacait de détruire tuute la forêt. Le Mont-Enflammé, le OhêneBrûlé doivent leur nom à des sinistres de ce gerlre. Sans remonter si loin, nous allons citel les ph-rs remaiquables, parmi ceux qui eurent lieu à Fontainebleau, depuis le commencement du xvrr" siècle : les bois environnants I'ermitage de saint Louis furent brrilés, vers 1625. Ceux qui se trouvaieùt aux cantons du Bois-Rond,

lt.


*194* jouir de I'usage au bois

accorclé

-195-

gu'avaient au bois les Mathurins de Fontainebleau. En 1607, on ordonna ta restitu[ion des clrauffagesrnalrecirs, e[ la snppression des autres, après remboursemeub ; le manvais état des {irlarces empêe',ha, génér'alement, cette dernière prescription d'êtle suivie d'elfet; cepeudant on raclie[a, peu de temps après, 4insi quo nous I'apprend dom Morin, moyenllant une renie de soixente ou cent sols, un droit au bois qn'avaient les religieux de SaiutJean de Nemours, et qui corrsistait, dans le principe, à

au propriétaire. Phi-

lippe Y supprima tous les dons fai[s abusivenient sttr ]es ventes. Pliilippe VI, par orclonnauce clp mai 1346, déclara qtr'il ne serait pltis dortué d'usages au bois dans les forêts. Urre ordorrnauce, de 13i6, plescrivil de ponrvoir avec mo' dération aux besoits des usagers, se'lou la possibilité des forêts ; ce principe, rlui se retrortve clans uotre législation

actnelle, est rappelé dans les ordontlatlces de 11t02, ntals 15,l5 et janvier 15B3.lln môme teûrps, darrs I'intérêt des usagers, Charles YII[, par letlles patentes dontlées à Melurr, en décembre 1485, déferrrlit aux naîiros tles eattx et .forêis, à leul entrée en place, d'exiger, comrne ils avaieut pris I'habitude de le l'aire, des somlnes' parfois considér'ables, ri titre de coniirrna[iou de droits d'risage' François Iu'fixâ le nombre des bestianx que chacun pouvait errvoyer en forêt, uotlbre qui, jusqu'alols, étail illi'

en prendre trois charretées à deux chevaux, par semaine, quantité qui avait été, ensuite, rétluite à quatre-viugt-dix moules par

mité, comme nor-ts I'attons vtl pâr la charte de Charles V. rappela d'ancienres ordottuances qui excluaient de toute espèce cie forêt les chcvres et les morrtons' Eufin, il réduisit le droit de ramassage ÊLr bois an bois sec seulemeut, défendant de preudre le bois volis vert. Henri II, par une oldonnance de févlier 1554, restreigrrit ce mêrne

Il

dloit aux brarrches seules des arllres, même gisants.

Ce-

pendant plus on se rapprochait rles terrps rnodelttes, plus t'idée de I'irraliérrabilitô absoh.re du pa[rimoine rol'al cont. metrcart, comme lous I'avous f;rit lenrarcJtler au chapitre premier, à entrer dans les mæursr et plus augmentait le uombre de ces actes conservatcurs. Si trop sout'ent de nolrvealix droits d'usage, démr:mbrements de la propriété, étaient encore arrac:lrés à Ia faiblesse dds rois, du uroius revenait-on, de temps en temps, sur ûe$ cotrcessious récentes, et s'ellbrcait-or, de plus en plus, de rc'stt'eindre les anciennes. Des tirlits, rle 1570, mti 1579, janl'ier 1597

révorpèreu[ tor-ts Ies chatrfiges cI uslges qnelcottques donnés gratuitement depuis lraucois I'". Iletiri III, en 1578, bolna à qualante coldés par ân, le droit illimité

anl mais à peu près en ntême ternps, des

Iettres patenl,es;. du 13 décembre 1614, accordèrent quiuze cordes de bois aux Capucius'de $elurr, par chaque aurtée. Une ordonnance, de 1643, de I{. Deligul', commissaire député pour la rélbrmation des usages de Ia forê[ de

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Bière, réduisit, de ciuquante cordes { vingt-cinq, Ies chaulTages à prendre dans les ventes ordinaires, par les dames religieuses de Villiers, près La Fer[é-r\leps, Urr arrêt du Conseil; dLr 5 mars t644, diminua de moitié les cettt ntowles accordés annuellement au couvent de la Saussaie, pal Philippe VI. LIn autre, du 3l mai 1656, changea eir virrgfciuq cordés par an, la charretée à laquelle avait droit, chaque semaine, comme nous l'avons dit plus haut, le seigneur des Granges; ce droit fut ensuite déclaré prescrit, ayart cessé d'êtl'e exercé pendant de longues années. L'arrêt du Conseil, de 1655, qui ordoriua la réunion à la forêt cle trois cenI vingt-ciiq arpents de bois, aptrrartenaut aux abbesse et religieuses du Lys, régla, à titre d'indemnité eI tl'échange, lpurs usages à cent vingt cordes de bois par an, ar"r droit de paissou et paccage de cent cinquantg porcs, ei ar.r bois nécessaire pour bâtir et réparer. 0epeutlanI dès 1661, un autre arrêl réduisit la quantité de bois à brfiler à quarante cordes par an, et à sept cordes, celle que recevaienl les Récolets, ainsi que les Capucins de l\{elun, Un autre arrêt, enfin,


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détruisit un gaulis de pins, sur une étendue de treize hectaresl, aux gorges cl'Apremont. Après I'allumette du fuhreur, les causes les plLrs fréquentes d'incendie sont : les charbons enflammés projetés par les locomotives, I'imprudence de quelqu'ouvrier, le feu du ciel, entn rareme[t, bien rarement, Ia malveillance. Quant au moyen de combattre ces sinistres iI consiste à les circonscrire, en faisant le vide autour d'eux : on se sert, pour cela, des routes existantes, qu'ou élargit encore, s'il estnécessaite, ert abat[ant quelques arbres, ou de tranchées, creusées à la hâte, qui dénudent le sol, sur une certaine largeurl les positions u4e fois prises, on s'elforce de les défendre, en étouffant, à coups de branches, les flammèches qui auraiert pu faire

irruption au delà.

Il

Certains droits d'usage exercés

ici de domà I'homme, .et qu'il n'est pas

Dnorrs D'usaGE Er roLÉRANcrs.

s'agit

mages uniquement clus beaucoup plus facile de combattre que ceux que Dieu nous envoie. Pour retrouver I'origine des divers dloits d'usage qui ontgrevé notre forêt, et dont une partie la grêve encore actuellement, il faut remonter, en général, fort loin, dans I'histoire de notre pays. Les seigneurs possédaient de vastes domaines, ou iI était de leur intérêt d'a[tirer des habitants; or poury parvenir, un moyen eflicace consistait àrendre meilleure la corrdition des vassaux, en leur accordant des paturages, pour leurs bestiaux, du bois, pour bâtir leurs maisons, e[ pour se chauffer. Le pays de Bièle, à cause de son alidil,é, tentait peu, sans doute, les agriculteurs en quête d'un emplacement pour se fïxer, et ses anciens propriétaires (de sirnples particuliers, avant lo xru siècle, ou à partir de cette époque, le souverain) durent user, bien lar'çment, de ce moyen, alors, d'ailleurs, fort peu ouéreux, car le bois pourrissait sur place, fauto

l.

de quelqu'un pour I'enlever, et les plaines couvertes de bruyères n'é[aient pas raresr au milieu de notre forêt, Peut-être quelques droits d'usage ont-ils une origtne plus reculée encore; peut-être les plus anciennes parmi Ies agglomérations de population qui nous avoisinent, étaient-elles en possessiotr de ceux-ci avant le parlage de la forêt de Bière, alors quelle était considérée, ainsi que les grandes forêts de Ia Ganle, comme propriété, en quelque sorte, commune à tous, et où châcuu pouvait aller puiser, selon ses besoins. La loi des Bourguignc,ns, reconnue d'une grarrde partie de la tr'rance, les Capitu' laires de Charlemagne et de Louis le Débounaire admettaient, comnre un droit naturel, I'usage au bois mort et au mort-bois.

Et rron deux cents, conme I'on écrit )es journaur d'alors!!l

par

des particuliers, e[

dont les derniers vestiges ont disparu à la Révolution, ont cerlainement encore une origine différente: ils restèrent la propriété de divers seigneurs hauts justiciers du pays

de Bière, lors de laliénation du dornaiue tle ceux-ci. Ainsi, Ie seigneur des Granges avait, à titre de flef, et sans doute comme ancien possesseur d'une partie de la forêt, Ie droit d'aller chercher, chaque semaine, une charretée de bois, tant à bâtir rJu'à brûler; I'acte de foi ef. hommage rendu, err 1356, à la reine Blallchu, pal Margr.rerite de Pasly, dame oesGranges, fait mention de ce droit: plus tard, sous louis XIV, un arrêt du Conseil le quali{ie de tout à fait primordial. -En voici d'autres plus originaux : le seigneur du l\fonlceau avait, clans toute la forêt, Ie droit au bois sec eL entre-sec, tattt pour son chauffage que pour bâtir, ceux à la glandée, pour cinquanfe porcs et uû verrat, au paccage, pour son àtilail bLanc, dans les massifs âgés de plus de trois arrsl il pou. vait saisir et ajourner les malfaiteurs surpris en flagrant délit, et jouissait de tous les mêmes droits que les sergents et ofliciers du roi I de plus, Ies abattwres des cerfs, biches,

et autres bêtes, trouvées mortes dans la forêt, e[ les


-t8?-

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de la Touche-aux-l{ule[s, de Trappe'Charrette, tles Ventes-Caillot, etc., le furent, en 1652. En 1651, cinquante arpents, à la }lalmontagne, devinretrt la proie

des flammes. Dn novembre 1661, Monsieur, frère du roi, ayarrt rlotrné, atrx dames de la Cour, une collation à Franchard, on revint le soir, aux flambeaux, et I'on mit le feu eu plusieurs etldroits. L'année suivanle, le 3l octotl'e, cLe vastes sttrfaces, aux cantous du tsasBréau, et des Monts-Girard, furerrt parcourues par un incenrlie, allnmé pour étourdir des moucires à uriel qui

avaient élu domicile dans un vieil arbre; c'était, du reste, ainsi que Ia plupart de ces accidents arrivaielt, et I'on linit par donner I'ordre aux gardesn aussitÔt r1u'ils auraierrt conrtûissattce de la présence d'uu essaim, d'en prévenir leurs chefs, qLri devaient aviser à s'emparer de

celui-ci, en prenant toutes les précatttious nécessaires.

En 1684, la Touche-aux-Mulets, Ies Ventes-Caillot et les Hautes-Plaines

furent brtlées, Drr l?16, il en fut

de

même potrr le }Iont-aux-Biques, et tttre partie du l\IontMolillon et du Rocher.du-Mauvais-Passage. Dix ans après, eut lieu I'un des incendies les plus considér'ables qu'on ait probablemont jamais vus dans la for'êt; il commença Ie 5 sepûembre, allumé, supposa-t-on, par malveillance, et prit, tout d'abord, d'énoines proporbions; ott souna lo tocsirr, on baltit le tambour à Fontainpbleau, et dans les communes voisitres, pour dernander du seooltrs; les régi' ments des gardes fi'ançaises eI suisses, qui avaient accompagrré Ie roi, alors à Fontainebleau, et tnmpaient dans la plaine de Chailly, furent requis de prêterleur concours; tous les effor[s furent vains; le feu oontinua les 6, 7, 8, et ne fut éteint que Ie huitième jour, l2 sep9, 10, tembre, par une forte pluie qui survint ; il s'était êtendu, sur dix-huit cents arpents, aux cantons de Trappe-Charrette, le Rocher-de-trlill y,les Hau tes-Plaines,les Gorges-deFranchard, les Ventes-Alexandre, les Monts-Girard et les

ll,

Gorges-d'Apremont; heize cents arpents étaient têcotl-

verts de bruyères, et cincJ cents, peuplés de jeunes bois. L'introduction des pirrs donna uu aliment de plus à ces fléaux, qui , dans les massifs d'arbres cle cette espèôe, prennent un caractère vraiment effrayant. Tant que lo feu se propage par le sol de mousse lecouverl d'aiguilles séchées, il ne se révèle que par un nuage de fumée uoi-

râtre, qui s'avance lentement, en rasant la terre; de temps à autre, une blillante clalté illumine cette sombre vaperlr, c'est quelque genévrier qui flambe ; mais si I'irrcendie gagne des per,rplementg serrés de résineux, la

Ilamme, avivée par les vents furieux qu'enfaute toujours raréfactiou de I'air, dans la contrée environnante, s'élance, tout à coup, en serpentant, jusqu'au somme[ des albles, s'élève au-clessus de leurs cimes, en tourbillons qui projettent au loin une lueur livide, puis elle se propage bientôt de branche el bralche, . avec uue bruyante crépitation, et une rapidité que rien ne paraît devoir ralentir. Ft pourl,ant, quoique I'énorme quantité d'étrangers qui visitent notre pays, et, I'habitudo, si répandue, du tabac rerdent bien plus fréqr"rents qu'autrefois de semblables spectacles, les dégats sont, depuislongtemps déjà, rarement consiclérables;il faut en rendro gr'âce aux nombreuses rolltes dont la forêt est mainteuant, percée, anx prompts seoours que tons les liverains s'empressent de venil prêter aux garcles, dans ces cir-

la

cons[ances, etpeut-être, surtout,.. à laProvidence. Les incendies les plus importants qui aient eu lieu dans ce siècle, sonI ceux: des mois cl'avril et de

juillet

1842, qui

palcoururent, le premier, douze heclares de jeuues pins, au IIont-Merle; le deuxitime, quinze hectares bion boisés, aLr Cirêne-au-Chapon. Du mois rl'août 1858, qui s'étendit sur doLtze hectares, an Rocher-Bouligny; il fallut, pour l'éteindre, recourir, deux fois dans le même jour, au régiment des chasseurs de la gar.de, alors en garnison à Foltaiuebleau. Enfin, du 5 juin -de 1870, qui lér:essita la présbnce tlu même régiment, retour parmi nous, et


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fut, depuis, récluit à ,1eux; Philippe V y ajouta, en 1319' cinquante charretees de bourt'ées, par an; Ie tout fut converti, plus tald, en trente cordes' et ainsi modiliée

buissons voisins, oir le roi tenait garentte, lui appartenaierit, et il pouvait ailer à la reuherche de ces aba[tures, accornpaglé de toute sa fatnille, d'un valel à pied, portant casaque, et de trois petils chiens. Tous ces droits se trouvèreut supprimés, en 1537, par suite de I'achat de Ia seigneurie du IUor tceau Enfin, d'auh'es droils d'usage, les plus récents, furent concédés paq les rois, pour cause de lbndation orr de dotation, à title d'aumôue. on de pur don, etc, soii à cles communautés religieuses, soit à des particuliers. D'après ce que nous venous de dire, on comprend que, quelle que soit, d'ailleurs, I'origiue de chacr;n des droits d'usage dont notre forêt a été grevée, il n'est pas fat:ile d'en déterminer la date précise, qui se perd, en général, dans la nuit des temps. Nous allons passer en revue, chronologiquemelrt, les pl.us anciens documelts que nous ayons pu découvrir à ce srrjet : une charte, de 1169, accorda au sieur Barlhélemy, chapelain cle la chapelle de

cetle concession fui coûfirmée, par IIenri IV, Louis XIII, en avril 1625, et Louis XIV' en juin 1653'. Une chalte, de juin l?48, accorda à I'abbaye du Lys tout Ie bois dorlt elle pouvait avoir bosoin, poul bâtir ou réparer. Peu après, vers 1250, la môme alibaye obtin[ le panage pour trois cents porcs, et par utle charte de mai 1317, six charuetées de bois, par semaine. En 1259, les Mathrrlins de Fontainebleau eurent leur usage nôcessaire eI suflisant de bois à brriler et à bâtir, dans la for'êt de Bière, et la liberté

r

d'y tenir, gratuitement, cettt porcs' toutes les fois qu'il y aurait paisson. Dn t261, Thibaut de Uoret, chevaliero voulant venclre un bois à ir'ri appartettant, les habi' tants'de Fontainebleau s'y opposèrent, prétendaut à un clroit cl'usage qu'ils ne ptlrert pas protlver. La mêmo année, les hommes de Ia seigneurie de Chailly revelldiquèr'ent le rlroit cle paturage dans Ia forêl de Bière, pour leurs vaches et leurs cochons I une enquête lut ouverte par le ministre des Mathurins de Irontainebleau et le forestier de Bière; la den,.,rcle des hommes de tnailly fut

saint Saturlin, récemmenI construite, au château de Fontainebleau, son usage en bois à brtler, à prendre dans la forêt. Une lettre, de 1204, de Philippe-Auguste à ses forestiers, autorisa les ermites de l,'r'anchald à.;ouir du bois rnort. Saiut Louis, en nars 1234, concéda, à perpé[uité, aux religieuses plofesses de I'ordre dc Citeaux de Nemouls (Notre-Danie-de-ia-Joie) quatre charretées de bois, à prendle, chaque sernaine, pour letrr chauffage, dans les bois morts et remanauts de la forêt 1; ce nonrbre

l. Voici le toxte de la charte du saint roi, que nous avons trouvé dans urr terrier manuscrit do I'abbayo de Ia Joio, près do Nomours, tenier datant cle la Iin du xirr" siècle : <<

Res, de bosco mortuo.

> In nomine sancte et inrlividue Trinitatis. Amen. Ludovicus, > Dei gratia l.r'aucorum llcx. Novur.inl, uliversi presentes pariter > et futuri quod ego ob remedium anirne noslre et parenlum et > anteccssorum nostrolum monli[ibus prolitentibus Cisterciensem

:l-

i)

s

I

l

Er 1270 et' l30l , nouveaux coni moiues tle Ia Trirri[é, panage, entre'les pour le flits, et les habitauts des paroisses de Bois-le-Roi, Samois ot

admise par le Parlement

> ordinem apud Nemosium Deo et beate trIarie servientibus qua> tuor quadt'igatas ligni ad duos equos in bosco mortuo et ramise-

> tis capiendas.qualibet septimana in foresta nostla Byerio con> cessimus in perpetuum ad ardere suum in loco memorato' >r Quod ut perpetue. stabilitatis robur obtineat, presentem pagi> nam sigilli mei auctoritato, et regii nominis Karactero itrferius > annotafo fecirnus confirmali. Actum apud fontem blaaudi anno > divine incarnationis m. cc. tricesimo quarto mense marcio. > Regni vero nostri anno nono. Astantibus in palatio nostro quo> runlnomine supposita sunt et signa. Dapifero nullo. Signum > Roberti Buticuiarii et signum Amabrici Constabulat'ii. Data > vacante Cancella. >


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Avon ; Ie Parlement donna raison à ces derniers, qui purenl, mettre leurs cochou s ù" la Brocelle, au Brëau de Fontainebl,eaw, à Ch,hæ-Verse (?1, Vau-Arenèle (71, et autres cantons. Sous saint Louis, I'abbaye de Saint-Autoine de Paris envoya des porcs dans la forê[ de Bière. De 1302 à

plus d'un droit d'usage imposé à la forêt, des prestations féodales, d'une origirre topt à fait ittcottttue, mais dans tous les cas, tr'ès-ancienne I jusqu'en 1790, iuclusivement, elles furent chaque année, en présence des o{Iiciers de la maîtrise, payées, entre les mains du receveur des domaines royaux, sur uue table en pierre, tlite Table du Roi, située au point cle rencontpe actuel des routes Ronde et de Melun : Ia dame du Lys devait apporter un jambon cuit et deux bouteilles de vin l le meuuier d'un moulin dit du Poignet, situé au faubourg de Sainte-Lienne de Melun, et àppartenant au roi 1, uu jambon e[ urre bouteille de viu; le boulanger du four à ban du roi, sis à Melun, paroisse de Saint-Aspais, utt grantl gâteau; de même que I'exécuteur de la haute justice de l{elun; Ies habitarrts du faubourg des Carmes et d'un canton de la paroisse de Saint-Ambroise de Melun', appele le PetitClos, par ohaque feu, cinq deniers I les uouveaux mariés et nouveaux habitants, er sus, un gâteau I les pêcheurs, de l'étendue de Ia maîtrise, du poisson du plus beau. Toutes ces redevauces devaient être apportées par les personnes elles-mêmes, sauf pour la dame abbesse du

1480, Ies religieux de Saiut-Victor, de la rnême ville, jouirent de ce droit, et de quelques autres. Philippe III accorda aux hornmes de llois-le-Roi, Samois et Bière (?)Ia permission de ramasser, dans la forêt royale, la bluyère, la fougère, les feuilles et le branchaget avec le clroit de paccage pour leurs cochons, moyeunant 3 deniers par têle. Philippe VI, par lettres patentes, en forme de charle, du 4 octobre 1331, donnâ à perpétuité, au couvent,de Notre-Dame de Ia Saussaie, ceut mowles de bûches, pour chauffage, à prendre, chaque anrrée, sur Ies ventes de la

forêt de Bière, et au cas où il ne s'en ferait pas, aux Iieux les plus commodes pour le couvent, et pour S. M.; ce droit fut confirmé par leltres.d'octobre 1350, et mai 1373. CharlesV, par une charte concédée à Nemours, au mois de septembre 1366, coufirmant les octrois accordéÉ parles rois ses prédécesseurs, continua aux habitants d'Avon et de Samois le droit que chacun d'eux avait, cle temps immémorial: premièrement, d'euvoyer dans Ja forêt cinquarrte poulceaux, par au, à la charge Je paycr 3 deniers parisis, par tête, à I'adjudicataire de la paissorr du roi, toutes les fois que celle-ci serait vencluei secondement, de rnettre au paturage urr nombre illimitê de vaches, et même dans certains lieux spéoifiés, de brebis; troisièmemeut de ramasser le bois sec, cassé au crochet,

oumêmevert, s'il s'agissait de chablis; quatrièmement tle soyer, ou faire soyer de l'herbe, seulement pour leur usage, depuis la nativité de Saint-Jeau-Baptiste j'usqu'à sa décollation (du 24 j uin au 29 aorlt). Cet ar:te dodne une idée cle ce qu'éùaientles titres anciens des.diverses paroisses usagères.

Nous devons aussi mentionner:

quoiqu'il ne

s'agisse

Lys, ,"

qui

pouvait se faire représenter. Les

denrées

étaient distribuées aux officiers forestiers, et le plus souverlt consommées sur place. Cependant, on

ne fut pas longtemps à

s'apercevoir

combierr ces droits d'usage, que I'on accordait si libéralement dans le principe, étaient nuisibles aux forêts, et I'on tâcha, à plusieuls reprises, d'en réprimer les abus : dès 1230, une ordonnance défendit aux usagers au bois d'exercer leurs clroits sans que délivlance leur ait été faite par les forestiers. Un arrêt, de 1270, décida, contre les religieux de Fontainebleau, qu'un locataire ne pouvait 1. Le moulin Poignet existait déjà dès 1250, d'après une charte de la reine Blanchè. 2. La paroisse de Saint-Ambroise fut fondée avant I'an {047.


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clu 3 octobre 1662, révoqua toutes les concessions de chauffageétabliessurlaforêt de Bière' depuis 1616; il s'en trouva quatorze, dont treize accordées à des par'[iculiers, et Llne, attx ûlles de Ia Congrégatiort cle Corbeil. 0n chercha aussi à restreiudre les droits dorrt jouissaient certaines paroisses ; ils étaient cleve,]tls très-préjudiciaËles à la forêt, à tause de I'accroissement de la population. 0n

prétendit, ce qui était fort contestable

du reste, qu'ils

âvaient été accordés, à I'origine, à ceux, seulement, qui possédaient, alors, des tnaisotts, saus pouvoir ê[re exet'cés par les habitants qui vienclraient plus tard se fixer ddrrs ie pays; et des commissaires spéciaux furetlt, plusieurs fois nornmés, aIitl d'arrêter, défïnitivement. d'après ce principe, le nombre cles usagers. Ces tentatives restèrent, d'aborcl, sans grauds résttltats. M. Barillon, lors de sa réformation de 1664, Iit le premier travail d'ensemble sur tous les droits d'rrsage dont étaib grevée Ia forêt, et révisant totrs les titres' établit un règlement général, que conflr'ma, ett môme temps que ses autres propositions, I'arrê[ du Conseil d'Etat.en date du 30 juillet 1665. Furent aclmis à I'usage au bois, sans parleicles forestiers, de guelques employés du château' et de divers autres folcl,ionnaires, dorrt les gages comprenaierrt le chauffage : les milistre et religieux de la Triniié, pour vingt-crnq cordes par an I et tous les cinquante ans, le bois nécessaire aux réparations de lenrs couvent et maisons les abhesse et religieuses de I'abbaye de

I

Notte-Dame-cle-la'Joye, pour trente cordes ; les abbesse etreligier-rses clel'abbaye de la Sattssaie, potrr viugt-cinq cordes; Ies abbesse et religieuses de Notre-Dame'du-Lys, pour quaranûe cordes; les abbesse et religieuses de I'abÛaye àe Villiers, pour vingt-cing cordes ; le pr'ésideut Gailard, seigneur cle Courance, pour trente cordes I le marquis de Rannes, seigneur de Flêury, pour cinquante cordes; le sieur de Saveuse, seigneur de Montigny' polr vingt cord.es; Ies religieux tarmes de Melun, porrr six

coldes, ri title d'aumône; Ies religieux Capucius de la même ville, potrr sept coldes, ainsi que les Récolets. En tout deux cent quatre-vingt-dix cordes, qui devaient être appliqr"rées, en nature, aux besoius personnels des usagers, sauf les viugt-cirrq coldes rles religieuses de l'abbaye de Villiers, que celles-ci pouvaient vendre, à cause de leur éloignement de la forêt,. Les paroisses usagères pr'ésentèrent au rélbrmateur les

titres dont voici la nomenclature, et qui cons[ataient, tous, divers clroits au pâturage et, au bois mort: Auotl t et Samois. La charte de conlirmation octroyée

- et que nons avons citée plus haut; par Charles V, en 1366,

des lettres patentes de Charles VI, décembre 1389, et de Charles VIII, décembrê 1485 ; une sentence de réformation du l3 août 1528, conlbrmément à laquelle celle de 1664 a été reudde I des leÎ,[r'es patentes de Henri II, données à Blois en décembre 1551, conlirntant celles de ses pr'édécesseursl d'autres, de François II, avril 1560; de juillet 15?5; de Henri IV, octobre 1594; de Henri Louis XIII, décembre 1613 ; de Louis XIV, 7 octobre 1647. lJois-la-Roi. Les lettres de con{innation, et les sentences de réformation ci[ées plus haut, de 1389, 1485, 1528, 1551, 1560, 1575, 1594; une sentence tle 1610. Les

lll,

-

habitants déclarèrent

qu'il était de tradition, dans le

pays, quoique cela ne s'appuyât sur auclln titre, 1ue les droits d'usage dont ils jouissaient leur avaient été clonnés pour les dédomrnager d'une concession de telres, et les récompenser du concours prêté pour I'extinction d'un violent incendie, qui menacait cle détruire la for'êt. tr{. Leroy, dans ses Ercu"sï,otxs ew pays de Bière, prétend que ces droits furent octroyés par Louis VII, en I I 78, et réglement,és, er 1271, par Philippe-le-Hardi. Grez. Des titres de lenouvellement de l/*00, 1404,

-

l. Jusqu'au 3l octobre 166{ Fontainebleau fut une dépendance de la paroisse d'Avon.


-t98-

1413, t+71,1500, 1506, 1527; une setrtence de réformation'clu 24 avril 1529, conformément à laquelle celle de

1664 a été rendue ; cl'autres l,itres de rerrouvellement cle 1547, 1563, 1583, 1592, 1602, 1647, 1660, Uue senteuce de réformation du l6 janTh,ontery. vier 1528, conflrmée par let[res pateutes de Louis XIV d'octobre 1647, et conformément à laquelle celle de 1664 a été rendue I des lettres patentes de Henli IV de mai

-

1

595. Venewn Naclon,

patentes de François

I",

- Des leltres 1528; de Charles IX, 1561, et 2 novembre 1573i de Henri III, 15?5; de Henri IV, décembre 1597; de Louis X.Iltr, 1613; urr arrê[ des juges en dertlier ressort du lU décembre 1615, r-:ottfolmément auquel la senience tte 1604 a été rettd.ne; cles lettles patentes de Louis XIV de décembre 1647, Mel,wn, fawbowrg dw Petit-Cl,os et fau,bou,rg des

Carmes,-

Urtesentence de réfolma[ion dtr l3 août 1528, conformé* ment à laquelle celle rle tô64 a été rendue. Les hahitants déclarèrent que leurs droits avaietti la même origino que cenx des habitants de Bois-Ie'Roi. Uue sentence de réformation du siége de la Achères. Table de malbre du 23 février 1534, conformément à laquelle celle de 1664 a été rendue; une autre senteuce dd

-

réformation du l2 mai 1632. Cette paroisse prétendit avoir le dloit de couper le bois morti mais ne put présenter au' oun titre. Une sentence de réformation tlu I novembre à laquelle celle de 1664 a été rendue; couforménrent 1547, des lettres de conûrmation de juillet 1625, et octobre 1647. Recloses.

-

Les habi[auts faisaient remonter I'octroi de leurs droits d'usago à la reine Blanr;he. Yil,liers-sotts-Grez. - Une sentence de réfortnation fê 1547; une autre du 23 décembre 1647, couformément à laquelle celle de 1664 a été rendue. Saint-Martin-en-Bi,ère.

-

Des le[tres paientes de Charles

-t90-

des droits dusage ,.Ie 1612, iuscrit aux archires du Oouseil; une senience de réformatioa du 2 mars lô28, conlblmémeut à iaquelle celle de t6ô4 a été

IX, 156t; un extrait rendue.

Bourron et Mlntigny.sur-Loing.

*

Des lettres patentes

III,

aoùt 15?5 (pour Montighy seulement); des patentes de Henri IV, juillet 1594; un jugempnt le[tres de la Table de malbre du 14 mai 1610, conformément auquel la sentence de 1664 a été reuduel des lettres patentes de Louis XIII, 1621 ; Lln enregistrement du grand-maltre, 1643, con{irmé en 1648; des lettres pade Henri

XlV, 1647. Ary, Une sentence du 2l octobre 16471 conforme' ment à laquelle celle de 1664 a é[é rentlue. Chailly et Arbonne. - Ne purent pr'ésenter a,ucun titre, mais leurs droits existaien[ de terhps immérnorial eû furent reconnus après enquête, Après véritcation de tous ces titresl T\f . Barillon, adoptant pour base le riombre des maisons bâties depuis plus cle cent ans, on rebâties sur d'anciennes fondat ons,; admit aux usages suivan[s un certain nombre de c]refs de tentes de Louis

familles propriétailes, savoir : deux cent soixante, à Fontainebleau; quatre-vingt-dix-neuf, à Avon et Changis; deux cent trente.deux, à Bois.le"Roi et ses hameaux, Brollesi La Cave, Sermaisel cent qua[re-ving[{uafe; à Samois purent eilvoyer ohacun, dans la forêt, de Bièr'e, six porcs; trois vaches et trois suivants, y prendr:e du bois mort, pour chaulfage, et faire, depuis le jour de la na[ivité dê saint Jean-Baptiste juscJu'au jour de-la décollation, soyer

il -

ne se trouvait pas de de I'herbe, dans les parlies oîr Ceut.trente à Chailly, bois, de quelque na[ure qu'il friL. et son hameau de Barbizon; cinquante-qnatre, à VeneuxNadon et son hameau des Sablons, jouirent des rnêmes I1 droits, sauf en ce qui concerne la récolle de I'herbe. en fut de même pour cent cinquante-trois, à Tiromery et ses hameaux Efiondré, By, les Monfot'ts, mais Ie nombre

-


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-?01-

fut réduit à quatre. - Le panage de ceux-ci fut tcitalerneut supprimé pour cent six propriétaires, à trfontigny et son hameau de Sorquesl cent vingt-sept, à Bourron et son harneau cle nlarlotte; cent trente à Grez; cent huit à Saint-N{altiu-en-Bière, ces derniers purent envoyer queklues brebis daus les landes et friches de la forêt. - Cent cinquants-sept chefs de famille propriétaires, à Achéres; cent cinquan[e, à Uryl cent trentedeux, à Reclosesl vingt-deux, à Arbonne; cenl vingt, à Villiels-sous-Grez, eurelt le clroit de faire paître, seulement, crhacun deux vaches et deux suivants, et cle prendre quatre-vingt-onze, à Melun, Petitdu bois mort. - Dr{in des Carmes, ne purent qu'envoyer trois Clos ei faubourg vaches chacun en forêt, sans prendre aucun'bois.

en vertu d'anciens règlernents, ne pur.ent s'exercer qne pendant dix mois de l'anué'e, de la mi-juin à la mi-avril; cependant les paroisses de Fontainebleau, Avon, Samois, Bois-le-Roi et Thoper.v, considérées comme ayant un ter-

Une redevance de trois deniers parisis, par tête de porc mi,s au panage, ftrt'exigée, au prolit de I'adjudicataire de

deux nrois de

des polcs

la paisson du roi, les années où celle-ci serait vendue. Quant aux auties droits, certaines.paroisses : l'ontainebleau, Avon, Bois-le-Roi, Samois, Arbonne, Melun en jouiren[ à titre gratuii; partout ailleurs, chaque usager dut verser une certaine somme fixe au donraine de Melun : ceux de Thomery, douze deniers parisis, payables le jour' de la purificalion de Notre-Dame I ceux de Recloses, deux deniers parisis et deux boisseaux d'avoine I les ouvriers de cette deruièle paroisse, un denier seulemeut et un boisseau, etc. Ainsi en tout, dix-sept paroisses usagères purent envoycr dans la forêt de Bière : quelques brebis, dans certaines landes spéciliées, six mille trois cent soixante-sept porcs, et douze mille cent dix-sept vaches, veaux ou t&wrealr'a) car chaque village devant faire garder son troupeau à part, dans les cantons reconnus défensables par les ofliciers f.orestiers, put adjoindre un taureau à celui-ci. Tous ces bestiaux durent être marqués au fef rouge, et porter au cou une clochette dont le son put avertir au loin du lieu or-\ ils se trouvaient. Le droit au bois mort s'étondit, seulement, aux chablis secs, ou aux

blanches, égalemerrt, sètdres, tirées an cr"ochet de bois non euié1 encore la couhrrue prévalut-elle de ne pas laisser emporter les bois ayant plLrs de quatre à ciuq pouces cle

tour. Les charlons, tonncliers, meuuisiers, et

autres

ouvriers en bqis, les pâtissiers, boulaugers, tavenliers, hôteliers, cabaretiers frir.ent privés de ce droit, en couformil,é d'anciens arrêl,s, des 5 février 155t, 8 avril 1b53,24 mai 1555. Les chablis et bois mor[s, non ramassés, durent être vefidus tout faconnés, aux seuls usagers, avec défense de les recéder à qui que ce fut. Tous ces usages,

ritoire tout à fait insufiisant, furent dë,fense

exemptées de ces

. Tout usager, à un titr,e quelconque,

fut prévenu qu'il perdt'ait son droit, s'il négligeait d'obtenir con{irmation de celui-ci à chaque ltouveau règne, ou s'il se refusait à porter secours ell cas d'iucendie dans la forê[ 1. L'ordonnance de 1669 défendit de faire, à l'avenir, aucune concessiou de bois de chauffage ou de bâiisse, et révoqua toutes les anciennes I la valeur. dut en être remboursée à ceux dont les titres êtaielt onéreux, ou anté-

à

fu[ faite en faveur des à d'autre titre que celui d'aumône, elles coutinuèrent à percevoir eu espèces. rieurs

1560. Une exception

communautés qui jouissaient

{. De ce règlement des droits des usagers dans la forêt de Bière on peut t,irer, sur la population de Fontainebleau, et des villages voisins, au milieu du xvr" siècle, quelques renseignements qui, sans avoir trait spécialement au sujet qui nous occupe, ne manquent pas d'un cer"tain intérêt; ainsi en supposant le chiffre,admis généralement, de quatre habitants par feu, on voit qu'en {564, époque à laquelle ilI. Barillon s'est reporté pour établir la liste des maisons usagères, Fontainebleau ne possédait guère plus de '1,040 habitants, il en a maintenant 9,043; puis viennent par ordre de décroissanco : Bois-Ie-Roi, et ses hameaux,928, maintet9


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paccage, les disposiQuant aux droits au bois morl et au de M' Barillon réformat'ion de iions générales de I'acte I'ordonpresque [extuellemenx,-dans furent"reproduites, d'auires d'enlever usagers aux tléfendit Côtle-ci nance. bois que gisants, nonobstant tout titre, arrêt, etc" contraires, Àais cette prescriplion ne parait pas avoir été exécutôe, à Fontainebleau du moins, oir I'emploi du cro' chet non enté fut toujours toléré. L'eutrée des forêts fut interdite aux moutons et arrx chèvres. La paisson ne fut autorisés que les années où les olliciers des maîtlises jugeraient qu'il y aurait assezde glandll dans tous les U.u que du 1"" octobre au l"'février' tai orle ne put "oôit Enlln, ne firrent reconnus pour usagers que ceux cl"énommés aux états arrêtés en Couseil du Roi' sur la pXésentation (les titres aux commissaires réformateurs, lors de Ia réformation de chaque forêt. A partir de cette époquet lcs tribunaux ont constamment tlécidé que les usagels jouis' saient en vertu, non plus de leurs titres primordiaux, mais bien des titres récogrritifs dont ils clurent se pour'

voir, conformément à I'ordonnance de 1669, Suivant les prescriptions de celle-ci, furent rachetées, eavoir: les trente cordes du sieur de Courance' par une rente de deur cent virrgt-cinq livres;,les ciuquante, clu sieur de tr'leury, par ulle rerrte de trois ceut soixantequinze livlesl les vingt-cinq, du sieur- de i\lontigny, par rine rente de cent cinquante livres; les sir cordes des Cafmes cle Melun, par une rente de quaralrte-cinq livtes; 1,146; hant 990; - Thomery, êt ses - Samois; ?36, maintenant, hameau& 612; maintenant 92{; - Ury; 600, maintenant tj8$; Recloses, 528, mainteoant 620i - Chailly et Barbizon, 520, main508, maintenant tr234i ' tenant l,ô09; - Bourron avec Marlotte, Villierg-sous. Grez, 500, maintenan[ 668; - Achères, 6281 maintenant 688; - Saint-Martin, 432, maintenant 416; - Avon et' Changis, 396, maintenant 1,523; - l\tontigny et Sorques, 424' mainte590; iant R69; - Grez, ô20, maintenant - Veu€ux avec les Arbonne, 88, rnaintenant 210: Slablons, 216, maintonant 91 { r

-

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les sept cordes des Capucins, par tlne rente de cinquantedeux livres dir sols; de rnême que celles des Récoleis. 0n racheta aussi, rnoyennaut six ceuts livres de reute, une concessiou de chauffage faite, postérieuremettt à la réformatiorr de 1664, au vicomte de Melun, moyennant guatre

cent quarante livres ; une autre cottcession faite à I'hospice d'Avon, probablement dans les premières aunées de sa cléation; et enfln, sans doute plus tard, comme le prouve le taux plus élevé du rachat, trente-six cordes do grarrd bois de chêne, et deux mille bourrées qui avaient été accordées, annuellement, aux hospices de Fontainobleau. Les droits qu'avaient Ies ltlathurius au bois de chau{fage et de réparatiou ne furent rachetés qu'en 178ô, moyentrant onze cents livres. Les autres commulrautés continuèrent à être payées en espèces. Les dames du Lys avaient obtenu de rentrer dans les cent vingt cordes à elles accordées par I'arrêt de 1655. Pas un de ces usages ne sdrvécut à Ia Révolution. Les rentes cessèrerrt d'être payées, et les cornmuuautés religieuses, qui seules touchaient en natule, disparurent au milieu de notrs boulever'sement social. Quant au droit au bois mort et au paccage, malgré les précautions prises par trf. Barillon pour les empêcher de fallait constamntent s'opposer aux empiès'accroîl,re, de tous les riverains, en général, ntais incessants tements spécialement des habitants de Fontaittebleau, et faire de fréquerrtes reconuaissances des maisons apparteuaut aux

il

usagers. It[. le grand-maître de la llaluère, par ordonnance en r{ate du 30 mars 1718, défendit d'envoyer les bestiaux dans les bois au-dessons de sept ans. En 1750, son successerir", M. Duvaucel, prétendait qu'il n'y avait pâs Lu1 seul propriétaire de notre ville, et on etr estimait alors la population à sept mille âmes, qui ne jouit des usages attachés aux seules deux cent soixante maisons

qui existaient en 1564. Il

proposa, pour remédier aux remplacer le droit au bois mort abus : premièrement, de


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par la délivrance gratuite d'une demi-corde de

bois chablis à chaque Llsager de Fontainebleau, en tout cent tren[e cordes ; secondement, de faire élire, pour chaque commLlne usagère, un syndic qui serait resporsable des déIits de pâturage, sauf son recollrs contre. qui de clroit; iI ne paralt pas qu'auoune suite ait été donnée à ces deux propositions. Une ordonnance du grand-maître, du 2 juiu 1763, tout en lappelant les dispositions de celle de 1664, prescrivit aux nsagers, torrtes les fois qu'ils voudraientse rendre en forêt, pour chercher du bois mort, d'en avertir

les gardes, afin que l'on sut si le nombre des voyages était bieu err proportion avec les besoins, et s'il u'était pas pris du bois pour être vendu. Les -usagers de Fontaineblear continuèrent à pouvoir acheter les bois de chauffage fabriqués dans les chablis et arbres mortsl seulement, au lieu de vendre. ceux-ci aux enchères, on les livra à un prix fixé à I'avance, et for[ rnodéré, d'abord à 4 livres la corde de brigot, puis plus tard à 7 livres; le nombre de cordes que chacun put acheter varia de deux à trois. 0rr délivra aussi du bois à quelques habitauts non usagers, mais à un taux plus éIevé; cette habitude remontait plus loin, car dès 1653, I\L le grand-

naître

de Candé avait forcé les marchands à vendre aux

bourgeois de Fontainebleau, moyennant I I livres, la corde de bois nécessaire à la provisiort de leurs maisons. Ies rois {irent donuer, à titre d'aumône, quelques cordes aux pauvres de la ville I ces concessions temporaires eurent lieu de tout temps, et urê1ne pour le

Enfin souvent,

pâturage : aiusi la paroisse de l\foret fut au[orisée, dès 1528, à erlvoyer ses bestiaux dans la forêt;un an'êt, du 2 avril 1653, lui aocorda pareille permission, dont elle jouit encore de 1732 à 1743; iI eu fut de même pour Dammarie-les-Lys, mais sans que cela pu tireç à conséqueuce pour I'avenir. Nous ne savons pas si toules Ies paroisses usagères obtinrent conlirmation de leurs droits à chaque renouvelle-

-205-

ment de règne; depuis 1664 jusqu'à la Révolution, nous n'avons pu relrouver trace que des documer:ts dont la nomenclature suit, et qui, !ous, s'en iéfèrent au règlenrent de I\{. Barillon : Des Iettles patentes Fontaittebleau,, Auott, et Sam.ois. de novembre 1726 et décembre 1781. Ces dernières relèvenû les habitants des 3 deniers parisis qui devaient être

-

payés, par tête ile porc, les années cir la paisson étaiù vendue. Du reste, Ie paccage était, à peu près, tombé en désuétùde, les o{Iiciers de la maltrise ne trouvant que bien rarement qu'il y avait assez de glarrds poul permettre I'exercice de celui-ci. Bois-Ie-Roi.

Des ordonnances de 167+ et

de 1763; les

- de septernble 1781 supprimarrt la redelettres patentes vance des 3 deniels parisis; une ordonttance de 1786. Th,omery. arrêt du Conseil du 17 septembre.l726; -Un

des lettres patentes de décembre 1?81.

juiu

du 28 1770. - UnUnjugement ack de la maitlise particulière de Fontainebleau du l3 août 1731. Mel,wn. Achères.

Suint-Mertùt. - Un arrêt de 1726; uu arrêt de réformation de 1774. Chailly. - Un arr'êt du Conseil de 1728. Dès les premières années de Ia Révolution, les cornmunes, par ùoute la l'rance, s'arrogèreut, sans aucun titre, des droits tl'usage sur Ies forêts domaniales, ou augmentèrent ceux qu'elles possédaient déjà; il en fut ainsi à Fontainebleau. Le nombre des bestiaux admis au parcours dépassa celui fixé pat I'acte de 1664, et en même temps touI principe de défensabilité fut mis complétement de côté. Chacun envoya'ses bêtes isolément, et où il lui convint. Les redévances accoutumées cessèrettt d'être payées eu 1789, comme entachées de féodalité, et il n'en a plus été question désormais ; c'est à tort, suivant ttous, car il s'agit, tout simplement, d'un coutrat à titre onéreux. En 1792, on publia encore la cléfeuse de jouir des 1,6).


# ll

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usâges,du 15 avril au 15 juin, mais sans aucun espoir do la voir respecter. Les motttons, relégués, jusqueJà, au milieu de certaines land,es déboisées, pénétrèrent librement dans toute la fQrêt, et ce ne fut qu'à grand'peine qu'on put s'opposer à I'invasion tles chèvres, ce fléau des [ois, invasiou que réclamait la municipalité de Fontaine' bleau.

Le mal était dever-ru si grand qu'il fallut s'occuper d'y mettre un terme. X[ême avant la réorganisation de l'âdministration forestière, clès I'aunée 1796, on imposa aux acijudicataires des coupes I'obligatiou tle creuser des fossés le long. d.es chemins fréquentés par les bestiaux allant au pâturage, alin de plotéger les jeunes coupes' que n'entouraient plus les anciennes palissades. En 1797, or 1€' commença à faire publier les anciennes défenses. Un arrêté du Directoire exécutif, du 26 septembre tle la même année, interdit d'envoyer des animaux dans les forêts cle I'Iimt a tous ceux qui n'étaient pas au nombre eles usaqers reconnus parle ci,-deuantr Conseil, et enjoigni[ à ceux qui auraient ;usiinO de leurs droits de n'et1 user oue confortuément à I'ordolnance de 1669. Ert{in, uue tài au 18 mars lâ03 presr:rivit aux usagers, dont les clroits n'avaient pas été reconnus et {ixés sur les états arrêtés au ci-devant Conseil, de produire leurs titres aux secrétariats des prélectures et sotts-préfec[ures' dans un délai de six mois, délai qui fut porté à un an, par une loi du 3 mars 1804, le tout à peine de cléchéance irrévocable; cette dernière clause ne fçt pas appliquée. Les commrrnes usagères de Ia forêt, se pensant couvertes par le règlement clu tonseil clu 30 juillet 1665, ne

ûrent aucune démarche, ei continuèrent leurjouissance qui, comparée à ce qu'elle était avant la Révolution, fut modifïée de la malière suivante, à partir de I'organisatiorr cle la Liste civile impériale : il ne fut plus qnestion d.'envoyer des porcs en fôrêt, ni de verrtlre, à prix réduitq, des bois de chauffage aux usagers I laRestauration et le Gou-

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vernement de Juillet reprirent, seulement, I'habitutle des aumôles ert bois, que le curé de Forrtainebleau était chargé de distribuer chaque hiver. La réoolte de I'herbe ne put avoir lieu qu'avec des permissions irrdividuelles, qui devinrent même onéreuses, à partir de 1830. Le temps cles défenses fut augmenté d'un mois l, mais celles-ci cessèrent d'être appliqnées au pâturage, Le charrgement le plus important fut I'abarrdon définitif des anciennes listes de maisous privilégiées, ei la transformation des usâgesà feux lixes err Llsages à feux croissants. 0n s'efforca, à plusieurs reprises, de restreindre les usages au bois mort I aiusi il fallut, pour en jouir, être porté sur un état d'indigerrts clressé par les maires ; des ordonnânces royales, des 6 novembre l815,2l octobre 1821 et 1822, Iixèrent à six pottces la cilconférence ntanima des brins qu'on pouvait emporter, et ne permirent le ramassege qu'aux femmes et aux eufauts des indigettts, et seulement trois jours par semaine I enlin on tâcha toujours d'ompêcher lit veute de ces bois; mais quant an pâturage,

un nombre indé[erminé d'animaux put y être

erivoyé,

par tous les habitants des communes usagères. Cette la[itude n'eut pas, du reste, pour la forê[, les inconvénients qu'on poulrai[ ct'oire ; ce ]re fut plus, comrne autrefois, que par troupeaux, et dans les cautons reconnus défensables, qu'orr laissa aller les bestiauxl puis le nombre de oeux-ci avait corrsidérablement diminué : en l810' il u'était plns que de deux mille trois cent vingt-huit, et do quatorze cent vingt, neuf ans plus tard; en 1817, Grez et Villiers-sous-Grez, se trouvant trop éloignés de la forêt, cessèrent, délinitivemerrt d'y ervoyer leurs anitnaux et même de ramasser du bois mort; leurs dt'oits sont main[enan[ prescril,s. De l8l5 à 1830, les bouchers de lrontainebleau furent autorisés, moyennant utte redevance to-

{. D'abord du 15 mars au {5 juin, puis

du l5 avril au 15 juillet.


-209-

-208-

dés par des actes du Gouvernement,

tale de ceni francs par an' à mettre leurs motttons au pâturage, dans diverses laldes de la forêt. Sous Ia Restauration, l'Aclministratioll prétencliI que, bien qu'ils fussent qualifiés de droiis, tauI dans les actes de concession

ec

suite d'instances, qui purent êtrë

seraient par

les communes négligèrent de faile aucuile démarche. Melun, seul, cornmuniqua ses titres au préfer, en 18?8, mais il ne fut pas donné suite à æ coûmencement d'in-

de réfolmation cle,1664, les llsages au bois morl et au pâturage tr'avaierrt jamais été octroyés Qu'à titre tempoiaire, àt de bon plaisir; en effet, disait-on, puisque les usagers sorrt teuus d'obteuir de règrte en règue des lettres confirmatives, chaque souveraiu np s'engage que pour lui, et son successeur est libre de continuer ou de inodifier les usages. 0n ue tarda pas à essayer de faire passer ce priucipe dans la pratique : ou supprima, temporairement, les usages de la commrtne de Recloses, Iors cle l'assassinat du garde I\farthe, en 1815, et deux ans après, ceux de certains habitants de Samois qui avaient pôussé des cris séditieux; puis le 26 janvier 1825, au début du règne de Charles X, on exigea que les communes fissent unè dema4de de confirmation, qui rre fut accordée qu'à celles qui s'engagèrent à rerroncer à êire indemnisées cles déga[s ôommis par le gibier de ]a forêt. Fontaine' bleau, Àvon, Moutigny, Bourron, Achères, Thomery, Chailly, Veneux, Samois, Saint-Nlartin, Melun acceptèrent, par I'intermédiaire de leurs Conseils municipaux; mais les décisions de ceux-ci furent cassèes pal le Ministre d.e I'iutérieur, comfne engageant illégalement les

usage, quelconque, dans les bois de I'Eta[, ne fut permis qu'à ceur clont ies droits auraient déjà été reconnus fon'

le

engagées utilement dans nn déIai de deux ans. De même qu'en 1803 et 1804,

de renouvellement que dans Ia sentence

particuliers riverains. Le Conseil municipal de Recloses àccepta aussi, à condition de l'établissement de gardes bichôs sur sorl territoire. Celui cl'Arbonne déclara relloncer à toutejouissatrce. teux d'Ury et detsois-le-Roi, seuls, dénièrerÎt âu roi la faculté de rien dimirrueri de leurs usages I ces trois tlernières communes se virent supprimer ceux-ci, temporairement. sur ces entrefaites, le Code forestier de 1827 fut promnlgué. L'exercice d'uu

ou

stances adminis[ratives. Bieltôt, toutes les communes, iudistinctement, réclamèrent énergiquement auprès de I'Administration, et une ordonnance, dg 24 mai 1828, rendue sur les avis des conseils de la Liste civile, et du Comité du pontentieux, révoqua celle de 1825, et attribua, puremeut et simplement, aux commurles usagères Ies droits de pâturage et de bois mort. En 1836, Ies conseils de la nourelle Liste civile partagèrerrt cet avis, et sur une réclamation de la commune de tr{elun, tléclarèrent formellenent que la clar"rse de contrmalion de

I

règre en règne n'était que comminatoire. Le Code de 1827 a reproduit exactement toutes les précautions dont étail entourée la jouissance des usages, par I'ordonnauce de 1669. Depuis lorsl lepâturage a continué à s'exercer, à peu près de la même manière que sous Ie premier Empire. A partil de 1849, on a recommencé à marquer annuellement les animaux, au fer chaud, et poul se donner le temps de renplir toutes les formalités prescrites, on suspeud I'entrée de ceux-ci en forêt pendantIe mois de janvier. Leur nombre tend toujours à diminuer, les cultivateurs comprenuent, de mieux en mièux, combien il est préférable de les garder à l'étable, et de les y nourlir abondamnent, que de les faire courir tout le jour dans de grands bois où ils perdent leur précieux fumier, et oir qnelques herbes aigres, cles mousses et des champignorrs sont leur seule nourriture. Melun et Arl:onne n'exercent plus leurs droits de pâturage; les habitants de cette dernière commune rte vollt même plus au bois mort. Ury a cessé également, en 1849, d'envoyer soù troupeau en forêt. Le nombre total


il ;l

des bestiauxo de ottze

*2ll*

-2r0en 1850, n'était plus au com-

noru usité dans le pays, se suspendent à des branches vertes, qui restent à moitié cassées, jusqu'à ,ce quelles soient tout-à-fait.desséchées, et puissent être emportées sans crairte de procès-verbal. Puis pour cer[ains, le ramassage du bois mort n'est qu'un prétexte, à I'abri duquel ils rôclent salrs cesse en forê[, telclant des collets ou maraudant de toutes les manières. Il selait à souhaiter que I'on rentrât dans la légalité, en revenant aux chillres fixés par I'acte de 1664, en empêdlant la ven[e en ville, en prohibant tout crochetl la forêt y gaguerait, même au prix de distributions gratuites de bois, et à ce compte, la classe. vraiment nécessiteuse rl'y perdrait assurément pas.

çnts,

mencemeut cle t8?0, que de deux cent quatre-virtgt-dixsept, savoir : cinquante-cinq, pour Samois; - six, pour l'hospice de Fontainebleau; - quatre-vingt-quatle, en vinghsept, pour trois troupeaux, pour Bois-le-Roi;

Thomeryf- quarante-huit, poul Veneux-Nadon ; trente-quatre, pour BourpourRecloses;

trente et un, vingf-sept, pour l\fontigny. Dans le courant de ron; 1870, une séchetesse excepl,ionnelle ayantoccasionné un manque de fourt'age vraiment calamiteux, l'0mpereur auloiisa, pour le temps cle Ia disette seulement, I'entrée

libre, dani les cantons défensables de la forêt, de tousles bestiaux, et même cles moutons' satts que les proprié' taires fussent assujettis aux prescriptions incliquées par' le Code. La récolte tle I'herbe fut également permise, sauf dans les coupes d'ensemencement. À I'automne de

Cnnnrùnrs, ET AurnES trrENUS pRoDurrs. Arivons enlin au fléau qui, s'il n'est pas le plus grave, frappe, du moins, plus que tout autle, les yeux des promeneurs, et au su. jet duquel il s'est fait le plus de bruit, dans ces dernièr'es

-

cette nême attlée, nos massifs servirent, pendant quelgue temps, de reluge à un certain nombre de bestiaux des

années: nous voulons parler des carlières.

com*onet rivelaines. Dans le courant cle 1871' tout rentra clans I'orclre accoutumé. Exercé sur l'échelle si restreinte, et dans les conditions que nous venoils d'indiquer, le paturage n'est llltts un fléau pour la forêt. II n'en est pas ainsi du droit au bois mort. En 1827, pour obéir aux termes du nouveau Code, on prohiba tout ôrochet, mais deptris, cette cléfense est tombée en désuélude, eI au mépris de la loi, I'emploi des crochetsen bois,

nrême entés, esb devenu général' II suflit, pour éviter cl'être inquiété, que le bois enlevé, soit transporté à dos d'liomme, soit sec, et n'ait pas une circonférence supé-

rieure à vingt centimètres. 0n ne tient môme plus la main à ce qu'il ne soit pas fait commerce cle ces fagots, et c'est le cas le plus fréqueut. I\falgré tout' s'il s'exerçait loyalemeut, le droii au bois mort, dans ces conditions, ne serait pas, par lui-même, très-préjudiciable à la forêt. Mais trop souvent, les crochets entés sur les immenses perches âe uos boissetiers, et de nos boisscr,ières, tel est le

Cornme nous I'avorrs fl.it, au chapitre cleuxième, presque

I

i

I ;l T

par[out, dars la forêt de Foutainebleau, se trouvent des grès, soiL en place, au miiieu des sablcs, dans leur partie supérieure, formant des blocs serrés les uns contre les autres, irréguliers, arror:dis, mamelonués, tuberculeux, aplatis, e[ souverrt si étendus, dans le seus horizontal, qu'on les prendrait poul cles bancs contiuus; soit éboulés et eniassés, dans ce cas par gros fragments, sur les flaucs des collines appelées rlclrcrs, dans le pays. C'est, dans un rayon assez éterrdu, Ia pierre, de beaucoup la

plus commune; c'est

à elle qu'ou dut, dès le principe,

demander les matériaux nécessaires à la construction. Aussi les premières carrières ont-elles été ouvertes par les premiers habitants de la contr'ée, d'abord anx leins de

Ia forêt, à proximité cles villages dont celle-ci a été, de bonne heure, entourée conlrne d'une ceinture, plus tard au ceutre même, cluaud Fontainebleau ful, créé. Les matériaux dout nos souverains se servirent pour bâtir puis


-212*

augmenter le Château furent tirés d'une carrière clite le baic royat, situé au canton du ltotrt-Ussy et dont le grès' d'une qualité supérieure, est propre à la sculpture, et même Àusceptible de polii etlcore aujourtl'hui, elle est réservée pooi lts travàux clu Palais. Tant que la forêt n,'eut à fo-urnir qu'aux besoins du pays I'exploitation des grès resta tout à fait insignifiantel celle-ci augmenta Iorsque Paris y ett recotrrs, pour le pavage de ses rues' 0n sâit qre c'est Philippe'Auguste qui, pour Ia première fois, clota la capitale de celte amélioration' en 1 184. Peutêtre, tlès cette époque, une partie des pavés fLrt-elle tirée de lrontainebleau ; quelques auteirrs ne placent ce comînencement d'exportation que vers I'an 1388, mais satts indiqrrer sur quellès autorités ils s'appuient' Quelle qtte soit lâ date prècise, de nouvelles carrières durent, nécessairement, étre ouvertes alors, d'abc,rd à proximité des rivières tle Ia Seirre et du Loing, car il fallait, autant que possible, d.irninuer les trausports par {erre, qui faute de ôhemins, devaient se faire à dos de bêtes de somure I puis dans I'intérieur cle la for'êi, à mesure que des grantles routes furent pratiquées à travers celle-ci. Au xvlu siècle, beaucoup cl'hàbitants d'Avotr étaient carriers, et c'est Henri IV, le plus paveur de nos rois, qui, ainsi que le fait

rqmarquer la Reuwe d,'èaonomie chr'ëtienne, annëe :/865, paralt âvoir, surtout, donné une forte impulsion à cette exploitation.

iu milieu du xvttu siècle, on payait cle l7 à l8 livres la façon du mille de pavés dits ù'échantillon, qui ont, de tout

temps, été les plus généralement employés pour les r'outes, et mesurent, à peu près, huit pouces' en tous sens, de vingl-deux à ving[-tlois centimèires. Ittais ce genre tle travatrx était bien loin d'approcher', en importance, de ce qu'il fut depuis. D'ailleuls, les parties oùl'on rencontrait le grès étaient, à peu pr'ès, incultes' on ne faisait pas une grando atteution à Ia conservation de leurs pittoresques aspects, et il est probable qlle' pen-

-213-

tant bien longtemps, olr ne s'occupa guère de r.églemertter cette exploitation. M. Barillon, qui dans son procèsverbal de réfornation de 1664, traita, avec les plus grands détails, tout oe qui avait rappor[ à Ia forêt de Bière : l'aménagement des. bois, les devoirs e[ les gages des forestiers, Ia répression'des délits, les droits cl'usage de toutes sortes, les mesures àprendre contre le gibier et les incendies, etc., ne dit pas un mot des carrières ni des ouvriers qui y travaillaient. Cepeudant, dès.le commencement du xvu" siècle, il fallait, pour en ouvrir uue, I'autorisation des ofl.ciers de la maitrise; une des deux seules pièces oîr nous ayons vu tgurer le nom du cardinal de Mazarin, en sa quali[é de maitre particulier de la forêt ile Bière (voir au chapitre troisième), est une permission, en datB du 25 février 1ti47, accordée à un sieur Mortillon, de tirer de Ia pierre < aux endroits qui lui serolt indiqués, << à la charge d'avertir, au préalable, Ie sergent du quar< tier, et de répondre des délits, aux envitons de ladite ( carrière, dans I'étendue de cinqirante perches, suiuttnt <,, l'ordonnance. > L'ordonltalrce de 1669 interdit toute extrraction de pierres dans les bois du rçi, saus autorisation préalable; d'après un arrêt du Corrseil, du 23 dé-

cembre lô90, Ies contrever:auts durent être punis d'une amende de mille li.vres. Dn 1676, un jugemerrt du Tribunal de la nraitrise particulière de Fontainebleau, du 1"" octobre, {it défense aux marchands et entrepreueur.s de pavés, poui la ville de Paris, à leurs cornmis et can'iers de changer d'atelier, ou d'en ouvrir de nouveaux, dans la forêt, sans ert avoir averi,i les o{Iiciers préposés à la garde de celle-ci, el sans qu'un procès-verbal n'ait é[é dressé. Le mêrne acte défendit aussi, à peine de nullité de la procédure et de cent livres d'amende, d.'intenter aucune action ailleurs que par devaut le Tribunal de la maltrise, à raison des différents qui pouvaient naître au sujet de la façon, conduite et transport des pavés, par terre et par eau, Une ordonnance fut rendue par le grand-maitre, le .13


*214* septembre 1?02, pour faire recombler les trous des carrières.

2

Sotrs Louis

XV, cettx qui allaient

casser des roches an'

forêt payaient une certaine somme à ÙI. de trlontmorin.

Etait-ce comme capitaine des chasses, comme gouverneur

de l{ ville, ou comme maitre partiuulier que celrti-ci réclamait ôette retlevance? Nous I'ignorons, mais le grand-maitre, M. Duvaucel, en l?50, la déclara abusive Àt et*Ulie sans titre; malgré tout, elle continua à être imposée, et fut {ixée à I livle l0 sols, par mille de petits lavos, ou pavés ile d,ewr, employés spécialemenl par la i'itte ae Piris, et moitié des pavés d'échantil,lon, et à i| livres par mille de ces cleruiers, qui on[ tor-rjours servi d'étalon pour I'estimation des autres marchandises de grès, fabi'iquées en bien moins grande quantité; le tout iompte sur-camière' et avant enlèvement. Les pavés destinéi au service du Palais, de la villo de Paris', et des

habitants cles communes usagères étaient exempts de tout lmpôt. Le rèverru produit par ce droit de fortage, comme on-l'appelle, sans gue nous ayons pu découvrir I'origine de ce mot, fnt affermé, en 1778, moyennan[ une somme aunuelle de deux cents livres, qui fut portée à [rois cents, un peu avant la Révolution. Les carriers devaiqnt aussi, au moment de chaque voyage du roi', mettre en bon état les routes qui avaient servi à la viclange de leurs pro' duits. La Révolution tt cesser la régularité qui régnait clans cette partie d.u service. Chacun se mit, au gré de son caprice, à .commencer des exploitations sur un gratld nombre de poiuts, qui avaient êté, jusque-lài préservés. Ce désordre se renouvela, depuis, à tous nos bouleversements politiques. La tévreuse impulsion bientôt tlonnée, par Borraparte,

à toute espèce de ttavaux,

se

porla sur I'entretien

des

un tel besoin de pavés se {it sentir quo Fontainebleau eut beaucoup de peine à

-2r5-

répondre aux demandes qui étaient faites. Les Cousuls, pai .tn arrêté du 2l octoble 1801, pris dans I'intérêt exèlusif des services publics, essayèrent de remédier à ce[ état de choses. Les agents forestiers ue dureut laisser travailler aux carrières que sur Ie vu drun certificat délivré à un entrepreneur par uu ingénieut' des ponts et chaussées, et indiqrlant le lieu d'extrac[ion ; i]s furent chargés de surveiller, eux-mêmes, la bonue fâbrication des marchaudises, et cle tenir la main à ce que oelles'ci aieut bien les dimensions prescrites. QuarrI aux particuliers, ils n'eureni que les rebuts, dont il leur fut permis de s'ap' provisior-rner auprets des ouvriers. Une liste des cantons âbandonnés à l-exploitation fut jointe à I'arrêté; elle comprit tous cenx ou des r:arrières élaient ouvertes, clepuis urr tèmps plus ou tnoius long, mais pottr la plupart, antérieuremerrt à la Révolution. C'étaient: le Rocher'-Besnard, ie Haut-Mont, la Vallèe-Jauberton, le Rooher-Boulitt' le Rocher.Fourceau, le Rocher-Bouligny, le I{orr[oir-de' Recloses, I a PIai rre-cles'Grtr)rds'Geniè vles, la tanche' auxLièvres, le Rocher'- atrx-Demoiselles, Ie Rocher"du-MontUssy, le Mont-Ussy, le Grand-llont-Chauvet, la Plaine'clu' Fori-tles-ltloulins, le llocher-Cassepot, le Rocher-SaintGerrnairr, le illont-Saint-Germain, Ie Rocher-Cuvier-Châtillon, Ies Hauteurs-de-la'Solle, et ies Gorges-d'Apremont. C'est surtout à partir de cette époque, que I'on sentit, impérieusement,le besoin de voies spéciales pour la vidange âes pioduits, et que Jurent comment',és ces réseau'r de aujourchemins pavés, clont on voit ellcore Ies traces 'certaines carde ateliers des d'hui, conàuisan[ à chacun rières, les reliant etltre eux, et aboutissant à une route uniqu'e, qui rejoint, à son tour, quelque grande voie de communicatiorr l. Un arrêt de I'aclministrateur général des forêts de la Couronne, en forme de cahierdes charges, du l6 septem-

voies de communication, et

l,

Les chemins duRocher"Saint'Germain remontent à Louis

XV'


-216-

y

ajoutant di1809, reproduit celui des Consuls' en verses mesures de police dont voici les prinoipales tout

bre

:

ouvrier dut êtle ntuni d'un livret délivré par I'entrepre-

neur, visè par le capitairre forestier, et indiquant les nom, prénoms, demeure'e[ signalement du détenteur I le travail fut interdit les dimanches et jours de fête I les entrepreneurs furent responsables de -leurs ouvriers et durent faire réparer, à toute réquisition, les routes qui servaient à la vidange. Cepenclant les besoins augmentaient toujours, et les ingénieurs se plaignaierrt du petit trombre des ouvriers; 1806, on n'en comptait que cent cinq dans tout le "n pays, et quatle-vingt-ltuii seulemerlI en t 8ll . Cette pénuiie etait encore rendue plus sensible par les manæulres de certains entrepreneurs qui accaparaiettt tous les calriers, et, faisaient hattsser, par ce moyen' le prix des parés; celui-ci oscillait alors entle 80 et 100 francs pour un mille de pavés d'ëchantitto'n', iI était moitié moindre pour les pavês de deun, elc. Ce fut encore I'administra[ion forestière qui se chargea de venir au secotlrs des services publics : ùn règlement de I'intendarrt général de la Couionne, du 2 mars 1812, exigea que les certitcats délivrés par les iugénieurs indiquassent la quantité de pavés à

iburnir annuellemetrt, et d'apr'ès ce chifft'e, les agents forestiers durent lixer le nombre des batteries que chaque entrepretreur eut le droit d'employer. Unebalterie estla réunion de trois ou quatre ouvriers dirigés par un chef d'atelier, qui travaille avec eux' les paye d'ordinaire à la journée, eL s'entend directement avec I'entrepreneur, à ses risques et périls, pour le prix des pavés. Chaque entrepfeneur fut tenu de dottner au capltaine foresiier les noms de tous les carriers qu'il enrployait. Enlin, les particuliers ne trourent pas, dans les rebu[s des services publics, toutes les marchandises dont ils avaient besoin, irotamment les coirr.s propres à la bâiisse, I'arrê[ de 1812 permit qu'il frït alÏecté à cette destination celiains ateliers,

-217 -

dont le grès trop tendre ne peut supporter le choc r'épété des voitures, mais o{fuepourlant"urre résis[ance bieu sùfIisante pour tout autre usage, et se laisse tailler avec plus de facilité. En 1814 et 1815, les carliers ne manquèreut pas de s'affranchir de ces entraves, et se répandirertt, clans toute la forêt, orl ils se mirent à travailler pour lertr propre compte. Uu règlement de llintendpnl,des domaines tlu roi, du 8 aotrr 1817, calrqué sur celui de ,l812, vintremettre les choses sur le pied où elles étaient sotts le premier Empire. Les besoins des services publics coutinuaient à aller croissants : en 1817, la ville de Paris tira de Fontainebleau cinq certt mille pcllts paaës, et il fallut trois cent vingt mille pavés d'ë.clt{tnl,illot't pour: les rontesl en 1825, nos carrières fonrnirent,pour ces deux services,un million sept cenI cinquaute mille pavés, et I'année sui-

vante, deux millions trois cent quatre-vingt rnille; le manimtr,mde Ia productiorr fi.rt atteint en 1829; il rre sortit pas moins de deux millions neuf ceni mille pavés de la forêt cette année là. Qr.roique le nombre des carriers se fût élevé, et erit atteintalorq quatre ceuts environ, le manque de bras se fit sentir de nouveau, et les prix augmen[èrent d'une manière sensible : le mille de pavés d'échantillon, qui valait de 100 à 120 francs, en 1817, était payé 140 francs quelques années plus tard. Les ingénieurs se plaiguirent de nouveau, eI persévéraut rlans ]a voie tracée pal sa devancière, l'administration forestière d'alors s'inrmisça de plus eu plus dans le détail des fournitur'es nécessaires aux travaux puhlics, espérant assurer Ia régularité de celles-ci. Une ordonnancedu roi, dn 20 avlil 1825 (cette fois on fit paltir les ordres dc haut) décida que les ingénieurs ue désignelaient, plus les lieux d'extraction des matériaux, mais se borneraieut à irrdiquel les qualités requises pour ces derniers, c'est-à-dire leur plus 0u ntoitts


-2r8-

de dureté, et chargeales agents forestiers de satisfaire aux exigences iles divers services. Le uombre d.es batteries ac-

.oùe.,

à chaque entreprenedr fut calculé cl'une manière

ûxe, à raison d'un carrier par douzaine de mille de pavés, sans cornpter les simples terrassiers. Les forestiers durent

veiller à ce que les entrepreneurs particuliers ne prissent pas les ouvriers employés, pour les services puhlics, et se contentassent des hommes que leum in{ilmités éloignaient des carrières de pierre dure. L'ordonrance rappela que les carriers, de toute catégorie, n'avaierrt aucun droit acquis à la possession des ateliers dans lesquels ils avaieut tlavaillé, soit qu'ils les quittassent volontairement, soiI qu'ils fussent renvoyés par les entt'eprenettrs. Ces tlerniers durent avoir chacttn un commis accrédité auprès du conservateur. La réparatioqdes routes de vida,rge ne se fit plus directement par eux, mais par les soins de l'Administration, qui se remboursa rle ses avances, erl prélevant, à la {in de chaque aunée, sur les pàvés extraits, un lant polrr cent, variable avec les déperlses effectuées. Enfin un droit de fortage, au profit, cette fois, du trésor de la Couronne, fut exigé des en[repreneurs et des particuliers; il fut fixé sur le pied de 2 francs par mille de pavés d'echantilLon, La surveillance des camières fut con{iée à un agent spécial, qui eut le rang de garcle général, et dut tenir note de toutes les iivraisons. Le 20 mars 1830, une nouvelle ordonnance du roi éleva le droit de fortage cle 2 fraucs à 5, pour les pavés durs, c'est-à-dire destinés aux services publics, et à 8, pour les pierres teu-

dres, employées par les particuliers. Sous Ja Ilestauration, quatre nouveaux cantons furent ouverts aux carriers :-le Long-Rocher, le Rocher'-tlu trfauvais-Passage, le Rocher-de-la-Combe, le Rocher. de-la-Salamandre. 0n voit quel rôle, de plus en plus diflicile, s'ébait donnô l'administration forestière. Placée entre les exigences tles ingénieurs, les plaintes des ouvriers, Ies réclamations des entreprenenrs, elle snocombait sous une trop lourde

tâche, et ne réussissait

-2r9-

à contenter

personno. Entralnée

par: la logique tles faits, elle err vittt, vers la lïn de la Restauralion, à réglemeuter même le prix de façon, et à sb

substituer, en partie, aux eutreprellellrs. A la l{évolution de 1 830, la réactidn fut violente. Dès lo mois d'aott, tons les carriers de la forêt s'assemblèrent, au nombre d'au moins cinq cents, demandant la démission du commissaire des carrières, la libelté de travailIer à leur gré, I'abolition dr"r droit de fortage, et prétenuiou au nroius bizarre, voulaut obtenir de I'Administration la promesse qu'eile forcerait les ettrepreneurs à prendre Iivraison des pavés sur carrière, et satts en rebuter niuculx. 0n voit que la liberté de commerce étail, loirr d'êtle bien rjomprise par ces classes pen éclairées ; iI est vrai qu.e le rêgime de réglementation à outrance sous lequel elles venaient de vivre n'ébait pas ulle bonne écçle pour cela. Les agents forestiers lutl,èrent, de leurmieux, conl,re ces exigences, mais la ville était sans troupe, par suite de la dissolution de la garde royale, et les carriers tinrent, pendant [rois mois et plus, Fontainebleau sous le coup d'une véritable terreui. Enfin le calme se rébablit, et un aruêté de I'administrateur provisoire de I'alcierrne tlotabion de la Couronne, du ?0 novembre 1830, inaugura urr système de libt'e pratique pour les transaclions relatives aux carrières, tout en mainienant les mesures d'ordre e[ de police nécessaires à la conservation de la propriété. La place de commissaire des carrières fut supprimée1 les bancs de grès désignés pour les [ravaux publics conservèrent cette affectation ; le droit de fortage fLrt r'éduit à 2 francs par mille de pavés durs, et à 5 francs par urille de pavés tendres I le coupfe cles premiers dut être foulni par les ingénieurs des ponts et chaussées et les inspecteurs des ports; celui des autres, déclaré directement par I'acquéreur, au bgreau de I'inspecteur de la forêt; c'est encore le mode sriivià présent.Il est, comme on le voit, établi de telle


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manière, que le petit impôt prélevé sur la marchantlise frappe celle-ci au moment oùr elle est livrée, et qu'il est, en défiuitive, acquitté par I'a,cheteur, et non pal Ie fabrican[. Le droit de fortage fut portê à 5 frarrcs pour tous les pavés d'ëchantil,l,an, sans distiùction de destiuabion, à

partir du 1* juillet 1845; mais diverses marchandises layèrent, cepenclant, nne surtaxe, pendant le règne rie Louis-Philippe, par suite de conventions passées entle I'Administration et des entrepreneurs auxquels on concêilait certains ateliers avantageux, pour un laps de temps détprminé. Ainsi, I'exploitation du Long-Rocher fut réservée, à des conditions partipulièreS, à une Compagnie, qui établit, en 1837, un petit chemirr de fer, allant rejoindre le canal du Loirrgl les produits du MontSaint-Germain, ouvcr[ aux carriers, âinsi que Ie Pârcanx-Bæufs, sous le Gouvernement de Juillet, étaient payés à raison de l0 francs le mille de pavés d'ëch,antillon,; il en étaii de même polrr ceux provenant de divers ateliers situés proche la croix d'Augas. Ces sortes de concessions é[aielt, du reste, la source de diflicultés nombreuses : les entrepreneurs non privi-

légiés se plaignaient, e[ les ouvriêrs, passaut bien vi[e des paroles aux faits, se mutinaieut. Les troubles de l'été de 1830 se reproduisirerrt plusieurs fois. En mai 1832, les carriers voulurent s'alïranchir des droits de .fortage imposés sur les marcltandises de grès teuclre, et se réunirent, avcr: I'intention avouée de tuer I'inspecteur; mais les temps étaient changés; on consigna deux escadrons dans les oasernes, la garde nationale recut I'orrdre de se tenir prête à marcher, de concerl avec la troupe I devant ces'mesures énergigues, les émeutiers se dispersèrent. Le l5 avril 1840, nouveau rassemblemerrt tumultueux d'une centaine de carriers, aux barrières de la ville; une députatior-r se lendi[ aux bureaux de l'inspecteur; ce demier êtait absent, mais un garde à cheval fut injurié et maltraité; une forte pluie, qui survint à propos, mit ûn à

-22t-

cette échauffourée,qni se termina,le soir, dans les cabarets. Errfirr, en février 1847, à la suite d'un éboulenreni

arrivé dans les déblais du chemin

de fer, al:rs en constructiou, M. le pr'éfet de Seine-efl{arue ayant publié un arrêté qui prescrivait de prendre cer'taines rnesures de précaution pour toutes espèces de for,rilles, et de rernplir diverses formalités assez compliquées, et disons-le,

d'une utilité douteuse, les carriers se mirent en grève, et suivanI leur habi[ude, se massèrent à la barrière de Paris au nombre de sept à huit cents, manifestant des intentions hostiles contre les autorités ; on réunit, à la hâte, la force armée, et on recu[ à I'hôtel de ville les chefs du rassemblement, qui obtinrent le retrait du malencontreux arrêté. Depuis lors, ou se oontenta de tenir la main à ce.qu'iI ne fut pas creusé en dessous des blocs de grès.

La plospérité des carrières subit, sous l,ouis-Philippe, altenratives assez nombreuses : le nombre des carriers, le plix de façon varièrent avec I'activité des affaires; le premier dépassa mille en cer[ains rnoments, le deLrxième descendit jusqu'à tiO francs, mais se maintint, en général, entre t50 et 200. Quoique le chiffre des parôs livrés aux services publics d.es

atteignit encore deux millions cinq cent quarante mille, en 1847, le mois de février de I'année suivante trouva cette industrie dans un grand marasnle. Nos produits venaient d'être mis à I'index par les cahiers des charges dela ville de Paris. Ce fut un bienfait pour la forêt qni, faute de commandesi ne fut pas envahie avec autant d'acharnemert qu'aux Révolutions. précédentes. Cette défaveur étaii le résultat d'tine mauæuvre des principarrx entrepreneurs qui, propriétaires de carrières de grès dans d'autres pays, s'étaierrt entendns pour faire adopter ces dernières, à Ia place de celles de Fontaiuebleau qu'ils avaient discréditées en livrant, systématiquement, de

mauvaises malchandises. Les ouvriers voulurent réagir

t3.


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contrs cette dépréoiation, et s'affranchir tle I'entremise tles entrepreneurs; ils se constituèrerrt en ulle Société, sons la iaison Jean Bonnion et cornpagnie (avril 1849). IVIais Ia plupart des caniers, trouvant plus facile I'exploitation des pierres tendres, contirruèrertt à louruir des produits cl'une qualité inférieure; la société ne vécut pas longtemps, et l'industrie du grès n'a jarnais' rlepuis' repris sa prospérité ancietlne Le coup de grâce Iui a été porté par I'irrtroductiou du macadam à Paris, etI'emploi, âe plus en plus fréquent, cle celui-ci pour les routes. Auisi pendarrt les tlistes événemenls de 1870-1871' presûu'aucLrn désordre u'a-t-il été corrstaté dans I'exploitation des carrières de Ia forêt. Le nornbre des carriers continue n'a jamais dépassé à varier avec les commattdes, mais les voituriers y ans, compris vingt depuis deux cents

il

spéciaux qui transportent,

à I'entreprise, les marchan-

Leprix du mille de pavés, soumis aux mêmes fluctitations, a augmeuté, en général, par suite de la clépréciation de I'argent. Un règlement de I'administrateur général des domaines et forêts de la Coulonne, du l0 juillet 1854' reproduisit les principales dispositions de celui de t830. Toutefois, la somme perçue pour I'entretien des routes de vidange,variable auparavant, fut fixée au dixième du droit de fortage, soit 50 cenl,irnes par mille de pavés d'échantil' lon, Enfin un derrrier règlement, du 8 mai 1872' de M. le conservateur des for'êbs supprime cette dernière redevance, et élève le droit de fortage à 6 francs. Nous devons dire aussi que la r'éforme t€ntée paf Jean Bonnior â survécu à sa Société linancière : aux eutreprelleurs se sont substitués les chefs de batterie, ou mêrne les simples ouvriers carriers; car I'association de plusieurs de ceux-ci est très-tréquente aujourd'htri ; c'est à eux que I'Admi nislration côuoède lès ateliers, se réset'vant le dioit de reprise à volonté, et saus indemnité. mais n'eu usant qu'en cas d'irrterruption des travaux ,lurant un temps dises cle grès sur Ies ports ou à domicile,

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concessions ilirectes,inconnues avant 1830, rares sous Louis-Philippe, sout maintenant presqu'exclusivement les seules accordées I orr peut dire que I'i4. dustlie des carlières s'est démocratisée à Fontairrebleau. Peut étre obleuait-ou une meilleure exploita[ion d'entre, preneurs, olïrant, pour la plupart, des garauties sérieuses, qu'orl n'en oblientdesimples ouvriers, n'ayauI guère que leurs bras pour capital, et auxquels on a grand pcine à faire faire les quelques travaux nécessaires à la bonne tenue des carrières; par con[re, Ie moile adopté ac[uelleassez long.Ces

ment nous paraît fai.'oliser davantage la classe la plus pal oonséqueut la plus intéressante, et présenter un caractère d'équité e[ de justice plus frappant que I'ancien système, qui excita tant de si vives réclamations, Depuis 184tt jusqu'à aujourd'hui,'deux nouveaux cantoûs furenl, seulement, ouverts aux carr.iers : Ie Rocher-des-Iltroitures, pour lemplacer le Rocher-Boulin, inierdit tlésormais, et le Long-Boyau, gue I'Empereur accorda, lui-même, aux soilicitations des ouvriers. Les trrrocédés mécaniques d'exploitation sonI assez primiiils, et ne paraisseni pas avoir fait de progrès depuis bien longtemps. Les grès en place forment, comme on sait (voir au chapitre deuxième), uue espèce de banc', ilrégulier, qui ,tien| affleurarle sol, à la partie supérieure du versant des r"och,ars, et y moutrer sa l,rauche, d'oir s'est détachée la portion affouillée par Ies eaux. 0n met complèternerrt à jour la [ê[e du banc, eu ouvlant, devanI cette face vertieale, sur loute sa lolgueur, utre sorie de chemin, nommé forme i celui-ci ctoit être assez profond pour atteindre le clessons du banc, dout la haubeur totple varie, généralement, de deux à cinq mètres, et s'élère, exceptionnellement, jusqu'à sept i trois mètres sout cousidér.és comme une limite passée laquelle I'exploi[alion ne s'opèr.e plus dans des couditions aussi avantageuses. C'est dans cette forme que se fera la décorçe du grès, c'est par Ià, aussi, pauvre, et


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que les marchandises seront vidées, 'vers le bas de la vallée, au moyen de chemins ouverts de distance err distance.0rr déblaie ensuite, s'il s'en trouve, les terres qui recouvrent le banc I l'épaisseur de celles-ci est, comme nous I'avons dit, assez variable; elle atteint son maxim.um, cinq mètres cinquante centirnètres, environ, dans la partie la plus élevée de la forêt, aux alentours de la croix d'Àugas. Cette opération faite sur, une étendue suflisante, Ie plus souvent par de simples terl'assiers, .il s'agit de séparer en bande la masse des grès; les flssures verticales qui par[agent celle-ci en blocs irréguliers, ed qui sont surtout nombreuses vers la tête du banc, là d'où s'est, tlétachée la portion disloquée par les eaux, facilitent singulièrenrent la tâche; c'est leur direction générale.que I'on prend pour guide dans la marche de I'exploitationl à leur tléfaut, on creuse, au moyen de marteaux pointus, des mor[aises dans lesquelles on iutroduit, ensuite, des coins de fer qui, enfoncés à tour de bras, font fendre Ies blocs de grès; on se sert ratement de Ia mine, qui n'opère pas avec la régularité nécessaire. Une fois séparées du reste du bartc, ces bandes, qui ont parfois une Iongueur considérablel, sont débitées en plusieùrs mbrceaux réguliers, qu'on fait basculer dans la forme,'et qu'on subdivise ensuite, à I'aide de marteaux coupants, en diverses marchandises, dont voici Ia nomenclature : pavés d'ëcltunlillonl de rebut, un peu moins forts que les premielslbdtrard,s, de dimeusions 1 d,e d,ewn 1 pa,nneawfi , petits pavés de fantaisie. Boutisses .d'ë,chantil,l,on, formant un pavé et demi d'ri-

irrégulières

-chantillon; de bdtard,s, ne formant qu'un pavé. Bor-Cannidures de trottoir, de deux, trois et quatre pavés. uea,ut, valant cinq pavés. -- Coitts, - Tablettes, pour caves et pour murs. Blocs tle pwits, pour intérieur et 'l . Nous en avons vu une de plus cle soirante mètres, guinzaine de rûètres de lar6e.

tur

une

*

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de I'exploitation, - Lesetdétritr:s le nom d'ëcales, toujours tr'ès-abondants, s'acoumulent, avec les terres des déblais, dans Ia forme, derrière les calriers, au fur et, à mesure que ces derniers avancentl de manière qrre celle-ci n'a guère jamais que sa largeur primitive. Chaque battaria travaille isolément, sur une larger-rr de ciuq mètres, elt moyenne, sauf à so réurtir aLlx ba,tteries voisiues pour les travanx qui réclamertt le concours d'un assez grand nombre d'orivriers, ou qrri ont un caractère de gérléralité. S'il s'agit des rnorceaux de gr'ès éboulés, le travail est extérieur.

trtarclws.

connus sous

plrrs fat:ile; Ies fouilles, pour I'ouverture de La forme,ei"la d.écouverte de la pierre, varient avec Ia profondeui à laquelle cette dernière se trouve entenée dans le sable, et avec la lacilité donnée à l'accès des voitures par la conIiguration du terrain, mais sont, d'ordinaire, peu considérables; senle, la découpe des grès en marohandises reste la même. Le plus souvent, daus ce cas qui exige un moins graud emploi de forces, les ouvriers travaillent isolérnent; tout arr plus se réunissenI ils deux, pour attaquer les roches les plus volumineuses; ajoutons que ces blocs, exposés à I'air, sont, en général, fort tendres, et ne valent jamais, poul la qualité, Ies baucs qui sont restés en terre sous la dernière couche de sédiment.

L'exploitation des grès est éminemment malsaine. Ceux qui, n'ayant pas d'autre prol'ession, s'y livrent toute I'année, at[eignent bien rilremerrt quarànte-cirtq ans, frappés qu'ils sont par I'affreuse phthisie pulmouaire. Le ilombre en est, du reste, maintenant assez res-

treiut; beaucoup sont laboureurs, macons, btcherons, terrassiers, ett)., une graude parlie de I'artnée, et ne re-

torlrreut aux carrières que lorsque tout autre travail leur manque, ou si tluelqtre conrnrande import,atteviertt à faire hausser les cours. 0uelle est la cause de cette terrible nralaclie des carriers, comrne ou la nomme dans le pays? c'est, tout le monde s'accordepour I'afrrmer, I'as-


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piration habituelle du grès pulvérulent, qui agit d'une manière désaslreuse sur 1és poumons. Il est probable aussi que I'emploi habituel d'instruments t'rès-lourds, en affaiblissant la poilrine des carriers, prédispose ceux-ci à la phthisie. Les marteaux qu'ils emploient pèselt : les poiutus, de huit à dix kilogramnes; Ies tranchants, destiués à parer les pavés, de dixà quatorze, e[ les masses, avec lesquelles on enfonceles coins, atteignent, parfois, le poids de cinquante livres. QLrelques heureuses exceptions à ces morts précoces prouvent que les effets malfaisanls de I'exploitation du grès pourraient être cornbatlrrs, avec succès, par I'emploi de sévères précautions hygiéniques, et par une grande modératiorr dans les habi[udes, deux choses qu'en général les calriers, surtout ceux de Fontainebleau même, no

metterrt guère en praticlue. Une question vient rratulellement aux lè.vres : quel est donc i'a[trait si puissant qui a pu, qui peut encore faire braver à tant d'hommes ces chances, à peu près certaines, cle mort précoce ? C'est, avant tout, celui de la hélas liberté. Ils sont complétemenu maîtres d'eux-rnêmes, eù jouissent d'une indépendanco d'ac[ion qu'ils ne pourraient trouver dans un autre métier. Puis leur gain, comparé à celui d'un manouvrier orclinaire, est assez considérable.

i

Un peu avant 1848, à l'époque

oi

cette induslrie était

encore très-prospère, utt ouvriet' carrier recevait cle trois francs à trois francs cinquante cerrtimes par iour, alors

qu'un terrassier n'était payé qu'à raisou de un franc cinquante centimes à deux francs; actuellement, le salaire de ce dernier esb de deux francs cinquaute centimes à trois francs, et celui du premier, de qtratre à cinq francs ;mais iegairr total de celui-ci est diminué par Llne morte-saison de un mois e[ clemi, en mo]'enne, pendan\ laquelle Ie grès esb gelé et trop cassant pour pouvoir être \ débité, surtout à I'exposition du rlord. Les c,hefs d'a[elier gagnent, en génêral, davantage I mais ils ont besoin d'une

-

227

--

première mise de fonds assez importante : il faut qu'avaut tout, ils supportent les travaux de terlassemeut; puis, ou. tre les avances qu'ils sont obligés de faiie à letrrs ltommes, payés à la journée, il faut qu'ils foumissent, la plupart, d u temps, à ceux-ci les instrurnen ts rrécessaires ; or I'outillage cl'u u carrier cofite phrs de 150 francs et I'r.rsure est élrorme ; elle ne peut pas s'évaluer àrnoins de cinquante à soixantequinze centirnes par jour; enfin, les chefs d'atelier ont à couril les ohances aléatoires et inhér,entes, à la fois, à tout commerce eb à toute exploitation de can'ière, et elles sont des plus variables avec le grès; sa qualité, la facilité

qu'il offr'e à la taille dépenclent de la nature du liquide qui a agglutiné les molécules de snblc, et du degré d'agrégation de celles ci; or ces deux causes ont souvent agi d'uue manière très-différente sur les mêmes poiuts, et Ia pierre de tel banc, excelleute torit d'ahord; pour I'exploitatiorr de laquelle de grands frais ont été faits, devient subitement ou trop dule ou tlop tendre, et toLrt travail doit, ê[re abandonné. Les carriers ont trois mots expressifs pour désigner, suivant le son c1u'il rend sous I'outil, ces divelses qrralités du grès : ils appellent paf celui qui est trop résistant i paf,la pierre de bonne qualité;pouf, les'pariies trop teudles qui, an moindre coup, se réduisetlt en sablon. Les oantous dont les produits ont tor:jours été les plus renommés son[, outre le iVont-Ussy, avec soll bauc royal: la Plaine-du-Fort-des-il{oulius, le RocherSaint-Germain, le Rocher-Cuvier-dhâtillon, le RocherFourcean, le. I\[ont-Saint-Germail, les Gorges-d'Aplemout, la Cauche-aux-Lièvres, le Ilontoir-de-llecloses. Il est assez fréquelt,maintertanl, comrne nous l'avous dil plus haut, de voir les ouvriers d'une même ba[terie affr.onter les chances d'nne atsociation , et repousser I'inLer.médiaile d'urr chef d'atelier I les fonds uécessaires sout ai'ancés, alors, par quelque marchand de pavés, à condition que les produits lui soient livrês à un plix débattu d'aYAnCe.


*229-

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L'exploitation des carrières de grès ne rapporte que bien peu à I'Etat I le teveuu artuuel moyen, calculé depuis 1825, époque i laquelle furent inrposés les premiers droits de fortagc, u'atteint pas cinq rnille francs; et elle cause à la forêt de !'ontainebleau un double mal : l1un, si I'on peur s'exprimer ainsi, ptrysique, qui s'est produit de tous temps; I'autt'e, moral, bien plus considérable, et se faisant d'autant plus setltir, qu'augmente le nombre des touristes qui visiterrt notre forê[, des artistes qui vienneùt y chercher des sujets d'élude. D'une par[, une surface, relativement assez considérable, esI recouvette le plus souvent, surtout lorsqu'il s'agit des roches apparentes, de débris trop abondants pour qrr'il soit possible do les enfouir sous ulle suflïsau[e couche de tene, cornme Ie prescrivent les règlements, et qui stér'ilisent, à tout jamais, le sol sur lequel ils s'entassent; de I'autre, un lieu, charmant par sa pittoresque sauvagerie, est transformé en un afireux chaos, qui affecte péniblement la vue. Aux formes, si gracieuses, données par la nature à toutes ces ror,hes bizarres, ou le prorueneur élonné se laisse aller, malgre lui, à rêver des ressemblances idéales, se substituent Iés

contours monotolles d'une succession

de mamelons, uniformément cornposés de débris, aux angles aigus, aux arêtes lranchautes. enchevêlrés les oni dunt Ies autres, et aussi lebulauts àgravirque désagréables à voirl Ia oouleur harrnoniettse, due à la patine du temps, disparatt et fait prace, pour de longues années, aux tons criards et bt'ulaux du grès rér:emmeni cassé; en un mot, la main d'hommes grossiers vient brlser, en d'informes scories, les statnes merveilleuses que s'était oomplu à sculpter la main de Dieu. Il n'y a plrs, mairrtenant, (ue bien peu .le chaînes intactes : outre Ies cantons dont nous auoirs déjà iudiqué les noms, ef, qr'ri sont comme le

pa[rimoirre légal des carriers, ceux-ci' aux temps -de ôrise et de désorgauisation sociale' eu out envahi bien d'autres, protnptement arrachés, il est vrai, à leur con-

voitise, mais qui sont restés frappés d'un indélébile stigmate.

Et pour[ant, iI n'est pas possible de fermer les carrières: les services publics, tout d]abord, vieunent, Ia lor à la main, prendre, oir botr leur semble, les matériaux qui leur sont nécessaires; puis les besoins dqs particuliers, pour n'êtrepasprotégés par la législation, doivent cependant être p,ris en certaine considération, et il est bien diIIicile à I'Eta[ de dire à celui qui veut bâtir à Fontainebleau, au milieu d'un véritable océan de grès : < Allez, si vous voulez, chercher vos coins, vos moellous à trois

d'ici; quant à mon domaine, I'entrée vous en est interdite. > Mais on pgut, tout au moins. poser uue barrière au mal, et enrpêcher la dévastation complète de cette poétique nature de Fontainebleau, qui a inspiré tant d'artistes, et don[ la con[emplation a été la principale école or) se sont formés Lantara, au siècle dernier, Rousseau, Milet, Diaz, de nos jours, et d'autres, dont la renommée a élevé moirrs haut les noms. Il faudrait, d'une part,augmelterencorele droit d"efortage, de manière à ce que les habitants des courmunes riveraines de la forêt trouvent plus d'avautages à s'approvisionner chez les voisins; de I'autre, ne tolérer d'exploitation que dans les endroits oùr les inconvénients que nous venoils de signaler sonl les rnoiudres, dans les bancs en place, par exemple, lieues

et non sur les pentes des collines, dans les roches éboulées apparentes. Ce[te dernière chose u'est pas, nous le savons bien, aussi facile à faire qr"r'on poumait le croire au premier abord ; il y a les j ustes exigences des iugénieurs à satisfaire, puis sur[out, Ies demarrdes incessantes des carriers, auxquelles il faut résister I ceux-ci forrneut une popula-

tion

assez

nombreusel, remuante, di{Ilcile

à

conteuler,

|. C'est sous l'invocation de son patron, saint Roch, qu'a été mise la Société de secours mutuels, créée il y a quelques années à Fontainebleau,


-230et on a drl bien souvent compter avec elle I clans co moment de marasme pour les alfaires, la tâche est relativement aisée, mais viennent des commandes importantes, et il sera aussi dillicile d'endiguer le mal que dans les

temps antérieum. Les carrières.de grès, quoiquo de beaucorrp les plus importantesr ne sout pas Ies seules de la forêt. La cowch,e fues sables fournit encore un des éléments d.ont on compose, dans le pays, le mortier employé darrs les constructions, et lorsqu'elle est parfaitemenl blanche, elle peut servir à la fabrication du verre de première qualité, e[ de la couverte qui vernit nos faïences communes de France. La pâte de porcelaine terrdre, faite anciennemerrt à Sèvres, et qui est appelée aujourd'hui uiewu Sèures, était folmée, pour quaratlte-cinq centièmes, de sable de Fontainebleau. Err mars 1640, AntoineClérici, séduit par I'aborrdance et la qualiLé de cette matière première, obtint du roi des lettres palertes qui I'autorisaient à e[ablir une verrerie au ]\Iontceau; cetLe marufaciure, créée dès I'année suivante, fonctionna assez longtemps, et était renommée par Ia linesse de son cristal. Au milieu du xvrrru siècle, Ie sable blanc de la forê[ était employé pour la manufacture de Vincertnes. PIus récemmetlt les verreries et faïeuceries de Paris, Choisy-Ie'Roi, tr{ontcreaLl, Chanlilly, Nevers, Gien, etc., le recherchèrent, eû il fut exporté jusqu'en Italie, err Belgique et en Àngleterre. Les droits de fTrtù'ge étaient, el} général, très-élevés; ils at[eignirent jusqu'à 4 francs par mètre cube. Cette exploitation a presque complétement cessé depuis uno

dizairre d'années; elle s'es[ transportée aux ellvitons de Nemours. Les principaux lier"rx d'extraction ont toujours

été: Ia plaine du Fort-des-Moulils, Ia Malmoutagne, principalement les Erables-et-Déiuge I toutes les assises sableuses cle ia forêt ont, d'ailleurs, le degré de pureté

néoessaire à cet usage, lorsquelles ont été reçouver. ïes et protégées d'und aowche suflisamment épaisse poul

-231 -

n'être pas jaunies par des in{iltrations ferrugirreuses. 0n exlrail aussi des pielles calcailes, dela couche du calcatre lacwstrc sultbiettr, au Uout-lUerle, ar-r I\lonloir.ileRecloses, au Chêne-Brrilé, à la Butte-aux-Aires, à la Béhotrrdière1 et des pielres siliceuses, de celle dn trauertin, sw.pëtieu,r, aux Fraillons, à Ia Pointe-d'Iray, au Bois-deI'lpine, arr Bois-du-Coulant, à la Piaine-de-Samois. C'est sultout depuis I'exlension donnée âu rnacadam, qtre

ce[te exploitation s'est un peu dér'eloppée. La carrière de

la

Bulte-aux-Aires fournit quelques pierres à chaux, et on s'esI servi, dès les temps les plr-rs reculés, du calcaire pour bâtir, ainsi que le prouveut les tlaces de fouilles, très-anciertnes, qu'on remarque au Mont-PierreuxI mais cela n'a jamais pn ê[re ç[ue sur une ér:helle fort minime, car o'est, prirrcipalement, Ie grès qui a, de touI tempsr fourni les matériaux aux maisous de notre pays. Enfiu, il existe encore, sur beaucoup de points de la forêt, une qnatlièrae espèce de carrières; ltous voulons parler de celles d'une sorte de grève sableuse qui sert pour le macadamisitge des routes, et esf aussi employée à sabler les allées de jardin. Cette terle n'est antre que le d,ilu,uinnt cyti, comrne nons I'avons dit au chapitre deuxième, recoLrvre le dernier terrain de sédiment, aussi

bien dans les plaines basses que sur les plateaux et les collines. Ces exploitalions, toutes fort, restreintes, ne causent véritablement pas de mal sérieux, non plus qrre I'enlèvement d'une foule d'autres nten,u,s ltrodwirs du sol forestier, dont voici la nomenclature : La Mousse, qui sert à calfatcr les batearrx ; ou séchée

et passée à la teinture, à oruer les jardinières, daps I'intérieur des maisons I ce tlernier usage a, depuis quelques années, donné naissauce à ule véritable peti[e industrie locale.

La Terre de bruyère, nécessaire à la culture de certailes plantes, mais pour I'extraction de laquelle les


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tlroits perçus sont tellement élevés, qu'ilssont en quelque sc'r ce prohibitifs. Les Spines, pour bateaux ou pour clôtures. Les Bruyères, employées en guise de litière, rnais le plus souveut, comme chauffage, et que sous la Restauration on avait aménagées à cinq aus, dans les cantons ou Ia délivrance pouvâit avoir lieu sans inconvénient. Les Fougères, servartt à emballer le raisin, mais beaucoup moins employées depuis quelques années. Les-Plantes médicinales.

La Tenc glaise, Le Gazon. Les licales de rocnes, résiclu des carrières dc gres. Les Haris à bourrées, échalas, lattes et cotrets. Les Plants natulels Les Églantiers. Les Herbês vertes ou sèches, dont, en 1793, on brrila une énorme quantité, pour essâyer d'en tirer tlu salpè-

trn; qui faisait iléfaut. La Canche, sorte de jonc, très-recherché pour faire les petits paillassons sur lesquels on met sécher les fromages de Brie. Les Genêts, pour chauffage ou vannerie. La Bourdaine, donl, on fait le charbon qui entre dans la composrtion de la poudle. Les Feuilles mortes, avec lesquelles les jardiniers cou-

vrellt leurs fleurs et leurs légumes, particulièrement les artiqhauts, à I'entrée de I'hiver, et même, parfois, font touI simplement du fumier. Les Trulfes, grisâtres, aillacées, de qualité inférieure, et qu'on ne trouve, d'ailleurs, qu'en petite quaniité. Les Champignons, ces tru{fes dn pauvre, dont l'usage, importé en .France par les Médicis, faillit faire mourir, àFontainebleau, er 1751, la prirroesse de Conti, etr sous le premier Empire, lo cardinal Caprera. Les plus cpmmuns, darrs rrotre forêt, parmi ces comestibles, sottt': la

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cLauaire (meuottes, ou barbe de chèvre), qu'on trouve, en Les bolets, bronzd (commuautomne, sous les hêires.

rrément cèpe uoir), comestible (cèpe ordinaite), orangë (roussille), rud,e.

-

La

chu,nterell,e comestible (gyrole).

-

Les agarics, con'Lest'ible (champignon de couche) eL ëleuè'lL y a quelques années, on recoltait aussi, en grand nombre, sur les vieux arbres, sur[out les chênes, ]e bol'et amadow' ai,er, dont la partie fongueuse, coupée en lt'anches minces, battue au marteau, e.t imprégnée cl'une dissolLrtion de nitrate de potasse ou de plomb, se transforme en

arpadon; depuis I'iuvention des allumettes chimiques,

citte modeste industlie locale a complètement disparu. Jusqu'en 1815, I'enlèvement de ces produits, parfbis permis aux seuls usagers ou aux habitants pauvres du pays, eut toujours lieu à titre gratuit. Cependaut, le bois de bou rtlaine, qui é tait réservé aax al'1t ët riers el p owd'r iers, cessa, aux têrmes de I'ordonnance de 1669, de pouvoir être r'écolté par eux, et rtu arrêt du Conseil, du l l janvier 1689, prescrivit qu'il serait mis à part, lors des coupes, et Iivré, par les marchands, moyennaut une certaine plusvalue sur Ie ptix du bois de chauffage; mais on rêmontra au Roi qu'il était nécessaire que les tiges de cei arbrisseau fussent coupées à des intervalles assez rapprochés pour qu'elles n'eussertt pas plus de neuf à dix lignes de diamètre, et en temps de sèr'e, afin d'être plus facilemen[ écorcées;un arrêb du Couseil, tlu 23 aotrt 1701' fit revivre les anciels ertentents, tout en défendant I'emploi d'auttes outils que de la serpette; cet état tle choses, maintenu par un arrêté du Gouvernement, du l2 septembre 1803, subsista jusqu'à la promulgation du Code de 1827, qui supprima le privilége de I'Administration des pouclres et salpètres. A partir de la Restauration, on exigea, successivemeut, pour la coucessiou de la plupart des menus produits, soi[ une minime somme d'argent, soit plus souvent desjournées de travail, qui étaient employées aux reboisements. Cette innovation n'eut pas lieu s


-23+*

etles agents forestiers furent, plus d'une fois, en butte à des dénonciatidns calomnieuses, au sujet de I'emploi de ces fonds; Ies habitants de Thornery allè$ans résistance,

rent, rnême, jusqu'à se mutiner, quand, en 1832, on

voulut, pour Ia première fois, faire payer. les délivranoes de fougères. En 1848, nI. Luchet, gouverneur plovisoire du domaine de Ia Couronne, à Fontainebleau, accorda trois jours de libertë, pendaut lesquels on put chasser en forêt, et y prendre, sans perrnis, les menus produits de toutes sortes: la quantité enlevée fut considér.able. Sous I'administratiorr de I'Etat, la mousse, et, les feuilles mortes, qui avaient, jusque là, échappé au tarii y lurent soumises, Uu règlement, encore en vigueur, de I'adminis. trateurgénéral des domaines e[ forêts de ]a Cduronue,

du 6 juillet 1854, révisa tou[es ces concessions, qui sont

maintenant accordées, soit pour une anuée. soit au cent de bottes ou au mètre cube, et dont le prodtrit annuel atteint environ mille francs; la récolte des champignons est, seule, restée gratuite. De septembre lB70 à février 1871, la licence des troisjours de 1848 se reproduisit, en fait ; personne n'était plus lti pour donner les autorisations, personne pour percevoir les droits I seuls. quelques individus corrsciencieux, versèrent, directement, entre les mains des gardes, la valeur des menus produits qu'ils prenaierrtl mais la grande majorité ne se fit pas faute de proliter des malheurs du pays pour Ie frustrer du peu qu'ils lui devaient. Nous avons dit que tous ces enlèvements étaient inof" fensifs pou.r la for'êt; il faut, cependant, faire une exception pour les feuilles mortes : les arbres tirênt leur nourriture, à la fois, de I'ail qui les entoure et de la ter.re où s'enfoncent lburs rlciues; les feuilles sèChes vont, chaque année, resti[uer au sol I'emprunt que lui a fait le végétal, en ajoutant, même, comme intérêts, une petite partie des éléments que I'air arnbiant a fournis à ce dernier I aussi un terrain boisé, recevant un peu plus qu'il

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ne alonne, s'améIiore-t-il petit à

petit; mais si les feuilles

sont eulevées avanl qu'elles n'aient pu s'assirniler à la terre, celle-ci, donnant tou.iouls sans rien recevoir, s'épuise et devieul iufertile, Ientement, si elle est naturellèment ricbe, bien vite, si au conlr'aile le fonds es[ déjà pauvre de lui-mêrne; c'est un charnp duqr.rel on exige, chaqr.re année, urre notrvelle récolte, et qu'on ue furne jamais, Il ue faut pas croire éviter ce pét'il en ue revenant que tous les deux ou blois and prendre les feuilles mortes qui recouvreut le même callton : ces derrrières, ett effet, mcttent à se décomposer er hirmus, de manière à ne pouvoir plus être en[ralnées par le rateau ou ]e balai, un temps, variable avec la nature des arbres dont elles se souI détachées, avec I'humidité du sol, Ies météores atmospbériques, etc.) mais qui emhrasse, toujours, uire pèrio,-le de plusieurs années. Si cette période est qttinqtrennale pour un massif donné (et le cas n'esI pas rare daus

notre pays si émiuemment sec) celui qui reviendraib tous les oinq aus ra[isser ce même massif, ellèverait la tltal,ita cles fewil,les l,ornbëes pentlant ce lups de temps, et iI faudrait mettre une décennie err[re chaque visite pour' laisser au sol la moitié seulemen[ de son engrais na-

turel. Nous ne terminerons pas la revue tles menus produits de la forêl sans dire quelques rnots d'une tenlative qui.fut

faite, en vaiu,

à deux reprises difTereutes, pour obter:ir rnarilimes du Rooher-d'Avou. 0n

de Ia résine des pins

estaya uue première fois, peLr sérieusement, il est vrai, au printemps de 1809; puis on reuommença, en 1822, 1823 et 1824, mais alors, avec beaucoup plus de sui[e et de persévérance. Un résiuier ful mauclé des lqudes de Gascogne. pour diriger I'opératiorr I rnais on duI renoncer à celle-ci, son rappor[ étant ]oin de couvril les frais. assez consi,Iérables, auxquels on lut eulraîné, Il est probable que ceI arbre, des pays plus chauds que le nôtre, e[ surtoutplus maritimes, perd, transplanté sous notre climat,


-2

une grande portiorr de ses srrcs frin.u*. D'ailleurs, cette industrie nouvelle eut été bien vite arrêtée, faute de su-

jets sufiisamment vieux.

CTIAPITRE VI.

ï

f

Routes.

-

Qrolx.

-

Monuments. divers.

-

Embelllssements

Ë

I

Les routes étaient rares dans la Gaule ancienne, et il est peu probable qu'i} y en erit alors dans la forêt de Fontainebleau I car, ainsi que notrsl'avons déjà fait observer,

le pays était trop aride pour qu'il s'y é[ablit, de bien bonne heure, des habitants. Le premier chemin gui mérita véritablement ce uorn, Îut, croi[-on, la voie romaine allant d'Autun à Paris, en passant par Sens et Melun; c'est à peu près la route actuelle de Bourgogne. 0n a extrait, à plusieurs reprises, en divers endroits d.e cette route, d'énormes blocs de pierre dure, qui, euterrés à une certaine profondeur., étaient destinés à consolider Ie sol. Nous avons dit, au chapitre qua[rième, qu'on avait trouvé, tout auprès, des vestiges incontestables de construstions gallo-romaines. A mesure que les villages qui ensenent notre forêt, se bâtirent aut0rr des demeures seigueuriales, dont I'existence avait, ert géuéral, précédé et provoqué la leur., des chernins durent être tracés, tout naturellement, à travers les landes et leg gr.andes futaies, par le pied du voyageur ou Ie sabot de son cheval;chemins plus ou moins Iarggs, plus ou moins droits, plus ou moins fréquentés,


-238*

tnais à coup sûr, pendant bien lolgtemps, entretenus forI mal, ou plutôt pas du lout; ils uuirent les villages entre

eux, puis les relièrent au pied-à-terre royal, Iors de la construcrtiou de celui-ci. Il fallut, notamment, une voie qui permi[ aux souverains d'aborder leur nottvelle derrleure plus direciement, et sultout plus facilemeni que par la roule de Bourgogne, séparée du château par les ruarais de Changis; cette voie, ouverte exprès par la main de I'homme, et incomparablement meilleure que les quasi-sentiers dont nous veuons de parler, quoique bien inférieure à l'æuvre cles Romains, est la route actuelle des Ligueurs. Elle partait, à I'origine, de I'aveuue de l\lairrtenou, anciennement allée de la Chaussée, et principale entrée du Palais, et allait rejoindre la loute de Bourgogne au carrefour de la Tablç-du-Roi1; oe carrefour dtrhêtre, de bonne heure un des plus beaux de la forêt, et de bonne heure, aussi, uue table, sur laquelle étaient payées les rerlevances féodales (voir au chapitre cinquième), eri occupa le cenlre. Le chemiu rles Ligueurs existait déjà'eu 1304, car c'est celte même année, qu'à peu près en son milieu, nn cer'[ain Pierre Tapereau Iit élever une croix, qui prit Ie rrom tle son fondateur, et qui elsc celle de la forê[ dont il soit fait Ie plus auciennement mention. Les,Tapereau, tour à tour chanoirqes, avocats et procureurs, fureu[, lougtemps, les seigneùrs particuliers de Brollesl deux cents ans après, en 1304, Simon, I'un des membres de cet,te famille, {i[ remplacer la croix Tapereau, alors détrui[e) par une nouvelle, formée d'un seul bloc de grès de douze pieds de haut, euvi. ron, e[ assêz bien travaillée pour que I'ancien nom fut changé en celui de Belle-Croix, qui s'est conservé jusqu'à

l: On trouve encore, dans le Grand-Parquet, des vestiges dé la partie, depuis longtemps supprimée, qui de I'allée de la Chaussée, allait gagner Ia route actuell.e de Paris; les ouvriors du pays ra désignent, bien improproment, sous Ie nom de La coio rontuine;

;

? iA

$ i1 I

-23e-

nos jours, Sur Ie piédesta! on ques, Ies vers suivants :

lisait, en caractèrès gothi-

Drvx cnNrs ANs eur DAN5 cE LrEv PrEnRn Tapnnn.rv rrr PosER YNp cnorx EN L'HoNNEvn on Drnv, Povn r,e, vorR A rovs nxposÉn. Qvrs nacvÈnrs a rÀrr aPPosER Slnror* TappnDAv cETTE cY. Pnrnz Drrv euE nEPosEn

Pvrssnur LDvRs

Ar\rES sANs

NvL

ûY.

LE MOIS D'aovr MDIIIJ.

C'est, suivant la traditioll, par cette urême route que, en 1562, le duc de Guise, le maréchaI de Saint-André, et le connétable de lt{on[morency ernrnenèrent, de force, Charles IX, de Fontainebleau à Melun, puis à Paris; elle

tira, présumablement, de ce fait, son nom de route des Ligueurs, qu'elle échangea, pendant une partie du xvur* siècle et, le commencement du xrx', contre celui d'Aclimps, marèhancl de bois qui I'avait fait réparer. Pendanf bien longtemlis, on ne s'occupa guère, en France, que de l'entretien des rontes dites royales ou grunds chemins. Celle des Ligueurs, peut-être celle de Bourgogne, puis quelques autres, conduisant de Fontainebleau à l\loret, Boulron, Ury, ChaiIIy et Melun, furent, de boune heure, considérées comme telles; les cinq dernièr'es sont, encore maintenant, les seules rorltes nationales qui tlaversent la forêt I leur tracé n'est plus, il est vrai, celui qui existait primitivemeut. Elles ont été, à diverses reprises, recti{iées, aplanies, en{in améIiorées. Une ordonnance cle 1,508 atlribtra Ia connaissance de ces chemins aux trésoriers cle France, appelés, quelques anuées après, trésoriers généraux, et qrti, é[anI fbrcés de cheuarrcher ir:cessamment, pour le fait de leur charge tnarrcière pouvaient facilement, pensait-on , passer 'l'ins

-


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pection c{u'on exigeait cl'euxl sous François I'r, ces fonctions furent corrverties en oflices vénattx, et celui de la généralité cle Paris appartint à une liche abbaye de Poutoise, qui le garda jusqu'en 1?50, époque à laqtrelle iI fut racheté; les trésoriers généraux avaient sous lettrs ordres des ernployés qui, parfois, prirent le titre d'irtgénienrs; en mai 1599, les routes royales furertt placées sous la direc[ion supérieure d'un grand-voyer de France' oharge que I'on'créa pour Sully, et qui fut abolie en 1626, puis err mai 1635, sous celle de commi,ssaires dëpartis pour I'crëcwtion rles oriLres dw roi, intendanls de jwstice, poli'ce et finances; enfin en 1661, les grands chemins devinreut le partage du corrtrôleur général des Iinances, Colbert, qui placa auprès de chaque intendant un cotnmissaire pour Ies pouts et chaussées. Du reste, lcs t'outes royales devaient, être, en gérréral, assez mal etttretenttes, si on en croit les récits de voyage de nos aucêtres; peut-être, dans les domaines du sottvelain, existait-il quelqu'exception à celte règle, notamment à !'ontainebleau, séjottr favori de

nos rois, et dont les grès fouruissaient des matériatix presqu'à pied-d'æuvre; la rampe de la croix d'Augas, sur la route de, Ilontainebleau à Melun, fut pavée vers 1640; celle de lalo:Je de Bourron, eu anivant à Ia route Ronde, l'était déjà à cette même époque; la route d'Urv ue le fui, entièremen[, qu'en 1751, et celle de Melun, en 1757. L'ordonnance de 1669 fixa la largeur que devaieut avoir les grands chemins qui traversaieni les lbrêts, à soixallte' pieds, dont douze pieds pottr les fossés; nne aul,ie, dn 3 mai 1720, plescrivit de placer, aux arrgles des croisées triviaires ou biviaires, des r:r'oix, poteaux ou pyramides, poriant une irrscription indicative des lieux ou chaque route coutluisait; la dépense dul être supportée par les

villes les plus voisines, et daus les forêts royales' par le roi. Pendar:t des siècles, le système vicilal de la forêt de Fontainebleau se borna à ces voies indispensables, de

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commune à commune; nos hautes futaies, ttos bois clairs, nos rastes plaiues de bruyère rendaient facile, aux cavaliers, de courre la chasse sans drautres chemins tracés, et ce ne fut que sous Henri IV que I'rrsage des voitures de luxe s'in[rotluisant en Frattce, entlalna I'ouverture de plusieurs routes, donI le seul but était de permetire à la reine et aux dames de la Cour de se servil tlu nottveau véhicule, pour accompagner, plus contmodémenù, les chasseurs, 0n commençâ par faire la route Roude, sur neuf mètres de lar$e et vingl-six hilomètres de long, partant de la Table-du-Roi et aboutissant à Thomer"v; elle contourna Fontaiuebleau, à peu près à égale distance de la ville et de la limite extér'ieure de la for'êt; cette voie n'a que peu changé depuis sa créa[ion, et rend, ellcore aujonrd'hui, dè grands services aux personlles qui veulent suivre les chasses à courre, eb voitqrre. En 1599, quelques autres petits chemins furent aussi tracés, mais en nombre

très-restreint.

II existait déjà, sous le même règne, plttsieurs croix, sur certains poilts de la forêt. Ces petits monuments, qui font r.rn si bel effet au cehtre des vastes cat'refours, à I'extrémité des lougues avenues dont sont pet'cées uos vieilles futaies, étaient dus, autrefois, le plus souvent,,à la générosité des grauds-veneurs, des maitres des eaux et forêts, ou même de simples particuliers, comrne les Tapereau) par exemple. Si ces symboles,de notre religion eurent pour mission de rappeler quelqu'evéuemerrt, ménrorable, nous devons avouer que le souvetrir d'aucun de ceux-ci n'est venu jusqu'à noLls; nolls sotDmes! plutôt, enclins à penser qtre les croix n'étaienI destiuées qu'à I'édification des voyageurs, ou à I'ornement de la forêt, peut-être aussi, t\ pelpétuer le nom de celui qui en avait f'ait les frais. La date précise de l'ér'ection des plus anciennes ne nous est pas généralenrent counue; voici les seuls renseignenrents que nous ayolls pll llolrs procurer. La carte anonyme dont nous avons parlé au chapitre 14.


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premier, et qui, ainsi que notts I'avons montré, a été faite ôntre 1589 et 16t6, iudique, comme existarrt déjà, outre la croix Tapereau, celles : d"'Augas' due, selon le pèreDan, à un grancl folestier de la forêl de Bière; du GrandVenenrl de Saiui-Louis, proche I'aucien ermitage; et de Flanchartl, conrtue alors sotts le nor4 de Saint-Félix, puis quelques aunèes plus tard, sous celui de croix Rouge, elle

signute aussi, vers

la Vallée-de-la-Solle, un groupe de

bâ1imeuts, clésigné sous le norn singuliet de Menpeltowsl . Nr.ltons, pour némoile, que dom l{olin, darrs son histoire du Gastinais, tle 1630, parle d'un cobinet dlt dw roi, qui se trouvaib dans la forêt, et ou étaient les statues antiques d'Alexanclre Ie Graud, de Jules César', de Démosthènes et de Cicéron; il n'en est fait ntention par aucun autre écrivain. La croix de Guise existait en 1616. La carte ùe 1624 indiqr,re les croix de Patindieu, sur le chemin de Bounon,

à I'entrée de Ia route actuelle des Ventes-Rigault, et de Vaucervelles, sur le chemin de l'ontainebleau à l\lelun, au point ou vient le croiser la route actuelle de Luxembourg.

En 1642, le père Dan cite urr bien plus grand nombre de croix : d'abord les huit que nous venons d'irrdiquer' puis : les croix \Iercier, sur le chemirr de Botrrron, devant Ie terrain or) la gamison s'exerce, maiutenant, ar'r tir à la cible; Antée, sur le chemin de Fleut'y,,eu haut de la rampe

du Mont-Fessasl Lanterne, sur le même chemin, à son croisé avec le clternin actuel du Château; de Chailly' à la Fosse-aux-Loups qui exista longtemps à I'extrémité des Longues-Vallées; des Hau[es-Loges, à l'entrée d'un hameau de ce uorn, dont iI ne reste plus de trace, et qui d. En l8Tl, I'extraction d'uue vieille souche a amené la découverte, proche la fontaine Sanguinède, de fondations qui entourent une sut'face assez considérable, et qui pourraient bien être I'emplaoement du mystérieux Menpelrcus qui se retrouvo sur la carte

âo 1624, mais dônt aucun auteur n'a jamais parlé; des fouilles suivies fixeraient, seules, sur la nature de ces construclions'

se

trouvait sur

-243-

la vieille route de Bourgogne,

à I'endroit

a été récemment coustruit le poste forestier de Bois-leRoi; de Vitry, due, probablement, qnoirlu'en dise Champolion (voir au chapitre premier), à I'un des membres de oùr

la famille de I'Ilospital, seigneurs de Yitry, et maîtres particuliers à Fontainebleau de 1594 à 1630 (voir au chapitre troisième); de Souvray, dont le nom iudique, clairement, I'origine pôstérieure à 1630 (voir au chapitro iroisièrne) ; ces trois dernières étaient en pierre, les autres, vraisemblabl.ement en bois. Voici la nomenclature exacte du petit nombre cle routes qui exis[aient dans la forêt vers la première partie du

xvuu siècle : les chemirrs de Forrtainebleau à Recloses, "!'leury et Chailly; de Bois-le-Iloi à Samois; la loute lloger (du Mont-Merle vers'Moret), appelée de Vidossang, depuis qn'en novenrbre 1607, uu gentilhomme de ce nom, neveu du gouverneLrr de Calais, al'arlt dit que Zamet, gouverneur et surintendant des bâtiments de Fontainebleau, dansait sans gr'âce, y fut tué en duel par celui-ci; les rottes de la Tranchee (des Ventes-au-Diablè vers lt{arlotte); du 'Chesne-Brrllê; de la Boissière; du Mont-Iferle; de Guise, probablement la route actuelle de la lt{are-de-By; la route anx Nains (?). Toutes celles-ci, aVec les grands cltemins et la route Ronde, étaienl les plus importantes; les suivarrtes l'élaient beauooup moins, quelques-unes, même, ne pouvaient guère être considérées que conrme de véri[ables senl,iers : les routes de I'ontainebleau aux Haules-Loges; à Villiers; Etfondré; Thomery; I{ontigtry; I{arlotte ; Milly ; Barbisonl Samois; Achères, iI y en avail deux, dont I'une était appelée Ie chemin de I'Amiral;celles; d'Effondré à Saint-Aubin, maison de plaisance, sur I'emplacement de laquelle s'éteud, maintertant, le parc dtt château' de la Rivière; du même Effondré à More[; de Recloses à I\felun; d'Albonne à Achères; de Chailly aux Hautes-Loges ; à Brolles; Sermaisel de Fays à Melun, celle-ci s'appelait aussi la route


:-244 * du Chêne-au-Chien; de Changis à Samois; de lIoret au Montceau, I'ancien lief acheté par Francois 1"'; les chemins des lfor:tforts à la forêt; de By à la forêi; le Chemin-Creux, actuellement cles Forts-de-Marlotte ; ceux d'Ury à la Calot[e, main,teuant d'Ury à ]'ranchat'd; de Souillard; d'Achères à l'Esguisoir; de i\filly à la Toucheaux-l{ulets; cle la Fosse-aux-Loups; des tr'ourneaux, à travers Ia Plaine-Saiut-Louisl des Ilautes-Loges à la BelleCroix; de la Fontairre-Poilleuse; enfin de ltontainebleau au !'or'[-des-Moulins et port de Valvins ; à la vallée du Nid-de-I'Aigle ; au Mont-Pierreux. Louis XIV, amateur, en tout, de Ia régularité et de la symétrie, est le premier qui ait songé à rectilier les sinuosités de ces chemins, et à les faire entrer tlans un sys-

tème de longues et dloites avenues, qui, partart d'un même celrtre, ront, cornme les rayons d'une étoile, irradier dans tous les serls, ou qui, ailleurs, mais plus raremeni, s'étendent perperrdiculairement les unes aux autres, partageant ainsi certains cantons en carrés presque parfaits, la Plaine-du-Rosoir, par exemple, et le plateau des Ventes-tsourbon. C'est en 1679 que commen-

cèrent ces iravaux, qui facilitèrent singulièrement la chasse à courre, et donnèrent à la forêt, autant que Ies aspérités du sol le permirent, l'a.ir majestueux des palcs que Le Nôtre dessinait à Versailles, tliantilly, SaintCloud, Fontaiuebleau, etc. La plupart de ces routes furent ouvertes sur douze pieds de large; elles furent exécr:tées à I'entreprise, et coûièrent I deuiers par toise courante;

quelques-unes, qui traversaient les rochers, u'eurent que quatre pieds; elles s'appelaien[, alorc, caualières,ll en fut fait, sous le règne de Louis XIV, tant des ulres que des autres, par arrêts des l5 juin 1684, 20 décernbre 1687, 1"" décembre 1699, et l4 mals 1713, l'éuorme quantité de trois ceut mille toises, -c'est-à-dire, presque le tiers de toutes celles qui existent présentement. Il ne suftsait pas de créer de nouvelles voies, il fallait

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elrcore pourvoir. à Ieur entletien, et empêcher leur dégradationl c'est ce.qu'on ne mangua pas de faire. Dès 1668, une ordonnance défendit à tout cherretier, à peine d'une amencle de 60 livrès, qui fut depuis réduite à 10, de passer dans les chemins de la forêt; la r'éparation de ceux qui servaient à la vidange des eorrpes fut mise en charge sur les ventesl l'eutretien des autres, ainsi que l'élagage

des branches qui pouvaient gêner la circulation furérrt annuellenrent adjugés, moyennant le prix ordinaire de quatre cent qualante livres; certaines routes furen[ spécialemen! protégées par des barriirres; enfiu, on placa, en plusieurs eridloits, des poteaux indicateurs, de couleur verte et ayant douze pieds de haut sur six pouces d'équarrissage; Ies inscriptions furent peintes sur les faces même. Tout ce service fut, par un an'êt du Conseil du 24 avril 1703, mis dans les attlibutions dn surinterrclaut des bâtiments du roi; ce haut fonc[ionnaire se fit, représenter, sur Ies lietrx, par des inspecteurs qui eurent, eux-mêmes, sous leurs ordres des gardes spéciaux.

Trois nouvelles cloix vinrent, pendant le règne de Louis XIV, augmenter le nombre des anciennes : au bout de la route Ronde. au bord du territoire de Thomery, on enérigea une, en 1662, qui fut appelée la croix du Puits ou croix Rouge, à cause cle la couleur du bois dont elle était faite; entre 1655 et 1664, il en fut placé une autre, clite de Saint-Hérern, au croisé des routes Ronde et de Bourrou; puis, enlre t664 et 1697, une troisièrne, dite de Sairrt-Jar:ques, à I'entrée de Ifontainebleau, au carrefour ac:tuel de l'Obélisqrre. Ces monuments, même coustruits en pierre, étaient loiu de durer éternellement, et sous peine de les voir disparaître, il fallait souvent les rerrouveler. M. le duc de la Rochefoueauld fit rétablir, à ses frais, la croix du Grand-Veûeur, et M. le duc de Vitry, le 4 juiu 1670, en lit autant, avec Lule grande solennité, pour celle qui por[e sou nom; faute de semblable restauration, la croix trlercier, celles de Saint-Louis et


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des Hautes-Loges n'existaient déjà plus eu 1697. Ori éIeva, antérieurement à 1664, du côté d'Àvotl , un petit fort, pour le divertissemeut du roi. ûelui-ci fit construire, proche les ruines de l'ermitage de Franchard, à I'entrée des gorges, sur Ie bord dr.t plateau, une tour carrée à cleux étages, percée de grandes fenêtres cintrées, d'otr Ia

reine pouvait se donner le plaisil de voir commodémerrt I'aspect, si pittoresqrre, de la vailée; les fondations de ce bâtiment ont été découvertes récemment par II. Denecourt, qui trouva la date de 1667, avec les caractères P. C. P. F., gravés sur une pierre, maintenant scellée dans un petit mur de soutènement établi en contrebas de la plate-forme ou s'élevait le pavillon; celte date

nous paraît devoir être celle de la construction, dont iI n'étaitpas encore question en 1661, comme orr peut le voir par une lettre'ou mademoiselle de l{ontpensier, à I'occasion de la collation ofÏeyte dans les Gorges-de-Franchard par Mortsieur, frère du roi (voir au çhapitre cinquième), dorrne uue description minutieuse de celles-ci; elles n'eu furent pas, du leste, beaucoup plus fréquen[ées pour cela, car Dangeau, dans ses I\{émoires, cite' oomme un fait extraordinaire, que le 20 octobre 1687' llonsei' gneur et l\{adame aient été y courre le cerf, ce qui ne se faisait jaurais, disait-il. La tour fut détruite en 1717, en même temps et pour la mêrne raison, que les restes du prieuré (voir au chapitre premier). Si I'ensemble des routes qni sillonnaient la forêt, à la mort de Louis XIV, ne préseutait pas le même développe' ment que de nos jours, du moins, le plan général était indiqué, le canevas était établi, et, deptris lors' on ne Iit plus que rattacher cles fils à ce léseau qui avait été si rnagistralement tracê; nous allotrs indiquer les dates des principales additions qui y furent faites et des embellis' sements qtte recut la for'êt jusqr-r'à la Révolution. En 1723, I\{. de la Faluère, grand-maitre des eaux et forêts de I'Ile-de-France, fit raser un petit monticule, que

-241

*

traversait la roul,e Ronde, sur les l\Ionts-de-Trllies ; eI arl

milieu de I'Dsplanade ainsi formée, oir aboutissaient plusieLrrs allées, bordées tl'arbres taillés eu éventail, et d'où

I'on jouissait d'une tr'ès-belle vue, il fit plaoel trne table en grès, dite Table-du-Grand-Ifaitre. Oette même année, on érigea Ia croix de Moutnorin, au cetttre clu calrefour du Puits-de-la-Lieue, et celle du Grand-lllaître, dont le frit était en pierre de Lagny, sculpté en armoiries, et sul-

monté d'un croisillon en

ferl

cette dernière corita la

somme, considérable alors, de 1550 livres; plusieurs au-

tres croix, celle de Souvray, par exemple, portaient aussi, autrefois, les armes des familles qui les avaient fait édifier. En 1726, NI. le comte de Toulouse, alors grandveneur, Iit élever Ia croix qui porte son nom, sur une colonne de marbre provenant d'une cheminée que l'on venait de démolir dans le Palais; c'est ce persounage qui, propriétaire du château de la Rivière, t\ EtÏondré, traça,

lui-même, jusqu'à sa polte, la route du Prinoe, dont il Ii[ paver Ia descente. Dn t72B et 1729, on clessina I'étoile du Beau-Tilleul, autrement dit Cabinet-de-Ilonseigneur. Ce carlefour fut entouré de charmilles et de tilleuls, et un magnilique arble de cette espèce fut plalté au centrel un jardinier fut spécialement désigné pour prendre soin de ce rond-point. En 1728, les croix Lanterne eJ Antée, qui étaient en bois, tombèreuI de véiusté, et ne furent pas remplacées. La croix Patindieu disparut, elle aussi, entre 1750 et 1764. Dn 1?35, celle de Guise, renversée.par le vent et brisée, fu[ r'éédifiée à nouveau, ett grès de la forêt, sur l'ancieu piédestal; comme la plupart de celles qui peuplaient Ia forê[, avant la Révolution, eIIe était formée par une coloure au-dessus de laquelle était une petite croix ou croisillon; elle rre coûta que 200 livres. Entre l73l et 1755, on construisit, sur I'un des pitons de la Plaine-du-Fort-des-nloulins qui domine la ville, dans la direction de la Grande-Rue, un'calvail'e, composé de trois croix, abritées par un pelit toit, et oÎl de


-.

248

*

lrombreux pélerirrs ne tardèrett pas à prenclre I'habit,rtle de veuir prier. Quaut âux routes de chasse, en une seule lbis, par arrêt du Conseil, du 19 décembre 1724, il fut ordonnè cl'el ouvrit soixau[e et quelques, et de l7l5 à 1731,

le nombre de

toises faites atteignit cinquante

mille; il

s'augmenta surtout en {750, lorsque IVI. le grancl-maîtrc Duvaucel circonsclivit par des chemins, comme nous I'avons dit au chapitre premier, tous les cantons de la forêt. 0n commenca aussi, sous Louis XV, à améliorer la viabilité des rou,tes purement forestières; les pentes les plus raides furerit pavées; des garcle-fous furent placés en certains eudroits; quelques parties furent faites en cail,Lowtis, comme on disait alors, c'est-à-dire, que I'ou répandit sur le terrain naturel une couche de pierres calcaires recouverte de grève; des al'bres de hartte tige furent planlés en bordule, à dixJruit ou vingt pieds les uns iles autres. Enfiu, c'esi également à cette époque que I'on conrmença ii faire des routes spéciales pour I'exploitation des calrières, uotamment le chemin de la Cave, qui servit à vider leS ploduits du ltoeher-Saint-Germain, vers la Seine. Sous Louis

XVI, il ne fut guère créée qu'une seule route : celle de ia Reine, en 1783, allant de la Croixd'Augas à la route de Paris. En 1786, les habitauts de l'ontaiuebleau ér'igèrenl,, à la porte de la ville, en I'horrueur de tr{arie-Antoir}ette et de ses enl'arrts, l'0bélisque qui existe encore; il a soixante-quatre pieds de haut, et sur les quatre faces du piédestal furenr écrits, en cal'actères de bronze, savoir : au uordl u A M.l,nrn-ANrorrqnrrp u'Aurnrcnn, RDINE DE I'nen*co pr on Na.vennn. > -À I'ouest I < Nllnrn-TsÈnÈsn or: !'nlncn, l\Iaornr, xÉo Lr XXVIII oÉuEMBRE I\IDCCLXXVIII. o - Au sudl < Lours-Josnen, DAUIHIN, xÉ r,u XXII ocroBRE MDCCLXXXI, - A l'est; o Lours-CHenLES, DUc Da NoRMANDTn, NÉ Ln XXVII rrlens MDCCLf,\XV. TI Les ancierrs rois ne se contenlèrent pas de faire ouvrir

-249--

Ia forêt;

souvent les chasseurs étaient' entrainés, derrière quelque animal, hols des limites cle celle-ci, et ils éprouvaient, alors, des tiiflicultés pour suivre Ia meutel on remédia à cet inconvénient en contiuuarlt, parfois assez loin, à [ravers les propriétés particulières, les voies déjà tracées dans la forêt, et en reliaut

des routes dans

ces prolongements entre eux, ou avec lee grand,s ahemins I

nous avons déjà relaté ce fait au chapil,re premier. Ces routes) qui ont loutes été usurpées à la Révolution, étaienl, fort nombreuses; norls n'avons pu retrouver qu'un petit nombre des titres originaux, dont voici l'énoncé : nous ne parlerons pas des chemins ouverts sur Ia rive droite de la Seine, ou dans les bois réunis, depuis, à la lbrêt. Un arrêt du Conseil, du 20 décembre 168?, prescrivit le percement de la route qui porte actuellement Ie nom de I'Orgenois, et joint Ia forêt aux Pommeraies; et d'une autre qui unit les deux cantons du Chêne-au-Chien et des Yentes-Chapeiier, à travers les Billebauts, prolongeant, d'un.côté, la route de Farcy, et de I'autre, la route à Briqtet, avec lesquelles elle ne t'ait qu'une. Un arrêt, du 23 décembre 1699, enjoignit de pratiquer trois chemins : un sur les platières, conduisant, à travers Ies Ventes-Cumier, jusqu'à la justice de Bourron; un, de quinze cents toises, clu iocher cles Gorges-cl'Apremont aux Barbisorrnières; Ie troisième, de douze cents toises, de l'étoile des Pommeraies au Marchais-Artois. Un arrêt, du l7 juillet 1706' ordonna la venle des bois qui se trouvaient sur I'emplacemetlt d'une route de douze pieds de large, commençant à la Seine, traversant ia Queue-de-Fon[aine, la Plaine-deSermaise, les Pourris, et Ie Buisson-Cheydeau; c'est la

prolongation, jusqu'à la croix de Vitry, à travers le territoire de Bois-le-Roi, de Ia route actuelle du Lieutenant. Un arrêt,'du 14 mars lTl3,prescrivit d'ouvrir uue route dans Ies Billebauts. Un autre, du 27 aorît 1720, désigna Ie tracé de trois routes, ayant chacune douze pieds de large' savoir : une, par[ant du chemirr d'Ury, attenant le quart eu ré{5


-250serve du Bois-des-Seigneurs, traversant ledit bois, ainsi

qu'un taillis à des particuliers, et les Barnolets, jusqu'aux terres et friches d'Achères, c'est la route actuelle de la Génisse; une seconde, commençant à l'intersectiorr du ctiemin d Ury avec celui qrri sépare les Buttes-de-Moret, l,raversant les Petites-Mares et des bois de particuliers, jusqu'au chemin des llariuiers; la troisième, travetsant le Bois-des-Seigneurs, le Clos-Hér'on) et une lisière appar! tenant à des particuliers de Recloses. L'arrêt du lg décemlre 1724, relaté plus haut, ordonna le percement de six des routes qui nous occupent : deux dans les taillis des Tremblaux, une allant du Bois-Gauthier au pied de la Bntte-du-Montceau, à travers Ia plaine, jusque sur le chemin du côté d'Avon I une dans la garenue de Bourron; une commençant à la route du Tertre-Blanc, passant slrr los Brosses, et traversant les taillis de Sorques, jusqu'à Ia croix; enûn unè toute tournant,e, à travers six enceintes des bois de Villiers, et plus s'il s'en trouvait. Etr vertu dlun arrêt, du 5 mai 1748, il fut percé uue route sur les Tremblaux, iraversant la grande euceinte et quatre autres, au travers des bois du sieur Eynard I une seconile, partant de la cavalièr'e d.e la Vallée-Jauberion jusqu'au rocher de Bourron; une trois.ième, du rocher de Bourron au grand ch,emin de Nemours; toutes n'ayant que six pieds de large. Trois arrêts, des 20 janvier 1728, 9 novembre 1751, et 23 janvier 1753, prescrivirent l'élargissement de iliverses voies, précédemment ouvertes, savoir : le premier, d'une route allant de l'étoile de la Fosse-auxBoulins jusqu'à la rivière;

le

deuxième, cles dettx routes

faites en vertu de I'arrêt de 1687, leur largeur dut être

-.

25t

-

male i\{arcou; elles furent toutes deux élargies de un pied et demi. Ce nrême arrôt, de 1753, eljoigni.taussid'ouvrir,

dans

la

garenne de Ilourrou, sur oent quat;e-vingt-

quatorze toises de long dt douze pieds de large, ule nouvelle route, faisant communiquer celle qui nenait au bois de Ia Justice avec celle qui conduisait à Ia mare Marcou. Uu derrrier arrêt, du 7 février 1771, ordonna de pratiquer quatre routes dans Ies bois de Bourt'ou et VilIiers ; une, partan[ du chemin de Villiers, à ]a sortie de Ia garenne de Bourron, traversalt un bois mal venant, et aboutissant, sur le chemin de Recloses, au moulil de la I'osse ; une autre, dans les bois de Villiers, conduisant

dudit moulin au croisé que forment la route de Bonneveaux, et celle qui se tetmine sur les friches des fours à chaux de Grez; une troisième, prolongemenl de celle qui vient de la Jus[ice de Bourron, commencaut au chemin de Nenrours, coupaut, à sorr extrémité, I'aveuue du parc de Sourron, dans le bois Chardon, actuellement défriché, et se terminant au chemin de Boulron à Grez; la quatrième, continuant I'aveuue du parc, jusqu'aux vignes de Grez. L'allas des tirés du roi, fait sous Louis XVIII, cite encore trente-detrx antres loutes du même genre, mais sans indiquer les actes qui en ont prescrit le percement. Ir'arrêt ùe l77l se termine ainsi : < iI est ordonné, pour ) ces routes, gue par I'expert qui sera commis par le

r grand-ntaître, iI sera procédé à I'estimation, tant d.u n fonds que de la superficie, des bois qui se trouveront > appartenir à des par'liculiers, du molltant de laquelle > estimation lesdits particuliers seront, remboursés par o Is receveur général des domaines eb bois de la générar lité de Paris, sur les ordorrnances du glancl-maîtr.e, > suivant les emplois qui seront faiis sous les rroms desr dits particuliers, dans l'état des bois cle ladite généra) lité, qui sera arrêté au Conseil pour la présente aunée ;

portée à quinze pieds; le troisième, entn, de deux routres dans la garenne de Bouuon: I'une de sept cents toises, partant du grand, chemin de Nemours, coupant plusieurs routes, et se terminant sur le chemin de Villiers; I'autre de près de sept cent cinquante toises' partant également

)

tlu ohemin de Nemours, et contluisant au rooher de la

> arrêt, ou copie d'icelui-ci dùment collationnée, le pro-

e[ etr rapportant, par leclit leceveur général, le préseut


-

252

--

> cès-verbal d'estimation du fonds et de la superiicie des rr bois, les titres de plopriété, les ordonnances du grald.. )) maîtro) et les quittauces su{Iisautes desdi[s particuliers, u les sommes qui leur auront été payées seront passées > et allouêes en dépense"audit receveur général, dans ses > états, et comptées pour ladite année. > Semblable - de mention existe au bas des arrôts de l75l et 1728, et quoiqu'elle no se retrouve pas à la suite de [ous les autres, il est certain qu'il entra, toujours, dans les intentions du Conseil du Roi, que les propriétaires fr-rssent intégralement remboursés. I n'est pas douteux, non plus, qu'ils ue I'aieut été : nous avons trouvé, dressés par les oflioiers de Ia maîtrise, en présençe des intéressés, ou du

moirrs ceux-ci dùment convoqués, quantité de procèsverbaux d.'arpentage et d'estimalion de ces terr.ainJ; entre autres, les actes de ce genle concernant les quatre routes

par I'arrêt de l77l; le fonds fut évalué à livres l3 sols I derriers, et la superficie, à 53 livres l2 sols, à partager entre la dame de Bourron et divers particuliers. Et ces opérations ne restaient pas lettre morte: on lit dans le procès-verbal d'arpentage de la forêb de ordonnées 244

Fontaiuebleau, de 1750, (page 47) que journellement, les forestiers faisaient les estimations nècessaires pour parvenir au remboursemerrt cles voies extérieures; que notammen[, vingt-neuf arpents quatorze perches trois quarts,qui manquaient au détail des biens provenant de Ia dotation de saint Louis, annexés récemment au domalne du Roi, n'avaienI pas été compris dans I'estimation générale, parce qu'ils étaient en nature r1e chemins, faits arrtérieuremeut, pout I'utilité des chasses de Sa Majesté, et que lewr oaleur auait, par consëquent, étë dëjà payëe au,t possessewrs. Ces faits nous paraissent concluants, et I'ntat est, à nos yenx, propriétaire desroutes ouver[eserrdehors de la forêt, absolument au rfrême titre que des vastes [er-

rains que nous avons vus réunis sous Louis XIV et Louis XV; dans les deux cas, il y a eu urre véritable ex.

-253-

propriation, plononcée par le Conseil du Roi, avec ioutes les lbrmes légales usitées alors. Vers la fin du r'ùgne de Louis-Philippe, l'Aclministration s'occupa de revendiquer ces routes de chasse extérieures l mais en févriel l84B tout fut àrrêtér et une seule, celle d'Orgenois, a é[é iestituée et bornée contradicloire-

ment avec les riverains, selon sa lar.geur primitive de cinqmètres, par propès-verbarrx des 11 novembre et 13 décembre 1845. Parmi Ies autres, beaucoup sont, d.ésormais, complèternent inutiles; quelques-unes, même, ont disparu, labourées ou plantées par leurs détenteurs, ou encore, déviées de leur directiou première, de telle sorte qu'il serait fort di{Iicile, pour ne pas dire impossible, d'en retrouver la trace sur le terrain I mais iI en est certaines, encore existantes, parfaiternent reconnaissables, et dont la possession serait d'une irrcontestable utilité, tant pour la vidange des bois qu'au point de vue des chasses à courle. En novembre 1793, toutes les crolx de la forêt furent brisées, et pour en e{faoer jusqu'au souvenir, on changea les noms qu'elles avaient donnés aux carrefours au milieu desquels elles se trouvaient; aiusi les carrefours de Toulouse, du Grald-Veneur, de la Table-du-Roi, d'Augas, d9 Montmorin s'appelèren[ : carrefours des Courses, de Chailly, de la Buvette, du Mont-Ussy, de Ivloret;.ce dernier devirrt, sous I'Empire, Ie carrefour du Grand-Ecuyer.

0n ne respecta pas même les poteaux arrachés

:

la ph"rpart furent

brrilés, ainsi que toutes les barrières, cela va sans dire. La table de pierre de la ronte de Melun fut, cassée en 1?94. Le piédestal de la croix de Franchard, composé de blocs de grès, assez habilement agencési, échappa, seul, à la fureur révolutionuaire, avec I'Obélisque, récemment construit; on enleva, seulement, Ies caeb

ractères de bronze qui ornaieni les faces de celui-ci, et on 1, C'est encore celui qui subsiste aujourd'hui.


-254-

le couionna d'une massr-re, srlr'tr]ontée du bonnet phrygien. Les rotrtes cessèrent d'être ertreienues, et presque toutes devinrent, promptemert, irnpraticables; mais on s'aperçut) bientôt, des graves inconvénients de r:et abandon, eton le fft cessel dès 1798, Cette même année, on rétablit qûarante poteaux indicaleurs, coùtant de 30 à 40 francs pièce; ils furent faits sur le modèle des anciens; ce n'est qu'en 1810, qu'or: imagina d'élargir la surface destinée à l'inscription, au moyen d'une plancbctte clouée

lenr sommet. Dès le commencement de I'Empire, les routes fores[ières furent 1'objet, tout particulier, des soins de I'Administration des bâtiments, à Iaquelle elles furent confiées, à I'exemple de ce qui se passait avant la Révolution. Jusà

qu'en 1815, on dépensa, en moyenrle, par an, uue dizaino de rnille francs; poul les remettre à neuf, chacune à son tour, et de deLri à trois mille francs pour leul eutretien, une fois réparées; srrr la phrpart de celles-là, la circulation était interdif,e, sauf peuclanb les voyages de la Cour, au moyen de liarrières à roule[tes et à serrures I iI en a, du reste, été ainsi sons tous les régimes, jusqu'à ces dornières années, où la forê[ de Fontainebleau devenant, de plus en plus, la promenade favoriie des touristes du monde entier, on fit disparaitre cet obstacle permanent à la libre circulation ; ou se contente, maintenant, de balrer les chemins récemment réparés, jusqu'à ce que Ia terre soit su{Iisamment tassée. Sur I'emplacement des auciennes croix on mit des poteaux centraux. Celles du Calvairc, seules, furent relevées etinaugurées, le l9 juin ltl05, par une prooession solennelle, que suivit une très-graude mullitude l. Au com-

{. La piété des trueles était excitéo par une circongtance dont les anciens babitants du pays se souviennent encore : les voyageurs qui allaientn jadis, do Paris à F'ontainebleau entendaient, à la montagne de Chailly, de pressants appels faits à leur charité par uû pauvre aveugle nommô Qouthor; c'était lui, disait-ou, qui

- 255mencement de cette même année, le 5 février, on enleva le bonnet et la massue dont avait été sulmorrtée la pylamide, et on les remplaca par un aigle, qui y resla jusqu'en 1814. Le carrefbnr qui s'étend tout aulour de celleci fut agrandi et orné de magnifiques bornes millières, en grès, qu'on plaça à I'euh'ée des principales loutes qui rayoirne[[ dc r:e poirti. Au milieu de tous ces travaux, Ies grands clwmins ne furent point oubliés I l'entretien de ceux-ci incomba à I'Etat, et ue laissa bientô[ plus rien à désirer. Un décret, du 16 décembre l8l l, les classa en routes impériales et départementales I toutes celles, au nombre de trois, qui traversent la forêt furent comprises dans la première de ees deux divisions, sous les noms de : route no 5 ôis, de Brie à I'ossard (de MelLrn à Moret, en passant par !'ontainebleau); no 7, de Paris à Antibes (de Chailly à Bourron, en passant par FontaineJ:leau); no 51, de Mézières à 0r'léans (de Fontainebleau à Ury). Cette dernière r'est que de troisième classel les autres sont de première. La longueur totale de ces trclis routes, qui n'ont éprouvé aucun changement depuis 1811, est de trente-sept mille huit cents mèlres. Nons ne parlerons que pour mémoire de ]a route déparlementale no 10, de Fontainebleau à Provins, qui touche à peine à la forêt sur quelques mètres, au

canton de la Madeleine.

L'entretien des chemins servant de communication de commune à commune fut, dès 1791, par une loi du 6 octobre, mis à la chalge des habitants I mais cette dépeuse était facultative, et tant qu'il en fût airrsi les chemins aicinaur, ainsi qu'on les appeia, restèrent, en général, malgré arrêts et ordonnances, dans urr état déplorable. Au commencemeut du règue de Louis-Philippe, I'administration forestièr'e en tb pavel quelques-uns, dans la avait, en {793, abattu les croix du Calvaire, même, il avait perdu la vue,

et dans la

semaine


-256traversée de la forêt, de conrpte à clemi âvec les communes, entre autres ceux de f.jhantoiseau à la croix de Montmorin, de Recloses et de I\Iarlotte; mais ce n'est que rlepuis la loi du 21 rnai 1836, qui rendit, tout à fait, obligatoire, pour les commuues, l'entretien de ces voies, que celles-ci commencèrent, enIin, à être mises en l'état oil

nous les voyons maintenant. Leur nombre, de plus, a beaucoup augmenté, et augmente encore chaque année I cependant, relativement au reste de I'arrondissement, la forêt est encore fort peu pourvue de chemins vicinaux, et il serait utile de classer comme tels un certain nombre de routes forestières.

Pendant la Restauration,

il fut dépensé enyiron quinze

mille francs par an pour I'entretieu des routes forestières, qui cessèrent d'ôtre dans les attributions des architectes. Les principaux travaux de ce genre, accomplis durant cette période, furent : le ddiblaiement du carrefour qui courorlne Ie petit Mont-Chauvet, appelé Mail-de-Henri IV, depuis que le Béarnais avait pris cette colline pour but, dans le jeu de la chicane ou mail, qu'il avait importé de son pays natal, et qu'il affectionnait particulièr"emeltl et la construction des murs en pierres sèches,, qui soutiennent les talus de certains chemins, devant le parterre, du côté de Ia grille Maintenon. Cette clernière opération, commencée pendant I'hiver de 1816 à 1817, ne fut acbe, vée qu'un peu avant 1830 ; etle n'avait été entreprise que pour donner de I'ouvrage aux indigents, qui en manquaient alors. Tous les gouvernements se sont préoccupés, dans les moments de crise, de venir ainsi au secours de la classe nécessiteuse du pays, et beaucoup de routes ou d'embellissemen[s divers, dans ]a forêt, n'ont pas tl'autre origine. _. Ce n'est que vers la fin du règne de Louis XVIII que I'on songea à rétablir les anciennes croix, 0u commença par élever, au centre du carr,efour de Toulouse, la petite pyramide que chacun connalt; mais ce genre de monu-

*257n:ent fut peu gotté, et en 1827, on fït faire des croix en bois, snpportées par des piédestaux de grès, tel qu'il eu existe encore aujourd'hui sur beaucoup de points. FurenI ainsi décor'és : les carrefours de Guise, de Montmorin, du Grand-Maître, de Souvray, du Grand-Veneur, de,la BelleCroix, de Vitry et d'Augas; le rochel artiliciel du carrefour de Franchald fut surmouté d'une croix en fer, ter-

minée par des tleurs de lis, qui disparurent en 1830. En 1825, un anonyme avait fait relever, à ses'flais, avec I'autorisation de I'Admilistration, le toit qui protégeait, jadis, les trois croix du Calvaire, ainsi que les murs qui les entouraient ; une belle grille en fer fut placée devant I'entnée. Louis-Philippe fit faire, spécialement pour la promenade, un assez grand nombre de nouvelles routes, en tout cent kilomètres, qui cotrïèrent 140,000 fi'ancs. Nous citerous, parmi les principales : la route du Roi, sur le Mont-Pierreux, ouverte en l83l ; divers tronçons de chemins, percés dans le canton cles \ientes-Alexaudre, pour faciliter'I'accès d'un point de vùe, d.'otr I'on embrassdit I'ensemble d'un camp de onze mille hommes, assis, en 1839, dans les plaines d'Àrbonne, Macherin, Saint-Martin et Fleury, sous le commandement supérieur cle II. le duc de Nemoursl nne route qui suit les contours tle la crête des Monts-de-Fays, du côté des Yentes-Chapelier, jusqu'à un rond-point, tracé sur un contre-for[ qui domine la plaine de Chailly, où un autre camp fut étab1i I'anuée suivante, eû levé au bout de peu de jours; les loutes de la Solle et d'Amélie, ouvertes en 1844; la route tournante du Cassepot. L'entretien fut confié, à paltir de 1832, à six ouvriers cantonniers, payés à raison de ciuquante francs par mois; mais cela ne suflisait pas, et

l'ensemble de la dépense s'éIeva annuellement, en moyenne, à dix mille francs, dout plus de mille pour les poteaux et barrières. Jusqu'en 1835, à par[ un très-petit nombre, remontant '15.


*258-

-259-

presque toutes à une épogue recnlée, aucune des routes

lbrestières de lorttairebleau, allcr.ln des carrefours n'avait de rrom. 0n couçoit les dilficultés qu'entraînait, pour le détail du selviie, I'impossibilité dans laquelle on se trouvait, le plus souvent, d'indiquer, d'uue manière un peu précise, au milieu de taut de chemins qui se croisaien[ de tous côtés, celui que I'on voulait désigner; on a pu se faire une faible idée des inconvénients de cette absence de dénomirrations pal la confusion qui r'ègne dans les arrêts que nous avons cités plus haut, concernant les routes à ouvrir, en dehors de Ia for'êt. Le conservateur de la Liste civile, M. de Sahune, voulut faire cesser cet état de choses, et par son ordre tous les carrefours, un peu importants, [outes les routes, toutes les caualiëres, mênre, qui n'avaient pas encore de nom, durent en recevoir un particulier; il fallut en trouver plus de huit cents, et il fut fait appel à I'imagination des agents locaux, pour ce baptême d'un nouveau Éîenre. 0n commença par douner, dans chaque rjanton, le nom de celui-ci à Ia route principaie qui le travelsait, et au carrefour le plus cerrtral; on rechercha, rnême, les anciens can[ons Supprimés par M. Dlrvaucel, et dont I'appel. lation était restée populaire; on s'inspira, ensuile, de Ia topographie des lieux, de quelque particularité saillante du sol ou de la végétation, de I'existence de certains monuments, de di.vers événements, dont le souvetir était encore vivant. Nous allons citer quelques-uns des noms qu'on ob[int ainsi, surtout ceux de cette dernièr.e oligiue, qui sont destinés à perpétuer la petite chronique .de notre forêt : routes d,es Can'iù'es, au milieu des grès du Lon g-Rocher ; des Gràs-P

ët r i fi

és, au

Xf

on

t-Sairrt-Germairr

I

du Sommet, au Rocher-du-Long-Boyau I des Brûlis, aux Gorges-d'Aplemont; de la Vullë,c-CreLtse, aux illonts-deFays ; du Charme-Brwl,è, à la Plaine-deJa-Boissière; du Clr,ê,na-1'ortw, aLr .Boisla-Dame 1 ù' Arient ; ù' Aacid,ent ; du ^fford; du Sad, quatre longues routes qui se dirigent

vers les quatre points cardinaux; du Ptaits-,È'ondn,ritla Malnrontagne

I du Polygone , à Ia Plairre-du-Puils-du-

Cormier; da Pauil,l,ott-Ch,ittois, aux Ecouettes; e[c., etc. Ils rappellenl urr état de choses tout, local, et qui parfois u'existe plus, que I'on devine cependant, ou dont on a vu la description dansles chapitres précédents I nous n'avons pas besoin d'indiquer leur étymologie, rnais il le sera, pout-être, pas sans iûtérêt de donner quelques explications sur les mots suivants, dont la signitcation, rnoins claire, est déjà lettre-mor[e, pour bien des personues : les Ecwrie s-ù-la-Reine, au Rocher-Bouliu, les P etites-M aisons, vers la rnare aux Corneilles, Ie Nid,-d,e-l'Aigle, Ies Piad,sPowrris sont d'anciens cantons, rayés de la liste actuelle ; l'Hamme-Fossola, au Marion-des-Ro0hes, est ce morcrau de grès qui servit de base à Ia mysti{ication dont Cuvier

fit justice (voir au chapitre deuxième); la Pl,ewre, aux Gorges-de-Iranchard, laisse

Roche-qwi-

tl[rer,

goutte à

goutte, I'eau que les pluies réoeutes ont emmagasinée

sul le dese us du banc I Ia Baraqwe-à-Gui,neti au Rgcher-deMilly, est une maisonnette, en pierres, d.'uue forme bizarre, que I'on avait fait construire, avant la Révolution, pour loger un garde, nommé Guinet, chalgé de surveiller la garenne des Hautes-Plaines 1 le Dormoir es| ce groupe pittoresque de vieux chênes qui s'élève, dans un petit vallon des Gorges-d'Apremorlt, or"'r le pâtre de Chailly laisse reposer ses vaches et fait, h"ri-même, la sies[e, aux heures chaudes du. jour ; Ie Bou.quet-du,-Roi, brisé par le verr[, il y a quelques ar]nées, étaii un vieux chêne de la Tillaie, remarquable par sa grosseur et surtout Ia régularité et l'élévation de son tronc, qu'aucune branche tte garnissait, presque jusqu'à lacin-re1, lelloch,erd,es-Dewç-Sæurs fut le témoiu cl'une fête, donuée en 1829, à la Vallée-de-la-Solle, ù propos du mariage de I'une des deux lilles de I\I. de Larminat ; I'Epine-l-orease, derrière la mare aux livées, était poussée sur Ia fourche d'un arbre, qu'elle semblait perforerl les routes Martheret de


-260-

l',lssassinat rendent hommage à la mémoire du pauvre garcle, tué en 1815, aux Ventes-Cumier; M. de Tou'rzelle fit, en 1788, dans Ie chemin de ce nom, à la Piaiue-duRosoir, une chute de cheval, clont il mourut au bout de cleux ou trois jours; dans le même canton, la route de Zometfait souvenir du duel du célèbre banquierl etc' La fantaisie pure a présidé à Ia création de toutes les autres appellations. Les plus nombreuses ont été puisées dans le vocabu-

laire clu veleur, et forment un vrai dictionnaire . des termes de chasse. parfois les plus techniques. Disons' à ce propos, qu'il a été fait plusieurs doubles emplois : il y a une route de Ia Mewte à la Plaine-Rayonnée, ulle aux Écouettesl une du Lancë verc la croix de Saint-Hérem' et une deuxième, qui aboutit au carrefour des LonguesVallées. 0n a emprunté aussi les noms de ious les animaux, ou

peu s'en faut, qui hantent la forêt, rlepuis le Taureaw, âux Barnole[s, qui accompagne le troupeau des usagers, jusqu'au Rouget, au Bois-la'Damer llom vulgaire d'un petit insecte, clont la morsure cuisalte se fait, trop souvent, sentir à ceux qui fréquentent nos bois. Il l'a sans d,ire qu'aucun des gibiers clu pays n'a été oublié; les âges, Ies sexes ont, même, été distingués' pour la plupart des espèces, et chacune d'elles occupe' alors, un canton à part : les Sanglier, Compagnie, Marcassitt, Ragot, Qwartenier, Solitaire son! aux Morrts-de-Fays;,Ies Cerf, Biche, Faon, Deunième'1'ête, Diu'Cors, etc.' atlx Ecouettesl les Loup, Louue, Louuard el Lowueteaw, dans les environs du Roctrer- de-Milly ; les Cheurewil, C heurette, Cheuri,Ilard', Brocard, vers la croix de Sairrt-Hérem 1 Les Lapin,Haze,

el Bowquin, avec les ustensiles propres à les capturer : Collet, PanneaTt,, Beltrse, etc., et même, oh dérisionl leur Gibelol,te, se trouvent dans les cantons de la Plaine-de-la' Ilaute-Borne et des 3éorlots, qui furent' longtemps, Ie domaine préféré de ces petits animaur.

-261 Les parrains se sont souvenus, on clevait s'y attendre, de leur profession : les arbles et les plan[es, même les

plus humbles, ont fourni leur contingeut, ainsi que les titres des emplois, tant anoiens que nouveaux, dans les eanx et forêts.

0n a, entn, abordé la liste irrépuisable des noms propres. 0n a eu, tout d'abord, la poétique idée de rappeler, aux alentours immécliats du château, le long des routes qui aboutissent à Ia grille Maintenon, cette entrée d'honueur du vieux palais, Ie souvenir tles personnages illustres qui Les ont parcour.ues si souvent, aux temps des brillants séjouls cle nos anciens rois. 0n peut lire, sur les écriteaux de cette partie de la forêt, Ies noms glorieux de

: Villars,

Yilleroi, Bassompierre, Saue, Mayenne, Bi,ron, ; puis ceux charmants, et qui font

Cond,ë' Mazarin, etc.

rêver plus encore, de tr'ontange, Gabriette d,'Estrëes, Diane d.e Poitiers, Montespan, l,a Yallière, PomTtad,owr, Manci,ni, Méd,icis, Valentinois.0n a été plus loin, et il est bien peu de cantons qui n'aient été mis, pour ainsi dire, sous la protectiot d'uu homme apparienant à I'histoire, à un titre quelconque; on ne s'est pas borné atrx célébrités; on a aussi pensé à ceux qui se sont distingués dans la sylviculture ou dans I'art de la vénerie, aux atrciens administrateurs de la forêt, enfin à tous les enfants du pays, qui ont réussi à percer le nuage opaque de I'oubli, ou qui, seulement, ont travaillé pour le bien de la forêt ou de la ville. Ceux qui ont baptisé nos routes ont éIevé, dans la mesure de leurs forces, à tons ces hommes ayant bien mérité de noùre petite contrée, un modeste monument, qui pour n'être pàs en bronze ou en pierre, u'en durera, peut-être, pas moins longtemps; ainsi le promeneur attentif peut lire, successivement, les noms suivants : à la Plaine-du-Puits-du.Cormi er, d,' And,rë,intendant des domaines et forêts de la Couronne sous la Restaura[ion, et Varenne d,e l'enille,sylviculteur bien connu I à Ia Boissière, Duh,am.el,, le savant agronome ; à la Plaine-du-tr'ort-des-


-262Ilioulins, Lorentz, fouilateur de l'école folestière; au Rocher-Cassepol, d'e la Conlerie, d'Yawuille, dzr, l'ou,illouu, de Salnoue, céIèbres velleurs ; à la Plaine-des-Grands-Geniévres, rle Gi'rardirt', capitairre des chasses ei premier veueur, sous Napoleon I"', Louis XVIII et Challes X; au Rosoir, et à la Plaine-de-Bois-ie-Roi, Barillon d,'Antottcowrt, le r'éformateur de 1664, d,a ta Fatuère, Duuaucel,, grandsrnaîtres de I'Tle-de-Fran0e' Lefowitt,, Ict'i,llot et DesquCmare, lieutenant, procureul (,r roi et arpenbeur de la maîtrise particulière de Fontainebleau, sous Louis XIV el, Louis XV' l[arrier eL Hwe, deux familles de ]ieutelants e[ de greffiers, de père en {ils, à la même maîirise; au Rocher-duLong-Boyau, cla Froid,owre, qui aida M. Barillon darrs son travail de réformatiorl; au Bois-la-Dame, Caaillon, encore une famille de forestiers' mais ceux'ci simples gardes; à la Plaine-des-Pins, Dancourt,l'auteur comique; au Nitlau-Corbeau, Lantwa, Ie peintre; au Mont-Aigu, Poinsi?rel, I'auteur dramatiquel au Rocher'Cassepot, flezout, le mathématicieu, tous quatre nés à Fontainebleau ou dans ses environs; au peti[ Mont-Chauvet, à I'ombre des plus anciens pins sylvestres de la f.otèï,, Lem,onniar, qui eu fit venil les grainesl à la Plairre-du-Fort-des-Moulins, l'aÔbd Gwilbert,auteur cl'un excellerrt ouwage sur Fontainebleau;

au Rocher-de-Ia-Salamandre, etau Rocher'-de-la-Combe,

quiconçut, le premier, I'idée de d.onner une prime pour la destruclion des vipères' 0n voit que les parrains se sont imposé la lôi de ne choisir Pawl,et, savalrtnrédeciu,

aucun personnage vivantl une seule exception fut faite, enfaveur de la famille régnante; et nous avons : aux

Barnolets, Grands-Feuillards et Bois-rles-Seigneurs, les routes Clèmentina, Montpcnsier, d,e la Princesse MaNe, Joinail,la el du Prince Royal,; à,la Butte-aux-Aires, Ie carre-

,[orl,is-Phili'ppe; au lVlont-Pierreux, Ies routes .drtdlaùde, Louise el, Lèopoltt,, le roi des Belges; à laPlainecle-Samois, la route d'Awmal,e; à Ia Plaine-du-l'ort-des' Moulius, celle de Ia Rei,ne-Amël;ie,

four

-263Nous ne parlerons que pour mémoire des noms, drr reste en petit nombre, qui sont tout à faits bauals, ou dont Ie sens nous échappe complétement, quoiqu'ils eusseut probablement une signification pour ceux qui les onI donnés, et r]ous ternriuerons celte nomenclature par la boutad.e, d'un esprit un peu gaulois, que se sout permise les forestiers de 1835, au Rocher-aux-Demoiselles.

Voici ce qlr'on peut lire sur les étiquettes de ce canton : carrefotrr ou route dt VeTt.Gulant, de la Rencontre, &ela Jeunessa, des Attraits, de la Beawtè, JeI'Attraction, de la Sëd,uction, de I'Amowr, de Cupidon, de Vènus, de Cyttr,ere, du Ra nd e z - u ou s, de I' E s p ër anc e, du My s tèr e, de la T e nd,r es s e, de I'Embrassade, ùes Caresses, d.u Fawr-Pas, des Ad,iewr, d.es Regrets, des Soupirs, des Pleurs, et des )wblis !!!

Toutes les routes existant alors furent dénommées, dit; mais on légligea de prendre cette précaution pour la plupart de celles qui furent ouvertes depuis, et ce n'est que tout récemment qu'on Ie fit pour quelques-unes des principales. 0n suivit les errements anciens; toutefois, parmi les noms propres) on ne se contenta pas de sladresser aux morts, et plns d'un promenelrr peut lire son propre nom sur les nouvelles étinous I'avons déjà

quettes.

En février 1831, on abattit les trois croix du Calvaire, comme nuisibles au nlaintien cle I'ordro pwbl,ic, et on les transporta tlans l'église del'ontainebleau; ce n'es[ qu'en 1838, qu'on les remplaça par une seule, en grès, qui existe encore, et qui corita 2,000 francsl cet endroit cessa, depuis lors, d'être, conrme autrefois, un but de pélerinage. Les autres croix de la forêt furent respec[ées; celle du Grand-Veneur fut même, en 1846, réédiliée en grès, et cofrta 2,200 francs. Quelques autres embellissements furent, également, dus à Louis-Philippe : ainsi la fontaine Désirée, faite en 1837, el. les tr.avaux d'assainissement de la mdre aux Evées ; celle-ci n'était, jusqu'aldrs, qu'un niarécage infertile, de quinze à vingt Ëectâres, oir


-265-

-264-

s'accumulait I'égorit des c,:teaux voisins; on creusat au centre, un vaste bassin arti{ïciel, ot-r les eaux vinrent se réunir; puis pour les empêcher de déborder, on ouvrit un grand fossé, qui partant cle la mare, va cléverser le tropplein rle celle-ci jr.rsque daus la Seine; en{in }'effet utile

dela route de la Reine-Amélie; elle est conllue sous le nompoétique de Nëmorosa, et est due à un enfant de tr'ontainebleau, M. Adam Salomon. En 1870, aucun de ces pe[its monuments ne fuI dégradé. Depuis 1848, il ne fut.ouvert qu'un nombre insigni-

de cette opération fut complété par I'assainissement

Iiant de nouvelles routes forestières, nornbre largemeut compensé par celles que I'on supprima, les jugeant inuti-

saignées, rigoles, fossés,

les; on en a aussi, depuis trente ansr comme nous I'avons dit plus haut, classé un grand nombre comme chemins vicinaux, de telle sorte que la surface totale occupde, actuellement, par ces routes, n'a pas dt beaucoup augmenter depuis I'époque à Iaquelle elle fut calculée, en même temps que furent faits les plans détaillés du dornaine de tr'onlainebleau (voir au chapitre premier). Cette surfar:e était alom, vers 1840, de sept cent quarante-huit hectares quatre-vingt-douze ares soixante centiares; ol un petit nombre de cavalières n'ont que deux et trois mètres; la route,Ronde, la plus lalge de toul,es, en a neufl la route deBourgogne, dix-huit; mais presque toutes les autres en ontquatle, et ce chi{fre peutêtre pris conlme moyenne;

accessoire de toutesles parties voisines, au moyendevingt-

neuf mille mètres linéaires de

qui, partageant le terrain en banquettes élevées, se diri[ent, suivant la.pente ttaturelle du sol, soit vers le bas-

sin, soit vqrs Ie grand fossé; tous ces travaux, comnrelcés en 1833, ire fulent terminés que neuf ans plus tard, et coritèrent 45,000 francs. Depuis quelques années' la quaniité d'eau qui allluait dans cecanton a beaucoup tliminué; dans les premiers temps, iI a fallu, à diverses reprises, indemniser chèrement les propriétaires riverains du grand fossé, des dégâts causés par les dèbordements de celui-ci, à travers Ia plairre; 1 aujourcl'hui, c'est à peine s'il contient un mince tlet; Ia plupart desSigoles sont à sec; et I'on peut se plomeuer salls se mouiller sur I'emplacement de la mare. A la Révolution de 1848, on ne crut pas les croix nuisibles au maintieu de l'ordre public, et toutes furent respectées.

Depuis, en 1864, on en établit une' en grès, au câtr€four de la Croix-tle-Saint-Hérem; eIIe corita 2'250 francs. La même année, on restaura la table dn Roi, et sur I'ordle exprès de I'Empereur, on remit les caractères qui avaient été placés, à I'origine, sur le piédestal de I'0bélis' que. Au nombre des embellissemetlts de la forêt' signaIons, entn, une figure de fantaisie, coulée en fonte' que la ville de tr'ontainebleau fit sr)eller, en 1848, sur une masse de grès, à la Plaiue-c1u-l'ort-des-Moulins, au bord

'1,Iln

jugement, tlu

7

juin

1849, notamment, alloua,

propriétaire, Ia sommo de 5'000 francs'

à un seul

ce qui donnait, pour la longueur totale de tous les chemins, mis au bout les uns des autres, url peu plus de dixhuit cent soixante-douze kilomètres, ou envirôn quatre

cent soixante-dix lieues ; elle n'atteint certainemeut pas, maintenant, cinq cents lieues. En fait de travaux neufs, récents, on ne peut guère citer que les boulevards qui entourent la ville, à I'ouest, depuis l'Obélisque, jusqu'à la plaine de la Chambre; ils furent établis : la p:ernière section, jusqu'au carrefour de la Fourche, en 1862; la deuxième, en 1868. NIais s'il ne restait presque plus rien à créer, il y avait beauooup à améliorer, et cette tâche a été accomplie avec persévérance. Sous le règne précédent, encore, à part les restes, à peine visibles, des vieux cailloutis de Louis XY, à part les routes environnant immédiatement Fontainebleau, et dont on avait, dès Ia Restauration, piis I'habi-


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consolider le sol par des gravois provenant des démolitions de la ville, à pari, aussi, quelques rampes' p).us raides que les autres, qui avaient été pavées, lotts Iles chemins étaient assis sut le lerrain uaturel, o'est-àdire. en général, sur le sable, et quoiqu'ils fussent' par cela mêmà, peu sujets à se tlétér'iorer, et rarement trèsmauvais, itt etoi.nt peu roulants, eb Ie pas était. forcément, I'allure Ia plus usitée du promelleur en voitttre I pour trainer les lourds chars-à-bancs du roi Louis-PhiÎippe, darrs les grantles promenades de la Cour, lors des sejôurs cle;elle-ci à !'ontainebleau' orl était obligé d'envoyer des relais à cles enclroits déterminés à I'avance' Depuis vingt ans, un grancl nombre de chemins ont été macadamisés: la route Ronde, par exemple, si utile dans Ies chasses à courre I la routo cles Hattteurs-de-1a-Solle; celles de la Gorgo-aux-Néfliers, du Calvaire, de la ReineAmélie; toule urre série, dans la Tillaie, le Gros-Fouteau

tude

cle

et leBas-Bréau, partout enfin oùr la beauté des sites attire Ies touristes. 0n corrsacra à ce travail, sous Ie deuxième Empire, erl moyenne, plus de [reizemillp francs par an' et âutant pour I'entrètien général, sans compter le tiaitement des trois gardes cautonuiers qui avaient remplacé les six orrvriers occupés, à I'année, sous Lotris' Philippe. Lle ne sont pas seulernent les promeneurs qui ont prôntO de toutes ces améliorations; Ia vidange des protiïirc d.e toute nature, et surtoui des bois, en a été iendue bieu plus facile, et Ie prix de ces derniers s'en est

ressenti d une manière assez notable, daus certains cantôns.

A chaque catrefour' orr

a peint sur un

poteau, ou à

défaut rIô celui-ci, sur un atbre, utt petit rectangle rouge, qui fait face à la direction que doit pr'gndre.le promeneur dgaré, pour rentrer à tr'outainebleau par le chemin le pius coùrt. En 1862, par mesure d'écorromie, on substiiua les poteaux rondJ aux carrês et aux planchettes de bois les planchettes de tôle ; on

insuivit sur celles-ci le

nom de la lonle dont elles intliquent Ia direction, ce r]ui1 jusqrte-là, n'avaiI err lieu qu'excep[ionnellement, pnïs srrr. tlueltlues-unes, des ohi|r.es représentanI la distance en hectomètres qui Ies sépare de la, bartièro de Foutainebleau Ia plus proche. En 1870, on enleva presque toutes ces plancheItes,espérant gêuer la nrarche desAllemands; elles furent rétablies en 1871 et 1872. Notts n'avols parlé jusqu'ici que des routes ; mais les . simples piétons ont, mairt[enau[, àleur disposilior-r tout un vaste réseau de sentiers, qui leur permet de visiter la forêt avec plus de détails, et disons-le, bien plus d'agrément que ne peuveut le faire les touristes qui ne quittent pas leur voi[r:re ou leur cheval. L'histoire de ces petits chemins est assez singulière. Jusqu'en 1832, n'existait guère que ceiui qui décrit une hélice autour. du MontAigu; à cette époque, un simple particulier, I!I. Dene-

il

court, vint se retirer à tr'ontainebleau; i[ s'éprit d'un amour passionné pour les beaux sites, ei éprouva l'irr.ésistible envie d'en faciliter, à tous. I'accès, permis, jusque-là, seulement aux quelques touristes intrépides qui ne craignaient pas de s'engager à même les bruyères. Cet amant de la forôt, après avoir étudié, d'abord, les principales chalnes tie collines, se mi[ à tracer, de ses der:iers, dans chacnne d'elles, de petits sentiers qui s'en vout cherchant les beaux ârbres, tournant autour cle chaque roche pittoresque, s'arrêt,ant, pour former une sorte de cartefour, à toutes les échappées de vue, en un mot, faisant voir, sans fatigue, [ant celle-ci est tronrpée par la diversi[é des ohjets, toutes les choses dignes de.r,emarque que renferme la forêt. Les.Gorges-de-Franclrard furent les premières clotées, en t842. lluit ans après, M. Denecourt avaib dépensé nne sonlme de plus de 20,000 francs, qui était loin d'être couverte par la veute des Itinéraires ei des Car[es qu'il I'aisait imprimer. A boLrt de ressources, il eut I'idée de faire appel à une souscription I de nombreuses signatures ne tardèrent pas à remplir ses listes,


r -

2ti8

--

rept'endre solt æIlvre. Depuis lors, il a ouvrartt de nouvelles voies' changeant, conl,inué, toujours reciilian[, améIiorant les atlojenues. En 1865, il avait recueilli près de 9,000 francs, employés, au ful et à mesure à sès chers tralaux. Plusieurs senl,iers, peu fréquentés, ont été abandonnés;mais il en existe ettcore actuellement, jalonnés de petites llèches bleues otl roses' plus cle cent liiiomètres' en assez bon état, formant rlix promenades principales : ceiles cles Gorges-de-Franchard, cles Gorges-d'Apremont, de la Vallée'deJa-Solle, du Montet

il put, bientô|,

Ussy, de la Plaine-du-Fort-des-Iloulins et Rocher-Cassepot, du Rocher-cl'Avon, du Rocher-Bouligny, des Gorges-

du-Houx, clu,Rocher'Saint-Germain, du Long-Rocher. La forêt est aussi reclevable à cei inlatigable pionnier d'un certain nombre de pelites fotltairres : Sanguinède, Dorly, Isabelle, dont Ie Inince filet d'eau, produit rles infiItrations supérieures, est retetru, bieu au-dessus de la couclw aquifère des glazses aertes, pat quelqne masse cle grès, plus étendue que les autres (voir au chapitre deuxième). Inlïrr il fit coustruire, en 1853, sur le point culminant du Rocher-Cassepot, une sorte de tour carrée, le Fort-l'Entperenr, d.'ot\ la vue s'étend au loin, sur les bourgades de la Brie : Blie-Comte-Robert, Tournan, Chaurnes, Blandy, Rosoy, l\'Iorntant, Champeaux, etc.l puis plus à I'ouest, sur l\Ieluu, Corbeil, Morrtltréry, jusqu'à Paris, Sairrt-Germain-en-Laye et Saint-Denis, situé, à vol d'oiseau, à seize lieues de là. L'Adminisl,ration forestière ne laissa pas toujours M. Derrecourt faire, en quelque sorte' acte de propriété sur le domaine à elle confié; et s'opposa, souvent) à ce qu'elle regard.ait comme des empiètemen[s sur ses attributions; mais, chaque fois, Ie Syl,uain, de tr'ontai'nebleaw, comme il aime à se lommer, fit triompher, par son opiniâtreté, I'idée rlui est devenlre Ie but de sa vie ; il obtirrt'

même, à plusieurs reprises, i'aide de ceux qtti avaient voulu I'entraver.

-2690n ne peut nier, clu resie, I'utilité de ces sentiers et le charme qu'ils apportenL aux promenpdes à pied, dans la forêt ; c'est satls contrerlit à eux qLr'il faut ilttribuet', pour une bonue part, la vogue cloissante dont jor"rit notre pays I et M. Deneôourt a certaiuemertt bien mérité de celui-ci' Nous ferotts, cependarrt, une seule réserve à ces louanges : les cléfilés, les tunnels, les grottes, les cavernes que iorment, en grand nonbre, llos masses de grès, si bizarrement âmonceléesr u'orrt pas suIïi à M. Derrecourt I en certains enclroits, il a appelé à sorr aide la pioche et le moellon ; ii a cleusé' il a bâti, et il a ajouté de uouveaux accidents de temaitr, tou[ artificiels, à ôeux dont Ia dislocation des grès a peuple la forêt; en un mot, il a corrigé

I

ce jeu, I'homme a toujours le tlessotts, et reste bien loin du modèle. Trois voies, d.'uue nature toute spéciale : tleux chemins de fer et un aqued.uc, existent aussi daus Ia forêt de Fon-

la nature, ôt

tainebleau. Le chemin de fer cle Paris à Lyon par Ia Bourgogne, ouvert en 1849, y pénètre et en ressolt plusieurs fois, et la traversant sur une lorrgueur totale de olze kilomètres et demi, en occupe quarante-dettx hectares soixante-et-

onze ares quatre-vilgt-quatorze ceutiares I quatorze ponts relient, avec la masse de la forêt, les parties qui ,'rn tont trouvées séparées. Le chemin cle fer de Paris à Lyon, par le Bourbonnais, livré à la circulation à l'autornne-de 1860' rr'a, sur le domaine de Foutailebleau, qu'une lougueur de deux liilomètres, recouvre une surfàce de cinq hectares six ares, et pert êtle franchi au moyen de six ponts' Tous les cleux sont eutourés de treiilages, ou inêrne, sur certaius points, de murs, et borclésl des cleux côtés, par cles chemins latér'aux' lls ne font, sirrtout le seconcl, qu'écorlrer, pour ainsi dire,la forêt, satts pénél,rer datts son milieu' II rr'en èst pas ainsi de l'aqueduc qui apporte aux Parisiens les eaux cle la Vaune : il tl'averse le domaine de


-270-

l'État clu territoire de Moret à celui d'i\t'bottue, sur une longueur de seize mille huil cent-sept mètles, octupant vingi-six heclares cinquante-et,-un ares cinquante-six centiares. L'eau, enfernée clans un tube en bcton' agglomërè,do:nt le cliamètre intérieur est de cleux mèbres, el les parois de vingt-deux centimètres, sttit ute pente constante de un millimètre par mètre ; tantôt elle s'enfonce à I'intérieur de la terre, soit eu tratlchées, soiI dans des souteruains, dont Ie plus remarquable passe sous Ie Rocher-cle-la:Salamandre, à quarante mètres de profondeur; tantôt elle rampe sur le sol, à I'aide de rernblais ; ou supportée par d'éIégarttes arcades, elle s'élève dans I'air jusqu'à quinze mètres cle haubeur, vers la croix du Grand-Maître ; ces arcades, Iorsqu'elles olt à enjamber par dessus de larges routes, se transformerrt ep ponts y en a quatre dans Ia forêt : d'uue grande hardiesse; proche Ia croix du Grand-Maitre, au à Ia route Ronde, routes d.e Bourron et d'Ury; de et aux Sorques, ohemin Ie plus remarquable est le clemier' qui a lleuf mètres cinquante centimètt'es sous arcade, et Lretlte-cinq mètres

iI

d'ouverture. Ce travail, commencé en 1868, et intelrompu par les désastres de 1870-1871, r'est pas erlcorê entièrement terminé. I.es opiuiotls sont partagées sur I'effet que produit à l'æil ces értormes monolithes, symétriquement jetés à travers les vieux arbres et les grès de Foltaine' -bleun; pour nous, rl.ohs Ie trouvons pluiôt agréa6le que choqtrant I il ue nous déplaît pas de rencolltrer ia trace du génie humain au rnilieu des belles scèrres de la na"rre ; celles"ci y gagnent comme vie, comme animation, ;mme irrtérê|, porlr le spectateur qui n'est pas atlaqué d'une irrémédiable rnigauthropie.

CIIAPITRE VII. Chasse.

La chasse a, de.tout temps, joué un rôle important dans I'histoire de la forêt de Fontainebieau. L'eutrée de cette dernière darrs le Domaine royal, et par suite, probable; ment, son existence acbuelle sonI dttes àl'amour qu'on a toujours eu, dans notre pays, pour la poursuite des auimaux ,sauvages ; ce goirt, cette passion, devrions-nous

plutôt dire, J eo t t e grande influence sur Ie traitement appliqué à nos massifs, sur la rnanière dont ils sont percés, etc., el,c.; à ces titres, la chasse adroit à un chapitle spéoial, et norr des moins longs, dans cet ouvrage. Nous énumérerons les divers gibiers qui ont habité notre contrée, les lois qui ont réglé le droit de les poursuivre I nous donuerons uue idée cles hauts faits cynégéliques dont Ia forêt a été le thé.âtre, cle leur mise en soène, du personnel qui y prenait parb, eio. ; et pour cela nous dirons guelques mots des différentes mallières de chasser, aux divers

à ce sujet, dans des détails que comporterait, seul, un livre tout à fait spécial. La véritable patrie de Ia chasse est la Gaule: ses âges, sans toutefois entrer,

landes, ses bois, ses marais étaient, suivant I'expressiou d'un poëte, de uraies étables de bêtes sauu&ges, Si notre pays ne renfermait plus, aux temps historiques, toutes les nombreuses espèces de l'épogue des grands cours


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d'eau, on ytrouvait cependant : I'nrus, aujourd'hui éteint, qui vivait encore lors de la conrtruête romaiue; I'auroch et I'élan, qui ont fui devalt l'honme et se sol)t réfugiés dans des con[rées plus désertes; le sanglier, le cerf, le chevreuil, qui nous sont restés; llous n'aYo[s pas nommé le daim, et clest avec intention : quoiqu'il ait, maiuterrant, chez lous, ses lettres de grande naturalisation, et qu'on soit fort embarrassé pour indiquer la date de sa prentière invasion sur notre territoile, on Ie croit, généralement, originaire de Barbarie. Parmi les menus gibiers, nous eû dirons autant du lapiu, dont la patrie est I'Afrique ; du faisan, probablement introduit par les Romairrs; de la perdrix grise, qui nous vient, elle atrssi, d'Italie, et pénétra dans la Gaule, à la suite des défrichements, avec la culture des champs, dont elle a besoin I mais nos ancêtres possédaient le lièvre, la perdrix rouge, dont le naturel farouche s'aocommode des contrées accidentées etpeuhabitées, entn le tétras e[ Ia gélinote, relégués, mainte-

le poëte Oppien raconte qu'on empêchait le gibier de pas. ser aux issues gu'on n'avait prr fermer entièrement, en suspendant aux branches ou à des cordes, soutenues par des pieux placés de distance en distance, des plumes de couleur vive, que le vent agitait et qui servaient d'épou-

vantail. Les Barbares qui envahirent la Gaule n'avaient pas moins de gorlt pour la chasse. Les Francs prenaient les oiseaux au moyen de lacs ou de trébuchets; ils connaissaien[ aussi la chasse d,w uol, à I'aide de I'épervier ou du faucon; mais celle qu'ils aimaient le plus était la chasse à courre; ils avaient des meutes nombreuses, et forçaient même le lièvre. Dans ces temps reculés, les lois concernan[ Ia Qhasse étaieut fort succinctes: les Gaulois pratiquaieni, partout, celle-ci librement. Les Romains, eux, considéraient les anirnaux sauvages comme n'ayant pas de maltre, et appartenant au premier occupani; ; la conséquence de cette maxime était la facultê, pour chacun, de chasser en tout temps, même sur le fonds d'autrui, sauf le droit, cependant, qu'avait le propriétaire d'iuterdire, par une clôture

naùt, en bien petit nombre, sur quelques poiuts de la France.

Les Gaulois, un tles peuples cle I'antiquité les plus chasseurs, poursuivaient le gibier à cheval, et à I'aide de

ou toutautre sigle apparent, le passage sur son domaine. Comme on le voit, vainqueurs et vaincus arrivaient au même résultat par des voies différentes , et rien ne dut être changé aux vieilles habitutles gauloises; d'ailleurs la

le prendre à Ia

course; on bien ils Ie tuaient à coups de flèches, d'épieux, de haches ou de javelo[s, qurils empoisonnaient, suivant Pline Ie naturaliste, avec le suc de certaines plantes I on peut âonc dire qu'ils chassaient à courre et à tire. Ils formaient, aussi, au moyer] de haies, sèches ou vives, des enceintes tres, oir ils parvenaient à renfermer les fauves qu'ils amenaient des fourrés voisins. Les Romains introduisirent, vraisemblablement, en chiens, dressés à

forêt de Bière, comme toutes les grandes forêts de la Gaule, resta longternps

à l'état

de propriété commune le monde pouvait y

(voir au chapitre premier), et tout chasser.

II

est probafle que lorsqu'elle fut partagée,

ses

divers

possesseurs ne iardèrent pas, suivant la coutume frauque, à prohiber la chasse, chacun sur la partio qui lui appar-

Gaule I'usage, iùconnu avant eux, des Ttanneau,r: et des lodlas, qui donnâient la facilité d'éIever des enceintes volantes, oir I'on plenai[ ]es arrinraux vivants. Les toiles étaient, parfois, remplacées par des banderoles, ou du moins par quelgue chose qui en tenait complétement lieu ;

tenait. Cependant le droit de suite fut consacré par la seule loi écrite qui ait été faite, relativement au sujet qui nous occupe, sous les deux premières races; la rédaction en remonte à la mort de Clovis, en 611; elle défendit, {6

lr ;,

*

ê Ë

i


-274-

sous peine de 18 sols d'amende, de tuer I'animal poursuivi par les chiens d'autrui. Les gens de basse classe pouvaient, encore alors, chasser avec chiens, Ies lièvres e[ menus gibiers; mais Ia !'éodalité urre fois bien coustituée, les seigneurs de fiefs s'efforçèrent, clellus en plus, de restreindre cettejouissance à leur pro{it : ils établirent, mêrne sur des terres qui ne leur appartenaient pas err propre, des réserves spéciales, ga,rennes, où il était absolumen[ interdit de chasser ; il y en eut plusieurs en Bière, doni le nom est parvenu jusqu'à

nous (voir

au chapitre quatrième). Une ordonnance, de 1152. défenrlit d,etèswrer, tendre des ûlets. Un arrêt, du 1"'mai 1210, déclara que le droit de chasse était personneli et ne pouvait ni s'a{fermer ni se céder' Philippe IY, en 1299, prohiba I'emploi des fwrons et rezewls 1 à ceux qui n'avaient pas cle garenne. Une ordonnance, de 1318, interdit, sous peine de 60 sols parisis d'amende, I'usage de toute colde, lac; filet, ou autre engin de même nature, à moins de deux lieues deq forêts du roi ; puis elle établit, dans chaque châte[eniô, deux prud'hommes pour s'enquérir des larrons de lapins; si le délit avait eu lieu dans une galenne, les coupables n'étaient plus considérés comme braconniers, mais comme volettrs, et étaient traduits clevant les magistrats ordinaires, au lieu d'être jugés par les olliciers des eaux e[ forêts, qui avaient, seuls, connaissance de tous les faits de chasse. Les rois essayèrent, plusieurs lbis, de réagir contre ces tendances : Philippe VI, par un arrêt du l4 avril 1339, défendit d'établir des garenrres, sans titres dûmerrt enregistrés à la Cour cles comptes ; la destruction de toutes celles qui avaient été corrstituées depuis quarante ans fut prescrite par une orclonnanee de décembre 1356. Mais les hauts justiciers I'emportèrent tout à fait, et firrirent par arrachqr à Char-

les VI I'ordonuarlce du

l0 janvier

1396

qui, eu interdi-

-275-

sant absolument la chass(: à tout paysan or-r artisln, mib Iirr, cléfinitivenent, à la liberté cle celle-ci, liberlé dont le

principe, ilu moitts, avait sulvéctt jusque-là, qLroiqLr'à peu près annihilé par les restricliotrs que uous venons

de mentionner. Les princes capétieus, qui habitaient' le pius trabituelIement, Melun, aimaient à chassel à travers les futaies, les rochers et les landes du pays de Bière' eb c'est pour se livrer, plus commodément, à ce plaisir que Robert

les plemières acquisitions qui constituèrent le domaine royal do Fontaiuebleau. Depuis lors, il y a bien peu de rois de Fraûce qui ne soient venus chasser dans leurs cbers déserts, comme quelqrres-uns disaient. C'est, d'après les anoieus auteurs, surtotlt pour reteuir les animaux, et les empêcher de gagner les bois linitrophes qu'ôn {It construire les murs qui entouraient, jatlis, la forêt (voir au chapitre premier) ; peut-être, aussi, est-ce un souverain miséricordieux au pauvre peuple qui les aura fait éIever pour garantir les villages limitrophes des dégâts du gibier'. Guillaume le Breton, qui écrivait vers I'an t220, cite les grands cerfs que I'on prenait, de son temps, dans la forêt de Bière. Saint Louis y exerçait, fi'équemment, une meute qu'il avait ramenée d'Egypte après sa captivité, et d'où descendirent les fameux chiens gris, dont la race fut, si longtemps' cotlservée darls les éqtripages royaux. Les chasses aux cerfs avaient lieu aux approches du plintemps; I'hiver, c'était le tour du sanglier ; au carême, du lièvre I saus préjudice de la chasse au vol, qui devait être encore en si grande vogue perrdant bien des années. Plusieurs auteurs anciens racontetlt que Philippe le Bel, poursuivant un sauglier darrs la forêt de Bière, fut renversé par son cheval, qu'avait blessé la bête noire, et fut trarrsporté au uhâteau de Fontainebleau, oùt il mourut, le 29 novembre 1314, clans la charnbre ou

lit

il

l,

Rezowl, de reticulurn,

petit rots, bourse.

érair né.

En

1285, les équipages royaux

étaient aiusi composés

:


*276un maître de la fauconnerie avait sous

ses ordres six

fau-

conuiels, payés, chacun, à raison de deux sols lsix deniers par jour, plus quatorze livres par an pour I'entretien de leurs chevaux, e[ autant pour I'achat de leurs robes; à partir de 1406, ils furent tous considérés comme cornmensaux du roi; un maître-veneur', qui recevait viugtsix sols par jour, commandait à trois veneurs, aux gages de trois sols par jour', chacun, plus quatorze livres par an pour I'entretien des chevaux, cinq livres pour lobes, et dix-sept sols pour haches; à un valet des veneurs, qui touchait dix-huit deniers par jour pour gages, quatre Iivres par an pour robes, et huit livres pour son cheval ; à quatre valets de chierts, payés à raison de six deniers par jour; et à deux archels, aux gages journaliers de deux sols. Il n'y avait que peu de chiens, dorrt la nourriture rle coûtait qu'un denier par tête et par jour. Ces équipages furent considérableûrent augmentés par les successeurs de Philippe III, et les chasses gagnèrent en luxe et en éclat. Le règne de Jean II, notamment, restera, à jamais, célèbre dans les fasles cynégétiques : ce monargue dépensait, pour son plaisir favori, des sommes énormes I on calcula que chaque cerf qu'il prenait lui revenait, au moins, à 100 livres parisis; iI paratt bvoir été le premier roi de Flance qui ait exigé que ses veneurs portassent une robe uniforme, de couleur verte. Les équipages de chasse à courre de Charles VI se composaient, sous un maltredelavénerie : de six veneurs, deux aides, un clerc, dix pages, onze valets de chiens. Il y avait quatre-vingt-douze chiens pour le cerf; huit limiersl trente lévriers, qui servaient dans les débuchés, pour arrôter les animaux menés par la meute, particuliè-

remÉnt les loups et led bêtes noires; quatre-vingt-dix chiens courants I enfin spécialement pour Ia chasse du sanglier, vingt-quatre chiens et huit limiers ; le tout oottait, annuellement, trois mille livres. Nous sommes loin de Ia simplicité du siècle précédent.

-277-

Celui qui était à la tête de

la vénerie du roi

s'appela,

d'abord, comme nous veuons de Ie dire, maître-veneur. A cette place, forb lecherchée, était toujours jointe une des mai|lises des eaux et forêts. Voici la liste des titulaires, tlepuis 1300 : Jean le Veneur; Robert le Veneur'; un deuxième Jean le Veneur; Henri de lvleudon; Renault de Gygi; en 1355, Jean de Meudon succéda à ce dernier, avec le nom de maltre de la vénerie du roi; après lui vinrent: Jean de Corquilleray ; Jean de Thibeauville; Phi-

lippe de Corquilleray; Robert de Frarrconville; en septembre 1393, Charles VII rnit à la tête, tout à la fois, de sa vénerie e[ de sa faucoirnerie, avec les nouveaux titres réunis de grand.-veneur et grand-fauconnier, son oncle, leducdeBourgogne; à la mort de ce personnage, en 1404, les deux fonctions furent séparées, celle de graudfauconnier fut donnéeà Eustache de Gaucourt, ditTassin, seigneur tle Viry, et celle de grancl-veneur, à Guillaume de Gamaches, qui s'appela d'abord, simplement, gouverneur de la vénerie du roi; rI fut destitué, à cause cle son peu d'habileté, qui avait, plusieurs fois, compromis le suc-

cès des chasses, ei remplacé, le 30 octobre 1413, par Louis d'Orgecin. Voici depuis lors, jusqu'à Ia Révolution, la nomenclature des grands-veneurs, aussi complète rlue nous avons pu nous laprocurer : Jean de Berghes, nommé par lettres patentes, du 2 juin l4l8; Guillaume Bellier; Jean Soreau; Roland de Lescæt1; Guillaume de Callac; Yves du Foul Louis, seigneur de Rouville; Louis de Brézé, comte de llauleuvrierl/Jacques de Denteville, qui mourut en 1502 ; cinq membres de la famille de Lorraine; Hercule de Rohan, pourvu eu 160?; Louis VIl de Rohan, qui se démii, en 1670, en faveur de Autoine Maximilien, seigneur de Soyecourt I tr'rançois, duc

de

la Rochefoucauld,

prince de Marcillac, pourvu en 1679; en1714, sonfils {. Dom Morin cite aussi Jeau des Uselines, qui selon cet auteur, aurait été grand-veneur vers 1495, après Roland de Lescæt, .16.


-

2?8

--

snccéda, mais sur le clésir exprimé par le roi, se dénit, imrnédit[emetrt, de sa chargc, eu faveur du cornte de Tonlouse, après lequel vint tre duc de Pentltièvre,

lui

mort en 1793. A la suite de I'ordonnance de 1396, les peineseucourues pour délits de chasse, déjà très-sévères, le clevirrrent eu-

core plus. Elles étaient, e[ restèrent lolgtemps, arbiu traires. Parfois, il en était prononcé de vraiment atroces; iI fut souvent plus rémissible, en Franoe, de tuer un homme qu'un cerf, et c'est à peine s'il était permis aux pauvres cultivateurs, qui voyaient leurs récoltes impunément clévorées, d'écarter', à coups de pierre, les animaux envahisserlrs, en prenant granil soin, toutefois, de ne pas les aitraper trop rudement. Mais si les manants furent complètement sacrifiés, les hauts jLrsticiers ne jouilent pas longtemps, sans cortteste, de leur victoire: les souverains essayèren[ de leurravir ce droit de chasse, auquel ils tenaien I tant ; le principe des Romains fui rernis en honneur, avec un léger changement ; les Iégistes en' seignèrent que les auimaux sauvages, n'ayant pas de maître, appartenaient, non pas à tout le monde, mais au roi; que le droit de les tuer et de se les approplier faisait partie de ses attributiotrs, et que les seigneurs n'en jouissaient que comme simples cotlcessionnaires. L'application de ces maximes ne se {it pas attendre : il se glissa dans toutes les ordonnances une clause, dont les termes devinrent de plus en plus explicites, qui permettait aux nobles de chasser sttr leurs propres terres; et comme ce que I'on permet peut être, le lenclemain, déferrdu, Louis Xl, cet amateur passionné de la chasse, interdit, un beau jour, celle-ci à tous, uobles et vilains; mais iI rencontra une opposition désespérée; les chroniqueurs du temps raconteut que cettepréienlion fut une des principales causes de tra guelre du Bien-Pr.rblic. I\falgré le dé' plçiement d'une sévérité inouie, il fallut abandonuer ce projet; Charles YIII y renonça solennellemeni, rétablit

-279-

les gentilshornmes daus Ie privilége atttluel ils terraienb tant, et tout elt se r'éservaut Io dloit cle chasser partolrt, défenclit aux ofliciers de Ia vénerie de pénétrer) ell soll absence, sur les terres des hauts justiciers. Les choses restèrent en cet état jusqu'à François I". Celui-ci, surnomtné Ie Père des veneurs, fut un des souveraius les plus chassetus que nous ayons eu; on prétend que le tableau qui est au Palais, à droite de Ia cheminée de Ia galerie de Henri II, et qui représerrte un homme tuant un sanglier d'un coup d'épieu, est une allusiou à un fait accompli par François Io', ltti-rnême, atrx environs de Fontainebleau. Les équipages de chasse royaux dépassèrent en magnificence, sous ce règne, l,out ce qu'on avait vu jnsque-là, et cottèrent annuelle-

ment plus de cent cinquante mille écr"rs. Benvenuto Cellini prétend, dans ses Mémoires, que lorsque le roi sortait, en forêt, dix mille chevaux étaient employés, et dix-huit mille, dans les grands jours; mais ou sait que Ie Florentirr n'es[ pas tottjours très-véridique' Quoiqu'il en soit, le seul équipage des toiles conrprenait alors : un capitaine, utt lieutenalt, six valets de limiers, douze verreurs à cheval, six valets de chiens, cent archers, cinquante chariots et cinquante chiens. Ce n'est guèfe qu'à partir de oette époque que la chasse à tourre eut ses principes bien coordonnés, snivis dans les équipages des rois eI des princes. l'rançois Iu" était également grand amatettr cle fauconnerie I il ût bâtir, dans le parc, les Héronnières' exprès pour y élever cles hérons, qu'on lâchait ensr,rite afin de peupler le pays; enfiu il fit creuserl pour abreuver le gibier et les chiens, un certaitr nombre de puits; elll,re autres cleux, au lieu appelé, alols, le Chêne-Corbin, qui coûtèrent, ensemble, 543 livres 11 sols 6 cleniersl I'un, dit de la Tranchée, était situé près la route de Yidossang; le second, le puits Fondn, p{esqre sttr les bords du chemin cle Montiguy. Il y en avait autrefois six autles, dans


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Ia forêt, savoir : celui de Vaucervelles, sur Ia route actuelle d.e XIeIun, au champ de courses ; celui de Nloret, ou est

maintenarrt Ia croix de Nlontmorin ; celui d'Ury; le puits du Géant, dans le canton de ce nom; Ie puits au Grès, dans la Tillaie ; Ie puits du Cormier ; des murailles les entouraient; en 16{2, ils étaient déjà, presque tous, comblés; il n'existe, maintena;rt, de traces que du puits Fonilu, et du puits d.u Cormier. Ce dernier, sur lequel nous revienclrons au chapi[r'e suivant, était consiruit d'une manière tout à fait particulière : il était "vofrté, et un conduit soutelrain, encore visible il y a une quarantaine d'années, aboutissait dans sor intérieur. 0n avait élevé, à côté, un grand bâtiment, couvert de pierres en terrasse, qui fut démoli vers 1640; nous ignorons guelle en était Ia destination, ainsi que tl'une autre construction,dontil subsistait encore des vestiges enl73l,auprès du puits de Vaucervelles, François I"' revint sur les concessions faites par CharIes VIII, el, sans reprendre Ies prétentious de Louis XI, il tt une tentative moins radicale que celle essayée par ce

monarque, mais qui fut plus durable : il créa les capitainsri,es des chasses. Voici en quoi consistait cetle insiitution : une déclaration royale faisait savoir que les terres comprises entre de cer[aines limites formeraient, à l'avenir, uue capitainerie. Dès lors, snr toute cette surface, parfois fort considérable, la chasse appartenait, exclusivement, au souverain, comme dans son propre domaine, et en son absence, c'est-à-dire ie plus souven[, au capitaine qui le représentait. Bientôt, on ne se borna pas à conlisquer le droit cle chasse aux propriétaires; petit à petit on leur imposa, pour la 'conservation du gibier qu'ils ne devaient pas tuer, des mesures vexatoires, souvent mêmes onér'euses I nous allons en pass'er lesprincipales en revue : Henri lV, par une ordonnance de juin 1601, défendit de chasser le menu gibier à moins d'une Iieue des réserves, et les sangliers, chevreuils, daims,

-28tlièvres et perdrix, à moins de trois lieues; puis de mener,, dans l'éteudue des capitaiueries, aucun chien qui ne ftrt en laisse ou qui n'etri un billot au cou ou une jaurbe lompue ; les chiens de belgers ne devaient être lâchés qu'au moment du besoin, pour la conduite des troupeaux. Uue autre ordonnance, de juillel 1ô07, prohiba le port de toute arme à feu, pour quelque raison que ce ftrt, sous peine de l0livres d'amende. Louis XIV, par une ordonnance du 7 décembre 1660, défendit tle laisser aucun échalas dans les vignes, une fois les feuilles tombées. Par celle du 9 août 1669, il enjoignit aux propriétaires et fermiers de tcher en terre cinq épines par arpent, dans les huitjorrrs qui suivaien[la récolte, à peirre de l0 livres d'amende par épine manquante; les bergers étaient tenus, pour repiquer corrvenablement celles qu'arrachaient leurs bestiaux, de ne jamais sortir sans s'être munis cl'une cheville en fer. La même loi défendit, à peine d'amende arbitraire, d'établir aucun murt ou fossé, aucune haie ou barrière, sans permission expresse I de couper ou arracher les chaumes, avant le lu. oc[obre I de faire exploiter les l,aillis, couper, faucher ou arracher de I'herbe, dans les champs, avant le jour de la Sainù-JeanBaptiste; c'est à grand'peine qu'on obtint, plus tard, la permissiou d'échartlonner, après une visite du garde du canton. Un r'èglement, du lT octobre l?07, soumit à toutes ces prescriptions les parcs etjardins enclos de murs I les

capitaines pouvaient se les faire ouvrir et y chasser, quand bon leur sernblait. Sous Louis XV, un arrêt du Conseil,

du 6 septembre 1755, ordouna que visi[e serait

faite des chemins à conserver' ; que Iès propriétaires ou fermiers seraient tenus de creuser, Ie long de ceux-ci, des

L Ce mot rnur s'entendait aussi des maisons, qu'on ne pouvait construire, sans autorisation, même au milieu du bourg de Fontainebleau, à peine de confrscation du fonds et des bâtiments, et de 3,000 livres d'ameudo.


-282fossés, de trois pieds de largeur sur deux pieds de profondeur, en observan[, de cirrquante toises en cinrlnante toises, des passages de quatre pieds. Le propriétaire, son

fermier orl son berger purent, seuls, passer hors des routes ordinaires. Eniin cles remises étaient choisies, au milieu de la plaine, qui devaient être exploitées en jeunes taillis, pour donner de I'abri au gibier. Les délits de chasse étaient punis, dans l'éienclue des capitaineries, des mêmes peines que dans le domaine propre du roi. François I"" Iixa ces dernièresl pâr son ordonnance de mars 1515. Les chasseurs ou receleurs tle grosses bêtes étaient condamnés à une ameude de 250 Iivres tournois, pour la première fois ; au fouet et au bannissement, à quinze lieues, pour la deuxième; aux galères, pour la troisième, et à mort, en cas d'irrfiaction de bans. S'il ne s'agissait que de menus gibiers, les délinquants étaient punis d'une amende de 90 livres i s'il y avait récidive, tln fouet sous la custade,jusqu'à effusion du sang I et en troisième lieu, du fouet, suivi du bannjssement.

Toutefois,

il

est à croire que ces prescriptions ne reçu-

rent pas une application immédiate, et que pendant quelques années eucore les peines continuèÏent à être infligées au bon plaisir du magistrat, comme cela avait eu lieu jusque-là, car un jugement de la Table de marbre de Paris,'de mars t 5l?, condamna Robin Durandon, pour avoir chassé dans la forêt de Bière, à faire amende honorable, à genoux, en ohemise, tête et pieds nus, ayec une torche ardeute à la main, et à payer 40 livres d'amende. Quoi qu'il en soit, le seul changemen[ imporiant qui sur-

vint dans cqi[e pénalité, jusqu'à ]a Révolution, n'eut lieu que sous Louis XIV qui, par sa célèbre ordonnance d'aorlt 1669, abolit absolument la peine de mor[ pour délit de chasse. La connaissance des faits de chasse, qui apparlenait, comme nons I'avons dit plus haut, arrx ofliciers forestiers,

-283-

déclara-tion du 12 décembre 1538, pour être dônnée au pr'évôt des maréchaux' Mais

leur fut enlevée par une

prenait la loi à la lettre, et infligeait, consciencieusement, aux déIinquants' les peines el)courues; orr ainsi qu'otl a pu le voir' elles ét'aient vraiment draconiennes, et il fallait user de grands ménagements dans leur application I aussi, devarrt la réprobation universelle, unïordonnance d'avril 1545 rendit-elle aux forestiers leur ancierrne juridiction. Par déclaration du 20 janvier 1598, Henri IV la donna, dans I'étendue des capitaineries, aux capiiaiues et à leurs lieutenants, mais sans qu'ils puisseut cotldamuer à plus. de 40 livres d'amende; dans les causes plns importautes, les accusés devaient, après i-ns[ruction sommaire, être renvoyés par devant les maîtres par{iculiers' Deux aus après,-uni orclounance de janvier 1600 supprirna cette rôsriction pour les deux capitaineries de Fontainebleau et cle Sainb--Germain' lieirx oir le roi habitait le plus souvent, et rlonrra I'instruqtion et le jugement de ious les de chasse aux ofliciers de ces capitaineries, qui protôr -étaient de robe longue, c'es|-à-dire qui avaient pris leurs grades. 0n pouvàit en appeler au Pariement des décisions àe ce triburial spécial. Presque tous les conseillers avaient des maisons delampagne près de Paris, comprises darrs I'étendue cles capitaineries; ils étaient donc frappés -directement par les lois si dures qui régissaient ces dernières, el ils s'en veugaient err acquittant tous ies prévenus. Louis XIII, par une ordounattce du 20 mai 1618" attribua, alors, au grand Conseil I'appel des faits de chasse, dans les capitairreries du Louvre, de Saini-Ger' main, d.e Versailles et de Foutaiuebleaul Messieurs du gîand Couseil suivant les mêmes etl'ements, lb droit cle ôonnaitre eu appel fut donné au Conseil d'Etat, par urle déclaration du I mai 1656. Les capitaineries furent décidées' en principe, par i'édit de mars 1515, mais la prcmière re fut établie gue

Ia

mârlechaussée


-284par une ordonnance de 1534, et à Fontainebleau, au dire du père Dan. Nous n'avons pu nous procurer cette orclonnance de Francois 1"', mais il en existe une de Henri II, dn 10 janvier 1549, qui la reproduit exactement. Elle donne, seulement, l'énumération des principales localités comprises darrs la capitainerie, sans indiquer les limites de cette dernière I ce sont les buissons qui sont près de Moret; ceux de Barbeau et de ilIolesmes; du seigneur de Boulas; d.es dames de la Voy; du seigneur de la Vo; de Malvoisines; du commandeur de Beauvoir; du seigneur de Bonrron; de Thousée; de la Chenaye; Etrang-le-Veau et Bouvillon I ceux de Frétoiseau, et du morastère de Fontainebleau; les bois Boutez; celui ilu Milleux; celui cle Lige; la forêt cle la Reine; les taillis du Tirant, Motz, Tomery; et le buisson tles Rougères. Le roi, quoique se réservant la chasse dans tous ces lieux, p€rmet aux propriétaires gentilshommes d'y courre le lièvre, et d'y voler les perdrix, en personnè, sur leurs terres, hors des bois et buissor:s, excepté, toutefois, dans

Ies sablons de Moret, les plaines, vignes et sablons de Bourron, les plaines de Laque-Fontaine, jusqu'à Melun et Chavois, oir toute chasse est absolument interdite. Ces limites, qui ne pourraient être que diflicilement réta-blies maintenant, étaient, dès lors, fort vagues, et ce fut I'usage, à défaut de titres bjen clairs, qoi tes n"a pendantlongtemps; les olliciers avaient pris I'habitude de défendre la chasse sur de certaines surfaces, et per-

sonne ne réclamait contre uue aussi ancienne coutumel mais il se trouva des capitaines qui négligèrent de faire garder la même étendue que leurs prédécesseurs, et quand on voulut revenir aux vieux errèments, des con_ testations surgirent. Un étlit de Louis XIV, en date de novembre-1687, précisa les limites de la capitainerie de Fontainebleau; il défendit, absolument, à toùs seigneurs, gentilshommes, hauts justiciers et autres, de {uelqué qualité et condition qu'ils fu,ssent, de chasser rii faire

-285chasser sur le territoire complis entre les limites suivantes : le ruisseau des Trois-Moulins, de Melun à Fontenailles, àLa Chapelle-Rabelais et Guerchy; de Guerchy, par les grarrds chernins, à Forge et lUontereau-fautYonne; de Ià à Dorrneil, Nauteatt, Noirville, Grè2, La ChapelleJa-Reiue, Feuillard, Noisy e[ ùIilty; puis Ie ruisseau de I'Ecole, jusqu'à Ponthiéry; et la Seine, jusqu'à

Melun. Uu arrêt du Conseil, du 9 novembre 1698, précisa, encore plus, ces limites : il iudiqua qu'elles devaient passer, en parlant de La Chapelle-Rablais, par le petit Villeneuve-les-Borcles ; Villeneuve-le-Comte, jusqu'à Guerchy; puis de Guerchy à Montiguy ; ei le long des bois de Illontigny et Coutençon, par les grands chernins, jusqu'à Forge. Enfln un autre arrêt du Conseil, du 20 dé-cembre 1700, réduisit un peu cette étendue, en rectifiant la ligne de La Chapelle-Rablais à I'orge, et en laissant Guerchy, maintenant Gurcy, en dehors. La capitainerie galda ces derrrières limites jusqu'à la Révolution. La place de capitaine à Fontainebleau, érigée en oflice véual par Henri II, fut, presque toujours, remplie par les maîtres particuliers dont nous avons dortné la Uste au chapitre quatrième. 0n cite, cependant, un sieur Noyer de Dangu, nommé capitaine en 1634, eI qui n'avait aucune charge fores[ière; iI était seulemeut concierge ou

gouverlleur du château. Le père Dan nons appreld que, vers la firr du règue de Louis XIII, le capitaine avait sous ses ordres : un lieutenant à Fontainebjeau et un alltre au Châtelet-en-Brie, qui rendaient [ous deux la justice; des audier]ces se tenaient, au siége dr: l'ontairrebleau, le premier ,jeudi de chaque mois, et à celui du Châtelet, le prernier lundi. Dix gardes spéciaux surveillaient Ia forêt, et vingt, dontlamoitié à cheval, les envirorrs. Les cadres de ce personnel varièrent peu jusqLr'à la llévolLrtion. 0ependant nous voyons celui.ci conrposé, sous Louis XVI, cl'un inspecteur, un sous-lieutenant, vingt-cinq gardes à .19


*287

-286-

pied, et

huit à cheval, seulement. Plusierrrs

enrployés,

chargés de fouctions todtes spéciales, étaient, de plus, at[achés à la capitainerie: c'éûaienb des faisaudiers, des renarcliers, des

ret l,s-

chasseurs, etc.

Une déclara[ion royale, drr 16 décemble 1598, leur avait accordé, à tous, I'exemption cles tailles et impôls

ville; de plus ils étaieni chauilés; le capitaine, tant, en cette qualité qu'en celle de gouverueur cln château, recevait soixante cordes de bois d'oflicier; les lieutenants, et le premier des gardes avaient droit à dix cordes; les autres gardes, à troiii; I'orclonnance de 1669 ayant prescrit de lembourser la valeur de [ous les chaufiages, des arrêts du Conseil flxèrent le prix Bgnéral de chaque corde au capital de six livres de rente. Le capitaine de Fontainebleau avait la jouissance de deux gareniles dâns la forêt, a{ferrnées moyennant treize ceuls livres : celle de la Queue-de-Fon[aine,et, celle de Gros-Bois. lI faisai[, aussi, exploiter à sou prolit les taillis de cette demière, et ceux de la Butte-clu-llontcear,rl ces coupes rapportaient de

de six cents à sept cents livres, par an. L'acte de r'éforma[ion de ]a forêt de Bière, de 1664, prescrivit le rachat de toutes ces préroga[ives; le droit de garenne, à luiseul, fut p4yé la somme de 15,000 livres. En 1623, Louis XIII donna à son capilaine, qui était alors I\t. le baron de Persan, et aux successeuts de celui-ci, Ia maison aiusi que les revenns dépendant de la terre du Xlottoeau. Louis XV y ajouta, par arrêt du Conseil, du 30 mai l?21,

en faveur de NI. de Moutmorin de Saiut-Hérem,

les

cens, rentes, glrains et argent, dloits seigrreuriaux et féodaux, et autres généralement quelconque de la se! gneurerie, le tou[ estimé, environ, sept cent quarante livres, à charge de payer chaque aunée aux lfathurins de Fontairrebleau : trois cent, vingt livres quinze'sols six deuiers, représentant la valeur cle torrs ces droits, qui leur avaient été abandonnés en 1612; trois muids ei demi de blé, et deux poules, gui leur avaieirt été accordês, sur

-

le domaine du Xfontceau, en 1610. Le capitaineprétendit que parmi les rlroits qui lui étaient coucédés, se trotrvaient conrpris d,e lan'gayage tlc porcs,poitls le roi, nùetLûre ' roulage , mit'tage du mal'ché de l'oul,ainebleau, ailsi que detabell,ionnaga de ladiLe ville; le contrôleur général du Domaine le lui contesta, et un procès eut lieu, sur lequel intervirrt, Ie 8 novembre 1724, uu arrê[ du Conseil, qui sans juger au fbnd, accorda ce qu'il réclamait à NI' de Saint-Hérem, clont les sucr)essetlrs reslèrenI en jouissance jusqu'à la Révolutiou. Louis XIV payait au capitairte de -Fontainebleau Lrne pension de six mille livres ; elle fut réduite à trois mille, à Ia morb de François Gaspard de Montmorin, en 1?01, mais peu après, reportée au chiffre

primitif. La compbsition des équipages de chasse de Henri IV est oonnue, Quoique fort beaux, ils étaieut moins somptueux qtte ceux cle Fraucois I*"; la dépense totale, tant pour la fauconnerie que pour la vénerie,, ne s'élevait,

ànnuellemertt, qu'à cinquaute-r:inq urille livres touruois' Le personrrel cle cetl,e dernière se composait de : cent trerite et un lieutenants, gentilshomlnes et aid'es; virrgtquatrevalets cle limiers; sept valets de chiens à cheval; dix-sept à pied, et qualre-viùgt-dorrze lages.

Sous

touis XIII; el pendant lllle grallde partie.du il n'y avait plus, à I'orciinaire : qu'un

rèsne de Louis XIV,

iieitenant ; huit getr tilsironnes ; cleux pagesl rleux valets pied' de limiersi .,n uàt.t ile chiens à cheval, ei quatre à une toute troltvaient s'eu I\fais à cÔté c]e ces velleurs c'est-àcltr'artier, qtle qui rte selvaieuI ]pûr série cl'autreg dire trois.moiJ par atl, chacuu à sou tourl c'étaient: quatre lieuterranis I quatle sous-lier-rtenants

;

treute-deux

jentilshommes; qualte aumôniers; quahe médecinsl valets de [uatre chirurgieris; quatle for:r'riers; -dolze à pied' clouze cheval; à Iimiers; quatrà valetsàe chiens grancl-veneurl dir Ia trorninatiou ii Ces places ètaient les lierr[enants, settls, étaient choisis, directement, par


-288-

roi. 0n conçoit aisément que tous ces veneurs, qui chas_ saient par quartier, étaient une superfétation, aù moins ir:utilelet en 1706, le r.oi les d,ispeÀsa cle venir faire leur service, tout en conservant Ies charges, qui ne furent srrpprimées, définitivement, qu'en l?3?. Pendant les dernières aunées clu règne de Louis XIV, la vénerie était dirigée par un capitJine-commanclant, qui avait sous ses ordres : cleux geniilshonrmes ou lieute_ lullr; un écuyer; deux pages; cinq piqueurs; huit valets de limiers ; dix valets dq chiens, tant a pied qu'à cheval. Louis XV conserva cette organisatiori, mais il créa la place de premier venellr, en faveur clu célèbre d'yauville, le plus su,uant penaur cle France. Enlin sous Louis XVI, ill'est plus question cle l,écuyer, et un piqueur, ainsi que deux valets cle limier sonI remle

placés par quatre valets de chiens, eI cleux surnrrméraires. Le service de la vénerie absorbai[, alols, tlois cent cin_ qu.ur-t9 mille livres par an. Les ofliciers jouissaient d.u privilége de Ia noblesse, et avaient droit au titre d'écuyêr,

seulemen-t pour eux) et tout Ie temps qu'ils étaient en ch,1q9. Une autre prérogative errôorel qui s,étendait, celle-là, à tous les hommes faisanJ partie àe I'equipaÀà, consistait à déjeuner aux frais du roi, les jours or-\ celui_ ci assistait à la chasse. Après Louis XI et François I"'., Henri IV fut un des rois qui se nrontrèrent le plus jaloux de la chasse; il I'aiurait passionnément, et iI rr'était pas lare de le voir, dans la même journée, comme en 160?, à Fontainebl eat., ooler le rnenu gibier le matin, chasser le loup danÊ le milieu

jour, et forcer un cerf le.soir.

du

C'es-t

le premier de

ncrs

rois qui ait possédé une meute poul loups'; jusque_là, on tuait ceux-ci à l'aide cie battueJ et à coups"d'arquebuse. Sous ce règne fureui ouvertes, dans la'forét, ies pre_ mières routes de chasse, afin cle permettre à la reinô et à ses dames de suivre, plus comnrodément, tm ourr.ir.r, dans les voitures cle luxô, clont I'usage ornât de s,intro.

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duire en l'rance (voir au chapitre sixième). Marie

de

Médicis ne se scrvait pas toujours de cette nouvelle inverr-

tion, car on raconte t1u'étan[ à lrontaineblèau, pendarrr I'automne de 1611, elle chassait à cheval, accompagnée des princesses et clames de sa Cour, et de quatre ou cinq cerrts geutilshommes, Louis XIII fut le denrier de nos rois qui aima la chasse du vol, et elle ne fut guère pr-a[iquée depuis lui, quoiqu'en 1664, M. Barillon ait encore défenclu expressément, sous peine de fortes an endes et de bannissement, d'abattre les arbres de la forêt sur lesquels se trouraient des aires d'oiseaux d,e leu,rre, et ait rendu les gardes responsables cle la conservation de ces nids. Louis XIV, le premier, introduisit Ie sang anglais dans ses

équipages; la vitesse des chiens s'accrut considérable-

ment, e[ le roi preuait, parfois, jusqu'à trois cerfs, I'un après I'autre. En 1683, élant venu chasser à Fontainebleau, trois jours après la molt de la reine, il tomba de cheval et se démit le bras; clepuis lors, iI ne lenonqa pâs à son exercice favori, mais il ne s'y Iivra plus, suivant I'expression pittoresque de Sainl-Simon, à qui nous emprtrntons ces détails, que dans we manière cle petit soufflet, trré par quatle porleys, qu'il menait, lui-même, à toutes brides, avec une adresse et une justesse qu'auraient enviées les meilleurs cochers; il avait cinq ou six relais; ses pos[illons étaient des enfants de dix à quinze ans, qu'il dressait lui-même ; on peut se faire une idée de Ia manière cle. petit souffl,et par un tableau qui se trouve au palais, dans I'ancien salou de travail de I'impèratrice Eugénie, et otr Louis XIV est représenté courant le cerf, à Fontaiuebleau, dans une assez singulière voiture, en effet. N'é[aient autorisées à suivre la ohasse du roi gue les personnes qui en avaient obtenu la permissior. spéciale, ou 'qui avaient le ju,staucorps, c'est-à-dire le droit de porter I'uniforme de vénerie, qui était bleu, doublé de rouge, avec trois galous, un d'argent entre deux cl'or. A Fontai-


*2et-

-290-

nebleau, seulement, suivait qui voulait. Louis XIV était bien aise qu'i] y euf un certain nombre de cavaliers, mais il trouvait ridicule qu'on vint ii la chasse sans airnel celleci, et ne savait aucun mauvais gré li ceux qui n'y allaient jamais. Le sonvelir de cler-rx exploits cynégétiques se raltache, sous ce règne, à notre forêt : le 17 novembre 1646, Sol Emineuce, rnonseigneul Ie caldirral cle l\{azarin, uhargé par un sanglier aux abois, Ie iua d'un coup de son épée. Quelques années plus tard, Ie grarrd Dauphin, ayant attaqué urt vieux loup, à Fontainebleau, I'équipage prit, au bor.rt de quatre jours, aux portes de Rernes, en Bre[agne, I'auinral de meute, forcé par la famiue autant que par la fatigue; on cernait le soir celui-ci, Ià ou iI se retirait, et on le relançait, de nouveau, le lerrdernain niatin. Salnove, qLri écrivait sous Louis XlV, indique les lieux de rendez-vous habituels, quaucl on chassait à lronhinebleau, et pour chacnn de ceux-ci, donne la liste des endroits oîr il éfait d'usage de placer des relais. Sauf quelques modifications, lrécessitées par le tracé des cleux chernins de fer qui coupent la forêt, et rendent tout à

fait qui

excepl,ionnels les hulali,s à la Seine ou au Loing, ce se faisait alors se fait encore aujourd'hui; preuve que les habitucles. des animaux, ieurs refnites, n'orlt pàs changé, et que par conséquent, Ies principales pér'ipéties de la chasse à courre étaient, dès ce tempsi les mêmes qu'actuellement, ou pour' être plus exacts, qu'il y a uue vingtaine d'années. Voici ce[te nomenclature : Reudez-vous à la Vente-aux-Diables (croix du GrantlMaître), ou au puits de Moret (croix de trlorrtmoriu). Relais er ces deux points, au Mont-Merle, et au pavé de

-

Bourron. Reudez-vous

et à Franchard.

-

-

Bourron à la croix du Grald-Velletll'. Relais aux Pommet'aies, à la Rendez-vous à Chailly. à la Belle-Croix, au puits Frarrchard, mare aux Évées, à de Vaucervelles (sur la route de Melun, au champ de courses), à la Boissière. Relais a,u renclezRendez-vous à la table ûu lloi. vous, à la mare aux Évées, à Ia Butte-Sairrt-Louis, à la

-

-

Belle-Croix. Rendez-votrs aux Hautes-Loges.

-

Relais au pied du

Rocher-Cassepot, à la Belle-Croix , au puits de Vaucervelles '

à Ia croix du Grand-Veneur et proche la ruare aux Évées.

Le

3l mai 1717, le czar Pierre le Grand vint faire à

Fontainebleau ses premières armes ii la chasse, avec la meute du roi; celui-ci était trop jeurre, Ie Régertt détestait cet exercice, c'est le grand-veneul qui fit les houtleurs de la journée au rnouarque du rot'd. Quelque lemps apt'ès,

en novembre 1724, nos bois vireut les débuts de Louis XV à la chasse au sanglier, et trois aus plus tard, le 27 septembre 1727, ce prince y détourna eI laissa courre, lui-même, un cerf, dont la tête fut mise au châtean, dans la galerie dos Cerfs, avec une inscription qui relatait ce fait. La mémoire des habitants du pays garda uu long souvenir d'une autre chasse, qui eut lieu au ruois d'octobre 1773 : l'anirnal de meute, ayant franchi le mur d'un jardiu, près d'Achères, blessa dau-

uu vignerou qui travaillait ; le Roi, instruit de l'accident, s'at'rêta, fit assurer de ses bontés la femme et les enfants de Ia victime, et envoya à celle-ci son ohirurgierr I Ia Dauphine, qui passa un moment après, descendit do sa calèche, et

gereusemeut, d'un coup d'andouillet,

au pavé de Bourron (croix de

SaintRelais au rendez-vor-rs, à la croix cle Souvray, Hérem). à Ia route de Recloses, au l\[on[-Merle, au puits de Moret

-

Relais au rênRendez-vous à la croix de Souvray. au pavé de Franchard, à dez-vous, au chemitr d'r\chères, Bourron et au Mon[-Met'Ie. Relais au rendez-votts à Rendez-vous a Flanchard. la Touche-aux'Mulets, à Ia cloix de Souvray, au pavé de


-292-

y Iit monter cette femme et ces enfânts, auxquels elle donna sa bourse, et qu'elle reconduisit à Achères; ajoutous que le blessé flrt complétement guéri, Les équipages du loi venaient, d'ordinaire, à Ilontainebleau vers la lin de septernbre, et y resûaient jusqu'au t5 ou 18 novembrel la chasse de Ia Saint-Ilubert se faisait donc dans cetteresidence ; cejour-Ià le renclez-vous é[ait toujours fixé au carrefour de la croix de Toulouse, Ie plus grand. de la forêt, et qui avait été fait exprès, par I'ordre d.u g-rand-velleur, comte de Tonlouse, pour contenir l:aflluence énorme de gens, de toute sorte,

qu'altirait cefte solennité. La curée

avait souvent lieu, le soir, au retour, dans la cour Ovale. C'est à Louis XV que levient le mér.ite d'avoir mis cle I'ordre dans les tons de chasse. .\utrefois, on n'employait qu'une petite corne, appelée huchet, pour transmettre les signauxl ceux-ci étaient au nombre de six, indiqués par des notes isolées, plus ou moins lougues et plus ou moins multipliées I ce n'est que sous Louis XIII qu'on commença à se servir d'une véritable trompe, mais c'est Louis XV qui compléta le recueil des fanfares, tel c1u'il existe encoreaujourd'huit. Il est vrai qu'une surabondance d'indications devenait indispensable : nous avons vu, sor,ls le règne précédent, le sang anglais faire son apparition I la vogue de celui.ci alla croissant, et bientôt les meutes du roi ne furent plus composées que de chiens anglais et de bâtardsl or, la gorge de ces derniers était loin d'approoher de celle des français, et il fallait bien y suppléer par la tronrpe. Ce changement en entraîna un autre dans le clernier acte de la tr.agédie cynégétique : jusque=là on employait le couieau pott.r seruir I'animal sur ses fins, mais celui-ci, pris, le plus souvent, de vitesse, par les nouveaux chiens, étaitencore trop plein devigueur

l.

Nous donnons, à la ffn de ce chapitre, deux fanfares com-

posées, erprès, pour la résidence de Fontainebleau, et que nous avons trouvées dans d'Yauville.

pour qu'il soit prudent

-- 293 -

de I'approclrer, et, à partir de cette époque, on adopta, presque exclusivernent, I'usage de la carabine. Sous Louis XVI, nous n'avons atrtre chose à signaler

qu'un malheur, qui attlistaune chasse à courre du mois d'octobre 1788 : le rendez-vous avait été fixé à la croix de Montmorin ; M. de Tourzelle, maitre de camp et colonel du régiment de royal-cravatg, étaitparmiles chasseursl il fut empor[é par son cheval, à travers la Plaine-du-Rosoir, et alla dourrer. du front, avec tant de force, col'rtre uue branche deI'un des ohênes épars quipeuplâient alors ce can[on, qu'il fut désarcouué et resta inanimè sur le sol I on le conduisit à Gros-tsois, où on dut le laisser, clans I'impossibilité oir iI était de supporter une route plus longue; de grancls soins lui furent prodigués, par orclre du roi; un vér"itable camp fut dressé autour de la maison forestière, pour abriter les médecins, pharmacieus, gar'de-malades, etc., qu'on avait fait venir; mais tout fut

inutile, et le blessé mourut, au bout de deux ou trois jours, après avoir sulli l'opération du tr'épan. La pratique de la chasse à tir, telle que nous la comprenons maintenant, est chose, relativemeut, toute récerte : sans doute les Gaulois, avons-nous dit, tuaieni, avec des flèches et des javelots, le gibier qu'ils rencontraient; plus tard, viut le tour des arbalètes de plus en plus pelfectionnées; sous Francois Iu', on se servai[, même déjà, d'armes à feu, qu'on chargeait à balle I mais balle ou trait, tant qu'on ne put lancer qu'un seul projectile à la fois, ou dut se borner a'tir.er les grosses bêtes, ou à peine, à la surprise, quelque menu gibier arrêté; les chasseurs ne goûtèrent les plaisirs du Lir au vol ou à la course que lors de l'apparition de la grenaille de plomb. Cette invention est due à I'Italie, dit-on, et remonte arr milieu du xvr" siècle; bientôt introduite en France, elle eut pour ellet immédiat de faire apporter plus de soins tlansl'éducation et la conservation durnenu gibier : ainsi {9.


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Henri IY fit faire, dans Ie parc du château, un biLtiment spécial pour' élever divers gibiers et oiseaux rares, et nous avors vLr, au chapitre premier, qu'il avait eu soin, el concédant le Chaurp-Ilinette à M. de Beringliem, de faire insérer clals I'ac[e clue le terrain sçrait ensemencé de manière à y attirer les perdrix et les faisans. llais la chasse à tir ue commercâ à prendre uue véritable irnpor[auce, qui alla toujours croissant, que sous Louis XIY. telui-ci y était tr'ès-adroit, et I'aimait beaucoup; iI fit établir, dans la forêt, une certaine qualtité de petits enclos otr p&rquetsl d'uue dizaile d'arpenls chactrn, enr,ourés de palissades ou même de murs; le terrain qr fut cr.rltivé pour y retenir le gibier à piumes; iI y en avait : un, au Charnp-l\{inette I un, à la Piaine-desPinsl deux, à I'Atelier-Granal-Jean, dans I'irrtérieurdu Grand-Parquet actuel; deux, aux Placereaux; urr, à la Petite-Haie I deux, dans les Ventes-Hér'on, dits parquets de lVlontigny; puis enfin un, au Puits-du.Colmier, le seul qui reste actuellement, et dans lequel fut bâtie une maison qLri servit à élever des faisans iusque vers 1700, qu'une faisanderie spéciale fr-rt construite sur I'emplace. meut encore occupé par celle qui existo maintenant. Le roi allait chasser dans tous crrs parqllets, quelquefois. à pied, mais le plus souvent à cheval, ou traîné dans une ohaise; il abattait uu grand nombre de pièces, qu'il dis-

tribuait ensuite aux

dames de

quelques membres de

la

la Cour; parfois il conviait

famiile royale à I'honneur de tirer avec lui, mais pour les courlisans, une telle invitation était très-rare, et prouvtrit la faveur la plus marquée. Louis XIV se plaisait, aussi, à tuer, à coups de javelot, des sangliers, renfermés dans d.es toiles, et qu'on faisait défiler devanl. un chariot sur lequel il était placé. Louis XV aimait; au moins, aulant la chasse à tir que son aieul. Les pelits parquets qu'a,vait fait faile celui-ci ne suflirent bientôt plus; un arrêt du Conseil, du l5 février 1753, ordonna que le canton de 1'Atelier-Grand-

-295Jean, et la plus grande par[ie de celui de

la Petite-Tran-

chée, en [out cent cinquante-trois hectares vingt-sept ares, seraient, exclusivemera[, destinés à élever drr gibier, et entourés de solides treillages, remplacés, oinq ou six

ans après, par des rnur$, dout la construclion cohta 46,567 livres, C'est ainslque fut établi le Graud-Parqnet, ou Parquet-du-lloi, tel absolurneni qu'il existait encore au commenceûrenI du deuxième Dmpire. C'est également sous ce règne, vers la fin probablement, que fut établi le Parquet-d'Avon. 0n raconte qu'une épidémie s'étant déclarée sur les perdreaux de Fontainebleau, Louis XV {it vbuir, pour les soigner, deux doctes menrbres rle I'Académie de médecine, qui y perdirent leur latiu, et repartirent sans même avoil pu déIinir la maladie. A I'époque oir nous sommes arr.ivé, iI y avail déjà bieu longtemps que le tableau que uous avons.tracé des gibier.s

la Gaule n'était plus exact. En ce qui regarde notre contrée pr.oprement dite, l'auroch, l'élau, le tétras, la gelinote n'existaient plus pour nous depuis des siècles; le sarrglier, tourmen[é par le voisinage de I'homrne, étai[ devenu I'animal essentiellement vo1'ageur que I'on connait, tantôl faisant dans ]a forêt cle véritables invasions, comme celie dont I'histoire a gardé le souvenir, sous Ilrançois Iu", puis tout à coup disparaissant presqu'entièrement, et pour des années; le ianglier n'est qu'Ltn hôte, di| rrn vieux proverbe. Quant aux autles gibiers, Ie soiu tout particuiier qu'ou en avait pris, la créatiorr des capitaineries, clui leur assurait une nourriture abondanle, à proximité de la forêt, en avaient, éviindigèrres de

demment, augmenté Ie rrombre. Le cerf surtout, I'aninral des nobles chasses, le héros

fit toujours sa derneure favorite de nos rochers sauvages : Charles IX cite les cerfs de Fontainebleau, dans sot't Traité d,e la chasse royal,e ; le père Dan s'extasie sur leur nombre; Paillet, daus sa Descri,ption llrysique d,e la forêt, raconte que, peu obligé des royales assemblées,


-297 -

-296-

cle temps avant Ia Révolution, lI. I\Ioussaint, géographe clu roi, àvait pu compter plus cle cent grands fauves à la

fois, d'uu point oir iI était placé; c'est spécialemeni contre eux quie furen[ faites, vers la {in du xvtt' siécle, Ies

premières palissacles, po ur pro iég-er le-s- j eunes repeuplements; nous avolls parlé, au chapitle IV, de ces clôtures, continuées jusqu'à rros iours, nous n'y reviendrons pas ici. Et cependait, ta *e,,te du roi forçait un ceriain nombre cl'animaux; ol1 prenait, chaque année, tant à Fontainebleau qu'à Cornpiègne, à I'aicle tles celt pièces.de toiles et dàs er,ent pàntleaux de l'équipage' Llne trentaine de faous uràles, pôr-rr euvoyer à Saint-Germaiu' oir I'on chassait beaucoup, et dont la forêt ne pouvait produire assez de cerfs; eir{in de temps en lelnps' on opérait de véritâbles hécal,ombes de biches, telles que celle faite en 1?53, et qui se monta à six cents têtes; les paroisses riveraines, qui avaient provoqué cette destructiou, par un placet piésenté au rôi I'aunée pr'écédente,-fournirent le ptomb et la poudre. Les cerfs de tr'ontainebleau, comme îo,,, auo* des pays secs et pierueux, ont les bois d'une exiguité remarquable. Le daim, aniàal rJe parc plus que de grande fotêt, n'a, cle tout temps, été ici qu'à l'état d'exception, pour ainsi dire. Le chevreuil, amateur des taillis, n'a jamais dir, non plus, être en bien grand nombre, surtouI jusqu'au jour ôir I'on commença à adopter pour nos bois de courtes

réuolwtions (voir au chapitre quatrièrne); puis comme aime les tenains fertiles, et presque tous les gibiers,

il

par ôonséquent rie doit se plaire que sur bien peu

de

points, à lrorrtainebleau. Le lièvre, cet habitant des champs, ne s'est guère trouvé, à toutes les époques, que sur les con{ins de la forêt; si jamais la fantaisie lui a pris de trarrsporter ses pénates

plus il l'intérieur, iI a dû, à peu près partout, troublé par Jean Lapiu.

y

être

Celui-ci a toujours cru e[ multiplié dans nos sables légers. II n'avait pas Ie privilége d'être gibier tle prince, aussi, de bonue heure, Ies souverains ordonnèrenrils de le tlétruile, hors des garellnes, sur leurs domainos propres. Sans rernottter plus haut que 1669, I'ordonnance de cet[e année, qui sur ce poirrt, comme sur la plupart des autres, ne fit que reploduire de plus anciens réglements, presclivit aux oftr:iet's des chasses, sous peine de 500 livres d.'arneude et de suspension tle leur charge pendant un an, de faire fouiller et renlrerser tous les terriers qui se pourraient trouver dans les forêts royales; au cas où cette clause ne serait pas exécutée dans un dé-

lai de six mois après la publication de I'orclonnance,

celle-ci enjoignit, sous Ies mêmes peines, aux maîtres particuliers, leurs lieutenants, procureurs et autres ofliciers des maitrises, de le faire incessamment, et de se servir cle furets et de pioches, pour arriver à I'entière destruction tles lapins. Eh bien! tout cela resta lettre morte ; et voici comment, quelques années plus tard, M. le

grand-maître Duvaucel s'exprimait à ce sujet : o les > lapins, cette uerm,ina des forêts, qui de tout temps, a r été proscrite par les Ordounances, et qui, au mépris rle > Ieurs dispositions, y a été multipliée, pour I'utilité D qu'en retirent ceux qui en ont le produit, nou-seule' ) ment arrêtent la pousse, par leur àrota, dans les cau) tons où ils se trouvent, mais même, par leurs terriers, r éventent les racines, et font avorter le bois' Il convien> drait d'autoriser les o{ficiers des eaux et forêts de dér truire le lapin clans les clôtures. L'Ordonnance leur > enjoint, ainsi qu'aux capitaiues des chasses, de les dé> truire clans les forêts, mais leur condition et leur crédit r nesontpaségaux, etils nepeuvent exécutercet artiole. )) Ils ne Ie pouvaient pas, en eïfet, sur[out à Fontainebleau, où le capitaine des chasses et le maître particulier l'étaient qu'une seule et même personne. Cependant, plusieurs fois, des mesures sérieuses durent être prises


-298pour résister aux empiètements de ce petit animal : un arrêt du Conseil, drr 28 avril 1739, otdonna I'adjudication, au rabais, de la destruction de tous les lapins, avec défoncemeut et renvelsenrent de leurs terriers, dans les jeunes bois siiués aux environs de l'outainebleau, ainsi que sur les triages de laCroix-de-Guise et de Ia Croix-duGrand-Maîtle; un autre, du 11 juin 1743,prescrivit les mêmes mesules pour toute la forêt, les bois et friches adjacents, et permit aux adjudicataires de se servir de bourses, panneaux, furets, chiens, et généralement de tout ce qu'ils jugeraient convenable; les gardes de la oapitainerie ne devaient y porter aucun empêchemdnt, à peine de 1,000 livres d'amende; en 1772, on autorisa, d'une manière générale, Ies entrepreneurs des plantations à détruire Ies lapins et à rerrverser les terriers, dans l'étenclue de celles dont ils étaient chargés; on se servit, aussi, à plusieurs reprises, d'ouvriers fureteurs, qu'on payait à raison de trois livres par jour. D'utr autre côté, un peu avant Ia Révolution, on établit une garenne libre, clans les Hautes-Plairresr oîr ces petits rongeurs ne pouvaient, du reste, alors, faire de mal. Nous avons dit qu'avant les Romains le faisan était

inconnu en Gaule, il y resta fôrt rare, presque jusqu'à nos jours : au Moyen Age, les chevaliers faisaient des

vcelrx sur lui, comme sur Lln être extraordinaire; au xvf siècle, un faisan était considéré comme rtn plat tout à

fait aristocratique; il n'est question de ce gibier dars

aucune des anciennes Ordonnances sur la chasse, et il était encore assez peu conrmuil, au milieu du xvlr" siècle, pour que son t'ol n'ait pas été décrit dans les livres de fauconnerie de l'époque. C'est à I'importance que prit la chasse i\ tir, sous Louis XIV, qu'on doit la conquête de ce bel oiseau; on se mit à en élever, tous les ans, de grandes quantités au Parquet-du-Puits-du-Cormier, ensui[e à ]a Iraisauderie, et naturellement, beaucoup s'en ailèrent peupler les environs. Mais ce ne fut, ce ne sera jamais,

-299ici, qu'un gibier factice, et il a toujours drl être rare, au centre de la for'êt, or\ il ne trouve pas I'humidité qui lui est nécessaire, e[ les champs or"\ il aime à aller au gaguage matin et soir. Nous erl dirons autant des perdreaux gris, moins eunemis de la sécheresse, mais qui out encore plus besoin du voisinage de terrains cultivés. Lgs élèves qu'on Iït, à partir du règne de Louis XIV, contribuèrent, cependant, à

peupler de cette espèce, au moins les bordures de la forêt. Quant à sa colgénèr'e, la perdrix rouge, nous avons vu qu'elle était complètement incligène, et à toutes les époques, on dut en rerlcontrer dans nos rochers couverts de bruyères. Mais on sait que ces oiseaux sont très-absolus dans leurs exigences, qu'ils n'aiment pas à vivre trop rapprochés les uns des autres, et que, quel que soit le nombre de ceux qui sont nés dans un pays, il semble n'en demeurer, jamais, que proportionnellement à la nourriture spéciale que la localité est susceptible de fournir aux

futures couvées. Nous citerons encore, pour ne rien omettre: les bécasses, don[ quelques couples sont, de [out temps, restés, chaque anuée, à nicher chez nous I et nn pe[it nombre d'oiseaux d'eau, qui venaient pleudre, jadis, lerrrs,ébats sur le marécage que formait alors Iâ mate aux Evées. 0u ue saurait parler des gibiers qui peupler-rt une forêt sans dire quelques mots cle leurs ennemis intimes : carnassiers, bêtes puantes, oiseaux de proie, ceux, en ull mot) que le chasseur confond sous le nom uniforme d'animaux nuisibles, el qui sont loin de l'être, tl'une manièle absol:e, car tous ont un rôle utile ici-nas : tel qui mange les faisans et leurs æu[s, les lièvres, Ies lapins, Ies perd.rix, etc., dévore aussi les mulots, les loirs, les campagnols, si grancls destructeurs de setnences et de jeunes plants, sans parler des insecles. Mais à Fontainebleau, oîr en même temps que le bois on a toujours cultivé Io

7;é''""\

\)

\D4. ver-Urr.'


-300gibier, ces animaux font plus de mal que de bien, et à toute époque, sur'tout depuis l'introduction de la chasse à tir, 0n leur a fait une guelre saus paix ni trève. A leur tê[e il far"rt placer le lor-rp, qui, lui, n'est pas seulement redoutable pour le gibier, mais encore poul les bêtes domestiques, et même pour I'homme. Dès I'origine, celui-ci chercha à se défendre : iI creusa des fosses, ou un

appât attirait l'ennemi détesté;il inventa des piéges tle la tête du maraudeur lut mise à prix, elle valait 20 sols, en 1436; on créa des o{Iices de louvetier, que Frauçois I'" fit relever de la couronne, et placa sous le commandement direct d'un grand louvetier; des arrêbs du Parlement, des 29 mai 1537, 27 avril 1564 et 7 détoutes sortes;

cembre 1584, attribuèrent aux sergents louvetiers : 2 deniers, pour un loup clétruit; et 4 deniers, pour une louve, par chaque feu situé à deux lieues à la rondel ce droit dut être levé par les collecteurs et marguilliers des paroisses; en fr-rrent exemptés ceux qui ne payaient pas 5 sols de taille, au moins ; uue ordonnauce, de;'anvier 1583, prescrivit aux grands-maitres et maîtres particuliers, ou à leurs lientenants, de faire assembler, trois fois l'année, un homme par chaque feu des paroisses de leur ressort, avec armes et chiens, pour la chasse aux loups; des ordonnances, de mai 1597, janrier 1600 et juin 1601,

exhortèrent les seigneurs'hauts justiciers et de Iief à réunir, tous les trois mois, leurs tenanciers, pour se livrer à la destruclion des loups, renards, blaireaux, loutres et autres bêtes nuisibles; mais cles abus ayant eu lieu, un arrêt du Conseil, du 3juin 1671, défendit toute

publication d'assemblées de ce genre, sans que deux gentilshommes dr-r pays, nommés par les intendants et commissaires départis tlans les provirrces, se fussent assurés si les habitants pouvaient, sarts irrconvénient, quitter leur labeur; la taxe des frais faits pour la chasse devait être arr'êtée par ces gentilshommes, à raison de 2 sols par paroisse environnantel cette disposi[ion,

-301d'abord appliquée, seulement, à la Picardie et à la Lihampagne, le fut à tout le reste du royaume, par arrêt du t6 jauvier 1677. Ce que nous venous de dire montle I'importance qu'on attachait à Ia destruction des loups, et par conséqueut, le nombre considérable de ceqx-ci par toute la France. Notre pays n'en était pas plus exempt que les autres : en 1548, Sébastien de Rabutin, bâtard de frère Hugues de Rabutin, chevalier de l\Ialte, et commandant de Pontaubert, tua une louve gigantesque, véritable bête du Gévaudan, qui avait établi sa demeure dans les bois de Milly, et qui désolait les environs de Fontairrebleau; Henri II fit peindre ce haut fait, à gauche de la cheminée de la salle de bal du palais, où.I'on peut encore I'y voir; le père Dan prétend que I'autgur de cet exploit était un gentilhomme condarnmé à mort, qui demanda à risquer ce combat, et en sortit vainqueur. Pendant les premières années du règne de Louis XIII, il y eut, en Gâtinais, plus de trois cents pelsonnes victimes des loups. Nous avons parlé, au chapitre précédent, de la fosse creusée, bien avant cette époque, à I'ex[rémité du canton des LonguesVallées, et oir, parait-il, on en prenait parfois. Enfin, les registres de la paroisse de Bois-Ie-Roi font foi que plu-

sieursbricherons furen[ dévorés, en 1679. Bien d'autres animaux nuisibles ont, de tout temps, hanté la forêt. Yoici, sinon leur nomenclature complète, du moins, la liste de ceux que nous avons pu, nous-même, y reconnaitre, et qui selon toute probabilité, ont d.t la fréquenter depuis les temps historiques. Nous rnentionnerons d'abord : Ie renard, le hlaireau, la martre com-

mune,

la martre fouine, le

putois comrnun, le putois

belette, I'hermine, le hérisson, le loir I puis, parmi les oiseaux: l'aigle royal, I'aigle balbuzard, le hibou grandduc, qui ne nous visitent que rarement et par acoidentl

I'autour, la buse bondrée, le busard Saint-Martin, Ie hibou scops, la chouette hulotte, la pie-grièche écorcheur et la pie-grièche rousse, qui niohent dans nos bois

I


-302-

la corneille mantelée, et la corneille freux, qui y sont tle double passâge; enlin la buse ordinaire, le faucou creshibou moyen-duc, la chouette serelle, l'épervier, efraie, la r:orneille noire, Ie choucas, la pie, lo geai et

le

la pie-grièche grise, qui son[ sédentaires, ou du moins ne nous abandonnerrt jamais en totalité. Nous le répétons,la forét en a recélé, en recèle probablement cl'autres eneore, mais nous ne citons que ceux que nous avons vus, ou tle la présènce desquels nous sommes srlrs. 0n payait, jadis, aux gardes de la capitainerie, pour chacun dè ces voleurs do gibier, une prime assez considérable, txée de la manière suivante : pour un renârd, un blaireau ou un grand ôiseau de proie, 2 livres; pour un chien er"rânt, qu'on a toujours considérè comme animal fort nuisible, I livre ; pour une martre, 15 sols ; pour un putois, un loir ot un rat de faisanclerie, l0 sols; pour un hérisson ou une pie, 5 sols; pour un geai, un hibou ou une chouette 2 sols 6 deniers. Nous avons déjà parlé, à diverses reprises, des dommages que causèrent à la forê[ tous oes gibiers, entretenus dans son sein, surtout les cerfs et les lapins, les flus destructeurs, et aussi, de tout temps, les plus norùbreux; mais nous ne nous sommes pas encore occupé des dégats conmis sur les propriétés riveraiires; ils étaient pr.rurtant fort sérieux. Dès le commencement du xry'siècle,

deux rois, PhilippeJe-Bel et Charles-le-Bel, err furerrt touchés, et par leur testament, en date des l7 mai 131 1, et 26 aorlt 1321, iis léguèrent, à titre de réparations, des sommes, assez consiclérables, aux voisins'de leurs d.omaines. François I"', mu par la même pensée, affranchit, par lettres patentes, du 12 mars 1531, des tailles et impôts les nnanants de Samois, Avon, et lieux circonvoisius. Louis XIII, par lettres patentes, de décembre 1633' abonna, moyennant deux conts livres tournois, les habibitant"c d.'Avon,

pour tolrtes tailles, taillons,

levêee ordinaires et ertraordinairos, faites'et à

corvées,

faire;

ces

-303-

lettres patentes furent conlirmées par d'autres, de 1634, 1638, aorlt 1651, 4 février, 20 rnai et l* juin 1654, 6 juin 1667, 17 avril 1725. Ce furent Ià les seules indemnités accordées jusqu'à la Révolution. Cependant la -situalion des propriétailes, dans ur cêrr tain rayon autour de tr'ontainebleau, était vraiment des plus tristes, sultout depuis I'applieation rigoureuse des lois de la capitair:erie : plus d'un champ restait abanrlonné; les habitants de certaines paroisses se réunissaient pour payer des gardes-bichesl poor efitourer leur

territoire de palissades, et même de mnrs, comme nous I'avons dit au chapitre premier; tout cela était fort onérèux, et la population des villages riverains de la forêt diminLrait plutôt qu'elle n'augmentait. Le lapirr fut le premier pour lequel une certaine saiisfaction fut donnée aux réclamations, qui devenaient de plus en plus vives : trn arrêt du Conseil, du 6 janvier 1.776, permit aux propriétaires de détruire, eux-mêmes, ces auimaux, d'une mauière permanente, dans Ies bois d'une contenance inférieure à cent arpents, et partout ailleurs, méme dans les bois du.roi, après s'être nuni d'un certificat de l'intendant, cônstatant que des dommages avaient eu lieu ; le produit de la chasse devait être remis aux gardes de la capitainerie; mais tant de restrictions furent apportées à cette autorisation, il fallut r.emplir uri tel nombre de formali[és pour en jouir, que I'arrêt était à peu près irrapplicable. En 1789, le 2l mars, I'Assemblée des trois ordres des baillages de Melun et Moret crut devoir faire parvenir au roi un llémoire spécial, pou'rr demander la diminution du gibier, en général, etla destruction totale tles lapins. U. de Montmorin, capitaine des chasses, à Fontainebleau, faisaiIpartie de I'Assemblée ; ses collègues, craignarrt qu'il ne vit une persounalité dans .cette résolution, étaientfort embarrassés1 enfin un jour iI s'absenta; aussitôt, on rédigea et euvoya, séance tenante, Ie Mémoire en question; à son retout, 1\i, de lvlontmorin apprit


r -304-

ce

qui s'était passé; il écrivit, pour

se plaindre qu'on

I'ait

cru incapable de sacrilier son intérêJ au bien général, la lettre, un peu emphatique? que voici : < Le titre qrri f, pu r m'admettre ici est celui de citoyen, et je ne me ren> drais pas digne de porter ce norn si I'iutérêt personnel

r

pouvait, un moment, m'aveugler sur le bonheur de > tous.., X[e permettriez-vous de mettre sous vos yelrx > un trait arrivé à l'un de mes ancétres? un Montmorin, )) gouverneur d'Auvergne, reçut I'ordre, de Charles IX, r de faire exécuter Ie massacre de la Saint-Barthélemy, r dans son gouvernement; il répondit au roi : Sire, j'awn ra'is crw mal seruir Yotre Majestè de lwi obéir ; elle a été n trompëe 1 je suis ytrê|, ù, d,onner ma tête, mais jamais je ne > serai l,'instrwment dw malhewr d,e mes concitoyens, . , Il lut r donc assez heureux, en exposant sa tête, de sauver ses > concitoyens. Combien petii est mon sacrill.ce en comu paraison de celui qu'il a dt faire, et avec quel plaisir je > ferai tous ceux qui poulront contnibuer au bonheur de ) mes concitoyens t > Un autre Mémoire, dressé à Ia même époque que le précédent, par le clergé des baillages de ltfelun et Moret, pour être joint au cahier des députés aux Etats généraux, signale de nombreux abus qui se seraient giissés dans I'application des règlements régissant les capitaineries,règlements déjà si lourds à suppor: ter, pour ceux qui possédaient, dans l'étenclue de ces dernières; cette pièce, rédigée par sieur Gaucher, chapelain de la collégiale de Milly, lous paralt, disons-le, entachée d'un peu d'exagération; quoiqu'il en soit, en voici urr fragment : < La capitainerie de Fontainebleau, salls parler des autres, est une cause de dépopulation;

ur

) r toutes les paroisses qui se trouven[ enclavées dans > I'extension qu'on ),

lui a

donnée

en fournissent

une

preuye évidente. Les remises multipliées, établies

> dans toutes les paroisses, au milieu des terres cultivées > et choisies de meilleure qualité, privent le cultivateur u du fonds, que I'on n'a point payé, La construction et

-305-

r I'entretien cles murs et treillages ruinent les paroissesl > les frais en montent, dans certaines, telles que celle de > Chailly et autres, de, 20,000 à 00,000 livres. Les habi> tants sont obligés de faire garder, pour éloigner les > fauves pendant Ia nuit; d'après calcul fait, les gages )) qu'on donue à ces gardes font un état de dix mille > livres. Les gardes enlèvent les épines datts les champs > de leurs ennetnis, et leur dressent, Ie lentlemain, des ) procès-verbaux. Les gardes se livrent, d"ailleurs, à > d'autres concussions ; exemple : les habitants de La > Chapelle-Gauthier prirent des fusils pour accompagner r Ie Saint-Sacremeut, le jour de la Fête-Dieu; ils fut'ent > attaqués par les garcles ; I'un d'eux a été assigné, et > conclamné pal le Tribunal de lâ capitainerie, à tlix > écus d'amende. Les ofûciers vendent ie dloitde chasse > à diverses personnes, sur des terres où, faute de > chemius, le roi ne peut jamais aller chassel de Fontai > nebleau, savoir : Courprtce, Milly, Villecerf, qui sont l irrabordables aux voi[ures et aux chevaux. > Une loi, du 1l aoû[ 1789, conplé[ée par une adtre' du 30 avril suivant, sr-rpprima les capitaineries, qui n'étaient plus qu'au nombre de huit, déclara que chacun avait le droit de chasser chez soi, et recommanda au roi de gracier ceux qui étaient aux galères, bannis ou en prison, pour contraventionaux anciers règlements. Toute trace du. passé ne fut pas effacée, et un paragraphe de la nouvelle loi attribua, exclusivement, au souveraiu la chasse sur les enclaves particulières situées au milieu des for'ôts dont la jouissance lui était abandonnée; les propriétaires des districis de Melun et de Nemours envoyèrent urre pétition à I'Assemblée constituante contre cette restriction au droil commun, si récenrment proclamé. À la même époque, pendant l'été de 1790, Ies oftciers des équi pages du roi ayant poursuivi, aux environs de llontainebleau, des cerfs à travers des gt'ains en maturité, et ayant foulé des vigues, aux pieds de leurs chwaux, il fut porté


t i

-306plainte, par les administrateurs du département de Seiue-

et-Ilarne; sur'ces entrefaites, Louis XVI ayant écrit

à

I'Assenrblée, le 27 aorlt 1790 : < qu'il tenait, surtout, à ne > jouir d'aucun plaisir qui put êlre onéreux à qtrelqu'un n de sès sujets, 'r celle-ci, par url décret du 14 septembre suivanl, ne maintint les réserfes précédentes que sur les propriétés enclavées dans un celtain nombre de parcs, à erclore de murs aux flais de la Liste civile; encore la chasse n'étaihelle défendue aux possesseurs que lesjours oir Ie roi prendrait, en persorlne, cet exelcice, ce qui de-

vait être signilié la veille, avant midi. Le roi ne sanc[ionna pas le tlécret, fit aussitôt vendre ses équipages, et iI ne fut plus questiou des ohâsses de Sa Majesté. Pendant [oute Ia périoCe r'évolutionnaire, malgré pluqui défendirent la chasse dans les forêts nationales, les paysans se ruèrent sur le gibier, dont ils avaient eu tant à se plaindre, et oelui-ci ne tarda pas à dispalaître, entièremen[, à Fontairrebleau comme ailleurs. Par contre, personne ne s'oclupant plus cle la clestruction des animaux nuisibles, ces elerniers se multiplièrent tlans une forte proportion ; on vit les lorrps venir dé[elrer les morts jusque dans le nouveau cimetière de la Valléede-la-Chambre. Il fallut prendre des mesures. Une Ioi, du 1"r mai 1795, Iixa laprime à payel par.tête : de louveûeau, à 100 francs ; de loup, à 200 francs; de louve, à 250 frarrcs; et à 300 francs si celle-ci était pleine. Un arrêté du Directoire exécutif, du 7 févlier 1797, autorisa les cor,ps atlmirristratifs

sieurs lois

à permettre aux particuliers, qui avaient encore des équipages, de se livrer à la chasse cles aniJnaux nuisibles, sous I'iuspectiorr et la surveillance des agenls forestiers; ces derniers

durent diriger des battues, claus le mêrno

but, tous les trois mois, et plus, s'il était nécessairel Uue loi, du 28 juin de la mônre arruée, n'accor.ila plus que r 20 francs pour un louveteau. 40 fr.aucs pour un loup, et 50 francs pour une louve pleine,

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I {

I"

-30?-

regardait la chasse comme un luxe inhérent à l'état de souverain; déjà, étant premier Consul, il avaii monté un équipage, sous la direction de M. le baron d'Hanneueourt I une fois empereur, il cherch.a à renouer, Napoléon

tout à fait, les tradiiiorrs cynégéNigues des ancierrs rois

il rétahlit la charge de grand-veneur,

:

en faveur du ntaré.

chal Berthier, qui eut sous ses ordres : un capitaine des chasses à courre, deux lieutenants ei deux pages de véne-

lie, un oapitaine commandant Ies chasses ii [ir, et urr lieutenarrt porte-alquebuse I le vert fut la couleur adoptée; le budget de la véuerie se maintint, penclant tout l'Empire, à quatre cent mille francs. Les agents forestiers héritèrent des attributions des o{Iiciels des capitaineries, e[ eurent à s'occuper de la conservation du gibier, et de Ia préparation des chasses à tir; il en fut de même sous les diverses Listes civiles qui se sorrt succédées depuis. l'ontainebleau revitn pour la première fois, Ies pompes des chasses souveraines, à I'automne

de 1804. Tout était

créer; il fallut se hâter de faire venir:

à

d"es cerfs d'Alle-

magne, des faisans de Bohême, des sangliers et d.es dains de je ne sais où, de réparer les rnurs du Grand-Parquet, cle retracer toutes les routes, etc., etc. 0n lecommenca l'élevage du gibier à plumes, en 1806 seulement, et encore dans des proportions bien restreintes, car on n'obtint, celte première année, qrre trente-cinq faisans; mais le nombre augmerlta bienlôt; on déperrsait, à peu près, quatre mille francs par an pour les chasses à tir, de Fontainebleau. Elles avaient lieu, parfois, en pleine forêt, mais le plus souvent dans le Grand-Parquet et le Parquetd'Avon, oir I'on mettait, outre le gibier d'élève, des lièvres et force lapins ; ou y avait laissé ceux-ci devenir si nombreux que le capitaine foredlier.se plaignit, en 1809, des dévasta[ions qu'ils commettaient, sal]s qu'on put, cependant, arriver à en tirer, car all moindre bruit, ils rentraient tous dans les énormes terriers dont le sol était par,tout miué ; les autres petits enclos, que Louis XIV


-308-

avait fait coustruirer détruits pendant la Révolution, ne furent jamais relevés depuis. Mais tout cela était, principalement, rrne'a{faire d'étiquette, car Napoléon I"' n'était pas chasseur : il avait rarement la patience d'attendre la mort du cerf, et il était loin de bien tirer; il se servait, ordinairement, de fusils simples, à canons courts, trèslégers, qui avaient appartenu à Louis XVI, et qu'il faisait charger et bourrer fortement ; il se donnait à peine le temps de viser, épaulait mal, et avait, au bout d'un petit nombre de coups, l'épaule, le bras, et parfois la main toute meurtrie; on comprend que le résultat laissait fort à désirer. Mais ce qu'il aimait par dessus tout, c'était de tirer, du haut d'une tribune, des sangliers enfermés dans des toiles ; on lui procurait, le plus souvent possible, ce diver'tissement. Le Pouvoir exécutif n'ayant pas sauctionné le décret de I'Assemblée nationale, du l4 septembre 1790, et aucun

autre règlement n'étant intervenu sur I'exercice de la chasse dans les forêts faisant partie de la dotation de la Couronne, celui-ci se trouva réglé, lors de la créa[ion de la nouvelle Liste civile, par la Ioi du 30 avril 1790, et les propriétaires des enclaves durent se résoudre à rester en dehors du droit commun. Des arrêts de Ia Cour de cassation,des2 juin 1814,et.31 mai 1822,maintinrentcette ju-

risprudence,

qui ne cessa d'être appliquée qu'en 1830. de la loi du 30 avril qui traitait des

De plus, la partie

peines ne faisant aucune mention des domaines concédés au souverain, on appliqua aux faits de braconnage commis sur ceux-ci iei-aiipositions clisciplinaires dés ancienrles ordonnances, en. supprimant les peines corporelles. Cet état de choses dura jusqu'à la promulgation de la loi du 3 mai 1844.

Le gibier de Ia forêt eut à souffrir

de

I'invasion: les

officiers bavarois et autrichiens, cantonnés à Fontainebleau, non contents de chasser eux-mêmes, se firent

-309faire, par les gardes, de nombreuses fournitures, iant qu'ils restèrent dans le pays. Les frères de Louis XVI avaient hérité, pour la chasse, de tout le gorlt des Bourbons, et un des premiers soins de Louis XVIII fut d'organiser son équipage, plutôt pour les princes que pour lui, que ses inlirmités empêchaieut, souvent, de s'en servir. Le duc de la Roohefoucault fut uornmé grand-veneur, pnis, à sa mort, en 1822, le maréchal marquis de Lauriston. Sous ce grand olhcier de la Couronne furent établis : uu premier veneur; un commandant de la vénerie ; trois lieutenants, dont un pour les chasses à tir; deux pages; un porte-arquebuse I puis un premier piqueur ; trois autres piqueurs; cinq valets de limierS, dont deux à cheval; quatre valets de chiens à cheval; neuf à pied; deux surnuméraires. Lc personnel de l'écurie comprit : un prer.nier piqueur; un sous-piqueur; un premier brigadier; quatre sous-brigadiers; un premier palefrenier; vingt sous-palefreniers I quatre surnuméraires. Ize grand-veneur touchait cinquaute mille francs; le premier veneur, dix-huit mille; le commandant, douze

mille ; les lieutenan[s, cinq et quatre mi]Ie ; le portearquebuse, six mille; le premier piqueur, trois mille; les autres piqueurs, deux mille deux cents et deux mille; les valets de limiers, quinze cents ; les valets de chiens à cheval, onze cents I ceux à pied, neuf celts. Tous les oIûciers des chasses à courre, ainsi que le premier piqueul, avaient quatre chevaux ù lewr rang; les autres piqueurs et lesvalets de limiers, trois I les valets de chiens, un. Sans compter les limiers, au nombre cle trente, la meute se composait de cent virrgt chiens, tous anglais I chaque année, on err achetait pour cinq mille francs, afin de remplacer les réformés I Ia nourriture revenait à vingthuit centimes par jour et par tête. Il y avait quatrevingt-dix chevaux dans les ét;uries, dont treize pour la voiture; Ia remonte annuelle, qu'on faisait, également, 20


-3r0-

venir d'Angle[erre, s'élevait à dix-huit; le prix moyen était de 1,700 francs. Dans le commencement de la Restauration, on organisa un équipage spécial pour le daim, mais il n'existait déjà plus en 1820. Charles X s'installait, tous les ans, pendant cinq à six jours à tr'ontainebleau, à I'automne, pour y chasser. Le Dauphin y venait deux fois'par semaiire, les trois derniers mois de I'anuée; iI arrivail directement, au rendez-vous, à onze heures, couchait au Palais, et repartait pour Paris, le lenclemain, à six heures du matin. 0n prenait, généralement, par an, dans notre forêt, une douzaine de cerfs. Les chasses rre duraient guère, en moyenne, qu'une heure et demie; parfois, quand elles étaient fort courtes, on attaquait, successivement, deux animaux.. L'ancienne couleur des Bourbons, le bleu,

fut

adoptée pour

I'uni-

forme, qui

se composa d'un habit galonné et lotte eu velours, tor-ls deux de cet,te nuatlce, et

d'une cud'un gilet rolrge;les boutons étaient d'argent. Àvaient, seuls, le droit de porter cette tenue, aoaientrlebottton, suivant I'expression consacrée, les ofliciers de la Maison clu roi et des pninces, de service près de leur personue, plus tr,ente ou quarante privilégiés, arr nombre desquels se trouvaii le duc de Wellington. Dn 1818, tr{. le duc de Berry, à une chasse à courre, dans la forêt de Fontainebleau, tua, à balle, un aigle de grande taille, qui planait au dessns des

cavaliersl ce fait, que nous mentiortlols à cause de sa rareté, fut, à cette époque, un vér'itable événement, pour le petit monde des couriisans du château. Encore

plus, peut-être, guc la ohasse à conrre, les

princes aimaient celle à tir, et à peite rentrés en France, dès le 1"'décembre 1814, ils vinr.ent se livrer, à Fontainebleau, à leur divertissement favor.i. Ils étaient plus difliciles que Napoléon I"., et ne furent pas satisfaits du peu de gibier qu'ils trouvèrent. Aussi, après les CentJours, les agerrts forestiers, sous I'habile clirection du premier veneur, M. Ie comte de Girardin, qui avait fait

-31t-

du service qui lui était confié une véritable aclministration, ayant ses règles fixes, et oir tout était prévu, par avance, durent s'effoLcler de remplacer les réserves de I'ancienne capitainerie. C'est alors que I'on irnagina de faire des liris. Voici en quoi cela consiste : I'emplacement une fois choisi, on trace de pel,its layons parallèles, suivant une direction arrêtée d'avance; au commencement de la Restauration, on en Iit d'abord trois, I'un, celui du milieu, ayant deux

mètres et demi' de large, pour Ie Dauphin, depuis Charles X, les deux autres, de un mètre cinquante centimètres, destinés aux ducs de Berry et d'Angoulême ; plus tartl on en ouvrit encore un, de un mètre de chaque côté, pour Ie commandant des gardes et le grand-veneur, qui chassaient toujouls avec les princes, et auparavant, se tenaient dans les massifs. Sur Ia bande, de ceut trente mètres de large, environ, comprise entre les deux routins extrêmes, on ne permet à aucun arbre, arbuste, arbrisseau de s'éIever à plus de hauteur de ceinture d'homme, alïn que rien ne puisse gêner la vue. Dans cet espace, on met le plus de gibier possible. Puis le jour de la chasse arrivé,les tireurs se placent de front, chacun

dans son sentier; une ligup ininterrompue de batteurs les uuit les uns aux aulres, et tous s'avancent, lentement, en conservant, jusqu'au bout, le même ordre. Des routes

transversales sont établies, de manière à couper les layons, et servent à placer des lilets ou des toiles, destinés à arrêter le gibier, et à I'empêcher de piëter, indéfiniment, devant la ligne de feu qui le poursuit. Des placegux cultivés alternent arec les fourrés que forment les buissons, incessamment taillés; quelques bouquets de futaie, et des arbres épars sont réservés, çàet là, pour que les faisans puissent, commodément, se brancher. 0n établit un tirë tei que nous venons de le décrire, dans le Parquet-d'Avon. La surface totale était de dixneuf hectares; les layons formaient une circonférence de


-312neuf cent soixante-seize mètres ; il ne fallait qu'une demiheure pour en faire le tour. Les princes y venaient en toute saison, mais prévenaient nn mois cl'avance, alin qu'on etrt le temps d'y jeter des lapins, à peu près le seul

gibier qu'on y faisait tuer.

0n disposa le Grand-Parguet de la môme façon. Il avait, alors, soixante-seize heotares quatre-vingt-sept ares I la longueur du Iayon priucipal était de six mille deux cent cinquante mètres, et on mettait trois heures à le parcourir, depuis Ie poste d'Ury, ou il commencait, jusqu'au point d'arrivée, entre le carefour des'Fours et celui de la Faisanderie. 0n y chassait du l"'au l5 octobre. 0n rencontra, dans I'aménagement de cet enclos, une grande dilûculte à vaincre : I'aridité du terrain, ce qui augmentait encore la peine qu'on a, généralement, à maintenir un couvert, épais danS tn tiré, dont les cépées sont vite épuisées par leur taille annuelle, e[ sonL en outre exposées à tous les dbgats du gibier. Sous la Restauration"on planta, à différentes reprises, des genévriers, des bruyères, des genêts; malgré cela, on était obligé, chaque année, d'établir, en maint endroit, des faur fowrris, à I'aide de branches de chêne, chargées de feuilles, et piquées en terre, les unes auprès des autres. Ces deux tirës ne su{Iirent fas longtemps, et dès 1817, il fallut en créer un dans la Plaine-de-Sermaise; il contenait quatre-vingt-douze hectares soixante ares; le layon tlu roi avait sept mille sept cent vingt-deux mètres de long; on n'arrivait pas au bout en moins de trois heures trois quarts..0n y chassait du .1" septembre au lu" octobre. La proxirnité de la rivière et des cultures de la plaine,

ainsi que la qualilé du sol converraient au gibier, qui réussissait fort bien dans Ie nouveau tirë; mais celui-ci présentait un tel inconvénient que Ia suppression fut, plus d'une fois, mise en questiou : cette plaine, si voisine, appartenait à des particuliers, qui se faisaient payer très-cher, Ies dégats cornmis, et ce qui était bien plus

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grave, massacraient, saus pitié, tout ce qui s'aventurait chez eux. Charles X eu[ beau ache[er une grantle quartité cle pièces tle terre, datts les plaines environnatlbes, pour tâcher d'aruiver à empêcher d'v chasser, il ne put y iéussir; le roi était oblige de se hâter de venir à Sermaise, dès I'ouvertuie, puis on repreuait, au plus vite, tout Ie gibier qu'on pouvait, et on le portait au GrandParquet, afin de le faire défiler, ellcore une fois, sur ce nouveau théâtre, devant le fusil de Sa Majesté. Les princes, chaque année. faisaient, ordinairenreut, à Fontainebleau, quatre grandes chasses à tir, dont le résultat, dans le commenceme[t, ne s'élevait guère, ensemble, à pius de douze cents pièces. Plus tard, on devint plus exigeant, et le premier veneur, qui en était amivé à traiter ces questions, à peu près, comme des problèmes d'algèbre, prescrivit au collservateur dq faire tuer, an-

nuellement, deux mille cilq cents ilièces, savoir : soixante chevreuils, vingt lièvres, cinq cents lapins,

treize cents faisans, deux ceuts perdreaux rouges' quatre cents gris, et vingt diaers. Les chevreuils, Iapins et lièvres se panneautaieut en forêt, un peu avant la saison des chasses; Ie gibierà

plume était élevé dans Ia faisanderie; les perdreaux étaient, surtout, destinés à Ia Plaine-de-Sermaise, où ils se plaisaient bierr mieux que sur les pentes a'rides du Grand-Parquet. 0n avait calculé qu'il fallait, pour arriver au chilfre exigé per M. Ie premier veneur, placer trois mille faisans, huit cents perdreaux rouges eI mille, gris sur Ies tirés, où ils recevaierrt une nourriture savam-

ment réglée, en qualité et en quantité, suivant I'espèce du gibier, son âge, la saison de l'année, etc. Encore n'arrivait-on à faire buer un suflisau[ nombre de pièces, surtout dans le Grand-Parquet, toujours si dénudé, qu'en usant de moyens complétement âr[iliciels : on cachait le Iong des layons, dans des fourrés, faux ou vrais, de petites mues, sous lesquelles on plaqait un fai' 90.


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-3t4san, ou une couple cle perdreaux I une {icelle, attachée à la nlue, se déroulait srrr le sol, jusqu'à urr endroit conveuu, et était tirée,.en passant, par lln garde, mis dans Ia confideuce; la cage était renversée, e[ l'oiseau, rendu à la liberté, s'envolait à portée du fusil royal. 0ette ingénieuse combinaison de tir aux pigeons une fois trouvée, on fit tuer aux princes toute espèce de gibiers rares; on

alla même jusqu'à I'invraisemblable, enleur faisantpartir des cailles à la fin d'octobre. Charles X aimait aussi à tircr de grancls animaux, clans dcs toiles. 0u panneautait, à I'avanre, cles biches et des jeunes cerfs, qu'on enfermait, au fur et à mesure, daus le Parquet-d'Àvon; puis Iejour venu, on les transportait srlr un point, fixé à I'avance, et entouré de toiles, où ils étaient ttrés, jusqu'au dernier. II en fut clétruit ainsi, en nne fois, à Fontainebleau, jusqu'à soixante. Le budget total des chasses, sous la Restauration, s'élevait à sil cent ciLrquante mille francs, dont quatre ceni tlouze mille pour l'équipage des chasses à courie.

Pendant les journées qui suivirent la Révolution de 1830, chassa, à peu près, qui voulut, à Fon[ainebleau, conrme dans les autres forêts de la Liste civile; iI n'était pas rare de rencontrer des bandes de trente, quarante hommes armés, souvent, de la manière la plus grotesque, et se faistrnt, parfois, plus de mal à eux-mêmes qu'au gibier. qu'ils poursuivaient. Des désordres graves en résultèrent, et torte espèce de chasse fut interd.ite, à qui

que ce fu [, dans les domaines de la Couronne. Cependant, à Forrtainebleau du moins, dès 1831, on accorda un certain nombre de permissions pour tir.er; elles furent toutes supprimées en 1844, des abus ayant été commis. 0n autorisa, aussi, quelques per.sonnes à courue le cerf ou le sanglier : I\lM. de Praslin, en 1834 ; le prince de'Wagram,

en 1836; de Perthuis, de 1834 ri 1837, et entn, jusqu'en 1848, IVIM. de Grefiulhe. Qr,raut aux

princei, ils se contentèrent, d'aborcl, de

se

joindre à ces derniers. Au peu de gott pour la chasse que Louis-Philippe tenait des d'Or'léans, s'ajoutait une raison politique, et ce ne fut qu'en 1836, que MI{. les drrcs d'Orléans et db Nemours obtinrent d'acheter la meute de MM. de l'Aigle, et de former un équipage, tenu, du reste, sur le pied de Ia plus grande sirnplicité. II était dirigé par un écuyer commandant : M, le comte de Cambis, qui avait sous ses ordres deux piqueurs et quatre valets de chiens, dont deux à cheval; le chenil renfermait soixante-quinze chiens, dont six limiers, et les écuries, six chovaux. L'uniforme adopté fut l'habit rouge, à I'anglaise. Les cbasses dans

les tiræ larent plus longtemps, encore, à être reprises. En 1830, on avait vendu, non-seulement le gibier que ceux-ci renfermaient, c'est-à-rlire cinquante chevreuils et quatre mille cinq cents faisans, pour 12,000 francs, mais aussi presque tout le matériel, si complet, de la faisanderie, adjugé moyennant Ia somme de 1,220 francs; on n'avait gardé que ce qu'il fallait pour élever, tout à fait comme animaux de bassecour, les faisans destinés à la table du roi. Les princes nv chassèrent longtemps qu'en pleine forêt; mais le terrain est trop aride pour qu'il puisse exister, naturellement, beaucoup tle petit gibier à Fontainebleau, et on se décida, enlin, à rétablirletirë, du Grand-Parquet, où, grâce à guelques panneautages et à un élevage bien restreint, en comparaison de celui qui avait lieu sous le régime précéderrt, les princes purent, à partir de 1841, tuer, en moyenne, de cent cinquante à deux cent cinquante pièces en un jour. Le Gouvernemen[ de juillet voulut faire droit aux plaintes des chasseurs sur le peu de protection accordée au gibier, qu'ils disaient menacé d'une destructiun complète. 0n promulgua la loi du 3 mai 1844, qui nous régit encore aujourd'hui, et dont nous reproduisotrs les principales dispositious : toute chasse fut formellement pro-


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hibée, à I'exception de celles à tir, à courre, et à I'aide de fulets et de bourses, porr lçs lapins; les propriétaires eurent le droit de chasser chez eux, d'une de ces deux manières, mais de jour, pendant une certaine partie de l'année seulement, et après s'êire fait délivrer un permis, dont le prix fut lixé à 25 francs, et a été porté à 40 francs, en 1871 ; la mise en vente, la vente, I'achat, Ie transport et le colportage du gibier furent défendus pendant le temps de la fermelure de la chasse I il fut interdit de prendre ou de détruire, sur le terrain d'autrui, des æufs ou des couvèes de faisans, de perdrix el, de cailles; enfin les porteurs ou tlétenteurs d'engins prohibés lurent assimilés à ceux qui en font usage. Les diverses infractions que nous venons d'énumérer sont punies, savoir : un fait simple de chasse, d'une amende de 16 à 100 francs, pouvant être doublée, si le terrain est entouré d'une clôture continuel quand Ie délit a eu lieu en temps prohibé, la nuit, ou à I'aide d'engins défendus, I'amencle est de 50 à 200 francs, avec un emprisonnement facultatif, de six jours à deux mois; elle peut être portée au double, lorsque les deux dernières cireonstances se trouvent réunies. Si le terrain est, nonseulement entouré d'une clôture continue, mais de plus, attenant à une maison servant à I'habitation, I'amende est de 50 à 300 francs, et I'emprisonnement peut étre de six jours à trois mois. Enlin quand à ce dernier cas vient se joindre la circonstance aggravante de la nuit, I'amende est de 100 à 1,000 francs, et I'emprisonnement, de trois mois à deux ans. Toutes ces peiues sont doublées lorsque le délinquant, au moment de la constation de l'acte, est déguisé, masqué, ou en état de récidive, s'il a pris un faux nom ou usé de menaces ou viol'enoes. En ou[re, la con{iscation des instrumeuts de chasse est toujours pro-

noncée.

Il

ne fut plus questiou de la servitude don[ étaient

grevées, auparavant, les enclaves dans les domaines de

laListecivile, et le seul avantage laissé au souverain' fut de n'être pas soumis, pour les propriétés tlont il avait I'usufruit, aux dispositious de la loi relatives à I'exercice clu droit de chasse. De même que pour les délits forestiers, les fonctions de ministère public peuvent être lemplies par les agents de I'Administration' Les pré-

à la loi sur la chasse recoivent des gratifications, fixées à 8 francs, 15 francs ou 25 francs, suivant la gravité du délit; auparavant ils touchaient 3 franos, aux termes d'un décret du 8 mai posés qui constatent des infractions

181

t.

En février 1848, les désordres, inhérents à toute révolution, se'renouvelèt'ent à Fontainebleau' mais moins graves qu'en 1830; en effet, I'appat n'était plus aussi tentant : il y avait moins de gibier. Les faisans du Parquet furen[ vendus 492 francs, et le matériel enl,ier de la faisanderie fut adjugé pour le prix ridicule de 192 francs. 0n tt aussi tuer et vendre le plus de cerfs que I'on putl puis on partagea toute la forêt en six lots, dout on concéda, aux enchères, la chasse pour six ans, moyennant

la somme totale de onze mille cinq cent soixante et quinze frarrcs I seul, le Grand-Parque[ ne le fut que pour quelques mois, et remis aut enchères, Ie 30 novembre 1850, il resta à MM. Furtado et Fould, au prix de deux mille soixante et quinze francs. L'un des locataires de la forêt, M. le comte de la Tour-du-Pin, mouta un équipage, et chassa à courre, pendant toute la période républicaine. de la Liste civile impériale, en 1852, on obtint des fermiers la résiliation de tous les baux, sans A la formaiiou

indemnités. ûette même année fut créée la vénerie impériale. La charge de grand-veneur fut rétablie en faveur du maréchal ilIagnan, auquel succéda, à sa mort, en 1865, M. le prince de la ilIoskowa. Le nombt'e des olliciers de vènerie changea plusieurs fois, ainsi que leur titrel en 1870, iI n'y avait plus qu'un capitaine des chasses, uu comman-


$

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dant des chasses à tir., et un commandaut des chasses à courre; ce dernier. dirigeait spécialement l'équipage, qu'il accompagnait dans toutes les résidences I eu sous-ordr.e

se trouvaient : un premier piqueur, deux piqueurs, qllatte valets de limiers, dont deux à cheval, huit valets de chiens, dont quatre à cheval; pour l'écurie : un premier piqueur, un deuxième piquenr, un brigadier, et dix-

huit palefreniels. La tenue était verte,

comme celle du

premier Empire.

La meute se composail cle quatre-vingt-clix à ceni chiens, reuouvelés annuellement, par quart, et coûtant 100 francs, er moyenne. Les cbevaux étaient qu nombre de qualante-cinq; ils levenaient à 1,400 ou 1,500 francs. 0n en réformait de sept à dix par an. Chiens el chevaux étaient tirés, exclusivement, de l'Angleterre. Dès 1853i cet équipage accornplit ses prenrier.s exploits à Fontainebleau. La r'énerie arrivait, d'ordinaire, dans le courant de janvier, et ne repartait qu'eu octobre. Lorsque le temps Ie permettait, il y avaii chasse tous les cinq jours; I'Empereur y assistait bien rarement, et seulemeut quand il était à l'outainebleau; les réunions étaient surtout animées à I'autornne, au moment oir les étrangers envahissent notre ville, et avant que les châtelains des environs aient regagné Paris. Deux chasses, sousle deuxièmeEmpire, oltété attlistées par de fâcheux accidents : le 22 aorit 1860, le célèbre peintre Decamps, emporté par son oheval, en allant au rendez-vous, futjeté contre un arbre sur les Monts-saintsPères, au point de reucontre des deux routes Christine et Toulnante-des-Monts-Saints-Pères ; il mourutle soir, des suites de sa chu le ; une inscription , gravée sur un rocher, er cet endroit même, rappelle ce malheur. Le 20 février 1866, M. le baron Lanrbert, alors lieutenant de vénerie, fuT chargé, près de la table du Roi, par un oerf, au moment oir il venait d'envoyer, au ferme, à celui-ci, une balle qui avait dévié; ileut le bras percé d'un coup d'an-

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douiller et I'épaule démise par la violence du choc. Eu 1864 et 1865,Ie plince }Iurat,alors eu garnisonà Foutairrebleau, fut autorisé à coulre le cerf dans la forêt, avec l'équipage du prince de Wagram, sou beaupère. En 1867, Ivl. le vieomte Aguado obtirt, pour le sanglier, Ia même perntission, qu'il garda jusqn'en 1870. L'Empereur paraissait préférel la chasse à tir à celle à corlrre; aussi l'on revint aux errements cle la Restauration. Le tù'é de Sermaise ne fut pas retabli, mais celui du GrandParquet fut agrandi; en 1854, on yfit entrer uue partie des cântons de la Petite-Trauchée, du ùIont-Aigu, du MontFessas, du Rocher-du-Long-Boyau, et des Gorges-duHoux, en tout deux cent trois hectares quatre-vingt-dixsept ares, ce qui porta à trois cent cinquanie-sept hectares vingt-quatre ares la contenanoe totale de la partie en. tourée1 au sud eià I'est, les ancieus rnurs subsistèrent; des deux autres côtés, on éleva de fortes palissades pour protéger les nouvelles anuexions I mais à I'ouest, on avait

compris dans I'euceinte des tr)entes très-aocidentées et il était à peu près irnpossible aux tireurs de s'aventurer, et ou le gibier trouvait un refuge inviolable contre J.es coups de fusil; il fallut isoler celles-ci, au moyer d'un treillage intérieur; on en fit autant poul une portion de I'arrcien tirë, compléLement dénudée, et oir I'on désespér'a de faile pousser guoique ce frit; ces deux parties ne servirentqu'à renfermerurl troupeau d'une vingtaine de daims, qu'ou avait envoyés, de Saint.Cloud, pour peupler le parc du palais de Fontainebleau, dont il avait bientôt fallu les bannir, à cause des tlégâts qdils y commettaient; somme toute, et défalcation faite du Parquet-de-Ia-Faisanderie, la snrface consacrée' réellement à la chasse n'avait que deux cent onze hectares soixarrte'et un ares. Napoléon III voulant associer à ses plaisirs une plus grande quautité de persoules, le nombre des layons fut porté à neufl ils affectaient la forme d'tin double huit, irrégulièrement tracé1 leur lonhérisséês de blocs de grès, ou


i

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-320gueur était de six mille six cent quarante mètres environ; celui de I'empereur avait trois mètres de large; les cleux qui I'avoisinaient, deux mètres; les autres, un mètre seu-

lement; les deux extrêmes étaient distants de

cent soixante mètres I'un de I'auCre.0rr essaya, d'abord, du pin

pour con:bler les vides qut, ainsi que nous l.'avons dit plus haut, se leproduisent constamment dans le GrandParquetl mais cette innovation fub malheureuse

:

les

pins, étêtés anlluellemert, se dégarnirent vite du pied, et n'offrirent bientôt plus, par en bas, un sn{Iisant couvert au gibier; puis la résine, découlant des plaies constamment entretenues, tacha les batteurs, au point de les faile hésiter à entrer dans les massifs d'arbres rle cette essence; il fallut y renoncer; on employa,alors, les chênes, les lilas, les mahgnias, les tloënes, el,c. Les jours cle chasse, Napoléon III arrivait, vers ollze heures, à Ia maison folestière de la route d'Ury, or) deux chambres étaient destinées à lui servir de débotté, et repartait, du même point, après quatre heures, euviron, de chasse efïective, e[ une heure consacrée au déjeiuler, sous un kiosque rustique, construit devant la Faisanderie, Le Grand-Parquet et ses abords offraient, ces jours là, un spectacle des plus animés : au dedans, I'Empereur et ses invités, au nombre de huit, rarement neuf, avec chacun leurs porteur de fusil, chargeur, marqueur gt ramasseur de gibier; la ligne des batteurs, fournis par le régiment de la garde en garnison à Fontainebleaul par derrière, les voitures, oir s'empilaient incessamment les victimes; puis des personDages épisodiques : un médecin de service, le porte arquebuse, qui présentait au souverain I'arme toute chargée, un armurier, qui exarninait eelle-ci après chaque coup, etc, etc. Sur le sommet du Mont-Aigu, les habitants notables de la ville, admis à contempler la scène bruyante qui se déroulait à leurs pieds. EuIin au dehors, une foule de gamins, courant après le gibier blessé qui allait tomber par delà les muls, et cherchant à dérober

quelque faisan ou quelque perdrix, malgré lasurveillanæ des gendarmes, formés en cordon protec[eur. Napoléon III n'employait que du plomb numéro 6, et jusqu'en 1867, ne se servait que de fusils à baguette, remplacés à cette époque par des armes à inflammaTion centrale; il abattait, en moyenne, les six dixièmes des pièces tirées. Le gibier tué était ar[istement rangé, par espèce,dans le carrefour qui se trouve devant le pied-à-terre ; on distribuait, séance tenante, les lapins aux soldats batteurs; le reste était donné aux invités, aux olliciers de la vénerie, aux agents forestiers, aux prirrcipaux fonctionnaires de la ville, aux établissemeuts de charité; les bêtes les plus abimées étaient, seules, venclues. Le nombre to[al des morts suivit une progression toujours croissaute : de quatre à cinq ceuts, à peine, d.ans le commencement, il atteignit, dans les dernières années, quinze et seize cents, savoir : cinquante chevreuils, de cenû cinquante à deux cents lapins, de douze à treize cents faisans, et Cent cinquantê perdrix grises; les lièvres et les dlvers no comptaient guère que pour mémoire. Ce[te journée ne se renouvelait qu'une fois par an, vers le milieu de janvier, parfois même en février. Pour

arriver à composer le brillant tabl,euu que nous venons d'esquisser, iI fallait mettre, dans le Grand-Parquet, d.e quatre à cinq ,cents lapins, de quatre-vingt-dix à cent chevreuils, ciuq cents perclreaux, et un peu plus de qiratre

mille faisans. Comme sous la Restauration, les premiers étaient panneautés en forét, le gibier à plumes était élevé à la faisanderie; coûlrne alôrs aussi, bien plus encore, même, on employait les moyens artiffciels qUe nous âvons décrits plus |raut, et qu'on avait perfectionnés, en remplaçant les mues, trop apparentes, par de petites boltes qu'on enterlait, et dont le couvercle, à coulisse ou à charnière, obéissait à la pression communiquée par la licelle; sans ce subterfuge, iI eut été, vu la saison tardivo à laquelle Ia chdsse avait lieu, tout à fait impossible de t9


*323-

*322* faire tuer autant de faisans, et surtoutau[antdeperdrix; car d'une part, le gibier à plumes se d.éfend bien mieux à cette époque avancée qu'en primeur, puis il est fort diflicile de le retenir pendant les brouillards cl'automne I les perdrix, notamment, étaient prises chaque année, dans le Grand-Parquet, vers les premiers jours c1'octobre, cl'une sorte de vertige, qui les faisaient s'enfuir affolées dans toutes les directions; on er a capturé plusieurs fois, à la main, dans les rues de la ville, des compagnies entières. Ist.ce I'amour instinctif cles grands champs cultivés, sont-ce les mauvais traitements des faisans, beaucoup plus nombreux et plus forts, qui poussaient les perclreaux-, arrivés à un certain âge, à quitter ainsi les couverts ou ils avaient été élevés ? Nous I'ignorons, mais quoi qu'il en firt, on était obligé cle reprenrlre, â cette époque, et cle garder en cage, jusqu'au jour tle la chasse, ces oiseaux volages, que llEmpereur aimait particulièrement à tirer. La cérémonie terminée, on reprenait ou I'on clétruisait ie

plus qu'on pouvait de ce qui restait, et I'on recommençait à la saison suivante. Il n'y a maintenant presque pas de maison de campagne, aux environs de Paris, oir chaque printemps on n'essaye de faire couver quelques æufs de perdrix, voire même de faisans, et d'amener à bien les jeunes oiseaux; espoir de la chasse prochaine; I'opération tentée clans ces proportions est peu compliquée I une femme de bassecour y su{fi.t, sans pour cela que le poulailler en soo'ffre; souvent même, les lilles de la maison s'amusent à consacrerleurs loisirs à cette éducation; cependant, toute simple que parait la chose, elle n'es[ pas Àans clifliculté, et le succès est loin de toujour.s couronner I'entreprise. Qu'était-ce donc lorsqu'il s'agissait, cornme dans lei anciens domaines de la Couroune, de plusieurs milliers de gujets? QueI ensemble de soinsminutieux, quelle surveillance constante, quelles précautions, quelle régularité ne tauart-rl pas au faisuttdier pour r.éussir?

Nous renverrons aux Traités spéciaux les personnes

d'un att qui n'a, du 'reste, pas beaucoup proglessé depuis une cinquantaine d'arinées, et nous indiquerons, seulement, quelques faits particuliers à la faisanderie tle Ironhinebleau : celle-cit où la ponte était, en général, plrrs précoce de quelques jours que dans tous les autres établissements de ce genre, des environs de Paris, a toujours été i'éputée pour Ia bonne réussite de ses éIèves; il est diflïcile de préciset les causes du succès; nous pensolls qu'on doit en voir I'une des principales dans la légèreté du soll à travers les profondes assises duquel les détritus de tous ces êtres, agglomérés sur le même point, s'infillraient eb disparaissaient, sans rieu laisser, dans les couches supér'ieures, qui ptrt viciel I'air que respiraient les jeunes oiseaux. Sous Ia Restauration, on obtenait, généralement, sept éclosions sur dix æufs mis en incubation, et iI restait, au l"' septemble, huit sur dix des faisandeaux venus au monde; il fallait clonc, pour avoir, sur les lirds, trois mille cle ceux-ci à I'ouverture de la chasse' faire couver de cinq mille trois cents à cinq rnille quatre cents æufs I mais oir en mettait un'plus granrl nornbre sous les poules, jusqu'àhuit et neuf mille, car Fontainebleau a, de tout i".^pr, fourni plus ou moins de faisans aux autresforêds de la CoLrronne : Compiègne, Sairrt-Germain, etc. Sous Napoléon III, Ia proportion des pertes n'était plus que de deux dixièmes pour les æufs, et un dixième pour les petits, de sorte qu'il suflisait de quatre mille cent à quatre mille cleux ceuts æufs, pour obtenir trois mille faisans; c'était Ià le chiffre adopté au commellcernent I plus tard; on mit, chaque année, au moins six mille æufs en iucudésireuses de corinaltre les détails

i

l

bation. Le résultat meilleur auquel on é[ait arrivé tenait, peut-être, à des soius rnieux ententlus, mâis surtout' selon nous : premièrement' à ce qu'ou ne dotlnait plus que quatre pouleÀ à chaque coq' au lieu de cinq ei même six, Comme-on Ie faisait autrefois I secondement, à uue dimi-


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nution dans le nombre des élèves, qui était urt peu plus considérable sous la Restauration. A cette époque, un faisantleau vivant au l"'septembre revenait à 3 francs; sous Louis-Philippe, à 3 francs 50 centimes; dans ces tlerniers temps, il coiltait 3 francs 95 cen[imes; la dépense pour un perdreau a toujours été des deux tiers,'environ f dans cette évaluation ne sollt pas compris I'iutérêt de I'argent qu'on[ corité les bâtiments, reconstruits complètement à neuf, de 1858 à 1869, ni les gages des employés, au nombre tle quatre pendant le deuxième 0mpire : un brigadier, uh faisandier, un aide-faisand'ier et un garçon-garde.

Les principales maladies que les jeunes oiseaux ont toujours eu à redouter, à Fontainebleau, sout : la diarrhée, qui se déclarai[, ordinairentent, par les temps humicles et f,roitls, par les fortes rosées, et Ies trop grandes chaleurs I puis une inflammation des yeux, sur lesquels I'humeur se jetait, et qui entrainait, trop souvent' la per[e dela vue et Ia mort; en 1866, un petit ver, de Ia forme d'une sangsrie, et à peine saisissable à I'æil tlu, Iit sott apparition dans notre faisanderie; iI selogeaitdanslepharynx' et provoquait des éternuments répétés, par lesquels les sujets atteints cherchaient à se dèbarrasser du parasite qui les gênait ; le plus souvent ils y'parvenaient, mais

parfois, ce dernier tenait bon, et continuait son travail de perforation daus les tissusl la piqtrre intérieule ne tardait pas, alors, à livrer pdssage à I'air; la respiration devenait stridente, et, le malade succombaitl ce nouveau venu continua ses ravages I'année suivante. L'Ecole vétérinaire tl'Alfort, consultée sur le rernède à appliquer, couseilla I'emploi de I'alcali, introduit tlans le canal respiratoire, à I'aicle d'une barbe de plume; oe moyen curatif était, peut-être, excellent, mais impossible à appliquer en grandl on essaya de mêler à la boisson de la benzine, clu sel de rritre, du sel ordiuaire, etc., sans qun I'eIIicacité d'aucun de ces traitemeuts ait été bien démontrée.

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En 1868, les fourmilières de la forêt, trop souyent fouillées, ne fournissant plus qu'une quantité d'æufs de plus en plus faible, on essaya, avec succès, de remplacer en partie la nourriture classique des jeunes élèves par une poudre composée surtout de viandes hachées, et a{fublée,, par les Anglais qui I'ont iuveutée, du nom de spanish-mill. Nous avons dit qu'on ne faisait guère tuer à I'Impereur, en fait de gibier à plumes, que des perdrlx grises et des faisans I on s'eIforça, cependant, à plusieurs reprises, d'acclimater diverses autres espèces : des perdrix rbuges d'Afrique, ou gambras, des perdrix de la Chine, des tétras,

même des perruches d'Australie; il fallut f, renoncer. 0n rôussit un peu mieux avec les colins, mais on n'en obtint jamais qu'un bien petit nombre. Quarrt aux faisans, on en avait quelques dorés, quelques argentés, plutôt pour servir de montre qu'en vue de Ia chasse, car Ies premiers volent mal ; et les seconds, méchants et tiès-forts, ne

peuvent vivre en bonne intelligence avec les aUtres il y a peu de temps encore, c'était Ie faisan commun qui, seul, peuplait les tirt)s, mais dans ces dernières années, on introduisii un certain nombre d'espèces qui se croisèrent si facilement avec celle-là, que c'est à peuprès en vain qu'en 1870 on aurait cherché des spécimens purs d.'aucune, parmi les milliers de sujets que renfermait le Grand-Parquet t. Voici la liste, par ordre de date, de ces nouveaux arrivés : le faisan à collier, originaire de la Chine, comme l'argenté et le doré, et dont Ie cou est entouré d'une bande d'un beau blanc; le faisan indien, sensiblement moins gros que le commun, et qui s'en distingue, à première vue, par sa tête, beaucoup plus petite, et sa queue qu'il relève presque perpendioulairement en marchantl enfin, le versicolore, importé tout oiseaux. Jusqu'à

1. Les métis de faisans dorés ou argentés sont seuls mulels, e'est-à-dire, ne se reproduisent pas.


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récemment tlLr Japon. 0n rencontrait aussi,au milieu de la multitude, des faisans panachés' centlrés, blancs, mais ce n'étaient que des accidents' gui ne se reproduisaieut pas régulièrement.

'

Laisions maintenant de côté

le gibier artiflciel,

et

reportons-nous à la fin de la grancle Révolution pour nous rendre compte clei animaux qui ont été, depuis lors jusqu'à nos jours, les hôtes naturels de la forêt. A cette e^poque, avons-nous dit, tout avait été détruit; nrais dès lÀ cômmencement de I'Empire, on s'occlrpa activement du repeuplemeut : les sangliers reprirent possession, les premiers, cle leurs anciens forts, e[ se montrèrent en grand nombre pend.ant le règne de Napoléon, grâco peut' ètre au plaisir tout particulier que le souverain prenait à Ies tirer, et qui fit entourer des plus grands soins la propagation cle I'espèce, mais aussi, probablement, en vertu des lois mystérieuses qui régissent les exodes de ces inconstants voyageurs. Les grands fauves furent plus longtemps à s'acclimater à nouveau; en 1807, on ne comptait encore que onze biches clans toute Ia forêr, et les palissades protectrices des jeunes bois furent réédiûées' à cette époque, rnoins conlre les cerfs que contre les lapins. Ceux-ci, en efiet, devinrent bientôt assezredoutables pour que, dès 1805, sur la plainte des entrepreueurs tle plan. tations, il faille permettre à ces derniers de se faire justice eux-mêmes, à l'aide de furets et de panneaux. Quant aux autres gibiers, nous avons déjà expliqué les causes naturelles qui font que la forêt de Foutainebleau en a toujours été extrêmement pauvrel les voici, résumées en trois mots : sécheresse, infertilité et absence de cultures intérieuresl nécessairement I'abolition tles capitaineries a augmenté considérablement cette pénurie, et pendant tout le premier Empire, on lutta péniblement pour ramener quelques habitants dans nos bois dépeuplés. La Restauration profita de ces effor[s, et la forêt fut, relativement, très-giboyeuse pendaut cette période. Fai-

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une exception poul los sangliers, devenus par trop nuisibles, et dont on tt, p'endant les premièron annéosr des destru6tions suivies qui en réduisirent lo uombre, de cinquante qu'il était on 1818, à vingt en 1822, et bientôt à peu près à, zéro, Les cerfs se multi. plièrent à un tel point qu'il fallut augmenter, d.e beaucoup, les eutreillagements I mais ceux-ci, sur certains points, gênaient par trop les chasses à courre, ot ils furent remplacés par d.es gard,es-brou qui, moyennant un franc cinquante centimes par nuit, se chargoaient do reuvoyer les grauds animaux des jeunes coupes; les sons pourtant

adjudicataires des ventes payaient cette dépense, imposée

par les cahiers des charges; on

ût lo calcul quo pour

&ssurer Ia protection nécessaire aux plaisirs d.os princes

iI

suffisait de cinquante biches et de cent cinquante furent donnés, par le grand-veneur, alin que les garcles détruisissent le surplus, soit isolément et à la surprise,. soit au moyen d,o h,ourai,llementst, et qu'ils ne laissassent plus dépasser co chiffre clésonmais ; mais, outre qu'il n'est pas facile de savoir toujours, au juste, ce que renferme une forêt comnre celle de Fontaiuobleau, les veneurs subalternes, craignant d'avoir un peu plus de peine èt faire Ie bois, et mettaut I'intérêt de cerfs, et des orilres

Ieur paresse avant celui de la réussite des chasses, qu'uno trop grande quanfité d'animaux conrpromet, obtinrent, par leurs plaintes incessantes, de fréquents contro-ordres, qui vinrent entraver I'action du service forestier; de sorte c1u'il y eut, il est vrai, des destructions, parfois considérables, comme celles des deux saisons cle 1820 à 1821, et tle 1821 à 1822, penclaut lesquelles iI fut tué cinq cents cerfs ou biches; mais ces destructions n'eurent lieu que il'uue manière irrégulière, et iI est constant que le nombre des grands fauves g9 mairrtint entrg gus[rs str 7, Anhouraillentent consiste à envelopper avec des toiles uq grand noubre dnanimaux pour les prendre ou les détruire.


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cinq cents pendant toute la Restauration..Au commencement de cette dernièle, I'on favorisa, égalemeut, la reprotluction des daims, afin de fodrnir aux chasses cle l'équipage qui avait été spécialement formé poLir ces animaux ; mais en 1820, lors de sa suppression,on détruisit laplupalb de ceux-ci. II y eut assez de chevreuils pour permettre d'en faire tuer au Roi une soixantaine chaque année, et d'en envoyer encore un certain nombre pour la bouche tle Sa Majesté. Parmi les menus gibiers, les lapins, surtout, se multiplièrent énormément; on laissa les entrepreneuïs de piantations fureter librement dans I'intérieur et inême autour des treillages, dont la plupart' étaientà claire-voie, et élevés, seulemeut, coiltre les cerfs I une partie du temps des gardes fut employée à Ia même occupation; mais il était diflicile cl'obtenir d'eux des ef-

forts sérieux con[re I'animal qu'ils regardaient comme leur pain quotidien, et il fallut recourir à des étrargers, qu'on laissa faire à discréiion, à la contlition de fournir chacun. un lapin parjour ; Ie produit de toutes ces chasses était considérable; il s'éleva, certaines années, en 1818, par exemple, jusqu'à 6,000 francs, à raison de un franc par bête. Les faisans et les perdrix, les premiers surtout, augmentèren[ aussi en proportion, comme toujours, du nombre d'élèves que I'on tt; les gard.es accusaient, en forêt, vers la Iin de la Restauration, de trois à quatre cents faisans, de trois cents à trois cent cinquante perdrix rouges, et environ cent cinquante perdrix grises. Sous Louis-Philippe, le gibier diminua sensiblement. Les massacres de 1830 en furent d'abord Ia première cause; puis le Roi ne voulait enlendre parler ni de dommages-intérêts à payer aux riverains, ni d'entreillagements d'aucune sorte ; c'était à I'inspecteur à y tenir la main. 0n recommenca, en 1844, la guerre contre les sangliers, qui avaient fait une nouvelle invasion dans notre pays. 0n panneauta fréquemment des cerfs, tant pour la Société rles chasses de Rambouillet que pour les

*329autres d.omaines de la Liste ciïile, notamment le Raincy; en forê[, pendant tout ce règne, plus de grands animaux, et cenI cinquante à soixante cinquaute chevreuils. 0n maintint aussi Ie uombre des lapins dans de strictes limites ; aussitôt qLr'ils apparaissaient en trop grande quantité, sur ull point quelcouque, les furetettrs étrangers étaient couvoqnés et y mettaient bon ot'dre. Le

il u'y eut jamais,

gibier à plumes, peu abondartt dans les premiètes années, se montra, vers la Iin, eu plus gtancle quantité, à mesure que l'élevage prerrait des proportions plus cousidérables à la Faisanderie. Les événements de 1848,

et la location de la

chasse

furent loin de contribuer à rendre Ia forêt plus giboyeuse, uotamment eu faisans, dont on ne rencontra bientôt presgue plus. X{ais les mesures prises dès le commencement du second Empire repeupièreut bien vite celle-ci, et la lemirent, à peu près, ert I'état oir elle était sotts la llestauration. Les sangliers, qtti ayaient complètement disparu vers 1850, comme)

el

général, des bois de l'ouest et depuis

et du cerrtre de la France, revinren[ en 1865,

lors, malgré I'emploi du fusil, auquel on fut obligé de recourir plusieurs fois, malgré les fréquents laisser-courre de M. Aguado, ils ne uolls ont pas abarrdonnés. Les cerfs, dont iI avait fallu faire venir quelques-uns de Saint-Germain, en 1853, furent bientôt eu nombre assez considérable pour qu'il devint nécessaire, dès 1859, de reprendre le système des palissades (voir au chapitre quatrième), et d'opérer des destructions pour ainsi dire anntrelles, au tnoyen de banilerolles, bien moilrs ellcombrpntes, et plus faciles à manier que les toiles: orr ;ndait aussi, de temps à autre, à desparticuliers, quclq res grands animaux vivants; au total, on en euleva parfois de la forêt plus de cent par saisou; les rappor[s des garcles en accusaient, vers la fin de I'Empire, cinq cents envitou, dont deux cents biches, c'est-à-dire le même nombre qu'on en comptait sous Charles X. Il v avait, également, à peu près autant ,19.


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de chevreuils et de faisans qu'à cette époque. L'entreilla.

gement extérieur de

la forê[

causa

une diminution no-

table dans le nombre des lièvres qui fréquentaient les bordures de celle-ci, I'enclroit ou ils se tiennent le plus volonbiers; et c'est à peine si I'on pouvait pauneauter, chaque année, une demi-douzaine de ces animaux pour mettre dans les tirés. Dès 1856, les dégâts commis par'Ies lapins devinrent si considérables, que I'Empereur, luimême, donna I'ordre de détruire ces derniers; on le fft consciencieusement; pentlant quatre ans, on tira, on fureta, on panneauta, on défonça les terriers, on nettoya les jeunes bois, etc.; puis le nombre ayant diminuè, on cessa

presqu'entièrement les hostilités ; depuis lors,

iJ.

pour que, les entreillagements aidant, des dommages très-importants aient été causés. Ce ralentissement clans la production des lapins, depuis tlouze ans, est un fait assez remarquable, et qu'on ne saurait expliquer, seulement, par Ia supposition d'une lon-

r'a pas augmenté

assez

gue série de saisons contraires ; le reboisement, en résineux, de laplupart cles rochers, cloit aussi entrer en ligrre de compte, et dans une large proportion : jadis, ces petits animaux trouvaient, tout à la fois, dans les bruyères qui recouvraient plus tlu quart de la forêt, une nourriture abonclante, et de commodes retraites oîrils se multipliaient à I'envi; Ies tiges pressées des jeunes pins présentèrent, tout d'atrord, des conditions à peu près ausçi favorables; si les repas étaient moins succulents, Ïabri était bien plus strr; mais quand aux founés impététrables eurent succédé des gaulis éIevés, sous le couvert desquels aucune végétation ne sanlait se produire, et oîr il est facile, au pied du promeneur, de fouler, dans tous les sens, Ie moelleux tapis que les aiguilles séchées ont étendu sur le sol, les pauvres lapins furent bien contraiu[s cl'abandonner les lieux chers à leurs ancêtres, et devenus pour eux si inhoJpihliers; ils se réfugièrent dans les jetnes

bois feuillus,

qui depuis le

nouvel aménagement leur

manquèrent ohague jour davantago, et dans les rochers laissès incultes, qui sout maintenant,eu fort potit norxrbre. Sont-ce les mêmes causes qui influèrent sur la reproduction des perdrix rouges ? Nous n'oserions l'afûrmer positivement; ce qui est certain c'est que ces dernièros est de même, disparurent presque totalement; d'ailleurs, dans les pays envirortnatrts. Los perclrix grises étaient moitié moins rlombreuses que sous la Restauration; cela tient à ce qu'on on élevait moitié moins qu'à cette epoque. Napoléon I'r rétablit lâ louveterie,qui continua à fonc-

il el

tionner jusqu'à aujourd'hui. Ualgré cette institution, disent les mauvaises langues, le nombre des loups rliminua bientôt considérablement, et à partir de 1818, on ne donnaplus,par toutelanrauce,que : 6 flancs pour un louveteau, 12 francs pour un loup, 15 francs pour une louve, et 18 francs pour une louve pleirre. C.ependant, iI y a une vinghaine d'arnées encore, iI ne se passait pas d'hiver qu'il ne fut tué plusieurs de ces animaux dans la forêt. Sous Louis-Philippe, on en prit un qui était d'une belle couleur nankin. Actuellement, Ia présence d'un loup dans nos bois est une véritable rareté I on en a d.étruit trois depuis 1854. Sous le premier Empire, otr recomme'ca à payer &ux

gardes des primes pour les animaux nuisibles détruits. Les prix de I'ancien régime furent atloptés; on diminua seulemen[ les blaireaux, milans et chiens errants, de 50 centimes ; et on porta les geais et hiboux à l5 centimes, au lieu de 2 sous et demi; mais on tlouva que le total nontait trop haut, et on attribua à chaque forêt une sommo fixe, qui était de six cents francs pour'Fontainebleau; quand elle était dépassée, ce qui arrivait le plus souvent,

on diminuait, au marc Ie frauc, la part qui revenait à chaque ernployé. Ces errements furent exactement suivis pendant Ia Restauration, Sous le Gouvernement rle juillet, on n'accorda plus que ; 7b centimes pour un renard. ou un


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blaireau, 50 centimes pour une fôuine ou un putois, 2b centimes polrr un chat, une belette, un hérisson ou un oiseau de proie, el, 10 centimes pour une pie, un geai ou une corneille; le total des sommes payées s'éleva, en moyenne, à cinq cçnts francs par an. penclant la cleuxième République, I'administration des forêts de l'État ne prit aucune mesure contre les animaux nuisibles. En tgb3, on revint aux anciens errements, et Ie tarif suivant fui adopté : renards ou blaireaux, en hiver, 60 centimes, en été, 90 centimesl femelles pleines, 1 franc b0 centimes ; jeunes, 50 centimes I fouines, putois ou mar-

tres, en hivor, 40 centimes,

en été, 60

cenl,imes

I

chiens errants ou hérissons, 25 ceutimes; rats de faisanderie ou loirs, 5 centimes I oiseaux de proie, B0 cenlimes; pies-grièches, corbeaux ou pies, 15 centimes. 0n avaii tl'abord. compris dans la proscription, les chats-huants, Ies chouettes et les écureuils; plus tard, on Iit une e*c.piioo en leur faveur. Contre [ous ces ennemis, le fusil a-too_ jours été insuflisant, et les garcles se servaient sufiout des divers engins qu'on leur con{iait dans ce but : c'était d'abord.lepiëg_e françaùs, qui, suivant sa taille et son poicls, saisissai[par la patte, Ioups, blaireaux, renarcls, rnuirtr.ur, putois communs, et aussi, bien souvetlt, les chiens que les p-romeneurs, peu vigilants, n'empêchaient pas de côurir dans les massifs; puis, le traquenard,, oùr les mêmes bêtes étaient retenues par le cou I les putois-belettes venaient se faire éiraser sous des assolnmoirs, fortes planches de chêne soulevées d'un boutparle mécanisme,

si simple, que les enfants appellenf

posées, tous les

qnatre-chi.ffre,

et,

cent mètres, en traVers de petits routins tracés au milieu des jeunes bois; entn lei oiseaux sc prenaient au piëge à poteau, sorte dp réduction du piége français I on I'attachait, à I'aid.e d'une petite chaînà, jn h.auid'ul solide poteau, ayant tlois mètiqs hors de terre, et planté dans un endroit dépourvu de grands arbres, au milieu d.es tdrës, par exempie; les faulons, les auhours,

les ducs, Ies aigles mêmes, en quêie tl'un observatoiro du haut iluquel ils pussent guetter quelque victime, étaient bien obligés de se servir, à défaut d'autr.es, du perchoir mis à leur disposition, et..... le menu gibier comptait un ennemi de moins. Grâce à tous ces engins, les agents de Fontainebleau avaient à contrôIer, bon an mal an, quatre-viugts renarcls et blaireaux, ceux-ci etr très-peti[ nombre; cent quatre-vingt-dix fouines, putois et martresl septcènt vingt chiens errants, chats, belettes et hérissons; trois cent dix buses et émouchets; deux mille deux cent trente pies, corneilles et geais; quatre cent dix rats et loirs; en tout presque quatre mille animaux nuisibles,. qui étaient payés près de huit cents francs. C'é[aient les corneilles qui fournissaient le plus fort contingent; les renards, et surtout lcs blaireaux avaient tni par diminuer sensiblemeni depuis 1853; on n'en pouvait dire autant pour les autres bêtes, dont le nombre ne suivait aucune loi régulière. C'était au prin-

temps, en mai et

juin,

que I'on détruisait Ie plus do

renards et d'oiseaux de proie; à I'automne, en septembre, le plus de belettes et de fouines. Sous le premier Empire, il n'y eut, de la part des riverains de la forêt, que peu de plaintes au sujet des dommages causés à leurs champs par le gibier; soit que les idées de I'ancien régime aient eu, encore, une certaine

puissance sur les populations, soit, plutôt, qu'il n'y ait, réellemeut, pas eu lieu â des réclamations sérieuses; nous avons vu, en effe!, combien peu nos bois renfermaient

alors de grands fauves, et quant aux sangliers, qui étaient fort nombreux, aucune des administrations qui so sont succédées n'a consenti à se reconnaître responsable des dégats de ces animaux de passage. Sous la Restauration, Ies choses changèrent vite de face, et les tribuuaux, bientôt saisis, condamnèrent la Liste civile, malgr'é sa ré. sistauce, à désintéresser les personltes lésées. Les somnes'à payer furent, d'abord, peu oonsialérablds : 6,000 fr,


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pourlen trois années 1816, t817 et 1818 réuniesl mais les dommages augmentèrent avec le gibier; d'autre part, les erigences des riverains s'accrurent à mesure qu'on y faisait droit; elles devinrent, trop souvent, injustes, et cles abus assez graves eurent lieu,dihon; nous avons vu, au chapitre cinquième,. qu'en 1825 l'Administration ne voulut laisser jouir, ilans la forêt, des usages qui n'avaient, prétenilait-elle, été concédés qu'à titre temporaire et comme dédommagement des dégats causés par le gibier, que les comnr'unes qui s'engageraient à ne rien réclamer pour ceux-ci1 Àrbonne, Ury et Bois-le-Roi, qui avaient lo plus à souffrir, tinrenb bon; Recloses exigea que son territoire fut protégé, pendant la nuit, par un gartle-biches, entretenu aux frais de la Liste civile; les autres communes consentirent, et Ie total des indemr:ités tomba de 36,000 francs, en 1825, à 18,000 francs, I'année spivante; mais Ie lllinis[re de I'intérieul ayant cassé la décision cles

conseils municipaux, comme engageant iilégalement les

particuliers riverains, et une ordonnance, du 24 mai t8Zg, ayant révoqué celle de 1825, il fallur payer 40,000 frarrcs, en1829, sans compter les salaires de plusieurs gardesbiches, montant à 11,000 francs, et des subvàntions accordées à certaines communes pour les aicler, soit à s'entourer de treillages, comme Samois, soit à relever d'anciens murs, comme Fontainebleau et Avon I les prétentions s'accrurent encore, dans une proportion fabuleuse, au commencement de 1830;mais la révolu[ion vint y couper court, et pendant tout le règnede Louis-philippe, les dégats firrent tout à fait insignifiants. Il en fut de même sous la République; et ce n'est qu'en 1853, qu'il fallut recommencer à payer des indemiités, et à entretenir des gardes-biches, La première anr:ée, lei

dépenses furent de 3,800 francs; mais elles s'élevèrent, bientôt, quoiq-ue moins haut que sous la Restauration, ei attejgnirent 22,600 francs, eu 18b6. A cette époque eut lieu la tlestruction des lapins, ord,onnée par I Empereur, et

I'aohèvemertt clu Feillage périmétral; ces deux faits eurent pour résultat immécliat de faire tombor à 2,000 francs, en 1857, le montaht des sommes tléboursées par la Listo

civile. Err 1862, lors du désentreillagement partiel, oe iI se rnaintint, jusqu'en 1870, aux envi-

total augmenta;

rons de 7,000 francs, absorbés, presqu'exolusivement, par les comrnunes de I'ouest, dont on avait enlevé les clôiures, et par celles du nord, dont la ligne de séparation avec le Domaine était plu.s irrégulière, et en outre percéo d'un plus grand nombre de routes vicinales, qu'on n'avait pas pu fermer. Mentionnons que I'acte tle ceision cles murs de la plaine de la Chambre, consenti, comme nous I'avons dit au chapitre premier, le 20 juin 1866, par tous les propriétaires, interdit à ceux-ci et à leurs avants clroit et héritiers d.e réclamer aucune indemnité pour les dégats que pourrait commettre le gibier sur leurs terres. En 1870, après le 4 septembre, tous les chieus de l'équipage, alors à Fontainebleau, et dont on était fort embarrassé, furent empoisonnés. 0n envoya à paris. par ordre du Gouvernement de la Défense natiônale, qraioire cents faisans et trois cents pertlreaux, tout ce qu'on put reprendre avant I'investissement; un peu plus tard., tous les faisans dorés et argentés furent vendus, dans la ville même, moyennant la sommo de 600 francs. Les officiels allemands, pendant leur séjour, allèrent, naturellement,chasser dans le tiré; mais comme on avait cessé tle nourrir le gibier, celui-ci s'était dispersé, et il ne fut pas tué plus de cent cinquante faisans, sans compter les lapins. Dans la forêt, pendant I'hiver de 1870-à 1871, les francs-tireurs d'un ôôté, les populations riveraines de I'autre, se livrèrent au braconnage, autan[ que le leur permit la présence de I'ennemi; ils détruisirent presque tout le petit gibier, mais fort peu de chevreuils, de cerfs et de sangliers; et il fallut, aussitôt après le dé-

part des Allemands, faire plusieurs howrqi,ttaments de grancls animau*.


r -336-

-337-

0n rendit au public, en l871, les parties du Nfont-Aigu, du Rocher-du-Long-Boyau, et cle la Gorge-du-Houx clui avaient été ajoutées au Grand-Parque[, en 1854; et la palissade intérie,ure, dont nous avons parlé plus haut, sert désormais de clôture à celui-ci. Les 19 et 20 octobre de la même année, le dloit de chasse, dans Ia forêt, fut mis en adjudication, pour trois, six ou neuf ans, et en même temps, la jouissalce : des bâtiments de Ia Faisanderie nécessaires à I'élevage; de la partie gauche de I'ancienne Vénerie, comprenant le chenil, les écuries, etc. I et de tous les ustensiles de chasse déposés en ces deux endroits; on prévit, pruclemment, le cas de changement de la destination des biens amodiés, dont le bail doit, alors. être résilié de droit. Huit lots furen[ formés et loués, moyennant la somme de qualanteJruit mille huit cents francs, plus de quatre fois le prix de 1848 1, avec Ia conclilion [oute naturelle, de

bier est trop rare, dans la forêt, pour tenter beaucoup MM. les braconniers de haute volée, et les gartles n'ont guère afÏaire qu'à de vulgaires tendeurs tle collets. Nous n'avols donc à raconter aucune de ces histoires merveilleuses, de ces ruses légendaires, qui, dans certains pays

rnême qu'à cette époque, de la responsabilité absolue des dégats du gibier vis-à-vis tles riverains. M. le vicomte Aguado se rendi[ adjudicataire de cinq de ces lots; et de nouveau, nos longues avenlres s'emplirent de nornbreux cavaliers, aux brillants uniforme3, dont les nuances éclatantes tranchent, d'uue manière si heureuse, avec les

pourtant, une fois, il y a six ou sept ans, le céIèbre Héron, dit Baligou, le seul brae,onnier émérite qui ait choisi nos environs polrr sa demeure habituelle, depuis bien long-

tons plus sombres de nos bois; de nouveau, aussi, nos populatious avides, par tladition, des gt'audes scènes cynégétiqr"res auxquelles les rois de France les ont accoutumées, se portèrent en foule aux rendez-vous de ces chasses ltrxueuses, pour lesquelles la forêt semble si biel faite, en dépit de ses gorges, de ses rochers impénétrables, désespoir du veneur, et otr lês sons de la trompe viennent

l En 1872, les bâtiments de I'ancienne r'énerie, faisant partie de la location, furent attribués au ministère de la guerre, pour augmenter I'Ecole d'application de I'artillerie et du génie qui venait d'être établie à Fontainebleau, et une réduction de huit mille francs fut faite sur le bail.

expirer, sans que les plus bruyantes fanfares puissent

se

faire entenclre âu loin. Nous ne saurions termirer ce chapitre sans parler du braconnage, ne serait-ce que pour dire que depuis I'aboIition des tapitairreries, du moins, il ne s'est plesque jamais exercé que dans de bien petites proportions. Le gi-

plus giboyeux, se transmettent de génération en génération, ni aussi, fort heureusement. auoun de ces crimes

le dénouement. Le Grancl-Parquet était seul sérieusement menacé, quantl on y éIevait encore; mais comme quatre homrnes et un chef de poste y faisaient, chaque nuit, des patrouilles inceshorribles, qui en sont, trop souventr

Éantes, les tentatives étaient peu fréquentes;

temps.

on y prit


_r3g-

-

339

-.

LES SENTIERS D'AYON,

FÀNI'ABES SPÉTIALAS

A LA

FORÊT DE FONTAINEBLEAU

I,À FONTAINEBI.E.{U.

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r0r -.'

N.-8. -Nous demandons pardon à nos lecteurs des paroles qui accompagnent la premièro fanfaro et qui n'ont vraiment ni rima ni raison, mais elles sont traditionnelles. Darboulin était probablement, sous Louis XV, la personne qui apportait, au rendez-vous,

lo

déjeuner

et

des vêtements de rechange pour les 1722, dans une réclamation au sujet d'un droit d'usage au bois, uû Darboulir est qualiffé de mar-

hommes do

la vénerie. fin

cbaud de viû suivart la Cour.


CHAPITRE VIII.

Évéaements hlstorlques.

-

Légondes.

-

f,ables.

Nous terminerons cette étude sur la forêt de Fbrrtainebleau en passant en revue les événements cle toute sorte, historiques, légendaires, fabuleux, auxquels celle-ci a servi de théâtre. ils sont, du reste, en petit nombre et peu importants. Les premiers se bornent, oour la plupart, à quelques réceptions solennelles de grands personnages. Nos vieux chênes ont, sans doute, assisté à bien des conlideuces

importantes, ablité bien des méditations profondes, causes premières d'événements îiajeurs, car depuis d.es siècles, tout ce qu'il y a eu de marquant en Europe est venu visiter Fontainebleau; mais ces muets témoins or:t gardé Ie secret, et c'est dans les mur.s du Palais, c'est-àdire, hors de notre modeste cadre, que Ies pensées ont pris corps, que les projets se sont transformés en réalité. La plus ancienne de ces entrées pompeuses, dont le sou.

venir soit venu jusqu'à nous, est celle de Oharles-Quint. Elle olfre une particularité frappée au cachet du temps : le 2l décemhre 1539, le puissant empereur, venant d'0rléans, accornpagtê, disent certains chroniqueurs, d.e Irançois I"', qui aurait été au devant de lui assez loin de Fontainebleau, fut arrêté aux premiers arbres cle la forÇt par tous les dieux et déesses de l'0lympe, qui Iigurèrent


-342-

devant lui des danses rustiques, et à un signal donné, disparuren[, tout à coup, dans les plofondeurs du bois. En 1608, le 19 juillet, le maréchal de Brissac alla jusqu'au rnêrne endroit, peut être le carrefour des Tapisseries, saluer, au nom de Henri lY, I'amhassadeur d'Espagne don Pedro. La réception fut moins mythologique que la première, mâis entourée cle la plus grande pompe. Le l6 novembre 1646, Louis XIV en personlte, accompagné de la reine mère et cle toute la Cour, alla sur la route de Nerrlours, jusqu'à la croix de Saint-Héren, au

devant du duc d,'0rléans qui revenait de la prise de la ville de Mardick, et le fit monter dans son cârrosso: Le 28 j uillet I 664, ce fut Ia route de Melun, récemment tracée, qui eut les honneurs du défilé de gala : le carclinal légat Chigi, arrivait à Fontainebleau rendre satisfactiou à Louis XlY, de la part du pape Alexandre VII, à I'occasion de I'insulte faite au maréchal cle Créquy. Le comte d'HarCourt alla, en grancle cérémonie, avec Monsieur, frère du toi, au tlevant du prélat, auquel, deux jours après, on fit passer une grantle revue dans la Plaine-de-Samois I douze escadrons et huit bataillons étaient en ligne, et formaient un front de plus d'une derni-lieue. Notre forêt eut, @n 1776, les prémices d'un divertissement appelé à pr,endre, depuis, une bien grande importance I la Plaine-de-Selmaise servit de théâtre aux premièrés courses de chevaux que I'on ait vues en France,'Il y eut deux réunions, I'une en octobre, I'autre le tB novembrë ; la dernière, surtout, fut fort nombreuse I beaucoup d'Anglais avaient passé la Manche, exprès pour y assister-; un cheval fameux, appartenant au comte d'Artois, .KingPëpin, y figura. Ces courses furent fondées par une sociét6 composée de seigneurs de la Cour, et formée, Ie 30 octobre

à

d.e I'année précédente, Fontaiuebleau même ses membres s'engagèrent, par écrit, à donner chaque année, pendant dix ans, six cents livres tournois, pour avoir le droit de faire courir uu cheval à d.eux époques cliffé-

I

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rcntes, en avril etoctobre, soit à Fontainebleau, soittlars la Plaine-des-Sablons, près Paris, soit au Cbamp-de-Mars. Le 25 oêtobro 1804, Napoléon Iu'alla au tlevant du pape Pie VII, jusqu'à la croix de Saint-Hérem. L'empereur ne voulan[ pas avoir I'air de s'être dérangé exprès, une grande chasse fut ordonnée pour ce jour-là, et Napoléou arriva au rentlez-vous âu monent oir la voiture tlu SairttPère parut dans le carrefour. Les tleux souverains mirent pied à terre en même temps, s'embrassèrent, et montèrent ensemble, lepontife ayant la droite, tlans un carrosse de gala qui se trouvait là par hasard. Une inscription, placée sur le piédestal de la croix, rappelle ce fait, qui est représenté à tort, sur une des assiettes de Sèvres de la galerie créée par Louis-Phiiippe, aB palais de Font"aine" bleau, comme s'étant passé au carrefour de l'0bélisque. La crqix de Saint-Hérern eut les honneurs d'une troisième réception solennelle: le l5 juin 1816, LouisXVIII

y vint à la rencoutre de la fiancée du duc de Berry,

la

princesse.Caroliue de Naples, Les terribles évênements de 1814 eurent leur retentissement dans notre paisible forêt : on placa douze canons

sur les sommets tle la Vallée-Jauberton, pour batire la route de Nemours, et tléfendre Fontainebleau contre les incursions des Cosaques de PlatofT, répandus dans le Gâtinais, Mais les troupes qui occupaienl notrs ville s'btant mises en retraite sur Essonne, six mille Àutrichiens et Badois, sans compter une nuée de Cosaques; arrivèrent à la barrière tle l'Obélisque,le 14 février'. Ils laissèrent une

forte garnison à Fontainebleau, et allèrent camper sur les hauteurs dela forêt, du côté cle Paris. Le 17, les généraux Charpentier et Alix arrivèrent, avec une division, par la route de Melun, et après un engagement qui, commencé à la Vallée-tle-la-Solle, se termina dans les jarclins du palais, chassèrent complètement"l'ennemi. Deux mois plus tard, Napoléon était décidément vaincu, et le nou-

veau Gouvernement s:occupait de réorganiser l'armée,


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un régiment qui bivouaquait sur les Monts-de-Fays refusa de rendre son drapeau; soldats et ofliciers, d'un commun agcord, brùlèr'ent celui-ci sur la table du GrandMaltre, et en avalèrent les cendres déIayées dans de I'eau-de-vie. Cet incident eu[ alols un certail retentissement. Infin au mois de juin de cette même année, on distribua, dans les Quinconces-d'Avon, à une pariie des corps de I'ex-garde impériale ses nouveaux drapeaux blancs. Un autel de gazon avait été dressé, sur lequel I'ollice divin fut célébré avec une grande pompe; ies drapeaux furent bénis ; le tout se termina par un banguet.

Sous Louis-Philippe eurent lieu, dans

la forêt,

deux

solelnités militailes : le 2 j uillet 1831, le roi, au premier voyage

qu'il

lït

à Fontainebleau depuis son avénement,

passa én revue tous les gardes nationanx cle I'arrondissement, rassemblés, au nombre de près de vingt mille, au bout de I'avenue de \{aintenon. Le 27 mai 1837, ou éta-

blit un camp au carreforir de la Fourcire, pour loger les troupes réunies clans notre ville à I'occasion du mariage du duc d'Orléans I elles se composaient de deux bataillons du 2' léger et d'une batterie d'arlillelie, e[ restèrent huit jours.

plus tald, un attentat célèbre contre les jouls du sonverain, eut nos bois pour théâtre. Le l6 avril 1846, vers cinq heures et dernie du soir, LouisPhilippe, accompagné de toute sa famille, r'entrait, err char-à-bancs, au palais, d'urte promenacle en forêt qu'il avait faite, e[ passant par le parc, longeait le mur du Parquet-d'Avon, ainsi que cela lui arrivait souvent, qr"rald un individu lui tila deux coups de fusil par dessus ce murl les balles traversèr'eu[ les lambrequirts, au-dessus de la tête du roi,, qui fut rniraculeusemen[ préservé. Un garcon d'atte)age, Milet, bientôt secouru par M. de FlanQuelques années

dre, lieutenant degendarmerie, arrêta le regicide; c'était un nommé Lecornte, aucien militaire, ancien forestier',

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qui avait eté garcle-gérréral à Forrtainebleau nrême, en 1842 et 1843, et avait donné sa démission, en février 1844, à Ia suite d'une discussiou avec le sous-inspecteur ; la poiitique n'était pas le mobile du crime.

D'un esprit ombrageux, d'un caractère violen[ et sombre tout à la fois, ce malheureux, à la suite de réclamations non écoutées, au suje[ d'un règlement de pension, avai[ fait remonter jusqu'au roi son ressentiment de I'injustice dont iI se croyait la victime. Arrivé dans Ia nuit même, au fait des habitudes de Louis-Philippe, il avait pénétré dans le Parquet-d'Avon, était monté sur ull tas de bourrées empilées contre le mur du parc, et avait attentlu' comne à I'aftt, le passage des voitures. Ajoutons que celles-ci ailaient doucement, que Lecomte était excellent tireur, et que sa victime étaii à quelques mètres de

luil!l

Les 19 et 22 juin 1862, quatre'vingt-six ans après le premier essai dont rrous avorls parlé tout à I'heure, on inaugura le cha.mp cle courses de la Vallée-ds-IalSolle' et depuis lors, chaque 'année, pendant Ie même mois de

juin, out lieu, deux dimanches de suite, des réunions ce genre, sous la direction d'une Société spéciale

qui

a

de

pour

présiclent IV. le prince de la lVlosliowa. Une vaste l,ribune, dite du pesage, a été colstruite à I'aide de sommes avatrcées pal les sociétaires, et ac[uellement remboursées surles procluits I ceux-ci, qui vai'ient ent;e douze et quinze mille flancs, sonI appliqués, maiul,enant, les frais annuels une fois couverts,-â cùtt cles prix. Un pavillon avait été bâti en ce lieu par Napoléon III, pour sou service personnel. L'hippodrome, entouré de tous côtés pal de pittoresques rochèy's, s'étentl sr-rr quatre-vingt-douze hectares soixante-

huit ales, dans lesquels est compris le nouveau terrain

de manæuvres. 0n a établi deux pistes différentes : l'une pour leË steeples-chase, de deux mille quatre cents mètles I I'autle pour les courses plates, de deux mille sept cents I

en l8?0, on a prolongé de cinq cents mètres le 90


*346* plus long des côtés tle cette dernière piste, de manière à avoir une iigne droite de treize cen[s mètres, pour faire courir des chevaux cle tleux ans. En 1871, les réunions habituelles n'eutent prts lieu; les ofiiciers allemantls occupèrent, seuls, I'hippodrome, où fut céIébré, le 17 mals, devant le prirrce Frédéric-Charles, alors au palais de Fontainebleau, une solennité hippique sur laquelle nous ne saurions donner aucun détail, n'ayant pu, disons-le hâu' tement à I'honneur cles habitants de la ville, trouver personne qui ait eu la curiosité d.'y assister. l)rt 1872' la deuxième journée de courses fut remise au mois d'oc' tobre. Dans le oanton de la Fosse-à-Rateau, à quinze cents mètres de la barrière cle la Fourche, presque sul le bord de la route du Mont-Fessas, le promeneur peut voir, gravée sur une roche qui a été apportée Ià exprès, cette date : 8 mai 1867, surmontant, une croix. Elle rappelle qu'urr

ctime, qui a eu alors uu grancl r-rentissement, a été commis à cette place ; nous voulorts parler de I'assassinat de madame Meltens par la femme Frigard. A côté de

la loche çst un arbre au lronc mutilé I c'est celui au pietl duquel le drame s'est accompli, et dont, pendant plusieurs mois, des rnilliers de touristes ont voulu emporter un petit morceau, en souvenir de leur excursion. Nous terminerons ces récits historiques par quelques mots sur les francs-tireurs qui occupèrent la forêt tlans le triste hiver de 1870 à 1B7t : c'étaient, d'abord, les fi'ancs-tireurs de Paris qui, dès le 14 septembre, éta: blirent leur campement dans nos bois; puis ceux de la Nièvre, sous le commarrdement de lI. de Montdésir, moins inrlisciplinés, moins mal organisés, moins incapables de faire quelque chose de sérieux que les premiers ; enfin des francs-tireurs amateurs, agissant pour leur propre compte, sans commission cl'aucune autorité ntilitaire'' véritables brigands,pour la plupart, plus dangereuxpour leurs conci[oyens que pour I'ennemi. Lies deux premières

*347compagnies, qui ne subsistaient qu'au moyen de réqui-

sitions que les command.ants faisaient dans les lieux qtfelles occupaient, et dont la nourriture, I'habillemcnt et l'équipement corltèrent 2l ,000 francs à la ville tle Fontainebleau, restèrent dans nos environs jusqu'au g novembre I I'armistice seul mit lin aux subites et courios

apparitions des derniers. 0n se demande, naturellement, quel fut Ie résultat de cette guerre de guérillas.qui, bien contluite, pouvait faire un véritable mal à nos envahisseurs : bon nombre de ceux-ci, à en croire certains récits partiels, eurent nos bois pour tombeau; mais nous nous iommes livrés à une enquête minutieuse auprès des autorités de Ia ville, cles gens du pays, des gard.es restés à leur poste, et nous n'avons pu arriver à constater la mort, dans la forêt de Fontainebleau, que il'une dizaine il Allemands, tout au plus. Malgré le peu d'importanco do ces pertes, la présence d.es francs-tireurs inquiéta les ennemis, qui exécutèrent, plusieurs fois, pour s'en débarrasser, tles battues gigantesques, s'étendânt,à travers rochers et vallons, sur plusieurs milliers d.'hectares. II était à craindre que notre cité ne fût déclarée responsable. Heureusement elle err fut qtritte pour des menaces. Deux conseillers municipaux durent, pourtant, pentlant quelques jours, monter sur le devant de la voiture qui faisait le service cle la poste entre tr'ontainebleau et Melun, et

qui avait été atlaquée à la Butte-Saint-Louis,

comme nous I'avons raconté déjà aLr chapitre troisième. Passons maintenant aux Iégendes. Nous avons classé, sous 0e titre, les faits qui, tout en pouvant être parfaitement vrais, n'ont pas le caractère d'authenticité de ceux que nous venons de rapporter. Ils sont moins nombreux encore que les premiers, mais nous y trouverons un peu plus de variété que dans la froide et monotone nomenclature précétlente. La plu.s vieille de ces légendes est celle qui explique I'origine de la chapelle Saint-Louiç : Ie 22 ianvier 1264,


-.

348

-

Louis IX, chassant dans la forêt, se trouva séparé de sa suite et s'égara; étant monté sur une butte située proche la route actuelle de Melun, il fut, tout-;i-coup, attaqué par une bantle de brigands; il se défendit vaillamment, tout en sonnant dan$ son hucbet, pour appeler du secours; ses compagnons I'entèndirent, accoururent et le délivrèrerrt. Ce huchet, et c'est là oir la féérie vient se mêler à la réalité, avait appartenu à un duc d'Angleterre, nommé Astolphe ; il avait été donné par un ermite, dernier descendant de ce personnage, au saint roi, pendant la croisade de celui-ci, en Palestinel c'était un cor merveilleux, dont les sons avaient la propriété de frapper d'épouvante les ennemis de son heureux possesseur, tout en attirant ses amis. Louis IX vit dans sa délivrance une iutervention de la divine Providence, et fit bâtir, au sommet de la Butte, une chapelle qu'il dédia à Saint-Vincent, dont on célèbre la fête le jour oîr l'événement était arrivé. 0n éleva, pour le desservant, un ermitage à côté de Ia r:hapelle, qui s'appela Saint-Vincent cle tr{ontouy, et fitt dotéà, dès sa fontlation, de deux muicls de setiers de fi'oment,, à prendre sur le domaine royal de Melun. Lors tle Ia canonisation du roi, en 1297, on dédia la chapelle au nouveau saint, et elle ne fut plus connue que sous Ie nom de SaintLouis en Beau-Lieu. Elle était à la collation du roi, et exemptée de tout décime ordinaire et extraordinaire. C'était un lieu de péle-

riuage assez fréquenté; le P. Daii a{Iirme que de son temfs, on y comptait jusqu'à quatre mille personnes, le jour de la Saint-Louis. PIus de trois cerrts ans après cetto fonclation, nous voyons I'ermitage habité par un personnage qui avait occupé un cer[ain rang dans le monde, un sieur de Marigny, ancien prévôt des maréchaux, en Bourgogne; eu 1610, il fut assassiné par cles voleuls, qui croyaient trouver de I'argent dans sa cellule. Quelque 1. Environ trente-sept hectolitres.

temps après, en

-349-

janvier 1612, Louis XIII fit tlon dela

chapelle aux Mathurins de Fontainebleau, qui

y

entre-

tinrent de simples gardierrs; ceux-ci, malgré la

robe

gu'ils portaient, n'étaient pas toujours très-scrupuleux, cal nous voyons I'uu d'eux, Pierre Naudin, poursuivi, en 1617, à la requête du procureur du roi de la maltrise, pour délits commis dans la forêt, et recel de bois volé. En 1646, un certain François Ménard, de Bois-le-Roi, fut i cqndamné à être tralné sur une claie, et pendu par les " pieds, pour s'êLre dë,fai,t dans la chapelle Saint-Louis. Enfin, en 1701, plusieurs ertnites ayant été successivement assassinés, Louis XIV lit détruile les bâtirnents de fond en comble. En 1869, quelques fouilles fulerrt entreprises sur ce pôintl on re[,rouva un certain nombre de pierres, dites de Pari,s, taillées ou grossièrement sculptées, clefs de voûte, corbeaux, débris de piliers, etc,; Ies ossements de deux hommes qui avaient été enterrês devant l'autel; ceux de plusieurs autres er: dehors et près de la chapelle;

puis six petites pièces de cuivre, éparses dans les dêcombres et n'ayant aucune valeur : un jeton de Nuremberg, une pièce de 1626, un denier, à I'elligie de Gaston d'0rléans, de 1650, deux liards de Frattce de t656 e[ 1657. Les vieux habitants de Bois-le-Roi prétendent quejadis, lorsqu'un événement important devait arriver, une daùe toute blanche, d'autres disent une biche blanche, se faisait voir aux environs de la butte.

Dom Morin raconte

le miracle suirant qui eut lieu,

II, le l6 octobre 1556 : un certain nombre de rodeurs, ayant à leur tête le chevalier du Boulay et le sieur ds'la Tonelle, entrèrent, furtivement, dans l'é.glise de Châteaulandon pour la piller; mais ils furent découverts, et ne purent que dérober le bras de saint Sévelin, enchassé en argentl ils se sauvèrent dans,la forêt de Bière, oir ils ietèrent les reliques et l'écritearr qui en intliquait la provenance, emportant le métal précieux. Des porchers, gui les avaient vu fairo dans nos bois, sous Henri

20.


*350* de loin, s'approohèrent, et furent très-étonnés de voir une grande lumière sortir d.e ces ossements; ils coururent en avertir Ie curé de Sorqueso qui reconnut la valeur de I'objet, et reporta,.en grande pompe, le bras daus

il avait été enlevé. XIII, un sieur Jacques Goclemel, dit de La Chapronnaye, gentilhomme bteton, qui avait échoué dans le dessein d'établir un ordre de chevalerie ayant pour but d'empêcher les duels, eut une vision, dani taquelle sainte Marie-Madeleine lui apparuI et I'engagea à suivre la vie cénobitique. II se retira au bord ile la forêt de Fontainebleau, sur' les hauteurs qui dominent la Soine, près de Valvins, en un lieu qui s'appelait alors la Foutaine-du-Roi, et y construisit, en 1617, une petite chapelle et un ermitage. Il se faisait appeler le chevalier de La Madeleine, allait pieds nus, et vêtu d.'une grande robe grise, sur laquelle é[aiI cousue une croix.rouge. il le sanctuaire ù'où Sous Louis

eut, bientôt; url renom de piété dans tous les environs I on

venait, même de loiu, se recommander à ses prières, et le jour de la Madeleine, surtout, la foule était considérable. Après la mort de Godemel, arrivée une vingtaine d'années plus tard, ce lieu

fut habité, successivement, par un religieux de I'ordre des ermites de Saint-Augustin, puis par un jardinier du Luxembourg. Les bâtiments tornbaient en ruine; le roi, sur le clomaine cle qui ils avaient été élevés, les concéd.a, en 1651, aux Carmes cles BassesLoges, puis en 1657, révoquant sa première donation, à Dumonceau, grand-audiencier de France. Avec I'assentiment de celui-ci, une troupe de gens malfamés, qui passaient, dans Ie pays, pour professer la religion réformée,

s'y installèrent, en 1675; nrais I'année suivante, soupiI furent chassés par les

çonnés de vols et d'assassinats,

juges tle Fontainebleau, et Ies Carmes ren[rèr'ent en possession. Leur jouissance fuI bientôt troublée par les hommes de Dumonceau qui revinrent dans le pays, br.isèrent,

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à coups de hache, I'image de la croix du Sauveur, et les armes du roi qui étaient à côté. Ces excès furent répri.t més sévèroment, et le grand-audiencier, le proteeteur de ces malfaiteurs, fut condamné à 24 livrçs d'amende envers le roi, aux dépens, et au rétablissement tles choses dans l'état oir elles étaient auparavant. L'errnitage.fut tlétnitivement rendu aux religieirx, par lettres patentes de {677. Il faillit leur être enlevé tle nouveau, sept ans après, Louis XIV, séduit par la beauté du site, ayant eu I'intention de faire bâtir dans ce lieu une maison de plaisance,

sur le motlèle tlu château de Marly; un pavilion fut même construit, aiusi qu'un aqueduc, qui amenait les eaux de la Plaine-cle-Samois dans un bassin carré, d.'où elles allaierrt alimenter, au moyen d'un canal souterrain de près de trois mille toises, le réservoir cle Ia Charité-

d'Avon, pour ensuite arliver au château; mais I'argent manqua, et les travaux ne furent pas poussés plus loin.

Un dessin à la plume, fait par Coipel, en 1694, nous donne une idée de ce qu'était alors l'ermitage. Les Carmes laissèrent s'y établir des ermites qui, de même que ceux:de Franchard et de la Butte-Saint-Louis, n'avaient pas toujours une conduite très-édifian[,e, car un procèsverbal fut dressé, en 1686, contre I'un d'eux, pour délits

forestiers, répétés. L'abbé Guilbert nous apprentl gu'en I?31, celui qui y était distribuait des remèdes, avecbeaucoup cle succès. In 1750, ce petit domaine, qui n'avait que soixante-sept perches dans le principe, mais s'était beaucoup accru par diverses donations, fut loué, à vie, à un sieur de Moranzel, moyennant une somme annuelle de trente livres, puis ayant é[é conûsqué à Ia Révolution, fut ventlu natùonal,ement, en 1793. Nous avons vu, au chapitre premier, qu'il fut acguis, plus iartl, par tharles X, puis réuni à la forêt, par la loi rlu 2 aorlt 1844, etque les bâtiments, avec deux hectares soixante-quinze ares vingt et un centiares, furent aliénés en 1851. L'ermitage et la chapelle ont, depuis longtemps'


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disparu; il ne reste que le pavillon construit par Louis XIV, qui convenablement réparé et entretenu, est mainl,enant une des jolies villas de nos environs. f,es eaux ont été rlétournées de leur direction, et servent à faire tourrter uu monlin. La petite chapelle qui est aux portes de la ville, sur le bord de la route de Melun, doit aussi sou origine à un fait miraculeux qni a été racorlté par bien des auteurs, et a même eu les honneurs clu roman. A la fin cle novembre de I'année 1661, le sieur Dauberon, gentilhomme ordinaire de monsieur Ie prince Louis- cle Bonrbon, lei grancl Condé, et capitaine dans son régiment, venait rejoindre la Cour à Fontainebleau; il fut rerrversé par son chelal, vers la croix d'Augas, sur le grand chemin de }Ielun, et une de ses janrbes étant restée accrochée à I'étrier, iI fut trainé sur les cailloux tout le long de la descente. Au milieu du danger qu'il courait, iI invoqua la,sainte-\Iierge, ervers laquell'e il avait toujours eu une dévotion particu-

lière I aussitôt, son cheval s'arrêta court, eb il put se relever sans avoir été blessé. Le 3 mai suivant, pour perpétuer la mémoire de cet événemedt, Dauberou fit bénir une image de la Vierge, que Ie sieur Durand, pr.emier curé de la paroisse de Fontainebleau, alla poser processionnellement, sur un chêne, à I'endroit où I'animal s'était alrêté; il joignit à cette statuet,te un récit authentique édrit en latin, sur parchemin, de ce qui s'était passé. En 1690, I'arbre étant tombé de vé[usté, un sieur, Grenet, prêtre de l'église de Fontaiuebleau, tt bâtir, de ses pmpres deniers, un petit oratoire, dédié à Notre-Damede-Bon-Secours, et sur le frontispice duquel fut représentée I'histoire de Dauberon.

.tet oratoire, vénéré des habitants du.pays, fut. bien entendu, détruit à la Révolution. Après la Restaura[ion, mad.ame la duchesse d'Angoulême, lors de son premier voyage à Fontainebleau, vint s'agenouiller sur la place où avait été la chapelle, et témoigna le désir. de voir celle-

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ci rééclifiée. M. Philippeau, curé de la ville, se mit à la tête de I'entreprise; les souscriptions aflluèrent tle toute part; sur les anciennes fondations, un nouveau brltiment, qui subsiste encote maiutenant, s'éleva bieutôt, tl'après les plans tle M. Heurtaut, archilecte du palais; le miracle fut retracé, non plus sur le froutispice, rirais au plafond, par le pinceau du peirltre Bloudel. Cet olatoire fut béni le 30 septembre 1821, devant les autorités civiles

et militaires, en graucl costume, et une multitutle de ûdèles. En 1864, Napoléon III tt faire des restaurations importantes à ce monumerrt. Le clergé de Ia paroisse s'y rend processionnellement, chaque attnée, le premier dimarlche d'octobre. Il existe, {ixée sur un hêtre, au carrefour de Paris, sur Ie bdrd de Ia route tle I'outainebleau à Cliailly, une petite chapelle votive, gui renferme une image de Ia Vierge. Elle est, dit-on, le témoigrrage d'un événemeut de même nature que celui dont nous verrolls de parler, at'rivé en ce Iieu. Nous ne savons, du reste, que ce gue notls apprernent deux écriteaux cloués à I'arbre, et ainsi conçus : < Notre-Dame-de-Délivrance replacée par Dubot, le vingt' > sept juillet 18... Notre-Dame-de-Délivrance replacée

r

- le seize aott 1863. > par Tholimet ainé, Au commencement du xvltto siècle, vivait, au milieu de

la Navarre espagnole, dans un château situé sur les bords de I'Ebre, une famille de Tudela, composée du père, de sa fille Maria, et d'une vieille parente qui servait de rnère à cette delnière. La guerre de Succession éclata; on donna un jour asile, dans le château, à un jeune o{Iicier fi'ancais, blessé et abandolné des siens. La blessure était grave, le séjour fut long, et I'amour se mit de la partie. Il fallut pouftant se séparerl notre compatliote guéri, dut s'éloigner I et depuis. on n'en entendi[ plus parler. Le siéur ds Tudela mourut l peu après, le château fut pillé et détruit; les deux femmes vinrent se réfugier à Toulouse. Ï,a vieille parente mourut à son tour, et Maria se fit religieuse


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de SainfVincent-cle-Paul. Elle fut envoyée à Fontaine_ bleau, à-l'hospico clu tr[ont-Pierreux. Nos grès si pittoresques la charmèrentl ils lui rappelaient les payiages de la Navane; elle employait ses momen[s ae toisir a p-arcourir, avec une compagne, les cantons voisins et I elle choisissait, le plus fréquemment, pour but de ses plomenacles, une sorte de niche naturelle, creusée dans une masse de pierre, sur le clessus du Rocher-duMont-Ussy. Un soir, on apporta à I'hospice un oflicier qu'on avait recueilli dans la forêt, grièvement blessé par des brigands. C'était I'ancien hôte des bords cle I'Ebïe, celui qu'elle avait tant aimé, que dans le fond de son cæur elle aimait toujours. Moins heureffie que la prepiè1e f-oi1, elle ne put I'arracher à la mort, et ellô en devint folle, d'une folie inoffensive mais inguérissable. TR pauvre

fille,

à laquelle on laissait beaucoup de liberté,

allait presque chaque jour, jusqu'à ce que Dieu I'ett rappelée à lui, s'agenouiller, pendant cle longues heures, daris la grotte du Rocher-dn-l\Iont-IJssy, oir elle demeurâit en contemplation devant une petite croix en platine, cacleau fait, aux temps heureux, à I'oflicier, et qu'on avait retrouvée sur lui. Tel est, selon Castelnan, forigine, un peu romanesque, du nom de Chaise-à-Marie, ou-confes-

sionnal de la sæur Marie, donné à une petite excavation se trouve sur Ie bord clu chem,in menânt le plus directement au champ de courses. Nous rapporhn; I'histoire sous toutes:,éserves, et en faisant observer que, malgré nos recherches, nous n'avons pu tlécouvrir aucun incùce qui vint la contrmer. Deux détails même paraissent so contredire : celui de la croix de platine, mé[al qui ne fut

qui

connu en Europe qu'en 1748, clonnée âu mornent de la C.oerlg de Succession, qui avait lieu près de cinguante ans

plus tôt. Le même auteur est le seul, également, à parler de la

vertu mystérieuse gue la croyance populaire attribuait à I'eau du puits du Cormier. Ii preterid en avoir trouvé le

{4

fI :

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lécit écrit en caractères dont la forme accusait le xvrlë siècle, sur la marge d'un vieil exemplaire du Trësor d.es maruail,les, Nous le donnons içi, sous toutes réserves également : les jeunes gens seûancaient enjurantparleCormier, et en buvant ensemble, dans la même tasse, I'eatr de ce puits extraordinaire I cet engagemerrt était considér6 comme irrévocable. Une fois maliés, si les nouveaux époux n'avaient pas d'enfant au bout d.'un an et un jour, il sulÏi-

sait;pour faire cesser cette stérilité, d'accomplir les formalités suivantes : après avoir passé les premières heures de la nuit en prière, Ie jeune couple, sans avoir parlé à qui que ce fut de sorr dessein, partait de chez lui avant uns tbure du matin, et se rendait au puits, par la ligne la plus directe, marchart du même pied, les bras entrelacéJ, la f,emme'portant sur sa têté une cruche vide, le mari, uno corde de crinl on ne pouvait se reposer qu'une seule fois en route, au dernier mamelon qui dominait le puits, sur un.petit banc dressé dans une sorte de niche; et oîr il nly avait place que pour uue seule.personne. Anivé au but dà sa course, le mari tirait de I'eau, à I'aide du vase atlaché à la corde de crin I la femme, replaçant celui-ci sur sa tête, allait seule le vider dans ulte auge, située à une assez grande distance, et qui devait être remplie avant que les premiers rayons du soleil levau[ n'eussent fiâppé une pierre blanche qui formait Ie point culminant du Montfigu. Ie moyen était infaillible, disait-on, et quand, par. hasard, il ne réussissait pas, ce ne pouvait être que par I'omission de i'une des formalités, assez compliquées, fue nous vefons de décrire. Nous avons dit que les divers ermitages qui avaient été élevés dans la forêt attiraient, cer[aius jours, un grand, concours de pélerins. De ces pratiques de dévotion, il ne reste plus guère que le souvenir. Aux réunio4s pieuses ont succédé des fêtes publiques et toutes mondaines; à la prière, Ies danses et les jeux. Ainsi, nous avons parlé, au chapitre premier, de I'assemblée du mardi de la pente-


côte, à Frauchald;

ily

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en a également une à la Madeleiue, le pryemier dimanche qui suit la Sainte-Mariei\{adeleine, en juillet; rure autre, le 15 aorit, à NotreDanre-de-Bon-Secours. De plus, quelques-unes des communes qui environnent la forêt ont choisi les beaux ombrages de celle-ci pour abritel leurs fêtes patronales : en mai, Barbizon célèbre la sienne dans I'avenue qui mène au village; Veneux-NacLou, la Sain[-Philippe, dans le Rocher-Besnardt. En juiu, la Saint-Pierle d'Avon se tient à la Petite-Haie; depuis 1848. un Bouquet de vieux chênes, situé derrière le poste de Glos-Bois, a été choisi par la commune de trforet, pour ulte réuuion qui s'y fait le troisième dimanche de ce mois. En juillet, tlous avons une fête, dite du Mont-Carmel, près de la gare de Fontainebleau. Depuis 1850, Ia fête patrorrale de notre ville, la Saint-Lor.ris, a lieu dans I'aIIée bordée de grands pins qui conduit de la route de Moret au Bréau I c'est la plus animée des réunions cle ce genre. Enfin, à'une époqïe incléterminée de l'été, la barlière cle la Fourche est le théâtre de la fête dite du Petit-Franchard, dont voici I'origine : le mardi de la Pentecôte, un certain nonrbre de boutiques s'établissaierrt, d'habitude, non loin de la ville, sur la route qui mène aux ruines du prieuré, à I'intention des personnes, assez nombreuses, qui ne voulaient pas aller jusqu'à celles-ci,jouir de plaisirs plus cornplets; on appélait petit, Franclmrd, celt"e oonlrefacon de Ia grande asseurblée I

mais les industriels installés à cel,te dernière se plaignirent de Ja concurrellce, et la municipalité cle Foirtainebleau, vonlant contenter tout le moucle, ilterclit I'ancien Petit-l'rauchard, et en fit une féte spéciale, qui avait lieu, d'abord, le plemier dimanche après le marlcli de la Pentecôte, puis linit, daus ces der.niers ternps, coulme nous I'avons dit, par n'avoir plus de jour lixe.

La-fête de Thomery.avait lieu, il y a peu d'années ,lo 1.. jour do l'Àscension, au pavé-des-princes-,

encore,

-357-

1l nous reste à parler des événements ayant un carâc-

tère tout à fait fabuleux. L'imagination populaire s'àst plu, de tout temps, à peupler les vastes fôrêts d'êtres fantastiques, monstres aux folmes effr.ayantes, hommes uoirs e[ velus, ou petitspersonnages gracieux et folâtres: elphes, tymphes, fées, eic. Cette faune, d'un nouveau genre, existe, quoique bieu pauvre, pour Fontaiirebleau; nous allons la passer en revue. Gibert de Montreuil raconte, dans son Histoira d,w trèsnobl,e et trés-cheualeresque Gërard, de Neaers, Qu'en I'e61{6

1455, à Ia suite d'un tendre di{férend avec la très-vertueuse et très-chaste Euriaut de Savoie, sa mie, ce prince la oonduisit se promener dans la forêt de Bière, avec l'intention, peu honnête, de s'en défaire, et qu'il allait accomplir son rnauvais dessein, lorsqu'apparut, heureusement, un dra. gon bienfaisant qui délivra la pauvre dame. Dom Morin préterrd que sous le règne de Francois I"', un serpent, long de dix-huit pieds, jetaitl'épouvante dans tous nos environsl oe monstle se tenait, habituellement, au milieu cles masses de grès qui peuplent Ia forêt, de telle sorte qu'un seul homrne pouvait I'aborder à la fois. Le roi résolut de le combattre, et se faire une ar-

il

lit

mure oomplète, toute couverte de lames de rasoir, sur lesquelles la bête, en s'entortillant, se trancha d'ellemême en morceaux.

0n connaît la légende du Grand-Veneur qui hantait jadis nos bois. Il n'y a pas bien des années encore qu'on trouvait des vieillards qui allirmaient avoir reucoutré cet esprit sylvestre, pal cerlairres nuits sans lune. 0n sait, d'ailleurs, que Henri IV, en 1598 ou 1599, les historiens ne sorit pas bierr d'accord, reverarrt, du côté de la route de l{oret, d'une chasse qui n'avait pas réussi. entendit, tout à coup, auprès de lui, retentir les fanfares éclatantes tle I'hallali; Ie roi, indigné de cette mauvaise plaisanterie, euvoya Ie comte de Soissond et quelques autres seigneurs voir quel était le malavisé qui osait se moquer 2t


*358*

-359-,

ainsi de son souverain; mais ceux-ci ne virent qu'un graud homme noir qui se dressa devant eux en leur

fort tentés de la croire apocryphe. Nous en dirons autant

criant:

loin d'ailleurs d'avoir le cache[ de naïve simplicité

a M'eutendez-vous?

r 0u: t Qu'attenclez-vous?

D

0u encore, suivant une autre vbrsion: r, Ameudez-vous. D Cette chasse diabolique se fit erttendre, un soir', de Sully qui sortit de son pavrllon, croyanI que le loi rentrait' tandis qu'il fut prouvé que celui-ci était, alors, à trois lieues de là. On dit clue Louis XII et Louis XIV eurent des visions analoguesl pour (:e dernier la scène se serait passée également sur Ia route de trloret. Nous avons signalé, au chapi[re sixième, ttne {igure en fonte qui fut scellée, en 1848, sur ult rocher de la Plainedu-Fort-dcs-Ifoulins. Ce médaillon rappelle une légeude fabuleuse qu'Alexis Durand, IioLrvrier-poëte, auteur rle deux poèmes sur l'ouiaiuebleau, est, croyo[s-nons, le seul à racolttert. II s'agi[ d'uue nymphe des bois, à la chevelute de feuillage, au fronl, omé d'une cottroune de fleurs sauvages, qui se serait éprise d'un jeune chevalier, Réné dé Fontainebleau, qu'elle voyait chaque jour venir pleurer au pied du rocher en question, sur le tombeau de sa {iaucée, Délia, morte en ce lieu, piquée par ulle vipère (la couleur locale ne marqtre pas comme ou voit). Les charmes ou les artifices de Némorosa, c'était le nom de Ia nyrnphe, triomphèreilt, un jour, de la lidelité posthume que Réné avait jurée à sa chère Délia, et depuis lors, janrais plus on n'entenrlit parler de I'oublieux che-

lalier. Cette légende, si elle est autre chose qu'uue fictiorr pod:tique due à l'ir4aginatiorr de Dut'and, doit' ôtI'e trèsancierne, et cepelldaltt, contrne nous l'avons dit tout à I'heure, ni le père Dan, si grand amateur de ces récits merveilleux, ni aucun des auciens auteurs qui out écrit sur Fontainebleau n'en fai[ mention; uous sommes clonc 1. M. Leroy en parle aussi, mais sa vergion dillère complètement de celle de Durand, et n'est évidemment qu'uno plaisantorie.

de deux autres, rapportées par le même écrivain, qui sont de

celle-là, et qui n'étant perpétuées par aucun de nos petits monuments ne nous out pas paru mériter d'être redites.

Enlin les fées ont aussi nrené, dans rros clair.ières, sous nos futaies, leurs rondes joyeuses. Le nom de la mare aux

le cantorr des Forls-de-Marlotte, en est une preuve. D'ailleurs, en voici une autre, qui convaincra les plus incrédules : tout le monde peut voir, non loin d.e cettemarç, daus Ia Gorge-aux-Loups, au-dessusdu rocher Bébé1, à I'entrée d'une grotte mystérieuse qui va se terFées, dans

minant eu un étroit couloir, de petites raies gravées dans le grès; eh bien! cette excavation, du moins un vieux btrcheron me l'â lbrt sérieusement aflirmé, est I'entrée de la demeule souterraine des fées I ces raies sont les traces que ces dames, au retour de leurs danses nocturnes, ontlaissées de leurs ougles (griffes seraitpeut-être

plutôt le mot plopre)

,

daus

leur

empressenrent à

fuir

les premières lueurs de l'aurore, par lesquelles, paraît-il, toute fée bien élevee ne doit pas se laisser surprendre. 1. Ce nom fut gravé gur un rocherl assez curieux, du canton de la Gorge-aux-Loups, à Ia suite d'une fête offerte en cet endroit, uû peu avant l?90,au grand-maltre, M. de Cheyssac, et à Iaquelle assisiait une jeune demoiselle Colbert, qui habitait alors Fontai' nebleau, et à qui I'on avait donné le surnom de Bébé.


TÀBra aTPHABÉIroun DES

cÀNToNs ET DEs uEUx nEMÀR0uaBLEs on

m ronÊl D[ rol{T^IN[BtEAU

Qui sont citës dans le courant ile aot ouoroge.

A Augas (croix d'). mer, p. 46.

p.

-

Son élévation au-dessus tlu niveau de la -Donne son nom à un triago de la forôt,

situées au 82. - Les produits cle diverses carrières, près, payent une surfaxe, p. 290. Daus ses onvirons les couches teneuses qui recouvrent le grès atteignent leur maximum d'épaisserrr, p. 294. - La rampe qui y mène fut pavée en {640, p. 240. - Elle existait avant t616, p.242. - Elle est le point de départ de la route de la Reine, p. 248. Réédiliée en 1827, p. 957.

-

B

Barnolets (canton des). - Ouverture d'une route à travers

ce canton, p. 250. - Noms de diverses routes qui le traversenf, p.260-262.

Bas.Brôau (canton du).

-

Origine de son nom, p. 22,

-

lL


-

362

--

probablenent Ie même aspect qu'aux temps antéhistorigues, p. ll7, * Ses bois avaient de deux cents à trois cents ans, en 1716, p. t32. - Sa futaie est mise en dehors de tou[ aménagement, p, 160. - Expériences sur ]a composition de son sol, p. 't6l-'162. - Incendié en {6Û2, p. {86. - Plusieurs de ses routes sont macadamisées sous le deuxièrne Empire, p. 266.

Béhourdtère (canton de la). - Origine de son nom, p, 22,Il y existe une carrière de pierres calcaires, p' 23{. Forme pariiculière dt calcaire supérieur dans p. 54. Uno ligne de faîte y passe, p. 58. Donne son nom a un triage de la forêt, p.89,- Son érection et sa restauration par les Tapereaux, p. 238. - Un ancien chemin menait de là aux Hautos-Loges, p. 244.Son rétablissement en {827, p. 257. - On y met un relai de chiens les jours de chasse, p. 991.

Belle-Croix,

-

ses environs,

Béorlots (canton

des).

-

Son peuplement, probable, aux temps

antéhistoriques. p. '1 16.

Noms de diverses routes qui

-

environnent ce canton. p, 960.

Bols-do-Beuobat (canton du).

,

-

-

Bols-du-Coulant (cant,on dr.).

Yestiges d'anciens murs - Son en[ourant ce canton, p. ,13. agrandissement sous Louis XV, p, 26. De graves délits y sont commis, p. 90. * Exécution, près- de ce canton, du garde Chauvaud par les Plussiens, p. {07. - Il y existe une carrière de piàrres siliceuses, p,931.

Origine de son nom, p. g3.Sa rèunion à la forêL, p. 39. On y établit un lieu d'équarrissage, p.42.- On y a trouvé des silex taillés, p. 69. Ouverl,ure d'une roule joignant ce canlon à la Butte-

Bois-Gauthier (canton du)'.

-

-

-

du-Xlontceau, p.950.

Bois-Gauthier (fontaine do).

y existe - II,l 18.

des traces de

constructions gallo-romaines, p.

Sa

réuuion

Son agrandissement sous Napoléon

Bols-de-Courbulsson (canton du)

-363-

droit, de gruerie, p. .10. de Saint- Prêtention de I'abbé Yicl,or, au sujet de ses produits, p. {9. Origine de son nom,p.9ll. - Seulc enclitvc clans It forê[, au xvrrrc siècle, p. gft.- Iuil, rol,our coliplet ù I'Ut,at. p. Bl. - Ouver[ure de plusicurs rout.es à trirvers ce crnton, p. 2b0, - Noms de diverses routes qti le traversent, p. 269,

-

à

la forêi' p. 39.

III, p.

39.

Origine de son nom,

p. 92. - Son agrandissement sous Louis XV, p. agrandissement sous Louis XYIII, p, 34.

95.-

Son

Bols.de-Foatalue (canton do). - Sa réunion à la forêt' p. 36. Bols-de-la-Fontaine-aux-Bicheg (canLon du). - Sa réunion à Ia forêt, p. 32. - Son agrandissement sous LouisPhilippe, p. 36.

Bois-la-Dame (canton do). .- Son agrandissement sous Louis XIV, p. 21.- Son agrandissement sous Louis

XVI[, p. 34. -

Son sol est formé d'ailuvions, p. 59.

-

Une pépinière y esf créée, p. 150. -Ils'y trouve des micocouliers de Provence, p. {69. Noms de diverses routes qui Ie traversent, p. 258-260-269.

Bois-Prleur (canton do). Bois-Rond.

(canton do). -

Sa

réunion à la forêt, p. 32.

Incendié en

,1652,

p, {85.

à la

Bols-de-la-Ilardie (canton du) - On en dis[rait une partie ponr faire Ie jardin anglais, p. 39.

Bois-Saint-Pierre (canton do).

Bole-de-l'Éplne (canton du). -- Sa réunion à la forêt', p. 39. - Il y existe uno carrière cle pierres silicetrses, p' 93{.

Bolssière (canton dc la). Éltait autrefois séparé de la forêt, p. 48. - Son agrandissemen[ sous l,ouis XIY, p. 91.

Bols-des-Loges (canton du).

-

Sa réuuion à la forêt' p. 34.

Bols-deg.Seltsoura (canton tlo),

-

Le roi

y

possédait un

p.

32.

-

Sa réunion

forêt,

-

Une partie de son sol est, formé d'aliuvions, p. 59, - Est exploité à dix ans, p. 135. -- Noms de diverses rou[es qui le [raversent, p. 258-261.


-364*

,. Bouquet.de-ltEnpereur. du Bas.Bréau, p. 1,39. /

r'

Arbre remarquable du canton

Bouquet-du-Priuce-Impérlal.

(canton dn), *

Arbre remarquable du

canton de la Yente-des-Charmes, p. {82.

Bulsson;Cheydeau la^

forêt, p. {8.

25.

-

*

Était autrefois séparé

de

Son agrandissement sous Louis XV, p. Ouverture d'une route à travers ce canton, p, ZiO:.

Bulseo!-Chlcard (canton du).

-

- Sa réunion à la forêt, p. 84. Forme un massif isolé de la forêt, p. Bg.

Bulssol-Mayard (canton du).

-

\i Butt€-aux-Alros (canton de la).

'

de pierres calcaires, p. 23{.

Sa

-

réunion à la forêt, p. 84.

Il y existe une.cauière

Butte-du-Montcoa,u (canton de la).

- Son acquisition par tr'rançois 1er, p. 12. Origine de son nom, p. ZO, _ Son agrandissement sous Louis XY, p, q6, - Ouverture d'une rou[e joignant ce canion au Bois-Gauthier. n. 2b0. - Le gapi[aine de Fontainebleau jouissait de la coupe du hillis de

ce

canton, p. 286.

Qsy6.e,11l.Brlgandr (canton de la). - Origine de son nom, p.23-86. Chalse-à.Marle (grotte de la). Sa légende, p. 353-354. Ghamp-de-Coursos. - Il y avait autrefois un puits à côté, p. 280. - On y met un relai de chiens los jours de chasse, p. 991. Courses qui on[ lieu en cet enclroit, p. 345. Champ-Mlnette (canton du). - Origine cle son nom, p. {6. Son aliénation, p. 16-994. de M. de Be- Prêtentions -ringhen à sa possession, p. l8-lg, Ou y trouve le diluoiumrp.57. Es[ ensemencé en pins maritimes. p. l4l, - Louis XIY y faib faire un petit parquet, p. 994. Gbêae-au-Chapon (canton du). - Incendié en {842, p. {87. Chêne-au-Chlen (canton do). d'une route joi- Ouverture p,249. gnant ce canton aux Yentes-Chapelier,

Chéne-Bntlé (canton du).

est mise en dehors de - Sa futaie tout aménagement, p. .160. Origine de son nom, p. {85. - Il y existe une cauière de pierres calcaires, p. 930. Clos-Ilénon (canton du). Ouverture d'une rdul,e à travers ce canton, p. 250.

"\,'Butte-Sa,!1t-Lpufs

(canton de la). Origine d.e son nom, Des francs-tireurs y attaquent les prussiens,

- Oo y met un relai de p. {07-31?. ôhiens les jours de -. chasse, p. 29.1

p.24-348,

-365-

,.\.:

Confesslonnal-de-la-sæur-Marle.

Crolx-de-Souvray (canton de la). sous Louis XY, p. 26.

Ireur érection, p.247.

- Sont brisées à la Révolution, p. 254. Leur rétablissement, p. e64-261. abattues en 1880, p. 968. -uneSont - Sont remplacées par seule croix, p. 968.

Canche-aux-Llèvres (canton de riers depuis fort longtemps, p. qualité supérieure, p, IQI,

-

Yoir Chaise-à-Marie. Son agrandissemeut

D

c Calvalno (croix du).

-

Déslrée (fontaine). - P. 66-963. Deu:r.Frères (les). Arbres remarquables du canton Tillaie, p. {39. -

Dorly (fontaine).

-

P.

de la

66-968.

la).- Est ouvert aux car9.18.

Canchee-Gulllemettes (canton des).

nières y sévissent particulièremeut,

-

Ses grès sont

d'une

gelées printa-p.Les lT4.-

E

Écouettes (canton

des). - Noms de diverses routes qui traversent ce canton, p. 959-260.

21.


-366-

Érables.et-Déluge (canton desl.

y fait des essais de - OnUne ôoupes de régénération,p. 1,41 . pépinièro v est créée, p. {68. Il y existe une -cauière de sable blanc,

-

p.230.

Évées

(maqe aux). d'une plantation de cy- On I'enioure près chauves, p. {54. Il existe des ajoncs marins dais ses environs, p. {69. Derrière se trouvait une épine qui avait poussé sur-un arbre, p. 9ts9. - Est assainie sous Louis-Philippe, p. 263-264. Oo y met un relai de chiens les jours de chasse, p. 991. - On y trouvait jadis Ces oiseaux d'eau, p. 999.

n,uotn un restaurant, son histoire, p. 6-r-;.:'oî, p. 4ii. - tlne ligne dc faîl,c r pûsse' p' l'8. - Sa tlénooli-

tion, p. 8.i. - Scs religir:ux t:oopér'èr'ent, vlaisemblublenrent, ùu déflicherncll, tlc Ja contrée, p. '120' * Louis XIY fait trûl,ir auprès une tour cirrrée, p. 910' - Sert de ronrlez-vous, et on y met un relai de chiens lesjours de chasse, n'avaien I pûs une con' p. 290-29'1. - Les derniers ormites Ilne fôte s'y tieut chaque duite 1,rès-édifiante, p. :il5'1. année, p, 356. G de Ia). * Son acquisitioû par Fran' .12. * Est une preuve de I'existence ancienne çois Icr, p. de garennes dans le pays de Bière' p. '120'

Garoune d'Avon (canton F'

Fées (mare aux). p.359.

-

Se

trouve au canton des Forts-de-Marlot[e,

Fort-lltmpereur, - p. 268. Forts-de-Marlotte (canton des). - Yoir l'ées (mare aux). Forts-de'lhomery (canton des). - Sa dirninution par suite d'échange, p. 37.

t'osse-à-Rateau (canton de la). assassinée,

p.

316.

Fourneau (canton do). p. 97.

-

-

Iladame Mertens y est

Un empiètement y esl réprimé,

-

Une pépinière y est créée, p. 150.

Fnaillons (canton

des).

-

tr'ranchard (croix de),

-

- Il y existe une carrière

de

-

Son piédestal échappe à la fureur révolutionnaire, p. 253. Est rétablig en ,1897, p. 257.

-

f,'nanchaid (prieuré

et ermitage de).

-

Son origine, p. 5.

Gtandéo (cauton de Ia).

-

Origine de son nom, p' 23.

-

Est mis en dehors de

tout aménagenenf, p. t60' - On y trouve tles traces qui son[ altribuées aux fées, p. 359. - Fête offerte à M. de Cheyssac, p. 359, rlote.

Le calcaire supèrieur ne se rencontre p. 5i, I)onne son nom à un - avant { 6 16, p. 2A2. Exfstai[

pas dans ses environs, triage de la forôt, p. 89.

- Éltait anciennement planté en vignes, p. lt. - N'était pas autrefois entouré de murs. p. 13. : Pré[enlions du seigneur de Montigny à sa possession, P. {8. - Son agrandissement sous Lôuis XV, p. 20. - Une partie est coupée à blanc 6toc par iles $élinquants, p. 90'- On y oée un posto de garde, p.St, - Est Lrne preure de I'existence ancienne de gaiennes dans le pays de Bière, p' {20' - Le capitaine de Fontainebleau jouissait du droit de garenne, et de la coupe du taillis de ce cauton' p' 986.

Gorge-aux-Loups (canton de la).

Dégâts considérables causés par le

ver blanc, en {840, p. {77. pierres siliceuses, p. 23,1.

Garenne-de-Gros-Bois (canton de la)'

-

Gorgo-aux-Néfliers (canlon de la). - Expériences sur la composition cle son sol, p.'l6l-462' peuplenrent. pro- Son p' 4{6. - Une petite partie esi mise en dehols de toul arnénagemenl, p. 'l tiO' incendié en'1796 et 1870, p. 186-t88. - Est ouvert auf,

Gorges-d'Apremont {canton desl.

bable. atr.r ternps antéhistoriques,


-369-

-368-

carriers depuis fort longtemps, p. g{8. - Ses grès sont d'une qualité supérieure, p, 927. Noms de diverses ppomeroutes. qui traversent ce cantonl p. 958-gb9.

-

nade-Denecourt, p. 268.

Gorges-de-Franchard. (canl,on des).

-

Son peuplement e[

son,,aspect probables aux temps antéhistoriques, p. l 16. 1l ne s'y trouve presqu'aucun pin, p. Èst, mis en dehors de tou[ aménagement, p. .t60. C'est par là

fïi. * des orages qui passent sur la forêt,

-

qu'arrivent la plupart - Incendié en 1726, p. {86. - Une collation y est offerte aux dames de la Cour, par Monsieur, frère dû roi, p. 9116. et Madame y vont courre le - illouseigneur corf, p. 246. Nom do I'une des routes qui [raversent ce canton, p. 959. p. g6?-26g. - Propenade-Denecourt, Gorges.-du-Houx (cnnton des). On y trouve le ililuuium, - des dégâts considérables, p. Si.- Le ver blanc y cause p. .l?7. Promenade-Denecourt, p. 268. - p.On3,1g.en comprend une partie daus, le Grand-parque[, - Onle public la partie qui avait été comprise dans 1en-d 91 Grand-Parquet, p. 336.

p. {76.

Grrnde-Vallée (canton de la). Son agrandissement sous Louis XY, p. 96. EmpiètementJ a ta Révolution, p.31.

-

Graad-Maltro (croix do).

Son érection rp. 247. - 2b?. - Son rétablissement.en l8g?, p. Des arcùes et un pont -

remarquables, ont été construi[s aux environs, pour I'aque_ duc de la Yanne, p. g?0, de rendez-vous, et on - Sert de y met un relai de chiens lesjours chasse, p. 2g0.

Gnand-Mattre (table do). - Aspect particulier du calcai,re sryûrieur aux environs, p. 84. - ïne ligne de faîte y Son érection. p.2t+7. =-Un régineni palle, p. b8. brtle son drapeau dessus, p. JL[. Grand-Mont.Chauvet (canton du). Origine de son nom, -depuiJ p. 93. Est ouvert aux camiers fort longtemps, p.215.

Grand-Forquet. -,Est entouré de murs, p. 30. - Son aliénation à la Révolution, p. 3{. iarrefour devant la

-

porte des Fours, p. 37.

- On y trouve le diluaiumrp.à7. Son aspect probuble aux ternps antéhistoriques, p. ll7. Plantation des sables qui I'environnent, p. {S{.

- printanières y sévissent particulièrenrent, p. -'171.Les golées existe des traces de I'ancienne route des Li- Ilp. .y238, gueurs, note. par- II y avait jadis deuxSapetits qnets sur son emplacement, p. 294. création, p. 995. 307. - On en répare les murs et les roùtes, p.On Napoléon 1o'' y vieni chasser, p. 307. y -établit, un tirë, p. 312. - On y mettait le gibier du tiré de Sermaise, après les chasses, p. 313. - Les perdreaux ne s'y pluisaient pas arrtant qu'à la Plaine-de-

Sermaise, p.3li:), de - On n'arrivuil à y tuer beaucoup gibier qu'ù I'aide de moyens artificiels, p. 3.13. Réta- Vente blissement dt tiré sous Louis-Philippe, p. 3tË. cles faisans qui s'y trouvaient, et, adjndication dola chasse, en 1848, p. 317. agrandissement sous le deuxième - OnSony fait Empire, p. 319. divers travaux d'amdlioration, p. 3t9-320. Présentait un spectacle animé les jours de chasse, sous Napoléon III, p. 320. - Quanbité de gibier qu'on y metlait, p. 321. Les perdrix y étaient prises, à I'automne, d'une sorte de ver[ige, p, 392. - Ne renferrnait de spécirnen pur d'aueune espèce de faisans à la fin du deuxième Empire, p. 325. Tentatives de bracon-

-

nage, p. 337.

Graud-Veueur (croix du). - Une ligne de faîte y passe, p. 58. - Donne son nom à un t,riage de la forêû, p. 82.-

Ëxistait avant'16{6, p.242. * Est réédiliée par M. le duc de Larochefoucault, p. 24"o. - Son rétablissement en t827, p. 957. - Est réédifiée en grès en {846, p. 963. On y met un relai de chiens tes jours de chasse, p. 291.

Grands-Feuillards (canton des). - On y trouve le il'r,luuium, p. 67. - Une ligne de faîte y passe, p. 58. - Dégâts causés par des chenilles dans ce can[on, p. l8l. - Noms de diverses routes qui le traversent, p, 969,

Gros-Foutea.u (canton clo). - Origino de son nom, p. 93'

-

A probablement Ie même aspect qu'aux temps antéhistoriques, p. {17. Ses bois ayaient de deux cents à trois

-


cenfs ans en arbres,

p.

'17'16,

134.

*

-370-

p,

132.

-

Cause de la vigueur de ses

Sa futaie est mise en dehors de tout

aménagement, p, '160. - Plusieurs de ses routes sonl male deuxième Empire, p. 966.

cadarnisées sous

- Existait en 16t6, p.3-212.: Donne son nom à un triage de la fbrêt, p.89. - Est réédiliée en grès en 'l?35, p.247. - Son rétablissemenl, en I89?, p. 257.

Gulse (croix de).

-371-

p. {60. - C'est le canton oir l'on trouve le plus de vipères, p. '183. - A été ouvert aux carriers sous la Restauration, p. 2{8. - Norn de I'une des rou[cs qui le [raversent, p. 958. Prornenude-Denecourt, p. 908.

-

Lorgiues-va,llèes (canton des).

À

été entreiliagé en {681,

M

H

Eautes-Platnes (canton des).

- Le calcaire supêrieur n'y existe pas, p. 54. Son peuplgment, probable. aux temps antéhistoriques, p. 'l ,16. - Incendié en {684 et l19ri, p. '186. Une garenne y es[ établie, p. 259-298. Ilauteurs-de-la-Solle (canton des). - Es[ ouvert aux cârriers depuisfort longtemps, p. 915, Eaut-Moot (canton du). causés

-

p. {30. - La croix de Chailly e[ la Fbsse-aux-Loups existèrent longtemps à son extrémité, p. 242-301.

considérables y sont - Des dégâtsEs[ par des chenilles, p. {81. onvert aux car-.

-

riers depuis fort longtemps, p. 2t5,

Madelelno (canton de 1a). - Origine de son norn, p.

:23.

réunion à la forêt, p. 36. * Est aliéné en partie, p. 3738. - Est iraversé par Ia rou[e départemen[ale de Fontainebleau à Provins, p. 25ô. Sa

qErmitage de la). - Donné par Louis XIY aux Carnres des Basses-Loges, p. 9l-350. - Une troupe de gens de mauvaise vie s'y installe, p. 86-350. - Son hisUne fête s'y tienb chaque année. toire, p. 350-3ts{-359.

Madeleine

p.

-

356.

de son nom, p. 23. de la). - Origine II y existe urte carrière de Incendié en {654, p. '186. -sable blanc, p. 930. Nom-de I'une des roul,es qui le traversent, p. 259.

Malmontagne (canton

I Ieabolle (fontaine).

-

p.

968.

Mare-aux-Évées (canton de

nom, p. 1a). - Origine de son Son aspect, y existe plusieurs mares, p. 65. Il - On y faib probabie, aux tentps antéhistoriques, p. 17. des essais de coupes de régénération, p. 11t1. - II y existe des aunes cordiformes, et de nombreuses espèces de chê24.

'1

L grès y sont - Des carrières de concédées à une conrpagnie, p. 37-910. Oo y découvre - Son peupleun bloc de grès à forrnes bizames, p. 83. ment, probable, aux temps antéhistoriqnes, -p. ,l{6. * Il ne se trouve presqu'aucun pin dans sa parlie sud, p. 1"r4, Sa partie sud est mise en dehors de Cout aménagement.

Long-Rocher /canton do).

nes d'Amérique,

p. {69.

Marion-des-Roches (can[on du). sont greffés, p, 159.

versent, p. 959.

-

-

De nombreux pins y

Norn de I'une des rou[es qui le tra-

Mont-Aigu (canton du). - Nom de I'une des routes qui le iraversent, p. 263. - Il y existe un sentier en hélice, p. 267. - On en comprend une partie dans le Grand-Par-


quet, p. 319.

-372-

libre les jours de chasse - L'accès en était sous Napoléorlll, p. 320. On rend au public la partie - le Grand-parquet, p. 886. qui avait été comprise clans Joue un rôle dans la légende du Puits-du-Cormier, p. 3Bb.

Moat-aux-Blgues (canton du).- Incendié en 1716, p. {86. Mont-Chauvet (canton du). Les premiers pins sylvestres

-

introduits dans la lbrêt y sont placés, p. lll, - Exemplo de la beauté d'une futaie de 'sylvestres, p. 454. Déblaie-

ment du canefour qui le couronne, p. gb6. - Nom I'une des routes qui le traverserit, p.262.

Mont-Ghauvet (fontaine du),

-

p.

de

66.

Mont-Eaf,ammé (canton du). - Origine de son nom. p.,l8B. Mont-tr'esgàs (canton du). On y voyait autrefois la croix Antée, p. 242: On en comprend une p.artie dans le Grand-Parguet,- p. 319.

Uort-eauthlen (canton du).

- Les gelées printanières y sévissent, particulièrement, p. {?4.

Mont-Merle (canton du). un tir à la cible, p. - On y établit 42. Ot y fait une plantation de pins sur ados, p. lBZ.

Incendié en l84u), p. 187. y existe une carrière do -pierres -LaIlroute calcaires, p. 23{. Roger ailait de là vers Moret, p,243. On y met un relai de chiens les jours de chasse, p. 290-291.

Mont-Moritlou (canton du).

- On y établit nn polygone, p. Des dégâts considérables y sont faits en 1814, p. .tb,l. Incenclié en ,1716, p. ,186.

491

-

Montmorln (croix cle).

de - Son érection, p.241. - pavagorétala ruute qui mène de là à Chantoiseau, p. g56.-Son blissement en {897, p. 25?. - Il y avait autrefois un puits à côté,p.280. Sert de rendez-vous, et on y met un relai de chiens les jours de chasse, p. 290. Était le lieu du rendez-vous lo jour de I'accident arrivd à M. de Tourzollo,

p.293.

Moltoh.de-Recloses (canton

clu).

depuis fort longtemps, p. g{5.

-

ouvert aux carriers -SesEstgrès sont d'une qua-

-373-

lité supérieure, p. 221. res calcaires, p. 930.

- Il y existe une carrière de pier-

Mont-Pierreux (canton du). Origine de son norn, p. 93.- Ilontainebleau.p.35-88. On On y ét,ablit le cinie{it\rc de v établit un magasin à poridre, p. 4o). Cuvier y venait

- ia ligne de séOu y peut observer parai,ion dù calcaire -supôrieur e[ des saôles, p. 54. - Les coupes de ce canton sonl brùlées par I'urmée fïançaise, p. 97. Des délits considérables y sont commis, p. l0g. Il y -existe des traces de fouilles très-anciennes, p. g3t. Un ancien chemin allait, cle Fontainebleau à ce ganton, -p. t)44. - On y ouvre la route du Roi, p. 987. - Noms do diverses routes qui le traversent, p. 262. méditer, p.4.8rnote.

Mont-Saint-Germaln (canton du). de son nom, - , Origine p.22. - A été entreillagé en {68.1 p. ,130. - Est ouvert aux carriers depuis forl longtemps, p. 915. Ses grès

Ses grès sont Nom de I'une des

payent un droil. supplémentaire, p. 920.

d'une qualité supérieure,

p.

227.

rou[es qui le traversent, p. 25tt.

-

Monts-de-F'ays (canton des). - Origine de son nom, p. 93. On y peut observer la ligne de spparation du calcaire -supérieur et des saôles, p. 511. On y trouve \e ililuoiwm, p. 57.- A été entreillagé en- {681, p. ,130. On y fait - Ouverdes essais de coupes de régénération, p. 147. ture d'une route à travers ce canton, p. 257. - Nom do - Un réplusieurs routes qui le traversent, p. 258-260. giment, qui y bivouaquait en .1814, refuse de rend're son drapearr, p.344.

Monts-d.e-Truies (canton p. {l}0. p.247.

-

des).

M. de la Faluère

A

été entreillagé

Monts-Girard (canton des).

-

Incendié en

'1669

en

y- fait faire une esplanade,

1681,

- Origine de son nom, p. et 1726, p. {86.

23.

Monts-Salnt-Père (canton dos). - Origine de son nom, p. 22.- On peut y observer la ligne de séparation du cal,caire supérieur et

des

saôlas,

p. 54.

-

Le

cal,coire supé-


rieur

î.\

yest tué par son cheval, p.

Mont-Ussy

_J/D_

-374-

existe pas partout, p. 54. (canton du).

-

3'18.

-

On y plante

Le peintre Decamps des

pins sylvestres,

en't?92, p. t4l. * Une partie est mise en dehors de tqut gménagement, p. 160. - Renferme la carrière dite du Est eiuvert aux carriers depuis fbrt Banc-Royal, p. 212. - Ses grès sont d'une qualité supélongtemps, p. 915.

rieure, p. 227,

-

-

Pronenade-I)enecour[r p. 26tt.

- Tête de bronze scellée sur une roche au bord Ia route de la Reine-AméIie, p. 264-263. Frétenduo -

Némorosa.

légencle de Némorosa', p,.358.

Nld-au-Oorbeau (cantou do).

qïi

le traversent, p. 262.

-

I'{om de I'une des routes

Notre-I)ame-de-Bou-Seeours (chapelle de). p. 352-353.

-

Paro-a.ux-Bæufs (canton du). Origine de son nom, p. 23. - Japon, p. {69, Ses grès Il y existe des vernis du -payent un droi[ supplémentaire, p. 920.

Parquet-d'Avon.

N

de

P

Son histoire, Un'e fête s'y ûienf chaque année. p. 356.

Notro-Dane-de-oéfivrance.

-

-

Ex voto, p" 353.

- Époque probable de sa création, p. 295. On y chassait sous le prernier Empire, p. 307. * On y -établit un ti,rë, p.3'l{. - On y enfermait des cerfs et cles biches, p. 311r. - Lecomte y tire sur Louis-Philippe, p.344-34ô. Farquet-do-la-Faisanderie. * On v construit une sècherie, p, .155.

Petite-Hale (canton de la).

- Son aspect, probable, aux temps antéhistoriques, p. 't t?. * Les gelêes printanières - Il y existait jadis Une fête s'y tient chaque

y sévissent part,iculièrement, p. '114.

un petit parquet, p.

294.

année, p. 356.

-

Petlte-Tranchée (canton de la). -- l)mpiètement sous p. 38. Louis XY, p. 28. - Une partie en est expropriée, On y établit une gare centrale, p. 43. en comOn prend une partie dans le Grand-Parquet, p. 295-319.

.o Obélleque.

p.

41.

Son élévation au-dessus du niveau de la mer, -Dégâts eommis aux alentours, en l8{4, p. 45{.

Il existait autrefois, à côté, une croix dite de Saint-Jaeques, p. 945. - Son érection, p. 248. - Échappe à la fu.reur révolutionnaire, p. 253. - Est couronné d'une ma$sue ei d'un bonnat phrygien, p. 253. - Est surmonté d'un aigle, p. 21i5. - Le carrefour au cerrtre duquel il est les curacplacé est agrandi et orné, p. È55. - On replace Créa[ion d'un tères de bronze de son piédestal, p.904. boulevard qui va de Ià à la plaine de la Chambre, p. 965.

Petits-F'euillards (eanton des). - De nombrqus pins y.sont greffés, p. {59. Placereaux (canton cles). - Son aspect,probable, aux temps antéhistoriques, p. 'l'17. * Les gelées printanières y sévisseni particulièrem entrp. 114. Il y existait jaclis deux petil,s parquets, p. 991r.

Plaine-d'Avon (canton la Restauraiion, p.

de la)

34.

.

-

Son agrandissement sous

Plaine-de-Bois-le-Roi (canton de

la)

. --

Son nom

est

On y trouve des mico' changé à la Révolution, p. 25. - Noms de diverses routes couliers de Provence, p. {69. qui le traversent, p. 962.


-3?6-

Plaine-de-clalr-Bols (canton de la). composition de son sol,

16{-169.

P.

-

Expériences sur la

Plehe-de-la-Haute.Borne (canton de la) . - On n'y trouve pas le calcaire supérieur, p. 54. - Noms de diverses routes qui le traversent,

p.

260.

Plalue-de-Macherln (canton de la) . - Son agrandissement sous Louis XY, p. 26. - Les geléeS printanières y sévissent parliculièremenl',

p.

174.

- Louis XIY en défentl Son agrandissement sous I'exploitation, p. 21 , Il y existe une carrière tle pierres siLouis XY, p. 95. - Nom de I'une des routes qui le traliceuses, p. 231.

Plalae-do-samols (canton de la).

-

versent, p,262. - Louis XIY y passe une graude revue, p.3t*2, Ses eaux soni arnenées à la Madeleine, p. 35{.

-

Plalne-de-Sernalse (canton de la). - Son agrandissement sous Louis XY, p. 25. - Empiètements à la Révolution' p. 3{. Son sol est formé d'allursions, p. 59. - On y

-

p. ll4. - Son aspect, probable, aux temps antéhistoriques, p. 't{7. - Ouverture d'une route à travers ce canton, p.249, - On y établit ur tiré, p. 3{2-3'13. - Sert de théâtre aux premières courses cle éhevaux que I'on ait vues en France, p. 342. construit un corps de garde,

(canton de la). vert aux cariiers dgpuis fort, longtemps, p. 9'lB. de I'une dês routes qui Ie traversenb, p. 262.

Plalne-dee-Grands-Genlèvres

Est ou-

-

Nom

Platno-dos-PJns (canton de la).

agrandissement - deSon son nom, p. 23.XIV, p. 9'l . - Origine On en {istrait une par[ie pour faire Ie jardin anglais, sous Louis

introtluits dans la p. 39. - Les premiers pins maritimes forêt y sont plantés, p. t26. Ou y sème des pins maritimes sous Louis XYI, p, l4l. - Nom' cle I'une des routes qui lo traversent, p.262. - Il y existait jaclis un petit parquet, p.294.

Plalne-du-Fort-des-Moullns (canton de la). - On en exproprie une partie, p. 38. - Sa diminution par suito d'échange, p. 39. - On y plante des pins sylvestres,

-377-

ouver[ aux carriers depuis lbrb longtemps, - Es[ p. 2{5. Ses grès sont d'une qualité supérieure, p. 927. - une carrière de sable blanc, p. 930, On y Il y bxiste -érige un calvaire, p. 217, r- Noms de diverses routes qui le traversent, p, 961-2ti2. - On y scelle une tête cle bronze sur une roche, (Yoir Nérnorosa.) - PromenadeDenecourt, p. 268. p. {4'1.

Ptalne-du-Mont-Morlllon (canton de la). un champ de manceuvres, p, 42.

Plalne-du-Pults-du-Cormlen (canton

On y établit

-

de la).

-

On y établit

un dépôt de vidange, p, 42. - On y trouve le diluaium, p. 5?.

p.

-

177.

Le ver blanc

-

y cause des dégâts

considérables,

Noms de diverses routes qui Ie traversent,

p. 989-960.

Plaine-du-Rosoir (canton

Ernpièternenl"s à

la Ré-

Noms de diverses routes

qui le

de la).

Est partagé, par des routes, en carrés parfaits, p. 24L. [I. presque - de Tourzelle y es[ tué par

volution, p. 3'1.

*

son cheval, p. 960-293. traversent, p. 260-902.

-

Plaine-Rayonnée (canton de la).

23.-

-

Origine de son nom,

Est une preuve des semis de glands faits ancienLe nom de I'une des routes qui le nement, p. 123.

p.

-

traversent fait doubie emploi, p. 260. (canl,on de la). - Origine de son nom, p,24. - Son agrandissement sous Louis XV, p. 25. E[ait traversé jadis par le c]remin cles Fourneaux, p' 2tr4.

Plaine-Salnt-Louis

Polnte-d'Iray lcanton de la). - Il y existe une carrière

de

pierres siliceuses, p. 231.

Pommeraies (canton des). - Origine de son nom, p. 93. Sa réunion à Ia forêb, p. 32. - F'orne un massif isolé de Ia forêL, p. 39. - Est joint à la forêt par la route d'Orgenois, p. 249. d.e

-

On

y met un relai de chiens les jours

chasse, p. 991.

Pults-au-Géant (canLou du). puits, p. 280.

- il y

existaib autrefois un


*3?9*

*3?8riers, p. Ltb.

-

On en renvoie les carriers, p. 993.

de I'une des loutes qui le traversent, p. 259-

Esi entreillagé en {681 , p. {30. Roclrer-Cassepot (canton du). * Son peuplement, probable, aux tetnps antéliistoriques, p. 116, - Est ouvert aux cart riers depuis forl, longternps, p. 9'15. - Noms de diverses routes qui le traversent, p. 9ô9. - Promenade-Denecourt, p. 968. On y construit Ie Fort-I'Ëmpereur, p. 9Û!: - relai de chiens les jours de chasse, p. 99{.

de la). - Était autrefois séparé p. '18. - Son agrandissement sous touis Son .agrandissement sous LouisXIY, p. 21. Philippe, p. 3tt. - Son sol est formé d'alluvions, p. 59. * On y étaËlit une pépinière, p. 150. * Ouverture d'une

Queuo-de-Foûtairô (canton

Ia forê[,

route à travers ce canton, p. 249. une garenne p. 286.

Queuo-do-Vache (canton de

Nom

Rocher-Ca,non (canton du).

a de

-

1a).

-

Ôn y met un

Il y existait autrefois

Rocher-Cuvier-Chatillon (canton do). - Sou peuplementt probable, aux temps anléhisloriques, p. 'l'16- Il ne sty

Est contigu à la plaine du

Qulnconcos-ùÀvon (canton des). - Sa plantation, p. .15,1. Les charançons du pin y causent des dégâts considé-rables,p. {8{. -Onydistribue desdrapeaur blancs à plusieurs régimonts de I'ex-garde impériale, p. 34&.

Est rnis sn dehors de' deSes grès sont d'une qua-

i.oo". p*.t.1,,'aucun pin, p" '154. -

Champ-Froid, p" 114.

llst ouvert aux carriers

tout amènagernenl,, p. {60.

i

puis fort longterups, p' gtli' li[é supérieure, p. 997. Rocher-d.oÀvon (canton du).- On y sème des pins mari times sous Louis XVl, p. l4l. - Otl essaie de résiner Promenade-I)enecôurt, p. 968' pins, p. 935.

ses

-

Rocher'de-la-Gombe (canton du). - Esl ouverf aux cat' riers sous la Resl,auration, p' 218. - Nom de ltune des routes qui le tnaversent, P. 909.

R

Roche-qut-pleure {la), - p.

8.

Rochor-a.ux-Demoiselles (canton du). - Origino de sorl nom, p. 23. - Ony fait,la plantation dite Dieudonné, p. ouvert aux carriers depuis fort longtemps, p. {51, - Est Nonrs des principaux carrefours et des priuci. 9,15. pales routes de ce canton, p, 963, Rochor-Besnard {canton dr.). - Est ouvert aux carriers de. Uue fête s'y tient.chaque puis fort longtemps, p. 2{5.

-

année, p. 386.

Rocher-Boultgny {canton du).

-

-

Incendié en 1858, p. {87:

À

été

Est ouvert aux carriers depuis fort longtemps, p. 9{8, Fromenade-Denecourt, p. 268,

Rooben.Bouttn (canton du).

-

jailis orlvert aux car-

Rocber-tte-la,sa,lamandre (canton do)._- Origine de son Est ouvert aux carriers sous 1a Resbauranom, p, 24.

- Nom de I'une des rouiesqui le traversonil L'aqueduc de la Vanne passe dessous, p' 970'

tiono p. 918.

p. zôi.

-

Rocher-de-Mitly (cgnton du). -

p'

Son peuplernent, probable,

en '1796, 1'16. - Incendié Noms de diverses Baraqueâ-Guinet, p. 259. routes qui le traversent, P. 9{i0' Rocher-des-Étroitunes (canton du).- Est ouvert aux carriers sous le deuxième Empire, p' 923. Rocher-du-tong-Boyau (canton du)' - De nombreux pins y sont greffés, p. '152' - llst ouvert' aux carriers py NaNorns de diverses routes qui Ie traioléou IU, p. ZZe.

aux temps antéhistoriques, p.

'186.

-


-380-

-381-

versent, p. 251-962. On en comprend une partie dans le Grand-Parquet, p.- 3lg. rend au public la partie - leOnGrand-parquet, qui avait été comprise clans p. 886.

S

Rocher-du-Mauvals.Passage (canion du). 1116, p. {86. tion, p. 9t8.

-

en - laIncendié Est ouvert aux carriers sous Restaura-

Rocher-du-Mont-Mori[or (canton do). - On y établit un polygone, p. 42. Rocher-du-Mont-Ussy (canton du). Est ouvert aux carriers depuis fort longtemps, p. 915. - Grotte dite Chaiseà-Marie, p. 354.

Rocber-Fourceau (canton du). depuis fort longtemps, p. 2t5. lité supérieure, p. 227.

-

Est ouvert aux caniers Ses grès sont d'une qua-

Rooher-Plemo-Uargot (canton do), {68.1,

p. {30.

-

Est entreillagé

en

Rocber-Salnt-Germaln (canton du).- Origine de son nom, p.22. - On y trouve des grds wistallisès, p. 59. Il ne - de s'y trouve presqu'aucun pin, p. 154. Esf en clehors

tout aménagement, p, {60, Est ouverl, aux carriers depuis fbrl lougtemps, p. 2t5.chemins de carrière - Ses remontent à Louis XY, p. 215. note - Ses grès sont dlune quali[é supérieureo p. e23.-249, Promenade-Deuecourt, p. 268,

Rot (table du). - On trouve le d,ituaium dans ses edvirons, Redevances féodales qui y étaient jad.is apporP. 5f.

-

tées, p. {93. Est située à la rencontre de ia rouie de Bourgogne et-de la route Ronde, p. 2BB. - Est le puint de départ de la route Ronde, p, ZU. Sa destruction à - en 1864, p. g6L. la Révolution, p. 253. Sa restauration Sert de rendez-vous,- et on y me1 un relai de chièns les - de chasse, p. 291. jours le baron Larnbert est blessé, près de là, par un cerf. -M. p. 8,18.

- On l,rouve le dilursiun dans ses Donne son nom à un triage de la foenvirons, p. 57. rêt, p. 82. - Noms de - Époquo de son érection, p. 945. diverses routes qui I'avoisinent, p. 260. Est rébablie en grès en '1864, p. 264. rendez-vous, et on y met - Sertdedechasse, un relai de chiens lesjours p. 990. * Louis XIV

Salut-Hérem (croix de).

s'y rend au-clevant du duc d'Orléans, p.

346).

-

Napo-

Iéon Isrs'y rend au-devant dePieYII, p.343.-LouisXVIII s'y rend au-clevaut de la liancée du duc'de Berry, p. 343.

Il existe auprès de vieil- Est due à M. Denecourt, -

Sangulaède (fontaine). - p. 66. les fondations, p, ù42, note. p. 968.

Souvnay (croix de . n'existo pas dans -Le calcaire,supêrieur ses environs, p. 54. Donne son nom à un triago de Ia forêt, p. 82, - Date probable de son érection, p.243. On y voyait les armes de la famille de Souvray, p.247.Son rétablissoment en 1827rp,967.- Sert do rendezvous, et on y met un relai de chiens les jours de chasse, p.290-291.

T

Tlllaie

(canton de la). - Origine de son nom, p. 93. - A pro. bablement le même aspect qu'aux tenps antéhistoriques, p. 417. Ses bois avaient de deux à trois cents ans en 'l?{6, p.- 132. en bois de - Nombre de couches, et produit I'un des arbres de ce canton, p. {32. Cause de la vigueur de ses arbres, p. t34. Sa futaie est mise en dehors de tout aménagement, p. {60. surla com- Expériences position de son sol, p. {6.1-169. On y voyait le Bouquetdu-Roi, p. 259. macadami- Plusieurs de ses routes sont séos sous le deuxième Empire, p. 266. Il y avait autrofois un puits, p. 280. oo


-382*

touche--aur-Mulets (canton de la).

Son peuplement, pro_ bable, aux temps antéhistoriques, p. {{6. _tncenOiô en 1652 et .t684, Un ancien èhemin allait de Milly à ce canton, p.244. On y met un relai d.e chiens lei jours de chasse, p, 291.

-

p.lfp.-

Toulouse (croix de).

- On élève près de là un pavillon chi_ uois, p. 440. Son érection, p. Zll. _ Établissement de la pyramide -actuelle, p. 9b6. d.e rendez_vous - Servait pour la chasse de la Saint-Hubert, p. 2ge.

Trancbée (canton

de la).

particulièrem ent, p.

-4, Les gelées printanières

y sévissent

p. {86.

-

Incendié en {682

el

1796,

-

Ventes-Alexandre (canton des). Incendié en {?26, p. {86. - Ouver[ure de plusieurs chemins dans ce canton, p.957.

Ventes-au-Diable (canton

des). printanières y - Les gelées sévissent pariiculièrement, p. {74. Est le point de départ de la route de la Tranchéerp.243.

Ventes-Bouchard (canton des). Son agranclissement sous Louis XV, p. 25. Ventes-Bourbon (canton des). -- Son nom est changé sous

le premier Umpire, p.

-

Yentes-Cailiot (canton dos).

-

95. Est par[agé, par tles routes, en carrés presque parfaits, p. 94tt,

Y

Vallée-de-la-Chambre (canton de la). _ Origine de son On y établit le cimetière tlé trontaineLom, p. 23.

- Des délits considérables y sont commis, Les loups viennent y

bleau, p. 35.

-

-

-

11

Trappe-Charotte (canton de).

p. 109.

-383-

sous le premier F)mpire, p. 25. Cause de la vigueur de ses arbres, p. {34. Sa futaie est miso en dehors de tout arnénagernent, p. .160. Ilxpériences sur la composition de son sol. p. .16l-tû9.

déterrer lei morts, p. A06.

_ On y érablit un champ o€.manæuvres, p. 4B:_ Oo y trouve le ililuuiumrp. b7.: Est mis en dehors de tout àménagement, p. 160, _ Les g,.t_!.: t"il9"lières y sévissenr parr,iiulièremËrrt, p. t1L. _ U y existait jadis un groupe de bâtirnents, p.2L2. _ IJne rete. y es[ donnée par M. de Larminat, p. 25g, _ promenade-Denecourt, p. 90f1. _ Un engagement y a lieu, en {8{4, entre les troupes françaises ei lËs Àlliés-, p. BAB. _ On y établit un champ de coïrses, p.ïaS. --

O"t1a:-j^"_-t-"-Solre (canron de la).

Valtée-Jaubertoa (canton do la). Est ouvert aux carriers qepuls tort^longtemps, p. 2{8, _ On y place douze canons, p. 343.

_ Est considéré comme rentermant la plus vieille futaie de la forêto p. {Bg,

Veatc-des-Cbanuce (canton de la).

Yenteg-è-la-.Belae (canton des). _ Son nom eôt chrng6

p.486.

Incendié en {652 et,1684,

Ventes-Chapeller (canton des).

- Origine de son nom, p. 22. Ouverture d'une route qui unit ce canton à celui du -Chêne-au-Chien, p. 2t*9.

Ventes-Cumier (canton des). Le garde l\Iarthe y est assasiné, p. 97. On y fait des essais de coupes de régéné-

ration, p. 141, ton, p. 949,

p.260.

-

Ouver.ûure d'une route à travers ce can-Noms de diverses routes qui le traversent,

Ventes-du-Lys (canton

des).

Ventes-Iléron (canton

-

Origine de son nom, p. 92.

y sédes). - Les geléesIlprintanières vissent particulièrement, p. liL. y existait jadis deux petits parquets, p. 29tt.

Ventes-Nicolas (can[on des). Vestiges d'anciens murs en- Expériences sur la compositourant ce can[on, p. {3. tion de sou sol, p. 101-,162.

Vieux-Rayons (canton

-

des).

Origine de son nom, p. 93.

- de glands faits ancienneEst une preuve des sornis


-384-

mont dans ta forêt, p. {93. - Est enlreillagé en {68{, p. {30. Les geléqs printanières y sévissent particuliè-

-

roment, p. {74.

Vttry

(croix de). p. 3. - Donne son nom à I'un tlestriages de la forôt, p.- 82. On voit auprès des ormes planera do -Dato Sibérie, p. {69. probable de son érection, p.243. - Rétablie en 1670,p. 245.- La prolongation de la rpute du Lieutenant vient y aboutir, p.249. - Son rétablissement en 1827, p.287,

T,ISTE ATPHABÉTIQUA DDS

LMAS, PLANS, I[ANUSCRITS, Consultés por,l,' I'hïaloira cle

STC.

la lorû tle Fonlerinebleau,

A Almanach historique, topographlqu"'

l\{arne et du diocèse de Meaux.

-

et statistique de Seine-etAnnées '186't ù 18i3.

d') de la forêt de Bière, dite de Fontainebleau, parM. le grand-maitre cle La Faluère. - l"lt6 Amén&gement (procès-verbal

(rnanuscrit).

Ànénagement (avant-projet d') tle la forêt de Fontainebleau, {853 tmanuerrit)par une Commission diagents forestiers.

-

la forét de Fontainebleru' par une Commission {861 (manustit). d'agents forestiers. Aménôgement do

Annales forestières.

-

Années t849 à

'1861.

B Bassin (le)

parisien, aux âges ontéhistoriques, par E. Belqq


-386-

gran{, inspecteur généraldes ponts et Imprimerie impériale, {86g.

chaussées, etc.

_

-387-

paris,

Châtoau 1le)

Alexis l)nrand.

Sornage (procès-verbal de),e[ d'arpentage de ]a forêt do Fon_ ,lZB0 (mânustit). tainebleau, par M. Duvaucel.

Code

C Fontalnebleau,

par Denecourt,

-

Fontainebleau,

de Bière

ou de

Fontainebleau,

t697. Carte (nouvelle)

meilleurs plans.

-

par De Fer.

de la forê[ de Fontainebleau, d'après

-

Paris,

{8114.

-

Paris,

Carte de

la forét de tontaine Bleaur, et

de Fontainebleau

Châlous, par Picart, {624.

par Auguste Mathieu.

-

Nancy,

Cours élémentaire de culture des bois, par Parade, et Nancy, .1860.

-

Paris et

.D les

,r (plan).

l16t+.

pays circonvoisins

_

d

'

Description historique du château, bourg et forêt de !'ontainebleau. par I'abbé Guilbert. 1.731.

-

Description physique de

Carte des chasses alu

roi à Fontainebleau, levée Dar les ofliciers du corps des ingénieurs géographes, âressée iu rlépôt de la

-

"-:"-o11s,premier et lorëts de f'ontai4ebleau.

de Ia maitrise

4807.

_

-

-

Paris,

E

particulière des eaux

l7B5 (manuicrit).

?,feuilles, de la forêr de tondinebleau, par ..,1::rr::l vrerer geometre Chasse

la forêt de l'ontainebleau, par Paillet.

1809.

de la forêt de Fontainebleau,levée par ,^!a1|e.1.1_!'feuilles, arpenteur

forêrs.

du mois d'aot[

,1779.

Ilescription (nouvelle) de la forêt royale de Fontaine Belleau

et de ses environs. _

la forét

-

par

_

1778.

Carte de

guerre.

-

Cours de zoologie forestière, 1847.

Cartp de france, feuilles de,Seine-et-Marne, exécutées par le dépôt de la guerre.

la forét

II. le comte O'Donnel, annoté

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Commentaire sur I'ordonna.nce des eaux et foréts,

'1669.

yictor de Maud'huy.

Fontainebleau, {846.

Carte de

Paris 1790.

Commentaire ôu code forestier, par Meaume, professeur à l'Éjcole

Carrierl (les) de Fontainebleau, par

-

-

vicinal, publié par

forestière.

de

en vers, par J. B.

suivant la ju.risprudence de I'ordonnance

du mois d'aorit,,t669. M. Vatou[.

esquisses

Font,irinr:bleau, {8,l,0,

-

Cotle des chasses,

-

Camp .t839.

de ['ontainebleau,

arpen[eur ordinaire. de I'adminis[rat-ion l7Q6 lmaiustit).

Encyclopédie des chasses, nouveau

Traité des chasses à courre

Ri_

e[ à tir, par le baron de [,age de Ciraillou, A. de ta Rue.

des

marquis de Cherville.

(la), son histoire et sa législation, par Ernest Jullien.

-

]e

Paris.

Essai d'une description géologique du dêpartement de Seine-etMarne, par I\{. de Sénarmont,, ingénieur des mines. Paris,

t844.

-


-388-

-389-

lssais historiquæ, statistiques, chronolog{ques, littôraires, ildninis.

tratifs, etc., sur le département de Seine-ehMarne, par Miche- Melun, 1899.

lin.

Études sur l'économie forestière, par Clavé.

-

Ercursions historiques et archéologiquos eu pays de Biàre, par

G. Leroy.

-

Melun,

,1862.

fiistoire des grandes forêts de la Gaule et do l'ancienne trrance, par Paris, {850.

Alfred Maury.

-

f,istoire générale tles pays du Gastinois, Sénonois, et f,urepoix, pur Paris, Dom Morin, grand.prieur de I'abbaye de Ferrière9.

Fontainebleou, études

}I

piitoresques et historiques, par feu A.

L. Castellan. -'1840.

Mémoireg de

ou notico historique et tlescriptive sur cetto.

résidence royale, par Jamin. Fontainebleau, précis

-

{630.

F'

Fontainebleou,

H

1865.

-

Fontainebleau, '1834.

historique 1'169-l854,par Jamin.

tainebleau, {854.

Saint-Simon.

sur I'ancienne chevalêrie, par M. de la Curne

Mômoires

Sainte-Palaye.

-

Fon'

Fornetion (de la) française des anciens nomg tle lieux, par Quicherat, Paris, ,1867.

-

-

Minéralogie, par

Beudant.

Paris,

-

Monuments (les) de Seine-et-Marne, description his[orique et

-

N

in provincias ecclesiasticas distributa, etc. -

Nopoléon

à

Fontaineblsau.

par Alexis Durancl.

bleau, {850,

Géographie déportementale, classique et administrative de la France, dèpartement de Seine-et-Marne, publiée sous Ia direction de MM. Badin et Quantin. Paris, {847.

Marne, par le comte de Sinety.

-

parBeudant.

-

'185/r.

archéologique, et reproduction des édilices, etc., par MM. AuParis, 1858. fauvre et Charles Fichot.

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Géologie,

de

Paris, 1781.

G

Gallia christlana,

1856.

-

Paris, {854.

Notoe

-

Fontaine-

pour servir à la faune du dépantemen[ de Seine-et-

-

Paris, 1855.

l{otions pmtiquos d'exploitation, de débit, de cubage et d'estimqtion des bois, par Nanquette. Nancy, t888.

-

Guide (le) du voyageur à Fontainebleau, ou nouyelle description etc., par Charles Remard, conservateur de Ia bibliothèque de

!'orrtainebleau. Guide

-

Fontainebleau, {820.

protique pour élever les faisans, colins, perdrix, etc., Paris.

par Àrthur Legrand.

-

P Palois [e) de Fontainebleau, ses origines, lon histoire, etc.'


- 390-

*391-

pu. .q. -J. J. Champollion-.r,5geac, bibliothécaire du palais impérial. - Paris, Imprimerie impériale, MOCCCI XVf. Palais (le) et la forêt de tr'ontainebleau, guide historique et

-

descriptif, etc., par Denecourt.

-

T

Fontainebleau.

Plan de la forét de Fontainebleau, levé par Moussaint, premier arpenteur de la maîtrise de Fontainebleau. -- 1178. Promenade (une) philosophique et sentimentale au sentier Bournet, par Charon. Fontainebleau, ,184g.

-

- la tbrêt,chronologique des fastes du palais, de Ia ville et de tr'ontainebleau, par Alexls Duraud. _ {gbg Tabls_au

de

(manusuit). I

I

j

t f

a

*

Topograpùie nêdicale de

docteur en médecine.

-

la ville de lronhinebleau, par J. B. Bo,

paris,

Tour du monde (le)r Bg9c livraison. Traité ile vénerie, par d'yauville. Trésor (le) des merveilles de --

-

Quâtro promenades 1837.

dans la forêt de tr'ontainebleau, par Jamin,

Quatre promenedes historiques et, pittoresques dans la forêt ile Fontainebleau, par M. A, Durand. Fontainehleau, l8b{.

-

R Réformetion (procès-verbal de) générale des eaux et forêts, en

la maîtrise de Fontaincbleau, par M. lo grand-maître Paul Barillon o'Amoncourt.

t664 (manuscrit).

-

Année {865.

Revue d'économie chrétienne,

-

Sevue des eaux et forêts.

Années 4869 à {873.

-

S

Souvenirs historiques des résidences

YatouL

royales de France, par

lgtl.

-

_

{g6?.

paris, lg5g.

Ia rnaison rovale de Fontainebleau, contenant la description de son antiquité, etc., par le téy,t*1,1 père_Da:r, supérieur du couven[ àe la frinilé, de cette ville. - Paris, {642.


ORDRE ET

S

UJA

TS DES CHAPITRE S

ÀvaNT-pRopos PaEe6.

Pourquoi et comment ce livre a été fait.

I

CHÀPITRE PREMIER Orôgtroe,

-

Nom.

-

Limites,

-

Contena,nce.

La forêt de Bière à l'état de prbpriété commune.. Absence de monuments druidiques dans la forêt. .. Des divers royaumes dont la forêt fit partie, à la suite de I'invasion des Francs. La forêt comprige dans le Gâtinais français. Le perys de Bière.

I t 2

Le roi Robert, créateur du domaine royal de Fontainebleau. Étymologie du mot Fontainebleau Documents divers sur le domaine royal de Fontainebleau. pendant les xr" et xrr" siècles,

3 4

4

Notice sur Ie prieuré de Franchard

6

23


-394-

Documents divers sur le domaine royal de Fontainebleau, depuis le commencement du xrrr" siècle jusqu'à la fln du xv-r... Des murs qui entouraient, jadis, la fcrêt,

I

Surface attribuée à la forêt, au xvlrr siècle.. Délimitation et bornage de la forêt, en {664.

Géologie.

t3 t5 t6

l1

Prescriptions de I'ordonnance de 1669, relatives à la conserva-

tion des domaines royaux.

{9

XIV.

20

2'

Des divers cantons qui partagent la forêt. Réunions importantes failes à la forêt, sous Louis XV.. .. ..

ar(,

Bornage de la forêt, on {750.

26

De la route de cêinture de la forêt. Changements dans

Ia contenance de la forê!,

crrapITRE nnuxrÈur

t2

Plus grande importance attachée à la conservation des domaines royaux, à partir du xvr siècle.. Distractiorr de quelques parcelles de la forêt, sous Henri IV.

Agrantlissement de la forêt, sous Louis Arpentage de la forêt, en 1716..

-395-

Pages,

25

29

de 1750 à la

Bévolution

la forêt, au moment cle la Révolution. .. ..... CIôtures séparatives, élevées par les communes riveraines de iâ foret. Empiétements et antexions, pendant la période révolutionnaire. . . Contenance do

..:... ., Création d'une Listo civile immobilière.. . Àgrandissement de la forêt, sous !e prenrier Empire.

..

Affaire en litige du Mont*Caton. Agrandissement de la forêt, sous la Restauration, . . ,..... .. Plan de la forêt, lové sous Louis-Philippe Chaugements qu'éprouva la contenance de la forêt, depuis 1830 jusqu'à '18?3. .. .. Contenance actuelle de la forêt.. Communes sur lesquelles la forêt est située. Clôtures actuelles de la forêt. Conoessions temporaires de divers terrains,

to 30 30

3t 3t 31

33 33 36

Pagei.

Déffnitions.

45

Aspect général ciu relief de la forêt. Disposition des différentes couches intérieures du soI....., Le sol de Foutainebleau a été formé sous les eaux,et déchiré, après coup, par un violent cataclysme. Existence et étendue dela oruia sous Ie bassin de Paris.....

lt6 47

48 L9

De I'argila pl,astiquc.

a9

Groupe du calcaire lo,custre inférieur,. Groupe des sables. Groupe dt calcu,ire lacustre supérieur.

5t

50

53

L)u Diluaium. Le cataclysme qui a modelé la forêt est un déIuge. Étude de ce déluge;. Existence permanente des grands cours d'eau, à la suite de ce déluge. Absence <le toute espèce de débris dans le d,iluuiurn. Faune de l'époquo des. grands cours d'eau. Premiers indices do la présence de I'homme dans le bassip de la Seine. Flore de ltépoque des grands cours d'eau. Passage de l'époque des grands cours d'eau ài'époque actuelle. Terrains de l'époquê actuelle. Inlluence du caractère géologique des terres sur la végétation. Distribution des sources dans le sol de Fontainebloau. .....

ct) 55 DD

58 59 60 62 63 63 63

64 65

36 39 39 40

ll

crraprrRE tnorsrÈun Ail,rninistratîon,

-

Poli,ce,

Des anciens forestiers, antérieurement au xrn.

siècle,,......

69


-396-

Paær. 70

Des maitres des eaux et forêtg.

Des gruyers..

7L

Des sergents à garde. Du souverain grand-maltre des eaux ei forêts de France.

12

,,.

72

Deg Tables de marbre,

73

Premières hesures protectriced de la propriété forestière.. . . Des peines appliquées, sous I'ancien régime, pour délits fores.

73

tiers . . .... Création de la charge de grand forestier, à Fontainebleau,. Nouvelle forme donn6e à I'administratioa forestière par les Valois. Transformation des charges forestières en offfces vénaux,,., Multiplicité.des offfcos forestiers, à la ffn du xvrs siècle...,.

76 76 76

-39?-

tauration.

Louis XIII.

Délits et malversations dans xvrrr siècle..

forêt, vers

le milieu

83

Prescriptions plus générales de I'ordonnance de 166g.. .... ,. Des crimes sur les porsonnes dont la forêt fut autrefois le théâtre.

De I'administration forestière à Fontainebleau, de la fln du xvus siècle à la Révolution. ... ,. Des détits et des malversationg commises dans la forêt, de. puis

jusqu'à la Révolution. Augmentation du nombre des sergents à gardo cle Ia forêt. .. De I'administratiou forestière à Fontainebleau, sous Ia Révo1669

lution.

.

Des délits commis dans la forêt, pendant la Révolution..... Organisation de I'administration forestière, en 180{, Do I'administration foregtlère à Foutainebleau, sous lo premier Empire.

l0S

.

l0?

Des tlélite commis dans la forêt, depuis {830 jusqu'ù {873.... {08 Liste des maisons forestières'erietant actuellement dans la

forêt.

..

ll2

cHÀPrrRE quernrÈua

80

du

........

.........,

de{870-t871.

De I'administration forestièro actuell€ à Fontainebieau.....

78

Prescriptions de la Réformation de 1661, relatives au personnel de la maitriso de Fontainebleau, et à la police cle la

forêt...

91

78

82

la

96

99 Code forestier de 1827. tOl De I'administration forestière à tr'ontainebleau, de 1830 à 1870. Le personnel forestier tle Fontainebleau, pendant la guerre

Liste des grands-mattres de I'Ile de France, et des maitres

particuliers de Fontainebleau.,. . Personnel de la maitrise particulière de Fontainebleau, solls

Prg$.

D6sordres commis dans la forêt, en l8l4 et t8l5. !. i.. ..,:,, De I'administration forestièré à Fontainebleau, sous la Res-

83 85 86

Eæences,

-

Peuplement.

-

T raiternents.

De la manière dont devait être peuplée la forêt, au commeD{lS cement de la période géologique actuelle. {{8 Premiers défrichements et premiènes exploitations..

Effets de la Féodalité sur le boisement du sol. ltg Changements apportés par l'établissement du domaine royal de

Fontainebleau....

{20

Des diverses catégories de boiir de feu, au xrv" siècle. .. ,. . . Conversion des futaies en taillis dans une grande partie de

la

France.

1,2r,

122

87

Méthode du jardinage remplacée par la méthode à tir et aire, dans I'exploitation des futaies. ,, .,.,.,.

B9

Singulières idées qu'on aveit alors en sylviculture.. . . .. . . .. t2{. Aspect nouveau dè la forêt, par suite de lapplication de la méthode à tir et aire.,... ,,24 Principales ordonnances relatives aux bois, pendaut le

9r 92 93 94 9&

xvr" siècle.. . .', ,.\ . . État de la forêt, au commencement du xvuc siècle.. Étondue des coupes arnuelles dans la forêt, vers le milleu du xvu. sièclo..

23.

122

126 126 127


-398-

-399-

pages,

165g. Réformation de Ia fo"êt de 166{. Commeniilyfutobéi.... Description de la forêt, en

{28

IZb

..........

qIIAPTTRE CINQUIÈMN

{29

Premières palissades dans I'intérieur de la forêt, à la fin du

Ftréouæ dioers,

xvu.siècle.

;........... lA0 Aménagement de Ia forêt de 17t6. . . . ; .. , , ,g0 Application de cet aménagement,. . .. .. .. .. tg3 Inconvénients du taillis à Fontainebleau...... 136 Règlement des coupes de la forêt ae irUO. ... ....... {3s Comment il fut suivi jusqu'à Ia Révolution. . ... , ... . .lgg État de la forêt, en 1790. tlz Mesures révolutionnaires prises vis-à-vis de Ia forêt. l4Z

Du

Continuation des anciens errements dans Ie traitement de la

Du bostriche'sténographe et doI'hylésine du

forêt...

........

.

143

Erploitations dans la forêt, et prix des bois à Fontainebleau,

sous Ie premier Empire. t|a Exploitations dans la forêt, de lgt4 à i848. .,,.,,.,. 145 Système du réensemencement naturel et des éclaircies... .. 146 Reboisements erécu[és dans la forêt, de 1802 à 1948.... .. . . . ,150

résineuses. Règlement des coupes de Ia forêt de 1B48.. ., Exploitations dans la forêt, do t84B à i8b3,. Avant-projet d'aménagement de la forêt, en 1858. Traitement de la forêt, de l8b3 à 1861., Àménagement de la forêt de 1861.. ......... Rovenu actuel de la forêt. Reboisements exécutés dans la forêt, de lg6l à {973,...,... Détails botaniques. NIode actuel de vente des bois de la forêt. .. Delasècherie de graines

Énumération des diverses marchandises qu'on tire des bois

de la

forêt.

De6 ouvriers

qui façonnent les bois de ta

forêt.

Déboucbés et moyens de lrausport pour les bois de la

tb5

CIioat, Pages.

Du èIimat général de Fontainebleau...

.

{73

Des gelées printanières à Fontainebleau. ..

Des orages, de Ia grèle, des tempêtes à

..

'114

Fonlainebleau......

475

Animaux nuisilrles,

hanneton.

., . ., . pin...........

111 '178

Dégats passagers causés à la forêt par divers autres insectes. {81 De la vipère. '181

Iûcendies.

Anciennos prescriptions pour préserver les forêts des incen-

dies.....

185

{d6

Incendies les plus importants qu'ait eu à subir la forêt, depuis le- commeDcement du xvllc siècle.. 185

lbO

Causes des incendies dans

t56

lb?

ceux.-ci

la forêt, et moyens de combattrs {88

tb7 167 16g

t69

ltO

ti} l/t

forêt. l.jz

Droits d'useg€ €t toléûncos.

Origines diverses deg droits d'usage qui grevèrent la forêt tle

Fontainebleau

.........

{88

Énoncé cbronologique des plus anciens documents relatifs aux droits d'usage dans la forêt... t00 Prestations féodales payées sur la table {u Roi. lgz Premières restrictions posées aux droits

d'usage

Règlemenbdee usages au bois dans la forêt, on | 66{,

!93 ...

.. .,

.

196


-400-

P|get.

Til,res présentés au réfprmateur Barillon par les paroisses usagères de la forêt, en {664.. . . . . . .. . .. Règlement des usages des paroisses limitrophes de Ia forêt, en

1664.

197

-40rpintaartttùes

Essals lufhuctueux de réslûagè tles

nebleau.

Footâl-PtF'

.....,.

e0S

199

CHAPITRE SIXIùUE

Piescriptions de I'ordonnance de 1669, relatives aux droits

d'usago,.

20t

Rachat des droits d'usage au bois dans la forêt.,. Des droits d'usage des paroisses dans la forêt, de {664 à la

Révolution....:,.,.

202 203

Des alroits d'usage, pendant la Révolution. ... . . .. .. 20b Modiflcations apportées aur droits d'usage dâns la forêt, à partir de I'organisation de la Liste civile du premier Em-

pirs....

206

Lutte entre I'administration forestière et les communes usagères de Ia

à

forêt.

Erercice actuel des droits

208

d'usage.

..

209

Commencements de I'industrie des carrières de grès dans la forêt .. . 2tt

Premières traces de règlements administratifg relatifs aux carrières de grès de la forêt. 212 Des carrières de grès de la forêt, et de leur règlementation, sous la Révolution, le premier Empire et la Restauration. 21,4 Réaction violente contre I'esprit de eette règlementation, 2r9

Des carrières de.grès de la forêt, de {830 à {8?3.. Procédés employés pour I'erploitation des carrières de grès de la forêt. Maladie deg carriers. Salaire des ouvriers qui exploitent les carrières tle la forêt.

2{9

Dommages causés à la foiêt par I'exploitation du 6rès. .. . , ..

228

De diverses autres carrières établies dans Ia forê|t.... ...... De I'enlèvement de divers menus produits cle la forêt....,. . De I'enlàvement des feuiiles morûss de la forêt..

-

Croix,

-

Monuments,

-

Embolliscernonts itilters.

Première route probable de la, forêt de Bière. 23 Premiers cbemins tracés dans la forêt, de paroisse àparoiese. 2?1 Des grands chemins jusgu'à la Révolution. 239

Pemières routes de chasse ouvertes dans

Henri IV.

la

for€t, sous 210

Des croix érigées dans la forêt, antérieurement à t6{2....... 241 Nomenclature dos routes de la forêt, v€rs la première moitié 2e3 du xvrrc giècle.. Création, par Louis XIV, ilu système de routeg qui exists 24A dctuellement dans la forêt.. .. Embellissements divers dans la forêt, sous le règne ile

Cqrrièrcs et merus produilE.

en t830.

Routes.

223 228 226

230

23r 234

Louis XIV.. Routes et embellissements divers dans la

246

fortt,

souir les règnes

de Louis XV et de Louis XVI . Des routes de chasse oxtérieures à la forêt. De la destruction des croix, et de i'abandon dans lequel on laissa les routes dang la forêt, pendant la Révolution..' Reprise des travaur de route et d'embellissement dans la forêt, soug le premier Empire, Des chemins nationaux et vicinaur qui traversett la forêt, ' dopuis la Révolution jusqu'à nos jours,. .. Routes et embellissements divers dans la forêt, sous la Ree-

tauration.

Routes dans la forêt. do 1848 à f873.. L'ceuvrg de M. Denecourt,..,,

253

264 2ËS

256

Routes d.ans la forêt, sous Louis-Philippe.. Noms donnés aur routes de Ia forêt. Embelligsements divers dans la forêt, de 1830 à t873.

2A6

2{8

2ô7 258

.......

263 265 261


-40?-

Peg06.

Chemins de fer traversaut Ia forêt. Aqueduc de la Vanne.

269 269

Chnsse,

Des divers gibiers indigènes......

271

et des Francs,.... .rto

Des lois qui règlementèrent Ia cliasse jusqu'à I'ordonnance de t396.

.)1a

Chasses des premiers rois capétiens dans

la forêt de Bière.. Composition des équipages do chasse royaux, aux xru., xrv.

chasses...,...

Législation de la chasse, de François De la capitainerie de Fontainebleau.

à la Révolution...,

309

.

3r0

3rs 317

Composition de I'équipage cle chasse impérial, sous Napoléon III. 317 De Ia chasse dans la foret, sous Napoléon IIL..., 3{8 100 De la faisanderie de Fontainebleau. Des divers gibiers qui ont peuplé la forêt, depuis la Révolution jusqu'à 1870.. . . 326 De la destruction des animaux nuisibles, depuis la Révolu1870

...,!.,....

331

Dommages causés aux riverains par le gibier de la forêt, depuis la Révolution jusqu'à 1870.... 333 De la chasse dans la forêl, de {8?{ à l8?3... 335

Du braconnage dans la forêt.

..

337

Fanfares de chasse composées pour la forêt de Fontainebleau.

338

qui peuplaient la forêt, avant la Révolution.

liaënentents historiques. 287 293

....

295

Des animaux nuisibles au gibier dans la forêt, avant la Révo-

lution ...

299

Dommages causés aut riverains par avant la Révolution..

cEAprrRE nutrrÈtrr

282

285

Des chasses à courre, de Henri IV à la Révolution, De la chasse à tir, avant la Révolution,

des capitaineries. .

ration.

283

la Révolution.

Abolition

308

280

I;

Du personnel dès équipages-de chasse royaux, de Henri IV à

Des giblers

Pager. .

Composition de I'équipage de chasse royal, sous la Restau-

lion j'usqu'à

et xv" siècles, 275 Liste des maitres-veneurs, des maltres de la vénerie du roi et des grarids-veneurs, depuis {300 jusqu'à la Révolution, 211 Législation de la cbasse, depuis I'ordonnance de 1396 jusqu'à François Iêr...... 218 De la chasse, sous François lrr.,,.., 279 Des capitaineries des

la lOrêt en l8lb,.,. ....

De la chasse, pendant la Restauration et sous Louis-Philippe. Loi sur la chasse de 184{. De la chasse dans la forêt, pendant la deuxième République.

CIIÀPITRE SEPTIEME

Chasses des Gaulois, des Gallo-Romains

-403Chasses dos ofnciers ennemis dans

le gibier de.la forêt,

...

De la ohasse, pendant la Révolution et sous Napoléon I.r.,., Législation do la chasse dans les domaines do la Liste civile, de la Révolution à la loi de 184i.

302 30s 306 308

-

Légendes.

-

Entrée de Charies-Quint à travers la forêt, Entrée de don Pedro à travers la forêt, en 1608. Réc:ption du duc d'Orléans, par Louis XIV, à Saint-Hérem. Voyage du cardinal Chigi, à Fontainebleau

Fables, 341

342

la croix de 342 342

Premières courses de chevaux à Fontainebleau, en 1776.... 312 Réception du pape Pie VII, par Napoléon'1"', à la croix do Saint -Hérem. 343 Réception de la princesse Caroiine de Nalrles, par Louis XVIII, à la croix de Saint-Hérem.. . . . . 343

L'année 1814.,..

343


-404Solennités militairee dans la forêt, sous Louis-Philippe. . .. Attentat de Lecomte..

.

P|ses. 3t 4

Solle. Assassinatdo M-" Mertens. i...,.,...:..... Les francs-tireurg dans la forêt, en !8?0 et 187{.. La chapelle cle la butte Saint-Louis.. Des courses de chevaux à la vallée de la

l&A gd$ 346 846 547

Trouvaillemiraculeusedubrasde gaint Séverin,dans la forêt. L'ermltage cle la Maileleine.. .... . L'oratoire de Notre-Dame-de-Bon-Sccours,..

A52

La chapelle votive de la route de Paris. Le confessionnal de la sæur Marie.

3d3

...

.

......

Légeude du puits du Cormier. Des fêtes publiques dans la forêt..

349 3b0

A53

354

... Euriant de Savoie sauvée par un dragon. Combat de François I". contre un serpent. Lo Grand-Veneur de Fontainebl€au. Némorosa. Lesféogdanelaforêt...

355

lliT

..., .,,. ,.

gb7

..... . ;..

359

34i

...........

gdg

Table alphabétique cles cantons et lieux remarquables de la g6t forêt cle Fontaingbleau, cités dans I'ouvrage.

Liste alphabétique iles livres, plans, manuscrits, etc., consultés pour I'histoire de la forêt de Fontainebleau..........

rrft on

r,e, TAnLE DEs

ulrrÈnns.

Imprimé en Sutsse

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