9 minute read

L’utilisation de cultures de couverture

Essais de cultures de couverture en rotations de grandes cultures

Adopter de nouvelles façons de faire peut sembler un pari risqué pour les producteurs agricoles parce qu’ils ne peuvent pas en évaluer tous les effets à long terme. C’est le cas pour l’utilisation de cultures de couverture dans les rotations de grandes cultures, comme le soya et le maïs. Même si des recherches scientifiques en démontrent les avantages pour améliorer la qualité des sols, de l’eau et de l’air, les producteurs hésitent à changer leurs pratiques.

La science peut-elle répondre aux inquiétudes des producteurs en les intégrant dès le départ dans un projet utilisant des modèles mathématiques pour représenter les interactions complexes entre le sol, les plantes et le climat? Certains y ont cru. Aidé d’un consultant en modélisation et démarches participatives, des scientifiques d’Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) à Québec, des représentants de l’UPA de la Montérégie et des chercheurs venant entre autres de l’Université Laval et du Centre de recherche sur les grains (CÉROM) ont essayé une nouvelle approche de collaboration avec des producteurs de la région du bassin versant de la rivière des Hurons.

On leur a offert de se joindre à un projet de recherche et de transfert des connaissances basé sur de la « modélisation participative ». En s’appuyant sur l’expertise collective des participants, il s’agissait d’élaborer de nouveaux systèmes de rotation qui incluent des cultures de couverture.

« Tout un défi! Les systèmes envisagés devaient rendre un service écologique pour le bassin versant, être adaptés aux particularités des exploitations agricoles du territoire visé et répondre aux besoins de rentabilité des producteurs. Ensuite, leurs effets à moyen et à long terme devaient être évalués à l’aide d’outils de modélisation.» - Stéphane Gariépy, gestionnaire en transfert de connaissances et technologie, Agriculture et Agroalimentaire Canada

Entre 2016 et 2019, producteurs, scientifiques et intervenants en agroenvironnement se sont regroupés en ateliers à plusieurs reprises pour partager leurs objectifs respectifs, développer un plan de travail et élaborer des prototypes de systèmes de rotation. Après les essais aux champs, ils ont discuté des résultats de la modélisation des premiers prototypes et élaboré de meilleurs systèmes de rotation.

« On a utilisé l’outil de simulation des cultures STICS pour comparer les systèmes de rotation conventionnels (ex. maïsmaïs-soya-blé de printemps-pois) avec ceux développés en ateliers (ex. maïs- raygrass en intercalaire, maïs-raygrass en intercalaire, soya, blé d’hiver après pois fourrager). On a pu évaluer les impacts de ces rotations sur les rendements des cultures, la quantité de carbone (C) et d’azote (N) dans les sols ou certaines émissions de gaz à effet de serre. » - Guillaume Jego, chercheur en modélisation, Agriculture et Agroalimentaire Canada

Les résultats obtenus par un système de rotation avec cultures de couverture sont encourageants. • Réduction des pertes de matière

organique des sols (voir graphique ci-dessous) • Réduction de la perte de C et de N dans les sols, même à court terme, et diminution du ruissellement vers les cours d’eau • Effets négligeables sur les rendements (pas de pertes importantes) • Pas de compétition entre le maïs et la culture de couverture • Possibilité de réduire les émissions de protoxyde d’azote (N2O), un puissant gaz à effet de serre

À la fin du projet, une dizaine de producteurs ont choisi d’utiliser sur leurs terres des prototypes de rotation incluant des cultures de couverture. Tous ont pu se rendre compte des avantages du partage de leurs connaissances et de l’intérêt de l’utilisation de modèles mathématiques pour concevoir et évaluer de nouveaux systèmes.

Alors que les changements climatiques demandent une adaptation assez rapide des méthodes de culture, cette approche innovatrice servira de pilier pour l’adoption accélérée des meilleures pratiques de cultures pour favoriser la qualité des sols, de l’air et de l’eau, ainsi que pour améliorer la rentabilité des fermes agricoles canadiennes.

Champ de soya. Photo Agriculture et Agroalimentaire Canada

Évolution de la teneur en matière organique du sol pour deux types de rotation.

MMBP = maïs-maïs-blé de printemps MrMrBPp = maïs + ray grass – maïs + ray grass – blé de printemps suivi d’un pois d’hiver En orange, la rotation conventionnelle pour laquelle le modèle prévoit une perte de matière organique. En bleu, la rotation améliorée avec cultures de couverture qui montre un gain potentiel de matière organique du sol.

Symposium sur les bovins laitiers 2021

Le Symposium sur les bovins laitiers célèbrera sa 45e édition le 10 novembre! Avec un retour à une formule en présence et en virtuel, le Symposium se démarque encore cette année par un programme toujours aussi pertinent, des contenus riches et inspirants, des affiches scientifiques ainsi que des exclusivités à venir!

Rediffusion

Le Symposium sur les bovins laitiers sera disponible pour écoute en différé!

La version en différé sera disponible dans les 10 jours suivant la tenue de l’évènement, pour une durée totale de quatre semaines.

L’inscription est obligatoire avant la tenue de l’évènement pour pouvoir accéder à la version différée. Aucune inscription après l’évènement ne sera possible.

Pour vous inscrire à la webdiffusion en région à St-Éphrem

Contactez M. Gilles Boutin

Courriel : gilles.boutin@lacoop.coop

FERME LES BOUCHÉES DOUBLES - SAINT-CYPRIEN-DE-NAPIERVILLE

La popularité des fermes éthiques

Eliane TREMBLAY-MOREAU

GTA

Laurie-Anne Généreux et son conjoint Jean-Philippe Fortin avaient comme objectif l’autosuffisance. Dégoûté par l’agriculture industrielle, le couple a décidé de s’acheter une ferme et quelques bêtes pour combler ses besoins de nourriture. Deux ans plus tard, il a décidé de créer son entreprise la Ferme Les bouchée doubles, le 6 mars 2021.

Les jeunes entrepreneurs prévoient élever une trentaine de vaches et de veaux, 300 poules, 25 dindes, 50 cochons ainsi que 50 ruches d’abeilles par an. Leur mission est d’offrir de bonnes conditions de vie à leurs animaux. « Nous ne venons pas d’une famille agricole. Nous sommes partis de rien, mais nous sommes très fiers du chemin parcouru jusqu’à maintenant », mentionne Laurie-Anne Généreux.

Les animaux sont élevés à l’extérieur dans les meilleures conditions. Les vaches sont dans un grand enclos où elles peuvent brouter et bouger et les cochons ont un endroit où ils peuvent s’amuser dans la boue. Le couple loue 60 arpents de terre où il cultive le foin pour nourrir ses animaux.

Les bovins

Les quelque 30 bovins présents à la Ferme Les bouchées doubles sont de différentes races. British Blue, Charolaise, Angus, Speckle Park ou Limousine. Ces bovins offrent donc une viande de qualité aux consommateurs. La ferme possède également trois vaches laitières. Mme Généreux fabrique elle-même ses produits laitiers pour sa propre consommation.

Agriculture éthique

Laurie-Anne Généreux a été végétarienne pendant près de 15 ans. Selon elle, connaître les conditions dans lequel l’animal a été élevé devrait être essentiel pour sa consommation.

« Je pense que d’un point de vue éthique, lorsque nous regardons une pièce de viande à l’épicerie ou dans notre assiette, nous devrions voir un animal sous sa forme vivante plutôt que seulement ce que nous voyons devant nos yeux. Il faudrait prendre le temps de reconnaître que l’animal a donné sa vie pour nous nourrir. Il faut se conscientiser à cela. Avant, lorsque chaque famille avait sa vache, son cochon et son jardin, les gens en étaient davantage conscients », indique-t-elle.

Elle croit que de plus en plus de fermes vont se diriger vers ce type d’agriculture plus traditionnel. « Les gens ont tendance à réduire leur consommation de viande. La viande qu’ils consomment est plus rare et plus de qualité que ce qu’ils achètent à l’épicerie. En plus, lorsqu’ils l’achètent directement sur la ferme où les animaux ont été élevés, ça leur montre ce qu’ils achètent et ils voient que les animaux ont eu une belle vie », explique Laurie-Anne Généreux.

La ferme est ouverte aux visiteurs sur rendez-vous.

Laurie-Anne Généreux et Jean-Philippe Fortin sont fiers de ce qu’ils ont accompli en si peu de temps. Photos gracieuseté

www.fermelesboucheesdoubles.com

Plusieurs animaux de la ferme ont une histoire touchante, dont ces vaches laitières.

FERME JOALIN - SAINTE-ANGÈLE-DE-MONNOIR

Une ferme qui en « veau » la peine

La Ferme Joalin se spécialise dans la production de grande culture ainsi que dans l’élevage de veaux de grain. Elle est la propriété de la ferme Mailloux depuis 1911. Alain Mailloux, sa femme Johanne Larose et leur fils Vincent Mailloux cultivent du maïs, du soya et du blé sur 315 hectares. La ferme élève aussi 190 têtes de veau de grain. La viande est offerte directement sur la ferme dans la boutique Ça Veau la peine à la Ferme Joalin.

Les grains

La production de grains constitue 90 % de ses activités. La ferme cultive du blé de semence puisqu’une prime lui est offerte. Le blé de semence demande une attention particulière parce qu’il est revendu à d’autres producteurs. Il y a de nombreuses normes à respecter pour s’assurer de la fertilité de la graine.

Pour augmenter son rendement, la ferme s’est équipée d’un tout nouveau plan de séchage automatisé.

« Il permet de faire sécher 20 tonnes de grains à l’heure. Son rendement en 10 jours est le même que l’ancien faisait en 30 jours. En plus, il demande moins de manipulation et nous pouvons le régler à partir d’une application sur notre téléphone. Ça me permet d’effectuer d’autres tâches pendant que les grains sèchent », explique Vincent Mailloux.

La ferme vient aussi tout juste d’acquérir un nouveau tracteur et planteur haute vitesse de 12 rangs.

Alain Mailloux, sa femme Johanne Larose et leur fils Vincent Mailloux représentent la 4e génération de la ferme familiale. Photos gracieuseté Le nouveau plan de séchage permet d’augmenter la productivité de la ferme.

Les veaux de grain

Les veaux sont nourris sans hormone de croissance et sans traitement antibiotique. Pendant les six mois qu’ils restent à la ferme, ils séjournent dans un grand parc où ils peuvent bouger, jouer et interagir entre eux.

« Nous leur mettons à peu près 25 cm d’épaisseur de litière de ripe. Une couche neuve est ajoutée chaque jour. C’est un peu plus dispendieux, mais c’est plus confortable pour eux. Ça leur offre le même confort qu’au pâturage. Ils n’ont pas de problèmes de genoux, contrairement au sol de ciment », indique M. Mailloux. Bien que ce soient des veaux de grain, de la paille leur est donnée afin qu’ils ruminent.

La ferme Joalin vend sa viande sur place ainsi que sur sa boutique en ligne. Sa nouvelle boutique offre une panoplie de pièces de viande de qualité à des prix compétitifs. De plus, l’ensemble du processus de production de son élevage est fait dans un rayon de 60 km. L’abattage a lieu à Marieville et le découpage se déroule à Saint-Paul-d’Abbotsford.

La boutique est ouverte le vendredi de 13 h à 17 h, le samedi de 9 h à 12 h ou en tout temps sur rendez-vous.

caveaulapeine.com

This article is from: