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Comment lutter contre l’altise à tête rouge
Nouveaux développements dans la lutte contre l’altise à tête rouge en pépinière ornementale
ÉMILIE LEMAIRE, M.SC., AGR.,
Chargée de projets et coordonnatrice des projets en innovation, IQDHO
L’aspect des plantes ornementales est primordial pour établir leur valeur économique. L’altise à tête rouge (ATR) (Systena frontalis) déclasse ou rend invendable un grand nombre d’espèces d’arbustes et de vivaces cultivées en pépinière. Les altises adultes grignotent systématiquement et criblent le feuillage sévèrement ce qui entraîne des pertes monétaires directes, car une grande partie de la production de la pépinière ne pourra être vendue dans l’immédiat. La pratique phytosanitaire la plus répandue consiste à traiter à répétition contre les adultes, avec des insecticides en pulvérisations foliaires tout au long de la saison estivale pour tenter de contrôler l’ATR.
Au Québec, il n’y a qu’une génération par année. Les œufs qui sont pondus pendant l’été éclosent vers la fin mai le printemps suivant et les adultes de la nouvelle génération commencent à émerger vers la fin juin ou début juillet selon les régions. L’IQDHO étudie l’ATR depuis plus de 10 ans. Un projet réalisé en 2012-2013 a démontré que le ravageur hiverne au stade d’œufs dans le terreau des pots en pépinière. Les larves qui s’y développent se nourrissent des racines, mais ne semblent pas nuire significativement à la croissance des plants. Toutefois, la suppression des stades immatures (œuf, larve et pupe) dans les pots est un moyen de contrôle potentiel pour réduire l’abondance d’adultes et donc la sévérité des dommages sur les plants.
C’est dans cette optique que l’IQDHO a réalisé un projet de 2018 à 2021 afin de mesurer l’efficacité de plusieurs agents de lutte contre les stades immatures d’ATR. Dans un premier temps, des essais en laboratoire ont été réalisés pour évaluer la prédation de Stratiolaelaps scimitus, Dalotia coriaria et Gaeolaelaps gillespiei sur les larves d’ATR. Sans doute une primeur dans le domaine, l’acarien prédateur S. scimitus a surpris en supprimant jusqu’à 100 % des jeunes larves dans ces conditions. Dans un deuxième temps, il a été mis à l’essai en conditions de production à l’extérieur où son efficacité à contrôler l’ATR a été comparée à celle de trois espèces de nématodes (Heterorhabditis bacteriophora, Steinernema carpocapsae et S. feltiae) dans des pots en pépinière. Les résultats montrent que les acariens prédateurs n’ont pas permis de réduire l’abondance d’ATR et que l’efficacité des nématodes est variable en fonction de l’espèce. Le traitement le plus efficace, H. bacteriophora, a diminué de 85 % en 2020 et de 94 % en 2021 le nombre d’ATR adulte qui a émergé des pots de weigelas comparativement au témoin non traité. Très peu de dommages ont été observés sur les plants traités avec cette espèce de nématodes.
Autre résultat intéressant, un essai réalisé en parallèle a permis de démontrer que les disques de coco déposés à la surface du substrat pour freiner le développement des mauvaises herbes n’ont pas barré l’accès au lieu de ponte. Des quantités comparables de larves ont été retrouvées dans les pots avec et sans disque de coco. Des quantités inattendues de larves, variant de 34 à 137 larves, ont été retrouvées par pot de 2 gallons. La proportion d’adultes provenant des pots ou de l’extérieur des planches de culture n’est pas encore connue. Néanmoins, avec des quantités aussi élevées, on peut présumer que les individus provenant du substrat des pots contribuent significativement aux dommages foliaires.
Les recherches se poursuivent pour mettre au point des méthodes de lutte alternatives aux pesticides. L’utilisation d’agents de lutte biologique contre les stades immatures de l’ATR dans les pots pourrait bientôt être l’option privilégiée par les producteurs et cet insecte pourrait perdre son statut de ravageur nécessitant le plus de traitements insecticides dans les productions ornementales en pot en pépinière.
« Ce projet a été réalisé en vertu du volet 4 du programme Prime-Vert 20132018 et il a bénéficié d’une aide financière du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) par l’entremise de la Stratégie phytosanitaire québécoise en agriculture 2011-2021 »
Une altise adulte. Photo gracieuseté
Connaissez-vous le CRETAU?
ISABELLE FRÉCHETTE, AGRONOME,
Conseillère en serriculture et en agriculture urbaine, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation
Le Carrefour de recherche, d’expertise et de transfert en agriculture urbaine (CRETAU) a passé le cap des cinq ans d’existence en mai dernier.
La constitution de ce centre de recherche en 2017 est le fruit d’un partenariat entre le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), la Ville de Montréal, l’Université du Québec à Montréal et le Palais des congrès de Montréal. Son mandat est d’acquérir et de transférer des connaissances techniques et économiques sur l’agriculture urbaine. Le CRETAU vise à la fois le développement des entreprises commerciales et celui des projets d’économie sociale. Bien que le centre soit établi à Montréal, sa mission s’étend à toute la province.
Qu’est-ce que l’agriculture urbaine?
Le terme agriculture urbaine évoque pour plusieurs la production de nourriture à petite échelle dans les jardins communautaires, les cours avant et les petits poulaillers de citadins. En parallèle à ces initiatives citoyennes, les entreprises agricoles à vocation commerciale qui s’établissent à travers le tissu urbain font aussi partie de la définition d’agriculture urbaine.
Pour faire face à l’essor de l’agriculture urbaine, plusieurs villes de la Montérégie sont amenées à réglementer des activités privées telles que la possession de poules chez les particuliers ou les potagers en façade. Certaines villes ont également adapté leur réglementation municipale afin d’ajouter une nouvelle classe d’usages qui prévoit l’encadrement d’entreprises agricoles dans une zone industrielle. Longueuil, Brossard et Saint-Bruno sont quelques exemples de villes de la région ayant déjà dévoilé des politiques en matière d’agriculture urbaine.
Ce désir de s’arrimer à l’engouement pour l’agriculture urbaine ne se limite pas aux villes de la Rive-Sud, dans la région de Montréal. En 2021, Granby a commencé à élaborer son plan de développement de communautés nourricières qui vise notamment à encourager le développement et la cohérence des initiatives en matière d’agriculture urbaine. Le MAPAQ finance ce projet à hauteur de 25 000 $.
Réalisations du CRETAU
Plusieurs projets de recherche sont actuellement menés par le CRETAU. En voici quelques exemples : • Recherche sur les variétés d’espèces végétales les mieux adaptées au mode de production verticale sur toit • Étude du potentiel de différents résidus urbains comme matières fertilisantes • Projet « Module de production alimentaire adaptatif mobile » visant à tester une petite unité de production d’aliments en hydroponie, en collaboration avec la faculté universitaire belge
Gembloux Agro-Bio Tech • Étude du comportement et des avantages des vignes en milieu urbain autant en sol que sur les toits, en partenariat avec la Société des alcools du Québec
Depuis sa création, le CRETAU a produit plus d’une trentaine de publications qui permettent de brosser le portrait des entreprises qui pratiquent l’agriculture urbaine. On y apprend notamment que la plus grande serre sur toit au monde se trouve à Montréal. Cette serre couvrant une superficie de 15 200 m2 est exploitée par les Fermes Lufa.
Vous souhaitez vous lancer en agriculture urbaine? Référez-vous aux fiches technico-économiques disponibles dans la section « Publications » du site Web du CRETAU. À ce jour, les fiches couvrent les productions suivantes : champignonnières, micropousses, élevage d’insectes comestibles et productions maraîchères en serre, sur toit ou au sol, en conteneur et enintérieur dans un bâtiment. Le CRETAU a également réalisé une trousse d’outils, appelée Agro-Démarrage Urbain, pour le démarrage des entreprises en agriculture urbaine.
Pour en savoir plus sur les projets et les réalisations de ce centre, consultez le site Web www.cretau.ca.
Les fermes verticales : un modèle de production en ascension
ISABELLE FRÉCHETTE, AGRONOME,
Conseillère en serriculture et en agriculture urbaine, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation
Les fermes verticales font partie des nombreuses avancées technologiques qui découlent des recherches conduites pour l’exploration spatiale. Ce mode de production s’est développé dans le cadre de recherches sur la production de nourriture pour les astronautes dans un espace clos avec un minimum d’eau et de substrat. L’objectif de la NASA était également d’utiliser des plantes pour fournir de l’oxygène aux astronautes et retirer le CO2 de l’air respiré par ceux-ci. En 1988, la chambre de production de biomasse du centre spatial Kennedy en Floride a été mise en fonction afin de tester différentes cultures. Sa configuration visant à optimiser la surface de production, 20 mètres répartis sur quatre niveaux, en a fait l’une des premières fermes verticales. Toutes ces recherches, financées par la NASA, ont permis la diffusion de centaines de publications scientifiques sur lesquelles s’appuient aujourd’hui les fermes verticales.
Mise à part la production en hauteur, les fermes verticales se caractérisent par l’utilisation exclusive d’un éclairage artificiel comme source lumineuse. Elles impliquent un contrôle serré de l’environnement (dont l’humidité et la température) et, généralement, une absence de sol. Les plantes poussent sur un substrat neutre, souvent en système hydroponique, et sont alimentées par des nutriments ajoutés à l’eau d’irrigation. Une autre technique alternative à l’hydroponie, l’aéroponie, consiste à fertiliser et à hydrater les plantes en les vaporisant avec un brouillard nutritif, sans substrat. L’aquaponie, qui allie l’élevage de poissons et la production végétale, est un autre système de production qui se développe au sein de cette industrie.
Le contrôle strict des conditions de production au sein de ces usines permet de produire des végétaux exempts de maladies et d’insectes et d’éviter ainsi l’utilisation de pesticides. Selon les études et les cultures, les rendements sont près de dix fois, ou plus, supérieurs à ceux obtenus en serre et de cent fois, ou plus, supérieurs aux rendements possibles en champ. En plus de leurs performances remarquables, les fermes verticales utilisent peu d’eau, s’établissent généralement près des consommateurs, diminuant ainsi les frais et les délais de livraison, et facilitent la mise en place d’un système de traçabilité. N’étant pas affectées par les saisons et les conditions météorologiques, ces exploitations ont l’avantage de générer un produit constant.
Le développement des diodes électroluminescentes (DEL) est l’un des principaux facteurs expliquant la concrétisation commerciale de fermes verticales dans les dernières années. Les lampes DEL présentent une consommation énergétique plus faible, un éclairage supérieur et la possibilité d’adapter le spectre lumineux aux besoins de chaque culture. Vaudreuil, l’entreprise Ferme d’Hiver a inauguré, en novembre dernier, la première ferme verticale de fraises au Canada avec l’objectif de produire plus de 180 000 kg de fraises annuellement. Les Fermes urbaines Gigrow ont choisi d’ériger l’une de leurs installations à Varennes. Plus de 240 variétés de légumes feuilles et de fraises pourront être produits à l’intérieur de tambours rotatifs empilés sur cinq niveaux. De son côté, l’entreprise GoodLeaf établira à Longueuil une ferme verticale produisant des micropousses et de jeunes salades. La ferme devrait être fonctionnelle en 2023. Tous ces projets représentent des investissements de dizaines de millions de dollars.
Malgré les avancées en matière d’éclairage, les besoins énergétiques de ces exploitations sont élevés. Le Québec se positionne donc avantageusement face à cette industrie grâce à l’hydroélectricité qu’elle produit. Sous certaines conditions, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation peut aider financièrement ce type d’entreprise grâce à deux programmes visant à accroître l’autonomie alimentaire des Québécois : le Programme de soutien au développement des entreprises serricoles et le Programme d’aide financière pour favoriser le développement des serres (pour des projets de plus de trois millions de dollars).
Photo : iStock
Creuser un peu, apprendre beaucoup! La caravane Santé des sols parcourt le Québec depuis maintenant 10 ans
L’équipe de conservation des sols de la Montérégie a toujours eu à cœur la santé des sols. Au début des années 2000, nous avons sillonné les routes pour offrir un cours consacré au semis direct. 2 journées. 12 heures. 6 intervenants. Une expérience aussi enrichissante pour les producteurs agricoles que pour nous. Pendant une douzaine d’années, ce cours se donnait pendant l’hiver. Nous avons souhaité alors le transposer en saison estivale. Armés de quelques pelles et de canifs, nous avons développé ce qui est devenu au fil des années la Caravane Santé des sols.
Creuser un peu, apprendre beaucoup!
Voilà notre leitmotiv depuis le tout début. Pendant trop longtemps, nous avons négligé la santé de nos sols. Il est maintenant encore difficile de replacer le sol au cœur de nos décisions.
Au cours des dernières décennies, ce sont les rendements des cultures qui ont été placés au centre de toutes les décisions du système agricole.
Toutes nos interventions étaient (et le sont encore beaucoup) orientées pour maximiser les rendements volumétriques, symbole probant d’une rentabilité assurée.
La meilleure connaissance et le développement du secteur chimique ont permis un essor formidable tant sur le plan de la fertilisation que sur le plan phytosanitaire. Ainsi, nous ne sommes plus exclusivement dépendants de la fertilité du sol pour augmenter les rendements volumétriques. Avec les engrais de synthèse, il est devenu plus facile de contrôler l’apport nutritionnel des plantes. Les pesticides ont ouvert les portes d’un meilleur contrôle de la compétition des mauvaises herbes et autres ennemis des cultures.
La mécanisation et la puissance acquise des tracteurs ont amélioré la facilité du travail du sol. Ce qui permettait alors d’assurer une germination optimale des semences et une disponibilité améliorée des engrais de synthèse. De leur côté, les semenciers sont devenus plus performants dans ces conditions de travail de sol et de fertilisation.
De ce système découlent des impacts majeurs quant aux caractéristiques physiques et biologiques dynamiques du sol. Nos sols sont de plus en plus compacts. La gestion de l’eau en est grandement affectée.
Il faut dès lors repenser nos zones d’interventions. Le sol doit maintenant être considéré comme un allié, un partenaire à part entière. Il devrait se retrouver au centre décisionnel. Une question devrait toujours être au cœur de nos préoccupations : « Est-ce bon pour le sol? »
Comment définir le sol?
La première étape de ce changement nécessaire de paradigme est de remettre le sol au cœur de notre système agricole. Le sol se caractérise d’abord par sa structure. Une bonne structure est absolument nécessaire pour assurer le mouvement de l’eau et de l’air à travers tout le profil du sol. Une bonne structure du sol assure aussi un habitat optimal à tous les microorganismes essentiels (notre fameuse chaîne alimentaire du sol) aux échanges des éléments nutritifs du sol. Les microorganismes sont le centre névralgique du sol. Ils décomposent les matières organiques fraîches, nourrissent les plantes, recyclent les éléments nutritifs et contribuent à la stabilité structurale du sol.
Le désir réel et toujours actuel de la Caravane Santé des sols est d’aider les producteurs et les productrices agricoles, leurs conseillers et conseillères et tous les intervenants et intervenantes agricoles à reconnaître l’importance du sol et de sa santé.
Au cours des dix dernières années, la Caravane Santé des sols a participé à 150 événements. Hormis la Côte-Nord, la Caravane Santé des sols a sillonné toutes les régions du Québec. Elle est même allée en Ontario, au Nouveau-Brunswick et à l’île du Prince Édouard. Plus de 3000 producteurs et les productrices agricoles, leurs conseillers et conseillères et tous les intervenants et intervenantes agricoles ont participé à ces journées. L’équipe de la caravane Santé des sols partage et encourage des échanges autour de quatre thèmes tout au long de la journée. Une journée typique commence vers 9h00 et se termine vers 16h30. Tous les ateliers ont lieu au grand air. Au soleil ou sous la pluie!
La discussion commence autour du simulateur de pluie. Il est alors clairement démontré l’impact de différentes pratiques agricoles sur le ruissellement et l’infiltration de l’eau.
Quatre ateliers sont ensuite offerts :
• Diagnostic et lecture du profil de
sol : comment observer et comprendre un profil de sol. Quelles sont les informations qui permettront d’établir un bon diagnostic?
• Caractéristiques physiques, dynamiques du sol et choix de stratégies de transition efficaces. Les thèmes
abordés sont : la vie du sol, la fameuse chaîne alimentaire du sol (dite « entropique » par les scientifiques), l’importance de garder les sols couverts en permanence et les nourrir par des racines vivantes, les cultures de couverture.
• Simulation sur la compaction des
sols : comment équilibrer et déterminer adéquatement la pression des pneus sont au cœur de cet atelier. • Drainage et infiltration. Nous avons regardé le profil du sol, il reste à explorer comment l’eau circule dans ce profil. Définir les besoins en drainage (souterrain et de surface) et s’assurer d’une bonne mise en place des drains et de leur entretien efficace.
La pandémie nous a tous affectés et la Caravane n’a pu avoir lieu comme prévu pendant l’été 2020. De retour en force au cours de la saison 2021 il était beau de voir des producteurs et acteurs du milieu agricole se réunir dans un champ. Ces moments sont précieux, car ils permettent aux producteurs, aux conseillers et autres participants d’échanger leurs connaissances, leurs observations, leurs méthodes culturales et différentes astuces. Tous s’entendent pour dire que les journées « santé des sols » sont des moments privilégiés d’échanges et de contact humain.
Une Caravane toujours d’actualité
Depuis ses débuts, la caravane Santé des sols évolue sans cesse. Cette année se sont ajoutées ce que nous appelons joliment des « mini caravanes ». Des « mini caravanes profils de sol » sont offertes à de petits groupes de producteurs agricoles et sont destinées à explorer plus longuement tout l’aspect diagnostic et profil de sol. Il y a aussi la « mini caravane compaction ». Nous allons alors littéralement peser les équipements dont un producteur est curieux de connaître l’impact sur la compaction de ses sols. Nous y faisons des constats des plus surprenants!
Les thèmes abordés par la Caravane Santé des sols s’alignent parfaitement avec les cibles du Plan d’agriculture durable (PAD) du gouvernement du Québec.
Présentement, il n’y a qu’une seule Caravane pour desservir tout le Québec. La Direction régionale de l’Estrie a récemment mis en branle son propre projet de Caravane calqué sur le modèle existant, afin d’élargir l’offre de services. Déjà, trois caravanes ont eu lieu en Estrie cet automne. Si tout se déroule comme prévu, l’Estrie aura sa propre caravane au cours de prochains mois.
Il y a un vent de changement dans le monde agricole. Plusieurs décennies après la Révolution verte, nous commençons tout juste à comprendre une infime partie de ce qui se passe dans nos sols. De plus en plus de producteurs et productrices agricoles sont conscients de l’importance de la santé des sols pour non seulement assurer une meilleure rentabilité de leur entreprise, mais aussi pour assurer la survie de notre terre. Changer notre mode de gestion demande beaucoup de courage. Si les activités de la Caravane peuvent aider, vous pouvez compter sur nous!
Dans le secteur agricole, les risques sont nombreux. Afin d’assurer la pérennité des entreprises de même que la santé et la sécurité des producteurs et des travailleurs, il est essentiel de s’engager dans une démarche de prévention structurée et de favoriser une prise en charge des risques en amont. Grâce à une gestion efficiente de la santé et de la sécurité à la ferme, les entrepreneurs agricoles en retireront de nombreux bénéfices, tant organisationnels qu’au niveau de leurs ressources humaines.
C’est dans cet ordre d’idées qu’en février 2022, nous vous convions à quatre webinaires qui permettront à des experts passionnés de démontrer que la santé et la sécurité en agriculture, c’est nécessaire, gérable et profitable! Ainsi, les 2, 9, 16 et 23 février à 10 h 30, participez au colloque virtuel sur la santé et la sécurité en milieu agricole. Chaque rendez-vous sera l’occasion de présenter le point de vue d’un spécialiste, soit un ingénieur et agronome, expert en prévention-inspection (2 février), une chercheuse (9 février), un vétérinaire (16 février) et des professionnels de la santé au travail (23 février).
Au terme de chaque rencontre, les participants repartiront avec un outil au soutien de la mise en œuvre des précieux conseils transmis par les conférenciers.
Il s’agit d’une opportunité pour les administrateurs et professionnels de l’UPA, de la CNESST, des institutions de formation, du réseau de la santé et d’autres organismes et partenaires du milieu de s’informer sur différents enjeux relatifs à la gestion de la santé et de la sécurité dans les entreprises agricoles. Dans le but d’assurer la plus large diffusion possible du message, les responsables en prévention, les conseillers de la Mutuelle de l’UPA, les porteurs du dossier prévention des syndicats locaux ainsi que les producteurs sont également invités à assister nombreux aux webinaires. Ces conférences sont gratuites!
Inscrivez-vous dès maintenant par le biais de la page Web www.santesecurite. upa.qc.ca/sante-et-securite/ colloque-sst.
Au plaisir de vous compter parmi nous!
LE SERVICE DE SANTÉ ET DE SÉCURITÉ DU TRAVAIL D’UPA
PARCOURS FORMATION
Des formations pour devenir encore meilleur
Être propriétaire ou dirigeant d’entreprise, c’est une vie en action, une montagne d’émotions! C’est surtout faire face à de nombreux défis. Que ce soit au niveau de la main-d’œuvre, des nouveaux marchés ou des innovations technologiques, pour avancer et performer, les entreprises doivent continuellement être créatives, audacieuses et en constante évolution. Dans toute cette mouvance, force est de constater qu’il nous manque parfois quelques outils et connaissances pour s’améliorer dans le développement de nos compétences ou de notre entreprise.
Dans ce domaine, on vante souvent les avantages de la formation. Et avec raison. Il s’agit d’un excellent outil de croissance personnelle et professionnelle. Mieux, la formation sur mesure est simple, adaptée et accessible.
Et des avantages, il y en a : • Meilleures compétences = meilleures performances économiques. • Aide dans l’efficacité en gestion, améliore la productivité. • Aide à rester compétitifs. • Augmente les connaissances et la confiance et diminue les risques d’abandon. • Meilleure capacité d’adaptation aux changements.
Lors de formation en petits groupes, la formation avec une approche concrète et « terrain », les conseils et les échanges d’information permettent de s’améliorer et de développer l’entreprise.
C’est vrai pour tout type d’entreprise, c’est aussi vrai pour une petite ou une grande exploitation agricole. Spécialiste en formation sur mesure et perfectionnement, Parcours Formation propose plus d’une centaine de formations, et ce, dans tous les secteurs d’activité.
Les entreprises ont accès à de l’expertise reconnue. Parcours formation collabore avec plus de 200 formateurs et consultants pour répondre aux objectifs de développement des compétences professionnelles et aux enjeux des entreprises.
Considérant le rôle majeur du secteur agricole dans notre région, Parcours Formation offre depuis plusieurs années de nombreuses formations en partenariat avec le Collectif régional en formation agricole (CRFA) de la Montérégie. Plus d’une douzaine de formations spécifiquement pour le secteur agricole et acéricole. • Entaillage des érables • Bien gérer son osmose • L’ABC de l’évaporation de la sève d’érable • Aménagement acérico-forestier • Utilisation du GPS en érablière • Plan et installation de tubulure • Production de sirop d’érable biologique • Espagnol : comment communiquer
avec les travailleurs saisonniers • Soudage de base : équipements agricoles
Les informations sur les formations agricoles se retrouvent sur le site de Parcours Formation https://www.parcoursformation.com/, ainsi que sur le site du Collectif régional en formation agricole (CRFA) de la Montérégie rfamonteregie@ upa.qc.cam et sur le site de Uplus https: //uplus.upa.qc.ca/.
Contactez-nous pour plus d’information au : info@parcoursformation.com ou 450 771-1225, poste 6344.
Gestion des cours d’eau en milieu agricole
PASCAL MARTEL
Conseiller en aménagement du territoire et en développement rural
Tout d’abord, nous tenons à préciser que cet article n’a aucune valeur légale.
Du début des années 1900 aux années 1980, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) assurait les travaux relatifs aux cours d’eau et au drainage pour accroître le développement agricole. Au cours des années 1990, le gouvernement du Québec s’est retiré et a transféré cette responsabilité aux municipalités. Jusque-là, les dispositions réglementaires relatives aux cours d’eau découlaient du Code municipal du Québec. En janvier 2006, la Loi sur les compétences municipales (LCM) est entrée en vigueur. Cette nouvelle loi attribuait désormais aux municipalités régionales de comté (MRC) la compétence exclusive en matière de cours d’eau, tel que défini dans les articles 103 à 110 de la LCM.
Cette compétence peut d’ailleurs s’exercer de plusieurs façons, le principal objectif étant le rétablissement de l’écoulement normal des eaux d’un cours d’eau. En effet, pour remplir son mandat, la MRC peut entreprendre des travaux d’aménagement et d’entretien d’un cours d’eau. Lorsqu’elle est informée de la présence d’une obstruction qui menace la sécurité des personnes ou des biens (article 105, LCM), la MRC doit réaliser les travaux requis afin de rétablir l’écoulement normal des eaux.
Distinctions entre un cours d’eau et un fossé
Un cours d’eau fait référence à toute masse d’eau qui s’écoule dans un lit avec un débit régulier ou intermittent, y compris les cours d’eau qui ont été créés ou modifiés par une intervention humaine, à l’exception des fossés de voie publique ou privée, mitoyens ou de drainage qu’emprunte un cours d’eau.
Un fossé est une dépression en long, creusée dans le sol, qui n’existe qu’en raison d’une intervention humaine. On distingue trois catégories de fossés : 1. Les fossés de voie publique ou privée servant à drainer une voie publique ou privée; 2. Les fossés mitoyens servant de ligne séparatrice entre voisins; 3. Les fossés de drainage utilisés aux seules fins de drainage et d’irrigation et dont la superficie du bassin versant est inférieure à 100 hectares.
Interventions dans un cours d’eau : quoi faire?
Depuis de nombreuses années, les cours d’eau ont été modifiés afin de satisfaire les besoins en matière de drainage et d’aménagement du territoire. Certains cours d’eau présentent donc une apparence de fossé. D’autres, intermittents, sont asséchés à certaines périodes de l’année. En présence d’un lit ou d’un chenal d’écoulement naturel ou modifié par l’humain, chaque citoyen a la responsabilité de s’informer afin d’en identifier le statut (cours d’eau ou fossé). Des travaux non autorisés dans un cours d’eau ou sa rive, un lac ou un milieu humide sont passibles de sanctions.
Pour sa part, le MAPAQ a créé le programme d’aide financière Prime-Vert qui est destiné aux producteurs agricoles pour l’aménagement de bandes riveraines élargies et l’aménagement d’ouvrages de conservation des sols pour le contrôle de l’érosion dans les fossés et les cours d’eau. Ces derniers doivent être combinés à des mesures prises pour contrôler l’érosion des champs et doivent servir à régler un problème provoqué par l’eau du champ. Avant d’effectuer tout travail ou ouvrage dans un cours d’eau ou sa rive, un lac ou un milieu humide, il est important de vous informer auprès de votre MRC et d’obtenir les autorisations requises.
Pour des informations supplémentaires sur ce programme, visitez le MAPAQ - Prime-Vert (gouv.qc.ca).
Crédit photo © Éric Labonté, MAPAQ
Cette activité provinciale est la seule à traiter de tous les aspects de la production de lait biologique. Entre autres choses, elle rend compte des défis de la production, propose des témoignages éloquents de producteurs laitiers et fait connaître des techniques novatrices.
Pour cette 21e édition, les Webinaires INPACQ lait biologique poursuivent leur mission et transmettent aux entrepreneurs et à la relève du Québec des connaissances de pointe pour améliorer leur efficacité technico-économique et être mieux outillés dans la gestion de leur entreprise.
Plus de 2600 personnes ont assisté aux éditions précédentes! Venez, vous aussi, parfaire vos connaissances sur la production de lait biologique les 23 février et 2 mars prochains, de 9 h 30 à 12 h.
Pour plus d’information sur ce webinaire ou pour vous y inscrire, consultez le calendrier des événements du MAPAQ : www.mapaq.gouv.qc.ca/calendrier.
Les finissants de l’ITAQ mettent leur savoir en pratique
L’Institut de technologie agroalimentaire du Québec (ITAQ) a tenu récemment une activité de comparaison de machinerie agricole.
Devenue incontournable pour le programme Technologie du génie agromécanique (TGA), l’activité visait cette année à comparer des presses à grosses balles carrées. Pas moins de 70 étudiants, professeurs et technologues du campus de Saint- Hyacinthe y ont collaboré.
Les finissants participent activement à la planification et à l’organisation de cette activité dans le cadre du cours « Réaliser des activités de formation et d’information ». Ils étaient appelés à tenir des ateliers sur des presses de différentes marques. Par les années passées, les étudiants s’étaient entre autres prêtés à la comparaison de planteurs, de moissonneuses-batteuses et de tracteurs dont la puissance variait de 85 à 250 HP.
Les étudiants ont également dévoilé un robot désherbeur mécanique, qu’ils ont entièrement fabriqué et programmé dans le cours « Technologies en agriculture de précision et optimisation ». Le robot téléguidé permet de passer entre les rangs de culture semée aux 30 pouces pour enlever les mauvaises herbes.
Le campus de Saint-Hyacinthe de l’ITAQ est le seul établissement d’enseignement au Québec à offrir un programme d’études collégiales axé sur le génie agromécanique. À la suite de leur formation, les technologues issus de l’Institut sont en mesure de répondre aux besoins techniques d’une clientèle diversifiée.
« En raison de la présence toujours plus marquée des nouvelles technologies dans les entreprises agricoles, l’industrie a un besoin grandissant de spécialistes au fait des récents développements en matière de machinerie agricole et d’équipement de ferme », explique Pascal Giguère, chef d’équipe du programme TGA.
Une fois sur le marché du travail, les finissants de l’Institut soutiennent les producteurs par le diagnostic et la résolution des problèmes techniques sur la machinerie et les équipements agricoles ou par un service-conseil lors de leur processus d’achat. Ils occupent des postes au sein des départements des pièces, de la vente ou du service à la clientèle chez les concessionnaires de machines et de véhicules agricoles ou concernant le soutien technique relatif aux produits. Certains mettent à profit les compétences acquises à l’Institut pour démarrer leur propre entreprise agricole ou pour rejoindre l’entreprise familiale.
Rappelons que l’ITAQ est un établissement d’enseignement collégial qui offre sept programmes de formation technique liés aux activités agricoles, agroalimentaires, agroenvironnementales, horticoles et équines, ainsi qu’un service de formation continue dans ces secteurs d’activité.
Les finissants du programme Technologie du génie agromécanique participent à l’activité de comparaison de machinerie agricole de l’ITAQ Photo Institut de technologie agroalimentaire du Québec