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EPSH : un DEP en dix mois

Yves RIVARD GTA

Jean-Paul Hutton enseigne au département Production agricole de l’École professionnelle de Saint-Hyacinthe (EPSH), qui inclut deux programmes : Grandes cultures et Production animale. Plus particulièrement actif dans le volet Travail au champ, il veille quotidiennement à la communication de savoirs relatifs aux semis, au travail de sol, à la fertilisation et à la protection des cultures.

« Nous offrons un Diplôme d’études collégiales (DEP) sur une période de 10 mois, élaboré selon une formule scindée entre l’enseignement théorique (50 %) et les travaux pratiques (50 %). Ces derniers sont d’ailleurs réalisés en mode alternance travail-études, selon des blocs prédéterminés, et effectués sur les sites de fermes coopérantes. On parle de plusieurs types de tâches, des soins aux sabots aux injections de vitamines », explique M. Hutton, confiant que l’offre de formation de l’EPSH se démarque des autres institutions.

La formation qui prépare les nouveaux travailleurs agricoles se solde par un accompagnement au placement en situation de stage. Comme le souligne M. Hutton, lors des travaux pratiques en situation réelle, l’élève part avec un cahier de tâches. Un enseignant supervise le tout pour s’assurer des acquis de connaissances et pour évaluer l’étudiant.

En ce qui a trait à la formation Grandes cultures, les terres louées par l’EPSH per- mettent une solide expérience de terrain.

« Les étudiants m’accompagnent et sèment du maïs, du soya et des plantes fourragères, raconte l’enseignant. Au mois d’août, grâce aux équipements de l’EPSH et des propriétaires des fermes coopérantes, ils récolteront les cultures à l’aide de la moissonneuse-batteuse. La coopération des producteurs de grandes cultures est vraiment précieuse. Ils savent que ça prendra un petit peu plus de temps, mais ils sont heureux de contribuer à la relève. » Sans compter le fait que ces étudiants pourraient sous peu devenir leurs ouvriers. Un échange de bons services, en somme.

Profil de l’étudiant

Actuellement, l’EPSH recense une plus forte demande pour le programme Production animale que pour celui de Grandes cultures. « À raison de deux pour un », spécifie M. Hutton, qui ajoute du même souffle que chaque groupe compte une quinzaine d’étudiants. Et comment les prépare-t-on à une agriculture qui, victime de la pénurie chronique de main-d’œuvre et des avancées technologiques continues, s’envisage de plus en plus de manière mécanique et numérique? « L’EPSH est très au fait de tous les changements ayant cours dans le milieu. C’est pourquoi, par exemple, lorsqu’on aborde la traite laitière dans le programme Production animale, les fermes choisies sont celles qui utilisent les robots de traite. Même constat pour Grandes cultures, où les étudiants apprennent le fonctionnement, entre autres, de tracteurs GPS Ready. Ils doivent s’approprier parfaitement cette technologie de manière théorique et pratique », souligne Jean-Paul Hutton.

Selon lui, l’EPSH révise et arrime ses programmes avec les demandes et tendances du milieu à intervalles de trois à cinq ans. « Nos formations suivent celles du ministère de l’Éducation du Québec, et le personnel enseignant est très près du milieu. Par exemple, je suis très près du producteur Jocelyn Michon, toujours à la fine pointe, qui donne dans le semis direct. Lors de nos visites avec les étudiants, M. Michon explique les nouveautés en matière de technique et d’équipement. De la même manière, nous demeurons connectés avec les différents conférenciers, concessionnaires et fabricants. Tout ça permet aux programmes de rester à jour et aux élèves de se lancer dans le milieu en possédant les meilleures techniques et savoirs », conclut M. Hutton.

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