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Une nouvelle expérience pour Marc Messier

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Par Marie Eve Archambault

Pour une première fois en carrière, Marc Messier s’est jeté dans la fosse aux lions en se prêtant au jeu de l’écriture d’un one-man-show avec l’aide de ses précieux amis Louis Saia et Mani Soleymanlou.

Seul… en scène est, selon lui, son projet professionnel le plus personnel. Il y aborde son parcours, sa vie personnelle, ses amours, le vieillissement et aussi la mort. La ligne directrice du spectacle est toutefois la rencontre entre lui et son ego. Il raconte le moment où il a dû se séparer de son ego parce qu’il n’était plus sur la même longueur d’onde. « Un jour, l’ego devient trop important. On ne te voit plus, et ça va te mettre dans le trouble », raconte celui qui a personnifié Marc Gagnon au petit écran. Dans ce solo intime et parfois poétique où se marient l’humour et l’émotion, Marc Messier revient sur les différentes époques de sa vie.

Après 90 représentations à travers le Québec, c’est votre chance ultime de voir le spectacle d’humour de Marc Messier puisque le spectacle Seul… en scène se terminera ce printemps alors qu’il reprendra la route avec un nouveau projet théâtral.

Dans les souvenirs de Marc Messier

Lors d’une belle journée de janvier, nous nous sommes amusés à plonger dans les souvenirs de Marc

Le Courrier

Notre premier arrêt fut Le Courrier de Saint-Hyacinthe, endroit où Marc Messier a travaillé à titre de journaliste. À l’occasion de son passage dans les bureaux, l’équipe du journal en a profité pour ressortir les archives de l’année 1970. « Je n’ai pas laissé une grosse marque ici. Je n’arrive même pas à retrouver mes articles parce qu’ils ne sont pas signés. Je ne pense pas avoir fait avancer le métier », a-t-il lancé à la blague en feuilletant l’immense livre.

Quand on le questionne sur cette période, de bons souvenirs semblent être restés dans sa mémoire, notamment son entrevue d’embauche où il a fait croire au rédacteur en chef, Pierre Bornais, qu’il savait taper à la machine, alors que c’était totalement faux. Il a passé deux jours à apprendre intensivement à la maison, mais son collègue Vianney Théberge l’a démasqué dès le jour 1. Certaines couvertures médiatiques l’ont marqué plus que d’autres. Il se souvient d’une chasse à l’homme dans la ville en raison d’une importante saisie de cannabis, du cahier agricole où il a fait des entrevues avec des agronomes et ses articles sur le théâtre. « J’aimais tellement ça! C’était un emploi parfait pour découvrir la ville. Je trouvais ça intéressant d’écrire sous pression. »

La Taverne chez Willy sur ses lieux marquants maskoutains.

Broue a été sans contredit la pièce qui a eu la plus grande longévité : 3322 représentations sur une période de 38 ans. Dix auteurs, dont Marc Messier, ont voulu rendre hommage aux tavernes réservées strictement aux hommes. Le comédien nous raconte qu’avec ses comparses, ils voulaient saluer cette vieille institution mâle qui allait bientôt s’écrouler. Mais saviez-vous que l’inspiration de cette pièce est partie d’une taverne maskoutaine? Marc Messier se souvient qu’il allait fêter la fin des examens à la Taverne chez Willy, anciennement située à Saint-Hyacinthe dans la côte de l’avenue Saint-Denis. Certaines histoires, dont il a été témoin, ont d’ailleurs inspiré des sketchs présentés dans Broue. « Il y avait un gars qu’on surnommait Balloune. Il n’arrêtait pas de se vanter que sa femme faisait tout ce qu’il lui disait. Un soir, sa femme s’est pointée à la taverne. Quand j’ai su qu’elle l’attendait dehors, je suis allé à la fenêtre pour regarder ce qui allait se passer. Elle lui a donné une gifle dans la face! Balloune est revenu au bar avec la main de sa femme étampée sur la face. Lui, il agissait comme si de rien n’était. Ça m’a fait rire, ça m’a donné l’idée de faire un personnage avec ça. »

Le Séminaire

En 1969, un choix important s’imposait à Marc Messier : celui d’aller au Conservatoire d’art dramatique de Montréal ou d’être pensionnaire au Séminaire de SaintHyacinthe. Il a finalement décidé de faire partie de la toute première cohorte de l’option théâtre au Séminaire, les balbutiements qui allaient mener à l’École de théâtre du Cégep de Saint-Hyacinthe.

Ce furent deux très belles années où il a appris les rudiments du théâtre. « On montait quatre belles pièces de théâtre par année. On les jouait devant public environ 15 fois. Ce fut l’avantage d’étudier ici contrairement à Montréal où c’était plus théorique. On avait beaucoup d’expérience de scène en sortant de l’école. Ce fut formateur comme expérience. Il y a eu d’excellents professeurs. »

Il n’a pas terminé sa formation puisqu’en 1971, il se sentait prêt à tenter sa chance à Montréal. « Quand je suis arrivé à Montréal, Jacques Létourneau, mon ancien professeur d’art dramatique, m’a offert un rôle dans une nouvelle compagnie théâtrale. C’est le premier qui m’a laissé entendre que je pourrais devenir un comédien professionnel, ce qui est énorme quand tu as 20 ans », a-t-il raconté. C’est d’ailleurs le seul de sa cohorte qui aura percé dans le métier.

Stade L.-P.-Gaucher

Si l’amour du jeu ne s’était pas manifesté, Marc Messier aurait peut-être passé la plupart de son temps sur une glace. De 5 à 13 ans, il passait le plus clair de son temps sur la patinoire devant chez lui. Son intérêt majeur pour le hockey lui a permis d’obtenir deux rôles importants dans sa carrière, celui de Marc Gagnon dans Lance et Compte et de Robert « Bob » Chicoine dans Les Boys.

Le film Les Boys I a d’ailleurs été tourné majoritairement au Stade L.-P.Gaucher de Saint-Hyacinthe. Lorsque nous sommes entrés dans l’aréna, il se rappelait les endroits exacts où les scènes avaient été filmées en 1997.

Nous sommes d’ailleurs entrés dans les vestiaires où la scène de la légendaire expression a été tournée. « ‘‘Mental toughness, la dureté du mental’’ a frappé l’imaginaire des Québécois. Tout le monde comprend ce qu’on veut dire. Il faut être fort mentalement, surtout dans un contexte sportif. Jamais on n’aurait pensé que ça aurait eu cet impact-là. »

Les Boys I a eu un énorme succès. Au Québec, le film a même dépassé Titanic au box-office avec des recettes de plus de 6 millions de dollars. « Les Boys I a dérouillé les guichets du cinéma québécois. Le film a encouragé les gens à venir voir des films d’ici. »

Centre des arts Juliette-Lassonde

Le Centre des arts Juliette-Lassonde de Saint-Hyacinthe a été l’endroit qui, enfin, a pu accueillir les nombreux projets de Marc Messier. Dès son ouverture, la salle de spectacle a pu recevoir à quelques reprises la pièce de théâtre Broue. « À l’époque, on ne faisait pas de spectacles à Saint-Hyacinthe parce qu’il n’y avait pas d’endroits pour nous accueillir. Puis, ils ont construit cette magnifique salle et c’est rendu un passage obligé de venir au Centre des arts Juliette-Lassonde. »

Depuis, Marc Messier a foulé les planches de la salle Desjardins à l’occasion de la tournée La mort d’un commis voyageur et tout récemment de son one-man-show Seul… en scène.

Par Frédéric Lamoureux

Formé de Lee-la Baum (voix / guitare), Tom Shemer (guitare / voix), PY Letellier (basse / voix) et Dave Traina (batterie / voix), The Damn Truth est définitivement un groupe à surveiller. Rapidement, la formation québécoise a su entrer dans les ligues majeures du rock’n’roll grâce à des tournées à travers le monde en première partie de ZZ Top, The Sheepdogs, Styx et Rival Sons.

Premièrement, le nom est inspiré de qui/quoi? Dès nos débuts (en 2010), le son radiophonique et la scène en général étaient plus indie-pop. Il n’y avait pas vraiment de rock à Montréal. Dans notre tête, le rock, c’est The Damn Truth (la foutue vérité) : pas de cachette, cru et sans artifices!

Vous vous définissez par quelle étiquette/style musical? Du new classic rock, un mix de classic rock, de grunge, un peu de métal et du folk. C’est un peu de tout ce que l’on écoute dans le fond!

Si on vous alloue une section chez un disquaire, entre quel et quel groupe on vous placerait? Entre Jack White, Foo Fighters et Oasis, car beaucoup de gens vont acheter ces disques, donc on nous découvrirait!

De quel groupe aimeriez-vous faire la première partie? S’ils existaient encore, Led Zeppelin. Sinon, on choisirait Aerosmith ou Foo Fighters. Quelle est la différence entre un spectacle dans une métropole versus les villes et villages en région? Il n’y a pas de différence. Les passionnés de vrai rock se retrouvent, se rassemblent, peu importe l’endroit. L’un de nos plus beaux moments lorsqu’on fait de la musique et des spectacles est ce moment après chaque show où l’on va tous à la table de merch et l’on jase des chansons et du spectacle avec les fans.

Votre spectacle à Saint-Hyacinthe en 2021 était épique. Je veux entendre VOTRE côté de la médaille! On capotait, littéralement! En raison de la pandémie, on était enfermés depuis trop longtemps! On sortait enfin de nos salons, autant le groupe que le public. L’énergie était palpable, intense. Les gens ne pouvaient pas se lever de leur banc à cause des consignes sanitaires, mais on sentait l’énergie libératrice du rock partout dans la salle! Après notre show, tout le public s’est rué à la table de merch pour partager ses émotions, commentaires et anecdotes pendant plus d’une heure. C’était mémorable et beau!

Avez-vous un emploi en même temps que le groupe? Nous sommes tous à temps plein dans la musique. Nous sommes musiciens à la pige et on a aussi un studio d’enregistrement (The Freak Shop) où l’on réalise des albums.

Avez-vous étudié en musique ou êtes-vous autodidactes? On a appris ensemble en jammant et en faisant des reprises de groupes que l’on aime.

Le premier groupe/artiste que vous avez vu et qui vous a fait tomber en amour avec la musique?

Lee-La : Quand j’ai vu le film Woodstock. J’ai su que c’était ça que je voulais faire!

Tom : Quand j’ai vu Van Halen au Festival d’été de Québec, ce fut une révélation!

Dave : Pour moi, c’est le film The Song Remains the Same de Led Zeppelin avec la scène où l’on voit John Bonham jouer de la batterie et faire de la course automobile, parallèlement à l’écran… Les fils dans ma tête se sont touchés et ne se sont pas replacés depuis!

Avec quel band avez-vous aimé le plus jouer? Avec ZZ Top, dans les Maritimes, une expérience de rock ultime. Ce sont des gens tellement drôles et humains. Sinon, plus récemment avec Rival Sons, des performeurs incroyables!

Le streaming à la Spotify/YouTube vous a aidés ou non?

Le positif? Ça nous aide à nous faire connaître partout dans le monde et on n’a plus besoin d’investir des sommes faramineuses pour nous promouvoir. Le négatif? Ça ne paie pas beaucoup, il faut se le dire… disons que le PDG s’en met davantage dans les poches que les artistes!

Vous rappelez-vous quand et où vous étiez lorsque vous avez joué à CHOM pour la première fois? Oui! On se rappelle exactement quand et où! Nous étions dans un chalet à tourner un vidéoclip. Notre chanson était programmée entre onze heures et minuit et, bien sûr, on a joué en tout dernier. Même que la chanson a été coupée avant la fin, mais on était tellement heureux… On dansait partout, le sourire aux lèvres! Par la suite, tout a déboulé. Il y a plusieurs gens curieux et agréablement surpris qui ont appelé pour savoir qui on était, le bouche-à-oreille s’est opéré et paf! le single a été placé en rotation.

Le mot de la fin / un nouvel album sous peu?

On enregistre plein d’idées pour l’instant. On n’a pas une date fixe. Ce sera clairement un album complet, en vinyle, car c’est une plus grosse pochette et on adore le artwork! On a hâte de vous revoir en show!

The Damn Truth sera de passage au Centre des arts Juliette-Lassonde le jeudi 23 mars 2023.

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