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CET ÉTÉon sort! on sort! Du Cœur à la Bouteille au Vignoble La Grande-Allée

Par Vincent Guilbault | L’Œil Régional

C’est en 2017 que le couple formé de Bernard Gravel et Jasmine Berger a pu enfin déboulonner ses premières bouteilles, le fruit de plus de 12 ans de travail au sein du Vignoble La GrandeAllée. Encore aujourd’hui, le couple continue de vendre ses 10 000 à 12 000 bouteilles produites annuellement sur sa terre de 4,5 hectares. Mais au-delà du vin, le vignoble de la rue Pion, à Mont-Saint-Hilaire, est surtout un lieu empreint de partage, de bonté et de dévouement.

C’est Marie-Ève Vincent qui reçoit le journaliste de L’ŒIL en ce superbe jeudi ensoleillé. Sourire aux lèvres, la relève dégage une bonté de vivre. « J’ai étudié en production horticole, puis en terminant, je suis venue travailler ici. J’avais seulement vu un peu la vigne. Mais en faisant mon stage, je suis tombée en amour avec l’emplacement et la vision du propriétaire. Bernard est juste incroyable », dit-elle en faisant la visite des lieux.

Policier pendant plus de 33 ans, le propriétaire Bernard Gravel a fait ses premiers pas dans la vigne en fréquentant une famille italienne de Saint-Bruno. En 1994, il a commencé à cultiver la vigne à Verchères, et ce, jusqu’en 2002. Passionné de viticulture, le retraité aujourd’hui âgé de 73 ans a fondé le Vignoble La Grande-Allée en 2004.

Mais au-delà du vin, le vignoble est aussi un lieu d’accueil et d’intégration pour les personnes vivant avec des limitations. Les employés qu’ils engagent vivent avec leurs difficultés et des limitations au travail, comme l’autisme, des troubles d’anxiété ou encore de la fibromyalgie.

« Oui, la main-d’oeuvre a parfois causé des retards pendant certaines années, mais c’est important pour moi de les accueillir. Mes enfants ont aussi vécu avec des différences » dit-il, rappelant que son fils à même fini par s’enlever la vie en raison de son mal-être.

Et le temps des vendanges, fin septembre début octobre, est le point culminant de l’année. « C’est le plus beau moment, on travaille pour ça! Tu récoltes tes grappes et tu vois les cinq autres mois où tu as rushé et c’est ce que ça donne. Toutes les étapes pour donner une bouteille, c’est vraiment incroyable », ajoute la passionnée.

Elle invite d’ailleurs les amateurs de vin ou les curieux à se joindre à eux en fin de saison pour cueillir le raisin et le presser. « Ça fait de belles journées de bénévolat! L’année passée, nous avons eu 50 cueilleurs. »

Il est aussi possible de visiter le vignoble le reste de l’année, d’y venir pour la dégustation directement à la cuve et de profiter de l’endroit pour un pique-nique ou même un mariage, avec le site qui sera bientôt aménagé pour l’occasion. Trois mariages sont d’ailleurs déjà prévus sous le grand chapiteau.

Il faut toutefois faire attention pour ne pas faire comme Marie-Ève et tomber un peu trop sous le charme de l’endroit!

Pour voir toutes les activités et les produits : www. vignoblelagrandeallee.com.

Le vignoble propose plusieurs vins, dont L’envolée et L’intermède, qui portent les noms d’organismes communautaires de la région.

Le vignoble propose aussi une gamme de produits en hommage aux Patriotes, dont le 1837, La Rébellion, le Patriote ou encore le Six comtés, pour rappeler les 6000 personnes qui se sont réunies en octobre 1837, à Saint-Charles.

« Nous sommes dans la vallée des patriotes et ils ont travaillé fort pour nous. Pour moi, c’est une façon de reconnaître ce travail. Ils nous ont laissé un important héritage; ce sont les bâtisseurs de la démocratie. »

Sur la photo, Marie-Ève Vincent et Bernard Gravel. Photos François Larivière | L’Œil Régional ©

Un ambitieux projet est prévu cette année au vignoble, avec l’ajout de 6000 à 8000 plants au domaine, qui en contient actuellement 9000.

« J’ai passé une partie de mon hiver à travailler sur les 12 000 boutures, toutes à la main. Je ne sentais plus mes mains », raconte Marie-Ève en riant.

Divers cépages sont actuellement produits, dont le Marquette, le Frontenac (gris, blanc et rouge), le Radisson, la Petite Perle et le Crimson Pearl. Ces vignes, originaires du Minnesota, où le climat est similaire, continueront d’être au cœur de la production du vignoble.

« En 33 ans de métier, j’en ai vu de toutes les sortes. Ce vignoble, c’est ma façon de donner au suivant, je ne fais pas ça pour faire de l’argent », souligne le retraité, sur un ton de voix calme, serein. « Protéger et servir, c’est ce qui est sur les voitures de police », rappelle l’homme qui a ce mantra tatoué sur le cœur. Cette implication, et les partenariats qu’il entretient avec plusieurs organismes de la région, lui a d’ailleurs mérité la médaille du Lieutenant-gouverneur, en 2019.

Mais tenir le vignoble reste un travail difficile. « C’est tellement de travail, souligne Marie-Ève, mais le travail de la vigne est tellement diversifié qu’on n’a pas le temps de se tanner! »

Le bâtiment principal du vignoble ne se limite pas à la production de vin, il accueille également une salle polyvalente. Cette salle sert à diverses activités, comme des cours de danse pour les aînés et du Pilates. De plus, elle peut être louée pour des événements tels que des showers de bébé ou même des funérailles, avec une capacité d’accueil de 25 à 30 personnes. Depuis 2019, le vignoble soutient également les artistes émergents en organisant des expositions. Une exposition de guitares est également à l’agenda. En plus de ces installations intérieures, le vignoble dispose d’un chapiteau extérieur pour les pique-niques, permettant aux visiteurs de profiter du terrain. Enfin, trois mariages sont prévus sur le site dans une nouvelle section équipée d’un chapiteau.

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