Webzine DBC numéro 4

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On aime se faire désirer, créer le manque et l’impatience, se conforter dans l’attente et se languir d’une trop longue absence. Mais quand arrive le moment tant attendu, fini les angoisses, les incertitudes et les regrets. Place au plaisir ! J’enjolive un peu le tableau, mais c’est avec un réel enthousiasme que nous sortons ce nouveau numéro après quelques mois en mode incognito. En ces périodes troubles où la population préfère descendre dans la rue pour préserver une certaine image archaïque de la famille plutôt que de rêver à une nouvelle société, nous choisissons la voix du vandalisme. Les sirènes à nos trousses ne nous intimident plus. A nous les murs tagués. A nous l’école buissonnière au milieu des dessins, loin des livres d’algèbres. A nous les endroits interdits et clandestins. L’important est d’avoir essayer, de ne pas renoncer. Alors même si le monde ne tourne plus très rond, nous espérons pouvoir vous proposer très bientôt un numéro papier, pour mieux toucher et feuilleter plutôt que cliquer et zoomer.

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DATTA / NAIVE NEW BEATERS / NELIO / collection / LOREAK mendian / LESCOP / MONKEY club/ Elektro System / \agenda/

montage > asdepic.net


DATTA / Un livre sur l’émergence du graffiti dans les années 90, la biographie acidulée d’un illustrateur déjanté, la compilation des bâtiments architecturaux les plus insolites, des magazines pointus parlant fooding, sneakers ou photographie contemporaine...Sur papier mais aussi sur les murs, la création s’exprime librement chez Datta. Ouvert depuis plus d’un an, cette librairie-galerie est devenue le point de rencontre entre les accros au grammage glacé, les férus d’art et les pic-assiettes à l’affût du moindre vernissage (que nous sommes). Il y a quelques semaines déjà, nous étions venus poser projecteurs et trousse à maquillage pour une séance photo au milieu des bouquins et des œuvres de THTF. Habillée pour l’hiver d’un foulard signé Betty Janis, Bérangère se lance dans la lecture du dernier Frankie Magazine avant de jeter son dévolu sur le culte « Forever The New Tattoo ». Elle se déplace au milieu des installations géométriques et colorées imaginées par les deux compères de THTF. Issus du street art, leurs personnages aux traits ronds associés à des formes surréalistes peuplent nos murs lyonnais pour notre plus grand plaisir. Colle, bombe de peinture, crayon à papier, aiguille, fil....qu’importe le médium, pourvu que les idées puissent s’exprimer. Longue vie à Datta et à ces lieux qui ne pensent pas valeur marchande mais beauté du geste.

10 rue Griffon 69001 Lyon 04 82 33 68 62

Modèles > Bérénice Photographe > Antoine Magnien Stylisme > WeSC Lyon coiffure > Clément Rupsil texte > Aurélie Alex

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NAIVE NEW BEATERS/

Chalouper : balancer l’air de rien les hanches de droite à gauche dans un léger mouvement rotatif tout en bougeant négligemment la tête avec un regard dans le vague. C’est exactement cette sensation qu’inspire la musique des trois acolytes David Boring, Eurobelix et Martin Luther BBKing. Après leur premier album Wallace sortie en 2009, les Naïve New Beaters remettent le couvert avec La Onda pour encore plus de son ensoleillé et de sonorités sucrées.

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> Vous vous êtes rencontrés au lycée. Est-ce vrai que vous vous détestiez ou c’est seulement pour alimenter la légende ? David Boring > On s’est rencontré au lycée Santa Cruz. On ne se détestait pas. Seulement je portais des lacets chelou à mes baskets et ils me regardaient bizarrement. Mais depuis ils se sont fait à mon look. D’ailleurs aujourd’hui j’ai opté pour une chapka que je trouve plutôt cool. > Ok, alors commençons par parler fringues avant d’évoquer la musique. Qu’est-ce qui se passe au niveau de vos tenues ? C’est un peu devenu votre marque de fabrique ce côté fripe pailleté décalé ? David Boring > Au départ c’est ma mère qui faisait nos tenues. On aime bien ce côté chatoyant et cela nous donne un certain sex-appeal je crois. > Qui fait quoi dans le groupe ? Qui compose ? Qui écrit ? David Boring > On compose tous les trois la musique. Après je bosse un peu plus que les autres sur les paroles. C’est d’ailleurs comme ça que tout a commencé. Quand on était au lycée, on a fait un concert et ils se sont rendu compte que je pouvais envoyer quelques réparties au public, que j’étais un bon chauffeur de salle. > Votre musique est positive mais je trouve qu’il y a encore plus de chaleur dans La Onda. David Boring > Elle est positive parce que je suis un toréador mexicain californien ascendant palmier. Eurobelix > On a voulu que La Onda soit comme une vague de soleil avec encore plus d’exotisme. David Boring > En même temps on dit ça à chaque album. Je crois que le prochain album sera encore plus caliente. > Qu’est ce qui vous a inspiré pendant la composition de cet album ? David Boring > J’ai réécouté toutes les vieilles démo et les maquettes. Je me suis fait une crise nostalgique.

> Alors c’est quoi le plus intéressant quand on fait partie d’un groupe ? Les filles, l’alcool ? Martin Luther BBKing > Les 18 bières dans le frigo des loges. Eurobelix > On va dire les rencontres culturelles et professionnelles. On a découvert beaucoup de groupes en étant en tournée. > Vous êtes justement sur les routes jusqu’en décembre. Martin Luther BBKing > On termine par Saint Lo le 22 décembre. Enfin, avec la fin du monde le 21, pas sûr que l’on soit au rendez-vous. > Le groupe qui vous a donné envie de faire de la musique ? David Boring > Queen, pour les fringues et MC Hammer. Eurobelix > David Bowie. Martin Luther BBKing > ACDC, je suis la caution rock du groupe. > Un morceau avant de bouger en soirée ? Martin Luther BBKing > Rod Stewart, « Da Ya Think I’m Sexy ? » David Boring > Dizzee Rascal, « Dance Wiv Me » et Ace of Base. > Et un morceau pour choper ? Eurobelix > « A Whiter Shade Of Pale » de Procol Harum David Boring > « You send me » de Sam Cooke > Vous faites quoi ce soir après le concert ? David Boring > Eurobelix a un pote qui habite à Lyon, on va faire la fête avec lui. Mais la dernière fois ça c’est mal fini...Il est plutôt du genre excessif. Enfin ça nous fait toujours des bons souvenirs ici !

texte > Aurélie Alex



DR


NELIO /

Ses peintures participent à rendre vivante notre ville. Discret, il a l’œil pour repérer les meilleurs spots. Talentueux, ses œuvres sont reconnaissables entre toutes. Rencontre avec l’énigmatique Nelio.

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> Peux-tu te présenter en quelques mots ? NELIO > Je m’appelle Nelio, j’habite à Lyon et je fais de la peinture. > Comment l’envie d’investir les murs gris des villes est-elle venue? NELIO > J’ai commencé à m’intéresser au graffiti il y a une quinzaine d’années. Au début je peignais uniquement dans des endroits tranquilles comme des usines abandonnées, car je n’étais pas vraiment satisfait de ce que je faisais pour l’imposer à tout le monde dans la rue. J’ai pris goût à peindre dans des endroits vierges et aujourd’hui ça reste encore mes lieux favoris pour m’exprimer. Le fait de peindre dans la rue est venu plus tard lorsque j’ai commencé à avoir enfin confiance dans ce que je faisais. Et aussi parce que c’était devenu comme une drogue, j’avais besoin de peindre de plus en plus souvent, les rues de mes trajets quotidiens sont ainsi devenues mes terrains de jeu... Ma volonté initiale de ne pas déranger les gens a également évoluée et aujourd’hui je suis content si mes peintures dérangent certaines personnes. Même si je les fais principalement pour apporter quelque chose de positif aux passants, ça reste important pour moi de montrer que les murs de la ville devraient appartenir à tout le monde et pas uniquement à ceux qui veulent nous imposer du gris ou de la publicité. > Te souviens-tu de ton premier dessin ? NELIO > Non, mais à la maternelle je me rappelle que je dessinais plein de cowboys... > Dans tes créations se mêlent la peinture, l’architecture et le graphisme. Ces trois domaines sont-ils aussi important l’un que l’autre dans ta démarche ? NELIO > Oui, ils se nourrissent mutuellement. Quand tu peins sur un mur tu es obligé de t’adapter à l’architecture du bâtiment, au moins à la surface du mur. Petit à petit je me suis inspiré de l’architecture de manière plus globale, en utilisant certaines formes et lignes présentes dans les villes. J’ai commencé à donner un rendu plus géométrique à mon travail, et à intégrer quelques éléments régulièrement présents dans les endroits où je peins, comme des briques, fenêtres,... le tout en les représentant de la manière la plus minimaliste possible. Mon attrait pour le graphisme a permis cette mutation progressive, essayer de faire passer un message avec des symboles identifiables par tous. Cela m’a permis de créer au fil du temps une sorte de langage personnel. Aujourd’hui j’ai un fil directeur dans mon travail que j’essaie de faire évoluer via les endroits où je peins, les autres artistes avec qui je collabore, mais aussi les différentes techniques utilisées, telle que les bombes de peinture, l’acrylique, le bois, la sérigraphie...

> En regardant différentes fresques que tu as faites, on pense au travail de Georges Rousse et à sa manière dont il établit une relation entre la peinture et « l’espace » dans des lieux désaffectés. Te sens-tu proche de certains artistes qui n’appartiennent pas au graff ? NELIO > Je ne fais pas exclusivement du graffiti, je peins dans la rue, dans la nature, dans mon atelier, et sur différents supports en utilisant différentes techniques. Les artistes qui m’influencent ne sont donc pas tous issus du graffiti. Georges Rousse est effectivement une référence, tout comme Escher, Kandinsky, Schwitters, Vasarely, Picasso, Miro, Delaunay, Braque, Malevitch, pour citer quelques exemples. Même si ce que je fais en ce moment peut être considéré comme du néo-constructivisme, je n’ai pas envie de rester cloisonné dans un courant particulier. Je me laisse la possibilité de faire évoluer mon travail suivant mes envies et inspirations. Et elles sont très vastes, j’essaie juste de ne pas partir dans trop de directions à la fois et d’essayer de nourrir petit à petit mon univers pictural avec des changements subtils et progressifs. J’aime le fait que l’on puisse voir l’évolution dans mes créations et que celles-ci aient des liens entres elles. > Quel est le lieux le plus improbables où tu as graffé ? NELIO > Il y a quelques années j’ai peins dans une casse abandonnée dans le désert australien. Il y avait des carcasses de voitures, un bus, des camions, c’était vraiment spécial. Malheureusement je n’étais pas satisfait du résultat final, ma peinture n’était pas digne d’un endroit pareil. J’aimerai bien retrouver un spot similaire maintenant que mon univers est plus abouti, prendre plus de temps et là je pense pouvoir me rattraper. > En ce moment tu n’es pas à Lyon, quels sont tes projets ? NELIO > Je viens de terminer un road trip au Danemark, Suède et Norvège avec ma copine, on est resté un mois à Copenhague car j’avais une exposition et participais à un festival. Et en ce moment je suis à Berlin où je passe mes journées à peindre avec les copains. > As-tu des conseils à donner pour quelqu’un qui aurait l’envie de se lancer à l’attaque avec des bombes de peintures ? NELIO > Pas vraiment non, à part se faire plaisir et éviter de prendre les bombes quand tu as trop bu si tu ne veux pas avoir d’ennuis... Mais bon c’est tellement plus marrant!

texte > Aurélie Alex








collection /

des filles su Les garçons n’ont plus le monopole des bombes de peinture. Et si c’était cela l’égalité, prendre le pouvoir des murs, ressentir une montée d’adrénaline et envahir la ville de nos slogans désincarnés. Pas besoin de se déshabiller seins nus version féministes Femen, simplement enfiler un pull noir et se glisser dans la nuit pour marquer à l’encre indélébile nos aspirations sur le béton.

Modèles > Lucie et Sarah Photographe > Hyppolite Prigent coiffure > Clément Rupsil texte > Aurélie Alex

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ur les pentes










LOREAK mendian/

shooting sur Ouvert depuis quelques mois, la boutique Loreak Mendian est venue se nicher au cœur du quartier street. Nouveauté oblige, nous avons organisé une jolie collaboration avec l’équipe de la boutique pour une séance shooting sur les hauteurs de Lyon.

10 rue d’Algérie 69001 Lyon, France 04 78 23 26 77

Modèles > Juliette Photographe > Paul Stylisme > Germain Mendian Lyon coiffure > Clément

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et Alexis Villard Perrinel / Loreak Rupsil


r les hauteurs




















LESCOP /

Il n’a dévoilé son regard qu’au milieu de l’interview. Les lunettes noires tombées, l’ombre grisée sous ses paupières laissait entrevoir une fatigue dû à une longue tournée. Son premier album sorti sur le label Pop Noire est encensé par la critique. Du bobo Inrock’, au conformiste Télérama en passant par l’illisible Paris Match, tous saluent la naissance d’un nouveau visage aux traits acérés et à la peau transparente. Rencontrer Mathieu alias Lescop ne s’oublie pas. Il est de ces personnes (rares) qui parlent des autres et n’éprouvent pas le besoin de se mettre en avant. Dandysme désespéré aux paroles cinglantes et à l’intonation sexy, Lescop nous raconte l’histoire d’une fille vengeresse d’un traître amant dans une forêt symbolique. Il fait sombre, voire souvent nuit dans cet album aux mélancoliques sonorités new wave.

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> Avant de parler de Lescop et de cet album, comment la musique est-elle entrée dans ta vie ? LESCOP > Vers mes 5 ans, je me souviens avoir beaucoup écouté Eddy Cochran. J’adorais cette énergie, cette sincérité que j’ai retrouvé plus tard dans les Doors, l’un de mes groupes de prédilection. Ensuite il y a eu le Punk. Cette musique était taillée pour nous, avec beaucoup de fond, une forme évidente et une énergie incroyable. C’est d’ailleurs la ligne directrice de Lescop, toute cette histoire d’énergie. Il n’y a pas de virtuosité musicale. Je ne suis pas un vrai musicien, j’ai appris la guitare en autodidacte comme tous les ados dans les années 90’. > Tes textes font souvent références à des œuvres littéraires ou cinématographiques. On pense au Samouraï de Melville, à l’idée de la beauté baudelairienne... LESCOP > Je me concentre essentiellement sur les textes. Je commence toujours par l’écriture et ensuite je trouve des accords, je sample, je fais des collages ou des assemblages. Effectivement, j’ai des références comme tout le monde. Quand j’entends quelque chose qui me plaît, je le vole. Je ne crois pas vraiment au mythe de l’inspiration et à ces légendes autour des artistes révolutionnaires.Tout est une histoire de réappropriation. L’important,c’est ce que l’on fait de tout cet héritage. Pour parler littérature, Théophile Gautier est l’un dès maître dans la manière de synthétiser et de créer. > Tu chantais dans le groupe Asyl. Pourquoi cette aventure s’est-elle terminée ? LESCOP > Nous n’avons pas d’actualité avec Asyl. Chacun suit son projet respectif mais il y a toujours l’envie d’une association quand on en aura l’occasion. Seulement quand tu bosses pendant 15 ans avec tes potes, au bout d’un moment tu t’emprisonnes dans des habitudes, un confort et tu perds une certaine urgence. > La solitude est une figure récurrente dans l’album. Est-ce que pour toi aussi c’est essentiel ? LESCOP > Il n’y a pas besoin de consensus quand on est en solo. Les idées sont de moi de A à Z. Si quelque chose ne me plaît pas, je ne le fais pas. Le jour où tu perds cette indépendance, il faut que tu changes. C’est valable dans tous les domaines. Mais je pense être un solitaire qui aime être entouré. J’aime bien l’idée que les gens me manquent, les souvenirs, les remords, les vieilles ambiguïtés.

> Ce projet musical est né à Londres avec John&Jehn. LESCOP > Ce sont des amis de longue date, depuis plus de 15 ans. C’est d’ailleurs un peu grâce à moi s’ils se sont rencontrés. Je crois que je suis amoureux d’eux, comme avec la plus part des gens avec qui je travaille. Nous sommes très proches. > Dans le titre La Forêt, tu racontes l’histoire d’une fille qui veut flinguer son petit ami. C’est assez beau qu’un garçon se mette dans la peau du sexe opposé. LESCOP > J’ai fait assez de mal, pour une fois c’est dans l’autre sens. Et puis c’est un belle mort sexy. Le narrateur est pris dans ce conte cruel et l’issue est forcement fatale. C’est assez dramatique et en même temps il y a une légèreté. > Ton écriture fonctionne beaucoup sur les oxymores et les images qu’évoquent cet album sont extrêmement cinématographiques. Est-ce que le cinéma est un regret ou un véritable amour ? LESCOP > Je suis jaloux de ne pas être cinéaste, de ne pas être acteur. J’avais commencé une formation pour cela. Je parle beaucoup par l’image. Ce que j’aime dans Melville par exemple, c’est la simplicité de la facture, le côté sec, asséché et désincarné. Tout est réduit à l’essence. C’est explosif et esthétique. Il faut un équilibre entre l’intellect et l’animalité, et lorsque j’écris des chansons c’est pareil. > Il y a une puissance figurative qui vient beaucoup des oppositions. Avec Disco Slow ou Je danse, qui une chanson extrêmement lente, presque hors du temps, on a l’impression que tu joues avec les figures de styles. LESCOP > Ce n’est pas vraiment une question d’oxymore mais plus de ying et de yang. Dans l’essaie Le sec et l’Humide, Jonathan Littell explique que l’on fonctionne sur un mode binaire et qu’il faut trouver le juste équilibre. Mais il faut toujours plus chercher que trouver. Gainsbourg disait « je suis meilleur que Boris Vian parce que je l’ai écouté », il faut sans cesse essayer, garder ce sentiment d’évolution, être en mouvement. Ne jamais être figé mais essayer de trouver la bonne figure, quitte à tomber pour mieux se relever.

texte > Aurélie Alex


MONKEY CLUB / C’est aux pieds des pentes, sur une place face au Rhône et à l’ombre de l’Opéra, que des crocodiles empaillés et des singes humanisés ont élu domicile. Accroche-cœurs au coin des tempes, robe à sequins et collier de perles ? Vous croyez avoir le look pour vous glisser confortablement dans un fauteuil capitonné ? Ne vous y trompez pas ! Ici les murs ont beau être décorés façon fin du 19ème, l’esprit est pourtant résolument contemporain. Accompagnés de Cassandre et de ses tattoo exotiques, nous avons escaladé les murs, grimpé en haut des étagères et sauté sur les canapés. Attention, âmes sensibles s’abstenir ! L’histoire du Monkey se raconte à la nuit tombée, lorsque seul le vent s’engouffre dans les ruelles étroites. Jack the Ripper installe un sentiment d’horreur sur la ville. Les rues de Whitechapel sont tachetées du sang de ses victimes. La lame de son couteau reflète un instant la lumière lunaire avant de déchirer une peau diaphane. Pendant que le monstre poursuit sa prochaine victime, deux scientifiques anglais et français, Lord R. et le Marquis de B. expérimentent des manipulations génétiques dans l’antre du Monkey Club. Utopie d’un monde meilleur et rêve d’une créature parfaite, les résultats de leurs recherches sont inespérées. Face à cette découverte bouleversante, les autorités ferment le club et réduisent à néant son existence. Il renaît aujourd’hui au cœur de Lyon... Le Monkey surprend, enchante et enivre ! A la décoration animale et éclectique version cabinet de curiosités s’ajoute une carte des cocktails à faire pâlir l’agent secret numéroté avec sa vodka martini. A la musique assourdissante, préférez donc vous laisser bercer par le goutte à goutte de l’absinthe sur un sucre et humectez vos lèvres dans un Bourbon vieillissant. Il y a comme un parfum d’interdit qui règne dans le petit salon du Monkey et les vapeurs de l’alcool laissent l’imagination s’envoler loin...très loin...

19 place Tolozan 69001 Lyon, France 04 78 27 99 29

modèles > Cassandre stylisme > Popleen / Kling accessoires > Les indiscrètes photographe > Antoine Magnien coiffure > Clément Rupsil texte > Aurélie Alex

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Cassandre

cover girl








Les lendemains sont souvent difficiles. Errer dans

Elektro System /

son appartement en se remémorant les souvenirs de la vieille est un grand classique surtout lorsqu’il s’agit d’une soirée estampillée Elektro System. Greg, le grand manitou qui se cache derrière cette organisation nous a fait l’honneur de répondre à quelques questions.

> Comment est né le projet Elektro System ? ES > J’ai commencé à organiser des soirées au Space en 1999, un club techno avec une clientèle très hétérogène. A l’époque j’étais encore étudiant, les soirées étaient un passe temps. Par la suite, j’ai proposé mes services à d’autres club qui ne font plus partie du paysage lyonnais . Puis Le Titan, le Box Office et la Taktika ont accueilli les soirées Elektro System. Au fil des années je me suis entouré de personnes pour développer l’activité d’Elektro System. On a commencé à organiser des soirées hors club dans des châteaux et des lieux insolites. Et voilà ! Elektro System était lancé sans vraiment avoir planifié quelque chose de précis. > Pourquoi la musique électronique ? ES > Une passion depuis tout jeune, mes oncles bien plus âgés me filaient des cassettes de house et acid house... > Quelle est la ligne directrice des soirées Elektro System ? ES > Une programmation intransigeante!! Même si nous faisons venir beaucoup de têtes d’affiche, notre recherche de nouveaux talents est primordiale ...D’ailleurs certains dj star d’aujourd’hui ont sévi sur les scènes Elektor System il y a quelques années... Je pense à Paul Kalkbrenner, Boys Noize, Reboot, Gui Boratto, ... > Peux-tu nous parler en quelques mots des artistes d’Elektro System ? ES > C’est une bande de potes qui aime faire la fête! Chacun défend son style, mais le point commun reste l’esprit «dancefloor» de la musique ! > Tu vas fêter les 5 ans des Destructurés dans quelques semaines, ces soirées ont-elles évolué depuis le début ? ES > Oui en terme de programmation, elles ont évolué avec l’air du temps et les producteurs. Leur récurrence a évolué également. Au départ nous étions sur une édition toutes les 6 semaines, mais très vite le rendez-vous est devenu mensuel et maintenant il y a 2 éditions par mois.

> A chaque fois le public est au rendez-vous. Quel est le secret de cette réussite ? ES > Il n y a pas de secret. Voila 12ans que nous faisons des soirées, un noyau dur de clients fidèles s’est crée autour de nos soirées. Certains viennent pour la programmation, d’autres viennent pour l’ambiance et pour revoir d’ancienne connaissance. Notre public est très métissé et nous en sommes fières. > Pourquoi selon toi Lyon est une ville propice à l’émergence de la culture électronique ? ES > C’est vrai qu’il y a beaucoup de soirées electro depuis un an... Mais peut être est-ce juste un phénomène de mode et que tout cela va essouffler? > Quels sont les prochains événements à ne pas manquer ? ES > L’anniversaire Déstructuré le 7 et 8 décembre, mais aussi notre jour de l’an à la Plateforme où nous accueillerons Kiki du label Bpitch Control, Claptone et Joyce Muniz du label Exploited. > Si tu avais un souvenir d’une soirée à faire partager ? ES > Peut-être notre 1ère soirée Hypnotik organisée au Box Office. C’était un dimanche soir..400 personnes au rendez vous, alors que le lendemain c’était un jour ouvrable. Nous avions fini à 7h du mat.. beaucoup sont partis directement en cours pour les étudiants et certains au taf.. > Comment imagines-tu l’avenir d’Elektro System ? ES > Je n’imagine rien..qui vivra verra.. > Pour finir, un morceau à écouter absolument ? ES > Konstantin Sibold - «Nils» from Stuttgart e.p.

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photographe > Denis chaussande texte > Aurélie Alex



\ agenda / 1 Décembre // 1er anniversaire DBC

> Transbordeur

Star slinger, Palma, Victor mantel & Nyco, Birdy namane 7 et 8 Décembre // 5ème anniversaire destructuré

> NINKASI KAO Electro system

14 Décembre // DBC & Courtship

> la fée verte

Medlar, Manu svensson, Freddypogo, ALZ 15 Décembre // Insomnie

> DV1

Cosmin TRG, Wild Aspect 15 Décembre // New Land

> le blogg Clara Moto

21 Décembre // ED’N Legs & Propagang

> Ninkasi

Marcel Detteman, Norman Nodge 29 Décembre // Propagang

> DV1 Nhar

7 Décembre // Enover

> La Marquise

Maribou State, Freddypogo, Luis, Asco






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