NUMÉRO 7
INVITÉ SPÉCIAL WURMAN, LE CRÉATEUR DE TED MÉMO 10 RÈGLES DE LA SIMPLICITÉ PORTFOLIO INNOVATION À L’UNISSON AVANCE-RAPIDE L’HOMME AUGMENTÉ
P L AY E R S ALAIN BERTHOZ
Alain Berthoz est professeur au Collège de France où il fait partie du laboratoire de physiologie de la perception et de l’action. Il a notamment publié Le Sens du mouvement et La Décision (Odile Jacob, 1997 et 2003). Son dernier livre est La Simplexité (Odile Jacob, 2009). INTERVIEW VIDÉO SUR SFRPLAYER.COM
Entrepreneur par passion, Stéphane Distinguin est designer de services et d’expériences sur Internet. Fondateur de faberNovel, il a participé au développement d’une vingtaine de start-up, et notamment au lancement de La Cantine (Paris) ou de pariSoma (San Francisco). #PERSO : INTERNET KILLED THE RADIO STARS? P41
STÉPHANE DISTINGUIN
MARK FRAUENFELDER
Mark Frauenfelder est le rédacteur en chef du magazine américain Make. Il a été rédacteur en chef du site du magazine Wired, qu’il a lancé. Son dernier livre s’intitule Made By Hand: Searching for Meaning in a Throwaway World (Portfolio, 2010). INTERVIEW : BRICOLER LE NUMÉRIQUE P23
Tom Igoe enseigne le physical computing à l’université de New York (NYU). Il est l’auteur de plusieurs livres sur l’Internet des objets, dont Making Things Talk (O’Reilly, 2007, 2011). Il a cocréé Arduino, la plateforme et carte opensource programmable.
TOM IGOE
MICHEL LÉVYPROVENÇAL
Michel Lévy-Provençal est ingénieur, blogueur et passionné de nouvelles technologies. Il est fondateur du site Rue89 et dirige les conférences TEDx Paris. Il a créé Joshre en 2010, entreprise spécialisée dans le développement d’objets connectés. INTERVIEW : DESIGN FLUIDE P15 ET EN VIDÉO SUR SFRPLAYER.COM
Don Norman est à la fois designer, homme d’affaires et universitaire. Il accompagne les entreprises dans le développement de produits plus compréhensibles, plus agréables et plus rentables. Auteur de plusieurs livres sur le design, son dernier est Living with Complexity (« Vivre avec la complexité », MIT Press, 2011). INTERVIEW : DESIGN FLUIDE P14
DON NORMAN
JULIANA ROTICH
Juliana Rotich est une « militante numérique » spécialisée dans le développement de ressources pour l’accessibilité des technologies en Afrique. Elle a cofondé Ushahidi, une start-up qui crée des outils de partage opensource pour collecter et cartographier l’information. INTERVIEW VIDÉO SUR SFRPLAYER.COM
Fondateur et directeur des conférences TED de 1984 à 2002, R. S. Wurman a également créé le terme d’« architecte de l’information ». Il a signé plus de quatre-vingts livres et travaille aujourd’hui à un nouveau projet : la conférence WWW.
RICHARD SAUL WURMAN
INTERVIEW : BRICOLER LE NUMÉRIQUE P22
INTERVIEW : SANS COMPLEXE P16
DIRECTION DE LA PUBLICATION : JULIEN VILLERET. DIRECTION DE LA RÉDACTION : NATHALIE RICARD-DEFFONTAINE. RÉDACTION EN CHEF, DIRECTION CRÉATIVE : CLAIRE CAILLAUD, ABDEL BOUNANE. RÉDACTION EN CHEF ADJOINTE : CHLOE RHYS. DIRECTION ARTISTIQUE : ALICE LITSCHER. RÉDACTION : LÉO BOURDIN, STANISLAS COPPIN, SAMY ZAKARI. SECRÉTARIAT DE RÉDACTION, TRADUCTION : CERISE FONTAINE. ON LINE : CÉCILE CHAPRON, MARC BODA, ARNAUD RECULÉ. STYLISME : JOAN CARASSUS, INÈS FENDRI. PHOTOGRAPHIE : BARNABY COOTE, NICOLAS COULOMB, ALEXIS DAHAN, VINCENT DESAILLY, PHILIPPE JARRIGEON, PLASTIC BIONIC. ILLUSTRATION : JEANNE DETALLANTE, JEAN LEBLANC. 3D : ELIZABETH SILLARD. SET DESIGN : LE CREATIVE SWEATSHOP. RETOUCHE : PIXUS, ÉMILIE LAVAT. PHOTOGRAVURE : JOUVE. IMPRESSION : STIPA. CRÉDITS PHOTO : COUVERTURE : BARNABY COOTE, LE CREATIVE SWEATSHOP. CONVERSATIONS NUMÉRIQUES : VINCENT DESAILLY. CONNECTÉS : FOLKSONOMY : FRIDGEWORDS, JON FIFE C/O FLICKR. CYBERDÉTECTIVE : CHAD HAGEN, FORTUNE MAGAZINE. DESIGN FLUIDE : PHOTO : TUUR VAN BALEN. TRANSFORMERS 3 © 2011 PARAMOUNT PICTURES. TOUS CONNECTÉS : ŒUVRE DE KONSTANTIN DATZ, RUBIK’S CUBE FOR THE BLIND, PHOTO : KONSTANTIN DATZ.
— ÉDITO —
FLUIDITÉ, ÉGALITÉ,
SIMPLICITÉ Les acteurs et services qui tendent à simplifier nos vies.
Que le numérique facilite nos vies, qu’il soit accessible à tous, plus simplement : voilà sans doute ce que nous attendons de la révolution Internet. Pourtant, les terminaux deviennent plus sophistiqués, la masse de données échangées explose et les réseaux paraissent se complexifier. Alors qu’un fossé semble se creuser entre ceux qui « comprennent » et les autres, les acteurs du numérique sont confrontés à un défi d’un genre nouveau : celui de la simplicité. SFR PLAYER s’est amusé à géolocaliser sept tendances qui vont dans le bon sens. Découvrez dans ce numéro les acteurs et les services qui nous accompagnent vers une vie plus simple. En 2011, les mondes numériques semblent scander : « fluidité, égalité, simplicité »… Et nous avec ! • sfr player
ÉDITÉ PAR SFR, SFR PLAYER ACCOMPAGNE LA RÉVOLUTION NUMÉRIQUE. AVEC SA LIGNE ÉDITORIALE OUVERTE SUR LES TENDANCES ACTUELLES, CE MAGAZINE TENTE DE DÉCRYPTER LES ENJEUX ET IMPACTS DE CETTE MUTATION SUR NOTRE SOCIÉTÉ, L’ÉCONOMIE ET NOS MODES DE VIE. SUR UN TON À LA FOIS PÉDAGOGIQUE ET DIVERTISSANT, SFR PLAYER INVITE SES LECTEURS À SE SYNCHRONISER AVEC LES MONDES NUMÉRIQUES. CE MAGAZINE EST COPRODUIT AVEC DES ACTEURS DU NUMÉRIQUE ET PRODUIT AVEC LE TALENT DE JEUNES PROFESSIONNELS DES MÉDIAS, DU GRAPHISME ET DE LA CRÉATION VISUELLE CONTEMPORAINE. SFR PLAYER EST PUBLIÉ À 40 000 EXEMPLAIRES ET DISTRIBUÉ SUR ABONNEMENT GRATUIT À TOUS CEUX QUE LE NUMÉRIQUE PASSIONNE ET INTERROGE. RETROUVEZ-NOUS OU ABONNEZ-VOUS GRATUITEMENT EN LIGNE SUR SFRPLAYER.COM
1 — SFRPLAYER
— SOMMAIRE —
SOMMAIRE
PRO NUMÉRIQUE 100% Jasper Morrison .....p07
NEWMÉRIQUE Connectés ...............p04
Conso simple ..........p06
#PERSO Bulle 2.0 ..................p40
ALLO SFR C’est pour vous .......p34
DOSSIER Digitale Simplicité .............................................. p10
FICTION Souriez, vous n’êtes pas si seul .......................... p42 PORTFOLIO Innovation à l’unisson ...............p28
À VENIR Avance rapide .........p44
ÉDITO .................................. Fluidité, égalité, simplicité.............................................................................. p01 NEWMÉRIQUE..................... Connectés ......................................................................................................... p04 Conso simple .................................................................................................... p06 PRO NUMÉRIQUE ............... Jasper Morrison ............................................................................................... p07 NETWORKING .................... Conversations numériques au Re:Lift ............................................................ p08 DIGITALE SIMPLICITÉ .......... Introduction...................................................................................................... p10 Avant et après les applis ................................................................................. p12 Design uide, les objets communiquent ......................................................... p14 Richard Saul Wurman, sans complexe ........................................................... p16 Simplicity, la ville connectée, à votre écoute .................................................. p20 Bricoler le numérique ...................................................................................... p22 Tous connectés ................................................................................................. p24 Rétro numérique .............................................................................................. p26 PORTFOLIO ......................... Innovation à l’unisson ! .................................................................................... p28 ALLO SFR ............................ C’est pour vous ! ............................................................................................... p34 #PERSO............................... Francis Pisani : Réseau social, réseau mondial ............................................. p38 Xavier Crouan : OpenData, une révolution culturelle ? ................................. p39 David Fayon : Bulle 2.0 ................................................................................... p40 Stéphane Distinguin : Internet killed the rock stars? ................................... p41 FICTION .............................. Souriez, vous n’êtes pas si seul ....................................................................... p42 À VENIR .............................. Avance-rapide .................................................................................................. p44
2 — SFRPLAYER
SFR PLAYER CONTINUE ONLINE SUR
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SFR PLAYER C’EST AUSSI UN ÉVÉNEMENT QUI SE TIENT DU 15 NOVEMBRE AU 2 DÉCEMBRE À L’APPART SFR. À SUIVRE EN DIRECT SUR TWITTER AVEC LE HASHTAG #SFRplayer.
— NEWMERIQUE —
CONNECTÉS Nettoyez votre écran tactile : SFR PLAYER vous propose une veille acidulée des dernières tendances Web, geek et high-tech.
TABLETTE POUR MALVOYANTS
MOT D U WEB À chaque numéro, SFR PLAYER vous fait découvrir un nouveau mot. Ce mois-ci…
FOLKSONOMY
Le designer industriel Jayson D’Alessandro a imaginé un concept (encore au stade de projet) pour rendre la tablette d’Apple utilisable et fonctionnelle pour les malvoyants. Pour donner du sens aux images et aux textes, il envisage de couvrir une partie de l’écran d’une housse faite de picots en caractères braille. Ces derniers pourront prendre du relief et être lus de façon tactile, selon les contenus qui s’afchent à l’écran, en partie grâce à des micropoches situées sous la surface de la housse et gonées d’un gaz qui réagit à la lumière. •
Ce mot tout en rondeur est la contraction de l’anglais « folk » (les gens) et de « taxonomie » (l’identication, la classication). Le tout dénit les moyens utilisés par vous, internautes intelligents, pour ranger et hiérarchiser l’information sur Internet. La folksonomie c’est par exemple l’utilisation de mots clés, ou Acheter des habits sur Internet, c’est souvent partir à l’aventure. On « tags », pour identier le contenu d’images ne sait jamais trop si le vêtement va nous aller, ni si la taille indisur Flickr ou encore l’emploi de « hashtags » quée correspond vraiment à la réalité. La start-up estonienne Fits. précédés d’un « # » sur Twitter. • me compte bien mettre un terme à ce classique tracas du shopping 2.0, puisqu’elle vient de lancer sur son site la première cabine d’essayage virtuelle ! Plus de mauvaises surprises ici : un mannequin digital endosse vos propres mensurations et vous renvoie une image plutôt dèle de l’allure que prendra le vêtement sur vous. Et cette fois-ci, c’est sûr, votre nouvelle parka ne nira plus sur eBay. • Vous n’êtes pas du ts.me matin et il faut en moyenne cinq sonneries pour vous sortir du lit ? Pour une fois ça tombe bien, car l’application Snooze va vous permettre de lier l’utile au désagréable. Le concept est intelligent : à chaque fois que vous décidez de retarder de quelques minutes l’alarme de votre smartphone et donc de prolonger votre sommeil, 0,25 $ sont automatiquement crédités sur une tirelire virtuelle. À la n du mois, l’appli vous laisse le choix de reverser l’intégralité ou une partie de la somme à une association caritative. • letgive.com/applications
SUR MESURE
APPLI SOLIDAIRE
4 — SFRPLAYER
— NEWMERIQUE —
INTERNET DIMINUE-T-IL NOS FACULTÉS COGNITIVES ? V ERSUS
À l’occasion de la sortie en français du livre Internet rend-il bête ? de Nicholas Carr (Robert Laffont, 2011) qui traite de la dilution de notre attention due à l’usage du Net, SFR PLAYER oppose deux points de vue sur la question. Le temps de nir trois mails et quatre twitts, et de fermer nos treize onglets Internet. OUI « LE NET ÉRODE NOTRE CAPACITÉ DE CONCENTRATION. » Nicholas Carr, écrivain. « Après avoir examiné des traces informatiques renseignant sur le comportement des visiteurs de deux moteurs de recherche, des chercheurs ont découvert qu’ils ne lisaient pas plus d’une ou deux pages d’un article avant de “bondir” vers un autre site. En effet, Internet injecte dans le contenu du médium des liens hypertextes, des pubs clignotantes et autres bidules numériques, et il entoure ce contenu avec le contenu de tous les autres médias qu’il a absorbés. Résultat : notre attention est dispersée et notre concentration devient diffuse… Notre esprit attend désormais les informations telles qu’Internet les distribue : comme un ux de particules qui s’écoule rapidement. Auparavant, on était un plongeur dans une mer de mots. Désormais, on glisse à la surface comme un pilote de jet-ski. » NON « LE CERVEAU S’ADAPTE ET ACQUIERT DE NOUVELLES CAPACITÉS. » Roland Jouvent, directeur du centre Émotion du CNRS, a publié en 2009 Le Cerveau magicien aux éditions Odile Jacob. « Plus que tout autre organe, le cerveau est conçu pour évoluer en fonction de l’expérience – une fonctionnalité appelée la neuroplasticité. De même qu’il s’est adapté à l’arrivée de la radio, du cinéma, de la télévision, il se modie sous l’effet de nos pratiques de lecture en ligne. On sait généralement que les capacités d’apprentissage sont spectaculaires chez l’enfant, mais elles peuvent l’être tout autant chez l’adulte. Selon le centre de recherche sur la mémoire et l’âge de l’université de Californie, la lecture et la navigation sur le Web utilisent le même mode de mémorisation et stimulent les mêmes centres d’activité du cerveau que la lecture sur papier. Mais la recherche sur Internet stimule également des secteurs liés à la prise de décision et au raisonnement complexe : avec l’âge, surfer sur la Toile vous aidera à entretenir et à aiguiser vos capacités cognitives, un peu comme les mots croisés. » •
A PPL I SC OPE La sélection AppliScope SFR, le guide quotidien des meilleures applis pour votre smartphone. En écho à notre dossier, focus sur trois applis qui retournent aux sources.
PAPER CAMERA Une image dépouillée est parfois plus parlante qu’un visuel complexe. Cette
appli
applique
en temps réel un effet cartoon à vos photos. • Éditeur : JFDP Labs LTD
READY STEADY BANG Un jeu en noir et blanc, des visuels rétro et un gameplay très simple reproduisant la sensation des face-à-face de
CYBERDÉTECTIVE En mars dernier, un suspect dans une affaire de violences a pu être appréhendé par la police de New York, après s’être vanté de l’agression sur son compte Facebook. Depuis, le célèbre NYPD a mis en place un département spécial pour traquer les délinquants… directement sur Internet. Car le constat est simple : les gangsters d’aujourd’hui sont de plus en plus « connectés » et laissent ltrer bon nombre d’indices sur les réseaux sociaux. La cyberjustice, une nouvelle voie professionnelle pour les geeks ? La réponse après la prochaine garde à vue virtuelle. •
western à l’ancienne. Shoot again ! • rsbang.com
PROFILES Alors que les fonctionnalités de Facebook ne cessent
ROBOTS PRÉ-NUMÉRIQUES Une jolie histoire de robots sans puces ni processeurs ? C’est celle de Wu Yulu, un fermier de la province de Pékin qui, n’ayant pas les moyens de s’offrir le dernier cri des machines agricoles, a décidé de les bricoler lui-même à partir d’objets de récupération. Depuis 1986, Wu Yulu justie les moyens par la n et s’emploie à créer ces prototypes de robots automates qui lui viennent en aide dans son labeur quotidien. Parmi ses créations low-tech et dénuées de matériaux informatiques sophistiqués on retrouve un robot-grimpeur, un robot-charrue et même… un robot pour verser le thé. • atlasobscura.com/place/robots-of-wu-yulu
5 — SFRPLAYER
d’augmenter,
l’application
Pro-
les nous rappelle que « facebook » se traduit par « trombinoscope » ! Cette app propose en effet de revenir à l’inspiration première du réseau social, c’est-àdire d’accéder simplement aux photos de vos amis, en un clin d’œil. Un dépouillement graphique appréciable, qui simplie grandement la navigation d’un réseau social qui a gagné en complexité ces derniers mois. • goo.gl/oC5QF
— NEWMERIQUE —
CONSO SIMPLE Quand notre sélection conso s’imbrique comme un Lego, cela donne 6 appareils qui simplient votre vie techno. Philippe Jarrigeon Photographie
1. TÉLÉCOMMANDE NEUFBOX ÉVOLUTION DE SFR La télécommande de la neufbox ÉVOLUTION, conçue en collaboration avec le studio NDS Design, comporte un nombre considérablement réduit de boutons. Elle est lauréate du Red Dot Design Award dans la catégorie Design produit. Disponible en espace SFR
2. GPS PIÉTON KAPTEO Conçu pour les personnes non ou malvoyantes, Kaptéo est le premier GPS piéton pour un guidage vocal en temps réel. Actuellement en version bêta, sa commercialisation par SFR est prévue pour novembre 2011. 300 €. Disponible en exclusivité à partir du 15 novembre au Studio SFR Madeleine
3. DORO Clavier ultra simplié et touches larges, le Doro 410gsm est un mobile au design spécialement adapté pour les seniors. Il intègre des services comme un bouton SOS et des fonctions d’alerte SMS et d’appel d’urgence. Disponible en espace SFR
4. WINDOWS 8 Quand la culture simplissime du smartphone entre dans le salon, cela donne Windows 8, avec ses blocs de logiciels élégants, sobres et racés. « Je veux lire mes e-mails ? Je clique sur mes e-mails. » Un acquis sur mobile, une petite révolution pour le PC. Disponible en août 2012
4.
5. 2.
1. 6.
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6 — SFRPLAYER
5. SFR FEMTO, POUR CAPTER PARTOUT CHEZ VOUS ! SFR Femto est la solution pour une couverture 3G à domicile. Connectez ce petit boîtier à votre box et retrouvez toutes vos barres réseau. 49 € remboursés automatiquement dès la connexion du boîtier. Disponible en espace SFR et sur sfr.fr 6. HEXBUG Ce robot insecte futuriste décliné en quatre coloris est sensible à son environnement. Il suit sa route en évitant les obstacles via des détecteurs placés dans ses antennes. Le gadget des curieux de robotique. 24,99 €. Disponible au Studio SFR Madeleine Également en photo (dans le sens des aiguilles d’une montre) : ordinateur Sony VAIO série C Rouge, tablette Samsung Galaxy Tab 10.1, ordinateur Samsung Notebook série 9, smartphone Samsung Galaxy S II White
— PRO NUMÉRIQUE —
JASPER MORRISON, DESIGNER Pas besoin d’être un pro du numérique pour avoir un avis sur la question. SFR PLAYER invite dans cette nouvelle rubrique un professionnel qui excelle dans sa discipline. Et nous raconte comment il se synchronise avec les 0 et les 1. Chloe Rhys Interview
Suki Dhanda Portrait
Réveil, produit par Punkt
Chaises Hal, produites par Vitra
Avec un style à l’élégance ascétique et un humour discret, le designer anglais Jasper Morrison a réalisé des productions qui vont de la lampe au tramway, du téléphone mobile à la cuillère. Parmi ses clients : Sony, Vitra, Alessi ou Canon. •Que pensez-vous de l’évolution du design des objets high-tech, de l’arrivée des mobiles aux tablettes et smartphones d’aujourd’hui ? Je pense qu’on va globalement dans la bonne direction. Les technologies et les outils numériques et informatiques que nous utilisons deviennent de plus en plus complexes : par exemple, un smartphone intègre aujourd’hui de nombreux usages qui étaient auparavant répartis entre beaucoup d’autres appareils. En revanche, le design de ces outils numériques semble aller de plus en plus vers la
simplicité, avec des écrans tactiles, moins de boutons. L’iPod a apparemment ouvert cette voie. J’imagine qu’on nira avec une ou deux machines qui feront tout : téléphone, appareil photo, e-mails, cappucinos, brioches… •Le numérique a fortement inuencé la pratique du design ces dernières années. Quelle est pour vous la plus grande révolution ? Avec l’amélioration des outils informatiques, les possibilités dont nous disposons, en tant qu’agence de design, s’accroissent à tel point que nous sommes aujourd’hui capables de produire des images d’un produit « ni » avant même que notre client ait pu commencer à considérer à quoi le produit pourrait ressembler. C’est une mutation majeure dans notre métier, qui bouleverse nos pratiques et nous oblige à faire attention à ne pas trop nous laisser séduire par les possibilités techniques qui s’offrent à nous. •En quoi le numérique facilite-t-il ou contraint-il votre travail quotidien de designer ? La possibilité de produire un objet trop rapidement grâce aux dernières méthodes de prototypage peut parfois restreindre les possibilités qu’offre traditionnellement le travail en équipe : les propositions que pourrait faire un ingénieur par exemple, ou une conversation sur le projet qui pourrait mener à une approche différente. Le bon côté, c’est que nous allons plus facilement vers l’expérimentation, parce que nous pouvons facilement voir à quoi les choses ressemblent. Par ailleurs, on épargne beaucoup de temps et d’efforts en évitant de faire fabriquer trop de prototypes. •Une phrase qui résumerait votre travail de création ? « Je ne sais pas faire compliqué. » Ça doit venir de mon enfance, je pense, quand je lisais des livres comme Tintin ou que je regardais des vieux Walt Disney. En grandissant, j’ai continué à apprécier le genre de beauté que possèdent les choses les plus simples.
7 — SFRPLAYER
— NETWORKING —
CONVERSATIONS NUMÉRIQUES De Genève à Marseille en passant par l’Asie, Lift est une série de conférences où penseurs et acteurs du numérique débattent de l’impact social de l’innovation. Nous étions à L’appart SFR pour Re:Lift, second acte de la dernière édition marseillaise co-organisée par la Fing (Fédération internet nouvelle génération) et SFR. Une journée bouillonnante d’idées et de débats que nous retraçons ici en images et quasi heure par heure. Action !
10H 10H15
Daniel Kaplan, président de la Fing, introduit la journée. En débrief de Lift, une idée forte émerge : la radicalité dans l’innovation portera à l’avenir davantage sur l’invention de nouveaux modèles que sur des questions de technologie pure.
11H32
11H
Blandine Algave, directrice de projets à La Poste, et Matthieu Lerondeau, directeur associé de La Netscouade, insistent sur l’arrivée en force dans les débats de la « consommation collaborative ». Blandine explique que La Poste rééchit à l’utilisation de ses ressources excédentaires : à nous bientôt les petites voitures jaunes le week-end ?
12H35
12H
Entracte ! Le public se déplace pour découvrir plusieurs prototypes innovants : Urban Musical Game, Pupp’art, Radio 3.0. Toujours prête pour la rigolade, l’équipe SFR PLAYER s’agite devant Pupp’art, un système d’animation en temps réel où un personnage virtuel reproduit les mouvements du public. On se surprend à faire bouger la Joconde ou même un dessin de Miss.Tic… Fascinant.
8 — SFRPLAYER
12H45
Au rez-de-chaussée, avec Urban Musical Game, l’ambiance devient assez surréaliste : une petite foule se lance des ballons musicaux réactifs aux mouvements ! On n’y croyait pas vraiment au début, mais après un petit temps d’adaptation, la cacophonie ambiante se transforme vite en véritable orchestre expérimental.
— NETWORKING —
13H30
L’après-midi commence avec quatre ateliers ludiques où on se répartit en petits groupes d’une vingtaine de personnes.
13H
14H50
Jean-Michel Cornu, de la Fing, anime les discussions sur l’innovation monétaire. De nouvelles monnaies émergent grâce au numérique et sont « de réels moteurs de changements comportementaux », précise Jean-Michel Cornu. Avec le numérique, des initiatives dans ce domaine ont tout pour se développer.
15H46
Yves-Armel Martin, d’Erasme, nous explique, dans son atelier « L’apprentissage dans un monde qui change », qu’on peut se servir du numérique pour créer une expérience d’apprentissage différente. La mobilisation du corps rendue possible par de nouvelles interfaces interactives comme Kinect pourrait aider à la mémorisation par exemple.
14H
16H26
15H20
À l’atelier « Coproduire la ville de demain », la réexion sur l’innovation numérique au cœur d’une grande ville s’organise. À l’aide de Lego, les participants aménagent l’espace de la ville numérique nouvelle où chacun rajoute une pierre à son édice culturel et social.
Olivier Desmoulins, fondateur de la start-up Super Marmite, et Antonin Léonard, blogeur sur ConsoCollaborative. com, présentent l’« économie du partage », une opportunité pour mobiliser les capacités excédentaires de la société. La discussion reste très orientée autour de la mise en place pratique de projets et l’analyse des problématiques propres à ce genre d’entreprise.
15H
16H 17H00
Re:Lift est ofciellement terminé depuis une demi-heure, mais c’était à prévoir : les discussions continuent et l’échange de cartes de visite atteint le rythme de 3,4 échanges par seconde (selon nos estimations). On parle déjà du prochain Lift, prévu en février 2012 à Genève. Pour plus d’informations sur les conférences Lift : liftconference.com et sur Re:Lift : sfr.com/lappart-sfr
9 — SFRPLAYER
17H
— DIGITALE SIMPLICITÉ —
DIGITALE SIMPLICITÉ Dans un univers numérique de plus en plus perfectionné et sophistiqué, ses acteurs semblent dire en 2011 : « simple is beautiful ». Succès du smartphone et de certaines applis ultrabasiques, dépouillement graphique sur Internet, primauté de l’utilité sur la radicalité technologique dans l’innovation, mouvements de réappropriation de la technologie allant parfois jusqu’à la déconnexion… À ce rythme, la vie numérique deviendra-t-elle un jour simple comme un coup de l ? Dans ce numéro, SFR PLAYER vous invite à découvrir sept pistes qui font passer les signaux au vert et nous promettent une vie digitale vraiment plus facile. Et plus à même de répondre à nos aspirations d’humain.
10 — SFRPLAYER
— DIGITALE SIMPLICITÉ —
SIMPLEXITÉ NUMÉRIQUE La thèse de la simplexité, développée par Alain Berthoz, neurologue et professeur au Collège de France, dans son livre La Simplexité (Odile Jacob, 2009), explique la richesse des solutions élaborées par le règne du vivant pour simplier le complexe. Les solutions trouvées par la nature pour effectuer des gestes en apparence « simples » comme marcher, parler, se reproduire, nécessitent de longs détours qui restent dans notre inconscient. Notre cerveau s’occupe de gérer ces processus compliqués sans même que nous nous en apercevions. Un parallèle est à faire avec le numérique. La simple page Google cache des robots parcourant la masse de données du Web pour nous apporter les résultats de notre recherche. Idem, notre smartphone tactile regroupe des centaines de fonctionnalités en une interface d’une radicale simplicité… Mais si la sélection naturelle a pris des millions d’années, le temps est compté pour résoudre dénitivement la complexité digitale.
« LA SIMPLEXITÉ EXPLIQUE LA RICHESSE DES SOLUTIONS ÉLABORÉES PAR LE RÈGNE DU VIVANT POUR SIMPLIFIER LE COMPLEXE. »
SEPT PISTES DE SIMPLIFICATION Ce numéro de SFR PLAYER vous propulse au cœur du digital, quand il se conjugue en mode « simplissime ». En quoi l’Internet mobile facilite-t-il notre quotidien ? Vivronsnous facilement avec la prochaine génération d’objets connectés ? Comment rendre la ville numérique moins complexe ? Comment peut-on se réapproprier les appareils technologiques ? Pour répondre à ces questions pas toujours très simples, SFR PLAYER donne la parole à des chercheurs, designers, entrepreneurs engagés dans le projet de rendre le digital moins complexe, plus accessible et mieux compréhensible. Sept pistes mixant concepts et réalisations concrètes vous sont présentées, sept tendances qu’il nous semblait utile de partager.
« SFR PLAYER DONNE LA PAROLE À DES CHERCHEURS, DESIGNERS, ENTREPRENEURS ENGAGÉS DANS LE PROJET DE RENDRE LE DIGITAL MOINS COMPLEXE. » 11 — SFRPLAYER
HUMANISME À l’origine de ces tendances réside souvent une approche humaniste. Quand le « do-ityourself » simplie l’accès à la technologie, c’est pour permettre à chacun d’entre nous de (re)devenir créatif face à la machine (p22). Quand la ville 2.0, réenvisagée par une nouvelle école d’urbanistes, se met en réseau, c’est en partant des besoins de l’homme (p20). Et quand la tendance rétro remet au goût du jour les appareils analogiques pour les adapter au numérique, c’est bien sûr un clin d’œil à l’époque où l’homme et son appareil partageaient une relation basée sur un usage essentiel, simple et évident (p26). Le numérique révolutionne notre vie et nous fait une promesse. Celle de nous simplier la vie en nous facilitant l’accès à l’information (pratique ou académique, utile ou futile). Sans fausse naïveté, SFR PLAYER vous invite à faire le point sur le chemin parcouru. Alors tournez la page, en toute simplicité.
— DIGITALE SIMPLICITÉ —
AVANT ET APRÈS
LES APPLIS Mais comment faisions-nous avant les applications ? SFR PLAYER s’est amusé à réaliser un avant-après autour d’une sélection d’applis qui incarnent la simplicité. L’arrivée du smartphone et des applications a facilité au-delà de toute espérance notre accès à l’information et au divertissement. L’équipe Appliscope de SFR (le guide quotidien des meilleures applis sur votre smartphone) nous a aidé à choisir des applis qui sortent des sentiers battus. Et nous de nous demander à quoi ressemblait notre vie avant !
1. LE TRÈFLE OÙ SONT LES TOILETTES ? L’APPLI : Écrivez simplement « Où sont les toilettes ? » et cette appli localise l’installation la plus proche parmi une base de plus de 60 000 toilettes référencées. ET AVANT ? Les plus espiègles entraient dans un fast-food l’air de rien et protaient de leurs toilettes en rasant les murs, façon James Bond. Quant aux plus polis, ils espéraient vainement tomber au hasard sur l’une des quatre cents sanisettes publiques de la ville de Paris ou des quelques dizaines de Marseille, etc. Éditeur : BeTomorrow
2. LOCALMIND
L’APPLI : Testez l’ubiquité ! Envoyez un message à propos de l’ambiance d’un lieu et tous ceux ayant « checké » sur Foursquare (ou toute autre application de géolocalisation) pourront vous renseigner sur l’ambiance ou tout autre élément socio-démographique apte à vous faire sortir de chez vous – ou l’inverse. ET AVANT ? Nous disposions de plusieurs solutions, comme d’envoyer un ami sur place : « Tu m’appelles quand tu y es ? » Après deux bières et trois bonnes rencontres, c’est bien connu, il rappellait deux heures plus tard. Éditeur : LocalMind
3. GOOGLE VOCAL
L’APPLI : Poteaux, passants, poussettes : la ville recèle un certain nombre d’obstacles pour celui qui souhaite la vivre en mobilité tout en tapotant l’adresse de son kiné sur Google Maps. Avec Google Vocal, vous prononcez le nom d’un lieu et Google le trouve, c’est aussi simple que ça. ET AVANT ? Situation typique : en plein tapotage sur Google Maps, vous vous preniez les pieds dans une poussette, rebondissiez sur une autre poussette, et vous fêliez une côte… qui vous menait chez le kiné. Éditeur : Google
4. AROUNDME
L’APPLI : Tapez l’objet de votre recherche dans AroundMe, positionnez votre smartphone à l’horizontale, et vous saurez exactement où se trouve la Poste ou telle station de taxi… Plus le logo est gros sur l’écran, plus le lieu que vous cherchez est proche. Il ne vous reste qu’à marcher. ET AVANT ? « Excusez moi, vous savez où je peux trouver une pharmacie pas loin ? – Ah désolé, je ne suis pas du quartier :( ! » Éditeur : Attorno
5. COOKIE DOZER
L’APPLI : Inspiré des machines à pièces des fêtes foraines, Cookie Dozer est un jeu tellement simple qu’il n’est quasiment pas nécessaire de regarder l’écran en jouant. Cette simplicité, couplée au fait qu’il continue à l’inni, explique pourquoi ce jeu addictif est numéro 1 des téléchargements au Japon et aux États-Unis et deuxième en France. ET AVANT ? Habituellement vendus 40 à 60 €, les jeux sur console doivent proposer une expérience consistante, à des annéeslumière des jeux (parfois trop ?) simples des smartphones. Éditeur : Game Circus LLC
12 — SFRPLAYER
Abdel Bounane Auteur
Plastic Bionic Illustration
— DIGITALE SIMPLICITÉ —
1.
2. 6. YELP, ZAGAT
L’APPLI : Les guides géolocalisés Yelp, Zagat (disponibles sur smartphone) et bien d’autres donnent en un clin d’œil l’avis de la communauté. Et si tel restaurant n’est pas le bon, ils peuvent vous conseiller le meilleur de l’arrondissement, 50 mètres plus bas. ET AVANT ? Must-go absolu ou terrible bouiboui, pas facile de connaître la réputation de ce restaurant birman situé en périphérie de la ville – à moins d’être équipé d’un guide culinaire en permanence. Éditeurs : Yelp et Handmark
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7. SONGIFY
L’APPLI : Une application simplissime. Il suft de parler dans le micro de votre smartphone pour en faire une chanson ! ET AVANT ? Reconnaissons-le au moins une fois : avant, pour mal chanter en ayant l’impression d’assurer, nous chantions sous la douche. Notez que cette option est toujours disponible d’ailleurs… Éditeur : Khush Inc.
8. IA WRITER
L’APPLI : Voici le traitement de texte le plus simple au monde, idéal pour les écrivains en herbe. Avec son interface ultraminimale, IA Writer ne possède pas la sophistication d’un Word mais se tient à une seule mission, écrire (et uniquement écrire). ET AVANT ? Perdu dans les milliers d’options de Word, bien souvent nous mettions des heures à mettre notre texte en page. D’ailleurs, vous ne vous êtes jamais demandé à quoi sert un logiciel dont on n’utilise qu’un dixième des fonctionnalités ? Éditeur : Information Architects
9. EBOY FIXPIX
L’APPLI : Le concept d’eBoy FixPix est d’une simplicité déconcertante : à l’aide du gyroscope de l’iPhone, il s’agit de remettre dans le bon sens des images disloquées. ET AVANT ? Du jeu très difcile des années 80 jusqu’aux blockbusters mégalos des années 2000, le jeu vidéo s’est souvent pris au sérieux. Au risque, parfois, de perdre la simplicité d’une franche rigolade ? Éditeur : Delicious Toys
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DESIGN FLUIDE Les objets qui nous entourent se sont mis à communiquer entre eux… Et avec le Net. Les designers imaginent des objets d’un genre nouveau qui nous propulsent dans une ère où les informations nous parviennent de manière plus uide.
Œuvre de Revital Cohen, Articial Biological Clock, 2008. Photo : Tuur Van Balen.
Les analystes annoncent entre 15 et 50 milliards de nouveaux objets connectés sur la planète entre 2015 et 2020. Dans ce monde où les objets seront intelligents et communicants, l’information sera diffusée de manière contextuelle, les interfaces deviendront plus intuitives, voire disparaîtront peu à peu. Interviews interactives avec deux spécialistes du sujet.
« LE DESIGN INTERACTIF REVÊT UNE IMPORTANCE CONSIDÉRABLE. » DON NORMAN DON NORMAN A ÉTÉ DÉCRIT PAR BUSINESS WEEK COMME « L’UN DES DESIGNERS LES PLUS INFLUENTS AU MONDE ». À LA FOIS HOMME D’AFFAIRES (IL A TRAVAILLÉ POUR APPLE ET HP) ET UNIVERSITAIRE, IL AIDE DÉSORMAIS LES ENTREPRISES À RENDRE LEURS PRODUITS PLUS AGRÉABLES À UTILISER, PLUS COMPRÉHENSIBLES ET PLUS RENTABLES.
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•Quel est l’enjeu du design interactif ? Aujourd’hui, les designers doivent concevoir des modes de fonctionnement, penser la manière dont nous interagissons avec l’objet et comment nous le contrôlons. C’est ce qu’on appelle le design interactif. Il revêt une importance considérable puisque nous utilisons de plus en plus de technologies complexes. Prenons le Kindle d’Amazon. Quand Sony fabriquait uniquement une liseuse, Amazon a décidé qu’ils allaient vendre l’« expérience de lecture », c’est-à-dire non seulement la liseuse mais aussi la plateforme qui permet de télécharger les livres… Alors que nous évoluons, et alors que nos appareils sont de plus en plus connectés les uns aux autres, le secret du succès dans les années qui viennent tiendra à la manière dont nous allons penser des systèmes, des systèmes entiers que nous devrons rendre simples et légers. •En quoi les smartphones sont-il une réussite du point de vue de la simplicité d’usage ?
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Comme de rares outils parmi ceux que nous utilisons, les smartphones, dans leur organisation, leur structure, suivent un modèle conceptuel efcace de « modularisation », la modularisation étant l’art de diviser une tâche complexe en plusieurs tâches simples. Si vous regardez un smartphone, ce sont exactement les principes qu’il utilise : vous ne voyez qu’une application à la fois. Quand une application est ouverte, vous ne voyez pas toutes les autres. On vous épargne donc la complexité de tout le reste. Par ailleurs, l’écran est bien organisé, bien structuré. Enn, un très bon modèle conceptuel a été développé, pour comprendre ce qu’il se passe à l’écran. Dans l’ensemble, les smartphones valident entièrement les principes de design que je défends.
« LE COUTEAU SUISSE VA DISPARAÎTRE. » MICHEL LÉVYPROVENÇAL APRÈS AVOIR COFONDÉ LE SITE D’ACTUALITÉS RUE89 ET DIRIGÉ LE PÔLE DIGITAL DE FRANCE 24, CET ENTREPRENEUR DE TALENT A LANCÉ JOSHFIRE, UNE STRUCTURE QUI ACCOMPAGNE LES SOCIÉTÉS DANS LE DÉVELOPPEMENT D’OBJETS CONNECTÉS. •Comment la prochaine génération d’objets connectés va-t-elle nous simplier la vie ? Rappelons qu’avec l’Internet des objets, tout objet qui nous entoure devient un objet interactif, capable soit de capter, soit de diffuser de l’information. On aura des objets visibles, comme des surfaces interactives, des objets capables de capter ou de diffuser de l’information, mais aussi des choses que l’on ne verra pas, comme des puces embarquées dans la plupart des objets du quotidien, que ce soit un verre, une tasse ou pourquoi pas une table, et qui leur donneront une existence sur leur réseau. Les objets connectés, on l’espère, ne vont pas nous compliquer la vie, mais au contraire la simplier. La première chose est que, demain, nous pourrons améliorer les capacités de ces appareils pour qu’ils nous proposent de l’aide contextuellement, dans notre environnement. Par exemple, la nouvelle génération d’iPhone (4S) intégre une technologie rachetée par Apple appelée Siri, qui propose de l’aide sous forme d’un assistant numérique capable de croiser l’information de nos agendas et de nos contacts. Nous retrouverons ce type de fonctionnalités dans toutes sortes d’objets de notre quotidien. •Où retrouverons-nous nos applications ?
Aujourd’hui, un appareil comme l’iPhone est un véritable couteau suisse comportant une multitudes d’applications différentes. Nous pensons que cette logique de couteau suisse va progressivement disparaître, et que les différentes applications vont s’incarner dans des objets dédiés, autrement dit : à un usage correspondra un objet.
Michel LévyProvençal, président-directeur général de Joshre
PAPERZOOM Ce projet innovant, développé dans le cadre des ateliers de créativité Museolab3 au centre Erasme, permet à une simple feuille de papier de diffuser des informations numérisées : élevez la feuille, et elle zoomera dans une carte, abaissez-la, et vous aurez accès à d’autres niveaux d’information. Ces gestes sont-ils plus simples, plus intuitifs et naturels qu’une interface tactile ? Première application : une carte historique de Lyon permettant de naviguer dans le temps. erasme.org/Paperzoom_ ?lang=fr
CUBES SIFTEO Sans l, ni manette, ni boutons, les cubes Sifteo présentent un design épuré et un gameplay aux antipodes des consoles portables existant sur le marché. Le principe est simple : ce sont de petits cubes munis d’écrans 1,5 pouce indépendants. Les cubes Sifteo répondent au mouvement et interagissent entre eux dès qu’ils sont pris en main et déplacés. Des jeux pédagogiques aux jeux tout courts, de nombreuses applis très amusantes sont disponibles en ligne. sifteo.com/product À tester du 15 novembre au 2 décembre sur l’événement SFR PLAYER
SMARTPHONE AUX COMMANDES Il est possible d’interagir avec sa télévision grâce à son mobile. Par exemple, SFR teste un prototype où l’application neufbox TV transforme purement et simplement les smartphones et tablettes en télécommande avec l’intégralité des fonctionnalités. Pratique non ? À tester également sur l’événement SFR PLAYER
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SANS COMPLEXE Interview exclusive de Richard Saul Wurman, créateur des fameuses conférences TED. En publiant son premier livre en 1962, il s’est lancé dans ce qui allait devenir le programme de sa vie : simplier l’accès à l’information. Pour SFR PLAYER, ce visionnaire livre les clés de sa pensée, hors norme et passionnante. Chloe Rhys Interview
Alexis Dahan photographie
« JE DÉFENDS LA CAUSE DE LA COMPRÉHENSION ET DE LA CLARIFICATION, CE SONT LES BASES FONDATRICES DE MA PHILOSOPHIE. »
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La création la plus populaire et médiatique de Richard Saul Wurman est sans doute la conférence TED. Ce cycle de réunions annuelles est devenu en trente ans un lieu de référence pour l’échange d’idées progressistes et ambitieuses sur la technologie, le design et le divertissement (TED) et la recherche médicale (TEDMED). TED joue désormais souvent à guichets fermés et sa diffusion en ligne connaît un grand succès viral. Des événements partenaires dérivés, les TEDx, sont organisés partout dans le monde – et notamment à Paris depuis trois ans. Dans cet entretien exclusif, Richard Saul Wurman explique sa philosophie et
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décrit son nouveau projet : créer la meilleure conférence possible pour le XXIe siècle. La conférence WWW, c’est son nom, sera sans discours, sans notes, sans Powerpoint : des conversations improvisées, sans public, accessibles via une application smartphone ou tablette. L’accès à la connaissance sous sa forme la plus dépouillée. Interview dans sa propriété à Newport, Rhode Island.
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•Tout au long de votre carrière, vous avez défendu l’accès le plus simple possible au savoir. Quelle est votre méthode pour rendre les choses complexes accessibles au plus grand nombre ? Je défends la cause de la compréhension et de la clarication, ce sont les bases fondatrices de ma philosophie. Cependant, je voudrais préciser qu’il y a une différence nette entre mon objectif et un mouvement qui vise à un certain genre de simplication. On peut rendre certaines idées plus claires, et par conséquent elles deviennent plus simples ; toutefois, si l’on part du principe que l’on veut seulement simplier les choses, on prend le risque de les affaiblir plutôt que de les rendre meilleures. Je ne veux pas niveler la connaissance par le bas, je veux que l’information soit riche, que les idées soient menées à leur terme, mais avec clarté. Ce qui m’intéresse, c’est la manière dont on se saisit de différentes choses, de données, et dont on les transforme, visuellement, verbalement ou grâce à des chiffres, pour les rendre compréhensibles. Le meilleur critère est celui-là : pouvez-vous comprendre quelque chose sufsamment bien pour l’expliquer à un enfant de 12 ans, ou à votre propre mère, de telle manière qu’ils puissent ensuite l’expliquer à quelqu’un d’autre ? C’est cela, la simplicité.
« JE NE VEUX PAS NIVELER LA CONNAISSANCE PAR LE BAS, JE VEUX QUE L’INFORMATION SOIT RICHE, QUE LES IDÉES SOIENT MENÉES À LEUR TERME, MAIS AVEC CLARTÉ. »
•Selon vous, est-ce que les outils dont nous disposons sur Internet pour trier et accéder à l’information nous rendent la vie plus simple ? J’ai aujourd’hui 76 ans. Tout au long de ma vie, tout ce que j’ai pu apprendre dans le domaine des sciences a changé, pas qu’un peu, pas seulement dans le sens d’une clarication et d’une amélioration, mais de manière radicale, totalement opposée. Pensez aux e-mails. L’e-mail me permet d’envoyer un message à quelqu’un, voire à plusieurs personnes en même temps, instantanément. Il y a seulement quinze ans, il aurait fallu envoyer par la poste une lettre à chacun. Chaque lettre, une par une, devait être écrite, timbrée et envoyée, et n’arrivait à son destinataire que trois jours plus tard… C’est un progrès absolument merveilleux. D’un autre côté, je reçois à peu près trois cents e-mails chaque jour – et presque tous, sauf, disons, quarante chaque jour, sont des messages indésirables qui doivent être supprimés. Je reçois donc plus de messages, mais je dois les ltrer davantage. Nous allons continuer à être de plus en plus surchargés. L’accès, les ux, la capacité à trouver ce que l’on cherche vont grandir. Nous sommes la génération « qui cherche ». C’est pour cela que Google a un tel succès, parce que c’est l’outil de recherche parfait. •Dans un de vos livres les plus remarquables, Information Anxiety, vous abordez la question de cette surcharge d’informations, mais avec un point de vue plutôt original. Pouvez-vous développer ce point de vue ? Il y a effectivement, au sein de la population, le sentiment que l’on est surchargé d’informations. Mais ce que j’afrme dans Information Anxiety c’est que cette surcharge est en réalité le fait de « non-informations ». Nous ressentons bien une certaine anxiété, parce que nous sommes en permanence confrontés à des données. Nous avons l’impression que sous prétexte que ce sont des mots ou des chiffres, nous devrions être capables de les comprendre, alors que nous en sommes incapables. En gros, l’idée est que ce n’est pas parce qu’on nous présente des données que nous sommes forcés de les comprendre. Nous appelons la plupart des données « information », mais cela ne signie pas que la plupart des données nous informent. •Comment pensez-vous que Google, qui donne accès à des informations sur n’importe quel sujet simplement et instantanément, a eu une inuence sur notre manière d’apprendre ? Est-ce que vous m’avez « googlisé » ? Je viens de le faire, pendant que nous discutions. Il y a 219 000 résultats pour « Richard Saul Wurman ». Mais bien sûr, ni moi ni personne ne peut lire toutes ces pages. Cette masse
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effarante de résultats n’est bien sûr qu’un nombre et ne contient aucune information. Ces résultats ne sont pas organisés de manière à me permettre de dénir les critères selon lesquels je tracerais mon propre parcours dans ma compréhension de ce qu’est « Richard Saul Wurman ». On ne voit pas que j’ai passé ma vie dans les cartes, les systèmes de santé, les conférences, les livres… J’aimerais être capable de ltrer ces informations et de les organiser d’une façon qui me permettrait de mieux les comprendre, une façon qui serait mon voyage à moi dans cet immense bourbier d’entrées. Nous sommes encore à un stade très primitif du « tout est là ». Nous pouvons être impressionnés par un nombre, nous pouvons parcourir les deux premières pages, mais nous n’irons pas plus loin. •Revenons à vos conférences. Comment la création de TED et bientôt de WWW vous sont-elles venues à l’esprit ? Les mots qui gouvernent ma vie ont toujours été l’ignorance et l’intérêt. Je place la valeur de ma vie et de mes souvenirs dans quelques, ou peut-être un peu plus que cela, merveilleuses conversations, au cours desquelles j’ai dit quelque chose que je n’avais jamais dit avant, entendu de la part de quelqu’un une idée jusqu’alors impensée, quand l’intimité de deux personnes qui conversaient s’est rapprochée de zéro et a approché la vérité. Dans les années 80, j’ai commencé à remarquer que ces conversations semblaient converger vers les domaines de la technologie, du divertissement et du design. Pourquoi ne pas appliquer cette interaction de conversations à un groupe plus étendu ? J’ai donc commencé à organiser les conférences TED en 1984 à Monterey, en Californie. Ces conférences sont devenues des incubateurs pour beaucoup de nouvelles idées ; c’étaient aussi, pour moi, de grandes fêtes. Les TED étaient et restent les meilleures conférences du XXe siècle. Ce que j’essaie de mettre en place aujourd’hui, ce sont les meilleures conférences du XXIe siècle. On n’y fera pas de présentations sophistiquées, ce sera du « jazz intellectuel », on y dira la vérité et on n’aura pas à payer 2 500 dollars pour pouvoir venir en utilisant des chambres d’hôtel et tout le pétrole de la planète pour venir en avion… C’est mieux pour l’empreinte carbone, c’est plus clair et, en petit comité, les participants auront davantage tendance à dire la vérité. Nous cherchons aussi à développer un format qui ne sera pas seulement une archive, mais un support avec lequel il sera possible d’interagir. C’est vraiment la manière du XXIe siècle d’assister à une conférence. C’est la conférence dans sa forme la plus simple. On verra si ça marche.
« JE CÉLÈBRE MON IGNORANCE. CHACUNE DES PERSONNES QUE J’AI INVITÉES À UNE CONFÉRENCE TED ET QUI VIENDRONT À WWW EST PLUS INTELLIGENTE QUE MOI ET A QUELQUE CHOSE À ME DIRE QUI M’INTÉRESSE. »
•Vous êtes l’auteur d’un nombre impressionnant de livres sur des sujets très divers. Acquérir de telles connaissances exige des méthodes et une organisation très perfectionnées… Pourriezvous partager votre méthode ? Si j’écris un livre sur les systèmes de santé par exemple, je ne fais pas appel à des experts pour les premières étapes du projet. Je fais des recherches moimême, et vers la n du projet, je fais vérier toutes les informations que j’ai réunies. Je suis cette méthode parce que les experts dans l’ensemble ont du mal à transmettre les connaissances qu’ils ont acquises dans leur domaine, ils ont ce que j’appelle la « maladie de la familiarité » : leur savoir leur est tellement familier qu’ils ne comprennent pas qu’on puisse ne pas le comprendre. C’est une phrase clé : en comprenant qu’on peut ne pas comprendre, je peux écrire de telle façon que je laisse mes lecteurs entrer dans mon discours. Je n’ai aucune expertise, je célèbre mon ignorance. Chacune des personnes que j’ai invitées à une conférence TED et qui viendront à WWW est plus intelligente que moi et a quelque chose à me dire qui m’intéresse. On vous apprend à l’école à répondre à des questions, et si vous répondez juste on vous récompense. J’ai appris, moi, à poser des questions.
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SIMPLICITY LA VILLE CONNECTÉE, À VOTRE ÉCOUTE
Une ville numérique « humaine » se rapproche sensiblement de la réalité. De la ville du futur, « intelligente » mais déshumanisée, en réseau mais éloignée de nos besoins réels, nous évoluons vers une ville qui tient compte des aspirations des citoyens et améliore ses conditions de vie.
Œuvre de Keiichi Matsuda, Domestic Robocop, 2010.
Le terme générique de « ville intelligente » désigne généralement l’intégration de systèmes informatiques à différents aspects du fonctionnement et du gouvernement d’une ville. Une approche alternative semble émerger. Issue d’études portant sur les utilisateurs, elle part des besoins de l’homme et des problématiques de la communauté et consiste en un mix de plateformes qui donnent un accès simplié et plus uide aux structures urbaines.
« VERS UN URBANISME PLUS COLLABORATIF. » ALAIN RENK ALAIN RENK EST UN ARCHITECTE URBANISTE QUI TRAVAILLE À LA FOIS SUR DES ACTIVITÉS OPÉRATIONNELLES DANS LE MONDE DIGITAL ET DANS LE MONDE DE L’ARCHITECTURE. EN 2010, IL A FONDÉ UFO, UNE START-UP QUI PARTICIPE À L’ÉMERGENCE DE NOUVEAUX OUTILS POUR UN URBANISME PLUS COLLABORATIF.
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•Le numérique peut-il nous rendre la vie urbaine plus simple ? Les nouvelles technologies peuvent éventuellement contribuer à rendre la ville plus simple pour les habitants si leur nouvel état de « geek » leur donne le pouvoir de déplier la ville et de l’adapter à leurs usages. Cela ne va pas de soi. Il me semble en revanche que le nouveau contexte contemporain, hybride, mouvant et connecté, est une réelle opportunité pour inventer les outils d’intelligence collaborative qui permettront cela et qui, je le pense, vont faire muter l’urbanisme. Nous avons développé « Villes sans limite », une application mobile gratuite et facile d’accès en partenariat avec Ubisoft. Elle permet à chacun de s’exprimer librement sur le futur d’un quartier en faisant évoluer la photo d’un lieu, à partir de thèmes comme le rapport à la nature, la densité et la vie de quartier… L’image composée par chacun est presque unique car plus de 15 000 solutions sont possibles par lieu, et bientôt 300 000. Disponible sur les smartphones et les tablettes, l’application permet de concevoir
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son image depuis le lieu même, en immersion totale. Les images peuvent être conservées ou échangées sur les réseaux sociaux par leurs concepteurs. Les images produisent des données qui sont analysées en temps réel pour donner à chacun des utilisateurs la possibilité de se situer par rapport aux autres. Ce logiciel esquisse peut-être ce que seront les outils de l’urbanisme du futur, avec de nouvelles capacités données aux habitants d’apporter des idées, de réagir et surtout de le faire de façon simple, en situation réelle. C’est une manière aussi de rendre l’urbanisme plus accessible au grand public.
« UTILISER LA VILLE COMME NOUS LE VOULONS. » KEIICHI MATSUDA LE JAPONAIS KEIICHI MATSUDA EST BIEN CONNU POUR SES VIDÉOS UTOPIQUES DANS LESQUELLES IL EXPLORE LES FUTURS POSSIBLES DE LA VIE URBAINE, OÙ LA DISTINCTION ENTRE VIRTUEL ET MONDE PHYSIQUE S’EFFACE. ARCHITECTE À L’ORIGINE, IL SE CONCENTRE SUR L’ARCHITECTURE VIRTUELLE. IL ÉVOQUE AVEC NOUS LES PROCHAINES AVANCÉES TECHNOLOGIQUES QUI FERONT DE LA VILLE UN LIEU SIMPLE À VIVRE. •Vos vidéos montrent une ville numérique uide, où tout semble facile. N’êtes-vous pas un peu optimiste ? Aujourd’hui, nous sommes déjà tous des êtres technologiquement améliorés. Nous inventons et utilisons des technologies pour étendre la portée de nos actions et de notre inuence. Cela nous permet déjà, et comme jamais auparavant, d’explorer de nouveaux territoires et de nouvelles perspectives dans la ville. Nous pouvons dénir la ville par nos usages technologiques : n’importe quelle salle d’attente, n’importe quel parc, café ou wagon de train peut devenir un bureau, un cinéma, une salle de concerts ou une salle de jeux. Nos bureaux sont maintenant dans nos maisons, dans des bars ou dans des parcs, et, de même, les lieux qui étaient au départ nos bureaux nous servent aujourd’hui aussi à communiquer avec nos amis, à regarder des vidéos et à lire des blogs. Les sphères séparées « maison-vie privéefemme » et « travail-vie publique-homme », dénies pendant la révolution industrielle, se rejoignent et se confondent, ce qui nous permet d’utiliser la ville comme nous le voulons, quand nous le voulons, plus simplement. Le WiFi et le « cloud computing » nous rendent plus mobiles, plus agiles.
Nous découvrons de nouvelles manières d’habiter et d’utiliser la ville, et la ville s’adapte pour répondre à nos besoins. •Cela représente un vrai changement de paradigme. En effet, nous avons la possibilité de créer une ville qui soit adaptée à l’usage que nous en faisons, non pas au travers de mégastructures et de gratte-ciels, mais par les infrastructures et l’intégration de la technologie. La ville peut être un espace stimulant, inspirant et joyeux, qui enrichit et encourage la vie, un espace plus simple et davantage centré sur l’utilisateur ; mais c’est à nous de faire de ce rêve une réalité.
LA VILLE COLLABORATIVE Construire collectivement une ville plus uide et plus pratique grâce à Internet et aux applis mobiles, c’est le dé que s’est lancé la ville de New York. Change by Us NYC permet aux habitants de suggérer des initiatives et projets pratiques pour améliorer la vie en ville. En France, Mérignac est la première collectivité à offrir un tel service avec « Léon », qui vous permet de signaler directement sur une carte des problèmes rencontrés dans sa ville, tels un lampadaire défectueux ou une fuite d’eau. À déployer d’urgence sur tout le territoire ? changebyus.us leon.merignac.com
PARKING GUIDÉ L’offre ParkSense de la start-up française SmartGrains (lauréat du concours SFR Jeunes Talents Innovations) est un système intelligent pour trouver les places de parking libres en un instant : des capteurs collés au sol détectent la présence d’un véhicule, et transmettent l’information à un serveur central en temps réel. Finis les tours multiples du même pâté de maisons ! smartgrains.com
TROTTOIRS INTELLIGENTS Fournir de l’énergie propre pour alimenter la ville pourrait se révéler aussi simple que de faire une promenade dans son quartier. À Toulouse, un projet de trottoirs intelligents utilise les piétons pour produire de l’énergie qui alimente des réverbères ! Un piéton peut ainsi produire jusqu’à 50 watts, sans aucune émission de gaz à effet de serre. toulouse.fr/accueil
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BRICOLER LE NUMÉRIQUE Créer ses propres appareils, modier ceux des autres, s’approprier et détourner un logiciel… le numérique devient simple comme un jeu de construction. Même les industriels s’y mettent ! Bienvenue dans la tendance techno-bricolo. De nouveaux outils et toute une mouvance « do-it-yourself » (DIY) ne font pas que scander « Fais-le toi-même » : en abaissant la barrière à l’entrée de la fabrique technologique, ils simplient aussi singulièrement la création d’appareils numériques. Avec Internet, les bricoleurs en tout genre peuvent partager les plans, les logiciels et les outils nécessaires à la création de leurs propres appareils et logiciels. Une incroyable mise en commun des ressources créatives et technologiques qui rend plus accessibles la création et l’invention numérique. Des lieux dédiés eurissent aux quatre coins du monde : « hackerspaces » (espaces dédiés à la création d’appareils faits-maison), « Fab Labs » (lieux réunissant des appareils automatisés dont les fameuses imprimantes 3D). Des pratiques qui peuvent déboucher sur des start-up, à l’image de TechShop, un atelier high-tech sur abonnement, pour inventeurs du futur. Le principe : un abonnement à 99 $, qui permet d’accéder à des équipements d’une valeur de 750 000 $… Outre les appareils, cette culture déteint désormais sur des logiciels par la mise à disposition de l’interface de programmation API (Application Programming Interface). À l’image de nos trois exemples ci-contre.
« AVEC ARDUINO, RENDRE PLUS SIMPLE D’ACCÈS LE MATÉRIEL ET LES LOGICIELS. » TOM IGOE TOM IGOE EST LE CO-CRÉATEUR DU CÉLÈBRE ARDUINO, UNE CARTE ET UNE PLATEFORME DE PROGRAMMATION OPEN SOURCE POUR FABRIQUER DES OBJETS INTELLIGENTS PLUS SIMPLEMENT. ARDUINO EST DESTINÉ AUX ARTISTES, AUX DESIGNERS, AUX PASSIONNÉS QUI VEULENT CRÉER DES OBJETS OU DES ENVIRONNEMENTS INTERACTIFS, SI BIEN QU’IL EST DEVENU UN OUTIL ESSENTIEL DE L’ESSOR DU MOUVEMENT DIY. AUJOURD’HUI IL N’EST PAS RARE DE VOIR DES ENFANTS PROGRAMMER DES ROBOTS AVEC ARDUINO. •Quel est le principe fondateur d’Arduino ? Le public a longtemps cru, à tort, que la technologie était quelque chose de très complexe, parce que ce savoir a souvent été jalousement gardé. Le principe de l’open source, pour lequel nous militons avec Arduino, consiste à rendre plus simples l’accès et la réappropriation du matériel ou des logiciels, pour les réutiliser, les modier et les améliorer. Quand on fait quelque chose soi-même il devient plus simple, parce qu’on le contrôle. On comprend son fonctionnement, parce qu’on a fait soi-même les choix qui y ont mené. Et quand ça marche, on se rend compte que ça simplie tout, parce qu’on peut choisir de se débarrasser des éléments accessoires et de ne garder que ce qui est vraiment nécessaire, ce à quoi on tient vraiment. arduino.cc/fr La puce Arduino règne désormais en maître dans le domaine de l’électronique accessible.
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Mark Frauenfelder, rédacteur en chef du magazine américain MAKE. Made By Hand: Searching for Meaning in a Throwaway World (« Fait à la main : à la recherche de sens dans un monde jetable », Portfolio, 2010).
« RENDRE ACCESSIBLE LE DO-IT-YOURSELF. » MARK FRAUENFELDER EN QUOI LA TENDANCE TECHNO-BRICOLO MODIFIE-T-ELLE NOTRE RAPPORT À LA TECHNOLOGIE ? MARK FRAUENFELDER, RÉDACTEUR EN CHEF DU MAGAZINE MAKE (RÉFÉRENCE DU DIY), COFONDATEUR DU CÉLÈBRE BLOG BOING BOING ET DU SITE WIRED.COM, NOUS DONNE QUELQUES ÉLÉMENTS DE RÉPONSE. •Selon vous, que s’est-il passé ces dernières années, d’un point de vue culturel, qui puisse expliquer l’essor du mouvement « do-it-yourself », « fait soi-même » ? L’une des raisons, c’est qu’Internet est devenu un outil génial pour apprendre à fabriquer ce qu’on veut soi-même. Avant Internet, si vous vouliez apprendre à faire quelque chose, il fallait aller à la bibliothèque en espérant qu’il y ait un livre sur le sujet. Maintenant vous pouvez aller sur Google et vous mettre en contact avec des gens qui peuvent vous aider. Notre travail chez Make consiste à trouver les projets les plus cools et les plus utiles et permettre à chacun de les réaliser. Car si le mouvement DIY simplie l’accès à la technologie, il est aussi de notre devoir de rendre encore plus accessible ce mouvement. •De grandes entreprises prennent en compte ce phénomène. Microsoft, par exemple, a fait de Kinect un logiciel open source… De ce point de vue, on peut dire que le passage par l’open source a transformé un objet a priori inaccessible en plateforme plus simple d’accès à la communauté… Le grand avantage, c’est que ces entreprises protent du travail de chercheurs et de développeurs passionnés, qui sont plus qu’heureux d’augmenter et d’améliorer les performances de leurs produits. Des développeurs indépendants mettent souvent au point des add-ons ou des logiciels périphériques qui rendent le produit de départ plus désirable.
GOSTAI Et si chacun pouvait s’approprier les fonctionnalités d’un robot ? C’est l’idée de Gostai, fabriquant français de robots, qui simplie l’accès à la programmation robotique en rendant open source leur système d’exploitation. Un concours de programmation robotique ouvert au public encourage également la communauté de développeurs à s’approprier leur robot. Program it yourself! gostai.com
IF THIS THEN THAT Dédramatiser la programmation et en simplier l’accès, c’est le pari d’IFTTT (If This Then That : « Si ceci, alors cela ») propose de lier vingt-cinq réseaux et services en ligne selon le très simple principe de cause à effet. Vous pourrez par exemple déclencher l’envoi d’un SMS dès qu’une annonce du service météo apparaît sur votre ux RSS. Avec 8 000 combinaisons possibles, « si » vous aimez bidouiller, « alors » vous allez adorer. ifttt.com
KINECT Vous connaissez sans doute le système de détection gestuelle Kinect pour Xbox 360. Détourné dès sa sortie par une communauté ayant découvert des usages imprévus et originaux, Microsoft a ni par ouvrir gratuitement son système aux développeurs. Une initiative qui prouve à quel point il peut parfois être avantageux de simplier l’accès à ses inventions : créativité décuplée, usages inattendus, et nouveaux business-models potentiels pour la marque.
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TOUS CONNECTÉS Le numérique a créé une douce révolution dans la vie quotidienne des personnes vivant avec un handicap. SMS, visio, Internet, réseaux sociaux ont largement simplié leur quotidien : préparation des déplacements, autonomie, amélioration des possibilités d’échanges sociaux… Mais beaucoup reste à faire. On oublie que jusqu’en 2011, il était impossible pour un malentendant de prendre un rendez-vous chez son coiffeur par téléphone. C’est désormais possible. SFR PLAYER est parti à la découverte d’initiatives et d’acteurs engagés pour faire rimer « technologie » avec « easy », pour le plus grand nombre.
« LES INITIATIVES QUI SIMPLIFIENT LA VIE DES PERSONNES HANDICAPÉES FACILITENT AUSSI LA VIE DES AUTRES. » JÉRÉMIE BOROY
LE BON BILLET Comment faire la distinction entre les différents billets de banque lorsqu’on est malvoyant ? Looktel Money Reader propose une solution sous forme d’une application pour iPhone et iPod touch qui, grâce à l’appareil photo, est capable de faire la différence entre les billets de banque et annonce leur valeur. Disponible aujourd’hui pour les dollars américains et livres sterling looktel.com/products
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JÉRÉMIE BOROY EST UN PIONNIER DANS LE DOMAINE DE L’E-ACCESSIBILITÉ. IL A ÉTÉ PRÉSIDENT DE L’UNION NATIONALE POUR L’INSERTION SOCIALE DU DÉFICIENT AUDITIF (UNISDA) DE 2004 À 2010. IL A FONDÉ EN 2011 ADITEVENT, UNE ENTREPRISE SOCIALE SPÉCIALISÉ DANS LE DÉVELOPPEMENT DE L’ACCESSIBILITÉ DES ÉVÉNEMENTS AUX PERSONNES HANDICAPÉES, ET EST AUJOURD’HUI PRÉSIDENT DE L’ASSOCIATION SIGNES DE SENS. IL EST ÉGALEMENT ACTIF AU SEIN D’ADITUS, UNE ASSOCIATION QUI PROMEUT LE DÉVELOPPEMENT D’OUTILS ET DE MODÈLES D’ACCESSIBILITÉ POUR RÉDUIRE OU SUPPRIMER LES DIFFICULTÉS RENCONTRÉES PAR LES PERSONNES SOURDES OU MALENTENDANTES. •Quelles sont, dans le domaine du numérique, les dernières avancées qui simplient le quotidien des personnes sourdes ou malentendantes ? Il faut rappeler que l’une des principales revendications des personnes sourdes ou malentendantes est de pouvoir téléphoner. Lorsqu’on est sourd ou malentendant, il est difcile voire impossible de téléphoner ou d’être appelé. Il y a les textos, les mails, les messageries instantanées, mais dans beaucoup de situations, rien ne remplace le téléphone. Dans ce contexte, le développement à venir en France des centres relais téléphoniques est une grande avancée. Ce sont des plateformes où des interprètes en langue des signes et des sous-titreurs rendent accessibles des conversations téléphoniques en temps réel via une webcam et une connexion Internet. D’ailleurs, la Fédération française des télécoms qui regroupe les opérateurs de téléphonie s’est engagée aux côtés des associations et des pouvoirs publics dans un chantier prometteur pour permettre le développement de cette accessibilité. Sur ce même modèle de médiation humaine, les numéros d’urgence sont enn accessibles aux personnes sourdes ou malentendantes. Elles peuvent joindre, aujourd’hui par fax et par SMS, le 114, numéro national d’appel d’urgence dédié qui est ouvert depuis le 14 septembre 2011. D’autres initiatives ont
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été prises, comme par exemple l’accessibilité des services clients des opérateurs de téléphonie en direction des clients sourds ou malentendants. Dans ce cas, il est possible de rentrer en contact par chat ou en langue des signes française via une webcam. •Les innovations pour simplier la vie des personnes handicapées peuventelles servir à tous ? Oui, il est aussi intéressant de voir comment les initiatives prises pour faciliter la vie des personnes vivant avec un handicap nissent souvent par rendre la vie plus simple pour les autres. L’exemple le plus connu est celui de la télécommande TV dont plus personne ne se passerait aujourd’hui ! Mais d’une manière générale, l’accessibilité rend toujours service à tout le monde : les rampes d’accès sont toujours pratiques pour éviter les marches quand on porte une valise ou une poussette, le sous-titrage est bien utile pour regarder une vidéo au bureau quand on ne peut pas mettre le son…
LANGUE DES SIGNES EN LIGNE Ce nouveau concept communautaire de l’association Signes de sens a pour objectif d’améliorer la compréhension et d’enrichir la langue des signes comme un « dictionnaire Larousse sourd ». Avec Elix, le niveau de maîtrise de la lecture par les personnes sourdes s’élève car chaque problème de compréhension lexicale devient une opportunité d’apprentissage. elix-lsf.fr
DESIGN UNIVERSEL L’universal design ou le design for all (conception universelle et design pour tous en français), c’est la réalisation de produits, d’architectures et d’environnements pouvant être utilisables par toutes les personnes au sens le plus large possible. Cette méthode entraîne les entrepreneurs, concepteurs, architectes, urbanistes à concevoir un monde plus facile à utiliser pour chacun d’entre nous, indépendamment du sexe, de l’âge ou des capacités physiques. designforall.org
JOHN MAEDA LES 10 RÈGLES DE LA SIMPLICITÉ Comme le designer Ludwig Mies van der Rohe l’a si bien dit, « less is more ». John Maeda, artiste numérique et chercheur au Media Lab du MIT, a élaboré dix règles essentielles pour simplier le design… et votre quotidien. SFR PLAYER en a produit une courte synthèse, à l’image de la première règle… 1. RÉDUIRE La façon la plus simple de simplier un système est de réduire intelligemment ses fonctionnalités, d’en retirer le superu. 2. ORGANISER Plus l’organisation est méthodique, plus elle structure les ux d’information, plus le résultat est efcace. 3. OPTIMISER LE TEMPS Il est essentiel de réduire le temps d’attente et surtout de le rendre agréable. 4. REPENSER LA CONNAISSANCE Les meilleurs designers font disparaître les manuels au prot d’un apprentissage par l’intuition. 5. FAIRE COEXISTER SIMPLICITÉ ET COMPLEXITÉ C’est dans une foule d’objets complexes que l’objet simple ressort le mieux.
6. FAIRE ATTENTION AU CONTEXTE Une phrase seule sur une page blanche semblera toujours plus importante qu’une page remplie de texte. 7. APPORTER DE L’ÉMOTION Trop de simplicité tue le ressenti. La simplicité est efcace lorsqu’elle parvient aussi à créer de l’affect. 8. PRIVILÉGIER LA CONFIANCE Donner par exemple la possibilité de rendre un objet acheté en cas d’insatisfaction transforme l’acte d’achat en un contrat de conance. 9. PARFOIS, SIMPLIFIER EST IMPOSSIBLE Et c’est bien heureux ! Il n’y a rien de plus beau que la complexité de la nature. 10. LA SEULE ET UNIQUE RÈGLE DE LA SIMPLICITÉ La simplicité, c’est soustraire le plus évident et ajouter ce qui a du sens. Plus difcile qu’il n’y paraît, n’est-ce pas ?
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John Madea, De la simplicité (Payot, 2009).
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RÉTRO NUMÉRIQUE Qu’il s’agisse d’accessoires, d’applications, de terminaux ou de lecteurs musicaux, la tendance est aux appareils « low-delity » voire rétros. De quoi nous décomplexer ! On assiste à un véritable engouement pour les objets numériques vintage. Comme un bon vieil appareil analogique, ils sont souvent mono-usage, simples d’utilisation et à l’esthétique minimaliste. SFR PLAYER vous a concocté une sélection d’objets numériques au look aussi désuet qu’un jeu Tetris.
Lomography, la photo vintage et spontanée. Lomography, 17 rue Sainte-Croix de la Bretonnerie, 75004 Paris.
« LA SIMPLICITÉ DU LO-FI EST INTÉRESSANTE CAR ELLE PERMET DE SE CONCENTRER SUR L’ESSENTIEL. » FRÉDÉRIC DITH
LOMOGRAPHY, C’EST CETTE SOCIÉTÉ AUTRICHIENNE QUI A CRÉÉ DE TOUTES PIÈCES LE MOUVEMENT PHOTOGRAPHIQUE LO-FI, EN RÉÉDITANT DES APPAREILS PHOTOS ARGENTIQUES VINTAGE REMIS AU GOÛT DU JOUR AVEC UN BRANDING SOIGNÉ ET UN CÔTÉ COMMUNAUTAIRE TRÈS 2.0. INTERVIEW DE FRÉDÉRIC DITH, ONLINE MANAGER DE LOMOGRAPHY. •Le retour de l’analogique est-il une tendance anecdotique ou un réel mouvement social vers des produits plus simples ? L’analogique est plus simple par défaut, car avant il était impossible d’intégrer des dizaines de fonctions dans un objet. La simplicité du lo- est intéressante car elle permet de se concentrer sur l’essentiel. On dit souvent en design que less is more, et c’est exactement l’idée que l’on essaie de transmettre à travers nos produits : ils ne servent qu’à prendre des photos, et c’est en ce sens qu’ils sont recherchés. •À l’heure des smartphones et de leurs milliers d’applis, comme expliquez-vous le retour vers des produits monofonction comme les appareils Lomography ? Les photos prises avec des smartphones tendent à être prises dans le but d’être partagées sur Facebook ou par e-mail, et de moins en moins dans le but de garder un souvenir, une trace. Contrairement à ce que l’on peut penser au premier abord, analogique et numérique ne sont pas exclusifs du tout, ils peuvent très bien cohabiter sans se marcher dessus. Lomography est présent sur le Web depuis 1996, et a été l’une des premières communautés créatives à utiliser Internet pour permettre à ses fans d’échanger autour de leur passion pour la photographie argentique. L’Internet est en train de sauver l’argentique. Si tous les passionnés ne s’étaient pas retrouvés en ligne, la pellicule serait peut-être morte aujourd’hui.
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« LA CULTURE LO-FI CORRESPOND À DES PRODUITS TRÈS PARTICULIERS, SIMPLES À EXPLIQUER. » GRANT McCRACKEN
LG SERIE 1 RETRO CLASSIC TV Outre son look d’enfer, ce téléviseur à tube cathodique (oui, l’écran bombé et l’image pas nette) de 14 pouces au format 4:3 vous offrira trois petites fantaisies avec le passage de l’image à la couleur, au noir et blanc ou au sépia. Pour le reste, à part les deux poignées de réglage sur le devant, aucun excès de boutonite à signaler. LG – 200 € (import)
TEENAGE ENGINEERING OP-1
Grant McCracken, universitaire, expert en pop culture et en business. GRANT McCRAKEN, ANTHROPOLOGUE, EXPERT EN POP CULTURE ET EN BUSINESS, PROFESSEUR À CAMBRIDGE, AU MIT ET À HARVARD, ANALYSE POUR SFR PLAYER LA MONTÉE DE L’INTÉRÊT POUR L’ESTHÉTIQUE ET LES OBJETS LOW-TECH. •Il y a manifestement depuis quelques années un intérêt de plus en plus grand pour les produits et les services lo-… La tendance du lo- se retrouve aujourd’hui partout dans la culture américaine, dans la mode de la nourriture artisanale comme dans les tendances « alternatives » en musique, et évidemment dans la culture numérique. Les gens aiment ce qui est fait en petites quantités, à la main. Au moment où la culture et le marketing de masse atteignent leur apogée, arrive la culture lo- dans le numérique. L’astuce, lorsque les entreprises investissent dans ce type de produits de niche, c’est de communiquer à des moments très précis, au moment où le produit a un sens, de le lancer ensuite et puis de continuer à évoluer… avant qu’il ne se noie dans l’indifférence générale. Culturematic, Grant McCracken, Harvard Business School Press, à paraître début 2012.
Ne vous ez pas à son aspect Guerre des étoiles : l’OP-1 est en réalité un incroyable concentré de simplicité. À la fois synthétiseur, platine et table de mixage, cet appareil surdoué (vu dans le clip One de Swedish House Maa) fera de vous le nouveau Martin Solveig, tout en ayant l’impression de jouer avec le miniclavier Casio tout bête de votre enfance. Teenage Engineering – 799 €
MOSHI MOSHI POP Le combiné Moshi Moshi Pop du designer français David Turpin est une interprétation moderne des téléphones des années 50 en bakélite. Avec sa forme rétro et une matière au toucher agréable, ce combiné est doté d’un haut-parleur et d’un microphone de très grande qualité qui fonctionnent avec n’importe quel téléphone mobile. Native Union – 29,99 € Disponible au Studio SFR Madeleine et à l’espace SFR Champs-Élysées, Paris
RADIO 2067 Imaginée par l’artiste David Guez, RADIO 2067 est une radio dont la ligne des fréquences est remplacée par une ligne temporelle (de 1900 à 2067). En déplaçant la molette, il est possible d’écouter la musique de l’année sur laquelle se trouve le curseur. Passez du charleston à l’électro en un simple mouvement du poignet ! Édité et produit par Digitalarti, en partenariat avec Tivoli France. Disponible au Creative Store Amusement à la Gaîté Lyrique, Paris
HIPSTAMATIC Avec Hispamatic, la photographie numérique n’a jamais été aussi analogique. Avec une différence : ici vous changez les lentilles, les lms, les ashes aussi simplement que vous enverriez un SMS ! Éditeur : Synthetic LLC
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INNOVATION À L’UNISSON ! Le 11 octobre dernier, 40 collaborateurs SFR de tous prols se sont rassemblés pour un « hold-up » très spécial. Leur mission : s’emparer de cinq prototypes ou services SFR et explorer des pistes d’évolution qui leur donneraient une nouvelle utilité sociale et environnementale. Leur complice : MakeSense, un réseau de dénicheurs d’idées pour le social business qui a animé la journée en cinq ateliers. Un travail de création original pour collectivement faire du numérique une chance ! Voici cinq concepts sur un total de plus de vingt imaginés avec la méthode de MakeSense. Ces concepts ont été pensés, discutés, lmés collectivement par des salariés motivés par un projet : rendre encore plus utile le numérique pour la santé, les personnes en situation de handicap, le renforcement du lien social ou encore la protection de l’environnement.
« LA MÉTHODE MAKESENSE » Christian Vanizette et Leila Hoballah, membres du réseau MakeSense, ont animé le hold-up de SFR. Chaque hold-up consiste à résoudre un dé business, technologique ou design selon une méthode productive et totalement ludique. Résultats garantis et… surprenants. Les séances de deux heures se déroulent en quatre phases : 1. Création du butin : cent idées en trente minutes. 2. Mise en commun par thèmes. 3. Création de concepts à partir des idées « volées ». 4. Diffusion des vidéos prototypes des idées sur le Web pour continuer à les faire vivre. À vos Post-it !
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— INNOVATION À L’UNISSON —
SERVICE DE DÉPART Le service de Game on Demand SFR permet à toute la famille de jouer de façon illimitée à des jeux de qualité sur tous les terminaux (neufbox SFR, ordinateur, tablette ou smartphone). Le principe : votre jeu n’est pas à télécharger sur votre terminal mais consommé « en ux » depuis le réseau SFR, grâce au « cloud ». NOUVEAU CONCEPT
DOCTEUR HOUSE Jouer pour la recherche Transformer les gamers en un gigantesque échantillon de patients et récolter des données utiles à la recherche médicale, voici ce que Slim, Cédric et Mathias ont
Slim Kachkachi, responsable marketing. Cédric Génin, responsable nouveaux services. Mathias Guille, ingénieur télécom.
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imaginé avec MakeSense. Dans leur prototype, des personnes âgées jouent à Dr House, un serious game on demand pour tester leurs capacités cognitives (calcul, logique, mémoire, etc.). Les données récupérées par les serveurs de SFR sont, avec l’accord des joueurs et de façon anonymisée, récoltées par des organismes de recherche sur le bien vieillir. Avec ces données suivies dans le temps, les scientiques peuvent détecter les progressions et régressions dans le jeu : évolution des facultés à plus ou moins long terme, effet d’une thérapie contre Alzheimer par exemple. Et demain ? Dr House pourrait servir la recherche scientique dans d’autres domaines. Il pourrait servir à améliorer les programmes et les méthodologies scolaires. Le suivi de jeunes joueurs à l’école permettrait de récolter des données sur l’efcacité de différentes méthodes d’apprentissage.
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Paul-Alexandre Luck, architecte de systèmes d’information. Patrick Anguet, chef de produit offres « cloud ». Anne Thebaut, contrôleur de gestion.
SERVICE DE DÉPART L’offre de « cloud computing » de SFR Business Team permet aux entreprises de faire tourner leurs applications ou de stocker leurs données non plus sur du matériel leur appartenant mais sur des serveurs gérés par SFR. NOUVEAU CONCEPT
MICRODATA Partage en ligne Suivant le modèle du microcrédit qui permet à des entrepreneurs ou des paysans partout dans le monde de mener à bien un projet avec des crédits très légers et octroyés facilement, Paul-Alexandre, Patrick et Anne ont inventé la microdata. Le concept est simple : lorsqu’une entreprise n’exploite pas toute la capacité de traitement de ses serveurs (de façon temporaire ou à plus long terme), elle le met à disposition de plus petites entreprises, start-up ou associations, à des prix abordables.
Et demain ? Le cloud n’a pas de limite, la microdata non plus ! Nos Géo Trouvetou d’un jour ont imaginé qu’on pourrait, un jour, proposer la microdata aux pays émergents, partager la data avec des quartiers en difcultés, des écoles, des universités ou même des particuliers dans le besoin…
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— INNOVATION À L’UNISSON —
SERVICE DE DÉPART Le service Home Commande de SFR permet aujourd’hui de piloter sa maison de chez soi ou à distance (système anti-intrusion, mesure et analyse de la consommation d’énergie, éclairage, chauffage, volets électriques…).
Fabien Berlioz, responsable des projets sécurité et domotique. Dimitri Carbonnelle, responsable business development. Yann Le Bihan, chef de produit. Tica Domenech-Romero, chef de produit.
NOUVEAU CONCEPT
ÉCO-TRIBU Réseau social énergétique Tica, Dimitri, Yann et Fabien ont imaginé une mise en réseau de différentes habitations équipées de Home Commande. On pourrait alors suivre la consommation des foyers à l’échelle de toute la communauté, d’un quartier ou d’une ville. Un système interactif pourrait permettre aux familles de mettre en place des actions collectives pour optimiser la consommation énergétique et aussi échanger plus facilement sur le sujet, partager de bonnes pratiques, etc. Une dynamique positive serait ainsi déclenchée à grande échelle sur un sujet de plus en plus sensible. Et demain ? Les entreprises ou les associations qui souhaitent encourager les économies d’énergie pourraient proposer des dés collectifs à relever. L’entreprise s’engagerait à nancer ou réaliser une action caritative, si la communauté atteint l’objectif qu’elle s’est xé. Cela permettrait de démultiplier le bénéce de l’économie d’énergie et de motiver encore davantage la tribu à s’engager dans ce domaine !
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— INNOVATION À L’UNISSON —
SERVICE DE DÉPART La plateforme « Carte de chaleur » de SFR est un programme informatique interne en temps réel qui analyse les données remontées par le réseau (connexions, prises d’appels, changements de zone géographique). Des informations anonymes sont collectées et renseignent en temps réel sur le nombre de personnes présentes dans une zone géographique. NOUVEAU CONCEPT
OPTI-GO ! Le transport public intelligent Opti-Go, imaginé par Mathieu, Johannah et Philippe, vise à optimiser l’utilisation des transports d’une commune. Il permet aux responsables locaux de suivre dans le temps le nombre de personnes qui utilisent une ligne de bus ou de modéliser les embouteillages minute par minute sur plusieurs semaines. Grâce à l’analyse des connexions réalisées par les usagers abonnés SFR à l’arrêt des bus ou dans leur voiture, la ligne peut être optimisée en fonction des besoins réels : la taille du bus adaptée selon l’horaire, la fréquence ou le trajet revus. Le réseau de transport public devient plus uide donc plus utilisé, avec un impact positif sur l’environnement.
Et demain ? La gestion en temps réel des transports publics. Un embouteillage soudain ? On modie légèrement le trajet et on informe les usagers. Un afux de personnes à un arrêt en raison d’un événement imprévisible (une manifestation qui se termine plus tard que prévu) ? Et hop, on envoie des bus supplémentaires sur les zones identiées. De l’OptiGo « live » !
Mathieu Gras, responsable services géolocalisés. Johannah Gay, responsable marketing terminaux. Philippe Morell, directeur d’agence.
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David Guyard, chef de projet à la DG Innovation, Services & Contenus. Emmanuelle Potin, responsable de la Fondation SFR et du pôle Engagement solidaire.
SERVICE DE DÉPART La reconnaissance faciale permet aujourd’hui de reconnaître qui est devant son téléviseur à partir d’une image du visage, et de lui proposer un contenu adapté (contrôle parental, programmes préférés). NOUVEAU CONCEPT
IDENTITÉ FACI@LE Mon visage devient mon identité David et Emmanuelle ont imaginé que la reconnaissance faciale nous facilite l’accès à nos papiers administratifs. À partir d’un simple scan du visage à l’hôpital, dans un aéroport ou même à la caisse d’un magasin, un serveur sécurisé qui stockerait nos informations et dont nous serions « propriétaires » nous donnerait immédiatement accès à nos papiers d’identité, à nos cartes de délité ou à d’autres informations utiles. Un dispositif pratique pour tous et notamment pour ceux qui ne souhaitent – ou ne peuvent – pas toujours garder les papiers importants sur eux : voyageurs, personnes sans abri, donneurs d’organe, personnes en situation de handicap…
Et demain ? Ce dispositif pourrait être étendu aux situations médicales d’urgence. En cas d’accident ou dans le cas où une personne perdrait momentanément ses facultés physiques ou mentales, il serait possible par un simple scan effectué par un professionnel habilité de retrouver ses antécédents, les personnes à contacter en cas d’urgence, l’hôpital le plus proche de son domicile. Et de mieux organiser la prise en charge.
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C’EST POUR
VOUS ! De la sécurité de votre mobile jusqu’au cinéma en ligne, tour d’horizon des innovations chez SFR et ses partenaires.
Jean Leblanc Illustration
SéRiES REd Vous êtes de plus en plus nombreux à préférer acheter sur Internet, parce que c’est plus rapide et moins cher. C’est pourquoi SFR lance les « Séries RED » : quatre forfaits vendus uniquement sur le Web, simples et sans engagement. Ils vous permettront d’avoir accès en exclusivité à tous les avantages habituels du réseau SFR, le meilleur du marché, avec ses SMS et MMS illimités, ses appels voix et jusqu’à 2 Go d’Internet mobile, à des prix défiant toute concurrence (de 12 € à 34 €/ mois seulement !). Alors n’hésitez plus, ces forfaits sont en édition limitée et foi d’opérateur, on parie que vous allez en tomber « RED » dingues. • sfr.fr
infiniTY : La VOd En iLLiMiTé
KidS inTERaCTifS SFR et les Éditions Nathan s’associent pour lancer en exclusivité la première application TV jeunesse qui sera à la fois ludique, éducative et… interactive ! Dokéo TV, c’est son petit nom, s’adressera aux plus jeunes d’entre nous (entre 4 et 10 ans) et à leur famille. Elle leur proposera de regarder la télévision d’une nouvelle façon, notamment grâce à la télécommande neufbox de SFR qui devient ici un outil interactif à part entière. « Notre partenariat avec les Éditions Nathan donne naissance à un projet d’une grande complémentarité. Nathan apporte toute sa légitimité dans la création et la gestion de l’interactivité à partir d’un contenu jeunesse de qualité et SFR s’occupe de l’adapter aux nouveaux usages numériques, afin de répondre à l’attente des enfants d’aujourd’hui en matière de contenus interactifs », souligne Deborah Beddok, responsable projets et nouveaux marchés chez SFR. Au menu donc : des quizz, des histoires illustrées animées, des jeux, une série de dessins animés en anglais, « The Rich Morning Show », et « Gulli ma planète », des vidéos éducatives autour de l’écocitoyenneté. De quoi occuper la matière grise de vos bambins de manière ludique et intelligente pendant les longues matinées d’hiver. • Lancement début décembre 2011. Dokéo TV est disponible gratuitement dans la neufbox TV SFR. Pour y accéder, rendez-vous en chaîne n°67 ou directement depuis le Menu TV, rubrique Applications TV. Pour en savoir plus, dokeotv.fr
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Vos soirées d’hiver s’annoncent palpitantes grâce à CANALPLAy INFINITy, la nouvelle offre de vidéo à la demande (VoD) illimitée par abonnement du Groupe Canal+. Profitez désormais d’un catalogue de plusieurs milliers de films, séries et dessins animés, édité dans une interface simple, rapide et ergonomique. CANALPLAy INFINITy est disponible sur tous vos écrans : TV, smartphones (iPhone) et tablettes (iPad), et en avant-première pour les clients neufbox SFR. • Disponible pour 9,99 € par mois sans engagement. sfr.fr
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COnnExiOn Wifi aUTOMaTiQUE Vous reprendrez bien un peu de WiFi ? Car SFR n’a pas fini d’augmenter les performances de son réseau afin de proposer la meilleure expérience d’Internet Mobile du marché. Pour preuve, le lancement prochain du service « Auto Connect WiFi », une réelle innovation qui permettra aux abonnés SFR de passer automatiquement du réseau 3G+ de leur smartphone ou tablette vers n’importe quel réseau SFR WiFi disponible, et ce grâce à la richesse du parc neufbox Wifi qui met d’ores et déjà en communauté près de 4 millions de hotspots WiFi (l’un des plus grands parcs au monde !). Un nouvel usage du WiFi qui fait le choix de la simplicité et de la continuité des technologies réseau, comme nous le confirme Carole Bolopion, responsable marketing WiFi chez SFR : « Historiquement, SFR a été le premier à lancer un service de WiFi communautaire. Aujourd’hui, avec ‹ Auto Connect WiFi › nous passons à l’étape supérieure : celle de vous apporter un confort d’utilisation encore plus performant et inédit ». Le basculement de réseau s’effectuera alors en toute fluidité et vous n’aurez donc plus à vous soucier de rien : finis les manipulations et les réglages de paramètres parfois fastidieux, à vous Internet partout, tout le temps ! •
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LE GPS QUi VOiT POUR VOUS Kaptéo est un petit terminal de 5 centimètres sur 2, commercialisé en exclusivité par SFR, qui va considérablement changer le quotidien des personnes malvoyantes. Doté d’une puce GPS, il donne la possibilité à ceux qui ne voient pas d’être guidés uniquement par la voix et donc d’appréhender le milieu urbain de manière beaucoup plus sûre et sereine. Cette aide à la navigation d’un tout nouveau genre, en plus d’embarquer le plan des stations de métro, permet aussi d’activer les balises sonores radiocommandées des passages piétons « parlants ». Il cadre avec l’engagement de SFR qui tend à favoriser l’autonomie des personnes par le biais des technologies de l’information et de la communication. Une démarche mise en valeur par Richard Pareti, responsable de projets chez SFR : « C’est une solution aboutie, qui naît d’un véritable échange en amont avec les personnes souffrant d’un handicap visuel. C’est aussi probablement une des plus belles preuves d’accompagnement client. » • Disponible en exclusivité à partir du 15 novembre au Studio SFR – 300 € lateliersfr.fr
MUSiQUE indOOR
LE TRèS haUT débiT MObiLE aRRiVE, à ViTESSE 4G ! À l’heure où les consommateurs se convertissent massivement à la 3G, la nouvelle génération de téléphonie mobile se profile déjà à l’horizon. Le 22 septembre dernier, alors que l’Arcep (l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) annonçait l’attribution à SFR d’une licence 4G, l’opérateur procédait à Marseille à un test de connexion et à une première démonstration des services autour de la 4G. C’est la nouvelle technologie LTE (Long Term Evolution), la norme technologique la plus récente en matière de réseaux mobiles et la plus performante en termes de vitesse de transfert de données, qui va permettre ce passage au très haut débit mobile. La dernière-née des normes mondiales de téléphonie mobile, qui succèdera bientôt à la 3G, va permettre à l’abonné, au creux de sa main, de disposer du débit nécessaire pour surfer, regarder la télévision ou communiquer en vidéo avec la même fluidité que sur son PC. Un exemple ? Il sera possible de produire des images vidéos et de les diffuser en temps réel sur des écrans grâce à une simple connexion mobile. Bienvenue dans le journalisme du futur ! • sfr.com
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Avec SFR Home Audio, une nouvelle expérience musicale très pratique arrive chez vous : la musique de votre ordinateur s’invite dans toutes vos pièces. Cet accessoire pour mélomanes d’intérieur est un petit boîtier qui synchronise automatiquement votre PC avec votre système audio personnel (enceintes, amplificateurs, home cinema, etc.) et vous assure un confort d’écoute où que vous vous déplaciez chez vous. Vous avez accès, en plus de vos titres préférés, à tous les podcasts et webradios. Et si vous êtes abonné SFR Spotify, à 10 millions de titres qui ne demandent plus qu’à être joués… depuis votre canapé. Cerise sur la partition : vous pilotez la lecture de vos playlists depuis un iPhone ou tout smartphone Android, le tout pour 50 € seulement. Plutôt sympathique non ?• Prochainement disponible sur sfr.fr – 50 €
SfR JEUnES TaLEnTS EnTREPREnEURiaT SOCiaL : édiTiOn 2011-2012 SFR renouvelle son engagement dans le développement de l’économie sociale et solidaire en lançant la 2e édition du concours SFR Jeunes Talents Entrepreneuriat Social. Ouvert depuis le 2 novembre, le concours est un tremplin pour tous les porteurs de projets d’entreprise sociale partout en France. Ces projets doivent tout logiquement viser un impact positif sur l’environnement ou la société tout en ayant un modèle économique pérenne. Huit lauréats seront choisis en mars 2012 pour bénéficier d’un accompagnement individualisé pendant un an, qui les aidera à se faire connaître, à accéder aux réseaux clés dans leur univers et à réaliser leur projet. • Pour participer (inscriptions ouvertes jusqu’au 2 janvier 2012) ou découvrir les projets des lauréats 2010-2011, rendez-vous sur sfr.fr ou sfrjeunestalents.fr
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— #PERSO —
RÉSEAU SOCIAL, RÉSEAU MONDIAL Mes amis passionnés de technologies digitales ont du mal à me croire. Après quinze ans vécus sur les bords de la baie de San Francisco, à quelques encablures de la Silicon Valley, le manque de nouveautés a commencé à me peser…
Francis Pisani Chronique
Jeanne Detallante Illustration
Soyons précis : mon projet s’appelle Winch5 (vous pouvez suivre mon blog sur winch5.blog. lemonde.fr). Il s’agit d’une série de voyages, de boucles qui me permettront en dix mois de visiter plus de trente villes et de poser le pied sur cinq continents. Je réaliserai en fait deux tours du monde complets. L’un par le sud, de Rio de Janeiro à Johannesburg en passant, entre autres, par Jakarta et Mumbai. L’autre par le nord, de Moscou à San Francisco avec escales à Shanghai, Séoul, Tokyo et quelques autres. Mais je reviens à mon départ des ÉtatsUnis… La Silicon Valley n’est pas au mieux de sa forme. Ça commence à se sentir et à se dire. Les plus impatients des Américains venus au moment où l’effervescence était captivante ont commencé à repartir, pour des lieux plus tranquilles (et moins chers), comme l’Arizona, ou pour New York. Dave Winer, par exemple, qui a joué un rôle clé dans « l’invention » des blogs et des ux RSS, est reparti pour la côte est. Quant au fond, les articles (parfois exagérés) sur « la mort de l’innovation » se multiplient. Les créateurs les plus originaux et les plus inventifs, ceux qui voulaient devenir milliardaires en changeant le monde, ont été remplacés par ceux qui n’ont envie que de faire beaucoup d’argent et très vite. J’ajoute, par souci de précision, que nous sommes aujourd’hui dans la deuxième phase du cycle « web 2.0 ». Après les idées nouvelles (2004-2008), on est enseveli sous les répétitions. C’est là que le journaliste s’ennuie. Le déjà-vu étouffe l’émerveillement. Une nouvelle phase émergera sans doute, dans quelques années… mais c’est
« LA SILICON VALLEY N’EST PAS AU MIEUX DE SA FORME. »
Francis Pisani est journaliste indépendant, écrivain, documentariste, enseignant, blogueur et consultant. En septembre 2011 il a entamé son tour du monde de l’innovation et des médias sociaux, le projet « Winch5 » à suivre sur LeMonde.fr et dans les prochains numéros de SFR PLAYER.
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maintenant que partir autour du monde des innovations et des médias sociaux prend tout son sens. Je suis convaincu que les nouveautés viendront en grande partie d’ailleurs. Et pas seulement de Chine, d’Inde ou de Corée. Du Kenya, d’Indonésie ou du Brésil, des pays que nous ne connaissons pas si bien que ça.
LES IDÉES VIENNENT DE PARTOUT Certains Américains (pas très nombreux) l’ont bien compris, Thomas L. Friedman du New York Times par exemple. Mais ils ont tendance à voir le monde (il serait « plat » selon ce chroniqueur) comme un espace de plus en plus homogène dans lequel ils s’efforcent de repérer ceux qui appliquent ou rêvent d’appliquer un modèle américain. Les nanciers se chargent ensuite de les attirer vers la Silicon Valley. Je ne suis pas convaincu que le monde soit plat et si je conçois que nous nous ressemblons beaucoup quand, assis devant un ordinateur, nous écrivons grâce à un logiciel de traitement de texte, il me semble que nous avons de bonnes chances d’utiliser les médias sociaux de manière différente. La culture et les réalités sociales comptent encore. Je crois aussi que la créativité est la chose du monde la mieux partagée et que, dans un univers connecté, les idées peuvent venir de partout et se matérialiser dans plus d’un endroit. Mais je n’ai pas la preuve de cette intuition. C’est pourquoi j’ai décidé d’aller voir sur place, dans autant de villes que possible, ce qu’il en est. Je vous le raconterai dans de futures livraisons.
— #PERSO —
OPENDATA, UNE RÉVOLUTION CULTURELLE ? L’OpenData, ou ouverture des données publiques, fait aujourd’hui l’actualité. Un phénomène culturel bien plus profond qu’il n’y paraît.
Xavier Crouan Chronique
Jeanne Detallante Illustration
Les institutions disposent de données en nombre considérable. À l’heure du tout-numérique, elles sont donc confrontées à un enjeu nouveau : les rendre accessibles gratuitement pour en permettre une libre réutilisation par les citoyens. Ces données étaient parfois consultables mais jamais accessibles sous des formats permettant leur réutilisation. Aujourd’hui se pose un fait nouveau : ces informations brutes sont publiées sur des sites Internet1. Le processus est enclenché : Rennes a été la ville pionnière en France à rendre accessible largement ses données publiques et ce depuis le début 2010. D’autres institutions ont rejoint ce mouvement (Paris, Bordeaux, Montpellier, Nantes2…) et mettent désormais à disposition des données. Mais pourquoi cet intérêt aujourd’hui pour l’OpenData ? Plusieurs phénomènes expliquent cette actualité.
« METTRE ENFIN LE NUMÉRIQUE AU SERVICE D’UNE DYNAMIQUE SOCIALE. »
1. data.rennesmetropole.fr 2. libertic.wordpress. com/libertic 3. regardscitoyens.org 4. transition towntotnes.org 5. Bernard Stiegler, philosophe et directeur de l’Institut de recherche et d’innovation du Centre Pompidou, dans une entretien avec la revue Regards sur le numérique, 1er trimestre 2011. Xavier Crouan est directeur général adjoint des services de la Région Île-de-France en charge de l’unité Communication.
TRANSPARENCE Tout d’abord, l’accès à Internet via la téléphonie mobile devient majoritaire : selon le cabinet Idate, le taux de pénétration de l’Internet mobile en Europe atteindra 85% d’ici 2015. Et selon le Gartner Group, 17 milliards d’applications auront été téléchargées en 2011. Cette évolution entraîne une modication des comportements : « je veux savoir maintenant ce qu’il y a autour de moi. » C’est ce que j’appelle le « maintenantisme » : je vis dans l’immédiateté, là où je suis. D’où l’intérêt pour les données géolocalisées. Par ailleurs, l’exigence d’une plus grande transparence vis-à-vis des institutions émerge de partout, à l’exemple du site NosDéputés.fr. Ce site organisé par le collectif Regards citoyens3 permet de suivre l’activité de nos députés. Enn, nous voyons apparaitre une dynamique participative de plus en plus afrmée. Je prends pour exemple des réseaux de personnes à mobilité réduite qui s’organisent pour éditer des applications pour une aide à la mobilité dans la cité comme
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Handimap (handimap.org) ou encore l’improbable Wikipédia qui ne doit son développement qu’à la participation individuelle, de même pour les Wiki territoriaux, comme www.wiki-rennes.fr. Et comment ne pas mentionner les révolutions arabes comme un des exemples majeurs de cette société horizontale participative ?
INNOVATION SOCIALE J’observe, comme d’autres, qu’émergent de nouvelles réponses qui sont autant de révolutions « créatives » et installent de nouvelles formes de rapport au monde. Pendant que nos dirigeants tentent d’apporter des solutions aux grands dés planétaires, la société du quotidien se transforme en profondeur à travers mille et une expériences locales, posant les pierres d’un nouveau « vivre ensemble ». L’exemple des citoyens se regroupant pour rééchir ensemble à l’aprèspétrole4 est tout à fait emblématique de ce mouvement. En fait, une autre conception du changement éclot sous nos yeux, très différente de celle qui a été. Le changement ne vient plus d’en haut, mais vient de la société elle-même en dehors des cadres établis et des institutions. Je considère que l’ouverture des données publiques est un révélateur de cette société en devenir. Bernard Stiegler voit l’OpenData comme « un événement d’une ampleur comparable à l’apparition de l’alphabet, comme ce qui s’est déroulé après Gutenberg et la Réforme, généralisant l’accès à l’écriture imprimée et au savoir5. » De ces expériences, je tire la conclusion qu’il est urgent de croire en la capacité créative et d’innovation des citoyens et des forces vives du territoire, en l’intelligence collective. Et nalement de mettre, enn, le numérique au service d’une dynamique sociale.
— #PERSO —
BULLE 2.0 ?
David Fayon Chronique
Jeanne Detallante
Alors que certains acteurs refusent de se faire racheter (Twitter, Groupon…) et que se préparent de nouvelles introductions en bourse (Facebook, LinkedIn, le Chinois Renren ou le Russe Yandex), une question se pose aujourd’hui avec une acuité renouvelée : et si nous assistions à une bulle Internet 2.0 ?
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La première bulle Internet en mars 2000 concernait le secteur high-tech dans son ensemble. Aujourd’hui, les fondamentaux ne sont plus les mêmes, les investisseurs sont plus prudents et les business-models d’acteurs comme par exemple Amazon, eBay, Microsoft ou Yahoo sont solides. Pourtant, les spéculations quant à la valorisation d’acteurs comme Facebook semblent mirobolantes. En estimant à 80 milliards de dollars la valeur de Facebook avec une base de 400 millions d’utilisateurs actifs, l’utilisateur est valorisé 200 dollars ! Or les utilisateurs rapportent pour l’heure tout au plus quelques dollars par an, ce qui est nettement insufsant pour rentabiliser les investissements, même sur plusieurs années. Cette survalorisation résulte d’hypothèses quant à une croissance future de l’entreprise qui capitaliserait sur la base de données gigantesque qu’elle est en train de constituer (les
« L’OFFRE DE RACHAT DE TWITTER, C’EST UN SIÈCLE DE CHIFFRE D’AFFAIRES. » David Fayon est expert en technologies numériques, auteur de Clés pour Internet et de Web 2.0 et au-delà (Economica, 2006 et 2008), co-auteur de Facebook, Twitter et les autres… et de Réseaux sociaux et entreprise : les bonnes pratiques (Pearson, 2010 et 2011).
contacts, les « J’aime », les « Fan pages » d’entreprises, les informations publiées, etc.). L’offre de rachat de Twitter pour 10 milliards de dollars pour un chiffre d’affaires de 100 millions représente quant à elle un ratio d’un siècle de chiffre d’affaires ! Quand les plus gros acteurs des réseaux sociaux sont valorisés de la sorte, faut-il s’inquiéter ?
DÉVELOPPEMENT En sens inverse, certains réseaux sociaux ont des business-models clairement établis. LinkedIn, par exemple, repose sur, outre la publicité, les recettes de ses abonnements « Premium » qui représentent la moitié de son chiffre d’affaires, d’une part, et les partenariats avec les RH d’autre part. Il convient dès lors de garder en tête l’une des spécicités d’Internet : la stratégie de conquête de l’audience précède souvent l’arrivée des bénéces. À titre d’exemple, Foursquare bâtit une base de données utilisateurs captive (car impliquée dans une forme de compétition géolocalisée) potentiellement monétisable auprès de commerces locaux. Souvenezvous : Amazon a dû attendre quatre ou cinq ans avant de gagner de l’argent. Et Facebook a certainement cette politique : développer une base de données utilisateurs, puis la monétiser.
CONCENTRATION À moyen terme, le secteur stratégique des réseaux sociaux va se concentrer autour de quelques acteurs majeurs : Google+ (qui avec Gmail dispose d’une base de données d’utilisateurs), le réseau de Microsoft et a priori Facebook et Twitter, tandis qu’Apple tentera d’imposer ses outils dans un univers fermé avec iCloud et une ouverture limitée aux leaders incontournables du marché. Une concentration qui annonce un nouveau cycle d’innovations, de nouveaux métiers, de prochains acteurs… Pour une prochaine bulle 3.0 ?
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— #PERSO —
INTERNET KILLED THE ROCK STARS? Le 5 octobre 2011 restera gravé dans les mémoires d’une génération. Comme le 8 décembre 1980 pour des millions de personnes. Ces deux dates ? La mort de Steve Jobs, fondateur d’Apple, et celle de John Lennon, fondateur des Beatles. « INTERNET, COMME LA MUSIQUE PRÉCÉDEMMENT, A PERMIS L’ÉMERGENCE D’UNE NOUVELLE CULTURE POPULAIRE. »
Entrepreneur par passion, Stéphane Distinguin est designer de services et d’expériences sur Internet. Fondateur de faberNovel, il a participé au développement d’une vingtaine de start-up, au lancement de La Cantine (Paris), de pariSoma (San Francisco), du Camping au Palais Brongniart ou encore du festival Futur en Seine. Il a conseillé SFR sur l’événement SFR PLAYER qui se déroulera du 15 novembre au 2 décembre à Paris. Pour cette 3e édition, SFR PLAYER propose un parcours d’innovations, des débats à suivre sur place ou sur sfr.com, pour se synchroniser avec les mondes numériques.
L’émotion semble comparable : chacun a ses fans, ses groupies. Leur légitimité se fonde sur les mêmes talents : génie créatif, obstination et capacité à faire se lever les foules, sur scène pour l’un, dans ses Keynotes pour l’autre. Incomparables pourtant. Un chef d’entreprise n’est pas un artiste. Alors, de là à en faire une rock star… Il n’empêche : j’ai assisté en 2008 à une expérience qui m’a marqué. Nous recevions, à La Cantine de Paris, Mark Zuckerberg, 24 ans, fondateur de Facebook. Je n’en revenais pas de voir les personnes présentes se bousculer pour un autographe ou une photo. Quel P-DG du CAC 40 produit un tel effet ? Alors, au moment où l’on soupçonne Internet d’avoir pillé la musique, le numérique aurait-il aussi tué les rock stars en leur substituant ses leaders ?
Stéphane Distinguin Chronique
Jeanne Detallante Illustration
CULTURE POPULAIRE D’abord, parlons plutôt de « game changers » que de rock stars. Dans la musique ou en entreprise, il s’agit de ceux qui changent les règles (d’un art ou d’une industrie) et que le public retient et porte au pinacle. Ces personnes transforment pour toujours la perception de leur domaine par le grand public. Ensuite, de toute évidence, Internet, comme la musique précédemment, a permis l’émergence d’une nouvelle culture populaire. On y retrouve les mêmes signaux, la même convergence, avec cette conviction que le Web véhicule l’idée d’une nouvelle culture, alimentée et nourrie par les digital natives. Une culture naissante et puissante capable de se substituer à la culture rock. Car oui, aujourd’hui, on peut comparer la création d’une start-up à la création d’un groupe de rock. J’ai imaginé La Cantine à la fois comme une salle de répétition et comme une salle de concerts… Car c’est dans les salles de répétition et les salles de concerts, en attendant les stades, qu’on fabrique les rock stars !
VALEURS Enn, il y a la liberté. Les valeurs que l’on défend. Si la rock star fait soufer un vent de révolte, l’entrepreneur, lui, ose. Il part à
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l’aventure. En œuvrant pour la réussite de ses idées. En partageant les richesses produites pour créer des emplois, il lutte contre l’ordre établi, souvent injuste. Alors au moment où les Français, pour des raisons de culture justement, sont seulement 24% à penser que notre pays encourage l’esprit d’entreprise : soyez fous, soyez rebelles et à vos claviers, faites du rock… Ou des start-up ! 1. Contre 98% en Inde, 96% en Chine, 76% en moyenne dans le G20 et 64% en Europe.
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SOURIEZ VOUS N’ÊTES PAS SI SEUL Qui aurait cru que l’ordinateur remplacerait un jour la boule de cristal ? Qui aurait prédit qu’un amas de câbles dans un bureau froid prendrait dénitivement la place de la gitane ?
Florian Houdart Fiction
Jeanne Detallante Illustration
Pas moi en tout cas. Je suis bien incapable de prévoir quoi que ce soit. Je me suis fait licencier quand j’étais persuadé d’obtenir une promotion. J’ai demandé la main d’une femme qui aurait bien coupé la mienne. Enn, faute de tolérance à l’incertitude, j’ai rassemblé mes connaissances en algorithmique pour créer cette machine qui vit désormais à ma place. Oui, je suis paradoxal. Instable en quête d’équilibre, solitaire souffrant d’abandon, arriviste par nécessité et non par envie. Vous savez quoi ? Je vous ressemble. Vous et moi, on est hantés par la même peur de l’échec. Je remarque d’ailleurs que ma machine vous intéresse. Oh, rassurez-vous, elle n’est pas compliquée à utiliser. Il suft de pouvoir schématiser sa vie. Dire qui est acteur et qui subit. Comprendre aussi ce qui vous préoccupe, vous l’homme moyen, l’homo economicus déjà créé de toutes pièces par des statisticiens. Résumer votre existence à quelques variables n’est pas impossible. Encore quelques petites minutes de patience et vous serez entièrement codié, paramétré, réduit à des caractéristiques signiantes. Êtes-vous enn prêt à quitter les sentiers battus ? Quand vous aurez mis ce casque de simulation, j’appuierai sur le bouton. Tout se fera en temps réel. En fait, rien ne sera vraiment virtuel. Ni le temps, ni l’espace, ni les personnages que vous croiserez. Vous mènerez votre vie future tout en étant physiquement dans le présent. Vous ne subirez ni l’attente ni la crainte des conséquences. Quand quelque chose n’ira pas, vous fermerez les yeux. Un signal sera envoyé à la machine et l’expérience s’arrêtera aussitôt. Si vous souhaitez la reprendre, il vous sufra de remettre le casque.
« VOUS ALLEZ VOUS TROMPER DE TRAIN. METTEZMOI CE CASQUE ET REGARDEZ CE QUI VOUS ATTEND. » Florian Houdart est un jeune auteur belge de fantastique et de science-ction. Il est lauréat du prix de la Maison de la Francité. Son premier roman d’anticipation, Black-out, a été publié aux Éditions Chloé des Lys en 2009. Son prochain livre, La Petite Femme aux cigarettes, sera publié prochainement par le même éditeur.
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Bien, j’en ai assez dit. Quels sont vos vœux pour l’avenir ? Vous me répondez « de vraies vacances ». Vos données biométriques m’apprennent où se situe le problème. Vous faites partie, comme tant d’autres, de ces gens très occupés mais qui s’ennuient beaucoup. Une fois l’an, vous vous distrayez le long d’une plage. Enn, vous essayez. Votre femme se plaint et vous nissez par lui donner raison. Soit il fait trop chaud, soit il y a trop de vent. Il faut vous rendre à l’évidence : l’endroit idéal n’existe pas et votre compagne a besoin de votre attention. Mais vous n’arrivez pas à lui en donner. Tout tombe à plat. Comme le récit du voyage une fois rentrés chez vous. Nous allons vallonner quelque peu ces platitudes, vous faire découvrir d’autres paysages. Le choix à opérer est simple : vous allez vous tromper de train. Mettez-moi ce casque et regardez ce qui vous attend. Votre femme monte dans le TGV qui semble attendre votre arrivée. Un carnet à la main, elle ne remarque même pas votre absence. Elle est bien trop préoccupée par le prochain bilan comptable qu’elle compte boucler durant le voyage. Elle non plus ne parvient plus à vous accorder de l’attention. Peu importe où vous allez, ce sera toujours comme si vous étiez dans votre appartement. Ensemble mais seuls. De votre côté, vous prenez le train sur le quai d’en face, celui dont vous ignorez la destination nale. Après trois heures de voyage, le terminus vous oblige à descendre. C’est alors qu’elle apparaît, la jeune lle au chapeau. Elle cherche un collier perdu dans le sable. Vous l’aidez. Naturellement. Spontanément. Sous un coquillage, vous retrouvez l’objet perdu. Elle vous remercie en vous offrant son sourire de paysanne. Puis, elle demande ce que vous faites dans la vie. Vous répondez « Rien. » Elle semble connaître la raison de votre présence. Contrairement à moi, elle n’a pas besoin de machine. Obéissant à une pulsion, vous l’embrassez en fermant les yeux. Vous êtes libre,
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sans attaches et sans âge. Vous vous sentez heureux. Vous revenez à présent dans la réalité parce que vous avez fermé les yeux. La culpabilité vous envahit. Vous voulez toutefois poursuivre l’expérience. Ce n’est pas tant l’avenir de ce irt qui vous importe que ces paroles échangées avec votre future rencontre. « Tu fais quoi dans la vie ? Je veux dire, quand tu ne te trompes pas de train ? » Puis votre réponse : « Rien. » Si monter dans le mauvais train peut vous rendre indèle, est-ce que quitter votre emploi actuel pour vivre un rêve d’adolescent ferait de vous un autre ? Telle est la question qui vous tracasse tant. Tout petit déjà, on vous disait difcile, insatisfait. Vous changiez d’avis en permanence et vous pleuriez sur votre sort à longueur de journée. Pour vous consoler, votre mère avait eu une idée. Elle vous faisait coucher sur papier vos caprices. Rapidement, vous y avez pris goût. Ensuite, vous avez commencé à écrire des romans. Vous étiez votre seul personnage, un « vous » démultiplié, travesti, magnié. Vos amis trouvaient vos songeries plaisantes. Étonnamment, ils se reconnaissaient aussi dans les portraits que vous dressiez. À leur tour, ils ont parlé de vos textes à des connaissances, jusqu’à ce que vos lignes tombent entre les mains d’un éditeur. Ce dernier a été séduit et vous a proposé un contrat. Vous avez signé avec enthousiasme. Quelques mois plus tard, vous n’étiez déjà plus satisfait de cette carrière naissante. Vous avez réalisé qu’écrire ne vous apporterait pas dès le départ l’équivalent d’un salaire. Quant à vos fans, ils se résumaient à quelques lecteurs en quête de considération tout comme vous. Alors, vous avez déniché « un vrai travail ». Mais à présent, vous aimeriez dire à la jeune lle au chapeau quelles étaient vos véritables ambitions. Remettez donc votre casque. – Mademoiselle, vous avez raison, je fais bien quelque chose dans la vie. Elle se dégage de votre étreinte et vous dévisage. – J’écris… Enn, tout le monde écrit… Je veux dire par là que je travaille sur un roman. D’ailleurs, si j’ai atterri ici, c’est pour me ressourcer. Vous lui souriez. Elle vous dévisage. Elle n’aime pas les hommes hésitants. De plus, vous êtes sale et vos vêtements sont vieux, faute d’argent. Depuis que vous avez quitté votre travail, vous avez vendu l’appartement et vous êtes parti habiter dans un petit studio. La jeune lle vous scrute à nouveau. Elle ne se sent pas à l’aise. Timidement, elle vous remercie d’avoir retrouvé son collier et disparaît. Je vous regarde. Vous avez la larme à l’œil et il est grand ouvert. Je peux vous rassurer à ce sujet : votre femme ne se doute pas le moins du monde de cette vie alternative que vous menez sans elle. D’ailleurs, quand j’ai
« VOUS ÉTIEZ VOTRE SEUL PERSONNAGE, UN ‹ VOUS › DÉMULTIPLIÉ, TRAVESTI, MAGNIFIÉ. »
frappé à votre porte, c’est elle qui a ouvert. Elle est installée à deux pièces d’ici, le casque de simulation sur la tête. Deux ventes pour un seul foyer, l’affaire fut vraiment rentable. Évidemment, vous non plus, vous n’avez rien remarqué. Après tout, vous vous en moquez. En fait, vous êtes bien plus proches l’un de l’autre que vous ne le croyez. C’est à cause de cas comme le vôtre que je culpabilise, parfois. Je me demande si je ne fais pas plus de mal que de bien autour de moi. Encore quelques ventes en porte-àporte et je rentre. J’ignore ce que me réserve la suite. Je pense que je vais également me mettre ce chu casque sur la tête.
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— À VENIR —
AVANCE-RAPIDE SPÉCIAL HOMME AUGMENTÉ Tout droit sortis des labos, les technologies et services de demain.
Robots de mobilité personelle par Honda : U3-X, « Bodyweight Support Assist Device », « Stride Management Assist Device » et ASIMO (asimo.honda.com/innovations)
EXOSQUELETTES Combien de temps nous reste-t-il avant que nous ressemblions tous à des cyborgs, ces êtres mi-homme mi-robot imaginés par les lms de science-ction ? Quelques années, tout au plus, à en croire le compte rendu du dernier CEATEC 2011, le plus grand salon japonais de l’électronique grand public à Tokyo. Tous les regards y étaient tournés vers les « exosquelettes », ces combinaisons robotiques qui, une fois portées par l’homme, permettent de décupler ses capacités physiques. Fait de composants électroniques, de modules mécaniques et de parties motorisées, le prototype d’exosquelette présenté par la société Cyberdyne, en collaboration avec les laboratoire de l’université de Tsukuba, est déjà en soi une prouesse d’innovation technologique. Il s’agit d’une « carapace cybernétique » capable d’amplier les performances physiques de la personne qui le porte et de modier sa façon de se déplacer et d’évoluer dans l’espace. La plupart des recherches relatives aux exosquelettes s’orientent aujourd’hui vers le secteur médical – on pense au recouvrement des capacités motrices d’un patient ayant perdu l’usage de ses membres, par un apprentissage robotisé progressif et continu. Certains anticipent la révolution que pourrait apporter l’adoption de combinaisons exosquelettiques par certains professionnels : policiers, pompiers, ouvriers, sportifs ou encore… soldats. Les exosquelettes sont une innovation majeure de ce début de XXIe siècle. • ceatec.com/2011/en
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Exosquelette « Rex » par Rexbionics (rexbionics.com)
— À VENIR —
PATCH VITAL
Deuxième peau electronique « EES2 » par John Rogers Research Group (rogers.matse.illinois.edu)
Des chercheurs des laboratoires de l’université de l’Illinois ont mis au point un minuscule patch bourré de microtechnologies, qui colle à la peau comme un tatouage temporaire et a pour mission de récolter tout un tas d’informations sur le bon fonctionnement des organes vitaux. Avec ses capteurs, ses diodes lumineuses (LED) et ses microtransmetteurs, ce « système épidermique électronique » a notamment été conçu pour mesurer votre rythme cardiaque ou encore votre activité cérébrale et musculaire dans la vie de tous les jours. Il permet, dans une deuxième phase, de transmettre ces données pour analyse et d’assurer ainsi un suivi médical optimal. Imaginez un instant la scène : vous recevez un SMS de votre médecin généraliste qui vous suggère de vous rendre immédiatement aux urgences car il vient de détecter, en temps réel, un dérèglement de votre rythme cardiaque. Cette intervention, qui peut sauver des vies, laisse entrevoir ce que pourra être le futur de la prévention médicale dans les toutes prochaines années à venir. À votre santé ! • sciencemag.org/content/333/6044/830
LA FASHION GEEK New York est l’une des capitales pionnières de la mode et chaque année, elle dessine et réinvente les tendances de demain. Pas étonnant que cette ville soit à l’origine d’un salon peu ordinaire, qui fait la part belle aux wearable technologies, ces « habits du futur » qui intègrent des technologies de pointe à des concepts et des accessoires de mode. Parmi les concepts stars des garderobes de demain, peut-être la marinière ashy, conçue à partir de matériaux autorééchissants à l’attention des cyclistes en milieu urbain, ou encore une robe oxygénée complètement Lady Gaga-esque, avec une bulle en verre pour pallier les problèmes de pollution. Fortement inspirés de l’imaginaire science-ction, ces concepts peuvent nous paraître encore assez loufoques de prime abord. Mais au fond, c’est bel et bien à cette rencontre entre monsieur Haute-Technologie et madame Haute-Couture qu’il faudra s’attendre ces prochaines années. • geekdown.com
SolarBag « Carryall » par Diffus (diffus.dk)
Carrément vous.
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