Timbres de France
Le dessous des carnets Gérard GOMEZ, Président d’honneur de l’ACCP Dans la chronique précédente, nous vous avons parlé des idées qui avaient germé ici et là quant à l’utilisation des carnets, et plus particulièrement leurs couvertures, comme support à la publicité. Poursuivons le sujet en évoquant la façon dont était sous-traitée et organisée la recherche des annonceurs par la suite. La concession de la publicité sur les carnets en question En 1921, l’Administration décide d’introduire la publicité sur les couvertures des carnets. Pour ce faire, elle a concédé à Monsieur Carlos COURMONT (28 rue Bergère à PARIS 9ème), un entrepreneur privé, le droit de publicité sur les couvertures de ses valeurs fiduciaires ; ce dernier étant aussi chargé de l’impression des dites couvertures. En 1925, on s’intéresse à l’équipement de presses rotatives pour les carnets. Or, la fabrication envisagée nécessite l’impression des couvertures au moyen d’une presse analogue à celle qui est prévue pour les timbres-poste à inclure dans les carnets. COURMONT doit donc obligatoirement utiliser une presse rotative CHAMBON pour la fabrication par des procédés automatiques. Ce dernier, assez malin, fait connaître qu’il accepterait de prendre à sa charge la
dépense correspondante «sous réserve d’une prorogation de 10 ans de la durée de son contrat». A défaut, il exigerait que l’Administration installe à ses frais dans ses propres ateliers le matériel nécessaire. Malheureusement aucune de ces deux propositions n’était acceptable par l’Administration qui ne souhaitait pas contracter à ce sujet des engagements de longue durée. L’Administration proposant plutôt que COURMONT se procure à ses frais le matériel et qu’une réduction serait consentie sur les redevances trimestrielles qui lui étaient dues pour sa prospection des annonceurs. Des pourparlers interminables sont engagés et il fallut attendre l’accord du concessionnaire, qui a finalement obtenu son contrat, ce qui repoussa l’équipement des nouvelles machines à 1928. Probablement lassée par les exigences de COURMONT, le contrat de 10 ans arrivant à son terme en mars 1937, l’Administration décide de changer de concessionnaire pour la pub-
(1) Le dernier carnet du concessionnaire COURMONT comporte le N° de série 414.
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