L'Annexe / Das Hinterhaus

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L’Annexe (ou l’annexe secrète)


Copyright Š Denis Chastel 2006


Denis Chastel

L’Annexe d’après le journal d’Anne Franck

Livret

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Remerciements

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Avant propos Depuis mes 16 ans, je suis hanté par un long rêve resté gravé en mémoire à mon réveil sous la forme d’un opéra, quasiment mot pour mot, scène après scène avec même quelques bribes de musique et de chants. Je n’ai eu de désir que de tenter de le restituer dans son intégralité sur papier. Une courageuse enfant au destin hors du commun, dénommée Anne Frank, a chanté pour moi, voilà déjà plus de vingt ans. Cette personne n’est plus a présenter tant elle a marqué et marquera encore des générations avec le témoignage bouleversant de son journal intime. Dès les premières pages, nous sommes, comme elle, happés inexorablement dans le tourbillon hostile et vertigineux de l’Histoire. Durant la seconde guerre mondiale, en Europe, aux Pays-Bas, à Amsterdam, au 263 Prinsengracht, dans « l’annexe » qui sert de cachette, 8 personnes vont tenter de cohabiter pour leur survie. Au total, cinq adultes, dont deux couples, trois adolescents et un chat vont vivre dans des conditions extrêmement pénibles et contraignantes. Quand on est juif vivant en Europe pendant l’occupation allemande de la dernière guerre, il n’y a pas moyen de s’en sortir. Tout est mis en œuvre progressivement et rapidement par les nazis afin d’éliminer de près ou de loin ce qui peut se rapporter à toutes les minorités de personnes, ne correspondant pas à leur idéologie. Elles sont condamnées au même épouvantable sort : celui, pour le plus grand nombre d’entre eux, d’être enfermé dans des camps, en attendant d’y être exterminé dans les conditions atroces que nous connaissons. Grâce aux témoignages des rares survivants de l’holocauste parvenus jusqu’à nous, il est de notre devoir de transmettre cette parole afin qu’elle reste à jamais dans nos mémoires et celles des générations futures. Que cette mémoire collective faite d’une multitude d’histoires individuelles, d’histoires personnelles, soit plus forte que l’oubli et puisse nous rappeler ô combien la nature humaine au nom d’une idéologie, d’une religion, du fanatisme, de l’intégrisme, peut générer ce qu’il y a de pire. A travers les yeux d’une jeune adolescente cloîtrée, malgré elle, avec d’autres personnes, refusant d’être soumises à un destin tout tracé, voici l’histoire de ces personnes et des rapports qui se créent entre elles. L’annexe, elle même, n’est pas seulement le lieu du décor, elle est aussi un personnage à part entière qui isole, protège et… respire au rythme du carillon de Westertoren.

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Dédicace « Pourquoi nous ? Pourquoi l’étoile ? » Henri Dutilleux, -Mémoire des ombres- The Shadows of Time

Epigraphe « Je veux être utile et donner de la joie aux êtres qui m’entourent et pourtant ne me connaissent pas. Je voudrais continuer à vivre même après ma mort » Journal d’Anne Frank, 25 mars 1944 « Es scheint, dass Miep ihre „Untertaucher“ niemals vergisst. » Anne Frank in ihrem Tagebuch

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L’Annexe Personnages Anne Frank……………….………………………………………………………………………………...………….Soprano Margot Frank, la sœur……………………………………………………………….Mezzo-soprano Edith Frank, la mère………………………………….…Contralto / Mezzo-soprano Augusta Van Pels (Petronella)……………………………………………………………...Soprano Miep Gies, l’aide extérieure / Hanneli, l’amie………………………Soprano Otto Frank (Pim), le père / un SS voix-off………………………..……….Baryton Peter Van Pels / Un passant / Un fuyard…………………………...…………...Ténor Hermann Van Pels / Keesing, l’instituteur……………………………...…….Ténor Fritz Pfeffer, le dentiste / Un soldat allemand……………………………Basse

La scène se passe à Amsterdam entre 1942 et 1945

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Ouverture (Carillon de Westertoren) (Introduction musicale)

Prologue Amsterdam, novembre 1945 Scène 1 (Otto, Miep) (La scène se passe de côté. Au centre un espace sombre, fermé en triangle par deux murs de deux mètres de haut. Otto, le père entre côté cour, suivi peu après par Miep) Otto (entre à pas lent et s’avance en regardant autour de lui, puis s’arrête devant une entrée en fond de scène côté jardin avant de revenir quelque peu sur ses pas)

- Courage Otto, tu es au bout du chemin ! Il me tarde de savoir ! Je dois savoir. Il est temps. Il est grand temps. Encore un effort Otto ! Un effort ! Un de plus ! Que te réserve encore le destin Otto, ton destin, après celui des tiens, après celui de ta famille ? Mais que cherches-tu Otto, que veux-tu de plus ? N’en as-tu pas assez ? N’auras-tu jamais fini ? Quelle est ta quête Otto ? Trouver une réponse. Trouver la réponse à mon tourment. En finir avec les cauchemars. Il faut en finir et apaiser ma conscience. Oui, c’est ça ! Arrêter de me torturer. Me calmer. Trouver la paix. Trouver le repos. Celui de l’âme. L’âme des miens, de ceux chers à mon cœur, de ceux qui me manquent terriblement, de ceux qui me manquent infiniment, de ceux qui… Miep

(entre à son tour côté jardin)

- Monsieur Frank ? Monsieur Frank ? Est-ce bien vous ? Oh, monsieur Frank, j’attends ce moment depuis si longtemps ! Je vous attendais. Je vous guettais par la fenêtre et maintenant que je vous vois, je n’arrive pas à croire que vous êtes là, devant moi… Euh,… Permettez-moi au moins de prendre votre bagage et de vous conduire au bureau. Veuillez me suivre s’il vous plaît ! Oh, je suis tellement heureuse de vous revoir monsieur Frank, tellement heureuse ! Vous savez, rien n’a changé. Vous pouvez me croire. Nous avons, avec mon mari, gardé en l’état tout depuis votre départ. Venez, venez monsieur Frank, suivez-moi ! Oh, comme je suis heureuse ! J’ai tant de choses à vous dire, tant de choses à vous demander. Entrez ! (Otto suit Miep et sort fond jardin)

Scène 2 (les mêmes, Anne voix-off) (Les panneaux du triangle s’ouvrent et une petite lumière diffuse au centre s’intensifie peu à peu)

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Miep

(entre la première fond côté cour, après avoir entendu un lourd grincement de gonds de porte, suivie de Otto)

- Ça va monsieur Frank ? Les escaliers sont toujours aussi raides. Voilà, comme vous pouvez le constater, tout est resté à sa place. Otto

Miep

Otto

(reste un moment et observe devant le pas de la porte avant d’entrer à son tour et se diriger dans la chambre d’Anne)

- Merci Miep, merci ! Vous êtes, comme par le passé, la bonté même ! Merci ! Sans vous, que serions nous devenus plus tôt ? Ah, la pièce où nous dormions, ma femme et moi et Margot ! Et puis celle où dormait ma petite Annelies, ma toute petite… - A ce propos, j’aimerais vous montrer quelque chose qui a appartenu à votre fille Anne. Il s’agit des cahiers d’écriture concernant son journal intime. Je me suis toujours promis de les lui rendre en mains propres, vous comprenez ? J’ai rassemblé tous les feuillets qui étaient éparpillés à même le sol peu après votre arrestation par les allemands et les ai mis en lieu sûr jusqu’à son retour. Maintenant qu’il en est autrement, je descend vous les chercher. Je vous laisse seul un instant et je vous les apporte. Voulez-vous ? - Son journal ! Mais oui, son journal ! Son cher et précieux compagnon qui était tant important à ses yeux, vous l’avez conservé ?

(Anne voix-off, rires)

Otto

- Que de souvenirs hantent cette maison ! (…musique…)

(Anne voix-off, fredonne une petite musique, rires)

Miep Otto Miep

Otto Miep

- Monsieur Frank, monsieur Frank, tenez ! C’est pour vous ! Je crois que cela vous revient de droit. - Merci Miep ! Merci pour tout ! - Ne me remerciez pas monsieur Frank, je n’ai accompli que mon devoir et quand vous m’avez demandé la première fois si je pouvais vous aider, je vous ai répondu que cela allait de soi, en toute évidence ! - Votre mari est un homme comblé ! (sourire)

- Oui, monsieur Frank, je le crois! Vous savez, c’est un homme merveilleux. (Carillon de Westertoren)

Otto Miep Otto Miep

- Ah, le carillon de la Westertoren qui sonne ! - Oui, et comme il l’a toujours fait, cela tous les quart d’heure avec cette douce mélodie, si présente et si discrète ! - On peut dire qu’il aura rythmé de façon rassurante, bienveillante notre vie ici, et nous aider à tenir bon… - (…) Je vous laisse ! Si vous avez besoin d’autres choses, je suis en bas. Il y a du thé et nous vous attendons pour dîner. Venez nous rejoindre quand vous le désirez. Vous êtes ici toujours chez vous.

(Le pan du triangle côté cour se referme sur Miep qui sort fond cour)

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Scène 3 (Otto, Anne voix-off) Otto

(seul, il s’avance lentement au devant de la scène, seulement douche lumière sur lui feuilletant doucement l’ouvrage et commençant à lire)

- Douze juin mille neuf cent quarante deux, je pourrai, je l’espère, tout te confier, comme je n’ai pu encore jamais le faire avec personne, et je l’espère, tu me seras d’un grand soutien… et il m’est difficile d’attendre l’heure, le moment pour enfin écrire sur tes pages. Oh, comme je suis heureuse de t’avoir. Anne

(en voix-off et en doublé avec Otto, éclairage douche sur le bureau d’Anne)

- … et il m’est difficile d’attendre l’heure, le moment pour enfin écrire sur tes pages. Oh, comme je suis heureuse de t’avoir. … Il faut que je résume l'histoire de ma vie, quoi qu'il m'en coûte … Mon père est le plus adorable trésor de père que j’ai rencontré… Comme nous sommes juifs, mon père est venu en Hollande et a créé une société spécialisée dans la préparation des confitures. A partir de juin 1940, fini les temps heureux, en premier lieu avec la guerre suivie de la capitulation, l’entrée des allemands et la misère pour les juifs a commencé. Loi antijuive après loi antijuive, notre liberté s’est vue très vite limitée. Les juifs doivent porter l’étoile jaune. Les juifs doivent rendre leurs vélos. Les juifs n’ont plus le droit de prendre le tram. Les juifs n'ont pas le droit de circuler en autobus, ni même dans une voiture particulière. Les juifs ne peuvent faire leurs courses que de trois heures à cinq heures. Les juifs ne peuvent aller que chez un coiffeur juif. Les juifs n'ont pas le droit de sortir dans la rue de huit heures du soir à six heures du matin. Les juifs n'ont pas le droit de fréquenter les théâtres, les cinémas et autres lieux de divertissement. Les juifs n'ont pas le droit d'aller à la piscine, ou de jouer au tennis, au hockey ou à d'autres sports. Les juifs n'ont pas le droit de faire de l'aviron. Les juifs ne peuvent pratiquer aucun sport en public. Les juifs n'ont plus le droit d’être dans leur jardin ou chez des amis après huit heures du soir. Les juifs n'ont pas le droit d'entrer chez des chrétiens. Les juifs doivent fréquenter des écoles juives, et ainsi de suite. Voilà comment nous vivotions et il nous était interdit de faire ceci ou de faire cela. Un camarade me disait toujours : " Je n'ose plus rien faire, j'ai peur que ce soit interdit … Mais je continue de croire en la bonté innée de l'homme ! Otto

(devant la scène, debout face public, toujours continuant de feuilleter le journal)

- … Mais je continue de croire en la bonté innée de l 'homme ! (seul, face au public)

- Je continue de croire en la bonté innée de l 'homme ! (Noir bureau et le deuxième pan du triangle se referment lentement, la lumière douche diminue sur Otto, qui tombe à genoux en pleurant, jusqu’au noir plateau)

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Acte I. Amsterdam, février 1939 Scène 1 (Anne, Otto) (Carillon de Westertoren) (Apparaissent sur le « ciclo » les nouvelles cinématographiques projetées montrant l’invasion de Varsovie par l’armée allemande)

Anne

Otto Anne Otto Anne Otto Anne Otto

- Dis-moi mon p’tit papa, quand le film commence-t’il ? J’ai hâte de la voir dans sa nouvelle toilette, comme sur les photos à l’entrée du cinéma. Elle est tellement belle, tu sais ! Comme j’aimerais lui ressembler et porter de belles robes pour aller danser! - Attends ! Ecoute ! Il se passe des événements de plus en plus inquiétants chaque jour à travers le monde ! A notre porte ! - Tu sais mon petit Pim, qu’ils sont ensemble aussi dans la vie ? - Qui ça ma chérie ? Oui, oui ! Ce sont justes les informations ! Tu vas la voir ta vedette ! Je la trouve jolie aussi ! - Pim, oh Pim, regarde ! Encore ces images de soldats et de guerre ! - N’aies pas peur mon petit. Je suis là moi ! Ton papa sera toujours là ! Et puis ta mère est là aussi avec ta grande sœur… - Mais avec toi, je n’ai pas peur et je suis sûre que les grands de ce monde vont finir par trouver un accord pour le bien de tout le monde ! - Mais oui ma chérie, mais oui, il ne peut en être autrement. Regarde, ça commence !

(Noir écran et plateau)

Scène 2 (Carillon de Westertoren) (Scène de rue dans Amsterdam. Un à un puis aussi par couples, les différents protagonistes passent rapidement, devant le mur de cour à jardin ou de jardin à cour, voire se croiser, sans se voir, dans des attitudes minimalistes exprimant la crainte)

Scène 3 (Margot, Anne, un passant) (Anne venant de cour et tenant son vélo à la main, s’arrête un moment et regarde derrière elle en arrangeant ses cheveux. Un passant d’allure jeune croise le regard d’Anne un instant et s’en va côté cour)

Margot

(de cour et à pied, rattrape Anne)

- Anne, attends-moi ! Tu pourrais au moins m’aider à porter mon cabas ! 11


Anne

Margot Anne

Margot

Anne -

Margot

Anne

- Regardez celui-là ? Mais pour qui se prennent t-ils tous ! Toujours à vouloir quelque chose de moi, à vouloir me raccompagner, me suivre en vélo, me porter mes affaires jusqu’à la maison, à vouloir me revoir, à vouloir toucher mes cheveux, à vouloir me prendre les mains, à vouloir m’emb… - Anne ! aide-moi plutôt à porter sur ton vélo ces affaires ! - Tu vois Margot, ce n’est pas les prétendants qui manquent ! Plus d’un m’a déjà dit que j’avais de très beaux cheveux ! Un jour, un beau matin, je trouverai le charmant jeune homme qui saura me parler et aimer ce que j’aime, me donner son affection sans en attendre de retour, un jeune homme qui… - Cesse de dire des sornettes ! Viens maintenant ! Maman nous attend ! Cela ne te suffit pas d’avoir à l’école tous les garçons à tes pieds ! Que veux-tu de plus sœurette ? Allez-viens !Viens ! Ne tardons pas ! Tu sais aussi bien que moi qu’il ne fait pas bon traîner dans les rues maintenant avec ta bicyclette ! Margot, regarde ! Mais regarde ! Par ici ! Le salon de coiffure ! Ils ont écrit une fois de plus « Jude » sur la vitrine ! Qu’est-ce que cela veut dire ? Est-ce que nous sommes des gens à part ? (regardant l’étoile sur son manteau) Est-ce qu’on doit vraiment se distinguer comme une race à part, une sous-espèce, des êtres inférieurs… - S’il te plaît Anne, ce n’est pas le moment ! Ce n’est vraiment pas le moment ! Polémiquer sur la place publique, es-tu folle ? Allez ! Viens, ne t’inquiète pas ! Ca va s’arranger, papa l’a entendu dire à la radio ! Viens maintenant ! Maman va s’inquiéter ! - Margot ? Tu penses que les garçons sont tous les mêmes ! Margot ? Comment sont-ils avec toi ? Tu n’en parles jamais ! Dis-moi ! Est-ce qu’ils sont aussi pressants avec toi, qu’avec moi ? Est-ce qu’avec toi aussi, ils cherchent à te caresser les cheveux ? Est-ce qu’ils cherchent aussi à t’embrasser ?

(Margot soupire et empoigne la bicyclette en direction jardin)

Anne

- Margot ! Attends ! Attends-moi ! Dis-moi ! Avec toi aussi ?

(Elles disparaissent l’une après l’autre côté jardin, noir plateau)

Scène 4 (Keesing, Anne) (L’instituteur venant côté cour et longeant la scène s’arrête milieu scène face public éclairé en continu par un projecteur douche)

Keesing - Silence ! Allons, silence, je vous prie ! Je réclame encore un peu de votre attention ! Nous allons tenter d’étudier un nouveau chapitre de votre manuel ! Mademoiselle la cancanière a t-elle encore quelque chose à dire ? Ne répondez pas tout de suite mademoiselle, mademoiselle … ? Anne

(en voix-off) 12


- Frank, monsieur Keesing, Annelies Marie Frank ! Keesing - Votre impertinence ne doit en aucun cas égaler vos bons résultats dans les matières générales, même si les mathématiques laissent à désirer ! A propos de bavardages, n’aviez-vous pas une punition ayant pour sujet les sempiternels coin-coin-coin de madame la cancanière à me rendre aujourd’hui ? Eh bien, approchez ! Prenez ma place et lisez-nous à haute voix votre chef d’œuvre ! Allez, venez ! Auriez-vous perdu votre langue ? Anne (un peu hésitante, prend la place de l’instituteur sous la douche de lumière et commence à lire son devoir en se raclant la gorge)

- Hmm, hmm !! Voilà, c’est l’histoire des Coin-Coin-Coin de madame la cane cancanière, poème de Anne Frank ! Hmm ! Par un beau matin de printemps 8 Aux canetons dame cane 8 Pour les appeler cancane 8 En bordure d’un bel étang 8 De tonitruant coin-coin-coin 8 Sur l’onde verte résonnent 8 Les trois petits en personne 8 Répondirent par coin-coin-coin 8 Coin-coin-coin-coin-coin-coin-coin-coin 8 Avec l’enthousiasme d’un chœur 8 Ils cancanaient tous de bon cœur 8 Toute la journée coin-coin-coin 8 Bientôt derrière les roseaux 8 Dans un vacarme assourdissant 8 Un grand cygne noir menaçant 8 A coups d’aile agita les eaux 8 Ayant réveillé leur père 8 Et par les coin-coin, courroucé, 8 Le Maître des lieux fut poussé 8 A sortir de son repère 8 Qui ose troubler mon repos 8 Qui prétend m’offenser ainsi 8 Quels sots sont venus jusqu’ici 8 Les bruits cessèrent à ces mots 8 Les canetons se blottirent 8 Et un ensemble formèrent 8 Cherchant l’appui de leur mère 8 En de fort coin-coin partirent 8 Mais cette erreur leur fut fatale 8 13


Le grand oiseau fondit sur eux 8 Et à grand coups de bec nerveux 8 Les tua ! Carnage total 8 Les trois inertes petits corps 8 Epars sur le miroir étale 8 Dans le paysage, installent 8 Un parfait silence de mort 8 Tout sépare de l’enfance 8 Les adultes par essence 8 Joie de vivre, insouciance 8 Tout est jeu et innocence 8 Pour la fougueuse jeunesse 8 La rigueur et le silence 8 Règlent la pesante ambiance 8 De la sérieuse vieillesse 8 Keesing - Bien. Très bien. Merci, mademoiselle Frank! Avant d’entamer une nouvelle leçon, j’aimerais vous tenir informé de certains faits survenus récemment. Comme vous avez pu l’observer, certains de vos camarades ne viennent plus en classe. Les événements me poussent à vous dire qu’en cette période trouble, et je m’adresse à vous mes enfants, maintenant sans détour, qu’il m’est difficile de poursuivre ma mission, celle de vous enseigner les vraies valeurs qui feront un jour de vous des hommes et des femmes instruits, responsables et respectueux d’autrui ! Vous n’êtes pas sans savoir qu’une nouvelle forme de pensée envahie le monde occidental ! Un régime extrémiste et totalitaire a vu le jour en Allemagne, il y a quelques années, avec à sa tête, un homme aux idées sombres et loin d’être humanistes . Il a forcé notre très beau pays, la Hollande, à capituler et à nous imposer son mode de pensée unique ! Et nous, personnes de confession juives, sommes devenus dans ce pays, dans cette ville et dans cette classe des êtres indésirables, constituant une menace à ce nouvel ordre établi ! Comme vous pouvez aussi le constater, maintenant que vous êtes assez grands, nous subissons chaque jour un peu plus de restrictions concernant notre mode de vie quotidienne. Bon nombre de mes collègues instituteurs et voisins sont partis, sous la contrainte, en Allemagne ou ailleurs ! … Je ne peux vous cacher plus longtemps, que mon épouse, elle même, a reçue une convocation et a été emmenée de force, aujourd’hui aux aurores, pour le travail obligatoire. De ce fait, je vais tenter de la rejoindre et vous demande, en mon absence ces prochaines semaines, de bien suivre votre manuel de cours ! Je compte sur vous pour apprendre et ainsi devenir plus tard de grandes personnes brillantes, comme vous mademoiselle ! Mademoiselle … « coin-coin-coin » ! (Noir plateau)

Scène 5 14


(Carillon de Westertoren) (Entrée cour et jardin de personnes qui se croisent sans se regarder d’un pas pressé ou lent mais plus nerveuses que la première fois dans leurs attitudes)

Scène 6 (un SS voix-off, Keesing) (Noir plateau, bruits de fond et éclats de voix s’intensifiant) un SS (voix-off)

- Los !! Los !! Weiter !! (Bruit fort répétés de coups dans une porte. Douche lumière fixe côté cour sur l’instituteur enfilant un manteau, résigné) un SS (voix-off)

- He, sind Juden hier ? Keesing

(ajustant ses lunettes)

- Oui, oui !! Il y a des juifs ici ! Une petite minute je vous prie ! un SS

(voix-off)

- Raus Juden! Ihr habt fünf Minuten Zeit! (L’instituteur fait mine d’éteindre une bougie posée sur sa valise. Noir Plateau)

Scène 7 (Projection ciclo de rafles de personnes dans la rue, les mains sur la tête et s’engouffrant dans des camions sous la menace d’hommes armés)

Scène 8 (Edith, Margot) (Lumière plateau. Entrée jardin de Margot au bras de sa mère marchant en longeant bord scène et s’arrêtant un instant milieu devant face public)

Edith

- J’ai le terrible pressentiment que plus rien ne sera comme avant !

(Elle essuie quelques larmes)

Margot - Viens maman ! (Elles reprennent leur chemin et depuis cour, longeant le mur, s’arrêtent devant la porte côté jardin et entrent)

Scène 9 (Otto, Anne) (Otto et Anne entrent côté cour et longent le bord de scène)

Otto Anne Otto

- Ne t’arrête pas Anne ! Suis-moi ! - Oh Pim, c’est comme un film d’aventure avec plein de mystères ! - Reste tranquille à mes côtés ! Ne nous faisons pas remarquer !

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Anne

(se retournant un instant en arrière)

- Moordje va me manquer terriblement ! Tu es sûr que le temps que nous serons partis, on prendra soin de lui ? Otto - Pour ton chat, nous avons mis un mot pour les voisins. Ils sauront s’en occuper. Ne te fais pas de soucis. Anne - Et que vont penser toutes mes amies de notre absence ? Otto - Ne t’en fais pas ! Nous ne serons pas partis très loin et ni pour très longtemps, je te le promets ma chérie ! (apercevant devant eux, un soldat allemand) Maintenant baisse la tête et reste près de moi. Ne le regarde pas ! Marche à mon pas et tout ira bien ! 1SldtAll - Moment Juden ! Wartet ! Die Papiere !(Otto s’arrête et fait mine de chercher son portefeuille dans son manteau. Surgit précipitamment côté cour un passant en courant puis s’arrête net en voyant le soldat, fait demi-tour, trébuche et repart côté cour) He Du ! Halt ! Halt ! Verdammt ! Halt ! (Il le poursuit et utilise son sifflet jusque dans les coulisses côté cour)

Anne Otto

(regarde son père et continue de marcher)

- C’est encore loin ? - Nous sommes bientôt arrivés ! … C’est ici !

(Ils finissent par entrer à leur tour par la porte au fond. Noir plateau) (Carillon de Westertoren)

Acte II. Annexe au Prinsengracht 263, juillet 1942 Scène 1 (Miep, Anne, Otto, Edith, Margot) (Intérieur de l’annexe avec un plan portant le nom de chaque pièce est projeté au sol. Une table et 6 chaises constituent le mobilier) Miep (accueillant tour à tour Anne et Otto Frank en fond cour)

Anne

Otto

- Viens Anne ! Par ici ! Attention ! L’escalier est un peu raide ! Donne-moi tes affaires ! - Cet escalier ! Un vrai casse-patte hollandais ! Alors, c’est donc ça la mystérieuse cachette, au-dessus des bureaux de papa et derrière une porte bibliothèque ! Bigrement ingénieux ! (s’adressant à sa femme Edith et à Margot, qu’il prend dans ses bras)

- Vous êtes arrivées saines et sauves jusqu’ici, je m’en réjouis ! Anne - Margot, quelle aventure ! Nous avons pris un chemin si long alors que nous habitons à côté ! Regarde dans cette armoire ! Que de trésors ! Margot - Quel lit prends-tu ? Anne - J’ai déjà choisi, ce sera celui-là ! Cette cachette sera parfaite, qu’en dis-tu ? 16


Margot - J’en dis que cette histoire doit prendre fin au plus tôt et que nous retrouvions notre confort d’antan, chez nous, dans notre maison ! Anne - Papa nous a promis que tout rentra bientôt dans l’ordre, comme autrefois ! Margot - Comme autrefois ! Miep - Demandez-moi mesdemoiselles ce dont vous auriez besoin et je ferai de mon mieux pour vous le procurer ! Ne vous en faites pas. Tout va bien se passer ! Respectez à la lettre les consignes que va vous expliquer votre père ! Tant que la menace rôdera à l’extérieur, nous devrons observer la plus grande prudence ! (à tout le monde) Je n’ai plus rien à ajouter si ce n’est de vous souhaiter un bon séjour dans cette annexe des bureaux que nous avons aménagé à la hâte avec monsieur Franck ! Edith - Merci Miep ! Nous ferons tout notre possible pour nous accommoder le temps qu’il faudra de cet endroit ! N’est-ce pas Otto ? Otto - Oui, merci Miep ! Bientôt les ouvriers vont prendre leur place et nous devrons garder un parfait silence durant toute la journée ! Miep - Je viendrai vous délivrer après le départ des derniers occupants en frappant à la porte avec un code défini ! Anne - Pourquoi pas l’hymne de la révolution française ! Pa-Pam, Pa-Pam !! Otto - Elle étudie en ce moment le français et son histoire ! Margot - Elle fait toujours son intéressante ! Miep - Très bien mademoiselle la révolutionnaire ! (rires) Bonne journée ! Que Dieu vous protège ! Otto - Que Dieu vous garde Miep ! Tous en chœur - Que Dieu vous garde ! (Miep referme doucement la porte du fond derrière elle)

Otto Otto Anne Otto

- Anne ! Margot ! Mes chéries ! Venez voir un instant votre papa ? J’aimerais vous montrer quelque chose ! - Annelies, voilà déjà pour toi ! - Oh, mes photos de vedettes de cinéma ! Garbo ! Et celle de ma reine préférée ! - Margot, Scène 3

(La lumière diminue pour laisser apparaître sur le ciclo un ciel nuageux en mouvement accéléré accompagné de musique sur le temps qui passe (ex. de couleur musicale, réf. à H. Dutilleux : - Les heures, « The shadows of time »)

Scène 4

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Scène 5 (Les mêmes, Hermann, Augusta et Peter Van Pels)

Herman

(secouant très énergiquement les mains de chacun)

- Nous vous sommes tellement redevables monsieur Frank et madame Frank. La convocation de Margot et les contrôles pressant des allemands nous ont conduit à venir nous cacher avec vous plus tôt que prévu ! Augusta - Ne fouss’ inquiétez pâs ! Nous serons aussi tiskrett qué possiple ! Nous afons peaucoup, peaucoup t’étucation et té safoir-fifre, fous safez ! Otto - Hermann, vous avez bien fait de venir avec votre petite famille. Il y a ici assez de confort pour nous tous, n’est-ce pas Edith ? (Edith reste derrière Otto, sans réagir) Permettez que je vous débarrasse, madame Van Pels ? Augusta - Och, comme c’est aimaple té fotre part ! Quel kalant thomme fous faites ! (sur un ton amusé) Ché feux pien, mais prenez soin té mon karton à châpeau ! Et à propos té safoir fifre, ch’ai emporté mon… (elle brandit victorieusement un pot de chambre du carton à chapeau que tient Otto à bout de bras, et l’agite vigoureusement) …fasse té nuit ! Oui, foyez-fous, sans lui, sans mon fasse té nuit, ché né mé sens pas chez moi ! (Elle rit fort et seule de son effet produit tout en continuant de le brandir en l’air) Foyons, foyons, où fais-ch’ lé mettre (Tout le monde la suit du regard, interloqué) ! Ach, foilà, une place tout’ intiquée, … sous lé tifan ! (Edith, voulant s’interposer, est freinée dans son élan par un geste d’Otto, lui commandant de ne rien tenter) Miep (regardant sa montre)

- Madame Frank, je vous laisse avec vos amis faire le tour des lieux et prendre assez vite vos places respectives ! Il est bientôt huit heures et les employés vont arriver ! Je vous demande donc d’appliquer les consignes que va se charger de vous expliquer encore une fois monsieur Frank ! Monsieur Frank, je vous passe le relais ! Vous n’avez maintenant plus que dix minutes ! Je retourne dans les bureaux, à l’étage en-dessous ! Je reviendrai vers dix huit heures après le départ du dernier employé ! D’ici là, je vous souhaite à chacun la bienvenue dans ce modeste endroit et bon courage durant cette première journée ! Otto - Merci Miep ! Sauvez-vous ! Vous en avez déjà tellement fait! Herman - Qu’est-ce qu’elle voulait dire par « plus que dix minutes ! » ? Otto - Je me dois de vous rappeler … que dorénavant à partir de huit heures, il nous sera strictement interdit de faire le moindre bruit ! Edith - Madame Van Pels, si vous voulez bien me suivre ! Commençons par vos appartements ! Augusta - Che fous suis Matâme Etith, appelez-moi Petronnella ! Herman - appelez-moi Petronella ! (d’un ton moqueur) 18


Otto

- Que chacun prenne vite sa place ! Peter, grimpe au grenier ! Anne, là-bas avec Margot ! Hermann par ici avec votre femme ! Cela vous conviendra ? Edith - Nous verrons ensuite pour le linge de maison ! Augusta - Que c’est petit ! Chamais mon kross’ homme té mari ne pourra s’en accommoter ! Peter - Laissez-ça ! Je l’emmène avec moi ! Edith - Il faudra bien pourtant. Nous n’avons pas le choix ! Otto - Qu’est-ce donc ? (en voyant le caisson ajouré que tient Peter dans les bras) Peter - C’est mon chat ! Edith - Quoi, il a un chat ? Anne - Où ça, un chat,? Margot - Comment, un chat ? Peter - Oui, Muschi, mon chat ! Herman - Quel entêté, il ne m’a pas écouté ! Augusta - Partonnez-le, il était si triste té s’en séparer ! Otto - Mais nous avions déjà été clair à ce sujet ! Anne - Oui, très clair ! Pas de chat dans la cachette ! Tous en chœur - Pas de chat dans la cachette ! (Carillon de Westertoren)

Otto Tschœur Anne Lsautres Peter Anne Lsautres Peter Lsautres Anne Lsautres

- Silence à présent ! Prenez vos place en silence ! Nous verrons cela plus tard ! - Silence ! Retrouvons nos quartiers ! - Il beau ! C’est un mâle ? - Silence ! - Oui ! - Comment s’appelle-t’il ? - Silence ! - Il s’appelle Muschi ! - Silence ! - Muschi ? - Silence ! Suffit ! Pssschhhht !

(Chacun s’occupe avec ce qu’il a sous la main pour passer le temps, en soupirant de temps en temps à tour de rôle.) Herman (cherchant dans ses poches)

- Ma douce colombe, où as-tu mis mes cigarettes ? Augusta - Comment lé saurais-che ? Si tu faissais plus attention à tes affaires ! Céla n’arriferait pas ! Ach ! Sans moi, tu es pertu ! Herman - Tais-toi oiseau de malheur ! Je n’ai besoin de personne ! Entends-tu ? Augusta - Il fautrait safoir ! Les colompes sont té charmants folatiles et touchours choyeux ! (en se trémoussant quelque peu) 19


Edith - Chut ! Parlez moins fort ! On pourrait vous entendre ! Herman - Je veux juste mes cigarettes ! Et madame roucoule ! (à Peter) Ah, si c’est toi qui les a prises, je t’assomme ! Peter - Que pourrais-je bien en faire ? Anne - Allez-vous vous taire ! Herman - Je n’ai pas d’ordre à recevoir de vous jeune fille ! Anne - … Otto - Non Anne ! Calmez-vous et prenez chacun un livre sur la table en attendant ! (Hermann, après un moment, se dirige vers la table en faisant grincer le plancher) Tschœur (à voix basse)

- Vos chaussures, s’il vous plaît, retirez-les ! Augusta - Vos chaussures, s’il vous plaît môssieur, retirez-les ! (singeant l’agacement des autres dans les inflexions et grimaces et… sans accent, au grand étonnement des autres)

Scène 6 (Hermann retire ses chaussures en grommelant et en faisant tomber la première par mégarde, puis s’applique à poser la deuxième avant de retourner à la table. Le plancher grince encore sous ses pas, alors il abandonne et fait demi-tour sous le regard des autres. Anne se lève à son tour, prend un ouvrage qu’elle tend à Hermann, puis un autre avant de s’asseoir aux côtés de son père)

Scène 7 (les mêmes) (Carillon de Westertoren) (Bruit de sirène au loin, signifiant arrêt du travail pour la journée) Margot (regardant discrètement par la fenêtre, rejoint par Anne et Peter)

Otto

- Voilà ! le dernier employé est sorti ! Miep ne va plus tarder ! - Ne restez pas devant les fenêtres. Ne touchez pas aux rideaux. Il en va de notre vie à tous ! Si l’on nous savait ici ! Peter et Anne, à l’aide de ces panneaux, obstruons maintenant chaque fenêtre !

(On frappe plusieurs coups répétés en codes)

Anne

- C’est Miep ! C’est Miep ! Elle vient nous sauver ! Chassons ensemble ce tyran ! Brisons menu menu le silence pour la soirée ! Bonsoir Miep ! Tschœur - Bonsoir Miep ! Augusta - Och, si fous safiez comme nous sommes content te fous foir ! Miep - Bonsoir mes amis ! Cela n’a pas été trop long ? Je vous apporte quelques vêtements et de la nourriture achetée au marché noir avec de fausses cartes d’approvisionnement, elles aussi achetées au marché noir ! Et puis pour vous, monsieur Frank… Edith - Oh, Margot peux-tu aider Miep à porter ce sac de nourriture jusque dans la cuisine, je te prie, je n’en ai pas la force ? 20


(Margot reste paralysée)

Otto

- Avec Anne, nous nous en chargeons ainsi que de distribuer les draps de lit et ranger ce qui reste dans les armoires ! Anne, aide-moi ! Prend ceux-ci ! Anne - Tenez madame Van Pels ! Ils sont repassés et sentent encore bon la myrrhe ! Augusta - Merci ma chérie mais tu m’en tonnes peaucoup en même temps ! Miep - Je vais vous aider madame Frank à préparer le repas ! Edith - Pour ce soir seulement ! Comme vous êtes charitable ! Herman (retrouvant ses cigarettes dans la poche arrière de son pantalon) - mes cigarettes ! Et dire que je les avais tout ce temps avec moi ! Augusta - C’est pien ! Au lieu té t’en prendre à ton fils ou à ta femme ! (Hermann ne l’écoute pas et allume une cigarette)

Augusta - Tu as fait tes économies et tu ne nous afais pas encore empesté chusqu’ici ! (Hermann hausse les épaules dans un halo de fumée. Peter avance devant jardin et s’arrête à la case grenier, pour jouer avec la caisse où se trouve son chat)

Scène 8 Scène 9 Scène 10 (Lumière plateau. Anne s’approche avec une chaise, côté cour, devant un hypothétique miroir au-dessus du lavabo de la salle de bain. Elle monte sur la chaise et sort de sa poche un soutien-gorge qu’elle exhibe face public avant de l’essayer par-dessus son tricot de corps. – Jeu des scène avec les boules de coton pris dans l’autre poche, en guise de remplissage des bonnets. Elle fait la coquette puis ajuste le tout sous un gilet, attaché auparavant autour de la taille, avant de sortir triomphante en traversant la pièce centrale, où les quelques lève-tôt qui déjeunent à table, la regardent, pour ensuite aller dans la chambre de Margot et la réveiller)

Scène 11 Anne

- Bonjour Margot ! Bien dormi ! Que penses-tu de ma silhouette ? N’ai-je pas un profil de Star ? Telle Garbo snobant tous les hommes sur son passage ! A tous ceux qui se penchent et veulent lui baiser la main! Margot - Descend de mon lit, je te prie ! Anne - Regarde, regarde bien ! N’as-tu rien remarqué ? Margot - Je vois seulement que tu fais l’imbécile, comme d’habitude ! Anne - Mais si, regarde bien ! Margot - Oh, laisse-moi tranquille ! Anne - Bon, tu l’auras voulu ! 21


(Elle fait mine de commencer un strip-tease puis exhibe le soutien-gorge remplit des boules de coton qu’elle retourne ensuite et secoue en pluie au-dessus de Margot interloquée)

Margot - Anne ! Mais arrête, qu’est-ce qu’il te prend ? Mais oui, ma sœur est folle, définitivement ! Anne - Oui, grande sœur ! Les hormones ont eu raison de moi !Hahaha ! Margot - Trop d’hormones en effet, mais pas au bons endroits ! (Elle finit par rire avec Anne et chahuter en se lançant les boules de coton d’un lit à l’autre)

Anne

- Oui, mais ça viendra, et ce jour là, gare à toi ! Gare à tout le monde ! Anne va vous montrer à tous ce qu’est une femme, une vraie ! Margot - (la singeant) Moi, plus tard, je serai une grande vedette de cinéma ! Anne - et les premiers rôles oublieront leurs répliques à cause mon intense regard ! Margot - ils resteront sans voix devant tant de potentiel (en formant une poitrine généreuse avec les bras)

Anne - Le public depuis la salle hurlera : Encore, encore ! (révérences et rires) Margot - Et encore ! (rires) (Elles s’asseyent toutes les deux côte à côte en riant de bon cœur)

Anne Margot Anne Margot Anne

-

Comment sont les tiens ? Je peux les toucher ? Hé, mais que fais-tu ? Laisse-moi ! Je voulais juste savoir ! Et pour les règles ? Ce n’est pas une question que posent les jeunes filles ! Justement, je ne suis plus une jeune fille ! Je suis en droit de savoir ! A quel âge as-tu ressenti les premiers changements… physiques, je veux dire ? Margot - Tu l’apprendras bien assez tôt et crois-moi, cela ne sera pas facile tous les jours ! Anne - Comme j’ai hâte maintenant ! Il me tarde ! En attendant, laisse-moi les toucher (Elle fait mine de prendre les seins de sa sœur)

Margot - Anne ! Anne ! Non, non, je ne veux pas ! Anne je te l’interdis ! Ils sont à moi ! Tu n’y toucheras pas ! Non, non, non !!! (Elles recommencent à chahuter de plus belle dans la chambre. Anne finit par faire tournoyer le soutien gorge au-dessus de sa tête pendant que Margot lui jette encore des boules de coton. Entre alors Peter, attiré par les bruits)

Margot - Ah ! Un homme ! Anne - Oui, un homme ! Sus à l’ennemi ! Il a tout vu ! Il faut l’attraper ! (Peter apeuré, se sauve vers le centre poursuivi par les deux sœurs, sans voir que Anne lui a déjà mis le soutien-gorge autour du cou)

Augusta - Mon cher anche poursuifit par tes samassones ! Edith - Cessez ce rafus ! Sur le champ ! Peter ! Peter ! Revenez je vous prie ! Où avez-vous trouvé ceci ? (se saisissant du soutien-gorge) Mes dessous ! Ce sont mes dessous ! (Augusta rit aux éclats)

Edith

- Votre fils, chère madame, a des problèmes ; pour s’exhiber de la sorte avec mes dessous ! 22


Augusta - C’est un homme maintenant ! (sur un ton amusé) Edith - Tout de même, mes dessous ! Je crois qu’il va vraiment être difficile de cohabiter tous ensemble ! Otto, demande à tes filles d’arrêter de rire ! Otto - Faites mes chéries ce que demande votre mère ! Anne - Maman, ce n’est pas la faute de Peter. C’est moi qui aie emprunté ton soutien-gorge pour l’essayer ! Edith - Oh, non, non, non !!! Voilà une facétie de plus à ton palmarès pour déshonorer ta mère devant tout le monde ! (Elle prend la tête entre ses mains et s’en va en pleurant)

Otto Anne

- Anne ! Fais des excuses immédiatement à ta mère ! - Mais Pim, je n’ai rien fait de mal !

(Devant un peu de réticence, Otto indique fermement du doigt où se trouve sa mère) Edith (au moment où Anne se rapproche de sa mère)

- Heureusement que Margot n’est pas comme elle ! Anne - Heureusement que je ne suis pas comme toi, que je ne suis pas comme Margot, que je ne suis plus une enfant, que je suis moi et que je suis comme je suis ! (elle s’en va dans sa chambre) Edith - Cette enfant ne m’aime pas, Otto ! Augusta - Hermann ! Fiens ! Leurs saffaires prifées ne nous concernent pas ! Herman - Peter ! File dans ta chambre, n’as-tu pas mieux à faire ? Augusta - Excussez-le matâme Etith! Qué foulez-fous ? Il est comme son père à son âche ! (D’un regard complice, Hermann et Augusta rentrent dans leurs quartiers, au fond, à cour) (Carillon de Westertoren) Otto (prenant sa femme dans se bras et partant doucement vers le fond, au centre)

- Ce n’est qu’une enfant. Elle changera ! Tu verras ! Scène 12 Anne

(seule dans sa chambre)

Scène 13 Scène 14 Scène 15 Scène 16 Scène 17 Scène 18 Scène 19

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/… Herman - Euh ! Miep ! Pardon ! Excusez-moi ! Avez-vous pensé à ma petite commande ! Miep - Oh mais oui bien sûr ! Tenez ! Vos cigarettes !

…/…

Epilogue (on entend d’abord la voix de Miep qui apparaît peu à peu du fond noir pour se retrouver dans un halo de lumière au centre)

Miep

- L’histoire ne s’arrête pas là ! Le 8 août 1944, les huit clandestins seront transférés de la prison d’Amsterdam au camp de Westerbork. Un mois plus tard, ils prendront le dernier train pour le camp de Auschwitz-Birkenau. Début octobre 1944, Hermann Van Pels mourra dans les chambres à gaz d’Auschwitz. Fin octobre 1944, Anne et Margot seront transférées au camp de concentration allemand de Bergen-Belsen. Le 20 décembre 1944, Fritz Pfeffer mourra au camp de concentration de Neuengamme. Le 6 janvier 1945, Edith Frank mourra à Auschwitz-Birkenau. En février 1945, Augusta Van Pels sera déportée de Bergen-Belsen à Buchenwald, puis à Theresienstadt où elle mourra probablement peu après. Peter Van Pels mourra au camp de concentration de Mauthausen. En mars 1945, Margot suivie de sa sœur Anne mourront du typhus à Bergen-Belsen. Seul, Otto Frank parviendra à s’en sortir vivant et finira ses jours en Suisse en ayant pour mission ultime de porter le témoignage de sa fille à travers le monde entier. J’ai, aujourd’hui plus de 95 ans et je voudrais juste ajouter ceci : Anne Frank ne symbolise pas les six millions de martyrs de l’holocauste. La vie et la mort d’Anne Frank forment un destin individuel, comme il y en eut six millions. Chaque victime avait ses propres idéaux et sa propre philosophie de la vie, chaque victime était pour sa famille et son entourage quelqu’un d’unique. Dans leur folie raciste, Hitler et ses sbires ont essayé au contraire de montrer les juifs comme un ennemi anonyme et sans visage. Anne 24


n’était qu’une victime des nazis, mais son destin nous fait prendre conscience de l’immense perte que l’holocauste a fait subir au monde. Elle a touché le cœur et l’esprit de millions d’êtres humains ; elle a enrichi leurs vies et élargi leur point de vue – espérons-le – comme le vôtre ce soir ! Il est important de nous rendre compte à quel point toutes les autres victimes, chacune à sa façon, auraient enrichi notre société si elles avaient vécu. Je n’ai pas pu sauver la vie d’Anne et j’en suis profondément affligée. Mais j’ai pu l’aider à vivre deux ans de plus. Au cours de ces deux années, elle a écrit son journal, qui donne de l’espoir à des millions d’êtres humains à travers le monde et les exhorte à plus de compréhension et de respect. Cela me conforte dans ma conviction qu’il vaut mieux essayer d’agir plutôt que de rester passif. Les tentatives peuvent échouer – l’inaction, elle, est inévitablement condamnée à l’échec. (Musique avec défilement d’images des différents protagonistes)

Miep

- A travers son journal, à travers cette histoire, Anne continue vraiment à vivre. Elle représente la victoire de l’esprit sur le Mal et sur la mort.

(les 2 pans du mur se referment pour former les deux arêtes d’un triangle, qui va lui-même représenter la cinquième branche de l’étoile de David projetée sur le ciclo) Anne (voix off)

- Je veux être utile et donner de la joie aux êtres qui m’entourent et pourtant ne me connaissent pas. Je voudrais continuer à vivre même après ma mort. Fin

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Postface/Casting Distribution idéale :

Anne Frank……………….……………………………….Sevan Manoukian /Eva Gruber Margot Frank, la sœur……………………Samia Abderamani/ Eva Gruber Edith Frank, la mère……………………………………....…………………….…Mojca Verdenjak Augusta Van Pels (Petronella)……………………………Christina Abella-Diaz Miep Gies, l’aide extérieure / Hanneli, l’amie……… Magali Palies Otto Frank (Pim), le père / 1 SS vx-off…..Denis Combe-Chastel Peter Van Pels / Un passant / Un fuyard….....…...Angelo Raciti Hermann Van Pels / Keesing, l’instituteur……Christophe Crapez Fritz Pfeffer/1soldat alld…..Hans Griepentrog/Jacques Schwartz

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Notes

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Table des Illustrations/graphiques

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Photographies des personnages Anne Frank

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Margot Frank

Edith Frank

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Augusta Van Pels

Miep Gies

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Otto Frank

Peter Van Pels

Hermann Van Pels

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Fritz Pfeffer


Chronologie 1869 12 mai : Otto Frank naît à Francfort-sur-le Main.

1889

16 janvier : Edith Holländer naît à Aix-la Chapelle.

1900 1925

12 mai : Paul von Hindenburg, candidat des partis de droite (DNVP, DVP) est assermenté comme président du Reich. 18 juillet : parution du premier tome de Mein Kampf d’Adolf Hitler

16 février : Margot Frank naît à Francfort-sur-leMain.

1926

12 juin : Anne Frank naît à Francfort-sur-le-Main.

1929

12 mai : Otto Frank épouse Edith Holländer à Aix-la-Chapelle.

3 juillet : le roi Guillaume 1er de Prusse décrète l’égalité de toutes les confessions. Après la proclamation de l’Empire allemand, en 1871, cette loi apportera l’égalité des droits aux juif dans toute l’Allemagne.

15 février : le nombre de chômeurs atteint avec deux millions de personnes un nouveau record en Allemagne. 25 octobre : avec le krach boursier à New York commence la crise économique mondiale.

1933

30 janvier : le président du Reich nomme Adolf Hitler chancelier et le charge de former un gouvernement. Mars : « pour des 20 mars : le premier camp de concentration des nazis est ouvert à Dachau. raisons économiques », 24 mars : le Reichstag vote les pleins pouvoirs à la famille Frank Hitler ; celui-ci s’en servira pour établir une dictature. retourne vivre  Mai 1933 : Berlin. Nazis brûlant les livres. dans la maison 1er avril : dans toute l’Allemagne, les magasins juifs des parents d’Otto. sont boycottés pendant une journée. Juillet-Août : Otto Frank part aux Pays-Bas ; 31 juillet : 26 789 personnes se trouvent en « Edith, Margot et Anne Frank s’installent à Aix-laarrestation préventive », une « mesure de prévention Chapelle. policière censée neutraliser les éléments représentant un danger pour l’Etat ».

33


1933

15 septembre : Otto Frank fonde à Amsterdam l’entreprise Opteka ; Edith, pendant cette

22 septembre : par la loi de la « chambre de la Culture du Reich », les Juifs sont successivement exclus de la vie culturelle en Allemagne (arts plastiques, radio, littérature, musique, presse, théâtre). 14 octobre : le gouvernement allemand quitte la Société des Nations fondée en 1919 pour assurer la paix mondiale.

période, fait de nombreux allers et retours entre Amsterdam et Aix-la-Chapelle. Autour du 20 décembre : Arrivée de Margot Frank à Amsterdam.

30 janvier : un an après sa nomination comme chancelier, Adolf Hitler devient aussi chef de l’Etat et détient dorénavant le pouvoir absolu en Allemagne.

1937

16 juillet : ouverture du camp de concentration de Buchenwald. Eté : accélération de l’ « aryanisation » de l’économie allemande. Mai : le gouvernement hollandais décide de fermer ses frontières aux réfugiés juifs.

1938

1934 Février : arrivée d’Anne Frank à Amsterdam. Eté : Hermann, Augusta et Peter Van Pels quittent Osnabrück et s’installent à Amsterdam.

12 décembre : le nouveau Reichstag éclate ; le NSDAP devient parti unique.

1er juin : sur l’incitation de Johannes Kleiman, Otto Frank fonde une seconde société qu’il appelle Pectacon.

1939

Novembre : Fritz Pfeffer s’enfuit avec son amie Charlotte Kaletta de Francfort et s’installe à Amsterdam. Mars : Rosa Stern-Holländer, mère de Edith, quitte Aix-la-Chapelle et s’installe à Amsterdam.

34

9-10 novembre : à la suite du premier grand pogrom (la « nuit de cristal »), environ 30 000 Juifs sont internés dans des camps de concentration. 15 mars : les troupes de la Wehrmacht entrent à Prague. 28 avril : Hitler rompt l’accord naval anglo-allemand et le pacte germano-polonais. Printemps : ouverture du camp d’internement de Westerbork destiné aux réfugiés juifs allemands qui deviendra plus tard un camp de transit. 3 septembre : après l’entrée des troupes allemandes en Pologne, sans déclaration de guerre préalable, l’Angleterre et la France déclarent la guerre à l’Allemagne de Hitler. C’est le début officiel de la seconde guerre mondiale. Décembre : le SS-Hauptsturmführer Adolf Eichmann est chargé de l’ « évacuation » des Juifs des nouveaux territoires.


1940

27 avril : le SS-Reichsführer Heinrich Himmler ordonne la construction d’un grand camp de concentration près de la ville d’Oswiecim (Auschwitz, en allemand), en Slovénie orientale, qui deviendra le plus grand camp d’extermination du troisième Reich. 10 mai : les troupes allemandes entrent aux PaysBas, en Belgique et au Luxembourg. 14 juin : les troupes allemandes prennent Paris. Novembre-décembre : le film de propagande Der ewige Jude (Le Juif éternel) est montré dans tout le Reich.

1941

22 juin : sans déclaration de guerre préalable, les troupes allemandes commencent leur campagne de Russie.

1er décembre : les sociétés Opteka et Pectacon emménagent dans un nouvel immeuble de bureau au 263, Prinsengracht. Eté : Otto Frank commence à préparer la cachette du 263, Prinsengracht.

31 juillet : Hermann Göring charge Reinhold Heydrich de la « solution générale de la question juive » en Europe.

Octobre : Margot et Anne Frank doivent changer d’école et intégrer le lycée juif. 1942

25 octobre : dans les combats autour de la ville de Moscou, l’offensive allemande rencontre pour la première fois des difficultés. 29 janvier : le port de l’étoile jaune est introduit aux Pays-Bas.

12 juin : pour son treizième anniversaire, Anne Frank reçoit un cahier-journal.

11 juin : la Section dirigée par Adolf Eichmann ordonne de commencer la déportation des Juifs de Belgique, de France et des Pays-Bas dans quelques semaines.

5 juillet : Margot reçoit sa convocation au « service de travail en Allemagne ». 6 juillet : Otto, Edith, Margot et Anne Frank se cachent au 263, Prinsengracht. 13 juillet : Hermann, Augusta et Peter Van Pels suivent les Frank dans leur cachette. 16 novembre : Fritz Pfeffer rejoint les clandestins, qui sont maintenant au nombre de huit.

14 juillet : début des déportations systématiques des Juifs hollandais au camp de Westerbork. 17 juillet : rempli de déportés, le premier train de Westerbork arrive à Auschwitz.

10 décembre : le gouvernement polonais en exil essaie de convaincre les Alliés d’intervenir contre les exterminations massives en Pologne. 35


1943

1944 4 août : les huit clandestins sont trahis et arrêtés 8 août : ils sont transférés de la prison d’Amsterdam au camp de transit de Westerbork. 3 septembre : déportation des huit clandestins par le dernier train partant de Westerbork pour Auschwitz. 6 septembre : les huit clandestins arrivent à Auschwitz-Birkenau. Début octobre : Hermann Van Pels meurt dans les chambres à gaz d’Auschwitz. Vers le 28 octobre : Anne et Margot Frank et Augusta Van Pels sont transférées au camp de concentration allemand de Bergen-Belsen.

8 août : les Alliés prennent le Mans. 23 Août : les Alliés libèrent Paris. 4 septembre : les Alliés libèrent Anvers et Bruxelles. 9 septembre : le secrétaire d’Etat américain Henry Morgenthau présente son plan en 14 points d’une pacification punitive de l’Allemagne. 6-7 octobre : révolte de prisonniers à Auschwitz. Avant que l’insurrection soit maîtrisée, les détenus détruisent l’une des chambres à gaz.

1945

20 décembre : Fritz Pfeffer meurt au camp de concentration de Neuengamme. 6 janvier : Edith Frank meurt à AuschwitzBirkenau.

18 février : après la défaite allemande près de Stalingrad, le ministre de la propagande, Joseph Goebbels, appelle à la « guerre totale ». Avril : le camp de concentration de Bergen-Belsen, près de Celles, est transformé en « camp de séjour » pour des personnes susceptibles d’être échangées contre des citoyens allemands détenus dans les pays alliés (ici les femmes). 6 juin : Opération Overlord : les Alliés débarquent en Normandie.

Février : Augusta Van Pels est déportée de Bergen-Belsen à Buchenwald, puis à Theresienstadt où elle meurt probablement au printemps 1945. Mars : Anne et Margot Frank meurent à BergenBelsen.

Novembre : les chambres à gaz d’AuschwitzBirkenau cessent de fonctionner 16 décembre : les troupes de Hitler commencent leur dernière offensive dans les Ardennes – sans succès. 17 janvier : l’armée Rouge prend Varsovie ; la SS ordonne l’évacuation du camp de concentration d’Auschwitz et envoie 66 000 prisonniers dans les « marches de la mort ». 13-14 février : les Alliés bombardent Dresde .

15 avril : Bergen-Belsen est libéré par les Anglais. 5 mai : d’après les informations de la CroixRouge, Peter Van Pels meurt au camp de concentration de Mauthausen.

5 mai : les troupes américaines libèrent Mauthausen.

3 juin : Otto Frank rentre à Amsterdam. 14 août : après l’explosion de la première bombe atomique à Hiroshima, le 6 août, le Japon accepte les conditions de paix des Alliés – la Seconde Guerre mondiale est terminée.

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Lexique / Liste des abrĂŠviations

Camps de Concentration nazis en Europe

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Bibliographie et Discographie o

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o o o o o o o o o o o

Journal d’Anne Frank, Edition comportant des pages inédites. Texte établi par Otto H. FRANK et Mirjam PRESSLER. Nouvelle édition courante adaptée du néerlandais par Nicolette OOMES et Philippe NOBLE à partir de la traduction de l’édition critique par Philippe NOBLE et Isabelle ROSSELINBOBULESCO. Avant-propos et Epilogue traduits du néerlandais par Nicolette OOMES, éd. CALMANNLEVY, 2001. Anne Frank Tagebuch, Fassung von Otto FRANK und Mirjam PRESSLER, Aus dem Niederländischen von Mirjam PRESSLER. Limitierte Jubiläumsedition Fischer Taschenbuch Verlag, 2002. Contes d’Anne Frank, traduit du hollandais par Nelly WEINSTEIN, éd. CALMANN-LEVY, 1959. Carol Anne LEE, Anne Frank, les secrets d’une vie, (Anne Frank : a biography) traduit de l’anglais par Pierre Emmanuel DAUZAT et Denis TRIERWEILER, éd. ROBERT LAFFONT, 1999. Melissa MÜLLER, La vie d’Anne Frank, (Das Mädchen Anne Frank Die Biographie) traduit de l’allemand par Anne WEBER, Postface de Miep GIES, éd. PERRIN, 2000. Anne Frank, Geschichten und Ereignisse aus dem Hinterhaus, Fischer Taschenbuch Verlag, 1994. Anne Frank. Eine Dokumentation ihres Lebens und ihrer Zeit (The world of Anne Frank), 2002 Ravensburger Buchverlag Otto Maier GmbH. Maison d’Anne Frank. Un musée avec une histoire, ISBN 90-72972-55 -4 Ruud VAN DER ROL & Rian VERHOEVEN, Anne Frank, une vie, éd. Fondation Anne Frank – CASTERMAN IN ANNE FRANKS HAUS. Eine bebilderte Reise durch Annes Welt, S. Fischer Verlag, 2004. Annette WIEVIORKA, Auschwitz expliqué à ma fille, éd. du SEUIL, 1999. Lucie AUBRAC, La résistance expliquée à mes petits enfants, éd. du SEUIL, 2000. Gilles MARTINEZ, La shoah, coll. Mémo, éd. du SEUIL, 1999. Paroles d’étoiles – Mémoire d’enfants cachés 1939-1945, éd. Librio 2002. André CHOURAQUI, La pensée juive, Coll. Que sais-je? n° 1181, éd. puf 1998. Joseph KLATZMANN, L’humour juif, Coll. Que sais-je? n° 3370, éd. puf 1999. Dictionnaire encyclopédique du judaïsme, éd. BOUQUINS CERF/ROBERT LAFFONT Anne Frank House. A house with a story, PC & MAC CD Rom Miep GIES – Alison L. GOULD, Meine Zeit mit Anne Frank, 4CD, ca. 280 Minuten, ISBN 3-88698-809-0 Sprecherin Christine RAZUM, Steinbach sprechende Bücher AUGENZEUGEN, eine geschichte für heute, témoignages de Otto FRANK, Miep GIES, Hannah PICK-GOSLAR, Otto TREUMANN, Hanna WEISS, Ruth WALLAGE- BINHEIM, éd. ANNE FRANK HAUS Le journal d’Anne Frank, DVD vidéo, dir. George STEVENS, TWENTIETH CENTURY FOX, 1959. Le journal d’Anne Frank, DVD vidéo, dessin animé, Citel VIDEO ANNE FRANK, télefilm de Robert DORNHELM, 2000. Le journal d’Anne Frank, télefilm de Henri DUTILLEUX, The Shadows of Time, CD, dir. Seiji OSAWA, éd. Erato Gregori FRIED, Le journal d’Anne Frank, Opéra-Monodrame, CD, éd. Harmonia mundi s.a. www.annefrank.nl Hanns HEISLER, Berthold GOLDSCHMIDT, Erich Wolfgang KORNGOLD, Franz SCHREKER, Viktor ULLMANN, u. a., MEISTERWERKE EINER VERLORENEN EPOCHE, éd. DECCA, 2002. Viktor ULLMANN, Symphonien Nr. 1 (1943) & Nr. 2 (1944), 6 Lieder Op. 17 (1937), Don Quixote tanzt Fandango (1944), Dir. James CONLON, CD, éd. CAPRICCIO, 2003. Viktor ULLMANN, Der Kaiser von Atlantis, Opéra, Dir. Lothar ZAGROSEK, Gewandhausorchester Leipzig, CD, éd. DECCA 1994. Viktor ULLMANN, Der Kaiser von Atlantis, Opéra, Dir. Herbert GANTSCHCHER, CD, éd. Studio Matous ; ASIN : B00000IMQO, 1997. 38


o

Gideon KLEIN, Viktor ULLMANN, Pavel HASS, Hans KRÁSA, Karl Amadeus HARTMANN, FORBIDDEN, NOT FORGOTTEN (1938-1945), éd. 7001891-3 – HOM, 3CD BOX

A propos de l’auteur

Denis CHASTEL, Après des études de comptabilité, de droit et d’économie, ainsi que des études parallèles de saxophone et de violoncelle, Denis CHASTEL prend des cours chant en 1995 avec Béatrice BURLEY et se perfectionne auprès des maîtres Camille MAURANE, Michel DENS, Alain VANZO, Alfredo KRAUS, Walter BERRY, Christa LUDWIG, Renata SCOTTO, Hartmut HÖLL et Mitsuko SHIRAÏ. Il obtient son Prix de chant à l’unanimité du jury au Conservatoire de Paris en juin 2000. Engagé durant la saison 2000/2001 à l’Opéra de Lyon, il a été jusqu’à fin 2004 dans la troupe du théâtre de Bielefeld en Allemagne. Soliste invité dans plusieurs théâtres en France et en Allemagne, il est actuellement dans des productions au théâtre de Hagen. Il a interprété des rôles comme Pelléas, Guglielmo, ou encore Valentin dans „Faust“. Egalement invité régulièrement comme enseignant auprès des étudiants en chant de la UDK de Berlin.

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Table des matières

Page

Titre Copyright Livret Remerciements Avant propos Dédicaces Epigraphe Distribution Ouverture Prologue Amsterdam, novembre 1945 Scène 1 (Otto, Miep) Scène 2 (les mêmes, Anne voix off) Scène 3 (Otto, Anne voix off) Acte I. Amsterdam, février 1939 Scène 1 (Anne, Otto) Scène 2 Scène 3 (Margot, Anne, un passant) Scène 4 (Keesing, Anne) Scène 5 Scène 6 (un SS, Keesing) Scène 7 Scène 8 (Edith, Margot) Scène 9 Acte II. Annexe au Prinsengracht 263, juillet 1942 Scène 1 Scène 2 Scène 3 Scène 4 Scène 5 Scène 6 Scène 7 Scène 8 Scène 9 Acte III. Scène 1 Scène 2 Scène 3 Scène 4 Scène 5 Scène 6 Scène 7 Scène 8

1 2 3 4 5 6 6 7 8 8 8 8 10 11 11 11 11 12 15 15 15 15 15 16 16 18

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…./…. Epilogue (Miep, Anne voix-off) Postface A propos de l’auteur

Notes Lexique Chronologie Liste des abréviations Table des illustrations

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