DESKOPOLITAN MAGAZINE
NUMÉRO 01 ANNÉE 2016-2017
MAGAZINE
LES NOUVEAUX ENTREPRENEURS
DESKOPOLITAN 48 rue du Château d’Eau 75010 Paris Rédacteur en chef Alexis Rebiffé Directeur artistique Jérôme Masi / Studio Mon Oeil Maquette Anaïs Coulon Impression PBtisk Ont collaboré à ce numéro Paul Chevrillon, Edouard Phélip, Gregory & Pierre-Julien Chantzios, Linda Morey-Burrow, Toyah Simpson, Elisabeth Quilichini, Lauren Collin, Laura Forrest, Violette Watine, Marina Detienne, Edouard Quinchon, Fred Jourden, Hugo Jezegabel, Florent-Alexis Wessels-Faustin, Alexa Waxmann, Lisa Douët et Cyrille Jacques Crédits photos Deskopolitan, Jérôme Fallais, Sylvain Bélan, Cédric Canezza, Canelle Doublekick Illustrations Jérôme Masi Toutes les informations contenues dans ce magazine sont données à titre indicatif et n’ont aucune valeur contractuelle. Toute reproduction même partielle est interdite sans l’accord de Deskopolitan. Ne peut être vendu.
EDITO 1249. C’est le nombre de jours qui se seront écoulés — quand vous lirez ces lignes — depuis que nous avons décidé de créer Deskopolitan. Bien évidemment, nous avons pensé vous concocter une belle plaquette commerciale vantant tous les mérites de notre formidable concept. Et puis en fait non. On s’est dit que finalement, il serait beaucoup plus intéressant de partager avec vous toutes les rencontres que nous avons faites ces dernières années et de les compiler dans un magazine à notre image. On y parlera coworking mais pas seulement : on vous fera découvrir des espaces de travail innovants, des entreprises qui réussissent, des personnalités pas comme les autres ou encore nos bonnes adresses. Bref de quoi éveiller votre curiosité et vous donner envie de devenir membre Deskopolitan. Bien évidemment, vous retrouverez aussi une rubrique présentant nos différentes offres, mais le plus simple c’est de passer directement nous voir au 48 rue du Château d’Eau à Paris (10ème), nos portes sont grandes ouvertes et notre chef de chantier préféré vous fera visiter vos futurs bureaux… — Alexis Rebiffé & Paul Chevrillon
DESKOPOLITAN, VIVEMENT LUNDI #TGIM THANK GOD IT’S MONDAY !
SOMMAIRE MOVE IN, MOVE UP DÉCOUVERTE PAGE 5 Découvrez toutes les offres d’espaces et de services Deskopolitan.
ACTUALITÉS PAGE 10
PRIMARK DUBLIN VISITE GUIDÉE PAGE 17
Nous partageons avec vous toutes les actualités et les nouveautés de Deskopolitan.
On vous emmène visiter le siège international de Primark à Dublin.
CULTIVONS NOTRE JARDIN HAND MADE PAGE 28 Retour aux sources avec des artisans pas comme les autres. Conversation avec les fondateurs de Blitz Motorcycles et de Mauban.
#TGIM PAGE 34
LES FRÈRES CHANTZIOS PORTRAITS CROISÉS PAGE 12
Retrouvez les coups de cœur de la rédaction et des contributeurs au magazine.
Partez à la rencontre des talentueux frères Chantzios, fondateurs de la marque d’huile d’olives Kalios.
SUPERWOMEN ENQUÊTE PAGE 25 Ces femmes qui ont décidé d’entreprendre.
TARIFS & CONTACT PAGE 36
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MOVE IN MOVE UP L’ART & LA MANIÈRE DE RÉUSSIR. Deskopolitan, ce ne sont pas des espaces pour travailler mais des espaces pour réussir. Pour relever ce défi, nous avons réuni dans un même lieu tous les ingrédients indispensables à votre succès et à votre épanouissement. Que vous soyez une start-up, une grande entreprise ou une PME, que vous soyez dirigeant, salarié, freelance ou même artisan et quelque soit votre secteur d’activité, en devenant membre Deskopolitan, vous intégrez une communauté qui porte vos valeurs : plaisir de travailler, bienveillance, ambition, exigence et authenticité. Nous mettons à votre disposition une offre d’espaces et de services inédite pour faciliter votre vie professionnelle et votre vie personnelle. Votre équipe et vous-même êtes plus efficaces, plus créatifs et plus heureux. Vous vous concentrez uniquement sur votre métier, nous nous chargeons du reste !
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NOS OFFRES L’espace Guest est conçu pour les personnes qui ne veulent plus travailler seules chez elles ou dans l’agitation d’un bistrot, pour les nomades ou les porteurs de projets qui ne souhaitent pas encore s’engager. Conçu comme une grande maison, vous retrouverez une typologie d’espaces variés propices aux échanges et au travail : tables d’hôte ou individuelles, cabines téléphoniques, bibliothèque, salon, etc.
L’espace Open allie la flexibilité d’un open space au confort d’un poste de travail qui vous est dédié.
Vous êtes déjà une équipe établie et vous souhaitez bénéficier d’un vrai bureau privé, l’espace Club est pour vous.
Il est particulièrement adapté aux entrepreneurs et aux équipes courtes. Chaque poste est entièrement équipé, des cabines téléphoniques et des project rooms sont mises à votre disposition.
Vous choisissez parmis plusieurs tailles de bureaux entre 20 et 45 m2 entièrement aménagés selon vos besoins.
Naturellement, vous bénéficiez également de tous les services Deskopolitan 7/7 jours et 24/24 heures.
Votre bureau est accessible 7/7 jours et 24/24 heures et vous profitez de l’ensemble des services Deskopolitan.
Nous mettons à votre disposition un ensemble de salles de réunion de 2 à 12 personnes chacune équipée des dernières technologies en matière de projection et visioconférence. Les espaces Meeting sont directement réservables via le portail en ligne Deskopolitan. À la demande, vous pouvez bénéficier de services additionnels : petits déjeuners, déjeuners, cocktails, aménagements spécifiques, etc.
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CAFE Fini le mauvais café en gobelet, dégustez un véritable espresso italiano.
REPROGRAPHIE Tout le nécessaire pour réaliser vos outils de présentation.
GARAGE A VELOS Garez votre vélo en sécurité et au sec.
RESTAURATION Sandwichs, salades, soupes, une offre saine et savoureuse.
DOMICILIATION Domiciliez votre société et recevez votre courrier chez Deskopolitan.
DOUCHES Voyageur ou sportif, soyez toujours opérationnel.
BEAUTE Accordez-vous un moment de bien-être dans notre barber shop et nail bar.
LOCKERS Laissez vos affaires en toute sécurité grâce à des lockers (2 tailles disponibles).
RELAXATION Evacuez vos mauvaises ondes avec une séance de relaxation ou de massage.
TELEPHONIE En option, bénéficiez d’un poste téléphonique fixe et d’un accueil personnalisé.
BAGAGERIE Gardez les mains libres quand vous êtes en déplacement.
MENAGE La propreté est notre priorité, le ménage effectué quotidiennement.
DES ESPACES SITUÉS AU CŒUR DES VILLES UNE COMMUNAUTÉ POUR RÉUSSIR DES ÉVÉNEMENTS POUR RENFORCER VOTRE RÉSEAU
DES SERVICES (VRAIMENT) INÉDITS DES OFFRES SANS ENGAGEMENT CONCENTREZ-VOUS SUR VOTRE ACTIVITÉ UNIQUEMENT !
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Deskopolitan a dévoilé en début d’année sa signature de marque ainsi que son identité visuelle conçues par le studio Mon Œil et par l’agence de conseil en communication Wellcom.
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Dans le prolongement de la nouvelle identité visuelle, Deskopolitan met en ligne son site Internet : www.deskopolitan.com. NOUVEAU SITE INTERNET
« MOVE IN . MOVE UP » La signature témoigne de la promesse faite par Deskopolitan : une invitation et un accueil amical pour vous aider à progresser et à réussir. À l’image de la marque, la construction de la signature est à la fois simple et décalée avec l’utilisation d’un verbe d’action qui donne un ton direct et moderne. Paul & Alexis, les deux fondateurs de Deskopolitan, tenaient à ce que la signature de marque reflète leur personnalité et leur vision, un jeu de mots plein d’esprit mais sans prétention.
Vous y découvrirez nos différentes implantations, nos offres d’espaces et de services et pourrez en apprendre un peu plus sur nous. D’ici fin 2016, devenez directement membre Deskopolitan en vous abonnant sur notre portail en ligne.
UN COLIBRI, DES COLIBRIS. Le logotype conçu par Jérôme Masi du studio Mon Œil a été construit autour du colibri. Il est l’incarnation des valeurs portées par Deskopolitan et sa communauté : le plaisir de travailler ensemble dans une atmosphère créative et stimulante, l’audace et l’innovation pour conquérir de nouveaux marchés, l’exigence et le sens du détail à la recherche de la perfection. Le colibri se distingue par son agilité, sa vélocité et ses couleurs flamboyantes. En prenant de la hauteur et volant de fleur en fleur, il est le reflet de la communauté Deskopolitan. Le colibri, c’est une marque de fabrique, un point de départ pour construire un réseau où chacun vient puiser l’énergie nécessaire pour réussir. L’identité visuelle sera déployée dans les prochains mois sur les différents supports de communication de la marque puis directement dans le lieu avec l’ouverture du site de Château d’Eau.
Dernière ligne droite avant l’ouverture du premier site Deskopolitan au 48 rue du Château d’Eau à Paris (10ème). COUP D’ENVOI DES TRAVAUX A CHATEAU D’EAU Les travaux battent leur plein mais n’attendez pas l’ouverture en décembre 2016 pour passer nous voir. Nous vous ferons visiter le chantier et notre showroom. Pour nous contacter : hello@deskopolitan.com.
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Deskopolitan a choisi de s’associer à Yuman pour développer son offre de restauration et de traiteur. Yuman est le premier restaurant biologique à Paris référencé par le très sérieux guide gastronomique Gault & Millau. Fondé en 2013 par Gilles Tessier, Yuman met au premier plan une agriculture saine au service du bien-être des citadins. En attendant l’ouverture du restaurant Yuman fin 2017 sur le site de Deskopolitan Voltaire, Gilles et son équipe vous feront découvrir leur cuisine au café de Château d’Eau.
Alors que Deskopolitan s’apprête à ouvrir son premier site, le deuxième est déjà en cours de préparation. Plus de 6’000 m2 au 226 boulevard Votlaire dans le 11ème arrondissement avec fitness, crèche, restaurant, potager et résidence hôtelière. UN LIEU UNIQUE Deskopolitan a fait l’acquisition en juin 2015 d’une ancienne distillerie située boulevard Voltaire dans le 11ème arrondissement de Paris. L’ensemble immobilier est exceptionnel et idéal pour y développer un véritable campus urbain où les membres Deskopolitan pourront travailler, se détendre, se restaurer, faire du sport, bénéficier d’une crèche pour leurs bambins et profiter d’un jardin de 1000 m2 avec un grand potager en toiture.
On ne se développe pas tout seul, sans une équipe prête à relever de nombreux défis. NOUS RECRUTONS !
La chemin restant à parcourir est encore long avec 14 mois de travaux pour restructurer l’ensemble du site. Nous associons à ce projet ambitieux de nombreux partenaires talentueux dont nous dévoilerons les noms dans les prochains mois. L’ouverture est programmée pour fin 2017.
Vous êtes talentueux(se) et enthousiaste ou vous connaissez quelqu’un qui connaît quelqu’un de talentueux et d’enthousiaste ? Alors rendez-vous directement sur www.deskopolitan.com ou envoyez-nous un petit mot à wehire@deskopolitan.com pour que l’on puisse faire connaissance.
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PORTRAIT Il n’aura fallu que cinq ans et soixante dix tonnes d’olives récoltées pour que les frères Chantzios, Gregory et Pierre-Julien, deviennent des figures incontournables du paysage gastronomique français. Leur histoire sent bon le Sud. En 2009, tandis que leurs carrières sont déjà toutes tracées dans la finance, ils réalisent qu’ils sont peut-être en train de passer à côté de quelque chose…Leur famille produit des olives et de l’huile d’olives depuis huit générations à Kalamata, dans le Péloponèse en Grèce. C’est lors d’un road-trip aux Etats-Unis que les deux frères décident de quitter leurs jobs respectifs dans la finance pour lancer ensemble Kalios, une marque d’olives et d’huiles d’olive premium à destination des chefs et des épiceries fines. Gagnaire, Piège, Rostang ou encore Etchebest : leur carnet d’adresses est à faire pâlir Petitrenaud. Ils nous ont accueillis dans leur grande cuisine, au milieu de leurs entrepôts à Saint-Denis, dans les anciens ateliers Christofle.
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DESKOPOLITAN MAG. Dès que l’on vous rencontre tous les deux, on perçoit une énergie incroyable. Rien ne semble vous arrêter. C’est le fait d’avoir entrepris entre frères qui vous donne cette force ? GREGORY On a une histoire familiale qui est hyper importante et c’est cette histoire qui tous les jours nous fait avancer. Au-delà de vendre des olives et de l’huile d’olive, ce qui est important pour nous, c’est de faire connaître les produits grecs.
PIERRE-JULIEN À la base, c’est la famille qui nous a donné envie de nous lancer. Travailler à deux, c’est un vrai soulagement, on sait qu’on peut compter l’un sur l’autre. En travaillant avec mon frère, je sais que je peux lui faire entièrement confiance. Car souvent le problème dans une aventure entrepreneuriale, c’est la confiance. En s’associant avec un ami, au début il y a de l’euphorie, mais ensuite il y a toujours des doutes qui peuvent être à la base de beaucoup de problèmes. Entre nous, il y a une vraie sincérité, on a évolué ensemble, tous
les deux, on est serein et cela nous permet d’avancer beaucoup plus vite. DM — Au-delà de vos produits et de ce qu’ils représentent, vous semblez témoigner d’une véritable passion pour l’entrepreneuriat. Ce sont vos parents qui vous ont transmis le virus ? PJ — Je crois que cela vient effectivement de l’éducation que l’on a reçue. On a vu la façon dont travaillait notre père, on a vu les avantages d’être son propre patron et c’était notre ambition de retrouver cette même qualité de vie. Je crois qu’on aspirait vraiment à ça. Il y a aussi plein d’inconvénients biensûr à être entrepreneur, mais derrière il y a aussi la liberté… G — C’était aussi une opportunité à saisir. Je me souviens au début, on s’est dit : on se donne tant de temps, si ça marche, tant mieux on continue, et si ça ne marche pas, tant pis ça sera toujours une bonne expérience qu’on aura acquise et on sera toujours à même de revenir vers la finance. DM — Au quotidien, comment vous organisezvous ? G — Dans les différentes tâches qu’on a à accomplir, on sait choisir ce qui nous plaît le plus ou les domaines dans lesquels on est les meilleurs.
Ci-contre : Pierre-Julien Chantzios Page de gauche : Grégory Chantzios
PJ — On est vraiment complémentaires. Greg aime tout ce qui est chiffres, les choses « posées » au bureau, il fait la compta, s’occupe des sujets financiers, de la logistique et des livraisons. Moi ce qui m’amuse et que j’adore faire c’est surtout la vente et m’occuper de la production en Grèce. Je suis sur le terrain tous les jours pour aller rencontrer les chefs. DM — Il y a sans doute de temps à autre des divergences ou des tensions entre vous, comment vous parvenez à gérer ce type de situation ? G — Souvent on connaît les sujets sur lesquels on s’engueule, donc on essaie de les éviter (rires)… PJ — Une à deux fois par an, ça explose, ça dure cinq minutes et puis voilà, ça passe ! DM — Quand vous vous êtes associés, vous avez pensé aux risques que cela pouvait représenter que de travailler entre frères ? PJ — Non pas du tout. C’était une évidence en fait. Monter une boîte ensemble, ça nous a rapproché et aujourd’hui on ne forme plus qu’un. G — C’est une histoire familiale, on est producteurs depuis huit générations. On poursuit ce que nos arrières-grandsparents, grands-parents et parents ont accompli… donc cela nous paraissait naturel de nous associer. Et la question de savoir si ça allait bien se passer, on ne se l’est même pas posée !
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DM — Et votre famille, elle doit être fière de voir tout ce que vous avez accompli, non ? G — Au début, ils ont eu un peu peur. On avait fait cinq ans d’études dans des secteurs qui se portaient bien… donc ils se sont posés des questions. Mais au final, ils nous ont toujours aidés. Et puis même si on a grandi là-dedans, il y avait toujours des choses qu’on ne connaissait pas. Notre père avait déjà monté sa boîte donc il nous a beaucoup aidé aussi.
DM — Si on se projette dans vingt ans, vous aurez sans doute des enfants. S’ils vous disent : « Papa, j’aimerais faire comme toi et reprendre ta boîte », qu’est-ce que vous leur direz ? PJ — Oui, bien-sûr ! Il y a beaucoup d’entrepreneurs qui montent leur boîte pendant quatre ou cinq ans avec comme unique objectif de lever des fonds et ensuite revendre et repartir sur d’autres business. Nous, on est parti vraiment sur du long terme. On voulait créer une marque qui vive et qui dure dans
le temps, et mettre en avant les produits grecs. On n’a pas fait ça pour faire de l’argent en fait. C’est pour cette raison, je pense, qu’on en est là aussi. Notre but en devenant entrepreneur ce n’était pas de gagner de l’argent, c’était d’arriver à vivre de ce qu’on fait. Ca peut prêter à sourire, mais si on avait voulu gagner de l’argent, on serait resté en finance…
www.mykalios.com
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PRIMARK DUBLIN VISITE GUIDÉE Déjà presque 25 ans que l’agence d’architecture d’intérieur MoreySmith s’applique à transformer le paysage tertiaire anglais. Encore inconnu en France mais considéré outremanche comme un véritable pionnier en matière de conception d’espaces de travail, MoreySmith a été choisi pour développer le concept Deskopolitan. Les deux fondateurs de Deskopolitan, Alexis et Paul, ont eu la chance de visiter le nouveau siège international de Primark, à Dublin, dernier né de l’agence MoreySmith. Retour sur une visite hors du commun au risque de donner un coup de vieux à vos bureaux…
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L’histoire MoreySmith a débuté en 1993, Linda Morey-Burrows, la fondatrice du cabinet, n’a alors que 29 ans et quelques années d’expérience comme architecte d’intérieure à Londres. A cette époque, nous sommes encore loin de l’esprit « startup » dans les bureaux, d’ailleurs Google, Yahoo ! ou Amazon n’existent pas encore. Et pourtant, très tôt, Linda se positionne comme la spécialiste des espaces de travail nouvelle génération. Au fil des projets, le cabinet s’affirme comme une référence incontournable en Europe, collectionnant les projets prestigieux : dans le secteur du divertissement au début (EMI, Warner Music, Sony Music) puis pour des marques de grande consommation (Cadbury, Redbull, ASOS, Coca-Cola…). En 2015, MoreySmith a livré le siège social monde de Primark à Dublin. Sans doute l’un des projets les plus aboutis de l’agence, il impressionne non seulement par ses dimensions et ses volumes généreux mais également par le souci qui a été porté aux détails, à la lumière et aux matériaux. Si le résultat est splendide, le pari n’était pas gagné d’avance et le défi architectural à relever était bien réel. En effet, le premier travail a consisté à assembler deux bâtiments distincts.
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L’un est classé monument historique et a été construit au XIXème siècle, l’autre, datant des années 1990, est beaucoup plus commun. La connexion entre les deux bâtiments a été aménagée grâce à une passerelle traversant l’atrium pour créer un ensemble de presque 12 000 m2. Le second défi a consisté à créer une unité entre ces deux bâtiments tout en reflétant les valeurs de la marque, en valorisant le patrimoine du site et en créant un lieu aux usages multiples adapté aux différents métiers présents dans l’entreprise. Contrairement aux magasins Primark avec leurs grandes enseignes bleu turquoise, l’entrée du bâtiment a été laissée totalement anonyme. Après un contrôle de sécurité, un ascenseur vous emmène dans un grand espace commun composé d’une réception — rien ne traine, tout est rangé dans des placards invisibles — et de quelques salons confortables pour les visiteurs et les collaborateurs de passage. Dès l’entrée, on remarque le mix entre les matériaux bruts rappelant le passé industriel du site et les tissus et motifs sophistiqués utilisés dans les collections de prêt-à-porter de la marque.
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La visite se poursuit par une grande galerie s’ouvrant de manière magistrale sur l’atrium, au centre des deux bâtiments. Les codes de la marque s’intègrent harmonieusement dans le lieu faisant partie intégrante de l’architecture. L’effet est immédiat, l’accueil est à la fois institutionnel et chaleureux sans pour autant être agressés par une signalétique ou des messages trop présents.
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pace détente est placé au cœur du projet ce qui en fait un véritable point de rassemblement et une vitrine pour les clients et partenaires de l’entreprise. La suite de la visite se poursuit par le restaurant ouvert sur l’atrium. Le service est opéré par l’enseigne Gather & Gather, on s’y sent bien et on y mange bien, on est très loin des cantines impersonnelles en self-service.
L’atrium est le point de connexion entre les différentes parties des bâtiments. Le volume est baigné de lumière naturelle si bien que, malgré un temps maussade — rappelez-vous nous sommes à Dublin — on a une véritable impression de clarté, indispensable pour le bon moral des troupes. L’atrium a été conçu comme un espace ultra-flexible pouvant aussi bien servir d’espace de détente pour un café ou un déjeuner que d’espace de conférence grâce à ses gradins et à son écran géant.
Dans les différents étages du bâtiment se répartissent les espaces de travail. Les faux plafonds et les néons typiques des bureaux traditionnels ont laissé la place à des plafonds suspendus venant habiller des réseaux techniques particulièrement bien agencés et esthétiques. On perçoit une vraie flexibilité dans les aménagements notamment grâce à une grande variété d’espaces adaptés et adaptables selon les besoins des collaborateurs.
Les traditionnelles machines à café ont été bannies au profit d’un comptoir donnant dans l’atrium où les collaborateurs peuvent commander des cafés plus ou moins élaborés. L’es-
Les bureaux fermés ont disparu pour laisser place à des espaces spécifiques permettant de s’isoler ponctuellement ou de téléphoner. Les collaborateurs ne sont plus fixés à leur
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poste et les aménagements sont au service de leur créativité et de leur productivité. Vous l’aurez compris, nous sommes tombés absolument sous le charme des bureaux de Primark. Il serait cependant malhonnête de notre part de ne pas apporter un (léger) bémol concernant le coût d’un tel projet. Il est alors utile de rappeler dans ce contexte que Primark a réalisé en 2014 un chiffre d’affaires de 6,7 milliards d’euros pour un résultat net de près d’un milliard d’euros. Cela laisse quelques latitudes quant au montant investi dans leur siège social... La réussite de ce projet tient également aux surfaces laissées libres de tout aménagement qui créent de véritables respirations et renforcent l’impression de fluidité. C’est une formidable vitrine pour l’entreprise Primark ainsi qu’un levier de recrutement et de fidélisation des équipes extrêmement efficace.
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DM — What will workspaces look like in 20 years? LM — Flexible technology will continue to dominate the changes to the workplace, closing the gap between home and working environment. We also expect to see an increase in density of occupation but with increased areas allocated for social facilities. I also foresee a continued trend towards less corporate, more human spaces. Perhaps an increased use of sustainable and natural or locally sourced materials, access to natural light, colour and interesting use of planting to attain a healthier environment. We need to design spaces that enable people to interact and have proper face-to-face time with each other away from their screen and use technology to liberate us not tie us to a desk ! The key will be learning how to use them to our advantage, allowing it to humanise our working environments. Another trend we foresee continuing is the workplace increasingly morphing with our homes so designs will be individual, personal and comfortable
4 QUESTIONS TO LINDA MOREY-BURROWS Principal Director of MoreySmith
DESKOPOLITAN MAGAZINE — What is your approach to designing innovative workspaces? Where does your inspiration come from? LINDA MOREY-BURROWS — I get most of my inspiration from travelling and walking around London and various cities, I often see things which provoke a new idea or detail, whether it’s from a historic building, art gallery or museum, nature or just general surroundings. When we work with old stock buildings, and heritage as at Primark in Dublin, I like to use some of the old elements in a new and interesting way. I also love the people aspect of projects. We spend significant time at the beginning of our projects to understand what is important to the business and its team. We immerse ourselves in the business to glean as much information as possible about their working culture, practice, needs and aspirations. This way, we can create an environment in which an organisation and its people can thrive. Being informed, observing day to day life makes you aware what makes people content and is key to creating unique bespoke design with considered functionality.
DM — How can high-standard workspaces help companies be more successful in their business? LM — The working environment plays a major role in attracting and retaining top talent. Reports have shown that a third of workers say a company’s office would affect their decision whether or not to work there. It has also been revealed that 85% of people in the UK are dissatisfied with their working environment and there is a very clear link between employee satisfaction and the office environment. There is also a strong financial case for businesses investing in getting the right office space in place. For example, the cost of replacing a member of staff is on average just over £30,000 (according to Knight Frank), so it makes sense for companies to consider how their office can help them keep their employees. The workplace is more than just an office today – it is a social centre; an expression of a company’s ethos, brand and values. People tend to come in earlier to miss the rush hour, if there is a good café and breakfast service in the workplace, good coffee, a gym or exercise studio. We are almost going back to the Quaker style Cadbury campus in Bourneville and the industrial revolution, where companies built homes for their workers around the industries, with doctors, dentists on site, swimming pools and recreational facilities. This can be seen on campus sites of today’s successful technology companies such as Facebook, Google and Microsoft.
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DM — What is your recipe to make workers happy? LM — It is important to recognise that everyone has a different style of working and the office space needs to reflect this. Not everyone responds well to open plan offices and prefer a quieter, more private setting, whilst others enjoy bouncing ideas off colleagues so flourish in a bustling open plan environment. The key is acknowledging this and introducing a range of environments and facilities within an office, so that people have options to choose from. Individual choice and diversity is essential to maintain happiness and health in the workplace. Getting the right mix of spaces is crucial. In addition, key features that contribute to a happy office include natural light and air circulation, social areas for interaction and meeting rooms for concentration and privacy. At British Land, we opened up the whole space to showcase the fantastic views over London which had previously been hidden behind meeting room walls. At Primark in Dublin we converted a courtyard into an atrium with a café which floods light throughout the space and encourages social interaction. More and more people are becoming discerning when it comes to design and can distinguish what is good and bad. We take great care in delivering beautiful considered environments that people are proud to be part of.
www.moreysmith.com
De haut en bas : Espaces de réunions informelles dans les open-space Mini cuisine à proximité des espaces de travail Le restaurant
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par Alexis Rebiffé et Paul Chevrillon
ENQUÊTE Les femmes entrepreneuses — sans méprise sur l’interprétation, le terme est homologué par Larousse — font de plus en plus parler d’elles. Un tiers des créatrices d’entreprises sont des femmes. C’est encore trop peu. Nous sommes allés à la rencontre de ces conquérantes.
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Elisabeth Quilichini au miilieu du chai familial
Peut-être que, comme nous, vous avez apprécié fin 2015 l’excellent film We Love Entrepreneurs réalisé par les équipes de FrenchWeb. Une soixantaine d’entrepreneurs français ont été interviewés pour mieux comprendre leurs motivations, leurs difficultés et leurs aspirations. Nous avons fait le décompte , sur ces soixante entrepreneurs, seules 7 femmes figurent au tableau : Céline Lazorthes (Leetchy), Fany Pechiodat (MyLittleParis), Catherine Barba (CB Group)… des noms qui résonnent dans les médias, mais l’entrepreneuriat au féminin c’est aussi une multitude de femmes anonymes qui s’engagent, prennent des risques dans un métier encore trop masculin… Malgré de nombreuses initiatives et l’émergence de réseaux d’influence pour promouvoir et soutenir les entrepreneuses, seules 33% des créateurs d’entreprises en France sont des femmes. Nous sommes allés à la rencontre de femmes qui tordent le cou aux statistiques et qui parviennent à allier réussite professionnelle, vie de famille et épanouissement personnel.
TRADITION DE MERE EN FILLE Elisabeth Quilichini Elisabeth Quilichini ne s’est pas retrouvée par hasard à la tête du Domaine Castellu Di Baricci, l’une des plus belles exploitations viticoles de Corse. D’ailleurs, c’est le genre de métier qui ne s’improvise pas. Les femmes de la famille font du vin depuis 1803 et Elisabeth a pris en 2010 la direction de l’entreprise. Hors de question pour ses parents de la laisser faire ses études en Corse. A l’âge de 10 ans, elle est envoyée en pension à la Légion d’Honneur à Saint-Denis. Après son bac, elle intègre Dauphine où elle obtient un Master en contrôle de gestion.
Elle n’a alors qu’une chose en tête : rentrer en Corse pour développer l’entreprise familiale. Elle suit une formation d’un an en gestion viticole à Bordeaux avant de retrouver ses terres natales. Les débuts sont difficiles en 2010 : un incendie a ravagé une partie du domaine et les difficultés financières commencent à s’accumuler. A force de volonté et de travail, la vigneronne relèvent de multiples défis : lancer une nouvelle marque, passer à l’agriculture biologique et augmenter les surfaces de 3 ha. Aujourd’hui, Elisabeth est une femme accomplie maman d’une petite fille.
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DE L’ILE D’YEU A L’APP STORE
DENICHEUSE SANS FRONTIERE
Marina Detienne
Laura Forest
DE L’OR AU BOUT DES DOIGTS Lauren Collin « J’aime la solitude, la quiétude d’être face à soi-même » nous explique cette jeune artiste qui conçoit et réalise avec une technique unique des bas-reliefs en papier. Lauren Collin se définit avant tout chose comme « une passionnée ». Diplômée de la prestigieuse école Penninghen, elle est alors repérée par le cabinet d’architecture Gilles & Boissier. Elle intègre le cabinet comme architecte d’intérieur. Discrètement, le soir, elle développe ses projets artistiques. Sans grande ambition au départ, elle se laisse guider simplement par « le plaisir de faire ». En 2014, Gilles & Boissier met en scène l’une de ses œuvres lors de l’exposition AD Intérieurs. C’est le déclic, Lauren est alors approchée par la galerie Dutko qui l’intègre dans son portefeuille d’artistes. Elle quitte Gilles & Boissier et s’installe à son compte. A seulement 27 ans, elle, qui voulait seulement « quitter la routine », est propulsée au rang d’artiste, reconnue des collectionneurs et de la presse spécialisée.
Il y a bien longtemps que cette spécialiste des tendances a compris que la Mitteleuropa regorgeait de talents. Elle en a d’ailleurs fait son « fonds de commerce » après avoir acquis une expertise hyper pointue en merchandising au sein de l’enseigne Mango. Son éducation lui a appris à faire abstraction des frontières. Née à Madrid, elle est diplômée de Science-Po Aix-en-Provence et de l’Institut Français de la Mode.
Très vite, elle intègre Mango comme superviseur merchandising. Belgique, Suisse, Pays-Bas, France, Espagne, Pologne, République Tchèque… elle écume les grandes villes européennes, jonglant avec des collections de 1500 références. « Mon travail m’a beaucoup plus, j’avais une grande liberté, cependant après 12 ans passés chez Mango, c’était le moment de tenter quelque chose ». Laura crée alors en 2012 Slavia Vintage, une galerie en ligne dédiée au design d’Europe Centrale et d’Europe de l’Est. La prochaine étape ? « Continuer à développer des partenariats et vivre de ma passion, tout simplement. »
Elle aurait pu être violoncelliste ou professeur de piano comme ses parents mais Marina Detienne a choisi une autre voie. Elle n’a pas pour autant tourné le dos à la culture, bien au contraire.
L’IDEALISTE HYPER ACTIVE Violette Watine Certains estimeront qu’une grossesse peut être un frein dans une carrière. Pour Violette Watine, la naissance de son premier enfant a changé sa vie. Alors international marketing manager chez L’Oréal, cette diplômée d’HEC aurait pu simplement continuer à gravir les échelons. Mais c’était sans compter sur son idéalisme. Violette a commencé « son cheminement écologique » quand elle est devenue mère. Elle a alors tout envisagé : quitter L’Oréal pour s’engager dans une ONG, faire du développement durable ou encore monter sa propre boîte. Elle choisira finalement la troisième option en voulant « changer le monde à mon échelle ». Mademoiselle Bio voit le jour en 2005 et compte aujourd’hui un site e-commerce et huit boutiques. Elle acceptera une offre de rachat en 2010. Depuis elle aide au développement des entreprises aux profils variés, à la quête d’une prochaine cause à défendre. Mais comme elle nous le rappelle, « l’important n’est pas la destination mais bien le chemin ». A méditer.
Fraîchement diplômée de Sup de Co Reims en 1996, elle décroche un poste de marketing manager chez Universal Music à Londres. Le compromis idéal pour cette fille de musiciens. Et pourtant, elle doute et rêve « d’être actrice de sa vie ». Elle se lance avec son mari dans un projet un peu fou : quitter leurs jobs respectifs pour s’installer à l’île d’Yeu et rénover une vieille maison. Mais au bout de trois ans, le naturel revient au galop… Ils rentrent à Paris pour se lancer dans une nouvelle opération immobilière. C’est en 2012 que Marina crée MyPreciousLife, sorte de Moleskine digital. Le succès est quasi immédiat, l’appli atteint rapidement 50 000 téléchargements et remporte deux prix AppAward. Aujourd’hui, après une levée de fonds avortée, l’appli cherche un second souffle mais pas de quoi décourager l’entrepreneuse…
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CULTI VONS NOTRE JARDIN Propos recueillis par Alexis Rebiffé
HAND MADE Les masques tombent. Impuissants, les DRH du CAC40 assistent à la fuite de toute une génération. Malgré des bonus alléchants, des séminaires d’intégration à Marrakech ou des executive MBA entièrement financés, les grandes entreprises ont perdu de leur splendeur auprès de la nouvelle génération. Celle-ci aspire désormais à une autre vie. En 2014, 125’000 jeunes ont fait le choix de créer leur propre entreprise. On parle de digital natives, de startups, d’innovation collaborative, de business model disruptif, d’uberisation de l’économie, et j’en passe…
Quelques individus en marge de ce phénomène d’ampleur ont, eux, fait le choix de revenir aux fondamentaux, aux gestes d’antan et au plaisir de faire, c’est le cas de Blitz Motorcycles et de Mauban. Blitz Motorcyles est un atelier de mécanique qui redonne vie, à sa manière, à de belles motos endormies. Mauban réunit la crème des artisans français pour confectionner des souliers haut de gamme. Ils ont récemment combiné leurs talents pour donner naissance à une paire de chaussures unique, à la fois chic et suffisamment résistante pour piloter sa monture avec style et élégance.
Les mains au travail des artisans confectionnant des souliers Mauban
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Impossible de deviner où se nichent les deux compères de Blitz Motorcycles, Fred Jourden et Hugo Jezegabel. Ils cultivent sans aucun doute une certaine forme de discrétion et d’exclusivité. Mercredi 16 décembre, je retrouve Edouard Quinchon, le fondateur de Mauban, dans une petite rue du 17ème arrondissement de Paris. Il me guide, presque timidement, au fond d’un garage, comme si nous accédions à un bar clandestin sous la prohibition. Difficile de croire aux premiers instants que c’est ici que naissent ces petites merveilles mécaniques tant convoitées. Moitié atelier, moitié cabinet de curiosités, le lieu vous happe immédiatement et vous emmène dans une autre époque entre vieilles enseignes Budweiser et anciens bouquins d’Hemingway. On comprend que les propriétaires du lieu ne sont pas des types ordinaires. Fred a débuté sa carrière comme chef de publicité chez NRJ puis comme directeur marketing de Caramail à la fin des années 1990. Sa route était toute tracée et s’il n’avait pas rencontré Hugo, il occuperait sans doute aujourd’hui un poste tout à fait confortable dans une multinationale du web. Hugo, le benjamin de la bande, vient de la terre, il était paysagiste avant de rencontrer Fred. Tous les deux passionnés de mécanique qu’ils pratiquaient en loisir à leurs heures perdues,
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ils décident de tout quitter et de créer Blitz Motorcycles en 2010. Edouard, quant à lui, était voué, comme beaucoup d’autres, à une grande carrière dans le conseil en stratégie et organisation. En 2011, il opère un premier changement en décrochant le poste de conseiller auprès du Ministre de la Jeunesse et des Sports, David Douillet.
« Il s’agit de se défaire d’une certaine contingence pour retrouver une vraie liberté de l’esprit. » C’est en 2013 que tout bascule pour de bon. Lors d’un déménagement, il découvre une ancienne paire de bottines de son arrière-grand-père, André Mauban. Intactes après un siècle passé au fond d’un grenier, Edouard a une révélation. Mauban était né.
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De gauche à droite : Hugo Jezegabel (Blitz) Edouard Quinchon (Mauban) Fred Jourden (Blitz)
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Mais pourquoi avoir fait de tels choix alors qu’ils auraient tranquillement pu poursuivre ce qu’ils avaient entamé comme salariés ? Fred fait un constat radical sur son ancienne situation en se demandant comment il a pu vivre « dans une telle imposture » car selon lui, « parler de choses qu’on ne connaît pas, c’est bien de l’imposture ». Avec Blitz, il a trouvé une véritable « droiture intellectuelle » qui lui donne la force et la capacité de surmonter « pleins d’obstacles qui lui semblaient auparavant insurmontables ». De la même manière, donner des conseils en stratégie et en organisation alors qu’on débute sa carrière témoigne d’un certain paradoxe. Edouard souhaitait, à ce titre, revenir à « un métier plus concret » où « la création de valeur est réelle », trouver sa place et se sentir enfin « utile ».
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ACDC s’enchainent sur l’iPod connecté à la chaîne hifi. Au fil de notre conversation, je commence à mieux comprendre les raisons qui ont poussé ces cadres repentis à changer de cap. Au delà-même de choisir « son propre rythme ou son propre quotidien, il s’agit de se défaire d’une certaine contingence pour retrouver une vraie liberté de l’esprit » m’expliquent Fred et Hugo. A ce titre, les motos Blitz et les souliers Mauban sont exclusivement le fruit de l’imagination et des envies de leurs créateurs, ils se payent même le luxe de s’affranchir des traditionnelles études de marché. Chez Blitz, leurs clients leur donnent totalement carte blanche et ne découvrent leur nouvelle moto qu’à la livraison. Jusqu’à maintenant, tous les clients sont repartis au volant de leur bolide… La liberté passe aussi par le voyage. « Il faut voyager, découvrir d’autres choses pour au final revenir cultiver son jardin » me raconte Fred avec une voix à la fois douce et déterminée. Edouard,
« Il faut voyager, découvrir d’autres choses pour au final revenir cultiver son propre jardin. »
Installés au milieu de l’atelier, les titres très hétéroclytes de Kavinsky, Mozart, Creedance Clearwater Revival ou encore
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de son côté, trouve son inspiration dans le mouvement dans ses déplacements du quotidien et dans ses rencontres qui constituent son « carburant pour trouver de nouvelles idées et continuer à avancer ». En voyant les outils alignés en toile de fond du garage, on comprend l’importance du geste dans le métier. Au début de leur collaboration, Edouard, Fred et Hugo ont été surpris et amusés de constater toutes les similitudes que l’on pouvait retrouver entre les machines et les outils utilisés pour fabriquer des chaussures et retaper des motos. Leurs points communs ne s’arrêtent pas là. Tous les trois ont trouvé dans le geste une véritable forme d’accomplissement. Edouard m’explique à ce sujet que « le dépassement de soi ne réside pas uniquement dans l’innovation mais aussi dans la répétition du geste jusqu’à atteindre la perfection. Dans la philosophie occidentale, on pousse beaucoup la création tandis que la culture asiatique met davantage en avant la noblesse du geste et sa répétition, comme c’est le cas dans la calligraphie par exemple ». Je poursuis ma discussion avec les trois entrepreneurs. Fred, toujours aussi loquace, me raconte : « Une fois que tu as compris que tout est réalisable, alors tu as éliminé tout sentiment
de frustration. Maitriser ton champ des possibles te donne une grande liberté et c’est une manière de créer des rencontres, comme cela s’est passé avec Edouard qui sait faire quelque chose qu’on ne maîtrise pas. Quand tu es expert, on vient à toi et plus l’inverse. » Le titre sur la carte de visite n’a alors plus aucun sens, les artisans et les artistes sont reconnus pour ce qu’ils font, l’imposture qu’évoquait Fred devient alors impossible. Fred, Hugo, Edouard et on pourrait en citer pleins d’autres, qu’ils soient connus ou anonymes, rendent hommage à des métiers en survie. Ils sont la parfaite démonstration pour la jeune génération (ainsi que pour leurs parents et leurs professeurs) que l’on peut réussir avec un CAP. Le résultat est remarquable car il s’agit bien plus que d’une simple prestation mais d’une tâche accomplie par des « faiseurs » qui travaillent avec leurs tripes et leur sensibilité. Ils ont chacun atteint la plénitude et la sérénité par leur travail. Ce n’est peut-être pas le bonheur mais cela y ressemble…
www.blitz-motorcyles.com www.mauban.fr
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CONFIDENT C’est l’adresse confidentielle pour enfin dénicher le costume qui vous va bien à un prix raisonnable. Demi-mesure ou sur-mesure, Florent-Alexis vous conseillera avec beaucoup de bienveillance que ce soit pour un costume ou pour une tenue plus casual. On a testé et on a adoré ! Pour vous aussi être mis dans la confidence, envoyez-nous un message. www.confident-paris.com BLEU DE CHAUFFE X BLITZ Fred & Hugo de chez Blitz ont encore frappé avec leurs compères de la maison aveyronnaise Bleu de Chauffe ! Le résultat est exceptionnel. Le sac de scout déjà revisité par Bleu de Chauffe a été adapté pour les motards avec notamment l’utilisation d’une toile waxée imperméable. Si vous n’avez pas de moto, vous aurez au moins le style.
#TGIM THANK GOD IT’S MONDAY ! LES COUPS DE CŒUR DE LA REDACTION & DE NOS CONTRIBUTEURS.
www.bleu-de-chauffe.com
MAUBAN X BLITZ C’est LE coup de cœur de la rédaction. Une paire de derbies montantes à la fois chic et robuste particulièrement adaptée aux motards grâce à un cuir très épais résistant aux frottements du levier de vitesse et à une semelle commando. Evidemment elles sont entièrement fabriquées en France. Reste à économiser... www.mauban.fr
DESSÙ Alexa Waxmann et Lisa Douët ont fondé Dessù, une jeune et prometteuse marque de lingerie qui associe les dessous à chaque moment de la journée d’une femme. Les collections ont été élaborées suivant l’esprit et l’usage de chaque situation avec une vision légère et décalée, loin de certains clichés de cet univers intime. www.dessu.nu
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SAVEUR INCONTOURNABLE Carré Suisse, c’est d’abord du très bon chocolat fabriqué au pays des helvètes. Mais c’est aussi une formidable aventure entrepreneuriale, une petite marque qui bouscule les grandes, une marque qui fait un bon produit au bon prix. Le coup de blues n’aura désormais plus la même saveur… Disponible en petites et moyennes surfaces. www.carre-suisse.com
VOYAGE A L’EST Déniché par Laura de Slavia Vintage, le Studio Mamsam rend hommage à un objet qui a connu ses heures de gloire dans la Pologne communiste. Un mug qui était utilisé dans les hôpitaux, les écoles, les trains ou encore les bars Mleczny. Idéal pour crâner à l’heure du café ! www.slavia-vintage.com
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collaborateurs
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Dense — Environ 8 m / collaborateur
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Très confortable — Environ 12 m2 / collaborateur
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Loyer moyen à Paris — 420¤HT / m2 / an
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Loyer faible — Env. 300¤HT / m2 / an
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Loyer premium — Env. 550¤HT / m2 / an
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0,13¤HT / m2 ¤HT
Taxes
Comprend la taxe foncière, la taxe d’enlèvement des ordures
ménagères et la taxe bureaux refacturées par le bailleur.
Internet
Connexion fibre grand public 39¤HT
Ménage
2,43¤HT / m2 ¤HT
H / mois 20¤HT / H
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Intendance
Temps passé à organiser l’intendance de vos bureaux
jours / mois
(maintenance, gestion des prestataires, accueil des visiteurs,
préparation des salles de réunion, etc.)
TOTAL
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