Un petit bout de rue qui fera le tour du monde.

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LE JOURNAL DE MONTRÉAL |

SPORTS

| MERCREDI 22 MAI 2013

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COLLABORATION SPÉCIALE RODGER.BRULOTTE@QUEBECORMEDIA.COM

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Un petit bout de rue qui fera le tour du monde

ous sommes en juin 1972 et à cette époque chez les Expos, j’occupais le poste d’adjoint au directeur du personnel des joueurs et du recrutement, Mel Didier. Je me souviens de ma première rencontre avec Gary Carter, à Jamestown, dans l’État de New York, où se déroulait le camp d’entrainement des jeunes joueurs recrues. Mon premier souvenir, à l’aéroport, c’est son éternel sourire qui était sur ses lèvres. Il ne voulait pas se rendre immédiatement à son hôtel mais plutôt voir le site d’entraînement et ses terrains de baseball. Son premier camp a influencé la carrière d’un jeune Québécois tandis que la présence d’un autre Québécois a influencé la carrière de Gary. Le gardien de but du Canadien Junior, Michel Dion était un excellent receveur sous les ordres du regretté Réal Lelièvre, Raymond Demers et du légendaire Michel «le Tigre» Bergeron avec les Expos de Ville-Marie de la Ligue Junior Élite. (Avant de passer à un autre sujet, je vous souligne qu’un jour, je vous expliquerai comment le Tigre a failli devenir gérant des Expos). À l’arrivée de Carter, plusieurs candidats se disputaient le poste de receveur au sein du réseau des filiales des Expos, dont Gary et Michel Dion. Les performances de Gary ont influencé la décision de Michel Dion de mettre fin à sa carrière de receveur et de faire un retour au hockey. La décision de Michel fut la bonne, puisqu’il a été gardien de but dans LNH, notamment avec les Nordiques. Un autre Québécois, cette fois-ci, a influencé la carrière de Gary. Deux joueurs se disputaient le poste de joueur de premier but au camp des recrues. Il y avait Gary et un Québécois âgé de 16 ans, Blair Mackasey, qui excellait aussi au premier but. C’est à ce moment-là que les Expos ont décidé de convertir Gary en receveur permanent. Finalement, Mackasey a décidé de faire carrière au hockey. Il a été repêché en quatrième ronde, 55e au total, par les Capitals de Washington. Après sa carrière de joueur, il est devenu dépisteur en chef des Coyotes de Phoenix. Aujourd’hui, il est le directeur du personnel des joueurs du Wild du Minnesota. L’été dernier, il a eu une entrevue pour le poste de directeur général du Canadien. Qui aurait pensé que c’est grâce aux performances d’un Québécois que Gary Carter se retrouve aujourd’hui au Panthéon du Baseball à titre de receveur!

L’intégrité de Gary Carter est sans faille

L’INTÉGRITÉ

Lorsque le maire de Montréal, M. Gérald Tremblay, m’a demandé de présider le comité pour honorer Gary Carter, j’ai réfléchi longuement. Je me suis donné des critères qui in-

PHOTO COURTOISIE

√ Lors de l’inauguration de la rue Gary-Carter on apercevait dans l’ordre habituel Richard Deschamps, responsable Sports et Loisirs, Laurent Blanchard, président du comité exécutif et Anie Samson, mairesse de l'arrondissement de Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension. fluencent beaucoup mes priorités. Parmi ces critères, il y avait sans aucun doute l’intégrité de la personne, celui d’être un bon citoyen et l’implication dans la communauté. L’intégrité de Gary Carter est sans faille. Durant les années, où il y avait de la consommation de drogues dans le baseball majeur, Le Kid était un exemple à suivre. Comme bon citoyen et à cause de sa grande implication dans la communauté, il était irréprochable. Le nom d’une rue marque l’histoire d’une ville pour toujours. Une fois mon

analyse terminée, j’ai accepté sans hésitation de présider le comité pour honorer Gary Carter.

LE BASEBALL ET LE TENNIS

Lors d’une de mes soirées mondaines, dans le cadre de mon travail au Journal de Montréal, je me suis retrouvé au Gala des Grands Ballets Canadiens. Pendant de longs moments, pour ne pas dire de longues minutes, j’ai discuté avec Eugène Lapierre, de Tennis Canada, de la possibilité de changer le nom de la rue FaillonOuest à celui de Gary-Carter.

Sans même hésiter, il a accepté la suggestion et il espérait que la recommandation soit acceptée par les membres du comité. Grâce à la complicité de Tennis Canada, le nom de Gary Carter sera perpétué partout dans le monde. Lors des événements de la Coupe Davis et la Coupe Rogers, les commentateurs trouveront le moyen de parler de la rue Gary-Carter. Les citoyens montréalais qui iront au Centre de tennis, se rendront sur la rue Gary-Carter. Pour un événement familial au Parc Jarry, l’un des points de repère sera la rue Gary-Carter.

Une petite anecdote √ J’ai fait une demande au groupe Thibault, Messier, Savard afin d’utiliser l’adresse civique «8 rue Gary-Carter» pour leur nouveau projet de condo. La Ville de Montréal étudie présente-

ment la demande au grand plaisir de l’un des associés, l’ancien grand du Canadien, Serge Savard. √ Je m’imagine maintenant Rafael Nadal qui dira, l’été prochain, au

chauffeur de la limousine: «Déposezmoi à l’angle des rues Saint-Laurent et Gary-Carter, SVP». Un petit bout de rue de Montréal qui fera le tour du monde grâce à Gary Carter.


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