Diasporas-News n°123 Mars 123 by Thomas Zinsou

N° 123 - mars 2021

ÉCOSSE Debora Kayembe Rejetée au Congo, honorée en Écosse

INVITÉ DU MOIS Aly Touré Son histoire avec le cacao

SÉNÉGAL Coumba Gawlo Son combat avec la maladie

NIGER Mohamed Bazoum Face à ses défis

Ngozi Okonjo-Iweala Première femme à la tête de l’OMC

EDITO Journée internationale de la femme

Égalité homme-femme, DIASPORAS-NEWS

édité par DCS GROUP Agence de Communication,

encore des progrès

Relations Publiques et Services 39, Rue Félix Faure 92700 COLOMBES - FRANCE Site : www.diasporas-news.Com Tél. : +339 50 78 43 66 Mob. : +336 34 56 53 57 Fax : +339 55 78 43 66 contact@diasporas-news.com Contact Publicité +336 34 56 53 57 publicite@diasporas-news.com Président Directeur de Publication Thomas DE MESSE ZINSOU redaction@diasporas-news.com Conseiller du Président Clotaire KATI COULIBALY ont collaboré à ce numéro : Lamine THIAM - Malick DAHO Jean-Christophe PAGNI Marie Inès BIBANG - René KOUAME Alain DOSSOU - Guy Florentin YAMEOGO Directrice Marketing Relations Publiques Coura SENE-DIACK Direction Artistique Sionkpou DE GLAOU Représentant au Togo Valérie ABOKI Représentant en Côte d'ivoire Cossi Blaise AKOUA de NWES STUDIO Développement Région Rhône-Alpes Dieudonné SOME WENS Développement Rhône Valentin G. SIKELY Développement Hérault Benjamin AKA Développement Ile de France Jean-Luc GNAGO GROYOU Développement Haute-Garonne Jérôme M’BOUA Développement Alpes-Maritimes Christian BOUTILIER Dépôt Légal : à parution ISSN : 2105-3928 Impression : en France La reproduction totale ou partielle des articles, photos ou dessins publiés dans ce magazine, sauf accord préalable, est interdite, conformément à la loi du 11 mars 1957 sur la propriété littéraire et artistique. Les documents reçus deviennent propriété du magazine.

ournée internationale de la femme, mois de la femme, il y a belle lurette que ces concepts sont installés dans notre quotidien. Mais en prend-on réellement le pli, notamment en termes d’égalité ? En tous les cas, une fois lancée, cette égalité est condamnée à se concrétiser. Le 8 mars, c’est la date retenue par toutes les nations du monde, pour célébrer la femme. Nous n’avons rien contre cela, bien au contraire ! Mais n’est-ce pas tous les jours que nous devons nous rappeler leurs droits aussi ? Officialisée en 1977, donc il y a 44 ans, la Journée internationale des droits des femmes trouve son origine dans les luttes des ouvrières du début du XXe siècle pour de meilleures conditions de travail et le droit de vote. Journée de manifestations à travers le monde, elle est aussi l’occasion de faire un bilan sur la situation des femmes. Traditionnellement les groupes de femmes et associations de militantes préparent des manifestations, pour fêter les victoires et les acquis, faire entendre leurs revendications pour tenter d’améliorer leur condition. L’égalité homme-femme, rabâchée à souhait, doit se voir à tous les étages de la vie, surtout dans le traitement salarial. À diplôme égal, une femme est encore, hélas, moins bien payée qu’un homme. La Journée internationale des femmes reste donc aujourd’hui d’une brûlante actualité, histoire de la rappeler, si tant est que les décideurs, en général, des hommes, l’aient un tant soit peu oubliée. Tant que l’égalité salariale n’aura pas été atteinte, surtout dans nos contrées en voie de développement, cette journée devra continuer d’être célébrée. Ce ne serait pas mentir que de dire que nous vivons dans un monde de machos. Dans des domaines comme la politique ou le métier de journaliste, la femme arrive facilement à talonner voire à surclasser les hommes. Il est donc temps que dans de nombreux autres domaines tels que le cinéma, le sport, la musique, et bien d’autres, les cachets et émoluments ne récompensent que le talent, rien que le talent ! Sur le plan militaire, il y a encore plus d’effort à fournir. En effet, dans les contrées au sud du Sahara, on a du mal, culturellement, à se faire commander par une femme. Mais rien ne dit qu’elle serait pire qu’un homme. À ce sujet, un humoriste africain définissait dans ses mots le concept de « la nuit porte conseil ». En général, c’est ce que l’épouse lui aura conseillé sur l’oreiller que l’homme viendra exposer le lendemain, en bombant le torse. Pourquoi ne pas, au vu et au su de tous, donner un peu plus la parole et le leadership aux femmes ? Malick Daho

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DOSSIER

Fils de présidents africains, dans l’ombre de leurs pères… Ils doivent tout à leurs pères avec leurs patronymes auréolés. Discrets ou extravagants, ambitieux ou flambeurs, ces fils à papas nourrissent fantasmes et critiques. De Franck Emmanuel Biya à Nourredin Bongo en passant par Muhoozi Museveni, Amadou Sall, Teodoro Obiang, Zakaria Deby, Ange Kagamé, Alpha Mohamed Condé ou encore David Ouattara, les fils de présidents africains évoluent toujours… dans l’ombre de leurs pères.

Homme politique et homme d’affaires, le fils du président congolais est âgé de 46 ans. Directeur général adjoint de l’aval pétrolier de la Société nationale des pétroles du Congo (SNPC) depuis janvier 2011 mais aussi administrateur général de la Congolaise de raffinage (Coraf), Denis-Christel Sassou est le député de la circonscription d’Oyo depuis 2012. Surnommé « Kiki pétrolier », il a étudié à l’Ecole militaire préparatoire Général-Leclerc de Brazzaville puis en France où il a obtenu un diplôme de Clerc de notaire et une maîtrise en droit privé. Au plan politique, Denis-Christel Sassou avait créé en 2007 le Pôle des Jeunes Républicains, avant de rejoindre en 2011 le bureau politique du parti Congolais du travail (PCT). Depuis quelques mois, il est mis en examen en France dans un dossier de « biens mal acquis ». Près de 45 millions d’euros détournés des caisses de l’Etat congolais selon Global Witness.

D.R.

Franck Emmanuel Olivier Biya (Homme d’affaires-Cameroun) : le fils du père

Zakaria Idriss Deby Itno (Homme politique-Tchad) : Le dauphin ! Jusqu’à sa mort à Courbevoie (Paris) en 2007, c’est Brahim Deby qui était annoncé pour succéder à Idriss Deby. Aujourd’hui, on parle de plus de Zakaria. Une chose est sûre, à 37 ans, Zakaria Idriss Deby Itno est le plus en vue des enfants du président tchadien. Mais il peine encore à s’imposer malgré le soutien de son père. Après un cursus au Lycée Sacré-Cœur de N’Djamena, le fils Deby étudie les relations internationales à Tunis. Au lendemain de la mort de son demi-frère, son père le nomme à la présidence comme directeur de cabinet civil. En 2010, Zakaria passe à la direction de la compagnie aérienne Touma Air Tchad, jusqu’au dépôt de bilan. Moins impulsif que Brahim, Zakaria est décrit comme intelligent et écouterait les conseils. Il aurait parfaitement intégré les deux volets de la gouvernance à la tchadienne : l’armée et les réseaux. Etudiant, Zakaria se serait chargé des contrats militaires avec Israël. Quant aux réseaux, il les cultive à la section jeune du parti au pouvoir, le MPS (Mouvement patriotique du Salut). C’est à lui que son père a confié les contrats d’armements et l’amène avec lui pour rendre visite aux troupes. Mais en interne, Zakaria est combattu par Mahmat Deby. Ce militaire trentenaire est déjà général et numéro deux des forces tchadiennes. Toutefois, Mahmat surnommé « Kaka » est traité d’enfant illégitime car élevé par la mère du président. D.R.

D.R.

Denis-Christel Sassou Nguesso (Homme politique-CongoBrazzaville) : Kiki le pétrolier !

Premier fils de Paul Biya, il est passé par les établissements catholiques de Yaoundé. Son nom revient de plus en plus au Cameroun comme successeur de son père Paul Barthélémy Biya, même s’il n’apparaît nulle part dans l’organigramme officiel de la présidence. Jusque-là, il n’a jamais accordé d’interview et n’a jamais pris part à la moindre élection. Cultivant donc la discrétion, contrairement à sa sœur Brenda, Franck Emmanuel Olivier Biya est loin d’être inactif dans le monde des affaires. En effet, son terrain de chasse demeurait l’exploitation forestière au Cameroun. Ces dernières années, cependant, on retrouve Franck Biya dans le secteur minier, le transport aérien, l’énergie et les télécommunications mais aussi dans l’achat d’obligations du Trésor. Il est pressenti au gouvernement.

- Mars 2021 - N°123

D.R.

Elle a beau être discrète, elle passe difficilement inaperçue. Qui ne se souvient pas de sa photographie avec le couple présidentiel Obama à la Maison blanche en 2014, qui avait mis tout le monde entier au pied de son élégance ? Deuxième fille (et fille unique) du président rwandais, Paul Kagamé et de Jeannette, Ange (27 ans) est impliquée dans de nombreuses campagnes médicales et de projets de développement dans son pays. Mariée à Bertrand Ndengeyingoma, Ange Kagamé qui a récemment goûté au bonheur d’être maman fait partie de l’équipe de communication du président rwandais depuis 2016, chargée des réseaux sociaux. Elle est la seule des quatre enfants de Paul Kagamé à travailler avec lui.

Teodorin Nguema Obiang (Homme politiqueGuinée-Equatoriale) : Le flambeur ! D.R.

Ange Kagamé (CommunicatriceRwanda) : Fille unique !

D.R.

Âgé de 34 ans et fils unique du couple Patrice Talon-Claudine Gbènagnon, le sulfureux Lionel, est un bel homme avec un look soigné. Si les apparitions de ce diplômé de l’Université de Boston sont rares, Lionel Talon suscite très souvent la colère (la jalousie ?) des Béninois. C’était le cas le 23 novembre 2020, par exemple. Dans une vidéo, on le voyait faire la fête sur un bateau avec ses amis. Administrateur pour le compte de son père au sein d’Af-Chem Sofaco, société spécialisée dans les engrais et les produits phytosanitaires, Lionel Talon séjourne régulièrement en Côte d’Ivoire afin de veiller sur les affaires de son père, qui possède des entrepôts dans les ports d’Abidjan et de San Pedro.

David Ouattara (Homme d’affaires-Côte d’Ivoire) : la discrétion faite homme…

D.R.

Il vit à New-York et refuse de faire la politique comme son père. C’est non négociable ! Fruit du premier mariage d’Alassane Ouattara avec l’Américaine Barbara Jean Davis, David Dramane Ouattara séduit par sa discrétion. Pareil pour sa sœur cadette Fanta Catherine Ouattara. Au terme de brillantes études dans de prestigieuses universités américaines, David Ouattara poursuivi une brillante carrière d’homme d’affaires. À la tête de R&D Sécurité privée, ce cinquantenaire est veuf depuis la disparition de son épouse Louise, en 2019, avec qui il totalisait 33 années de mariage. Désormais libre, il reste très apprécié par la gent féminine, attirée par son physique

Nourredin Edouard Bongo Valentin (Homme d’affaires-Gabon) : l’Homme fort du palais de la mer Va-t-il perpétuer la dynastie présidentielle des Bongo au Gabon ? Il est en tout cas annoncé comme le dauphin à la succession de son père, diminué après un AVC. Depuis lors, Nourredin Bongo (30 ans) détient les clés du palais présidentiel et s’est vu projeter sous les projecteurs politiques. Nommé il y a trois ans, Coordinateur général des affaires présidentielles, rien au palais du bord de mer de Libreville ne se fait sans son aval. Fils aîné d’Ali Bongo et de Sylvia Valentin, Nourredin est donc devenu par la force des choses le numéro deux du régime, une sorte de vice-président sans le titre officiel mais avec tous les pouvoirs attachés. Membre de la dynastie présidentielle ouverte par son grand-père Omar Bongo, Nourredin avait été casé DGA d’Olam en 2014. Il est également l’initiateur de la chaîne de restauration Mayena Foods à Libreville et dirige l’agence Shanah Investments, basée à Londres. Il est annoncé à la prochaine élection présidentielle de 2023. D.R.

Lionel Talon (Homme d’affairesBénin) : Le fils unique !

C’est le fils prodigue de la Guinée-Equatoriale ! Ancien ministre promu Vice-président de son pays, le populaire Teodoro Obiang Nguema Mangue surnommé Teodorin (52 ans) est un homme politique Equato-Guinéen. Il est Vice-président depuis 2016 après avoir été 2e Vice-président entre 2012 et 2016. Il est également le président du Parti démocratique de Guinée-Equatoriale, le parti présidentiel. Condamné à trois ans de prison et 30 millions d’euros d’amende, avec sursis, par la justice française pour « biens mal acquis », le chouchou des enfants de Teodoro Obiang Nguema s’est bâti un patrimoine considérable dans le monde. Il ne cache pas son goût pour le luxe dans son petit Etat pétrolier, où la majorité de la population reste pauvre. En effet, Teodorin Obiang, ce sont les hôtels particuliers, les somptueux yachts, les voitures luxueuses, les costumes luxueux, les montres luxueuses… La Constitution dans son pays prévoit que le Vice-président succède au Chef de l’Etat en cas de décès ou d’empêchement du président. Un signe tangible qu’il est bien sur la voie de succéder à son père.

N°123 - Mars 2021-

DOSSIER

D.R.

Muhoozi est le patron des Forces spéciales ougandaises. À 46 ans, il est l’un des fils de Yoweri Museveni et est diplômé depuis 2000 de l’Académie militaire royale de Sandhurst (Royaume Uni), il avait été assigné la même année à la protection présidentielle comme second lieutenant. Au terme de plusieurs formations en Egypte et aux Etats-Unis, Muhoozi Kainerugaba a atteint le grade de Colonel en 2011 puis de Brigadier en 2012. Depuis lors, il dirige les Forces spéciales dont fait partie la garde présidentielle. En Ouganda, il se raconte qu’il pourrait succéder à son père qui vient de se faire réélire après le scrutin du 14 janvier 2021.

Dominique Wilfried Kaboré (Administrateur-Burkina Faso) : au service des Burkinabè D.R.

Muhoozi Kainerugaba Museveni (Officier de l’armée-Ouganda) : la force de frappe de Yoweri Museveni

Fils de Roch Marc Christian Kaboré et de Sika Adjoavi, Dominique Wilfried Kaboré a un physique d’athlète. Marié depuis le 11 août 2018 à l’Ivoiro-Guinéenne Sonia Baruxaski, il a joué au basket-ball au Lycée Saint-Exupéry. Diplômé de l’Université du Maryland où il a obtenu une Maîtrise en administration des affaires et gestion, Dominique Wilfried Kaboré est chargé de la clientèle institutionnelle chez UBA Group.

Alpha Mohamed Condé (Homme politique-Guinée) : le polyglotte !

D.R.

C’est un jet-setteur devant l’éternel ! Il a des goûts de luxe et tout le Sénégal en parle... Lui, ne s’en cache pas et arbore fièrement ses montres coûtant des milliers d’euros et roulant dans des bolides. Marié à Fatima Aïdara depuis le 29 septembre 2019, Amadou Sall (26 ans) est le fils aîné de Macky Sall et de Marième Faye. L’héritier du président sénégalais est très actif dans la vente de véhicules américains, après des études écourtées au pays de l’Oncle Sam. Toujours entouré de gardes du corps, Amadou Sall, devenu milliardaire, serait derrière un empire immobilier à Abu Dhabi.

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Tel père, tel fils. Américano-Libérien, âgé de 21 ans, Timothy Weah est footballeur professionnel à Lille (France), après avoir été formé au Paris Saint-Germain. Il évolue également avec la sélection américaine et espère prendre part au prochain Mondial de football en 2022 au Qatar. Longtemps blessé à la cuisse, le fils aîné de George Weah (lui-même ex-footballeur professionnel-Ballon d’or 1995) et de Clar Weah a retrouvé le groupe de son coach Christophe Galtier et plus de temps de jeu. Plein de potentiel et avec du feu dans les jambes, ce jeune buteur est une vraie promesse du football. Timothy Weah refuse toute comparaison avec son papa. Son frère aîné George Weah Junior a été auditionné dernièrement pour « outrage » et « rébellion » à Paris le 4 février, pour avoir participé à une fête nocturne à son domicile le 2 février malgré le couvre-feu. Aux policiers, le fils Weah a crié à tue-tête qu’il avait un passeport diplomatique… Finalement, l’affaire n’est pas allée plus loin que ça et il a été relâché. Au nom du père et du fils ! D.R.

Amadou Sall (Homme d’affairesSénégal) : le Jet-setteur !

Timothy Weah (Footballeur-Liberia) : Ne le comparez pas à Mister George ! D.R.

D.R.

Sans bruit. Fils unique de son père Alpha Condé, Mohamed est polyglotte (Français, Anglais, Espagnol, Portugais) et diplômé de la Thunderbird School of Global Management de Glendale, une prestigieuse école de commerce américaine. Le fils du président guinéen a travaillé au sein de plusieurs multinationales américaines et brésiliennes (automobile, industrie pharmaceutique, conseil…) et a rejoint son père durant la campagne présidentielle en 2010. Depuis, Mohamed servait d’interprète officiel au chef avant d’être nommé en 2011, conseiller à la présidence, chargé de missions. Influent mais discret, on ne lui connaît aucune frasque même si le journal Le Parisien a révélé en 2015 qu’il était soupçonné de tirer un bénéfice financier lors de ses voyages en France, de la part d’hommes d’affaires impliqués dans l’industrie minière guinéenne. Il est de tous les déplacements de son père et vit dans le quartier de Sékoutoureya à Conakry. De sa maman Alimata (sœur de l’artiste ivoirienne Aïcha Koné), Alpha Mohamed Condé (51 ans) a des ascendances ivoiriennes.

Les héritiers de la nouvelle génération lorgnent clairement le fauteuil paternel. Si certains comme Teodorin Obiang, Nourredin Bongo, Zakaria Idriss Deby Itno ou encore Muhoozi Kainerugaba Museveni sont quasiment aux portes du palais, d’autres comme David Ouattara ou Amadou Sall n’y songent même pas. Au-delà de ce qui précède, l’on s’aperçoit que l’Afrique a une lignée de dynasties politiques avec plusieurs fils d’anciens présidents. Uhuru Kenyatta au Kenya, Joseph Kabila (ex-président de la RD Congo), Ali Bongo Ondimba au Gabon ou encore Faure Gnassingbé ont accompli leur destinée. À qui le tour ? Guy-Florentin Yameogo

La référence afro-caribéenne

TCHAD

[Élection présidentielle du 11 avril 2021] -

DIASPORAS NEWS

Tchad ❰❰ POLITIQUE

Idriss Deby, grand favori © Reuters.

Idriss Deby est candidat pour un sixième mandat au Tchad, après trente années au pouvoir. Une énième candidature qui passe mal auprès de l’opposition qui peine à s’organiser.

Après trente ans au pouvoir, Idriss Deby est encore candidat à un sixième mandat au Tchad

rrivé au pouvoir par les armes avec le soutien de la France depuis 1990, en renversant Hissène Habré, le président tchadien refuse de s’en aller. En effet, celui qui dirige le Tchad d’une main de fer est (encore) candidat à la prochaine élection présidentielle du dimanche 11 avril. Investi le 6 février pour un sixième mandat par son parti, le Mouvement patriotique du salut (MPS), début février, Idriss Deby Itno (68 ans) a déclaré vouloir « endiguer le terrorisme et l’insécurité en vue de permettre au Tchad de poursuivre sa marche sur la voie de l’émergence ». Largement soutenu par la communauté internationale, qui voit en lui un

allié dans la lutte contre le terrorisme et un élément stabilisateur dans la région sahélienne, Deby (re)part donc avec les faveurs des pronostics. Il faut dire que l’armée tchadienne fournit aux casques bleus des nations unies au Mali l’un des principaux contingents et passe pour la plus aguerrie des participants à la force conjointe du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad). « Permettez-moi de vous dire que c’est après une mûre et profonde introspection que j’ai décidé de répondre favorablement à cet appel du peuple », a assuré Idriss Deby. Dans la foulée, l’opposition a appelé à des manifestations pour réclamer plus de justice

sociale et l’alternance politique. Elle fustige également la volonté d’Idriss Deby de vouloir créer une monarchie. Les ténors de l’opposition tchadienne que sont Mahamat Ahmat Alabo, Me Théophile Bongoro et Saleh Kebzabo viennent de s’unir à travers une alliance électorale dénommée « Alliance Victoire ». À en croire les seize signataires, l’objectif était d’éviter plusieurs candidatures afin de se donner toutes les chances de vaincre Idriss Deby avec une seule candidature de l’opposition. Dans ce schéma, Me Théophile Bongoro qui a été désigné par une alliance de 16 partis de l’opposition défiera Deby. Une coalition qui a peu de chances de prospérer surtout que

plusieurs opposants dont Succès Masra et son parti « Les Transformateurs », mais aussi le mouvement de Laokein Kourayo, arrivé en troisième position en 2016, n’y ont guère adhéré. Pis, Romadoumngar Nialbé Félix, président de l’Union pour le renouveau et la démocratie (UNRD), principale force de l’opposition avec huit députés, est également candidat à la présidentielle. L’élection présidentielle tchadienne du 11 avril (un second tour éventuel est fixé au 23 mai 2021) sera suivie par les législatives le 24 octobre 2021, après avoir été repoussées depuis 2015. ■

N°123 - Mars 2021-

Alain Dossou

DIASPORAS NEWS

La référence afro-caribéenne

POLITIQUE ❱❱ Sommet G5 Sahel au Tchad

Voici les décisions de Macron D.R. D.R.

Resté à Paris, en raison de la pandémie, le président français a suivi de près, en visioconférence, le mardi 16 février 2021 le Sommet du G5 Sahel de N’Djaména. Des évolutions significatives seront apportées au dispositif Barkhane au Mali.

Emmanuel Macron a conforté la force G5 Sahel qui lutte contre les djihadistes.

es choses ont le mérite d’être très claires. Au terme du sommet du G5 Sahel de N’Djamena le 16 février 2021, Emmanuel Macron a écarté toute baisse des effectifs militaires français constitués de 5100 hommes dans la région « dans l’immédiat ». L’objectif était de dresser un bilan des actions menées depuis le sommet de Pau en France, il y a un an. La France prévoit renforcer à la fois la lutte contre les groupes djihadistes et le retour de l’Etat dans les territoires délaissés de la région : « des évolutions sans doute si-

gnificatives seront apportées à notre dispositif militaire au Sahel en temps voulu mais elles n’interviendront pas dans l’immédiat », a déclaré le président français lors de son intervention en visioconférence depuis Paris. S’il est vrai que l’organisation Etat islamique dans le grand Sahara a perdu son emprise et subit de nombreuses pertes, force est de reconnaître qu’elle constitue toujours une menace. La zone des trois frontières, entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso devra donc bénéficier comme l’a promis Macron, « une action

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renforcée » pour « essayer d’aller décapiter les djihadistes ». Pour lui, il serait paradoxal « d’affaiblir le dispositif militaire au moment où l’alignement politique et militaire est favorable à la réalisation des objectifs ». Emmanuel Macron a également salué la décision d’Idriss Deby, président tchadien, d’envoyer 1200 soldats dans la zone dite des « trois frontières ». Par ailleurs, Emmanuel Macron se félicite de la forte mobilisation internationale en faveur du Sahel et a remercié les pays européens participant au nouveau groupement des forces

spéciales Takuba, qui acceptent de mutualiser le risque du sacrifice ultime pris par les soldats. Au-delà du maintien des effectifs de l’opération Barkhane, le président français semble dessiner les contours d’une stratégie de sortie. En effet, en dépit des succès revendiqués, le tableau demeure très sombre au Sahel. Plus de huit ans après le début, dans le Nord du Mali, d’une crise sécuritaire qui continue à endeuiller la sous-région. Pas un jour ne passe sans attaques Mali, au Niger ou au le Burkina Faso. ■ L.T.

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BÉNIN

[Election présidentielle du 11 avril 2021] -

DIASPORAS NEWS

Bénin ❰❰ POLITIQUE

Patrice Talon affrontera deux adversaires

D.R.

L’actuel président béninois, candidat à sa propre succession, n’ira pas seul à la prochaine élection présidentielle du dimanche 11 avril 2021. Seules les candidatures d’Alassane Soumano et de Corentin Kohoué ont été retenues par la Commission électorale pour l’accompagner.

Au moment de son élection en 2016, Patrice Talon avait affirmé vouloir faire un mandat unique, avant de se rétracter

es gros poissons de la politique béninoise, en exil ou condamnés à des peines d’inéligibilité leur interdisant de se présenter tels Sébastien Ajavon, Reckya Madougou, Joël Aïvo, Ganiou Soglo ou encore Moïse Kérékou, ne défieront pas Patrice Talon dans les urnes le 11 avril 2021 à la faveur de la prochaine élection présidentielle. Au total, une vingtaine de candidatures avaient été déposées. À l’arrivée, seuls trois dossiers de candidatures ont été retenues : ceux du président Patrice Talon, de l’ancien ministre Alassane Soumano du parti Force cauris pour le Bénin émergent (FCBE)

et Corentin Kohoué du parti Les Démocrates, figure dissidente parmi les opposants. Ce faible nombre de candidatures peut s’expliquer par les problèmes liés au nombre de parrainages d’élus. Patrice Talon a-t-il sélectionné ses adversaires et refusé la compétition ? Le Bénin, jusque-là modèle de démocratie, est-il en train de prendre un virage autoritaire ? Certainement… L’opposition quant à elle dénonce toujours un scrutin verrouillé par le président sortant, mettant en exergue une nouvelle disposition de la loi électorale qui impose à chaque candidat d’être parrai-

né par seize maires ou députés. Reckya Madougou, ancienne ministre dont la candidature a été rejetée, a promis de saisir la Cour Constitutionnelle. Elle estime que le système de parrainage inséré dans le code électoral du pays, ne profite qu’au président Patrice Talon. « Seul Patrice Talon est habilité à prendre part à l’élection présidentielle si on s’en tient à l’esprit de loi votée par les députés de la mouvance », a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse avant la publication de la liste des candidats par la Commission électorale nationale autonome (CENA). « La seule porte de sortie de crise qui nous reste,

c’est la Cour constitutionnelle qui, seule en dernier ressort, peut constater l’inapplicabilité de cette clause du parrainage en prenant une décision pour l’annuler ou revoir les conditions de son applicabilité », a ajouté Reckya Madougou. Aux Législatives de 2019, aucun des partis d’opposition n’avait été autorisé à présenter de liste et, à l’issue des Municipales d’avril 2020, boycottées par une partie des opposants, seuls six maires de cette mouvance ont été élus. ■

N°123 - Mars 2021-

Alain Dossou

DIASPORAS NEWS

La référence afro-caribéenne CÔTE D’IVOIRE

POLITIQUE ❱❱ Côte d’Ivoire

Laurent Gbagbo, dans l’attente d’un retour triomphal... D.R.

En liberté conditionnelle à Bruxelles après son acquittement en première instance, depuis janvier 2019, par la Cour pénale internationale (CPI), le retour en Côte d’Ivoire de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo (75 ans) est annoncé pour la mi-mars 2021. Cette fois sera-t-elle la bonne ?

Le retour de Laurent Gbagbo (75 ans) en Côte d’Ivoire est annoncé par son parti pour la mi-mars 2021.

es partisans de Laurent Gbagbo, ancien président ivoirien (2000 - avril 2011) boivent du petit lait en ce moment. « À la mi-mars de cette année, il sera avec nous », a promis le 24 février 2021 dans un grand hôtel d’Abidjan Assoa Adou, secrétaire général du Front populaire ivoirien (FPI), devant plusieurs autres cadres du parti survoltés. À en croire ce-dernier, c’est Laurent Gbagbo, himself, qui lui aurait demandé d’annoncer son retour à Abidjan. C’est donc dans une ambiance de fête qu’un comité national d’accueil du fils de Mama (Ouest) a été mis sur pied. « Ce retour se

fera conformément à une loi votée en 2015 » sur les avantages des anciens chefs d’Etat. « Préparons-nous pour une grande fête », a lancé Assoa Adou, présentant par la même occasion des pagnes, casquettes et autres tee-shirts à l’effigie de leur champion. Depuis novembre 2020, le retour de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire est sur toutes les lèvres. Des négociations entre son parti et le gouvernement se poursuivent. Toutefois, l’actuel président Alassane Ouattara a plusieurs fois répété qu’il n’était pas contre un retour de son prédécesseur. Joignant l’acte à la

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parole, Gbagbo a même déjà reçu de la part de l’Ambassadeur de Côte d’Ivoire en Belgique un passeport diplomatique et un autre ordinaire. Plus rien ne semble donc empêcher le retour de Gbagbo dans son pays, après 9 années en Europe. L’ex-président ivoirien pourrait rentrer en Côte d’Ivoire une fois que l’arrêt d’appel aura été rendu par la CPI. Une décision attendue d’ici fin mars 2021. De deux choses l’une : ou l’acquittement de Laurent Gbagbo est confirmé ou alors il est annulé. Rappelons que Laurent Gbagbo vit à Bruxelles dans l’attente d’un éventuel appel de la procu-

reure de la CPI, Fatou Bensouda. La Cour pénale internationale a refusé une demande de liberté sans condition mais a autorisé Gbagbo à quitter la Belgique si le pays où il souhaite se rendre accepte de le recevoir. « Le président Gbagbo m’a dit : négocie avec le gouvernement pour que je rentre tranquillement en Côte d’Ivoire, pour que cela soit la joie pour tous ceux qui veulent la paix et la réconciliation au pays », a conclu Assoa Adou. Laurent Gbagbo bientôt de retour au pays ? Qui vivra, verra… ■

A.D.

La référence afro-caribéenne NIGER

DIASPORAS NEWS

Niger ❰❰ POLITIQUE

Le changement dans la continuité avec Mohamed Bazoum D.R.

Proche du président sortant Mahamadou Issouffou, le candidat Mohamed Bazoum a remporté l’élection présidentielle avec 55,75 % des voix face à Mahamane Ousmane, selon les résultats rendus publics le 23 février 2021 par la CENI. Sans surprises, l’opposition dénonce des fraudes...

Mohamed Bazoum dirigera le Niger pour les cinq prochaines années

«C

hoix de la continuité pour un Niger meilleur », tel était le slogan de campagne du candidat du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS), Mohamed Bazoum (61 ans), élu nouveau président du Niger selon les résultats de la CENI avec près de 56 % des voix face à son challenger Mahamane Ousmane. En dépit des menaces djihadistes dans le pays, les électeurs sont sortis nombreux pour ce second tour de la présidentielle. Le taux de participation était de 62,91 %. Dauphin du président sortant Mahamadou Issoufou et com-

pagnon de lutte depuis trente ans, Mohamed Bazoum conduira donc le bateau du Niger durant les cinq prochaines années. Une élection présidentielle saluée partout car c’est la première fois en trente années de démocratie qu’un président de la République passe le témoin à un autre président élu. Ancien ministre de l’Intérieur, des Affaires étrangères, Mohamed Bazoum avait axé sa campagne autour de la renaissance acte 3 du Niger, dans la continuité de son prédécesseur Mahamadou Issouffou. Une chose est d’être élu, une autre est de réussir le pari de

remettre le Niger sur les rails. En effet, Mohamed Bazoum va devoir (très vite) retrousser les manches avec un pays frappé de plein fouet par les crises sécuritaires au Sahel, en Libye ou dans le bassin du lac Tchad. Ce n’est pas tout puisqu’il doit également faire face à l’Etat islamique et à Boko Haram. Le nouveau président nigérien aura fort à faire devant les besoins des Nigériens en matière de services sociaux et face à la corruption rampante. Pis, Bazoum devra redorer le blason de la gouvernance entachée par les nombreux scandales de corruption.

Ce qui attend Bazoum… Une victoire que l’opposition représentée par l’ancien président, candidat malheureux avec 44,25 % des suffrages, Mahamane Ousmane, a du mal à digérer. Elle dénonce un holdup électoral et a appelé à une mobilisation en faveur de la vérité des urnes. De nombreuses échauffourées ont ainsi été signalées dans plusieurs quartiers de Niamey (notamment dans le quartier central du Grand marché) mais aussi dans la région de Tillabéri. Mahamane Ousmane assure avoir recueilli 50,03 % des suffrages. « Vous avez exprimé votre volonté claire de rompre avec cette mauvaise gestion, a affirmé le candidat malheureux. Vous avez exprimé votre volonté de changement pour un Niger émergent. Cette volonté de changement s’est traduite par votre vote massif en ma faveur ». Avant de préciser que « le taux de participation de 103 % a été rapporté avec un score de 99 % en faveur du candidat du pouvoir à Agadez, dans la circonscription de Timia (…) Dans ces zones, nos délégués ont été contraints sous la menace d’armes à feu à signer les PV sans aucune possibilité de porter des observations ». Un second tour de la présidentielle malheureusement endeuillé par la mort d’au moins huit agents électoraux dans la région de Tillabéri (Ouest), leur véhicule a sauté sur une mine. ■

N°123 - Mars 2021-

Lamine Thiam

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ÉCONOMIE

Le look apprécié de la nouvelle directrice de l’OMC

D.R.

L’ancienne ministre des Affaires étrangères et des Finances du Nigeria, bombardée patronne de l’Organisation mondiale du commerce depuis le 15 février et qui a pris fonction le 1er mars 2021, est la nouvelle star sur la toile, malgré elle.

Le style de Ngozi Okonjo-Iweala (au centre), nouvelle directrice de l’OMC, est fortement apprécié.

e mouvement est lancé ! La toile est en feu depuis le 15 février 2021 et la nomination de l’Américaine, d’origine Nigériane, Ngozi Okonjo-Iweala, à la tête de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Entrée dans l’histoire à 66 ans en devenant la première femme noire à accéder à la tête de l’OMC, elle fait la fierté de tout un contient. À l’origine de toute cette effervescence, Giwa-Tubosun, fondatrice de LifeBank, qui collecte le sang auprès des banques pour le livrer dans les hôpitaux. En effet, cette dernière a lancé le challenge sur Twitter en invitant à reproduire le style vestimentaire de la nouvelle patronne de l’OMC sous le mot-dièse « Ngozi Okonjo-Iweala va à l’OMC ». Depuis, c’est la folie !

- Mars 2021 - N°123

Tout le monde se met désormais au style de l’ex-ministre Nigériane des Finances en portant un ensemble pagne, corsage et jupe assortie coupés dans un imprimé Wax. Le tout arboré avec une coiffure faite dans le même tissu. Une coiffure devenue la signature de Ngozi Okonjo-Iweala qui la porte dans la plupart de ses apparitions publiques. Devant cette reconnaissance, Ngozi Okonjo-Iweala s’est dit « ravie et honorée » que beaucoup de femmes l’imitent. La nouvelle cheffe de l’OMC, qui succède au Brésilien Roberto Azevedo, a un CV qui en impose. Diplômée de Harvard et du Massachusetts Institute of Technology (MIT), elle entre à la Banque mondiale à Washington au début des années 80. Elle passera deux décennies au

sein de l’organisation avant de se voir proposer un ministère par le président Obasandjo et de rentrer au Nigeria en 2003. Née en 1954 à Ogwashi-Ukwu, dans le Delta du Niger, d’un père et d’une mère professeurs d’économie, Ngozi Okonjo-Iweala a passé une bonne moitié de sa vie aux Etats-Unis. Bonne nouvelle, plusieurs dames aspirant à des fonctions internationales se tiennent désormais à ce choix vestimentaire. C’est le cas de la Kenyane Winnie Byanyima, directrice exécutive du Programme commun des Nations unies sur le VIH/SIDA (Onusida). ■

Marie-Inès Bibang

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Journée Internationale de la femme 2021 ❰❰ SOCIÉTÉ

Les 11 femmes qui vont faire bouger le continent en 2021

MARS

J O U R N É E INTERNATIONALE DE LA FEMME

1 - Juliana Rotich (Kenya) : Elle transforme le réel

D.R.

Terre de numérique encore vierge et marché prometteur, l’Afrique veut miser sur l’innovation, avec Juliana Rotich. À 44 ans, l’entrepreneure Kenyane ne jure que par la technologie en augmentant l’accès à Internet non pas seulement dans les capitales mais aussi dans les contrées reculées. Elle a ainsi élaboré BRCK, un petit boîtier permettant de se connecter au Wifi même sans électricité. Juliana Rotich a également participé à la création du premier logiciel open-source « made in Africa », Ushahidi, pour cartographier les dégâts et les témoignages dans les situations de crise et dirige l’association de même nom. Vous la rencontrerez dans des prestigieuses conférences innovantes, dans des forums économiques ou encore dans les plus grands bidonvilles pour partager ses connaissances. Juliana Rotich, brillante informaticienne, née dans un village de la vallée du Rift et formée à l’Université du Missouri, aux Etats-Unis, agit dans le monde virtuel pour transformer le réel. Pour cette accorte, « les nouvelles technologies jouent un rôle crucial dans le développement de l’Afrique ».

2 - Colette Kitoga (RD Congo) : Une vie consacrée aux plus démunis

Colette Kitoga est un exemple en RD Congo. Son engagement a débuté depuis 1996. Après vingt années passées en Europe où elle avait étudié la médecine, elle regagne son pays. La guerre éclate malheureusement. Elle transforme son appartement de Bukavu en nurserie. Son petit « deux pièces » devint ainsi un refuge pour enfants en cavale. Ainsi naquit le centre Mater Misericordiae à Bukavu, dans l’Est de la RD Congo, grâce aux dons de ses amis Italiens rencontrés durant ses études. Plus de trente années que la sœur Colette Kitoga soulage les plus démunis. C’est la maman des veuves et des orphelins. Son vœu pieux, voir les filles aller à l’école pour assurer la relève. En 2005, elle a reçu le prix UNICEF. Dans la région de Bukavu où le viol est utilisé comme arme de guerre, la sœur Colette met les femmes à l’abri des stigmatisations. Certes, ce combat au quotidien a altéré sa santé mais sa vocation reste intacte. D.R.

D.R.

Diasporas News rend hommage aux Africaines, connues ou inconnues, à la faveur de la journée internationale de la femme, le 8 mars de chaque année. Certes, le choix est subjectif mais il a le mérite de mettre à l’honneur ces onze femmes battantes de différents secteurs d’activités.

3 - Zanele Muholi (Afrique du Sud) : Lesbienne noire et alors ? La sphère LGBTI (Lesbiennes, Gays, Bisexuels, Transgenres, Intersexes) a un visage. Photographe contemporaine sud-africaine, activiste et lesbienne, Zanele Muholi (48 ans) est devenue célèbre grâce à son travail axé sur la vie des femmes homosexuelles noires de l’Afrique du Sud. Un travail sur lequel elle a dénoncé les violences dont celles-ci sont souvent victimes. La section « récompenses » de son CV est longue comme le bras. Elle n’hésite pas à parcourir le monde (Londres, Venise, Buenos Aires, New-York etc.) pour porter son message… par la photo. Dans un pays où le mariage gay est pourtant légalisé depuis 1996, les meurtres, viols et autres « corrective rapes » effraient. La BBC britannique a couronné, à l’époque, l’un de ses clichés en le classant parmi « les plus beaux baisers de l’histoire de l’art ». Zanele Muholi veut guérir les victimes de leur homosexualité. Tout simplement.

N°123 - Mars 2021-

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La référence afro-caribéenne MARS

SOCIÉTÉ ❱❱ Journée Internationale de la femme 2021 [suite]

5 - Yemi Aladé (Nigeria) : Le rythme dans le sang

L’heure de gloire a sonné pour la chanteuse nigériane de 31 ans. Sans aucun doute l’une des meilleures artistes féminines d’Afrique, grâce à ses albums «Black Magic», « Mama Africa » et « Woman of Steel ». Désormais Yemi Eberechi Aladé endosse le costume d’Empress (Impératrice) en toute humilité. C’est en 2014 qu’elle démarre sa carrière d’artiste afrobeat version XXIe siècle. Avec cinq albums en six ans, Yemi Aladé nous a fait bouger et séduit avec ses attributs bling-bling mais aussi avec ses courbes généreuses. Faire équipe également avec des poids lourds de la musique tels Beyoncé, Dadju, Vegedream, Charlotte Dipanda, ainsi que les méga-stars nigérianes, l’ont propulsé. Au Nigeria, elle rivalise clairement avec Davido, Wizkid et Burna Boy. Elle vient d’être nommée ambassadrice de bonne volonté du PNUD (Programme des nations unies pour le développement) et continue d’appliquer le principe artistique inculqué par son producteur Taiye Aliyu, partenaire historique dans le développement de sa carrière.

6 - Fatma Karume (Tanzanie) : Combattante de l’Etat de droit

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L’avenir économique du Nigeria passe par elle. Ministre du Budget et de la planification puis des finances au Nigeria depuis 2018, Zainab Shamsuna Ahmed (60 ans) aide le pays à faire face efficacement à la crise pétrolière en diversifiant les sources de recettes. Comptable de profession, Zainab Ahmed a élargi l’assiette fiscale en s’assurant que davantage de sociétés et de travailleurs paient leur juste part. Elle a une excellente connaissance et des expériences nourries des réformes du secteur public et de gestion. Elle a occupé plusieurs postes de haut niveau au sein de l’administration nigériane et a notamment été directeur financier de Nigeria Mobile Telecommunications Limited (MTEL). Enfin, Zainab Ahmed a réussi à repositionner l’ITIE Nigeria comme une voix forte et courageuse dans le mouvement naissant pour une meilleure gouvernance des ressources pétrolières, gazières et minières du Nigeria.

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4 - Zainab Ahmed (Nigeria) : La « Super-ministre » des finances

J O U R N É E INTERNATIONALE DE LA FEMME

La ravissante tanzanienne de 50 ans est née avec une cuillère d’argent à la bouche mais a un sacré caractère. Avocate en Tanzanie Continentale et à Zanzibar mais aussi défenseure des Indépendants, elle a obtenu ses diplômes à Strasbourg puis un doctorat en droit à l’Université d’économie de Londres. Mieux, elle totalise plus de 25 années d’expérience. Issue d’une famille de responsables politiques, son père et son grand-père étaient tous deux présidents de Zanzibar, elle résiste à la politique. Jusqu’à quand ? En attendant, son combat est noble. Fatma Karume menace de faire (enfin) la politique si la bataille pour le contrôle de Zanzibar et les tactiques autoritaires du président John Magufuli ne prennent pas fin. Après avoir critiqué le manque d’équilibre des pouvoirs au sein du gouvernement Magufuli, la Haute Cour l’a suspendu, temporairement en septembre 2020, cette ancienne présidente du barreau du Tanganyika de l’exercice de la profession sur le continent. En réponse, Fatma Karume a expliqué : « il est probable que la défense des droits n’est plus le domaine où je suis censée être. Peut-être suis-je censée faire de la politique ». Fatma Karume est l’une des rares personnes à avoir dit que les gays ont aussi des droits devant la loi ; alors que toutes personnes soupçonnées d’être homosexuelles sont arrêtées en Tanzanie. Elle défend également les droits des femmes contre le système patriarcal qui a dominé la politique et les cultures tanzaniennes.

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7 - Vera Esperança dos Santos Daves (Angola) : Princesse de la finance

Ancienne banquière devenue ministre des finances, la belle angolaise de 37 ans tente de sortir l’Angola de l’ornière. Elle est chargée de transformer les promesses de réforme du président Joao Lourenço en actions concrètes, supervisant un programme de privatisation massif. Objectif ? Réduire l’influence du pétrole sur l’économie. Au passage, Vera Daves a rejoint le bureau politique du parti au pouvoir, le Mouvement populaire de libération de l’Angola. Passée à la fois par le mastodonte national des hydrocarbures SONANGOL et par la banque privée Banco Privado Atlantico (devenue Banco Millennium Atlantico après sa fusion avec Banco Millennium Angola), Vera Daves a également fait ses preuves au sein de l’Autorité de régulation de la Bourse angolaise, qu’elle a dirigé en 2016 et 2017, avant de devenir Secrétaire d’Etat aux finances et au Trésor.

- Mars 2021 - N°123

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Journée Internationale de la femme 2021 [suite]

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9 - Ndèye Fatou Kane (Sénégal) : Amoureuse de littérature

8 - Ons Jabeur (Tunisie) : L’histoire du tennis féminin arabe

Avec elle, vous allez repenser le féminisme. Amoureuse de la littérature depuis son plus jeune âge, blogueuse depuis dix ans, autrice, Ndèye Fatou Kane (34 ans), petite fille de l’écrivain Cheikh Hamidou Kane (auteur de L’Aventure ambigüe), Ndèye Fatou Kane qui vit à Corbeil Essones (Paris), a à son actif deux ouvrages : « Le Malheur de Vivre » (L’Harmattan 2014) et « Vous avez dit féministe ? » (L’Harmattan 2018) et anime l’actualité littéraire sénégalaise. Ses modèles ? Ahmadou Kourouma, Amadou Hampâté Bâ, Aminata Sow Fall, Boubacar Boris Diop et autres Wole Soyinka. Après une classe préparatoire aux grandes écoles de commerce, elle sort diplômée d’une business school en transport et logistique internationale. Dans son second livre, elle évoque le désintéressement de la jeune fille pour les luttes féministes. À ce jour, Ndèye Fatou Kane fait de la recherche à l’Ecole des hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) en études sur le genre. Ses recherches portent sur l’intersectionnalité et la construction des masculinités au Sénégal. Elle vient de collaborer avec 23 autres chercheuses à l’ouvrage « Féminismes dans le monde, 23 récits d’une révolution mondiale ». D.R.

D.R.

Joueuse de tennis tunisienne, professionnelle depuis 2012, Ons Jabeur (26 ans) fait la fierté de l’Afrique blanche. Elle est actuellement 31e, son meilleur classement mondial. Quart de finaliste lors du dernier Open d’Australie, elle débute l’année 2021 avec de grandes ambitions : intégrer le top 10 et remporter des titres. Il y a un an, Ons Jabeur devenait la première joueuse de tennis issue d’un pays arabe à atteindre les quarts de finale d’un grand chelem. Elle s’est depuis installée comme une candidate de très haut niveau, en enchaînant quatre autres quarts de finale en 2020 (Ostrava, Cincinnati, Lexington et Doha) et en atteignant les huitièmes de finale de Roland-Garros. « L’expérience emmagasinée en 2020 va me servir pour accomplir une grande saison. Je pense être une joueuse différente, je m’entraîne bien plus dur. J’ai progressé. Je me sens bien mieux sur un court ».

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10 - Ivanne Beke Yvidero (Côte d’Ivoire) : Le rire assuré

Vous voulez rire ? Suivez Yvidero sur YouTube. Star africaine de la web-comédie, blogueuse et actrice, l’Ivoiro-Cap Verdienne Ivanne Beke Niaba, plus connue sous le pseudonyme Yvidero, met tout le monde d’accord sur son immense talent. Elle partage sa bonne humeur et sa joie de vivre. Avec elle, en effet, c’est le rire assuré… Personnage central de la série « Barbershop » diffusée sur Canal+, elle utilise l’humour sur les réseaux sociaux pour communiquer divers messages. L’année 2021 devrait consacrer son talent au plan international via ses one woman show. En effet, Yvidero vise désormais une reconnaissance internationale avec plusieurs cordes à son arc, la comédie, le cinéma, la production et même une carrière d’écrivaine. En marge de ses activités humoristiques, Yvidero a lancé en 2020 sa marque de beauté Cosmetic Precious Essence (By Yvidero).

11 - Antoinette Sayeh : première Africaine DGA du FMI !

L’ancienne ministre des Finances du Liberia (2006-2008) va devenir directrice générale adjointe du Fonds monétaire international (FMI) à compter du 16 mars 2021. C’est la dirigeante du Fonds, Kristalina Georgieva, qui a elle-même proposé cette nomination après le départ, début février, de la directrice administrative, Carla Grasso. « Antoinette est très connue et très respectée pour avoir occupé (au FMI) le poste de directrice du département Afrique entre 2008 et 2016 où elle a mené une transformation importante des relations du Fonds avec nos pays membres africains », a commenté Kristalina Goergieva. Antoinette Sayeh est la première femme africaine à occuper ce poste et la deuxième personne issue d’un pays africain après l’actuel président ivoirien Alassane Ouattara, nommé en 1994. Elle aura pour mission de coordonner les politiques financières et monétaires des pays africains. Marie-Inès Bibang

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Invité du mois

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■ INTERVIEW

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Mon histoire personnelle avec le cacao

Représentant permanent de la Côte d’Ivoire auprès des organisations internationales des produits de base depuis 2011 (basé à Londres) et Porte-parole des Pays producteurs de Cacao de l’ICCO, l’Ambassadeur Aly Touré a été élu président du Conseil de ladite Organisation depuis septembre 2020. Dans cette

Diasporas-News : Excellence, quelle est la place du chocolat dans votre quotidien ? Consommez-vous le chocolat ? Noir, Blanc ? Aly Touré : Conformément aux orientations de SEM Alassane Ouattara, président de la République de Côte d’Ivoire, relatives à la promotion et la consommation du binôme café-cacao, je consomme du chocolat et du café au quotidien. Par ailleurs, c’est aussi le lieu d’indiquer qu’eu égard aux effets bénéfiques du chocolat noir, je conseille à tout le monde d’en consommer pour leur bien-être. La consommation régulière de chocolat noir, avec un pourcentage de cacao supérieur à 70 %, peut nous aider à rester alertes et éveillés, facilitant ainsi l’apprentissage grâce à sa teneur en flavonoïdes (ils constituent un complément alimentaire. Ils sont des substances présentes dans les plantes et sont à l’origine des teintes brunes, rouges et bleues des fleurs et des fruits). D-N : Consommer du chocolat noir est donc bénéfique pour notre santé… A.T. : Absolument ! Le chocolat noir consommé quotidiennement peut apporter de grands avantages pour notre santé. Il peut réduire le risque d’accident vasculaire cérébral. Il aide à renforcer le cœur, combat le diabète, est bon pour la peau en ce sens que c’est un aliment riche en flavonoïdes, améliore la circulation sanguine, et peut stimuler l’intelligence. Enfin, Le chocolat est un aliment qui a la capacité de nous aider à combattre le stress et augmenter notre bien-être grâce à la production d’endorphines.

D-N : L’ICCO que vous dirigez est une organisation composée de producteurs, de consommateurs, de multinationales, du secteur privé, des structures d’encadrement technique de la filière cacao et des ONG… Votre tâche est-elle aisée ? A.T. : L’ICCO est une institution inter gouvernementale créée en 1973 sous les auspices des Nations unies et fonctionnant dans le cadre d’Accords Internationaux successifs sur le Cacao (1973, 1980, 1993,2001, et 2010). Nous sommes à notre cinquième accord qui date de 2010. Notre tâche n’est pas aisée mais l’exercice est passionnant. L’ICCO est effectivement une organisation composée de producteurs, de consommateurs, de multinationales, du secteur privé, des structures d’encadrements technique de la filière et des ONG dont les acteurs de la chaine de valeur du cacao échangent et ambitionnent de créer les conditions d’une économie cacaoyère durable en y apportant leurs expertises et expériences. D-N : Peut-on affirmer que l’économie cacaoyère mondiale repose sur vos épaules ? A.T. : L’économie cacaoyère repose sur les épaules des acteurs de la chaine de valeur du cacao c’est-à-dire du producteur de cacao au chocolatier qui produit le chocolat. D-N : Avez-vous une histoire personnelle avec le cacao ? A.T. : Oui dans la région du Guémon précisément à Duékoué (Ouest de la Cote d’Ivoire). C’est ici le lieu de rendre hommage à mon grand-père (Fanny YA - Paix à son âme) qui avait des plantations de cacao et qui m’emme-

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interview, il évoque son histoire avec le cacao, ses missions et le fonctionnement de l’institution qu’il dirige.

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Aly Touré Président du Conseil de l’Organisation Internationale du Cacao (ICCO) nait avec lui dans ses plantations pendant les vacances scolaires. Ce fut des moments de joie et de bonheur. D-N : Dans quel état avezvous trouvé l’organisation de 51 pays que vous dirigez depuis votre nomination, il y a quelques mois ? Quelles sont les difficultés auxquelles vous faites face ? A.T. : L’Organisation Internationale du Cacao (ICCO) se porte bien et les défis sont énormes. En effet, les priorités sont multiples : Il s’agit pour nous d’œuvrer à l’avènement d’une économie cacaoyère durable. Une durabilité économique, environnementale et sociale de la chaine de valeur du cacao et l’amélioration des conditions de vie des producteurs de cacao. Lors de la session de septembre 2019, nous avons adopté le plan d’action stratégique 2019-2024 qui est un plan très ambitieux puisqu’il parle de l’amélioration du revenu des producteurs et de tous les sujets qui se rapportent à la durabilité de l’économie cacaoyère mondiale. C’est le lieu d’indiquer qu’en janvier 2021, la commission consultative sur l’économie cacaoyère durable qui est un organe de l’ICCO a tenu une session extraordinaire en vue d’échanger sur la notion de revenu décent. Vous voyez que le programme est chargé pour cette année cacaoyère 2020-2021. Enfin, il nous faut réviser notre présent accord en vue de l’adapter à l’environnement actuel de l’économie cacaoyère mondiale. Beaucoup d’initiatives sont en cours sur la durabilité et l’ICCO participe activement à toutes ces discussions. Comme dans toutes les discussions multilatérales, les difficultés surgissent et il nous appartient de les surmonter. D-N : Comment fonctionne réellement l’ICCO ? A.T. : Conformément à l’article 7 alinéa 1 de l’Accord International de 2010 sur le Cacao, le Conseil

exerce tous les pouvoirs et s’acquitte ou veille à l’accomplissement de toutes les fonctions qui sont nécessaires à l’application des dispositions expresses dudit Accord. Le Conseil est l’Organe suprême de l’Organisation et donc les missions consistent à créer les conditions de la mise en œuvre des décisions et directives de manière consensuelle en vue d’une économie cacaoyère mondiale durable. En plus du Conseil, nous avons d’autres organes : La commission consultative, le Comité Economique, et le Comité Financier. D-N : Quelles sont vos principales missions ? A.T. : L’ICCO vise à promouvoir et à soutenir la durabilité économique, environnementale et sociale de la chaine de valeur du cacao et en particulier à l’amélioration des conditions de vie des producteurs de cacao. Améliorer les revenus des cacaoculteurs ; Mettre en œuvre et soutenir les systèmes agro forestiers ; Mettre en œuvre et soutenir les Plans Nationaux de développement cacaoyer ; Encourager la transformation locale et la consommation locale du cacao. Et enfin, améliorer le dialogue politique et la coopération entre tous les acteurs du secteur et de la chaine de valeur. D-N : La grave crise sanitaire liée à la Covid-19 a-t-elle un impact sur vos activités ? A.T. : Cette pandémie a fait des dégâts partout. En ce qui concerne le cacao, les pays producteurs d’Afrique, d’Asie et des Amériques ont été secoués par cette pandémie. En Europe et en Amérique du Nord, la consommation et les broyages ont aussi été impactés. Au cours de la session de septembre 2020, La Côte d’Ivoire a proposé au Conseil une étude relative à l’impact de la Covid19 sur le secteur mondial du cacao et les mesures d’atténuation. Il s’agira in fine de mobiliser les institutions clés comme la FAO, la banque mondiale, la

commission européenne et les donateurs en général en vue de recueillir un fonds de soutien aux petits producteurs de cacao. Avec l’apparition de la pandémie de covid19 et son impact sur les activités cacaoyères et le bien être des producteurs, il est devenu nécessaire de lancer un appel urgent aux partenaires de développement, tels que l’Union Européenne pour qu’ils apportent un soutien immédiat. L’actuelle pandémie de covid19 a fait apparaitre un fait incontestable. D-N : Lequel ? A.T. : La structure actuelle du secteur agricole ne fonctionne pas bien pour les petits exploitants. Faire face à l’impact de la covid19 nécessite donc une approche multidimensionnelle capable de fournir des solutions qui permettent aux pays producteurs non seulement de surmonter les impacts actuels mais aussi de tracer la voie d’un développement durable dans lequel des emplois seront créés, la sécurité alimentaire et nutritionnelle de la population rurale sera assurée et les gouvernements seront en mesure d’atteindre les objectifs de Développement durable de l’ONU. La crise de la Covid19 est déjà un sérieux obstacle à la réalisation de l’ODD-1 (éradication de la pauvreté rurale) et menace l’ODD-2 de l’ONU (assurer la sécurité alimentaire). D-N : La Côte d’Ivoire, leader mondial du cacao, propose une production mondiale à hauteur de 40%. Paradoxalement, les planteurs et les producteurs grognent. Sont-ils rémunérés à leur juste valeur ? A.T. : Cette question, il faut la poser à la structure de régulation en charge de la filière café-cacao de la Côte d’Ivoire, c’est-à-dire le Conseil du Café et du Cacao. Elle est habilitée et outillée pour répondre à cette question. L’ICCO n’est ni un organe de régulation, ni une agence de développement et n’est impliquée dans

aucune transaction financière. Enfin, l’ICCO ne se mêle pas de questions qui relèvent de la souveraineté des Etats. D-N : Les deux poids lourds du cacao mondial (Côte d’Ivoire & Ghana) ont récemment sorti les griffes et remporté une bataille baptisée « la guerre du cacao » contre les multinationales Mars et Hershey. Quel est votre regard face à cette situation ? A.T. : L’ICCO estime qu’il s’agit d’un différend entre entités privées et gouvernements donc vous comprendrez que ce sont des affaires qui ne relèvent pas des compétences de notre Organisation. Nous accompagnons les Etats Membres mais nous ne nous mêlons pas de leurs activités. D-N : Quels seront vos défis à relever en 2021 ? A.T. : Plusieurs défis : La renégociation de l’Accord International de 2010 sur le Cacao. Cet Accord qui est entré en vigueur en 2012 expire en 2022 et conformément aux dispositions dudit Accord, nous sommes en train de le réviser. Il y a aussi la question du revenu décent qui fait l’objet de consensus à savoir que toutes les parties prenantes de la chaine de valeur du cacao ont compris la nécessité de créer les conditions en vue d’une meilleure rémunération du producteur de cacao. Si nous voulons une économie cacaoyère durable, il faut que le producteur de cacao obtienne un prix juste, un prix équitable, enfin un prix qui lui permette de couvrir ses frais de production et de vivre dans la dignité. Enfin, conduire une étude sur l’impact de la COVID par rapport aux petits producteurs. Je voudrais terminer cette interview en souhaitant à tous les acteurs de la chaine de valeur du cacao, une très bonne et heureuse année 2021.

Entretien réalisé par Thomas DE MESSE ZINSOU

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La référence afro-caribéenne BURKINA FASO

SOCIÉTÉ

Paris immortalise Thomas Sankara

’ancien président burkinabé, anti-impérialiste, Thomas Isidore Sankara, assassiné à Ouagadougou à la faveur d’un coup d’état du 15 octobre 1987, est honoré à Paris. Très bientôt, le quartier Amandiers aura une rue qui porte son nom. La décision émane de Anne Hidalgo, Maire de la capitale française. En effet, selon un arrêté officiel en date du 18 janvier 2021 et signé par le Maire de Paris, une rue portera le nom du père de la révolution burkinabé. Il s’agit de la voie privée à paris, reliant la rue Jacques Prévert à la rue Houdart (20è arrondissement). Cette décision est un vœu présenté par Jacques Baudrier au Conseil d’administration 20 de Paris. Adjoint à la mairie de Paris et en charge de la construction publique, le suivi des chantiers, la coordination des travaux sur l’espace public et la transition écologique du bâti, ce-dernier relève du groupe Communiste et Citoyen. Rappelons que le révolutionnaire Thomas Sankara a dirigé le Burkina Faso du 4 août 1983 au 15 octobre 1987. Il a mené une politique d’émancipation nationale (marquée par le changement du nom de la Haute Volta en Burkina Faso) et de lutte contre la corruption. Son souvenir reste intact dans la jeunesse burkinabé mais aussi en Afrique, qui en a fait une icône. ■ Marie-Inès Bibang

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Une rue parisienne dans le 20e arrondissement porte désormais le nom du père de la révolution burkinabé lor ressed ut evelit ressunt aliae volupta numqui uta d’août 1983, Thomas Sankara. dest, aspit volende lenimint ommo erit as commolorae officia niendes a dis simodit et quam expedis m

La rue Thomas Sankara est située dans le quartier Amandiers, dans le 20e arrondissement à Paris.

SOCIÉTÉ ❱❱ Faits divers 15 personnes travaillaient sous son identité à Bordeaux... Un Français d’origine sénégalaise, que nous surnommerons Malick, est dans de beaux draps. Agent de sécurité, il a été arrêté à l’aéroport de Bordeaux alors qu’il s’enfuyait vers Dakar et sera jugé en juin pour « blanchiment de travail dissimulé, fraude fiscale, aide au séjour irrégulier et fourniture frauduleuse de documents administratifs ». Explications.

ori bana » (littéralement la course est terminée en langue Malinké). Un agent de sécurité bordelais, d’origine sénégalaise à qui nous attribuerons le prénom Malick, s’est fait prendre le samedi 13 février 2021 à l’aéroport de Bordeaux par la Brigade mobile de recherche zonale de la police aux Frontières. Passeport retiré, il a été déféré au parquet de Bordeaux, 48 heures après son interpellation et est désormais sous contrôle judiciaire jusqu’à son procès prévu en juin 2021. Son délit ? « Blanchiment de travail dissimulé, fraude fiscale, aide au séjour irrégulier et fourniture frauduleuse de documents administratifs ». Malick faisait travailler sous son nom des clandestins, depuis fin 2019. De façon pragmatique, il fournissait des copies de son agrément professionnel, de son titre de séjour et de ses coordonnées bancaires à des compatriotes en situation irrégulière. Une ruse bien connue en hexagone. Ainsi, 15 hommes ont travaillé sous son identité

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à travers la France. Mais c’est lui qui empochait les salaires. Une centaine d’euros par mois pour eux, le reste pour lui. Tous les 15 individus étaient Sénégalais et en situation irrégulière. Au total, notre escroc a encaissé 170.000 euros en une année. Avec cet argent qu’il transférait au Sénégal pour investir dans l’immobilier, des terrains ont été achetés. Son objectif était de se constituer un patrimoine. C’est en décembre 2020 que le pot aux roses a été découvert par les agents de la brigade mobile de recherche zonale de la police aux Frontières. Flairant le danger, Malick avait demandé à ses « clones » d’arrêter de travailler mais le mal avait déjà été fait. Ces policiers sont chargés de lutter contre l’exploitation des migrants. Ils recherchent toute personne qui tenterait de tirer profit de la détresse des sans-papiers pour s’enrichir. ■ M.I.B

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SOCIÉTÉ

ÉCOSSE

Debora Kayembe, la réfugiée devenue rectrice de l’Université d’Edimbourg D.R.

16 années après avoir fui la RD Congo et devenue avocate des droits de l’homme, la Congolaise Debora Kayembe est depuis ce 1er mars 2021 la rectrice de la prestigieuse université d’Edimbourg (Ecosse). Elle a été élue, début février 2020, pour trois ans.

45 ans, Debora Kayembe vit un rêve éveillé. C’est la toute première fois qu’une personnalité noire, issue de l’immigration (et la troisième fois une femme) va occuper le poste de rectrice de l’Université d’Edimbourg pour les trois prochaines années. Une petite révolution pour cette institution fondée au XVIè siècle. Félicitée par le président congolais Félix Tshisekedi, Debora Kayembe se dit déterminée à promouvoir les droits des étudiants et à renforcer l’attractivité dans le monde de la vénérable université qu’elle dirige. Mieux, elle espère, grâce à son poste de rectrice, promouvoir un meilleur enseignement pour le continent. « L’Afrique a besoin de l’éducation, de la meilleure éducation », croit-elle. Réfugiée congolaise en Ecosse depuis 2004, après avoir été persécutée dans son pays, la militante politique s’est spécialisée dans les dossiers de droits humains. En novembre 2020 déjà, elle avait été approchée pour savoir si elle envisagerait d’accepter ce poste. « C’est quelque chose que je n’ai jamais cherché, c’est arrivé sur un plateau, confiait-elle à l’AFP au lendemain de son élection. J’exprime un sentiment de profonde gratitude pour ceux qui m’ont désignée en tant que candidate. C’est une grande responsabilité parce que je suis un exemple qui montre au monde que si vous êtes capables de réaliser les bonnes choses et de lutter pour la justice en vous oubliant vous-mêmes et en mettant la cause des autres en avant, la récompense sera toujours grande ». Avant de confier que sa famille se rendra en Ecosse en juillet 2021 pour assister à la cérémonie inaugurale. Sa priorité après son installation, toutefois, est de s’assurer que l’Université d’Edimbourg attire « les esprits les plus brillants en Ecosse » pour l’aider à se remettre après le Coronavirus. ■ Lamine Thiam

Debora Kayembe : « L’Afrique a besoin de l’éducation, de la meilleure éducation »

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SPORT ❱❱ Élections à la Caf

Michel Brizoua-Bi [Président de la Commission de Gouvernance] : « La Caf n’est pas prête à accepter des ingérences »

D.R.

Président de la Commission de Gouvernance de la Caf, l’ivoirien Michel Brizoua-Bi était l’invité de la journaliste Denise Époté à l’émission ‘’Et si vous me disiez toute la vérité ‘’, de TV5 Monde. Le juriste ivoirien revient sur les circonstances et les contours juridiques de validité ou d’invalidité des candidatures à l’élection de la Caf du 12 mars prochain. Le fils de Jean Brizoua-Bi, ancien président de la fédération ivoirienne de football, donne sa position sur «l’ingérence» de la Fifa à la Caf.

Michel Brizoua-Bi a donné sa position sur l’actualité de la CAF.

À moins d’un mois de l’élection à la présidence de la Caf, ils sont nombreux à dénoncer l’ingérence de la Fifa dans le processus. Reformer le football africain, mettre un terme à l’inféodation de la Caf seront la mission première du futur président. Pourquoi Ahmad Ahmad est-il devenu l’homme à abattre ? On observe que certains dirigeants du football dans le monde sont l’objet de poursuites disciplinaires, mais ça n’en fait pas des hommes à abattre. Le président sortant de la Caf a été sanctionné, il a utilisé des voies de recours, elles suivent leur cours. Je ne suis pas son avocat mais j’observe que l’institution fonctionne. Je ne vois pas d’homme à abattre à part ce qu’on observe

dans la presse. J’avoue que pour nous, la Caf, aujourd’hui est au travail, prépare les élections, mais dire qu’il y a un homme à abattre, j’avoue que je n’ai pas participé à ce plan. La Caf a des partenaires responsables et elle n’est pas prête à accepter des ingérences. Je ne m’inscrirai pas dans cette lecture de la situation. Ahmad Ahmad a été réhabilité par le Tribunal du sport et quelques jours après la Fifa a renoncé à le laisser en lice face aux 4 autres candidats. Comment vous avez vécu cette ingérence? La Caf accepte tous les partenariats responsables mais pas les ingérences. Il fait savoir que la Commission de gouvernance que j’ai l’honneur de présider avec 4 autres éminents avocats dont une femme, il faut le dire, a reçu comme mission de contrôler l’éligibilité des candidats à la présidence de la Caf. Lors de l’examen de ces candidatures, la sanction toujours pendante a amené la Commission de gouvernance à rejeter cette candidature les 5 et 6 janvier 2021, lors de la première session au Caire. Il s’est trouvé que le président sortant a saisi le Tribunal arbitral du sport pour obtenir la suspension de l’exécution immédiate de cette mesure. À la suite de quoi, notre commission prenant acte de cette suspension immédiate a estimé qu’il n’y avait plus de raison de le maintenir dans l’inéligibilité. Telle a été la décision de notre commission. Nous en avons rendu compte

- Mars 2021 - N°123

au Comité exécutif qui a eu donc lecture et nous avons pris acte. Mais dans notre fonctionnement, nous n’avons pas eu le sentiment qu’il y avait une institution extérieure qui s’ingérait dans notre façon de travailler. Peut-être qu’il y a une différence de lecture juridique. Aujourd’hui, combien y a-t-il de candidats à la présidence de la Caf, 4 ou 5? Au terme de nos travaux, nous avons validé 4 candidatures à la suite de la décision du Tas de lever le caractère immédiat de la sanction qui frappe M. Ahmad Ahmad. Il faut indiquer qu’il a contesté cette sanction devant le Tas qui va se prononcer début mars. Mais en attendant, le Tas a estimé qu’il fallait lever le caractère immédiat. Mesure dont nous avons totalement pris acte et nous l’avons déclaré éligible. Il s’est trouvé qu’à la dernière réunion du Comité exécutif de la Caf tenue à Yaoundé, ce comité a estimé qu’il fallait laisser le soin à la Commission de contrôle de la Fifa de décider de son sort. Nous avons pris acte. On note qu’il y a une ingérence permanente de la Fifa dans le fonctionnement de la Caf. Comment vous estimez cela puisqu’on n’observe pas cela dans les autres confédérations? Je pense qu’il y a une question de perception. Parler d’ingérence serait fort, sauf si les éléments de fait nous échappent. Ce qu’il faut savoir, c’est que le président

de la Caf, lorsqu’il est élu, siège au Conseil de la Fifa, avec la fonction de vice-président. Raison pour laquelle la Fifa estime que tout candidat à la présidence de la Caf doit également faire l’objet des vérifications d’éligibilité. C’est certainement la raison pour laquelle il y a cette perception selon laquelle après qu’une commission interne de la Caf se soit prononcée, une autre institution qui est la faîtière du football mondiale ait un avis différent. Pour l’instant, nous travaillons sereinement, nous préparons les élections, nous ne sentons pas une ingérence dans notre travail. L’inorganisation de la Caf ne pourrait-elle pas s’expliquer selon vous par le fait que cette confédération n’a toujours pas pris la mesure de la dimension économique du football, avec d’énormes enjeux financiers? Quand vous parlez d’inorganisation, je trouve encore que c’est excessif parce que cette organisation a eu de grands dirigeants, M. Tessema, le président Hayatou qui vient d’ailleurs de recevoir le titre de président d’honneur, le président sortant. Il y a beaucoup de reformes qui sont en cours. Peutêtre qu’on oublie cela mais même quand il a été prévu dans les statuts d’avoir une commission de gouvernance, il faut rendre à César ce qui est à César. C’est bien le président sortant qui a insisté pour que cette commission soit effective et soit mise en place. Je crois que les dirigeants africains du football

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Élections à la Caf ❰❰ SPORT mesurent les enjeux. Il est possible que les reformes n’aillent pas à la vitesse que le public sportif attend, mais on a affaire à des dirigeants responsables. Maintenant, que ces questions judiciaires viennent ternir la lecture de leur bilan, je laisse le soin à ceux qui sont en charge d’apprécier leur bilan de le faire. Vous observerez que toutes ces actions judiciaires, disciplinaires n’émanent pas de l’Afrique. C’est vrai malheureusement, aujourd’hui, la Caf ne dispose pas de code d’éthique en vigueur, donc il faut des reformes, une institution plus forte avec des dirigeants qui peuvent permettre à la Caf de retrouver sa respectabilité mondiale. Depuis 4 ans, la Caf va de crise en crise... Après 33 années de règne d’un président qui a permis à l’Afrique de gagner 5 places au Mondial, un président élu avec un agenda de reformes, il se trouve que pour

un certain nombre de faits, il est interpellé à Paris, par la suite une mission d’assistance est confiée à la Fifa, pour porter assistance à la Caf dans le cadre de ses réformes. Cette mission se déroule jusqu’au 1er février 2020 à Rabat (Maroc). Et puis des difficultés surviennent. Je crois que dans toute organisation, des partenariats responsables sont utiles et pas d’ingérence. Je pense qu’à la fin de cette mission à laquelle je n’ai pas participé, d’ailleurs, je ne permettrai pas d’interpréter. Il y avait certainement une forte envie des dirigeants africains de se réapproprier ces réformes et le destin qu’ils souhaitent pour la Caf. Donc au lieu de parler de crise en crise, je dis que la Caf est plutôt en reforme. Ce sera certainement une mission qui reviendra à son futur capitaine d’équipe. Le 12 mars, à Rabat, la planète du football africain a rendez-vous pour élire le future pré-

sident de la Caf. Quels sont les enjeux de cette élection ? Pour percevoir les enjeux de cette élection, je crois qu’il faut aller sur les terrains de football de nos quartiers défavorisés, à Maputo, à Kinshasa, à Dakar, à Casablanca, à Lomé… et voir ces gamins qui rêvent de devenir tous Mohamed Salah, Sadio Mané, Eto’o. Et se dire que toute cette agitation qu’on observe et tous les défis qu’on a au plan structurel dans cette organisation, il faut être capable de répondre au rêve de ces enfants qui veulent devenir demain ces grandes stars du football. Notre économie mondiale subit de plein fouet les conséquences de la Covid-19 et l’économie du football va être profondément modifiée. Les recettes et les ressources, il faudra pouvoir les retrouver. Je crois qu’au lieu de se focaliser sur la question de personnes, il faut rechercher à travers le génie africain, comment

on fera de nos nations de football, des nations qui vont demain, jouer et pourquoi pas, remporter le trophée mondial. C’est ça pour moi l’enjeu, je pense que c’est ce qui habite les grands dirigeants du football africain. Quelles doivent être les qualités du futur président de la Caf pour réformer cette institution? Normalement, je ne dois pas répondre à cette question parce que je suis de la maison Caf mais je fais confiance à l’ambition que tous ces présidents de fédération en Afrique ont pour le football africain. Je pense qu’ils vont chercher à travers les candidats que nous avons, un visionnaire, un manager, un sage qui va rassurer le monde entier quant à la gestion et au destin de cette confédération. Propos retranscrits par Jean-Christophe PAGNI

Élections à la Caf ❰❰ SPORT

L’Afrique de l’Ouest fragilisée par 3 candidatures

ace au milliardaire sud-africain Patrice Motsepe, le 4e candidat soupçonné d’être adoubé par la FIFA, tout porte à croire que l’Afrique de l’Ouest part en rang dispersé à cette élection dont l’enjeu se situe dans la réforme de sa gouvernance souhaitée par le Président de la faîtière du football mondial Gianni Infantino et réclamée par certaines associations nationales, ainsi que par la plupart des candidats. L’idée

d’une candidature unique n’est pour l’heure pas encore actée mais elle est partagée par les différents candidats issus de cette partie du continent africain. La proposition a été faite récemment par Augustin Senghor, président de la Fédération sénégalaise de football (Fsf). Dans une interview, il a évoqué la possibilité d’alliances entre candidats ouest-africains à la présidence de la CAF. À en croire celui qui préside la Fédé-

D.R.

4 candidats sont en lice pour l’élection à la présidence de la Confédération africaine de football (CAF), le 12 mars 2021, à Rabat au Maroc. Dans cette bataille pour la succession du Malgache Ahmad Ahmad suspendu cinq ans par la Fifa, pour soupçons de corruption, l’Afrique de l’Ouest s’engage avec trois candidats : Augustin Senghor (Sénégal), Ahmed Yahya (Mauritanie) et Jacques Anouma (Côte d’Ivoire). Depuis plusieurs semaines, tous les trois mènent une campagne intense pour avoir le soutien des présidents des fédérations nationales. Assurément cette multitude de candidatures, si elle reste en l’état, laisse peu de chance de succès d’un membre de la Zone UFOA de détrôner le tombeur du Camerounais Issa Hayatou.

Augustin Senghor.

N°123 - Mars 2021-

La référence afro-caribéenne Sénégal, nous pensons déjà à cette éventualité. Nous pensons que l’idéal serait que l’Afrique de l’ouest parte unie. À partir du moment où c’est une volonté commune, le consensus se fera tout doucement ». « Mais, cela ne se fera pas d’un coup de baguette magique », a prévenu l’ancien patron de la Fédération ivoirienne de football (FIF).

D.R.

Indispensable consensus

Anouma Jacques. Les candidats de l’Afrique de l’ouest réussirot-ils à accorder leurs violons pour une candidature unique ?

gociations. Les négociations en général, sont toujours difficiles avec aucune garantie de réussite à la fin. Mais au moins, j’ai tendu la main à mes adversaires, mes frères ouest-africains, pour la simple raison que nous avons là, une occasion historique que l’Afrique de l’Ouest qui n’a jamais dirigée la Confédération africaine de football la dirige cette fois-ci », a-t-il indiqué lors de la présentation de son projet pour la CAF. Et d’ajouter : « Je ne désespère pas. Nous allons continuer pour donner toutes les chances à notre sous-région qui n’a jamais eu l’occasion de diriger cette institution. Avec mon frère Augustin Senghor du

D.R.

ration sénégalaise de football depuis 2009, des alliances sont possibles. « Je n’écarte rien, j’ai parlé d’une démarche panafricaniste au sujet de ma candidature ces derniers temps. Si on trouve un accord, c’est tant mieux », a expliqué Me Augustin Senghor. « Il y a le temps pour discuter… Même pendant les élections, il y a la possibilité de trouver des accords », a ajouté celui qui est par ailleurs maire de Gorée et membre du comité exécutif de la CAF depuis janvier 2018, L’idée a reçu l’adhésion de l’Ivoirien Jacques Anouma. « J’ai été le tout premier à tendre la main aux candidats de l’Afrique de l’ouest. Nous sommes en né

Patrice Motsepe.

- Mars 2021 - N°123

Chacun des trois candidats a une belle carte de visite pour séduire les électeurs des 54 pays membres de la CAF. Seulement, ces trois dossiers posent problème au niveau de l’Afrique de l’Ouest , car l’Ivoirien, le Mauritanien et le Sénégalais devront se partager les 16 voix des Zones A et B de l’Afrique de l’Ouest que sont la Mauritanie, la Guinée, la Guinée Bissau, Le Cap Vert, le Sénégal, la Gambie, la Sierra Leone, le Liberia et le Mali (Zone A) et la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo, le Bénin, le Nigeria, le Burkina Faso et le Niger (Zone B). L’homme d’affaires mauritanien (44 ans), et Senghor sont les deux candidats déclarés dans la Zone A, tandis que le financier ivoirien Anouma (69 ans), par ailleurs ex-président de la Fédération ivoirienne (2002-2011), ancien membre du Comex de la Fifa, est un pur produit de la Zone B. Déjà Jacques Anouma a annoncé le parrainage de cinq associations nationales dont celui de son pays et celui du Bénin. Les deux autres n’ont fait aucune annonce à ce sujet. Mais des sources proches du président de l’US Gorée, laissent entendre qu’il pourrait avoir l’appui de la Guinée Bissau dont le président (de la fédération) a séjourné récemment à Dakar. À cela, il faut ajouter ses solides amitiés dans les autres fédérations de cette partie de l’Afrique. Autre fait non négligeable, la Sierra Leone a ouvertement opté pour Patrice Motsepe qui va aller à la pêche des voix de l’UFOA, en plus des soutiens dont il dispose déjà au sein du Conseil des associations de football en Afrique australe (Cosafa). Parmi les soutiens

du beau-frère du président de la République Cyril Ramaphosa, figure le Nigeria. Une incursion de Motsepe dans l’électorat UFOA, réduirait à coup sûr les chances des trois candidats ouest-africains, s’ils ne parviennent pas à un accord. Face à cette éventualité, les candidats de l’Afrique de l’Ouest ont repris langue dans la dernière semaine de février. Au Maroc, où était de passage le président de la Fifa, les trois hommes ont discuté pour tenter de s’unir afin de présenter une candidature unique. Entre les offensives diplomatiques et l’action sportive, les candidats continuent de se parler. Réussiront-ils à accorder leurs violons pour une candida-

D.R.

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Ahmed Yahya.

ture unique à l’ouest du continent, une région dont aucun ressortissant n’a jusqu’alors pas été porté à la tête de la CAF depuis la fondation de la Confédération en 1957 ? Attendons de voir. Jean-Christophe PAGNI Élection à la CAF : quatre candidats en lice et un compromis trouvé par la Fifa ? La Fifa aurait-elle trouvé un compromis entre les quatre candidats en lice pour la présidence de la CAF ? Le Sud-Africain Patrice Motsepe serait porté à la tête de la CAF, le Sénégalais Augustin Senghor serait son premier vice-président et le Mauritanien Ahmed Yahya, 2e vice-président. Quant à l’Ivoirien Jacques Anouma, il aurait un poste de conseiller spécial du président. (Source RFI)

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[5e et 6e journées des éliminatoires] -

Les pays en danger

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CAN 2022 ❰❰ SPORT

Programme complet 5e et 6e journées

Reportée en janvier 2022 en raison de la pandémie, la prochaine Coupe d’Afrique des nations au Cameroun (09 janvier - 06 février) devrait connaître ses 24 pays qualifiés au terme des 5e et 6e journées prévues entre le 22 et le 30 mars 2021. À ce jour, seuls cinq pays sont déjà qualifiés : Algérie, Cameroun, Sénégal, Tunisie et Mali. Trois sont déjà out : Tchad, Togo, Sao Tomé et Principe.

22-30 mars 2021

Groupe A :

Tchad-Namibie/Guinée-Mali (5e journée) Namibie-Guinée/Mali-Tchad (6e journée)

Groupe B :

Soudan-Malawi/Ouganda-Burkina Faso (5e journée) Malawi-Ouganda/Burkina Faso-Soudan (6e journée)

Groupe C :

Sao Tomé-Soudan/Afrique du Sud-Ghana (5e journée) Soudan-Afrique du Sud/Ghana-Sao Tomé (6e journée)

Groupe D :

Gambie-Angola/Gabon-RD Congo (5e journée) Angola-Gabon/RD Congo-Gambie (6e journée)

Groupe E :

Mauritanie-Maroc/Burundi-Centrafrique (5e journée) Centrafrique-Mauritanie/Maroc-Burundi (6e journée)

Groupe F :

D.R.

Rwanda-Mozambique/Cap Vert-Cameroun (5e journée) Mozambique-Cap Vert/Cameroun-Rwanda (6e journée)

Les Etalons du Burkina Faso devront ramener un point de Kampala face à l’Ouganda, pour se qualifier.

ncore deux journées d’éliminatoires et l’on connaîtra les noms des 24 pays qualifiés pour la prochaine Coupe d’Afrique des nations, prévue au Cameroun. Si cinq pays ont déjà leurs billets en poche, Algérie, Cameroun, Sénégal, Tunisie et Mali et que trois sont déjà out (Tchad, Togo, Sao Tomé et Principe), le gros du lot va continuer de batailler. En effet, les 5e et 6e journées prévues entre le 22 et le 30 mars 2021 devraient donner l’occasion à des pays, en ballotage favorable de composter leurs tickets. Il s’agit du Burkina Faso (8 pts) de Charles Kaboré, Bertrand Traoré et autres Yacouba Coulibaly dans le groupe B qui a juste besoin d’un point, lors de son déplacement en Ouganda (7 pts). Pareil pour la Guinée, dans le groupe A, qui doit s’imposer devant le Mali pour se qualifier. Dans le groupe F, Mozambicains, Cap-Verdiens et Rwandais se livreront une bataille à mort pour accompagner

le Cameroun, pays hôte et leader de la poule. Le Ghana et l’Afrique du Sud, 9 points chacun, dans la poule C, joueront aussi leur destin. Le Gabon et la Gambie, 7 points chacun, dans la poule D, sont dans la même situation. Les Panthères du Gabon de Pierre-Emerick Aubameyang n’ont pas d’autres choix que de battre les Léopards du Congo. Pas simple... Dans le groupe K, les Eléphants de Côte d’Ivoire devront ramener la victoire de Niamey s’ils veulent se mettre à l’abri de mauvaises surprises car Madagascar est capable d’aller s’imposer en Ethiopie. Enfin, le Nigeria (8 pts) est talonné par le Bénin (7 pts) dans le groupe L. L’affiche Bénin-Nigeria, à Porto Novo, s’annonce chaud bouillante. A l’aller, le Nigeria s’était imposé 2-1... Quant au Lesotho et à la Sierra-Leone, ils restent en embuscade. ■ GFY

Groupe G :

Comores-Togo/Kenya-Egypte (5e journée) Togo-Kenya/Egypte-Comores (6e journée)

Groupe H :

Botswana-Zimbabwe/Zambie-Algérie (5e journée) Zimbabwe-Zambie/Algérie-Botswana (6e journée)

Groupe I :

Eswatini-Guinée Bissau/Congo-Sénégal (5e journée) Guinée Bissau-Congo/Sénégal-Eswatini (6e journée)

Groupe J :

Guinée Equatoriale-Tanzanie/Libye-Tunisie (5e journée) Tanzanie-Libye/Tunisie-Guinée Equatoriale (6e journée)

Groupe K :

Niger-Côte d’Ivoire/Ethiopie-Madagascar (5e journée) Madagascar-Niger/Côte d’Ivoire-Ethiopie (6e journée)

Groupe L :

Lesotho-Sierra Leone/Bénin-Nigeria (5e journée) Sierra Leone-Bénin/Nigeria-Lesotho (6e journée) NB : Toutes ces rencontres se joueront à 17h00 (heure française).

N°123 - Mars 2021-

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SPORT ❱❱ Football [Tournée africaine de Gianni Infatino]

Quelles retombées pour le football africain?

D.R.

Le président de la Fédération internationale de football (FIFA) Gianni Infantino vient d’achever une tournée en Afrique qui l’a conduit dans plusieurs pays du continent. Une visite pour parler développement du football avec des chefs de l’État, des présidents de fédérations et les candidats à la succession du président de la Confédération africaine de football (CAF), le Malgache, Ahmad Ahmad. Intervenue quelques semaines avant l’élection du nouvel homme fort de la CAF, le 12 mars à Rabat au Maroc, quelles retombées cette tournée assortie d’entretiens diplomatiques peut-elle avoir pour le continent et son football ?

Gianni a déclaré que le Maroc a « un rôle très important à jouer » pour «l’avenir du football africain.

ianni Infantino a entamé sa tournée 2021 par un séjour en Mauritanie qui a accueilli la Coupe d’Afrique des nations des moins de 20 ans (CAN U20). Le président de la FIFA y a inauguré officiellement le Stade de Nouadhibou. «La FIFA est très fière de l’utilisation qui a été faite du programme Forward de la FIFA au nouveau Stade Municipal de Nouadhibou. J’ai félicité la FFRIM et son président Ahmed Yahya, ainsi que la Caf, pour avoir réussi à organiser ce tournoi dans les conditions sanitaires actuelles», a-t-il salué le travail de la Fédération mauritanienne (FFRIM) et de son patron, Ahmed Yahya, candidat à la présidence de la CAF. Sur le continent, le

Suisse a inauguré d’autres infrastructures notamment les bureaux régionaux de la FIFA à Kigali (Rwanda) et à Brazzaville (Congo). Il s’est également rendu à Bangui (RCA). Avant cela, il est allé au Sénégal pour y rencontrer le président sénégalais, Macky Sall. La dimension politique du périple de Gianni Infantino l’a conduit en RD Congo chez le Président Félix Antoine Tshisekedi, nouveau patron de l’Union africaine (UA) pour un an. «On a lancé aujourd’hui un projet d’une compétition, un championnat scolaire en RDC, mais un projet sera développé dans toute l’Afrique, parce que l’éducation, les écoles et le football, ça doit être en symbiose. Avoir

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un président comme Tshisekedi, qui lutte contre la corruption dans le football, est un gage pour moi. On a plein de projets ensemble pour que l’Afrique puisse se projeter en tête», a-til soutenu. Récemment, les deux dirigeants ont discuté du renforcement d’un partenariat signé en février 2019 entre la FIFA et l’UA. Au Maroc, Gianni a déclaré que ce pays a «un rôle très important à jouer» pour «l’avenir du football africain». Il a visité le Mali et le Bénin, avant de rentrer à Zurich. À Bamako, la capitale du Mali, le Président de la FIFA a évoqué le rôle essentiel que peut jouer le football au service de la paix, de l’unité et de la solidarité. Une visite en Côte d’Ivoire était programmée, mais elle été reportée à une date ultérieure, la rencontre avec le chef de l’État, Alassane Ouattara, n’ayant pas pu être organisée.

Des interlocuteurs bien choisis En effectuant cette tournée africaine à la veille de la prochaine assemblée générale de la Caf, Gianni Infantino espère amener certains présidents de fédérations à revoir leur position face à ses propositions qui avaient suscité une vive polémique, un an plus tôt, au Maroc. Le président de la Fifa avait suggéré aux membres de la CAF d’organiser la Coupe d’Afrique des nations tous

les quatre ans plutôt que tous les deux ans. Il avait également proposé la création d’une vraie ligue panafricaine des clubs, la mobilisation d’un milliard de dollars pour la construction de stades sur le continent et la prise en charge par la Fifa des meilleurs arbitres africains. Depuis, certaines de ces idées sont restées sans suite. Gianni saisit donc l’occasion de cette tournée s’inscrivant dans le cadre du développement du football, pour rappeler que ces reformes sont restées en suspens depuis, vont contribuer à projeter le football africain dans l’élite mondiale. Qui mieux que les chefs d’état et les présidents de fédérations pour mieux faire passer l’idée de ces reformes et réactiver ses propositions?

La CAN tous les 2 ans Si le patron de la Fifa a bien choisi ses interlocuteurs, la question de la périodicité de la CAN par exemple est un sujet très sensible en Afrique. Véritable institution, cette fête du football africain constitue une belle source de revenus pour la CAF. Pour la plupart, les candidats à la présidence de la CAF ne sont pas favorables à l’idée d’une CAN tous les 4 ans comme le propose Infantino. «La Can tous les deux ans, c’est ma position. Maintenant si les Africains eux-mêmes veulent qu’on revienne là-dessus, nous allons en débattre. Je ne suis

D.R.

Le périple de Gianni Infantino l’a conduit en RD Congo chez le Président Félix Antoine Tshisekedi.

pas fermé au débat. Mais pour le moment, mon choix, c’est une Can tous les deux ans», a lâché l’Ivoirien Jacques Anouma, lors de la présentation de son projet pour «servir le football africain», le 18 février 2021 à Abidjan. Le Sud-africain, Patrice Motsepe qui a présenté son programme en 10 points le 25 février 2021 à Sandton, privilégie une CAN organisée tous les 2 ans plutôt que tous les 4 ans, évoquant l’aspect financier. «Nous devons restruc-

turer la Coupe d’Afrique des nations dans les deux années qui viennent. Il y a eu des discussions pour savoir si elle devrait se dérouler tous les 4 ans ou tous les 2 ans. Personnellement, au départ, je pense qu’elle devrait rester tous les 2 ans. Nous avons besoin de l’argent des compétitions de la CAF!», explique le candidat soupçonné d’être adoubé par la FIFA. Des réflexions auront toutefois lieu au sujet de la CAN et des autres événements. Le Sénégalais Augustin Senghor et le Mauritanien Ahmed Yahya, n’ont pas fermé la porte à la suggestion de Gianni Infantino, mais ne sont pas contre une CAN tous les 2 ans. Sur le continent africain, le président de la FIFA a fait d’une pierre deux coups. Gianni Infantino a multiplié, pas seulement les entretiens diplomatiques avec les chefs de l’Etat des neuf pays visités mais il a croisé aussi la route des candidats à la présidence de la CAF. Qu’a-t-il obtenu

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La référence afro-caribéenne

Sur le continent africain, le président de la FIFA a multiplié les entretiens diplomatiques.

de toutes ces rencontres? Nul doute que la prochaine assemblée générale élective de la CAF, le 12 mars prochain à Rabat, en dira plus. ■ J-C.P

Paris FC ❰❰ SPORT

BURKINA FASO

Jonathan Pitroipa dit stop ! D.R.

Plus d’une année après avoir pris sa retraite internationale avec les Étalons du Burkina Faso, l’attaquant Jonathan Pitroipa (34 ans) du Paris FC (Ligue 2), passé par Fribourg, Hambourg, Rennes, Al Jazira, Al Nasr et Royal Antwerp arrête tout.

’est l’heure de la retraite pour Jonathan Pitroipa ! Libre depuis la résiliation de son contrat, en janvier 2021, avec le Paris FC suite à des bisbilles avec son entraineur René Girard, l’attaquant burkinabé a annoncé sa retraite le 26 février, à 34 ans. « Toute bonne chose à une fin et je ne fais pas d’exception, a-t-il écrit sur son compte Instagram. Je voudrais ici par ce message annoncer à tous mes fans que, pour des raisons personnelles, j’ai décidé de mettre fin à ma carrière professionnelle. C’est avec beaucoup d’émotions que je vous l’annonce… ». Doué techniquement et élégant, Jonathan Pitroipa surnommé « Pit » aura eu une carrière respectable. Formé à « Planète Champion » au Burkina Faso et parti très jeune en Allemagne, il s’était révélé à Fribourg, avant de confirmer tout son talent entre 2011 et 2014 au Stade Rennais, qu’il avait rejoint en provenance d’Hambourg. Après trois années aux Emirats (Al Jazira et Al Nasr), Pitroipa s’était engagé quelques mois avec le club belge du Royal Antwerp avant de boucler la boucle en Ligue 2 française avec le Paris FC. Son bilan en sélection 76 sélections pour 19 buts est édifiant. En effet, il a terminé Meilleur, joueur de la CAN 2013 et a terminé vice-champion. ■

Jonathan Pitroipa compte 76 sélections avec le Burkina Faso pour 19 buts.

GFY

N°123 - Mars 2021-

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SPORT ❱❱ Mariem Chedad [arbitre de football]

“

J’aime l’ordre, j’adore l’arbitrage

”

Désignée pour officier durant la CAN U20 Total 2021 qui se déroule chez elle, en Mauritanie, l’arbitre Mariem Chedad, 25 ans, dit vivre ‘’un rêve éveillé’’ qui doit faire naître des vocations pour les femmes de son pays. En ce mois d’hommage à la Femme, nous avons voulu la mettre en valeur. Arbitre assistante lors des rencontres Namibie - Centrafrique et Maroc - Ghana entre autres, Chedad invite les femmes ‘’à vivre leur passion, à faire du sport et donner leur contribution pour le développement’’ de leur pays. souci et l’arbitrage ne me gêne pas dans la pratique de ma religion. D’ailleurs, je suis couverte quand j’officie donc pas de problème à mon niveau. Même s’il y a encore des critiques, nous devons vivre notre vie de citoyenne à part entière en menant de front nos activités.

D.R.

Vous avez été désignée pour la première Coupe d’Afrique des nations se jouant dans votre pays, un vrai accomplissement ? (Large sourire) Et comment ! Vous voulez que je vous raconte, au début, je me disais que les gens se sont trompés parce que je peinais à y croire, officier pendant cette compétition qui se déroule chez moi pour la première fois ! C’est une grande bénédiction et je me suis dit qu’après je me dois d’être à la hauteur pour conforter tous mes soutiens et donner la possibilité à d’autres jeunes mauritaniennes de s’intéresser au sport en général, et au football et l’arbitrage en particulier.

Où en êtes-vous avec les études ? Je suis en Master de Logistique dans une université privée ; j’ai eu la chance de tomber sur des responsables compréhensibles qui m’aménagent mes heures et mes examens. Je mène de front mes études et l’arbitrage, j’officie en Super D1 mauritanienne (élite) et en D2. Ça se passe super bien et les autres arbitres nous encouragent beaucoup parce que nous sommes tout juste une dizaine de femmes.

Comment vous êtes-vous retrouvée dans un milieu réputé masculin et dans un pays baigné par une forte tradition ? Vous avez raison de vous poser la question ; mais j’ai eu la chance d’être née dans une famille très ouverte. D’un père mauritanien haut cadre et d’une mère ukrainienne férue de sports et qui nous a très tôt initiée à la pratique sportive. D’ailleurs, elle pratique l’athlétisme et c’est une marathonienne, et grâce à elle, j’ai fait le marathon de Marrakech (Maroc) en 2016. Et le football dans tout ça ? Ma mère m’a poussée à faire du sport, j’ai pratiqué le kickboxing, le taekwondo et le football. Je jouais en futsal dans des équipes mixtes chez moi à Nouadhibou (2e ville de la Mauritanie), mais ce n’est pas allé loin. J’ai failli tout arrêter et baisser les bras jusqu’à ce que l’arbitre AbdelAziz Bouh (juge central Maroc-Ghana du 19 février) nous informe de l’arrivée d’une mission de prospection dirigée par l’ancien international, Idrissa Sarr en 2016. Après avoir suivi cette session en 2015, je n’ai jamais arrêté jusqu’à nos jours. Est-ce donc la frustration de n’avoir pas pu jouer au football qui vous a poussée vers l’arbitrage ? En vérité, je suis attirée par l’ordre, que des choses soient toujours en place. Je ne peux

- Mars 2021 - N°123

Être femme et siffler à l’occasion d’une CAN masculine, comment ça se passe concrètement ? Il n’y a aucun problème, les règles sont universelles même si ça va plus vite chez les hommes. Mais j’ai bien l’habitude de le faire dans le championnat local. Il est vrai que la CAN, c’est un cran au-dessus, ça va plus vite et les enjeux sont énormes mais je fais abstraction de tout ça.

Mariem Chedad est un modèle pour ses sœurs en Mauritanie et en Afrique.

pas dire que je suis maniaque mais quand les choses ne se passent pas comme prévu, j’ai tendance à sortir de mes gonds, et comme j’adore le sport, j’ai trouvé dans l’arbitrage l’exécutoire nécessaire pour mon équilibre. Et comment ça se passe tous les jours dans une société réputée traditionaliste ? Il y a eu des critiques mais comme j’ai la bénédiction de mes parents, il n’y a pas de

Votre rêve ultime dans l’arbitrage ? Aller le plus loin possible, faire toutes les grandes compétitions et je me donnerais les moyens pour y arriver parce que dans un sens, je suis devenue un modèle pour mes sœurs. La Mauritanie se fera avec ses hommes et ses femmes et je suis tellement fière de voir mes parents, notamment mon père, être heureux de ma présence dans cette compétition. Lors de mon dernier match (Maroc-Ghana) il était présent et je voyais de loin son sourire. Et pour rien au monde, je ne veux changer cette fierté que j’ai procurée à ma famille. Propos retranscrits par H. Raoul Source CAF Online

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Littérature africaine d’expression francophone ❰❰ CULTURE

lor ressed ut evelit ressunt aliae volupta numqui uta dest, aspit volende lenimint ommo erit as commolorae officia niendes a dis simodit et quam expedis m D.R.

La 13e édition du Prix Ivoire lancée

Les professionnels du livre seront récompensés le 20 novembre à Abidjan par l’Association Akwaba d’Isabelle Kassi Fofana.

’Association Akwaba culture a procédé au lancement de la 13e édition du Prix Ivoire pour la littérature africaine d’expression francophone, mercredi 24 février 2021, à Abidjan. Du fait du contexte sanitaire lié à la pandémie du Covid-19, l’événement s’est déroulé via les réseaux sociaux. Cette édition est ouverte du 24 février au 30 juin prochain. Le prix sera décerné le 20 novembre à Abidjan, en présence des professionnels du livre de Côte d’Ivoire. « Aucun genre littéraire ni aucun

thème ne sont imposés aux participants. La seule philosophie du Prix Ivoire pour la Littérature Africaine d’Expression Francophone est celle de la qualité intrinsèque des œuvres et leur désir de dire l’Afrique dans ses rapports à elle-même et au monde », indique Isabelle Kassi Fofana, présidente de l’Association Akwaba culture, initiatrice du Prix, précisant que peuvent concourir les ouvrages relevant de tous les genres littéraires, à l’exception de la littérature de jeunesse. « Ce prix a pour but d’encoura-

ger et de promouvoir la création littéraire en Afrique et dans les diasporas africaines. Peuvent y participer les éditeurs et écrivains dont les ouvrages, publiés en français, font entendre l’une des voix multiples des Afriques. Les ouvrages doivent avoir été publiés en français, entre le 1er janvier 2019 et le 30 juin 2021 », souligne-t-elle. Dès le 15 mars, l’événement démarre avec le lancement du concours de culture littéraire des écoles. Ensuite, suivra ‘’la Grande dictée des amis du livre’’, le

18 novembre. Cette épreuve de dictée ouverte au grand public gagne en notoriété au fil des années. Chaque année, elle enregistre la participation de célébrités dans tous les domaines. Dans la foulée, le 19 novembre, la cérémonie de récompense des lauréats du concours de culture littéraire des écoles sera l’un des moments forts de cette 13e édition. Tout comme le «Prix horizon», institué depuis 4 ans et destiné à mettre aussi en lumière les auteurs ivoiriens âgés de 35 ans. Crée en 2008 par l’Association Akwaba culture, le Prix Ivoire est devenu un rendez-vous incontournable pour le monde du livre et de la littérature d’expression francophone. Parrainé par le Ministère de la Culture et de la Francophonie de Côte d’Ivoire, l’Organisation Internationale de la Francophonie, l’Ambassade de France à Abidjan... il est doté d’une enveloppe de deux millions de francs CFA (environ 3 000 euros) et d’un trophée, décerné chaque année à un auteur. En effet, il vise à récompenser, chaque année, un auteur originaire du continent africain ou de sa diaspora, pour l’une de ses œuvres publiée en français. Ce prix est ouvert aux écrivains originaires des diasporas africaines depuis 2015. Rappelons que la 13e édition du Prix Ivoire pour la Littérature Africaine d’Expression Francophone a été reportée en raison de la pandémie du coronavirus. ■

Jean-Christophe PAGNI, Correspondant à Abidjan

N°123 - Mars 2021-

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CULTURE ❱❱ People

USA

Pour fuir le racisme aux Etats-Unis, Stevie Wonder veut vivre au Ghana

«J

D.R.

Le célèbre artiste-compositeur américain, Stevie Wonder, n’en peut plus du racisme aux Etats-Unis. Il l’a confié le 22 février lors d’une interview accordée à Oprah Winfrey pour son émission The Oprah Conversation. Stevie Wonder (70 ans) veut quitter les Etats-Unis,

D.R.

e veux voir cette nation sourire à nouveau. Et je veux le voir avant que je déménage au Ghana parce que c’est ce que je vais faire (…) Je ne veux pas que les enfants des enfants de mes enfants soient contraints de dire « Aime-moi. Respecte-moi. Estime-moi à ma juste valeur… ». Et l’animatrice Oprah Winfrey d’interroger : « Vous allez vous installer de manière permanente au Ghana ? ». Réponse de Stevie Wonder : « Oui ». Le septuagénaire qui juge que son pays est devenu plus dangereux que jamais se dit surtout fatigué des tensions politiques qui animent

las des tensions politiques et du racisme aux Etats-Unis. les Etats-Unis et du racisme de ses concitoyens. « Le Ghana a et à l’harmonica à l’âge de 9 ans. Il a débuté un plus grand sens de la communauté qu’aux une prolifique carrière de chanteur en 1961, à Etats-Unis », pense l’icône de la musique mon11 ans. L’auteur de You are the Sunshine of diale auteur de Superstition et du chef-d’œuvre My Life a remporté 25 Grammy Awards, un Higher Ground. prix honorifique et a été nominé 74 fois. Ses Stevie Wonder avait déjà en 1994, fait part de prouesses classiques sur plusieurs instruments son projet de s’installer au Ghana. À l’époque, et l’expressivité de sa voix l’ont conduit sur un ce faiseur de musique Soul avait déclaré y chemin d’une renommée sans précédents et sentir un plus grand sens de la communauté. d’un impact politique important. ■ Originaire du Michigan, l’Oscar de la meilleure

chanson originale pour I Just Called to say I Love You (1984) a appris à jouer au piano

L.T.

Musique ❰❰ CULTURE

SÉNÉGAL

Coumba Gawlo arrête tout ! Coumba Gawlo se remet d’une opération chirurgicale à l’intestin

a chanteuse griotte sénégalaise Coumba Gawlo Seck ne se porte pas bien. À 49 ans, l’auteure « Yo Male », « Pata Pata », « Samaxol » ou encore « Kouy Feug » a subi une opération chirurgicale et a temporairement mis un terme à sa carrière musicale. Le temps de se soigner. À travers une vidéo, vêtue d’un peignoir bleu électrique, la diva a expliqué, sans détours, les raisons de ce choix difficile. « C’est une chose difficile mais j’ai décidé de vous en faire part. J’ai décidé de me retirer provisoirement de la scène musicale.

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Ce qui devait être un secret, ne l’est plus… Début février 2021, la chanteuse sénégalaise a annoncé qu’elle se retire de la scène nationale et internationale. Le temps de soigner sa voix… Je souffre d’une petite maladie et les médecins m’ont dit de laisser la musique pendant un moment. J’ai des problèmes avec ma voix et il me sera difficile de chanter. Je dois aussi dire que j’étais malade il y a quelques temps. Je souffrais de ce qu’on appelle une occlusion intestinale. J’ai été opérée et plus d’un mètre de mes intestins ont été retirés. Je vais bien mais l’opération a touché des cordes de ma voix et pendant un long moment, je ne pourrais chanter ». En termes simples, l’occlusion intestinale dont souffre Coumba Gawlo Seck empêche les aliments, liquides et gaz, de cir-

culer normalement au niveau de son intestin. Surpris après pareille annonce, les Sénégalais compatissent. Sur les réseaux sociaux et les ondes de la FM, les messages se sont enchaînés dont le célèbre « Machallah Tata Coumba » ou encore « Meilleure santé à notre diva ». Le plus beau message de compassion reste celui-là : « le recul d’un bélier dans le combat n’est jamais signe de faiblesse mais un moyen de se ressourcer davantage. Force à toi ma reine ». ■ Lamine Thiam

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Cocktail de LaFabuleuse ❰❰ CULTURE

Des pétales de roses dans le ciel

e que je voudrais, C de livrer des roses a maman. En ce jour. Ce jour particulier. Le dernier vendredi du mois de février. Pendant des jours, je me demandais ce que j’écrirais quand ce jour viendrait, s’il m’était demandé d’écrire sur mon héroïne à moi. Je ne saurais car les mots n’auraient suffi pour décrire mon expérience auprès d’une femme particulière dont la discrétion était une élégance, un mode de vie. Ne pas déranger. Ne pas se pavaner. Ne pas se faire voir. Vivre sa vie, faire son devoir sans attirer des regards indiscrets sur soi. C’était maman. La nuit du 31 décembre 2019, au volant de ma voiture, j’étais sur l’autoroute 270. En pleine vitesse à 3h du matin, je rentrais du travail pour la maison. En 3 secondes, je m’étais profondément endormie. Elle était là légère assise à ma gauche qui tenait mon volant. Maman !!! C ce qui m’a réveillée et je puis redresser mon volant, évitant ainsi de percuter la dalle qui divise l’autoroute. Le 25 Octobre 2020, j’étais sur cette autoroute et je partais au travail vers les 19h30. Il pleuvait. C’était un dimanche et moi je devais bosser. J’avais la pêche alors rien ne prévoyait le

drame qui devait s’en suivre. Je fus percutée si fort que j’eus l’impression de survoler. Je vis la mort. Je me resignai à l’accepter calmement dans cet air ultime et particulièrement douillet sans combat. Ma tête allait s’écraser dans les 3 prochaines secondes et je pensais à mes yeux. Aucune prière. Tout ce que j’entendis était « freine ! » alors je freinai. Bilan : un mort et ma voiture irrécupérable. Mi-janvier 2021. En 2 jours je perdis l’appétit. 3e jour la fièvre me cloua au sol. Diagnostic, je faisais la corona. La covid19 se faisait raison de moi. Ce fut le combat le plus violent auquel je pus faire face. J’étais seule et une nuit à 3h du mat, je pus penser à ma mère. Ce, après avoir fait la lettre d’adieu à mes fils. Oh maman, au moins, tu n’es pas là à l’époque de la covid19. Vois-tu, je vais abandonner mes garçons. En ce mois de mars 2021, pour célébrer la femme, je voudrais rendre hommages à une Dame. Cette femme qui m’a tout donné. Ma mère. Ohiri Louise. Née vers… Elle devait avoir un peu moins de 80 ans quand elle quittait le monde des vivants en Février 2015. Maman pouvait encore vivre mais elle est partie un peu plus tôt car elle était fatiguée. Chaque jour, je me réveille et je pense à ce que j’aurais pu faire. Ce que je devais faire. Ma mère est partie et il n’y a rien que je pus

faire pour réparer cela. Même aujourd’hui au moment de cette célébration, je ne pus m’empêcher d’être triste. Car un après midi du dernier vendredi du mois de février, je me réveillais d’une sieste un peu trop longue ; je chantonnais un peu car maman malade depuis 2 semaines, semblait aller mieux. J’avais cette carte téléphonique quelque part sur la petite table et j’attendais pour l’appeler. Tout allait bien. Je pris mon téléphone et composai un numéro pour continuer ma détente. Alors je me mis à causer avec ma sœur qui elle comptait m’appeler et juste comme cela dans la foulée. Elle me fendit le cœur. Elle me poussa dans le ravin. Je tombai de la falaise. Fini. …’’…’’…maman est morte. ; …’’… maman est morte.

Une toute petite phrase. 3 mots seulement. Comment inverse-t-on une phrase pareille ? Une petite phrase certes, mais un impacte lourd sur son avenir après l’avoir entendue. Alors pendant cinq ans, j’ai fait ma crise de vieille fille. Une nouvelle adolescence. Vodka. Voyages dans les égouts

du cœur. Si mon cœur était en lambeaux, ma vie, elle, était en vrac. Un magasin où des inconnus entraient, vidaient les étagères et s’en allaient satisfaits, me laissant bredouille, le cœur meurtri, les mains vides. Ce cirque dura cinq ans. Je m’en suis remise finalement. J’ai fini par grandir. J’ai fait le deuil de ma mère du mieux que faire ce peut. Je suis à une meilleure place maintenant. Je peux le dire enfin au monde entier quelle sorte de femme elle était Louise. Ma mère. Une battante. Une femme courageuse. Entrepreneuse certes, mais douce et réservée. Louise la couturière du grand marché de Soubré habitait au Béguine. Plus qu’une tutrice pour certains, elle était une mère pour nombreux enfants venus des villages qui passaient par Soubré pour leurs études. Cette femme à qui, il a suffi d’une vielle machine Singer, pour travailler dur et construire des maisons, ne savait ni lire ni écrire. Mais elle aura prouvé en son temps qu’il faut du courage et de la persévérance pour atteindre ses objectifs. Maman déjà dans le temps comptait le million dans son Kehiba pour ensuite aller le déposer en banque. Oui, C elle, Louise ma mère. Mon héroïne. Alors, en ce mois, qui honore la femme, puisque je ne peux lui offrir des roses, je lancerai des pétales de roses dans le ciel pour célébrer ma mère et toutes les autres mamans qui sont parties trop tôt pour nous. Vive maman Louise ! Vivent toutes les femmes de l’univers ! ■ Love Always LaFabuleuse SBY Artiste-Auteure sbylafabuleuse@gmail.com

N°123 - Mars 2021-

Gastronomie

HOROSCOPE Mars 2021

Bélier

21 mars - 20 avril

Évitez surtout d’avancer les yeux fermés, car même ouverts, ils ne seront pas toujours en face des trous. Vous manquerez de visibilité sur des projets, des situations et vous pourriez bien vous fourvoyer dans vos prises de décisions. Mars en Gémeaux sera de bon conseil en faisant appel à des proches.

Une recette de Danielle EBENGOU

PÉPÉ SOUPE MIXTE DE POISSON CONGRE CAPITAINE

Taureau

21 avril - 20 mai

Habile à créer des contretemps, Saturne vous obligera à vous organiser différemment. Vous ne perdrez pas le nord, car Vénus en Poissons se portera à votre secours en vous apportant de la chance. Votre intuition vous permettra de la saisir. En amour, vous conjuguerez le verbe rêver avec sensualité.

Gémeaux

D.R.

Recette d’Afrique, elle prend des noms différents selon les pays : Sauce claire en Côte d’Ivoire, Pépé Soupe pour les deux Congo et au Cameroun...

21 mai - 20 juin

Dans votre signe, Mars vous amènera à voir la vie sous un nouveau jour. Vous la jouerez collectif, les conseils seront suivis, les engagements pris. Vous multiplierez les expériences avec des défis à relever. Pas simple, mais gratifiant si vous triomphez. Votre entourage vous sera d’une aide précieuse.

Cancer

21 juin - 22 juillet

Avant de souffler, vous lutterez avec ténacité pour mener vos projets à bien. Votre ambition d’améliorer votre situation sera forte, votre désir d’aimer comme il vous plait, jamais aussi intense. Vous commencerez à vivre la vie qui vous ressemblera, à faire coïncider avec fierté le rêve et la réalité.

Lion

23 juillet - 23 août

Sous ce ciel Poissons, vous manquerez de repères, mais en écoutant votre intuition, vous pourrez y voir plus clair. Mars en Gémeaux vous épaulera pour trouver des solutions de dernières minutes qui vous dépanneront ponctuellement. Vénus, après quelques timidités, se voudra conquérante pour vos amours.

Vierge

Cuisson

Personnes

Facilité

30 mn

●●●●

puis coupez en quatre les ❶ Lavez 2 tranches de congre. Réservez.

Ingrédients 2 capitaines (ou bars)

les têtes, lavez puis coupez ❷ Retirez en 3 ou 4 morceaux les 2 capitaines.

2 belles tranches de congre

Réservez.

1/2 poivron vert

lavez et découpez en ❸ Épluchez, petits dés l’oignon, les trois gousses

1 gros oignon

d’ail, le poivron, la tomate fraîche préalablement épépinée. Réservez.

3 gousses d’ail 1 petite tomate fraîche pas trop mûre 1 cube de bouillon culinaire 3 feuilles de laurier 1 cuillère à café de poivre blanc 2 brins de persil Sel, poivre 1 cuillère à café de purée de gingembre frais

1 ou 1,5 l d’eau

le poivron, la tomate fraîche, la purée de gingembre, les feuilles de laurier, le bouillon de cube émietté, le sel, le poivre, le piment rouge, le persil.

les 25 cl d’huile au ❺ Répartissez dessus, couvrez complètement d’eau,

1 gros piment rouge

25 cl d’huile de tournesol

dans une marmite les ❹ Réunissez morceaux de poisson, l’oignon, l’ail,

remuez un peu la marmite pour bien mélanger le tout avant de fermer et portez à ébullition 25 à 30 minutes à feu vif.

et remuez de nouveau la ❻ Ouvrez marmite à mi-cuisson pour bien

mélanger les saveurs puis remettez à ébullition jusqu’à la fin de la cuisson. Servir très chaud avec des bananes plantain. Bon appétit !

- Mars 2021 - N°123

Balance

23 septembre - 23 octobre

Scorpion

23 octobre - 22 novembre

Variables, vos humeurs feront du yoyo. Le plus souvent à cause de votre difficulté à gérer les imprévus. L’idée de perdre du temps, de l’énergie, voire de l’argent, et à dénouer la situation, vous mettra dans tous vos états. En Bélier, à partir du 22, Vénus vous forcera la main pour prendre une initiative. Mercure en Poissons, ce sera tout bénéfice pour le Scorpion. Vous disposerez d’une plus grande marge de manoeuvre pour développer vos projets. Côté coeur, il vous aidera à exprimer vos sentiments. En compagnie de Neptune, il éveillera de nouveaux désirs à partager en douceur avec votre partenaire.

Sagittaire

23 novembre - 21 décembre

Capricorne

22 décembre - 20 janvier

Les bienfaits de Saturne vous aideront à tirer parti de vos atouts. Sans impatience, vous trouverez des solutions inespérées sur le plan financier en particulier. Si vous attendez une réponse, les circonstances vous obligeront à faire du forcing pour l’obtenir. Tout ira bien côté coeur, et sera du bonheur. En Mars, la fusion Vénus/Neptune vous donnera un charme fou. La séduction à fond, vous ferez montre de sensualité, avec une rencontre à la clef pour les solitaires de coeur. Jupiter vous convaincra de frapper à de nouvelles portes, de faire votre publicité et de négocier vos mérites au prix fort.

Verseau

21 janvier - 18 février

Poisson

19 février - 20 mars

Vos idées originales, visionnaires seront mieux accueillies et leur mise en application plus faciles. En Bélier, la planète de l’harmonie vous proposera des solutions qui atténueront les tensions et pacifieront les échanges. Votre ouverture d’esprit sera un atout majeur pour tirer parti de la situation. Mercure mettra la communication au coeur de vos relations. De nouveaux contacts vous embarqueront dans l’aventure. La route sera plus dégagée pour vos projets, même s’il vous faudra encore un peu de patience. Vos amours aussi retrouveront de jolies couleurs, alors exprimez vos sentiments sans fausse pudeur.

Source : www.horoscope.fr

Préparation

24 août - 22 septembre

Vénus en Poissons s’empressera de vous faire des appels du pied pour vous faire croire à quelque chose de mirobolant. Vous serez tenté de suivre ses directives alléchantes, mais Saturne en Verseau vous montrera que tout ce qui brille ne sera pas de fil d’or. Vous serez soulagé de ne pas vous être fait avoir.

N° 122 - FÉVRIER 2021

SÉNÉGAL Diary Sow Toute la vérité !

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