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Partis pris
Économie
Les pays ouest-africains intensifient leurs eforts pour produire davantage de riz afin de répondre à la demande intérieure. Ici, dans un entrepôt de la Compagnie agricole de Saint-Louis du Sénégal.
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Comment l’Afrique doit reconquérir sa souveraineté
ABIDJAN
13 & 14 JUIN 2022
AGRO-INDUSTRIE
Souveraineté alimentaire : les solutions du secteur privé
Fiscalité courageuse, investissements dans l’énergie, financements à un coût raisonnable… Les patrons africains ne manquent pas d’idées pour remporter la bataille de la production et de la transformation locales.
ESTELLE MAUSSION ET NADOUN COULIBALY
Depuis la crise liée au Covid-19, et maintenant avec la guerre en Ukraine, une unanimité se dégage chez les Africains : compter sur soi-même dans une approche « consommons ce que nous produisons ». Convaincu lui aussi, Diakarya Ouattara, le patron de Coris Bank, financeur du secteur agricole burkinabè, parie sur l’essor de la production et de la transformation locales. Une (r)évolution qui doit permettre de relever un défi posé de longue date, au cœur de l’actualité dans un contexte de difficultés d’approvisionnement et d’inflation du prix des matières premières comme dans lepanierdelaménagère :laconquête de la souveraineté alimentaire.
Certes, des progrès ont été enregistrés ces dernières années, comme en témoignent la filière poulet au Maroc et au Sénégal, les efforts pour développer la culture du riz au Nigeria, au Ghana, au Mali, au Sénégal et en Côte d’Ivoire, la chaîne de valeur du sucre à Maurice ou encore l’industrie du poisson en Tanzanie. Mais ces avancées sont bien trop modestes par rapport à la croissance des besoins et empêchent de briser la dépendance aux importations. Le continent fait venir de l’étranger près de 85 % de
sa nourriture chaque année, et les importations alimentaires devraient représenter une facture de 110 milliards de dollars par an d’ici à 2025, selonlaBanqueafricainededéveloppement (BAD). À titre d’exemple, on parle déjà de 10 milliards de dollars pour l’Algérie, de 1,5 milliard pour la RD Congo et de plus de 700 millions pour le Cameroun.
Si les pouvoirs publics sont en première ligne – avec notamment la définition des politiques agricoles et laconstitutiondestocksdesécurité–, lesecteurprivé,qui assurelamajorité de la production, veut avoir voix au chapitre. « Il faudrait qu’il soit plus écouté dans la mesure où ce sont les entreprisesquiviventlesréalitéséconomiques locales et internationales au quotidien. Malheureusement, ce n’est pas souvent le cas », confirme Youssef Maïs, le patron du groupe sénégalais Patisen. « Après la dernière crise de 2007-2008, les gouvernements ont promis de ‘‘mettre le paquet’’surletissulocal.Maiscomme cela demande beaucoup d’efforts, on est bien vite revenu au statu quo », rappelleAlexandreVilgrain,quivient de quitter la tête de Somdiaa (groupe Castel), leader de la farine et du sucre en zone Cemac. Alors que l’inflation des produits alimentaires est partie pour durer, entretenant un risque