Editorial Nous voici déjà à quelques jours des ordinations diaconales, sans oublier celles des nouveaux prêtres, la semaine suivante. Une large place est laissée à nos frères et à leurs épouses pour se présenter. Chaque année, nous sommes heureux de voir notre fraternité s’enrichir de nouveaux visages et de nouveaux charismes, pour le service de l’Eglise et du monde. Nous irons également à la rencontre de l’un d’entre nous, Pierre KELLER, délégué du Secours Catholique depuis plus de 3 ans, qui nous partagera un peu de ce qu’il vit au service des plus pauvres. Et puis il y a les informations que nous échangeons (n’oubliez pas de les faire remonter…), et les dates importantes à cocher tout de suite ! Bon été à toutes et à tous ! Jacques GASSIN Sommaire : P 2 – 5 : Informations et vie de la fraternité. P 6 – 7 : Echos du championnat de France de cyclisme du clergé. P 7 – 13 : Présentations des nouveaux ordonnés. P 13 – 17 : Rencontre avec Pierre KELLER.
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Informations Rendez-vous pour la fraternité. Ordinations diaconales : samedi 17 juin à 15 H. Cathédrale St Jean Soyons nombreux à entourer Bruno, (trois du même prénom !), Lionel et Jean-François.
Fête des diacres : vendredi 6 octobre. Comme en 2016, la soirée comprendra trois temps : la rencontre avec le Cardinal à 16H30, l’Eucharistie à 19H et le temps festif pour terminer la journée.
Retraite diocésaine : du 17 au 19 novembre au Domaine Lyon St Joseph. Cette retraite sera animée par le père Michel Raquet, professeur à l’Université Catholique, Délégué Episcopal à l’Ecologie.
A noter : Dans ce numéro, nous présentons 2 ouvrages de frères diacres. Celui de Régis CHAZOT, MDF, sur son expérience en EHPAD. Et celui de Patrick LAUDET sur la confiance dans la Bible, dans la collection : « Ce que dit la Bible sur… ». En voici deux brèves recensions. Les équipes des EHPAD s’emploient, jour après jour, à accompagner dans la vie les personnes qu’elles accueillent, à accompagner le déracinement lié à l’admission en établissement à accompagner le vieillissement, les pertes progressives, l’installation de la dépendance jusqu’à la toute fin de vie. Chacune des personnes arrive avec son histoire personnelle, conjugale, familiale, professionnelle, pathologique. Elle ouvre, en rentrant en institution, une nouvelle page certes la dernière - mais une page à écrire, à vivre, à rédiger, à assumer. Après deux réflexions préliminaires sous forme d’un abécédaire et d’une interrogation sur l’humanité, cet ouvrage propose de découvrir, dans une première partie, des parcours singuliers, des accompagnements marqués par la réflexion, le questionnement interdisciplinaire. Dans une deuxième partie, une réflexion sur le vieillissement et ses pertes précédera un propos poétique sur la relation soigné-soignant. Une troisième partie pointera des éléments de la dimension spirituelle pour les personnes âgées et pour ceux qui les accompagnent. 2
De nos jours l’heure n’est pas à la confiance. Pourtant la confiance n’est pas qu’une donnée de la psychologie humaine, un simple aléa du caractère, réparti inégalement entre les optimistes, qui en disposeraient en abondance, et les pessimistes, qui en manqueraient cruellement. C’est quelque chose de bien plus profond, de plus essentiel et de plus universel, presque mystérieux, comme le soubassement même de la vie, son terreau secret. Au paradis, la confiance était faite pour aller de soi. La confiance n’était pas simplement un accessoire donné à l’homme, pour le voyage. Elle est sa matière première. Et si la confiance originelle est très blessée, elle est en cours de réparation ! En cours de résurrection ! Et toute l’aventure humaine, selon la Bible, consiste en un long processus de convalescence et de rééducation, comme après un accident, pour retrouver cette confiance abîmée, dont il reste en chaque homme, comme par miracle, un éclat originel intact. Pour l’auteur, la confiance est l’ADN secret de notre humanité.
Vie de la fraternité A Dieu, Annie. C’est le 28 janvier (déjà !) qu’ont été célébrées à l’Arbresle les obsèques d’Annie. Pour honorer sa mémoire, nous reproduisons ci-dessous quelques mots de Gilbert et l’homélie que j’ai donnée. Son souvenir reste bien vivant pour tous ceux qui l’ont connue. Les mots manquent quand l’absence est au rendezvous. Je suis bouleversé par toutes les personnes qui nous rejoignent dans notre détresse. Je reçois beaucoup plus que je ne pourrais jamais rendre et je reste débiteur de chacun Merci pour vos prières qui nous accompagnent tous les jours. Elles se joignent à celles d’Annie. Merci pour tous vos témoignages d’amitié qui rendent actuel l’unité du Royaume Merci pour vos présences qui sont un baume apaisant et rendent visible le Corps du Christ, ici et aujourd’hui Merci à tous et à chacun dans ces moments difficiles Gilbert MONNIN 3
L’évangile choisi était celui des disciples d’Emmaüs. Quel bel évangile que celui des disciples d’Emmaüs pour accompagner dans son passage vers le Père, celle qui fut, entre autres, une épouse, une maman, une enseignante et une catéchiste! En effet, dans cet évangile, on voit Jésus accompagner, mieux encore, prendre soin de ces 2 disciples qui sont si tristes au début du récit. Notre sœur Annie n’a-t-elle pas cherché, dans toutes ses missions, à prendre soin de ceux qui lui étaient confiés ? Le récit des disciples d’Emmaüs nous met vraiment à l’école de Jésus. Il nous présente sa pédagogie d’amour. C’est un véritable résumé de l’Evangile : l’écrivain chrétien Jean Guitton a noté : « S’il fallait donner tout l’évangile pour une seule scène où il soit tout entier résumé, je n’hésiterais guère, je choisirais les disciples d’Emmaüs ». D’abord, Jésus vient à notre rencontre. Il est venu partager notre route. Nous accompagner dans notre vie, en particulier dans les moments de grande tristesse. Les disciples qui s’en retournent de Jérusalem le croient mort. L’histoire semble finie. L’espérance évanouie. Pourtant il les rejoint, incognito, sur leur chemin de tristesse. Comme dans tout l’évangile, Jésus est venu dans la discrétion, depuis la crèche jusqu’à la croix. Car dans l’amour vrai, il y a cette part d’humilité : « l’amour ne plastronne pas, ne cherche pas son intérêt, ne s’enfle pas d’orgueil » avons-nous entendu de la bouche de St Paul, comme en contemplant le Christ ! Nous pouvons nous arrêter quelques instant en pensant à cet amour tout simple du service, de la discrétion, qu’a vécu Annie auprès de vous, ses plus proches, de ceux qui l’ont côtoyée de mille façons… Puis en bon pédagogue, Jésus questionne d’abord les disciples : « de quoi discutiez-vous en marchant ? » Par le jeu de ses questions ouvertes, il renvoie les disciples à leur vécu. Il les rejoint à travers leurs blessures. Jésus est proche de ceux qui souffrent. Nous l’avons entendu : Combien de fois Annie a-t-elle, par sa présence, ses questions, son écoute, aidé les autres à faire un chemin ? En famille, mais aussi à l’école avec ses élèves, au KT, auprès des épouses de candidats au diaconat, dans le village, et tant d’autres situations encore… Poursuivons notre chemin avec les disciples d’Emmaüs. Jésus écoute. Leur déception les empêche de reconnaitre le Seigneur. N’est-ce pas le cas parfois pour nous aussi face aux épreuves ? Pourtant, il est là… Tout proche, mais ils ne le croient pas vivant, et parfois, nous ne le croyons pas vivant. Oui, vous l’avez dit, Annie nous laisse un bel exemple de foi jusque dans les moments les plus durs de sa maladie. Et sans cette foi en Jésus vivant, comment entrer dans l’espérance par-delà les épreuves ? Et il va ensuite prendre la parole. Et cette Parole va tout changer. Jésus donne la clé d’interprétation des Ecriture. Il est le premier catéchiste. Et quel catéchiste ! Combien on aimerait savoir ce qu’il leur a dit … ! Mais quelle belle invitation à le rencontrer dans sa 4
Parole vivante ! Nous savons combien Annie a voulu le faire avec les enfants, les jeunes qui lui étaient confiés au KT, au lycée ou dans l’animation des « dimanches autrement ». Belle invitation qui nous est faite de quitter par moments le brouhaha du monde pour laisser la parole de Jésus entrer en nous ! A l’écoute de cette Parole, Jésus ne devient plus un étranger pour ces pèlerins : « Reste avec nous…le soir tombe. » Jésus entre pour rester, pour demeurer avec les disciples. Ailleurs dans les évangiles, on retrouve plusieurs fois ce verbe « demeurer » : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde ». (Mt28, 20) « Celui qui demeure en moi et en qui je demeure produira du fruit en abondance ». (Jn15, 6) Jésus a dressé sa tente parmi nous. Parce qu’elle a toujours voulu habiter Ta maison, merci Seigneur pour les beaux fruits qu’a donnés Annie, qui était proche de toi, dans tous les moments de sa vie. Tout le récit des disciples d’Emmaüs converge vers le repas partagé et la reconnaissance de Jésus à la fraction du pain. La communication qui s’est lentement établie le long de la route conduit à la communion. L’Eucharistie est le grand signe qui atteste que Jésus est vivant. J’imagine la joie qu’avait Annie de recevoir le Seigneur, ou encore de préparer les enfants à cette rencontre avec le Seigneur ! Les disciples ont repris souffle ! Après avoir reçu le pain Eucharistique, ils se lèvent ! Littéralement « ils ressuscitent » ! C’est le même mot ! La rencontre du Ressuscité s’accompagne toujours de la mission d’être des témoins de l’amour, de cet amour dont parle St Paul avec tant de force ! A la fin de cet Hymne à l’amour, St Paul dit : « maintenant ces trois-là demeurent : la foi, l’espérance et l’amour, mais l’amour est le plus grand ». C’est tellement vrai ! Pour Annie, notre sœur, la foi et l’espérance qui ont guidé sa vie n’ont plus de raison d’être, car elle contemple l’évidence du Dieu d’amour. Qu’il la comble de sa lumière ! Et qu’il nous donne dans l’épreuve de la séparation cette foi et cette espérance que l’amour est vainqueur ! Jacques A Dieu également à : Marion Rebatet, épouse d’André. Au papa de Claude Fermon. A Henri Barbe, le papa de Lionel.
Nos prières accompagnent tous ceux qui ont été touchés par le départ d’un proche.
Naissance. Adèle MONNIN est née le 2 mai. Après l’épreuve de départ d’Annie, un beau cadeau pour Gilbert et sa famille ! Adèle pesait 2,8 kg à la naissance, mais elle a pris du poids depuis… Tous nos vœux de bonheur !
Mutations :
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Bienvenue à Yves et Brigitte REMOND, qui arrivent de Toulon et habitent dans le Vème arrondissement, dans la paroisse de ND du point du jour. Yves a été ordonné en 1996. Au revoir à Christian et Anne-Marie COLLOMB. Depuis plusieurs années Christian fait des allers-retours entre Pontcharra et la région Parisienne. Ils vont s’installer dans le diocèse de Meaux. Pour le moment, Christian reste incardiné à Lyon.
Sport Une fois n’est pas coutume, la rubrique « sport », qui apparait pour la première fois, nous conduit au monastère Prémontré de Juaye-Mondaye dans le Calvados. Autour de cette abbaye s’est en effet déroulé le XVIIIème championnat de France de cyclisme du clergé, les 1er et 2 mai 2017. Seul Lyonnais, je me suis retrouvé en quelque sorte votre représentant. Le championnat de France de cyclisme du clergé, vous connaissez ? Peut-être pas ! Organisé par l’association « Le clergé sportif », et placé sous l’égide de la Fédération Française de Cyclisme, (contrôles antidopage possibles !) il réunit évêques, prêtres, diacres, religieux et religieuses, ainsi que séminaristes ou pasteurs, qui souhaitent prendre part à cette compétition à la fois fraternelle et sportive. Des médias (dont TF1, FR3, RCF ou La Croix) s’en sont fait l’écho. C’est frère Bernard, Prémontré de JuayeMondaye, qui aidé par le club cycliste local, a organisé cette année la compétition qui a réuni 55 coureurs. Parmi les participants, il y avait l’évêque d’Autun, Mgr Benoît Rivière, une majorité de prêtres, (pas mal de jeunes !) 4 diacres, Pendant le tour de reconnaissance, le peloton est groupé et je suis bien placé. Dès que la voiture va accélérer, tout va exploser… dont votre serviteur, et 3 religieuses. et 3 religieuses. Pour chaque catégorie, (hommes et femmes), 2 maillots officiels « bleu, blanc, rouge » sont remis : celui du contre la montre, sur environ 10 km, et celui de la course en ligne, sur un circuit (difficile !) de 5,5 km à faire 10 fois. Ces deux jours ont donné l’occasion à tous de vivre de beaux moments de fraternité. Car, si sur le vélo c’est le sport qui l’emporte, en dehors nous avons vraiment vécu des temps chaleureux. Et de la chaleur il en fallait, car ce n’est pas le ciel extérieur qui l’a amenée ! 6
Jusqu’au départ du CLM de lundi après-midi, les nuages se sont appliqués à dissiper la sécheresse, avec un vent violent qui n’arrangeait rien. Heureusement, personne n’a vraiment roulé sous la pluie, ce qui a probablement évité pas mal de chutes. C’était la première fois qu’une telle compétition se déroulait autour d’une abbaye, dans laquelle nous avons logé et participé aux offices, ce qui a renforcé l’esprit de groupe. Tout ce petit monde s’est également retrouvé lundi soir pour la messe à la cathédrale de Bayeux, présidée par Mgr Boulanger, qui nous accueillait. Dans son homélie, il a comparé la vie chrétienne à une roue de vélo… (Avec son moyeu, ses rayons, sa jante, son pneu…) A vous de faire les liens adéquats ! Alors, tenté pour l’an prochain ? N’hésitez pas à en parler, à moi-même bien sûr, à votre curé peut-être, ou à une religieuse, pourquoi pas ? En 2018, les participants se retrouveront en région parisienne, ce qui est un peu plus proche, et en 2019 probablement en Bretagne, terre de cyclisme. Jacques Gassin, votre représentant !
Cinq nouveaux diacres ! Nous accueillons avec une grande joie nos « petits frères » qui vont être ordonnés le 17 juin à la cathédrale. Bienvenue aussi à leurs épouses et à leurs enfants, puisque cette année, tous sont mariés. Lionel BADET
Lionel et Françoise BADET
Je suis âgé de 50 ans, marié à Françoise depuis 1996 et nous avons trois enfants : Adrien 17 ans, Camille 14 ans et Lucie 10 ans. Françoise est originaire de Saint Genis Laval dans l’Ouest Lyonnais, ville où nous habitons depuis une vingtaine d’années. Je suis chirurgien, chef de service d’une équipe d’urologie et de chirurgie de la transplantation aux Hospices Civils de Lyon, à l’hôpital Edouard Herriot et Françoise assume les mêmes responsabilités dans un service de médecine Interne à l’hôpital de Vienne. Nous avons le privilège d’avoir une profession qui nous confronte à la souffrance et quelquefois à la misère humaine et qui nous rappelle jour après jours à notre mission de service et d’accueil du prochain. Issu d’une famille chrétienne mais assez peu engagée, ma foi s’est consolidée après notre mariage grâce à l’aide de Françoise. Nous avons intégré l’équipe de préparation au mariage du Chatelard en 2006 et chemin faisant, participé aux préparations baptêmes et au groupe d’éveil à la foi avant de prendre la responsabilité de la 7
préparation à la confirmation des Lycéens et d’un parcours Zachée de formation à la doctrine sociale de l’Eglise, dans notre paroisse. Enfin nous avons initié avec le Père Rousselot au Chatelard une belle session « est-ce bien lui, est-ce bien elle ? » proposée en amont des préparations mariage et destinée à aider au discernement des couples en questionnement sur leur avenir et leur devenir. C’est de mon milieu professionnel et d’une collègue de travail qu’est venu le premier appel ; d’une amie au cours d’un pèlerinage en Jordanie qu’est venu le second et c’est après une année de discernement en dehors du circuit diocésain que nous avons avec Françoise intégrés l’année préparatoire puis le cycle de formation. Nous sommes à quelques semaines de l’ordination et c’est dans la joie et dans la paix que je me prépare à cet évènement avec Françoise. J’ai longtemps souhaité que ce diaconat soit ancré dans une mission de service dans le domaine de la santé que je connais bien afin de pouvoir être la voix des gens sans voix et l’oreille de l’Eglise dans mon milieu de travail ; avec le temps cet espace s’est dilaté et j’attends aujourd’hui ma mission dans une disposition d’ouverture au souffle de l’Esprit, c’est-à-dire sans vouloir savoir où elle me mènera pour peu qu’elle puisse faire de moi un consolateur des affligés et un artisan de paix.
Bruno BAUMSTARK Je suis âgé de 50 ans et j’ai le bonheur de partager ma vie depuis 28 ans avec Caroline. Nous avons 3 enfants, Marie, Clément et Valentin, des jeunes adultes respectivement âgés de 24, 21 et 18 ans. Ils ont depuis peu quitté notre foyer après quelques allées et venues.
Bruno et Caroline BAUMSTARK
Nous habitons à Villeurbanne dans l’ensemble Paroissial fraîchement nommé « ensemble paroissial Chanoine Boursier ». Caroline est infirmière en bloc opératoire et je suis informaticien dans la fonction publique. C’est plus particulièrement sur la paroisse de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus que nous avions trouvé des engagements paroissiaux lors de notre retour à Lyon en 1994. Natifs de Lyon, mes premières fonctions nous avaient conduits dans le Berry quelques années dont nous gardons de merveilleux souvenirs pastoraux. Musicien depuis très jeune, j’ai souvent été au service du chant et l’animation des célébrations. Cela m’a permis de tisser un lien étroit avec la liturgie, certain -sans vraiment le comprendre- que la participation de 8
l’assemblée était au cœur du mécanisme qui permet à chacun d’entrer pleinement dans la célébration, de vivre pleinement la communion. Au fur et à mesure des naissances de nos enfants, nous nous sommes investis, au gré des besoins, dans des activités qui nous permettaient de rester en contact avec leur éducation. Ainsi, représentants des parents d’élèves puis responsable d’un groupe Scouts et Guides de France, accompagnateur de foyers de jeunes étudiants, nous avons souvent trouvé nos occupations auprès des jeunes mais aussi des parents. Alors que s’amorçait pour notre foyer et notre couple un nouveau virage -celui du départ des enfants- cet appel au diaconat m’a cueilli dans le tourbillon de mes engagements divers. Une longue période de discernement s’est amorcée. La difficulté a été de comprendre le nouveau sens que pouvaient prendre ces services à la lumière de l’ordination. Dès que j’ai eu compris que le diaconat tenait plus de la posture que de l’agir, les choses ont été plus simples. L’appel m’a mis debout, puis, avec l’appui de mon épouse et l’accompagnement curieux, un peu distant et tendre des enfants, j’ai commencé à marcher vers ce nouvel horizon. Encore investi dans le mouvement des Scouts et Guide de France, où j'accompagne le développement de la spiritualité sur un large périmètre, je constate très régulièrement que l’investissement d’une personne ordonnée, mariée et père qui plus est, donne un visage de proximité à l’Église. Cette dernière apparaît plus accessible à cette jeunesse en quête de sens dans cette société en phase de mutation. Cette même proximité permet d’ailleurs d’ouvrir le regard de notre Église sur les difficultés réelles de notre jeunesse de s’ouvrir à leur foi et de retrouver un nouveau dynamisme. A nouveau, l’investissement d’une personne mariée, père et ordonnée qui plus est, donne à nos paroisses un visage de proximité de notre jeunesse. C’est un peu ainsi que j’envisage mon avenir diaconal : une double ouverture, celle de l’Église sur le monde et celle du monde vers l’Église.
BRUNO LEBORGNE J’ai 58 ans et je suis marié avec Marie-Hélène depuis 19 ans. Nous avons 3 enfants Albane (14 ans), Adrien (11 ans), et PierreAlexis (9 ans). Nous sommes de la Paroisse St Gabriel de Vaise (Lyon) depuis 1999. Je suis informaticien dans un établissement public et Marie-Hélène est comptable à mi-temps à l’Eglise Protestante Unie. Bruno et Marie-Hélène LEBORGNE 9
Nous avons toujours eu des engagements sur la paroisse, en particulier dans la préparation au mariage, et la préparation au baptême. Aujourd’hui, Marie-Hélène est engagée auprès du Service de l’Evangile aux Malades, et dans le dialogue inter religieux. De mon côté, je coordonne un temps d’adoration sur la paroisse, et j’accompagne un catéchumène au baptême. J’assure également des permanences régulières au service diocésain de ‘chrétiens à l’écoute’, et je participe à une formation sur l’accompagnement spirituel. L’appel au diaconat s’est inscrit dans un cheminement de plusieurs années. J’ai toujours été pratiquant, mais un jour, j’ai commencé à lire la Bible régulièrement. Quelques mois après, j’ai commencé à prier régulièrement. Ensuite, j’ai participé au pèlerinage diocésain des Pères de famille. Et là, Mgr JP Batut m’a parlé du diaconat. Dès qu’il a abordé ce sujet, j’ai compris profondément que c’était une question sur laquelle je devais me positionner. J’étais prêt à répondre à cet appel, mais je n’étais pas sûr qu’il soit véritable. J’ai gardé cette interrogation, et peu à peu, il m’est devenu pressant de le vérifier. J’en ai parlé en septembre 2012, et quelques semaines après, avec Marie-Hélène, nous avons rejoint l’année de recherche et de discernement. Le temps de formation a été très riche. C’est un beau chemin que je suis heureux d’avoir suivi. C’est une expérience d’amitié et de charité fraternelle. Une expérience de maturation humaine et spirituelle. Une expérience d’abandon. Et c’est dans cet esprit que nous abordons l’ordination. Elle nous introduit dans une vie nouvelle, avec une place importante pour le service et la mission. Nous l’accueillerons dans la confiance.
Jean-François LEVEILLARD Jean-François et Sylvie Leveillard, mariés depuis 1975, 3 enfants, 5 petits enfants, bientôt 6…pour l’ordination ! On est toujours jeune quelque part, jeunes retraités et bientôt jeune diacre ! Professionnellement j’étais gérant d’une société que j’ai créée il y a 20 ans dans l’aménagement de bureau, Sylvie était cadre aux achats à la SNCF. Nous habitons Rillieux depuis 17 ans et sommes sur la paroisse Notre Dame de l’Espérance, animée par le Père Collado, rédemptoriste. La paroisse est très diversifiée de par l’origine de plus de 25 nationalités de 3 continents essentiellement : Europe, Afrique, Asie et également des DOM TOM. Nous sommes très
Jean-François et Sylvie LEVEILLARD
engagés depuis plus de 35 ans dans les paroisses successives où nous habitons, d’abord en région 10 parisienne, puis à Villeurbanne et maintenant à Rillieux.
C’est dans le scoutisme, comme chef de groupe puis en équipe départementale au contact de Thierry Brac de la Périère, aujourd’hui évêque de Nevers, que deux idées fortes sont nées et ne m‘ont plus quitté : être attentif pour ne laisser personne en chemin, du plus jeune au plus âgé, et une attention particulière sur ceux qui portent un handicap : changer de regard et les aimer. C’est à l’issue de la messe d’action de grâce de Thierry, que sur le parvis de la cathédrale je fus interpelé pour le diaconat. C’était la quatrième fois que la question m’était posée, par quatre personnes différentes, dans quatre circonstances différentes. Après avis favorable de notre curé, le process s’est engagé et nous sommes entrés en année de recherche puis en formation en 2013, et je serai ordonné en juin prochain avec 4 autres ordinands. Aujourd’hui nous sommes engagés dans la préparation au baptême, l’animation d’une équipe d’initiation à la vie chrétienne, l’animation liturgique, l’accueil et l’accompagnement des migrants et pour moi l’équipe des affaires économiques de la paroisse. Nous sommes également soutenus depuis une quinzaine d’années en équipe MCC où nous faisons « révision de vie » chaque mois. Une conviction profonde nous anime : être présent au monde laïc. C’est ainsi que Sylvie déjeune régulièrement en milieu hospitalier avec les personnes hospitalisées en longue durée, et pour ma part je soutiens des jeunes porteurs de trisomie 21 et leurs familles. La prière est la source de notre vie. Elle nous nourrit pourvu que nos actes soient faits pour le Christ, avec Lui, et qu’ils amènent la paix.
Bruno ZMUDA Nous sommes Bruno et Sylvie, habitants de la commune de St Pierre de Chandieu dans le sud est Lyonnais. Mariés depuis 38 ans, nous avons un fils de 26 ans. Nous habitons la région Lyonnaise depuis 30 ans environ, mais nos racines ne sont pas ici. Nous sommes originaires du Pas de calais. Moi personnellement, je suis d'origine polonaise.
BRUNO et Sylvie ZMUDA
C'est dans l'environnement minier des corons que nous avons grandi car nos pères étaient mineurs de fond. C'est vraiment un métier particulier, et c'est aussi une vie particulière pour les familles, de grandir dans un contexte socio professionnel comme celui-là. 11
Après avoir beaucoup voyagé pour des raisons professionnelles, aussi bien en France qu'à l'étranger, nous avons posé nos valises dans la région Lyonnaise. Je suis électronicien de métier. Avec les années j'ai acquis une expérience dans le domaine ferroviaire ; principalement dans ce qui touche les systèmes automatisés, c'est pour cette raison que j'ai été recruté dans le domaine des transports en commun à Lyon. C'est un domaine exigeant, tant sur la notion de continuité de service que sur la notion de sécurité du transport. Nous habitons donc, St Pierre de Chandieu, et nous sommes rattachés au doyenné Sud-est de Lyon qui regroupe St Priest, et les communes de St Pierre, Toussieu et Mions. C'est un ensemble paroissial qui est assez varié, qui regroupe beaucoup des composantes de la vie multiculturelle autour des grandes métropoles. St Priest est une ville de 60 000 habitants environ de caractéristique urbaine. Les communes de Toussieu, St Pierre de Chandieu et Mions dans une moindre mesure sont des communes ou subsiste encore pour notre grand plaisir, une vie rurale. L'appel au diaconat restera toujours un moment marquant dans ma vie. Sur ce sujet je m'interrogeais, mais, à vrai dire de manière assez superficielle. La question était enfouie, sans être amenée à faire surface. Et puis, il y eu ce jour ! A la fin d'une rencontre de préparation au mariage, notre curé vint me voir et me posa cette question : « Bruno , je voudrais que tu t'interroges au sujet du diaconat , ne me réponds pas maintenant , mais si tu veux creuser cette question viens me voir quand tu le voudras » Je suis resté plusieurs mois avec ce remue-ménage intérieur, car la question avait pris une autre dimension. Ainsi, après avoir rencontré Mgr Batut et aussi les membres de notre équipe de formation, j'ai intégré l'année de recherche. Ce qui restera le plus fabuleux, c'est ce qui s'est passé au cours de cette année de recherche. Notre fils n'était pas au courant de ma démarche, et pourtant, un jour au cours du repas il m'a dit : « Papa, je me suis posé la question, pourquoi tu ne serais pas diacre ? » Une deuxième fois en une année, l'appel venait tinter à mes oreilles et cette fois par l'intermédiaire de notre fils. C'est ainsi que le Christ se manifeste, au travers des situations et des personnes que nous rencontrons. Notre vie est enracinée dans le Christ et dans l'Eglise. Nous avons avec Sylvie, des engagements dans les préparations au mariage, dans l'accompagnement des catéchumènes, en EAP, dans les groupes de parole ….et même si cela demande beaucoup de disponibilité, et bien ça nous rend vraiment heureux !! Ce qui me parait essentiel aujourd'hui, c'est de maintenir dans la vie de nos communes une dynamique Chrétienne, où l'Eglise reste visible et bien présente, auprès des jeunes et des moins jeunes , y compris dans les évènements socio culturelles , comme les fêtes de villages , les jumelages etc .. 12
Il me parait essentiel aussi de faire vivre la parole dans le cœur des fidèles, et de savoir l'annoncer à celui qui désire s'ouvrir à la beauté de l'Evangile. Il y a un besoin réel de se retrouver entre fidèles pour partager la parole de Dieu. Nous avons pu constater qu' il y a réellement une demande de la part de certaines personnes, pour réactiver leur foi et pour remettre un peu de spirituel dans leur vie . Sans préjuger de ce que sera la mission confiée par notre évêque, je suis conscient que le Diacre doit être le visage de L'Eglise, en dehors des bases habituelles de l'Eglise. C'est un élément de réponse peut être à des idées préconçues qu'ont certains medias d'une Eglise fermée sur elle-même. Je m'appelle Sylvie et suis l'épouse de Bruno. Je suis engagée sur la paroisse de St Pierre de Chandieu depuis quelques années déjà par le catéchisme pendant 10 ans quand nous avons inscrit notre fils Lilian et comme animatrice de chants sur l'ensemble paroissiale, là je ne compte plus… Quand Bernard notre curé de l'époque a demandé à Bruno de réfléchir au diaconat, j'ai été surprise mais pas étonnée. Je le sentais depuis plusieurs années avec les engagements qu'il avait sur la paroisse une petite étincelle de joie à chaque fois qu'il évoquait la Parole et la joie qu'il avait de vouloir la transmettre. Après en avoir discuté, l'évidence de ce nouvel engagement qui nous impliquait tous les deux a été pour moi naturel mais également réfléchi sachant ce que représentait pour lui être diacre. C'est par la confiance donnée lors notre sacrement de mariage que j'ai vécu ces années de formation où j'ai rencontré une fraternité vraie et sincère où l'on sait s'écouter, se comprendre sans jugement. Pour poursuivre cette belle aventure que sera le diaconat de Bruno, je me remets dans les mains de celui qui nous guide ainsi que sous son regard bienveillant pour continuer à le soutenir. Que la grâce de Jésus Christ nous accompagne !
Rencontre : Pierre KELLER Pierre a été ordonné le 14 octobre 2012, lors du grand rassemblement diocésain d’Eurexpo. Marié à Françoise, ils ont 4 enfants. Depuis maintenant plus de 3 ans, il est délégué du Secours Catholique pour le département du Rhône et la métropole de Lyon.
Pierre, tu as été ordonné lors du grand rassemblement d’Eurexpo le 14 octobre 2012. Pensais-tu à ce moment-là que ce ministère te conduirait au Secours Catholique ? Pas du tout ! Ce n’est pas d’abord le diaconat qui m’a conduit au Secours Catholique, c’est mon histoire professionnelle, même si, bien sûr, il y a une cohérence.
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Comment en es-tu arrivé à prendre cette responsabilité de délégué départemental ? Il y a deux choses qui se sont rencontrées : j’avais exprimé mon intérêt pour des missions dans le domaine de la solidarité, et j’ai su par hasard, après « Diaconia 2013 », que ce poste se libérait. Au cours d’un repas à la maison avec la présidente de l’époque, Véronique Guyard, qui revenait de ce rassemblement de Lourdes, j’ai appris que le poste était disponible et j’ai posé ma candidature, qui a été acceptée. Quelle est ta fonction dans l’organigramme du Secours Catholique? Le Secours Catholique, c’est environ 20 000 personnes en précarité qui sont rencontrées par 1000 bénévoles de 40 équipes et 18 salariés. Ceci pour le département du Rhône et la métropole de Lyon, car le Roannais est avec la Loire. Je fais partie du bureau, avec un président, une vice-présidente, un trésorier et un aumônier. Ce bureau donne l’impulsion, de manière collégiale, et ma responsabilité consiste à mettre en œuvre les orientations qui sont prises, le projet de délégation qui a été travaillé collectivement, en lien avec le projet national, et d’encadrer les salariés. Ainsi, il s’agit de conduire localement l’ensemble de l’action du mouvement. Pour cela, tu vas souvent sur le terrain ? Je vais « pas du tout assez » sur le terrain ! Je suis au courant de ce qui s’y passe et ce sont mes collègues animateurs qui y sont tous les jours. J’espère à l’avenir dégager du temps pour y être davantage. J’ai de nombreux liens soit avec les collectivités territoriales, soit avec l’état, les partenaires associatifs, le diocèse également, et notamment Luc Champagne. On cherche à travailler en partenariat et en complémentarité avec les autres acteurs associatifs, les CCAS dans les communes, etc. Le fait de vivre cette responsabilité comme diacre, qu’est-ce que ça change pour toi, et peut-être aussi pour le regard que l’on porte sur toi ? J’ai fait ce choix professionnel afin d’avoir un travail qui ait plus de sens, qui soit plus unifiant pour moi. Le sens de ce que je fais est directement en lien avec ma vocation d’être au service des plus fragiles. Mon poste, c’est aussi du « management », un poste de direction, et parfois je suis frustré de ne pas être quotidiennement avec les personnes en précarité. Maintenant que j’ai pris davantage la mesure de mon poste, j’espère être plus régulièrement sur le terrain. Pour mémoire, pour ceux qui te connaissent moins, peux-tu rappeler quelle était ta profession antérieure ? 14
J’ai travaillé pendant 25 ans dans des postes de consultant en entreprise, en organisation notamment. Comment cette mission actuelle nourrit-elle ta vie spirituelle et ta prière ? Il y a beaucoup de monde dans ma prière ! Je rencontre beaucoup de personnes. Je suis très impressionné par l’engagement militant de nombreux bénévoles. Un exemple parmi bien d’autres : depuis 2 ans, suite à l’appel du pape, il y a eu une grosse mobilisation dans les paroisses pour l’accueil de réfugiés. C’est très joyeux de voir tout ce qui se tisse autour de cela, et permet une meilleure compréhension de ce qu’est la précarité. Je suis heureux de voir au niveau des élus locaux ou des services sociaux qu’il y a un engagement fort dans la solidarité. Notre système social, c’est d’abord des personnes qui s’engagent et qui sont très attentives à ces situations. Cela donne un élargissement spirituel et aussi un cheminement d’abandon, de dessaisissement, car on n’a pas toutes les solutions. Dans notre pays, on a toute la richesse pour apporter les solutions. Ce n’est pas une question d’argent. C’est une question de volonté. A l’heure où l’on parle, mon président est en réunion avec le préfet parce qu’il y a de plus en plus de mineurs qui se retrouvent sans rien. Récemment, leur possibilité d’accès dans un restaurant à midi a été remis en cause. Comment cela est-il possible ? On est au front sur ce sujet. Accompagner tout cela bouscule. « On s’en prend plein la figure ». Sans culpabiliser, il faut aussi le faire connaitre. Face à ces questions, ne te sens-tu pas parfois débordé par une mission qui n’est jamais finie ? Tout cela m’a beaucoup changé par rapport à mon travail précédent. Non par la quantité de travail, mais la charge mentale, psychique, est incomparable. Je comprends mieux ce que l’on dit sur la situation de souffrance au travail dans le secteur social. J’ai eu un temps de fatigue. Je rentre tout juste d’une retraite à St Hugues de Biviers. Si je ne vais pas bien, je ne vois pas comment je peux bien faire mon travail. Mes collègues se sont appliqués à me le faire comprendre, et je les en remercie ! Prendre du recul par rapport à la tension de l’urgence, c’est important ? C’est essentiel. Si ma vie de prière n’est pas calée, le reste va se détériorer. Je remercie le Seigneur de m’avoir donné une telle semaine.
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Dans votre vie de couple avec Françoise, cet engagement a-t-il apporté des changements, des bouleversements peut-être ? Des bouleversements, non. Mais elle sait me faire comprendre quand il y a des difficultés, ou quand je suis trop « obsessionnel » de certains sujets. C’était le cas au moment du « plan froid » ! C’est bon à entendre. L’expertise de Françoise dans la « Communication Non Violente », et tout ce que tu as découvert à ses côté, t’aide-t-elle pour ta mission ? Enormément. Je tiens à dire que je suis un « cordonnier » dans cette affaire. Je n’applique pas toutes les bonnes manières de faire de Françoise, mais je ne peux pas dire que je ne suis pas au courant ! Mon activité, c’est 100% d’humain, avec des personnes dans des situations difficiles, et cela provoque des tensions inévitables. Peux-tu nous dire, après ces années passées au Secours Catholique, si tu es heureux dans cette mission ? Je suis très heureux, mais je voudrais l’être plus. Une grosse partie de mon activité est dans le « management », ce qui n’est pas une fin en soi. Le plus important, c’est la mise en œuvre d’un projet qui donne de la place aux personnes précaires, afin qu’elles soient actrices pour, modestement mais avec détermination, changer la société. C’est un long chemin, qui nous rapproche d’autres associations, et il y a beaucoup de travail. Mon souhait, c’est de pouvoir continuer à mettre en œuvre ce beau projet. Qu’apporte à ta communauté paroissiale d’Ecully tout ce que tu vis au Secours Catholique ? Je ne sais pas bien que répondre. Bien sûr, dans les homélies, par exemple, cet engagement apparait. Je suis heureux aussi d’être présent dans le groupe qui s’est constitué pour l’accueil des migrants, où se fait un beau travail. Mais une question m’interroge : en tant que chrétien, je trouve davantage mes ressources dans la famille Ignacienne, au SAPPEL, au Secours Catholique, au Chemin Neuf, dans les parcours Alpha. En dehors du cadre paroissial. Je suis pourtant un paroissien régulier. Je vois bien que je ne suis pas le seul dans ce cas. De nombreux chrétiens dans notre paroisse, qui sont bien formés, ont une colonne vertébrale nourrie largement en dehors de la paroisse. Mais ce fait n’apparait pas bien dans nos paroisses et notre diocèse et cela me questionne. Mais ne fais-tu pas signe dans la paroisse ?
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Ce n’est pas à moi qu’il faut le demander ! (rire) Mais ce qui m’a marqué, c’est de voir les gens heureux d’avoir un diacre dans leur paroisse. Et aussi le rappel de la réalité des situations de pauvreté et de l’option préférentielle pour les pauvres à laquelle je tiens beaucoup. Oui, je pense que c’est important. Il y a de nombreux chrétiens engagés sur ces questions. Par ailleurs, quel sont tes engagements paroissiaux ? Je donne des homélies et je participe aux préparations aux mariages essentiellement. Avec l’équipe de préparation, et en rencontrant les futurs mariés. Cette démarche a du sens pour les jeunes. C’est un lieu de catéchèse kérygmatique. Pardon pour le jargon ! Mais c’est très important. Expliquer très simplement que le Seigneur nous aime et nous sauve. Un dernier mot que tu voudrais partager ? Ce que j’ai envie de dire c’est que le Seigneur donne des grâces incroyables pour le ministère, avec de belles rencontres. J’ai eu par exemple la chance de célébrer les funérailles d’un saint et d’une sainte. Pas des personnes qui n’ont jamais fait de bêtise de leur vie, mais des personnes qui, à un moment donné, ont choisi de suivre le Seigneur et qui ont rayonné de cela à leur manière. Ce sont des expériences fortes. Je prends cet exemple, mais il y en aurait d’autres à partager. Merci Pierre pour ton témoignage.
Prière à l’Esprit Saint Esprit de Dieu, don du Père, tu es l’esprit de notre esprit le cœur de notre cœur. Tu es toujours avec nous et au-dedans de nous. Sois béni éternellement pour tant de merveilles ! Esprit de Jésus, don du Père, tu formes Jésus en nous depuis notre baptême, tu fais de nous les membres de son corps, en Église. Donne-nous ton souffle, conduis-nous, que toutes nos pensées, nos paroles et nos actes prennent leur source en toi. Sois béni éternellement pour tant de merveilles ! Esprit de Jésus, don du Père, aide-nous à combattre le mal qui nous détourne de toi et à choisir la vie nouvelle en Jésus. Fais grandir en nous le bonheur d’être enfants de Dieu, frères et sœurs de Jésus-Christ. Sois béni éternellement pour tant de merveilles ! (D’après St Jean Eudes)
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