Adolphe Franck - La kabbale, ou, La philosophie religieuse des Hébreux, 1843

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LA KABBALE: OU, LA

PHILOSOPHIE RELIGIEUSE DES

HEBREUX Adolphe Franck

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LA KABBALE OU LA PHILOSOPHIE RELIGIEUSE DES HÉBREUX

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IMMIHEKIB ME I. mUf^LEnHIVK PUS,

1

1,

RVB DB LA •ilHAltf.

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LA KABBALE ou

'

LA PHILOSOPHIE RELIGIEUSE

DES HÉBREUX *

t

Par A». VRANCK raoresuDB-AaiBas a la facoltâ dbs rBOrBSSBUB DB nkUM»9HtZ AV

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COUÀ»% BOTAL OB CBAKUMACRE

LIBRAIRIE DEL* HACHETTE lOB PIKRRS-SAItBÀZlN,

1)

1843

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*

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PRÉFACE. M

J

Une doctrine qui a plus d'un point db ressemblance avec celles de Platon et de Spinosa; qui, par sa forme, s'élèTe quelquefois jusqu'au ton

majestueux de la

sie religieuse; qui a pris naissance

et

à peu près dans

le

même

sur la

temps que

même

po^ terre

le duristia»

nisme; qui, pendant une période de plus de douze siècles , sans autre

preuve que Thypothèse d'une an-

tique tradition, sans autre mobile apparent

que

le

désir de pénétrer plùs intimement dans le sens des li-

vres saints, s'est développée et propagée à l'ombre

du

plus profond mystère: voilà ce que l'on trouve, après

qu'on

les

a épurés de tout

alliage,

dans

les

monuments

originaux et dans les plus anciens débris de la Kabbale

^ Dans un temps où

l'histoire

de la philosophie

mot hébreu nSap (foMokA ) qui, comme l'indique Ssp eiprime l'action de reosToir : une doctrine reçue par Au contraire, le mot «immoiv^ «moD, désigne l'action de

I. C'est le

le radical

tradition.

i une doctrine transniise par tradition. L'orthographe que nous avons adoptée, et qui est depuis longtemps en usage en

transmettre

Âllemagoe (lUbbale au

lieu

de cal)ale), nous a semblé la plus propre

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1

2 et

PRÉFACB.

en général

toutes les recherches historiques ont

acquis tant d'importance, où Ton paraît enfin disposé

à croire que

l'esprit

humain ne

que dansTenseutble de

il

m'a semblé qu'un

considéré d'un point de vue supérieur à l'es-

tel sujet|

prit

se révèle tout entier

ses œuvres,

de secte

et

de

un intérêt lémêmes dont il est hérissé, dans les idées comme dans

partie pourrait exciter

gitime, et que les difficultés l'obscurité qu'il présente le langage, seraient,

pour celui qui oserait Taborder,

une promesse d'indulgence. Mais ce n'est point par cette raison seule que la kabbale se -tion

de tous

depuis

du

les esprits sérieux ;

commencement du

le

xvti*, elle

recommande à il

l'atten-

faut se rappeler que,

xvi^ siècle jusqu'au

milieu

a exercé sur la théologie, sur la philoso-

phie, sur les sciences naturelles et sur la médecine,

xme Inflnenee

assez considérable; c'est véritablement

son esprit qui inspirait

les

Pic de la Mirandole , les

iteuchlin, les Cknrndius Agrippa, les Paracelse, les

Henry Morus,

les

Robert Fludd,

jusqu'à Jacôb Bodmie,

mes

le

les

Yan Helmont

plus grand de tons ces

et

hom*

égarés à la recherche de la science universelle,

d'une scienee unique destinée à nous montrer dans les profondeurs

les

plus reculées de la nature divine Tes-

sence véritable et l'enchaînement de toutes choses*

Moins h^di qu'un critique moderne dont nous parleàfendie la pipoondalioii du tenus hébrea» Csst aussi celle que 4e AudUu KMiUstioo raoonmaiide Baymond-LuUe ^aoa son

Um

,

comme

la plus mets. a

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Goôgle

J


3

PRÉFACE.

rons bientôt, je n'oserais point prononcer

ici le

nom

de

Spinosa. Je n'ai pas la prétention d'avoir fait la découverte

d'une terre entièrement inconnue. Je dirai, au contraire^ qu'il faut

des années pour parcourir tout ce qui

a été écrit sur la kabbale, depuis l'instant seulement où ses seerets furent trahis par la presse. Mais^

que

d'opi--

nions contradictoires, que de jugements passionnés,

que de bizarres hypothèses

et,

en général, quel chaos

indigeste dans cette, foule de livres hébreux, latins, ou

allemands^ publiés sous toutes les formes et sillonnés

de

citations

en toutes

désaccord

qite le

les

langues! Ët remarquez bien

se montre pas seulement dans

iie

r2y;>préciation des doctrines qu'il s'agissait

naitee

ou devant le problème

gine;

il

éclate d'une

comme

inutile

les

un

faire

con-

compliqué de leur ori-

manière non moins sensible dans

l'expositioa elle-tnème.

pour base

si

de

On ne

travail plus

saurait donc regarder

moderne, qui, prenant

documents originaux,

les traditions les

plus accréditées, les textes les plus authentiques,

ne

dédaignerait pas ce qu'il y a de bon et de yrai dans lea

recherches antérieures. Mais , avant de commencer l'ex^ eution de ce plan, je crois nécessaire de mettre sous les yeypL

du

lecteur

des ouvrages

^i

une appréciation rapide de chacun

ont

fait naître l'idée et

qui contien-

nent, dans une certaine mesure, les éléments de celui-ci.

On

se fera ainsi

une notion plus juste de Fétat de

la

science sur cet obscur sujet et de la tâche que nos deI.

Diyitized by


,

4

PRÉFACE.

vanciers nous oi^t laissée* Tel est le Traî but de cette préface.

Je ne parlerai pas deskabbalistes modernes qui ont écrit

en hébreu ; leur nombre

est si considérable, les car

ractères qui les distinguent individuellement ont si

4'importance nètrent ils se

si

et,

sauf quelques rares exceptions,

peu dans

les

peu pé-

ils

profondeurs du système dont

disent les interprètes, qu'il serait fort difiicile et

non moins

fastidieux de les faire connaître chacun sé-

parément.

11

de savoir qu'ils se partagent en

suffira

deux écoles qui furent fondées presque en même temps dans

la Palestine, vers le milieu

du

luue

xvi" siècle,

par Moïse Corduero % ét l'autre par Isaac Loria'^ regardé par quelques juifs

comme le précurseur du Messie.

Tous deux*, malgré l'admiration superstitieuse

qu^ils

inspirent à leurs disciples, ne sont pourtant que des

commentateurs sans

1.

Son

laut-il

nom

s*éerit

originalité. Hais le premier, sans

en hébreu tn^NTmp nura ^

prononcer Cordovcro.

Il

était d'origine

peut-être

et

espagnole et

florissait

milieu du xvi« siècle, à Séphath dans la Galilée inférieure.

vers

le

Son

principal* ouvrage a pour titre

D'31D">, in-I*, Cracovie.

Il

:

le

Jardin des Grenades dt^D

a composé aussi un petit

mystique, appelé le Palmier de Débofoh

traité

de morale

(nm^l icn)» Mantoue,

1683, in-8^. 2.

Son nom 6*écrit en hébreu na3V(( pns» 1 ou, par ahréviation, est mort également à Séphath, en isnt. À part quelques

n^n. n

tnites détachés dont Tauthenticité est loin d'être constatée, rien publié lui-même. Mais sous ce titre

:

son disciple Ghaïm Vital a réuni toutes ses corps de doctrine.

il

n*a

(\ym yv) opinions en un seul

l'Arbre de Vie

'


S

PRÉFACE.

pénétrer bien loin dans leur esprit, se tient assez près

du

de là signification

jsens propre^

ments originaux;

réelle

des

monu-

second s'en écarte presque toujours

le

pour donner carrière à

ses propres rêveries, véritables

songes d un esprit malade, œgri somnia tana. Je n'ai

pas besoin de dire lequel des deux

remarque qué

la

j'ai le

plus souvent

m'empécher de

consulté. Cependant) je ne puis

faire

qui l'emporte dans

c'est le dernier

lopinion. J'écarterid aussi les écrivains qui n'ont parlé

kabbale qu'en passant,

la biographie,

prement

dite,

sources où

il

la

comme Richard Simon S Bur-

ou qui, bornant leurs recherches à

netf, Hottinguer *

de

à

la bibliographie et

à l'histoire pro-

ne font guère que nous indiquer

les

fautpuiser, par exemple Woif^,Basnage*,

Bartolocd*; ou enfin qui se sont contentés ^de résu-

mer, quelquefois de dit

que d'autres avaient

répéter,, ce

avant eux. Tels sont, par rapport à notre sujet,

l'auteur de Y Introduction à la philosophie des Hébreux et les historiens

1. Biitaire 2.

modernes de

eriUquê

àu

V.

la philosophie,

TtstammU, tom.

qui tous

Cb, 7.

Arehœciog. philosoph., ch. 4.

3. Thes. philolog.f ai

dans ses autres

écrits.

Discursus gemari"

eus de incestu, etc. A. Bibliotheca hebràtca; Hanib., 172!,

5. Histoire des Juifs; Paris et

6.

4

VOl. in-4".

.

La Haye.

Magna Bibliotheca rahhinica, 4 vol. in-l". Buddew,bUrodueUo4ÊdHisUm<m£hUosopkiœUebrœoh^

7. J.F,

Halœ, i7(tt et 1781, in-8«.

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6

PRÉFACE*

comme Brucker

ont copié plus ou moins Brucker,

même

mis à contribution

avait

les dissertations plus

néoplatonicienneB et arabes que kabbalistiques

bin espagnol Abraham Cohen Irira éliminations,

il

me

térique des Hébreux

du mcins

il

de

fait

une étude plus

la doctrine éso-

ou à qui

sérieuse»

faut accorder le mérite de Tavoir tirée de

l'obscurité profonde

la fin

du rab-

Après toutes ces

^.

à parler d'un assez

reste encore

bon nombre d'auteurs qui ont

lui-*

du

elle était restée

enfouie jusqu'à

siècle.

Le premier qui, ait révélé àl'ËurQpe chrétienne le nom et l'existence

de la tcabbale,

c'est

un homme

qui, mal-

gré les écarts de son ardente imagination, malgré la fou-

gue désordonnée de son esprit enthousiaste^ par

la puissance

même

primé au^ idées de son sion

:

et peutrètre

de ces brillants défauts^ a imsiècle

une vigoureuse impul-

nous voulons parler de Raymond-LuUe.

difficile

de dire jusqu'à quel point

il

serait

11

était initié

à cette

science mystérieuse, et quelle influence elle a exercée

sur ses propres doctrines. Je

me

garderai d'affirmer,

avec un historien de la philosophie

croyance à

l'identité

de Dieu

et

qu'il

de la nature. Mais

ou Héréra appartient au

deux

xvii^siècle.

Son principal ouvrage,

(Porta cœlorum) a été composé en espagnol

langue maternelle, puis traduit en hébreu, et enfin en teur de la KabbaUih deaudata.

est

1

Porte des

il

la

V

4. Irira

y a puisé

il

latin,

,

sa

par Tau-

en sera encore une fois question un

peu plus h98,

%

Tamemann, Q€$dik^ der PhUotoplUe^

toin. VIII, p. 837.

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7

PBÉFACB.

une idée

certain qu'il s'en faisait

dant

comme une

très élevée, la regar-

comme nne* yéritable

science divine,

révélation dont la lumière s'adresse à l'âme ration-

nelle^; et peutrétre les

procédés

listes

est-il

permis de supposer qtte

mis en usage par

artificiel^,

les

kabba-

pour rattacher leurs opinions anx paroles de f E-

criture,

que la substitution,

nombres ou des

lettres

fréquente parmi eux, des

si

aux idées

et

aux mots, n'ont

pas peu contribué à l'invention du grand

art. Il est

di-

gne de remarque que plus de deux siècles et demi avant l'existence des deux écoles rivales de Loria et

même où

de Gorduero, dans le temps

ques modernes ont voulu placer la science kabbalistique

,

certains criti-

la naissance

de toute

Raymond-Lulle fasse déjà

la

distinction des kabbaiistes anciens et des kabbalistes

modernes L'exemple donné par

meura longtemps

le

philosophe majorquin de**

stérile; car,

après lui, Tétude de la

kabbale reton^a dans Toubli, jusqu'au

moment où

Pie

de la Aiirandole et Reuchlin vinrent répandre quelque

i. Dicitar baec doctrina

bmos ut rationalî

nceptio

KàMfàUt qood idem est sôcandùm He-

veritatis ci^usltbet rei divioitùs reveiitt» anlttl»

Est igitur KaUbala

Jiabitiis

ratione divinarum rerum cognitivus

;

aoîme

rationalis

propter quod est de

ex

loctil

maxlmo

etiam divino consequutivè divina scienlia vocari débet, [de Auditu Kabbalistico, sive

4651.

seierUias irUroductorium ; Strasbourg,

Qoant à ropinion à laquelle nous faisons allusion, longuement discutée dans la première partie de ce tnivail.

3. Ib. ^nq»r. elle sera

ad omnes


8

PRÉFACE»

lumière sur une science dont on ne connaissait

du

cp'alors, hors

cercle des adeptes,

jae*-

que l'existence

et

nom. Ces deux hommes, également admirés par leur

le

pour

siècle

la hardiesse de leur esprit et l'étendue

de

leurs connaissances, sont pourtant loin d*ètre entrés

dans toutes

du

sujet.

profondeurs et dans toutes

les

difûcuUés

Le premier a tenté de réduire à un petit nom-

bre de propositions •

les

'

dont

il

n'indique pas la source,

entre lesquelles on aper^it difficilement quelque rapport,

un système

aussi étendu, aussi varié, aussi con-

séquent, aussi fortement construit que celui qui fait l'objet

de nos recherches.

Il

est vrai

que ces proposi-

tions étaient, dans l'origine, des thèses destinées à être

soutenues en public et développées par l'argumentation. Maisy

dans Tétat où

elles

nous sont parvenues,

leur brièveté autant que leur isolement les rend inintelligibles, et

ce n'est pas assurément dans quelques

digressions plus étendues, disséminées au hasard dans les

œuvres

les

développements,

les plus diverses,

droit d'exiger dans

les

que

l'on trouvera l'unité,

preuves de

une œuvre de

fidélité

qu'on est en

cette importance.

Le

second, moins emporté par son imagination, plus sys-

tématique et .plus

clair,

mais aussi d'une érudition

moins étendue, n'a malheureusement pas su puiser aux I?

CwitMonM

eabaUstieœt numéro xlvu, êeeundum seerOam

doctrinam sapientium Hêhrœwrum,

etc.

lom. P% pag. S4 de ses

vres, édit. de bàie. Elles furent publiées

Rome, en 14S6.

pour

la

première

Œu-

lois,

à

-

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9

PRÉFACE.

sources les plu» abondantes et les plus dignes de sa confiance. Pas plus que l'auteur italien qui, né après

cependant devancé dans cette carrière,

lui

S

ne

cite les autorités sur lesquelles

il

l'avait

de reconni^tre en

est facile

de Joseph de

^

Castille

un commentateur du

et

il

s'appuie; mais

lui lesprit

peu critique

du faux Abraham ben

xiv® siècle^

il

Dior,

qui mêla à ses con-

naissances kabbalistiques les idées d'Aristote et tout ce

de la philosophie grecque, interprétée par

qu'il savait les

En

Arabes'.

outre, la forme dramatique adoptée par

Reuchlin n'est ni assez précise ni assez sévère pour un tel sujets et le

ce n'est paâ sans une sorte de dépit qu'on

voit passer à côté des questions les plus importantes

pour

établir,

sur cpielques vagues analogies, hne

filia-

tion imaginaire entre la kabbale et la doctrine de

thagore. soit

Il

veut que

le

Py-

fondateur de l'école italique ne

qu'un disciple des^kabbaUstes^à qui

il

devrait,

non

1.

Beuchlin est né en 148S, et Jeao Pic de la Minuidole en 4463.

2.

En

hébrea, ttS^ispu b]DV.

PcrUdeiaLimièrê (nm que Reupblin a visiUement

pris

Il est rauteor du Uvre intitulé La quePauIRicdatràduit enlatln, et pour base dans son de Vwbo

tifUso, Il II

5.

Il

ou ben

est

connu sous

Dior.

Il

a

fait

le

sur

nom le

M

de 1 2 s

II

c.-à-d.

Abraham ben David,

Sepher Jetzirah un commentaire hébreu

qui a été imprimé avec le texte, à Mantoue, en 15Gi2, et à Amster-

dam, en 1642.^ a été longtemps confondu, à cause de la similitude du nom, avec un autre kablMliste bien plus célèbre, mort au commencement du xm* siècle, et le maître de Moïse de Léoo, à qui l'on a voulu attribuer la composition du Zobar; {Voir le Journal de. théoloj^ie judaïque

de Geiger,

t.

U, p. 312.)

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PRÉFACB.

seulement

le fond,

son système

gnement

:

mais aussi

forme symbolique de

la

et le caractère traditionnel

de là des subtilités

et

de sou ensei-

des Tiolences qui dé-

figurent également les deux ordres d'idées que l'on essaie de confondre.

Des deux ouvrages qui ont

fait la

réputation de Reuchlin, un seul, celui qui a pour titre

de Art$ CabbaUsUeà^^ contient une exposition régulière

de

la doctrine ésotérique des

mirifieo),

Hébreux

l'autre (de Verho

:

qui / en effet, a été publié d'abord ^ , n'est guère

1. In-f»;Hagiienau, 4517.

2. B&ie^ 1494,

grand

intérêt

ia-K— Ce livre étant d'une extrême

pour Thistoire du mysticisme,

j*si

rareté et d'un

cru devoir en donil a un philosophe

ner id une idée très sommaire. Ainsi que ledCs Arte CabbalùHèd, la forme

dtm

dialogue entre irois personnages

:

nommé Baruch, et Tauteur luinom allemand par le mot grec Capnion. Le

épicurien appelé Sidoinus, un juif

même,

qui a traduit son

dialogue se divise en autant de livTes qu'il y a de personnages. Le

premier

livre,

consacré à la réfutation de la phiiosoplûe épicu-

rienne, n'est guère qu'une simple reproduction des arguments les

plus généralement employés contre ce système; aussi ne nous

y

arrdferons-nôus pas davantage.

Le second, livre a pour but

d*établir

que toute sagesse et toute

vraie philosophie vient des Hébreux; que Platon, Pythagore, Zoroastre, ont puisé leurs idées religieuses

dans

la Bible, et

que des

traces dé la langue hébraïque se retrouvent dans la liturgie et dans les livres sacrés

de tous les autres peuples. Enfin l'on arrive à l'ex-

noms consacrés à Dieu. Le premier, le plus sim quisum (nnlH), est traduit dans la Phi-

plicaUon des différents célèbre de tous, le ego

losophie de Platon par ces mots

:

to

huK

6».

Le second, que nous

traduisons par Lui (nin), c*esi4dire le signe de llmmutahOlté de

Dieu et de son éternelle identité, se retrouve également chez le philosophe grec, dans

le raoTo/,

sainte, est encore appelé

opposé au

ôaTtpàv.

Dieu, dans rÉcriture

d'un troisième nom, celui du feu

(

).

En

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t

PRÉFACE.

^'uoe tion

intpodueftion

1

au premier, maïs une introduc-

conçue d'un point de vue personnel, bien qu'elle

un simple développement d'une

paraisse

idée plus an-

cienne. C'est dans ce livre que, sous prétexte de définir

noms eonsaeré» à

les difiërents

Dieu, Tauteur donne

une libre carrière à son esprit mystique qu'il veut prouver, d'une

c'est là

et

aventureux;

manière générale, que

toute philosophie religieuse, soit celle des Grecs, soit celle

de

l'Orient,

a son

originer

dans les livres hébreux ;

cOet, la première fois qu'il apparut à Mc^ sur n'élaîM pas sous Ja.foraie d'un buisson ardent?

le.

mont Oreb,

n^est^îe

dàmatU? u*e8t-oe

pas lui

lui enque parlait saio^Jean-Baptiste^ quand il disait : « Moi je vous. ]a?e dans l'eau, un autre viendra qui vous lavera dans le feu* (Math, ni, 11 ) ?» Ce feu des prophètes hébreux est le même que ïéther (aîWip) dont il est question dans les hymnes d'Orphée. Mais

que les prophètes onliiippelé le feu

pas de

oore

tous ces

noms

n'en forment en réalité qu'un seul, qui nous montre

la subetance divine

sous

nomme rËUe, puce que le

Feu, parce que

trois

de

<fest lui

lui

aspects

différents. Ainsi.

émane toute existence;

qui éclaire

et-

qui

il

Dieu se

se nranme

vivifie toutes

choses

étemc^ement semblable & lui^ même au lâilieu de l'infinie variété de ses œuvres. Gomme^il y a des noms qui expriment la subetaùœ de Dieu, il y en a dettes qui se rapportent à ses attributs, et tels sont les dix séphiroth^ OU catt'gories kabbalistiques dont il sera fréquemment question dans ce travail. Mais quand on fait abstraction de tout attribut et môme de tous les points de vue dôtenninés sous lesquels on peut considérer la sobstaiice divine, quand on essaie de se représenter TÊtre absola comme letiré en lui-même, et n'offirant plus à notre int^ligenoe aucun rapport définissable, alors il est désigné par le nom eufiD, il est toujours Lui,

il

reste

'

qu'il est défendu

de prononcer, par

le Ttêtragramme, trois fois sa^t,

parle mot Jéhwàh ( ^zriDûn du ). Nul doute que la Tctraciys de Pythagore ne soit une imitation du

c'eslnà-dire

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12

PRÉFACE.

pose

c'est là aussi qu'il

foudemeuts de ce qu'on a

les

appelé un peu plus tard la Kahbah èkrétimne.

de cette époque que

C'est à partir listiques,

devenues

les idées

kabba-

d'un intérêt plus général,

l'objet

commencent à compter sérieusement, non seulement dans les travaux d'érudition, nuds dans*

Tétragramme hébreu, en l'honneur des dix de toutes

et

que

le culte

séphiroth.

On

de la décade n*aH

été

se ferait difficilement

que l'auteur

les merveilles

mouvement

le

sait

imaginé une idée

découvrir ensuite dans les

mot Jehovah. Ces quatre aux quatre éléments, aux quatre qualités essentielles des corps (lecbaud, le froid, le sec et rhumide), aux quatre quatre lettres dont se compose en hébreu le

lettres font allusion

'

aux

principes Kéomôtriqaes (le point, la ligné, le plan, le solide),

quatre notes de la

aux quatre

gamme, aux quatre fleuves du îMuradis terrestre, du diar d'EzécbiéL, e|c. De plus,

figures symboliques

chacune de ces lettres considérée à part ne nous offire pas une signiqui est aussi le signe fication moins mystérieuse. La première du nombre dix, et nous rappelle par sa forme le point mathématile commencement et la fin de toutes commencement, l'unité première, et la décade, c'est la fin de toute nuoiération. Le nombre cinq, exprimé par la seconde lettre (n), nous indique Tunion de Dieu et de la nature; de Dieu, repiésrâtépar le nombre trois, c*êsi-à-dii:e par la Ttinitô ; de la nature visible r^résentée, selon Platon et Pytbagore,

que, nous apprend que Dieu est

choses; car le point, c'est

par la dyade.

le

La troisiàme

lettre (i) est le

signe du noilUire six.

Oir,

ce nombre, que Téoole pythagoricienne avait également en vénération, est

formé par

la

réunion de

la

monade, de

la

dyade

et la triade,

ce qui est le symbole de toutes les perfections. D'un autre côté, le

nombre

six est aussi le

donc,

faut croire

il

symbole du cube, des solides ou du monde;

que

le

monde

porte le cachet de la perfection

divine. Enfin, la quatrième lettre est la même

que

par conséquent nous nous trouvons encore une

nombre

cinq. Hais ici

tlonnelle, qui tient le

Q conesppnd à

mUimi eatre

le

la

fois

seconde

(n)» et

en présence du

l'Ame humaine, à l'Ame la-

del et la

terre,

comme cinq

est

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^


scientifique et religieux

du xvi« et du

xvii' siècle. C'est

alors qu'on voit paraître successivement au jour les

deux ouvrages d'Agrippa, veries de Postel tiens, publié

Toysin ,

,

par Pistorius,

les recherches

r^

des kabbalistes chré-

les traductions

de Joseph

de Kirch^ sur toute l'antiquité

milieu de la décade, expresBioa symbolique de la totalité des

le

'

choses.

Nous voilà les il

les savantes et curieuses

le répertoire

arrivé au troisième livre, dont le but est de démontrer par

mômes procédés les principaux dogmes du christianisme.

Aussi est-

placé tout entier dans la bouche de Capnion; car, c'est sur les rui-

nes de la philosophie sensualiste

ou exclusivement païenne, et sur les Bamch a été Finterprète

traditions prôteadues kabbalistiques dont

dans le '

lim précédent, quMl s'^it d*élev93r maintenant Tédifice de la

théologie chrétienne. Qoelqaes exemples snffirant, je Tespère, pour

donner une idée de la méthode que sait ici Tauteur, et de dont

il

y

rattaclie ses

vues générales sur

l'histoire

la

*

manière

dé la religion.

Au commencement Dieu créa le ciel et la terre», il trouve le mystère de la Trinité. En effet, en arrêtant notre attention sur le mot hébreu que nous traduisons par créer (Kia); en considérant chacune des trois lettres dont Use compose conune Tinitiale d'un antre mot tout à fait distinct du premier, Dès

le

premier

vei'set

de

la

Genèse,

«

on obtiendra ainsi trois termes qui signifieront le Père^ le FiU, le SaM-Stprit {xrtpn mîrp'sii). Dans ces paroles tirées des psaumes, < La pierre que les architisctes avaient méprisée est devenue la pierre angulaire », on trouvera, par le même procédé,

deux premières personnes de

les

la Trinité

encore la Trinité chrétienne qu'Orphée, nuit

,

a voulu désigner par ces mots

cette nuit,

aîôiîip

qui est né de la nuit, c'est

Le nom de lésus

;

le

la

car Père;

embrasse dans son immensité tous les

poète antique appeUe aussi prit

vùÇ eùpavôç,

qui engendre toutes choses, ne peut être- que

ce del., cet olympe qui êtres, et

:

sn). C'est

(

dans son hymne à

le Fils;

un wugU dê

traduit

enûn, Téther, que le

feu,

c'est le

en hébreu (nïvnf ),

Saint-Es-

c'est le

nom

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14

.PRÉPACB.

x>rieiitâle, et

enfin le résumé et le

tous ces travaux, la Il

Kabbak

couronnement de

iéoaUée.

y a deux hommes dans Cornélius Agrippa : Fauteur

da livre siaste

de Oeçultà Phikutophià^ le défenseur enthou-

de toutes

les rêveries

passionné de j»us les

du mysticisme, Tadepte

imaginaires, et le sceptique

iffts

découragé» qui se plaint de rincertiiude

et

de la vanité m

mdme

de Jebûvàh, plus la

qui, dans la langue des.kaUia-

lettre

symbole du feu ou de

listes, est te

la lumière» et doiit saint Jér

lOme, daos jBon interprétation mystique de l'alphidiet, a fiiit le signe de la parole. Ce nom mystérieux est donc toute une révélation, puisqu'il

nous apprend que Jésus

lumière et parole, ou

même

c'est

Verbe divin.

le

Dieu lui-môme conçu Il

comme

n'y a pas jusqu'au symbole

du christianisme, jusqu'à la croix, qui ne

soit clairement

désignée dans rAncien Testament, soit par l'arbre de vie que Dieu avait planté

dans

le

paradis terrestre, soit par Tattitude sui^liante

de Holse, quand il lève les bras au del pour demander le triomphe d'israél dans sa lutte cfmtre Âmalec, soit enfin par oe bois miracu-

d^rt

leux qui, dans le

de Marab, changea

l'eau

amére en eau

hommes

douce. Dans la pensée de Reuchlm Dieu

s'est

sous différents aspects pendant

grandes périodes religieuses

que

les trois

l'on distingue ordinairement depuis la création; et à

ces aspects correspond dans l'Écriture caractérise par£aitemeat.

Tcut^PuiskaÊa

hommes : td le

manifesté aux

(

i*TV ),

grâce,

se

s'appelait le

des

Dieu d'Abraham et de tous les palriaiches. Sous ou depuis la révélation de Moite jusqu*à la nais-

loi,

il

s'appelle

eçt le roi et le maître

il

il

le féoondaleur, le nourricier

est le

règne de la

qu'alors

chacun de

particulier qui le

règne de la nature,

le

ou plutôt

sance du christianisme,

il

Sous

un nom

nomme

Jésus,

vue ne manque pas de 1. Cologne, 1533,

ou

le

parce

le Seigneur

du peuple

élu.

Sous

le

règne de la

Dieu libérateur (mWiT). Ce point de

vérité et

de graudeur.

et 11^1.

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45

PRÉPACB.

'

des

Ce

sciences

comme on

n'est certaiiiement pas le premier,

pourrait le croire

,

qui a rendu le plus de

au

services à Tétude de la kabbale. Tout

perdant de vue sence

même

le e6té

coutraire^

métaphysique, c'esMirdire

et le fond réel de ce système^

en

en

l'es-

s'atta-

chant seulement à la forme mysticpie et la développant jusqu'à ses dernières conséquences, jusqu'à l'astrologie et

à la magie,

même à

il

n'a pas peu contribué à en détourner,

leur insu, les esprits graves et sérieux. Mais

Agrippa sceptique, Agrippa revenu de tous ses enivrements, son,

et

rendu en quelque sorte à l'usage de

a compris

la rai-

la Mute antiquité des idées kabbaliati^

ques, elles rapports qu'elles présentent avec les diverses sectes

du gnosticisme^;

qui a signalé la

c'est lui aussi

ressemblance qui existe entre les attributs divers re-

connus par les kabbaliates, autrement appelés sé/hiroih et les dix

rôme dans sa

les dix

noms mystiques donl parle saint Jé-

à Marcella'.

lettre

Postal est le premier, que je sache, qui ait traduit

en latin

le

monument

plus ancien, et

il

faut ajouter le plu9 obscur

de la kabbale; je veux parler du livre de la

1

.

De

I

Incertitudine et vanitate scientiarum

;

Col.

,

1527 ; Paris,

4529; Anvers, 1530. 2.

Ex hoc

cabalisticae superstiiionis judaïco

fermente prodierunt,

puto, OphitSB, GnosUci et Vaientiuiani baeretici, qui ipsi quoque discipulis suis graecam

Vamtat^ sdenS,^ S.

quamdam cabalam commeoti

cum

sunt, etc. J)»

c 47.

Dê OceuUà Phaosoph.y

lib. ID, C.

u. ^

Digiiized


16

PRÉPACK*

Création (Sepher ielzirah^)^ attribué par une tradition fabuleuse, tantôt au patriarche Abraham, tantôt^ Adam

lui-même. Autant qu'il

est

permis déjuger de

ducticoy dont roUscorité égale au

nous

elle

le

moindre

elle est suivie, et

et si riche,

tion déréglée. inédite

parmi

à

il

cette trar-

du

texte,

faut re-

commentaires

fruit des

où l'auteur, se faisant l'apùtre

d'une nouTelle révélation, féconde

cfille

paraît généraletpent fidèle. Mais

noncer à récueillir dont

moins

fait servir

son érudition

justifier les écarts

On attribué

si

.

d'une imagina-

aussi à Postel

une traduction

du Zohar, que nous avons vainement cherchée les

manuscrits de la Bibliothèque royale*

Pistorius s'était proposé ntilè, celui

un but plus modeste

de réunir en un seul recueil tous

et

plus

les écrits

publiés sur la kabbale, ou pénétrés de son esprit ; mais il s'est

arrêté,

on ne

sait

pourquoi, à la moitié de son

œuvre. Des deux énormes volumes dont

composer dans Torigine, l'un

était

elle

devait se

consacré à tous les

ouvrages kabbalistiques écrits en hébreu,

et

par consé-

quent sous l'influence du judaïsme; l'autre aux kabbalistes chrétiens,

de l'auteur,

t<

ou, pour

à ceux

me servir

des paroles

qui, faisant profession

mêmes

de christiar

nisme, se sont toujours distingués par une vie pieuse

et honnête, et dont les écrits, pour cela raient être repoussés

'

*

i.

comme

même, ne sau-

des extravagances judaï-*

Abraham patriarchœ liber Jezirah^ ex hehrœo versus GuiMmo PoitOh ; Paris, itS^ in-16.

H

eom^

mentarn$ iUustriau8 à

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47

P&ÉFAGB.

ques\ »

une sage précaution

C'était

contre.les préjugés

du temps. Cependant, ce dernier volume qui ait paru^.

11

est le seul

contient, outre la traduction latine

Sephe^ ietziràh et

les

du

deux onvrages de Reuehlin dont

nous avons déjà parlé, un commentaire mystique

et

tout à &it arbitraire sur les thèses de Pio de la Bliraib-

dole% une traduction Gastille,

latine

de l'ouvrage de Joseph de

qui a servi de basé au â&V0rbo minfico^ et enfin

divers traités de deux auteurs juifs que

1

étude de la

kabbale a conduits tous ims. à se convertir au christia-

nisme

l'un est Paul Ricci (Paulus Riccius),

:

de Tempereur Maximilien I*', Tautre,

le fils

médecin

du

célèbre

Abravanel, ou Jehoudah Abiavanel, plus connu sous le

nom de Léon l'Hébreu. Ce dernier, par ses IHaleguei

d'amour*, dont

il

existe

dans notre langue plusieurs

traductions^, mériterait sans doute une place distin-

1. Scriptores coîlegi qui christianam religionem professi, reîigiosè

honestèque vixerunt

quorum proptereà

et

delirationemy detestari

nemo

libros,

tanquam jiuidicam •

potest, Praef., p. 2.

2. Artis cêMUtiinB, h,.ê, recondita theoiogiœ et pkHoeoplwé icrip^

Comm, tom. I; Ba8il.« 1887, in-f^. S. ÀrdumgtK Burgcntnmtialinterfink^^

in mkatiora o6mii-

riùraque CahaÊiàatmn âogmata, Ib. supr. Ils

ont été écrite^n italien sous

titre

:

Dialoghi de amcre,

composti per Leone medico, di natione hehreo et di poi fatto chris* tiano,

Rome 1555, in-4°,

qu'il est cité

parmi

les

par

Irira,

philosophes

et Venise 15 41

sous

juiis.:

le

nom

.

Cependant

il

est

à remarquer

de Rabi Jehoudah Abarbanel,

phUosophonm

nostratium,

(/n'r.

Porta

cœl, dissert. H, ch. â.)

a.

L'une est deSanasiOfVatttredePontusdd Tbiaid etunetioî-

sièmejdu seigneur du Paie.

S

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48

piiépa£b.

guée dans une histoire générale du mysticime; mais son oeuTre ne se Tattaohant qu'indirectement à la kaln baie,

sufût de rappeler

il

ici

quelle en est la source, et

de montrer, en passant, sons une de teurs faces les plus importantes, les idées dont on a tiré de seii^lables

conséquences* Ricci, beaucoup plus occupé -de allégorique que

k forme

du fond mystique des mêmes

tions, se contente

tradi^

de suiTFc de loin les trsfces-d^ lleiicli-

cherche à démontrer oonmie ki, par des pro-

lin, et

cédés kabbalistiques, toutes les croyances essentlellee

du christianise. Tel ouvrage, qui a pour

de son-principal

est le caractère

titre t'âe

VÂgriemhwrêt4ih»(9^.H est

aussi l'auteur d'une introduction à la kabbale^,

se borne à résumer, sous

wie ferme

opinions déjà exposées par ses devanciers. Mais

comme eux

hit pas

De

; il

il

ke

il

ne

remonter jusqu^anx patriarches,

jusqu au pèr^ du genre humain, est rinterprète

assez- rdplde,-

lui suffit

caiesti Agriculturd.

Il

les traditions

dont

il

de croire qu'elles existaient

se compose de quatre livres

:

le

pre-

mier est une réfutation des philosopbes qui repoussent l(BclifiskiifàBBie comnsa contnike le judabme

à

la.rfSsob

moderne, contre le

;

le

demôème

e^t

dâigé contre

systdttie tiialmiidiinie, et

teodà dé-

montrer, par une interprétation symboliqne de l'ÉeritQre, qne tous les

dogmes

chrétiens sont dans l'Ancien Testament; le troisième a

pour but de concilier

les

opinions qui divisent

le

christianisme, en

leur faisant à chacune leur part, et de les appeler toutes à Tunité

catholique

bale S.

;

dans

le

quatrième seulement

il

est question de la

kab-

du parti qu*on en peut tirer pour la oonvession des Juife. bagogein èabbalHêktnm midi^kmm^ HifMMMifi IMor#-

fiuifa eahaHUtiea,

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.faéfàce.

19

déjà quand Jésus-Christ est venu prêcher sa doctrine, .et qu'elles avaient. préparé les voies

à

la

nouveUe

élr-

liâaoe; car, ees milliers de juifs qui ont accueilli la foi

de rÉvangile, ss^ /abandonner .n'étaient listes

la loi

pas autre. chose, sdon

lui,

de leurs que

les

kabl^-

du temps \

ie veux seiilemMt nommerfiei Joseph Voysin, dont

Je

pJius gisaAd ttérite

envers la )uJ»bale est d'avôii» tra-

duitt «ssea fidèlement ;

t^â à

ia,

du ZaAar plusieurs

textes rela-

nsAure de l'âme \ et je mo hâte d'arriver à dés

travaux pUisimpoEtaitoj au ntoins par l'influence ipi'ils .ont exercée.

LenomdeKiréher ne peut pas être prononcé sans une profonde vénération. C'était une enqyelopédie vivmite

de toutes tes «eiebées; du moins aucune

n'est-elle restée

complètement en dehors de son érudition prodigieuse, et il y en -a plusieurs «u nombre desquelles on compte principalement

1 archéologie, la philologie et les scien-

mnaturellès, qui

lui

vertes.. Mais il est

>

doi'Vent d'inipoifantes

décou-

connu que ce savant homme-

briUe- pas prtr les qualités qui fimt te eritique et le phi-

losophe, et qu'il est même parfois d'une cirédulité peu 1. .V Cabala ciqus {medpui (band diibi^) ta^ cultores i^jW liebneorcàn Christi auditomm et sacram cgus do^îriniun atque fidei

piiiateiD amplectantiimi^ i4^ictt/<.,

1.

IV,

ad

mmU

2. Disputatio cabaliatica

commentants ex Zohar; prend rien sur

tamen paterne

legis.

De Cœlesu

Mosis de animà,

etc. adjectis

init. fi.

Israël

Paris,

filii

i^>-^SikTheQlogia Jfwkmtnmu'^

la kabbale.

î.

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20

PRtiFACB.

commutie. Tel est

le earaetère qu'il

montre surtout

dans spn exposition de la doctrine des kabbalistesV Ainsi

il

ne doute pas un instant

bord apportée en Égypte par

que de reste

là elle

ne se

soit

le

qu'elle n'ait été d'a-

patriarche Abraham, et

répandue peu à peu dans

de TOrient, se mêlant à toutes

le

les religions et

tous les systèmes de philosophie. Mais en

à

même temps

qu'il lui reconnaît cette autorité imaginaire et cette fa-

buleuse antiquité,

il

la dépouille

idées originales et profondes .

:

les

croyances hardies

les

qu'elle rrniferme, tes plus eurieux aperçus sur le fond

de toute religion

perdus pour sa '

,

de son mérite réel

et

de toute morale,, sont entièrement

fiiuble

vue, frappée seulement de ces

formes symboliques dont Tusage et Tabus semblent être est

dans la natui^

pour

même du

lui tout entière

mysticisme. La kabbale

dans cette grossière enveloppe,

dans ses nûUe combinaisons des lettres et des nombres, dans ses

chiffres arbitraires, enfin

dans tou^

les

pro-

cédés plus ou moins bizarres au inoyeu desquels, for*-

çant les textes sacrés à lui prêter leur appui, Tait

un

autorité

accès dans des esprits rebelles

qu a

celle

de la Bible. Les

à

elle

trou-

toute antre

faits et les textes

que j'ai rassemblés dans cç travail se diargeront de détruire ce point de vue étrange et

me

dispensent de

m'y

orttar plu. longtemps. Je dim ieulement que Kireher,

i.

blié

Œdipus

jEgyptiacus^ tom. U, pàrU 1.

à Rome, de

— Cet ouvrage a

été

pu-

165M6^.

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PEÉFAGB.

que Reuchlin

ainsi

que

les

ouvrages des kal>baU8tes modernes, dont le

grand nombre, en et

à des symboles

n

21

de la Mirandole; n'a connu

et Pic

n'existe

effet, s'est

arrêté à

une

lettre

morte

vides de toute idée*

pas aujourd'hui, sur le

sujet qui

nous oe^

cupoy une ouvre plus complète, plus exacte» plus

gné de notre respeet par dont

elle est le fruit,

KàHMê

ou la

les

que celle du baron de Rosenroth,

iémliê

On y

trouve,

d'une traduction généralement

deux, entre

di-^

travaux et les sacrifices

fidèle,

accompagnés

deatextes pré^

autres, les trois plus anciens fragments

Zohar^ c'estràrdire du la kabbale; et

monument

le

à défont de textes,

du

plus important de

elle

nous

offlre

des

analyses étendues ou des tables très détaillées. Elle renferme-aussi, ou de

extraite, ou

nombreux

des traités

tout entiers des kabbalistes modernes, une sorte de

dictionnaire qui nous prépare

.

à

la connaissance des

choses, encore plus qu'il ne donne celle des mots; et enfin, sous prétexte, et peut-être

de convertir au christianisme l'auteur

a réuni

ment qui trine*

U

tous les passages

Testai

offrent quelque ressemblance avec leur

de lumière qiie.ceux qui i.

de la kabbale,

du Nouveau

ne fàntpas cependant se £ûre

caractère de ce graud ouvrage

Kabbala denudata

tis, etc.,

dans l'espoir sincère

les adeptes

tom.

,

II; Solisb.,

FiancL, f 6a4, M""*

:

il

doc-

illuéioDPsoir

-fo*

ne répand pas plus

l'ont précédé, sur

l'orif^»

seu Doctrina Hebrœorum transcendentaf 1677,

lom.fl, liber Zoliar resUtutus; ' '

Digitized


22 sur

PBÉFACB,

b frftBBmbiim

de la kabbale et

Taiitlieiilioité

de

moouments. Vainemeiit aussi Ton y dben^evait une eiposition régulière et eomplète du ses plus aaçiena

système kabbalisUque;

ma-

contient seulement les

il

diuisr une mme uniqu^imt sous

tériaux qui doivent entrer et se fondre pareille; et

même, à

le

considérer

oette fooe» il n'est pas au-dessus des atteintes die k-<n4-

Quoique beaucoup trop sévère dans ses exprès-

tique»

flîottSyCe n'est pas

œuvre obscure

ne Test

sans justiee que Suddé

et confuse^

l'ajppelle

le nécessaire, et

ff

uiie

ce qui

pas^ l'utile et le Suporfia, sont confondus pèle-

même cbaos'.» 11 aurait pu bellement, un meilleur diois, être plus riohe sans -amir plus d'étendue. En effets pourquoi n'avoir pas laissé à mèle dans un griee

leur

i-

platoe, e'est-àrdive,

dans

le recueil

même

de ses

osuvref, les rêveries de Henri Morus, qui n'ont rien de

commun avee la théoliogie mystique des

Hébreux^? J en

dirai autant de l'ouvrage prétendu kabbalistique d'Irira.

Ce raUoin espag^l,

d'ailleurs,

remarquable par son

érudition pbilosopbique, ne s'est pas contenté de substituer

aux mis principes de la kabbale

traditions

de

l'école d'Isaac

eore la seeret. de les défigurer en

les

mais

Loria

y mêlant

il

modernes, trouve en-

les idées de

ê

»

1. GonflisiiiB et obMsonini ofviis, in

*.

qno neGMarîB oum non ne-

oe88aril6,utttiaeaminutflibu8,coDflD8asaDt,etiniium velatcbaos

enqecta 2.

Il

{Introd.

ad Mil, Mr.).

se dit lui-même de cette école, ayant eu pour maître Israël

Senig, le disciple immédiat de Loria {Porta cœlor,, dissert, IV,

c. 8).

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PEÉFAG«. Platon, d'Aristote, de Plotia, de-^ic d« l|i IIiraD4ok,

23.

de Proclus, d'Avicenne,

6a un mot^

mi 4^

toiutc» qu'il

la philosophie grecque et arabe. C'est lui principale-

douta i amiie de Tordra didactique de ses

rn^h

dissertations et de la précision de son langage le^ hipilorjws

mo^jmoA de b philosophie

guide dans leur exposition de s'^tomict afijti»

Cfi\tL

si l'on a si

la

kabbale; et qu'on

souveat attribué

science une origine toute récente, ou

Yoir UA^, paJ^ iiuitatioo^ ua. plagiai tres

que

,

ont pris pp^.

si

l'on

à,

cette

y a cru

msl déguisé^

d'ag.<-

systèmes parfaitement connus! Enfin, puisque

l'i^VltpBr

^ la iTaMoia dpm^^^ u'a paa. voulu s'en

-

nÎF aux sources les plus anciennes, et nous faire èonnsuitce^

p^r des citations plus Qombjreusesi tout ce qu'il

y aepcore d'originalit4 et de faits intéressants enfouis dans le Zohar> pourquoi .cette prédilectpn pour le& .

commentaires d'IsaaeLoria, dont un homme en jouisr sanc^

10^ sa,

raisou ne soutient pas la leotuire 2 Les

flces et les laborieuses veilles qu'il en-

l'aveu

i^ème de

l'auteur,

sacri-*

a coûté

,

de

pour produire au jour ces

stériles diimères, n'auraiept-ils

pas été employés plus

utilement à cette longue chaîne de kabbalistes encore trop ignorés, qui

du X' siècle,

commence à Saadiab, aux environs

et ûnit avec le xiii%

à Nachman^de?

On au-

yeux, en y comprenant celles qui composent le Zohar, toute la suite des traditions kabbar

rait

en ainsi sous

les

listiques, depuis le

écrire, jusqu'à celui

moment où Ton commença de où

le secret

en

fut

les

complètement

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24

PHÉPACE.

violé par Moïse

de Léon ^ Si

'

cette tache était trop difii-

eile,

on pouvait au moins consacrer une place aux œu-

vres

si

estimées de Nachmanide

lèbre Moïse

ben Maïmon,

kabbalistiques inspiraient qpi'on les disait apportées

Malgré ces lacunes

comme un monument

cé-

connaissances

les

vive admiration

si

du ciel par

et ces

le consciencieux travail

une

du

défenseur

le

dont

et

le

prophète £lie.

nombreuses imperfections,

de Rosenroth restera toujours de patience

et d'érudition; il

sera consulté par tous ceux qui voudront connaître les produits de la pensée chez les Juifs,

pu qui aimeront

observer le mysticisme sous toutes ses formes et dans tous ses résultats. C'est grâce à la connaissance plus

approfondie qu'il a donnée de la kabbale, qu^ <^tte doctrine a cessé d'être étudiée exclusivement, ou

comme

comme une

science

un instrument de occulte. Elle a

conversion, ou

pj-is

place dans les recherches philoso-

phiques et philologiques, dans Thistoire générale de

la

philosophie^ et dans la théologie rationnelle, qui a es-

sayé d'expliquer à sa lumière quelques passages ciles

diffi-

du Nouveau Testament. •

I.

On

troarera sur tous ces nomsi propres des renseignements

saffisammeot éteodiis dans la première partie de ce travail* t. Nacbmanide ou Moïse ben Nachman, appelé par Ramban ( ) est né à Grenade, et florissait vers la siècle.

Il

était

médecin, philosophe

,

et

et la loi d«

le

le

du xni*

Pentateuque

Livre de la foi et de l'espérance (jnnoani

l'homme (o*TH

fin

avant tout kabbaliste. Ses

principaux ouvrages sont un Commentaire sur

n-nnn Sy),

abréviation

nano« tsd)

t\y\î\)*

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25

FEtTACB.

Le premier que dous voyons marcher dans

cette di-

rection, c'est George Wachter, âiéologien et philoso-

phe distingué^ faussement accusé de spinosisme, à cause deFindépendance de son de conciliation entre

les

deux sciences auxquelles

un égal dévouement ^

consacrait

occasion

esprit, etauteur d'une tentative

à s'occuper de

vint

il

ce système, auquel,

du

reste,

il

il

Yoici d'abord à quelle

la kabbale

:

séduit par

était assez étranger,

un

protestant de ia confession d'Augsbourg se convertit

publiquonent au judaïsme, et substitna à son véritable

nom, Jean-Pierre Speeth,

celui

de Moses Germanus.

eut la folie de provoquer Wachtw

à

l'imiter^ et

avec lui une correspondance d'où sortit intitulé

:

le

Spinaiimê

dam

le

petit livre

On ne

b> judaUm*.

11

engagea

trou-

vera pas dans cet ouvrage beaucoup de lumière sur la nature et sur Torigine des idées kabbalistiques ; mais il soulève une question du plus haut intérêt : celle de savoir si

Spinosa

elle

était initié

la kabbale, et quelle influence

a exercée sur son système* Jusqu'alors

les savants

une

à

très

c'était

une opinion {rnsque générale

parmi

qu'il existe

affinité entre les points les plus

grande

im-

portants de la science des kabbalistes et les dogmes

fondamentaut de

la religion chrétienne.

Wachter en-

treprend de démontrer que ces Aea% ordres d'idées sont

i

.

L'ouvrage où

«t fidei^ êioe

imst., S.

il

poursuit ce but a pour

Harmonia phiUmpkiœ morato

îm, In-a^.

litre

:

Concordia rationis

et rdigioni9

ckrisUanœ.;

'

Amsterdam, 1699,

allemand.

.

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36

(ftÉr4€ii.

sépiM^s

ï\m de

1

autirq

p^. ua abîme; car la l^bale, à

1»b^^

se» yeux» n!e»t povaalre.clioMqneralbéisiDdy tioa de Dieu et la déiiicatioa ciKiU éire^odle 4tt

du moade^ doctrine

phUosoph» Indlftodrâ^

et:

qu'il

i bwpidle

Spinosa aurait seulement donné une forme plus

mo-

dm^ NoHs n'wùOA pua à redmcher m

deux

fsi

les

systèmes sont en eux-mêmes bien ou mal appréciés,

mais St'il y a quelqae réalité dans; la auoeewiom. historir que ou dans

rapport de

le

«atre-eu. ht»

ne compte pas

QU vmnsr effet très

filiation,

les analogies et les

âoigftées);

importants

qu on veut

établir

étmm

(car je

prenvea qar<m en

aeiifes

:

ressemblaaoes plu^

eon^almt en

iem imaigea en

l'un tiré de

Éihiqu^^ et l'autre

l

daa lettre» de Sj^inosa. Yoieid'abQrd le derniet j'affirme .

que toutes cJboses existent en

Dieu., et

Qnaiid qu'en lui

tout se meut» je parte eeinam .eai^ les philosophes

d'une

de l'antiquité, bien que je m'exprime

asEtre fa^oB»

et j oeerai àième ajouter,

epmme

tous les anciens Hébreux, autant qu'on peut en juger paveerteuieatamditiQiia eitéi^ade.bieA

Évidemment que dea

il

deamnASyree^ »

ne peut être question, dans ces lignes,

teadUienft kebliaUstiquea^ car oellea qfue les

juifs ont réunies

dans

le

Thahnud ae sont que des

ré*

Omnia, inquam, inBeo^SBe, etinDeo ]&ôT6ri,4mnl Fiuiloafcum omnibus antiquis philosopbis, licet alîo modo, et auderem etiara dicere cum aatiquis omnibus Hebraeis, quantum ex quibusdam traditionibus, taioetsi imUtis mod^ adul1.

flnno, et forte etiam

,

t^iatis coAjicere lioet (£jp»«t«

}UU).

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Go


27.

PRjtTJUSB.

cit^ (hagada)^

ou des jpis çérémomelles

(Jialacha),

Le

passage de VEAiqùé est enoi^re plus déeisiL Aprèsavoir parlé de ruaité de substance, Spinosa ajoute

u C'est

:

le princips que qiwlqpei^iuis d'e^tjpe les Hébreux semy blent avoir aperçu ito

comme au

quand

travers d'un nuage,

ont pensé qus Dieu» que rintelli^nee de.Dieu et les

obj^ets

sur lesquels

cl|ase^»

elle s'exercç

rique de ces psy^oles suivantes,

si

on veut

Lefr

le

même

sens histon

rapprocher des lignes

que noua tcaduisona {msque Uttéralement

d'un ouvrage kabbalistique , Q^èle qpû existe aur le Zohar n'est pas

sont une seule et

Qn ne saurait se mépvendrç

comme

commentaire

le :

« Laseienee

celle des créatures

la science est distiuote

du

;

le plu|»

du evéc^em

car, chez celles-ci,

sujet.de la seienoe,

elr

poE^-

sur des objets qui, à leur tour^ se distinguent du sujet. C'est cela q^'on désigne par ces trois termes sée, ce qui pense et ce qui est pensé.

Au

:

1» pe&r

contraire, le

créateur estluinnàme» tout à la foist 1^ connaissance, eeuqui connaît, et ce qui est connu.

En

effet,

et:

sa manière

de connaître, ne consiste pas à appliquer sa pensée, à des choses qui sont hors de lui;

sant

et.

en se sacbant lui*-niâme

c'est

çoit tout ce qui est. Rien n'existe qui et qu'il

en se connais-

qu'il connaît et

ne

soit

ne trouve dan» sa propre substance.

aper^

uni à lui Il

est le

type de tout être, et toutes choses existent en lui sous 1.

Hoc quidam Ilebraeorum quasi per nebulam

qui scilicet statuunt tas,

Deum, Dei

unum et idem esse

vidisse vîdentuf

intellectum, resque

ab ipso iateUecr

{Eth* part. U, prop. 7, Scbol.}.

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28

PBÉrACB.

leur forme la plus pure et la plus accomplie ; de telle

que la perfection des créatures est dans cette exi»^

sorte

même

tence

par laquelle

à

trouvent unies

elles se

la

source de leur être ; et à mesure qu'elles s'en éloignent, elles

déchoient de cet état

Que

faut-il conolure

si

parfait et si

de là? Que

sublime

les idées et la

^ » mé-

thode cartésiennes, que les développements tout à fait libres

de la raison, et par-dessus tout, que

individuels,

comme

aussi les écarts

les.

aperçus

génie, ne sont

du

pour rien dans4aplus aûdadeuse conception dont This-

moderne puisse nous

toire de la philosophie

rexêmple?.Ce

serait

n'entreprendrons

offrir

un étrange paradoxe que nous

même

pas de réfuter. D'ailleurs,

est facile de voir, par lès citations

il

mêmes sur lesquelles

on s'appuie, que Spinosa n'avait de

la

kabbale qu'une

idée s<mimaire et fort incertaine, dont

il

a pu recon-

naître l'importance après la création de son propre

système^. Hais, chose étrange I nptèâ avoir dépouillé Spinosa de toute originalité au proût de

la

kabbale

Wachter fiûtde cette doctrine elle-mteie un plagiat misérable,

une compilation sans caractère à laquelle auraient

contribué fousles siècles pendant lesquels ellçeat ré»1.

Moïse Corduero, Par des Rimonim,

f» SJÎ$, I*.

modernes, ou du moins quelques-uns d'entre eux, à qui il ne ménage pas les épithètes ii\iuriettg«s ; Legi etiam et ûmtper novi nugatores aliquos kab2.

11

connaissait beaucoup

baiisku,

mieux

les kabbalistes

quorum imaniam nunquam mirori

iotis

potm

{Tract, thegl.

K). n sâratt absurde de vbiûdr appH^er cette plirase «ôz kablialistas ep général.

pob*»., e.

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G


29

PBiFACE.

fée ignorée, tous les pays où leaJuifo ont été dispersés^

et par conséquent les systèmes les plus contradictoires.

Gomment nne œuvre

pareille serait-elle athée plutôt

que théiste? enseignerait-elle le panthéisme plutôt qu'un Dieu distinct du monde? Gomment, surtout, auraitelle pris

dans V Ethique

l'unité sévère et la rigueur in-,

ftezibk des sdenees exactes? Cependant,

il

faut ren-*

dre à Wachier cette justice, que, dans un second

ouvrage sur le mftme sujet s

ment

ses opinions. Ainsi,

il

pour

modifie coneidéiublelui,

Spinosa n'est plus

Tapôtre de rath^sme, mais un vrai, sage qui, édairé

par une science sublime^ a reconnu Christ et toutes Il

les^

avoue naïvement

vérités

de

la divinité

du

la reli^^on chrétienne

qu'il l'avait

jugé d'abord sans

le

epnnattre, entraîné par les préjugés et les passions soulevés contre lui'. •

Il fait

également amende honora-

Ue devant la. kabjmle, en distinguant toutefins, cious ce nom deux ,

doctrines essentiellement différentes l'une

de rautsè -: la kabbale :modenie demeure, sous le pôids de' ses mépris et de son anathème;

mais l'ancienne

kabbale,, qui a dûjré sidon lui jusqu'au concile de Nicée, était une science traditionnelle

de l'ordre

le

plus élevé, <

I. Skuiidanui CabaUsticus;

a.

Non

Rome, 1706, in-8\

deftienmtviridocti» qui, posthahità pliilosophift^vulgari^

jryeonàitam et antiquiadiiiani BébnBoruii sectaientur. Quoe Mter

memorandns-mihi

est Bèoedictiis

de Spinosa, qui ex phiïosopliio

hiqus ratiooibus, divinitatem GhiisU atque circa veritatem uaiversœ religiAiis christianae agaovit... {Elucid, Cab., prsef. pag. 7). '

5. i6. supr.f pag. 13.

'


30

-I^KÉFACE.

€t d(mt l'origme se perd dand

une «ntiqnité mysté-

rieuse. Les premiers chrétiens, les plus anciens pères

de

l'Église, n'avaient

insiste viveunnt -ses

pae d^mtre philosophie S et c'est

mis Spinosa sur

elle qui a

la voie

mt m peint»

de la vérité. L'auteur

dent

il fait

le eentfe

de

recherches.

Qaeiffoé

t^s snperAciel dans tente son étendoe^

et

quelquefois fort inexact, ce parallèle entre la doctrine

de Spinosa .

et

cdie des kàbbàlisles

n*'a

pas peu con-

tribué à éclairer les esprits sur la vraie signification

îieeeltetteniitoe; je irent pailler 4Res

prineipes métaphysiques.

^asmirer

de

On

sote etoactère et de

fut

mis en voie de

qtte^èe qui avait- produit d'abcMil tant

de sur-

prise et de scandale, que Tidée d'un Dieu, substance

WHcpiei cause immanente et natnre réelle de toat ce qui pas un

•est, n'était

de

taillenta,

donc en

nouveau ;

qu'il avait déjà

paru

pi^du beMseau.du christianTsme^

autrefois

même

fait

la religion.

Mais cette idée se mràtre aussi

di^s ime antiquiié non mdins reculée. faut-il

chercher l'origine? Est-^e la Grèce ou

l'Êgypte des Ptol^néé qui l'ont donnée à la Palestine? s

£sirce la Palestine qui faut-il

trouvée d'abord ? ou bien

l'a

remonter plus loin encore dans l'Orient? Telles

aont les questions dont on se préoccupa alors; aussi, excepté _

I.

...

vit. (16.

un petit nombre de critiques umquemoit

Hœc

philosophia,

tribus tantopere

tel est

ab Hébnois accepta,

et sacris

Eccl^ae pa-

commendata, post tempqra nicaena mox expira-

iupr.)

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attentife

à

la

depuis ànx

ferme ,

le seifs

qu'oa a toujeurs attaché

ti^adîtions kabbalistîques. Il

ne

s'agit

plas

d^UBe eertai» méthode d'mterprétatien appliquée à rÉâ4lM#iàfiile, yû

ûemyMrm lent

^eDieu

de la IfiSlse, (soit

A

à

ladl

«aiMi^M»

lui-mtaie aurait réTéléSi soit à

iArÈlbom, Mit i

Adm^

iomAi d^eoie

science j^urement hamaine, d'im systèiae représMitant

A ini^ mû\ tome

la mM^pfaysiqtre d'an

et par là méiatte

d^itti

r^e^irit

gcmà

hMMÉi. Cesl

anmea peaple,

mtéràt pour^i'histi^ireMde

le poiÀt

de

•vne.fAiilesopMqtte,

me fois, qui a pris la place de laUégorie et du nystimsiM. 'Cet- ei^ iie m iMiitfe'fias 49idblmirt

«ncere

dans r^aposition de Bracker, ou

il

est pal^Adtemeut

4 ia^flfeee^naiik il perattdottimr généialnBeM^ en i78â, une société savantCi la Société des antiquités

de

Gasiel, Mtiit, on

suivant

: ce

toatea tAosee

sénee

eeMOQM.aeÉdéttiqÉe sur le si^^t

La doctrine des sont.'

même de

kabbalisle8)< selon laquelle

mftpnitéwp» éMMiftlIw de

^

Tes-

Dieu^yient-eUe, ou non, de la philoso-

pU0fvee^ê?oiilialheiiviiMmeftt la >ëpoiiMfâitib«ttiH

coup moins sensée

cpie

qai rnnpotta le prix l'être,

ne

l'était

fert

la.

question.

L'ouwage

peu emumiet peu digne* 4e

ne répand aucune lumière nouvelle

sur» la

nature

imèBBHfde>lakâèba|e;et, quantàTeriginedèieesyB^^

'

û se borne à reproduire jesjables les plus discréditées \ \.

Delà Nature et

kabbatiêtêti Riga,

de Vvrigine^iU (• doUréiô 4ê PémmfUliim «A«s (èf

17^ in^» en adleoMuid»

..

;

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32

PBÉTACB.

nous montre

11

les idées kabbalistiques

dans les hymnes

d'Orphée, dans la philosi^hie de Tbalès et de Pythagore;

nous

et

il

les

les fait

contemporaines des patriarchés^

donne sans hésiter pour Tantiqae sagesse

On

des Chiddéens.

en sera moins surpris quand on

saura que Fauteur était de la secte des illuminés, qui,

à l'exemple de toutes faisait

associations de ce genre,

remonter ses annales jusqu'au berceau

du genre humain pelle

les

même

Mais à cette époque, ce qu'on ap-

en Allemagne la théologie rationnelle,

dire cette manière tout

à fait

c'eet-àp*

libre d'interpréter l'Écri-

ture sainte^ dont Spinoea aTait donné l'exemple dans

son Traité thiologtco-poUtiquej

faisait

de

la

fréquent usage. Elle s'en servait, eonime je

pour

éclaircir divers passages des lettres

relatifs .

kabbale un

l'ai

déjà dit»

de saint Paul,

à des hérésies eontemporaines. ElleaaussiTOulu

y trouver l'explication des premiers versets de l'Évangile de saint Jefta, et a cherché à la r^dre utile, soit à

l'étude

du gnosticisme

que en général'. Dans

TennemAnn viennent acte de posiestien

de

,

le

lui

à

l'histoire ecclésiasti-

même

temps, Tiedn^iuan et

soit

donner, en quelque sorte,

la place

que Brucker

lui

a con-

sacrée le premier dans l'histoire, de la philosophie.

Bî^Ktôt pàn^ réeole de Hégd, qui

de

tirer parti

d'un système où

ne pouTi^t majiqùer

elle trouvait

CMakf; Hamh.» iaï7,

I. Foy. Iholiick,

dê Ortu

S. roy. Iliolnck,

oavnge dté, pag;

sous une

pag. 3.

4.

€4-

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I

PRÉFACE.

33

âatre forme 'qaelqae»wies de ses propres doctrines;»

Cependant une réaction ne tarda pas à s'opérer contre cette école à jamais célèbre, et c'est évidemment sous Tiu-

fluence de ce sentiment que fut écrit l'ouvrage intitulé

KabMùmê

et

PaïUkUme^

s'efforce de prouver qu'il n'existe

entre les deux systèmes dont et cela

il

pour

le parallèle,

arrive souvent

il

que

s'appuié sont diamétrale-

il

ment opposés aux conséquences très inférieur,

aucune ressemblance

entreprend

en dépit de Tévidence ; car

les passages sur lesquels

:

L'aùteor de ce petit livre

l'érudition,

qu'il

à

en

tire.

Du

reste,

k plupart de se» de-

vanciers, malgré l'appareil pédantesque et le luxe de citations dont

il

lui

a plu de s'entourer,

.il

ne se jpkoe

au-dessus d'eux, ni par la critique des sources, ni par Ti^ppréciation philosophique des idées. Enfin,

ment, un

homme

nent parmi

qui occupe ajuste

titre

récem-

un rang émide

les théologiens et les orientalistes

l'Al-

lemagne, M. Tholuck, a voulu aussi apporter sur ce sujet le tribut de sa science et de sa critique exercée.

Mais,

comme il ne

s'est

occupé qûe d'un point parti*

euUer, c'estràrdire, de l'origine de la kabbale, et que d'ailleurs l'appréciation

cussion approfondie, je

de ses opinions éxige

me suis réservé

temps plus opportun, dans en est de

I.

même pour tous les

Kabbidimus

1832, in-S».

et

le

utie dis-

d'en parler, en

corps de ce trayail.

écrivains

*

11

modernes dont

^aatheimus^ par M. Freystadt. Kœnigsberg, '

'

5

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34 les

raÉFACB.

noms» quoiqu'ils eussent mérité une plaee id^ n'ont

pas encore été prononcés. Tels sont, en substance, les efforts qui ont été bits

jusqu'aujourd'hui pour découvrir le sens et T origine des livres kabbalistiques. Je

ne voudrais pas que»

firappé

seulement de ce qu'ils ont d'incomplet, on en pût cou-

dure que tout est & reoommenoer. Je suis eonvaincu,aa contraire, que les travaux, et d'esprits distingués,

même

les erreurs

de tant

ne peuvent pas être impuntomt

ignorés de quiconque veut étudier

niâme matière. Quand môme, en

sérieusement la

on pourrait abordai sans aucun secours les monuments originaux, il

serait toujours nécessaire

efiet,'

de oonnaitre à lavance

interprétations très diverses qu'on leur

les

a données jus-

qu'à présent; car chacune d'elles correspond à

un

^

point de vue assez fondé en lui-même, mais qui devient

faux lorsqu'on s'y arrête exclusivement. Ainsi, pour fournir en dire et le

même temps

la

preuve de ce que je viens de

résumé de tout ce qui précède, ceux-ci ne con-

sidérant dans la kabbale que sa'forme allégorique et son caractère traditioimel, Tout accueillie avec un mystique

enthousiasme,

dogmes

comme une

révélation anticipée des

chrétiens; ceux-là lont prise pour

culte, frappés qu'ils étaient

des

efaiffires

un

art oc-

étranges, des

bizarres formules sous lesquelles elle aime à cacher son intention réelle, et des rapports qu'elle établit sans cesse entre

l'homme

tres, enfin, se

et toutes les parties

dç l'univers ; d'au-

sont emparés surtout de son principe

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Go.


«

35

PRÉFACE.

métaphysique ,

et ont

voulu y trouver un antécédent^

tantôt honorable > tantôt honteux, de la philosophie de

leur temps.

On

conçoit qu'avec des études partielles et

incomplètes, conduites par des préoccupations très diverses,

on

ait

pu trouver tout

cela dans la kabbale,

sans être précisément en contradiction avec les

faits.

Mais pour en avoir une idée exacte et découvrir la place qu'elle tient réellement

genœ,

il

ne faut

parmi

l'étudier ni

les

œuvres de

dans

l'intérêt

Tintelli-

d'un sys-

tème, ni dans celui d'une croyance religieuse ; on

s'ef-

forcera seulement, sans autre -souci que celui de la vérité, de fournir quelques éléments trop

encore à

l'histoire générale

peu connus

de la pensée humaine.

C'est le but auquel j'ai voulu atteindre dans le travail

qu'on va

temps ni

lire,

et

pour lequel

je n'ai

épargné ni

le

les recherches.

\

3.

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INTRODUCTION.

Quoiqu'on trouve dans la kabbale un aystème bien complet sur

les choses

on ne peut cependant .

,

philosophie, ni qu'elle

de Tordre moral

comme une

religion

:

et spirituel,

comme

la considérer ni

je

uiue

veux dire

ne s'appuie, du moins en apparence, ni sur

la

raison, ni sur l'inspiration ou l'autorité. Elle n'est pas

non phis, comme

la plupart des systèmes

âge, le fruit d'une alliance entre ces

du moyen

deux puissances

Essentiellement différente de la croyance

intellecjtuelles.

religieuse, sous l'empire, et

,

Ton peut

dire

,

sous la

^

protection de^ laquelle elle a pris naissance, elle s'est introduite dans les esprits

à une forme l'intérêt '

et

dont

comme par

surprise, grâce

à des procédés qui pourraient

elle est

afiEaiblir

digne, qui ne permettraient pas

toujours d'être convaincus de l'importance -que nous

nous croyons en droit de

lui attribuer, si,

avant dé la

faire connaître ,dans^ ses divers éléments, si, avant

d'aborder aucune des questions qui s'y rattachent, l'on

n a indiqué avec quelque

précision

Is^

place qu'elle oo-

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38

INTEODUGTION.

cupe parmi

les

œuvres de la pensée,

le

rang qu'elle

doit tenir entre les croyances religieuses et les systèmes

philosophiques, et enfin, les besoins ou les lois qui

peuvent éipliquer l'étrangeté de ses moyens de développement. C'est aussi ce que nous allons tenter de faire avec toute la brièveté possible.

C'est tière,

un

fait attesté

par

l'histoire

.d^^

que les vérités de Tordre moral,

l'humanité en-

les connaissances

que nous pouvons acquérir sur notre nature, notre destination et le principe de

rumvers, ne sont pas

d'abord accueiUies sur la foi de la raison et de la con-

menée, mais par l'effet d'une puissance plus l'esprit

aetite siir

des peuples, et qui a pour attribut général de

notfs présenter des idées sous tiie rielle, tantôt celied'une

'

forme presque maté-

parole descendue du ciel dans des

oreiUes humaines, tant6ieelle d'une personne qni les développe. en exemples et en actions. Cette puissance, uni-

versellmeht connue sous lation,

le

nom de Rsligian ou de Rêvé'

a ses révolutions et ses lois; malgré l'unité qui

règne au fond de sà nature, iiècles et les pays,

les arts. Mais,

vienne à

comme

elle

change d'aspect avec les

la philosophie, la poésie et

en quelque lieu, en quelque temps qu'dle

s'établir, elle

ne peut pas sur-le-champ dire

mèmé

dans

la sphère des devoirs et des croyances qu'elle lui

im-

à rhomme tout

pose^

ce qu'il

A besoin de savoir,

même quand il n'a pas d'autre ambition que celle

de la comprendre autant qu'il est nécessaire pour abéirv

En effet,

il

lui

y a dans toute religion, et des dogmes

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39

JMTlODIJGTIOir*

qui ont besoin d'être édaircis, et des principes dont il

reBte

à développer

tes

des

conséquences , et

sans application possible, et des questions

ment rêts

oubliées les

acIlTité

^

cependant y tondient aux inté-

qui y

plus importants de rbumanité. Une grande

de

la

pensée devient nécessaire pour répondre

à tous ces besoins y

même

et c'est ainsi

que

l'intelligence

à user de ses propres forces ^ par

est excitée sir

lois

entière-

le dé->

de croire et d'obéir^ Mais cette impulsion

mêmes

est loin de produire partout les

même

d'agir sur tous les esprits de la

résultats, et

manière. Les

ims, ne voulant laisser allcnn<^ place à Tindépendance individuelle, poussant

à ses dernières conséquences

principe de l'autorité, admettent, tion écrite, oii

dpes

Ton ne trouve que

et les lois générales^

tradition,

une

à côté de

les

la révélar

dogmes,

les prin-

révélation orale,

ou bien un pouvoir permanent

le

une

et infaillible

dans ses décisions, une sorte de tradition vivante qui fournit les explications , les formules, les détails de la

vie reUgieuse, et produit par là foi,

du moins dans

le culte et

même, sinon dans

dans

les

imposante unité. Tels sont à peu prés, dans croyances, ceux qu'on tres,

pour

nomme

les

1a

symboles, une .toutes les

orthodoxes. Les au-

Mftiplir eee lacunes et résoudre les piro-

blêmes que présente la parole révélée, ne veulent se confier qu'à eiix<4iiêmeB, c'estràrdire, dans la puissanêe

du raisonnement. Toute autre texteswerés.leip* parait

me

autorité

que

celle

dc^

unirpatioB, ou, a ils la

Oigitized

.


40

IHTBOOUCTION.

suivent, c^est parce qu'elle est d'accord avec leur sen-

timent personnel* Mais peu à peu, plus hardies et plus développées, les forces de leur intelligence, leurs facultés de raisonner et

de

réfléchir^

au

lieu

de s'exercer

sur les dogmes religieux, se portent sur eux-mêmes, et ils cherchent dans leur raison,

dans

dans leur conscience,

ou dans

la conscience et

blables,

en un mot, dans les œuvres de

la raison

maine, les croyances qu'autrefois

ils

de leurs sem-

hu^

la sagesse

se voyaient obli-

gés de faire matériellement descendre

du

ciel. C'est

ainsi que la théologie rationnelle fait bientôt place à la

philosophie. Enfin,

il

est

encore dans cette sphère une

troisième classe de penseurs^ ceux qui n'admettent

pas la tradition, àqui^ du moins, la tradition ou l'autorité

ne peut

suffire, et

qui cependant ne peuvent ou

n'osent employer le raisonnement. D'un côté,

l'âme trop élevée pour admettre

un

ils

la parole révélée

ont

d^ns

sens matériel et historique, dans le sens qui s'ac-

corde avec la lettre et l'esprit du grand nombre ; de Tautre,

ils

ne peoYBnt croire que l'homme puisse en-

tièrement se passer de révélation, que la vérité arrive

jusqu'à lui autrement que par divin.

De

là vient qu'ils

l'effist

d'un^enseignement

n'aperçoivent dans la plu-

part des dogmes, de^ préceptes et des récits religieux,

que des symboles tout

une

et des images, qu'ils cherchent

signification mystérieuse, profonde,

port avec leurs sentiments et leurs idées

,

par-

en rap-

mais qui,

nécessairement conçue à l'avance, ne peut être trouvée.

I

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Gc)


,

ou

41

'

iNTRomMnrioir.

.

plutôt iutroduite daus les textes sacrés» que par

des moyens plus ou moins arbitr&iFes. C'est principar-

lement à

cette

méthode

à

çt

cette

tendance que l'on

reconnaît les mystiques. Nous ne Youlônspas dire que le

mysticisme ne se soit pas montré quelquefois sous

une forme plus hardie ; à une époque où

les

philosophiques ont déjà pris de Tempire,

dans la conscience

même,

habitudes il

trouve,

cette action divine, cette

révélation immédiate qu!il proclame indispensable

rhomme ;

il

la reconnaît,

ou dans

dans certaines intuitions de citer

un

le

à

sentiment, ou

la raison. C'est ainsi,

pour

exemple,, qu'il a été conçu au xv* siècle par

Gerson*. Mais lorsqu'il faut encore aux idées Tappui

d'une sanction extérieure,

ne peut se produire que

il

sous la forme d'une interprétation symbolique de ce

que

les peuples appellent leurs Saintes Écritures.

Ces

de

trois directions

de concevoir

l'esprit,

dans

se retrouvent

ces trois manières

de continuer' son ceuvre^

la révélation et

de toutes

l'histoire

ont jeté quelques racines dans

les religions

qui

Tàme humaine. Nous ne

citerons que celles qui existent le plus près de, nous

que, par conséquent, nous pouvons connaître avec le '

plus de certitude, 1.

.

Consideraliones de theologià mysticâ.

commencement

celle proposition

,

nis scientia procedens

expérience

:

Quod

si

On y

trouvera,

dès le

philosophia dicatur om-

ex experientiis » mystica theologià verè

philosophia, CoDsiû. 2*. cette

:

U va môme jusqu'à

Easperientiis habitis

ad

erit

définir la nature

intrà, in

de

eordUnu anima-

mm dêvotarum, Jb.

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42

tfRTRODIIGTiON.

Au

sein

dn

ehristiâQisiiiid,

TÊglise romaine repré-

sente, à leur plus haut degré de splendeur, la tradition et

Tautorité*

de

L application du raisonnement aux

la foi, iiods la troutons

part des

communions

de ce qu'on

matières

non seulement dans

la

plu-

protestantes, chez les défenseurs

convenu d'appeler V exégèse raiimndley

eftt

mais aussi ohet

les philosophes scolas tiques qui, les

premiers, ont souniis les dogmes religieux aux lois

du

syllogisme, et ont montré généralement pour les paroles

même respect que pour celles des apètres.

d'Aristote le

Qui ne

voit, enfin, le

méthode

mysticisme symbolique, avec sa

arbitraire et son spiritualisme exagéré,

dans

toutes les sectes gnostiques, dans Origène, dans Jacques

Boehme,

et cieux qui ont

marché sur leurs traces? Hais

auctin autre n'a porté ce système aussi loin, aucun ne l'a

formulé avec autant de franchise et de hardiesse

qu'Origène, dont

le

nom

se présentera encore sous

notre plume* Si nous portons les yeux sur la religion

de Mahomet

,

au jour, ùéus tent

un

si,

parmi tant de

noiis arrêtons

à

sectes qu'elle

celles

a mises

qui nous présen-

caractère bien décidé, nous serons frappés sur-

le-champ du

même iBpèotaiâe*

Les Sunnis et

les Chiia,

dont la séparation est plutôt l'effet d'une rivalité de personnes que d'une profonde difiFérencedans les opinions, défendent également la cause de l'unité et de l'orthodoxie; seulement les premiers, pour atteindre à leur but,

admettent^ avec

Sunnah, dont

le

ils

Koran, un recueil de traditions, la

tirent leur

nom

:

les autres rejettent

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43

INTRODUCTIOU.

mais

la tradition;

ils la

remplacent par line antorité

vivante, par une sorte de révélation contiuLie, puisque

rua des

artieles les plus essentiels

qu'après

c'est

le

de leur croyance,

prophète, son apôtre Aly

imans

et les

de sa race sont les représentants de Dieu sur la terre \ L'islamisme a eu aussi ses philosophes scolastiques,

connus sous

nombre

le

nom de MoU adlmin^j

et

un grand

d'hérésies qui semblent avoir uni la doctrine

de Pélage à la méthode rationnelle du protestantisme

moderne. Voici comment un célèbre ces dernières

:

orientaliste définit

« Toutes les sectes des motazales s'ao-

« cordaieht, en général, en ce qu'elles niaient en Dieu c(

l'existence des attributs, et qu'elles s'attachaient par-

(Y

dessus tout à éviter tout ce qui semblait pouvoir nuire

H

au dogme de

l'unité

de Dieu ; en ce que, pour main-

« tenir sa justice et éloigner de lui toute idée d'injustice « elles accordaient

à l'homme

la liberté sur ses propres

ne voulaient pas que Dieu en f&t l'auteur;

«r

actions, et

(c

enfin, en ce qu'elles enseignaient que toutes les con-

K naissances nécessaires

au

salut sont

du

ressort de la

« raison; qu'on peut, avant ta puLlication de la tr

avant

comme après

la révélation, les acquérir

« seules lumières de la raison

1.

Voyez Maracci, Prodromus in

réf.

loi^ et

par

»

Alcor,^ tom. IV.

Bft.

de

Socy, Exposé de la religion des Druzes, introd. a.

3.

Ce nom a élé converti par

les labbins

en celui de ahSTC, qui

M. de Sacy, bUroduetion à VÊà^pésê de la reUgion des Druzes, p. 37.

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44

IHTRODUCTIOlf.

Les KarmateSy dont l'existence remonte à Tan 264 de l'hégire, ont

embrassé le système des interprétations al-

légoriques et toutes les opinions qui font la base

du

mysticisme. Si nous en croyons Tauteur qne nous

avons déjà

cité, et

les paroles

d'un historien arabe, «

qui lui-même ne

du sens

fait

ils

que traduire

appelaient leur

à

ce

doctrine la science

cf

aHégoriser les préceptes de Tislamisme, et à substituer

intérieur

elle consiste

:

((

à leur observation extérieure des choses qui ne sont

ic

fondées que sur leur invagination, eonmie aussi à al-

f<

légoriser les versets de l'Alcoran et à leur

ce

interprétations forcées. »

Il

donner des

existe plus d'un trait

d'une intime ressemblance entre cette doctrine

et celle

que nous avons pour but de faire connaître ^

Nous arrivons

enfin au judaïsme,

sont sorties, nourries de son

du sein duquel

àme et de son suc,

les

deux

croyances rivales que nous avons déjà citées; mais c'est

à de^in que nous

lui

avons réservé la dernière place,

parce qu'il nous conduira naturellement à notre sujet. 1. Je û'en citerai

uÀ qu'un

de rbomme , quand

seul.

Les Karmates soutenaient que

un eUf<, quand à geocuXt un Um^- et lorsqu'il est prosterné, un M; en sorte qull est comme un livre' où on lit le nom à'AUàk» (M. de Sacy» le corps

il

il

est debout, représente

est

DmxM, pag. 86 et 87.) bomme a la forme d*un iod t, ses

bOroduetiùn à VEœposé dô la religion des Selon les kabballstes, la téte d*un

deux bras, pendant de cliaque côté de son buste celui d'un vau

du

\

bassin, celle d'un autre hé; de sorte

nom

trois fois saint

Mantoue.

la poitrine, celle

et enfin ses

d'un hé

rt,

deux jambes, surmontées

que tout son corps figure

de Jekovah, Zohar^ 2*

partie, fol.

42

le

rect., édit.,

'

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45

liNTRODUCTION.

Ootre la Bible,

les juifs

orthodoxes reconnaissent en-

core des traditions qui obtiennent de leur part

le

même

respect que les préceptes du Pentateuqne* D'abord trans*

mises de bouche en bouche et dispersées de toutes parts, ensaite recueillies et rédigées par Judas-le-Saint sous le

nom de Mischna,

puis en&n prodigieusement

tées et dévdoppées par les auteurs

du Ths^lmud,

ne laissent plus aujourd'hui la moindre part à

à la

et

liberté*

l'existence

de

Ce ces

deux forces morales, mais

elles les

» nu^tpartout à lenr pl««;

s'étendent à toutes les actions, depuis celles qui

expriment en

effet le

sentiment moral et religieux jus-

qu'aux plus viles fonctions de

la vie

tout compté, tout réglé, tout pesé

despotisme de tous contre lequel la

elles

la raison

n'est pas qu*en principe elles nient

frappent depandysie en elles

augmen-

les

animale. Elles ont

à raVance* C'est un

jours et de tous les instants,

on est inévitablement obligé de lutter par

ruse, lorsqu'on ne veut pas s'en affranchir par la ré-

volte,

ou qu'on ne

le

peut pas en lui substituant une

autorité supérieure. Les karaïtes, qu'il ne faut pas con-

fondre avec les saducéens, dont l'existence ne s'est guère

prolongée au delà de la ruine du second temple*, kaialtes sont

daïsme;

ils

en quelque sorte

les protestants

rejettent la tradition, et

les

du ju-

ne reconnaissent

que la Bible, je veux dire l'Ancien Testament, à l'expli4

1

.

Pelei Bcer, Histoire des sectes religieuses

pag. 149.;

du judvXme^

pari.,


46

INTftOBUCTION.

catiou <lu<iuel la raiaon leur paraît suffire. Mais d'autres^ qui,

mettre

le

sans cesser d'être croyaiits, sans cesser d'adprincipe de la révélatiou, ne forment cepen-

dant pas une secte religieuse, ont réussi à faire à la raison, une part bien plus grande et plus belle

domaine de les

dans

le

€e sont ceux qui voulaient justifier

la foi.

principaux articles de leur croyance par les prin-

cipes

mêmes de la

raison ; ceux qui voulaient concilier

la législation de Moïse avec la philosophie de leur temps, c'est^àrdire celle d'Aristote, et qui ont

fondé héb seienee

entièremeut semhlable, dans se^ moyens conime dans

son but, à lascolastique arabeet ehrétienne. Le premier, et §aas contredit le

plus hardi d'entre eux, est

bre rabi Saadiah, qui, au commencement du

célè-

le

x* siècle,

se trouvait à la tète de l'Académie de Sora en Perse, et

dont

le

nom

est cité aviec respect

par les auteurs

sulmans aussi bien que par ses coreligionnaires lui sont

'

.

mu-

Après

vepus Alurabam Jbn-Esra^ astronome, gram-

mairien et critique plein de sens; rabi Bechaï, auteur 4.

Le oommentaire

qa*il

a composé en

iMiràk, Vm. des môniinienls .

4aiis

un

sêns tout à

Mi

hébreu, sur le Sepher

andeus de

les plus

la kabbale, est

pbiloBopldqoey et cTest Ji tort

gaU

sst

compté, parBencblind d'àutras bistoriens de la Imldiale, panai les défenseurs de ce système. Son livre des Croyance» et des opi-

m^Tm maofc^n, traduit de l'arabe en hébreu par rabi Jehoudah Ibn-Tibbon, a très probablement servi de modèle au fa-

nions,

meux ouvrage

de Maïmonides,

intitulé

:

le

Guide des esprits égarés,

D^D^22 nnD. Dès les premières lignes de la préface, Saadiah se place fraDcbement entre deux partis opposés : Ceux» dit-il, qui,

par suite de recherches incomplètes et de méditatioiiB mal dirigées,

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47

INTRÔBUCTION.

d'un excdlent

traité

da morale % et Moïse Malmoiûdes,

dont rimmense réputation a

fait tort

à une foule d'au-

méine cause. Ceui;

tres qui, après lui, ont défendu la

d'entre les juifs qui ne voyaient dans la siôra écoree

beaucoup plus élevé que

uns,

le

qu'une gros*

sens historique et

le

le

but où nous tendons. Pour

sens intérieur et spirituel des Ëeritures était

un système de philosophie, assez favorable, à rexaltatioQ mystique, mais fait

étrangère ;

c'était,

tiré

de Plotin

,

et

ceux qu'on

l'a été

plus tard dans

est celui

a coutume

de Philon et de tous

d'appeler juifs keBénisants,

parce que, mêlés aux grecs d'Alexandrie, tèrent

à de

celui

ces

demiM

est vrai,

mêlée à des idées d'une origine

Ce caractère

orientale.

il

d'une souree tout à

en un mot, la doctrine de Platon

un peu exagérée, eomme die l'école

littéral,

en deux classes dont la distinction est d'une

86 diyisent

grande importance pour les

loi

un sens mystérieux

sous laqudle est caché

ils

emprun-

leur langue, leur eÎTiUsalion, et

leurs systèmes philosophiques qui pouvait

8om tooM dsmi im a])liii0 de doutas, et les homfl^ de la raison comme dangereux pour la fol. Uadmet

l*iisage

sortes de connaissances

de la conscience,

un vice

le

1* celles des sens

;

oelles

lorsque nous disons que le

une vertu

raisonnement

steuce de Tâme, tique»

comme

et la véracité

duction et

:

à cause de

,

S*»

;

celles

comme

que nous fournissent Tin-

lorsque nous admettons l'exi-

ses opérations

naDiun ni yvi, qui doit

qdatre

de Tesprit ou mensonge est

;

la tradition

authen-

semplacer la sdeoce pour ceux qui

ns sont pas en état d*eieieer leur inteUigence. niavi, kf thooin âm.«mÊin^ î. t'onvfage a pour litie : et Iteteur ^vait en Tan du monde 4m, du CMst, IIM.

nmS

*

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48

INTRODUCTION.

mieux

le

se concilier avec le

monothéisme et la

légisia*

Les autres n'ont obéi qu'à l'im-

tien religieuse de Moïse

pulsion de leur propre intelligence ; les idées qu'ils ont introduites dans les livres saints, suite Tapparence de les

passer,

môme

y

pour se donner en-

avoir trouvées et les faire

dans l'ombre du mystère, sous

la

sauve-

garde de la révélation, ces idées leur appartiennent en* tièrement

forment un système vraiment original,

et

vraiment grande qui ne ressemble à d'autres systèmes,

ou philosophiques ou de

a

causes, qu'il répond aux

par

les lois générales

kabbalistes

^

dont

que parce

religieux,

la même source, qu'il

de

été

qu'il dérive

provoqué par

mêmes

l'esprit

les

besoins ; en

nièmes

un mot,

humain. Tels sont les

pour

les opinions,

connues et

être

justement appréciées, ont besoin d'être puisées aux sources originales; car, plus tard, les esprits cultivés

ont cru leur faire honneur en les mêlant aux idées greo'ipies et arabes.

Ceux

qui, par sup'erMition,

rent étrangers à la civilisation de 1.

Cest à eux

rm Iv êÇnra^fia,

^

l'on fidt allusion

ra.ùrr,ç

(J.èv -ncpîei,

OiioTtpx

Cyixtta <ptXcao<pîa upcaixtiv %^iou Oeopîa aT5p.aivo(A«vwv.

(Euseb.,

]iv. 8,

leur, temps,

abandon-

dans ce passage d*Eiisèbe

H TtM ntâ rclc

Te tô>v iv

xxrk ^lavoiav

chap. 10.) Ces paroles sont dans la bou-

Quoique nous trouvions Toccasion, plus

les kabbalistes.

tard, de parler assez

longuement de Pbilon, U Huit qu*on sache dès à présent '

guer des kabbalistes» avec fondu. D*al)ord,

fl

est

:

iroXXcT; ttravofit*

tcT; vouloiç

che d'Aristobule, qui ne pouvait pas connaître 2.

demeurè-

lesipiels plusieuis bistoriens

à peu près oertain que Plûlon

le distin-

Font con-

ignorait

Yhé^

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49

IMTRODUCTiON.

nèrenl peu à peu les hautes spéculatioas dont elles

moyens

furent le résultat, pour ne consenrer que les

assez grossiers qui servirent dans l'origine à en dégui-

ser la hardiesse et la profondeur^

Nous chercherons à savoir d'abord vers quel temps nous trouvons

nous a

livres elle

formée, dans quels

la kabbale toute été conservée,

comment

ces livres

ont été formés et transmis jusqu'à nous.; enfin, quel fond nous pouvons faire sur leur authenticité.

Nous essayerons ensuite d'en donner une exposition complète et

fidèle,

à laquelle nous ferons contribuei^

autant que possible les auteurs

nous nous 'retrancherons

trine;

rière leurs propres paroles,

de leur langue dans

que nos

faibles

mêmes de le

doc-

plus souvent der^

que nous ferons passer

la n6tre, avec autant d'exactitude

mojens

le

permettront.

Nous nous occuperons en dernier

lieu

de l'origine

et de rinllueuce de la kabbale. Nous nous .*

breu, dont la connaissance,

demande-

^

comme nous

le

verrons bientôt, est

méthode kabbalistique. Ensuite, kabballstes ne diflerent pas moins par le fond de leurs

évidemment indispensable à Philon et les

cette

•idées. Ceux-ci n'admettaient

la

qu'un seul principe, cause immanente

de toutes choses; le philosophe alexandrin en reconnaissait deux. Tan actif et Tautre passif. Les attributs du Dieu de Philon sont les Idées de Phkton, qui

kabbale. fi<mv Sri tô piàv

H

iN(dnTtfv*'xal

^paornpcv h tmv SXuy «cûc ioTtv •iXtKptviaTATeç xptîrrovri

xal x^iîrrow

Tui

ne ressembleoit en rien aux Sephiroih de la

Iv t«ïc etoiv, rh ptlv tlvot ^petariiptov alrtev, t&

ri

etc.»

imarri^yi xaX xptÎTTuv

PhU,f de

ri

aSirh rh à.'^aAtt

içtrh

xai aùrb tô xa),cv to

Mund opific, i

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50

IMTEODUCTIOM*

rons

si elle est

fiuence soit

née dans la Palestine^ sous la seule in«

du judaïsme^ ou

à une

religioD, soit

si les Juifs

à une

Tout empruntée,

plriloso]diie étrangère.

Nous, la comparerons successivement à tous les sys-

tèmes antérieurs

et

contemporains qui nous présente-

ront quelque ressemblance avec

elle^ et

nous la sui-

vrons, enfin, jusque dans ses plus récentes destinées.

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PREMIÈRE PARTIE.

L

CilAPlIfiE

'

Les partisans

ilRIQUITÉ DE LA kABBAU.

eniliousiastes de la kabbale la font

descendre du ciel» apportée, par des anges» pour enseigner au premier

homme,

après sa désobéissance, les

moyens de reconquérir sa noblesse

sa félicité pre-

mières ^ D'aulres ont imaginé que

le législateur

des

Hébreux, après l'avoir reçue de Dieu lui-même, pendant

les

quarante jours qu'il passa sur

la transmit il

aux soixante-et-dix

le

mont

Sinaï,

vieillards avec lesquels

partagea les dons de l'esprit saint, et qu*à leur tour

ceux-ci la firent passer de bouche en bouche jusqu'au

temps où Esdras reçut l'ordre de

temps que 1.

la loi

l'écrire

même

en

Mais on aura beau parcourir avec la

Voyez lleuchlin, de Àrte eabaUtUe.^

fol.

9

de Ha-

et 10, ed.

gucncau. 2. Pic

GEuvres.

' '

•>

'

de la Miiuiidole, Apolog, pa^. •

llti et seq,^ •

.

tom.

de ses

. '

4.

Oigjtized


52

LA KABBALE.

plus scrupuleuse atteutioa tous les livres de l'Ancien Tes-

tament, on n'y trouvera pas

un seul mot qui fasse allu-

sion à un enseignement secret, à une doctrine plus

profonde et plus pure, réservée seulement à un petit

nombre de

d'élus.

Depuis son origine jusqu'à son retour

la captivité de Babylone^ le peuple hébreu,

toutes les nations dans leur jeunesse

,

comme

ne connaît pas

d'autres organea de la vérité, d'autres ministres de rintelligence que le prophète, le prêtre et le poète;

encore célui-ci, malgré la différence qui les sépare, ordinairement confondu avec le premier. Le

est-il

prêtre n'enseignait pas;

par

la

il

ne s'adressait qu'aux yeux

pompe des cérémonies religieuses ;

et

quant aux

docteurs, ceux qui enseignent la religion sous la forme

d'une science, qui* substituent le ton dogmatique au langage de Tinspiration, en un mot, leur

nom, pendant

la

ies théologiens,

durée de cette période, n'est pas

plus connu que leur existence. Mous ne les voyons parrâître qu'an

eommencement du m* siède avant Tère

chrétienne, sous le gnifie les organes l'.om

nom

de

général de Thanaïm

la tradition

;

,

qui si-

parce que c'est au

de cette nouvelle puissance qu'on enseignait alors

tout ce qui n'est pas clairement exprimé dans les Écritures. Les thanaïmsj, les plus anciens et les jplus res*

pectés de tous les docteurs en Israël, forment conune

une longue chaîne dont le dernier anneau saint,

est

Judas

le

auteur de la Mischna , celui qui a recueilli et

transmis à la postérité toutes les paroles de ses prédé-

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53

PaBMtÈBB PAnTIE.

On compte parmi eux

cesseurs.

monuments de

des plus anciens

Âkiba

dire^

et

les

auteurs présumés

la kabbale,

Simon ben Jochaï avec son

c'est-à-

ûls et ses

amis. Immédiatement après la mort de Judas, vers la fin

du

11^

siècle après la naissance

du

Christ,

commence

une nourelie génération de docteurs^ qui portént

nom A'Amoram, D^KTQX,

le

parce qu'ils ne font plus

autorité par ëux-mftmes; mais ils répètent, en l'expli-

quant, tout ce qu'ils ont entendu des premiers

;

font

ils

connaître toutes celles de leurs paroles qui n'ont pas en-

'

core été rédigées. Ces commentaires et ces traditions nou-

ToUes, qui n'ont pas cessé de-se multiplier prodigieuse-

ment pendant plus de trois

cents ans, furent enfin réunis

80U8 le nom de Guitnara, HlOSif c'est-à-dire, ce qui-tei^

mine ou complète la tradition. ces

C'est par conséquent

dans

deux recueils, reUgieusement-conservés depuis leur

formation jusqu'à nos jours, et réunis sous ral dé Thalmud ' ,

pas sans doute

le

nom géné-.

que nous devons chercher d'abord, qoq

les idées

mêmes

qui font la base du sys-

tème -kabbalistique, mais quelques! données sur leur origine et l'époque de leur naissance.

On trouve dans est

c(

Il

ce

de

la

la

Hischna' ce passage remarquable

défendu d'expliquer à deux personnes

Genèse;

même

à une

((

Mercaba ou du char céleste;

ff

homme 1. 2.

seule, si

l'histoire

cependant

sage et intelligent par îuiHoième,

il

:

l'histoire

de

c'est

la

un

est per-

c'est-à-dire, Tétude ou la sdoice par excellence. Trmté de 'Haguiga, 3* proposition.

nioSn,

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54

LÀ KABBALBa

.

« mis de lui en confier les sommaires des chapitres. »

p cm

mSh

montre encore plus sévère ^^car

elle

onoiD nimo ]udi o^n Min

C3>pis)

La Guémara ajoute que

se

même

le»

sommaires des chapitres ne doi-

vent être divulgués qu'à des

hommes

revêtus d'une

haute dignité, et connus pour leur extrême prudence, ou, pour traduire littéralement l'expression originale,

qui portent

t<

ann laW »p

,

eux un coéur plein d'inquiétude. »

eii

SdSi

ÉTÎdemmait,

]n n^a anS «Sh

il

ne peut être

ï^iDirs y.»

ici

question

du

texte

de

la

Genèse ni de celui d'Ézéchiel, où le prophète raconte

la

wian

qu'il eut sur les

bords du Qeuve Ghébar.

L'Écriture tout entière était, pour ainsi dire, dans la

bouche de tôut

le

monde; de tçmps immémorial,

led

observateurs les plus scrupuleux de toutes les traditions se font

un

devoir de la^parcourir dans leurs tem-

ples au moins une

fpis

dans une année. Moïse lui-même

ne cesse dé recommander l'étude de

la loi,

par laquelle

on entend universellemenL lePentateuque. £sdras, après le retour

de la captivité de Babylone, la lut à haute voix

devant tout

le

peuple assemblé

^

Il

est

également im-

possO)le que les paroles que iu>us venons de citer expri-

ment

la défense

de donner ^u .

i.

Esdrai, U,8.

.

récit •

de la création et à '

.

^


PREMIÈRE PARTIE.

55

la TisioB d'Éséchiel une explicalion qtieleoiique,

de ohei^

cher à Jies comprendre soi-mâme et de les faire compren-*

dre aux aulres;

il

s'agit

d'une interpfétatioii on plutôt

d'une doctrine connue, mais enseignée avec mjstère; d^une'seieiice non

mmns arrêtée dans saforme que dans

ses principes, puisqu'on sait

comment

elle se divise,

puisqu'on nous la montre partagée en plusieurs diipi«* très,

dont chacun est précédé d'un sommaire. Or,

remarquer que de semblable ;

mais un dans

les

la vision d'Ézéehiel

elle remplit,

ne nous

il

offire

faut

rien

non pas plusieurs chapitres,

seul, préeisément celui qui vient le

premier

œuvres attribuées à ce prophète. Nous voyons

de plus que celte doetoine secrète comprenait deu;x parties

auxquelles on n'aiccorde pas la inême importance

:

ear Tune peut être enseignée à deux penotines ; Tantre

ne peut jamais être divulguée tout entière,

même à une

seule, quand elle devrait satisfaire aux sévères eonditions

qu'on

impose. Si nous en croyons Maïmonides, qui,

lui

étranger à la kabbale, n'en pouvait cependant pas nier Texistence, la première moitié, celle qui a pour titre

:

Biê Um0 d$ la G$niu amdêla eri^lùm (nnt^^Tp JWVti) 9 enseignait la science de la nature ; la seconde, qu'on

appelle VBùlovndu Ckar

un

traité

par tons

de théologie

\

(rODID TWjfQ),

renfermait

Cette opinion a été adoptée

les kabbaiistes.

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56

lâ kabbale. Voici

un autre passage, où le même fait nous apparaît

d'une manière non moins évidente f<

un jour à

dit

rabi Ëliezer

:

:

Rabi Jochanan

i<

Viens^ que je t'enseigne

« l'histoire de la Mercaba. Alors ce dernier répondit

H Je ne suis pas encore assez vieux pour cela.

devenu vieux^ rabi Jochanan mourut,

fut

i(

il

le

que temps après rabi Âssi étant venu

« tour <(

il

:

Quand

et quel-

à son

lui dire

Viens que je t'enseigne l'histoire de la Mercaba;

:

répliqua: Si je m'en étais cru digne, je Taurais déjà

u apprise de rabi Jochanan, ton maître'. »

ces motSy que^ pour

à

être initié

rieuse et sainte de la Mercaba,

il

cette

ne

On voit par

sdènce mysté-

suffisait

pas de se

distinguer par Fintelligenee et par une éminente position,

fallait

il

encore avoir atteint un âge assez avancé;

et'mème^ lorsqu'on remplissait

ment observée par

cette condition égale-

les kabbalistes

croyait pas toujours assez sûr,

modernes*, on ne

se

ou de son intelligence^

ou de sa force morale, pour accepter

poids de ces

le

secrets redoutés, qui n'étaient pas absolumentsans péril

pour

la foi positive,

loi religieuse.

par

le

dont

Ën

1.

voici

la

un curieux exemple rapporté

Thalmud lui-même, dans un langage allégorique

il

nous donne ensuite lexplication*

« D'après ce

tion.

pour l'observance matérielle de

Mim

ZHtfftf

'

que nos maîtres nous ont enseigné;

de 'Haguiga, Guémaia de la

demième

il

proposi-

-

2. Ils

ne permettent pas avant Tàge de quarante an^ la lecture

du Zohar

et des autres livres kabbalistiques.

-

-

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57

PREMIÈRE PARTIE,

y en a

«I

quatre qui sont entrés dans le jardin de déli-

noms ben Asai, ben Zoma, Acher

ces, et voici leurs

((

et rabi Âkiba* « perdit la vie.

ture

:

C'est

u Seigneur,

:

Ben Asaï regarda A'm œil cnrienx

et

On peut lui appliquer ce verset de l'Écriune chose préeieuse devant

que

mort de

la

ir

garda anssi, mais

(c

tiûe cette parole

il

perdit la raison, et son sortju»-

du sage

« mangez-en ce qui vous « pris avec excès,

yenx dn

les

Ben Zoma re-

ses saints

vous ne

:

Avez-vous trouvé du miel?

suffit

de peur qu'en ayant

,

le rejettiez*.

Acher

fit

des ra-

u yages dans les plantations. Enfin Âkiba était entré «

en paix

ir

soit béni> avait dit

«

digne de servir à

en paix; car

et sortit

:

Qu'on épargne

ma gloire

de prendre ce texte à la s'agit ici

le saint^

»

Il

dont

le

nom

ce vieillard, il est

n'est guère possible

lettre, et

de supposer qn'il

d une vision matérielle des splendeurs d'une

antre vie* : car, d'abord, il est sans exemple que le Thal-

mud, en parlant du fitit

mystique dont

suite,

1.

le

il fait

usage dans ces lignes ^* Ënr-

comment admettre qu'après

son vivant élus,

Paradis, emploie le terme tout à

les pfoissances

ou en perde

la foi

avoir contemplé de

qui attendent dans

ou

la raison,

le

comme

del

il

les

arrive

Psaumes, CXVI, 15.

5.

TnUi âè 'Hagmiia, A, supr.

4.

U pandis

monde à

(Pardes),

que

leur science,

ou du mot dtid modernes pat ^ement oonBseré à

ast I0140111S appelé ytv

venir,

p

(le

Jtidin d*tdsD),

nin dSi?, tandis quid on se

les kabbalistes

s^rt

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58

LA KABBALE.

à deux peraonnage» de

cette légende ?

faut doue re-

Il

coauaitre, avec les autorités les plus respectées de la

synagogue, que

le

jardin de délices, où sont entrés les

quatre docteurs, n'est pas autre chose que cettç science

mystérieuse dont nous avons parlé

pour

science teilrible

;

peut

les faibles intelligences, puisqu'elle

ou à

duire,

encore de ,

^

1

la folie,

les

con-

ou aux égavemmits {dus funestes

impiété. C'est ce dernier résultat que la

Guémara veut désigner ^ quand d Acher, fuil

fit

elle dit

en

,

parianjt

des ravages dans les plantations. Elle

nous racoute «pie ce personnage, asseï

tsélàbre dans^les

récits thalmudiques, avait été d'abord

un des plus sa-

vants docteurs en Israël. Son heiK

vMtaUe nom était

Elisée

Abouïa, auquel on substitua celui d'Acher, pour

marquer

«Rangement qui s'opéra en

lui ^. Eln effet,

en quittant le jardin allégorique, où une

fatale curiosité

le

Tavait conduit,

4onna,

il

devint

on impie

dit le texte, à la génération

aux mœurs, il quelques-uns

trahit la foi,

même

il

déclaré;

du mal,

vécut

s'aban*

il il

manqua

le scandale, et

vont jusqu'à l'accuser du meurtre

d'un enfant* Ënquoidoncconsistaitsapranière erreur?

l'ont conduit ses recherches sur les secrets les plus

1. In

hâc Geiiiar& Deqae Paradisus neque ingndi

ram ezponendum est, sed potiùs de secondùm qiim magistri aicanum

ad

iîlutn

litte*

subtiU et cœtosU oognilkme,

ogm comùs

intaUiKeruAt

Deiun^ ,ejus(iufriiiajestBtBm scrattuido invenfere eopiveran^ (Hottinger,

MeM. âlémoKetM^ p. 97.)

Le mot Acher homme. S.

(nnt^) signifie littéralement

im

aMfr»,

m

miÊrê

• ,

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59

PREMIÈRE PARTIE.

importants de la religion ? Le Thaliniid de Jérusalem dit poditiyemeat qu'il

mes

' ; et le

avons rapporté tout ce

mAme ciel la

reeomiut deux, principes suprê-

Thalmud de Babjlone, d'après lequel nouai

chose.

récit,

nous donne à entendre la

nous apprend qu'en voyant dans

II

puissance de Métatrône, de

médiatement après Dieu « être si cela était

l

le

ange qui vient im-r

Aeher se prit à dire

: (c

Peut*-

permis, faudrait-il admettre deux

« pui88ance$'« » Nous ne voudrions pas nous arrêter

trop longtemps à ce

quand jious devons en

£ait,

citer

d'autres beaucoup plus significatifs; cependant, nous

ne pouvons nous empêcher de £aire l'ange, très

la

remarque que

ou plut6t l'hypostase appelée IfétatrAne, joue un

grand rûle dans

le

système kabbalistique. C'est lui

qui , à proprement parler, a le gouvernement de ce

monde

visible ; il

règne sur toutes

les

sphères suspen-

•dues dans l'espace, sur toutes les planètès et les corps célestes,

comme

au-dessus do telligibles

sur les anges qui les conduisent; car,

lui, il

n'y a plus rien que les formes in-

de Tessence divine

et

des esprits

si

purs,

qu'ib ne peuvent exercer sur les choses matérielles

aucune action immédiate. Aussi *

'2.

a-tr-on trou^vé •

*

pim^D vient

*

que son

.

évidemment des deux mots grées futà

Ed effiat, d*après les kabbolistes, Fange qui porte ce nom préside au mUnde iitiirtih ou le monde des sphères, qui vient immédiatement après

le

monde des purs esprits,

Trône de gloire 3.

]n T\V\Xr\

(mDn

le

monde

Bériàh, qu'on appelle le

ndd), ou. simplement

DiSuT on

NDW Jà.

le

Trùne .(t^^tons).

supr.

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60

LA KABBALB.

nom, en tout à

kabbale,

nombres (X^HIDDU)

l'expliquant par les

fiait

,

est

synonyme de tout^uisêant^» Sans doute

comme nous le

la

prouverons bientôt, est beau-

coup plus éloignée du dualisme que de ce qu'on appelle aujourd'hui, dans

un pays Toisin,

la doctrine

de Tiden*'

absolue; mais la manière allégorique dont elle sé-

tité

pare Tessence intelligible de Dieu et la puissance ordon-

du monde,

natrice

quer

remor

n'est*elle

signalée par la

Une dernière

pas propre à nous ezpli-

Guémara? de la

citation, tirée

même

source, et

accompagnée des réflexions de Maïmonides, achèvera, je l'espère, la démonstration de. ce point capital, qu'une sorte de philosophie,. de métaphysique religieuse, s'enseignait

pour ainsi dire à

l'oreille p2u*mi

quelques-uns

desthanaïms ou des plus anciens théologiens du judaïsme. Le Thalmud nous apprend que l'on connais.

sait.autrefois trois

à savoir lettres,

:

le

noms pour exprimer l'idée de Dieu^

fameux tétragramme ou

l

autre de quarante-deux

Le]piwiidr, quoique interdit au grand nombre,

circulait assez librement ((

dans l'intérieur de

Les. sages, dit le texte, l'enseignaient

« sepiaine à leurs ûls et à leurs discijples.

1. d<A'

de quatre

puis deux autres noms étrangers à la Bible> dont

l'un se composait de douze, et lettres.

nom

Le nom de Métatréne

exprime,

(nv)r que ron traduit par tout-puissant,

une ^

>i

l'école.

fois

Le

par

nom de

oomme le mot

le nomlire 914.


PREMIÈRE PARTIE.

douze fc

lettres était,

dans

On renseignait à tout le monde. Mais quand le nombre

a des impies se multiplia, ((

61

répandu encore,

l'origine, plus

plus discrets d'entre

il

ne fut plus confié qu'aux

les prêtres» et ceux-là le faisaient

a réciter à Toix basse à leurs frères pendant la bénédioi(

le nom de quarante-deux comme le pins saint de» mystères*. On ne renseignait qu'à un homme d'une discrétion

tion

du peuple ^ » Enfin,

lettres était regardé

u

a reconnue, d'un âge mûr, inaccessible à la colère et à ((

rintempérance.) étran|;er à la .vanité

cf

douceur dans ses rapports avec ses semblables

i(

Quiconque, ajoute

fc

secret et le garde ayec vigilance dans

le

Tbalmud, a

et plein

,

de n

de ce

été instruit

un cour pur,

« peut compter sur l'amour de Dieu et sur la faveur <t

des hommes; son noiû inspire

le respect,

'

sa science

«

ne craint pas Toubli,

c<

mondes, celui où nous vivons mainteuant, et le monde

if

à venir

*,

»

et

sens, qu'il n'existe dans

possible enhébreu,

I.

U

se trouve

1

héritier

de deux

Maïmonides observe, avec beaucoup de

posé de quarante-deux

l'alphabet.

il

aucune langue un

lettres;

que cela

nom com-

est surtout

im^

où les voyelles ne font pas partie de

se croit

donc autorisé à conclure que ces

Thalm. Babyl. lïçct. BeradioUh et llalm. Mor^' .Nébouehiin

première partie, cb« 6t. î.

mnpDT wMp nvnm D»nvi o^mn

3.

ïami vr3>

ov

nnaa

>xn:j

im^i

nnm vn™

Sy

yijsfv »dS

p dw

/fe.

supr,

nSn ims nnoia

Toyo

isnira ' .

i3>hîi

ib, supr,

om

mnsn

À, Ib. supr.

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62

LA KABBALE,

quarante-deux

lettres se partageaient entre plusieurs

mots dont chacun exprimait une idée nécessaire ou un attribut fondamental de l'Être et

maient

la vraie définition

qu'on dit ensuite, continue dont on vient de parler

que tous téanis^ ils for-

de l'essence divine le

même

S

Lors-

auteur, que le nom

était l'objet

d'une étude, d'un

enseignement réservé seulement aux plus sages ^ on veut nous apprendre sans doute qu'à la définition de l'essence divine se joignaient des éclairrisseménts cessairesy

ou certains développements sur

même de

Dieu et des choses en général* Cela

moins évidentpour

le

nom

ment supposer qu'un mot

de quatre lettres si

:

né-

nature

la

n'esit

pas

com-

car,

fréquent daàs la Eible, et

dont la Bible elle-même nous donne cette définition sublime

que

;

ego

êum qulium^

Bit été

tenu pour un secret

une fois par semaine, disaient à

les sages,

de quelques disciples choiiHs? Ce que pelle la connaissance des

noms de

le

l'oreille

Thahnud ap-

Dieu, n'est donc pas

autre chofe, dit Haïmonidès en termiiiant, qu^une bonne partie de la science de. Dieu ou de la métaphysique et c'est

à l'épreuve de

car l'oubli n'est pas possible

pour .

pour cela qu'on

(irnSK TVXSn nsp);

tive^

4.

l'oubli

;

les idées qui ont leur* siège

c'est-àrdire dans la raison ^.

Maîmonides, Jfor0/k2Ve6oiidk(mi^

2. Ib. ioc. cit, •

Syisn

la dit

dans YinieïUgence aè^ 11

ser^t

ib. $upr,

difficile

de ne

om niSonv p9D

n^S^n HDDni anzin^n nnsca i«ann

hom mwn

Si nnsiyS

nwiî'i^

m

la^i

naDnnjnwiw

,

*

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PREMIÈRE PARTIE*

pas se rendre à ces réflexions

,

63

que

pro-

la science

fonde, qu« l'autorité généralement reconnue du thalmu-* diste

ne recommande pas moins que

'

Nous y ajouterons une

libre penseur. tion,

le

bon sens du

seule obsel-va-

d'une importance sans doute fort contestable aux

yeux de

mais

la saine raison,

igui n'est

pourtant pas

sans valeur dans l'ordre d'idées sur lequel portent ces

recherches

tres

qùé nous sommes obligés d'accepter

et

^

comme un fait

historique

dont se coinposent

en comptant toutes

:

les

ndms hébreux,

les let-

les

noms

sacramentels des dix séphiroth de la kabbale, et en; ajoutant

comme et

au nom de

la dernière la particule finale,

dans toutes

les langues,

nombre quarante-deux. penser que confiait

dans toutes

cela se pratique

c'est là le

*

les

énumérations

on obtient exactement le

N'est-il

donc pas permis de

nom. trois fois saint que l'on ne

qu'en tremblant à

l'élite

même

des sages ? Nous

y trouverions la pleine justification de toutes les rémarques faites par Maïmonides. D'abord, ces quarante-^ deux

lettres forment,

en

effot,

non pas un nom, comme

on l'entend vulgairement, mais plusieurs mots. De plus,

chacun de ces mots exprime, au moins dans l'opinion

1.

Maîmoûides

n'est pas seulement Tauteur

de Touviage philoso-

Manh NMxMohim; il aaussi composé, soosle.titre 4e ihin prU (npm *tOfif'^ ouvrage tbalmudique qui est en* pbiqus appelé

^

oore aiôourd*hiiî' le iQanûél obligé des rabbins. 2. Voici les 5

lettres

lion

noms 5

33

et les cliifflrestiui Indiquent le

msSo nn

5

5

5

nombre de 4

leu^s

4

mua nSna nao noan

w 3


64

LA KABBALE.

des kabbalistes, un attribut Essentiel dé la nature \iae^ ou, ce c[ui est

pour eux

même

la

di-*

chose, une des

formes nécessaires de l'Être proprement dit. Enfin, tous réunis,

ils

représentent, selon la science liabbalistique,

selon le Zohar et tous ses commentateurs, là définition la plus exacte

que notre

intelligence puisse concevoir

principe suprême de toutes choses. Cette manière

dti

de concevoir Dieu étant séparée par un abîme des croyances vulgaires, jon -comprendrait très bien toutes les

précautions prises pour ne pas la laisser sortir du

nous n'insisterons pas

cercle des initiés. Cependant,

sur ce point, dont nous

sommes

de nous exagérer Timpoi^ce

moment,

d'avoir

ral qui ressort Il •

existait

gée,

loin^ encore

il

citations.

donc , à l'époque où

On

nous

la

^

ceux-là

mômes

une

fois,

pour

le

.

Misçhna fut rédi-

secrète sur la création et sur la na-

s'accordait sur la manière dont cette

doctrine devait être divisée, et soa

.

Bulfit,

montré jusqu'à l'évidence le fait géné-

de toutes ces

une doctrine

ture divine.

:

nom,

excitait chez

qui ne pouvaient la connaître une sorte

de terreur .religieuse. Mais depuis quand «xistait-elle? Et le

si

nous ne pouvons pas déterminer avec précision

temps de sa naissance, quel

commencent seulement .

les

est

du moins

celui

ténèbres qui enveloppent

son origine ? C'est à cette question que nous àUons

maintenant essayer d^ répondre. De riens

les.

l'avis

des histo-

plus dignes de notre confiance, la rédaction

de laMischna fut terminée au plus tard en

l'an

3949 de

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PREMIÀaB PARTIS.

65

s

la création, et

1

89 de

la naissance

nous rappeler que Judas

du

Christ* . Or,

le saint n'a fait

que

il

faut

recueillir

les préceptes et les

par les

traditions qui lui furent transmis thanaïms ses prédécesseurs; par conséquent, paroles que nous avons citée^s les premières, celles les

qui défendent de livrer imprudemment les èe^tet» de la eréation et de la le livre

Mercaba, sont plus anciennes que

qui les renferme. Nous ne savons pas,

vrai, qui est Fauteur de ces paroles;

mais cela

il

est

même

est

une preuve de plus en faveur de leur antiquité ;

car

si elles

n'exprimaieht que l'opinion d'un seul, elles

ne seraient pas revêtues d'une autorité sufiisante pour

eômme on

fiûre loi, et,

le^fait

toujours en pareille cir-

constance, on.nommerait ceiui qui doit en être reqpiOn->* sable.

Nous sommesvd'aufant plus fondé à penser ainsi,

que Maïmonides, en son ouvrage expression bénie, » est

le

les rapportant

plus remarquable

,

se sert de cette'

« Ils ont dit, cent dont la

;

^ Q^IDM*.

En

U

mémoire

soit

eUé-méme

outre, la doctrine

kM loi ^ui interdit de la

nécessairement antérieure

divulguer.

dans la préface de

fallait qu'elle fût

connue, qu'elle eût

aê->

quis déjà une certaine autorité, avant qu'on aperçût le

danger de

la répandre, je

mais parmi

ne

pouvons donc, sans crainte 1

.

Woy

.

Guedalia, 2. Préf.

dirai

les docteurs et les

pas dans

le peuple,

maîtres en Israël. Nous

d'être trop téméraire, là

Schalscheleth hakabalah, ou la Chaîne de la tradition, par R. fol.

23 vers., et David GaDZ,

du

miD.

Tzmaoh

David,

fol.

23rect.

9

Digitized

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Go.


I

LA KAdBAJLS*

t)6

^

&ire remonter aa moins jusqu'il la

du

fin

siède de

Tère chrétienne. C'est précisément le temps. où viYaieot

Akiba

et

Simon ben Joehal, à qui Topinion la plus gé-

nérale attribue la composition des livres kabbalisti-

ques

les plus

dans

cette,

importants et les plus eélèbrea» C'est aussi

génération qu'il faut, comprendre rabi Jossé

de Tzipora ou de Chypre, ^"llÔJn ^UP S, que YUntt Raba^ l'un des plus anciens et des plus remarquables fragments du Zohar, compte au nombre des amis intimes^ des plus fervents disciples de C'est évidemment celui

nous avons

tiré la

à qui

le traité

Simon beniochaï. ihalmudique, d'où

plupart de nos citations, attribue la

connaissante de la sainte Mercaba

^*

Dans un passage

que nous sommes obligé de réserver pour une autre occasion, mais qui appartient

au Thalmud

de. JécuBSp-

lem, publié au moins deux cent cinquante ans avant ôelui de' Babylone,

nous trouvons que rabi Jebosehoua

ben. Chanania se vantait lui-même d'opérer des miracles

au moyen du Hôte de

Ja eréaltb» '

:

tel est le tifare

d'un livre kabbalistique dont nous espérons démontrer bientôt l'authenticité. Or, ce rabi Jehosohoua était Tami

d'ÉUézer

le

Grand, et

il

est démontré, par la simple suc-

cession des docteurs jusqu'à Judas le lûssatent tous deux vers la fin

2.

Tkahmd fol.

i**'

(pi'ils

siècle'.

flo-

C'est

é$ lérustUm, Trait, Sanhédrin, cb. 7.

3. Schalscheîeth

David,

du

s^t,

hakabcUah,

fol.

19

verS., et 20, 2.

— fi^moch

21 rect.

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PRBMIÈIIB FABTIB.

67

Thalmud de Jérusalem qui nous apprend^ qa'ib inapirèrent tous deux à Ookelos sa traduction aussi le

chaldaïque des Cinq

Tel est

livres

de Mdise,

le respect inspiré tout

d'abord par cette tra-

duction fameuse, qu'elle parut une révélation divine.

suppose, dans le Thalmud de Babylone'*, que Moïse

la reçut sur le

mont

même

Sinaï en

écrite et la loi orale; qu'elle arriva

qu'au temps des thanaïms

ment

la gloire de récrire.

,

temps que la

qu'Onkelos eut seule-

et

Un grand nombre de

logiens modernes ont cru y trouver les bases

tianisme ;

ils

du

théochris-

ont prétendu surtout reconnaître le

de la seconde personne divine dans

lOD^D»

qui signifie en

loi

par tradition jus-

le

nom

mot Mêimra,

parole ou la pensée» et

effet la

que TautBur a partout substitué au nom de Jéhovah

y a de

Ce

qu'il

un

esprit tout opposé à celui de la Mischna,

Thalmud) à

certain, c'est qu'il règne dans ce livre

celui

du judaïsme

tsteuquè lui-mtme; eu

à celui du

vulgaire, à»cdui

un mot,

les traces

du Peu-*

du mysti-

cisme n'y sont pas rares^ Partout où cela est possible et

d'une eertaine importance, use idée est mise à la

pUce d'un

fait

ou d'une imagOi

erifié

au sens

pmur

laisser voir

spirituel et

3.

cl[ia.p.

1.

sens

littéral est

sa-

Tanthropèmorphisme détruit

dans leur nudité

\. Traité Méffuillàhy

%

le

les attributs divins.

• .

TraiUdeKi<hu8chin,(ol4»tM. Voyez surtout Bittaôigd, son eammèntaire

et sa tnu)action

du

Stpktf ietxirah.f pag. S4.

Digitized


68

Lk lUBBALE*

Nous ne chercherons pas bien que mous avançons ; les

mots

connus

(t

c'est

elles se présentent

en grand nom-

premières pages de la Genèse. Ainsi, à ces

bre dès si

de ce

loin les preuves

Dieu créa l'homme à son image ;

«

:

à rimage de Dieu -qu'il

chaldéen a substitué ceux*-ci

:

le

«

créa

\

» le traducteur

La pensée ou

la parole

(c

divine créa Thonmie à son image ; elle le créa d'après

«

une image qui

Le verset suivimt et lui dit

((

:

devant TÉternel. »

était

: <<

Le Seigneur éternel appela Adam

Où es-tu?»

core plus hardie

(c

:

rendu d'une manière en-

est

La pensée ou

la parole

entendre à Adam, et lui dit

t<

fit

(c

créé est découvert devant

de Dieu se

Ce monde que j'ai

:

moi ;

les ténèbres et les

« lumières sont découvertes devant moi; et tu pource

rais croire

tSa

que

nnai «oSy un

romp

Sa

où tu

le lieu

n>S iïmii

ntSi i:p nxî»

ontS

te

caches ne

otnSii

y^^ ranp mtSa

nv

l'est

hwo

pas^» Hipi

Hl^s^y\ .hsiwi-

wp

Après la désobéissance du premier homme, la Bible fait dire

à Dieu

noujs*. »

Dans

:

« Voici

sont expliquées ainsi ce

éternel

:

Voici

qu'Adam

sera

comme l'un de

la traduction chaldaïque, ces paroles

Adam

:

(c

E^lle dit,

que

la parole

j'ai créé,

du Dieu

qui est seul dans

1. Genèse, ch. 4, v. S7. 2. Genèse, ch. 10, v. 9.

3. /6., ch. 11, V. 22.

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Gc)


PEEIIIÈRE PARTIE.

monde comme

ce

ff

,

69 dans

je suis seul

«nby

supé-

.

nw n>nt

laa

le ciel '

« rieur, »

tn» nn dmSh >n ino»o tout noiTD »owa MUT .TO

Enfin, nous citerons

un dernier exemple où l'esprit que nous signalons se montre entièrement à découvert.

Quand Thistorien sacré nous apprend que Jéhovah apparut à Abraham, au milieu des chênes de Membré, son interprète infidèle substitue à cette grossière image un

fait

qui n'est pas,

il

est vrai,

dans

le

cours ordinaire

de la nature, mais qui semble mieux s'accorder avec la nature' divine. « Ce fut, <c

qui

alla

dit-il,

une parole prophétique

de Dieu vers Abraham le juste, et

lui

décour

« vritla pensée de Dieu. » -

i

mhv

'bini^n

«pn» aman

Dans un temps l'idolâtrie; cfù des les versets, les

précepteurs religion

n>S

>t

où. le culte

mn

oip \q nwiaa d^hd

de la

lettre allait

jusqu'à

hommes passaient leur vie à cœnpter

mots

et les lettres

officiels, les

de

la loi

'

;

les

représentants légitimes de la

ne voyaient rien damieux à

faire

que d'écraser

.

rintdligence aussi bien que la volonté sous une masse toujours croissante de pratiques extérieures, cette aversion pour tout ce qui est matériel et positif, cette ha1

.

Thalmud

en croyons ter,

Babil., Traité de Kidouschin, fol. 50 rect.

les thalmudistes, vient le

que Ton a traduit par

celui

de

mot tsiDi qui

De

là, si

signifie

nous

comp-

scribe.

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70

LA KABBALE.

bitude de sacrifier souvent et la grammaire et l'histoire

aux

intérêts d'un idéalisme exalté

nous rt^èlent in-

,

failliblement l'existence d'une doctrine secrète, qui a

tous les caractères avec toutes les jNrétentions

du mysti-^

cisme, et qui sans doute ne date pas du jour où

osé parler

un langage

aussi clair. Enfin, sans

elle

y

a

atta^

cher trop d'importance, nous ne pouvons pas nous

empêcher de faire encore cette observation : nous avons que pour arriver à leurs

dit ailleurs

fins

,

pour intro-

duire en quelque sorte leurs propres idées dans les

termes

mêmes de

la révélation, les kabbalistes avaient

quelquefois recours à des mioyens peu rationnels. L'un

de ces moyens,

ç[ui

consistait à former

un alphabet ou plutôt

nouveau en changeant

la valeur des lettres,

en

unes aux autres dans un ordre

les substituant les

déterminé, est déjà nus en usage dans une traduction

encore plus ancienne que

celle

dont nous venons de

parler, dans la paraphrase chaldaîque cto Jonafhasben

Ouziel 1.

Nom va

Bosch, .

% cwtemporain

et disciple

de

liiUel le vieux»

voidons parler de ralpbabet kablNilistique appelé Ath riN,

parce qu'il consiste à donner à la première lettre

(Ueph la valeur de la dernière thau, et réciproquemeut; à rempla-

cer la seconde beth par ravant-dernière schin, et ainsi de toutes les autres.

par

le

Âu moyen de

nom

rômie, ebap.

de

la

tti,

même

chap. 51, v.i, ecBur de

ce procédé,

de Babel,

le

paraphraste chaldéen traduit

celui de Sésac,

t, 41, et qui o'a

On

lit

dans Jé-

CM

manière que, dans un autre passage de |ér6mie il

convertit ces deu]( mots,

mes adversaires^ eu celui de

Chaldéens,

qu'on

par luinnéiiie ancnn 'sens.

suppose que

le

>Dp sS, qui

onv^

,

signifient le

qu'on traduit par

prophète hébreu, captif dans Tempire


PREMIÈRE PARTIE»

71

qui enseignait avec une grande autorité pendant les pre-

U

mières années du règne d'Hérode^

est vrai

qae des

procédés semblables peuvent servir indistinctement

aux

idées leé pins diverses; mats

langue

on n'invente pas une

dont on garde la clef à volonté,

artificielle

si

pas résolu de eacher sa penséô, an moins an

l'on n'a

grand nombre. £n outre, quoique

le

Thalmud emploie

souvent des méthodes analogues, celle que nous ve-

nons de

signaler, et

que noua avons lieu de croire la

plus ancienne^ y est tout à isolé, ce dernier fait

ne

fait étrangère.

serait

Entièrement

pas sans doute une dé-

monstration puissante, niais, ajouté à ceux qui ont déjà occupé notre attention,

il

ne doit pas

Tous réunis et comparés entre eux, le droit d'affirmer

chrétienne Juifs

une

il

ils

qu'avant la fin du

i^'

être négligé.

nous donnent siècle

Ton

science profondément vénérée, que

tinguait de la Mischna,

du Thalmud

et

de Tère

parmi

se répandait mystérieusement

les

dis-

des livres saints;

une doctrine mystique évidenmient enfantée par le besoin de réflexion et d'indépendance, je dirais volontiers

de Babylone, ne pouvait pas

geances du

ciel.

lorsque, dans le

timent, les i^pétés.

i.

môme

noms de

Quoi

en

qu'il

JMme (voyez Jarchi,

Mais une

ses

nommer en

le

telle

menaçant des ven-

chapitre, et sous Tinfluence

du même sen-

Babel et des Chaldéens y soat fréquemment soit, cette

OBums, tom.

traduotionaété conservée porsaint 4,

Comment,

wr

Jérémie]^ et par

autrement appelé >tn.

Voyez Schalschektk hakahalah,

Ganz,

le

supposition ne peut se comprendre,

fol.

19

rect.,

fol.

édit d'Amsterdam.

18

rect. et vers., et '

David

*

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72

LA KABBAL8.

de philosophie,

en sa fayeur

et qui cependant inyoquait

Tautorité réunie de la tradition et des Écritures.

Les dépositaires de cette doctrine, que dès à présent nous ne craignons pas de désigner sous le

nom

de kabbalistes, ne doivent ni ne peuveol 6tre eonfon-^ dus avec

les

Esséniens, dont le

nom

était déjà

connu à

une époque bien plus reculée , mais qui ont conservé jusque sous

règne de Justinien ^ leurs habitudes et

le

leurs croyances.

à Josèphe^

et

En

effet, si

à Philon

%

nous nous en rapportons

les seuls

qui méritent sur ce

point d'être écoutés avec confiance secte fameuse était essentiellement elle voulait faire

ments

régner parmi les

d'égalité et

le

but de cette

moral

et pratique ;

,

hommes

ces senti-

de fraternité qui furent enseignés

plus tard avec tant d'éclat par

le

fondateur et les apô-

tres

du

les

anciens témoignages que nous avons rapportés,

était

christianisme.

La kabbale au contraire, d'après

une science toute spéculative qui prétendait dé-

voiler les secrets de la création et de la nature divine.

Les Esséniens formaient une société oi^i^sée, assez semblable aux communautés religieuses du

moyen âge;

leurs sentiments et laurs idées se réfléchissaient dans

leur vie extérieure ; et d'ailleurs

ils

admettaient parmi

eux tous ceux qui se distinguaient par une vie pure,

mqme

des enfants et des femmes. Les kabbalistes, de•

»

.

I. Peter Beer,

ptm.

part., p. 8S.

uyui^cd by

Google


73

PREMlàRfi PÀHTIE,

puis leur apparition, jusqu'au temps où

la

presse a

trahi leur secret, s'étaient.toajours enveloppés de tère.

De

mys-

loin en loin, après mille précautions, ils ou-

vraient à demi les portes de lemr sanctiiaire à (jnelque

nouvel adepte^ toujours choisi dans genee, et dont Tàge avaneé devait

l'élite

offrir

de

l'intelli-

une preuve

de discrétion et de sagesse. Enfin, malgré la sévérité toute pliarisaïque avec laquelle les

ils

observaient le sabbat,

Esséniens ne craignaient pas cependant de rejeter

poblicpiement les traditions, d'aceôrder à la morale une préférence très marquée sur le culte, et lotii

de conserver dans ce dernier

cérémonies commandés par adeptes de la kabbale, fidèles

le

comme

de Tisiamisme, conune

chrétiens, sé conformaient rieures; ils

se. gardaient,

même ils étaient

les sacrifices èt les

Pentateuque. Mais les les

karmates parmi

les

la plupart des mystiques

à toutes

les pratiques exté-

en générai, d'attaquer

la tradi-

tion qu'ils invoquaient aussi en leur faveur, èt,

.

comme

nous avons déjà pu le remarquer, plusieurs d entre eux étaient

comptés parmi

les docteurs les plus

vénérés de

laMischna.Nous ajouterons que plus tard on

les

a vus

rarement infidèles i ces habitudes de prudence*

Digitizocl

by

Googlc


LA KABBALE.

CHAPITfiE

II.

ras uTBis KABBALumotn». - ÂunflDmcnÉ va

Nous arrivons maintenant aux

mmn ietzibah.

livres originaux où,

selon Topinion la plus répandue, le système kabbalistique s est formulé dès sa naissance. Us devaient être

nombreux,

très

nous en jugeons par

si

nous sont parvenus

les titres qui

Mais nous serons uniquement oc-

cupés de ceux que le temps nous a conservés, ët qùî se

recommandent à notre

attention par leur importance

aussi bien que par leur antiquité. Ces derniers sont au

nombre de deux,

et

nous pouvons nous toire

répondent assez bien à Vidée que faire, d'après le

Thalmud, deY His-

de la Genéee et de la Sainte Mereaba : l'un, intitulé

i. On dte fréquemment le Sephar Mbàhir^ vnan iBDt attribué à Néchonia ben Hakana, contemporain de Ifillé! le Vienx et d*Hé-

rode

le

Grand.

On

fait

passer encore aujourd'hui, pour des extraits

de ce livre, divers fragments évidemment inauthentiques. Tels sont encore les fragments réunis sous le

MADMD WV\

et ordinairement

forme d*iin commentaire. Enfin,

il

titre

du

Fidèle Pasteur

ne nous reste rien que

les

et quél<iaes niiès citations des anteoift suiTants, dont le

MX souyent mention avec le plus grand respect H2D ^DV * R. Chanmonna Vieux, K3D u>> ;

,

imprimés avec le Zohar, sous

le Vieux,

Mao

:

noms, Zohar

R. Jossé le Vieux» n

;

R. Jèbi le

Digiîizod by

Coo^


PRBMliU PÀBfIB. iê

Lwr$ de

la créafto»,

TX^^

75

^^BD» renferme, je ne dirai

pas un systèqie de physique, mais de cosmologie^ qu'il pouvait être

tel

conçu à une époque et dans un pays

où lliàbitude d'expliquer tous

les

phénomènes par une

action iu^nédiate de la cause première, devait étouffer l'esprit d'observation;

où par conséquent certains rap-

ports généraux et superficiels aperçus dans le

monde

extérieur devaient passer pour la science de la nature.

VR» ou la lumière, d'après

L'autre estappdié le Zohafp

hommes intelligents brillm>nt comme la lumière du cid ^ » Il traite plus particulièrement de Dieu, des esprits et de lame humaine^ en u^ mot, du monde spirituel. Nous sommes loin d'accorder à ces deux ouvrages la même impoi^ ces paroles de Daniel

:

(c

Les

<f

tance et la

étendu de

même

valeur.

beaucoup plus riche, mais aussi plus hérissé

,

difficultés, doit

place ;

le

mud en

le

premier, qui

plus ancien.

Le Sepher ielzirah

est

mentionné par

les

deux Thal-

termes qui nous prouvent que l'étude de la

kabbale n'en

était

plus à son début, mais que déjà

tombait en des excès non moins funestes que ridi-

cules. « ce

sans doute occuper la plus grande

mais nous commencerons par

nous parait

elle

Le second, beaucoup plus

mud

Pendant chaque

de Babylone

« s'asseyaient

i. Daniel,

i%

,

veille

du sabbat,

pour méditer sur le Livre de

3.

ytpvi

dit le

Thaï-

rabi Ghanina et rabi Oschàia la création,

WD mwt D^Vtawom.

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76

Lk KABBALE.

u et

ils

produisaient une génisse de trois ans qui leur

^

« servait ensuite de nourriture

mw iSDa ^pDVi Knaw ^hvn Selon

m^M^

nn

>2n»

Thalniud de Jérusalem

le

/

»

,

ii i<:^:n i

un docteur bien

plus ancien, R. Jehoschoua ben Chanania, se vantait

lui-même d'opérer, à Taide du Livre de la création, des miracles à peu près semblables*.

^aiat ^)S>m

yv2V pavm

]>3i3

]>S)m jiS

V2V^ j^miasHi

Notre premier devoir ici, c'est de bien nous assurer des

depx

textes

que nous venons de

les contester ttiais

dans

usage.

lun

le seul

citer ; car

on a voulu

et Tautre, non pas intégralement,

mot qui

les

On a prétendu que

rende applicables à notre

c'est

par erreur ou dans

le

dessein prémédité de faire attribuer à la kabbale une

y a

antiquité imagi1iiaire,.qu'on

fait

entrer le

Livre de la création ; qu'à la place de ce

pluâ moderne,

il

la création (n*^^3J^

la

faudrait lire les

m^Sn)

nom beaucoup

r^bf ou

1.

comme une

TtaiUdê Sanhédrin,

2. Sanhédrin, chap. 7, 3.

Voy. Zunz, de

de

livres kabba-

grossière compilation

to\. 61,

les low

Cette objection est dans

bouche de tous ceux qui regardent les

listiques

nom du

du moyen

yerw.

ad finem.

la Prédication religieuse chez les Juifs (Gottes-

dienstlichen VortrsBge der Juden), p. 165 et suiv.—<lliianuiy Théorie

yu,^ jd by

Googl


77

I^RBIIIÀRS . PAILTIE. m

âge. Mais

ne faut pas de longs

il

trer le vide.

Comment,

efforts

eoiefEet, a'a-t-on

pour en monpas encore

pu

trouver un seul manuscrit qui atteste cette prétendue falsification ?

dans

les

siècles

Par quel hasard se trouye-t^lle à la

fois

deux Thalmud, qui furent publiés à plusieurs

de distance l'an de rautre? Et comment, enfin,

si elle est réelle, Sr-t-elle

passé inaperçue jusqu'à notre

époque, malgré le zèle jaloux dont. les Juifs ont toujours

fait

preuve dans

la conservation

de leurs livres

saints? D'ailleurs, quand nous accepterions la leçon

qu'on nouS'propose, rien ne serait changé ;

parmi

existait

les pins anciens docteurs

une. certaine science des

.lois

la nature, science qui d'après

du temps donnait

le

il

livre qui,

traitait, se sera

Topinion supèrstitiease

pouvoir des miracles,

prenant appelé

textes ainsi maintenus,

en pourrons Il

du judaïsme

de la création pu de

nécessairement être formulée par

dans un

le

le

car,, s'il

elle devait

écrit, être

nom m$me du

contenue

sujet

dont

Livre de la création

Nos

voyons quelles lumières noua

tirer.

faut remarquer d'abord,

que

les

deux

recueils

.

nous ayons puisé ces passages sont de plusieurs siècles postérieurs

aux hommes dont

d être prononcés. 4.

Le

Ceux-rH^i

yéritable sens

les

noms viennent

ne sont donc pas responsar-

du mot msSn est celui de prwcKph'ofW, on ne le voit appliqué à autre chose

règles à observer, et jamais

qu'aux

lois cérémonielles prescrites

alors peut-il

s'allier

à

l'idée

par le Tba]mud.

Ck)inment

de la création ?

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I

78

LA JUBBALfi.

bles des ridicules merveilles qu'on leur attribue. Cha-

BmaetOwhaia étaient cantemporainB de Judas le saint; dernier ét^t son

le

lils ; le

premier, d'abord son ami,

derini sen snocessenr, et moofut Taa 230 après Jésus-

3990 après

Christ, en

du monde

la création

,

tandis

quel» compilation des iAU>inB babyloniens fut termi* née au plus

tôt

à

du

la lin

\* siècle

de notre ère. Nous

Iwnivoim égabment une très grande distmce

temps où vivait R. Jehoschoua ben Chanania Jechanaa écriant premier, fin

dn

le

comme nous

entï*e le

et celui

llialmud hiéïosolymitain. Le

l'avons déjà dit,

I* siècle; Ycswrre

mourut vers

deR» Joohanan ne

la

fut termi-»

née que cent cpxarante ans plus tard ^ Si nous obseï^

Tons ensuite que d^ux citations où- ne figurent pas les

mêmes personnes^ source, qui

aux mêmes

lieux, se con£urment

du

1*^

teurs

Tune

l'autre

commun, nous pourrons

de

qu'elles ont

comme un

de

l'ère chrétienne,

du judaïsme» un

par ce

admettre

avant la fin

fait incontestable, qu'il existait,

siècle

même

qui ne sont pas puisées à la

ne se tnpportent ni aux mêmes temps ni

parmi quelques doc-

livre qui traitait

de la création,

qui en dehors du petit nombre des élus n'était connu

que de nom, tère dont

il

et

pour lequel, en raison

était entouré,

ration, qu'on attribuait

i.

Tzemach Domd,

lui.

23

même du mys-

on éprouvait une

telle

véné-

à ceux qui en avaient sondé

et 24.

— SchalschelHh

hakabaMi,

les

fol.

24, rect.

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79

PEfiMJàaB PAETIE*

profondeurs

le

pouvoir de devenir eux-mêmes créateurs

dana une certain»

CeU» opinion

limite.

devait aurtout

être accueillie par les casuistes étroits qui forment la

majorité dea auteurs de la Guémara, et qai ne voyateal le

passé

<ju'à travers le

prisme d'une admiration su-

perstitieuse ^ Si

sur le livre

mainimaat noua jetons un coup d'œit même, la conclusion que nous venons d'ar^

dopter sera parfaitement

1**

justifiée.

Le système

renferme répond exactement à Tidée que nous

nous en £ûre d'après son

qu'il'

pwvons

nous pouyains nous «n>

titre;

assurer par ces mots qui en forment la prenûèie proposition: (f

ff

rstmiely

u le (c

C'est aveo les trente-deux voies merveil-

leuses de la sagesse qpie le

seigneur des armées,

le

Dieu vivait,

le

été créé par

Dieu dlsraël>

tout*puissant,

le I)ieu

prême qui habite

^ saint. »

monde a

l'Éternité,

dont

le

nom

le

Dieu

est

sublime

Les moyens qu'on y emploie pour- ezpliijaer Tœuvre de la création, l'importance qu'on y «

2*"

donne aux nombres et aux lettares^ noua font eomprei^ dre

comment

l'ignorance et la superstition ont plus

comment se

tard abusé de ce principe; les fables

sont répandues

que nous avons rapportées ; comment enfin

s'est-formé ce qu'on appdle la kabbale pratique, qui

donne à des nombres changer

le cours,

i. Ils avaient

et

à des

de la nature,

fréquemment à

la

lettres di^

bouche

le

pouvoir de

La langue dans

les paroles suivantes

nos ancêtres étaient des anges, nous sommes des hommes; élaienidss hommes» nous somoies dos ânes. 9

la».

:

«Si

et s'ils

i^yui^cd by

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LA KABBALE.

80 quelle

il

nous

est écrit

atteste qu'il

qu'à Tépoqae où vivident

lea

ne peut appartenir

premiers docteorg de la

Mischna. Ce n'est plus assurément Thébreu de la Bible ;

mm ce n'est pas

encore le dialecte thalmudique ni

modernes. La forme en

celui des rabbins

grave; rien qui reteemble,

même

de

est

loin,

simple et

à nne dé-

monstration ou à un raisonnement; ce ne sont que des

aphbrismes distribués dans un ordre assez régulier,

mais qui ont toute fait

la concision des anciens oracles.

Un

qui nous a beaucoup frappé, e'est que le terme qui

Tàme y

fut plus tard exclusivem,ent consacré à

encore employé,

comme dans

le

est

Pentateuque et dans

toute l'étendue de l'Ancien Testament,

pour désigner le

corps humain, tant que la vie ne Ta pas abandonné'

qu'on y trouve plusieurs mots d'origine

est vrai

Il

étrangère : les

noms des sept

du dragon cé*

planètes et

mentionnés dans ce

leste, plusieurs fois

livre,

apparu

tiennent évidemment à la langue aussi bien qu'à la science des Chaldéens, qui, pendant la captivité de 1.^0118 voulons parler

du mot Nephesch, 1993.

ne peut pas s'appliquer à l'àmedans

on parle de ceux qui, selon cuisse

de Jacob ^

nèse, 46,

26

;

2*

ID-'.^

le

sens

Ileetévident qu*il

les passages suivants: 1®

littéral

nonVD

quand on permet de

du

quand

texte, étaient sortis de la

"JpT^ HN^n

XJlDZn

Ss. Ge-

préparer, pendant le premier

Jour de Pâques > ce qui çst nécessaire à Ja nourriture de chacun» itm iw, bx., la, 16; 5» naS nin wBa hoh ddS

nw

quand

îl

est

ordonné à diainm de s^ffiger des soufl^canoea en ex-

du septième mois, udjh Sd, Lév., 23, on emploie le mot nés-

piation de ses péchés, peiidant le dixième jour

n^DVa 29.

nn-^DaT n^n

S'il est vrai

nvn

owa

navn

que, pour désigner l'âme,

ittn


«PRBMlkRB PARtlB. Babylone^ ont exercé sur

81

Hébreux une influence

les

toute-puissante^. Mais ^tr n'y rencontrera pais ces ex-*

pressions purement grecques, latines ou arabes, qui

nombre dans

se présentent en grand

dans

les écrits plus

mise au service delà philosophie

Or,

on peut admettre en principe

la civilisation des Arabes

général,

ou des

Gr^

comme antérieure

et j'oserai

n'a aucune

à

la nais-

Nous «vouons cepèndant que

duristianisme.

dans l'ouvrage qui nous occupe

gnons pas

et des sciences.

que toute œuvre de ce genre,

infaillible,

part, peut être regardée

sance du

et

auquel nou^ ne crai-

d'attribuer ée caractère,

il

ne serait pas diffi-

de montrer quelques vestiges du langage

cile

philosophie d'Aristote. Lorsque, après*

que nous avons

et

modernes, où. la langue hébraïque

est

presque dire

Thalmud

le

citée

li^

de la

et

proposition

un peu plus haut, après avoir

parlé des trènte^leux voies merveilleuses de la sages^

qui ont servi à la création de l'univers,

ya

aussi troiâ tennès

t

il

celui qui conipté

chama, naiTS, de préférence à

celui de nephesch,

,

ajoute qu'il

cé qui est

du moins

ce der-

nier n'est-il jamais employé par les thalmudistes et les écrivains

plus modernes, pour désigner le corps. Mais tous , sans exception, se servent

^a'on ne rencontre' pas .uiie seule lois dans

do mot

le S^pfb«r «èlâtVaft. ; *

Ces noms,

4.

\

.

retceptiôn de cfent qui désignent le soleil et là

lune, n'appartiennent pas par

mais

ils

que Ton ter;

eux-mêmes à la langue cbalda!que, noms chaldéens. Les voici naia,

sont une traduction des croit

Vénus

;

DnMQ,.Mais; )Sn, qui

chaldéen.

-

:

132, Mercure; >Knat;, Saturne; pi3f, Jupidésigne le dragon,, parait, purement *

.

.

'

*

'.

;

6


82

Ik KABBALE.

compté

n^ême de compter, ce que

et l'action

les

plus

aiidens oommentateiUB ont traduit par le sujet, Tobjet et Tacte

même

de la réflexion ou de la pensée \

il

est

impossible de ne pas se rappeler cette phrase célèbre

du douzième

de la Métaphysique

livre

V ligible ; et elle devient l'intelligible (c

par

l'acte

même

de la compréhension etderintelligence; en sorte que

« Imtelligence et il

« L'intelli-

:

gènee se comprend eUe-même en saisissant Tintet-

ce

1

intelligible sont identiques

est évident que ces

ils

ne se

lient

ni ^

mots ont la.

»

Jtfais

au texte fcar

.proposition qui précède ni à

ne reparaissent plus^ sous quelque

celle qui suit; ils

forme que ce soit, dans tout dis qu'on explique assez

nombres

été ajoutés

et des vingt

le cours, de

louvrage, tan-

longuement Fusage

deux

tlea dix

qui iormea^ les

lettres

trente-deux moyens appliqués par la sagesse divine à création. Enfin

la

aient

pu trouver

.comprend guère

l'on ne.

,

place dans

un

traité

il

qu'ils

n'est ques-

tion que des rapports qui existent entre les divers^es parties

du monde ^mattoiel. Quant à la *

1.

ns^Dl

houdah

"^SDa

Hallévi

,

nnsD

différence .des

lit selon l'auteur du Cosri, R. Je-

ces trois termes désignent la pensée, la parole et

récriture, qui, dans la Divinité, sont

identiques, quoique nous les voyions séparées dans rhonuoe. Cogri, quatrième partie, $ 2^. Se-

lonAbiahamlienûiorfilssefi^porleiltaiisi^

àTobj^otauftit

mémé dQ la coDDaissance,

bien

Ssvipi y«v xaî

Voir.

\{oô»*

yi*r>nn

T^v

rirr»

»m Comment: sur h S$fà. ietk.,

&vn raum

voOç xal vtïiTov.

Métaph,^

pa

S>3vp hyô

p. 27, veraç.

liv.

i2, Ch. 7.

y u,^ jd

by

Google


PaEMltaX

deux manuscrits qui ont de Mantoue, ïvax à là

que certains

été reproduits

critiques

importance,

modemes

efntière

tion

comme on en

ont toulu le croire

^t qui par cela

,

à souilnr pendant plusieurs

pas seulement

et détaillée,

dans

de la témérité des

En effet/ c'esit de part et d'autre, ndn même fond, le même système consi-*!*

même nombre

les-

même

mêmes

aiix

matières

divmes

nombre et dans

propositions qui, sous le

n'a pas réenlé devant des

nom de

cite

que

répéjfcitions

ont été retranchées ;

lenrs on

i

le

de

mêmes idées y sont exactement exprimées mêmes termes. Mais on ne trouvera plus cette la place

Mi^chna;

sont nettement distinguées les unes des autres.

là elles

divi^

de chapitres, placés dans

parfaite ressemblance, dans le

des

même

le

mftme ordre et consacrés plus, les

^ la

siècles deTinatten^*

et

déié d!u]i point de tue général, mais la sion, le

on

rencontre dans toutes les

ou de l'ignorance des copistes

çoDunentateurs.

grande

sur quelques variantes sans

œuvres d-une haûte antiquité ont eu

l'éditiou

elle est loin d'être aussi

Après une comparaison impartiale

tnmre fondée iont

dans

dù Tolume, Tautre au milieu

fin

de divers oommeutaires^

83

IPABtiB*

ici

on

surabondantes;

on a réuni ce

a séparé* -Enfin, l'un parait aiisa

l'autre,

Ici

qu'ail-*-

pfaisexf>lr««

non plus seulement dans les mots, mais

dans la pensée* Kouê ne connaissoiis et par edoséquent

1.

Voyez Wolf, Bibliothèque

article

ÂbiabaôD«

Vûieri,

hébr,

t.

4.

— Bayle,

Diçtionn. cfit.,

mê^ e.

Digitizocl

by

Googlc


84

LA .KABBALE.

nous ne pouvons citer qu'un seul passage où se montre cette dernière diiFérence

:

à

d'énumérer

lorsqu'il s'agit

yere qui correspondent

du premier

chapitre,

les dix principes

de Tuni-

là fin

mx dix nombres, Tun des deux

manuscrits dit simplement que le premier de tous est l'esprit

du Dieu vivant;

l'autre ajoute

du Dieu vivant est l'esprit saint, qui Sans doute

esprit^ voix et parole

est

manuscrit où

elle constitue,

base et

elle n'est

i$ la eréation

a

siècle, traduit et

esprit élevé,

de tout été

,

de

la

manque pas dans

pas formulée aussi nettement;

comme nous

le résultat

en même temps

cette idée est

plus haute importance; mais elle ne le

que cet esprit

le

le

prouvèrons bientôt^ la

système. D'ailleurs

le Livre

au commencement du dixième

conunenté en arabe par R. Saadiah,

méthodique et sage, qui le-regarde comme

l'un des plus anciens^

comme Tun

des premiers monu*

ments de Tesprit humain. Nous ijouterons, sans accor^ der à ce témoignage une valeur exagérée, que

les

mentateurs qui sont venus après lui pendant le le XLif siècle

Comme

ont tous exprimé la

et

conviction.

tous les ouvrages d^nné époque très reculée,

cekd dont nous parlons teur ; mais

u lorsque

même

com*

xii*

il

est sans titre et sans

est terminé

nom d'au-

par ces mots étrangés

:

v Et

Abraham notre.père ^eut considéré, examiné,

a approfondi et sâisi tbutes ces choses, le maître de -fc

l'univers ^e manifesta

i.

à lui

et l|appela

Éditd6liantoue,M.40»i:ect. wpnjiii int

son ami, et

nùiimii

S>

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PVBMltBB PARTIE.

8^

« s'engagea par une alliance éternelle enyers lui et sa

u postérité. Alors Abraham crut en Dieu, <c

compté comme une œuvre de justice,

c<

pieu fut appelée sur

<c

ces pardes

:

lui;

et cela lui fut

et la gloire

Je t'ai connu avant de t'avmr formé dans.

« le ventre de ta mère. »

Ce passage ne peut d'abord

pas être considéré comme nne invention moderne existe avec quelques variaujtes dans les

Mantobe ; on taires; et

teur

il

ne doit pas

même avoir été

textes

: il

4e

commen-

inconnu à Tau-

dit aussi ^, en pariant d' Abraham.»

le prit, pour

l'appellent

deux

le retrouve dans les plus anciens

du Koran, qui

que Dieu

de

car c'est à lui que s'appliquent

sou ami,

et les

musulmans ne

pas autrement que Tami de Dieu (Khalil-

AUah), ou simplement Tami (al-Khalil)'. Nous pensons que pour donner plus d'intérêt au Livre de la €rkh Hum, ou a supposé, ou plutôt on veut faire supposer aux antres, celles

que les choses

qu'il

renferme sont précisément

qui furent observées par

le

premier, patrimbe.

des Hébreux, ét lui donnèrent l'idée d'un Dieu unique et tout-puissant.

11

existe d'ailleurs

parmi

les Juifs

une

tradition très ancienne, selon laquelle Al>raham avait

de grandes connaissances astronomiques,

et s'éleva jus^

qu'à l'idée du vrai Dieu par le seul spectacle de la nar ture.

Néanmoins les paj^es que nous avons

à l'heure ont été

I.

Kùrm, dans

citées tout

interprétées de la manière la plus gros-

le chapitre intitulé

:

N$8$aou des Femmes.


86

LA EABBALB«

sièrement jcoatéheUe.

On a

lui-même Taiiteur du

livre

a^^ec

un

imaginé >qu'Abraliam

où son nom

était

prononcé

est

respect religieux; et, si aous. en croyons,

un

auteur assez ancien, Saadiah lui-même aurait professé cette opinion ridicale

mais dont le téa* VoicS

dans un ouvrage qui a disparu»

quelques fragments nous sont

titre et

res-*

en quels termes conanence le commentaire de

Moïse Botril sur

le

Sepher ietzirah

:

«

C'est

Abraham,

a neAre père (que la paix soit sur luil) qpd a écrit cela •

u contre les sages de son siècle, incrédules à Tégard du

» principe de Tunité* Du .moins

«r

le premier chapitre

M fMjOêephale ju

^

,

àé son

pense

c'est ainsi «qiie

« R. Saadiah (que la mémoire du juste soit bénie livre intitulé

:

!)

La fkrrê

Je rapporte ses propres paroles

sages de la Ghaldée attaquaient

Abraham

dans,

:

Les

notre père

« dans sa croyance. Or, les sages de la Chaldée étaient If

divisés

en

trois seétes.

La première prétendait «qne

« l'uniyers était soumis à deux causes premières entiè-

« ranent opposées daiis leur manière d'agir, Tune (c

n étant occupée

c<

produit. Cette opinion est celle des dualistes, qui s'ap-

c(

puyaient sur ce principe, qu'il n'y a rien de •

qu'à détruire ce que l'autre avait

commun

«

'

k entre l'aiitèur du mdi «t cdui du bien;

La seconde

« seqte admettait trois causes premièresf les deux.prinr ce

cipes contraires dont nous venons de parler, se pa-

« ralysant réciproquement, et rien d^ cette manière ne ».

,

»

' .

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87

PRBlIiillB PARTIE.

« poaTant être

on eH a reconnu un troisiAme pour

fait^

« décider entre eux. Enfin, la dernière secte n'avouait (€

pas d'autre Dieu

« connaissait ir

mort

'

.

le

<gie le soleil,

dans lequel

» Malgré

une autorité

versellement respectée

,

si iitiposaiite

l'opiniofi

patriarche,

on a

eisiuni-

tion, l'un, des

à qui

postérité

nombreux martyrs de il

Au nom

depuis longtemps substitué celui

d'Akibsa, Tuii des plus fanatiques soutiens

pays, et

re^

que nous venons

d'eiiposer n'a plus aujourd'lmi un seul partisan.

du

elle

principe unique de l'existence et de la

de

la tradi*

la liberté

de son

nè manque, pour être compté par la

au nombre des héros

les plus

dignes de son

admiration, que.d'aToir joué on r61e dans les anmennes

républiques d'Athènes, ou de Rome. Sans doute cette

nôuYéUe 4)pinion

est

moins intri^mmblable que la pre-

mière, cependant nous ne la croyons pas mieux fon,

dée; Quoique le llialmud, toutes les fois qu'il fait tion d'Akiba,

men-

nous lareprésente comme un être presque

divin; quoiqu'il Félère au-dessas de Moïse luiHndme il

ne

le présente,

pourtant nulle part

comme ;une

des

lumières de la Mereaha ou de la scienee de la Gtmê$e; nulle part

on ne

laisse^

soupçonner qu'il

ait écrit le

Livre de la créalion, ou quelque autre ouvrage de

même

nature. Tout au contraire, on lui reproche positive"

ment de

n'avoir pas sur la nature de Dieu des idées

m. 90 et 21.

i.

Yof« Sepher tMsM,

%

TiOm. BdbyL, iraet/Menaéhoth ei Ahodah

ôdit.

de MantouS,

Sa^


88 '

LA KABBALE.

très élevées,

ir

Jusqu'à quand, Âkiba, hii dit rabi José

« le Galiléen, jusqu'à

quand

feras-tu de la majesté di-

M vine quelque chose de vulgaire ^ 7 » L'enlàousiasme qu'il inspire a

à la tradition,

pour cause rimportance la patience avec laquelle

qu'il il

a donnée

en a su tirer

des règles pour toutes les actions de la vie^, le zèle

a mis à l'enseigner pendant quarante ans,

qu'il

être aussi

et

peut-

rhéroisme de sa mort. Les vingt-quatre mille

disciples qu'on lui attribue' la défense

que

personne,

même les

fait la

ne s'accordent guère- avec

Mischna de divulguer à plus d'une

moins importants de

secrets les

kabbale. D'ailleurs^ nous savons que déjà Ton

la

attri--

buait à Jehoschoua ben Chûiania la puissance de faire

des miracle^ au

moyen du

Tauteur. Or,

nous consultons

si

plus dignes de

foi,

l'an

3833 de

dont Akiba doit être les

témoignages

le»

nous ne trouvons aucun rapport

entre ces deux personnages.

en

livre

Le premier

la créatipn,

Le second, comme on

ou 73 de

était déjà

vieux

l'ère vulgaire.

mort que sous le règne

sait, n'est

d'Adrien, à la suite de ia révolte excitée par Barehor chebas, environ cent vingt ans après la naissance du Christ*

Il

priorité, •

est

donc in^po^sible de

quand

.

-

laisser^

à Akiba

la

même nous ne regarderions pas comme •

.

1. Thalm, Babyl, tract. 'Haguiga, N3^p7

^S^Sn

2. Thalm, Babyl, tract. 'Baguigà^ fol. 14, vers.

DV

On

î lS

dit qu*il avait

nçtt de nieu l'orâro de mullipUer les priceptes à rinfim |tStn

>

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*

89

VRXlIlteB PARTIE. finbidease la croyance généralement adoptée,

comme

celle

qae sa yie,*

de Moïse, a été de cent vingt ans. Dans

même

aient puisé à la

source, car les historiens disent

positivement qu'ils ont suivi les leçons de deux maîtres diflerents; l'un était disciple de Gamaliel, et l'autre

Jochananl)en

existé

le

deux ouvrages

patriarche

Plusieurs ciittquès modernes ont

Zachirïi.

imaginé que, sous

Abraham

même

et

est.

celui

de Seph&r

titre

différents,

ielzirah,

il

a

dont Tun, attribué au*

mentionné dans

dispara depuis longtemps derne,

de

Thalmud,

le

a,

Vautre, beaucoup plus mo-

;

que nous avoua conservé. Cette opinion

n'a pas d'autr6 base qu'une grossière ignorance. Morin,

rauteur des Ex^ciees bibliques

chroniqueur du s'exprime ainsi

xvi*' :

^<

Ta empruntée à un

qui, en parlant d'Akiba,

siècle,

C'est lui qui

a rédigé

le.

livre de la

«r

eréaîi&n,

en l'honneur de la kabbale; mais

u

un

Lme

(Y

et sur lequel R. MoSse

autre

« abréviation le « leux

existe

ben Nachman (nommé par

Ramban) a

fait

un grand

et pierveil-

commentaire^. » Or, ce commentaire, écrit à laflu'

du xiu" siècle^inais imprimé dans »

1.

il

de la .eréalian, composé par Abraham^

l'édition de Atantoue

...

Morinus, J?xerc»(ah*ones6iWc«F,

p. 574.

Schalscheleth hakaballah, fol. 20, vers. 3.

La première

édition

du Sepher

ietzirah est. celle de Maaloua,

publiée en 1S65, tandis que la fibroDique dont nous voulons parler.

i^yi i^cd

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90

Lk SABBAtS.

aané^ après la chronique qui

plusieurs

évidemment au

tée, se rapporte

tient d'être çy-

livre qui est

aujour-

du

d'hui entre nos mains ; la plupart dea expressions texte

y sont fidèlement conservées,

et

il

est

pas été lu par Thistorien dont nous venons de

qu'il n'a

rapporter les paroles.

Au reste,

le

premier qui ait substi-

tué le nom d'Akiba.à celui d'Ahraham, c'est liste

évident

du xvf

du làhaTj

dans sa préface

siècle, Isaac Delatès, qui,

se

demuide

:

un kabbar*

« Qui a permis à R. Âkiba .

f<

d'écrire le Livre de la création^ sous le

ff-

triàrche Abraham? » Ces tonnes,

nom du

par-

que nous avons

sayé de conserver Mèlemçnt, sont évidemment contraires

i la distinction que nous vpulons détruire ;

cependant

ne repose, en dernier

celle--ai

résultat,

sur isette seule autorité. L'aiiteur ân Livre de n'est donc pas .encore découvert*

et

que

U tr^iian

Ce n'est pas nous qui

déchirerons le voile qui iious caché son nom ; nous doutons

même que cela

soit possjible, avec les faibles élé-

ments dont nous pouvons disposer. Mais Tincertitude à laquelïè

nous sommes condamné sur cé point ne peut

jamais s'étendre aux propositions suivantes, que nous

croyons avoir démontrées^ et qui, au besom, péuvent suffire

à

purement philosophique qu

l'intérêt

chercher dans

ces. matières

:

m CMns

'

'*

'

faut

L'ouvrage hébreu, inti-

tulé le Livre de la création, dont

».

il

il

*

existe aujourd'hui •

' .

de là tradition (Sehalscheîeth hàkàbaiahi,

a d^à

été

im-

primée à Imbla, en tM9.

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t

94

PUSMliOlB PARTIE.

bien celui dont

plufiieiirs éditions, est le

même

titre et

dans

celui de Babylone;

temps où vivaient

le

2^U

les

il

est parlé sous

Thalmud de Jérusalem n'a

pu

et

dans

que dans

être écnt

premiers docteurs de

le

laiVIiscfaïai

c'est-àrdire pendant cette période qui embrasse le sid^

précède

cle qui

la naissance

et le demi-siècle

du

qui suit immédiatement

Christ.

CHAPWHEffl. '

' .

AUTHENTICITÉ DU lEOHAR.

Un

intérêt bien plus vif,

mais aussi de bien plus 4

ff8N»

dif&cultés sont attmshés

au monument dont

nousresteeacore àparler. Le Zohar ou

le livre

de

il

la

lumière est le code universel de laki^bale. Sous la modeste forme d'un commentaire sur le Pentateuque,

touche» avec

une

entière indépendance,

à toutes

questions de l'ordre spirituel, et quelquefois

.

il s

il

les

élève à

des doctrines dont la plus fprte intèlligence pourrait encore

.se

gloriâer de nos jours. Mais

il

est loin de se

maintmir toujours à cette hauteur ; trop souvent il descend à un langage, à des sentiments

et

à des idées qui

décèlent le dernier degré d'ignorance et de superstition.

On y

trouve, à côté de là mâle simplicité et de l'enthou-

Digitizeci

by

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92

LA KABBALS.

siasme naïf des temps bibliques, des

noms, des

faits,

des connaissances et des habitudes qui nous transpor-tent

au ^milieu d une époque assez avancée du moyen

ftge.

Cette inégalité dans la forme

sée, ce bizarre

mélange des

comme dans la pen-

cai^actères qui distinguent

des temps très éloignés les uns des autres, enfin le silence,

presque absolu des deux Tbalmud, Tabsence de

documents fait naître

positifs

jusqu'à la fin du

xiii*

ont

siècle

sur r<Hrigine et sur Tauteur de ce livre les

opinions les plus divergentes. Nous allons d'abord les

rapporter d'après les témoignages les plus anciens et les .

plus fidèles; nous essaierons ensuite de

de nous prononcer nous-même sur ficile.

Tout ce qui a

:

été dit, tout ce

pense encore aujourd'bui de quité tiale

àn Zohar,

est

la

les juger,

avant

cette question dif-

_

que généralement Fon formation et de

l'anti-*

résumé d'une manière assez impar-

par deux auteurs que nous avons déjà plusieurs

fois cités.

<c

Le Zo&ar ,

dit

« son Livre des généalogies

Abraham ben Zaeouth, dans

\

le

Zohar dont

les

rayons

« èdairent le monde ^, qui renferme les plus profonds c<

mystères de la

loi et.de la

kabbale,

n est pas l'œuvre

« de Simon bcto Xoèhaï, quoiqu'on Tait publié sous son f(

nom. Mais

c€

par ses

c'est d'après ses paroles qu'il

disciples, qui confièrent

a

été rédigé

eux-mêmes à 4

d'^au•

\. l^Dnv ISp p. 42 et. KZ. L'autour de ce livre florissait en 14d2. .% n &ut 86 rappeler que le mot Zohar Signifie lumière.

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^ESMlàRE

PARTlfi*

93

(c

très disciples le soin de continuer leur tâche. Les pa--

ic

rôles

du ZoKar n'en sont que plus eonfomes à

comme

sont par des

la

hommes

ce

vérité, écrites

ir

qui ont vécu asses tard pour connaître la Misdina, et

((

toutes les décisions,

Ce

elles le

tous les préceptes de la loi

livre n'a été divnlgué ({u'apràs la

mort de

cr

orale*

«

K. Moïse ben Nachman et de R* Ascher qui ne Tout

If

pas connu

même

Voici en quels termes s'eïprime sur le

sujet le rabbin Guédalia, auteur

dirdnique intitulée La chaên$ â» la

de

Êraâiliùn.*^

{<

l'an cinq mille cinquante de la création

fr

CJ)

il

la célèbre

\ets

t<

(1290 de J.-

se trouva diverses personnes qui prétendaient

du Zohar^

en dialecte

c(

que

(c

de

<c

composition de R. Simon ben Joehaï, mais que tout

cr

ce qui est en langue sacrée (l'hébrc^u pur) ne doit pas

toutes les parties

écrites

de la

lériisalera (lé dialecte thalinudique) , étaient

K lui être attribué. D'autres affirmaient

que R. MoïSe

«

ben Nachman ayant

N

dans la Terre; Sainte, Tenvaya en Catalogne, d'où

«

passa en Aragon

fc

de Léon. Enfin jAusieurs ont pen^ que ce R> Moïse Léon

« de

était

et

fait là

découverte de ce livre

tomba entre

un homme

mains de R. Moïse

les

instruit, qu'il trouva tous

ima^^tion,

(f

ces -commentaires dans sa propre

c<

qu afin d'en retirer un .grand profit de la part des .

1.

il

-

et sar-

.

Le premier de ces deux rabbins célèbres, après avoir passé la

plus grande partie de sa vie en Espagne, est mort à Jérusalem

1300; 2.

le

second

florissait

nbapn nSvSv»

eii

en 1320.

édition 4>Amsterdam, ioL 23, vers, et t&cu

uyui^cd by

Google


94

LA KAaHALE.

N vants,

les

il

nom de R. Simon ben On ajoute qu'il agit ainsi parce

publia sous le

« Jochal et dé ses-amis.

« qu'il était pauvre et écrasé de charges. Pour moi^ cr

dit encore le

même

auteur, je pense que toutes ces

((

opinions n'ont aucun fondement, mais que R. Simon

cf

ben Jochal

et sa sainte société ont réellement dit

« toutes ces choses, et encore beaucoup d'autres^ seu-

peut se faire qu'elles n'aient pas été, dans

le

lement

(f

ce temps-là, convenablement rédigées; qu'après avoir

f<

été disséminées longtemps

ti

elles aient enfin, été recueillies et

ff

ne

((

que notre maître Judas

il

dans plusieurs cahiers, mises en ordre.

faut pas qu'on s'étonne 'de cela le saint

H dont divers manuscrits étaient

;

U

car c'est ainài

a rédigé

d- abord

la liisehna,

dispersés aux

encore de la même

((

quatre extrémités de la terre.

fc

manière que R. Asehi a composé la Guémara. » Nous

C'est,

voyons par ces paroles^ auxquelles en dernier résultat

moderne n'a pas beaucoup ajouté , que

la critique

la question qui nous occupe en ce n^oment a déjà

reçu trdls solutions différentes

:

ceux-ci veulent que,

à l'exc^tion de quelques passages mais qui du édition^

,

écrits

en hébreuj^

reste n'existent aujourd'hui dans

aucune

dans aucun manuscrit connu, le Zohar appar-

tienne entièrement à

Simon ben Jochaï;

ceux-là, tout

aussi exclusifs dans leur maniéré de voir, l'attribuent ••

4.

Il

dèles à toutes les autres .

-

,

.

y a deux anciennes éditions du Zohar, qui ont servi de

publiées

runo

et Tautre

:

ce sont ceUes de

dans la

Crémone

môme année

et

mo-

de Mantoue,

de 1599.

Digitized

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95

!>REM1ÈRE PARTIE.

à un impostoar, appelé Moïse de Léon, remonter plus haut qu'à la

le faire

eommeneement du in*

du

ne peuvent

ces deux opinions

extrêmes, en supposant que Simon ben Joehaï tenté et

ou au

xiii^

siède* Enfin, d'aùtms ont paru

un terme moyen entre

cherclier

fin

et

s'est con^-

de propager sa doctrine par renseignement oiral,,

que

les souvenirs qu'il laissa

on dane

les eabiere

que plusieurs

ou dans

de sea dise^lea

mort, dans

siècles après sa

la

mémoire

ne. furent réunis le livre

que

noua poaaédoas aujourd'hui sous le nom de Zokor.

La première, de

ces opinions, considérée dans

sens abs<^^ quand on prend

à

la

l^ifere

les termes

lesquels nous Tavons exposée, mérite à peine

un

dans

'

une rtfu^

tatioQ sérieuse. Voici d'abord le fait sur^ lequel on.

a

voulu la fonder et que nous emprunterons au Thalmud * :

Jdioudah

ce

« étaient

,

R. Jessé et R;

un jour réunis

l^on

ben Joebal

et près d'eux se trouvait

un

ce

certain Jdboudah ben Guèrim

a

en parlant des Romains : Que cette nation est grande

fr

dans tout ce qu'elle bit I Voyez^ eomme

Alors R^ Jehondah-dit

marehés

a struit partant des ponts» des

« pul^lies a

!

À ees mots, R.

a

et des

éonf>

bains

Jossé gardsrle silenoe; mais

Simon ben Joehaï répondit

.1.

elle:

^;

EUe n'a

JMm. Sàb^i IVmi; tMat^, €b. tt»

ftrt.

rien fait qui

U.

% ona

]2 Ce nom sigâifis lit^ftialenmt 4ê9oendm4 dê pmé* veut probablement donner à entendre, d'après un senti-

lytef.

On

ment

très

commun

chez les anciens, que son sang étranger

élit

la ^

vraie cause de 8a trahison.

Digitizocl

by

Googlc


96

LA KABBALE*

n'ait

ti

pour but son propre avantage ;

« struire des marcbés pour

elle

attirer des

y

a

fait con-*

femmes

per-

« dues, des thermes pour s'y rafraîchir, et des ponts

pour y percevoir des impôts* R. Jehouddh bea Guè« rim allant raconter ce qu'il avait entendu, le fit pai^ ic

« venir aux oreilles de César, et celui-ci rendit .

« ainsi

conçu

:

un

arrêt

Jehoudah qui m'a exalté sera élevé en

u dignité; Jossé qui a gardé le silence sera exilé à Tzi-

à Chypre) ; Simon qui a médit de

«

pora

<c

moi sera mis à mort. Aussitôt

«

de son

t<

(c'est-à-dire

fils,

alla se cacher

4a^ardimne

dans

accompagné

maison d'étude, dont

léor apportait chaque joiir uin pain et

((

une

ff

lui étant trèsisévère,

jatte d'eau.

Mais la proscription qui. pesait sur

Simon dit à son fils

« sont d'un caractère faible; «r

celuî^si,

la

il

est

:

Les. femmes

donc à craindre que,

pressée de quesidons, notre gardienne ne finisse par

((

nous dénoncer. Sur ces réflexions

(x

asile et allèrent se

« par.

cacher au

un miracle opéré en

cc

sitôt

(c

fils

ils

quittèrent cet

tmà d'une cavmie.

Là,

leur faveur, J)içu créa aus-

un caroubier et une source

d'eau. Siinon et son

se dépouillèrent de leurs vêtements, et. ensevelis

« dans le sable' jusqu'au cou,

ils

passèrent tous leurs

« jours dans la méditation de la loi.

Us vécurent ainsi

rc4ahs cette caverne pendant douze ans^ jusqu'à ce ((

que

le

prophète Élie^ paraissant à l'entrée de leur reentendre ces mots

rr

traite, leur fît

«

fils

((

dans l'oubli? Sortez

de Jocbaï que César et

est

mort

:

Qui annoncera au et

son arrêt tombé

voyez pomment

les

hommes

by

Googl


PRBmàâB PA&TIB*

97

cultivent et ensemencent la terre. » C'est

fc

(mais ee n'est plus le

Thalmud qui

dit-QU

,

Tassure), pendant

ces douze années de solitude et de proscription que

Simon ben le

Joehal, aidé par son

fameux ouvrage auquel son nom

Quand même on d'admettre

comme

est resté attaché.

il

serait encore diffi-

légitime la conséquence qu'on

on ne dit pa$ quels furent

tire;

composa

aurait écarté de ce récit les eircon**

stances fabuleuses qui s'y mêlent» cile

en

Éléazar,

fil^l

l'objet et le résultat

de ces méditations dans lesquelles les deux proscrits cherchaient

dan$

à

Zohar une multitude de

le

Simon ben

on trouve

oublier leurs peines. Ensuite, faits et

de noms que

Jochaï, mort quelques années après la rUine

de Jérusalem

,

au commenceoient du second siède de

rère chrétienne, ne pouvait oertainemeilt pas connaître*

Comment, par exemple, dans lesquelles se

ties

aurait-il

parler des six par^

divise la Mischna, écrite

pourrait-il

les auteurs, et les procédés

de la Gtêé^

mara, qui commence à la mort de Judas finit

1.

Ncms

que

édit.

2.

de Ifanioue,

Tous le

les

fol.

termes de

la discussion :

lans

TOjr im Kn^m hi nTt;a niuv

29 vers.

où Ton, compare les

HMmi à six degrés da trône suprême

passage suivant

ne

du Christ^?

3* part., fol. 26.

citons de préférence ce dernier passage,

six traités de la

dans

le saint et

cinq siècles après la iiaissance

Zçhar,

à peu

Comment

près soixante ans après lui ' ?

mentionner et

pu

:

^rto

T\W

thalmudique sont énumérés

i<^x:^p

n

nnî^n

nK

hdSh ]^Jh hi n^anSai ^p

3« part., foi. .i55 rect , édit. de Manioue.

\pm 7


9S

LA ÉABBA^Ë«

Gopuneni auraiWil appris les noms des points Yoyelles et des autres înTontions

àe l'école

der

Tibériade, qu'on

peut faire remonter tout au plus au commencement du siècle'? Plnsiears critiques ont

Yi*

sous

le

nom

d'ismaëlites^

il

cm

observer que,

est aussi question

Xokar des Arabes mahomé tans, que tous les bliés

par les

nière.

Juifs

en

11 est,

modernes désignent de

effet, difficile

La lune

mal. La

à la fois

est

le

le

cette

:

signe du bien et

pleine lune, c'est le bien; la

le

signe du

nouv^é

lune,

comprend en même

« c'est le mal. Et parce qu'elle

k temps

pu-

même man

de ne pas admettre

interprétation dans lopatlsa^ suivant

a

la

dans le

écrits

bien et le mal, les enfants d'Imfi»! et cent

« d'Ismaël Tout prise également pour règle de leurs

une éelipse pendant la pleine lune,

f/

ealculs« S'il arrivé

((

ce n'est pas un bon présage pour Israël;

^

traire, l'éclipsé

a

pendant

lieii

éclipse de soleil), c'est

si,

au con-

la nonVélle lune

(une

un mauvais présage pour

Is-

inàëh Ainsi se vérifient éès paroles du piropbète (c

(Is. XXIX,

<f

dence dès

14)

:

La sagesse des sages périra

hommeé

et la pru-*

intelligents sera obseuirc^ie

Cependant nous ferons remarquer que ces mots n'appartiennent pas au teïte

:

ils

sont empruntés &

commentaire beaucoup moins ancien, qui a pour 1. Genèse, col.

i52

et 153.

V* p^t, foK 24 vers.,

fol.

Lévit.,

57 vers.

iin^

titre

:

— Édit. Mantoue,

15 vers, et pass.

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JU pédê fa$um^ HjJS^HD ^C^JT^ autorité, les premiers'

partottl

et que»

de leur propre

é^teurs ont substitué au lékmr,

daas. oelui-oi ils ont eru trouver

cane.

un^ la^ ,

.

On aurait pu trou

w

dans le /ekar même VB passage

plus décisif, car voici ce qu'un disciple de

Simon ben

JoçhaîpréteiidaToir entendu de la bouehe de son maître: ((

Malheur sur l'instant où Ismaël a

ff

et

m6tu du

été enfanté

au monde

signe de la eireoncision I Car, que

K Seigneur^ dont le

nom soit

béni?

« d'Isaoaël de lunion oéleste. Maîa

11

fit

le

exclut les enfants

comme ik avaient le

(c

mérite d'avoir adopté

(c

serva iei4)as une part dans la possession de la Terre

« Sainte. Les enfants

le

signe de l'alliance,

il

leur ré-

dlsmaël sont donc destinés à ré-

a gnersurlalMrreSainte^etikempèi^êrDntlesiBnfimts ((

d'Israël d'y revenir. Mais cela .ne durera

que jusqu'au

H temps où le mérite des enfànts d'famael sera épnkét a Alors ils exciteront

dan^

le

monde des guerres terri-

K bleê; les enftmtsd'Édom se réuniront contre euic et

.

uns ^ur

mer,

terre, les autres sur

f(

les combattront, Içs

ic

et d'autres prètf

«

à ceux-ci. tantôt à ceux«là ; mais

(f

sera pas livrée aux mains des enftmts d'Édom. » Pour

de Jérusalem. Lavietoire sera tantôt la Terre Sainte

bien compçendr.e le sens ik ces UgaeSi

que sous

le

nom d'Édom

de ceux qui ont signé

Rome

fait

il suffit

ne

.

de savoir

les écrivains juifs (je parle

usage de rbébreu) ont d'd)ord dé^

païenne^, puis

ils

l'ont

étendu à

Rome

chrétienne et aux peuples chrétiens en général. Or,

il

ne

.7.

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100

LA KABBALE.

péut pas 6tr« quiestion

de Rome païenne } donc on

ici

a voulu parler de la lutte des Sarrasins contre tiens,, et

les chré-

mftme des croisades, avant la prise de Jénisa-

lem. Quant à la prédiction de Simon ben Jochaï, je n'ai

pas besoin de dire de quel poids

elle doit être

dans

notre jugement* Mais je ne veux pas insister plus long-

temps sur la démonstration de ces faits, aujourd'hui généralement connus tiques modernes

et répétés

^ Nous y

à

l'envi

par tous

les cri-

ajouterons seulemenit une

dernière observation, qui, je Tespère, ne sera pas per-

due pour

la conclusion

4

laquelle

nous voulons finale-

Simon ben

ment arriver. Pour avoir la conviption que

du Zokar

Jocbal ne peut pas 6tre l'auteur livre n'est pas,

comme on

le

prétend,

ans de méditations et de solitude,

il

et

le fruit

que ce

de

treize

de donner

suffit

quelque attention a.ux récits qui s'y mêlent presque toujours à l'exposition des idées. Ainsi, dans le fragment intitulé ÏIdra iouta, VMSït

traduire au cette

KTIK, que nous

moins en grande

immense compilation un épisode

espérons

forme dans

partie^ et qui

admirid>le

à

tous égards, Simon, sur le point de mourir^ réunit

autour de

lui,

tions, le petit

pour leur donner ses dernières instruc-

nombre de

ses disciples et de ses amis,

pairmi lesquels se- trouve son

.

fils

i. D^'^SDH nriDiata 3« part., fôl. 281

ÉléaBar.

c<

vers*, édit.

Toi, dit^l

de Mantoue.

Voy. Peter fieer, Bist. des sectes du jttdiOme^ S* part., p. 30 et suiv. Iforiaus, £amvj«at. (Mêo., nh. 2, «ntercit^ d.— Wolf,B«<î(»<*»

hébr.

>

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iOi

PREMIÈRE PARTIE» (Y

à ce

dernier, tu enseigneras, R.

Aba

éerirà, et

mes

u autres amis méditeront en sij^ence ' • » Partout ailleurs, c'est asse»

rarement

trines sont dans la

le

maître qui parle, mais ses doc-

bouche ou de son

fils

ou de ses amis,

qui se réunissent encore après sa mort pour se

commu-

niquer leurs souvenirs et s'éclairer réciproquement

dans fc

la foi

bien

il

commune. Ces

paroles de rÉcriture

:

«

est beau, de voir des frères rester unis !

Com>i

leur

semblent s'appliquer à eux-mêmes^. Quelques-uns d'entre eux viennent-ils

à se rencontrer en chemin,

aussitôt leur conversation se porte sur le sujet habituel

de leurs méditations, et alors on ^plique dans un sens tout à

fait spirituel

quelque passage du Vieux Tes-

tament,

En

mille

Rabi Jehouda et rabi Jossé se trouvaient

(c

:

un

voici

exempfle pris au hasard entre en-<*

w semble en voyage> alors le premier dit à son compa(c

gnon de

ic

et Tesprit divin descéndra

route

:

Dis-moi quelque chose de la

parmi noua; car toutes

« les fois qu'il médite les paroles de

pour

le conduire'..» Enfin,

la- loi, l'esprit

ou marche devant

« Dieu vient s'unir à l'homme M

loi,

comme nous

plus haut, on cite aussi dea livres dont

il

de lui

l'avons dit

ne nous est

1 MlII

sairement supposer plus anciens que le Zokar. Nous

s» part, ibL S87 veis. î. 5* part., fol. 3.

part., fol.

59 vers.

145 vers.

>

vmaSa nvjirn iitnsn

..."


102

LA KABBALE.

nous contenterons de traduire

Ton

croirait écrit

Ton

n'était obligé,

même

en

Hcitê, de le fidre remonter siècle If

«

:

le

passage suivant que

Dans

authen-

lui refusant toute

au moins jusqu'à

la fin

du

de Chamnouna le Vieux on

le livre

apprend, par des explications étendues, que la terre

que

« toui^ne sur elle-même en forme de cercle ; *w

û

par quelque disciple de Copermc,

uns sont en haut,

les autres

((

créatures changent

cr

lieu,

en bas ; que toùtes

d aspect suivant

les

les

de chaque

l'air

en gardant potArtàtitlamême position

;

qu'il

ya

« telle contrée de la terre qui est éclairée, tandis que

dans

fr

les autreiB sont

a

quand pour ceux-là

t<

i<

les ténèbres; ceux-éi

oM le jour

y a des pays où il fait constamment jour , où du moins la nuit ne dure nuit; et

il fait

il

que quelques instants ^ »

n

èst bien évident, d'après cela,

Zohary quel qu'il

4e

l'attribuer

mort

soit, n'a

même

pas

À Simon^ben

que Tautetir du

Jbcfaal,

eu

dont

la prétention il

raconte la

et les derniers instants.

Sommes-nous donc obligés d'en faire honneur à un obscur rabbin du xiii®

siècle,

à un malheureux

charla-

tan qui, en récrivant, en y consacrant nécessairement

de longues 'annéeis, ne cédait qu'au cri de la misère et à l'espoir de la soulager par un

moyen

coriain? Non, assurément; et quand

aussi lent qu'in-

même

1.

'

*

,

HI^W

5" partie,

M,

nt>us

nous '

**

HTM TM^ '

lOrect.

VTflÏJ

Knnb

fc^S>yb

*

* •

.

.

>xaD

K313an aiT

«ISOiT

nnsD «Su^a KbiSano


PBBmÉaB PARTIE

103

contenterions d'examiner la nature intime,

intnnBèqua du

livre,

démontrer que

cette

que

nous

valeur

.la

n'attrioni aucttae peine

à

opinion n'est pas mieux fondée

nous avoue, pour l^^cooibattiie,

la prenuère. Haie

des arguments plus positifs. D'abord la langue 4^n8 laquelle le

Zohor eat éerif ne reMmble pas

dont se servaient les jrabbins du

Taeage

en obaldéen

le

Ton

de leur expliquer

fut obligé

sens des Écritures. Cependant la langue

pênm

sainte s'était encore conservée phètes, qui parurent aler/s ;

mais

elle

m

de la MUckna. Ins^iblevient, se corrompit

par

où entrent

le

pro-

les petits

déclina .dans les

écoles fondées aptès eux parles ihm n éi ê

la

etdonjt

Hébreux avaient oublié leur

les

langue^iatenielle, et

lange,

eelle

conservé jusqu'à nos jours. Depuis la cap-

s'eel

de Babylone,

tivité

xiii' siècle,

À

ou

les auteurs

le ehaldéen l|ii-méme

contact de fliébreu, et de ce

aussi,

mais pour une

mé-

très petite part,

langue des Romains devenus les maîtres, et celle des

Grecs devenus les voisins de la Palestine, est sorti qu'on appelle

Thalmud i. Voièi

le plus

et

le dialecte

du Zokar\ Après

la clôture

du Thabnjud,

qoelqassHies des mots latins etgrecs,^ l-on rencontre

oo&mHmènsat dans

le /oftor

t

unSpabii qMnteia

à travers lequel nous arriveiH les ma^wlM (la puîasanee divine oensidérée lieu

«smas,

œ

de Jérusalem, ou la langue du

patrona, «la^D'np wonijTwp,

(Je.iiii-

idées divines), Mnta^'roQ d*lHa poiat

na>3D

de vqe

passii),

«wj^opoç, •^la'ttp iMTn^

KDISTITDSW iwTpoiroç, Kt'DTTi* hospitium. Eh bien! croirait-on, qu'on a voulu trouver dans ces mots une preuve que le Zohar est

Itfûç,

une œuvre du un*

siècle?

On

avait saus doute oublié

que

les ter-

Digitized


104

LA KABBALE.»

c'est^àrdire vers le VI® siècle de l'ère chrétienne, ce dia-

lecte disparait

daïsme

à son tour, et

les écrivains sortis

emploient tantôt Tarabe, tantôt

du ju-

un hébreu plus

ou moins pnr. Saadiali, l'auteur du- (7ojvy, rabi Bechaï et plusieurs autres écrivains très distingués

du XII*

et

du x% du

siècle/ont composé leurs œuvres dans la

première de ces deux langues ; Aben Ësra, Salomon Jarehi, ont fait usage de la seconde :,Ma]Unonidés s'est

de l'une et^de

servi

liéon,

l'autre.

à qui Ton ràit

Comment donc

attribuer, la

ce Moïsa de

composition du

Zohar^ aurait-il pu, au commencement du

xiv® siècle^

plus ^élevé dans

traiter les questions

de Tordre

le

idiome que depuis

longtemps

les savants les

si

un

plus dis-

tingués se contentaient de comprendre, et qui, dans cette Jiypothèse, n'avait encore produit jusque-là au-

cune œuvre capable de lui servir de modèle? Ensuite, quel dessein pouvait-il avoir en.s'imposjanj; une tâche et si difficile et si périUeuso? Toulait^,

comme le pré-

tend un critique moderne que nous avons déjà cité voulait-iL

%

donner plus de vraisemblance- à ses jetions,

iries

dérivés de la

dans

la

Mischna,

même

et

que

origine sont encore bien plus

les

rabbins du

moyen âge

nombreux

n'avaient aucune

connaissance des lettres latines et grecques. Ce qu'ils savaient de la philosophie d'Aristole Isur était parvenu,

à levers les tniducticos

syiiaçineselanbes. I*

Gùm

anclor

reoBntisshnus, lingnaque duldalna saa

«taie fmnste esset ezlincta, gerent

,

rium vulgus liv.

eamque

consulto chaldaîcè scripsit libris suis

,

coociliarQt.

lodsi: doctiofes-ruo inteUi-

ut antiquilatem apud popula-

Morious, EscercikU, biblic,

% exercit. 9, chap. 5..

uyui^cd by

Google


i05

PRBIfliaUl PARTIE.

ea faisant parier

ie

langage de leur époque aux divers

pel*soanages sous le

nom desquels il désirait

faire

pas-

ser ses propres idées? Hais puisqu'il possédait de si

vastes connaissances, de IWen

même des hommes dont

nous combattons

ne pouvait pas ignorer

l'opinion,

que Simon ben Jodial les

et ses

il

amis sont comptés panni

auteurs de la Mi$ehna; et quoique le dialecte de Jé-

rasalem fâtprobablément leur langne habituelle, il plus naturel de les faire écrire en hébreu.

prétendent qu'il

s'est

cpi'il

Zohar en y ajoutant

que son 4mpostiire

y en a qui

réellement servi de cette dernière

langue, qu'il n'a pas inventé, falsifier le

Il

était

a voulu seulement

ses propres pensées, et

fut bientôt découverte ^ Rien de

semblable n'étant arrivé jusqu'à nous, cette assertion

ne doit pas nous occuper plus longtemps. ou fausse,

elle

Ifaîs, vraia

confirme les observations que nous ve-

nons de {jAÎre. D'ailleurs nous savons avec une «ntière Léon a composé en hébreu un

certitude que Moïse de

ouvrage kabbalistique , ayant pour Dieu^ ou simplement

:

le

titre

:

le

Nom (DU^n^^SD)»

Nmn

d$

Cet ou-

vrage, qu'on retrouverait probablement parmi les

nuH

nuscrits de quelque bibliothèque espagnole, Moïse Cor^

duero Ta

sous' les

eiu

passages d'où

1.

Outre

les

Parde^

yeux ^;

il

en rapporte plusieurs

résulte que. c'était

un commentaire

deux historiens que nous avons cités plus haut, Grande bibliothèque rabbinique, t. -4, p. 82.

voyez Bartolocci 2.

il

,

Rimomm

DTlDj

fol. •

110

rect. l^* col.

niDwn

w

et

nvnnaxn


LA ILABBALB»

106

très détaillé et souvent fort subtil sur quelques-uns des

de la doctrine enseignée dans

pointS'lea pins obsours

Zohar; par exemple^ cananx, c'esMnlire

celui-ci

:

le

quels sont les différents

les influences^

ke

rapporta

mu-

tuels qui existent entre toutes les Séphiroth, et qui

eonduiaent de Tune à l'autre la lumière divine ou la substance première des choses? Or, cctmment supposer

qu'après ayeir écrit le Zokar dans le dialecte dialdiScosyriaque, soit pour en augmenter l'intérêt par les cultés

du

langage, soit pour en

au vulgaire,

cessible

le

r^dre

même homme

la

diffi-

pensée inae»

ait

cru devoir

ensuite Téxpliquer, le développer en hébreu, et mettre

à

la portée

de tous ce qu'au

tant de labeurs,

il

pri;x

de tant ^e^soins, de

dans une langue presque

avait caché

tombée dans roubli parmi les savants eux-^mêmes? D>ra-t-on que par ce

réussir

à donner

c'est trop

de

s'être

proposé

il

encore plus sûr de

était

change .à ses lecteurs?

ruse,^ trop

tienee et d'efforts

de

le

moyen

£n

vérité,

de temps dépensé, trop de pa-

pour le misérable but qu'on l'aecuse :

'ce sont

des combinaisons trop sa-

vantes et trop compliquées pourun homme.qu'QU aecuse

en

même

temps des plus stupides contradictions, des

plus grossiers anaclnronisnies*

Une

autre raison qui nous oblige à regarder le Zohar

comme une œuvre bien antérieure à Moïse de Léon, comme une œuvre étrangère à l'Europe, c'est qu'on n'y trouve pas le ihoindre vestige de la philosophie d'Aris.

tote, et l'on

n'y rencontre pas une

seule fois le

nom du

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107

PRfiMiÈRfi PARTIE*

•christianisme ou de son fondateur

Eur(q>e

nisme

pendant aie

,

Or, on sait qu'en

*•

kx^

xiii* et le

sièele» le chriatia^

pensée une autorité

et Aristote exerçaient sur la

Gomment doue pooïrioiiMKma admettre

absolue.

que,

dans ce temps de fanatisme, un pauvre rabbin espa•gttol,

éeriva&t sur des manières rdigieuses, «dans

langue qui ne pouvait

le trahir, n'ait

une

aucune

élevé

plainte contre le premier, auquel les thalmodistes et les écrivains postérieurs s'attaquent qu'il .n'ait

nides,

si

pas subi, eaimne Saadiah,

comme

patéticienne ? Qu'on lise

de

comme MaSmomême

la philosophie péri-

tous les commentaires que

nous possédons aujourd'hui sur le jette

et

tous ceux enfin qui ont suivi la

-carrière, l'influence inévitable

que l'on

fréquemment ,

un coup

£Am de ta eréaêim ;

d'œil sur tous les

monuments

philosophiques et religieux dé cette époque et de plttsieucs siècles antérieurs,

gage de

YOrgamm

on trouvera partout

et la dominàtion

Stagyre. L'absence de ce caractère^ est donc

dont

la gravité

le lan-.

du philosophe de

ne saurait être contestée.

un

fait

On ne peut

pas voir dans, les dix Séphiroth, dont nous parlerons plus longuement ailleurs, une imitation déguisée des eaiépoTMi; car celles^i n'ont qu'une valeur logique; celles-là

renferment

un système métaphysique de

l'ordre le plus élevé. Si la kabbale

a quelques

traits

de

i. Adde quod etiam eonirà Christttm in toto IHifro ne finfnifmm quidem elfutiatur,prout in recentioribus Judœorum scriptis pUrumque

fim «oie((Kabb^deuDd.

Prsef. p. 7.)

.

Digitized


108

LA KABBALE,

un système philosophique de la on sait

ressemblance avec

Grèce, c'est plutôt avec celui de. Platon; mais •que

Ton pourrait affirmer

la

même

chose de toute es-

pèce de mysticisme ; et d'ailleurs Platon était alors peu

connu hors de sa

patrie.

Nous remarquons enfin que des idées

expres-

et des

sions qui appartiennent essentiellement, qui sont ex-

chisiTement consai^es au système kabbalistique exposé

dans

Zohar

le

à

térieurs

se présentent

,

du

la fin

dans des

xiii' siècle.

bien an-

écrits

Ainsi, d'après

un éer^

nommer,

yaîn que nous avons eu déjà occasion de d'après Moïse Botril,

Tun des commentateurs du Sépher

ietzirah

de Témanatiou,

la doctrine

,

balistes l'ont ente&diie^ aurait été

car

il

cite

pruntées

de lui

,

$ophale, et

jusqu'à'

à leur

If

pour

cf'esi

«

0

toi

cela,

de révéler

la

:

1, Voici le terte

Pmre phikH nom seul est arrivé te tenter

croyance de l'émanation, qui la bouche de tous les

un autre mystère

parole» de la loi

le

est

renfermé dans ces

Vous ne tenterez pas le Seigneur

Cependant, dans son. ouvrage sur

.

kab-

intitulé la

quand on viendra

un grand mystère dans ;

les

qui vas puiser les bénédictions

source,' ^rde-toi,

« kabbalistes <c

de l'ouvrage

dont^malheureusement :

que

les paroles suivantes, textuellement emr

dit-il ,

nous

((

telle

connue de Saadiah ;

de oe passage

Se]^ ietzirahyéôiU

:

msmn

de MaïUoue,

les Croyances et

-jS

v>v

fol.

31.

DW «1

ht

HwanK

dk nosn »h

Digilized by

Google


109

PMMIIÈRB PART».

npmiùnêf Saadiah attaque assez Tivement cette doctrine,

qui

base du système exposé dans

.est la

qa'il est impossible

sage

:

le

Zohar^

et

de ne pas reconnaître dans ce pas-* de ces

« J'ai quelquefois rencontré

hommes

qui

fc

ne peurait pas nier

te

qui pensent que notre esprit ne saurait concevoir

cf

qu'une chose soit

c(

teur est

•f

qu'il

«

hommes

faite

le seul être

a

tiré

parié

%

de rien. Or,

comme

qui existe d*abord,

(que Dieu vous garde de

leur, opinion I)

chapitre^ que la croj[ance

D'où vient

aux

dans

le

de Job

?

rin-*

Dieu qui comprend ses voies;

c'est

.

demeure K » On y trouve, en effet, Xohw aux trois premières,

consacrés par le

trois grandes Séphivoth, qui

les autres, savoir

d'elles le Iteu,

"131

lit,

laquelle elles font

en quel lieu se trouve

« lui qui connaît sa

noms

à

justifiée pal« ces versets

la sagesse, et

K telligence? C'est

les

sont

que tous ceux dont nous avons

M Le sens que nous donnons à ces paroles-

dlusion est surtout «

Gréa-

soutiennent

ils

devient' encore plus évident, lorsqu'on

même

le

Tunivers de sa propre substance. Ces

H encore moins, sensés f(

mais

l'existence d'un: créateur,

le

ma

ynv

Des Croyance»

ou

et des

a. lob, cil. ta,

comprennent toutes

la sagesse^ Yintilligmee, et au-dessus

:

wm^êrê^

m nvn amiOTO

Opinions

v.9d

ainsi, appelé

et 25.

part.,

parée qu'il

»S3 oSsï;

Sap

Q)aiVK%n VQ Q^Sno inv


I

LA KABlUl.

110

r^xésentB riafim saas lification

attrilnii»

eompréhenaiMe et

au»

il

est

valeur réelle

sens, disent les kabbalistes, tiré

sans fornse,

aucune, dans un état où

sâuis

qua-

pour nous in-

\

C'est

dms

que tout ce qui est a

ce été

du noorètre* Le mèniQ auteur noua donne lunai une

théorie psychologique parfaitement identique à celle

qui est attribuée à Téeele de Simon ben Jochal

nous apprend

^

que

le

dogme de

et

il

la préexistence et de

la transmigration des âmes, qui est positivement en-

a^né

le 2Qhar ^ était adinis, de son temps, par hemmés qui néanmoma se disaient Juifs ; qui prétendjç^ant mêmei ajoute-t-il, confirmer leur opinioa

dan^

quelques

extrayagante par le témoignage de YEtrtIwrêé Ce n'est

pas encore tout ;

saint. Jérôme,

dans une de ses lettres %

parle^e dix noms mystiques, deem nomina mffiUea, par lesquels les livres saints désignent la Divinité» Or, ces

dir noms, que saint Jérftme ne ae contente pas de mentionner, mais, dont

il

nous donne encore Ténumération

complète, sœit précisément ceux qui, dans

le

Zohar, re-

présentent les dix Séphiroth, qu attributs de Dieu. Voici en effet ce qu'on

(HFf\)PSn vrtCi), 1.

Zohar, 2«

l'un

part., fol.

lit

dans

^pltts

le Livre

du

mystère

antiques fraginenti

42 et 45. Cotte première S^phirah se

noilmde timtôt Yinfim^ tyio

tantôt la oouroiiiit MUfréme^ y\D

p»Sy, et tantôt le non~étre, ^îk, ou le Heu, oipo. ï. Des Croyancès et des Opinions, 6« part., ch. 2. 5.,

*•

76. supr. ch. 7.

4. 2* part., fol. 99, sect.

. ,

mischpatim.

5. Uiéroû. Marcell., epist. 136^

tome m4e ses

OEyioree eomfiitêt.

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HT

rap«iku PARTu.

du Zohar

et en

les plus életés

même

de la kaMtole

H adresser une prière

lement,

«r

temps

le

résumé des fHÎBcipes

«r

Lorsqne l'homme veut

:

au Seigneur, il peut invoquer égar

soit les saints

noms de

Dieu, Ehékh, Jahy

« Jdumah, El, Elohim, Jedtmd, Elokei-Tiahaoik, Schadat^ H Adùnalj soit les dix Séphiroth, à savoir

:

la

Couronne,

H la Sagesse, FIntelligenoe, la Beauté, la Grâce, la Jus^ « tice, etc. »

une

les kabbalistes sont d'accord sur ce

que 1^ dix noms de Dieu et les dix Séphiroth

principe, sont

Tous

seule

etmème chose

:

car, disent-ils, la partie

Spirituelle de ces noms, c*est res^ence n^éme desnumérar

tions divines

Saint Jérôme, dans plusieursde ses écrits,

parlé tfussi de certaines UraHUong h^û^qtêêi

qui font le Paradis, ou,

hébreu, l'Eden

comme on

(py

Remarquons d'abord

,

en

plus ancien que le monde*.

qu'il n'existait pas chez les Juifs

d'aufres traditions connues sous celles

mr la Gmiètê

l'appelle toujours

un

titré

analogm que

qui étaient comprises dans cette science mysté-

rieuse, appelée par le

Quant à

Thalmud YBUtt^ê âê

la Gêhéêe.

en leur nom,

elle s'ac-

la croyance rapportée

corde parfaitement avec ïè Zakar^ où ïa Sagesse su-

prême,

le

accomplie et

de

Verbe divin par lequel a commencé et la création, le

toute^vie,.est désigné

comme

Fardes Rimonin, 2. D. Hieron. 6pp. dernier vol. de l'édit. le petit

ouvrage

intitulé

:

s'est

principe de toute intelligence

QueHUmes

le véritable

fol.

£den.

iO verso. rriTSOri

de Paris.

— Voy. aussi

hebrtffcœ tn Genesm*


112

LÀ KABBALE.

autrement appelé TEden supérieur (HK^V la

même

py)

'

.

Voici

opinion reproduite sôus une forme différente

dans un ^utre ouvrage kabbalistique, que Ton a youlu

pour plus ancien encore que

faire passer

«

Ce que nous appelons

ce

monde qui

monde à

le

venu

est déjà

Zohar

le

un

venir, c'est

car^ lorsque Dieu conçut

;

a la pensée de créer l'univers,

il

produisit une lumière

pu

tellement éclatante, qu'aucune créature n'aurait

(c

la supporter.

.ce

« mit

à

il

vit cela, le saint donjt le

nom

prenant un septième de cette lumière,

soit béni^

ce

Quand

la pla^e^

où devait

pour

:

exister çe

les justes

monde

,

le

et ré-

quand ils seront appelés

cr

servlBi

le reste

(c

à en

jpuir dans une autre vie. Ainsi donc, ce que

H nous plaçons dans l'avenir,

c'est ce

qui existait déjà

avant les six jours de la création^. » Mais un

c#

fait

plus grave que tous ceux qui viennent d être énoncés, c'est l'intime

\ \

:

i

dans

le

tout^

ressemblance que nous offre la kabbalei,

langage aussi bien que dans la pensée, avec

les sectes

du gnôsticisme, surtout celles qui ont

pris naissance en Syrie, et avec le code religieux des

y a quelque^ années seul^ent, du syriaque en latin. Nous attendrons, pour

Nazaréens^ découvert I

et traduit

donner à ce

il

fait le caractère

de l'évidence

soyons arrivé à cette partie de notre

2.

fin

Fragment du

du premier

vol.

livre de

,

travail,

que nous

où nous

la Splendeur (Sepher habalur) cité

du Zobar,

édit.

à

la

d'Amsterdam.

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PHEMIÈRE PARTIE.

1

1

eherehérons à connaître les rapports qui existent entré le

système kabbalis tique

systèmes philo-

et les autres

.

sophiques ou religieux. Ici nous nous contenterons de

que

faire observer

les doctrines- de

Simon

le

Magicien,

d'Eixaï, de Bardesaines, de Basilidé et de Yalentin

ne

nous sont connues que par des fragments disséminés dans

œuvres de quelques Pérès de

les

dan9 celles drie. Or,

comme

l'Église,

'

saint Irénée et de saint Clément d'Alexan-*

on ne peut pas supposer que

ces

œuvres aient

à un rabbin 4^ xm* siècle, qui, dans l'ouvrage même dont on veut lui faire honneur se

été familièrea

,

montre celle

du

fort étranger

à toute

christianisme.

mettre qne

le^

à

littérature, et surtout

Nous sommes donc forcé d'ad-

gnosticisme a beaucoup emprunté,

pas sans doute au Zohar lui-même,

tel

que nous

le

lioft

pos-

sédons aujourd'hui^ mais aux traditions et atix théories qu'il renferme.

Nèus ne séparerims pas de l'hypothèse que ndlis venous d écarter

celle qui^

comme une imitation dé

nous présentant la philosophie

dans l'empire des

Arabes, ]a

fait naître

t6t irers le

commencement du

quelle la philosophie

mière

xi* siècle

musulmane nous

fois des traces

de mysticisme

kabbale

:

au plus

i

kalifes, ;

époque à là-

pour

la pire*

Cette opinion/

exprimée il y a longtemps comme une simple. conjec-

i. C'est Avicenne qui passe généralement

du mysticisme chez

les Ardbes.

Né en 9d2

,

ponr il

est

le

premier organe

mort en 1056. 8

a

;

mystique des

offre '.

la

.

'


114

LA «ABBALE.

twe^ dio» ]m

Mémmrm

in

d$ tAimdêmi$

ùmeripihni^

M. Tholuck a voulu récemment laressusciteret lui prêter Tâppui

sa riche érudition.

Sans «n premier

recherd^aat riuflueace

luoire,

eumer

grecque a pu

wxt

œUe

quo

la

philosophie

des maliométaiii'^

le

f

ft&yaut orientaliste arrive

iriae de Vémanalioii

a

i

été

cette conclusion

:

que

la deo*

eomiue des Arabes en mèine

tenips

que

fffriyé

jusqu'à eux qu'à travers les commentaires de

système d'Aristote ; car ce dernier

le

Thémistitts,

n'est

de Théoo d» Smyrue, d'Énée de Gaaa, de

Jean Philopoiiy en un mot avec

les idées d'Alexandrie,

exprimées cependant sous. une forme très incomplète.

Ce germe une

fois

déposé dans

le

sein de l'islamisme

ne tarda pad à sedéveh^per en nn vaste eysitane qm, semblable à celui de Plotin, mettait l'enthousiasme audeseus de êtres

de

eomnia

k raieen, la

et,

après avmr

ibtt sertir

toae hs

substance divine, proposait à l'homme,

le dernier

terme de la pcefeetion, d'y rmtier

par l'extase et l'anéantissement de lui'-même. C'est

mysticisme jnoitié arabe,

«loitié free»

ce

que M. Ihobask

veut nous faire admettre ccnnme la vraie et unique eonroe de la kabbale^

1.

Remarques sur

à celte fin,,

il

oammeace par

l'antiquité et C origine de la Ca66a(e,

pardelA

Nauze, tome §SL des Uém. de FAoëd, des inscHpt, 2.

ÇwmmUUio de vt quam

M^uhcmmedanonm ^

Iwil.

grœea pkUo8(^hia

/udoorum, exereuerit.

leza, iïhl». 3. Particula H,

de Ortu CabbaicB, Harob., 1857.

in, theologiam Partictfla.1,

tm

Hamb.


PREMIÈRE PARTi£,| s'attaquer

i

l'antbe&tÎQÎté (des Ihnres

kaMMistiques

du Zohar, qu il regarde coau&e use eem^ âe la fin du im* sièele, tbiit en accordant à la

aurtout à celle pilaticm

kabl)ale ^leHDièma une exiatttiGe plus aaeieue^ il

pttiie «foir iRia te

pmit

lunrs

de doute,

il

Quasd entre-

prend de démontrer la parfaite jresaemblanee dea idées eontenues dans ces livres avec

celles

qui font la sub-

staDoedu myatioisiiie and>e»M.T]Mlad£ n'ayantovaiieé, contre l'authenticité des

aaam argument

«tué

monuments de

non» nraydms déjà

nous arrêterons seulement à tiédit ici

h phA

dans

véâufié,

noms con-

d'entrer,

b fb^d m6pne du

kabbsfc,

la dernière^ et sans

iiRtéreaamti partie

nous sommes obligé

tîeo,

la

de son tmvaîU Mats

un peu par

anticipa-

systtee InMMdistique, et

dans quelques considérations

relatives

à son origine :

BMs ae mm ea plahidroiis pas si cela peut jeter quelque diversioa sur les recherches un peu arides.qui bous oseopesi en moment.

^

La première réOexion qui se présente à Tesprit^

h

que

lAiBlttdde

des idéea

hélirâSqiies et

asabes, f&t-elle parbitement établie,

il

c'est

des idées

n'en résulterait

pas encore que celles-là sont nécessairement une eontrefafon de

unes

edles^* Me

poucraît-il passe £aire que les

et les autres fussent sorties

reots d'ansssoarce

par des canaux

eommime plus ancienne que la phi*

lospphie musulmane^ plus ancienne

I.

(kwr.

ott.,

difTé*-

même que

la

phi-

part, n, p. 10-iS» 8.

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116

LA KABBALE. .

losophie grecque d'Alexandrie 7

regarde qu'ils

les

En

en ce qai

effet,

Arabes, M. Tholuck est obligé de convenir

ne connaissaient nullement

la philosophie d'A-

lexandrie par ses véritables organes Plotin, de Jamblique, de

les oauvres

de

Prodns, ne sont jamais arri-

n ont jamais

vées jusqu'à eux,

:

en sy-

été traduites ni

riaque ni en arabe, et de Porphyre

ils lie

possédaient

qu'un commentaire purement logique, l'introduction au traité des catégories

^ D'un

blable quQ les croyances Perse,

autre c6té, est^l vraisem-

c^t

les idées

bre dans toute l'antiquité sous le taie,

si

nom de êagme

célè-

miit-

aient été complètement anéanties à l'époque de

mnsidmanë,

l'invasion le

de l'ancienne

que la philosophie religieuse des mages,

mouvement

et

ne comptent pour rien dans

intellectuel qui a illustré le

règne des

Abbassides? Nous savons qu^Avicenne a écrit vrage sur

la sagesse orientale.

De quel

droit

un oih

donc ose-t-on

affirmer, d'après quelques rares- citations d'un auteiff

plus moderne, que ce livre, aujourd'hui complètement

perdu, n'était qu'un recueil de pensées néoplatoniciennes^? Gazali

:

ce

En mettant sous nos yeux ce passage &ut que tu. saches qu'entre le monde

II

(<

porel et celui dont nous venons déparier (le

(c

spirituel)

il

y a

le

« onibre et notre corps

même rapport % » comment

d'Al cor-

monde

qu'entre notre

M. Tholucic ne

1. i&. «ip^,pkirt.n, p.7-11. 2. Ooor. otï., part. 3.

I,

Jam verô mundi

p. 14;

corporalis ad

eum mundum

de quo.modè

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417

PRBMlÀaS PARTIE.

pas rappelé que

8*e8t-il

c'est aussi

même

se servaDt de la

dans ces termes, en

comparaison , ^qne

les zerdofr-

tians, l'une des sectes religieuses de l'ancienne Perse,,

fonnulé

ayaient

le

principe fondamental de leur

croyance^? Quant aux depuis la

ciq>tivité

Juifs, tout le

monde

que

sait

jusqu'à leur entière dispersion,

ils

n'ont pas cessé d'être en relation avec ce qu'ils ap-

pays de Babylone* Nous n'insisterons pas;

peUent

le

pour

moment, sur ce

le

point, qui sera longuement dé-

Teloppé ailleurs* Nous dirons seulement que

dte positivement que

il,

la sagesse orientale

ênfmU

fat

mien jomri

^,

et

*:

le

de TOrievU emmaUeeiU depuu

dont

il

cite

Zohar

cette sagesse^ dit-

un exemple

pre^

lè$

parfaitement

d'aoèord avec ses propres doctrines. Eyideminent,

ne peut pas être

ici.

il

question des Arabes, que les écri*

vains hébreux appellent inyariablement les

mfami iT/i-

maël ou les enfants del'Ârabie^.ce n'est pas dans ces

termes que Ton parlerait d'une philosophie contemporaine, étrangère^ née ristote et

récemment sous

l'influence

de ses commentateurs alexandrins

:

d'A-

le Zohair

ne la ferait pas.remonter aux premiers âges du monde ;

ne

il

comme un

la présenterait pas

héritage transmis

*

diximus, laliohem talem, qualis Jfr.

umbns ad corpus

hoaiipis, esse ^

tupr»^ p. 17.

'

4.

i"

Voy. Jfiom. Byde, de Rdig,

part.,

sec.

Min

'HDTp >o VD yr^y fol.

n

vet.

Pen.^

c.

XXH, p. S96

vn «na^n «Mno

C|t

secf.

>b ^lQt^^

dtp

99 verso.

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118

,

par Abraham aux enfants de ses concubines, C0iai-«i

Ibis

«a MtioiiB de rOrient ^ «'est pas

il

même

k Térité est que le mysti-

et les principes enseignés

wmftvfffmd

dans

le

Zohar

plolèi par leur» différenoMqaepopleQrs

ressemblances. Tandis que

ment

^

nécessaire que nous fassions

luage de ottlttgunent; car cisme arabe

par

et

les

unes portent exdusive-

sw cjBcIqiiea idées générales, eonummes à tovle

espèce de mysticisme, les autres éclatent surtout sur les poîttls les

plus essentuls de la métaphysique des dein

systèmes, et ne laissent subsister aucun doute sur la Tsrsité de

le»

iortgiiie.

1^ important, connu en Dien

les

Ainsi,

pour

di>«

aller tout droit

an

mystiques arabes, apjés avoir re-

la eubstanée sniqoe

de tontes choses el

la cause inmianente de luniTcrs, enseignent qu'il se ré-

vMé on se manfesto soua trais aspects différaits lui

^

de lunité ou de

1

distindîon n^existe fancdrc; 2^ cdni où se

?

4* ce-

être absolu, au sein duquel nulle les:

objets dèal

compose Tanivers commencent à se distinguer dans

leur essence, dans leurs formes intelligibles, el ipotttivsr

pcé^nts devant rioteUigence diYine. La

sième manifestation divine •

c'est le

c^eêt

à

se

troi-

V nniTCM InHntiBe,

monde réel ou Dieu devenu visible^. Le système

kabbalistique est loin de nous offrir cecaractère de simplicité.

Sans doute,

il

nous présente aussi lasubstanoe

'

4. Jb, 8upr. fol.

2. ThoL, auvr.

iOO

rect. et vere.

ctY., part.

U, p. 28 et 29.

*

uyui^cd by

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PEEMlÂaE PARTIE. divine eoniat la sobitaMe

119

wiqM^ ammm

wmam

la

i*oà découlent étâmeUemoat, sans l'^uiser, toute me,

toliwde trois

toirte huiiièieel tonte existonoe; «lait,

manifestations, de trois formas générales de TÉtreinJamiy il

ea nemnattd'^bnd dix

ee lontlM dix

:

MfiànA,

qui £e partagent en trois trisités venant se réunir dwa

nm trinîté uniqM el dans mie foraie wprteie*

GeMÎi»

ne représen^ première tpMee

déeées danalenr ensemble, les S^hijpotà teal ifne le {nremier degré, que la

de reustenee, eeUe fu'oi^

aff^e

muion^ Au-dessous

se

effisest,

d'elles

le eieiMb de l'4mt^

trouvent encore, nous

duMSim i part, le speetiM^ d'aae vuriété

nie, le monde des purs esprits

ou de

deaaphèree et dee iatelligenees qui

pour nom

le inonde

les dirigent,

de la formation; enfin

plus infime appelé le noiide. da trs«sil

res qui

animent

le

le

i^anl

degré le

a» ib tmiim^

Les mystiques arabes reconnaissent aussi

tme eelleetiva dont

inft-*

la créatùm, le monde

comme une

eortaot toutea lee àqfsa partiooUè^

monde, comme un

tear qu'ils appellent le père

esprit générar*

des e^Hrite, Teeprit de

homet, source, modèle et substance de tQus

Ma-

les autres

espiiCa^ Ceet dana eetle eeaoeptioQ qv'oa a^oulu tMVh ver le modèle de l^i^om JCedmon, de

dea kabl^stes. Maires

Tbomme

(pie les kabbatietes

céleste

désignent

par ce nom, ce n'est pas seulement le principe de

i'in-

teDigence et de la tie spirituelle ; c'est aussi ce qu'ib re«

1. 76. supr., p. 50.

.

.

.

\

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120

LA KABBALE.

gardent

comma

aa-dessus et

comme au^^eMous

Tesprit; c'est Tensemble des Séphiroth,

ou

le

de

monde de

rémanation tout entier, depuis l'Être dans son caractère à ce degr^

le plus abstrait et le plus insaisissable^

qu'ils

nomonent le poial ou le aon-^lfé, jusqu'aux forces constitutives de la nature.

On ne

trouve chez les Arabes autient une si

cune trace delà métempsycose, place dans le

grande

système hébraïque* Vainement aussi vous

cherehereB dans leurs ceuvreç ces allégories continuel-

que Ton rencontre dans

les

i

le

Zohar, cet appel constant

la tradition» ces personnifications hardies se multi-

pliant par des généalogies sans ûo, genealogm intermi-^

«afw,

comme dit saint Paul S

et ces

tesqueset bizarres qui s'accordent

métaphores giganr

si bien

avec Tesprit

du vieil Orient. Arriyé àla fin de son œuvre. H; llioluck lui-màme^ dont la franchise égale la science, recule devant la pensée qui Tavait séduit d'abcHrd, et

comme nous

il

conclut,

pourrions le faire , à l'impossibilité ab-

solue de faire dériver la kabbale de la philosophie mystique des Arabes.. Voici,

du

reste, ses

propres paroles,

qui ne manqueront pas d'autorité dans la bouche d'un

homme de

la

si

profondément instruit de la philosophie

langue des peuples musulmans

:

«

et

Que conclure

« de ces analogies ? Peu de chose, à mon sens. Gsr, ce *

I

i.

de «

U

est bien

difficile

de ne pas rapporter à la kabbale ce passage

la première lettre de saint Paul

iiiibalis

«quàm

à Timothée

:

«

Neque intenderint

etgeneàlogiis iDteraiioatis,qiiiB quaestiones pnestant magis

«dificationem Dei. » Ç&^àslLadTimotk^% 4.)

y u,^ jd

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mmtAE «r '

que

les

PARTIE.

121

deux système^ cmt de semblable , on le

trou-*

« verait ailleurs dans des doctrines plus anciennes, dans

u les livres des Sabéens et des Perses^ et aussi ehes les « néoplatoniciens.

« sous laquelle

Au contraire, la forme extraordinaire

4)es

idées nous appalraisseut dans la

a kabbale est tout à fait étrangère

aux mystiques apL-

pour s -assurer que la kabbale

c(

beSj. D'ailleurs,

a

lement sortie du commerce de ces derniers

ff ,

drait avant tout rechercher parmi

eux

(c

Séplurotb* Mais c'est d§ quoi

ne nous ofùrentpas

f€

le

u

ils

est réel,

il

fau-

la doctrine dès

moindre vestige , car ils ne connaissent qu'un seul

mode sous lequel Dieu se

révèle. à lui

même. Sur

ce

point la kabbàte se rapproche bien davantage de la « doctrine des Sabéens et

»

du gnosticisme

L'origine arabe de la kaUiale une fois démontrée

iuadmjsBible

du

i

XIII® siècle

l'opinion qui fait du. Zofcor

une œuvre

a perdu son dernier appui ; je veux par-

ler d'un ce^aiii air

se parer encore.

dp vraisemblanee dont

elle pourrait

En effet, comme on a déjà pu

rer, par le parallèle

s'en assu-

que nous venons d'établir,

le Zefcor

«

renferme un système de

Wte

la plus

haute portée, de la plus

étendue. Or^ une ccmoeption de ee genre ne se

forme pas en un jour, surtout à une époque d'igno^

I. Jam verôex analogiis non multa arbitror. Nam

istis

quideim disciplinis numstrari liée

non apnd

quid censés colligi posse? Equidem

similia etiam in aliis et antiquioribus licet..

In Çjcnpiis Sabaeis et Persicis,

neoplstonicos. Contra singiilans

ides ist» in Cabbalà

illa'

forma quam

pm se itfont, ab Anil»icte

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423

LA.

canee et de

jm&

KÀBBALI.

foi a;?en(^, etiriout

dans une obsee d'iioa»-

sur laquelle pèse Ihorrible poids

la penécElkin. Si

moyen

âge ni

donc

m ne

en nenler

et

de

reneonlre daae tout le

les antécédents, ni les

«jretAme, il iant bien

du mépris

éléments de ce

la naiesance Jusque dans

Tantiquité.

Hem ivulà arrivé à ceu beji Jk)châï

qui piétondeat que: Sinon

a réellement enseigné à un

petit noml^re

de diaeîfdee et d'amis, pavmi tesquele ee filsi

métaphysique

la doctrine

toôiiTait

aon

et reli^euse qui lait la

base dn Zohmf ; mais «foéeM leçons/ d'abord traaemisee

de

it^uclie

labiés,

et

en boucbe, comme autant da.seerets invio*

ont été féiigéea pen à peu

;

traitions

cfue ces

c^ Ilotes, auxqudles se mêlèrent nécefimirement des

commentaires d-im» époque plusréeenfle^ s'accumulant, et par là même s'altérant avec le temps, arriTèrent enân

de Palestine en Europe vers la

fin

dn

xiiL* siècle.

Nous

espéoens que cette opinion, qui n'a été mp^mée jusqu'à présent qu'avec timidité et sous forme de conjecture,

anÉa bientôt le caraotàrs et tous 1^ droits 4e la eerti-

• •

tude.

-

B'aboird,

chronique

comme

l'a

inti;tulée ta

rm^ftrqué déjà l'antenr de la

Chaîne de la tradition^ elle s'ao*

eorde parfaitement avec Tbistoire de tous les autres mo*

nument3

religieux

du peuple

juif

:*

c'est aussi

en

réur-

nissant des traditions de différents ftgèe, des leçons de divers m.aîtjres

,

Ués cependant par un principe com-*

nuiB, qa'o» a fieraié et la MjMehiia, et le

Tbidmad de

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123

PREMIÈRE PARTIE, lérusalem, et leîlialnind de Bdbylene»

Elb me s'aeeafde

pas moinfi avec une croyance qui^ d'après Tbistorksi cpie

eHer, 4<Âk étra .asa» ancienM.

noue Tenons

AtrUf HfifriA par

tf

i'^i,

ir

tellenieÉt

«

à

œt omon^e éteU

complet,

,

chameau S

ia charge d'un

poser qu'un

tiraditûua ipie

TokaniBeux , que

il

aondl pBtt

n Oft ne pest.pas

homme, quand même

il

écrire sur de telles matières, puisse laisser de sa dité

Uem^

une preuve aussi ef&ayante. Enfin, on lit aussi dans

las AnfipUsMMls

même la

np^

passerait sa vie à

Al

ZflAor,

nmil ^Jipn*

langue, et connus depuis

Xokar

lisMttéBie»

ausfii

ésatiàà

dans la

longtempa cp»

que iie ^temier ouvrage ne scujar*

mais entièrement publié ou, pour traduire plus Qdèle^ ;

vnwty -qtt'fl le aera à la fin des }0iun\ Lcu'âqu'on aborde l'exatoen

j cbereher^ sans

du

livre lui^^jnème,

pour

préoccupalioft, cfoelquoi kinriàtes snr

son origine, on ne tarde pas à s'apercevoir, par l'inégalité le

dm

style

'

et

par le défaut d'unibé, jum pas dans

système, mais dans l'exposition, dans

la

méthode,

..

dans rapplicatien des prinripes généraux; «ifln; dans leis

peAséçs de détail, qu

SchalscheUth hakabalah^ Sol

23

il

est tout

.bm

Tian^SD uSan»

mhv nnrvo

Titra

s,

H 7 a des lissages où le

et d'autres

£ait

impossible de

m^p n»il in^

rect.

fi.

à

w

tbd

H'H

ppn «poa nnm'

syriaque est à peu près seul employé

où Ton ne trouve que

les terminaisons

de

cette langue,

avec des mots qui appartiennent tous à Thébreu rabbinique.

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LA KABBALE.

124 l'attribuer les

à une seule personne. Pour ne pas multiplier

exemples sans importance, pour ne pas insister sur

des faits de lang^e^ que nulle traduction ne peut consenrer,

ccmime on ne peut, sans leur donner

la mort,

arracher certaines plantes de leur sol natal, nous nous

bornerons i indiquer rapidement

les principales diffé-

rences qui séparent du reste de l'ouvrage trois frag-

ments dont nous avons déjà Livre

fait

mention, savoir

:

le

du mystère, HtnjPXt'l tC\SDy généralement con-

sidéré comme le plus ancien

^0%

l'on représente

la

;

Grande oiMmbUe, KTIK

Simon ben Jocbaï au milieu

de toQS ses amis; et enfin KtDIT, où Simon, sur son

la

lit

PeHU ûaêmUiej KTTK

de mort, après avoir été

précédé dane la tombe par trois de ses disciples, donne

à ceux qui

lui restent ses dernières instructions. .

fragments, qui, placés i de grandes distances

Ces

Tnn de

nous semblent d'abord comme perdus dans cet

l'autre,

immense

recueil,

forment cependant un seul tout par-

faitement coordonné, et pour la marche des événe-

ments et la fornoie

sique,

poilr celle des idées.

On y

trouve, tantôt sous

de l'allégorie, tantôt dans un langage métaphy-

une description

suivie- et

pompeuse des attributs

divins, de leurs diverses manifestation$, de la manière

dont

le

monde à été formé,

et des i^ap^rts qui existent

entre Dieu et l'homme. Jamais teurs de la 8péculatioi^«

de

la loi

quitte ces

p6ur descendre dans

extérieure et pratique, pour tion

on n'y

recommander

ou des cérémonies

religieuses.

hau-

la vie

l'observa-

Jamais on

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125

PREHIÈEK PARTIE.

un nom, ou un

n^y rencontre ou

ou même une

fait,

expression qui pourrait nous faire douter de rauthen-^ tieité

de ces pages, où

l'originalité

de

forme donne

la

encore plus de prix à l'élévation de la pensée. La role

y

est toujoors.dana la bouché

du

maître, qui, pour

mé-

convaincre ses auditeurs, n'emploie pas d'autre

thode que cdle de

l'autorité. Il

il

appris; mais

affirme, et

il

c<Nnme

accueillie

m

résumé substantiel, mais

^ On

reste

du

de

foi.

Ce caractère se

Lwn du

Mm

myt l^e, qui

On ne

habeni^,-

livre.

Au

fait

est

un

de tout l'ou-

fort obscur,

pourrait dire de lui aussi

ameUniUUm

il

ont

lui

chacune de ses paroles est

article

surtout remarquer dans le

vrage

ne démontre pas,

ne répéta pas Ce que d'autres

n'explique pa^,

pa-»

iocebat quasi

:

procède pas ainsi dans

le

d'un

lieu d'une exposition continue *

I. G'sit

à propos de oe

chapitres, qu'on «

«

lit

dans

livre,

le

fbnnant

Zohar

un homme demeurant

se figure

oonnaissant pas les usages de la

c

On

« manger.

U

€ noufesQ

:

«

loi présente

mande : A quoi

du

blé.

«Thuile. « fàitî

ceci?

complet en

traité

seul dans les ville. Il

« se nourrit que de blé à Tétat naturel.

« à la viUe.

un

cette gracieuse allégorie

Un

lui

jour oel

répond

;

«

dûq

Qu'on

montagnes

ensemence du

du pain d'une bonne

On

:

et

ne

blé et

ne

homme se

qualité, et

rend

il

de-

du pain pour PniB il demande de

C'est

le prend et en goftte avec plaisir. Et de quoi cela est>il ûdt? On lui répond qtiec'esiavee Quelque temps après on lui offre des gâteaux pétris dans Il

On

en goûte, puis lui

répond

:

il

demande

Avec du

blé.

:

Et ceci

,

de quoi cela

« de la pàtiseeiie royale pétrie avec de Thuile et du miel.

«la même question que

est-il

Plus tard on met devant lui

les premières fois^ et

U

U adresse

obtient la mémeré-

€ pense. Alore il dit ;tfoi je suis le maître 4e toutes ces dicees^Jd « les goûie dans leur racine» puisque je me. aoucrts

du

Jdé dont


126

EABBAU.

I.A

mèBM <^dre>d'idées ; an Uea d'an {dan libieMul ecmfii, subfi avec constance,

tes textes sacrés

ioToqurw témoignage ¥0111 ae placer à

que Tauteor de aei

la suile

propres pensées, c'est la marche incohérente et déser-

donnée d'un eommeiitahie. Cependant , oomme TaYon» déjà aaittlrn'eaA

fait

nem

observer^ l'exposition de TÉcriture

qu'un prélexle; nuda il n'en est pat nuMae

du mâme

vrai que, sans sortir absolument ,

dées^

on

sujet

à un autre; ce qui donne

oeicle

d'i'-

est fréqttwmeiit conduit, par le teikte» ifmm

lieu

de penser que

les

amt eonaeg¥éeB dans

notes et les traditions qui se

Técole de. Simon ben Jochaï, au lieu d'être fondues dans*

un système eommun

d'après Toidfe logique, oit

été ajustés, auivant l'esprit

du temps, aux principaux

Qm

passages du PmÊêalmtqmi

est eoiiflmié

dans

catte

opinion quand on s'est donné la peine de s'assurer

que souyent

n'existe pas le

il

le texte biblique et la partie .

commentaire* La

même

moindre

ineohérence,

dre régnent dans les faits, qui ,

petit

nombre

un

et portent

rappcnrt entre

du Zohar qui

,

le

lui sert

même

.^'ailleurs,

sont en

caractère assez uniforme,

lei la théologie

métaphysique ne. règne plus en

veraine absolue

;

mais

,

de

désor-*

s^-

à côté des théories les plus

hardies et les plus éleyées, on ne rencontre que trop •

nsudl étranger aux «éfiees « qsfIMâf tire, et ces déliées étsiem-perdeM lui. Il eâ est de « mâi&e de eelniqui éteéto aux piincipes génémex de laeDlaiice, «"SiësseQf

ftitos.

Bans cette pensée,

il

pm

« car

il

igoore tOB966 les délices

^e l'on tiie ds ses pfMpes. »

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PREMIÈRE PARTIE,

détaik les plus matériek

flouveiit les

427

du

€tltè «cté^

rieur,

ou

risles^

semblablea en cela aux easutaies de

ces questious puériles auxqueUea les

guéma^

totfles lee

autres er^yance» , ont consacré tant d'années et de irohunes. Ausei le Zofcar

quand Ici

fait-il

autorité en ces matières,

Thabuud' et la Misclma gardent

le

sont rassemblés tous

les

le iilenee

arguments que

^

les cri-

tiqaea modmEiea ont Uii valoir en finreurde l'opinion

commune,

qui leur est

et

dont nous croyons avoir tout

à l'henrd démontré la fmsseié. Enfin,

to«l,

dernière partie, la forme ^ussi bien que

d'we -époqoé

lea traces

jdaas

fond, porte

et crédule qui

régnent

h premiàre^ nous rappellent sonyiniit et le

et le langage de la Bible.

celui

disciples qu'il

Nous

,

c'est

la

«ndt dïiargé de rédi^

allons essayer de le traduire. «

sainte (c'est ainsi

H difles^)

:

citer

mort de Simon ben Jochaï, par rabi Aba,

la

de ses

leçons. (I

de

temps

Nous ne pouvons guère en

qn'im seul esen^ile, sans anticiper sur Tamiir le récit

cette

pins réeente; tandis que là

lenthousiasme naïf

simplicité,

le

daàa

lampe

que Simon

eét appelé

sesl

La lampe

par ses dis«

sainte n'avait pas achevé cette der-

« nière phrase, que les paroles 8'anèlil«nty et oepien^ « dant j'écrivais toujours; je m'attendais à écrire encore «.

longtémps, quand je n'entapidis plus rien, le ne levais

mon

WTSo (nmt?!) yrma ^a>li«'l3Pt que tout ce que la Cktémara n'explique pas et n^ini qui se trouve expliqué dans le Zohar, fait autorité. Schalschekth )i»Sin

C'estrà-^ire,

^oèoM, fol. 23

;

Abraham Zacoutb, fol. 32.


LA KABBALE.

128 « pas la c<

tAie,

ear la lumière était trop grande pour tné

permettre de la regarder. Tout à coup je fus saisi

H j'entendais une voix qui s'écriait

:

:

De longs jours, des

« années de vie et de bonheur sont maintenant devant

Puis j'entendis une autre voix qui disait

tf

toi.

ti

demandait la vie,

et toi tu lui

« nelles. Pendant tout le jour, fc

le

du feu

(c

donnais cours à mes lamentations. Quand

j'étais

« fut retiré, je vis que la lampe sainte,

monde.

que le

saints avait quitté ce

(C

sur la droite, et la face souriante. Soii

mains

j'eusse volontiers

Il

saint des

couché

Éliézer se

de baisers ; mais

et les couvrit

mangé

fils

feu se

le

était là étendu,

(c

la poussière

que ses pieds

(C

avaient touchée. Puis tous ses amis arrivèrent pour

fc

pleurer , mais aucun d'eux ne pouvait rompre le silence.

c(

A la fin, cependant, leurs larmes coulèrent. R. Eliézer,

H son

fils,

se laissa jusqu'à trois fois

« ne pouvant articuler que ces mots

a

père'!...

M et <c

,

à

éteudu à terre et je

Pendant tout ce jour-là,

(C

lui

de la lumière qui l'environnaient,

et

ir

« leva^ lui prit les

II te

feu ne se retira pas

de la maison, ei personne n'osait approcher de

« cause

.

:

donnes des années éter-

R.

:

tomber à

Mon

père

le

terre, !

mon

BDUthy le premier, se remit sur ses pieds,

prononça ces paroles

:

Jusqu'aujourd'hui la lampe

sainte n'a cessé de tkoas éclairer et de veiller sur

« nous; en ce

moment,

«

les derniers

honneurs. R. Ëliéz«r et R. Aba se levè-

(c

rent,

f<

ses

pour

le revêtir

il

ne nous reste qu'à

lui rendre

de sa robe sépulcrale ; alors tous

amis se réunirent en tumulte autour de

lui, et

y u,^ jd

des

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parfums s'exhalèrent de

K

toute la maison.

U fut étendu

ff

dans la bière, et aucun autre que R. ÉUézer et R. Abà

«

ne

Quand

prit part à. ce triste devoir»

« dnlevée^

dn Faperçat à

la bière fut

travers les airs^^etua feubrit*

H lait devant sa face. Puis on entendit une voix qui ut

disait

((

rabi

Venei, et rénnisse^Yons àla ftte nuptiale de

:

Simon—

Tel fut cerabi Simon,

fils

de Jochaï,

H dont le Seigneur se glorifiait chaque jour.

Sa part est

u belle qu'il

ff

et

dans ce inonde

a été dit

:

Yayers

et

dans lautre. C'est pour lui

en paix

ta fin, repose

« serve ton lot jusqu'à^ fin des jours

^

et

con^

n Nous ne voù-

lons pas, encore une fois, nous exagérer la valeur que

ces lignes peuvent ajouter aux observations qui les ,

.

précèdent; mais elles nous donneront au moins une idée

du cairaet^

disciples, et

du

qiïe

Simon

avâit

aux yeux< de ses

dont ^on

culte religieux

nom

est

en-

touré dans toute Técole kabbalistique*

On

trouvera sans doute, en faveur de l'opinion que

nous défendons, uûe prieuvè plus évidente dans le texte suivant,

que nous n'avons vu dans toutes

se trouve

comme dans

ciennes

dîstiiif^é

f(

2

les éditions, datis les plus an«-

modernes. Après avoir

les plus

deux sortes àd docteurs,

KJU^D 'TKD> ajoute

citer nulle part, quoiqu'il

ce

et

ceux

de^ la

C^est de* ceux-ci

c»eux

de la Mischna,

kabbale, îlSap

que

voulu parler, lorsqu'il a dit

:

le

Et

prophète Daniel a les

hommes %

.

psrt., fol.

^TkD» on intelli*

«S veiso, édiL llantoae.

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U

13G

lUBBALE.

k lumière da flnnament. Ce

« gents brilleront cbmind

« éoni eux qui «'oceupent de ee livret qu'on appelle ce

ir

en réunit deux d'une

M mais quelquefois

K et deux de

etr

màme

Ipi

Tille'

royaume;

et sept d'un

n y en a qu'un de

il

le

qui, semblable à l'arche de Noé,

Livre de la lumière,

même

la

Tille

génération* C'est eh eux que

« s'accomplissent ces paroles

:

Tout mâle sera jeté dans

H le fleuve. Or, le fleure n'est pas antre chose que la de ce livre,

« lumière ir

éelaire

dant

il

^

» Ces

mâle

et le

font partie

est évident qu'à l'époque

est celui

du Zohar^ ils

qu'elle

et

cepen-

furent écrits, le

/

Zofcar existait déjà;

il

était

même connu

nom

le^

nous sommes donc forcé

qu'il porte encore aujourd'hui;

de conclure

sous

qu'il s'est formé sbeeesiiiivement

durée de plusieurs siècles et par

le travail

pendantia

de plusieurs

g^érations de kabbalistes.

non pas

Voici,

de plaèe^ mais

k

traduction

,

qui occuperait trop

la substance d'un autre passage

très

,

précieux sous tous les rapports, et par lequel nous voulions surtout montrer que , longtemps après la

Simon beji Jochaï, sa doctrine Palestine, I

\

il

s'est

mort de

conservée dans la

que de Ba-

avait vécu et enseigné, et

bylone on y envoyait des émissairea pour recueillir quelques-unes de ses paroles. B. iossé et R* Sédécias, .

'

*

.

*.

' a

i

Km^Soc 3» part.,

fol.

m

3rawT

153 verso.

ht

^t^aanoT

awi

nniH

vc^^

m

nanD'in^wT

wmSwn

«tkm

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MEKltea PMTIB.

m jcm

yoyajg^aat

oe yerset

^oseml^ld, la aonveraaitioii tcyoaba

cIq rj?0eIéitiMl«

u i*eQt égalameat;

434

Ifi

sort

:

icU

l'homme est^omome la^ort

« 4e la bète ;

ils

deux

m pouYaieat cpmimpdre que

docti^ur3

lomon,

ont tous deux le mèn^e Bùvi

le ploB sage des

$w

« L'homme at ta bèM mau-^

hommes,

*•

n Les

Sih

le foi

ait écrit ces pau:olôs

qui» pour maaerrirde raspreasioc originale, aofitime porte ouverte pour ceux qui n'ont pas la foi'.

^OApaut ainsi, fatigué par

leur

ils

forent acaoatés par

une longue course

demandai

et par

En

rai-«

un homme qoi un soleil ardent,

boire. Ils lui donnèrent

du vin;

at la

conduisirent auprès d'une spurce. Aussitôt qu'il se sentit soidagéi l'étranger leur apprit qu'il était leur

coreligionnaire, et que> par l'intermédiaire d'un ûls

qui dcmnait tout son temps à l'étude de la

lui-même un .peu

hn eoomit la arrivée.

Il

atteindre

initié

cette connaissance. AlorSvOn

question dont on était oeonpé UYiint son

est inutile,

iei,

à

loi, il était

pour

le

but auquel nous voulons

de faire col^oattre la inaniàra dont

il

la

résoliU; nous dirons seulement qu'il fut vivement ap«

plaudi, at ofr fini atvae grande paina qn'on le bûsaa ri» partir. les

Peu de temps après,

moyens de

s'assurer

les

que

deux k/ibbalistes euren(|

aet

homme étàît du

Qom<«-

hre des ooits (a'estaôiaiiittjB, 4ans toute l'étendue do l'oavrage, se

a.

nomment

les adeptes

^ part., ma *]ànvH NnaDtno iia

UA. 487

wae»

de la doctrine),

mt^.fu^it^iimD

.

9.

m%


132

U

ILàABkLt.

que, Tua des plus grands docteurs de Tépoque^

par humilité

qu'il

honneur à son

faisait

iciénee qu'on admirait en lui ; qu'enfin Palestine,

envoyé par

il

de

la

était venu

amis de Babylone

,

en

pour re-

quelques paroles de Simon ben 4ochaï et de

cueillir

ses disciples livre

les

c'était

fils

'*

Tous

les autres faits

sont empreints de

sent sur le

même

même

la.

rapportés dans ce

couleur, et se pas-

théâtre* Ajoutons à cela qu'on

y

fait

souvent mention des croyances religieuses de l'Orient,

comme du sabéisme contraire,

à

^

même

et

on n'y trouve rien qui puisse se rapporter nous comprendrons com-

la religion chrétienne, et

ment

Zoker, dans

le

pu n

d'hui, a la fin

du

de Tislamisme ; qu'au

l'état

où nous

être introduit

xiii" siècle.

le

voyons aujoui^

dans nos contrées que vers

QuelquesHines des doctrines

qu'il

renferme, conmie nous l'avons vu par Texemple de Saadiahy étaient sans doute déjà connues auparavant ;

mais

il

paraît certain qu'avant Moïse de

départ de Nachmanides pour existait

qu'il contient,

prend lui-^mème qu'il ne répète

dans

à

Voyez, pour tout

%

il

le

n'en

ben, Jochal nous ap^

a pas apportées le premier.

amû

ont enseigné

anciens (^*lfiD3 KJl*13n

UlQKl HDI

le récit,

part., fol.

Voyez

Simon

les

ses disriples ce

les livres

Zohar^^*

Léon , avant

Terre-Sainte,

en Europe aucun manuscrit complet. Qiiant

aux idées

Il

.la

«>nan

que

IKUri

les

WV ]2

>3nO jrSo

157 et 158.

sartottt la

!*

part«

da Zahar^

fol.

d9 et. 100.

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133

PRBMIÈRB PARTIE.

^>(D1p)*

U cite, particulièrement

nouna

vieux.

le

Il

espère, au

plus grands secrets de la kabbale, que

nouna viendra Técouter, et

Ham-

Jéba le vieux

moment de

révéler les

Tombre de HaiiH

suivie d'un cortège de soixante

dix justes ' • Je suis loin àd prétendre cpie ces person-

nages

et surtout ces livres

d'une antiquité

si

reculée

aient existé réellement; je Veux seulement constater ce fait

que

les

auteurs du Zohar n'ont jamais songé à re«

présenta Simon ben Joehal

comme

Vinvienteur de la

science kabbalistique; Il

est

nn autre

fait

qui mérite de notre part la plus

sérieuse attention. Plus d'un siècle après que le Zohar fut publié

en Espagne,

il

existait

éncore des

hommes

qui ne connaissaient et ne transmettaient que par tradition la plupart des idées qni en sont la substanee*

Tel est Moïse Botril, qui, en 4409, ainsi qu'il

nou^rap-

prend Iuif-mème'% s'exprime, aindi sur Ja kabbitle et sur les précautions avec lesquelles

il

faut l'enseigner

H

La kabbale n'est pas

ic

plus pure et plus sainte; seulement

a losophique n*est pas le « baie'... « cède cr

même que

EUe est ainsi appelée , parce

1.

Jdra Raba^ ad mit.

2.

Voyes son Gommeotair^ sur

langage phila

kab-

qu'elle nis

pro-

de

matières à son di»*

le

Sepher

Utsiraliif édit.

"

ioL 4S.

A.

le

celui

pas par raisonnement, mais par tradition. Et,

lorsque le maître a développé

:

autre cbose qu'une philosophie

.

M^. fol. ail.

Mantoae,


134

LA KABSILI.

« eiple, ic

.

ne faut pas encore que

il

confiance én la sagesse i

H pàrler de te

il

ne

<:elai-Gi ait trop

cette seienoe^ si d'abord il n'y

mellement atilmisé

jpar le maître.

H accordé, c'eat^À-dire^

({u'il

de

pas permis de

lui est

Ce

a

été for-

diroit lui

mm

pourra parler de la Mer-

a donné des preaTCS de son intelligence, et

u baba,

s'il

«

germes déposée dans son sein ont porté des

si

lili

a fruits. ir

faudra, au contraire, lui

Il

silenoci si

« rieur, et

Ton ne trouve en

s'il

lui

recommander

homme

qu'un

le

esté**

pas encore arrivé au nombre de

n'est

« ceuK qui se distinguent par leurs méditaticms'*. »

nom du

L'auteur de ces ligues paraît ignorer jusqu'au r

ZéhoTf qui n'est pas pr<mèii0é une seule fois dans tout le

cours de son ouvrage.

nombm

£n

revanche,

d'écrivains tràs aneidus^

il

cite

mais

comme

un grand

qiit,

presque

tous^ appartiennent

à l'Orient,

R. Haï etR. âron,

chef de l'académiè de Rabylone.

Quelquefois âussi

le

nous parle de ce

il

yeébakihent de la bouche

donc pas suppèser

ile

R. Saadiah,

(ju'il

a appris

son maitce; on ne peut

qu'il ait puisé ses connaissances

kabbalistiqutô daiis les manvtecrits qui furent pubËés.

par Nachmanides etMcHse de Léon; mais, après avant

comme

système dont Simon beat Jodiaï

là jlih* siècle, le

peut être considéré au moins

comme

le

plus illustre

représentant, s'est principalement conservé et propagé

par une multitude de traditions, que .

'

'

i. J&., fol.

.

•'

.

les

uns se plai.

87 véfso.

uyui^cd by

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PREMIÈRE PARTIE. «aient

.

à

écrife»

.

»

les autres, plué

MMes i la

méthode de leurs Ancêtres,

les gardaient religieusement

dans kur mémoire* Dans

le

ment réunies

i

Uodk que

135

i'^

celles

Zokmr se trouTèa^ seole^

qui ont pris naissance depuis le

jusqu'à peu prài vers la fin du

chrétienne.

£n

eSfit^

nf

siède de l^ète

nous ne pouTons pas

mimler à une époque moins

reculée, je

faire re^

ne dirai pas kl

.

rédaction» mais Texistenee de ces traditions ai semblables ou

si liées

entre elles par Teiprit qui les animei

car alors on 4^nnaisBait déjà la Mereaba, qui n'est pae

antre chose,

comme nous

savons, que cette partie de la

kabbale à laquelle le ZeÀor est spécialement consaeré; ,

et

Simon ben Jochaï nous apprend lui-même

des prédécesseurs. les faire naître

Unous

qu'il avait

est également impossible

d'aboxd, parce que nods ne eonmusaons aucun

nous y autorise

;

on ne peut

1^

:

qui

ensuite nous rappellerons qu'en dé-

passant la limite que nous avons indiquée» plus,

de

dans un temps plus rapproché de nous

même

leoie biéiosolymitain

on ne trouve

plus supposer l'usage du

on de

la

diar-

lan§^ dans laquelle

le

Zofcor est composé. Ainsi, les difficultés Lnsurmontar. bles qtts

Ton rencontre dans

les

opénions qui se

Âi^

tinguent de la iiàtre, deviennent dans celles-ci des faits la eonfirmeni et qni,

positifs

parmi

les 'pteirres

dont nous nous sommes servi, ne doivent pas être

comptées Il

nous

soudre

:

lés dernières.

reste cependaat encore

deux objections à ré-

on a demandé comment» dans nn temps

ioisi

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136

ÙA

KAftBALlà*

éloigné de nous que celui auquel nous rapportons le

monument du système

principal

pu

kabbalistique

on a

,

.

eonnaitre le principe qui fait la base de la cosmo-

graphie de nos jours, ou clairement résumé dans

te

système de Copernic,

si

un passage dont nous avons

plus haut donné la traduction. Mous répondrons que,

dans tous

même

les cas,

en admettant que

du xiii^

n'est qu'une imposture de la fin

Zohar

le

siècle, ce

pas-

sage était connu avant la naissance de Gastronome prussien. Ensuite, les idées qu'ilirenferme étaient déjà

répandues parmi tribue à

1

les anciens ,

puisqu'Aristote les at-

école de Pythagore. «Presque tous ceux, dit-

qui affirment avoir étudié le ciel diins son en-

f<

il^

<c

semble, prétendent que la terre est au centre

cf

les philosophes

(c

les pythagoriciens, enseignent tout le contraire.

« leur opinion^

centre est occupé par le feu,

le

« telre n*est qu'une étoile dènt « laire autour de ce it

même

le

et la

la

le

philosophie,

premiers Pères de l'Église n'ont pas cru devoir

avec

le

effet inconciliable

système cosmologique enseigné dans la Genèse.

C'est, dit Lactance,

|ftiv

Dans

centre produit la nuit et

épargner cette c^inion, qui est en

cr

mais

mouvement circu-

jour^» Dana leurs attaques contre

les

;

de Técole italique, autrement appelés

une absurdité de

yk^ ToS |aI«m «S^ itwu fdwi^ rw 9k

^

t&«

croirie qu'il

y à

eS««v, nùiùjà fi»

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GopgI(


137

PREMIÈRE PARTIE. «r

des hommes

(c

tètes, et

qui ont les pieds an^essès de lisurs

des pays où tout est renversé,

.où. les

arbres

On trouve

« et les plantes eroissent de haut en bas..:.

« le germe, de cette erreur chez les philosophes qui ce

ont prétendu que la terre est ronde * . » Saint Augus-

tin s'est

exprimé sur

même sujet en tmnes à peu même les auteurs les plus

le

près semblables^. Enfin,

anciens de là Guémara avaient connaissance des anti-

podes

et

de la forme sphérique de la terre, car on

lit

dans4e Tkalmud de Jérusalem * , qu'Alexandre le Grand, en parcourant

la terre

pour en

prit qu'elle* est ronde; et

faire la conquête,

Ton

ajoute,

que

céla qu'il est ordinairement représenté

main. Mais

le fait

même dans

une objection contre nous .

nous; car, pendant toùtOv vrai système le

du monde

,

c'est

^

ap-

pour

un globe à

la

on a cru trouver

lequel

prouve au contraire pour

la.

duréé

est resté

du moyen

âge, le

à peu près ignoré

et

système de Ptolémée régnait sans partage*

On

pourrait aussi s'étonner de trouver, précisément

dans cette partie du Zohar que nous regardons

comme

la plus ancieinne, des connaissances, médicales

qui

* •

'

i.

Ineptum credere esse homines quorum

quam

capita, aut ibi quae

et arbores

deorsum

vestigia sint superiora

apud dos jacent inversa pendere; fruges

versi^s crescere. ..

Hiyus

erroris.

106(^108 fuisse quod eiistimarint rotundum esse c.

M. 2. 5.

originem phi-

mondum.

Lib. 3,

Us Clo^tat. JN, 19»* 16, cap. 9. Ahoda Zarak, cb. S. Noas avçns

seh bon

Israël,

tioiivé ce texte dàBis tfenâs-

Problemata de creationey probl. 28.

1

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LA KABBALE*

138

une

éonblatit aeenser

asM

civilisation

exemple, Vfdra Raba^ ou

le

morceau

réeente. Par

intitulé

La grande

a$$êmbUè , renferme ces lignes remarquables cpie Ton croirait

jours

t

a tage ic

empruntées à quelque ir

traité

Dans rintérieur du eiAne,

en

parties^

ti<oiâ

d'aoatomie de nos lo

eerreau se par-

dont chAcune occupe une place

en outre recouvert d'un

distincte, fl est

« mince, puis d'un autre voile plus dur. ce

tradte-deux oanaui , ces trms parties

c(

répandent dans tout

ti

deux c6tés

le

c'eet ainsi

:

voile très

Au moyen de

du cerveau

«6

corps en se dirigeant par

qu

embrassent

elles

le

eofpê

« sur tous les points et se répandent dans toutes ses <c

»

parties

Il

est impossible de

ne pas reconnaître à

ces mots, et les trois organes, principaux dont se

com-

pose l'encéphale

et

et ses

principaux téguments

,

ks

trente-deux paires de nerfs qui éu partent dans un ordre symétrique à.

,

pour donner

la vie et la sensibilité

toute réconeiùio animale» Mais nous ferons

quer qu'obligés de se soumettre

,

remaN-

relativement à leur

nourriture , à naè foule de preàcriptio&s réUgieuaas obligés d'observer et les divers états et les diverses constitutions des animaux,

dans

de ceux que la

impurs

loi déclare

la craint» ,

de manger

*

i.

ont été

les Juifs -

nmo «ntn TOnw f^n l «nSaSiaa mwônH vmo iiw>vp wy^p^ inwSir nwsn

p»pv WDiTpi

yrhnh

p*»3i

in» pwDnM

»HnSi

»HnS «sia Sd3 ]»T2W3no l ^tSin Ssai mriD Sdd k^i:^

vm

^^Stav ]i3^«3l

3« part., fol. 436.

în«D

"jnsnw»!

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PRSMIÈAI PiUlTIB. excités de bile»,

à

bonne heure, par

l'étude

C'est ainsi

que dans

le

4S9

plus puiasant des

de raoafomie et de

«nimau

les affections

m font proscrire

et

on compte généralement

envdoppes du eenreau, niû a une conditieii sur laquelle

mo-

l'histoire naturelle.

Thalmud, parmi

qui p«iiTMt atteindre lès la diair,

le

la perforation des

DTip 3p>a. Mais il y sont partagés

les avis

:

selon les uns, la défensë n'est légitime que lorsqu'elle

deux téguments ^ sekm

atteint à la fois les il suffit

les autres^

-

qu'on la trouve dans la dure-wère. Enfin, d'au-

tres se contentent d'une solution

les

de continuité dans déut eiiVeloppes inférieures ^ Dans le même traité,

on parle aussi de

la moelle épinière^

HTltt^

XSfVl^

«t

des maladies qui lui sont propres. Nous ajouterons à

du siècle, il existait parmi Hébreux des médecins de profession; car on ra-

cela que». dès le milieu les

conte encore dans le

Thalmud

?

que Judas

le Saint» le

rédacteur de la Mischna, a souffert pendant treize ans

d'une affeetion i^thabnique, et qu'il avut pour decin R. Samuëi tradition, et qui

nomie

et les

naissait les

1

,

,

un des plus

mé-

zélés défenseurs de la

4Kitre la tnédeoiné, cultivait l'astre

mathématiques.

chemins du

déa, sa ville natale

Nous' terminerons

ci^l

disait

qonmié

ici, et sans,

Thalm. Babyl.^

±

Schalscheleth hakabalah^ fol,

3.

^miai

de

les

lui qu'il

doute

con-

rues de Néhar^

/

,

i.

tract.

On

:

il

en

est

temps,

Choulin, chap. 3.

^

>S»3WD ntDWT »Su«y

yerso..

mS pnj

mupr.

Digitized


140

Là kabbale.

ces observations purement bibliographiques, et ce que

nous appellerions Yolontiers Thistoire extérieure de

la

kabbale. Les livres que nous avons examinés ne sont

donc pas, comme des enthousiastes confiance,

ou d'une origine surnaturelle, ou d'une an-

tiquité -qui

échappe à Thistoire. Mais

non plus f comme

le

ne sônt pas

ils

prétend aujourd'hui encore une

critique superficielle et incrédule, fruit

l'ont affirmé avec

ils

ne sont pas

le

d'une imposture conçue et consommée dans un

intérêt sordide , l'œuvre

d'un charlatan pressé par la

faimv dénué d'idées, de convictions , et spéculant sur

une grossière fois^

crédulité.

€es deux

ne sont pas moins que

rations. Quelle

enseignent,

que

soit la valeur des doctrines qu'ils

comme un monument

des longs et patients efforts de

la liberté intellectuelle,

temps sur lesquels

le

au sein d'un peuple

despotisme religieux

avec le plus d'énei^ie. Mais

comme on ne tème

qu'ils

encore une

,

de plusieurs géné-

mériteront toujours d'être conservés

ils

à notre intérêt

livires

l'oeuvre

:

ainsi

tel n'est

pas

et<

dans un

s'est

leiir

exercé

seul titre

que nous l'avons déjà

dit, et

tardera pas à en être convaincti,/le sys-

renferment est par lui-même, par son

^e et par rinfluence qu'il a «teroée, un

fait trè^

ori-

im-

portant dans l'histoire de la pensée humaine. ».

.

Digiiized by

GoOglc


DEUXIÈME PARTIE. *

*

I

*

1

CHAPITRE

I.

t '

\ 4

t)B

LA DOCTRINE CONTENUE DANS LES LIVRES KABBALISTIQUEd. ANALYSE DU ^ÈPHER 1£TZ1RAH..

t

• *

.

Les deux

livres que,

le stopticisme

les vrais

malgré la crédulité des uns et

des autres

monuments de

,

nous avons reconnus pour

la

kabbale, nous fourniront

seuls les matériaux que nous allons faire servir à lexpcH sition

de

occasions,

cette doctrine.

Ce ne sera qu'en de rares

quand robscurité des textes nous en

fera

une

absolue nécessité, que nous ferons intervenir les com-

mentaires

et

des traditions plus modernes. Mais les in-

nombrables fragments dont ces empruntés sans choix

et sans

ques différentes, sont loin

livres se

composent^

discernement à des

de nous

offirir

tous

épo-:*

un

ca-

ractère parfaitement uniforme. Ceux-ci ne font qu'éten-

dre le systèmé mythologiqae dont les éléments les plua essentiels se trouvent déjà dans le Livre de Job et les

Viêiani dflséiê

:

ils

nous font eonnaitre, avée une grande

Digiiiz


iU2

LA KABBALB*

richesse de détails, les attributions des anges celles

des démons,

et se rapportent

trop longtemps populaires,

comme

i des idées depuis

pour appartenir à une

seienoe, oonsidérée dès soà origine

comme nn

secret

aussi terrible qu'inviolable. Ceux-là, sans contredit, les plus récents,

et

expriment des penchants

un pharisaïsme

si étroit, qu'ils

si

serviles

ressemblent à des

traditions thalmudiques, mêlées par orgueil^ autant

que

par ignorance, aux opinims d'une secte fameuse, dont le

nom

seul inspirait

qui forment

le.

un

respect idolâtre. Enfin, ceux

plu^ grand

dans leur ensemble,

nombre nous enseignent,

la véritable

croyance des anciens

kabbaliste^, et sont la source, à laquelle ont puisé, plus

ïfiom& préoccupés de

la.

philosophie de leur siècle,

tous les homines qui vQiilurent passer*

çM^ernes, pour

Ncms sommes cependant obligé de cette distinction

dwa

]»»

tmpa

leurs disciples et leurs continuateurs*

m

fiedre

remarquer que

regarde que le Zohar, Quant au

lm0 ^ h oprMiofit sur lequel notre analyse

s'exercera

d abord, s'il

si

n'est pas d'une

grande étendue,

mâmeil

ne porte pas toujours notre esprit vers des régiomi tiès él^éi^s

,

il

•bomogène

n«us o0re du moins une composition et

d'we

rare eriginalité. Les*

très

nua^s thml

l'imagination d^s commentateurs s'est pbi à rjsntourer, se dissiperotit d'euxHnémes û, au lien â*j eherthier^à leur exemple, les mystères d'une sagesas

nous n'y voyons qu'un da.floa f6v0i^,

effort

de

pour ft{Mreevoir

le

ta raison^

i^eiïable^

au mouMmt

pian de l'univers et

Digitizeci

by

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....

443

DEUXIÈME PARTIE. le Vm

qui- rattaehe

éiémeats dont

il

à un principe eommoii Unit

nous

offre

les

Tassemblage*

Ge n'est jamais qu'en s'appuyant sur Tidée de Bien, qu'en se faisant l'interprète de la volonté et de la

pensée suprêmes, que la Bible ou tout autre monu-»

ment religieux nous explique- le monde et les phénomènes dont il est le théâtre. C'est ainsi que dans la .

Genèse , nous voyons la lumière

sortir

du néant à

la

parole de Jéhovah; Jéhovah, après avoir tiré du chaos

twre, se

le ciel et la

fiait

trouve digne de sa sagesse

ser

en

Quand

un

elle

c'est

:

au firmam«Qt

qu'il attadie étoiles.

le juge

il

prend de

souffle

le

de son œuvre

pour

et la

éclairer la terre

soleil, la

lune et les

la poussière, qu'il fait

pas-

de vie pour laisser ensuite échap-

per de ses mains la dernière et la plus belle de ses créatures,

il

nous a déjà déclaré son dessein de forme?

Dans l'ouvrage dont nous

l'homme à son image*

essaycoB de reiidre compte, opposée, et elle

an. suit

une marche

cette, diffërenoe est très significative^

tout

quand

se montra pour la première fois dans rhistoire in-

tellectuelle

d'un peuple

monde qu'on

s'élève

:

c'est

par

à l'idée de Bien;

le

spectacle

c'est

du

par l'unité

qui règne dans Uœuvre de la création, qu'on démontre

à

la fois et l'unité et la sagesse

comme noua l'avons dit

ailleurs,

le livre tout entier h'est

du Créateur.

Telle est,

Kraison pour laquelle

pour ainsi dire qu'un mono-

logue placé dans la bouche du patriarche Abraham

on suppose

:

quejles coosidérations qu'il renferme sont

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144

LA &AfiBÀL£é

celles qui ont porté le père des

Hébreux à quitter

le

culte des astres pour

y substituer celui de l'Étwiel. Le caractère que nous yenons de signaler éclate avec

a

tant d'évidence, qu'il

été

remarqué

et défini avec

beaucoup de justesse par un écrivain du ce

Le Sephm" iêlmak ,

dit

kii' siècle,

Jebouda Uallévi, nous enseigne

« Texistenee d'un seul Dieu^ en nous montrant^ au sein fc

de la variété et de la multiplicité,

a nilé et de l'harmonie ; car

un

tel

la présence

de Fi^

accord ne peut

ve->

« nir que d'un seul ordonnateur ^» Jusqu'ici tout est

parfaitement conforme aux procédés de

au

lieu

gissent,

de chercher dans Tunivers

pour

la

raison

les lois

;

mais

qui les ré-

ensuite dans ces lois elles-mêmes la

lire

1 II

grossière analogie entre les choses et les signes delà

pensée, ou les moyens par lesquels la sagesse se

entendre et se conserve parmi

les

fait

hommes. Remar-

quons^, avant d'aller plus loin, que le mysticiame, en

quelque temps et sous quelque forme qu'il se manifeste, attache une importance sans mesure à tout ce qui peut

représenter au dehors ips actes de

n'y a pas encore

si

1

intelligence^ et

il

longtemps qu'un écrivain très

connu parmi, nous a voulu prouver que 1 écriture

n'est

»

I. Gmry, Mo.» 4, 8, 95. Au lieu du texte hélireu, qvA serait peu compr^ nous citerons TexoeUente traduction espagnele de Jsnaob

Abendana

:

«

Ensena

la

rias y multiplicadas por

dèydad y la unidad por cosas cpie son ^una parle, pero per otra parte, son uiiidas

y concprclaates, y su uoion pruscede del uoo que los ordena. »

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145

DBtnUftlIB ]»AlltlK.

pas une inventioii de Thiunanité, mais un présent de la révélation'. Ici

il

s'agit

des vingt-dénx lettres de

Talphabet hébreu et des dix premiers nombre^ qui»

s^ent

encore à

l'expression de tous les autres. Réunies sous

un point

en conservant leur propre valeur,

de vue commun, ces deux sortes de signes sont appe^ trente-deux noies

lées les

a avec lesquelles,

menmUemet

dit le texte,

Sagme,

i$ la

l'Éternel, le Seigneur

« des armées, le Dieu d'Israël^ le Dieu vivant, le Roi « de l'univers, le Dieu plein de miséricorde et (T

grftce, le

de

Dieu sublime qui demeure dans rétemité,

nom

« le Dieu élevé et saint a fondé son

^. »

A

ces

trente-deux voies de la Sagesse, qu'il ne faut pas con-

fondre avec différetit,

les distinctions subtiles et

d'un ordre tout

admises à leur place par les kabbalistes

mo-

dernes %

il

par

termes d'un sens très douteux, mais qui ont

trois

faut ajouter trois autres formes, désignées

certainement, au moins par leur généalogie grammarticale

,

une

très

grande ressemblance avec ceux qui

en grec désignent

le sujet^

Tobjet et l'acte

même

de la pensée^* Nous croyons avoir démontré précé-

mots détachés sont entièrement

denuonent que ces

1.

M. de Bonald, Beéhêfihêg phUosoph.

M. de

Jdaislre,

*

et seq.

,

chap. 3. Voyes aussi

Soirées de Saint-Pétersbourg^ tom. U, pag. "

'

H2

'

'

2.

Premier chapitre, première Mîschna.

3.

Introduction au commentaire d*Abrabam ben Dior sur le Sé-

pher MtoimÀ, 4'

édit« liantoue.

1SD1 nSDa, premier (diapiti?, première propositioii. 10

*


446

Là.

étrangers au

KikBBALE*

Cependant,

texte.

nous ne pouvons

pas laisser ignorer qu'ils ont été compris tout diffé-

remment

manière qui ne répugne ni au ca-

et d'une

du

ractère général

aux

livre, ni

lois

de Tétymologie,

par l'auteur espagnol que nous avons

comment

plus haut. Voici a Par

le.

premier de ces

il

trois

nommé un peu

s'exprime à ce sujet

:

termes (Sêpha/r), on veut

a désigner les nombres qui seuls nous offrent

un

(c

moyen

(f

nécessaires à chaque corps pour atteindre le but

d'apprécier la disposition et les proportions

« dans lequel fc'tité,

il

a

été créé ; et la

et le poids, et le

mesure,

mouvement,

u toutes ces choses sont réglées par le

et

et la

quan-

rharmonie,

nombre. Le se-

((

cond terme

(c

parce que c'est la parole divine, c'est la voix du

<(

Dieu vivant qui a produit les êtres sous leurs diverses

(5tpttf)

veut dire

la

parole et la voix,

M formes, soit extérieures, soit intérieures; c'est a elle « qu'on a fait allusion ce

lumière

soit, et la

dans ces mots

lumière

fiit.

:

Dieu dit que la

Enfin, le troisième

« terme (5ép?ier) signifie l'écriture. L'écriture de Dieu, .

(c

c'est

« son

l'œuvre de la oréation; la parole de Dieu, c'est écriture;

la

pensée de Dieu,

c'est sa parole*

« Ainsi, la pensée, la parole et l'écriture ne sont en (c

Dieu qu'une seule chose, tandis que dans Thonmie

ir

elles

1.

sont trois ^ » Cette explication

Quizo dezir en

la palabi'a

Sephar la cantidad y

cuerpos criados, por quanto la canUdad eu ordtfiado

y propordonado,

a

d'ailleurs le

el

modo que

peso de los

seael cuerpo

apto paia lo qtié as ciiado, no es'iino

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DEUXIÈME PARTIE.

447

mérite de caractériser assez bien, tout en Tennoblissant, ce bizarre système qui confond Ift pensée avec des

sym-

boles généralement connus^ pour la rendre en quelque sorte visible, et dans l'ensemble et dans les' diverses parties de l'univers.

Sous

grand dans

nom

le

rôle, le

de Sephiroth

mais qui entre

qui joue ailleurs

,

ici

pour

un

la première fois

langage de la kabbale, on ô'occupe d'abord des

dix nombres ou numérations idntratles présentées

comme

les

formes

les

^

Elles sont re-

plus générales, par

conséquent les plus essentielles de tout ce qui est si je

si

puis m'exprimer ainsi

l'univers.

,

comme

,

et,

les catégories

de

Nous voulons dire qn'en cherchant, n'importe

de quel poiut de vue,

por numéro; y

la

les

premiers éléments ou lesprin-

medida, y la cantidad, y el peso, y la propoiziou la orden de la harmonia todo es pornumero,

de los movimientos^ y

que es lo que quiere d^ôr Sapto*. la TOZf

Y Sipur

quiere désir la habla e

pero es babla divins, yozde palabras de Dioz vivo, oon laquai

es la existencia de la cosa en su forma exterior y enterior, de laquai se habla, come dixo, y dixo Dios sea luz, y fue kiz. Y Sepher quiere dezir la escritura

;

y

la escritura

palabra de Dios es su escritura

palabra conque cosa, I. les

el

^Si p^'VSD

m

développements dont

autre sens,

comme

de Dios son sus criaciones

y

la consideracion

;

celui

Cusary, Ditem. 4,

y

la

de Dios es su

Sephar^ y el Sipur, y el Sepher en Dios son

y en el faombre son treb.

no

;

u^

$ 25.

Uea que ne piérmet pas d'adopter un

Cette expression seule, aussi

tile est âuivie,

de sphère, fondé sur Tétymologie grecque*

OU ridée de lumière, exprimée par le mot saphir. Le livre de Razîel, malgré les extravagances qu'il contient, ne s'éloigne pas, sur ce point, de la vérité. pwS na >S3 niii^D Imauwnn ho nota Baziel, édit. AmsteidM fol. 8 ver^. c«aTp«,

iO.


Là £ABBAL£«

148 cipes invariables dtt

monde , on

doit, d'après les idées

dont nous sommes l'interprète, rencontrer toujours

nombre <c

le

y a dix Sephiroth; dix et non pas non onze; fais en sorte que tu les com?-

dix. «Il

neuf 9 dix et

« prennes dans ta sagesse

et

dans ton intelligence;

a que sur elles s'exercent constamment tes recherches, « tes spéculations, ton savoir, la pensée

nation

c<

rétablis le Créateur sur sa

mes, et

;

fais

et ton

imagi-

reposer les choses sur leur principe, et

<c

base*.» En d'autres

l'action divine et Texistence

du monde

ter-

se des-

sinent également aux yeux de l'intelligence sous cette

forme abstraite de dix nombres , dont chacun

rctpré-

sente .quelque chose d'iniini, soit en étendue, soit en

du moins

durée, soit par tout, autre attribut. Tel est le

sens que nous attachons à la proposition suivante .

« Pour

les dix Sephiroth,

« l'avenir, ni

dans

le

il

n'y a pas de fin

passé, ni dans

le

ni dans

,

biqn, ni dans le

t€

mal, ni en élévation, ni en profondeur, ni à

((

ni à l'occident,

remarquer

ni

:

au midi, ni au nord

^.

l'orient,

»

U

faut

qiïé les divers aspects sous lesquels oneon-*

sidère içi l'iniini sont

au nombre de dix, ni plus ni

moins ; par conséquent, nous n'apprenpns pas seule-

ment

,

dans ce passage, quel doit être

néral de toutes les Sephirôth ; nous

à quels principes, à quels éléments

le caractère

gé-

y voyons de plus

elles

correspondent.

"

4.

Ghap. 4*, prc^. 9.

2. Ghap. 4*', prop. 4.

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GoOglc


149

DEUXIÈME PARTIE*

comme

El

sés

à un seul

infini

on ajoute:

,

« Les dix Sephiroth

sont comme les doigts de la main, au nombre de dix,

n et ((

oppo-

deux à deux» appartiennent cependant à une seule

idée, ((

ces différents points de vue, quoique

cinq contre cinq; mais au milieu d'elles est Tal-

liance de l'unité

^

» Ces derniers

mots

nfous fournis-

sent à la fois Texplication et la preuve de tout ce qui

précède. Cette manière d'entendre les dix Sephiroth, sans sor-

précisémènt des rapports que présentent les choses

tir

extérieures, a cependant

un

abstrait et métaphysique. Si

éminemment

caractère

nous voulions

la

soumet-

à une analyse sévère, nous y trouverions, subor^

tre

données à

l'infini et

à l'unité absolue

,

les idées

de du-

rée, d'espace et d'un certain ordre invariable sans lequel

il

n'y a ni bien ni mal,

rente, qui, au

part

dans

la

moins en apparence,

fait

sphère diffé-

une plus grande

aux éléments matériels. Nous nous bornons à tra*

duire. «

La première des Sephiroth, un

du Dieu vivant; béni

<c

de celui.qui

f(

parole, voilà l'esprit saint.

DeuXf

vit

c'est

dans

le

soit

,

c'est l'esprit

son nom, béni soit la

«

«

même

une énumération un peu

des sens. Hais voici

l'éternité. L'esprit, la

souffle qui vient

de

nom

voix et la

l'esprit ^;

en

'

4.

Chap. 1", prop.

2. m"^,D

Tesprit Vetffit.

:

mi

En

3.

hébreu,

'

le

même mot

nous aurions donc pu

désigne à

la fois Tair et

dire aussi bien l'esprit qui vient de

Mais alors il iaudrail admelUe, dans

la proposition suivanlc»


150

l'A

KABBALE.

« lui sont gravées et seulptées les vingt-deux lettres qui

« ne forment cependant qu'un souffle unique. « Trois, c'est

Teau qui vient du

souffle

ou de

a C'est dans Feau qu'il a creusé les ténèbres et « qu'il cf

forme de

ce

comme i€

d'un

il

en forme de

mur

et couverte

toit.

a fait le trône de sa gloire, les roues célestes

{ophanim) , les séraphins et les anges serviteurs. Avec

« les trois ce

tapis, sculptée

le vide,

étendue ensuite en

Quatre^ c'est le feu qui vient de Teau, et avec le-

u quel ce

la terre et Targile,

a formé

Tair.

ensemble

qu'il est écrit

w feux

:

il

enflammés

il

fait

a construit son habitation ainsi

des vents ses messagers , et des

ses serviteurs. »

Les six nombres suivants représentent les difiEérentes extrémités

du monde,

c'est-à-dire, les quatre points

cadinaux, plus la hauteur et la profondeur* ,Ces extrémités ont aussi pour emblèmes les diverses combinai-

sons qu'on peut former avec les trois premières

lettres

du moi Jehovah ^

que resprit a engendré Teau, ce qui est, sans contredit, moins probable que la version à laquelle s'est arrêté notre choix. D^aitteurs, le premier nombre ne présente pas Dieu lui-même, mais l'esprit de Dieu; le second, par conséquent, ne peut être que Texpression de oet esprit, le souffle

eh quelque sorte ,

ou Thaleine dans

laquelle viennent se résoudre,

les vingt-deux lettres. Considéré sous ce point de

vue, rair, sans être trop éloigné des légions de Tespr^t, peut d^à être compté parmi les trois' éléments matériels, si positivement désignés dans les chapitres suivants. 1.

Chap. i", de la propos. 9 à

la propos. 12.

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454

DBOIIÈIIB PABTIB.

Ainsi f à part les différents poinU qa'on peut distin-

guer dans Tespace,

sortis les

et qui n'ont

éléments dont ce

réel, tous les

par eux-mêmes rien de

monde est composé sont

uns des autres , en prenant un caractère de

plus en plus matériel , à mesure qu'ils s'éloignent de

commune

l'esprit saint, leur

qu'on appelle

la doctrine

origine, N'est-ce pas cela

de l'émanation ? N'estF<» pas

cette doctrine qui nie la croyance populaire

monde a été

tiré

aideront peut-être à sortir de l'incertitude

H Sephiroth se

que

le

du néant? Les paroles suivantes nous

lie

à lèur principe

La

fin

des

comme la flamme

est

:

i<

unie au tison, car le Seigneur est un, et il n'y en apas un

<r

second. Or, en présence de l'un, que sont les nombres

c(

et les paroles

'

?.

» Ppur ne pas nous laisser ignorer

commande la discrétion jusqu'ayec nous-mêmes, on ajoute immé^ qu'il s'agit ici

dialement « et ton <r

s'est

:

d'un grand mjst&re qui nous

« Fermé ta bouche pour ne pas en parler,

cœur pour ne pas y

échappé

,

réfléchir ; et si ton

cœur

ramène-le à sa place;' car c'est pour

« cela que l'alliance

a été

faite^. a

Jesuppose qu'on veut,

par ces derniers mots, faire allusion à quelque serment

en usage parmi les kabbalistes, pour dérober leurs principes à la connaissance de la multitude.

Quant au pre-

mier de ces deux passages, la singulière comparaison qu'il

renferme est assez fréquemment répétée dans 1^

1. Propos. 5.

2. Gliap. i*, propos. 6.

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452

LA KABBALE.

Zohar

:

nous

étendue, développée et

la retrouverons

appliquée à l'àme

bien qu'à Dieu. Ajoutons à

ftussi

cela que dans tous les temps et dans toutes les sphères

de Texistenoe, dans

la conseience aussi bien

que dans

la nature extérieure, la formation des choses par voie

d'émanation a été représentée par le rayonnement de

de

la

A

flamme ou de

la lumière.

cette théorie, si toutefois

que

distinction plus apparente

réelle

un chemin plus

autre qui a fait

et qui se présente ici avec c'est celle

nous ne faisons pas une

du verbe, de

un

,

«s'en

mêle une

brillant dans le

monde,

caractère renuurquable

la parole de

:

Dieu identifiée

avec son esprit, et considérée, non<pa8 seulement comme la

forme absolue, mais

la substance plus^

même

comme dans

comme

réléinent générateur et

Çn

de l'uniTers.

efiEet

,

il

ne

s'agit

la tra4uction chaldaïque d'Onkelos,

de substituer partout, pour anéantir ranthropomor-

phisme

,

même

lorsqu'il intervient

,

la

maine dans avons sous

pensée ou l'inspiration divine à Dieu lui-

les récits

les

comme une

bibliques

l'esprit

rôle,

du Dieu

une seule

comme

rejeté

.et

que nous

clair,

que

l'esprit saint,

vivant, forme, avec la voix et la pa-*

même

chose; qu'il a successivement

de son sein tous

ture physique ; enfin, appellerait,

personne hu-

livre

yeux affirme expressément, dans un

langage concis mais pourtant

ou

le

:

il

n'est

les

éléments de la na-

pas seulement ce qu'on

dans ta langue d'Aristote,

le

principe mar-

tériel

des choses;

il

est le verbe

devenu monde.

Du

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153

DADXlftlIB PARTIS*

reste,

faut nous rappeler que, dans cette partie de la

il

kabbale,

que du monde,

n'est question

il

et

non de

l'homme ou de l'humanité. Toutes ces considérations sur

premiers nom-

les dix

bres occupent une place très distincte dans la création. Il est facile

l'univers

en général,

le

Lwré de

de voir qu'elles s'appliquent à

regardent plutôt la

et qu'elles

substance que la forme. Dans celles que nous avons

devant nous, on compare entre ties

de l'univers, on

s'efforce

de

elles les diverses les

par^

ramener sous une

commune, comme on a voulu précédemment les résoudre en un principe commun; on y donne enfin

loi

plus d'attention à la forme qu'à la substance. Elles ont

pour base Mais

il

les

vingt-deux

lettres

de l'alphabet hébreu.

faut songer au rôle extraordinaire qui

dans la première

piurtie, est attribué

déjà

,

à ces signes

ex*-

térieurs de la pensée. Considérés seulement par rap-

port

aux sons

ainsi dire

qu'ils représentent, ils se trouvent,

sur la limite du

,

monde physique;

monde

car si, d'une part,

ils

résoudre dans un seul élément matériel souffle

ou

l'air,

de l'autre,

ils

pour

intellectuel et

du

viennent se ,

qui est le

sont les signes indispen-

sables à toutes les langues, et par conséquent la seule

forme possible ou

la forme* invariable

l'ensemble du système ni

le

sens

de

littéral

l'esprit.

Ni

ne nous per-

mettent d'interpréter différemment ces mots déjà cités plus haut <c

de

:

«

Le nombre deux (ou

l'univers), c'est l'air qui vient

le

second principe

de

l'esprit; c'est le

Digiiiz


454

LA KABBALK.

« souffle daa3 lequel sont gravées et sculptée^ les viogtr

a deux lettres qui, toutes réunies, ne forment cepen« dant

qu*un souffle unique. » Ainsi, par une combi-

manque pas d'une oertaine

naison bizarre^ mais qui ne

grandeur, qui du moins se comprend et s'explique,

les

humaine,

les

articulations les plus simples de la voix

signes de Talphabet ont ici

un

rôle tout

i

fait

sem-

blable à celui des idées dans la philosophie de Platon. C'est

à leur présence,

dans

les dioses,

toutes

sfis

c'est

à Tempreinte qu'ils laissent

qu'on reconnaît dans runiyers et dans

une

parties

supj^me;

intelligence

c'est

en£^

par leur intermédiaire que Tesprit saint se révèle dans la nature. Tel est le sens lire tf

:

w

Avec

une forme

les

et

de la proposition qu'on va

vingt-deux

uae

lettres,

en

figure,

les

en leur donnant

mêlant et IcB combi-

« nant de diverses ipanières, Dieu a fait l'âme de tout

V ce qui est formé et de tout ce qui le sera c<

ces

« son

mêmcâ

lettres

nom^ublime

que

béni

le saint,

et ineffable

^.

frott mérêt, les lepf douftlei et les

utilité

pour

le

sur

^ fondé

»

Elles se partagent en divers ordres

d'aucune

\ C'c^t

soit-il,

qu'on appelle les

deuM lûnpbf

Il

n'est

but que nous poursuivons, de

faire connaître la raison

de

cies

étrangisa

dénonuwr-

*

I.

Ghap.

3.

niOT D^n^i mSiDD vawi

na

2, propos, t.

piï Cbap.

Ti^a.-n

pyn

% propos. I.

ippn

ma« vhv tid^ nvmN 33 nvmx n^nui ontry m^DiurD

n^vb i^nsrn

vs^i iix»n Sa vsa

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BBinUÈMB PAETIB.

155

tioIls^ D'ailleurs la place des lettres est entièrement

envahie par

que nous venons d'exposer et

la division

par les nombres qui en résultent : ou , pour nous ex^

primer plus clairement, ce sont sqil et iouge qu'on cherche

dans ces

trois régions

position générale

à retrouyer per fa$

de la nature

du monde;

microcostne^ et

Dans

ou

pour

la

du

ciel;

nombre

du maeroeosm«,

résumé de

trois,

et

du l'i-

l'univers.

du monde »

les

mèrn

,

représentent les éléments,

l'air et le feu*

Le feu

est la substance

Teau, en se condensant, est devenue celle de

la terre; eniin, entre ces

deux principes ennemis,

Tair qui les sépare et les réconcilie en les

Dans

com-

la division de

croyance que l'homme n'est que

ainsi' dire le

qui sont l'eau ,

la

bien qu'elle ne soit pas

ici,

la composition générale

c'es^A-dire le

et nefas

dans

du temps dont Tannée

explicitement énoncée, Tidée

mage

(rots,

dans la conformation de

3**

l'homme. Nous retrouvons

1**

:

dans

2""

l'année ou dans la distribution est la prinoipale unité;

nombres

les

la division de Tannée, le

mâme

signe nous rap-

pelle les saisons principales: Tété, qui. répond

1 . Les sêmpUs ne représentent qu^un son

deux, Tun doux et l'autre :

mDD

les trois mères,

dont l'une,

représente le feu

;

A

"ras. le

;

les daubks

au feu;

en expriment

la première classe appartiennent

ps^D ]D ^OT Tin

les lettres suivantes

par ces deux mots

:

fort.

est

dominant

;

la dernière est représentée

Enfin, dans

le

mot

-crcK

on réunit

parce que c'est une lettre

sifflante,

la seconde, qui est muette, représepte l'eau; enfin,

la première, légèrement aspirée, est le.syoaïiole de Tair. 2. Ghap. 3, propos. 3.

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156

LA KABBALE.

marqué

rhiver, qui, dans TOrient, est généralement

par des pluies ou par saison tempérée

,

ne

je

cette trinité se

la conformation

compose de

la poitrine, et du ventre

ou de si

,

domination de Teau

Ëuân, dans

et de l'automne.

humain

la

me

trompe,

le

nombre

la tète

,

fait

du cœur

trois paraît ici

,

le trépied

comme

aussi le symbole de

de

la vie

((

langage de la

loi

l'homme moral

en

,

,

ce

le \e

qui prononce entre Tun et Tau--

tre*. »

Par

les sept doubles

du moins deux

les

on représente

choses de ce

fins opposées.

Hya

monde

les contraires

ou

qui peuvent servir à

dans l'univers sept planètes,

dont l'influence est tantôt bonne il

si nécessaire,

du mérite, le plateau de la culpabilité el

« plateau

'

dans toutes les

qui Ton distingue, selon Texpression originale

(c

sont,

de ces divers organes

combinaisons du mysticisme, uiiè forme qu'on en

la

du corps

,

ou de l'estomac; ce

les fonctions

qu'un médecin moderne a appelés Hais

et

,

formée par la réunion du printemps

et tantôt

y a sept jours et sept nuits dans

mauvaise ;

la semaine ;

dans notre propre corps sept portes, qui sont les oreilles, les narines et la

les

il

y a

yeux,

bouche. Enfin, ce nombre

sept est encore celui des événements heureux

ou mal-

heureux qui peuvent arriver à l'homme. Hais cette classification,

comme on doit

»

s'y attendre, est trop arbi.

i. Caiap. 3, propos. 4.

Chap.

3, propos. 1

.

«

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DBOUÀMB

157

PARTIE.

pour mériter une place dans

traire

Les douze simplêê dont

il

nous

cette analyse

reste encore

^

à parler^

répondent aux douze signes du zodiaque, aux douze

mois de l'année, aux principaux membres du corps

humain

aux

et

attributs les plus importants de notre

nature. Ces derniers, qui seuls ont peut-être quelque droit

à notre

intérêt, sont la vue, louïe, Todorat, la

rôle, la nutrition, la génération, l'action

ou

le

par

toucher,

la locomotion, la colère,, le rire, la pensée et le som<-

meiP.

C'est,

début; et

si

comme on

le voit, l'esprit

d'examen à son

nous avons souvent lieu d'être surpris^

tantôt de ses procédés, tantôt de ses résultats, cela

même est une preuve de

son originalité.

Ainsi, la forme matérielle de l'intelligence, repré-

sentée par les vingt-deux lettres de Talphabet, est en

même temps la

forme de tout ce qui

est; car,

en de-

hors de l'homme, de l'univers et du temps, on ne

peut plus rien concevoir que Tinfini: aussi appelle^t-on ces trois choses les fidèles témoins

cune

d'elles,

servée, est

de

la vérité'.

Cha-

malgré la variété que nous y avons ob-

un système qui a son

sorte sa hiérarchie

:

c<

centre et en quelque

Car, dit le texte, l'unité

domine

« sur les trois, les trois sur les sept, les sept sur les c<

douze; mais chaque partie du système est insépa*

1.

Chap.

4, propos.

2.

Chap.

îî,

3. L*5d

pi

opos.

n:u Qh\s

1 S, '3. 1

et 2.

0^212^:^

ony

Cbaj>. 4, propos* 1.

uyi i^cd by

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458

tk KABBALB.

rable de toutes les autres

((

le

dragon céleste;

cœur

le

enikiy les révolutions

années.

Le premier,

trône; le second,

sième, à cette

un

roi

est le centre

de l'homme;

du zodiaque forment la base des

dit-on, ressemble

à un

parmi ses

roi

à un roi sur son

sujets, et le troi-

dans la guerre** Nous croyons que par

comparaison on a voulu indiquer la régularité

parfaite qui règne

dans Funivers,

on ajoute que

les

En

unité.

douze organes principaux dont

notre corps est composé « les autres

et les contrastes qui

l'homme sans détruire son

existent dans effet,

L'univers a pour centre

(c

en ordre de

sont rangés les uns contre

bataille

il

:

en est trois qui

« servent à Tamour, et trois qui< produisent la haine ; w trois

qui donnent la vie, et trois qui appellent la

« mort^. Le

mal

se trouve, ainsi en face

«

mal ne vient que

«

que

le bien, d

le

du

bien, et

du

comme le bien n'enfante oa fait remarquer aussitôt que

mal,

Mais

l'un ne saurait être compris sans l'autre. Enfin

,

au-

dessus de ces trois systèmes ^ au-dessus de l'homme,

de l'univers

et

du temps , au-dessus des lettres comme

auHlessus des nombres ou des Sephiroth u est f(

gneur,

le roi véritable

Chap. 2.

*n:noa -jSdd

3.

nwSw

le Sei-

qui domine sur toutes choses,

nam

propos. 5. iiry

6,

D'iU

SaSa n>îDD hv -jSaD aSiirn >bn

ciiap. 6, propos. 2.

DOiTin âiuSw

nGnSoa iSod wsaa

noTîM

Cbap. e, propos, â. a*T\roQ

QtTOiy

nvSv

im dw

qt^to nvS v

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n du séjour de sa sainteté et pendant des siècles sans «

nombre*.

»

A

la suite

de ces mots, qui forment

la

yéritable conclusion du liyre, vient cette espèce de dé-

noûment dramatique dont nous avons

ment ,

parlé précédem-

et qui consiste dans la conyersion

d'Abraham,

encore idolâtre, à la religion du vrai Dieu.

Le dernier met de ce système,

c'est la substitution

de Tunité absolue à toute espèce de dualisme

de la philosophie païenne, qui voulait dans

une substance

éternelle dont les lois

:

à celui

la matière

ne sont pas

tou--

jours d'accord avec la Tolonté divine ; colnme à celui

de la Bible qui^ par l'idée de la création, aperçoit ,

bien dans la volonté divine, et par conséquent dans l'être infini, la seule

cause, la seule origine réelle du

même temps

monde, mais qui en

regarde ces deux

comme deux substances abdistinctes solument lune de l'autre. En efFet, dans le Siphef iêtsirah^ Dieu, considéré comme l'Être infini et

choses, Tuoivers et Dieu,

par conséquent indéfinissable, Dieu, dans toute l'éten-

due de sa puissance

et

de son existence, se trouve au-

dessus, mais non en dehors des nombres et des lettres, c'est^érdire, des principes et des lois (}ue

guons dans ce monde

un élément I.

m

:

nous distin-

chaque élément a sa source dans

supérieur, et tous ont leur <Mrigine com**'

fin rvrp

]Wso

ohm htfyo ^rwa ^SD hn Après

avoir été appliqué tout entier aux dix Sephirotii, ce passage ne ie«

paraUqa*en partie à la place indiquée. Les quatre

demim mois en

sont retranchés.

Digiiiz


I

ê

LA KABBALB*

160

mune dans le dans

de

le

la

verbe ou dans l'esprit saint. C'est aussi

verbe que nous trouvons ces signes invariables

pensée qui se répètent en quelque sorte dans

toutes les sphères de l'existence, et par lesquels tout ce

qui est devient l'expression d'un

verbe lui-même,

même dessein.

premier des nombres,

le

£t ce

la plus su-

blime de toutes les choses que nous puissions compter et définir, qu'est-ce qu'il est,

sinon la plus sublime et

la

plus absolue de toutes les manifestations de Dieu, c'està-dire, la pensée

est à la fois,

ou

dans

le

l'intelligenee

sens le plus élevé, et la matière

forme de l'univers.

la

tière et cette

ter

Il

n'est pas seulement cette

forme ; mais rien

en dehors de

lui

suprême? Ainsi Dieu

;

n'existe ni

et

ma-

ne peut exis-

sa substance est au fond de tous

les êtres, et tous portent l'empreinte^ tous sont les

boles de son intelligence.

synn

'

Cette conséquence si audacieuse

,

si

étrangère , en

apparence, aux principes qui la fournissent, est le fond

de

la doctrine enseignée

une marche toute

dans

le

Zohar. Mais là on suit

différente de celle qui vient

dessiner sous nos yeux

:

au

lieu

de

se

de s'élever lentement,

par la comparaison des formes particulières et des prin** cipes subordonnés de ce

à

la

forme universelle,

monde, au principe suprême,

et enfin

à

l'unité absolue, c'est

ce dernier résultat qu'on admet tout d'abord ;

suppose, on l'invoque en toute occasion

axiome incontesté; on

le déroule,

dans toute son étendue, en

on

le

comme un

en quelque façon,

même temps qu'on le mon-

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DEUXIÈME PAATIE. tre sous

un jour plus mystérieux

161

et plus brillaat.

Le

lien qui pouTait exister entre toutes les conséquences

obtenues de cette manière se trouve rooipu,

par

il

est vrai,

la forme extérieure de l'ouvrage^ mais le caractère

synthétique qui y règne n'eu est pas moins prononcé m

ni moins yisible. de la lumière

U est donc permis de dire

q^ie le Ztbr»

commence précisément au point où s'ar^ : la condusion de Tun sert à

rdte celni de la Ctéation l'autre

de prémisses» Une seconde différence, bien au-

tremént digne d-ètre remarquée, sépare ces deux mo^

numents

et s'explique

humain

aux nombres

:

par une et

aux

loi

générale de l'esprit

lettres

nous allons voir

substituer les formes intérieures, les conceptions invariables

de

la pensée,

en un mot

les idiei

dans

la plus

vaste et la plus noble acception de ce terme» Le verbe

divin, au lieu de se manifester exclusivement dans la

nature, nous apparaîtra surtout dans l'intelligence; céleste^

pQ'^P

il

aura pour

D^K

«>K^y

l'homme et dans

nom YHomme

prototype

DIK- ËnÛQf dàns

ou

certains

fragments dont la haute antiquité ne saurait être conpréjudieei, pour

Tunité abso-

testée,

nous verrons, sans

lue, la

pensée elle-même prise pour substance univer-

selle, et le

mis à tion.

développement régulier de cette puissance

la place

de

la théorie assez grossière

Loin de nous

la folle pensée

de l'émana-

de trouver chez

les

anciens Hébreux la doctrine philosophique qui règne

aujourd'hui en Allemagne presque sans partage; mais

nous ne craignons pas de soutenir ,

et

nous espérons il

uyui^cd by

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1

LA lUBBALE.

1G2

bientôt démontrer, que le principe de cette doctrine, et jusqu'à des expressions

eieluûvement consacrées par

l'école

de Hegel, se trouvent parmi ces traditions ou-

bliées

que nous essayons de rendre à

la lumière* Cette

transformation que nous signalons dans

la kabbale, ce

passage du symbole à Tidée, se reproduit dans tous

les

grands systèmes philosophiques ou religieux, dans toutes les grandes conceptions de rinteliigence hu-

maine* Ainsi, ne voyons-nous pas dans les diverses

les

rationalisme

formes du langage dont se compose pres^ la logique d' Aristote, devenir dans celle

que entièrement de Kant

le

formes constitutives* et invariables de

la

pensée^ Ainsi, dans lidéalisme, Py thagore et le système des nombrés n'ont-ils pas précédé la sublime iiiéorie

de Platon'^ Ainsi, dans une autre sphère, n'ariron pas représenté tous les

hommes comme issus du même sang?

n'a-t-on pas fait consister leur fraternité dansk la chaif

avant de la trouver dans l'identité de leurs droits et

de leurs devoirs, ou dans Tunité de leur natuire et de leur tâche? Ce n'est pas

temps sur un moins avoir

fait

fait

ici le

lieu d'insister plus long-

général; mais nous espérons,

comprendre

les

entre le Sepher iêtxirah^ei l'ouvrage

étendu

^

et plus

du

rapports qui existent

à

la fois bien plus

important dont nous allons extraire la

substance.

1.

Le Zohar, dans Tédition d'Amsterdam, se compose de

lumes grand

iu-8»,

trois vo-

dont chacun à peu près de six cents pages,

catactères rabbiniques, par conséquent très fins et très

efL

sen^.

Digiiized by

GoOglc


DEDXIÈMB .

.

.

.

t

163 j.-.

.

ff

CHAPITRE

n.

ANALYSE DU ZOHAR. — 11ÉTH0D£ ALLÉGORIQUE DES KABBAUSTES.

Puisque

les auteurs

du Zûhûr nous

qui ont contribué à la formation

présentent lenrs idées sous la forme la

plus humble et la moins logique

commentaire sur vous, sans lité

,

d'un simple

celle

cinq livres de Moïse nous pou*

les

,

manquer a ^ur égard de respect ou de fidé-

nous conformer au plan qui nous aura paru

,

plus convenable. £t d'abord

comment

ils

il

le

nous importe de savoir

entendent l'interprétation des Écritures

saintes ; eoniment ils parviennent à s'en faire un appui,

dans l'instant où cela,

ils

comme nous

consiste leur

s'en écartent le plus

;

car c'est en

l'avons déjà fait remarquer, que

méthode d'exposition;

et, en général, le

mysticisme symbolique n'a pas d'autre base. Voici, sur ce

ce. sujet

,

eux-mêmes

leur jugement formulé par

Malheur à l'homme

qiii

ne voit

dws

la loi

a simples récits et des paroles ordinaires ! Car, si (i

rité elle

(c

même

:

que de en vé-

ne renfermait que cela, nous pourrions,

aujourd'hui, composer aussi une

loi

bien au-

« trement digne d'admiration. Pour ne trouver que de ce

simples paroles , nous n'aurions qu'à nous adi^es^er

«

aux

législateurs de la terre chez lesquels

on rencontre ii.


*

164 (c

LA KABBALE.

souvent plus de grandeur et de faire

une

^

Il

nous

iiiiiter,

ti

leur exemple. Mais il n'en est pas ainsi: chaque

un sens élevé

« la loi renferme ~

«

fc

Les récits de la

et

mot de

un mystère sublimoi

sont le Tètemenfc de la

loi

Malheur à celui qui prend ce vêtement gour

« elle-même I C'est dans ce sens que David a dit « Dieu c€

,

ouvre-moi

merveilles de ta

les

apercevant

loi.

la loi :

Mon

yeux, afin que je contemple

loi. David

un homme

les

voulait parler de ee qui est

« caché sous le vêtement de la loi. Il (c

les

d'après leurs paroles et à

«

loi

de

suffirait

y a des insensés qui,

couvert d'un beau vètemrat»

« ne portent pas plus loin leuj^s regards, et prennent ce (f

vêtement pour

le

corps

tandis qu^il existe une chose

,

« encore plus précieuse, qui est Tàme.

« corps,

ny

La loi

aussi a son

a des commandements qu'on pourrait ap-

u peler le corps de la

loi.

Les

récits ordinaires qui s'y

ce

mêlent sont les vêtements dont ce corps est recouvert,

fi

Les simples ne prennent garde qu'aux vêtements ou

cr

aux récits de la loi;

(Y

ils

If

Les

ils

ne connaissent pas autre chose;

ne voient pas ce qui

hommes

a vêtement

,

mais au corps

« sages, les serviteurs

« les hauteurs

est caché sous ce vêtement.

plus instruits ne font pas attention au

du

qu'il enveloppe.

Enfin , les

du Roi suprême, ceux qui habitent

Sinaï,

ne sont occupés que de l^àme,

« quiestlabasede tout le reste, qui est la loi elle-même;

Le texte étant trop long à rapporter tout Tn> nous avons été obligé de choisir.

y»Sv yhu nn>0>3

entier,

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165

DEUXIÈME PARTIE.

« et dans les temps futurs ils seront préparés à contemf<

pler

ràme de

cette ftme qui respire

dans

sens mystérieux, se sont d'abord

la loi

^

»

ou non, d'un

C'est ainsi que, par la supposition , sincère

ignoré des profanes, les kabbalistes

mis au-dessus des

faits historiques et

des préceptes positifs qui composent les Émtores. C'était

pour eux

le seul

moyen de

s'assurer la plus

complète liberté sans rompre ouvertement avec l'autorité religieuse ; et peut-être aussi avaient-ils

ces

(le

Dans

les lignes suivantes^

prit sous « loi

besoin

ménagements avec leur propre conscience. nons retrouvons le même es-

une forme encore plus remarquable

n'était

composée qne de paroles

et

de

:

« Si la

récits or-

comme les paroles d'Ésau, d'Agar, de Laban, comme celles qui furent prononcées par l'ânesse

w

deBalaam; etparBalaam lui-même, pourquoi

u dinaires,

serait-

elle appelée la loi de vérité, la

loi parfaite, le fidèle

«

témoignage de Dieu? Pourquoi

le

<c

pins précieuse qne Tor et les perles? Mais non; dans

sage l'estimerai t-il

«

chaque mot se cache un sens plus élevé

cr

rit

<v

qu'il paraît contenir.

nous apprend autre chose qne

£t

de rencontrer dans les

une manière de voir \.

Zohar,

y part., fol.

chaque ré-

:

événements

cette loi supérieure et plus

« sainte, c'est la loi yéritable rêt

les

»

Ù n'est pas

sans inté-

œuvres d'un Père de l'Église

et jusqu'à des expressions tout

m

verso, sect.

9* part.,

à

-jmSyn^.

fol.

149

vmo.

yrm yhr^

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KABBALE.

466 fait

semblables

:

« S'il fallait, dit Origène, s'attacher à la

a lettre et entendre ce qui est écrit dans la loi à la

ma-

ou du peuple, je rougirais de dire tout haut quec'estDieu qui nous a donné des lois pareilles ; je trouverais alors plus de grandeur et de raison

« nièredes Juifs (f

ic

c<

dans

les législations

humaines

,

par exemple

dans

,

« odles d'Athènes, de Rome ou de Lacédémone

»

tf

A quel homme, dit encore le même auteur, à quel homme sensé» je vous prie, fera^t^^u croire que le

((

premier,

«

ir

le

second

dans lesquels

« matin, ont

et le troisième jour

de la création,

cependwt on distingue un

pu

un

soir et

exister sans soleil, sans lune et sans

pédant le premier jour il n'y avait pas même de ciel ? Où trouvera-t-on un esprit assez borné

« étoiles ; que (f

u pour admettre que Dieu (t

à rexercice de l'agriculture en plantant des arbres

Tnn

« de ces arbres était celui de la vie, qu'un autre

pou-

vait

donner la

sciencei

du bien

et

du mal? Personne,

je pense, ne peut hésiter à regarder ces choses

'.

\

comme.un homme

H dans le jardin d'Ëden, situé vers Torient; que

(c

<

s'est livré

(€

comme a

des figures sous lesquelles se cachent des mystères

i. Si adsîdeanus

quod vulgo

videtur,

et sscuiidùm

aoçij^mus

hoc vel

(pM

Snàms^

dicere et cbnfiteri qaia fales leges dederit

hominum

Dens : videbuntur enim leges,

verbi gratiâ, vel

magis élégantes

et rationabiles

Romanorum,

Atheniensium, vel Lacedaemoniorum. Homil.

vel

vel

qm in lege scrîpta sont, embesco 7, in

Levit. S. Gfrinam

quœsa eensum habenti convenienter videbitur dictum et tertia, in qaibuset espéra nominatur

qaoddîeB prima, el seconda

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167

DEUXIÈME PARTIE

Enfin

il

du sens

admet

aiu^si la distinction

législatif

ou moral,

et

du

du sens historique sens mystique. Seu-

lement, au Ueu d'être assimilé aux vêtements qui nous couvrent, le premier est comparé au corps, le second à

ràme,

et le dernier

à

l'esprit

^ Pour

établir entre la

lettre sacrée et ces interpi*etations arbitraires certains

rapports au moins apparents, les anciens kabbalistes avaient quelquefois recours à des

qu'on rencontre

très

en revanche, ont

rarement dans

pris

moyens le

artificiels,

Zohar^ mais qui,

beaucoup de place ét d'autorité

chez les kabbalistes modernes ^. Ck>mme

ils

sont, par

leur propre nature, indignes de tout intérêt, qu'ils ne

Tiennent jamais à l'appui de quelque idée importante, et qu'enfin tout le

et

mane^

ûieiint

monde en a parlé, nous les passerons

nne sole,

et sine ltui&, et sine stellis

;

prima autem

dies sine cgbIo? Qais verb ità idiotes inveoitair ut putet, valut hominem quemdam agricolam, Deum plantasse arbores in PaFadi80,*in

Eden, contrà orientem, et arborem vitae plantasse, in eo, ita ut manducans quis ex eà arbore vitam percipiat? et rursùs ex alià mandu.cans arbore, boni et mali scientiam capiat? etc.,

if»ev

.•

«px^v, liv. 4,

cb. 2, Huety Origeniana, p. 467. 1. Tiiplicem in Scripturïs divinis intelligentisB inodum,bistoricum,

ffi^yw^ tA mygticnm t nnde et ixxrpia inesse etawBiam întellerinras. Fomt'1. 5, in

opiritum

LmfH.

2. Ces moyens sont au nombre de trois : Tan, »nT30»a, consisteà remplacer un mot par un autre qui a la même valeur numérique, autre rautre, iipmais, fait de chaque lettre d'un mot l'initiale d'un valeur des moi. Epfiû* en vertu du dernier, n-nan, on change la et par exemple, on remplace la première par la dernière, ïédpioquement.Voy»Reuchlin, lïeiirtecatalMtic. Wolf, deuxième

lettres;

voknné de la BMhgt.

Mftr.; Busnsge, ffisc. dès

M

fi,

ete., é(c.

Digiiized


168

LA KABBALE*

SOUS silence pour arriver plus vite à l'objet essentiel de

DOS recherches, à la doctrine qui fut

indépendance dissimulée , qui

fait

le fruit

de cette

Tunité et la base de

ces prétendus commentaires.

Nous chercherons d'abord à

faire connaître quelle

d'après les plus anciens fragments

esty

du /ohar,

la

nature de Dieu et de ses attributs. JNous exposerons ensuite l'idée qa'ils nous donnent^ je ne dirai pas de la création,

mais de

la formation des êtres

en général, ou

des rapports de Dieu avec l'univers. Enfin nous nous

occuperons de l'homme

:

nous dirons comment on

finit

son origine, sa nature et ses destinées. Cette mar-

che ne nous paraît pas seulement la plus simple plus

le

comment on dé-

conçoit sons ses principaux aspects ;

commode nous ;

croyons,

et la

comme nous l'avons

plus haut, qu'elle nous est imposée par

dit

le caractère

dominant du système.

CHAPITRE

m.

.

SUm DB L'ANAUrSB DU ZOBAR. — OPimON M8 KA1I&AU8IB8 *

SUR LA NATUBB DE DIBU.

Les kabbalistes ont deux manières de parler de Dieu, qui ne font aucun tort à l'unité de leur pensée. ils

cherchent à

le définir,

attributs^ et veulent

quand

ils

Quand

distinguent ses

nous donner une idée précise dè sa

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169

DEUXIÈME PARttB* nature, leur langage est celui de la métaphysique;

il

a

toute la clarté que comportent de telles matières et

ridiome dans lequel quefois

comme

ils

sont exposées* Hais quel-

elles'

contentent de représenter la Divinité

se

Tétre qu'il faut renoncer à comprendre entière-

ment, qui demeure toujours en dehors de toutes formes dont notre imagination se

Dans ce dernier cas, toutes

à

plaît

leurs e^cpressions sont

tiques et figurées, et c'est en quelque sorte par

gination

même

les

le revêtir.

poé-

Fima-

qulls combattent l'imagination : alors

tous leurs efforts tendent à détruire Tanthropomor-

phisme, eu

lui

donnant des proportions tellement gi-.

gantesques, que Tesprit effrayé ne trouve plus aucun

terme de comparaison^ dans

l'idée

et se voit forcé

de se reposer

de Tinfini. Le Livre du mystère est écrit tout

entier dans ce style-là; mais les allégories qu'il

nous aimons

étant trop souvent des énigmes,

ploie

em-

mieux, pour confirmer ce que nous Tenons de dire, citer

un passage de VIdra raba*. Simon ben Jochaï

vient de rassembler ses disciples.

temps

était

à-dire

de

i.

venu de

travailler

Il

pour

Ces deux mots sigoiQent ils

la

dit

que

le

Seigneur, c'est-

faire connaître le véritable sens

fiagmeot auquel

a

leur

le

de

grande assemblée

^

la loi,

que

parce que le

servent de titre comprend les discours tenus

par Sîmoa ben Joduil au milieu de tons ses diSQpleB, réunis au

nombre de forment

dix. Plus lard,

quand

la

mort

la petite assemblée (^^u1t Nn*T^(),

chal s'adresse avant de mourir.

les

a

réduits

à

sept, ils

à laquelle (^OKHl ben J6-


170

LA KABBAI^.

à

868 jours

nombre,

lui étaient coinpté8, to8 ouvriers

et la

du créancier,

voix

plu8 en plus pressante.

profaner

les

Il

mystères qu'il

lu

en

petit

voix du Seigneur, de

leur a fait jurer de ne point allait leur

eonûer^ puis, s'as-

8eyant parmi eux dans un champ, à l'ombre des arbres,

montra prêt à parler au milieu du

il

se

«

unè voix se

fit

silence. « Alors

entendre, et leurs genoux s'entredbo-

« quèrent de frayeur. Quelle était cette voix? C'était la c(

Toix de l'assemblée céleste qui se réunissait pour

« écouter. Habi Simon, plein de joie,

Seigneur, je ne dirai pas,

ce

paroles

((

prophètes

ic

crainte.

:

\ qu en entendant

prononça ces

comme un de tes

ta voix je suis saisi de

Ce n'est plus maintenant le tempsdekcrainte,

u m«Lis celui de Tamour, ainsi qu'il est écrit :

«

TÉtemel ton Dieu'. » Après

ne manque ni de pompe ni

Tu aimeras

cette introduction, qui

d'intérêt^ vient

une longue

description entièrement allégorique de la grandeur dî-vine.

£n

voici quelques traits

:

a

II

est l'ancien des

« anciens, le mystère des mystères, l'inconnu des in-

a une forme qui

ff

connus.

((

nous apparaît

comme

ce

comme l'ancien

des anciens, ce qu'il y a de plus ior

((

Il

connu parmi

les

nous

«

Son vêtement paraît blanc,

le fait connaître, il reste

Zohar, 5«

par excellence

inconnus. Mais, sous cette forme qui

ce

2.

lui appartient, puisqu'il

le vieillard

part., foK

et

cependant l'inconnu; son aspect est celui

i28 recto.

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DEUXIÈME PARTIE.

171

cr

d'nn visage découvert'.

est assis snjp

Il

m

tfAne

soumet à sa volonté. La blsmche

« d'étincelles qu'il

lu-

« mière de sa tète éclaire quatre cent mille mondes. « Quatre cent mille mondes nés de cette blanche

lit*

c<

mière deviennent Thérilage des justes dans

ce

venir. Chaque jour voit éclore de son cerveau treize

M mille

myriades de mondes qui reçoivent de

la vie

à

lui leur

(f

subsistance, et dont il supporte i lui seul tout le poids.

«

De

sa tête

il

secoue une rosée qui réveille les morts

a et les fait naître « qu'il est çcrit (c

:

a une

vie nouvelle. C'est

Ta rosée

est

C'est elle qui est la nourriture des saints de Tordre

« le plus élevé. Elle est la te

justes

manne qu'on prépare aux

pour la vie à venir. Elle descend dans le champ L'aspect de cette rosée est blanc

« des fruits sacrés K

pour cela

une rosée de lumière,

comme

le

diamant, dont la couleur renferme toutes

La longueur de ce visage, depuis

« les couleurs.. •

le

r

fr

sommet de

fc

fois dix mille

la tète

« car tel est le

,

est

de

trois cent soixante-et-dix

mondes. On

nom

l'appelle le long visage;

de Tancien des anciens*. »

Nous manquerions cependant à la vérité

si

nous lais-

sions croire que le reste doit être jugé sur cet exemple.

1. le n*ai

pn trouver aneon autre sens à ces deux mots Mi9^D*a

2. C*est ainsi 3.

qu*on appelle les adeptes de la kabbale.

Ce long ou grand visage

n'est pas cautre chose,

comme nous

le

verrons bientôt, que la substance de Dieu ou la première des Séphirotb.

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172

LA KABBALE.

La bizarrerie,

commune en

raffectation, Thabitude, si

Orient y d'abuser de l'allégorie jusqu'à la subtilité, y tiennent plus de place que la noblesse et la grandeur. Ainsi, cette tète éblouissante de lumière, par laquelle

on représente

de l'existence

l'éternel foyer

science, devient en quelque sorte

anatomique; ni <

caveau, ni

les

yeux, ni

le front, ni la face, ni les

une occasion d'énoncer des nombres

tout devient

la

le

cheveux, ni la barbe, rien n'est oublié;

des proportions qui rappellent

ment

de

et

d une étude

le sujet

a provoqué

là ce qui

,

l'infini

^

C'est

contre les kabbalistes,

reproche d'anthropomorphismé et

m^e

et

évidemle

de matéria-

lisme que leur ont adressé quelques écrivains modernes. Mais ni cette accusation, ni la forme qui en est le prétexte,

Nous

allons

ne méritent de nous arrêter plus longtemps.

donc essayer de traduire quelques-uns des

fragments où

même

le

sujet est traité d'une

manière

plus intéressante pour la philosophie et pour Thistoire

de l'intelligence humaine. Le premier que nou9 citerons

forme un tout complet d'une assez grande étendue, qui, par cela seul, se

recommande à notre

et

attention.

Sous prétexte de faire connlaitre le sens véritable de ces paroles dlsaïe (c

qui

me

:

«

A

quoi pourrez-vous

soit égal'? »

1. i5. supr,, fol.

il

nous explique

me comparer la

génération

129 récto et verso, 450 recto et verso. La seule

description de la barbe et de la chevelure occupe

une

très

grande

place dans l'Wra ra^;a. 2. Iscn'e, cbap. 40, v. 25.

Digitizeci

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BJSUJUÈMfi PAETIE.

173

des dix Séphirolh^ ou principaiix attributs de Dieu et la nature de Dieu lui-même

quand

,

il

se cachait encore

dans sa propre substance. « Avant d'avoir créé aucune i<

forme dans ce moade ; avant d avoir produit aucune

<r

image,

il

sans forme , ne ressemblant à

était seul,

£t qui pourrait

<c.rien.

concevoir

le

comme

il était

i<

alors, avant la création, puisqu'il n'avait pas de forme?

(c

Aussi

esiril

<(

image

et sous

(c

son saint nom,

défendu de

le

représenter par quelque

soit, même par même par une lettre ou par un point.

quelque forme que ce

« Tel est le sens de ces mots

:

Vous n'avez vu aucune

où rÉternel vous parla ^;

(C

figure le jour

«

vous n'avez vu aucune chose que vous puissiez repré-

ic

senter sous une forme ou par une image. Mais après

« avoir produit (f

la

forme de

pour descendre;

u forme, qui est le saint

et se ,

et Celui

armées ,

(€

comprendre

ir

,

Dieu de justice

ce

((

il

UlK

voulut^être appelé par cette

nom

de Jehovah ;

faire connaître par ses attributs,

« sépÀrément «

céleste^

^iMbVril s'en servit comme d'un char, HODlDy Met"

« cafca,

((

VEomme

c'est-àrdire,

le

fit

nommer

le

est.

voulut se

Dieu de grâce

Dieu tou1>-puissant ,

^ui

il

par chaque attribut

Son dessein

le

était

,

le

Dieu des

de

ainsi quelles sont ses qualités çt

faire

com-

sa justice et sa miséricorde s'étendent sur le

ment monde, aussi bien que sur

« Car, s'il n'eût

les

œuvres des hommes.

pas répandu ses lumières sur toutes ses

1. i)eu(er.,chap.4,v. 15.

Digitized


174

LA KABBALE*

cf

(Stores,

f(

Comment

pour

eDiiiBient ferionsHfious

le eonnaître?

de dire que l'univers est rem-

serai t^-il vrai

de sa gloire? Mftlheur à qui oserait

(c

pli

(c

même à Tun

ir

moins doit-il

de ses propres attributs 6tre assimilé à

K et destiné à la mort. «r

de toutes

fc

quand on a

11

I

comparer

le

Encore bien

Thomme venu de la t^rre

faut le concevoir aur<le88U8

de tous

les créatures et

les attributs. Or,

quand on n'a

6té ces dioses»

laissé ni

u attribut^ ni image, ni figure, ce qui reste est

n.une mer ; car

,

les

eaux de

la

mer

comme

sont par elle»-

((

mêmes

ff

se répandent sur la terre, alors elles produisent nne

c<

image ,

«

La source des eaux de la mer et le jet qui en sort pour

ce

se répandre sur le sol font deux. Ensuite

If

an

(c

vaste profondeur; ce bassin est ocpupé par les eaux

(Y

sorties

sans limite et sans forme; mais lorsqu'elles

^VQ!

,

et

nous permettent de

comme

bassin immense,

de la source,

il

est la

« être compté le troisième.

A

faire ce calcul

se

il

:

forme

lorsqu'on creuse une

mer elle-même présent cette

et doit

immense

cr

profondeur se partage en sept canaux qui sontoomme

tt

autant de vaisseaux longs par lesquels s'échappe l'eau

IV

de

i€

canaux forment ensemble

if

vrier qui a construit ces vases vient à les briser, les

ir

eaux retournent à leur source,

((

les débris

c<

ainsi

que

i<

rolh.

La Couronne,

la

mer. La source ,

le

courant, la

mer

et les sept

nombre

dix.

Et

le

et

il

de ces vases, desséchés la cause des causes

ne

et

Tou-

reste plus

que

sans eau. C'est

a produit

c'est la source

û

d'où

les dix Séphi-»

jaillit

une lu-

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175

DEUXIÈME PARTIE. ({

mière sans fin,

et

de

là vient le

à' Infini,

iTpD^

<r

elle n'a

If

alors aucun moyen de la eomprendré, aucune manière

dans cet état ni forme ni figure ;

ce

de

t<

médite pas sur une chose qui

la connaître; c'est

n'existe

il

dans ce sens qu'il a été dit

:

est trop au-dessus

Ne de

forme un vase aussi resserré qu'un

c<

toi'. Ensuite se

«r

point (que la lettre

«r

e'eslla sagesse elle-même, en Tcrtu de laquelle la cause

ff

suprême

(c

construit

ff

nomme l'intelligence

mais dans lequel cependant pé-

nètre la lumière divine

« telligent.

(f

:

de la sagesse,

c'est la source

se fait appeler le Dieu sage. Après cela elle

Tase' immense

un

:

de

comme

la

mer,

là vient le titre

et qu'oti

de Dieu in-

Sachons cependant que Dieu n'est

« gent et sage

intelli-

que par sa propre substance ; car

sagesse ne mérite pas ce

nom

la

par elle-même, mais

qui est sage et la produit de la lumière

« à cause de

lui

a

émanée de

lui

(T

qu'on peut concevoir rintelligence, mais par

H est

.

nom

pour désigner la eause suprême; car

fc

:

ce n'est pas

non plus par elle-même lui qui

être intelligent et qui la remplit de sa propre

1

B

n'aurait qu'à se retirer

pour

la laisser

cr

substance.

{(

entièrement desséchée. C'est ainsi qu'il faut enten-

fc

dre ces mots

(c

le lit

K

mer

du

:

Les eaux se sont retirées de la mer, et

fleuve est devenu sec et aride

se partage

en sept blanches,

et

il

^.

Enfin, la

en' résulte les

i . fiedénoêtê^ cbap. 3, v. 2.

% M, chap. 14» V. 1

Oigitized


17G

LA KABBALE»

(c

sept vases précieux qu'on appelle la miiirieordê ou

((

la grandeur,

(c

phêf la ghire^ la royauié et le

Isl

justice

ou

la force, la beauté^ le tn'om-

fondmmî ou

la base.

nommé

grand ou

« C'est pour cette raison qu'il est

le

ic

le miséricordieux, le fort, le magnifique, le

<c

victoires, le Créateur

Dieu des

à qui toute gloire appartient

et

« la base de toutes choses. C'est ce dernier attribut (c

qui soutient tous les autres, ainsi que la totalité des

ce

mondes. Enfin ,

ce

tout est en son pouvoir, soit qu'il veuille diminuer

«

nombre des

a

jaillit,

de l'univers ; car le

vases et augmenter la lumière qui en

ou que

Tout ce que

est aussi le roi

il

le contraire lui

les kabbalistes

semble préférable

*

.

»

ont pensé de la nature di-

vine est à peu près résumé dans ce texte. Mais

il

«st

impossible qu'il ne laisse pas une grande confusion,

même

dans

les esprits les plus familiarisés

questions et les systèmes métaphysiques.

avec

les

faudrait,

11

d'une part, qu'il pût être suivi d'assez longs développe-

ments

:

de

l'autre,

senter, sous

au contraire,

une forme à

il

serait utile

de pré-

la fois plus substantielle et

plus précise, chacun des principes qu'il renferme. Pour atteindre ce double but sans compromettre la vérité historique, sans avoir la crainte de substituer, notre

propre pensée à

nous réduirons

celle

le

dont nous voulons être l'organe,

passage qu on vient de

lire

à un

petit

nombre de propositions fondamentales, dont chacune

!•

Zohar,

2" part., fol.

42 verso

et

43 recto,

sect. ny-|3

H2

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DEUXIÈME PARTIE. sera en

même

extraits

du Zohàr.

r

éclaircie et justifiée

Dieu est, avant toute chose »

taiirait

êtres

temps

177

,

donc

ni

être considéré ni

comme

Hais sans ces attributs et

ne

l'ensemble des

ses propres attributs.

qui en résultent,

les effets

une forme déterminée,

U est à jamais

comprendre ou de

le connaître.

c'est^àrdire, sans

impossible ou de

Ce principe

l'être infini; il

comme

somme de

la

par d'autres

le

est assez clairement

énoncé lorscpi'on dit

w qu'avant la création Dieu était sans forme, ne reste

sœiblant à rien, et que, dans cet

« ligence

ne peut

état,

le concevoir. » Mais,

nous borner à cet unique témoignage que

la

même

pensée ne sera pas plus

naître dans les paroles suivantes (c

fût manifesté

fc

cachées en lui ,

« les inconnus.

,

:

nous espérons

difficile

lorsque toutes choses étaient encore il

moins connu parmi tous

était le

Dans

cet état,

,

n'a. pas d'autre

il

par former un point imperceptible

fc

pensée; puis

rr

une forme mystérieuse

il

« de l'univers, dont le

Zohar^

de Dieu fol.

1 et 2,

:

Il

nom

commença

ce fut sa propre

se mit à construire avec sa pensée et sainte ; enfin,

« d'un vêtement riche et éclatant

I.

à recon-

« Avant que Dieu se

«

nom

intel-

ne voulant pas ,

« que celui qui exprime Tinterrcgàtion.

« le

aucune

nom

1~ part ;

il

la couvrit

nous voulons parler

entre nécessairement dans

» Voici ce

oetexlaonjeudemots que nous

:

fol.

qu'on

:

aussi dans

105 recto^ 2* part,

n*avoiis pas

On se propose d*expliquer ce verset

lit

n y a dans

pu rendre fidkement*

Leoi» vos

yem vm il

le

del

et


1

178

LA lUBBÀLfi*

ÏIdra

assemblée), dont nous avons plus

50ti(a (la petite

d'une fois signalé llmportance

même

cieus est en

ir

se sépare de tout et

ce

s'unit

H

il

(c

Ton peut

lui

il

comme à

dire qu'il n'en

a donné

a d'abord fait

jaillir

il

s'unit

lui. D*

à toute chose;

u&e

foraie'j et

a pas. Sa prenant une

l'existenoe

à

tout oe qui esl$

il

a

de son sein dix lumières cjui briW

H

knt par

If

répandent de toute pari un jour édblouissaat

la

il

n'en est pas sépavé;: car- tout

son tour

n'y a lien qui ne soit en

ce forme, il

L'Aneien des u-«

temps l'inconnu des inconnus;

(c

à

ce

:

forme qu'elles ont empruntée de lui s

et

c'est

« ainsi qu'un phare envoie de tous côtés ses rayons ic

lumineux. L'Andoi des sAdena, rinoonnii. dès in^

« connus est

un phare

élevé

,

que

ment par

((

tant d'éclat et d'abondance* Ce

«' saint

les lumières

nom n*est pus

l'on connaît seule-

qui^^iUent à nos yeux^aYec

qWon

appelle son

autre cbosè que cesinmifcpes ^ n

2^ Les dix Séphiroth^ par lesquelles l'Être inûni se

hit

cooiïiHttre

d'abord, ne sont- pas «litre diose que des

attributs qui, par

eux-mêmes,

substantielle; dibis

diaeun de ces attr^ts^ la sd)^

fiof^ les

911^

g

créé OBla?

deux mots

Qt^.Ûmitmfe qu-ca m^naiflsntf'en im seal Fan, ^v, se tradiHt par le pronom in^ cela, on obtient le nom de Dieu, ayant voulu désigner l'univers, on en

hâireiix, dont

terrogatif qui, et l'autre,

mS«.

n'ont, aucune^ réaijité

nSx, par

L'auteur du verset

conclut que celui-ci est inséparable de Dieu, puisqu'ils n'ont, et rautre, qu'un seul et i.

now ]npH

Tun

même nom.>

]ia»HT "]T3OTiim'pi3iai^wii liSM-matr

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DEUXIÈME PARTIE.

179

staaee divine est présente tout entière, et dans leur en-**

semble consiste

la

première

,

la plus complète et la

plus élevée de toutes les manifestations divines. Elle s'appelle

XlDlp

Thomme

dH;

primitif

c'est la* figure

ou

célestOi

nbhp tSlM

qui domine te char mysié*

rieux d'Ézédiiel. et dont l'homme terrestre

nous c<

,

xîommé-

le verrons bientôt, n'est qu'une pâle copie,

forme de rkomme»

dit

Simon ben

Joichiu

(c

Lai

à ses.dis(£H

a pies, la forme de l'homme renferme tout ce qui est ((

dans

«

comme

cf

cien des^ anciens l'a^ohoisie pour la sienne

le ciel et

« fonne, «

sur la terre , le» êtres

les êtres iuférieurâ^ c'est

pour cela que l'An^

^ Avkom

aucun monde ne pouvait subsister avant la

forme humaine; car

« tout oe q^i est

elle

renferme toutes

ne subsiste que par

« n'y aurait pas de monde, et (c

si]q[iévieurBr.

faut entendre ces mots

:

c'est'

dioises^ et

elle; sans elle^

il

duis- ee sqoi (fn'û

rÉternel a fondé la terre sur

V la sagesse*, tfais-il faut distinguer l'homme d'eiA baut^

K^^ySl BTK» de l'hwnme d'en bas,.NnnSl Orw^, a car Tun nc'pourfaîi pas exista sans l'autre^Siv^oMe a forpie de rbomme repose la perfection de la foi en

«

(f

«<

quand on du char conune la figure

toute chose; c'est d'elle qu'cm veut parler

« dit qu'on voyait au-dessus

d'un

a mots i.

homme; :

y:^2^

c'est elle

Et je vis

nn

naipn »wnp

que Daniel a désignée par ces

comme le

iSS^riNT

Npw

y part.» idra

fils

de l'homme qui venait

]'«nm

yi^rji wjpvT •T^n «apin i>Nnm yaSv S»Sd i^apm >Nm raba^ fol. 114 verso. Mâipni Kjpvi mna

ypT\i<

42.

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180

LA KABBALE*

« avec les nuées

du

« cien des jours, et

qui s'avança jusqu'à

ciel,

ils le

Ainsi, ce qu'on appelle

TAn-

présentèrent devant lui

l'homme

céleste

ou

la

^

>/

première

manifestation divine n'est pas autre chose que la forme absolue de tout ce qui est; la source de toutes les autres

un mot,

la

qui ailleurs est appelée

le

formes, ou plutôt de toutes les idées; en

pensée suprême, la

OU

>o7o;

le verbê.

même

Nous ne prétendons pai exprimer

une simple conjecture, mais un

fait historique

ici

dont on

appréciera l'exactitude à mesure qu'on aura une connaissance plus étendue de ce système. Cependant,

avant d'aller plus loin

u

,

nous citerons encore ces pa-

nom

soit sanc^

une forme unique qui embrasse

toutes les

La forme de T Ancien, dont

roles tifié,

est

« formes» Elle est la sagesse ce

qui renferme tout le reste

Les dix Séphiroth,

si

le

suprême

et mystérieuse

»

nous en croyons les auteurs

du Zohar , sont déjà désignés dans l'Ancien Testament par autant de noms particuliers, consacrés à Dieu,

mêmes, comme nous l'avons déjà remarqué, que nomt myêiiqueê dont Marcellan

^ On

a

parle' saint

Jéràme dans sa

les

les

dix

lettre

à

voulu aussi les trouver dans la

HP vh DTHT K3ipn mn «StaSHi ht uba ht Djnp hSt dito Ib, 9upr,, fol. 2.

144 recto,

3«part., hlrasouta, fol.

3.

etc.

yiK td» nD^nn n 3>nDT kdSv ^pnn« «unp i^p^nin «aipn nHO>nD nnSï Hî23n HM"»

j>:pn hzi nSSd Tn Njipns S;>T

288 verso.

Zohar^ 5«

part., fol. 11 recto.

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DEUXIÈME PARTIE.

181

Mischaa, lorsqu'elle dit que Dieu a créé

le

monde avec

(oSun HlQi tvnOtHÛ rWy3)

dix paroles,

ou

par autant d'ordres émanés de sou verbe souverain

^ '

Quoique tous également nécessaires,

les attributs et les

distinctions qu'ils expriment ne peuvent pas

concevoir la nature divine de la

nous

ils

la

même

nous

faire

hauteur ; mais

la représentent sous divers aspects

,

que dans

langue des kabbalistes on appelle des visages et des

personnes, ]^£n2{*\&*|^£UK« Simon beu Jochaï et ses disciples font

un fréquent usage de

métaphorique; mais

ils

cette expression

u'eu ont pas abusé cpmme. leurs

modernes successeurs. Nous nous arrêterons un peu sur ce point, sans contredit le plus important de toute la science kabbalistique ; et avant de déterminer le caractère particulier jeter

de chacune des Séphiroth, nous allons

un dernier coup

d'œil sur la question générale de

leur essence ; nous exposerons en verses opinions qu'elle a

peu de mots les di-

fait naître

parmi

les

adeptes

de la doctrine. Les kabbalistes se sont tous adressé ces deux questions

:

suite,

d'abord, pourquoi y

que sont

les

ar-t-il

des Séphiroth? en-

Séphiroth considérées dans leur en-

semble, soit par rapport à elles-mêmes, soit par rapport à Dieu? Sur la première question les textes du

Zohar sont trop doute.

I.

Il

positifs

pour donner

y a des Séphiroth comme

il

lieu

au moindre

y a des noms de

Pirki'Ahoth et tract. Bûseh-Hasekanahy cbap. 19.

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182

LA KABBALB.

Dieu 9 puisque ces deuxchosQS se confondent dans Tes* prit

puisque

,

les premiftres

ne eoat que

choses exprimées par les dernières. Or»

les idées et les

si

Dieu ne pou-

ait pas être nommé, ou si de tous les noms qu'on

lui

donne aucun ne désignait une chose réelle, non seule-

ment il ae smdt pas connu denous, mais il pas davantage pour lui-même; car

il

n'existerait

ne peut se com-

prendre sans intelligence, ni être sage sans sagesse , ni agir sans puissance. Mais la seconde question n'est pas résolue par tons de la

fondant sur

même

le principe,

manière. Les uns, se

que Dieu

est

immuable , ne

voient dans les Séphiroth que des instruments de la

puissance divine, des créatures d'une nature supérieure, mais complètement distinctes

du premier

Ce sont eeux qui voudraient eondlier kabbale avec la

à

de la

lettre

loi

*

.

Être.

le langage de la

Les autres, poussant

ses dernières conséquences le ))rincipe antique que

rien ne vient de rien

,

identifient

complètement

les dix

Séphiroth et la substance divine. Ce que le lokar Bip' pelle £n-i$o|)j^, c'estr-à-dire l'Infini

leurs

lui-même, n'est à

yeux que Tensemble des Séphiroth, rien de plus,

rien de moins; et chacune de ces dernières n'est qu'un

point de vue différent deee même infini ainsi compris ^ »

*

A

1.

la tête

de ce parti est Fauteur du livre intitulé

commandements sait

{T\^^:l12^^

^wc),

au commencement du xiv^

les

Motifs des floris-

siècle.

% G6tte opinion est représentée clier

:

Meua'iiem Rekanati, qui

par l'auteur du

*î*it,|:irD (le

liou-

de David):

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DimUÈMB PMITIE.

183

Eaire oes dtux opinion» extrêmes vient se plaoer un système beaucoup plus profond prit des

et plus

monuments originaux

comme

Séphiroth

considérer les

conforme à l'es-

c'est celui

qoi^ sans

des instruments,

mnme des créatures, «tpareonséquent ocfmme des Atres distincts de Dieu,

ne veut pourtant pas

lui. Voici,

Dieu

est présent

dans

les

Séphiroth

pourrait se réréler par elles; mais

en

çlles

tout entier;

découvre de et

de

lui

il

,

identifier

les

ea résumé, sur qudks idées

«fec

repose

il

autrement

:

ne

il

ne demeure pas

il

n'est pas seulement ce qu'on

sous ces formes sublimes de la pensée £n. effet, les Séphiroth ne peuvent

l'existence.

jamais comprendre Tinfini, l'En-Soph qui est la source ,

même de toutes

ces formes, et qui, en cette qualité, n'en

a aucune : ou bien crés, tandis que lui seul n'en

me

servir deS' termes consar-

l'Être inefiEable

,

incompréhensible , in-

placé au dessus de tous les

vèlent sa présence, là

pour

a pas et ne peut pas en avoir. Dieu reste

donc toujours fini,

,

chaque Séphiroth à un nom bien connu,

on

croit

mondes qui nous ré-

même le monde de l'émanation.

Par

échapper aussi au reproche de méconnaître

l'immutabilité divine :'car, les dix Séphiroth peuvent être

comparées à autant de vases de différentes formes

ou à des verres nuancés de diverses couleurs. Quel que soit le vase

dans lequel nous voulions

la

mesurer, l'es-

sence absolue des choses demeure toujours la et la lumière divine

,

comme

change pas de nature avec

la

lumière du

même

soleil

le milieu qu'elle

,

;

ne

travme.

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i

184

LA KABBÀLB.

Ajoutons à cela que ces vases et ces milieux, n'ont

par eux-mêmes aucune

réalité positive,

tence qui leur soit propre ; les

limites dans lesquelles

aucune exis-

représentent seulement

ils

la

suprême

essence des

choses s'est renfermée elle-même, les différents degrés d'obscurité dont la divine lumière a voulu voiler

de se laisser omtempler. De

clarté infinie^ afin

qu'on a

vojllIu

sa

là vient

deux

recouDaître dans chaque Séphiroth

éléments, ou plutôt deux aspects différents : Tun, pure-

ment

extérieur, négatif, qui représente le corps, le vase

proprement

dit

(^Sd); rautre» intérieur, positif, qui

figure Tesprit et la lumière. C'est ainsi qu'on a

pu

parler de vases brisés qui ont laissé échapper la lu-

mière divine. Ce point de vue également adopté par Isaac Loria

'

et par Moïse

Corduero

^,

exposé par ce

dernier avec beaucoup de logique et de précision celui

,

encore une fois

ment le plus

,

comme

base de toute la partie métaphysique^

ifi

Après avoir ainsi

Voy. Pardes Rimonim

il

le

la kabbale.

W

s

Voy. Isaac Loria, Sipher Uràuiehim { n^myx Cet ouvrage a été traduit par Kooir de Rosenroth et Kabbala denudata, Outre

sur la

établi ce principe général sur l'auto-

1.

2.

est

exact et sur lequel nous nous appuierons

désormais avec une entière confiance

et 24.

,

que nous croyons historique-

(le Jardin

),iid

iùit.—

fait partie

des Grenades),

fol.

de la

21, 22,

25

mérite de la clarté que nous reconnai&sons à Corduero,

a encore celui de rapporter fidèlement et de discuter .d*une

ma-

nière approfondie les opinions de ses devanciers et de ses adversaires.

'V,

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DBUXIÈm PARTIE, rité des textes et celle des

més,

il

faut maintenant .

486

commentaires

les plus esti-

que nous fassions connaître

le

rôle particulier de chacune desSéphiroth^t les diverses

manières dont on

les

a groupées par

par

trinités et

personnes.

La première

et la plus élevée

tations divines, en

un mot

la couronne "IS^^ y ainsi

de toutes

les

manifes-

la première ê^hifah, c'est

nommée en

raison

même

de la

place qu'on lui donne annïessus de toutes les autres. « Elle est, dit ce

principe de tous les prin-

le texte, le

cipes, la sagesse mystérieuse, la couronne de tout

« ce qu'il

y a de plus élevé,

le

diadème des diadèmes^.»

Elle n'est pas cette totalité confuse, sans forme et sans

nom,

ce mystérieux inconnu qui a précédé toute chose,

même

les attributs^ t^lD "^K* Elle représente l'infini,

du

distingué itiû,

fini;

n^nkf parce

son

nom

dans l'Écriture

qu'elle est l'être

signifie

en lui-même;

l'être

considéré d'un point de vue où l'analyse ne pénètre

pas; où nulle qualification n'est admise, mais où elles sont toutes réunies en ce motif

un point

indivisible» C'est

qu'on l'appelle aussi le point primitif ou par

exceUence,

r\UWQ

;rff>t\SWtC\

«TtlpJl.

l'inconnu des inconnus voulut se manifester^

<c

mença par produire un

<c

mineux

n'était

Quand

(c

ut

I.

par

il

pas sorti de son sein,

l'infini était

^nnprv'^w Sd no "jnwnDT mh^h nnSy wvo

3« part., fol.

corn-

point; tant que ce point lu-

Zohar,

888 verso.

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1

486

LA KABBALE.

ti.encore.cemplétemeQt ignoré

,et

ne répandait aucune

« lumière*.» C'est ce que les kabbalistes modernes ont

expliqué

pitf 'une

concentration absolue de Dieu en sa

propre substance, DIJJQJf. C'est

a donné naissance à

cette concentration qui

l'espace,

à Voir

primitif

(T1K

YlDlp), qui n est pas un vide réel, mais un certain degré de lumière inféi^ieur à la création» Hais par céla

même ee

tcMit

lui-même, se distingue de

retiré sur

que Dieu,

qtai est fini, limité et

déterminé; par cela

qu on ne peut pas encore dire ce par un mot qui

'

On

ce

ne connaissons pas,

Ci

naître ce qu'il

nonune

ou

signifie iiti{b ekose,

i<

le

qu'il est,

ainsi, dit

on

le

même

désigne

le iion-ètre,*^^K.

17dra <ou(a, parce que nous

et qu'il est

impossible de con-

y a dans ce principe; parce

qu'il

ne

« deîMsènd jamais jusqu'à notre ignorance et qif il est fc

au*<dessus de la sagesse elle-même'» »

vons pas nous empêcher de

faire

remarquer que Ton

retrouve la même idée et jusqu'au!

dans Fun des plus vastes

et

Nous ne pou-

mêmes expressions

des plus célèbres systèmes

de métaphysique dont notre époque puisse se

aux yeux de ce •

glorifier

Tout commence, dit Hegel,

la postérité. «

par Vêtrepur, qai n'est qu'une pensée entièrement ut\ r

' .

ZoAor^

Zohar^

l'« part., fol.

2

recto.

Nin mipa

i** part., fol. 15 recto.

3« part.,

fol.

288 verso.

npK

"là

jusi

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by

Google 1


DEUXIÈME PAaiIE.

187

^

déterminée, «impie et hnmédiatey ear lemmi TOmmen-

4i

cernent

4c

pur n'est que

m peut pas

« ahaoiament

la plus

être autre ichose.^..

pure abstraction ;

négatif, qui peut aasii,

n on

« d'une manière immédiate, être appelé

£n£n» pour remir à noe ou de

l'être,

Msàb cet être

c'est

le

un terme

ie

M^oit

non-être*.»

kabbalistes, la Mule nlée de

l'absolu, considérée

du point de vue sous

lequèl nons Tenons del'en'risager, constitue nne fermç

complète, ou, pour employer

on

làte,

^visage;

le

terme consacré, une

ik l'appellent la têu blmuhe (

iwn

K^^^nn)! parée que toutes les couleurs, c'est-à-dire

toutes les notions, fous;les

modes déterminés sonteoD-

onXAnden

(Kp^II}^)) parée qu'elle est

fondus en

elle,

la première des Sépldréth. Seulement, dims ce dernier cas,

£aut se garder de la confondre avec VAj^cim des

il

i'En-^ph

ilussmi (]^p>nyi Kp^nV)^ c'est-à-dite

lui-mâme, devant lequel son éclatante lumière ^'est que ténèbres. Mais on sous

la

O^SH^

la

désigne plus généralement

dénomination singulière de grand ttêage^

^HK;

sans doute parce qu'elle renferme tou-

tes les autres qpiatifieatîons lectuels et

'î.

Des

,

tous les attributs intel-

moraux dont on forme, par

rêùÊB

la

même

SejfnmuM den Antog, wdlessowohl

danke» ils das aidbastîmmtè einftdie Unmittelbaie

ist,

rai-

reine^ Be-

der erete An-

fang aber nichts Vermitteltes und weiler Bestimmtes seyn kann. Dièses reine Seyn

ist

nun

die reine Abstraction, damit das Abso-

lutrnegative, seiches, gleichfalls umittclbar

gcnommen, das Niehts

Digiiized


488

'

son,

le petit viiage,

Lk KABBALE. premier, dit le

y^BStl

rÂncien, vu face à face,

est la téte^su-

(c

texte, c'est

cr

prème,

<f

toute sagesse, et ne peut être déûni autrement que

la source

il

de toute lumière,

le principe

de

« par l'unité

Du

sein de cette unité absolue, mais distinguée de

la variété et

de toute unité

relative, sortent parallèle-

ment deux principes opposés en apparence, mais en réalité inséparables ; Tun mâle, ou actif, s'appelle la ntZDn, l'autre passif, ou femelle, est désigné par un mot qu'on a coutume de traduire par celui d'tV»sagesêe^

tdUgefÊeêf

Tout ce qui

SISO*

existe, dit le texte, tout

a ce qui a été formé par l'Ancien, dont le

nom

ne peut subsister que par un mâle

sanctifié,

ff

soit

et par

« une femelle ^. » Mous n'insisterons pas sur cette forme générale, que noua retrouverons fréqueniment sur notre

rout^ ; mais nous croyons qu'elle s'applique et

à

l'objet

de rintelligence,

qu'il n'était

ici

au sujet

guère possible

d'exprimer plus clairement dans une langue éminem-

ment car

poétique.

La sagesse

elle a, dit-on,

est aussi

nommée le père; Âu moyen

engendré toutes choses*.

des trente-deux voies merveilleuses par lesquelles 1.

ly*

obw «vn

oSym

niDDTO

ofw ïim»9D

(3uip*

î.

umn ym iDT

yi»

wmsn

Hnpa

mm

nnSȕn

hvi 3«r ]rù2H fbL 8. D»J1D1 Dtis de Moite Oiidowero. 1^^^^

hSd

HWp

Zohar, 5« 5.

]>S3«

n Sa SSid

elle

Np^nrr nsana tisan iSanoi» 73i

part., fol.

ypT\i^ K"?D ^^apnxS

Jb. supr,, foi,

.

292 verso

et

N^np

290 reoto. «apian IDia

289 verso.

np«

Kp>ny7 ht\:jv2

Qy^fm

H2pW

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*

DEUXIÈME PARTIE.

189

86 répand dans Tunivers, elle impose à tout ee qui est

une forme cr

mère, ainsi

« gence

une mesure ^ L'intelligence,

et

qu'il est écrit

du nom de mère ^.

l'antithèse

:

Tu

((

c'est la

appelleras rîntelli-

m Cependant, sans détruire

que Ton vient d'établir comme

générale de l'eiû^tence, on

fait

la eonditîen

quelquefois sortir le

principe femelle ou passif du principe mâle'. De leur

mystérieuse et éternelle union sort un rexpressîon originale, prenant à

sonore et ceux de tous deux. Ce

pelé aussii

fils

fils

qui, sçlon

la fois les traits

de la sagesse

et

à cause de son double

de rintelligence, ap-» héritage, le

de Dieu, c'est la connaissance ou la science, trois

fils

aîné

fl)^"!.

Ces

personnes renferment et réunissent tout ce ^lû

mais

est;

de

sa mère, leur rend témoignage i

elles

sont réunies à leur tour dans la ttte

blandia^ dans raneien des anciens, car tout est lui et lui est tout ^.

Tantôt on le représente avec trois tètes

qui n'en forment qu'une seule, et tantôt

on

com<«

le

pare au cervei^ qui, sans perdre son unité, se partage

1.

^n^vh an nwn p^sa att nosnni a^nDi «vnp yhfzv inm ]^nSn ^'rwans n>30 nsdh ^^hd «npn n3»2S Dt< >3 a^nsi dh nau an noDn ib. supr. nsnwKi na»3 nu>D p>SKi • lausnK nnsn wrvn

Ib, supr,,

2.

3.

wi

p

.

m

mni na^a ntwàn ]npH ]2^ dhi «nrnno nnT n»OHn na»T ^»3a>D Snsa Mf^Tp hStos ]to>nD ^irHi yp^^n yiF\ Ston ^^aa maia Sdt Npmj nn kSd Kin hSs ^^S^'îd n>a ]>D»nD nn 4.,

npK

K»TT

i^ai

nrn

Km in«wm

^pw

3* part., fol. 291 verso et recto.

Mn>

titSs


190

w

LA KABBALE.

treifl jwrlns, et,

uerîà, se

au* mojren

répaad dans tout

h

trent^enx "mes de daiks runivers* a

de tMOto-deuat paim.de

le oorps^

comme à l'aide

saj^eise la Divinité te

VAmien,. dont le nom

<f

eiistoaiireelraîartMQS qui

M

eti

cetle tète est

œ quiii

n'Afimnent

y.

« cr

par

soit béni !) est représenté

soit sanctifié,

qa'oiie setààp

a da phts^evé parmi

H choses élevées. Et parce que l'Ancien tf

des

lépand

le

(

nombre

les

nom

dont le trois^

rhra UWintl tW^ip Kp>nyi) toutes les autres Ittmièra qui no» édàirent de leora rayons (Ie8'4UH

u t£e& Séphiroth) sont également

comprises dans

le

o

de

cette trinité sont

nt

un peu

l'fiiMoph loè^nème,

diffécents ;

aaaia.

on y voit

trouve, pas l'intelligence^ sans doute,

pan^

figit-

en rew

n-'y

qu'elle n'est

qu'un itÛBtt une carlaine «ipaDÉioD. ob dimiiMi da Logos y de ce qa'on appelle c(

tètes'

ici.

la sagesse. «

scnlptéea l^ine dàna rontutt et

Il y>

a

trois

Unnc aiiKlessiiB

« de rautre« Dans, ce nombroi, ûomptQQ& d^aberà if

ce

la

:

sagesse mystérieuse, la sagesse cachée et qui n'est

jwiais sans voile. Cette sagesse mystérieuse, c'est

le

i<

principe suprême de toute autre sagesse. ÂUn-dessus

((

de

cette

première

tète est l'Ancien (dont te

soit

y a de plus,mystérieux parmi

les

myatères^ Enfin vient la tète q^i doHHae- toutes

les

« sanctifié!), ce qu'il fc

nom

« autres;

1.

Idm

une

tète

jottto^dans'la

qui n'en est pas une. Ce qu'elle

tii^tisièaie

partie

du ZoAar,

loi.

548 verso.

>

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Gopgle


DEUXIÈME PARTIE.

191

ne peut

(c

renferme, nul ne

fc

elle échiq[>pe

(c

ignorance. C'est pour cela que rAncien (dont le

(c

soit sanctifiél) est appelé le

dans

le sait ni

l'être et la trinité

on dans

tuelles

résuma

le

savoir; car

également à notre sôence et

dans

kf

notre

nom

non^tre ^ n Ainsi» l'unité

les manifestationsr intellect

la pensée, voilà exactement

à quoi

se

tout oe <{ue nou$ venons de dire.

Quelquefois les termes, ou,

de cette

si

l'on veut, les personnes

trinité sont représentées

comme

tsois

phases

successives et absolument nécessaires dans l'existence aussi bien

que dans la pensée; comme une déduction,

ou, pour liuus servir d'une expression consacrée en

lemagnCi comme^un jN^oeéi logjftis qui constitue en même

temps

la

génération du monde. Quelque étonnement

que ce fait puisse exciteri on n'en doutem pas, quaiid on aura lu c<

les lignes suivantes

:

«Venez

pensée est le prmeipe^ de tout ce qui

K est d'abord

et vojex, la

est;*

mais

elle

ignorée et renfermée en elle-même. Quand

pensée conupençe à se vépandre, elle anrive à ce

«r

la

«

degré où

« elle

elle

prend le

devient l'esprit

nom

:

parveAue à ce point

d'intelligence et. n'est plua, comme

u sj|i|far^vaA^ |:enCermée0a.^0-p]ièm^]L'espi:it (f

tour se développe, au sein

cr

est encore entouré, et

«

réunion de tous

« répand

1. Ib.

en

les

il

à spu

même des mystères dont il

en sort une voix qui

chœurs

célestes

paroles distinctes et

;

m

est la

une voix qui

se

mots articuiéa;

mpr.

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I

U

192

KABBALS*

« car elle vient de Tesprit. Mais en réûéchissaut

à tous

n ces degrés, on voit que la pensée, rintelligence, cette «I

voix et cette parole, sont une seule chose, que la peu-

« sée est

le

principe de tout ce qui est, que nulle inter-

(f

ruption ne peut exister en

(f

se

(c

sens de ces mots

lie

elle.

La pensée elle-même

au non-être et ne s'en sépare jamais. Tel est

« un*. » Voici

:

Jehovah est un, et son

un autre passage où

nom

l'on reconnaît faci-

lement la même idée sous unè forme plus originale selon nous, plus antique

:

le

est

«Le nom qui

et,

signifie je suis,

<c

rPTIK» nons indique la réuniôn de tout ce qni est,

(c

degré où toutes les voies de la sagesse sont encore

<r

cachées et réunies ensemble sans pouvoir se distii^

« guer les unes des autres. Mais quand

il

s'établit

le

une

a ligne de démarcation; quand on veut désigner la (C

mère portant dans son sein

t<

point de' les mettre au jour pour révéler le

nom

su-

ce

prême, alors Dieu dit en parlant de

Moi

qui

a

iiiis,

ic

et sorti

n^HK "l'tt^K*. du

toutes choses et sur le

lui

:

Enfin, lorsque tout est bien formé

sein maternel, lorsque toute chose est à

« sa place et qu'on veut désigner à la fois le particu-

H lier et l'existence, Dieu s'appelle Jehovah, ou je 9uù

1" part., fol. 246 verso, sect. «nn. Ce passade étant trop long à rapporter tout entier, nous en citerons du moins les derniers

mmo mvi

mots imSs mSn Mi^ns nn mSi mS^i KmoMi WTsn» hSi yH2 wpnn won navro inw tn

%

Le mot asekir

est

un signe

«iwpi

in

déterminatif.

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BBOXltaB PARTIE.

« edui qui

M, «THM "WK rtMK»

« tères du saint

nom

193

my»-

Tels sont les

révélé à Moïse

dont aucun

et

,

« autrehomme no partageait avec luilaconnaiasanco^)!

Le système des kabbalistes ne repose donc pas simple-

ment sur le principe de Témanation ou sur l'unité de substance ;

ont été plus loin,

ils

comme on

voit

ont en-

ils

:

mécomme la

seigné une doctrine assez semblaUe à celle que les taphysiciens du Nord regardent aujourd'hui

plus grande gloire de notre temps, tité

et

ils

ont cru àTiden*

absolue de la pensée et de l'existence ou de Tidéal

du réel ;

et

par conséquent le monde,

comme nous

le

Terrons plus tard, ne pouyait être à leurs yeux que Tex-fNression des idées

gence

:

ou des formes absolues de

en un mot,

ils

nous

l'intelli-

laissent entrevoir ce

que

peut la réunion de Platon et de Spinosa* Afin qu'il ne reste trer

aucun doute sur ce en

fait

même temps que

les

important, et poiir

mon-

plus instruits parmi les

kabbalistes modernes sont restés fidèles

aux

traditions

de leurs prédécesseurs^ nous allons ajouter aux textes

que nous avons traduits du Zùhar uh passage marquable des commentaires de Corduero. u preaiières S^hiroth,

à.

savoir

:

très re-

« Les

trois

la couronne^ la sa-

comme

i<

gesse et l'intelligence, doivent être considérées

•(

une seule et même chose. La première représente

((

connaissance ou la science^ la seconde ce qui connaît, 1.

nom

9*{iart.,

in»4tT

la

inna n^nn p»BH inaS hSdt mSSs ht n>nn

foL es verso,

sect.

mo

virm*

nw •««

n^miti nni Tn 15


4d4

LA KABBALE.

.KAt Id tiqi«ièm xe qui «est connu* .Pour B'^pliquer cette identité,

il

faut savoir que lascience

a *n*wA paa couuue celle deaoréator^ ; .car oi, la fioience est distincte

.fc

iportesur

,v

4ei» objeta

quii

du

à

du créateur

,

chez cellea-

sujet de la science et

leur^tour^ gedistingoeiit

j(

4u8ujet. C'est cela qu'on désigne par ces trois termes :

ji

}li.peD«é6,.Qeqttip«i8Q» et eequitetpÉDaé.

,f(

jLr^rCj le qréateureat

j<

unHmMW

t(c

effet,

.u

pliquer aa peuaéerà daa

ejfcrce.qui

lui-même tout à

Au.imH

la fois la con-

wmmtfc.Qi te qui eat tfonim.

fiii

sa mauière de connaître ne consiste pas à ap^

ehoMi qui tout hpn de lui ;

j( .plesjb

en a^ 0QnnfUfi$ant

jc ,qu'il

connaît ei «persil-tout oe <pii est. Rien ufesistp

u qui ae soit .

irraubitanee. ji.

à lui

usii Il

^

en

et

et qu'il

se sachant luif^méme

ne trouve dans aa propre

le type (D^Sn? typtu

)

de tout

et toutes ohoeea exiateut.en.luiaoua leur

u plus pure et

la plus aïooomplie;

f<

la perfeotiQQ .d#s créatures est

f<

même, par laquelle elles^se

n de

Jour être

ic« elles

S

telle

qu'elles a!en

si

la

sorte que

dans cette exiatence

trouvent unies à

à mesute

.

déchoient de cet état

de

Atve^

forme

k eourœ

éloi^enti

parfait et si sublime,

C'est «însi que toutea.lea eodstenees de^ce^sMuide ont irjeurfome dans les Séphiroth et les Séphiroth dgne ce

,

fr

latmvce4onteUee L^s sept

•S»

jattribttts

^ûfdtê AjMoiiAiiy

:é]naQM4^'.

dont

fol* isa

il

il

nous reste encore à parler,

feelo*

Digitizeci

by

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et que les kabbalistes

Wh

modernes ont appelés

df fa eoiMfniéfNHt (]>J3n rvr^fiD)

parçet qu'ils servent plufi cbi

,

les Séphi-

uae

doute

immédiatement à TédiiicatiQn

mopdoi se déreloppent^ eomme le» précédents, aoue

{Qrme.de

jtrioité^

dans chacune desquelles deux, eiLtr^

m/ès 8opt unis par pensjse divine

,

un terme moyen* Du

arrivée

sein .de la

pour.dbrmâme à sa plus .copir

p^Me manifestation , sortent d'abord deux principes op» po9é9,iriui actif

ou mâle^rautare Cameileou passif:

trouve dans la grâce ou dans la miséricorde

,

l^i. Mais

il

cette justice

les

pàae

cette

et

la lettre; il

de ae que nous appellerions TexpaiH

et la concentration de la volonté.

da la pmmière conde

du .système que

ne doivent pas être prises à

s'agit l>i(ni.^utôt

sion

le

est facile de voir par le rôle qu'elles

jouent dana L'ansemble

^

,

du premier ; leaeeond est représenté parla

^araetèca justice

^

nDH^

cpie sortrat les

&mes

En

eiTet, c'est

TÎrilesotdo.la se-

âmes féminines. Ces deux attributs sont aussi

noBoonés les deux bras de laDivioiié : l'un donne la vie et l'autre la

mort. Le monde ne saurait subsister

restaient fléparés;

il est

s'ils

même impossible qu'ils a'^axw-

cent séparément, car, selon l'expression originale,

il

n'y a pas de justiee sans grâce; aussi Tont-elles sa réunir dans et

dont

un centre commun qui

l<e

est la beauté, mKfiTI 9

symbole matériel est la poitriiie

5* paru,

foJ.

145 verao.

le

eo&ur

^

cm n>a im mS'î hj»7 n»Si 13.

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,

LA lABBALB.

196

ua

fait

comme

déré

a9sez remarquable que le beau soit consiTexpreBsioii et le résultat

comme

qualités morales , ou trois

attributs suivants

la

de toutes

somme du

sont purement dynamiques

c'est-4rdire qu'ib nous représentent la Divinité la cause,

comme

les

bien. Les

la force universelle,

comme

comme prin-

le

cipe générateur de tous les êtres. Les deux premiers

qui représentent dans cette nouvelle sphère

le

prin-

cipe mâle et le principe femelle sont appelés, confor-

mément à un

texte de l'Écriture, le triomphe, nJÎJ, et

lagloire, TlTI*

H serait assez difficile de trouTW le seiis

de ces deux mots tion

: (c

s'ils

n'étaient suivis de cette défini-

Par le triomphe et la gloire on

comjmnd Tex-

« tension, la multiplication et la force

;

car toutes les

ce

forces qui naissent dans Tunivers sortent de leur

c(

sein, et c'est

fc

appelées les armées de TÉtemel

sent dans

pour cela que ces deux Séphiroth sont

Elles se réunis-

un principe commun, ordinairement repré-

senté par les organes de la génération, et qui signifier autre chose

que l'élément générateur ou

source, la racine de tout ce qui est. cette raison, le (c

ne peut

fondement ou

la

la

On le nomme, pour

base ,

TO*

« Toute

chose, dit le texte, rentrera dans sa base conune elle

3« pan., fol. 296 recto

Kini

mou

^psai yh^yn SsT wasn» ina v^hm^ mann Zohar, 3- T»m Tuta ^wn^i mn3X ]npn ^3 |»Mn ^tpea part., fol. S96 recto. i.

bai

\\epx

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DEUXIÈME PAETIE.

en est

«

sortie.

197

Toute la moelle, toute la sève, toute la

(Y

puissance est rassemblée en ce lieu. Toutes les forces

a.

qui existent sortent de là par Torgane de lagénération.»

Ces.trois attributs ne forment aussi qu'un seul visage,

qu'une seule face de la nature divine, présentée dans la Bible par

qui est re-

celle

le dieu des

armées

^ .

Quant

à la dernière des Séphiroth, ou la rayatué, noSlDf tous les kabbalistes s'accordent

cun

attribut nouveau,

à dire qu'elle n'exprime au-

mais seulement Tharmonie qui

existe entre tous les autres et leur

domination absolue

sur le monde. Ainsi ^ les dixSépbiroth, qui forment dans leur en-

semble l'homme kabbalistes

mS^K

céleste,

Thomme

idéal

,

et ce

que

les

modernes ont appelé le mondedetémanalion^

^yjf,

se partagent

en

trois classes,

dont char

cune nous présente la divinité sous un aspect différent,

mais toujours sous la forme d'iine

trinité indivisible.

Les trois premières sont purement intellectuelles ou

métaphysiques; l'existence et balistes

modernes

{hs^fHû qSiV ) tère

expriment

elles

:

ont celles

moral; d'une part,

Dieu* comme l'identité l'autre, elles

i.

tnpn

l'identité

absolue de

de la pensée, et forment ce que

qui les suivent ont elles

w VD>

kab-

un

carac-

nous font concevoir

de la bonté et de la sagesse ; de

nous montrent dans

nwM

les

appelé le monde inUiUig&ple

la

bonté ou plutôt

tnpH nsia Sst iiov»d »ii3Ti

nan

1^. Mfir.

11D>

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LA EABB4LK.

198 dans

bien suprême Torigine de la beaiité et de la

le

magnificence. Aussi

(rmD)

ou

ar-Uon

les

nommées ki

tMitlif

monde êlMuibh (WA^TID ch<p) dana nous appre,

le

racception la plus élevée du mot. Enfin Q0II8 par les dmiieiii de ces altribuis uniTerselle,

que

suprême

Tartiste

que la pravidenoe

est aussi la force

solue, la cause tout^puissaute, et que cette

même

eu

est.

abest

temps l'élément générateur de tout ce qui

Ce sont

monde

mtÉt

eeà dernières Séphirotb qui constituent le

naturel

ou

la nature

dans son essence

et

dans

son principe, naturanaiurani (y3t9*01 dSlV)* Voici

maintenant eu quels termes on cbercbe à ramener ces asl^eets

divm i l'unité

suprême (c

il

:

fmi

u

et

par conséquent à une

Pour posséder

ttinité

la seience de l'unité sainte,

regarder la flamme qui s'élève d'un btnsier

« ou d une lampe allumée

on y voit d'abord deux luTune éelataute de blancheur Tautre noire :

*

(c

mièrefir,

u

ou bleue;

(f

en ligne droite; Ia lamièi<e noire est an^essbue

(C

semble être le siège de

H dant

si

,

la

lumière blanche eçt au-dessus et s'élève

la

première

:

elles sopt

et

oepeu-

étroitement unies l'une à l'autre, qu'elles ne

cr

forment qu'une seule flamn^e. Mats le siège formé par

c#

la lumière bleue

ou noire

« matière enflammée qui

endore aindessons

d'dilew

faut savoir que la lumière blanche ne change pas

«

Il

(C

elle

i.

efrt

s'attache à son tour à la

;

conserve toujours la couleur qui lui est propre ;

Voy. PoNè» Atmontm,

fol.

06 veiso, I"

ool.

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(c

ir

mais OQ distingua plusieurs nuances dans est

auHhssons

:

e^tta derniàiiB. prend «it oatre

« directions opposées fc

oelle

mdiÉe^ blaïiclie et

en bto à

deux

en haut à la lu-

elle s'attache

qui

la nAtière enflamniée;

9 Kais cette matière est sans cesse absorbée dans soU' (t

sein>. et dlMnénie

Cl

mière supérieure* C'est ainsi que tout rentre dans

•f

l'unîté,

reste

nn

romonte eonstatttaient'Ten tekH-

nmvi ntfpnK kSdi

aucun doute sur

le

*

.

» P«a^ qu'il ne

sens de cette allégorie , nous-

ajoutenma que^ âemB une autre partie du Zoker,

nature de l'âme humaine qui, trinité,

image

affitiblie

de la

elle aussi,

trinité

les autrei^ et

forme une

suprême»

Cette dernière espèce de trinité, qui

pUcitement toutes

aota

comprend

offire^

en

toute la théorie des Séphiroth, est aussi celle le

elle-

presque littéralement pouD expliquer la

est. reproduite

ex-*

fésuaié»

^i joue

plus grand rôle dans le Zokar, Elle etf exprimée^

comme

les

{décédantes, par trois termes seulemeiH»*

diMtt ehaenii

conune

a

déjà été présenté eemme* le eeatM'

la plus haute manifestation de l'une des trinités

sobofdoBnéee: panni les attributs- métaphysiques, c'est la^eouroime; parmi les attributs moraux, la beauté; c'est 1m roj^uté

parmi

les attribols iiïférieim.

qu'est^^e la couronne de la kabbale?

e'^st la substaoee, l'itre^

Qu-'eat^ que la beauté?

I. Zoftsr,

I» pan.,

fol.

5t

Mâis

dans le langage allégorique

c'esti

lecto»

séct

comme n^vma

m

et àbselîi*

le dit eatpres-»


,

LA KABBALE*

20Q sèment YMré et

plus haute expression de là vie

lotilo, la

de la perfection morales* Émanation de

et

de

au

soleil

la grâce

,

intelligence

souvent comparée à rorient

elle est

dont la lumière est également réfléchie par

monde,

tous les objets de ce rentrerait

1

dans la nuit

:

et

sans laquelle tout

en un mot,

c'est lldéal,

En-

ûn, qu'est-ce que la royauté? L'action permanente

immanente de toutes réelle

les

Séphiroth réunies, la présence

de Dieu au milieu de la création

parfaitement éxprimée par le

Tun des surnoms de

:

et cette

idée est

moi Sehé'hinak (riTSQf)^

la royauté* Ainsi

donc, l'Être ab-

solu, Tètre idéal'et la force imnïaaente des choses; si

Ton veut,

et

la substance, la

pensée et la vie,

ou

c'est-àr-

dire la réunion de l'Être et de la pensée dans les objets, tels

sont les vrais termes de cette trinité nouvelle* Us

constituent ce qu'on appelle la eolanm du milimi (^^*t1^V

Kn^)^2tQKl); parce que, dans toutes lesquelles

les

ûgures par

on a eoutume dé réprésenter aux yeut

dix Séphiroth,

ils

sont placés au centre, l'un

les

des-

sus dé l'autre, en forme de ligne drmie ou de colonne*

Ces trois termes,

comme on

peut s'y attendre d'après

ce que nous savons déjà, deviennent autant de visciges

ou

de. personnifications

change pas de

nom

;

symboliques. La couronne ne

elle est

toujours

l'Ancien des jours, rAncien dont

(K\ynp Np^riy)* La beauté,

le.

le

grand visage,

nom

soit sanctifié

c'est le roi saint,

ou sim-

plement le roi (httt^ip ^oSD* H^hti), et la Sché'binah, la présence divine

dans

les jçhoses, c'est la

Matrone

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DELXIÈHE PARTIE.

OU

la Reine

(HSTiTHûD)* comparée

soleil, l'autre est

la lumière

dont elle brille,

du degré qui

201

Tane

Si

est

à la lune,

comparée au

parce que toute

l'emprunte de plus haut,

elle

immédiatement au-dessus

est

en

d'elle;

d'autres termes, Texistenee réelle n'est qu'un reflet ou

une image de

est la

bas

la beauté idéale.

nom

appelée du

mère de

s'allaite

d'Ève; car, dit

La matrone

qui

ce qui existe

ici--,

toutes^ choses, et tout

de sou sein et est béni par

^ Le les

roi et

deux

forment ensemble un couple

%

*n)

elle

eommuiiément

la reiae , qu'on i|iomme aussi visages ("J^ÛIS*^

est aussi

le texte, c est elle

dont la tâche est de yerser constamment sur

monde

le

des grâces nouvelles, et de continuer par leur union

ou plutôt de perpétuer l'œuvre de

mour réciproque qui deux manières

les porte

de deux espèces

;

poux à réponse

et

'

,

Hais Tar

à cette œuvre éclate de

par conséquent des

et produit

,

la création.

i

tantôt il vient d'en haut^

firaits

va de

l'é-

de là à l'univers tout entier; c'est-

à-dire que Texi^tence et la vie, sortant des profondeurs

du monde

intelligible,

en plus dans traire

,

il

tendent à se multiplier de plus

les objets

de la nature

vient d'en bas,

du monde

réel

ramène dans

mander ce .

au monde

le sein

retour.

1.

Idra souta ad

%

Zohar,

o'^

il

les êtres

n2^

10 verso,

au con-

va de l'épouse à l'époux,

Le Zohar nous

pait., fol.

tantôt ,

idéal, de la terre

de Dieu

fin, y:i'^,ZT\12

:

]»pj'

sect.

au

ciel, et

capables de de-

offre-

lui-même un

HaO «nnST

yVH

Mnpn.

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202

LÀ MABBALB.

exemple de ces deux modes de génération dans le cercle

àme» Baintes. L'âme, considérée dans

qoetNiromurent les

son essence

la plus

pure

,

a sa racine dans Tintelli-

gpnoe; je parie de l'inteUîgeiiee iiq>ràme où les formes des êtres commencent déjà à se distinguer les unes des

Tàme uifiTerselle; elle passe âme masculine, une

antres, et qui n'est en rédité que

De

là^ si elle

doit être

parle principe de

âme tioe

féminine,

on

k grâteeouderexpansiotf; si c'est une

elle

s'imprègne du principe de la jus-

de: la oonoentvaition

enfin

:

elle èst

,

eo&ntée i

ce inonde où nous vivons- par Tunion du roi et de reine, qui sont^ dit le texte,

à

la

de l'âme

la génération

Thomme et la fenmie sont à la génération du corps ^ Voilà par quel ehemin Tâme desecnd ic!4>as: ce que

Yoioi maintenant

Dien

quand

:

elle

comment

toutes les vertus, elle est s'élève de

s'élève

mûre pour

aussi

le

Le

1.

et

ou

forme

de nouveau, mais

dit le

Zokar^ la vie

naD np93 Kn^ann^nn ^dSot naTiia

Pour ne pas multiplier

la

,

dans un antre but que la pre«

De cette manière,

Zohar^ 3* 2.

alors elle

en hannonie«vec

roi«et la reine s'unissent

fois ^. «

KSia

,

celui qu'elle éprouve , et avec elle

pour une autre cause mière

le ciel

dernier degré de l'émanation

l'existence réelle,* ainsi mii»a

idéale.

et que, parée de

son propre mouvement, par l'amour qu'elle

comme par

eidte

rendue au sein de

elle est

a rmpli sa mission

part., fol.

t<u>Tp

7 ^5::p13^

iiifitiofiifii,

Kncwa

^"Tn xnnSi

les citations, je renverrai à

qui les a toutes réunies dans son farcfe*

est

Corduero

foL 60-64.

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203

DBDXiAafH PARTIE.

« puisée en (f

même temps d'en haut et d'en bas, la source

86 renonvelle, et la mer, toujoure remplie, distribue

a ses eaux &a tout lieu

^

» Cette union peut avoir lieu

aasèi d'une ihatiiMé acddentellè

au

est encore enchaînée

i

rextiise;

ao

réversibilité

corp8.<

rattsseinënt'

,

pendant' que

Mais

ici

ràme

nous touchons

mystiqué et au dêgnie dë la

dont nous avons résolu de parler

ailleurs.

Cependant nbus eroirions avoir exposé d'une nière incomplète la théorie des Séphiroth

,

itiâr

nous ne

si

faisions pas connaître les figures sous lesquelles

on a

y en a

troi»

eeftayé

de

les

i^résenter aux yeux.

principales, dont

Zohar* L'utte

Il

deux au moins sont consacrées parle

uouii'

montre le» Séphiroth sous

la

foime

de dix cercles concentriques, ou plutôt de neuf cercles tracés autour d'un point qui est leur ceutnd

commun.

L'autre nous les présente sous l'image du corps humaitu La' eourèniie, c'est la tète; la sagesse, le cerveau; l'iu-

teiligence, le

la ligne

celui

cœur;

du milieu

le

tronc et la poitrine, en

un mot,

symbole de la beauté,

les bratf

est le

de la grâce et de la justice,

du corps expriment ces rapports tout

à

les parties inférieures

les attributs qui restent. C'est fait arbitraires j>

sur

poussés à leur

dernière exagération dans les rifcettmm (les suppléa

ments du ZoAar)^ que se fonde en grande

partie la kab-

baie pratique et la prétention de guérir par les di£K-

i. Éohaf,

\^

mSdS

part., fol.

60*70.

ilS^W ûwfl »|Dnn» ^hd

psi o»Snw non H^Son» nrm nnnoi

Digitized


204

LA KABBALE*

rents

noms de Dieu

les diverses parties

mière

fois^

au

maladies qui peuvent atteindre

reste, qu'à la décadence d'une doctrine

les idées ont été

même les

les

de notre corps. Ce n'est pas la pre-

peu à peu

étouffées par les symboles,

plus grossiers, et la forme mise à la place de

de représenter les

la pensée. Enfin, la dernière manière

dix Séphiroth, c'est celle qui

pes

:

à

droite, sur

nne

les partage

même

en trois gron^

ligne verticale

,

on

voit

figurer les attributs qu'on peut appeler expansifs

savoir

:

le

Logos ou la sagesse, la grftce et

gaucbe se trouvent placés de

la

même

nne ligne parallèle, ceux qui marquent la concentration;

science

du Logos,

dite. Enfin,

l'intelligence,

:

à

sur

,

la résisâmce

c'estnà-dire la

la justice et la résististnce

au milieu sont

la force

manière

à

,

ou

con-

proprement

les attributs substantiels

Au sonmiet, au-dessus du niveau commun, on lit le nom de la couronne, et à la base celui de la royauté ^ Le que nous avons compris dans

la trinité

suprême.

fréquemment allusion à

cette figure qu'il

compare à un arbre dont l'En-soph

serait la vie et la

ZùJmt

fait

sève, et qu'on

a appelé depuis Tarbre kabbalistique.

On y voit rappelée à chaque pas la colonne de la grâce (W>D> mi3l> IDm KllDÏ^O» la colonne delà ju»T tice

(Wni

du milieu

I.

(

K-îiny»

X^KOUn xnUD)

KTiV^SDlin

KTHQV ) ;

Pour toutes ces figures voir

et la

colonne

ce qui n'empêche

le Pairdea

Bdmonim

fol.

54-39

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205

DEUXlteB PAETIB.

pas la

même

figure de

nous représenter sur un autre

plan, par les lignes horizontales, les trois trinités se-

condaires dont nous avons parlé précédemment* Outre toutes ces figureâ, les kàbbalistes modernes ont encore

(nnUX)

imaginé des canaux

forme matérielle tous

indiquant sous une

les rapports, toutes les

combinai-

sons qui peuTont exister entre les Séphiroth. Moïse

Corduero parle d'un auteur qui en a compté jusqu'à six cent mille^ • Ces subtilités peuvent intéresser, jusqu'à

un

certain point, la science

du

calcul

;

mais

c'est

en

vain qu'on y.chercherait une idée métaphysique.

A

la doctrine

des Séphiroth

de l'exposer, se mêle dans

le

telle

,

que nous venons

Znhof une idée étrange

exprimée sous une forme plus étrange encore; celle

c'est

d'une chute et d'une réhabilitation dans la sphère

même

des attributs divins, d'une création qui a échoué,

parce que Dieu n'était pas descendu avec

demeurer; parce

qu'il n'avait

forme intermédiaire entre

l'homme

elle

pour y

pas encore revêtu cette et la créature,

lui

dont

ici-bas est la plus parfaite expression. Ces

conceptions diverses, en apparence, ont été réunies dans

une pensée; unique que Ton rencontre en tantôt plus, tantôt

myêtirê, dans

les

même temps

moins développée, dans

deux

Idara, et

le

Lwre du

dans quelques autres

fragments d'une moindre importance. Yoici mainte-

nant de quelle bizarre façon

i. Jb.

lupr^

fol.

i245.

elle

est présentée.

La


206

LA

Genèse

fait

*

mention de ^ept roia d'Edom qui ont pié«

cédé les rois d'bra^l,

mourir Tuu aprè^ quel ordre

^

en

les

nommant

se isont succédé. C'est de ce teacte,

ils

étranger par lui

mâme à un

t^l

à une

pour y rattacher

,

monde

sorte dfi révolution. dans le

invisible de l'émanation divine. Par les rokdlsraôl,

ent^deiit im

dmx tomes

ont été personnifiées dans préseutenty en l'essence

ou

ils

de Texistence absolue qui qui re-

le roi et la reine, et

k divisant pour notre faible intelligence,

même

les appelle

der£ti:e.Xes rois d'£dom^ ou,

wcove,

mondes qui n'ont pu liscr

si

ordre.dldées,.qu# les

auteurs du /ohar se sont emparés l^ur croyance

les tàii

elle

pour nous apprendre dans

i'iBLutre,

.Ici

comme

ancicoc .roia^ «e «ont les

subsister, qui n'ont

pu se

réar-

avant que les formes fussent établies, pour^eewir

(l'intermédiaire entre la création

isonsidérée dans toute sa pureté*

et l'essence divine

Au reste,

manière, .selon nous, d exposer sans obscure

piartie

alt^iration cette

du système kabbalistique,

on 1^ expliquant l'un par l'autre

,

la^meilleore

c'est

de

citer,

quelquesHms des

fragments qui s'y rapportent. » Avant que TAncien des « anciens^ celui qui est le plus cacbé

cachées

it

miers diadèmes,

ju

les

eût préparé les formes des rois et

If

,

parmi

il

n'y «vait ni limite ni

mit donc à sculpter ces formes

cbosas

les prédfin.

et à les tracer

U

ae

dans sa

H propre substance* U étendit devant luMiftiiie uoToiley

1.

Chap. 37, V. 31-40.

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DEUXlj^ PARTIS.

207

a

ef,

ti

tr^^ça leurs limite^ et Ieuf8<foraie8;*,mais ils

ji

«

c'e^t dftns ce voile qu'il sculpta ces rois, qu'il

pqur ceU

treut subsister* C'esjt .

les .rois

ne pa«-

qu'il est écrit

:

Voici

qui .régnèrent dans le pays .d-£dom avant

u qu'un roi r^i|;n&t,snf ios enfants d-JsvaôL

« des rois primitifs et dlaraét primitif

U

a'ag^t iei

Tous

4<

ainsi formés fi¥ai§nt.teurB .iioms.; mais

M

subsister jusqu'à

ils

les rois

ne purent

(rAncien) descendit vers

qu'il

a eux at se voilàt)ppiir ^ux % n Qu'il iioît question dans

c^

lignes .d'une création antérieure

mondes qo; ont préoédé

celui

oili

à

la nôtre

nous sommes,

,

de

e'est

ce qui ne peut Is^sser aucun doute; eest ce que le

/oknr loMnème :noas tenues

les plus positifs

imanime de tous

dît vai

loin

et telle est aussi la

^,

les kabbalistes

dans

les

croyance

modemes. Mais poiHv

anciens mondes ont-ils disparu ? Parce que

quoi

les

Dion

n!Iiabitait

pae au milieu d'eux d'une manière>réi-

gulière et const£^te^ ou qu'il n'était tait

peu {due

,

conune dit

le texte

,

parce

pas desoendu vers eux, parée qu'il ne^s'À-

pas montré eneore sous une ionne qui

de rtster présent an milieu de pétinQr j^.cett^

lui

permit

h création, etde la per^

unipn même. Les existences

qu'il

pro^

daiaait alors, par uneéman^tieiispontanéedeeaprdpffe

1.

Le mot primitif (iiQTp), dans le Echm^ d'idéal, de céleste ou d'intelligible.

est toujours syno»-

nyme 2.

Idra ra6., édit.^d'Amsterdwn, 3" part.,

3. 3« part.* UÀ. 61.

t-wa nnn

fol.

wchv «un

148 recto.

n^pri un:» vh

iv

yh anni ythv


208

LA lABBALB.

Bubstwce, sont comparées à des

commun

en désordre d'un foyer

U

qu'elles s'en éloignent. «

u qui ont été détruits, des <f

étincelles s'échappant et

mourant à mesure

a existé d'anciens mondes

mondes sans forme qu'on

appelés les étincelles (|)3nX^;i

a

dSlV* ÎVT)^

« c'est ainsi que le forgeron en battant le fer fait jail-

des étincelles de tout côté. Ces étincelles sont

c(

lir.

((

anciens mondes

cr

traits et n'ont

,

pu

et ces anciens

mondes ont

subsister, parce

les

été dé*

que l'Ancien, dont

« le nom soit sanctiiié , n'avait pas encore revêtu sa forme, cr

et l'ouvrier n'était

Ët quelle

est

pas encore à son œuvre

donc

forme sans laquelle toute

cette

durée et toute organisation sont impossibles dans

les

existences iinies, qui représente, à proprement parler,

dans

l'ouvrier

les

œuvres divines, sous laquelle enfin

Dieu se conmiunique

et se

xeproduit en quelque sorte

hors de lui ? C'est la forme humaine entendue dans sa ,

embrassant avec les attributs

et intellectuels

de notre nature les conditions

plus haute généralité

moraux

de son développement et de sa perpétuité, en un mot, la distinction des sexes,

que

les auteurs

du Zohar ad-

mettent pour l'âme aussi bien que pour distinction des sexes ainsi comprise,

vision et la reproduction

pour eux

le

symbole de

i. Idra $ou$a^ 9* part,

de

la

La

le corps.

ou plutôt

la

di-

forme humaine sont

la vie universelle,

d'un déve-

du Zohar, fol. 292 verso, édh. d'Amsterdam

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DBuxiftm PAETie.

loj^ement régulier et

de TÊtre, d'une création

infini

non seulement par

régulière et continue,

mais aussi par

209

la

durée,

la réalisation successive dfi toutes les

formes possibles de l'existence. Nous avons déjà reucontré précédemment

le

y a quelque chose de

plus

fond ;

mais

dei cette idée;

ici il

que l'expansion gra-

c'est

dudile de la vie, de Tètre et de là pensée divine

,

n'u

pas commencé immédiatement au-dessous de la substance; elle a été précédée de cette émanation tumultueuse, désordonnée et, si je puis dire ainsi, inorgani^

que dont nous avons* p»lé tout à Theure. « tous ces anciens ic

que rhomme

mondes

n'était

a

Pourquoi

furentrils détruits? Parce

pas formé encore. Or, la forme

«

do l'homme renferme

«

peuvent se maintenir par

ic

n'existait pas encore^ Ica

toutes choses; toutes choses elle.

Comme'

mondes qui

cette

forme

l'avaient pré-

tom-

((

cédée ne purent subsister ni se maintenir,

tt

bèrent tons en' ruines, jusqu'à ce que la forme de

u

rhomme

«

elle,

fût établie

sexes dans

nous

alors ils renaquirent tous avec

mais sous d'autres noms

trerons, pas par

il

:

suffira

^

» Nous ne démon-

de nouveaux textes

Thomme

et ils

idéal

ou dans

de remarquer

ici

la distinction

les.

que

des

attributs divins;

cette distinction,

répétée sous mille formes dans le Zoftor, reçoit aussi le

nom

caractéristique

de balance (X^pilD)»

d avant qne^la )>àlance fût établie, dit le Liore

1.

Idra raba;

ib, supr,, fol.

di^

my«-

135 reclo et verso.

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210 cf

LA lUBBALE.

Un; ils (le roi et

« réel)

la reine, le

monde idéal et le monde

ne se regardaient pas face à face,

« rois moururent faute de tronrer

un lieu qui

et les

premiers

subsistance, et

Cette balance est suspendue

H la terre était en ruines. « dans

letir

n'est pas (le non-êlre primitif) ; ceux

« quidolT^t être posés dans ses plateaux n'existent « pas encore. C'est une balance tout intérieure If

n'a pas d'autre appui qu'elle-même, iuTisible.

,

qui

Ce qui

« n'est pas, ce qui est et ce qui sera, voilà ce que porte If

et ee

que portera cette balance

^

»

Ainsi que nous l'apprend déjà une citation précédente, tes rois d'Édom, les anciens

mondes n'ont pas

disparu complètement; car, dans le système kabbalistique rien

ne

natt, rien

solue. Seulement ils ont était celle

lui,

forme de l'homme, potnr entrer sous

ils

dom réelle

ff

à se reproduire lui-même sous

«c

le

système gé-

Lorsqu'on dit que les rois d'É-

sont morts, on ne veut pas parler d'une mort

ou d'une complète destruction ; mais toute dé-

chéance est appelée du

nom de mort ^.

descendirent bien bas, ou plutôt,

péa au-dessus du néant ; éor

1.

la

ressuscitèrent, en quelque sôrte,

d autres noms dans

néral de la création,

«

perdu leur ancienne place, qui

de l'univers actuel;* et quand Dieu vint à se

manifester hors de •

ne périt d'une manière ab-

KniV'^ïT

^<-lSD cliap. 1",

2. Idra raba, S* part,

ad

du Zohar^

ils

ils

£n effet,

ils

s'élevèrent bien

furent placés

an dei^

iiiit.

fol.

155 verso.

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DËUXliSMK PARTIE.

214

nier degré de l'univers. Ils représentent l'existence purement passhe» aa, pour nous servir de» expreesione mêmes du Zohar, une justice sans aucun mélange de

gfàee

»

un

où tout

lieu

est rigueur et justice

IDD |nnî<rîD |Uni ) s où tout est féminin sans aocun prméipe maseulin (KapT? Tlk), é'est-Wire où tout C'est

est résistance et inertie, eomme

même

pour cela

d'Édom ; Édom

qu'ilâ

dans la matière.

nommés

été

les rois

étant Topposé d'Israël qui représente la

grâce, *k vie, rexistence spirituelle et àctive. !Tous l^iprrions aussi, prenant à là lettre la plupart de ces

expre^ions, les

diire,

avec les kabbalistes modernes^ que

anciens mondes sont devenus

ment pour

le

crimey et cpie de

un

leursr

séjour de châti-

ruines

soilt sortis

ces êtres malfaisants qui servent d'instrun^nta

Rien ne

justice divine.

car,

serait

changé dans

comme nous pourrons nous en

pensée;

assurer

un peu

plus loin, dans les idées du Zohar où la cose joue

un

si

grand rôle

,

le

métempsy-

châtiment des âmes

coupables consiste précisément à renaître dans grés les plus infimes

àfi

la création

,

et

à

(nifî*Sp)>

ils

nom

les

de-

subir de plus

en plus l'esclavage de la matière. Quant aux

qu'on appdle toujours du

à la

la

démons

significatif d'envdappêê

ne sont pas autre chose que

la

matière

elle-même, et les passions qui en dépendent. Ainsi toute forme de Texistence, depuis la matière jusqu'à

I.

Idta raba ib„

fol.

142

recto.

Idra wuta^ ad ûo. 14.

L

iyiu^cd by

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,

LA KABBALE.

212 l'éteraelle sagesse,

une manifestation^ ou

est

veut y une émanation de l'Être

infini.

Mais

il

si

ne

Ton

suffit

pas que toutes choses viennent de Dieu pour avoir de la réalité et

de

la

durée

;

il

toujours présent au milieu

que Dieu

faut encore

d'elles, qu'il vive, se

soit

déve-

loppe et se reproduise éternellement, et à Tinfini^ sous leur apparence

;

car, sitôt qu'il voudrait les livrer à

elle»4nèmes, elles s'éYjanouiraieni Mais, que dis-je? Cette

ombre

comme une ombre.

est encore

une partie de

la chaîne des manifestations divines; c'est elie qpii ert la matière

;

c'est elle qui

laissent à nos

yeux

comme Thomme

marque

la limite

l'esprit et la vie

idéal est le

:

où dism^

elle est la

commencement.

un

C'est sur

ce principe que se fondent à la fois la cosmologie et la

psychologie kabbalistiques.

CHAPITilE SUrn DB LTANALTSB DU ZOHAR.

IV.

— OÇINIOK 1»S KABBAUSIBS

sim is M(»a>B. I

^

.

Ce que nous savons de

l'opinion des kabbalistes

sur la nature divine nous dispense de nous arrêter

longtemps à leur manière de concevoir rorigine

du monde ;

car,

la création et

au fond» ces deux choses se

confondent dans leur esprit.

&

Dieu réunit en lui,

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DEUXIÈME PARTIE*

dans leur il

totalité infinie

être

conçu en dehors de

que nous connaissons, périence^ est lier

de

et la pensée et l'existence,

,

que rien ne peut

est bien certain

ne peut

213

soit

exister,

lui

par la raison,

un développement ou un

l'Être absolu

:

l'éternité

que xien

mais tout ce

;

soit

par

l'ex-

aspect particu-

d'une substance inerte

ét distimste de lui est une chimère, et la création, conune

on la conçoit ordinairement, devient impossible. Cette dernière conséquence est clairement avouée dans les paroles suivantes cr

:

ce

Le point

indivisible (l'absolu)

n'ayant point de limites et ne pouvant pas être con-

ir

nu , à cause de

«

pandu au dehors,

<C"de VQile

ça force et de sa pureté, s'est réet

a formé un pavillon qui sert

à ce point indivisible. Ce pavillon

«

que d'une lumière moins pure que

tt

core trop édatant pour être regardé ;

« tour

répandu au dehors,

de vêtement :

le

il

s'est

c'est ainsi

que tout se

servi

u

mouvement qui descend toujours; c'est ainsi

qn un

seul

fait

l'être

nom

»

Un autre l'esprit

dans la pensée suprême, que cette

Kl ^aSiwvHtîa kr

Zohar, 1" ndSjtS NiipnS pari., fol.

que •

absolu et la nature vi-

qui signifie Dieu.

voix n'est, au fond, pas autre chose que l'eau,

I.

a

par un

enfin

passage nous apprend que la voix qui sort de et s'identifie avec lui

à son

HohjH HTfpt) rVH kS^I

Nous nous rappelons que sible n'ont

quoi-

et cette extension lui

ce

« s'est formé l'univers,

,

point, était en-

l'air et le

«vsnH nHSnSi nnoip rnipao Sdi KiS

waSKi

nDn\?Ki ly

20 recto.

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214

LA KABBALE.

feu, le noid, le mjdi, rorient^ rpecidenty et toutes les forces de la nature

mais tous ces éléments

'

;

ees forces se confondent dans

une

et toutes

seule chose,

voix qui sort de l'esprit. Eniin la matière

dans la

eonsidérée

,

sous le point de vue le plus générd, c'est la partie inférieure de cette

lampe piystéxieuse

â^ont

nous avons vu

tout à l'heure la description» Avec cette opinion ^ Jo*

à

la

par la seule puissance de

la

chaï et ses disciples prétendaient rester iidèles

croyance populaire^ parole divine 1^

qiie

monde

est sorti

ce dernier mot, coimne nous

le

du néant; seulement

savons dqà, avait pour

eu^ un tout autre sens. Voici ce point de leur doctrine

Fun des commentateurs

assez clairenient exposé par di^

Sepher ietzirah

« ont été tirées «

:

ce

Lorsqpi

du néant

ué^t proprement

,

on aiârme q^e

les

choses

on ne veut pas parler du

dit ; car

jamais un être ne peut

u venir du non-être. Mais on entend par

le

non-être ce

ce

qu'on pe cousit pi par sa cause ni par son essence;

tf

c'est,

en un mot,

u nous appelpns le

la

cause des causes; c'est elle que

noMtre primitif, pD*1p

« qu'elle est antérieure

à

l'univers

;

et

I^X? parce

par là nous

ce

n'entendons pas seulement les objets matériels, mais

f(

aussi la sagesse sur laquelle le

monde a

été fondé.

a Si maintenaiit on demande quelle est l'essence de la « sagesse, et suivant quel

R. 1~ part.,

fol.

946 verao,

seet.

mode

elle est

|>Vn THV

contenue dans

hSSd

iiSp

«m

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215

BEUXIÈKS PARTIE.

ou daos

eavnnm. êupfimf peroomie

cr

le fum^ÉTê

ce

pourra répondre à cette question, car, dans

ce

être, il n'y

((

teaçe.

la

a aucune

distinction»

On ne comprendra

listes

le

aucun mode d'exia-

pas davantage

« sagesse se trouve unie i la vie

i^e

non-

le

^

Tous

>i

comment

Jla

les kabbsr-

anciens ou modernes expliquent de cette manière

dogme de

mêm,es, l'adage

:

la création. Hais, conséquents avec eux*-

admettaient aussi la seconde partie de

ils

ex nihUo

luM; ils ne

croyaient pas plus àl'a-

néantissement absolu qu'à la création tend vulgairement-. « Rien

monde, pas

,

comme on Ve^-

dit le Zàkwr^ n'est

perdu

même la vapeur qui sort de iiotre

((

dans

ce

bouche

ce

destination, et le Saint, béni soit-il, la fait concourir

ce

à ses œuvres; rien ne tombe dans

le

:

comme

a sa place

toute chose, elle

le vîde^

« les parojies et ta voix de

Ihomme^ mais

« place et sa destination

C'est

un

et sa

pas mftme tout a sa

vieillard

inconnu

qui prononce ces paroles devant plusieurs disciples de ,

Jochaï

;

et

il

faut que ceux-ci y reconnaissent

articles les plus

s'empressent de

mystérieux de leur fol» puisqu'ils les

interrompre par ces mots

u vieillard, qu'as*tu fait i N'eût-il pas

der

t<

sans voile et sans màt, sur une

« voulais

monter, tu ne

1. CkMOiDfliitaiie à'ÂJmm

Voyez 2.

«

:

mienx valu

0

gar*-

silence ? Car maintenant te voilà emporté

«

le

un des

édit. Rittangel, pag.

Zohar,

2^=

paît., fol.

le

mer imm^se.

pourrais plus

bsn Dior, TiMi» sur

le

,

et

Si tu

en des*

Sépkw itUiffth,

65 et soq.

100 verso,

sect.

QîMM.

Oigitized


216 ce

LA KABBALE.

cendant ta Teneontrerais

lui citent l'exemple

un abîme

'.

»

Ils

de leur maitre, qui, toujours ré-

servé dans ses expressions cette

sans fond

,

ne s'aventurait pas sur

mer sans se ménager un moyen de

retour; c'est-

à-dire qu*îl cachait ses pensées sous le voile de l'allégorie.

Cependant

le

même

principe est énoncé

un peu

plus loin avec une entière franchise. « Toutes les cho-

dont ce monde est composé,

ir

ses, disent^ils,

((

aussi bien

ic

et

«

commencement et

dans

que

rentreront dans

le corps,

la racine

dont

sont sorties

elles

le

l'esprit

principe

^. Il

la fin de tous les degrés

^t

1^

de la créa-

K tîon ; tous ces degrés sont marqués de son sceau, et w

on ne peut

le

nommer autrement que par

l'unité ;

il

« est l'être unique , malgré les formes innombrables '

« dont

il

est revêtu

»

^

Si Dieu est à la fois la cause et la substance, ou,

comme

dirait Spinosa, la cause

immanente de Tunivers,

celui-ci devient nécessairement le

chef-d'œuvre de la

perfection, de la sagesse et de la bonté suprêmes.

Pour

rendre cette idée, les kabbalistes se servent d'une expression assez originale dernes, entre autres

,

que plusieurs mystiques mo-

Boehme et

Saint-Martin, reprodui-

mn» hdSît yhn Sa nnpoS Mvsan nniooS Mana txito 5. tnSD ]UTT no D'vintn tû^vt iutt SsS kstoi «wn jmuD ]»3pvi nu nmT îvxi nKTnt<S Tn« kSk npK nSi i^* part fol. 21 recto. Tns «Sfc^ M^K nt^S î.

npsaT

Htnw

H*non

«npirS iiibs

2» part., fol. 218 verso.

,

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,

DEUXIÈME PARTIE. sent

fréquemment dans leurs ouvrages

nature une bénédielion, et

que

très significatif

mencé ment

le récit

la

ns^^

la bête

même

>

entre égale-

signifie

bénir

Tarchange du mal

venimeuse» Ktt^3 H^T^j

nom

n'est pas

fait

Bien n'est absolument roauTais^ rien n'est

lent quelquefois. et son.

n^WK^

mot qui

le

maudit pour toujours, pas

ou

comme un

par laquelle Moïse a com-

la lettre

de la Création ,

première dans

appellent la

ils

:

regardent

ils

11

et sa nature d'ange ^.

moins

comme

viendra un temps où

visible ici-bas

Du

que

ils

elle

l'appel-

retrouvera

reste, la sagesse

puisque

la bonté,

rnnivers a été créé par la parole divine, et qu'il n'est

lui-même pas autre cbose que

cette parole

:

or,

dans

le

langage mystique du Zohwr, l'expression articulée de la pensée diviue, c'est,

comme nous l'avons déjà appris,

Tensemble de tous les êtres particuliers existant en

germe dans i.

nw

les

formes éternelles de la sagesse supé-

«pSy n»a3 SSan»» !»• part, foL

9.

dans

Son nom mystique les

temps à venir,

seconde est

le

nom commun

kabbalistique

(

n^aT y 12 • nari;

wi

retranchera,

première moitié, qui signifie poison de tous les anges. La

encore exprimée sous une autre forme

un procédé

w« sect.

Smsû, Samaél. On en

est la

\a»D Î05 wrêo,

j^ntau

)

:

que

môme

;

la

idée est

après avoir démontré par le

nom

de Dieu comprend

tous les cOlés de Tu^veis, à Texceptkm du nord , réservé aux mécbants.comme un lieu d'expiation, on ajoute qu'à la fin des temps ce

cMé

rentrera

La vie Pardes

comme les

autres dans le

nom inefllâ)le.

L'enfer

n y aura plus ni difttiment, ni épreuves, ni coupables. sera une éternelle fête, un sabLat sans fin. (M. Corduero, Rimonim^ fol. 10 verso, et Isaac Loria, Emek HameUch,

disparaîtra,

il

cbap.

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.Là

218

ancun des pasBogjSS que nous avons déjà

rienre. liak cités,

kabbale.

ou que nous pourrious

citer

encore à lappui de

ce principe, ne peutoffirir plus d'intérêt qne celui-oi Ci

Le Saint, béni soit*il ,

:

avait déjà créé et détruit pln-

K sieurs mondes, ayant d'arrêter dans sa pensée la créa« tion de celui

où nous vivons;

« nière œuvre fut sur « les choses

le

et lorsque cette der-

point de s'accomplir

toutes

,

de ce monde, toutes les créatures de

l'u-

u nivers, avant d'appartenir à l'univers et dans quelque tf

temps qu'elles dussent exister

y.

sa trouvaient devant

u Dieu sous leurs vraies formes. C'est ainsi qu'il faut

Ce

a été

ce

entendre ces paroles de TEcclésiaste

«f

autrefois sera aussi dans l'avenir, et tout ce qui sera

cr

a déjà

((

ressemblance du

c(

dans le monde supérieurnonsai^araitici4)a8, oomiiie

« dans ce

le monde inférieur a été Mi à la monde supérieur tout ce qui existe

une image ;

cette

:

et tout cela n'est

cependant qu'une

»

^*

croyance

trouve, plus

<pii

^ Tout

été

seule chose

De

:

si élevée, si large, et

que l'on re-

ou moins mélangée, dans tous

systèmes de métaphysique,

les kabbalistes

les

ont

grands

tiré

une

conséquence qui les ramène entièrement au mystidsine : 1.

anm

mn mhy

^^dS»

5« part., fol 61 verao. î.

v»v no

Sdt

nSro Sw

napn

ma

kS iy

^wapnna mop m^fp ivi hît •taas mn oSwi nwi

dSw

2« part., fol. 20, i.

MnnNT isS cba

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DEUXIÈME PARTIE» ils

2^9

odI imaginé que tout ce qui frappe nos sens a une

signification symbolique;

formes

que

les plus matérielles

phénomènes

les

et les

peuvent nous apprendre ce

qui se passe ou dans la pensée divine ou dans Tinielli-

gence humaine. Tout ce qui vient de

l'esprit doit, selon

F la

croyance à un alphabet céleste

niqoa. Voici d'abord en

premier cf

:

«

quds termes

Dans toute l'étendue du

conférence entoure le monde,

a signes au fr

ks

et à la

il

physiognomo-

y a des

du

parlent

ils

ciel^

dont la cirfigures, des

moyen desquels nous pourrions

découvrir

secrets et les mystères les plus profonds. Ces

fir

« gures sont formées par les constellations et les étoiles,

u qui sont pour

le

sage

un

de contemplation et

sujet

«

une source de mystérieuses jouissances

fc

qui est obligé de se mettre en voyage dès le matin

c(

n'a qu'à se lever au point

<c

tentiv«nent du côté de Forient,

Celui m

du jour il

et

à regarder ai-

verra

comme

H lettres gravées dans le ciel et placées les unes

des

au-

<€

dessus des autres* Ces formes brillantes sont celles

Cl

des lettres avec lesquelles Dieu a créé

(c

terre; elles

De

(brment son

telles idées, si elles

i. 2« part.,

fi>l.

74 recto,

nom

>i

ne doivent pas être comjy^ises

sect.

rm'^

«>3ddt ^»a»t;i pj'N'j j^o^hd Jb. supr.^ fol.

le ciel et la

mystérieux et saint*.

^nn

|»bD

nu

iï>3pnN"r

76 recto.

3. a» part., loi.

i30 verso,

sect.

i^Diin

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Là KABBAtK*

220

dans un sens plus élevé, peuvent paraître indignes de trouver place dans uo travail sérieux

;

mais d'abord,

en ne faisant connaître du système contenu dans

le

ZohoT que les aperçus les plus brillants et les mieux fondés, en écartant avec soin tout ce qui peut heurter

nos habitudes

intellectuelles,

nous manquerions le seul

but que nous nous soyons proposé ; nous serions dèle

à

qué que des rêveries pareilles sbnt

du même principe

fois

infi-

nous avons remar«

la vérité historique* Ensuite

sorties plus

d'une

et qu'elles n'ont pas toujours été

le partage des plus faibles intelligences. Platon et

Py-

thagore en ont ^té bien près; et d'un autre cMé, tous les

grands représentants du mysticisme, tous ceux qui

ne voient dans

la nature extérieure

chacun selon

gorie, ont adopté,

ligence, la théorie des

nombres

comme une conséquence métaphysique, ou, ici

s'il

la

qu'unè vivante allé-

mesure de son

et des idées. C'est

intel-

wssi

de leur système général de

nous

est

permis de nous servir

du langage philosophique de nos jours,

c'est

en vertu

d'un jugement d priorî que les k|d>bali8tes ont admis la

physiognomonique

,

connu dans

le siècle

« disent-ils,

si

dont

le

nom

de Socrate.

nous en croyons

les

TWHyXS KTID^n"!

était tt

du

reste déjà

La physionomie,

maîtres de la science

"hlXûf ne consiste pas

tt

intérieure,

((

dans

tt

dans ceux qui se dessinent mystérieusement an fond

les

traits

qui se manifestent au dehors, mais

« de nous-mênxe* Les traits tt

la

du visage varient suivant

forme imprimée au visage intérieur de

l'esprit

;

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DEUXIÈME PARTIE.

221

« l'esprit seul produit toutes ces physionomies que con« naissent les sages f<

sens.

Quand

(i

(c'est ainsi

#f

ils

:

c'est

par

les esprits et les

l'esprit qu'elles

âmes sortent de

ont un

YEdm

qu'on appelle souvent la sagesse suprême),

ont tous une certaine forme qui plus tard se réfléchit

u dans

le visage

^

»

A ces considérations gânérales sue-

cèdent un grand nombre d obser v ations de détail dont

qudquesHmes sont oicore aujourd'hui généralement accréditées. Ainsi,

un

front large^ et convexe est le signe

d'un esprit vif et profond

Un

,

d'une intelligence

front large, mais aplati, annonce la folie

tise ;

un front qui smdt en même temps

plat,

ou

d'élite.

la sot-

comprimé

sur les côtés et terminé en pointe, indiquerait infailli-

btement un esprit très borné, auquel pourrait se joindre quelquefois une yanité sans mesure ^. Enfin tous les visages

humains sont ramenés à quatre types princi-

paux, dont

ils

s'éloignent

rang que tiennent

les

ou se rapprochent, selon

âmes dans

le

l'ordre intellectuel et

moral. Ces types sont les quatre figures qui occupent le char

mystérieux

l'homme, du Il

lion,

d'Ézéchiel,

c'est-à-dire

celles

de

du bœuf et de l'aigle ^

nous a semblé que

la

démonologie adoptée par

les

kabbalistes n'est qu'une personnification tout à fait réfléchie de ces différents degrés de vie et d'intelligence

4. 2« part., fol. 75 verso. 2. Ib. supr., fol. 75-75 recto. 5. 2« part., lUJJ fol.

U3

US nn«

>J9 Dlï^

OS NO^T KHVS

75 verso, et seq.

Digjtized

by


,

222

LA KABBALE.

qa'il» apcreevaient

dans tonte la nature extérieure. La

croyance aux démons et aux anges avait depuis long-

comme une

temps pris racine dans Fesprit du peuple riante mythologie

à côté du dogme séyère de T unité

divine. Pourquoi donc ne s'en seraient-ils pas servis

pour vmler leurs idées

monde, comme

ils

stur les

pour enseigner tout

timi

rapports de Dieu aTee le

se sont servis

du dogme de

le contraire;

la créa-

comme

ils se

servaient enfin des textes de l'Ecriture pour se mettre

de

au-*dessu8

l'Écriture et

de

l'autorité

Nous n'avons trouvé en faveur de texte entièrement à l'abri

religieuse?

aucun

cette opinion

du doute; mais

Toiei

que^

ques raisons qui la rendront au moins très probable : d'abord^ dans les conversations intimes de SimoB beA Jochaï avec ses disciples, c'est-à-dire dans les trois

fragments principaux du Zoftor, dans les deux le Livre

que

du my stère j

fioFcde

soit, de cette biénurabie'célesle ou inn était vraisemblablement qu'un souvenir

captivité

autres parties

comme

de Babylone; ensuite ^ lorsque dans

du Zohar on

eomme

présente

parle des anges^

les

on les re-

des êtres bien inférieurs à Thomme

des forces dont l'impulsicm aveugle est con-

stamment la même. Nous en ces

Mnu et

n'est jamais question, sous quel-

que ce

fernale, qui

delà

il

mots

:

c<

offrons

un exemple dans

Dieu anima d'un esprit particulier chaque

« partie du firmament ; aussitôt toutes les armées céfurent formées èt se trouvèrent devant lui.

cc

lestes

((

C'est ainsi qu'il faut expliquer ces paroles

;

Avec

le

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223

OBOXIÈMB PARTIB.

de sa bouche,

créa tontes leeùmées... Les

cr

souffle

(c

esprits saints, qui sont les messagers

(c

deseendoit que d'un seul degré; mais dans les âmes

il

du Seigneur, ne

«r

y a deux, degrés qui ^e confondent en un seul : e^est pour cela que les ftmes des justes moib-

(c

tent plus haut, et

(c

des justes

il

que leur rang

est plus élevé ^. »

Les tbidinudisleseux-^émes, malgré leur attachement à la

lettre, professent le

(redisent-ils,

même principe ;

« Les justes,

sont plus grands que les anges*. » Nous

comprendrons encore mieux ce qu'on a youIu dire par ces esprits qui animent tous les corps célestes et tous les

éléments de la terre,

noms il

et

si

nous prenons garde aux

aux fonctions qui leur sont donnés. Avant

tout,

£aut éèarler les personnifications purement poétiques,

dont le caractère ne peut exciter le moindre doute; et tels sont tous les anges qui pmrtent le nom, soit d'une qualité

morale, soit d'une abstraction métaphysique

:

par

exemple, lehen et le mautaie désir (ytO HP * îHtl *13P)

que Ton

fait

toujours agir sous nos yeux

comme

des

( Tahariel) , de la miséricorde (Rachmiel), de la justice (Tsadkiel),

personnes réelles^ Tange de la pureté .

de la délivrance (Padaél ), et diise

range des secrets, qui

le

fameui Ra^nel,

veille

e'ese*à->

d'un œil jaloux sur les

1.

tn •WKO ^t>n« inSs «nimSw \^^2rî yw'xp yn^^ Sd

t.

Thaknud. Babyl,

5* part., fol.

68 verao.

niOT >DI*SûO mi»

iw

Opm

]ir(taTn

C3»Sna

Sanhédrin, ciiap. 11, et Choulin, chap. 6.

Digiiiz


234

LA KABBALE.

mystères de la sagesse kabbalistique ^ D'aiUeuTS,

c'est

un principe reconnu par tous les kabbalistes^ et qui tient

au système général des êtres, que

chie angélique ne

monde,

celui

commence que dans

qu on appelle

(m^3t^ D^iy Olam pace occupé par

comme nous

le nifinde

ietzirah),

le

troisième

de la farmatùm

c'est-à-dire

les planètes et les

la hiérar-

dans

l'es-

corps célestes. Or,

l'avons déjà dit, le chef de cette milice

invisible, c'est l'ange Métatrone, ointà appelé parce qu'il

du trône de Dieu

se trouve inmiédiatement aurdessous (

K^^D*113 )

9

ou des purs

forme à

lui seul le motufo de la eriaibm

esprits («IK^'ÏS chuji^

Olam Beriah), Sa

tâche, c'est de maintenir l'unité, l'harmonie et le

vement de toutes les sphères ; cette force aveugle et infinie

substituer

à Dieu sous

le

c'çst

mou-

exaet^nent celle de

qu'on a voulu quelquefois

iiom de nature.

U

a sous ses

ordres des mjj'riades de sujets que Ton a divisés en dix

cat^ories, sans doute en l'honneur dea dix Séphirodi.

Ces anges subalternes sont aux diverses parties de

la

nature , à chaque sphère et à chaque élément èn particulier, ce qu'est leur chef

l'un préside

ceux de

à l'univers tout entier. Ainsi,

aux .mouvemetits de

la lune, et la

même

la

ism,

l'autre

autres corps célestes^. Celui-ci s'appelle l'ange

1.

Zohaff

1'' part., fol.

i

chose a lieu pour tous les

4041.—ibo

t6., fol.

S5 leclo.

du feu

ib.^

foU

lieredo. 2. On va mâme Jusqu'à les désigner sous les mêmes noms que ces corps eux-mêmes : Ton s*appeUe Vém» (nA3}« Vautie Mon

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225

DEUXIÈME PABTIE. (Noilriel)

,

Fange de

celui-là

la lumière (Oaifiel)

,

un

un quar

troisième préside à la distribution des saisons ,

trième à la végétation. Enfin, toutes les productions,

phénomènes de

toutes les forces et tous les

même

sont représentés de la L'intention de ces

allégories devient

évidente lorsqu'il s'agit des

avons déjà appelé

démons

ordre. lies

formes

les

plus

emMlûpf0$

les

toutes les

pour

»

à

tout

nom que Ion

de Veustence

les ;

de cet

puissances

kabbalistes*

les

grossières ,

plus

tout

fait

Nous

esprits infernaux.

l'attention sur le

donne en commun à

la nature

manière.

sont les

imparfaites,

ce

qui

figure

de rintelligence et de l'ordre*

Tabsence de la vie

,

Ainsi que les anges

ils

forment dix Séphiroth, dix

d^

grés où les ténèbres et Timpurelé vont s épaississant

comme dans

de plus en plus,

rentin ^ Le premier

sont pas

^.

l'état

dans lequel

la

Genèse

la terre avant l'œuvre des six jours, c'est-

à-dire rabsènce

ganisation

flo-

plutôt les deux premiers ne

mire chose que

noua montre

de ces

ou

du po6te

les cercles

de toute forme visible

Le troisième

mêmes

et

de toute or-

est le séjour des ténèbres,

ténèbres qui an

commencement cou-

vraient la faco de Tabîme'. Puis vient ce qu'on appelle #

1"

part., fol.

42 et seq.

4.

Tikounim, Tikoun 15,

2.

mil

Vin que

fol.

36.

lesSepiaiite ont traduit par les

deux mots

:

TOC Mil dnucTtfaKiÛAoroc.

«.

»T inn nnm

y^»ît»

^'^

Q^^^ra

nSaa v^'^P 15

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226

LA KABBAJ^£.

les s$pi

ment

tatwmaeks (ni^D^n

dit

y

propre-

<wi l'enfer

oûraat à nos y^ux dans un cadre systémar

du moltde moral

tique tous les désordres

tourments qui ea sont la

suite.

et tous les

Là, nous voyons cha-

que passion du cœur humain , chaque vice ou chaque faiblesse personnifiée

dans un démon, devenir le

reau de ceux qu'elle a égarés dans ce monde. la volupté et la séduction

(HOm

violence

démon dès

le

(mnfi)

^

»

bou>

Ici, c'est

1& colère et la

plus loin Timpureté grossière,

solitaires

(n3in)> Tenvie (n3^K)j

débauches ,

ailleurs le

l'idolâtrie, l'orgueil.

crime

Les sept

tabernacles infernaux se divisent et se subdivisent à

rinûniî pour chaque espèce de perversité

un royaume à

il

comme

y a

part , et l'on voit ainsi rabtme se dé-

immonde ténébreux,

rouler par degrés dans toute sa profondeur et son

mensité ^ Le chef suprême de ce celui

que l'Ecriture appelle Satan, porte dans la kab-

bale le

nom

de Samaël

du poison ou de

la

(

mort

que l'ange de la mort,

SxQD)^

, et-

le

le

c'esi-À-dire

Zohar

Tange

dit positivement

mauvais désir, Satan

et le

serpent qui a séduit notre première mère sont une seule et

même

qhose

\ Ou donne aussià Samaël une

épouse,

Pour tous osa détails, voir

le Zohar^ i* pact, fol.- W-SSe^seot. oommentaîre, ou plut^R la tradiictiop hébralgue de ce passage dans le Fardes Rimonim, niSs^nn iVTzr

1.

nip9> 2.

et le

part., fol.

35 verso,

nian -jsba

m un:m

m

Digitized by Il

I

i

Google


227

OEUXIÀME PARTIE.

qui est la personnifieation du vice et de la sensualité car elle s'appelle de son

ou

de débauchés

la maîtresse

(D^JIJIT

ordinairement on les réunit dans

qu'on appelle simplement

on

Si

voulait

;

nomlà proslUuée par excellence,

ramener

la 6^r«

TWH)

Hais

un symbole unique

(l^^Vn).

démons

cette théorie des

et

des anges à la forme la plus simple et la plus générale,

on

verrait

que dans diaque objet de

conséquent dans

nature tout entière, les kabbalistes

la

reoonndssaioit deux éléments très distincts

;

c'est l'esprit, la vie

purement extérieur

:

l'un in*

révèle exclusivement

térieur, incorruptible, qui se

rintelligence

par

la nature^

ou

la

forme

dont on a

et matériel

:

à

Tautre

fait le

sym»

bole de la déchéance^ de la malédiction et de la mort

Us aiuraient pu dire aussi conune un philosophe

mo-

Omma^ qwmmê ikmis

gra^

derne issu dé leur (iiôtM,

monologie

serait

métaphysique

noms

ràœ

:

animata^tamm suru.^m De

et

cette manière, leur dé*-

un complément

nécessaire de leur

nous expliquerait^ parfaitement

sous lesquels on désigne les deux

les

mondes inîé^

rieurs.

1.

On

suppose que

sance de la nuit) dont 2. Spiaoëa, Ethic.

c*est le il

môme

personnage que

est souveAt question

dans

le

Lilith (puis-

Xlialmud.


LA KABBALE

228

CHAPITRE V. 4

SOITB DB L'ANALYSE

DU ZOHAR.

— OPINION DBS KÂBBALtSTSS

SUR L'AHB ÏTOMAUŒ.

C'est surtout par le

rhomme que intérêt

et

,

rang élevé

qu'ils

ont donné à

recommandent à notre

les kabbalistes se

que Tétude de leur système devient d'une

haute importance, tant pour l'histoire de la philosophie

que pour ce

celle

de

la religion. «

retourneras à la poussière

j

Tu

es poussière et tu

» a dit la Genèse ; et à

ces paroles de malédiction ne

succède aucune pro-

messe positive d un avenir meilleur, aucune mention de l'âme qui doit remonter vers Dieu quand 8*est

confondu àvec la

teuque bâtit

le

,

terre.

modèle de

à Jéhovah une

en

la sagesse

si

Israël

(c

brute meurent également ; le sort de

«

comme

(c

même

sort

,

le roi

L'homme

la postérité cet étrange parallèle

sort de

corps

qui

éblouissante demeure^' a légué

à

le

le

Après Fauteur du Penta-

la

brute ;

ils

:

((

et la

Thomme

efct

ont tous deux le

^ » Lé Thalmud s'exprime

quelquefois en

termes assez poétiques sur la récompense qui attend les justes. Il les représente assis

la tête

dans l'Éden

<séleste,

couronnée de lumière et jouissant de la gloire

1. Ecoles.,

cbap. 5, v. i9.

Digitized

by

Google


229

DEiXIÈME PABTIE.

divine ^ Mais la nature humaine en général, plutôt à l'abaisser qu'à rennoblir.

t<

cherche

il

D'où viens-tu?

fc

D'une goutte de matière en putréfaction^-Où vas-tu?

«

Àu

milieu de la cendre, de la (corruption et des vers.

« Et devant qui dois-tu un jour

te justifier et

rendre

« compte de tes actioos? Devant celui qui règne sur « les rois des rois; devant le Saint, béni soit-il Telles sont les paroles qu'on

lit

»

dans un recueil de sen-

tences attribuées aux chefs les plus anciens et les plus

vénérésde l'école thalmudique* C'est dans un tout autre langage que

Zohar nous entretient de notre origine,

le

de nos destinées futures et de nos rapports avec divin. « fr

L'homme,

tmne le

l'hraime parut

^

dans l'homme ;

il

n'est

il

la fois le

l'Être

résumé

et le

le

sixième jour. Sitôt que

inférieur

,

monde su-

car tout se résume

a Hais

réunit toutes les formes

pas seulement l'image du monde, de l'univerdes étrès/en aussi,

est

Ihàlm, Bûbyl, 2.

à

tout était achevé, et le

monde

cf

il

est

formé que

été

« périeur et le

salité

,

plus élevé de la création; c'est pour cela

« qu'il n'a ff

dit-il

nm

niDV

il

est

y comprenant surtout l'image

l'Être

absolu:

de Dieu con-

trait. 8miiiédirin*

aipaS

-|Sin

mi^

nnra hstdo uni ]»«a

^dSd "jSo >asS pnwm ]n ]nh vnv nn» >a ^asbi nvSmn 3Mm.£a^{.»lïail6d6sPtee8,chap.3. nàpn Df sSdi •

3» part., fol.

48

recto.

KSsf imD>Stïr

DiKa

StSsntt

Digitized


230

LA KABlilLE.

Bidéré

am attributs

aeaLsnmt dans renranUe de

présence divine sur la terre

in-

KDJ^D^y nKSVI; c'e^i VAdam eâ€ti$j qui, en sortant de I'oIh scurité suprême et primitive a produit cet Adam ter-^ finis. Il est la

,

,

Le

premier de ces

voici d'abord représenté sous le

comme

deux dspeotSy

e'est<4-dire

M pa^ croire

que l'homme

fi

une peau, des ossements

«

Ce qui

£ait

soit

Mieroeùêm$ /

seulement de

et des veines

;

f<

Ne va

la chair,

loin

de là !

réellement ^l'homme, c'est son âme; et

a les dioses dont nous Tenons de parler, la pean, la H chair, les ossements, les veines, ce

qu'an

«

l'homme. Quand

vdteflient,

un

voile,

Thomme

ne sont pour nous

mais

s'en va,

rites il

né sent pas

se dépouille de

H tous les Toiles qui le couvrent. Cependant ces di« verses parties de notre coips sont conformes

« erets de la sagesse suprême.

aux

se-

La peau représente

le

« firmament qui s'étend partout et couvre toute chose,

qu'un vêtement. La chair nous rappelle

ce

ainsi

ir

vais côté

de TuniTers

(c'est-àrdire,

le

mau-

comme nous Ta*

u vons dit plus haut, rélément purement extérieur et ce

sensible). Les ossements et les veines figurent le char

« céleste, les forces qui existent à l'intérieur, f^b^^n

«

vh

Ci

cependant encore qu'un vêtement; car dans Tinté-

9

les serviteura

de

I>îeii.

Tout eela n'est

2* part., fol. 70 verso.

«nnS uih h^z

Digiiizeû by

<jOOgIe


« rienr est

'

DEUXIÈME PARTIE.

231

Yhmm$

tèUHe. Ainsi que

o^sière.de

le

«

l'homme

(c

tout se passe en bas

terrestre,

l'Adam

céleste est intérieur, et

comme en

bant. C'est dans ce

« sens qu'il a été dit que Dieu créa l'homme à son c<

image. Mais de

même que

dans

firmament

,

qui

« enveloppa tout l'univers, nous voyons diverses figues

res

fomées par

left^étoilee et les

|4anètes,

pour nons

« annoncer des choses cachées et de profonds mystè*

emr

h peau

qui entoure notre corps

ir

res; ainsi

<(

d^ formes et des traits qui

•f

ou

«

un sens eaehé

sont

comme

il

ya

les planètes

de notre corps. Toutes ces formes ont

les étoiles

et sont

C'est par la seule

un

dans

« sages qui savent lire

objet d'attention pour les le

visage de

l'homme

{mîMiiee de sa forme extMeure, par

ce reflet d'intelligence et de grandeur répandu dans

tous ses traits, qne

rbomme

fait

trembler devant lui

jusqu'aux animaux les plus féroces. L'ange envoyé à

Daniel pour le déieodre eontre la rage des lions n'est

pas autre chose, selon

le

Zobar, que

le

visage

même du

prophète, on l'empire exereé par le regard d'un homme

pur* Mais

que

il

ajoute que cet avantage disparait aussitôt

rbomme

ses devoirs

se

déj^e par

le

péché

et

par 4'oubli de

Nous n inûsterons pas plus longtemps

k

f

!»•

part,

sect.

nun

lél. itMi

recto,.

.Topa yv^^

^

»

yhm '

viSd ^hd

mw

ib, sujpr,

n>S «]^nnK

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232

LA KABBALE.

sur ce point, que nous avons déjà remarqué, et qui rentre entièrement dans la théorie de la nature.

Considéré en lui-môme, c'est^Àrdire sous le point de

vue de l'âme,

venu

visible

et

comparé à Dieu avant

dans

le

qu'il soit

de-

monde, Tétre humain, par son

unité, son identité substantielle et sa triple nature,

nous rappelle entièrement la il

se

trinité

suprême.

compose des éléments suivants

:

En effet,

d'un

esprit^

XVSQfi^ *qui ^présente le degré le plus élevé de son existence ; 2^ d'une âme, et

TVW

qui est

du mal, du bon et du mauvais

tous. les attributs JifBi,

moraux;

immédiatement

3*"

le siège

désir,

du bien

en un mot, de

d'un esprit plus grossier,

m rapport àvee

le oorps, et

directe de ce qu'on appelle dans le texte les

inférieurs, c'esiràrdire les actions et les instincts

vie animale.

Pour

faire

eause

mouvements de

la

comprendre conujient, malgré

la distance qui les sépare, ces trois principes, ou plutôt

ces trois degrés de l'existence

cependant dans un seul paraison dont on divins et dont le

être,

humaine, se confondent

on reproduit

s'est déjà servi.au sujet

germe

est

dans

le Livre

ici la

com-

des attributs

de la création.

Les passages qui témoignent de Texistence de ces trois

âmes sont en clarté, lire <c

:

(c

très

grand nombre ; mais, à cause de sa

nous choisissons de préférence celui qu'on va

Dans ces

trois choses, l'esprit,

des sens, nous trouvons une.

fidèle

l'âme et la vie

image de ce qui

w se passe en haut; car elles ne forment toutes trois ff

qu'un seul être où tout

est lié

par

l'unité.

La vie des

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SEUXIÈMB PARTIE.

233

(c

sens ne possède par eUe-mème aucune lumière; c'esi

(c

pour

fc

corps auquel

celte raison qu'elle est si étroitement unie

« aliments dont cc

rôles

son

c'est le

«

membres qui

et

« s'élève

:

marque

((

c(

il

du sage

(T

procure et

elle

a besoin ; on peut lui appliquer cespaElle distribue la nourriture à sa

de ses servantes. La maison,

la tâche

obéissent. Au-dessus de la vie des sens

Tàme qui

impose des

la subjugue, lui-

lois et

réclaire autant que sa nature l'exige. C'est aii^si.quQ

animal est

le principe

(i

dessus de

M

dominée à son tour

Tâme

« mière de vie.

le siège

s élève

L'âme

1

et qui réfléchit sur elle

est éclairée

dépend entièrement de

ce

n'a pas de repos ; les portes de

l'esprit.

a ouvertes avant que l'esprit soit vers, l'Ancien

\a^

source

facile

de

le

une

lu<*

par cette lumière et

Après la murt

elle

TÉden ne lui sont pas

remonté vers sa source,

des anciens^ pour se remplir de lui

« pendant réternité ; ^

de Tâme. Enfin, au-

esprit, par lequel elle est

(c

u

mai-

corps qui est nourri ; et les servantes sont les

ce

c<

au

les jouissances et les

caur

toujours l'esprit remonte vers

» Chacune de ces trois âmes,

prévoir, a sa source dans

de^rexisteuce divine.

comme il est

un degré

différent

La sagesse suprême, appelée aussi

l'Éden céleste, est la seule origine de l'esprit. L'âme, selon tous les interprètes

du

/oftar, vient de l'attribut

qui réunit en lui la justice et la miséricorde, c'est-à-

dire de la Beauté. Enfin, le principe animal, qui ja-

i..

S* part, fol. J42 rùc^^

mX.

n'Qf'^n

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234

LÀ KABBALE.

mais ne s'élève base que

oii-^eestts

les attributs

de ce monde, n'a pas d'antre

de

résumés dans

la force,

la

Rayauti. Outre^ ees trois éléments, le

un antre d'nne natnre

ocre et

tout à fait extraordinaire,

dont l'antique origine se révélera à nous dans la suite

âe ee

travail

conçue

du

c'est la

:

formé extérieure de l'homme

comme une existence à part et antérieure à celle mot

corps, en 4in

idée descend

du

la ooneeption.

« terrestre, le

Vidée

du corps, mais avec

les

qui distinguent chacun de nous. Cette

traits individuels

ci

Zohar en reconnaît en-

ciel et devient visible dès l'instant

de

Au moment où s'accomplit l'union Saint, dont le nom soit béni, envoie iciir

bas une forme i la ressmiUaiice de l'homme et por-

« tant l'empreinte

divin. Cette forme assiste

du sceau

ce

à racle dont nous, venons- de parler,

ce

vait voir ce qui se passe alors

et si r.œil

pou-

on apercevrait au-

,

K dessus de sa tète une image tout^fait semblable à u

un

visage humain, et cette image est le modèle d'à-

« près lequel nous sommes procïééd. Tant qu'elle n'est (c

pas descendue ici-bas, envoyée par

ir

qu'elle

c(

la procréation n'a

ce

créa l'homme à son image. C'est

(c

la

ne

s'est

le

Seigneur, et

pas arrêtée au-dessus de notre tête, pas lieu; car

il

est écrit

elle

première à notre arrivée dans çe monde;

« qui se développe avec nous

;

ËtDieu

qui nous reçoit c'est elle

quand nous grandissons,

« et c'est avec elle encore ({ue nous ciuittons la terre. « Son

origine

est

dans

le

ciel

(TI^K

^KHI

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DEUXlàHE PARTIE.

t*^yhû )' Au

«

BumiMit où

les^

235

âmes sont sur

« point de quitter leur céleste séjour, chaque cc

raît devant lé roi

ce

blinie,

le

âme pa-

suprême revêtue d-une forme su-

où sont gravés

les traits

sous lesquels elle

(t

doit se montrer iei*bas. Eh. bien I l'image dont nous

((

parlons émane de cette forme sublime ;

H troisième après

Time,

elle

elle

vient la

nous précède sur la terre

« et attend notre arrivée depuis l'instant de la concep*tion*; elle est

(Y

«.conjugale

image ^

^

toujours présente à Faete de Tunion

» Chez les kid^balistes modernes cette

est appelée te prmétpe

Ëoiln, ^ous le

nom

inêMékui (m^H^)*

à'etprii vital

(tJVn ITH ou sim-

plement n^H), quelques-uns ont introduit dans lapsy-' ehologie kabbahstique

un cinquième

principe, dont le

siège est dans le cœur, qui préside à la combinaison et

à rofga&isàtion des éléiiieiits matériel^^ et qui

se disr-

tingue entièrement du principe de la vie animale (nefhêêeh)^ de la vie. des sens,

philosophes scolastiques

,

comme 1

âme

tiTe (to âpemcxGv) se distinguait otaGrittxov).

diez Aristote et les

végétative ou nutri-

de Tàme sensitive

Cette opinion se fonde sur

un passage

( t6

allé-

Eùhm^ op!i Ton 4it que dbaque nuit, pendant notre soi^imeil^ notre âme monte au ciel pour y rendre ceo^te de sa journée, et qu'à ce. moment leeorps n'^t

^nrique du

plus animéque par un souffle de vie placé dans le cœur^• 1. Zohar.Z,* part, fol. 2.

ib7 rectoet verso, sect iiqk

KnVHT vcDipT iD^ui TH ^1 •

Zohat,

.mna

n»a nwnwt^ vS^

part., sect.

-jS

-«a^Sa

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236

Là xabbals.

à

Mais»

Tirai dire»

ces

deux derniers éléments ne

comptent pour rien dans notre existence

spirituelle

renfermée tout entière dans Tunion intime de^ l'âme et de

l'esprit.

Quant à

momentanée de

l'alliance

ces

deux

principes supérieurs avec celui des sens» c'est-à-dire»

quant à

la vie

elle-même, par laquelle

sont eachaî-

ils

nés à

la terre» elle n'est point représentée

mal.

On ne

veut pas» à

1

exemple d'Origène

cole gnostique, la faire passer

un

exil»

cessité finie,

pour

l

Aux yeux des

et

de

l'é-

pour une chute ou pour

mais pour un moyen d'éducation

taire épreuTC.

comme un

et

une salu-

kafcbalistes, c'est

une né-

ame» une nécessité inhérente à sa natu^

de jouer un rôle dans Tunivers» de contempler

spectacle que lui

offire

la création»

pour avoir

science d'elle-même et de son origine

sans se confondre absolument avec

;

la

le

con-

pour rentrer,

elle,

dans cette

source inépuisable de lumière et de vie, qu'on appelle la

pensée divine. D'ailleurs» Tesprit ne peut pas des-

cendre, sans élever en

même

temps

les

deux principes

inférieurs et jusqu'à la matière qui se trouve, placée

encore plus bas ; la vie humaine, quand plète» est

elle

a été com-

donc une sorte de réconciliation entre les deux

termes extrêmes de l'existence considérée dans son universalité; entre l'idéal et le réel» ^ntre la

matière, ou,

comme

reine. Toici ces

forme et la

dit l'original;^ entre le roi

et la

deux conséquences exprimées sous une

forme plus poétique» sans êtr^ pour cela méconnaissables

:

(c

Les âmes des

justes, sont

au^essus. de toutes

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237

]>BUXlàllK PAETi£.

de tous

d'eu haut. £t

c(

les puissances et

fc

si tu

((

descendent dans ce monde et s'éloignent de leur

cv

source, Toici ce que je répondrai

les serviteurs

demandes pourquoi d'une place aussi élevée elles

u d'un roi

à qui

il

vient de naître

campagne pour y

:

C'est

à rezemple

un

fils et

qui l'envoie

(f

à

(c

qu'il ait grandi et soit

ce

de son père* Quand on annonce à ce

la

préparé aux usages du palais .

« cation de son (c

être nourri et élevé jusqu'à ce

fils

que Tédu*

roi

est tout à fait terminée,

dans son amour pour lui?

que

fait-il

envoie chercher, pour

Il

« célébrer son retour, la reine &a mère,

il

l'introduit

K dans son palais et se réjouit avec lui tout le jour. Le «.

Saint (que son

ff

reine; ce

« l'envoie

à

nom

la

béni !

soit

fils, c'est

)

a aussi un

fils

de la

l'âme supérieure et sainte. .

campagne,

c'estr-à-dire

Il

dans ce monde,

cr

pour y grandir et être initié aux usages que l'on suit dans le palais du roi. Quand il arrive à la connais-

«

sance du roi que son

(C

ce

fils

a achevé de grandir et que

ie temps est venu de l'introduire auprès de

« fait-il alors

dans son amour pour

u son honneur, chercher

lui,

lui ? 11 envoie,

la reine et fait entrer

que en

son fik

ne quitte pas la

i(

dans soa palais* L'âme, en

ic

terre,

ir

pour

fc

rerà étemeUement. Et cependant les habitants de la

((

campagne ont coutume de pleurer quand

c<

roi se sépare d'eux.

ce

voyant,

que

ne

la reine

soit

effet,

venue se joindre à

l'introduire dans le palais

il

leur dit

:

Mais

s'il

du

roi

y a là un

elle

elle

demeu-

le fils

du

homme clair-

Pourquoi pleurez-vous?

if est-ce


238

LÀ KABBALE.

«

pas

ce

quittés

du roi?

le fils

pour

n'est-il

que Moïse, qui

« père ? C'est ainsi ce

Yoyant les habitants de

«

hommes)

ait

savait, lui, la vérité,

campagne (c'est^é^ire

la

se lamenter, leur adressa ces paroles

êtes les fils

ce

pas juste qu'il vous

demeurer dans' le palais de son

allér

:

les

Vous

de JéhoTah yotre Dieu, ne vous déchires

« pas le visage

pour pleurer ua mort*. Si tous

les

((

justes pouvaient savoir ces choses, ils accueilleraient

(c

ayec joie le jour où

(T

n'est-eepas le oomble dë la gloire, que la reine (la

u Schéhinah

ou

la

ils

doivent quitter ce

monde. £t

présence divine ) descende au mi-

H lieu d'eux, qu'ils soient admis dans* lè palais d et qulls fassent ses délices dans Téternité ^.

retrouvons encore

dans

ici,

entre Dieu, la nature et

forme de la

trinité

que nous avons

trée, et à laquelle les

roi

ISous

qu'on aperçoit

les rapports

Tàme humaine, si

du >i

même

cette

souvent rencon-

kabbaUstes semblent avoir attaché

une importance logique beaucoup plus étendue ne pourrait Tétre dans

le cercle exclusif

gieuses,

«v.

qu'elle

des idées

reli-

.

.

,

.

Hais e& n'est pas senlemènt sous oe point de vue qne la nature

aussi,

humaine

à tous

les

est l'image

de Dieu

;

elle

renferme

degrés dé son existence, les*âeux prin-

cipes générateurs, dont la trinité, à l'aide d'un terme

moyen qui procède de leur union, 1. Deuter. cluip. d4, v. 1. 2.

en

Zohar, r«

part., fql.

latin \iar Joseph Voysin.

que

n'est

le réenltat

.

^

vecsû.

— Ce morceau

a

été Uaduit

'

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DEUXIÈME

ou

l'expression la plus complète.

le résultat il

a

239

PAailfi.

L'Adam

céleste, étant

d uo principe mftkei d'un principe femèUe, en fût de

fallu qu'il

même

de

Thomme

terrestre;

et celte distinction ne sapplique pas seulement

au

corps, mais aussi, mais surtout à râme, dût-on la considérer dans son élément le plus pur. (c

le

btit

le

prin-

principe femelle, n'est pas une forme

u supérieure et complète. ce

Toute forme,

dans laquelle ou ne trouve pas

dit le ZoAar^

u cipe mftie et

cr

Le

Saint,, béni soit-il, u'éta^

pas sa demeure dans un lieu où ces deux prin-

u cipes ne sont pas parfaitement unis; les bénédictions fr

ne descendent que

fc

noils

((

u «

cette

union existe,

rapprenons par ces paroles

:

U

le$

comme

bémU

et. il

nom Adam le jour où il ^es créa; car même le nom d'homîne ne peut se dcmner qu'à un homme et à une femme unis comme un seul être^» De même que Tàme tout entière était d'abord oon«appela leur

fondue avec Finteiligence suprême, ainsi ces deux moitiés

l'être

humain, dont diacune du reste oompreiid

tous les éléments, de APtre nature spirituelle, se trou-

vaient unies entre elles avant de venir dans

elles n!ont été

s'unir

œ monde,

envoyées que pour se reconnaître

et

de nouveau dans le sein de Dieu. Cette idée n'est

exprimée nulle part aussi nettement que dans

ment qu'on va

lire

:

« Avant de

le frag^

TMÎr dan« ce monde,

i, Hspvivinm ihS itapi» lyr.Ta mr\w hSi Hapm Sd npiD nnSv HiHD H3p«i 1DT hSh hpi» iA DiH iS»sn

m

i** part.,

foL S5 verso, sect.

nttna


240

Là kabbale.

« chaque ce

âme

et d'une

et

chaque esprit &e compose d'un

femme

réunis en

un

homme

seul être; en déscen-

u dant sur la terre, ces deux moitiés se séparent et tt

yont aoiiùôr des côrps différents. Quand

«

mariage

c(

toutes les

est arrivé^ le Saint, béni soit-il, qui connaît

âmes

et tous les esprits, les unit

comme

c(

auparavant, et alors

it

un

ic

conforme aux œuvres de l'homme

seul corps et

« lesquelles

il

ils

fornuent

une seule âme...»

a mardié.

Si

ce lien

Thomme est pur et s'il agit

jouira d'une union tout à fait sem-

{(

blable à celle qui a précédé sa naissance

*

.

» L'auteur

ces lignes peut avoir entendu parler des Androgyn»

de Platon

:

d'ailleurs, le

nom même

nàires est très coniiu dans

de ces êtres imagi^

les, anciennes

Hébreux; mais combien sur ce point

tradition^ des le

philosophe

grec est demeuré au-dessous du kabbalistel

permettra aussi de faire observer que

on

est

aux voies dans

pieusement,

il

comme

auparavant

Maii»

et

fi€

4e

temps du

le

est ici préoqftupé, et'

elle est résolue,

même

la

On

nous

question dont

le principe

par lequel

ne sont pas indignas d un grand sys-

tème de métaphysique; car

si

l'homme

et là

femme

sont deux êtres égaux par leur nature spirituelle et par les lois absolues

de

la moirale, ils sont loin d^ètre

sem-

blables par la direction naturelle de leurs facultés, et

Ton a quelque raison dé

dire avec le Zohar qae là dis*

1"

part., fol. 9i voÈBo:

caïav

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BBUXlàMB PÀ&TIE» tinction des sexes

24l

u eidste pas moins pour

les

âmes que

pour les corps.

La croyance que nous venons d'exposer

dogme de

rable du

est insépar

d^à

la préexistence, et celui-ci,

renfermé dans la théorie des idées, s ench^ne encore plus étroitement

à*

celle

qui confond l'existence et la

pensée. Aussi ce dogme est-il avoué avec toute la clarté possible, à côté même

du principe où

prend sa source.

il

Nous n'avons do^c qu'à continuer notre modeste de traducteur

«

:

Dans

temps où

le Saint,

béni soit-

voulut créer Tunivers^ l'univers était déjà présent

ce

il,

«

dans sa pensée; alors

« vaient dans

la' suite

« étaient toutes ce

le

rôle

il

forma aussi

les

appartenir aux

devant lui ,

âmes qui de-

hommes;

elles

exactement sous la forme

qu'elles devaient avoir plus tard

dans

corps hu-

le

une à une ,

« main. L'Éternel les regarda

et

en

il

vit

ce

plusieurs qui devaient corrompre leurs voies dans ce

ce

monde. Quand son temps

ce

âmes

est appelée devant

est

rÉtemel qui

« dans telle partie de la terre^

u L'ftmte lui répond

:

venu^ chacune de ces

animer

tel

lui dit

ou

tel

:

Va,

corps.

0 maître de l'univers, je suis heu-

ce

monde où je suis, et je désire ne pas le quitter pour un autre où je serai asservie et exposée

« reuse dans le

béni

ce

à toutes

les souillures. Alors le Saint,

ce

prend

Du jour où

ce

d'autre destination cpie d'aller dans le

ce

t'envoie.

:

Voyant

soit-il, re-

tu as été créée, tu n'as pas eu

qu'il faut obéir,

monde où je Tâme preûd avec

n douleur le chemin de la terre et vient descendre au i6

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LA KABBALE.

r242 ce

milieu de nous*. »

A

côté de cette idée^ exprimée

8008 une fonne plus simple, nous, trouvons dans sage suivant la doctrine de la réminiscence i<

«

De même

qu'avant la création, toutes les choses de ce inonde

u étaient présentes (c

:

le pas^

à

la

pensée .divine, sous

les

formes

qui leur sont propres, ainsi toutes les ftmes humaines»

c(

av^t de

fc

vaut Dieu, dans le ciel, sous la forme qu'elles ont con-

descendre dans ce monde, existaient de-

a servée ici-bas; et tout ce quelles apprennent sur la (f

dlei

eawnimi enemt

i$

ty

ofricer*. »

On

terre,

regrettera

peut-être avec nous qu'un principe de cette importance

ne

pas suivi de quelques développements et ne

soit

tienne pas plus de place dans rensemble

mais on sera forcé de convenir

qu'il

du système;

ne peut pas

être

formulé d'une manière plus catégorique^ Il

faut cependant que nous

nous gardions de confon-

dre la doctrine de la préexistence avec celle de la prédestination morale. Avec celle-ci, la liberté

humaine

est entièrement impossible ; avec célle-làellen'est qu'un

mystère, dont

le

dualisme païen et

le

dogme

biblique

de la création ne sont pas plus propres à lever le voile

que

la croyance

à Tunité absolue. Ov, ce mystère

formellement reconnu dans le Zohar

4. T>3fi

n»Dp Knv;i:2

2« part., fol. 96

nui hv2

Si le Seigneur,

pho hdSv nanS nipn «n7 «jan im ;iiTDb pj^T ynum^ h2

verso, sect.

D'ISSUD

3^ part.,

ei verao, sect. T\ro

fol.

: ir

est

nm

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243

DBUXI&HB pàetib.

Simon ben Jochaî à ses disciples,

<c

dit

((

soit'ilj

ir

désir,

D avait pas mis eu nous

le

si le

bon

Samt, béni mauvais

et le

qae rÉcriture nous représente sous l'image de

« la lumière et des ténèbres,

il

n'y aurait, pour l'homme

« de la eréation (pour l'homme proprement <(

mérite ni culpabilité. Mais pourquoi en

dit), ni

ainsi?

est-il

« demandèrent les disciples. Ne vaudrait-il pasmieux, u qpand <r

cr

c<

même

il

et.

de faire

le

Thomme comme

H le Saint, béni soit-il,

l'homme qu'a

il

était,

de pécher

le

maître ;

est, et tout ce

il

était

qu'a fait

nécessaire. C'est

été faite la loi

un vêtement de

récompense

lui ni

fût incapable

mal? Kon, répliqua

juste qu'il fût créé

« de

pour

n'existerait

ni châtiment, que

à cause

de la eréation. Or, Sans i'honune

la Divinité.

c<

la loi est

(c

et sans la loi, la présence divine eût été

comme un £n d'au-

«.pauvre .qui n'a pas de quoi se couvrir^» » tres

termes, la nature morale de l'homme, l'idée du

bien et du mal, qu'on ne saurait concevoir sans la berté, est

une des formes sous

lesquelles

nous sommes

obligés de nous représenter l'être absolu. il

est vrai

,

appris

li-

Nous avons,

un peu plus haut que

déjà

,

leur arrivée dans ce monde. Dieu reconnaît les

avant

âmes

qui doivent un jour l'abandonner; mais la liberté n'est

pas compromise par cette opinion; au contraire , *

^

paHT vm2^ mS m?T Yin •••nmiat 1.

inn

p

part., fol.

recto et verso.

elle

23 lAT HHniari* .

.

napn

w

nvi7

»k

nanm nsi nin hS ycm Huua «nniHT ]U3 -jD n^nspS jsrhuh

"

.

i6.

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244

LA KABBALE.

existe dès cette

époque ,

et Toici

comment peuvent en

ma-

abuser des esprits libres encore des cbaîoes de la tière

((

:

Tous ceux qui font

mal dans ce monde ont

le

a déjà commencé dans

le ciel

nom

ils se

c(

dont

it

de Tabime et ont devancé

le

soit

béni;

à

s'éloigner

le

temps où

« descendre sur la terre. Telles furent les (f

venir parmi

nous^

Tàme ;

pour concilier

pour

c'est

la liberté

laisser

avec

à Thomme la

culté d'expier ses fautes, sans le bannir

du

devaient

ils

âmes avant de

>i

C'est précisément

destinée de

du Saint,

sont précipités à Tentrée

la

fa-

pour toujours

sein de Dieu, que les kabbalistès ont adopté, mais

en lennoblissanty tempsycose.

Il

le

dogme pythagoricien de la méâmes , comme tontes les

faut que les

existences particulières de ce

monde, rentrent daçs

la

substance absolue dont elles sont sorties* Mais pour cela,

il

faut qu'elles aient développé toutes les perfec-

tions dont le

germe

indestructible est en elles ;

qu'elles aient acquis, par

faut

il

une multitude d'épreuves,

conscience d'elles-mêmes et de leur origine. Si

la

elles

n'ont pas rempli cette condition dans une première vie,

en commencent une autre,

elles

et après celle-ci

une

troisième, en passant toujours dans une condition

nouvelle, où

il

dépend entièrement

les vertus qui leur ont

i.

manqué auparavant. Cet

NoSy t^na ynoi

ion

mnvv

d'elles d'acquérir

;»pn-n

exil

p^m

Sa

nai wainn-r sspiaa yhiAVi nup »Dpa l'pmno

3* paru, fol. 61 verao, seot.

niD

tniK^

HoSyS

]tnnai

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245

D£lXl£Mfi PAAT1£.

cesse

quand nous

empêche de « dit IV

le

le faire

le texte,

Toulons ; rien non plus ne noua

durer toujours,

cf

Toutes les àmes^

sont soumises aux épreuves de la trans-

migration, t^blitSjO

« vent pas quelles sont

^SkV

>

hommes ne

et les

à leur égard , les voies du

,

ne savent pas comment

ce

Très-Haut;

M

dans tous

ir

et lorsqu'ils Tout quitté

((

transformations et d'épreuves mystérieuses

ir

.

ils

les

sont jugés

:

ils

monde

ignorent combien de

combien d'âmes et

obligés de traverser;

u le palais

ils

temps, et avant de venir dans ce

« viennent en ce

sar

ils

sont

d'esprits

monde, qui ne retourneront pas dans

du Roi

céleste

;

comment

enfin

ils

subis-

fc

sent des révolutions semblables à celles d'une pierre

ir

qu'on lance avec la fronde. Le temps est enfin venu

« de dévoiler tous ces mystères

»

A

ces paroles ^ si

pleinement d'accord avec la métaphysiqiie du Zohar^ succèdent des détaiU où. se révèle quelquefois Timagination la plus poétique

,

que peut-être

le

génie de

Dante aurait accueillis dans son œuvre immortelle,

mais qui n'offrent aucun intérêt à

I

LiaLuii e

de la phi-

losophie, et n'ajoutent rien au système que nous désirons faire connaître.

Nous ferons seulement

quer que la transmigration dea âmes,

renjtai^

si. nous

en

croyons saint Jérôme, a été longtemps enseignée parmi les

premiers chrétiens comàie une doctrine ésotérique traditionnelle, qui

1. 2« part.,

ne devait

être confiée qu'à

un

foU 99 verso et seq«, sect. s>isswo

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246

LA KABBALE*

'

petit

nombre

d'élus

:

abscondilè quo$% in foveis vipera-

rum venarij ei qtêoii hmreiiiam malo éerpere m paud» K Origèae la considère comme le seul moyen d'expliquer oertainB récits bibliqiie9f tels

que la

que

d'Ésaû avant leur naissance,

tels

rémie, quand

dans

il

était enccHre

une foule d'autres

et

faits

de Jacob

lutte

,

l'élection

le sein

et

de Jé-

de sa mère,

qui accuseraient

le ciel d'i-

niquité, s'ik n'étaient justifiés par les actions bonnes

ou mauvaises d'une

vie antérieure

pour ne laisser aucun doute sur

à

celle-ci.

De

vni ca-

l'origine et le

ractère de cette croyance, le prêt^re d'Alexandrie

de nous dire

qu'il

ne

s'agit

plus^

a soin

pas ici de la métempsycose

de Platon^ mais d'une théorie toute différente et bien autrement élevée*.

"

^

Outre la métempsycose proprement dite,

les

kabba--

listes

modernes ont imaginé encore un autre moyen

ôffert

par

la grâce divine

à notre

faiblesse ,

pour nous

aider à reconquérir le ciel. Us supposent que lorsque

deux âmes manquent de force pour accomplir , chacune séparément, tous

de la

les préceptes

loi,

Dieu

les

réunit dans le même corps et les confond dans une même vie, afin qu'elles se complètent l'une par l'autre comme l'aveugle et le paralytique. Quelquefois c'est une seule

de ces deux âmes qui a besoin d'un supplément de

1.

Bi«nmym.

epistoL

ad Bmêiriodm, Voir

aussi Uuet,

Orige-

niana. 2. Ut^i X91T*

ôUn»

i^y,(^)it

liv.

1

,

chap. 7. Ou

Tivà û^miXoTcpav •cw^iav,

xoltt. TlXarcovo;

{&tTftV90|AaTMa(v^

àXXà

Adv.i/êUum, Uv* 3*

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î

1

Gopgle


247

DEUXliEMB PÀRTIB.

vertu et qui vient le chercher dans lautre^ mieux par-

comme

tagée et pliis forte* Celle-ci devient alors

mère de

la première; elle la porte

nourrit de sa substance

dans son sein

comme une femme

et.

le firnit

la la

de

Delà le nom de gestation ou d'imprégna-

ses entrailles.

tion (^*0^y) sous lequel on désigne cette association

étrange, dont le sens philosophique, est très difficile à deviner

^

s'il

y en a un,

Mais laissons ces rêveries, •s.

ou si l'on veut, ces allégories sans impcnrtance^et tenonsnous-en au t^xte du Zohar.

Nous savons déjà que de Dieu est à les

le retour

la fois la fin et la

de l'âme dans

le sein

récompense de toutes

épreuves dont nous venons de parler; (pendant les

auteurs du Zohar n'ont pas voulu s'arrêter là

union, dont résultent pour

pour blé

le créateur aussi

la créature des jouissances ineffables, leur

un ftdt naturel, dont

tution

même

le principe esl

delesprit; en un mot,

ils

:

cette

bien que

a sem-

dans la constiont voulu l'ex-

pliquer par un système psycologique , qu'on retrouvesans

exception au fond de toutes les théories enfantées par le

mysticisme. Après avoir retranché de la nature

hu-

inaine cette force aveugle^qui préside à la vie animale, »

i.

Ce mode de transmigratibn a particalièrement occupé Isaac

Loria,

comme

le

témoigne son fidèle disciple 'Haïm Vital dans son la Métempsycose (n^SlASaiSO) chap. i.

Etz 'Hm'm, Traité de Moïse

Ck)rdttero,

plus réservé et loujours plus près

djx

Zohar^ en

parle très peu. •

.

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2''8

hk KABBALE.

^

qui ne quitte jamais la terre ^ et par conséquent ne jone

aucun

rôle dans les.destiaées de

l

âme,

gue encore deux manières de sentir

et

le

Zohar distin-

deux sortes de

connaissances* Les deux premières sont la crainte et

l'amour

:

lumière directe et la lumière réfléchie , ou

la

la face interne et la face extérieure

;

telles

sont les ex-

pressions par lesquelles on désigne ordinairement les

deux dernières* (c

ce

çoît la lumière

La

face intérieure, dit le texte , re-

du flambeau suprême, qui

luit éter-

« nellement, et dont le mystère ne saurait jamais être (f

dévoilé. Elle est intérieure, parce qu'elle rient d'une

cf

source cachée

;

mais

elle est aussi

supérieure, parce

« qu'elle vient directement d'en haut. La

fac>3

exté-

u rieure n'est qu'un reflet de cette lumière, directe w tement émanée d'en haut

Moïse qu'il ne par derrière,

le

il

^.

>»

Lorsque Dieu dit à

verra pas en face , mais, seulement

fait allusion

à ces deux manières de

connaître , que représentent aussi, dans' le paradis terrestre,

Tarbre de vie

et celui

qui donnait la science du

bien et du mal. C'est, en un mot, ce que nous appellerions aujourd'hui l'intuition et la réflexion. la crainte

considérés

part.,

4. fol.

,

du point de vue

ni^hv >Kn3

83 verso, sect.

-|S

nSaSanm Hisp

L'amour

et

rèligieut , sont

ia rnsn^r?»

"^S; 2« part., fol. 141 verso, sect.

nDim

2« part., fol. 208 verso. Ces

deux sortes de connaissances s'sppeUent le plus souvent le Miroir lummmuo^ nmy M^^SpsoM et le Miroir

wnhMiineuœ^

tr^7\2

K^^r

HnbpBDK* Sous

ces deux noins

éUes sont quelquèfois mentionnées dans le ThiOmui.

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249

DBUxièiiB pàbtie»

définis d'une manière très remarquable

suiyant

t

ci

dans le passage

C'est par la crainte qa'on est conduit à Ta-

(c

mour. Sans doute , l'homme qui obéit à Dieu par

i<

amour

,(c

est

tient déjà,

parvenu au degré

le

plus élevée et apparu

par sa sainteté, à la vie future; mais

(c

ne faut pas croire que

ce

ne soit pas

«f

très précieux

,

ser^r Dieu par crainte

le servir. C'est,

que

il

ce

,

au contraire, un hommage

celui de la crainte, bien qu'il éta-

« blisse entre Dieu et

Tâme une union moins

élevée.

Il

« n'y a qu'un seul degré plus élevé que la crainte,

Dans l'amour est le mystère de l'unité,

If

c'est l'amour*

«f

C'est lui qui attire les uns vers les autres les degrés

«r

supérieurs et les degrés inférieurs ; c'est lui qui

w élève tout ce qui est à ce degré

suprême, où

il

est

(I

nécessaire que tout soit uni. Tel est le sens mysté-

(f

rieux de ces paroles

ir

Dieu est un Dieu

un

:

Écoute^

Israël, l'Éternel notre

>i

Nous comprenons sur-le-champ qu'une au dernier terme de

la perfection» l'esprit

fois arrivé

ne connaît

plus ni la réflexion ni la crainte ; mais sa bienheu-

reuse existence, entièrement renfermée dans l'intuition et dans l'amour,

a perdu son caractère indivi-

duel; 'sans intérêt, san» action, sans retour sur elle-

même,

elle

ne peut plus se séparer de

divine. Toid', en

1.

-pzim

eflfet,

elle est

d'abord repré-

n2m M12 nSs7 ]nd nanw in^S KbSn nwnpa paTxiKi mhrjh

2* part., foî. *n5<7

216 recto,

comment

sect.

l'existence

lynx nsv

n»by "w^a

^ipn

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250

LA KABBALE.

sentée sous le point de vue de l'intelligence u et

voyez

;

:

« Venez

âmes sont parvenues dans

qiaand les

le

u lieu, qu'on appelle le trésor de la vie, elles jouissent « de cette lumière brillante, •^rUl

HK^^^SpSDK, dont

a le foyer, est dans le ciel suprême

et telle estla splen-

âmes ne pourraient

« deur qui en émane, que les t<

:

la

soutenir, si elles n'étaient elles*mèmes revêtues d'un

c<

manteau de lumière»

cr

peuvent subsister en face du foyer éblouissant qui

« éclaire le séjour ce

de

la vie.

en approcher 9 pour

« dépouillé

C'est grâce à ee

le

Moïse lui-même n'a pu

contempler , qu'après

s'être

de son enveloppe terrestre*. » Voulons-

nous savoir à présent comment

l'ftme s'unit

Tampur, écoutons ces paroles d'un

Zohar adonné

le rêle le

Simon ben Jocbaï ce

manteau qu'elles

:

mystérieuses et les plus élevées du lais

là se passent

le

parties les plus

ciel,

qu'on appelle le palais de l'amour,

te

ti

à qui

plus important après celui de

Dans une des

«

à Dieu par

vieillard,

il

y a un pâ-

rpnx

*

de profonds mystères ; là sont rassem-

« blées toutes les

âmes bien-aimées du. Roi

céleste;

« c'est là que le Roi céleste , le S^int , béni soit-il « habite avec ces f<

âmes

saintes et s'unit

à

elles

par des

baisers d'amour, TtyrT^l |^p\yj^. » C'est en vertu

de

cette idée

que la mort du juste

V 2. MipM-r

part., fol.

M*m Mbd^n'

66 recto,

est appelée.iin baiser

seet.

m

'•îtot

KnSpSDKT

Hnnao HTjn ns^pn vnvo ia3 97iecU>, sdct. D^iasTO *rnanK Ssni

ntit

2* part., fol.

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DEUXIÈME PARTIE.

251

de Dieu. « Ce baiser^ dit expressément

le texte

,

c'est

(c

l'union de l'âme avec la substance dont elle tire son

ce

origine

^» Le même principe

pourquoi tous

,

grande vénération

bien-aimé

est

comprendre

assez digne

mine

,

du Cantique deê eaïUiquêi» u Mon à moi et je suis à mon bien-aimé , » ,

remarquée,

d'être

aussi le traité de

nom

et le

nom

grand

pourraient

de Fénelon

de ceux qui figurent dans

le

ter-

causer

,

placé à côté

Zohar^ nous n'aurions

aucune peine à démontrer que dans

des

chose

,

justement célèbre que nous venons de pro-

noncer ,

Uom

et

cette citation

Gerson sur la théologie mys-

Malgré la surprise que

tique

si

mais sou-

Simon ben Jodiaî avant de moumr ^ ;

dit

le

fait

expressions tendres

les

vent très profanes «

nous

du mysticisme ont en

les interprètes

les

Comidéra"

êur la ikéàlogi» mystique et dans YEsplieaiiùH

massim^

des

Minu

vér autre ^^hose que

,

cette'

il

est impossible

théorie de

de

Tamour

et

troit-

de la

contemplation dont nous avons voulu montrer traits les

En voici enfin la dernière conmonde n'a pas avouée avec la

plus saillants.

séquence que tout

même

les

le

franchise que

les kabbalistes.

Parmi

les diffé-

rents degrés de l'existence (qu'on appelle aussi les $ept

i.

part., SoU K-»p>y;i

iwsaT

«mpUT

nw

np>©an «>m

iesreclo. â. 2« part., Idra rtOta,

3.

ad

fin.

Considerationes de theoiogià mysUcàf pars secund., ad ùa.

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252

LA KABBALE.

tahemaéhs sous le

,

mSs^n

titre

de saint

Tont se réunir à

par

y en a un des saints , où toutes

yS'C;

)

*

il

,

Tâme suprême

et se

désigné

,

dans Tunité et dans la

les autres. Là, tout rentre

perfection; tout se confond dans

une seule pensée qui

s'étend sur Tunirers et le remplit entièrement;

fond de cette pensée,

la

âmes

les

compléter les unes

mais

le

elle

ne

lumière qui se cache en

peut Jamais être ni saisie ni connue; on ne saisit que la pensée qui en

émane. Enfin, dans

pensée

les éçlaire, la

aussi bien

même

même

volonté les anime ;

Tâme

du

^e Dieu commande à TuniTers, et ce qu'elle ^.

ordonne , Dieu Texécute

n ne

cet état, la créa-

créateur; la

ture ne peut plus se distinguer

nous reste plus, pour avoir terminé, cette ana-

lyse^ <in'à faire connaître

en peu de mots l'opinion des

un dogme

traditionnel auquel leur sys-

kabbalistes sur

tème donne un rôle

très secondaire,

mais qui, dans

l'histoire

des religions^ est de la plus haute importance.

Le Zohar

fait

plus d une fois mention de la déchéance

et des malédictions

qu'amena dans

la nature

prend qu'Adam, en cédant à *

1.

Nous a?0D8

la bête, *

humaine

U nous ap-

la désobéissance de nos premiers parents.

a réellement ap.

parlé plus haut des tabernacles de la mort,

dégradation ou à» Tenfer ;

il

s*agit

de

la

id des tabernacles de la vie.

nnsc^ NpzTTnxS

n'v

^Kro

1'* part., fol.

48 recto

et verso,

^211 ]Na —î^t V27* riprn Tîa nn'H in*3D j>oSy

secL n^Wîiia

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253

DBtXlÈMË PARTIE.

pelé la mort sur lai-même, sur sa postérité et sur toute la naturel

Âvantsa

faute,

d'une beauté iHen supérieures à

un

avait

était

d'une force et

celles des anges. S'il

corps, ce n'était pas la vile matière dont le

nôtre est composé; soins,

il

ne partageait aucun de nos be-

il

aucun de nos désirs sensuels.

une sagesse supérieure à

éclairé

par

laquelle les messagers

de

Il était

Dieu, de l'ordre le plus éleyé> étaient condamnés à porter envie'. Cependant, nous ne pouvons pas dire

que ce dogme nel.

Eu

ment

effets

soit le il

même que

s'agit ici,

la postérité

celui

du pécbé

origi-

quand on considère seule-

d'Adam, non d'un crime qu'aueune

vertu humaine ne saurait effacer, mais d'un malheur héréditaire^

d une punition

terrible,

qui s'étend

mr

l'avenir aussi bien- que sur le présent. «

L'homme pur,

un

vrai sacrifice,

w disent les textes, ëst par lui-même

« qui peut servir d'expiation; c'est pour cela que les

« justes sont le sacrifice et l'expiation de l'uiiivers. »

Ils

vont

même jusqu'à

représenter l'ange de la mort

cominè le plus grand bien de l'univers; car,

!..

nu^» «rm aHnoK l~ part.,

M^nm Kinn D^pn iinyva H0S7 SdS uro onan n^aia tviki -jOTn» hott ]Vo

oiyth

fol.

148 verso.

2..Hin« «sn3iS -;ma3f«i 83 verso, secl. û^ïînp

5« part., fol.

3. i"* pari.» fol.

68 »

sect.

disent^ils,


254

LA KABBALB.

.e'est

pour noas protéger

donnée; les

il

est cause

que

'contre lui

les justes

que

la loi

a

été

auront en héritage

sublimes trésors qui leur sont réservés dans la vie

Du reste, cette antique croyance de la déchéance de rhomme, si positivement enseignée dans la à venir*.

Genèse^ est représentée « dans la kabbale, avec assez

comme un fait naturel, comme la création même de 1 âme humaine, telle qu'on l'a expliquée plus haut, Avant d'avoir péché, Adam n'écoutait que cette

d'habileté,

ce

i<

sagesse dont la lumière vient d'en haut;

il

« pas encore séparé de Farbre de vie. Mais

ne s'était

quand

il

((

céda au désir de connaître les choses d'^n bas et de

ce

descendre au milieu d'elles, alors

((

connut le mal

«

de vie. Avant d'avoir

(c

d'en haut,

et oublia le bien ;

ils

il

il se

fait cela, ils

en fut séduit,

il

sépara de Tarbre

entendaient la voix

possédaient la Sagesse supérieure ,

ils

H conservaient leur nature lumineusé et sublime. Mais ce

après leur péché,

((

la voix d'en bas^. »

ils

cessant

méiiie de

comprendre

Comment ne pas admettre

l'opi-

nion que nous venons d'exprimer, lorsqu'on nous ap-

prend qu'Adam les ruses

et Ève, avant d'avoir été

du serpent,

trompés par

n'étaieni pas seulement affranchis

des besoins du corps, mais qu'ils u'avaient pas de corps, c'estFjirdire cpi'ils

n'appartenaient pas à là terre? Os

étaient l'un et l'autre de pures intelligences, des esprits

bienheureux I.

B.

2<>

comme ceux

part., fol.

qui habitent

163 Kicto et veno. 52 recto et verso.

part., fol.

le séjour

des

.

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255

DEUXIÈME PARTIE* élus. C'est là ce

que

signifie cette nudité avec laquelle

rEeriture nous les représente àu milieu de leur innocence; et quand l'historien

sa,cré

nous raconte que

le

Seigneur les vêtit de tuniques de peauy cela veut dire que, pour leur permettre d'habiter ce monde, vers lequel les portait

connsdtre

une

le

imprudente ou

curiosité

bien et

le

le désir

mal. Dieu leur donna un corps

et des sens.'Toici l'un des

nombreux passages où

idée, adoptée aussi par Philon et

u Lorsqfu'Àdam,

:

« notre premier père, habitait le jardin d'Ëden,

comme on

Test dans le

a avec là lumière supérieure. « jardin

d'Eden

et obligé

cette

par Origène, se trouve

exposée d'une manière assez claire

« vêtu,

de

ciel,

il

était

d'un vêtement

Quand

il

fut chassé

fait

du

de se soumettre aux nécessî-

« tés de ce monde, alors qu'arrivart-il ? Dieu , nous ,

pour

(c

dit l'Écriture,

(t

tuniques de peau dont

«

ils

fit

Adam il

et

pour sa femme des

les vêtit

:

car, ^auparavant,

avaient des tuniques de lumière ; de cette lumière

« supérieure dont on se sert dans rÉden...Les bonnes « actions

que l'homme accomplit sur

la terre font des-

a cendre sur lui une partie de cette lumière supérieure « qui brille dans le ciel. C'est elle qui lui sert de vèt<

tement quand

il

doit entrer dans

« paraître devant le Saint, dont le

un

nom

auâre

monde et

soit béni. C'est

((

grâce à ce vêtement, qu'il peut goûter le bonheur des

f<

élus, et regarder 1. C*est-À-dire,

en face

le

miroir lumineux ^ Ainsi

comme nous Tavons expliq[ué plus haut,

la vérité par intuition

ou

fEtoe

connaitre

à face.

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256

.

LA KABBALE*

(c

i'âmei afin qu'elle soit parfaite en toute chose,

cf

vêtement difîérent pour chacun des deux mondes

ir

qu'elle doit habiter, l'un l'autre

ti

pour

D'un autre

le

monde

çdté,

n'est autre chose

pour

le

monde

le

taire; elle n'existe pas

pour

par un baiser d'amour;

elle

dogme du péché adopté par

le juste

seule et

et

un mal volon-

qui s'unit à Dieu

ne frappe que

monde

le

méchant,

toutes ses espérances. Le

originel semble plutôt .avoir

modernes

les kabbalistes

par Isaac Loria, qui, croyant toutes

Adam,

mort, qui

la

péché lui-même, n'est pas une

malédiction universelle, mais seulement

qui laisse dans ce

terrestre et

supérieur*. »

nous sayons déjà que

que

a un

été

principalement

,

les

âmes nées avec

supposant qu'elles formaient d abord une

même âme,

les regardait toutes

comme

égale-

ment coupables du premier acte de désobéissance. Mais en

même tfimps qu'il les montre ainsi dégradées depuis

l'origine de la création,

il

leur accorde la faculté

de

se

relever par elles-mêmes, en accomplissant tous les

com-

mandements de Dieu. De

faire

sortir

de cet

14 l'obligation

pouvoir, ce précité de la

De

de les

état et d'ezéeuter, autant qu'il est

là aussi la nécessité

seule vie ne sutdt pas C'est toujours, sous

à

loi

Croisiez et mulUplimt.

de la métempsycose , car une

œuvre de réhabilitation

cette

une autre forme, l'ennoblissement

de notre eiistenoe terrestre et

M.

:

en notre

vmOi

la sanctihcation

i.

Zohar^ 2* part.,

S.

Yoy. Btz 'Haim, Traité de hMHen^piyeoH,

de la vie

^ect. t*r<ip5. liv. I,

oh. I.

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08UUÈIIB PAKTIE.

comme

le seul

257 moyen offert à l'âme d'atteindre à la peiw

fection dont eUe porte en elle le besoin et le gorme. n n'entre pas dans notre plan de

prononeer un jugeque nous venons d'exposer; ce que d'aUleuBs nous ne pourrions pas faire sans porter une main pro&ne sur les plus fortes

ment sur le

vaste système

concepr

tions

dont

de

la

pMosophie,

et sur des

dogmes

religieux

mystère est justement respecté. Nous ne nous

le

sommes destiné que le modeste rôle d'interprète; mais nous avons du moins la conviction que, malgré

les

sans nombre contre lesquelles nous avions à lutter; malgré l obscmilé du langage et lincohérencè difficultés

de la forme; malgré ces rêveries puériles qui viennent à chaque pas interrompre le cours des

U vérité historique n'a pas trop i

idées sérieuses,

se plaindre de nous!

Si maintenant nous voulons mesurer, de la manièt« la plus sominaire, l'eqiàce que nous venons de parcourir,

nous trouverons que, dans

l'état où nous la présentent iêltink et le Zokar, la kabbale se compose des éléments suivants :

hS^her i'

En

faisant passer

et toutes les paroles

pour des symboles tous de l'Écriture,

elle

l'hoomie à avoir confiance en lui-même ;

les faits

enseigne à elle

met

la

raison à la place de l'autorité; elle fyit naître la philosophie dans le sein mémo et sous la

sauvegarde de la

religion.

A

la

croyance d'un Dieu créateur, distinct de la

nature, et qui, malgré sa toute-puissance,

a dû

exister

Oi9i[ized

by

Google


258 une

LA KABBALE.

dans l'inaelion

éternité

,

elle substitue l'idée

d'une

substance universelle, réellement inilniey toujours aotive, toujours

pensante, oause immanente de TuniTers,

mais que l'univers ne renferme pas; pour laquelle enfin, créer n'est

pas autre chose que penser, exister

et

se développer elle-même. 3*

Au

de Dieu,

monde purement

lieu d'un

sorti

du néant

et destiné

matériel, distinct

à y rentrer,

elle re*

connaît des formes sans nombre sous lesquelles se dé-

veloppe et se manifeste la substance divine, suivant lés de la pensée. Toutes existent d'abord

lois invariables

réunies dans Tintelligence suprême avant de se réaliser

sous une forme sensible telligible ht"

ou supérieur,

L'homme

est

:

de là deux nxondes, l'un

l'autre inférieur

de toutes ces formes la plus élevée,

la plus complète, la seule par laquelle

représenter Dieu. entre Dieu et le

inr

ou matériel.

L'homme

monde;

il

il

soit

sert de lien et

permis de

de transition

les réfléchit tous

deux dans

sa double nature* Ainsi que tout ce qui est limité,

renfermé dans la substance absolue à

est d'abord

quelle

il

doit de

nouveau se réunir un jour, quand

sera préparé par les développements dont tible.

Mais

il

il

y

est suscep-

faut distinguer la forme absolue, la forme

universelle de

en sont

il

il

la-

Thomme

et les

hommes

particuliers qui

U reproduction plus ou moins aCEaiblie. La pre-

mière, ordinairement appelée l'/iommc cikste, est entièrement inséparable de la nature divine; elle en est la

première manifestation.

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259

BBlJXlteB PAATIB.

Plusieurs de ces éfémenta servent de base à des sy»«

tèmes qu'on peut regarder

comme

kabbale. D'autres étaient déjà

bien plus reculée. l'histoire

Il

est

contemporains de là

connus à une époquis

donc du plus haut intérêt, pour

de Tintelligence humaine, de rechercher si la

doctrine ésotérique des Hébreux est vraiment originale

ou

si elle n'est

qu'un emprunt déguisé. Cette question

et celle de Tinfluence exercée par les idées kabbalisti-

ques sera de ce

traitée

dans la troûûème et dernière partie

travail.

il.

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TROISIÈME PARTIE.

CflAPilBË

L

QUELS SONT LES SYSTÈMES QUI (OTBIMT QUELQUE RESSEHBLAKCE AVECLA KABBAUS. BAPPORT DB Là KABilUB AVEC LA PHILOSOPHIB DB

PLATON.

Les systèmes qui, par leur nature

comme par

l'âge

qui les a vus naître, peuvent nous sembler avoir servi

de base et de modèle à la doctrine ésotérique des Hébreux, sont, les uns philosophiques , les autres reli* gieul; Les premiers sont ceux de Platon, de ses disciples infidèles d'Alexandrie et de Philon, qu'il nous est

impossible de confondre avec eux. Parmi les systèmes religieux,

nous ne pouvons citer en ce moment, et cela

d'une manière générale, que le christianisme. je

me

Ixâte

de

le dire,

Eh bien,

aucune de ces grandes théories

de Dieu et de la nature ne peut nous expliquer rorigine des traditions dont nous avons précédemment pris connaissance. C'est ce point

blirons d'abord.

si

important que nous

étar-


262

LA KABAALfi.

Qu'il

y

ait

une grande analogie entre

la philosophie

platonicienne et certains principes métaphysiques et

cosmologiques enseignés dans xréaiian, peisen^e

ne

le

^ohar

et le Livre de la

poum k nier. Nous Toyons des

deux côtés rintelligence divine ou

le

Verbe former Tu-

niyers d'après des types éternels renfermés en

même

lui-

avant la naissance des choses. Nous voyons des

deux côtés les nombres servir d'intermédiaire entre idées, entre la pensée

dans

le

monde

suprême

et les objets qui

la manifestation incomplète.

Des deux

dogmes de

la préexis-

côtés enfin, nous rencontrons les teiioe^

les

en sont

des ftmes, de laréminisceiiee et de la métempsy-

cose. Ces diverses ressemblances sont tellemeoi évi-

dentes que les kabbalistes eux-mêmes, j'entends

les

k^Jb^Ustes. mpderuesj» les ont recomuxes; et pour

les

expliquer,

ils

n'ont rien imaginé

de mieux que de ftdre

de Blatpu un disciple de Jérémiet fait d'Aristote

oseri^t

un

disciple de

condure de

cfiSi

comme

Simon

d'autres ont

le Juste

'

Mais qui

.

rapports superficiel^

œuvres du philosophe athénien ont inspiré

les

auteurs de la kabbale, et ce qui serait enc<vre

grand sujet d'étonnement, que étcaQ(;èpe^ sortie

delà tète d'uii

çettfs

que

les

premiers

un

plnt

science d'origine

paleoi, soit entourée

par

prétendu qa'Aristote, ayant été en MesCine à la suite <fAlexandre le

Grand, y a connu les livres de Salomon qui

principaux éléments de sa p^oso^lûe. Voyez

lui

ont fourni

n^lDM ^I^.UV "

les

de

R. Meir Aldoli,

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263

TaOISlÈMB PAETIS* la Misekna de.

étrange!

cen

t^t de

respect et de mystère? Chose

qui soutiennent cette opinion sont pré-

cisément les critiques qui ne voient dans

qu'une invention de

quent

le font naître

la fin

du

xiii* siècle, et

à une époque où Platon

par consén'était

connu ; car on ne prétendra pas qu'on puisse

une idée de sa doctrine par dans

les livres d'Aristote et

Zohar

le

pas

se faire

les citations disséminées

Tamère

critique qui les ac-

compagne. Mais dans aucun cas, l'on ne pôurraadmettre la filiation actuellement soumise à notre

examen. Je ne

m'afpnierai pas sur des raisons extérieures dont l'emploi

fixera

plus opportun dans la suite. Je ferai seulement

remarquer ici que les ressemblances qu'on aperçoit d'abord entre

les

deux doctrines sont bientôt

effacées par

lea différences. Platon reconnaît formellement

principes

:

deux

lesprit et la matière, la cause intelligente

et la substance inerte, quoiqu'il soit bien difficile de

se faire d'après lui une idée aussi nette de la seconde

que de la première. Les kabbaKstes, encouragés à paj? le

dogme incompréhensible de

cela

la création e:tnihilOj

ont admis^ pour base de leur système, l'unité absolue^

un Dieu qui

est

à la

forme de tout ce qui

fois la cause, la substance et la est,

comme de

tout ce qui peut

àtee.

Le combat du bien

et

du mal, de Tesprit

matière, de la puissance et de la résistance,

eonnaîseent

comme

tout le

monde, mais

au-dessous du principe absolu et

et

ils

ils le

de la le re-

placent

le font dériver

de

la

distmetion qui subsiste nécéssairemient, dans la générar

Digiiized


2G4

LA KABBALE.

tion des choses^ entre le fini et Tinfini, entre toute exis»

tence particulière et sa limite, entre les extrémités les

plus éloignées de

Ce dogme fondar*

echelle des êtres.

l

mental, que le Zohar traduit quelquefois par des expressions profondément philosophiques, se

montre

déjà dans leSepher ietzirah sous une forme assez bizarre, assez grossière, mais en qu'il soit

pour

même temps

assez claire

pour

permis de croire à son originalité, ou du moins

qu'il

ne

le soit

pa& d'invoquer l'intervention du

philosophe grec. Comparons-nous entre

des idées et celle des Sephiroth, avec rieures qui en découlent?

Nous

elles la théorie

les. formes infé^-

les trouverons séparées

par la même distance, et Ton ne compr^rait pas qu'il

en

fût autrement,

en apercevant d'un coté

et de l'autre l'unité absolue. Platon»

abîme entre

le

le

dualisme

ayant mis un

principe intelligent et la substance inerte,

ne peut voir dans

les idées

que

les

formes de

l'iatelli-

gence; je veux parler de Tintelligence suprême dont

la

nôtre n'est qu'une participation conditionnelle et limitée.

Ces formes sont éternelles et incorruptibles comme

le principe

auquel

elles appartiennent,

car elles sont

elles-mêmes la pensée et l'intelligencQ; par conséquent, sans

elles

point de principe intelligent* Dans ce sens,

elles représentent aussi

celles-ci

lessence des chosçs, puisque

ne peuvent exister sans forme ou sans avoir

reçu l'empreinte de la pensée divine. Mais tout ce qui est

dans

elles

le principe inerte, et ce

ne peuvent pas

le

principe lui-même,

représenter; et cependant, si ce

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265

TROISIÈn PARTIE.

prindpe

existe,

premier,

il

existe

s'il

comme

de toute éternité

le

faut bien qu'il ait aussi son essence propre,

ses attributs distinctifs et inTOFiables^ quoiqu'il soit le sujet

de tous les changements. Et qu'on ne vienne

pas nous dire que par la matière Platon voulait dési-

gner une simple négation, c'est-à-dire

la limite qui

circonscrit toute existence particulière.

Ce

rôle,

donne expressément ' aux nombres, principe de limite et de toute proportion. Mais à'côté des et

de la cause productrice ou

core ce qu'il appelle

intelligente,

l'infini,

il

il

le

toute

nombres

admet en-

ce qui est slisceptible de

plus et de moins, ce dont les choses sont produites, en

un mot,

la matière,

ou pour parler plus exactement,

la

11 y a donc (et c'est y a donc des existences

substance séparée de la causalité. là

que nous voulions

arriver),

ou plutôt des formes de

il

l'existence, des

modes

invariar

Lies de l'être qui se trouvent nécessairement exclus

du

nombve des idées. U n'en est pas ainsi desSéphiroth de la kabbale, au nombre desquelles on voit figurer la matière elle-même ('T'iD^). Elles représentent à la

fois,

parce qu'elles les supposent parfaitement identiques, et les

formes de l'existence et

celles

de la pensée,

les

attributs de la substance inerte, c'est-à-dire de la passivité

ou de

'

la résistance,

intelligente.

comme ceux de

deux grandes chutes que dans

1.

Dont

la causalité

C'est jpour cela qu'elles se partagent le

en

langage métaphorique

U Phme, pag. 354 de la tnd.

de M. GooSÎD.

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266

LA KABBALE.

dm ZAwr on

vpçiàl'dhià'pèm ut

hs mèm,

principes opposés ea apparence, de

et ees

même

deux

qu'ils dé-

oonlent d*uiie soorco unique^ inépuisable^ qui est ViBfiai

{En êoph), vont

coBimun appelé

aussi se confondre dans

le /Ib,

d'où

ils

un attribut

se séparent soue une

forme nouvelle pour se confondre de nouveau. De là syslèmetrinitaire des kabbalisles que

le

penonne ne WBh

fondia avec la trinité platonicienne. Toutes réserves

pour noB reelmehes

faites

ultérieures,

on eonvient

qu'avec des bases aussi différentes le systèoM kabbalistique, dût-il être

né aous Finspiration du philœoplie

grec , conserverait encore tous les droits de Toriginar lité ; car,

en matière de métaphysique^ Toriginalité

sdue

un

est

fait

ab-*

extrêmement sare, pour ne pas dire

introuvable^ et Platon

lui-même (qui l'ignore?) ne

doit

pas tout à son propre génie. Toutes les grandes con^ ceptions de l'esprit le

humain sur

la

cause suprême, sur

premier être et la génération dea dioses, avant de

un

revêtir

caractère vraiment digne de la raison et de

la seienee, se sont

moins

montrées squs des voiles plus ou

grossiers. C'est ainsi qu'on peut admettre

tradition qui ne. fasse

aucun

tort

à Tind^endanee

une et

à

la fécondité de l'esprit philosophique. Malgré ce prin-

cipe qui nous

met à Taise, nous soutenons que les kab-

balistes n'ont eu aucun

Platon.

En

efitet^.

commerce, au moins

direct^ avec

que Ton se figure ces hcnnmes pui-

sant aux sources de la philosophie la plus indépen-

dante

9

nouiris de cette dialectique raiUeuBe et impi-

Digiiizeû by

LiOOgle


noisiÈin

267

PAttriB.

toyaUe qiû nrt tout e& quesliim, et défniit que

qu'elle édifie;

des di0lo§m$j

U

gaace& de

une

psu*

ctt les

lecture,

suppose

mm aouTnit

même superfieieUe,

isitiée

i toatet

civilisation la plus raffinée,

coseewir aprte eel» ee

qu'il

et d'imagination déréglée

poumv4-on

y a dirraiiennel,

dans

les

les él6--

d'ineirfte

passages lea plusim-

du Zek«r? Pwmrl-on e'expliquer eette

porlants

es-*

traerdinake description de la Tête blanAé, oes méift-

phores gigantesques mêlées de puérils détails, cette supposition d'une révélation sei»rète et plus aneienne

que

celle

du mont Sinaï

,

enfin ces efTorts incroyables

aidéa dea jmjmà les plus arbitraiiea pour trouver leur

propre doctrine dans

les textes sacrés?

careetteee, je reconnaiB bien

À

ces divers

ime philosophie

qui, pre-

nant naissance au sein d'un peuple éminemment gieux, n'ose paa encere s'avouer

reli-

à dle-même toute scm

audace, et cherche à se couvrir, pour sa propre satis-

fiMtiM,

du

Toile de* Tantorité;

mais je ne saurais

les

concilier avec le choix tout à fait libre d'une philosophie

étrangère, d'une jdiilosophie indépendante, qni

che à personne qu'elle

tient

de la raison seule son aus-

térité, sa force et ses lumières. D'ailleurs,

époque les

ne ea-

à aucune

Juifs n'ont renié leurs maîtres étrangers ni

refusé de rendre

hommage aux

autres nations des con-

naissances qu'ils leur empruntaient quelquefois* Ainsi,

nous apprenons dans le Thalmnd que les Assyriens leûr ont fourni

les

noms des mois, des

anges, et les carac-

tères dont ils se servent eaooce aujourd'hui

pour éérire

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2G8

LA KABBALE.

leurs livres sacrés ^ Plus tard,

quand la langue grecque

a commencé à se répandre parmi eux,

les

docteurs les

plus vénérés de la Mùthna en parlent avec admiration, et permettent de la substituer, dans les cérémonies re* ligieuses,

au texte

même

de la

loi^.

Durant

le

moyen

âge, initiés par les Arabes à la philosophie d'Âristote,

ne craignent pas de rendre à ce philosophe

ils

les

mes honneurs qu'à leurs propres sages, sauf à en

comme nous Tavons

un

déjà dit,

disciple de leurs plus

anciens docteurs, et à lui attribuer

un

livre

chef du lycée reconnaissant sur son

le

Dieu et la loi d'Israël^. Enfin,

le

mê-

faire,

lit

où ron*voit de mort

le

Zràar même nous ap-

prend, dans un passage très remarquable déjà cité pré-

cédemment, que beaucoup de

les livres

la loi divine et

de TOrient se rapprochent de quelques opinions en-

sôgnées dans Técole de Simon bon Jochaï

on ajoute que patriarche

le

Seuleoient

antique sagesse fut enseignée par

cette

Abraham aux

enfants qu'il eut de ses

concubines, et par qui, selon la Bible, l'Orient a été peuplé. Quelle raison aurait donc empêché les auteurs

de

la

1.

un souvenir à

ThcUm. de Jérusalem. Trait, Rosch^Haschana,

Smd on

kabbale de consacrer aussi

nnav

dit

n>

en

^hv

Platon,

^ssban

maw

wmnrw

Ailleurs (Trait. Sarihedrin, cbap. 25),. parlant d'Esdias que rÉcrituie fut changés par lai,

in3«i nanvji, èt cette écntùre porte totqoors le

d*A88yiiiaime,

nom

nivtt

2,

TMm. Bàb. Trait.

5.

Ce

4.

Zohar,

Meguilah, chap. I. Trait, Sata, ad fin.

livre s'appelle le livre de la

part., fol.

99 et 100,

Pomme IT'.Dnn Kin ^

sect.

"fflD '

'

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TBOlSiteE PARTIS.

quand

il

leur était si faeile,

dernes héritiers, de

le

269

à l'exemple de

leurs

mo-

mettre à lecole chez quelque

prophète du vrai Dieu? C'est précisément, au dire d'Eusèbe, ce que

Aristobule, qui, aprè^ avoir in-

fait

terprété le Pentateuque dans le sens

de

de Platon, n a pi^s de peine à accuser

la philosophie

celui-*€i

d avoir

puisé toute sa science dans les livres de Moïse : le

m«me

stratagème est appliqué par Philon au chef du Portique^; nous sommes par eonséquent autorisé à dire que ce n'est point daus

le

platonisme proprement dit qu'il

faut chercher l'origine

du système kabbalistique. Nous

allons voir maintenant si

noua la trouverons chez

les

philosophes d'Alexandrie.

CHAPITRE U. RAPPORT DE

LA.

KARBALE AVEC L'ÉCOLE D'ALEXANDRIE. •

La

doctrine métaphysique et religieuse que nous

avons recueillie dans

le

Zohar a sans doute une res-

semblance plus intime avèc ce qu'on appelle la philosophie néoplatonicienne qu'avec

le

platonisme pur.

Mais avant de signaler ce qu'ils ont de commun^ avons-

nous i.

le droit

d'en conclure que le premier de ces deux

Qwd onmùprolm liber, p. 873,

éd. de

Maug.

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LA KABBALE.

270 systèmes

nous contenter d'une critique

lions

senl

ait néoessairemeiit copié l'antre ? 1^

mot

suffirait

à résoudre

n'aurions aucune peine établi

à

nous ton*

établir, et

un

superficielle,

eette question;

«ar nous

nous ayons déjà

dans notre premier mémoire, que la doetrine se-

Hébreux

crète des

Ammonius

existait

Saccas, Plotin et Porphyre renouvelèrent la

face de la philosophie.

comme

depuis longtemps quand

Nous aimons mieux admettrai

de fortes raisons nous y obligent, que la kab-

bale a mis plusieurs siècles à se développer et

i

se

constituer à son état définitif. Dès lors, la supposition qu'elle

a beauooup emprunté de Téeole paXttme d'A-

lexandrie demeure dans toute sa force et mérite

rieux examen; surtout

un

sé-

songe que dqiuis

si Ijon

révolution opérée en Orient par les armes

la

macédo-

niennes, plusieurs Juifs ont adopté la langue et la dfvilisation de leurs vainqueurs.

n

faut d'abord

prouvé ailleurs %

que nous partions d'un fût déjà dans

et qui,

la suite

de ce travail, se

prouvera plus elairement encore par lui-même

;

c'est

que la kabbale, comme l'attestent la langue danslaq/aelle elle nous

a été conservée

et son étroite atlianee

institutions rabbiniques,

tine; car

à Alexandrie

nous

est

avee les

venue de la Pales-

les Juifs parlaient gree^ el

dans

aucun cas ils n'auraient fait usage de l'idiome populaire et

oorrompu de

1. Voir la

la Terre-Sainte.

En

Perse, pendant les

première partie.

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I

TROiSIÈME PARTIE. sièeles qni

271

sumrent la dwtnielioii do second temple, ils

m pariaient que

employé

le dialecte

babylonien et qui

difi[ère

émà le Thalmud

essentiellement de la langue

du Zohar* Or, depuis Tinstant où l'école néoplatonicienne commença à naître dans la nouvelle capitale de TÉgypte, jusqu'au milieu du m* la

Judée

vit

siècle^

époque à laquelle

mourir ses dernières écoles

,

ses derniers

patiiardies, les demières étincelles de sa fie tuelle et religieuse/

tre les

,

mteHeo-

quels rapports trouvons-nous en-

denz pays et les deux

civilisations qu'ils repré-

Boatent? Si durant ce laps de temps la philosophie

païenne eât pénétré dans la Tenre-Sainte ,

faudrait

il

naturellement supposer l'intervention des Juifs d'A^

Imndrie^ à qui depuis plusieurs siècles, emnme le prouh vent la version des Septante las

et

l'exemple d'Aristobule,

princtpanx nunmments de la civilisation grecque

que

étaient aussi fam^iers

Juifs d'Alexandrie avaient si

les livres saints.

peu de relations avec leurs

frères de la Palestinoi qu'ils ignoraient les institutions

Mais les

complètement

rabbiniques qui, chez ces derniers, ont

pris tant de place, et qu'on trouve déjà enracinées

eux plus de deux

i« .Voyes lest,

C.

BkMr» dês Juifs,

Nous adoptons

qo^elle est

siècles avant Tère vulgaire^.

la

t.

e'eâl-à«dire, qu'ellè

que possible Tantiquité attribuée par .

Que

l'on

^ Et dans

chronelegie de Jost, prédsément paroe

extrêmement sévère,

ditions religieuses.

IV, liv. 14, cbap. 8.

parmi

-

dlmimie autant

les historiens juifs

à leurs

tra-

^

Digitizeci

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272

Là kabbale.

pascoure avec la plus profonde attention les éerits de Philon» 1q livre de la Sagene et

le

dernier livre des

Ma-

chabées, sortis l'un et l'autre d'une plume alexandrine,

on n'y verra cités nulle part

les

en Judée de Tautorité la plus

U Ju$u,

grand-prêtre Simon

la grande synagogue^ et

noms qui sont entourés comme celui du

sainte^

Thm^m,

ceux des

qui lui ont

on

succédé dans la vénération du peuple ; jamais trouvera mftme une allusion à la querelle Hillel et

n'y

célèbre de

si

de Schamaï % ni aux coutumes de tout genre

recueillies plus tard

de

de

le dernier représentant

loi. Il est

vrai

dans la Mischna et passées en force

que Philon, dans son ouvrage de

Vie de Moise"^, en appelle à

une

la

tradition orale, con-

servée chez les anciens d'Israôl et ordinairement ensei-

gnée avec elle

ne

serait

les fables

breu »

des Écritures. Mais quand

le texte

pas imaginée au hasard pour accréditer

ajoutées à plaisir à la vie

cette tradition n'a rien

de

1.

elle

avec celles

nous rappelle

Miéraiehm ou ces légendes populaires et

sans autorité dont les

du prophète hé-

commun

qui font la base du culte rabbinique ; seulemetit les

le judaïsme

a

été très fécond à toutes

époques de son histoire. De leur côté

,

les

Juib de

Ces deux coryphées de la Mischna florissaient de l'an 78 à

l'an 44 av. J.-C. Ils étaient, par conséquent, antérieurs

2.

même

De

Vitd ifosw, liv.

termes de Pliilon

:

I,

init.

;

1.

H«8«w «bra Md

à Philon.

0, p. 8i, ed. de Mangey. Voici les

& ^lâuM

tfiv

lipa«...Mdicsfàftvftv

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273

TROISIÈMË PAEÎ1£. la Palestine n'étaient

pas mieux

instruits

de ce qui se

passait chez leurs frères répandus en Egypte. Ils connaissaient,

uniquement par ouï-4ire,

sion des Septante, qui est

la prétendue ver-

d une époque bien

antérieure

à celle qui fixe actuellement notre attention ; ils avaient adopté avec empressement la £able d'Aristée, qui, du reste,-

s'accorde si bien avec leur amour-propre national

penchant au merveilleux

et leur

\

Mais dans toute

l'étendue de la Mischna et des deux

Guémara on ne

I. Traiti d$ MéguiUah, fol. 9. Q résulte clairement de ce passage, non seulement que les auteurs du Thalmud ne connaissaient pas par eux-mêmes la Version des Septante (ils supposent les auteurs de cette

traduction au

nombre de soixante-et-douze)

;

mais

qu'il leur était

impossible 4e la connaître, vu leur ignorance de la langue et de la littérature grecques. En effet, en énumérant les cbangementsapportés

du Pentateuque par les «o&Mmto^f-iiotiM viManU^ et du Saint-Esprit, ils en signalent dix qui n*ODt jamais existé, dont on n*a jamais trouvé la moindre

au

texte môme

cela d'après une iDspiiatîon spéciale

trace, et

dont plusieurs sont ou ridicules ou impossibles. Ainsi, pour

en

seulement deux exemples,

citer

vertir Tordre des trois premiers

ils

prétendent qu'il a fallu inter-

mots de

la Genèse; qu'au lieu de Bere-

BaraEMUm (au commencement Dieu créa), on lût ElohimBara BemdtU (Dieu créa au commencement) car, disentrils, en laissant

iehit

;

croire au roi Ptolémée un principe supérieur à Dieu, et que ce principe s'appelle Mais comment une pareille méprise est-elle possible dans

subsister TordfB primitif,

on

aurait

pu &ire

qu'il existe

Bereschit.

une traduction grecque,

commencement ou le

soit

nom d*une divinité? Quant

rait-il

qu'on place les deux mots

à la lin? Et qui

irait

àpx? au

prendre ces deux mots pour

au mot hébreu i^emc/itï, pourquoi se-

conservé dans une traduction quelconquet Dans le passage du

Lévitique,

jours au

où Holse défend-Fusage du lièvre, ils Introduisent (toudes Septante) une variante plus ridicule encore : ils

nom

racontent que le

nom

de ranimai défendu (en hébreu amebeth 18

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274

KABBÀLH.

l'A

trouyera pas la nunndre parole qu'oa puisse appliquer, soit

à Aristobule

Philosophe, soit àPhilon, soit aux

le

auteurs des livres apocryphes que nous avons nommés tout à l'heure. le

Thalmud ne

ni

même

Un

fait

fait

encore plus étrange, c'est que

jamais mention des Thérapeutes,

des Esséniens

quoique ces derniers euseent

déjà, au temps de Josèphe THistorien, de

nombreux

établissements dans la Terre-Sainte. TJn tel silence ne

peut s'expliquer que par l'origine des deux sectes et

par la langue dans laquelle

elles

transmettaient leurs

doctrines. L'une et l'autre étaient nées en

Égypte

et

avaient probablement conservé l'usage du grec jusque

sur le sol de leur patrie religieuse. ainsi, le silence

mym)

était

du Thalmud,

S'il

n'en était pas

surtout à l'égard des Ës^

égatoment celui de répouseide Ptoléniée, et que,

le roi, en attacbant au nom de sa femme ime on se servit de cetle périphrase : C0 qui est léger (*S:nn m'VSf ). Peut-être est-ce le nom même des La-

pour nB pas choquer idée d'impureté, des pieds

gides qu'on veut désigner sible

ici.

Mais, dans tous les cas,

de porter plus loin l'ignorance de

il

est

impos-

l'histoire et des lettres grec-

ques. Quant à la périphrase dont nous venons de parler^ elle est

à làit imaginaire. En vain un critiqae du xr* siècle, Aaariali de Bossi, a-t-il prétendu que les B<iStho9iêM, ë souvent mentîoimés dsos le Thalmud, ne pouvaient être que les Esséniens. La preuve qu'il en donne est il suppose que le trop frivole pour mériter la moindre attention

tottt

i.

;

nom de

Baïthosiens

D'Dirm

est

une corruption de

celui qui expri-

merait en hébreu la secte essénienne d^d^k n^3. C'est cependant

sur un pareil fondement qu'un savant critique de nos jours admet

deux sectes religieuses. Vo^ei Ofirodrar, Bisbrire en" du Ckriiiianime primitif, 2* part, pag. 547.

lidentitô des tique

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TROISIÈHB PART».

275

séniens, serait d'autant plua inexplicablei que ce$ nectaires,

au témoignage de Josèphe^ auraient déjà

connus sous

le

été

règne de Jonathas Macchabée, c'est-^

dire plus d'un siècle et demi avant l'ère chrétienne

Si les Juifs de la Palestine Tivai^t dans cette igno-

rance au sujet de leurs propres frères, dont quelques-

uns devaient

être

pour eux un juste sujet d'oi^eil

comment supposer stiruits

les écoles

grecque t-elle

même

i^,-

distance, dans

païennes ? Nous avons déjà dit que

était fort

en honneur parmi eox

jamais été assez familière pour

suivre le '

beaucoup mieux

qu'ils fussent

de ce qui se passât, à la

:

leujr

la laugjijie

mais leur a-

permettre de

mouvement philosophique de leur temps? C'est

ce que Ton peut à bon droit révoquer en doute. D'à-

bord, ni le Thalmud, ni le Zohar ne nous offrent aucune trace, ils

ne citent aucun monument de

grecque. Or,

la civilisatiion

comment entendre une langue

on ne

si

connaît pas les œuvres qu'elle a produites? Ensuite

nous apprenons de Josèphe lui-même^, qui

était

né en

y avait pa^ la plus grande partie de ses que ce célèbre historien, pour écrire, ou plutêt

Palestine et jours,

pour traduire faire aider.

ses ouvrages en grçc,

Dans un autre endroit',

i. Antiquités jtid,, liv.

xm,

a eu besoin de sç il

s'e;x:prime

à cet

chap. 9. Josèplie ne dit pas que les

Esséniens dissent alors établis en Palestine.

S.

Antiq^ judiàqttes^

liT.XX, diap.

9, c'toUirâiie

à

la fin

de

l'ouvrage. 18.

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t

276

LA KABIULK.

égard d'une manière encore plus explicite, appliquant

à ses compatriotes, en général, ce

même ;

puis,

il

avoue de lui-

qu'il

ajoute que l'étude des langues est fort

peu considérée dans son pays,

qu'elle

est regardée

y

occupation profane qui conyient mieux à

comme une

des esclaves qu'à des

hommes

libres ; qu'eniin l'on n'y

accorde son estime et le titre de sages qu'à ceux qui

possèdent à

un haut degré de perfection la connaissance

des lois religieuses et des saintes Écritures. Et cepen-

dant Josèphe appartenait à l'une des familles distinguées de la Terre-Sainte; issu en

du sang des

rois et

mieux placé que

lui

de

la race sacerdotale,

pour se

les plus

même

faire initier

temps

nul n'était

à toutes

les

connaissances de son pays, à la science religieuse comme

à

celle

qui prépare les personnes d'une haute nais-

sance à la vie politique. Ajoutez à cela que l'auteur des Antiquités et de la Guerre des Juifs ne devait pas éprou-

ver, en se livrant

à des études profanes,

le

même scru-

pule que ses compatriotes, restés fidèles à leur pays et

à

leurs croyances

^ Du

reste,

en admettant que la lan-

gue grecque fût beaucoup plus cultivée en Palestine

que nous n'avons

le droit

de

le

supposer, on serait en-

core bien éloigné de pouvoir en rien conclure par rap-

port i l'influence de la philosophie alexandrine.

1.

En

Le caractère de Josèphe est tiès bien apprédé dans une thèse récemment soutenue à la Faculté dte lettres de

pleine d*intérét,

Paiis/par M. Philaiète

Gh^es Jh fAutoHté hktoriqm :

de FUmius

Josèphe.

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277

TROISIÀME PARTIE.

Thalmud

effet, le

établit

expressément une distinction

entre la languê et ce qu'il appelle la $eiêne$ grecque',

mn^ nuw na^m nmS nuw

autant

;

accorde à celle-là de respect et dlionneur, autant

en exécration. La Mischna, toujours

celle-ci

cise

comme

se borne

doit l'être

à énoncer

un

très

il

il

a

con-

recueil de décisions légales,

la défense d'élever ses iils

dans la

science grecque, en ajoutant toutefois que cette interdic-

a

tion

été portée

Guémara

est

qu'elle fait

nous ce

durant la guerre de Titus'. Mais la

beaucoup plus

yenoiifs

de parler. « Voici ,

maîtres nous ont enseigné

w avait éclaté entre ce

explicite ^

faisait le siège

Tous

(c

siégé.

(c

une

c<

échange

ce

il

en

même

temps

remonter bien plus haut la disposition dont

les

les

:

dit-elle^ ce

que nos

Pendant la guerre qui

princes hasmonéens, Hirean était

Tas-

long des

murs

de Jérusalem , Âristobule jours on descendait

le

caisse remplie d'argent , et l'on les victimes nécessaires

aux

m

retirait

en

sacrifices. Or,

se trouvait dans le camp des assiégeants

un vieillard

« qui connaissait la science grecque. Ce vieillard se ir

servit auprès d'eux

de sa scitnce

et leur dit

« que vos ennemis pourront célébrer ils

ce

arriva

mais

comme d'habitude la caisse remplie

cette fois

R.

miipr.

d'argent ;

on envoya en échange un pourceau.

i. Tract, êota^ fol. 49,

î.

Tant

ne tomberont pas en votre pouvoir. Le lendemain

fc

Cl

:

le service divin,

iiK

ad

fin.

cnn toS> mSv vni owt9 Sv onobisa

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LA KABBALB.

278 ic

Quand l'animal immonde

ce

irèmparty

ic

fui ébranlée

il

fut arrivé

à mi-hauteur du

y enfonça ses ongles, et la terre dlsrafil dans une étendue de quatre cents parar que fut prononcé cet anaihème : Mau-

H

ëalis. C'est alolfs

i<

dit soit

t<

lui

A

part la circonstance fabuleuse et ridicule

qui

l'homme qui fait

blement de

élève des pourceaux ;

enseigner à ses

terre,

il

la science

grecque *. »

du trem-

n'y a rien dans ce récit qui n'ait

une valeur aux yeux de vrai, car

fils

maudit c^

la critique.

Le fond en parait

on le trouve aussi dans Josèphe

nier, les gens d'Hircan

,

Selon ce der-

après avoir promis de faire

passer aux assiégés, à raison de mille drachmes par tète, plusieurs

animàux destinés aux

sacrifices, se fi-

rent livrer l'argent et refusèrent les victimes* C'était

une action doublement odieuse aux yeux des

non seulement, comme

car

nous venons de mes, mais

le

remarque

citer/ elle violait la foi jurée

elle atteignait

Juifs,

l'historien

que

*

aux hom-

en quelque façon Dieu lui-

ménde. Maintenant qu'on ajoute cette nouvelle circonstance, très vraisemblable d'ailleurs, qu'à la place de la victime si impatieilhnent attendue les prêtres virent

arriver dans l'enceinte consacrée l'animai ils

pour lequel

éprouvaient tant d'horreur, alors le blasphème et

le parjure seront arrivés

on peser la 1.

citée

responsabilité d'un tel crime ? chez qui en

ib.supr. C'est la

dans

à leur comble» Or, sur qui fait-

Guémara qui Suit immédiatement la Mischiia,

la note précédente.

2. AtUiquit. jud.^ liv.

XIV, chap. 3.

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279

TROISlftm PARTIE.

va-t-on chercher la pensée première ? Chez ceux qui

négligent la loi de Dieu pour rechercher la sagesse des nations.

no»

Que

importe ; que Tanatiième dont

cation

ou

ou non, peu

cette accusation soit fondée

elle est la justifi-

prononcé pendant la guerre

la cause ait été

des Hasmonéens on celle de Titas, peu nous hnporfe encore* Mais ce qui nous intéresse et nous paraît en

même temps

hors de do<ute, c'est que réradition grec-

que, à quelque degré qu'elle ait pu exister dans la Palestine,

y

comme une source par elle-même un véritable

était regardée

et constituait

d'impiété, sacrilège

:

aucune sympathie, aucune alliance ne pouvaient donc s'établir entre

ceux qui en étaient soupçonnés et

les

fondateurs ou les dépositaires de l'orthodoxie rabbi-

nique.

nom

H

est vrai

que

le

Tbahoaud rapporte aussi» au

d'un certain rabi Jehoudah, qui

les tenait

d'un

antre docteur plus ancien appelé Samuel, les paroles

Simon

suivantes de

joue un

si

fils

de Gamaliel, celui-là

« étions mille enfants dans la maison de cr

cinq o^ts d'entre eux étudiaient la

« étaient instruits

i. Je traduis

ne suppose pas le

;

mon

loi, et

ce

qui

Mous

père

^

:

cinq cents

dans la science grecque. Aujourd'hui

Utténaemeni ces deiixmols hsm ntn» panseqod je qu*fl soit ici question de réoole rellgiense, mais Men

de la famille de Gamaliel. Ce qui

donnée par

même

beau rôle dans les Actes des apôtres

le

prouve,

Thalmud ne porte que sur

de ce docteur. Le privUége é(mi

il

c'est

la

joaissait

que

la justification

personne et la famille

m devait

,pas s'étendre

à des étnusgers.

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Gopgle


280 «

il

tk KABBALE.

n^en reste plus que moi et le

fils

de

mon

»

frère

A

Guémara répond

celte objection la

une exception pour de près à

la

la famille

comme nous ne

les lettres et les sciences

mais en grand honneur, ici

faut faire

ce qui signifie sans doute qu'à la

cour

cour du roi Hérode on parlait grec^ et sachons pas que

Il

:

de Gamaliel qui touchait

il

y fussent ja-

ne peut pas être question

d'une école de poésie ou d'éloquence, encore moins

d'un enseignement philosophique. Remarquons d'ail-

que ce passage tout

leurs le

même

entier est loin de

nous oi&ir

ne

s'agit plus

caractère que le précédent

:

il

d'une tradition générale, exprimée parées termes sacrsH mentels

:

«

Nos docteurs nous ont enseigné» QJ3*1 IJTl)»

mais d'un simple ouï-dire, d'un témoignage individuel qui est déjà loin de sa source. Quant au caractère

de Gamaliel,

tel

n'a rien qui

le

que

que son attachement doxe

nous

la tradition

le représente^

distingue des autres docteurs de la

même au judaïsme le

et le respect universel

dobiMeAoç t/jiioç vconi

t&

Xcxô))

qu'il

Or,

de

il

loi,

plus ortho-

inspirait (yofxoitels

sentiments ne

pourraient guère se concilier avec la réputation d'im-

I.

R.

supr.

ï]bH

DWD

Shmûv IDK nnn^ ai lait m.sa wan no:i vn onS» kSk qio nnnwa kSi nwv nosn ncS iiwî

m«a uDm min nnS pn

j«d

5. CTest rexpression

mâine dont se

sert l'Evangile. Act. ap., V,

34-49.

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281

TROISIÈxME PARTIE*

piété faite

aux

de plus, ce patriarche de

hellénistes ' ;

la synagogue, déjà vieux

au temps des apôtres,

mort depuis longtemps quand été fondée. Eniin, puisque la

une exception,

et

que

un usage

particulier

quel qu'il

soit,

maison de Gamaliel

cette exception était

à

la

était

l'école d'Alexandrie

a

était

fondée sur

cour du roi liérode,

le fait,

a dû disparaître avec la cause, et

il

est

vrai qu'on n'en trouve plus dans la suite la moindre trace. Contre ce texte

si

obscur

et si incertain,

nous en

trouvons un autre, parfaitement d'accord avec les ter-

mes

sévères de la Mischna. «

« son. oncle, rahi Ismaêl,

Ben Domah demanda à

après avoir achevé l'étude

si,

permis d'apprendre

«

de la

(f

grecque. Le docteur lui cita ce verset

loi, il lui serait

la science :

Le

livre

« de la loi ne quittera pas ta bouche; tu le méditeras «r

nuit et jour. Maintenant, ajouta-t-il, trouve-moi

«

une heure qui n .appartienne

cr

et je te permettrai de l'employer

« science grecque

ni

au jour ni à

à

la nuit,

l'étude

de la

» Mais ce qui achève de ruiner

l'hypothèse qui donne à la philosophie alexandrine des

adeptes parmi les docteurs de la Judée, c'est que tous les passages

précédemment

cités (et

naissons pas

d autres) nous

autorisent

nom même Ën

effets

de

la philosophie était

nous n'en con-

à croire que

le

inconnu parmi eux.

quel philosophe que ce vieillard qui conseille

1. Jost, Histoire des

Mfi^ t. m,

2. Trait. Menaehoth, fol. 90.

p. 170 et seq.

mSi

dv kS TWHCB nvv

pinai

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282

LA EAVBALB.

à Hircaa de

faire servir contre ses

ennemis

les

exigen-

ces de leur culte, d'un culte qui était aussi le sien! Ce

un

serait plutôt

politique à la manière de Machiavel.

Le moyen aussi de supposer

parmi

la philosophie

les

1

chez

le roi

Hérode!

nous consultons sur ce point

Si

le

commentateur

le plus

mon

ne fera que nous confirmer dans notre

Jarchi,

opinion

il

Ce que

«

;

ancien et le plus célèbre , Salo-

le

Thalmud,

entend par

dit-il ,

« science grecque, n'est pas autre chose qu'une langue fc

savante, en usage chez les gena de cour» et

i<

peuple ne saurait comprendre

quoique très sage, i.

Raschi

^

Glose sur

^

est peut-^tre

Thalmud

le

,

que

le

» Cette explication,

un peu

restreinte;

nODH

passage cité;

Maîmouides, ia ]nî3D oyn inu i^dSo ^aa onaiD» dans son commentaire sur la Miachna^ s'exprime sur le même siqet, dans les ternes suivants : La science grecque était un langagfe allégorique et détourné

du

droit sens

comme

le

sont encore

m:iuSa Qnv onain mi^nm anann iqd hium "jnta ^isi^u

aujourd'hui les énigmes et les emblèmes.» «

Nul doute, ajoute-

«

t-il,

qu'il n'existât

chez

Grecs un langage semblable,

les

« nous n'en ayons pas conservé la moindre trace. est parfaitement ridicule et

Nous en dirons autant de

CkHtHmiime primdHf,

t.

ne mérite pas même celle

de

»

quoique

Cette opinion

d'être discutée.

GfreHSrer {Ristmre

eriHque êa

n, pag. 352). 6*appuyant sur les paroles

de Mttoonîdes, le critique allemand suppose que la science grecque, que l'entendent les Thalmudistes, n'est pas autre chose que

telle

l'interprétation

symbolique

d'Alexandrie , et

il

,

appliquée aux Écritures par les Juifs

en conclut que les idées mystiques de la Pales-

tine sont empruntées à TÉgypte. Mais comment apercevoir le moindre rapport entre cet ordre d^idées et le conseil qui a été donnéà Hircan, ou les usages pratiqués à la cour du roi Hérode ?

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TROISIÂHB PARTIS*

283

mais à coup sûr l'expression douteuse à laquelle

elle

86 rapporte ne peut pas désigner plus qu'une cèrtaine culture générale, et plutôt encore une certaine liberté d'esjNrity

produite par Tinilnence des lettres grecques.

Tandis que

les traditions religieuses

de la Judée

ex-*

priment tant de haine pour tonte sagesse venue des Grecs, voici avec quel enthousiasme, avec quelle adoration et quelle terreur superstitieuses elles parlent de la kabbale : « Un jour notre midtre^ Jocbanan

ben Zachaî

« se mit en voyage, monté sur un âne et suivi de rabi « Éléazar ben Aroeh. Alors celui-ci le pria de lui ensei«

gner un chapitre de la Mercaba. Ne vous

(i

dit,

c<

pliquer la Mercaba à une seule personne, à moins

ai-je

pas

répondit no'tre maître, qu'il est défendu d'ex-

« que sa propre sagesse et sa propre intelligence ne <c

puissent

(t

me soit permis

y

suffire*

Que du moins^ répliqua Éléazar,

de répéter devant

Eh

((

appris de cette science.

te

core notre

ce

se voila la tête et s'assit sur

cf

d'un

€<

conmiencé à parler de

i.

miadttre.

olivier...

A

toi ce

bien^ parle, répondit en-

En disant cela,

descendit à terre,

il

une

peine Éléazar, la

pierre, à

fils

c'est

que

c'est

un

titre

supérieur à celui de rabi

ces deux

d'Aroch, entrai

(

n<Hi seulement parce

>2l), mais aussi parce

probablement une abréviation du mot

littéralement notre maître titres

appartient

:

Tombre

Mercaba, qu'un feu des-

Kcms traduisons aind le mot ] 21 (Raban)

que

il

que tu m'as

rabi signifie

mon

aux Thauaîms

maître.

qui signifie

Le premier de

et exprime

une

autorité

plus générale que le second.

Digiiiz


284

LA KàBB4L£.

du

enveloppant tons les arbres de la

ir

cendit

ce

oampagne qui semblaient chanter des hymnes,

« milieu

ciel

,

et

du

du feu on entendait un ange exprimer sa joie

« en écoutant ces mystères rabi Josué et rabi Jossé

,

»

Deux

autres docteurs,

ayant plus tard voulu suivre

rexemple d Éléazar, des^prodiges non moins étonnants vinrent frapper leurs yeux

coup d'épais nuages

:

un météore

,

se couvrit tout à

le ciel

assez semblable à

raro-en-ciel brilla à rhorizon, et l'on voyait les anges

accourir pour les entendre conmie des curieux qui s'as-

semblent sur

le

passage d'une noce

Est-il possible,

après avoir lu ces lignes, de supposer encore que la

kabbale ne soit qu'un rayon dérobé«au losophie alexandrine? Hais

soleil

non seulement

de la philes

deux

passages que nous venons de citer établissent le contraire

i.

par des raisons morales;

ils

renferment aussi un

Thaï, Bah. Trait. Chaguiga, fol. 14.

S. l%ahn. Babul. Trait, Chaguiga.

ment qu*aD

Ces deux passages n*en forau point où nous nous sommes songe raconté par lochanan ben Zachal,

seul qui n'est pas fini

anété : il fout y ajouter le quand on vint lui rapporter

les prodiges opérés par ses disciples

:

Nous étions vous et moi sur le mont Sinaî, quand du haut du ciel « une voix nous fit entendre ces paroles Montez ici, montez ici où « de splendides festins sont préparés pour vous, pour vos disciples m et toutes les générations qui entendront leurs doctrines. Vous êtes « destinés à entrer dans la troisième catégorie. » Ne pourrait-on pas Toir dans ces derniers mots une aUurion aux quatre mondes des «

:

kabbalistes? Cette conjecture est d'autant plus fondée, qu'au dessus

du troisième degré, appelé

le

monde

Bériah^

U

n'y a plus que les

attributs divins.

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TROISllaiK PAEtlB*

argument chronologique; car ce Jochanan ben ZachaS, qu'ils

comme un

nous représentent

des princes de cette

science mystérieuse de la Mercaba, est encore plus

ancien que Gamaliel,

le

^

contemporain des apôtres

Cependant, nous sommes obligé de le reconnaître, il

existe entre la kabbale et le

.

nouveau platonisme

d'Alexandrie de telles ressemblances, qu'il est impossible

de

les

commune;

expliquer autrement que par une origine et

cette

peut-être

origine,

serons-nous

obligé de la chercher ailleurs que dans la Judée et dans la Grèce. l'école

Nous croyons

inutile de faire

d'Ammonius , comme

celle

remarquer que

de Simon ben Jo-

chaï, s était enveloppée de mystère et avait résolu

ne jamais

livrer

au public

le secret

qu'elle aussi se faisait passer,

de

de ses doctrines

au moins par Torgane

de ses derniers disciples^ pour Théritière d'une antique et mystérieuse tradition,

source divine

'

;

nécessairement émanée d'une

qu'elle possédait

même

au

degré la

1. Joduman ben Zachai était le disciple immédiat de Hillelle YiewL dont Gamaliel était le petitrfils. Par conséqaent, Jochanan devait dtre le plus Agé des deux. Thahn. Baba Bathra, fol. 134; Jost, Hist. des Juifs,

t.

III, p.

144

et 170.

2. Porphyre, Vie de Plotin. 3. Selon Proclus, la philosophie de Platon a existé

dans la pensée des hommes

les plus

éminents

;

c'est

do tout temps

dans

les

mys-

en âge jusqu'à Platon, qui, à son tour. Ta communiquée & ses disciples, knéaw fih tvS mtbMvoc fOetèfes qu'elle s'est transmise d'âge

Xnoiv.

• .

.

Tijç

T» dBatiç àitéim

%wk {a«toxooç xntimm rw JSUrmtç

fûooo-

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286

tA KABBALE.

science et l'habitude des interprétations allégoriques';

qu'en&i

au-dessus de la raison les préteiH

elle plaçait

dues lumières de l'enthousiasme là des prétentions

ticisme

,

et

communes à

Pour Plotin

de

toute espèce

ce sont

:

de mys-

à des points plus importants.

et ses disciples,

comme pour

les

ad^tes

Dieu est avant tout la cause immanente

la kabbale,

et l'origine substantielle des choses.

et tout retourne fin

^

nous n'y arrêterons pas notre attention ^

afin d'arriver sans retard 1""

de la foi

et

en

lui

;

de tout ce qui est

partout et nulle part.

il

est le

U

est^

Il est

sont en lui et par lui;

il

Tout part de

commencement

comme

dit

lui

et la

Porphyre,

partout, car tous les êtres

n'est nulle part, car il n'est

contenu dans aucun être en particulier ni dans la sonune des êtres

KU

est si loin d'être la réunion

existences particulières, qu'il est

1.

tique

U y a,

dit Proclus, trois

ou divine Miamm&ç,

âème symbolique

,

m jrne,

de toutes

les

dit Plotin

^

manières de parler de Dieu, Tune mys-

I*atttfe dialeetiqoa

^MtSMtxac, et la

troi-

w^SfikuAç, Jb. mipra., chap. 4. Cette distinctioD

rappelle les trois vêtements dê la loi admis par le Zohar. 2. Cette préférence est

exprimée à

satiété

dans tous

les

ouvrages

de Proclus, mais nous citerons principalement, dans la Théologie platonicienne de ce dernier, le âS** cbap* du i*' liv., où la

de Plotin

et

d*uDe manière très remarquable. Prwd. in Theal. Plat., I, S; D, i:; Elmaii. lft«ol., SKT-Sé, et dans les Commeni. sur Platon. foi est définie

3.

4. nsvT« rk

in% Kol |dk &na

Tcû, 5ti aÙTGç oùJa|xoû.

5.

U toQ

OmO

xa\

Iv

Oi&, x«l

a^6;... ts

Sent, ad intelligib.^ chap. 32.

6"« Ennéade, Mil, 19.

— Voir

aussi

JambUque, de Mysteriis

jEgypt., sect. VIU» chap. 2.

«

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287

TROISIÈKS PAEtlK«

au-dessus de

l'être,

dans lequel

de ses manifestations.

S'il est

également supérieur à

il

ne peut voir qu'une

supérieur à Tétre»

il

est

l'intelligence, qui, nécessaire-*

ment émanée de lui, ne saurait l'atteindre. Aussi^ qu'on l'appelle généralement l'unité

(to Iv)

ou

quoi-

le pre-*

mier, serait-il plus juste de ne lui donner aucun nom, car

il

n'y en a pas qui puisse exprimer sonossence;

est l'ineffable et

absolument

le

1

'inconnu

Tel OSt

Zqhar

apf>elle

ayywatoç)

(«ppyîTo;,

rang de VEnsoph, que

le

toujours l'inconnu des inconnus, le mystère des

mys-

bien au-dessus de toutes les Séphi^

tères, et qu'il place

même de celle qui représente l'être à son plus haut

folfc,

degré d'abstraction.

2*"

Pour

les Platoniciens d'Alexan-*

Dieu ne peut être conçu que sousla forme trinitaire :

drie. il

il

*•

y a d'abord une

trinité générale qui se

compose des

termes suivants, empruntés à la langue de Plalon

trois

l'unité

ou le bien

monde

l'âme du

(to èf, x6 («J^ux''

:

é/aBw) l'intelligence (vwç) et îravToç,

'^^^

xdv ôXwy)

ou

le

Dé-

Mais chacun de ces trois termes donne nais*

miourgos

sance à une trinité particulier^. Le bien ou l'unité

dans ses rapports avec

les êtres est

cipe de tout amour ou l'objet

du

à la

fois le

désir universel

prin-

(ècjeTÔy ),

la plénitude de la puissance et de la jouissance (exovov) et

enûn

la souveraine perfection (xikuw). Conrnie

pos-

sédant la plénitude de la puissance. Dieu tend à se 1. Proclus, in Theol. plat.,

2. Plot.,

TheoL

Ennead. U, Uv, I,

23«

'

Uv.

JLX,

1

II, ;

chap. 6;

Bnmad.

IT,

4.

UI, liv. V, 5, etc.

Procku,


288

LA KABBALB.

manifester hors de lui, à derenir cause productrice;

comme

objet de

ce qui est,

il

toute perfection, efficace,

mière

Tamour

et

du

désir,

il

devient cause finale; et

comme type

^

source et fin de toute existence

lui-même

de

change ces dispositions en une vertu

il

trinité n'a

à lui tout

attire

nom que

pas d'autre

(rpià; ayaBnuin^).

ligible (ipu^ç vtmn)

Cette pre-

celui

du

bien

Vient ensuite la trinité intel-

ou la sagesse

divine,

au sein de

la-

quelle se réunissent et se confondent, jusqu'à la pins parfaite identité, l'être, la vérité et la vérité intelligible, c'est-à-dire la chose pensante, la chose

et la pensée elle-même

Démiourgos peut aussi

à

laquelle

prend

il

du monde ou le comme une trinité

Enfin, l'âme être regardée

nom même de

donne son

la substance

diofttotfyiX)}).

l'univers

universelle qui agit dans toute lanature, la génération des êtres, et leur retour

substance qui les a produits'. nature,

pensée

on peut en substituer

ou

Elle

com-

la puissance

lemouvementou

dans

A ces trois

trois autres

le

sein de la

aspects de la

que représen-

tentd'unemanière symbolique autant de divinités de l'O-

lympe

:

Jupiter est le Démiourgos universel des

des corps

^,

P^eptune a Fempire des

1. Proclos, oa?r. cit., liv«

I,

âmes

âmes

et

et Pluton celui

cbi#. 95.

Ermead^yi^ liv.lOn, I6;£fm. IV^liv. m, ITetpassim. ProeUu, 3%eol. fiât,, I, 23. àiOm oSv in rpia^màv Ion th t^ç Zocptâ; fi'

2. PiùHn,

voç.

nXxpe;

p-èv

ouvtoS ^vtoç xat vH; àXrOc'a;,

«ytvviiTixôv

3. Proclus, Theol. secund. Plat., liv. VI,

$i tâ; voipxç àXv}6itac.

chap. 7, 8 et seq.

i^yiii^LO by

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289

TftOUliMB PARTIE.

des corps. Ces trois trinités particulières qui se confondent

et se

perdent en quelque façon dans une

trinité

générale, ne se distinguent pas beaucoup de la classification des attributs divins dans le Zohar.

Rappelons-

nous en efifotque toutes les ^épfttroeksontdivisées en trois catégories, qui forment également dans leur ensemble

une

trinité générale et indivisible.

Les trois premières

ont un caractère purement intellectuel; celles qui vien-^

nent après ont un caractère moral, et

les dernières se

rapportent à Dieu considéré dans la nature,

y Les deux

systèmes que nous comparons entre eux nous font con-

même

cevoir exactement de la

manière

la

génération

des êtres ou la manifestation des attributs de Dieu dans l'univers. L'intelligence

de

Proclus étant,

dans

la doctrine de Plotin et-

comme nous Tavons déjà dit,

même de Têtre , 1 être

et Tintelligence étant

identiques dans le sein de l'unité, toutes les existences dont se les aspects sous lescpiels

absolument

en résulte que

compose Tunivers

nous pouvons

ne sont qu'un développement de une

il

l'essence

la

et tous

les considérer,

pensée absolue ou

sorte de dialectique créatrice^ qui, dans«la sphère

infinie

elle s'exerce, prod^iit

mière, la réalité et la vie

VI, cbap.

L. e.

pil^C{A>v6V

T«ç iv o&T^ i^uftttç icpoûmcpx^^

ticK^Tt ^àp iith rûv vovir&v

«âoYti, liv.

En

même

effet,

temps

la lu-

rien ne se sé-

22 et seq.

X. T. X.

liv.

en

^vot(At((, I. c;liv,

icéntLK^w t« ^vts,

Mtt* oIimv

m, Chap. 1.— huSisim «^oO^

Y, chap. 30.

4d


290

LA KABBALE.

pare absolumeat du premier principe ou de la suprême

immuable

unité, toujours

et semblable

àeHe-^me;

tous les êtres et toutes les forces que nous distinguons

dans

monde,

le

elle les

Dans

intelleetuelle.

gence proprement

renferme, mais d'une manière

la seconde unité

de

sujet, cbjei et acte

la pensée. Enfin,

inférieurs, la multiplicité et le ^

choses

s'affaiblit

;

Tintelli-*

dans les degrés

nombre s'étendent à

même temps l'essenee intelligible des

mais en

l'infini

ou dans

dite, la pensée se divise ; elle devient

graduellement, jusqu'à ce qu'elle ne

soit phis qu'une négation pure.

Dans

devient la matière, que Porphyre

appelle l'absence de

tout être (àXriôu/ôv

6v),

cet état^ elle

inci^ Tov ft^) ou un non-4lre Téritable

(eX>ct4ȍ ^i-Yi

*

que Plotin nous représente plus poéti-

quement sous l'image des ténèbres qui marquent limite

de notre connaissance,

en s'y

irôflédiissant,

et auxquelles notre

la

âme,

a donné une iorme intelligible

Rappelons-nous deux passages remarquables du Zohar^

où la pensée, d'abord confondue ayeo

l'être

dans un

état d'identité parfaite, produit successivement toutes les cvéatnrès et tous les attributs divins,

en prenant

d'elle-même une connaissance de plus en plus variée et distincte. 1,

Ûaav

Les éléments eux-mêmes, j'entends les élé-

{xèv cuv

jcaî «v

à àaiÔaô; ôXov iaurôv

tri irptô-np uovà<5'i

ijMpKjvaiç.

L.

C. liv.

Sentent, ad tntelligib., edit. de

^

PMin, Ena. IV,

Em. n,

liv.

àXXà

vcyiTÛ»;-

xai

tv rji

IV, Chap. 29.

%

liv. 10,

(JuvaiACic,

Rome, cbap.

cfaap,9.— Ewn.

22.

I, liv.

VID, duip. 7.

in, chap. 4.

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TROISIÈMB PARTIS.

ments matériels et

291 qu'on distingua

les divers points

dans l'espace, sont comptés parmi

les choses qu'elle

produit éternellement de son propre sein^

donc jamais prendre à

la lettre, soit

dans

U ne

faut

la doctrine

hébraïque, soit dans la doctrine alexandrine, toutes les

métaphores qui nous représentent des choses

comme un

le

principe suprême

foyer de lumière dont émanent

éternellement, sans Tépuiser, des rayons par lesquels

La

se révèle sa présence sur tous les points de l'infini.

lumière,

comme

pas autre chose

le dit

ici

de l'existence divine iUttç uTiap^eux;).

expressément Proclus^, n'e^t

que Fintelligence ou

la participation

( ov&v oùlo èazl xq

i

Le foyer inépuisable dont

découle

sans interruption, c'est l'unité absolue au sein d^ quelle Tètre et la pensée se confondent utilité

de reproduire

ici,

pour

rnç

yutxmiaCoL

elle

*• Il serait

lar>

sans

compte de l'école néO"

le

platonique, tout ce que nous avons dit, dans l'analyse

du Zohar, sur Tàme humaine par la

foi et

et

son union avec Dieu

par l'amour. Sur ce point, tous

les

sys-

tèmes mystiques sont nécessairement d'accord, car peut être regardé

comme

la base,

comme le

il

fond mênae

du mysticisme. Nous terminerons donc ce rapide par rallèle, 1

.

en nous demandant

est bien possible d'ex-

Voir la deuxième partie, p. 191 et seq.

2. Theolog, secund. Plat,, iiv. H,

3.

s'il

Kai a

cùota xx\

6

vcû;

cbap. 4.

àro t&û à-^aAoû icpctriK 6f toravat

Xi'Ytrat, xaX irtpl


292

LA KABBALE.

pliquer par Tidentité des facultés humaines,

ou les

lois

générales de la pensée^ des ressemblances aussi pro-

fondes et aussi continues, dans un ordre d'idées à peu

près inaccessibles pour la plupart des intelligences?

D'un autre

côté,

nous croyons avoir suffisamment dé-

les docteurs

de la Palestine ne pouvaient

pas avoir puisé dans la

civilisation grecque, objet de

montré que

leurs malédictions et de leurs anatUèmes,

devant laquelle l'étude

même

de la

la critique la supposition

que

une science

perdait son

im-*

même, aux honneurs

portance. Nous n'admettrons pas

de

loi

les

philosophes grecs

pourraient avoir mis à proût la tradition judaïque; car, si

Numénius'

quel qu'il

et

soit,

Lougia parlent de Moïse;

des MyiUrei égyptiens

système théologique

les

anges et

les

si

rauteur,

admet dans son archanges;

c'est

probablement d'après la version des Septante, on par suite des relations qui ont existé entre ces trois philo-

sophes et les Juifs hellénistes de l'Égypte

:

il

serait ab-

surde d'en conclure qu'ils ont été initiés aux redoutables

mystères de la Mercaba. à examiner

s'il

de

l'autre

nous reste par conséquent

n'y a pas quelque doctrine plus ancienne

dont aient pu sortir à la l'un

11

,

et le

fois,

sans avoir connaissance

système kabbalistique et le pré-

tendu platonisme d'Alexandrie. Or, sans avoir besoin

de quitter 1.

la capitale

des Ptolémées, nous trouvons

Numénluis appelle Platon

un Mo&e

pariant attique. (Porphyre,

deAniro J^ymphtmm,)

%

De My6terns œgypt.,

sect.

chap.tl.

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293

TROISIÈME PARTIE.

sur-le-champ, dans

homme

le sein

même

de la nation juive,

un

qu'on peut juger très diversement, mais qui

reste toujours en possession d'une éclatante célébrité^

que

les historiens

néralement

de kt philosophie regardent assez gé-

comme le vrai fondateur de 1 école d' Alexan-

drie, |landis

que chez quelques

critiques et la plupart

des historiens modernes du judaïsme,

venteur du mysticisme hébreu. Cet

il

passe pour Tin-

homme,

Ion. C'est donc sur son système, si toutefois

que Tont porter maintenant nos recherches; ses opinions et ses

de découvrir

les

nombreux

écrits

c'est Phiil

en a un,

c'est

dans

que nous essaierons

premiers vestiges de la kabbale ; je dis

seulement de la kabbale, car les rapports de Philon avec les écoles

de philosophie païenne qui furent fondées

après lui se montreront d'eux-mêmes;

et d'ailleurs

l'origine de cette philosophie, si digne qu'elle soit

de

notre intérêt, ne doit, être pour nous, dans ce travail,

qu'une question tout à

fait secondaire.

CHAPITRE m. RAPPORTS D£ LA KABBALE AVEC LA DOGIRlia DE PBOON.

Sans répéter

ici

ment de l'ignorance les

ce que nous avons dit précédemet

de l'isolement, où se trouvaient,

uns par rapport aux autres, les Juifs de la Palestine

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294 et

LA &àBBAL£*

ceux de l'Egypte, nous pourrions ajouter à ces con-

nom

sidérations

que

noncé par

les écrivains Israélites

le*

de Philon n'est jamaiB pro-

du moyen âge

ni

:

Saadiah» ni Maimonides, ni leurs disciples plus Técents, ni les kabbalistes modernes ne lui ont

même

un

est

souvenir , et aujourd'hui encore

il

consacré

à peu près

incoxmu parmi ceux de ses coreligionnaires qui sont

demeurés étrangers aux

lettres grecques.

Mais nous

n'insisterons pas plus longtemps sur ces faits extérieurs

dont uous sommes loin de nous exag^er l'importance. C'est,

conmie nous l'avons

dit

à l'instant, dans

les opi-

nions mfimes de notre philosophe, éclairées par

les

travaux de la critique moderne S que nous allons cher-

cher la solution du problème qui nous occupe.

ne trouvera jamais dans les

écrits

de Philon qudr

que chose qu'on puisse appeler un système, mais des opinions diq[Murates , juxtaposées sans ordre , au gré

éminemment

d'une méthode

arbitraire, je

veux parler

de l'interprétation symbolique des Écritures Liés entre eux par vait l'auteur de

y a de plus

un

lien unique, le désir

saintes.

qu'éprou-

montrer dans lés livres hébreux ce

élevé et de plus

pur dans

qu'il

la sagesse des

autres nations, tous les éléments de ce chaos peuvent «

1. Gfifoërer, Histoire eritique du ehrisHanim» primitif, Daèfane, EœpoiUiim historiquê dê féeok réUgimse des Juifs d'Alexandrie,

Halle, 1854.

— Grossmaini, Quœstiones Philoneœ,

Creuzer,

dans

théologie,

année 1852,

le

journal intitule

:

Études

Leipsick, 1829.

et critiques relatives

à

— la

1'^ livraison.

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295

TROISIÈME PARTIE.

86 4iTiMr en deux grandes classes

:

les

uns sont em-

pruntés aux sy^t^mes philosophiques de la Grèce, qui

ne sont pas inéonciliables avec

4e

4el

le principe

toute morale ot de toute religion,

foudamen*

comme ceux

de Pythagore, d'Aristote, de Zénon*, mais cftlui de Platon

.éorits

dent le langage, aussi bien que les idées,

pour ainsi dire

OjOiïupent

du jdûlosophe

prjis qu'ils

le

premier plan dans tous

ismélite

:

les antres,

par

les

le iné<*

inspirent pour la raison et pour la science,

par l'impatience

amc laqmdle

viMUement

leuar

précipitent en quel*

ils

que sorte Tâme humaine dans Jiîasevt

surtout

le sein

de

l'infini, tra-

origine .étrangtee et ne peu-

vent venir que de l'Orient. Ce dualisme dans les idées

4e

JPlûlon étant

MU seulement

un

fait

dans

de

la plus

la question

haute importance,

que nous avons à ré-

Miudre, mais dans l'histoire dç la philosophie «n géné*rel^ .nous allons essayer d'abord de le mettre qntière-

mMt hors de doute,

au moins pour

ftsillants et les plus dignes

Quand Philon

parle de la création et des premiers

4^rinoipes des êtres, de l'univers

,

il

les points les pins

de notre intéràt.

Dieu et de ses rapports avec

a évidemment deux doctrines qu'aucun

«Sort de logique ne pourra jamais mettre d'accord.

L'une

est

simplement

le

dualisme de Platon,

est eusngné dans ie Jmée ; l'autre i.

nous fait penser à la

Voyez l'artide de Grenier, Theelogitéke 9tuâim und

année 1832, r«]ivr., de

tel qu'il

la traduction

p.

18

et seq.

MHkm,

Rittér, article Pkilon,

tom. lY

de M. Tîssot.

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296 fois

LA KABBALE.

à Plotin

et

à

la

kabbale. Voici d'abord la première,

assez singulièrement placée dans la bouche

Le

législateur des

Hébreux ,

^

Traité de la eréatûm

de Moïse

dit notre auteur

:

dans son

reconnaissait deux principes

également nécessaires, l'un

lautre passif* Le

actif et

premier, c'est Tinteiligence suprême et absolue, qui

de

est au-dessus

la vertu,

au-dessus de la science, au-

dessus du bien et du beau en lui-même. Le second, c'est la

matière inerte et inanimée, mais dont Imtelli-

gence a su foire une œuvre parfaite en lui donnant le

mouvement,

la

forme

qu'on ne prenne

et la vie. Afin

pas ce dernier principe pour une pure abstraction, PhiIon a soin de nous répéter dans un autre de ses écrits^ cette célèbre

ne peut

mêmes

maxime de

naître

ou

l'antiquité païenne,

que rien

s'anéantir absolument, mais

que

les

éléments passent d'une forme à une autre. Ces

éléments sont la terre, l'eau,

l'air et le feu.

Dieu, conmie

l'enseigne aussi le Timée, n'en laissa aucune parcelle

en dehors du monde

œuvre accomplie

et

,

afin

que

le

monde

soit

Mais avant de donner une forme à la matière et

i

.

De mutuU

une

digne du souverain architecte'.

opificio, I, 4.

l'exia-

— Nous avoos c^à cUé ce passage dans

rintroductiOQ, p. 48.

h ftttptrfti. Éft ToS ifÂ^ e&^«^iî Svttç éfeni«m <«n "fwMu tI, x. t. X. 9wKkéa%9%tt, TtXn^arev 9k oSk

T0(, ouyiani 6èt i xoa{ic«. {fie

rs<t

et

{iati

TiXtt^tç ouvjirX'npoÙTo uspiaiv, étart

plantât, JSoé, n, init.)

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297

TROISIÈME PàRTIB.

tence à cet univers sensible, Dieu avait contemplé dans

sa pensée TuniTers intelligible ou les archétypes, les idées incorruptibles des choses est la seule cause

\ La bonté

divine, qui

de la formation du inonde ^, nous

explique aussi pourquoi

ne doit pas périr. Dieu ne

il

peut pas, sans cesser d'être bon

Tonloir que l'ordre,

,

que l'harmonie générale soient remplacés par

le

chaos ;

un monde meilleur, qui doit un jour remnôtre, c'est accuser Dieu d'avoir manqué de

et imaginer

placer le

bonté envers Tordre actuel des choses

D'après ce sys-

tème, la génération des êtres ou l'exercice de la puis-

sanee qui a fomé Tunivers a nécessairemmt commencé;

ne peut pas non plus continuer sans fin, car le monde

il

une

formé, Dieu ne peut pas

fois

produire

un

le détruire

pour en

autre; la matière ne peut pas rentrer dans

chaos général. De plus, Dieu n'est pas la cause im«-

le

manente des êtres, ni une cause créatrice dans de

la théologie

chitecte, le •

moderne,

il

Démiourgos, et

n'est

tel est

que en

le

effet le

Philon se sert habituellement, quand

il

le

sens

souverain ar-

terme dont

est sous Tin-

fiuence de la philosophie grecque^. Ënfin Dieu n'est

,\, npoXalS«iv

luM

tlni Tiç.

3.

^àp d

Oi&c dtri Oio;«

iBvftt^M'UMTec, «• t. X.

Puis vient la phrase

Quod mund.

^taicX«9xo6a(.

sit

in

yû^f^a. xaXhif 06» &v

irm

^tyotro

(De fmmd, opifie»)

môme

de Hmée.

supra,

incorrupt., p. 949 et 930.

(De plantât* Noé,

init.)

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298

LA VLAA»ALE.

seulem^ «a-deBSus, mais complétemoit en dehors

pas

de la création (ô «n&Snwk pyr,Ga^ro( div)'

infinis

impure

Eh

bonheur

car lui qui possède la science et le

,

ne peut pas

èti»

forme

et sans

m

nq^iport avec

comme la

une Mbstenoe

matière'.

bien, qu'on essaie maintenant de coneilier ces

principes avec les doctrines suivantes

Dieu ne se re»

:

posa jamais .dans ses .œnms, mais aa nalore est de produire toujours, -celle •ce

comme

celle

s applique à

les

ne peut jamais cesser de

plus belles ; mais on dit que

Dien se repose, parée que son

spontanément

les paroles

(fierà

mXMç

activité infinie s'exerce

de rÉcriture quand fait

en

sans douleur et

tùfiaptiai)^

aussi est-il absurde

monde a été

de brûler et

Dieu, ce n'est pas l'inaction, car

la eanss active de TuniTeFS

«ans'fatigue

est

Le repos, quand

dé la neige de répandre le firoid

mot

produire les œuvres

4e

du feu

de prendre à la lettre

elle

nous apprend que

six jours. Bien loin de n*avoir

duré que six jours, la création n'a pas commencé dans le

temps, car

Platon,

1. 2.

a

le

temps lui-même, selon

été produit avec les choses

De Poster tt aie Caini, De Sacrificantibus, ed. Mangey,

5. nflWiT«t où^eTTOT» to4i6xiiv,«Qtii «al

mUf;

lâfMfitftc

a»eii

t. II,

la doctrine de

«et

n'est

p. 261.

irotMv i 6to;, àXX' ûjfftp (^lov to icatftv

«qiiîv.

qu'une

MUg^l, sd.

énmrétwt ht^iTt. De Chérubin,,

Ifangey,

p. 125.

3tsàx^it9Ç

1 1,

p. 41.

.

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299

TROISIÈME PARTIE.

image périssable de Téternité

donner une forme à

Quant à Taction di-

comme

vine, elle ne consiste plus

tout

4 Hieure i

la matière inerte^ à faire sortir

du

désordre et des ténèbres tous les éléments qui doivent concourir à la formation du monde,

lement eréatriee et absolue;

dans Tespace que dans fc

elle

elle n'est

devient réel*

pas plus Iknitée

la durée. « Dieu^ dit expressé-

ment Pbiion, en faisant naître les diosea, ne les a pas

« seulement rendues visibles, mais fc

auparavant n'eiistait pas

c<

l'arGhitecte (le

ic

aussi le créateur

;

il

il

a produit ce qui

n'est pas seulmient

Démiourgos) de Tunivers^ ^.

U

est le principe

tion dans chaque être en particulier,

dans l'ensemble des choses ^ ear à l'activité ; le caractère

ainsi qu'il

AUeg.

2.

ausM bien que

ô

TEpcv eux

ne permet pas que rien

reste vide et

c'est

aban-

*

àvaXflt(i.t|>ft(

etèc tA icdwr» Tiv £iccîitotv,

i4Ue^., I;

»

probablement, que tout

que tout es4 pénétré de sa présence;

Ib. supr. Oùto; ouv (é

X^'vcu fûoiv

est

lui seul appartient

*

1

en

de tout ce qui est engeodré

c^est d'être passif*. C'est ainsi,

est rempli ,

il

de toute ao*

xc<j{jloç)

6 viwTtpoç Oibç ê a{99«rr^, MvnStt;,

xxî ôvaoxeîv èivoinatv.

ifwwfffliç,

«6

^Âm ilç ToOpwïjavi;

cù ^yi|i.iGup^ |Mvcv,

De Chérubin,,

1. 1,

Quod Deu8

sit

Yrta^tv,

éXkk xaVB «p**

àXXà xai xttani; aûrô{ âv.

p. 155, ed.

vh

vmmuUibiUs.

Som^

Mang.

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300

LA KABBALE.

donné de lui-même

Comme

*.

il

qui p^i88e contenir Tinfini, en partout,

il

n'est rien

même

cependant

traps qu'il est

n'est nulle part, et cette antithèse,

avons déjà trouvée dans

que nous

bouehe de Porphyre ^ n'est

la

pas comprise autrement qu'elle ne Ta été plus tard par le disciple de^^lotin.

Dieu n'est nulle part , car

et Tespace ayant été engendrés avec

pas permis de dire que la créature.

le créateur soit

est partout

11

sances (ràç AWjxecç oÛTou) et l'eau, l'air et le ciel;

de l'univers ,

,

il

^.

est

renfmné dans

pénètre à la fois et la terre

unes aux autres par

Ce n'est pas encore assez Skiaif

tjnoç) ,

:

Dieu

car c'est

qui contient toutes choses, lui qui est l'abri de l'u-

nivers et sa propre place, le lieu où se contient lui-même

en Dieu que Spinosa

,

le lieu

^.

comme

Si Malebranche, qui

celui qui

le lieu

soit des esprits, soit des

corps?

{A'n'^evèç â-jrXwç

TÔ; ^arl

xai

t« xxratfutyh twv

xûpa touT&û,

tUis^ lib.

eon/iisione^ ed.

ne voyait

si

près de

nous représente

de toutes

le

les existences,

En même temps nous

demanderons ce que devient avec

DelÀngwtrum

se renferme et

il

des esprits, nous paraît

que penser de

souverain être

%

n

remplit les moindres parties

il

est lui-même le lieu universel (d tâv lui

corps,

car par ses divines puis-

les liant toutes les

des liens invisibles

les

le lieu il

cette idée le principe

Mangey,

1. 1,

p. 4SSi.

mipiiravTwv aÙTÔv iivai, xal intiSrnet^ aù-

xxyijca^nxMi itunrh^

xal fyxfi^ô^tvQÇ |&cvu iaurû.

De Som-

L

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301

TRaiftiàvB FàatiB. .

passif de être réel,

runiym ? Gomment concevoir comme un comme un être nécessaire, cette matière

qui n'a par ell&^ème ni forme, ni activité,

cpii

a dû

exister avant l'espace, c'estrà-dire avant l'étendue, et

qui, avec l'espace, est transportée dans le sein de Dieu?

Aussi Philon

est-il conduit,

à prononcer'œ grand mot Hais comment

le

:

par une pente

Dieu

est toui

souverain être

irrésistible,

(âç xotixiim

de

a^t-il fait sortir

un

ce lieu intelligible, qui est sa propre substance,

espace réel, contenant ce

Comment a-t-il

monde

matériel et sensible?

qui est tout activité et tout intelligence,

lui,

pu produire des

6tres passifs et inertes? Ici les

souvenirs de la pbilosopbie grecque sont complètement étouffés

par

le

langage et

les idées

de TOrient. Dieu

est la lumière la plus pure, l'archétype et la source

toute lumière.

nombre, tous

Il

répand autour de

intelligibles, et

pourrait contempler

lui des

de

rayons sans

qu'aucune créature ne

mais son image se

réfléchit

dans

sa pensée (dans son logoi), et c'est uniquement par cette

image que nous pouvons

le

comprendre

déjà une première manifestation, ou,

Voilà

comme on

dit

1. Legis Âlleg.,\, I.

ftdnmç I9%v», cçûoi,

(U(Mipfl(fft<Miv oft^tlç.

De Chérubin., 1

oStmc Med tAv t«S lt<9

tUifirtt,

1,

p. 156, ed.

i'fyiXov

Mang.

eMi ïA^,

tM*

mkcmoUqv*» De SomfUis»

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302

KJMJOAp.

communément, une première émanation de

la ni^ure

divine ; car Philon, quand ses réminiscences de Platon

cèdent à une autre influence, être réel,

du

fait

Ycrbe divin

dans Técole d'Alexandrie :

disait plus t^rd

change qui commande à toutes

tel est Tar*-

armées

les

Mais notre philosophe ne s'arrête pas là

mier logos, appelé ordinairement oâîtmc),

le fils aîné

de Dieu,

le

et qui,

:

célestes

de ce pre-

plus ancien

autre qui représente la parole (Xoyoç

c'e^-ârdire la puissance créatrice

tour par Tunivers. ti

qu'un fleuve

a cela

signifie

cr

Dieu

7rpo(popixo^ )

manifestée à son

de l'Éden pour arroser

la bonté générique est

« tion de la sagesse divine , c est-àr-dire cf

en émane

Quand nous lisons dans

sortait

que

,

(6 Trpe-

dans la sphère de

l'absolu, représente la pensée Qéâyoq èvdiaôsToç),

un

ua

une personne, ou une hypostase, comme on

la

Genèse

le jardin,

une émana-

du verbe de

L'auteur de cet univers doit être appelé, à la

u fois, l'architecte et le père de son œuvre.

Mous don•

fc

nerons

n

elle

le

nom

que Dieu

de mère i la sagesse suprême. C'est à s'est

uni d'une manière mystérieuse

« pour opérer la génération des choses ; c'est

elle qui,

fécondée par le germe divin, a enfanté avec douleur,

((

au terme prescrit, ce

fils

unique

et

bien-aimé que

linguarum, p. 341.

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303

taOlftlÀMft JBAATIE^

monde.

« nous appelons la ir

iem

montre

sacré nous

((

même

ce

c'es^

i<

n'existait

en ces termes

moi qui

:

C'est

de toutes

pas encore que

jeune que la mère

a un passage dans près le

même

les

œuvres de Dieu,

fus fonnée la première; le temps j'étais déjà là.

faut bien cpie tout ee qui ce

pour cela qu'un au-

la sagesse, parlant <f elle-

a

été

et la nourrice

le

Ën

en^ndré

effet, il

soit

plus

^

Uy

de l'umvera

)^

Timée^ oè nous Pouvons à peu

langage , mais avec cette énorme

diffé«*

rence que la mère et la nourrice de toutes choses est

un principe et sans

toutnà-fait séparé

forme

nous rappellent bien mieux habituelles

de Dieu, la matière

iiierte

Les fragments que nous venons de

du Zohar. Là

citer

les idées et les eaiLpressiona

aussi Dieu est appelé la lu-

mière étemelle, source de toute vie, de toute existenee

de toute autre lumière. Là aussi

et

la génération des

choses est expliquée métaphoriquement par

un dbs»

curcissement graduel des rayons émanés du foyer divin et

par Tunion de Dieu avec loi-^nême dans ses divers

attributs.

La sagesse suprême, sortant du

pour donner

la vie

à Tunivers,

sentée par le fleuve qui sort les

sein de Dieu

est également repré-

du paradis

terrestre

;

enfin

deux hgo$ nous font songer à ce principe kabba-

ô ôioç X. T. X.

De Temulentid.

*


304

LA KABBALE*

que l'univers

listique

rôle

de Dieu ; que sa parole ou sa Yoix,

devenue

Une

n'est pas autre chose

que

c^est sa

visible, el qu'enfin sa pensée, c'est

la

pa^

pensée

lui-même*

autre image^ très souvent reproduite dans le prin--

eipal

monument de

la kabbale, c'est celle

montre l'univers comme

le

qui nous

manteau ou le vêtement de

Dieu; eh bien, la voici également dans ces paroles de Philon (c

« Le souverain être est environné d'une éclar

:

« teauy et le verbe le plus ce

comme un riche manr ancien se couvre du monde

tante lumière qui l'enveloppe

comme d'un vêtement De

^ •

»

cette double théorie sur la nature et la naissance

des choses en général, résultent aussi deux manières

de parler de Dieu, quand

il

est considéré

en lui-même,

dans sa propre essence, indépendammmt de la créar tion. Tantôt,

il

est la raison

suprême des choses,

cause active et efficiente de l'univers aÏTcov), l'idée la

plus générale

intelligible (imrfi tfùatç).

(ro

(p voûc, lo

ymwxaxov)

Lui seul possède

science, la joie, la paix et le bonheur,

Tantôt

perfection

à

la perfection

1,

Avp

xoojAov.

Ô

6eô;

même

est représenté

à tous

et

çAjotM

t6 irp^uBm»^ ^pwrl

-fi

la nature

la liberté, la

en un mot,

la

conune supérieur

les attributs possibles;

mptXfl^Mnnci,

i«»ç

Mù»

DePrœfugis,

2, Legis ÀUeg., 3,

il

la

d^av^pvw

ïï.

(xo^ iXiuOéfa

<pûatç.

De Somniis, H.

(Mtt au(«igl6»Mv tipiivKy â*|ttv x. 7. X.

De Cherub,^

— Movo;

1. 1,

é 6e6ç

p. 154, ed.

^vj^âç

Mangey.

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Gopgle


TROISliOU PÂBTIB.

tien ne saurait nous en donner une idée ni la flcienee, ni le beau, ni le bien

:

pas

S

305

ni la vertu,

même

l'u^

nité; car ce que nous appelons ainsi n'est qu'une

image du souverain

être (fuwàç

fxhv

aMbu

fanV ecx^

ttp(&*

vs^y* Tout ce que nous savons de lui, c'est qu'il existe; il

est

pour nous

sans

l'être ineffable et

nom

premier cas,

il

est facile

de Platon, de

la

métaphysique d'Aristote

la Phyêiologiê sto'icienne

Dans

le

de reconnaître l'influence

dans

;

le

et

second

,

même

de

c'est

un

ordre d'idées tout différent où se montre non moins

clairement Tunité néoplatonique et VEnêoph de la kabbale

,

le

mystère des mystères, l'inconnu des inconnus,

ce qui domine à la fois les Séphiroth et le monde. La

même remarque que Phildn, par

s'applique nécessaiiement à tout ce l'effet

de ses souvenirs

eommè un

de ses croyances religieuses ou

philpsophiques

plus pure essence de Dieu

anges

,

du

nous représente

nous voulons parler des

,

verbe* et en général de ce

signe sous le (duvafxeiç

,

intermédiaire entre les choses créées et la

tw

nom un peu vague

Oeov).

Quand

le

que Philon dé-

de puissances divines

dualisme grec est pris au

sérieux y quand le principe intelligent agit immédia-

1.

De Mundi

opifio* loe.

Umd, K^lrtm < l«mS(U), x^tirnv 4 iprm

X. T. X.

2.

De specialihus

legibus,

1.

2,

t.

H,

p. 329, ed.

Mangey.

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30G

LA kabsaLb.

tement sur la matière et que Dieu est conçu

Démioorgos du monde la pensée divine

,

,

alors le rerbe

on

comme

siège de toutes les idées

le

logos eét

le

à

l'imita-

tion desquelles ont été formés les Atres. Alors lès forées et les les

messagers de Dieu, c'est-àrdire

les anges,

à tous

degrés de la hiérarchie céleste, ne sont que

les

idées elles-mêmes. Cette manière de voir est assez netr

tement exprimée dans

«

même

ic

idéale avant

« Or, ce

et

comme

c<

le lllOBâe,^de ville

de construire sur ce plan

b 'viHe réeUe. aucune place

ne fonooe qu'une image dans Tâme de- Tarchiteete,

monde

que dans

intelligible

la pensée divine,

paUe de

Il

recevoir et

« les puissances *tr

à créer

cette ville idéale n'occupe

« l'univers matériel. M

monde

qu'un architecte a dans sa pensée une

« ainsi le

«

se préparait

il

le

chose que la pensée de

intelligible n'est nulle autre

« Dieu,, quand

fragments que nous

Pour parler sans image,

allons traduire* «

«

les courts

ne peut pas être ailleurs

où a été conçu

n'existe pas

de contenir,

elles

je

lieu ca-

ne dis pae tontes

de l'intelligence suprême ^ mais une

seule de ces puissances sans

« gible

le plan- de

un autre

mélange

^ » 1— crCe sont

monde immatériel et inteUidu monde visible et corporel n

qui ont formé le ,

archétype

TÔv v'-rTov etvai ie pov Ti iazit

xc'ojxcv Vi

é

xnÇiTv ^lavoogiAlvw.

toù

De

ri

ôioîj

Xo^&v

i^n xc0|i.«cGio3m;" oWt

«ydlp -h

àpxiTïxrovc; Xofia^h^ i^ntif» a£oOt|di«

Mmd. op^lo., 1 1,

voyrnj iroXtç,

xCkn tf vemf

p. 4, ed; IfSfigey:

Digitized

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307

TROISIÈME PâHTIE.

Ailleurs^ nong apprenons que les puissances divines et les idées ^ont

rôle consiste

une seule

mêine chose; que leur

et

à donner à cbaque à peu près deus

ço];)ivieat. C'est,

objet la forme <pii ini

mêmes term$is

les

qia'on

parle des anges. Ils représentent diverses formes par-

^culi^s

.r^spn .élerncile ou de la yertu , ei lutr

4,^ ia

bitentTespace divin, c'est-à-dire .

Le pouvoir dont change^

.

monde

intelligible^.

le

savons déjà,

le

logos lui-

laême. Mais ces natures et oes rôles sont eomplétement .changés

comme j[es

.

ils

comme nous

c'est^

le

dépendent immédiatement .ou Taiv

Dieu apparaît à

qjijiaad

l'esprit

de notre auteujr

la 4iause ioimanente et le lira véritable

êtres.

Pans ce cas,

il

ne

s'agit plus

de tous

simplement

d'imprimer diverses fojrmes à une mAtiéi:c qui n'exiate par .s^a, propre es^nce; mais toutes

jri^n perdre de leur valeur intelligible ,

les idées^

sans

devianMBt en

.QHtre des réalités. substaatlelles, des.forqes actives eu-

bordoniiées les unes aux tuitrea et contemi^ii^ependaiit

dans une substance, dans une force, dans une

intelli-

gence unique. C'est ainsi

Totc.

De linguarum fiMWTW

Tèr

p.

que

rh

la sagesse

ou

le

verbe devient, la p^e-

cor^usitme,

éf^amiiag» XoAûw (ucfî^. fié Samficêidibit»,U 0,

M, ed. HaDgey.

Xofû)^.

De Somniis I,

21.

— Ao^oi

eu; xaX«îv f6o« àT^tXoi... 3goi -jà^ 6i,&5 «nfW,

20.

Digitized


308

Là kabbale.

luièrc Je toutes les puissances célestes

distinct,

mais non séparé de

qui abreuve

la

source

des âmes et qui est lui-même

le nectar

ce nectar

premier-né de Dieu

le

les êtres (vIâ« itpû>t6yowç) ^;

divin (ovQpwîioç Geoù),

rhonune

S

qui vivifie la terre, l'échanson du Très-

et

Haut qui verse ^;

un pouvoir

,

absolu

l'être

on

a été créé

terrestre

le

rhomme

image par laquelle

sixième jour et que le

Timage de Dieu, ce

texte sacré appelle

mère de tous

l'appelle aussi

cette

car,

et la

n'est

pas autre s

ehose que

le

verbe éternel

r univers

(«px^epcvç toû

teur du

fini et

comme un

de

*; il

est le grand-prêtre de

xonpO), c'est-à-dire le concilia-

Tinfiui.

second dieu

pourrait le regarder

sans porter atteinte à la

,

eroyance d'un Dieu unique

C'est

de

lui

parle dans les Écritures, toutes les fois que

à Dieu des

titres et

un nom ; cs^

le

que Ton

Ton donne

premier rang ap-

Ce qui achève de nousx^on-

partient à TÉtre inefiEable

vainere que toutes ees expressioûs se rapportent à une

vâ£,(ttMv.

Leg, aUeg.

2. Xareicri

II.

&<x7tiç

àuo

ttyi-^ç, rfi;

acçia;, TC&Ta|AOÛ rpoTtov, j Ôtloç Xo^oç...

-TrXTpn ToG (Tocpcaç vai<.aT&ç

tov ôiïov Xo^ov... oivox,&OÇ TOÔ

oû ^la^t^uv ToG TCd(AXTO(.

De Somniis

3. Auo

xai ou|Afr&OMipx^(9

^ Â «cl i^np^ i De Somniis I« 1. 1, p. S55« ed. Ifangey. mI Af«|fcs«i69 Kxr* iC»^ M^misK »; t. X, 1^ Confia

*(èL^f «»; fotxiv,

«^«irtf7fvoc4i&Te9

i. Kftl

fttoù

U.

^

eiwe Ungwarum^ 8. OÎToç Tfàp

1. 1,

ttpa Otoû, Iv piiv Sit i xo«(tec,

p.

1^ m

427 ed. dt. ànXiv A»

atn tti^ x. t. X.

Leg. alleg,

m,

1. 1,

p. 128, ed. cit. 6.

De Somniis

1, 1. 1,

p. 656, ed.

Mangey.

Digitized by

Google


309

TROISIÈME PARTIE.

personnification réelle, c'est que dans la pensée de

Philon

le

verbe

s'est quel({aefoi8

montré aux hommes

sous une forme matérielle. C'est lui que

patriarche

le

Jaoob a TU ea songe; c'est loi encore qui a parlé à Moïse

dans

le

buisson ardent

ce verbe suprême

eti

\ Nous avons

son sein, par voie d'émanation,

dé sa source. C'est

la

déjà vu

engendre un autre

comment

qui sort de

,

comme un fleuve jaillit

bonté ou la vertu créatrice (du-

une idée de Platon transformée en une

V0(fu< mimyt^n),

hypostase. Au-dessous de la bonté vient se placer la

puissance royale

(jn

qui gouverne par la justice

^aîkït,Yi)

Ces

tons les êtres ctéés

trois puissances

ne

deux dernières, quand

elles

hommes, prennent

noms de grâce

ftiuç xot

les

,

dont les

s'exercent que sur et

de justice

(if

i wfwu^vi), se sont autrefois montrées sur la

terre sous la figure des trois anges qui ont visité

ham

les.

Ce sont

elles

Abra-

qui font le lien invisible et l'har-

monie de ce monde^ comme d'un autre la gloire , la présence

de Dieu , dont

côté elles sont

elles

descendent

par un obscurcissement graduel de

la

nie ; car chacune d'elles est à la fois

ombre et lumière ;

ombre de

splendeur infi-

ce qui est au-dessus^ lumière et vie de tout

ce qui est au-dessous de leur propre sphère

2.

De Profugis,

1. 1,

p. 560, ed.

SutX^Liii liai Toù Xi-yovTc;,

3.

De

Vitd

wv

(XfX'i

Abraham, U II,

^

Mang.

iccir.TiJCT;

p. 17, ed.

kl

*.

Enfin

IU« mim 4; &»

x. t. X.

Mangey.

d«cixCau,


310

LA KABBALE*

quoique leur action soit partout présente

et

que leurs

formes se mânifestent dans celles de Tunivers^

il

n'est

pas plus possible d'atteind;*e leur essence que celle du

prdmier être. C'est ce que Bien luinmAme apprend à Moïse,

de

quand

celui-ci, après avoir

le TOIT face

à face,

demandé vainement Philon, de

le supplie, dit

montrer au moins sa gloire

(i^y

Ao^

aùxw),

lui

c'est-àr-

dlre les puissances qui énrironnent son trAne ïôlws^ cessible (itfwfofoùoaç âuva/jiaç)

^ Quant aux anges, dans

lesquels nous ayons yni tout à rheure des idées re-

présentant les différentes espèces de vertu,

ne sont

ils

pas seulement personnifiés à la manière des poètes des écrivains bibliques,

on

les considère aussi

et

comme

des âmes nageant dans TÉther et venant s'unir quelqàefois

à

celles qui habitent le corps

Us forment des substances

muniquent ties

à tous

la vie

de la nature.

£n

réelles et

animées qui com-

les éléments,

t tr

à toutes

preuve dans

voici la

que nous allons traduire

de l'homme

Les 6tres que

({

phes des autres nations désignent sous

fc

démons , Moïse

«

âmes qui

àbtèi* i)iXm4

aUeg.

flottent

le

nom

de

dans Tair,

et

personne ne doit re-

«iM

lorVu JUy.

o&atètv

^«Co^ceit

.

c2»v if&t,

fAtrt

tint rfin iyûSn êinifytm'f

De Monarchid l, t. De Plantatione. De Monarchià

^T.oto6ai xaTaXaCcï,. 2.

passage

fes philofeo*

des anges. Ce sont des

«itmoi fta^wfUbX;» mdtL 0io5 9k é Xô^o;

m.

1. MiOT*

les appelle

le

les pai^

à une autre a

été

lî, II.

Mcrà rnv

p.

218, ed. Mangey.

Celle réunion d'une

reconnue des ^bbalistes sous le

nom

âme

de gesta-

tion

uiyiiized by

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TROIMÉMK PABTIE. « garder leur exiaieiuse

comme une

311 £ahie^ car

il

faut

ic

que Funiver»

c(

que chaque élément soit habité par des êtres vivants.

doit

animé dans toutes

« C'est ainsi que la terre

«

est

ses parties et

peuplée par

animaux,

les

k mer et les fleuves pur ks habitants de Teau, le féu

((

par

u

Maoédmne

la

salamandre ,

,

ckl

le

a étoiles n'étaient des

que

l'on dit très

pai; les étoiles.

âmes pures

commune en

En

effet

les

(c

qui n'appartient eu propre qu'à

4c

que

nous ne

et divines,

vemoBS pas douées du mouvement

«

si les

,

circulaire

l'esprit. Il £aut

donc

*

Taii' soit

également rempli de créatures vivan-

^

« tes, quoique l'œil ne puisse pas les voir C'est juirtoot

quand il

s'agit

de

çréti^e de Philoa se montre à découvert

ap^r^t sans peine k doobk

les objets

qu'on il s'ar-

les idées

non content doToir avec Platon, dans

de la sensation, une empreinte

idé60 éternelles,

et

direction à laquelle

bandonne, malgré sa vive prédilection pour orientales. Ainsi,

Thomme que le syn-

il

va jusqu'à dire

affaiblie

que sans

des

le secours

des sens nous ne pourrions jamais nous élever à des connaissances supérieures; que sans

monde

le

matériel nous ne pourrions pas

çonner l'existence du monde immatériel puis

i.

il

De

déclara rinfluenee des sens tout

Gigantibus,

i. I,

spectacle

du

même soupet invisible

à

fait

^ ;

pemi-

p. 255, éd. Mangey.

Swmdith

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312

LAr

cieuse tout

commande à l'homme de rompfe avec eux

; il

commerce

un abîme seule a eitive

le

à

EABBAUE.

et

entre

de se réfugier en lui-même.

Tàme

Il

établit

raisonnable, intelligente, qui

privilège de constituer

laquelle nos organes

l'homme^ et l'âme sen-

empruntent à

la fois la

vie et la connaissauce qui leur sont propres; celle-ci,

comme Ta la

dit Moïse, réside

dans

le

sang S tandis que

première est une émanation» un reflet inséparable de

la nature divine ( ôn&nroajuta oi iuuptxovf dcKavyaanot, Odxç ffùaut^^)^

de vue exalté ne

Et cependant ce point

l'empêche pas de conserver Topinion platonidenne qui reconnaît dans

Tàme humaine

pensée, la volonté et les passions il

insiste sur la nécessité

par ce qui appelle

trois

En

de se préparer à la sagesse

les sciences encycliques

vmdUa^ ir/wxkM fMtMfiai«), c'est-àrdire role et

éléments, la

mille endroits,

(ryxuxXio;

les arts.de la

pa-

ceux qui donnent cette culture extérieure

chère aux Grecs. Notre esprit,

ditril,

a besoin

si

d'être

nourri de ces connaissances mondaines avant d'aspirer

à une science plus haute, comme notre corps a besoin d'être nourri de lait çLvant de supporter des aliments

1.

Alffta cdotx

p. 3Se, ed. 2.

alleg.

Quod

4>ux%

Iffn, cfixt

vMpSçxal

Xo^iieiKCf

dÛOa tSc atoOnniinlc» xaf

Mangey. deterior potiori insidiari soleat,

L -^ fie Cm^uionê

Un(fuarm»>

1. 1,

— 09

p. 208, ed.cit.

Cmwupiicmiiid,

t.

H,

p. 390, ed. dt.

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by

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pluB subatantidâ ^ L'h<Mnme qui néglige de les acquérir doit

succomber dans ce monde,

comme

Abel a suc-

combé S0U8 les coups dason frère parricide. Ailleurs, enseigne tout

le contraire, il faut

les formes extérieures, et les sens, afin

domme il faut m^mser

de ne vivre que par

dans

la cratemplation

Dieu

dit

a Abraham

:

de

lef

corps

l'intelligence et

la vérité toute nue.

Abandoime ton pays,

la maison de ton père, cela signifie que

rompre avec son corps, avec

il

mépriser la parole et

Quand

ta famille et

l'homme doit

ses sens et avec la parole;

car le corps n^est qu'une partie de la terre que nous

sonunes forcés d'habiter; les frères

les sens sont les ministres et

de la pensée; enfin

veloppe, et en quelque sorte la

la parole n'est

que l'en-

demeure de I mtelUgenae

qui est notre véritable père*. La ipême idée est reproduite d'une manière encore plus expressive, sous le

symbole d'Agar son

fils, si

dlsmaël. Cette servante rebelle et

et

-

ignominieusement chassés de la maison de

leur maître, nous représentent la science encyclique et les

sophismes qu'elle enfante.

d'ajouter que tout

Il

est

à peine nécessaire

homme, qui aspire à un rang

dans le monde des esprits doit imiter breu'. Mais au moins, lorsque entière dans l'inteUigenoe,

de se 1.

2. 3.

suffire et d'arriver

y

Fàme

élevé

le patriarche

hé^

s'est réfugiée tout

trouve-4-elle les

moyens

par elle-même à la vérité et à

De Congresm quœrendœ eftàditionM gfoHà, De Somm'tiv,!.!. Ile Cm^mu quœrend, erudiL graMd. De Cfcent6. •

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314

LA KABIALS.

h sagesse?

Si Philon avait répondu à- cette question

dans un sens affinnatif ^ la

il

n'aurait pas été au-delà de

doetnne de Platon; car,

lui aussi

nous montre

le

vraisage, se détachant entièrement du corps et des sens^ et

m

travaillant tonte sa vie qu'à

apprmdre à

mais notre philosophe d'Alexandrie ne

mourir

rète pAs à cette limite

:

il

s'ar^

lui &ttt, outre lés cennai»'

sauces que nous empruntons à la raison, outre les lu-

mières que

domm

la philosophie, des lumières et des

C(mnaissances supérieures directement émanées de Dieu et

eommuniquées à

comme un don

comme une

grâce,

Quand nous lisons,

ditril,

rintelligenoe

mystérieux.

dans FÉcriture, que Dieu a parlé aux hommes,

ne

il

faut pas croire que Tair ait été frappé d'une yoix matérielle

mais

;

c'est

Tàme humaine

qui a été éclairée

par la lumière la plus pure. C'est uniquement sous cette

forme que

peut s'adresser à

la parole divine

rhomme. Aussi, quand la loi a été promnlguéc sur le mont Sinaï^ ne dit-on pas que la voix a été entendue ; mais, selon

semblé ai parlé

plique

((

:

le texte, elle

a été vue de tout

Vous avez vu,

dit aussi

le

peuple as-

Jéhovah, que je vous

du haut du cieP. » Evidemment, puisqu'on

un

miracle,

il

ne peut pas être

connaissanee rationnelle,

onde la

ici

eit*

question d'une

seule contemplation

des idées» mais de la révélatioui entendueà lamaaière du

6n «S;

i

Xa^ l«pa

nàv

<|po>v7>v,

eux iKxounv x. r. X.

De Migrât. 4braham*

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315

TROiftliME PàA'£1£.

mysticisme. Nous attacherons tre passage

de

saisir

même

le

Dieu en lui-même, dans une manifestation

iiaimédiate(«bt' àAtvù àcMif xmâtffii6a»ety),

monter à

uu au-

sens à

où Ton admet la possibilité^ pômf Thoitime,

par

an

lieu

de re-

la contemplation

de ses œuvres. Dans

cet état, ajcmte notre anteuir, nous

embrassoM dans un

lui

seul regard l'essence de Pieu, son Yerbe et l'Univers ^

n reoonnatt aussi la M (idtmç) qu'il appelle la reine des veirtus

(jk

f&v d^mof

^ûdç)^

biens, le eiineht qui nous elle

de

le plus parfait

Ke à

toiv» les

nature divine*. C*est

la'

que.pous voyons représentée dansThistoire de Ju-

das, s unissant à

Thamar, sans

écarter le voile qui

couvre sa face, car c'est ainsi que la

Fcii

nous unit à

Dieu.

Philon ne montre pas moins d'hésitatiou quand paile de la liberté

humaine que

lorsqu'il veut

il

nous

expliquer la nature et rorigine de nos eonnaissimces. Quelquefois c'est la doctrine stoïcienne qui l'emporte

rhosune

est libre; les lois

de

la nécessité, qui

vernent sans

exception toutes les autres

n'existé&t pas

pour

créatures,

lui*.Or, ce libre arbitre qui est

privilège lui laisse en

:

gôu^

son

même temps la responsabilité de

sea actions; c'est ainsi que, seul parmi tous les êtres, il

est capable

1.

,

.

.

ÂXX' &i«pxp64'aç TÔ

To'vJe Tôv xoafAov.

2.

de vertu, et à ce

Leg, olleg.,

«yivrîTOv,

1,

titre il est

{jpiçaaiv «»ap-pî

permis de

tcQ à-ytviQTCO Xa^Savit,

U.

De MigraUoM Abraham.

— QUii irmm dilHnarum hœrês*

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316

LA KABBALE.

dire que Dieu, voulant se manifester dans TaniTers par l'idée

4u

bien, n'a pas trouvé de temple plus digne de

que Tàme humaine

lui

cette théorie

fl^i

*

.

Hais

vraie et si sage est

est facile

de voir que

en contradiction avec

exposés précédemment,

certains principes généraux

comme

il

Tunité de substance, la formation des êtres par

même

voie d'émanation et

dualisme platonique.

le

Aussi notre philosophe n'artril aucune peine à Ffiban-

donner pour

point de vue contraire^ et

le

de remarquer

qu!il s'y trouve

ploie beaucoup

mieux

plus à

les richesses

il

est facile

Taise, qu'il

y dé-

de sou style à demi

oriental et tes ressources de son génie naturel. Alors

ne

laisse plus rien à

Thomme,

ni de sa responsabilité morale.

attribuons

monde

comme

ni de son libre arbitre,

Le mai que nous mras

celui qui règne

est le fruit inévitable

de

il

en général dans ce

la matière*,

ou Tceuvre

des puissances inférieures qui ont pris* part avec

le

Logos divin à la formation de l'homme. Le bien au contraire n'appartient qu'à Dieu. qu'il

£n Biïei,

c'est

parçe

ne convient pas au souverain Être de participer

au mal,

qu'il

a appelé des ouvriers subalternas à con-

courir avec lui à la création

d'Adam ; mais à

doit être rapporté tout ce qu'il

1.

De

%

De

Nobilitate,

Opific.

t. II,

mund.

p. 437, ed. cit.

— Quis rmim

mm mutatione, — De Vitâ Mos, m.

lui seul

y a de bon dans nos

Niàv

dc|io7P?t«îaT»gov ini -piç

cttpjn«riiiii.Jliir«».

— D$ Nomf-

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317

TROlâlÈMfi PARTIE.

actions et dans nos pensées'.

principe,

comme

il

y a de

l'orgueil et

l'auteur d'une

En conséquence de

ce

de Timpiété à ae regarder

œuvre quelconque;

c'est s'assi-

miler à Dieu, qui eeal a déposé dans nos âmes la se^

mence du bien,

et seul aussi

cette Terta sans laquelle

mal, confondus avec l'appelle c<

le

a la vertu de

nous serions abtmés dans néant ou

de son véritable nom,

La Grâce,

la féconder^;

dit-il, est cette

Grâce

c'est la

(ii

x<^P<0*

vierge céleste qui sert de

« médiatrieè entre Dieu et l'âme, entre Dieu qui tf

l'âme qui reçoit. Toute la

cr

chose qn'an syndbole de la Grâoe*. »

loi

écrite

n'est

A

offire et

pas autre

c6té

dé cette

influence toute mystique, Hiilon en reconnaît

autre qui ne porte pas

une

atteinte

c'est la réversibilité

:

les

1.

DeMund,

opifiù.^ p. IS, edit.

p. 4460.

2. Leg. alleg. L]

vragecité,!.

iW

M

Mit

I,

.

libre ar-

c'est

à cause des justes que

méchants ses inépuisables trésors^»

Ce dogme, également adopté par

mâme Mt.«

au

du'bien. Le juste est la vic-

time expiatoire du méchant;

Dieu verse sur

une

moins grave à la

responsabilité morale et par conséquent

bi^

le

Philon

la matière,

les kabbalistes et

de Parisde 1640.

ap-

— D0 Pro/ugi$^

;

— De

Pfofkifit.

— De Chenik. —

Gfiroërer,

ovh

p. 401.

^/o^

^ti

ffà

Tèr iMfWiMv xi^tTc.

De Nomimm nmkh

Uone, p. 1082, edv dt. 4.

ô

(nroui^oûo; T60

faûA«u xûrpov.

De Saçrifidis Abelis

et Caini, p.

ed. Paris.

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318

LA KABBALE.

pliqué par eàx

h roniyeis tout

qu'une conséquence de

qui

la

fait le mérite, du }u4te

Grâce ;

:

humsimf U définition .teur

^

^trave 1^ Ja liberlé

pas impo^ible d'en tr<^U¥er Ja

quelques paroles isoléés de notre au-

dao3 un ^ujet aussi grave

;

méohaut?

jui^çu.'w

originel^ cette autre

ufi serait

dam

c!est elle ^t.eUp seule

pourquoi douc^ par <^ oar-

jud^ u'9rriv6i:ait*«Ue

Quant au péché

an fond

«ntier^ n'est

il

faut étendre

des preuves plus explicites et plus sûres. Tout ce que

pavons

ai&noer, c'est que la vie luàm^ était aux

yeux de Philon un

état

y^.mi^c^^ty plus r|)jéu^tre,

9oit

de déchéance

et

de eputrainte;

w e^tr^ 4fm M.m:i9U

par 1^

voloutjê,

d^ h^nêtm^f

soit

«pUis

quoiqu'on

.

d^ade.

k peu près la seulo b^se de tomorute de

sur laquelle

cPJb^ilon,

on

tpoîro que

il

rhon^i^e s'élpigne de Dieu^ se pervertit et se jQê yriucfipe est

-plus

par rintelligence,

nous reste euQ9i!e,à4eter un coup

il

tromfjS'e^HiiH^e

de Ipin.eplwi qu^que

contradiction, Tinfluence grecque n'est plus guère que

.d^s

langue;

le foi^d est tout Qi^i^ntal ^t

Par exemple^ quand

Zénon

I^hilon

qu'il faut vivre

ifMkayoMnhffù^

xri

Q^mti)^ il

mystique.

nous dit aiNHS Antislhène et

conformément à

nature

la

(Cov

entend par la nature humaine,

.Aqn seuleiQfint la^doiiiiniklioaântiàre de

sur

le

ywwB> mA

èt

l'esporit

>

1.

Nous

«ifct^ottov

Mos.

m,

dtiâroDS priodpalement ce passage

VI, trop*»

t.

feov 4)yHv

tlç

^iWaiv^

(Vif^xgnài

;

na<t\.

sh .â^7«yiiv

ioti.

De

Vitâ

n, p. 157, ed. Mangey.

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TROMIÈMK

319

PAftTIB.

corps, de la raison sur les sens, mais Votbservance de mil

[Il

a et Téeole

BMeienne

j

qu'on a appelé plus

^se

tiyrd les

.quatre vertus «ardmales^Jil iM>us.les représente eu méoia

4enip8 em&Bie des rerfm inforieureB et purement hn" maines.;

^aontre M-;dfissju» d'^Uee, ^onwie leur

il

source oonmuuie^

la

bonté

ligieuse, ipû ne e'oceupe

M l'amour^ vertu toute r^ jqpie .de

Udeu dont

-l'image et Témanation la plus pure.

Il

elle est

la fait sortir di-

secteœent de4'£den, c'est-à^ire de la diinoe fageeae/ où. Ton trouve la joie, la volupté, les délices doat Dieu aeiil

eatrobîel'vCfeat pmhabtaMftt fUuia.ee eepsicpii'À

J'imitation de Socrate, .

gesse

il

ijouiond

les termes

de

de

œ

trois sources

Aîix

vertu avec la

Enfin, illoat se garder aiwHsi.de

pensée d'Aristote, quand

.fat

l$i

il

:

iiii atlrttiiuer

nous enseigne

fdiiioeoiiike, cpie la

aar-

,

dapràs

vertu pe«t délier

la science, Ja nature et l'eïi^reicef.

yen de Phikm, lajMsienee

cfuJatatge^ vénUaUe

Dans ces paroles de rÉcriture «Abraham suivait toutes les du Seigneur, » oû trouve cette maxime enseignée par les plus célèbres phtteeopbesi qu'il fiiut vWreaatoo la aaHarei JêtcjDêMiiffat. 1.

:

voies

2.

Ap^ avoir dit que lea quatre

beauté, notre auteur ajoute

«aTpl aùrn;ditt. Leg. oUeg.

î

vertus ont leur qtooircedaBSla

Aa(A€«vei

(aIv

•&» ràç ipx^ç

i ^waift

d^m

I.

<Uac Air^. DeNoMikOe, ed. itaufllf,'

^

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320

u

LA KABBALE.

est pas celle qui résulte

du développement naturel de

noire intelligence, mais celle que Dieu nous

un effet de sa grâce. La

donne par

nature^ dans l'opinion

du philo-

sophe grec, nous porte d'elle-même vers le bien Philon,

il

selon

;

y a dans l'homme deux natures entièrement

opposées qui se combattent, et dont l'une doit nécessairement succo^nber; dès lors toutes deux sont dans

un état de ^olence et de contrainte qui ne leur permet pas de rester elles-mêmes. De là, son troisième moyen d'atteindre à la perfection morale l'ascé,

tisme dans toute son exaltation

,

substitué

à l'empire

légitime de la volonté et de la raison sur nos désirs. En .

effist> il

ne

s'agit

pas seulement d'aûénuer le mal, de le

circonscrire dans des limites plus ou

moins

restreintes,

faut le poursuitre tant qu'il en reste la plus

il

trace,

il

faut le détruire,

s'il

est possible,

lég^

dans sa racine

et

dans sa

isource.-

le

md dont nous souffifons dans

ce

monde,

est tout entier

dans nos passions que Philon

regarde

comme

Or,

absolummtit étrangères à la nature de

l'âme'. Les passions, pour

me

ont leur origine dans la chair.

macérer

U

chair;

formes et à tous état

.

huniilier et

faut la combattre sous toutes les

il

les instants'

; il

faut se relever de cet

de déchéance qu'on nopme la vie;

indifférence absolue

i

servir de son langage,

U faut donc

pour tous

Qtùs rerum divinarum

il

faut,

par une

les biens périssables,

sit.

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TROISIÈME PARTIE.

même

reeonqnérir sa liberté au sein

que uous appelons

corps

le

'

321

de cette prison

Le mariage ayant pour

but et pour résultat de perpétuer cet

état

de misère,

Phiion, sans le condamner ouvertement, le regarde

comme une âmes

peu près telle

humiliante nécessité dont au moins les

d'élite devraient savoir s'affranchir^. Tels

les

à

principaux caractères de la vie ascétique,

que Philon Ta comprise

tre, plutôt

sont

et telle qu'il

nous

la mon-

encore qu'il ne Ta vue, réalisée par la secte

des thérapeutes* Hais la vie ascétique n est qu'un moyen; son but, c'est-à-dire

le

but de

la

morale elle-même,

le

plus haut degré de la perfection, du bonheur et de rexistence, c'est l'union de l'âme avec Dieu par l'entier

oubli d'ellcp-méme, par Tenthoiisiasme et par Tamour^ Voici quelques passages que l'on croirait empruntés à

quelque

my stique

pins moderne

:

« Si tu yeux, 6

mon

c(

âme, hériter des

tt

lement, conune notre premier patriarche , quitter la

bieijis

célestes,

il

ne fs^udra pas seu-

« terre que tu habites, c'est-à-dire ton corps ; la famille

« où tu es né, c'est-àrdire « père

«

ou

la parole;

afin d'être hors

de

il

toi

les sens; et la

maison de ton

faudra, aussi te fuir, toi-même,

comme ces

corybantes enivrés

a d'un enthousiasme divin. Car, là seulem^ent est Thé-

u ritage des biens célestes, où l'Ame, remplie d'enthouce

siasme, n'habite plus en elle-même, mais plonge 1.

T% «»(Aa

il^xHi,

^ia^vrn^tot.

Dê Migrai, 4i^àh»

— Quii refwn

div, hceres sit, et passim.

%

Quod

deter, potiori insidiari soka^.

:

De

Monacrhifi,


322

LA KABBALE.

u avee déUces danB l'amour divin et remonte entraînée

son père

« vers (c

sion

,

elle se

^ Une

fois

Tâme

délivrée de toute pas-

répand elle-même

comme une

rompre

libation

âme devant

« pure devaat le Seigneur. Car, verser soa

que nous trouvons dans

i*

Dieu

ce

les vains soucis de cette vie périssable, c'est sortir de

fc

(c

,

les chaînes

6oi-»même pour arriver aux limites de l'univers

^

jouir de la vue céleste de celui qui a toujours été^. »

Avec de

tels

principes, la vie contemplative,

n'est pas la seule qu'il soit ser, est placée

ciales,

si elle

permis à l'homme d'embras-

bien au-dessus de toutes

vertus so-

les

qui dnt pour principe Tampur, et pour but

bien-être des

hommes'. Le

le

culte lui-même, j'entends

le culte extérieur, devient inutile

pour

que nous

la fin

devons chercher à atteindre. Aussi Philon

très

est-il

embarrassé sur ce point ih Ainsi qu'tt £Buit,^dit-^, avoir ((

soin de son corps, parce qu'il est la

et

l'âme, de

même Bomme»-nou8

demeure de

obligés d'observer

a ies lois écrites; car plus nous y [serons Mêles, et

« vàms, nous compreiidron84es choses dont symboles. Ajoutons à

les

<r

blâme et les accusations de la multitude'*.

nière raison ne ressemble pas '

'

mal au

• •

rerum^Mwum hOrwHt,

% Jh.MM9Ufte. ^.DelUgrot. AM., mfilne éd.,

éviter le

» Cette der-

foslricriftum de

.

1. Qiiis

elles sont

i^ela qu'il faut

f<

t. f,

p. 90.

ed.

— De

Mang.

1. 1,

p. 595,

MS.-^Leg,

alkg.,

Vit, contemplât.

'Digiiizeci

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TROISIÈME PARTIE.

eertakm

philosophe, et établit kabbalîstes.

323

exprimé Bénie Ift pc^nsée ée notre

lettres ; elle

un rapport de plus

En même temps

entre lui et les

elle justifie

ce <|ùe pen-

saient les thalmudistes de leurs coreligionnaires initiés

aux sciences grecques. ,

De

tout ce que nous venons de dire résultent

deux

coméqfaences extrêmement importantes pour l'origine

de la kabbale. La première,

c'est

que

cette doctrine tra-

ditionnelle n'a pas été puisée dans les écrits de Philon.

En

effet,

puisque tous

les

systèmes ^ecs, et Ton peut

dire la civilisation grecque tout entière, ont laissé chez

ee

demiw des

traces aussi

nombreuses, aussi intime-

ment mêlées à des éléments d'une autre

voi

n'en serait-il pas de

même

dans

nature, pour-

les plus anciens

monuments de la science kabbalistique? Or jamais, nous le répétons, livre

de

ÔA ne trouvera ni dan» le

la création, le

ZtiAar, ni

moindre vestige de

dans

le

cette civili-

sation brillante, transplantée par les Ptolémées sur* le soi de i'Égypte. Sans parler des difficultés extérieures,

précédonment .

signalées, et

que nous maintenons

ici

dans toute leur {orce, est-ce que Simon ben Jochaï ses amis, ou-les auteurs quels qu'ils soient

et

du Zokar,

auraient pu, sans autre guide que les écrits de Philon,

y

démêler ce qui est emprunté aux divers philosophes de

la

Grèce, dont les

noms sont rarement prononcés par

disciple d'Alexandrie

<)[o^i«c

Âm^i^pdoMiv.

,

et ce qui appartient

leur

à une autre

De Migrât» Abroh.

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324

LA KABBALE.

doctrine, fondée sur l'idée d'un principe unique et im-

manent, substance et foniie de tous

les êtres?

Une

telle

supposition ne mérite pas d'être discutée. D'ailleurs, ce

que nous avons appelé

du syncré-

la partie orientale

tisme de Philon est loin de s'accorder sur tous les points

importants avec

le

mysticisme enseigné par les docteurs

de la Palestine. Ainsi, Philon ne reconnaît en tout que cinq puissances divines, ou cinq attributs; les kabLalistes

admettent dix Séphiroth. Philon,

expose avec enthousiasme

la

même quand il

doctrine de l'émanation

et de l'unité absolue, conserve toujours

un certain dui^

lisme, celui de l'Être et des puissances,

ou de

la

sub-

stance et des attributs t^entns lesquds.il nous montre

un abîme

infranchissable. Les kabbalistes considèrent

les Séphiroth

comme

des limites diverses, dans les-

quelles le principe absolu des choses se circonscrit lui-

même, ou comme des propre langage.

vases , pour

me

servir

de leur

substance divine, ajoutent-ils,

n'aurait qu'à se retirer, et ces vases seraient

rompus

et

desséchés. Rappelons-i^ouâ aussi qu'ils enseignent ex-

pressément

l'identité

de

l'Être et

de

la pensée. Philon,

toujours dominé à son insu par cette idée de Platcm et

d'Anaxagore que la matière

Dieu

et éternel

comme

conduit à considérer la vie et le corps

pour

le

comme une

mariage

satisfaction

un principe

est

lui,

comme un état

prison

:

qu'il regardait

donnée à

la chair.

distinct de

se trouve, naturellement

de

de déchéance

là aussi

seulement

son mépris

comme une

Tout en admettant avec

i^y i^cd by i

Google


325

TROISIEME PARTIE.

rËcritare que l'homme^ dans les premiers jours de la création,

quand

il

n'avait pas cédé encore

aux voluptés

des sens, était plus heureux qu'aujourd'hui, leskabbar

regardent cependant la vie en général

listes

une épreuve nécessaire des êtres

Dieu

finis, tels

et se

comme

,

le

symbole,

mMs

il

tent dans l'âme et dans le ciel;

humaines qui

^nûn,

aux

le,

se*

s'élever jusqu'à

n'est pas seulement

première de cette union mystérieuse;

ftmes

lequel

dans un amour ^ans

lui

commencement^

le

comme

moyen par

que nous, peuvent

confondre avec

bornes. Quant au mariage^

eux

le

ils le

transpor-

de deux

est la fusion

il

pour

la condition

complètent l'une par l'autre.

système d'interprétation appliqué par Philon

livres saints,

quoique

celui des kabbalistes,

le

même, pour

le fond,

que

ne peut.cependant pas avoir servi

d'exemple à ces demfers. Sans doute Philon n'ignorait

pa& absolument de prouver

la langue

qu'il n'avait

de ses pères, mais il est facile

sous les yeux que la version

des Sej^aate dont se servaient d'ailleurs tous

les Juifs

d'Alexandrie. C'est généralement sur les termes de cette

traduction et des étymologies purement grecques que se fondent ses interprétations mystiques*. Dès lors que

devimnent ces higénieux procédés employés dans

i.

void qnélcpies exeniples : dans ces mots qui s'adressent au

serpent dont la fenune doit écraser latètedMcveStvpnSmxifflO^,

trouve avec raison une faute grammaticale

pas dans ^m6xi le

le

le texte

hébreu. {Leg,

moi Phison,

le

alleg. 111.)

nom4'un

;

Il

mais cette fait

il

fiiute n'existe

dériver

du

grecçtC-

des quatre fleuves qui sortent du

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326

LA KABBALE.

Zohat et dont la puiasance ert toutàfait anéantie, quand ila cessent

de s'appliquer à la langue sacrée ^ ?

nous l'avouons,

cette différenee

pas à nos yeux une très grande importance^ et les kabbalistes^ s'accordaient toujours

des textes

,

Du reste,

dans la forme n'aurait

dans

le

ahoix

des passages de TÉcriture qu'ils donnent

pour base à leur système philosophique, ou bien abstraction foite du laient en

^

Philon

si

eux

les

langage^ les mêmes

mêmes

si,

symboles éveil-

idées. Mais cela n'arrive ja^

mais. Ainsi la pmonnification des sens dans la fèmme,

dans Ëve, notre première mère, de serpcyat qui

a

conseillé le mal,

la volupté

dans

le

de l'égoïamo dans Caïn»

que l'homme a engendré en s'unissani à Ève, c'est-à7 dire

de

aux sens, après avoir écouté

l'esprit qui

le serpent; Abel,

méprise entièrement

le

type

corps et suc-

combe par son ignorance des choses de ce monde; Abraham, type de la science divine; Agar, de la sciencQ mondaine ; Sarah, de

la vertu ; la nature primitiTe

l'homme renaissant dans

de

Isaac, la vertu ascétique

présentée dans lacob, et la foi dans ThamaF, toutm ces riches et ingénieuses

aU^ories qui, selon nous, sont

Paradis terrestre. Le mot Evilat vient de

que

Voy i.

le

nom

de Dieu,

Oioç, soit précédé

Gfrôorer, ouo. eU^

.

t.

»û et

de

ou non

tx<.»c.

Il

Gommeat, par exemple,

la sabstanoe

s'ils

etc.

sMfsita amit-slle pu ]rwù

MVOn ? Que deviendraient les noms des trois mots,

importe

i", p. SO.

ètie appelée le nœohétrB (f^M) sans 09 texte hébreu,

Comment

lui

del'acticie

runité de Dieu et du ét&ieat traduits,

hSh

monde

ma

msR

premières SéphffothT

résuitoraitrelle

de ces

trois

Ta t

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327

TROISliMB PARTIS. la seule propriété

pas

du philosèphe

d'Alexandrie, n'ont

laissé le plus faible vestige, soit

dans

le

livre

le

Zohar, soit

de la Création. Pour toutes ces rai-

sons nous croyons avoir écrits

dans

le droit

de dire que

les

de Union n'ont exercé aucune influence sur la

kabbale.

Nous arrivons maintenant à que Ton peut

tirer

de ces

auteur. Nous avons

la seconde conséquence

écrits et

vu avec

du

caractère de leur

quelle absence de discer^

nement, avec quel oubli de la saine logique» Philon a

pour ainsi

dire mis au pillage la philosophie grecque

tout entière; pourquoi lui supposerions-nous plus d'in-

vention, plus de sagacité et de profondeur dans cette partie de ses opinions qui nous rappelle

principes dominants

au moins

les

du système kabbalistique? Ne se-

rait4L pas juste de penser qu'il

Ta trouvée toute

faite

dans certaines traditions conservées parmi ses coreligionnaires, et qu'il n'a £ait

que

la parer des brillantes

couleurs de son imagination? Dans ce cas, ces traditions seï^ent bien anciennes, car elles auraient été

apportées de la Terre-Sainte en Egypte avant que tout

commerce religieux eût cessé entre les deux pays ; avant que

les souvenirs

de Jérusalem et la langue de leurs

pères fussent complètement éteints parmi les Juifs d' A;lexandrie. Mais nous ne

sommes heureusement pas

obligés de nous en tenir aux conjectures;

il

y a des

faits qui ^ous prouvent jusqu'à l'évidence que plusieurs

des idées dont nous parlons étaient connues plus d'un

Digiiizeo


328

LA KABBALB. •

siècle

avant l'ère chréUeune.D'abord, Philon lui-rmème,

comme nous

Tavoiis dit

précédemment, nous assure

avoir puisé à une tradition orale, conservée par les anciens de son peuple^;

il

attribue

à la

secte des théra-

peutes des livres mystiques d'une antiquité très reçu** lée' 9 et Tusage des interprétations allégoriques,

appliqué

sans exception et sans limite à toiites les parties de criture sainte, ce

rr

La loi tout

yeux comme un

entière^ dit-il, est

être vivant dont le corps est repré-

w senté par la lettre, et l'âme par (c

C'est

TÉ-

à leurs

un sens plus profond,

dans ce dernier que Tàme raisonnable aper-

« çoit, à travers les mots,

comme

à travers un miroir,

ce

les merveilles les plus cachées et les plus extraordi-

i(

naires'* » Rappelons-nous que la

est

même comparaison

employée dans le Zohar^ avec cette différence, qu'au-

dessous du corps est le vêtement de la loi par lequel

on désigne

râme

les faits matériels

de la Bible

:

au-^ef9susde

e$t une âjne plus sainte, c'est-à-dire le Verbe di-

vin, source de toute inspiration et de toute vérité. Mais

nous avons d'autres témoignages bien plus anciens

et

plus sûrs que celui de Philon* Nous commencerims

par

le

plus important de tous, la fameuse version des

Septante*

I. /)»Wl«fJK<Mis, I;ed.

%

De

Mang.,liv.n,pag.81.

• .

Vitd eantemplativâ.

3. Xwaffa «Y»? ^

|ùv ^x"^ TÔ;

vcu.o6cOL(x ^'oxiî toî;

àv^paai tcÛtoiç

^oixe'vxi

xat a»|ut

pïiTà; (J'iaxâ^ii^ 'i^XW. i^i.Tèv èv««oxiîf«.«vov toîç XtÇeaiv

âcp«m

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.

S29

TROISlin PARTIE. Déjà

Thalmud

le

nombreuses

ayait

infidélités

laquelle eependant

il

une vague coanaissance' des

de cette antique traduction, pour

exprime la vénération

la plus pco^

fonde. La critique moderne a démontré jusqu'à l'évidence qu'elleaélé faîteau profit d'un système éminemment hos-

à l'anthropomorphisme biblique,

tile

germe

le

mysticisme de Philon

sacré dit positivement

^

et

où l'on trouve en

Ainsi, quand* le texte

que Moïse

son frère et les

,

soixante et dix vieillards virent le Dieu d'Israël sur

un

trône de saphir; selon la traduction, ce n'est pas Dieu

qui a été aperçu, mais

Quand un

le lieu qu'il habite ^*

autre prophète, Isaïe, voit le Seigneur assis sur son

trAne et remplissant le temple avec les plis de sa robe % cette

image trop matérielle

est

remplacée par la gloire

de Diêu, la Sché'hinah des Hébreux*. Ce n'est pas eA réalité

que Jéhovah parle à Moïse face à

lement dans une vhibn ; et vision, dans la pensée

il

est probable

du traducteur,

intellectuelle^. Jusqu'ici

face,

était

mais seu-

que

cettè

purement

nous ne voyons encore que la

t. U, pag. 475, ed. Mang. Bùhyl Tndt. Mégmttah^ fd. 9« cbap. i. Voy., pour les documents nécossaira, Gfioérer» Chrktianitme

eaïUemplatwdy I, Tkaim. t.

primitif,

t. II,

pag. 4-18, etDaefane,

SœpùHUonhMoHque

losophie religieuse chez les Juifs d'Aleçcandrie, 3.

Exod.

tt.

i0<N^,

,

chap. 24, v. 9

et 10.

t.

âelaphgh-

U, pag. 1-72. .

cbap. 6, V. 1.

7. 2fd||MiiMBt&9fd|MXaMl«« (Oii&

iXhi.

Nàmbr., cbap. iS, v. S.

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0

330

LA KABBALE.

destmetion de l'anthropomorphisme et gager <]pii

l'idée

le désir

de d&«

de Diea des images quelquefois sublimes

Téloigaent de rintelligence. Mais Yoici des choses

plus dignes de notre intérêt

au lieu du Sti^uewt Sa-

:

du Dieu des années €pie la Bible nous représente comme un autre Mars^ excitant la fureur de la guerre haolh,

el

marehaQt lui-même au combat S nous trouvons dans

non pas

la traduction grecque^

les puissances le

le

Dieu suprême, mais

dont Philon parle tant

Seigneur, Dieu des puissances S'agit-il

danft ses-écrits^ et

(Kupio; 6 Btoq xOiy dwcc-

d'une comparaison oik figure la rosée

née du sein de TAurore^y l'interprète anonjme y subslitiie

cet être mystérieux

queDieu a engendré de son

du jour

c est-c^dire le Logos, la lu-

sein avant

1 étoile

mière divine qui a précédé qu'il s'agit

d'Adam

dire, avec lè imie,

le

monde et les étoiles. Lors^

et d'Ève,

que Dieu

il

se garderait bien de

les créa

mâle

et fèmelle

mais ce double caractère, ces deux moitiés de l'humanîté sont rénnies dans

un seul

demment l'homme prototype

même être qui est éviou ÏÀdam Kadmat^^. On et

trouvera aussi dans ce curieux monument, qui n'intéresse pas

moins

U

philosophe que le théologien, des

*

V. 13.

2.

4.

-jmS^ Sa

Dm

mt^Q orna, napai

Psakn,, chap. ex, v. 3,

Oen. I, v. 27,


TROISIÈME PARTIE.

331

traoes DOn. équivoques de la théorie des nombres et des idées.

Par exemple» Dieu n'est pag^ dans

naive dn mot, leeréatenr

sens ordi-

le

du ^el et de la teire ;

il*

les

a

seulement rendus visibles , d'invisibles qu'ils étaient ^

« Qui a créé toutes ces choses? » demande

le

prophète '

hébreu

^

<f

;

Qui

les

a rendues

visibles? » dit Tinter-

même

prête alexandrin.

Quand

présente le maître

du monde commandant «aux

le

prophète nous re-

comme

à une nombreuse armée

tait dira

que Dieu a produit l'univers d'après

étoiles,

son interprète lui

bres^. Si dans ces divers passages

il

les

nonH

de trou-

est facile

ver nné allusion aux doetrines de Platon et de Py&Srgore,

û oublions pas que

la théorie des

aussi enseignée, quoique sons

dans leSépher

ietzirah^ et

nombres

une forme

est

grossière;

que çeUe des idées

est

abso-

lument inséparaUè de là métaphysique du Zofcor• Nous ajouterons à cela qu'il

monuments une

y a dans le premier de ces deux du principe pythagdricien

application

littéralement reproduite dans les écrits de Philon,

que

Fon chercherait en vain dans quelque autre philosophe ayant

écrit

nombre

en gree

:

c'est

à cause

et

par l'influence du

sept que nous avons sept organes principaux^ .

II.,

chap.

V. iS.

.

(

n &at ajoutér à os paasags les deux mois sina remarqués^spiiis lon^

Tsnts» àiftntç j^l hutsmmuùtmtç.^ qQ*on

temps dans 2. 5.

le f* verset

hSk mi a ^D. /*., DM2X "iDDQi

de la Genèse* chap. 40, V. 20 ih. supr.

rte xurl^iilt

toStc itifm,

Voy. la traduction deSacy.

Digitized


332

LA KABBAI.E.

dnq

qui sont les

sens, l'organe

la génération ; c'est par la

de

même

de

la voix et celui

y a sept

raison qu'il

portes de Tàme, à savoir, les deux yeux, les deux oreilles les

deux narines

ment dans

et la

bouche ^

;

nous trouvons égale-

une autre

version des Septante

la

tradi-

tion kabbalistique dont plus tard le gnosticisme s'est

emparé. Quand

le texte dit

que

les limites ^es nations d'après le

nous

le

Très-Haut marqua

nombre des enfants

lisons dans la traduction d'Alexandrie

d'Israël

,

que

peuples furent divisés d'après

les

le

nombre des

anges du Seigneur*. Or cette interprétation, traire, et si

gible par qu'il

si

arbi-

bizarre en apparence, devient très intelli-

un passage du Zohar, où nous apprenons

y a sur

que duH

la terre soixante et dix nations;

cune de ces nations

est placée sous le

ange qu'elle reconnaît pour.son.Dieu , ainsi dire la personnification de son

pouvoir d'un

et qui est |>our

propre génie* Les

enfant^ d'Israël ont seuls le privilège de^ n'avoir aiH

dessus d'eux que le Dieu véritable qui les a choisis pour

son peuple'. Nous rencontrons

un

aième tradition chez

auteur sacré non moins ancien que 1^ version des

irtvTs atdOiQottç

x«i

JfttfM^. Opifio.^

2.

la

Smio»

Zohar,

e(i.

m wdS;

lorViatv 5pia ttv&v

3.

,fm wg i ^4fjKm ntd kà irawt

pag. 27,

stDsrnbaa ^xt., hm. cbap.

lunk dpcAja^

pn^n part., fol.

«joviiaciv,

«• t* X. Ifo

Fars.

;—

ss, v. 8.

Â^^^v fnS

poo

yhi^ d^Stt:.! n^a^jnn

46 verso.

Digitizeci

by

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333

TftOISiteK PABTIB*

Septante ^ Siins doute la philosophie grecque, si florissante dans la capitale des Ptolémées, a exercé une

grande influence sur cette traduction célébré, mais s'y trouve aussi des idées

évidemment puisées à une

autre source, et qui ne peuTcnt pas le sol

de l'Égypte.

En

en

effet, s'il

mAme être liées sur était

autrement,

tous les éléments que nous Tenons de signaler^

monuments

l'interprétation allégorique des la personnification

du Verbe

absolu, étaient le résultat esprits

à cette époque

et

il

et

si

comme

religieux,

son identité avec

le lieu

du mouvement général des

dans

le

pays dont nous venons

de parler, comprendrait-on comment, depuis

les

der^

niers auteurs de la version des Septante jusqu'à Philon, c'est^rdire

pendant un espace de deux

siècles, il

n'en paraît pas la moindre trace dans l'histoire de la

philosophie grecque^? Mais voici

un

autre

monument

à peu près contemporain, où nous trouvons esprit sous

même

une forme encore plus pirécise, et dont rori-

gine hébraïque ne saurait être contestée

de

le

léstts, fils

:

c'est le livre

de Sirah, yulgairémeni appelé rfeddndi-»

tiquê.

Housne connaissons aujourd'hui cet auteur religieux *

Sirac.^ chap. 17, v. 17. 2. Le tiaducteur de lésus, fils de Sirah, qui vivait environ cent cinquante ans avant Jésos-Clirlst dans la 38** année du règne

d'Évergèic second, nous parle de la version des Septante

d'une œuvre connue et terminée depuis

lon^mps.

comme

'

X

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0

334

LA KABBALE.

que par une traduetion grecque dne à

k .idume de son

petit-ûU* Ce dernier nous apprend luirméme^ dans une 8orte.de préface, qu'il était Tenu en Égypte (probaMe-

ment après

avoir qniHé la Judée)

4ans

la treBt&-liui«»

tième année du règne d'Évergète B. Par eofiaéquent,

nous faisons Tivre récrivam original cinquante ans

si

auparavant, nous

le

rencontrerons à la distance

sièdes ayant Tère dirétienne. Sans

de deux

aToaglé-

crioîre

traducteur, qui nous assure

ment au témoignage du

qae son aïeul avait umqnenmit puisé à des sonrees hébraïques, nous ferons remarquer que Jésus, Sirah» est aouyent cité avec

nom

le

de Jeschoua ben Sirah ben

jusqu'au commencement du

leurs écrivains sacrés.

JÉliézer'.

Le

texte

an temps de saint Jâréme

original existait encore

bien que les chrétiens

de

fils

Aoge par le Thalmud, soas

le

iv^

siècle;

et

les juifs aussi

eomptaient an nonobre de

Or vous rencontrerez chez

cet

ancira auteur , non seulement la tradition Sont noas

avons parlé tout à l'heure, mais la doctrine du Logos

ou de

la sagesse diTine,

qu'elle est enseignée

biMrd la sagesse est la le

.

même

Mèmra des traducteurs

elle est sortie

i^imu.

à peu de chose près,

par Philon et

puissance que le Verbe on

chaldéens; elle est la parole;

de la bouche du Très-Haut (eyà «tto

t£)iX9«^)^;

elle

ne peut pas

Voyez Zutt^ Ih la ^éàiUiia^fé^^^

2.

Cbap. 24,

^

;

trad. de Sacy^

(jto/xotoç

être prise^pour une

1.

V.

telle

les kabbalistes. D'a^

k$ Jmfi, chap.

7^

mâme ohap., v. 7«

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335

TROISIÈME PARTIE*

im

simple abttractioii , pour x;ar elle se

blée du Trèe^Haut) et

osmç %ay)(YiacMi*.»m

Xocov

titré

parement logique,

montre au sein de son peuple, dans l'assem-

Uée câeste

ftdt l'éloge

aiidau

de son

Ame (h

avini)

Cette

^Igca

assem*

se compose prdMtUemênt des puissanèes

qui lui sont subordonnées; car

le

Tbalmud

k même

emploient firéquemment^ pour rendre

une expreesioH tout à

idée,

La Sag^e

semblable

fait

Zohar

et le

,

ainsi introduite sur la scène, se représente elle-même

eommQ

le

premier né de Dieu; car

commencement, quand

temps

le

elle

n'était

a existé dès

pas encore, et

ne cessera pas d'j^tre dans la suite de tous les*ftges'.

elle

Elle a toujours été avec Dieu

monde a été créé; et est

elle

c'est

;

a seule formé

descendue dans

empire s'étend sur

*

les

lecf

les

par

elle

que

le

sphères céleste^

profondeurs de l'abîme. Son

flots

de TOcéan, sur tontes

lee

régions dç la terre, sur tous les peuples et toutes les

nations qui l'habitent^ Dieu lui ayant ordonné de se

chercher ici-bas une demeure^ son choix s'arrêta sur Sien^.

Quand on songe que, dans

l'opinicm de notre

auteur^ chacune des autres nations est placée sous le

pouvoir d'un, ange (m d'une* puissance «ubaUeme, le •

'

">

'

•.

^^

'

.

\ t

« '

"

i.

Chap.24,v.l.

4.

Chap.i, y. 4.

^

,

.

V

». Chap. «4, t. » et seq. 6.

Chap. 24,

v. 7 et seq.

;

de Sacy^ v. il.

<

'


336

LA KABBALE.

choix de Sion pour demeure de la Sagesse ne doit pas

comme une simple métaphore^ mais il sicomme le dit expressément la tradition que nous

être regardé gnifie,

avons

citée,

que

médiatement d'Israël

l'esprit

^ Gomment

elle n'a rien

de Dieu ou

le

Logos agit im-

et sans intermédiaire sur les prophètes

concevoir aussi que la Sagesse,

4e substantiel,

si elle

n'est pas

si

en quelque

sorte F6rgane et le ministre de Dieu, ait établi son trône

dans une colonne de nuée, probablement la lonne, qui marchait devant le peuple

désert^?

En somme,

l'esprit

de ce

même

co-

hébreu dans

comme

livre,

le

celui

dekversiondes Septante et de la paraphrase chaldaïque d'Onkelos, consiste à placer entre ét ce

it^tavHi)

qui est en

même

temps

de Dieu, qui agit

même est

le

souverain Être

éternelle et la première

œuvre

qui parle à sa place^ qui est elle-

et

sa parole et sa vertu créatrice. Dès lors, l'abîme

comblé entre

le fini et l'infini

le ciel et la terre; eelle-ci

:

plus de divorce entre

Dieu se manifeste par sa parole,

et

par Tunivera»' Mais'sans avoir besoin d'ètrè re-

connue d'abord dans

les

choses visibles, la .parole di«

vine arrive quelquefois directement auxla

(6

monde périssable une puissance médiatrice

hommes

forme d'une inspiration sainte, ou par

le

sous

don de

la

prophétie et de la révélation. C'est ainsi qu'ùn peuple

a été élevé au-dessus de tous

i. Chap. 17, V.

ISi^.

les autres peuples, et

un

MiftC XVpioU iopA^iottv.

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337

TR0I8IÈ1IB PARTIE.

homme,

le législateur

les autres

hommes.

des Hébreux, au-dessus de touç

J'ajouterai que, dans ce résultat si

important pour nous, la théologie est parfaitenient d'aocord avec la critique; car,

si

vous consultez, sur l'ou-

vrage qui fixe aetuellement notre attention, les traductions les plus orthodoxes, par exemple celle de

Le Maistre

de Sacy, vous y verrez signalées de nombreuses allusions à la doctrine

du Verbe ^ Nous pourrions peulrêtre

en dire autant du

livre

de

la Sagesse,

dans lequel on a

depuis longtemps remarqué un passage ainsi traduit

par de Sacy

cr

:

La Sagesse est plus active que les choses Elle est une vapeur, c'est-à-

« les plus agissantes

une émanation de

cr

dire

(c

toute pure de la clarté

la vertu

de Dieu et Teffosion

du Tout-Puissant*.

Elle est

u l'édat de la lumière étemelle, le miroir sans tache de cr

la majesté de

ce

qu'une,

K

même,

t(

parmi

c<

les

elle

elle

Dieu

de sa bonté. Ji'étant

et l'image

peut tout; et toujours immuable en elle-

renouvelle toutes choses } elle se répand

les nations

amis de Dieu

dans les âmes saintes, et

et les prophètes

^.

elle

forme

» Mais le caractère

général de cet ouvrage nous paraît plutôt se rapprocher

de

la philosophie platonicienne

que du mysticisme de

comme on

n'en connaît encore ni Tâge ni

la véritable origine',

nous avons cru devoir attendre

Philon. Et

i.

Voy. sortoat le

î. XShap. 7, V.

3. Voy. gf9se^

ouvr,

dom

iM7,

et le SA* diiH^* .

Calmet, Dismiation $ur

dans son commentatre

littéral

tmtiêiÊir

du Uwrê dé

la Sth-

de VAne, TesUm,^ et Daèhne»

cité, liv. II.

2S

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LA KABBALE.

338

qu'une critique plus savante que la nôtre questions'*

Au

reste, les faits

ait réscdn ces

que nous venons de re*

cueillir suffisent

à nous démontrer que la kabbale n^est

pas

de

plus le fruit

la civilisation

que du plàtonîsme pur. En effet,

du principe qui

sert

grecque d'Alexandrie

parlez-^vôus seulérmënt

de base à tout

système kabba--

le

à savoir : la personnification de la Parole et de

li^tique,

la Sagesse divine, considérée comme la cause *àes êtres?

Vous

le

inamanente

trouverez à une époque où le génie

à

particulier d'Alexandrie était encore

naître.

£t où

le

ïrouverez-vous? Dans une traduction pour ainsi dire "traditionnelle

ment

de l'Ecriture

d'origine

tails et

et

dâns un autre monu-

purement hébraïque.

des dé-

S'agit-il

des idées sécondaires; ^ar exemple des diffé-

de la méthode allégorique, ou des

i^entes applications

èonséqueiices qu'on a

pu

tirer

du principe 'métaphysi-

que dont nous venons de parler? Vous apercevrez sans effort

une

assez grande différence éntre lés é<»rits de

l^hilon et ceux des kabbalistes hébreux. i

i.

mus

croyotis cèpendant

que

tes sonroes Hébral^iii» étaient

à rauteur ; car on troaTe ches Ini d08 légendes apocryphes qui n'existent pas ailleurs que dans les Midraschim de la Pa-

flimilières

lestine. Telle est celle

de la

mets dont on avait le désir; était devenu roi de TÉgypte, bres les Égyptiens ne cielle.

manne prenant telle est aussi

et

toutes les qualités des

la

que pendant

croyance que Joseph

les trois jours

poa^^t ëMéiNerlaiilctwe

Sap.^ chap. 16, T.

20^.

'l

de ténèartifir

Voy. domCalinel/M/Sferar le ttbrv

Digiiized by

GoOglc


339

TROISIÈME PARTIE

CHAPITBEIV. RAPPORTS DE Là EABBUK AVEC LE GRftttlUNiailB.

.

Paisqae la kabbale ne doit rien ni à la philosophie/ ni à la Grèce, ni à la capitale des Ptolémées^

bien qu'elle

son berceau en Asie; que

ait

le

faut

il

judaïsme

Tait tirée de son sein, par sa seule puissance; ou qu'elle soit sortie de quelque autre religion née en

Orient et assez voisine du judaïsme, pour exercer sur

une influence incontestable» Cette religion ne

lui

serait-

elle pas le christianisme ? Malgré l'extrême intérêt qu'elle

éyeille tout d'abord, cette question ^ déjà résolue psff

tout ce qui précède, ne peut pas nous arrêter longtemps,

n

est évident

pour nous que tous

métaphysiques

bale, sont antérieurs aux

quels du reste

les

et religieux, servant

il

dogmes

grands principes

de base à la kab-

chrétiens, avec les-

n'entre pas dans notre plan de les

com-

parer. Mais quelque sens qu'on attache à ces principes,

leur forme seule nous donne l'explication d'un

nous

paraît offrir

un grand

fait

qui

intérêt social et religieux

:

un'bon nombre de kabbalistesse sont convertis au christianisme; nous citerons entre autres Paul Ricci, Conrad

èttonS

Rittangelt le dentier éditeur duSipherûixirah,

et le ûls

du célèbre Âbrabanel, Léon TUébreu,

i

.

Auteur d'un ouvrage

dévoilés,

Nuremberg, 1605,

l'auteur

intitulé Gali Razia, c esl-à-dire les Secrets iD-^**.

composé de citaUoos hébraïques

Le but de cet ouvrage, entièrement traduites

en

latin et

en allemand» 22.


340

LA KABBALE*

A une

des Dialogues d'amour.

de nous, vers la kabbaliste,

époque plus rapprochée

du dernier

fin

siècle,

on a vu un autre

Polonais Jacob Frank, après avoir fondé

le

dans

la secte des Zoharite$f passer

le sein

du

cisme avec plusieurs milliers de ses adhérents

longtemps que

rabbins ont aperçu

les

aussi quelques-uns d'entre eux se sont-ils hostiles

.

Il

y a

ce danger;

montrés

très

à Tétude de la kabbale^, tandis que d'autres

comme

défendent encore aujourd'hui

comme

catholi*

Saints,

pour en éloigner

Léon de Modène, qui a

écrit contre l'au-

l'entrée

les profanes,

thenticité

du Saint des

la

l'arche sainte,

du Zohar un

livre

récemment découvert

publié en Allemagne

est loin

de ceux qui ont livré à

la presse les

ges kabbalistiques

^.

se sont occupés du

de compter sur

D'un autre

et

le salut

principaux ouvrar

côté, les chrétiens qui

même sujet, par exemple^ Knorr de

Rosenroth, Reuchlin et Rittangel après sa conversion,

y ont vu

le

moyen

le

plus efficace de faire tomber

b

barrière qui sépare la synagogue de l'Eglise. C'est dans

Tespoir d'amener

un jour ce résultat

tant désiré qu'ils

ont rassemblé dans leurs ouvrages tous les passages du

est de prouver le et

dogme chrétien par différents passages du Jlioknud

du Zohar. 1. Peter Beer,

Hiti. des teUes réUgimueè chê»

Uê Jui^^

I.

H,

pag. 509et8eq. 2. "

V07. Art

nohm de Léon de Modine,

'

pag. 7, 79 et SO.

5. ilWiiofcafiiflelîonrugissant) publié par Juliu8fW^Meipzig,4840. 4. ib. supr. p. 7.

Dm« DDmi

"WJnh

yy

bino^ dk ^nyr^ nSi

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Google


I

TROISIÈME PARTIE.

Xokar

et

341

du Nouveau Testament qui présentent entre

eux quelque afûuité*

Au

lieu

de

les sUivre

dans cette,

voie et de nous rendre leur éeho, nous qui sommes étran-

ger à toute polémique religieuse, nous aimons mieux rechercher ce qu'il y a de

commun

entre la kabbale et les

plus anciens organes du gnosticisme. Ce sera pour nous

un moyen de nous assurer

si les

principes dont nous

voulons connaître à la fois Tinfluence et l'origine n'ont pas été répandus en dehors de

la

Judée;

leur in*

si

fluenee ne s'est pas exercée encore sur d'autres peuples

absolument étrangers à conséquent,

à regarder

la

la civiUsation grecque, et par

nous ne sommes pas dès

si

kabbale

comme un

lors autorisé .

reste précieux d'une

philosophie religieuse de l'Orient, qui, transportée à

Alexandrie, s'est mêlée à la doctrine de Platon, et,

sous le trer

nom

usurpé da Denys TAréopagite, a su pén^.

jusque dans

D'abord

,

mysticisme du moyen âge.

le

sans sortir de la Palestine, nous rencon-

trons, au temps des apôtres, à

ment dans un singulier de

S^arie,

âge déjà avancé,

Simon

le

le

et probable-

personnage assez

Magicien. Quel était cet

qui jouissait au milieu de ses concitoyens

*

homme

d'un pou-

voir incontesté et d'une admiration sans bornes

^

i

?

U

#

1.

Wopânion la plus généralement admise,

de Gitthol, bourg samaritain.

parie jd'un Juif , origioaire de Chypre, qui se gicien (Antiquit.,

liv.

c'est

que Simon

était

L'histoiion Josèplie est le seol qui

XX, chap.

fliîsait

passer pour ma-

7.

2. Act. apost., YIU, 10.

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342

LA lABftàLI.

pouT^t

avoir des idées assez basses sur les motifs qui

nous portent à partager avec

les autres les

dons

les

un

im<-

plus sublimes, mais assurémeut ce n'était pas

posteur, puisqu'il plaçait les apôtres au-^essna de lui et qu'il voulait obtenir d'eux

de ecMQununiquer

lège

je pense

que son

à prix d'argent

l'esprit saint

^

J'irai

le privi-

plus loin,

autorité eût été vaine si elle n'avait

pas eu pour appui une idée bira connue et depuis

longtemps accréditée dans

nous

la trottV(Hi»

les

esprits*

rAle surnaturel qu'on attribuait à

tout oatier, disent les

qu'au plus petit,

Cette idée,

exprimée très nettement dans

À^,

depuis le plus grand jus*

le regardait

comme une

cation de la grande puissanee de Dieu

Dei qum vocaiw ma^na

^.

le

Simon. Le peuple

:

personnifi-

Hic mI vArim

Or, saiut Jérôme nous ap-

prend que par là notre prophète samaritain n'entendait pas autre chose que cette qualité,

il

le

^.

Eu

en

lui

verbe de Dieu {êermo Dei)

devait néceasairiBinent réunir

tous les autres attributs divins ; car, d'après la méta-

physique religieuse des Hébreux,

le Verbe

ou la Sagesse

renferme implicitement les Séphiroth inférieures. Aussi saint

Jérôme nous donne-t^il pour authentiques ces

paroles que (c

Simon s'applique à lui-même

:

« Je suis

la parole divine, je possède la vraie beauté

1.

i6.v. ISetl».

,

je suis

.

2. Ib. V. 10.

3. Hier.

Œuvres,

Cçummtar. in ATott/M; cbap.^,

v. 5, tom,

VU

ses

éd. Venise.

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TIIOISI&ME PÀRTIB. ic

>

conto^teur^

le

« ce qui est exx

suia. la

Dieu

^

»

Il

443

suU

touUptuiasimt , je n'est

tout

pas uae seule de

ce^.

expressiona .qui ne réponde à Time des Séphirotb de la kabbale,

dont nous retrouvons encore l'influence,

daps ca fait mpporté par un autre père de TÉglise ^

Simon

le

:

comme

Magicien, qui se considérait lui-même

une uu^estation viaiUe du Verbe» voulut égalemeAti dans une femn^e d'assez mauvaii^e répu-

personnifieir

tatiom la pensée

au Yerb^,

dime,

le principe

féminin corrélatif

c est-à-dire l'épouse de celui-ci. Qr, cette

bizarre çoncepiion, qui n'a aucun fondement ni d^w^ 1a

philosophie platonicienne, ni dans l'école d'Alexandrie»

quand

même

elle aurait existé alors, s'accorde

à

merveille, tout en le défigurant, avec le système kabr '

balistique

la Sagesse, c'estràrdire le Verbe, repré-

comme un principe mâle, principes du mânie ordre

senté tres

telle est celle

pour

le

comme

'» et

tous les au-

moitié, son épouse;

des Séphiroth qui porte

(rUO)

ligence

a

le

nom

que plue^eurs gnostiques

Saint-Esprit

,

d'intel-

o^it

prise

en continuant à la représenter

sous l'image d'une fenune. De ce nombre est le Juif Elxaï

,

qui a plus d'un trait de ressemblance avec le

prophète de Samarie. Scm

nom même

(c'est lui. sans

doute qui Ta dioisi), est l'expreSsioii du rôle qu^il

s'est

1.

Dei, ego «un spofâOBiis» omnia Deiy ^. mpr.

Bgo sam sermo

enioîpotens, ego

2. Clément, recognitiones, Jiv. H. 3.

Voy.

la 2« partie

^

fm/s^tim^ ego

Jren., liv.

de cet ouvrage, pag. 188

I,

cbap. SQ«

et suiv.

Liyiii^ixi

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I

*

.344

Là kàbbàle.

donné*. Non seulement,

comme nous venons de le dire, comme un prin-

cet hérésiarque conçoit le Saint-Esprit

cipe féminin

;

mais

Christ n'est à ses* yeux qu'une

force divine, prenant quelquefois une forme matérielle

dont

il

décrit avec

colossales^* Or, le ZoJWn*

et

un

de minutieux

détails les proportions

nous nous rappelons avoir trouvé dans

une description semblable de

la Tête blanche,

autre ouvrage très célèbre parmi les kabbalistes,

l'Alphabet pseudonyme de rabi Akiba

à peu près dans

les

manière de concevoir

mêmes

termes.

%

parle de Dieu

A

côté de cette

en gé-

le Yerbe, l'Esprit saint et

néral les couples divins dont se compose le Plérôme

nous trouvons aussi dans

les souvenirs

du Syrien Bardesanes

tent

le

qui nous res-

principe de la cosmo-

gonie kabbalistique. Le père incontou qui habite au sein de la lumière a céleste;

1.

à son tour

un

fils ;

c'est le Christ

le Christ s'unissant

fo^ Sm, peat-êtieanssi tod

Sm,

ou l'homme

à sa compagne,

laforoe mystérieuse. Epiphan,,

19* hérésie. 2. Jb. supr.

3. n^^p:; «

n nvmN. Voici

Le corps de

« de

la

la traduction

présence divine (n3»3W

deux cent trente^ix

fois dix mille

€ dix-huit fois dix mille depuis,

«puis

les reins jusqu'en

d'un passage de ce livre

hv

parasah^ à savoir

:

qib

ressemblent

di^e à mille fois mflle coudées

« chaque eoudée divine a quatre xareth et une pahnè ; chaque « reih représente la longueur comprise entre les « opposées

cent

rttns jusqu'il ins, et autant de-

haut Mais ces imtom^

« pas ans nôtres. CbàquBpariuah

:

a une étendue

;

«h

deux extrémités

de Tujiivei^. » Lettre n, pag. 15 verso, éd. Cracovie de

1579.

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345

TROISIÈME PARTIE.

à son époQM qui

est le Saint-Esprit (to Trvevpa), produit

successiYement les quatre éléments

l'air et

,

Teau

fen et la terre; en sorte que ces éléments et le extérieur en général sont ici iêtxirah^

,

comme dans

le

,

monde Sepher

le

une simple énuination ou la Toix de TËsprit

^

Mais pourquoi persisterions-nous à glaner pénible-

ment quelques souvenirs épars dans très

ou dans

les

Hymnes de

saint

les

Aetu

iti Àpà-'

Ëphrem, quand nous

pouvons puiser à pleines mains dans un monument du plus grand prix, assez récemment publié dans

syriaque et traduit en latin par ,

un savant orientaliste :

nous voulons parler du Code nazaréen gnostieisme purement oriental.

rôme

et saint

le texte

On

cette bible

sait

Épipbane font remonter

du

que saint Jé-

la secte des nazar-

du christianisme Ëh bien ! ressemblance d'un grand nombre de ses

réens jusqu'à la naissance telle est

la

dogmes avec

éléments les plus essentiels du sys-

les

tème kabbalistique, qu'en vient d'être cité

on

,

les lisant

dans l'ouvrage qui

croit avoir trouvé quelques

va-

riantes

ou quelques fragments égarés du Zohar. Ainsi,

Dieu y

est toujours appelé le roi et le maître

de

la lu-

«

i. Saint'Ephrem,

hymne

%, Codex Nazareus^

3

53, pag. 557.

7ol. iûrÀ% 1815» publié et traduit

par

Ma-

ttûeu Nwbearg. 5. Getle opiniout

adq^ par la

remporter sur celle de

jectioDS de Toland contra runité

aeele des nataréens

plupart des tbéologieiis, doit

Hosbdm qui, pour mieux répondre auzob-

an n*

delà Uâ chrétienne,

siècle.

christianorum disciplinœ, sect.

I,

MX

naître la

Voy. Ifosbeîni, htdieim miUqnœ

cbap. 5.


346

LA KABBALE.

miirei

il

est

hi-itêne

luouèra éternelle

lft

et iofinie.

est aussi la

Il

beauté^ la

De lui émanent toutes fonnes que noua apercevons dans ce monde; il en

vie, la joatiee et la miséric^urde

ie»

plus pure, la

splendeur

^.

est le Gréatéor el rturfisaii; maia.sa

propre

sageftse et

sa propre efiaence, personne ne les connaît

ke

nom Le

demandent entre

eréatores se

et se voient forcées

rei

de

la

huMèrcy

nom qu'on puisse

elles

est son

de répondre qu'il n'en a pas.

la Inmière infiiiie nisyant

pas de

ii^voquer, pas de nature qu'on puisse

connaltmy on ne peut anÎTer juscpi-à

cœur pur, une âme

La gradation par

Toutes

^.

qv^

droite et

une

foi

elle i|u'aTec

un

pl^ne d'amour

laquelle la dectrine naiiurfenne des?

oend du souverain être aux dernières limites de cnéation est eiaotaimeiit la màme

du Zohar déjà fréqueipment

cité

dans ce travail

ff

génies y les rois et lef eréatures

c(

par des prières

et

numerus

et

:

a

Les

eét^ent à TenTi»

par des hymnes

1. Bflx sunuBiiis lads, splendor parus, Inx

sura,

la

cpe dans un pàiaage

,

le roi

suprême

magna. Non est men-

leruimus ejus splendori, luci et majestati. Totus

est splendor, totus lux, totus pulchritudo, totus vita, totus justitia,

totus misericordia, etc. Cod. Naz., 2. Creator

1. 1,

pag. 5.

omnium formarum^ pulchrarumque

artifex, retinens

verôsuse 8apieati»,8ukiU60litegeus, nec sul manifeslus. 3. Greatune

ômnes

^noom interregantes dsntos

:

:

tui

76.,

pag.

nominis neoolœ. nkmnt regsalucis» se

nomenne

stt

magiittlad ? âdsmqae

7.

itt-

respoii»

noBtioe caiei. Quia anlsm nomlne caiet» nte fuent qui

iliiosnomen îomet, nosoenâeqiieiUius nsfun» insistât, beati padfid qui te agnbvemnt corde puro, mentionem tuî fecerunt mente justà,

ûdem

tibi

integro alTeclu habuerunt. Cod, iVaz.,

1. 1,

]3ag. il.

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TRoisiân PAEnE.

347

fc

de la hunièff» doai parteot eînq rajMs d'un éclat

(f

merveilleux

:

premier, c'est la lumière qui éclaire

le

iouai les étreaf. le Mooiid, e'est le

anime

«

les

ce

ceur avee laquelle

« quatrième,

sMffle soaTé qui

voix pleine de dou-

le troisième, c'est la

;

exhalent leur allégresse; le

ils

parole qui les instruit et

c'est la

à rendre témoîf^aage de leur foi; « le type de toutes

les

le

les élève

cinquième,

formes sous lesquelles

c'estils

se

ce

développent, semblables à des fruits qui mûrissent

c<

sous Taction du

soleil

^

»

II

est impossible

de ne pas

xeconni^Ure.dans ees lignes, que-iious nous

borné à traduire

les différents

représentés obez

les

souffle

ou Tesprit

exprimer la

même

.vie

degrés de Texistenee

kabbalistes

par la pensée,

la yoix et la parole. Yoiel

,

idée, d'autres

sont pas moins familièm la

sommes

,

le.

pour

images qui ne nous

avant tonte créaturé était

:

cachée en ell^même, la vie étemeUe et incom-

De

jnéhensible, sans lumière et sans forme (ferho).

son sein naquit Tatmosphère lumineuse (ajar zivo,

XVT

^^IK) qu'on appelle aussi la parole, le vêtement

C|WT3^K»f?SlQ) ou sente la Sagesse. i.

Omnes

De

le fleuve

symbolique qui repré-

ce fleuve sortent les eaux vives

genii, reges etcreatuiae, precationi et

tas, célébrant

summum

regem

lucis,

liymno

insisten-

a quo exeunt quinque

magnifici et insignes i.piimus, lux quiB

illis

orta

suavis qui eis adspîiat :iertius dulcedo vocis

:

ou

radii

secundus» fiatns

quà axiDeUant: qiaai'

tQ8vei|bQmonBqiiG^ qaUltasspeclesfogrmKcnîusque, quftaddIcKvairSioltf soie fiwtm. J5. «upr.,

pag. 9.

.

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348

LA KAB9ALB.

grandes eaux par lesquelles les nasaréens

les

les kabbalistes représentent la troisième

de Dieu, l'intellig^ce «ou

Tes^^rit,

comme

manifestation

qui à son tour pro-

duit une seconde vie, image très éloignée de la première*

ou

Cette seconde vie appelée JuscbaiiLin (

le

lieu des formes, des idées), au sein de laquelle a été

conçue d'abord

l'idée

plus élevé et

le

le

de la création dont elle est le type

plus pur; la seconde vie en a en-

gendré une troisième qu'on appelle (abatur, "^iV

le vieillard

mande (eenem

$ui ohtegentem et

le pérs excellent

inconnu et V ancien du

grandmvum mimdt)

Le Père excellent ayant regardé l'abîme,

ou

les

eaux noires

nom

de Fétahil,

tecte

de l'univers

y

,

laissa

les ténèbres

son image qui

,

sous

Alors

commence

aussi

une inter-

minable série d'Éon3 , une hiérarchie infernale

aucun

de savoir que ces

suffit

le

devenue le Démiourgos on rarehi-

est

leste qui n'a plus

^,

qu'on distingue dans

le

intérêt

pour nous*

trois vies

,

cé-

Il

nous

ces trois degrés

Plérème, tiennent

ici la

même nom

place que les trois visages kabbalistiques, dont le

même i

.

(farsufo, KS^*lfi) se retrouve dans la bouche

Antequam

quem Jordanus viva, quae

timus, A.,

creaturae existit.

1 1, pag.

5.

Sumxit Aiiatur et, autem extemplo

conformatus

aqua exsti-

148.

tb.,x n, pog. aii.

tahil

existit per

exstitit

aqua maxima etla0ta..Bi aquÀ vero vivâ, nos vita

a.

Fictus

omnes existôre, Ferho dominus

Jordanus dominus vicissime

port& aperlft, \û fllius, sul

fuit. i6., 1. 1,

aquàm

idgrafli prospeiit.

imago; in aquft istâ nigrâ, ei Fé-

pag. 508.

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349

TROISIÈME PARTIE.

de ces

sectaires

et

nous ponTons* nous

arrêter,

d'autant plus de confiance à cette interprétation

nous rencontrons également parmi eux

comme dans

les dix

que

,

Sépbi-

le

Zohar, en trois attri-

buts suprêmes et sept inférieurs

Quant au singulier

rotb, partagées,

i

avec

accident qui a fait naître le Démiourgos et à la génération de plus en plus imparfaite des géniéd subalternes,

ils

sont l'expression mythologique de ce prin-

cipe, d'ailleurs très nettement formulé dans le Code

nazaréen, que les ténèbres et

le

mal ne sont que Taf-

faiblisaement graduel de la lumière divine (ealigo etiam

exititerat

De

tum)

là le

et gaf , Pj'U)

ne

diffère

dans

le

exstitisse

nom

decrenientum

de corps ou de matière (Gèv,

donné au prince des ténèbres^;

pas de celui que porte

le

et ce

même

système kabbalistique (mS^Sp>

«N

détriment

et

H^i

nom

principe

les écorces, la

matière). Les nasaréens reconnaissent aussi deux Adam»

Tun

céleste et invisible, l'autre terrestre, qui est le père

de l'humanité. €e dernier, par son corps

,

est

rœuTre

des génies subalternes, des esprits stellaires ; mais son line est une émanation de la vie divine

1. Ib.^

2.

t. III,

*•

Cette ànde

pag. 126, Onomasticcm.

Àd portam domûs

vitae

thronus domino splendoris aptè posi-

modo septem vit» procréât» qu» a Iakabar Ziw, (in 133, la grande splendenr) e»que clar» soft specieet qplendoresapenièv^entelQiDentes. A., t. m, p. eî. tus. Bt ibidem tria babitacala. Pariqne

ftaeront,

5. 16.,

1.

1,

4.

ni,

5. 16.,

1. 1,

pag. 4i5.

Onomasticon. pag.

190-m

p. i2i et

m.

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350

Là kabbale.

4fQi devait petoarner

Te»

son père^ dans les régions

câestes, a été retenue dans, ce monde, séduite par les

puissances laalfaisa&ies» Alors,- le message dont les Jubbali&tes ont font

iihtfi;gé

Tiuige Basiel, nos Jbtécétiques le

rempUr par Gàbridi qni jeoe

:.g]jiand

dans leur eroyance;

rôle

d'aiileiifs

c'est

kd

qui,

'

un

très

çoor

les

jrelever'^de lenr dhnle ét leur ourrir les ^vinea-iluTetoiir

au

i

sein de leur père, apporta

laloi^rkable,

}

.

>

propagée mystérieo-

Bement.par la tradition, jusqu'à ce que saint JeanriBap-

-liate, le- trai

\

à nos.pmmers j^ents

la parole- 4e vie,

prophèie eelonl les Miaréons, la promol*

^uât hautement sur •pounrioiia- iâtor

croirait

nutts

il

droits à .

J3i

les

encone

-

bords du Jourdain

empruntées aux Midraschim

non» 1

suffit d'ayoîr signalé

attention

tNous

autres Iradltions ique et

ïm

au Zakar"*;

es qvi a la plus de

du philosophe.

après eelà nous alUons découTiir Iss mÊines prin-

cipes dans le gnostlcisme égyptien, dans les doctrines

de^j^ilide et 4e Val^tin, on n'anmît.idiis -d'en faire

honneur à

le âv«nt

la philosophie grecque, ni

même

au noOTOaù^i^tomsme d'Al^andrie. Et, ea effst» .d«&6 ce qui nous reste des deux célèbres hérésiarques que nous Tenons de nommer, ifous pommions montrer sans peine les éléments

les

plus caractéristiques de la kab-

4. ^4 n, ^ 3M64i^. 2. Nbvs citerons entre autres la manière dont les nanunéens expliquent laformatioD du fœtus et la part qu'ils y font àchasundee ,

deux parents^

t.

D, p. 41 du Codexjmzareus.

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351

TROISlillB PA1ITIB.

baie,

conuM

runité ée substance

S

la formatioD des

ehoses^ d'abord par la concentration, ensuite par Tex-

lumsioa gi»d«eUe de

la

<5ouples èt des quatre «trois

âmes ^,

bres et dès

lumière divine

mondes

les

et jusqu'au laagage lettres

deux Adam,

symbeUipie 4es

de Talphabet

hen à gagner à démontrer

la théorie <des les

nom-

Mais nous n-amiiB

cette «Hiilitudey oar le

but

•que iièv8>nouB tomtnes proposé dians oette det^èreiyai^

de notre

tie

travail,

nous croyons

'«voir établi 'antérieurement qfues qui font la

en^Mnmt

ba^

que

l'avoir aUteint.

Après

les idées tnélaphysi-

de la kabbale ne sont pas

im

à 1ii]^ilesophie fresque; que loin d'èire

fedt

nées soit dans d'Alexandrie,

l'école

païenne, soit dans l'école juive

e&s y «ont

été

importées^

nous avons prouvé en dernier lieu que

k

la 9aitostsDS,

Palestine,

ou

au moins la Judée proprement<âite n'en «t pas eiicore ,

4

1

Continere omnia palrem omnium et extrà pleroma esse nihil, quod extrà et id quod intrà se^iundùm agoitionem et ignoran-

.

et id

llam. frm,f H, 4. 2.

Aq soimnèt des ehoees est le B^os oa Tineffiible, daeeiç du-

quel sortent par couples fous lesÉons qui coosUtuent le Plérôme. liais toutes

mite,

œs

un tase

Iren,, ib, supr,

émaôatioiis se perdraient dans

(î?c;)

qui leur

— Néandre,

donne de

la^

Hist, genêt,

l'infini,

solidité et

du

sans une li-

de là consistance.

Gnostiiiùnie,

article

Ya-

lentin. 5.

La matière

dessus

est le

d'elle est le

monde

le

Démiouigoset

plus infime. Immédiatement au-

les

âmes humaines (Olam ietzirah),

A un degré plus haut, on rencontre les choses spiritueDeSt imufMtuiol (Olam

Iteridi), et enfin le

Pléreme (Aziloath). Â. «upr.

4* Yoy. NésDdxe, ouiorage dti^ p. 210. 9.

Némdre,

p. i76,

Dœtrinê dê Miamu,

.


352

LA KABBÂLB.

le berceau; car, malgré le mystère impénétrable dont elles'

étaient entonrées chez les ddctenrs

gue, nous

de

trouvons sous une forme,

les

moins abstraite

et moins pure, dans

la synago-

est vrai,

il

la capitale infidSe

des Samaritains et chez les hérétiques de la Syrie. Peu

importe qu'ici, enseignées au peuple comme fondement

de la religion,

elles aient le caractère

des personnifica-

tandis que là, devenues le par-

tions mythologiques

tage des intelligences d'élite, elles constituent plutôt

un

vaste et profond système de métaphysique; le fond

de ces idées demeure to^jours

diangé dans dans

formules dont

les

le

même,

rien n'est

les rapports qui existent entre elles, ni

traditions plus

elles sont revêtues,, ni

ou moins

bixarres qui les

dans

guent.

U

partie,

de quelle religion de l'Orient elles ont pu

nous reste donc encore à rechercher de quelle

pour pénétrer immédiatement dans là

dans

les

aeeompa*

les dififérents systèmes

tionnés. C'est le dernier pas

le

sortir

judaïsme, et de

que nous avons men-

qu

il

nous reste à

faire

pour avoir terminé entièrem^t notre t&che.

i. Déjjà Plotin avait

legDOBticîsine

tare

sentie

dtdttoiÊni

remarqué, avec sa profondeur habituelle, que

eu géptal aasimUait

et matérielle

:

les dioses inteUigibles

à

la

Nùtmmi iniélUgiftaminiimnitu^nm

êm8ibH($ d^Uriorifque naturm, i'*Bmié>de,

liv.

IX, cb.6.

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TRÔISIÈMB PARTIR.

3Ô3 *

CHAPITRE

V.

RAPPORTS DB LA KABBALB AVEC LA REUGION DBS GHALDÉEXfS ET DBS PBRSBS.' •

S'il existe quelqae part, dans les limites où nous devons maintenant circonscrire nos recherches , un peu-

ple distingué par sa ciTilisation aussi bien que par sa .

puissance politique, qui

une

influencer

ment dans son tion

ait

exercé sur les Hébreux

immédiate et pi^olongée,

c'est évidem-'

sein que l'on pourra découvrir la solu-

du problème que nous venons de sotdever* £b bien I

ces conditions, nous les trouvons remplies,

même

au-

delà des exigences de la critique, cUez les Chaldéens et les Perses, réunis en une seule nation par les armes de Cyrus et la reli^on de Zoroastrè. Poun!àit-on,,en effet, imaginer dans la vie d'un peuple un événement

plus propre à altérer sa constitution morale, à modifier ses idées et ses

mœurs, que

ce

mémorable

exil,

appelé

Babylone ? Serait-ce donc impunément uns et pour les autres que les Israélites, prêtres

la captivité de

pour

les

gens du peuplé, auraient passé dix ans dans le pays de leurs vainqueurs?

et laïques, docteuris et

soixante et

Nous avons déjà

cité

un passage du Thalmud , où

les

pères de la synagogue reconnaissent formellement que leurs ancêtres ont rapporté de la terre de Texil lés '

23

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354

LA KABBALE.

noms des anges, les noms de l'alphabet. Or,

que

les

des mois et

n'est guère

il

noms des mois

même

permis de supposer

accompagnés

n'aient pas été

de certaines connaissances astronomiques

ment celles que bous avons ietzirah, et

que

parés de toute tée chez les fait,

la

les

noms

la hiérarchie céleste

qtie

dans

pu

être sé-

infernale, adop-

^ si

expression, l'enveloppe

Mais ce n'est pas

jsur ce lait

connu que nous voulons

mim

l'histoire

du Chal-

et savante mythologie, adoptée

Thalmud, répandue dans

déens dont

ou

Satan se montre pour la première

aussi la partie poétique^ et cette

,

mages. Aussi n'est-ce pas d'hier qu'on a

remarque

déen Icb* Cette riche le

probable-

*

rencontrées dans le Sipher

des anges aient

fois, cliez les écrivains sacrés,

par

les lettres

n'aivons

les

Midraschim^ forme

je puis

me

extérieure

servir de

du Zohar.

depuis longtemps re-

insister. JLaissant les

Chai-

aucun monument de quelque

étendu^ et d'une entière certitude , qui d'ailleurs ont été vaincus

mordiement

ses avant le retour des

et matériellement

Hébreux dans

nous allons m<Hitrer, je ne dis pas

par les Per-

la Terre Sainte,

les prineipeB les

plus généraux, mais à peu pr^s tous

les

éléments de •

i. Je

deymis aussi dire astroUtgiqueaicar^ àpartir de cette époque,

un très grand rôle dans 4es idées relidu peuple juif. Le Tbalmud reeonnatt des jom« heureux et

rinflueuce des astres joue gieuses

des jours néfastes ils

;

et,

même encore

aujourd'hui, les Israélites, quand

veulent se témoigner mutuellement de Tinlérêt, dans quelque

grande circonstance de

4e la

iiftrt

la vie, se souhaitent

des étoiiœ [zxa Sic).

une heureuse inttuence


TROMIÊME PARTIS. la kabbale, dans le

Zend .Avesta

religieux qui en dépendent.

355

et les

eommeataires

Nous ferons remarquer en

passant qu'à une époque où l'on ast aussi curieux de toutes

les-

origines, ce vaste et admirable monunjent^

déjà couuu parmi nous depuis plus d'un siècle,

.n.'a

pas encore rendu à la philosophie historique^ la véritable science de lesprit bumainy tous les services qu'elle est en droit

i'm

attendre. Nous' n'avons pas la pré-

tention de combler ce vide; mais nous espérons rendre visible la

tranmission des idées entre la Perse

cpmme nous Tavons déjà

Judée,

fait

et la

en partie pour

les

rapports de la Judée avec Alexandrie.

D'abord, tous les chronologistes, soit juifs ou chré* tiens

V

s'accordent

à dire que

la première délivrance

des Israélites, retenus captifs en Qialdée depuis Nabur

a

ehoddnosor

^

lieu

durant

les premières

années du

règne de Cyrus sur Babylone, de 530 à 536 ans avant Tère chrétienne. C'est dans «etie période

que

si limitée'

se renferment toutes les divergences d'opinion qui

existent

eioKtre

eux. Qr,

i. Scaliger,

nous erojoils aux ealeub

Emendatio tempor.,

p.

576.—Alph. Desvignoles, C^ro-

— Boçsuet, Uist, universelle^ Seder Olam année 3392, et 3390. Raba, ch. 29, p. 86. — David Ganz,

nologie,

t.

p. 582.

t. II.

liv. I,

— Zunz,

les

Vingt-Quatre Livres de

'gSque reproduite dans

le

l'

liv. Il,

Écriture-Sainte, table clironolo-*

tome XVIU de

la Bible

de Gaben.

— Pour se

convaincre de raccord des chiODOiogist^ jui& et chrétiens,

il fiiut

seolemrat remarquer que les premiers ont fixé l'avènement du Gbiîst à la date conTentionnoUo de STiO

m

depuis la créstioii.

Esdras,\,i,

'

.

23.

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356

LA KABBALB.

d'Anquetil Duperron

S

Zoroastre avait déjà

sa mission religieuse ea549; c'estr-à-dire au torze,

ans avant

premier retour 'des

ie

dans leur patrie.

Il

commeneé moins qua-

captifs

hébreux

âgé de quarante ans;

était alors

de sa vie venait de s'ouvrir,

Fépoque

la plus brillante

et elle se

prolonge jusqu'en 539. C'est pendant ces dix

années que Zoroastre convertit à sa

loi toute la

cour

que Ton croit être

et tout le

royaume du

Hystape

père de Darius. C'est durant ces cUx années

que

,

roi Gustasp,

du nouveau prophète va effrayer

la réputation

jusqu'aux brahmines de l'Inde, et que l'un d'entre eux, arrivé chez le roi Gustasp, pour confondre ce qu'il

appelle

un imposteur,

de céder,

est obligé

comme

tout

ce qui l'entoure, à l'irrésistible puissance de son adversaire. Enfin,

de 539 à 524, Zoroastre enseigne pu-

bliquement sa religion dans

la capitale

*

de l'empire

babylonien qu'il convertit tout entier, en rattachant avec prudence ses propres doctrines aux traditions déjà existantes

^.

moins d'une

telle

révolution

,

de leurs pères au moiment où éclat,

de supposer que ,

Est-il raisonnable

retournant dans le pays eflle

par conséquent quand

.té-

elle

répandait le plus vif devait laisser dans

leur esprit l'impression la plus forte, les Israélites n'en

aient emporté aucune trace, au

moins dans leurs opi-

nions et dans leurs idées les plus secrètes ? Cette ^ande

2.

ZendAvetta^tUi

Vie ie Zoroaitre^p. 07.

'mi:!

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357

TROISIÈME PAaiIE.

*

question de l'origine du mal, que jusque-là le judaïsme avait laissée dans l'ombre, et qui est le centre et le point

ses,

de départ de

pour ainsi dire Per-

la religion des

ne devait^eUe pas agir puissamment sur limagi-

hommes de

nation de ces

pour tous choses?

TOrient, aecontumés à tout

par une intervention divine,

e]q[>liquer

les

et

à remonter,

problèmes pareils, jusqu'à Torigine des

On ne

pourra pas dire qu'écrasés sous

de leur malheur,

ils

sont restés

le

poids

étrangers à ce qui se

passait autour d'eux sur cette terre de l'exil ; l'Écri-

ture elle-même nous les montre avec une sorte de com"-*' plaisance

,

élevés dans toutes les sciences

,

par consé^ il

ensuite avec eux

aux plus hautes dignités de l'empire.

Tel est préeisémeht le caractère de Daniel, de Zoro-

babei et de Méhémias

un

rftle si actif

n'est pas tout

:

dans

dont

les

deux derniers jouent

la délivrance

dd leurs

frères.

Ce

outre les quarante-deux mille personnes

qui retournèrent à Jérusalem, à la suite de Zorobabel,

une seconde émigration, conduite par £sdras, eut

lieu

sous le règne d'ArtaxeroeLonguemain , environ soixantedix-sept ans après la première. Durant cet intervalle,

la réforïne religieuse de Zoroastre avait eu le tem|>8 dé se répandre

dans toutes

les parties

lonien et de j^ter dans les

i. Daniel, I, i«

— Esdrat^

I,

cisprits

2; 0, 1.

de l'empire baby-

de profondes racifies.

— Jos^h. ArUiquiLt

liv.

XI,

ch. 4 et 5.

Digiiized


358

LÀ ILABBALE.

Enfin, de retour dans leur pays, les juifs demeurent toujours, jusqu'à la conquête d'Alexandre le Grand, les sujets des rois

ment jusqu'à garder

de Perse;

et

même

après cet événe-

leur entière dispersion, ils semblent re-

comme une

seconde patrie ces rives de VEn-

quand

phrate, autrefois arrosées de leurs pleurs,

regards et leurs pensées se tournaient

Sous

l'autorité

la captivité

à

yen

leurs

Jérusalem.

la fois civile et religieuse des chefs de

(Hmh>

"^H),

s'élète la sjrnagogue

de Ba-

b^lone qui concourt avec celle de la Palestine à Torganisation définitive les points

du judaïsme rabbinique ^ Sur tous

du pays qui

leur a donné asile,

Pombéditah, à Neliardéa, gieuses pole.

non moins

Parmi

rons milel

ils

florissantes

les docteurs sortis le

à Sora, à

fondent des écoles reli-

que

celles

de leur

de la métro-

nous

sèin^

cite-

Babylonien, mort près de quarante ans

avant Tavénement du Christ^ après avoir été le maître

de ce Jocbanan ben Zachaï, qui joue un '

dans

grand

si

les histoiiws kabbalistiques rapportées

rôle

précédem-

ment. Ajoutons que ces mêmes écoles ont produit

Thalmud de Babylone, expression dernière du judaïsme. Rien qu'à l'énumération de

et

le

complète

ces faits, on

peut déjà prévoir que nulle autre nation* n'a exercé sur les Juifs une action plus intime que les Perses; que nulle puissance moralé

n'îi

dû pénétrer dans leur esprit

1. Jost, Histoire générale des Israélites^ liv.

môme,

Histoire des^ hraélites depuis

X, ch. 11

Us Macchabées^

t.

et 12.

— Le

iV, liv.

XIV

tout entier.

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359

TROISIÈMB PARTIE.

plus fortement que

le

système religieux de Zoroastre

commen-

avec son long cortège de traditions et de tiûres.

Mais

le

doute n'est plus possible aussitôt qu'on

abandonne ces rapports purement extérieurs comparer entre les

elles les idées

deux peuples,

bases

pour

les résultats les

plus élevés et les

mêmes de leur civilisation respective. Cependant,

afin qu'on

ne puisse pas nous soupçonner àTavance

de fonder sur des ressemblances fortuites Forigine

isolées et

système dans

\e

purement

que nous attribuons à la kabbale,

nous allons, avant de montrer tous

et

,

qui représentent, chez

2end Afmla^

élémeats de ce

les

signaler en

peu de mots

par quelques exemples linfluence de la religion des

Perses sur le judaïsme en général. Loin d'être une' digression, cette partie de nos recherches ne sera pas la

plus faible preuve de Topinion que nous tenir, et Je

me

hâte d'ajouter que

mon

voulo^ ^u-

intention n'est

pas de parler dés dogmes fondamentaux de

1*

Ancien

Testament: car, puisque Zoroastre lui-même en appeUe sans cesse à des traditions plus anciennes que lui,

n est pas

nécessiaire,

il.

n

boiine critique, de regarder

à sa doctrine

les six

est

pas

jours de la création^

reconnaître dans les six Géhanbars

'

I.

même

permis,

comme des emprunts le

il

jen

faits

si faciles

à

paradis ter-

Le mot Ûâhanbars désigne à la fois les six époqoes de fil' créa'six fêtes destinées à les rappeler à la' mémoire des ÛÀëkig

tion et les (Bf.

BarDoof, CmmèritiOretufle Xài^a, p. 300). Pendant la première

de ces époques, Ormiùd & créé

le ciel

;

pendaut la deuxièdie,

il

a îàt

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LÀ KABBALE

du démon

restre et la ruse

forme du ser-

qui, sous la

pre-

pent, vint souffler la révolte dans l'âme de nos

miers parents

châtiment terrible et la croissante

le

^,

déchéance de ces derniers , obligés , après avoir vécu

comme

anges, de se nourrir, de se couvrir de la

les

métaux au sein

dépouille des animaux, d'arracher les

de

et d'inventer tous les arts

la terre,

nous subsistons^; enfin^

le

par lesquels

jugement .dernier avec

les

I

reaa; pendant la troisième, la terré; pendant la quatrième, las végétaux; pendant la cinquième, les animaux; enfin, à la sixième, est né

rhomme

Ce système de

(Anquetil Duperron,

autre prophète

Avesta,

1. 1,

2« part., p. 84).

mède ou chaldéeo, appelé Djernschid (Mquetii Pu-

perron, Vie de Zoroastre^ p. 67). i.

Zend

déjà enseigné avant Zoroastre, par un

la création était

V

'

Onnuzd apprend lui-même à son serviteur Zoroastre que

lui,

Ormuzd', avait donné (ou créé) un lieu de délices et d*abondanoe,

app^ Eerïmé semblaA au

Véeé^â,

Ce

plus beau que le monde'entier, était

lieu,

Béfaèscht (le Paradis céleste). FiiisAliiimane

dans le fleuve qui arrosait cet endroit, l'hiver {ZendAvesta Vendiéad, t. Il, p. lui-même qui saute du

ciel

la

femme

Meschiané.

naître,

264). Ailleurs, c'est

Ahrimane

sur la terre, sous la forme d'une cou-

leuvre. C'est lui encore qui séduit le premier

première

fit

Grande Gouleum, mère de

«

« leurs dispositions et leur dit

Il :

homme

Meschia

courut sur leurs pensées, C'est

il

et la

renversa

Abrimane qui a donné Veau, la commencement,

« terre, les arbres, les animaux. Ce fut ain^i gu^aa

« Âhrimane les trompa, «t

et,

jusqu'à la

fin, le

cruel n^à cherché qu'à

Zéad Àvè»ta^ t. U^ p. S5i et 578). » « Le Dew, qui ne ditqueie mensonge (Âhrimane), devenu pins

les séduire. 9.

« hardi, se présenta

une seconde

fois, et

leur a])porta (au premier

« couple) des fruits qu'ils mangèrent, et par là, de cent avantages a dont cela,

ils

jouissaient,

il

ne leur en resta qu'un.

nos premiers parents, séduits une troisième

 la quatrième fois,

ils

» {Ib. supr.)

fois,

Après

burent du

lait.

aUèrentà la chasse, mangèrent la viande des

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361

TR018IÈMB PARTIE.

terreurs qui l^accompaguent, avec la résurrection des

morts en esprit

et

en chair*. Toutes ces croyances,

on

les trouve, il est vrai,

le

Zmd

Aveita

que dans

la

,

dans le Bam^Deheick ^

non moins

sous une forme

Genèse; mais, nous

le

et

dans

explicite

répétons avec une

conviction parfaite, c'est beaucoup plus haut qu'il en faut chercher la source. •

Nous ne pouvons pas en dire

autant du judaïsme rabbinique

derne que

beaucoup plus mo-

,

de Zoroastre

la religion

^

:

comme nous

qâ'ils venaient

c*e8t le

Ève. Ensuite

ils

de tuer, et se

firent

des habits de lenis

Adam

Seigneur faisant des tuniques de peau à découvrent

le fer, se font

coupent des arbres pour se construire une tente

Au jour de la

et

une hache avec laquelle ;

enfin

ils

charnel lenient, et leurs enfants héritent de leurs misères. 1.

sui:-le-

quel jour peut en rejaillir sur Torigine de la

animaux peaiiz

ici,

nous comprendrons

la demièrei évidence, et

champ

:

du parsisme sont de

allons nous en assurer, les traces

à

ils

s'unissent (76.

supr.)

résurrection, l'àme reparaîtra d'abord; elle recon-

hommes

naîtra son corps; tous les

se reconnaîtront.

Ils

seront di-

deux classes,' les justes et les darwands (les méchants). Les justes iront au Gototman (le paradis) ; les darwands seront de nouveau précipités dans le douâiUi (l*enfer). Pendant trois Jours, les premiers goûteront, ea corps et en âme, lés jouissances du paradis; visés en

les antres souffriront

de

la

môme

suite les morts seront purifiés, « les

hommes

« là,

Ormuzd

il

manière les peines de

seront unis dans une ,

l'i^iifer.

n'y aura plus de méchants

ayant achevé toutes

môme

:

«

Bn-

Tous

œuvre. Dans ce temps-

les productions,

ne fera plus

du même repos. » C'est ce qu^on pourrait appeler la septième époque de la création, ou le sabc lien. Les morts ressuscites jouiront

lât des- Parses. {Zend Àvesta^ .t. n. p. 414) 2.

Après le Zend Avesta,

le

BwM'Dehneh

religieux des Parses. [Zend Avesta^

t. III,

est le plus aiicien Ijivte

p. 537)

L.yu,^cd by

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362

LA KABBALE*

kabbale,

si

nous noûs rappelons que

les plas

anciens

maîtres de cette science mystérieuse sont également

comptés parmi les plus

de

la

Miscbna et

les pères

*

vénérés de la synagogue.

à côté des

Si,

les docteurs

plus* sages

maximes sur l'emploi de

la

idées les plus consolantes sur la miséricorde

vie, des

et la justice divine,

on trouve souvent, dans le judaïsme,

des traces de la plus sombre superstition,

il

faut sur-

tout en chercher la causé dans lefiDroi qu'il inspire par

sa démonologie. Telle est, en

abandonne aux

rbcnnme, à tous

les instants

croire entouré de ces

puissance qu'il

effet, la

esprits malfaisants

(CPlWt

de son

ennemis

11121*1*))

exiistence,

invisibles,

que

«

peut se

non moins

acharnés à la perte de son' corps qu'à celle de son âme. Il

n'est pas encore né,

son berceau pour

le

que déjà

l'attendent près de

ils

disputer à Dieu et à la tendresse

d'une mère; à peine a-t-il ouvert les yeux sur ce

monde,

qu'ils viennent assaillir sa tète

de mille périls,

et sa

pensée de mille visions impures* Enfin, malheur

à lui,

s'il

ait

ne

résiste

pas toujours ! car, avant que la vie

complètement abandonné son corps,

s'emparer de leur proie ^

de ce genre,

il

ils

viendront

Eh bien I dans toutes

y a une similitude

les idées

parfaite entre la.tram

I.

Pourtoutés ces tradition^ nous renvenbi^ à deux recueils très

populaires; Tun, écrit en hébreu, est lé Chandelier hminmti) (niiao

lisnn)

;

rautre, en jargon hcbraïco-teutonique

lièrement auK femmes, sous ce

titre

lastueux

:

,

s'adresse particu-

Venez et Voyez (n^T^sr

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363

TROISIÈME PARtlE* dition jnive et le

nier

Zend Ayesla. D'abord, d'après eè deiv

monument,

les

démons ou

les dews, ces enfants

d'Ahrimane et des ténèbres/ ne sont pas breux que

les créatures

mille espèces,

d'Ormuzd ;

il

moms nom-

y en a de plus de

se présentent sons tontes les formes,

ils

ils

parcourent la terre en tous sens pour répandre chez

les

hommes

mande

(c

« les

dews

Ormuzd, quel

dews

mftles, oti sont les

où sont

est le lieu

dews courent en foule de cinquante

((

n Qnel est, àéh

la maladie et la faiblesse

Zoroastre à

femelles, côtés,

dews qui afEaiblissent les

les

de cent, de

« mille, dé dix mille côtés, enfin de tous lés cfttés « Anéantissez les

.

' ?•••

hommes

et

(f

ceux qui produisent les maladies, qui enlèrent le

(T

cœur de Thomme, comme le vent emporte les nuées^.»

Thalmud s'exprimè Aba Benjamin a dit Aucune

Voici maintenant en quels termes le

sur le cr

même

«

:

:

créature ne poorrait snbsisteor devant les espHts

mal-

avait la faculté de les voir*.

Abaî

« faisants, ir

ajoute

ce

tourent

i<

ture.

:

si Tceil

Ils sont plus

comme ou

nombreux qne nous

voit

Chacun de nous,

« mille à sa ce

sujet

gauche

nous en-

un champ entouré d'une dit notre maître

et dix mille

clô-

Houna, en a

à sa droite. Quand nous

nous sentons pressés dans une

« leur

et

foule, cela yient

de

présence ; quand nos genoux fléchissent sous

kg

u notre corps, eux seuls en sont la cause ; quanid U nons J

^

\.

Zend Av.,

t. II,

pag. 235

2.

Vendidad sadé,

5.

Zend Av., U, pag. cU13.

t. II,

;

t. III,

du Zend,

pag. 158.

ad., p. 323,

Liyiii^ixi

by

Google


364

JLA

JUBBALE.

semble qu'on a brisé nos membres,

(g

« euxqu'ii faut attribuer cette soufiraoïce

Zend Àyesta, s'unissent

(f

dit le

fc

produisent à la manière des

l'un

à

encore

c'est

«

Les dews,

l'autre et se re-

hommes ^*

» Mais ils se

multiplient également par nos propres impuretés,

honteux d'une débauche

les actes

glements

même

trois choses

aux anges, blent aux 1

par lesquelles

:

comme

:

mais

ressem-

un ils

dans

instant,

mangent,

boivent et se reproduisent à la manière des

mes *. De plua, ib ont tous pour ori^ne

hom-

les rêves las-

qui troublaient les nuits de notre premier père,

pendant et

ils

les anges, ils lisent

d'une extrémité à l'autre de la terre

cifs,

il

démons ressemblent

par lesquelles

et trois autres

hommes

Selon le Thalmud, les

avei^r^ portent des ailes et volent, en

ils

par

dérè-

solitaire et les

inyolontaires que provoque durant le

sommeil un songe voluptueux

ya

à

années qu'il a passées dans la solitude

les

même

aujourd hui encore, chez ses descendants, la

cause engendre les

mêmes effets

De

là,

chœ

les Juifs

V

1. Traité

Berachoth,

fol,

6 recto.

Un

autre docteur va jusqu'à ac-

cuser les démons d'user par le frottement de leurs mains les vê-

tements des rabbins, 2.

3. çoit

i.

Zend Av.,

t.

inm

n»mno, ihzi

Ui^n

»an,

ife.

H, pag. 336.

Un dew appelé fMftém dit lui-même qae, dans ce cas, û concomme une femme qui aeu commerce tmo quelqu'un. Zend t n« pag. 408, KmitttfAiMNfé. Ce passage a été

traduit eu latin par Buxtorf,

dans 8(mlMDtcoii '

Thalmudicum^ 5. 76.

6.

p. 2339.

'

mpr,

Yoy. dan&

le

nnin

mmb

pag. 408 verso de

i'édit.

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365

TROISIÈME PARTIE*

comme

ches les Parses^ eertaines formules de prière

dont

vertu est de prévenir ce malheur ^ Ëniln^ ce

la

sont les

mêmes

stants.

A

et

les autres,

peine rhonune

Zends, que

les

mimes

fantômes, les

assiègent, les uns

terreurs qui les

à leurs derniers in-

mort, disent les livres

est-il

démons viennent

l'obséder et l'interro-

ger'. Le Daroudj (le démon) Nésosch arrive, sous la

forme d'une mouche, se place sur

emeUement';

ensuite, lorsque Tftme séparée

invisible, elle est jugée

frappe

du corps

par deux anges dont

aux proportions

l'un est Mithra,

mille yeux, et dont la

main

Les rabbins, en conservant

su le rendre plus i<

et le

du pont Tchinevad qui sépare notre monde

arrive près

du monde

mort

le

est le

colossales,

aux dix

année d'une massue^.

même

efiGrayant encore.

fond d'idées, ont

«Lorsque l'homme,

au moment de quitter ce monde, vient à

disent-ils,

u ouvrir les yeux,

il

aperçoit dans sa maison une lueur

a extraordinaire et devant lui l'ange du seigneur, vêtu

« de lumière, <c

la

le

main une épée flamboyante; à

« rant est

saisi

i mou-

corps tout parsemé d'yeux et tenant cette vue, le

d'un frisson qui pénètre à la

fois

son

d'Amsterdam, un entrait fort curieux de Rabi Meoa'liem le babyloi.

Ztnd. Av.,

t n,

pag. 406.

— MUMtmr^ édit

pféoédeiile,pBg.Siv«f8oetiNtg. 45reelo.

8.

Zmd Av., X, n, pog. I6Î. Zmd Av„ pag. 316.

4.

ZendAv,,

t.

citée

dans la note

'

'

t. Il,

t.

n, pag. 114, 131.

Jb.

t.

m,

pag.

m, 906, 211-

i^iyui^cd by

Google


366

LA KABBALE*

àme fuit sueeessivemaat membres, comme un homme qui vou-

V eqjirU et son corps. Soa i<

dans tous ses

c<

drait changer de place. Mais voyant <[u

er

sible d'échapper,

c(

devant lui et se met tout entier en sa puissant

« Alors, 4c

4

si c'est

il

un juste,

la divine présence se

montre

du corps

lui et aussitôt l'àme s'envole loin

iCette

impos-

est

il

regarde en faoe eelui qui est là

\» k

première épreuve en sueeède une autre que l'on

appelle la qpiestion

^pn)

«

A

peine

ou l'épreuve du tombeau le

wxei

e0(«-il

(UU^n

enfermé dans

le

sé^

a jmlcr^, que Tàme vient de nouveau s'unir à kii, et ir..^

ouvrant les yeux^

k jugei^

il

voit

A

ses côtés- deîrE anges,

Chacun d'eux

à

main

ce

venus pour

<c

deux verges de feu (d'autres disent des ehàtnès de

a fer)^ et l'ime et le corps

« pour

Je

mal

cpi'îls

ont

&mi CeiH

tiept

jugés eo même, temps

ensemUe. Malheur à

«

rhonmie

défeedm I A« prunier coup dont on

ff

ses

fc

s'il

est trouvé coupable* car

.«emoAts «ont compoa. Mais aussilAt

1.

personne ne

Zohar, le

3« part., sect. k^uj, pag.

fond de ce tableau dans

126 verso, éd. Amsterdam. En le

Zohar, nous y avons joiut

2. D'après les kabbalistes, cesépcsttves

T&me

du coi^s

tous ses os-

wa corps est re-

quelques détails empruntés du Kitzour^ pag. 20

V* la séparation de

le

le frappe, tous

membres sont disloqués, au second^

prenant

la

et 21.

sont au nombre de

sfipt

:

Ja vécspitulalion des aoIflB de notre vie ; S» le mooient de la aépuUiire ; 4* Fépreuve ou te jagement du tombeau ; 5* le moment où le nott onooit animé par Tes^ sent lia m(«siue4«9 ve»; e» lescbfttimanÉI île Fenprit viml fer

;

et

;

S*^

T la métempsycose. Zi)lhm, Ib, supr.

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TROISlftlIB PARTIE.

recommence ^

çoQ&truit et le supplice

Ci

tiens doivent avoir à nos

tr^-

Ces

yeux d'autant plus de prix

empruntées presque littéralement au

qu'elles soot

har d'où

ont passé dans les toîts purement rab-

elles

biniques et dans les recueils populaires*. A ces croyan-

une foule d'usages

ces nous pouvons ajouta

tiques religieuses, également

mud le

et par le

commandés par

Zend Avesta. Ainsi

matiQy quitté son

lit,

ne peut

le Parse,

de pra-

et

le

Tbal-

après avoir^

faire quatre

pas avant

de ses reins la ceinture sacrée,

d'avolr< passé autour

appelée Kosti^; aous prétexte que pendant la nuit, été souillé par le contact des-démons,

aucune partie .de son corps ayant de

il

il

a

ne peut toudiOT

s'être jusqu'à trois

On

trouvera, chez

l'observateur de la loi rabbinique, les

mêmes devoirs

fois

baigné

les

appuyés sur

la

mains

et le visage

même

raison*

f

seulement

le Kosti est

remplacé par un vêtement d'une autre forme ^« Le disciple de Zoroastre et le seetateur

du Thalmnd «e eroient

#

^

i.

Mèmèf, ittsasges du ZolMr et dtt JKMoiir.

% 5.

Zend Av., t. U, pag. 409, Vendidaduidé. Thom. Hyde, relig, vetenm Pénarmiy pag. 463 et

4.

Orach Chaïm, pag. 54. La

les kabbalistcs.

même

Selon ces derniers,

donne durant le sommeil incapable de défendre

le

tiODs de la mort. Zokar^

et

il

vètenieat appelé

Tàme

supérieure nous aban-

ne nous reste alors que l'àme

corps des esprits iippurs et des

v*

port.»

Tbslmud, TraUé é» Sakbai^ cbap. 5.

4T7.

chose est recomiiiandte par

eect avu.

vitale,

émana*

Voyes aussi

le

8.

Qua^e^ows

(nms

au milieu d*uD« ouverture par revêtu aux quatre coins, de houppes de

^ai») «si un emé on passe la té te,

long, percé

laquelle

et

laine appelées Tzitzith,

^

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368

LA KABBALE

également ebligéB de saluer la lune, dans son premier quaxtier, par des prières et des actions de grâces

pratiques par lesquelles on éloigne d'un mort

nouveau-né

les

démons qui cherchent à

^.

Les

ou d'un

emparer,

s'en

sont ehes tous deux à peu près les mêmes'. L'une et

m'exprimer

l'autre, portant, si je puis

ainsi, la

dévo-

tion elle-même jusqu'à la profanation, ont des prières et des devoirs religieux

pour tous

les instants

,

pour

tous les actes, pour toutes les situations de la vie phy-

sique comme pour toutes celles de la vie morale^; aussi,

quoique la matière ne défaut, est-il

soit

pas encore près de nous faire

temps que ce parallèle touche à sa fin. Mais

la bizarrerie, l'excentricité

1.

Zend

Av.,

d'hui sous le 2.

t.

M,

même

des faits que nous

pag. 513. Cet usage subsiste encore aujour*

nom de SancHfic<Uion de

la lune. (nsiS.i \Z7n^p).

Chez les Parses, lorsqu'une femme vient d'accoucher, on en*

tretient dans sa cbambre, pendant trois jours et trois nuits , une lampe ou un l'eu alliimé. Zend Âo„ t m, peg. S65.7-l!lk. Hyde^ ouyr. cité, pag. 445. Chez les juife le même usage est observé à la mort d*nne personne. On entretient alors ce *qu*on appelle une lampe perQuant aux cércmonies dont le but est d'éloipétuelle (Tan gner du nouveau-né le démon Lilith, elles sont bien autrement

compliquées. Mais on en trouvera la raison et la description dans livre

3.

le

de Raziel.

On trouvera dans

le recueil

de

litanies appelées

lesehu sadéêf

des formules de prières que le Parse est oUigé de réciter au mo-

ment de se couper relles,

avant

423, 424. Des prières

490, juifs

les ongles,

cit

après les fonctions natu-

avant de remplir le devoir conjugal; Zend, Àv^^

dans

les

mêmes

t.

m, p.

417,

semblaMes sont ordonnées aux

circonstances. Voy. Joseph- Karo, Schottlchan

Àrouch^ pag. 2 K03n n>a nxi^n et le Kitzour^ pag. 32 tz'fKV

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TROISIÈME PARTIE.

369

venons de recueillir ne donne que plus de certitude à

la

conséquence que nous en tirons; car ce n'est pasassu-.

rément dans des croyances que

et

peut invoquer les

l'on

des pratiques de ce genre

lois générales

de

l'esprit

humain. Nous pensons donc avoir démontré que

la re-

ligion, c*estràrdire la civilisation tout entière des

an-

ciens Perses a laissé des traces nombreuses dans toutes les parties

du judaïsme

:

dans sa mythplogie

céleste,

représentée par les anges; dan^ sa mythologie infernale et enfin

dans

les pratiques

du

culte extérieur. Croirons-

nous à présent que sa philosophie, c'est-à-dire la kabbale, ait seule échappé à cette influence? Cette opi-

nion

est-elle

probable, quand nous savons que la tra-

dition kabbalistique s'est développée de la nière, dans le

même

temps,

et

même

s'appuie sur les

mar-

mêmes

noms que la loi orale ou la tradition thalmudique? Mais à Dieu ne plaise que dans un sujet aussi grave, nous puissions nous contenter, quelque fondée qu'elle soit,

d'une simple conjecture. Nous allons prendre un à un tous les éléments essentiels de la kabbale et Inontrer leur parfaite ressemblance avec les principes métaphy-

siques de la religion de Zoroastre. Cette manière de :

procède^, raître '

V

si elle n'est

au moins Le

rôle

pas

la

plus .savante, devra .pa-

la plus impartiale.

que VEn^soph^ Tinfini sans

nom

et

sans

forme, remplit dans la kabbi^e, est dpnné par la théologie des

mages au temps éternel (Zervane Akéréne),

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%

370

LA KABBALE.

à Tegpace

et d'autres diaent

eeii^

Uœitea^ Or^ nous

ferons remarquer sur-le-champ que le

ou du

lieu abaolu

Hébreux

le

nom même

mier principe,

nom de l'espace

(p)pDf makôm) e$t devenu chez les

cette

de la divinité. De plus, ce presource unique et suprême de

toute existence 9 n'est qu'un dieu abi^trait san$ action directe sur les être»

monde nous

:

,

,

sans commerce efficace avec le

par conséquent sans forint appréciable pour

car le bien et le mal, la lumière et les ténèbres

existent également, sont encore confondus dans son

sein^. D'après la

qous a

sfscte

été conservée

des zervanites» dont l'opinion

par un historien persan

le prin-

cipe dont nous venons de parler, Zervâne ne serait

lui-même,

que

la

2^

comme

la dntronne chez les kabbalistes»

première émanation de la luipière

On

infinie.

reconnaîtra sans effort lè Meïmra dés traduc-

teurs cbaldéens , dans ce^ n^ots par lesquels

lui-même

définit

THonover ou

Ormuzd

la parole créatrice

:

« Le pur^ le saint, le prompt Hpnover^ je vous le dis clairement, 6 sa^e Zoroastrel était avant le ciel,

(c

Duperron, dans les Mémoires de l'Académie des InXXXVII, pag. 584. Tom. II du Zend Av, Vendidad, 76., t. RI, Trad. du Boun-

1. Anquetil

'

scriptions,

2.

t.

Dehesch, Dans ce livre,

Ormuzd

et

Ahrimane sont appelés un seul

peuple du temps sans bornes.

^

Thom. Uydfi â4 oeter. P«rt. réfig. pog. 897. Alsec^ sont Zervanil» qui aasonint Incem prodijixîsse

Çharistani.

téra tipagorum

qua omneserant spiriteiites, luminoese, domiiiar 8e4 (luod haram maxlma penona, oui Domen Zeran, dvlMls-

penofuis ex Lnce, les. vit

de re aliquà, ex

istà dubitatione

emersit Satanas.

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n&TIB*

TR0.IS|Jill9

«

hym%

Teuitt,

mBsA

troupeau

la teero, avant les

avant

« levant Ips ^rbi:e^,

371

d'Ormuzd, avant

le feu, û\&

tf

rhomme

((

Qxist^at, avant tou3 le$ bien^. » C'est

pur, itvaat les dewa, av«at tout

parole qu'Qrmitsd

a çré^

le

Mai$

agit et qu'il ei^iste

mooâe^

elle n'est

monde

le

par cette

c'est

par

même

elle qu'il

pas seulement aiv*

au monde; quoique doonét d$ JKnc, eoumi^

térîçore

eUe remplit

comme

zends^, elle est éternelle

di^eçit les livres

le rôle

de médiateur entre

le

lui;

temps sans

bornes et les existences qui s'écoulent de son sein.

EUe renferme factions

la source et le

modèle de toutes

semblance avec

le

verbe kabbalistique, c'est qu'elle a

un cqrps et une &mo^

d'Ormuzdy *

sèment

;

comme

à

c'est-àr^dire qu'elle est

esprit et parolç. Esprit, elle n'est rien

la fois

moins que l'âme

ce d^nûer le dit lui-même exprès-*

parole ou corps, c'est-à-dire esprit devenu

visible, elle çst ei|

même tomps la loi

Nous trouvons

dfins

1.

Zcrki

2.

Mémoires de VAcadém, des

3. 76.

per^

Enfin, ce qui açhèye de lui donner touto res-

êtres. ^.

3**

les

avec la puissance de les réaliser dans les

,

idu.,

t. II,

et l'univers

*

Ormuzd quelque chose de

p. 138.

Inscript.,

t.

XXXVII,

supr. Voici les propres paroles de l'auteur

:

pa|[.

« dans Topinion de Zoroastre, renferme la source et le

620.

L'honover,

modèle de

« toiKtes les perfécUons çles ôtres, la puissance de les produire, et «

ne

s^est

fi

manifesté que par une sorte, de piolaliOD de la part dn

« temps sans bornes êt de oelle d'Ormuid* » i,

5.

Zend Àv„ t. Il, pag. 4i5. Zend Av., l. m, pag. 323

et 593.

24.

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LA KABBALS.

372 toat

à

fait

semblable i ce que

personne ou un visage

Zohar appelle une

le

H

(rj*i2;*^S).

est,

en

effet, la

plus

haute personnification de la parole créatrice^ de cette parole excellente dont

chercher en

dans

le

on a

lui» plutôt

temps

son âme. Aussi

fait

que dans

éternel, la réunion de tous les attributs

que Ton donne ordinairement à .Dieu manifestation, c'est-à-dire, dans

le

et

qui en sont

la

langage oriental,

la lumière la plus brillante et la plus pure. « .

fautr-il

suprême,

le principe

Au com-

u mencement, disent les livres sacrés des Parses, Grec

muad. élevé au-dessus dé tout,

fc

souveraine

avec la pureté

,

,

était

avec la science

dans la lumière du

« monde. Ce trône de lumière (HOD^ID)» ce lieu habité « par (c

,

Ormuzd

mière

»

U

,

est ce

qu'on appelle

renferme en

lui, ainsi

la

lumière pre-

que

Thomme c^

leste des kabbalistes, la vraie science, l'intelligence à

son plus haut degré, la grai^deur,

la bonté, la beauté,

l'énergie

ou

c'est lui

qui a créé , ou du moins qui a formé et qui

la force, la pureté

nourrit tons les êtres

ou

la

splendeur; enfin,

Sans doute on ne peut rien

conclure de ces qualités elles-mêmes et de leur res-

semblance avec

les Séphiroth»

Mais on ne peut s'empê-

cher de remarquer qu'elles sont toutes réunies dans

Ormuzd dont et

le rêle,

par rapport à

à l'espace sans bornes,

i.

est le

.même que

Zend Âv,y t m, pag. SIS. Eugène Baniouf, Commàilali^ *

8. Voy. M..

l'infini,

au temps celui d'A-

Mr U Jaçna,

I«'

chap.

jusqu'à la pag 146.

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373

TRVISIËMË PARTIE.

dam Kadmoo

par rapport à TEnsoph. Et mème^

si

nous

eu croyons Tbistorien que nous avons déjà avait ches les Perses

cité, il y une secte fort nombreuse aux yeux

de laquelle Ormuzd, c'était layolonté divine, manifestée sous une forme iiumaine et tout éblouissante de hi^

mière

11

que

est vrai aussi

les livres

pliquent pas sur l'acte par lequel

monde,

s^ur la

manière dont

il

zends ne s'ex-

Ormuzd a produit

est sorti

que son ennemi du sein de l'Etemel,

le

lui-même ainsi

et enfin sur ce qui

constitue la substance première des choses '.Mais Dieu

une

fois

comparé àrla lumière,

monde subordonnée à un vers considéré

la cause efficiente

comme le corps de la

parole invisible,

n'est guère possible qu'on n'arrive pas

comme des mots isolés de cette ou comme des rayons épars de cette

me. Aussi avons-nous remairqué que

il

à regarder tous

les êtres

rôle

du

principe supérieur, l'uni-

,

éternelle pa-r

lumière infi-

le

panthéisme

gnostique se rattache plus^ ou moins au principe fonda-

mental de la théologie des Parses i. Cette secte est celle

des Zerdusthiens. Voici leur opinion, rap-

portée par Slmristaai dans la traduction latine de vet. Fers, relig,, pag. 28S)

traosmiasse voluntatem

:

et

soam

postquam

Thom. Hyde de

effluxissent

(

3000 anoi,

in formà lacis fiilgentis composiln

in iigurara hunuuiain.

Us disent qu^OninuEd et Abiimaoe ont étiidmméé de Zenran* temps étemel ; qu*Onniud a donné te ciel, la terre et toates ses

S. le

productions. Mais nulle part le sens de ce

mot important

n*est clai-

rement déterminé. 3.

Cependant

Zend Âvesta

{

t.

il

n'est pas sans

U, p. 180),

importance d'observer que dans

Ormuzd est appelé le

corps des corps.

le

Ne

>

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,

374

LA KABBALE.

4* D'après les croyances kAbbalîMqués, oittitine d'a-

près

système de Platon, tous

le

ont d'abord

dans

existft

de ce

les êtres

mondé

le

monde une

invisible, bons

forme beaucoup plus parfaite; chacun d'eux a dans pensée di^ne son modèle invariable

montrer ici-bas qu a travers tière. Cette cloncq[>tiôù,

est

confondu avec

nous ,

le

les imperfections

le

le

dogme dë la préexistence

dans

le

2end ÂveSta,

de fefouër. Voici comment ce

nom

d que par ferouêr les Parses entendent

a

:

eUacun des êtres doués d'intelligence, son

ce

la pensée

« la tradition

lui.

et

le

On

sait

type divin de

le

ir

d'Ormuzd,

soiis

est expliqué

plus grand orientaliste de nos Jours

a et veille sur

de la mar

principe de la théorie des idées

la trouvons également

nom

par

le

la

ne pent se

qiii

Mè dans

génie supérieur qui l'inspire

Ce sens

est établi tout

à

la fois par

par les textes^ » L'interprétation d'Ao-

qaetil-^Dupenron est parfaitement d'accord aveé celleci

%

et

nous ne rapporterons pas tous

Zend Âvesta qui

la confirment.

un point

gnaler sur

les

passages du

Nous aimbns ûïiéat

si-

particulier de cette doctrine, entre

serait-ce pas la substance des substances, le

fondemeût

(7*)d^) des

M. Bumouf cite aussi im commentaire pehlvi très ancien, où noQS voyons, comme dans le Sépher 4$tii^ah et le Zoto, les deux mondes représentés dans le symbole dHin charlxw em-

kabbalistes

ittttsé ;

le

?

monde

supérieur, c'est la ffiuDme, et la

matière enflammée. Commêni. sùr 1.

C&mmmt.

2.

Voyez

Zend Av,^ t.

t

le

t.

XXXVn^

sor

te

Jaçna, pag.

Précis raisonné

in, pag.

pag. 623.

ie

natm visible,

la

Jagm, pag. 111.

270».

du système théologique de Zoroastre,

593 et les Mémoires de l'Académie des Inscript»,


375

TaOlSIÈMÉ PARTIE. les kabbalistes et les disciples

de Zoroastre, une coin-

eidence très remarqttablé. Nôtié nous rappelons ce

moment i Dieà com-

magnifique passage du Zokar où les âmës, au d'être enTÔyéés sur la terré, rëprfisèilteiit

bien elles vont souffrir éloignées de lui; combien de

misères et de similhirés les ittteiideitt dans notre nibttdè :

eb bien

dans

!

les traditions religieuses des Parses, les

entendre les mtines plaintës ei Ormiizd

féroiiërs font

leur répond à peu près fligées la lutte

de quittér

du

ciel

snrlaterre*. ((

le èiél. il leidr dit qu'ils

pour combattre

y

de la création; lité et

comme Jéhovah à

qu'ils

le

mal

sont nftt pëttr

et le faire disparaître

ne pourront jouir de Finiihorta-

que lorsque leur tâche aura ic

ces âmes, af-

Qnel avantage né

été remplie

retires-totts pas

de ce

que, dans le monde, je vous donnerai d'être dans des

H Corps! Combattez^faites disparate les enfants d'Aliii«

mane; à

(Y

état et

la fin je

vous rétablirai dans votre premier

TOUS serez héùrcnix*

« dans le

A

la fin je

ions remettrai

monde, vous serez immorteb, sans

u sans mal*. »

Un

vieillesse,

antre trait qni nons rappelle les

idées kabbalistiques, c'est que les peuples ont leurs ferouftrs

comme

les individus; e'éBi ainsi

Avesta invoque, souveiit

qnb

ferouër de riran>

le

le

Eend

du pays

où la

loi

de Zoroastre a été reconnué pour la première

fois.

Du

reste, cette

2.

Zmd Av.,

t. II»

croyance que nous rencontrons

pag. 3S0.

.

Liyiii^ixi

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3TG

LA liABBÂLË.

également dams les prophéties de Daniel % était probar-

blement déjà

très,

répandue chez

les

Chaldéens,

av^t

leur fusion politique «t religieuse avec les Perses* b° Si la

psychologie des kabbalistes a quelque res~

s^blance avec

celle

de Platon, die en a encore dayanr-

tage avec celle des Parses,

telle

qu on

la trouve ensei-

gnée dans un recueil de traditicms fort Anciennes y reproduit en grande partie par Anquetil-Duperron

dans les Méjoioires de l'Académie des Inscriptions^* Bappelons-nous d'abord que^ d'après qiîes,

il

y a dans Tàme humaine

les idées kabbalisti-

trois puissances

par-

faitement distinctes l'une de Tautre, et qui ue demeurent

imies qiïe pendant nôtre vie terréstre élevé est l'esprit

proprement

dit

:

au degré le plus

(piQ^i), pure éma-

nation de rintelligeifce divine» destinée à rentrer dans sa source et que les souillures de la terre ne peuvent

pas atteindre : au degré

le

dessus de la matière est

de

plus bas, immédiatement m-

le

principe du

mouvement

et

la sensation, Tesprit vital (VtBi) dont la tâche expire

sur les bords de la tombe ; enfin entre ces deux extrêmes

du mal,

vient se placer le siège

du bien

libre et responsable, la

personne morale (ITTl)*. Nous

devons

aj^outer

et

le principe

qu'à ces trois éléments princ^aux, plu*

sieurs kabbalistes et quelques philosophes d'une grande

1.

Chap.X«

2.

Tom.

3.

Voy. La

V.

lOetseq.

XXXVn, 2**

pag. 64^4^8.

partie, Cbap. UI, Opinion des kabimlistes sur l'âme

humaine,

L.iyui^L,d

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o77

TROISIÈME PARTIE.

dans

autorité tres

dont i'im est

de la senaation,

l'idée

du principe

}

l'autre est le type, ou, si

Ton

veut,

qui exprime la forme particulière de l'individu

(m>n% dans

principe vital, séparé

le

la puisBanee intermédiaire entre Tftnie

corps (H^n)

et le

en oQt ijoaté deux au-

le judalsàie'

pSsi,

le sein

KCan).

et s'envole trente jours

du

Cette forme descend

de la femme au

moment de

avant la mort. Ce .qui la rem-

place durant ce temps-là, n'est plus qu'une

informe. Or, établies

ciel

la conception,

ombre

sont précisément les distinctions

telles

dans Tâme humaine par

les traditions théolo-

giques des Parses. Le type individuel sera reconnu sans peine dans le Ferùuër qui, après avoir existé pur et isolé dans le ciel^ est obligé,

comme nous l'avons vu

plus haut, de se réunir au corps. Le principe

vital,

nous

le

retrouvons d'une manière non moins évidente

dans

le

Djan^àont le rôle, dit Tanteur que nous avons

pris pour guide, est de conserver les forces

du corps

et d'entretenir l'harmonie dans toutes ses parties, Ainsi

que

la 'Haïah des Hébreux,

il

ne participe pas au mal

dont l'homme se rend coupable;

il

n'est

de vapeur légère qui s'élève du cœur

qu'une sorte

et doit, après la

mort, se confondre avec la terre. VÂkko est au contraire le

principe

le

plus élevé.

prindpe précédent '

i

i.

'

des Croyances

DT^S). et

est au-dessus,

du mal.

comme C'est

le

une

' .

Moïse Corduero, dans son

nades

Il

est au-dessous

livre» intitulé le

— Voyez aussi

Jardin des Gre-

Rab. Saadiah dans son livre

des Opinions^ sect. YI, chap. 2.

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I

378

LÀ KABBALE.

sôirte

dé lumière venue du

(|ttaiid ttotriB cbrpft

telligeiice

Ireintë

de

à

qui doit y retourner,

ciel et

sera rendu i la pouBsière. C'est Tin-

pure de Platon

hi edhnâissanoe

et

des kabbalistes, mais res-

de nos devoirs, à la prévision

la vie future et de la résurrection

ou

la

personne morale, une malgré

en un mot,

la diversité

la

dite,

de

ses

responsable de nos actiôlis devant la

fiicnités et senie

justice divine*.

,

Tâme prop^ment

ébbsdience Inoràlè. Tient enfin

Une autre

distinction

beaucoup moins

11

zends, c'est celle qui, faisant l'homme à l'image de l'univers, reconnaît

dans la conscience humlBuné deux

principes d'action entièretaent opposés, deux herdars^

dontl'un, vënu dit

ciel,

nous porte vèi^

que ràutrè, créé par Ahrimane, lé

mal^. Ces deto piinci]pes,

le bien; tandis

hoiis entraîne à faire

t|ui

cependant n'excluent

pas la liberté, occupent une très grande place dans

niabnud et dans et

le

mauvais

Ânssi le

6*

I.

la kabbale,

désir (3113

y'Vl TST); peutr-être

La conception même d'Âhrimane, malgré son

L*ftiiMi

propreinént

dltie, :

m

la fois

du jugement

et

diemle , se compose de la sensation; 2* le

la pertoimè

1" le principe

Roé ou rintelligence proprement

dite

;

S**

le

Roiian qui paraît tenir

de l'imagination. Ces trois facultés sont

inséparables et ne forment qu'une seule àme. cette partie

dans

%

le

sont devenus le b&n

ils

bon ët le inauvais ange.

elle-même de trois facultés

à

de

la

Du

reste, j'avoue

psychoio^e des Parses in*a semblé

le mémoire d'Anquetil. Mém. dê fAead. des liuéip.^

très

que

obscure

pasSftgie eité.

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I

379

TROlSlàME PARTIE.

purement mythologique, a

caractère

dans le

été

conservée

kabbale; car les ténèbres et

les doctrines de. la

mal sont personnifiés dans Samaël j comme

la lu-

mière divine est représentée dans toute âa plénitude par l'homme céleste. Quant à Tinterprétation métaphysique de ce symbole, à savoir que le mativtds principe

matière, ou^

c'est la

comme

l'éconse, le dernier degré la trouver sans

disent les kabbalistés,

de Texistence,' ôh pourrait

aucune violence dans

la secte

des zer-

dustiens , qui établissait entre la lumière divine et le

royaume des ténèbres

le

même

digne de notre attention, car c'est

qn-on trouve dans

du code

prmce des

,

encore plus

plus aucienues

cette opinion kabbalis-

ténèbres,

que SaUiaël, perdaUt

de son nom, deviendra, à la fm des temps,

la moitié

un ange de lumière

et rentciBra, avec tout ce qui était

maudit,

grâce divine, u Cet injuste, cet

dans

H impur; dit

.

fait

n'existe pas ailleurs,

il

les parties les

religieux des Parses

tique que le

rapport qu'entre un

ombre ^ Mais un Autre

corps et sôn

la

Un passage du Taçna,

(c

qui ne comprend que

c<

dira l'Avesta; exécutant la loi,

w dans

la

le

mal ; à

demeure des damnés

ce rdi ténébreux la résurrection

il

(les

l'établira

darwands)

,

il

même »

Le

Bùwn-Deheêth ajoute qu'on pouita voir alors, d'un côté

Ormuzd

1.

2.

et les sept

premiers génies

Thom. Hyde; ùwro^ûUk pôg. Z$nd Av, t n, pag. 169.

^

,

de

1

autre Ahri^

etiBS, elmp. tS.

L.yu,^cd by

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o80

LA KAifBALË.

maae

et

un

nombre

pareil

ensemble un

sacriiice

d'esprits infernaux, oflbrant

à l'Éternel, Zervane Akéréne

^

*

Enfin, à toutes ees idées métaphysiques et religieuses

nous ajouterons un système de géographie assez étrange

que Ton trouve également, avée de légères variantes, dans Selon

le

le

Zohar

dans

et

Zend Àvesta

est divisée

sacrés des Parses*

les livres

' et le

Baun-Deheidi

la terre

en sept parties (keschvars), arrosées par au-

tant de grands fleuves, et séparées l'eau versée

' ,

Tune de Tautre par

au commencement. Chacune

comme un monde à nature différente

:

d'elles

forme

part et porte des habitants d'une

les

uns sont

noirs, les autres blancs;

à

ceux-ci ont le corps couvert de poils

la inanière des

animaux; ceux-là se distinguent par quelque autre conformation plus ou moins bizarre. Enfin, ime seule

de ces grandes parties de la terre a reçu roastre; les six autres sont abandonnées

maintenant sur listes.

u

au dessus de

« pieds

îious sept

comme chacun

((

Or,

((

à part

2. 5.

composa

ei

la

kabba-

la rapportant, aii rôle le

deux,

un même nombre de

de Zo-

aux dews. Yoici

sujet l'opinion des

Quand Dieu créa

a sept fleuves, et

1.

môme

Nous nous bornerons, en

de traducteur, ce

le

la loi

monde,

il

étendit

forma sous nos

et

terres.

11

lit

également

semaine de sept jours.

de ces cieux a ses constellations

renferme des anges d'une nature particu^

Zend Av., t. m, pafî. 415. Zend Av., t. II, pag. 170. Zend Av^^UlU, pâg. 365.

.

.


TROISIÈME PARTIE. c<

en est de

lière, il

même

381

des terres qui sont en bas*

(c

Placées les unes au-dessus des autres, elles sont toutes

ce

habitées y mais par des êtres de diverses natures,

cr

comme

a été dit pour les cieux. Parmi ces êtres,

il

« les uns ont deux visages, les autres en ont quatre, c<

d'autres

nW ont qu'un.

Ils

i(

davantage par leur couleur

ce

noirs et de blancs.

<c

ceux-là sont nus

:

ne se ressemblent pas il.

en

est

de rouges, de

Ceux-ci ont des vêtements;

comme des vers. Si l'on objecte que les habitants de ce monde sont également sortis

cr

tous

Ci

d'Adam, nous demanderons

s'il

qu'Adam

est possible

« se soit transporté dans tôutes ces régions pour les (c

peupler de ses enfants? Nous demanderons combien

cr

de femmes

ce

existé

il

aurait *eues alors? Mais

que dans

cette partie

de la terre qui est la

« plus élevée et qu'enveloppe le

La

non/ Adam n'a

ciel

supérieur^. »

seule différence qui sépare cette opinion de celle

des Parses, c'est èpi'au lieu de regarder les sept parties

de la terre

comme des divisions naturelles d'une même *

surface, elle

dans

les représente

enveloppées les unes

les autres et semblables, dit le texte,

d'un oignon

Teb 1.

nous

(oSm

sont, dans toute leur simplicité, sans

Zohar,Z*

part.^ pag.

9 verso

et

un

seulement inutiles,

&Am-

devoir d^okserver que

le texte. Noos avons beaucoup de répétitions et de digressions, non maié eztrénkement fiistidieuees et beaucQup trop

né se suivent pas aussi lûen dans

été .obligé d^éearler

aucun ar-

iO recto de rédition

sterdam, sect. Hipn. Nous nous faisons les idées

aux pelures

f Sk)-

n'?;»5

longues à rapporter.


\

382

KABBALB.

I.A

rangemeat systématique le

fond

commun

,

les

éléments qui constituât

des idé^ religieuseg

la Içahbale et

nées sous rin^ueOjCe du Zend Avesta* Quels qu'ea

nombre

soient le

Vimportance^ nous reculerioiis

et

encore devaat la conséquence qui çésulte de ce parallèle^ si

nous n'avioas paiement trouT^ dans

vres sacrés des £arses

les

toute la mythologie céleste et

,

infomala, une partie da la liturgie et vAafud quel(|ue»^

uns des dogmes

les

plus essentiels du judaïsme. Ce-:

pendant, ^ Dieu ne plaise que nous accusions l^s kab-c de n'avoir été que dç

b^listes

d'ayoir adopté sans exavoyen, (ication

,

en se bornant à

£n

qu'un peuple,

les couvrir

thèse générale forte

si

que

; '

ou du moinf sans modi* de ^'autorité des

des kiéçs et des croyances tout i

liyres saints,

étrangères.

serviles. iinjltateui:§

il

,

soit

sur

£ait

exemple

est sans

d un

lui Taction

autrç peuple, en soit venu à abdiquer sa véritable fïxistence,

qui est lexm'cioe 4d ses &cultés intérieures,

pour se contenter d'upe

^si,

d'une

vie, et, si je puis

m'exprimer

âme d'emprunt. Or, il est impossible de comme un fait i^olé, comnie un

.

considérer la kabbale

accident

dws

le

judaïsme;

vie et le cqbut; car si le

elle en* est

ThaUnud

$'est

au

coiitraire la

emparé de tout

ce qui concerne la pratique extérieure, lexécution térielle

dp

la loi

;

elle

mar

a gardé pour elle exclusivement

le dpinaine

de la spéculation, les plus redoutaUes pro-

blêmes de

la théologie naturelle et révélée,

d'ailleurs exciter la vénération

du peuple

^ijl

sachant

montrant

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383

TROISl&MS PARTIE.

elle-même, pour ses grossières croyances, un respect inviolable

et

»

rien daas sa

en

lui laissant eniendce qu'il n'y avait

ou dans son culte qui ne s'appuyât

foi

sur un mystère «ublime. Elle tifice,

le

pouvait san^

uster d'fu^

en portant à ses dernières conséquences

le

prin-

cipe de la méthode allégorique. Àussi avons-nous

à quel rang ascendant laire.

elle

elle

a été élevée par

et

quel

Les sentiments qu'elle inspirait autrefois se sont

de nous ; listiques

dans

temps

les plus

rapprochéa

que Sabbataï-Zévy, ce moderne Barchochebas^

\ Ce

un

de Tuni-

instant tous les Juifs

spnt encore les

XVIII* siècle,

les Juifs

les

en s'appuyant sur des idées kabba-

car, c'est

avait ébranlé pour

du

Th^lmud

a su exercer sur l'imagination popu-

«conservés jusque,

vers

le

vu

mêmes

Âdée^ qui» vers la fin

ont excité la plus vive agitation parmi

de la Hongrie et de la Pologne^, donnant ui^ian

sance à la secte des zoharites, des nouveaux 'hassidim, et conduisant des milliers d'Israélites

christianisme.

elle^même^

il

A

dans

le sein

du

considérer maintenant la kabbale en

est impossible

d^ n'y pas yoir un immense

progrès sur la théologie du Zend Avesta.

Ici,

en

effet,

qi^oiquampins absolu qu'on ne le ppnse commHuémefit,

quoique né en principe dans une religion qui reconnaît

un seul être suprême, le dualisme est la pierre angulaire 1.

suiv. — — Bâsnago, Histoire des

Voy. Lacroix, Mémoires de l'empire Ottoman, p. 259

Peter Beer, ouvr. cit„

U

II,

p. 260 et suiv.

'

Juifs, liv. IX, etc.

2. Voy. VÂppendio9

et

à la

fin

de

œ ?oiuine.

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384 de

LA KABBALE.

l'édifice:

Ormuzd et Âhrimane ont seuls une existence

un caractère divin et une vraie puissance;

réelle,

que rÉternely ce temps sans bornes dont l'un et Fautre, est,

En

abstraction.

voulant

du mal, on

bilité

monde

et

on ne

lui

tence.

Ce

,

le

sont sortis

une pure

décharger de la responsar-

a enlevé

lui

ils

dit,

le

gouvernement du

par conséquent toute participation au bien ;

a

laissé

nom

qu'un

avec une ombre d'exis-

n'est pas encore tout

comme dans chent

comme nous Tavons

tandis

:

dans

le

les traditions postérieures

toutes les idées relatives

Zend Avesta, qui s'y ratta-

au monde

invisible,

tous les grands principes de Tintelligence humaine sont

encore enveloppés dans un voile mythologique qui .

les

prendre pour des réalités visibles et des personnes

fait

distinctes

,

faites à l'image

de l'homme. Dans la doc-

trine des kabbalistes, les choses tout autre caractère

fond, la base et

le

:

c'est le

nous présentent un

monothéisme qui

prindpe de tout;

le

est le

dualisme

et

toutes les autres distinctions, quelles qu'elles soient, n'existent plus

unique

et

que dans

suprême,

est

la forme.

et l'essence intelligible, la est;

il

Dieu seul, le Dieu

à la fois la cause, la substance

forme idéale de tout ce qui

n'y a d'opposition, de dualisme qu'entre l'être

et le néant, entre la forme la plus élevée et le degré le

plus infime de l'existence. Celle-là, c'est la lumière; cehii-ci représente les ténèbres.

donc qu'une négation,

Les ténèbres ne sont

et la lumière,

comme nous

l'a•

vous plusieurs

fois

démontré,

c'est le principe

^iri-

L.iyui^L,d

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385

TROISIÈME PARTI£.

tuely c'est réteraelle sagesse, c'est l'intelligence infinie

qui crée tout ce qu'elle conçoit et conçoit ou pensé par cela seul qu'elle existe. Hais vrai qu'à

s'il

une certaine iiauteur

en est ainsi ;

est

s'il

pensée se

l'être et la

oonfondenf/ les grandes eoneeptions de l'intelligence

ne peuvent plus seulement

exister

dans

l'esprit, elles

né représentent pas de simples formes dont on abstraction à volonté ; elles ont

et absolue

c'est-àrdire

,

qu'on ne peut

l'éternelle substance. Tel est

fait

une valeur substantielle les séparer

précisément

de

le caractère

des Séphiroth, de l'Homme céleste, du Grand et du Petit Visage,

en

i;n

mot de

toutes les personnifications

comme on

voit , des

réalisations individuelles et mythologiques

du Zend

kabbalistiques

,

bien difiTérentes ,

Âvesta. Cependant le cadre, le dessin extérieur du Zend

Avesta est resté, mais

le

fond a complètement changé

de nature, et la kabbale nous of&e, par sa naissance,

un curieux

spectacle

,

le fait

même de my-

celui d'une

thologie passant à l'état de métaphysique, sous Tin-

même. du sentiment

fluence

religieux.

Cependant,

malgré tant d'étendue et de profondenr, qui a été

le

le

système

fruit de ce mouveoient n'est pas encore une

de ces œuvres où la raison humaine fasse un libre usage de ses droits et de sa force;

même

ne s'y

le

mysticisme lui-

produit pas sous »a forme la plus élevée,

car il reste encore enchsuné à une puissance extérieure, celle

de

la

parole révélée* Sans doute, cette puissance

est plus apparente

que

réelle;

sans doute, l'allégorie a 25

'


tA KABBALE.

386

bientôt £ût de la lettre sainte

exprime tout ce qu'on veut

s^rnce de

l'esprit et

mais toujours TeflEst

est-il

,

un signe complaisant qui un instrument docile au

de ses plus libres inspiratiçms;

que ce procédé

d'un calcul ou d'une

même

,

qu'il soit

illusion sincère

,

cet art

d'abriter des idées nouvelles sous quelque texte séculaire, est la consécration pJiiilosopliie* C'est ainsi

d'un préjugé

que

la

fatal à. la -vraie

kabbale, quoique née

sous l'influence d'unc^ civilisàtion étrangère et malgré Iç pimtbéi£|m§

qui est au fond de toutes ses doctrines^

a cependant un

caractère religieux et natipnaL C'est

i^asi qu'en se réfugiant sous l'autorité de la Bible et

epsuite de la loi orale, eUe

a

conservé

to^ites las

ap-

parences d'un système de théologie, et de théologie judaïque. Jl restait donc encore ^ pour la jhire entrer

dans

rhistoii*e

et de l'I^uinfuiité À à ^la montrer sous son yrai comme un produit naturel de l'esprit

de la philosophie

détruire ces qip^rences jour, ç'est-à-dire

bumain; Ce s'est

piiogrès^

,

.et

comme nous IVons

déjà dit,

accompli lentement, mais d'une manière d'autant

plu9 sûre^. dans la capitale des Ptolémées* Là, en les tr^^iditions

hébraïques franchirent pour

la

effet,

première

du sanctuaire et se répandirent dans le monde, mêlées à beaucoup d'idées nouvelles, mais

fois le seuil

sans rien perdre de leur propre substance. Les dépcH sitaires

de ces vieilles traditions, en voulant reprendre

un bien

qu'ils supposaient leur

i^partmir, accu^-

lirent avec ardeur les plus nobles résultats de la phi-

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387

TBOiftIÈllB PAETIB.

losoplue grQcquQ, les confondant de plus en plus avec leurs propres, (myanees. fi'tm autre •eAté,4es prétendus

de la

liéritieits

civilisation grecipie,

s'accoutumant peu

à peu à ce mélange^ nesengèrent phis qu^lui 4oiifMr l'organisation d'un riutiiîtion,

&y8tènie

le

raisonnement et

Ja filitlMophie et la thédogie 4s^ieat

fttre

également représentésu C'est ainsi que se forma l'école d' Ale^iuidrie, ce

résumé

brillant et ipreibnd

les idées philosophiques et rdyigieuses

Ainsi s'explique la ressemblaiiee

que :nous avons

dire Tidentité

,

de tMtes

de l'antiquité.

j'oserais

presque

trouvée, sur tous

les

points ^entiels, entre le néoplatomsuse el la kabbale*

Hais une

mun

à»

fois entrée

l'aspisi

par cette voie dans

le

fond

com-

humain, la kabbale n'en continua pas

moins, chez ies juifs de la Palestine, à se transmettre eaœbiaireQOkaiil

d'élus

fft

.

par la tradhien dans un

j^arder comme

à

petit icemle

le secret d'Israël,

C'^t

m qu'elle

du

a toujours été enseignée jusqu'à

JS^JuaTé Ici

^est h ^voir

oemoiefice :

m

la .publication

tumvel a#drè Ae recher-

Quelle influence la kabbale a. exercée

sur la phiksephie hermétique et mystique qui a jeté

en JSurope un

si

XV* Jusqu'à

fin

>la

éclat depuis le

commencement du

d« gonp sîèek , dont Raymond hxAiê

comme le premier et François mM^ fielmont eswne k damier rêprésestaoïL

peut Hrfi regardé euricos

Ce sera peut^tre

le sujet

ponfEà tire negavdé

d'ua second ouvrage qui

comme, b tampiémcat decehiird# 25.


388 Mais

LA KABBALE. le

but que nous nous sommes proposé relative-

ment au système kabbalistique proprement peasons

l'avoir atteint

et

,

dit

,

nous

ne nous reste plus qu'à

il

énoncer^ dans une récapitulation rapide > les résultats

que nous croyons avoir obtenus. .1®

La kabbale

n'est

pas une imitation de la philo-

sophie platonicienne, car Platon était inconnu dans la Palestine où* le système kabbalistique a été fcmdé; en^ suite

les

,

deux doctrines , malgré plusieurs

traits

de

ressemblance dont on est frappé au premier coup totalement Fune de l'autre sur les points

d'ceil, diffèrent

les

plus importants.

2""

La kabbale

n'est

pas une imitatipn de

l'école

d'A-

lexandrie; d'abord parce qu'elle est antérieure à l'école d'Alexandrie ; en outre parce que le judaïsme a

toujours montré'

une aversion instant

il

et

à

de

l'égard

la civilisation grecque

une ignorance profondes, dans le

plaçait la kabbale

au rang d'une

même

réTélar-

tion divine. '

3*

La kabbale ne peut pas

être regardée

comme l'œu-

vre de Philon^ bien que les doctrines de ce théologien

philosopha renfimnent un grand nombre d'idées kabber listiques.

Pbilon n'aurait pu transmettre ces idées à

ae^ compatriotes demeurés en Palestine^ sans led initier

en

même

temjjs à la philosophie grecque.

Il étsût

incapable^ par la nature de son esprit , de fonder

doctriae nouvelle. ver, dans les

De

plus,

monuments

il

serait impossible

.da

une

de trou-

judaKune, les moindres

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389

TROISIÈME PARTIE.

traces de son influence. Enfin, les écrits de Philon sont

plas récents que les principes kabbaUstiques dont on

trouve soit Tapplication ,

soit la

substance, dans la

version des Septante^ dans les proverbes de et

dans

W

de

le livre

La kabbale

nisme^ car tous

la

n'est les

Ben Sirah

Sagesse.

pas un emprunt fait au christiar-

grands principes sur lesquels

elle

s'appuie sont antérieurs à l'avènement du Christ. *5*

Les ressemblances frappantes que nous avons

trouvées entre cette doetriiie et les croyances de plu-

nombreux

sieurs sectes de la Perse, les rapports

zarres qu'elle nous présente avec le

et bi-

Zend Avesta,

les

traces que la religipn de Zoroastre a laissées dans toutes les parties

du judaïsme

et les relations extérieures qui,

depuis la captivité de Babylone, n'ont pas cessé d'exister entre les

ont

fait

Hébreux

et leurs anciens maîtres,

conclure que les matériaux de la kabbale ont

été puisés

dans

la théologie des anciens Parses

nous croyons avoir démontré en

emprunt ne

l'unité absolue

et

dans

:

mais

que cet

formes diverses,

elle

comme

sives et providentielles

dans son sein,

la nature, elle a substitué

de cause et de substance.

la formation des êtres

deux pouvoirs ennemis, les*

même temps

détruit pas l'originalité de la kabbale; car,

au dualisme en Dieu

pUquer

nous

de

les idées

Au

lieu d'ex«

par un acte arbitraire de

nous

les représente

comme

des manifestations succes-

l'intelligence infinie. £nfin,

prennent

la place des

person-

nificationsréalisées, et la métaphysique succède àla my-

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LÀ 1UBBALJ&* thologie.

Nous ajouterons que

loi nniveieette*

de

l'esprit

telle

nous pasait

humain. Point

être la

d'originalité

absolue; mais aussi, d'un peuple et d'un siècle à autee; point, de servile imitation. Quoi

sions faire pour conquérir, dans le

un

que nous pris-

domaine des sciences

morales, une indépendanee sans limites; la ohaÎDe de la tradition se

découYortesi

montrera toujours dans nos plus hardies et- si

immobiles que nous panusûons

quelquefois sous l'empire de la tradition et de l'autorité,

notre intelligenee fait ducheminjaoB idées se trans-

forment avec

la puissance

même

qui pèse sur

«né iévolntion*est sur le point d'éelater.

elles, et


APPENDICE.

_ 1.

M SECTE DES NOCmOX HASHMi: La secte kabbaliistiqae des Zobarites a été précédée par oelledes namtmÊm 'Easgidim. c'est-à-dire des noaTeanx saints^ on des nooveaux piétistes S fondée en 1740, par un raUnn polonais appelé IgraUfl Bwdsehem, ou Israël le Thaumaturge % et dont le centre étidt la ville de Medziboze, dans la province de Podolie. En peu de temps •

elle s'étendit,

non seulement dans

la Pologne,

mais dans toute

la

Yalacbie, dans la Moldavie, en Hongrie, particulièrement dans les enirirons

de la Galicie, et aujourd'hui encore

a son culte,

éteinte. Elle

elle est loin d'être

ses livres, ses docteurs à part, désignés sous

nom de JmUi {Ttadikim)^ et prenant ses arlioles de foi pourTexpresi^n complète, pour l'expression unique de la vérité; telle qn*il lè

est

donné à l'homme de

la

connaître ici-bas, elle repousse toute

autre influence, tout élément de civilisation et toute culture qui -

'

.

.

gfiaéai tous leiumi de 'Hassid (T^Dn) quiconque tfi dlstingae parmi eux par une stricte observance de toutes les lois religieuses. 1. lifltliitfli déiigiMiit fln

une

Jointe à

vie ascétique et entièrement vouée à la péalleiiflè

1a piété le bat et l'occupation 2.

nom.

Le nom de Baalschem Il

de toute sa

(C3\Z7

;

edai qui

fait

éB

vie.

Sj?!) signifie littéralement

le

maître

du

s'applique à certains kabbaliates pratiques, à qui l'on accorde la vertu

d'opérer des miracles et des cures merveilleuses au

moyen des

différents

noms

de Dieu au mo^en d'une sorte de Ibéurgie kabbalisUque. Voy. le texte, Z* parUe, ,

eh. III.

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392

LA JUBBALE

n'eet pas sortie

aux

de son

que

efforts

sein. Elle oppose la pins énergique résistance

fait le

gouvernement russe pour

doute pour convertir à la religion nationale

civiliser, et

les juifs

sans

répandus

dans ses immenses possessions. Elle a pris pour base de sa doctrine le Zohar» mais en substituant, pour la multitude, la foi aveugle

aux nisoanemeDts métaphysiques»

et

en tempérant par une

mo-

de la vie contemplative. Plus elle a rejeté ouvertement toutes

lale semi-épicurienne, les Austérités

flanche <}ue les anciens kalibaUstfls, les pratiques extérieures

,

tout Técbafaudage des préceptes thalmu-

diques, incompatibles, à ses yeux, avec une connaissance plus

profonde de

que et

à

la

nature divine. Elle ne reconnaît pas d'autre culte

la prière élevée jusqu'à la

contemplation, jusqu'au ravissement

n'admet pas d'autre enseignement, outre

l'extase; elle

har, que Tinterpiétation

symboQque des

bouche des putêB,

c*estnàHlire

kethbalistique, que

le

juste est

le

Zo-

écritures saintes dans la

de ses ohe&. En vertu de ce principe reœpioHon de Vuniven , elle accorde à

ses chefs des pouvoirs spirituels d'une nature extraordinaire,

comme

celui d'absoudre

l'homme de

imminent

guérir par sa seule prière des maladies les plus in-

,

de

curables; mais

le

À

cette intervention

ses péchés, de le délivrer d'un

danger

la condition que celui qui souffre aura foi

sumatuieUe. Du

dans

reçte, cette intervention n'est

absolument indispensable, chacun peut obtenir les

pas

mêmes résultats

en s^missant étroitement à Dieu ; car dans cette union mystique est la véritable science, la véritable puissance et l'accomplissement de tous

nos vœux. A ces idées viennent se mêler de superstitieuses légendes, des habitudes grossières et des préjugés de toute espèce, fruits de l'ignorance,

de

la

dégradation civile et d'une misère séculaire.

Un hopme de beaucoup

d*esprit et

de savoir, qui, aprte avoir

traversé les plus étranges vicissitudes» après avoir

connu toutes les dans la

superstitions et toutes les misères, s*est reposé finalement

philosophie de Kant, Salomon laissé

avait été

aMié. Nous croyons donc bien »>

1.

Maïmon, dans

ses

mémoires *, nous a

quelques détails assez piquants sur cette secte à laquelle

,

taire

Salomon Maimon'ft Leùeusgeschichie, von ihm

il

en traduisant ici. quel•

.

sclbit yeschrieben

und heraus-

gegeben von K. P. Moritt. 2 vol. in-13. Beriio, l7U2. L'extrait que nous allpus traduire apparUflot

m

t.

chap. XIX.


Ir

393

PPBNDlGfi. ques passages de son rare

]\m trop pea connu et

mais auparavant nous regardon/s

;

nir nos lecteurs que

derenu extièmejnent

comme un

devoir de préve-

Salomon Maïmon, à l'exemple de son maître en

philosophie, à l'exemple de Kant, dont au reste le scepticisme, est d'une sévérité

il

n'a guère pris

que

extrême pour toutes les opinions

mystiques, et parliculiôiement pour la kabi)ale; sans doute pour

Mre

oublier son exaltation première. Voici

donc en quels lennes^

après avoir traité avec beaucoup de rigueur les kabbalistes pratiques» les thaumaturges, les auteurs

de cures merveUleuses an moyen des

noms divins,

le

il

s'exprime sur

des fondateurs de

la secte

compte des kabbalistes

spécuiatiis,

des nouveaux 'Hassidim.

àme plus noble, se propoun but bien autrement élevé. Persuadés que pour être utiles à

« D'autres, d'un génie supérieur, d'une

saient

Ja (Danse générale et à leur cause particulière,

ils

avaient )>esoin

de la confiance du pêiq[»le» ils voulurent prendre sur de Fascendant, mais pour Téclalrer. Leur plan étiMt donc tout à

d'ètre'investis lu!

la fois

pohtique

et

moral. D'abord on put croire qu'ils voulaient seu-

lement débarrasser Forganisation morale

abus qui

s'y étaient introduits;

et religieuse des juifs des

mais ces réformes partielles devaient

nécessairement fiure crouler le système tout entier. € Les principaux points sur .lesquels portaient leurs attaques étaient les suivants

;

sciencir raUbiniqtte^ qui

ptifiér les préceptes religieux et

de

les

au

lieu

de aîniT'

rendre intelligibles pour-tous,

tend au contraire à les compliquer et à les rendre incertains; qui,

en outre, s'attache exclusivement à l'étude de

cuper surtout des moyens de

diq^tions de

la

la loi,

cette loi, entièrement

lieu

de s'oc-

tombées en désuétude, couuua ^

celles qui règlent les sacrifices, les purifications et

du même genre, sont

au

mettre en pratique. Ainsi, certaines

quelques autres

approfondies avec autant de soin que celles

dont Tusage n*a pas cessé. Us reprochaient enfin à cette même, science de ne tenir compte, dans la pratique elle-même, que des cé-

rémonies extérieures,

et

de perdre de vue leur but moral.

Ils s'atta-

quaient, en deuxième lieu, à la piété mal entendue de ceux qui se

li-

hommes dont nous parlons s'efforçaient sans doute'de pratiquer la vertu ; mais comme la raison n'était pas la^

vraient à la pénitence. Les

sourde leurs croyances, finisse idée

dé Dieu

et

et

que par là

de ses attributs,

même

ils

ils

se

fiiîsiûeht

,

une

devaient néceBafùrement

Digitized by

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394

.

IsÂ

.

lABBALB.

méoorinaître aussi la vraie vertu et s'en créer une d'après leur

ima-

gination. Aussi, tandis que l'amour de Dieu et le désir de lui ressem-

dû les porter à se soustraire à l'esclavage des sens et des à se conduire diaprés les lois d*une volonté libre guidée

bler auraient

passiaos, et {ttr

li^nleon,

ils

lèQx»pMioi» eu

dienâiaieiit liien plutôt dètrajflant

en

même

à

anéantir leurs seos-et

lènsps leurs ibnses pUes-mè-

mes, comine je fal démontié idllenrs par quelques exemples déplo^ rables. « Les réformateurs

ou édaireurs demandaient au contraire,

comme

condition indispensable de la vraie vertu, la sérénité de l'àme et un esprit disposé

à

toute espèce d'activité

permettre, mais

ils

;

ils

ne se contentaient pas de

reoommandaieDt l'usage modéré de toutes

les

cuhe divklooBsislaità se détaeherlâMMlduooips, «Ml-è-dirs à détourner leur pensée de tout ce qui n*est pas Diea,.8ans en excepter leur mot individuel, et à s'unir complètement à Dieu de là une sorte de négation d'eux-mêmes, qui leur faisait mettre sur le compte de

jouiSBaBoes, afin de oonsorver cette sérénité si prédeose* ^«eor

;

la divinité toutes les actions qu'ils commettaient dans cet état.

» Leur culte était donc une espèce de piété spéculative à laquelle ils

n*a8Signaient ni heure ni fiwmnle partiGalière>, laiesam

s'y

limr selon

le degré

de perlBcticHi anquti

il

élait

chacun

parvenu ; ce-

pendant Os cbofsiBsaient de préférence les beures destinées au ser-

ûBkM du culte; ils

vice

dont

j'ai

contemplation de .

8*y appliquaient surtout

à ce détachement avant dans

parié, c'est-à-dire qu'ils se plongeaient si

devant eu»;

la perfection divine,

4 les eu

que tout

croire, ils n'avaient

la

le reste disparaissait

même plus

conscience de

leur propre coups,' qui, assonBent-iis, élait privé dans ces

momenls-

làdetonteeeBSiraté.

»

llÉis,

comme un aussi complet détaBhement n*est pas dioss fih ils s^efforçaient, au moyen de diverses opênHmm mé-

die à obtenir,

caniques^ telles que le

mouvement

état lorsqu'une distraction

et les cris,

quelconque

les

de rentrer dans cet

en avait

tirés, et

de s'y

maintenir durant toute la durée des exercices pieux. C*était chose comiqtte de les toit firéquenunent intenomine leurs prières par des

efidamalions ôtitinges, par des gestes ridicules adressés à Satan,* œt

ennemi invincible qui cherchait malignement à les troubler durant leurs prières, et qu'ils repoussaient par la

menace

et l'insulte;

L.yu,^cd by

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395 maintes

fatigués par la violence de cet exercice, ils tombaient

fois,

évanouis à la «

ûn de la prière.

PlnstoiifS' niriS» sectafeeuis

de

cette doctrine, interrogés sur ce

qui oecii^l leur "pensée ddrant ces lûngs Jouis où ils se promenaient olsil^ la pipe à la boodie, répondaient c qnils pensaient à Bien f » Mais, pour que cette réponse fût qu'une étude constante de

la

avaient de la perfection divine

qu'ils

point ainsi,

comme

satisffiisante,

il

eût fann

nature les aidât à compléter les notions or,

;

comme

il

n'en était

leurs connaissances naturelles étaient

traire des phiB restreintes, cette concentration

au con-

de toute leur

activité

un ffoint unique «t* qui devait Im édnpper sans cesse, ed^tnail nn était ccMitre natùrè. Bb ootue, pour* pouvoir aittribner leurs

sur

acKonsà DMflVè<]rt

fàllu

que ces actions eussent pour mobile une

connaissance exacte des attributs divins; étaient-elles, au contraire, le résultat

de leur ignorance,

d^excès étaient mis sur

que «

il

arrivait infailliblement

compte de la divinité ;

qu'une foule

c'est

du

reste ce

les suites ont trop bien prouvé.

B est d'ailleurs ûcile de comprendre cornaient cette seetè se ré-

pandit

de

le

si ^fomplenent, et

fiiveér auprèfrde

pom^iioi la nbuvrile doctrine trouva

b

lanu^^tve iMfffle de

nalton

:

t^t

l'amour de roi»

siveté et de la vie spéculative chez cette foule vouée à l'étude dès sa

naissance, la sécheresse et la stérilité de la science rabbinique, l'en-

nui des prescriptions cérémonielles dont la nouvelle doctrine voulait

alléger le fardeau, enfin la satisfaction qu'y trouvaient

un pen-

diant naturel à Texaltation et le goût du mervÔQleuXf tout explique le ildt

d'une manière plos 4tte suIBsuite.

« Dans l'origine, les ifaMiins et les dévots de la viellfe espèoe dierchèrent à s'opposer au développement de cette secte qui n'en obtint pas moins

le

dessus pour les raisons que

mosité devint très vive des dfcux côtés fkire ^

je :

viens d'énumérer. L'ani-

chaque

parti

chercha à se

des adhérents, une scission s'opéra parmi le peuple, et les opi-

nions forent partagées.

« Je ne poavais à cette époque me iSmier une idée exacte de cette setete

et

ne

savais trop qu'en penser, lorsqu'un jeune

homme, dqà aux su-

incorporé à la société, et qui avait eu le bonheur de parler périeurs face à face, vint à passer par l'endroit

n'eus garde de laisser échapper une

si belle

je demeurais. Je

occasiou, et demandai à

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396

LA XABBALB.

rétntDger quelques renseignements sur Torganisation intérieure de

manière dont on y

cette secte, sur la

était

admis,

etc.

L'étranger, qui n'avait pas encore dépassé le premier degré dlni-

«

ti^Uon, ne saTait rieu toudiant rorganisation intérieure et ne put

m'en spsmoén ; mali, quant au mode d^adraission» il m'assura que c'était la diose la plus simple du monde. Quiconque se sentait le déiBir dtoiver à la perfection sans savoir comment il pourrait .satisfiiire à ce vœu ou comment il se délivrerait des obstadee qui se Tien

trouveraient sur sa route, n'avait qu'à s'adresser aux supérieurs, et eo ipso le voilà

membre de

cette société.

Il

n'était pets

même

néces-

saire (comme cela se pratique avec les médecins) d'entretenir les clie& de ses infirmités morales ni

meioé jusqu'alon;

du genre de

Wtii^

la distance «

et

dans

le

l'on avait

sublimes*

pour eux, Tavenif n'àvait point de

les plus secrets ireplis;

voiles, et la distance

que

^ T ^saàsDi Jusque

le cœur humain jié^Bûimtmàêif^

dans

vie

dans l'espace disparaissait à leurs yeux

comme

temps.

Leurs prédications et leurs leçons morales n'étaient pas méditées

ordonnées à Tavanoe d'après un plan régulier; car ce moyen,

généralement usité, ne saurait convenir qu^à celui qui se regarde

comme distant,

agissant par

luhméme

et distinct

de la divinité;

ces supérieuis ne considéraient au contraire .leur enseignonsnt

comme

divin, et par conséquent

le fruit

de l'anéantissement d'eux-mêmes devant Dieu

comme

infaillible,

que lorsqu'il

lorsque la parole leur était inspirée {ex tempore), selon circonstances et sans qu'ils y missent « Bncbanté

de cette description, je

aucunement du

priai l'étranger

était

c'est-à-dire

,

le

besoin des

leur.

de

me commu-

niquer quelques-unes de ces divines leçons; alors, se frappant le front de la main,

comme s'il

eftt

attendu Tinspiration d'en haut et

agitant sans relâcbe ses bras qu'il avait

tourna vei^ rnoi d'un air solennel et o(

à demi découverts,

commença de

Chantez à Dieu un nouveau cantique

;

« i;ûon des saints (Ps. Ii9, v. l.). Voici

€ expliquent ce verset

:

il

se re-

la sorte:

sa louange est dans laréu-

comment nos supérieurs

Les attributs de Dieu, être tout parfoit,

« doivent nécessairement surpasser de beaucoup les attributs de « tout dire limité ; sa louange,

comme

eK(Nression

de ces

« doit donc également surpasser toute louange donnée aux

attributs,

hommes.


397

APPENDICE.

« Or, jusqu'à présent , quand on voulait louer Dieu, on se bornait à « lui reconnaître certaines puissances surnaturelles,

comme

de dé-

« couvrir l'inconnu, de prévoir Tavenir, d'agir immédiatement par

«

fia

« «

(les supérleius)

simple Tolonté,

hommes pieux

Mais maintenant «jae les

etc.

sont également amiables d*acoompUr ces mer-

TeiUes, et que Dieu n*a aucune prérogatlira sur eux & cet égard, il « faut songer à trouver une louange nouvelle qui ne puisse se rap-

a porter qu'à Dieu seul. » «

Tout ravi de

celte

manière ingénieuse d'interpréter

ÉcntureSy îe suppliai l'étranger de

les Saiiite»-

me citer eucore quelques

explica-

tions de ce geuro, et celui-ci» toujours dans le feu de l'inspiration,

continua en ces termes

Dieu descendît sur «

ils

:

Tandis que

lui (n,

interprètent ces paroles

« son activité personnelle, « de l'Esprit-Saint a instrument

c musicien «

Uvre des

;

il

il

:

le musicien jouait, Tesprit

Tant que l'homme n'a pas renoncé à

est incapable

de recevoir l'inspiration

faut pour cela qu'il se considère conune

purement

passif.

(le seiyiteiff

de

Void comment

Rois, 3, 15). «

Ce passage

de Dieu)

:

ilevient semblable

alm l'Esprit de Dieu descend sur lui»

.

un

donc Quand

signifie

le

à rinstrumenty

»

€ St maintenant écoutez encore, poursuivit l'étranger, l'explici« tion

de ce passage de la Miscbna où il

est dit

«

«

11

:

Que l'honneur de ton

'

a prochain te soit aussi cher que le tien. »

Nos maîtres expliquent ces paroles de la manière suivante ; est certain que personne ne peut trouver de plaisir à se faire de

« l'honneur i soi-même, ce qui serait tout à &it ridicule; mais

il

« est tout aussi ridicule d'attacher trop de prix aux témoignages « d'honneur qui peuvent

nous

élre rendus

par un autre, puisque

« nous ne saurions réetlement acquérir par là une valeur supérieure «

à

«

il

celle :

«

que nous possédons. Aussi

le vrai

Que l'honneur de ton prochain

sens de ces paroles est-

(c'est-à-dire

que ton prochain

« te rend) te soit aussi indifiérent que le tien, (que celui qué tu te *

« rendsàtoi>mèi^e).» 1.

Celte interprétation repose

signifie à la fois

sur deux équivoques. Le

un instrument de musique

mot hébreu 'f^2 Ce mot est

et l'action d'en jouer.

précédé de la préfixe 3 dont la signification est également double la traduire

à la

fois

par lorsque, tandis que {tandis que

par coiam^ semblable à,

{le

musicien devenu semblable

le

à un

;

car on peut

musicien jouait^, et instrument). A. F.

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398

hk KABBALE.

.« j|8

Vemilktm tepa»-

ratai oonfQBâa d'adadrotioD devant

de l'ingénieuse ex^gôee sur laquelle

aées, et tout émerveillé

on

les

i^puyait. «

Mon

imagination s'exalta vivement à

tion, et devenir

membre de

cette

la suite

vénérable société

de cette descripfvit

dè&rlorS'POB

ûU» le voyage de H où xésidfat le cbef 8upK6iii»B**% fattendis a?ec im^enop la fia de mon servage dès que le tenue en fot amv6 et que feus i^ctt'im payement, je commençai mon pèlerinage au lieu de retouroer daos mon domicile qui n'était éloigné que de deux miUtiii le voy^e n§ rou lepltts ^n)eD)l; msl,

bi#Q décidé de

;

4|ird pas

moins de plusieurs semaines.

« Aussitôt arrivé à n'^eus rien

M

,

et

de plus pressé que de

que j'allais immédiatement

lui

à peine reposé de mes 4È»iiré8^té. Mais on

que j^eone

me dit que je i sevenir le

ne pouvais encore é,tre

introduit ches lui *

samedi suivant comme

les autres étrangers également arrivés

le voir et avec lesquels j'étais invité rais le .

fatigues, je

me rendre chez le SHpéneur, crojfaci^

bonheur de voir

le saint

sa bouche l'enseignement

;

homme

face

à cause

.de tout

ce

à face

et d'entendre de

plus sublime, de telle sorte que cette

le

entrevue putdiqiuie pourrait être regardée culière»

pour

à sa table à cette occasion j'au-

.quf» j*y

comme une audience parti-

reiÉimqu^qus d*in4ividjHel et

n'ayant trait qu*à moi sec^. « Tartivai donc le jour du sabbat

chez

mon

hôte inconnu un grand

à ce festin solennel, nombre d'hommes

venus de différentes contrées dans

grand

homme

ht

le

môme

et je trouvai

vénérables,

dessein que moi. Le

enûn son entrée; il avait un maintien des plus un vêtement complet d^ saJUn blaœ; ses 90U«>

impcisapts et portait

lierset jusqu'à 8^ tabatière étaient

de ,4sette çott]a9r,quel^JiaUNh

Usl^ JWiident conuoe la couleur de la fffioà. ^ Qratiâa AaiM nouvel arrivé d'un Mlem* c'estrà-dire qu'il le s^l)H^ « On se mit à. table, et durant tout le temps du repas régna un silence solennel.

Le repas terminé,

sacrée, propre à élever

Tàme, puis

et appda à haute voix ctiaque

.

1,

SidoaionlbilM

était

le

chef entonna une mélodie

appuya

la

main sur son

nouv^ arrivé par son nom

«Um «agi^

tnlMrdMeiiftBtodafenBiWk

il

daas

w

ftnw

Uolés,

front

et celui de

mmam ImU^

A« F.

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399

APPBMMCB. sa demeure, ce qui nous causa une extrême surprise.

chacun de nous de

lui réciter

un

verset tiré de TÉcriture sainte, et

lorsque l'on eut satisfait à sa demande,

sermon auquel

le

supérieur

les versets récités devaient servir

que bien

les^iejravec tant d'art

U demanda à

commença un

de texte ;

divers livres de l'Éccituie sainte» i( les ptéseolait oomnie

formé un tout homogène ; mais oe qui c'est

quelque chose de

la citation

intimes. Tout cela nous jeta dans « .

Mais peu de temps

suffit

dans

ils efrasaol

plus étmnge encore,

était

que cliacun de nous croyait trouver dans

correspondant à

savait

il

qu'ils fussent pris sans suite

la partie

relatif

du sermon

à ses sentiments

une grande admiration.

pour

me

âUre revenir de

ma

baute

opinion sur ce chef et sur c^tte sociétô en général, le remjiTqnai .

que leur ingénieuse exégèse trécie

une

était fiuisse et

en outre qu'elle était vér

par les principes extravagants qui lui servaientd^nee puis» ;

fois cette

lectuelle!

exégèse entendue , adieu toute autre nourriture intel-

— Leurs prétendus miracles s'expliquaient aussi de la ma-

nière la plus simple

:

les

correspondances, les étions, une certaine

connaissance du cœur humain aidée de la

pb^ognomoK^que, des

questions habilemeniitosées 4e manière à suixoendie.les seorelsde

Véjm,

v(^ par quels moyens ils se faisaifint-décenaer, pavlssf^

simples et crédules, leur brevet de prophètes. «

Ce qui contribua beaucoup aussi à

ciété, ce furent

gaieté;

me

dégoûter de cette so-

ses allures cyniques et son dévergondage dans la

pour n'en

citer

qu'un exemple,

je dirai

qu'un jour, nous

pci^, l'am des un peu plus tard que ^exoutume; les autmMul ayant demandé la cause, il répondit que ç*étail parce que sa femme étant tous réunis chez le supérieur à l'i^eure de la

m

nôtres arriva

qfUf duwnn séant Le supérieur survint,. s*infôrma de la cause de tout ce tumulte, et quand il apprit que P.... était devenu

étatt

à

accouchée d'une

le féliciter

père d'une

à grand

fille

les étrivières

!

,

fille

pendant la nuit ; sur

bruit.

il s'écria

avec humeur

;

«

Une ûl^e

!

f^u'on lui

donpp

»

« Le pauvre

bomme -se défendit de son mieux;

il

ne cgynpffenait

nullement pourquoi une peine lui sersit infljgéé, parce que jOBonne avait

para de le

lui,

mis une fille au monde.; mais rien n'y on vous Tétendit à terre, et ce fut à qui

plus durement. Tous, à

1

exception

dc^ la

fitl

On

9

s*em-

le fustigerait

victime, entrèrent

eu

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AOO

LA KABBALE.

grande gaieté à la suite de cette exécution, et là-dessus ezliorta

à la

en ces termes

prière

:

le

chef les

« Frères, serves le Seigneur avec

Jdet» « Je ne voulus pas séjourner plus longtemps dans cet endroit, et après avoir reçu la bénédiction

congé de jamais

la société, je partis

et retournai

avec

du supérieur, après avoir

la résolution

pris

de l'abandonner à

dans mes pénates.

moyens mis en dominar tion de la nation presque entière et opéré sans nul doute une grande révolution , si les extravagances de quelques-uns de ses m^ubres n'avaient mis à nu Inen des câtés faiblés et fourni des armes contre « Cette secte iormait, à considérer son but et les

^

œovre, une espèce de

elle

société secrète qui aurait ^acquis la

à ses adversaires.

« Quelques-uns d'entre eux

,

qui avaient à cœur de se montrer

vrais cyniques, violaient ouvertement toutes les lois de la décence,

.couraient entièrement nus sur des places publiques, etc., etc. Leurs

imfHOviUatlons (oonséquenoé ftisaieQt

du

principe de ranniliilaticm), leur

souvent introduire dans leurs sermons les alisurdités les

plus incofflprâienisihles et les plus désordonnées:

au point de

•qui devinrent fous taient plus.

A

il

y en eut même

se figurer qu'effectivement ils n'exis-

cela se joignirent encore

(

et ce furent les causes

principales qui hâtèrent leur chute), leur orgueil et leur mépris

pour tout ce qui

n'était

pas de leur secte , mais surtout pour lesialh

Mns , dont ils se firent des adversaires acbamés et puissants. » '(Att les anciens *Bas»iâim l'étude du

Zohar etles croyances kab-

Mistiques étaient toujours accompagnées des plus grandes austérités,

des plus cruelles abstinences de la vie ascétique. C'étaient

mépris de la vie

et

le

dernière exagération. Le

un exemple

le

principe de la pénitence portés jusqu'à leur

même Salomon Maïmou nous en a eu sous

rapporte

yeux pendant son en&nce etsonséJourenPolog&ei On ne nous saura pas mauvais gié d'ajouter à ce qui précède la traduction de ce récit « Vh savant renommé par sa piété, Simon de Lubtscb, avait déjà accompli la, pénitence de Kana^ qui consiste à jeûner tous les jours terrible qu'il

les

pendant six ans vivant,

comme

et

la

à ne rien prendre viande,

le soir

les laitages, le

.

qui provienne d'un être

miel, etc.;

outre acquitté de la pénitence dite Cro<a<^,c'estrÀ-dire,

il

s'était

en

une pérégrina-

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4

k^nnhicB*

401

on ne passe pas deux nuits de suite portait habituellement un ciliée de crin

tion constante durant laquelle

dans

même

le

endroit, et

sur la peau nue

pour

et

être

;

il

eh bien tout cela ne ,

pas à sa conscience

suffisait

ea paix avec lui-même »

il

se crut obligé à une autre

au poids S c'eslréhliie à une à eliaque péciié. Hais après persuadé ^ue lé noôibre dé Ses pé-

espèce d'épreuve appelée la pénitenoe

pénîtence particuliàre et proporMonnée

aMf ftti Sdft «tfrii|yté

,

il liBsta

chés était trop grand pour qu'il pût jamais les expier de cétte &çoii, et

il

se mit en tête de se laisser

quelque temps,

il

mourir de laim. Après avoir jeûaé

vint à passer par l'endroit qu'habitait

et sans prévenir qui

que ce

fût

de la maison ,

mon

père

s'en alla tout droit

il

éèm la grange, où û Ustobà Sandconnaissanee. Mon père étant su^ rem pàr hasard, treuta cet homme» qa'û ccnmaissatt depuisloi^^ temps» éteodu par

&

le litre le (dus Important

*

Mon

père savait à qui

foule de rafraîchissements il

ne put rien

il

avait à faire et se procura aussitôt

Simon

une

mais toutes ses instances furent vaines,

;

lui faire accepter

et toujours il trouva

jMrfioQ

deiïdHaufftf et tenant

de la Inbbate»

;

plusieurs fois

inflexible

;

il

revint à la charge,

ayant à la

fin

quelque occu-

qid rappelait dans l'âitérieur de la maison,

il

iut obligé

d'abandoËmer sen hôte pour ^pielqueshistants; aussilôt eelui^, l>our se déUYTir tlfit

mon

de toute hnpoftuhiié, rassemhta ses fotees et pa^

à se traîner hors de la maison et

même

hors du village.

père retourna dans la grange et la trouva vide,

non

du

rir

après lui et le trouva mort

dit

parmi les juife, et Simon fut regardé

5. Ouvr, cité. T. I", ch.

loin

village.

comme un

il

Le

Quand

se mit à coufait se

saint

répan-

\b

XVÏ.

V

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402

LA KABBALE.

n.

LA SECTE DES ZOHAMSTES OU ANTITHALMUDISTES

'

Vers Tan 1750, un certain Jacob Frank, né en Pologne en 1712, qui avait exercé dans sa jeunesse

le

métier de distillateur, et plus

tard avait séjourné en Crimée et dans d'autres provinces turques adjacentes, revint de là avec la réputation de kabbaliste.

en Podolie et se fit» paimi

Il s'établit

les juifo polonaisjet quelques-uns de

leon

on parti ocmsidénible dans leiiuèl entrèrent des oommunantés entièm ; par exemple, celles de Landskion, Bosk,

nldbiiis les plus fiuneuz»

Osiran, et plusieurs autres,

n

répandit parmi

eux

la doctrine

de

Sabbathaï-Zévy, non sans y apporter toutefois les modiflcations qu'il jugeait convenables, et composa dans ce but un ouvrage, qu'il ût circuler manuscrit

On ne pouvait lui reprocher comme ses prédécesseurs et comme contemporain ; car H agissait uni^ement par la

parmi ses

disciples.

d'en imposer par des jongleries

Beecht% son

rival

persuasion et par l'ascendant que loi donnaiwit des manières pleines

de

distinction.

Jaloux de sa réputation, les rabbins persécutèrent Frank et ses partisans avec

une

grand nombre de

violente animosité.

ses. sectaires

Un

un un pèlerinage à

jour que Frank et

avaient entrepris

où demeuiait alors leur coryphée Berachiah, les rabbins au gonrernement polonais; et, sur leurs instances, tous nos pèlerins ftirent arrêtés à la frontière et tenus dans une étroite captivité. Les sectaires eurent recours à l'évéque de Poddie, Salonique,

les dénoncèrent

1. liB fragment qu'on va lire est en grande partie traduit d'un hiitorlen aUemind, fréqnemmentellédanale eonn de eet ouvrage, Peur Bm^ KMttin ée$

dùdrtnet <i

opMom dm mtu tvà^isicMt dhcs kê h^,

tom.

Il,

pag.

MM et

sniT.

2. Cett ainsi qu'on appelle par abrMaiioii leltoiidatenr de la lede dea «•01» 'AaifUiM, Imei Bialieliem. V<qr. l'appendiee préeédent.

mv-

i^iyui^cd by

Google


403

APPENDICE. alors très paiSBant^ et, esa

effet, oeloi-ci

leur procura

yim m Pologne

garde royale qui leur permit de

conformément à de zoharites Zohar ou le système

leurs principes, d'y fonder une secte distincte sous le

ou

d.'antithalmudisteSj parce qu'ils adoptaient le

comme

kabbalislique

Thalmud. Avant que tinrent,

dans

nom

religion, et rejetaient le

de Kamienitz, Podolsky

deux et

partis

sou-

Lemberg,

diffé-

en présence de plusieurs évéques

En cette

ment sa professîoii de vantes*

fondement de leur

cette décision fût prise, les

les églises

rentes controverses la couronne.

le

drocmstance, la nouvelle secte foi,

une sauvé-

et officiers fit

de

publique-

qui consistait dans les propositions sui-

:

1® «Nous croyons à tout ce que Dieu nous a, de temps immémorial, communiqué par la tradition et la révélation, et nous nous regardons comme tenus, non seulement à pratiquer ce qui nous est commandé par sa loi, mais encore à pénétrer plus avant dans le sens de nos

doctrines, afin

Car IHen

d^ découvrir aussi les mystères qui y sont renfermés.

n'art^l

pas ditjà Abraliam [Gen. XVII, II)

:

c Je suis le

Tout-Puissant; marolie devant moi, et sois sincère? » N*a4-il pasdit {Deutéronome, X, 12)

ailleurs

mande de Dieu,

toi

:

«Et maintenant,

de marcher dans toutes ses voies et de Taimer

rÉtemel, ton Dieu, de tout ton cœur dire

que de-

Israël,

l'Étemel, ton Dieu, sinon de craindre TÉternel, ton

et

;

de toute ion àme

de garder les commandements de rÉtemel et

de servir ;

c'est-à-

que pour ton Men? » Tout cela prouve qu'il à iKeu et à ses préceptes, et s'appliquer à compren* les statuts

je t'impose ai^ourdliui

but être

fidèle

dre clairement le sens de la

gneur

:

{Prov,

m,

«

La crainte de Dieu

;

il

est le

laut

en outre

le respect

commencement de

du Sei-

la sagesse, v

10.)

« Cependant il fitut

loi

Tamour et la crainte de Dieu ne sont point suilisants:

que Thomme reconnaisse la grandeur de Dieu dans ses C'est d'après ce principe que David, sur son lit de mort,

aussi

oeuvres.

«Beconnais le Dieu disait à son fils Salomon {Chronique, I, 28, 9) de ton père et sers-le. » Là dessus le Zohar demande « Pourquoi :

:

1. Cette

protaion de

publiée linroltuiéiiieiit

fini

rédigée en peknait et en

hOmn nUiiiilqiia a été

dam cm deux fauigoeB, à Lemberg. Conmie elle penifr-

nlt trop kmgae à rapporter feut mUëre, on i^cit eontenté d'en donner des flitnili qql lofllront à en Sdreeonnaltre Teeprit. 26.

Liyiii^ixi

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404

LA EAlilALV.

lui a-t-il

suite

recommandé d'abord de connaître Dieu,

ùù le servir?

C'est

la connaissance de Dieu n'a aiusmie valenr. p

%

seulement en-

et

qu'un culte divin qui n'a pas été précédé de

fiuidéaiirlasageweetlaTéiité. <

U

U &ut que ce Golla soif

mmmm Zofcar,

sageese, dit te t

au nom de SimonrbeihJoclial, la sagesse qoi est néifin^ consiste à léfiécliir sor les seeretg du Seigneur, et tout liomn^e qui abandonne ce monde sans avoir acquis cette connaissance sera repoussé de toutes les portes du paradis, quel que soit le nombre des bonnes œuvres dont

Nous te

lisons

nom de

dans

il

le

son Dieu,

pourra d'ailletus être accompagné. »

môme il

créé; cer Dieu n'a mis

livre

:

« Celui qui

ne

riiomme en oe monde que pour

d'approfondir les mystères renliBrméB dans son divin

pos de ces paroles de David (Ps. 145, 18)

«Dieu

:

qui Tinvoquent avec sincérité, » le Zohar

— Et

devoir pour tout

d'étudier ses lois,

de

homme

il

est

il

n^pond

donc :

oui.

est celui qu'il

démontré que c'est

de croire en Dieu et à

le reconnaître,

ceux

« Est-il

:

Car celui qui invoque Dieu et ne comprend pas quel invoque, celui-là eet dans rerreur. Far là

qu'il iTeiRiroe

nom* • A pro^

est près de

demande

possible de ne pas invoquer Dieu sincèrement?

un

pas honorer

sait

vaudrait mieux pour lui qu*il n*eût pas été

w révélation,

Id, ses lois et lee jugementSt et

d'approfondir les mystères de la Tbora. Celui qui croit de cette

ma-

nière accomplit la volonté et Tordre de Dieu, et celui-là seul mérite

réellement le 2o

nom

d'Israélite.»

«Nous croyons que Moïse,

les

prophètes et tous nos maîtres

qui les ont précédés s'expriment souvent dans leurs écrits d'une

manière figurée* et qu'un sens mystérieux se caelie ioua leur» pihCes écrits aont sembktUes à une ftamme voSée qdnlsxpoae

roles.

pas sa beauté à tous les yeux, mais qui exige de essadenieem qulls se donnent quelque peine pour soulever le voile qui la couvre. C'est ainsi la sagesse

que le voile du symbole enveloppe ces paroles, et toute humaine ne parviendrait pas à le soulever, sans l'assis-

tance d'une grâce céleste.

En d autres termes, il est parlé dans te Tbora de choses qui ne doivent nullement être prises à te tetire; mais

il

Huit invoquer l'esprit <te Dieu, afin qu'il

nous aide à décou-

vrir le finit rsnfermé sous l^éooroe. »

a Nous croyons donc qu'il ne suffit pas de lire les prophètes et

d'en comprendre le sens liUûral, mais qu'une assistance divine est

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405

APPENDICE néoMHlin

pm pénétrer

eena léel d*une ibnle de passages. C'est

le

po«qQelIMd8rtato(l^ll9,iS)t •ùïïmHàoilBB^ieux^ 6 Sd-gneiir» ain qae je eoolemple les nieraBlee de ta M. » Si DavM pQ teat oomprendliB à l%ide de renseignement ou de ses propres recherches, de cpiel besoin lui aurait été le secours divin? Mais

il

l'invoquait, ce secours, atin de pouvoir approfondir les mystères

renfermés dans la

qui ne voit dans

loi.

Malheur,

«

que de

dit le

Zohar, malheur à

Thomme

slm^ réeits et des paoroles

oïd^ ne lenfmait que eeta, noue poor^ lioQs^ nAme apiomd'baS, compoesr aifssi «ne loi bien plus digne d'ilidminlion. ne trcmw qoe de simples paroles, nons n'aula loi

oaiies! Car» si rôeUemeDt elle

fw

rions qu*à nous adresser aux législateurs de la terre chez lesquels

on rencontre souvent plus de grandeur. Il nous ter et de faire une loi d'après leurs paroles et à n'en est pas ainsi; (diaque moi de la

il

et

«s

loi

suffirait

de les imi-

leur exemple. Mais

reofenae un sens élevé

mpÀ» snbUmBM.

f Lee iMti de la lai som 1» tÉlemal de la loi MUlieiir à eehii dans ee sens qaipiendea tèteasntpoarla ksi eOeHOUdaie! qoeDafidardH: «Mep PHai, oa vro ol les ymx, ain que jeooii*

CM

i

temple

les merveilles

caché sous 11

le

de ta

loi.

vêtement de la

est incontestable

que sous

grands mystères que tout

»

David voulait parler de ce qui est

loi.»

la lettre de la loi sont renfermés

de

mi fidèle doit s'e%rcer d'approfondir. A

eepmpeaisi^eAardiieiieoiia: «LaleinaseolileànnebellelsnnBe

aimée qai ee eache dans im eodraît aecreti e* ne laisse voir qM portiaiLSi son ami déploie nue grande penéféraoee, É^il se deane des peines infatigables pour arriver jusqu'à ^e et loi témoigner de cette

manière son respect

et lui permettra

un libre

et

sa tendresse, elle lui ouvrira ses portes

accès auprès d'elle. »

que que lesrab» dcoHdBt daaStegMiiHirf UD grand D

3« «.Nous croyons que de toutes les explications de la loi, celle

dûmiala^oto' eatla metUeuveet la seule ^péiilaUe, bina»eaeoMt«iee» lai ft

mmea imetpPiartieBt qaî

iDnieneoatmdtoiiannHBlfsateate6:lea

altriMe divins et la charité enseignée par la loi. 4* « Nous croyons qu'il n'y a qu'un seul Dieu qui

1.

et

n'a pas eu de

Yey. la 2* partie du préttnt oavnge, ctep. U.

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406

LA KABBA.LE.

commencement et n'aura pas de fin; qui seul a créé les mondes et tout ce qu'ils reofermeot, aussi bien ce que nous connaissons que ce qui nous est inconnu. (Test pourquoi TÉcriture dit (DMérononM, VI, 4) : «Ecoule,

,

Dieu est

Israël, l'Etemel notre

Pmrmum «Tu

trouTe aussi dans les

:

un Dien unique.» On

es grand, ô Seigneur! Toi seul

accomplis des merveilles. » Cest-à-dire non terre, qui

a

ne peuvent rien accomplir sans

créé seul le ciel et la terre, sans

le

comme

de

les rois

secours d'autrui

;

la

Dieu

aucune autre participation,

et

seule, sa Providence veille sur tout.

«

tSfi

Nous croyons que, bien

qu'il n*y ait

qu'un seul Dieu ,

il

se

compose néanmdns detn^personnes(a^iin9)>pvfiûtemeniéga]e8

à cause de cela, ne La loi mosaïque, aussi bien que les autres prophètes, nous enseigne celte vérité. Le Zohar dit « La.loi commence par la lettre 2 (betli); culte lettre se compose de deux lignes horizontales réunies à une verticale; ce qui fait allusion aux trois natures divines réunies en une deule. La croyance en cette trinité divine est fondée sur

Tune à

Faiitre, porfoîtement indivisibles, et qui,

font qu'un.

:

par d'innoadunUes passages. que ^udiiiiee-ohs : par exemple,

les saintes icntoiest, et conflnnée

Mous ne voulons en dter Moitee dit {Gtn.

1,

â)

:

ici

« L'esprit (ni*i)

des Dieux (omSh) (au pluriel)

Uottait sur les eaux. » S'il n'y avait qu'une seule personne divine.

Moïse aurait

mais

il

{Gen,

1,

dit :î« L'esprit

de Ji'^hovah ou du Seigneur

flottait, etc.; »

voulait dè$ lejprincipe étabhr la trinité en Dieu. Plus loin 26), Dieu dit

:

«

Faisons l'iiomme selon notre image et notre

ressemblance.» Le Zokar commente ainsi ces parcdes:

U y ena

deux et encore un, ce qui fidt trois, et ces trois ne finit qn^m K Mleurs il cet dit {Gm, m, 22} : «Lee Dieux, Jébovab, dirent : Voici l'homme qui devient semblable à Pun de nous. S'il n'y avait pas trois personnes,

y

il

Dieux? Mais {Gen, XI, 15)

aurait seulement

c'est :

«

en quels termes

:

une preuve de

«

Jéhovah

dit, etc. »

la trinité divine.

Jéhovah descendit pour voir la il

s'exprime

dans leur langue, etc. »

:

il

les

est dit

ville et la tour, » voici

«Descendons et«tloiiB laconftisioa

A qui Hhmh s'adressait^îlt Os ne poa^

pasdtre à ses anges qui sont ses servitem,

1.

Pourquoi

Quand

^

aixqoels

il

aurait

Ces paroles da Zohar ne se rapportent pas à la trinité divine, mais à la

trinité

bumiiine

ut

à certaing cas de métempqrottse.

A. F.

L.yu,^cd by

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407

APPENDICE.

commandé sans employer avec eux

la

forme de

Mais

la prière.

Dieu parlait ainsi aux personnes divines qui sont ses égales en

angee appanirent à Abraham {Gm, XYIII^ 2,

dignité. «Tïois

oonmt an-devant d*eax trois et

ne

et dit

Seigneur, etc.»

:

5); il

donc

que ces trois ne lisnt prendront du sang de cet

7)

agneau

deux poteaux

en mettront sur

les

demande

porte. » Pourquoi,

voyait

Yvtn d*eox, paroe

s'adiessait

qa*nn. Moise dit {Exode, XD, et

U en

:

« Ils

et

sur

le linteau

Zohar, pourquoi ce sang

le

de la

doit-il

pré-

cisément être mis sur trois places? C'est pour que la croyance par-

Mie en son

saint

aUuaion à la

{Dmaénmam, IV, nous?» S11 n'y ici

El (Dieu), «

Jehovah

nom éclate

et

7),

Quel est le peuple

Gomorrh^une

moi, » 6*il

lait

encore

grand, dit Moïse

qui ait ies Dieux (Bloliim) aussi près de lui

çue

non point Elohim, les Dieux. (Gen. XIX, 24) fit pleuvoir sur Sodome ,

et

pluie qui venait de Jéhovah. » Preuve nouvelle de « Monte vers r£terdit à Moïse xxiv,i). Id il y aurait simpleouot:« Monte

plusieur^ersonnes divines. Dieu nel. » (^(Eode,

si

avait point plusieurs personnes divines, ilitodrait

est-il dit

,

Ged

sur les trois places. »

trinité divine. «

:

W8

n'existait plusieurs personnes

en Dieu. Sur le passage sui-

vant: «Booute, Isiaél, rstecnél notre Dien est

un

»

(DmOènm.

commentaire du ZoAmt: c Trois font im» (innSn « Le Dieu d'Abraham dit (Ex. m, 6 ) le Dieu d'Isaac

VI, 4), voici le

y^VVi)'

Il

est

Le

cun des patriarches,

fait

(XXIV, 19)

:

,

:

et le Dieu de Jacob. »

nom

de Dieu

allusion

A la

«Vous ne pouvez pas

IMnw Saéntê.^ (DWïp 0»nS») € D'une part 11 y a Ifliovali, de

,

répété devant celui de cha-

Trinité divine.

Josué disait

servir iéhovab, car

l'autre

il

est

Im

te iKnaa Soinf», ce qui

prouve laWtttté réunie en Dieu. » « 00 il

boit,

Nous croyons que Dieu apparaît Ineamésur la terre, et alors mais il est il mange et accomplit d'autres actions humaines ;

dégagé de tout péché. La preuve en est dans ce que Vi, 5)

:

« Quoiqu'il soit chair. »

plicatien suivante

:

dit

Moïse (Gen.

Le Zohar donne de ces pâTolesTex-

«Dieu devient diair, pour se tourner vers

le

corps; cevqni veut dire qu'au moment de la création, Dieu s'incarna

dans Adam,

et lorsque ce dernier eut pécbé,' Dien se retira de lui et

en demeura éloigné jusqu'à ce

môme corps.

«

Â

qu'il s'incarnât

propos des quatre éléments,

le

de nouveau dans ce feu

,

l'eau

,

Fair et


408

LA KABBALE.

la terre

le

,

Zohat dit

:

t Dieu se revêtit

Gorp».» Ne lisoû£Hiou8 pas

de ces éléments

et

XX» iU»

Moïse

U eut un

id)

:

«

Le

pis qiela voix ait

peoj^o vil la Yoix, «te?» FoQiVMMn'y

se mettra oettti fois «loelméKlss aoua une forme humaine, afin de les instmire qu'un jour, à Tépoqueda Ifea^

eot^diMf Mais Disa sie,

il

apparaltjrait

gane de Moïse

de nouveau sous

un monarque qui

se

même forme. Dieu dit par ro(r> XXYI,

» [Lév. :

promène dans son jardin

à se eaober. Afin de

jardinier confus cberche

dresse

la

marcherai au milieu de vous,

« Je

Jalkut rjipV explique ainsi ces paroles

\*Q livre

pelle

:

« Ceci

42).

nous rap-

devant qui

et

le

le laesiirer, le roi s'a-

à lui elliU dit aYeodoiieeiir:Qiie«aiiMrto« mon fila Y Vois,

je suis UD

liomma ^omsie toi, et je maicb^ Dieu revêtit une C(»rme bumaine afin d'toalruir» bumaîDemeat les

hommes. «

40 )

:

« J'élève

plit IQUI

XXX» tO) :

C'est aussi pourquoi le prophète s'écrie (Isofe,

Tes yeux verront ton maître.

ma main

vers le

Quand Dieu

»

dit

(

Beut,

XXXn

ne pouvait , pui^'il rem-

ciel, » il

^ sa présence» prononcer ose paiolesqu'ea tant 9i'homme

e|swtiwitsiylalMW>QttesipttieptoBSp^ c Die9

it

MUi soo iNSQsan sur la teint, » aiim

9 ^Miid la iiMon dea tsoia pev^^ la terre?

Noue trouvons dans Salomon

% J'entrai

dans

mon jardin, etc.,

ment, demande est question

le

et je

ces paroles (Canitiq^ V» 1)

mangeai de

pour

miel. »

le

lui plaire

mainte chose

« il

T Nous

est dit

oceupations

qu*il n*a

visita

un

à toutes

autre, et

pas ep^tima de ftive;

les actions

il

âssosnd

humaines.

croyons que Jérusalem ne doit jamais être rebâtie. Car

dans l'Écriture

monarque^ détiuiia Ja

eent^^ oemme (IV, a):

et

il

cours de ce chant, qu'il a hu et qu'il a

par «aeiaplay-ii mtflga saaa a!fdr iiym et hott saw &it Dieu quand il apparaît aux hommes, puisqu'alora .à toutes les

:

Gom-

Zohar, comment peut-on dire de Dieu, dont

durant tout

maoi^ î Mais onî wusemhto à vn ami qui en fiiit

mon

par

(BaM,

irill^

m

«I^MipMMe da

)»m plua grands

les

IX, â7)

:

a

Le peuple d\in puissant

el le sanialiiaire. I<a destruction sera

déhige. t la iriMada

U

pioplièitt

lÉréms» dil anasi

mon peuple

(lAnsialem) sont

péehé» de Sodome, qui a été détruitede

fond en comble. » Si Ton ne doit plus rebâtir Sodome, bien moins encore

JérmlQm

^eca-t -cAle reconstruite» puisque, le

projeté

dit

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409

APKlfBICB.

expressément que les péchés de Jérusalem surpassent ceux de So-

dome. « 8* Nous croyons que les Juife attendent eû tain

lesdéUmTf

qui» d'après leoff eroyanoe, doit

de loùteî

Messie mortel

le

les élever au-dessus

les nalionB, et leur apporter richesses et gnttdeul!S.

Màls

Dieu lui-même apparaîtra sous une enveloppe humaine et tachètera

hommes de

les

ancêtres

la perdition qu'ils ont

cependant

;

tous ceux qui auront

tons plongés dans

À

les

cette profession

encourue par

la faute

ne rachètera pas seulement les

il

foi

en

lui,

de leurs

Juifs,

mais

tandis que les incrédules seront

abîmes de Tenfer. »

de foi rédigée pour le poMic se mêlèrent une

organisation et des croyances secrètes. Aussi la secte des zoharltes*

môme

après avoir emhrassé le christianisme, a4pelle conservé son

cachet particulier, la discipline à la fois militaire et monacale, et

prol)ablement ses anciens dogmes. Le but de son fondateur, autant

qu'on en peut juger par la conduite extérieure qu'il adressait

à ses anciens frères pour

et

par les lettres

engager à recevoir

les

le

haptôme, parait avoir été de conduire les juiisà traTC» le christia-

nismeà un mystidsine et sur

le principe

et

parmi

seul

particulier,

fondé sur la doctrine

du 2okar

l'andenne idée de la suprématie du peuple juif. C'est surtout

de la foi que Frank cherchait à aoci^diter parmi les siens

concours

jusqu'à

en général

les juifs

lui.

;

c'est

grâce à ce principe

qu'il prétendait leur révéler

Dans ce cas

et

par son

des vérités inconnues

le christianisne n'eût été

à ses yeux qu'une

simple préparation à la doctrine nouvelle, absolument ce que le judirïsme est

aux yeux des

chrétiens. Telle parait avoir été aussi

Fopinion de Sabbatbat2évy, par rapport à tontes les religions ac-

musulmane que la chrétienne, n peoh que l'homme n'étant jamais entièrement abandonné de Dieu, il

tuellement existantes, tant la sait

y a dans tous les grands cultes de la terre quelque chose de saint et

de vrai,

et

que

la tâche

qui a pris pour base de sa

à

lui les éléments

afin

de

du véritable foi la

Israélite, c'est^-dire

kabbale et

le

Zohar,

de celui

était d'attirer

de sainteté répandus dans les autres religioDs»

les leur rendre ensuite ennoblis et purifiés par ses propres

croyances. G*est sans doute en yerlu de ce principe qu'il adopta lui-

même l'islamisme, comme Frank,

à son exemple, adopta la religion

catholique^ et qu'il attira sur ses pas

un nombre considérable de ses

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MO

LA KABBALB.

partisans.

On ne

saurait

mieux

#

caractériser cette manière de voir

qu'en rappelant une sorte d'éclectisme religieux

:

et

en

efïet,

ne

trouve-t-on pas quelque chose de semblable, je ne dis pas seulement

dans

le néoplatonisme,

mais dans les écoles religieuses

et philoso-

pbiqueB d'Alexandrie ? Le caiactèro ooduimiii de oes différentes écoles, n'estpoe

pas d^avoîr ^oulu embrasser dans une même c(m?ictîon,

sinon dans

nn même système,

le diristianisme et les

éléments les

plus saifiU de la philosophie païenne, la mythologie grecque trans-

formée par l'interprétation symbolique et la plupart des anciennes religions de l'Orient?

Fm.

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TABLE DES MATIÈRES

Pages

Phéfach

1

IUTBODCCnOll

ZI

PREMIÈRE PARTIB. «

Chapitre

I.

Chapitre

II.

Antiquité de la kabbale.

Des

livres kabbalistiqu es.

».., — Authenticité àu.Sepher

51

74

ieizirah Chapitre

m.

Chapitre

L De

Zohar

Authenticité du

91

DEUXIÈME PARTIE. la doctrine

contenue dans

les livres kabbalisti -

— Analyse du Sepher ietzirah Chapitik n. Analyse du Zohar, — Méthode allégorique des kabques.

iM

balistes

du Zohar.

— Opinion des kabba-

Chapitre TV". Suite de l'analyse du Zohar.

— Opinion des kabba-

Chapitre listes

listes

listeg

III.

Suite de l'analyse

sur la nature de

sur le

monde.

.

Dieu

.

.

168

.

.

.

V» Suite de Pinalyse da Zohar. sur Pâme humaine

Chapitbi

141

.

,

.

^

.

.

.

.

1L2

— Opinion des kabba•

.

.

.

,

228


412

TABLE DES MATIÈRES. TROISIÈME PARTIE. Pages

Gbapitii

I.

Quels sont

blance avec

la

les

kabbale.

systèmes qui offrent quelgue ressem-

— Rapports de

la

kabbale avec

la philo-

261 Chapitre

II.

Rapports de

la

Chapitre IIL Rapports de

U

kabbale atec

CHAfrru ly. Rapports de la kabbale avec Chapitbk

y. Rapports de

la

269

de Philon.

293

kabbale avec l'école d'Alexandrie. la docti'ine

le christianisme.

119

kabbale avec la religion des Chal353

APPENDICE. 390

402

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2i

Piir de

Momim

Imioe, ancien Wniitre et

t>,

Utaàm

Coit^in,

dn Gooieil

r^jil de Hnetnicllon

MonsoBUA,

Vous daigDeres accepter rbonmiage de oe liv^ ayez déjà témoigné la plus bienveillante sollicitude. Depuis le jour

où j'en pour

ai

conçu la prenuère pensée jusqu'à celui où je

la presse, votre intérêt

ne

lui

a pas manqué

un

l'ai

cru

mùr

seul instant.

Ce

sont vos conseils» j'oserais presque dire vos sollicitations, qui m*ont

donné le courage d'y consacrer quatre ans de tes recherches.

Enûn, vous

lui avez

oreilles

et d^incessan-

ouvert les portes de

l

Acudémio

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I

Mon-

d6B scienoeB morales et ix^tiques, et Texemplede votre propre veillance n'est sans doute pas étranger

de

à

l'accueil qu'il a tnM^vé

près

*

cette Ulustie compaj^ote.

Cependant, cefidble témoignage de respect

Uiant

ma reconnaissance et de mon

ne se fonde pas seulement sur des motiiis personnels. En pa-

le résultat

de mes étades sor rnne des quesiions les plus

oliecures de l'histoire de la philosophie,

aurais-je

pu ne pas

me

rappeler que cette science, sans laquelle la philosophie èlle-môme est

sans hase, sans vérité et sans étendue,

c^est vous, Monsieur, qui

Tavee

pour ainsi dire créée en France; que ce sont vos travaux et votre influence qui Tont élevée

aujourd'hui et d'oti

vous

elle

en peu de temps au rang

ne

lui avez Hait, Thistoire

une CBUvre de sdence ;

de

c'est aussi

tice ; c'est l'unité intellectuelig

tués

à

tèmes

roigueil individuel et c'est la part

;

la philosophie n*est

jst

et

dont

le

le respect

du genre humain

pris votre appel

de chacun et de tous, des temps et des hommes,

c'est l'infini. C'est

mes

commun

à cette pensée que

forces. C'est ainsi

à tous ceux qui aiment

et qvU iMut icÀ

de Tin-

mourir de

s^a

GîrQOQjSKtaiiQB,

qu1l n*aurait pas pu naître sans gieiiix^récenu^^t

le

mouvement

pour eUe-

mx^^^ifem^

Us seront

proprç y^puissance

voulu

j'ai

que j*ai com-

la philosophie

çm^. Jf4^^c

4an$

pcôot de préoocupatloiia 4e

pour

substi-

a conimencé avec la société, qui ne finira qu'avec elle,

champ

laisser

que

pas seulement

aux dédaigneuses prétentions des sys-

mVissocier dans Ja mesure de

môme

le rôle

une cenvre de réparation et de Jns^

des peuples connue des individus, dans ce travail tèlligence, qui

occupe

qu^èlle

p|u8 de^PQndrçî Qr, avec

peiit

aam

ço^ p^tit»

patients

gar^

réifa-

spdntualiste et

r^

ii^^çi^iémeipit^i^ l^lii^^iBQ^It^

tfiiloioithîque^.

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Je tennine eil exprimant le yoea forts

ne

soit

tous les cas,

pas un il

vous

hommage laisse

que ce laborieux fruit de mes

ef-

trop indigne de vous, et que, dans

au moins la persuasion de

mon dĂŠvoue-

ment respectueux.

Ad. FkAACK.

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ERRATA.

An AU

JUJlLlAw

liAii lieu

Ha uu OilOXtpCf.

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99 ^2

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VOICI ces

noms

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qui I«# régissent

1^

qui le régissent

cardinaux

183

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IM

27

chaque sephiroth

chaque sephirah

avant que les formes

avant que ces formes.

2Û6

1^

239

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22

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Ztofipôvroii

teruimui

terminus

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