LA KABBALE: OU, LA
PHILOSOPHIE RELIGIEUSE DES
HEBREUX Adolphe Franck
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LA KABBALE OU LA PHILOSOPHIE RELIGIEUSE DES HÉBREUX
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IMMIHEKIB ME I. mUf^LEnHIVK PUS,
1
1,
RVB DB LA •ilHAltf.
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LA KABBALE ou
'
LA PHILOSOPHIE RELIGIEUSE
DES HÉBREUX *
t
Par A». VRANCK raoresuDB-AaiBas a la facoltâ dbs rBOrBSSBUB DB nkUM»9HtZ AV
uttau
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COUÀ»% BOTAL OB CBAKUMACRE
LIBRAIRIE DEL* HACHETTE lOB PIKRRS-SAItBÀZlN,
1)
1843
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*
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PRÉFACE. M
J
Une doctrine qui a plus d'un point db ressemblance avec celles de Platon et de Spinosa; qui, par sa forme, s'élèTe quelquefois jusqu'au ton
majestueux de la
sie religieuse; qui a pris naissance
et
à peu près dans
le
même
sur la
temps que
même
po^ terre
le duristia»
nisme; qui, pendant une période de plus de douze siècles , sans autre
preuve que Thypothèse d'une an-
tique tradition, sans autre mobile apparent
que
le
désir de pénétrer plùs intimement dans le sens des li-
vres saints, s'est développée et propagée à l'ombre
du
plus profond mystère: voilà ce que l'on trouve, après
qu'on
les
a épurés de tout
alliage,
dans
les
monuments
originaux et dans les plus anciens débris de la Kabbale
^ Dans un temps où
l'histoire
de la philosophie
mot hébreu nSap (foMokA ) qui, comme l'indique Ssp eiprime l'action de reosToir : une doctrine reçue par Au contraire, le mot «immoiv^ «moD, désigne l'action de
I. C'est le
le radical
tradition.
i une doctrine transniise par tradition. L'orthographe que nous avons adoptée, et qui est depuis longtemps en usage en
transmettre
Âllemagoe (lUbbale au
lieu
de cal)ale), nous a semblé la plus propre
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1
2 et
PRÉFACB.
en général
toutes les recherches historiques ont
acquis tant d'importance, où Ton paraît enfin disposé
à croire que
l'esprit
humain ne
que dansTenseutble de
il
m'a semblé qu'un
considéré d'un point de vue supérieur à l'es-
tel sujet|
prit
se révèle tout entier
ses œuvres,
de secte
et
de
un intérêt lémêmes dont il est hérissé, dans les idées comme dans
partie pourrait exciter
gitime, et que les difficultés l'obscurité qu'il présente le langage, seraient,
pour celui qui oserait Taborder,
une promesse d'indulgence. Mais ce n'est point par cette raison seule que la kabbale se -tion
de tous
depuis
du
les esprits sérieux ;
commencement du
le
xvti*, elle
recommande à il
l'atten-
faut se rappeler que,
xvi^ siècle jusqu'au
milieu
a exercé sur la théologie, sur la philoso-
phie, sur les sciences naturelles et sur la médecine,
xme Inflnenee
assez considérable; c'est véritablement
son esprit qui inspirait
les
Pic de la Mirandole , les
iteuchlin, les Cknrndius Agrippa, les Paracelse, les
Henry Morus,
les
Robert Fludd,
jusqu'à Jacôb Bodmie,
mes
le
les
Yan Helmont
plus grand de tons ces
et
hom*
égarés à la recherche de la science universelle,
d'une scienee unique destinée à nous montrer dans les profondeurs
les
plus reculées de la nature divine Tes-
sence véritable et l'enchaînement de toutes choses*
Moins h^di qu'un critique moderne dont nous parleàfendie la pipoondalioii du tenus hébrea» Csst aussi celle que 4e AudUu KMiUstioo raoonmaiide Baymond-LuUe ^aoa son
Um
,
comme
la plus mets. a
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Goôgle
—
J
3
PRÉFACE.
rons bientôt, je n'oserais point prononcer
ici le
nom
de
Spinosa. Je n'ai pas la prétention d'avoir fait la découverte
d'une terre entièrement inconnue. Je dirai, au contraire^ qu'il faut
des années pour parcourir tout ce qui
a été écrit sur la kabbale, depuis l'instant seulement où ses seerets furent trahis par la presse. Mais^
que
d'opi--
nions contradictoires, que de jugements passionnés,
que de bizarres hypothèses
et,
en général, quel chaos
indigeste dans cette, foule de livres hébreux, latins, ou
allemands^ publiés sous toutes les formes et sillonnés
de
citations
en toutes
désaccord
qite le
les
langues! Ët remarquez bien
se montre pas seulement dans
iie
r2y;>préciation des doctrines qu'il s'agissait
naitee
ou devant le problème
gine;
il
éclate d'une
comme
inutile
les
un
faire
con-
compliqué de leur ori-
manière non moins sensible dans
l'expositioa elle-tnème.
pour base
si
de
On ne
travail plus
saurait donc regarder
moderne, qui, prenant
documents originaux,
les traditions les
plus accréditées, les textes les plus authentiques,
ne
dédaignerait pas ce qu'il y a de bon et de yrai dans lea
recherches antérieures. Mais , avant de commencer l'ex^ eution de ce plan, je crois nécessaire de mettre sous les yeypL
du
lecteur
des ouvrages
^i
une appréciation rapide de chacun
ont
fait naître l'idée et
qui contien-
nent, dans une certaine mesure, les éléments de celui-ci.
On
se fera ainsi
une notion plus juste de Fétat de
la
science sur cet obscur sujet et de la tâche que nos deI.
Diyitized by
,
4
PRÉFACE.
vanciers nous oi^t laissée* Tel est le Traî but de cette préface.
Je ne parlerai pas deskabbalistes modernes qui ont écrit
en hébreu ; leur nombre
est si considérable, les car
ractères qui les distinguent individuellement ont si
4'importance nètrent ils se
si
et,
sauf quelques rares exceptions,
peu dans
les
peu pé-
ils
profondeurs du système dont
disent les interprètes, qu'il serait fort difiicile et
non moins
fastidieux de les faire connaître chacun sé-
parément.
11
de savoir qu'ils se partagent en
suffira
deux écoles qui furent fondées presque en même temps dans
la Palestine, vers le milieu
du
luue
xvi" siècle,
par Moïse Corduero % ét l'autre par Isaac Loria'^ regardé par quelques juifs
comme le précurseur du Messie.
Tous deux*, malgré l'admiration superstitieuse
qu^ils
inspirent à leurs disciples, ne sont pourtant que des
commentateurs sans
1.
Son
laut-il
nom
s*éerit
originalité. Hais le premier, sans
en hébreu tn^NTmp nura ^
prononcer Cordovcro.
Il
était d'origine
peut-être
et
espagnole et
florissait
milieu du xvi« siècle, à Séphath dans la Galilée inférieure.
vers
le
Son
principal* ouvrage a pour titre
D'31D">, in-I*, Cracovie.
Il
:
le
Jardin des Grenades dt^D
a composé aussi un petit
mystique, appelé le Palmier de Débofoh
traité
de morale
(nm^l icn)» Mantoue,
1683, in-8^. 2.
Son nom 6*écrit en hébreu na3V(( pns» 1 ou, par ahréviation, est mort également à Séphath, en isnt. À part quelques
n^n. n
tnites détachés dont Tauthenticité est loin d'être constatée, rien publié lui-même. Mais sous ce titre
:
son disciple Ghaïm Vital a réuni toutes ses corps de doctrine.
il
n*a
(\ym yv) opinions en un seul
l'Arbre de Vie
'
S
PRÉFACE.
pénétrer bien loin dans leur esprit, se tient assez près
du
de là signification
jsens propre^
ments originaux;
réelle
des
monu-
second s'en écarte presque toujours
le
pour donner carrière à
ses propres rêveries, véritables
songes d un esprit malade, œgri somnia tana. Je n'ai
pas besoin de dire lequel des deux
remarque qué
la
j'ai le
plus souvent
m'empécher de
consulté. Cependant) je ne puis
faire
qui l'emporte dans
c'est le dernier
lopinion. J'écarterid aussi les écrivains qui n'ont parlé
kabbale qu'en passant,
la biographie,
prement
dite,
sources où
il
la
comme Richard Simon S Bur-
ou qui, bornant leurs recherches à
netf, Hottinguer *
de
à
la bibliographie et
à l'histoire pro-
ne font guère que nous indiquer
les
fautpuiser, par exemple Woif^,Basnage*,
Bartolocd*; ou enfin qui se sont contentés ^de résu-
mer, quelquefois de dit
que d'autres avaient
répéter,, ce
avant eux. Tels sont, par rapport à notre sujet,
l'auteur de Y Introduction à la philosophie des Hébreux et les historiens
1. Biitaire 2.
modernes de
eriUquê
àu
V.
la philosophie,
TtstammU, tom.
qui tous
Cb, 7.
Arehœciog. philosoph., ch. 4.
3. Thes. philolog.f ai
dans ses autres
écrits.
Discursus gemari"
eus de incestu, etc. A. Bibliotheca hebràtca; Hanib., 172!,
5. Histoire des Juifs; Paris et
6.
4
VOl. in-4".
.
La Haye.
Magna Bibliotheca rahhinica, 4 vol. in-l". Buddew,bUrodueUo4ÊdHisUm<m£hUosopkiœUebrœoh^
7. J.F,
Halœ, i7(tt et 1781, in-8«.
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6
PRÉFACE*
comme Brucker
ont copié plus ou moins Brucker,
même
mis à contribution
avait
les dissertations plus
néoplatonicienneB et arabes que kabbalistiques
bin espagnol Abraham Cohen Irira éliminations,
il
me
térique des Hébreux
du mcins
il
de
fait
une étude plus
la doctrine éso-
ou à qui
sérieuse»
faut accorder le mérite de Tavoir tirée de
l'obscurité profonde
la fin
du rab-
Après toutes ces
^.
à parler d'un assez
reste encore
bon nombre d'auteurs qui ont
lui-*
du
où
elle était restée
enfouie jusqu'à
siècle.
Le premier qui, ait révélé àl'ËurQpe chrétienne le nom et l'existence
de la tcabbale,
c'est
un homme
qui, mal-
gré les écarts de son ardente imagination, malgré la fou-
gue désordonnée de son esprit enthousiaste^ par
la puissance
même
primé au^ idées de son sion
:
et peutrètre
de ces brillants défauts^ a imsiècle
une vigoureuse impul-
nous voulons parler de Raymond-LuUe.
difficile
de dire jusqu'à quel point
il
serait
11
était initié
à cette
science mystérieuse, et quelle influence elle a exercée
sur ses propres doctrines. Je
me
garderai d'affirmer,
avec un historien de la philosophie
croyance à
l'identité
de Dieu
et
qu'il
de la nature. Mais
ou Héréra appartient au
deux
xvii^siècle.
Son principal ouvrage,
(Porta cœlorum) a été composé en espagnol
langue maternelle, puis traduit en hébreu, et enfin en teur de la KabbaUih deaudata.
est
•
1
Porte des
il
la
V
•
4. Irira
y a puisé
il
latin,
,
sa
par Tau-
en sera encore une fois question un
peu plus h98,
%
Tamemann, Q€$dik^ der PhUotoplUe^
toin. VIII, p. 837.
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7
PBÉFACB.
une idée
certain qu'il s'en faisait
dant
comme une
très élevée, la regar-
comme nne* yéritable
science divine,
révélation dont la lumière s'adresse à l'âme ration-
nelle^; et peutrétre les
procédés
listes
est-il
permis de supposer qtte
mis en usage par
artificiel^,
les
kabba-
pour rattacher leurs opinions anx paroles de f E-
criture,
que la substitution,
nombres ou des
lettres
fréquente parmi eux, des
si
aux idées
et
aux mots, n'ont
pas peu contribué à l'invention du grand
art. Il est
di-
gne de remarque que plus de deux siècles et demi avant l'existence des deux écoles rivales de Loria et
même où
de Gorduero, dans le temps
ques modernes ont voulu placer la science kabbalistique
,
certains criti-
la naissance
de toute
Raymond-Lulle fasse déjà
la
distinction des kabbaiistes anciens et des kabbalistes
modernes L'exemple donné par
meura longtemps
le
philosophe majorquin de**
stérile; car,
après lui, Tétude de la
kabbale reton^a dans Toubli, jusqu'au
moment où
Pie
de la Aiirandole et Reuchlin vinrent répandre quelque
i. Dicitar baec doctrina
bmos ut rationalî
nceptio
KàMfàUt qood idem est sôcandùm He-
veritatis ci^usltbet rei divioitùs reveiitt» anlttl»
Est igitur KaUbala
Jiabitiis
ratione divinarum rerum cognitivus
;
aoîme
rationalis
propter quod est de
ex
loctil
maxlmo
etiam divino consequutivè divina scienlia vocari débet, [de Auditu Kabbalistico, sive
4651.
—
seierUias irUroductorium ; Strasbourg,
Qoant à ropinion à laquelle nous faisons allusion, longuement discutée dans la première partie de ce tnivail.
3. Ib. ^nq»r. elle sera
ad omnes
8
PRÉFACE»
lumière sur une science dont on ne connaissait
du
cp'alors, hors
cercle des adeptes,
jae*-
que l'existence
et
nom. Ces deux hommes, également admirés par leur
le
pour
siècle
la hardiesse de leur esprit et l'étendue
de
leurs connaissances, sont pourtant loin d*ètre entrés
dans toutes
du
sujet.
profondeurs et dans toutes
les
difûcuUés
Le premier a tenté de réduire à un petit nom-
bre de propositions •
les
'
dont
il
n'indique pas la source,
entre lesquelles on aper^it difficilement quelque rapport,
un système
aussi étendu, aussi varié, aussi con-
séquent, aussi fortement construit que celui qui fait l'objet
de nos recherches.
Il
est vrai
que ces proposi-
tions étaient, dans l'origine, des thèses destinées à être
soutenues en public et développées par l'argumentation. Maisy
dans Tétat où
elles
nous sont parvenues,
leur brièveté autant que leur isolement les rend inintelligibles, et
ce n'est pas assurément dans quelques
digressions plus étendues, disséminées au hasard dans les
œuvres
les
développements,
les plus diverses,
droit d'exiger dans
les
que
l'on trouvera l'unité,
preuves de
une œuvre de
fidélité
qu'on est en
cette importance.
Le
second, moins emporté par son imagination, plus sys-
tématique et .plus
clair,
mais aussi d'une érudition
moins étendue, n'a malheureusement pas su puiser aux I?
CwitMonM
eabaUstieœt numéro xlvu, êeeundum seerOam
doctrinam sapientium Hêhrœwrum,
etc.
lom. P% pag. S4 de ses
vres, édit. de bàie. Elles furent publiées
Rome, en 14S6.
pour
la
première
Œu-
lois,
à
-
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9
PRÉFACE.
sources les plu» abondantes et les plus dignes de sa confiance. Pas plus que l'auteur italien qui, né après
cependant devancé dans cette carrière,
lui
S
ne
cite les autorités sur lesquelles
il
l'avait
de reconni^tre en
est facile
de Joseph de
^
Castille
un commentateur du
et
il
s'appuie; mais
lui lesprit
peu critique
du faux Abraham ben
xiv® siècle^
il
Dior,
qui mêla à ses con-
naissances kabbalistiques les idées d'Aristote et tout ce
de la philosophie grecque, interprétée par
qu'il savait les
En
Arabes'.
outre, la forme dramatique adoptée par
Reuchlin n'est ni assez précise ni assez sévère pour un tel sujets et le
ce n'est paâ sans une sorte de dépit qu'on
voit passer à côté des questions les plus importantes
pour
établir,
sur cpielques vagues analogies, hne
filia-
tion imaginaire entre la kabbale et la doctrine de
thagore. soit
Il
veut que
le
Py-
fondateur de l'école italique ne
qu'un disciple des^kabbaUstes^à qui
il
devrait,
non
1.
Beuchlin est né en 148S, et Jeao Pic de la Minuidole en 4463.
2.
En
hébrea, ttS^ispu b]DV.
PcrUdeiaLimièrê (nm que Reupblin a visiUement
pris
Il est rauteor du Uvre intitulé La quePauIRicdatràduit enlatln, et pour base dans son de Vwbo
tifUso, Il II
5.
Il
ou ben
est
connu sous
Dior.
Il
a
fait
le
sur
nom le
M
de 1 2 s
II
c.-à-d.
Abraham ben David,
Sepher Jetzirah un commentaire hébreu
qui a été imprimé avec le texte, à Mantoue, en 15Gi2, et à Amster-
dam, en 1642.^ a été longtemps confondu, à cause de la similitude du nom, avec un autre kablMliste bien plus célèbre, mort au commencement du xm* siècle, et le maître de Moïse de Léoo, à qui l'on a voulu attribuer la composition du Zobar; {Voir le Journal de. théoloj^ie judaïque
de Geiger,
t.
U, p. 312.)
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PRÉFACB.
seulement
le fond,
son système
gnement
:
mais aussi
forme symbolique de
la
et le caractère traditionnel
de là des subtilités
et
de sou ensei-
des Tiolences qui dé-
figurent également les deux ordres d'idées que l'on essaie de confondre.
Des deux ouvrages qui ont
fait la
réputation de Reuchlin, un seul, celui qui a pour titre
de Art$ CabbaUsUeà^^ contient une exposition régulière
de
la doctrine ésotérique des
mirifieo),
Hébreux
l'autre (de Verho
:
qui / en effet, a été publié d'abord ^ , n'est guère
1. In-f»;Hagiienau, 4517.
2. B&ie^ 1494,
grand
intérêt
ia-K— Ce livre étant d'une extrême
pour Thistoire du mysticisme,
j*si
rareté et d'un
cru devoir en donil a un philosophe
ner id une idée très sommaire. Ainsi que ledCs Arte CabbalùHèd, la forme
dtm
dialogue entre irois personnages
:
nommé Baruch, et Tauteur luinom allemand par le mot grec Capnion. Le
épicurien appelé Sidoinus, un juif
même,
qui a traduit son
dialogue se divise en autant de livTes qu'il y a de personnages. Le
premier
livre,
consacré à la réfutation de la phiiosoplûe épicu-
rienne, n'est guère qu'une simple reproduction des arguments les
plus généralement employés contre ce système; aussi ne nous
y
arrdferons-nôus pas davantage.
Le second, livre a pour but
d*établir
que toute sagesse et toute
vraie philosophie vient des Hébreux; que Platon, Pythagore, Zoroastre, ont puisé leurs idées religieuses
dans
la Bible, et
que des
traces dé la langue hébraïque se retrouvent dans la liturgie et dans les livres sacrés
de tous les autres peuples. Enfin l'on arrive à l'ex-
noms consacrés à Dieu. Le premier, le plus sim quisum (nnlH), est traduit dans la Phi-
plicaUon des différents célèbre de tous, le ego
losophie de Platon par ces mots
:
to
huK
6».
Le second, que nous
traduisons par Lui (nin), c*esi4dire le signe de llmmutahOlté de
Dieu et de son éternelle identité, se retrouve également chez le philosophe grec, dans
le raoTo/,
sainte, est encore appelé
opposé au
ôaTtpàv.
Dieu, dans rÉcriture
d'un troisième nom, celui du feu
(
).
En
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t
PRÉFACE.
^'uoe tion
intpodueftion
1
au premier, maïs une introduc-
conçue d'un point de vue personnel, bien qu'elle
un simple développement d'une
paraisse
idée plus an-
cienne. C'est dans ce livre que, sous prétexte de définir
noms eonsaeré» à
les difiërents
Dieu, Tauteur donne
une libre carrière à son esprit mystique qu'il veut prouver, d'une
c'est là
et
aventureux;
manière générale, que
toute philosophie religieuse, soit celle des Grecs, soit celle
de
l'Orient,
a son
originer
dans les livres hébreux ;
cOet, la première fois qu'il apparut à Mc^ sur n'élaîM pas sous Ja.foraie d'un buisson ardent?
le.
mont Oreb,
n^est^îe
dàmatU? u*e8t-oe
pas lui
lui enque parlait saio^Jean-Baptiste^ quand il disait : « Moi je vous. ]a?e dans l'eau, un autre viendra qui vous lavera dans le feu* (Math, ni, 11 ) ?» Ce feu des prophètes hébreux est le même que ïéther (aîWip) dont il est question dans les hymnes d'Orphée. Mais
que les prophètes onliiippelé le feu
pas de
oore
tous ces
noms
n'en forment en réalité qu'un seul, qui nous montre
la subetance divine
sous
nomme rËUe, puce que le
Feu, parce que
trois
de
<fest lui
lui
aspects
différents. Ainsi.
émane toute existence;
qui éclaire
et-
qui
il
Dieu se
se nranme
vivifie toutes
choses
étemc^ement semblable & lui^ même au lâilieu de l'infinie variété de ses œuvres. Gomme^il y a des noms qui expriment la subetaùœ de Dieu, il y en a dettes qui se rapportent à ses attributs, et tels sont les dix séphiroth^ OU catt'gories kabbalistiques dont il sera fréquemment question dans ce travail. Mais quand on fait abstraction de tout attribut et môme de tous les points de vue dôtenninés sous lesquels on peut considérer la sobstaiice divine, quand on essaie de se représenter TÊtre absola comme letiré en lui-même, et n'offirant plus à notre int^ligenoe aucun rapport définissable, alors il est désigné par le nom eufiD, il est toujours Lui,
il
reste
'
qu'il est défendu
de prononcer, par
le Ttêtragramme, trois fois sa^t,
parle mot Jéhwàh ( ^zriDûn du ). Nul doute que la Tctraciys de Pythagore ne soit une imitation du
c'eslnà-dire
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12
PRÉFACE.
pose
c'est là aussi qu'il
foudemeuts de ce qu'on a
les
appelé un peu plus tard la Kahbah èkrétimne.
de cette époque que
C'est à partir listiques,
devenues
les idées
kabba-
d'un intérêt plus général,
l'objet
commencent à compter sérieusement, non seulement dans les travaux d'érudition, nuds dans*
Tétragramme hébreu, en l'honneur des dix de toutes
et
que
le culte
séphiroth.
On
de la décade n*aH
été
se ferait difficilement
que l'auteur
les merveilles
mouvement
le
sait
imaginé une idée
découvrir ensuite dans les
mot Jehovah. Ces quatre aux quatre éléments, aux quatre qualités essentielles des corps (lecbaud, le froid, le sec et rhumide), aux quatre quatre lettres dont se compose en hébreu le
lettres font allusion
'
aux
principes Kéomôtriqaes (le point, la ligné, le plan, le solide),
quatre notes de la
aux quatre
gamme, aux quatre fleuves du îMuradis terrestre, du diar d'EzécbiéL, e|c. De plus,
figures symboliques
chacune de ces lettres considérée à part ne nous offire pas une signiqui est aussi le signe fication moins mystérieuse. La première du nombre dix, et nous rappelle par sa forme le point mathématile commencement et la fin de toutes commencement, l'unité première, et la décade, c'est la fin de toute nuoiération. Le nombre cinq, exprimé par la seconde lettre (n), nous indique Tunion de Dieu et de la nature; de Dieu, repiésrâtépar le nombre trois, c*êsi-à-dii:e par la Ttinitô ; de la nature visible r^résentée, selon Platon et Pytbagore,
que, nous apprend que Dieu est
choses; car le point, c'est
par la dyade.
le
La troisiàme
lettre (i) est le
signe du noilUire six.
Oir,
ce nombre, que Téoole pythagoricienne avait également en vénération, est
formé par
la
réunion de
la
monade, de
la
dyade
et la triade,
ce qui est le symbole de toutes les perfections. D'un autre côté, le
nombre
six est aussi le
donc,
faut croire
il
symbole du cube, des solides ou du monde;
que
le
monde
porte le cachet de la perfection
divine. Enfin, la quatrième lettre est la même
que
par conséquent nous nous trouvons encore une
nombre
cinq. Hais ici
tlonnelle, qui tient le
•
Q conesppnd à
mUimi eatre
le
la
fois
seconde
(n)» et
en présence du
l'Ame humaine, à l'Ame la-
del et la
terre,
comme cinq
est
« Digitized by
Go
^
scientifique et religieux
du xvi« et du
xvii' siècle. C'est
alors qu'on voit paraître successivement au jour les
deux ouvrages d'Agrippa, veries de Postel tiens, publié
Toysin ,
,
par Pistorius,
les recherches
r^
des kabbalistes chré-
les traductions
de Joseph
de Kirch^ sur toute l'antiquité
milieu de la décade, expresBioa symbolique de la totalité des
le
'
choses.
Nous voilà les il
les savantes et curieuses
le répertoire
arrivé au troisième livre, dont le but est de démontrer par
mômes procédés les principaux dogmes du christianisme.
Aussi est-
placé tout entier dans la bouche de Capnion; car, c'est sur les rui-
nes de la philosophie sensualiste
ou exclusivement païenne, et sur les Bamch a été Finterprète
traditions prôteadues kabbalistiques dont
dans le '
lim précédent, quMl s'^it d*élev93r maintenant Tédifice de la
théologie chrétienne. Qoelqaes exemples snffirant, je Tespère, pour
donner une idée de la méthode que sait ici Tauteur, et de dont
il
y
rattaclie ses
vues générales sur
l'histoire
la
*
manière
dé la religion.
Au commencement Dieu créa le ciel et la terre», il trouve le mystère de la Trinité. En effet, en arrêtant notre attention sur le mot hébreu que nous traduisons par créer (Kia); en considérant chacune des trois lettres dont Use compose conune Tinitiale d'un antre mot tout à fait distinct du premier, Dès
le
premier
vei'set
de
la
Genèse,
«
on obtiendra ainsi trois termes qui signifieront le Père^ le FiU, le SaM-Stprit {xrtpn mîrp'sii). Dans ces paroles tirées des psaumes, < La pierre que les architisctes avaient méprisée est devenue la pierre angulaire », on trouvera, par le même procédé,
deux premières personnes de
les
la Trinité
encore la Trinité chrétienne qu'Orphée, nuit
,
a voulu désigner par ces mots
cette nuit,
aîôiîip
qui est né de la nuit, c'est
Le nom de lésus
;
le
la
car Père;
embrasse dans son immensité tous les
poète antique appeUe aussi prit
vùÇ eùpavôç,
qui engendre toutes choses, ne peut être- que
ce del., cet olympe qui êtres, et
:
sn). C'est
(
dans son hymne à
le Fils;
un wugU dê
traduit
enûn, Téther, que le
feu,
c'est le
en hébreu (nïvnf ),
Saint-Es-
c'est le
nom
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14
.PRÉPACB.
x>rieiitâle, et
enfin le résumé et le
tous ces travaux, la Il
Kabbak
couronnement de
iéoaUée.
y a deux hommes dans Cornélius Agrippa : Fauteur
da livre siaste
de Oeçultà Phikutophià^ le défenseur enthou-
de toutes
les rêveries
passionné de j»us les
du mysticisme, Tadepte
imaginaires, et le sceptique
iffts
découragé» qui se plaint de rincertiiude
et
de la vanité m
mdme
de Jebûvàh, plus la
qui, dans la langue des.kaUia-
lettre
symbole du feu ou de
listes, est te
la lumière» et doiit saint Jér
lOme, daos jBon interprétation mystique de l'alphidiet, a fiiit le signe de la parole. Ce nom mystérieux est donc toute une révélation, puisqu'il
nous apprend que Jésus
lumière et parole, ou
même
c'est
Verbe divin.
le
Dieu lui-môme conçu Il
comme
n'y a pas jusqu'au symbole
du christianisme, jusqu'à la croix, qui ne
soit clairement
désignée dans rAncien Testament, soit par l'arbre de vie que Dieu avait planté
dans
le
paradis terrestre, soit par Tattitude sui^liante
de Holse, quand il lève les bras au del pour demander le triomphe d'israél dans sa lutte cfmtre Âmalec, soit enfin par oe bois miracu-
d^rt
leux qui, dans le
de Marab, changea
l'eau
amére en eau
hommes
douce. Dans la pensée de Reuchlm Dieu
s'est
sous différents aspects pendant
grandes périodes religieuses
que
les trois
l'on distingue ordinairement depuis la création; et à
ces aspects correspond dans l'Écriture caractérise par£aitemeat.
Tcut^PuiskaÊa
hommes : td le
manifesté aux
(
i*TV ),
grâce,
se
s'appelait le
des
Dieu d'Abraham et de tous les palriaiches. Sous ou depuis la révélation de Moite jusqu*à la nais-
loi,
il
s'appelle
eçt le roi et le maître
il
il
le féoondaleur, le nourricier
est le
règne de la
qu'alors
chacun de
particulier qui le
règne de la nature,
le
ou plutôt
sance du christianisme,
il
Sous
un nom
nomme
Jésus,
vue ne manque pas de 1. Cologne, 1533,
ou
le
parce
le Seigneur
du peuple
élu.
Sous
le
règne de la
Dieu libérateur (mWiT). Ce point de
vérité et
de graudeur.
et 11^1.
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45
PRÉPACB.
'
des
Ce
sciences
comme on
n'est certaiiiement pas le premier,
pourrait le croire
,
qui a rendu le plus de
au
services à Tétude de la kabbale. Tout
perdant de vue sence
même
le e6té
coutraire^
métaphysique, c'esMirdire
et le fond réel de ce système^
en
en
l'es-
s'atta-
chant seulement à la forme mysticpie et la développant jusqu'à ses dernières conséquences, jusqu'à l'astrologie et
à la magie,
même à
il
n'a pas peu contribué à en détourner,
leur insu, les esprits graves et sérieux. Mais
Agrippa sceptique, Agrippa revenu de tous ses enivrements, son,
et
rendu en quelque sorte à l'usage de
a compris
la rai-
la Mute antiquité des idées kabbaliati^
ques, elles rapports qu'elles présentent avec les diverses sectes
du gnosticisme^;
qui a signalé la
c'est lui aussi
ressemblance qui existe entre les attributs divers re-
connus par les kabbaliates, autrement appelés sé/hiroih et les dix
rôme dans sa
les dix
noms mystiques donl parle saint Jé-
à Marcella'.
lettre
Postal est le premier, que je sache, qui ait traduit
en latin
le
monument
plus ancien, et
il
faut ajouter le plu9 obscur
de la kabbale; je veux parler du livre de la
•
1
.
De
I
Incertitudine et vanitate scientiarum
;
Col.
,
1527 ; Paris,
4529; Anvers, 1530. 2.
Ex hoc
cabalisticae superstiiionis judaïco
fermente prodierunt,
puto, OphitSB, GnosUci et Vaientiuiani baeretici, qui ipsi quoque discipulis suis graecam
Vamtat^ sdenS,^ S.
quamdam cabalam commeoti
cum
sunt, etc. J)»
c 47.
Dê OceuUà Phaosoph.y
lib. ID, C.
u. ^
Digiiized
16
PRÉPACK*
Création (Sepher ielzirah^)^ attribué par une tradition fabuleuse, tantôt au patriarche Abraham, tantôt^ Adam
lui-même. Autant qu'il
est
permis déjuger de
ducticoy dont roUscorité égale au
nous
elle
le
moindre
elle est suivie, et
et si riche,
tion déréglée. inédite
parmi
à
il
cette trar-
du
texte,
faut re-
commentaires
fruit des
où l'auteur, se faisant l'apùtre
d'une nouTelle révélation, féconde
cfille
paraît généraletpent fidèle. Mais
noncer à récueillir dont
moins
fait servir
son érudition
justifier les écarts
On attribué
si
.
d'une imagina-
aussi à Postel
une traduction
du Zohar, que nous avons vainement cherchée les
manuscrits de la Bibliothèque royale*
Pistorius s'était proposé ntilè, celui
un but plus modeste
de réunir en un seul recueil tous
et
plus
les écrits
publiés sur la kabbale, ou pénétrés de son esprit ; mais il s'est
arrêté,
on ne
sait
pourquoi, à la moitié de son
œuvre. Des deux énormes volumes dont
composer dans Torigine, l'un
était
elle
devait se
consacré à tous les
ouvrages kabbalistiques écrits en hébreu,
et
par consé-
quent sous l'influence du judaïsme; l'autre aux kabbalistes chrétiens,
de l'auteur,
t<
ou, pour
à ceux
me servir
des paroles
qui, faisant profession
mêmes
de christiar
nisme, se sont toujours distingués par une vie pieuse
et honnête, et dont les écrits, pour cela raient être repoussés
'
*
i.
comme
même, ne sau-
des extravagances judaï-*
Abraham patriarchœ liber Jezirah^ ex hehrœo versus GuiMmo PoitOh ; Paris, itS^ in-16.
H
eom^
mentarn$ iUustriau8 à
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47
P&ÉFAGB.
ques\ »
une sage précaution
C'était
contre.les préjugés
du temps. Cependant, ce dernier volume qui ait paru^.
11
est le seul
contient, outre la traduction latine
Sephe^ ietziràh et
les
du
deux onvrages de Reuehlin dont
nous avons déjà parlé, un commentaire mystique
et
tout à &it arbitraire sur les thèses de Pio de la Bliraib-
dole% une traduction Gastille,
latine
de l'ouvrage de Joseph de
qui a servi de basé au â&V0rbo minfico^ et enfin
divers traités de deux auteurs juifs que
1
étude de la
kabbale a conduits tous ims. à se convertir au christia-
nisme
l'un est Paul Ricci (Paulus Riccius),
:
de Tempereur Maximilien I*', Tautre,
le fils
médecin
du
célèbre
Abravanel, ou Jehoudah Abiavanel, plus connu sous le
nom de Léon l'Hébreu. Ce dernier, par ses IHaleguei
d'amour*, dont
il
existe
dans notre langue plusieurs
traductions^, mériterait sans doute une place distin-
1. Scriptores coîlegi qui christianam religionem professi, reîigiosè
honestèque vixerunt
quorum proptereà
et
delirationemy detestari
nemo
libros,
tanquam jiuidicam •
potest, Praef., p. 2.
2. Artis cêMUtiinB, h,.ê, recondita theoiogiœ et pkHoeoplwé icrip^
Comm, tom. I; Ba8il.« 1887, in-f^. S. ÀrdumgtK Burgcntnmtialinterfink^^
in mkatiora o6mii-
riùraque CahaÊiàatmn âogmata, Ib. supr. Ils
ont été écrite^n italien sous
titre
:
Dialoghi de amcre,
composti per Leone medico, di natione hehreo et di poi fatto chris* tiano,
Rome 1555, in-4°,
qu'il est cité
parmi
les
par
Irira,
philosophes
et Venise 15 41
sous
juiis.:
le
nom
.
Cependant
il
est
à remarquer
de Rabi Jehoudah Abarbanel,
phUosophonm
nostratium,
(/n'r.
Porta
cœl, dissert. H, ch. â.)
a.
L'une est deSanasiOfVatttredePontusdd Tbiaid etunetioî-
sièmejdu seigneur du Paie.
S
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by
48
piiépa£b.
guée dans une histoire générale du mysticime; mais son oeuTre ne se Tattaohant qu'indirectement à la kaln baie,
sufût de rappeler
il
ici
quelle en est la source, et
de montrer, en passant, sons une de teurs faces les plus importantes, les idées dont on a tiré de seii^lables
conséquences* Ricci, beaucoup plus occupé -de allégorique que
k forme
du fond mystique des mêmes
tions, se contente
tradi^
de suiTFc de loin les trsfces-d^ lleiicli-
cherche à démontrer oonmie ki, par des pro-
lin, et
cédés kabbalistiques, toutes les croyances essentlellee
du christianise. Tel ouvrage, qui a pour
de son-principal
est le caractère
titre t'âe
VÂgriemhwrêt4ih»(9^.H est
aussi l'auteur d'une introduction à la kabbale^,
se borne à résumer, sous
wie ferme
opinions déjà exposées par ses devanciers. Mais
comme eux
hit pas
De
; il
il
ke
il
ne
remonter jusqu^anx patriarches,
jusqu au pèr^ du genre humain, est rinterprète
où
assez- rdplde,-
lui suffit
caiesti Agriculturd.
Il
les traditions
dont
il
de croire qu'elles existaient
se compose de quatre livres
:
le
pre-
mier est une réfutation des philosopbes qui repoussent l(BclifiskiifàBBie comnsa contnike le judabme
à
la.rfSsob
moderne, contre le
;
le
demôème
e^t
dâigé contre
systdttie tiialmiidiinie, et
teodà dé-
montrer, par une interprétation symboliqne de l'ÉeritQre, qne tous les
dogmes
chrétiens sont dans l'Ancien Testament; le troisième a
pour but de concilier
les
opinions qui divisent
le
christianisme, en
leur faisant à chacune leur part, et de les appeler toutes à Tunité
catholique
bale S.
;
dans
le
quatrième seulement
il
est question de la
kab-
du parti qu*on en peut tirer pour la oonvession des Juife. bagogein èabbalHêktnm midi^kmm^ HifMMMifi IMor#-
fiuifa eahaHUtiea,
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.faéfàce.
19
déjà quand Jésus-Christ est venu prêcher sa doctrine, .et qu'elles avaient. préparé les voies
à
la
nouveUe
élr-
liâaoe; car, ees milliers de juifs qui ont accueilli la foi
de rÉvangile, ss^ /abandonner .n'étaient listes
la loi
pas autre. chose, sdon
lui,
de leurs que
les
kabl^-
du temps \
ie veux seiilemMt nommerfiei Joseph Voysin, dont
Je
pJius gisaAd ttérite
envers la )uJ»bale est d'avôii» tra-
duitt «ssea fidèlement ;
t^â à
ia,
du ZaAar plusieurs
textes rela-
nsAure de l'âme \ et je mo hâte d'arriver à dés
travaux pUisimpoEtaitoj au ntoins par l'influence ipi'ils .ont exercée.
LenomdeKiréher ne peut pas être prononcé sans une profonde vénération. C'était une enqyelopédie vivmite
de toutes tes «eiebées; du moins aucune
n'est-elle restée
complètement en dehors de son érudition prodigieuse, et il y en -a plusieurs «u nombre desquelles on compte principalement
1 archéologie, la philologie et les scien-
mnaturellès, qui
lui
vertes.. Mais il est
>
doi'Vent d'inipoifantes
décou-
connu que ce savant homme-
briUe- pas prtr les qualités qui fimt te eritique et le phi-
losophe, et qu'il est même parfois d'une cirédulité peu 1. .V Cabala ciqus {medpui (band diibi^) ta^ cultores i^jW liebneorcàn Christi auditomm et sacram cgus do^îriniun atque fidei
piiiateiD amplectantiimi^ i4^ictt/<.,
1.
IV,
ad
mmU
2. Disputatio cabaliatica
commentants ex Zohar; prend rien sur
tamen paterne
legis.
De Cœlesu
Mosis de animà,
etc. adjectis
init. fi.
Israël
Paris,
filii
i^>-^SikTheQlogia Jfwkmtnmu'^
la kabbale.
î.
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20
PRtiFACB.
commutie. Tel est
le earaetère qu'il
montre surtout
dans spn exposition de la doctrine des kabbalistesV Ainsi
il
ne doute pas un instant
bord apportée en Égypte par
que de reste
là elle
ne se
soit
le
qu'elle n'ait été d'a-
patriarche Abraham, et
répandue peu à peu dans
de TOrient, se mêlant à toutes
le
les religions et
tous les systèmes de philosophie. Mais en
à
même temps
qu'il lui reconnaît cette autorité imaginaire et cette fa-
buleuse antiquité,
il
la dépouille
idées originales et profondes .
:
les
croyances hardies
les
qu'elle rrniferme, tes plus eurieux aperçus sur le fond
de toute religion
perdus pour sa '
,
de son mérite réel
et
de toute morale,, sont entièrement
fiiuble
vue, frappée seulement de ces
formes symboliques dont Tusage et Tabus semblent être est
dans la natui^
pour
même du
lui tout entière
mysticisme. La kabbale
dans cette grossière enveloppe,
dans ses nûUe combinaisons des lettres et des nombres, dans ses
chiffres arbitraires, enfin
dans tou^
les
pro-
cédés plus ou moins bizarres au inoyeu desquels, for*-
çant les textes sacrés à lui prêter leur appui, Tait
un
autorité
accès dans des esprits rebelles
qu a
celle
de la Bible. Les
à
elle
trou-
toute antre
faits et les textes
que j'ai rassemblés dans cç travail se diargeront de détruire ce point de vue étrange et
me
dispensent de
m'y
orttar plu. longtemps. Je dim ieulement que Kireher,
i.
blié
Œdipus
jEgyptiacus^ tom. U, pàrU 1.
à Rome, de
— Cet ouvrage a
été
pu-
165M6^.
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PEÉFAGB.
que Reuchlin
ainsi
que
les
ouvrages des kal>baU8tes modernes, dont le
grand nombre, en et
à des symboles
n
21
de la Mirandole; n'a connu
et Pic
n'existe
effet, s'est
arrêté à
une
lettre
morte
vides de toute idée*
pas aujourd'hui, sur le
sujet qui
nous oe^
cupoy une ouvre plus complète, plus exacte» plus
gné de notre respeet par dont
elle est le fruit,
KàHMê
ou la
les
que celle du baron de Rosenroth,
iémliê
On y
trouve,
d'une traduction généralement
deux, entre
di-^
travaux et les sacrifices
fidèle,
accompagnés
deatextes pré^
autres, les trois plus anciens fragments
Zohar^ c'estràrdire du la kabbale; et
monument
le
à défont de textes,
du
plus important de
elle
nous
offlre
des
analyses étendues ou des tables très détaillées. Elle renferme-aussi, ou de
extraite, ou
nombreux
des traités
tout entiers des kabbalistes modernes, une sorte de
dictionnaire qui nous prépare
.
à
la connaissance des
choses, encore plus qu'il ne donne celle des mots; et enfin, sous prétexte, et peut-être
de convertir au christianisme l'auteur
a réuni
ment qui trine*
U
tous les passages
Testai
offrent quelque ressemblance avec leur
de lumière qiie.ceux qui i.
de la kabbale,
du Nouveau
ne fàntpas cependant se £ûre
caractère de ce graud ouvrage
Kabbala denudata
tis, etc.,
dans l'espoir sincère
les adeptes
tom.
,
II; Solisb.,
FiancL, f 6a4, M""*
:
il
doc-
illuéioDPsoir
-fo*
ne répand pas plus
l'ont précédé, sur
l'orif^»
seu Doctrina Hebrœorum transcendentaf 1677,
lom.fl, liber Zoliar resUtutus; ' '
Digitized
22 sur
PBÉFACB,
b frftBBmbiim
de la kabbale et
Taiitlieiilioité
de
moouments. Vainemeiit aussi Ton y dben^evait une eiposition régulière et eomplète du ses plus aaçiena
système kabbalisUque;
ma-
contient seulement les
il
diuisr une mme uniqu^imt sous
tériaux qui doivent entrer et se fondre pareille; et
même, à
le
considérer
oette fooe» il n'est pas au-dessus des atteintes die k-<n4-
Quoique beaucoup trop sévère dans ses exprès-
tique»
flîottSyCe n'est pas
œuvre obscure
ne Test
sans justiee que Suddé
et confuse^
où
l'ajppelle
le nécessaire, et
ff
uiie
ce qui
pas^ l'utile et le Suporfia, sont confondus pèle-
même cbaos'.» 11 aurait pu bellement, un meilleur diois, être plus riohe sans -amir plus d'étendue. En effets pourquoi n'avoir pas laissé à mèle dans un griee
leur
i-
platoe, e'est-àrdive,
dans
le recueil
même
de ses
osuvref, les rêveries de Henri Morus, qui n'ont rien de
commun avee la théoliogie mystique des
Hébreux^? J en
dirai autant de l'ouvrage prétendu kabbalistique d'Irira.
Ce raUoin espag^l,
d'ailleurs,
remarquable par son
érudition pbilosopbique, ne s'est pas contenté de substituer
aux mis principes de la kabbale
traditions
de
l'école d'Isaac
eore la seeret. de les défigurer en
les
mais
Loria
y mêlant
il
modernes, trouve en-
les idées de
ê
»
1. GonflisiiiB et obMsonini ofviis, in
*.
qno neGMarîB oum non ne-
oe88aril6,utttiaeaminutflibu8,coDflD8asaDt,etiniium velatcbaos
enqecta 2.
Il
{Introd.
ad Mil, Mr.).
se dit lui-même de cette école, ayant eu pour maître Israël
Senig, le disciple immédiat de Loria {Porta cœlor,, dissert, IV,
c. 8).
Digitized by
PEÉFAG«. Platon, d'Aristote, de Plotia, de-^ic d« l|i IIiraD4ok,
23.
de Proclus, d'Avicenne,
6a un mot^
mi 4^
toiutc» qu'il
la philosophie grecque et arabe. C'est lui principale-
douta i amiie de Tordra didactique de ses
rn^h
dissertations et de la précision de son langage le^ hipilorjws
mo^jmoA de b philosophie
guide dans leur exposition de s'^tomict afijti»
Cfi\tL
si l'on a si
la
kabbale; et qu'on
souveat attribué
science une origine toute récente, ou
Yoir UA^, paJ^ iiuitatioo^ ua. plagiai tres
que
,
ont pris pp^.
si
l'on
à,
cette
y a cru
msl déguisé^
d'ag.<-
systèmes parfaitement connus! Enfin, puisque
l'i^VltpBr
^ la iTaMoia dpm^^^ u'a paa. voulu s'en
-
nÎF aux sources les plus anciennes, et nous faire èonnsuitce^
p^r des citations plus Qombjreusesi tout ce qu'il
y aepcore d'originalit4 et de faits intéressants enfouis dans le Zohar> pourquoi .cette prédilectpn pour le& .
commentaires d'IsaaeLoria, dont un homme en jouisr sanc^
10^ sa,
raisou ne soutient pas la leotuire 2 Les
flces et les laborieuses veilles qu'il en-
l'aveu
i^ème de
l'auteur,
sacri-*
a coûté
,
de
pour produire au jour ces
stériles diimères, n'auraiept-ils
pas été employés plus
utilement à cette longue chaîne de kabbalistes encore trop ignorés, qui
du X' siècle,
commence à Saadiab, aux environs
et ûnit avec le xiii%
à Nachman^de?
On au-
yeux, en y comprenant celles qui composent le Zohar, toute la suite des traditions kabbar
rait
en ainsi sous
les
listiques, depuis le
écrire, jusqu'à celui
moment où Ton commença de où
le secret
en
fut
les
complètement
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24
PHÉPACE.
violé par Moïse
de Léon ^ Si
'
cette tache était trop difii-
eile,
on pouvait au moins consacrer une place aux œu-
vres
si
estimées de Nachmanide
lèbre Moïse
ben Maïmon,
kabbalistiques inspiraient qpi'on les disait apportées
Malgré ces lacunes
comme un monument
cé-
connaissances
les
vive admiration
si
du ciel par
et ces
le consciencieux travail
une
du
défenseur
le
dont
et
le
prophète £lie.
nombreuses imperfections,
de Rosenroth restera toujours de patience
et d'érudition; il
sera consulté par tous ceux qui voudront connaître les produits de la pensée chez les Juifs,
pu qui aimeront
jà
observer le mysticisme sous toutes ses formes et dans tous ses résultats. C'est grâce à la connaissance plus
approfondie qu'il a donnée de la kabbale, qu^ <^tte doctrine a cessé d'être étudiée exclusivement, ou
comme
comme une
science
un instrument de occulte. Elle a
conversion, ou
pj-is
place dans les recherches philoso-
phiques et philologiques, dans Thistoire générale de
la
philosophie^ et dans la théologie rationnelle, qui a es-
sayé d'expliquer à sa lumière quelques passages ciles
diffi-
du Nouveau Testament. •
I.
On
troarera sur tous ces nomsi propres des renseignements
saffisammeot éteodiis dans la première partie de ce travail* t. Nacbmanide ou Moïse ben Nachman, appelé par Ramban ( ) est né à Grenade, et florissait vers la siècle.
Il
était
médecin, philosophe
,
et
et la loi d«
le
le
du xni*
Pentateuque
Livre de la foi et de l'espérance (jnnoani
l'homme (o*TH
fin
avant tout kabbaliste. Ses
principaux ouvrages sont un Commentaire sur
n-nnn Sy),
abréviation
nano« tsd)
t\y\î\)*
Digitized
by
25
FEtTACB.
Le premier que dous voyons marcher dans
cette di-
rection, c'est George Wachter, âiéologien et philoso-
phe distingué^ faussement accusé de spinosisme, à cause deFindépendance de son de conciliation entre
les
deux sciences auxquelles
un égal dévouement ^
consacrait
occasion
esprit, etauteur d'une tentative
à s'occuper de
vint
il
ce système, auquel,
du
reste,
il
il
Yoici d'abord à quelle
la kabbale
:
séduit par
était assez étranger,
un
protestant de ia confession d'Augsbourg se convertit
publiquonent au judaïsme, et substitna à son véritable
nom, Jean-Pierre Speeth,
celui
de Moses Germanus.
eut la folie de provoquer Wachtw
à
l'imiter^ et
avec lui une correspondance d'où sortit intitulé
:
le
Spinaiimê
dam
le
petit livre
On ne
b> judaUm*.
11
engagea
trou-
vera pas dans cet ouvrage beaucoup de lumière sur la nature et sur Torigine des idées kabbalistiques ; mais il soulève une question du plus haut intérêt : celle de savoir si
Spinosa
elle
était initié
la kabbale, et quelle influence
a exercée sur son système* Jusqu'alors
les savants
une
à
très
c'était
une opinion {rnsque générale
parmi
qu'il existe
affinité entre les points les plus
grande
im-
portants de la science des kabbalistes et les dogmes
fondamentaut de
la religion chrétienne.
Wachter en-
treprend de démontrer que ces Aea% ordres d'idées sont
i
.
L'ouvrage où
«t fidei^ êioe
imst., S.
il
poursuit ce but a pour
Harmonia phiUmpkiœ morato
îm, In-a^.
litre
:
Concordia rationis
et rdigioni9
ckrisUanœ.;
'
Amsterdam, 1699,
allemand.
.
Digitized by
36
(ftÉr4€ii.
sépiM^s
ï\m de
1
autirq
p^. ua abîme; car la l^bale, à
1»b^^
se» yeux» n!e»t povaalre.clioMqneralbéisiDdy tioa de Dieu et la déiiicatioa ciKiU éire^odle 4tt
du moade^ doctrine
phUosoph» Indlftodrâ^
et:
qu'il
i bwpidle
Spinosa aurait seulement donné une forme plus
mo-
dm^ NoHs n'wùOA pua à redmcher m
deux
fsi
les
systèmes sont en eux-mêmes bien ou mal appréciés,
mais St'il y a quelqae réalité dans; la auoeewiom. historir que ou dans
rapport de
le
«atre-eu. ht»
ne compte pas
QU vmnsr effet très
filiation,
les analogies et les
âoigftées);
importants
qu on veut
établir
étmm
(car je
prenvea qar<m en
aeiifes
:
ressemblaaoes plu^
eon^almt en
iem imaigea en
l'un tiré de
Éihiqu^^ et l'autre
l
daa lettre» de Sj^inosa. Yoieid'abQrd le derniet j'affirme .
que toutes cJboses existent en
Dieu., et
Qnaiid qu'en lui
tout se meut» je parte eeinam .eai^ les philosophes
d'une
de l'antiquité, bien que je m'exprime
asEtre fa^oB»
et j oeerai àième ajouter,
epmme
tous les anciens Hébreux, autant qu'on peut en juger paveerteuieatamditiQiia eitéi^ade.bieA
Évidemment que dea
il
deamnASyree^ »
ne peut être question, dans ces lignes,
teadUienft kebliaUstiquea^ car oellea qfue les
juifs ont réunies
dans
le
Thahnud ae sont que des
ré*
Omnia, inquam, inBeo^SBe, etinDeo ]&ôT6ri,4mnl Fiuiloafcum omnibus antiquis philosopbis, licet alîo modo, et auderem etiara dicere cum aatiquis omnibus Hebraeis, quantum ex quibusdam traditionibus, taioetsi imUtis mod^ adul1.
flnno, et forte etiam
,
t^iatis coAjicere lioet (£jp»«t«
}UU).
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27.
PRjtTJUSB.
cit^ (hagada)^
ou des jpis çérémomelles
(Jialacha),
Le
passage de VEAiqùé est enoi^re plus déeisiL Aprèsavoir parlé de ruaité de substance, Spinosa ajoute
u C'est
:
le princips que qiwlqpei^iuis d'e^tjpe les Hébreux semy blent avoir aperçu ito
comme au
quand
travers d'un nuage,
ont pensé qus Dieu» que rintelli^nee de.Dieu et les
obj^ets
sur lesquels
cl|ase^»
elle s'exercç
rique de ces psy^oles suivantes,
si
on veut
Lefr
le
même
sens histon
rapprocher des lignes
que noua tcaduisona {msque Uttéralement
d'un ouvrage kabbalistique , Q^èle qpû existe aur le Zohar n'est pas
sont une seule et
Qn ne saurait se mépvendrç
comme
commentaire
le :
« Laseienee
celle des créatures
la science est distiuote
du
;
le plu|»
du evéc^em
car, chez celles-ci,
sujet.de la seienoe,
elr
poE^-
sur des objets qui, à leur tour^ se distinguent du sujet. C'est cela q^'on désigne par ces trois termes sée, ce qui pense et ce qui est pensé.
Au
:
1» pe&r
contraire, le
créateur estluinnàme» tout à la foist 1^ connaissance, eeuqui connaît, et ce qui est connu.
En
effet,
et:
sa manière
de connaître, ne consiste pas à appliquer sa pensée, à des choses qui sont hors de lui;
sant
et.
en se sacbant lui*-niâme
c'est
çoit tout ce qui est. Rien n'existe qui et qu'il
en se connais-
qu'il connaît et
ne
soit
ne trouve dan» sa propre substance.
aper^
uni à lui Il
est le
type de tout être, et toutes choses existent en lui sous 1.
Hoc quidam Ilebraeorum quasi per nebulam
qui scilicet statuunt tas,
Deum, Dei
unum et idem esse
vidisse vîdentuf
intellectum, resque
ab ipso iateUecr
{Eth* part. U, prop. 7, Scbol.}.
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28
PBÉrACB.
leur forme la plus pure et la plus accomplie ; de telle
que la perfection des créatures est dans cette exi»^
sorte
même
tence
par laquelle
à
trouvent unies
elles se
la
source de leur être ; et à mesure qu'elles s'en éloignent, elles
déchoient de cet état
Que
faut-il conolure
si
parfait et si
de là? Que
sublime
les idées et la
^ » mé-
thode cartésiennes, que les développements tout à fait libres
de la raison, et par-dessus tout, que
individuels,
comme
aussi les écarts
les.
aperçus
génie, ne sont
du
pour rien dans4aplus aûdadeuse conception dont This-
moderne puisse nous
toire de la philosophie
rexêmple?.Ce
serait
n'entreprendrons
offrir
un étrange paradoxe que nous
même
pas de réfuter. D'ailleurs,
est facile de voir, par lès citations
il
mêmes sur lesquelles
on s'appuie, que Spinosa n'avait de
la
kabbale qu'une
idée s<mimaire et fort incertaine, dont
il
a pu recon-
naître l'importance après la création de son propre
système^. Hais, chose étrange I nptèâ avoir dépouillé Spinosa de toute originalité au proût de
la
kabbale
Wachter fiûtde cette doctrine elle-mteie un plagiat misérable,
une compilation sans caractère à laquelle auraient
contribué fousles siècles pendant lesquels ellçeat ré»1.
Moïse Corduero, Par des Rimonim,
f» SJÎ$, I*.
modernes, ou du moins quelques-uns d'entre eux, à qui il ne ménage pas les épithètes ii\iuriettg«s ; Legi etiam et ûmtper novi nugatores aliquos kab2.
11
connaissait beaucoup
baiisku,
mieux
les kabbalistes
quorum imaniam nunquam mirori
iotis
potm
{Tract, thegl.
K). n sâratt absurde de vbiûdr appH^er cette plirase «ôz kablialistas ep général.
pob*»., e.
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G
29
PBiFACE.
fée ignorée, tous les pays où leaJuifo ont été dispersés^
et par conséquent les systèmes les plus contradictoires.
Gomment nne œuvre
pareille serait-elle athée plutôt
que théiste? enseignerait-elle le panthéisme plutôt qu'un Dieu distinct du monde? Gomment, surtout, auraitelle pris
dans V Ethique
l'unité sévère et la rigueur in-,
ftezibk des sdenees exactes? Cependant,
il
faut ren-*
dre à Wachier cette justice, que, dans un second
ouvrage sur le mftme sujet s
ment
ses opinions. Ainsi,
il
pour
modifie coneidéiublelui,
Spinosa n'est plus
Tapôtre de rath^sme, mais un vrai, sage qui, édairé
par une science sublime^ a reconnu Christ et toutes Il
les^
avoue naïvement
vérités
de
la divinité
du
la reli^^on chrétienne
qu'il l'avait
jugé d'abord sans
le
epnnattre, entraîné par les préjugés et les passions soulevés contre lui'. •
Il fait
également amende honora-
Ue devant la. kabjmle, en distinguant toutefins, cious ce nom deux ,
doctrines essentiellement différentes l'une
de rautsè -: la kabbale :modenie demeure, sous le pôids de' ses mépris et de son anathème;
mais l'ancienne
kabbale,, qui a dûjré sidon lui jusqu'au concile de Nicée, était une science traditionnelle
de l'ordre
le
plus élevé, <
I. Skuiidanui CabaUsticus;
a.
Non
Rome, 1706, in-8\
deftienmtviridocti» qui, posthahità pliilosophift^vulgari^
jryeonàitam et antiquiadiiiani BébnBoruii sectaientur. Quoe Mter
memorandns-mihi
est Bèoedictiis
de Spinosa, qui ex phiïosopliio
hiqus ratiooibus, divinitatem GhiisU atque circa veritatem uaiversœ religiAiis christianae agaovit... {Elucid, Cab., prsef. pag. 7). '
5. i6. supr.f pag. 13.
'
30
-I^KÉFACE.
€t d(mt l'origme se perd dand
une «ntiqnité mysté-
rieuse. Les premiers chrétiens, les plus anciens pères
de
l'Église, n'avaient
insiste viveunnt -ses
pae d^mtre philosophie S et c'est
mis Spinosa sur
elle qui a
la voie
mt m peint»
de la vérité. L'auteur
dent
il fait
le eentfe
de
recherches.
Qaeiffoé
t^s snperAciel dans tente son étendoe^
et
quelquefois fort inexact, ce parallèle entre la doctrine
de Spinosa .
et
cdie des kàbbàlisles
n*'a
pas peu con-
tribué à éclairer les esprits sur la vraie signification
îieeeltetteniitoe; je irent pailler 4Res
prineipes métaphysiques.
^asmirer
de
On
sote etoactère et de
fut
mis en voie de
qtte^èe qui avait- produit d'abcMil tant
de sur-
prise et de scandale, que Tidée d'un Dieu, substance
WHcpiei cause immanente et natnre réelle de toat ce qui pas un
•est, n'était
de
taillenta,
donc en
nouveau ;
qu'il avait déjà
paru
pi^du beMseau.du christianTsme^
autrefois
même
fait
la religion.
Mais cette idée se mràtre aussi
di^s ime antiquiié non mdins reculée. faut-il
Où
chercher l'origine? Est-^e la Grèce ou
l'Êgypte des Ptol^néé qui l'ont donnée à la Palestine? s
£sirce la Palestine qui faut-il
trouvée d'abord ? ou bien
l'a
remonter plus loin encore dans l'Orient? Telles
aont les questions dont on se préoccupa alors; aussi, excepté _
I.
...
vit. (16.
un petit nombre de critiques umquemoit
•
Hœc
•
philosophia,
tribus tantopere
tel est
ab Hébnois accepta,
•
•
et sacris
Eccl^ae pa-
commendata, post tempqra nicaena mox expira-
iupr.)
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attentife
à
la
depuis ànx
ferme ,
le seifs
qu'oa a toujeurs attaché
ti^adîtions kabbalistîques. Il
ne
s'agit
plas
d^UBe eertai» méthode d'mterprétatien appliquée à rÉâ4lM#iàfiile, yû
ûemyMrm lent
^eDieu
de la IfiSlse, (soit
A
à
ladl
«aiMi^M»
lui-mtaie aurait réTéléSi soit à
iArÈlbom, Mit i
Adm^
iomAi d^eoie
science j^urement hamaine, d'im systèiae représMitant
A ini^ mû\ tome
la mM^pfaysiqtre d'an
et par là méiatte
d^itti
r^e^irit
gcmà
hMMÉi. Cesl
anmea peaple,
mtéràt pour^i'histi^ireMde
le poiÀt
de
•vne.fAiilesopMqtte,
me fois, qui a pris la place de laUégorie et du nystimsiM. 'Cet- ei^ iie m iMiitfe'fias 49idblmirt
«ncere
dans r^aposition de Bracker, ou
il
est pal^Adtemeut
4 ia^flfeee^naiik il perattdottimr généialnBeM^ en i78â, une société savantCi la Société des antiquités
de
Gasiel, Mtiit, on
suivant
: ce
toatea tAosee
sénee
eeMOQM.aeÉdéttiqÉe sur le si^^t
La doctrine des sont.'
même de
kabbalisle8)< selon laquelle
mftpnitéwp» éMMiftlIw de
^
Tes-
Dieu^yient-eUe, ou non, de la philoso-
pU0fvee^ê?oiilialheiiviiMmeftt la >ëpoiiMfâitib«ttiH
coup moins sensée
cpie
qai rnnpotta le prix l'être,
ne
l'était
fert
la.
question.
L'ouwage
peu emumiet peu digne* 4e
ne répand aucune lumière nouvelle
sur» la
nature
imèBBHfde>lakâèba|e;et, quantàTeriginedèieesyB^^
'
û se borne à reproduire jesjables les plus discréditées \ \.
Delà Nature et
kabbatiêtêti Riga,
de Vvrigine^iU (• doUréiô 4ê PémmfUliim «A«s (èf
17^ in^» en adleoMuid»
..
;
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32
PBÉTACB.
nous montre
11
les idées kabbalistiques
dans les hymnes
d'Orphée, dans la philosi^hie de Tbalès et de Pythagore;
nous
et
il
les
les fait
contemporaines des patriarchés^
donne sans hésiter pour Tantiqae sagesse
On
des Chiddéens.
en sera moins surpris quand on
saura que Fauteur était de la secte des illuminés, qui,
à l'exemple de toutes faisait
associations de ce genre,
remonter ses annales jusqu'au berceau
du genre humain pelle
les
même
Mais à cette époque, ce qu'on ap-
en Allemagne la théologie rationnelle,
dire cette manière tout
à fait
c'eet-àp*
libre d'interpréter l'Écri-
ture sainte^ dont Spinoea aTait donné l'exemple dans
son Traité thiologtco-poUtiquej
faisait
de
la
fréquent usage. Elle s'en servait, eonime je
pour
éclaircir divers passages des lettres
relatifs .
kabbale un
l'ai
déjà dit»
de saint Paul,
à des hérésies eontemporaines. ElleaaussiTOulu
y trouver l'explication des premiers versets de l'Évangile de saint Jefta, et a cherché à la r^dre utile, soit à
l'étude
du gnosticisme
que en général'. Dans
TennemAnn viennent acte de posiestien
de
,
le
lui
à
l'histoire ecclésiasti-
même
temps, Tiedn^iuan et
soit
donner, en quelque sorte,
la place
que Brucker
lui
a con-
sacrée le premier dans l'histoire, de la philosophie.
Bî^Ktôt pàn^ réeole de Hégd, qui
de
tirer parti
d'un système où
ne pouTi^t majiqùer
elle trouvait
CMakf; Hamh.» iaï7,
I. Foy. Iholiick,
dê Ortu
S. roy. Iliolnck,
oavnge dté, pag;
sous une
pag. 3.
4.
€4-
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I
PRÉFACE.
33
âatre forme 'qaelqae»wies de ses propres doctrines;»
Cependant une réaction ne tarda pas à s'opérer contre cette école à jamais célèbre, et c'est évidemment sous Tiu-
fluence de ce sentiment que fut écrit l'ouvrage intitulé
KabMùmê
et
PaïUkUme^
s'efforce de prouver qu'il n'existe
entre les deux systèmes dont et cela
il
pour
le parallèle,
arrive souvent
il
que
s'appuié sont diamétrale-
il
ment opposés aux conséquences très inférieur,
aucune ressemblance
entreprend
en dépit de Tévidence ; car
les passages sur lesquels
:
L'aùteor de ce petit livre
l'érudition,
qu'il
à
en
tire.
Du
reste,
k plupart de se» de-
vanciers, malgré l'appareil pédantesque et le luxe de citations dont
il
lui
a plu de s'entourer,
.il
ne se jpkoe
au-dessus d'eux, ni par la critique des sources, ni par Ti^ppréciation philosophique des idées. Enfin,
ment, un
homme
nent parmi
qui occupe ajuste
titre
récem-
un rang émide
les théologiens et les orientalistes
l'Al-
lemagne, M. Tholuck, a voulu aussi apporter sur ce sujet le tribut de sa science et de sa critique exercée.
Mais,
comme il ne
s'est
occupé qûe d'un point parti*
euUer, c'estràrdire, de l'origine de la kabbale, et que d'ailleurs l'appréciation
cussion approfondie, je
de ses opinions éxige
me suis réservé
temps plus opportun, dans en est de
I.
même pour tous les
Kabbidimus
1832, in-S».
et
le
utie dis-
d'en parler, en
corps de ce trayail.
écrivains
*
11
modernes dont
^aatheimus^ par M. Freystadt. Kœnigsberg, '
'
•
5
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34 les
raÉFACB.
noms» quoiqu'ils eussent mérité une plaee id^ n'ont
pas encore été prononcés. Tels sont, en substance, les efforts qui ont été bits
jusqu'aujourd'hui pour découvrir le sens et T origine des livres kabbalistiques. Je
ne voudrais pas que»
firappé
seulement de ce qu'ils ont d'incomplet, on en pût cou-
dure que tout est & reoommenoer. Je suis eonvaincu,aa contraire, que les travaux, et d'esprits distingués,
même
les erreurs
de tant
ne peuvent pas être impuntomt
ignorés de quiconque veut étudier
niâme matière. Quand môme, en
sérieusement la
on pourrait abordai sans aucun secours les monuments originaux, il
serait toujours nécessaire
efiet,'
de oonnaitre à lavance
interprétations très diverses qu'on leur
les
a données jus-
qu'à présent; car chacune d'elles correspond à
un
^
point de vue assez fondé en lui-même, mais qui devient
faux lorsqu'on s'y arrête exclusivement. Ainsi, pour fournir en dire et le
même temps
la
preuve de ce que je viens de
résumé de tout ce qui précède, ceux-ci ne con-
sidérant dans la kabbale que sa'forme allégorique et son caractère traditioimel, Tout accueillie avec un mystique
enthousiasme,
dogmes
comme une
révélation anticipée des
chrétiens; ceux-là lont prise pour
culte, frappés qu'ils étaient
des
efaiffires
un
art oc-
étranges, des
bizarres formules sous lesquelles elle aime à cacher son intention réelle, et des rapports qu'elle établit sans cesse entre
l'homme
tres, enfin, se
et toutes les parties
dç l'univers ; d'au-
sont emparés surtout de son principe
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Go.
«
35
PRÉFACE.
métaphysique ,
et ont
voulu y trouver un antécédent^
tantôt honorable > tantôt honteux, de la philosophie de
leur temps.
On
conçoit qu'avec des études partielles et
incomplètes, conduites par des préoccupations très diverses,
on
ait
pu trouver tout
cela dans la kabbale,
sans être précisément en contradiction avec les
faits.
Mais pour en avoir une idée exacte et découvrir la place qu'elle tient réellement
genœ,
il
ne faut
parmi
l'étudier ni
les
œuvres de
dans
l'intérêt
Tintelli-
d'un sys-
tème, ni dans celui d'une croyance religieuse ; on
s'ef-
forcera seulement, sans autre -souci que celui de la vérité, de fournir quelques éléments trop
encore à
l'histoire générale
peu connus
de la pensée humaine.
C'est le but auquel j'ai voulu atteindre dans le travail
qu'on va
temps ni
lire,
et
pour lequel
je n'ai
épargné ni
le
les recherches.
\
3.
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INTRODUCTION.
Quoiqu'on trouve dans la kabbale un aystème bien complet sur
les choses
on ne peut cependant .
,
philosophie, ni qu'elle
de Tordre moral
comme une
religion
:
et spirituel,
comme
la considérer ni
je
uiue
veux dire
ne s'appuie, du moins en apparence, ni sur
la
raison, ni sur l'inspiration ou l'autorité. Elle n'est pas
non phis, comme
la plupart des systèmes
âge, le fruit d'une alliance entre ces
du moyen
deux puissances
Essentiellement différente de la croyance
intellecjtuelles.
religieuse, sous l'empire, et
,
Ton peut
dire
,
sous la
^
protection de^ laquelle elle a pris naissance, elle s'est introduite dans les esprits
à une forme l'intérêt '
et
dont
comme par
surprise, grâce
à des procédés qui pourraient
elle est
afiEaiblir
digne, qui ne permettraient pas
toujours d'être convaincus de l'importance -que nous
nous croyons en droit de
lui attribuer, si,
avant dé la
faire connaître ,dans^ ses divers éléments, si, avant
d'aborder aucune des questions qui s'y rattachent, l'on
n a indiqué avec quelque
précision
Is^
place qu'elle oo-
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38
INTEODUGTION.
cupe parmi
les
œuvres de la pensée,
le
rang qu'elle
doit tenir entre les croyances religieuses et les systèmes
philosophiques, et enfin, les besoins ou les lois qui
peuvent éipliquer l'étrangeté de ses moyens de développement. C'est aussi ce que nous allons tenter de faire avec toute la brièveté possible.
C'est tière,
un
fait attesté
par
l'histoire
.d^^
que les vérités de Tordre moral,
l'humanité en-
les connaissances
que nous pouvons acquérir sur notre nature, notre destination et le principe de
rumvers, ne sont pas
d'abord accueiUies sur la foi de la raison et de la con-
menée, mais par l'effet d'une puissance plus l'esprit
aetite siir
des peuples, et qui a pour attribut général de
notfs présenter des idées sous tiie rielle, tantôt celied'une
'
forme presque maté-
parole descendue du ciel dans des
oreiUes humaines, tant6ieelle d'une personne qni les développe. en exemples et en actions. Cette puissance, uni-
versellmeht connue sous lation,
le
nom de Rsligian ou de Rêvé'
a ses révolutions et ses lois; malgré l'unité qui
règne au fond de sà nature, iiècles et les pays,
les arts. Mais,
vienne à
comme
elle
change d'aspect avec les
la philosophie, la poésie et
en quelque lieu, en quelque temps qu'dle
s'établir, elle
ne peut pas sur-le-champ dire
mèmé
dans
la sphère des devoirs et des croyances qu'elle lui
im-
à rhomme tout
pose^
ce qu'il
A besoin de savoir,
même quand il n'a pas d'autre ambition que celle
de la comprendre autant qu'il est nécessaire pour abéirv
En effet,
il
lui
y a dans toute religion, et des dogmes
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39
JMTlODIJGTIOir*
qui ont besoin d'être édaircis, et des principes dont il
reBte
à développer
tes
des
conséquences , et
sans application possible, et des questions
ment rêts
oubliées les
acIlTité
^
cependant y tondient aux inté-
qui y
plus importants de rbumanité. Une grande
de
la
pensée devient nécessaire pour répondre
à tous ces besoins y
même
et c'est ainsi
que
l'intelligence
à user de ses propres forces ^ par
est excitée sir
lois
entière-
le dé->
de croire et d'obéir^ Mais cette impulsion
mêmes
est loin de produire partout les
même
d'agir sur tous les esprits de la
résultats, et
manière. Les
ims, ne voulant laisser allcnn<^ place à Tindépendance individuelle, poussant
à ses dernières conséquences
principe de l'autorité, admettent, tion écrite, oii
dpes
Ton ne trouve que
et les lois générales^
tradition,
une
à côté de
les
la révélar
dogmes,
les prin-
révélation orale,
ou bien un pouvoir permanent
le
une
et infaillible
dans ses décisions, une sorte de tradition vivante qui fournit les explications , les formules, les détails de la
vie reUgieuse, et produit par là foi,
du moins dans
le culte et
même, sinon dans
dans
les
imposante unité. Tels sont à peu prés, dans croyances, ceux qu'on tres,
pour
nomme
les
1a
symboles, une .toutes les
orthodoxes. Les au-
Mftiplir eee lacunes et résoudre les piro-
blêmes que présente la parole révélée, ne veulent se confier qu'à eiix<4iiêmeB, c'estràrdire, dans la puissanêe
du raisonnement. Toute autre texteswerés.leip* parait
me
autorité
que
celle
dc^
unirpatioB, ou, a ils la
Oigitized
.
40
IHTBOOUCTION.
suivent, c^est parce qu'elle est d'accord avec leur sen-
timent personnel* Mais peu à peu, plus hardies et plus développées, les forces de leur intelligence, leurs facultés de raisonner et
de
réfléchir^
au
lieu
de s'exercer
sur les dogmes religieux, se portent sur eux-mêmes, et ils cherchent dans leur raison,
dans
dans leur conscience,
ou dans
la conscience et
blables,
en un mot, dans les œuvres de
la raison
maine, les croyances qu'autrefois
ils
de leurs sem-
hu^
la sagesse
se voyaient obli-
gés de faire matériellement descendre
du
ciel. C'est
ainsi que la théologie rationnelle fait bientôt place à la
philosophie. Enfin,
il
est
encore dans cette sphère une
troisième classe de penseurs^ ceux qui n'admettent
pas la tradition, àqui^ du moins, la tradition ou l'autorité
ne peut
suffire, et
qui cependant ne peuvent ou
n'osent employer le raisonnement. D'un côté,
l'âme trop élevée pour admettre
un
ils
la parole révélée
ont
d^ns
sens matériel et historique, dans le sens qui s'ac-
corde avec la lettre et l'esprit du grand nombre ; de Tautre,
ils
ne peoYBnt croire que l'homme puisse en-
tièrement se passer de révélation, que la vérité arrive
jusqu'à lui autrement que par divin.
De
là vient qu'ils
l'effist
d'un^enseignement
n'aperçoivent dans la plu-
part des dogmes, de^ préceptes et des récits religieux,
que des symboles tout
une
et des images, qu'ils cherchent
signification mystérieuse, profonde,
port avec leurs sentiments et leurs idées
,
par-
en rap-
mais qui,
nécessairement conçue à l'avance, ne peut être trouvée.
I
Digitized by
Gc)
,
ou
41
'
iNTRomMnrioir.
.
plutôt iutroduite daus les textes sacrés» que par
des moyens plus ou moins arbitr&iFes. C'est principar-
lement à
cette
méthode
à
çt
cette
tendance que l'on
reconnaît les mystiques. Nous ne Youlônspas dire que le
mysticisme ne se soit pas montré quelquefois sous
une forme plus hardie ; à une époque où
les
philosophiques ont déjà pris de Tempire,
dans la conscience
même,
habitudes il
trouve,
cette action divine, cette
révélation immédiate qu!il proclame indispensable
rhomme ;
il
la reconnaît,
ou dans
dans certaines intuitions de citer
un
le
à
sentiment, ou
la raison. C'est ainsi,
pour
exemple,, qu'il a été conçu au xv* siècle par
Gerson*. Mais lorsqu'il faut encore aux idées Tappui
d'une sanction extérieure,
ne peut se produire que
il
sous la forme d'une interprétation symbolique de ce
que
les peuples appellent leurs Saintes Écritures.
Ces
de
trois directions
de concevoir
l'esprit,
dans
se retrouvent
ces trois manières
de continuer' son ceuvre^
la révélation et
de toutes
l'histoire
ont jeté quelques racines dans
les religions
qui
Tàme humaine. Nous ne
citerons que celles qui existent le plus près de, nous
que, par conséquent, nous pouvons connaître avec le '
plus de certitude, 1.
.
Consideraliones de theologià mysticâ.
commencement
celle proposition
,
nis scientia procedens
expérience
:
Quod
si
On y
trouvera,
dès le
philosophia dicatur om-
ex experientiis » mystica theologià verè
philosophia, CoDsiû. 2*. cette
:
U va môme jusqu'à
Easperientiis habitis
ad
erit
définir la nature
intrà, in
de
eordUnu anima-
mm dêvotarum, Jb.
Digitized
by
Go.
42
tfRTRODIIGTiON.
Au
sein
dn
ehristiâQisiiiid,
TÊglise romaine repré-
sente, à leur plus haut degré de splendeur, la tradition et
Tautorité*
de
L application du raisonnement aux
la foi, iiods la troutons
part des
communions
de ce qu'on
matières
non seulement dans
la
plu-
protestantes, chez les défenseurs
convenu d'appeler V exégèse raiimndley
eftt
mais aussi ohet
les philosophes scolas tiques qui, les
premiers, ont souniis les dogmes religieux aux lois
du
syllogisme, et ont montré généralement pour les paroles
même respect que pour celles des apètres.
d'Aristote le
Qui ne
voit, enfin, le
méthode
mysticisme symbolique, avec sa
arbitraire et son spiritualisme exagéré,
dans
toutes les sectes gnostiques, dans Origène, dans Jacques
Boehme,
et cieux qui ont
marché sur leurs traces? Hais
auctin autre n'a porté ce système aussi loin, aucun ne l'a
formulé avec autant de franchise et de hardiesse
qu'Origène, dont
le
nom
se présentera encore sous
notre plume* Si nous portons les yeux sur la religion
de Mahomet
,
au jour, ùéus tent
un
si,
parmi tant de
noiis arrêtons
à
sectes qu'elle
celles
a mises
qui nous présen-
caractère bien décidé, nous serons frappés sur-
le-champ du
même iBpèotaiâe*
Les Sunnis et
les Chiia,
dont la séparation est plutôt l'effet d'une rivalité de personnes que d'une profonde difiFérencedans les opinions, défendent également la cause de l'unité et de l'orthodoxie; seulement les premiers, pour atteindre à leur but,
admettent^ avec
Sunnah, dont
le
ils
Koran, un recueil de traditions, la
tirent leur
nom
:
les autres rejettent
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43
INTRODUCTIOU.
mais
la tradition;
ils la
remplacent par line antorité
vivante, par une sorte de révélation contiuLie, puisque
rua des
artieles les plus essentiels
qu'après
c'est
le
de leur croyance,
prophète, son apôtre Aly
imans
et les
de sa race sont les représentants de Dieu sur la terre \ L'islamisme a eu aussi ses philosophes scolastiques,
connus sous
nombre
le
nom de MoU adlmin^j
et
un grand
d'hérésies qui semblent avoir uni la doctrine
de Pélage à la méthode rationnelle du protestantisme
moderne. Voici comment un célèbre ces dernières
:
orientaliste définit
« Toutes les sectes des motazales s'ao-
« cordaieht, en général, en ce qu'elles niaient en Dieu c(
l'existence des attributs, et qu'elles s'attachaient par-
(Y
dessus tout à éviter tout ce qui semblait pouvoir nuire
H
au dogme de
l'unité
de Dieu ; en ce que, pour main-
« tenir sa justice et éloigner de lui toute idée d'injustice « elles accordaient
à l'homme
la liberté sur ses propres
ne voulaient pas que Dieu en f&t l'auteur;
«r
actions, et
(c
enfin, en ce qu'elles enseignaient que toutes les con-
K naissances nécessaires
au
salut sont
du
ressort de la
« raison; qu'on peut, avant ta puLlication de la tr
avant
comme après
la révélation, les acquérir
« seules lumières de la raison
1.
Voyez Maracci, Prodromus in
réf.
loi^ et
par
hè
»
Alcor,^ tom. IV.
—
Bft.
de
Socy, Exposé de la religion des Druzes, introd. a.
3.
Ce nom a élé converti par
les labbins
en celui de ahSTC, qui
M. de Sacy, bUroduetion à VÊà^pésê de la reUgion des Druzes, p. 37.
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44
IHTRODUCTIOlf.
Les KarmateSy dont l'existence remonte à Tan 264 de l'hégire, ont
embrassé le système des interprétations al-
légoriques et toutes les opinions qui font la base
du
mysticisme. Si nous en croyons Tauteur qne nous
avons déjà
cité, et
les paroles
d'un historien arabe, «
qui lui-même ne
du sens
fait
ils
que traduire
appelaient leur
à
ce
doctrine la science
cf
aHégoriser les préceptes de Tislamisme, et à substituer
intérieur
elle consiste
:
((
à leur observation extérieure des choses qui ne sont
ic
fondées que sur leur invagination, eonmie aussi à al-
f<
légoriser les versets de l'Alcoran et à leur
ce
interprétations forcées. »
Il
donner des
existe plus d'un trait
d'une intime ressemblance entre cette doctrine
et celle
que nous avons pour but de faire connaître ^
Nous arrivons
enfin au judaïsme,
sont sorties, nourries de son
du sein duquel
àme et de son suc,
les
deux
croyances rivales que nous avons déjà citées; mais c'est
à de^in que nous
lui
avons réservé la dernière place,
parce qu'il nous conduira naturellement à notre sujet. 1. Je û'en citerai
uÀ qu'un
de rbomme , quand
seul.
Les Karmates soutenaient que
un eUf<, quand à geocuXt un Um^- et lorsqu'il est prosterné, un M; en sorte qull est comme un livre' où on lit le nom à'AUàk» (M. de Sacy» le corps
il
il
est debout, représente
est
DmxM, pag. 86 et 87.) bomme a la forme d*un iod t, ses
bOroduetiùn à VEœposé dô la religion des Selon les kabballstes, la téte d*un
deux bras, pendant de cliaque côté de son buste celui d'un vau
du
\
bassin, celle d'un autre hé; de sorte
nom
trois fois saint
Mantoue.
la poitrine, celle
et enfin ses
d'un hé
rt,
deux jambes, surmontées
que tout son corps figure
de Jekovah, Zohar^ 2*
partie, fol.
42
le
rect., édit.,
'
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45
liNTRODUCTION.
Ootre la Bible,
les juifs
orthodoxes reconnaissent en-
core des traditions qui obtiennent de leur part
le
même
respect que les préceptes du Pentateuqne* D'abord trans*
mises de bouche en bouche et dispersées de toutes parts, ensaite recueillies et rédigées par Judas-le-Saint sous le
nom de Mischna,
puis en&n prodigieusement
tées et dévdoppées par les auteurs
du Ths^lmud,
ne laissent plus aujourd'hui la moindre part à
à la
et
liberté*
l'existence
de
Ce ces
deux forces morales, mais
elles les
» nu^tpartout à lenr pl««;
s'étendent à toutes les actions, depuis celles qui
expriment en
effet le
sentiment moral et religieux jus-
qu'aux plus viles fonctions de
la vie
tout compté, tout réglé, tout pesé
despotisme de tous contre lequel la
elles
la raison
n'est pas qu*en principe elles nient
frappent depandysie en elles
augmen-
les
animale. Elles ont
à raVance* C'est un
jours et de tous les instants,
on est inévitablement obligé de lutter par
ruse, lorsqu'on ne veut pas s'en affranchir par la ré-
volte,
ou qu'on ne
le
peut pas en lui substituant une
autorité supérieure. Les karaïtes, qu'il ne faut pas con-
fondre avec les saducéens, dont l'existence ne s'est guère
prolongée au delà de la ruine du second temple*, kaialtes sont
daïsme;
ils
en quelque sorte
les protestants
rejettent la tradition, et
les
du ju-
ne reconnaissent
que la Bible, je veux dire l'Ancien Testament, à l'expli4
1
.
Pelei Bcer, Histoire des sectes religieuses
pag. 149.;
du judvXme^
pari.,
46
INTftOBUCTION.
catiou <lu<iuel la raiaon leur paraît suffire. Mais d'autres^ qui,
mettre
le
sans cesser d'être croyaiits, sans cesser d'adprincipe de la révélatiou, ne forment cepen-
dant pas une secte religieuse, ont réussi à faire à la raison, une part bien plus grande et plus belle
domaine de les
dans
le
€e sont ceux qui voulaient justifier
la foi.
principaux articles de leur croyance par les prin-
cipes
mêmes de la
raison ; ceux qui voulaient concilier
la législation de Moïse avec la philosophie de leur temps, c'est^àrdire celle d'Aristote, et qui ont
fondé héb seienee
entièremeut semhlable, dans se^ moyens conime dans
son but, à lascolastique arabeet ehrétienne. Le premier, et §aas contredit le
plus hardi d'entre eux, est
bre rabi Saadiah, qui, au commencement du
célè-
le
x* siècle,
se trouvait à la tète de l'Académie de Sora en Perse, et
dont
le
nom
est cité aviec respect
par les auteurs
sulmans aussi bien que par ses coreligionnaires lui sont
'
.
mu-
Après
vepus Alurabam Jbn-Esra^ astronome, gram-
mairien et critique plein de sens; rabi Bechaï, auteur 4.
Le oommentaire
qa*il
a composé en
iMiràk, Vm. des môniinienls .
4aiis
un
sêns tout à
Mi
hébreu, sur le Sepher
andeus de
les plus
la kabbale, est
pbiloBopldqoey et cTest Ji tort
gaU
sst
compté, parBencblind d'àutras bistoriens de la Imldiale, panai les défenseurs de ce système. Son livre des Croyance» et des opi-
m^Tm maofc^n, traduit de l'arabe en hébreu par rabi Jehoudah Ibn-Tibbon, a très probablement servi de modèle au fa-
nions,
meux ouvrage
de Maïmonides,
intitulé
:
le
Guide des esprits égarés,
D^D^22 nnD. Dès les premières lignes de la préface, Saadiah se place fraDcbement entre deux partis opposés : Ceux» dit-il, qui,
par suite de recherches incomplètes et de méditatioiiB mal dirigées,
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47
INTRÔBUCTION.
d'un excdlent
traité
da morale % et Moïse Malmoiûdes,
dont rimmense réputation a
fait tort
à une foule d'au-
méine cause. Ceui;
tres qui, après lui, ont défendu la
d'entre les juifs qui ne voyaient dans la siôra écoree
beaucoup plus élevé que
uns,
le
qu'une gros*
sens historique et
le
le
but où nous tendons. Pour
sens intérieur et spirituel des Ëeritures était
un système de philosophie, assez favorable, à rexaltatioQ mystique, mais fait
étrangère ;
c'était,
tiré
de Plotin
,
et
ceux qu'on
l'a été
plus tard dans
est celui
a coutume
de Philon et de tous
d'appeler juifs keBénisants,
parce que, mêlés aux grecs d'Alexandrie, tèrent
à de
celui
ces
demiM
est vrai,
mêlée à des idées d'une origine
Ce caractère
orientale.
il
d'une souree tout à
en un mot, la doctrine de Platon
un peu exagérée, eomme die l'école
littéral,
en deux classes dont la distinction est d'une
86 diyisent
grande importance pour les
loi
un sens mystérieux
sous laqudle est caché
ils
emprun-
leur langue, leur eÎTiUsalion, et
leurs systèmes philosophiques qui pouvait
8om tooM dsmi im a])liii0 de doutas, et les homfl^ de la raison comme dangereux pour la fol. Uadmet
l*iisage
sortes de connaissances
de la conscience,
un vice
le
1* celles des sens
;
oelles
lorsque nous disons que le
une vertu
raisonnement
steuce de Tâme, tique»
comme
et la véracité
duction et
:
à cause de
,
S*»
;
celles
comme
que nous fournissent Tin-
lorsque nous admettons l'exi-
ses opérations
naDiun ni yvi, qui doit
qdatre
de Tesprit ou mensonge est
;
la tradition
authen-
semplacer la sdeoce pour ceux qui
ns sont pas en état d*eieieer leur inteUigence. niavi, kf thooin âm.«mÊin^ î. t'onvfage a pour litie : et Iteteur ^vait en Tan du monde 4m, du CMst, IIM.
nmS
*
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48
INTRODUCTION.
mieux
le
se concilier avec le
monothéisme et la
légisia*
Les autres n'ont obéi qu'à l'im-
tien religieuse de Moïse
pulsion de leur propre intelligence ; les idées qu'ils ont introduites dans les livres saints, suite Tapparence de les
passer,
môme
y
pour se donner en-
avoir trouvées et les faire
dans l'ombre du mystère, sous
la
sauve-
garde de la révélation, ces idées leur appartiennent en* tièrement
forment un système vraiment original,
et
vraiment grande qui ne ressemble à d'autres systèmes,
ou philosophiques ou de
a
causes, qu'il répond aux
par
les lois générales
kabbalistes
^
dont
que parce
religieux,
la même source, qu'il
de
été
qu'il dérive
provoqué par
mêmes
l'esprit
les
besoins ; en
nièmes
un mot,
humain. Tels sont les
pour
les opinions,
connues et
être
justement appréciées, ont besoin d'être puisées aux sources originales; car, plus tard, les esprits cultivés
ont cru leur faire honneur en les mêlant aux idées greo'ipies et arabes.
Ceux
qui, par sup'erMition,
rent étrangers à la civilisation de 1.
Cest à eux
rm Iv êÇnra^fia,
^
l'on fidt allusion
ra.ùrr,ç
(J.èv -ncpîei,
OiioTtpx
Cyixtta <ptXcao<pîa upcaixtiv %^iou Oeopîa aT5p.aivo(A«vwv.
(Euseb.,
]iv. 8,
leur, temps,
abandon-
dans ce passage d*Eiisèbe
H TtM ntâ rclc
Te tô>v iv
xxrk ^lavoiav
chap. 10.) Ces paroles sont dans la bou-
Quoique nous trouvions Toccasion, plus
les kabbalistes.
tard, de parler assez
longuement de Pbilon, U Huit qu*on sache dès à présent '
guer des kabbalistes» avec fondu. D*al)ord,
fl
est
:
iroXXcT; ttravofit*
tcT; vouloiç
che d'Aristobule, qui ne pouvait pas connaître 2.
demeurè-
lesipiels plusieuis bistoriens
à peu près oertain que Plûlon
le distin-
Font con-
ignorait
Yhé^
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49
IMTRODUCTiON.
nèrenl peu à peu les hautes spéculatioas dont elles
moyens
furent le résultat, pour ne consenrer que les
assez grossiers qui servirent dans l'origine à en dégui-
ser la hardiesse et la profondeur^
Nous chercherons à savoir d'abord vers quel temps nous trouvons
nous a
livres elle
formée, dans quels
la kabbale toute été conservée,
comment
ces livres
ont été formés et transmis jusqu'à nous.; enfin, quel fond nous pouvons faire sur leur authenticité.
Nous essayerons ensuite d'en donner une exposition complète et
fidèle,
à laquelle nous ferons contribuei^
autant que possible les auteurs
nous nous 'retrancherons
trine;
rière leurs propres paroles,
de leur langue dans
que nos
faibles
mêmes de le
doc-
plus souvent der^
que nous ferons passer
la n6tre, avec autant d'exactitude
mojens
le
permettront.
Nous nous occuperons en dernier
lieu
de l'origine
et de rinllueuce de la kabbale. Nous nous .*
breu, dont la connaissance,
demande-
•
^
comme nous
le
verrons bientôt, est
méthode kabbalistique. Ensuite, kabballstes ne diflerent pas moins par le fond de leurs
évidemment indispensable à Philon et les
cette
•idées. Ceux-ci n'admettaient
la
qu'un seul principe, cause immanente
de toutes choses; le philosophe alexandrin en reconnaissait deux. Tan actif et Tautre passif. Les attributs du Dieu de Philon sont les Idées de Phkton, qui
kabbale. fi<mv Sri tô piàv
H
iN(dnTtfv*'xal
^paornpcv h tmv SXuy «cûc ioTtv •iXtKptviaTATeç xptîrrovri
xal x^iîrrow
Tui
ne ressembleoit en rien aux Sephiroih de la
Iv t«ïc etoiv, rh ptlv tlvot ^petariiptov alrtev, t&
ri
etc.»
imarri^yi xaX xptÎTTuv
PhU,f de
ri
aSirh rh à.'^aAtt
iï
içtrh
xai aùrb tô xa),cv to
Mund opific, i
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50
IMTEODUCTIOM*
rons
si elle est
fiuence soit
née dans la Palestine^ sous la seule in«
du judaïsme^ ou
à une
religioD, soit
si les Juifs
à une
Tout empruntée,
plriloso]diie étrangère.
Nous, la comparerons successivement à tous les sys-
tèmes antérieurs
et
contemporains qui nous présente-
ront quelque ressemblance avec
elle^ et
nous la sui-
vrons, enfin, jusque dans ses plus récentes destinées.
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PREMIÈRE PARTIE.
L
CilAPlIfiE
'
Les partisans
ilRIQUITÉ DE LA kABBAU.
eniliousiastes de la kabbale la font
descendre du ciel» apportée, par des anges» pour enseigner au premier
homme,
après sa désobéissance, les
moyens de reconquérir sa noblesse
sa félicité pre-
mières ^ D'aulres ont imaginé que
le législateur
des
Hébreux, après l'avoir reçue de Dieu lui-même, pendant
les
quarante jours qu'il passa sur
la transmit il
aux soixante-et-dix
le
mont
Sinaï,
vieillards avec lesquels
partagea les dons de l'esprit saint, et qu*à leur tour
ceux-ci la firent passer de bouche en bouche jusqu'au
temps où Esdras reçut l'ordre de
temps que 1.
la loi
l'écrire
même
en
Mais on aura beau parcourir avec la
Voyez lleuchlin, de Àrte eabaUtUe.^
fol.
9
de Ha-
et 10, ed.
•
gucncau. 2. Pic
GEuvres.
' '
•>
'
de la Miiuiidole, Apolog, pa^. •
llti et seq,^ •
.
tom.
de ses
. '
4.
Oigjtized
52
LA KABBALE.
plus scrupuleuse atteutioa tous les livres de l'Ancien Tes-
tament, on n'y trouvera pas
un seul mot qui fasse allu-
sion à un enseignement secret, à une doctrine plus
profonde et plus pure, réservée seulement à un petit
nombre de
d'élus.
Depuis son origine jusqu'à son retour
la captivité de Babylone^ le peuple hébreu,
toutes les nations dans leur jeunesse
,
comme
ne connaît pas
d'autres organea de la vérité, d'autres ministres de rintelligence que le prophète, le prêtre et le poète;
encore célui-ci, malgré la différence qui les sépare, ordinairement confondu avec le premier. Le
est-il
prêtre n'enseignait pas;
par
la
il
ne s'adressait qu'aux yeux
pompe des cérémonies religieuses ;
et
quant aux
docteurs, ceux qui enseignent la religion sous la forme
d'une science, qui* substituent le ton dogmatique au langage de Tinspiration, en un mot, leur
nom, pendant
la
ies théologiens,
durée de cette période, n'est pas
plus connu que leur existence. Mous ne les voyons parrâître qu'an
eommencement du m* siède avant Tère
chrétienne, sous le gnifie les organes l'.om
nom
de
général de Thanaïm
la tradition
;
,
qui si-
parce que c'est au
de cette nouvelle puissance qu'on enseignait alors
tout ce qui n'est pas clairement exprimé dans les Écritures. Les thanaïmsj, les plus anciens et les jplus res*
pectés de tous les docteurs en Israël, forment conune
une longue chaîne dont le dernier anneau saint,
est
Judas
le
auteur de la Mischna , celui qui a recueilli et
transmis à la postérité toutes les paroles de ses prédé-
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53
PaBMtÈBB PAnTIE.
On compte parmi eux
cesseurs.
monuments de
des plus anciens
Âkiba
dire^
et
les
auteurs présumés
la kabbale,
Simon ben Jochaï avec son
c'est-à-
ûls et ses
amis. Immédiatement après la mort de Judas, vers la fin
du
11^
siècle après la naissance
du
Christ,
commence
une nourelie génération de docteurs^ qui portént
nom A'Amoram, D^KTQX,
le
parce qu'ils ne font plus
autorité par ëux-mftmes; mais ils répètent, en l'expli-
quant, tout ce qu'ils ont entendu des premiers
;
font
ils
connaître toutes celles de leurs paroles qui n'ont pas en-
'
core été rédigées. Ces commentaires et ces traditions nou-
ToUes, qui n'ont pas cessé de-se multiplier prodigieuse-
ment pendant plus de trois
cents ans, furent enfin réunis
80U8 le nom de Guitnara, HlOSif c'est-à-dire, ce qui-tei^
mine ou complète la tradition. ces
C'est par conséquent
dans
deux recueils, reUgieusement-conservés depuis leur
formation jusqu'à nos jours, et réunis sous ral dé Thalmud ' ,
pas sans doute
le
nom géné-.
que nous devons chercher d'abord, qoq
les idées
mêmes
qui font la base du sys-
tème -kabbalistique, mais quelques! données sur leur origine et l'époque de leur naissance.
On trouve dans est
c(
Il
ce
de
la
la
Hischna' ce passage remarquable
défendu d'expliquer à deux personnes
Genèse;
même
à une
((
Mercaba ou du char céleste;
ff
homme 1. 2.
seule, si
l'histoire
cependant
sage et intelligent par îuiHoième,
il
:
l'histoire
de
c'est
la
un
est per-
c'est-à-dire, Tétude ou la sdoice par excellence. Trmté de 'Haguiga, 3* proposition.
nioSn,
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54
LÀ KABBALBa
.
« mis de lui en confier les sommaires des chapitres. »
p cm
mSh
montre encore plus sévère ^^car
elle
onoiD nimo ]udi o^n Min
C3>pis)
La Guémara ajoute que
se
même
le»
sommaires des chapitres ne doi-
vent être divulgués qu'à des
hommes
revêtus d'une
haute dignité, et connus pour leur extrême prudence, ou, pour traduire littéralement l'expression originale,
qui portent
t<
ann laW »p
,
eux un coéur plein d'inquiétude. »
eii
SdSi
ÉTÎdemmait,
]n n^a anS «Sh
il
ne peut être
ï^iDirs y.»
ici
question
du
texte
de
la
Genèse ni de celui d'Ézéchiel, où le prophète raconte
la
wian
qu'il eut sur les
bords du Qeuve Ghébar.
L'Écriture tout entière était, pour ainsi dire, dans la
bouche de tôut
le
monde; de tçmps immémorial,
led
observateurs les plus scrupuleux de toutes les traditions se font
un
devoir de la^parcourir dans leurs tem-
ples au moins une
fpis
dans une année. Moïse lui-même
ne cesse dé recommander l'étude de
la loi,
par laquelle
on entend universellemenL lePentateuque. £sdras, après le retour
de la captivité de Babylone, la lut à haute voix
devant tout
le
peuple assemblé
^
Il
est
également im-
possO)le que les paroles que iu>us venons de citer expri-
ment
la défense
de donner ^u .
i.
Esdrai, U,8.
.
récit •
de la création et à '
.
^
•
PREMIÈRE PARTIE.
55
la TisioB d'Éséchiel une explicalion qtieleoiique,
de ohei^
cher à Jies comprendre soi-mâme et de les faire compren-*
dre aux aulres;
il
s'agit
d'une interpfétatioii on plutôt
d'une doctrine connue, mais enseignée avec mjstère; d^une'seieiice non
mmns arrêtée dans saforme que dans
ses principes, puisqu'on sait
comment
elle se divise,
puisqu'on nous la montre partagée en plusieurs diipi«* très,
dont chacun est précédé d'un sommaire. Or,
remarquer que de semblable ;
mais un dans
les
la vision d'Ézéehiel
elle remplit,
ne nous
il
offire
faut
rien
non pas plusieurs chapitres,
seul, préeisément celui qui vient le
premier
œuvres attribuées à ce prophète. Nous voyons
de plus que celte doetoine secrète comprenait deu;x parties
auxquelles on n'aiccorde pas la inême importance
:
ear Tune peut être enseignée à deux penotines ; Tantre
ne peut jamais être divulguée tout entière,
même à une
seule, quand elle devrait satisfaire aux sévères eonditions
qu'on
impose. Si nous en croyons Maïmonides, qui,
lui
étranger à la kabbale, n'en pouvait cependant pas nier Texistence, la première moitié, celle qui a pour titre
:
Biê Um0 d$ la G$niu amdêla eri^lùm (nnt^^Tp JWVti) 9 enseignait la science de la nature ; la seconde, qu'on
appelle VBùlovndu Ckar
un
traité
par tons
de théologie
\
(rODID TWjfQ),
renfermait
Cette opinion a été adoptée
les kabbaiistes.
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56
lâ kabbale. Voici
un autre passage, où le même fait nous apparaît
d'une manière non moins évidente f<
un jour à
dit
rabi Ëliezer
:
:
Rabi Jochanan
i<
Viens^ que je t'enseigne
« l'histoire de la Mercaba. Alors ce dernier répondit
H Je ne suis pas encore assez vieux pour cela.
devenu vieux^ rabi Jochanan mourut,
fut
i(
il
le
que temps après rabi Âssi étant venu
« tour <(
il
:
Quand
et quel-
à son
lui dire
Viens que je t'enseigne l'histoire de la Mercaba;
:
répliqua: Si je m'en étais cru digne, je Taurais déjà
u apprise de rabi Jochanan, ton maître'. »
ces motSy que^ pour
à
être initié
rieuse et sainte de la Mercaba,
il
cette
ne
On voit par
sdènce mysté-
suffisait
pas de se
distinguer par Fintelligenee et par une éminente position,
fallait
il
encore avoir atteint un âge assez avancé;
et'mème^ lorsqu'on remplissait
ment observée par
cette condition égale-
les kabbalistes
croyait pas toujours assez sûr,
modernes*, on ne
se
ou de son intelligence^
ou de sa force morale, pour accepter
poids de ces
le
secrets redoutés, qui n'étaient pas absolumentsans péril
pour
la foi positive,
loi religieuse.
par
le
dont
Ën
1.
voici
la
un curieux exemple rapporté
Thalmud lui-même, dans un langage allégorique
il
nous donne ensuite lexplication*
« D'après ce
tion.
pour l'observance matérielle de
Mim
ZHtfftf
'
que nos maîtres nous ont enseigné;
de 'Haguiga, Guémaia de la
demième
il
proposi-
-
2. Ils
ne permettent pas avant Tàge de quarante an^ la lecture
du Zohar
et des autres livres kabbalistiques.
-
-
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57
PREMIÈRE PARTIE,
y en a
«I
quatre qui sont entrés dans le jardin de déli-
noms ben Asai, ben Zoma, Acher
ces, et voici leurs
((
et rabi Âkiba* « perdit la vie.
ture
:
C'est
u Seigneur,
:
Ben Asaï regarda A'm œil cnrienx
et
On peut lui appliquer ce verset de l'Écriune chose préeieuse devant
que
mort de
la
ir
garda anssi, mais
(c
tiûe cette parole
il
perdit la raison, et son sortju»-
du sage
« mangez-en ce qui vous « pris avec excès,
yenx dn
les
Ben Zoma re-
ses saints
vous ne
:
Avez-vous trouvé du miel?
suffit
de peur qu'en ayant
,
le rejettiez*.
Acher
fit
des ra-
u yages dans les plantations. Enfin Âkiba était entré «
en paix
ir
soit béni> avait dit
«
digne de servir à
en paix; car
et sortit
:
Qu'on épargne
ma gloire
de prendre ce texte à la s'agit ici
le saint^
»
Il
dont
le
nom
ce vieillard, il est
n'est guère possible
lettre, et
de supposer qn'il
d une vision matérielle des splendeurs d'une
antre vie* : car, d'abord, il est sans exemple que le Thal-
mud, en parlant du fitit
mystique dont
suite,
1.
le
il fait
usage dans ces lignes ^* Ënr-
comment admettre qu'après
son vivant élus,
Paradis, emploie le terme tout à
les pfoissances
ou en perde
la foi
avoir contemplé de
qui attendent dans
ou
la raison,
le
comme
del
il
les
arrive
Psaumes, CXVI, 15.
5.
TnUi âè 'Hagmiia, A, supr.
4.
U pandis
monde à
(Pardes),
que
leur science,
ou du mot dtid modernes pat ^ement oonBseré à
ast I0140111S appelé ytv
venir,
p
(le
Jtidin d*tdsD),
nin dSi?, tandis quid on se
les kabbalistes
s^rt
•
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58
LA KABBALE.
à deux peraonnage» de
cette légende ?
faut doue re-
Il
coauaitre, avec les autorités les plus respectées de la
synagogue, que
le
jardin de délices, où sont entrés les
quatre docteurs, n'est pas autre chose que cettç science
mystérieuse dont nous avons parlé
pour
science teilrible
;
peut
les faibles intelligences, puisqu'elle
ou à
duire,
encore de ,
^
1
la folie,
les
con-
ou aux égavemmits {dus funestes
impiété. C'est ce dernier résultat que la
Guémara veut désigner ^ quand d Acher, fuil
fit
elle dit
en
,
parianjt
des ravages dans les plantations. Elle
nous racoute «pie ce personnage, asseï
tsélàbre dans^les
récits thalmudiques, avait été d'abord
un des plus sa-
vants docteurs en Israël. Son heiK
vMtaUe nom était
Elisée
Abouïa, auquel on substitua celui d'Acher, pour
marquer
«Rangement qui s'opéra en
lui ^. Eln effet,
en quittant le jardin allégorique, où une
fatale curiosité
le
Tavait conduit,
4onna,
il
devint
on impie
dit le texte, à la génération
aux mœurs, il quelques-uns
trahit la foi,
même
il
déclaré;
du mal,
vécut
s'aban*
il il
manqua
le scandale, et
vont jusqu'à l'accuser du meurtre
d'un enfant* Ënquoidoncconsistaitsapranière erreur?
Où
l'ont conduit ses recherches sur les secrets les plus
1. In
hâc Geiiiar& Deqae Paradisus neque ingndi
ram ezponendum est, sed potiùs de secondùm qiim magistri aicanum
ad
iîlutn
litte*
subtiU et cœtosU oognilkme,
ogm comùs
intaUiKeruAt
Deiun^ ,ejus(iufriiiajestBtBm scrattuido invenfere eopiveran^ (Hottinger,
MeM. âlémoKetM^ p. 97.)
Le mot Acher homme. S.
(nnt^) signifie littéralement
im
aMfr»,
m
miÊrê
• ,
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59
PREMIÈRE PARTIE.
importants de la religion ? Le Thaliniid de Jérusalem dit poditiyemeat qu'il
mes
' ; et le
avons rapporté tout ce
mAme ciel la
reeomiut deux, principes suprê-
Thalmud de Babjlone, d'après lequel nouai
chose.
récit,
nous donne à entendre la
nous apprend qu'en voyant dans
II
puissance de Métatrône, de
médiatement après Dieu « être si cela était
l
le
ange qui vient im-r
Aeher se prit à dire
: (c
Peut*-
permis, faudrait-il admettre deux
« pui88ance$'« » Nous ne voudrions pas nous arrêter
trop longtemps à ce
quand jious devons en
£ait,
citer
d'autres beaucoup plus significatifs; cependant, nous
ne pouvons nous empêcher de £aire l'ange, très
la
remarque que
ou plut6t l'hypostase appelée IfétatrAne, joue un
grand rûle dans
le
système kabbalistique. C'est lui
qui , à proprement parler, a le gouvernement de ce
monde
visible ; il
règne sur toutes
les
sphères suspen-
•dues dans l'espace, sur toutes les planètès et les corps célestes,
comme
au-dessus do telligibles
sur les anges qui les conduisent; car,
lui, il
n'y a plus rien que les formes in-
de Tessence divine
et
des esprits
si
purs,
qu'ib ne peuvent exercer sur les choses matérielles
aucune action immédiate. Aussi *
'2.
a-tr-on trou^vé •
*
pim^D vient
*
que son
.
évidemment des deux mots grées futà
Ed effiat, d*après les kabbolistes, Fange qui porte ce nom préside au mUnde iitiirtih ou le monde des sphères, qui vient immédiatement après
le
monde des purs esprits,
Trône de gloire 3.
]n T\V\Xr\
(mDn
le
monde
Bériàh, qu'on appelle le
ndd), ou. simplement
DiSuT on
NDW Jà.
le
Trùne .(t^^tons).
supr.
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60
LA KABBALB.
nom, en tout à
kabbale,
nombres (X^HIDDU)
l'expliquant par les
fiait
,
est
synonyme de tout^uisêant^» Sans doute
comme nous le
la
prouverons bientôt, est beau-
coup plus éloignée du dualisme que de ce qu'on appelle aujourd'hui, dans
un pays Toisin,
la doctrine
de Tiden*'
absolue; mais la manière allégorique dont elle sé-
tité
pare Tessence intelligible de Dieu et la puissance ordon-
du monde,
natrice
quer
remor
n'est*elle
signalée par la
Une dernière
pas propre à nous ezpli-
Guémara? de la
citation, tirée
même
source, et
accompagnée des réflexions de Maïmonides, achèvera, je l'espère, la démonstration de. ce point capital, qu'une sorte de philosophie,. de métaphysique religieuse, s'enseignait
pour ainsi dire à
l'oreille p2u*mi
quelques-uns
desthanaïms ou des plus anciens théologiens du judaïsme. Le Thalmud nous apprend que l'on connais.
sait.autrefois trois
à savoir lettres,
:
le
noms pour exprimer l'idée de Dieu^
fameux tétragramme ou
l
autre de quarante-deux
Le]piwiidr, quoique interdit au grand nombre,
circulait assez librement ((
dans l'intérieur de
Les. sages, dit le texte, l'enseignaient
« sepiaine à leurs ûls et à leurs discijples.
1. d<A'
de quatre
puis deux autres noms étrangers à la Bible> dont
l'un se composait de douze, et lettres.
nom
Le nom de Métatréne
exprime,
(nv)r que ron traduit par tout-puissant,
une ^
>i
l'école.
fois
Le
par
nom de
oomme le mot
le nomlire 914.
PREMIÈRE PARTIE.
douze fc
lettres était,
dans
On renseignait à tout le monde. Mais quand le nombre
a des impies se multiplia, ((
61
répandu encore,
l'origine, plus
plus discrets d'entre
il
ne fut plus confié qu'aux
les prêtres» et ceux-là le faisaient
a réciter à Toix basse à leurs frères pendant la bénédioi(
le nom de quarante-deux comme le pins saint de» mystères*. On ne renseignait qu'à un homme d'une discrétion
tion
du peuple ^ » Enfin,
lettres était regardé
u
a reconnue, d'un âge mûr, inaccessible à la colère et à ((
rintempérance.) étran|;er à la .vanité
cf
douceur dans ses rapports avec ses semblables
i(
Quiconque, ajoute
fc
secret et le garde ayec vigilance dans
le
Tbalmud, a
et plein
,
de n
de ce
été instruit
un cour pur,
« peut compter sur l'amour de Dieu et sur la faveur <t
des hommes; son noiû inspire
le respect,
'
sa science
«
ne craint pas Toubli,
c<
mondes, celui où nous vivons mainteuant, et le monde
if
à venir
*,
»
et
sens, qu'il n'existe dans
possible enhébreu,
I.
U
se trouve
1
héritier
de deux
Maïmonides observe, avec beaucoup de
posé de quarante-deux
l'alphabet.
il
aucune langue un
lettres;
que cela
nom com-
est surtout
im^
où les voyelles ne font pas partie de
se croit
donc autorisé à conclure que ces
Thalm. Babyl. lïçct. BeradioUh et llalm. Mor^' .Nébouehiin
première partie, cb« 6t. î.
mnpDT wMp nvnm D»nvi o^mn
3.
ïami vr3>
ov
nnaa
>xn:j
im^i
nnm vn™
Sy
yijsfv »dS
p dw
/fe.
supr,
nSn ims nnoia
Toyo
isnira ' .
i3>hîi
ib, supr,
om
mnsn
À, Ib. supr.
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Gc)
62
LA KABBALE,
quarante-deux
lettres se partageaient entre plusieurs
mots dont chacun exprimait une idée nécessaire ou un attribut fondamental de l'Être et
maient
la vraie définition
qu'on dit ensuite, continue dont on vient de parler
que tous téanis^ ils for-
de l'essence divine le
même
S
Lors-
auteur, que le nom
était l'objet
d'une étude, d'un
enseignement réservé seulement aux plus sages ^ on veut nous apprendre sans doute qu'à la définition de l'essence divine se joignaient des éclairrisseménts cessairesy
ou certains développements sur
même de
Dieu et des choses en général* Cela
moins évidentpour
le
nom
ment supposer qu'un mot
de quatre lettres si
:
né-
nature
la
n'esit
pas
com-
car,
fréquent daàs la Eible, et
dont la Bible elle-même nous donne cette définition sublime
que
•
;
ego
êum qulium^
Bit été
tenu pour un secret
une fois par semaine, disaient à
les sages,
de quelques disciples choiiHs? Ce que pelle la connaissance des
noms de
le
l'oreille
Thahnud ap-
Dieu, n'est donc pas
autre chofe, dit Haïmonidès en termiiiant, qu^une bonne partie de la science de. Dieu ou de la métaphysique et c'est
à l'épreuve de
car l'oubli n'est pas possible
pour .
pour cela qu'on
(irnSK TVXSn nsp);
tive^
4.
l'oubli
;
les idées qui ont leur* siège
c'est-àrdire dans la raison ^.
Maîmonides, Jfor0/k2Ve6oiidk(mi^
2. Ib. ioc. cit, •
Syisn
la dit
dans YinieïUgence aè^ 11
ser^t
ib. $upr,
difficile
de ne
om niSonv p9D
n^S^n HDDni anzin^n nnsca i«ann
hom mwn
Si nnsiyS
nwiî'i^
m
la^i
naDnnjnwiw
,
*
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Gc)
PREMIÈRE PARTIE*
pas se rendre à ces réflexions
,
63
que
pro-
la science
fonde, qu« l'autorité généralement reconnue du thalmu-* diste
ne recommande pas moins que
'
Nous y ajouterons une
libre penseur. tion,
le
bon sens du
seule obsel-va-
d'une importance sans doute fort contestable aux
yeux de
mais
la saine raison,
igui n'est
pourtant pas
sans valeur dans l'ordre d'idées sur lequel portent ces
recherches
tres
qùé nous sommes obligés d'accepter
et
^
comme un fait
historique
dont se coinposent
en comptant toutes
:
les
ndms hébreux,
les let-
les
noms
sacramentels des dix séphiroth de la kabbale, et en; ajoutant
comme et
au nom de
la dernière la particule finale,
dans toutes
les langues,
nombre quarante-deux. penser que confiait
dans toutes
cela se pratique
c'est là le
*
les
énumérations
on obtient exactement le
N'est-il
donc pas permis de
nom. trois fois saint que l'on ne
qu'en tremblant à
l'élite
même
des sages ? Nous
y trouverions la pleine justification de toutes les rémarques faites par Maïmonides. D'abord, ces quarante-^ deux
lettres forment,
en
effot,
non pas un nom, comme
on l'entend vulgairement, mais plusieurs mots. De plus,
chacun de ces mots exprime, au moins dans l'opinion
1.
Maîmoûides
n'est pas seulement Tauteur
de Touviage philoso-
Manh NMxMohim; il aaussi composé, soosle.titre 4e ihin prU (npm *tOfif'^ ouvrage tbalmudique qui est en* pbiqus appelé
^
oore aiôourd*hiiî' le iQanûél obligé des rabbins. 2. Voici les 5
lettres
lion
noms 5
33
et les cliifflrestiui Indiquent le
msSo nn
5
5
5
nombre de 4
leu^s
4
mua nSna nao noan
w 3
64
LA KABBALE.
des kabbalistes, un attribut Essentiel dé la nature \iae^ ou, ce c[ui est
pour eux
même
la
di-*
chose, une des
formes nécessaires de l'Être proprement dit. Enfin, tous réunis,
ils
représentent, selon la science liabbalistique,
selon le Zohar et tous ses commentateurs, là définition la plus exacte
que notre
intelligence puisse concevoir
principe suprême de toutes choses. Cette manière
dti
de concevoir Dieu étant séparée par un abîme des croyances vulgaires, jon -comprendrait très bien toutes les
précautions prises pour ne pas la laisser sortir du
nous n'insisterons pas
cercle des initiés. Cependant,
sur ce point, dont nous
sommes
de nous exagérer Timpoi^ce
moment,
d'avoir
ral qui ressort Il •
existait
gée,
loin^ encore
il
citations.
donc , à l'époque où
On
nous
la
^
ceux-là
mômes
une
fois,
pour
le
.
Misçhna fut rédi-
secrète sur la création et sur la na-
s'accordait sur la manière dont cette
doctrine devait être divisée, et soa
.
Bulfit,
montré jusqu'à l'évidence le fait géné-
de toutes ces
une doctrine
ture divine.
:
nom,
excitait chez
qui ne pouvaient la connaître une sorte
de terreur .religieuse. Mais depuis quand «xistait-elle? Et le
si
nous ne pouvons pas déterminer avec précision
temps de sa naissance, quel
commencent seulement .
les
est
du moins
celui
où
ténèbres qui enveloppent
son origine ? C'est à cette question que nous àUons
maintenant essayer d^ répondre. De riens
les.
l'avis
des histo-
plus dignes de notre confiance, la rédaction
de laMischna fut terminée au plus tard en
l'an
3949 de
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PREMIÀaB PARTIS.
•
65
s
la création, et
1
89 de
la naissance
nous rappeler que Judas
du
Christ* . Or,
le saint n'a fait
que
il
faut
recueillir
les préceptes et les
par les
traditions qui lui furent transmis thanaïms ses prédécesseurs; par conséquent, paroles que nous avons citée^s les premières, celles les
qui défendent de livrer imprudemment les èe^tet» de la eréation et de la le livre
Mercaba, sont plus anciennes que
qui les renferme. Nous ne savons pas,
vrai, qui est Fauteur de ces paroles;
mais cela
il
est
même
est
une preuve de plus en faveur de leur antiquité ;
car
si elles
n'exprimaieht que l'opinion d'un seul, elles
ne seraient pas revêtues d'une autorité sufiisante pour
eômme on
fiûre loi, et,
le^fait
toujours en pareille cir-
constance, on.nommerait ceiui qui doit en être reqpiOn->* sable.
Nous sommesvd'aufant plus fondé à penser ainsi,
que Maïmonides, en son ouvrage expression bénie, » est
le
les rapportant
plus remarquable
,
se sert de cette'
« Ils ont dit, cent dont la
;
^ Q^IDM*.
En
U
mémoire
soit
eUé-méme
outre, la doctrine
kM loi ^ui interdit de la
nécessairement antérieure
divulguer.
dans la préface de
fallait qu'elle fût
connue, qu'elle eût
aê->
quis déjà une certaine autorité, avant qu'on aperçût le
danger de
la répandre, je
mais parmi
ne
pouvons donc, sans crainte 1
.
Woy
.
Guedalia, 2. Préf.
dirai
les docteurs et les
pas dans
le peuple,
maîtres en Israël. Nous
d'être trop téméraire, là
Schalscheleth hakabalah, ou la Chaîne de la tradition, par R. fol.
23 vers., et David GaDZ,
du
miD.
Tzmaoh
David,
fol.
23rect.
9
Digitized
by
Go.
I
LA KAdBAJLS*
t)6
^
&ire remonter aa moins jusqu'il la
du
fin
siède de
Tère chrétienne. C'est précisément le temps. où viYaieot
Akiba
et
Simon ben Joehal, à qui Topinion la plus gé-
nérale attribue la composition des livres kabbalisti-
ques
les plus
dans
cette,
importants et les plus eélèbrea» C'est aussi
génération qu'il faut, comprendre rabi Jossé
de Tzipora ou de Chypre, ^"llÔJn ^UP S, que YUntt Raba^ l'un des plus anciens et des plus remarquables fragments du Zohar, compte au nombre des amis intimes^ des plus fervents disciples de C'est évidemment celui
nous avons
tiré la
à qui
le traité
Simon beniochaï. ihalmudique, d'où
plupart de nos citations, attribue la
connaissante de la sainte Mercaba
^*
Dans un passage
que nous sommes obligé de réserver pour une autre occasion, mais qui appartient
au Thalmud
de. JécuBSp-
lem, publié au moins deux cent cinquante ans avant ôelui de' Babylone,
nous trouvons que rabi Jebosehoua
ben. Chanania se vantait lui-même d'opérer des miracles
au moyen du Hôte de
Ja eréaltb» '
:
tel est le tifare
d'un livre kabbalistique dont nous espérons démontrer bientôt l'authenticité. Or, ce rabi Jehosohoua était Tami
d'ÉUézer
le
Grand, et
il
est démontré, par la simple suc-
cession des docteurs jusqu'à Judas le lûssatent tous deux vers la fin
2.
Tkahmd fol.
i**'
(pi'ils
siècle'.
flo-
C'est
é$ lérustUm, Trait, Sanhédrin, cb. 7.
3. Schalscheîeth
David,
du
s^t,
hakabcUah,
fol.
19
verS., et 20, 2.
— fi^moch
21 rect.
Digitized by
PRBMIÈIIB FABTIB.
67
Thalmud de Jérusalem qui nous apprend^ qa'ib inapirèrent tous deux à Ookelos sa traduction aussi le
chaldaïque des Cinq
Tel est
livres
de Mdise,
le respect inspiré tout
d'abord par cette tra-
duction fameuse, qu'elle parut une révélation divine.
Où
suppose, dans le Thalmud de Babylone'*, que Moïse
la reçut sur le
mont
même
Sinaï en
écrite et la loi orale; qu'elle arriva
qu'au temps des thanaïms
ment
la gloire de récrire.
,
temps que la
qu'Onkelos eut seule-
et
Un grand nombre de
logiens modernes ont cru y trouver les bases
tianisme ;
ils
du
théochris-
ont prétendu surtout reconnaître le
de la seconde personne divine dans
lOD^D»
qui signifie en
loi
par tradition jus-
le
nom
mot Mêimra,
parole ou la pensée» et
effet la
que TautBur a partout substitué au nom de Jéhovah
y a de
Ce
qu'il
un
esprit tout opposé à celui de la Mischna,
Thalmud) à
certain, c'est qu'il règne dans ce livre
celui
du judaïsme
tsteuquè lui-mtme; eu
à celui du
vulgaire, à»cdui
un mot,
les traces
du Peu-*
du mysti-
cisme n'y sont pas rares^ Partout où cela est possible et
d'une eertaine importance, use idée est mise à la
pUce d'un
fait
ou d'une imagOi
erifié
au sens
pmur
laisser voir
spirituel et
3.
cl[ia.p.
1.
sens
littéral est
sa-
Tanthropèmorphisme détruit
dans leur nudité
\. Traité Méffuillàhy
%
le
les attributs divins.
• .
TraiUdeKi<hu8chin,(ol4»tM. Voyez surtout Bittaôigd, son eammèntaire
et sa tnu)action
du
Stpktf ietxirah.f pag. S4.
Digitized
68
Lk lUBBALE*
Nous ne chercherons pas bien que mous avançons ; les
mots
connus
(t
c'est
elles se présentent
en grand nom-
premières pages de la Genèse. Ainsi, à ces
bre dès si
de ce
loin les preuves
Dieu créa l'homme à son image ;
«
:
à rimage de Dieu -qu'il
chaldéen a substitué ceux*-ci
:
le
«
créa
\
» le traducteur
La pensée ou
la parole
(c
divine créa Thonmie à son image ; elle le créa d'après
«
une image qui
Le verset suivimt et lui dit
((
:
devant TÉternel. »
était
: <<
Le Seigneur éternel appela Adam
Où es-tu?»
core plus hardie
(c
:
rendu d'une manière en-
est
La pensée ou
la parole
entendre à Adam, et lui dit
t<
fit
(c
créé est découvert devant
de Dieu se
Ce monde que j'ai
:
moi ;
les ténèbres et les
« lumières sont découvertes devant moi; et tu pource
rais croire
tSa
que
nnai «oSy un
romp
Sa
où tu
le lieu
n>S iïmii
ntSi i:p nxî»
ontS
te
caches ne
otnSii
y^^ ranp mtSa
nv
l'est
hwo
pas^» Hipi
Hl^s^y\ .hsiwi-
wp
Après la désobéissance du premier homme, la Bible fait dire
à Dieu
noujs*. »
Dans
:
« Voici
sont expliquées ainsi ce
éternel
:
Voici
qu'Adam
sera
comme l'un de
la traduction chaldaïque, ces paroles
Adam
:
(c
E^lle dit,
que
la parole
j'ai créé,
du Dieu
qui est seul dans
1. Genèse, ch. 4, v. S7. 2. Genèse, ch. 10, v. 9.
3. /6., ch. 11, V. 22.
Digitized by
Gc)
PEEIIIÈRE PARTIE.
monde comme
ce
ff
,
69 dans
je suis seul
«nby
supé-
.
nw n>nt
laa
le ciel '
« rieur, »
tn» nn dmSh >n ino»o tout noiTD »owa MUT .TO
Enfin, nous citerons
un dernier exemple où l'esprit que nous signalons se montre entièrement à découvert.
Quand Thistorien sacré nous apprend que Jéhovah apparut à Abraham, au milieu des chênes de Membré, son interprète infidèle substitue à cette grossière image un
fait
qui n'est pas,
il
est vrai,
dans
le
cours ordinaire
de la nature, mais qui semble mieux s'accorder avec la nature' divine. « Ce fut, <c
qui
alla
dit-il,
une parole prophétique
de Dieu vers Abraham le juste, et
lui
décour
« vritla pensée de Dieu. » -
i
mhv
'bini^n
«pn» aman
Dans un temps l'idolâtrie; cfù des les versets, les
précepteurs religion
n>S
>t
où. le culte
mn
oip \q nwiaa d^hd
de la
lettre allait
jusqu'à
hommes passaient leur vie à cœnpter
mots
et les lettres
officiels, les
de
la loi
'
;
où
les
représentants légitimes de la
ne voyaient rien damieux à
faire
que d'écraser
.
rintdligence aussi bien que la volonté sous une masse toujours croissante de pratiques extérieures, cette aversion pour tout ce qui est matériel et positif, cette ha1
.
Thalmud
en croyons ter,
Babil., Traité de Kidouschin, fol. 50 rect.
les thalmudistes, vient le
que Ton a traduit par
celui
de
mot tsiDi qui
De
là, si
signifie
nous
comp-
scribe.
Digitized by
70
LA KABBALE.
bitude de sacrifier souvent et la grammaire et l'histoire
aux
intérêts d'un idéalisme exalté
nous rt^èlent in-
,
failliblement l'existence d'une doctrine secrète, qui a
tous les caractères avec toutes les jNrétentions
du mysti-^
cisme, et qui sans doute ne date pas du jour où
osé parler
un langage
aussi clair. Enfin, sans
elle
y
a
atta^
cher trop d'importance, nous ne pouvons pas nous
empêcher de faire encore cette observation : nous avons que pour arriver à leurs
dit ailleurs
fins
,
pour intro-
duire en quelque sorte leurs propres idées dans les
termes
mêmes de
la révélation, les kabbalistes avaient
quelquefois recours à des mioyens peu rationnels. L'un
de ces moyens,
ç[ui
consistait à former
un alphabet ou plutôt
nouveau en changeant
la valeur des lettres,
en
unes aux autres dans un ordre
les substituant les
déterminé, est déjà nus en usage dans une traduction
encore plus ancienne que
celle
dont nous venons de
parler, dans la paraphrase chaldaîque cto Jonafhasben
Ouziel 1.
Nom va
Bosch, .
% cwtemporain
et disciple
de
liiUel le vieux»
voidons parler de ralpbabet kablNilistique appelé Ath riN,
parce qu'il consiste à donner à la première lettre
(Ueph la valeur de la dernière thau, et réciproquemeut; à rempla-
cer la seconde beth par ravant-dernière schin, et ainsi de toutes les autres.
par
le
Âu moyen de
nom
rômie, ebap.
de
la
tti,
même
chap. 51, v.i, ecBur de
ce procédé,
de Babel,
le
paraphraste chaldéen traduit
celui de Sésac,
t, 41, et qui o'a
On
lit
dans Jé-
CM
manière que, dans un autre passage de |ér6mie il
convertit ces deu]( mots,
mes adversaires^ eu celui de
Chaldéens,
qu'on
par luinnéiiie ancnn 'sens.
suppose que
le
>Dp sS, qui
onv^
,
signifient le
qu'on traduit par
prophète hébreu, captif dans Tempire
PREMIÈRE PARTIE»
71
qui enseignait avec une grande autorité pendant les pre-
U
mières années du règne d'Hérode^
est vrai
qae des
procédés semblables peuvent servir indistinctement
aux
idées leé pins diverses; mats
langue
on n'invente pas une
dont on garde la clef à volonté,
artificielle
si
pas résolu de eacher sa penséô, an moins an
l'on n'a
grand nombre. £n outre, quoique
le
Thalmud emploie
souvent des méthodes analogues, celle que nous ve-
nons de
signaler, et
que noua avons lieu de croire la
plus ancienne^ y est tout à isolé, ce dernier fait
ne
fait étrangère.
serait
Entièrement
pas sans doute une dé-
monstration puissante, niais, ajouté à ceux qui ont déjà occupé notre attention,
il
ne doit pas
Tous réunis et comparés entre eux, le droit d'affirmer
chrétienne Juifs
une
il
ils
qu'avant la fin du
i^'
être négligé.
nous donnent siècle
Ton
science profondément vénérée, que
tinguait de la Mischna,
du Thalmud
et
de Tère
parmi
se répandait mystérieusement
les
dis-
des livres saints;
une doctrine mystique évidenmient enfantée par le besoin de réflexion et d'indépendance, je dirais volontiers
de Babylone, ne pouvait pas
geances du
ciel.
lorsque, dans le
timent, les i^pétés.
i.
môme
noms de
Quoi
en
qu'il
JMme (voyez Jarchi,
Mais une
ses
nommer en
le
telle
menaçant des ven-
chapitre, et sous Tinfluence
du même sen-
Babel et des Chaldéens y soat fréquemment soit, cette
OBums, tom.
traduotionaété conservée porsaint 4,
Comment,
wr
Jérémie]^ et par
autrement appelé >tn.
Voyez Schalschektk hakahalah,
Ganz,
le
supposition ne peut se comprendre,
fol.
19
rect.,
fol.
édit d'Amsterdam.
18
rect. et vers., et '
David
*
Digitized by
72
LA KABBAL8.
de philosophie,
en sa fayeur
et qui cependant inyoquait
Tautorité réunie de la tradition et des Écritures.
Les dépositaires de cette doctrine, que dès à présent nous ne craignons pas de désigner sous le
nom
de kabbalistes, ne doivent ni ne peuveol 6tre eonfon-^ dus avec
les
Esséniens, dont le
nom
était déjà
connu à
une époque bien plus reculée , mais qui ont conservé jusque sous
règne de Justinien ^ leurs habitudes et
le
leurs croyances.
à Josèphe^
et
En
effet, si
à Philon
%
nous nous en rapportons
les seuls
qui méritent sur ce
point d'être écoutés avec confiance secte fameuse était essentiellement elle voulait faire
ments
régner parmi les
d'égalité et
le
but de cette
moral
et pratique ;
,
hommes
ces senti-
de fraternité qui furent enseignés
plus tard avec tant d'éclat par
le
fondateur et les apô-
tres
du
les
anciens témoignages que nous avons rapportés,
était
christianisme.
La kabbale au contraire, d'après
une science toute spéculative qui prétendait dé-
voiler les secrets de la création et de la nature divine.
Les Esséniens formaient une société oi^i^sée, assez semblable aux communautés religieuses du
moyen âge;
leurs sentiments et laurs idées se réfléchissaient dans
leur vie extérieure ; et d'ailleurs
ils
admettaient parmi
eux tous ceux qui se distinguaient par une vie pure,
mqme
des enfants et des femmes. Les kabbalistes, de•
»
.
I. Peter Beer,
ptm.
part., p. 8S.
uyui^cd by
73
PREMlàRfi PÀHTIE,
puis leur apparition, jusqu'au temps où
la
presse a
trahi leur secret, s'étaient.toajours enveloppés de tère.
De
mys-
loin en loin, après mille précautions, ils ou-
vraient à demi les portes de lemr sanctiiaire à (jnelque
nouvel adepte^ toujours choisi dans genee, et dont Tàge avaneé devait
l'élite
offrir
de
l'intelli-
une preuve
de discrétion et de sagesse. Enfin, malgré la sévérité toute pliarisaïque avec laquelle les
ils
observaient le sabbat,
Esséniens ne craignaient pas cependant de rejeter
poblicpiement les traditions, d'aceôrder à la morale une préférence très marquée sur le culte, et lotii
de conserver dans ce dernier
cérémonies commandés par adeptes de la kabbale, fidèles
le
comme
de Tisiamisme, conune
chrétiens, sé conformaient rieures; ils
se. gardaient,
même ils étaient
les sacrifices èt les
Pentateuque. Mais les les
karmates parmi
les
la plupart des mystiques
à toutes
les pratiques exté-
en générai, d'attaquer
la tradi-
tion qu'ils invoquaient aussi en leur faveur, èt,
.
comme
nous avons déjà pu le remarquer, plusieurs d entre eux étaient
comptés parmi
les docteurs les plus
vénérés de
laMischna.Nous ajouterons que plus tard on
les
a vus
rarement infidèles i ces habitudes de prudence*
Digitizocl
by
Googlc
LA KABBALE.
CHAPITfiE
II.
ras uTBis KABBALumotn». - ÂunflDmcnÉ va
Nous arrivons maintenant aux
mmn ietzibah.
livres originaux où,
selon Topinion la plus répandue, le système kabbalistique s est formulé dès sa naissance. Us devaient être
nombreux,
très
nous en jugeons par
si
nous sont parvenus
les titres qui
Mais nous serons uniquement oc-
cupés de ceux que le temps nous a conservés, ët qùî se
recommandent à notre
attention par leur importance
aussi bien que par leur antiquité. Ces derniers sont au
nombre de deux,
et
nous pouvons nous toire
répondent assez bien à Vidée que faire, d'après le
Thalmud, deY His-
de la Genéee et de la Sainte Mereaba : l'un, intitulé
i. On dte fréquemment le Sephar Mbàhir^ vnan iBDt attribué à Néchonia ben Hakana, contemporain de Ifillé! le Vienx et d*Hé-
rode
le
Grand.
On
fait
passer encore aujourd'hui, pour des extraits
de ce livre, divers fragments évidemment inauthentiques. Tels sont encore les fragments réunis sous le
MADMD WV\
et ordinairement
forme d*iin commentaire. Enfin,
il
titre
du
Fidèle Pasteur
ne nous reste rien que
les
et quél<iaes niiès citations des anteoift suiTants, dont le
MX souyent mention avec le plus grand respect H2D ^DV * R. Chanmonna Vieux, K3D u>> ;
,
imprimés avec le Zohar, sous
le Vieux,
Mao
:
noms, Zohar
R. Jossé le Vieux» n
;
R. Jèbi le
Digiîizod by
Coo^
PRBMliU PÀBfIB. iê
Lwr$ de
la créafto»,
TX^^
75
^^BD» renferme, je ne dirai
pas un systèqie de physique, mais de cosmologie^ qu'il pouvait être
tel
conçu à une époque et dans un pays
où lliàbitude d'expliquer tous
les
phénomènes par une
action iu^nédiate de la cause première, devait étouffer l'esprit d'observation;
où par conséquent certains rap-
ports généraux et superficiels aperçus dans le
monde
extérieur devaient passer pour la science de la nature.
VR» ou la lumière, d'après
L'autre estappdié le Zohafp
hommes intelligents brillm>nt comme la lumière du cid ^ » Il traite plus particulièrement de Dieu, des esprits et de lame humaine^ en u^ mot, du monde spirituel. Nous sommes loin d'accorder à ces deux ouvrages la même impoi^ ces paroles de Daniel
:
(c
Les
<f
tance et la
étendu de
même
valeur.
beaucoup plus riche, mais aussi plus hérissé
,
difficultés, doit
place ;
le
mud en
le
premier, qui
plus ancien.
Le Sepher ielzirah
est
mentionné par
les
deux Thal-
termes qui nous prouvent que l'étude de la
kabbale n'en
était
plus à son début, mais que déjà
tombait en des excès non moins funestes que ridi-
cules. « ce
sans doute occuper la plus grande
mais nous commencerons par
nous parait
elle
Le second, beaucoup plus
mud
Pendant chaque
de Babylone
« s'asseyaient
i. Daniel,
i%
,
veille
du sabbat,
pour méditer sur le Livre de
3.
ytpvi
dit le
Thaï-
rabi Ghanina et rabi Oschàia la création,
WD mwt D^Vtawom.
Digitized by
76
Lk KABBALE.
u et
ils
produisaient une génisse de trois ans qui leur
^
« servait ensuite de nourriture
mw iSDa ^pDVi Knaw ^hvn Selon
m^M^
nn
>2n»
Thalniud de Jérusalem
le
/
»
,
ii i<:^:n i
un docteur bien
plus ancien, R. Jehoschoua ben Chanania, se vantait
lui-même d'opérer, à Taide du Livre de la création, des miracles à peu près semblables*.
^aiat ^)S>m
yv2V pavm
]>3i3
]>S)m jiS
V2V^ j^miasHi
Notre premier devoir ici, c'est de bien nous assurer des
depx
textes
que nous venons de
les contester ttiais
dans
usage.
lun
le seul
citer ; car
on a voulu
et Tautre, non pas intégralement,
mot qui
les
On a prétendu que
rende applicables à notre
c'est
par erreur ou dans
le
dessein prémédité de faire attribuer à la kabbale une
y a
antiquité imagi1iiaire,.qu'on
fait
entrer le
Livre de la création ; qu'à la place de ce
pluâ moderne,
il
la création (n*^^3J^
la
faudrait lire les
m^Sn)
nom beaucoup
r^bf ou
1.
comme une
TtaiUdê Sanhédrin,
2. Sanhédrin, chap. 7, 3.
Voy. Zunz, de
de
livres kabba-
grossière compilation
to\. 61,
les low
Cette objection est dans
bouche de tous ceux qui regardent les
listiques
nom du
du moyen
yerw.
ad finem.
la Prédication religieuse chez les Juifs (Gottes-
dienstlichen VortrsBge der Juden), p. 165 et suiv.—<lliianuiy Théorie
yu,^ jd by
Googl
77
I^RBIIIÀRS . PAILTIE. m
âge. Mais
ne faut pas de longs
il
trer le vide.
Comment,
efforts
eoiefEet, a'a-t-on
pour en monpas encore
pu
trouver un seul manuscrit qui atteste cette prétendue falsification ?
dans
les
siècles
Par quel hasard se trouye-t^lle à la
fois
deux Thalmud, qui furent publiés à plusieurs
de distance l'an de rautre? Et comment, enfin,
si elle est réelle, Sr-t-elle
passé inaperçue jusqu'à notre
époque, malgré le zèle jaloux dont. les Juifs ont toujours
fait
preuve dans
la conservation
de leurs livres
saints? D'ailleurs, quand nous accepterions la leçon
qu'on nouS'propose, rien ne serait changé ;
parmi
existait
les pins anciens docteurs
une. certaine science des
.lois
la nature, science qui d'après
du temps donnait
le
il
livre qui,
traitait, se sera
Topinion supèrstitiease
pouvoir des miracles,
prenant appelé
textes ainsi maintenus,
en pourrons Il
du judaïsme
de la création pu de
nécessairement être formulée par
dans un
le
le
car,, s'il
elle devait
écrit, être
nom m$me du
contenue
sujet
dont
Livre de la création
Nos
voyons quelles lumières noua
tirer.
faut remarquer d'abord,
que
les
deux
recueils
.
où
nous ayons puisé ces passages sont de plusieurs siècles postérieurs
aux hommes dont
d être prononcés. 4.
Le
Ceux-rH^i
yéritable sens
les
noms viennent
ne sont donc pas responsar-
du mot msSn est celui de prwcKph'ofW, on ne le voit appliqué à autre chose
règles à observer, et jamais
qu'aux
lois cérémonielles prescrites
alors peut-il
s'allier
à
l'idée
par le Tba]mud.
Ck)inment
de la création ?
Digitized by
I
78
LA JUBBALfi.
bles des ridicules merveilles qu'on leur attribue. Cha-
BmaetOwhaia étaient cantemporainB de Judas le saint; dernier ét^t son
le
lils ; le
premier, d'abord son ami,
derini sen snocessenr, et moofut Taa 230 après Jésus-
3990 après
Christ, en
du monde
la création
,
tandis
quel» compilation des iAU>inB babyloniens fut termi* née au plus
tôt
à
du
la lin
\* siècle
de notre ère. Nous
Iwnivoim égabment une très grande distmce
temps où vivait R. Jehoschoua ben Chanania Jechanaa écriant premier, fin
dn
le
comme nous
entï*e le
et celui
où
llialmud hiéïosolymitain. Le
l'avons déjà dit,
I* siècle; Ycswrre
mourut vers
deR» Joohanan ne
la
fut termi-»
née que cent cpxarante ans plus tard ^ Si nous obseï^
Tons ensuite que d^ux citations où- ne figurent pas les
mêmes personnes^ source, qui
aux mêmes
lieux, se con£urment
du
1*^
teurs
Tune
l'autre
commun, nous pourrons
de
qu'elles ont
comme un
de
l'ère chrétienne,
du judaïsme» un
par ce
admettre
avant la fin
fait incontestable, qu'il existait,
siècle
même
qui ne sont pas puisées à la
ne se tnpportent ni aux mêmes temps ni
parmi quelques doc-
livre qui traitait
de la création,
qui en dehors du petit nombre des élus n'était connu
que de nom, tère dont
il
et
pour lequel, en raison
était entouré,
ration, qu'on attribuait
i.
Tzemach Domd,
lui.
23
même du mys-
on éprouvait une
telle
véné-
à ceux qui en avaient sondé
et 24.
— SchalschelHh
hakabaMi,
les
fol.
24, rect.
Digitizod by
79
PEfiMJàaB PAETIE*
profondeurs
le
pouvoir de devenir eux-mêmes créateurs
dana une certain»
CeU» opinion
limite.
devait aurtout
être accueillie par les casuistes étroits qui forment la
majorité dea auteurs de la Guémara, et qai ne voyateal le
passé
<ju'à travers le
prisme d'une admiration su-
perstitieuse ^ Si
sur le livre
mainimaat noua jetons un coup d'œit même, la conclusion que nous venons d'ar^
dopter sera parfaitement
1**
justifiée.
Le système
renferme répond exactement à Tidée que nous
nous en £ûre d'après son
qu'il'
pwvons
nous pouyains nous «n>
titre;
assurer par ces mots qui en forment la prenûèie proposition: (f
ff
rstmiely
u le (c
C'est aveo les trente-deux voies merveil-
c«
leuses de la sagesse qpie le
seigneur des armées,
le
Dieu vivait,
le
été créé par
Dieu dlsraël>
tout*puissant,
le I)ieu
prême qui habite
^ saint. »
monde a
l'Éternité,
dont
le
nom
le
Dieu
est
sublime
Les moyens qu'on y emploie pour- ezpliijaer Tœuvre de la création, l'importance qu'on y «
2*"
donne aux nombres et aux lettares^ noua font eomprei^ dre
comment
l'ignorance et la superstition ont plus
comment se
tard abusé de ce principe; les fables
sont répandues
que nous avons rapportées ; comment enfin
s'est-formé ce qu'on appdle la kabbale pratique, qui
donne à des nombres changer
le cours,
i. Ils avaient
et
à des
de la nature,
fréquemment à
la
lettres di^
bouche
le
pouvoir de
La langue dans
les paroles suivantes
nos ancêtres étaient des anges, nous sommes des hommes; élaienidss hommes» nous somoies dos ânes. 9
la».
:
«Si
et s'ils
i^yui^cd by
LA KABBALE.
80 quelle
il
nous
est écrit
atteste qu'il
qu'à Tépoqae où vivident
lea
ne peut appartenir
premiers docteorg de la
Mischna. Ce n'est plus assurément Thébreu de la Bible ;
mm ce n'est pas
encore le dialecte thalmudique ni
modernes. La forme en
celui des rabbins
grave; rien qui reteemble,
même
de
est
loin,
simple et
à nne dé-
monstration ou à un raisonnement; ce ne sont que des
aphbrismes distribués dans un ordre assez régulier,
mais qui ont toute fait
la concision des anciens oracles.
Un
qui nous a beaucoup frappé, e'est que le terme qui
Tàme y
fut plus tard exclusivem,ent consacré à
encore employé,
comme dans
le
est
Pentateuque et dans
toute l'étendue de l'Ancien Testament,
pour désigner le
corps humain, tant que la vie ne Ta pas abandonné'
qu'on y trouve plusieurs mots d'origine
est vrai
Il
étrangère : les
noms des sept
du dragon cé*
planètes et
mentionnés dans ce
leste, plusieurs fois
livre,
apparu
tiennent évidemment à la langue aussi bien qu'à la science des Chaldéens, qui, pendant la captivité de 1.^0118 voulons parler
du mot Nephesch, 1993.
ne peut pas s'appliquer à l'àmedans
on parle de ceux qui, selon cuisse
de Jacob ^
nèse, 46,
26
;
2*
ID-'.^
le
sens
Ileetévident qu*il
les passages suivants: 1®
littéral
nonVD
quand on permet de
du
quand
texte, étaient sortis de la
"JpT^ HN^n
XJlDZn
Ss. Ge-
préparer, pendant le premier
Jour de Pâques > ce qui çst nécessaire à Ja nourriture de chacun» itm iw, bx., la, 16; 5» naS nin wBa hoh ddS
nw
quand
îl
est
ordonné à diainm de s^ffiger des soufl^canoea en ex-
du septième mois, udjh Sd, Lév., 23, on emploie le mot nés-
piation de ses péchés, peiidant le dixième jour
n^DVa 29.
nn-^DaT n^n
S'il est vrai
nvn
owa
navn
que, pour désigner l'âme,
ittn
«PRBMlkRB PARtlB. Babylone^ ont exercé sur
81
Hébreux une influence
les
toute-puissante^. Mais ^tr n'y rencontrera pais ces ex-*
pressions purement grecques, latines ou arabes, qui
nombre dans
se présentent en grand
dans
les écrits plus
mise au service delà philosophie
Or,
on peut admettre en principe
où
la civilisation des Arabes
général,
ou des
Gr^
comme antérieure
et j'oserai
n'a aucune
à
la nais-
Nous «vouons cepèndant que
duristianisme.
dans l'ouvrage qui nous occupe
gnons pas
et des sciences.
que toute œuvre de ce genre,
infaillible,
part, peut être regardée
sance du
et
auquel nou^ ne crai-
d'attribuer ée caractère,
il
ne serait pas diffi-
de montrer quelques vestiges du langage
cile
philosophie d'Aristote. Lorsque, après*
que nous avons
et
modernes, où. la langue hébraïque
est
presque dire
Thalmud
le
citée
li^
de la
et
proposition
un peu plus haut, après avoir
parlé des trènte^leux voies merveilleuses de la sages^
qui ont servi à la création de l'univers,
ya
aussi troiâ tennès
t
il
celui qui conipté
chama, naiTS, de préférence à
celui de nephesch,
,
ajoute qu'il
cé qui est
du moins
ce der-
nier n'est-il jamais employé par les thalmudistes et les écrivains
plus modernes, pour désigner le corps. Mais tous , sans exception, se servent
^a'on ne rencontre' pas .uiie seule lois dans
do mot
le S^pfb«r «èlâtVaft. ; *
Ces noms,
4.
\
.
retceptiôn de cfent qui désignent le soleil et là
lune, n'appartiennent pas par
mais
ils
que Ton ter;
eux-mêmes à la langue cbalda!que, noms chaldéens. Les voici naia,
sont une traduction des croit
Vénus
;
DnMQ,.Mais; )Sn, qui
chaldéen.
-
:
132, Mercure; >Knat;, Saturne; pi3f, Jupidésigne le dragon,, parait, purement *
.
.
'
*
'.
;
6
82
Ik KABBALE.
compté
n^ême de compter, ce que
et l'action
les
plus
aiidens oommentateiUB ont traduit par le sujet, Tobjet et Tacte
même
de la réflexion ou de la pensée \
il
est
impossible de ne pas se rappeler cette phrase célèbre
du douzième
de la Métaphysique
livre
V ligible ; et elle devient l'intelligible (c
par
l'acte
même
de la compréhension etderintelligence; en sorte que
« Imtelligence et il
« L'intelli-
:
gènee se comprend eUe-même en saisissant Tintet-
ce
1
intelligible sont identiques
est évident que ces
ils
ne se
lient
ni ^
mots ont la.
»
Jtfais
au texte fcar
.proposition qui précède ni à
ne reparaissent plus^ sous quelque
celle qui suit; ils
forme que ce soit, dans tout dis qu'on explique assez
nombres
été ajoutés
et des vingt
le cours, de
louvrage, tan-
longuement Fusage
deux
tlea dix
qui iormea^ les
lettres
trente-deux moyens appliqués par la sagesse divine à création. Enfin
la
aient
pu trouver
.comprend guère
l'on ne.
,
place dans
un
traité
où
il
qu'ils
n'est ques-
tion que des rapports qui existent entre les divers^es parties
du monde ^mattoiel. Quant à la *
1.
ns^Dl
houdah
"^SDa
Hallévi
,
nnsD
différence .des
•
lit selon l'auteur du Cosri, R. Je-
ces trois termes désignent la pensée, la parole et
récriture, qui, dans la Divinité, sont
identiques, quoique nous les voyions séparées dans rhonuoe. Cogri, quatrième partie, $ 2^. Se-
lonAbiahamlienûiorfilssefi^porleiltaiisi^
àTobj^otauftit
mémé dQ la coDDaissance,
bien
Ssvipi y«v xaî
Voir.
\{oô»*
yi*r>nn
T^v
rirr»
»m Comment: sur h S$fà. ietk.,
&vn raum
voOç xal vtïiTov.
Métaph,^
pa
S>3vp hyô
p. 27, veraç.
liv.
i2, Ch. 7.
y u,^ jd
by
PaEMltaX
deux manuscrits qui ont de Mantoue, ïvax à là
que certains
été reproduits
critiques
importance,
modemes
efntière
tion
comme on en
ont toulu le croire
^t qui par cela
,
à souilnr pendant plusieurs
pas seulement
et détaillée,
dans
de la témérité des
En effet/ c'esit de part et d'autre, ndn même fond, le même système consi-*!*
même nombre
les-
même
mêmes
aiix
matières
divmes
nombre et dans
propositions qui, sous le
n'a pas réenlé devant des
nom de
cite
que
répéjfcitions
ont été retranchées ;
lenrs on
i
le
de
mêmes idées y sont exactement exprimées mêmes termes. Mais on ne trouvera plus cette la place
Mi^chna;
sont nettement distinguées les unes des autres.
là elles
divi^
de chapitres, placés dans
parfaite ressemblance, dans le
des
même
le
mftme ordre et consacrés plus, les
^ la
siècles deTinatten^*
et
déié d!u]i point de tue général, mais la sion, le
on
rencontre dans toutes les
ou de l'ignorance des copistes
çoDunentateurs.
grande
sur quelques variantes sans
œuvres d-une haûte antiquité ont eu
l'éditiou
elle est loin d'être aussi
Après une comparaison impartiale
tnmre fondée iont
dans
dù Tolume, Tautre au milieu
fin
de divers oommeutaires^
83
IPABtiB*
ici
on
surabondantes;
on a réuni ce
a séparé* -Enfin, l'un parait aiisa
l'autre,
Ici
qu'ail-*-
pfaisexf>lr««
non plus seulement dans les mots, mais
dans la pensée* Kouê ne connaissoiis et par edoséquent
1.
Voyez Wolf, Bibliothèque
article
ÂbiabaôD«
Vûieri,
hébr,
t.
4.
— Bayle,
Diçtionn. cfit.,
mê^ e.
Digitizocl
by
Googlc
84
LA .KABBALE.
nous ne pouvons citer qu'un seul passage où se montre cette dernière diiFérence
:
à
d'énumérer
lorsqu'il s'agit
yere qui correspondent
du premier
chapitre,
les dix principes
de Tuni-
là fin
mx dix nombres, Tun des deux
manuscrits dit simplement que le premier de tous est l'esprit
du Dieu vivant;
l'autre ajoute
du Dieu vivant est l'esprit saint, qui Sans doute
esprit^ voix et parole
est
manuscrit où
elle constitue,
base et
elle n'est
i$ la eréation
a
siècle, traduit et
esprit élevé,
de tout été
,
de
la
manque pas dans
pas formulée aussi nettement;
comme nous
le résultat
en même temps
cette idée est
plus haute importance; mais elle ne le
que cet esprit
le
le
prouvèrons bientôt^ la
système. D'ailleurs
le Livre
au commencement du dixième
conunenté en arabe par R. Saadiah,
méthodique et sage, qui le-regarde comme
l'un des plus anciens^
comme Tun
des premiers monu*
ments de Tesprit humain. Nous ijouterons, sans accor^ der à ce témoignage une valeur exagérée, que
les
mentateurs qui sont venus après lui pendant le le XLif siècle
Comme
ont tous exprimé la
et
conviction.
tous les ouvrages d^nné époque très reculée,
cekd dont nous parlons teur ; mais
u lorsque
même
com*
xii*
il
est sans titre et sans
est terminé
nom d'au-
par ces mots étrangés
:
v Et
Abraham notre.père ^eut considéré, examiné,
a approfondi et sâisi tbutes ces choses, le maître de -fc
l'univers ^e manifesta
i.
à lui
et l|appela
Éditd6liantoue,M.40»i:ect. wpnjiii int
son ami, et
nùiimii
S>
Digitized by
PVBMltBB PARTIE.
8^
« s'engagea par une alliance éternelle enyers lui et sa
u postérité. Alors Abraham crut en Dieu, <c
compté comme une œuvre de justice,
c<
pieu fut appelée sur
<c
ces pardes
:
lui;
et cela lui fut
et la gloire
Je t'ai connu avant de t'avmr formé dans.
« le ventre de ta mère. »
Ce passage ne peut d'abord
pas être considéré comme nne invention moderne existe avec quelques variaujtes dans les
Mantobe ; on taires; et
teur
il
ne doit pas
même avoir été
textes
: il
4e
commen-
inconnu à Tau-
dit aussi ^, en pariant d' Abraham.»
le prit, pour
l'appellent
deux
le retrouve dans les plus anciens
du Koran, qui
que Dieu
de
car c'est à lui que s'appliquent
sou ami,
et les
musulmans ne
pas autrement que Tami de Dieu (Khalil-
AUah), ou simplement Tami (al-Khalil)'. Nous pensons que pour donner plus d'intérêt au Livre de la €rkh Hum, ou a supposé, ou plutôt on veut faire supposer aux antres, celles
que les choses
qu'il
renferme sont précisément
qui furent observées par
le
premier, patrimbe.
des Hébreux, ét lui donnèrent l'idée d'un Dieu unique et tout-puissant.
11
existe d'ailleurs
parmi
les Juifs
une
tradition très ancienne, selon laquelle Al>raham avait
de grandes connaissances astronomiques,
et s'éleva jus^
qu'à l'idée du vrai Dieu par le seul spectacle de la nar ture.
Néanmoins les paj^es que nous avons
à l'heure ont été
I.
Kùrm, dans
citées tout
interprétées de la manière la plus gros-
le chapitre intitulé
:
N$8$aou des Femmes.
86
LA EABBALB«
•
sièrement jcoatéheUe.
On a
lui-même Taiiteur du
livre
a^^ec
un
imaginé >qu'Abraliam
où son nom
était
prononcé
est
respect religieux; et, si aous. en croyons,
un
auteur assez ancien, Saadiah lui-même aurait professé cette opinion ridicale
mais dont le téa* VoicS
dans un ouvrage qui a disparu»
quelques fragments nous sont
titre et
res-*
en quels termes conanence le commentaire de
Moïse Botril sur
le
Sepher ietzirah
:
«
C'est
Abraham,
a neAre père (que la paix soit sur luil) qpd a écrit cela •
u contre les sages de son siècle, incrédules à Tégard du
» principe de Tunité* Du .moins
«r
le premier chapitre
M fMjOêephale ju
^
,
àé son
pense
c'est ainsi «qiie
« R. Saadiah (que la mémoire du juste soit bénie livre intitulé
:
!)
La fkrrê
Je rapporte ses propres paroles
sages de la Ghaldée attaquaient
Abraham
dans,
:
Les
notre père
« dans sa croyance. Or, les sages de la Chaldée étaient If
divisés
en
trois seétes.
La première prétendait «qne
« l'uniyers était soumis à deux causes premières entiè-
« ranent opposées daiis leur manière d'agir, Tune (c
n étant occupée
c<
produit. Cette opinion est celle des dualistes, qui s'ap-
c(
puyaient sur ce principe, qu'il n'y a rien de •
qu'à détruire ce que l'autre avait
commun
«
'
k entre l'aiitèur du mdi «t cdui du bien;
La seconde
« seqte admettait trois causes premièresf les deux.prinr ce
cipes contraires dont nous venons de parler, se pa-
« ralysant réciproquement, et rien d^ cette manière ne ».
,
»
' .
Digitized by
87
PRBlIiillB PARTIE.
« poaTant être
on eH a reconnu un troisiAme pour
fait^
« décider entre eux. Enfin, la dernière secte n'avouait (€
pas d'autre Dieu
« connaissait ir
mort
'
.
le
<gie le soleil,
dans lequel
» Malgré
une autorité
versellement respectée
,
si iitiposaiite
l'opiniofi
patriarche,
on a
eisiuni-
tion, l'un, des
à qui
postérité
nombreux martyrs de il
Au nom
depuis longtemps substitué celui
d'Akibsa, Tuii des plus fanatiques soutiens
pays, et
re^
que nous venons
d'eiiposer n'a plus aujourd'lmi un seul partisan.
du
elle
principe unique de l'existence et de la
de
la tradi*
la liberté
de son
nè manque, pour être compté par la
au nombre des héros
les plus
dignes de son
admiration, que.d'aToir joué on r61e dans les anmennes
républiques d'Athènes, ou de Rome. Sans doute cette
nôuYéUe 4)pinion
est
moins intri^mmblable que la pre-
mière, cependant nous ne la croyons pas mieux fon,
dée; Quoique le llialmud, toutes les fois qu'il fait tion d'Akiba,
men-
nous lareprésente comme un être presque
divin; quoiqu'il Félère au-dessas de Moïse luiHndme il
ne
le présente,
pourtant nulle part
comme ;une
des
lumières de la Mereaha ou de la scienee de la Gtmê$e; nulle part
on ne
laisse^
soupçonner qu'il
ait écrit le
Livre de la créalion, ou quelque autre ouvrage de
même
nature. Tout au contraire, on lui reproche positive"
ment de
n'avoir pas sur la nature de Dieu des idées
m. 90 et 21.
i.
Yof« Sepher tMsM,
%
TiOm. BdbyL, iraet/Menaéhoth ei Ahodah
ôdit.
de MantouS,
Sa^
88 '
LA KABBALE.
très élevées,
ir
Jusqu'à quand, Âkiba, hii dit rabi José
« le Galiléen, jusqu'à
quand
feras-tu de la majesté di-
M vine quelque chose de vulgaire ^ 7 » L'enlàousiasme qu'il inspire a
à la tradition,
pour cause rimportance la patience avec laquelle
qu'il il
a donnée
en a su tirer
des règles pour toutes les actions de la vie^, le zèle
a mis à l'enseigner pendant quarante ans,
qu'il
être aussi
et
peut-
rhéroisme de sa mort. Les vingt-quatre mille
disciples qu'on lui attribue' la défense
que
personne,
même les
fait la
ne s'accordent guère- avec
Mischna de divulguer à plus d'une
moins importants de
secrets les
kabbale. D'ailleurs^ nous savons que déjà Ton
la
attri--
buait à Jehoschoua ben Chûiania la puissance de faire
des miracle^ au
moyen du
Tauteur. Or,
nous consultons
si
plus dignes de
foi,
l'an
3833 de
dont Akiba doit être les
témoignages
le»
nous ne trouvons aucun rapport
entre ces deux personnages.
en
livre
Le premier
la créatipn,
Le second, comme on
ou 73 de
était déjà
vieux
l'ère vulgaire.
mort que sous le règne
sait, n'est
d'Adrien, à la suite de ia révolte excitée par Barehor chebas, environ cent vingt ans après la naissance du Christ*
Il
priorité, •
est
donc in^po^sible de
quand
.
-
laisser^
à Akiba
la
même nous ne regarderions pas comme •
.
1. Thalm, Babyl, tract. 'Haguiga, N3^p7
^S^Sn
2. Thalm, Babyl, tract. 'Baguigà^ fol. 14, vers.
DV
On
î lS
dit qu*il avait
nçtt de nieu l'orâro de mullipUer les priceptes à rinfim |tStn
>
Digitized by
*
89
VRXlIlteB PARTIE. finbidease la croyance généralement adoptée,
comme
celle
qae sa yie,*
de Moïse, a été de cent vingt ans. Dans
même
aient puisé à la
source, car les historiens disent
positivement qu'ils ont suivi les leçons de deux maîtres diflerents; l'un était disciple de Gamaliel, et l'autre
Jochananl)en
existé
le
deux ouvrages
patriarche
Plusieurs ciittquès modernes ont
Zachirïi.
imaginé que, sous
Abraham
même
et
est.
celui
de Seph&r
titre
différents,
ielzirah,
il
a
dont Tun, attribué au*
mentionné dans
dispara depuis longtemps derne,
de
Thalmud,
le
a,
Vautre, beaucoup plus mo-
;
que nous avoua conservé. Cette opinion
n'a pas d'autr6 base qu'une grossière ignorance. Morin,
rauteur des Ex^ciees bibliques
chroniqueur du s'exprime ainsi
xvi*' :
^<
Ta empruntée à un
qui, en parlant d'Akiba,
siècle,
C'est lui qui
a rédigé
le.
livre de la
«r
eréaîi&n,
en l'honneur de la kabbale; mais
u
un
Lme
(Y
et sur lequel R. MoSse
autre
« abréviation le « leux
existe
ben Nachman (nommé par
Ramban) a
fait
un grand
et pierveil-
commentaire^. » Or, ce commentaire, écrit à laflu'
du xiu" siècle^inais imprimé dans »
1.
il
de la .eréalian, composé par Abraham^
l'édition de Atantoue
•
...
Morinus, J?xerc»(ah*ones6iWc«F,
p. 574.
Schalscheleth hakaballah, fol. 20, vers. 3.
La première
édition
du Sepher
ietzirah est. celle de Maaloua,
publiée en 1S65, tandis que la fibroDique dont nous voulons parler.
i^yi i^cd
by
90
Lk SABBAtS.
aané^ après la chronique qui
plusieurs
évidemment au
tée, se rapporte
tient d'être çy-
livre qui est
aujour-
du
d'hui entre nos mains ; la plupart dea expressions texte
y sont fidèlement conservées,
et
il
est
pas été lu par Thistorien dont nous venons de
qu'il n'a
rapporter les paroles.
Au reste,
le
premier qui ait substi-
tué le nom d'Akiba.à celui d'Ahraham, c'est liste
évident
du xvf
du làhaTj
dans sa préface
siècle, Isaac Delatès, qui,
se
demuide
:
un kabbar*
« Qui a permis à R. Âkiba .
f<
d'écrire le Livre de la création^ sous le
ff-
triàrche Abraham? » Ces tonnes,
nom du
par-
que nous avons
sayé de conserver Mèlemçnt, sont évidemment contraires
i la distinction que nous vpulons détruire ;
cependant
ne repose, en dernier
celle--ai
résultat,
sur isette seule autorité. L'aiiteur ân Livre de n'est donc pas .encore découvert*
et
que
U tr^iian
Ce n'est pas nous qui
déchirerons le voile qui iious caché son nom ; nous doutons
même que cela
soit possjible, avec les faibles élé-
ments dont nous pouvons disposer. Mais Tincertitude à laquelïè
nous sommes condamné sur cé point ne peut
jamais s'étendre aux propositions suivantes, que nous
croyons avoir démontrées^ et qui, au besom, péuvent suffire
à
purement philosophique qu
l'intérêt
chercher dans
ces. matières
:
1®
m CMns
'
'*
'
faut
L'ouvrage hébreu, inti-
tulé le Livre de la création, dont
».
il
il
*
existe aujourd'hui •
' .
de là tradition (Sehalscheîeth hàkàbaiahi,
a d^à
été
im-
primée à Imbla, en tM9.
Digitized by
GoogL
•
t
94
PUSMliOlB PARTIE.
bien celui dont
plufiieiirs éditions, est le
même
titre et
dans
celui de Babylone;
temps où vivaient
le
2^U
les
il
est parlé sous
Thalmud de Jérusalem n'a
pu
et
dans
que dans
être écnt
premiers docteurs de
le
laiVIiscfaïai
c'est-àrdire pendant cette période qui embrasse le sid^
précède
cle qui
la naissance
et le demi-siècle
du
qui suit immédiatement
Christ.
CHAPWHEffl. '
•
' .
AUTHENTICITÉ DU lEOHAR.
Un
intérêt bien plus vif,
mais aussi de bien plus 4
ff8N»
dif&cultés sont attmshés
au monument dont
nousresteeacore àparler. Le Zohar ou
le livre
de
il
la
lumière est le code universel de laki^bale. Sous la modeste forme d'un commentaire sur le Pentateuque,
touche» avec
une
entière indépendance,
à toutes
questions de l'ordre spirituel, et quelquefois
.
il s
il
les
élève à
des doctrines dont la plus fprte intèlligence pourrait encore
.se
gloriâer de nos jours. Mais
il
est loin de se
maintmir toujours à cette hauteur ; trop souvent il descend à un langage, à des sentiments
et
à des idées qui
décèlent le dernier degré d'ignorance et de superstition.
On y
trouve, à côté de là mâle simplicité et de l'enthou-
Digitizeci
by
92
LA KABBALS.
siasme naïf des temps bibliques, des
noms, des
faits,
des connaissances et des habitudes qui nous transpor-tent
au ^milieu d une époque assez avancée du moyen
ftge.
Cette inégalité dans la forme
sée, ce bizarre
mélange des
comme dans la pen-
cai^actères qui distinguent
des temps très éloignés les uns des autres, enfin le silence,
presque absolu des deux Tbalmud, Tabsence de
documents fait naître
positifs
jusqu'à la fin du
xiii*
ont
siècle
sur r<Hrigine et sur Tauteur de ce livre les
opinions les plus divergentes. Nous allons d'abord les
rapporter d'après les témoignages les plus anciens et les .
plus fidèles; nous essaierons ensuite de
de nous prononcer nous-même sur ficile.
•
Tout ce qui a
:
été dit, tout ce
pense encore aujourd'bui de quité tiale
àn Zohar,
est
la
les juger,
avant
cette question dif-
_
que généralement Fon formation et de
l'anti-*
résumé d'une manière assez impar-
par deux auteurs que nous avons déjà plusieurs
fois cités.
<c
Le Zo&ar ,
dit
« son Livre des généalogies
Abraham ben Zaeouth, dans
\
le
Zohar dont
les
rayons
« èdairent le monde ^, qui renferme les plus profonds c<
mystères de la
loi et.de la
kabbale,
n est pas l'œuvre
« de Simon bcto Xoèhaï, quoiqu'on Tait publié sous son f(
nom. Mais
c€
par ses
c'est d'après ses paroles qu'il
disciples, qui confièrent
a
été rédigé
eux-mêmes à 4
d'^au•
\. l^Dnv ISp p. 42 et. KZ. L'autour de ce livre florissait en 14d2. .% n &ut 86 rappeler que le mot Zohar Signifie lumière.
Digilized by
^ESMlàRE
PARTlfi*
•
93
(c
très disciples le soin de continuer leur tâche. Les pa--
ic
rôles
du ZoKar n'en sont que plus eonfomes à
comme
sont par des
la
hommes
ce
vérité, écrites
ir
qui ont vécu asses tard pour connaître la Misdina, et
((
toutes les décisions,
Ce
elles le
tous les préceptes de la loi
livre n'a été divnlgué ({u'apràs la
mort de
cr
orale*
«
K. Moïse ben Nachman et de R* Ascher qui ne Tout
If
pas connu
même
Voici en quels termes s'eïprime sur le
sujet le rabbin Guédalia, auteur
dirdnique intitulée La chaên$ â» la
de
Êraâiliùn.*^
{<
l'an cinq mille cinquante de la création
fr
CJ)
il
la célèbre
\ets
t<
(1290 de J.-
se trouva diverses personnes qui prétendaient
du Zohar^
en dialecte
c(
que
(c
de
<c
composition de R. Simon ben Joehaï, mais que tout
cr
ce qui est en langue sacrée (l'hébrc^u pur) ne doit pas
toutes les parties
écrites
de la
lériisalera (lé dialecte thalinudique) , étaient
K lui être attribué. D'autres affirmaient
que R. MoïSe
«
ben Nachman ayant
N
dans la Terre; Sainte, Tenvaya en Catalogne, d'où
«
passa en Aragon
fc
de Léon. Enfin jAusieurs ont pen^ que ce R> Moïse Léon
« de
était
et
fait là
découverte de ce livre
tomba entre
un homme
mains de R. Moïse
les
instruit, qu'il trouva tous
ima^^tion,
(f
ces -commentaires dans sa propre
c<
qu afin d'en retirer un .grand profit de la part des .
•
1.
il
-
et sar-
.
Le premier de ces deux rabbins célèbres, après avoir passé la
plus grande partie de sa vie en Espagne, est mort à Jérusalem
1300; 2.
le
second
florissait
nbapn nSvSv»
eii
en 1320.
édition 4>Amsterdam, ioL 23, vers, et t&cu
uyui^cd by
94
LA KAaHALE.
•
N vants,
les
il
nom de R. Simon ben On ajoute qu'il agit ainsi parce
publia sous le
« Jochal et dé ses-amis.
« qu'il était pauvre et écrasé de charges. Pour moi^ cr
dit encore le
même
auteur, je pense que toutes ces
((
opinions n'ont aucun fondement, mais que R. Simon
cf
ben Jochal
et sa sainte société ont réellement dit
« toutes ces choses, et encore beaucoup d'autres^ seu-
peut se faire qu'elles n'aient pas été, dans
le
lement
(f
ce temps-là, convenablement rédigées; qu'après avoir
f<
été disséminées longtemps
ti
elles aient enfin, été recueillies et
ff
ne
((
que notre maître Judas
il
dans plusieurs cahiers, mises en ordre.
faut pas qu'on s'étonne 'de cela le saint
H dont divers manuscrits étaient
;
U
car c'est ainài
a rédigé
d- abord
la liisehna,
dispersés aux
encore de la même
((
quatre extrémités de la terre.
fc
manière que R. Asehi a composé la Guémara. » Nous
C'est,
voyons par ces paroles^ auxquelles en dernier résultat
moderne n'a pas beaucoup ajouté , que
la critique
la question qui nous occupe en ce n^oment a déjà
reçu trdls solutions différentes
:
ceux-ci veulent que,
à l'exc^tion de quelques passages mais qui du édition^
,
écrits
en hébreuj^
reste n'existent aujourd'hui dans
aucune
dans aucun manuscrit connu, le Zohar appar-
tienne entièrement à
Simon ben Jochaï;
ceux-là, tout
aussi exclusifs dans leur maniéré de voir, l'attribuent ••
4.
Il
dèles à toutes les autres .
-
,
.
y a deux anciennes éditions du Zohar, qui ont servi de
publiées
runo
et Tautre
:
ce sont ceUes de
dans la
Crémone
môme année
et
mo-
de Mantoue,
de 1599.
Digitized
by
95
!>REM1ÈRE PARTIE.
à un impostoar, appelé Moïse de Léon, remonter plus haut qu'à la
le faire
eommeneement du in*
du
ne peuvent
ces deux opinions
extrêmes, en supposant que Simon ben Joehaï tenté et
ou au
xiii^
siède* Enfin, d'aùtms ont paru
un terme moyen entre
cherclier
fin
et
s'est con^-
de propager sa doctrine par renseignement oiral,,
que
les souvenirs qu'il laissa
on dane
les eabiere
que plusieurs
ou dans
de sea dise^lea
mort, dans
siècles après sa
la
mémoire
ne. furent réunis le livre
que
noua poaaédoas aujourd'hui sous le nom de Zokor.
La première, de
ces opinions, considérée dans
sens abs<^^ quand on prend
à
la
l^ifere
les termes
lesquels nous Tavons exposée, mérite à peine
un
dans
'
une rtfu^
tatioQ sérieuse. Voici d'abord le fait sur^ lequel on.
a
voulu la fonder et que nous emprunterons au Thalmud * :
Jdioudah
ce
« étaient
,
R. Jessé et R;
un jour réunis
l^on
ben Joebal
et près d'eux se trouvait
un
ce
certain Jdboudah ben Guèrim
a
en parlant des Romains : Que cette nation est grande
fr
dans tout ce qu'elle bit I Voyez^ eomme
Alors R^ Jehondah-dit
marehés
a struit partant des ponts» des
« pul^lies a
!
À ees mots, R.
a
et des
éonf>
bains
Jossé gardsrle silenoe; mais
Simon ben Joehaï répondit
.1.
elle:
^;
EUe n'a
JMm. Sàb^i IVmi; tMat^, €b. tt»
ftrt.
rien fait qui
U.
% ona
]2 Ce nom sigâifis lit^ftialenmt 4ê9oendm4 dê pmé* veut probablement donner à entendre, d'après un senti-
lytef.
On
ment
très
commun
chez les anciens, que son sang étranger
élit
la ^
vraie cause de 8a trahison.
Digitizocl
by
Googlc
96
LA KABBALE*
n'ait
ti
pour but son propre avantage ;
« struire des marcbés pour
elle
attirer des
y
a
fait con-*
femmes
per-
« dues, des thermes pour s'y rafraîchir, et des ponts
pour y percevoir des impôts* R. Jehouddh bea Guè« rim allant raconter ce qu'il avait entendu, le fit pai^ ic
« venir aux oreilles de César, et celui-ci rendit .
« ainsi
conçu
:
un
arrêt
Jehoudah qui m'a exalté sera élevé en
u dignité; Jossé qui a gardé le silence sera exilé à Tzi-
à Chypre) ; Simon qui a médit de
«
pora
<c
moi sera mis à mort. Aussitôt
«
de son
t<
(c'est-à-dire
fils,
alla se cacher
4a^ardimne
dans
accompagné
maison d'étude, dont
léor apportait chaque joiir uin pain et
((
une
ff
lui étant trèsisévère,
jatte d'eau.
Mais la proscription qui. pesait sur
Simon dit à son fils
« sont d'un caractère faible; «r
celuî^si,
la
il
est
:
Les. femmes
donc à craindre que,
pressée de quesidons, notre gardienne ne finisse par
((
nous dénoncer. Sur ces réflexions
(x
asile et allèrent se
« par.
cacher au
un miracle opéré en
cc
sitôt
(c
fils
ils
quittèrent cet
tmà d'une cavmie.
Là,
leur faveur, J)içu créa aus-
un caroubier et une source
d'eau. Siinon et son
se dépouillèrent de leurs vêtements, et. ensevelis
« dans le sable' jusqu'au cou,
ils
passèrent tous leurs
« jours dans la méditation de la loi.
Us vécurent ainsi
rc4ahs cette caverne pendant douze ans^ jusqu'à ce ((
que
le
prophète Élie^ paraissant à l'entrée de leur reentendre ces mots
rr
traite, leur fît
«
fils
((
dans l'oubli? Sortez
de Jocbaï que César et
est
mort
:
Qui annoncera au et
son arrêt tombé
voyez pomment
les
hommes
by
Googl
PRBmàâB PA&TIB*
97
cultivent et ensemencent la terre. » C'est
fc
(mais ee n'est plus le
Thalmud qui
dit-QU
,
Tassure), pendant
ces douze années de solitude et de proscription que
Simon ben le
Joehal, aidé par son
fameux ouvrage auquel son nom
Quand même on d'admettre
comme
est resté attaché.
il
serait encore diffi-
légitime la conséquence qu'on
on ne dit pa$ quels furent
tire;
composa
aurait écarté de ce récit les eircon**
stances fabuleuses qui s'y mêlent» cile
en
Éléazar,
fil^l
l'objet et le résultat
de ces méditations dans lesquelles les deux proscrits cherchaient
dan$
à
Zohar une multitude de
le
Simon ben
on trouve
oublier leurs peines. Ensuite, faits et
de noms que
Jochaï, mort quelques années après la rUine
de Jérusalem
,
au commenceoient du second siède de
rère chrétienne, ne pouvait oertainemeilt pas connaître*
Comment, par exemple, dans lesquelles se
ties
aurait-il
parler des six par^
divise la Mischna, écrite
pourrait-il
les auteurs, et les procédés
de la Gtêé^
mara, qui commence à la mort de Judas finit
1.
Ncms
que
édit.
2.
de Ifanioue,
Tous le
les
fol.
termes de
la discussion :
lans
TOjr im Kn^m hi nTt;a niuv
29 vers.
où Ton, compare les
HMmi à six degrés da trône suprême
passage suivant
ne
du Christ^?
—
3* part., fol. 26.
citons de préférence ce dernier passage,
six traités de la
dans
le saint et
cinq siècles après la iiaissance
Zçhar,
à peu
Comment
près soixante ans après lui ' ?
mentionner et
pu
:
^rto
T\W
thalmudique sont énumérés
i<^x:^p
n
nnî^n
nK
hdSh ]^Jh hi n^anSai ^p
3« part., foi. .i55 rect , édit. de Manioue.
\pm 7
9S
LA ÉABBA^Ë«
Gopuneni auraiWil appris les noms des points Yoyelles et des autres înTontions
àe l'école
der
Tibériade, qu'on
peut faire remonter tout au plus au commencement du siècle'? Plnsiears critiques ont
Yi*
sous
le
nom
d'ismaëlites^
il
cm
observer que,
est aussi question
Xokar des Arabes mahomé tans, que tous les bliés
par les
nière.
Juifs
en
11 est,
modernes désignent de
effet, difficile
La lune
mal. La
à la fois
est
le
le
cette
:
signe du bien et
pleine lune, c'est le bien; la
le
signe du
nouv^é
lune,
comprend en même
« c'est le mal. Et parce qu'elle
k temps
pu-
même man
de ne pas admettre
interprétation dans lopatlsa^ suivant
a
la
dans le
écrits
bien et le mal, les enfants d'Imfi»! et cent
« d'Ismaël Tout prise également pour règle de leurs
une éelipse pendant la pleine lune,
f/
ealculs« S'il arrivé
((
ce n'est pas un bon présage pour Israël;
^
traire, l'éclipsé
a
pendant
lieii
éclipse de soleil), c'est
si,
au con-
la nonVélle lune
(une
un mauvais présage pour
Is-
inàëh Ainsi se vérifient éès paroles du piropbète (c
(Is. XXIX,
<f
dence dès
14)
:
La sagesse des sages périra
hommeé
et la pru-*
^»
intelligents sera obseuirc^ie
Cependant nous ferons remarquer que ces mots n'appartiennent pas au teïte
:
ils
sont empruntés &
commentaire beaucoup moins ancien, qui a pour 1. Genèse, col.
i52
et 153.
V* p^t, foK 24 vers.,
fol.
—
Lévit.,
57 vers.
iin^
titre
:
— Édit. Mantoue,
15 vers, et pass.
Digilized by
JU pédê fa$um^ HjJS^HD ^C^JT^ autorité, les premiers'
partottl
où
et que»
de leur propre
é^teurs ont substitué au lékmr,
daas. oelui-oi ils ont eru trouver
cane.
un^ la^ ,
.
On aurait pu trou
w
dans le /ekar même VB passage
plus décisif, car voici ce qu'un disciple de
Simon ben
JoçhaîpréteiidaToir entendu de la bouehe de son maître: ((
Malheur sur l'instant où Ismaël a
ff
et
m6tu du
été enfanté
au monde
signe de la eireoncision I Car, que
K Seigneur^ dont le
nom soit
béni?
« d'Isaoaël de lunion oéleste. Maîa
11
fit
le
exclut les enfants
comme ik avaient le
(c
mérite d'avoir adopté
(c
serva iei4)as une part dans la possession de la Terre
« Sainte. Les enfants
le
signe de l'alliance,
il
leur ré-
dlsmaël sont donc destinés à ré-
a gnersurlalMrreSainte^etikempèi^êrDntlesiBnfimts ((
d'Israël d'y revenir. Mais cela .ne durera
que jusqu'au
H temps où le mérite des enfànts d'famael sera épnkét a Alors ils exciteront
dan^
le
monde des guerres terri-
K bleê; les enftmtsd'Édom se réuniront contre euic et
.
uns ^ur
mer,
terre, les autres sur
f(
les combattront, Içs
ic
et d'autres prètf
«
à ceux-ci. tantôt à ceux«là ; mais
(f
sera pas livrée aux mains des enftmts d'Édom. » Pour
de Jérusalem. Lavietoire sera tantôt la Terre Sainte
bien compçendr.e le sens ik ces UgaeSi
que sous
le
nom d'Édom
de ceux qui ont signé
Rome
fait
il suffit
ne
.
de savoir
les écrivains juifs (je parle
usage de rbébreu) ont d'd)ord dé^
païenne^, puis
ils
l'ont
étendu à
Rome
chrétienne et aux peuples chrétiens en général. Or,
il
ne
.7.
Digitized by
100
LA KABBALE.
péut pas 6tr« quiestion
de Rome païenne } donc on
ici
a voulu parler de la lutte des Sarrasins contre tiens,, et
les chré-
mftme des croisades, avant la prise de Jénisa-
lem. Quant à la prédiction de Simon ben Jochaï, je n'ai
pas besoin de dire de quel poids
elle doit être
dans
notre jugement* Mais je ne veux pas insister plus long-
temps sur la démonstration de ces faits, aujourd'hui généralement connus tiques modernes
et répétés
^ Nous y
à
l'envi
par tous
les cri-
ajouterons seulemenit une
dernière observation, qui, je Tespère, ne sera pas per-
due pour
la conclusion
4
laquelle
nous voulons finale-
Simon ben
ment arriver. Pour avoir la conviption que
du Zokar
Jocbal ne peut pas 6tre l'auteur livre n'est pas,
comme on
le
prétend,
ans de méditations et de solitude,
il
et
le fruit
que ce
de
treize
de donner
suffit
quelque attention a.ux récits qui s'y mêlent presque toujours à l'exposition des idées. Ainsi, dans le fragment intitulé ÏIdra iouta, VMSït
traduire au cette
KTIK, que nous
moins en grande
immense compilation un épisode
espérons
forme dans
partie^ et qui
admirid>le
à
tous égards, Simon, sur le point de mourir^ réunit
autour de
lui,
tions, le petit
pour leur donner ses dernières instruc-
nombre de
ses disciples et de ses amis,
pairmi lesquels se- trouve son
.
fils
i. D^'^SDH nriDiata 3« part., fôl. 281
ÉléaBar.
c<
vers*, édit.
Toi, dit^l
de Mantoue.
Voy. Peter fieer, Bist. des sectes du jttdiOme^ S* part., p. 30 et suiv. Iforiaus, £amvj«at. (Mêo., nh. 2, «ntercit^ d.— Wolf,B«<î(»<*»
—
hébr.
>
Digitized by
iOi
PREMIÈRE PARTIE» (Y
à ce
dernier, tu enseigneras, R.
Aba
éerirà, et
mes
u autres amis méditeront en sij^ence ' • » Partout ailleurs, c'est asse»
rarement
trines sont dans la
le
maître qui parle, mais ses doc-
bouche ou de son
fils
ou de ses amis,
qui se réunissent encore après sa mort pour se
commu-
niquer leurs souvenirs et s'éclairer réciproquement
dans fc
la foi
bien
il
commune. Ces
paroles de rÉcriture
:
«
est beau, de voir des frères rester unis !
Com>i
leur
semblent s'appliquer à eux-mêmes^. Quelques-uns d'entre eux viennent-ils
à se rencontrer en chemin,
aussitôt leur conversation se porte sur le sujet habituel
de leurs méditations, et alors on ^plique dans un sens tout à
fait spirituel
quelque passage du Vieux Tes-
tament,
En
mille
Rabi Jehouda et rabi Jossé se trouvaient
(c
:
un
voici
exempfle pris au hasard entre en-<*
w semble en voyage> alors le premier dit à son compa(c
gnon de
ic
et Tesprit divin descéndra
route
:
Dis-moi quelque chose de la
parmi noua; car toutes
« les fois qu'il médite les paroles de
pour
le conduire'..» Enfin,
la- loi, l'esprit
ou marche devant
« Dieu vient s'unir à l'homme M
loi,
comme nous
plus haut, on cite aussi dea livres dont
il
de lui
l'avons dit
ne nous est
1 MlII
sairement supposer plus anciens que le Zokar. Nous
s» part, ibL S87 veis. î. 5* part., fol. 3.
part., fol.
59 vers.
145 vers.
>
vmaSa nvjirn iitnsn
..."
102
LA KABBALE.
nous contenterons de traduire
Ton
croirait écrit
Ton
n'était obligé,
même
en
Hcitê, de le fidre remonter siècle If
«
:
le
passage suivant que
Dans
authen-
lui refusant toute
au moins jusqu'à
la fin
du
de Chamnouna le Vieux on
le livre
apprend, par des explications étendues, que la terre
que
« toui^ne sur elle-même en forme de cercle ; *w
û
par quelque disciple de Copermc,
uns sont en haut,
les autres
((
créatures changent
cr
lieu,
en bas ; que toùtes
d aspect suivant
les
les
de chaque
l'air
en gardant potArtàtitlamême position
;
qu'il
ya
« telle contrée de la terre qui est éclairée, tandis que
dans
fr
les autreiB sont
a
quand pour ceux-là
t<
i<
les ténèbres; ceux-éi
oM le jour
y a des pays où il fait constamment jour , où du moins la nuit ne dure nuit; et
il fait
il
que quelques instants ^ »
n
èst bien évident, d'après cela,
Zohary quel qu'il
4e
l'attribuer
mort
soit, n'a
même
pas
À Simon^ben
que Tautetir du
Jbcfaal,
eu
dont
la prétention il
raconte la
et les derniers instants.
Sommes-nous donc obligés d'en faire honneur à un obscur rabbin du xiii®
siècle,
à un malheureux
charla-
tan qui, en récrivant, en y consacrant nécessairement
de longues 'annéeis, ne cédait qu'au cri de la misère et à l'espoir de la soulager par un
moyen
coriain? Non, assurément; et quand
aussi lent qu'in-
même
•
1.
'
*
,
HI^W
5" partie,
M,
nt>us
nous '
**
HTM TM^ '
lOrect.
VTflÏJ
Knnb
fc^S>yb
*
* •
.
.
>xaD
•
K313an aiT
•
«ISOiT
nnsD «Su^a KbiSano
PBBmÉaB PARTIE
103
contenterions d'examiner la nature intime,
intnnBèqua du
livre,
démontrer que
cette
que
nous
valeur
.la
n'attrioni aucttae peine
à
opinion n'est pas mieux fondée
nous avoue, pour l^^cooibattiie,
la prenuère. Haie
des arguments plus positifs. D'abord la langue 4^n8 laquelle le
Zohor eat éerif ne reMmble pas
dont se servaient les jrabbins du
Taeage
en obaldéen
le
Ton
de leur expliquer
fut obligé
sens des Écritures. Cependant la langue
pênm
sainte s'était encore conservée phètes, qui parurent aler/s ;
mais
elle
m
de la MUckna. Ins^iblevient, se corrompit
par
où entrent
le
pro-
les petits
déclina .dans les
écoles fondées aptès eux parles ihm n éi ê
la
etdonjt
Hébreux avaient oublié leur
les
langue^iatenielle, et
lange,
eelle
conservé jusqu'à nos jours. Depuis la cap-
s'eel
de Babylone,
tivité
xiii' siècle,
À
ou
les auteurs
le ehaldéen l|ii-méme
contact de fliébreu, et de ce
aussi,
mais pour une
mé-
très petite part,
langue des Romains devenus les maîtres, et celle des
Grecs devenus les voisins de la Palestine, est sorti qu'on appelle
Thalmud i. Voièi
le plus
et
le dialecte
du Zokar\ Après
la clôture
du Thabnjud,
qoelqassHies des mots latins etgrecs,^ l-on rencontre
oo&mHmènsat dans
le /oftor
t
unSpabii qMnteia
à travers lequel nous arriveiH les ma^wlM (la puîasanee divine oensidérée lieu
«smas,
œ
de Jérusalem, ou la langue du
patrona, «la^D'np wonijTwp,
(Je.iiii-
idées divines), Mnta^'roQ d*lHa poiat
na>3D
de vqe
passii),
«wj^opoç, •^la'ttp iMTn^
KDISTITDSW iwTpoiroç, Kt'DTTi* hospitium. Eh bien! croirait-on, qu'on a voulu trouver dans ces mots une preuve que le Zohar est
Itfûç,
une œuvre du un*
siècle?
On
avait saus doute oublié
que
les ter-
Digitized
104
LA KABBALE.»
c'est^àrdire vers le VI® siècle de l'ère chrétienne, ce dia-
lecte disparait
daïsme
à son tour, et
les écrivains sortis
emploient tantôt Tarabe, tantôt
du ju-
un hébreu plus
ou moins pnr. Saadiali, l'auteur du- (7ojvy, rabi Bechaï et plusieurs autres écrivains très distingués
du XII*
et
du x% du
siècle/ont composé leurs œuvres dans la
première de ces deux langues ; Aben Ësra, Salomon Jarehi, ont fait usage de la seconde :,Ma]Unonidés s'est
de l'une et^de
servi
liéon,
l'autre.
à qui Ton ràit
Comment donc
attribuer, la
ce Moïsa de
composition du
Zohar^ aurait-il pu, au commencement du
xiv® siècle^
plus ^élevé dans
traiter les questions
de Tordre
le
idiome que depuis
longtemps
les savants les
si
un
plus dis-
tingués se contentaient de comprendre, et qui, dans cette Jiypothèse, n'avait encore produit jusque-là au-
cune œuvre capable de lui servir de modèle? Ensuite, quel dessein pouvait-il avoir en.s'imposjanj; une tâche et si difficile et si périUeuso? Toulait^,
comme le pré-
tend un critique moderne que nous avons déjà cité voulait-iL
%
donner plus de vraisemblance- à ses jetions,
iries
dérivés de la
dans
la
Mischna,
même
et
que
origine sont encore bien plus
les
rabbins du
moyen âge
nombreux
n'avaient aucune
connaissance des lettres latines et grecques. Ce qu'ils savaient de la philosophie d'Aristole Isur était parvenu,
à levers les tniducticos
syiiaçineselanbes. I*
Gùm
anclor
reoBntisshnus, lingnaque duldalna saa
«taie fmnste esset ezlincta, gerent
,
rium vulgus liv.
eamque
consulto chaldaîcè scripsit libris suis
,
coociliarQt.
lodsi: doctiofes-ruo inteUi-
ut antiquilatem apud popula-
Morious, EscercikU, biblic,
% exercit. 9, chap. 5..
uyui^cd by
i05
PRBIfliaUl PARTIE.
ea faisant parier
ie
langage de leur époque aux divers
pel*soanages sous le
nom desquels il désirait
faire
pas-
ser ses propres idées? Hais puisqu'il possédait de si
vastes connaissances, de IWen
même des hommes dont
nous combattons
ne pouvait pas ignorer
l'opinion,
que Simon ben Jodial les
et ses
il
amis sont comptés panni
auteurs de la Mi$ehna; et quoique le dialecte de Jé-
rasalem fâtprobablément leur langne habituelle, il plus naturel de les faire écrire en hébreu.
prétendent qu'il
s'est
cpi'il
Zohar en y ajoutant
que son 4mpostiire
y en a qui
réellement servi de cette dernière
langue, qu'il n'a pas inventé, falsifier le
Il
était
a voulu seulement
ses propres pensées, et
fut bientôt découverte ^ Rien de
semblable n'étant arrivé jusqu'à nous, cette assertion
ne doit pas nous occuper plus longtemps. ou fausse,
elle
Ifaîs, vraia
confirme les observations que nous ve-
nons de {jAÎre. D'ailleurs nous savons avec une «ntière Léon a composé en hébreu un
certitude que Moïse de
ouvrage kabbalistique , ayant pour Dieu^ ou simplement
:
le
titre
:
le
Nom (DU^n^^SD)»
Nmn
d$
Cet ou-
vrage, qu'on retrouverait probablement parmi les
nuH
nuscrits de quelque bibliothèque espagnole, Moïse Cor^
duero Ta
sous' les
eiu
passages d'où
1.
Outre
les
Parde^
yeux ^;
il
en rapporte plusieurs
résulte que. c'était
un commentaire
deux historiens que nous avons cités plus haut, Grande bibliothèque rabbinique, t. -4, p. 82.
voyez Bartolocci 2.
il
,
Rimomm
DTlDj
fol. •
110
rect. l^* col.
niDwn
w
et
nvnnaxn
LA ILABBALB»
106
très détaillé et souvent fort subtil sur quelques-uns des
de la doctrine enseignée dans
pointS'lea pins obsours
Zohar; par exemple^ cananx, c'esMnlire
celui-ci
:
le
quels sont les différents
les influences^
ke
rapporta
mu-
tuels qui existent entre toutes les Séphiroth, et qui
eonduiaent de Tune à l'autre la lumière divine ou la substance première des choses? Or, cctmment supposer
qu'après ayeir écrit le Zokar dans le dialecte dialdiScosyriaque, soit pour en augmenter l'intérêt par les cultés
du
langage, soit pour en
au vulgaire,
cessible
le
r^dre
même homme
la
diffi-
pensée inae»
ait
cru devoir
ensuite Téxpliquer, le développer en hébreu, et mettre
à
la portée
de tous ce qu'au
tant de labeurs,
il
pri;x
de tant ^e^soins, de
dans une langue presque
avait caché
tombée dans roubli parmi les savants eux-^mêmes? D>ra-t-on que par ce
réussir
à donner
c'est trop
de
s'être
proposé
il
encore plus sûr de
était
change .à ses lecteurs?
ruse,^ trop
tienee et d'efforts
de
le
moyen
£n
vérité,
de temps dépensé, trop de pa-
pour le misérable but qu'on l'aecuse :
'ce sont
des combinaisons trop sa-
vantes et trop compliquées pourun homme.qu'QU aecuse
en
même
temps des plus stupides contradictions, des
plus grossiers anaclnronisnies*
Une
autre raison qui nous oblige à regarder le Zohar
comme une œuvre bien antérieure à Moïse de Léon, comme une œuvre étrangère à l'Europe, c'est qu'on n'y trouve pas le ihoindre vestige de la philosophie d'Aris.
tote, et l'on
n'y rencontre pas une
seule fois le
nom du
Digitized by
107
PRfiMiÈRfi PARTIE*
•christianisme ou de son fondateur
Eur(q>e
nisme
pendant aie
,
Or, on sait qu'en
*•
kx^
xiii* et le
sièele» le chriatia^
pensée une autorité
et Aristote exerçaient sur la
Gomment doue pooïrioiiMKma admettre
absolue.
que,
dans ce temps de fanatisme, un pauvre rabbin espa•gttol,
éeriva&t sur des manières rdigieuses, «dans
langue qui ne pouvait
le trahir, n'ait
une
aucune
élevé
plainte contre le premier, auquel les thalmodistes et les écrivains postérieurs s'attaquent qu'il .n'ait
nides,
si
pas subi, eaimne Saadiah,
comme
patéticienne ? Qu'on lise
de
comme MaSmomême
la philosophie péri-
tous les commentaires que
nous possédons aujourd'hui sur le jette
et
tous ceux enfin qui ont suivi la
-carrière, l'influence inévitable
que l'on
fréquemment ,
un coup
£Am de ta eréaêim ;
d'œil sur tous les
monuments
philosophiques et religieux dé cette époque et de plttsieucs siècles antérieurs,
gage de
YOrgamm
on trouvera partout
et la dominàtion
Stagyre. L'absence de ce caractère^ est donc
dont
la gravité
le lan-.
du philosophe de
ne saurait être contestée.
un
fait
On ne peut
pas voir dans, les dix Séphiroth, dont nous parlerons plus longuement ailleurs, une imitation déguisée des eaiépoTMi; car celles^i n'ont qu'une valeur logique; celles-là
renferment
un système métaphysique de
l'ordre le plus élevé. Si la kabbale
a quelques
traits
de
i. Adde quod etiam eonirà Christttm in toto IHifro ne finfnifmm quidem elfutiatur,prout in recentioribus Judœorum scriptis pUrumque
fim «oie((Kabb^deuDd.
Prsef. p. 7.)
.
Digitized
108
LA KABBALE,
un système philosophique de la on sait
ressemblance avec
Grèce, c'est plutôt avec celui de. Platon; mais •que
Ton pourrait affirmer
la
même
chose de toute es-
pèce de mysticisme ; et d'ailleurs Platon était alors peu
connu hors de sa
patrie.
Nous remarquons enfin que des idées
expres-
et des
sions qui appartiennent essentiellement, qui sont ex-
chisiTement consai^es au système kabbalistique exposé
dans
Zohar
le
à
térieurs
se présentent
,
du
la fin
dans des
xiii' siècle.
bien an-
écrits
Ainsi, d'après
un éer^
nommer,
yaîn que nous avons eu déjà occasion de d'après Moïse Botril,
Tun des commentateurs du Sépher
ietzirah
de Témanatiou,
la doctrine
,
balistes l'ont ente&diie^ aurait été
car
il
cite
pruntées
de lui
,
$ophale, et
jusqu'à'
à leur
If
pour
cf'esi
«
0
toi
cela,
de révéler
la
:
1, Voici le terte
Pmre phikH nom seul est arrivé te tenter
croyance de l'émanation, qui la bouche de tous les
un autre mystère
parole» de la loi
le
est
renfermé dans ces
Vous ne tenterez pas le Seigneur
Cependant, dans son. ouvrage sur
.
kab-
intitulé la
quand on viendra
un grand mystère dans ;
les
qui vas puiser les bénédictions
source,' ^rde-toi,
« kabbalistes <c
de l'ouvrage
dont^malheureusement :
que
les paroles suivantes, textuellement emr
dit-il ,
nous
((
telle
connue de Saadiah ;
de oe passage
Se]^ ietzirahyéôiU
:
msmn
de MaïUoue,
les Croyances et
-jS
v>v
fol.
31.
DW «1
ht
HwanK
dk nosn »h
Digilized by
109
PMMIIÈRB PART».
npmiùnêf Saadiah attaque assez Tivement cette doctrine,
qui
base du système exposé dans
.est la
qa'il est impossible
sage
:
le
Zohar^
et
de ne pas reconnaître dans ce pas-* de ces
« J'ai quelquefois rencontré
hommes
qui
fc
ne peurait pas nier
te
qui pensent que notre esprit ne saurait concevoir
cf
qu'une chose soit
c(
teur est
•f
qu'il
«
hommes
faite
le seul être
a
tiré
parié
%
de rien. Or,
comme
qui existe d*abord,
(que Dieu vous garde de
leur, opinion I)
chapitre^ que la croj[ance
D'où vient
aux
dans
le
de Job
?
rin-*
Dieu qui comprend ses voies;
c'est
.
demeure K » On y trouve, en effet, Xohw aux trois premières,
consacrés par le
trois grandes Séphivoth, qui
les autres, savoir
d'elles le Iteu,
"131
lit,
laquelle elles font
en quel lieu se trouve
« lui qui connaît sa
noms
à
justifiée pal« ces versets
la sagesse, et
K telligence? C'est
les
sont
que tous ceux dont nous avons
M Le sens que nous donnons à ces paroles-
dlusion est surtout «
Gréa-
soutiennent
ils
devient' encore plus évident, lorsqu'on
même
le
Tunivers de sa propre substance. Ces
H encore moins, sensés f(
mais
l'existence d'un: créateur,
le
ma
ynv
Des Croyance»
ou
et des
a. lob, cil. ta,
comprennent toutes
la sagesse^ Yintilligmee, et au-dessus
:
wm^êrê^
m nvn amiOTO
Opinions
v.9d
ainsi, appelé
et 25.
part.,
parée qu'il
»S3 oSsï;
Sap
Q)aiVK%n VQ Q^Sno inv
I
LA KABlUl.
110
r^xésentB riafim saas lification
attrilnii»
eompréhenaiMe et
au»
il
est
valeur réelle
sens, disent les kabbalistes, tiré
sans fornse,
aucune, dans un état où
sâuis
qua-
pour nous in-
\
C'est
dms
que tout ce qui est a
ce été
du noorètre* Le mèniQ auteur noua donne lunai une
théorie psychologique parfaitement identique à celle
qui est attribuée à Téeele de Simon ben Jochal
nous apprend
^
que
le
dogme de
et
il
la préexistence et de
la transmigration des âmes, qui est positivement en-
a^né
le 2Qhar ^ était adinis, de son temps, par hemmés qui néanmoma se disaient Juifs ; qui prétendjç^ant mêmei ajoute-t-il, confirmer leur opinioa
dan^
quelques
extrayagante par le témoignage de YEtrtIwrêé Ce n'est
pas encore tout ;
saint. Jérôme,
dans une de ses lettres %
parle^e dix noms mystiques, deem nomina mffiUea, par lesquels les livres saints désignent la Divinité» Or, ces
dir noms, que saint Jérftme ne ae contente pas de mentionner, mais, dont
il
nous donne encore Ténumération
complète, sœit précisément ceux qui, dans
le
Zohar, re-
présentent les dix Séphiroth, qu attributs de Dieu. Voici en effet ce qu'on
(HFf\)PSn vrtCi), 1.
Zohar, 2«
l'un
part., fol.
lit
dans
^pltts
le Livre
du
mystère
antiques fraginenti
42 et 45. Cotte première S^phirah se
noilmde timtôt Yinfim^ tyio
tantôt la oouroiiiit MUfréme^ y\D
p»Sy, et tantôt le non~étre, ^îk, ou le Heu, oipo. ï. Des Croyancès et des Opinions, 6« part., ch. 2. 5.,
*•
76. supr. ch. 7.
4. 2* part., fol. 99, sect.
•
. ,
mischpatim.
5. Uiéroû. Marcell., epist. 136^
tome m4e ses
OEyioree eomfiitêt.
Digitized by
HT
rap«iku PARTu.
du Zohar
et en
les plus életés
même
de la kaMtole
H adresser une prière
lement,
«r
temps
le
résumé des fHÎBcipes
«r
Lorsqne l'homme veut
:
au Seigneur, il peut invoquer égar
soit les saints
noms de
Dieu, Ehékh, Jahy
« Jdumah, El, Elohim, Jedtmd, Elokei-Tiahaoik, Schadat^ H Adùnalj soit les dix Séphiroth, à savoir
:
la
Couronne,
H la Sagesse, FIntelligenoe, la Beauté, la Grâce, la Jus^ « tice, etc. »
une
les kabbalistes sont d'accord sur ce
que 1^ dix noms de Dieu et les dix Séphiroth
principe, sont
Tous
seule
etmème chose
:
car, disent-ils, la partie
Spirituelle de ces noms, c*est res^ence n^éme desnumérar
tions divines
Saint Jérôme, dans plusieursde ses écrits,
parlé tfussi de certaines UraHUong h^û^qtêêi
qui font le Paradis, ou,
hébreu, l'Eden
comme on
(py
Remarquons d'abord
,
en
plus ancien que le monde*.
qu'il n'existait pas chez les Juifs
d'aufres traditions connues sous celles
mr la Gmiètê
l'appelle toujours
un
titré
analogm que
qui étaient comprises dans cette science mysté-
rieuse, appelée par le
Quant à
Thalmud YBUtt^ê âê
la Gêhéêe.
en leur nom,
elle s'ac-
la croyance rapportée
corde parfaitement avec ïè Zakar^ où ïa Sagesse su-
prême,
le
accomplie et
de
Verbe divin par lequel a commencé et la création, le
toute^vie,.est désigné
comme
Fardes Rimonin, 2. D. Hieron. 6pp. dernier vol. de l'édit. le petit
ouvrage
intitulé
:
s'est
principe de toute intelligence
QueHUmes
le véritable
fol.
£den.
iO verso. rriTSOri
de Paris.
— Voy. aussi
hebrtffcœ tn Genesm*
112
LÀ KABBALE.
autrement appelé TEden supérieur (HK^V la
même
py)
'
.
Voici
opinion reproduite sôus une forme différente
dans un ^utre ouvrage kabbalistique, que Ton a youlu
pour plus ancien encore que
faire passer
«
Ce que nous appelons
ce
monde qui
monde à
le
venu
est déjà
Zohar
le
un
venir, c'est
car^ lorsque Dieu conçut
;
a la pensée de créer l'univers,
il
produisit une lumière
pu
tellement éclatante, qu'aucune créature n'aurait
(c
la supporter.
.ce
« mit
à
il
vit cela, le saint donjt le
nom
prenant un septième de cette lumière,
soit béni^
ce
Quand
la pla^e^
où devait
pour
:
exister çe
les justes
monde
,
le
et ré-
quand ils seront appelés
cr
servlBi
le reste
(c
à en
jpuir dans une autre vie. Ainsi donc, ce que
H nous plaçons dans l'avenir,
c'est ce
qui existait déjà
avant les six jours de la création^. » Mais un
c#
fait
plus grave que tous ceux qui viennent d être énoncés, c'est l'intime
\ \
:
i
dans
le
tout^
ressemblance que nous offre la kabbalei,
langage aussi bien que dans la pensée, avec
les sectes
du gnôsticisme, surtout celles qui ont
pris naissance en Syrie, et avec le code religieux des
y a quelque^ années seul^ent, du syriaque en latin. Nous attendrons, pour
Nazaréens^ découvert I
et traduit
donner à ce
il
fait le caractère
de l'évidence
soyons arrivé à cette partie de notre
2.
fin
Fragment du
du premier
vol.
livre de
,
travail,
que nous
où nous
la Splendeur (Sepher habalur) cité
du Zobar,
édit.
à
la
d'Amsterdam.
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PHEMIÈRE PARTIE.
1
1
eherehérons à connaître les rapports qui existent entré le
système kabbalis tique
systèmes philo-
et les autres
.
sophiques ou religieux. Ici nous nous contenterons de
que
faire observer
les doctrines- de
Simon
le
Magicien,
d'Eixaï, de Bardesaines, de Basilidé et de Yalentin
ne
nous sont connues que par des fragments disséminés dans
œuvres de quelques Pérès de
les
dan9 celles drie. Or,
comme
l'Église,
'
saint Irénée et de saint Clément d'Alexan-*
on ne peut pas supposer que
ces
œuvres aient
à un rabbin 4^ xm* siècle, qui, dans l'ouvrage même dont on veut lui faire honneur se
été familièrea
,
montre celle
du
fort étranger
à toute
christianisme.
mettre qne
le^
à
littérature, et surtout
Nous sommes donc forcé d'ad-
gnosticisme a beaucoup emprunté,
pas sans doute au Zohar lui-même,
tel
que nous
le
lioft
pos-
sédons aujourd'hui^ mais aux traditions et atix théories qu'il renferme.
Nèus ne séparerims pas de l'hypothèse que ndlis venous d écarter
celle qui^
comme une imitation dé
nous présentant la philosophie
dans l'empire des
Arabes, ]a
fait naître
t6t irers le
commencement du
quelle la philosophie
mière
xi* siècle
musulmane nous
fois des traces
de mysticisme
kabbale
:
au plus
i
kalifes, ;
époque à là-
pour
la pire*
Cette opinion/
exprimée il y a longtemps comme une simple. conjec-
i. C'est Avicenne qui passe généralement
du mysticisme chez
les Ardbes.
Né en 9d2
,
ponr il
est
le
premier organe
mort en 1056. 8
a
;
mystique des
offre '.
la
.
'
114
LA «ABBALE.
twe^ dio» ]m
Mémmrm
in
d$ tAimdêmi$
ùmeripihni^
M. Tholuck a voulu récemment laressusciteret lui prêter Tâppui
sa riche érudition.
Sans «n premier
recherd^aat riuflueace
luoire,
eumer
grecque a pu
wxt
œUe
quo
la
philosophie
des maliométaiii'^
le
f
ft&yaut orientaliste arrive
iriae de Vémanalioii
a
i
été
cette conclusion
:
que
la deo*
eomiue des Arabes en mèine
tenips
que
fffriyé
jusqu'à eux qu'à travers les commentaires de
système d'Aristote ; car ce dernier
le
Thémistitts,
n'est
de Théoo d» Smyrue, d'Énée de Gaaa, de
Jean Philopoiiy en un mot avec
les idées d'Alexandrie,
exprimées cependant sous. une forme très incomplète.
Ce germe une
fois
déposé dans
le
sein de l'islamisme
ne tarda pad à sedéveh^per en nn vaste eysitane qm, semblable à celui de Plotin, mettait l'enthousiasme audeseus de êtres
de
eomnia
k raieen, la
et,
après avmr
ibtt sertir
toae hs
substance divine, proposait à l'homme,
le dernier
terme de la pcefeetion, d'y rmtier
par l'extase et l'anéantissement de lui'-même. C'est
mysticisme jnoitié arabe,
«loitié free»
ce
que M. Ihobask
veut nous faire admettre ccnnme la vraie et unique eonroe de la kabbale^
1.
Remarques sur
à celte fin,,
il
oammeace par
l'antiquité et C origine de la Ca66a(e,
pardelA
Nauze, tome §SL des Uém. de FAoëd, des inscHpt, 2.
ÇwmmUUio de vt quam
M^uhcmmedanonm ^
Iwil.
grœea pkUo8(^hia
/udoorum, exereuerit.
leza, iïhl». 3. Particula H,
de Ortu CabbaicB, Harob., 1857.
in, theologiam Partictfla.1,
tm
Hamb.
PREMIÈRE PARTi£,| s'attaquer
i
l'antbe&tÎQÎté (des Ihnres
kaMMistiques
du Zohar, qu il regarde coau&e use eem^ âe la fin du im* sièele, tbiit en accordant à la
aurtout à celle pilaticm
kabl)ale ^leHDièma une exiatttiGe plus aaeieue^ il
pttiie «foir iRia te
pmit
lunrs
de doute,
il
Quasd entre-
prend de démontrer la parfaite jresaemblanee dea idées eontenues dans ces livres avec
celles
qui font la sub-
staDoedu myatioisiiie and>e»M.T]Mlad£ n'ayantovaiieé, contre l'authenticité des
aaam argument
«tué
monuments de
non» nraydms déjà
nous arrêterons seulement à tiédit ici
h phA
dans
véâufié,
noms con-
d'entrer,
b fb^d m6pne du
kabbsfc,
la dernière^ et sans
iiRtéreaamti partie
nous sommes obligé
tîeo,
la
de son tmvaîU Mats
un peu par
anticipa-
systtee InMMdistique, et
dans quelques considérations
relatives
à son origine :
BMs ae mm ea plahidroiis pas si cela peut jeter quelque diversioa sur les recherches un peu arides.qui bous oseopesi en moment.
^
La première réOexion qui se présente à Tesprit^
h
que
lAiBlttdde
des idéea
hélirâSqiies et
asabes, f&t-elle parbitement établie,
il
c'est
des idées
n'en résulterait
pas encore que celles-là sont nécessairement une eontrefafon de
unes
edles^* Me
poucraît-il passe £aire que les
et les autres fussent sorties
reots d'ansssoarce
par des canaux
eommime plus ancienne que la phi*
lospphie musulmane^ plus ancienne
I.
(kwr.
ott.,
difTé*-
même que
la
phi-
part, n, p. 10-iS» 8.
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116
LA KABBALE. .
losophie grecque d'Alexandrie 7
regarde qu'ils
les
En
en ce qai
effet,
Arabes, M. Tholuck est obligé de convenir
ne connaissaient nullement
la philosophie d'A-
lexandrie par ses véritables organes Plotin, de Jamblique, de
les oauvres
de
Prodns, ne sont jamais arri-
n ont jamais
vées jusqu'à eux,
:
en sy-
été traduites ni
riaque ni en arabe, et de Porphyre
ils lie
possédaient
qu'un commentaire purement logique, l'introduction au traité des catégories
^ D'un
blable quQ les croyances Perse,
autre c6té, est^l vraisem-
c^t
les idées
bre dans toute l'antiquité sous le taie,
si
nom de êagme
célè-
miit-
aient été complètement anéanties à l'époque de
mnsidmanë,
l'invasion le
de l'ancienne
que la philosophie religieuse des mages,
mouvement
et
ne comptent pour rien dans
intellectuel qui a illustré le
règne des
Abbassides? Nous savons qu^Avicenne a écrit vrage sur
la sagesse orientale.
De quel
droit
un oih
donc ose-t-on
affirmer, d'après quelques rares- citations d'un auteiff
plus moderne, que ce livre, aujourd'hui complètement
perdu, n'était qu'un recueil de pensées néoplatoniciennes^? Gazali
:
ce
En mettant sous nos yeux ce passage &ut que tu. saches qu'entre le monde
II
(<
porel et celui dont nous venons déparier (le
(c
spirituel)
il
y a
le
« onibre et notre corps
même rapport % » comment
d'Al cor-
monde
qu'entre notre
M. Tholucic ne
1. i&. «ip^,pkirt.n, p.7-11. 2. Ooor. otï., part. 3.
I,
Jam verô mundi
p. 14;
corporalis ad
eum mundum
de quo.modè
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417
PRBMlÀaS PARTIE.
pas rappelé que
8*e8t-il
c'est aussi
même
se servaDt de la
dans ces termes, en
comparaison , ^qne
les zerdofr-
tians, l'une des sectes religieuses de l'ancienne Perse,,
fonnulé
ayaient
le
principe fondamental de leur
croyance^? Quant aux depuis la
ciq>tivité
Juifs, tout le
monde
que
sait
jusqu'à leur entière dispersion,
ils
n'ont pas cessé d'être en relation avec ce qu'ils ap-
pays de Babylone* Nous n'insisterons pas;
peUent
le
pour
moment, sur ce
le
point, qui sera longuement dé-
Teloppé ailleurs* Nous dirons seulement que
dte positivement que
il,
la sagesse orientale
ênfmU
fat
mien jomri
^,
et
*:
le
de TOrievU emmaUeeiU depuu
dont
il
cite
Zohar
cette sagesse^ dit-
un exemple
pre^
lè$
parfaitement
d'aoèord avec ses propres doctrines. Eyideminent,
ne peut pas être
ici.
il
question des Arabes, que les écri*
vains hébreux appellent inyariablement les
mfami iT/i-
maël ou les enfants del'Ârabie^.ce n'est pas dans ces
termes que Ton parlerait d'une philosophie contemporaine, étrangère^ née ristote et
récemment sous
l'influence
de ses commentateurs alexandrins
:
d'A-
le Zohair
ne la ferait pas.remonter aux premiers âges du monde ;
ne
il
comme un
la présenterait pas
héritage transmis
*
diximus, laliohem talem, qualis Jfr.
umbns ad corpus
hoaiipis, esse ^
tupr»^ p. 17.
'
4.
i"
Voy. Jfiom. Byde, de Rdig,
part.,
sec.
Min
'HDTp >o VD yr^y fol.
n
vet.
Pen.^
c.
XXH, p. S96
vn «na^n «Mno
C|t
secf.
>b ^lQt^^
dtp
99 verso.
Digitized by
118
LÀ
,
par Abraham aux enfants de ses concubines, C0iai-«i
Ibis
«a MtioiiB de rOrient ^ «'est pas
il
même
k Térité est que le mysti-
et les principes enseignés
wmftvfffmd
dans
le
Zohar
plolèi par leur» différenoMqaepopleQrs
ressemblances. Tandis que
ment
^
nécessaire que nous fassions
luage de ottlttgunent; car cisme arabe
par
et
les
unes portent exdusive-
sw cjBcIqiiea idées générales, eonummes à tovle
espèce de mysticisme, les autres éclatent surtout sur les poîttls les
plus essentuls de la métaphysique des dein
systèmes, et ne laissent subsister aucun doute sur la Tsrsité de
le»
iortgiiie.
1^ important, connu en Dien
les
Ainsi,
pour
di>«
aller tout droit
an
mystiques arabes, apjés avoir re-
la eubstanée sniqoe
de tontes choses el
la cause inmianente de luniTcrs, enseignent qu'il se ré-
vMé on se manfesto soua trais aspects différaits lui
^
de lunité ou de
1
distindîon n^existe fancdrc; 2^ cdni où se
?
4* ce-
être absolu, au sein duquel nulle les:
objets dèal
compose Tanivers commencent à se distinguer dans
leur essence, dans leurs formes intelligibles, el ipotttivsr
pcé^nts devant rioteUigence diYine. La
sième manifestation divine •
c'est le
c^eêt
à
se
troi-
V nniTCM InHntiBe,
monde réel ou Dieu devenu visible^. Le système
kabbalistique est loin de nous offrir cecaractère de simplicité.
Sans doute,
il
nous présente aussi lasubstanoe
'
4. Jb, 8upr. fol.
2. ThoL, auvr.
iOO
rect. et vere.
ctY., part.
U, p. 28 et 29.
*
uyui^cd by
PEEMlÂaE PARTIE. divine eoniat la sobitaMe
119
wiqM^ ammm
wmam
la
i*oà découlent étâmeUemoat, sans l'^uiser, toute me,
toliwde trois
toirte huiiièieel tonte existonoe; «lait,
manifestations, de trois formas générales de TÉtreinJamiy il
ea nemnattd'^bnd dix
ee lontlM dix
:
MfiànA,
qui £e partagent en trois trisités venant se réunir dwa
nm trinîté uniqM el dans mie foraie wprteie*
GeMÎi»
ne représen^ première tpMee
déeées danalenr ensemble, les S^hijpotà teal ifne le {nremier degré, que la
de reustenee, eeUe fu'oi^
aff^e
muion^ Au-dessous
se
effisest,
d'elles
le eieiMb de l'4mt^
trouvent encore, nous
duMSim i part, le speetiM^ d'aae vuriété
nie, le monde des purs esprits
ou de
deaaphèree et dee iatelligenees qui
pour nom
le inonde
les dirigent,
de la formation; enfin
plus infime appelé le noiide. da trs«sil
res qui
animent
le
le
i^anl
degré le
a» ib tmiim^
Les mystiques arabes reconnaissent aussi
tme eelleetiva dont
inft-*
la créatùm, le monde
comme une
eortaot toutea lee àqfsa partiooUè^
monde, comme un
tear qu'ils appellent le père
esprit générar*
des e^Hrite, Teeprit de
homet, source, modèle et substance de tQus
Ma-
les autres
espiiCa^ Ceet dana eetle eeaoeptioQ qv'oa a^oulu tMVh ver le modèle de l^i^om JCedmon, de
dea kabl^stes. Maires
Tbomme
(pie les kabbatietes
céleste
désignent
par ce nom, ce n'est pas seulement le principe de
i'in-
teDigence et de la tie spirituelle ; c'est aussi ce qu'ib re«
1. 76. supr., p. 50.
.
•
.
.
\
Digitized by
120
LA KABBALE.
gardent
comma
aa-dessus et
comme au^^eMous
Tesprit; c'est Tensemble des Séphiroth,
ou
le
de
monde de
rémanation tout entier, depuis l'Être dans son caractère à ce degr^
le plus abstrait et le plus insaisissable^
qu'ils
nomonent le poial ou le aon-^lfé, jusqu'aux forces constitutives de la nature.
On ne
trouve chez les Arabes autient une si
cune trace delà métempsycose, place dans le
grande
système hébraïque* Vainement aussi vous
cherehereB dans leurs ceuvreç ces allégories continuel-
que Ton rencontre dans
les
i
le
Zohar, cet appel constant
la tradition» ces personnifications hardies se multi-
pliant par des généalogies sans ûo, genealogm intermi-^
«afw,
comme dit saint Paul S
et ces
tesqueset bizarres qui s'accordent
métaphores giganr
si bien
avec Tesprit
du vieil Orient. Arriyé àla fin de son œuvre. H; llioluck lui-màme^ dont la franchise égale la science, recule devant la pensée qui Tavait séduit d'abcHrd, et
comme nous
il
conclut,
pourrions le faire , à l'impossibilité ab-
solue de faire dériver la kabbale de la philosophie mystique des Arabes.. Voici,
du
reste, ses
propres paroles,
qui ne manqueront pas d'autorité dans la bouche d'un
homme de
la
si
profondément instruit de la philosophie
langue des peuples musulmans
:
«
et
Que conclure
« de ces analogies ? Peu de chose, à mon sens. Gsr, ce *
•
•
I
i.
de «
U
est bien
difficile
de ne pas rapporter à la kabbale ce passage
la première lettre de saint Paul
iiiibalis
«quàm
à Timothée
:
«
Neque intenderint
etgeneàlogiis iDteraiioatis,qiiiB quaestiones pnestant magis
«dificationem Dei. » Ç&^àslLadTimotk^% 4.)
y u,^ jd
by
mmtAE «r '
que
les
PARTIE.
121
deux système^ cmt de semblable , on le
trou-*
« verait ailleurs dans des doctrines plus anciennes, dans
u les livres des Sabéens et des Perses^ et aussi ehes les « néoplatoniciens.
« sous laquelle
Au contraire, la forme extraordinaire
4)es
idées nous appalraisseut dans la
a kabbale est tout à fait étrangère
aux mystiques apL-
pour s -assurer que la kabbale
c(
beSj. D'ailleurs,
a
lement sortie du commerce de ces derniers
ff ,
drait avant tout rechercher parmi
eux
(c
Séplurotb* Mais c'est d§ quoi
ne nous ofùrentpas
f€
le
u
ils
est réel,
il
fau-
la doctrine dès
moindre vestige , car ils ne connaissent qu'un seul
mode sous lequel Dieu se
révèle. à lui
même. Sur
ce
point la kabbàte se rapproche bien davantage de la « doctrine des Sabéens et
»
du gnosticisme
L'origine arabe de la kaUiale une fois démontrée
iuadmjsBible
du
i
XIII® siècle
l'opinion qui fait du. Zofcor
une œuvre
a perdu son dernier appui ; je veux par-
ler d'un ce^aiii air
se parer encore.
dp vraisemblanee dont
elle pourrait
En effet, comme on a déjà pu
rer, par le parallèle
s'en assu-
que nous venons d'établir,
le Zefcor
«
renferme un système de
Wte
la plus
haute portée, de la plus
étendue. Or^ une ccmoeption de ee genre ne se
forme pas en un jour, surtout à une époque d'igno^
I. Jam verôex analogiis non multa arbitror. Nam
istis
quideim disciplinis numstrari liée
non apnd
quid censés colligi posse? Equidem
similia etiam in aliis et antiquioribus licet..
In Çjcnpiis Sabaeis et Persicis,
neoplstonicos. Contra singiilans
ides ist» in Cabbalà
illa'
forma quam
pm se itfont, ab Anil»icte
Digitized
by
423
LA.
canee et de
jm&
KÀBBALI.
foi a;?en(^, etiriout
dans une obsee d'iioa»-
sur laquelle pèse Ihorrible poids
la penécElkin. Si
moyen
âge ni
donc
m ne
en nenler
et
de
reneonlre daae tout le
les antécédents, ni les
«jretAme, il iant bien
du mépris
éléments de ce
la naiesance Jusque dans
Tantiquité.
Hem ivulà arrivé à ceu beji Jk)châï
qui piétondeat que: Sinon
a réellement enseigné à un
petit noml^re
de diaeîfdee et d'amis, pavmi tesquele ee filsi
métaphysique
la doctrine
toôiiTait
aon
et reli^euse qui lait la
base dn Zohmf ; mais «foéeM leçons/ d'abord traaemisee
de
it^uclie
labiés,
et
en boucbe, comme autant da.seerets invio*
ont été féiigéea pen à peu
;
traitions
cfue ces
c^ Ilotes, auxqudles se mêlèrent nécefimirement des
commentaires d-im» époque plusréeenfle^ s'accumulant, et par là même s'altérant avec le temps, arriTèrent enân
de Palestine en Europe vers la
fin
dn
xiiL* siècle.
Nous
espéoens que cette opinion, qui n'a été mp^mée jusqu'à présent qu'avec timidité et sous forme de conjecture,
anÉa bientôt le caraotàrs et tous 1^ droits 4e la eerti-
• •
tude.
-
B'aboird,
chronique
•
comme
l'a
inti;tulée ta
rm^ftrqué déjà l'antenr de la
Chaîne de la tradition^ elle s'ao*
eorde parfaitement avec Tbistoire de tous les autres mo*
nument3
religieux
du peuple
juif
:*
c'est aussi
en
réur-
nissant des traditions de différents ftgèe, des leçons de divers m.aîtjres
,
Ués cependant par un principe com-*
nuiB, qa'o» a fieraié et la MjMehiia, et le
Tbidmad de
Digilized by
123
PREMIÈRE PARTIE, lérusalem, et leîlialnind de Bdbylene»
Elb me s'aeeafde
pas moinfi avec une croyance qui^ d'après Tbistorksi cpie
eHer, 4<Âk étra .asa» ancienM.
noue Tenons
AtrUf HfifriA par
tf
i'^i,
ir
tellenieÉt
«
à
œt omon^e éteU
complet,
,
chameau S
ia charge d'un
poser qu'un
tiraditûua ipie
TokaniBeux , que
il
aondl pBtt
n Oft ne pest.pas
homme, quand même
il
écrire sur de telles matières, puisse laisser de sa dité
Uem^
une preuve aussi ef&ayante. Enfin, on lit aussi dans
las AnfipUsMMls
même la
np^
passerait sa vie à
Al
ZflAor,
nmil ^Jipn*
langue, et connus depuis
Xokar
lisMttéBie»
ausfii
ésatiàà
dans la
longtempa cp»
que iie ^temier ouvrage ne scujar*
mais entièrement publié ou, pour traduire plus Qdèle^ ;
vnwty -qtt'fl le aera à la fin des }0iun\ Lcu'âqu'on aborde l'exatoen
j cbereher^ sans
du
livre lui^^jnème,
pour
préoccupalioft, cfoelquoi kinriàtes snr
son origine, on ne tarde pas à s'apercevoir, par l'inégalité le
dm
style
'
et
par le défaut d'unibé, jum pas dans
système, mais dans l'exposition, dans
la
méthode,
..
dans rapplicatien des prinripes généraux; «ifln; dans leis
peAséçs de détail, qu
SchalscheUth hakabalah^ Sol
23
il
est tout
.bm
Tian^SD uSan»
mhv nnrvo
Titra
s,
H 7 a des lissages où le
et d'autres
£ait
impossible de
m^p n»il in^
rect.
fi.
à
w
tbd
H'H
ppn «poa nnm'
syriaque est à peu près seul employé
où Ton ne trouve que
les terminaisons
de
cette langue,
avec des mots qui appartiennent tous à Thébreu rabbinique.
Digitized by
LA KABBALE.
124 l'attribuer les
à une seule personne. Pour ne pas multiplier
exemples sans importance, pour ne pas insister sur
des faits de lang^e^ que nulle traduction ne peut consenrer,
ccmime on ne peut, sans leur donner
la mort,
arracher certaines plantes de leur sol natal, nous nous
bornerons i indiquer rapidement
les principales diffé-
rences qui séparent du reste de l'ouvrage trois frag-
ments dont nous avons déjà Livre
fait
mention, savoir
:
le
du mystère, HtnjPXt'l tC\SDy généralement con-
sidéré comme le plus ancien
^0%
où
l'on représente
la
;
Grande oiMmbUe, KTIK
Simon ben Jocbaï au milieu
de toQS ses amis; et enfin KtDIT, où Simon, sur son
la
lit
PeHU ûaêmUiej KTTK
de mort, après avoir été
précédé dane la tombe par trois de ses disciples, donne
à ceux qui
lui restent ses dernières instructions. .
fragments, qui, placés i de grandes distances
Ces
Tnn de
nous semblent d'abord comme perdus dans cet
l'autre,
immense
recueil,
forment cependant un seul tout par-
faitement coordonné, et pour la marche des événe-
ments et la fornoie
sique,
poilr celle des idées.
On y
trouve, tantôt sous
de l'allégorie, tantôt dans un langage métaphy-
une description
suivie- et
pompeuse des attributs
divins, de leurs diverses manifestation$, de la manière
dont
le
monde à été formé,
et des i^ap^rts qui existent
entre Dieu et l'homme. Jamais teurs de la 8péculatioi^«
de
la loi
quitte ces
p6ur descendre dans
extérieure et pratique, pour tion
on n'y
recommander
ou des cérémonies
religieuses.
hau-
la vie
l'observa-
Jamais on
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125
PREHIÈEK PARTIE.
un nom, ou un
n^y rencontre ou
ou même une
fait,
expression qui pourrait nous faire douter de rauthen-^ tieité
de ces pages, où
l'originalité
de
forme donne
la
encore plus de prix à l'élévation de la pensée. La role
y
est toujoors.dana la bouché
du
maître, qui, pour
mé-
convaincre ses auditeurs, n'emploie pas d'autre
thode que cdle de
l'autorité. Il
il
appris; mais
affirme, et
il
c<Nnme
accueillie
m
résumé substantiel, mais
^ On
reste
du
de
foi.
Ce caractère se
Lwn du
Mm
myt l^e, qui
On ne
habeni^,-
livre.
Au
fait
est
un
de tout l'ou-
fort obscur,
pourrait dire de lui aussi
ameUniUUm
il
ont
lui
chacune de ses paroles est
article
surtout remarquer dans le
vrage
ne démontre pas,
ne répéta pas Ce que d'autres
n'explique pa^,
pa-»
iocebat quasi
:
procède pas ainsi dans
le
d'un
lieu d'une exposition continue *
I. G'sit
à propos de oe
chapitres, qu'on «
«
lit
dans
livre,
le
fbnnant
Zohar
un homme demeurant
se figure
oonnaissant pas les usages de la
c
On
« manger.
U
€ noufesQ
:
«
loi présente
mande : A quoi
du
blé.
«Thuile. « fàitî
ceci?
complet en
traité
seul dans les ville. Il
« se nourrit que de blé à Tétat naturel.
« à la viUe.
un
cette gracieuse allégorie
Un
lui
jour oel
répond
;
«
dûq
Qu'on
montagnes
ensemence du
du pain d'une bonne
On
:
et
ne
blé et
ne
homme se
qualité, et
rend
il
de-
du pain pour PniB il demande de
C'est
le prend et en goftte avec plaisir. Et de quoi cela est>il ûdt? On lui répond qtiec'esiavee Quelque temps après on lui offre des gâteaux pétris dans Il
On
en goûte, puis lui
répond
:
il
demande
Avec du
blé.
:
Et ceci
,
de quoi cela
« de la pàtiseeiie royale pétrie avec de Thuile et du miel.
«la même question que
est-il
Plus tard on met devant lui
les premières fois^ et
U
U adresse
obtient la mémeré-
€ pense. Alore il dit ;tfoi je suis le maître 4e toutes ces dicees^Jd « les goûie dans leur racine» puisque je me. aoucrts
du
Jdé dont
126
EABBAU.
I.A
mèBM <^dre>d'idées ; an Uea d'an {dan libieMul ecmfii, subfi avec constance,
où
tes textes sacrés
ioToqurw témoignage ¥0111 ae placer à
que Tauteor de aei
la suile
propres pensées, c'est la marche incohérente et déser-
donnée d'un eommeiitahie. Cependant , oomme TaYon» déjà aaittlrn'eaA
fait
nem
observer^ l'exposition de TÉcriture
qu'un prélexle; nuda il n'en est pat nuMae
du mâme
vrai que, sans sortir absolument ,
dées^
on
sujet
à un autre; ce qui donne
oeicle
d'i'-
est fréqttwmeiit conduit, par le teikte» ifmm
lieu
de penser que
les
amt eonaeg¥éeB dans
notes et les traditions qui se
Técole de. Simon ben Jochaï, au lieu d'être fondues dans*
un système eommun
d'après Toidfe logique, oit
été ajustés, auivant l'esprit
du temps, aux principaux
Qm
passages du PmÊêalmtqmi
est eoiiflmié
dans
catte
opinion quand on s'est donné la peine de s'assurer
que souyent
n'existe pas le
il
le texte biblique et la partie .
commentaire* La
même
moindre
ineohérence,
dre régnent dans les faits, qui ,
petit
nombre
un
et portent
rappcnrt entre
du Zohar qui
,
le
lui sert
même
.^'ailleurs,
sont en
caractère assez uniforme,
lei la théologie
métaphysique ne. règne plus en
veraine absolue
;
mais
,
de
désor-*
s^-
à côté des théories les plus
hardies et les plus éleyées, on ne rencontre que trop •
nsudl étranger aux «éfiees « qsfIMâf tire, et ces déliées étsiem-perdeM lui. Il eâ est de « mâi&e de eelniqui éteéto aux piincipes génémex de laeDlaiice, «"SiësseQf
ftitos.
Bans cette pensée,
il
pm
« car
il
igoore tOB966 les délices
^e l'on tiie ds ses pfMpes. »
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PREMIÈRE PARTIE,
détaik les plus matériek
flouveiit les
427
du
€tltè «cté^
rieur,
ou
risles^
semblablea en cela aux easutaies de
ces questious puériles auxqueUea les
guéma^
totfles lee
autres er^yance» , ont consacré tant d'années et de irohunes. Ausei le Zofcar
quand Ici
fait-il
autorité en ces matières,
Thabuud' et la Misclma gardent
le
sont rassemblés tous
les
le iilenee
arguments que
^
les cri-
tiqaea modmEiea ont Uii valoir en finreurde l'opinion
commune,
qui leur est
et
dont nous croyons avoir tout
à l'henrd démontré la fmsseié. Enfin,
to«l,
dernière partie, la forme ^ussi bien que
d'we -époqoé
lea traces
jdaas
fond, porte
et crédule qui
régnent
h premiàre^ nous rappellent sonyiniit et le
et le langage de la Bible.
celui
disciples qu'il
Nous
,
c'est
la
«ndt dïiargé de rédi^
allons essayer de le traduire. «
sainte (c'est ainsi
H difles^)
:
citer
mort de Simon ben Jochaï, par rabi Aba,
la
de ses
leçons. (I
de
temps
Nous ne pouvons guère en
qn'im seul esen^ile, sans anticiper sur Tamiir le récit
cette
pins réeente; tandis que là
lenthousiasme naïf
simplicité,
le
daàa
lampe
que Simon
eét appelé
sesl
La lampe
par ses dis«
sainte n'avait pas achevé cette der-
« nière phrase, que les paroles 8'anèlil«nty et oepien^ « dant j'écrivais toujours; je m'attendais à écrire encore «.
longtémps, quand je n'entapidis plus rien, le ne levais
mon
WTSo (nmt?!) yrma ^a>li«'l3Pt que tout ce que la Cktémara n'explique pas et n^ini qui se trouve expliqué dans le Zohar, fait autorité. Schalschekth )i»Sin
C'estrà-^ire,
^oèoM, fol. 23
;
Abraham Zacoutb, fol. 32.
LA KABBALE.
128 « pas la c<
tAie,
ear la lumière était trop grande pour tné
permettre de la regarder. Tout à coup je fus saisi
H j'entendais une voix qui s'écriait
:
:
De longs jours, des
« années de vie et de bonheur sont maintenant devant
Puis j'entendis une autre voix qui disait
tf
toi.
ti
demandait la vie,
et toi tu lui
« nelles. Pendant tout le jour, fc
le
du feu
(c
donnais cours à mes lamentations. Quand
j'étais
« fut retiré, je vis que la lampe sainte,
monde.
que le
saints avait quitté ce
(C
sur la droite, et la face souriante. Soii
mains
j'eusse volontiers
Il
saint des
couché
Éliézer se
de baisers ; mais
et les couvrit
mangé
fils
feu se
le
était là étendu,
(c
la poussière
que ses pieds
(C
avaient touchée. Puis tous ses amis arrivèrent pour
fc
pleurer , mais aucun d'eux ne pouvait rompre le silence.
c(
A la fin, cependant, leurs larmes coulèrent. R. Eliézer,
H son
fils,
se laissa jusqu'à trois fois
« ne pouvant articuler que ces mots
a
père'!...
M et <c
,
à
éteudu à terre et je
Pendant tout ce jour-là,
(C
lui
de la lumière qui l'environnaient,
et
ir
« leva^ lui prit les
II te
feu ne se retira pas
de la maison, ei personne n'osait approcher de
« cause
.
:
donnes des années éter-
R.
:
tomber à
Mon
père
le
terre, !
mon
BDUthy le premier, se remit sur ses pieds,
prononça ces paroles
:
Jusqu'aujourd'hui la lampe
sainte n'a cessé de tkoas éclairer et de veiller sur
« nous; en ce
moment,
«
les derniers
honneurs. R. Ëliéz«r et R. Aba se levè-
(c
rent,
f<
ses
pour
le revêtir
il
ne nous reste qu'à
lui rendre
de sa robe sépulcrale ; alors tous
amis se réunirent en tumulte autour de
lui, et
y u,^ jd
des
by
parfums s'exhalèrent de
K
toute la maison.
U fut étendu
ff
dans la bière, et aucun autre que R. ÉUézer et R. Abà
«
ne
Quand
prit part à. ce triste devoir»
« dnlevée^
dn Faperçat à
la bière fut
travers les airs^^etua feubrit*
H lait devant sa face. Puis on entendit une voix qui ut
disait
((
rabi
Venei, et rénnisse^Yons àla ftte nuptiale de
:
Simon—
Tel fut cerabi Simon,
fils
de Jochaï,
H dont le Seigneur se glorifiait chaque jour.
Sa part est
u belle qu'il
ff
et
dans ce inonde
a été dit
:
Yayers
et
dans lautre. C'est pour lui
en paix
ta fin, repose
« serve ton lot jusqu'à^ fin des jours
^
et
con^
n Nous ne voù-
lons pas, encore une fois, nous exagérer la valeur que
ces lignes peuvent ajouter aux observations qui les ,
.
précèdent; mais elles nous donneront au moins une idée
du cairaet^
disciples, et
du
qiïe
Simon
avâit
aux yeux< de ses
dont ^on
culte religieux
nom
est
en-
touré dans toute Técole kabbalistique*
On
trouvera sans doute, en faveur de l'opinion que
nous défendons, uûe prieuvè plus évidente dans le texte suivant,
que nous n'avons vu dans toutes
se trouve
comme dans
ciennes
dîstiiif^é
f(
2
les éditions, datis les plus an«-
modernes. Après avoir
les plus
deux sortes àd docteurs,
KJU^D 'TKD> ajoute
citer nulle part, quoiqu'il
ce
et
ceux
de^ la
C^est de* ceux-ci
c»eux
de la Mischna,
kabbale, îlSap
que
voulu parler, lorsqu'il a dit
:
le
Et
prophète Daniel a les
hommes %
.
psrt., fol.
^TkD» on intelli*
«S veiso, édiL llantoae.
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Gopgle
U
13G
lUBBALE.
k lumière da flnnament. Ce
« gents brilleront cbmind
« éoni eux qui «'oceupent de ee livret qu'on appelle ce
ir
en réunit deux d'une
M mais quelquefois
K et deux de
etr
màme
Ipi
Tille'
royaume;
et sept d'un
n y en a qu'un de
il
le
qui, semblable à l'arche de Noé,
Livre de la lumière,
même
la
Tille
génération* C'est eh eux que
« s'accomplissent ces paroles
:
Tout mâle sera jeté dans
H le fleuve. Or, le fleure n'est pas antre chose que la de ce livre,
« lumière ir
éelaire
dant
il
^
» Ces
mâle
et le
font partie
où
est évident qu'à l'époque
est celui
du Zohar^ ils
qu'elle
et
cepen-
furent écrits, le
/
Zofcar existait déjà;
il
était
même connu
nom
le^
nous sommes donc forcé
qu'il porte encore aujourd'hui;
de conclure
sous
qu'il s'est formé sbeeesiiiivement
durée de plusieurs siècles et par
le travail
pendantia
de plusieurs
g^érations de kabbalistes.
non pas
Voici,
de plaèe^ mais
k
traduction
,
qui occuperait trop
la substance d'un autre passage
très
,
précieux sous tous les rapports, et par lequel nous voulions surtout montrer que , longtemps après la
Simon beji Jochaï, sa doctrine Palestine, I
\
où
il
s'est
mort de
conservée dans la
que de Ba-
avait vécu et enseigné, et
bylone on y envoyait des émissairea pour recueillir quelques-unes de ses paroles. B. iossé et R* Sédécias, .
•
'
*
.
*.
•
' a
i
Km^Soc 3» part.,
fol.
m
3rawT
153 verso.
ht
^t^aanoT
awi
nniH
vc^^
m
nanD'in^wT
wmSwn
«tkm
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MEKltea PMTIB.
m jcm
yoyajg^aat
oe yerset
^oseml^ld, la aonveraaitioii tcyoaba
cIq rj?0eIéitiMl«
u i*eQt égalameat;
434
Ifi
sort
:
icU
l'homme est^omome la^ort
« 4e la bète ;
ils
deux
m pouYaieat cpmimpdre que
docti^ur3
lomon,
ont tous deux le mèn^e Bùvi
le ploB sage des
$w
« L'homme at ta bèM mau-^
hommes,
*•
n Les
Sih
le foi
ait écrit ces pau:olôs
qui» pour maaerrirde raspreasioc originale, aofitime porte ouverte pour ceux qui n'ont pas la foi'.
^OApaut ainsi, fatigué par
leur
ils
forent acaoatés par
une longue course
demandai
et par
En
rai-«
un homme qoi un soleil ardent,
boire. Ils lui donnèrent
du vin;
at la
conduisirent auprès d'une spurce. Aussitôt qu'il se sentit soidagéi l'étranger leur apprit qu'il était leur
coreligionnaire, et que> par l'intermédiaire d'un ûls
qui dcmnait tout son temps à l'étude de la
lui-même un .peu
hn eoomit la arrivée.
Il
atteindre
initié
cette connaissance. AlorSvOn
question dont on était oeonpé UYiint son
est inutile,
iei,
à
loi, il était
pour
le
but auquel nous voulons
de faire col^oattre la inaniàra dont
il
la
résoliU; nous dirons seulement qu'il fut vivement ap«
plaudi, at ofr fini atvae grande paina qn'on le bûsaa ri» partir. les
Peu de temps après,
moyens de
s'assurer
les
que
deux k/ibbalistes euren(|
aet
homme étàît du
Qom<«-
hre des ooits (a'estaôiaiiittjB, 4ans toute l'étendue do l'oavrage, se
a.
nomment
les adeptes
^ part., ma *]ànvH NnaDtno iia
UA. 487
wae»
de la doctrine),
mt^.fu^it^iimD
.
9.
m%
132
U
•
ILàABkLt.
que, Tua des plus grands docteurs de Tépoque^
par humilité
qu'il
honneur à son
faisait
iciénee qu'on admirait en lui ; qu'enfin Palestine,
envoyé par
il
de
la
était venu
amis de Babylone
,
en
pour re-
quelques paroles de Simon ben 4ochaï et de
cueillir
ses disciples livre
les
c'était
fils
'*
Tous
les autres faits
sont empreints de
sent sur le
même
même
la.
rapportés dans ce
couleur, et se pas-
théâtre* Ajoutons à cela qu'on
y
fait
souvent mention des croyances religieuses de l'Orient,
comme du sabéisme contraire,
à
^
même
et
on n'y trouve rien qui puisse se rapporter nous comprendrons com-
la religion chrétienne, et
ment
Zoker, dans
le
pu n
d'hui, a la fin
du
de Tislamisme ; qu'au
l'état
où nous
être introduit
xiii" siècle.
le
voyons aujoui^
dans nos contrées que vers
QuelquesHines des doctrines
qu'il
renferme, conmie nous l'avons vu par Texemple de Saadiahy étaient sans doute déjà connues auparavant ;
mais
il
paraît certain qu'avant Moïse de
départ de Nachmanides pour existait
qu'il contient,
prend lui-^mème qu'il ne répète
dans
à
Voyez, pour tout
%
il
le
n'en
ben, Jochal nous ap^
a pas apportées le premier.
amû
ont enseigné
anciens (^*lfiD3 KJl*13n
UlQKl HDI
le récit,
part., fol.
Voyez
Simon
les
ses disriples ce
les livres
Zohar^^*
Léon , avant
Terre-Sainte,
en Europe aucun manuscrit complet. Qiiant
aux idées
Il
.la
«>nan
que
IKUri
les
WV ]2
>3nO jrSo
157 et 158.
sartottt la
!*
part«
da Zahar^
fol.
d9 et. 100.
Digitized by
133
PRBMIÈRB PARTIE.
^>(D1p)*
U cite, particulièrement
nouna
vieux.
le
Il
espère, au
plus grands secrets de la kabbale, que
nouna viendra Técouter, et
Ham-
Jéba le vieux
moment de
révéler les
Tombre de HaiiH
suivie d'un cortège de soixante
dix justes ' • Je suis loin àd prétendre cpie ces person-
nages
et surtout ces livres
d'une antiquité
si
reculée
aient existé réellement; je Veux seulement constater ce fait
que
les
auteurs du Zohar n'ont jamais songé à re«
présenta Simon ben Joehal
comme
Vinvienteur de la
science kabbalistique; Il
est
nn autre
fait
qui mérite de notre part la plus
sérieuse attention. Plus d'un siècle après que le Zohar fut publié
en Espagne,
il
existait
éncore des
hommes
qui ne connaissaient et ne transmettaient que par tradition la plupart des idées qni en sont la substanee*
Tel est Moïse Botril, qui, en 4409, ainsi qu'il
nou^rap-
prend Iuif-mème'% s'exprime, aindi sur Ja kabbitle et sur les précautions avec lesquelles
il
faut l'enseigner
H
La kabbale n'est pas
ic
plus pure et plus sainte; seulement
a losophique n*est pas le « baie'... « cède cr
même que
EUe est ainsi appelée , parce
1.
Jdra Raba^ ad mit.
2.
Voyes son Gommeotair^ sur
langage phila
kab-
qu'elle nis
pro-
de
matières à son di»*
le
Sepher
Utsiraliif édit.
"
ioL 4S.
A.
le
celui
pas par raisonnement, mais par tradition. Et,
lorsque le maître a développé
Zé
:
autre cbose qu'une philosophie
.
M^. fol. ail.
Mantoae,
134
LA KABSILI.
« eiple, ic
.
ne faut pas encore que
il
confiance én la sagesse i
H pàrler de te
il
ne
<:elai-Gi ait trop
cette seienoe^ si d'abord il n'y
mellement atilmisé
jpar le maître.
H accordé, c'eat^À-dire^
({u'il
de
pas permis de
lui est
Ce
a
été for-
diroit lui
mm
pourra parler de la Mer-
a donné des preaTCS de son intelligence, et
u baba,
s'il
«
germes déposée dans son sein ont porté des
si
lili
a fruits. ir
faudra, au contraire, lui
Il
silenoci si
« rieur, et
Ton ne trouve en
s'il
lui
recommander
homme
qu'un
le
esté**
pas encore arrivé au nombre de
n'est
« ceuK qui se distinguent par leurs méditaticms'*. »
nom du
L'auteur de ces ligues paraît ignorer jusqu'au r
ZéhoTf qui n'est pas pr<mèii0é une seule fois dans tout le
cours de son ouvrage.
nombm
£n
revanche,
d'écrivains tràs aneidus^
il
cite
mais
comme
un grand
qiit,
presque
tous^ appartiennent
à l'Orient,
R. Haï etR. âron,
chef de l'académiè de Rabylone.
Quelquefois âussi
le
nous parle de ce
il
yeébakihent de la bouche
donc pas suppèser
ile
R. Saadiah,
(ju'il
a appris
son maitce; on ne peut
qu'il ait puisé ses connaissances
kabbalistiqutô daiis les manvtecrits qui furent pubËés.
par Nachmanides etMcHse de Léon; mais, après avant
comme
système dont Simon beat Jodiaï
là jlih* siècle, le
peut être considéré au moins
comme
le
plus illustre
représentant, s'est principalement conservé et propagé
par une multitude de traditions, que .
'
'
•
i. J&., fol.
•
•
.
•
•'
.
les
uns se plai.
•
•
87 véfso.
uyui^cd by
PREMIÈRE PARTIE. «aient
.
à
écrife»
.
»
•
les autres, plué
MMes i la
méthode de leurs Ancêtres,
les gardaient religieusement
dans kur mémoire* Dans
le
ment réunies
i
Uodk que
135
i'^
celles
Zokmr se trouTèa^ seole^
qui ont pris naissance depuis le
jusqu'à peu prài vers la fin du
chrétienne.
£n
eSfit^
nf
siède de l^ète
nous ne pouTons pas
mimler à une époque moins
reculée, je
faire re^
ne dirai pas kl
.
rédaction» mais Texistenee de ces traditions ai semblables ou
si liées
entre elles par Teiprit qui les animei
car alors on 4^nnaisBait déjà la Mereaba, qui n'est pae
antre chose,
comme nous
savons, que cette partie de la
kabbale à laquelle le ZeÀor est spécialement consaeré; ,
et
Simon ben Jochaï nous apprend lui-même
des prédécesseurs. les faire naître
Unous
qu'il avait
est également impossible
d'aboxd, parce que nods ne eonmusaons aucun
nous y autorise
;
on ne peut
1^
:
qui
ensuite nous rappellerons qu'en dé-
passant la limite que nous avons indiquée» plus,
de
dans un temps plus rapproché de nous
même
leoie biéiosolymitain
on ne trouve
plus supposer l'usage du
on de
la
diar-
lan§^ dans laquelle
le
Zofcor est composé. Ainsi, les difficultés Lnsurmontar. bles qtts
Ton rencontre dans
les
opénions qui se
Âi^
tinguent de la iiàtre, deviennent dans celles-ci des faits la eonfirmeni et qni,
positifs
parmi
les 'pteirres
dont nous nous sommes servi, ne doivent pas être
comptées Il
nous
soudre
:
lés dernières.
reste cependaat encore
deux objections à ré-
on a demandé comment» dans nn temps
ioisi
Digiiized by
136
ÙA
KAftBALlà*
éloigné de nous que celui auquel nous rapportons le
monument du système
principal
pu
kabbalistique
on a
,
.
eonnaitre le principe qui fait la base de la cosmo-
graphie de nos jours, ou clairement résumé dans
te
système de Copernic,
si
un passage dont nous avons
plus haut donné la traduction. Mous répondrons que,
dans tous
même
les cas,
en admettant que
du xiii^
n'est qu'une imposture de la fin
Zohar
le
siècle, ce
pas-
sage était connu avant la naissance de Gastronome prussien. Ensuite, les idées qu'ilirenferme étaient déjà
répandues parmi tribue à
1
les anciens ,
puisqu'Aristote les at-
école de Pythagore. «Presque tous ceux, dit-
qui affirment avoir étudié le ciel diins son en-
f<
il^
<c
semble, prétendent que la terre est au centre
cf
les philosophes
(c
les pythagoriciens, enseignent tout le contraire.
« leur opinion^
centre est occupé par le feu,
le
« telre n*est qu'une étoile dènt « laire autour de ce it
même
le
et la
la
le
philosophie,
premiers Pères de l'Église n'ont pas cru devoir
avec
le
effet inconciliable
système cosmologique enseigné dans la Genèse.
C'est, dit Lactance,
|ftiv
Dans
centre produit la nuit et
épargner cette c^inion, qui est en
cr
mais
mouvement circu-
jour^» Dana leurs attaques contre
les
;
de Técole italique, autrement appelés
une absurdité de
yk^ ToS |aI«m «S^ itwu fdwi^ rw 9k
^
t&«
croirie qu'il
y à
eS««v, nùiùjà fi»
Digitized by
GopgI(
137
PREMIÈRE PARTIE. «r
des hommes
(c
tètes, et
qui ont les pieds an^essès de lisurs
des pays où tout est renversé,
.où. les
arbres
On trouve
« et les plantes eroissent de haut en bas..:.
« le germe, de cette erreur chez les philosophes qui ce
ont prétendu que la terre est ronde * . » Saint Augus-
tin s'est
exprimé sur
même sujet en tmnes à peu même les auteurs les plus
le
près semblables^. Enfin,
anciens de là Guémara avaient connaissance des anti-
podes
et
de la forme sphérique de la terre, car on
lit
dans4e Tkalmud de Jérusalem * , qu'Alexandre le Grand, en parcourant
la terre
pour en
prit qu'elle* est ronde; et
faire la conquête,
Ton
ajoute,
que
céla qu'il est ordinairement représenté
main. Mais
le fait
même dans
une objection contre nous .
nous; car, pendant toùtOv vrai système le
du monde
,
c'est
^
ap-
pour
un globe à
la
on a cru trouver
lequel
prouve au contraire pour
la.
duréé
est resté
du moyen
âge, le
à peu près ignoré
et
système de Ptolémée régnait sans partage*
On
pourrait aussi s'étonner de trouver, précisément
dans cette partie du Zohar que nous regardons
comme
la plus ancieinne, des connaissances, médicales
qui
* •
'
i.
Ineptum credere esse homines quorum
quam
capita, aut ibi quae
et arbores
deorsum
•
•
vestigia sint superiora
apud dos jacent inversa pendere; fruges
versi^s crescere. ..
Hiyus
erroris.
106(^108 fuisse quod eiistimarint rotundum esse c.
M. 2. 5.
originem phi-
mondum.
Lib. 3,
•
Us Clo^tat. JN, 19»* 16, cap. 9. Ahoda Zarak, cb. S. Noas avçns
seh bon
Israël,
tioiivé ce texte dàBis tfenâs-
Problemata de creationey probl. 28.
1
Digitized by
LA KABBALE*
138
une
éonblatit aeenser
asM
civilisation
exemple, Vfdra Raba^ ou
le
morceau
réeente. Par
intitulé
La grande
a$$êmbUè , renferme ces lignes remarquables cpie Ton croirait
jours
t
a tage ic
empruntées à quelque ir
traité
Dans rintérieur du eiAne,
en
parties^
ti<oiâ
d'aoatomie de nos lo
eerreau se par-
dont chAcune occupe une place
en outre recouvert d'un
distincte, fl est
« mince, puis d'un autre voile plus dur. ce
tradte-deux oanaui , ces trms parties
c(
répandent dans tout
ti
deux c6tés
le
c'eet ainsi
:
voile très
Au moyen de
du cerveau
«6
corps en se dirigeant par
qu
embrassent
elles
le
eofpê
« sur tous les points et se répandent dans toutes ses <c
»
parties
Il
est impossible de
ne pas reconnaître à
ces mots, et les trois organes, principaux dont se
com-
pose l'encéphale
et
et ses
principaux téguments
,
ks
trente-deux paires de nerfs qui éu partent dans un ordre symétrique à.
,
pour donner
la vie et la sensibilité
toute réconeiùio animale» Mais nous ferons
quer qu'obligés de se soumettre
,
remaN-
relativement à leur
nourriture , à naè foule de preàcriptio&s réUgieuaas obligés d'observer et les divers états et les diverses constitutions des animaux,
dans
de ceux que la
impurs
loi déclare
la craint» ,
de manger
*
i.
ont été
les Juifs -
nmo «ntn TOnw f^n l «nSaSiaa mwônH vmo iiw>vp wy^p^ inwSir nwsn
p»pv WDiTpi
yrhnh
p*»3i
in» pwDnM
»HnSi
»HnS «sia Sd3 ]»T2W3no l ^tSin Ssai mriD Sdd k^i:^
vm
^^Stav ]i3^«3l
3« part., fol. 436.
în«D
"jnsnw»!
Digitized by
PRSMIÈAI PiUlTIB. excités de bile»,
à
bonne heure, par
l'étude
C'est ainsi
que dans
le
4S9
plus puiasant des
de raoafomie et de
«nimau
les affections
m font proscrire
et
on compte généralement
envdoppes du eenreau, niû a une conditieii sur laquelle
mo-
l'histoire naturelle.
Thalmud, parmi
qui p«iiTMt atteindre lès la diair,
le
la perforation des
DTip 3p>a. Mais il y sont partagés
les avis
:
selon les uns, la défensë n'est légitime que lorsqu'elle
deux téguments ^ sekm
atteint à la fois les il suffit
les autres^
-
qu'on la trouve dans la dure-wère. Enfin, d'au-
tres se contentent d'une solution
les
de continuité dans déut eiiVeloppes inférieures ^ Dans le même traité,
on parle aussi de
la moelle épinière^
HTltt^
XSfVl^
«t
des maladies qui lui sont propres. Nous ajouterons à
du siècle, il existait parmi Hébreux des médecins de profession; car on ra-
cela que». dès le milieu les
conte encore dans le
Thalmud
?
que Judas
le Saint» le
rédacteur de la Mischna, a souffert pendant treize ans
d'une affeetion i^thabnique, et qu'il avut pour decin R. Samuëi tradition, et qui
nomie
et les
naissait les
1
,
,
un des plus
mé-
zélés défenseurs de la
4Kitre la tnédeoiné, cultivait l'astre
mathématiques.
chemins du
déa, sa ville natale
Nous' terminerons
ci^l
disait
qonmié
ici, et sans,
Thalm. Babyl.^
±
Schalscheleth hakabalah^ fol,
3.
^miai
de
les
lui qu'il
doute
con-
rues de Néhar^
/
,
i.
tract.
On
:
il
en
est
temps,
Choulin, chap. 3.
^
>S»3WD ntDWT »Su«y
yerso..
mS pnj
mupr.
Digitized
140
Là kabbale.
ces observations purement bibliographiques, et ce que
nous appellerions Yolontiers Thistoire extérieure de
la
kabbale. Les livres que nous avons examinés ne sont
donc pas, comme des enthousiastes confiance,
ou d'une origine surnaturelle, ou d'une an-
tiquité -qui
échappe à Thistoire. Mais
non plus f comme
le
ne sônt pas
ils
prétend aujourd'hui encore une
critique superficielle et incrédule, fruit
l'ont affirmé avec
ils
ne sont pas
le
d'une imposture conçue et consommée dans un
intérêt sordide , l'œuvre
d'un charlatan pressé par la
faimv dénué d'idées, de convictions , et spéculant sur
une grossière fois^
crédulité.
€es deux
ne sont pas moins que
rations. Quelle
enseignent,
que
soit la valeur des doctrines qu'ils
comme un monument
des longs et patients efforts de
la liberté intellectuelle,
temps sur lesquels
le
au sein d'un peuple
despotisme religieux
avec le plus d'énei^ie. Mais
comme on ne tème
qu'ils
encore une
,
de plusieurs géné-
mériteront toujours d'être conservés
ils
à notre intérêt
livires
l'oeuvre
:
ainsi
tel n'est
pas
et<
dans un
s'est
leiir
exercé
seul titre
que nous l'avons déjà
dit, et
tardera pas à en être convaincti,/le sys-
renferment est par lui-même, par son
^e et par rinfluence qu'il a «teroée, un
fait trè^
ori-
im-
portant dans l'histoire de la pensée humaine. ».
.
Digiiized by
GoOglc
DEUXIÈME PARTIE. *
*
•
I
*
1
CHAPITRE
I.
t '
\ 4
t)B
LA DOCTRINE CONTENUE DANS LES LIVRES KABBALISTIQUEd. ANALYSE DU ^ÈPHER 1£TZ1RAH..
t
• *
•
.
Les deux
livres que,
le stopticisme
les vrais
—
malgré la crédulité des uns et
des autres
monuments de
,
nous avons reconnus pour
la
kabbale, nous fourniront
seuls les matériaux que nous allons faire servir à lexpcH sition
de
occasions,
cette doctrine.
Ce ne sera qu'en de rares
quand robscurité des textes nous en
fera
une
absolue nécessité, que nous ferons intervenir les com-
mentaires
et
des traditions plus modernes. Mais les in-
nombrables fragments dont ces empruntés sans choix
et sans
ques différentes, sont loin
livres se
composent^
discernement à des
de nous
offirir
tous
épo-:*
un
ca-
ractère parfaitement uniforme. Ceux-ci ne font qu'éten-
dre le systèmé mythologiqae dont les éléments les plua essentiels se trouvent déjà dans le Livre de Job et les
Viêiani dflséiê
:
ils
nous font eonnaitre, avée une grande
Digiiiz
iU2
LA KABBALB*
richesse de détails, les attributions des anges celles
des démons,
et se rapportent
trop longtemps populaires,
comme
i des idées depuis
pour appartenir à une
seienoe, oonsidérée dès soà origine
comme nn
secret
aussi terrible qu'inviolable. Ceux-là, sans contredit, les plus récents,
et
expriment des penchants
un pharisaïsme
si étroit, qu'ils
si
serviles
ressemblent à des
traditions thalmudiques, mêlées par orgueil^ autant
que
par ignorance, aux opinims d'une secte fameuse, dont le
nom
seul inspirait
qui forment
le.
un
respect idolâtre. Enfin, ceux
plu^ grand
dans leur ensemble,
nombre nous enseignent,
la véritable
croyance des anciens
kabbaliste^, et sont la source, à laquelle ont puisé, plus
ïfiom& préoccupés de
la.
philosophie de leur siècle,
tous les homines qui vQiilurent passer*
çM^ernes, pour
Ncms sommes cependant obligé de cette distinction
dwa
]»»
tmpa
leurs disciples et leurs continuateurs*
m
fiedre
remarquer que
regarde que le Zohar, Quant au
lm0 ^ h oprMiofit sur lequel notre analyse
s'exercera
d abord, s'il
si
n'est pas d'une
grande étendue,
mâmeil
ne porte pas toujours notre esprit vers des régiomi tiès él^éi^s
,
il
•bomogène
n«us o0re du moins une composition et
d'we
rare eriginalité. Les*
très
nua^s thml
l'imagination d^s commentateurs s'est pbi à rjsntourer, se dissiperotit d'euxHnémes û, au lien â*j eherthier^à leur exemple, les mystères d'une sagesas
nous n'y voyons qu'un da.floa f6v0i^,
effort
de
pour ft{Mreevoir
le
ta raison^
i^eiïable^
au mouMmt
pian de l'univers et
Digitizeci
by
....
443
DEUXIÈME PARTIE. le Vm
qui- rattaehe
éiémeats dont
il
à un principe eommoii Unit
nous
offre
les
Tassemblage*
Ge n'est jamais qu'en s'appuyant sur Tidée de Bien, qu'en se faisant l'interprète de la volonté et de la
pensée suprêmes, que la Bible ou tout autre monu-»
ment religieux nous explique- le monde et les phénomènes dont il est le théâtre. C'est ainsi que dans la .
Genèse , nous voyons la lumière
sortir
du néant à
la
parole de Jéhovah; Jéhovah, après avoir tiré du chaos
twre, se
le ciel et la
fiait
trouve digne de sa sagesse
ser
en
Quand
un
elle
c'est
:
au firmam«Qt
qu'il attadie étoiles.
le juge
il
prend de
souffle
le
de son œuvre
pour
et la
éclairer la terre
soleil, la
lune et les
la poussière, qu'il fait
pas-
de vie pour laisser ensuite échap-
per de ses mains la dernière et la plus belle de ses créatures,
il
nous a déjà déclaré son dessein de forme?
Dans l'ouvrage dont nous
l'homme à son image*
essaycoB de reiidre compte, opposée, et elle
an. suit
une marche
cette, diffërenoe est très significative^
tout
quand
se montra pour la première fois dans rhistoire in-
tellectuelle
d'un peuple
monde qu'on
s'élève
:
c'est
par
à l'idée de Bien;
le
spectacle
c'est
du
par l'unité
qui règne dans Uœuvre de la création, qu'on démontre
à
la fois et l'unité et la sagesse
comme noua l'avons dit
ailleurs,
le livre tout entier h'est
du Créateur.
Telle est,
Kraison pour laquelle
pour ainsi dire qu'un mono-
logue placé dans la bouche du patriarche Abraham
on suppose
:
quejles coosidérations qu'il renferme sont
Digitized by
144
LA &AfiBÀL£é
celles qui ont porté le père des
Hébreux à quitter
le
culte des astres pour
y substituer celui de l'Étwiel. Le caractère que nous yenons de signaler éclate avec
a
tant d'évidence, qu'il
été
remarqué
et défini avec
beaucoup de justesse par un écrivain du ce
Le Sephm" iêlmak ,
dit
kii' siècle,
Jebouda Uallévi, nous enseigne
« Texistenee d'un seul Dieu^ en nous montrant^ au sein fc
de la variété et de la multiplicité,
a nilé et de l'harmonie ; car
un
tel
la présence
de Fi^
accord ne peut
ve->
« nir que d'un seul ordonnateur ^» Jusqu'ici tout est
parfaitement conforme aux procédés de
au
lieu
gissent,
de chercher dans Tunivers
pour
la
raison
les lois
;
mais
qui les ré-
ensuite dans ces lois elles-mêmes la
lire
1 II
grossière analogie entre les choses et les signes delà
pensée, ou les moyens par lesquels la sagesse se
entendre et se conserve parmi
les
fait
hommes. Remar-
quons^, avant d'aller plus loin, que le mysticiame, en
quelque temps et sous quelque forme qu'il se manifeste, attache une importance sans mesure à tout ce qui peut
représenter au dehors ips actes de
n'y a pas encore
si
1
intelligence^ et
il
longtemps qu'un écrivain très
connu parmi, nous a voulu prouver que 1 écriture
n'est
»
I. Gmry, Mo.» 4, 8, 95. Au lieu du texte hélireu, qvA serait peu compr^ nous citerons TexoeUente traduction espagnele de Jsnaob
Abendana
:
«
Ensena
la
rias y multiplicadas por
dèydad y la unidad por cosas cpie son ^una parle, pero per otra parte, son uiiidas
y concprclaates, y su uoion pruscede del uoo que los ordena. »
Digilized by
145
DBtnUftlIB ]»AlltlK.
pas une inventioii de Thiunanité, mais un présent de la révélation'. Ici
il
s'agit
des vingt-dénx lettres de
Talphabet hébreu et des dix premiers nombre^ qui»
s^ent
encore à
l'expression de tous les autres. Réunies sous
un point
en conservant leur propre valeur,
de vue commun, ces deux sortes de signes sont appe^ trente-deux noies
lées les
a avec lesquelles,
menmUemet
dit le texte,
Sagme,
i$ la
l'Éternel, le Seigneur
« des armées, le Dieu d'Israël^ le Dieu vivant, le Roi « de l'univers, le Dieu plein de miséricorde et (T
grftce, le
de
Dieu sublime qui demeure dans rétemité,
nom
« le Dieu élevé et saint a fondé son
^. »
A
ces
trente-deux voies de la Sagesse, qu'il ne faut pas con-
fondre avec différetit,
les distinctions subtiles et
d'un ordre tout
admises à leur place par les kabbalistes
mo-
dernes %
il
par
termes d'un sens très douteux, mais qui ont
trois
faut ajouter trois autres formes, désignées
certainement, au moins par leur généalogie grammarticale
,
une
très
grande ressemblance avec ceux qui
en grec désignent
le sujet^
Tobjet et l'acte
même
de la pensée^* Nous croyons avoir démontré précé-
mots détachés sont entièrement
denuonent que ces
1.
M. de Bonald, Beéhêfihêg phUosoph.
M. de
Jdaislre,
*
et seq.
,
chap. 3. Voyes aussi
Soirées de Saint-Pétersbourg^ tom. U, pag. "
'
H2
'
'
2.
Premier chapitre, première Mîschna.
3.
Introduction au commentaire d*Abrabam ben Dior sur le Sé-
pher MtoimÀ, 4'
édit« liantoue.
1SD1 nSDa, premier (diapiti?, première propositioii. 10
*
446
Là.
étrangers au
KikBBALE*
Cependant,
texte.
nous ne pouvons
pas laisser ignorer qu'ils ont été compris tout diffé-
remment
manière qui ne répugne ni au ca-
et d'une
du
ractère général
aux
livre, ni
lois
de Tétymologie,
par l'auteur espagnol que nous avons
comment
plus haut. Voici a Par
le.
premier de ces
il
trois
nommé un peu
s'exprime à ce sujet
:
termes (Sêpha/r), on veut
a désigner les nombres qui seuls nous offrent
un
(c
moyen
(f
nécessaires à chaque corps pour atteindre le but
d'apprécier la disposition et les proportions
« dans lequel fc'tité,
il
a
été créé ; et la
et le poids, et le
mesure,
mouvement,
u toutes ces choses sont réglées par le
et
et la
quan-
rharmonie,
nombre. Le se-
((
cond terme
(c
parce que c'est la parole divine, c'est la voix du
<(
Dieu vivant qui a produit les êtres sous leurs diverses
(5tpttf)
veut dire
la
•
parole et la voix,
M formes, soit extérieures, soit intérieures; c'est a elle « qu'on a fait allusion ce
lumière
soit, et la
dans ces mots
lumière
fiit.
:
Dieu dit que la
Enfin, le troisième
« terme (5ép?ier) signifie l'écriture. L'écriture de Dieu, .
(c
c'est
« son
l'œuvre de la oréation; la parole de Dieu, c'est écriture;
la
pensée de Dieu,
c'est sa parole*
« Ainsi, la pensée, la parole et l'écriture ne sont en (c
Dieu qu'une seule chose, tandis que dans Thonmie
ir
elles
1.
sont trois ^ » Cette explication
Quizo dezir en
la palabi'a
Sephar la cantidad y
cuerpos criados, por quanto la canUdad eu ordtfiado
y propordonado,
a
d'ailleurs le
el
modo que
peso de los
seael cuerpo
apto paia lo qtié as ciiado, no es'iino
Digitized by
DEUXIÈME PARTIE.
447
mérite de caractériser assez bien, tout en Tennoblissant, ce bizarre système qui confond Ift pensée avec des
sym-
boles généralement connus^ pour la rendre en quelque sorte visible, et dans l'ensemble et dans les' diverses parties de l'univers.
Sous
grand dans
nom
le
rôle, le
de Sephiroth
mais qui entre
qui joue ailleurs
,
ici
pour
un
la première fois
langage de la kabbale, on ô'occupe d'abord des
dix nombres ou numérations idntratles présentées
comme
les
formes
les
^
Elles sont re-
plus générales, par
conséquent les plus essentielles de tout ce qui est si je
si
puis m'exprimer ainsi
l'univers.
,
comme
,
et,
les catégories
de
Nous voulons dire qn'en cherchant, n'importe
de quel poiut de vue,
por numéro; y
la
les
premiers éléments ou lesprin-
medida, y la cantidad, y el peso, y la propoiziou la orden de la harmonia todo es pornumero,
de los movimientos^ y
que es lo que quiere d^ôr Sapto*. la TOZf
Y Sipur
quiere désir la habla e
pero es babla divins, yozde palabras de Dioz vivo, oon laquai
es la existencia de la cosa en su forma exterior y enterior, de laquai se habla, come dixo, y dixo Dios sea luz, y fue kiz. Y Sepher quiere dezir la escritura
;
y
la escritura
palabra de Dios es su escritura
palabra conque cosa, I. les
el
^Si p^'VSD
m
développements dont
autre sens,
comme
de Dios son sus criaciones
y
la consideracion
;
celui
Cusary, Ditem. 4,
y
la
de Dios es su
Sephar^ y el Sipur, y el Sepher en Dios son
y en el faombre son treb.
no
;
u^
$ 25.
Uea que ne piérmet pas d'adopter un
Cette expression seule, aussi
tile est âuivie,
de sphère, fondé sur Tétymologie grecque*
OU ridée de lumière, exprimée par le mot saphir. Le livre de Razîel, malgré les extravagances qu'il contient, ne s'éloigne pas, sur ce point, de la vérité. pwS na >S3 niii^D Imauwnn ho nota Baziel, édit. AmsteidM fol. 8 ver^. c«aTp«,
iO.
Là £ABBAL£«
148 cipes invariables dtt
monde , on
doit, d'après les idées
dont nous sommes l'interprète, rencontrer toujours
nombre <c
le
y a dix Sephiroth; dix et non pas non onze; fais en sorte que tu les com?-
dix. «Il
neuf 9 dix et
« prennes dans ta sagesse
et
dans ton intelligence;
a que sur elles s'exercent constamment tes recherches, « tes spéculations, ton savoir, la pensée
nation
c<
rétablis le Créateur sur sa
mes, et
;
fais
et ton
imagi-
reposer les choses sur leur principe, et
<c
base*.» En d'autres
l'action divine et Texistence
du monde
ter-
se des-
sinent également aux yeux de l'intelligence sous cette
forme abstraite de dix nombres , dont chacun
rctpré-
sente .quelque chose d'iniini, soit en étendue, soit en
du moins
durée, soit par tout, autre attribut. Tel est le
sens que nous attachons à la proposition suivante .
« Pour
les dix Sephiroth,
« l'avenir, ni
dans
le
il
n'y a pas de fin
passé, ni dans
le
ni dans
,
biqn, ni dans le
t€
mal, ni en élévation, ni en profondeur, ni à
((
ni à l'occident,
remarquer
ni
:
au midi, ni au nord
^.
l'orient,
»
U
faut
qiïé les divers aspects sous lesquels oneon-*
sidère içi l'iniini sont
au nombre de dix, ni plus ni
moins ; par conséquent, nous n'apprenpns pas seule-
ment
,
dans ce passage, quel doit être
néral de toutes les Sephirôth ; nous
à quels principes, à quels éléments
le caractère
gé-
y voyons de plus
elles
correspondent.
"
4.
Ghap. 4*, prc^. 9.
2. Ghap. 4*', prop. 4.
Digiiized by
GoOglc
149
DEUXIÈME PARTIE*
comme
El
sés
à un seul
infini
on ajoute:
,
« Les dix Sephiroth
sont comme les doigts de la main, au nombre de dix,
n et ((
oppo-
deux à deux» appartiennent cependant à une seule
idée, ((
ces différents points de vue, quoique
cinq contre cinq; mais au milieu d'elles est Tal-
liance de l'unité
^
» Ces derniers
mots
nfous fournis-
sent à la fois Texplication et la preuve de tout ce qui
précède. Cette manière d'entendre les dix Sephiroth, sans sor-
précisémènt des rapports que présentent les choses
tir
extérieures, a cependant
un
abstrait et métaphysique. Si
éminemment
caractère
nous voulions
la
soumet-
à une analyse sévère, nous y trouverions, subor^
tre
données à
l'infini et
à l'unité absolue
,
les idées
de du-
rée, d'espace et d'un certain ordre invariable sans lequel
il
n'y a ni bien ni mal,
rente, qui, au
part
dans
la
moins en apparence,
fait
sphère diffé-
une plus grande
aux éléments matériels. Nous nous bornons à tra*
duire. «
La première des Sephiroth, un
du Dieu vivant; béni
<c
de celui.qui
f(
parole, voilà l'esprit saint.
DeuXf
vit
c'est
dans
le
soit
,
c'est l'esprit
son nom, béni soit la
«
«
même
une énumération un peu
des sens. Hais voici
l'éternité. L'esprit, la
souffle qui vient
de
nom
voix et la
l'esprit ^;
en
'
4.
Chap. 1", prop.
2. m"^,D
Tesprit Vetffit.
:
mi
En
3.
hébreu,
'
le
même mot
nous aurions donc pu
désigne à
la fois Tair et
dire aussi bien l'esprit qui vient de
Mais alors il iaudrail admelUe, dans
la proposition suivanlc»
150
l'A
KABBALE.
« lui sont gravées et seulptées les vingt-deux lettres qui
« ne forment cependant qu'un souffle unique. « Trois, c'est
Teau qui vient du
souffle
ou de
a C'est dans Feau qu'il a creusé les ténèbres et « qu'il cf
forme de
ce
comme i€
d'un
il
en forme de
mur
et couverte
toit.
a fait le trône de sa gloire, les roues célestes
{ophanim) , les séraphins et les anges serviteurs. Avec
« les trois ce
tapis, sculptée
le vide,
étendue ensuite en
Quatre^ c'est le feu qui vient de Teau, et avec le-
u quel ce
la terre et Targile,
a formé
Tair.
ensemble
qu'il est écrit
w feux
:
il
enflammés
il
fait
a construit son habitation ainsi
des vents ses messagers , et des
ses serviteurs. »
Les six nombres suivants représentent les difiEérentes extrémités
du monde,
c'est-à-dire, les quatre points
cadinaux, plus la hauteur et la profondeur* ,Ces extrémités ont aussi pour emblèmes les diverses combinai-
sons qu'on peut former avec les trois premières
lettres
du moi Jehovah ^
que resprit a engendré Teau, ce qui est, sans contredit, moins probable que la version à laquelle s'est arrêté notre choix. D^aitteurs, le premier nombre ne présente pas Dieu lui-même, mais l'esprit de Dieu; le second, par conséquent, ne peut être que Texpression de oet esprit, le souffle
eh quelque sorte ,
ou Thaleine dans
laquelle viennent se résoudre,
les vingt-deux lettres. Considéré sous ce point de
vue, rair, sans être trop éloigné des légions de Tespr^t, peut d^à être compté parmi les trois' éléments matériels, si positivement désignés dans les chapitres suivants. 1.
Chap. i", de la propos. 9 à
la propos. 12.
Digitized by
454
DBOIIÈIIB PABTIB.
Ainsi f à part les différents poinU qa'on peut distin-
guer dans Tespace,
sortis les
et qui n'ont
éléments dont ce
réel, tous les
par eux-mêmes rien de
monde est composé sont
uns des autres , en prenant un caractère de
plus en plus matériel , à mesure qu'ils s'éloignent de
commune
l'esprit saint, leur
qu'on appelle
la doctrine
origine, N'est-ce pas cela
de l'émanation ? N'estF<» pas
cette doctrine qui nie la croyance populaire
monde a été
tiré
aideront peut-être à sortir de l'incertitude
H Sephiroth se
que
le
du néant? Les paroles suivantes nous
lie
à lèur principe
La
fin
des
comme la flamme
est
:
i<
unie au tison, car le Seigneur est un, et il n'y en apas un
<r
second. Or, en présence de l'un, que sont les nombres
c(
et les paroles
'
?.
» Ppur ne pas nous laisser ignorer
commande la discrétion jusqu'ayec nous-mêmes, on ajoute immé^ qu'il s'agit ici
dialement « et ton <r
s'est
:
d'un grand mjst&re qui nous
« Fermé ta bouche pour ne pas en parler,
cœur pour ne pas y
échappé
,
réfléchir ; et si ton
cœur
ramène-le à sa place;' car c'est pour
« cela que l'alliance
a été
faite^. a
Jesuppose qu'on veut,
par ces derniers mots, faire allusion à quelque serment
en usage parmi les kabbalistes, pour dérober leurs principes à la connaissance de la multitude.
Quant au pre-
mier de ces deux passages, la singulière comparaison qu'il
renferme est assez fréquemment répétée dans 1^
1. Propos. 5.
2. Gliap. i*, propos. 6.
Digitizeci
by
452
LA KABBALE.
Zohar
:
nous
étendue, développée et
la retrouverons
appliquée à l'àme
bien qu'à Dieu. Ajoutons à
ftussi
cela que dans tous les temps et dans toutes les sphères
de Texistenoe, dans
la conseience aussi bien
que dans
la nature extérieure, la formation des choses par voie
d'émanation a été représentée par le rayonnement de
de
la
A
flamme ou de
la lumière.
cette théorie, si toutefois
que
distinction plus apparente
réelle
un chemin plus
autre qui a fait
et qui se présente ici avec c'est celle
nous ne faisons pas une
du verbe, de
un
,
«s'en
mêle une
brillant dans le
monde,
caractère renuurquable
la parole de
:
Dieu identifiée
avec son esprit, et considérée, non<pa8 seulement comme la
forme absolue, mais
la substance plus^
même
comme dans
comme
réléinent générateur et
Çn
de l'uniTers.
efiEet
,
il
ne
s'agit
la tra4uction chaldaïque d'Onkelos,
de substituer partout, pour anéantir ranthropomor-
phisme
,
même
lorsqu'il intervient
,
la
maine dans avons sous
pensée ou l'inspiration divine à Dieu lui-
les récits
les
comme une
bibliques
l'esprit
rôle,
du Dieu
une seule
comme
rejeté
.et
que nous
clair,
que
l'esprit saint,
vivant, forme, avec la voix et la pa-*
même
chose; qu'il a successivement
de son sein tous
ture physique ; enfin, appellerait,
personne hu-
livre
yeux affirme expressément, dans un
langage concis mais pourtant
ou
le
:
il
n'est
les
éléments de la na-
pas seulement ce qu'on
dans ta langue d'Aristote,
le
principe mar-
•
tériel
des choses;
il
est le verbe
devenu monde.
Du
Digitizeci
by
153
DADXlftlIB PARTIS*
reste,
faut nous rappeler que, dans cette partie de la
il
kabbale,
que du monde,
n'est question
il
et
non de
l'homme ou de l'humanité. Toutes ces considérations sur
premiers nom-
les dix
bres occupent une place très distincte dans la création. Il est facile
l'univers
en général,
le
Lwré de
de voir qu'elles s'appliquent à
regardent plutôt la
et qu'elles
substance que la forme. Dans celles que nous avons
devant nous, on compare entre ties
de l'univers, on
s'efforce
de
elles les diverses les
par^
ramener sous une
commune, comme on a voulu précédemment les résoudre en un principe commun; on y donne enfin
loi
plus d'attention à la forme qu'à la substance. Elles ont
pour base Mais
il
les
vingt-deux
lettres
de l'alphabet hébreu.
faut songer au rôle extraordinaire qui
dans la première
piurtie, est attribué
déjà
,
à ces signes
ex*-
térieurs de la pensée. Considérés seulement par rap-
port
aux sons
ainsi dire
qu'ils représentent, ils se trouvent,
sur la limite du
,
monde physique;
monde
car si, d'une part,
ils
résoudre dans un seul élément matériel souffle
ou
l'air,
de l'autre,
ils
pour
intellectuel et
du
viennent se ,
qui est le
sont les signes indispen-
sables à toutes les langues, et par conséquent la seule
forme possible ou
la forme* invariable
l'ensemble du système ni
le
sens
de
littéral
l'esprit.
Ni
ne nous per-
mettent d'interpréter différemment ces mots déjà cités plus haut <c
de
:
«
Le nombre deux (ou
l'univers), c'est l'air qui vient
le
second principe
de
l'esprit; c'est le
Digiiiz
454
LA KABBALK.
« souffle daa3 lequel sont gravées et sculptée^ les viogtr
a deux lettres qui, toutes réunies, ne forment cepen« dant
qu*un souffle unique. » Ainsi, par une combi-
manque pas d'une oertaine
naison bizarre^ mais qui ne
grandeur, qui du moins se comprend et s'explique,
les
humaine,
les
articulations les plus simples de la voix
signes de Talphabet ont ici
un
rôle tout
i
fait
sem-
blable à celui des idées dans la philosophie de Platon. C'est
à leur présence,
dans
les dioses,
toutes
sfis
c'est
à Tempreinte qu'ils laissent
qu'on reconnaît dans runiyers et dans
une
parties
supj^me;
intelligence
c'est
en£^
par leur intermédiaire que Tesprit saint se révèle dans la nature. Tel est le sens lire tf
:
w
Avec
une forme
les
et
de la proposition qu'on va
vingt-deux
uae
lettres,
en
figure,
les
en leur donnant
mêlant et IcB combi-
« nant de diverses ipanières, Dieu a fait l'âme de tout
V ce qui est formé et de tout ce qui le sera c<
ces
« son
mêmcâ
lettres
nom^ublime
que
béni
le saint,
et ineffable
^.
frott mérêt, les lepf douftlei et les
utilité
pour
le
sur
^ fondé
»
Elles se partagent en divers ordres
d'aucune
\ C'c^t
soit-il,
qu'on appelle les
deuM lûnpbf
Il
n'est
but que nous poursuivons, de
faire connaître la raison
de
cies
étrangisa
dénonuwr-
*
I.
Ghap.
3.
niOT D^n^i mSiDD vawi
na
2, propos, t.
piï Cbap.
Ti^a.-n
pyn
% propos. I.
ippn
ma« vhv tid^ nvmN 33 nvmx n^nui ontry m^DiurD
n^vb i^nsrn
vs^i iix»n Sa vsa
Digitized by
BBinUÈMB PAETIB.
155
tioIls^ D'ailleurs la place des lettres est entièrement
envahie par
que nous venons d'exposer et
la division
par les nombres qui en résultent : ou , pour nous ex^
primer plus clairement, ce sont sqil et iouge qu'on cherche
dans ces
trois régions
position générale
à retrouyer per fa$
de la nature
du monde;
microcostne^ et
Dans
ou
pour
la
du
ciel;
nombre
du maeroeosm«,
résumé de
trois,
et
du l'i-
l'univers.
du monde »
les
mèrn
,
représentent les éléments,
l'air et le feu*
Le feu
est la substance
Teau, en se condensant, est devenue celle de
la terre; eniin, entre ces
deux principes ennemis,
Tair qui les sépare et les réconcilie en les
Dans
com-
la division de
croyance que l'homme n'est que
ainsi' dire le
qui sont l'eau ,
la
bien qu'elle ne soit pas
ici,
la composition générale
c'es^A-dire le
et nefas
dans
du temps dont Tannée
explicitement énoncée, Tidée
mage
(rots,
dans la conformation de
3**
l'homme. Nous retrouvons
1**
:
dans
2""
l'année ou dans la distribution est la prinoipale unité;
nombres
les
la division de Tannée, le
mâme
signe nous rap-
pelle les saisons principales: Tété, qui. répond
1 . Les sêmpUs ne représentent qu^un son
deux, Tun doux et l'autre :
mDD
les trois mères,
dont l'une,
représente le feu
;
A
"ras. le
;
les daubks
au feu;
en expriment
la première classe appartiennent
ps^D ]D ^OT Tin
les lettres suivantes
par ces deux mots
:
fort.
est
dominant
;
la dernière est représentée
Enfin, dans
le
mot
-crcK
on réunit
parce que c'est une lettre
sifflante,
la seconde, qui est muette, représepte l'eau; enfin,
la première, légèrement aspirée, est le.syoaïiole de Tair. 2. Ghap. 3, propos. 3.
Digitized by
156
LA KABBALE.
marqué
rhiver, qui, dans TOrient, est généralement
par des pluies ou par saison tempérée
,
ne
je
cette trinité se
la conformation
compose de
la poitrine, et du ventre
ou de si
,
domination de Teau
Ëuân, dans
et de l'automne.
humain
la
me
trompe,
le
nombre
la tète
,
fait
du cœur
trois paraît ici
,
le trépied
comme
aussi le symbole de
de
la vie
((
langage de la
loi
l'homme moral
en
,
,
ce
le \e
qui prononce entre Tun et Tau--
tre*. »
Par
les sept doubles
du moins deux
les
on représente
choses de ce
fins opposées.
Hya
monde
les contraires
ou
qui peuvent servir à
dans l'univers sept planètes,
dont l'influence est tantôt bonne il
•
si nécessaire,
du mérite, le plateau de la culpabilité el
« plateau
'
dans toutes les
qui Ton distingue, selon Texpression originale
(c
sont,
de ces divers organes
combinaisons du mysticisme, uiiè forme qu'on en
la
du corps
,
ou de l'estomac; ce
les fonctions
qu'un médecin moderne a appelés Hais
et
,
formée par la réunion du printemps
et tantôt
y a sept jours et sept nuits dans
mauvaise ;
la semaine ;
dans notre propre corps sept portes, qui sont les oreilles, les narines et la
les
il
y a
yeux,
bouche. Enfin, ce nombre
sept est encore celui des événements heureux
ou mal-
heureux qui peuvent arriver à l'homme. Hais cette classification,
comme on doit
»
s'y attendre, est trop arbi.
i. Caiap. 3, propos. 4.
Chap.
3, propos. 1
.
«
Digilized by
DBOUÀMB
157
PARTIE.
pour mériter une place dans
traire
Les douze simplêê dont
il
nous
cette analyse
reste encore
^
à parler^
répondent aux douze signes du zodiaque, aux douze
mois de l'année, aux principaux membres du corps
humain
aux
et
attributs les plus importants de notre
nature. Ces derniers, qui seuls ont peut-être quelque droit
à notre
intérêt, sont la vue, louïe, Todorat, la
rôle, la nutrition, la génération, l'action
ou
le
par
toucher,
la locomotion, la colère,, le rire, la pensée et le som<-
meiP.
C'est,
début; et
si
comme on
le voit, l'esprit
d'examen à son
nous avons souvent lieu d'être surpris^
tantôt de ses procédés, tantôt de ses résultats, cela
même est une preuve de
son originalité.
Ainsi, la forme matérielle de l'intelligence, repré-
sentée par les vingt-deux lettres de Talphabet, est en
même temps la
forme de tout ce qui
est; car,
en de-
hors de l'homme, de l'univers et du temps, on ne
peut plus rien concevoir que Tinfini: aussi appelle^t-on ces trois choses les fidèles témoins
cune
d'elles,
servée, est
de
la vérité'.
Cha-
malgré la variété que nous y avons ob-
un système qui a son
sorte sa hiérarchie
:
c<
centre et en quelque
Car, dit le texte, l'unité
domine
« sur les trois, les trois sur les sept, les sept sur les c<
douze; mais chaque partie du système est insépa*
1.
Chap.
4, propos.
2.
Chap.
îî,
3. L*5d
pi
opos.
n:u Qh\s
1 S, '3. 1
et 2.
0^212^:^
ony
Cbaj>. 4, propos* 1.
uyi i^cd by
458
tk KABBALB.
^»
rable de toutes les autres
((
le
dragon céleste;
cœur
le
enikiy les révolutions
années.
Le premier,
trône; le second,
sième, à cette
un
roi
est le centre
de l'homme;
du zodiaque forment la base des
dit-on, ressemble
à un
parmi ses
roi
à un roi sur son
sujets, et le troi-
dans la guerre** Nous croyons que par
comparaison on a voulu indiquer la régularité
parfaite qui règne
dans Funivers,
on ajoute que
les
En
unité.
douze organes principaux dont
notre corps est composé « les autres
et les contrastes qui
l'homme sans détruire son
existent dans effet,
L'univers a pour centre
(c
en ordre de
sont rangés les uns contre
bataille
il
:
en est trois qui
« servent à Tamour, et trois qui< produisent la haine ; w trois
qui donnent la vie, et trois qui appellent la
« mort^. Le
mal
se trouve, ainsi en face
«
mal ne vient que
«
que
le bien, d
le
du
bien, et
du
comme le bien n'enfante oa fait remarquer aussitôt que
mal,
Mais
l'un ne saurait être compris sans l'autre. Enfin
,
au-
dessus de ces trois systèmes ^ au-dessus de l'homme,
de l'univers
et
du temps , au-dessus des lettres comme
auHlessus des nombres ou des Sephiroth u est f(
gneur,
le roi véritable
Chap. 2.
*n:noa -jSdd
3.
nwSw
le Sei-
qui domine sur toutes choses,
nam
propos. 5. iiry
6,
D'iU
SaSa n>îDD hv -jSaD aSiirn >bn
ciiap. 6, propos. 2.
DOiTin âiuSw
nGnSoa iSod wsaa
noTîM
Cbap. e, propos, â. a*T\roQ
QtTOiy
nvSv
im dw
qt^to nvS v
Digitized by
n du séjour de sa sainteté et pendant des siècles sans «
nombre*.
»
A
la suite
de ces mots, qui forment
la
yéritable conclusion du liyre, vient cette espèce de dé-
noûment dramatique dont nous avons
ment ,
parlé précédem-
et qui consiste dans la conyersion
d'Abraham,
encore idolâtre, à la religion du vrai Dieu.
Le dernier met de ce système,
c'est la substitution
de Tunité absolue à toute espèce de dualisme
de la philosophie païenne, qui voulait dans
une substance
éternelle dont les lois
:
à celui
la matière
ne sont pas
tou--
jours d'accord avec la Tolonté divine ; colnme à celui
de la Bible qui^ par l'idée de la création, aperçoit ,
bien dans la volonté divine, et par conséquent dans l'être infini, la seule
cause, la seule origine réelle du
même temps
monde, mais qui en
regarde ces deux
comme deux substances abdistinctes solument lune de l'autre. En efFet, dans le Siphef iêtsirah^ Dieu, considéré comme l'Être infini et
choses, Tuoivers et Dieu,
par conséquent indéfinissable, Dieu, dans toute l'éten-
due de sa puissance
et
de son existence, se trouve au-
dessus, mais non en dehors des nombres et des lettres, c'est^érdire, des principes et des lois (}ue
guons dans ce monde
un élément I.
m
:
nous distin-
chaque élément a sa source dans
supérieur, et tous ont leur <Mrigine com**'
fin rvrp
]Wso
ohm htfyo ^rwa ^SD hn Après
avoir été appliqué tout entier aux dix Sephirotii, ce passage ne ie«
paraUqa*en partie à la place indiquée. Les quatre
demim mois en
sont retranchés.
Digiiiz
I
ê
LA KABBALB*
160
mune dans le dans
de
le
la
verbe ou dans l'esprit saint. C'est aussi
verbe que nous trouvons ces signes invariables
pensée qui se répètent en quelque sorte dans
toutes les sphères de l'existence, et par lesquels tout ce
qui est devient l'expression d'un
verbe lui-même,
même dessein.
premier des nombres,
le
£t ce
la plus su-
blime de toutes les choses que nous puissions compter et définir, qu'est-ce qu'il est,
sinon la plus sublime et
la
plus absolue de toutes les manifestations de Dieu, c'està-dire, la pensée
est à la fois,
ou
dans
le
l'intelligenee
sens le plus élevé, et la matière
forme de l'univers.
la
tière et cette
ter
Il
n'est pas seulement cette
forme ; mais rien
en dehors de
lui
suprême? Ainsi Dieu
;
n'existe ni
et
ma-
ne peut exis-
sa substance est au fond de tous
les êtres, et tous portent l'empreinte^ tous sont les
boles de son intelligence.
synn
'
Cette conséquence si audacieuse
,
si
étrangère , en
apparence, aux principes qui la fournissent, est le fond
de
la doctrine enseignée
une marche toute
dans
le
Zohar. Mais là on suit
différente de celle qui vient
dessiner sous nos yeux
:
au
lieu
de
se
de s'élever lentement,
par la comparaison des formes particulières et des prin** cipes subordonnés de ce
à
la
forme universelle,
monde, au principe suprême,
et enfin
à
l'unité absolue, c'est
ce dernier résultat qu'on admet tout d'abord ;
suppose, on l'invoque en toute occasion
axiome incontesté; on
le déroule,
dans toute son étendue, en
on
le
comme un
en quelque façon,
même temps qu'on le mon-
Digitized by
DEUXIÈME PAATIE. tre sous
un jour plus mystérieux
161
et plus brillaat.
Le
lien qui pouTait exister entre toutes les conséquences
obtenues de cette manière se trouve rooipu,
par
il
est vrai,
la forme extérieure de l'ouvrage^ mais le caractère
synthétique qui y règne n'eu est pas moins prononcé m
ni moins yisible. de la lumière
U est donc permis de dire
q^ie le Ztbr»
commence précisément au point où s'ar^ : la condusion de Tun sert à
rdte celni de la Ctéation l'autre
de prémisses» Une seconde différence, bien au-
tremént digne d-ètre remarquée, sépare ces deux mo^
numents
et s'explique
humain
aux nombres
:
par une et
aux
loi
générale de l'esprit
lettres
nous allons voir
substituer les formes intérieures, les conceptions invariables
de
la pensée,
en un mot
les idiei
dans
la plus
vaste et la plus noble acception de ce terme» Le verbe
divin, au lieu de se manifester exclusivement dans la
nature, nous apparaîtra surtout dans l'intelligence; céleste^
pQ'^P
il
aura pour
D^K
«>K^y
l'homme et dans
nom YHomme
prototype
DIK- ËnÛQf dàns
ou
certains
fragments dont la haute antiquité ne saurait être conpréjudieei, pour
Tunité abso-
testée,
nous verrons, sans
lue, la
pensée elle-même prise pour substance univer-
selle, et le
mis à tion.
développement régulier de cette puissance
la place
de
la théorie assez grossière
Loin de nous
la folle pensée
de l'émana-
de trouver chez
les
anciens Hébreux la doctrine philosophique qui règne
aujourd'hui en Allemagne presque sans partage; mais
nous ne craignons pas de soutenir ,
et
nous espérons il
uyui^cd by
1
LA lUBBALE.
1G2
bientôt démontrer, que le principe de cette doctrine, et jusqu'à des expressions
eieluûvement consacrées par
l'école
de Hegel, se trouvent parmi ces traditions ou-
bliées
que nous essayons de rendre à
la lumière* Cette
transformation que nous signalons dans
la kabbale, ce
passage du symbole à Tidée, se reproduit dans tous
les
grands systèmes philosophiques ou religieux, dans toutes les grandes conceptions de rinteliigence hu-
maine* Ainsi, ne voyons-nous pas dans les diverses
les
rationalisme
formes du langage dont se compose pres^ la logique d' Aristote, devenir dans celle
que entièrement de Kant
le
formes constitutives* et invariables de
la
pensée^ Ainsi, dans lidéalisme, Py thagore et le système des nombrés n'ont-ils pas précédé la sublime iiiéorie
de Platon'^ Ainsi, dans une autre sphère, n'ariron pas représenté tous les
hommes comme issus du même sang?
n'a-t-on pas fait consister leur fraternité dansk la chaif
avant de la trouver dans l'identité de leurs droits et
de leurs devoirs, ou dans Tunité de leur natuire et de leur tâche? Ce n'est pas
temps sur un moins avoir
fait
fait
ici le
lieu d'insister plus long-
général; mais nous espérons,
comprendre
les
entre le Sepher iêtxirah^ei l'ouvrage
étendu
^
et plus
du
rapports qui existent
à
la fois bien plus
important dont nous allons extraire la
substance.
1.
Le Zohar, dans Tédition d'Amsterdam, se compose de
lumes grand
iu-8»,
trois vo-
dont chacun à peu près de six cents pages,
catactères rabbiniques, par conséquent très fins et très
efL
sen^.
Digiiized by
GoOglc
DEDXIÈMB .
.
.
.
t
163 j.-.
.
ff
CHAPITRE
n.
ANALYSE DU ZOHAR. — 11ÉTH0D£ ALLÉGORIQUE DES KABBAUSTES.
Puisque
les auteurs
du Zûhûr nous
qui ont contribué à la formation
présentent lenrs idées sous la forme la
plus humble et la moins logique
commentaire sur vous, sans lité
,
d'un simple
celle
cinq livres de Moïse nous pou*
les
,
manquer a ^ur égard de respect ou de fidé-
nous conformer au plan qui nous aura paru
,
plus convenable. £t d'abord
comment
ils
il
le
nous importe de savoir
entendent l'interprétation des Écritures
saintes ; eoniment ils parviennent à s'en faire un appui,
dans l'instant où cela,
ils
comme nous
consiste leur
s'en écartent le plus
;
car c'est en
l'avons déjà fait remarquer, que
méthode d'exposition;
et, en général, le
mysticisme symbolique n'a pas d'autre base. Voici, sur ce
ce. sujet
,
eux-mêmes
leur jugement formulé par
Malheur à l'homme
qiii
ne voit
dws
la loi
a simples récits et des paroles ordinaires ! Car, si (i
rité elle
(c
même
:
que de en vé-
ne renfermait que cela, nous pourrions,
aujourd'hui, composer aussi une
loi
bien au-
« trement digne d'admiration. Pour ne trouver que de ce
simples paroles , nous n'aurions qu'à nous adi^es^er
«
aux
législateurs de la terre chez lesquels
on rencontre ii.
*
164 (c
LA KABBALE.
souvent plus de grandeur et de faire
une
^
Il
nous
iiiiiter,
ti
leur exemple. Mais il n'en est pas ainsi: chaque
un sens élevé
« la loi renferme ~
«
fc
Les récits de la
et
mot de
un mystère sublimoi
sont le Tètemenfc de la
loi
Malheur à celui qui prend ce vêtement gour
« elle-même I C'est dans ce sens que David a dit « Dieu c€
,
ouvre-moi
merveilles de ta
les
apercevant
loi.
la loi :
Mon
yeux, afin que je contemple
loi. David
un homme
les
voulait parler de ee qui est
« caché sous le vêtement de la loi. Il (c
les
d'après leurs paroles et à
«
loi
de
suffirait
y a des insensés qui,
couvert d'un beau vètemrat»
« ne portent pas plus loin leuj^s regards, et prennent ce (f
vêtement pour
le
corps
tandis qu^il existe une chose
,
« encore plus précieuse, qui est Tàme.
« corps,
ny
La loi
aussi a son
a des commandements qu'on pourrait ap-
u peler le corps de la
loi.
Les
récits ordinaires qui s'y
ce
mêlent sont les vêtements dont ce corps est recouvert,
fi
Les simples ne prennent garde qu'aux vêtements ou
cr
aux récits de la loi;
(Y
ils
If
Les
ils
ne connaissent pas autre chose;
ne voient pas ce qui
hommes
a vêtement
,
mais au corps
« sages, les serviteurs
« les hauteurs
est caché sous ce vêtement.
plus instruits ne font pas attention au
du
qu'il enveloppe.
Enfin , les
du Roi suprême, ceux qui habitent
Sinaï,
ne sont occupés que de l^àme,
« quiestlabasede tout le reste, qui est la loi elle-même;
Le texte étant trop long à rapporter tout Tn> nous avons été obligé de choisir.
y»Sv yhu nn>0>3
entier,
Digitized by
165
DEUXIÈME PARTIE.
« et dans les temps futurs ils seront préparés à contemf<
pler
ràme de
cette ftme qui respire
dans
sens mystérieux, se sont d'abord
la loi
^
»
ou non, d'un
C'est ainsi que, par la supposition , sincère
ignoré des profanes, les kabbalistes
mis au-dessus des
faits historiques et
des préceptes positifs qui composent les Émtores. C'était
pour eux
le seul
moyen de
s'assurer la plus
complète liberté sans rompre ouvertement avec l'autorité religieuse ; et peut-être aussi avaient-ils
ces
(le
Dans
les lignes suivantes^
prit sous « loi
besoin
ménagements avec leur propre conscience. nons retrouvons le même es-
une forme encore plus remarquable
n'était
composée qne de paroles
et
de
:
« Si la
récits or-
•
comme les paroles d'Ésau, d'Agar, de Laban, comme celles qui furent prononcées par l'ânesse
w
deBalaam; etparBalaam lui-même, pourquoi
u dinaires,
serait-
elle appelée la loi de vérité, la
loi parfaite, le fidèle
«
témoignage de Dieu? Pourquoi
le
<c
pins précieuse qne Tor et les perles? Mais non; dans
sage l'estimerai t-il
«
chaque mot se cache un sens plus élevé
cr
rit
<v
qu'il paraît contenir.
nous apprend autre chose qne
£t
de rencontrer dans les
une manière de voir \.
Zohar,
y part., fol.
chaque ré-
:
événements
cette loi supérieure et plus
« sainte, c'est la loi yéritable rêt
les
»
Ù n'est pas
sans inté-
œuvres d'un Père de l'Église
et jusqu'à des expressions tout
m
verso, sect.
9* part.,
à
-jmSyn^.
fol.
149
vmo.
yrm yhr^
Digitized by
Gopgle
KABBALE.
466 fait
semblables
:
« S'il fallait, dit Origène, s'attacher à la
a lettre et entendre ce qui est écrit dans la loi à la
ma-
ou du peuple, je rougirais de dire tout haut quec'estDieu qui nous a donné des lois pareilles ; je trouverais alors plus de grandeur et de raison
« nièredes Juifs (f
ic
c<
dans
les législations
humaines
,
par exemple
dans
,
« odles d'Athènes, de Rome ou de Lacédémone
»
tf
A quel homme, dit encore le même auteur, à quel homme sensé» je vous prie, fera^t^^u croire que le
((
premier,
«
ir
le
second
dans lesquels
« matin, ont
et le troisième jour
de la création,
cependwt on distingue un
pu
un
soir et
exister sans soleil, sans lune et sans
pédant le premier jour il n'y avait pas même de ciel ? Où trouvera-t-on un esprit assez borné
« étoiles ; que (f
u pour admettre que Dieu (t
à rexercice de l'agriculture en plantant des arbres
Tnn
« de ces arbres était celui de la vie, qu'un autre
pou-
vait
donner la
sciencei
du bien
et
du mal? Personne,
je pense, ne peut hésiter à regarder ces choses
'.
\
comme.un homme
H dans le jardin d'Ëden, situé vers Torient; que
(c
<
s'est livré
(€
comme a
des figures sous lesquelles se cachent des mystères
i. Si adsîdeanus
quod vulgo
videtur,
et sscuiidùm
aoçij^mus
hoc vel
(pM
Snàms^
dicere et cbnfiteri qaia fales leges dederit
hominum
Dens : videbuntur enim leges,
verbi gratiâ, vel
magis élégantes
et rationabiles
Romanorum,
Atheniensium, vel Lacedaemoniorum. Homil.
vel
vel
qm in lege scrîpta sont, embesco 7, in
Levit. S. Gfrinam
quœsa eensum habenti convenienter videbitur dictum et tertia, in qaibuset espéra nominatur
qaoddîeB prima, el seconda
Digilized by
167
DEUXIÈME PARTIE
Enfin
il
du sens
admet
aiu^si la distinction
législatif
ou moral,
et
du
du sens historique sens mystique. Seu-
lement, au Ueu d'être assimilé aux vêtements qui nous couvrent, le premier est comparé au corps, le second à
ràme,
et le dernier
à
l'esprit
^ Pour
établir entre la
lettre sacrée et ces interpi*etations arbitraires certains
rapports au moins apparents, les anciens kabbalistes avaient quelquefois recours à des
qu'on rencontre
très
en revanche, ont
rarement dans
pris
moyens le
artificiels,
Zohar^ mais qui,
beaucoup de place ét d'autorité
chez les kabbalistes modernes ^. Ck>mme
ils
sont, par
leur propre nature, indignes de tout intérêt, qu'ils ne
Tiennent jamais à l'appui de quelque idée importante, et qu'enfin tout le
et
mane^
ûieiint
monde en a parlé, nous les passerons
nne sole,
et sine ltui&, et sine stellis
;
prima autem
dies sine cgbIo? Qais verb ità idiotes inveoitair ut putet, valut hominem quemdam agricolam, Deum plantasse arbores in PaFadi80,*in
Eden, contrà orientem, et arborem vitae plantasse, in eo, ita ut manducans quis ex eà arbore vitam percipiat? et rursùs ex alià mandu.cans arbore, boni et mali scientiam capiat? etc.,
if»ev
.•
«px^v, liv. 4,
cb. 2, Huety Origeniana, p. 467. 1. Tiiplicem in Scripturïs divinis intelligentisB inodum,bistoricum,
ffi^yw^ tA mygticnm t nnde et ixxrpia inesse etawBiam întellerinras. Fomt'1. 5, in
opiritum
LmfH.
2. Ces moyens sont au nombre de trois : Tan, »nT30»a, consisteà remplacer un mot par un autre qui a la même valeur numérique, autre rautre, iipmais, fait de chaque lettre d'un mot l'initiale d'un valeur des moi. Epfiû* en vertu du dernier, n-nan, on change la et par exemple, on remplace la première par la dernière, ïédpioquement.Voy»Reuchlin, lïeiirtecatalMtic. Wolf, deuxième
lettres;
voknné de la BMhgt.
Mftr.; Busnsge, ffisc. dès
M
fi,
ete., é(c.
Digiiized
168
LA KABBALE*
SOUS silence pour arriver plus vite à l'objet essentiel de
DOS recherches, à la doctrine qui fut
indépendance dissimulée , qui
fait
le fruit
de cette
Tunité et la base de
ces prétendus commentaires.
Nous chercherons d'abord à
faire connaître quelle
d'après les plus anciens fragments
esty
du /ohar,
la
nature de Dieu et de ses attributs. JNous exposerons ensuite l'idée qa'ils nous donnent^ je ne dirai pas de la création,
mais de
la formation des êtres
en général, ou
des rapports de Dieu avec l'univers. Enfin nous nous
occuperons de l'homme
:
nous dirons comment on
finit
son origine, sa nature et ses destinées. Cette mar-
che ne nous paraît pas seulement la plus simple plus
le
comment on dé-
conçoit sons ses principaux aspects ;
commode nous ;
croyons,
et la
comme nous l'avons
plus haut, qu'elle nous est imposée par
dit
le caractère
dominant du système.
CHAPITRE
m.
.
SUm DB L'ANAUrSB DU ZOBAR. — OPimON M8 KA1I&AU8IB8 *
SUR LA NATUBB DE DIBU.
Les kabbalistes ont deux manières de parler de Dieu, qui ne font aucun tort à l'unité de leur pensée. ils
cherchent à
le définir,
attributs^ et veulent
quand
ils
Quand
distinguent ses
nous donner une idée précise dè sa
Digilized by
169
DEUXIÈME PARttB* nature, leur langage est celui de la métaphysique;
il
a
toute la clarté que comportent de telles matières et
ridiome dans lequel quefois
comme
ils
sont exposées* Hais quel-
elles'
contentent de représenter la Divinité
se
Tétre qu'il faut renoncer à comprendre entière-
ment, qui demeure toujours en dehors de toutes formes dont notre imagination se
Dans ce dernier cas, toutes
à
plaît
leurs e^cpressions sont
tiques et figurées, et c'est en quelque sorte par
gination
même
les
le revêtir.
poé-
Fima-
qulls combattent l'imagination : alors
tous leurs efforts tendent à détruire Tanthropomor-
phisme, eu
lui
donnant des proportions tellement gi-.
gantesques, que Tesprit effrayé ne trouve plus aucun
terme de comparaison^ dans
l'idée
et se voit forcé
de se reposer
de Tinfini. Le Livre du mystère est écrit tout
entier dans ce style-là; mais les allégories qu'il
nous aimons
étant trop souvent des énigmes,
ploie
em-
mieux, pour confirmer ce que nous Tenons de dire, citer
un passage de VIdra raba*. Simon ben Jochaï
vient de rassembler ses disciples.
temps
était
à-dire
de
i.
venu de
travailler
Il
pour
Ces deux mots sigoiQent ils
la
dit
que
le
Seigneur, c'est-
faire connaître le véritable sens
fiagmeot auquel
a
leur
le
de
grande assemblée
^
la loi,
que
parce que le
servent de titre comprend les discours tenus
par Sîmoa ben Joduil au milieu de tons ses diSQpleB, réunis au
nombre de forment
dix. Plus lard,
quand
la
mort
la petite assemblée (^^u1t Nn*T^(),
chal s'adresse avant de mourir.
les
a
réduits
à
sept, ils
à laquelle (^OKHl ben J6-
170
LA KABBAI^.
à
868 jours
nombre,
lui étaient coinpté8, to8 ouvriers
et la
du créancier,
voix
plu8 en plus pressante.
profaner
les
Il
mystères qu'il
lu
en
petit
voix du Seigneur, de
leur a fait jurer de ne point allait leur
eonûer^ puis, s'as-
8eyant parmi eux dans un champ, à l'ombre des arbres,
montra prêt à parler au milieu du
il
se
«
unè voix se
fit
silence. « Alors
entendre, et leurs genoux s'entredbo-
« quèrent de frayeur. Quelle était cette voix? C'était la c(
Toix de l'assemblée céleste qui se réunissait pour
« écouter. Habi Simon, plein de joie,
Seigneur, je ne dirai pas,
ce
paroles
((
prophètes
ic
crainte.
:
\ qu en entendant
prononça ces
comme un de tes
ta voix je suis saisi de
Ce n'est plus maintenant le tempsdekcrainte,
u m«Lis celui de Tamour, ainsi qu'il est écrit :
«
TÉtemel ton Dieu'. » Après
ne manque ni de pompe ni
Tu aimeras
cette introduction, qui
d'intérêt^ vient
une longue
description entièrement allégorique de la grandeur dî-vine.
£n
voici quelques traits
:
a
II
est l'ancien des
« anciens, le mystère des mystères, l'inconnu des in-
a une forme qui
ff
connus.
((
nous apparaît
comme
ce
comme l'ancien
des anciens, ce qu'il y a de plus ior
((
Il
connu parmi
les
nous
«
Son vêtement paraît blanc,
le fait connaître, il reste
Zohar, 5«
par excellence
inconnus. Mais, sous cette forme qui
ce
2.
lui appartient, puisqu'il
le vieillard
part., foK
et
cependant l'inconnu; son aspect est celui
i28 recto.
Digitized
by
DEUXIÈME PARTIE.
171
•
cr
d'nn visage découvert'.
est assis snjp
Il
m
tfAne
soumet à sa volonté. La blsmche
« d'étincelles qu'il
lu-
« mière de sa tète éclaire quatre cent mille mondes. « Quatre cent mille mondes nés de cette blanche
lit*
c<
mière deviennent Thérilage des justes dans
ce
venir. Chaque jour voit éclore de son cerveau treize
M mille
myriades de mondes qui reçoivent de
la vie
à
lui leur
(f
subsistance, et dont il supporte i lui seul tout le poids.
«
De
sa tête
il
secoue une rosée qui réveille les morts
a et les fait naître « qu'il est çcrit (c
:
a une
vie nouvelle. C'est
Ta rosée
est
C'est elle qui est la nourriture des saints de Tordre
« le plus élevé. Elle est la te
justes
manne qu'on prépare aux
pour la vie à venir. Elle descend dans le champ L'aspect de cette rosée est blanc
« des fruits sacrés K
pour cela
une rosée de lumière,
comme
le
diamant, dont la couleur renferme toutes
La longueur de ce visage, depuis
« les couleurs.. •
le
r
fr
sommet de
fc
fois dix mille
la tète
« car tel est le
,
est
de
trois cent soixante-et-dix
mondes. On
nom
l'appelle le long visage;
de Tancien des anciens*. »
Nous manquerions cependant à la vérité
si
nous lais-
sions croire que le reste doit être jugé sur cet exemple.
1. le n*ai
pn trouver aneon autre sens à ces deux mots Mi9^D*a
2. C*est ainsi 3.
qu*on appelle les adeptes de la kabbale.
Ce long ou grand visage
n'est pas cautre chose,
comme nous
le
verrons bientôt, que la substance de Dieu ou la première des Séphirotb.
Digitized
172
LA KABBALE.
La bizarrerie,
commune en
raffectation, Thabitude, si
Orient y d'abuser de l'allégorie jusqu'à la subtilité, y tiennent plus de place que la noblesse et la grandeur. Ainsi, cette tète éblouissante de lumière, par laquelle
on représente
de l'existence
l'éternel foyer
science, devient en quelque sorte
anatomique; ni <
caveau, ni
les
yeux, ni
le front, ni la face, ni les
une occasion d'énoncer des nombres
tout devient
la
le
cheveux, ni la barbe, rien n'est oublié;
des proportions qui rappellent
ment
de
et
d une étude
le sujet
a provoqué
là ce qui
,
l'infini
^
C'est
contre les kabbalistes,
reproche d'anthropomorphismé et
m^e
et
évidemle
de matéria-
lisme que leur ont adressé quelques écrivains modernes. Mais ni cette accusation, ni la forme qui en est le prétexte,
Nous
allons
ne méritent de nous arrêter plus longtemps.
donc essayer de traduire quelques-uns des
fragments où
même
le
sujet est traité d'une
manière
plus intéressante pour la philosophie et pour Thistoire
de l'intelligence humaine. Le premier que nou9 citerons
forme un tout complet d'une assez grande étendue, qui, par cela seul, se
recommande à notre
et
attention.
Sous prétexte de faire connlaitre le sens véritable de ces paroles dlsaïe (c
qui
me
:
«
A
quoi pourrez-vous
soit égal'? »
1. i5. supr,, fol.
il
nous explique
me comparer la
génération
129 récto et verso, 450 recto et verso. La seule
description de la barbe et de la chevelure occupe
une
très
grande
place dans l'Wra ra^;a. 2. Iscn'e, cbap. 40, v. 25.
Digitizeci
by
BJSUJUÈMfi PAETIE.
173
des dix Séphirolh^ ou principaiix attributs de Dieu et la nature de Dieu lui-même
quand
,
il
se cachait encore
dans sa propre substance. « Avant d'avoir créé aucune i<
forme dans ce moade ; avant d avoir produit aucune
<r
image,
il
sans forme , ne ressemblant à
était seul,
£t qui pourrait
<c.rien.
concevoir
le
comme
il était
i<
alors, avant la création, puisqu'il n'avait pas de forme?
(c
Aussi
esiril
<(
image
et sous
(c
son saint nom,
défendu de
le
représenter par quelque
soit, même par même par une lettre ou par un point.
quelque forme que ce
« Tel est le sens de ces mots
:
Vous n'avez vu aucune
où rÉternel vous parla ^;
(C
figure le jour
«
vous n'avez vu aucune chose que vous puissiez repré-
ic
senter sous une forme ou par une image. Mais après
« avoir produit (f
la
forme de
pour descendre;
u forme, qui est le saint
et se ,
et Celui
armées ,
(€
comprendre
ir
,
Dieu de justice
ce
((
il
UlK
voulut^être appelé par cette
nom
de Jehovah ;
faire connaître par ses attributs,
« sépÀrément «
céleste^
^iMbVril s'en servit comme d'un char, HODlDy Met"
« cafca,
((
VEomme
c'est-àrdire,
le
fit
nommer
le
est.
voulut se
Dieu de grâce
Dieu tou1>-puissant ,
^ui
il
par chaque attribut
Son dessein
le
était
,
le
Dieu des
de
ainsi quelles sont ses qualités çt
faire
com-
sa justice et sa miséricorde s'étendent sur le
ment monde, aussi bien que sur
« Car, s'il n'eût
les
œuvres des hommes.
pas répandu ses lumières sur toutes ses
1. i)eu(er.,chap.4,v. 15.
Digitized
174
LA KABBALE*
cf
(Stores,
f(
Comment
pour
eDiiiBient ferionsHfious
le eonnaître?
de dire que l'univers est rem-
serai t^-il vrai
de sa gloire? Mftlheur à qui oserait
(c
pli
(c
même à Tun
ir
moins doit-il
de ses propres attributs 6tre assimilé à
K et destiné à la mort. «r
de toutes
fc
quand on a
11
I
comparer
le
Encore bien
Thomme venu de la t^rre
faut le concevoir aur<le88U8
de tous
les créatures et
les attributs. Or,
quand on n'a
6té ces dioses»
laissé ni
u attribut^ ni image, ni figure, ce qui reste est
n.une mer ; car
,
les
eaux de
la
mer
comme
sont par elle»-
((
mêmes
ff
se répandent sur la terre, alors elles produisent nne
c<
image ,
«
La source des eaux de la mer et le jet qui en sort pour
ce
se répandre sur le sol font deux. Ensuite
If
an
(c
vaste profondeur; ce bassin est ocpupé par les eaux
(Y
sorties
sans limite et sans forme; mais lorsqu'elles
^VQ!
,
et
nous permettent de
comme
bassin immense,
de la source,
il
est la
« être compté le troisième.
A
faire ce calcul
se
il
:
forme
lorsqu'on creuse une
mer elle-même présent cette
et doit
immense
cr
profondeur se partage en sept canaux qui sontoomme
tt
autant de vaisseaux longs par lesquels s'échappe l'eau
IV
de
i€
canaux forment ensemble
if
vrier qui a construit ces vases vient à les briser, les
ir
eaux retournent à leur source,
((
les débris
c<
ainsi
que
i<
rolh.
La Couronne,
la
mer. La source ,
le
courant, la
mer
et les sept
nombre
dix.
Et
le
et
il
de ces vases, desséchés la cause des causes
ne
et
Tou-
reste plus
que
sans eau. C'est
a produit
c'est la source
û
d'où
les dix Séphi-»
jaillit
une lu-
Digitized by
175
DEUXIÈME PARTIE. ({
mière sans fin,
et
de
là vient le
à' Infini,
iTpD^
<r
elle n'a
If
alors aucun moyen de la eomprendré, aucune manière
dans cet état ni forme ni figure ;
ce
de
t<
médite pas sur une chose qui
la connaître; c'est
n'existe
il
dans ce sens qu'il a été dit
:
est trop au-dessus
Ne de
forme un vase aussi resserré qu'un
c<
toi'. Ensuite se
«r
point (que la lettre
«r
e'eslla sagesse elle-même, en Tcrtu de laquelle la cause
ff
suprême
(c
construit
ff
nomme l'intelligence
mais dans lequel cependant pé-
nètre la lumière divine
« telligent.
(f
:
de la sagesse,
c'est la source
se fait appeler le Dieu sage. Après cela elle
Tase' immense
un
:
de
comme
la
mer,
là vient le titre
et qu'oti
de Dieu in-
Sachons cependant que Dieu n'est
« gent et sage
intelli-
que par sa propre substance ; car
sagesse ne mérite pas ce
nom
la
par elle-même, mais
qui est sage et la produit de la lumière
« à cause de
lui
a
émanée de
lui
(T
qu'on peut concevoir rintelligence, mais par
H est
.
nom
pour désigner la eause suprême; car
fc
:
ce n'est pas
non plus par elle-même lui qui
être intelligent et qui la remplit de sa propre
1
B
n'aurait qu'à se retirer
pour
la laisser
cr
substance.
{(
entièrement desséchée. C'est ainsi qu'il faut enten-
fc
dre ces mots
(c
le lit
K
mer
du
:
Les eaux se sont retirées de la mer, et
fleuve est devenu sec et aride
se partage
en sept blanches,
et
il
^.
Enfin, la
en' résulte les
i . fiedénoêtê^ cbap. 3, v. 2.
% M, chap. 14» V. 1
Oigitized
17G
LA KABBALE»
(c
sept vases précieux qu'on appelle la miiirieordê ou
((
la grandeur,
(c
phêf la ghire^ la royauié et le
Isl
justice
ou
la force, la beauté^ le tn'om-
fondmmî ou
la base.
nommé
grand ou
« C'est pour cette raison qu'il est
le
ic
le miséricordieux, le fort, le magnifique, le
<c
victoires, le Créateur
Dieu des
à qui toute gloire appartient
et
« la base de toutes choses. C'est ce dernier attribut (c
qui soutient tous les autres, ainsi que la totalité des
ce
mondes. Enfin ,
ce
tout est en son pouvoir, soit qu'il veuille diminuer
«
nombre des
a
jaillit,
de l'univers ; car le
vases et augmenter la lumière qui en
ou que
Tout ce que
est aussi le roi
il
le contraire lui
les kabbalistes
semble préférable
*
.
»
ont pensé de la nature di-
vine est à peu près résumé dans ce texte. Mais
il
«st
impossible qu'il ne laisse pas une grande confusion,
même
dans
les esprits les plus familiarisés
questions et les systèmes métaphysiques.
avec
les
faudrait,
11
d'une part, qu'il pût être suivi d'assez longs développe-
ments
:
de
l'autre,
senter, sous
au contraire,
une forme à
il
serait utile
de pré-
la fois plus substantielle et
plus précise, chacun des principes qu'il renferme. Pour atteindre ce double but sans compromettre la vérité historique, sans avoir la crainte de substituer, notre
propre pensée à
nous réduirons
celle
le
dont nous voulons être l'organe,
passage qu on vient de
lire
à un
petit
nombre de propositions fondamentales, dont chacune
!•
Zohar,
2" part., fol.
42 verso
et
43 recto,
sect. ny-|3
H2
Digitized by
DEUXIÈME PARTIE. sera en
même
extraits
du Zohàr.
r
éclaircie et justifiée
Dieu est, avant toute chose »
taiirait
êtres
temps
177
,
donc
ni
être considéré ni
comme
Hais sans ces attributs et
ne
l'ensemble des
ses propres attributs.
qui en résultent,
les effets
une forme déterminée,
U est à jamais
comprendre ou de
le connaître.
c'est^àrdire, sans
impossible ou de
Ce principe
l'être infini; il
comme
somme de
la
par d'autres
le
est assez clairement
énoncé lorscpi'on dit
w qu'avant la création Dieu était sans forme, ne reste
sœiblant à rien, et que, dans cet
« ligence
ne peut
état,
le concevoir. » Mais,
nous borner à cet unique témoignage que
la
même
pensée ne sera pas plus
naître dans les paroles suivantes (c
fût manifesté
fc
cachées en lui ,
« les inconnus.
,
:
nous espérons
difficile
lorsque toutes choses étaient encore il
moins connu parmi tous
était le
Dans
cet état,
,
n'a. pas d'autre
il
par former un point imperceptible
fc
pensée; puis
rr
une forme mystérieuse
il
« de l'univers, dont le
Zohar^
de Dieu fol.
1 et 2,
:
Il
nom
commença
ce fut sa propre
se mit à construire avec sa pensée et sainte ; enfin,
« d'un vêtement riche et éclatant
I.
à recon-
« Avant que Dieu se
«
nom
intel-
ne voulant pas ,
« que celui qui exprime Tinterrcgàtion.
« le
aucune
nom
1~ part ;
il
la couvrit
nous voulons parler
entre nécessairement dans
» Voici ce
oetexlaonjeudemots que nous
:
fol.
qu'on
:
aussi dans
105 recto^ 2* part,
n*avoiis pas
On se propose d*expliquer ce verset
lit
n y a dans
pu rendre fidkement*
Leoi» vos
yem vm il
le
del
et
1
178
LA lUBBÀLfi*
ÏIdra
assemblée), dont nous avons plus
50ti(a (la petite
d'une fois signalé llmportance
même
cieus est en
ir
se sépare de tout et
ce
s'unit
H
il
(c
Ton peut
lui
il
comme à
dire qu'il n'en
a donné
a d'abord fait
jaillir
il
s'unit
lui. D*
à toute chose;
u&e
foraie'j et
a pas. Sa prenant une
l'existenoe
à
tout oe qui esl$
il
a
de son sein dix lumières cjui briW
H
knt par
If
répandent de toute pari un jour édblouissaat
la
il
n'en est pas sépavé;: car- tout
son tour
n'y a lien qui ne soit en
ce forme, il
L'Aneien des u-«
temps l'inconnu des inconnus;
(c
à
ce
:
forme qu'elles ont empruntée de lui s
et
c'est
« ainsi qu'un phare envoie de tous côtés ses rayons ic
lumineux. L'Andoi des sAdena, rinoonnii. dès in^
« connus est
un phare
élevé
,
que
c«
ment par
((
tant d'éclat et d'abondance* Ce
«' saint
les lumières
nom n*est pus
l'on connaît seule-
qui^^iUent à nos yeux^aYec
qWon
appelle son
autre cbosè que cesinmifcpes ^ n
2^ Les dix Séphiroth^ par lesquelles l'Être inûni se
hit
cooiïiHttre
d'abord, ne sont- pas «litre diose que des
attributs qui, par
eux-mêmes,
substantielle; dibis
diaeun de ces attr^ts^ la sd)^
fiof^ les
911^
g
créé OBla?
deux mots
Qt^.Ûmitmfe qu-ca m^naiflsntf'en im seal Fan, ^v, se tradiHt par le pronom in^ cela, on obtient le nom de Dieu, ayant voulu désigner l'univers, on en
hâireiix, dont
terrogatif qui, et l'autre,
mS«.
n'ont, aucune^ réaijité
nSx, par
L'auteur du verset
conclut que celui-ci est inséparable de Dieu, puisqu'ils n'ont, et rautre, qu'un seul et i.
now ]npH
Tun
même nom.>
]ia»HT "]T3OTiim'pi3iai^wii liSM-matr
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DEUXIÈME PARTIE.
179
staaee divine est présente tout entière, et dans leur en-**
semble consiste
la
première
,
la plus complète et la
plus élevée de toutes les manifestations divines. Elle s'appelle
XlDlp
Thomme
dH;
primitif
c'est la* figure
ou
célestOi
nbhp tSlM
qui domine te char mysié*
rieux d'Ézédiiel. et dont l'homme terrestre
nous c<
,
xîommé-
le verrons bientôt, n'est qu'une pâle copie,
forme de rkomme»
dit
Simon ben
Joichiu
(c
Lai
à ses.dis(£H
a pies, la forme de l'homme renferme tout ce qui est ((
dans
«
comme
cf
cien des^ anciens l'a^ohoisie pour la sienne
le ciel et
« fonne, «
sur la terre , le» êtres
les êtres iuférieurâ^ c'est
pour cela que l'An^
^ Avkom
aucun monde ne pouvait subsister avant la
forme humaine; car
« tout oe q^i est
elle
renferme toutes
ne subsiste que par
« n'y aurait pas de monde, et (c
si]q[iévieurBr.
faut entendre ces mots
:
c'est'
dioises^ et
elle; sans elle^
il
duis- ee sqoi (fn'û
rÉternel a fondé la terre sur
V la sagesse*, tfais-il faut distinguer l'homme d'eiA baut^
K^^ySl BTK» de l'hwnme d'en bas,.NnnSl Orw^, a car Tun nc'pourfaîi pas exista sans l'autre^Siv^oMe a forpie de rbomme repose la perfection de la foi en
«
(f
«<
quand on du char conune la figure
toute chose; c'est d'elle qu'cm veut parler
« dit qu'on voyait au-dessus
d'un
a mots i.
homme; :
y:^2^
c'est elle
Et je vis
nn
naipn »wnp
que Daniel a désignée par ces
comme le
iSS^riNT
Npw
y part.» idra
fils
de l'homme qui venait
]'«nm
yi^rji wjpvT •T^n «apin i>Nnm yaSv S»Sd i^apm >Nm raba^ fol. 114 verso. Mâipni Kjpvi mna
ypT\i<
42.
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180
LA KABBALE*
« avec les nuées
du
« cien des jours, et
qui s'avança jusqu'à
ciel,
ils le
Ainsi, ce qu'on appelle
TAn-
présentèrent devant lui
l'homme
céleste
ou
la
^
>/
première
manifestation divine n'est pas autre chose que la forme absolue de tout ce qui est; la source de toutes les autres
un mot,
la
qui ailleurs est appelée
le
formes, ou plutôt de toutes les idées; en
pensée suprême, la
OU
>o7o;
le verbê.
même
Nous ne prétendons pai exprimer
une simple conjecture, mais un
fait historique
ici
dont on
appréciera l'exactitude à mesure qu'on aura une connaissance plus étendue de ce système. Cependant,
avant d'aller plus loin
•
u
,
nous citerons encore ces pa-
nom
soit sanc^
une forme unique qui embrasse
toutes les
La forme de T Ancien, dont
roles tifié,
est
« formes» Elle est la sagesse ce
qui renferme tout le reste
Les dix Séphiroth,
si
le
suprême
et mystérieuse
»
nous en croyons les auteurs
du Zohar , sont déjà désignés dans l'Ancien Testament par autant de noms particuliers, consacrés à Dieu,
mêmes, comme nous l'avons déjà remarqué, que nomt myêiiqueê dont Marcellan
^ On
a
parle' saint
Jéràme dans sa
les
les
dix
lettre
à
voulu aussi les trouver dans la
HP vh DTHT K3ipn mn «StaSHi ht uba ht Djnp hSt dito Ib, 9upr,, fol. 2.
144 recto,
3«part., hlrasouta, fol.
3.
etc.
yiK td» nD^nn n 3>nDT kdSv ^pnn« «unp i^p^nin «aipn nHO>nD nnSï Hî23n HM"»
j>:pn hzi nSSd Tn Njipns S;>T
288 verso.
Zohar^ 5«
part., fol. 11 recto.
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DEUXIÈME PARTIE.
181
Mischaa, lorsqu'elle dit que Dieu a créé
le
monde avec
(oSun HlQi tvnOtHÛ rWy3)
dix paroles,
ou
par autant d'ordres émanés de sou verbe souverain
^ '
Quoique tous également nécessaires,
les attributs et les
distinctions qu'ils expriment ne peuvent pas
concevoir la nature divine de la
nous
ils
la
même
nous
faire
hauteur ; mais
la représentent sous divers aspects
,
que dans
langue des kabbalistes on appelle des visages et des
personnes, ]^£n2{*\&*|^£UK« Simon beu Jochaï et ses disciples font
un fréquent usage de
métaphorique; mais
ils
cette expression
u'eu ont pas abusé cpmme. leurs
modernes successeurs. Nous nous arrêterons un peu sur ce point, sans contredit le plus important de toute la science kabbalistique ; et avant de déterminer le caractère particulier jeter
de chacune des Séphiroth, nous allons
un dernier coup
d'œil sur la question générale de
leur essence ; nous exposerons en verses opinions qu'elle a
peu de mots les di-
fait naître
parmi
les
adeptes
de la doctrine. Les kabbalistes se sont tous adressé ces deux questions
:
suite,
d'abord, pourquoi y
que sont
les
ar-t-il
des Séphiroth? en-
Séphiroth considérées dans leur en-
semble, soit par rapport à elles-mêmes, soit par rapport à Dieu? Sur la première question les textes du
Zohar sont trop doute.
I.
Il
positifs
pour donner
y a des Séphiroth comme
il
lieu
au moindre
y a des noms de
Pirki'Ahoth et tract. Bûseh-Hasekanahy cbap. 19.
Digiiized by
182
LA KABBALB.
Dieu 9 puisque ces deuxchosQS se confondent dans Tes* prit
puisque
,
les premiftres
ne eoat que
choses exprimées par les dernières. Or»
les idées et les
si
Dieu ne pou-
ait pas être nommé, ou si de tous les noms qu'on
lui
donne aucun ne désignait une chose réelle, non seule-
ment il ae smdt pas connu denous, mais il pas davantage pour lui-même; car
il
n'existerait
ne peut se com-
prendre sans intelligence, ni être sage sans sagesse , ni agir sans puissance. Mais la seconde question n'est pas résolue par tons de la
fondant sur
même
le principe,
manière. Les uns, se
que Dieu
est
immuable , ne
voient dans les Séphiroth que des instruments de la
puissance divine, des créatures d'une nature supérieure, mais complètement distinctes
du premier
Ce sont eeux qui voudraient eondlier kabbale avec la
à
de la
lettre
loi
*
.
Être.
le langage de la
Les autres, poussant
ses dernières conséquences le ))rincipe antique que
rien ne vient de rien
,
identifient
complètement
les dix
Séphiroth et la substance divine. Ce que le lokar Bip' pelle £n-i$o|)j^, c'estr-à-dire l'Infini
leurs
lui-même, n'est à
yeux que Tensemble des Séphiroth, rien de plus,
rien de moins; et chacune de ces dernières n'est qu'un
point de vue différent deee même infini ainsi compris ^ »
*
•
A
1.
la tête
de ce parti est Fauteur du livre intitulé
commandements sait
{T\^^:l12^^
^wc),
au commencement du xiv^
les
Motifs des floris-
siècle.
% G6tte opinion est représentée clier
:
Meua'iiem Rekanati, qui
par l'auteur du
*î*it,|:irD (le
liou-
de David):
Digitized by
DimUÈMB PMITIE.
183
Eaire oes dtux opinion» extrêmes vient se plaoer un système beaucoup plus profond prit des
et plus
monuments originaux
comme
Séphiroth
considérer les
conforme à l'es-
c'est celui
qoi^ sans
des instruments,
mnme des créatures, «tpareonséquent ocfmme des Atres distincts de Dieu,
ne veut pourtant pas
lui. Voici,
Dieu
est présent
dans
les
Séphiroth
pourrait se réréler par elles; mais
en
çlles
tout entier;
découvre de et
de
lui
il
,
identifier
les
ea résumé, sur qudks idées
«fec
repose
il
autrement
:
ne
il
ne demeure pas
il
n'est pas seulement ce qu'on
sous ces formes sublimes de la pensée £n. effet, les Séphiroth ne peuvent
l'existence.
jamais comprendre Tinfini, l'En-Soph qui est la source ,
même de toutes
ces formes, et qui, en cette qualité, n'en
a aucune : ou bien crés, tandis que lui seul n'en
me
servir deS' termes consar-
l'Être inefiEable
,
incompréhensible , in-
placé au dessus de tous les
vèlent sa présence, là
pour
a pas et ne peut pas en avoir. Dieu reste
donc toujours fini,
,
chaque Séphiroth à un nom bien connu,
on
croit
mondes qui nous ré-
même le monde de l'émanation.
Par
échapper aussi au reproche de méconnaître
l'immutabilité divine :'car, les dix Séphiroth peuvent être
comparées à autant de vases de différentes formes
ou à des verres nuancés de diverses couleurs. Quel que soit le vase
dans lequel nous voulions
la
mesurer, l'es-
sence absolue des choses demeure toujours la et la lumière divine
,
comme
change pas de nature avec
la
lumière du
même
soleil
le milieu qu'elle
,
;
ne
travme.
Digitizeci
by
i
184
LA KABBÀLB.
Ajoutons à cela que ces vases et ces milieux, n'ont
par eux-mêmes aucune
réalité positive,
tence qui leur soit propre ; les
limites dans lesquelles
aucune exis-
représentent seulement
ils
la
suprême
essence des
choses s'est renfermée elle-même, les différents degrés d'obscurité dont la divine lumière a voulu voiler
de se laisser omtempler. De
clarté infinie^ afin
qu'on a
vojllIu
sa
là vient
deux
recouDaître dans chaque Séphiroth
éléments, ou plutôt deux aspects différents : Tun, pure-
ment
extérieur, négatif, qui représente le corps, le vase
proprement
dit
(^Sd); rautre» intérieur, positif, qui
figure Tesprit et la lumière. C'est ainsi qu'on a
pu
parler de vases brisés qui ont laissé échapper la lu-
mière divine. Ce point de vue également adopté par Isaac Loria
'
et par Moïse
Corduero
^,
exposé par ce
dernier avec beaucoup de logique et de précision celui
,
encore une fois
ment le plus
,
comme
base de toute la partie métaphysique^
ifi
Après avoir ainsi
Voy. Pardes Rimonim
il
le
la kabbale.
W
s
Voy. Isaac Loria, Sipher Uràuiehim { n^myx Cet ouvrage a été traduit par Kooir de Rosenroth et Kabbala denudata, Outre
sur la
établi ce principe général sur l'auto-
1.
2.
est
exact et sur lequel nous nous appuierons
désormais avec une entière confiance
et 24.
,
que nous croyons historique-
(le Jardin
),iid
iùit.—
fait partie
des Grenades),
fol.
de la
21, 22,
25
mérite de la clarté que nous reconnai&sons à Corduero,
a encore celui de rapporter fidèlement et de discuter .d*une
ma-
nière approfondie les opinions de ses devanciers et de ses adversaires.
'V,
Digitized
by
DBUXIÈm PARTIE, rité des textes et celle des
més,
il
faut maintenant .
486
commentaires
les plus esti-
que nous fassions connaître
le
rôle particulier de chacune desSéphiroth^t les diverses
manières dont on
les
a groupées par
par
trinités et
personnes.
La première
et la plus élevée
tations divines, en
un mot
la couronne "IS^^ y ainsi
de toutes
les
manifes-
la première ê^hifah, c'est
nommée en
raison
même
de la
place qu'on lui donne annïessus de toutes les autres. « Elle est, dit ce
principe de tous les prin-
le texte, le
cipes, la sagesse mystérieuse, la couronne de tout
« ce qu'il
y a de plus élevé,
le
diadème des diadèmes^.»
Elle n'est pas cette totalité confuse, sans forme et sans
nom,
ce mystérieux inconnu qui a précédé toute chose,
même
les attributs^ t^lD "^K* Elle représente l'infini,
du
distingué itiû,
fini;
n^nkf parce
son
nom
dans l'Écriture
qu'elle est l'être
signifie
en lui-même;
l'être
considéré d'un point de vue où l'analyse ne pénètre
pas; où nulle qualification n'est admise, mais où elles sont toutes réunies en ce motif
un point
indivisible» C'est
qu'on l'appelle aussi le point primitif ou par
exceUence,
r\UWQ
;rff>t\SWtC\
«TtlpJl.
l'inconnu des inconnus voulut se manifester^
<c
mença par produire un
<c
mineux
n'était
Quand
(c
ut
I.
par
il
pas sorti de son sein,
l'infini était
^nnprv'^w Sd no "jnwnDT mh^h nnSy wvo
3« part., fol.
corn-
point; tant que ce point lu-
Zohar,
888 verso.
Digitizeci
by
1
486
LA KABBALE.
ti.encore.cemplétemeQt ignoré
,et
ne répandait aucune
« lumière*.» C'est ce que les kabbalistes modernes ont
expliqué
pitf 'une
concentration absolue de Dieu en sa
propre substance, DIJJQJf. C'est
a donné naissance à
cette concentration qui
l'espace,
à Voir
primitif
(T1K
YlDlp), qui n est pas un vide réel, mais un certain degré de lumière inféi^ieur à la création» Hais par céla
même ee
tcMit
lui-même, se distingue de
retiré sur
que Dieu,
qtai est fini, limité et
déterminé; par cela
qu on ne peut pas encore dire ce par un mot qui
•
'
On
ce
ne connaissons pas,
Ci
naître ce qu'il
nonune
ou
signifie iiti{b ekose,
i<
le
qu'il est,
ainsi, dit
on
le
même
désigne
le iion-ètre,*^^K.
17dra <ou(a, parce que nous
et qu'il est
impossible de con-
y a dans ce principe; parce
qu'il
ne
« deîMsènd jamais jusqu'à notre ignorance et qif il est fc
au*<dessus de la sagesse elle-même'» »
vons pas nous empêcher de
faire
remarquer que Ton
retrouve la même idée et jusqu'au!
dans Fun des plus vastes
et
Nous ne pou-
mêmes expressions
des plus célèbres systèmes
de métaphysique dont notre époque puisse se
aux yeux de ce •
glorifier
Tout commence, dit Hegel,
la postérité. «
par Vêtrepur, qai n'est qu'une pensée entièrement ut\ r
' .
ZoAor^
Zohar^
l'« part., fol.
2
recto.
Nin mipa
i** part., fol. 15 recto.
3« part.,
fol.
288 verso.
npK
"là
jusi
Digitizeci
by
Google 1
DEUXIÈME PAaiIE.
187
^
déterminée, «impie et hnmédiatey ear lemmi TOmmen-
4i
cernent
4c
pur n'est que
m peut pas
« ahaoiament
la plus
être autre ichose.^..
pure abstraction ;
négatif, qui peut aasii,
n on
« d'une manière immédiate, être appelé
£n£n» pour remir à noe ou de
l'être,
Msàb cet être
c'est
le
un terme
ie
M^oit
non-être*.»
kabbalistes, la Mule nlée de
l'absolu, considérée
du point de vue sous
lequèl nons Tenons del'en'risager, constitue nne fermç
complète, ou, pour employer
on
làte,
^visage;
le
terme consacré, une
ik l'appellent la têu blmuhe (
iwn
K^^^nn)! parée que toutes les couleurs, c'est-à-dire
toutes les notions, fous;les
modes déterminés sonteoD-
onXAnden
(Kp^II}^)) parée qu'elle est
fondus en
elle,
la première des Sépldréth. Seulement, dims ce dernier cas,
£aut se garder de la confondre avec VAj^cim des
il
i'En-^ph
ilussmi (]^p>nyi Kp^nV)^ c'est-à-dite
lui-mâme, devant lequel son éclatante lumière ^'est que ténèbres. Mais on sous
la
O^SH^
la
désigne plus généralement
dénomination singulière de grand ttêage^
^HK;
sans doute parce qu'elle renferme tou-
tes les autres qpiatifieatîons lectuels et
'î.
Des
,
tous les attributs intel-
moraux dont on forme, par
rêùÊB
la
même
SejfnmuM den Antog, wdlessowohl
danke» ils das aidbastîmmtè einftdie Unmittelbaie
ist,
rai-
reine^ Be-
der erete An-
fang aber nichts Vermitteltes und weiler Bestimmtes seyn kann. Dièses reine Seyn
ist
nun
die reine Abstraction, damit das Abso-
lutrnegative, seiches, gleichfalls umittclbar
gcnommen, das Niehts
Digiiized
488
'
son,
le petit viiage,
Lk KABBALE. premier, dit le
y^BStl
rÂncien, vu face à face,
est la téte^su-
(c
texte, c'est
cr
prème,
<f
toute sagesse, et ne peut être déûni autrement que
la source
il
de toute lumière,
le principe
de
« par l'unité
Du
sein de cette unité absolue, mais distinguée de
la variété et
de toute unité
relative, sortent parallèle-
ment deux principes opposés en apparence, mais en réalité inséparables ; Tun mâle, ou actif, s'appelle la ntZDn, l'autre passif, ou femelle, est désigné par un mot qu'on a coutume de traduire par celui d'tV»sagesêe^
tdUgefÊeêf
Tout ce qui
SISO*
existe, dit le texte, tout
a ce qui a été formé par l'Ancien, dont le
nom
ne peut subsister que par un mâle
sanctifié,
ff
soit
et par
« une femelle ^. » Mous n'insisterons pas sur cette forme générale, que noua retrouverons fréqueniment sur notre
rout^ ; mais nous croyons qu'elle s'applique et
à
l'objet
de rintelligence,
qu'il n'était
ici
au sujet
guère possible
d'exprimer plus clairement dans une langue éminem-
ment car
poétique.
La sagesse
elle a, dit-on,
est aussi
nommée le père; Âu moyen
engendré toutes choses*.
des trente-deux voies merveilleuses par lesquelles 1.
ly*
obw «vn
oSym
niDDTO
ofw ïim»9D
(3uip*
î.
umn ym iDT
yi»
wmsn
Hnpa
mm
nnSȕn
hvi 3«r ]rù2H fbL 8. D»J1D1 Dtis de Moite Oiidowero. 1^^^^
hSd
HWp
Zohar, 5« 5.
]>S3«
n Sa SSid
elle
Np^nrr nsana tisan iSanoi» 73i
part., fol.
ypT\i^ K"?D ^^apnxS
Jb. supr,, foi,
.
292 verso
et
N^np
290 reoto. «apian IDia
289 verso.
np«
Kp>ny7 ht\:jv2
Qy^fm
H2pW
Digitized
by
*
DEUXIÈME PARTIE.
189
86 répand dans Tunivers, elle impose à tout ee qui est
une forme cr
mère, ainsi
« gence
une mesure ^ L'intelligence,
et
qu'il est écrit
du nom de mère ^.
l'antithèse
:
Tu
((
c'est la
appelleras rîntelli-
m Cependant, sans détruire
que Ton vient d'établir comme
générale de l'eiû^tence, on
fait
la eonditîen
quelquefois sortir le
principe femelle ou passif du principe mâle'. De leur
mystérieuse et éternelle union sort un rexpressîon originale, prenant à
sonore et ceux de tous deux. Ce
pelé aussii
fils
fils
•
qui, sçlon
la fois les traits
de la sagesse
et
à cause de son double
de rintelligence, ap-» héritage, le
de Dieu, c'est la connaissance ou la science, trois
fils
aîné
fl)^"!.
Ces
personnes renferment et réunissent tout ce ^lû
mais
est;
de
sa mère, leur rend témoignage i
elles
sont réunies à leur tour dans la ttte
blandia^ dans raneien des anciens, car tout est lui et lui est tout ^.
Tantôt on le représente avec trois tètes
qui n'en forment qu'une seule, et tantôt
on
com<«
le
pare au cervei^ qui, sans perdre son unité, se partage
1.
^n^vh an nwn p^sa att nosnni a^nDi «vnp yhfzv inm ]^nSn ^'rwans n>30 nsdh ^^hd «npn n3»2S Dt< >3 a^nsi dh nau an noDn ib. supr. nsnwKi na»3 nu>D p>SKi • lausnK nnsn wrvn
Ib, supr,,
2.
3.
wi
p
.
m
mni na^a ntwàn ]npH ]2^ dhi «nrnno nnT n»OHn na»T ^»3a>D Snsa Mf^Tp hStos ]to>nD ^irHi yp^^n yiF\ Ston ^^aa maia Sdt Npmj nn kSd Kin hSs ^^S^'îd n>a ]>D»nD nn 4.,
npK
K»TT
i^ai
nrn
Km in«wm
^pw
3* part., fol. 291 verso et recto.
Mn>
titSs
190
w
LA KABBALE.
treifl jwrlns, et,
uerîà, se
au* mojren
répaad dans tout
h
trent^enx "mes de daiks runivers* a
de tMOto-deuat paim.de
le oorps^
comme à l'aide
saj^eise la Divinité te
VAmien,. dont le nom
<f
eiistoaiireelraîartMQS qui
M
eti
cetle tète est
œ quiii
n'Afimnent
y.
« cr
par
soit béni !) est représenté
soit sanctifié,
qa'oiie setààp
a da phts^evé parmi
H choses élevées. Et parce que l'Ancien tf
des
lépand
le
(
nombre
les
nom
dont le trois^
rhra UWintl tW^ip Kp>nyi) toutes les autres Ittmièra qui no» édàirent de leora rayons (Ie8'4UH
u t£e& Séphiroth) sont également
comprises dans
le
o
de
cette trinité sont
nt
un peu
l'fiiMoph loè^nème,
diffécents ;
aaaia.
on y voit
trouve, pas l'intelligence^ sans doute,
pan^
figit-
•
en rew
n-'y
qu'elle n'est
qu'un itÛBtt une carlaine «ipaDÉioD. ob dimiiMi da Logos y de ce qa'on appelle c(
tètes'
ici.
la sagesse. «
scnlptéea l^ine dàna rontutt et
Il y>
a
trois
Unnc aiiKlessiiB
« de rautre« Dans, ce nombroi, ûomptQQ& d^aberà if
ce
la
:
sagesse mystérieuse, la sagesse cachée et qui n'est
jwiais sans voile. Cette sagesse mystérieuse, c'est
le
i<
principe suprême de toute autre sagesse. ÂUn-dessus
((
de
cette
première
tète est l'Ancien (dont te
soit
y a de plus,mystérieux parmi
les
myatères^ Enfin vient la tète q^i doHHae- toutes
les
« sanctifié!), ce qu'il fc
nom
« autres;
1.
Idm
une
tète
jottto^dans'la
qui n'en est pas une. Ce qu'elle
tii^tisièaie
partie
du ZoAar,
loi.
548 verso.
>
Digitized by
Gopgle
DEUXIÈME PARTIE.
191
ne peut
(c
renferme, nul ne
fc
elle échiq[>pe
(c
ignorance. C'est pour cela que rAncien (dont le
(c
soit sanctifiél) est appelé le
dans
le sait ni
l'être et la trinité
on dans
tuelles
résuma
le
savoir; car
également à notre sôence et
dans
kf
notre
nom
non^tre ^ n Ainsi» l'unité
les manifestationsr intellect
la pensée, voilà exactement
à quoi
se
tout oe <{ue nou$ venons de dire.
Quelquefois les termes, ou,
de cette
si
l'on veut, les personnes
trinité sont représentées
comme
tsois
phases
successives et absolument nécessaires dans l'existence aussi bien
que dans la pensée; comme une déduction,
ou, pour liuus servir d'une expression consacrée en
lemagnCi comme^un jN^oeéi logjftis qui constitue en même
temps
la
génération du monde. Quelque étonnement
que ce fait puisse exciteri on n'en doutem pas, quaiid on aura lu c<
les lignes suivantes
:
«Venez
pensée est le prmeipe^ de tout ce qui
K est d'abord
et vojex, la
est;*
mais
elle
ignorée et renfermée en elle-même. Quand
pensée conupençe à se vépandre, elle anrive à ce
«r
la
«
degré où
« elle
elle
prend le
devient l'esprit
nom
:
parveAue à ce point
d'intelligence et. n'est plua, comme
u sj|i|far^vaA^ |:enCermée0a.^0-p]ièm^]L'espi:it (f
tour se développe, au sein
cr
est encore entouré, et
«
réunion de tous
« répand
1. Ib.
en
les
il
à spu
même des mystères dont il
en sort une voix qui
chœurs
célestes
paroles distinctes et
;
m
est la
une voix qui
se
mots articuiéa;
mpr.
Digiiized by
I
U
192
KABBALS*
« car elle vient de Tesprit. Mais en réûéchissaut
à tous
n ces degrés, on voit que la pensée, rintelligence, cette «I
voix et cette parole, sont une seule chose, que la peu-
« sée est
le
principe de tout ce qui est, que nulle inter-
(f
ruption ne peut exister en
(f
se
(c
sens de ces mots
lie
elle.
La pensée elle-même
au non-être et ne s'en sépare jamais. Tel est
« un*. » Voici
:
Jehovah est un, et son
un autre passage où
nom
l'on reconnaît faci-
lement la même idée sous unè forme plus originale selon nous, plus antique
:
le
est
«Le nom qui
et,
signifie je suis,
<c
rPTIK» nons indique la réuniôn de tout ce qni est,
(c
degré où toutes les voies de la sagesse sont encore
<r
cachées et réunies ensemble sans pouvoir se distii^
« guer les unes des autres. Mais quand
il
s'établit
le
une
a ligne de démarcation; quand on veut désigner la (C
mère portant dans son sein
t<
point de' les mettre au jour pour révéler le
nom
su-
ce
prême, alors Dieu dit en parlant de
Moi
qui
a
iiiis,
ic
et sorti
n^HK "l'tt^K*. du
toutes choses et sur le
lui
:
Enfin, lorsque tout est bien formé
sein maternel, lorsque toute chose est à
« sa place et qu'on veut désigner à la fois le particu-
H lier et l'existence, Dieu s'appelle Jehovah, ou je 9uù
1" part., fol. 246 verso, sect. «nn. Ce passade étant trop long à rapporter tout entier, nous en citerons du moins les derniers
mmo mvi
mots imSs mSn Mi^ns nn mSi mS^i KmoMi WTsn» hSi yH2 wpnn won navro inw tn
%
Le mot asekir
est
un signe
«iwpi
in
déterminatif.
Digitized by
BBOXltaB PARTIE.
« edui qui
M, «THM "WK rtMK»
« tères du saint
nom
193
my»-
Tels sont les
révélé à Moïse
dont aucun
et
,
« autrehomme no partageait avec luilaconnaiasanco^)!
Le système des kabbalistes ne repose donc pas simple-
ment sur le principe de Témanation ou sur l'unité de substance ;
ont été plus loin,
ils
comme on
voit
ont en-
ils
:
mécomme la
seigné une doctrine assez semblaUe à celle que les taphysiciens du Nord regardent aujourd'hui
plus grande gloire de notre temps, tité
et
ils
ont cru àTiden*
absolue de la pensée et de l'existence ou de Tidéal
du réel ;
et
par conséquent le monde,
comme nous
le
Terrons plus tard, ne pouyait être à leurs yeux que Tex-fNression des idées
gence
:
ou des formes absolues de
en un mot,
ils
nous
l'intelli-
laissent entrevoir ce
que
peut la réunion de Platon et de Spinosa* Afin qu'il ne reste trer
aucun doute sur ce en
fait
même temps que
les
important, et poiir
mon-
plus instruits parmi les
kabbalistes modernes sont restés fidèles
aux
traditions
de leurs prédécesseurs^ nous allons ajouter aux textes
que nous avons traduits du Zùhar uh passage marquable des commentaires de Corduero. u preaiières S^hiroth,
à.
savoir
:
très re-
« Les
trois
la couronne^ la sa-
comme
i<
gesse et l'intelligence, doivent être considérées
•(
une seule et même chose. La première représente
((
connaissance ou la science^ la seconde ce qui connaît, 1.
nom
9*{iart.,
in»4tT
la
inna n^nn p»BH inaS hSdt mSSs ht n>nn
foL es verso,
sect.
mo
virm*
nw •««
n^miti nni Tn 15
4d4
LA KABBALE.
.KAt Id tiqi«ièm xe qui «est connu* .Pour B'^pliquer cette identité,
.«
il
faut savoir que lascience
a *n*wA paa couuue celle deaoréator^ ; .car oi, la fioience est distincte
.fc
iportesur
,v
4ei» objeta
quii
du
à
du créateur
,
chez cellea-
sujet de la science et
leur^tour^ gedistingoeiit
j(
4u8ujet. C'est cela qu'on désigne par ces trois termes :
ji
}li.peD«é6,.Qeqttip«i8Q» et eequitetpÉDaé.
,f(
jLr^rCj le qréateureat
j<
unHmMW
t(c
effet,
.u
pliquer aa peuaéerà daa
ejfcrce.qui
lui-même tout à
Au.imH
la fois la con-
wmmtfc.Qi te qui eat tfonim.
fiii
sa mauière de connaître ne consiste pas à ap^
ehoMi qui tout hpn de lui ;
j( .plesjb
en a^ 0QnnfUfi$ant
jc ,qu'il
connaît ei «persil-tout oe <pii est. Rien ufesistp
u qui ae soit .
irraubitanee. ji.
à lui
usii Il
^
en
et
et qu'il
se sachant luif^méme
ne trouve dans aa propre
le type (D^Sn? typtu
)
de tout
et toutes ohoeea exiateut.en.luiaoua leur
u plus pure et
la plus aïooomplie;
f<
la perfeotiQQ .d#s créatures est
f<
même, par laquelle elles^se
n de
Jour être
ic« elles
S
telle
qu'elles a!en
si
la
sorte que
dans cette exiatence
trouvent unies à
à mesute
.
déchoient de cet état
de
Atve^
forme
k eourœ
éloi^enti
parfait et si sublime,
C'est «însi que toutea.lea eodstenees de^ce^sMuide ont irjeurfome dans les Séphiroth et les Séphiroth dgne ce
,
fr
latmvce4onteUee L^s sept
•S»
jattribttts
^ûfdtê AjMoiiAiiy
:é]naQM4^'.
dont
fol* isa
il
il
nous reste encore à parler,
•
feelo*
Digitizeci
by
et que les kabbalistes
Wh
modernes ont appelés
df fa eoiMfniéfNHt (]>J3n rvr^fiD)
parçet qu'ils servent plufi cbi
,
les Séphi-
uae
doute
immédiatement à TédiiicatiQn
mopdoi se déreloppent^ eomme le» précédents, aoue
{Qrme.de
jtrioité^
dans chacune desquelles deux, eiLtr^
m/ès 8opt unis par pensjse divine
,
un terme moyen* Du
arrivée
sein .de la
pour.dbrmâme à sa plus .copir
p^Me manifestation , sortent d'abord deux principes op» po9é9,iriui actif
ou mâle^rautare Cameileou passif:
trouve dans la grâce ou dans la miséricorde
,
l^i. Mais
il
cette justice
les
pàae
cette
et
la lettre; il
de ae que nous appellerions TexpaiH
et la concentration de la volonté.
da la pmmière conde
du .système que
ne doivent pas être prises à
s'agit l>i(ni.^utôt
sion
le
est facile de voir par le rôle qu'elles
jouent dana L'ansemble
^
,
du premier ; leaeeond est représenté parla
^araetèca justice
^
nDH^
cpie sortrat les
&mes
En
eiTet, c'est
TÎrilesotdo.la se-
âmes féminines. Ces deux attributs sont aussi
noBoonés les deux bras de laDivioiié : l'un donne la vie et l'autre la
mort. Le monde ne saurait subsister
restaient fléparés;
il est
s'ils
même impossible qu'ils a'^axw-
cent séparément, car, selon l'expression originale,
il
n'y a pas de justiee sans grâce; aussi Tont-elles sa réunir dans et
dont
un centre commun qui
l<e
est la beauté, mKfiTI 9
symbole matériel est la poitriiie
5* paru,
foJ.
145 verao.
le
eo&ur
^
cm n>a im mS'î hj»7 n»Si 13.
Digitized by
,
LA lABBALB.
196
ua
fait
comme
déré
a9sez remarquable que le beau soit consiTexpreBsioii et le résultat
comme
qualités morales , ou trois
attributs suivants
la
de toutes
somme du
sont purement dynamiques
c'est-4rdire qu'ib nous représentent la Divinité la cause,
comme
les
bien. Les
la force universelle,
comme
comme prin-
le
cipe générateur de tous les êtres. Les deux premiers
qui représentent dans cette nouvelle sphère
le
prin-
cipe mâle et le principe femelle sont appelés, confor-
mément à un
texte de l'Écriture, le triomphe, nJÎJ, et
lagloire, TlTI*
H serait assez difficile de trouTW le seiis
de ces deux mots tion
: (c
s'ils
n'étaient suivis de cette défini-
Par le triomphe et la gloire on
comjmnd Tex-
« tension, la multiplication et la force
;
car toutes les
ce
forces qui naissent dans Tunivers sortent de leur
c(
sein, et c'est
fc
appelées les armées de TÉtemel
sent dans
pour cela que ces deux Séphiroth sont
^»
Elles se réunis-
un principe commun, ordinairement repré-
senté par les organes de la génération, et qui signifier autre chose
que l'élément générateur ou
source, la racine de tout ce qui est. cette raison, le (c
ne peut
fondement ou
la
la
On le nomme, pour
base ,
TO*
« Toute
chose, dit le texte, rentrera dans sa base conune elle
3« pan., fol. 296 recto
Kini
mou
^psai yh^yn SsT wasn» ina v^hm^ mann Zohar, 3- T»m Tuta ^wn^i mn3X ]npn ^3 |»Mn ^tpea part., fol. S96 recto. i.
bai
\\epx
Digitized by
Gopgle
DEUXIÈME PAETIE.
en est
«
sortie.
197
Toute la moelle, toute la sève, toute la
(Y
puissance est rassemblée en ce lieu. Toutes les forces
a.
qui existent sortent de là par Torgane de lagénération.»
Ces.trois attributs ne forment aussi qu'un seul visage,
qu'une seule face de la nature divine, présentée dans la Bible par
qui est re-
celle
le dieu des
armées
^ .
Quant
à la dernière des Séphiroth, ou la rayatué, noSlDf tous les kabbalistes s'accordent
cun
attribut nouveau,
à dire qu'elle n'exprime au-
mais seulement Tharmonie qui
existe entre tous les autres et leur
domination absolue
sur le monde. Ainsi ^ les dixSépbiroth, qui forment dans leur en-
semble l'homme kabbalistes
mS^K
céleste,
Thomme
idéal
,
et ce
que
les
modernes ont appelé le mondedetémanalion^
^yjf,
se partagent
en
trois classes,
dont char
cune nous présente la divinité sous un aspect différent,
mais toujours sous la forme d'iine
trinité indivisible.
Les trois premières sont purement intellectuelles ou
métaphysiques; l'existence et balistes
modernes
{hs^fHû qSiV ) tère
expriment
elles
:
ont celles
moral; d'une part,
Dieu* comme l'identité l'autre, elles
i.
tnpn
l'identité
absolue de
de la pensée, et forment ce que
qui les suivent ont elles
w VD>
kab-
un
carac-
nous font concevoir
de la bonté et de la sagesse ; de
nous montrent dans
nwM
les
appelé le monde inUiUig&ple
la
bonté ou plutôt
tnpH nsia Sst iiov»d »ii3Ti
nan
1^. Mfir.
11D>
Digitized by
LA EABB4LK.
198 dans
bien suprême Torigine de la beaiité et de la
le
magnificence. Aussi
(rmD)
ou
ar-Uon
les
nommées ki
tMitlif
monde êlMuibh (WA^TID ch<p) dana nous appre,
le
racception la plus élevée du mot. Enfin Q0II8 par les dmiieiii de ces altribuis uniTerselle,
que
suprême
Tartiste
que la pravidenoe
est aussi la force
solue, la cause tout^puissaute, et que cette
même
eu
est.
abest
temps l'élément générateur de tout ce qui
Ce sont
monde
mtÉt
eeà dernières Séphirotb qui constituent le
naturel
ou
la nature
dans son essence
et
dans
son principe, naturanaiurani (y3t9*01 dSlV)* Voici
maintenant eu quels termes on cbercbe à ramener ces asl^eets
divm i l'unité
suprême (c
il
:
fmi
u
et
par conséquent à une
Pour posséder
ttinité
la seience de l'unité sainte,
regarder la flamme qui s'élève d'un btnsier
« ou d une lampe allumée
on y voit d'abord deux luTune éelataute de blancheur Tautre noire :
*
(c
mièrefir,
u
ou bleue;
(f
en ligne droite; Ia lamièi<e noire est an^essbue
(C
semble être le siège de
H dant
si
,
la
lumière blanche eçt au-dessus et s'élève
la
première
:
elles sopt
et
oepeu-
étroitement unies l'une à l'autre, qu'elles ne
cr
forment qu'une seule flamn^e. Mats le siège formé par
c#
la lumière bleue
ou noire
« matière enflammée qui
endore aindessons
d'dilew
faut savoir que la lumière blanche ne change pas
«
Il
(C
elle
i.
efrt
s'attache à son tour à la
;
conserve toujours la couleur qui lui est propre ;
Voy. PoNè» Atmontm,
fol.
06 veiso, I"
ool.
Digitized by
Gopgle
(c
ir
mais OQ distingua plusieurs nuances dans est
auHhssons
:
e^tta derniàiiB. prend «it oatre
« directions opposées fc
oelle
mdiÉe^ blaïiclie et
en bto à
deux
en haut à la lu-
elle s'attache
;»
qui
la nAtière enflamniée;
9 Kais cette matière est sans cesse absorbée dans soU' (t
sein>. et dlMnénie
Cl
mière supérieure* C'est ainsi que tout rentre dans
•f
l'unîté,
reste
nn
romonte eonstatttaient'Ten tekH-
nmvi ntfpnK kSdi
aucun doute sur
le
*
.
» P«a^ qu'il ne
sens de cette allégorie , nous-
ajoutenma que^ âemB une autre partie du Zoker,
nature de l'âme humaine qui, trinité,
image
affitiblie
de la
elle aussi,
trinité
les autrei^ et
forme une
suprême»
Cette dernière espèce de trinité, qui
pUcitement toutes
aota
comprend
offire^
en
toute la théorie des Séphiroth, est aussi celle le
elle-
presque littéralement pouD expliquer la
est. reproduite
ex-*
fésuaié»
^i joue
plus grand rôle dans le Zokar, Elle etf exprimée^
comme
les
{décédantes, par trois termes seulemeiH»*
diMtt ehaenii
conune
a
déjà été présenté eemme* le eeatM'
la plus haute manifestation de l'une des trinités
sobofdoBnéee: panni les attributs- métaphysiques, c'est la^eouroime; parmi les attributs moraux, la beauté; c'est 1m roj^uté
parmi
les attribols iiïférieim.
qu'est^^e la couronne de la kabbale?
e'^st la substaoee, l'itre^
Qu-'eat^ que la beauté?
I. Zoftsr,
I» pan.,
fol.
5t
Mâis
dans le langage allégorique
c'esti
lecto»
séct
comme n^vma
m
et àbselîi*
le dit eatpres-»
,
LA KABBALE*
20Q sèment YMré et
plus haute expression de là vie
lotilo, la
de la perfection morales* Émanation de
et
de
au
soleil
la grâce
,
intelligence
souvent comparée à rorient
elle est
dont la lumière est également réfléchie par
monde,
tous les objets de ce rentrerait
1
dans la nuit
:
et
sans laquelle tout
en un mot,
c'est lldéal,
En-
ûn, qu'est-ce que la royauté? L'action permanente
immanente de toutes réelle
les
Séphiroth réunies, la présence
de Dieu au milieu de la création
parfaitement éxprimée par le
Tun des surnoms de
:
et cette
idée est
moi Sehé'hinak (riTSQf)^
la royauté* Ainsi
donc, l'Être ab-
solu, Tètre idéal'et la force imnïaaente des choses; si
Ton veut,
et
la substance, la
pensée et la vie,
ou
c'est-àr-
dire la réunion de l'Être et de la pensée dans les objets, tels
sont les vrais termes de cette trinité nouvelle* Us
constituent ce qu'on appelle la eolanm du milimi (^^*t1^V
Kn^)^2tQKl); parce que, dans toutes lesquelles
les
ûgures par
on a eoutume dé réprésenter aux yeut
dix Séphiroth,
ils
sont placés au centre, l'un
les
des-
sus dé l'autre, en forme de ligne drmie ou de colonne*
Ces trois termes,
comme on
peut s'y attendre d'après
ce que nous savons déjà, deviennent autant de visciges
ou
de. personnifications
change pas de
nom
;
symboliques. La couronne ne
elle est
toujours
l'Ancien des jours, rAncien dont
(K\ynp Np^riy)* La beauté,
le.
le
grand visage,
nom
soit sanctifié
c'est le roi saint,
ou sim-
plement le roi (httt^ip ^oSD* H^hti), et la Sché'binah, la présence divine
dans
les jçhoses, c'est la
Matrone
Digitized by
Gopgle
DELXIÈHE PARTIE.
OU
la Reine
(HSTiTHûD)* comparée
soleil, l'autre est
la lumière
dont elle brille,
du degré qui
201
Tane
Si
est
à la lune,
comparée au
parce que toute
l'emprunte de plus haut,
elle
immédiatement au-dessus
est
en
d'elle;
d'autres termes, Texistenee réelle n'est qu'un reflet ou
une image de
est la
bas
la beauté idéale.
nom
appelée du
mère de
s'allaite
d'Ève; car, dit
La matrone
qui
ce qui existe
ici--,
toutes^ choses, et tout
de sou sein et est béni par
^ Le les
roi et
deux
forment ensemble un couple
%
*n)
elle
eommuiiément
la reiae , qu'on i|iomme aussi visages ("J^ÛIS*^
est aussi
le texte, c est elle
dont la tâche est de yerser constamment sur
monde
le
des grâces nouvelles, et de continuer par leur union
ou plutôt de perpétuer l'œuvre de
mour réciproque qui deux manières
les porte
de deux espèces
;
poux à réponse
et
'
,
Hais Tar
•
à cette œuvre éclate de
par conséquent des
et produit
,
la création.
i
tantôt il vient d'en haut^
firaits
va de
l'é-
de là à l'univers tout entier; c'est-
à-dire que Texi^tence et la vie, sortant des profondeurs
du monde
intelligible,
en plus dans traire
,
il
tendent à se multiplier de plus
les objets
de la nature
vient d'en bas,
du monde
réel
ramène dans
mander ce .
au monde
le sein
retour.
1.
Idra souta ad
%
Zohar,
o'^
il
les êtres
n2^
10 verso,
au con-
va de l'épouse à l'époux,
Le Zohar nous
pait., fol.
tantôt ,
idéal, de la terre
de Dieu
fin, y:i'^,ZT\12
:
]»pj'
sect.
au
ciel, et
capables de de-
offre-
lui-même un
HaO «nnST
yVH
Mnpn.
Digitized by
202
LÀ MABBALB.
exemple de ces deux modes de génération dans le cercle
àme» Baintes. L'âme, considérée dans
qoetNiromurent les
son essence
la plus
pure
,
a sa racine dans Tintelli-
gpnoe; je parie de l'inteUîgeiiee iiq>ràme où les formes des êtres commencent déjà à se distinguer les unes des
Tàme uifiTerselle; elle passe âme masculine, une
antres, et qui n'est en rédité que
De
là^ si elle
doit être
parle principe de
âme tioe
féminine,
on
k grâteeouderexpansiotf; si c'est une
elle
s'imprègne du principe de la jus-
de: la oonoentvaition
enfin
:
elle èst
,
eo&ntée i
ce inonde où nous vivons- par Tunion du roi et de reine, qui sont^ dit le texte,
à
la
de l'âme
la génération
Thomme et la fenmie sont à la génération du corps ^ Voilà par quel ehemin Tâme desecnd ic!4>as: ce que
Yoioi maintenant
Dien
quand
:
elle
comment
toutes les vertus, elle est s'élève de
s'élève
mûre pour
aussi
le
Le
1.
et
ou
forme
de nouveau, mais
dit le
Zokar^ la vie
naD np93 Kn^ann^nn ^dSot naTiia
Pour ne pas multiplier
la
,
dans un antre but que la pre«
De cette manière,
Zohar^ 3* 2.
alors elle
en hannonie«vec
roi«et la reine s'unissent
fois ^. «
KSia
,
celui qu'elle éprouve , et avec elle
pour une autre cause mière
le ciel
dernier degré de l'émanation
l'existence réelle,* ainsi mii»a
idéale.
et que, parée de
son propre mouvement, par l'amour qu'elle
comme par
eidte
rendue au sein de
elle est
a rmpli sa mission
part., fol.
t<u>Tp
7 ^5::p13^
iiifitiofiifii,
Kncwa
^"Tn xnnSi
les citations, je renverrai à
qui les a toutes réunies dans son farcfe*
est
Corduero
foL 60-64.
Digitized by
203
DBDXiAafH PARTIE.
« puisée en (f
même temps d'en haut et d'en bas, la source
86 renonvelle, et la mer, toujoure remplie, distribue
a ses eaux &a tout lieu
^
» Cette union peut avoir lieu
aasèi d'une ihatiiMé acddentellè
au
est encore enchaînée
i
rextiise;
ao
réversibilité
corp8.<
rattsseinënt'
,
pendant' que
Mais
ici
ràme
nous touchons
mystiqué et au dêgnie dë la
dont nous avons résolu de parler
ailleurs.
Cependant nbus eroirions avoir exposé d'une nière incomplète la théorie des Séphiroth
,
itiâr
nous ne
si
faisions pas connaître les figures sous lesquelles
on a
y en a
troi»
eeftayé
de
les
i^résenter aux yeux.
principales, dont
Zohar* L'utte
Il
deux au moins sont consacrées parle
uouii'
montre le» Séphiroth sous
la
foime
de dix cercles concentriques, ou plutôt de neuf cercles tracés autour d'un point qui est leur ceutnd
commun.
L'autre nous les présente sous l'image du corps humaitu La' eourèniie, c'est la tète; la sagesse, le cerveau; l'iu-
teiligence, le
la ligne
celui
cœur;
du milieu
le
tronc et la poitrine, en
un mot,
symbole de la beauté,
les bratf
est le
de la grâce et de la justice,
du corps expriment ces rapports tout
à
les parties inférieures
les attributs qui restent. C'est fait arbitraires j>
sur
poussés à leur
dernière exagération dans les rifcettmm (les suppléa
ments du ZoAar)^ que se fonde en grande
partie la kab-
baie pratique et la prétention de guérir par les di£K-
i. Éohaf,
\^
mSdS
part., fol.
60*70.
—
ilS^W ûwfl »|Dnn» ^hd
psi o»Snw non H^Son» nrm nnnoi
Digitized
204
LA KABBALE*
rents
noms de Dieu
les diverses parties
mière
fois^
au
maladies qui peuvent atteindre
reste, qu'à la décadence d'une doctrine
les idées ont été
même les
les
de notre corps. Ce n'est pas la pre-
peu à peu
étouffées par les symboles,
plus grossiers, et la forme mise à la place de
de représenter les
la pensée. Enfin, la dernière manière
dix Séphiroth, c'est celle qui
pes
:
à
droite, sur
nne
les partage
même
en trois gron^
ligne verticale
,
on
voit
figurer les attributs qu'on peut appeler expansifs
savoir
:
le
Logos ou la sagesse, la grftce et
gaucbe se trouvent placés de
la
même
nne ligne parallèle, ceux qui marquent la concentration;
science
du Logos,
dite. Enfin,
l'intelligence,
:
à
sur
,
la résisâmce
c'estnà-dire la
la justice et la résististnce
au milieu sont
la force
manière
à
,
ou
con-
proprement
les attributs substantiels
Au sonmiet, au-dessus du niveau commun, on lit le nom de la couronne, et à la base celui de la royauté ^ Le que nous avons compris dans
la trinité
suprême.
fréquemment allusion à
cette figure qu'il
compare à un arbre dont l'En-soph
serait la vie et la
ZùJmt
fait
sève, et qu'on
a appelé depuis Tarbre kabbalistique.
On y voit rappelée à chaque pas la colonne de la grâce (W>D> mi3l> IDm KllDÏ^O» la colonne delà ju»T tice
(Wni
du milieu
I.
(
K-îiny»
X^KOUn xnUD)
KTiV^SDlin
KTHQV ) ;
Pour toutes ces figures voir
et la
colonne
ce qui n'empêche
le Pairdea
Bdmonim
fol.
54-39
Digitized
by
205
DEUXlteB PAETIB.
pas la
même
figure de
nous représenter sur un autre
plan, par les lignes horizontales, les trois trinités se-
condaires dont nous avons parlé précédemment* Outre toutes ces figureâ, les kàbbalistes modernes ont encore
(nnUX)
imaginé des canaux
forme matérielle tous
indiquant sous une
les rapports, toutes les
combinai-
sons qui peuTont exister entre les Séphiroth. Moïse
Corduero parle d'un auteur qui en a compté jusqu'à six cent mille^ • Ces subtilités peuvent intéresser, jusqu'à
un
certain point, la science
du
calcul
;
mais
c'est
en
vain qu'on y.chercherait une idée métaphysique.
A
la doctrine
des Séphiroth
de l'exposer, se mêle dans
le
telle
,
que nous venons
Znhof une idée étrange
exprimée sous une forme plus étrange encore; celle
c'est
d'une chute et d'une réhabilitation dans la sphère
même
des attributs divins, d'une création qui a échoué,
parce que Dieu n'était pas descendu avec
demeurer; parce
qu'il n'avait
forme intermédiaire entre
l'homme
elle
pour y
pas encore revêtu cette et la créature,
lui
dont
ici-bas est la plus parfaite expression. Ces
conceptions diverses, en apparence, ont été réunies dans
une pensée; unique que Ton rencontre en tantôt plus, tantôt
myêtirê, dans
les
même temps
moins développée, dans
deux
Idara, et
le
Lwre du
dans quelques autres
fragments d'une moindre importance. Yoici mainte-
nant de quelle bizarre façon
i. Jb.
lupr^
fol.
i245.
elle
est présentée.
La
206
LA
Genèse
fait
*
mention de ^ept roia d'Edom qui ont pié«
cédé les rois d'bra^l,
mourir Tuu aprè^ quel ordre
^
en
les
nommant
se isont succédé. C'est de ce teacte,
ils
étranger par lui
mâme à un
t^l
à une
pour y rattacher
,
monde
sorte dfi révolution. dans le
invisible de l'émanation divine. Par les rokdlsraôl,
ent^deiit im
dmx tomes
ont été personnifiées dans préseutenty en l'essence
ou
ils
de Texistence absolue qui qui re-
le roi et la reine, et
k divisant pour notre faible intelligence,
même
les appelle
der£ti:e.Xes rois d'£dom^ ou,
wcove,
mondes qui n'ont pu liscr
si
ordre.dldées,.qu# les
auteurs du /ohar se sont emparés l^ur croyance
les tàii
elle
pour nous apprendre dans
i'iBLutre,
.Ici
comme
ancicoc .roia^ «e «ont les
subsister, qui n'ont
pu se
réar-
avant que les formes fussent établies, pour^eewir
(l'intermédiaire entre la création
isonsidérée dans toute sa pureté*
et l'essence divine
Au reste,
manière, .selon nous, d exposer sans obscure
piartie
alt^iration cette
du système kabbalistique,
on 1^ expliquant l'un par l'autre
,
la^meilleore
c'est
de
citer,
quelquesHms des
fragments qui s'y rapportent. » Avant que TAncien des « anciens^ celui qui est le plus cacbé
cachées
it
miers diadèmes,
ju
les
eût préparé les formes des rois et
If
,
parmi
il
n'y «vait ni limite ni
mit donc à sculpter ces formes
cbosas
les prédfin.
et à les tracer
U
ae
dans sa
H propre substance* U étendit devant luMiftiiie uoToiley
1.
Chap. 37, V. 31-40.
Digitized by
DEUXlj^ PARTIS.
207
a
ef,
ti
tr^^ça leurs limite^ et Ieuf8<foraie8;*,mais ils
ji
«
c'e^t dftns ce voile qu'il sculpta ces rois, qu'il
pqur ceU
treut subsister* C'esjt .
les .rois
ne pa«-
qu'il est écrit
:
Voici
qui .régnèrent dans le pays .d-£dom avant
u qu'un roi r^i|;n&t,snf ios enfants d-JsvaôL
« des rois primitifs et dlaraét primitif
U
a'ag^t iei
Tous
4<
ainsi formés fi¥ai§nt.teurB .iioms.; mais
M
subsister jusqu'à
ils
les rois
ne purent
(rAncien) descendit vers
qu'il
a eux at se voilàt)ppiir ^ux % n Qu'il iioît question dans
c^
lignes .d'une création antérieure
mondes qo; ont préoédé
celui
oili
à
la nôtre
nous sommes,
,
de
e'est
ce qui ne peut Is^sser aucun doute; eest ce que le
/oknr loMnème :noas tenues
les plus positifs
imanime de tous
dît vai
loin
et telle est aussi la
^,
les kabbalistes
dans
les
croyance
modemes. Mais poiHv
anciens mondes ont-ils disparu ? Parce que
quoi
les
Dion
n!Iiabitait
pae au milieu d'eux d'une manière>réi-
gulière et const£^te^ ou qu'il n'était tait
peu {due
,
conune dit
le texte
,
parce
pas desoendu vers eux, parée qu'il ne^s'À-
pas montré eneore sous une ionne qui
de rtster présent an milieu de pétinQr j^.cett^
lui
permit
h création, etde la per^
unipn même. Les existences
qu'il
pro^
daiaait alors, par uneéman^tieiispontanéedeeaprdpffe
1.
Le mot primitif (iiQTp), dans le Echm^ d'idéal, de céleste ou d'intelligible.
est toujours syno»-
nyme 2.
Idra ra6., édit.^d'Amsterdwn, 3" part.,
3. 3« part.* UÀ. 61.
t-wa nnn
fol.
wchv «un
148 recto.
n^pri un:» vh
iv
yh anni ythv
208
LA lABBALB.
Bubstwce, sont comparées à des
commun
en désordre d'un foyer
U
qu'elles s'en éloignent. «
u qui ont été détruits, des <f
étincelles s'échappant et
mourant à mesure
a existé d'anciens mondes
mondes sans forme qu'on
appelés les étincelles (|)3nX^;i
a
dSlV* ÎVT)^
« c'est ainsi que le forgeron en battant le fer fait jail-
des étincelles de tout côté. Ces étincelles sont
c(
lir.
((
anciens mondes
cr
traits et n'ont
,
pu
et ces anciens
mondes ont
subsister, parce
les
été dé*
que l'Ancien, dont
« le nom soit sanctiiié , n'avait pas encore revêtu sa forme, cr
et l'ouvrier n'était
Ët quelle
est
pas encore à son œuvre
donc
forme sans laquelle toute
cette
durée et toute organisation sont impossibles dans
les
existences iinies, qui représente, à proprement parler,
dans
l'ouvrier
les
œuvres divines, sous laquelle enfin
Dieu se conmiunique
et se
xeproduit en quelque sorte
hors de lui ? C'est la forme humaine entendue dans sa ,
embrassant avec les attributs
et intellectuels
de notre nature les conditions
plus haute généralité
moraux
de son développement et de sa perpétuité, en un mot, la distinction des sexes,
que
les auteurs
du Zohar ad-
mettent pour l'âme aussi bien que pour distinction des sexes ainsi comprise,
vision et la reproduction
pour eux
le
symbole de
i. Idra $ou$a^ 9* part,
de
la
La
le corps.
ou plutôt
la
di-
forme humaine sont
la vie universelle,
d'un déve-
du Zohar, fol. 292 verso, édh. d'Amsterdam
Digitized by
Gopgle
DBuxiftm PAETie.
loj^ement régulier et
de TÊtre, d'une création
infini
non seulement par
régulière et continue,
mais aussi par
209
la
durée,
la réalisation successive dfi toutes les
formes possibles de l'existence. Nous avons déjà reucontré précédemment
le
y a quelque chose de
plus
fond ;
mais
dei cette idée;
ici il
que l'expansion gra-
c'est
dudile de la vie, de Tètre et de là pensée divine
,
n'u
pas commencé immédiatement au-dessous de la substance; elle a été précédée de cette émanation tumultueuse, désordonnée et, si je puis dire ainsi, inorgani^
que dont nous avons* p»lé tout à Theure. « tous ces anciens ic
que rhomme
mondes
n'était
a
Pourquoi
furentrils détruits? Parce
pas formé encore. Or, la forme
«
do l'homme renferme
«
peuvent se maintenir par
ic
n'existait pas encore^ Ica
toutes choses; toutes choses elle.
Comme'
mondes qui
cette
forme
l'avaient pré-
tom-
((
cédée ne purent subsister ni se maintenir,
tt
bèrent tons en' ruines, jusqu'à ce que la forme de
u
rhomme
«
elle,
fût établie
sexes dans
nous
alors ils renaquirent tous avec
mais sous d'autres noms
trerons, pas par
il
:
suffira
^
» Nous ne démon-
de nouveaux textes
Thomme
et ils
idéal
ou dans
de remarquer
ici
la distinction
les.
que
des
attributs divins;
cette distinction,
répétée sous mille formes dans le Zoftor, reçoit aussi le
nom
caractéristique
de balance (X^pilD)»
d avant qne^la )>àlance fût établie, dit le Liore
1.
Idra raba;
ib, supr,, fol.
di^
my«-
135 reclo et verso.
Digitized
210 cf
LA lUBBALE.
Un; ils (le roi et
« réel)
la reine, le
monde idéal et le monde
ne se regardaient pas face à face,
« rois moururent faute de tronrer
un lieu qui
et les
premiers
subsistance, et
Cette balance est suspendue
H la terre était en ruines. « dans
letir
n'est pas (le non-êlre primitif) ; ceux
« quidolT^t être posés dans ses plateaux n'existent « pas encore. C'est une balance tout intérieure If
n'a pas d'autre appui qu'elle-même, iuTisible.
,
qui
Ce qui
« n'est pas, ce qui est et ce qui sera, voilà ce que porte If
et ee
que portera cette balance
^
»
Ainsi que nous l'apprend déjà une citation précédente, tes rois d'Édom, les anciens
mondes n'ont pas
disparu complètement; car, dans le système kabbalistique rien
ne
natt, rien
solue. Seulement ils ont était celle
lui,
forme de l'homme, potnr entrer sous
ils
dom réelle
ff
à se reproduire lui-même sous
«c
le
système gé-
Lorsqu'on dit que les rois d'É-
sont morts, on ne veut pas parler d'une mort
ou d'une complète destruction ; mais toute dé-
chéance est appelée du
nom de mort ^.
descendirent bien bas, ou plutôt,
péa au-dessus du néant ; éor
1.
la
ressuscitèrent, en quelque sôrte,
d autres noms dans
néral de la création,
«
perdu leur ancienne place, qui
de l'univers actuel;* et quand Dieu vint à se
manifester hors de •
ne périt d'une manière ab-
KniV'^ïT
^<-lSD cliap. 1",
2. Idra raba, S* part,
ad
du Zohar^
ils
ils
£n effet,
ils
s'élevèrent bien
furent placés
an dei^
iiiit.
fol.
155 verso.
Digitized by
DËUXliSMK PARTIE.
214
nier degré de l'univers. Ils représentent l'existence purement passhe» aa, pour nous servir de» expreesione mêmes du Zohar, une justice sans aucun mélange de
gfàee
»
un
où tout
lieu
est rigueur et justice
IDD |nnî<rîD |Uni ) s où tout est féminin sans aocun prméipe maseulin (KapT? Tlk), é'est-Wire où tout C'est
est résistance et inertie, eomme
même
pour cela
d'Édom ; Édom
qu'ilâ
dans la matière.
nommés
été
les rois
étant Topposé d'Israël qui représente la
grâce, *k vie, rexistence spirituelle et àctive. !Tous l^iprrions aussi, prenant à là lettre la plupart de ces
expre^ions, les
diire,
avec les kabbalistes modernes^ que
anciens mondes sont devenus
ment pour
le
crimey et cpie de
un
leursr
séjour de châti-
ruines
soilt sortis
ces êtres malfaisants qui servent d'instrun^nta
Rien ne
justice divine.
car,
serait
changé dans
comme nous pourrons nous en
pensée;
assurer
un peu
plus loin, dans les idées du Zohar où la cose joue
un
si
grand rôle
,
le
métempsy-
châtiment des âmes
coupables consiste précisément à renaître dans grés les plus infimes
àfi
la création
,
et
à
(nifî*Sp)>
ils
nom
les
de-
subir de plus
en plus l'esclavage de la matière. Quant aux
qu'on appdle toujours du
à la
la
démons
significatif d'envdappêê
ne sont pas autre chose que
la
matière
elle-même, et les passions qui en dépendent. Ainsi toute forme de Texistence, depuis la matière jusqu'à
I.
Idta raba ib„
fol.
142
recto.
Idra wuta^ ad ûo. 14.
L
iyiu^cd by
,
LA KABBALE.
212 l'éteraelle sagesse,
une manifestation^ ou
est
veut y une émanation de l'Être
infini.
Mais
il
si
ne
Ton
suffit
pas que toutes choses viennent de Dieu pour avoir de la réalité et
de
la
durée
;
il
toujours présent au milieu
que Dieu
faut encore
d'elles, qu'il vive, se
soit
déve-
loppe et se reproduise éternellement, et à Tinfini^ sous leur apparence
;
car, sitôt qu'il voudrait les livrer à
elle»4nèmes, elles s'éYjanouiraieni Mais, que dis-je? Cette
ombre
comme une ombre.
est encore
une partie de
la chaîne des manifestations divines; c'est elie qpii ert la matière
;
c'est elle qui
laissent à nos
yeux
comme Thomme
marque
la limite
l'esprit et la vie
idéal est le
:
où dism^
elle est la
commencement.
un
C'est sur
ce principe que se fondent à la fois la cosmologie et la
psychologie kabbalistiques.
CHAPITilE SUrn DB LTANALTSB DU ZOHAR.
IV.
— OÇINIOK 1»S KABBAUSIBS
sim is M(»a>B. I
^
•
.
Ce que nous savons de
l'opinion des kabbalistes
sur la nature divine nous dispense de nous arrêter
longtemps à leur manière de concevoir rorigine
du monde ;
car,
la création et
au fond» ces deux choses se
confondent dans leur esprit.
&
Dieu réunit en lui,
Digitized by
Gopgle
DEUXIÈME PARTIE*
dans leur il
totalité infinie
être
conçu en dehors de
que nous connaissons, périence^ est lier
de
et la pensée et l'existence,
,
que rien ne peut
est bien certain
ne peut
213
soit
exister,
lui
par la raison,
un développement ou un
l'Être absolu
:
l'éternité
que xien
mais tout ce
;
soit
par
l'ex-
aspect particu-
d'une substance inerte
ét distimste de lui est une chimère, et la création, conune
on la conçoit ordinairement, devient impossible. Cette dernière conséquence est clairement avouée dans les paroles suivantes cr
:
ce
Le point
indivisible (l'absolu)
n'ayant point de limites et ne pouvant pas être con-
ir
nu , à cause de
«
pandu au dehors,
<C"de VQile
ça force et de sa pureté, s'est réet
a formé un pavillon qui sert
à ce point indivisible. Ce pavillon
«
que d'une lumière moins pure que
tt
core trop édatant pour être regardé ;
« tour
répandu au dehors,
de vêtement :
le
il
s'est
c'est ainsi
que tout se
servi
u
mouvement qui descend toujours; c'est ainsi
qn un
seul
fait
l'être
nom
•
»
Un autre l'esprit
dans la pensée suprême, que cette
Kl ^aSiwvHtîa kr
Zohar, 1" ndSjtS NiipnS pari., fol.
que •
absolu et la nature vi-
qui signifie Dieu.
voix n'est, au fond, pas autre chose que l'eau,
I.
a
par un
enfin
passage nous apprend que la voix qui sort de et s'identifie avec lui
à son
HohjH HTfpt) rVH kS^I
Nous nous rappelons que sible n'ont
quoi-
et cette extension lui
ce
« s'est formé l'univers,
,
point, était en-
l'air et le
«vsnH nHSnSi nnoip rnipao Sdi KiS
waSKi
nDn\?Ki ly
20 recto.
Digitized by
Gopgle
214
LA KABBALE.
feu, le noid, le mjdi, rorient^ rpecidenty et toutes les forces de la nature
mais tous ces éléments
'
;
ees forces se confondent dans
une
et toutes
seule chose,
voix qui sort de l'esprit. Eniin la matière
dans la
eonsidérée
,
sous le point de vue le plus générd, c'est la partie inférieure de cette
lampe piystéxieuse
â^ont
nous avons vu
tout à l'heure la description» Avec cette opinion ^ Jo*
à
la
par la seule puissance de
la
chaï et ses disciples prétendaient rester iidèles
croyance populaire^ parole divine 1^
qiie
monde
est sorti
ce dernier mot, coimne nous
le
du néant; seulement
savons dqà, avait pour
eu^ un tout autre sens. Voici ce point de leur doctrine
Fun des commentateurs
assez clairenient exposé par di^
Sepher ietzirah
« ont été tirées «
:
ce
Lorsqpi
du néant
ué^t proprement
,
on aiârme q^e
les
choses
on ne veut pas parler du
dit ; car
jamais un être ne peut
u venir du non-être. Mais on entend par
le
non-être ce
ce
qu'on pe cousit pi par sa cause ni par son essence;
tf
c'est,
en un mot,
u nous appelpns le
la
cause des causes; c'est elle que
noMtre primitif, pD*1p
« qu'elle est antérieure
à
l'univers
;
et
I^X? parce
par là nous
ce
n'entendons pas seulement les objets matériels, mais
f(
aussi la sagesse sur laquelle le
monde a
été fondé.
a Si maintenaiit on demande quelle est l'essence de la « sagesse, et suivant quel
R. 1~ part.,
fol.
946 verao,
seet.
mode
elle est
|>Vn THV
contenue dans
hSSd
iiSp
«m
Digitized by
Gopgle
215
BEUXIÈKS PARTIE.
ou daos
eavnnm. êupfimf peroomie
cr
le fum^ÉTê
ce
pourra répondre à cette question, car, dans
ce
être, il n'y
((
teaçe.
la
a aucune
distinction»
On ne comprendra
listes
le
aucun mode d'exia-
pas davantage
« sagesse se trouve unie i la vie
i^e
non-
le
^
Tous
>i
comment
Jla
les kabbsr-
anciens ou modernes expliquent de cette manière
dogme de
mêm,es, l'adage
:
la création. Hais, conséquents avec eux*-
admettaient aussi la seconde partie de
ils
ex nihUo
luM; ils ne
croyaient pas plus àl'a-
néantissement absolu qu'à la création tend vulgairement-. « Rien
monde, pas
,
comme on Ve^-
dit le Zàkwr^ n'est
perdu
même la vapeur qui sort de iiotre
((
dans
ce
bouche
ce
destination, et le Saint, béni soit-il, la fait concourir
ce
à ses œuvres; rien ne tombe dans
le
:
comme
a sa place
toute chose, elle
le vîde^
« les parojies et ta voix de
Ihomme^ mais
« place et sa destination
C'est
un
et sa
pas mftme tout a sa
vieillard
inconnu
qui prononce ces paroles devant plusieurs disciples de ,
Jochaï
;
et
il
faut que ceux-ci y reconnaissent
articles les plus
s'empressent de
mystérieux de leur fol» puisqu'ils les
interrompre par ces mots
u vieillard, qu'as*tu fait i N'eût-il pas
der
t<
sans voile et sans màt, sur une
« voulais
monter, tu ne
1. CkMOiDfliitaiie à'ÂJmm
Voyez 2.
«
:
mienx valu
0
gar*-
silence ? Car maintenant te voilà emporté
«
le
un des
édit. Rittangel, pag.
Zohar,
2^=
paît., fol.
le
mer imm^se.
pourrais plus
bsn Dior, TiMi» sur
le
,
et
Si tu
en des*
Sépkw itUiffth,
65 et soq.
100 verso,
sect.
QîMM.
Oigitized
216 ce
LA KABBALE.
cendant ta Teneontrerais
lui citent l'exemple
un abîme
'.
»
Ils
de leur maitre, qui, toujours ré-
servé dans ses expressions cette
sans fond
,
ne s'aventurait pas sur
mer sans se ménager un moyen de
retour; c'est-
à-dire qu*îl cachait ses pensées sous le voile de l'allégorie.
Cependant
le
même
principe est énoncé
un peu
plus loin avec une entière franchise. « Toutes les cho-
dont ce monde est composé,
ir
ses, disent^ils,
((
aussi bien
ic
et
«
commencement et
dans
que
rentreront dans
le corps,
la racine
dont
sont sorties
elles
le
l'esprit
principe
^. Il
la fin de tous les degrés
^t
•
1^
de la créa-
K tîon ; tous ces degrés sont marqués de son sceau, et w
on ne peut
le
nommer autrement que par
l'unité ;
il
« est l'être unique , malgré les formes innombrables '
« dont
il
est revêtu
»
^
Si Dieu est à la fois la cause et la substance, ou,
comme
dirait Spinosa, la cause
immanente de Tunivers,
celui-ci devient nécessairement le
chef-d'œuvre de la
perfection, de la sagesse et de la bonté suprêmes.
Pour
rendre cette idée, les kabbalistes se servent d'une expression assez originale dernes, entre autres
,
que plusieurs mystiques mo-
Boehme et
Saint-Martin, reprodui-
mn» hdSît yhn Sa nnpoS Mvsan nniooS Mana txito 5. tnSD ]UTT no D'vintn tû^vt iutt SsS kstoi «wn jmuD ]»3pvi nu nmT îvxi nKTnt<S Tn« kSk npK nSi i^* part fol. 21 recto. Tns «Sfc^ M^K nt^S î.
npsaT
Htnw
H*non
«npirS iiibs
2» part., fol. 218 verso.
,
Digitized by
,
DEUXIÈME PARTIE. sent
fréquemment dans leurs ouvrages
nature une bénédielion, et
que
très significatif
mencé ment
le récit
la
ns^^
la bête
même
>
entre égale-
signifie
bénir
Tarchange du mal
venimeuse» Ktt^3 H^T^j
nom
n'est pas
fait
Bien n'est absolument roauTais^ rien n'est
lent quelquefois. et son.
n^WK^
mot qui
le
maudit pour toujours, pas
ou
comme un
par laquelle Moïse a com-
la lettre
de la Création ,
première dans
appellent la
ils
:
regardent
ils
11
et sa nature d'ange ^.
moins
comme
viendra un temps où
visible ici-bas
Du
que
ils
elle
l'appel-
retrouvera
reste, la sagesse
puisque
la bonté,
rnnivers a été créé par la parole divine, et qu'il n'est
lui-même pas autre cbose que
cette parole
:
or,
dans
le
langage mystique du Zohwr, l'expression articulée de la pensée diviue, c'est,
comme nous l'avons déjà appris,
Tensemble de tous les êtres particuliers existant en
germe dans i.
nw
les
formes éternelles de la sagesse supé-
«pSy n»a3 SSan»» !»• part, foL
9.
dans
Son nom mystique les
temps à venir,
seconde est
le
nom commun
kabbalistique
(
n^aT y 12 • nari;
wi
retranchera,
première moitié, qui signifie poison de tous les anges. La
encore exprimée sous une autre forme
un procédé
w« sect.
Smsû, Samaél. On en
est la
\a»D Î05 wrêo,
j^ntau
)
:
que
môme
;
la
idée est
après avoir démontré par le
nom
de Dieu comprend
tous les cOlés de Tu^veis, à Texceptkm du nord , réservé aux mécbants.comme un lieu d'expiation, on ajoute qu'à la fin des temps ce
cMé
rentrera
La vie Pardes
comme les
autres dans le
nom inefllâ)le.
L'enfer
n y aura plus ni difttiment, ni épreuves, ni coupables. sera une éternelle fête, un sabLat sans fin. (M. Corduero, Rimonim^ fol. 10 verso, et Isaac Loria, Emek HameUch,
disparaîtra,
il
cbap.
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Gopgle
.Là
218
ancun des pasBogjSS que nous avons déjà
rienre. liak cités,
kabbale.
ou que nous pourrious
citer
encore à lappui de
ce principe, ne peutoffirir plus d'intérêt qne celui-oi Ci
Le Saint, béni soit*il ,
:
avait déjà créé et détruit pln-
K sieurs mondes, ayant d'arrêter dans sa pensée la créa« tion de celui
où nous vivons;
« nière œuvre fut sur « les choses
le
et lorsque cette der-
point de s'accomplir
toutes
,
de ce monde, toutes les créatures de
l'u-
u nivers, avant d'appartenir à l'univers et dans quelque tf
temps qu'elles dussent exister
y.
sa trouvaient devant
u Dieu sous leurs vraies formes. C'est ainsi qu'il faut
Ce
a été
ce
entendre ces paroles de TEcclésiaste
«f
autrefois sera aussi dans l'avenir, et tout ce qui sera
cr
a déjà
((
ressemblance du
c(
dans le monde supérieurnonsai^araitici4)a8, oomiiie
« dans ce
le monde inférieur a été Mi à la monde supérieur tout ce qui existe
une image ;
cette
:
et tout cela n'est
cependant qu'une
»
^*
croyance
trouve, plus
<pii
^ Tout
été
seule chose
De
:
si élevée, si large, et
que l'on re-
ou moins mélangée, dans tous
systèmes de métaphysique,
les kabbalistes
les
ont
grands
tiré
une
conséquence qui les ramène entièrement au mystidsine : 1.
anm
mn mhy
^^dS»
5« part., fol 61 verao. î.
v»v no
Sdt
nSro Sw
napn
ma
kS iy
^wapnna mop m^fp ivi hît •taas mn oSwi nwi
dSw
2« part., fol. 20, i.
MnnNT isS cba
Digitized by
Gopgle
DEUXIÈME PARTIE» ils
2^9
odI imaginé que tout ce qui frappe nos sens a une
signification symbolique;
formes
que
les plus matérielles
phénomènes
les
et les
peuvent nous apprendre ce
qui se passe ou dans la pensée divine ou dans Tinielli-
gence humaine. Tout ce qui vient de
l'esprit doit, selon
F la
croyance à un alphabet céleste
niqoa. Voici d'abord en
premier cf
:
«
quds termes
Dans toute l'étendue du
conférence entoure le monde,
a signes au fr
ks
et à la
il
physiognomo-
y a des
du
parlent
ils
ciel^
dont la cirfigures, des
moyen desquels nous pourrions
découvrir
secrets et les mystères les plus profonds. Ces
fir
« gures sont formées par les constellations et les étoiles,
u qui sont pour
le
sage
un
de contemplation et
sujet
«
une source de mystérieuses jouissances
fc
qui est obligé de se mettre en voyage dès le matin
c(
n'a qu'à se lever au point
<c
tentiv«nent du côté de Forient,
Celui m
du jour il
et
à regarder ai-
verra
comme
H lettres gravées dans le ciel et placées les unes
des
au-
<€
dessus des autres* Ces formes brillantes sont celles
Cl
des lettres avec lesquelles Dieu a créé
(c
terre; elles
De
(brment son
telles idées, si elles
i. 2« part.,
fi>l.
74 recto,
nom
>i
ne doivent pas être comjy^ises
sect.
rm'^
«>3ddt ^»a»t;i pj'N'j j^o^hd Jb. supr.^ fol.
le ciel et la
mystérieux et saint*.
^nn
|»bD
nu
iï>3pnN"r
76 recto.
3. a» part., loi.
i30 verso,
sect.
i^Diin
Digitized
by
Là KABBAtK*
220
dans un sens plus élevé, peuvent paraître indignes de trouver place dans uo travail sérieux
;
mais d'abord,
en ne faisant connaître du système contenu dans
le
ZohoT que les aperçus les plus brillants et les mieux fondés, en écartant avec soin tout ce qui peut heurter
nos habitudes
intellectuelles,
nous manquerions le seul
but que nous nous soyons proposé ; nous serions dèle
à
qué que des rêveries pareilles sbnt
du même principe
fois
infi-
nous avons remar«
la vérité historique* Ensuite
sorties plus
d'une
et qu'elles n'ont pas toujours été
le partage des plus faibles intelligences. Platon et
Py-
thagore en ont ^té bien près; et d'un autre cMé, tous les
grands représentants du mysticisme, tous ceux qui
ne voient dans
la nature extérieure
chacun selon
gorie, ont adopté,
ligence, la théorie des
nombres
comme une conséquence métaphysique, ou, ici
s'il
la
qu'unè vivante allé-
mesure de son
et des idées. C'est
intel-
wssi
de leur système général de
nous
est
permis de nous servir
du langage philosophique de nos jours,
c'est
en vertu
d'un jugement d priorî que les k|d>bali8tes ont admis la
physiognomonique
,
connu dans
le siècle
« disent-ils,
si
dont
le
nom
de Socrate.
nous en croyons
les
TWHyXS KTID^n"!
était tt
du
reste déjà
La physionomie,
maîtres de la science
"hlXûf ne consiste pas
tt
intérieure,
((
dans
tt
dans ceux qui se dessinent mystérieusement an fond
les
traits
qui se manifestent au dehors, mais
« de nous-mênxe* Les traits tt
la
du visage varient suivant
forme imprimée au visage intérieur de
l'esprit
;
Digiiized by
DEUXIÈME PARTIE.
221
« l'esprit seul produit toutes ces physionomies que con« naissent les sages f<
sens.
Quand
(i
(c'est ainsi
#f
ils
:
c'est
par
les esprits et les
l'esprit qu'elles
âmes sortent de
ont un
YEdm
qu'on appelle souvent la sagesse suprême),
ont tous une certaine forme qui plus tard se réfléchit
u dans
le visage
^
»
A ces considérations gânérales sue-
cèdent un grand nombre d obser v ations de détail dont
qudquesHmes sont oicore aujourd'hui généralement accréditées. Ainsi,
un
front large^ et convexe est le signe
d'un esprit vif et profond
Un
,
d'une intelligence
front large, mais aplati, annonce la folie
tise ;
un front qui smdt en même temps
plat,
ou
d'élite.
la sot-
comprimé
sur les côtés et terminé en pointe, indiquerait infailli-
btement un esprit très borné, auquel pourrait se joindre quelquefois une yanité sans mesure ^. Enfin tous les visages
humains sont ramenés à quatre types princi-
paux, dont
ils
s'éloignent
rang que tiennent
les
ou se rapprochent, selon
âmes dans
le
l'ordre intellectuel et
moral. Ces types sont les quatre figures qui occupent le char
mystérieux
l'homme, du Il
lion,
d'Ézéchiel,
c'est-à-dire
celles
de
du bœuf et de l'aigle ^
nous a semblé que
la
démonologie adoptée par
les
kabbalistes n'est qu'une personnification tout à fait réfléchie de ces différents degrés de vie et d'intelligence
4. 2« part., fol. 75 verso. 2. Ib. supr., fol. 75-75 recto. 5. 2« part., lUJJ fol.
U3
US nn«
>J9 Dlï^
OS NO^T KHVS
75 verso, et seq.
Digjtized
by
,
222
LA KABBALE.
qa'il» apcreevaient
dans tonte la nature extérieure. La
croyance aux démons et aux anges avait depuis long-
comme une
temps pris racine dans Fesprit du peuple riante mythologie
à côté du dogme séyère de T unité
divine. Pourquoi donc ne s'en seraient-ils pas servis
pour vmler leurs idées
monde, comme
ils
stur les
pour enseigner tout
timi
rapports de Dieu aTee le
se sont servis
du dogme de
le contraire;
la créa-
comme
ils se
servaient enfin des textes de l'Ecriture pour se mettre
de
au-*dessu8
l'Écriture et
de
l'autorité
Nous n'avons trouvé en faveur de texte entièrement à l'abri
religieuse?
aucun
cette opinion
du doute; mais
Toiei
que^
ques raisons qui la rendront au moins très probable : d'abord^ dans les conversations intimes de SimoB beA Jochaï avec ses disciples, c'est-à-dire dans les trois
fragments principaux du Zoftor, dans les deux le Livre
que
du my stère j
fioFcde
soit, de cette biénurabie'célesle ou inn était vraisemblablement qu'un souvenir
captivité
autres parties
comme
de Babylone; ensuite ^ lorsque dans
du Zohar on
eomme
présente
parle des anges^
les
on les re-
des êtres bien inférieurs à Thomme
des forces dont l'impulsicm aveugle est con-
stamment la même. Nous en ces
Mnu et
n'est jamais question, sous quel-
que ce
fernale, qui
delà
il
mots
:
c<
offrons
un exemple dans
Dieu anima d'un esprit particulier chaque
« partie du firmament ; aussitôt toutes les armées céfurent formées èt se trouvèrent devant lui.
cc
lestes
((
C'est ainsi qu'il faut expliquer ces paroles
;
Avec
le
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Gopgle
223
OBOXIÈMB PARTIB.
de sa bouche,
créa tontes leeùmées... Les
cr
souffle
(c
esprits saints, qui sont les messagers
(c
deseendoit que d'un seul degré; mais dans les âmes
il
du Seigneur, ne
«r
y a deux, degrés qui ^e confondent en un seul : e^est pour cela que les ftmes des justes moib-
(c
tent plus haut, et
(c
des justes
il
que leur rang
est plus élevé ^. »
Les tbidinudisleseux-^émes, malgré leur attachement à la
lettre, professent le
(redisent-ils,
même principe ;
« Les justes,
sont plus grands que les anges*. » Nous
comprendrons encore mieux ce qu'on a youIu dire par ces esprits qui animent tous les corps célestes et tous les
éléments de la terre,
noms il
et
si
nous prenons garde aux
aux fonctions qui leur sont donnés. Avant
tout,
£aut éèarler les personnifications purement poétiques,
dont le caractère ne peut exciter le moindre doute; et tels sont tous les anges qui pmrtent le nom, soit d'une qualité
morale, soit d'une abstraction métaphysique
:
par
exemple, lehen et le mautaie désir (ytO HP * îHtl *13P)
que Ton
fait
toujours agir sous nos yeux
comme
des
( Tahariel) , de la miséricorde (Rachmiel), de la justice (Tsadkiel),
personnes réelles^ Tange de la pureté .
de la délivrance (Padaél ), et diise
range des secrets, qui
le
fameui Ra^nel,
veille
e'ese*à->
d'un œil jaloux sur les
1.
tn •WKO ^t>n« inSs «nimSw \^^2rî yw'xp yn^^ Sd
t.
Thaknud. Babyl,
5* part., fol.
68 verao.
niOT >DI*SûO mi»
iw
Opm
]ir(taTn
C3»Sna
Sanhédrin, ciiap. 11, et Choulin, chap. 6.
Digiiiz
234
LA KABBALE.
mystères de la sagesse kabbalistique ^ D'aiUeuTS,
c'est
un principe reconnu par tous les kabbalistes^ et qui tient
au système général des êtres, que
chie angélique ne
monde,
celui
commence que dans
qu on appelle
(m^3t^ D^iy Olam pace occupé par
comme nous
le nifinde
ietzirah),
le
troisième
de la farmatùm
c'est-à-dire
les planètes et les
la hiérar-
dans
l'es-
corps célestes. Or,
l'avons déjà dit, le chef de cette milice
invisible, c'est l'ange Métatrone, ointà appelé parce qu'il
du trône de Dieu
se trouve inmiédiatement aurdessous (
K^^D*113 )
9
ou des purs
forme à
lui seul le motufo de la eriaibm
esprits («IK^'ÏS chuji^
Olam Beriah), Sa
tâche, c'est de maintenir l'unité, l'harmonie et le
vement de toutes les sphères ; cette force aveugle et infinie
substituer
à Dieu sous
le
c'çst
mou-
exaet^nent celle de
qu'on a voulu quelquefois
iiom de nature.
U
a sous ses
ordres des mjj'riades de sujets que Ton a divisés en dix
cat^ories, sans doute en l'honneur dea dix Séphirodi.
Ces anges subalternes sont aux diverses parties de
la
nature , à chaque sphère et à chaque élément èn particulier, ce qu'est leur chef
l'un préside
ceux de
à l'univers tout entier. Ainsi,
aux .mouvemetits de
la lune, et la
même
la
ism,
l'autre
autres corps célestes^. Celui-ci s'appelle l'ange
1.
Zohaff
1'' part., fol.
i
chose a lieu pour tous les
4041.—ibo
t6., fol.
S5 leclo.
du feu
—
ib.^
foU
lieredo. 2. On va mâme Jusqu'à les désigner sous les mêmes noms que ces corps eux-mêmes : Ton s*appeUe Vém» (nA3}« Vautie Mon
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Gopgle
225
DEUXIÈME PABTIE. (Noilriel)
,
Fange de
celui-là
la lumière (Oaifiel)
,
un
un quar
troisième préside à la distribution des saisons ,
trième à la végétation. Enfin, toutes les productions,
phénomènes de
toutes les forces et tous les
même
sont représentés de la L'intention de ces
allégories devient
évidente lorsqu'il s'agit des
avons déjà appelé
démons
ordre. lies
formes
les
plus
emMlûpf0$
les
toutes les
pour
»
à
tout
nom que Ion
de Veustence
les ;
de cet
puissances
kabbalistes*
les
grossières ,
plus
tout
fait
Nous
esprits infernaux.
l'attention sur le
donne en commun à
la nature
manière.
sont les
imparfaites,
ce
qui
figure
de rintelligence et de l'ordre*
Tabsence de la vie
,
Ainsi que les anges
ils
forment dix Séphiroth, dix
d^
grés où les ténèbres et Timpurelé vont s épaississant
comme dans
de plus en plus,
rentin ^ Le premier
sont pas
^.
l'état
dans lequel
la
Genèse
la terre avant l'œuvre des six jours, c'est-
à-dire rabsènce
ganisation
flo-
plutôt les deux premiers ne
mire chose que
noua montre
de ces
ou
du po6te
les cercles
de toute forme visible
Le troisième
mêmes
et
de toute or-
est le séjour des ténèbres,
ténèbres qui an
commencement cou-
vraient la faco de Tabîme'. Puis vient ce qu'on appelle #
1"
part., fol.
42 et seq.
4.
Tikounim, Tikoun 15,
2.
mil
Vin que
fol.
36.
lesSepiaiite ont traduit par les
deux mots
:
TOC Mil dnucTtfaKiÛAoroc.
«.
»T inn nnm
y^»ît»
^'^
Q^^^ra
nSaa v^'^P 15
Digitized by
226
LA KABBAJ^£.
les s$pi
ment
tatwmaeks (ni^D^n
dit
y
propre-
<wi l'enfer
oûraat à nos y^ux dans un cadre systémar
du moltde moral
tique tous les désordres
tourments qui ea sont la
suite.
et tous les
Là, nous voyons cha-
que passion du cœur humain , chaque vice ou chaque faiblesse personnifiée
dans un démon, devenir le
reau de ceux qu'elle a égarés dans ce monde. la volupté et la séduction
(HOm
violence
démon dès
le
(mnfi)
^
»
bou>
Ici, c'est
1& colère et la
plus loin Timpureté grossière,
solitaires
(n3in)> Tenvie (n3^K)j
débauches ,
ailleurs le
l'idolâtrie, l'orgueil.
crime
Les sept
tabernacles infernaux se divisent et se subdivisent à
rinûniî pour chaque espèce de perversité
un royaume à
il
comme
y a
part , et l'on voit ainsi rabtme se dé-
immonde ténébreux,
rouler par degrés dans toute sa profondeur et son
mensité ^ Le chef suprême de ce celui
que l'Ecriture appelle Satan, porte dans la kab-
bale le
nom
de Samaël
du poison ou de
la
(
mort
que l'ange de la mort,
SxQD)^
, et-
le
le
c'esi-À-dire
Zohar
Tange
dit positivement
mauvais désir, Satan
et le
serpent qui a séduit notre première mère sont une seule et
même
qhose
\ Ou donne aussià Samaël une
épouse,
Pour tous osa détails, voir
le Zohar^ i* pact, fol.- W-SSe^seot. oommentaîre, ou plut^R la tradiictiop hébralgue de ce passage dans le Fardes Rimonim, niSs^nn iVTzr
1.
nip9> 2.
et le
part., fol.
35 verso,
nian -jsba
m un:m
m
Digitized by Il
I
i
227
OEUXIÀME PARTIE.
qui est la personnifieation du vice et de la sensualité car elle s'appelle de son
ou
de débauchés
la maîtresse
(D^JIJIT
ordinairement on les réunit dans
qu'on appelle simplement
on
Si
voulait
;
nomlà proslUuée par excellence,
ramener
la 6^r«
TWH)
Hais
un symbole unique
(l^^Vn).
démons
cette théorie des
et
des anges à la forme la plus simple et la plus générale,
on
verrait
que dans diaque objet de
conséquent dans
nature tout entière, les kabbalistes
la
reoonndssaioit deux éléments très distincts
;
c'est l'esprit, la vie
purement extérieur
:
l'un in*
révèle exclusivement
térieur, incorruptible, qui se
rintelligence
par
la nature^
ou
la
forme
dont on a
et matériel
:
à
Tautre
fait le
sym»
bole de la déchéance^ de la malédiction et de la mort
Us aiuraient pu dire aussi conune un philosophe
mo-
Omma^ qwmmê ikmis
gra^
derne issu dé leur (iiôtM,
monologie
serait
métaphysique
noms
ràœ
:
animata^tamm suru.^m De
et
cette manière, leur dé*-
un complément
nécessaire de leur
nous expliquerait^ parfaitement
sous lesquels on désigne les deux
les
mondes inîé^
rieurs.
1.
On
suppose que
sance de la nuit) dont 2. Spiaoëa, Ethic.
c*est le il
môme
personnage que
est souveAt question
dans
le
Lilith (puis-
Xlialmud.
LA KABBALE
228
CHAPITRE V. 4
SOITB DB L'ANALYSE
DU ZOHAR.
— OPINION DBS KÂBBALtSTSS
SUR L'AHB ÏTOMAUŒ.
C'est surtout par le
rhomme que intérêt
et
,
rang élevé
qu'ils
ont donné à
recommandent à notre
les kabbalistes se
que Tétude de leur système devient d'une
haute importance, tant pour l'histoire de la philosophie
que pour ce
celle
de
la religion. «
retourneras à la poussière
j
Tu
es poussière et tu
» a dit la Genèse ; et à
ces paroles de malédiction ne
succède aucune pro-
messe positive d un avenir meilleur, aucune mention de l'âme qui doit remonter vers Dieu quand 8*est
confondu àvec la
teuque bâtit
le
,
terre.
modèle de
à Jéhovah une
en
la sagesse
si
Israël
(c
brute meurent également ; le sort de
«
comme
(c
même
sort
,
le roi
L'homme
la postérité cet étrange parallèle
sort de
corps
qui
éblouissante demeure^' a légué
à
le
le
Après Fauteur du Penta-
la
brute ;
ils
:
((
et la
Thomme
efct
ont tous deux le
^ » Lé Thalmud s'exprime
quelquefois en
termes assez poétiques sur la récompense qui attend les justes. Il les représente assis
la tête
dans l'Éden
<séleste,
couronnée de lumière et jouissant de la gloire
1. Ecoles.,
cbap. 5, v. i9.
Digitized
by
229
DEiXIÈME PABTIE.
divine ^ Mais la nature humaine en général, plutôt à l'abaisser qu'à rennoblir.
t<
cherche
il
D'où viens-tu?
fc
D'une goutte de matière en putréfaction^-Où vas-tu?
«
Àu
milieu de la cendre, de la (corruption et des vers.
« Et devant qui dois-tu un jour
te justifier et
rendre
« compte de tes actioos? Devant celui qui règne sur « les rois des rois; devant le Saint, béni soit-il Telles sont les paroles qu'on
lit
»
dans un recueil de sen-
tences attribuées aux chefs les plus anciens et les plus
vénérésde l'école thalmudique* C'est dans un tout autre langage que
Zohar nous entretient de notre origine,
le
de nos destinées futures et de nos rapports avec divin. « fr
L'homme,
tmne le
l'hraime parut
^
dans l'homme ;
il
n'est
il
la fois le
l'Être
résumé
et le
le
sixième jour. Sitôt que
inférieur
,
monde su-
car tout se résume
a Hais
réunit toutes les formes
pas seulement l'image du monde, de l'univerdes étrès/en aussi,
est
Ihàlm, Bûbyl, 2.
à
tout était achevé, et le
monde
cf
il
est
formé que
été
« périeur et le
salité
,
plus élevé de la création; c'est pour cela
« qu'il n'a ff
dit-il
nm
niDV
il
est
y comprenant surtout l'image
l'Être
absolu:
de Dieu con-
trait. 8miiiédirin*
aipaS
-|Sin
mi^
nnra hstdo uni ]»«a
^dSd "jSo >asS pnwm ]n ]nh vnv nn» >a ^asbi nvSmn 3Mm.£a^{.»lïail6d6sPtee8,chap.3. nàpn Df sSdi •
3» part., fol.
48
recto.
KSsf imD>Stïr
DiKa
StSsntt
Digitized
230
LA KABlilLE.
Bidéré
am attributs
aeaLsnmt dans renranUe de
présence divine sur la terre
in-
KDJ^D^y nKSVI; c'e^i VAdam eâ€ti$j qui, en sortant de I'oIh scurité suprême et primitive a produit cet Adam ter-^ finis. Il est la
,
,
Le
premier de ces
voici d'abord représenté sous le
comme
deux dspeotSy
e'est<4-dire
M pa^ croire
que l'homme
fi
une peau, des ossements
«
Ce qui
£ait
soit
Mieroeùêm$ /
seulement de
et des veines
;
f<
Ne va
la chair,
loin
de là !
réellement ^l'homme, c'est son âme; et
a les dioses dont nous Tenons de parler, la pean, la H chair, les ossements, les veines, ce
qu'an
«
l'homme. Quand
vdteflient,
un
voile,
Thomme
ne sont pour nous
mais
s'en va,
rites il
né sent pas
se dépouille de
H tous les Toiles qui le couvrent. Cependant ces di« verses parties de notre coips sont conformes
« erets de la sagesse suprême.
aux
se-
La peau représente
le
« firmament qui s'étend partout et couvre toute chose,
qu'un vêtement. La chair nous rappelle
ce
ainsi
ir
vais côté
de TuniTers
(c'est-àrdire,
le
mau-
comme nous Ta*
u vons dit plus haut, rélément purement extérieur et ce
sensible). Les ossements et les veines figurent le char
« céleste, les forces qui existent à l'intérieur, f^b^^n
«
vh
Ci
cependant encore qu'un vêtement; car dans Tinté-
9
les serviteura
de
I>îeii.
Tout eela n'est
2* part., fol. 70 verso.
«nnS uih h^z
Digiiizeû by
<jOOgIe
« rienr est
'
DEUXIÈME PARTIE.
231
Yhmm$
tèUHe. Ainsi que
o^sière.de
le
«
l'homme
(c
tout se passe en bas
terrestre,
l'Adam
céleste est intérieur, et
comme en
bant. C'est dans ce
« sens qu'il a été dit que Dieu créa l'homme à son c<
image. Mais de
même que
dans
firmament
lé
,
qui
« enveloppa tout l'univers, nous voyons diverses figues
res
fomées par
left^étoilee et les
|4anètes,
pour nons
« annoncer des choses cachées et de profonds mystè*
emr
h peau
qui entoure notre corps
ir
res; ainsi
<(
d^ formes et des traits qui
•f
ou
«
un sens eaehé
sont
comme
il
ya
les planètes
de notre corps. Toutes ces formes ont
les étoiles
et sont
C'est par la seule
un
dans
« sages qui savent lire
objet d'attention pour les le
visage de
l'homme
{mîMiiee de sa forme extMeure, par
ce reflet d'intelligence et de grandeur répandu dans
tous ses traits, qne
rbomme
fait
trembler devant lui
jusqu'aux animaux les plus féroces. L'ange envoyé à
Daniel pour le déieodre eontre la rage des lions n'est
pas autre chose, selon
le
Zobar, que
le
visage
même du
prophète, on l'empire exereé par le regard d'un homme
pur* Mais
que
il
ajoute que cet avantage disparait aussitôt
rbomme
ses devoirs
se
^«
déj^e par
le
péché
et
par 4'oubli de
Nous n inûsterons pas plus longtemps
k
f
!»•
part,
sect.
nun
lél. itMi
recto,.
.Topa yv^^
^
»
yhm '
viSd ^hd
mw
•
ib, sujpr,
n>S «]^nnK
Digitized
by
232
LA KABBALE.
sur ce point, que nous avons déjà remarqué, et qui rentre entièrement dans la théorie de la nature.
Considéré en lui-môme, c'est^Àrdire sous le point de
vue de l'âme,
venu
visible
et
comparé à Dieu avant
dans
le
qu'il soit
de-
monde, Tétre humain, par son
unité, son identité substantielle et sa triple nature,
nous rappelle entièrement la il
se
trinité
suprême.
compose des éléments suivants
1°
:
En effet,
d'un
esprit^
XVSQfi^ *qui ^présente le degré le plus élevé de son existence ; 2^ d'une âme, et
TVW
qui est
du mal, du bon et du mauvais
tous. les attributs JifBi,
moraux;
immédiatement
3*"
le siège
désir,
du bien
en un mot, de
d'un esprit plus grossier,
m rapport àvee
le oorps, et
directe de ce qu'on appelle dans le texte les
inférieurs, c'esiràrdire les actions et les instincts
vie animale.
Pour
faire
eause
mouvements de
la
comprendre conujient, malgré
la distance qui les sépare, ces trois principes, ou plutôt
ces trois degrés de l'existence
cependant dans un seul paraison dont on divins et dont le
être,
humaine, se confondent
on reproduit
s'est déjà servi.au sujet
germe
est
dans
le Livre
ici la
com-
des attributs
de la création.
Les passages qui témoignent de Texistence de ces trois
âmes sont en clarté, lire <c
:
(c
très
grand nombre ; mais, à cause de sa
nous choisissons de préférence celui qu'on va
Dans ces
trois choses, l'esprit,
des sens, nous trouvons une.
fidèle
l'âme et la vie
image de ce qui
w se passe en haut; car elles ne forment toutes trois ff
qu'un seul être où tout
est lié
par
l'unité.
La vie des
Digitized by
SEUXIÈMB PARTIE.
233
(c
sens ne possède par eUe-mème aucune lumière; c'esi
(c
pour
fc
corps auquel
celte raison qu'elle est si étroitement unie
« aliments dont cc
rôles
son
c'est le
«
membres qui
et
« s'élève
:
marque
((
c(
il
du sage
(T
procure et
elle
a besoin ; on peut lui appliquer cespaElle distribue la nourriture à sa
de ses servantes. La maison,
la tâche
obéissent. Au-dessus de la vie des sens
Tàme qui
impose des
la subjugue, lui-
lois et
réclaire autant que sa nature l'exige. C'est aii^si.quQ
animal est
le principe
(i
dessus de
M
dominée à son tour
Tâme
« mière de vie.
le siège
s élève
L'âme
1
et qui réfléchit sur elle
est éclairée
dépend entièrement de
ce
n'a pas de repos ; les portes de
l'esprit.
a ouvertes avant que l'esprit soit vers, l'Ancien
\a^
source
facile
de
le
•
une
lu<*
par cette lumière et
Après la murt
elle
TÉden ne lui sont pas
remonté vers sa source,
des anciens^ pour se remplir de lui
« pendant réternité ; ^
de Tâme. Enfin, au-
esprit, par lequel elle est
(c
u
mai-
corps qui est nourri ; et les servantes sont les
ce
c<
au
les jouissances et les
caur
toujours l'esprit remonte vers
» Chacune de ces trois âmes,
prévoir, a sa source dans
de^rexisteuce divine.
comme il est
un degré
différent
La sagesse suprême, appelée aussi
l'Éden céleste, est la seule origine de l'esprit. L'âme, selon tous les interprètes
du
/oftar, vient de l'attribut
qui réunit en lui la justice et la miséricorde, c'est-à-
dire de la Beauté. Enfin, le principe animal, qui ja-
i..
S* part, fol. J42 rùc^^
mX.
n'Qf'^n
Digilized by
234
LÀ KABBALE.
mais ne s'élève base que
oii-^eestts
les attributs
de ce monde, n'a pas d'antre
de
résumés dans
la force,
la
Rayauti. Outre^ ees trois éléments, le
un antre d'nne natnre
ocre et
tout à fait extraordinaire,
dont l'antique origine se révélera à nous dans la suite
âe ee
travail
conçue
du
c'est la
:
formé extérieure de l'homme
comme une existence à part et antérieure à celle mot
corps, en 4in
idée descend
du
la ooneeption.
« terrestre, le
Vidée
du corps, mais avec
les
qui distinguent chacun de nous. Cette
traits individuels
ci
Zohar en reconnaît en-
ciel et devient visible dès l'instant
de
Au moment où s'accomplit l'union Saint, dont le nom soit béni, envoie iciir
bas une forme i la ressmiUaiice de l'homme et por-
« tant l'empreinte
divin. Cette forme assiste
du sceau
ce
à racle dont nous, venons- de parler,
ce
vait voir ce qui se passe alors
et si r.œil
pou-
on apercevrait au-
,
K dessus de sa tète une image tout^fait semblable à u
un
visage humain, et cette image est le modèle d'à-
« près lequel nous sommes procïééd. Tant qu'elle n'est (c
pas descendue ici-bas, envoyée par
ir
qu'elle
c(
la procréation n'a
ce
créa l'homme à son image. C'est
(c
la
ne
s'est
le
Seigneur, et
pas arrêtée au-dessus de notre tête, pas lieu; car
il
est écrit
elle
première à notre arrivée dans çe monde;
« qui se développe avec nous
;
ËtDieu
qui nous reçoit c'est elle
quand nous grandissons,
« et c'est avec elle encore ({ue nous ciuittons la terre. « Son
origine
est
dans
le
ciel
(TI^K
^KHI
Digitized by
Gopgle
DEUXlàHE PARTIE.
t*^yhû )' Au
«
BumiMit où
les^
235
âmes sont sur
« point de quitter leur céleste séjour, chaque cc
raît devant lé roi
ce
blinie,
le
âme pa-
suprême revêtue d-une forme su-
où sont gravés
les traits
sous lesquels elle
(t
doit se montrer iei*bas. Eh. bien I l'image dont nous
((
parlons émane de cette forme sublime ;
H troisième après
Time,
elle
elle
vient la
nous précède sur la terre
« et attend notre arrivée depuis l'instant de la concep*tion*; elle est
(Y
«.conjugale
image ^
^
toujours présente à Faete de Tunion
» Chez les kid^balistes modernes cette
est appelée te prmétpe
Ëoiln, ^ous le
nom
inêMékui (m^H^)*
à'etprii vital
(tJVn ITH ou sim-
plement n^H), quelques-uns ont introduit dans lapsy-' ehologie kabbahstique
un cinquième
principe, dont le
siège est dans le cœur, qui préside à la combinaison et
à rofga&isàtion des éléiiieiits matériel^^ et qui
se disr-
tingue entièrement du principe de la vie animale (nefhêêeh)^ de la vie. des sens,
philosophes scolastiques
,
comme 1
âme
tiTe (to âpemcxGv) se distinguait otaGrittxov).
diez Aristote et les
végétative ou nutri-
de Tàme sensitive
Cette opinion se fonde sur
un passage
( t6
allé-
Eùhm^ op!i Ton 4it que dbaque nuit, pendant notre soi^imeil^ notre âme monte au ciel pour y rendre ceo^te de sa journée, et qu'à ce. moment leeorps n'^t
^nrique du
plus animéque par un souffle de vie placé dans le cœur^• 1. Zohar.Z,* part, fol. 2.
ib7 rectoet verso, sect iiqk
KnVHT vcDipT iD^ui TH ^1 •
Zohat,
.mna
n»a nwnwt^ vS^
part., sect.
-jS
-«a^Sa
Digiiizeo by
236
Là xabbals.
à
Mais»
Tirai dire»
ces
deux derniers éléments ne
comptent pour rien dans notre existence
spirituelle
renfermée tout entière dans Tunion intime de^ l'âme et de
l'esprit.
Quant à
momentanée de
l'alliance
ces
deux
principes supérieurs avec celui des sens» c'est-à-dire»
quant à
la vie
elle-même, par laquelle
sont eachaî-
ils
nés à
la terre» elle n'est point représentée
mal.
On ne
veut pas» à
1
exemple d'Origène
cole gnostique, la faire passer
un
exil»
cessité finie,
pour
l
Aux yeux des
et
de
l'é-
pour une chute ou pour
mais pour un moyen d'éducation
taire épreuTC.
comme un
et
une salu-
kafcbalistes, c'est
une né-
ame» une nécessité inhérente à sa natu^
de jouer un rôle dans Tunivers» de contempler
spectacle que lui
offire
la création»
pour avoir
science d'elle-même et de son origine
sans se confondre absolument avec
;
la
le
con-
pour rentrer,
elle,
dans cette
source inépuisable de lumière et de vie, qu'on appelle la
pensée divine. D'ailleurs» Tesprit ne peut pas des-
cendre, sans élever en
même
temps
les
deux principes
inférieurs et jusqu'à la matière qui se trouve, placée
encore plus bas ; la vie humaine, quand plète» est
elle
a été com-
donc une sorte de réconciliation entre les deux
termes extrêmes de l'existence considérée dans son universalité; entre l'idéal et le réel» ^ntre la
matière, ou,
comme
reine. Toici ces
forme et la
dit l'original;^ entre le roi
et la
deux conséquences exprimées sous une
forme plus poétique» sans êtr^ pour cela méconnaissables
:
(c
Les âmes des
justes, sont
au^essus. de toutes
Digitized by
237
]>BUXlàllK PAETi£.
de tous
d'eu haut. £t
c(
les puissances et
fc
si tu
((
descendent dans ce monde et s'éloignent de leur
cv
source, Toici ce que je répondrai
les serviteurs
demandes pourquoi d'une place aussi élevée elles
u d'un roi
à qui
il
vient de naître
campagne pour y
:
C'est
à rezemple
un
fils et
qui l'envoie
(f
à
(c
qu'il ait grandi et soit
ce
de son père* Quand on annonce à ce
la
préparé aux usages du palais .
« cation de son (c
être nourri et élevé jusqu'à ce
fils
que Tédu*
roi
est tout à fait terminée,
dans son amour pour lui?
que
fait-il
envoie chercher, pour
Il
« célébrer son retour, la reine &a mère,
il
l'introduit
K dans son palais et se réjouit avec lui tout le jour. Le «.
Saint (que son
ff
reine; ce
« l'envoie
à
nom
la
béni !
soit
fils, c'est
)
a aussi un
fils
de la
l'âme supérieure et sainte. .
campagne,
c'estr-à-dire
Il
dans ce monde,
cr
pour y grandir et être initié aux usages que l'on suit dans le palais du roi. Quand il arrive à la connais-
«
sance du roi que son
(C
ce
fils
a achevé de grandir et que
ie temps est venu de l'introduire auprès de
« fait-il alors
dans son amour pour
u son honneur, chercher
lui,
lui ? 11 envoie,
la reine et fait entrer
que en
son fik
ne quitte pas la
i(
dans soa palais* L'âme, en
ic
terre,
ir
pour
fc
rerà étemeUement. Et cependant les habitants de la
((
campagne ont coutume de pleurer quand
c<
roi se sépare d'eux.
ce
voyant,
que
ne
la reine
soit
effet,
venue se joindre à
l'introduire dans le palais
il
leur dit
:
Mais
s'il
du
roi
où
y a là un
elle
elle
demeu-
le fils
du
homme clair-
Pourquoi pleurez-vous?
if est-ce
238
LÀ KABBALE.
«
pas
ce
quittés
du roi?
le fils
pour
n'est-il
que Moïse, qui
« père ? C'est ainsi ce
Yoyant les habitants de
«
hommes)
ait
savait, lui, la vérité,
campagne (c'est^é^ire
la
se lamenter, leur adressa ces paroles
êtes les fils
ce
pas juste qu'il vous
demeurer dans' le palais de son
allér
:
les
Vous
de JéhoTah yotre Dieu, ne vous déchires
« pas le visage
pour pleurer ua mort*. Si tous
les
((
justes pouvaient savoir ces choses, ils accueilleraient
(c
ayec joie le jour où
(T
n'est-eepas le oomble dë la gloire, que la reine (la
u Schéhinah
ou
la
ils
doivent quitter ce
monde. £t
présence divine ) descende au mi-
H lieu d'eux, qu'ils soient admis dans* lè palais d et qulls fassent ses délices dans Téternité ^.
retrouvons encore
dans
ici,
entre Dieu, la nature et
forme de la
trinité
que nous avons
trée, et à laquelle les
roi
ISous
qu'on aperçoit
les rapports
Tàme humaine, si
du >i
même
cette
souvent rencon-
kabbaUstes semblent avoir attaché
une importance logique beaucoup plus étendue ne pourrait Tétre dans
le cercle exclusif
gieuses,
«v.
qu'elle
des idées
reli-
.
.
,
.
Hais e& n'est pas senlemènt sous oe point de vue qne la nature
aussi,
humaine
à tous
les
est l'image
de Dieu
;
elle
renferme
degrés dé son existence, les*âeux prin-
cipes générateurs, dont la trinité, à l'aide d'un terme
moyen qui procède de leur union, 1. Deuter. cluip. d4, v. 1. 2.
en
Zohar, r«
part., fql.
latin \iar Joseph Voysin.
que
n'est
le réenltat
.
^
vecsû.
— Ce morceau
a
été Uaduit
'
Digitized by
Gopgle
DEUXIÈME
ou
l'expression la plus complète.
le résultat il
a
239
PAailfi.
L'Adam
céleste, étant
d uo principe mftkei d'un principe femèUe, en fût de
fallu qu'il
même
de
Thomme
terrestre;
et celte distinction ne sapplique pas seulement
au
corps, mais aussi, mais surtout à râme, dût-on la considérer dans son élément le plus pur. (c
le
btit
le
prin-
principe femelle, n'est pas une forme
u supérieure et complète. ce
Toute forme,
dans laquelle ou ne trouve pas
dit le ZoAar^
u cipe mftie et
cr
Le
Saint,, béni soit-il, u'éta^
pas sa demeure dans un lieu où ces deux prin-
u cipes ne sont pas parfaitement unis; les bénédictions fr
ne descendent que
fc
noils
((
u «
où
là
cette
union existe,
rapprenons par ces paroles
:
U
le$
comme
bémU
et. il
nom Adam le jour où il ^es créa; car même le nom d'homîne ne peut se dcmner qu'à un homme et à une femme unis comme un seul être^» De même que Tàme tout entière était d'abord oon«appela leur
fondue avec Finteiligence suprême, ainsi ces deux moitiés
dé
l'être
humain, dont diacune du reste oompreiid
tous les éléments, de APtre nature spirituelle, se trou-
vaient unies entre elles avant de venir dans
où
elles n!ont été
s'unir
œ monde,
envoyées que pour se reconnaître
et
de nouveau dans le sein de Dieu. Cette idée n'est
exprimée nulle part aussi nettement que dans
ment qu'on va
lire
:
« Avant de
le frag^
TMÎr dan« ce monde,
i, Hspvivinm ihS itapi» lyr.Ta mr\w hSi Hapm Sd npiD nnSv HiHD H3p«i 1DT hSh hpi» iA DiH iS»sn
m
i** part.,
foL S5 verso, sect.
nttna
240
Là kabbale.
« chaque ce
âme
et d'une
et
chaque esprit &e compose d'un
femme
réunis en
un
homme
seul être; en déscen-
u dant sur la terre, ces deux moitiés se séparent et tt
yont aoiiùôr des côrps différents. Quand
«
mariage
c(
toutes les
est arrivé^ le Saint, béni soit-il, qui connaît
âmes
et tous les esprits, les unit
comme
c(
auparavant, et alors
it
un
ic
conforme aux œuvres de l'homme
seul corps et
« lesquelles
il
ils
fornuent
une seule âme...»
a mardié.
Si
ce lien
Thomme est pur et s'il agit
jouira d'une union tout à fait sem-
{(
blable à celle qui a précédé sa naissance
*
.
» L'auteur
ces lignes peut avoir entendu parler des Androgyn»
de Platon
:
d'ailleurs, le
nom même
nàires est très coniiu dans
de ces êtres imagi^
les, anciennes
Hébreux; mais combien sur ce point
tradition^ des le
philosophe
grec est demeuré au-dessous du kabbalistel
permettra aussi de faire observer que
on
est
aux voies dans
pieusement,
il
comme
auparavant
Maii»
et
fi€
4e
temps du
le
est ici préoqftupé, et'
elle est résolue,
même
la
On
nous
question dont
le principe
par lequel
ne sont pas indignas d un grand sys-
tème de métaphysique; car
si
l'homme
et là
femme
sont deux êtres égaux par leur nature spirituelle et par les lois absolues
de
la moirale, ils sont loin d^ètre
sem-
blables par la direction naturelle de leurs facultés, et
Ton a quelque raison dé
dire avec le Zohar qae là dis*
1"
part., fol. 9i voÈBo:
caïav
Digitizeci
by
BBUXlàMB PÀ&TIE» tinction des sexes
24l
u eidste pas moins pour
les
âmes que
pour les corps.
La croyance que nous venons d'exposer
dogme de
rable du
est insépar
d^à
la préexistence, et celui-ci,
renfermé dans la théorie des idées, s ench^ne encore plus étroitement
à*
celle
qui confond l'existence et la
pensée. Aussi ce dogme est-il avoué avec toute la clarté possible, à côté même
du principe où
prend sa source.
il
Nous n'avons do^c qu'à continuer notre modeste de traducteur
«
:
Dans
temps où
le Saint,
béni soit-
voulut créer Tunivers^ l'univers était déjà présent
ce
il,
«
dans sa pensée; alors
« vaient dans
la' suite
« étaient toutes ce
le
rôle
il
forma aussi
les
appartenir aux
devant lui ,
âmes qui de-
hommes;
elles
exactement sous la forme
qu'elles devaient avoir plus tard
dans
corps hu-
le
une à une ,
« main. L'Éternel les regarda
et
en
il
vit
ce
plusieurs qui devaient corrompre leurs voies dans ce
ce
monde. Quand son temps
ce
âmes
est appelée devant
est
rÉtemel qui
« dans telle partie de la terre^
u L'ftmte lui répond
:
venu^ chacune de ces
animer
tel
lui dit
ou
tel
:
Va,
corps.
0 maître de l'univers, je suis heu-
ce
monde où je suis, et je désire ne pas le quitter pour un autre où je serai asservie et exposée
« reuse dans le
béni
ce
à toutes
les souillures. Alors le Saint,
ce
prend
Du jour où
ce
d'autre destination cpie d'aller dans le
ce
t'envoie.
:
Voyant
soit-il, re-
tu as été créée, tu n'as pas eu
qu'il faut obéir,
monde où je Tâme preûd avec
n douleur le chemin de la terre et vient descendre au i6
Digitizeci
by
LA KABBALE.
r242 ce
milieu de nous*. »
A
côté de cette idée^ exprimée
8008 une fonne plus simple, nous, trouvons dans sage suivant la doctrine de la réminiscence i<
«
De même
qu'avant la création, toutes les choses de ce inonde
u étaient présentes (c
:
le pas^
à
la
pensée .divine, sous
les
formes
qui leur sont propres, ainsi toutes les ftmes humaines»
c(
av^t de
fc
vaut Dieu, dans le ciel, sous la forme qu'elles ont con-
descendre dans ce monde, existaient de-
a servée ici-bas; et tout ce quelles apprennent sur la (f
dlei
eawnimi enemt
i$
ty
ofricer*. »
On
terre,
regrettera
peut-être avec nous qu'un principe de cette importance
ne
pas suivi de quelques développements et ne
soit
tienne pas plus de place dans rensemble
mais on sera forcé de convenir
qu'il
du système;
ne peut pas
être
formulé d'une manière plus catégorique^ Il
faut cependant que nous
nous gardions de confon-
dre la doctrine de la préexistence avec celle de la prédestination morale. Avec celle-ci, la liberté
humaine
est entièrement impossible ; avec célle-làellen'est qu'un
mystère, dont
le
dualisme païen et
le
dogme
biblique
de la création ne sont pas plus propres à lever le voile
que
la croyance
à Tunité absolue. Ov, ce mystère
formellement reconnu dans le Zohar
4. T>3fi
n»Dp Knv;i:2
2« part., fol. 96
nui hv2
Si le Seigneur,
pho hdSv nanS nipn «n7 «jan im ;iiTDb pj^T ynum^ h2
verso, sect.
D'ISSUD
3^ part.,
ei verao, sect. T\ro
fol.
: ir
est
nm
Digilized by
243
DBUXI&HB pàetib.
Simon ben Jochaî à ses disciples,
<c
dit
((
soit'ilj
ir
désir,
D avait pas mis eu nous
le
si le
bon
Samt, béni mauvais
et le
qae rÉcriture nous représente sous l'image de
« la lumière et des ténèbres,
il
n'y aurait, pour l'homme
« de la eréation (pour l'homme proprement <(
mérite ni culpabilité. Mais pourquoi en
dit), ni
ainsi?
est-il
« demandèrent les disciples. Ne vaudrait-il pasmieux, u qpand <r
cr
c<
même
il
et.
de faire
le
Thomme comme
H le Saint, béni soit-il,
l'homme qu'a
il
était,
de pécher
le
maître ;
est, et tout ce
il
était
qu'a fait
nécessaire. C'est
été faite la loi
un vêtement de
récompense
lui ni
fût incapable
mal? Kon, répliqua
juste qu'il fût créé
« de
pour
n'existerait
ni châtiment, que
à cause
de la eréation. Or, Sans i'honune
la Divinité.
c<
la loi est
(c
et sans la loi, la présence divine eût été
comme un £n d'au-
«.pauvre .qui n'a pas de quoi se couvrir^» » tres
termes, la nature morale de l'homme, l'idée du
bien et du mal, qu'on ne saurait concevoir sans la berté, est
une des formes sous
lesquelles
nous sommes
obligés de nous représenter l'être absolu. il
est vrai
,
appris
li-
Nous avons,
un peu plus haut que
déjà
,
leur arrivée dans ce monde. Dieu reconnaît les
avant
âmes
qui doivent un jour l'abandonner; mais la liberté n'est
pas compromise par cette opinion; au contraire , *
^
paHT vm2^ mS m?T Yin •••nmiat 1.
inn
p
part., fol.
recto et verso.
elle
23 lAT HHniari* .
.
napn
w
nvi7
»k
nanm nsi nin hS ycm Huua «nniHT ]U3 -jD n^nspS jsrhuh
"
.
i6.
Digitized by
244
LA KABBALE.
existe dès cette
époque ,
et Toici
comment peuvent en
ma-
abuser des esprits libres encore des cbaîoes de la tière
((
:
Tous ceux qui font
mal dans ce monde ont
le
a déjà commencé dans
le ciel
nom
ils se
c(
dont
it
de Tabime et ont devancé
le
soit
béni;
à
s'éloigner
le
temps où
« descendre sur la terre. Telles furent les (f
venir parmi
nous^
Tàme ;
pour concilier
pour
c'est
la liberté
laisser
avec
à Thomme la
culté d'expier ses fautes, sans le bannir
du
devaient
ils
âmes avant de
>i
C'est précisément
destinée de
du Saint,
sont précipités à Tentrée
la
fa-
pour toujours
sein de Dieu, que les kabbalistès ont adopté, mais
en lennoblissanty tempsycose.
Il
le
dogme pythagoricien de la méâmes , comme tontes les
faut que les
existences particulières de ce
monde, rentrent daçs
la
substance absolue dont elles sont sorties* Mais pour cela,
il
faut qu'elles aient développé toutes les perfec-
tions dont le
germe
indestructible est en elles ;
qu'elles aient acquis, par
faut
il
une multitude d'épreuves,
conscience d'elles-mêmes et de leur origine. Si
la
elles
n'ont pas rempli cette condition dans une première vie,
en commencent une autre,
elles
et après celle-ci
une
troisième, en passant toujours dans une condition
nouvelle, où
il
dépend entièrement
les vertus qui leur ont
i.
manqué auparavant. Cet
NoSy t^na ynoi
ion
mnvv
d'elles d'acquérir
;»pn-n
exil
p^m
Sa
nai wainn-r sspiaa yhiAVi nup »Dpa l'pmno
3* paru, fol. 61 verao, seot.
niD
tniK^
HoSyS
]tnnai
Digitizeci
by
245
D£lXl£Mfi PAAT1£.
cesse
quand nous
empêche de « dit IV
le
le faire
le texte,
Toulons ; rien non plus ne noua
durer toujours,
cf
Toutes les àmes^
sont soumises aux épreuves de la trans-
migration, t^blitSjO
« vent pas quelles sont
^SkV
>
hommes ne
et les
à leur égard , les voies du
,
ne savent pas comment
ce
Très-Haut;
M
dans tous
ir
et lorsqu'ils Tout quitté
((
transformations et d'épreuves mystérieuses
ir
.
ils
les
sont jugés
:
ils
monde
ignorent combien de
combien d'âmes et
obligés de traverser;
u le palais
ils
temps, et avant de venir dans ce
« viennent en ce
sar
ils
sont
d'esprits
monde, qui ne retourneront pas dans
du Roi
céleste
;
comment
enfin
ils
subis-
fc
sent des révolutions semblables à celles d'une pierre
ir
qu'on lance avec la fronde. Le temps est enfin venu
« de dévoiler tous ces mystères
»
A
ces paroles ^ si
pleinement d'accord avec la métaphysiqiie du Zohar^ succèdent des détaiU où. se révèle quelquefois Timagination la plus poétique
,
que peut-être
le
génie de
Dante aurait accueillis dans son œuvre immortelle,
mais qui n'offrent aucun intérêt à
I
LiaLuii e
de la phi-
losophie, et n'ajoutent rien au système que nous désirons faire connaître.
Nous ferons seulement
quer que la transmigration dea âmes,
renjtai^
si. nous
en
croyons saint Jérôme, a été longtemps enseignée parmi les
premiers chrétiens comàie une doctrine ésotérique traditionnelle, qui
1. 2« part.,
ne devait
être confiée qu'à
un
foU 99 verso et seq«, sect. s>isswo
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246
LA KABBALE*
'
petit
nombre
d'élus
:
abscondilè quo$% in foveis vipera-
rum venarij ei qtêoii hmreiiiam malo éerpere m paud» K Origèae la considère comme le seul moyen d'expliquer oertainB récits bibliqiie9f tels
que la
que
d'Ésaû avant leur naissance,
tels
rémie, quand
dans
il
était enccHre
une foule d'autres
et
faits
de Jacob
lutte
,
l'élection
le sein
et
de Jé-
de sa mère,
qui accuseraient
le ciel d'i-
niquité, s'ik n'étaient justifiés par les actions bonnes
ou mauvaises d'une
vie antérieure
pour ne laisser aucun doute sur
à
celle-ci.
De
vni ca-
l'origine et le
ractère de cette croyance, le prêt^re d'Alexandrie
de nous dire
qu'il
ne
s'agit
plus^
a soin
pas ici de la métempsycose
de Platon^ mais d'une théorie toute différente et bien autrement élevée*.
"
^
Outre la métempsycose proprement dite,
les
kabba--
listes
modernes ont imaginé encore un autre moyen
ôffert
par
la grâce divine
à notre
faiblesse ,
pour nous
aider à reconquérir le ciel. Us supposent que lorsque
deux âmes manquent de force pour accomplir , chacune séparément, tous
de la
les préceptes
loi,
Dieu
les
réunit dans le même corps et les confond dans une même vie, afin qu'elles se complètent l'une par l'autre comme l'aveugle et le paralytique. Quelquefois c'est une seule
de ces deux âmes qui a besoin d'un supplément de
1.
Bi«nmym.
epistoL
ad Bmêiriodm, Voir
aussi Uuet,
Orige-
niana. 2. Ut^i X91T*
ôUn»
i^y,(^)it
liv.
1
,
chap. 7. Ou
Tivà û^miXoTcpav •cw^iav,
xoltt. TlXarcovo;
{&tTftV90|AaTMa(v^
àXXà
Adv.i/êUum, Uv* 3*
Digitized by î
î
1
r»
Gopgle
247
DEUXliEMB PÀRTIB.
vertu et qui vient le chercher dans lautre^ mieux par-
comme
tagée et pliis forte* Celle-ci devient alors
mère de
la première; elle la porte
nourrit de sa substance
dans son sein
comme une femme
et.
le firnit
la la
de
Delà le nom de gestation ou d'imprégna-
ses entrailles.
tion (^*0^y) sous lequel on désigne cette association
étrange, dont le sens philosophique, est très difficile à deviner
^
s'il
y en a un,
Mais laissons ces rêveries, •s.
ou si l'on veut, ces allégories sans impcnrtance^et tenonsnous-en au t^xte du Zohar.
Nous savons déjà que de Dieu est à les
le retour
la fois la fin et la
de l'âme dans
le sein
récompense de toutes
épreuves dont nous venons de parler; (pendant les
auteurs du Zohar n'ont pas voulu s'arrêter là
union, dont résultent pour
pour blé
le créateur aussi
la créature des jouissances ineffables, leur
un ftdt naturel, dont
tution
même
le principe esl
delesprit; en un mot,
ils
:
cette
bien que
a sem-
dans la constiont voulu l'ex-
pliquer par un système psycologique , qu'on retrouvesans
exception au fond de toutes les théories enfantées par le
mysticisme. Après avoir retranché de la nature
hu-
inaine cette force aveugle^qui préside à la vie animale, »
i.
Ce mode de transmigratibn a particalièrement occupé Isaac
Loria,
comme
le
témoigne son fidèle disciple 'Haïm Vital dans son la Métempsycose (n^SlASaiSO) chap. i.
Etz 'Hm'm, Traité de Moïse
Ck)rdttero,
plus réservé et loujours plus près
djx
Zohar^ en
parle très peu. •
.
Digitized
by
2''8
hk KABBALE.
^
qui ne quitte jamais la terre ^ et par conséquent ne jone
aucun
rôle dans les.destiaées de
l
âme,
gue encore deux manières de sentir
et
le
Zohar distin-
deux sortes de
connaissances* Les deux premières sont la crainte et
l'amour
:
lumière directe et la lumière réfléchie , ou
la
la face interne et la face extérieure
;
telles
sont les ex-
pressions par lesquelles on désigne ordinairement les
deux dernières* (c
ce
çoît la lumière
La
face intérieure, dit le texte , re-
du flambeau suprême, qui
luit éter-
« nellement, et dont le mystère ne saurait jamais être (f
dévoilé. Elle est intérieure, parce qu'elle rient d'une
cf
source cachée
;
mais
elle est aussi
supérieure, parce
« qu'elle vient directement d'en haut. La
fac>3
exté-
u rieure n'est qu'un reflet de cette lumière, directe w tement émanée d'en haut
Moïse qu'il ne par derrière,
le
il
^.
>»
Lorsque Dieu dit à
verra pas en face , mais, seulement
fait allusion
à ces deux manières de
connaître , que représentent aussi, dans' le paradis terrestre,
Tarbre de vie
et celui
qui donnait la science du
bien et du mal. C'est, en un mot, ce que nous appellerions aujourd'hui l'intuition et la réflexion. la crainte
considérés
part.,
4. fol.
,
du point de vue
ni^hv >Kn3
83 verso, sect.
-|S
nSaSanm Hisp
L'amour
et
rèligieut , sont
ia rnsn^r?»
"^S; 2« part., fol. 141 verso, sect.
nDim
2« part., fol. 208 verso. Ces
deux sortes de connaissances s'sppeUent le plus souvent le Miroir lummmuo^ nmy M^^SpsoM et le Miroir
wnhMiineuœ^
tr^7\2
K^^r
HnbpBDK* Sous
ces deux noins
éUes sont quelquèfois mentionnées dans le ThiOmui.
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249
DBUxièiiB pàbtie»
définis d'une manière très remarquable
suiyant
t
ci
dans le passage
C'est par la crainte qa'on est conduit à Ta-
(c
mour. Sans doute , l'homme qui obéit à Dieu par
i<
amour
,(c
est
tient déjà,
parvenu au degré
le
plus élevée et apparu
par sa sainteté, à la vie future; mais
(c
ne faut pas croire que
ce
ne soit pas
«f
très précieux
,
ser^r Dieu par crainte
le servir. C'est,
que
il
ce
,
au contraire, un hommage
celui de la crainte, bien qu'il éta-
« blisse entre Dieu et
Tâme une union moins
élevée.
Il
« n'y a qu'un seul degré plus élevé que la crainte,
Dans l'amour est le mystère de l'unité,
If
c'est l'amour*
«f
C'est lui qui attire les uns vers les autres les degrés
«r
supérieurs et les degrés inférieurs ; c'est lui qui
w élève tout ce qui est à ce degré
suprême, où
il
est
(I
nécessaire que tout soit uni. Tel est le sens mysté-
(f
rieux de ces paroles
ir
Dieu est un Dieu
un
:
Écoute^
Israël, l'Éternel notre
>i
Nous comprenons sur-le-champ qu'une au dernier terme de
la perfection» l'esprit
fois arrivé
ne connaît
plus ni la réflexion ni la crainte ; mais sa bienheu-
reuse existence, entièrement renfermée dans l'intuition et dans l'amour,
a perdu son caractère indivi-
duel; 'sans intérêt, san» action, sans retour sur elle-
même,
elle
ne peut plus se séparer de
divine. Toid', en
1.
-pzim
eflfet,
elle est
d'abord repré-
n2m M12 nSs7 ]nd nanw in^S KbSn nwnpa paTxiKi mhrjh
2* part., foî. *n5<7
216 recto,
comment
sect.
l'existence
lynx nsv
n»by "w^a
^ipn
Digitized by
250
LA KABBALE.
sentée sous le point de vue de l'intelligence u et
voyez
;
:
« Venez
âmes sont parvenues dans
qiaand les
le
u lieu, qu'on appelle le trésor de la vie, elles jouissent « de cette lumière brillante, •^rUl
HK^^^SpSDK, dont
a le foyer, est dans le ciel suprême
et telle estla splen-
âmes ne pourraient
« deur qui en émane, que les t<
:
la
soutenir, si elles n'étaient elles*mèmes revêtues d'un
c<
manteau de lumière»
cr
peuvent subsister en face du foyer éblouissant qui
« éclaire le séjour ce
de
la vie.
en approcher 9 pour
« dépouillé
C'est grâce à ee
le
Moïse lui-même n'a pu
contempler , qu'après
s'être
de son enveloppe terrestre*. » Voulons-
nous savoir à présent comment
l'ftme s'unit
Tampur, écoutons ces paroles d'un
Zohar adonné
le rêle le
Simon ben Jocbaï ce
manteau qu'elles
:
mystérieuses et les plus élevées du lais
là se passent
le
parties les plus
ciel,
qu'on appelle le palais de l'amour,
te
ti
à qui
plus important après celui de
Dans une des
«
à Dieu par
vieillard,
il
y a un pâ-
rpnx
*
de profonds mystères ; là sont rassem-
« blées toutes les
âmes bien-aimées du. Roi
céleste;
« c'est là que le Roi céleste , le S^int , béni soit-il « habite avec ces f<
âmes
saintes et s'unit
à
elles
par des
baisers d'amour, TtyrT^l |^p\yj^. » C'est en vertu
de
cette idée
que la mort du juste
V 2. MipM-r
part., fol.
M*m Mbd^n'
66 recto,
est appelée.iin baiser
seet.
m
'•îtot
KnSpSDKT
Hnnao HTjn ns^pn vnvo ia3 97iecU>, sdct. D^iasTO *rnanK Ssni
ntit
2* part., fol.
Digiiiztxi
by
DEUXIÈME PARTIE.
251
de Dieu. « Ce baiser^ dit expressément
le texte
,
c'est
(c
l'union de l'âme avec la substance dont elle tire son
ce
origine
^» Le même principe
pourquoi tous
,
grande vénération
bien-aimé
est
comprendre
assez digne
mine
,
du Cantique deê eaïUiquêi» u Mon à moi et je suis à mon bien-aimé , » ,
remarquée,
d'être
aussi le traité de
nom
et le
nom
grand
pourraient
de Fénelon
de ceux qui figurent dans
le
ter-
causer
,
placé à côté
Zohar^ nous n'aurions
aucune peine à démontrer que dans
des
chose
,
justement célèbre que nous venons de pro-
noncer ,
Uom
et
cette citation
Gerson sur la théologie mys-
Malgré la surprise que
tique
si
mais sou-
Simon ben Jodiaî avant de moumr ^ ;
dit
le
fait
expressions tendres
les
vent très profanes «
nous
du mysticisme ont en
les interprètes
les
Comidéra"
êur la ikéàlogi» mystique et dans YEsplieaiiùH
massim^
des
Minu
vér autre ^^hose que
,
cette'
il
est impossible
théorie de
de
Tamour
et
troit-
de la
contemplation dont nous avons voulu montrer traits les
En voici enfin la dernière conmonde n'a pas avouée avec la
plus saillants.
séquence que tout
même
les
le
franchise que
les kabbalistes.
Parmi
les diffé-
rents degrés de l'existence (qu'on appelle aussi les $ept
i.
i«
part., SoU K-»p>y;i
iwsaT
«mpUT
nw
np>©an «>m
iesreclo. â. 2« part., Idra rtOta,
3.
ad
fin.
Considerationes de theoiogià mysUcàf pars secund., ad ùa.
Digitized by
252
LA KABBALE.
tahemaéhs sous le
,
mSs^n
titre
de saint
Tont se réunir à
par
y en a un des saints , où toutes
yS'C;
)
*
il
,
Tâme suprême
et se
désigné
,
dans Tunité et dans la
les autres. Là, tout rentre
perfection; tout se confond dans
une seule pensée qui
s'étend sur Tunirers et le remplit entièrement;
fond de cette pensée,
la
âmes
les
compléter les unes
mais
le
elle
ne
lumière qui se cache en
peut Jamais être ni saisie ni connue; on ne saisit que la pensée qui en
émane. Enfin, dans
pensée
les éçlaire, la
aussi bien
même
même
volonté les anime ;
Tâme
du
^e Dieu commande à TuniTers, et ce qu'elle ^.
ordonne , Dieu Texécute
n ne
cet état, la créa-
créateur; la
ture ne peut plus se distinguer
nous reste plus, pour avoir terminé, cette ana-
lyse^ <in'à faire connaître
en peu de mots l'opinion des
un dogme
traditionnel auquel leur sys-
kabbalistes sur
tème donne un rôle
très secondaire,
mais qui, dans
l'histoire
des religions^ est de la plus haute importance.
Le Zohar
fait
plus d une fois mention de la déchéance
et des malédictions
qu'amena dans
la nature
prend qu'Adam, en cédant à *
1.
Nous a?0D8
la bête, *
humaine
U nous ap-
la désobéissance de nos premiers parents.
a réellement ap.
parlé plus haut des tabernacles de la mort,
dégradation ou à» Tenfer ;
il
s*agit
de
la
id des tabernacles de la vie.
nnsc^ NpzTTnxS
n'v
^Kro
1'* part., fol.
48 recto
et verso,
^211 ]Na —î^t V27* riprn Tîa nn'H in*3D j>oSy
secL n^Wîiia
Digitized by
253
DBtXlÈMË PARTIE.
pelé la mort sur lai-même, sur sa postérité et sur toute la naturel
Âvantsa
faute,
d'une beauté iHen supérieures à
un
avait
était
d'une force et
celles des anges. S'il
corps, ce n'était pas la vile matière dont le
nôtre est composé; soins,
il
ne partageait aucun de nos be-
il
aucun de nos désirs sensuels.
une sagesse supérieure à
éclairé
par
laquelle les messagers
de
Il était
Dieu, de l'ordre le plus éleyé> étaient condamnés à porter envie'. Cependant, nous ne pouvons pas dire
que ce dogme nel.
Eu
ment
effets
soit le il
même que
s'agit ici,
la postérité
celui
du pécbé
origi-
quand on considère seule-
d'Adam, non d'un crime qu'aueune
vertu humaine ne saurait effacer, mais d'un malheur héréditaire^
d une punition
terrible,
qui s'étend
mr
l'avenir aussi bien- que sur le présent. «
L'homme pur,
un
vrai sacrifice,
w disent les textes, ëst par lui-même
« qui peut servir d'expiation; c'est pour cela que les
« justes sont le sacrifice et l'expiation de l'uiiivers. »
Ils
vont
même jusqu'à
représenter l'ange de la mort
cominè le plus grand bien de l'univers; car,
!..
nu^» «rm aHnoK l~ part.,
M^nm Kinn D^pn iinyva H0S7 SdS uro onan n^aia tviki -jOTn» hott ]Vo
oiyth
fol.
148 verso.
2..Hin« «sn3iS -;ma3f«i 83 verso, secl. û^ïînp
5« part., fol.
3. i"* pari.» fol.
68 »
sect.
disent^ils,
254
LA KABBALB.
.e'est
pour noas protéger
donnée; les
il
est cause
que
'contre lui
les justes
que
la loi
a
été
auront en héritage
sublimes trésors qui leur sont réservés dans la vie
Du reste, cette antique croyance de la déchéance de rhomme, si positivement enseignée dans la à venir*.
Genèse^ est représentée « dans la kabbale, avec assez
comme un fait naturel, comme la création même de 1 âme humaine, telle qu'on l'a expliquée plus haut, Avant d'avoir péché, Adam n'écoutait que cette
d'habileté,
ce
i<
sagesse dont la lumière vient d'en haut;
il
« pas encore séparé de Farbre de vie. Mais
ne s'était
quand
il
((
céda au désir de connaître les choses d'^n bas et de
ce
descendre au milieu d'elles, alors
((
connut le mal
«
de vie. Avant d'avoir
(c
d'en haut,
et oublia le bien ;
ils
il
il se
fait cela, ils
en fut séduit,
il
sépara de Tarbre
entendaient la voix
possédaient la Sagesse supérieure ,
ils
H conservaient leur nature lumineusé et sublime. Mais ce
après leur péché,
((
la voix d'en bas^. »
ils
cessant
méiiie de
comprendre
Comment ne pas admettre
l'opi-
nion que nous venons d'exprimer, lorsqu'on nous ap-
prend qu'Adam les ruses
et Ève, avant d'avoir été
du serpent,
trompés par
n'étaieni pas seulement affranchis
des besoins du corps, mais qu'ils u'avaient pas de corps, c'estFjirdire cpi'ils
n'appartenaient pas à là terre? Os
étaient l'un et l'autre de pures intelligences, des esprits
bienheureux I.
B.
2<>
comme ceux
part., fol.
qui habitent
163 Kicto et veno. 52 recto et verso.
part., fol.
le séjour
des
.
Digitized by
255
DEUXIÈME PARTIE* élus. C'est là ce
que
signifie cette nudité avec laquelle
rEeriture nous les représente àu milieu de leur innocence; et quand l'historien
sa,cré
nous raconte que
le
Seigneur les vêtit de tuniques de peauy cela veut dire que, pour leur permettre d'habiter ce monde, vers lequel les portait
connsdtre
une
le
imprudente ou
curiosité
bien et
le
le désir
mal. Dieu leur donna un corps
et des sens.'Toici l'un des
nombreux passages où
idée, adoptée aussi par Philon et
u Lorsqfu'Àdam,
:
« notre premier père, habitait le jardin d'Ëden,
comme on
Test dans le
a avec là lumière supérieure. « jardin
d'Eden
et obligé
cette
par Origène, se trouve
exposée d'une manière assez claire
« vêtu,
de
ciel,
il
était
d'un vêtement
Quand
il
fut chassé
fait
du
de se soumettre aux nécessî-
« tés de ce monde, alors qu'arrivart-il ? Dieu , nous ,
pour
(c
dit l'Écriture,
(t
tuniques de peau dont
«
ils
fit
Adam il
et
pour sa femme des
les vêtit
:
car, ^auparavant,
avaient des tuniques de lumière ; de cette lumière
« supérieure dont on se sert dans rÉden...Les bonnes « actions
que l'homme accomplit sur
la terre font des-
a cendre sur lui une partie de cette lumière supérieure « qui brille dans le ciel. C'est elle qui lui sert de vèt<
tement quand
il
doit entrer dans
« paraître devant le Saint, dont le
un
nom
auâre
monde et
soit béni. C'est
((
grâce à ce vêtement, qu'il peut goûter le bonheur des
f<
élus, et regarder 1. C*est-À-dire,
en face
le
miroir lumineux ^ Ainsi
comme nous Tavons expliq[ué plus haut,
la vérité par intuition
ou
fEtoe
connaitre
à face.
Digiiized 6y
256
.
LA KABBALE*
(c
i'âmei afin qu'elle soit parfaite en toute chose,
cf
vêtement difîérent pour chacun des deux mondes
ir
qu'elle doit habiter, l'un l'autre
ti
pour
D'un autre
le
monde
çdté,
n'est autre chose
pour
le
monde
le
taire; elle n'existe pas
pour
par un baiser d'amour;
elle
dogme du péché adopté par
le juste
seule et
et
un mal volon-
qui s'unit à Dieu
ne frappe que
monde
le
méchant,
toutes ses espérances. Le
originel semble plutôt .avoir
modernes
les kabbalistes
par Isaac Loria, qui, croyant toutes
Adam,
mort, qui
la
péché lui-même, n'est pas une
malédiction universelle, mais seulement
qui laisse dans ce
terrestre et
supérieur*. »
nous sayons déjà que
que
a un
été
principalement
,
les
âmes nées avec
supposant qu'elles formaient d abord une
même âme,
les regardait toutes
comme
égale-
ment coupables du premier acte de désobéissance. Mais en
même tfimps qu'il les montre ainsi dégradées depuis
l'origine de la création,
il
leur accorde la faculté
de
se
relever par elles-mêmes, en accomplissant tous les
com-
mandements de Dieu. De
faire
sortir
de cet
14 l'obligation
pouvoir, ce précité de la
De
de les
état et d'ezéeuter, autant qu'il est
là aussi la nécessité
seule vie ne sutdt pas C'est toujours, sous
à
loi
Croisiez et mulUplimt.
de la métempsycose , car une
œuvre de réhabilitation
cette
une autre forme, l'ennoblissement
de notre eiistenoe terrestre et
M.
:
en notre
vmOi
la sanctihcation
i.
Zohar^ 2* part.,
S.
Yoy. Btz 'Haim, Traité de hMHen^piyeoH,
de la vie
^ect. t*r<ip5. liv. I,
oh. I.
Digitized by
08UUÈIIB PAKTIE.
comme
le seul
257 moyen offert à l'âme d'atteindre à la peiw
fection dont eUe porte en elle le besoin et le gorme. n n'entre pas dans notre plan de
prononeer un jugeque nous venons d'exposer; ce que d'aUleuBs nous ne pourrions pas faire sans porter une main pro&ne sur les plus fortes
ment sur le
vaste système
concepr
tions
dont
de
la
pMosophie,
et sur des
dogmes
religieux
mystère est justement respecté. Nous ne nous
le
sommes destiné que le modeste rôle d'interprète; mais nous avons du moins la conviction que, malgré
les
sans nombre contre lesquelles nous avions à lutter; malgré l obscmilé du langage et lincohérencè difficultés
de la forme; malgré ces rêveries puériles qui viennent à chaque pas interrompre le cours des
U vérité historique n'a pas trop i
idées sérieuses,
se plaindre de nous!
Si maintenant nous voulons mesurer, de la manièt« la plus sominaire, l'eqiàce que nous venons de parcourir,
nous trouverons que, dans
l'état où nous la présentent iêltink et le Zokar, la kabbale se compose des éléments suivants :
hS^her i'
En
faisant passer
et toutes les paroles
pour des symboles tous de l'Écriture,
elle
l'hoomie à avoir confiance en lui-même ;
les faits
enseigne à elle
met
la
raison à la place de l'autorité; elle fyit naître la philosophie dans le sein mémo et sous la
sauvegarde de la
religion.
2»
A
la
croyance d'un Dieu créateur, distinct de la
nature, et qui, malgré sa toute-puissance,
a dû
exister
Oi9i[ized
by
258 une
LA KABBALE.
dans l'inaelion
éternité
,
elle substitue l'idée
d'une
substance universelle, réellement inilniey toujours aotive, toujours
pensante, oause immanente de TuniTers,
mais que l'univers ne renferme pas; pour laquelle enfin, créer n'est
pas autre chose que penser, exister
et
se développer elle-même. 3*
Au
de Dieu,
monde purement
lieu d'un
sorti
du néant
et destiné
matériel, distinct
à y rentrer,
elle re*
connaît des formes sans nombre sous lesquelles se dé-
veloppe et se manifeste la substance divine, suivant lés de la pensée. Toutes existent d'abord
lois invariables
réunies dans Tintelligence suprême avant de se réaliser
sous une forme sensible telligible ht"
ou supérieur,
L'homme
est
:
de là deux nxondes, l'un
l'autre inférieur
de toutes ces formes la plus élevée,
la plus complète, la seule par laquelle
représenter Dieu. entre Dieu et le
inr
ou matériel.
L'homme
monde;
il
il
soit
sert de lien et
permis de
de transition
les réfléchit tous
deux dans
sa double nature* Ainsi que tout ce qui est limité,
renfermé dans la substance absolue à
est d'abord
quelle
il
doit de
nouveau se réunir un jour, quand
sera préparé par les développements dont tible.
Mais
il
il
y
est suscep-
faut distinguer la forme absolue, la forme
universelle de
en sont
il
il
la-
Thomme
et les
hommes
particuliers qui
U reproduction plus ou moins aCEaiblie. La pre-
mière, ordinairement appelée l'/iommc cikste, est entièrement inséparable de la nature divine; elle en est la
première manifestation.
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259
BBlJXlteB PAATIB.
Plusieurs de ces éfémenta servent de base à des sy»«
tèmes qu'on peut regarder
comme
kabbale. D'autres étaient déjà
bien plus reculée. l'histoire
Il
est
contemporains de là
connus à une époquis
donc du plus haut intérêt, pour
de Tintelligence humaine, de rechercher si la
doctrine ésotérique des Hébreux est vraiment originale
ou
si elle n'est
qu'un emprunt déguisé. Cette question
et celle de Tinfluence exercée par les idées kabbalisti-
ques sera de ce
traitée
dans la troûûème et dernière partie
travail.
il.
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TROISIÈME PARTIE.
CflAPilBË
L
QUELS SONT LES SYSTÈMES QUI (OTBIMT QUELQUE RESSEHBLAKCE AVECLA KABBAUS. BAPPORT DB Là KABilUB AVEC LA PHILOSOPHIB DB
—
PLATON.
Les systèmes qui, par leur nature
comme par
l'âge
qui les a vus naître, peuvent nous sembler avoir servi
de base et de modèle à la doctrine ésotérique des Hébreux, sont, les uns philosophiques , les autres reli* gieul; Les premiers sont ceux de Platon, de ses disciples infidèles d'Alexandrie et de Philon, qu'il nous est
impossible de confondre avec eux. Parmi les systèmes religieux,
nous ne pouvons citer en ce moment, et cela
d'une manière générale, que le christianisme. je
me
Ixâte
de
le dire,
Eh bien,
aucune de ces grandes théories
de Dieu et de la nature ne peut nous expliquer rorigine des traditions dont nous avons précédemment pris connaissance. C'est ce point
blirons d'abord.
si
important que nous
étar-
262
LA KABAALfi.
Qu'il
y
ait
une grande analogie entre
la philosophie
platonicienne et certains principes métaphysiques et
cosmologiques enseignés dans xréaiian, peisen^e
ne
le
^ohar
et le Livre de la
poum k nier. Nous Toyons des
deux côtés rintelligence divine ou
le
Verbe former Tu-
niyers d'après des types éternels renfermés en
même
lui-
avant la naissance des choses. Nous voyons des
deux côtés les nombres servir d'intermédiaire entre idées, entre la pensée
dans
le
monde
suprême
et les objets qui
la manifestation incomplète.
Des deux
dogmes de
la préexis-
côtés enfin, nous rencontrons les teiioe^
les
en sont
des ftmes, de laréminisceiiee et de la métempsy-
cose. Ces diverses ressemblances sont tellemeoi évi-
dentes que les kabbalistes eux-mêmes, j'entends
les
k^Jb^Ustes. mpderuesj» les ont recomuxes; et pour
les
expliquer,
ils
n'ont rien imaginé
de mieux que de ftdre
de Blatpu un disciple de Jérémiet fait d'Aristote
oseri^t
un
disciple de
condure de
cfiSi
comme
Simon
d'autres ont
le Juste
'
Mais qui
.
rapports superficiel^
œuvres du philosophe athénien ont inspiré
les
auteurs de la kabbale, et ce qui serait enc<vre
grand sujet d'étonnement, que étcaQ(;èpe^ sortie
delà tète d'uii
çettfs
que
les
premiers
un
plnt
science d'origine
paleoi, soit entourée
par
prétendu qa'Aristote, ayant été en MesCine à la suite <fAlexandre le
Grand, y a connu les livres de Salomon qui
principaux éléments de sa p^oso^lûe. Voyez
lui
ont fourni
n^lDM ^I^.UV "
les
de
R. Meir Aldoli,
Uiyitized by
263
TaOISlÈMB PAETIS* la Misekna de.
étrange!
cen
t^t de
respect et de mystère? Chose
qui soutiennent cette opinion sont pré-
cisément les critiques qui ne voient dans
qu'une invention de
quent
le font naître
la fin
du
xiii* siècle, et
à une époque où Platon
par consén'était
connu ; car on ne prétendra pas qu'on puisse
une idée de sa doctrine par dans
les livres d'Aristote et
Zohar
le
pas
se faire
les citations disséminées
Tamère
critique qui les ac-
compagne. Mais dans aucun cas, l'on ne pôurraadmettre la filiation actuellement soumise à notre
examen. Je ne
m'afpnierai pas sur des raisons extérieures dont l'emploi
fixera
plus opportun dans la suite. Je ferai seulement
remarquer ici que les ressemblances qu'on aperçoit d'abord entre
les
deux doctrines sont bientôt
effacées par
lea différences. Platon reconnaît formellement
principes
:
deux
lesprit et la matière, la cause intelligente
et la substance inerte, quoiqu'il soit bien difficile de
se faire d'après lui une idée aussi nette de la seconde
que de la première. Les kabbaKstes, encouragés à paj? le
dogme incompréhensible de
cela
la création e:tnihilOj
ont admis^ pour base de leur système, l'unité absolue^
un Dieu qui
est
à la
forme de tout ce qui
fois la cause, la substance et la est,
comme de
tout ce qui peut
•
àtee.
Le combat du bien
et
du mal, de Tesprit
matière, de la puissance et de la résistance,
eonnaîseent
comme
tout le
monde, mais
au-dessous du principe absolu et
et
ils
ils le
de la le re-
placent
le font dériver
de
la
distmetion qui subsiste nécéssairemient, dans la générar
Digiiized
2G4
LA KABBALE.
tion des choses^ entre le fini et Tinfini, entre toute exis»
tence particulière et sa limite, entre les extrémités les
plus éloignées de
Ce dogme fondar*
echelle des êtres.
l
mental, que le Zohar traduit quelquefois par des expressions profondément philosophiques, se
montre
déjà dans leSepher ietzirah sous une forme assez bizarre, assez grossière, mais en qu'il soit
pour
même temps
assez claire
pour
permis de croire à son originalité, ou du moins
qu'il
ne
le soit
pa& d'invoquer l'intervention du
philosophe grec. Comparons-nous entre
des idées et celle des Sephiroth, avec rieures qui en découlent?
Nous
elles la théorie
les. formes infé^-
les trouverons séparées
par la même distance, et Ton ne compr^rait pas qu'il
en
fût autrement,
en apercevant d'un coté
et de l'autre l'unité absolue. Platon»
abîme entre
le
le
dualisme
ayant mis un
principe intelligent et la substance inerte,
ne peut voir dans
les idées
que
les
formes de
l'iatelli-
gence; je veux parler de Tintelligence suprême dont
la
nôtre n'est qu'une participation conditionnelle et limitée.
Ces formes sont éternelles et incorruptibles comme
le principe
auquel
elles appartiennent,
car elles sont
elles-mêmes la pensée et l'intelligencQ; par conséquent, sans
elles
point de principe intelligent* Dans ce sens,
elles représentent aussi
celles-ci
lessence des chosçs, puisque
ne peuvent exister sans forme ou sans avoir
reçu l'empreinte de la pensée divine. Mais tout ce qui est
dans
elles
le principe inerte, et ce
ne peuvent pas
le
principe lui-même,
représenter; et cependant, si ce
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by
265
TROISIÈn PARTIE.
prindpe
existe,
premier,
il
existe
s'il
comme
de toute éternité
le
faut bien qu'il ait aussi son essence propre,
ses attributs distinctifs et inTOFiables^ quoiqu'il soit le sujet
de tous les changements. Et qu'on ne vienne
pas nous dire que par la matière Platon voulait dési-
gner une simple négation, c'est-à-dire
la limite qui
circonscrit toute existence particulière.
Ce
rôle,
donne expressément ' aux nombres, principe de limite et de toute proportion. Mais à'côté des et
de la cause productrice ou
core ce qu'il appelle
intelligente,
l'infini,
il
il
le
toute
nombres
admet en-
ce qui est slisceptible de
plus et de moins, ce dont les choses sont produites, en
un mot,
la matière,
ou pour parler plus exactement,
la
11 y a donc (et c'est y a donc des existences
substance séparée de la causalité. là
que nous voulions
arriver),
ou plutôt des formes de
il
l'existence, des
modes
invariar
Lies de l'être qui se trouvent nécessairement exclus
du
nombve des idées. U n'en est pas ainsi desSéphiroth de la kabbale, au nombre desquelles on voit figurer la matière elle-même ('T'iD^). Elles représentent à la
fois,
parce qu'elles les supposent parfaitement identiques, et les
formes de l'existence et
celles
de la pensée,
les
attributs de la substance inerte, c'est-à-dire de la passivité
ou de
'
la résistance,
intelligente.
comme ceux de
deux grandes chutes que dans
1.
Dont
la causalité
C'est jpour cela qu'elles se partagent le
en
langage métaphorique
U Phme, pag. 354 de la tnd.
de M. GooSÎD.
Digitized by
266
LA KABBALE.
dm ZAwr on
vpçiàl'dhià'pèm ut
hs mèm,
principes opposés ea apparence, de
et ees
même
deux
qu'ils dé-
oonlent d*uiie soorco unique^ inépuisable^ qui est ViBfiai
{En êoph), vont
coBimun appelé
aussi se confondre dans
le /Ib,
d'où
ils
un attribut
se séparent soue une
forme nouvelle pour se confondre de nouveau. De là syslèmetrinitaire des kabbalisles que
le
penonne ne WBh
fondia avec la trinité platonicienne. Toutes réserves
pour noB reelmehes
faites
ultérieures,
on eonvient
qu'avec des bases aussi différentes le systèoM kabbalistique, dût-il être
né aous Finspiration du philœoplie
grec , conserverait encore tous les droits de Toriginar lité ; car,
en matière de métaphysique^ Toriginalité
sdue
un
est
fait
ab-*
extrêmement sare, pour ne pas dire
introuvable^ et Platon
lui-même (qui l'ignore?) ne
doit
pas tout à son propre génie. Toutes les grandes con^ ceptions de l'esprit le
humain sur
la
cause suprême, sur
premier être et la génération dea dioses, avant de
un
revêtir
caractère vraiment digne de la raison et de
la seienee, se sont
moins
montrées squs des voiles plus ou
grossiers. C'est ainsi qu'on peut admettre
tradition qui ne. fasse
aucun
tort
à Tind^endanee
une et
à
la fécondité de l'esprit philosophique. Malgré ce prin-
cipe qui nous
met à Taise, nous soutenons que les kab-
balistes n'ont eu aucun
Platon.
En
efitet^.
commerce, au moins
direct^ avec
que Ton se figure ces hcnnmes pui-
sant aux sources de la philosophie la plus indépen-
dante
9
nouiris de cette dialectique raiUeuBe et impi-
Digiiizeû by
LiOOgle
noisiÈin
267
PAttriB.
toyaUe qiû nrt tout e& quesliim, et défniit que
qu'elle édifie;
des di0lo§m$j
U
gaace& de
une
psu*
ctt les
lecture,
suppose
mm aouTnit
même superfieieUe,
isitiée
i toatet
civilisation la plus raffinée,
coseewir aprte eel» ee
qu'il
et d'imagination déréglée
poumv4-on
y a dirraiiennel,
dans
les
les él6--
d'ineirfte
passages lea plusim-
du Zek«r? Pwmrl-on e'expliquer eette
porlants
es-*
traerdinake description de la Tête blanAé, oes méift-
phores gigantesques mêlées de puérils détails, cette supposition d'une révélation sei»rète et plus aneienne
que
celle
du mont Sinaï
,
enfin ces efTorts incroyables
aidéa dea jmjmà les plus arbitraiiea pour trouver leur
propre doctrine dans
les textes sacrés?
careetteee, je reconnaiB bien
À
ces divers
ime philosophie
qui, pre-
nant naissance au sein d'un peuple éminemment gieux, n'ose paa encere s'avouer
reli-
à dle-même toute scm
audace, et cherche à se couvrir, pour sa propre satis-
fiMtiM,
du
Toile de* Tantorité;
mais je ne saurais
les
concilier avec le choix tout à fait libre d'une philosophie
étrangère, d'une jdiilosophie indépendante, qni
che à personne qu'elle
tient
de la raison seule son aus-
térité, sa force et ses lumières. D'ailleurs,
époque les
ne ea-
à aucune
Juifs n'ont renié leurs maîtres étrangers ni
refusé de rendre
hommage aux
autres nations des con-
naissances qu'ils leur empruntaient quelquefois* Ainsi,
nous apprenons dans le Thalmnd que les Assyriens leûr ont fourni
les
noms des mois, des
anges, et les carac-
tères dont ils se servent eaooce aujourd'hui
pour éérire
Digitized
2G8
LA KABBALE.
leurs livres sacrés ^ Plus tard,
quand la langue grecque
a commencé à se répandre parmi eux,
les
docteurs les
plus vénérés de la Mùthna en parlent avec admiration, et permettent de la substituer, dans les cérémonies re* ligieuses,
au texte
même
de la
loi^.
Durant
le
moyen
âge, initiés par les Arabes à la philosophie d'Âristote,
ne craignent pas de rendre à ce philosophe
ils
les
mes honneurs qu'à leurs propres sages, sauf à en
comme nous Tavons
un
déjà dit,
disciple de leurs plus
anciens docteurs, et à lui attribuer
un
livre
chef du lycée reconnaissant sur son
le
Dieu et la loi d'Israël^. Enfin,
le
mê-
faire,
lit
où ron*voit de mort
le
Zràar même nous ap-
prend, dans un passage très remarquable déjà cité pré-
cédemment, que beaucoup de
les livres
la loi divine et
de TOrient se rapprochent de quelques opinions en-
sôgnées dans Técole de Simon bon Jochaï
on ajoute que patriarche
le
Seuleoient
antique sagesse fut enseignée par
cette
Abraham aux
enfants qu'il eut de ses
concubines, et par qui, selon la Bible, l'Orient a été peuplé. Quelle raison aurait donc empêché les auteurs
de
la
1.
un souvenir à
ThcUm. de Jérusalem. Trait, Rosch^Haschana,
Smd on
kabbale de consacrer aussi
nnav
dit
n>
en
^hv
Platon,
^ssban
maw
wmnrw
Ailleurs (Trait. Sarihedrin, cbap. 25),. parlant d'Esdias que rÉcrituie fut changés par lai,
in3«i nanvji, èt cette écntùre porte totqoors le
d*A88yiiiaime,
nom
nivtt
2,
TMm. Bàb. Trait.
5.
Ce
4.
Zohar,
Meguilah, chap. I. Trait, Sata, ad fin.
livre s'appelle le livre de la
part., fol.
99 et 100,
Pomme IT'.Dnn Kin ^
sect.
"fflD '
'
Digitized
by
TBOlSiteE PARTIS.
quand
il
leur était si faeile,
dernes héritiers, de
le
269
à l'exemple de
leurs
mo-
mettre à lecole chez quelque
prophète du vrai Dieu? C'est précisément, au dire d'Eusèbe, ce que
Aristobule, qui, aprè^ avoir in-
fait
terprété le Pentateuque dans le sens
de
de Platon, n a pi^s de peine à accuser
la philosophie
celui-*€i
d avoir
puisé toute sa science dans les livres de Moïse : le
m«me
stratagème est appliqué par Philon au chef du Portique^; nous sommes par eonséquent autorisé à dire que ce n'est point daus
le
platonisme proprement dit qu'il
faut chercher l'origine
du système kabbalistique. Nous
allons voir maintenant si
noua la trouverons chez
les
philosophes d'Alexandrie.
CHAPITRE U. RAPPORT DE
LA.
KARBALE AVEC L'ÉCOLE D'ALEXANDRIE. •
La
doctrine métaphysique et religieuse que nous
avons recueillie dans
le
Zohar a sans doute une res-
semblance plus intime avèc ce qu'on appelle la philosophie néoplatonicienne qu'avec
le
platonisme pur.
Mais avant de signaler ce qu'ils ont de commun^ avons-
nous i.
le droit
d'en conclure que le premier de ces deux
Qwd onmùprolm liber, p. 873,
éd. de
Maug.
Digitized
LA KABBALE.
270 systèmes
nous contenter d'une critique
lions
senl
ait néoessairemeiit copié l'antre ? 1^
mot
suffirait
à résoudre
n'aurions aucune peine établi
à
nous ton*
établir, et
un
superficielle,
eette question;
«ar nous
nous ayons déjà
dans notre premier mémoire, que la doetrine se-
Hébreux
crète des
Ammonius
existait
Saccas, Plotin et Porphyre renouvelèrent la
face de la philosophie.
comme
depuis longtemps quand
Nous aimons mieux admettrai
de fortes raisons nous y obligent, que la kab-
bale a mis plusieurs siècles à se développer et
i
se
constituer à son état définitif. Dès lors, la supposition qu'elle
a beauooup emprunté de Téeole paXttme d'A-
lexandrie demeure dans toute sa force et mérite
rieux examen; surtout
un
sé-
songe que dqiuis
si Ijon
révolution opérée en Orient par les armes
la
macédo-
niennes, plusieurs Juifs ont adopté la langue et la dfvilisation de leurs vainqueurs.
n
faut d'abord
prouvé ailleurs %
que nous partions d'un fût déjà dans
et qui,
la suite
de ce travail, se
prouvera plus elairement encore par lui-même
;
c'est
que la kabbale, comme l'attestent la langue danslaq/aelle elle nous
a été conservée
et son étroite atlianee
institutions rabbiniques,
tine; car
à Alexandrie
nous
est
avee les
venue de la Pales-
les Juifs parlaient gree^ el
dans
aucun cas ils n'auraient fait usage de l'idiome populaire et
oorrompu de
1. Voir la
la Terre-Sainte.
En
Perse, pendant les
première partie.
uiyiti^ed by
I
TROiSIÈME PARTIE. sièeles qni
271
sumrent la dwtnielioii do second temple, ils
m pariaient que
employé
le dialecte
babylonien et qui
difi[ère
émà le Thalmud
essentiellement de la langue
du Zohar* Or, depuis Tinstant où l'école néoplatonicienne commença à naître dans la nouvelle capitale de TÉgypte, jusqu'au milieu du m* la
Judée
vit
siècle^
époque à laquelle
mourir ses dernières écoles
,
ses derniers
patiiardies, les demières étincelles de sa fie tuelle et religieuse/
tre les
,
mteHeo-
quels rapports trouvons-nous en-
denz pays et les deux
civilisations qu'ils repré-
Boatent? Si durant ce laps de temps la philosophie
païenne eât pénétré dans la Tenre-Sainte ,
faudrait
il
naturellement supposer l'intervention des Juifs d'A^
Imndrie^ à qui depuis plusieurs siècles, emnme le prouh vent la version des Septante las
et
l'exemple d'Aristobule,
princtpanx nunmments de la civilisation grecque
que
étaient aussi fam^iers
Juifs d'Alexandrie avaient si
les livres saints.
peu de relations avec leurs
frères de la Palestinoi qu'ils ignoraient les institutions
Mais les
complètement
rabbiniques qui, chez ces derniers, ont
pris tant de place, et qu'on trouve déjà enracinées
eux plus de deux
i« .Voyes lest,
C.
BkMr» dês Juifs,
Nous adoptons
qo^elle est
siècles avant Tère vulgaire^.
la
t.
e'eâl-à«dire, qu'ellè
que possible Tantiquité attribuée par .
Que
l'on
^ Et dans
chronelegie de Jost, prédsément paroe
extrêmement sévère,
ditions religieuses.
IV, liv. 14, cbap. 8.
parmi
-
dlmimie autant
les historiens juifs
à leurs
tra-
^
Digitizeci
by
272
Là kabbale.
pascoure avec la plus profonde attention les éerits de Philon» 1q livre de la Sagene et
le
dernier livre des
Ma-
chabées, sortis l'un et l'autre d'une plume alexandrine,
on n'y verra cités nulle part
les
en Judée de Tautorité la plus
U Ju$u,
grand-prêtre Simon
la grande synagogue^ et
noms qui sont entourés comme celui du
sainte^
Thm^m,
ceux des
qui lui ont
on
succédé dans la vénération du peuple ; jamais trouvera mftme une allusion à la querelle Hillel et
n'y
célèbre de
si
de Schamaï % ni aux coutumes de tout genre
recueillies plus tard
de
de
le dernier représentant
loi. Il est
vrai
dans la Mischna et passées en force
que Philon, dans son ouvrage de
Vie de Moise"^, en appelle à
une
la
tradition orale, con-
servée chez les anciens d'Israôl et ordinairement ensei-
gnée avec elle
ne
serait
les fables
breu »
des Écritures. Mais quand
le texte
pas imaginée au hasard pour accréditer
ajoutées à plaisir à la vie
cette tradition n'a rien
de
1.
elle
avec celles
nous rappelle
Miéraiehm ou ces légendes populaires et
sans autorité dont les
du prophète hé-
commun
qui font la base du culte rabbinique ; seulemetit les
le judaïsme
a
été très fécond à toutes
époques de son histoire. De leur côté
,
les
Juib de
Ces deux coryphées de la Mischna florissaient de l'an 78 à
l'an 44 av. J.-C. Ils étaient, par conséquent, antérieurs
2.
même
De
Vitd ifosw, liv.
termes de Pliilon
:
I,
init.
;
1.
H«8«w «bra Md
à Philon.
0, p. 8i, ed. de Mangey. Voici les
& ^lâuM
tfiv
lipa«...Mdicsfàftvftv
Digitized by
273
TROISIÈMË PAEÎ1£. la Palestine n'étaient
pas mieux
instruits
de ce qui se
passait chez leurs frères répandus en Egypte. Ils connaissaient,
uniquement par ouï-4ire,
sion des Septante, qui est
la prétendue ver-
d une époque bien
antérieure
à celle qui fixe actuellement notre attention ; ils avaient adopté avec empressement la £able d'Aristée, qui, du reste,-
s'accorde si bien avec leur amour-propre national
penchant au merveilleux
et leur
\
Mais dans toute
l'étendue de la Mischna et des deux
Guémara on ne
I. Traiti d$ MéguiUah, fol. 9. Q résulte clairement de ce passage, non seulement que les auteurs du Thalmud ne connaissaient pas par eux-mêmes la Version des Septante (ils supposent les auteurs de cette
traduction au
nombre de soixante-et-douze)
;
mais
qu'il leur était
impossible 4e la connaître, vu leur ignorance de la langue et de la littérature grecques. En effet, en énumérant les cbangementsapportés
du Pentateuque par les «o&Mmto^f-iiotiM viManU^ et du Saint-Esprit, ils en signalent dix qui n*ODt jamais existé, dont on n*a jamais trouvé la moindre
au
texte môme
cela d'après une iDspiiatîon spéciale
trace, et
dont plusieurs sont ou ridicules ou impossibles. Ainsi, pour
en
seulement deux exemples,
citer
vertir Tordre des trois premiers
ils
prétendent qu'il a fallu inter-
mots de
la Genèse; qu'au lieu de Bere-
BaraEMUm (au commencement Dieu créa), on lût ElohimBara BemdtU (Dieu créa au commencement) car, disentrils, en laissant
iehit
;
croire au roi Ptolémée un principe supérieur à Dieu, et que ce principe s'appelle Mais comment une pareille méprise est-elle possible dans
subsister TordfB primitif,
on
aurait
pu &ire
qu'il existe
Bereschit.
une traduction grecque,
commencement ou le
soit
nom d*une divinité? Quant
rait-il
qu'on place les deux mots
à la lin? Et qui
irait
àpx? au
prendre ces deux mots pour
au mot hébreu i^emc/itï, pourquoi se-
conservé dans une traduction quelconquet Dans le passage du
Lévitique,
jours au
où Holse défend-Fusage du lièvre, ils Introduisent (toudes Septante) une variante plus ridicule encore : ils
nom
racontent que le
nom
de ranimai défendu (en hébreu amebeth 18
Digitized by
274
KABBÀLH.
l'A
trouyera pas la nunndre parole qu'oa puisse appliquer, soit
à Aristobule
Philosophe, soit àPhilon, soit aux
le
auteurs des livres apocryphes que nous avons nommés tout à l'heure. le
Thalmud ne
ni
même
Un
fait
fait
encore plus étrange, c'est que
jamais mention des Thérapeutes,
des Esséniens
quoique ces derniers euseent
déjà, au temps de Josèphe THistorien, de
nombreux
établissements dans la Terre-Sainte. TJn tel silence ne
peut s'expliquer que par l'origine des deux sectes et
par la langue dans laquelle
elles
transmettaient leurs
doctrines. L'une et l'autre étaient nées en
Égypte
et
avaient probablement conservé l'usage du grec jusque
sur le sol de leur patrie religieuse. ainsi, le silence
mym)
était
du Thalmud,
S'il
n'en était pas
surtout à l'égard des Ës^
égatoment celui de répouseide Ptoléniée, et que,
le roi, en attacbant au nom de sa femme ime on se servit de cetle périphrase : C0 qui est léger (*S:nn m'VSf ). Peut-être est-ce le nom même des La-
pour nB pas choquer idée d'impureté, des pieds
gides qu'on veut désigner sible
ici.
Mais, dans tous les cas,
de porter plus loin l'ignorance de
il
est
impos-
l'histoire et des lettres grec-
ques. Quant à la périphrase dont nous venons de parler^ elle est
à làit imaginaire. En vain un critiqae du xr* siècle, Aaariali de Bossi, a-t-il prétendu que les B<iStho9iêM, ë souvent mentîoimés dsos le Thalmud, ne pouvaient être que les Esséniens. La preuve qu'il en donne est il suppose que le trop frivole pour mériter la moindre attention
tottt
i.
;
nom de
Baïthosiens
D'Dirm
est
une corruption de
celui qui expri-
merait en hébreu la secte essénienne d^d^k n^3. C'est cependant
sur un pareil fondement qu'un savant critique de nos jours admet
deux sectes religieuses. Vo^ei Ofirodrar, Bisbrire en" du Ckriiiianime primitif, 2* part, pag. 547.
lidentitô des tique
Digitizeci
by
TROISIÈHB PART».
275
séniens, serait d'autant plua inexplicablei que ce$ nectaires,
au témoignage de Josèphe^ auraient déjà
connus sous
le
été
règne de Jonathas Macchabée, c'est-^
dire plus d'un siècle et demi avant l'ère chrétienne
Si les Juifs de la Palestine Tivai^t dans cette igno-
rance au sujet de leurs propres frères, dont quelques-
uns devaient
être
pour eux un juste sujet d'oi^eil
comment supposer stiruits
les écoles
grecque t-elle
même
i^,-
distance, dans
païennes ? Nous avons déjà dit que
était fort
en honneur parmi eox
jamais été assez familière pour
suivre le '
beaucoup mieux
qu'ils fussent
de ce qui se passât, à la
:
leujr
la laugjijie
mais leur a-
•
permettre de
mouvement philosophique de leur temps? C'est
ce que Ton peut à bon droit révoquer en doute. D'à-
bord, ni le Thalmud, ni le Zohar ne nous offrent aucune trace, ils
ne citent aucun monument de
grecque. Or,
la civilisatiion
comment entendre une langue
on ne
si
connaît pas les œuvres qu'elle a produites? Ensuite
nous apprenons de Josèphe lui-même^, qui
était
né en
y avait pa^ la plus grande partie de ses que ce célèbre historien, pour écrire, ou plutêt
Palestine et jours,
pour traduire faire aider.
ses ouvrages en grçc,
Dans un autre endroit',
i. Antiquités jtid,, liv.
xm,
a eu besoin de sç il
s'e;x:prime
à cet
chap. 9. Josèplie ne dit pas que les
Esséniens dissent alors établis en Palestine.
S.
Antiq^ judiàqttes^
liT.XX, diap.
9, c'toUirâiie
à
la fin
de
l'ouvrage. 18.
Digitized
by
t
276
LA KABIULK.
égard d'une manière encore plus explicite, appliquant
à ses compatriotes, en général, ce
même ;
puis,
il
avoue de lui-
qu'il
ajoute que l'étude des langues est fort
peu considérée dans son pays,
qu'elle
est regardée
y
occupation profane qui conyient mieux à
comme une
des esclaves qu'à des
hommes
libres ; qu'eniin l'on n'y
accorde son estime et le titre de sages qu'à ceux qui
possèdent à
un haut degré de perfection la connaissance
des lois religieuses et des saintes Écritures. Et cepen-
dant Josèphe appartenait à l'une des familles distinguées de la Terre-Sainte; issu en
du sang des
rois et
mieux placé que
lui
de
la race sacerdotale,
pour se
les plus
même
faire initier
temps
nul n'était
à toutes
les
connaissances de son pays, à la science religieuse comme
à
celle
qui prépare les personnes d'une haute nais-
sance à la vie politique. Ajoutez à cela que l'auteur des Antiquités et de la Guerre des Juifs ne devait pas éprou-
ver, en se livrant
à des études profanes,
le
même scru-
pule que ses compatriotes, restés fidèles à leur pays et
à
leurs croyances
^ Du
reste,
en admettant que la lan-
gue grecque fût beaucoup plus cultivée en Palestine
que nous n'avons
le droit
de
le
supposer, on serait en-
core bien éloigné de pouvoir en rien conclure par rap-
port i l'influence de la philosophie alexandrine.
1.
En
Le caractère de Josèphe est tiès bien apprédé dans une thèse récemment soutenue à la Faculté dte lettres de
pleine d*intérét,
Paiis/par M. Philaiète
Gh^es Jh fAutoHté hktoriqm :
de FUmius
Josèphe.
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277
TROISIÀME PARTIE.
Thalmud
effet, le
établit
expressément une distinction
entre la languê et ce qu'il appelle la $eiêne$ grecque',
mn^ nuw na^m nmS nuw
autant
;
accorde à celle-là de respect et dlionneur, autant
en exécration. La Mischna, toujours
celle-ci
cise
comme
se borne
doit l'être
à énoncer
un
très
il
il
a
con-
recueil de décisions légales,
la défense d'élever ses iils
dans la
science grecque, en ajoutant toutefois que cette interdic-
a
tion
été portée
Guémara
est
qu'elle fait
nous ce
durant la guerre de Titus'. Mais la
beaucoup plus
yenoiifs
de parler. « Voici ,
maîtres nous ont enseigné
w avait éclaté entre ce
explicite ^
faisait le siège
Tous
(c
siégé.
(c
une
c<
échange
ce
il
en
même
temps
remonter bien plus haut la disposition dont
les
les
:
dit-elle^ ce
que nos
Pendant la guerre qui
princes hasmonéens, Hirean était
Tas-
long des
murs
de Jérusalem , Âristobule jours on descendait
le
caisse remplie d'argent , et l'on les victimes nécessaires
aux
m
retirait
en
sacrifices. Or,
se trouvait dans le camp des assiégeants
un vieillard
« qui connaissait la science grecque. Ce vieillard se ir
servit auprès d'eux
de sa scitnce
et leur dit
« que vos ennemis pourront célébrer ils
ce
arriva
mais
comme d'habitude la caisse remplie
cette fois
R.
miipr.
d'argent ;
on envoya en échange un pourceau.
i. Tract, êota^ fol. 49,
î.
Tant
ne tomberont pas en votre pouvoir. Le lendemain
fc
Cl
:
le service divin,
iiK
ad
fin.
cnn toS> mSv vni owt9 Sv onobisa
Digitizeci
by
LA KABBALB.
278 ic
Quand l'animal immonde
ce
irèmparty
ic
fui ébranlée
il
fut arrivé
à mi-hauteur du
y enfonça ses ongles, et la terre dlsrafil dans une étendue de quatre cents parar que fut prononcé cet anaihème : Mau-
H
ëalis. C'est alolfs
i<
dit soit
t<
lui
A
part la circonstance fabuleuse et ridicule
qui
l'homme qui fait
blement de
élève des pourceaux ;
enseigner à ses
terre,
il
la science
grecque *. »
du trem-
n'y a rien dans ce récit qui n'ait
une valeur aux yeux de vrai, car
fils
maudit c^
la critique.
Le fond en parait
on le trouve aussi dans Josèphe
nier, les gens d'Hircan
,
Selon ce der-
après avoir promis de faire
passer aux assiégés, à raison de mille drachmes par tète, plusieurs
animàux destinés aux
sacrifices, se fi-
rent livrer l'argent et refusèrent les victimes* C'était
une action doublement odieuse aux yeux des
non seulement, comme
car
nous venons de mes, mais
le
remarque
citer/ elle violait la foi jurée
elle atteignait
Juifs,
l'historien
que
*
aux hom-
en quelque façon Dieu lui-
ménde. Maintenant qu'on ajoute cette nouvelle circonstance, très vraisemblable d'ailleurs, qu'à la place de la victime si impatieilhnent attendue les prêtres virent
arriver dans l'enceinte consacrée l'animai ils
pour lequel
éprouvaient tant d'horreur, alors le blasphème et
le parjure seront arrivés
on peser la 1.
citée
responsabilité d'un tel crime ? chez qui en
ib.supr. C'est la
dans
à leur comble» Or, sur qui fait-
Guémara qui Suit immédiatement la Mischiia,
la note précédente.
2. AtUiquit. jud.^ liv.
XIV, chap. 3.
Digiiized by
279
TROISlftm PARTIE.
va-t-on chercher la pensée première ? Chez ceux qui
négligent la loi de Dieu pour rechercher la sagesse des nations.
no»
Que
importe ; que Tanatiième dont
cation
ou
ou non, peu
cette accusation soit fondée
elle est la justifi-
prononcé pendant la guerre
la cause ait été
des Hasmonéens on celle de Titas, peu nous hnporfe encore* Mais ce qui nous intéresse et nous paraît en
même temps
hors de do<ute, c'est que réradition grec-
que, à quelque degré qu'elle ait pu exister dans la Palestine,
y
comme une source par elle-même un véritable
était regardée
et constituait
d'impiété, sacrilège
:
aucune sympathie, aucune alliance ne pouvaient donc s'établir entre
ceux qui en étaient soupçonnés et
les
fondateurs ou les dépositaires de l'orthodoxie rabbi-
nique.
nom
H
est vrai
que
le
Tbahoaud rapporte aussi» au
d'un certain rabi Jehoudah, qui
les tenait
d'un
antre docteur plus ancien appelé Samuel, les paroles
Simon
suivantes de
joue un
si
fils
de Gamaliel, celui-là
« étions mille enfants dans la maison de cr
cinq o^ts d'entre eux étudiaient la
« étaient instruits
i. Je traduis
ne suppose pas le
;
mon
loi, et
ce
qui
Mous
père
^
:
cinq cents
dans la science grecque. Aujourd'hui
Utténaemeni ces deiixmols hsm ntn» panseqod je qu*fl soit ici question de réoole rellgiense, mais Men
de la famille de Gamaliel. Ce qui
donnée par
même
beau rôle dans les Actes des apôtres
le
prouve,
Thalmud ne porte que sur
de ce docteur. Le privUége é(mi
il
c'est
la
joaissait
que
la justification
personne et la famille
m devait
,pas s'étendre
à des étnusgers.
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Gopgle
280 «
il
tk KABBALE.
n^en reste plus que moi et le
fils
de
mon
»
frère
•
A
Guémara répond
celte objection la
une exception pour de près à
la
la famille
comme nous ne
les lettres et les sciences
mais en grand honneur, ici
faut faire
ce qui signifie sans doute qu'à la
cour
cour du roi Hérode on parlait grec^ et sachons pas que
Il
:
de Gamaliel qui touchait
il
y fussent ja-
ne peut pas être question
d'une école de poésie ou d'éloquence, encore moins
d'un enseignement philosophique. Remarquons d'ail-
que ce passage tout
leurs le
même
entier est loin de
nous oi&ir
ne
s'agit plus
caractère que le précédent
:
il
d'une tradition générale, exprimée parées termes sacrsH mentels
:
«
Nos docteurs nous ont enseigné» QJ3*1 IJTl)»
mais d'un simple ouï-dire, d'un témoignage individuel qui est déjà loin de sa source. Quant au caractère
de Gamaliel,
tel
n'a rien qui
le
que
que son attachement doxe
nous
la tradition
le représente^
distingue des autres docteurs de la
même au judaïsme le
et le respect universel
dobiMeAoç t/jiioç vconi
t&
Xcxô))
qu'il
Or,
de
il
loi,
plus ortho-
inspirait (yofxoitels
sentiments ne
pourraient guère se concilier avec la réputation d'im-
I.
R.
supr.
ï]bH
DWD
Shmûv IDK nnn^ ai lait m.sa wan no:i vn onS» kSk qio nnnwa kSi nwv nosn ncS iiwî
m«a uDm min nnS pn
j«d
5. CTest rexpression
mâine dont se
sert l'Evangile. Act. ap., V,
34-49.
Digitized
by
281
TROISIÈxME PARTIE*
piété faite
aux
de plus, ce patriarche de
hellénistes ' ;
la synagogue, déjà vieux
au temps des apôtres,
mort depuis longtemps quand été fondée. Eniin, puisque la
une exception,
et
que
un usage
particulier
quel qu'il
soit,
maison de Gamaliel
cette exception était
à
la
était
l'école d'Alexandrie
a
était
fondée sur
cour du roi liérode,
le fait,
a dû disparaître avec la cause, et
il
est
vrai qu'on n'en trouve plus dans la suite la moindre trace. Contre ce texte
si
obscur
et si incertain,
nous en
trouvons un autre, parfaitement d'accord avec les ter-
mes
sévères de la Mischna. «
« son. oncle, rahi Ismaêl,
Ben Domah demanda à
après avoir achevé l'étude
si,
permis d'apprendre
«
de la
(f
grecque. Le docteur lui cita ce verset
loi, il lui serait
la science :
Le
livre
« de la loi ne quittera pas ta bouche; tu le méditeras «r
nuit et jour. Maintenant, ajouta-t-il, trouve-moi
«
une heure qui n .appartienne
cr
et je te permettrai de l'employer
« science grecque
ni
au jour ni à
à
la nuit,
l'étude
de la
» Mais ce qui achève de ruiner
l'hypothèse qui donne à la philosophie alexandrine des
adeptes parmi les docteurs de la Judée, c'est que tous les passages
précédemment
cités (et
naissons pas
d autres) nous
autorisent
nom même Ën
effets
de
la philosophie était
nous n'en con-
à croire que
le
inconnu parmi eux.
quel philosophe que ce vieillard qui conseille
1. Jost, Histoire des
Mfi^ t. m,
2. Trait. Menaehoth, fol. 90.
p. 170 et seq.
mSi
dv kS TWHCB nvv
pinai
Digitized
282
LA EAVBALB.
à Hircaa de
faire servir contre ses
ennemis
les
exigen-
ces de leur culte, d'un culte qui était aussi le sien! Ce
un
serait plutôt
politique à la manière de Machiavel.
Le moyen aussi de supposer
parmi
la philosophie
les
1
chez
le roi
Hérode!
nous consultons sur ce point
Si
le
commentateur
le plus
mon
ne fera que nous confirmer dans notre
Jarchi,
opinion
il
Ce que
«
;
ancien et le plus célèbre , Salo-
le
Thalmud,
entend par
dit-il ,
« science grecque, n'est pas autre chose qu'une langue fc
savante, en usage chez les gena de cour» et
i<
peuple ne saurait comprendre
quoique très sage, i.
Raschi
^
Glose sur
^
est peut-^tre
Thalmud
le
,
que
le
» Cette explication,
un peu
restreinte;
nODH
passage cité;
Maîmouides, ia ]nî3D oyn inu i^dSo ^aa onaiD» dans son commentaire sur la Miachna^ s'exprime sur le même siqet, dans les ternes suivants : La science grecque était un langagfe allégorique et détourné
du
droit sens
comme
le
sont encore
m:iuSa Qnv onain mi^nm anann iqd hium "jnta ^isi^u
aujourd'hui les énigmes et les emblèmes.» «
Nul doute, ajoute-
«
t-il,
qu'il n'existât
chez
Grecs un langage semblable,
les
« nous n'en ayons pas conservé la moindre trace. est parfaitement ridicule et
Nous en dirons autant de
CkHtHmiime primdHf,
t.
ne mérite pas même celle
de
»
quoique
Cette opinion
d'être discutée.
GfreHSrer {Ristmre
eriHque êa
n, pag. 352). 6*appuyant sur les paroles
de Mttoonîdes, le critique allemand suppose que la science grecque, que l'entendent les Thalmudistes, n'est pas autre chose que
telle
l'interprétation
symbolique
d'Alexandrie , et
il
,
appliquée aux Écritures par les Juifs
en conclut que les idées mystiques de la Pales-
tine sont empruntées à TÉgypte. Mais comment apercevoir le moindre rapport entre cet ordre d^idées et le conseil qui a été donnéà Hircan, ou les usages pratiqués à la cour du roi Hérode ?
Digitized
by
TROISIÂHB PARTIS*
283
mais à coup sûr l'expression douteuse à laquelle
elle
86 rapporte ne peut pas désigner plus qu'une cèrtaine culture générale, et plutôt encore une certaine liberté d'esjNrity
produite par Tinilnence des lettres grecques.
Tandis que
les traditions religieuses
de la Judée
ex-*
priment tant de haine pour tonte sagesse venue des Grecs, voici avec quel enthousiasme, avec quelle adoration et quelle terreur superstitieuses elles parlent de la kabbale : « Un jour notre midtre^ Jocbanan
ben Zachaî
« se mit en voyage, monté sur un âne et suivi de rabi « Éléazar ben Aroeh. Alors celui-ci le pria de lui ensei«
gner un chapitre de la Mercaba. Ne vous
(i
dit,
c<
pliquer la Mercaba à une seule personne, à moins
ai-je
pas
répondit no'tre maître, qu'il est défendu d'ex-
« que sa propre sagesse et sa propre intelligence ne <c
puissent
(t
me soit permis
y
suffire*
Que du moins^ répliqua Éléazar,
de répéter devant
Eh
((
appris de cette science.
te
core notre
ce
se voila la tête et s'assit sur
cf
d'un
€<
conmiencé à parler de
i.
miadttre.
olivier...
A
toi ce
bien^ parle, répondit en-
En disant cela,
descendit à terre,
il
une
peine Éléazar, la
pierre, à
fils
c'est
que
c'est
un
titre
supérieur à celui de rabi
ces deux
d'Aroch, entrai
(
n<Hi seulement parce
>2l), mais aussi parce
probablement une abréviation du mot
littéralement notre maître titres
appartient
:
Tombre
Mercaba, qu'un feu des-
Kcms traduisons aind le mot ] 21 (Raban)
que
il
que tu m'as
rabi signifie
mon
aux Thauaîms
maître.
qui signifie
Le premier de
et exprime
une
autorité
plus générale que le second.
Digiiiz
284
LA KàBB4L£.
du
enveloppant tons les arbres de la
ir
cendit
ce
oampagne qui semblaient chanter des hymnes,
« milieu
ciel
,
et
du
du feu on entendait un ange exprimer sa joie
« en écoutant ces mystères rabi Josué et rabi Jossé
,
»
Deux
autres docteurs,
ayant plus tard voulu suivre
rexemple d Éléazar, des^prodiges non moins étonnants vinrent frapper leurs yeux
coup d'épais nuages
:
un météore
,
se couvrit tout à
le ciel
assez semblable à
raro-en-ciel brilla à rhorizon, et l'on voyait les anges
accourir pour les entendre conmie des curieux qui s'as-
semblent sur
le
passage d'une noce
Est-il possible,
après avoir lu ces lignes, de supposer encore que la
kabbale ne soit qu'un rayon dérobé«au losophie alexandrine? Hais
soleil
non seulement
de la philes
deux
passages que nous venons de citer établissent le contraire
i.
par des raisons morales;
ils
renferment aussi un
Thaï, Bah. Trait. Chaguiga, fol. 14.
S. l%ahn. Babul. Trait, Chaguiga.
ment qu*aD
Ces deux passages n*en forau point où nous nous sommes songe raconté par lochanan ben Zachal,
seul qui n'est pas fini
anété : il fout y ajouter le quand on vint lui rapporter
les prodiges opérés par ses disciples
:
Nous étions vous et moi sur le mont Sinaî, quand du haut du ciel « une voix nous fit entendre ces paroles Montez ici, montez ici où « de splendides festins sont préparés pour vous, pour vos disciples m et toutes les générations qui entendront leurs doctrines. Vous êtes « destinés à entrer dans la troisième catégorie. » Ne pourrait-on pas Toir dans ces derniers mots une aUurion aux quatre mondes des «
:
kabbalistes? Cette conjecture est d'autant plus fondée, qu'au dessus
du troisième degré, appelé
le
monde
Bériah^
U
n'y a plus que les
attributs divins.
Digitizeci
by
TROISllaiK PAEtlB*
argument chronologique; car ce Jochanan ben ZachaS, qu'ils
comme un
nous représentent
des princes de cette
science mystérieuse de la Mercaba, est encore plus
ancien que Gamaliel,
le
^
contemporain des apôtres
Cependant, nous sommes obligé de le reconnaître, il
existe entre la kabbale et le
.
nouveau platonisme
d'Alexandrie de telles ressemblances, qu'il est impossible
de
les
commune;
expliquer autrement que par une origine et
cette
peut-être
origine,
serons-nous
obligé de la chercher ailleurs que dans la Judée et dans la Grèce. l'école
Nous croyons
inutile de faire
d'Ammonius , comme
celle
remarquer que
de Simon ben Jo-
chaï, s était enveloppée de mystère et avait résolu
ne jamais
livrer
au public
le secret
qu'elle aussi se faisait passer,
de
de ses doctrines
au moins par Torgane
de ses derniers disciples^ pour Théritière d'une antique et mystérieuse tradition,
source divine
'
;
nécessairement émanée d'une
qu'elle possédait
même
au
degré la
1. Joduman ben Zachai était le disciple immédiat de Hillelle YiewL dont Gamaliel était le petitrfils. Par conséqaent, Jochanan devait dtre le plus Agé des deux. Thahn. Baba Bathra, fol. 134; Jost, Hist. des Juifs,
t.
III, p.
144
et 170.
2. Porphyre, Vie de Plotin. 3. Selon Proclus, la philosophie de Platon a existé
dans la pensée des hommes
les plus
éminents
;
c'est
do tout temps
dans
les
mys-
en âge jusqu'à Platon, qui, à son tour. Ta communiquée & ses disciples, knéaw fih tvS mtbMvoc fOetèfes qu'elle s'est transmise d'âge
Xnoiv.
• .
.
Tijç
T» dBatiç àitéim
%wk {a«toxooç xntimm rw JSUrmtç
fûooo-
Digiiized by
286
tA KABBALE.
science et l'habitude des interprétations allégoriques';
qu'en&i
au-dessus de la raison les préteiH
elle plaçait
dues lumières de l'enthousiasme là des prétentions
ticisme
,
et
communes à
Pour Plotin
de
toute espèce
ce sont
:
de mys-
à des points plus importants.
et ses disciples,
comme pour
les
ad^tes
Dieu est avant tout la cause immanente
la kabbale,
et l'origine substantielle des choses.
et tout retourne fin
^
nous n'y arrêterons pas notre attention ^
afin d'arriver sans retard 1""
de la foi
et
en
lui
;
de tout ce qui est
partout et nulle part.
il
est le
U
est^
Il est
sont en lui et par lui;
il
Tout part de
commencement
comme
dit
lui
et la
Porphyre,
partout, car tous les êtres
n'est nulle part, car il n'est
contenu dans aucun être en particulier ni dans la sonune des êtres
KU
est si loin d'être la réunion
existences particulières, qu'il est
1.
tique
U y a,
dit Proclus, trois
ou divine Miamm&ç,
âème symbolique
,
m jrne,
de toutes
les
dit Plotin
^
manières de parler de Dieu, Tune mys-
I*atttfe dialeetiqoa
^MtSMtxac, et la
troi-
w^SfikuAç, Jb. mipra., chap. 4. Cette distinctioD
rappelle les trois vêtements dê la loi admis par le Zohar. 2. Cette préférence est
exprimée à
satiété
dans tous
les
ouvrages
de Proclus, mais nous citerons principalement, dans la Théologie platonicienne de ce dernier, le âS** cbap* du i*' liv., où la
de Plotin
et
d*uDe manière très remarquable. Prwd. in Theal. Plat., I, S; D, i:; Elmaii. lft«ol., SKT-Sé, et dans les Commeni. sur Platon. foi est définie
3.
4. nsvT« rk
in% Kol |dk &na
Tcû, 5ti aÙTGç oùJa|xoû.
5.
U toQ
OmO
xa\
Iv
Oi&, x«l
a^6;... ts
Sent, ad intelligib.^ chap. 32.
6"« Ennéade, Mil, 19.
— Voir
aussi
JambUque, de Mysteriis
jEgypt., sect. VIU» chap. 2.
«
Digitized by
287
TROISIÈKS PAEtlK«
au-dessus de
l'être,
dans lequel
de ses manifestations.
S'il est
également supérieur à
il
ne peut voir qu'une
supérieur à Tétre»
il
est
l'intelligence, qui, nécessaire-*
ment émanée de lui, ne saurait l'atteindre. Aussi^ qu'on l'appelle généralement l'unité
(to Iv)
ou
quoi-
le pre-*
mier, serait-il plus juste de ne lui donner aucun nom, car
il
n'y en a pas qui puisse exprimer sonossence;
est l'ineffable et
absolument
le
1
'inconnu
Tel OSt
Zqhar
apf>elle
ayywatoç)
(«ppyîTo;,
rang de VEnsoph, que
le
toujours l'inconnu des inconnus, le mystère des
mys-
bien au-dessus de toutes les Séphi^
tères, et qu'il place
même de celle qui représente l'être à son plus haut
folfc,
degré d'abstraction.
2*"
Pour
les Platoniciens d'Alexan-*
Dieu ne peut être conçu que sousla forme trinitaire :
drie. il
il
*•
y a d'abord une
trinité générale qui se
compose des
termes suivants, empruntés à la langue de Plalon
trois
l'unité
ou le bien
monde
l'âme du
(to èf, x6 («J^ux''
:
é/aBw) l'intelligence (vwç) et îravToç,
'^^^
xdv ôXwy)
ou
le
Dé-
Mais chacun de ces trois termes donne nais*
miourgos
sance à une trinité particulier^. Le bien ou l'unité
dans ses rapports avec
les êtres est
cipe de tout amour ou l'objet
du
à la
fois le
désir universel
prin-
(ècjeTÔy ),
la plénitude de la puissance et de la jouissance (exovov) et
enûn
la souveraine perfection (xikuw). Conrnie
pos-
sédant la plénitude de la puissance. Dieu tend à se 1. Proclus, in Theol. plat.,
2. Plot.,
TheoL
Ennead. U, Uv, I,
23«
'
Uv.
JLX,
1
II, ;
chap. 6;
Bnmad.
IT,
4.
UI, liv. V, 5, etc.
Procku,
288
LA KABBALB.
manifester hors de lui, à derenir cause productrice;
comme
objet de
ce qui est,
il
toute perfection, efficace,
mière
Tamour
et
du
désir,
il
devient cause finale; et
comme type
^
source et fin de toute existence
lui-même
de
change ces dispositions en une vertu
il
trinité n'a
à lui tout
attire
nom que
pas d'autre
(rpià; ayaBnuin^).
ligible (ipu^ç vtmn)
Cette pre-
celui
du
bien
Vient ensuite la trinité intel-
ou la sagesse
divine,
au sein de
la-
quelle se réunissent et se confondent, jusqu'à la pins parfaite identité, l'être, la vérité et la vérité intelligible, c'est-à-dire la chose pensante, la chose
et la pensée elle-même
Démiourgos peut aussi
à
laquelle
prend
il
du monde ou le comme une trinité
Enfin, l'âme être regardée
nom même de
donne son
la substance
diofttotfyiX)}).
l'univers
universelle qui agit dans toute lanature, la génération des êtres, et leur retour
substance qui les a produits'. nature,
pensée
on peut en substituer
ou
Elle
com-
la puissance
lemouvementou
dans
A ces trois
trois autres
le
sein de la
aspects de la
que représen-
tentd'unemanière symbolique autant de divinités de l'O-
lympe
:
Jupiter est le Démiourgos universel des
des corps
^,
P^eptune a Fempire des
1. Proclos, oa?r. cit., liv«
I,
âmes
âmes
et
et Pluton celui
cbi#. 95.
Ermead^yi^ liv.lOn, I6;£fm. IV^liv. m, ITetpassim. ProeUu, 3%eol. fiât,, I, 23. àiOm oSv in rpia^màv Ion th t^ç Zocptâ; fi'
2. PiùHn,
—
voç.
nXxpe;
p-èv
ouvtoS ^vtoç xat vH; àXrOc'a;,
«ytvviiTixôv
3. Proclus, Theol. secund. Plat., liv. VI,
$i tâ; voipxç àXv}6itac.
chap. 7, 8 et seq.
i^yiii^LO by
289
TftOUliMB PARTIE.
des corps. Ces trois trinités particulières qui se confondent
et se
perdent en quelque façon dans une
trinité
générale, ne se distinguent pas beaucoup de la classification des attributs divins dans le Zohar.
Rappelons-
nous en efifotque toutes les ^épfttroeksontdivisées en trois catégories, qui forment également dans leur ensemble
une
trinité générale et indivisible.
Les trois premières
ont un caractère purement intellectuel; celles qui vien-^
nent après ont un caractère moral, et
les dernières se
rapportent à Dieu considéré dans la nature,
y Les deux
systèmes que nous comparons entre eux nous font con-
même
cevoir exactement de la
manière
la
génération
des êtres ou la manifestation des attributs de Dieu dans l'univers. L'intelligence
de
Proclus étant,
dans
la doctrine de Plotin et-
comme nous Tavons déjà dit,
même de Têtre , 1 être
et Tintelligence étant
identiques dans le sein de l'unité, toutes les existences dont se les aspects sous lescpiels
absolument
en résulte que
compose Tunivers
nous pouvons
ne sont qu'un développement de une
il
l'essence
la
et tous
les considérer,
pensée absolue ou
sorte de dialectique créatrice^ qui, dans«la sphère
infinie
où
elle s'exerce, prod^iit
mière, la réalité et la vie
VI, cbap.
L. e.
pil^C{A>v6V
T«ç iv o&T^ i^uftttç icpoûmcpx^^
ticK^Tt ^àp iith rûv vovir&v
«âoYti, liv.
En
même
effet,
temps
la lu-
rien ne se sé-
22 et seq.
X. T. X.
liv.
en
^vot(At((, I. c;liv,
icéntLK^w t« ^vts,
Mtt* oIimv
m, Chap. 1.— huSisim «^oO^
Y, chap. 30.
4d
290
LA KABBALE.
pare absolumeat du premier principe ou de la suprême
immuable
unité, toujours
et semblable
àeHe-^me;
tous les êtres et toutes les forces que nous distinguons
dans
monde,
le
elle les
Dans
intelleetuelle.
gence proprement
renferme, mais d'une manière
la seconde unité
de
sujet, cbjei et acte
la pensée. Enfin,
inférieurs, la multiplicité et le ^
choses
s'affaiblit
;
Tintelli-*
dans les degrés
nombre s'étendent à
même temps l'essenee intelligible des
mais en
l'infini
ou dans
dite, la pensée se divise ; elle devient
graduellement, jusqu'à ce qu'elle ne
soit phis qu'une négation pure.
Dans
devient la matière, que Porphyre
appelle l'absence de
tout être (àXriôu/ôv
6v),
cet état^ elle
inci^ Tov ft^) ou un non-4lre Téritable
(eX>ct4ȍ ^i-Yi
*
que Plotin nous représente plus poéti-
quement sous l'image des ténèbres qui marquent limite
de notre connaissance,
en s'y
irôflédiissant,
et auxquelles notre
la
âme,
a donné une iorme intelligible
Rappelons-nous deux passages remarquables du Zohar^
où la pensée, d'abord confondue ayeo
l'être
dans un
état d'identité parfaite, produit successivement toutes les cvéatnrès et tous les attributs divins,
en prenant
d'elle-même une connaissance de plus en plus variée et distincte. 1,
Ûaav
Les éléments eux-mêmes, j'entends les élé-
{xèv cuv
jcaî «v
à àaiÔaô; ôXov iaurôv
tri irptô-np uovà<5'i
ijMpKjvaiç.
L.
C. liv.
Sentent, ad tntelligib., edit. de
^
PMin, Ena. IV,
Em. n,
liv.
àXXà
vcyiTÛ»;-
xai
tv rji
IV, Chap. 29.
%
liv. 10,
(JuvaiACic,
Rome, cbap.
cfaap,9.— Ewn.
22.
I, liv.
VID, duip. 7.
in, chap. 4.
Digiiizeci
by
TROISIÈMB PARTIS.
ments matériels et
291 qu'on distingua
les divers points
dans l'espace, sont comptés parmi
les choses qu'elle
produit éternellement de son propre sein^
donc jamais prendre à
la lettre, soit
dans
U ne
faut
la doctrine
hébraïque, soit dans la doctrine alexandrine, toutes les
métaphores qui nous représentent des choses
comme un
le
principe suprême
foyer de lumière dont émanent
éternellement, sans Tépuiser, des rayons par lesquels
La
se révèle sa présence sur tous les points de l'infini.
lumière,
comme
pas autre chose
le dit
ici
de l'existence divine iUttç uTiap^eux;).
expressément Proclus^, n'e^t
que Fintelligence ou
la participation
( ov&v oùlo èazl xq
i
Le foyer inépuisable dont
découle
sans interruption, c'est l'unité absolue au sein d^ quelle Tètre et la pensée se confondent utilité
de reproduire
ici,
pour
rnç
yutxmiaCoL
elle
*• Il serait
lar>
sans
compte de l'école néO"
le
platonique, tout ce que nous avons dit, dans l'analyse
du Zohar, sur Tàme humaine par la
foi et
et
son union avec Dieu
par l'amour. Sur ce point, tous
les
sys-
tèmes mystiques sont nécessairement d'accord, car peut être regardé
comme
la base,
comme le
il
fond mênae
du mysticisme. Nous terminerons donc ce rapide par rallèle, 1
.
en nous demandant
est bien possible d'ex-
Voir la deuxième partie, p. 191 et seq.
2. Theolog, secund. Plat,, iiv. H,
3.
s'il
Kai a
cùota xx\
6
vcû;
cbap. 4.
àro t&û à-^aAoû icpctriK 6f toravat
Xi'Ytrat, xaX irtpl
292
LA KABBALE.
pliquer par Tidentité des facultés humaines,
ou les
lois
générales de la pensée^ des ressemblances aussi pro-
fondes et aussi continues, dans un ordre d'idées à peu
près inaccessibles pour la plupart des intelligences?
D'un autre
côté,
nous croyons avoir suffisamment dé-
les docteurs
de la Palestine ne pouvaient
pas avoir puisé dans la
civilisation grecque, objet de
montré que
leurs malédictions et de leurs anatUèmes,
devant laquelle l'étude
même
de la
la critique la supposition
que
une science
perdait son
im-*
même, aux honneurs
portance. Nous n'admettrons pas
de
loi
les
philosophes grecs
pourraient avoir mis à proût la tradition judaïque; car, si
Numénius'
quel qu'il
et
soit,
Lougia parlent de Moïse;
des MyiUrei égyptiens
système théologique
les
anges et
les
si
rauteur,
admet dans son archanges;
c'est
probablement d'après la version des Septante, on par suite des relations qui ont existé entre ces trois philo-
sophes et les Juifs hellénistes de l'Égypte
:
il
serait ab-
surde d'en conclure qu'ils ont été initiés aux redoutables
mystères de la Mercaba. à examiner
s'il
de
l'autre
nous reste par conséquent
n'y a pas quelque doctrine plus ancienne
dont aient pu sortir à la l'un
11
,
et le
fois,
sans avoir connaissance
système kabbalistique et le pré-
tendu platonisme d'Alexandrie. Or, sans avoir besoin
de quitter 1.
la capitale
des Ptolémées, nous trouvons
Numénluis appelle Platon
un Mo&e
pariant attique. (Porphyre,
deAniro J^ymphtmm,)
%
De My6terns œgypt.,
sect.
chap.tl.
Digitizeci
by
293
TROISIÈME PARTIE.
sur-le-champ, dans
homme
le sein
même
de la nation juive,
un
qu'on peut juger très diversement, mais qui
reste toujours en possession d'une éclatante célébrité^
que
les historiens
néralement
de kt philosophie regardent assez gé-
comme le vrai fondateur de 1 école d' Alexan-
drie, |landis
que chez quelques
critiques et la plupart
des historiens modernes du judaïsme,
venteur du mysticisme hébreu. Cet
il
passe pour Tin-
homme,
Ion. C'est donc sur son système, si toutefois
que Tont porter maintenant nos recherches; ses opinions et ses
de découvrir
les
nombreux
écrits
c'est Phiil
en a un,
c'est
dans
que nous essaierons
premiers vestiges de la kabbale ; je dis
seulement de la kabbale, car les rapports de Philon avec les écoles
de philosophie païenne qui furent fondées
après lui se montreront d'eux-mêmes;
et d'ailleurs
l'origine de cette philosophie, si digne qu'elle soit
de
notre intérêt, ne doit, être pour nous, dans ce travail,
qu'une question tout à
fait secondaire.
CHAPITRE m. RAPPORTS D£ LA KABBALE AVEC LA DOGIRlia DE PBOON.
Sans répéter
ici
ment de l'ignorance les
ce que nous avons dit précédemet
de l'isolement, où se trouvaient,
uns par rapport aux autres, les Juifs de la Palestine
Digitized by
294 et
LA &àBBAL£*
ceux de l'Egypte, nous pourrions ajouter à ces con-
nom
sidérations
que
noncé par
les écrivains Israélites
le*
de Philon n'est jamaiB pro-
du moyen âge
ni
:
Saadiah» ni Maimonides, ni leurs disciples plus Técents, ni les kabbalistes modernes ne lui ont
même
un
est
souvenir , et aujourd'hui encore
il
consacré
à peu près
incoxmu parmi ceux de ses coreligionnaires qui sont
demeurés étrangers aux
lettres grecques.
Mais nous
n'insisterons pas plus longtemps sur ces faits extérieurs
dont uous sommes loin de nous exag^er l'importance. C'est,
conmie nous l'avons
dit
à l'instant, dans
les opi-
nions mfimes de notre philosophe, éclairées par
les
travaux de la critique moderne S que nous allons cher-
cher la solution du problème qui nous occupe.
ne trouvera jamais dans les
écrits
de Philon qudr
que chose qu'on puisse appeler un système, mais des opinions diq[Murates , juxtaposées sans ordre , au gré
éminemment
d'une méthode
arbitraire, je
veux parler
de l'interprétation symbolique des Écritures Liés entre eux par vait l'auteur de
y a de plus
un
lien unique, le désir
saintes.
qu'éprou-
montrer dans lés livres hébreux ce
élevé et de plus
pur dans
qu'il
la sagesse des
autres nations, tous les éléments de ce chaos peuvent «
—
1. Gfifoërer, Histoire eritique du ehrisHanim» primitif, Daèfane, EœpoiUiim historiquê dê féeok réUgimse des Juifs d'Alexandrie,
Halle, 1854.
— Grossmaini, Quœstiones Philoneœ,
Creuzer,
dans
théologie,
année 1852,
le
journal intitule
:
Études
Leipsick, 1829.
et critiques relatives
à
— la
1'^ livraison.
Digitized by
295
TROISIÈME PARTIE.
86 4iTiMr en deux grandes classes
:
les
uns sont em-
pruntés aux sy^t^mes philosophiques de la Grèce, qui
ne sont pas inéonciliables avec
4e
4el
le principe
toute morale ot de toute religion,
foudamen*
comme ceux
de Pythagore, d'Aristote, de Zénon*, mais cftlui de Platon
.éorits
dent le langage, aussi bien que les idées,
pour ainsi dire
OjOiïupent
du jdûlosophe
prjis qu'ils
le
premier plan dans tous
ismélite
:
les antres,
par
les
le iné<*
inspirent pour la raison et pour la science,
par l'impatience
amc laqmdle
viMUement
leuar
précipitent en quel*
ils
que sorte Tâme humaine dans Jiîasevt
surtout
le sein
de
l'infini, tra-
origine .étrangtee et ne peu-
vent venir que de l'Orient. Ce dualisme dans les idées
4e
JPlûlon étant
MU seulement
un
fait
dans
de
la plus
la question
haute importance,
que nous avons à ré-
Miudre, mais dans l'histoire dç la philosophie «n géné*rel^ .nous allons essayer d'abord de le mettre qntière-
mMt hors de doute,
au moins pour
ftsillants et les plus dignes
Quand Philon
parle de la création et des premiers
4^rinoipes des êtres, de l'univers
,
il
les points les pins
de notre intéràt.
Dieu et de ses rapports avec
a évidemment deux doctrines qu'aucun
«Sort de logique ne pourra jamais mettre d'accord.
L'une
est
simplement
le
dualisme de Platon,
est eusngné dans ie Jmée ; l'autre i.
nous fait penser à la
Voyez l'artide de Grenier, Theelogitéke 9tuâim und
année 1832, r«]ivr., de
tel qu'il
la traduction
p.
18
et seq.
—
MHkm,
Rittér, article Pkilon,
tom. lY
de M. Tîssot.
Digitized by
296 fois
LA KABBALE.
à Plotin
et
à
la
kabbale. Voici d'abord la première,
assez singulièrement placée dans la bouche
Le
législateur des
Hébreux ,
^
Traité de la eréatûm
de Moïse
dit notre auteur
:
dans son
reconnaissait deux principes
également nécessaires, l'un
lautre passif* Le
actif et
premier, c'est Tinteiligence suprême et absolue, qui
de
est au-dessus
la vertu,
au-dessus de la science, au-
dessus du bien et du beau en lui-même. Le second, c'est la
matière inerte et inanimée, mais dont Imtelli-
gence a su foire une œuvre parfaite en lui donnant le
mouvement,
la
forme
qu'on ne prenne
et la vie. Afin
pas ce dernier principe pour une pure abstraction, PhiIon a soin de nous répéter dans un autre de ses écrits^ cette célèbre
ne peut
mêmes
maxime de
naître
ou
l'antiquité païenne,
que rien
s'anéantir absolument, mais
que
les
éléments passent d'une forme à une autre. Ces
éléments sont la terre, l'eau,
l'air et le feu.
Dieu, conmie
l'enseigne aussi le Timée, n'en laissa aucune parcelle
en dehors du monde
œuvre accomplie
et
,
afin
que
le
monde
soit
Mais avant de donner une forme à la matière et
i
.
De mutuU
une
digne du souverain architecte'.
opificio, I, 4.
l'exia-
— Nous avoos c^à cUé ce passage dans
rintroductiOQ, p. 48.
h ftttptrfti. Éft ToS ifÂ^ e&^«^iî Svttç éfeni«m <«n "fwMu tI, x. t. X. 9wKkéa%9%tt, TtXn^arev 9k oSk
T0(, ouyiani 6èt i xoa{ic«. {fie
rs<t
et
{iati
TiXtt^tç ouvjirX'npoÙTo uspiaiv, étart
plantât, JSoé, n, init.)
Digitized
by
297
TROISIÈME PàRTIB.
tence à cet univers sensible, Dieu avait contemplé dans
sa pensée TuniTers intelligible ou les archétypes, les idées incorruptibles des choses est la seule cause
\ La bonté
divine, qui
de la formation du inonde ^, nous
explique aussi pourquoi
ne doit pas périr. Dieu ne
il
peut pas, sans cesser d'être bon
Tonloir que l'ordre,
,
que l'harmonie générale soient remplacés par
le
chaos ;
un monde meilleur, qui doit un jour remnôtre, c'est accuser Dieu d'avoir manqué de
et imaginer
placer le
bonté envers Tordre actuel des choses
D'après ce sys-
tème, la génération des êtres ou l'exercice de la puis-
sanee qui a fomé Tunivers a nécessairemmt commencé;
ne peut pas non plus continuer sans fin, car le monde
il
une
formé, Dieu ne peut pas
fois
produire
un
le détruire
pour en
autre; la matière ne peut pas rentrer dans
chaos général. De plus, Dieu n'est pas la cause im«-
le
manente des êtres, ni une cause créatrice dans de
la théologie
chitecte, le •
moderne,
il
Démiourgos, et
n'est
tel est
que en
le
effet le
Philon se sert habituellement, quand
il
le
sens
souverain ar-
terme dont
est sous Tin-
fiuence de la philosophie grecque^. Ënfin Dieu n'est
,\, npoXalS«iv
luM
tlni Tiç.
3.
^àp d
Oi&c dtri Oio;«
iBvftt^M'UMTec, «• t. X.
Puis vient la phrase
Quod mund.
^taicX«9xo6a(.
sit
in
yû^f^a. xaXhif 06» &v
irm
^tyotro
(De fmmd, opifie»)
môme
de Hmée.
supra,
incorrupt., p. 949 et 930.
(De plantât* Noé,
init.)
Digitized by
298
LA VLAA»ALE.
seulem^ «a-deBSus, mais complétemoit en dehors
pas
de la création (ô «n&Snwk pyr,Ga^ro( div)'
infinis
impure
Eh
bonheur
car lui qui possède la science et le
,
ne peut pas
èti»
forme
et sans
m
nq^iport avec
comme la
une Mbstenoe
matière'.
bien, qu'on essaie maintenant de coneilier ces
principes avec les doctrines suivantes
Dieu ne se re»
:
posa jamais .dans ses .œnms, mais aa nalore est de produire toujours, -celle •ce
comme
celle
s applique à
les
ne peut jamais cesser de
plus belles ; mais on dit que
Dien se repose, parée que son
spontanément
les paroles
(fierà
mXMç
activité infinie s'exerce
de rÉcriture quand fait
en
sans douleur et
tùfiaptiai)^
aussi est-il absurde
monde a été
de brûler et
Dieu, ce n'est pas l'inaction, car
la eanss active de TuniTeFS
«ans'fatigue
est
Le repos, quand
dé la neige de répandre le firoid
mot
produire les œuvres
4e
du feu
de prendre à la lettre
elle
nous apprend que
six jours. Bien loin de n*avoir
duré que six jours, la création n'a pas commencé dans le
temps, car
Platon,
1. 2.
a
le
temps lui-même, selon
été produit avec les choses
De Poster tt aie Caini, De Sacrificantibus, ed. Mangey,
5. nflWiT«t où^eTTOT» to4i6xiiv,«Qtii «al
mUf;
lâfMfitftc
a»eii
t. II,
la doctrine de
«et
n'est
p. 261.
irotMv i 6to;, àXX' ûjfftp (^lov to icatftv
«qiiîv.
qu'une
MUg^l, sd.
énmrétwt ht^iTt. De Chérubin,,
Ifangey,
p. 125.
3tsàx^it9Ç
1 1,
p. 41.
.
Digiiized by
299
TROISIÈME PARTIE.
image périssable de Téternité
donner une forme à
Quant à Taction di-
comme
vine, elle ne consiste plus
tout
4 Hieure i
la matière inerte^ à faire sortir
du
désordre et des ténèbres tous les éléments qui doivent concourir à la formation du monde,
lement eréatriee et absolue;
dans Tespace que dans fc
elle
elle n'est
devient réel*
pas plus Iknitée
la durée. « Dieu^ dit expressé-
ment Pbiion, en faisant naître les diosea, ne les a pas
« seulement rendues visibles, mais fc
auparavant n'eiistait pas
c<
l'arGhitecte (le
ic
aussi le créateur
;
il
il
a produit ce qui
n'est pas seulmient
Démiourgos) de Tunivers^ ^.
i»
U
est le principe
tion dans chaque être en particulier,
dans l'ensemble des choses ^ ear à l'activité ; le caractère
ainsi qu'il
AUeg.
2.
ausM bien que
ô
TEpcv eux
ne permet pas que rien
reste vide et
c'est
aban-
*
àvaXflt(i.t|>ft(
etèc tA icdwr» Tiv £iccîitotv,
i4Ue^., I;
»
probablement, que tout
que tout es4 pénétré de sa présence;
Ib. supr. Oùto; ouv (é
X^'vcu fûoiv
est
lui seul appartient
*
1
en
de tout ce qui est engeodré
c^est d'être passif*. C'est ainsi,
est rempli ,
il
de toute ao*
xc<j{jloç)
6 viwTtpoç Oibç ê a{99«rr^, MvnStt;,
xxî ôvaoxeîv èivoinatv.
ifwwfffliç,
«6
^Âm ilç ToOpwïjavi;
cù ^yi|i.iGup^ |Mvcv,
De Chérubin,,
1. 1,
Quod Deu8
sit
Yrta^tv,
éXkk xaVB «p**
àXXà xai xttani; aûrô{ âv.
p. 155, ed.
vh
vmmuUibiUs.
Som^
Mang.
Digitizeci
by
300
LA KABBALE.
donné de lui-même
Comme
*.
il
qui p^i88e contenir Tinfini, en partout,
il
n'est rien
même
cependant
traps qu'il est
n'est nulle part, et cette antithèse,
avons déjà trouvée dans
que nous
bouehe de Porphyre ^ n'est
la
pas comprise autrement qu'elle ne Ta été plus tard par le disciple de^^lotin.
Dieu n'est nulle part , car
et Tespace ayant été engendrés avec
pas permis de dire que la créature.
le créateur soit
est partout
11
sances (ràç AWjxecç oÛTou) et l'eau, l'air et le ciel;
de l'univers ,
,
il
^.
est
renfmné dans
pénètre à la fois et la terre
unes aux autres par
Ce n'est pas encore assez Skiaif
tjnoç) ,
:
Dieu
car c'est
qui contient toutes choses, lui qui est l'abri de l'u-
nivers et sa propre place, le lieu où se contient lui-même
en Dieu que Spinosa
,
le lieu
^.
comme
Si Malebranche, qui
celui qui
le lieu
soit des esprits, soit des
corps?
{A'n'^evèç â-jrXwç
TÔ; ^arl
xai
t« xxratfutyh twv
xûpa touT&û,
tUis^ lib.
eon/iisione^ ed.
ne voyait
si
près de
nous représente
de toutes
le
les existences,
En même temps nous
demanderons ce que devient avec
DelÀngwtrum
se renferme et
il
des esprits, nous paraît
que penser de
souverain être
%
n
remplit les moindres parties
il
est lui-même le lieu universel (d tâv lui
corps,
car par ses divines puis-
les liant toutes les
des liens invisibles
les
le lieu il
cette idée le principe
Mangey,
1. 1,
p. 4SSi.
mipiiravTwv aÙTÔv iivai, xal intiSrnet^ aù-
xxyijca^nxMi itunrh^
xal fyxfi^ô^tvQÇ |&cvu iaurû.
De Som-
L
Digitized by
301
TRaiftiàvB FàatiB. .
passif de être réel,
runiym ? Gomment concevoir comme un comme un être nécessaire, cette matière
qui n'a par ell&^ème ni forme, ni activité,
cpii
a dû
exister avant l'espace, c'estrà-dire avant l'étendue, et
qui, avec l'espace, est transportée dans le sein de Dieu?
Aussi Philon
est-il conduit,
à prononcer'œ grand mot Hais comment
le
:
par une pente
Dieu
est toui
souverain être
irrésistible,
(âç xotixiim
de
a^t-il fait sortir
un
ce lieu intelligible, qui est sa propre substance,
espace réel, contenant ce
Comment a-t-il
monde
matériel et sensible?
qui est tout activité et tout intelligence,
lui,
pu produire des
6tres passifs et inertes? Ici les
souvenirs de la pbilosopbie grecque sont complètement étouffés
par
le
langage et
les idées
de TOrient. Dieu
est la lumière la plus pure, l'archétype et la source
toute lumière.
nombre, tous
Il
répand autour de
intelligibles, et
pourrait contempler
lui des
de
rayons sans
qu'aucune créature ne
mais son image se
réfléchit
dans
sa pensée (dans son logoi), et c'est uniquement par cette
image que nous pouvons
le
comprendre
déjà une première manifestation, ou,
Voilà
comme on
dit
1. Legis Âlleg.,\, I.
ftdnmç I9%v», cçûoi,
(U(Mipfl(fft<Miv oft^tlç.
De Chérubin., 1
oStmc Med tAv t«S lt<9
tUifirtt,
1,
p. 156, ed.
i'fyiXov
Mang.
eMi ïA^,
tM*
mkcmoUqv*» De SomfUis»
Digitized by
302
KJMJOAp.
communément, une première émanation de
la ni^ure
divine ; car Philon, quand ses réminiscences de Platon
cèdent à une autre influence, être réel,
du
fait
Ycrbe divin
dans Técole d'Alexandrie :
disait plus t^rd
change qui commande à toutes
tel est Tar*-
armées
les
Mais notre philosophe ne s'arrête pas là
mier logos, appelé ordinairement oâîtmc),
le fils aîné
de Dieu,
le
et qui,
:
célestes
de ce pre-
plus ancien
autre qui représente la parole (Xoyoç
c'e^-ârdire la puissance créatrice
tour par Tunivers. ti
qu'un fleuve
a cela
signifie
cr
Dieu
7rpo(popixo^ )
manifestée à son
de l'Éden pour arroser
la bonté générique est
« tion de la sagesse divine , c est-àr-dire cf
en émane
Quand nous lisons dans
sortait
que
,
(6 Trpe-
dans la sphère de
l'absolu, représente la pensée Qéâyoq èvdiaôsToç),
un
ua
une personne, ou une hypostase, comme on
la
Genèse
le jardin,
une émana-
du verbe de
L'auteur de cet univers doit être appelé, à la
u fois, l'architecte et le père de son œuvre.
Mous don•
fc
nerons
n
elle
le
nom
que Dieu
de mère i la sagesse suprême. C'est à s'est
uni d'une manière mystérieuse
« pour opérer la génération des choses ; c'est
elle qui,
c«
fécondée par le germe divin, a enfanté avec douleur,
((
au terme prescrit, ce
fils
unique
et
bien-aimé que
linguarum, p. 341.
Digitized
by
303
taOlftlÀMft JBAATIE^
monde.
« nous appelons la ir
iem
montre
sacré nous
((
même
ce
c'es^
i<
n'existait
en ces termes
moi qui
:
C'est
de toutes
pas encore que
jeune que la mère
a un passage dans près le
même
les
œuvres de Dieu,
fus fonnée la première; le temps j'étais déjà là.
faut bien cpie tout ee qui ce
pour cela qu'un au-
la sagesse, parlant <f elle-
a
été
et la nourrice
le
Ën
en^ndré
effet, il
soit
plus
^
Uy
de l'umvera
)^
Timée^ oè nous Pouvons à peu
langage , mais avec cette énorme
diffé«*
rence que la mère et la nourrice de toutes choses est
un principe et sans
toutnà-fait séparé
forme
nous rappellent bien mieux habituelles
de Dieu, la matière
iiierte
Les fragments que nous venons de
du Zohar. Là
citer
les idées et les eaiLpressiona
aussi Dieu est appelé la lu-
mière étemelle, source de toute vie, de toute existenee
de toute autre lumière. Là aussi
et
la génération des
choses est expliquée métaphoriquement par
un dbs»
curcissement graduel des rayons émanés du foyer divin et
par Tunion de Dieu avec loi-^nême dans ses divers
attributs.
La sagesse suprême, sortant du
pour donner
la vie
à Tunivers,
sentée par le fleuve qui sort les
sein de Dieu
est également repré-
du paradis
terrestre
;
enfin
deux hgo$ nous font songer à ce principe kabba-
ô ôioç X. T. X.
De Temulentid.
*
•
304
LA KABBALE*
que l'univers
listique
rôle
de Dieu ; que sa parole ou sa Yoix,
devenue
Une
n'est pas autre chose
que
c^est sa
visible, el qu'enfin sa pensée, c'est
la
pa^
pensée
lui-même*
autre image^ très souvent reproduite dans le prin--
eipal
monument de
la kabbale, c'est celle
montre l'univers comme
le
qui nous
manteau ou le vêtement de
Dieu; eh bien, la voici également dans ces paroles de Philon (c
« Le souverain être est environné d'une éclar
:
« teauy et le verbe le plus ce
comme un riche manr ancien se couvre du monde
tante lumière qui l'enveloppe
comme d'un vêtement De
^ •
»
cette double théorie sur la nature et la naissance
des choses en général, résultent aussi deux manières
de parler de Dieu, quand
il
est considéré
en lui-même,
dans sa propre essence, indépendammmt de la créar tion. Tantôt,
il
est la raison
suprême des choses,
cause active et efficiente de l'univers aÏTcov), l'idée la
plus générale
intelligible (imrfi tfùatç).
(ro
(p voûc, lo
ymwxaxov)
Lui seul possède
science, la joie, la paix et le bonheur,
Tantôt
perfection
à
la perfection
1,
Avp
xoojAov.
Ô
6eô;
même
est représenté
à tous
et
çAjotM
t6 irp^uBm»^ ^pwrl
-fi
la nature
la liberté, la
en un mot,
la
conune supérieur
les attributs possibles;
mptXfl^Mnnci,
i«»ç
Mù»
DePrœfugis,
2, Legis ÀUeg., 3,
il
la
d^av^pvw
ïï.
(xo^ iXiuOéfa
<pûatç.
De Somniis, H.
(Mtt au(«igl6»Mv tipiivKy â*|ttv x. 7. X.
De Cherub,^
— Movo;
1. 1,
é 6e6ç
p. 154, ed.
^vj^âç
Mangey.
Digitized by
Gopgle
TROISliOU PÂBTIB.
•
tien ne saurait nous en donner une idée ni la flcienee, ni le beau, ni le bien
:
pas
S
305
ni la vertu,
même
l'u^
nité; car ce que nous appelons ainsi n'est qu'une
image du souverain
être (fuwàç
fxhv
aMbu
fanV ecx^
ttp(&*
vs^y* Tout ce que nous savons de lui, c'est qu'il existe; il
est
pour nous
sans
l'être ineffable et
nom
premier cas,
il
est facile
de Platon, de
la
métaphysique d'Aristote
la Phyêiologiê sto'icienne
Dans
le
de reconnaître l'influence
dans
;
le
et
second
,
même
de
c'est
un
ordre d'idées tout différent où se montre non moins
clairement Tunité néoplatonique et VEnêoph de la kabbale
,
le
mystère des mystères, l'inconnu des inconnus,
ce qui domine à la fois les Séphiroth et le monde. La
même remarque que Phildn, par
s'applique nécessaiiement à tout ce l'effet
de ses souvenirs
eommè un
de ses croyances religieuses ou
philpsophiques
plus pure essence de Dieu
anges
,
du
nous représente
nous voulons parler des
,
verbe* et en général de ce
signe sous le (duvafxeiç
,
intermédiaire entre les choses créées et la
tw
nom un peu vague
Oeov).
Quand
le
que Philon dé-
de puissances divines
dualisme grec est pris au
sérieux y quand le principe intelligent agit immédia-
1.
De Mundi
opifio* loe.
Umd, K^lrtm < l«mS(U), x^tirnv 4 iprm
X. T. X.
2.
De specialihus
legibus,
1.
2,
t.
H,
p. 329, ed.
Mangey.
9»
Digitized by
30G
LA kabsaLb.
tement sur la matière et que Dieu est conçu
Démioorgos du monde la pensée divine
,
,
alors le rerbe
on
comme
siège de toutes les idées
le
logos eét
le
à
l'imita-
tion desquelles ont été formés les Atres. Alors lès forées et les les
messagers de Dieu, c'est-àrdire
les anges,
à tous
degrés de la hiérarchie céleste, ne sont que
les
idées elles-mêmes. Cette manière de voir est assez netr
tement exprimée dans
«
même
ic
idéale avant
« Or, ce
et
comme
c<
le lllOBâe,^de ville
de construire sur ce plan
b 'viHe réeUe. aucune place
ne fonooe qu'une image dans Tâme de- Tarchiteete,
monde
que dans
intelligible
la pensée divine,
paUe de
Il
recevoir et
« les puissances *tr
à créer
cette ville idéale n'occupe
« l'univers matériel. M
monde
qu'un architecte a dans sa pensée une
« ainsi le
«
se préparait
il
le
chose que la pensée de
intelligible n'est nulle autre
« Dieu,, quand
fragments que nous
Pour parler sans image,
allons traduire* «
«
les courts
ne peut pas être ailleurs
où a été conçu
n'existe pas
de contenir,
elles
je
lieu ca-
ne dis pae tontes
de l'intelligence suprême ^ mais une
seule de ces puissances sans
« gible
le plan- de
un autre
mélange
^ » 1— crCe sont
monde immatériel et inteUidu monde visible et corporel n
qui ont formé le ,
archétype
TÔv v'-rTov etvai ie pov Ti iazit
xc'ojxcv Vi
é
xnÇiTv ^lavoogiAlvw.
toù
De
ri
ôioîj
Xo^&v
i^n xc0|i.«cGio3m;" oWt
«ydlp -h
àpxiTïxrovc; Xofia^h^ i^ntif» a£oOt|di«
Mmd. op^lo., 1 1,
voyrnj iroXtç,
xCkn tf vemf
p. 4, ed; IfSfigey:
Digitized
by
307
TROISIÈME PâHTIE.
Ailleurs^ nong apprenons que les puissances divines et les idées ^ont
rôle consiste
une seule
mêine chose; que leur
et
à donner à cbaque à peu près deus
ço];)ivieat. C'est,
objet la forme <pii ini
mêmes term$is
les
qia'on
parle des anges. Ils représentent diverses formes par-
^culi^s
.r^spn .élerncile ou de la yertu , ei lutr
4,^ ia
bitentTespace divin, c'est-à-dire .
Le pouvoir dont change^
.
monde
intelligible^.
le
savons déjà,
le
logos lui-
laême. Mais ces natures et oes rôles sont eomplétement .changés
comme j[es
.
ils
comme nous
c'est^
le
dépendent immédiatement .ou Taiv
Dieu apparaît à
qjijiaad
l'esprit
de notre auteujr
la 4iause ioimanente et le lira véritable
êtres.
Pans ce cas,
il
ne
s'agit plus
de tous
simplement
d'imprimer diverses fojrmes à une mAtiéi:c qui n'exiate par .s^a, propre es^nce; mais toutes
jri^n perdre de leur valeur intelligible ,
les idées^
sans
devianMBt en
.QHtre des réalités. substaatlelles, des.forqes actives eu-
bordoniiées les unes aux tuitrea et contemi^ii^ependaiit
dans une substance, dans une force, dans une
intelli-
gence unique. C'est ainsi
Totc.
De linguarum fiMWTW
Tèr
p.
que
rh
la sagesse
ou
le
verbe devient, la p^e-
cor^usitme,
éf^amiiag» XoAûw (ucfî^. fié Samficêidibit»,U 0,
M, ed. HaDgey.
Xofû)^.
De Somniis I,
21.
— Ao^oi
eu; xaX«îv f6o« àT^tXoi... 3goi -jà^ 6i,&5 «nfW,
20.
Digitized
308
Là kabbale.
luièrc Je toutes les puissances célestes
distinct,
mais non séparé de
qui abreuve
la
source
des âmes et qui est lui-même
le nectar
ce nectar
premier-né de Dieu
le
les êtres (vIâ« itpû>t6yowç) ^;
divin (ovQpwîioç Geoù),
rhonune
S
qui vivifie la terre, l'échanson du Très-
et
Haut qui verse ^;
un pouvoir
,
absolu
l'être
on
a été créé
terrestre
le
rhomme
image par laquelle
sixième jour et que le
Timage de Dieu, ce
texte sacré appelle
mère de tous
l'appelle aussi
cette
car,
et la
n'est
pas autre s
ehose que
le
verbe éternel
r univers
(«px^epcvç toû
teur du
fini et
comme un
de
*; il
est le grand-prêtre de
xonpO), c'est-à-dire le concilia-
Oû
Tinfiui.
second dieu
pourrait le regarder
sans porter atteinte à la
,
eroyance d'un Dieu unique
C'est
de
lui
parle dans les Écritures, toutes les fois que
à Dieu des
titres et
un nom ; cs^
le
que Ton
Ton donne
premier rang ap-
Ce qui achève de nousx^on-
partient à TÉtre inefiEable
vainere que toutes ees expressioûs se rapportent à une
vâ£,(ttMv.
Leg, aUeg.
2. Xareicri
II.
&<x7tiç
àuo
ttyi-^ç, rfi;
acçia;, TC&Ta|AOÛ rpoTtov, j Ôtloç Xo^oç...
-TrXTpn ToG (Tocpcaç vai<.aT&ç
tov ôiïov Xo^ov... oivox,&OÇ TOÔ
oû ^la^t^uv ToG TCd(AXTO(.
De Somniis
3. Auo
xai ou|Afr&OMipx^(9
^ Â «cl i^np^ i De Somniis I« 1. 1, p. S55« ed. Ifangey. mI Af«|fcs«i69 Kxr* iC»^ M^misK »; t. X, 1^ Confia
*(èL^f «»; fotxiv,
«^«irtf7fvoc4i&Te9
i. Kftl
fttoù
U.
^
eiwe Ungwarum^ 8. OÎToç Tfàp
1. 1,
ttpa Otoû, Iv piiv Sit i xo«(tec,
p.
1^ m
427 ed. dt. ànXiv A»
atn tti^ x. t. X.
Leg. alleg,
m,
1. 1,
p. 128, ed. cit. 6.
De Somniis
1, 1. 1,
p. 656, ed.
Mangey.
Digitized by
309
TROISIÈME PARTIE.
personnification réelle, c'est que dans la pensée de
Philon
le
verbe
s'est quel({aefoi8
montré aux hommes
sous une forme matérielle. C'est lui que
patriarche
le
Jaoob a TU ea songe; c'est loi encore qui a parlé à Moïse
dans
le
buisson ardent
ce verbe suprême
eti
\ Nous avons
son sein, par voie d'émanation,
dé sa source. C'est
la
déjà vu
engendre un autre
comment
qui sort de
,
comme un fleuve jaillit
bonté ou la vertu créatrice (du-
une idée de Platon transformée en une
V0(fu< mimyt^n),
hypostase. Au-dessous de la bonté vient se placer la
puissance royale
(jn
qui gouverne par la justice
^aîkït,Yi)
Ces
tons les êtres ctéés
trois puissances
ne
deux dernières, quand
elles
hommes, prennent
noms de grâce
ftiuç xot
les
,
dont les
s'exercent que sur et
de justice
(if
i wfwu^vi), se sont autrefois montrées sur la
terre sous la figure des trois anges qui ont visité
ham
les.
Ce sont
elles
Abra-
qui font le lien invisible et l'har-
monie de ce monde^ comme d'un autre la gloire , la présence
de Dieu , dont
côté elles sont
elles
descendent
par un obscurcissement graduel de
la
nie ; car chacune d'elles est à la fois
ombre et lumière ;
ombre de
splendeur infi-
ce qui est au-dessus^ lumière et vie de tout
ce qui est au-dessous de leur propre sphère
2.
De Profugis,
1. 1,
p. 560, ed.
SutX^Liii liai Toù Xi-yovTc;,
3.
De
Vitd
wv
(XfX'i
Abraham, U II,
^
Mang.
iccir.TiJCT;
p. 17, ed.
kl
*.
Enfin
IU« mim 4; &»
x. t. X.
Mangey.
d«cixCau,
310
LA KABBALE*
quoique leur action soit partout présente
et
que leurs
formes se mânifestent dans celles de Tunivers^
il
n'est
pas plus possible d'atteind;*e leur essence que celle du
prdmier être. C'est ce que Bien luinmAme apprend à Moïse,
de
quand
celui-ci, après avoir
le TOIT face
à face,
demandé vainement Philon, de
le supplie, dit
montrer au moins sa gloire
(i^y
Ao^
aùxw),
lui
c'est-àr-
dlre les puissances qui énrironnent son trAne ïôlws^ cessible (itfwfofoùoaç âuva/jiaç)
^ Quant aux anges, dans
lesquels nous ayons yni tout à rheure des idées re-
présentant les différentes espèces de vertu,
ne sont
ils
pas seulement personnifiés à la manière des poètes des écrivains bibliques,
on
les considère aussi
et
comme
des âmes nageant dans TÉther et venant s'unir quelqàefois
à
celles qui habitent le corps
Us forment des substances
muniquent ties
à tous
la vie
de la nature.
£n
réelles et
animées qui com-
les éléments,
t tr
à toutes
preuve dans
voici la
que nous allons traduire
de l'homme
Les 6tres que
({
phes des autres nations désignent sous
fc
démons , Moïse
«
âmes qui
àbtèi* i)iXm4
aUeg.
flottent
le
nom
de
dans Tair,
et
personne ne doit re-
«iM
lorVu JUy.
o&atètv
^«Co^ceit
.
c2»v if&t,
fAtrt
tint rfin iyûSn êinifytm'f
De Monarchid l, t. De Plantatione. De Monarchià
^T.oto6ai xaTaXaCcï,. 2.
passage
fes philofeo*
des anges. Ce sont des
«itmoi fta^wfUbX;» mdtL 0io5 9k é Xô^o;
m.
1. MiOT*
les appelle
le
les pai^
à une autre a
—
été
lî, II.
Mcrà rnv
p.
218, ed. Mangey.
Celle réunion d'une
reconnue des ^bbalistes sous le
nom
âme
de gesta-
tion
uiyiiized by
TROIMÉMK PABTIE. « garder leur exiaieiuse
comme une
311 £ahie^ car
il
faut
ic
que Funiver»
c(
que chaque élément soit habité par des êtres vivants.
doit
animé dans toutes
« C'est ainsi que la terre
«
est
ses parties et
peuplée par
animaux,
les
k mer et les fleuves pur ks habitants de Teau, le féu
((
par
u
Maoédmne
la
salamandre ,
,
ckl
le
a étoiles n'étaient des
que
l'on dit très
pai; les étoiles.
âmes pures
commune en
En
effet
les
(c
qui n'appartient eu propre qu'à
4c
que
nous ne
et divines,
vemoBS pas douées du mouvement
«
si les
,
circulaire
l'esprit. Il £aut
donc
*
Taii' soit
également rempli de créatures vivan-
^
« tes, quoique l'œil ne puisse pas les voir C'est juirtoot
quand il
s'agit
de
çréti^e de Philoa se montre à découvert
ap^r^t sans peine k doobk
les objets
qu'on il s'ar-
les idées
non content doToir avec Platon, dans
de la sensation, une empreinte
idé60 éternelles,
et
direction à laquelle
bandonne, malgré sa vive prédilection pour orientales. Ainsi,
^»
Thomme que le syn-
il
va jusqu'à dire
affaiblie
que sans
des
le secours
des sens nous ne pourrions jamais nous élever à des connaissances supérieures; que sans
monde
le
matériel nous ne pourrions pas
çonner l'existence du monde immatériel puis
i.
il
De
déclara rinfluenee des sens tout
Gigantibus,
i. I,
spectacle
du
même soupet invisible
à
fait
^ ;
pemi-
p. 255, éd. Mangey.
Swmdith
Digitized by
312
LAr
cieuse tout
commande à l'homme de rompfe avec eux
; il
commerce
un abîme seule a eitive
le
à
EABBAUE.
et
entre
de se réfugier en lui-même.
Tàme
Il
établit
raisonnable, intelligente, qui
privilège de constituer
laquelle nos organes
l'homme^ et l'âme sen-
empruntent à
la fois la
vie et la connaissauce qui leur sont propres; celle-ci,
comme Ta la
dit Moïse, réside
dans
le
sang S tandis que
première est une émanation» un reflet inséparable de
la nature divine ( ôn&nroajuta oi iuuptxovf dcKavyaanot, Odxç ffùaut^^)^
de vue exalté ne
Et cependant ce point
l'empêche pas de conserver Topinion platonidenne qui reconnaît dans
Tàme humaine
pensée, la volonté et les passions il
insiste sur la nécessité
par ce qui appelle
trois
En
de se préparer à la sagesse
les sciences encycliques
vmdUa^ ir/wxkM fMtMfiai«), c'est-àrdire role et
éléments, la
mille endroits,
(ryxuxXio;
les arts.de la
pa-
ceux qui donnent cette culture extérieure
chère aux Grecs. Notre esprit,
ditril,
a besoin
si
d'être
nourri de ces connaissances mondaines avant d'aspirer
à une science plus haute, comme notre corps a besoin d'être nourri de lait çLvant de supporter des aliments
1.
Alffta cdotx
p. 3Se, ed. 2.
alleg.
Quod
4>ux%
Iffn, cfixt
vMpSçxal
Xo^iieiKCf
dÛOa tSc atoOnniinlc» xaf
Mangey. deterior potiori insidiari soleat,
L -^ fie Cm^uionê
Un(fuarm»>
1. 1,
— 09
p. 208, ed.cit.
Cmwupiicmiiid,
t.
H,
p. 390, ed. dt.
Digitized
by
pluB subatantidâ ^ L'h<Mnme qui néglige de les acquérir doit
succomber dans ce monde,
comme
Abel a suc-
combé S0U8 les coups dason frère parricide. Ailleurs, enseigne tout
le contraire, il faut
les formes extérieures, et les sens, afin
domme il faut m^mser
de ne vivre que par
dans
la cratemplation
Dieu
dit
a Abraham
:
de
lef
corps
l'intelligence et
la vérité toute nue.
Abandoime ton pays,
la maison de ton père, cela signifie que
rompre avec son corps, avec
il
mépriser la parole et
Quand
ta famille et
l'homme doit
ses sens et avec la parole;
car le corps n^est qu'une partie de la terre que nous
sonunes forcés d'habiter; les frères
les sens sont les ministres et
de la pensée; enfin
veloppe, et en quelque sorte la
la parole n'est
que l'en-
demeure de I mtelUgenae
qui est notre véritable père*. La ipême idée est reproduite d'une manière encore plus expressive, sous le
symbole d'Agar son
fils, si
dlsmaël. Cette servante rebelle et
et
-
ignominieusement chassés de la maison de
leur maître, nous représentent la science encyclique et les
sophismes qu'elle enfante.
d'ajouter que tout
Il
est
à peine nécessaire
homme, qui aspire à un rang
dans le monde des esprits doit imiter breu'. Mais au moins, lorsque entière dans l'inteUigenoe,
de se 1.
2. 3.
suffire et d'arriver
y
Fàme
élevé
le patriarche
hé^
s'est réfugiée tout
trouve-4-elle les
moyens
par elle-même à la vérité et à
De Congresm quœrendœ eftàditionM gfoHà, De Somm'tiv,!.!. Ile Cm^mu quœrend, erudiL graMd. De Cfcent6. •
•
—
Digiiized by
314
LA KABIALS.
h sagesse?
Si Philon avait répondu à- cette question
dans un sens affinnatif ^ la
il
n'aurait pas été au-delà de
doetnne de Platon; car,
lui aussi
nous montre
le
vraisage, se détachant entièrement du corps et des sens^ et
m
travaillant tonte sa vie qu'à
apprmdre à
mais notre philosophe d'Alexandrie ne
mourir
rète pAs à cette limite
:
il
s'ar^
lui &ttt, outre lés cennai»'
sauces que nous empruntons à la raison, outre les lu-
mières que
domm
la philosophie, des lumières et des
C(mnaissances supérieures directement émanées de Dieu et
eommuniquées à
comme un don
comme une
grâce,
Quand nous lisons,
ditril,
rintelligenoe
mystérieux.
dans FÉcriture, que Dieu a parlé aux hommes,
ne
il
faut pas croire que Tair ait été frappé d'une yoix matérielle
mais
;
c'est
Tàme humaine
qui a été éclairée
par la lumière la plus pure. C'est uniquement sous cette
forme que
peut s'adresser à
la parole divine
rhomme. Aussi, quand la loi a été promnlguéc sur le mont Sinaï^ ne dit-on pas que la voix a été entendue ; mais, selon
semblé ai parlé
plique
((
:
le texte, elle
a été vue de tout
Vous avez vu,
dit aussi
le
peuple as-
Jéhovah, que je vous
du haut du cieP. » Evidemment, puisqu'on
un
miracle,
il
ne peut pas être
connaissanee rationnelle,
onde la
ici
eit*
question d'une
seule contemplation
des idées» mais de la révélatioui entendueà lamaaière du
6n «S;
i
Xa^ l«pa
nàv
<|po>v7>v,
eux iKxounv x. r. X.
•
De Migrât. 4braham*
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315
TROiftliME PàA'£1£.
mysticisme. Nous attacherons tre passage
de
saisir
même
le
Dieu en lui-même, dans une manifestation
iiaimédiate(«bt' àAtvù àcMif xmâtffii6a»ety),
monter à
uu au-
sens à
où Ton admet la possibilité^ pômf Thoitime,
par
an
lieu
de re-
la contemplation
de ses œuvres. Dans
cet état, ajcmte notre anteuir, nous
embrassoM dans un
lui
seul regard l'essence de Pieu, son Yerbe et l'Univers ^
n reoonnatt aussi la M (idtmç) qu'il appelle la reine des veirtus
(jk
f&v d^mof
^ûdç)^
biens, le eiineht qui nous elle
de
le plus parfait
Ke à
toiv» les
nature divine*. C*est
la'
que.pous voyons représentée dansThistoire de Ju-
das, s unissant à
Thamar, sans
écarter le voile qui
couvre sa face, car c'est ainsi que la
Fcii
nous unit à
Dieu.
Philon ne montre pas moins d'hésitatiou quand paile de la liberté
humaine que
lorsqu'il veut
il
nous
expliquer la nature et rorigine de nos eonnaissimces. Quelquefois c'est la doctrine stoïcienne qui l'emporte
rhosune
est libre; les lois
de
la nécessité, qui
vernent sans
exception toutes les autres
n'existé&t pas
pour
créatures,
lui*.Or, ce libre arbitre qui est
privilège lui laisse en
:
gôu^
son
même temps la responsabilité de
sea actions; c'est ainsi que, seul parmi tous les êtres, il
est capable
1.
,
.
.
ÂXX' &i«pxp64'aç TÔ
To'vJe Tôv xoafAov.
2.
de vertu, et à ce
Leg, olleg.,
«yivrîTOv,
1,
titre il est
{jpiçaaiv «»ap-pî
permis de
tcQ à-ytviQTCO Xa^Savit,
U.
De MigraUoM Abraham.
— QUii irmm dilHnarum hœrês*
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by
316
LA KABBALE.
dire que Dieu, voulant se manifester dans TaniTers par l'idée
4u
bien, n'a pas trouvé de temple plus digne de
que Tàme humaine
lui
cette théorie
fl^i
*
.
Hais
vraie et si sage est
est facile
de voir que
en contradiction avec
exposés précédemment,
certains principes généraux
comme
il
Tunité de substance, la formation des êtres par
même
voie d'émanation et
dualisme platonique.
le
Aussi notre philosophe n'artril aucune peine à Ffiban-
donner pour
point de vue contraire^ et
le
de remarquer
qu!il s'y trouve
ploie beaucoup
mieux
plus à
les richesses
il
est facile
Taise, qu'il
y dé-
de sou style à demi
oriental et tes ressources de son génie naturel. Alors
ne
laisse plus rien à
Thomme,
ni de sa responsabilité morale.
attribuons
monde
comme
ni de son libre arbitre,
Le mai que nous mras
celui qui règne
est le fruit inévitable
de
il
en général dans ce
la matière*,
ou Tceuvre
des puissances inférieures qui ont pris* part avec
le
Logos divin à la formation de l'homme. Le bien au contraire n'appartient qu'à Dieu. qu'il
£n Biïei,
c'est
parçe
ne convient pas au souverain Être de participer
au mal,
qu'il
a appelé des ouvriers subalternas à con-
courir avec lui à la création
d'Adam ; mais à
doit être rapporté tout ce qu'il
1.
De
%
De
Nobilitate,
Opific.
t. II,
mund.
p. 437, ed. cit.
— Quis rmim
mm mutatione, — De Vitâ Mos, m.
lui seul
y a de bon dans nos
Niàv
dc|io7P?t«îaT»gov ini -piç
cttpjn«riiiii.Jliir«».
— D$ Nomf-
Digitized by
317
TROlâlÈMfi PARTIE.
actions et dans nos pensées'.
principe,
comme
il
y a de
l'orgueil et
l'auteur d'une
En conséquence de
ce
de Timpiété à ae regarder
œuvre quelconque;
c'est s'assi-
miler à Dieu, qui eeal a déposé dans nos âmes la se^
mence du bien,
et seul aussi
cette Terta sans laquelle
mal, confondus avec l'appelle c<
le
a la vertu de
nous serions abtmés dans néant ou
de son véritable nom,
La Grâce,
la féconder^;
dit-il, est cette
Grâce
c'est la
(ii
x<^P<0*
vierge céleste qui sert de
« médiatrieè entre Dieu et l'âme, entre Dieu qui tf
l'âme qui reçoit. Toute la
cr
chose qn'an syndbole de la Grâoe*. »
loi
écrite
n'est
A
offire et
pas autre
c6té
dé cette
influence toute mystique, Hiilon en reconnaît
autre qui ne porte pas
une
atteinte
c'est la réversibilité
:
les
1.
DeMund,
opifiù.^ p. IS, edit.
p. 4460.
2. Leg. alleg. L]
vragecité,!.
iW
M
Mit
I,
.
libre ar-
c'est
à cause des justes que
méchants ses inépuisables trésors^»
Ce dogme, également adopté par
mâme Mt.«
au
du'bien. Le juste est la vic-
time expiatoire du méchant;
Dieu verse sur
une
moins grave à la
responsabilité morale et par conséquent
bi^
le
Philon
la matière,
les kabbalistes et
de Parisde 1640.
ap-
— D0 Pro/ugi$^
;
— De
Pfofkifit.
— De Chenik. —
Gfiroërer,
ovh
p. 401.
^/o^
^ti
ffà
Tèr iMfWiMv xi^tTc.
De Nomimm nmkh
Uone, p. 1082, edv dt. 4.
ô
(nroui^oûo; T60
faûA«u xûrpov.
De Saçrifidis Abelis
et Caini, p.
ed. Paris.
Digitized
318
LA KABBALE.
pliqué par eàx
h roniyeis tout
qu'une conséquence de
qui
la
fait le mérite, du }u4te
Grâce ;
:
humsimf U définition .teur
^
^trave 1^ Ja liberlé
pas impo^ible d'en tr<^U¥er Ja
quelques paroles isoléés de notre au-
dao3 un ^ujet aussi grave
;
méohaut?
jui^çu.'w
originel^ cette autre
ufi serait
dam
c!est elle ^t.eUp seule
pourquoi douc^ par <^ oar-
jud^ u'9rriv6i:ait*«Ue
Quant au péché
an fond
«ntier^ n'est
il
faut étendre
des preuves plus explicites et plus sûres. Tout ce que
pavons
ai&noer, c'est que la vie luàm^ était aux
yeux de Philon un
état
y^.mi^c^^ty plus r|)jéu^tre,
9oit
de déchéance
et
de eputrainte;
w e^tr^ 4fm M.m:i9U
par 1^
voloutjê,
d^ h^nêtm^f
soit
«pUis
quoiqu'on
.
d^ade.
k peu près la seulo b^se de tomorute de
sur laquelle
cPJb^ilon,
on
tpoîro que
il
rhon^i^e s'élpigne de Dieu^ se pervertit et se jQê yriucfipe est
-plus
par rintelligence,
nous reste euQ9i!e,à4eter un coup
il
tromfjS'e^HiiH^e
de Ipin.eplwi qu^que
contradiction, Tinfluence grecque n'est plus guère que
.d^s
langue;
le foi^d est tout Qi^i^ntal ^t
Par exemple^ quand
Zénon
I^hilon
qu'il faut vivre
ifMkayoMnhffù^
xri
Q^mti)^ il
mystique.
nous dit aiNHS Antislhène et
conformément à
nature
la
(Cov
entend par la nature humaine,
.Aqn seuleiQfint la^doiiiiniklioaântiàre de
sur
le
ywwB> mA
èt
l'esporit
>
1.
Nous
«ifct^ottov
Mos.
m,
dtiâroDS priodpalement ce passage
VI, trop*»
t.
feov 4)yHv
tlç
^iWaiv^
(Vif^xgnài
;
na<t\.
sh .â^7«yiiv
ioti.
De
Vitâ
n, p. 157, ed. Mangey.
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TROMIÈMK
319
PAftTIB.
corps, de la raison sur les sens, mais Votbservance de mil
[Il
a et Téeole
BMeienne
j
qu'on a appelé plus
^se
tiyrd les
.quatre vertus «ardmales^Jil iM>us.les représente eu méoia
4enip8 em&Bie des rerfm inforieureB et purement hn" maines.;
^aontre M-;dfissju» d'^Uee, ^onwie leur
il
source oonmuuie^
la
bonté
ligieuse, ipû ne e'oceupe
M l'amour^ vertu toute r^ jqpie .de
Udeu dont
-l'image et Témanation la plus pure.
Il
elle est
la fait sortir di-
secteœent de4'£den, c'est-à^ire de la diinoe fageeae/ où. Ton trouve la joie, la volupté, les délices doat Dieu aeiil
eatrobîel'vCfeat pmhabtaMftt fUuia.ee eepsicpii'À
J'imitation de Socrate, .
gesse
il
ijouiond
les termes
de
de
œ
trois sources
Aîix
vertu avec la
Enfin, illoat se garder aiwHsi.de
pensée d'Aristote, quand
.fat
l$i
il
:
iiii atlrttiiuer
nous enseigne
fdiiioeoiiike, cpie la
aar-
,
dapràs
vertu pe«t délier
la science, Ja nature et l'eïi^reicef.
yen de Phikm, lajMsienee
cfuJatatge^ vénUaUe
Dans ces paroles de rÉcriture «Abraham suivait toutes les du Seigneur, » oû trouve cette maxime enseignée par les plus célèbres phtteeopbesi qu'il fiiut vWreaatoo la aaHarei JêtcjDêMiiffat. 1.
:
voies
2.
Ap^ avoir dit que lea quatre
beauté, notre auteur ajoute
«aTpl aùrn;ditt. Leg. oUeg.
î
vertus ont leur qtooircedaBSla
Aa(A€«vei
(aIv
•&» ràç ipx^ç
i ^waift
d^m
I.
<Uac Air^. DeNoMikOe, ed. itaufllf,'
^
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by
320
u
LA KABBALE.
est pas celle qui résulte
du développement naturel de
noire intelligence, mais celle que Dieu nous
un effet de sa grâce. La
donne par
nature^ dans l'opinion
du philo-
sophe grec, nous porte d'elle-même vers le bien Philon,
il
selon
;
y a dans l'homme deux natures entièrement
opposées qui se combattent, et dont l'une doit nécessairement succo^nber; dès lors toutes deux sont dans
un état de ^olence et de contrainte qui ne leur permet pas de rester elles-mêmes. De là, son troisième moyen d'atteindre à la perfection morale l'ascé,
tisme dans toute son exaltation
,
substitué
à l'empire
légitime de la volonté et de la raison sur nos désirs. En .
effist> il
ne
s'agit
pas seulement d'aûénuer le mal, de le
circonscrire dans des limites plus ou
moins
restreintes,
faut le poursuitre tant qu'il en reste la plus
il
trace,
il
faut le détruire,
s'il
est possible,
lég^
dans sa racine
et
dans sa
isource.-
le
md dont nous souffifons dans
ce
monde,
est tout entier
dans nos passions que Philon
regarde
comme
Or,
absolummtit étrangères à la nature de
l'âme'. Les passions, pour
me
ont leur origine dans la chair.
macérer
U
chair;
formes et à tous état
.
huniilier et
faut la combattre sous toutes les
il
les instants'
; il
faut se relever de cet
de déchéance qu'on nopme la vie;
indifférence absolue
i
servir de son langage,
U faut donc
pour tous
Qtùs rerum divinarum
il
faut,
par une
les biens périssables,
sit.
Digitized
by
TROISIÈME PARTIE.
même
reeonqnérir sa liberté au sein
que uous appelons
corps
le
'
•
321
de cette prison
Le mariage ayant pour
but et pour résultat de perpétuer cet
état
de misère,
Phiion, sans le condamner ouvertement, le regarde
comme une âmes
peu près telle
humiliante nécessité dont au moins les
d'élite devraient savoir s'affranchir^. Tels
les
à
principaux caractères de la vie ascétique,
que Philon Ta comprise
tre, plutôt
sont
et telle qu'il
nous
la mon-
encore qu'il ne Ta vue, réalisée par la secte
des thérapeutes* Hais la vie ascétique n est qu'un moyen; son but, c'est-à-dire
le
but de
la
morale elle-même,
le
plus haut degré de la perfection, du bonheur et de rexistence, c'est l'union de l'âme avec Dieu par l'entier
oubli d'ellcp-méme, par Tenthoiisiasme et par Tamour^ Voici quelques passages que l'on croirait empruntés à
quelque
my stique
pins moderne
:
« Si tu yeux, 6
mon
c(
âme, hériter des
tt
lement, conune notre premier patriarche , quitter la
bieijis
célestes,
il
ne fs^udra pas seu-
« terre que tu habites, c'est-à-dire ton corps ; la famille
« où tu es né, c'est-àrdire « père
«
ou
la parole;
afin d'être hors
de
il
toi
les sens; et la
maison de ton
faudra, aussi te fuir, toi-même,
comme ces
corybantes enivrés
a d'un enthousiasme divin. Car, là seulem^ent est Thé-
u ritage des biens célestes, où l'Ame, remplie d'enthouce
siasme, n'habite plus en elle-même, mais plonge 1.
T% «»(Aa
il^xHi,
^ia^vrn^tot.
Dê Migrai, 4i^àh»
— Quii refwn
div, hceres sit, et passim.
%
Quod
deter, potiori insidiari soka^.
—
:
De
Monacrhifi,
322
LA KABBALE.
u avee déUces danB l'amour divin et remonte entraînée
son père
« vers (c
sion
,
elle se
^ Une
fois
Tâme
délivrée de toute pas-
répand elle-même
comme une
rompre
libation
âme devant
« pure devaat le Seigneur. Car, verser soa
que nous trouvons dans
i*
Dieu
ce
les vains soucis de cette vie périssable, c'est sortir de
fc
(c
,
les chaînes
6oi-»même pour arriver aux limites de l'univers
^
jouir de la vue céleste de celui qui a toujours été^. »
Avec de
tels
principes, la vie contemplative,
n'est pas la seule qu'il soit ser, est placée
ciales,
si elle
permis à l'homme d'embras-
bien au-dessus de toutes
vertus so-
les
qui dnt pour principe Tampur, et pour but
bien-être des
hommes'. Le
le
culte lui-même, j'entends
le culte extérieur, devient inutile
pour
que nous
la fin
devons chercher à atteindre. Aussi Philon
très
est-il
embarrassé sur ce point ih Ainsi qu'tt £Buit,^dit-^, avoir ((
soin de son corps, parce qu'il est la
et
l'âme, de
même Bomme»-nou8
demeure de
obligés d'observer
a ies lois écrites; car plus nous y [serons Mêles, et
« vàms, nous compreiidron84es choses dont symboles. Ajoutons à
les
<r
blâme et les accusations de la multitude'*.
nière raison ne ressemble pas '
'
mal au
• •
•
rerum^Mwum hOrwHt,
% Jh.MM9Ufte. ^.DelUgrot. AM., mfilne éd.,
éviter le
» Cette der-
foslricriftum de
.
•
1. Qiiis
elles sont
i^ela qu'il faut
f<
t. f,
p. 90.
ed.
— De
Mang.
1. 1,
p. 595,
MS.-^Leg,
alkg.,
Vit, contemplât.
'Digiiizeci
by
TROISIÈME PARTIE.
eertakm
philosophe, et établit kabbalîstes.
323
exprimé Bénie Ift pc^nsée ée notre
lettres ; elle
un rapport de plus
En même temps
entre lui et les
elle justifie
ce <|ùe pen-
saient les thalmudistes de leurs coreligionnaires initiés
aux sciences grecques. ,
De
tout ce que nous venons de dire résultent
deux
coméqfaences extrêmement importantes pour l'origine
de la kabbale. La première,
c'est
que
cette doctrine tra-
ditionnelle n'a pas été puisée dans les écrits de Philon.
En
effet,
puisque tous
les
systèmes ^ecs, et Ton peut
dire la civilisation grecque tout entière, ont laissé chez
ee
demiw des
traces aussi
nombreuses, aussi intime-
ment mêlées à des éléments d'une autre
voi
n'en serait-il pas de
même
dans
nature, pour-
les plus anciens
monuments de la science kabbalistique? Or jamais, nous le répétons, livre
de
ÔA ne trouvera ni dan» le
la création, le
ZtiAar, ni
moindre vestige de
dans
le
cette civili-
sation brillante, transplantée par les Ptolémées sur* le soi de i'Égypte. Sans parler des difficultés extérieures,
précédonment .
signalées, et
que nous maintenons
ici
dans toute leur {orce, est-ce que Simon ben Jochaï ses amis, ou-les auteurs quels qu'ils soient
et
du Zokar,
auraient pu, sans autre guide que les écrits de Philon,
y
démêler ce qui est emprunté aux divers philosophes de
la
Grèce, dont les
noms sont rarement prononcés par
disciple d'Alexandrie
<)[o^i«c
Âm^i^pdoMiv.
,
et ce qui appartient
leur
à une autre
De Migrât» Abroh.
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324
LA KABBALE.
doctrine, fondée sur l'idée d'un principe unique et im-
manent, substance et foniie de tous
les êtres?
Une
telle
supposition ne mérite pas d'être discutée. D'ailleurs, ce
que nous avons appelé
du syncré-
la partie orientale
tisme de Philon est loin de s'accorder sur tous les points
importants avec
le
mysticisme enseigné par les docteurs
de la Palestine. Ainsi, Philon ne reconnaît en tout que cinq puissances divines, ou cinq attributs; les kabLalistes
admettent dix Séphiroth. Philon,
expose avec enthousiasme
la
même quand il
doctrine de l'émanation
et de l'unité absolue, conserve toujours
un certain dui^
lisme, celui de l'Être et des puissances,
ou de
la
sub-
stance et des attributs t^entns lesquds.il nous montre
un abîme
infranchissable. Les kabbalistes considèrent
les Séphiroth
comme
des limites diverses, dans les-
quelles le principe absolu des choses se circonscrit lui-
même, ou comme des propre langage.
vases , pour
me
servir
de leur
substance divine, ajoutent-ils,
n'aurait qu'à se retirer, et ces vases seraient
rompus
et
desséchés. Rappelons-i^ouâ aussi qu'ils enseignent ex-
pressément
l'identité
de
l'Être et
de
la pensée. Philon,
toujours dominé à son insu par cette idée de Platcm et
d'Anaxagore que la matière
Dieu
et éternel
comme
conduit à considérer la vie et le corps
pour
le
comme une
mariage
satisfaction
un principe
est
lui,
comme un état
prison
:
qu'il regardait
donnée à
la chair.
distinct de
se trouve, naturellement
de
de déchéance
là aussi
seulement
son mépris
comme une
Tout en admettant avec
i^y i^cd by i
325
TROISIEME PARTIE.
rËcritare que l'homme^ dans les premiers jours de la création,
quand
il
n'avait pas cédé encore
aux voluptés
des sens, était plus heureux qu'aujourd'hui, leskabbar
regardent cependant la vie en général
listes
une épreuve nécessaire des êtres
Dieu
finis, tels
et se
comme
,
le
symbole,
mMs
il
tent dans l'âme et dans le ciel;
humaines qui
^nûn,
aux
le,
se*
s'élever jusqu'à
n'est pas seulement
première de cette union mystérieuse;
ftmes
lequel
dans un amour ^ans
lui
commencement^
le
comme
moyen par
que nous, peuvent
confondre avec
bornes. Quant au mariage^
eux
le
ils le
transpor-
de deux
est la fusion
il
pour
la condition
complètent l'une par l'autre.
système d'interprétation appliqué par Philon
livres saints,
quoique
celui des kabbalistes,
le
même, pour
le fond,
que
ne peut.cependant pas avoir servi
d'exemple à ces demfers. Sans doute Philon n'ignorait
pa& absolument de prouver
la langue
qu'il n'avait
de ses pères, mais il est facile
sous les yeux que la version
des Sej^aate dont se servaient d'ailleurs tous
les Juifs
d'Alexandrie. C'est généralement sur les termes de cette
traduction et des étymologies purement grecques que se fondent ses interprétations mystiques*. Dès lors que
devimnent ces higénieux procédés employés dans
i.
void qnélcpies exeniples : dans ces mots qui s'adressent au
serpent dont la fenune doit écraser latètedMcveStvpnSmxifflO^,
trouve avec raison une faute grammaticale
pas dans ^m6xi le
le
le texte
hébreu. {Leg,
moi Phison,
le
alleg. 111.)
nom4'un
;
Il
mais cette fait
il
fiiute n'existe
dériver
du
grecçtC-
des quatre fleuves qui sortent du
Digitized by
326
LA KABBALE.
Zohat et dont la puiasance ert toutàfait anéantie, quand ila cessent
de s'appliquer à la langue sacrée ^ ?
nous l'avouons,
cette différenee
pas à nos yeux une très grande importance^ et les kabbalistes^ s'accordaient toujours
des textes
,
Du reste,
dans la forme n'aurait
dans
le
ahoix
des passages de TÉcriture qu'ils donnent
pour base à leur système philosophique, ou bien abstraction foite du laient en
^
Philon
si
eux
les
langage^ les mêmes
mêmes
si,
symboles éveil-
idées. Mais cela n'arrive ja^
mais. Ainsi la pmonnification des sens dans la fèmme,
dans Ëve, notre première mère, de serpcyat qui
a
conseillé le mal,
la volupté
dans
le
de l'égoïamo dans Caïn»
que l'homme a engendré en s'unissani à Ève, c'est-à7 dire
de
aux sens, après avoir écouté
l'esprit qui
le serpent; Abel,
méprise entièrement
le
type
corps et suc-
combe par son ignorance des choses de ce monde; Abraham, type de la science divine; Agar, de la sciencQ mondaine ; Sarah, de
la vertu ; la nature primitiTe
l'homme renaissant dans
de
Isaac, la vertu ascétique
présentée dans lacob, et la foi dans ThamaF, toutm ces riches et ingénieuses
aU^ories qui, selon nous, sont
Paradis terrestre. Le mot Evilat vient de
que
Voy i.
le
nom
de Dieu,
Oioç, soit précédé
Gfrôorer, ouo. eU^
.
t.
»û et
de
ou non
tx<.»c.
Il
Gommeat, par exemple,
la sabstanoe
s'ils
etc.
sMfsita amit-slle pu ]rwù
MVOn ? Que deviendraient les noms des trois mots,
importe
i", p. SO.
ètie appelée le nœohétrB (f^M) sans 09 texte hébreu,
Comment
lui
del'acticie
runité de Dieu et du ét&ieat traduits,
hSh
monde
ma
msR
premières SéphffothT
résuitoraitrelle
de ces
trois
Ta t
Digiiized by
327
TROISliMB PARTIS. la seule propriété
pas
du philosèphe
d'Alexandrie, n'ont
laissé le plus faible vestige, soit
dans
le
livre
le
Zohar, soit
de la Création. Pour toutes ces rai-
sons nous croyons avoir écrits
dans
le droit
de dire que
les
de Union n'ont exercé aucune influence sur la
kabbale.
Nous arrivons maintenant à que Ton peut
tirer
de ces
auteur. Nous avons
la seconde conséquence
écrits et
vu avec
du
caractère de leur
quelle absence de discer^
nement, avec quel oubli de la saine logique» Philon a
pour ainsi
dire mis au pillage la philosophie grecque
tout entière; pourquoi lui supposerions-nous plus d'in-
vention, plus de sagacité et de profondeur dans cette partie de ses opinions qui nous rappelle
principes dominants
au moins
les
du système kabbalistique? Ne se-
rait4L pas juste de penser qu'il
Ta trouvée toute
faite
dans certaines traditions conservées parmi ses coreligionnaires, et qu'il n'a £ait
que
la parer des brillantes
couleurs de son imagination? Dans ce cas, ces traditions seï^ent bien anciennes, car elles auraient été
apportées de la Terre-Sainte en Egypte avant que tout
commerce religieux eût cessé entre les deux pays ; avant que
les souvenirs
de Jérusalem et la langue de leurs
pères fussent complètement éteints parmi les Juifs d' A;lexandrie. Mais nous ne
sommes heureusement pas
obligés de nous en tenir aux conjectures;
il
y a des
faits qui ^ous prouvent jusqu'à l'évidence que plusieurs
des idées dont nous parlons étaient connues plus d'un
Digiiizeo
328
LA KABBALB. •
siècle
avant l'ère chréUeune.D'abord, Philon lui-rmème,
comme nous
Tavoiis dit
précédemment, nous assure
avoir puisé à une tradition orale, conservée par les anciens de son peuple^;
il
attribue
à la
secte des théra-
peutes des livres mystiques d'une antiquité très reçu** lée' 9 et Tusage des interprétations allégoriques,
appliqué
sans exception et sans limite à toiites les parties de criture sainte, ce
rr
La loi tout
yeux comme un
entière^ dit-il, est
être vivant dont le corps est repré-
w senté par la lettre, et l'âme par (c
C'est
TÉ-
à leurs
un sens plus profond,
dans ce dernier que Tàme raisonnable aper-
« çoit, à travers les mots,
comme
à travers un miroir,
ce
les merveilles les plus cachées et les plus extraordi-
i(
naires'* » Rappelons-nous que la
est
même comparaison
employée dans le Zohar^ avec cette différence, qu'au-
dessous du corps est le vêtement de la loi par lequel
on désigne
râme
les faits matériels
de la Bible
:
au-^ef9susde
e$t une âjne plus sainte, c'est-à-dire le Verbe di-
vin, source de toute inspiration et de toute vérité. Mais
nous avons d'autres témoignages bien plus anciens
et
plus sûrs que celui de Philon* Nous commencerims
par
le
plus important de tous, la fameuse version des
Septante*
I. /)»Wl«fJK<Mis, I;ed.
%
De
Mang.,liv.n,pag.81.
• .
Vitd eantemplativâ.
3. Xwaffa «Y»? ^
|ùv ^x"^ TÔ;
vcu.o6cOL(x ^'oxiî toî;
àv^paai tcÛtoiç
^oixe'vxi
xat a»|ut
pïiTà; (J'iaxâ^ii^ 'i^XW. i^i.Tèv èv««oxiîf«.«vov toîç XtÇeaiv
âcp«m
Digitized by
.
S29
TROISlin PARTIE. Déjà
Thalmud
le
nombreuses
ayait
infidélités
laquelle eependant
il
une vague coanaissance' des
de cette antique traduction, pour
exprime la vénération
la plus pco^
fonde. La critique moderne a démontré jusqu'à l'évidence qu'elleaélé faîteau profit d'un système éminemment hos-
à l'anthropomorphisme biblique,
tile
germe
le
mysticisme de Philon
sacré dit positivement
^
et
où l'on trouve en
Ainsi, quand* le texte
que Moïse
son frère et les
,
soixante et dix vieillards virent le Dieu d'Israël sur
un
trône de saphir; selon la traduction, ce n'est pas Dieu
qui a été aperçu, mais
Quand un
le lieu qu'il habite ^*
autre prophète, Isaïe, voit le Seigneur assis sur son
trAne et remplissant le temple avec les plis de sa robe % cette
image trop matérielle
est
remplacée par la gloire
de Diêu, la Sché'hinah des Hébreux*. Ce n'est pas eA réalité
que Jéhovah parle à Moïse face à
lement dans une vhibn ; et vision, dans la pensée
il
est probable
du traducteur,
intellectuelle^. Jusqu'ici
face,
était
mais seu-
que
cettè
purement
nous ne voyons encore que la
t. U, pag. 475, ed. Mang. Bùhyl Tndt. Mégmttah^ fd. 9« cbap. i. Voy., pour les documents nécossaira, Gfioérer» Chrktianitme
eaïUemplatwdy I, Tkaim. t.
primitif,
t. II,
pag. 4-18, etDaefane,
SœpùHUonhMoHque
losophie religieuse chez les Juifs d'Aleçcandrie, 3.
Exod.
tt.
i0<N^,
,
chap. 24, v. 9
et 10.
t.
âelaphgh-
U, pag. 1-72. .
cbap. 6, V. 1.
7. 2fd||MiiMBt&9fd|MXaMl«« (Oii&
i»
iXhi.
Nàmbr., cbap. iS, v. S.
Digitized by
0
330
LA KABBALE.
destmetion de l'anthropomorphisme et gager <]pii
l'idée
le désir
de d&«
de Diea des images quelquefois sublimes
Téloigaent de rintelligence. Mais Yoici des choses
plus dignes de notre intérêt
au lieu du Sti^uewt Sa-
:
du Dieu des années €pie la Bible nous représente comme un autre Mars^ excitant la fureur de la guerre haolh,
el
marehaQt lui-même au combat S nous trouvons dans
non pas
la traduction grecque^
les puissances le
le
Dieu suprême, mais
dont Philon parle tant
Seigneur, Dieu des puissances S'agit-il
danft ses-écrits^ et
(Kupio; 6 Btoq xOiy dwcc-
d'une comparaison oik figure la rosée
née du sein de TAurore^y l'interprète anonjme y subslitiie
cet être mystérieux
queDieu a engendré de son
du jour
c est-c^dire le Logos, la lu-
sein avant
1 étoile
mière divine qui a précédé qu'il s'agit
d'Adam
dire, avec lè imie,
le
monde et les étoiles. Lors^
et d'Ève,
que Dieu
il
se garderait bien de
les créa
mâle
et fèmelle
mais ce double caractère, ces deux moitiés de l'humanîté sont rénnies dans
un seul
demment l'homme prototype
même être qui est éviou ÏÀdam Kadmat^^. On et
trouvera aussi dans ce curieux monument, qui n'intéresse pas
moins
U
philosophe que le théologien, des
*
V. 13.
2.
4.
-jmS^ Sa
Dm
mt^Q orna, napai
Psakn,, chap. ex, v. 3,
Oen. I, v. 27,
TROISIÈME PARTIE.
331
traoes DOn. équivoques de la théorie des nombres et des idées.
Par exemple» Dieu n'est pag^ dans
naive dn mot, leeréatenr
sens ordi-
le
du ^el et de la teire ;
il*
les
a
seulement rendus visibles , d'invisibles qu'ils étaient ^
« Qui a créé toutes ces choses? » demande
le
prophète '
hébreu
^
<f
;
Qui
les
a rendues
visibles? » dit Tinter-
même
prête alexandrin.
Quand
présente le maître
du monde commandant «aux
le
prophète nous re-
comme
à une nombreuse armée
tait dira
que Dieu a produit l'univers d'après
étoiles,
son interprète lui
bres^. Si dans ces divers passages
il
les
nonH
de trou-
est facile
ver nné allusion aux doetrines de Platon et de Py&Srgore,
û oublions pas que
la théorie des
aussi enseignée, quoique sons
dans leSépher
ietzirah^ et
nombres
une forme
est
grossière;
que çeUe des idées
est
abso-
lument inséparaUè de là métaphysique du Zofcor• Nous ajouterons à cela qu'il
monuments une
y a dans le premier de ces deux du principe pythagdricien
application
littéralement reproduite dans les écrits de Philon,
que
Fon chercherait en vain dans quelque autre philosophe ayant
écrit
nombre
en gree
:
c'est
à cause
et
par l'influence du
sept que nous avons sept organes principaux^ .
II.,
chap.
V. iS.
.
(
n &at ajoutér à os paasags les deux mois sina remarqués^spiiis lon^
Tsnts» àiftntç j^l hutsmmuùtmtç.^ qQ*on
temps dans 2. 5.
le f* verset
hSk mi a ^D. /*., DM2X "iDDQi
de la Genèse* chap. 40, V. 20 ih. supr.
rte xurl^iilt
toStc itifm,
Voy. la traduction deSacy.
Digitized
332
LA KABBAI.E.
dnq
qui sont les
sens, l'organe
la génération ; c'est par la
de
même
de
la voix et celui
y a sept
raison qu'il
portes de Tàme, à savoir, les deux yeux, les deux oreilles les
deux narines
ment dans
et la
bouche ^
;
nous trouvons égale-
une autre
version des Septante
la
tradi-
tion kabbalistique dont plus tard le gnosticisme s'est
emparé. Quand
le texte dit
que
les limites ^es nations d'après le
nous
le
Très-Haut marqua
nombre des enfants
lisons dans la traduction d'Alexandrie
d'Israël
,
que
peuples furent divisés d'après
les
le
nombre des
anges du Seigneur*. Or cette interprétation, traire, et si
gible par qu'il
si
arbi-
bizarre en apparence, devient très intelli-
un passage du Zohar, où nous apprenons
y a sur
que duH
la terre soixante et dix nations;
cune de ces nations
est placée sous le
ange qu'elle reconnaît pour.son.Dieu , ainsi dire la personnification de son
pouvoir d'un
et qui est |>our
propre génie* Les
enfant^ d'Israël ont seuls le privilège de^ n'avoir aiH
dessus d'eux que le Dieu véritable qui les a choisis pour
son peuple'. Nous rencontrons
un
aième tradition chez
auteur sacré non moins ancien que 1^ version des
irtvTs atdOiQottç
x«i
JfttfM^. Opifio.^
2.
la
Smio»
Zohar,
e(i.
m wdS;
lorViatv 5pia ttv&v
3.
,fm wg i ^4fjKm ntd kà irawt
pag. 27,
stDsrnbaa ^xt., hm. cbap.
lunk dpcAja^
pn^n part., fol.
«joviiaciv,
«• t* X. Ifo
Fars.
;—
ss, v. 8.
Â^^^v fnS
poo
yhi^ d^Stt:.! n^a^jnn
46 verso.
Digitizeci
by
333
TftOISiteK PABTIB*
Septante ^ Siins doute la philosophie grecque, si florissante dans la capitale des Ptolémées, a exercé une
grande influence sur cette traduction célébré, mais s'y trouve aussi des idées
évidemment puisées à une
autre source, et qui ne peuTcnt pas le sol
de l'Égypte.
En
en
effet, s'il
mAme être liées sur était
autrement,
tous les éléments que nous Tenons de signaler^
monuments
l'interprétation allégorique des la personnification
du Verbe
absolu, étaient le résultat esprits
à cette époque
et
il
et
si
comme
religieux,
son identité avec
le lieu
du mouvement général des
dans
le
pays dont nous venons
de parler, comprendrait-on comment, depuis
les
der^
niers auteurs de la version des Septante jusqu'à Philon, c'est^rdire
pendant un espace de deux
siècles, il
n'en paraît pas la moindre trace dans l'histoire de la
philosophie grecque^? Mais voici
un
autre
monument
à peu près contemporain, où nous trouvons esprit sous
même
une forme encore plus pirécise, et dont rori-
gine hébraïque ne saurait être contestée
de
le
léstts, fils
:
c'est le livre
de Sirah, yulgairémeni appelé rfeddndi-»
tiquê.
Housne connaissons aujourd'hui cet auteur religieux *
Sirac.^ chap. 17, v. 17. 2. Le tiaducteur de lésus, fils de Sirah, qui vivait environ cent cinquante ans avant Jésos-Clirlst dans la 38** année du règne
d'Évergèic second, nous parle de la version des Septante
d'une œuvre connue et terminée depuis
lon^mps.
comme
'
X
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0
334
LA KABBALE.
que par une traduetion grecque dne à
k .idume de son
petit-ûU* Ce dernier nous apprend luirméme^ dans une 8orte.de préface, qu'il était Tenu en Égypte (probaMe-
ment après
avoir qniHé la Judée)
4ans
la treBt&-liui«»
tième année du règne d'Évergète B. Par eofiaéquent,
nous faisons Tivre récrivam original cinquante ans
si
auparavant, nous
le
rencontrerons à la distance
sièdes ayant Tère dirétienne. Sans
de deux
aToaglé-
crioîre
traducteur, qui nous assure
ment au témoignage du
qae son aïeul avait umqnenmit puisé à des sonrees hébraïques, nous ferons remarquer que Jésus, Sirah» est aouyent cité avec
nom
le
de Jeschoua ben Sirah ben
jusqu'au commencement du
leurs écrivains sacrés.
JÉliézer'.
Le
texte
an temps de saint Jâréme
original existait encore
bien que les chrétiens
de
fils
Aoge par le Thalmud, soas
le
iv^
siècle;
et
les juifs aussi
eomptaient an nonobre de
Or vous rencontrerez chez
cet
ancira auteur , non seulement la tradition Sont noas
avons parlé tout à l'heure, mais la doctrine du Logos
ou de
la sagesse diTine,
qu'elle est enseignée
biMrd la sagesse est la le
.
même
Mèmra des traducteurs
elle est sortie
i^imu.
à peu de chose près,
par Philon et
puissance que le Verbe on
chaldéens; elle est la parole;
de la bouche du Très-Haut (eyà «tto
t£)iX9«^)^;
elle
ne peut pas
Voyez Zutt^ Ih la ^éàiUiia^fé^^^
2.
Cbap. 24,
^
;
trad. de Sacy^
(jto/xotoç
être prise^pour une
1.
V.
telle
les kabbalistes. D'a^
k$ Jmfi, chap.
7^
mâme ohap., v. 7«
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335
TROISIÈME PARTIE*
im
simple abttractioii , pour x;ar elle se
blée du Trèe^Haut) et
osmç %ay)(YiacMi*.»m
Xocov
titré
parement logique,
montre au sein de son peuple, dans l'assem-
Uée câeste
ftdt l'éloge
aiidau
de son
Ame (h
^«
avini)
Cette
^Igca
assem*
se compose prdMtUemênt des puissanèes
qui lui sont subordonnées; car
le
Tbalmud
k même
emploient firéquemment^ pour rendre
une expreesioH tout à
idée,
La Sag^e
semblable
fait
Zohar
et le
,
ainsi introduite sur la scène, se représente elle-même
eommQ
le
premier né de Dieu; car
commencement, quand
temps
le
elle
n'était
a existé dès
lé
pas encore, et
ne cessera pas d'j^tre dans la suite de tous les*ftges'.
elle
Elle a toujours été avec Dieu
monde a été créé; et est
elle
c'est
;
a seule formé
descendue dans
empire s'étend sur
*
les
lecf
les
par
elle
que
le
sphères céleste^
profondeurs de l'abîme. Son
flots
de TOcéan, sur tontes
lee
régions dç la terre, sur tous les peuples et toutes les
nations qui l'habitent^ Dieu lui ayant ordonné de se
chercher ici-bas une demeure^ son choix s'arrêta sur Sien^.
Quand on songe que, dans
l'opinicm de notre
auteur^ chacune des autres nations est placée sous le
pouvoir d'un, ange (m d'une* puissance «ubaUeme, le •
'
">
'
•.
^^
'
.
\ t
•
« '
"
i.
Chap.24,v.l.
4.
Chap.i, y. 4.
^
,
.
V
». Chap. «4, t. » et seq. 6.
Chap. 24,
v. 7 et seq.
;
de Sacy^ v. il.
<
'
336
LA KABBALE.
choix de Sion pour demeure de la Sagesse ne doit pas
comme une simple métaphore^ mais il sicomme le dit expressément la tradition que nous
être regardé gnifie,
avons
citée,
que
médiatement d'Israël
l'esprit
^ Gomment
elle n'a rien
de Dieu ou
le
Logos agit im-
et sans intermédiaire sur les prophètes
concevoir aussi que la Sagesse,
4e substantiel,
si elle
n'est pas
si
en quelque
sorte F6rgane et le ministre de Dieu, ait établi son trône
dans une colonne de nuée, probablement la lonne, qui marchait devant le peuple
désert^?
En somme,
l'esprit
de ce
même
co-
hébreu dans
comme
livre,
le
celui
dekversiondes Septante et de la paraphrase chaldaïque d'Onkelos, consiste à placer entre ét ce
it^tavHi)
qui est en
même
temps
de Dieu, qui agit
même est
le
souverain Être
éternelle et la première
œuvre
qui parle à sa place^ qui est elle-
et
sa parole et sa vertu créatrice. Dès lors, l'abîme
comblé entre
le fini et l'infini
le ciel et la terre; eelle-ci
:
plus de divorce entre
Dieu se manifeste par sa parole,
et
par Tunivera»' Mais'sans avoir besoin d'ètrè re-
connue d'abord dans
les
choses visibles, la .parole di«
vine arrive quelquefois directement auxla
(6
monde périssable une puissance médiatrice
hommes
forme d'une inspiration sainte, ou par
le
sous
don de
la
prophétie et de la révélation. C'est ainsi qu'ùn peuple
a été élevé au-dessus de tous
i. Chap. 17, V.
ISi^.
les autres peuples, et
un
MiftC XVpioU iopA^iottv.
Digitized by
337
TR0I8IÈ1IB PARTIE.
homme,
le législateur
les autres
hommes.
des Hébreux, au-dessus de touç
J'ajouterai que, dans ce résultat si
important pour nous, la théologie est parfaitenient d'aocord avec la critique; car,
si
vous consultez, sur l'ou-
vrage qui fixe aetuellement notre attention, les traductions les plus orthodoxes, par exemple celle de
Le Maistre
de Sacy, vous y verrez signalées de nombreuses allusions à la doctrine
du Verbe ^ Nous pourrions peulrêtre
en dire autant du
livre
de
la Sagesse,
dans lequel on a
depuis longtemps remarqué un passage ainsi traduit
par de Sacy
cr
:
La Sagesse est plus active que les choses Elle est une vapeur, c'est-à-
« les plus agissantes
une émanation de
cr
dire
(c
toute pure de la clarté
la vertu
de Dieu et Teffosion
du Tout-Puissant*.
Elle est
u l'édat de la lumière étemelle, le miroir sans tache de cr
la majesté de
ce
qu'une,
K
même,
t(
parmi
c<
les
elle
elle
Dieu
de sa bonté. Ji'étant
et l'image
peut tout; et toujours immuable en elle-
renouvelle toutes choses } elle se répand
les nations
amis de Dieu
dans les âmes saintes, et
et les prophètes
^.
elle
forme
» Mais le caractère
général de cet ouvrage nous paraît plutôt se rapprocher
de
la philosophie platonicienne
que du mysticisme de
comme on
n'en connaît encore ni Tâge ni
la véritable origine',
nous avons cru devoir attendre
Philon. Et
i.
Voy. sortoat le
î. XShap. 7, V.
3. Voy. gf9se^
ouvr,
dom
iM7,
et le SA* diiH^* .
Calmet, Dismiation $ur
dans son commentatre
littéral
tmtiêiÊir
du Uwrê dé
la Sth-
de VAne, TesUm,^ et Daèhne»
cité, liv. II.
2S
Digilized by
LA KABBALE.
338
qu'une critique plus savante que la nôtre questions'*
Au
reste, les faits
ait réscdn ces
que nous venons de re*
cueillir suffisent
à nous démontrer que la kabbale n^est
pas
de
plus le fruit
la civilisation
que du plàtonîsme pur. En effet,
du principe qui
sert
grecque d'Alexandrie
parlez-^vôus seulérmënt
de base à tout
système kabba--
le
à savoir : la personnification de la Parole et de
li^tique,
la Sagesse divine, considérée comme la cause *àes êtres?
Vous
le
inamanente
trouverez à une époque où le génie
à
particulier d'Alexandrie était encore
naître.
£t où
le
ïrouverez-vous? Dans une traduction pour ainsi dire "traditionnelle
ment
de l'Ecriture
d'origine
tails et
et
dâns un autre monu-
purement hébraïque.
des dé-
S'agit-il
des idées sécondaires; ^ar exemple des diffé-
de la méthode allégorique, ou des
i^entes applications
èonséqueiices qu'on a
pu
tirer
du principe 'métaphysi-
que dont nous venons de parler? Vous apercevrez sans effort
une
assez grande différence éntre lés é<»rits de
l^hilon et ceux des kabbalistes hébreux. i
i.
mus
croyotis cèpendant
que
tes sonroes Hébral^iii» étaient
à rauteur ; car on troaTe ches Ini d08 légendes apocryphes qui n'existent pas ailleurs que dans les Midraschim de la Pa-
flimilières
lestine. Telle est celle
de la
mets dont on avait le désir; était devenu roi de TÉgypte, bres les Égyptiens ne cielle.
manne prenant telle est aussi
et
toutes les qualités des
la
que pendant
croyance que Joseph
les trois jours
poa^^t ëMéiNerlaiilctwe
Sap.^ chap. 16, T.
20^.
'l
de ténèartifir
Voy. domCalinel/M/Sferar le ttbrv
Digiiized by
GoOglc
339
TROISIÈME PARTIE
CHAPITBEIV. RAPPORTS DE Là EABBUK AVEC LE GRftttlUNiailB.
.
Paisqae la kabbale ne doit rien ni à la philosophie/ ni à la Grèce, ni à la capitale des Ptolémées^
bien qu'elle
son berceau en Asie; que
ait
le
faut
il
judaïsme
Tait tirée de son sein, par sa seule puissance; ou qu'elle soit sortie de quelque autre religion née en
Orient et assez voisine du judaïsme, pour exercer sur
une influence incontestable» Cette religion ne
lui
serait-
elle pas le christianisme ? Malgré l'extrême intérêt qu'elle
éyeille tout d'abord, cette question ^ déjà résolue psff
tout ce qui précède, ne peut pas nous arrêter longtemps,
n
est évident
pour nous que tous
métaphysiques
bale, sont antérieurs aux
quels du reste
les
et religieux, servant
il
dogmes
grands principes
de base à la kab-
chrétiens, avec les-
n'entre pas dans notre plan de les
com-
parer. Mais quelque sens qu'on attache à ces principes,
leur forme seule nous donne l'explication d'un
nous
paraît offrir
un grand
fait
qui
intérêt social et religieux
:
un'bon nombre de kabbalistesse sont convertis au christianisme; nous citerons entre autres Paul Ricci, Conrad
èttonS
Rittangelt le dentier éditeur duSipherûixirah,
et le ûls
du célèbre Âbrabanel, Léon TUébreu,
i
.
Auteur d'un ouvrage
dévoilés,
Nuremberg, 1605,
l'auteur
intitulé Gali Razia, c esl-à-dire les Secrets iD-^**.
composé de citaUoos hébraïques
Le but de cet ouvrage, entièrement traduites
en
latin et
en allemand» 22.
340
LA KABBALE*
A une
des Dialogues d'amour.
de nous, vers la kabbaliste,
époque plus rapprochée
du dernier
fin
siècle,
on a vu un autre
Polonais Jacob Frank, après avoir fondé
le
dans
la secte des Zoharite$f passer
le sein
du
cisme avec plusieurs milliers de ses adhérents
longtemps que
rabbins ont aperçu
les
aussi quelques-uns d'entre eux se sont-ils hostiles
.
Il
y a
ce danger;
montrés
très
à Tétude de la kabbale^, tandis que d'autres
comme
défendent encore aujourd'hui
comme
catholi*
Saints,
pour en éloigner
Léon de Modène, qui a
écrit contre l'au-
l'entrée
les profanes,
thenticité
du Saint des
la
l'arche sainte,
du Zohar un
livre
récemment découvert
publié en Allemagne
est loin
de ceux qui ont livré à
la presse les
ges kabbalistiques
^.
se sont occupés du
de compter sur
D'un autre
et
le salut
principaux ouvrar
côté, les chrétiens qui
même sujet, par exemple^ Knorr de
Rosenroth, Reuchlin et Rittangel après sa conversion,
y ont vu
le
moyen
le
plus efficace de faire tomber
b
barrière qui sépare la synagogue de l'Eglise. C'est dans
Tespoir d'amener
un jour ce résultat
tant désiré qu'ils
ont rassemblé dans leurs ouvrages tous les passages du
est de prouver le et
dogme chrétien par différents passages du Jlioknud
du Zohar. 1. Peter Beer,
Hiti. des teUes réUgimueè chê»
Uê Jui^^
I.
H,
pag. 509et8eq. 2. "
V07. Art
nohm de Léon de Modine,
'
pag. 7, 79 et SO.
5. ilWiiofcafiiflelîonrugissant) publié par Juliu8fW^Meipzig,4840. 4. ib. supr. p. 7.
Dm« DDmi
"WJnh
yy
bino^ dk ^nyr^ nSi
Digitized by
I
TROISIÈME PARTIE.
Xokar
et
341
du Nouveau Testament qui présentent entre
eux quelque afûuité*
Au
lieu
de
les sUivre
dans cette,
voie et de nous rendre leur éeho, nous qui sommes étran-
ger à toute polémique religieuse, nous aimons mieux rechercher ce qu'il y a de
commun
entre la kabbale et les
plus anciens organes du gnosticisme. Ce sera pour nous
un moyen de nous assurer
si les
principes dont nous
voulons connaître à la fois Tinfluence et l'origine n'ont pas été répandus en dehors de
la
Judée;
leur in*
si
fluenee ne s'est pas exercée encore sur d'autres peuples
absolument étrangers à conséquent,
à regarder
la
la civiUsation grecque, et par
nous ne sommes pas dès
si
kabbale
comme un
lors autorisé .
reste précieux d'une
philosophie religieuse de l'Orient, qui, transportée à
Alexandrie, s'est mêlée à la doctrine de Platon, et,
sous le trer
nom
usurpé da Denys TAréopagite, a su pén^.
jusque dans
D'abord
,
mysticisme du moyen âge.
le
sans sortir de la Palestine, nous rencon-
trons, au temps des apôtres, à
ment dans un singulier de
S^arie,
âge déjà avancé,
Simon
le
le
et probable-
personnage assez
Magicien. Quel était cet
qui jouissait au milieu de ses concitoyens
*
homme
d'un pou-
voir incontesté et d'une admiration sans bornes
^
i
?
U
#
1.
Wopânion la plus généralement admise,
de Gitthol, bourg samaritain.
parie jd'un Juif , origioaire de Chypre, qui se gicien (Antiquit.,
liv.
c'est
que Simon
était
L'histoiion Josèplie est le seol qui
XX, chap.
fliîsait
passer pour ma-
7.
2. Act. apost., YIU, 10.
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342
LA lABftàLI.
pouT^t
avoir des idées assez basses sur les motifs qui
nous portent à partager avec
les autres les
dons
les
un
im<-
plus sublimes, mais assurémeut ce n'était pas
posteur, puisqu'il plaçait les apôtres au-^essna de lui et qu'il voulait obtenir d'eux
de ecMQununiquer
lège
je pense
que son
à prix d'argent
l'esprit saint
^
J'irai
le privi-
plus loin,
autorité eût été vaine si elle n'avait
pas eu pour appui une idée bira connue et depuis
longtemps accréditée dans
nous
la trottV(Hi»
les
esprits*
rAle surnaturel qu'on attribuait à
tout oatier, disent les
qu'au plus petit,
Cette idée,
exprimée très nettement dans
À^,
depuis le plus grand jus*
le regardait
comme une
cation de la grande puissanee de Dieu
Dei qum vocaiw ma^na
^.
le
Simon. Le peuple
:
personnifi-
Hic mI vArim
Or, saiut Jérôme nous ap-
prend que par là notre prophète samaritain n'entendait pas autre chose que cette qualité,
il
le
^.
Eu
en
lui
verbe de Dieu {êermo Dei)
devait néceasairiBinent réunir
tous les autres attributs divins ; car, d'après la méta-
physique religieuse des Hébreux,
le Verbe
ou la Sagesse
renferme implicitement les Séphiroth inférieures. Aussi saint
Jérôme nous donne-t^il pour authentiques ces
paroles que (c
Simon s'applique à lui-même
:
« Je suis
la parole divine, je possède la vraie beauté
1.
i6.v. ISetl».
,
je suis
.
2. Ib. V. 10.
3. Hier.
Œuvres,
Cçummtar. in ATott/M; cbap.^,
v. 5, tom,
VU
ses
éd. Venise.
Digitized by
TIIOISI&ME PÀRTIB. ic
>
conto^teur^
le
« ce qui est exx
suia. la
Dieu
^
»
Il
443
•
suU
touUptuiasimt , je n'est
tout
pas uae seule de
ce^.
expressiona .qui ne réponde à Time des Séphirotb de la kabbale,
dont nous retrouvons encore l'influence,
daps ca fait mpporté par un autre père de TÉglise ^
Simon
le
:
comme
Magicien, qui se considérait lui-même
une uu^estation viaiUe du Verbe» voulut égalemeAti dans une femn^e d'assez mauvaii^e répu-
personnifieir
tatiom la pensée
au Yerb^,
dime,
le principe
féminin corrélatif
c est-à-dire l'épouse de celui-ci. Qr, cette
bizarre çoncepiion, qui n'a aucun fondement ni d^w^ 1a
philosophie platonicienne, ni dans l'école d'Alexandrie»
quand
même
elle aurait existé alors, s'accorde
à
merveille, tout en le défigurant, avec le système kabr '
balistique
où
la Sagesse, c'estràrdire le Verbe, repré-
comme un principe mâle, principes du mânie ordre
senté tres
telle est celle
pour
le
comme
'» et
tous les au-
moitié, son épouse;
des Séphiroth qui porte
(rUO)
ligence
a
le
nom
que plue^eurs gnostiques
Saint-Esprit
,
d'intel-
o^it
prise
en continuant à la représenter
sous l'image d'une fenune. De ce nombre est le Juif Elxaï
,
qui a plus d'un trait de ressemblance avec le
prophète de Samarie. Scm
nom même
(c'est lui. sans
doute qui Ta dioisi), est l'expreSsioii du rôle qu^il
s'est
•
1.
Dei, ego «un spofâOBiis» omnia Deiy ^. mpr.
Bgo sam sermo
enioîpotens, ego
2. Clément, recognitiones, Jiv. H. 3.
Voy.
la 2« partie
^
fm/s^tim^ ego
•
—
Jren., liv.
de cet ouvrage, pag. 188
I,
cbap. SQ«
et suiv.
Liyiii^ixi
by
I
*
.344
Là kàbbàle.
donné*. Non seulement,
comme nous venons de le dire, comme un prin-
cet hérésiarque conçoit le Saint-Esprit
cipe féminin
;
mais
Christ n'est à ses* yeux qu'une
lé
force divine, prenant quelquefois une forme matérielle
dont
il
décrit avec
colossales^* Or, le ZoJWn*
et
un
de minutieux
détails les proportions
nous nous rappelons avoir trouvé dans
une description semblable de
la Tête blanche,
autre ouvrage très célèbre parmi les kabbalistes,
l'Alphabet pseudonyme de rabi Akiba
à peu près dans
les
manière de concevoir
mêmes
termes.
%
parle de Dieu
A
côté de cette
en gé-
le Yerbe, l'Esprit saint et
néral les couples divins dont se compose le Plérôme
nous trouvons aussi dans
les souvenirs
du Syrien Bardesanes
tent
le
qui nous res-
principe de la cosmo-
gonie kabbalistique. Le père incontou qui habite au sein de la lumière a céleste;
1.
à son tour
un
fils ;
c'est le Christ
le Christ s'unissant
fo^ Sm, peat-êtieanssi tod
Sm,
ou l'homme
à sa compagne,
laforoe mystérieuse. Epiphan,,
19* hérésie. 2. Jb. supr.
3. n^^p:; «
n nvmN. Voici
Le corps de
« de
la
la traduction
présence divine (n3»3W
deux cent trente^ix
fois dix mille
€ dix-huit fois dix mille depuis,
«puis
les reins jusqu'en
d'un passage de ce livre
hv
parasah^ à savoir
:
qib
ressemblent
di^e à mille fois mflle coudées
« chaque eoudée divine a quatre xareth et une pahnè ; chaque « reih représente la longueur comprise entre les « opposées
cent
rttns jusqu'il ins, et autant de-
haut Mais ces imtom^
« pas ans nôtres. CbàquBpariuah
:
a une étendue
;
«h
deux extrémités
de Tujiivei^. » Lettre n, pag. 15 verso, éd. Cracovie de
1579.
Liyiii^ixi
by
345
TROISIÈME PARTIE.
à son époQM qui
est le Saint-Esprit (to Trvevpa), produit
successiYement les quatre éléments
l'air et
,
Teau
fen et la terre; en sorte que ces éléments et le extérieur en général sont ici iêtxirah^
,
comme dans
le
,
monde Sepher
le
une simple énuination ou la Toix de TËsprit
^
Mais pourquoi persisterions-nous à glaner pénible-
ment quelques souvenirs épars dans très
ou dans
les
Hymnes de
saint
les
Aetu
iti Àpà-'
Ëphrem, quand nous
pouvons puiser à pleines mains dans un monument du plus grand prix, assez récemment publié dans
syriaque et traduit en latin par ,
un savant orientaliste :
nous voulons parler du Code nazaréen gnostieisme purement oriental.
rôme
et saint
le texte
On
cette bible
sait
Épipbane font remonter
du
que saint Jé-
la secte des nazar-
du christianisme Ëh bien ! ressemblance d'un grand nombre de ses
réens jusqu'à la naissance telle est
la
dogmes avec
éléments les plus essentiels du sys-
les
tème kabbalistique, qu'en vient d'être cité
on
,
les lisant
dans l'ouvrage qui
croit avoir trouvé quelques
va-
riantes
ou quelques fragments égarés du Zohar. Ainsi,
Dieu y
est toujours appelé le roi et le maître
de
la lu-
«
i. Saint'Ephrem,
hymne
%, Codex Nazareus^
3
53, pag. 557.
7ol. iûrÀ% 1815» publié et traduit
par
Ma-
ttûeu Nwbearg. 5. Getle opiniout
adq^ par la
remporter sur celle de
jectioDS de Toland contra runité
aeele des nataréens
plupart des tbéologieiis, doit
Hosbdm qui, pour mieux répondre auzob-
an n*
delà Uâ chrétienne,
siècle.
christianorum disciplinœ, sect.
I,
MX
naître la
Voy. Ifosbeîni, htdieim miUqnœ
cbap. 5.
346
LA KABBALE.
miirei
il
est
hi-itêne
luouèra éternelle
lft
et iofinie.
est aussi la
Il
beauté^ la
De lui émanent toutes fonnes que noua apercevons dans ce monde; il en
vie, la joatiee et la miséric^urde
ie»
plus pure, la
splendeur
^.
est le Gréatéor el rturfisaii; maia.sa
propre
sageftse et
sa propre efiaence, personne ne les connaît
ke
nom Le
demandent entre
eréatores se
et se voient forcées
rei
de
la
huMèrcy
nom qu'on puisse
elles
est son
de répondre qu'il n'en a pas.
la Inmière infiiiie nisyant
pas de
ii^voquer, pas de nature qu'on puisse
connaltmy on ne peut anÎTer juscpi-à
cœur pur, une âme
La gradation par
Toutes
^.
qv^
droite et
une
foi
elle i|u'aTec
un
pl^ne d'amour
laquelle la dectrine naiiurfenne des?
oend du souverain être aux dernières limites de cnéation est eiaotaimeiit la màme
du Zohar déjà fréqueipment
cité
dans ce travail
ff
génies y les rois et lef eréatures
c(
par des prières
et
numerus
et
:
a
Les
eét^ent à TenTi»
par des hymnes
1. Bflx sunuBiiis lads, splendor parus, Inx
sura,
la
cpe dans un pàiaage
,
le roi
suprême
magna. Non est men-
leruimus ejus splendori, luci et majestati. Totus
est splendor, totus lux, totus pulchritudo, totus vita, totus justitia,
totus misericordia, etc. Cod. Naz., 2. Creator
1. 1,
pag. 5.
omnium formarum^ pulchrarumque
artifex, retinens
verôsuse 8apieati»,8ukiU60litegeus, nec sul manifeslus. 3. Greatune
ômnes
^noom interregantes dsntos
:
:
tui
76.,
pag.
nominis neoolœ. nkmnt regsalucis» se
nomenne
stt
magiittlad ? âdsmqae
7.
itt-
respoii»
noBtioe caiei. Quia anlsm nomlne caiet» nte fuent qui
iliiosnomen îomet, nosoenâeqiieiUius nsfun» insistât, beati padfid qui te agnbvemnt corde puro, mentionem tuî fecerunt mente justà,
ûdem
tibi
integro alTeclu habuerunt. Cod, iVaz.,
1. 1,
]3ag. il.
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TRoisiân PAEnE.
347
fc
de la hunièff» doai parteot eînq rajMs d'un éclat
(f
merveilleux
:
premier, c'est la lumière qui éclaire
le
iouai les étreaf. le Mooiid, e'est le
anime
«
les
ce
ceur avee laquelle
« quatrième,
sMffle soaTé qui
voix pleine de dou-
le troisième, c'est la
;
exhalent leur allégresse; le
ils
parole qui les instruit et
c'est la
à rendre témoîf^aage de leur foi; « le type de toutes
les
le
les élève
cinquième,
formes sous lesquelles
c'estils
se
ce
développent, semblables à des fruits qui mûrissent
c<
sous Taction du
soleil
^
»
II
est impossible
de ne pas
xeconni^Ure.dans ees lignes, que-iious nous
borné à traduire
les différents
représentés obez
les
souffle
ou Tesprit
exprimer la
même
.vie
degrés de Texistenee
kabbalistes
par la pensée,
la yoix et la parole. Yoiel
,
idée, d'autres
sont pas moins familièm la
sommes
,
le.
pour
images qui ne nous
avant tonte créaturé était
:
cachée en ell^même, la vie étemeUe et incom-
De
jnéhensible, sans lumière et sans forme (ferho).
son sein naquit Tatmosphère lumineuse (ajar zivo,
XVT
^^IK) qu'on appelle aussi la parole, le vêtement
C|WT3^K»f?SlQ) ou sente la Sagesse. i.
Omnes
De
le fleuve
symbolique qui repré-
ce fleuve sortent les eaux vives
genii, reges etcreatuiae, precationi et
tas, célébrant
summum
regem
lucis,
liymno
insisten-
a quo exeunt quinque
magnifici et insignes i.piimus, lux quiB
illis
orta
suavis qui eis adspîiat :iertius dulcedo vocis
:
ou
radii
secundus» fiatns
quà axiDeUant: qiaai'
tQ8vei|bQmonBqiiG^ qaUltasspeclesfogrmKcnîusque, quftaddIcKvairSioltf soie fiwtm. J5. «upr.,
pag. 9.
•
.
Digitized by i
348
LA KAB9ALB.
grandes eaux par lesquelles les nasaréens
les
les kabbalistes représentent la troisième
de Dieu, l'intellig^ce «ou
Tes^^rit,
comme
manifestation
qui à son tour pro-
duit une seconde vie, image très éloignée de la première*
ou
Cette seconde vie appelée JuscbaiiLin (
le
lieu des formes, des idées), au sein de laquelle a été
conçue d'abord
l'idée
plus élevé et
le
le
de la création dont elle est le type
plus pur; la seconde vie en a en-
gendré une troisième qu'on appelle (abatur, "^iV
le vieillard
mande (eenem
$ui ohtegentem et
le pérs excellent
inconnu et V ancien du
grandmvum mimdt)
Le Père excellent ayant regardé l'abîme,
ou
les
eaux noires
nom
de Fétahil,
tecte
de l'univers
y
,
laissa
les ténèbres
son image qui
,
sous
Alors
commence
aussi
une inter-
minable série d'Éon3 , une hiérarchie infernale
aucun
de savoir que ces
suffit
le
devenue le Démiourgos on rarehi-
est
leste qui n'a plus
^,
qu'on distingue dans
le
intérêt
pour nous*
trois vies
,
cé-
Il
nous
ces trois degrés
Plérème, tiennent
ici la
même nom
place que les trois visages kabbalistiques, dont le
même i
.
(farsufo, KS^*lfi) se retrouve dans la bouche
Antequam
quem Jordanus viva, quae
timus, A.,
creaturae existit.
1 1, pag.
5.
Sumxit Aiiatur et, autem extemplo
conformatus
aqua exsti-
148.
tb.,x n, pog. aii.
tahil
existit per
exstitit
aqua maxima etla0ta..Bi aquÀ vero vivâ, nos vita
a.
Fictus
omnes existôre, Ferho dominus
Jordanus dominus vicissime
port& aperlft, \û fllius, sul
fuit. i6., 1. 1,
aquàm
idgrafli prospeiit.
imago; in aquft istâ nigrâ, ei Fé-
pag. 508.
Digitized by
349
TROISIÈME PARTIE.
de ces
sectaires
et
nous ponTons* nous
arrêter,
d'autant plus de confiance à cette interprétation
nous rencontrons également parmi eux
comme dans
les dix
que
,
Sépbi-
le
Zohar, en trois attri-
buts suprêmes et sept inférieurs
Quant au singulier
rotb, partagées,
i
avec
accident qui a fait naître le Démiourgos et à la génération de plus en plus imparfaite des géniéd subalternes,
ils
sont l'expression mythologique de ce prin-
cipe, d'ailleurs très nettement formulé dans le Code
nazaréen, que les ténèbres et
le
mal ne sont que Taf-
faiblisaement graduel de la lumière divine (ealigo etiam
exititerat
De
tum)
là le
et gaf , Pj'U)
ne
diffère
dans
le
exstitisse
nom
decrenientum
de corps ou de matière (Gèv,
donné au prince des ténèbres^;
pas de celui que porte
le
et ce
même
système kabbalistique (mS^Sp>
«N
détriment
et
H^i
nom
principe
les écorces, la
matière). Les nasaréens reconnaissent aussi deux Adam»
Tun
céleste et invisible, l'autre terrestre, qui est le père
de l'humanité. €e dernier, par son corps
,
est
rœuTre
des génies subalternes, des esprits stellaires ; mais son line est une émanation de la vie divine
1. Ib.^
2.
t. III,
*•
Cette ànde
pag. 126, Onomasticcm.
Àd portam domûs
vitae
thronus domino splendoris aptè posi-
modo septem vit» procréât» qu» a Iakabar Ziw, (in 133, la grande splendenr) e»que clar» soft specieet qplendoresapenièv^entelQiDentes. A., t. m, p. eî. tus. Bt ibidem tria babitacala. Pariqne
ftaeront,
5. 16.,
1.
1,
4.
ni,
5. 16.,
1. 1,
pag. 4i5.
Onomasticon. pag.
190-m
p. i2i et
m.
Digitized by
350
Là kabbale.
4fQi devait petoarner
Te»
son père^ dans les régions
câestes, a été retenue dans, ce monde, séduite par les
puissances laalfaisa&ies» Alors,- le message dont les Jubbali&tes ont font
iihtfi;gé
Tiuige Basiel, nos Jbtécétiques le
rempUr par Gàbridi qni jeoe
:.g]jiand
dans leur eroyance;
rôle
d'aiileiifs
c'est
kd
qui,
'
un
très
çoor
les
jrelever'^de lenr dhnle ét leur ourrir les ^vinea-iluTetoiir
au
i
sein de leur père, apporta
laloi^rkable,
}
.
>
propagée mystérieo-
Bement.par la tradition, jusqu'à ce que saint JeanriBap-
-liate, le- trai
\
à nos.pmmers j^ents
la parole- 4e vie,
prophèie eelonl les Miaréons, la promol*
^uât hautement sur •pounrioiia- iâtor
croirait
nutts
il
droits à .
J3i
les
encone
-
bords du Jourdain
empruntées aux Midraschim
non» 1
suffit d'ayoîr signalé
attention
tNous
autres Iradltions ique et
ïm
au Zakar"*;
es qvi a la plus de
du philosophe.
après eelà nous alUons découTiir Iss mÊines prin-
cipes dans le gnostlcisme égyptien, dans les doctrines
de^j^ilide et 4e Val^tin, on n'anmît.idiis -d'en faire
honneur à
le âv«nt
la philosophie grecque, ni
même
au noOTOaù^i^tomsme d'Al^andrie. Et, ea effst» .d«&6 ce qui nous reste des deux célèbres hérésiarques que nous Tenons de nommer, ifous pommions montrer sans peine les éléments
les
plus caractéristiques de la kab-
4. ^4 n, ^ 3M64i^. 2. Nbvs citerons entre autres la manière dont les nanunéens expliquent laformatioD du fœtus et la part qu'ils y font àchasundee ,
deux parents^
t.
D, p. 41 du Codexjmzareus.
Digitized by
351
TROISlillB PA1ITIB.
baie,
conuM
runité ée substance
S
la formatioD des
ehoses^ d'abord par la concentration, ensuite par Tex-
lumsioa gi»d«eUe de
la
<5ouples èt des quatre «trois
âmes ^,
bres et dès
lumière divine
mondes
les
et jusqu'au laagage lettres
deux Adam,
symbeUipie 4es
de Talphabet
hen à gagner à démontrer
la théorie <des les
nom-
Mais nous n-amiiB
cette «Hiilitudey oar le
but
•que iièv8>nouB tomtnes proposé dians oette det^èreiyai^
de notre
tie
travail,
nous croyons
'«voir établi 'antérieurement qfues qui font la
en^Mnmt
ba^
que
l'avoir aUteint.
Après
les idées tnélaphysi-
de la kabbale ne sont pas
im
à 1ii]^ilesophie fresque; que loin d'èire
fedt
nées soit dans d'Alexandrie,
l'école
païenne, soit dans l'école juive
e&s y «ont
été
importées^
nous avons prouvé en dernier lieu que
k
la 9aitostsDS,
Palestine,
ou
au moins la Judée proprement<âite n'en «t pas eiicore ,
4
1
Continere omnia palrem omnium et extrà pleroma esse nihil, quod extrà et id quod intrà se^iundùm agoitionem et ignoran-
.
et id
llam. frm,f H, 4. 2.
Aq soimnèt des ehoees est le B^os oa Tineffiible, daeeiç du-
quel sortent par couples fous lesÉons qui coosUtuent le Plérôme. liais toutes
mite,
œs
un tase
Iren,, ib, supr,
émaôatioiis se perdraient dans
(î?c;)
qui leur
— Néandre,
donne de
la^
Hist, genêt,
l'infini,
solidité et
du
sans une li-
de là consistance.
Gnostiiiùnie,
article
Ya-
lentin. 5.
La matière
dessus
est le
d'elle est le
monde
le
Démiouigoset
plus infime. Immédiatement au-
les
âmes humaines (Olam ietzirah),
A un degré plus haut, on rencontre les choses spiritueDeSt imufMtuiol (Olam
Iteridi), et enfin le
Pléreme (Aziloath). Â. «upr.
4* Yoy. NésDdxe, ouiorage dti^ p. 210. 9.
Némdre,
p. i76,
Dœtrinê dê Miamu,
.
352
LA KABBÂLB.
le berceau; car, malgré le mystère impénétrable dont elles'
étaient entonrées chez les ddctenrs
gue, nous
de
trouvons sous une forme,
les
moins abstraite
et moins pure, dans
la synago-
est vrai,
il
la capitale infidSe
des Samaritains et chez les hérétiques de la Syrie. Peu
importe qu'ici, enseignées au peuple comme fondement
de la religion,
elles aient le caractère
des personnifica-
tandis que là, devenues le par-
tions mythologiques
tage des intelligences d'élite, elles constituent plutôt
un
vaste et profond système de métaphysique; le fond
de ces idées demeure to^jours
diangé dans dans
formules dont
les
le
même,
rien n'est
les rapports qui existent entre elles, ni
traditions plus
elles sont revêtues,, ni
ou moins
bixarres qui les
dans
guent.
U
partie,
de quelle religion de l'Orient elles ont pu
nous reste donc encore à rechercher de quelle
pour pénétrer immédiatement dans là
dans
les
aeeompa*
les dififérents systèmes
tionnés. C'est le dernier pas
le
sortir
judaïsme, et de
que nous avons men-
qu
il
nous reste à
faire
pour avoir terminé entièrem^t notre t&che.
i. Déjjà Plotin avait
legDOBticîsine
tare
sentie
dtdttoiÊni
remarqué, avec sa profondeur habituelle, que
eu géptal aasimUait
et matérielle
:
les dioses inteUigibles
à
la
Nùtmmi iniélUgiftaminiimnitu^nm
êm8ibH($ d^Uriorifque naturm, i'*Bmié>de,
liv.
IX, cb.6.
Digiiized by
TRÔISIÈMB PARTIR.
3Ô3 *
CHAPITRE
V.
RAPPORTS DB LA KABBALB AVEC LA REUGION DBS GHALDÉEXfS ET DBS PBRSBS.' •
S'il existe quelqae part, dans les limites où nous devons maintenant circonscrire nos recherches , un peu-
ple distingué par sa ciTilisation aussi bien que par sa .
puissance politique, qui
une
influencer
ment dans son tion
ait
exercé sur les Hébreux
immédiate et pi^olongée,
c'est évidem-'
sein que l'on pourra découvrir la solu-
du problème que nous venons de sotdever* £b bien I
ces conditions, nous les trouvons remplies,
même
au-
delà des exigences de la critique, cUez les Chaldéens et les Perses, réunis en une seule nation par les armes de Cyrus et la reli^on de Zoroastrè. Poun!àit-on,,en effet, imaginer dans la vie d'un peuple un événement
plus propre à altérer sa constitution morale, à modifier ses idées et ses
mœurs, que
ce
mémorable
exil,
appelé
Babylone ? Serait-ce donc impunément uns et pour les autres que les Israélites, prêtres
la captivité de
pour
les
gens du peuplé, auraient passé dix ans dans le pays de leurs vainqueurs?
et laïques, docteuris et
soixante et
Nous avons déjà
cité
un passage du Thalmud , où
les
pères de la synagogue reconnaissent formellement que leurs ancêtres ont rapporté de la terre de Texil lés '
23
Digitized by
354
LA KABBALE.
noms des anges, les noms de l'alphabet. Or,
que
les
des mois et
n'est guère
il
noms des mois
même
permis de supposer
accompagnés
n'aient pas été
de certaines connaissances astronomiques
ment celles que bous avons ietzirah, et
que
parés de toute tée chez les fait,
la
les
noms
la hiérarchie céleste
•
qtie
dans
pu
être sé-
infernale, adop-
^ si
expression, l'enveloppe
Mais ce n'est pas
jsur ce lait
connu que nous voulons
mim
l'histoire
du Chal-
et savante mythologie, adoptée
Thalmud, répandue dans
déens dont
ou
Satan se montre pour la première
aussi la partie poétique^ et cette
,
mages. Aussi n'est-ce pas d'hier qu'on a
remarque
déen Icb* Cette riche le
probable-
*
rencontrées dans le Sipher
des anges aient
fois, cliez les écrivains sacrés,
par
les lettres
n'aivons
les
Midraschim^ forme
je puis
me
extérieure
servir de
du Zohar.
depuis longtemps re-
insister. JLaissant les
Chai-
aucun monument de quelque
étendu^ et d'une entière certitude , qui d'ailleurs ont été vaincus
mordiement
ses avant le retour des
et matériellement
Hébreux dans
nous allons m<Hitrer, je ne dis pas
par les Per-
la Terre Sainte,
les prineipeB les
plus généraux, mais à peu pr^s tous
les
éléments de •
i. Je
deymis aussi dire astroUtgiqueaicar^ àpartir de cette époque,
un très grand rôle dans 4es idées relidu peuple juif. Le Tbalmud reeonnatt des jom« heureux et
rinflueuce des astres joue gieuses
des jours néfastes ils
;
et,
même encore
aujourd'hui, les Israélites, quand
veulent se témoigner mutuellement de Tinlérêt, dans quelque
grande circonstance de
4e la
iiftrt
la vie, se souhaitent
des étoiiœ [zxa Sic).
•
une heureuse inttuence
TROMIÊME PARTIS. la kabbale, dans le
Zend .Avesta
religieux qui en dépendent.
355
et les
eommeataires
Nous ferons remarquer en
passant qu'à une époque où l'on ast aussi curieux de toutes
les-
origines, ce vaste et admirable monunjent^
déjà couuu parmi nous depuis plus d'un siècle,
.n.'a
pas encore rendu à la philosophie historique^ la véritable science de lesprit bumainy tous les services qu'elle est en droit
i'm
attendre. Nous' n'avons pas la pré-
tention de combler ce vide; mais nous espérons rendre visible la
tranmission des idées entre la Perse
cpmme nous Tavons déjà
Judée,
fait
et la
en partie pour
les
rapports de la Judée avec Alexandrie.
D'abord, tous les chronologistes, soit juifs ou chré* tiens
V
s'accordent
à dire que
la première délivrance
des Israélites, retenus captifs en Qialdée depuis Nabur
a
ehoddnosor
^
lieu
durant
les premières
années du
règne de Cyrus sur Babylone, de 530 à 536 ans avant Tère chrétienne. C'est dans «etie période
que
si limitée'
se renferment toutes les divergences d'opinion qui
existent
eioKtre
eux. Qr,
i. Scaliger,
sî
nous erojoils aux ealeub
•
•
•
Emendatio tempor.,
p.
576.—Alph. Desvignoles, C^ro-
— Boçsuet, Uist, universelle^ Seder Olam année 3392, et 3390. Raba, ch. 29, p. 86. — David Ganz,
nologie,
t.
p. 582.
t. II.
liv. I,
— Zunz,
les
Vingt-Quatre Livres de
'gSque reproduite dans
le
l'
liv. Il,
Écriture-Sainte, table clironolo-*
tome XVIU de
la Bible
de Gaben.
— Pour se
convaincre de raccord des chiODOiogist^ jui& et chrétiens,
il fiiut
seolemrat remarquer que les premiers ont fixé l'avènement du Gbiîst à la date conTentionnoUo de STiO
m
depuis la créstioii.
Esdras,\,i,
'
.
•
23.
Digitized by
356
LA KABBALB.
d'Anquetil Duperron
S
Zoroastre avait déjà
sa mission religieuse ea549; c'estr-à-dire au torze,
ans avant
premier retour 'des
ie
dans leur patrie.
Il
commeneé moins qua-
captifs
hébreux
âgé de quarante ans;
était alors
de sa vie venait de s'ouvrir,
Fépoque
la plus brillante
et elle se
prolonge jusqu'en 539. C'est pendant ces dix
années que Zoroastre convertit à sa
loi toute la
cour
que Ton croit être
et tout le
royaume du
Hystape
père de Darius. C'est durant ces cUx années
que
,
roi Gustasp,
du nouveau prophète va effrayer
la réputation
jusqu'aux brahmines de l'Inde, et que l'un d'entre eux, arrivé chez le roi Gustasp, pour confondre ce qu'il
appelle
un imposteur,
de céder,
est obligé
comme
tout
ce qui l'entoure, à l'irrésistible puissance de son adversaire. Enfin,
de 539 à 524, Zoroastre enseigne pu-
bliquement sa religion dans
la capitale
*
de l'empire
babylonien qu'il convertit tout entier, en rattachant avec prudence ses propres doctrines aux traditions déjà existantes
^.
moins d'une
telle
révolution
,
de leurs pères au moiment où éclat,
de supposer que ,
Est-il raisonnable
retournant dans le pays eflle
par conséquent quand
.té-
elle
répandait le plus vif devait laisser dans
leur esprit l'impression la plus forte, les Israélites n'en
aient emporté aucune trace, au
moins dans leurs opi-
nions et dans leurs idées les plus secrètes ? Cette ^ande
2.
ZendAvetta^tUi
Vie ie Zoroaitre^p. 07.
'mi:!
Digitized by
357
TROISIÈME PAaiIE.
*
question de l'origine du mal, que jusque-là le judaïsme avait laissée dans l'ombre, et qui est le centre et le point
ses,
de départ de
pour ainsi dire Per-
la religion des
ne devait^eUe pas agir puissamment sur limagi-
hommes de
nation de ces
pour tous choses?
TOrient, aecontumés à tout
par une intervention divine,
e]q[>liquer
les
et
à remonter,
problèmes pareils, jusqu'à Torigine des
On ne
pourra pas dire qu'écrasés sous
de leur malheur,
ils
sont restés
le
poids
étrangers à ce qui se
passait autour d'eux sur cette terre de l'exil ; l'Écri-
ture elle-même nous les montre avec une sorte de com"-*' plaisance
,
élevés dans toutes les sciences
,
par consé^ il
ensuite avec eux
aux plus hautes dignités de l'empire.
Tel est préeisémeht le caractère de Daniel, de Zoro-
babei et de Méhémias
un
rftle si actif
n'est pas tout
:
dans
dont
les
deux derniers jouent
la délivrance
dd leurs
frères.
Ce
outre les quarante-deux mille personnes
qui retournèrent à Jérusalem, à la suite de Zorobabel,
une seconde émigration, conduite par £sdras, eut
lieu
sous le règne d'ArtaxeroeLonguemain , environ soixantedix-sept ans après la première. Durant cet intervalle,
la réforïne religieuse de Zoroastre avait eu le tem|>8 dé se répandre
dans toutes
les parties
lonien et de j^ter dans les
i. Daniel, I, i«
— Esdrat^
I,
cisprits
2; 0, 1.
de l'empire baby-
de profondes racifies.
— Jos^h. ArUiquiLt
liv.
XI,
ch. 4 et 5.
Digiiized
358
LÀ ILABBALE.
Enfin, de retour dans leur pays, les juifs demeurent toujours, jusqu'à la conquête d'Alexandre le Grand, les sujets des rois
ment jusqu'à garder
de Perse;
et
même
après cet événe-
leur entière dispersion, ils semblent re-
comme une
seconde patrie ces rives de VEn-
quand
phrate, autrefois arrosées de leurs pleurs,
regards et leurs pensées se tournaient
Sous
l'autorité
la captivité
à
yen
leurs
Jérusalem.
la fois civile et religieuse des chefs de
(Hmh>
"^H),
s'élète la sjrnagogue
de Ba-
b^lone qui concourt avec celle de la Palestine à Torganisation définitive les points
du judaïsme rabbinique ^ Sur tous
du pays qui
leur a donné asile,
Pombéditah, à Neliardéa, gieuses pole.
non moins
Parmi
rons milel
ils
florissantes
les docteurs sortis le
à Sora, à
fondent des écoles reli-
que
celles
de leur
de la métro-
nous
sèin^
cite-
Babylonien, mort près de quarante ans
avant Tavénement du Christ^ après avoir été le maître
de ce Jocbanan ben Zachaï, qui joue un '
dans
grand
si
les histoiiws kabbalistiques rapportées
rôle
précédem-
ment. Ajoutons que ces mêmes écoles ont produit
Thalmud de Babylone, expression dernière du judaïsme. Rien qu'à l'énumération de
et
le
complète
ces faits, on
peut déjà prévoir que nulle autre nation* n'a exercé sur les Juifs une action plus intime que les Perses; que nulle puissance moralé
n'îi
dû pénétrer dans leur esprit
1. Jost, Histoire générale des Israélites^ liv.
môme,
Histoire des^ hraélites depuis
X, ch. 11
Us Macchabées^
t.
et 12.
— Le
iV, liv.
XIV
tout entier.
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359
TROISIÈMB PARTIE.
plus fortement que
le
système religieux de Zoroastre
commen-
avec son long cortège de traditions et de tiûres.
Mais
le
doute n'est plus possible aussitôt qu'on
abandonne ces rapports purement extérieurs comparer entre les
elles les idées
deux peuples,
bases
pour
les résultats les
plus élevés et les
mêmes de leur civilisation respective. Cependant,
afin qu'on
ne puisse pas nous soupçonner àTavance
de fonder sur des ressemblances fortuites Forigine
isolées et
système dans
\e
purement
que nous attribuons à la kabbale,
nous allons, avant de montrer tous
et
,
qui représentent, chez
2end Afmla^
élémeats de ce
les
signaler en
peu de mots
par quelques exemples linfluence de la religion des
Perses sur le judaïsme en général. Loin d'être une' digression, cette partie de nos recherches ne sera pas la
plus faible preuve de Topinion que nous tenir, et Je
me
hâte d'ajouter que
mon
voulo^ ^u-
intention n'est
pas de parler dés dogmes fondamentaux de
1*
Ancien
Testament: car, puisque Zoroastre lui-même en appeUe sans cesse à des traditions plus anciennes que lui,
n est pas
nécessiaire,
il.
n
boiine critique, de regarder
à sa doctrine
les six
est
pas
jours de la création^
reconnaître dans les six Géhanbars
'
I.
même
permis,
comme des emprunts le
il
jen
faits
si faciles
à
paradis ter-
Le mot Ûâhanbars désigne à la fois les six époqoes de fil' créa'six fêtes destinées à les rappeler à la' mémoire des ÛÀëkig
tion et les (Bf.
BarDoof, CmmèritiOretufle Xài^a, p. 300). Pendant la première
de ces époques, Ormiùd & créé
le ciel
;
pendaut la deuxièdie,
il
a îàt
Digitized by
LÀ KABBALE
du démon
restre et la ruse
forme du ser-
qui, sous la
pre-
pent, vint souffler la révolte dans l'âme de nos
miers parents
châtiment terrible et la croissante
le
^,
déchéance de ces derniers , obligés , après avoir vécu
comme
anges, de se nourrir, de se couvrir de la
les
métaux au sein
dépouille des animaux, d'arracher les
de
et d'inventer tous les arts
la terre,
nous subsistons^; enfin^
le
par lesquels
jugement .dernier avec
les
I
reaa; pendant la troisième, la terré; pendant la quatrième, las végétaux; pendant la cinquième, les animaux; enfin, à la sixième, est né
rhomme
Ce système de
(Anquetil Duperron,
autre prophète
Avesta,
1. 1,
2« part., p. 84).
mède ou chaldéeo, appelé Djernschid (Mquetii Pu-
perron, Vie de Zoroastre^ p. 67). i.
Zend
déjà enseigné avant Zoroastre, par un
la création était
V
'
Onnuzd apprend lui-même à son serviteur Zoroastre que
lui,
Ormuzd', avait donné (ou créé) un lieu de délices et d*abondanoe,
app^ Eerïmé semblaA au
Véeé^â,
Ce
plus beau que le monde'entier, était
lieu,
Béfaèscht (le Paradis céleste). FiiisAliiimane
dans le fleuve qui arrosait cet endroit, l'hiver {ZendAvesta Vendiéad, t. Il, p. lui-même qui saute du
ciel
la
femme
Meschiané.
naître,
264). Ailleurs, c'est
Ahrimane
sur la terre, sous la forme d'une cou-
leuvre. C'est lui encore qui séduit le premier
première
fit
Grande Gouleum, mère de
«
« leurs dispositions et leur dit
Il :
homme
Meschia
courut sur leurs pensées, C'est
il
et la
renversa
Abrimane qui a donné Veau, la commencement,
« terre, les arbres, les animaux. Ce fut ain^i gu^aa
« Âhrimane les trompa, «t
et,
jusqu'à la
fin, le
cruel n^à cherché qu'à
Zéad Àvè»ta^ t. U^ p. S5i et 578). » « Le Dew, qui ne ditqueie mensonge (Âhrimane), devenu pins
les séduire. 9.
« hardi, se présenta
une seconde
fois, et
leur a])porta (au premier
« couple) des fruits qu'ils mangèrent, et par là, de cent avantages a dont cela,
ils
jouissaient,
il
ne leur en resta qu'un.
nos premiers parents, séduits une troisième
 la quatrième fois,
ils
» {Ib. supr.)
fois,
Après
burent du
lait.
aUèrentà la chasse, mangèrent la viande des
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361
TR018IÈMB PARTIE.
terreurs qui l^accompaguent, avec la résurrection des
morts en esprit
et
en chair*. Toutes ces croyances,
on
les trouve, il est vrai,
le
Zmd
Aveita
que dans
la
,
dans le Bam^Deheick ^
non moins
sous une forme
Genèse; mais, nous
le
et
dans
explicite
répétons avec une
conviction parfaite, c'est beaucoup plus haut qu'il en faut chercher la source. •
Nous ne pouvons pas en dire
autant du judaïsme rabbinique
derne que
beaucoup plus mo-
,
de Zoroastre
la religion
^
:
comme nous
qâ'ils venaient
c*e8t le
Ève. Ensuite
ils
de tuer, et se
firent
des habits de lenis
Adam
Seigneur faisant des tuniques de peau à découvrent
le fer, se font
coupent des arbres pour se construire une tente
Au jour de la
et
une hache avec laquelle ;
enfin
ils
charnel lenient, et leurs enfants héritent de leurs misères. 1.
sui:-le-
quel jour peut en rejaillir sur Torigine de la
animaux peaiiz
ici,
nous comprendrons
la demièrei évidence, et
champ
:
du parsisme sont de
allons nous en assurer, les traces
à
ils
s'unissent (76.
supr.)
résurrection, l'àme reparaîtra d'abord; elle recon-
hommes
naîtra son corps; tous les
se reconnaîtront.
Ils
seront di-
deux classes,' les justes et les darwands (les méchants). Les justes iront au Gototman (le paradis) ; les darwands seront de nouveau précipités dans le douâiUi (l*enfer). Pendant trois Jours, les premiers goûteront, ea corps et en âme, lés jouissances du paradis; visés en
les antres souffriront
de
la
môme
suite les morts seront purifiés, « les
hommes
« là,
Ormuzd
il
manière les peines de
seront unis dans une ,
l'i^iifer.
n'y aura plus de méchants
ayant achevé toutes
môme
:
«
Bn-
Tous
œuvre. Dans ce temps-
les productions,
ne fera plus
du même repos. » C'est ce qu^on pourrait appeler la septième époque de la création, ou le sabc lien. Les morts ressuscites jouiront
lât des- Parses. {Zend Àvesta^ .t. n. p. 414) 2.
Après le Zend Avesta,
le
BwM'Dehneh
religieux des Parses. [Zend Avesta^
t. III,
est le plus aiicien Ijivte
p. 537)
L.yu,^cd by
362
LA KABBALE*
kabbale,
si
nous noûs rappelons que
les plas
anciens
maîtres de cette science mystérieuse sont également
comptés parmi les plus
de
la
Miscbna et
les pères
*
vénérés de la synagogue.
à côté des
Si,
les docteurs
plus* sages
maximes sur l'emploi de
la
idées les plus consolantes sur la miséricorde
vie, des
et la justice divine,
on trouve souvent, dans le judaïsme,
des traces de la plus sombre superstition,
il
faut sur-
tout en chercher la causé dans lefiDroi qu'il inspire par
sa démonologie. Telle est, en
abandonne aux
rbcnnme, à tous
les instants
croire entouré de ces
puissance qu'il
effet, la
esprits malfaisants
(CPlWt
de son
ennemis
11121*1*))
exiistence,
invisibles,
que
«
peut se
non moins
acharnés à la perte de son' corps qu'à celle de son âme. Il
n'est pas encore né,
son berceau pour
le
que déjà
l'attendent près de
ils
disputer à Dieu et à la tendresse
d'une mère; à peine a-t-il ouvert les yeux sur ce
monde,
qu'ils viennent assaillir sa tète
de mille périls,
et sa
pensée de mille visions impures* Enfin, malheur
à lui,
s'il
ait
ne
résiste
pas toujours ! car, avant que la vie
complètement abandonné son corps,
s'emparer de leur proie ^
de ce genre,
il
ils
viendront
Eh bien I dans toutes
y a une similitude
les idées
parfaite entre la.tram
I.
Pourtoutés ces tradition^ nous renvenbi^ à deux recueils très
populaires; Tun, écrit en hébreu, est lé Chandelier hminmti) (niiao
lisnn)
;
rautre, en jargon hcbraïco-teutonique
lièrement auK femmes, sous ce
titre
lastueux
:
,
s'adresse particu-
Venez et Voyez (n^T^sr
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363
TROISIÈME PARtlE* dition jnive et le
nier
Zend Ayesla. D'abord, d'après eè deiv
monument,
les
démons ou
les dews, ces enfants
d'Ahrimane et des ténèbres/ ne sont pas breux que
les créatures
mille espèces,
d'Ormuzd ;
il
moms nom-
y en a de plus de
se présentent sons tontes les formes,
ils
ils
parcourent la terre en tous sens pour répandre chez
les
hommes
mande
(c
« les
dews
Ormuzd, quel
dews
mftles, oti sont les
où sont
est le lieu
dews courent en foule de cinquante
((
n Qnel est, àéh
la maladie et la faiblesse
Zoroastre à
femelles, côtés,
où
dews qui afEaiblissent les
les
de cent, de
« mille, dé dix mille côtés, enfin de tous lés cfttés « Anéantissez les
.
' ?•••
hommes
et
(f
ceux qui produisent les maladies, qui enlèrent le
(T
cœur de Thomme, comme le vent emporte les nuées^.»
Thalmud s'exprimè Aba Benjamin a dit Aucune
Voici maintenant en quels termes le
sur le cr
même
«
:
:
créature ne poorrait snbsisteor devant les espHts
mal-
avait la faculté de les voir*.
Abaî
« faisants, ir
ajoute
ce
tourent
i<
ture.
:
si Tceil
Ils sont plus
comme ou
nombreux qne nous
voit
Chacun de nous,
« mille à sa ce
sujet
gauche
nous en-
un champ entouré d'une dit notre maître
et dix mille
clô-
Houna, en a
à sa droite. Quand nous
nous sentons pressés dans une
« leur
et
foule, cela yient
de
présence ; quand nos genoux fléchissent sous
kg
u notre corps, eux seuls en sont la cause ; quanid U nons J
^
\.
Zend Av.,
t. II,
pag. 235
2.
Vendidad sadé,
5.
Zend Av., U, pag. cU13.
t. II,
;
t. III,
du Zend,
pag. 158.
ad., p. 323,
Liyiii^ixi
by
364
JLA
JUBBALE.
semble qu'on a brisé nos membres,
(g
« euxqu'ii faut attribuer cette soufiraoïce
Zend Àyesta, s'unissent
(f
dit le
fc
produisent à la manière des
l'un
à
encore
c'est
^»
«
Les dews,
l'autre et se re-
hommes ^*
» Mais ils se
multiplient également par nos propres impuretés,
honteux d'une débauche
les actes
glements
même
trois choses
aux anges, blent aux 1
par lesquelles
:
comme
:
mais
ressem-
un ils
dans
instant,
mangent,
boivent et se reproduisent à la manière des
mes *. De plua, ib ont tous pour ori^ne
hom-
les rêves las-
qui troublaient les nuits de notre premier père,
pendant et
ils
les anges, ils lisent
d'une extrémité à l'autre de la terre
cifs,
il
démons ressemblent
par lesquelles
et trois autres
hommes
Selon le Thalmud, les
avei^r^ portent des ailes et volent, en
ils
par
dérè-
solitaire et les
inyolontaires que provoque durant le
sommeil un songe voluptueux
ya
à
années qu'il a passées dans la solitude
les
même
aujourd hui encore, chez ses descendants, la
cause engendre les
mêmes effets
De
là,
chœ
les Juifs
V
1. Traité
Berachoth,
fol,
6 recto.
Un
autre docteur va jusqu'à ac-
cuser les démons d'user par le frottement de leurs mains les vê-
tements des rabbins, 2.
3. çoit
i.
Zend Av.,
t.
inm
n»mno, ihzi
Ui^n
»an,
ife.
H, pag. 336.
Un dew appelé fMftém dit lui-même qae, dans ce cas, û concomme une femme qui aeu commerce tmo quelqu'un. Zend t n« pag. 408, KmitttfAiMNfé. Ce passage a été
traduit eu latin par Buxtorf,
dans 8(mlMDtcoii '
Thalmudicum^ 5. 76.
6.
p. 2339.
•
'
mpr,
Yoy. dan&
le
nnin
mmb
pag. 408 verso de
i'édit.
Digitized by
365
TROISIÈME PARTIE*
comme
ches les Parses^ eertaines formules de prière
dont
vertu est de prévenir ce malheur ^ Ëniln^ ce
la
sont les
mêmes
stants.
A
et
les autres,
peine rhonune
Zends, que
les
mimes
fantômes, les
assiègent, les uns
terreurs qui les
à leurs derniers in-
mort, disent les livres
est-il
démons viennent
l'obséder et l'interro-
ger'. Le Daroudj (le démon) Nésosch arrive, sous la
forme d'une mouche, se place sur
emeUement';
ensuite, lorsque Tftme séparée
invisible, elle est jugée
frappe
du corps
par deux anges dont
aux proportions
l'un est Mithra,
mille yeux, et dont la
main
Les rabbins, en conservant
su le rendre plus i<
et le
du pont Tchinevad qui sépare notre monde
arrive près
du monde
mort
le
est le
colossales,
aux dix
année d'une massue^.
même
efiGrayant encore.
fond d'idées, ont
«Lorsque l'homme,
au moment de quitter ce monde, vient à
disent-ils,
u ouvrir les yeux,
il
aperçoit dans sa maison une lueur
a extraordinaire et devant lui l'ange du seigneur, vêtu
« de lumière, <c
la
le
main une épée flamboyante; à
« rant est
saisi
i mou-
corps tout parsemé d'yeux et tenant cette vue, le
d'un frisson qui pénètre à la
fois
son
•
d'Amsterdam, un entrait fort curieux de Rabi Meoa'liem le babyloi.
Ztnd. Av.,
t n,
pag. 406.
— MUMtmr^ édit
pféoédeiile,pBg.Siv«f8oetiNtg. 45reelo.
8.
Zmd Av., X, n, pog. I6Î. Zmd Av„ pag. 316.
4.
ZendAv,,
t.
citée
dans la note
'
'
t. Il,
t.
n, pag. 114, 131.
—
Jb.
t.
m,
pag.
m, 906, 211-
i^iyui^cd by
366
LA KABBALE*
àme fuit sueeessivemaat membres, comme un homme qui vou-
V eqjirU et son corps. Soa i<
dans tous ses
c<
drait changer de place. Mais voyant <[u
er
sible d'échapper,
c(
devant lui et se met tout entier en sa puissant
« Alors, 4c
4
si c'est
il
un juste,
la divine présence se
montre
du corps
lui et aussitôt l'àme s'envole loin
iCette
impos-
est
il
regarde en faoe eelui qui est là
\» k
première épreuve en sueeède une autre que l'on
appelle la qpiestion
^pn)
«
A
peine
ou l'épreuve du tombeau le
wxei
e0(«-il
(UU^n
enfermé dans
le
sé^
a jmlcr^, que Tàme vient de nouveau s'unir à kii, et ir..^
ouvrant les yeux^
k jugei^
il
voit
A
ses côtés- deîrE anges,
Chacun d'eux
à
main
ce
venus pour
<c
deux verges de feu (d'autres disent des ehàtnès de
a fer)^ et l'ime et le corps
« pour
Je
mal
cpi'îls
ont
&mi CeiH
tiept
jugés eo même, temps
ensemUe. Malheur à
«
rhonmie
,«
défeedm I A« prunier coup dont on
ff
ses
fc
s'il
est trouvé coupable* car
.«emoAts «ont compoa. Mais aussilAt
1.
personne ne
Zohar, le
3« part., sect. k^uj, pag.
fond de ce tableau dans
126 verso, éd. Amsterdam. En le
Zohar, nous y avons joiut
2. D'après les kabbalistes, cesépcsttves
T&me
du coi^s
tous ses os-
wa corps est re-
quelques détails empruntés du Kitzour^ pag. 20
V* la séparation de
le
le frappe, tous
membres sont disloqués, au second^
prenant
la
et 21.
sont au nombre de
sfipt
:
Ja vécspitulalion des aoIflB de notre vie ; S» le mooient de la aépuUiire ; 4* Fépreuve ou te jagement du tombeau ; 5* le moment où le nott onooit animé par Tes^ sent lia m(«siue4«9 ve»; e» lescbfttimanÉI île Fenprit viml fer
;
et
;
S*^
T la métempsycose. Zi)lhm, Ib, supr.
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TROISlftlIB PARTIE.
recommence ^
çoQ&truit et le supplice
Ci
tiens doivent avoir à nos
tr^-
Ces
yeux d'autant plus de prix
empruntées presque littéralement au
qu'elles soot
har d'où
i»
ont passé dans les toîts purement rab-
elles
biniques et dans les recueils populaires*. A ces croyan-
une foule d'usages
ces nous pouvons ajouta
tiques religieuses, également
mud le
et par le
commandés par
Zend Avesta. Ainsi
matiQy quitté son
lit,
ne peut
le Parse,
de pra-
et
le
Tbal-
après avoir^
faire quatre
pas avant
de ses reins la ceinture sacrée,
d'avolr< passé autour
appelée Kosti^; aous prétexte que pendant la nuit, été souillé par le contact des-démons,
aucune partie .de son corps ayant de
il
il
a
ne peut toudiOT
s'être jusqu'à trois
On
trouvera, chez
l'observateur de la loi rabbinique, les
mêmes devoirs
fois
baigné
les
appuyés sur
la
mains
et le visage
même
raison*
f
seulement
le Kosti est
remplacé par un vêtement d'une autre forme ^« Le disciple de Zoroastre et le seetateur
du Thalmnd «e eroient
#
^
•
i.
Mèmèf, ittsasges du ZolMr et dtt JKMoiir.
% 5.
Zend Av., t. U, pag. 409, Vendidaduidé. Thom. Hyde, relig, vetenm Pénarmiy pag. 463 et
4.
Orach Chaïm, pag. 54. La
les kabbalistcs.
même
Selon ces derniers,
donne durant le sommeil incapable de défendre
le
tiODs de la mort. Zokar^
et
il
vètenieat appelé
Tàme
supérieure nous aban-
ne nous reste alors que l'àme
corps des esprits iippurs et des
v*
port.»
Tbslmud, TraUé é» Sakbai^ cbap. 5.
4T7.
chose est recomiiiandte par
eect avu.
vitale,
émana*
Voyes aussi
le
8.
Qua^e^ows
(nms
au milieu d*uD« ouverture par revêtu aux quatre coins, de houppes de
^ai») «si un emé on passe la té te,
long, percé
laquelle
et
laine appelées Tzitzith,
^
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368
LA KABBALE
également ebligéB de saluer la lune, dans son premier quaxtier, par des prières et des actions de grâces
pratiques par lesquelles on éloigne d'un mort
nouveau-né
les
démons qui cherchent à
^.
Les
ou d'un
emparer,
s'en
sont ehes tous deux à peu près les mêmes'. L'une et
m'exprimer
l'autre, portant, si je puis
ainsi, la
dévo-
tion elle-même jusqu'à la profanation, ont des prières et des devoirs religieux
pour tous
les instants
,
pour
tous les actes, pour toutes les situations de la vie phy-
sique comme pour toutes celles de la vie morale^; aussi,
quoique la matière ne défaut, est-il
soit
pas encore près de nous faire
temps que ce parallèle touche à sa fin. Mais
la bizarrerie, l'excentricité
1.
Zend
Av.,
d'hui sous le 2.
t.
M,
même
des faits que nous
pag. 513. Cet usage subsiste encore aujour*
nom de SancHfic<Uion de
la lune. (nsiS.i \Z7n^p).
Chez les Parses, lorsqu'une femme vient d'accoucher, on en*
tretient dans sa cbambre, pendant trois jours et trois nuits , une lampe ou un l'eu alliimé. Zend Âo„ t m, peg. S65.7-l!lk. Hyde^ ouyr. cité, pag. 445. Chez les juife le même usage est observé à la mort d*nne personne. On entretient alors ce *qu*on appelle une lampe perQuant aux cércmonies dont le but est d'éloipétuelle (Tan gner du nouveau-né le démon Lilith, elles sont bien autrement
compliquées. Mais on en trouvera la raison et la description dans livre
3.
le
de Raziel.
On trouvera dans
le recueil
de
litanies appelées
lesehu sadéêf
des formules de prières que le Parse est oUigé de réciter au mo-
ment de se couper relles,
avant
423, 424. Des prières
490, juifs
les ongles,
cit
après les fonctions natu-
avant de remplir le devoir conjugal; Zend, Àv^^
dans
les
mêmes
t.
m, p.
417,
semblaMes sont ordonnées aux
circonstances. Voy. Joseph- Karo, Schottlchan
Àrouch^ pag. 2 K03n n>a nxi^n et le Kitzour^ pag. 32 tz'fKV
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TROISIÈME PARTIE.
369
venons de recueillir ne donne que plus de certitude à
la
•
conséquence que nous en tirons; car ce n'est pasassu-.
rément dans des croyances que
et
peut invoquer les
l'on
des pratiques de ce genre
lois générales
de
l'esprit
humain. Nous pensons donc avoir démontré que
la re-
ligion, c*estràrdire la civilisation tout entière des
an-
ciens Perses a laissé des traces nombreuses dans toutes les parties
du judaïsme
:
dans sa mythplogie
céleste,
représentée par les anges; dan^ sa mythologie infernale et enfin
dans
les pratiques
du
culte extérieur. Croirons-
nous à présent que sa philosophie, c'est-à-dire la kabbale, ait seule échappé à cette influence? Cette opi-
nion
est-elle
probable, quand nous savons que la tra-
dition kabbalistique s'est développée de la nière, dans le
même
temps,
et
même
s'appuie sur les
mar-
mêmes
noms que la loi orale ou la tradition thalmudique? Mais à Dieu ne plaise que dans un sujet aussi grave, nous puissions nous contenter, quelque fondée qu'elle soit,
d'une simple conjecture. Nous allons prendre un à un tous les éléments essentiels de la kabbale et Inontrer leur parfaite ressemblance avec les principes métaphy-
siques de la religion de Zoroastre. Cette manière de :
procède^, raître '
V
si elle n'est
au moins Le
rôle
pas
la
plus .savante, devra .pa-
la plus impartiale.
que VEn^soph^ Tinfini sans
nom
et
sans
forme, remplit dans la kabbi^e, est dpnné par la théologie des
mages au temps éternel (Zervane Akéréne),
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%
370
LA KABBALE.
à Tegpace
et d'autres diaent
eeii^
Uœitea^ Or^ nous
ferons remarquer sur-le-champ que le
ou du
lieu abaolu
Hébreux
le
nom même
mier principe,
nom de l'espace
(p)pDf makôm) e$t devenu chez les
cette
de la divinité. De plus, ce presource unique et suprême de
toute existence 9 n'est qu'un dieu abi^trait san$ action directe sur les être»
monde nous
:
,
,
sans commerce efficace avec le
par conséquent sans forint appréciable pour
car le bien et le mal, la lumière et les ténèbres
existent également, sont encore confondus dans son
sein^. D'après la
qous a
sfscte
été conservée
des zervanites» dont l'opinion
par un historien persan
le prin-
cipe dont nous venons de parler, Zervâne ne serait
lui-même,
que
la
2^
comme
la dntronne chez les kabbalistes»
première émanation de la luipière
On
infinie.
reconnaîtra sans effort lè Meïmra dés traduc-
teurs cbaldéens , dans ce^ n^ots par lesquels
lui-même
définit
THonover ou
Ormuzd
la parole créatrice
:
« Le pur^ le saint, le prompt Hpnover^ je vous le dis clairement, 6 sa^e Zoroastrel était avant le ciel,
(c
Duperron, dans les Mémoires de l'Académie des InXXXVII, pag. 584. Tom. II du Zend Av, Vendidad, 76., t. RI, Trad. du Boun-
1. Anquetil
'
scriptions,
2.
t.
•
—
Dehesch, Dans ce livre,
Ormuzd
et
Ahrimane sont appelés un seul
peuple du temps sans bornes.
^
Thom. Uydfi â4 oeter. P«rt. réfig. pog. 897. Alsec^ sont Zervanil» qui aasonint Incem prodijixîsse
Çharistani.
téra tipagorum
qua omneserant spiriteiites, luminoese, domiiiar 8e4 (luod haram maxlma penona, oui Domen Zeran, dvlMls-
penofuis ex Lnce, les. vit
de re aliquà, ex
istà dubitatione
emersit Satanas.
biyitized by
n&TIB*
TR0.IS|Jill9
«
hym%
Teuitt,
mBsA
troupeau
la teero, avant les
avant
« levant Ips ^rbi:e^,
371
d'Ormuzd, avant
le feu, û\&
tf
rhomme
((
Qxist^at, avant tou3 le$ bien^. » C'est
pur, itvaat les dewa, av«at tout
parole qu'Qrmitsd
a çré^
le
Mai$
agit et qu'il ei^iste
mooâe^
elle n'est
monde
le
par cette
c'est
par
même
elle qu'il
pas seulement aiv*
au monde; quoique doonét d$ JKnc, eoumi^
térîçore
eUe remplit
comme
zends^, elle est éternelle
di^eçit les livres
le rôle
de médiateur entre
le
lui;
temps sans
bornes et les existences qui s'écoulent de son sein.
EUe renferme factions
la source et le
modèle de toutes
semblance avec
le
verbe kabbalistique, c'est qu'elle a
un cqrps et une &mo^
d'Ormuzdy *
sèment
;
comme
à
c'est-àr^dire qu'elle est
esprit et parolç. Esprit, elle n'est rien
la fois
moins que l'âme
ce d^nûer le dit lui-même exprès-*
parole ou corps, c'est-à-dire esprit devenu
visible, elle çst ei|
même tomps la loi
Nous trouvons
dfins
1.
Zcrki
2.
Mémoires de VAcadém, des
3. 76.
per^
Enfin, ce qui açhèye de lui donner touto res-
êtres. ^.
3**
les
avec la puissance de les réaliser dans les
,
idu.,
t. II,
et l'univers
*
Ormuzd quelque chose de
p. 138.
Inscript.,
t.
XXXVII,
supr. Voici les propres paroles de l'auteur
:
pa|[.
•
« dans Topinion de Zoroastre, renferme la source et le
620.
L'honover,
modèle de
« toiKtes les perfécUons çles ôtres, la puissance de les produire, et «
ne
s^est
fi
manifesté que par une sorte, de piolaliOD de la part dn
« temps sans bornes êt de oelle d'Ormuid* » i,
5.
Zend Àv„ t. Il, pag. 4i5. Zend Av., l. m, pag. 323
et 593.
24.
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LA KABBALS.
372 toat
à
fait
semblable i ce que
personne ou un visage
Zohar appelle une
le
H
(rj*i2;*^S).
est,
en
effet, la
plus
haute personnification de la parole créatrice^ de cette parole excellente dont
chercher en
dans
le
on a
lui» plutôt
temps
son âme. Aussi
fait
que dans
éternel, la réunion de tous les attributs
que Ton donne ordinairement à .Dieu manifestation, c'est-à-dire, dans
le
et
qui en sont
la
langage oriental,
la lumière la plus brillante et la plus pure. « .
fautr-il
suprême,
le principe
Au com-
u mencement, disent les livres sacrés des Parses, Grec
muad. élevé au-dessus dé tout,
fc
souveraine
avec la pureté
,
,
était
avec la science
dans la lumière du
« monde. Ce trône de lumière (HOD^ID)» ce lieu habité « par (c
,
Ormuzd
mière
»
U
,
est ce
qu'on appelle
renferme en
lui, ainsi
la
lumière pre-
que
Thomme c^
leste des kabbalistes, la vraie science, l'intelligence à
son plus haut degré, la grai^deur,
la bonté, la beauté,
l'énergie
ou
c'est lui
qui a créé , ou du moins qui a formé et qui
la force, la pureté
nourrit tons les êtres
ou
la
splendeur; enfin,
Sans doute on ne peut rien
conclure de ces qualités elles-mêmes et de leur res-
semblance avec
les Séphiroth»
Mais on ne peut s'empê-
cher de remarquer qu'elles sont toutes réunies dans
Ormuzd dont et
le rêle,
par rapport à
à l'espace sans bornes,
i.
est le
.même que
Zend Âv,y t m, pag. SIS. Eugène Baniouf, Commàilali^ *
8. Voy. M..
l'infini,
au temps celui d'A-
Mr U Jaçna,
I«'
chap.
jusqu'à la pag 146.
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373
TRVISIËMË PARTIE.
dam Kadmoo
par rapport à TEnsoph. Et mème^
si
nous
eu croyons Tbistorien que nous avons déjà avait ches les Perses
cité, il y une secte fort nombreuse aux yeux
de laquelle Ormuzd, c'était layolonté divine, manifestée sous une forme iiumaine et tout éblouissante de hi^
mière
11
que
est vrai aussi
les livres
pliquent pas sur l'acte par lequel
monde,
s^ur la
manière dont
il
zends ne s'ex-
Ormuzd a produit
est sorti
que son ennemi du sein de l'Etemel,
le
lui-même ainsi
et enfin sur ce qui
constitue la substance première des choses '.Mais Dieu
une
fois
comparé àrla lumière,
monde subordonnée à un vers considéré
la cause efficiente
comme le corps de la
parole invisible,
n'est guère possible qu'on n'arrive pas
comme des mots isolés de cette ou comme des rayons épars de cette
me. Aussi avons-nous remairqué que
il
à regarder tous
les êtres
rôle
du
principe supérieur, l'uni-
,
éternelle pa-r
lumière infi-
le
panthéisme
gnostique se rattache plus^ ou moins au principe fonda-
mental de la théologie des Parses i. Cette secte est celle
des Zerdusthiens. Voici leur opinion, rap-
portée par Slmristaai dans la traduction latine de vet. Fers, relig,, pag. 28S)
traosmiasse voluntatem
:
et
soam
postquam
Thom. Hyde de
effluxissent
(
3000 anoi,
in formà lacis fiilgentis composiln
in iigurara hunuuiain.
Us disent qu^OninuEd et Abiimaoe ont étiidmméé de Zenran* temps étemel ; qu*Onniud a donné te ciel, la terre et toates ses
S. le
productions. Mais nulle part le sens de ce
mot important
n*est clai-
rement déterminé. 3.
Cependant
Zend Âvesta
{
t.
il
n'est pas sans
U, p. 180),
importance d'observer que dans
Ormuzd est appelé le
corps des corps.
le
Ne
>
Digitized by
,
374
LA KABBALE.
4* D'après les croyances kAbbalîMqués, oittitine d'a-
près
système de Platon, tous
le
ont d'abord
dans
existft
de ce
les êtres
mondé
le
monde une
invisible, bons
forme beaucoup plus parfaite; chacun d'eux a dans pensée di^ne son modèle invariable
montrer ici-bas qu a travers tière. Cette cloncq[>tiôù,
est
confondu avec
nous ,
le
où
les imperfections
le
le
dogme dë la préexistence
dans
le
2end ÂveSta,
de fefouër. Voici comment ce
nom
d que par ferouêr les Parses entendent
a
:
eUacun des êtres doués d'intelligence, son
ce
la pensée
« la tradition
lui.
et
le
On
sait
type divin de
le
ir
d'Ormuzd,
soiis
est expliqué
plus grand orientaliste de nos Jours
a et veille sur
de la mar
principe de la théorie des idées
la trouvons également
nom
par
le
la
ne pent se
qiii
Mè dans
génie supérieur qui l'inspire
Ce sens
est établi tout
à
la fois par
par les textes^ » L'interprétation d'Ao-
qaetil-^Dupenron est parfaitement d'accord aveé celleci
%
et
nous ne rapporterons pas tous
Zend Âvesta qui
la confirment.
un point
gnaler sur
les
passages du
Nous aimbns ûïiéat
si-
particulier de cette doctrine, entre
serait-ce pas la substance des substances, le
fondemeût
(7*)d^) des
M. Bumouf cite aussi im commentaire pehlvi très ancien, où noQS voyons, comme dans le Sépher 4$tii^ah et le Zoto, les deux mondes représentés dans le symbole dHin charlxw em-
kabbalistes
ittttsé ;
le
?
monde
supérieur, c'est la ffiuDme, et la
matière enflammée. Commêni. sùr 1.
C&mmmt.
2.
Voyez
Zend Av,^ t.
t
le
t.
XXXVn^
sor
te
Jaçna, pag.
Précis raisonné
in, pag.
pag. 623.
ie
natm visible,
la
Jagm, pag. 111.
270».
du système théologique de Zoroastre,
593 et les Mémoires de l'Académie des Inscript»,
375
TaOlSIÈMÉ PARTIE. les kabbalistes et les disciples
de Zoroastre, une coin-
eidence très remarqttablé. Nôtié nous rappelons ce
moment i Dieà com-
magnifique passage du Zokar où les âmës, au d'être enTÔyéés sur la terré, rëprfisèilteiit
bien elles vont souffrir éloignées de lui; combien de
misères et de similhirés les ittteiideitt dans notre nibttdè :
eb bien
dans
!
les traditions religieuses des Parses, les
entendre les mtines plaintës ei Ormiizd
féroiiërs font
leur répond à peu près fligées la lutte
de quittér
du
ciel
snrlaterre*. ((
le èiél. il leidr dit qu'ils
pour combattre
y
de la création; lité et
comme Jéhovah à
qu'ils
le
mal
sont nftt pëttr
et le faire disparaître
ne pourront jouir de Finiihorta-
que lorsque leur tâche aura ic
ces âmes, af-
Qnel avantage né
été remplie
retires-totts pas
de ce
que, dans le monde, je vous donnerai d'être dans des
H Corps! Combattez^faites disparate les enfants d'Aliii«
mane; à
(Y
état et
la fin je
vous rétablirai dans votre premier
TOUS serez héùrcnix*
« dans le
A
la fin je
ions remettrai
monde, vous serez immorteb, sans
u sans mal*. »
Un
vieillesse,
antre trait qni nons rappelle les
idées kabbalistiques, c'est que les peuples ont leurs ferouftrs
comme
les individus; e'éBi ainsi
Avesta invoque, souveiit
qnb
ferouër de riran>
le
le
Eend
du pays
où la
loi
de Zoroastre a été reconnué pour la première
fois.
Du
reste, cette
2.
Zmd Av.,
t. II»
croyance que nous rencontrons
pag. 3S0.
.
Liyiii^ixi
by
3TG
LA liABBÂLË.
également dams les prophéties de Daniel % était probar-
blement déjà
très,
répandue chez
les
Chaldéens,
av^t
leur fusion politique «t religieuse avec les Perses* b° Si la
psychologie des kabbalistes a quelque res~
s^blance avec
celle
de Platon, die en a encore dayanr-
tage avec celle des Parses,
telle
qu on
la trouve ensei-
gnée dans un recueil de traditicms fort Anciennes y reproduit en grande partie par Anquetil-Duperron
dans les Méjoioires de l'Académie des Inscriptions^* Bappelons-nous d'abord que^ d'après qiîes,
il
y a dans Tàme humaine
les idées kabbalisti-
trois puissances
par-
faitement distinctes l'une de Tautre, et qui ue demeurent
imies qiïe pendant nôtre vie terréstre élevé est l'esprit
proprement
dit
:
au degré le plus
(piQ^i), pure éma-
nation de rintelligeifce divine» destinée à rentrer dans sa source et que les souillures de la terre ne peuvent
pas atteindre : au degré
le
dessus de la matière est
de
plus bas, immédiatement m-
le
principe du
mouvement
et
la sensation, Tesprit vital (VtBi) dont la tâche expire
sur les bords de la tombe ; enfin entre ces deux extrêmes
du mal,
vient se placer le siège
du bien
libre et responsable, la
personne morale (ITTl)*. Nous
devons
aj^outer
et
le principe
qu'à ces trois éléments princ^aux, plu*
sieurs kabbalistes et quelques philosophes d'une grande
1.
Chap.X«
2.
Tom.
3.
Voy. La
V.
lOetseq.
XXXVn, 2**
pag. 64^4^8.
partie, Cbap. UI, Opinion des kabimlistes sur l'âme
humaine,
L.iyui^L,d
by
o77
TROISIÈME PARTIE.
dans
autorité tres
dont i'im est
de la senaation,
l'idée
du principe
}
l'autre est le type, ou, si
Ton
veut,
qui exprime la forme particulière de l'individu
(m>n% dans
principe vital, séparé
le
la puisBanee intermédiaire entre Tftnie
corps (H^n)
et le
en oQt ijoaté deux au-
le judalsàie'
pSsi,
le sein
KCan).
et s'envole trente jours
du
Cette forme descend
de la femme au
moment de
avant la mort. Ce .qui la rem-
place durant ce temps-là, n'est plus qu'une
informe. Or, établies
ciel
la conception,
ombre
sont précisément les distinctions
telles
dans Tâme humaine par
les traditions théolo-
giques des Parses. Le type individuel sera reconnu sans peine dans le Ferùuër qui, après avoir existé pur et isolé dans le ciel^ est obligé,
comme nous l'avons vu
plus haut, de se réunir au corps. Le principe
vital,
nous
le
retrouvons d'une manière non moins évidente
dans
le
Djan^àont le rôle, dit Tanteur que nous avons
pris pour guide, est de conserver les forces
du corps
et d'entretenir l'harmonie dans toutes ses parties, Ainsi
que
la 'Haïah des Hébreux,
il
ne participe pas au mal
dont l'homme se rend coupable;
il
n'est
de vapeur légère qui s'élève du cœur
qu'une sorte
et doit, après la
mort, se confondre avec la terre. VÂkko est au contraire le
principe
le
plus élevé.
prindpe précédent '
i
i.
'
des Croyances
DT^S). et
est au-dessus,
du mal.
comme C'est
le
une
' .
Moïse Corduero, dans son
nades
Il
est au-dessous
livre» intitulé le
— Voyez aussi
Jardin des Gre-
Rab. Saadiah dans son livre
des Opinions^ sect. YI, chap. 2.
Digitized by
I
378
LÀ KABBALE.
sôirte
dé lumière venue du
(|ttaiid ttotriB cbrpft
telligeiice
Ireintë
de
à
qui doit y retourner,
ciel et
sera rendu i la pouBsière. C'est Tin-
pure de Platon
hi edhnâissanoe
et
des kabbalistes, mais res-
de nos devoirs, à la prévision
la vie future et de la résurrection
ou
la
personne morale, une malgré
en un mot,
la diversité
la
dite,
de
ses
responsable de nos actiôlis devant la
fiicnités et senie
justice divine*.
,
Tâme prop^ment
ébbsdience Inoràlè. Tient enfin
Une autre
distinction
beaucoup moins
11
zends, c'est celle qui, faisant l'homme à l'image de l'univers, reconnaît
dans la conscience humlBuné deux
principes d'action entièretaent opposés, deux herdars^
dontl'un, vënu dit
ciel,
nous porte vèi^
que ràutrè, créé par Ahrimane, lé
mal^. Ces deto piinci]pes,
le bien; tandis
hoiis entraîne à faire
t|ui
cependant n'excluent
pas la liberté, occupent une très grande place dans
niabnud et dans et
le
mauvais
Ânssi le
6*
I.
la kabbale,
désir (3113
y'Vl TST); peutr-être
La conception même d'Âhrimane, malgré son
L*ftiiMi
propreinént
dltie, :
m
la fois
du jugement
et
diemle , se compose de la sensation; 2* le
la pertoimè
1" le principe
Roé ou rintelligence proprement
dite
;
S**
le
Roiian qui paraît tenir
de l'imagination. Ces trois facultés sont
inséparables et ne forment qu'une seule àme. cette partie
dans
%
le
sont devenus le b&n
ils
bon ët le inauvais ange.
elle-même de trois facultés
à
où
de
la
Du
reste, j'avoue
psychoio^e des Parses in*a semblé
le mémoire d'Anquetil. Mém. dê fAead. des liuéip.^
très
que
obscure
pasSftgie eité.
Digitized by
I
379
TROlSlàME PARTIE.
purement mythologique, a
caractère
dans le
été
conservée
kabbale; car les ténèbres et
les doctrines de. la
mal sont personnifiés dans Samaël j comme
la lu-
mière divine est représentée dans toute âa plénitude par l'homme céleste. Quant à Tinterprétation métaphysique de ce symbole, à savoir que le mativtds principe
matière, ou^
c'est la
comme
l'éconse, le dernier degré la trouver sans
disent les kabbalistés,
de Texistence,' ôh pourrait
aucune violence dans
la secte
des zer-
dustiens , qui établissait entre la lumière divine et le
royaume des ténèbres
le
même
digne de notre attention, car c'est
qn-on trouve dans
du code
prmce des
,
encore plus
plus aucienues
cette opinion kabbalis-
ténèbres,
que SaUiaël, perdaUt
de son nom, deviendra, à la fm des temps,
la moitié
un ange de lumière
et rentciBra, avec tout ce qui était
maudit,
grâce divine, u Cet injuste, cet
dans
H impur; dit
.
fait
n'existe pas ailleurs,
il
les parties les
religieux des Parses
tique que le
rapport qu'entre un
ombre ^ Mais un Autre
corps et sôn
la
Un passage du Taçna,
(c
qui ne comprend que
c<
dira l'Avesta; exécutant la loi,
w dans
la
le
mal ; à
demeure des damnés
ce rdi ténébreux la résurrection
il
(les
l'établira
darwands)
,
il
même »
Le
Bùwn-Deheêth ajoute qu'on pouita voir alors, d'un côté
Ormuzd
1.
2.
et les sept
premiers génies
Thom. Hyde; ùwro^ûUk pôg. Z$nd Av, t n, pag. 169.
^
,
de
1
autre Ahri^
etiBS, elmp. tS.
L.yu,^cd by
o80
LA KAifBALË.
maae
et
un
nombre
pareil
ensemble un
sacriiice
d'esprits infernaux, oflbrant
à l'Éternel, Zervane Akéréne
^
*
Enfin, à toutes ees idées métaphysiques et religieuses
nous ajouterons un système de géographie assez étrange
que Ton trouve également, avée de légères variantes, dans Selon
le
le
Zohar
dans
et
Zend Àvesta
est divisée
sacrés des Parses*
les livres
' et le
Baun-Deheidi
la terre
en sept parties (keschvars), arrosées par au-
tant de grands fleuves, et séparées l'eau versée
' ,
Tune de Tautre par
au commencement. Chacune
comme un monde à nature différente
:
d'elles
forme
part et porte des habitants d'une
les
uns sont
noirs, les autres blancs;
à
ceux-ci ont le corps couvert de poils
la inanière des
animaux; ceux-là se distinguent par quelque autre conformation plus ou moins bizarre. Enfin, ime seule
de ces grandes parties de la terre a reçu roastre; les six autres sont abandonnées
maintenant sur listes.
u
au dessus de
« pieds
îious sept
comme chacun
((
Or,
((
à part
2. 5.
composa
ei
la
kabba-
la rapportant, aii rôle le
deux,
un même nombre de
de Zo-
aux dews. Yoici
sujet l'opinion des
Quand Dieu créa
a sept fleuves, et
1.
môme
Nous nous bornerons, en
de traducteur, ce
le
la loi
monde,
il
étendit
forma sous nos
et
terres.
11
lit
également
semaine de sept jours.
de ces cieux a ses constellations
renferme des anges d'une nature particu^
Zend Av., t. m, pafî. 415. Zend Av., t. II, pag. 170. Zend Av^^UlU, pâg. 365.
.
.
TROISIÈME PARTIE. c<
en est de
lière, il
même
381
des terres qui sont en bas*
(c
Placées les unes au-dessus des autres, elles sont toutes
ce
habitées y mais par des êtres de diverses natures,
cr
comme
a été dit pour les cieux. Parmi ces êtres,
il
« les uns ont deux visages, les autres en ont quatre, c<
d'autres
nW ont qu'un.
Ils
i(
davantage par leur couleur
ce
noirs et de blancs.
<c
ceux-là sont nus
:
ne se ressemblent pas il.
en
est
de rouges, de
Ceux-ci ont des vêtements;
comme des vers. Si l'on objecte que les habitants de ce monde sont également sortis
cr
tous
Ci
d'Adam, nous demanderons
s'il
qu'Adam
est possible
« se soit transporté dans tôutes ces régions pour les (c
peupler de ses enfants? Nous demanderons combien
cr
de femmes
ce
existé
il
aurait *eues alors? Mais
que dans
cette partie
de la terre qui est la
« plus élevée et qu'enveloppe le
La
non/ Adam n'a
ciel
supérieur^. »
seule différence qui sépare cette opinion de celle
des Parses, c'est èpi'au lieu de regarder les sept parties
de la terre
comme des divisions naturelles d'une même *
surface, elle
dans
les représente
enveloppées les unes
les autres et semblables, dit le texte,
d'un oignon
Teb 1.
nous
(oSm
sont, dans toute leur simplicité, sans
Zohar,Z*
part.^ pag.
9 verso
et
un
seulement inutiles,
&Am-
devoir d^okserver que
le texte. Noos avons beaucoup de répétitions et de digressions, non maié eztrénkement fiistidieuees et beaucQup trop
né se suivent pas aussi lûen dans
été .obligé d^éearler
aucun ar-
iO recto de rédition
sterdam, sect. Hipn. Nous nous faisons les idées
aux pelures
f Sk)-
n'?;»5
longues à rapporter.
\
382
KABBALB.
I.A
rangemeat systématique le
fond
commun
,
les
éléments qui constituât
des idé^ religieuseg
la Içahbale et
nées sous rin^ueOjCe du Zend Avesta* Quels qu'ea
nombre
soient le
Vimportance^ nous reculerioiis
et
encore devaat la conséquence qui çésulte de ce parallèle^ si
nous n'avioas paiement trouT^ dans
vres sacrés des £arses
les
toute la mythologie céleste et
,
infomala, une partie da la liturgie et vAafud quel(|ue»^
uns des dogmes
les
plus essentiels du judaïsme. Ce-:
pendant, ^ Dieu ne plaise que nous accusions l^s kab-c de n'avoir été que dç
b^listes
d'ayoir adopté sans exavoyen, (ication
,
en se bornant à
£n
qu'un peuple,
les couvrir
thèse générale forte
si
que
; '
ou du moinf sans modi* de ^'autorité des
des kiéçs et des croyances tout i
liyres saints,
étrangères.
serviles. iinjltateui:§
il
,
soit
sur
£ait
exemple
est sans
d un
lui Taction
autrç peuple, en soit venu à abdiquer sa véritable fïxistence,
qui est lexm'cioe 4d ses &cultés intérieures,
pour se contenter d'upe
^si,
d'une
vie, et, si je puis
m'exprimer
âme d'emprunt. Or, il est impossible de comme un fait i^olé, comnie un
.
considérer la kabbale
accident
dws
le
judaïsme;
vie et le cqbut; car si le
elle en* est
ThaUnud
$'est
au
coiitraire la
emparé de tout
ce qui concerne la pratique extérieure, lexécution térielle
dp
la loi
;
elle
mar
a gardé pour elle exclusivement
le dpinaine
de la spéculation, les plus redoutaUes pro-
blêmes de
la théologie naturelle et révélée,
d'ailleurs exciter la vénération
du peuple
^ijl
sachant
montrant
Digitized by
383
TROISl&MS PARTIE.
elle-même, pour ses grossières croyances, un respect inviolable
et
»
rien daas sa
en
lui laissant eniendce qu'il n'y avait
ou dans son culte qui ne s'appuyât
foi
sur un mystère «ublime. Elle tifice,
le
pouvait san^
uster d'fu^
en portant à ses dernières conséquences
le
prin-
cipe de la méthode allégorique. Àussi avons-nous
à quel rang ascendant laire.
elle
elle
a été élevée par
et
quel
Les sentiments qu'elle inspirait autrefois se sont
de nous ; listiques
dans
temps
les plus
rapprochéa
que Sabbataï-Zévy, ce moderne Barchochebas^
\ Ce
un
de Tuni-
instant tous les Juifs
spnt encore les
XVIII* siècle,
les Juifs
les
en s'appuyant sur des idées kabba-
car, c'est
avait ébranlé pour
du
Th^lmud
a su exercer sur l'imagination popu-
«conservés jusque,
vers
le
vu
mêmes
Âdée^ qui» vers la fin
ont excité la plus vive agitation parmi
de la Hongrie et de la Pologne^, donnant ui^ian
sance à la secte des zoharites, des nouveaux 'hassidim, et conduisant des milliers d'Israélites
christianisme.
elle^même^
il
A
dans
le sein
du
considérer maintenant la kabbale en
est impossible
d^ n'y pas yoir un immense
progrès sur la théologie du Zend Avesta.
Ici,
en
effet,
qi^oiquampins absolu qu'on ne le ppnse commHuémefit,
quoique né en principe dans une religion qui reconnaît
un seul être suprême, le dualisme est la pierre angulaire 1.
suiv. — — Bâsnago, Histoire des
Voy. Lacroix, Mémoires de l'empire Ottoman, p. 259
Peter Beer, ouvr. cit„
U
II,
p. 260 et suiv.
'
Juifs, liv. IX, etc.
2. Voy. VÂppendio9
et
à la
fin
de
œ ?oiuine.
Diyitized by
384 de
LA KABBALE.
l'édifice:
Ormuzd et Âhrimane ont seuls une existence
un caractère divin et une vraie puissance;
réelle,
que rÉternely ce temps sans bornes dont l'un et Fautre, est,
En
abstraction.
voulant
du mal, on
bilité
monde
et
on ne
lui
tence.
Ce
,
le
sont sortis
une pure
décharger de la responsar-
a enlevé
lui
ils
dit,
le
gouvernement du
par conséquent toute participation au bien ;
a
laissé
nom
qu'un
avec une ombre d'exis-
n'est pas encore tout
comme dans chent
comme nous Tavons
tandis
:
dans
le
les traditions postérieures
toutes les idées relatives
Zend Avesta, qui s'y ratta-
au monde
invisible,
tous les grands principes de Tintelligence humaine sont
encore enveloppés dans un voile mythologique qui .
les
prendre pour des réalités visibles et des personnes
fait
distinctes
,
faites à l'image
de l'homme. Dans la doc-
trine des kabbalistes, les choses tout autre caractère
fond, la base et
le
:
c'est le
nous présentent un
monothéisme qui
prindpe de tout;
le
est le
dualisme
et
toutes les autres distinctions, quelles qu'elles soient, n'existent plus
unique
et
que dans
suprême,
est
la forme.
et l'essence intelligible, la est;
il
Dieu seul, le Dieu
à la fois la cause, la substance
forme idéale de tout ce qui
n'y a d'opposition, de dualisme qu'entre l'être
et le néant, entre la forme la plus élevée et le degré le
plus infime de l'existence. Celle-là, c'est la lumière; cehii-ci représente les ténèbres.
donc qu'une négation,
Les ténèbres ne sont
et la lumière,
comme nous
l'a•
vous plusieurs
fois
démontré,
c'est le principe
^iri-
L.iyui^L,d
by
385
TROISIÈME PARTI£.
tuely c'est réteraelle sagesse, c'est l'intelligence infinie
qui crée tout ce qu'elle conçoit et conçoit ou pensé par cela seul qu'elle existe. Hais vrai qu'à
s'il
une certaine iiauteur
en est ainsi ;
est
s'il
pensée se
l'être et la
oonfondenf/ les grandes eoneeptions de l'intelligence
ne peuvent plus seulement
exister
dans
l'esprit, elles
né représentent pas de simples formes dont on abstraction à volonté ; elles ont
et absolue
c'est-àrdire
,
qu'on ne peut
l'éternelle substance. Tel est
fait
une valeur substantielle les séparer
précisément
de
le caractère
des Séphiroth, de l'Homme céleste, du Grand et du Petit Visage,
en
i;n
mot de
toutes les personnifications
comme on
voit , des
réalisations individuelles et mythologiques
du Zend
kabbalistiques
,
bien difiTérentes ,
Âvesta. Cependant le cadre, le dessin extérieur du Zend
Avesta est resté, mais
le
fond a complètement changé
de nature, et la kabbale nous of&e, par sa naissance,
un curieux
spectacle
,
le fait
même de my-
celui d'une
thologie passant à l'état de métaphysique, sous Tin-
même. du sentiment
fluence
religieux.
Cependant,
malgré tant d'étendue et de profondenr, qui a été
le
le
système
fruit de ce mouveoient n'est pas encore une
de ces œuvres où la raison humaine fasse un libre usage de ses droits et de sa force;
même
ne s'y
le
mysticisme lui-
produit pas sous »a forme la plus élevée,
car il reste encore enchsuné à une puissance extérieure, celle
de
la
parole révélée* Sans doute, cette puissance
est plus apparente
que
réelle;
sans doute, l'allégorie a 25
'
tA KABBALE.
386
bientôt £ût de la lettre sainte
exprime tout ce qu'on veut
s^rnce de
l'esprit et
mais toujours TeflEst
est-il
,
un signe complaisant qui un instrument docile au
de ses plus libres inspiratiçms;
que ce procédé
d'un calcul ou d'une
même
,
qu'il soit
illusion sincère
,
cet art
d'abriter des idées nouvelles sous quelque texte séculaire, est la consécration pJiiilosopliie* C'est ainsi
d'un préjugé
que
la
fatal à. la -vraie
kabbale, quoique née
sous l'influence d'unc^ civilisàtion étrangère et malgré Iç pimtbéi£|m§
qui est au fond de toutes ses doctrines^
a cependant un
caractère religieux et natipnaL C'est
i^asi qu'en se réfugiant sous l'autorité de la Bible et
epsuite de la loi orale, eUe
a
conservé
to^ites las
ap-
parences d'un système de théologie, et de théologie judaïque. Jl restait donc encore ^ pour la jhire entrer
dans
rhistoii*e
et de l'I^uinfuiité À à ^la montrer sous son yrai comme un produit naturel de l'esprit
de la philosophie
détruire ces qip^rences jour, ç'est-à-dire
bumain; Ce s'est
piiogrès^
,
.et
comme nous IVons
déjà dit,
accompli lentement, mais d'une manière d'autant
plu9 sûre^. dans la capitale des Ptolémées* Là, en les tr^^iditions
hébraïques franchirent pour
la
effet,
première
du sanctuaire et se répandirent dans le monde, mêlées à beaucoup d'idées nouvelles, mais
fois le seuil
sans rien perdre de leur propre substance. Les dépcH sitaires
de ces vieilles traditions, en voulant reprendre
un bien
qu'ils supposaient leur
i^partmir, accu^-
lirent avec ardeur les plus nobles résultats de la phi-
Digitized by
387
TBOiftIÈllB PAETIB.
losoplue grQcquQ, les confondant de plus en plus avec leurs propres, (myanees. fi'tm autre •eAté,4es prétendus
de la
liéritieits
civilisation grecipie,
s'accoutumant peu
à peu à ce mélange^ nesengèrent phis qu^lui 4oiifMr l'organisation d'un riutiiîtion,
&y8tènie
où
le
raisonnement et
Ja filitlMophie et la thédogie 4s^ieat
fttre
également représentésu C'est ainsi que se forma l'école d' Ale^iuidrie, ce
résumé
brillant et ipreibnd
les idées philosophiques et rdyigieuses
Ainsi s'explique la ressemblaiiee
que :nous avons
dire Tidentité
,
de tMtes
de l'antiquité.
j'oserais
presque
trouvée, sur tous
les
points ^entiels, entre le néoplatomsuse el la kabbale*
Hais une
mun
à»
fois entrée
l'aspisi
par cette voie dans
le
fond
com-
humain, la kabbale n'en continua pas
moins, chez ies juifs de la Palestine, à se transmettre eaœbiaireQOkaiil
d'élus
fft
.
par la tradhien dans un
j^arder comme
à
petit icemle
le secret d'Israël,
C'^t
m qu'elle
du
a toujours été enseignée jusqu'à
JS^JuaTé Ici
^est h ^voir
oemoiefice :
m
la .publication
tumvel a#drè Ae recher-
Quelle influence la kabbale a. exercée
sur la phiksephie hermétique et mystique qui a jeté
en JSurope un
si
XV* Jusqu'à
fin
>la
éclat depuis le
commencement du
d« gonp sîèek , dont Raymond hxAiê
comme le premier et François mM^ fielmont eswne k damier rêprésestaoïL
peut Hrfi regardé euricos
Ce sera peut^tre
le sujet
ponfEà tire negavdé
d'ua second ouvrage qui
comme, b tampiémcat decehiird# 25.
388 Mais
LA KABBALE. le
but que nous nous sommes proposé relative-
ment au système kabbalistique proprement peasons
l'avoir atteint
et
,
dit
,
nous
ne nous reste plus qu'à
il
énoncer^ dans une récapitulation rapide > les résultats
que nous croyons avoir obtenus. .1®
La kabbale
n'est
pas une imitation de la philo-
sophie platonicienne, car Platon était inconnu dans la Palestine où* le système kabbalistique a été fcmdé; en^ suite
les
,
deux doctrines , malgré plusieurs
traits
de
ressemblance dont on est frappé au premier coup totalement Fune de l'autre sur les points
d'ceil, diffèrent
les
plus importants.
2""
La kabbale
n'est
pas une imitatipn de
l'école
d'A-
lexandrie; d'abord parce qu'elle est antérieure à l'école d'Alexandrie ; en outre parce que le judaïsme a
toujours montré'
une aversion instant
où
il
et
à
de
l'égard
la civilisation grecque
une ignorance profondes, dans le
plaçait la kabbale
au rang d'une
même
réTélar-
tion divine. '
3*
La kabbale ne peut pas
être regardée
comme l'œu-
vre de Philon^ bien que les doctrines de ce théologien
philosopha renfimnent un grand nombre d'idées kabber listiques.
Pbilon n'aurait pu transmettre ces idées à
ae^ compatriotes demeurés en Palestine^ sans led initier
en
même
temjjs à la philosophie grecque.
Il étsût
incapable^ par la nature de son esprit , de fonder
doctriae nouvelle. ver, dans les
De
plus,
monuments
il
serait impossible
.da
une
de trou-
judaKune, les moindres
Digitized by
389
TROISIÈME PARTIE.
traces de son influence. Enfin, les écrits de Philon sont
plas récents que les principes kabbaUstiques dont on
trouve soit Tapplication ,
soit la
substance, dans la
version des Septante^ dans les proverbes de et
dans
W
de
le livre
La kabbale
nisme^ car tous
la
n'est les
Ben Sirah
Sagesse.
pas un emprunt fait au christiar-
grands principes sur lesquels
elle
s'appuie sont antérieurs à l'avènement du Christ. *5*
Les ressemblances frappantes que nous avons
trouvées entre cette doetriiie et les croyances de plu-
nombreux
sieurs sectes de la Perse, les rapports
zarres qu'elle nous présente avec le
et bi-
Zend Avesta,
les
traces que la religipn de Zoroastre a laissées dans toutes les parties
du judaïsme
et les relations extérieures qui,
depuis la captivité de Babylone, n'ont pas cessé d'exister entre les
ont
fait
Hébreux
et leurs anciens maîtres,
conclure que les matériaux de la kabbale ont
été puisés
dans
la théologie des anciens Parses
nous croyons avoir démontré en
emprunt ne
l'unité absolue
et
dans
:
mais
que cet
formes diverses,
elle
comme
sives et providentielles
dans son sein,
la nature, elle a substitué
de cause et de substance.
la formation des êtres
deux pouvoirs ennemis, les*
même temps
détruit pas l'originalité de la kabbale; car,
au dualisme en Dieu
pUquer
nous
de
les idées
Au
lieu d'ex«
par un acte arbitraire de
nous
les représente
comme
des manifestations succes-
l'intelligence infinie. £nfin,
prennent
la place des
person-
nificationsréalisées, et la métaphysique succède àla my-
Digitized by
LÀ 1UBBALJ&* thologie.
Nous ajouterons que
loi nniveieette*
de
l'esprit
telle
nous pasait
humain. Point
être la
d'originalité
absolue; mais aussi, d'un peuple et d'un siècle à autee; point, de servile imitation. Quoi
sions faire pour conquérir, dans le
un
que nous pris-
domaine des sciences
morales, une indépendanee sans limites; la ohaÎDe de la tradition se
découYortesi
montrera toujours dans nos plus hardies et- si
immobiles que nous panusûons
quelquefois sous l'empire de la tradition et de l'autorité,
notre intelligenee fait ducheminjaoB idées se trans-
forment avec
la puissance
même
qui pèse sur
«né iévolntion*est sur le point d'éelater.
elles, et
APPENDICE.
_ 1.
M SECTE DES NOCmOX HASHMi: La secte kabbaliistiqae des Zobarites a été précédée par oelledes namtmÊm 'Easgidim. c'est-à-dire des noaTeanx saints^ on des nooveaux piétistes S fondée en 1740, par un raUnn polonais appelé IgraUfl Bwdsehem, ou Israël le Thaumaturge % et dont le centre étidt la ville de Medziboze, dans la province de Podolie. En peu de temps •
elle s'étendit,
non seulement dans
la Pologne,
mais dans toute
la
Yalacbie, dans la Moldavie, en Hongrie, particulièrement dans les enirirons
de la Galicie, et aujourd'hui encore
a son culte,
éteinte. Elle
elle est loin d'être
ses livres, ses docteurs à part, désignés sous
nom de JmUi {Ttadikim)^ et prenant ses arlioles de foi pourTexpresi^n complète, pour l'expression unique de la vérité; telle qn*il lè
est
donné à l'homme de
la
connaître ici-bas, elle repousse toute
autre influence, tout élément de civilisation et toute culture qui -
'
•
•
.
.
gfiaéai tous leiumi de 'Hassid (T^Dn) quiconque tfi dlstingae parmi eux par une stricte observance de toutes les lois religieuses. 1. lifltliitfli déiigiMiit fln
une
Jointe à
vie ascétique et entièrement vouée à la péalleiiflè
1a piété le bat et l'occupation 2.
nom.
Le nom de Baalschem Il
de toute sa
(C3\Z7
;
edai qui
fait
éB
vie.
Sj?!) signifie littéralement
le
maître
du
s'applique à certains kabbaliates pratiques, à qui l'on accorde la vertu
d'opérer des miracles et des cures merveilleuses au
moyen des
différents
noms
de Dieu au mo^en d'une sorte de Ibéurgie kabbalisUque. Voy. le texte, Z* parUe, ,
eh. III.
Digitized by
392
LA JUBBALE
n'eet pas sortie
aux
de son
que
efforts
sein. Elle oppose la pins énergique résistance
fait le
gouvernement russe pour
doute pour convertir à la religion nationale
civiliser, et
les juifs
sans
répandus
dans ses immenses possessions. Elle a pris pour base de sa doctrine le Zohar» mais en substituant, pour la multitude, la foi aveugle
aux nisoanemeDts métaphysiques»
et
en tempérant par une
mo-
de la vie contemplative. Plus elle a rejeté ouvertement toutes
lale semi-épicurienne, les Austérités
flanche <}ue les anciens kalibaUstfls, les pratiques extérieures
,
tout Técbafaudage des préceptes thalmu-
diques, incompatibles, à ses yeux, avec une connaissance plus
profonde de
que et
à
la
nature divine. Elle ne reconnaît pas d'autre culte
la prière élevée jusqu'à la
contemplation, jusqu'au ravissement
n'admet pas d'autre enseignement, outre
l'extase; elle
har, que Tinterpiétation
symboQque des
bouche des putêB,
c*estnàHlire
kethbalistique, que
le
juste est
le
Zo-
écritures saintes dans la
de ses ohe&. En vertu de ce principe reœpioHon de Vuniven , elle accorde à
ses chefs des pouvoirs spirituels d'une nature extraordinaire,
comme
celui d'absoudre
l'homme de
imminent
guérir par sa seule prière des maladies les plus in-
,
de
curables; mais
le
À
cette intervention
ses péchés, de le délivrer d'un
danger
la condition que celui qui souffre aura foi
sumatuieUe. Du
dans
reçte, cette intervention n'est
absolument indispensable, chacun peut obtenir les
pas
mêmes résultats
en s^missant étroitement à Dieu ; car dans cette union mystique est la véritable science, la véritable puissance et l'accomplissement de tous
nos vœux. A ces idées viennent se mêler de superstitieuses légendes, des habitudes grossières et des préjugés de toute espèce, fruits de l'ignorance,
de
la
dégradation civile et d'une misère séculaire.
Un hopme de beaucoup
d*esprit et
de savoir, qui, aprte avoir
traversé les plus étranges vicissitudes» après avoir
connu toutes les dans la
superstitions et toutes les misères, s*est reposé finalement
philosophie de Kant, Salomon laissé
avait été
aMié. Nous croyons donc bien »>
1.
Maïmon, dans
ses
mémoires *, nous a
quelques détails assez piquants sur cette secte à laquelle
,
taire
•
Salomon Maimon'ft Leùeusgeschichie, von ihm
il
en traduisant ici. quel•
.
sclbit yeschrieben
und heraus-
gegeben von K. P. Moritt. 2 vol. in-13. Beriio, l7U2. L'extrait que nous allpus traduire apparUflot
m
t.
chap. XIX.
Ir
393
PPBNDlGfi. ques passages de son rare
]\m trop pea connu et
mais auparavant nous regardon/s
;
nir nos lecteurs que
derenu extièmejnent
comme un
devoir de préve-
Salomon Maïmon, à l'exemple de son maître en
philosophie, à l'exemple de Kant, dont au reste le scepticisme, est d'une sévérité
il
n'a guère pris
que
extrême pour toutes les opinions
mystiques, et parliculiôiement pour la kabi)ale; sans doute pour
Mre
oublier son exaltation première. Voici
donc en quels lennes^
après avoir traité avec beaucoup de rigueur les kabbalistes pratiques» les thaumaturges, les auteurs
de cures merveUleuses an moyen des
noms divins,
le
il
s'exprime sur
des fondateurs de
la secte
compte des kabbalistes
spécuiatiis,
des nouveaux 'Hassidim.
àme plus noble, se propoun but bien autrement élevé. Persuadés que pour être utiles à
« D'autres, d'un génie supérieur, d'une
saient
Ja (Danse générale et à leur cause particulière,
ils
avaient )>esoin
de la confiance du pêiq[»le» ils voulurent prendre sur de Fascendant, mais pour Téclalrer. Leur plan étiMt donc tout à
d'ètre'investis lu!
la fois
pohtique
et
moral. D'abord on put croire qu'ils voulaient seu-
lement débarrasser Forganisation morale
abus qui
s'y étaient introduits;
et religieuse des juifs des
mais ces réformes partielles devaient
nécessairement fiure crouler le système tout entier. € Les principaux points sur .lesquels portaient leurs attaques étaient les suivants
Là
;
sciencir raUbiniqtte^ qui
ptifiér les préceptes religieux et
de
les
au
lieu
de aîniT'
rendre intelligibles pour-tous,
tend au contraire à les compliquer et à les rendre incertains; qui,
en outre, s'attache exclusivement à l'étude de
cuper surtout des moyens de
diq^tions de
la
la loi,
cette loi, entièrement
lieu
de s'oc-
tombées en désuétude, couuua ^
celles qui règlent les sacrifices, les purifications et
du même genre, sont
au
mettre en pratique. Ainsi, certaines
quelques autres
approfondies avec autant de soin que celles
dont Tusage n*a pas cessé. Us reprochaient enfin à cette même, science de ne tenir compte, dans la pratique elle-même, que des cé-
rémonies extérieures,
et
de perdre de vue leur but moral.
Ils s'atta-
quaient, en deuxième lieu, à la piété mal entendue de ceux qui se
li-
hommes dont nous parlons s'efforçaient sans doute'de pratiquer la vertu ; mais comme la raison n'était pas la^
vraient à la pénitence. Les
sourde leurs croyances, finisse idée
dé Dieu
et
et
que par là
de ses attributs,
même
ils
ils
se
fiiîsiûeht
,
une
devaient néceBafùrement
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394
.
IsÂ
.
lABBALB.
méoorinaître aussi la vraie vertu et s'en créer une d'après leur
ima-
gination. Aussi, tandis que l'amour de Dieu et le désir de lui ressem-
dû les porter à se soustraire à l'esclavage des sens et des à se conduire diaprés les lois d*une volonté libre guidée
bler auraient
passiaos, et {ttr
li^nleon,
ils
lèQx»pMioi» eu
dienâiaieiit liien plutôt dètrajflant
en
même
à
anéantir leurs seos-et
lènsps leurs ibnses pUes-mè-
mes, comine je fal démontié idllenrs par quelques exemples déplo^ rables. « Les réformateurs
ou édaireurs demandaient au contraire,
comme
condition indispensable de la vraie vertu, la sérénité de l'àme et un esprit disposé
à
toute espèce d'activité
permettre, mais
ils
;
ils
ne se contentaient pas de
reoommandaieDt l'usage modéré de toutes
les
cuhe divklooBsislaità se détaeherlâMMlduooips, «Ml-è-dirs à détourner leur pensée de tout ce qui n*est pas Diea,.8ans en excepter leur mot individuel, et à s'unir complètement à Dieu de là une sorte de négation d'eux-mêmes, qui leur faisait mettre sur le compte de
jouiSBaBoes, afin de oonsorver cette sérénité si prédeose* ^«eor
;
la divinité toutes les actions qu'ils commettaient dans cet état.
» Leur culte était donc une espèce de piété spéculative à laquelle ils
n*a8Signaient ni heure ni fiwmnle partiGalière>, laiesam
s'y
limr selon
le degré
de perlBcticHi anquti
il
élait
chacun
parvenu ; ce-
pendant Os cbofsiBsaient de préférence les beures destinées au ser-
ûBkM du culte; ils
vice
dont
j'ai
contemplation de .
8*y appliquaient surtout
à ce détachement avant dans
parié, c'est-à-dire qu'ils se plongeaient si
devant eu»;
la perfection divine,
4 les eu
que tout
croire, ils n'avaient
la
le reste disparaissait
même plus
conscience de
leur propre coups,' qui, assonBent-iis, élait privé dans ces
momenls-
làdetonteeeBSiraté.
»
llÉis,
comme un aussi complet détaBhement n*est pas dioss fih ils s^efforçaient, au moyen de diverses opênHmm mé-
die à obtenir,
caniques^ telles que le
mouvement
état lorsqu'une distraction
et les cris,
quelconque
les
de rentrer dans cet
en avait
tirés, et
de s'y
maintenir durant toute la durée des exercices pieux. C*était chose comiqtte de les toit firéquenunent intenomine leurs prières par des
efidamalions ôtitinges, par des gestes ridicules adressés à Satan,* œt
ennemi invincible qui cherchait malignement à les troubler durant leurs prières, et qu'ils repoussaient par la
menace
et l'insulte;
L.yu,^cd by
395 maintes
fatigués par la violence de cet exercice, ils tombaient
fois,
évanouis à la «
ûn de la prière.
PlnstoiifS' niriS» sectafeeuis
de
cette doctrine, interrogés sur ce
qui oecii^l leur "pensée ddrant ces lûngs Jouis où ils se promenaient olsil^ la pipe à la boodie, répondaient c qnils pensaient à Bien f » Mais, pour que cette réponse fût qu'une étude constante de
la
avaient de la perfection divine
qu'ils
point ainsi,
comme
satisffiisante,
il
eût fann
nature les aidât à compléter les notions or,
;
comme
il
n'en était
leurs connaissances naturelles étaient
traire des phiB restreintes, cette concentration
au con-
de toute leur
activité
un ffoint unique «t* qui devait Im édnpper sans cesse, ed^tnail nn était ccMitre natùrè. Bb ootue, pour* pouvoir aittribner leurs
sur
acKonsà DMflVè<]rt
fàllu
que ces actions eussent pour mobile une
connaissance exacte des attributs divins; étaient-elles, au contraire, le résultat
de leur ignorance,
d^excès étaient mis sur
que «
il
arrivait infailliblement
compte de la divinité ;
qu'une foule
c'est
du
reste ce
les suites ont trop bien prouvé.
B est d'ailleurs ûcile de comprendre cornaient cette seetè se ré-
pandit
de
le
si ^fomplenent, et
fiiveér auprèfrde
pom^iioi la nbuvrile doctrine trouva
b
lanu^^tve iMfffle de
nalton
:
t^t
l'amour de roi»
siveté et de la vie spéculative chez cette foule vouée à l'étude dès sa
naissance, la sécheresse et la stérilité de la science rabbinique, l'en-
nui des prescriptions cérémonielles dont la nouvelle doctrine voulait
alléger le fardeau, enfin la satisfaction qu'y trouvaient
un pen-
diant naturel à Texaltation et le goût du mervÔQleuXf tout explique le ildt
d'une manière plos 4tte suIBsuite.
« Dans l'origine, les ifaMiins et les dévots de la viellfe espèoe dierchèrent à s'opposer au développement de cette secte qui n'en obtint pas moins
le
dessus pour les raisons que
mosité devint très vive des dfcux côtés fkire ^
je :
viens d'énumérer. L'ani-
chaque
parti
chercha à se
des adhérents, une scission s'opéra parmi le peuple, et les opi-
nions forent partagées.
« Je ne poavais à cette époque me iSmier une idée exacte de cette setete
et
ne
savais trop qu'en penser, lorsqu'un jeune
homme, dqà aux su-
incorporé à la société, et qui avait eu le bonheur de parler périeurs face à face, vint à passer par l'endroit
n'eus garde de laisser échapper une
si belle
où
je demeurais. Je
occasiou, et demandai à
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396
LA XABBALB.
rétntDger quelques renseignements sur Torganisation intérieure de
manière dont on y
cette secte, sur la
était
admis,
etc.
L'étranger, qui n'avait pas encore dépassé le premier degré dlni-
«
ti^Uon, ne saTait rieu toudiant rorganisation intérieure et ne put
m'en spsmoén ; mali, quant au mode d^adraission» il m'assura que c'était la diose la plus simple du monde. Quiconque se sentait le déiBir dtoiver à la perfection sans savoir comment il pourrait .satisfiiire à ce vœu ou comment il se délivrerait des obstadee qui se Tien
trouveraient sur sa route, n'avait qu'à s'adresser aux supérieurs, et eo ipso le voilà
membre de
cette société.
Il
n'était pets
même
néces-
saire (comme cela se pratique avec les médecins) d'entretenir les clie& de ses infirmités morales ni
meioé jusqu'alon;
du genre de
Wtii^
la distance «
et
dans
le
l'on avait
sublimes*
pour eux, Tavenif n'àvait point de
les plus secrets ireplis;
voiles, et la distance
que
^ T ^saàsDi Jusque
le cœur humain jié^Bûimtmàêif^
dans
vie
dans l'espace disparaissait à leurs yeux
comme
temps.
Leurs prédications et leurs leçons morales n'étaient pas méditées
ordonnées à Tavanoe d'après un plan régulier; car ce moyen,
généralement usité, ne saurait convenir qu^à celui qui se regarde
comme distant,
agissant par
luhméme
et distinct
de la divinité;
ces supérieuis ne considéraient au contraire .leur enseignonsnt
comme
divin, et par conséquent
le fruit
de l'anéantissement d'eux-mêmes devant Dieu
comme
infaillible,
que lorsqu'il
lorsque la parole leur était inspirée {ex tempore), selon circonstances et sans qu'ils y missent « Bncbanté
de cette description, je
aucunement du
priai l'étranger
était
c'est-à-dire
,
le
besoin des
leur.
de
me commu-
niquer quelques-unes de ces divines leçons; alors, se frappant le front de la main,
comme s'il
eftt
attendu Tinspiration d'en haut et
agitant sans relâcbe ses bras qu'il avait
tourna vei^ rnoi d'un air solennel et o(
à demi découverts,
commença de
Chantez à Dieu un nouveau cantique
;
« i;ûon des saints (Ps. Ii9, v. l.). Voici
€ expliquent ce verset
:
il
se re-
la sorte:
sa louange est dans laréu-
comment nos supérieurs
Les attributs de Dieu, être tout parfoit,
« doivent nécessairement surpasser de beaucoup les attributs de « tout dire limité ; sa louange,
comme
eK(Nression
de ces
« doit donc également surpasser toute louange donnée aux
attributs,
hommes.
397
APPENDICE.
« Or, jusqu'à présent , quand on voulait louer Dieu, on se bornait à « lui reconnaître certaines puissances surnaturelles,
comme
de dé-
« couvrir l'inconnu, de prévoir Tavenir, d'agir immédiatement par
«
fia
« «
(les supérleius)
simple Tolonté,
hommes pieux
Mais maintenant «jae les
etc.
sont également amiables d*acoompUr ces mer-
TeiUes, et que Dieu n*a aucune prérogatlira sur eux & cet égard, il « faut songer à trouver une louange nouvelle qui ne puisse se rap-
a porter qu'à Dieu seul. » «
Tout ravi de
celte
manière ingénieuse d'interpréter
ÉcntureSy îe suppliai l'étranger de
les Saiiite»-
me citer eucore quelques
explica-
tions de ce geuro, et celui-ci» toujours dans le feu de l'inspiration,
continua en ces termes
Dieu descendît sur «
ils
:
Tandis que
lui (n,
interprètent ces paroles
« son activité personnelle, « de l'Esprit-Saint a instrument
c musicien «
Uvre des
;
il
il
:
le musicien jouait, Tesprit
Tant que l'homme n'a pas renoncé à
est incapable
de recevoir l'inspiration
faut pour cela qu'il se considère conune
purement
passif.
(le seiyiteiff
de
Void comment
Rois, 3, 15). «
Ce passage
de Dieu)
:
ilevient semblable
alm l'Esprit de Dieu descend sur lui»
.
un
donc Quand
signifie
le
à rinstrumenty
»
€ St maintenant écoutez encore, poursuivit l'étranger, l'explici« tion
de ce passage de la Miscbna où il
est dit
«
«
11
:
Que l'honneur de ton
'
a prochain te soit aussi cher que le tien. »
Nos maîtres expliquent ces paroles de la manière suivante ; est certain que personne ne peut trouver de plaisir à se faire de
« l'honneur i soi-même, ce qui serait tout à &it ridicule; mais
il
« est tout aussi ridicule d'attacher trop de prix aux témoignages « d'honneur qui peuvent
nous
élre rendus
par un autre, puisque
« nous ne saurions réetlement acquérir par là une valeur supérieure «
à
«
il
celle :
«
que nous possédons. Aussi
le vrai
Que l'honneur de ton prochain
sens de ces paroles est-
(c'est-à-dire
que ton prochain
« te rend) te soit aussi indifiérent que le tien, (que celui qué tu te *
« rendsàtoi>mèi^e).» 1.
Celte interprétation repose
signifie à la fois
sur deux équivoques. Le
un instrument de musique
mot hébreu 'f^2 Ce mot est
et l'action d'en jouer.
précédé de la préfixe 3 dont la signification est également double la traduire
à la
fois
par lorsque, tandis que {tandis que
par coiam^ semblable à,
{le
musicien devenu semblable
le
à un
;
car on peut
musicien jouait^, et instrument). A. F.
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398
hk KABBALE.
.« j|8
Vemilktm tepa»-
ratai oonfQBâa d'adadrotioD devant
de l'ingénieuse ex^gôee sur laquelle
aées, et tout émerveillé
on
les
i^puyait. «
Mon
imagination s'exalta vivement à
tion, et devenir
membre de
cette
la suite
vénérable société
de cette descripfvit
dè&rlorS'POB
ûU» le voyage de H où xésidfat le cbef 8upK6iii»B**% fattendis a?ec im^enop la fia de mon servage dès que le tenue en fot amv6 et que feus i^ctt'im payement, je commençai mon pèlerinage au lieu de retouroer daos mon domicile qui n'était éloigné que de deux miUtiii le voy^e n§ rou lepltts ^n)eD)l; msl,
bi#Q décidé de
;
4|ird pas
moins de plusieurs semaines.
« Aussitôt arrivé à n'^eus rien
M
,
et
de plus pressé que de
que j'allais immédiatement
lui
à peine reposé de mes 4È»iiré8^té. Mais on
que j^eone
me dit que je i sevenir le
ne pouvais encore é,tre
introduit ches lui *
samedi suivant comme
les autres étrangers également arrivés
le voir et avec lesquels j'étais invité rais le .
fatigues, je
me rendre chez le SHpéneur, crojfaci^
bonheur de voir
le saint
sa bouche l'enseignement
;
homme
face
à cause
.de tout
ce
à face
et d'entendre de
plus sublime, de telle sorte que cette
le
entrevue putdiqiuie pourrait être regardée culière»
pour
à sa table à cette occasion j'au-
.quf» j*y
comme une audience parti-
reiÉimqu^qus d*in4ividjHel et
n'ayant trait qu*à moi sec^. « Tartivai donc le jour du sabbat
chez
mon
hôte inconnu un grand
à ce festin solennel, nombre d'hommes
venus de différentes contrées dans
grand
homme
ht
le
môme
et je trouvai
vénérables,
dessein que moi. Le
enûn son entrée; il avait un maintien des plus un vêtement complet d^ saJUn blaœ; ses 90U«>
impcisapts et portait
lierset jusqu'à 8^ tabatière étaient
de ,4sette çott]a9r,quel^JiaUNh
Usl^ JWiident conuoe la couleur de la fffioà. ^ Qratiâa AaiM nouvel arrivé d'un Mlem* c'estrà-dire qu'il le s^l)H^ « On se mit à. table, et durant tout le temps du repas régna un silence solennel.
Le repas terminé,
sacrée, propre à élever
Tàme, puis
et appda à haute voix ctiaque
.
1,
SidoaionlbilM
était
le
chef entonna une mélodie
appuya
la
main sur son
nouv^ arrivé par son nom
«Um «agi^
tnlMrdMeiiftBtodafenBiWk
il
daas
w
ftnw
Uolés,
front
et celui de
mmam ImU^
A« F.
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399
APPBMMCB. sa demeure, ce qui nous causa une extrême surprise.
chacun de nous de
lui réciter
un
verset tiré de TÉcriture sainte, et
lorsque l'on eut satisfait à sa demande,
sermon auquel
le
supérieur
les versets récités devaient servir
que bien
les^iejravec tant d'art
U demanda à
commença un
de texte ;
divers livres de l'Éccituie sainte» i( les ptéseolait oomnie
formé un tout homogène ; mais oe qui c'est
quelque chose de
la citation
intimes. Tout cela nous jeta dans « .
Mais peu de temps
suffit
dans
ils efrasaol
plus étmnge encore,
était
que cliacun de nous croyait trouver dans
correspondant à
savait
il
qu'ils fussent pris sans suite
la partie
relatif
du sermon
à ses sentiments
une grande admiration.
pour
me
âUre revenir de
ma
baute
opinion sur ce chef et sur c^tte sociétô en général, le remjiTqnai .
que leur ingénieuse exégèse trécie
une
était fiuisse et
en outre qu'elle était vér
par les principes extravagants qui lui servaientd^nee puis» ;
fois cette
lectuelle!
exégèse entendue , adieu toute autre nourriture intel-
— Leurs prétendus miracles s'expliquaient aussi de la ma-
nière la plus simple
:
les
correspondances, les étions, une certaine
connaissance du cœur humain aidée de la
pb^ognomoK^que, des
questions habilemeniitosées 4e manière à suixoendie.les seorelsde
Véjm,
v(^ par quels moyens ils se faisaifint-décenaer, pavlssf^
simples et crédules, leur brevet de prophètes. «
Ce qui contribua beaucoup aussi à
ciété, ce furent
gaieté;
me
dégoûter de cette so-
ses allures cyniques et son dévergondage dans la
pour n'en
citer
qu'un exemple,
je dirai
qu'un jour, nous
pci^, l'am des un peu plus tard que ^exoutume; les autmMul ayant demandé la cause, il répondit que ç*étail parce que sa femme étant tous réunis chez le supérieur à l'i^eure de la
m
nôtres arriva
qfUf duwnn séant Le supérieur survint,. s*infôrma de la cause de tout ce tumulte, et quand il apprit que P.... était devenu
étatt
à
accouchée d'une
le féliciter
père d'une
à grand
fille
les étrivières
!
,
fille
pendant la nuit ; sur
bruit.
il s'écria
avec humeur
;
«
Une ûl^e
!
f^u'on lui
donpp
»
« Le pauvre
bomme -se défendit de son mieux;
il
ne cgynpffenait
nullement pourquoi une peine lui sersit infljgéé, parce que jOBonne avait
para de le
lui,
mis une fille au monde.; mais rien n'y on vous Tétendit à terre, et ce fut à qui
plus durement. Tous, à
1
exception
dc^ la
fitl
On
9
s*em-
le fustigerait
victime, entrèrent
eu
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AOO
LA KABBALE.
grande gaieté à la suite de cette exécution, et là-dessus ezliorta
à la
en ces termes
prière
:
le
chef les
« Frères, serves le Seigneur avec
Jdet» « Je ne voulus pas séjourner plus longtemps dans cet endroit, et après avoir reçu la bénédiction
congé de jamais
la société, je partis
et retournai
avec
du supérieur, après avoir
la résolution
pris
de l'abandonner à
dans mes pénates.
moyens mis en dominar tion de la nation presque entière et opéré sans nul doute une grande révolution , si les extravagances de quelques-uns de ses m^ubres n'avaient mis à nu Inen des câtés faiblés et fourni des armes contre « Cette secte iormait, à considérer son but et les
^
œovre, une espèce de
elle
société secrète qui aurait ^acquis la
•
à ses adversaires.
« Quelques-uns d'entre eux
,
qui avaient à cœur de se montrer
vrais cyniques, violaient ouvertement toutes les lois de la décence,
.couraient entièrement nus sur des places publiques, etc., etc. Leurs
imfHOviUatlons (oonséquenoé ftisaieQt
du
principe de ranniliilaticm), leur
souvent introduire dans leurs sermons les alisurdités les
plus incofflprâienisihles et les plus désordonnées:
au point de
•qui devinrent fous taient plus.
A
il
y en eut même
se figurer qu'effectivement ils n'exis-
cela se joignirent encore
(
et ce furent les causes
principales qui hâtèrent leur chute), leur orgueil et leur mépris
pour tout ce qui
n'était
pas de leur secte , mais surtout pour lesialh
Mns , dont ils se firent des adversaires acbamés et puissants. » '(Att les anciens *Bas»iâim l'étude du
Zohar etles croyances kab-
Mistiques étaient toujours accompagnées des plus grandes austérités,
des plus cruelles abstinences de la vie ascétique. C'étaient
mépris de la vie
et
le
dernière exagération. Le
un exemple
le
principe de la pénitence portés jusqu'à leur
même Salomon Maïmou nous en a eu sous
rapporte
yeux pendant son en&nce etsonséJourenPolog&ei On ne nous saura pas mauvais gié d'ajouter à ce qui précède la traduction de ce récit « Vh savant renommé par sa piété, Simon de Lubtscb, avait déjà accompli la, pénitence de Kana^ qui consiste à jeûner tous les jours terrible qu'il
les
•
pendant six ans vivant,
comme
et
la
à ne rien prendre viande,
le soir
les laitages, le
.
qui provienne d'un être
miel, etc.;
outre acquitté de la pénitence dite Cro<a<^,c'estrÀ-dire,
il
s'était
en
une pérégrina-
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4
k^nnhicB*
401
on ne passe pas deux nuits de suite portait habituellement un ciliée de crin
tion constante durant laquelle
dans
même
le
endroit, et
sur la peau nue
pour
et
être
;
il
eh bien tout cela ne ,
pas à sa conscience
suffisait
ea paix avec lui-même »
il
se crut obligé à une autre
au poids S c'eslréhliie à une à eliaque péciié. Hais après persuadé ^ue lé noôibre dé Ses pé-
espèce d'épreuve appelée la pénitenoe
pénîtence particuliàre et proporMonnée
aMf ftti Sdft «tfrii|yté
,
il liBsta
chés était trop grand pour qu'il pût jamais les expier de cétte &çoii, et
il
se mit en tête de se laisser
quelque temps,
il
mourir de laim. Après avoir jeûaé
vint à passer par l'endroit qu'habitait
et sans prévenir qui
que ce
fût
de la maison ,
mon
père
s'en alla tout droit
il
éèm la grange, où û Ustobà Sandconnaissanee. Mon père étant su^ rem pàr hasard, treuta cet homme» qa'û ccnmaissatt depuisloi^^ temps» éteodu par
&
le litre le (dus Important
*
Mon
père savait à qui
foule de rafraîchissements il
ne put rien
il
avait à faire et se procura aussitôt
Simon
une
mais toutes ses instances furent vaines,
;
lui faire accepter
et toujours il trouva
jMrfioQ
deiïdHaufftf et tenant
de la Inbbate»
;
plusieurs fois
inflexible
;
il
revint à la charge,
ayant à la
fin
quelque occu-
qid rappelait dans l'âitérieur de la maison,
il
iut obligé
d'abandoËmer sen hôte pour ^pielqueshistants; aussilôt eelui^, l>our se déUYTir tlfit
mon
de toute hnpoftuhiié, rassemhta ses fotees et pa^
à se traîner hors de la maison et
même
hors du village.
père retourna dans la grange et la trouva vide,
non
du
rir
après lui et le trouva mort
dit
parmi les juife, et Simon fut regardé
5. Ouvr, cité. T. I", ch.
loin
village.
comme un
il
Le
Quand
se mit à coufait se
saint
répan-
\b
XVÏ.
V
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402
LA KABBALE.
n.
LA SECTE DES ZOHAMSTES OU ANTITHALMUDISTES
'
Vers Tan 1750, un certain Jacob Frank, né en Pologne en 1712, qui avait exercé dans sa jeunesse
le
métier de distillateur, et plus
tard avait séjourné en Crimée et dans d'autres provinces turques adjacentes, revint de là avec la réputation de kabbaliste.
en Podolie et se fit» paimi
Il s'établit
les juifo polonaisjet quelques-uns de
leon
on parti ocmsidénible dans leiiuèl entrèrent des oommunantés entièm ; par exemple, celles de Landskion, Bosk,
nldbiiis les plus fiuneuz»
Osiran, et plusieurs autres,
n
répandit parmi
eux
la doctrine
de
Sabbathaï-Zévy, non sans y apporter toutefois les modiflcations qu'il jugeait convenables, et composa dans ce but un ouvrage, qu'il ût circuler manuscrit
On ne pouvait lui reprocher comme ses prédécesseurs et comme contemporain ; car H agissait uni^ement par la
parmi ses
disciples.
d'en imposer par des jongleries
Beecht% son
rival
persuasion et par l'ascendant que loi donnaiwit des manières pleines
de
distinction.
Jaloux de sa réputation, les rabbins persécutèrent Frank et ses partisans avec
une
grand nombre de
violente animosité.
ses. sectaires
Un
un un pèlerinage à
jour que Frank et
avaient entrepris
où demeuiait alors leur coryphée Berachiah, les rabbins au gonrernement polonais; et, sur leurs instances, tous nos pèlerins ftirent arrêtés à la frontière et tenus dans une étroite captivité. Les sectaires eurent recours à l'évéque de Poddie, Salonique,
les dénoncèrent
1. liB fragment qu'on va lire est en grande partie traduit d'un hiitorlen aUemind, fréqnemmentellédanale eonn de eet ouvrage, Peur Bm^ KMttin ée$
dùdrtnet <i
opMom dm mtu tvà^isicMt dhcs kê h^,
tom.
Il,
pag.
MM et
sniT.
2. Cett ainsi qu'on appelle par abrMaiioii leltoiidatenr de la lede dea «•01» 'AaifUiM, Imei Bialieliem. V<qr. l'appendiee préeédent.
mv-
i^iyui^cd by
403
APPENDICE. alors très paiSBant^ et, esa
effet, oeloi-ci
leur procura
yim m Pologne
garde royale qui leur permit de
conformément à de zoharites Zohar ou le système
leurs principes, d'y fonder une secte distincte sous le
ou
d.'antithalmudisteSj parce qu'ils adoptaient le
comme
kabbalislique
Thalmud. Avant que tinrent,
dans
nom
religion, et rejetaient le
de Kamienitz, Podolsky
deux et
partis
sou-
Lemberg,
diffé-
en présence de plusieurs évéques
En cette
ment sa professîoii de vantes*
fondement de leur
cette décision fût prise, les
les églises
rentes controverses la couronne.
le
drocmstance, la nouvelle secte foi,
une sauvé-
et officiers fit
de
publique-
qui consistait dans les propositions sui-
:
1® «Nous croyons à tout ce que Dieu nous a, de temps immémorial, communiqué par la tradition et la révélation, et nous nous regardons comme tenus, non seulement à pratiquer ce qui nous est commandé par sa loi, mais encore à pénétrer plus avant dans le sens de nos
doctrines, afin
Car IHen
d^ découvrir aussi les mystères qui y sont renfermés.
n'art^l
pas ditjà Abraliam [Gen. XVII, II)
:
c Je suis le
Tout-Puissant; marolie devant moi, et sois sincère? » N*a4-il pasdit {Deutéronome, X, 12)
ailleurs
mande de Dieu,
toi
:
«Et maintenant,
de marcher dans toutes ses voies et de Taimer
rÉtemel, ton Dieu, de tout ton cœur dire
que de-
Israël,
l'Étemel, ton Dieu, sinon de craindre TÉternel, ton
et
;
de toute ion àme
de garder les commandements de rÉtemel et
de servir ;
c'est-à-
que pour ton Men? » Tout cela prouve qu'il à iKeu et à ses préceptes, et s'appliquer à compren* les statuts
je t'impose ai^ourdliui
but être
fidèle
dre clairement le sens de la
gneur
:
{Prov,
m,
«
La crainte de Dieu
;
il
est le
laut
en outre
le respect
commencement de
du Sei-
la sagesse, v
10.)
« Cependant il fitut
loi
Tamour et la crainte de Dieu ne sont point suilisants:
que Thomme reconnaisse la grandeur de Dieu dans ses C'est d'après ce principe que David, sur son lit de mort,
aussi
oeuvres.
«Beconnais le Dieu disait à son fils Salomon {Chronique, I, 28, 9) de ton père et sers-le. » Là dessus le Zohar demande « Pourquoi :
:
1. Cette
protaion de
publiée linroltuiéiiieiit
fini
rédigée en peknait et en
hOmn nUiiiilqiia a été
dam cm deux fauigoeB, à Lemberg. Conmie elle penifr-
nlt trop kmgae à rapporter feut mUëre, on i^cit eontenté d'en donner des flitnili qql lofllront à en Sdreeonnaltre Teeprit. 26.
Liyiii^ixi
by
404
LA EAlilALV.
lui a-t-il
suite
recommandé d'abord de connaître Dieu,
ùù le servir?
C'est
la connaissance de Dieu n'a aiusmie valenr. p
%
seulement en-
et
qu'un culte divin qui n'a pas été précédé de
fiuidéaiirlasageweetlaTéiité. <
U
U &ut que ce Golla soif
mmmm Zofcar,
sageese, dit te t
au nom de SimonrbeihJoclial, la sagesse qoi est néifin^ consiste à léfiécliir sor les seeretg du Seigneur, et tout liomn^e qui abandonne ce monde sans avoir acquis cette connaissance sera repoussé de toutes les portes du paradis, quel que soit le nombre des bonnes œuvres dont
Nous te
lisons
nom de
dans
il
le
son Dieu,
pourra d'ailletus être accompagné. »
môme il
créé; cer Dieu n'a mis
livre
:
« Celui qui
ne
riiomme en oe monde que pour
d'approfondir les mystères renliBrméB dans son divin
pos de ces paroles de David (Ps. 145, 18)
«Dieu
:
qui Tinvoquent avec sincérité, » le Zohar
— Et
devoir pour tout
d'étudier ses lois,
de
homme
il
est
il
n^pond
donc :
oui.
est celui qu'il
démontré que c'est
de croire en Dieu et à
le reconnaître,
ceux
« Est-il
:
Car celui qui invoque Dieu et ne comprend pas quel invoque, celui-là eet dans rerreur. Far là
qu'il iTeiRiroe
nom* • A pro^
est près de
demande
possible de ne pas invoquer Dieu sincèrement?
un
pas honorer
sait
vaudrait mieux pour lui qu*il n*eût pas été
w révélation,
Id, ses lois et lee jugementSt et
d'approfondir les mystères de la Tbora. Celui qui croit de cette
ma-
nière accomplit la volonté et Tordre de Dieu, et celui-là seul mérite
réellement le 2o
nom
d'Israélite.»
«Nous croyons que Moïse,
les
prophètes et tous nos maîtres
qui les ont précédés s'expriment souvent dans leurs écrits d'une
manière figurée* et qu'un sens mystérieux se caelie ioua leur» pihCes écrits aont sembktUes à une ftamme voSée qdnlsxpoae
roles.
pas sa beauté à tous les yeux, mais qui exige de essadenieem qulls se donnent quelque peine pour soulever le voile qui la couvre. C'est ainsi la sagesse
que le voile du symbole enveloppe ces paroles, et toute humaine ne parviendrait pas à le soulever, sans l'assis-
tance d'une grâce céleste.
En d autres termes, il est parlé dans te Tbora de choses qui ne doivent nullement être prises à te tetire; mais
il
Huit invoquer l'esprit <te Dieu, afin qu'il
nous aide à décou-
vrir le finit rsnfermé sous l^éooroe. »
a Nous croyons donc qu'il ne suffit pas de lire les prophètes et
d'en comprendre le sens liUûral, mais qu'une assistance divine est
Digitized by
405
APPENDICE néoMHlin
pm pénétrer
eena léel d*une ibnle de passages. C'est
le
po«qQelIMd8rtato(l^ll9,iS)t •ùïïmHàoilBB^ieux^ 6 Sd-gneiir» ain qae je eoolemple les nieraBlee de ta M. » Si DavM pQ teat oomprendliB à l%ide de renseignement ou de ses propres recherches, de cpiel besoin lui aurait été le secours divin? Mais
il
l'invoquait, ce secours, atin de pouvoir approfondir les mystères
renfermés dans la
qui ne voit dans
loi.
Malheur,
«
que de
dit le
Zohar, malheur à
Thomme
slm^ réeits et des paoroles
oïd^ ne lenfmait que eeta, noue poor^ lioQs^ nAme apiomd'baS, compoesr aifssi «ne loi bien plus digne d'ilidminlion. ne trcmw qoe de simples paroles, nons n'aula loi
oaiies! Car» si rôeUemeDt elle
fw
rions qu*à nous adresser aux législateurs de la terre chez lesquels
on rencontre souvent plus de grandeur. Il nous ter et de faire une loi d'après leurs paroles et à n'en est pas ainsi; (diaque moi de la
il
et
«s
loi
suffirait
de les imi-
leur exemple. Mais
reofenae un sens élevé
mpÀ» snbUmBM.
f Lee iMti de la lai som 1» tÉlemal de la loi MUlieiir à eehii dans ee sens qaipiendea tèteasntpoarla ksi eOeHOUdaie! qoeDafidardH: «Mep PHai, oa vro ol les ymx, ain que jeooii*
CM
i
temple
les merveilles
caché sous 11
le
de ta
loi.
vêtement de la
est incontestable
que sous
grands mystères que tout
»
David voulait parler de ce qui est
loi.»
la lettre de la loi sont renfermés
de
mi fidèle doit s'e%rcer d'approfondir. A
eepmpeaisi^eAardiieiieoiia: «LaleinaseolileànnebellelsnnBe
aimée qai ee eache dans im eodraît aecreti e* ne laisse voir qM portiaiLSi son ami déploie nue grande penéféraoee, É^il se deane des peines infatigables pour arriver jusqu'à ^e et loi témoigner de cette
manière son respect
et lui permettra
un libre
et
sa tendresse, elle lui ouvrira ses portes
accès auprès d'elle. »
que que lesrab» dcoHdBt daaStegMiiHirf UD grand D
3« «.Nous croyons que de toutes les explications de la loi, celle
dûmiala^oto' eatla metUeuveet la seule ^péiilaUe, bina»eaeoMt«iee» lai ft
mmea imetpPiartieBt qaî
iDnieneoatmdtoiiannHBlfsateate6:lea
altriMe divins et la charité enseignée par la loi. 4* « Nous croyons qu'il n'y a qu'un seul Dieu qui
1.
et
n'a pas eu de
Yey. la 2* partie du préttnt oavnge, ctep. U.
i^iyui^cd by
406
LA KABBA.LE.
commencement et n'aura pas de fin; qui seul a créé les mondes et tout ce qu'ils reofermeot, aussi bien ce que nous connaissons que ce qui nous est inconnu. (Test pourquoi TÉcriture dit (DMérononM, VI, 4) : «Ecoule,
,
Dieu est
Israël, l'Etemel notre
Pmrmum «Tu
trouTe aussi dans les
:
un Dien unique.» On
es grand, ô Seigneur! Toi seul
accomplis des merveilles. » Cest-à-dire non terre, qui
a
ne peuvent rien accomplir sans
créé seul le ciel et la terre, sans
le
comme
de
les rois
secours d'autrui
;
la
Dieu
aucune autre participation,
et
seule, sa Providence veille sur tout.
«
tSfi
Nous croyons que, bien
qu'il n*y ait
qu'un seul Dieu ,
il
se
compose néanmdns detn^personnes(a^iin9)>pvfiûtemeniéga]e8
à cause de cela, ne La loi mosaïque, aussi bien que les autres prophètes, nous enseigne celte vérité. Le Zohar dit « La.loi commence par la lettre 2 (betli); culte lettre se compose de deux lignes horizontales réunies à une verticale; ce qui fait allusion aux trois natures divines réunies en une deule. La croyance en cette trinité divine est fondée sur
Tune à
Faiitre, porfoîtement indivisibles, et qui,
font qu'un.
:
par d'innoadunUes passages. que ^udiiiiee-ohs : par exemple,
les saintes icntoiest, et conflnnée
Mous ne voulons en dter Moitee dit {Gtn.
1,
â)
:
ici
« L'esprit (ni*i)
des Dieux (omSh) (au pluriel)
Uottait sur les eaux. » S'il n'y avait qu'une seule personne divine.
Moïse aurait
mais
il
{Gen,
1,
dit :î« L'esprit
de Ji'^hovah ou du Seigneur
flottait, etc.; »
voulait dè$ lejprincipe étabhr la trinité en Dieu. Plus loin 26), Dieu dit
:
«
Faisons l'iiomme selon notre image et notre
ressemblance.» Le Zokar commente ainsi ces parcdes:
U y ena
deux et encore un, ce qui fidt trois, et ces trois ne finit qn^m K Mleurs il cet dit {Gm, m, 22} : «Lee Dieux, Jébovab, dirent : Voici l'homme qui devient semblable à Pun de nous. S'il n'y avait pas trois personnes,
y
il
Dieux? Mais {Gen, XI, 15)
aurait seulement
c'est :
«
en quels termes
:
une preuve de
«
Jéhovah
dit, etc. »
la trinité divine.
Jéhovah descendit pour voir la il
s'exprime
dans leur langue, etc. »
:
il
les
est dit
ville et la tour, » voici
«Descendons et«tloiiB laconftisioa
A qui Hhmh s'adressait^îlt Os ne poa^
pasdtre à ses anges qui sont ses servitem,
1.
Pourquoi
Quand
^
aixqoels
il
aurait
Ces paroles da Zohar ne se rapportent pas à la trinité divine, mais à la
trinité
bumiiine
ut
à certaing cas de métempqrottse.
A. F.
L.yu,^cd by
407
APPENDICE.
commandé sans employer avec eux
la
forme de
Mais
la prière.
Dieu parlait ainsi aux personnes divines qui sont ses égales en
angee appanirent à Abraham {Gm, XYIII^ 2,
dignité. «Tïois
oonmt an-devant d*eax trois et
ne
et dit
Seigneur, etc.»
:
5); il
donc
que ces trois ne lisnt prendront du sang de cet
7)
agneau
deux poteaux
en mettront sur
les
demande
porte. » Pourquoi,
voyait
Yvtn d*eox, paroe
s'adiessait
qa*nn. Moise dit {Exode, XD, et
U en
:
« Ils
et
sur
le linteau
Zohar, pourquoi ce sang
le
de la
doit-il
pré-
cisément être mis sur trois places? C'est pour que la croyance par-
Mie en son
saint
aUuaion à la
{Dmaénmam, IV, nous?» S11 n'y ici
El (Dieu), «
Jehovah
nom éclate
et
7),
Quel est le peuple
Gomorrh^une
moi, » 6*il
lait
encore
grand, dit Moïse
qui ait ies Dieux (Bloliim) aussi près de lui
çue
non point Elohim, les Dieux. (Gen. XIX, 24) fit pleuvoir sur Sodome ,
et
pluie qui venait de Jéhovah. » Preuve nouvelle de « Monte vers r£terdit à Moïse xxiv,i). Id il y aurait simpleouot:« Monte
plusieur^ersonnes divines. Dieu nel. » (^(Eode,
si
avait point plusieurs personnes divines, ilitodrait
est-il dit
,
Ged
sur les trois places. »
trinité divine. «
:
W8
n'existait plusieurs personnes
en Dieu. Sur le passage sui-
vant: «Booute, Isiaél, rstecnél notre Dien est
un
»
(DmOènm.
commentaire du ZoAmt: c Trois font im» (innSn « Le Dieu d'Abraham dit (Ex. m, 6 ) le Dieu d'Isaac
VI, 4), voici le
y^VVi)'
Il
est
Le
cun des patriarches,
fait
(XXIV, 19)
:
,
:
et le Dieu de Jacob. »
nom
de Dieu
allusion
A la
«Vous ne pouvez pas
IMnw Saéntê.^ (DWïp 0»nS») € D'une part 11 y a Ifliovali, de
,
répété devant celui de cha-
Trinité divine.
Josué disait
servir iéhovab, car
l'autre
il
est
Im
te iKnaa Soinf», ce qui
prouve laWtttté réunie en Dieu. » « 00 il
boit,
Nous croyons que Dieu apparaît Ineamésur la terre, et alors mais il est il mange et accomplit d'autres actions humaines ;
dégagé de tout péché. La preuve en est dans ce que Vi, 5)
:
« Quoiqu'il soit chair. »
plicatien suivante
:
dit
Moïse (Gen.
Le Zohar donne de ces pâTolesTex-
«Dieu devient diair, pour se tourner vers
le
corps; cevqni veut dire qu'au moment de la création, Dieu s'incarna
dans Adam,
et lorsque ce dernier eut pécbé,' Dien se retira de lui et
en demeura éloigné jusqu'à ce
môme corps.
«
Â
qu'il s'incarnât
propos des quatre éléments,
le
de nouveau dans ce feu
,
l'eau
,
Fair et
408
LA KABBALE.
la terre
le
,
Zohat dit
:
t Dieu se revêtit
Gorp».» Ne lisoû£Hiou8 pas
de ces éléments
et
XX» iU»
Moïse
U eut un
id)
:
«
Le
pis qiela voix ait
peoj^o vil la Yoix, «te?» FoQiVMMn'y
se mettra oettti fois «loelméKlss aoua une forme humaine, afin de les instmire qu'un jour, à Tépoqueda Ifea^
eot^diMf Mais Disa sie,
il
apparaltjrait
gane de Moïse
de nouveau sous
un monarque qui
se
même forme. Dieu dit par ro(r> XXYI,
» [Lév. :
promène dans son jardin
à se eaober. Afin de
jardinier confus cberche
dresse
la
marcherai au milieu de vous,
« Je
Jalkut rjipV explique ainsi ces paroles
\*Q livre
pelle
:
« Ceci
42).
nous rap-
devant qui
et
le
le laesiirer, le roi s'a-
à lui elliU dit aYeodoiieeiir:Qiie«aiiMrto« mon fila Y Vois,
je suis UD
liomma ^omsie toi, et je maicb^ Dieu revêtit une C(»rme bumaine afin d'toalruir» bumaîDemeat les
hommes. «
40 )
:
« J'élève
plit IQUI
XXX» tO) :
C'est aussi pourquoi le prophète s'écrie (Isofe,
Tes yeux verront ton maître.
ma main
vers le
Quand Dieu
»
dit
(
Beut,
XXXn
ne pouvait , pui^'il rem-
ciel, » il
^ sa présence» prononcer ose paiolesqu'ea tant 9i'homme
e|swtiwitsiylalMW>QttesipttieptoBSp^ c Die9
it
MUi soo iNSQsan sur la teint, » aiim
9 ^Miid la iiMon dea tsoia pev^^ la terre?
Noue trouvons dans Salomon
% J'entrai
dans
mon jardin, etc.,
ment, demande est question
le
et je
ces paroles (Canitiq^ V» 1)
mangeai de
pour
miel. »
le
lui plaire
mainte chose
« il
•
T Nous
est dit
oceupations
qu*il n*a
visita
un
à toutes
autre, et
pas ep^tima de ftive;
les actions
il
âssosnd
humaines.
croyons que Jérusalem ne doit jamais être rebâtie. Car
dans l'Écriture
monarque^ détiuiia Ja
eent^^ oemme (IV, a):
et
il
cours de ce chant, qu'il a hu et qu'il a
par «aeiaplay-ii mtflga saaa a!fdr iiym et hott saw &it Dieu quand il apparaît aux hommes, puisqu'alora .à toutes les
:
Gom-
Zohar, comment peut-on dire de Dieu, dont
durant tout
maoi^ î Mais onî wusemhto à vn ami qui en fiiit
mon
par
(BaM,
irill^
m
«I^MipMMe da
)»m plua grands
les
IX, â7)
:
a
Le peuple d\in puissant
el le sanialiiaire. I<a destruction sera
déhige. t la iriMada
U
pioplièitt
lÉréms» dil anasi
mon peuple
(lAnsialem) sont
péehé» de Sodome, qui a été détruitede
fond en comble. » Si Ton ne doit plus rebâtir Sodome, bien moins encore
JérmlQm
^eca-t -cAle reconstruite» puisque, le
projeté
dit
Digitized by
409
APKlfBICB.
expressément que les péchés de Jérusalem surpassent ceux de So-
dome. « 8* Nous croyons que les Juife attendent eû tain
lesdéUmTf
qui» d'après leoff eroyanoe, doit
de loùteî
Messie mortel
le
les élever au-dessus
les nalionB, et leur apporter richesses et gnttdeul!S.
Màls
Dieu lui-même apparaîtra sous une enveloppe humaine et tachètera
hommes de
les
ancêtres
la perdition qu'ils ont
cependant
;
tous ceux qui auront
tons plongés dans
À
les
cette profession
encourue par
la faute
ne rachètera pas seulement les
il
foi
en
lui,
de leurs
Juifs,
mais
tandis que les incrédules seront
abîmes de Tenfer. »
de foi rédigée pour le poMic se mêlèrent une
organisation et des croyances secrètes. Aussi la secte des zoharltes*
môme
après avoir emhrassé le christianisme, a4pelle conservé son
cachet particulier, la discipline à la fois militaire et monacale, et
prol)ablement ses anciens dogmes. Le but de son fondateur, autant
qu'on en peut juger par la conduite extérieure qu'il adressait
à ses anciens frères pour
et
par les lettres
engager à recevoir
les
le
haptôme, parait avoir été de conduire les juiisà traTC» le christia-
nismeà un mystidsine et sur
le principe
et
parmi
seul
particulier,
fondé sur la doctrine
du 2okar
l'andenne idée de la suprématie du peuple juif. C'est surtout
de la foi que Frank cherchait à aoci^diter parmi les siens
concours
jusqu'à
en général
les juifs
lui.
;
c'est
grâce à ce principe
qu'il prétendait leur révéler
Dans ce cas
et
par son
des vérités inconnues
le christianisne n'eût été
à ses yeux qu'une
simple préparation à la doctrine nouvelle, absolument ce que le judirïsme est
aux yeux des
chrétiens. Telle parait avoir été aussi
Fopinion de Sabbatbat2évy, par rapport à tontes les religions ac-
musulmane que la chrétienne, n peoh que l'homme n'étant jamais entièrement abandonné de Dieu, il
tuellement existantes, tant la sait
y a dans tous les grands cultes de la terre quelque chose de saint et
de vrai,
et
que
la tâche
qui a pris pour base de sa
à
lui les éléments
afin
de
du véritable foi la
Israélite, c'est^-dire
kabbale et
le
Zohar,
de celui
était d'attirer
de sainteté répandus dans les autres religioDs»
les leur rendre ensuite ennoblis et purifiés par ses propres
croyances. G*est sans doute en yerlu de ce principe qu'il adopta lui-
même l'islamisme, comme Frank,
à son exemple, adopta la religion
catholique^ et qu'il attira sur ses pas
un nombre considérable de ses
Digiiized by
MO
LA KABBALB.
partisans.
On ne
saurait
mieux
#
caractériser cette manière de voir
qu'en rappelant une sorte d'éclectisme religieux
:
et
en
efïet,
ne
trouve-t-on pas quelque chose de semblable, je ne dis pas seulement
dans
le néoplatonisme,
mais dans les écoles religieuses
et philoso-
pbiqueB d'Alexandrie ? Le caiactèro ooduimiii de oes différentes écoles, n'estpoe
pas d^avoîr ^oulu embrasser dans une même c(m?ictîon,
sinon dans
nn même système,
le diristianisme et les
éléments les
plus saifiU de la philosophie païenne, la mythologie grecque trans-
formée par l'interprétation symbolique et la plupart des anciennes religions de l'Orient?
Fm.
Digitized by
TABLE DES MATIÈRES
Pages
Phéfach
1
IUTBODCCnOll
ZI
PREMIÈRE PARTIB. «
Chapitre
I.
Chapitre
II.
Antiquité de la kabbale.
Des
livres kabbalistiqu es.
».., — Authenticité àu.Sepher
51
74
ieizirah Chapitre
m.
Chapitre
L De
Zohar
Authenticité du
91
DEUXIÈME PARTIE. la doctrine
contenue dans
les livres kabbalisti -
— Analyse du Sepher ietzirah Chapitik n. Analyse du Zohar, — Méthode allégorique des kabques.
iM
balistes
du Zohar.
— Opinion des kabba-
Chapitre TV". Suite de l'analyse du Zohar.
— Opinion des kabba-
Chapitre listes
listes
listeg
III.
Suite de l'analyse
sur la nature de
sur le
monde.
.
Dieu
.
.
168
.
.
.
V» Suite de Pinalyse da Zohar. sur Pâme humaine
Chapitbi
141
.
,
.
^
.
.
.
.
1L2
— Opinion des kabba•
.
.
.
,
228
412
TABLE DES MATIÈRES. TROISIÈME PARTIE. Pages
Gbapitii
I.
Quels sont
blance avec
la
les
kabbale.
systèmes qui offrent quelgue ressem-
— Rapports de
la
kabbale avec
la philo-
261 Chapitre
II.
Rapports de
la
Chapitre IIL Rapports de
U
kabbale atec
CHAfrru ly. Rapports de la kabbale avec Chapitbk
y. Rapports de
la
•
269
de Philon.
293
kabbale avec l'école d'Alexandrie. la docti'ine
le christianisme.
•
•
119
kabbale avec la religion des Chal353
APPENDICE. 390
402
d by
2i
Piir de
Momim
Imioe, ancien Wniitre et
t>,
Utaàm
Coit^in,
dn Gooieil
r^jil de Hnetnicllon
MonsoBUA,
Vous daigDeres accepter rbonmiage de oe liv^ ayez déjà témoigné la plus bienveillante sollicitude. Depuis le jour
où j'en pour
ai
conçu la prenuère pensée jusqu'à celui où je
la presse, votre intérêt
ne
lui
a pas manqué
un
l'ai
cru
mùr
seul instant.
Ce
sont vos conseils» j'oserais presque dire vos sollicitations, qui m*ont
donné le courage d'y consacrer quatre ans de tes recherches.
Enûn, vous
lui avez
oreilles
et d^incessan-
ouvert les portes de
l
Acudémio
Digitized by
I
Mon-
d6B scienoeB morales et ix^tiques, et Texemplede votre propre veillance n'est sans doute pas étranger
de
à
l'accueil qu'il a tnM^vé
près
•
*
cette Ulustie compaj^ote.
•
Cependant, cefidble témoignage de respect
Uiant
ma reconnaissance et de mon
ne se fonde pas seulement sur des motiiis personnels. En pa-
le résultat
de mes étades sor rnne des quesiions les plus
oliecures de l'histoire de la philosophie,
aurais-je
pu ne pas
me
rappeler que cette science, sans laquelle la philosophie èlle-môme est
sans hase, sans vérité et sans étendue,
c^est vous, Monsieur, qui
Tavee
pour ainsi dire créée en France; que ce sont vos travaux et votre influence qui Tont élevée
aujourd'hui et d'oti
vous
elle
en peu de temps au rang
ne
lui avez Hait, Thistoire
une CBUvre de sdence ;
de
c'est aussi
tice ; c'est l'unité intellectuelig
tués
à
tèmes
roigueil individuel et c'est la part
;
la philosophie n*est
jst
et
dont
le
le respect
du genre humain
pris votre appel
de chacun et de tous, des temps et des hommes,
c'est l'infini. C'est
mes
commun
à cette pensée que
forces. C'est ainsi
à tous ceux qui aiment
et qvU iMut icÀ
de Tin-
mourir de
s^a
GîrQOQjSKtaiiQB,
qu1l n*aurait pas pu naître sans gieiiix^récenu^^t
le
mouvement
pour eUe-
mx^^^ifem^
Us seront
proprç y^puissance
voulu
j'ai
que j*ai com-
la philosophie
çm^. Jf4^^c
4an$
pcôot de préoocupatloiia 4e
pour
substi-
a conimencé avec la société, qui ne finira qu'avec elle,
champ
laisser
que
pas seulement
aux dédaigneuses prétentions des sys-
mVissocier dans Ja mesure de
môme
le rôle
une cenvre de réparation et de Jns^
des peuples connue des individus, dans ce travail tèlligence, qui
occupe
qu^èlle
p|u8 de^PQndrçî Qr, avec
peiit
aam
ço^ p^tit»
patients
gar^
réifa-
spdntualiste et
r^
ii^^çi^iémeipit^i^ l^lii^^iBQ^It^
tfiiloioithîque^.
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Je tennine eil exprimant le yoea forts
ne
soit
tous les cas,
pas un il
vous
hommage laisse
que ce laborieux fruit de mes
ef-
trop indigne de vous, et que, dans
au moins la persuasion de
mon dĂŠvoue-
ment respectueux.
Ad. FkAACK.
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