LE CHRISTIANISME À L‘Œ UVR E
Faiblesses, faillibilité et humilité Il est facile de se tromper à propos de la Bible, mais pas toujours facile d’admettre qu’on puisse avoir tort. Quelle approche devrions-nous adopter face à notre propension à nous méprendre ?
I
l y a 2000 ans, le peuple juif attendait la venue du Messie. Les Juifs connaissaient les Écritures, qu’ils étudiaient depuis des siècles. Ils étaient persuadés que le Messie allait renverser le gouvernement romain et rétablir Israël comme grande puissance mondiale. Ils pensaient que Dieu allait « susciter à David un germe juste », qu’il allait « régner en roi, prospérer, et pratiquer la justice et l’équité dans le pays » (pour résumer Jérémie 23:5). Ce roi allait, comme l’avait annoncé Ésaïe, « prononcer avec droiture un jugement sur les malheureux, frapperait la terre de sa parole comme d’une verge, et du souffle de ses lèvres ferait mourir le méchant » (pour résumer Ésaïe 11:4). Les Écritures ne mentaient pas, mais les Juifs se méprenaient. Le Messie n’allait pas renverser les Romains. Il allait d’abord venir pour mourir et devenir un sacrifice pour la rémission des péchés. Il reviendrait ensuite – mais c’est encore futur – comme roi conquérant (Hébreux 9:28). Les disciples eux-mêmes – qui étaient tous juifs – s’attendaient eux aussi à ce que Jésus accomplisse ces prophéties, de leur temps. Après sa résurrection, ils lui demandèrent : « Seigneur, est-ce en ce temps que tu rétabliras le royaume d’Israël ? » (Actes 1:6).
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DISCERNER
Avec 2000 ans de recul, il est facile de comprendre que la réponse à cette question était : « Pas encore ! ». Néanmoins, à l’époque, il était difficile, pour les disciples, de comprendre que le plan de Dieu puisse inclure autre chose.
D’autres méprises du premier siècle
Ce n’était pas la dernière méprise que le peuple de Dieu allait avoir. Tôt, dans l’histoire de l’Église du Nouveau Testament, Dieu précisa clairement qu’il appelait aussi des païens (des gentils ou non-israélites) dans son Église. C’était choquant, et cela causait souvent des divisions. Il était difficile, pour certains, d’accepter que d’anciens ennemis du peuple de Dieu puissent subitement être accueillis en son sein (Actes 11:2-3, 18). Par contre, les apôtres finirent par comprendre que rien de tout ceci ne constituait un changement dans les projets divins ; qu’en fait, cela avait été annoncé par les prophètes dans les siècles précédents. Jacques cite Amos, pour expliquer à l’Église : « Que le reste des hommes cherche le Seigneur, ainsi que toutes les nations sur lesquelles mon nom est invoqué, dit le Seigneur, qui fait ces choses » (Actes 15:17).
Numéro 6 • 2021