Carnet de Voyages - N°3 - Laos/ Vietnam

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Jour après jour, nos impressions sur le pays

5 semaines d’immersion ... parce qu’il faut au moins ça!

Des infos exclusives sur la culture, l’histoire, les mythes,...

Trucs et astuces pour préparer votre propre voyage

Carnet de voyage - janvier / février 2013

LAOS - VIETNAM L’ A s i e d u S u d - E s t e n s a c à d o s

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L’ AVENTURE À PORTÉE DE MAIN Deux amis à la découverte du Monde

UN AUTRE REGARD

Les souvenirs s’estompent

Les coucher sur papier, c’est les inscrire dans l‘éternité

| Une info? Un commentaire? écrivez-nous à djinnzz38@gmail.com | website: http://www.etaletaculture.fr/ |


3. Jour 1 - Départ Un voyage de mille milles commence par le premier pas...

SOMMAIRE

7. Il était une fois... Bouddha Vie et enseignement du seigneur Siddharta, ouvrant la voie du Nirvana.

8. Jour 6 - Chinatown

Note importante

Pour lire ce carnet dans les meilleures conditions:

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3/ Sous Affichage> Affichage de page, assurez-vous que “Afficher la page de couverture en mode 2 pages” est bien coché.

Décidément, les Chinois sont partout, même en Thaïlande!

16. Jour 10 - Luang Prabang Et le Mékong s’offre à nous dans toute sa splendeur...

24. Diên Biên Phu Retour sur une des plus grosses défaites de l’armée française.

30. Jour 19 - Hanoi

MISE EN PAGE Djinnzz, retrouvez-le sur : www.EtaleTaCulture.fr

37. Jour 26 - Na Trang

CREDITS PHOTOS Sauf indications contraires, l’ensemble des photos de ce carnet ont été prises par nos soins lors de notre voyage.

44 Jour 30 - Saigon “Je ne peux plus les supporter. L’un d’entre eux a failli se prendre une tarte dans la gueule”.

48. Jour 31 - Mékong Delta On ne nous avait pas menti. Le delta du Mékong est un coin merveilleux.

54. Retour & remerciements Les plus belles choses ont une fin.

CARNET de voyage Laos - Vietnam

RÉDACTION Bubu, retrouvez-le sur : www.BubuFaitDesVoyages.fr

La capitale du Vietnam dont le nom signifie littéralement “la ville au-delà du fleuve”.

Jean-Lou revisite une version moderne du vieil homme et la mer...

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CARNET

Parce que les souvenirs s’estompent

CONTACT bubufaitdesvoyages@gmail.com djinnzz38@gmail.com Le but de ce petit carnet? Garder une trace de notre passage dans cette merveilleuse partie du Monde. Vous aimez? Faites-le tourner!

Carnet de voyage mis en ligne et distribué gratuitement sous licence Creative Commons.


JOUR 1

DÉPART

Départ de la maison a pied, arrêt au marché pour nos casse-croûte (sans doute le dernier jambon-beurre qu’on se mange avant un bon bout de temps!) et direction la gare de Grenoble. C’est parti mon kiki! Le trajet jusqu’à Lyon s’effectue sans problème mais à la Part-Dieu, le train est bloqué avant l’entrée en gare: plus que quatre minutes avant l’arrivée du TGV... Merci la SNCF pour ce coup de frayeur! Ouf, on repart finalement sans encombres, direction Roissy. Une bonne nuit de sommeil au Campanile de l’aéroport et nous voilà sur pied le lendemain matin pour affronter les 26 heures de voyage.

UN VOYAGE DE MILLE MILLES COMMENCE PAR LE PREMIER PAS. LAO TSEU

Crédits photo: Victor Brito

I N F OS PR ATIQUES Si, comme nous, vous avez un budget serré, pas de panique! Sachez qu’en réservant un peu à l’avance, il est possible de trouver des vols Paris - Bangkok pour moins de 550 euros aller-retour. Plus aucune excuse pour rester chez vous! Seule contrepartie: attendre longtemps pour votre correspondance... Compagnies les moins chères à notre connaissance: Qatar Airways et Oman Air.

JOUR 2 JOUR 3 AVION

On part de l’hôtel en navette pour le terminal 1 de l’aéroport Charles de Gaulle. Enregistrement, attente dans le hall jusqu’a 11 heures. Tout se passe comme prévu. Enfin, nous montons à bord. Cette fois, c’est la bonne: Bangkok n’a qu’à bien se tenir! Six heures de vol plus tard nous arrivons à Doha où nous attendent une douzaine d’heures de transit. Dur, dur de voyager pas cher!

ARRIVÉE À BKK

La nuit dans l’aéroport de Doha fut longue et inconfortable, mais n’est pas aventurier qui veut... Enfin, nous réembarquons et arrivons à Bangkok. Surprise: le passage de l’immigration est très rapide. Nous récupérons nos bagages en moins de deux, et direction chez Joy, la tenancière de notre guesthouse qui avait été si gentille lors de notre précédent voyage. Nous reprenons nos marques avec les transports en commun thaïs et nous arrivons à destination sans problème.

Première chose très importante, une bonne douche car nous puons comme des phoques! Joy nous à réservé un repas thaÏ qu’elle prépare devant nous sur un petit réchaud posé à même le sol. Après cet excellent repas, nous montons tous sur la terrasse admirer les feux d’artifices... Eh oui, c’est le 31 décembre! Nous imaginions des festivités gran-

Une bonne douche car nous puons comme des phoques...

dioses, et nous avons été tout de même assez déçus... Pas de spectacle pyrotechnique à proprement parler, seulement quelques fusées tirées ici et là depuis les toits des hôtels prestigieux de la ville, le tout sans grande cohérence. Qu’à cela ne tienne: nos paupières peinent à rester ouvertes et nous filons au lit. Laos - Vietnam

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LE MONDE EST UN LIVRE, ET CEUX QUI NE VOYAGENT PAS N’EN LISENT QU’UNE PAGE. SAINT-AUGUSTIN

LA POSITION COUCHÉE REVIENT TRÈS FRÉQUEMMENT DANS LES REPRÉSENTATIONS ICONOGRAPHIQUES DE BOUDDHA. ELLE EST LE SYMBOLE DE SON PA SSAGE DANS LE NIRVANA. G I GAN TESQUE BOUDDHA COUCHÉ DU WAT PHO 45 MÈTRES DE LONG, 15 MÈTRES DE HAUT... QUAND MÊME!

JOUR 4

MONDAY CLOSED

Nous voilà partis pour un culture tour. Nous reprenons nos petites habitudes: Sky Train et navette navale sur la Chao Praya puis arrêt au niveau du Wat Pho. Nous prenons la direction du musée du Siam, traitant de l’histoire de la Thaïlande de la préhistoire à aujourd’hui. Mais un gros problème se pose: Monday closed! Je suis mort de rire: le premier jour où nous voulons visiter un musée, c’est fermé. Qu’à cela ne tienne, nous partons visiter la galerie nationale, située à quelques kilomètres de là. Et là, je vous le donne en mille: Monday closed! Fin de notre visite culturelle, nous redevenons plus terre à terre, nous partons à Kaosan road, un marché pour les gogos-touristes. Ça tombe bien, c’est sur le

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chemin du palais de Dusit. Manque de bol, nous nous confrontons à un nouveau Monday Closed bien prévisible... Fin de la partie. Coût de l’opération: une vingtaine de kilomètres à pied sous un soleil implacable, avec 35°C au compteur. Le voyage commence bien: ampoules pour tout le monde! Et comme il en manquait un petit peu, nous repartons le soir-même dans le quartier de Patpong manger dans une petite gargotte de rue que nous connaissons. Arnaud trouve un petit trésor dans le night market de Patpong (ironie inside): un sac à dos North Face. Pour l’anecdote, il en a déjà acheté un tout neuf l’année dernière. No comment.


JOUR 5

BANG PA-IN

Aujourd’hui nous partons pour Bang Pa-In, le palais d’été du roi Rama IX. Mais avant de vous parler de notre visite, je ne résiste pas à l’idée de vous raconter une petite anecdote amusante concernant la ponctualité des chemins de fer thaïlandais. Nous avions pris un billet de train pour Bang Pa In à 11h5o pour un montant de 24 baths (soit environ 50 centimes d’euros, une misère). Mais au dernier moment, nous nous rendons compte que nous pouvons optimiser notre voyage en nous rendant jusqu’à Ayuttayah puis en prenant une correspondance dans l’autre sens pour rejoindre Bang Pa-In. Cette petite astuce nous permettait, du moins théoriquement, de gagner deux bonnes heures de parcours. Mais arrivés à Ayuttayah, bien sûr, on nous annonce que notre train a un retard disons... indéterminé. On se rabat donc naturellement sur un tuk-tuk qui nous amène pour une poignée d’euros à notre destination. Après un bon trois heures de visite de Bang Pa-In, nous retournons à la gare. Il doit être dans les 5 heures de l’après-midi.

Surprise! On nous apprend que le train de 13h18, celui-là même que nous avions planifié de prendre un peu plus tôt, s’apprête à rentrer en gare! Moralité de l’histoire: n’accordez JAMAIS le moindre crédit aux horaires des transports en commun thaïlandais... Quant à notre visite du palais d’été, nous en sommes ravis! C’est une petite merveille hors des sentiers touristiques à ne surtout pas manquer. Cerise sur le gâteau, nous avons bu un jus de fruits mangoustan / litchee à se rouler par terre de plaisir. Le soir, nous faisons le tour d’un marché de nuit peuplé uniquement de Thaïs. Nous y sommes les seuls touristes et pouvons y voir l’envers du décor du Royaume de Siam. C’est la misère: l’or ne brille pas partout au Pays du Sourire. C’est déprimant. Du coup, nous partons pour un endroit un peu plus gai et atterrissons à Khaosan road, un marché pour touristes beaucoup plus animé, où du reste nous dégustons un pad thaï délicieux.

LES NOMBREUX CANAUX QUI PARCOURENT LA VILLE DE BANGKOK LUI ONT JADIS VALU LE SURNOM DE “VENISE DE L’EST”

KHLO N GS D AN S L E C E N T RE VI L L E D E B AN GKOK LA VENISE DE L’EST Laos - Vietnam

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LITTLE BOUDDHA I L Y A PRÈS D E 26 SIÈCLES, LA VIE DU P RIN C E I N D I EN S I D D HARTA S E M B LAI T TOUTE TRACÉE: NÉ ET ÉLEVÉ DA N S L E FAS T E, I L AU RAI T P U S E CON T EN TER DES P LA ISIRS QUE LUI OF F RAI T L A VI E. P O U RTAN T, I L ABA NDO NNE TOUTE SA FORTU N E E N QU Ê T E D E V É R I TÉ.

À RETROUVER EN INTÉGRALITÉ SUR WWW.ETALETACULTURE.FR

VIVONS DONC HEUREUSEMENT, SANS HAÏR CEUX QUI NOUS HAÏSSENT. BOUDDHA

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Il était une fois, 600 ans avant notre ère, l’épouse du roi Suddhodana qui s’apprête à mettre au monde son premier bébé. Elle saisit la branche d’un arbre et, sans aucun effort, délivre son enfant. À peine né, celui-ci se met debout, fait sept pas vers le nord et déclare à qui peut l’entendre: « Ceci est ma dernière naissance ». Le nouveau-né est nommé Siddharta. Une multitude de fleurs de lotus éclosent tout autour de lui, comme si toute la Nature se concertait pour louer la naissance de l’enfant. Siddharta semble promis à un destin exceptionnel. Asita, un voyant renommé de la région, rend visite

au jeune Prince. Sa prédiction ne fait plus planer aucun doute: il deviendra le plus grand des hommes. Et Asita d’éclater en sanglots, regrettant d’être trop vieux pour pouvoir assister à son merveilleux destin. Les années passent et l’enfant grandit dans une prison dorée. Son père le roi interdit à quiconque de lui parler des malheurs à l’extérieur du palais. Tous les vieux, les souffreteux, les laids sont chassés du Palais royal. Le jeune Prince grandit à l’abri de tous besoins, de toutes contrariétés. Le soleil chauffet-il un peu trop sa peau fragile? Un serviteur accourt lui faire de l’ombre. Un peu trop de poussière volettet-elle dans les airs? On déploie une étoffe pour le mettre à l’abri du vent. Le petit Prince ne connaît donc ni la maladie, ni la vieillesse, ni la souffrance, et encore moins la mort. Son père le Roi espère ainsi le détourner de la prophétie d’Asita: comment pourrait-il s’élever spirituellement s’il ne connaît rien du malheur? Le plan du roi semble fonctionner à


Palais d’été du roi Rama IX à Bang Pa-In

merveille: Siddharta se révèle être un élève incroyablement doué. Il excelle dans tous les domaines, du maniement des armes à la musique en passant par la peinture et la poésie. Le roi ne pouvait espérer mieux. Cet enfant-prodige est son digne successeur, et nul doute qu’il fera un souverain exceptionnel. Mais la prédiction sibylline du devin plane encore dans l’esprit du monarque, et c’est avec horreur qu’il découvre son fils de plus en plus souvent plongé dans une profonde méditation. À 16 ans, là où les autres adolescents s’essayent à l’art subtil de la séduction, Siddharta, lui, passe des heures à réfléchir sur le sens de la

vie et de sa propre existence. – Fiston, remue-toi un peu! Qu’espères-tu trouver ainsi, seul dans ta chambre? Goûte donc aux plaisirs que la vie t’accorde! – Père, rien ne me ferait plus plaisir que de partir à la découverte du Monde. – Mais enfin, ta vie est ici, Siddharta! Je te présente toutes les plus belles princesses du Royaume. Que ne te décides-tu ? Qu’attends-tu pour devenir enfin un homme? Et Siddharta de se replonger dans ses méditations. Et le roi de se replonger dans ses noires pensées.

Un beau jour, néanmoins, le miracle se produit. La princesse Yasodhara lui est présentée et Siddharta tombe instantanément amoureux d’elle. Signe du destin, les deux amoureux sont nés le même jour… Enfin marié, le jeune homme découvre les plaisirs du corps et de la sensualité. Bien vite, le ventre de Yasodhara s’arrondit. Le roi exulte! Il pense avoir enfin réussi à mettre son fils sur la bonne voie. Le nouveau-né est prénommé Rahula, « l’empêchement ». Le message est on ne peut plus clair… Mais cette naissance qui s’annonce ne change en rien la destinée de Siddharta. Laos - Vietnam

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– Ah ah ah! Ça y est, ce jeune fou est enfin rentré dans le rang! – Détrompez-vous, votre altesse. Ses questions auprès de son entourage se font de plus en plus pressantes. – Des questions? Mais… quelles questions? – Siddharta a eu l’occasion de croiser à différentes reprises des vieillards, des malades, même des moines errants. Ça lui a fait un choc, lui pour qui le concept-même de vieillesse et de maladie était inconnu. – Mais qu’il aille au Diable avec ses questions! Que suisje censé faire? – Je suggère à votre altesse d’augmenter la fréquence et l’intensité des festivités et des plaisirs dans le Palais. Peut8|

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être cela détournera-t-il le Prince de ses questionnements? – Très bien, très bien… Faisons cela. Mais nulle fête, nul lupanar, ne peut détourner les pensées profondes de Siddharta. Un beau jour, alors âgé de 30 ans, le Prince franchit le cap. Il enfourche un cheval et s’enfuit au triple galop loin, loin, loin de cette prison dorée qui l’oppresse. Enfin seul, il quitte ses vêtements princiers et se rase les cheveux. Il entreprend un long voyage initiatique vers le Gange où, dit-on, il trouvera le berceau de la spiritualité. Les hasards du chemin le mènent à une communauté de sages dans laquelle il s’intègre sans peine. Loin du faste de la Cour, son quotidien est désormais rythmé entre exercices de yoga et méditation. Bientôt, il décide de quitter cette communauté

et retourne sur les chemins. Cette fois, il n’est plus seul. Cinq autres sages se joignent à lui, convaincu d’avoir trouvé en Siddharta un guide spirituel. Les six hommes se contraignent à une vie rigoureuse. Voilà maintenant six longues années que le jeune homme est parti à l’aventure, et il n’a plus que la peau sur les os. Il sent la mort proche. L’ascétisme auquel il s’astreint depuis des années le prive de ses dernières forces. Il s’allonge le long du chemin et attend la mort. – Dis, Monsieur, pourquoi es-tu allongé là, au milieu des cailloux? Siddharta a les yeux brouillés. D’où vient donc cette voix angélique? – Monsieur ! Tu m’entends?


– Quoi donc ? Je t’ai dit mille fois de ne jamais perturber mon repos. Parle, avorton! – Je… je suis désolé, maître… Mais notre réseau d’espions terrestres vient de détecter un homme en train de découvrir les secrets de l’Univers… J’ai pensé que vous aimeriez être au courant… Je… je suis désolé, maître… – Quoi ! Mais qui est donc cet impudent? – Je crois bien qu’il s’appelle Siddharta, maître. – Eh bien, qu’attends-tu, avorton? Envoie-lui mon armée de démons! Il ne doit aller plus loin dans ses découvertes sous aucun prétexte! C’est une question de survie pour l’Univers tout entier!

Il retrouve ses esprits, et voit alors la silhouette d’une jeune fille. – Tu m’entends, M’sieur ? – Oui, jeune fille, je t’entends. – Tu as la peau sur les eaux. Tu ressembles à un squelette. Es-tu malade? Siddharta est tout d’abord choqué par l’incongruité de la question. – Malade ? Non, Non, jeune fille, je ne suis pas malade. Je fais volontairement souffrir mon corps pour m’élever spirituellement. – Vraiment ? Mais si tu meurs, tout cela sera vain, non? Et la jeune fille de lui jeter un quignon de pain près du visage et de s’éloigner en courant. Troublé, Siddharta s’empare du

morceau de pain et le dévore avidement. Ses cinq compagnons sont outrés. Voilà des années qu’ils mènent tous une stricte vie d’ascètes, faisant endurer à leur corps les pires tourments, et voilà leur guide qui fait demi-tour aux portes de la mort ? Non, non et non! Ce comportement est inadmissible! Aveuglés par leur extrémisme, ils abandonnent aussitôt le fils du roi. Siddharta se retrouve de nouveau seul, mais il comprend enfin. Il comprend enfin que ce n’est pas en martyrisant son corps qu’il deviendra plus fort. Il s’assoit en position du lotus et rentre dans une profonde méditation. Il commence seulement à entrevoir les secrets de l‘Univers et de l’Humanité. – Maître Mara, maître Mara! Je crois qu’on a un problème!

Mara, le mal incarné, a bien raison de s’inquiéter… Si Siddharta parvient à percer les mystères de la Vie, alors il pourra les enseigner à son tour aux hommes qui pourront alors échapper au cycle de renaissance et de souffrance! Si les hommes n’ont plus peur de mourir, c’est tout l’équilibre du Monde qui est remis en cause! Hélas pour Mara, l’armée de démons ne peut rien faire contre l’esprit de Siddharta. Consacré tout entier à sa méditation, serein, celui-ci ne craint rien et rejette d’une simple pensée l’armée de démons qui s’abat sur lui. Mara tente le tout pour le tout et envoie sa fille, la plus belle femme de toutes les femmes, pour séduire Siddharta et le détourner de sa tâche. Déployant toute son énergie, elle n’arrive même pas à faire ciller l’homme sage. – J’ai échoué, père. - Ah !!!! Pauvres de nous… Qu’allonsnous devenir ? Enfin, Siddharta sort de sa léthargie. Il vient de parvenir à la compréhension totale de la nature, des causes de la souffrance humaine et, surtout, des étapes nécessaires à son élimination. Il s’est assis Siddharta. Il se relève… Bouddha. Laos - Vietnam

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N ÉG OC I AT IO NS A UTO UR D’UN JUS D E F RU I T S À C HI N ATOWN BUSINESS IS BUSINESS, BABY

JOUR 6

CHINATOWN

Aujourd’hui, on calme le jeu! Point de réveil à l’aube cette fois: après une bonne nuit de sommeil, nous décidons de partir pour Chinatown, un quartier que nous avions seulement survolé lors de notre précédent voyage. Petite ballade dans les rues et ruelles du quartier chinois au gré du vent. Quel bordel! Un monde pas possible, une vie grouillante, des surprises à chaque coin de rue et que des merdes made in China sur les étalages. Nous, on adore! On en profite pour se gaver de jus de fruits pressés (mandarine, grenades,...) Quel délice, à en mourir! En début d’après-midi, nous nous arrêtons dans un restaurant de rue, où nous déjeunons pour une bouchée de pain au son des mantras distillés a tue-tête par une sono juste derrière nous. Ambiance zen garantie... Nous nous enfilons ensuite dans un immense marché couvert, où tout se vend et s’achète. Cela va du marteau-piqueur à la scie sauteuse, des derniers films made in Hollywood aux piles Duracell, des livres de cul abjects aux godes-michets taille XXL. Contempler les Thaïs s’agglutiner sans complexe autour des stands de films pornographiques: ça n’a pas de prix! C’est tout cela, Bangkok. Le soir, nous partons visiter l’Asiatique Market sur les conseils de Joy. L’infrastructure est flambant neuve et une gigantesque roue prône fièrement le long de la Chao Phraya. Mais tout cela n’a strictement aucun intérêt: les boutiques de souvenirs s’enchaînent les unes après les autres. Nous sommes très déçus par cet attrape-gogos sans aucune âme. Tu perds des points, Joy! ;) 10 |

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QUI N’A PAS QUITTÉ SON PAYS EST PLEIN DE PRÉJUGÉS. CARLO GOLDONI

JOUR 7

LAOS, NOUS VOILÀ Aujourd’hui, c’est un jour de transition: nous partons ce soir pour le Laos par le train de nuit de 20h00. Nous nous sommes levés un peu plus tard, et sommes partis pour Siam, le quartier chicos de Bangkok et lieu de plaisir pour tous

“ Le voyage s’est très bien passé, MIS à part que je me suis gelé les coucougnettes.

les accros au shopping. Imaginez un centre commercial gigantesque (500.000 mètres carrés, 100.000 visiteurs par jour) regroupant des centaines et des centaines de boutiques réparties sur une demi-douzaine d’étages. Centre névralgique de la Thaïlande consumériste, le Siam Paragon fait partie du Top 5 des plus grands centre commerciaux du Monde... Même si ce Paradis de la consom-

L E T RAI N EN T HAÏ L AN D E : TOU T E U N E AVEN T U RE E N S O I. . . ... ET EN TROISIÈME CLASSE, SIOUPLÉ!

mation n’est pas franchement notre tasse de thé, nous aimons tout de même y flâner et profiter de l’air climatisé. Nous retournons chez Joy chercher nos affaires, tapons le bout de gras quelques instants et prenons la direction de la gare ferroviaire de Hua Lomphong. Énorme surprise: le train part pile à l’heure (comme quoi, tout arrive)! Nous retrouvons les wagonscouchettes de troisième classe que nous avions déjà pris pour aller à Chiang Mai l’année dernière.

Le voyage s’est trés bien passé, à part que je me suis gelé les coucougnettes.

INFOS + : Le voyage Bangkok - Nong Khai, ville frontière avec le Laos coûte environ 500 baths, soit 12,50 euros pour plus de 600 kilomètres et environ 13 heures de trajet. Laos - Vietnam

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JOUR 8

VIENTIANE

Nous voici arrivés à la gare de Nong Khai avec un tout petit retard de 45 minutes. Nous prenons un tuk-tuk qui nous transporte jusqu’a la frontière thaïlandaise où les formalités de sortie se passent très rapidement. De là, nous empruntons un bus qui traverse le pont de l’amitié qui forme la frontière avec le Laos. Arrivé à la frontière laotienne, c’est là que le bordel commence. Aucune organisation! Rien que pour récupérer les fiches d’entrée, nous mettons au moins 1 heure. Compter encore au moins 1 heure 30 de plus pour faire viser nos passeports... Le tout sous un soleil de plomb, bien sûr: épuisant tout cela! Nous prenons finalement un taxi pour rejoindre Vientiane en lui montrant bien l’endroit où nous voulons aller. Ce brave homme nous montre tous ses talents de conducteur chevroné... Je suis assis à la place du mort, et je vois souvent la Faucheuse venir vers moi! Surtout lorsqu’il double en troisième position en mordant al-

lègrement la ligne blanche, et qu’une file de poids lourds vient en face... Ayons confiance! Bien sûr, ce gentil chauffeur nous laisse en plan à un carrefour, et impossible pour nous de trouver l’adresse de la guest-house où nous souhaitions nous rendre. (un gros coup de gueule au Guide du Routard et ses plans qui tiennent sur un post-it!) À force de marcher - et moi de pester, bien sûr - nous trouvons un petit hôtel qui fait l’affaire. Sans fenêtre, notre chambre ressemble plutôt à un placard à balais... Mais pour 8$ la nuit, on ne va pas chipoter... Aprés une bonne douche, nous partons nous balader dans Vientiane, en cherchant désespérément le centreville. On pouvait chercher longtemps... Vientiane, capitale 12 |

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SANS FENêtre, notre chambre ressemble plutôt à un placard à balais.

du Laos, s’apparente plus à une petite bourgade qu’à une capitale. Après la folie bangkokienne, difficile de trouver nos repères dans cette ville-fantôme... Nous louons finalement un tuk-tuk qui nous conduit aux différents monuments les plus célèbres de la ville. On en a maintenant la confirmation: Vientiane est une petite ville paisible, sans attraits particuliers.


JOUR 9

VIENTIANE

Vientiane est décidément une ville déprimante. Très peu de monde dans les rues, une architecture sans saveur et un calme stressant (yeah! bel oxymore, non?). Nous partons faire un tour au marché central. Il est 9h30, le marché est pratiquement vide et nous tournons désespérant pendant une petite heure dans le but de trouver un peu d’animation. Vain espoir... On se demande vraiment où se cachent les habitants...

LE MUSÉE NATIONAL

Nous décidons de nous rendre au musée national. C’est bien simple, on dirait l’ancien muséum de Grenoble il y a quarante ans: c’est très vieillot, c’est très poussiéreux, et, cerise sur le gâteau - cherry on the cake - c’est une véritable apologie du communisme. Forcément, les Français y sont dépeints comme des méchants colonialistes assoiffés de sang. Jugez plutôt: un tableau de propa-

Encore une déception: notre premier contact avec le Mékong... Il faudra repasser à la saison des pluies!

gande format 3 m x 2 m décrit une scène horrible où un soldat français jette un petit enfant lao au fond d’un puits... Quelle horreur! Euh... les gars, ça vous dit de parler un peu de la Grande Purge, du Grand Bond en Avant ou de la Révolution “culturelle”? Non? Dommage... Pour nous remonter le moral, nous filons faire du sport (si, si, c’est vrai! On a même les vidéos!) dans un superbe parc près du Mékong. Au final, Vientiane est une jolie petite bourgade avec pas mal de batiments d’architecture coloniale et quelques monuments religieux et civils intéressants. Mais ce que nous recherchons avant tout en Asie est un art de vivre et un contact avec les habitants qui nous font déses-

pérément défaut ici. À 18h30, nous prenons un samlo pour la gare routière, où l’on embarque comme prévu à 20h00 en sleeping bus pour Luang Prabang. On espère de tout coeur que cette ville classée au patrimoine mondial de l’UNESCO saura nous charmer un peu plus que la capitale... ON VOYAGE POUR CHANGER, NON DE LIEU, MAIS D’IDÉES. HIPPOLYTE TAINE Laos - Vietnam

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LE LAOS DÉCROCHE LE TRISTE RECORD DU TERRITOIRE LE PLUS BOMBARDÉ DE L’HISTOIRE 14 |

CARNET de voyage Laos - Vietnam

VIENTIANE, LAOS

AV E C UN PEU MOINS D’UN MILL I O N D ’HABI TAN T S, V IENTIA NE E S T L A C API TAL E DE LA RÉPUBL I Q U E D ÉMOCRATIQUE P OPUL A I R E D U LAOS. SITUÉE SUR LES R I V E S D U MÉKON G, EN PLEIN C E N T RE D E L’ ASI E DU SUD-EST, L A V I LLE F UT RÉG ULIÈREMENT P I L L É E ET EN VAHI E AU COURS D E S ON HI STOI RE. D ’ A B ORD PAR LES BIRMANS A U X VI È ET XVI I I È SIÈCLE, P U I S PAR L ES T HAÏS AU XIXÈ S I È C L E, EL LE PASS E ENFIN S O U S PR OT EC TOR AT FRANÇAIS À PA RT IR D E 1893.

Depuis sa création au milieu du XVIè siècle, l’histoire de Vientiane est marquée par des invasions successives. Pillée à intervalles réguliers par les Birmans voisins, c’est finalement le royaume de Siam (c’est-à-dire l’actuelle Thaïlande) qui conquiert la province en 1778 et en fait une de ses dépendances. Les Thaïs s’emparent par la même occasion du Bouddha d’Émeraude, la statue séculaire la plus vénérée dans tout le pays. C’est ce même Bouddha d’Émeraude qui trône actuellement fièrement dans les annexes du palais royal de Bangkok... et la source de fortes dissentions entre les deux pays, encore aujourd’hui.

LES INVASIONS “BARBARES”

À la fin du XIXè siècle, l’arrivée des Français marque le début d’un renouveau pour la ville. Libérée du joug siamois, Vientiane connaît une période prospère et les nouvelles infrastructures, d’architecture coloniale, relancent l’économie de la ville. Le gouvernement lao actuel est pourtant bien peu enclin à admettre ce que la ville doit au Protectorat


EN LANGUE LAOTIENNE, VIENTIANE SIGNIFIE

français... Une simple balade au musée national fait vite comprendre au visiteur que le Laos est avant tout une nation fière de s’être libérée du joug français.

“VILLE DE LA LUNE”, EN RAPPORT AVEC LA FORME DU MÉANDRE DU MÉKONG DANS LEQUEL LA VILLE EST IMPLANTÉE

LA GUERRE DU VIETNAM Cet arrangement de la vérité historique, on peut facilement le pardonner à la nation lao. Car on le sait peu, mais le Laos a beaucoup souffert lors de la guerre du Vietnam, décrochant même le triste record du territoire le plus

bombardé de l’Histoire. La piste Ho-Chi-Minh reliant le Nord au Sud au travers de la jungle épaisse était largement situé du côté laotien, ce qui a conduit les Américains à bombarder le pays sans beaucoup de discernement (la fameuse opération Rolling Thunder entre 1965 et 1968). La Laos est également en proie à une guerre civile entre 1953 et 1973 impliquant les troupes américaines, thaïlandaises, sud et nord-vietnamiennes (et même philippines!).

ET MAINTENANT?

Depuis 1975, le Laos est un État communiste à parti unique. Le calme est revenu dans le pays, mais les Hmongs, une ethnie montagnarde ayant combattu du côté des Américains durant la guerre du Vietnam et la guerre civile, payent chers leur engagement dans le conflit. Persécutés, on ne compte plus le nombre de dénonciations des atteintes aux droits de l’Homme à leur égard, et ils peinent à trouver leur place dans la société laotienne.

EN SAVOIR + www.etaletaculture.fr Laos - Vietnam

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N OT RE PE RM I ER C ON TAC T AVE C L E M ÉKO NG ENVOÛTANT

JOUR 10

LUANG PRABANG

Aprés 10 heures de route, nous arrivons à Luang Prabang au petit matin. Nous trouvons sans peine une guesthouse sympa et pas trop chère. Vite, une douche! Nous puons comme des phoques. (décidément,...) Une fois lavés, nous nous dirigeons vers les rives du Mékong, situées à quelques dizaines de mètres à peine de notre guest-house.

Le soleil commence à percer, nous reprenons notre balade et arrivons au bout de la ville à l’embouchure de la rivière Nam et du Mékong, où une petite passerelle de bambous permet de rejoindre l’autre rive. Nous faisons demi-tour, et nous aventurons dans la ville aux maisons de style colonial français. C’est une petite merveille. Le calme et la sérénité qui s’en dégagent sont déroutants. Même les rares automobilistes semblent vivre au ralenti et roulent très doucement. Étrangement, ce calme nous oppressait à Vientiane mais nous émerveille à Luang Prabang. Allez comprendre... Après plusieurs temples visités, nous prenons les escaliers qui nous mènent sur le Mont Phousi: 328 marches, un vrai calvaire pour moi! Heureusement, nos efforts sont récompensés par une vue magnifique surplombant toute la ville.

LE MÉKONG “ Enfin, le Mékong s’offre à nous dans toute sa Enfin, le Mékong s’offre à nous dans toute sa splendeur, ses courbes majestueuses se perdant au milieu des brumes matinales. Ce fleuve mythique, source de tant de fantasmes d’aventuriers au travers des siècles, est là, devant nous. Comment ne pas être émerveillé par tant de beauté? Nous tombons bientôt sur un des plus beaux temples que nous ayons vu en Asie. Le style est complètement différent des temples thaïs ou cambodgiens, et on sent l’influence des invasions chinoises sur l’architecture, notamment au niveau des toitures. 16 |

CARNET de voyage Laos - Vietnam

splendeur

Nous atterrissons ensuite au coeur d’un temple où une nuée de moinillons en robes safran jouent et discutent entre eux. Ce premier contact avec la ville nous enchante. Malheureusement, nous allons vite déchanter dès le lendemain matin...


instant des touristes japonais venant communier “pour le fun” dans une de nos églises un jour de messe et se faire prendre en photos... Abject. La situation a tellement dégénéré que les autorités religieuses du pays pensent même à supprimer cette tradition. Heureusement, en s’éloignant un peu du centre touristique, il est encore possible d’assister à une offrande sincère faite par les petites gens. En retour, les moines leur servent une récitation de mantras. Je reste le plus discret possible pour ne pas troubler ce moment émouvant. Nous partons visiter la grotte de Pak-Ou, située à une heure en bateau du centre-ville. Lorsque nous arrivons à l’embarcadère, tous les bateaux sont pleins et nous restons sur le carreau. Un peu dépités, nous rebroussons chemin et tombons sur un type qui nous propose

“ JOUR 11

LUANG PRABANG

Ce matin, je me lève à 5 heures pour me rendre à la procession de moines qui déambulent dans les rues de la ville et se voient offrir de la nourriture de la part des habitants. Cette coutume, le reras, fortement chargée en émotions, est hélas devenue un piège pour touristes... L’aspect religieux de la tradition a complètement été dénaturé: aujourd’hui, des bus entiers déversent des hordes de Chinois et de Japonais qui achètent des offrandes et les donnent, hilares, aux moines. Pour vous faire une petite idée de la scène, imaginez un

La situation a tellement dégénéré que les autorités religieuses du pays songent à supprimer cette tradition.

un tour de trois heures sur le Mékong. Cette visite a été réellement intéressante. Notre guide s’est arrêté dans différents villages ethniques et nous a fait connaître la vie des paysans locaux. L’occasion pour nous de mieux comprendre la discrimination des Lao envers les Hmongs, cette ethnie qui peine à survivre dans les montagnes. Une des spécialités de ces petits villages du bord du fleuve, c’est le ramassage d’algues qui sont ensuite broyées et étalées en une fine pâte séchant au soleil. Il paraît que c’est très bon... Notre guide nous a également donné l’occasion d’aller visiter une école primaire et de discuter un peu avec les professeurs. Les moyens sont rudimentaires, mais les salles de classe sont loin d’être surchargées et les enfants ont l’air d’être heureux.

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CARNET de voyage Laos - Vietnam


Temple de Luang Prabang

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JOUR 12

PAKBENG

Ce matin, nous prenons le bateau pour Pakbeng. Grande expédition! Nous remontons le fleuve sur une longueur de 160 kilomètres en à peu près 9 heures. Et oui, l’Aventure, c’est l’Aventure! Il commence à faire froid. Pour la première fois de notre voyage, les polaires sont les bienvenues. Ce dont nous ne nous doutons pas encore,

VU E AÉ RI E N N E D E L U AN G PRAB AN G TOUTE MA VIE J’AI RÊVÉ DE VOIR LE BAS D’EN HAUT

160 KILOMÈTRES SUR LE MÉKONG

Nous prenons vraiment conscience que nous sommes au milieu de nulle part.

M È RE L AO & SO N ENFA NT DANS LE BUS LOCAL

L’AVENTURE, C’EST L’AVENTURE c’est que celles-ci ne nous lâcheront plus pour les 2 semaines à venir... Neuf heures le cul posé sur un siège, c’est quand même très long. Les paysages sont de toute beauté, certes, mais il faut bien admettre qu’ils ne sont pas très variés. Rien ne ressemble plus à la jungle que la jungle... Nous croisons en tout et pour tout une dizaine de villages disséminés le long du fleuve. Nous prenons alors vraiment conscience que nous sommes au milieu de nulle part. Il vaut mieux ici éviter le moindre problème de santé: l’hôpital le plus proche doit se trouver à quelques 48 heures de route... (et le 18 ne fonctionne même pas, les cons!) Arrivés à Pakbeng, la nuit commence à tomber. Nous sommes rassurés de mettre pied à terre et de ne pas avoir à naviguer de nuit. Nous trouvons une guest-house trés sympa, un petit resto, et dodo. Demain, une dizaine d’heures de bus nous attendent!

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CARNET de voyage Laos - Vietnam

JOUR 13

OUDOM XAI

Debout de bonne heure, nous partons en direction d’Oudom Xai en bus local. Premier challenge: trouver un tuk-tuk qui nous amène à la gare routière. Coup de chance! On en trouve un, mais celui-ci a un problème de démarreur et nous sommes bien obligés de descendre pour l’aider à pousser. Ce genre de petits couacs croustillants est le lot quotidien au fin-fond du Laos, et c’est ce qui fait tout son charme. Enfin, la gare routière. Il est 8 heures du matin, un homme en uniforme juste à coté de nous est en train de faire cuire des tripes sur un barbecue... Une vieille odeur de tripailles de bon matin, voilà de quoi nous mettre en forme! Enfin voilà le minibus. Très vite, tous les passagers chargent un maximum de sacs en tous genres. Il vaut mieux oublier très vite toute notion de confort, même rudimentaire... et vas-y que je


DÉGUSTER... ...UN PAD THAÏ LE PA D THAÏ EST UN P LAT TR AD I T I ON N EL T HAÏ L AN D AI S D E VE N U PL AT N ATIONA L PENDANT LA RÉCE S S I ON É C ON OM I QU E POS T- S EC ON D E G UERRE MO NDIA LE. MAINTE N AN T, À VOS F OU RN EAU X !

RECETTE TRADITIONNELLE (4 PERS.) Ingrédients: 300g de nouilles de riz 2 gousses d’ail - 1 piment rouge frais écrasé - 150 g de crevettes crues décortiquées - 1 c. à s. de nuoc-mâm 2 c. à s. de sauce soja - 2 c. à café de crevettes séchées en poudre - le jus d’1

Préparez l’ail, le piment, l’oeuf, les crevettes, la coriandre, la ciboule et les cacahuètes (non salées si possible). Disposez tous ces ingrédients à côté de votre wok, prêts à cuire. Dans le wok, faire chauffer l’huile à feu vif et faire frire l’ail. Ajoutez le piment. Puis les crevettes crues et les faire cuire 2-3 minutes. Jetez ensuite (attention, l’ordre est important) et tout en mélangeant: les nouilles, le jus de

citron, le nuoc-mâm, la sauce soja, les crevettes séchées et le sucre. Faites cuire encore 2 minutes sans cesser de remuer. Penchez le wok, et faites une petite place pour cuire l’oeuf sur le bord, à la manière d’un oeuf brouillé. Mélangez avec le reste et ajoutez les germes de soja, et les morceaux de ciboule. Arrêtez le feu, ajoutez la coriandre. Dressez tout de suite, saupoudrez de cacahuètes grillées hachées et dégustez!

VARIANTES Pour varier les textures en bouche, certains cui-

crédits photo: epicurus.com

Mettez les nouilles dans de l’eau bouillante pendant 10 minutes environ pour les assouplir sans les cuire complètement.

citron vert - 1 c. à s. de sucre - 1 oeuf battu - 100 g de germes de soja frais - 1 petite tasse de coriandre fraîche découpée finement - 6 tiges de ciboule coupée en morceaux - 150 g de cacahuètes grillées et hachées - huile d’arachide

siniers emploient jusqu’à 4 types de nouilles de riz différents.

lères à café... Le dosage vous appartient donc.

Vous pouvez également remplacer les crevettes par des petits morceaux de poulet... Laissez-vous aller à toutes vos envies!

Nous avons quant à nous mangé notre meilleur pad-thaï dans un petit resto de rue à Bangkok.... On s’est régalés pour environ 50 bahts, soit un peu plus de 1 euro...

Concernant la quantité de sucre, certains restaurants thaïlandais en mettent plusieurs cuil-

SOURCE www.legitimegourmandise.com

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VOYAGER, C’EST NAÎTRE ET MOURIR À CHAQUE INSTANT. VICTOR HUGO

t’ouvre la vitre toutes les 3 minutes pour cracher, et vasy que je parle - pardon, j’hurle - à mon voisin, et vas-y que je fais cracher les hauts-parleurs avec de la musique traditionnelle pendant des heures... On s’entasse de plus en plus au gré des nombreux arrêts... Huit heures de route dans ces conditions, c’est long... très long. Heureusement, les paysages sont magnifiques. Nous arrivons enfin à Oudom Xai. Nous ne nous compliquons pas la vie avec la guest-house et en choisissons une juste à côté de la gare routière. Notre chambre est miteuse, les fils électriques pendent juste à côté de la douche et une impression de saleté se dégage d’un peu partout. Le lendemain, nous apprendrons que deux Français - nos futurs compagnons de route pendant les quelques jours à venir - qui logeaient eux aussi à côté de la gare routière ont eu la visite de rôdeurs dans leur chambre en pleine nuit... ambiance, ambiance. Nous faisons tout de même un tour dans cette ville industrielle sans aucun charme histoire d’amortir nos nombreuses heures de route... Hormi une statue de Bouddha au sommet d’une colline, il n’y a vraiment pas grand chose à se mettre sous la dent ici... L E P H O, E ST LE PL AT NATIONA L VIETNA MIEN. U N B OU I L L ON D E B O E U F, DES N OUI L LES DE RIZ, QUELQ UES MO RCEAU X D E POU L E T E T U N P E U D E CI BOUL ET TE A SIATIQUE. V OILÀ. PAS D E QU OI F OU ET T E R U N C H AT.

JOUR 14

DU LAOS AU VIETNAM

Nous quittons vite notre guesthouse sans aucun regret et montons dans le minibus pour Dien Ben Phu. Toujour ce même style de bus local rempli de paysans des montagnes... Le voyage s’annonce très long! Nous rencontrons deux Français, un un ancien légionnaire et un parachutiste avec qui nous taillons le bout de gras. Le trajet est toujours aussi folklorique: les Lao bouffent, jacassent, mettent la musique à fond. La routine. Nous sommes partis pour 12 heures de bus. Le chauffeur nous fait

Le trajet est toujours folklorique: Les Lao bouffent, jacassent, mettent la musique à fond. La routine.

quelques frayeurs. Comme les passagers, il bouffe, il jacasse avec deux minettes à côté de lui et téléphone tout en conduisant comme un fou sur les routes de montagne. Nous devons notre salut à la faible démographie du Laos... Il n’y a pas un chat sur les routes! Enfin, la frontière vietnamienne se profile. Le passage se fait en douceur et très gentiment avec les 22 |

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31% DE LA POPULATION LAOTIENNE VIT ENDESSOUS DU SEUIL DE PAUVRETÉ. UNE PAUVRETÉ QUI SE RESSENT PARTOUT À TRAVERS LE PAYS

vietnamiens, l’officier s’improvisant même guide touristique et nous donnant quelques conseils... Au niveau de la frontière, il ne reste plus qu’une trentaine de kilomètres pour rejoindre notre destination. Nous pensions donc notre calvaire terminé... Que nenni, il ne fait que commencer! Côté vietnamien, la route - ou plutôt la piste - est dans un état lamentable. Notre chauffeur se prend tout à coup pour Fangio et descend pied au plancher cette route sinueuse, cherchant à peine à éviter les nids de poule. Une descente pour le moins... vertigineuse! Les abords de Dien Bien Phu ne sont vraiment pas accueillants. Un ballet incessant de camions de chantier vient alimenter en calcaire une immense cimenterie. Des nuages de latérite volent sans cesse, recouvrant tout la végétation alentour d’une épaisse couche de poussière. Bienvenue au Vietnam! Nous allons manger un pho vraiment pas terrible... - et allons nous coucher tôt.

JOUR 15

DIEN BIEN PHU

Ce matin, nous allons évidemment visiter le musée de Dien Bien Phu. Si nous sommes passés par ce coin peu accueillant du Vietnam, c’est bien sûr pour tâcher de comprendre un peu mieux la déculottée française de 1954. Il commence à tomber quelques gouttes. La visite du musée est décevante. On aurait dû s’en douter, ce n’est pas dans des républiques démocratiques populaires à parti unique que l’on va trouver des infos objectives... Le musée s’apparente plus à un un hymne à la gloire du Viet-Minh. Dommage, on en apprendra plus dans les livres d’histoire. À notre sortie du musée, il tombe des trombes d’eau. Nous attendons une petite demi-heure que la pluie se calme et voyons arriver nos deux compères de la veille qui cherchent à se rendre au mémorial français

pour y déposer une gerbe de fleurs. N’ayant pas grand chose d’autre à faire dans cette ville, nous décidons de les accompagner et montons à quatre dans un taxi. Quelle galère pour le trouver, ce mémorial! Le chauffeur semble ne pas comprendre et fait une bonne quarantaine de kilomètres tout autour de la ville avant de téléphoner à un collègue et de comprendre que notre destination Laos - Vietnam

CARNET de voyage | 23


DIÊN BIÊN PHU

D I Ê N BI ÊN PHU EST UN NOM Q U I PARLE À TOUT FRANÇAIS D I GN E D E CE N OM. ET P OUR C A U S E. L A BATAI LLE Q UI S’Y D É R O ULA EN T RE LE MO IS DE M A R S ET D E MAI 19 5 3 SE S O L D A PAR L’ UN DES P LUS C U I S AN TS ÉC HECS DE L‘ARMÉE F R A N Ç AI SE. D É FA I TE D ÉCI SI VE, ELLE INCITA L’ É TAT-MAJ OR F RANÇAIS À P O U R SUI VRE LES NÉGOCIATIO NS AV E C L E N ORD -VI E TNA M A U P L U S VI T E POUR QUIT TER CET TE M A U DI TE RÉG I ON . P R È S D E 10. 000 SOLDATS F R A N Ç AI S ( ET 4. 000 V I E T NAMI EN S) Y TRO UVÈRENT L A M ORT.

La bataille de Diên Biên Phu est un moment clé de la guerre d’Indochine qui se déroula du 13 mars au 7 mai 1954 et qui opposa au Tonkin les forces de l’Union française aux forces Viet-Minh, dans le nord-Vietnam actuel. Occupée par les Français en novembre 1953, cette petite ville et sa plaine environnante devint l’année suivante le théâtre d’une violente bataille entre le corps expéditionnaire français, composé de diverses unités de l’armée française, des troupes coloniales et autochtones, sous le commandement du colonel de Castries (nommé général durant la bataille) et l’essentiel des troupes vietnamiennes commandées par le général Giáp. Cette bataille se termina le 7 mai 1954 par arrêt du feu, faute de munitions, selon les consignes reçues de l’état-major français à Hanoï. Hormis l’embuscade du groupe mobile 100 à An Khé, elle fut le dernier affrontement de la guerre d’Indochine. Cette défaite accéléra les négociations engagées entre les deux parties. La France quitta la partie nord du Viêt Nam, après les accords de Genève, signés en juillet 1954, qui

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LE GÉNÉRAL GIÀP, HÉROS VIETNAMIEN QUI DIRIGEA LES OPÉRATIONS LORS DE LA BATAILLE DE DIÊN BIÊN PHU, EST ENCORE VIVANT AUJOURD’HUI À L’ÂGE DE 102 ANS.

instauraient une partition du pays de part et d’autre du 17e parallèle Nord. Dès le début de la bataille, les Américains ont proposé aux Français un soutien aérien par des bombardiers lourds. Cette option fut rejetée par l’état-major français qui estimait maîtriser la situation. Ce fut la bataille la plus longue, la plus furieuse, la plus meurtrière de l’après Seconde Guerre mondiale, et l’un des points culminants des guerres de décolonisation. On peut estimer à près de 10 000 le nombre de Vietnamiens tués pen-

dant la bataille et 2 293 morts dans les rangs de l’armée française. Une fois le cessez-le-feu signé, le décompte des prisonniers de l’Union française, valides ou blessés, capturés à Diên Biên Phu s’élève à 11 721 soldats dont 3 290 sont rendus à la France dans un état sanitaire catastrophique, squelettiques, exténués. Il en manque 7 801. Le destin exact des 3 013 prisonniers d’origine indochinoise reste toujours inconnu. Il est probable qu’ils ont été exécutés systématiquement comme traitres. L’ensemble des prisonniers (ainsi que les blessés) devra marcher à travers jungle et montagnes sur 700 km, et de nuit pour échapper aux avions français. Ceux qui étaient trop faibles mouraient ou étaient achevés. Ils ont ensuite été installés dans des villages sanctuaires, aux confins de la frontière chinoise, hors d’atteinte du corps expéditionnaire. Sur les 11 721 prisonniers de l’Union Française, valides ou blessés faits par le Vietminh, plus de 71% décédèrent en captivité de sousalimentation, mauvais traitements, exécutions arbitraires et du fait des maladies tropicales. SOURCE WWW.WIKIPEDIA.FR Laos - Vietnam

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LES VOYAGES SONT L’ÉDUCATION DE LA JEUNESSE ET L’EXPÉRIENCE DE LA VIEILLESSE. FRANCIS BACON

Le Xiang Qi est un jeu qui se pratique partout au Vietnam. I L S ’ A PPAR EN T E AU JEU D’ÉCH ECS, LE BUT É TAN T D E C APT U RE R L E G É N ÉR AL EN N EMI. PIO NS, CAVA LIERS, FO U S ET AU T RE S TOU RS S O N T I C I R EMPLACÉS PAR GA RDES, ÉLÉP HANT S , C AN ON S ET C H A R IOTS. . . ( VOI R PHOTO CI-DESSOUS)

est en réalité pas très loin du centreville... Notre ancien légionnaire a acheté deux bouquets de fleurs qu’il dépose au pied du mémorial. Instant d’émotion poignante de cet hommage à nos soldats morts pour rien dans cette cuvette perdue d’Indochine. L’aprés-midi, nous nous rendons à la statue érigée en 2004 par les autorités vietnamiennes pour célébrer les 50 ans de la victoire sur les troupes coloniales françaises. Encore une multitude de marches à monter - je peste. D’en haut nous surplombons toute la cuvette de Dien Bien Phu entourée de quelques collines d’où les Viet-Minhs arrosaient les troupes françaises à l’artillerie lourde. Notre passage à Dien Bien Phu ne nous aura au final pas appris grand chose... si ce n’est un bon aperçu du champ de bataille. 26 |

CARNET de voyage Laos - Vietnam

JOUR 16

ARRIVÉE À HANOI

Levés à 3 heures du matin (eh oui!), nous sautons dans le tout premier bus de la journée en direction d’Hanoi. Nous pensions que l’infrastructure routière vietnamienne serait dans un meilleur état que celle du Laos... en fait, c’est presque pire. Nous nous traînons donc toujours à 30 kilomètres à l’heure et pensons aux quelques 3500 kilomètres qui nous séparent encore de Saigon: on sent que l’on va passer beaucoup, beaucoup, de temps dans les transports en commun... Durée du voyage 11 heures. Une bagatelle. Il ne faut surtout pas avoir peur de la conduite des Viets, de

véritables trompe-la-mort. Autant au Laos les routes étaient littéralement désertes et donc les risques plus limités, autant il y a un monde incroyable qui circule ici. Nous arrivons donc dans Hanoi, un enfer de circulation totalement anarchique. En gros, celui qui a le plus gros klaxon passe. Complètement irréaliste! Nous trouvons un hôtel très bien, avec un accueil charmant. Demain, c’est lundi et, ne voulant pas une nouvelle fois être confronté à la malédiction du “Monday Closed” (voir Jour 4), nous prévoyons de visiter la baie d’Along. Nous allons diner dans un petit resto sympa, (mais impossible de trouver des nems... grrrr!) et nous allons nous balader au Nigth market. Il y a trés peu de blancs, mais une ambiance superficielle règne ici et beaucoup de merdes made in China sur les étalages. Nous trouvons une pâtisserie, et nous nous offrons 4 petits gateaux excellents qui nous remettent de nos émotions.


JOUR&17 18

LA BAIE D’ALONG

C’est parti,pour la baie d’Along. Nous avons opté pour une formule 2 jours + 1 nuit à bord d’une jonque. Allez, à peine trois petites heures de bus pour arriver à l’embarcadère, et nous arrivons... et nous prenons une monumentale gifle dans la figure! Il doit y avoir quelque chose comme plus d’un millier de touristes qui font la queue pour embarquer sur leur bateau. Pour le côté nature sauvage, on repassera... Nous embarquons sur une petite navette qui nous emmène jusqu’a notre jonque. Nous montons à bord prendre possession de notre chambre qui est, il faut bien l’admettre, plutôt agréable. Enfin, nous partons dans la baie, le site est vraiment prestigieux. Notre jonque s’attache à une bouée, et le promène-couillons commence... Une navette nous emmène visiter une grotte, puis nous transporte jusqu’à une île au sommet de laquelle il y a une magnifique vue. Moi, je passe mon tour et laisse Arnaud se taper la montée des 350 marches... Pour moi, c’est temps mort, je file me prendre un café. Une dernière activité est prévue

dans notre tour: une demi-heure de kayak de mer au milieu des gaz d’échappement et des centaines de bateaux à moteur qui déversent leur flot de touristes. On passe notre tour, dépités. Le temps bas et gris nous colle depuis une huitaine de jours. C’est dommage, on ne peut pas vraiment apprécier la beauté des paysages. Mais nous étions prévenus. Le soir venu, pour meubler le temps, notre guide improvise un atelier cuisine sur le bateau et tente de nous apprendre à faire des nems... Lamentable. C’est vraiment le type de tourisme que nous exécrons. Le lendemain matin, nous nous rendons compte que notre jonque est restée amarrée à la même bouée toute la nuit... Nous pensions naïvement que nous continuerions à visiter la baie, mais non. Vers 11 heures nous quittons

C’est vraiment le type de tourisme que nous exécrons.

notre bouée, et retour au port. Un déjeuner nous est servi à bord: juste le temps de manger, et nous débarquons avec le sentiment tenace d’être passé totalement à côté de ce lieu censé être paradisiaque. Tenue entre les mains du monopole d’État, cette ambiance d’usine pour gogos nous a gâché tout le plaisir. Au final, donc, la baie d’Along est une relative déception. Censée être un moment marquant de notre voyage, il s’agit en fait d’un lieu totalement dénaturé par le tourisme. Impossible de naviguer au milieu des îlots en dehors d’une agence de voyages agréée. Des centaines de jonques, toutes identiques (et, comble de l’horreur, peintes en blanc!), se pressent dans la baie qui est devenue une usine à touristes. Next! Heureusement, nous retrouvons notre pâtisserie attitrée et nous nous enfilons de nouveau quelques gâteaux. Ouf! Ça va mieux! Laos - Vietnam

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Baie d’Along | Entre beauté sauvage et tourisme de masse

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La baie d’Along et ses 1969 ilôts karstiques SES PAYSA GES EXCEP TIO N N E L S L U I ON T VAL U D ’ÊT RE I N S C RI T AU PATRIMO INE MO NDIA L DE L’U N E S C O E N 1 9 9 4 . ELLE EST ÉGALEMENT CON S I D É RÉE C OM M E L’U N E D ES 7 M E RVE I L L E S NATURELLES DU MO NDE.

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“LA VILLE AUJOUR 19 HANOI

CE N’EST PAS UNE LÉGENDE, LES VIETNAMIENS (COMME LES CHINOIS) MANGENT DU CHIEN. UNE PRATIIQUE SCANDALEUSE ET D’UN AUTRE ÂGE.

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&

20

Nous partons pour notre journée semi-marathon: aujourd’hui, nous allons marcher plus de 28 km dans Hanoi! Départ pour le lac Hoan Kien, un petit havre de paix au milieu de cette ville trépidante. Nous passons sur le petit pont japonais et visitons un charmant petit Temple dédiée à la Tortue. Il se met à bruiner... On commence sérieusement à regretter la chaleur de Bangkok! Nous allons nous mettre à l’abri au musée d’ethnographie qui possède quelques très belles pièces. Il est midi, une petite pause déjeuner s’impose. Je commande une nouvelle fois des nems, ils sont une nouvelle fois dégueulasses. Nous n’avons jamais aussi mal mangé qu’au Vietnam... Direction la prison centrale, tristement célèbre pour avoir abrité nombre de prisonniers américains durant la guerre (ceux-ci la surnommaient d’ailleurs “l’hôtel Hilton”) et, comme toujours, nous, les méchants Français, sommes dans le collimateur... Cela commence à être lassant toute cette propagande. Quand parviendront-ils enfin à tourner la page? Nous nous dirigeons maintenant


Hanoi, dont le nom signifie littéralement “la ville au-delà du fleuve” est la capitale du Vietnam M A I S AVEC SES 7 MILLIONS D’HABITA NTS ( C ON T RE 3 M I L L I ON S P O U R HAN OI ), SAIGO N RESTE ENCORE LE POU M ON ÉC ON OM I QU E D U PAY S.

-DELÀ DU FLEUVE“ vers le temple de la littérature. C’est tout simplement magnifique: trés bel ensemble de style Chinois, avec cours intérieures en enfilade et une atmosphère feutrée qui s’en dégage. C’est vraiment à voir. La nuit commence à tomber. Nous repartons faire un tour de nuit pour dîner, et hop hop hop, un nouveau petit passage à notre pâtisserie préférée. On ne se refait pas... Le lendemain matin, le crachin est encore de la partie, c’est dommage. Nous décidons de nous diriger vers le musée des beaux-arts. Qu’on soit bien clair: tout cela ne vaut pas le Louvre, loin de là, mais il y a un tableau devant lequel Arnaud tombe véritablement en admiration (photo p.27). Toujours sous la pluie, nous tentons maintenant de trouver l’entrée de la citadelle puis nous faisons une petite halte dans un restaurant où règne une ambiance incroyable. Le tout Hanoi semble s’y être donné rendezvous pour discuter, jouer aux cartes et boire de la bière (servie dans des girafes d’au moins 5 litres!). Nous tâchons de ne pas trop nous épuiser aujourd’hui, car le soirmême nous prenons le bus pour Hué. Décidément, nous n’avons pas encore pris le temps de souffler un peu. Mais il y a tant de choses à découvrir ici... Nous aurions bien aimé nous rendre à l’extrême nord du pays, à la frontière avec le Yunnan chinois.

Il paraît que la ville de Sapa, par exemple, est magnifique. Mais nous ne nous voyons pas faire encore une

tanées polaires, enfin!

Hanoi est une ville en effervescence permanente, et l’ambiance y est très particulière. Nous avons bien aimé cette ville, sans pour autant avoir un vrai coup de coeur... Bruit, circulation incroyable, impossibilité de marcher sur les trottoirs car ceux-ci servent de parking aux millions de scooters des habitants... Bref, une ville stressante que l’on a parcouru en long et en large (plus de 40 kilomètres à pied en 2 jours!) Culturellement parlant, on sent en permanence l’emprise d’un gouvernement communiste à parti unique: pas une galerie d’art sans représentation de soldats Viet-Cong ou Viet-Minh, portraits d’Ho-Chi-Minh omni-présents, etc...

Cela commence à être lassant toute cette propgande. Quand parviendrontils enfin à tourner la page?

dizaine d’heures de bus pour nous retrouver une nouvelle fois dans le brouillard et le froid. On préfère partir vers le Sud et retrouver le soleil le pus vite possible. Que nous puissions quitter ces sa-

EN BREF

P ETIT PON T S U R L E L AC HOAN K I E N AU C OEU R D ’HAN OI SOUS UNE BRUME ROMANTIQUE

Laos - Vietnam

CARNET de voyage | 31


G A RD I E N S ÉTERN EL S D ’UN TOMB EAU IMP ÉRIAL PLUS VRAI QUE NATURE

JOUR&21 22 HUÉ

La nuit à bord du bus s’est plutôt bien passée. Au petit matin, le chauffeur s’arrête pour décharger des colis. À partir de ce moment, le bordel commence... Je ne sais pas ce qu’ont trafiqué ces zozos, mais la police nous arrête, un policier monte dans le bus et nous filons au poste de police pour un contrôle qui durera une petite heure, le temps que les policiers ouvrent et contrôlent tous les bagages en soute. On pense que le chauffeur s’est fait dénoncer aux autorités pour tous les colis qu’il a livrés de façon clandestine. That’s Vietnam, dude. Pendant le contrôel, je veux sortir me dégourdir les jambes. Impossible. L’hôtesse ne veut pas ouvrir... Cela fait 14 heures que nous sommes enfermés et je commence sérieusement à péter les plombs.

CAPITALE IMPÉRIALE Je lui demande d’ouvrir la porte. Je lui redemande d’ouvrir la porte. Cette conne fait comme si elle ne m’entendait pas. MAIS TU VAS L’OUVRIR CETTE PUTAIN DE PORTE, OUI?! Elle a jamais vu un Jean-Lou énervé, 32 |

CARNET de voyage Laos - Vietnam

elle. J’y balance un grand coup de pompe. Là, elle a dû commencer à baliser et s’est enfin décidée à me laisser sortir. Les aléas du voyage... Nous arrivons enfin à notre point stop en centre-ville d’Hué. Nous récupérons nos sacs, et un gars s’approche pour nous proposer une chambre à un prix très raisonnable. On monte dans son pick-up. La chambre est parfaite: deux grands lits, une salle de bains, un très grand balcon et le tout pour 13 dollars. What else? Comme d’habitude, douche obligatoire apès un tel voyage. Nous filons visiter la cité interdite des empereurs vietnamiens. Celle-ci est certainement moins impressionnante que celle de Pékin, mais elle vaut

On pense que le chauffeur s’est fait dénoncer aux autorités (...) That’s Vietnam.

franchement le coup d’oeil. Le lendemain matin, nous décidons d’aller prendre notre petit-déjeuner dans une boulangerie française (ras-lebol du pho!). C’est en fait une association française qui forme des enfants défavorisés au métier de boulangers. Le résultat est surprenant au niveau de la qualité des


JOUR 23

TOMBEAUX IMPÉRIAUX

Nous consacrons la journée d’aujourd’hui à une croisière sur la rivère des Parfums. Hué, ancienne capitale impériale du pays, abrite de nombreux tombeaux impériaux disséminés le long de la rivière, tous plus beaux les uns que les autres. Ce petit périple en bateau est très agréable, et on profite vraiment de ne pas avoir à marcher... Nous rencontrons 2 jeunes français très sympas, avec qui nous dînons le soir. L’un d’entre eux a une personnalité vraiment attachante. Il vient de débarquer pour la première fois en

“ produits. La tenancière, une jeune française très sympathique, nous explique en détail les tenants et aboutissants du projet. Excellente initiative. Nous partons pour le marché. C’est toujours un moment épique, les marchés d’Asie, une occasion rêvée pour prendre le pouls du pays et rentrer en contact avec les locaux. Les produits “étranges”, les odeurs plus ou moins agréables, les marchandages,... c’est un grand moment de découverte. En grand aventurier qu’il est, Arnaud décide d’acheter des bonbons locaux. Sucer des pastilles goût durian... mon rêve! Bon, il préfère finalement se rabattre sur un sache de M&M’s. On ne se refait pas. Aprés cette virée de 17 KM à pied, une bonne douche n’est pas de refus.

Hué, ancienne capitale impériale, abrite de nombreux tombeaux impériaux disséminés le long de la rivière des parfums.

Asie quelques jours plus tôt avec ses guêtres, sa tente, son duvet technique -10°C (?!). Son projet est d’acheter une moto au Cambodge et de parcourir tout le pays libre comme l’air. Un projet honorable, mais nous avons un peu peur pour lui face à sa méconnaissance totale de la région et de son mode de vie. Nous tâchons de le conseiller au mieux et lui souhaitons bonne chance pour ce projet un peu fou. Nous préparons nos sacs pour le lendemain, car notre escale à Hué est terminée: nous filons maintenant sur Hoi-An.

Laos - Vietnam

CARNET de voyage | 33


< DE SUPERBES TEMPLES

< DES COSTUMES COLORÉS >

DES PAYSAGES > MERVEILLEUX

< DES ENFANTS JOYEUX

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Magazine First Edition


< JEAN-LOU AVENTURIER >

DES MONTAGNES ONIRIQUES >

< TRAVAIL DE RUE

DES MARCHÉS PARTOUT >

First Edition

Magazine | 35


LE PLUS BEAU VOYAGE, C’EST CELUI QU’ON N’A PAS ENCORE FAIT. LOÏCK PEYRON

JOUR 24 & 25 HOI AN

Sur la route entre Hué et Hoi An s’opère un changement climatique bienvenu: une fois passé le célèbre col des Nuages, le soleil brille enfin de tout son éclat et nous remonte le moral. Le chauffeur de bus nous laisse devant un hôtel très éloigné du centre-ville pour recevoir sa comm’. Ce pays est complètement pourri par la corruption, mais j’imagine que l’on retrouve ce genre de pratiques un peu partout. Nous voilà donc condamnés à marcher encore quelques kilomètres les sacs sur le dos pour nous trouver un hôtel pas trop cher. Hoi-An est une jolie petite ville, avec de belles maisons

Différents styles architecturaux se retrouvent à Hoi An: français, chinois... même japonais! 844 B ÂTI MEN T S SONT RÉPERTO RIÉS POUR L EU R I N T É RÊT H I S TOR I QUE ET ARCHITECTURAL. LE PONT C OU VERT J APON AI S, E S T UN E R ÉEL LE CURIO SITÉ (MA IS Q UI NE VAU T PAS L E PON T E V E C C HI O, SOI T D I T EN PASSA NT!)

de styles très variés, située le long d’une rivière. Mais c’est à peu près tout. Car niveau ambiance, tu repasseras... Tu te fais alpaguer tous les 50 mètres par des vendeurs de rue qui ne te lâchent pas d’une semelle. Nous n’avons jamais prononcé le mot “No” autant de fois dans notre vie. Une horreur qui nous fait péter les plombs et nous gâche tout le plaisir de la découverte. Même arrêtés à une terrasse de bistrot, on a droit au défilé des vendeurs de tous poils qui viennent te coller leur camelote sous le nez. Une horreur, j’vous dis! Le lendemain, nous voulons à tout prix nous éloigner de cette ambiance malsaine et prenons la grande décision de louer des vélos. Moi, ça fait au moins 30 ans que je

Voilà une journée bien reposante, sauf pour nos fesses bien sûr.

n’en ai pas fait, mais comme on dit, ça ne s’oublie pas. Direction la plage! Tout se passe plutôt bien et les paysages de rizière sont magnifiques. J’étrenne la mer de chine et prend mon premier bain du voyage. Nous déjeunons dans une gargotte le long de la plage, c’est très agréable. Bilan de la journée: une trentaine de kilomètres parcourus... Pas mal pour un début! Voilà une journée plutôt reposante, sauf pour nos fesses, bien sûr. 36 |

CARNET de voyage Laos - Vietnam


JEAN-LOU NOUS REVISITE UNE VERSION MODERNE ET ÉPURÉE DU VIEIL HOMME ET LA MER... HEMINGWAY FOREVER

JOUR 26

DÉPART POUR NA TRANG

C’est un nouveau jour de transition qui se profile: nous partons ce soir pour Na Trang. Vers midi, nous retrouvons nos deux compères rencontrés à Huè et déjeunons ensemble. Dans ce duo, il y a un jeune complètement stressé qui nous fait bidonner - celui-là même qui souhaite parcourir le Cambodge à moto (cf. Jour 23). Il nous annonce l’air de rien qu’il s’est coupé les cheveux la veille avec son opinel... Morts de rire! Là, pris d’un grand coup de stress, il se lève et nous quitte précipitamment: il vient de se rappeler qu’il avait perdu son sac de fringues sales... Nous finissons de déjeuner avec son ami et nous dirigeons tous trois tranquillement vers le centre-ville... Tout à coup, voilà-t-y-pas qu’on retrouve

notre compagnon tout affolé devant un distributeur de billets. Il nous explique que sa carte bancaire vient de se faire avaler par la machine. Mais quel poissard! Arnaud et moi, on lui propose de rester à côté du distributeur pendant que lui et son pote vont à un guichet de banque pour expliquer le problème. Nous les voyons revenir tous deux quelques minutes plus tard, un sourire radieux aux lèvres:

Il nous annonce l’air de rien qu’il s’est coupé les cheveux la veille avec son opinel...

il venait de se rendre compte qu’il avait en fait rangé sa carte dans son passeport... Quelle vedette! Morts de rire, nous laissons là nos deux compères et nous

filons nous balader dans les petites ruelles de Hoi An pour tuer le temps avant notre départ pour Na Trang. Dommage que nous ne puissions rester quelques jours de plus avec eux, ils sont vraiment très agréables à cotoyer. Voilà pour cette journée de transition, qui n’a pas été une morne journée. Laos - Vietnam

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JOUR 27

NA TRANG

Arrivés à Na Trang crevés (pour changer), nous cherchons vite un hôtel pour prendre une douche salvatrice. Une fois lavés, notre premiere étape, c’est d’aller faire un tour à la plage. Pendant que je prends quelques photos, Arnaud se fait aborder par un Viet parlant le Français couramment. Il nous propose ses services de guide pour la journée. Nous acceptons, et nous voilà partis dans nos pérégrinations. Premier arrêt pour boire une bière (à la demande de notre guide, bien sûr...), et on s’aperçoit que ce gars est complètement déjanté. Il est toujours en train de se marrer! Deuxième arrêt, on passe chez lui, pour qu’il change de short. Il nous fait visiter son intérieur. Génial. Nous nous dirigeons vers la cathédrale de Na Trang puis partons visiter le Bouddha de marbre. Allez, encore C H A R MAN T PETIT P ONT A L’ÉCART DE LA VILLE

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CARNET de voyage Laos - Vietnam

TOU RS C HAM D E N A- T RAN G DANS LEUR ÉCRIN DE VERDURE

DÉJANTÉ

NOTRE GUIDE EST COMPLÈTEMENT

120 marches à monter, tout ce que j’aime! Nous continuons notre route à un rythme infernal pour aller visiter les tours Chams. Mais étant donné la distance, je suggère de prendre un bus. Ouf! Un petit peu de clim’ nous fait du bien. Le site est très beau, et en rab’, nous avons droit à une danse folklorique pour le mème prix. Nous reprenons le bus, car le guide a décidé de nous emmener à la campagne. Notre barjo de guide a besoin d’un petit remontant, donc, il se prend un Phô, pendant que nous, nous attendons gentiment. Et nous voilà repartis, toujours à pied. En fait de campagne, nous sommes dans la banlieue de Na Trang. Nous passons dans de petites ruelles bien calmes, c’est très verdoyant. Mais j’en ai ras le bol! Voilà bientôt 5 heures que nous marchons! Je pose mes fesses sur les marches d’une maison, tandis qu’Arnaud continue avec le guide. Un petit chien se met à aboyer contre moi, et un très vieux monsieur

d’une prévenance extrême me sort une chaise et m’invite à m’asseoir avec un immense sourire. Voilà le visage du Vietnam que j’aime. Quelle gentillesse. Enfin, Arnaud vient me chercher, et nous continuons pour aller visiter de vieilles demeures. La fin du parcours n’est pas très loin, nous dit-il, 500 mètres tout au plus! Au bout d’unedemi heure de marche, les “500 mètres” commencent à être longs! Tout en marchant, il nous explique ses exploits sexuels dans un pousspouss, capote baissée, un jour de pluie. Un vrai barjo, on vous dit! Moi, j’en ai plein le cul de marcher, et je me pose une nouvelle fois, pensant à toute la route que nous devrons faire en sens inverse pour rentrer, tandis qu’Arnaud part avec lui visiter un petit pont (cf. photo ci-contre) Lorsqu’il reviennent, nous croisons un couple Franco-vietnamien en voiture. À force d’insister, le gars accepte de nous faire monter et nous dépose en centre-ville. Me voilà sauvé.


DÉGUSTER... ...UN LAAP LE LAA P EST UN P LAT TRADI T I ON N E L L AOT I EN . À L’ORI GI N E, I L S ’AGI T D ’ UN TA RTARE DE BOEUF, DE POI S S ON OU D E VOL AI L L E . M AI S POU R D ES RAISO NS SANITA IRES, LA VI AN D E Y E S T S OU VEN T C U I T E AU L AOS .

Découper le bœuf en petits dés. Faire cuire du riz à sec jusqu’à ce qu’il devienne brun puis le concasser afin d’obtenir une poudre. Dans un peu d’huile, faire revenir deux échalotes et les gousses d’ail avec le piment jusqu’à l’obtention d’une coloration brune. Écraser alors le mélange en purée. Mélanger la viande, la “purée”, le riz concassé, la citronnelle ciselée et le gingembre haché. Assaisonner avec le sel, le poivre et le nuoc-mam. Laisser mariner le mélange pendant au moins 20 minutes. Pendant la marinade, ciseler les feuilles de

- 3 à 4 ciboules (ou un demi-oignon) un brin de citronnelle - une c. à soupe de nuoc-mam

crédits photo: realthairecipes.com

RECETTE TRADITIONNELLE (2 PERS.) Ingrédients: 300g de boeuf - 2 échalottes - 2 gousses d’ail - 1 citron vert - 3 ou 4 tranches de gingembre frais - Piment oiseau (attention, très fort) - sel, poivre - un petit bouquet de coriandre - un petit bouquet de menthe

menthe, la coriandre et hacher la dernière échalote ainsi que la ciboule. Faire revenir la marinade à feu vif pour colorer le bœuf. (cette étape est facultative - on l’a vu, le laap peut être indifféremment sous forme tartare ou cuite). Incorporer à la viande tiédie les herbes et le jus d’un citron vert. Traditionnellement, le laap laotien est accompagné de feuilles de salade, de morceaux de concombre, de petites aubergines, de haricots verts et de riz, gluant de préférence.

VARIANTES

SOURCE

Les plus gourmands d’entre vous ajouteront des tripes au mélange... à vous de décider!

www.plurielles.fr

Il est maintenant grand temps de se régaler. Bon appétit! Laos - Vietnam

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Plage de Na Trang | Un p’tit coin de Paradis...

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CARNET de voyage Laos - Vietnam


Laos - Vietnam

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L E PORT D E N A- T RAN G DES BATEAUX DE PÊCHE TYPIQUES

JOUR 28

NA TRANG

Aujourd’hui, fini de courir comme des malades aux quatre coins de la ville: on calme le jeu et nous partons pour la plage. Nous nous éloignons des plages remplies de russkofs imbibés de bière. Car oui, Na Trang est remplie de Russes, à tel point que tous les panneaux dans la ville ont un double affichage viet/russe. Nous nous trouvons notre petit coin de Paradis à l’abris de tous touristes et nous nous baignons un petit moment. Nous parcourons les 8 kilomètres de plage les pieds dans l’eau. Vers midi, on s’arrête pour déjeuner, et Arnaud mange un magnifique steak de thon pour moins de 5 euros. Un délice. Moi, je ne varie pas et je

Rester le cul posé sur le sable toute la journée, ce n’est pas trop notre conception des vacances .

reste à mon sempiternel poulet. Au final, nous aurons quand même marché une quinzaine de kilomètres. Oui, rester le cul posé sur le sable toute la journée, ce n’est pas trop notre conception des vacances. Nous rentrons faire les sacs car demain matin, nous quittons Na Trang pour Saigon. 42 |

CARNET de voyage Laos - Vietnam


UN DES GRANDS MALHEURS DE LA VIE MODERNE, C’EST LE MANQUE D’IMPRÉVU, L’ABSENCE D’AVENTURES. THÉOPHILE GAUTIER

JOUR 29

DIRECTION SAIGON Pour une fois, nous voyageons de jour, et nous pouvons admirer de magnifiques paysages - notamment au niveau de Muy Né où d’immenses dunes de sable ont un côté féerique. Par contre, c’est encore une journée de 12 heures de bus...

Je pète les “ plombs: je ne peux plus les supporter. Y’en a un qui a bien failli se prendre une tarte dans la gueule.

U N E C OM M U N AU T É C HRÉT I E N N E B I E N PRÉS E N T E E N A S IE IN NOMINE PATRES

bien failli se prendre une tarte dans la gueule. Passons...

Nous arrivons crevés à Saigon (ça devient un leitmotiv décidément...). À peine sortis du bus qu’une meute de Viets nous harcèlent: taxi? motobike? hotel? marijuana? Mais lâchez-nous bordel de merde!!! Je pète les plombs: je ne peux plus les supporter. Y’en a un qui a

Enfin nous trouvons une chambre très bien dans le quartier “routard” suivant les termes du Guide du Routard. Il faudra vraiment qu’ils me donnent leur définition de ce terme passe-partout, eux... Moi, j’appellerais plutôt ça un quartier à gogos, mais bon... Enfilade de bars à hôtesses, musique de type Macarena ou Gangnam Style à fond les watts: vous voyez le genre. Ce quartier est donc complètement dément, entre la musique, les mo-

tos, les sollicitations incessantes et la foule de touristes, ce n’est vraiment pas l’endroit pour se reposer. Enfin, nous ne sommes pas là pour cela, autrement, nous serions en cure à Vichy...

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JO

UR

SAIGON

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D E P U I S 1975 ET L’INDÉPENDANCE DU PAYS, S AI GON A ÉT É R E N O MMÉE HO-C HI-MINH CITY. MAIS SO N AN C I E N N OM ES T E N C O RE MAJ OR I TA IREMENT UTILISÉ PAR LES HAB I TAN T S .

ARTICLE SUR SAIGON À RETROUVER SUR WWW.ETALETACULTURE.FR

LE VRAI VOYAGEUR NE DOIT AVOIR AUCUN OBJECTIF. GAO XINGJIAN

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CARNET de voyage Laos - Vietnam

La nuit a été bonne, et nous partons visiter Saigon. C’est mal parti, nous n’avons qu’un plan de merde (merci le Guide du Routard!), et pour s’y retrouver, c’est la galère. Un couple que l’on c ro i s e dans la rue a la gentillesse de nous donner leur plan de la ville. Youpi! La ville nous appartient, désormais. C’est maintenant un jeu d’enfant pour s’y retrouver: il faut reconnaitre

qu’une des bonnes choses que les Français ont laissé, c’est le nom et la numérotation des rues, toujours très pratique. Nous passons par le marché central de Ben Tham, un immense marché couvert où l’on trouve à peu près tout. Arnaud en profite pour s’acheter un magnifique T-shirt à l’effigie du drapeau vietnamien (hum, hum...) Et encore, j’ai dû le freiner... pour un peu, il s’en achetait un avec la

La poste centrale, un bâtiment très célèbre pour avoir été conçu par Gustave Eiffel en personne.


Palais d’été du roi Rama IX à Bang Pa-In

faucille et le marteau! Nous filons ensuite sur la maison du peuple - la mairie, quoi. C’est un très bel édifice d’architecture coloniale, style “gâteau d’anniversaire” (ceux qui connaissent Rome comprendront!), situé dans le quartier chicos de la ville. Nous allons ensuite à la Poste centrale, un bâtiment très célèbre pour avoir été conçu par Gustave Eiffel en personne. Le bâtiment est joli, en effet, mais je l’imaginais un peu plus grand...

Nous finissons notre périple à travers la ville devant l’opéra. Au déjeuner de midi, Arnaud se régale avec de magnifiques sushis une très belle assiette pour moins de 5 euros. Moi, je ne mange rien, je fais régime. Mais non, je plaisante (ça va pas la tête?!), il fait simplement une chaleur trop éprouvante qui me coupe l’appétit. Le poisson cru, c’est pas franchement mon truc et j’en ai ras le bol de manger du riz à chaque repas... Nous n’avons jamais aussi mal mangé qu’au Vietnam.

tourner sur Bangkok au meilleur prix. Pas de surprise, c’est une nouvelle fois la compagnie low-cost Air Asia qui propose le prix le moins élevé... à condition toutefois d’arriver à Bangkok à 23h00... Pas très pratique tout ça, mais l’Aventure, c’est l’Aventure!

L’après-midi, nous la consacrons à chercher un billet d’avion pour reLaos - Vietnam

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CARNET de voyage Laos - Vietnam


Bateau typique dans le delta du MĂŠkong

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LE VOYAGE TOUCHE À SA FIN. MAIS LA FIN EST UN OBJECTIF, PAS UNE CATASTROPHE. GEORGE SAND

LE MÉKONG SE DIVISE EN 3 BRA S PRINCIPAUX, PUIS SE SUBDIVISE ENCORE EN UNE MULTITUDE DE PETITS CANAUX SOIT NATURELS, SOIT CONSTRUITS DE L A MAIN DE L’HOMME. ON A RETROUVÉ LE CHAPELIER FOU DU PAYS DES MERVEILLES

MAINTENANT, IL FAIT DU BATEAU

JOUR 31

DELTA DU MÉKONG

Départ pour le delta du Mékong, au niveau du village de Vinh Long plus précisément. Pour une fois, nous avons pris un bus ultra rapide, ce qui nous change de nos habitudes! C’est une petite ville du delta sans charme particulier, mais son marché vaut le coup d’oeil, non seulement pour les yeux (première fois que nous voyons des serpents vivants à vendre, par exemple), mais également pour les odeurs. L’hygiène y est encore moins au rendez-vous qu’ailleurs dans le pays: il n’est pas rare de voir des “stands” où poissons et morceaux de viande sont posés à même le bitume, sous un soleil brûlant. Euh... Ce soir, on ne mange que du riz, OK? Nous traversons le Mékong à l’aide d’un bac pour nous rendre 48 |

CARNET de voyage Laos - Vietnam

sur la petite ile d’An Binh, sur laquelle nous parcourons quelques kilomètres à pied. Mais sans carte, impossible de savoir ou nous allons, et nous commençons à être fatigués de marcher sous ce cagnard. Nous rentrons à l’hôtel. En chemin, nous

poissons et morceaux de viande sont posés à même le bitume. Euh... ce soir on mange du riz, OK?

négocions un circuit en bateau dans les îles du delta, pour une visite le lendemain.


JOUR 32

AU COEUR DU DELTA Levés à 5 heures, nous prenons le bateau pour visiter ces fameuses îles. L’atmosphère et les couleurs du petit matin sont merveilleuses. Nous prenons place sur notre sampan, et commençons à naviguer dans de petits canaux aux bords desquels se trouve une végétation luxuriante, un vrai jardin d’Éden! Tout pousse en abondance: bananes, durians, mangoustans, papayes, oranges,... La ballade est vraiment très agréable. Nous traversons maintenant un des bras principaux du majestueux Mékong, gonflé de toutes ses eaux. Nous nous engageons dans un autre chenal, qui nous mène au marché flottant de Cai Bé. Ce n’est pas un marché de détail mais un marché de gros où des cargaisons entières de courges, de papayes ou encore d’ananas sont déchargées à la main et passent de bateaux en bateaux. À côté de cela passent d’énormes sampans chargés de riz, dont l’eau arrive tout juste à la ligne de flottaison... C’est réellement impressionnant, la moindre petite vaguelette plus haute que les autres semble avoir le pouvoir de les faire couler. Puis, nous sommes ramenés à la

triste réalité... Nous sommes avant tout des touristes et notre chauffeur nous emmène aux arrêts conventionnels... Dégustation de miel, de gelée royale, découverte de la confection du sucre de noix de coco et les traditionnels souvenirs de pacotille à vendre sur les étals... Business is business! Au retour, nous changeons d’embarcations, deux gentilles vietnamiennes nous font monter sur leur barque à double rames croisées et nous promènent dans un dédale délicieux de canaux. Après une quarantaine de minutes, nous rejoignons notre sampan qui nous ramène tranquillement à notre embarcadère de départ. On ne nous avait pas menti... Le delta du Mékong est un coin merveilleux.

JOUR 33

RETOUR À SAIGON

Pas grand chose à dire sur cette journée de transition, si ce n’est que la fatigue commence vraiment à se faire sentir...

LES JARD I N S F L ORI S S AN T S D E L’Î L E D ’AN H B I N H LOREM IPSUM Laos - Vietnam

CARNET de voyage | 49


LE CAODAÏSME C O M ME MI SS F R ANCE, V OUS TRO UVEZ Q UE L A GU E RRE, C ’ES T M A L ET VOUS VOULEZ A LLER AU B OUT DE V OS C ON VI S C T I ON S ? N E PA RT EZ PAS, J ’ AI LA SO LUTION: CONV ERTISS E Z- VOU S S AN S TARD ER A U C AOD AÏ SME!

À RETROUVER EN INTÉGRALITÉ SUR WWW.ETALETACULTURE.FR

HEUREUX QUI, COMME ULYSSE, A FAIT UN BEAU VOYAGE. JOACHIM DU BELLAY

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CARNET de voyage Laos - Vietnam

ORIGINES Dans les années 1920, un anonyme vietnamien s’adonne aux plaisirs du spiritisme ancien. Quelle ne fut pas sa surprise, donc, lorsqu’il parvient à entrer en communication avec l’Esprit supérieur, Cao Dai, qui lui ordonne de fonder une nouvelle religion illico presto. Et comme il ne faut jamais contrarier Dieu, notre ami vietnamien s’empresse de lui obéir et fonde le caodaïsme (logique). Le bougre y met tant d’ardeur que sa nouvelle religion est très vite reconnue par les autorités coloniales et devient officielle en 1926. Aujourd’hui, cinq millions de

vietnamiens se réclament du caodaïsme (oui, oui, CINQ. MILLIONS.).

EXPLICATIONS Le caodaïsme est une religion qui rassemble toutes les autres en une seule religion universelle. Ainsi, les Confucianistes, les Taoïstes, les Chrétiens, les Musulmans, les Animistes ou autres Bouddhistes y trouveront


Cérémonie dans le temple caodaïste

Shakespeare sont vénérés et les mediums du mouvement tentent même régulièrement de rentrer en contact avec leurs esprits…

LE GRAND TEMPLE leur compte: le but du caodaïsme est justement d’extraire la quintessence de chacun de ses enseignements pour en tirer un message universel. Mais Jésus Christ, Bouddha ou Mahomet ne sont pas les seules sources d’inspiration des fidèles: des guides spirituels tels que Jeanne d’Arc (si, si!), Victor Hugo (qui est même élevé au rang de “Saint”), Churchill ou même Lénine (sic) et

Le centre névralgique de la religion caodaïste se situe à une centaine de kilomètres au nord de Saigon, à la frontière cambodgienne. Le Grand Temple ressemble plus au château de Disney World qu’à l’Église SaintPierre… Les couleurs criardes (le rose bonbon n’est pas la couleur qui me semble la plus appropriée pour évoquer la spiritualité, mais bon…), la voûte étoilée (on est loin du plafond de la

chapelle Sixtine…) et l’architecture de type « hall de gare » ont bien du mal à rendre crédible cette religion… Le Grand Temple est en tout cas une vraie curiosité à aller voir si vous passez dans cette région du Globe. Pour ceux que ce mouvement intrigue (presque 10% des 90 millions de Vietnamiens s’en réclament, tout de même), je vous conseille la (re) lecture du classique de la littérature britannique, Un Américain Bien Tranquille, de Graham Greene: le mouvement caodaïste fait partie de la trame de fond du roman.

EN SAVOIR + www.etaletaculture.fr Laos - Vietnam

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ARTISTE DANS LES RUES DE SAIGON

JOUR 34

& CU CHI

CAO DAI

Départ ce matin pour l’église de Cao Dai. Encore 230 km aller/retour dans leur bus de merde, un vrai tape-cul. Pour commencer, s’extraire de la ville de Saigon à 8 heures du matin s’apparente à un véritable exploit avec ces milliers de motos qui roulent n’importe comment. Nous arrivons vers 11h30 au Grand Temple du caodaïsme. L’intérieur du bâtiment est rose bonbon, c’est vraiment un sommet du kitch. Le caodaïsme est une sorte de religion qui réalise l’exploit de mélanger Confucius, Jésus Christ, Bouddha, Victor Hugo, Jeanne d’Arc, etc. Nous assistons à une cérémonie, c’est un peu “space”, mais marrant. Une religion qu’il est bien difficile à prendre au sérieux en tout cas.

TUNNELS DE CU CHI Après cette étrange visite, nous repartons en direction de Cu Chi et son réseau de tunnels Viet-Congs. Très peu pour moi: tout ce qui rappelle le le passé de la guerre commence à me courir sur le haricot. L’oubli de ce passé douloureux serait une excellente chose pour le

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CARNET de voyage Laos - Vietnam


Durant la guerre du Vietnam, le réseau de tunnels creusé par les Viet-Congs a été très efficace contre les troupes américaines. C ’ E S T UN R ÉSEAU DENSE DE PLUS DE 2 5 0 K I L OM ÈT RES D E L ON G T R U FF ÉS D E PI ÈG ES EN TO US GENRES (LES FAM EU X “ PI ÈGES À C O N S ”) QUI A PERMIS A UX CO MB AT TA NTS V I ETC ON GS D ’Ê T RE PA RTOUT À L A F OIS ET DE RENDRE FO US LE S AM É RI C AI N S .

Vietnam, que le pays puisse avancer librement. Arnaud s’aventure donc seul dans les tunnels. Il n’en est pas revenu franchement ravi. Il a eu droit à un film de propagande à la fin de la visite où on voit les combattants Viet-Congs, sourires aux lèvres, tirer gaiement sur les troupes

On lui a prpoposé de tirer avec un Ak47, le stand de tirs étant à deux pas de la buvette.

américaines. Il manquait juste le petit clin d’oeil à la caméra... On lui a également proposé de tirer avec un AK 47 - le stand de tir étant à deux pas de la buvette. Lamentable. Le pire, c’est que quantité de touriste jouent le jeu et se font prendre en photos armes à la main. Je ne comprends pas la fierté que l’on peut en retirer. Après tout cela, retour à Saigon, en plein bordel à 18h30.

JOUR 35

DERNIER JOUR À SAIGON

Nous sommes, au final, assez déçus de la ville de Saigon. Contrairement à ce que nous imaginions, nous avons largement préféré la ville d’Hanoi qui possède un centre-ville authentique, et une culture riche. Saigon nous donne l’impression d’être une ville sans âme, où il n’y pas grand chose à faire. Certes, les rues grouillent de vie mais les habitants ne semblent pas prendre le temps de vivre. Le simple fait de marcher sur un trottoir est stressant, tant le danger peut venir de partout: sûrement le

prix à payer dans une ville où circulent plusieurs millions de 2 roues en tous genres. Ce matin, pour notre dernier jour au Vietnam, nous partons visiter le musée de la guerre. Nous nous arrêtons en chemin dans une boulangerie française pour un petit déjeuner comme chez nous. Café au lait - un café français, comme c’est bon un café français! croissants, pain beurre et confiture. Quel régal! Aprés cet intermède gustatif, en

V UE DE PU I S L E B AL C ON D E N OT RE HOT E L S AI GON N AI S UNE PETITE RUELLE BIEN AGRÉABLE

Laos - Vietnam

CARNET de voyage | 53


“Le plus beau voyage, c’est celui qu’on n’a pas encore fait.” A I N S I S’ ACHÈVE NOTRE MERVEILLEUX P ÉRIPL E E N AS I E D U S U D E S T. L E VOYAG E F UT ÉPRO UVANT ET LES NERF S M I S PARF OI S À R U D E ÉPREUVE. I L N’EMPÊCHE. NOUS AVO N S T ROU VÉ C E QU E N O U S C HER CHI ON S: DES PAYSA GES GRA NDI OS E S , U N PAT RI M OI N E C U LT UR EL RI CHE ET UN PEUPLE LE PLUS SOU VE N T AC C U EI L L AN T. N O U S N ’ AVON S QU ’UNE ENVIE: REPARTIR, LE S AC S U R L E D OS , À L A DÉCOUVERTE DE NOUVELLES CULTURES , D E N OU VE AU X H O R I Z ON S.

RETOUR

route pour le musée de la guerre. Enfin, un musée... plutôt devrais-je dire une expo photos où, comme à son habitude, le Parti Communiste encense le courage des combattants Viet-Minhs & Viet-Congs, avec en prime des posters géants d’enfants mutilés par l’agent orange déversé par millions de litres sur le pays par les Américains. Les images sont insoutenables, Arnaud préfère sortir. Nous savons les horreurs qu’il s’est passé là-bas. Quel intérêt de se traumatiser en regardant des images horribles? Hélas, il n’y a pas grand chose d’autre à faire à Saigon. Nous repassons par le marché Ben Than, et rentrons à l’hôtel. Le lendemain, un avion de la compagnie Air Asia nous dépose à Bangkok. Nous passons les 2-3 derniers jours dans notre ville fétiche. La fin du voyage est proche et nous sommes tiraillés entre le besoin de rentrer dans nos pénates et l’envie de rester dans cette région du globe si apaisante, si loin de nos futilités occidentales. Bientôt, l’avion nous ramène à Paris. C’est la fin d’un voyage. La fin d’une tranche de vie. Merci à vous tous, chers lecteurs, d’avoir pris le temps de lire nos aventures. On se retrouve très bientôt pour d’autres carnets de voyage. Du moins, je l’espère.


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