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CULTURE Gallimard lance une succursale québécoise L’ex-éditeur des éditions de l’Homme, Erwan Leseul, aura la mission de la développer, tandis que Pierre Bourdon revient à la direction des éditions de l’Homme JEAN-FRANÇOIS NADEAU

allimard possédera une maison d’édition G québécoise. Elle sera opérationnelle à compter de 2014. Cette nouvelle enseigne généraliste, dûment inscrite comme entreprise canadienne, permettra au célèbre éditeur parisien de mener des activités éditoriales au pays des érables sous un nom qui reste encore à définir. « Ce ne sera pas un Gallimard-Québec, comme il existe un Flammarion-Québec, mais une maison dont le nom reste à être choisi et qui sera liée à Gallimard », explique la jeune patronne de Gallimard Canada, Florence Noyer. Gallimard possède déjà nombre de maisons d’édition dans une nébuleuse éditoriale à l’allure de galaxie en expansion. C’est Er wan Leseul, jusqu’ici directeur des éditions de l’Homme, qui aura la mission de développer cette maison et de la faire progresser.

La maison sera installée boulevard SaintLaurent à Montréal à compter de 2014. « Ce sera vraiment une maison généraliste, insiste Florence Noyer. Il y aura des coéditions avec des éditeurs d’ici et d’ailleurs, des achats de droits pour différents titres étrangers et d’autres projets encore à définir. » Il y a quelques années, les éditions Flammarion avaient fait de même en créant une enseigne canadienne, Flammarion-Québec. L’an passé, le groupe italien propriétaire de Flammarion a cédé ses activités à Gallimard, faisant de celle-ci la troisième en impor tance dans la sphère éditoriale de langue française. Maison centenaire, Gallimard est à situer par son chiffre d’affaires juste derrière Hachette, propriété du groupe Lagardère, et Editis, propriété de Planeta. Pourquoi ne pas regrouper les activités de Flammarion-Québec et de la nouvelle

enseigne québécoise de Gallimard ? « Antoine [Gallimard] a toujours eu la volonté de conserver les structures dans leur entité. Il y aura donc une autre maison. » Gallimard est un géant de l’édition française dont les intérêts sont toujours détenus par les descendants de la famille Gallimard. L’éditeur est présent depuis plusieurs décennies au Québec, notamment par l’entremise d’activités de librairie et de distribution. Les activités d’édition littérair es continuer ont d’êtr e relayées à ses quar tiers maîtres de la r ue Sébastien-Bottin à Paris, devenue il y a peu la rue Gaston-Gallimard.

L’homme qui a vu l’Homme Le rachat il y a quelques semaines des magazines et des éditions de Claude Charron par Québecor est sur venu au même moment où Erwan Leseul annonçait sa décision de quitter

la maison amirale du groupe, les éditions de l’Homme. Ce sera Pierre Bourdon, ancien éditeur des éditions de l’Homme parti il y a deux ans pour rejoindre les librairies Renaud-Bray puis le groupe de Claude Charron, qui y retournera à compter de la semaine prochaine. « Mes deux dernières années ont été plutôt compliquées, dit Pierre Bourdon, mais je ne suis pas fâché du tout de retourner là où j’ai été si bien pendant longtemps. En même temps, je suis déçu de voir Erwan Leseul par tir. C’est un hasard. Jamais je n’aurais voulu que mon retour soit la cause de son départ. Pour moi, tout là-dedans est une surprise. » Chose cer taine, sur le terrain de l’édition généraliste, la lutte risque désormais d’être très relevée à compter de l’an prochain. Le Devoir

Propositions énergiques et mouvance folk au 10e Festival Musique du bout du monde YVES BERNARD

u 8 au 11 août, le Festival Musique du bout du D monde (FMBM) célèbre son dixième anniversaire aux abords de la baie de Gaspé et dans la rue de la Reine. Fidèle à l’orientation plus généraliste des der nières années, le sympathique festival propose une palette diversifiée, de la mouvance du folk élargi des Zachary Richard, Lisa LeBlanc, Les Sœurs Boulay, Jorane, Barr Brothers et Le Vent du Nord, jusqu’aux propositions énergiques du por te-parole Normand Brathwaite, de Mélissa Lavergne et son band de filles, d’Heavy Soundz et de Che Sudaka. Tout cela commence jeudi à l’enseigne de l’Acadie, alors que Lisa LeBlanc partage l’affiche avec Zachary : « Il est entouré de musiciens louisianais. Il va faire une collaboration avec Lisa. Depuis le buzz créé autour d’elle, elle n’est pas venue souvent en Gaspésie, mais avant ça, elle jouait souvent au Brise-Bise », raconte Mar tin Roy, le directeur du FMBM. Le Brise-Bise, qui est au cœur du festival, accueillera Cécile Doo-Kingué, Mad’MoiZèle Giraf et les Maggoty Brats. Vendr edi, deux gr oupes sont sous les feux latins de la rampe : Heavy Soundz remplacera les Marocains de Mazagan, qui n’ont pu obtenir leur visa, puis les Barcelonais de Che Sudaka devraient chauffer la scène. À l’origine du groupe Che

PEDRO RUIZ LE DEVOIR

Le cinéaste Christian Duguay, en compagnie du président du FFM Serge Losique (à droite), atterrit en compétition of ficielle avec son film Jappeloup, une coproduction canado-française sortie dans les salles de cinéma de l’Hexagone un peu plus tôt cette année.

Le 37e Festival des films du monde à l’écoute des nouveaux venus ODILE TREMBLAY

u fil des ans, le Festival des films du monde, pris A en sandwich entre Toronto et Venise, vitrines de prestige et de stars, a mis de plus en plus l’accent sur la relève. En conférence de presse mardi, Danièle Cauchard, directrice du FFM aux côtés du président Serge Losique, estime que le festival n’est pas assez reconnu et accepté à Montréal, malgré son rayonnement sur la scène inter nationale. « Dif ficile de faire un festival avec plusieurs premières œuvres d’auteurs peu connus. Difficile d’être un défricheur. On ne joue pas sur le star-système », dit-elle. « Le niveau de notre compétition n’a rien à envier aux autres grands festivals, Cannes, Berlin, Venise », assure de son côté Serge Losique. En tout, 432 films, tous formats confondus, seront programmés au festival, dont maintes primeurs, 113 mondiales ou internationales. Pour la première fois — signe des temps, l’heure est au numérique —, aucun film sur les 2500 proposés ne leur a été soumis en 35 mm.

Le Québec bien représenté L’annonce avait déjà été faite que deux longs métrages québécois se mesureraient en compétition. L’autre maison de Mathieu Roy, en partie autobiographique, met en scène Marcel Sabourin en père dans les rets de l’alzheimer, dont les deux fils (Roy Dupuis et Émile Proulx-Cloutier) s’af frontent sur son avenir. Il ouvrira le festival. Le cinéaste précise voir le film comme un hommage à son père journaliste Michel Roy, décédé il y a deux ans. Il considère le FFM comme une bonne tribune pour rejoindre le public québécois. Quant à La maison du pêcheur d’Alain Chartrand, l’action se déroule à Percé en 1969, ère de haute contestation.

Christian Duguay, un Québécois en balade sur la planète, concourra aussi pour le Grand Prix des Amériques. Son film français coproduit ici, Jappeloup, s’offre une imposante distribution : Guillaume Canet, Daniel Auteuil, Marina Hands. Il aborde la carrière du champion hippique Pierre Durand. Le cinéaste signe avec lui son premier film en français, assurant qu’il s’agit aussi de son plus émouvant. En France, avec deux millions d’entrées, le film a connu le succès. Peu de noms connus parmi les 22 longs métrages de la course. Citons A Thousand Times Goodnight du Nor végien Erik Poppe, qui donnera la vedette à Juliette Binoche en photographe de guerre, et Cha Cha Cha de l’Italien Marco Risi, sur la corruption. « L’être humain dans un monde en mutation est le thème récurrent en compétition », précise Danièle Cauchard. Priorité est accordée au cinéma francophone. L’édition compte 113 œuvres en français, dont 35 longs métrages. Le Québec est mieux représenté que l’an dernier : Ressac de Pascale Ferland et La fille du Mar tin de Samuel Thivierge concourent dans la section des premières œuvres. Des documentaires comme Absences de Carole Laganière et La langue à terre de JeanPierre Roy et Michel Breton sont programmés.

Magasiner Hors concours ou dans des sections parallèles, quelques rares œuvres attendues, telles Don Juan de Jiri Menzel, La religieuse de Guillaume Nicloux, Camille Claudel 1915 de Bruno Dumont, le collectif 3x3D de Peter Greenaway, Jean-Luc Godard et Edgar Pêra. Le public devra magas i ner à l’aveuglette. Outre l’hommage à la star américaine Kathleen T ur ner, le

FFM donnera un coup de chapeau au compositeur québécois Michel Cusson. Le cinéma coréen contemporain sera mis en exergue. Rappelons qu’Adore de la Française Anne Fontaine, avec Naomi Watts, clôturera le festival. Le Devoir

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QUATUOR MOLINARI JEUDI 15 AOÛT 2013, 20 H 30 Église Sainte-Pétronille, Île d’Orléans Tarifs: Régulier 35 $ 30 ans et moins 17,50 $

Le dynamique quatuor, qui célèbre cette année ses 15 ans, interprétera des œuvres de Chostakovitch, Murray Schafer et Debussy. Concert présenté par

La Fondation Virginia-Parker

Information et réservation 418 554-7092 et sur le Réseau Billetech www.musiquedechambre.ca

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Johnny Winter Donnacona au rythme du

Blues donnaconablues.com

Carson Downey Band

Mike Deway

Angel Forrest David «Boxcar» Gates

Pete & Folks

Ted Stilles & The Bamboo

Émanuelle Robitaille Buckwheat Zydeco

Chris Duarte

Paul Reddick

Maurice John Vaughn Jon Knight & Soulstack

Alexis P Suter

Donald Ray Johnson Dan Livingstone & The Griffintown Jug Addicts

du 15 au 18 août 2013 Laissez-passer: Réseau Billetech Donnacona • 418 285-3177 Pour annoncer dans ce regroupement, communiquez avec Catherine Pelletier au 514.985.3502 ou cpelletier@ledevoir.com

Sudaka, des musiciens argentins et colombiens qui ont débarqué dans le port de Barcelone et ont par la suite commencé à jouer dans les rues. Avec leur mélange de rythmes sud-américains et espagnols qu’ils mâtinent de reggae et de rock, ils sont dans la lignée de Manu Chao, mais ils par viennent à s’en démarquer avec un caractère plus rock, plus rap ou plus funky, en plus de leur ska punk et de leurs chansons à l’accordéon. Et ils déménagent !

Petit luxe Le lendemain, Nor mand Brathwaite animera le bal du dixième anniversaire. « On se paye un petit luxe. Avec son émission Belle et Bum, il a fait de la place à la musique du monde. Cette fois-ci, il a confié la direction musicale à la percussionniste Mélissa Lavergne, qui a monté un orchestre presque entièrement féminin », note le directeur du FMBM. En complémentarité, les por te-parole des éditions antérieures, qui sont presque tous des hommes, ser ont présents : Damien Robitaille, Daniel Boucher, L ynda Thalie, Steve Boulay, Yves Lamber t et Marco Calliari. L’exmétalleux invitera-t-il Peppe Voltarelli, avec qui il tourne

présentement en Gaspésie ? À suivre. Puis, Luck Mer vil s’amènera avec quelques nouvelles chansons et Joël Ferron, son vieux complice du temps de Rudeluck. Samedi et dimanche, place aux kiosques et aux scènes extérieures gratuites dans la rue de la Reine. S’y produiront Aboulaye Koné, qui remplace Charly Yapo, Paul Kunigis, les Bar r Brothers, Le Vent du Nord, qui revient pour son concer t à lui, Gypsy Kumbia Orchestra, la Fanfarniente et Les Sœurs Boulay. « On a toujours un coup de cœur gaspésien, dit Martin Roy. Cette année, on ne pouvait faire autrement que de les choisir. Elles connaissent bien le coin. » Il y a aussi les Nuits du bout du monde, alors que des DJ prennent la relève des grands spectacles. À souligner : Masala avec Canicule tropicale et le Speakeasy Electro Swing. Restent le défilé explosif avec plus de 130 artistes et Jorane sur le site féerique du cap Bon-Ami dimanche à l’aurore. Collaborateur Le Devoir Le 10e Festival Musique du bout du monde, à Gaspé et au cap Bon-Ami du 8 au 11 août.


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