JAMES TIIRK & JOHN RUBIHO
L'EFFONDREMENT DU DOLLAR ET DE L'EURO ET COMMENT EN PROFITER
James Turk John Rubino
L'Effondrement du Dollar ( et de l'Euro )
et comment en profiter devenez riche en investissant dans For et dans dautres biens durables Traduit de l'amĂŠricain par Anne Confuron
Le jardin des Livres Paris
L'Effondrement du Dollar
John Rubino Š D.R.
( et de l'Euro )
James Turk D.R.
et comment en profiter
Préface à la version française James Turk, 2011
Le sujet majeur de ce livre est le dollar parce que les Etats-Unis, en tant que pays le plus dépenser au monde, est clairement en tête dans la : arse des destructions de devises. Cependant, le rai coupable n'est ni le gouvernement, ni les ci: . ens, mais bien le concept même de la monnaie ripier, la monnaie fiduciaire. Le fait de déconnecla devise d'une nation des formes réelles de m nnaie comme l'or, et de donner une planche à rillets illimitée aux politiciens et aux banquiers, a r:e testé par le temps : c'est une garantie de la ntée de la dette, de l'inflation et éventuellement de l'effondrement de la monnaie elle-même, détruisant au passage les économies de toute une génération.
www.lejardindeslivres.fr plus de 1700 pages à lire Traduction française © 2011 Le Jardin des Livres 243 bis, Boulevard Pereire Paris 75827 Cedex 17 Toute reproduction, même partielle par quelque procédé que ce soit, est interdite sans autorisation préalable. Une copie par Xérographie, photographie, support magnétique, électronique ou autre constitue une contrefaçon passible des peines prévues par la loi du 11 mars 1957 et du 3 juillet 1995, sur la protection des droits d'auteur. 4
Vu sous cet angle, l'expérience de l'Europe avec — : n union monétaire est condamnée d'avance aussi rarement que l'est le dollar. En créant un marché . nimun de pays disparates qui utilisent tous la — eme devise ( mais sans aucune limite sur le — :ntant du crédit que la Banque Centrale Euroréenne peut amener ) l'Europe est entrée dans _ne décennie de troubles. D'ailleurs, les membres es plus faibles comme la Grèce et le Portugal s'efr : r.drent déjà sous le poids des standards monétaires nord-européens, et nécessitent des sauvetages rancaires pour leur survie. Au moment où j'écris ces lignes, la maladie se r ropage aussi aux économies dites « too big to fait » trop grandes pour faire faillite ) comme l'Espagne e: l'Italie. Cela aura comme résultat inévitable soit _ne création massive de monnaie et de dettes nouvelles à l'échelle continentale ( et qui va produire une crise de style américain ) soit un éclatement de
la zone euro : les pays avec les économies les plus faibles retourneront à leurs anciennes monnaies, et avec une dévaluation spectaculaire à la clé. Quel que soit le cas, les différentes banques centrales de l'eurozone seront obligées de créer de vastes quantités de crédit afin de retarder au maximum l'approche du moment fatal. La conséquence en sera que les bons du trésor européens seront des investissements horribles, presque aussi mauvais que les obligations du Trésor américain, et aussi une détériorations du niveau de vie des gens. C'est le sort inévitable de tout pays qui choisit la monnaie papier.
Le premier graphique montre la façon remar_able dont le mark a préservé le pouvoir d'achat i mesuré en pétrole brut ) des Allemands par rapport aux autres. De 1950 jusqu'à 2000, date de arrivée de l'euro, la performance du mark reflète idèlement celle de l'or, ce qui revient à dire que le mark achetait la même quantité de pétrole en l'an 2000 qu'en 1950. Crude Oil Prie es (Base of 100) January 2000 through May 2011
L'euro n'est pas la mark L'un des points forts du concept de l'euro était l'influence puissante exercée par la politique de la Bundesbank, qui, en raison de son expérience formatrice de l'hyperinflation des années 1920, serait un gardienfiable de la stabilité de la monnaie européenne. Mais ces dernières années, la BCE n'a pas réussi à gérer l'euro aussi prudemment que la la Bundesbank l'avait fait avec son mark. Ses achats de dettes souveraines, pour éviter un défaut de paiement de la Grèce, montre clairement que la BCE est désormais sous le contrôle des politiciens, et qu'elle n'est pas gérée de manière indépendante.
2005
2010
Le second graphique couvre la décennie la plus récente et montre clairement que l'euro est victime . inflation. Depuis 2009, en terme de préservation du pouvoir d'achat, il a à peine été meilleur que les deux autres principales devises. Le ratio or/euro est parabolique
Crude Oil Prie es (Base of 100) January 1950 through May 2011 8000 6000
Goldt*t>H«y<t<*» British pound US dollar
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Une autre façon de mesurer la stabilité d'une monnaie consiste à tout calculer en or, la monnaie choisie par l'Humanité depuis le début de son histoire. Si une monnaie conserve sa valeur par rapport à l'or, alors elle peut légitimement être appelée « Solide ». Dans le cas contraire, elle appartient alors à la catégorie beaucoup plus vaste des devises détruites par leurs gouvernements. Alors dans quel groupe se trouve l'euro ? Selon ce dernier graphique, on voit clairement que c'est l'une des monnaies papier dont la valeur se dilue, et aussi que ce processus s'accélère. La trajectoire de l'or par rapport à l'euro est devenue parabolique, ce qui est une autre façon de dire que la valeur de l'euro baisse à un rythme accéléré.
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~ Préface ~
Spot NY Gold (in euros) Daily Closing Price Januarv 3. 2000 throuah June 3. 2011
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Hélas, ce n'est que le début tout comme le sauvetage généreux de la Grèce n'est qu'un début ; bientôt d'autres pays insolvables vont demander également leur sauvetage. La pression sur la BCE pourfinancer ces opérations de sauvetage deviendra alors écrasante, comme c'est toujours le cas pour les banques centrales fonctionnant avec des monnaies papier, et politiquement orientées. Des montagnes de dettes seront émises et/ou garanties, de la monnaie sera créée pourfinancer le processus, et l'euro va suivre la livre sterling et le dollar sur la pente glissante de l'oubli.
Certains livres deviennent obsolètes au moment même où ils sont publiés. Lorsque nous rédigions cet ouvrage, c'était notre plus grand souci. Nous n'avions pas peur de nous tromper mais plutôt de voir les événements aller trop vite pour que les lecteurs soient prêts à tout assimiler. Rétrospectivement, nous n'avions rien à craindre. Le dollar américain chute et l'or va bien, les investisseurs qui ont suivi les conseils ont très bien fait. Mais la crise monétaire mondiale s'est propagée à un rythme beaucoup plus tranquille que ce qui semblait à l'époque donnant aux lecteurs même aujourd'hui - et surtout aujourd'hui - tout le temps nécessaire de se débrouiller face à ce qui semble être l'un des plus importants remaniements économiques des temps modernes : la fin de la période des monnaies fiduciaires. Non seulement la plupart des points que nous avons soulevés il y a deux ans sont toujours fondés mais ils le deviennent chaque jour d'avantage. Dans la pratique, toutes les tendances qui attestaient une crise financière épique ont continué, portant les déséquilibres mondiaux déjà gigantesques à des niveaux encore plus extrêmes. Prenons l'accumulation de la dette américaine que la première édition de cet ouvrage illustrait avec le graphique qui suit. Remarquez que jusque dans les années 1980, la dette américaine et le PIB allaient en augmentant plus ou moins en même temps. Cela signifie que la croissance économique était constante avec le nouvel emprunt. A cette époque-là, l'Amérique était une société productive qui vivait dans le cadre de ses moyens. En revanche, depuis les années 1980,
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la dette s'est progressivement accumulée pour générer une certaine quantité de richesse nouvelle et dès 2003, le graphique est devenu le reflet des peuples qui évitaient le précipice, vivaient bien au-dessus de leurs moyens et empruntaient pour compenser la différence. Dans les trois années qui ont suivi, au lieu de reconnaître les risques qu'elle courait et de changer le cours des choses, l'Amérique a augmenté le rythme et emprunté encore d'avantage. Bien que le nouveau schéma mis à jour qui suit présente plus ou moins le même tracé que celui du précédent, remarquez le changement de l'échelle. La dette américaine par habitant a augmenté, par rapport à la somme déjà sans précédent de 130.000 $, pour atteindre un montant complètement inimaginable de 150.000 $ soit l'équivalent de 600.000 $ pour une famille de quatre personnes.
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1963 1968 1973 1978 1983 1988 1993 1998 U.S. Per C a p i t a D c b t a n d G D P (adjusted for inflation) Source: Fédéral Réservé
2003
U.S. P e r C a p i t a D e b t a n d G D P (adjusted for inflation) Siwii. Fédérai Reserve
La même courbe est évidente dans pratiquement toutes les autres tendances que nous avions montrées déjà en 2004. Le déficit commercial est plus grand, la masse monétaire grossit plus vite, les bilans des dérivés exotiques ont plus que doublé et le coût de la guerre en Irak ainsi que celui des autres engagements à l'étranger fait un bond en avant. Et le monde maintenant comprend. En 2006, la bulle immobilière a volé en éclats. En 2007, le marché des titres de créance a explosé. Et comme cela a été dit en novembre 2007, le dollar est tombé à des niveaux très bas face à la plupart des autres monnaies, alors que l'or, une représentation de l'argent qui ne peut pas être fabriqué dans les imprimeries du gouvernement, expérimente ses niveaux records de 1980. Face à cette situation, les partenaires commerciaux de l'Amérique cherchent activement à diversifier leurs réserves sur les échanges étrangers en dehors des dollars.
Le niveau est atteint, à court terme, pour parvenir non seulement à un nouveau déclin de la valeur du dollar mais aussi à son effondrement. Cela signifie que la tourmente - et .es opportunités de profit - de ces dernières innées n'était qu'un avant-goût de ce qui arrive. Mais pourtant, le dollar n'est pas le seul à s inscrire dans la liste des tristes records de nistoire. Le vrai problème, ce n'est pas la -.^uvaise gestion économique américaine mais le concept global des monnaies fiduciaires. 3 ar rester simple, lorsque les politiciens ont a raculté d'acheter des suffrages en imprimant ^es billets, ils le font. Cette absence de discir.:ne monétaire conduit à une offre excéden-_.:e de monnaie qui fait baisser sa valeur jus; _ à ce que la plupart des gens finissent par -r-oncer complètement.
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Dette américaine par habitant et PIB ( ajustée à l'inflation )
Dans le passé, cela s'est produit pays après pays, mais aujourd'hui, cela se produit partout. C'est le dollar, la monnaie dominante mondiale, qui mène la danse. Il en résultera inévitablement quelques années difficiles pendant lesquelles le monde découvrira que les monnaies fiduciaires - c'est-à-dire les monnaies créées et contrôlées par le gouvernement sans réglementation externe imposée au niveau de l'impression — sont par nature imparfaites, et les abandonneront en masse. Alors, il n'est pas trop tard pour profiter de la crise monétaire qui arrive. En réalité, elle ne fait que commencer. Quelques mots à propos de cette édition : cet ouvrage étant mis à jour en novembre 2007, les marchés financiers sont en proie à la crise du crédit qui a commencé avec l'explosion du marché américain des subprimes et qui se propage dans pratiquement toute l'économie mondiale. La vaste communauté de la finance spéculative structurée et à effet de levier qui en était arrivée à gérer le monde financier, a découvert que les titres adossés à des actifs et autres produits exotiques qui dépendent de la dette immobilière, de la solvabilité des banques ou de la stabilité du taux de change ont aujourd'hui beaucoup moins de valeur que ce qu'elle pouvait penser au départ. Les institutions qui se sont beaucoup impliquées pour acquérir ce genre de produits ont commencé à en subir les conséquences. Les pertes colossales subies sur les prêts immobiliers à risque et autres actifs douteux que les banques et autres organismes ont révélé ces derniers mois présagent des problèmes encore plus graves à venir. Parce que ce qui va se produire est prévisible en termes généraux ( le dollar et la plupart des autres monnaies fiduciaires vont chuter de façon spectaculaire ) mais pas dans les détails, nous avons choisi de laisser l'analyse faite à 12
grands traits de ce livre en grande partie dans sa forme originale en mettant simplement à jour pour les remplacer par ceux de 2010 et de 2011. Pour une chronique actualisée de la crise financière avec les noms, dates et analyses, vous pouvez vous rendre sur nos sites internet www.goldmoney.com et www.dollarcollapse.com.
— Préface originale
Lorsque nous avons élaboré cet ouvrage, nous avons fait certains choix qui nécessitent quelques explications. Parce qu'il est essentiel de savoir où vont le dollar et l'or et comprendre leur chemin, nous avons couvert quelques points clés de l'histoire monétaire. Mais l'objectif de ce livre n'est pas de faire justice à un thème aussi vaste. Nous avons donc fait allusion à beaucoup d'éléments sans les expliciter Je façon adéquate. C'est le cas par exemple de . agitation monétaire qui a accompagné la Révolution Française. Nous vous présentons nos excuses pour cette absence d'analyse en pro: )ndeur. Toutefois, pour répondre aux questions des lecteurs qui voudront en apprendre ^'avantage, vous retrouverez en fin de livre les iformations utiles et certaines des grandes tudes réalisées dans ce domaine. Sur certains aspects actuels du dollar et de . or, nous nous retrouvons confrontés à un di.'mme puisque James Turk n'est pas simplement un auteur mais également un particirant. Dans les chapitres concernés, nous avons lonc laissé tomber le « nous » en faveur de James à la troisième personne. En élaborant histoire de la chute du dollar, il nous est arrié de trouver des points, qui, sans être strictement nécessaires à l'histoire et qui s'avèrent rarfois un peu techniques, sont utiles pour . "imprendre l'état actuel des affaires. Nous avons donc ajouté quelques uns de ces points rn encadré. Deux fois également, nous avons choisi : utiliser des manières plus adaptées de prétnter certaines informations. Les voici :
Le taux de change de l'or. En général, lorsque les médias financiers parlent de l'or, les gens font référence à son « prix ». C'est incorrect car l'or n'est pas une denrée comme l'huile ou les œufs. L'or, c'est de la monnaie. Un vieux proverbe chinois dit que la sagesse commence en désignant les choses par leur nom. Et puisque nous ne parlons pas du « prix » de l'euro, ou du yen, mais de leur taux de change, nous parlons de l'or de la même manière dans ce livre. Quand on a commencé à l'écrire, le taux de change de l'or était de... 410 $ l'once !
— Introduction ~
Ce livre, comme l'indique son titre, envisage des changements dramatiques à la fois _ans le système financier mondial et au niveau de notre vie quotidienne. Du fait que ce que nous traitons n'est pas mentionné dans les : urnaux télévisés du soir, ni dans la presse zuotidienne, nous nous attendons à ce que _ on ne cesse de nous poser une question très - aturelle et rationnelle : « si cest aussi évident que cela, pourquoi les économistes de Harvard et les . '.seillers présidentiels ne le comprennent-ils pas ? »
Once contre gramme. Aux États-Unis, la mesure de l'or la plus couramment utilisée est l'once. Cette convention est un héritage historique de l'Empire Britannique dans lequel l'étalon-or et l'or lui-même avaient joué des Voici deux réponses que nous proposons : rôles clés. Comme le précise l'historien anglais i'abord ( en tant que groupe ) les dirigeants Niall Ferguson : L'empire britannique ri existe politiques et intellectuels ne reconnaissent les plus depuis longtemps. Il ne reste que F épave du na-rrincipaux moments décisifs qu'après les faits vire. Parmi les débris, nous pensons qu'il reste avérés. L'éminent professeur de Yale, Irving aussi cette habitude d'exprimer le poids de l'or risher, parlait au nom de presque tous ses en onces. Aujourd'hui, la plupart des pays, y pairs lorsqu'il avait proclamé en 1929 — juste compris l'Angleterre, se sont mis au système ivant l'effondrement, donc — que les réserves métrique. Le poids de l'or est donc transcrit en se situaient à un haut niveau permanent. grammes soit 31,1034 par once pour être préAprès que le président Nixon ait sorti les cis. Nous nous en tenons donc à l'once pour Etats-Unis de l'étalon or en 1971, la plupart éviter toute confusion, mais nous donnerons la zes décideurs de Washington s'attendaient à mesure équivalente en grammes comme suit : voir l'or plonger. Pourtant, à la fin des années 400 $ par once soit 12,86 $ par gramme d'or. ~0, il passa de 35 $ l'once ( 1,12 $ par gramme ) à 850 ( 27,33 $ par gramme ).
Le magazine Business Week était carrément en avance avec sa couverture de 1979 qui titrait à ce moment : « La mort des actions » peu ie temps avant le début de l'un des mouve-nents haussiers le plus important de l'histoire. La plupart des économistes et des hommes poétiques ne surent pas prédire la crise du dollar ies années 1970, ni l'implosion des obligations à haut risque à la fin des années 80, ou 16
encore l'effondrement des entreprises Internet à la fin des années 90, aussi évident que cela puisse paraître avec le recul.
de changes flottants, font les ajustements nécessaires. De toute façon, ils font du bon travail sur un dossier difficile.
En résumé, on ne s'attend pas à ce que nos dirigeants et la presse le comprennent parce que cela n'arrive jamais. La seconde réponse ( beaucoup plus importante parce qu'elle explique pourquoi le courant dominant ne voit pas arriver la crise financière ), c'est que l'économie classique et la pensée financière fonctionnent sur la base de fausses idées dangereuses. Citons parmi elles:
~ L'économie américaine opère indépendamment des marchés des devises. L'Amérique est si efficace et domine le monde sur tant de plans que Wall Street et Main Street peuvent prospérer lorsque le dollar s'effondre face à l'or et aux autres grandes monnaies.
~ La dette ne compte pas. A chaque niveau de la société américaine, depuis les gouverneurs de la Réserve Fédérale jusqu'aux économistes de Wall Street, en passant par les petits propriétaires, l'idée suivante s'est bien ancrée : puisque nous avons emprunté des sommes d'argent de plus en plus importantes pendant des années et que nous nous en sortons, non seulement la dette n'est pas un problème, mais en fait, c'est une bonne chose. Un déficit de 500 milliards de dollars évite la récession. Les propriétaires qui consomment leurs capitaux propres renforcent les dépenses. Un déficit commercial qui inonde le monde avec des dollars garde les économies européennes et asiatiques en mouvement et de toute façon, les partenaires commerciaux de l'Amérique adorent avoir tous ces dollars pour pouvoir acheter des réserves et des titres américains. ~ On peut faire confiance aux gouvernements pour gérer la monnaie d un pays. Pour la réserve, et donc pour la valeur, du dollar, du yen et de l'euro, rien de tel que de compter sur la bonne volonté et la compétence des hommes politiques et de leurs conseillers. Lorsque les problèmes surgissent, les banques centrales, grâce aux taux 18
~ En ce qui concerne tor, cest tin anachronisme sans rôle constructif dans une économie moderne. En réalité, du fait qu'il a tendance à monter lorsque les monnaies nationales sont faibles, c'est plutôt un désagrément qui distrait les gouvernements et les empêche de favoriser la croissance et le plein emploi. Il vaut mieux alors penser à l'or en terme de bijouterie et rien d'autre. Ne vous inquiétez pas si tout ceci vous semble complètement raisonnable parce que, j m m e nous l'avons dit, cela représente les :oyances de base de la plupart des responsarles politiques de Washington et des gestion- aires de fonds de Wall Street, et leur pensée détermine ce que l'on nous dit. La croissance rconomique, la création d'emplois et le cours -es actions occupent alors la première place les journaux télévisés du soir, tandis que l'emrrunt nécessaire pour favoriser la croissance ( soit 6 $ pour chaque dollar de la nouvelle richesse créée ) est passé sous silence, tout ;omme le montant de la dette que nous, en :ant que société, supportons maintenant ( plus ze 600.000 $ par famille de quatre personnes tomme on l'a vu ). Autre fait négligé, que des -touvernements étrangers et des investisseurs :etiennent suffisamment de dollars sous forme de dettes et peuvent occasionner d'énormes dégâts à l'économie américaine s'ils le décident. 19
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Pourquoi le dollar va s'effondrer Il ri existe pas de maniéré plus subtile et plus sûre pour renverser la base existante dune société que de corrompre sa monnaie. Le procédé attire toutes les forces cachées de 'économie vers la destruction, et cela se proJuit de telle façon que pas un homme sur un million ne peut le diagnostiquer » John Maynard Keynes Les conséquences économiques de la paix
Illusions de la prospérité Au cours des vingt dernières années du XX e siècle, l'économie américaine était enviée par le reste du monde. Elle avait créé 30 millions de nouveaux emplois, l'Europe et le Japon ne pouvaient pas en dire autant ! Elle imposait sa volonté en termes technologiques et idéologiques sur de grands pans du marché mondial et générait de nouveaux millionnaires à la façon dont une usine Ford fabrique des camionnettes. Le prix des actions américaines s'est envolé vingt fois pendant cette période en persuadant la plupart des investisseurs qu'il en serait toujours ainsi. Jusqu'à la fin, même le gouvernement fédéral a semblé être bien géré, accumulant des excédents suffisamment importants pour déplacer le débat. 11 ne s'agissait plus de savoir comment affecter les ressources rares mais plutôt du temps qu'il faudrait pour éliminer la dette fédérale. Comme il était la monnaie de ce nouveau royaume magnifique, le dollar est devenu la devise dominante dans le monde. Les banques centrales étrangères accumulèrent des dollars pour jouer le rôle d'actifs de réserve principale. Les produits de base comme le pétrole se retrouvèrent comptabilisés en dollars et les pays émergents comme l'Argentine et la Chine rattachèrent leur monnaie respective au dollar dans l'espoir d'atteindre la stabilité des États-Unis. En 2000, on racontait qu'il y avait bien plus de billets de 100 $ qui circulaient en Russie qu'aux États-Unis. Mais à la fin du XX e siècle, cet extraordinaire essor prit fin. Les valeurs technologiques ont dégringolé, les tours jumelles se sont effondrées et le sentiment de toute-puissance
des Américains a suivi le chemin de leur pécule. A la fin de 2007, un million d'Américains de moins signaient des chèques. Le gouvernement fédéral empruntait 500 milliards de dollars chaque année pour financer la guerre contre le terrorisme et un ensemble de nouveaux programmes sociaux détaillés. Les taux d'intérêt à court terme s'effondraient de nouveau et en même temps que l'économie se développait, l'emprunt à chaque niveau de la société augmentait encore plus vite. Pendant ce temps-là, le dollar était devenu un problème pour le reste du monde, sa valeur chutait par rapport à d'autres devises majeures et plongeait face à l'or. Aujourd'hui, le monde entier regarde, s'interroge, perplexe et se demande ce qui a changé. La réponse, qui va devenir claire d'ici quelques chapitres, c'est que tout a changé tout en restant le même. La croissance spectaculaire des vingt dernières années, comme cela s'avère aujourd'hui, était une illusion crée par l'augmentation de la dette et l'empressement du reste du monde à accepter un flux de nouveaux dollars. Le simple énoncé de la somme due par les États-Unis vous choquera. Mais plus énorme encore, c'est que nous en sommes toujours là. Telle une famille qui a conservé son train de vie en ayant toute une collection de cartes de crédit, l'Amérique en est au point où la nouvelle dette sert à rembourser l'ancienne plutôt qu'à créer une nouvelle richesse. D'où la croissance lente de ces dernières années et la perte régulière d'emplois. Alors, pourquoi affirmer que rien n'a changé ? Parce que les problèmes d'aujourd'hui sont nouveaux uniquement en regard de l'histoire américaine récente. Un rapide aperçu de l'histoire du monde montre qu'ils sont tristement familiers. Toutes les grandes sociétés en passent finalement par là, elles laissent s'accumuler des dettes insoutenables et impriment
( ou fabriquent ) de la monnaie dans une tentative désespérée de maintenir l'illusion de la prospérité. Elles finissent toutes par se retrouver coincées entre le marteau et l'enclume : soit elles s'effondrent simplement sous le poids de la dette accumulée, comme ce fut le cas des Etats-Unis et de l'Europe dans les années 1930, soit elles continuent de faire tourner la planche à billets jusqu'à ce que les monnaies ne valent plus rien et que leur économie sombre dans le chaos. Cette fois, les gouvernements ont clairement choisi la seconde option. Ils réduisent les taux d'intérêt, dopent les dépenses et encouragent l'utilisation de techniques de finance modernes pour créer un raz-de-marée du crédit. L'histoire nous montre qu'une fois en marche, ce processus est inévitable: les monnaies fiduciaires ( c'est-à-dire contrôlées par le gouvernement ) perdront de plus en plus de leur valeur jusqu'à ce que nous finissions tous par les laisser tomber. C'est un discours sévère, c'est vrai. Mais lorsque vous aurez terminé de lire les deux prochains chapitres, vous serez malheureusement obligés de reconnaître qu'ils sont vrais. Bien, voyons maintenant ce qu'un effondrement de la valeur du dollar signifie pour votre porte-monnaie. Beaucoup de choses, la plupart négatives mais certains points restent potentiellement constructifs. D'abord, cela fait mal au niveau du revenu fixe parce que la valeur de chaque dollar reçu plonge. Même chose pour ceux auxquels on doit de l'argent parce qu'ils seront remboursés avec des billets dont la valeur aura baissé ( d'où le désastre sur ie point de frapper beaucoup de banques ). Les bligations, qui sont au fond des prêts à des entreprises ou des gouvernements qui promettent d'effectuer des paiements mensuels fixes et de restituer le capital, constitueront de terribles investissements puisqu'elles seront rem-
boursées avec des dollars toujours dépréciés. Pour les actions et l'immobilier, le tableau est nuancé, avec un dollar faible qui peut aider sur certains plans et se révéler négatif sur d'autres. Nous vous aiderons à vous y reconnaître dans ce labyrinthe dans le chapitre 17. Le seul gagnant dans toute l'histoire, c'est l'or, sans nul doute possible. Pendant les 3000 premières années de l'humanité environ, l'or était, pour un certain nombre de raisons toujours valables, la monnaie choisie par les hommes. Tout récemment encore en 1970, il était le point d'ancrage du système financier mondial. Lorsque les économies mondiales ont coupé leurs liens avec le métal en 1971, il a agi comme une sorte de monnaie fantôme, allant à la hausse lorsque le dollar est faible et tombant lorsque le dollar est fort. Sans surprise, l'or a stagné pendant les années 1980 et 90, baissant encore tandis que le dollar faisait un bond puis se faisant supplanter par le dollar comme étant le critère de mesure en termes de finance. Mais aujourd'hui, il semble qu'à nouveau, les rôles soient sur le point de s'inverser. Dans les dix années à venir, tandis que le dollar connaît l'une des débâcles les plus importantes dans l'histoire monétaire, l'or va récupérer sa place au centre du système financier mondial, et sa valeur, par rapport à la plupart des devises nationales aujourd'hui, va remonter en flèche. Résultat : les pièces d'or, les réserves des mines d'or et les devises numériques basées sur l'or offriront de bien meilleures garanties et/ou permettront une plus grande richesse que les obligations, les actions ou les comptes bancaires libellés en dollars. Voici, en un mot, toute l'histoire. Le reste du livre apportera du lien à ce chapitre rhétorique mais comme les historiens avaient dit en parlant d'Aristote, tout ce qui va suivre ne sont que de simples détails. 26
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Les monnaies en papier meurent toujours Avant d'expliquer les raisons pour lesquelles le dollar se précipite au devant des ennuis, revenons au chapitre 1 selon lequel les monnaies fiduciaires s'effondrent toujours. C'est une affirmation pour le moins extravagante mais qui est vraie. L'histoire de ces monnaies est en réalité une suite sans fin d'échecs. Pourquoi ? Pour rester simple, les gouvernements sont fondamentalement incapables de maintenir la valeur de leurs devises. Chaque dirigeant, qu'il soit roi, président ou premier ministre, alimente deux groupes puissants : la colère des contribuables par rapport à ce qu'ils paient et ce qu'ils refusent résolument de payer en plus, et ceux qui reçoivent l'aide de l'Etat, et qui encouragent plus de dépenses pour tout ce qui touche à la protection, aux infrastructures et aux pensions vieillesse. Aliénez-vous l'un ou l'autre de ces deux groupes et vous pouvez vous retrouver en face d'un brusque changement de carrière. Notre dirigeant hypothétique a donc deux choix : le plus évident consiste à se mettre au niveau de ses électeurs et à leur expliquer que rien n'est gratuit. Les impôts doivent être payés mais un gouvernement généreux ne peut utiliser qu'une partie de la production d'une économie saine. Personne ne peut donc avoir tout ce qu'il veut. Cela semble simple sur le papier mais dans la vraie vie, cela rend le dirigeant vulnérable face à ses rivaux qui sont prêts à promettre tout ce qu'il faut pour obtenir le pouvoir.
Notre dirigeant n'aime pas du tout cette perspective ; alors il se tourne vers l'option qui lui reste : emprunter pour financer de nouvelles dépenses sans augmenter les impôts. Puis créer suffisamment de devises pour couvrir le déficit qui en résulte. Ceux qui militent contre les impôts et ceux qui sont favorables aux dépenses ont ce qu'ils veulent et personne ne remarque ( en tous les cas pendant un temps ) la légère baisse de la valeur de chaque pièce de monnaie provoquée par l'offre croissante. La nature humaine étant ce qu'elle est, chaque gouvernement choisit finalement cette seconde alternative. Il en résulte, presque sans exception, un déclin progressif de la valeur de chaque monnaie nationale : c'est l'inflation. Mais une inflation faible, tout comme un petit rôle, n'écrit que rarement la fin d'une histoire. Au fil des années, le fossé qui sépare les recettes fiscales et les exigences imposées au gouvernement tend à s'élargir : les dépenses, les emprunts et la création de monnaie se développent de plus en plus. L'inflation s'accélère et les gens en viennent à considérer le processus de « dévalorisation » pour ce qu'il est : la perte de leurs économies. Ils délaissent la monnaie en masse pour la dépenser ou la convertir aussi rapidement que possible dans d'autres formes monétaires plus stables. La valeur de la monnaie s'effondre ( c'est une autre manière de dire que les prix remontent en flèche ), anéantissant les épargnes d'une génération tout entière. C'est le sort éventuel réservé à chaque monnaie fiduciaire. Pour illustrer ce processus, voici quelques exemples des crises financières les plus spectaculaires de notre histoire. Notez bien qu'elles suivent toutes approximativement le même scénario : les dépenses immodérées du gouvernement conduisent à la création de monnaie en trop grosses quantités et cela engendre, à son tour, le phénomène de l'inflation et ses conséquences inévitables.
Rome : la fortune des barbares. Au cours des cinq siècles et quelques de domination, Rome a eu tout le temps nécessaire pour perfectionner l'art de l'altération de la monnaie. De nombreux dirigeants frappaient des pièces plus petites ou bien découpaient des coins ou faisaient des trous pour faire fondre ensuite les morceaux et fabriquer encore plus de pièces. Ils remplaçaient aussi l'or et l'argent par des métaux de moindre valeur ou en les mélangeant lors de la fonte. Au moment où Dioclétien accédait au trône au IIIe siècle ap. JC, ses prédécesseurs avaient déjà remplacé les pièces d'argent du royaume par du cuivre étamé. À son crédit, Dioclétien fit un premier essai de réforme en émettant des pièces en or et argent plus ou moins pur. Cette honnêteté retrouvée aurait pu avoir l'effet de stabilisation recherché mais le monde ne suivit pas. A cette époque-là, Rome était un vaste empire qui s'étendait de l'Espagne à la Syrie d'aujourd'hui, cerné de tous côtés par des populations qui se développaient rapidement, issues de tribus germaniques et asiatiques. La défense de l'empire coûtait cher et Dioclétien, répugnant à sillonner ses principales circonscriptions, adopta l'approche « armes et douceur ». Il embaucha des milliers de nouveaux soldats tout en finançant de nombreux projets de travaux publics. Lorsqu'il était en manque d'argent, il fabriquait simplement de nouvelles quantités de pièces en cuivre et commençait à nouveau à dévaloriser ses pièces d'or et d'argent avec du cuivre. Lorsque l'augmentation de la masse monétaire fit augmenter les prix, il accusa les marchands cupides et en l'an 301, il publia son décret des prix qui imposait la peine de mort à celui qui ne respectait pas le prix imposé. Les marchands comprirent parfaitement le message et au lieu d'augmenter les prix, ce furent les boutiques qui commencèrent à fermer.
Dioclétien fît alors monter les enchères en demandant que chaque fils prenne la succession de son père. Manquer à cette obligation était comme un soldat qui déserterait en temps de guerre, déclara l'empereur, et la sentence aussi était la même : la peine de mort. Parmi les nombreuses conséquences imprévues des édits de Dioclétien, on nota une société encore plus stratifiée. Parce qu'ils savaient qu'il s'agissait de dévalorisation monétaire et amassaient leurs pièces d'or et d'argent ( qui gardaient toute leur valeur ) les riches devinrent encore plus riches. Mais les pauvres étaient coincés avec de la monnaie de cuivre qui n'avait pratiquement pas de valeur, ils devinrent de plus en plus dépendants de l'aide publique. Cela impliqua une plus grande pression sur la trésorerie et généra encore plus de pièces de cuivre sur le marché. En 301, lorsque Dioclétien imposa les contrôles de prix, une livre d'or valait 50.000 denarii ( l'unité monétaire de l'empire ). En 307, une livre d'or valait 100.000 denarii. En 324, le chiffre était passé à 300.000 denarii et au milieu du siècle, il était de 2 milliards. En 410, c'est une Rome affaiblie financièrement qui tomba aux mains des Visigoths. France : deux fois au cours d'un siècle En 1715, la France était la victime classique d'un mauvais gouvernement. Les nombreuses guerres du roi Louis XIV avaient transmis à son successeur Louis XV - qui n'avait que 5 ans lorsqu'il arriva sur le trône - une société qui ressemblait à la Californie d'aujourd'hui. Les impôts étaient élevés, les niveaux d'endettement étaient lourds et les gens mécontents. C'est alors qu'un Ecossais, John Law, arriva avec une solution. Fils déshérité d'un riche orfèvre, bel homme et s'exprimant bien, Law avait développé une nouvelle théorie à propos de l'argent : plus un gouvernement mettait d'argent en circulation, plus grande était la 3
prospérité du pays. En avant-première de certaines des idées économiques plus destructives d'aujourd'hui, il pensait aussi que les autorités monétaires pouvaient, en gérant le montant de l'argent en circulation, conserver une économie se développant rapidement sans inflation, générer beaucoup de recettes fiscales tout en ayant des citoyens prospères et heureux. Il parvenait à ce nirvana non pas avec de l'or ou de l'argent, la réserve restant limitée et donc difficile à manœuvrer, mais plutôt avec un nouveau genre de monnaie en papier, inventée et introduite quelques années auparavant par la Bank of England. Le papier, du fait que sa réserve pouvait être agrandie ou réduite à volonté, était en position de supériorité par rapport au vieil or et aux pièces d'argent, expliqua Law, et bien géré, il était à même de générer une expansion économique sans fin. Les Français, dans une position désespérée, donnèrent à Law la chance de mettre sa théorie en pratique en lui permettant de créer une banque, la Banque Royale qui pourrait émettre des livres papier, la monnaie de cette époque. Les premiers résultats encouragèrent d'autres expériences et Law en profita pour faire fructifier sa propre fortune avec des contrats gouvernementaux lui donnant du commerce avec le Canada et la Chine et le développement des vastes territoires français en Louisiane. Il s'était également fait nommer Contrôleur Général et Surintendant général des Finances, analogue au Secrétaire au Trésor et président de la Réserve Fédérale que l'on retrouve aujourd'hui aux Etats-Unis. Il avait le pouvoir de collecter les impôts et d'imprimer la monnaie. Puis il combina la plupart de ces opérations dans l'un des premiers conglomérats du monde, la Compagnie d'Occident, plus connue sous le nom de Compagnie du Mississippi. A ce moment, contrôlant pratiquement
l'ensemble des finances de la France, Law décréta que dorénavant, les terres et le matériel pouvaient être utilisés comme garantie pour des prêts, permettant ainsi aux emprunteurs d'entrer dans sa banque avec un acte de propriété ou un certificat d'actions et de sortir avec une nouvelle monnaie imprimée. Le cycle se renforça, les gens empruntaient sur leur terre et leurs réserves pour acquérir d'avantage de terres et de réserves, faisaient grimper les prix et créaient des garanties pour de nouveaux prêts ( contrairement au marché américain actuel de l'immobilier dont nous aurons l'occasion de reparler ). Le cours des actions de la Compagnie du Mississippi — sa croissance la plus fastueuse — passa de 500 livres ( prix de départ en janvier 1719 ) à 20.000 à la fin de l'année 1720. Les premiers investisseurs de Law firent fortune et les Français ordinaires commencèrent à quitter leurs emplois pour devenir ce que l'on peut appeler aujourd'hui des traders. Comme le raconte Charles Mackay en 1841 dans son classique Les extraordinaires illusions populaires et la folie des foules, l'activité était tellement frénétique sur le trottoir de la Bourse de Paris qu'un bossu réalisa un joli bénéfice en prêtant simplement son dos pour servir d'écritoire mobile aux opérateurs en bourse déchaînés. Law devint une célébrité internationale et, sur le papier, l'un des hommes les plus riches du monde. Pourtant, au cours de l'année, les livres en papier qui sortaient des presses de Law provoquèrent la hausse des prix de presque tout dans le pays. Et comme une sorte d'exemple avant l'heure de ce que nous connaissons aujourd'hui sur la loi de Gresham ( la mauvaise monnaie « sort » la bonne monnaie de la circulation lorsque le gouvernement insiste pour qu'ils s'échangent sur la même valeur ), les consommateurs français commencèrent à gar32
der les pièces d'or et d'argent, mais à dépenser le papier à l'instant même où ils le recevaient. En janvier 1720, les prix, en termes de livre papier, atteignaient un taux mensuel de 23%. En ce même mois, deux princes décidèrent de vendre leurs actions de la Compagnie du Mississippi pour toucher leurs bénéfices, et d'autres commencèrent alors à suivre l'exemple. Le cours enregistra une baisse sévère. Law répondit en imprimant encore plus de monnaie papier, tout en se servant de ses pouvoirs officiels pour interdire la possession de plus de 500 livres en or ou argent. Cela effraya complètement les marchés, faisant chuter les actions de la Compagnie du Mississippi ainsi que la valeur de la livre papier. À la fin de 1721, l'action avait retrouvé son prix initial de 500 livres, l'économie française était en pleine confusion et Law faisait déjà partie de l'histoire. Dépouillé de sa fortune et de son pouvoir, il s'enfuit en Italie où il mourut sans un sou en 1729- Les fortunes perdues et les vies ruinées de l'épisode de Law avec les monnaies fiduciaires continuèrent d'effrayer les Français pendant les années qui suivirent. Mais cela ne guérit pas la maladie économique sous-jacente qui était un reste de féodalisme particulièrement méchant. A cette époque, la France était une monarchie absolue dans laquelle la noblesse et l'Eglise détenaient la plupart des richesses et cela sans payer d'impôts. La série de rois faibles et dépensiers ( qui s'appelaient tous Louis ) voyait des paysans toujours opprimés, et la bourgeoisie, classe sociale en plein développement constituée de commerçants, restait insatisfaite et mécontente. Après avoir perdu des guerres ruineuses contre la Grande-Bretagne et la Prusse, la France était, dans les années 1780, c'est le moins que l'on puisse dire, ouverte à des idées nouvelles. Sans s'attarder sur les détails sanglants, le
changement de régime se produisit en 1792, et le nouveau gouvernement, qui prit le nom d'Etats Généraux, essaya de financer la transition du féodalisme vers la démocratie en confisquant les biens de l'Eglise ( soit presque 10% du pays ) pour les utiliser comme garantie dans l'émission de bons de caisse qui prirent le nom d'Assignats. L'émission commença assez prudemment avec des bons valant 400 millions de livres. L'année suivante, on passa à une valeur totale de 800 millions, puis à 600 millions et enfin à 300 millions. Du fait que les Assignats payaient les intérêts et le principal en livres papier, il en résulta une augmentation massive de la réserve de monnaie fiduciaire. En 1794, il y avait 7 milliards de livres papier en circulation. Une année plus tard, 10 milliards et 6 mois plus tard, 14 milliards. Le total atteint bientôt les 40 milliards et ce fut le début d'une hyperinflation à grande échelle. Le gouvernement en apparence démocratique essaya alors d'obliger les gens à accepter sa monnaie ( vous remarquez une sorte de ressemblance avec notre système ? ) en infligeant une peine de prison de 20 ans à celui qui vendrait ses bons au rabais et une peine de mort à celui qui faisait la différence entre les livres papier et les livres en or ou en argent pour fixer les prix ! Les commerçants fermèrent boutique, l'économie s'effondra, le rationnement remplaça le commerce et la toute nouvelle République tomba en ruine, laissant la porte ouverte à la dictature de Napoléon et à une nouvelle série de guerres dévastatrices en Europe. Allemagne : de Versailles à Hitler. Au cours des dix années qui ont précédé la première Guerre Mondiale, l'Allemagne était une puissance industrielle. Sa monnaie, le mark, était lié à l'or et il était stable depuis des années. Les régions industrielles du pays fournissaient le reste de l'Europe en charbon et en 3
acier, entre autres. Lorsqu'elle perdit la guerre, l'Allemagne dut faire face à certains engagements dans les années 1920. Selon les conditions de sa capitulation, elle devait créer une forme de gouvernement plus démocratique et verser des dédommagements à la France et aux autres pays vainqueurs. Ce fut chose faite avec le gouvernement qui forma la République de Weimar. Mais verser des compensations constitua un véritable défi. Il semblait que le précédent gouvernement ait financé la guerre en empruntant, dans l'espoir de remporter une victoire rapide puis de forcer ses victimes à rembourser ses dettes. L'Allemagne s'engagea dans les années 1920 avec d'énormes dettes de guerre. Dans le même temps, lors de la réunion qui eut lieu au château de Versailles, les pays victorieux ne se montrèrent pas plus généreux que ne l'auraient été les Allemands. Ils exigèrent des réparations exorbitantes. En 1921, l'Allemagne remboursa environ un tiers de la somme totale, en grande partie par le biais de transferts en nature de charbon, fer et bois. Pour solder le reste, il fallait prévoir des réductions draconiennes dans les services ou bien augmenter fortement les impôts. Plutôt que d'imposer ces charges à ses concitoyens, le gouvernement de la Weimar refusa de payer le solde. La France et la Belgique occupèrent alors la Ruhr, le poumon industriel de l'Allemagne, entravant encore plus son économie. Face à une version exagérée du sempiternel dilemme d'un gouvernement, Weimar opta pour une réponse exagérée, elle mit en marche les planches à billets et les laissa tourner. La masse des marks monta brusquement et les prix commencèrent à exploser. Pris au dépourvu, les Allemands réagirent d'abord en économisant et en réduisant leur consommation. Mais lorsqu'ils comprirent que les prix augmentaient partout, ils se mirent à dépen-
ser leurs marks aussi vite que possible. Les prix furent multipliés par deux lors des cinq premiers mois de 1922 et à partir de là, dépassèrent la courbe des graphiques. Une miche de pain qui coûtait 160 marks en 1922 en valait 1.500.000 l'année suivante, et, en proie au stress de l'hyperinflation, la vie en Allemagne devint une parodie de l'économie moderne. Les ouvriers étaient payés à l'heure et se précipitaient pour dépenser leurs papiers avant qu'ils ne valent plus rien. Au lieu de porte-monnaie, les acheteurs prenaient avec eux des brouettes et des valises pleines de billets pour aller faire leurs courses. Les prix au restaurant doublaient lorsque arrivait la fin du repas. Le chaos économique s'accompagna d'une détérioration sociale. En 1922, le ministre des Affaires Étrangères Walter Rathenau fut assassiné par des militants de droite et en 1923, le tout nouveau parti nazi tenta un coup d'État. Les emprunteurs se retrouvèrent tout à coup sans dettes tandis que les épargnants voyaient disparaître leur pécule. Une retraite qui en 1920 aurait pu assurer une vie confortable ne pouvait pas garantir son petit déjeuner au retraité de 1923. Comme toujours, ce sont les très riches qui en souffrirent le moins parce qu'ils possédaient de véritables atouts - comme des pièces d'or et des propriétés qui produisaient des denrées alimentaires - qui garantissaient leur valeur tandis que la monnaie papier ne valait plus rien. A l'automne 1923, tandis qu'un dollar valait un billion de marks, la dépression nerveuse de l'Allemagne était totale. Et puis, aussi vite qu'elle était arrivée, la tempête se calma. En septembre 1923, le nouveau chancelier de l'Allemagne, Gustav Stresemann, ainsi que le directeur de sa banque centrale, Hjalmar Horace Greeley Schacht, remplacèrent le vieux mark par le 3
mark de sécurité qui était soutenu par l'or sur la dette des États-Unis pour aider l'Allemagne à reconstruire son économie. Neuf zéros furent supprimés de la monnaie, faisant d'un mark de sécurité l'équivalent d'un milliard de vieux marks. En 1924, la France réduisit les paiements de l'Allemagne à un niveau plus acceptable et ce fut le retour à un semblant de normalité. Mais les économies qui avaient disparu ne furent jamais regagnées, pas plus que la valeur de dur labeur et de morale qui avait caractérisé la société allemande d'avant-guerre. Comme en France un siècle plus tôt, le chaos monétaire avait généré un climat politique propice à l'arrivée d'un démagogue, une opportunité qui serait bientôt saisie par Adolf Hitler. Argentine : des pleurs pour le peso. Les gouvernements en Amérique Latine ont tendance à se trouver dans une situation particulièrement difficile. Grâce à la mauvaise gestion de leurs colonisateurs européens, la richesse se concentre entre les mains de quelques familles qui ne sont pas très intéressées par l'idée de partage. Le reste de la population possède peu et demande beaucoup au gouvernement. Les hommes politiques qui s'éloignent trop de l'un ou l'autre sont sujets à des fuites de capitaux, des émeutes et, beaucoup trop souvent, à des coups d'État. Il en résulte un cycle en apparence sans fin de dépenses excessives et d'emprunt, de dévaluations, d'hyperinflation et de nouvelles monnaies qui élaguent les zéros par rapport à celles d'avant mais sans traiter la maladie sous-jacente. Pourtant, dans les années 1990, l'Argentine semblait être le pays d'Amérique Latine qui allait bien. Après une période d'hyperinflation, en 1991 le pays aligna le peso sur le dollar américain au taux de 1 pour 1. La banque centrale était chargée d'échanger les deux monnaies sur demande et de soutenir les pesos en circulation avec des
dollars. Cela fonctionna pendant un moment. L'alignement avec le dollar semblait stable et les investisseurs nationaux tout autant qu'à l'étranger commençaient à croire que le peso pouvait conserver sa valeur. Les capitaux arrivaient en Argentine de tous les pays du monde et l'économie était en pleine expansion. Mais au lieu d'utiliser le surplus des recettes fiscales pour payer la dette et réduire le coût des programmes du gouvernement, Buenos Aires vivait dans une frénésie de dépenses, embauchait de nouveaux fonctionnaires dans le secteur public et finançait des projets chers mais hasardeux. Lorsque même ces recettes fiscales ne suffisaient pas, le gouvernement augmentait les taux d'imposition existants et en percevait de nouveaux, dont un « impôt sur le revenu présumé » sur les actifs de l'entreprise et qui touchait même les entreprises peu rentables. Dans les rares occasions où les dirigeants essayèrent de réduire leurs dépenses, cela donna lieu à de violentes manifestations et à des grèves générales. Ils renoncèrent rapidement. En 1998, le fossé entre la valeur réelle du dollar et du peso était devenu si large que les Argentins se précipitèrent à la banque centrale pour convertir en masse leurs pesos en dollars. La vague de prospérité cessa brusquement et les nouveaux dirigeants gelèrent les comptes bancaires en dollars, limitant les retraits à 250 $ par semaine par déposant. Finalement, même ces retraits furent interdits et les dépôts de banque en dollars estimés dépasser les 20 milliards de dollars étaient confisqués. Fin 2003, le peso, qui valait 1 dollar en 2001, était à environ 30 cents.
le monde d'aujourd'hui, tout en étant intéressants. Nous sommes beaucoup plus raffinés que ces gens, et nous ne permettrons pas au dollar de connaître le sort du peso argentin, ni celui du mark allemand. Désolé mais comme vous le verrez dans les prochains chapitres, les Etats-Unis connaissent les mêmes pressions que les autres pays et font des erreurs similaires, dans beaucoup de cas et à une échelle beaucoup plus grande. Gardons cela en mémoire pour regarder de plus près ce présent terrifiant.
EST-CE QUE LE DOLLAR SE DIRIGE VRAIMENT VERS QUELQUE CHOSE DE SIMILAIRE ? Il est facile de rejeter les échecs passés des monnaies en disant qu'ils n'ont rien à voir avec 38
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Combien devons-nous exactement ? Ce qui caractérise les effondrements des monnaies dont nous avons parlé dans le chapitre 2 ( plus les douzaines d'autres qui ont eu lieu pendant les siècles derniers ), c'est leur ressemblance. Qu'elle soit ancienne ou moderne, qu'il s'agisse d'une monarchie ou d'une république, de pièces ou de papier, chaque nation descend la même pente glissante : elle demande à son gouvernement de s'attaquer aux besoins, elle accumule beaucoup de dettes et refuse d'honorer ses obligations en détruisant sa monnaie. Ce schéma répété nous donne des repères pour juger la situation actuelle : si les États-Unis se dirigent vers des périodes tout aussi effrayantes, alors 1 ) le gouvernement devrait étendre le cadre de ses compétences, 2 ) nous devrions emprunter plus d'argent et 3 ) nous devrions financer cette dette en créant une nouvelle monnaie fiduciaire ( ou son équivalent moderne électronique ). S'agitil bien de cela? Oui, oui et oui, à un niveau sans précédent. Le gouvernement ne cesse de croître Les rédacteurs de la Constitution ne prétendaient pas connaître l'avenir. Ils pensaient simplement que le système le mieux à même de s'adapter et de réussir dans un monde en mutation reposait sur la libre propriété des citoyens et un gouvernement dédié à quelques fonctions essentielles comme la défense nationale, s'assurer de la loyauté entre les États, protéger la propriété individuelle et autres droits en préservant l'autorité de la loi.
Pendant quelques 70 ans, nous avons assez bien suivi ce plan. Mais à mesure que les fondateurs, et leurs idées, se tournaient vers le passé, le gouvernement a commencé à élargir son emprise et à redéfinir son pouvoir. La guerre de Sécession en particulier a modifié la relation du gouvernement fédéral et des États en concentrant le contrôle sur les banques et l'argent à Washington. Pourtant, à la fin du XIX e siècle, les États-Unis étaient, aux yeux de tous, un modèle de gouvernement réduit et de monnaie saine. 30-|
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1940
2006
U.S. Fédéral Government Spending îturcc Bureau of Economie Aiulysij
dépenses du gouvernement américain
Puis, avec le XX e siècle, ce fut le défilé sans fin des besoins urgents. Il fallait financer la première Guerre Mondiale. La misère généralisée de la Grande Dépression généra ses programmes d'aide sociale comme la sécurité sociale, les projets de travaux publics comme la Tennessee Valley Authority et une banque centralisée. Entre 1930 et 1940, la part des dépenses fédérales sur le PIB passa de 4 à 8%. La seconde Guerre Mondiale fut à la fois onéreuse et inévitable tout comme la Guerre Froide qui institutionnalisa le complexe militaro-industriel. La pauvreté de plus en plus visible - et démesurée - des années 60 généra des programmes Grande Société comme Medicare, Medicaid et des bons d'alimentation
pour les pauvres. Une fois en place, ces programmes ont eu leur existence propre. En 1950, les dépenses sociales constituaient environ 12% du budget fédéral. Aujourd'hui, elles représentent presque 40%. En 1990, les dépenses médicales étaient près de dix fois plus élevées que ce qui avait été prévu au départ. Quel que soit l'angle de perspective, la courbe de croissance des dépenses est scandaleusement raide. En 1800, Washington dépensait 20 $ par citoyen américain. En 2006, la somme était de 8.500 $. Dans les années 1920, le gouvernement fédéral prélevait 5% du revenu national. Aujourd'hui, cela dépasse 25%. Pendant ce temps, les dépenses de l'État et du pouvoir local ont augmenté deux fois plus vite que le PIB depuis la seconde Guerre Mondiale et aujourd'hui elles engloutissent environ 6.000 $ par habitant chaque année. En 1946, on comptait 2,3 employés pour l'État et le pouvoir local pour 100 habitants. Aujourd'hui, on en a 7. Fin 2006, les gouvernements fédéraux, l'État et les pouvoirs locaux employaient 25 millions de personnes ; contre 8,5 millions en i960 et 4,5 millions en 1940. Aujourd'hui, les Américains travaillent plus pour le gouvernement que pour le secteur de la manufacture. Les réglementations gouvernementales qui imposent des coûts sur les affaires ( parfois considérables ) et ralentissent donc la croissance économique, ont plus que conservé le rythme des dépenses. The Fédéral Register, la bible réglementaire de Washington, se composait de 4000 pages au moment de sa création en 1936. En 1950, elle était passée à 12000 pages, en 1980 à 40000 pages et aujourd'hui, elle atteint les 70000 pages. En ajoutant tous ces éléments, « le coût du gouvernement fédéral, lEtat et le pouvoir local a dépassé les 3 milliards de dollars » écrit Stephen Moore, membre de l'Institut pour la recherche et l'in-
vation et Président du Club de Croissance. .V n ^nkment les Etats-Unis dépensent plus que n <>.:e tout entière de la France, mais le gouver•: '.* dépense plus d argent sur une seule année sut ce qui a été dépensé entre 1781 et 1900, même après ajustement sur linflation ». Les niveaux de la dette grimpent en flèche A chaque étape d'expansion du gouvernement, les présidents et les législateurs se sont retrouvés face aux choix classiques : restreindre les dépenses, augmenter les impôts ou emprunter et dévaloriser la monnaie. Comme la plupart de leurs prédécesseurs, ils ont opté pour la solution rapide : dépenser le nécessaire pour faire plaisir à leurs électeurs et emprunter pour garder les hausses d'impôt à leur minimum. Il en est résulté une augmentation constante de la dette du gouvernement et une diminution régulière de la valeur du dollar. Dans les années 1990, lorsque quelques années d'excédent avaient conduit la plupart d'entre nous à croire que le monstre de la dette avait été terrassé, le gouvernement fédéral s'engagea sur une nouvelle dette de 2,8 trillions de dollars, et fin 2006, Washington devait plus de 9 trillions de dollars. Cela équivaut à 28.000 $ par habitant ou encore 112.000 $ pour une famille de quatre personnes. Où en sommes-nous après tout cela ? Avec la guerre déclarée au terrorisme comme dernière raison d'être, Washington a mis la machine en route. Le budget fédéral, qui inclut d'énormes augmentations en dépenses non militaires, dépassait 2,5 trillions de dollars en 2006 et le nouvel emprunt fédéral excédait les 500 milliards de dollars. Voici ces 5.600 $ qui viennent encore charger notre famille de quatre personnes ! L'emprunt actuel de Washington, même s'il est énorme, n'est peut-être pas 44
le pire. La courbe de la dette du gouvernement sur la page précédente n'inclut pas le « passif non capitalisé » de la Sécurité Sociale et de Medicare. Il s'agit de la valeur actuelle de ce que ces programmes devront payer sous promesses de bénéfices, moins ce qu'ils ont collecté jusqu'à présent. Jusqu'à une époque récente, le chiffre était supposé se ranger autour de 4 trillions de dollars, évidemment énorme et très réel, puisque la réduction des allocations aux personnes âgées, presque impossible aujourd'hui, deviendra encore plus difficile car les baby-boomers commencent à partir en retraite. Début 2003 pourtant, le département du Trésor redonna les chiffres selon les normes plus rigoureuses qui concernent le secteur privé et découvrit que ce passif non capitalisé n'était pas de 4 trillions de dollars mais de 43 trillions de dollars. Cette révélation n'apparut pas dans le budget officiel du gouvernement. Mais le Trésor ne démentit pas non plus les calculs de ses économistes. Pourquoi le chiffre est-il si énorme? Pour faire simple, parce que nous vieillissons très vite. A ce moment précis, il y a environ 4 employés qui subviennent aux besoin d'un bénéficiaire de la Sécurité Sociale et de Medicare. Mais les taux de naissance tombent et la population vieillit ( comme cela se passe d'ailleurs dans le monde industriel ), dans dix ans, il n'y aura que 2 employés pour un retraité aux États-Unis. Dans le même temps, le coût du soin médical augmente et implique que chaque retraité demandera de grosses sommes d'argent aux programmes sans limite de durée comme Medicare. Mettez bout à bout ces deux tendances et vous obtenez d'énormes coûts pour les années à venir que nous ne finançons pas de façon adéquate. Alors si vous croyez que la pression mise sur le gouvernement américain pour se développer est intense aujourd'hui, vous n'avez en45
core rien vu. Mais attendez, il y a encore autre chose. Il s'avère que le gouvernement, en ce moment même, n'est pas le seul contrevenant. Le reste de la société a maintenant rejoint la frénésie de la dette : Les ménages. Nos habitudes de dépenses reflètent généralement notre humeur collective. Dans les années 1990, comme cela était prévisible, on nota une hausse de la demande pour les gros 4x4, la chirurgie esthétique et les maisons haut de gamme, parmi beaucoup d'autres privilèges de la promotion sociale. Lorsque les temps sont durs, par ailleurs, nous baissons généralement nos prétentions, nous repoussons les jolies vacances, nous gardons notre vieille voiture pour un an ou deux supplémentaires et nous remboursons une ou deux dettes. Les banques adoptent généralement la même attitude, elles resserrent leurs critères de prêt et se séparent de leurs clients les moins solvables. On note un certain déclin dans le montant de la dette supportée par les Américains ou, en tous les cas, un ralentissement de sa croissance.
en pleine retraite financière, empruntant moins et accumulant de l'argent en prévision de nouveaux coups durs. Entre 2000 et 2006, nous avons vu au contraire les consommateurs appuyer sur l'accélérateur et emprunter encore d'avantage. Les prêteurs, au lieu de reculer, ont fourni du crédit à tout le monde : mauvais crédit, pas de crédit, pas de problème ! Si vous avez une boîte aux lettres, vous savez ce que font les sociétés de cartes de crédit. Ces dernières années, les émetteurs de cartes comme Providian et Capital One ont fait fortune en inondant le monde avec des cartes plastique pré-approuvées. Les constructeurs automobiles américains ont la même approche, via les prêts à 0% que General Motors et Ford ont adopté récemment avec enthousiasme.
45,000 40,000 35,000 30,000 |
25.000 20,000 15,000
1200
10,000
_1000M c S 800
5,000
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1966
1976 1986 1996 U.S. Pcr C a p i t a H o u s e h o l d D e b t Source, Ferlerai Reserve, U.S. Census Bureau
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l'endettement des ménages américains
400 -4
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1990 1995 2000 U.S. M o r t g a g e B o r r o w i n g
2005
Sourct: R-deral Reserve emprunts hypothécaires américains
Au vu de l'effondrement du secteur de la technologie, de la mini récession de 2001 et des attaques du World Trade Center, vous imaginez sans doute que les consommateurs américains ont passé le début des années 2000
Et puis il y a eu le boom des hypothèques. En 2000, les Américains ont remarqué qu'à la différence du secteur technologique, la valeur des maisons continuait à augmenter ; alors ils ont commencé à vendre les actions qui leur restaient pour acheter des maisons encore plus grandes. Ils ont découvert que grâce aux innovations comme les lignes de crédit sur la valeur nette de leur maison et les refinancements des mises ( lorsqu'un propriétaire refinance
r us que son ancienne hypothèque et empoche la cifférence ), ils pouvaient utiliser leur mai- n comme un distributeur automatique de r .„ets de banque, accéder à la valeur nette et ia dépenser pour maintenir leur train de vie. Entre 1988 et 1997, l'emprunt hypothécaire atteignait une moyenne de 200 milliards de dollars par an, et en 2004, la moyenne annuelle s'éleva à plus de 900 milliards. Depuis 1995, le montant de la dette hypothécaire en cours a doublé jusqu'à atteindre 13 trillions de dollars. Les spécialistes de l'hypothécaire comme Countrywide et New Century se sont développés au cours de cette décennie et les banques commerciales comme Wells Fargo et Bank of America ont prodigué des crédits sur les valeurs nettes comme elles avaient, autrefois, offert des grille-pain. Alors pourquoi tous ces banquiers brillants et tous ces analystes prêtaient-ils encore plus d'argent qu'avant, pout attacher de plus en plus les consommateurs ? D'abord, leurs cadres étaient prêts à tout pour augmenter leurs stock-options en faisant plaisir à Wall Street, autant ils étaient indifférents aux conséquences ( ou bien ils les avaient vues, mais espéraient avoir disparu depuis longtemps avec un matelas de retraite bien épais ). Mais il existe une autre raison, un peu plus technique mais beaucoup plus importante : grâce à une technique appelée titrisation, ce n'était plus l'argent des banques ( ou celui des cartes de crédit, ou des constructeurs automobiles ) qui était risqué, mais l'argent de quelqu'un d'autre. Pour comprendre le rôle de la titrisation dans cette étape de purge de l'accumulation de la dette américaine, voyons comment fonctionnait le prêt. En 1980, par exemple, si une banque vous octroyait une hypothèque ou bien un prêt voiture, elle espérait conserver ce prêt dans ses livres jusqu'à ce que 48
vous l'ayez remboursé. Elle n'avait pas beaucoup de choix. Les prêts aux consommateurs étaient tous différents. Certains étaient remboursés rapidement, d'autres plus tard et certains pas du tout. Parce que l'analyse et l'estimation de ce genre de crédit étaient compliquées, les investisseurs venus de l'extérieur n'avaient pas intérêt à acheter cette dette en dehors des prix « sacrifice ». Les initiateurs des prêts étaient donc liés aux clients. Cela prenait leur capital, leur donnant le sentiment d'être des entreprises de la vieille économie, ce qu'ils étaient, pour la plupart. Mais cela leur donnait aussi une motivation pour prêter à bon escient puisqu'ils devaient vivre avec les résultats. Puis, au milieu des années 1980, les ingénieurs financiers de Wall Street eurent une idée : un ensemble de petits prêts tous différents pouvaient être regroupés, bien présentés et devenir des obligations de haute qualité que les investisseurs du monde entier convoiteraient. Des centaines de milliards de dollars d'hypothèques, de prêts voiture et de dettes sur des cartes de crédit furent ainsi regroupés et vendus chaque année à un marché mondial obligataire insatiable. Les prêteurs perdirent leurs inhibitions puisque, quelles que soient les erreurs qu'ils commettaient en jugeant de la capacité d'un emprunteur à rembourser le prêt, cela n'atteindrait que les gens qui avaient acheté les obligations ; et de toute façon, pas avant quelques années. Dans l'intervalle, le prêteur gagnait de l'argent, ses actions augmentaient et ses cadres récoltaient de jolis bonus. Et la dette des ménages américains grimpait en flèche. Les affaires. Tandis que les taux d'intérêt ont baissé ces dernières années, les entreprises ont émis des obligations et des effets de commerce aussi vite que leurs banques d'investissement pouvaient élaborer ces documents. En-
:rt 1995 et 2001, les entreprises non financières américaines ont utilisé un total d'environ ; . 5 trillions de dollars en nouvelles dettes. Et -épais, les entreprises comme les consommateurs ont intensifié le rythme pour ajouter 5 trillions de dollars.
Global Derivatives Exposure - Notional Value _Somoy Bank for International Seulement* exposition globale des dérivés - valeur notionnelle
Mais la partie la plus effrayante de l'explosion de la dette des entreprises n'implique pas la dette en soi. Elle implique les produits dérivés, ces contrats mystérieux dont parlent les experts dans une atmosphère menaçante sans vraiment expliquer de quoi il s'agit. Nous n'allons pas les expliquer en détail non plus parce qu'il faudrait un livre à part entière. Il suffit de dire que les produits dérivés sont des contrats qui tirent leur valeur d'autre chose. Ils viennent littéralement de douzaines de sources différentes qui vont des stock options classiques à des titres que seul un mathématicien peut réellement appréhender. Mais tous sont conçus pour diviser le risque associé à un actif sous-jacent en morceaux, permettant ainsi de les vendre à différentes personnes, dont chacune d'elles est théoriquement la mieux à même de le gérer. Comme dans le cas des titres de créance, leur usage a fait exploser les courbes. Au cours de ces dix dernières années, la valeur « imaginaire » ( c'est-à-dire le montant en dollars des instruments financiers sous-jacents ) des produits dérivés américains 0
dépassait une somme déjà impressionnante de 10 trillions de dollars pour atteindre environ 200 trillions. Partout dans le monde, le chiffre est quelque part au-delà de 500 trillions de dollars. Quel sorte de risque cela comporte-t11 ? Etant donné la complexité de ces contrats, c'est difficile à dire, mis à part le fait que cela présente des risques, et si l'on considère les montants impliqués, ils doivent être énormes. Comme le légendaire investisseur Warren Buffet ( un homme qui n'est pas normalement lié à l'hyperbole ) le déclarait récemment, les produits dérivés sont « des armes de destruction financière massive » qui posent « un risque éminemment catastrophique ». La dette totale. Ajoutez toutes ces sommes ensemble et l'image est aussi sinistre qu'elle est inéluctable. La dette américaine ne fait pas qu'augmenter, elle monte en flèche. Sur la courbe, la ligne inférieure représente la croissance du PIB. Il s'agit du revenu national total ou ( en prenant le risque de trop simplifier ) ce que vous obtenez lorsque vous totalisez tous les salaires et les encaissements sur ventes que nous générons sur une année donnée. L'autre ligne représente la dette totale que le gouvernement américain, les ménages et les entreprises ont accumulée. Remarquez que les deux lignes se suivent relativement à partir des années 50 jusque dans les années 70, impliquant par là que notre emprunt produisait une augmentation proportionnelle en richesses. Mais dans les années 80, les lignes s'écartent avec un PIB qui continue à augmenter au même rythme soutenu et la dette qui s'accélère. Pendant ces dix années, notre dette a augmenté de 9,5 trillions de dollars tandis que le PIB connaissait une croissance de 2,4 trillions de dollars. Cela signifie donc que nous empruntions plus de 3 $ pour chaque 1 $ de nouveau revenu produit.
Dans les années 90, le fossé s'est élargi encore d'avantage, la dette a augmenté de 15 trillions de dollars et le PIB n'a augmenté que de 3 trillions de dollars, soit un ratio de 5 sur 1 de nouvelle dette par rapport au nouveau revenu.
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Échanges déséquilibrés Si le dollar demeure une monnaie qui fonctionne après les vingt ans de frénésie d'emprunt, alors qu'est-ce qui peut l'empêcher de continuer? Pour commencer, nous ne sommes pas seuls au monde. Les investisseurs étrangers ont leur mot à dire au niveau de la valeur du dollar et dans les prochaines années, ils vont dire des choses très regrettables.
Sourct: Fctferaî Reierv*
États-Unis: dette par habitant et le PIB ajustés à l'inflation
Aujourd'hui, en tant que société, nous devons environ 45 trillions de dollars. C'est plus que trois fois le PIB ( soit une hausse de deux fois le PIB au début des années 80 ), cela représente 150.000 $ par habitant ou encore un ahurissant 600.000 $ par famille de quatre personnes. Et, croyez-le ou non, le rythme va en s'accélérant. Depuis 2002, les États-Unis ont ajouté 6 $ de nouvelle dette sur chaque nouveau dollar du PIB. N'oubliez pas que ce calcul exclut les deux chiffres les plus importants : les 40 trillions de dollars de Washington en passif non capitalisé des fonds d'affectation spéciale et les 200 trillions de dollars des sociétés américaines en engagements sur les produits dérivés. En bref, les États-Unis remplissent les deux premières exigences d'une crise monétaire : les dépenses du gouvernement et la dette totale sont toutes les deux en pleine croissance.
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En tant que grande puissance commerciale, les États-Unis exportent des ordinateurs, des logiciels, des films et des produits alimentaires, entre autres choses. Et nous importons tout ce que vous pouvez imaginer. Lorsque nous achetons plus que nous ne vendons, nous compensons la différence — connue sous le nom de déficit commercial - en envoyant des dollars à l'étranger. Ces dernières années, nous avons beaucoup plus acheté que vendu. Après avoir atteint une moyenne tout à fait gérable de 80 milliards de dollars par an pendant les années 80, le déficit commercial a atteint les 300 milliards dans les années 90. En 2006, ce chiffre a explosé pour atteindre 700 milliards. Cela représente environ 6% du PIB, un pourcentage qui, lorsqu'il s'est produit dans d'autres pays dans le passé, a précédé une forte baisse de la valeur de la monnaie du pays. Pourquoi achetons-nous beaucoup plus que nous ne vendons? L'une des raisons, c'est que cela coûte beaucoup moins cher de fabriquer la plupart des produits de base dans des endroits comme la Chine où des gens très dégourdis et motivés travailleront pour environ un dixième du salaire américain. Les entreprises américaines ou européennes, pour tirer
- - rît de cette différence, ferment les usines : rn installent de nouvelles là-bas. La chaîne ie magasins discount Wal-Mart suit ce processus en achetant auprès d'un réseau d'usines :ninoises, répercute certaines économies sur les clients et oblige ses concurrents à sortir du ieu ou bien les force à s'approvisionner aussi auprès de fournisseurs étrangers bon marché. Il en résulte que des entreprises étrangères à bas salaires inondent maintenant les ÉtatsUnis et l'Europe avec des produits incroyablement bon marché. Il y a peu de temps encore, notre balance commerciale avec la Chine était plus ou moins en équilibre mais nous accusons maintenant un déficit qui dépasse les 200 milliards de dollars par an. 800700si finn0 s Î00aa 03 400-
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1982 1985 Source. Fédéral Réserve
1988
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1991 199+ Déficit 1997 U.S. Trade
T !1 III !
2000
2003
2006
déficit commercial américain
Mais le problème ne se limite pas à la Chine. Nous connaissons des déficits annuels avec le Japon et l'Union Européenne pour respectivement 100 milliards et 50 milliards de dollars. Bien sûr, il y a aussi les importations du pétrole, qui viennent en grande partie du Moyen Orient, qui semblent augmenter toujours plus. La conclusion inéluctable, c'est que les consommateurs américains sont dépendants d'un mode de vie qui inclut des nouvelles voitures, de grandes maisons et des gadgets électroniques superficiels. Comme vous l'avez vu dans le chapitre précédent, nous voulons emprunter à n'importe quel prix pour
éviter de devoir nous restreindre. Quel que soit l'angle d'approche, la situation commerciale des Etats-Unis est sans précédent. Le déficit commercial annuel est plus gros que les budgets de la Sécurité Sociale et de l'armée, et deux fois aussi important que celui de Medicare. Depuis 1953, la base de l'industrie américaine a baissé de 30% du PIB ( lorsque les États-Unis affiche un excédent commercial, au fait ) pour atteindre les 15% aujourd'hui. Depuis 1985, le déficit cumulé a atteint environ 6 trillions de dollars soit environ 20.000 $ pour chaque homme, femme et enfant aux États-Unis. Que font les partenaires commerciaux des États-Unis avec ces dollars? Leurs banques centrales ont accumulé de grosses piles de dollars en « réserve » pour soutenir leurs propres monnaies tandis que les entreprises étrangères ont acheté de l'immobilier américain, des actions et des obligations. Les investisseurs étrangers détiennent aujourd'hui environ 10 trilliards de dollars des actifs financiers américains y compris 15% de toutes les actions américaines, 28% des obligations de sociétés, 48% des bons du Trésor et enfin 20% de la dette de l'agence gouvernementale. Fin 2003, environ un tiers des obligations hypothécaires de Fannie Mae était vendues à l'étranger. Dans les années 80, les États-Unis était le plus gros pays créditeur du monde, cela signifiait que nous avions beaucoup plus investi dans les autres pays que les autres n'avaient investi chez nous. Mais en 2003, les investisseurs étrangers détenaient 9,4 trillions de dollars des biens américains tandis que les concessions américaines sur le reste du monde n'étaient que de 7,2 trillions. Les États-Unis sont aujourd'hui le plus gros pays débiteur du monde.
L'empressement des investisseurs étrangers a recycler leurs dollars dans l'économie américaine explique la stabilité du dollar dans les années 90. Tant qu'ils garderont cette volonté. l'offre et la demande des dollars sera équilibrée et sa stabilité assurée. Mais que se passera-t-il quand les étrangers changeront d'avis et décideront de ne plus acheter des avoirs américains ? Apparemment, nous sommes sur le point de le découvrir. SSO-i
1990
1992
1994
1996
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2002
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Foreign Direct lnvestment in the U.S.
Source: U.S. Bureau of Erortomir: Anafvsu
investissement étranger direct aux États-Unis
L'investissement étranger direct, c'est-àdire la valeur en dollars des actifs américains achetés par des investisseurs étrangers est tombée de 300 en l'an 2000 à moins de 200 milliards en 2006. Et le dollar est chahuté. Fin 2007, il affichait une baisse record face à l'euro et se retrouvait en chute libre face à l'or, le yen et le yuan chinois. Et il ne s'agit que d'un début. Même si les investisseurs étrangers ont recyclé moins de dollars en 2006, ils n'ont pas activement abandonné les dollars. Que va-t-il se passer s'ils décident de vendre leurs bons du Trésor ou l'immobilier de Manhattan ? Selon toute probabilité, le dollar va s'affaiblir encore, obligeant ainsi les investisseurs étrangers à chercher ailleurs d'autres opportunités générant ainsi l'assèchement de la demande de dollars. Nous sommes tous logés à la même enseigne et le problème de la dette virtuelle au départ va devenir bien réel.
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Nous sommes tous déflationnistes maintenant Au début de l'année 2003, les Etats-Unis se trouvaient dans ce qui semblait être, aux yeux de la plupart des observateurs, un territoire complètement inconnu. Les taux d'intérêt à court terme avaient atteint des niveaux très bas ce qui générait normalement à la fois des affaires et poussaient les consommateurs à emprunter comme des fous, déclenchant ainsi une expansion énorme. Pourtant, bien que la dette augmente, le rythme de l'économie restait lent. Les experts, qui ne comprenaient rien, étaient occupés à discuter à propos de la prochaine baisse du taux d'intérêt pour savoir si elle pourrait arranger les choses. Que se passait-il ? Très facile à expliquer : les dettes accumulées par les Etats-Unis étaient tout à coup devenues très lourdes à porter. Et, comme toutes les sociétés endettées finissent par faire, les Etats-Unis étaient arrivés à un carrefour fatal. D'un côté, il y avait l'austérité. Les gouvernements et les consommateurs se retrouvent face à la dure réalité, réduisent les dépenses non indispensables et remboursent la dette. Cela implique bien sûr une douleur immédiate, les gens aux 4x4 et aux maisons luxueuses perdent leur emploi et commencent à ne plus pouvoir rembourser leurs prêts, les banques suppriment leur carte de crédit et les hypothèques, et Wall Street réduit son personnel dans les secteurs de la recherche, des affaires et du courtage. Le monde avait essayé de suivre cette méthode ( plutôt de façon maladroite et il s'agissait plus de hasard que de choix véritable ) après la dernière 57
-enésie de dette des années 20, en érigeant ces barrières commerciales dans une vaine tentative de protéger les industries locales. Cela avait engendré une récession « déflationniste » au cours de laquelle des millions de gens avaient perdu leur travail et les consommateurs l'envie de consommer ce qui avait déclenché une chute presque générale des prix. De l'autre côté, il y avait la relance, c'est-àdire un effort concerté par les gouvernements du monde entier pour baisser les taux d'intérêt et les impôts afin d'inciter les consommateurs et les entreprises à continuer à emprunter et de dépenser. Dans ce scénario, la croissance sauve l'économie de la pagaille ou, en tous les cas, retarde l'inévitable pour un certain temps. Avec pour modèles la France du XVIII e siècle, la République de Weimar et l'Argentine des années 1990, nous pouvions supposer que la plupart des hommes politiques choisiraient le chemin de la relance. Mais aujourd'hui, nul besoin de supposer quoi que ce soit. Nous savons bien que les actions passées et les déclarations publiques des responsables nous disent tout ce que nous avons besoin de savoir et en 2003, ils se trouvaient en plein mouvement de relance. Alors commençons par nous intéresser au chef des déflationnistes, Alan Greenspan en personne, l'ancien président de la Réserve Fédérale. Dès le milieu des années 1990, l'économie mondiale connut une série de mini crises. C'est ce que l'on a appelé la contagion asiatique. Les économies de la Corée du Sud, de Malaisie et de Thaïlande ont explosé et leurs monnaies se sont effondrées. Puis ce fut le tour du défaut de remboursement russe, l'effondrement de la LTCM ( un fonds spéculatif de haut niveau en produits dérivés ), le bug informatique de l'an 2000 et enfin, l'éclatement de la bulle spéculative Internet.
Chacun de ces événements était considéré à l'époque comme une menace pour le système financier mondial déjà fragile. Face à tout ces problèmes, la Fed réagissait en diminuant les taux d'intérêt et en inondant le système avec des liquidités. Elles soulagèrent les inquiétudes des marchés et convainquirent les entreprises et les consommateurs de continuer à emprunter. L'économie mondiale survécut et Greenspan fut salué comme un génie. La biographie du président rédigée en 2001 par le journaliste Bob Woodward porta même le titre de Maestro. La leçon qu'en tira le Maestro, c'est qu'il se produit des bulles financières et pour empêcher qu'elles n'aient un impact sur l'économie à un niveau plus large, il faut alimenter le système avec du crédit bon marché. Les forces du marché liquident ensuite la dette relative à la bulle sans nous porter indûment préjudice. Du fait de l'effondrement de la bulle Internet et du ralentissement qui avait suivi, la Fed avait liquéfié en force. Entre 2000 et 2003, elle diminua ses taux d'intérêt à court terme 13 fois, soit un minuscule 1%. La monnaie au sens large ( la matière première qu'une économie transforme en richesse ) augmenta de 35% et comme nous l'avons vu dans le troisième chapitre, le marché de l'immobilier en particulier connut un véritable essor. Mais l'économie globale restait faible et fidèle à la forme, Greenspan ne prenait aucun risque. En juillet 2003, il promit de conserver les taux d'intérêt à leur niveau actuel « aussi longtemps que nécessaire pour revenir à des résultats économiques satisfaisants ». Avec l'homme qui lui a succédé, Ben Bernanke, il insista sur le fait que les taux d'intérêt à court terme n'étaient pas le seul outil de la Fed. Elle peut, si elle le souhaite, déplacer la courbe de rendement vers le haut en achetant des bons du Trésor et des obligations à plus long terme, réduire en-
suite les taux d'intérêt à long terme et inonder enfin le système avec des nouveaux dollars. En d'autres termes, il n'y avait pas de limite sur ce que la Fed ferait pour que les Américains continuent à emprunter et à dépenser. Au niveau de l'équation : imposer pour dépenser, le président George W. Bush et ses alliés du Congrès ont été encore plus accommodants, si l'on peut dire. Commençons par un petit cours d'économie : lorsque le gouvernement encaisse plus d'argent qu'il n'en dépense, cela s'appelle un excédent. Ces excédents ont tendance à ralentir l'économie puisque les consommateurs ne peuvent pas dépenser ce que le gouvernement leur a pris. Inversement, lorsque le gouvernement a un déficit, il dépense plus qu'il ne prend et il emprunte la différence. Cela augmente donc la « demande globale » et gonfle l'économie. Jusqu'à la fin de la dernière croissance, le gouvernement fédéral a géré des excédents qui atteignaient jusqu'à 2,6% du PIB en 2000. Mais l'économie a ensuite ralenti ( avec des recettes fiscales inférieures et des coûts de programmes en santé et aide à l'emploi plus élevés ), une nouvelle administration a pris ses fonctions avec des réductions d'impôts à son programme ; et les attaques du World Trade Center ont créé un consensus favorable à des dépenses plus importantes pour l'armée. Lorsque vous assemblez tous ces éléments, vous obtenez un déficit fédéral soudain énorme. Lorsque vous lisez le chapitre 3, vous voyez que Washington a emprunté environ 500 milliards de dollars, soit presque 5% du PIB, en 2006. Wall Street, de son côté, a peur d'un ralentissement continu. Si les entreprises ne peuvent pas augmenter les prix, elles ne peuvent pas générer des bénéfices plus élevés. Et sans augmentation de bénéfices des entreprises, qui voudra posséder des actions de haut niveau ? La déflation, en bref, signifie moins 60
de fusions, d'introductions en bourse, et de transactions, et donc d'avantage d'obligations défaillantes. Cela n'est pas surprenant que certains poids lourds de Wall Street aient rejoint ceux qui demandent des taux d'intérêt plus bas et des déficits plus importants. Un des exemples très clairs ( et plutôt alarmants en ce qui nous concerne ) est celui de Paul McCulley, directeur général de l'énorme et influente Pimco. Au cours de nombreuses mises à jour effectuées auprès de clients voici ce que disait McCulley déjà en 2003 : La Fed en imprime et le Congres en emprunte. Et cest ainsi que cela devrait être, étant donné que l inflation est trop basse et que le chômage ( à la fois ressources matérielles et du travail ) est trop élevé. Ce dont le monde a besoin ... cest dune coalition des machines à imprimer et des déficits budgétaires pour soutenir la demande nationale ...La relance n'est rien d autre que convaincre les gens que leur argent va se transformer en camelote, qu'ils doivent le dépenser pour acheter des marchandises, des services et des biens avant qu'il ne perde de sa valeur générant ainsi une hausse de linflation... Si le dollar change de direction le long du chemin, qu'il en soit ainsi. Le reste du monde suit. L'une des causes du déficit commercial américain, c'est que l'Europe et le Japon se développent plus lentement et achètent relativement peu à l'étranger. D'où vient cette différence de comportement ? Parce qu'ils ont de sérieux problèmes de leur côté. Commençons par l'Europe : lorsque la France, l'Allemagne et leurs voisins ont remplacé leur monnaie nationale par l'euro, ils ont renoncé à quelques règles de base avec le Traité de Maastricht. Parmi ces règles, il était stipulé qu'aucun pays de la zone euro ne pouvait générer un déficit de plus de 3% de son PIB. Mais le traité ne spécifiait pas comment 1
:1s devaient réaliser une telle prudence budgétaire. Cela n'obligea pas les pays membres à rrduire leurs dépenses ou à adopter une légis._::on rationnelle du travail ou des réglementations des affaires. L'Allemagne et la France de nouveau en suivant le modèle standard de la monnaie fiduciaire ) ont conservé leur état providence et affaibli les régimes de réglementation en espérant simplement qu'une monnaie commune rendrait leurs économies de nouveau productives. Évidemment, ça n'a pas marché. Les deux économies, paralysées par des gouvernements hypertrophiés et des impôts élevés, flirtent avec la récession depuis 2000. Leurs déficits budgétaires sont constamment au-dessus des limites de la zone euro ce qui les place au même carrefour que les États-Unis : ils peuvent soit réduire les dépenses et vivre avec ce que cela implique, soit continuer à dépenser trop, connaître des déficits encore plus élevés et imprimer de toute façon beaucoup de monnaie papier pour couvrir la différence. A partir de 2003, il était évident que, tout comme les États-Unis, ils avaient choisi la seconde option. Bien que les 3% du déficit du PIB soit inscrits dans leur traité, les dirigeants français et allemands les rejettent comme étant un simple « symbole ». Et les deux parties ont indiqué que désormais, elles poursuivraient le chemin de la croissance plutôt que celui de l'austérité. Comme la presse le mentionnait : les Français semblent avoir profité des difficultés de l'Allemagne pour faire pression en faveur d'une révision du traité qu'ils considèrent comme étant un obstacle aux programmes de dépenses de la France. La Banque Centrale Européenne, pendant ce temps, suivait la Fed en inondant l'économie de crédit.
Le Japon, la seconde économie du monde, a commencé les années 2000 embourbé dans une déflation au ralenti à la suite de l'éclatement de son immobilier et des bulles boursières des années 90. Face aux mauvaises dettes massives de ses principales banques, le gouvernement japonais a essayé des programmes de relance les uns après les autres, accumulant ainsi une dette nationale qui excède même le pourcentage du PIB des États-Unis. Dans le même temps, le Japon a réduit les taux d'intérêt à court terme à 0, jusqu'à ce que, récemment, le yen puisse être emprunté pour pratiquement rien. Cela fonctionna en quelque sorte car la disponibilité du yen bon marché fit naître le « yen qui apporte des affaires » : les fonds spéculatifs et autres spéculateurs empruntaient des yen pour presque rien et investissaient les montants des recettes dans des valeurs mobilières américaines ou européennes à rendement plus élevé. Cette énorme offre de capital augmenta la croissance économique mondiale qui, à son tour, augmenta la demande pour les exportations japonaises. Mais aujourd'hui, le Japon se trouve confronté à un problème qui est l'image miroir du déficit commercial des États-Unis. Du fait qu'il gère un énorme excédent commercial avec les États-Unis, il doit gérer un énorme afflux de dollars. Il pourrait simplement laisser travailler l'offre et la demande ce qui aurait pour résultat de voir le yen prendre de la valeur par rapport au dollar. Mais cela étoufferait le yen apporteur d'affaires ( en obligeant les emprunteurs à rembourser le yen apprécié ) et ravagerait les exportateurs japonais en étiquetant les produits avec un yen beaucoup plus cher. Du fait que les exportations sont sa principale source de croissance économique, les dirigeants du pays sont réticents à l'idée de laisser faire. La banque centrale achète donc des dollars et accumule ainsi une réserve
enorme en dollars. Pour acheter des dollars, ils doivent dépenser des yen ce qui signifie qu'ils gèrent leur propre planche à billets d'arrachepied. Nous en sommes donc là. Les principales économies mondiales vivent toutes au-dessus de leurs moyens et elles empruntent pour couvrir la différence. Et, cela semble certain, elles vont continuer à créer autant de nouvelles monnaies papier qu'il le faut pour retarder le jour de l'addition. Le décor est planté, en bref, pour un effondrement de la monnaie tel que l'a connu l'Allemagne de Weimar ou bien l'Argentine des années 90, dans lequel le monde perd simplement confiance dans le dollar en particulier et dans les monnaies en général. Dans cette « fuite de la crédibilité », la demande pour le dollar va se raréfier. Nous allons dépenser notre argent à la minute où nous le recevons, envoyant les prix à des niveaux incroyables. Nous éviterons les instruments financiers, y compris les obligations et les actions comme la peste. Et nous retournerons en masse vers la seule monnaie qui est imperméable à la mauvaise gestion du gouvernement : l'or.
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II
L'argent d'hier et d'aujourd'hui Parmi tous les artifices qui visent à escroquer les classes laborieuses, aucun na été plus efficace que celui qui les dupe avec largent papier. Daniel Webster
Qu'est-ce que l'argent ? Jusqu'à présent, nous avons parlé de l'argent et des devises avec une certaine désinvolture. Si vous vous sentez un peu hésitant quant à leur signification exacte, vous n'êtes pas le seul. Aujourd'hui, c'est à peine si l'on pense à ces termes. Alors, avant d'examiner une fois pour toutes le rôle futur de l'or dans l'économie mondiale, voyons de près la nature exacte de l'argent. Prenez n'importe quel texte d'introduction à l'économie et vous verrez que l'argent est défini comme étant quelque chose qui remplit trois fonctions : — étalon de valeur, c'est-à-dire une mesure qui est généralement acceptée et utilisée pour exprimer le prix des produits et des services. — réserve de valeur qui conserve son pouvoir d'achat sur de longues périodes dans le temps pour permettre aux gens de réaliser des économies et par conséquent de reporter leurs dépenses à une date ultérieure. — un moyen d'échange qui est facilement transmis d'une personne à une autre en échange de produits et de services. C'est une définition tout à fait acceptable mais il est possible de comprendre le terme argent d'une façon plus approfondie si vous le considérez comme un moyen de communication. De la même manière que le langage parlé nous permet de transmettre des idées, l'argent est l'outil mental que nous utilisons tous pour communiquer notre propre vue subjective de valeur lors d'un échange. Imaginons
par exemple qu'un vendeur propose quelque chose à un prix donné qui représente l'image qu'il a de l'objet en question ( peut-être optimiste ). Vous répondez en proposant un prix plus bas et vous finissez par accepter un prix moyen acceptable pour les deux parties. L'argent est à la fois le cadre conceptuel dans lequel a lieu cette conversation et l'outil qui vous permet de traduire l'idée de valeur de chacun dans des termes compréhensibles. L'argent rend donc possible le calcul économique et, par extension, notre économie de marché. 5.0-1
°'W5 Ï9S0 1955 ii) 1965 VwTrnlV^XT^ ï<»s' » MS 2010 Frice of One Barre! ofCrude Oil in Cioid Grams Dtccmber 1945 Through Ûctober 2007 Souri*.- GoWMoncy.com
1145 1950 '195^960 ï%5 Ï970 'l975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 Price of One Barrel of Crude Oil in U.S. Dollars source
GoMMoney.com
Decembcr 1945 Through October 2007
1 : prix d'un baril de brut en grammes d'or 2: prix d'un baril de brut en dollars
Tout comme une parole donnée signifie la même chose au fil des années et des siècles, permettant au langage de transmettre des idées d'une génération à une autre, l'argent communique la mesure de la richesse. Un
gramme d'or est une unité de compte qui ne change pas, comme un pouce ou un mètre. Il transmet des connaissances utiles sur sa valeur d'achat au fil du temps. Un gramme d'or a acheté approximativement la même quantité de blé depuis le Moyen-Age par exemple. Et comme vous le voyez sur la courbe, la relation entre l'or et le pétrole dans notre économie industrialisée a été remarquablement stable. Lorsqu'une unité de compte reste inchangée ( là encore, pensez aux pouces ou aux mètres, qui font référence aux mêmes longueurs ), l'argent, basé sur elle, reste « solide ». C'est-à-dire qu'elle communique efficacement la richesse au fil du temps. Comme vous le verrez dans les prochains chapitres, pendant 200 ans, la livre britannique est restée stable parce que chaque unité de monnaie était, tout au long de cette période, définie comme égale à 0,2354 once troy d'or. Le dollar est resté stable de 1900 à 1933 lorsqu'il était défini valoir 23,22 grains d'or fin. Ces monnaies étaient simplement des noms attribués à des poids d or donnés. Aujourd'hui, le dollar n'est absolument pas stable parce qu'il n'est pas défini de façon immuable. Le dollar n'est pas le poids de l'or, de l'argent ou d'un autre métal. Il est simplement une écriture comptable, une reconnaissance de dette des banques qui sont autorisées par le gouvernement américain à créer des dollars. Comparez la courbe avec la suivante pour avoir une idée de la différence entre la monnaie stable et celle qui ne l'est pas. Mais monnaie stable ne signifie pas pouvoir d'achat stable. Comme l'illustre la courbe de l'or par rapport au pétrole, au fil des années un gramme d'or a acheté différentes quantités de pétrole. Pourquoi ? Parce que l'offre et la demande pour les produits et l'argent sont toujours en fluctuation, provoquant ainsi un rebondissement des prix. La différence, c'est
qu'avec une monnaie stable, les fluctuations ont tendance à s'ajuster au fil du temps, remettant ainsi le prix au pas par rapport aux normes historiques. Le pouvoir d'achat d'une monnaie instable, comme nous l'avons vu dans le chapitre 2, tend à bouger dans une seule direction : vers le bas. La devise, elle, est la représentation physique de l'argent, c'est l'article qui passe de main en main en échange de produits et de service. Lorsqu'elle prend la forme d'étalon de valeur d'une société, comme avec l'or et les pièces en argent ( ou, comme nous le verrons bientôt, des formes plus anciennes d'argent comme les chèvres et les esclaves ), la devise est aussi argent. Lorsqu'elle prend la forme, disons, de billets en papier, la devise n'est pas l'argent mais un « substitut de l'argent ». Si une devise n'est pas définie en termes d'argent mais qu'elle est crée et contrôlée par un gouvernement national, elle est alors monnaie fiduciaire car elle existe par décret du gouvernement.
largement les bijoux et certaines niches de l'électronique, l'or comme une marchandise purement industrielle vaudrait beaucoup moins que des biens indispensables comme le pétrole ou le blé. Mais l'or n'est pas une denrée industrielle. C'est de l'argent qui s'accumule et qui n'est pas consommé comme d'autres produits. Dès lors, sa valeur dépend de notre conviction dans sa capacité à fonctionner comme de l'argent. Nous avons confiance dans l'argent sain parce qu'il existe en offre limitée et qu'il n'est pas soumis, par définition, aux manœuvres du gouvernement. En revanche, les monnaies papier sont contrôlées par les gouvernements qui sont, comme vous le savez maintenant, fondamentalement incapables de gérer leurs affaires monétaires. Gardez bien ces distinctions à l'esprit : elles sont essentielles dans l'histoire dramatique du dollar et de l'or.
En termes de comptabilité, l'argent est une immobilisation corporelle tandis qu'un substitut d'argent est un passif d'une banque, les actifs qui peuvent être ou non de l'argent. Dans la pratique, seul l'argent peut mettre fin à un échange pour un produit ou un service. Cela veut dire qu'un échange cesse lorsque les actifs sont échangés contre des actifs. Si vous acceptez un substitut de l'argent ( par exemple des dollars ) lorsque vous vendez un produit, l'échange n'est pas terminé jusqu'à ce que vous utilisiez ces substituts d'argent ( les dollars ) pour acheter d'autres produits ou services. Pourquoi l'or — ou n'importe quelle autre monnaie qui réussit - conserve-t-il sa valeur? Cela ne veut pas dire qu'il possède une valeur intrinsèque. Étant donné ses autres usages dans l'économie d'aujourd'hui, qui concernent 70
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Le premier Âge d'or
Au fil des siècles, les hommes ont utilisé une variété étonnante d'objets pour jouer le rôle de l'argent. Dans l'Egypte des pharaons, c'était l'orge. Les Tibétains se servaient de cubes de feuilles de thé pressées ( qui étaient ensuite découpés en morceaux pour représenter la monnaie ). Les habitants des îles Salomon utilisaient des anneaux de bras fabriqués à partir des coquilles de palourdes géantes. Chaque société, à un moment donné de son histoire, a utilisé le bétail comme moyen d'échange, des chèvres, des chameaux, des esclaves, etc. En pratique, toutes les premières formes d'argent étaient des choix plutôt imparfaits, pour des raisons assez évidentes. Les coquillages sont fragiles et on a plutôt tendance à les trouver après un bon orage. La fourniture en thé varie selon la qualité de la récolte. Les chèvres et les esclaves ne sont pas interchangeables, ne conservent pas leur valeur dans le temps et résistent au changement. Après de nombreux essais et erreurs, la plupart des sociétés ont opté pour les pièces en métal. Plus résistants que les chèvres et moins changeants que le thé, les métaux comme le bronze, le cuivre, l'argent et l'or pouvaient être extraits, fondus et transformés en pièces reconnaissables, plus ou moins identiques, qui pouvaient ensuite être échangées et stockées. Le bronze et le cuivre, en étant plus courants et moins séduisants, se transformèrent en petite monnaie tandis que l'argent occupait gé-
néralement le milieu de la gamme et l'or, rare et superbe, devint le plus prisé de tous. Les premières véritables pièces d'or apparurent en Lydie, qui fait partie aujourd'hui de la Turquie, aux environs de 600 avant JC et au fil des siècles qui suivirent, les techniques de la frappe furent affinées par les Grecs, les Perses et les Romains ( qui, comme nous l'avons vu dans le chapitre 2, ont conçu et altéré de nombreuses pièces différentes ). Une fois choisi comme monnaie par les hommes, l'or devint synonyme de richesse et de pouvoir. Tandis que l'Europe émergeait des ténèbres et commençait à regarder vers l'extérieur, la recherche de nouvelles réserves d'or devint un facteur clé de l'histoire moderne. Les conquistadors du XVI e siècle comme Hernando Cortés et Francisco Pizarro guidèrent les invasions du Nouveau Monde à la recherche de villes d'or légendaires, détruisirent les cultures indigènes et ouvrirent la voie à la colonisation des Amériques. Trois siècles plus tard, en 1848, une poignée de pépites d'or firent leur apparition dans une ferme de Sacramento. Ce fut le début de la ruée vers l'or en Californie. En moins de dix ans, un demi million de personnes envahirent l'Ouest des ÉtatsUnis alors peu peuplé, et lançaient un mouvement de migration qui continua pendant une partie du XX e siècle. Les premières monnaies papier Pourtant, les défauts de la monnaie en or et en argent finirent par devenir des problèmes. Les pièces en métal étaient trop bruyantes et volumineuses pour être pratiques à utiliser en grande quantité. Elles s'usaient aussi et rongeaient ainsi une petite partie significative de la richesse économique. Dans les années 1690, les fondateurs de la Bank of England - qui allait devenir la principale banque du monde dans les deux siècles à venir - eurent une révé-
lation : au lieu de laisser circuler les pièces en or et en argent, pourquoi ne pas les enfermer dans une chambre forte et émettre des certificats en papier pour les remplacer ? La banque commença donc à sortir des pounds en promettant qu'ils pourraient être rachetés à n'importe quel moment en échange de pièces d'or ou d'argent. C'est ainsi que cette toute nouvelle théorie radicale de la conversion vit le jour. Elle rendait acceptable le papier et éliminait toutes les questions à propos de sa véritable valeur. Ce fut l'émergence d'un tout nouveau concept : la circulation d'un substitut de l'argent. L'argent ( défini comme un modèle et une réserve de valeur ) et la monnaie ( comme moyen d'échange ) n'avaient été qu'un seul et unique bien jusqu'à présent, ils devenaient dès lors des entités bien séparées. Très rapidement, une partie de l'argent de l'Angleterre, sous forme d'or et d'argent, se retrouva dans les coffres de la Bank of England, tandis que sa monnaie, devenue passif de la banque, circulait sous forme de feuilles de papier. La lune de miel dura environ trois ans pendant lesquels les citoyens furent heureux de porter sur eux des billets légers. Mais il devint rapidement évident, dans un processus que nous verrons se répéter dans les siècles à venir, que les autorités monétaires émettaient d'avantage de papier que son équivalent en or et en argent détenu dans leurs coffres. Dans l'une des premières ruées bancaires de l'histoire, les détenteurs de billets se précipitèrent pour convertir le papier en métal et le système échoua. En désespoir de cause, le roi Guillaume III nomma le génial Sir Isaac Newton Maître de la Monnaie en 1699- Fidèle à la forme, Sir Isaac alla à l'essentiel : il reconnaissait que la monnaie papier était une innovation importante mais qu'en même temps, ce n'était pas de l'argent. Placer des bureaucrates
en charge des presses à imprimer conduirait au désastre. Pour être viable, la monnaie papier avait besoin d'un repère extérieur qui permettrait de la mesurer et de la contrôler. C'est ainsi que Newton définit la livre comme étant un poids d'or précis et relia la quantité de monnaie papier émise au poids de l'or qui se trouvait dans les coffres de la Bank of England. L'argent métal qui jusqu'alors avait été la forme monétaire dominante de l'Angleterre céda ainsi sa place. La monnaie papier circula comme étant un substitut d'argent ( c'est-àdire de l'or ) tandis que l'or servait de critère pour mesurer la valeur de la monnaie papier. Relier l'or à la monnaie émise par une banque devint connu comme étant le classique étalonor. En dépit des interruptions occasionnelles engendrées par les guerres, il allait bien rendre service à l'empire britannique pendant deux siècles. Pendant ce temps-là, de l'autre côté... Les États-Unis allaient finalement adopter 1 etalon-or classique mais étant un pays en développement, assurer la stabilité monétaire impliqua les douleurs de croissance prévisibles. Pour financer la guerre d'Indépendance, par exemple, le Congrès émit de la monnaie papier qui prit le nom de Continentals, libellés en dollars et soutenus uniquement par la prévision de recettes fiscales à venir. Inévitablement, les pressions en temps de guerre obligèrent les autorités à utiliser les presses et les billets devinrent bientôt virtuellement sans valeur. On raconte que George Washington aurait déploré que « une charretée de la monnaie permettra à peine d acheter une charretée de nourriture ». Revenant à ce qui avait fait ses preuves, les États-Unis, nouvellement indépendants, com76
mencèrent à frapper des pièces d'or et d'argent en 1793, définissant le dollar comme étant constitué de 371/4 de grains d'argent pur. Mais dès le début, quelle que soit la monnaie proposée et volontairement acceptée, elle circulait sans ingérence du gouvernement. Le client d'un pub à Boston pouvait aussi bien donner un pourboire à la serveuse avec une pièce de monnaie frappée en Espagne, en Angleterre ou en France comme venant de Philadelphie. Le dollar espagnol, en fait, est décrit par un historien comme étant « la monnaie nationale officieuse des colonies d Amérique durant une bonne partie des XVIIe et XVIII' siècles ». Tandis que le souvenir de sa première tentative désastreuse avec la monnaie papier émise par le gouvernement commençait à s'estomper, les États-Unis revinrent sur la pointe des pieds dans le jeu de la substitution de l'argent au début du XIX e siècle, accordant le privilège à la Bank of the United States et à la seconde banque des États-Unis d'émettre des billets et d'accomplir d'autres fonctions en faisant office de banque centrale. Pourtant, les banques suscitèrent la colère des défenseurs de l'argent solide, y compris Andrew Jackson qui, comme Isaac Newton avant lui, avait compris les risques que représentait l'utilisation de substituts à l'argent lui-même. Lorsqu'il fut élu président en 1828, Jackson refusa de renouveler le privilège de la seconde banque, marquant le début de l'ère des « services bancaires sans frais », un quart de siècle de banque et de pratiques monétaires largement libérées de l'ingérence du gouvernement. Les banques commencèrent d'émettre de la monnaie papier contre leurs réserves de métal précieux, et en 1860 on estimait qu'environ 8000 banques privées faisaient circuler des douzaines de monnaies privées différentes. La plupart conservaient plutôt bien leur valeur sur le territoire des banques émettrices même si les
réalités du transport et des communications les obligeaient à faire du commerce au rabais qui augmentait en fonction de la distance depuis la banque émettrice. Tout bien considéré, ce fut une expérience intéressante qui, compte-tenu de la chance d'évolution des technologies de communication et de transport, aurait pu générer une économie moderne très différente. Mais comme dans le cas de beaucoup d'autres choses prometteuses, les services bancaires sans frais cessèrent d'exister lorsque la guerre de Sécession fut déclarée. En 1861, l'administration Lincoln en difficulté financière commença à émettre de la monnaie papier ( qui, soit dit en passant, n'est absolument pas l'un des pouvoirs énumérés que la Constitution a délégué à Washington ). La nouvelle monnaie, qui portait le nom de dollar, bien que n'étant pas directement soutenue par l'or du Trésor, fut au départ acceptée par les gens du Nord. Mais tandis que la guerre réduisait les réserves de métaux précieux de Washington et que d'énormes quantités de dollars étaient imprimées, les billets virent leur valeur plonger. Le président Lincoln opta alors pour la centralisation et signa le National Banking Act en 1863 qui accordait des privilèges à un système bancaire national pour créer une seule monnaie nationale. Deux ans plus tard, le gouvernement fédéral percevait un impôt de 10% sur la monnaie émise par les banques affrétées par l'État, sortait du circuit de l'impression de la monnaie des autres banques et restreignait le droit de création de monnaie aux nouvelles banques nationales. Dans les années qui ont suivi la guerre de Sécession, les États-Unis ont fait fonctionner leur système monétaire centralisé sur un critère à deux métaux: le dollar était défini par rapport à un poids en argent et l'or était mesuré en termes d'argent. Tandis que les mineurs de l'Ouest commençaient à décou-
vrir d'énormes quantités d'argent comme au Comstock Lode au Nevada, la masse d'argent augmenta et le pouvoir d'achat de l'argent commença à décliner. La pression commença à enfler dans les États de l'Ouest pour que Washington soutienne l'argent en achetant la production grandissante de cette région. Le Sherman Silver Purchase Act de 1890 demandait au gouvernement américain de doubler ses achats annuels d'argent et de transformer ce métal en pièces. Mais la crainte de voir une telle augmentation au niveau de l'offre de l'argent dérégler la relation entre l'or et l'argent déclencha une panique financière en 1893 et le président Grover Cleveland convoqua une session spéciale du Congrès pour abroger l'acte. Les États-Unis adoptèrent alors un système monométallique rejoignant enfin la Grande-Bretagne, l'Allemagne et la plupart des autres pays dans le classique étalon-or en
1900. Parce qu'il représente un tel écart entre ce qui s'est passé avant et après - et aussi parce qu'il était de loin le système monétaire le plus réussi que les hommes aient jamais conçu 1''étalon-or classique requiert un examen plus approfondi. Selon ses termes, les monnaies étaient définies comme étant un poids en or, la façon dont une longueur de vêtement est mesurée dans une unité invariable que nous appelons pouce. Contrairement au monde actuel, où chaque gouvernement contrôle la masse monétaire interne d'un pays, le mécanisme d'ajustement de l'étalon-or était automatique et indépendant. Imaginons par exemple que les consommateurs britanniques aient un déficit commercial avec leurs homologues allemands ( cela signifie qu'ils ont acheté d'avantage de produits aux Allemands que les Allemands ne leur en ont acheté ). Sous l'étalon-or, l'or britannique partirait pour l'Allemagne provoquant ainsi la réduction de l'of-
fre de la monnaie britannique. La réduction de crédit qui en découlerait ralentirait son économie et donnerait le sentiment aux consommateurs d'être moins prospères. Ils achèteraient de fait moins de produits à l'étranger. Pendant ce temps-là, les Allemands auraient de l'argent en plus pour dépenser et investir. Cela conduirait donc à une baisse des taux d'intérêt locaux et donnerait de l'impulsion à la croissance économique. Une partie de cette nouvelle richesse serait dépensée dans des produits étrangers, ramenant ainsi les flux commerciaux et financiers en équilibre. Le mécanisme d'ajustement fonctionnait en continu, empêchant les nations de dériver trop loin et de s'écarter du droit chemin. Pour autant, cela ne supprima pas le cycle économique. Au contraire, il y eut quelques hauts et bas spectaculaires sous l'étalon-or. Mais ils étaient largement dus à une autre innovation qui portait le nom de banque de réserve fractionnaire. Du fait de son rôle dans la tempête d'aujourd'hui, c'est un autre concept que vous aurez envie de comprendre. Alors voyons déjà son prédécesseur qui lui est diamétralement opposé, la banque de réserve à 100%. Dans ce système, lorsqu'un habitant par exemple du XV e siècle à Venise déposait ses économies chez l'orfèvre local ( les banques n'existaient pas encore ), celui-ci promettait de garder suffisamment d'or sous la main pour rembourser son client sur demande ( bien qu'il puisse dans l'intervalle utiliser l'or pour faire des bijoux, etc. ). Ce stockage d'or ressemblait d'avantage à la conception moderne de l'entrepôt plutôt qu'à celle d'une banque. Parce que l'orfèvre ne faisait pas volte-face et prêtait l'argent de son client à quelqu'un d'autre, il faisait souvent payer une petite somme d'argent à ses clients pour conserver leurs économies en sécurité. 0
Dans le cadre d'un système de réserve à 100%, l'offre de monnaie augmente au taux des nouvelles demandes en or et ou en argent, ce qui signifie très lentement. Donc, à mesure que la technologie progresse et que les ouvriers deviennent plus productifs, on pourrait s'attendre à ce que les prix baissent plutôt qu'augmenter chaque année. Ce type de déflation, considéré du point de vue de l'argent sain, est normal et salutaire. Cette économielà serait capable - sauf en situation de guerre ou de peste - de progresser régulièrement pendant de longues périodes sans accumulation d'une dette excessive ou instabilité monétaire. Mais ce qui est lent et régulier satisfait rarement les membres les plus nerveux de la classe financière et au XVII e siècle, les orfèvres italiens et anglais ont découvert qu'ils pouvaient prêter de l'or de certains de leurs clients en réalisant un bénéfice. Du fait que quelques uns de leurs clients seulement demandaient à récupérer leur or, la fraction de leurs dépôts que les orfèvres conservaient en réserve ( d'où le terme de « réserve fractionnaire » ) était habituellement suffisante pour satisfaire leurs obligations. Avec l'argent qu'ils gagnaient en prêtant, ils étaient à même de payer l'intérêt de leurs investisseurs plutôt que de leur facturer le stockage et tout le monde était content. Voyageons maintenant dans le temps pour arriver au XIX e siècle en Europe où, sous la direction de la nouvelle Bank of England dominante, la banque de réserve fractionnaire avait commencé à manœuvrer sur une échelle sans précédent. Imaginons par exemple qu'une banque de Londres reçoive un dépôt de 100 livres et qu'on lui demande de garder 10% de ses réserves. Cela signifie que cela ferait 90 livres de nouveaux prêts avec 10 livres en réserve. Les bénéficiaires de ces prêts les déposeraient ensuite dans d'autres banques
qui pourraient alors prêter 81 pounds et conserver 9 livres en réserve, etc., jusqu'à ce que le montant total du crédit dans le système excède largement le dépôt d'origine. Il en résultait une masse monétaire «flexible », capable de se développer pour répondre aux besoins de l'économie mondiale en croissance. Évidemment, flexible signifie aussi volatile. Dans les périodes favorables, lorsque les gens veulent emprunter et que les banques acceptent de prêter, le crédit augmente à un taux plus rapide que l'offre de monnaie. Dans les périodes difficiles, la machine de crédit fait une marche arrière ce qui explique comment les hauts et les bas restaient possibles sous l'étalon-or apparemment stable. Pourtant, même avec l'effet déstabilisant de la réserve fractionnaire, les taux d'intérêt étaient bas dans la plupart des pays à étalonor parce que l'offre de monnaie de base - c'està-dire le montant d'or - augmentait de quelques pour cent seulement par an. Cela limitait la quantité de papier que les gouvernements pouvaient imprimer, minimisait le risque d'inflation, et rendait la dette libellée en monnaies étalon-or attirante aux yeux des investisseurs. Les 40 années entre 1870 et 1914 furent donc, comme vous le verrez dans le chapitre qui suit, étonnamment propices et uniques dans l'histoire pour leur association « croissance économique » et « stabilité des prix ».
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La hausse des monnaies fiduciaires
Entre 1890 et 1912, pratiquement toutes les puissances commerciales du monde ont rejoint le club de l'étalon-or. Comme l'empire romain avant lui, et Microsoft Windows aujourd'hui, l'or était devenu partie intégrante de l'environnement et accepté comme permanent et immuable. D'une certaine manière, cela donnait un monde qui est aujourd'hui envisagé avec la mondialisation actuelle : les capitaux affluaient librement, les barrières douanières étaient insignifiantes et l'activité économique était solide dans son ensemble. Dans ce milieu où l'argent était « sain », l'inflation était inexistante ( les prix étaient la plupart du temps bas ) et les taux d'intérêt étaient faibles, ils se situaient généralement entre 2 et 3%. Au niveau mondial, l'utilisation effective d'une seule monnaie rendait caduque la distinction entre les investissements locaux et ceux de l'étranger. En quelques années, 40% des investissements britanniques affluèrent vers d'autres pays aidant ainsi certains jeunes pays comme les États-Unis à financer la transition de l'agriculture vers l'industrie. Evidemment, les opportunités mondiales ne garantissaient pas les bénéfices. Mais le libre-échange offrait aux investisseurs le plus grand choix possible et ils s'en sortaient bien. On notait donc une augmentation constante au niveau de l'efficacité mondiale, la produc-
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tion se mettait en place là où il y avait un avantage local et des augmentations spectaculaires du montant total de la richesse générée. Au cours des 60 années qui précédèrent l'année 1914, les économies industrielles mondiales se développèrent à un taux moyen d'environ 3% par an, ajusté à la baisse des prix de l'époque. Les dévaluations parmi les principaux pays sur l'étalon-or étaient rares et des millions de personnes passaient de l'état de pauvreté au statut de classe moyenne. Qui plus est, le rôle du gouvernement restait, selon nos critères d'aujourd'hui, assez limité. Cela était possible du fait que, comme nous l'avons vu dans le chapitre 6, les ajustements continus à l'étalon-or limitaient la capacité de croissance des gouvernements puisque leurs demandes sur le secteur privé auraient généré la fuite de l'or. Cela aurait augmenté les taux d'intérêt et ralenti l'économie, compensant ainsi les avantages de dépenses plus importantes du gouvernement. Cela revient à dire que sous l'étalon-or, les gens pouvaient choisir avec leurs portefeuilles en demandant de l'or en échange de papier. Cette forme de démocratie instantanée a servi de frein, en tous les cas pendant un moment, aux ambitions gouvernementales. Lorsqu'ils parlent de l'étalon-or classique, les historiens ont tendance à en parler avec effusion. Dans ses ouvrages, même l'économiste britannique John Maynard Keynes, qui fut considéré plus tard comme un ennemi de l'or, parle de cette époque comme une sorte de paradis économique: Pour les classes moyennes et supérieures, la vie offrait, à un faible coût et avec le minimum de problèmes, commodités et confort au-delà de ce que les monarques les plus riches et les plus puissants avaient connu autrefois. Une personne habitant à Londres pouvait commander quelque
chose par téléphone, siroter son thé au lit le matin et déguster les produits les plus variés... elle pouvait à tout moment faire fructifier ses richesses, qu'il s agisse de ressources naturelles ou bien de nouvelles entreprises n'importe où dans le monde et participer, sans effort et sans le moindre problème, à leurs avantages potentiels... Elle pouvait obtenir ... des moyens de transport confortables et bon marché pour n'importe quel pays sans passeport ou sans avoir besoin de remplir dautre formalité... Mais, le plus important, c'est qu'elle considérait tout cela comme normal, certain et permanent, sauf à considérer quelques améliorations, et tout écart lui semblait aberrant, scandaleux et évitable. Pourtant, et comme toujours, la pression augmenta sur les gouvernements pour adoucir certains aspects difficiles, et à la fin des années 1800, les pays sous l'étalon-or en étaient arrivés à l'inévitable croisée des chemins. D'un côté, il était question de discipline continue avec l'espérance d'une croissance à venir qui positionnerait au fil du temps des millions de personnes dans la classe moyenne - mais au prix d'une agitation croissante et de la mise en danger des carrières des responsables. De l'autre côté, il y avait le court terme, élargissant le rôle du gouvernement pour acheter du soutien sur le champ, mais au prix de la croissance et de la stabilité. Les hommes politiques étant ce qu'ils sont, les gouvernements ont commencé à choisir l'opportunisme de l'argent sain. En 1883, le chancelier allemand Otto von Bismarck créa le premier État Providence en établissant une assurance de santé obligatoire qui fut suivie par une assurance sociale ( que nous appelons aujourd'hui sécurité sociale ), une assurance accident et une assurance chômage. Entre 1898 et 1911, la Nouvelle-Zélande, l'Autriche-Hongrie, la Norvège, la Suède, l'Italie, le
Royaume-Uni et la Russie suivirent ce mouvement. De son côté, Washington maintenait les nouvelles dépenses sociales mais serrait son emprise sur le secteur bancaire en créant le système de Réserve Fédérale en 1913. Début 1914, l'étalon-or était encore le seul moyen légitime qui permettait à l'économie mondiale de fonctionner et les rares qui recommandaient un basculement vers la monnaie fiduciaire ( c'est-à-dire une monnaie qui ne soit pas convertible ou définie par un poids en or précis ) étaient considérés comme des radicaux marginaux ( qui ne vont pas sans ressembler aux adeptes actuels d'un retour à l'étalon-or ). Dans un monde en paix, le désir grandissant d'avoir un filet de sécurité sociale aurait pu être facile à manœuvrer avec l'étalon-or classique. Mais avant qu'un compromis n'ait pu être trouvé, un Serbe assassina un archiduc autrichien et l'Europe s'embrasa. Les combattants se mirent aux planches à billets, l'inflation monta brusquement, et les principaux gouvernements européens, l'un après l'autre, coupèrent leurs liens avec l'or. En 1917, seuls les États-Unis étaient encore sur l'étalon-or. En 1925, alors qu'une bonne partie des débris de la guerre mondiale avaient été déblayés, la Grande-Bretagne retourna à une variante de l'étalon-or. Mais pour parler crûment, ils l'ont gâchée. Ignorant le fait que l'offre de livres-papier avait augmenté pendant la guerre, les Britanniques remirent la livre à sa valeur d'avant-guerre de 0,2354 pour un gramme d'or. Cela créa un déséquilibre puisqu'il y avait beaucoup de trop de papier en circulation par rapport à chaque gramme d'or stocké dans les coffres de la Bank of England. Ceux qui possédaient des livres commencèrent alors à convertir leur papier en or. Du fait que les livres papier, une fois converties, étaient retirées du marché, l'offre de monnaie déclina, générant une déflation pro86
longée avec des prix en chute et des dettes qui commençaient d'être plus difficiles à rembourser. Aux États-Unis, les dollars supplémentaires imprimés pendant la guerre firent démarrer la réserve bancaire fractionnaire et produisirent une énorme expansion du crédit. Les actions et l'immobilier explosèrent tandis que les masses découvraient le plaisir de spéculer avec de l'argent emprunté. Lorsque le crash inévitable de 1929 se produisit, les décideurs politiques aux États-Unis et en Europe réagirent par une série d'erreurs dévastatrices parmi lesquelles le Smoot-Hawley Tariff, et les dévaluations compétitives au sein des principaux partenaires commerciaux. L'économie occidentale, apparemment à l'épreuve des chocs 20 ans plus tôt, s'effritait. Confrontée à d'énormes sorties de son or, la Grande-Bretagne abandonna l'étalon-or en 1931. Aux États-Unis, les épargnants commencèrent à retirer leur argent des banques et le convertissaient en or. N'étant plus satisfaits des substituts de l'argent, ils voulaient l'argent lui-même. L'or dans leurs coffres se révélant inadéquat pour répondre aux demandes des déposants, les banques américaines commencèrent alors à dépérir par milliers. La réserve fractionnaire fit marche arrière, tandis que les banques survivantes récupéraient leurs anciens prêts et cessaient en même temps d'en faire de nouveaux. Les entreprises en manque de capitaux commencèrent à faire faillite et les nouveaux chômeurs cessèrent de dépenser. Les prix chutèrent brutalement rendant ainsi les prêts plus difficiles à rembourser et poussant encore plus d'entreprises à fermer donnant une spirale négative qui sembla, pendant un temps, ne pas s'arrêter. En réponse, le président nouvellement élu Franklin Delano Roosevelt décrocha le dollar
de l'étalon-or, déclara une « vacance » des banques, Bank Holidays, et commença à confisquer l'or des Américains. A la lumière de cette « situation d urgence qui perdurait », arriva son décret formulé ainsi : Moi, Franklin D. Roosevelt, président des États-Unis d Amérique, interdit la réserve de pièces dor, de lingots dor et de certificats dor sur le sol des États-Unis. Toutes les personnes sont priées de déposer d ici le 1er mai 1933 à une banque de la Réserve Fédérale, ou auprès dune succursale, ou dune agence, ou à toute banque membre du système de Réserve Fédérale, toute pièce dor, lingot dor et certificats dor quelles posséderaient ou entrant en leur possession avant le 28 avril 1933. Toute personne qui irait volontairement à lencontre de cet ordre exécutif se verrait contrainte de payer une amende pouvant atteindre 10.000 $ ou serait condamnée à une peine de prison de 10 ans maximum ou bien les deux. Le gouvernement prit donc une bonne partie de l'or de nos grand-parents au taux de change « officiel » de 20,67 $ le gramme. En 1934, lorsque la confiscation fut totale, le Trésor dévalua le dollar de 69% en augmentant le taux de change de l'or à 35 $ le gramme. Pour nous, il s'agit purement et simplement d'un vol mais l'ampleur du crime se retrouva noyée dans la cacophonie de la Dépression et l'entrée de l'Europe dans une autre guerre désastreuse. Après la Seconde Guerre mondiale, avec une bonne partie de l'Europe détruite, l'Occident revint à la charge en créant un système monétaire stable. Réunis à Bretton Woods dans le New Hampshire, les dirigeants américains et européens mirent ensemble au point un pseudo étalon-or utilisant le dollar américain comme réserve de monnaie mondiale ( à
35 $ par gramme d'or ) et la plupart des autres pays rattachèrent leur monnaie au dollar. Les quinze années qui suivirent furent une brève pause, rétrospectivement compréhensible, sur le chemin de la dégradation de la devise. Consternés par les bouleversements qui s'étaient produits au cours des trente dernières années, les consommateurs, les entreprises et les gouvernements n'étaient pas d'humeur à se livrer à de nouvelles expériences. Les banques ne prêtaient qu'en absence de tout risque, les entreprises embauchaient et ne se développaient que lorsque les bénéfices étaient visibles et convaincants, les ouvriers étaient contents d'avoir du travail et se comportaient en conséquence, et les budgets des gouvernements étaient en ordre. C'était, à bien des égards, le résultat le plus proche de la stabilité que le monde ait connu pendant les années de l'étalon-or. Malheureusement, les années 50 ne furent qu'un simple intermède. Dans les années 60 qui suivirent, les pressions exercées sur tous les gouvernements occidentaux pour se développer étaient devenues écrasantes. Au niveau des Etats-Unis, le besoin de contenir l'Union Soviétique conduisit à mener des guerres coûteuses en Corée et au Vietnam. À l'échelle nationale, la conviction croissante que la pauvreté pouvait être éliminée grâce à l'action du gouvernement conduisit à la création des programmes d'aide comme Medicare. Comme d'habitude, la politique ne reposait pas sur l'alternative des canons ou du beurre mais bien sur les deux en même temps et le financement était assuré par les dollars nouvellement imprimés. Inéluctablement, cette avalanche de dollars déclencha une augmentation de la demande d'or, et en 1968, les banques centrales mon-
diales ont reconnu avoir échoué dans leur tentative de gérer leurs monnaies nationales en annonçant un prix de l'or à deux vitesses, soit le prix « officiel » et le prix du « marché libre ». Cela ne fit qu'empirer les choses en illustrant le souhait apparent des banques centrales d'éloigner encore plus leurs monnaies de l'or. — — — Versus the cost of living — — — — Versus goid
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1991
1996
Value of the U.S. Dollar Source: Fédéral Reserve
1971-2006
Valeur du dollar américain par rapport au coût de la vie ( en noir ) et par rapport à l'or ( en pointillés )
Et en 1971, le monde entier essaya de convertir ses dollars en or. Mais le président Richard Nixon ne répondit pas en tenant compte du signal émis par le marché pour dévaluer le dollar ( comme FDR l'avait fait ) ou en réduisant les dépenses du gouvernement. Il mit tout simplement fin à la pratique américaine de convertir les dollars en or. Il déclara que le dollar ne serait plus détenu en otage par la « spéculation internationale ». En décembre 1971, les représentants des principaux pays industrialisés se réunirent à Washington pour éliminer les derniers vestiges de l'étalon-or. Conformément à la mode fin de cycle, ils concoctèrent le Smithsonian Agreement, qui appelait à une dévaluation du dollar de 35 à 38 par gramme d'or, sans lier la valeur du dollar au métal ou à toute autre monnaie. Le président Nixon le salua comme étant « laccord monétaire le plus significatif de thistoire du monde ». 0
Le Smithsonian Agreement dura deux ans jusqu'au premier choc pétrolier. La récession mondiale qui suivit en 1973 obligea une nouvelle dévaluation du dollar au taux plutôt arbitraire de 42,22 $ par gramme. Finalement, avec une économie mondiale en plein chaos, les banques centrales de tous les pays jetèrent l'éponge en permettant à leurs monnaies de plonger par rapport à l'or, et les États-Unis supprimèrent les restrictions datant de la récession qui interdisaient la possession d'or à ses habitants. Sans surprise, tout le monde s'écarta du dollar. Exacerbée par un second choc pétrolier en 1978 ( et la politique de l'administration Carter qui faisait de Nixon un véritable expert en économie ), l'inflation monta en flèche pour atteindre des taux à deux chiffres. Le dollar plongea en valeur contre des monnaies relativement bien gérées comme le Franc Suisse. Pendant ce temps, l'or, étant la seule forme de monnaie incorruptible, dépassa les 800 $ ( 25,72 $ par gramme ) en janvier 1980. Depuis les années 70, les États-Unis et le reste du monde ont laissé leurs monnaies flotter librement, sans aucun lien officiel à l'or. Ils ont aussi taxé, dépensé et imprimé une nouvelle monnaie à des taux contenus uniquement par les vents dominants politiques. Et même si l'inflation a semblé contenue ces dernières années, les dommages cumulés sur la valeur du dollar ont été immenses. Comme vous pouvez le constater sur le schéma, depuis la fin de l'étalon-or en 1971, le dollar a perdu 90% de sa valeur par rapport à l'or et 70% par rapport au coût de la vie. Inflation, dévalorisation, ou les deux? Les termes d'inflation et de dévalorisation surgissent fréquemment dans les discussions
monétaires et, pour un œil non averti, ils veulent dire à peu près la même chose. Dans la réalité, ils désignent deux problèmes monétaires différents. D'après le dictionnaire Webster, la définition générale de dévalorisation est la suivante : « Baisser en statut, estime ou qualité ». Mais cela peut également signifier : « Réduire la valeur intrinsèque des pièces en augmentant le contenu en métal ». L'argent dévalorisé devient moins précieux parce que chaque unité contient moins des choses qui lui donnent sa valeur. L'inflation, par ailleurs, signifie augmenter le montant de quelque chose, dans ce cas-là du montant de la monnaie en circulation. La monnaie gonflée perd de la valeur du fait de l'excédent. Les États-Unis qui n'en ratent pas une s'arrangent pour dévaloriser et faire monter le dollar en même temps. Pour comprendre comment cela se passe, commençons par le concept de bilan monétaire qui, comme le bilan d'une entreprise ou d'une famille, est simplement un calcul de tous les actifs et passifs concernés, dans le cas présent ceux du cartel de l'argent américain, soit la Réserve Fédérale et les banques commerciales. Nous utilisons le mot cartel délibérément parce que seules la Réserve Fédérale et les banques américaines bénéficient sur autorisation du gouvernement du droit de créer des dollars. Microsoft ne peut pas le faire, la ville de Chicago ou l'État de New York non plus ou toute autre entité non bancaire. Les dollars d'aujourd'hui sont simplement un engagement ( c'est-à-dire une promesse de règlement ) du cartel monétaire. A l'intérieur du cartel, la Réserve Fédérale crée des liquidités en devises sous forme de « billets de la Réserve Fédérale » qui circulent sous forme de papier dans votre porte-feuille ou votre sac. Les
banques commerciales créent des dépôts en devises qui sont les dollars circulant sous forme de chèques et virements bancaires. En rassemblant les dettes qui restent, nous obtenons le fameux « M3 » qui représente la quantité totale de dollars en circulation ou le total des passifs du cartel monétaire. Aujourd'hui, les monnaies fiduciaires sont « soutenues » - et c'est de là qu'elles en tirent leur valeur - par le capital du système bancaire. Dans le cas du dollar, ces actifs sont constitués des certificats d'or détenus dans les coffres de la Réserve Fédérale et des dettes dues aux banques et à la Fed. Ces dettes sont les obligations du gouvernement détenues par les banques ainsi que les prêts octroyés par les banques à leurs clients. Vous voyez sans doute où nous voulons en venir. Les actifs qui soutiennent le dollar sont l'or, qui est concret, et qui, par conséquent, ne dépend pas de la promesse d'un tiers, et les dettes des gouvernements, des citoyens et des entreprises qui dépendent de la promesse des autres pour payer, et qui pourraient valoir, ou non, ce que leur valeur nominale implique. Le dollar lui-même n'a pas de valeur intrinsèque puisqu'il est simplement un engagement du cartel bancaire. Donc, plus on a d'or pour soutenir le dollar, mieux c'est parce que l'histoire a prouvé qu'un actif physique comme l'or est plus fiable qu'une promesse. Comme une pièce est simplement dévalorisée en réduisant la quantité d'or qu'elle contient, le dollar peut l'être aussi en réduisant sa garantie en or. Pour comprendre pourquoi la dévalorisation est négative, souvenez-vous que lorsque l'or et l'argent circulaient en tant que monnaie, ils avaient deux valeurs : le poids de métal qu'ils contenaient et la « valeur nominale » qui leur était appliquée. Les pièces étaient normalement échangées - c'est-à-dire utilisées
en tant que monnaie, selon leur valeur nominale, même si le contenu du métal était inférieur au poids requis parce que la pièce était usagée. Régulièrement, les vieilles pièces étaient retirées de la circulation et de nouvelles pièces étaient frappées pour les remplacer. L'émetteur fournissait l'argent ou l'or pour remplacer le métal dans la pièce qui était abîmée par l'usage. Mais si la solvabilité de l'émetteur - le gouvernement - était remise en question, les gens ne voulaient plus accepter de pièces dont le poids était insuffisant ( dévalorisée ) et les échangeaient contre de nouvelles. Les banques se retrouvèrent bientôt à court de nouvelles pièces et cela engendra une crise monétaire. Maintenant que nous avons fait ce point, voyons ce qui arrive au dollar. Les tableaux qui suivent contiennent deux instantanés du bilan monétaire des États-Unis, l'un date de 1979, l'autre de 2003. Comme vous pouvez le voir en 1979, M3 - le montant total de monnaie dans le système- était d'environ 1,8 trillions de dollars, tandis que l'or monétaire valait environ 152 milliards. En d'autres termes, l'or donnait 7,85% de la valeur du dollar. En juin 2003, l'image avait totalement changée. En moins de 23 ans, le M3 a été presque multiplié par cinq, signifiant que le dollar est gonflé ( sa masse augmente ). Dans le même temps, la valeur du bilan en or des États-Unis a baissé de 35%, une partie a été vendue, et le taux de change de l'or a diminué. Cette explosion dans l'offre de dollars et le déclin du montant de l'or de la banque centrale a donné lieu mi-2003 au résultat suivant : l'or a fourni un minuscule 1,04% à la valeur du dollar. Comme si une pièce en or pur était devenue aujourd'hui à 99% en cuivre, le dollar moderne n'est plus que l'ombre de ce qu'il était auparavant. 94
LE BILAN MONETAIRE DU DOLLAR au 31-12-79 actifs
valeur
passif
valeur
L'once d'or à 536,5 $
142.0
Billets de la Fed
104 l
dettes dues aux banques
1,666.3
Dépôts des banques
1,808.3
L'or soutient le dollar : 7.85%
LE BILAN MONETAIRE DU DOLLAR au 30-6-03 actifs
valeur
passif
valeur
Or l'once à 347,7$
91.0
Billets de la Fed
646 4
dettes dues aux banques
8,666.9
Dépôts des banques
8,111.5
L'or soutient le dollar : 1.05% sources: Fédéral Reserve
L'or et la Constitution Si l'or rivalise avec le dollar, est-ce que posséder de l'or est antipatriotique ? Pas du tout. L'or et l'argent n'ont pas été seulement les premières formes de monnaies de l'Amérique ou de l'Europe, elles font aussi partie intégrante de la Constitution. Souvenez-vous que ses auteurs avaient combattu un gouvernement oppressif pour leur liberté et souffert de l'effondrement du Continental ( leur expérience avec la monnaie papier ). Ils conçurent donc cette Constitution spécialement pour tenir en échec le pouvoir politique fédéral, en partie en limitant la capacité de Washington à imprimer de la monnaie papier. A ce sujet, la Constitution américaine déclare : Article 1, section 8 accorde au Congrès le pouvoir de « frapper la monnaie, den réguler la valeur ainsi que celle de pièces étrangères...
Article 1, section 10 déclare que « aucun État ne frappera de monnaie, ri émettra de projet de loi de crédit, et les pièces d or et dargent serviront doffre pour payer les dettes. Le 5 e amendement interdit même au gouvernement de priver les citoyens de « vie, liberté ou propriété sans respect de la légalité. La propriété privée ne pourra pas non plus être utilisée pour usage public sans une compensation juste ». Article 1, section 8 donne le droit au Congrès d'établir toute loi qui est « nécessaire et appropriée » pour l'exécution de ses pouvoirs répertoriés. Si nous étudions aujourd'hui ces quatre passages avec un regard moderne, la Constitution semble ne présenter que quelques barrières mineures à la monnaie fiduciaire. Le Congrès a le pouvoir de « frapper » et de « réguler » la monnaie qui, tant que le processus n'implique pas de priver les citoyens de « vie, de liberté et de propriété » semble rendre légitime la monnaie papier. L'interdiction faite aux États d'accepter autre chose que l'or et l'argent comme cours légal est un barrage, mais bon, peaufiner ce genre de choses c'est le travail des avocats. Alors, quel est le problème ? Eh bien, la Constitution n'a pas été rédigée dans la langue anglaise qui est d'usage aujourd'hui, et au fil des siècles, beaucoup de mots importants en sont venus à signifier autre chose que le sens voulu des créateurs. Lorsqu'ils garantissaient au gouvernement le pouvoir de « réguler » l'argent, le terme à ce moment-là ne signifiait pas la capacité à créer des montants illimités de monnaie mais plutôt de définir le taux auquel les deux monnaies - l'or et l'argent - pourraient s'échanger sans tenir compte du fait que la pièce ait été frappée dans le pays ou à l'étranger. En d'autres termes, le gouvernement pouvait frapper des pièces - concurren96
cer celles qui étaient faites par des personnes privées qui circulaient à ce moment-là - mais ne pouvait pas désigner autres choses comme monnaie, les créer et les faire circuler à volonté. Il n'était pas habilité à « imprimer » de la monnaie. Pendant ce temps, imprimer des montants de plus en plus élevés de monnaie papier dont la valeur baisse peu à peu dépossède les citoyens de leur propriété en diminuant la valeur de leurs épargnes. C'est cela qui viole le 5 e amendement. Une fois assemblés, ces articles semblent bien clarifier la signification de l'article 1, session 10 qui stipule que l'or et l'argent seront acceptés comme monnaie : les rédacteurs voulaient que l'argent de leur nouvelle union soit sain, et pour eux, cela signifiait or et argent. Ils ont confirmé cette entente par le Mint Act de 1792, l'un des premiers actes du nouveau gouvernement, qui définissait le dollar comme valant 371'/4 d'argent. En bref, la Constitution semble dire que seuls l'or et l'argent peuvent être utilisés comme monnaie. Alors comment la monnaie papier a-t-elle vu le jour ? D'abord, les créateurs ont été suivis par des générations qui n'avaient pas le souvenir de la tyrannie britannique. Le jeune gouvernement se développait et, comme cela arrive toujours, commençait à s'irriter des restrictions imposées par l'argent sain et à trouver des solutions autour de lui. Il est impossible ici d'expliquer complètement la transition entre l'argent sain et la monnaie papier mais il suffit de dire que cela se passa petit à petit et qu'à chaque étape, elle a été combattue par ceux qui en connaissaient le risque. Comme Daniel Webster le regrettait en 1833 : Nous courrons le danger dêtre ensevelis par du papier non convertible, du simple papier qui ne représente ni or, ni argent. Non Monsieur, simplement des promesses non tenues, de la mauvaise foi,
des sociétés en faillite, des créanciers floués et des gens ruinés. La bataille contre la monnaie papier était légale autant que rhétorique, allant souvent jusqu'à la Cour Suprême. Pourtant, la Cour a toujours trouvé le soutien du gouvernement ou esquivé les problèmes constitutionnels à propos de la nature de l'argent. Pourquoi ? Parce que la justice n'arrive pas devant la Cour libre de toute connotation politique ou idéologique. En général, ils accèdent au pouvoir par l'intermédiaire d'un parti politique et une fois à la Cour, ils conservent leur sympathie, voire leur allégeance absolue, à leurs vieux amis. Les tribunaux bien disposés à l'égard du pouvoir fédéral au-delà des 17 pouvoirs énumérés qui allaient de pair, pouvaient alors transformer le langage « nécessaire et correct » de l'article 1 en un vide suffisamment grand pour justifier pratiquement toute action menée par Washington. Dans le cas du dollar, si une monnaie papier était « nécessaire » au fonctionnement du gouvernement, alors la Cour convenait qu'il s'agissait de l'un des pouvoirs « implicites » de Washington et qu'il était donc permis.
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La place de l'or dans le monde moderne Tandis que le monde sombrait dans le chaos monétaire et politique à la fin des années 70, certains insinuèrent que la libre entreprise, et même la démocratie, étaient devenues démodées. Dans les quelques années à venir, selon la sagesse qui prévalait, il y aurait « convergence » des modèles américain et soviétique qui allaient culminer dans des économies planifiées. Les droits en faveur de la propriété privée seraient limités et entravés par le baril de pétrole à 100 $. Et puis, comme c'est généralement le cas dans les sociétés libres, l'Occident trouva son équilibre. A la fin des années 70, le nouveau président de la Réserve Fédérale Paul Volcker sembla être prêt à augmenter les taux d'intérêt pour stopper l'inflation et restaurer le respect dû au dollar. Au début des années 80, le président Ronald Reagan, et son homologue idéologique anglais Margaret Thatcher, réduisit les impôts, écrasa les syndicats du secteur public sans aucun remords et défia l'Union Soviétique au niveau géopolitique et économique. Ces paris furent couronnés de succès et le secteur privé retrouva un peu de son vieil esprit de combativité. La croissance reprit aux Etats-Unis et s'étendit bientôt au reste du monde. On se prit à espérer que peut-être des individus libres étaient à même de gérer leurs propres affaires. Au milieu des années 80, le capitalisme avait l'air d'être plus que bénéfique. En fait, il était gagnant tandis que les ac-
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tions montaient en flèche et que les taux d'intérêt continuaient à chuter. Avec l'effondrement de l'URSS en 1990, la controverse à propos de l'organisation de la société semblait s'être calmée. Le capitalisme et la démocratie avaient gagné et aujourd'hui, le seul choix se situait entre les différentes variations sur ce thème. Est-ce que ce serait le style communautariste du Japon, le partenariat de l'Allemagne et de la France basé sur les affaires, le travail et le gouvernement, ou la version plus basée sur le « laissez-faire » des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne ? De toute façon, la stabilité et la croissance étaient maintenant à l'ordre du jour et dans les années 1990, la valeur des actions et autres actifs financiers grimpa en même temps que le dollar devenait plus fort. L'Humanité, guidée par la Silicon Valley et par Wall Street commençait à penser que l'avenir était assuré. En même temps que ces grands événements se déroulaient, l'or, éprouvé par le temps au niveau de l'incertitude financière, commençait à devenir moins nécessaire. De son pic de 1980, il commença une descente irrégulière pour atteindre 252 $ (soit 8,10$ par gramme ) en 1999. Pièce maîtresse du système monétaire mondial, puis presque oublié en 20 petites années, la période sombre de l'or sembla ( pour ses amis en tous les cas ) durer éternellement. Aujourd'hui, l'or joue quatre rôles essentiels dans le monde : Réserves de Banques Centrales. Même s'il n'est plus officiellement lié à aucune monnaie importante, l'or est toujours là, avec les dollars, les euros et autres, stocké dans les banques centrales comme réserve d'actifs pour soutenir la valeur de leurs monnaies nationales. Fin 2007, les banques centrales mondiales détenaient environ 18.000 tonnes d'or ( bien qu'elles prétendaient en avoir 32.000, une contradiction que nous expliquerons bientôt ), 100
ce qui représente à peu près 12% de tout l'or qui existe actuellement. Pour les banquiers centraux, l'or est à la fois une bénédiction et une malédiction. A la différence des monnaies nationales, c'est un actif plutôt que le passif de quelqu'un. Au cours de ces dernières années, il a été le seul actif de réserve qui a maintenu son pouvoir d'achat. Mais là où les dollars peuvent être investis à des taux d'intérêt courants, permettant à une banque centrale d'accumuler plus de réserves dans le temps, l'or, au mieux, peut être prêté à 1% par an. Pourquoi cette différence ? Les substituts d'argent existent en fonction de la lubie des banquiers centraux qui, comme vous le savez maintenant, tendent à pécher du côté de l'excédent. Alors, ceux qui prêtent des dollars ou des euros demandent logiquement des rendements élevés ( connus comme étant une « prime de risque » ) pour compenser la possibilité d'être remboursés dans une monnaie de valeur moins élevée. L'or en revanche, ne peut être créé à partir de rien, le rendant ainsi relativement sûr. Alors le marché demande un taux d'intérêt plus bas. Étant donné l'aversion instinctive des banquiers centraux pour toute monnaie qu'ils ne peuvent pas créer à partir de rien, et manipuler, le choix évident pour eux serait de vendre un peu de leur or et d'investir les produits dans des actifs qui génèrent un revenu. Dans les années 90, c'est ce que firent beaucoup de pays comme le Canada, les Pays-Bas, la Belgique, l'Autriche, la Suisse et la Grande-Bretagne. Dans le même temps, les banques centrales utilisaient d'autres outils - comme par exemple le prêt, les swaps ( une variante du prêt ) et les produits dérivés comme les options - pour transformer leur or en argent. Le prêt, par exemple, implique que la banque 101
centrale transfère de l'or à une banque privée importante, connue comme « banque à lingots », qui lui paie un faible taux d'intérêt puis vend l'or sur le marché libre. Fin 2007, environ 14.000 sur les 32.000 tonnes d'or des banques centrales avaient été prêtées de cette façon. Mais les banques pouvaient revendiquer la paternité des 32.000 tonnes parce qu'audelà de leurs règles de déclaration un peu trompeuses, elles peuvent combiner l'or qui est toujours dans leurs coffres et celui qu'elles ont prêté sur une écriture comptable. En 1999, la vente et le prêt de la banque centrale ( et la vente de lingots ) avaient mis le cours de l'or sous les 300 $ l'once ( 9,64 $ par gramme ) suscitant des inquiétudes sur l'impact que cela pouvait avoir sur les nations productrices d'or et les banques centrales qui avaient choisi de ne pas vendre. Les principales banques centrales européennes ont élaboré le Washington Agreement on Gold ( WAG ) qui limitait les 11 pays de la zone euro, la BCE, et les banques centrales de Suède, de Suisse et de Grande-Bretagne à des ventes totales de 400 tonnes par an pour 2004. Les signataires acceptèrent aussi ne pas augmenter leur prêt d'or pendant le traité. Par coïncidence, 1999 vit le niveau de l'or le plus bas pendant ce cycle, soit 252 $ par once ( 8,10 $ par gramme ).
Les bijoux. Selon le World Gold Council, les bijoux or consomment le chiffre écrasant de 2.500 tonnes par an. Mais cette statistique est trompeuse. En réalité, 80% des bijoux or produits chaque année sont vendus aux Asiatiques et au Moyen-Orient qui les considèrent de la même façon que les Occidentaux et leurs pièces d'or, c'est-à-dire comme de l'argent. Les applications industrielles. Il s'avère que l'or présente des caractéristiques qui le rend parfait pour les technologies de pointe du XXI e siècle. Il est malléable, réfléchissant, résistant à la corrosion, et conducteur thermique et électrique incomparable. L'industrie électronique le trouve donc soit utile ou indispensable pour les ordinateurs, les télévisions, les armes intelligentes, les vaisseaux spatiaux, etc. Les alliages d'or revêtent les moteurs de fusée, les fils d'or relient les composants dans les cartes de circuits imprimés et l'or intervient aussi au niveau des claviers des téléphones. La demande industrielle excède maintenant les 500 tonnes par an.
Les pièces. Pour « se débarrasser » ou vendre leur or, les banques centrales peuvent aussi battre monnaie. A côté des pièces d'or populaires comme la Maple Leaf canadienne ou le Eagle américain, il est maintenant possible d'acheter des pièces frappées par l'Autriche, l'Afrique du Sud, l'Australie, la Chine et la France, parmi tant d'autres. A raison de 150 tonnes par an, c'est une petite partie du marché de l'or annuel, bien que, en cumulé, elle soit devenue importante. 102
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III Pourquoi lor va prendre son essor D'ici 3, 4 ou 5 ans, quand nous observerons le prix de lor daujourdhui qui est de 400 $, et quon se demandera : « Où avions-nous la tète ? Que pensions-nous ? L'or à 400 $, c était moins cher que la poussière. Pourquoi ne lavons-nous pas identifié en 2003 ? Richard Russell Editeur, Dow Theory Letters
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Les fondamentaux de l'or sont positifs
Entre les niveaux de la dette américaine qui augmentent et l'empressement de la Fed à inonder le monde avec ses dollars, il est facile d'affirmer que l'avenir à long terme de l'or est plus brillant qu'il ne l'a jamais été. Mais qu'en est-il à moyen terme ? Prévoir le prix à un an pour n'importe quel type d'avoir est difficile et pour l'or, qui est également sensible aux courants politiques et économiques, c'est encore plus épineux. Mais difficile ne signifie pas impossible. A la manière d'un analyste de Wall Street qui pourrait considérer les actions face aux obligations, et conclure que les unes ou les autres sont sous-évaluées, il est possible d'utiliser l'approvisionnement de l'or/tendances de la demande et la valeur relative aux autres biens pour avoir une idée de son comportement sur le court terme. Voici deux approches, qui, toutes deux ( surprise ) reflètent des signaux d'achat : Par rapport aux actions l'or est très bon marché Aucun bien, y compris l'or, n'existe en vase clos. Les actions, les obligations, l'immobilier et les métaux précieux rivalisent tous pour la même masse de capitaux ce qui signifie que, pour que l'or soit attirant, ses perspectives ne doivent pas être simplement bonnes, mais meilleures que celles, disons de valeurs phares. Il existe un moyen d'établir cette comparaison avec le ratio DJ/Or qui calcule la quantité d'or nécessaire pour acheter les principales actions américaines du Dow Jones. Comme vous pou-
vez le constater sur le graphique, cette relation a été plutôt versatile. En 1971, l'or était à 40 $ l'once ( soit 1,28 $ par gramme ) et le DJ était à 890 ; cela signifie qu'il fallait environ 22 onces d'or pour acheter le Dow. Neuf ans plus tard, il fallait juste 1 once pour acheter le Dow. A la fin de 1999, les deux avaient de nouveau divergé : l'or était à 279 $ ( 8,90 $ par gramme ) et le Dow à environ 11,497 pour un ratio DJ/Or de 41, bien plus haut que son premier pic des années 70. Mais notez cette fois que les deux nombres dans le ratio ont un zéro supplémentaire. Cela vient de l'inflation. Aujourd'hui, 1 $ achète ce que 0,10 $ achetaient en 1971 ; nous avons donc besoin de 10 fois plus de dollars pour acheter 1 once d'or, ou les Dow Industrials. DJIA expensîve/gold cheap
Log Scale
îooo H 500 H
« 200
X
DJ1A cheap/gold expensîve
1920
|wm»"i" 1930 1940
1950
|l"»""l«" 1960 1970 1980
1990
2000
Décember 1913 Thtough 2007
Ligne du haut: actions du Dow Jones chers, or bon marché Ligne du bas: actions du Dow Jones bon marché, or cher
Un ratio DJ/Or à la plus haute extrémité implique deux choses. D'abord, si les relations historiques se poursuivent, l'or a plus de chance d'augmenter dans les années qui viennent face aux actions que de chuter. Ensuite, la distance qui sépare le haut en 1971 du bas de 1980 donne une idée du niveau que peut atteindre l'or, surtout avec la tempête financière derrière lui.
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L'une des choses qui choque le plus avec l'or, c'est sa quantité minime. Au cours des quelques 4.000 années d'extraction parfois frénétiques, nous en avons extrait à peu près 150.000 tonnes. Aujourd'hui, tout l'or du monde occuperait un simple cube d'un peu plus de 18 mètres de côté, soit l'équivalent du volume de trois maisons de bonne taille. À titre indicatif, les Etats-Unis produisent chaque jour environ 240.000 tonnes... d'acier. Mais contrairement à l'acier où la production peut être augmentée en construisant simplement de nouvelles usines, l'approvisionnement en or n'augmente que lorsque nous trouvons et exploitons de nouveaux gisements. Depuis 1492, il n'y a jamais eu d'année au cours de laquelle le stock d'or mondial ait augmenté de plus de 5%. Au XIX e siècle, la moyenne était d'environ 2%, ce qui explique entre autres pourquoi l'inflation était inexistante pour les monnaies sous l'étalon-or : l'offre de la monnaie au niveau mondial subissait par nature les contraintes d'une croissance faible à un chiffre.
2010
Dow Jones Industrials in Gold Sourit: GoltlMoncy.œm
La demande monétaire est sur le point d'une montée brusque
Bien que l'or ne circule plus comme monnaie, il conserve des utilisations à la fois monétaires et commerciales. Les besoins annuels de ces sources sont estimés à environ 4.000 tonnes. La production de toutes les mines d'or mondiales est d'environ 2.500 tonnes, générant un déficit annuel d'approvisionnement de plus de 1.500 tonnes, soit environ 50 millions d'onces. Pour la plupart des produits, un déséquilibre de cette ampleur entre l'offre et la demande entraînerait soit le prix de la production, ou son niveau, probablement les deux, vers le haut. Mais les produits normaux sont 109
en général consommés... Mais l'or, souvenezvous, n'est pas un simple produit. L'or, c'est de la monnaie qui, une fois découvert, tend à être thésaurisé. Une bonne partie de ce qui a été extrait de toutes les mines est donc toujours en circulation, et le déficit est couvert par les possesseurs de l'or précédemment découvert. Les banques centrales, comme vous le savez, vendent et/ou prêtent des millions d'onces par an ce qui, ajouté à d'autres formes de remise en circulation comme par exemple les gens qui vendent leurs bijoux et pièces, comble l'écart. Tandis qu'un déficit annuel d'approvisionnement de 50 millions d'onces est clairement positif, au niveau de la demande, les stocks d'or sont plus que suffisants pour combler la différence. En d'autres termes, la production minière actuelle est beaucoup moins importante pour le taux d échange de for que les tendances de la demande. Sur le front de la demande, les choses s'améliorent grâce à l'émergence des nouveaux géants venus d'Asie. Le monde entier installe des usines en Chine à la fois pour exploiter sa force de travail bon marché et très motivée, et pour toucher un milliard de nouveaux clients. C'est certes une mauvaise nouvelle pour les ouvriers des usines américaines et européennes mais pour la Chine, cela représente un embarras du choix et un excédent commercial annuel qui dépasse les 200 milliards de dollars rien qu'avec les États-Unis. Fin 2006, les réserves de change de la Chine - la plupart sous forme de dollars - dépassaient le trillion de dollars. Les dirigeants chinois, faisant preuve d'un savoir-faire historique qui fait défaut actuellement en Occident, ont porté leur attention sur l'or. La rumeur dit que Pékin achète une bonne partie de l'or que vendent les banques centrales occidentales ( et bien plus que les 100 tonnes qu'elles avaient déclaré au FMI en 2001 et 2002 ). 110
En 2002, Pékin supprima une loi de l'ère communiste qui interdisait aux citoyens d'avoir de l'or. Dans une étude citée dans l'édition de Hong Kong de China Daily, 20% des Chinois interrogés ont déclaré qu'ils étaient prêts à changer 10 à 30% de leur épargne en or. Un analyste cité dans la même étude mettait l'augmentation de la demande chinoise d'or à environ 36 milliards de dollars, soit environ 300 tonnes par an. Pendant ce temps, l'Inde attire presque autant de capitaux étrangers que la Chine, et en octobre 2003, elle mit fin à un embargo de 40 ans sur le commerce des pièces. Du fait que l'Inde a toujours été un énorme marché pour les métaux précieux ( une bonne partie de l'or extrait en Occident atterrit dans les coffres indiens, ou pare les Indiennes ), l'association des revenus en hausse et des règles plus libérales sur la propriété de l'or devrait avoir les mêmes effets qu'en Chine. Comment cet écart soudain bien plus grand sera-t-il comblé ? Il est possible que les banques centrales - qui, comme vous le verrez bientôt, sont plus concernées par la diminution du taux de change de l'or que par l'optimisation de la valeur de leurs réserves d'or augmentent leurs ventes1. Et elles essaieront probablement de baisser le taux de change par le biais d'une propagande « anti-or ». Mais aucune de ces options ne fera l'affaire parce que les ressources du gouvernement - à la fois au niveau de l'or et de la crédulité de la population - sont limitées. Il est plus probable que le taux de change de l'or augmentera jusqu'à ce que nous commencions à convertir nos bijoux et nos pièces en dollars. (Ajout 2011 : vous avez vu que depuis 2009, on vous demande sur toutes les télévisions de vendre votre « vieil or » ). 1 Le FMI a vendu ses stocks d'or entre 209 et 2011.
« L!Indice de la Peur » Nous commençons juste à nous inquiéter
Le meilleur moyen de mesurer le niveau de l'or pour les années à venir s'appelle « [Indice de la Peur ». Comme son nom l'indique, il mesure notre anxiété face au dollar et au système monétaire et bancaire. Depuis l'invention de James Turk, soit un historique de 20 ans, chacun de ses signaux d'achat a été suivi par une augmentation, parfois spectaculaire, du taux de change de l'or. Pour comprendre comment fonctionne cet indice, souvenez-vous du chapitre 8 à propos de l'inflation face à la dévalorisation, et que le dollar est une « fiction comptable ». Sa valeur ne repose que sur les biens détenus par la Réserve Fédérale et les banques commerciales. Certains biens, comme l'or, sont réels et tangibles, tandis que d'autres, comme les crédits bancaires, les devises étrangères et les dérivés ne le sont pas. L'indice de la Peur mesure l'importance relative de l'or dans ce contexte, et il est calculé en multipliant la réserve d'or américaine ( c'est-à-dire le poids de l'or à ce que l'on prétend être sous le contrôle du Trésor ) par le taux d'échange de l'or pour obtenir sa valeur totale du marché, puis en divisant le résultat par la masse monétaire en circulation dite « M3 ». [ ( réserve d'orUS)x(
prix de l'or du marché ) ]/ M3 = indice de la peur
Une lecture, disons de 2%, montre simplement que pour chaque 100 $ qui circulent dans le M3, il n'y a que 2 $ d'or venant des coffres du Trésor américain. L'or représente
donc 2% de la valeur du dollar, les 98% restants dépendant des actifs financiers de la Fed avec ceux des banques des autres nations. Voici ce que cela donnait par exemple au 31 décembre 2003 : [ ( 261.5 millions d'onces d'or ) x ( 415$ l'once ) ]/8.850
milliards = 1,23%
Lorsque l'Indice de la Peur chute ( c'est-àdire lorsque le nombre de dollars en circulation augmente plus vite que la valeur sur le marché de l'or des réserves américaines, ou bien lorsque le nombre de dollars chute plus lentement que la valeur des réserves d'or ), les gens veulent conserver ces dollars supplémentaires car ils sont optimistes à propos des perspectives du dollar et/ou de l'économie américaine. Lorsque ïIndice de la Peur augmente ( ce qui se produit lorsque l'argent submerge l'or, fait monter son taux de change et la valeur sur le marché des réserves d'or américaines ), cela s'explique habituellement par le fait que les gens s'inquiètent à propos du dollar ou de la santé du système bancaire et qu'ils sont à la recherche d'alternatives. Lorsque l'Indice de la Peur dépasse sa moyenne mobile2 de 21 mois et que cette moyenne dépasse le niveau du mois précédent, c'est un signal d'achat qui indique que l'or va monter. Comme vous pouvez le constater sur le schéma, il ne s'est produit que 5 signaux comme ceux-là au cours des 35 dernières années, tous suivis d'un ralliement à l'or. Regardons en détail : Mai 1972 Comme vous le savez, de 1934 à 1971, Franklin Roosevelt avait fixé le taux de change or/dollar à 35 $ l'once ( soit le dollar à 1/35 2 Une moyenne dynamique est le prix moyen pour une action ou une matière première à un moment précis. Pour calculer une moyenne dynamique sur 21 jours pour l'or, ajouter ses cours de clôture des 21 derniers jours d'ouverture et diviser par 21.
1
d'une once ) et le pays était obligé d'accepter les demandes des autres pays pour changer leurs dollars en or.
Source: GoldMonev.com
Deccmbcr 1967 Through October 2007
L'Indice de la Peur : échelle logarithmique, moyenne mobile 21 mois
Dans les années 60, le dollar était dévalorisé à la fois par une expansion du crédit conçue par les banques américaines et par les déficits du gouvernement. Durant cette période, il était devenu de plus en plus évident qu'une once d'or valait bien plus que 35 $. Tandis qu'on doutait de plus en plus de l'avenir du dollar, les rachats massifs des pays étrangers menaçaient de dépasser les réserves d'or des États-Unis. Mais plutôt que de dévaluer le dollar comme l'avait fait Roosevelt, Nixon ferma la fenêtre de l'or de la Réserve Fédérale en août 1971, mettant ainsi un terme à l'échange dollar/or. Les adversaires de l'or, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du gouvernement, prédisaient que, sans le soutien de Washington, le cours de l'or allait s'effondrer. Au lieu de cela, il commença à monter, atteignant 59 $ en mai 1972, soit 1,89 $ par gramme. Cela déclencha le premier signal d'achat de l'indice. Les doutes sur le dollar se révélèrent bientôt fondés, tandis que le boom du crédit de la décennie précédente se terminait pour entrer dans une récession inévitable. Les banques 115
commencèrent alors à faire faillite, y compris la Herstatt Bank allemande en juin 1974. Venant illustrer la fragilité du système monétaire mondial, l'événement faillit anéantir tout le système financier occidental. La peur augmentait. Le cycle atteignit son point culminant peu de temps après la démission forcée de Nixon en août 1974, et l'indice de la Peur enregistra un signal de vente en juin 1975. L'or avait fait 300%, soit 162 $ ou 5,21 $ le gramme. Octobre 1977 Même ébranlé, il devenait évident que l'Occident allait s'en sortir. La confiance revint et l'or baissa. Mais, souvenez-vous, il s'agissait des années 70... Ce bref moment de calme s'avéra être en réalité l'œil du cyclone. Le choc pétrolier avait touché les économies dépendantes de l'énergie comme une énorme augmentation d'impôts qui, à l'image de n'importe quelle autre hausse, aurait pu être contrebalancée par des contraintes dans d'autres secteurs. Au lieu de quoi, la Fed tenta de minimiser la douleur à court terme en inondant le système avec de l'argent sorti de sa planche à billets. Les banques ont augmenté à nouveau le crédit à l'excès et inévitablement, le dollar perdit de nouveau de sa valeur. Les taux d'intérêt chutèrent et l'or connut un nouveau rebond à 161 $, ou 5,18 $ le gramme, générant en octobre 1977 un nouveau signal d'achat dans l'indice. Alors le monde devint brièvement fou : le pétrole flamba encore, le dollar s'effondra face au franc suisse, au mark et aux autres monnaies, les militants iraniens capturèrent plusieurs centaines de diplomates américains et les Soviétiques envahirent l'Afghanistan. L'inflation atteint des taux jamais vus à deux chiffres. Et l'or, considéré comme la seule forme d'argent stable pour beaucoup, augmenta régulièrement pendant un moment 116
puis explosa littéralement atteignant les 850 $ ou 27,33 $ le gramme, en janvier 1980. L'or s'avéra être plus qu'une couverture contre l'inflation : c'était un refuge contre un système monétaire parti en vrille, et l'indice atteignit 9,4% soit presque 6 fois son niveau, 9 ans plus tôt. Nonobstant ce bouleversement, le système tint bon. Le tout nouveau président de la Fed Paul Volcker commença à réduire le taux de croissance du M3 et l'index baissa, passant bientôt en-dessous de sa moyenne mobile, déclenchant un autre signal de vente en janvier 1981 avec un cours de l'or à 507 $ soit 16,30 $ le gramme. Juillet 1986 Le début de la période Volcker/Reagan ( qui mélangeait resserrement monétaire, impôts plus bas et prix de l'énergie en baisse ) vit l'Indice de la Peur afficher une baisse soutenue. Il passa brièvement au-dessus de ses 21 mois de moyenne mobile en 1982, en réponse à la crise de la Penn Square Bank et au défaut de paiement souverain du Mexique, mais il ne réussit pas à déclencher un signal d'achat quand la seconde mesure - la moyenne mobile dépassant le niveau du mois précédent - ne se concrétisa pas. Le cours de l'or baissa encore, comme c'est le cas en temps de paix et de prospérité, pour finalement tomber à 288 $ soit 9,26 $ le gramme, en février 1985. Mais au milieu des années 80, une autre crise financière était en préparation avec les opérations bancaires de l'Ohio et du Maryland qui furent rapidement suivies par l'effondrement des portefeuilles de prêts des banques texanes dépendant du pétrole. L'indice déclencha un signal d'achat en juillet 1986 avec l'or à 357 $ ( 11,48 $ le gramme ) juste au moment où la crise devenait internationale : le
dollar plongeait face au mark et aux autres monnaies. Puis en octobre 1987 ce fut le grand crash boursier, suivi par la première étape de la crise qui a vu la faillite des banques d'épargne américaines. Ceux qui étaient garantis sur les maisons, aujourd'hui accablés d'hypothèques, de prêts commerciaux et de portefeuilles d'obligations ayant presque perdu toute valeur, commençaient à souffrir à cause des taux jamais vus depuis la Grande Dépression. L'or grimpa à 506 $ ou 16,27 $ le gramme, soit presque 40% au-dessus de son taux de change lorsque le signal d'achat fut donné.
élargir leur offre de monnaie, essayant ainsi de pousser les banques à développer le crédit afin d'accélérer la croissance à des niveaux politiquement acceptables. Craignant une nouvelle explosion de l'inflation, les investisseurs poussèrent l'or à 356 $ ( 11,45 $ le gramme ) déclenchant le 4 e signal d'achat de l'indice en avril 1993. L'or arriva ensuite à 405 $ soit 13,02 $ le gramme, avant de retomber à 383$ ou 12,31$ le gramme en novembre 1994, époque où il passa en-dessous de sa moyenne mobile de 21 mois.
Mais une fois encore, peut-on parler de modèle ? Le gouvernement américain réagit avec agressivité pour empêcher le système monétaire de s'effondrer, rachetant des douzaines de banques pour les renflouer. Une certaine confiance revint alors et XIndice de la Peur retomba en-dessous de sa moyenne mobile de 21 mois en février 1988. .
Tandis que l'expansion des années 90 prenait son élan, la confiance était à son comble et l'argent afflua dans d'autres véhicules financiers d'apparence plus modernes comme les valeurs technologiques et les effets de levier de l'immobilier. Du fait que ces actifs avaient relativement peu d'influence ( dans certains cas, aucun ) dans les statistiques sur l'inflation de la Fed, celle-ci sembla décliner, et l'or entra dans une baisse de 32 mois pour atteindre 252 $ soit 8,10 $ le gramme en juillet 1999Dans le dernier cycle d'euphorie Internet, l'or était rarement mentionné dans les milieux financiers sérieux. La monnaie mondiale la plus éprouvée par le temps n'avait ironiquement jamais semblé aussi hors de propos. Mais la confiance aveugle engendre l'effet de levier, qui, à son tour, déclenche l'instabilité. Et à la fin des années 90, le système financier mondial paya le prix de son exubérance. Comme nous l'avons vu au chapitre 5, la Contagion asiatique fut suivie par l'effondrement du système financier russe, par la débâcle du hedge funds LTCM et le bain de sang avec les valeurs Internet. L'or commença alors à monter. En mai 2002, le 5 e signal d'achat a été déclenché. L'or arriva à 326 $ ou 10,48 $ le gramme. Voici le calcul :
Avril 1993 Au début des années 90, l'économie mondiale, tout comme celle des Etats-Unis, se rétablit peu à peu et le foyer d'instabilité s'était reporté sur les taux de change. Les pays européens liaient les valeurs de leurs monnaies entre elles et développaient le crédit à un rythme relativement rapide. Aux États-Unis, le président de la Fed, Alan Greenspan, gardait le contrôle sur l'argent, suivait les politiques déflationnistes de son prédécesseur, provoquant ainsi le déclin du M3 au cours de l'année avant septembre 1992. Ce déséquilibre grandissant entre la fourniture de dollars et de monnaies européennes finit par provoquer l'éclatement du mécanisme du taux de change européen. Ressentant les pressions de la déflation, les banques centrales commencèrent, lentement mais sûrement, à baisser les taux d'intérêt et à 118
Mai 2002, début du vrai marché haussier
( ( 261.6 millions d'onces d'or ) x ( 326 $ l'once ) )/8135 milliards = 1.05%
Ce 1,05% signifie qu'en mai 2002, les réserves d'or ne soutenaient que 1,05% de la valeur du dollar. Notez bien que c'est également la formule de calcul du ratio du dollar par rapport à l'or vu dans « Inflation, dévalorisation ou les deux à la fois? ». C'est l'un des résultats les plus bas jamais vus, et cela nous amène à l'Indice de la Peur pour nous aider à comprendre l'or. Hormis le fait qu'il est un bon indicateur de tendance, c'est aussi une mesure bien plus intéressante de la valeur de l'or par rapport au dollar que ne l'est le taux de change de l'or, simplement parce qu'elle s'adapte à la dévalorisation du dollar. Si nous regardons par exemple le taux de change de l'or, nous pourrions en conclure que, parce qu'il est 10 fois plus élevé qu'au début des années 70, il a déjà connu un beau parcours et qu'il est maintenant cher. Mais ce point de vue n'est pas tout à fait exact parce que le dollar n'est pas la même unité de mesure aujourd'hui par rapport à ce qu'il a été dans les années 70. Aujourd'hui, il permet d'acheter environ un dixième de ce qu'il achetait 30 ans plus tôt. Par ailleurs, notre indice considère le nombre croissant de dollars en circulation, le M3, donnant ainsi une image précise de la réelle valeur de l'or. Comme vous pouvez le voir sur un schéma précédent, l'indice ( et par conséquent, le taux de change de l'or ) est beaucoup plus bas aujourd'hui qu'il ne l'était ces 30 dernières années. Aujourd'hui, il est donc encore plus intéressant qu'avec les quatre moments décisifs précédents. En résumé, l'Indice de la Peur envoie deux messages : dans un avenir proche, l'or va aller plus haut, et il est tellement sous-évalué que ce mouvement pourrait éclipser tout ce qui s'est passé auparavant.
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Les liquidations forcées des grandes banques centrales
Le crash boursier d'octobre 1987 fut suivi d'une période chaotique. Wall Street venait de connaître son déclin le plus difficile de l'histoire, le dollar était en chute libre face aux autres monnaies. Pas étonnant donc que l'or ait atteint les 506 $ l'once ou 16,27 $ le gramme, son plus haut niveau en 6 ans. Mais ce bienêtre fut de courte durée. Aussitôt, le gouvernement américain vendit 525.000 onces de sa réserve d'or dans les semaines qui suivirent. Le métal passa en-dessous des 500 $ ou 16,01 $ le gramme. Ce fut la plus grande intervention de Washington sur le marché de l'or depuis les années 70. Le choix du moment ainsi que l'ampleur de l'opération suggèrent qu'elle n'a été faite que pour stopper la ruée vers l'or. Dans le même temps, le fait que les actions menées par le Trésor aient été à peine évoquées dans les milieux officiels ( la diminution de la réserve d'or fut simplement mentionnée sur le bilan hebdomadaire de Fed ) impliquait le désir manifeste de garder un silence total sur cet épisode. S'il avait été question d'une réponse unique au crash boursier, cette intervention aurait pu se comprendre, voire défendue. Mais il ne s'agissait pas d'un événement singulier. Bien au contraire, il a instauré un modèle qui s'est accentué ces dernières années. Il est clair aujourd'hui que le Trésor américain et les autres banques centrales se servent de leurs énormes réserves d'or pour conserver le taux de change du métal artificiellement bas. Au cours du processus, elles ont vu se confirmer leur pire cauchemar, 121
une « liquidation forcée » massive qui fait grimper lor. Nous allons étayer ces affirmations mais voyons d'abord qui sont ces banques centrales et ce qu'elles font. La banque centrale est une institution financière qui reçoit les pleins pouvoirs d'un gouvernement national pour gérer la masse monétaire du pays. Dès le début, comme dans le cas de la Bank of England pendant la période classique de l'étalon-or, ce rôle était essentiellement passif. La banque s'assurait simplement que les règles de l'étalon-or étaient suivies en offrant d'échanger l'or contre des billets selon la demande. Cette fonction de remboursement maintenait l'équilibre entre le montant de l'or dans ses coffres et celui des substituts de l'argent qui étaient en circulation. L'or était la mesure immuable de la valeur, et les monnaies étaient définies d'après un poids du métal. Ce système demeura en vigueur jusqu'en 1971. A ce moment-là, Nixon répondit aux revendications de plus en plus nombreuses à propos de la réserve d'or américaine déclinante en rompant le lien formel du dollar avec l'or. Depuis, le rôle passif de maintenance des banques centrales, au sein duquel la monnaie était évaluée d'après l'or, s'est inversé. Les banques centrales définissent l'or en termes de dollars. Du fait que toutes les monnaies fiduciaires se déprécient, gérer l'or signifie garder une maîtrise sur son taux de change. Depuis 1987 au moins, le signe que les banques centrales soutiennent subrepticement leurs propres monnaies en abaissant le taux de change de l'or est devenu plus qu'évident. L'une de ces interventions non divulguées a eu lieu le vendredi 11 avril 1997. C'est ce que James Turk avait écrit quelques jours plus tard : Vindice de prix à la production a été publié ce matin et il atteint 0.4%, bien au-dessus de ce qui était attendu et il dépasse aussi ses dernières tendances. Ce matin, on note aussi des 122
échanges relativement stables avec lor et les autres métaux précieux. Lorsque f indice de prix à la production a été publié, il s est produit deux choses. Comme Ion pouvait s'y attendre lors d une augmentation de l inflation, le prix de l or a commencé à augmenter et les obligations sur 30 ans ont commencé à chuter. Pourtant, ces tendances n'ont pas duré longtemps. Il a semblé qu'une force puissante avait pénétré le marché. Au moment où lor commençait à monter, dans le même temps, quelqu'un le déréglait et cela sans relâche. Le déroulement de la chaîne des événements était prévisible. D'abord, les traders qui avaient des positions longues ont vu ce qui se passait et ont joint le mouvement avec des positions courtes. Ces ventes ont ajouté une pression supplémentaire sur le marché qui, à son tour, a déclenché des stops et les ventes d autres positions longues. A ce moment, les fonds spéculatifs et les départements de matières premières se sont aussi mis du côté court, et malgré son début prometteur, le marché de lor se trouva en net recul. La journée se termina en baisse de 1,60 $, clôturant au-dessus de ses niveaux les plus mauvais uniquement parce que les vendeurs à découvert avaient acheté à la fin de la journée. Quelle était cette force puissante qui avait stoppé la ruée sur l'or ? Au cours des 5 années qui ont suivi, les recherches menées par James Turk, par plusieurs personnes au sein du comité d'action anti trust de l'or, le GATA, ainsi que divers alliés, ont bien éclairci les choses : comme en 1987, ce fut le Trésor américain qui avait agi de concert avec les autres banques centrales. L'étendue et la complexité des preuves ne permettent pas de tout expliquer dans ce livre, mais vous pouvez trouver tous les détails sur les sites gata.org et fgmr.com. Nous vous recommandons également de télécharger Not Free, Not Fair, the Long-Term Manipulation of the Gold Price, qui a été publié en août 2004 par Sprott Asset Management
( sprott.com ), l'une des plus importantes sociétés d'investissement en Amérique du Nord. En attendant, voici quelques points importants : Suivons les traces des banquiers centraux 1 ) Greenspan nous raconte ce qui se passe. Le 24 juillet 1998, Alan Greenspan, président de la Fed, déclarait devant la Commission bancaire : les banques centrales se tiennent prêtes à louer ( c est-à-dire prêter ) de lor en quantités croissantes, même si le prix doit monter. Non seulement Monsieur Greenspan décrivait les moyens par lesquels les banques centrales influençaient le taux de change de l'or, mais il exposait aussi clairement quel était leur objectif. 2 ) Les banques centrales amassent. En mai 1999, la Bank of England annonça son intention de vendre la moitié de sa réserve d'or. A part la synchronisation surprenante de décider de vendre lorsque le taux de change de l'or était déjà au plus bas, le fait que la Bank of England annonce sa vente en avance semblait à même de garantir le prix le plus bas possible pour leur or, un résultat qui n'allait pas clairement dans le sens des intérêts du peuple anglais. Réfléchissez : est-ce que Warren Buffett annonce à l'avance quand il va vendre une action ? Non, évidemment, parce que cela avertirait les autres acteurs, provoquant ainsi la chute du titre en question. Il semble donc que l'annonce de la Bank of England ait été conduite par un autre élément qui, avec le recul, semble évident : la Bank of England essayait d'amplifier l'effet de ses ventes en incitant les autres acteurs du marché à également vendre. 3 ) Le Change du Fonds de Stabilisation comme agent du gouvernement. Le 9 avril 2000, l'intervenant du GATA Reg Howe écrivait : Le 124
Change du Fonds de Stabilisation et Cor : le passé comme prologue ? qui révélait des informations plutôt surprenantes à propos du Change du Fonds de Stabilisation, une agence quasi gouvernementale qui ne rend compte qu'au Président et au secrétaire du Trésor. Créé après la saisie de l'or de 1933, et financé par les bénéfices du papier découlant de la dévaluation du dollar face à l'or en 1934, le Change du Fonds de Stabilisation est entouré de mystère, et, en tant que domaine exclusif de la branche exécutive, il opère largement en dehors de la surveillance du Congrès. Howe remarquait que des pertes inexpliquées apparaissaient dans les rapports trimestriels du Change du Fonds de Stabilisation par tranche lorsque le prix de l'or montait, tandis que les bénéfices étaient perçus par tranche lorsque le prix de l'or baissait. Ce résultat était curieux parce que le Trésor, à la fois dans ses déclarations publiques et les lettres qu'il rédigeait en réponse aux questions posées, maintenait qu'aucune intervention sur le marché des changes n'était prévue. Comme le faisait remarquer Howe : il ri y avait pas d autres activités évdientes qui puissent expliquer ces pertes. Il concluait que le Change du Fonds de Stabilisation intervenait sur le marché de l'or. 4 ) Une preuve accablante et irréfutable. En décembre 2000, James Turk découvrait qu'il existait une preuve irréfutable à propos de l'intervention du gouvernement américain sur le marché de l'or à partir de ses propres rapports publics. Sans entrer dans les calculs ici, ( vous pouvez en tous les cas les trouver sur le site fgmr.com sous le titre The Smoking Gun ), il suffit de dire que les rapports révélaient une contradiction d'un million d'onces d'or sur une transaction entreprise par le fonds de stabilisation. Et bien que ce fut l'une des plus grandes divergences, cela arrivait chaque mois ! En d'autres termes, contrairement à ce que le
gouvernement américain racontait, il intervenait bien sur le marché de l'or. 5 ) La Fed réécrit thistoire. Après la publication de ces découvertes, James Turk se demanda comment le Trésor pourrait expliquer cette divergence entre l'activité du fonds de stabilisation sur le marché de l'or et ce qu'il avait affirmé auparavant, c'est-à-dire que ni le Trésor américain ni le fonds de stabilisation n'échangeaient de l'or. La réponse fut rapide. En février 2001, la Fed commença à brouiller les pistes, non seulement en supprimant toutes les références au fonds de stabilisation dans son rapport sur les avoirs de réserve américains, mais en revenant également en arrière pour changer les rapports déjà publiés ! Non seulement les chiffres avaient été modifiés, et toutes les références précédemment faites au fonds de stabilisation avaient été éliminées. 6 ) La Fed cafouille. Début 2001, la Fed publiait les minutes des réunions du comité du marché libre de 1995. Non seulement ces minutes étaient vieilles de cinq ans mais elles avaient été également expurgées. Certaines parties des rapports restaient donc secrètes. Mais dans la transcription de la réunion de la Fed du 31 janvier 1995, quelqu'un avait oublié quelques mots très révélateurs à propos du fonds de stabilisation et de son activité avec l'or. Voici ce qui y était écrit : Monsieur Mattingly. Il est clair que ces opérations du fonds de stabilisation sont autorisées. Je ne pense pas quil y ait un problème juridique au niveau de lautorité. Le statut du fonds est rédigé en termes généraux comme « crédit » — il a couvert des choses comme les swaps d or - et il accorde un large pouvoir.
ques centrales sont en train de manipuler à la baisse le cours de l'or. Mais cela n'explique pas pourquoi elles le font. En voici la raison : parce que l'or est une monnaie, il est l'un des critères grâce auquel les devises dans le monde - et les banques centrales qui les gèrent — sont mesurées. Lorsque le taux de change de l'or est bas par rapport au dollar et à l'euro, les banques centrales semblent bien faire leur travail en gardant l'inflation à un niveau bas et la valeur de leurs monnaies fiduciaires à un niveau plus élevé. Il ne fait pas de doute qu'une partie de la motivation des banques centrales a été de conserver les taux de change à des niveaux favorables — en gardant l'or sous-évalué - pour donner ainsi l'impression que leurs monnaies, ainsi qu'elles-mêmes, allaient bien. En ce qui concerne la manipulation de la banque centrale et la pointe dramatique que cela va occasionner sur le cours de l'or, reprenons l'explication du chapitre 8 à propos de la manière dont les banques centrales prêtent leur or aux banques privées qui le vendent ensuite sur le marché libre. Du fait que les « banques de lingots » ont promis de rendre l'or emprunté aux banques centrales, elles sont, de fait, à court d'or. Cela signifie qu'à un moment donné, elles sont obligées d'acheter de l'or pour payer les banques centrales. Elles sont gagnantes quand l'or est bon marché et perdantes, parfois sévèrement, lorsqu'il monte.
La liquidation forcée est en route. Tout ce qui précède, auquel s'ajoute un certain nombre d'autres preuves, prouve que les ban-
James Turk estime que les banques centrales ont prêté au moins 12.000 tonnes, soit environ 385,8 millions d'onces de leur or. C'est presque cinq fois la production mondiale annuelle d'or, pour une valeur d'environ 300 milliards de dollars au cours de fin 2007. Si les « banques lingots » ont emprunté cet or à un prix moyen de 350 $, ou 11,25 $ le gramme, et que l'or atteint 800 $, ou 25,81 $ le gramme, ( laissons l'euro en dehors par souci
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de simplicité ), les « banques lingots » connaissent une perte de 450 $ multipliés par 385,8 millions d'onces ou 161 milliards de dollars. Si les banques empruntent en moyenne à 300 $, 9,64 $ le gramme, elles se retrouvent face à une perte potentielle de 179 milliards de dollars, plus que suffisant pour ruiner certains des joueurs les plus agressifs. Tandis que le coût d'acquisition de l'or commence à augmenter, les « banques lingots » - toutes ont fait le calcul - seront tentées de réduire leurs pertes en couvrant leurs découverts en masse ( c'est-à-dire en rachetant leur or ). Il en résultera une liquidation forcée « classique » au cours de laquelle chacun essaie d'acheter tout de suite, envoyant ainsi le cours de l'or à des sommets.
IV Profiter de l'effondrement du dollar Vous devez choisir de faire confiance à la naturelle stabilité de lor ou bien à lhonnêteté et à l intelligence des membres du gouvernement. Avec tout le respect que je dois à ces messieurs, je vous préviens que tant que le système capitaliste perdure, je vote pour lor. George Bernard Shaw
Jusqu'à présent, nous nous sommes concentrés sur les choses désagréables qui ont des chances de se produire au cours des dix prochaines années. Mais l'objectif réel de ce livre est de montrer que les temps difficiles, crises monétaires comprises, sont dures uniquement quand vous n'y êtes pas préparé. Prenez les bonnes décisions maintenant et les années qui vont suivre, aussi horribles qu'elles soient pour ceux qui ne se sont pas préparés à l'effondrement du dollar, peuvent être parmi les plus intéressantes, les plus productives et même les plus positives de votre vie. Souvenez-vous : lors de la mini-crise des années 70, alors que la plupart des gens souffraient de ce qui semblait être une sombre période de « stagflation », quelques prévoyants ont fait fortune avec l'or, 1 argent, les francs suisses et les réserves de pétrole. Mais ces années étaient simplement un échauffement. Cette fois, les bouleversements et les opportunités seront beaucoup plus importants et les choix beaucoup plus variés, rendant ainsi possible une stratégie adaptée à 128
vos objectifs et à votre tempérament comme un gant. Pourtant, en présentant une large gamme de stratégies solides liées à des actifs, nous mélangeons en quelque sorte les pommes avec les oranges. Alors, avant d'aller plus loin, assurez-vous de bien distinguer argent et investissements, ou, plus précisément entre l'or physique et les investissements liés à l'or. Les pièces de collection, les lingots d'or et l'or numérique ( que nous allons expliquer plus loin ) sont le métal lui-même qui peut être considéré comme de la liquidité ou du cash. En d'autres termes, l'or, sous ces formes, c'est de l'argent que vous pouvez utiliser pour couvrir vos dépenses en attendant que le bon investissement suive.
compagnies minières. Bien choisis, les investissements basés sur l'or monteront non seulement en termes de dollars mais contre l'or luimême vous permettant ainsi de bâtir votre capital. Mais évidemment, ils peuvent également baisser. En d'autres termes, les investissements servent à développer mais pas nécessairement à conserver la richesse, et avec leur potentiel de hausse, se présente aussi le risque de pertes. Au fur et à mesure que vous avancerez dans les chapitres qui suivent, gardez bien cette distinction à l'esprit.
Mais ce type d'argent n'est pas un investissement susceptible de « monter » comme une maison ou une réserve. Au contraire, il va conserver sa valeur tandis que les monnaies fiduciaires vont se déprécier. Tandis que le prix des matières premières comme le pétrole et le blé grimpent en terme de dollars, il restera plus ou moins stable traduit en or. Vous aurez l'impression de gagner de l'argent avec votre or parce que son taux de change avec le dollar augmentera mais en réalité, vous préserverez plus que vous ne développerez votre richesse, conservant votre réserve par rapport à ce que vous devrez acheter pour survivre. Pour dire les choses d'une autre façon ( afin que cette distinction soit aussi claire que possible ), avec l'or physique, vous emmagasinez de la richesse, vous évitez les risques et maintenez la liquidité, plutôt que de tenter de faire fortune. Par ailleurs, les investissements fondés sur l'or comprennent les actions des mines d'or, les dérivés et les pièces rares. Pour leur valeur, ils dépendent du cours de l'or mais aussi, entre autres, du bon fonctionnement des marchés financiers ainsi que de la probité, de la sagesse et des moyens des responsables de ces mêmes 130
131
~ 13 ~ L'or physique
Depuis la nuit des temps, l'un des moyens les plus sûrs de préserver la richesse a été d'acquérir de l'or bien concret, qu'il s'agisse de pièces, de bijoux avec beaucoup de carats, voire des pépites et de les placer en lieu sûr. Aujourd'hui, cette stratégie reste aussi sûre qu'elle l'était auparavant. Mais les choix d'achat et de conservation de l'or présentent des inconvénients qui peuvent les rendre peu pratiques. Certaines alternatives plus intéressantes seront bientôt disponibles ( comme vous le verrez dans le chapitre 19 qui évoque l'or du XXI e siècle ) mais en attendant, vous devez faire avec les moyens traditionnels. Pourtant, malgré le coût qu'il représente, et ses inconvénients, l'or, comme nous l'avons dit, reste un bon placement et nous recommandons à tous nos lecteurs d'en posséder un peu. Voici comment vous aider à sélectionner les alternatives possibles. Les pièces de collection et les lingots Le rôle en déclin de l'or en tant que monnaie a pris fin avec l'ordonnance de confiscation de Roosevelt en 1933. Mais l'intérêt des gens, y compris des Américains, est resté le même. Lorsque les restrictions à propos de la possession d'or ont été abolies en 1974, les monnaies et les raffineurs ont commencé à introduire des pièces et des petites barres qui offraient un moyen d'acheter et de posséder de l or. C'est ce qu'a fait l'Afrique du Sud qui a commencé à fabriquer les pièces d'or Krugerrand en 1967 et à en vendre des millions lors
du chaos monétaire des années 70. Depuis, plusieurs pays importants et de nombreuses fortunes privées sont entrés dans ce circuit et vous pouvez aujourd'hui vous procurer des pièces ou des lingots sur Internet ou par téléphone. Une fois livrés, vous pouvez soit les garder, soit les entreposer en lieu sûr. Les pièces comme la Golden Eagle, la Krugerrand et la Maple Leaf canadienne sont connues comme des « lingots en pièce » parce qu'il s'agit d'or fondu d'une manière familière, mais sans valeur numismatique ou d'une rareté absolue. Elles peuvent avoir ou ne pas avoir de « valeur nominale » c'est-à-dire un montant affiché, et avoir, ou non, un « cours légal » c'est-à-dire être une monnaie nationale officielle. En tout état de cause, leur valeur réelle ne dépend pas de leur rareté ou de leur pays d'origine, mais bien de l'or qu'elles contiennent. En plus de ces pièces, il est aujourd'hui possible de créer une collection qui inclut le Coq français, le Panda chinois et le Philarmonique autrichien, ainsi que des lingots de différentes tailles provenant des banques comme le Crédit Suisse et l'UBS et de fondeurs comme Johnson Matthey. Les pièces et lingots offrent la même attraction : dans les deux cas, il s'agit d'or parfaitement identifiable, facile à acheter, à conserver, et si nécessaire, à vendre ( même si les coûts de transaction sont si élevés qu'ils ne sont pas du tout des véhicules commerciaux ). Ils sont à vous, vous les conservez dans un coffre ou dans une boîte enterrée dans votre jardin, selon ce qui vous semble le plus sûr. Ils ne dépendent d'aucun autre intermédiaire. En bref, ils représentent l'une des meilleures couvertures qui soit pour se protéger des crises financières récurrentes. Voyons maintenant comment élaborer un portefeuille or : 134
Trouver un bon vendeur. À la différence disons, des obligations, les pièces et lingots en or ne s'achètent pas directement à la source. Les Monnaies nationales et les fondeurs vendent leur production à des négociants qui y ajoutent une majoration et les vendent ensuite au public. Comme sur n'importe quel marché, les prix et la qualité du service diffèrent parmi les négociants, donc trouver quelqu'un digne de confiance est une première étape essentielle. Idéalement, il devrait y en avoir plusieurs mais en réalité, les vendeurs d'or sont rares et la plupart des lingots ( aux ÉtatsUnis ) sont achetées en ligne ou par téléphone et livrés par courrier. Mais vérifiez cependant dans l'annuaire et si vous trouvez des vendeurs, allez les voir pour fixer le prix de leur lingot et calculer leurs majorations. Vérifiez ensuite sur Google car dans ce secteur, comme dans les autres, il y a aussi des personnes peu recommandables. Concentrerez-vous sur des vendeurs établis dont la longévité implique qu'ils ont répondu aux exigences de leurs clients. Même parmi les vendeurs, il y a parfois d'énormes différences au niveau des pratiques et de la spécialisation. Certains vendent essentiellement des pièces rares, et proposent des lingots d'avantage par courtoisie, alors que d'autres sont essentiellement des vendeurs de lingots. La qualité du service, elle, peut varier. Alors, cernez bien votre liste en vérifiant que les clients sont contents de leur service. Obtenez le meilleur prix. Une fois que vous avez sélectionné vos vendeurs, visitez leur site et appelez-les. Vous remarquerez que, tandis que chacun augmente le coût de ses pièces et de ses lingots à partir du taux de change journalier actuel, la taille de la commission peut varier.
1
Choisissez le type de lingot qui vous convient. La liste, comme nous l'avons déjà vu, propose des pièces très connues, très populaires qui sont produites par les États-Unis, le Canada, l'Afrique du Sud, des pièces obscures mais fascinantes qui viennent des coins les plus reculés du globe, et des lingots venant de banques et de fondeurs divers. Ils sont classés par taille, du plus petit jusqu'au lingot genre brique de maçon. Tout dépend de vos besoins et de vos objectifs mais gardez bien à l'esprit les points suivants : Le poids. Cela coûte autant de fabriquer une petite pièce qu'une grande, donc les pièces les plus lourdes ont tendance à contenir d'avantage d'or. Les gros lingots en revanche sont typiquement moins chers à fabriquer que les pièces. De ce fait, ils ont tendance à se vendre à la majoration la plus basse possible, suivis par les pièces d'une once et ensuite par les pièces plus petites. Le type de pièce ou de lingot. Les pièces de collection sont faciles à vendre parce qu'elles sont reconnaissables tout de suite et acceptées, à l'inverse des lingots. De toute façon, vous devez faire analyser votre lingot avant de le vendre pour prouver qu'il ne s'agit pas simplement d'un plaqué or. Cette absence de reconnaissance universelle est un inconvénient si vous prévoyez d'acheter et de vendre souvent votre pièce. Mais si vous avez l'intention de la conserver pendant un moment ( ce que vous devriez faire ), vous vous posez moins la question de la vendre. Si l'objectif est d'obtenir le plus d'or possible, alors la réponse est simple: achetez-vous le plus gros lingot possible. Des lingotins de 100 grammes ( à 31,1034 grammes par once ) pèsent un peu plus de trois onces et ils représentent un bon choix, rentable qui plus est.
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Si vous voulez payer un peu plus pour le caractère habituel et l'acceptation des pièces, les versions à une once tendent à proposer la majoration la plus « raisonnable ». Lorsque vous commencerez à chercher des pièces, vous remarquerez aussi que certaines sont plus pures que d'autres. La Philharmonie par exemple, prétend être pure à 99,99% tandis que la Golden Eagle ne l'est qu'à 91,67%. C'est une illusion parce que cela ne fait pas référence à la quantité d'or dans la pièce : elles commencent toutes les deux avec une once pleine. La pureté fait plutôt référence à la quantité des autres métaux - habituellement cuivre ou un autre métal de base - ajoutés pendant le processus de fonte pour rendre les pièces plus dures, et cela afin de mieux résister à l'usure. Ainsi, la Golden Eagle est un peu plus dure et lourde, mais puisque vous prévoyez de mettre vos pièces dans un endroit sûr, et de les laisser, la pureté n'est pas une question importante en soi. Passez votre commande. Une fois que vous savez ce que vous voulez, appelez quelques vendeurs, ou allez sur leur site, et listez leurs prix. S'ils n'ont pas de site, alors confirmez votre commande par téléphone : votre interlocuteur pourra ainsi « verrouiller » le prix au moment de la commande, et vous expliquer les accords spéciaux qui peuvent être mis en place. Peut-être des portefeuilles présélectionnés de pièces d'or pour un prix global, ou avec une légère remise sur quelques pièces en excès, ou encore une expédition gratuite sur les commandes qui dépassent une certaine somme. Assurez-vous d'avoir tous les éléments pour obtenir le meilleur achat. Entreposez votre or. Avec les lingots, il est souvent plus simple d'avoir un vendeur ou bien un dépositaire reconnu qui les conserve pour vous, préservant ainsi la « chaîne de l'intégrité » et rendant les lingots plus faciles à 1
vendre. Les pièces sont plus faciles à stocker. Chaque choix est cependant un peu délicat car les risques ne sont pas toujours visibles, nous en parlerons plus en détails. Si un établissement se charge de garder votre or, assurezvous de comprendre les distinctions suivantes :
vement des lingots d'or spécifiques. Cependant, dans la plupart des accords communs, l'or n'est pas affecté. Cela signifie en réalité que vous prêtez votre argent à la banque ou au négociant qui gère le compte. Comme nous l'avons dit, c'est un mauvais accord, ne le faites pas.
Non Attribué - Attribué. Ce sont les deux méthodes de conservation les plus basiques. Lorsque vous conservez l'or sur une base attribuée, vous continuez à détenir l'or. Il n'y a aucun transfert de titre. Vous déposez les lingots d'or dans le coffre du fiduciaire par accord contractuel selon lequel le même nombre de lingots vous sera remis sur demande. Le contenu du coffre est assuré par un tiers, solide comme le roc ( à vous de vérifier ). Si le coffre est volé ou disparaît lors d'un tremblement de terre, vous récupérerez votre or ou sa valeur équivalente. En retour pour le service, vous paierez des frais annuels de stockage de 1 ou de 2% sur la valeur de votre or.
Les certificats or. Ces certificats sont courants et c'est sans doute le type de réserve le moins bien compris parce qu'en réalité, il ne s'agit pas du tout de réserve. Un certificat de possession d'or est simplement une promesse d'or pour l'avenir. C'est la nature même de n'importe quel certificat. Imaginons, par exemple, que vous déposiez de l'argent dans la banque près de chez vous. Pour prouver la transaction, l'agence vous remet un Certificat de dépôt. Vous ne possédez donc plus l'argent. Vous êtes devenu un créancier ordinaire et non garanti de la banque. Les certificats sur l'or fonctionnent de la même façon. Au lieu de posséder l'or, vous êtes un créancier ordinaire non garanti de la banque, de l'entreprise ou de ceux qui ont frappé la monnaie et qui vous ont délivré le certificat. Tout comme un compte commun non affecté, ça n'est pas du tout la même chose que le fait de posséder de l'or. Alors c'est à éviter !
Lorsque l'or n'est pas affecté, vous laissez votre argent à une banque qui vous promet de vous rendre une certaine quantité d'or sur simple demande, sans préciser sous quelle forme. Vous devenez alors un créancier non garanti de la banque ce qui vous met en danger si la banque - comme ce sera le cas pour beaucoup dans les 10 ans qui viennent - devient insolvable. Si vous louez une société pour garder votre or, il devra être affecté. Trésorerie commune. Il s'agit d'un compte dans lequel votre or est mélangé à celui d'autres personnes ( ce qui est aisé puisque l'or est un bien fongible ). Les économies d'échelle permettent à la société qui offre le compte commun de conserver des honoraires corrects et relativement peu élevés. L'or mélangé peut être affecté et non affecté. Dans le premier cas, les clients du compte détiennent collecti1
Conserver votre or chez vous. Imaginons maintenant qu'au lieu de laisser quelqu'un se charger de votre or, vous avez choisi d'en prendre livraison. Le jour J arrive, et vous vous retrouvez bouche bée devant un carton de pièces ou lingots bien brillants. Alors ? Vous ne pouvez pas les laisser dans un tiroir de votre cuisine. Un bon coffre chez soi semble être une possibilité plus logique, bien que cela avertisse les intrus de l'endroit où se trouve votre trésor et qu'il peut être simplement emporté. Si vous choisissez cette option, assurez-vous de bien cacher votre coffre et ou de le rendre complètement intransportable.
Vous pouvez aussi louer un coffre à la banque pour une somme modique. Il est très rarement l'objet de problèmes. Évidemment, rien n'est absolument garanti, alors prenez une assurance, soit en annexe de votre assurance civile, soit par l'intermédiaire de la banque ellemême. Notez bien que si un gouvernement avide venait à confisquer de nouveau l'or de ses citoyens, votre coffre pourrait être bloqué d'un simple trait de plume. Vous pouvez aussi cacher vos pièces dans un endroit connu de vous seul. L'or ne s'abîme pas, alors vous pouvez ( comme beaucoup ) l'enterrer dans votre jardin. Vous pouvez aussi répartir votre butin dans plusieurs cachettes, en mettre une partie dans un coffre et le reste sous le plancher. Assurez-vous simplement de bien vous souvenir de ce que vous faites ! Et parce que vous ne voulez pas emporter ce secret avec vous dans la tombe, laissez un plan du trésor à votre avocat ou à un ami digne de confiance. Comment vendre. Quand arrive le moment de vendre votre or, inversez le processus. Trouvez le négociant qui a une bonne réputation et qui offre le meilleur prix. Vous pourriez récupérer un peu moins que comptant ( la différence, c'est la façon dont les négociants gagnent de l'argent ) mais si les choses bougent comme nous le pensons, vous n'allez pas ergoter pour quelques dollars.
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L'or dans la terre Les titres miniers
Le moyen le plus lucratif pour tirer profit de la relance de l'or, c'est d'acheter les actions des entreprises qui l'exploitent. Pour des raisons que nous allons vous expliquer, les actions minières ont tendance à prendre de la valeur plus rapidement que l'or lui-même. Comme tous les titres, ils sont faciles à acheter et à vendre. Ils ne nécessitent pas d'entreposage spécifique, ni d'assurance, et ils versent souvent des dividendes, dans certains cas deux ou trois fois le taux des fonds du marché monétaire actuel. C'est le moment idéal pour en avoir parce que, comme l'or lui-même, les titres miniers ont de la valeur parce qu'ils sont rares. Le nombre de mines d'or importantes dans le monde est limité. Et après 4.000 ans de prospection, il y a peu de chance pour que nous en trouvions soudain beaucoup d'autres. Dans le sillage du marché baissier de l'or depuis vingt ans, le secteur des mines est minuscule. En dépit d'un joli retour récent depuis leurs baisses des années 2000, fin 2007 la capitalisation boursière de tous les titres miniers d'or de la planète était d'environ 250 milliards de dollars, moins que la valeur marchande de Microsoft et seulement 3% des valeurs combinées des entreprises qui composent l'indice S&P 500. La apitalisation de Newmont Mining, la plus grande mine d'or au monde, et le seul à figurer dans le S&P 500, n'était que de
23,5 milliards de dollars. Lorsque l'argent commencera réellement à affluer dans ce secteur, nous verrons des mouvements qui nous rappelleront ceux des valeurs Internet des années 1999- Mais, et nous tenons à être très clairs sur ce point, cela ne signifie pas que vous devez acheter un assortiment aléatoire d'actions de mines d'or et les oublier. Comme dans n'importe quel secteur, les mines d'or ont leurs bons et mauvais côtés, des producteurs stables et des résultats aléatoires. Une fois achetées, elles doivent toutes être surveillées. Alors, pour réellement profiter du super marché haussier qui se profile dans ce secteur, vous aurez envie d'élaborer un portefeuille qui convient à vos moyens et à votre nature. Ce chapitre va vous montrer comment, mais d'abord, notez bien ceci : analyser les mines et leurs actions n'est pas simple, et certains des sujets couverts ici sont un peu lourds en jargon minier et comptable. Alors si vous vous sentez un peu perdu, sautez quelques pages et revenez quand vous serez prêt à aller plus loin. Les mines d'or 101 Avant de pouvoir décider si une action précise de mine est un bon investissement, il faut comprendre comment fonctionne ce secteur. Commençons par reculer dans le temps, 3 milliards d'années plus tôt, quand des fragments submicroscopiques d'un élément que nous appelons maintenant or se sont déposés sous forme de sédiments de quartz et de sulfure. Les concentrations étaient de quelques grammes et, à de rares exceptions près, pouvaient atteindre des centaines de grammes par tonne de matériaux environnants. A la longue, les sulfures ont commencé à se décomposer et l'or s'en est échappé. Dans certains cas, il s'est fondu dans les filons qui ont joué un rôle si important dans l'histoire des hommes. 1
Une fois formés, ces filons ont connu plusieurs -orts : certains, soit près de la surface au moment de leur création, ou bien élevés du fait Je l'activité tectonique, sont exposés aux éléments et les minéraux environnants sont éroiés, exposant ainsi l'or à l'air libre. Il se re:rouve souvent lavé dans les lits des rivières :x>ur former les alluvions composés de fragments d'or sous forme de poudre ou de pépites. United States
10% South America
13%
Gold P r o d u c t i o n b y R é g i o n World Gold Council
La plus grosse pépite du monde enregistrée • appelle la Welcome Stranger. Découverte en Australie en 1869, elle pesait 71,04 kilos et mesurait presque 60 cm de long. Le reste de or mondial est enterré dans les profondeurs de la terre jusqu'à ce qu'un mineur entreprenant ou un géologue mette la main dessus. Ciiessous la production d'or par pays : Une fois l'or découvert, il faut parvenir jusq _ a lui et il existe généralement deux manières de s'y prendre à grande échelle. Si l'or est rres de la surface, la solution est une mine à .cl ouvert ; fondamentalement il s'agit de mines gigantesques dans lesquelles les engins de crrassement ramassent le minerai des roches - .a pelle pour le traiter ensuite. S'il est souterrain, les ingénieurs creusent de longs puits qui ; _:vent la veine de minerai. Et ils sont réelle~ent longs. Certaines mines en Afrique du >ud descendent à plus de 5 km sous terre et
les tunnels creusés à l'horizontale à partir de ces puits s'étirent sur des kilomètres alentour. Selon le niveau des capitaux employés, les mineurs des puits d'exploration font éclater les filons d'or avec des pioches ou bien utilisent d'énormes perceuses et beaucoup de dynamite. Les gravats sont amenés à la surface, chargés sur des tapis roulants, ou des wagons, et transportés vers l'usine de transformation sur place. Le minerai extrait est broyé en poudre et mélangé à une solution de cyanure et autres produits chimiques qui s'attachent à de minuscules particules d'or pour former un composant d'or et de cyanure soluble dans l'eau d'où l'or peut être extrait plus tard. Inventé en 1887 en Ecosse, et perfectionné dans les années 60 par le Bureau des Mines américain, la lixiviation en amas a été une avancée considérable dans la technologie minière, et a rendu possible l'extrait de tout l'or, y compris les particules microscopiques à partir d'un tas de minerai. Le traitement sur place donne des barres dorées qui contiennent généralement de 60 à 80% d'or. Elles sont expédiées aux raffineurs qui appliquent des processus comme la Chloration Miller ou le Wohlwill électrolytique pour enlever les impuretés. L'or presque pur qui en résulte est fondu en lingots ( variant de moins de 1 kg à 400 onces ) vendus aux marchands qui, à leur tour, fournissent la bijouterie, l'électronique et les marchés de la monnaie. Il existe des centaines de mines d'or qui opèrent dans le monde à tout moment. Cela va des mines à peine fonctionnelles aux monstres comme la mine de Freeport McMoran's Grasberg en Indonésie qui produit plus de 2 millions d'onces, soit 62 tonnes par an. S'il y a des mines partout sur le globe, les gisements 144
d'or semblent être plus courants dans des endroits comme l'Afrique du Sud ( qui a produit environ un tiers de l'or de surface actuel ) et Amérique du Nord. Analyser les mines Nous avons donc une idée générale du travail des mineurs. Voyons maintenant ce qui les différencie ( ou pas ). Dans cette forêt, il y i. des éléphants et des souris, et beaucoup de ::gres. Voici comment les distinguer : La taille. Les compagnies minières vont de minuscules à colossales, mais nous allons les diviser en 5 groupes et les placer dans 2 grandes catégories. La première catégorie regroupe les sociétés qui produisent de l'or en ce moment même. En d'autres termes, il s'agit d'entreprises appelées aussi majors, moyennes et uniors selon la quantité d'or qu'elles produisent. La seconde catégorie comprend les entreprises qui ne produisent pas : ce sont les sociétés qui explorent et espèrent découvrir de nouveaux gisements d'or et les sociétés de développement dont l'objectif est de transformer les gisements économiques en exploitation de mines. Appelons ces deux groupes des « jeux de propriété ». Les producteurs dor. Les majors sont les grands chefs, ils gèrent d'énormes portefeuilles de mines dans le monde entier et produisent plusieurs millions d'onces chaque année. Ils ont généralement été créés par des équipes de gestion dynamiques qui ont raflé des sociétés plus petites et des propriétés individuelles, et ont fait du bon travail en les fusionnant avec beaucoup d'efficacité. Le plus gros des majors - et sans aucun doute le mieux géré — s'appelle Newmont Mining, qui, au cours de ces dix dernières années, a acquis des opérateurs de taille comme Santa Fe Pacific Gold, Battle Mountain Gold et Normandy Mining, tout en 1
développant ses propriétés existantes pour en faire des mines productives. Il amène ainsi sur le marché environ 5 millions d'onces par an pour une valeur d'environ 4 milliards de dollars. Au moment où ces lignes ont été écrites, le cours était à 800 $ par once, soit 25,80 $ le gramme ( note Jardin des Livres : à ce jour, le cours de l'or est à 1812 $, soit 58,45 $ le gramme ). En général, les majors sont suivis par de nombreux analystes et des gestionnaires de fonds, et largement détenus par des investisseurs. On les trouve régulièrement cités dans les médias à propos du cours de l'or ou des résultats des actions or. A cause cette visibilité, ils sont, comme IBM ou Microsoft, efficaces dans leur business. Cela signifie que toute l'information à disposition du public est rapidement diffusée. Leurs valeurs, à n'importe quel moment, reflètent donc un large consensus d'investisseurs qui ont un savoir-faire. Achetez un titre comme Newmont, Gold Fields ou Harmony et vous pouvez parier que le prix de l'or va plus augmenter que ce que la communauté des investisseurs peut attendre, sans préciser que la société possède des forces inconnues du reste du monde. Dit d'une autre façon, tandis que les majors ont régulièrement la chance de faire une nouvelle découverte, vous n'achetez pas un major en anticipant la hausse de ses actions à partir des résultats de son exploration des nouveaux projets. Vous l'achetez pour son cash-flow et sa capacité de gestion à sortir des rendements attrayants à partir de son capital, et cela grâce à sa compétence et au cours de l'or qui monte. Les sociétés moyennes et les juniors sont des mines établies qui opèrent n'importe où avec une ou plusieurs mines en production. Parce qu'elles sont souvent trop petites ( en termes de capitalisation boursière et d'actions 146
REPRESENTATIVE MID-TIER AND JUNIOR COLD-MINING STOCKS
Company Golden Star Resources Glamis Gold Weridian Gold Eldorado Gold Gotd S&P500
Ticker Symbol
$ Price 1/1/01
$ Price 11/27/07
GSS
0.90
3.16
GLG MDG EGO
1.36 6.27 1.47* 272/oz. 1366
46.12* 36.58' 5.75 806/oz. 1428
% Change 251 2,970 483 291 196 4.5
* Price onfirst day of NYSf listing, February, 2003 *cquifed by GoldCorp, Aprif 17,2007 : icquired by Yamana Gofd, November 7, 2007
en circulation, ou flottantes ) et/ou trop nouvelrs pour attirer l'attention d'un grand nombre ^'analystes, de journalistes ou de gestionnaires ne fonds, elles peuvent apporter une nouvelle rropriété prometteuse sur Internet sans faire c'esbroufe, et générer parfois une vraie belle ; jrprise. Le Glamis Gold basé à Vancouver est un bel exemple : il s'est en effet traîné pendant des années avec un prix de l'action à 2 $. Mais en janvier 2001, sa mine à bas coût à Marigold dans le Nevada a commencé à produire et la communauté des investisseurs a commencé à traiter les chiffres qui en résultaient. Au cours des six années qui ont suivi, ! action de Glamis a grimpé en flèche et dessiné une belle courbe qui partait de 1,50 $ pour atteindre les 40 $. En 2006, il fut racheté par Goldcorp. Ce passage de la petite mine vers la grande est plus courant que vous ne le pensez. Le marché est très étroit, et peu d'analystes prennent la peine de regarder au-delà des majors et des moyennes de premier plan. De la même façon, il y a peu d'investisseurs qui veulent tenter l'aventure sur une affaire à haut risque qu'ils ne comprennent pas ou n'apprécient nas. Il en résulte que les moyennes et les juniors offrent un intéressant mélange de carac:éristiques. Il existe certes des inquiétudes à nropos de la production et des revenus, et fréquemment on entend parler d'un nouveau nrojet prometteur. Mais ils sont souvent né1
gligés par les investisseurs rendant ainsi possible, en creusant un peu, la découverte de joyaux comme le Glamis qui attendait simplement d'être ramassé en l'an 2000. Le tableau qui précède illustre l'argent qui était gagné avec des moyennes et des juniors les plus prospères tandis que l'or passait de 272 $ à 800 $. Imaginez à quoi ressemblera cette liste lorsque l'or aura atteint 2.000 $. La propriété joue. Les sociétés d'exploration et de développement ne sont pas des mineurs au sens technique du terme parce qu'elles ne gèrent pas le fonctionnement des mines. Mais elles espèrent le faire un jour pour devenir riches, tout comme leurs investisseurs. Les explorateurs, comme leur nom l'indique, sont chargés de trouver des gisements qui pourraient devenir, c'est le cas de le dire, des mines d'or. Leurs stratégies d'exploration varient, mais souvent ils se concentrent sur des zones où se trouvent d'autres mines d'or, présumant que les parages ont des chances de contenir d'autres gisements inexplorés. Parfois, ils refont l'analyse d'anciennes mines qui n'ont pas été correctement explorées par Je passé. De toute façon, tout repose sur une géologie correcte. Il y a beaucoup de chantiers d'exploration dans le Nevada, par exemple là où la terre contient maints gisements, et très peu en revanche dans l'Illinois où, jusqu'à présent en tous les cas, personne n'a découvert d'or. De leur côté, les sociétés de développement peuvent très bien avoir une propriété qui indique des traces de minéralisation, et elles espèrent dans ce cas l'exploiter en mine. Elles procèdent à des forages intensifs pour montrer la taille de la ressource ainsi qu'à des études de faisabilité pour déterminer si le minerai peut être rentable. Si les résultats sont effectivement positifs, elles développent la propriété en construisant des routes, en creusant des 1
ouits ou un trou, mettent en place des groupes électrogènes, bref tout le nécessaire pour rendre les ressources exploitables. Ces sociétés d'exploration et de développement sont les tickets de loterie du monde minier et lorsqu'elles réussissent, leurs investisseurs deviennent vraiment très riches. La Francisco Gold, basée au Canada, par exemple, a travaillé dans l'obscurité presque totale pendant plusieurs années à la fin des années 90. Elle exploitait une propriété prometteuse au Mexique. L'équipe était dirigée par une équipé de vétérans qui avait acquis les droits d'exploitation à un prix très bas et avait attiré une somme considérable de capitaux extérieurs. En 1999, l'action de Francisco valait environ 2,50 $, elle n'avait pas de dette et l'or dans le sol valait entre 10 et 15 $ la part. En dehors de la compagnie, les seules personnes informées de la situation étaient celles qui écrivaient des Newsletters dédiées à l'or comme Claude Cormier du Ormetal Report qui disait à tous ceux qui voulaient bien l'écouter que Francisco était la société d'exploitation qu'il préférait entre toutes. Tandis que les résultats de forage mettaient au jour de formidables montants d'or et que la direction amenait la mine plus près encore de l'exploitation, le prix de l'action commença à grimper, mais début 2002, il n'était encore qu'à 3,50 $. La poignée d'investisseurs qui s'étaient jetés à l'eau à ce moment-là n'eurent pas à attendre longtemps pour récupérer leur bénéfice : en mars 2002, Glamis le rachetait à 13 $ l'action.
Cependant, nous avons utilisé billet de loterie pour une raison. Les sociétés d'exploration et de développement dépendent moins du taux de change de l'or qui monte ( ce qui en-
traîne les valeurs des majors, et, dans une grande mesure, les moyennes et les juniors ) que de leur capacité à transformer un lopin de terre brute en mine rentable. Réaliser des bénéfices dans ce segment du marché est une autre histoire : une compréhension de la « macro » dégradation monétaire qui rend l'or si séduisant est moins importante que la capacité à lire et à comprendre les résultats de forage ainsi qu'à juger la capacité de gestion. Nous reviendrons sur ces compétences. Gardez bien à l'esprit que, pour chaque lancement comme celui de Francisco Gold, il existe des centaines de sociétés d'exploration qui, peu importe les compétences de leurs dirigeants, ou la solidité de leurs finances, ne découvriront jamais rien. C'est la réalité pure et dure de l'exploration, alors ne perdez pas de vue les grands risques si vous décidez d'agrandir votre portefeuille en y ajoutant quelques propriétés de ce type. GOLD MINERS: BIG, SMALL, AND IN BETWEEN
Company/ Ticker Symbol 2007 Gold production ounces Proven/probable reserves (mil!, oz.) Annual revenues (S millions) Shares ouîstanding (millions) Marfeet cap (USJ millions) Analyst coverage
Property Play
Mid-tier
Major
Nevsun/NSU.TO
1AMGOLD/IAG
Newmont/NEM
0
1,100,000
5,600.000
0
22
91
0
605
5,660
11S
293
451
244 6
2,530 20
22,850 27
Ail figures as of 11/27/07 Source Company annual reports, Yahoo! Finance
Juger de la qualité des propriétés des mineurs. Dans le domaine de l'exploitation de l'or, comme dans n'importe quel autre secteur, la taille n'est pas tout. Les bénéfices et la valeur du marché, qui sont bien sûr les objectifs ultimes, dépendent des coûts pour produire chaque gramme d'or, ainsi que de la durée des bénéfices engrangés. Pour réellement 150
;omprendre le fonctionnement du mineur, • ous devez évaluer la qualité de ses propriétés, l^ela signifie qu'il faut développer une connais^nce très solide des points suivants : La taille du gisement. Le seul chiffre le plus important à connaître, c'est la quantité d'or eue contient la mine. Mais parce que l'or est dispersé parmi des millions de tonnes de roches souterraines, il n'existe aucun moyen, ivant de fouiller dans le sol, de prédire avec certitude combien il y en a. Le mineur établit _ne estimation de la forme, de l'étendue et de a qualité d'un gisement en effectuant une séné de forages et en analysant ce qu'il remonte. Si les résultats des forages et la construction -éologique indiquent la présence d'un million ze tonnes de minerai, et que chaque tonne ; Dntient une once d'or, alors la société annon- era que les réserves prouvées sont de 1 million i onces. Pour qu'un gisement soit prouvé, le forage doit être étroitement et régulièrement esracé, dans la plupart des cas entre 15 et 23 mètres. Une fois forées, ces propriétés ressemrient à un morceau de gruyère avec des trous de forage soigneusement espacés. Les réserves probables sont un niveau beau: : up plus facile à atteindre : moins de forage et d'avantage de confiance dans la construc:ion géologique. C'est par le niveau du taux ïvec lequel les réserves probables se transforment en réserves avérées au fil du temps que :n peut mesurer utilement l'exactitude du :est d'un mineur. Un taux élevé implique que :« gisement s'adapte parfaitement au modèle ^i llogique conçu pour lui, alors qu'un taux : as implique un gisement irrégulier et impré-Sible qui pourrait produire moins d'or que ce : LU était prévu au départ. La qualité du minerai. Certains corps mirralisés contiennent beaucoup plus d'or que _ -i_itres et une tonne de minerai riche va évi151
demment produire d'avantage d'or qu'une tonne de qualité inférieure. On utilise le terme Calibre et il est habituellement présenté dans le système métrique en grammes d'or par tonne de minerai ( même si quelques mineurs Nord-Américains traditionalistes continuent d'utiliser les onces par tonne ). Aujourd'hui, quelques mines peuvent travailler avec du minerai qui contient moins d'un gramme d'or par tonne, alors que les gisements de la plus haute qualité, comme la mine Red Lake de Goldcorp qui contient environ 65 grammes par tonne, sont à l'évidence beaucoup plus rentables à exploiter.
lorsqu'il calcule le coût au comptant de la production. Les niveaux de production du minerai. !
Est-ce difficile de parvenir au minerai? S'il se trouve à quelques mètres en-dessous des fleurs dans une prairie du coin, alors le coût de création et de fonctionnement d'une mine est considérablement moins élevé que s'il se trouvait à 3-000 mètres sous terre et à des centaines de kilomètres d'une route et de l'électricité. Donc en général, une mine à ciel ouvert dans un endroit accessible coûtera bien moins cher qu'une mine profonde dans l'arrière-pays. Mais, bien sûr, c'est rarement aussi simple. Les mines à ciel ouvert génèrent beaucoup plus de saletés que celles sous terre, réduisant ainsi l'avantage du coût. Et bien sûr, le minerai est rarement juste à la surface. La plupart du temps, la forme du minerai est irrégulière et il conduit à des puits profonds et irréguliers qui nécessitent des travaux coûtant très cher. Un mineur prend ces facteurs en considération
Plus une mine peut produire de minerai chaque jour, Le débit, plus grandes sont les économies d'échelle pour son opérateur et plus bas ^era le prix pour extraire chaque gramme d'or. Ce chiffre dépend à la fois de la géologie de la mine et du capital que le mineur a consacré à la création de sa capacité. Du fait que les mineurs se battent pour réaliser de bons bénéfices, et pas de volume, une mine moyenne traaille à un niveau de production plus bas que ce qu'elle pourrait si tout le matériel possible était utilisé dans le gisement. Autres minéraux. Les minéraux utiles sont narfois mélangés dans le sol alors il arrive que nés rochers qui sont extraits d'une mine d'or contiennent aussi de l'argent, du zinc ou du cuivre. Ils peuvent être extraits et fondus avec l'or, diminuant ainsi le coût au comptant de . extraction de l'or. La mine Agnico-Eagle de Toronto par exemple produit de l'argent, du cuivre et du zinc comme dérivés. Même son nom, Ag Ni Company, Ag pour l'argent et Ni pour nickel, reflète son passé polymétallique. Sans les produits dérivés, son coût au comptant en 2003 était de 250 $ par once d'or ou -,04 $ par gramme. Avec les produits dérivés, le coup a chuté à 155 $ ou 4,98 par gramme n'or. Par ailleurs, la plus grande mine d'argent du monde - Cannington en Australie - est en realité une mine de cuivre qui produit de l'arqent comme produit dérivé. En ajoutant tous es éléments, le débit, la qualité du minerai et ; on accessibilité, vous obtenez le coût de l'extraction. Au niveau bon marché de la gamme, vous avez les opérations comme celles de Goldcorp et la mine souterraine mais de haute qualité Red Lake au nord ouest de l'Ontario à rnviron 140 $ par once ou 4,52 $ le gramme.
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Le coût. En un mot, si l'or vaut 400 $ l'once ou 12,86 $ le gramme, un mineur peut devenir riche en le produisant pour 200 $ l'once ou 6,43 $ le gramme, et faire faillite en le produisant pour 450 $ ou 14,46 $ le gramme. La qualité du minerai est bien sûr la clé de ce calcul mais il y a aussi d'autres éléments qui entrent en ligne de compte, comme par exemple :
À l'autre extrémité de la gamme, vous avez le gisement AngloGold Joël en Afrique du Sud avec des coûts de 345 $ par once ou 11,09 $ par gramme, avec la moyenne pour les principaux producteurs d'or du monde dans la région de 200 $ par once soit 6.45 $ par gramme. Mais notez bien que les coûts de production au comptant représentent une partie de la structure des coûts du mineur. Pour déterminer la rentabilité d'un opérateur, il faut ajouter ses autres dépenses y compris l'administration ( salaires et frais généraux ), l'intérêt et la dévalorisation. Nous expliquerons ces coûts plus loin. Le potentiel d expansion. Il faut des années, et parfois des dizaines d'années pour explorer complètement un corps de minerai riche. Mais cela ne vaut pas la peine de découvrir d'avantage de réserves si le mineur ne peut les exploiter de manière rentable et cela dans un laps de temps raisonnable. Beaucoup de propriétés ont donc plus de minerai que ne pourrait l'indiquer le chiffre avéré et probable, souvent beaucoup plus. L'industrie fait référence à ces gisements espérés avec des termes comme minéralisation non prouvée et probable et réserves indiquées et calculées. Comme ces termes l'impliquent, l'existence du minerai n'a pas été prouvée sans équivoque, même si le chiffre est généralement basé sur un certain niveau de test et de modélisation géologique, et se révèle souvent être exact. Goldcorp par exemple, estime sa minéralisation à 10 millions d'onces. Le chiffre de Newmont atteint presque 91 millions, et certaines mines d'Afrique du Sud ont indiqué des ressources au-delà de 100 millions. Comme vous le verrez dans la prochaine partie, la différence entre surévalué et sous-évalué peut reposer sur ces réserves non encore prouvées. Estimer les réserves. Lorsque vous comprenez la qualité et la taille des propriétés 154
d un mineur, l'étape suivante consiste à bien alculer ce qu'il vaut et à comparer le résultat ivec le prix de l'action actuel. Malheureusement, ce n'est pas une tâche facile parce que les mines d'or ne sont pas comme les autres entreprises. Là où une usine ou un magasin reut être estimé selon les bénéfices et/ou le :ish flow qu'il génère, la valeur d'une propriété minière vient en grande partie de ce qu'elle .Dntient plutôt que de ce qu'elle produit. Les mines en exploitation ont en général beaucoup plus d'or dans le sol qu'elles n'en sortent 5jr une année donnée et, comme vous le savez, avec différents niveaux de potentiel de réserves supplémentaires. Lorsque le cours de l'or change, le marché reévalue la base de ressources d'un mineur, rendant ainsi les actions des mines d'or bien plus volatiles que l'or lui-même. Dans un sens, cne action minière est un dérivé de l'or, c'estn-dire une option sur la future dévalorisation du dollar. Comment calculer la valeur d'un mineur ? Une très bonne méthode nous a été aimablement fournie par William Fleckenstein, extrardinaire vendeur à découvert et haussier éloquent de métaux précieux. En utilisant Xewmont Mining vers 2004 comme exemple, commençons avec les réserves prouvées et prooables de l'entreprise qui, fin 2003, étaient d'environ 88 millions d'onces. Puis divisez la • aleur marchande de l'entreprise début 2004 de 17,4 milliards de dollars par ce chiffre ; vous obtenez 198 $ représentant ce que vous payez par once lorsque vous achetez le titre. Ajoutez ensuite le coût de la production au comptant d'environ 200 $ l'once et vous payez, en réalité 398 $ l'once pour l'or que Xewmont a des chances de produire. Ajoutez cela ses coûts autres que des espèces ( les salaires, la dévalorisation, coûts d'exploration ) ce 60 $ par once et votre coût monte à 458 $. 1
Avec l'or à 415 $ l'once, ce n'est pas une affaire spécialement convaincante pour l'instant.
avez estimé les réserves d'une mine, tenez compte des autres facteurs qui jouent un rôle sur la valeur de ses gisements d'or. Citons par exemple :
CALCULATING THE 2004 VALUE OF NEWMONT'S GOLD Proven and probable reserves Proven and probable reserves (million ounces) Market value of outstanding shares at 12/31 /03 (S billions) Market value of proven and probable reserves, S/02. Cash mining costs, S/oz. Noncasb costs, $/oz. Shareholdere' cost per ounce of proven and probable reserves, S/oz.
88.0 17.4 198 200 60 458
Total gold in the ground Proven and probable reserves (million ounces) Mineralization (million ounces) Total gold in the ground (million ounces) Market value of gold in the ground, S/oz. Cash mining cost, S/oz. Noncash costs, S/oz. Shareholders' cost per ounce of proven and probable reserves, S/oz.
88.0 55.0 143 122 200 60 382
Source: Newmont annual report, Yahoo! Finance Calcul de la valeur de l'or de la Newmont. Réserves avérées et probables - Réserves avérées et probables ( millions d'onces ) - Valeur marchande des actions en circulation au 31 décembre 2003 Valeur marchande des réserves avérées et probables - Coût d'exploitation minière comptant - Coûts hors cash - Coût pour les actionnaires par once de réserves avérées et probables - Total de l'or dans le sol - Réserves avérées et probables ( millions d'onces ) Minéralisation ( millions d'onces ) - Quantité totale d'or dans le sol ( millions d'onces ) - Valeur marchande de l'or dans le solvabilité Coûts miniers en liquidité - Coûts hors cash - Coût pour les actionnaires par once de réserves avérées et probables.
Mais souvenez-vous que les réserves prouvées et probables ne sont pas tout ce que vous gagnez avec une mine d'or. En plus de ces 88 millions d'onces qui sont presque certainement là, Newmont a aussi 55 millions d'onces de minéralisation qui pourraient un jour basculer dans la catégorie qui a fait ses preuves. Ajoutez-les donc aux 88 millions et vous obtenez un total de 143 millions d'onces. Supposez ensuite que chaque gramme coûte 200 $ à extraire et ajoutez-les aux coûts autres qu'en espèces de 60 $ par gramme, et le coût par gramme de l'action Newmont chute à 382 $. Conclusion : à son prix de fin 2003, cette action était une affaire avec l'or à 415 $ le gramme, et une bonne affaire si vous admettiez que l'or allait encore monter. Autres considérations. Une fois que vous 156
Pays à risque. Si un mineur possède une propriété dans un pays politiquement instable, sa production est moins sûre et donc par conséquent, moins précieuse que celle d'une mine qui se trouve par exemple en Amérique du Nord. C'est pour cela que les titres miniers américains et canadiens ont tendance à s échanger à des multiples de revenus, de cash rlow et de réserves plus élevées que ce qui se passe avec ceux d'Afrique du Sud ou d'Amérique Latine. Dans le cas des sociétés qui possèdent un nombre limité de propriétés, la localisation est donc à surveiller de près. Type de mine. Pas pour accabler l'Afrique _u Sud, mais ses gisements très profonds présentent quelques défis techniques incroyables. Qu'un puits à 3.000 mètres s'effondre et vous r.e verrez pas la moindre trace d'or pendant un ron moment. Les mines à ciel ouvert comme celle de Grasberg du géant Freeport sont en général plus stables puisqu'elles se trouvent en surface mais elles ne sont cependant pas à . abri d'un cas de force majeure. Une pluie torrentielle par exemple peut provoquer l'effondrement des parois de la fosse. L'ingénierie, ruelle soit en surface ou sous terre, a ses limires et l'exploitation minière est un métier dangereux qui présente des risques bien réels et rarfois mortels. En résumé, il est difficile de généraliser sur les types de mines qui présenrent plus ou moins de risques, mais il est tou)urs utile de connaître tous les aspects d'une exploitation de mine à ciel ouvert par rapport i. un forage profond. Diversification. Posséder une seule mine ~portante est une manière agréable et relativement simple de faire fortune... tant que tout 1
se passe bien. Les investisseurs de Agnico-Eagle en ont fait la dure expérience en 2003 lorsque un effondrement dans la mine LaRonde, leur produit vedette, a conduit à une réduction de la production pendant plusieurs mois. Cette interruption soudaine de ce qui avait été un flux constant de bénéfices a effrayé les investisseurs de Agnico-Eagle qui ont perdu 40% du prix de leurs actions après l'effondrement. Leçon : un portefeuille de mines dans différents endroits est moins sujet aux perturbations, qu'elles soient d'ordre opérationnel ou politique, qu'une seule et importante propriété. Newmont, à l'inverse, possède des propriétés principales sur les quatre continents et une cinquième est en cours d'acquisition.
recherche menée sur Google pour L'or de Newmont dans lenvironnement faisait apparaître à l'époque des dizaines d'entrées avec des titres comme Le PDG de Newmont évite les attaques liées à lenvironnement pendant une assemblée des actionnaires ; Des paysans péruviens en guerre contre la mine d or de Newmont ; et Las Vegas Sun : des défenseurs de lenvironnement tentent de bloquer la mine dor de Newmont. Pour résumer, la localisation d'une mine limite souvent son propriétaire s'il veut la développer et l'exploiter. Comprendre réellement les atouts d'un mineur signifie savoir comment les lois environnementales et leur interprétation affectent ses principales propriétés. Là encore, la diversification est un énorme avantage parce qu'elle réduit l'impact de ce type de soucis éventuels.
Questions environnementales. Le lavage au cyanure a été une bénédiction du ciel pour les mineurs rendant possible l'extraction de quantités même microscopiques d'or à partir de minerai qui, il y a quelques années encore, se serait révélée vaine. Mais le cyanure est un poison et, même si en général le bilan environnemental de l'industrie minière est bon, le résultat de pratiques minières bâclées s'est révélé dévastateur dans certains cas de haut niveau. Les inquiétudes à propos des risques liés à l'environnement génèrent donc des conflits entre les opérateurs miniers, les habitants et les gouvernements. Cela génère en retour une augmentation des coûts, une diminution de la production et le blocage du développement de propriétés autrement prometteuses. Le bilan environnemental d'une société et les relations qu'elle entretient avec ses voisins sont donc essentiels !
Le nouveau pipeline de la mine. Un éminent historien a établi un parallèle entre l'or et la drogue, qui, tout au long de l'histoire, a conduit ceux qui étaient accros à faire des choses à la fois extraordinaires et épouvantables. Alors élargissons un peu le champ de cette analogie et notez bien que, dans un certain sens, les mineurs sont en effet comme des fabricants de drogues. Comme Merck et Pfizer qui développent constamment et testent de nouveaux composés, les mineurs explorent sans cesse, évaluent et amènent de nouvelles propriétés. L'exemple de Glamis, une nouvelle mine très importante, tout comme un médicament vedette, peut être la clé de l'émergence d'un junior. Ou bien elle peut permettre à un major de remplir ses réserves. Mais l'inverse est également vrai : tout comme une société pharmaceutique dont l'action baisse lorsqu'un médicament prometteur échoue dans les essais cliniques, une société minière souffre lorsqu'une nouvelle mine ne fonctionne pas comme prévu. Meridian, la société milieu de çamme pleine d'avenir par exemple a vu son action chuter d'environ 50% début 2003
Ces risques sont précisés dans le rapport annuel américain sur l'activité des entreprises sous la rubrique Litiges et Questions environnementales. Mais cela vaut la peine de regarder au-delà des documents des entreprises. Une 158
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( lorsque le cours de l'or montait ) après que des manifestations locales l'aient obligée à stopper le développement de sa prometteuse propriété d'Esquel en Argentine. Lorsque le forage d'un mineur révèle quelque chose de valeur, ou lorsque les résultats ne donnent rien, ce qui est tout aussi important, cela déclenche des résultats. Ces nouveautés, comme les détails d'un test clinique de médicament, peuvent être difficiles à décoder mais sont des indices potentiellement importants pour l'avenir. La politique des revenus Maintenant que vous avez un aperçu de l'aspect physique d'une exploitation minière, voyons son aspect financier. C'est-à-dire comment le mineur va chercher le capital et comment il l'utilise pour construire et gérer son portefeuille de mines. Il existe plusieurs façons pour un mineur de transformer le métal en argent sonnant et trébuchant, et ses choix en disent long à propos de sa philosophie de gestion et de ses perspectives dans le marché haussier de l'or. Ici, l'industrie peut se diviser en trois camps principaux : Ce qui est verrouillé. Les fabricants de bijoux et les entreprises d'électronique qui utilisent de l'or savent à peu près de quelle quantité ils auront besoin sur l'année à venir. Ce qu'ils ignorent en revanche, c'est le prix futur de l'or. Si les prix flambent, leurs coûts peuvent atteindre des niveaux qui rendent impossible la vente de leurs produits en réalisant des bénéfices. Ils voudront alors payer un peu plus pour verrouiller leurs approvisionnements or. Les mineurs ont le problème inverse. Ils savent ce qu'ils vont produire sur l'année à venir et à quel prix, mais ils craignent une baisse des cours qui anéantirait leurs marges. Les dif160
férents intervenants sur le marché de l'or signent souvent des accords dans lesquels ils acceptent d'acheter ou de vendre une quantité bien précise d'or, et cela à un prix fixé des mois, voire des années, à l'avance. C'est ce qu'on appelle protection ( comme pour protéger ses investissements ) et pour un mineur, cela bloque un bénéfice, au prix d'un renoncement à certains gains si l'or venait à monter brusquement. Cela n'a rien de déraisonnable de prime abord, et c'est tout à fait astucieux lorsque le cours de l'or dégringole, comme cela s'est passé à la fin des années 90. Du fait que le prix à terme de l'or est toujours plus élevé que le prix au comptant ( une configuration qui s'appelle report ), une mine qui protège sa production récoltera un prix moyen plus élevé que ses concurrents dans un milieu où le cours de l'or est plat, ou en chute, mais gagnera moins qu'eux qui ne sont pas protégés si l'or augmente plus que le report. Au début, la protection était - et elle l'est toujours pour la plupart des mineurs - comme nous l'avons décrit : un outil logique, apparemment inoffensif, pour bloquer les bénéfices et éviter le risque de fluctuations sauvages. Mais, au cours de ces dernières années, cer:iins des principaux opérateurs en couverture, Barrick en tête, ont commencé à considérer .eurs livres de couverture comme s'il s'agissait r une ligne de crédit, vendant aujourd'hui leur rroduction future et utilisant les sommes recueillies pour développer de nouvelles mines - générer des intérêts sur les revenus. À son -pogée, cet effet de levier hors bilan était très elevé. Fin 2002, le portefeuille de couverture : 7 Barrick de 24 millions d'onces était équivaent à plus d'un cinquième de la production - : ndiale annuelle d'or.
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Les couvertures de Barrick sont connues comme étant des livraisons différées ce qui signifie que l'obligation de livraison qu'elles ont peut être différée. Disons par exemple, que Barrick s'est engagé à fournir un million d'onces à 340 $, ou 10,93 $ le gramme, mais le cours au comptant monte à 375 $ ou 12,06 $ le gramme. Selon les conditions de sa couverture différée, Barrick peut simplement vendre l'or qu'il était prêt à livrer sous les 340 $ du contrat directement dans le marché pour 375 $. Son obligation de livrer l'or à 340 $ est repoussée à plus tard, le seul inconvénient étant un déclin sur la valeur du prix du marché de son livre de couvertures, une entrée hors bilan qui n'a pas d'incidence sur les bénéfices. En revanche, son compte de résultat affiche un gros bénéfice de ses ventes d'or sur le marché au comptant. A cette échelle, la couverture a rapporté à Barrick, selon ses propres calculs, près de 2 milliards de dollars supplémentaires dans les années 90. Mais une bonne partie de ce bénéfice a été restitué ces dernières années sous forme d'or récupéré. De toute façon, une couverture qui s'étend sur plus d'un an ( et Barrick dépasse plus de 10 ans dans certains cas ) n'est plus une couverture. Il s'agit en réalité d'emprunt et il devrait être analysé comme n'importe quelle autre dette sur le bilan de la société. Vus sous cet angle, les bénéfices de couverture de Barrick affichaient un prix élevé sous forme d'obligations pour fournir des millions d'onces d'or à des taux de change. Selon nous, ils auront de bonne chances d'être bien en-dessous des futurs niveaux au comptant. Sous la pression venue des banquiers terrifiés par les passifs croissants de l'entreprise ( ou peut-être parce qu'elle perdait le contrôle lors d'une action intentée par le marchand d'or Blanchard, alléguant des manipulations du marché de l'or ), Barrick jeta l'éponge fin 162
2003, annonçant la fin de son programme de couverture. A la fin de l'année, ses comptes de couverture étaient passés de 24 millions d'onces à 15,5 millions. Pour résumer, la couverture - sur une echelle modeste et avec une perspective de 6 à 12 mois - peut être une initiative intelligente lorsque l'or dégringole, mais imprudente lorsqu'il augmente. Et, du fait que nous nous attendons à ce que l'or ne se contente pas de monter doucement, mais de grimper très haut, il vaut mieux éviter les protections. Ce qui ri est pas couvert. Ces mineurs raffinent l'or et le vendent, quelle que soit l'offre sur le marché. Bien sûr, lorsque l'or est bas, ils ne font pas aussi bien que leurs concurrents cui sont couverts ; et à l'inverse, lorsque le niveau est élevé, ils font mieux. Le plus gros des majors non couverts, et le plus virulent, est Newmont. Après avoir acheté en 2002 le major australien Normandy — avec aussi une nonne couverture - , Newmont avait la possib :lité de répondre à ses idéaux et c'est ce qu'il rit en éliminant ses 9 millions d'onces hérités -nr son compte de couverture en 18 mois à un . ût de presque 200 millions de dollars. En d autres termes, si Normandy n'avait pas été : iuvert, Newmont aurait généré 200 millions de dollars supplémentaires sur ses ventes d'or. Les détenteurs. La troisième méthode la tr.us offensive pour transformer l'or en espèces, c est de ne rien faire du tout, en gardant un peu de la production d'or de chaque année, lela a pour résultat de faire un pari bien plus important sur l'or face au dollar. Et nous pensons ( vous ne serez pas surpris ) que c'est une stratégie brillante. Les deux plus gros détenteurs sont Goldcorp et Iamgold. Le 30 septembre 2003 par exemple, Goldcorp détenait 156.730 onces, soit environ 30% de plus que .i. Banque du Canada. A la fin de l'année, il 1
vendit son magot, déclara un gros montant de dividendes en espèces et commença à accumuler à nouveau de l'or. Nous adorons ce genre de gestionnaires !
d'un simple trait de plume. Chacune de ces stratégies a ses avantages et elles sont employées, seule ou combinées à d'autres, par des mines très bien gérées.
La force du levier. Voyons maintenant la relation entre les bénéfices d'une société et le taux de change de l'or. En d'autres termes, combien de bénéfices supplémentaires génère un mineur lorsque l'or augmente de X et à quel genre de risques s'expose-t-il pour les atteindre ? Le terme général de ce concept s'appelle Effet de levier et il peut revêtir plusieurs aspects :
Les différences ressortent sur les bilans des mines où les effets de levier financiers amènent beaucoup de dette en relation avec le capital qu'elles ont acquis par d'autres moyens. Cela affecte aussi leurs comptes de résultat : :1s gagnent moins, à cause du coût de leurs intérêts mais déploient ce qui reste sur moins d'actions.
L'effet de levier financier. Valoriser une mine d'or, c'est comme construire une usine dans le sens où la première des décisions à prendre, et aussi la plus importante, est de savoir comment, et sous quelles conditions, obtenir le capital nécessaire. Vous pouvez par exemple emprunter une partie de monnaie nationale ce qui vous impose des coûts d'intérêt continus, mais vous permet de garder le bénéfice que vous générez. Vous pouvez, comme Barrick, utiliser le financement de tor en empruntant en échange, et vendre votre production à l'avance. De la même façon, vous pouvez contracter pour une redevance nette en acceptant de verser à vos financiers un pourcentage du revenu de la mine. Vous pouvez émettre des actions, ce qui signifie que vous vendez une partie de l'entreprise à des investisseurs extérieurs, soit privés, soit en émettant des actions publiques. Cela évite des taux d'intérêt élevés, mais cela veut aussi dire que vous partagez les bénéfices à venir ainsi qu'un contrôle possible avec vos nouveaux copropriétaires. Ou bien, vous pouvez générer le cash requis à partir de vos opérations courantes qui ne présentent aucun des inconvénients de la dette ou de l'action, mais peut se révéler lent parce que vous ne vous débarrassez sans doute pas de l'argent que vous pourriez lever à l'extérieur 164
Pourquoi devriez-vous vous soucier du bilan d'une société minière ? Parce que cela affecte le profil de risque de la mine ainsi que ;es bénéfices et sa valeur sur le marché. Lors de périodes difficiles qui se définissent ( par rapport à nos objectifs ) par un cours de l'or en c:eclin, les bénéfices miniers baissent et un rroducteur avec trop de dette pourrait avoir _d mal à payer le coût de ses intérêts. Dans ces cas, les créditeurs du producteur ont le pouvoir de s'emparer de l'entreprise et de faire ie nécessaire pour récupérer leur argent, y compris de laisser les actionnaires les poches vides. Les entreprises sans endettement n'ont pas ce problème. Leurs actionnaires ne sont peutêtre pas dans ce cas-là lorsque l'or chute, évidemment, mais la survie de l'entreprise n'est ras menacée par des créanciers en colère. Les mineurs couverts ont tout de même tendance _ surpasser leurs concurrents qui ne le sont pas cans les marchés en baisse. Lorsque l'or augmente par ailleurs, le levier financier ( c'est-àc.re une bonne partie de la dette sur la monnaie fiduciaire ) peut être un plus, parce que le : ids de la dette - libellé dans une monnaie rn dépréciation - diminue. Les augmentations : nt donc plus rapides au niveau des bénéfi. rS, il y a moins d'inquiétude au niveau des 1
frais des intérêts et plus d'enthousiasme de la part des investisseurs pour l'action. Levier d'exploitation. Les mines à bas coût se révèlent généralement plus rentables et moins risquées si le prix de l'or chute. Leurs propriétaires sont généralement considérés comme les vedettes de l'industrie et ils ont une valeur marchande plus élevée. Mais lorsque l'or est en hausse, les mines à coût élevé présentent un avantage. Puisque au départ leurs marges bénéficiaires sont relativement étroites, un taux de change de l'or en augmentation leur donne un plus gros pourcentage que celui de leurs voisines à bas coût. Imaginons deux mines qui produisent toutes deux un million d'onces par an. La compagnie A productrice à bas coût, qui peut amener l'or sur le marché pour 150 $ l'once, gagne 250 $ par once, ou 250 millions de dollars, lorsque l'or est à 400 $ par once ou 12,86 $ le gramme. Si l'or monte à 500 $ par once, ou 16,08 $ le gramme, ses gains augmentent de 100 millions de dollars, soit 40%. Le coût de la compagnie B, lui, est de 350 $ par once, ou 11,25 $ le gramme, ce qui signifie qu'elle ne gagne que 50 millions de dollars lorsque l'or est à 400 dollars, mais 150 millions lorsque l'or monte à 500 dollars, soit un gain de 300%. Les investisseurs rémunèrent généralement un pourcentage sur les gains. Dans notre exemple, il y a donc des chances que l'action de la compagnie B se surpasse. Contrairement à la question de la couverture, nous ne prenons pas de position ferme sur le levier d'exploitation. Quant à savoir si le gain potentiel vaut le risque supplémentaire, c'est à chaque investisseur d'en décider. Le levier de devises. Les producteurs d'or opèrent dans différentes parties du monde et utilisent donc différentes devises. Leurs coûts d'opération - la main d'œuvre, l'intérêt et les 166
équipements — deviennent plus ou moins coûteux selon la valeur de la monnaie du pays. Imaginons par exemple le cas d'un mineur en Afrique du Sud qui paie ses ouvriers en rands. Lorsque le rand est plus fort que l'or, les coûts du mineur sud-africain montent par rapport iu prix qu'il récupère pour son or, et cela diminue donc ses bénéfices. Pendant une bonne partie des années 90, le dollar en hausse a été un avantage pour les mineurs étrangers puisqu'il diminuait leurs coûts du point de vue de la principale monnaie mondiale. Aujourd'hui, le processus s'inverse. Pour mieux comprendre ce qui se passe, disons que lor augmente de 50% par rapport au dollar mais le rand, étant la monnaie d'un pays pro_acteur, prend 25% de valeur par rapport au : jllar. L'or n'a effectivement augmenté que de 25% pour les mineurs d'Afrique du Sud, un : li bénéfice, mais la moitié seulement du bénéfice venait d'un mineur basé aux États-Unis qui récupère la totalité des 50% puisque l'or -jgmente en relation avec le matériel qu'il _;hète et les salaires qu'il paie. Le levier de lor. Un mineur comme Gold. rp qui non seulement ne protège pas mais - .cumule de l'or à la place du cash, est profonir.ment affecté par les changements du cours _r l'or. Cela signifie qu'il a un haut niveau de : :er de l'or. Celui qui met en place une courrture active par ailleurs a verrouillé son prix :r vente, et ne se préoccupe pas beaucoup de - sur le court terme. Pour prendre un exemple extrême, le mineur australien Sons of awalia a vendu à terme non seulement sa : • duction à venir de l'année mais toute sa réserve de base, soit environ 7 années. A moins :t découvrir encore de l'or, pour les 7 années m van tes, la société ne portait que le nom de _ me d'or, et elle affichait un flux de revenus 1
qui n'avait pas de lien avec le taux de change à venir de l'or. Elle déposa le bilan en 2004. Qualité de la gestion. Lorsque vous achetez des actions auprès d'un producteur d'or, vous achetez bien évidemment ses réserves et tout ce dont nous avons déjà parlé. Mais vous achetez également une équipe de direction. Et rien, même pas l'or trouvé en sous-sol, n'est aussi important sur le long terme parce qu'une bonne direction se traduit par des décisions judicieuses. Pour les compagnies minières, cela signifie un fonctionnement efficace des mines existantes, des stratégies de financement et d'exploration qui allient la bonne dose de prudence et d'opportunisme ainsi qu'une communication efficace avec les actionnaires et Wall Street. Cela veut aussi dire acquérir d'avantages de réserves à bas coût à des prix attractifs ce qui n'est pas simple car pratiquement tous les autres mineurs tentent de faire la même chose. Pourtant, certaines équipes de direction peuvent le faire de façon systématique. Cela se traduit par une croissance de leur compagnie et le revenu qui va chez les investisseurs augmente plus vite que pour l'industrie, dans sa totalité. Vous voudrez bien évidemment vous trouver du même côté que ces gens-là. Comment les identifier ? Commencez d'abord par leurs résultats. Évidemment, le succès passé n'est pas une garantie pour les résultats à venir mais si une direction a constamment enrichi ses investisseurs, alors il semble raisonnable d'assumer qu'elle va continuer. Comme c'est le cas pour beaucoup d'autres points positifs, Newmont est un bon exemple qui illustre notre propos. En 1997, tandis que la baisse de l'or donnait de jolies réserves bon marché, Newmont a commencé à engloutir d'autres opérateurs de haute qualité comme 168
Santa Fe Pacific Gold, Battle Mountain Gold, Normandy et Franco-Nevada. En 2002, il était le plus gros producteur d'or du monde mais, et c'est important de le souligner, il y était parvenu sans surendettement. Début 2004, sa dette pesait moins d'un quart de son capital total, tandis que sa capitalisation boursière était d'environ trois fois son niveau de 2000. Le récent succès de Newmont est dû en Donne partie à son président précédent Pierre Lassonde qui rejoignit l'entreprise après son départ de Franco-Nevada qu'il avait aidé à construire, puis à fusionner avec Newmont en 2000. En se fondant sur son travail chez Franco-Nevada et à son poste chez Newmont, Lassonde est généralement considéré comme l'un des dirigeants les plus intelligents, voire le meilleur du secteur minier. Cela ne fait aucun doute qu'une bonne partie de l'actuelle valeur marchande de Newmont repose sur les investisseurs qui parient sur une continuation de la politique de Lassonde. Pour analyser les équipes de direction chez les autres miniers, voyons de plus près leurs critères : Inexpérience. Qu'ont-ils fait auparavant qui s : it applicable aux mines d'or ? Diplômes c ingénieur, positions de dirigeants dans l'inrastrie, contacts dans le monde financier, tous : int utiles. Mais gardez à l'esprit que les grands mineurs ne sont pas forcément de très bons PDGs. Lorsque quelqu'un passe d'un ni• eau à un autre, il est considéré avec scepti.sme jusqu'à ce qu'il ait fait ses preuves. Longévité et stabilité. Depuis combien de -rmps ces personnes occupent-elles leur poste i-rtuel ? Évidemment, un long mandat cou- r.né de succès est rassurant et de nombreux : r angements sont sujet à caution.
1
Résultats récents. Leurs décisions ont-elles porté leurs fruits ? Le prix des actions en augmentation par rapport à leurs concurrents est probablement la seule chose que la plupart des gens regardent pour évaluer la direction d'une compagnie et dans beaucoup de cas, cela suffit. Des plans raisonnables. Leurs plans actuels vous semblent-ils raisonnables d'après votre connaissance du marché et les stratégies des autres compagnies bien gérées ? Une bonne gestion d entreprise. Après les excès des années 90, les pratiques de gestion sont à juste titre sous le feu des projecteurs. Prenez en considération les points suivants : — Est-ce que les comités qui élisent les membres du conseil, et gèrent la rémunération des dirigeants, sont indépendants, c'est-à-dire qu'ils n'ont pas de compte à rendre à la direction ? Ils devraient l'être, pour assurer leur capacité à attirer des gens qui feront plus que juste approuver sans discuter les décisions de la direction. — Est-ce que les rémunérations des dirigeants sont cohérentes avec le reste de l'industrie ? Les dirigeants qui se surpayent est un acte, comme nous l'avons appris si douloureusement ces dernières années, un énorme signal d'alerte. Les bons dirigeants gagnent beaucoup d'argent uniquement lorsque leurs actionnaires en gagnent aussi. — Est-ce que beaucoup de personnes en interne possèdent des actions ? Vous êtes plus riche avec des compagnies dans lesquelles les dirigeants sont aussi de gros actionnaires ( comme Newmont, fin 2003, Lassonde et plusieurs autres dirigeants possédaient 15 millions d'actions). Un diri1
geant, qui est aussi un actionnaire important, risque sa fortune personnelle à côté de vous et aura le même objectif que vous, un prix de l'action plus élevé. — Est-ce que les commissaires aux comptes sont aussi des consultants ? Les comptables qui examinent les comptes d'une entreprise ne devraient pas être payés pour faire autre chose. Cela génère trop de conflits d'intérêt. La gouvernance d'entreprise est une question toujours en évolution qui est beaucoup trop compliquée pour être complètement couverte ici. Mais elle est importante parce ; a une bonne gouvernance génère de bons réaltats et que Wall Street en est bien confient maintenant. Acquéreur ou acquis ? Une mine d'or est t ujours un mélange bouillonnant de fusions et d'acquisitions ; mais récemment le rythme > est accéléré. Pourquoi ? En grande partie du tait de l'objectif relativement étroit de la com-unauté des investissements dans l'or. Les -.édias tendent à citer la même poignée de -ajors et les gestionnaires financiers en possèdent en plus grande proportion que les plus retits joueurs. Le marché accorde donc une -leur plus grande aux réserves des majors, ce : ai est une autre façon de dire que le capital est moins cher pour les majors que pour les juniors et les moyennes. L'accès à ce capital bon marché permet aux -.aiors de se développer en raflant les réserves tri mineurs plus petits. Une fois qu'elles sont T.sionnées dans le portefeuille d'un major, ces reserves sont estimées par le marché selon la plus haute valeur marchande de l'once du ma:r. Cela rend ces acquisitions rentables en - outant d'avantage aux bénéfices que ce qu'ils :DÛtent.
Les majors peuvent laisser les compagnies plus petites faire le travail risqué de l'exploration puis plonger et les acheter une fois que leurs propriétés sont manifestement intéressantes. RECENT GOLD-MINING M ERG ERS/ACQUISITIONS Deal value ($ millions)
Year
Buyer
Target
2000 2000 2000 2000 2000 . 2000 2001 2001 200I 2002 2002 2003 2003 2003 2003 2004 2006 2006 2006 2007
Gold Fields AngloGold Barrick AngloGold Newmont Franco-Nevada Goldfields Barrick Goldfields Placer Dome Newmont Placer Dome Harmony AngloGold Kinross Goldcorp Glamis Barrick Goldcorp Yamana
Damang Morila Pangea Geita Battle Mountain Euro-Nevada Delta Gold Homestake WMC Gold AurionGold Franco-Nevada and Normandy EAGM ARMGold Ashanti Echo Bay and TVX Wheaton River Western Silver Placer Dome Glamis Meridian
50 170 190 300 600 1,200 500 2,300 520 790 4,350 290 900 1,130 1,400 2,650 1,200 10,400 9,500 3.560
Récentes fusions/acquisitions de mines d'or
En d'autres termes, il vaut mieux être plus gros, ce qui explique le mouvement constant de fusions récentes parmi les majors. Ce tableau répertorie quelques uns des faits marquants les plus récents. Pour les investisseurs, voici trois points d'intérêt : - Les avantages des majors sont réels et vont le rester probablement pendant un certain temps ce qui leur offre des perspectives de croissance incroyablement plus intéressantes que ce que vous pourriez attendre de sociétés de pointe dans une industrie en pleine maturité. C'est tout particulièrement vrai pour les majors capitalisées et conservatrices qui ont d'énormes capacités d'emprunt si elles décidaient de s'en servir. Alors ne soyez pas surpris quand 172
l'un de vos majors, acheté à cause de son bilan solide comme le roc, déclenche soudain un effet de levier pour procéder à une énorme acquisition. Ce type de création d'empire survient dans chaque marché haussier tandis que les dirigeants commencent à se concentrer sur leur héritage plutôt que de surveiller les détails ordinaires de leurs journées de travail. Votre portefeuille traditionnel peut se transformer en quelque chose de beaucoup plus offensif d'un simple coup de crayon. Soyez prudent. — Quand une mine junior se développe et que sa visibilité augmente, attendezvous à ce que sa valeur marchande monte plus vite que sa production d'or. Cela vient du nombre croissant de personnes qui veulent acheter dû au fait que ses succès attirent l'attention des médias et des investisseurs. La capacité d'une petite compagnie à se développer par le biais d'acquisitions est importante. Pour mieux juger, commençons par regarder ses finances. A-t-elle déjà beaucoup de dettes ( qu'il s'agisse de crédits bancaires ou d'une couverture sur l'or ) ce qui compliquerait encore d'avantage les choses si elle en contractait une nouvelle ? Sa capacité à acheter d'autres biens est alors limitée. Ou bien est-elle sans endettement, ce qui signifie qu'elle dispose de beaucoup de capital ? A-t-elle des propriétés stratégiques ? Un mineur australien qui achète une mine en Amérique du Sud pourrait trop diluer sa gestion alors qu'un mineur canadien qui achète une propriété à côté de ses mines les plus rentables crée beaucoup de synergie. Bref, nous sommes maintenant immergés dans l'activité minière et si vous voulez en savoir d'avantage, songez à vous inscrire à l'une des newsletters citées en fin de livre. 1
— Les juniors deviennent des candidats pour une offre publique d'achat dans la mesure où elles réussissent à transformer des propriétés spéculatives en mines d'or. Tandis que l'or entre dans la phase frénétique du marché haussier actuel, les juniors pourraient alors connaître le genre de frénésie destructrice qui avait accueilli les premières offres publiques des valeurs Internet à la fin des années 90. Construire un portefeuille d'actions de mines d'or Nous arrivons enfin à la partie amusante : construire un portefeuille d'actions. Pour réussir, commencez par regarder dans le rétroviseur. Pour détourner une grande partie du sens du classique Money Game d'Adam Smith, si vous ne savez pas qui vous êtes, le marché financier est un endroit coûteux pour le découvrir. Et puisque nous n'avons jamais été aussi certains que le dollar et l'or vont se séparer au cours des dix prochaines années, rien n'est jamais garanti dans la vie. Tout investissement comporte des risques et les titres miniers figurent parmi les plus fantasques de tous. Alors réfléchissez bien à la volatilité que vous pouvez supporter. Est-ce que vous dormirez aussi bien si votre portefeuille accuse temporairement une baisse de 20% ? Etesvous prêt à vous débarrasser des perdants pour empêcher votre portefeuille de chuter de 40% ? Plus grande est votre tolérance au risque, plus vous pouvez vous montrer offensif pour structurer un portefeuille. Voici d'autres questions à se poser : — Quel est votre objectif ? Revalorisation du capital, préservation du capital, revenu de dividendes ou bien une combinaison des trois ?
174
— De quel laps de temps disposezvous ? Si vous avez besoin d'un certain montant de capital sous trois ans, vous opterez pour une position conservatrice indépendamment de votre tolérance au risque. Si vous ne le dépensez pas pendant 20 ans, alors vous pouvez vous offrir le choix de parier sur des tendances qui peuvent prendre du temps. — Connaissez-vous bien le domaine de l'investissement ? Plus vous en savez et plus vous pouvez décider par vous-même et accepter de prendre plus de risques sur certains titres. — Combien de temps pouvez-vous consacrer à vos investissements ? Moins vous aurez de temps, plus vous adopterez une position conservatrice. Une fois que vous avez dessiné votre profil i investissement, vous êtes prêt à mettre en rlace un portefeuille de titres miniers. Nous i.vons listé des noms pour illustrer différents roints, mais du fait du délai qui va s'étaler entre l'écriture de cet ouvrage et votre lecture, ne considérez pas ces exemples de portefeuilles somme des recommandations d achat. Ils ne snt cités qu'à titre d'exemple et ils reposent • ir des informations dont nous disposons au moment où nous écrivons ce livre soit fin 2007. Exemples de portefeuilles Conservateurs. Vous souhaitez construire _n capital et générer des revenus tout en pré;ervant le pouvoir d'achat de votre argent et eviter des surprises désagréables. Cela signifie rosséder essentiellement des majors avec des :oûts de production faibles, diversifiés, bien :ipitalisés et qui versent des dividendes ainsi :ue quelques compagnies moyennes très soli1
des. Ces réserves, dont on connaît déjà les quantités, et qui sont largement détenues par des fonds communs de placement, ne vont pas grimper comme les plus spéculatives de niveau intermédiaire et les juniors, mais elles vont suivre le taux de change de l'or et elles pourront le faire sans la volatilité de leurs autres concurrents plus simples. Équilibrés. Vous voulez posséder au moins quelques uns des gros gagnants du marché haussier de l'or sans prendre de risques inutiles. Alors vous mélangez et assortissez, vous achetez quelques uns des majors les plus offensifs et des niveaux moyens plus forts avec peut-être un ou deux juniors prometteurs afin de donner à l'ensemble un aspect intéressant. Ces actions bougeront plus que l'or — à la fois en hausse et en baisse — donc vos bénéfices seront une version exagérée de la trajectoire de l'or. Vous gagnerez certainement d'avantage qu'avec un portefeuille conservateur, au prix de quelques frissons le long du chemin. CONSERVATIVE GOLD MINING STOCK PORTFOLIO Company
Ticker
Gold Fields Goldcorp Newmont IAMGOLD Royal Gold
GFI GG NEM IAG RGLD
Market Value 11/23/07 (USS mill.)
AGCRESSIVE PORTFOLIO Company
Ticker
Crystallex Durban Deep Lscellon Resources Gammon Gold Golden Sur Créât Panther High River Gold Minefinders Novagold S*ver Standard
KRY DROOY EXN.V GRS GSS GPR.TO HRC.TO MFN NC SSRl
Market Value 11/23/07 (USS mill.) 648 304 233 822 780 80 647 587
1,006 2,270
Offensifs. Vous êtes intrigué par notre prédiction de chaos financier mondial et de taux de change de l'or en hausse. Vous pouvez prendre des risques et continuer à bien dormir, alors vous voulez le gros lot. Votre portefeuille contient quelques uns des niveaux moyens les plus offensifs, les juniors les plus prometteurs et quelques propriétés. Plusieurs de ces propriétés vont disparaître pour différentes raisons, elles vous coûteront tout ce que vous avez pu y mettre, voire même votre portefeuille entier pendant un temps. Mais d'autres verront leurs valeurs se multiplier par rapport à leur prix d'achat. Vous devriez bien vous en tirer et vous ne vous ennuierez certainement jamais.
11,490 24,460 23,540 2,640 896
BALANCED PORTFOLIO Company
Ticker
Market Value 11/23/07 (USS mill.)
Agnico-Eagle Freeport McMoran Gold Fields Goldcorp Kinross Gold Newmont Pan AmericanSilver Royal Gold Silver Wheaton
AEM PCX GFI GG KCG NEM PAAS RGLD SLW
7,100 34,750 11,490 24,460
11,220 23,540 2,460 896 3,360
176
1
Les fonds communs de placements de métaux précieux
Si vous pensez après tous ces chapitres que analyse des actions des mines d'or demande : eaucoup de travail, ne vous inquiétez pas. -eu de gens ont le temps ou l'envie de créer et ic suivre de près un portefeuille d'actions dans . secteur des mines ou autres d'ailleurs. La rlupart préférerait en confier la gestion à un spécialiste. C'est la raison pour laquelle le sec:eur des fonds communs de placement est si r norme. Même dans une niche aussi étroite que ,r!le des métaux précieux, le choix des fonds r-s: énorme. Mais ils ne sont pas tous identirnes bien sûr, alors faites quelques recherches ne votre côté pour trouver ceux qui correspondent le mieux à votre personnalité et à vos obrctifs d'investissements. Cherchez le bon mémge d'actions en termes de taille, de levier, ie politique des revenus et de l'exposition géographique. Adressez-vous à un gestionnaire de fonds qui achète et vend dans un Caire qui vous met à l'aise. Vous ne trouverez ras l'alchimie parfaite mais en cherchant un reu, vous vous en approcherez de près. Voici es points importants à comprendre à propos nés fonds que vous étudiez : Les frais. Les honoraires qui sont associés à . achat ou à la vente de fonds correspondent à :e que l'on appelle les frais. Dans la plupart :es cas, ils remboursent simplement le con-
seiller financier qui gère la paperasse et ne développe pas le résultat du fonds. Les fonds qui facturent des frais sont donc au final beaucoup moins intéressants que leurs concurrents qui ne comptent pas de frais. Les fonds qui sont listés ici ne comptent pas de frais puisque, toutes choses étant égales par ailleurs, c'est par là qu'il faut commencer. Il n'y a pourtant que peu d'exemples pour lesquels le paiement de frais est justifié, par exemple si vous travaillez avec un planificateur financier de confiance et que c'est ainsi qu'il est rémunéré. Si un fonds qui prend des frais se trouve dans son objectif ou son résultat ( on peut citer l'exemple de Fidelity Magellan lorsqu'il était géré par le légendaire Peter Lynch ), le coût supplémentaire peut valoir la peine. Actifs sous gestion. Les fonds plus importants ont tendance à être plus stables et plus à même de prendre des positions plus importantes dans des compagnies prometteuses. Mais au-delà d'un certain point, un grand fonds se retrouve à posséder pratiquement tout ce qui a de la valeur, il restreint la marge de manœuvre de ses dirigeants et diminue fortement la valeur de leur jugement. Alors, idéalement, un fonds devrait être suffisamment grand pour rester stable et suffisamment petit pour être adroit. La répercussion en termes d'actifs variera en fonction de la taille globale de ce marché et de l'argent qui y sera injecté par les investisseurs. La gestion foncière. Un fonds doit suivre sa feuille de route, même lorsque les personnes qui l'ont définie ne restent pas. Ne vous contentez donc pas de regarder les résultats sur 3 ou 5 ans mais étudiez aussi ceux de l'actuel dirigeant en poste. Heureusement, le monde des placements d'or est petit. Il donne aux gestionnaires de fonds peu de chances de changer de travail. La plupart des fonds de notre liste ont été gérés par les mêmes personnes 180
sur une période donnée. Cela signifie donc qu'ils ont constitué les records du fonds. Le ratio des frais. A première vue, la question du coût ressemble au talon d'Achille de la communauté qui gère les fonds or. A quelques exceptions près, même les fonds les mieux gérés qui ne prennent pas de frais facturent un montant significatif pour le privilège d'investir chez eux. Sur la liste ci-dessous, les frais de gestion partent d'un raisonnable 0,7% pour aller jusqu'à plus de 3% avec un taux moyen de 2%. C'est élevé mais cela se ustifie tout de même. Les titres miniers font partie d'un domaine bien spécialisé et cela coûte cher d'attirer des dirigeants avec un bon savoir-faire en exploitation minière et en géologie. Par ailleurs, les compagnies minières sont situées un peu partout dans le monde et les gestionnaires de fonds sont amenés à se déplacer dans des endroits difficiles d'accès comme l'Erythrée ou la Papouasie NouvelleGuinée. Le chiffre d'affaires. Il s'agit de la mesure de la fréquence à laquelle un gestionnaire de ronds achète et vend, le tout exprimé en pourcentage annuel. Un chiffre d'affaires de 50% signifie qu'en moyenne, un fonds remplace la moitié de ses actions dans son portefeuille sur _ne année donnée. Ainsi, 100% signifie qu'il es remplace toutes. Un fonds qui garderait ses actions pendant des années aurait alors un chiffre d'affaires beaucoup plus bas que celui c'un fonds qui réalise des échanges actifs. Nous ne pourrions pas vendre n'importe laquelle des actions en métaux précieux aux prix ne 2007, alors nous nous méfions face aux - nds à forte rotation. Pourquoi perdraient-ils ieur temps ? Objectif. Comme pour n'importe quel autre secteur de fonds, les fonds de métaux pré::eux peuvent adopter des approches différen11
tes par rapport aux marchés. Certains ne détiennent que des majors, tandis que d'autres possèdent des mines obscures de taille moyenne et des compagnies purement spéculatives qui peuvent même très bien ne rien produire pour le moment.
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Certains aiment bien les mineurs couverts, d'autres préfèrent ceux qui ne le sont pas. Certains ont de l'or sonnant et trébuchant et/ou des produits dérivés avec leurs actions. L'extrémité la plus conservatrice de la courbe serait un grand fonds qui détient en majorité des mines majors sans couverture. Les fonds moyens posséderaient des majors sans couver182
ture et des tailles moyennes pour aller jusqu'aux fonds les plus offensifs qui auraient en majorité des tailles moyennes sans couverture et des juniors. Ouverts ou fermés. La grande majorité des fonds de métaux précieux sont ouverts ce qui signifie qu'ils peuvent recevoir de l'argent frais et l'investir. Lorsque le marché ferme, ils ajoutent les changements dans leurs différentes sociétés et calculent une valeur liquidative. C'est le prix que vous payez pour investir dans ce genre de fonds. Du fait que cette valeur ne peut être calculée qu'après la fermeture des marchés, votre prix d'achat correspond à la valeur liquidative à la fin de la journée où vous investissez. Les fonds fermés n'acceptent pas de nouveaux investisseurs. Ils sont achetés et vendus comme des actions sur une journée. Un fonds rermé peut faire des échanges au-delà ou en dessous de sa valeur liquidative selon la disposition du marché. Tous les fonds sur le tableau ^ont ouverts à l'exception du Central Fund of Canada qui, mis à part le fait qu'il soit fermé, détient de l'or et de l'argent au lieu d'actions minières. C'est un moyen facile et intéressant d'acheter ces métaux précieux. Mais récemment, du fait de l'intérêt croissant pour l'or, Central Fund a fait des opérations qui lui ont :oûté cher par rapport à la valeur de ses avoirs ronciers. Fin 2007, ce supplément était d'environ 8%, les nouveaux investisseurs payaient donc un peu plus de 880 $ l'once tandis que l'or était à 820 $. Restez vigilant et si le supplément atteint un niveau raisonnable ( ou bien devient négatif comme cela arrive parfois avec les fonds fermés ), considérez sérieusement ce fonds. Assurez-vous de diversifier. Les fonds, romme les actions, peuvent connaître des nauts et des bas qui sont sans rapport avec 1
leur marché. Les récents scandales à propos de la synchronisation des fonds par exemple illustrent combien des gestionnaires de fonds qui semblent solides comme le roc peuvent succomber à la tentation, affaiblir leurs investisseurs d'une façon qui n'a rien à voir avec le niveau du Dow Jones ou le prix de l'or. Et même les meilleurs gestionnaires peuvent prendre de mauvaises décisions. Peu importe qu'un fonds ait l'air parfait, ne lui versez pas plus de la moitié de votre capital. Achetez-en deux ou trois, même si les autres sont moins intéressants, et surveillez et ajustez votre portefeuille selon vos besoins et le mouvement des marchés. Fonds de métaux précieux négociés en bourse. Il s'agit de fonds communs de placement ( ETF ) qui offrent une tournure intéressante. Ils détiennent en général une certaine quantité d'actions ou de produits d'un indice de marché ou d'une industrie, comme un fonds commun de placement traditionnel, mais qui s'échangent comme une action. Vous pouvez acheter ou vendre ces fonds négociés en bourse par un simple coup de fil ou un clic de souris et vous pouvez les court-circuiter comme avec IBM ou Microsoft. Ils vous permettent de placer des ordres de limite et de renforcement pour vous protéger dans les moments de volatilité du marché. Du fait que les actifs de fonds négociés en bourse ne nécessitent pas beaucoup d'attention, leur ratio de frais est généralement beaucoup plus bas que celui d'un fonds comparable. Le Standard & Poor's Depository Receipts ETF ( SPY ) par exemple s'harmonise avec l'indice S&P 500 mais il ne facture que 0,10% par an, contre 0,54% pour Fidelity Magellan, le plus grand fonds d'actions géré de façon active. Étant donné le grand intérêt qu'il présente, il était inévitable que le concept ETF s'applique à la fois aux métaux précieux et aux ac1
tions minières et au cours de ces dernières années, certains ont finalement réussi. Les quatre plus intéressants sont :
StreetTRACKS Gold Trust .SHares Comex Trust iShares Silver Trust Market Vectors Gold Miners ETF
Ticker Symbol
Asset
GLD IAU SLV GDX
Gold Bullion Gold Bullion Siîver Bullion Gold Mining Stocks
Le Market Vectors Gold Miners ETF détient un ensemble de majors dans les mines d'or, ce qui facilite l'exposition de l'or et la diversification instantanée. Nous le recommanions spécialement aux lecteurs qui ne sont pas prêts à passer du temps pour choisir et gérer an portefeuille d'actions manières, mais il n'est nas parfait. Du fait que GDX détienne des actions de compagnies minières qui couvrent, il . a des chances pour qu'il soit moins performant au niveau d'un portefeuille bien choisi de producteurs non couverts. Les trois ETF qui possèdent des métaux rrécieux sont, en théorie, des moyens pratiques et peu onéreux d'avoir du métal et ils ont été très bien accueillis sur le marché. StreetTracks Gold Trust, par exemple, détient maintenant 19 millions d'onces d'or, soit plus que les banques centrales de la plupart des pays. Mais il y a quelques questions qui se posent *u niveau des métaux des ETF et elles sont problématiques, pour ne pas dire plus. D'abord, du fait que les ETF permettent des entes à découvert, même si le métal existe réellement - et les ETF ne proposent pas d'auiits indépendants pour le prouver - le même métal peut être détenu deux fois, par l'ETF et rar l'entité qui emprunte le métal et le vend à iecouvert. Par exemple, si un ETF d'or pos- - Je 100 actions encours et que 10 sont ventres à découvert, 110 actionnaires possèdent
argent », il est important du point de vue de 100 onces d'or. Un autre problème plus imchaque actionnaire de bien noter qu'il ne s'agit portant est celui de la perte du contrôle de la pas d'un investissement dans de l'argent sondétention des fonds. Le discours de leurs prosnant et trébuchant. pectus laisse entrevoir que les fonds puissent avoir moins de contrôle sur leur métal donc 2 ) L'expression qui suit est une évidence : que les ETF finissent par avoir moins de métal < soutenu par largent détenu par le dépositaire au que ce que peuvent penser les investisseurs. nom de f administration ». La phrase suivante Par exemple, les fonds autorisent leurs diridéclare: « Les iShares sont soutenues par les actifs geants à sous-traiter le stockage de l'or et de des administrateurs ». Ces deux commentaires l'argent à des dépositaires et à des sous-déposont contradictoires. Titres/emprunts remsitaires. Bien qu'ils exigent du dépositaire boursables en une seule fois n'ont souvent pas ( c'est-à-dire la banque désignée par le fonds de valeur juridique dans un accord, alors le pour entreposer l'or du fonds ) qu'il soit attenpremier commentaire est hors sujet et il semtif dans sa sélection de ces sous-dépositaires, ble être mis en évidence pour induire délibéréils déchargent explicitement le dépositaire de ment le lecteur en erreur. Seule la seconde toute responsabilité dans le cas « dun acte ou phrase, qui ne mentionne pas le mot argent, d une omission, ou pour la solvabilité de tout sousest pertinente. Alors les actions des SLV sontdépositaire qu'il nomme, à moins que cette désignaelles réellement soutenues par l'argent ? Ou, tion riait été faite avec négligence ou mauvaise foi ». en d'autres termes, de quoi sont composés les actifs qui soutiennent le dépôt ? StreetTracks Gold Trust par exemple « ne se charge pas de contrôler le résultat dun sous-dépositaire ». Le contrat ne donne au dépositaire que des droits limités pour examiner les résultats du sous-dépositaire et visiter les coffres dans lesquels l'or est supposé se trouver. En d'autres termes, les gens qui entreposent l'or du fonds ne sont pas supervisés comme ils devraient l'être, c'est-à-dire de la même façon que les autres ETF. Les actions qui sont achetées par les investisseurs peuvent donc très bien ne pas être soutenues par de l'or. En l'absence de contrôle de détention de l'or, le fonds peut être, jusqu'à un certain point, un créancier d'un sous-dépositaire ou plus. Le iShares Silver Trust présente même des éléments encore plus problématiques dans sa documentation. Citons par exemple : 1 ) The iShares sont prévues pour constituer un moyen simple et rentable de réaliser un investissement similaire à celui d'un investissement dans l'argent. Alors que les SLV peuvent être « similaires à un investissement en 186
3 ) « Les dispositions du dépositaire avec le gardien envisagent qu'à la fin de chaque jour travaillé, :! peut y avoir dans le compte en fiducie pas plus de '..100 onces d argent sous une forme non allouée. Par conséquent, la majeure partie des avoirs en arçent de [administration est représentée par de [ar. : nt sonnant et trébuchant, identifié sur les livres du gardien sous la dénomination de comptes alloués n non alloués ». Envisager ? C'est un niveau très bas à trouver. Pourquoi ne pas dire « ré..imer » ? Est-ce que c'est parce qu'il peut y -voir plus de 1.100 onces d'argent non aloué ? Cette conclusion est soutenue par la rhrase qui suit. Elle devrait être lue en ignorant le mot « par conséquent » parce qu'il donne impression que le contenu de la seconde rhrase suit logiquement la première, alors qu'en fait, ça n'est pas vrai. Elle explique que le gardien détient de l'argent pour les SLV à la r;;s « sous forme de comptes alloués et non alloués », :e qui est, bien sûr, contradictoire. Les comp1
tes non alloués sont uniquement des dettes en argent, il ne s'agit donc pas d'argent sonnant et trébuchant. De plus, pourquoi dit-il que la « masse » de l'argent « est représentée par de f argent sonnant et trébuchant » ? En réalité, il devrait dire tout l'argent sauf les 1.100 onces. En disant « masse » au lieu de « tout t argent sauf les 1.100 onces », on peut seulement supposer que le choix de « masse » était délibéré, ce qui me fait penser qu'une bonne partie de l'argent n'existe pas sous une forme concrète. Y avait-il une intention malveillante derrière le choix de ces mots - derrière les deux phrases citées plus haut - pour induire en erreur les lecteurs occasionnels ? 4 ) « Les rachats peuvent être suspendus uniquement ( i ) pendant toute période au cours de laquelle les échanges réguliers sur CAMEX sont suspendus ou réduits, ou lorsque t échange est terminé ( en dehors des vacances programmées ou de la fermeture des fins de semaine ) ou ( ii ) en cas d urgence lorsque la livraison, l élimination ou t évaluation de largent ri est pas envisageable ». Cette clause est un énorme signal d'alerte. En cas d'urgence, même les personnes autorisées qui créent et rachètent les paniers de iShares en échange de la livraison d'argent dans le coffre ne peuvent mettre la main sur l'argent, en supposant évidemment qu'une fois livré, l'argent ait bien été conservé dans le coffre. Cette disposition très pratique pour le gardien permet d'éviter tout défaut de livraison puisque probablement le gardien peut faire état d'une situation d'urgence s'il n'a pas l'argent concret à livrer. Cette dépendance sur un tiers pour tenir une promesse est connue sous le nom de risque en contre-partie et, en général, c'est ce qui sépare les investissements financiers ( comme un ETF ) de la propriété d'un actif.
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Il y a beaucoup d'autres clauses ambiguës dans les documents ETF mais le propos est bien clair : ils offrent d'exposer le prix de l'or et de l'argent, mais sans posséder directement ies métaux eux-mêmes. Ils peuvent ainsi exposer leurs propriétaires à des risques qui n'existent pas avec les métaux précieux bien matériels. Alors considérez les ETF comme des outils de transaction, des manières rapides de ouer avec les hauts et les bas sur les marchés des métaux mais absolument pas comme des avoirs fondamentaux de métaux précieux. De l'or solide ou or papier : quelle est la transaction la plus intéressante ? Le 8 décembre 2003, le magazine Barroris rît trembler le marché de l'or avec un article qui prétendait que les actions des mines d'or, qui avaient grimpé au cours des derniers mois, étaient surévaluées par rapport à leurs réserves en or. Ce qui est certain, que ce soit dû au fait que l'analyse ait été exacte ou que Barroris soit influent, le taux de change de l'or a augmenté modestement dans les semaines qui ont suivi, tandis que les réserves d'or étaient martelées. Cet épisode illustre l'un des principaux dé:îs auquel doit répondre celui qui se construit an portefeuille basé sur l'or : comment savoir quelle est la meilleure possibilité parmi toutes relies qui s'offrent à lui ? Des lingots d'une mce sont-ils moins chers que des actions minières ou vice versa ? Quelle est l'étendue de écart de la valeur ( et inévitable )? Ce sont des questions très intéressantes. Voici comment y répondre : pour une exploitation minière individuelle, rendez-vous chapitre 14 p ur les différentes étapes analytiques et comrurez le résultat au cours de l'or, à la fois actuel et celui qui est attendu. Puis, prenez en ; mpte le balisage des lingots d'or et vous aurez une bonne idée de ce qui est le plus intéressant entre les lingots et les actions. Pour
comparer l'or aux actions des mines d'or en général, comparez le cours de l'or à un bon indice d'actions minières, comme le XAU qui présente la plupart des principaux producteurs d'or. Comme vous pouvez le constater d'après la courbe qui suit, reposant sur des événements récents, lorsqu'il faut 10 grammes ou plus pour acheter une unité du XAU, les actions minières sont chères si on les compare au lingot et elles ont des chances de ne pas briller dans l'année qui suit. Inversement, lorsqu'il faut 6 grammes ou moins pour acheter un XAU, les actions minières sont relativement bon marché. Le taux de change du gramme d'or actuellement pour le dollar et les autres principales monnaies sont disponibles sur goldmoney.com. Bien que le XAU ait fortement augmenté ces dernières années, au moment de l'écriture de ce livre, il se trouvait toujours dans la zone « bon marché » de son historique.
1985 1990 1995 2000 2005 2010 Number of Gold Grams needed to purchase one XAU Source' GoMMoncv.com
Decembtr 1983 through Oaàxr 2007
Nombre de grammes d'or nécessaires pour acheter un XAU ( de décembre 1983 à octobre 2007 ). Echelle logarythmique - Selling area: surface de vente - Buying area: surface d'achat
Notre conclusion : Le magazine Barrons s'est réjoui trop vite. Mais cela n'a rien d'inhabituel dans les marchés haussiers. Dans les pages qui suivent, vous lirez beaucoup d'opinions négatives basées sur une analyse qui a l'air solide. Ne les laissez pas ébranler votre conviction. 190
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Les autres métaux précieux
L'or est le métal précieux qui domine mais :1 n'est pas le seul. Il en existe d'autres, chacun étant unique à sa façon, et ils sont tous susceptibles de bénéficier de l'effondrement du dollar. En voici quelques uns : L'argent aussi bon que l'or ? Pendant une bonne partie de l'histoire de .'humanité, l'argent a toujours été proche de .'or, parfois même un rival, alors qu'à certains moments ils ont été complémentaires, et presque toujours considérés comme une autre r'orme réelle de l'argent. Les événements dramatiques qui ont ont remis l'or au centre du monde monétaire vont-ils aussi affecter l'argent métal ? Oui, sans aucun doute. L'avenir Je l'argent est un peu différent de celui de l'or mais sur beaucoup de plans comme réserve de aleur et investissement rentable, il est tout aussi brillant. Alors commençons au moment ù l'or et l'argent se sont éloignés l'un de l'autre. Après que le gouvernement américain ait . nfisqué l'or de ses citoyens en 1933, les pièces d'argent ont continué à circuler dans le ?ays sous forme de dimes, de quarters, de iemi-dollars et de dollars en argent dont r-aucoup se souviennent. Mais, alors que les ^penses du gouvernement augmentaient à la fm des années 60, la réserve de dollars en par .er en a fait autant. L'argent a conservé sa vaeur tandis que les dollars perdaient la leur et argent dans une pièce de monnaie en est ve-
nue à valoir d'avantage que la valeur nominale de la pièce elle-même. Les Américains, se conformant à la loi de Gresham, ont commencé à faire des provisions d'argent métal et à dépenser le papier. Et les pièces d'argent ont disparu de la circulation. Le mauvais argent a donc chassé le bon. Aujourd'hui, l'argent des pièces des années i960 vaut environ dix fois la valeur nominale des pièces elles-mêmes, donc, bien qu'elles aient toujours cours légal, une bonne partie rejoint aujourd'hui les pièces d'or au niveau des collections qu'elles suscitent et restent en sécurité dans des coffre-forts. Tandis que la demande d'or est restée la plupart du temps monétaire ( ce qui signifie que la nouvelle production est raflée par des gens qui veulent emmagasiner de la richesse que ce soit sous forme de pièces, de lingots ou de bijoux avec beaucoup de carats ) l'argent au XX e siècle est devenu une matière première industrielle avec un prix ( notez bien que l'argent n'étant plus une monnaie, nous parlons de son prix plutôt que de son taux de change ) qui dépend de la demande des utilisateurs plutôt que des collectionneurs ou des investisseurs. Voici un bref aperçu de ses marchés. La photographie. Même en déclin, le film repose aujourd'hui sur les idées d'un Anglais qui s'appelait William Talbot. Dans les années 1830, il avait découvert que les halogénures d'argent qui se forment lorsque l'argent réagit avec des halogènes comme l'iode, le chlore et le brome étaient extraordinairement sensibles à la lumière. La pellicule couleur dans votre appareil photo est une descendante directe, quoique plus sophistiquée, des premières préparations de Talbot avec trois couches d emulsion de minuscules cristaux de bromure d'argent dans une gélatine de colle, chacune étant sensible à la lumière rouge, verte ou bleue. Lorsqu'ils sont frappés par la lumière, les cristaux se reconfigurent et produi192
sent un rectangle de film exposé qui peut être développé en couleurs. Le processus de développement nécessite d'immerger le film exposé dans une solution qui décape l'argent et permet ainsi de le recycler. 2006 SILVER DEMAND Sector
Annual demand (mill./oz.)
Electronics and Batteries ewelry and Silverware Photography
430 165 225 40 52 912
Coins
Other Total
Percent of total 48 18 25 4 5
100
Source: Silver Institute
L'argenterie et les bijoux. L'argent est brillant, plus dur que l'or et beaucoup moins cher. Il est donc populaire depuis la nuit des temps pour tout ce qui est décoration et, au cours des siècles passés, pour la vaisselle de luxe. Cette catégorie représente presque un tiers de la demande d'argent. L'électronique et îindustrie. La conductivité de l'argent à l'électricité et à la chaleur, sa malléabilité et sa résistance à la corrosion font de lui l'un des matériaux modernes technologiques les plus appréciés. Les boutons électriques qui sont utilisés dans les équipements et .es appareils fonctionnement beaucoup mieux avec l'argent. Le métal est également utilisé jjmme soudure pour assembler les surfaces de métal, comme biocide pour éloigner les infec:.ons microbiennes et enfin comme revêtement transparent pour isoler les fenêtres. Il est un élément essentiel dans la plupart des : inneaux solaires et le fil supraconducteur qui . nduit l'électricité avec peu, voire pas de ré-;.5tance ( il pourrait bien révolutionner le secteur de l'électricité dans les années à venir ). Selon le Silver Institute, un peu plus de 1.600 mètres de fil supraconducteur contiennent en• ron 1.000 onces d'argent.
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Les pièces et les lingots. Comme avec l'or, les gouvernements du monde entier ont remarqué l'intérêt grandissant pour l'argent comme réserve de valeur et une fois de plus, ils frappent des pièces d'argent. Cette partie du marché de l'argent est relativement petite mais elle se développe rapidement alors que les gens recherchent des alternatives solides de l'argent face aux monnaies fiduciaires. Le déficit de l'argent. Nous en sommes maintenant au point où l'histoire de l'argent devient réellement intéressante. Sur une année en moyenne, un peu plus de 900 millions d'onces d'argent sont consommés par leurs différents utilisateurs. Mais moins de 650 millions d'onces sont produits dans les mines du monde entier. Ce déficit est résorbé de deux façons différentes : les pellicules photographiques chargées en argent et l'argent issu de nombreuses utilisations industrielles sont recyclés. Cela permet d'utiliser plusieurs fois une partie de l'argent récupéré. Plus important toutefois, les réserves d'argent en surface sont épuisées car les banques centrales et autres gros détenteurs d'argent liquident leurs stocks. L'inventaire de l'argent au niveau mondial s'est donc réduit régulièrement. Le gouvernement américain, qui possédait plus de 6 milliards d'onces d'argent dans les années 40, n'en a plus du tout aujourd'hui. Les avoirs officiels de la Chine ont chuté de plus de 50 millions d'onces en 2002 uniquement, et, si l'on en croit le taux actuel de diminution, ils seront éliminés complètement d'ici quelques années3. Les inventaires de la Comex, les plus importantes opérations de change en argent du monde, sont passées de 330 millions d'onces en 1980 à environ 130 en 2006. Qui plus est, la réserve d'argent disponible a diminué de plus de 2,5 milliards 3 Note JDL: Depuis 2008, la Chine a encouragé ses habitants à acheter massivement de l'argent et de l'or d'où la hausse rapide du cours entre 2007 et 2011.
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d'onces en 1980 pour atteindre aujourd'hui 500 millions, soit moins que ce qui est utilisé sur une seule année. 1,000-
1 600-1 Fabrication demaml Mine production
1 1994
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1998 2000 2002 Silver Supply and Demand
À la différence de l'or, dont une grande partie est toujours disponible, une bonne quantité de la production d'argent annuelle est consommée et perdue à jamais. Dans le secteur de l'électronique surtout, le montant de l'argent utilisé dans un produit est souvent si petit que cela ne vaut pas la peine de le recycler. Votre clavier d'ordinateur par exemple contient moins d'un quart d'argent, cela ne aut donc pas la peine de le récupérer lorsque • ous le jetez à la poubelle. Vu sous cet angle, l'argent est une matière rremière intéressante. Son prix connaît des ries simplement du fait du déséquilibre entre 1 offre et la demande, même si l'économie conrnue de croître régulièrement, en fait surtout s: c'est le cas. En d'autres termes, il n'est pas nécessaire d'avoir une crise monétaire pour générer un marché haussier de l'argent. Les for.rs du marché vont générer une pénurie qui, : )utes choses étant égales par ailleurs, déclennera une hausse de son prix. Si vous creusez un peu plus, l'histoire n'en cevient que plus intéressante. Il semble que ri défauts les plus fréquemment citées lors:ue l'argent est à la hausse sont les erreurs, "•"oyez plutôt :
La photographie numérique va provoquer l effondrement de la demande d argent. Tous ceux qui ont utilisé l'appareil traditionnel et un nouvel appareil photo numérique savent que le numérique est largement plus intéressant. Clairement, les jours de la photographie 35 mm pour le marché de consommation de masse sont comptés et il est à peu près certain que la disparition du film sera très mauvaise pour l'argent. Cette perspective a réellement commencé à peser sur le marché de l'argent en 2003 lorsque Kodak, le plus grand fabricant américain de pellicules a annoncé qu'il abandonnait ses travaux sur les nouvelles pellicules et qu'il allait plutôt se concentrer sur le côté numérique de son activité. Est-ce que cela marque la fin de l'argent dans le secteur de la photographie ? Pas du tout. D'abord, nous considérons ce processus de notre point de vue d'occidentaux aisés. Dans une grande partie des autres pays du monde, débourser 100 $ pour un appareil numérique continue d'être une fantaisie. Les appareils photo instantanés relativement bon marché qui consomment de l'argent feront l'objet d'une demande modeste sur les années à venir. Kodak, pour sa part, continuera à vendre beaucoup de pellicules, même si son avenir est ailleurs. Ensuite, et de loin plus important encore, les pellicules photographiques ne sont pas simplement une source de demande d'argent, mais aussi une source de fourniture. Souvenez-vous que l'argent recyclé est l'un des moyens les plus importants qui sert à combler le déficit en argent. Une étude a estimé que près de 90% de l'argent utilisé dans la photographie couleurs est recyclé. Donc moins d'utilisation de pellicule signifie moins d'argent recyclé, une diminution de l'offre qui compense presque la baisse de la demande. De toute façon, la photographie numérique continue d'avoir besoin d'argent. 196
Pour répondre à la demande croissante d impression de photos numériques, des laboratoires photos installent des appareils qui imrriment sur du papier à halogénures d'argent. Résultat : même si le monde de la photograrhie devient complètement numérique demain, le déficit en argent demeurera le même. La hausse du prix de l argent conduira à une augmentation de la production des mines. Dans le cas du blé, du pétrole ou de la r'upart des autres denrées, une augmentation .es prix conduit à une augmentation de la rroduction qui, à la fin, renvoie les prix au niveau auquel ils se trouvaient au départ. Mais cela ne se passera pas ainsi avec l'argent parce rue la plupart du métal extrait est un sousrroduit de l'exploitation minière d'autres gisements. L'argent représente généralement une rart si petite dans l'équation des coûts miniers raune augmentation du prix de l'argent n obligera pas, disons une mine de zinc, à augmenter sa production. Pendant ce temps, il y i très peu de grandes mines d'argent en opéranon et cela prend des années pour en mettre re nouvelles en chantier. Le prix de l'argent reut donc monter sans créer une énorme exr .osion dans la production d'une nouvelle mine. Les économistes appellent cela îinélasticté de l'offre. Cela signifie qu'une augmentation de prix ne conduit pas automatiquement à _ne augmentation de l'offre. La demande en argent va chuter si les prix augmentent. Si le prix de l'argent monte, nous en achèterons moins, nous sommes d'accord ? En bien, non. L'argent est une partie tellement petite par rapport au coût de la plupart res choses qui vont avec, que son prix est rresque hors sujet. Imaginons une paire de roucles d'oreille en argent et en diamants. Les i-imants peuvent coûter entre plusieurs cen--:nes voire milliers de dollars. Le travail du r.joutier et la créativité du design peuvent 1
coûter presque autant, selon la difficulté du travail. Mais, en partant du fait que le contenu de l'argent est de la moitié d'une once ( qui constituerait néanmoins de belles boucles d'oreille ), l'argent pourrait coûter 7 $ selon les prix de fin 2007. Laissons l'argent aller jusqu'à 25 $ l'once et son coût dans les boucles d'oreille monte à 14 $, cela reste toujours négligeable. C'est la même histoire dans le domaine de l'électronique où les fins films en argent qui permettent aux circuits imprimés d'accomplir leurs miracles équivalent à de minuscules fractions d'une once par puce ou par commutateur. A l'exception relativement peu importante des couverts, le prix de l'argent en hausse affectera à peine la demande. Les gouvernements du monde entier continueront à se débarrasser de largent, tout comme ils le font avec lor, et son prix s en trouvera à jamais diminué. C'est bien ce qu'ils feraient s'ils le pouvaient, mais comme nous l'avons vu plus haut, c'est impossible. Le gouvernement américain est à sec et il doit maintenant acheter de l'argent sur le marché libre afin de frapper de nouveaux Eagles en argent. La Chine est en train d'emprunter ce chemin et aucune autre banque centrale ne dispose d'argent en quantité suffisante pour faire la différence. Si vous additionnez tous ces éléments, vous obtenez un déséquilibre persistant ( peut-être un peu plus petit pourtant ) entre l'offre et la demande et des réserves extérieures déclinantes qui sont disponibles pour satisfaire le déficit. Voyons maintenant quelques éléments liés à l'argent qui ne sont pas des contre-vérités : Le marché de largent est tout petit. Pour mesurer jusqu'à quel niveau le prix d'une denrée peut aller, vous pouvez comparer la taille 198
de son marché à la somme des capitaux disponibles. Si vous n'avez qu'un tout petit peu de quelque chose et un capital prêt à commencer à démarrer, vous avez alors tout ce qu'il faut pour d'énormes augmentations de prix. Pour que l'argent augmente considérablement, il serait utile que son offre soit petite par rapport aux flux monétaires mondiaux. Est-ce cela ? Non. L'adjectif petit ne lui rend pas justice. Minuscule ou microscopique serait beaucoup plus approprié. Sur une année moyenne, comme nous l'avons déjà vu, environ 650 millions d'onces d'argent sont extraits. Au prix de 14 $ par once qui prédominait fin 2007, cette nouvelle offre valait environ 9,1 milliards de dollars. Les réserves d'argent disponibles en surface totalisait environ 500 millions d'onces pour une valeur de 7 milliards de dollars. Comparez ce total de 16 milliards de dollars avec les autres marchés ci-dessous et il est clair qu'une infime fraction de ces ressources, si elles étaient redirigées vers le marché de l'argent, provoquerait une augmentation de son prix. SILVER IN THE SCHEME OF THINCS Market
Value at year-end 2006 (S billions) Available silver stockpiles plus annual mine production (at S14/oz) 16 Annual global gold production (80 million ounces at S800/oz.) 64 Market value of ail publidy traded gold-mining companies 250 Microsoft's market value 519 Combined assets of Fannie Mae and Freddie Mac 1,700 Annual U.S. government spending 2,600 Value of ail California single-family homes (12 million homes with an average value of $500,000 each) 6,000 U.S.GDP 13,200 Global GDP 45.000 Total U.S. debt 45.000 Notional value of ail global derivatives 500,000 Réserves d'argent disponibles plus production minière annuelle ( à *4 $/once ) - Production d'or totale annuelle ( 80 millions d'onces à :00 $/once ) - Valeur marchande de toutes les compagnies minières for cotées en bourse - Valeur marchande de Microsoft - Actifs com: nés de Fannie Mae et Freddie Mac - Dépenses annuelles du gou. ernement américain - Valeur de toutes les maisons unifamiliales en Californie ( 12 millions de maisons avec une valeur moyenne de rOO.OOO $ chacune ) - PIB américain - PIB mondial - Total de la dette î-néricaine - Valeur notionnelle de tous les produits dérivés monSaux.
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C'est bon marché comparé aux réserves. Le DJ/ratio d'argent a atteint le niveau bas de 18:1 en 1980 ce qui signifie qu'il fallait 18 onces d'argent pour acheter une action du Dow Jones. Puis les réserves et l'argent ont divergé et en 2000, il fallait presque 2.500 onces d'argent pour acheter le Dow. Fin 2006, le ratio était à 900, en-dessous de son pic mais bien au-dessus de son creux de 1979 et de sa moyenne historique. C'est peu cher comparé à t immobilier. La maison d'une famille moyenne a été son meilleur investissement ces dernières années, alors cela paraît logique d'ajouter l'immobilier sur une liste d'actifs concurrents. Comment l'argent se compare-t-il au prix d'une maison ? Vous pouvez deviner la réponse. D'après le département du logement et du développement urbain, en 1979, il fallait 3.000 onces d'argent pour acheter la nouvelle maison américaine moyenne. Fin 2006, il en fallait 15.000 onces !
près de sa moyenne historique à long terme. Fin 2007, il était aux alentours de 54, très bas donc par rapport à son record de 96 en 1991 mais toujours deux fois plus haut qu'en 1979. 40,000-,
ÎO.OOO
s 20,000 A
1979 1985 1990 1995 2000 2007* Silver Required to Buy the Avcrage New U.S. House ,
^ 1979-2007 Depjrtmont of Hotning jnd Urban Development, KHco
. Tkrough 3Q_
Quantité d'argent nécessaire pour acheter une maison neuve au prix moyen.
2,500
2,00010 1,000
Smmce:
. , . . 1979 1985 1 M ' ' 19W ' 2000 ' ' ' ' 2007» Ounces of Silver Required to Buy One Ounce of Gold
Silver Irutitute, Klto
1979-2007 •As ofKerembet 16. 2007
Onces d'argent nécessaires pour acheter une once d'or.
1979 1985 1990 1995 2000 2007» Silver Required to Buy The Dow Jones Industriel Average 1979-2007 Source: Silver Iiutitute, Dow Jones
ofNWmfcw 16. 2007
Quantité d'argent nécessaire pour acheter le Dow Jones Average
Comparé à t or ce n'est pas cher. À l'époque où l'or et l'argent circulaient tous les deux comme monnaies, ils s'échangeaient généralement à un ratio fixe, habituellement à environ 15:1 en faveur de l'or. Cela veut dire que 15 onces d'argent s'échangeaient pour 1 d'or. En 1980, le ratio or/argent était autour de 17:1, 2
Ce paradoxe de l'argent a été la source d'une énorme spéculation dans les milieux concernés : si la réserve d'argent en surface • dans les entrepôts et les applications industrielles déjà existantes ) est d'environ 9 fois celle de l'or et qu'il y a environ 10 fois plus d'argent extrait par an que l'or, pourquoi le ratio est-il de 54 au lieu de 9, ou 19 sur 1 ? 5 agit-il de la crainte de la photographie numérique ? Ou bien - il s'agit à notre avis de la spéculation la plus intrigante - y-a-t-il eu un accord passé entre les gouvernements améri201
cain et chinois pour que les États-Unis gardent la maîtrise sur le taux de change de l'or et que la Chine fasse de même avec l'argent ? Cela pourrait expliquer les ventes d'argent dynamiques de la Chine de ces dernières années et l'acceptation par les États-Unis de l'énorme excédent commercial de la Chine. Ou bien l'explication pourrait-elle être tout simplement que l'offre d'un métal est moins importante que la demande lorsqu'il s'agit d'en déterminer la valeur ? L'or, en dépit de tous ses inconvénients, a conservé une partie de son ancien rôle monétaire. Cela signifie que la demande d'or dépend de l'offre des dollars et autres monnaies fiduciaires qui pourraient potentiellement se convertir en or. C'est donc tout à fait plausible de comparer la réserve d'or en extérieur à l'offre mondiale de dollars ( voir le chapitre 11 sur l'Indice de la Peur ). L'argent, entre-temps, est aujourd'hui une denrée industrielle qui dépend de la demande des industries plutôt limitées dont nous avons parlé plutôt que de la réserve totale mondiale en monnaies fiduciaires. Mais là encore, le mouvement est sur le point de s'inverser. Lorsque le taux de change de l'or face au dollar tombe, le ratio argent/or a tendance à augmenter ( comme vous pouvez le constater sur la courbe ). L'argent chute plus vite que l'or puisque la composante monétaire de sa demande s'évapore. Mais, dans les marchés haussiers des métaux précieux, l'argent commence à attirer une nouvelle demande monétaire et augmente encore plus fort que l'or. En d'autres termes, lorsque les fonds sortent rapidement de la monnaie fiduciaire pour aller vers les métaux, l'argent est plus performant que l'or parce que la demande de métaux sur la marge a un impact plus grand sur l'argent. Si l'on pouvait comparer l'or à un Boeing 747, alors l'argent serait un F-16. Un F-16 décolle sur une toute petite 202
surface et se lance droit vers la stratosphère en quelques minutes alors qu'un 747 a besoin de beaucoup plus de temps pour gagner de l'altitude. Est-ce que ce schéma va perdurer dans les années à venir ? Presque certain, et les résultats seront spectaculaires. Imaginons par exemple que l'or atteigne 2.000 $ ( ce qui va se passer sur un très court laps de temps ) et que le ratio argent/or tombe à 30, ce qui reste encore élevé. Cela signifie que 30 onces d'argent vont servir à acheter 1 d'or, cela implique donc que le prix de l'argent sera de 66 $. L'or commençant à 800 $ et l'argent à 14 $, le taux de change de l'or va donc augmenter de 150% et l'argent à 370%. Comment posséder de l'argent. Si vous avez lu les chapitres 13 et 14, vous savez déjà comment vous préparer au marché haussier de l'argent puisque le processus est très similaire à celui de l'achat d'or. Les chiffres sont simplement beaucoup plus petits. Les pièces. Beaucoup de pays frappent des pièces commémoratives en argent, vous trouverez plus loin la liste de celles qui sont les plus populaires. On peut également acheter de l'argent par sacs entiers de dimes, de quarters et de demi-dollars. En général, elles sont usées au point que 1.000 $ de valeur nominale équivaut à un peu plus de 700 onces. Ceci dit, procédez de la même façon avec l'argent en lingots que vous le feriez avec l'or : choisissez bien votre intermédiaire, obtenez le meilleur accord sur le bon mélange de pièces et entreposez-les dans un endroit sûr. Comme avec l'or, pour obtenir le plus d'argent possible, achetez des lingots plus gros. Ils sont habituellement moins chers à fabriquer que les pièces.
Les titres miniers d argent. Tout à coup, on trouve plein de titres miniers d'argent pur. Un prix de l'argent en augmentation devrait faire des merveilles à la fois pour leurs lignes de fond et leurs capitalisations boursières. Les fonds communs de placement. Pas un seul fonds commun de placement géré activement ne se spécialise en argent mais plusieurs fonds en métaux précieux détiennent de jolis montants de réserves en argent. Le Central Fund, dont nous avons déjà parlé, détient de l'or et de l'argent dont le ratio est déterminé entre les deux. PUBUCLY TRADED SILVERMINING COMPANIES Company Apex Silver Coeur dAlene ECU Silver Endeavour Silver Excellon Resources First Majestic Silver Fortuna Silver Mine Créât Panther Resources Hecla Mining Pan American Silver Revett Minerais Silvercorp Metals Silver Standard Resources Silver Wheaton
Ticker SIL CDE ECU.TO EDR.TO EXN.V FR.V FVI.V GPR.TO HL PAAS RVM.TO SVM.V SSRI SIW
Market value 11/23/07 ($ millions) 1,030 1,180 535 226 259 314 443 93 1,146 2,630 55 1,334 2,530 3,460
Source: Yahoo! Finance
Revenez à la liste des fonds du chapitre 15 et regardez leurs 25 premiers avoirs fonciers ( disponibles sur le site de Morningstar ou sur le site de chaque fonds ). Si les mineurs d'argent sont bien représentés dans un portefeuille de fonds, alors cela ouvre une certaine exposition sur ce marché. Popular Silver Coins and Bars U.S. Silver Eagle, 1 oz. Canadian Silver Maple Leaf, 1 oz. Silver bar, 100 oz. Silver bar, 1,000 oz. Silver spot price/oz.
USS Priceat 11/23/07 17.29 17.04 1,549 15,090 14.69
Source Kitco
Ci-dessous les prix 2007 des pièces les plus populaires sachant qu'en août 2011, l'once d'argent est monté à 41 $.
204
LE PLATINE ET LE PALLADIUM : LES AUTRES MÉTAUX PRÉCIEUX Le platine et le palladium n'ont jamais ronctionné en tant que monnaie et ne le feront sans doute pas dans un avenir prévisible. Mais, comme dans le cas des deux autres métaux précieux du monde - et étant des produits industriels hautement recherchées - ils ont presque autant de chance que l'argent d'être secoués par le raz-de-marée des actifs durs. Vous devriez donc les considérer à la fois comme des alternatives de diversification parmi les métaux précieux et comme des matières premières de plein droit. Le platine et le palladium, avec le rhodium, .e ruthénium, l'iridium et l'osmium font tous partie du groupe des métaux platine. Ce sont, avec l'or et l'argent, des métaux nobles, du fait de leur grande résistance à l'oxydation et à la corrosion. Parfois appelé « or blanc », le platine est le plus exceptionnel de tous les métaux précieux. La production minière annuelle est d'environ 7 millions d'onces ou moins de 6% de la production annuelle d'or et 1% de celle de l'argent ; 80% du platine mondial vient d'Afrique du Sud et 12% de Russie. Pour le reste, il s'agit de mines qui se trouvent en Amérique du Nord et du Sud. Comme l'argent, le platine est une matière première industrielle qui est utilisée plutôt que thésaurisée mais à la différence de l'argent, seule une petite partie est recyclée. Tout déficit de production doit être contenu avec les réserves de surface. Les plus grands stocks de platine sont détenus par les gouvernements des ÉtatsUnis, d'Afrique du Sud et de Russie, bien que les rapports russes soient considérés par certains comme étant douteux. Les États-Unis et la Russie ont liquidé leurs stocks et fin 2002, on estimait que les autres inventaires équivalaient seulement à environ deux ans de con-
sommation courante. Le prix du platine est donc extrêmement sensible aux changements sur la demande. 1,600
" Platmum • Palladium
1.400v 1,200 e
| 1,000g, 800m
Jjj 600
s û
400 200 1993
-r
-T-
— ,
—I— .2001
2007» ~r ~r 2005 •Ma 24, 2007
1995 1997 1999 2001 200.3 Platinum and Palladium Price»
Environ 40% de la production annuelle de platine est attribuée à l'industrie de la bijouterie où, du fait que sa belle couleur blanche met en valeur l'éclat des diamants, il remplace vite l'or et l'argent comme étant le choix parfait. 35% sont utilisés dans les convertisseurs catalytiques automobiles, des dispositifs qui transforment les gaz toxiques produits par l'essence sans plomb en dioxyde de carbone et en eau. Le reste dessert une large gamme de niches industrielles. Du fait qu'il ne se corrode pas, le platine est utilisé par l'industrie chimique pour fabriquer des cuves pour l'élaboration d'acides. Lorsqu'il est mélangé au cobalt, le platine peut conserver des quantités énormes d'informations, faisant de lui le moyen privilégié pour les disques durs des ordinateurs. Il empêche la croissance des cellules cancéreuses, il est ainsi l'un des principaux composants des composés de chimiothérapie. Selon une estimation, 20% de tous les produits manufacturés aujourd'hui contiennent soit du platine ou bien sont produits avec du matériel qui contient du platine. Le palladium est le principal concurrent du platine dans les convertisseurs catalytiques. Plus efficace sur les moteurs diesel, on observe une forte demande car les véhicules diesel re-
lativement propres deviennent plus populaires en Europe et au Japon. L'industrie automobile fait des recherches pour rendre efficaces les convertisseurs catalytiques à base de palladium sur les moteurs à essence bien que jusqu'à présent, le procédé n'ait pas produit de résultats commercialisables. La Russie fournit habituellement environ deux tiers du palladium mondial ( principalement comme dérivé de ses mines de platine ) et l'offre et la demande sont à peu près en équilibre à environ 6 millions d'onces par an. Si nous observons la courbe, les deux métaux présentent trois énormes avantages. D'abord, ils constituent d'importants composants des piles à combustible qui génèrent de l'électricité en fractionnant l'hydrogène en plusieurs parties. Elles sont de plus en plus considérées comme étant la technologie qui va succéder à la fois aux moteurs à combustion .nterne et aux centrales à combustion fossile. Ensuite, comme d'autres choses, le platine et .e palladium sont des « éléments » de la scène chinoise. Tandis qu'une plus grande partie de la nouvelle classe moyenne chinoise achète des voitures et que les lois chinoises sur la pollution atmosphérique deviennent plus strictes, la demande pour les convertisseurs catalytiques augmente. C'est la même chose pour ilnde dont le taux de croissance est presque aussi rapide que celui de la Chine et qui va devenir, si les tendances actuelles se confirment, .e pays le plus peuplé du monde avant la fin du XXI e siècle. Enfin, et c'est le point le plus important pour nos objectifs, la demande d'investissement en pièces de platine et de palladium a des chances de suivre les traces de l'or et de l'argent. Comme vous le verrez plus loin, il est possible d'acheter des pièces faites avec :es deux métaux chez les mêmes intermédiaires qui vendent des pièces en or et en argent.
Du fait que la situation de l'offre et de la demande est précaire pour ces deux métaux, une hausse de la demande venant de l'une ou l'autre de ces trois sources, sans parler des trois en même temps, ferait voler les prix en éclat. L'inconvénient, puisque le platine et le palladium se disputent de nombreuses utilisations industrielles ( alors que le platine rivalise avec l'or et l'argent dans la bijouterie ), est que la demande pour chacun de ces métaux est sensible aux prix. Une forte augmentation pourrait pousser les utilisateurs à choisir d'autres métaux précieux/nobles, venant ainsi limiter ou inverser le mouvement initial. Le pouvoir de cette sorte et élasticité était manifeste en 2001 lorsqu'une pointe dans le prix du palladium provoqua une baisse de la demande qui à son tour obligea le prix à revenir en arrière. Du fait que ces métaux sont plus industriels que monétaires, la demande chute lorsque l'économie ralentit. Tirer profit d'un marché haussier des métaux nobles. En supposant qu'au moins l'un des éléments ci-dessus générateur d'une nouvelle demande - piles à combustible, croissance de la Chine et de l'Inde ou ventes de pièces — se concrétise, ces petits marchés en équilibre précaire pourraient faire un bond en avant dans les années qui viennent. Si vous avez lu les chapitres qui concernent les pièces d'or et les actions minières, vous avez une idée générale sur la façon dont vous pouvez tirer parti de la tendance. Le platine et le palladium sont extraits par une poignée de compagnies dont vous trouverez les plus importantes dans le tableau ci-dessous. Certains de ces titres sont peu négociés sur les marchés américains, ils sont très illiquides et donc risqués. D'autres sont surtout des mines de nickel et autres métaux ce qui fait qu'ils sont moins purs que les métaux nobles.
208
Soyez prudent, faites de sérieuses recher:hes, consultez votre courtier et après avoir irheté, restez vigilant. PLATINUM/PALLADIUM MINERS Company
Symbol
Headquarters
Vîgto Platinum Aouarius Platinum -npala Platinum Lonmin sonlsk Nickel Sorth American Palladium StHlwater Mining
AAPTF.PK AQPBF.PK IMPAF.PK LNMIF.PK NILSF.PK PAL SWC
South Africa South Africa South Africa South Africa Russia Canada U.S.
Market Cap 11/23/07 ($ mill.) NA NA NA NA NA 358 885
Le platine et le palladium sont en général disponibles auprès des mêmes vendeurs qui s'occupent d'or et d'argent mais la sélection est considérablement plus réduite. Les Eagle en platine sont de tailles différentes, et cela va du 1/10 d'once à l'once alors que le palladium est principalement disponible en lingots d'une once. Du fait qu'il s'agit de petits volumes, ils >nt généralement de plus grandes marges que les pièces en or et en argent. Ils ne sont pas non plus aussi reconnaissables que l'or et l'argent, et donc plus difficiles à vendre. Mais dans un contexte de mouvement inflationniste mondial, ils pourraient cependant se débrouiller très bien. Pour trouver des informations supplémentaires mises à jour, vous pouvez aller visiter les sites comme infomine.com, platinum.matthey.com ou platinuminfo.net. LES PIÈCES RARES Si vous parlez de pièces d'or ou d'argent autour de vous, tout le monde va penser à la pièce d'or classique ou bien à la pièce d'argent que l'on reçoit habituellement en cadeau pour son dixième anniversaire. Elle rejoint ensuite un coin poussiéreux où s'amoncellent toutes sortes de collections oubliées depuis des années. Ce sont des numismatiques qui, du fait de leur ancienneté ou de leur rareté ou bien
des deux, intéressent généralement les collectionneurs plutôt que les épargnants et elles valent probablement beaucoup plus que leur contenu de métal. Ces pièces sont donc uniquement et accessoirement liées aux tendances des prix des métaux précieux, et ne font pas partie des différentes manières d'utiliser l'or ou l'argent pour protéger votre pouvoir d'achat. Mais cela ne veut pas dire que les pièces rares sont de mauvais investissements. Au contraire, beaucoup ont été des grandes gagnantes ces dernières années. Des pièces rares bien choisies seront même doublement gagnantes lors de l'effondrement du dollar bénéficiant de tout le capital arrivant dans les biens durables et le profil en hausse des métaux précieux en général. Un des autres points d'intérêt de ces pièces rares - et c'est potentiellement un point énorme - est que, dans le cadre d'une éventuelle nouvelle confiscation d'or par le gouvernement américain, les pièces datant d'avant 1933 pourraient bien ne pas faire partie du lot. Pour avoir plus de détails, vous pouvez consulter : Gold Confiscation : It could happen agairi4 et How You Can Survive a Potential Gold Confiscation\ Ces deux rapports ont conclu que les gouvernements, même ceux qui interdisent la possession d'or, sont peu disposés à confisquer les pièces rares car elles ressemblent plus à des Van Gogh qu'à une monnaie, et elles ne représentent donc pas une menace pour le gouvernement. Même les États totalitaires comme l'Union Soviétique permettaient a leurs citoyens de posséder des pièces rares. Aux États-Unis, l'exonération des numismatiques de tout contrôle est une longue histoire qui commence avec la confiscation de 1933 e: qui se poursuit avec les règlements du Trésor 4 Blanchard 1 866-550-9093 5 Centennial Precious Metals, 800-869-5115
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des années 1950 et i960. Comme vous pouvez le constater, une large catégorie de pièces s'achètent en grande partie à cause de cette protection. U.S. ST. CAUDENS $20 GOLD PIECE S value at November 28, 2007 Crade 64 65
3ate 60 '521 1922 1922-S 1923 1923-D 1924 '924-D '924-S
61
62
63
66
67
85,000 11S.000 160,000 275.000 525.000 1,000,000 1.400,000 1,075 1.085 1,100 1.160 1,350 2,300 25,000 2,100 2,450 3,000 4,250 7,200 45,000 110,000 1,075 1,085 1,100 1,160 1,375 4,000 40,000 1.075 1,085 1,100 1,160 1,575 1,650 2,800 12,500 1,075 1,085 1,100 1.600 1,575 1,650 2,800 12,000 4,000 4,400 5,250 8.000 15,000 95,000 175,000 3,200 3,800 5,600 9.000 16,500 145,000 225.000 350,000
Soum: Professional Coin Grading Service
Alors conservez bien cette collection de pièces et si vous êtes l'un des rares à avoir le :emps et l'envie de mieux connaître ce mar:hé, ajoutez-la à vos avoirs fonciers. Ne commettez pas l'erreur de penser que les pièces rares sont essentiellement de l'or et de l'argent. C'est faux, et elles peuvent monter ou bien descendre pour toute une série de raisons, sans rapport avec ce que nous prévoyons dans ce lire. Quelques très bons ouvrages — et très .ongs aussi - ont été écrits à propos des subtiités des pièces rares et vous aurez certainement envie d'en lire au moins un avant de .ommencer vos achats. Entre-temps, voici une vue d'ensemble des principales caractéristiques qui déterminent leur valeur sur ce marché : Condition. Les collectionneurs classifient la condition d'une pièce sur une échelle numérique qui va de 1 à 70. Tout en bas, vous avez : Assez bon, Bon et Très bon qui correspondent en général à ce que vous pouvez trouver :ur votre collection de pièces si vous l'avez i^rdée. Dans ce secteur bien spécifique, f adjectif bon attribué à une pièce signifie qu'elle rs: « bien usée avec un dessin bien visible mais dé:-.liant dans certains endroits. Beaucoup de détails nstent sans relief». 11
Des pièces dont la qualité est désignée comme étant très bonne sont en meilleur état mais pas suffisant en tous les cas pour intéresser des collectionneurs. Dans cette catégorielà, les pièces sont plus des réserves que des Picasso. La catégorie investissement de la gamme commence à 50 et va de Pas en circulation a A lancer et à A démontrer. La première, comme son nom l'indique, décrit une pièce qui n'a pas été beaucoup manipulée, voire pas du tout. A l'origine, les pièces étaient prévues pour circuler mais, mais pour X raison, elles n'ont pas été distribuées. Elles sont donc restées en parfait état. Les épreuves n'ont jamais été prévues pour être mises en circulation. Elles étaient frappées spécialement sur des plaques polies et ont été manipulées depuis avec beaucoup de soin. Les collectionneurs font très attention à ces distinctions. Comme vous pouvez le constater sur les tableaux précédents, une différence de 10 points - ce que la plupart des gens auraient du mal à distinguer - peut valoir des dizaines de milliers de dollars aux collectionneurs, puisque la rareté de la pièce augmente avec la catégorie. Si nous remontons dans le temps à l'époque des premières collections de pièces ( soit avant 1980 ), le marchand qui vous vendait une pièce pouvait aussi la placer dans une catégorie - conflit d'intérêt évident qui rendait la collection beaucoup plus risquée. Pour répondre à cela, l'industrie a donné leur indépendance à des entreprises qui classifient les pièces, comme la Professional Coin Grading Service et la Numismatic Guaranty Corporation. Ces sociétés insèrent les pièces de monnaie nouvellement graduées dans un support plastique résistant qui affiche la catégorie et le numéro de certification affiché en permanence. PCGS et NGC suivent également le nombre de pièces dans chaque catégorie, attribuant des statisti1
ques de la population comme 18/2, ce qui signifie qu'ils ont classifié 18 pièces identiques rt n'en ont trouvé que 2 dans un meilleur rtat. Plus ces chiffres sont bas, plus la pièce ntéressera les collectionneurs ( avec 1/0, évidemment, c'est le Saint Graal ). La légitimité de la catégorie n'étant plus un problème, des milliers de pièces sont vendues chaque année à . aveuglette, avec relativement peu de réclamations. La rareté. Evidemment, moins il y a d'exemplaires, plus la valeur de chaque pièce >era grande. Le point de départ pour bien calculer la valeur d'une pièce est le nombre qui est gravé en premier. Il n'y avait que 528.000 pièces d'or Saint Gaudens à 20 $ en 1921 par exemple et 4 millions chaque année entre 1922 et 1924. U.S. INDIAN PRINCESS $î GOLD PIECE $ value at November 28, 2007
Grade
Date
62 63 1859 2,500 3,000 3,300 4,975 11,000 1860 2.650 4,000 5,650 9,250 14,000 1861 3.000 4,500 5,700 7,000 9,750 1862 3.000 4,500 5,700 8,500 14,000 1863 3,000 5,000 6,000 9,000 15,500 1864 4,100 5,750 6,750 9.000 16,000 1865 9,500 14,500 15,500 18,000 21,000 3,400 5,000 6,750 9,000 16,000 1866 1167 2,900 5,000 6,000 9,000 17,000 Scwct: Profwstonai Coin Cmfrns Service
AU
60
61
64 16,000 19,500 15,500 20,000 23,000 24,000 29,000 24,000 25,000
65
66
37,500 43,000 22,000 40,000 43.500 46,000 49,000 45,000 45,000
54,000 57,5λ 43,500 57,500 57,500 62,000 64,000 62,000 63,000
Comme l'indique le tableau ci-dessous, cela rait une belle différence de valeur aujourd'hui. La Saint Gaudens de 1933 est sans doute la pièce la plus rare de toutes. Le Trésor ne les avait pas mises en circulation lorsque la possession d'or fut interdite, alors l'US Mint a simplement fait fondre le problème, à l'exception de 5 exemplaires qui ont réussi à s'échapper. Quatre ont été finalement retrouvées et lorsque la 5 e est apparue en 2002, elle fut vendue aux enchères à un prix record pour une pièce rare, soit 7,5 millions de dollars ( après
quelques querelles juridiques avec Washington ). Pas si mal pour une marge bénéficiaire sur 20 dollars. Pour trouver le prochain lot de grands gagnants, vous aurez besoin de deux choses : une information impartiale et un vendeur de confiance. La plupart des fans de pièces rares aux États-Unis se tournent vers des sources comme celles de RedBook, la liste annuelle des prix sur le marché de pratiquement chaque pièce importante, ou bien les sites internet de PCGS et de NGC qui proposent des documents de référence et des informations sur les prix continuellement mises à jour dans une base de données. Choisir un distributeur est un peu plus compliqué. Il y a beaucoup plus de distributeurs de pièces rares que de négociants en or alors il est possible que les Pages Jaunes en proposent plusieurs en un temps record. Mais ne choisissez pas celui qui est le plus près. Avant de leur confier votre argent, cherchez quelques informations, comme par exemple : — Est-ce que le distributeur connaît bien le secteur dans lequel vous voulez vous spécialiser ? Certains peuvent en effet être spécialisés dans des secteurs qui n'ont rien à voir avec les pièces d'or rares. — Quelles sont leurs références dans la communauté numismatique ? Le fait d'être membre d'un réseau professionnel, comme le Professional Numismatist Guild, la seule organisation qui sélectionne ses adhérents avec soin, est un plus important. — Depuis combien de temps travaillentils dans ce secteur ? La stabilité est le signe qu'ils respectent de bonnes pratiques et que leurs clients sont satisfaits.
214
— Participent-ils à des expositions numismatiques et à des enchères ? C'est le meilleur moyen de connaître les goûts des collectionneurs et autres intermédiaires. — Proposent-ils un service après-vente ? Parler avec un bon vendeur de pièces rares, c'est comme échanger avec un courtier. Il dressera le tableau des tendances et saura ce qui intéresse les collectionneurs. Il poussera les nièces qui semblent être dans ce mouvementà. S'il est bon, il aura raison la plupart du remps et certaines des pièces qu'il recommande vont générer de bons bénéfices. Mais ne vous trompez pas : nous parlons des bonnes pièces qui ont été achetées au prix correct et qui ont été gardées suffisamment longTemps pour que leur valeur augmente. Ces pièces sont tout sauf simples, et elles ne sont amais garanties. Quelques mots maintenant sur les marges. Avec les réserves d'or, vous savez quelle est la aleur sous-jacente du contenu en métal de la pièce, et vous pouvez calculer facilement la prime que vous payez. Ce n'est pas la même :hose avec les numismatiques car la marge va dépendre de ce que le marché rapporte. Calmez toujours le prix d'une pièce en utilisant des sources externes avant d'acheter et ayez bien à 'esprit que les écarts offre/demande seront plus élevés que ceux des réserves et beaucoup rlus élevées encore que pour les actions. LES SEMI-NUMISMATIQUES Que se passe-t-il si vous aimez l'idée d'avoir ane assurance minimum par rapport à une .onfiscation, mais que vous n'avez pas du tout envie — et de payer les primes sur le contenu d'or — de devenir un collectionneur ? Regardons la catégorie ordinaire des pièces d'avant 1
1933. Comme nous l'avons dit, elles peuvent être exemptes de confiscation, mais du fait qu'il y en ait beaucoup, elles n'offrent pas une prime énorme par rapport à leur contenu en or. Certains vendeurs les appellent les lingots aux stéroïdes. La plus populaire de ces pièces semi rares est la Saint Gaudens de 20 $, frappée en grand nombre dans les années précédant la Dépression. Comme vous pouvez le voir sur le tableau, les dates les plus courantes pour ces pièces sont disponibles sans qu'elles aient circulé, ou peu, pour environ 30% audelà de la valeur de leur contenu en or. La prime se réduit encore plus lorsque la condition se situe dans la gamme Bon. Ces pièces ne vont pas prendre de la valeur du fait de la rareté mais elles vont s'aligner sur les prix de l'or en conservant généralement la prime qu'elles avaient lorsque vous les avez achetées. En d'autres termes, vous paierez 50 à 100 $ de plus par once d'or, et en contrepartie vous aurez une certaine assurance contre le risque de confiscation. Il est fort possible qu'avec la pente glissante de la crise monétaire, l'assurance deviendra plus précieuse provoquant ainsi un surpassement des pièces rares par rapport aux autres métaux précieux. Est-ce que cette prime d'assurance vaut la peine ? Nous n'en sommes pas certains. Pouvoir légalement posséder votre or lorsque le gouvernement se livre aux confiscations serait un choix idéal. Par ailleurs, ces pièces proposent moins d'or pour votre argent alors que votre objectif principal serait d'avoir le plus d'or possible. L'exemption des pièces numismatiques de tout risque de confiscation pourrait en théorie être supprimée si leur popularité grandissante les livre au regard des mouvements anti-or des prochains gouvernements. Bref, il s'agit d'une question sans réelles réponses simples où les concepts comme la diversification sont plus importants que des estimations de rendement relatif.
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Actions, Obligations et Immobilier Comment les autres actifs vont se comporter en pleine crise
Avec le dollar qui plonge d'un côté et l'or qui monte de l'autre, beaucoup d'autres types i avoirs vont se retrouver aussi pris entre deux r'eux. Comment par exemple l'immobilier fait1 pour tenir bon dans une crise monétaire ? Et qu'en est-il des actions, des obligations et des iquidités ? La réponse pour chaque cas n'est ras tranchée, mais, puisque presque tout le monde possède l'un ou l'autre, ou plusieurs de :es actifs, leur avenir est important. Nous alons donc voir certains des facteurs qui affecrent chaque type d'actif. Les liquidités : en baisse avec le dollar. Dans le monde financier, le terme liquidités signifie bien plus que juste les billets dans votre Dorte-monnaie. Cela comprend tout ce qui peut soit être dépensé, ou facilement converti en devises « dépensables », comme les comp:es chèques, les fonds du marché monétaire et es livrets d'épargne des banques. Aujourd'hui, ils ont tous une chose en commun : leur taux i intérêt bas. En tant que réserve de valeur, ils :ependent du pouvoir d'achat du dollar. Du tait que le dollar ait été augmenté de quelques joints de pourcentage seulement par an dans .es années 90, et que les taux d'intérêt étaient dors plus élevés, la plupart des formes de liquidités ont plus ou moins conservé leur pouvoir d'achat, du moins avant impôt de base. Mais aujourd'hui, le dollar plongeant face aux mtres monnaies, l'inflation attaquant le pou-
voir d'achat du dollar et les taux d'intérêt américains très bas, le fonds du marché monétaire n'a cessé de perdre du terrain. Est-ce que cela signifie que vous devriez vous passer entièrement de liquidités ? Non, parce que l'argent liquide est utile lorsque la situation est « indécise » pour reprendre un terme militaire. Mais limitez les équilibres au strict minimum dans votre vérification et dans vos comptes sur le marché monétaire ; peutêtre pouvez-vous vous contenter de l'équivalent de deux mois de dépenses ? Et notez bien que toutes les liquidités ne sont pas sûres. Les comptes en banque américains sont assurés par la FDIC ; donc, même si votre banque fait faillite, comme beaucoup le feront dans les années à venir, vous retrouverez votre argent. Mais peut être pas tout de suite, et pendant que l'organisme instruit le dossier, la valeur du dollar - et vos liquidités - peuvent plonger. Alors faites attention à la solidité de la banque qui conserve votre argent, tenez-vous prêt à en changer pour en trouver une plus sûre, si besoin est. Ou bien ( parce qu'analyser la solidité financière d'une banque est un défi, même pour des gestionnaires professionnels vous voudrez peut-être placer vos économies dans plusieurs banques.
sommation sont des bombes à retardement 7 . Les fonds du marché monétaire avec cette bligation à court terme ne sont pas liquides aans aucun sens du terme, mais une très dangereuse forme d'investissement avec peu de tiaut ( -5% fin 2007 ) et un bas considérable. Ne vous laissez pas duper par ces fonds. Ils mélangent des titres du Trésor avec les obligations à court terme de Fannie Mae et de Freddie Mac ( qui restent, dans l'esprit des investisseurs crédules, des succursales du gouvernement ) ce qui est précisément ce que vous roulez éviter. Il vaut mieux cibler un fonds du Trésor qui n'aura que des titres à court terme du Trésor. Puisque le Trésor peut imprimer ce dont il a besoin, il pourra toujours payer ses ntérêts, même en dollars qui se déprécient constamment. Voici une liste représentative des bons du Trésor américain : TREASURY-ONLY MONEY MARKET FUNDS
American Century Capital Préservation Fund Dreyfus 100% U.S. Treasury Fund F*Jelity Spartan U.S. Treasury Fund Schwab U.S. Treasury Money Fund 'J S. Treasury Securities Cash Fund ieiss Treasury Only Money Fund
Symbol
Téléphoné
Web
CPFXX
800-345-2021
www.americancentury.con
DUSXX
800-645-6561
www.dreyfus.com
FDOCX
800.544.8888
www.fidelity.com
SWUXX
800-435-4000
www.schwab.com
USTXX
800-873-8637 www.usfunds.com
WEOXX
800-814-3045
www.tommf.com
Soyez encore plus prudent avec les fonds du marché monétaire. Il s'agit de fonds communs de placement qui comprennent des créances à court terme c'est-à-dire les obligations à court terme de grandes entreprises. Mais la chute du dollar et l'éclatement ultérieur de la bulle du crédit américain transformera une bonne partie de la dette d'investissement en camelote6. Les créances à court terme de Fannie Mae. Freddie Mac et d'innombrables autres dans l'immobilier hypothécaire et le crédit à la con-
Les obligations américaines : le choix le plus mauvais. Lorsque vous achetez une obligation à long terme, vous prêtez effectivement -otre argent à l'émetteur. Il prend l'argent et gère son entreprise, ou l'agence du gouvernement, et promet de vous verser un certain intérêt chaque mois, ou chaque année et, quand obligation arrive à échéance, il vous rend vo-
6 Note JDL: encore une preuve de la formidable analyse des auteurs, sachant que leur livre a été publié fin 2007.
•ment.
218
Sefé Money Report. Charles Schwab
" idem. Depuis, les deux banques citées se sont effondrées, littérale-
1
tre investissement original. Ce flux de revenus fixes a une valeur qui change selon le niveau des taux d'intérêt et la solidité financière de l'émetteur. Ce sont des questions totalement indépendantes l'une de l'autre alors voyons-les une par une : Les taux d intérêt à long terme. Lorsque les taux baissent, les paiements d'un reçu d'obligation semblent relativement plus intéressants et les gens sont prêts à payer plus pour les avoir. Le prix de l'obligation est donc plus élevé. Inversement, lorsque les taux d'intérêt augmentent, les prix des obligations chutent. Tandis que la diminution ordonnée du dollar se transforme en écroulement, la valeur actuelle des paiements à venir d'obligations à long terme va plonger. Personne ne prêtera des dollars à long terme parce qu'on ne peut pas savoir ce que l'on récupère au bout du compte, ce qui est une autre façon de dire que personne ne voudra acheter des obligations à long terme. Les prix des obligations vont chuter, accablant ainsi les obligataires de lourdes pertes. Souvenez-vous que lors de la mini-crise monétaire des années 70 ( un pâle reflet de ce qui va arriver ), les taux d'intérêt sur le long et le court terme sont montés en flèche. Les obligations achetées dans les 10 années précédentes à des taux allant de 5 à 8% étaient devenues des flots qui avaient soudainement perdu presque la moitié de leur valeur et leurs prix avaient suivi. Les personnes qui avaient acheté ces obligations en espérant un revenu constant, et sûr, se sont retrouvées avec des pertes de 50% ou plus, et des revenus avec un pouvoir d'achat bien plus bas que ce qu'ils attendaient.
riore, la valeur de sa promesse de payer baisse et les prix de ses obligations chutent. Si nous avons raison au sujet de l'impact de l'augmentation de la dette américaine, certains des émetteurs d'obligations apparemment solides comme le roc comme Fannie Mac et Freddie Mac sont des catastrophes en devenir. Lorsque leurs finances commenceront à se détériorer, la valeur de leurs obligations suivra le même chemin. Quel facteur - les taux d'intérêt ou les finances de l'emprunteur - sera le plus important aujourd'hui ? Nous parions sur les taux d'intérêt. En d'autres termes, le gros problème des obligations en dollars, c'est qu'elles sont en... dollars. La débâcle du marché obligataire des années 1930 était due aux défaillances alors que le dollar ( qui était à l'époque toulours lié à l'or ) devint en fait plus précieux. Les taux d'intérêt sont donc restés bas et ont rendu les obligations de haute qualité plus intéressantes. La crise à venir sera différente, le dollar plonge et les taux d'intérêt augmentent. Les obligataires seront donc remboursées avec des dollars qui n'auront plus de valeur. Alors que rendant la Grande Dépression les obligations de haute qualité voyaient leurs paiements augmenter en valeur et les obligations d'emprunteurs moins solides s'effondrer, dans les dix années à venir toutes les obligations en dollars vont chuter.
La situation financière de lémetteur de lobligation. Plus un emprunteur est susceptible d'effectuer ses paiements, plus le flux de revenus d'une obligation est précieux. Mais si la situation financière de l'émetteur se dété-
Les obligations étrangères : gagnants au début et perdants à la fin. Pour les obligations qui sont libellées dans d'autres monnaies, le scénario est au départ un reflet des obligations américaines : tandis que le dollar ;hute face à l'euro et au yen, les obligations dans ces monnaies auront plus de valeur en termes de dollars. Au début de l'effondrement de la devise ( lorsqu'il s'agit d'une crise du dol-
220
1
lar plutôt que d'un effondrement généralisé de toutes les monnaies fiduciaires ), les obligations étrangères de haute qualité se porteront assez bien, surpassant sans doute les obligations américaines et les fonds du marché monétaire en dollars. NO-LOAD GLOBAL BOND FUNDS
Fund Ticker American Century International Bond BEGBX Loomis Sayles Global Bond LSGLX Managers Global Bond MGGBX Payden Global Fixed-lncome PYGSX PIMCO Foreign Bond PFRCX T. Rowe Price International Bond RPIBX
3-year Av. Assets Ann. % (S mill.) Return* Téléphoné
Web
1,850
5.1
800-345-2021 americancentury.com
1,986
4.6
800-633-3330 loomissayles.com
91
4.3
800-835-3879 managersfunds.com
120
3.8
800-572-9336 payden.com
3,018
4.2
888-877-4626 pimco.com
2,733
4.6
800-638-5660 troweprice.com
«Through 11/23/07 Source: Morningstar, Charles Schwab
Le meilleur moyen de tirer profit du début de la force relative du yen, de l'euro et des autres grandes monnaies, c'est de trouver un bon fonds d'obligations mondiales qui propose une sélection de bons du trésor du monde entier. Certains fonds qui correspondent à ce profil sont cités à la fin du livre. Mais comprenez bien que, dès lors que la maladie du dollar se répand sur l'Europe et le Japon, les obligations libellées en euro et en yen suivront le même chemin que leurs cousines américaines. Dans cet ouvrage, nous nous concentrons sur les erreurs commises par les États-Unis, mais ne considérez pas qu'il s'agit d'une approbation des autres pays. Sous certains aspects, ils sont même en position plus délicate. Leurs problèmes prendront un peu plus de temps à se manifester parce que leurs erreurs spécifiques ont entraîné une croissance lente et une consommation anémique. Ils ont ainsi diminué leurs achats aux États-Unis par 222
rapport à leurs ventes. Les excédents commerciaux qui ont suivi limitent l'approvisionnement mondial d'euros et de yen, soutiennent leur valeur sur les marchés des changes et leur donnent temporairement l'air d'être des monnaies fortes. Où en est-on en Europe et au Japon ? Commençons par l'Europe où les dépenses du gouvernement dans des pays comme l'Allemagne et la France sont beaucoup plus élevées, en pourcentage de l'économie, qu'aux ÉtatsUnis. Les lois du travail et autres rigidités structurelles sont plus lourdes qu'aux ÉtatsUnis. Les entreprises privées sont donc pratiquement dans l'impossibilité de répondre aux changements demandés par les salariés qui seront licenciés. Tout naturellement, cela empêche les embauches et le développement économique. Le chômage en France et en Allemagne est donc à peu près le double par rapport a celui des États-Unis. En revanche, leur système de retraite et leurs soins sont beaucoup plus généreux mais les impôts restent beaucoup plus élevés. Il en résulte une croissance faible et une dette en augmentation. Dans des circonstances normales, cette euro dérose serait difficile à résoudre. Mais bientôt, elle sera encore plus difficile à régler à cause d'un autre problème : la démographie de l'Europe. Le taux de natalité européen est tombé en dessous des niveaux de substitution et l'espérance de vie augmente. L'Europe vieillit donc beaucoup plus vite que les États-Unis et la charge des soins visant une population de retraités augmente corrélativement plus vite. Revoir les échelles de leur sécurité sociale et de 1 assistance médicale aux personnes âgées, une nécessité absolue s'ils veulent éviter la catastrophe financière, deviendra politiquement impossible tandis que le nombre de personnes qui en auront besoin va augmenter.
Dans le même temps, le profil démographique du Japon donne à l'Europe l'air d'être positivement saine. Étant déjà la plus vieille population du monde, l'association d'un faible taux de natalité, de vies longues et d'un certain rejet de l'immigration plonge le pays dans un pétrin où il reste bien difficile de trouver une solution. Après 10 ans de tentatives futiles pour sortir d'une persistante récession déflationniste, la dette publique du Japon est aujourd'hui environ trois fois celle des ÉtatsUnis en pourcentage du PIB. Pour savoir comment ces mauvaises politiques et ces tendances démographiques de mauvais augure se traduisent au niveau des devises sans valeur, souvenez-vous que la seule raison pour laquelle le Japon et l'Europe parviennent à générer leurs taux actuels de faible croissance, c'est parce que les consommateurs américains continuent d'acheter leurs Honda et leurs BMW. Tandis que le dollar plonge, les produits japonais et européens, évalués dans des monnaies qui sont tout à coup appréciées, deviendront prohibitifs pour les Américains qui répondront en achetant des denrées fabriquées aux États-Unis ou rien du tout. En interprétant correctement ce changement et en acceptant ces systèmes comme une menace pour leurs secteurs d'exportation essentiels, les dirigeants européens et japonais répondront avec la seule arme qui leur reste : l'inflation monétaire. Ils diminueront les taux d'intérêt et achèteront des dollars avec leurs monnaies, inondant le monde avec les euros et les yen. tout comme les États-Unis le font maintenant avec les dollars. Le résultat : ces dévaluations compétitives seront une spirale infernale pour les monnaies fiduciaires les plus importantes. Les obligations européennes et japonaises n'iront pas mieux que leurs cousines américaines. Pour autant, oubliez les obligations des marchés émergents. Ils ont été les grands ga-
gnants de 2006 car les liquidités s'écoulant des États-Unis allaient vers des pays comme le Brésil et l'Indonésie. Mais ces pays souffriront beaucoup lorsque les États-Unis vont arrêter d'acheter leurs exportations et, du fait que leurs systèmes financiers sont fragiles, leurs monnaies — et leurs obligations — seront parmi les grands perdants des 10 ans à venir. L'immobilier : peut-être pas cette fois. La crise du dollar dans les années 70 était en fait le moment propice pour acheter une maison. Pourquoi ? Parce qu'au moment où les monnaies perdent de leur valeur, les investisseurs les convertissent logiquement en véritables atouts, le plus vite possible. Et rien n'est plus réel que la terre et les immeubles. Comme le dit le vieux diction : Dieu se fait rendre la terre. Vous pouvez le constater sur le schéma, les prix immobiliers américains se sont bien tenus tandis que le dollar plongeait. 70n
l
. 1 1 1 1 "1 I 1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 1980 A v e r a g e N e w U.S. H o m e P r i c e 1970-1980 imrce Department of Housmg and Urhan Development
Les gens qui ont acheté leur maison avec -es prêts immobiliers à taux fixe ont gagné -eux fois, d'abord parce que leurs maisons ont iugmenté en terme de dollars et ensuite parce :ae la véritable valeur de leurs prêts ( ajustée s _r l'inflation ) a plongé. C'est le revers de la r.édaille de l'histoire des obligations : lorsque • JUS devez de l'argent dans une crise monéujre, vos paiements se font en dollars dépré;.és, allégeant un peu votre charge chaque
mois. En bref, l'habitat était une couverture assez efficace contre l'inflation à ce moment. Le graphique vous donne le prix moyen d'une maison avant l'explosion de la bulle. Il convient donc de souligner que l'immobilier est un autre abri accueillant dans la tempête qui s'annonce. Dans un environnement où le dollar est en train de perdre de la valeur, le capital qui arrive dans les actifs financiers va aller dans les immeubles, et la terre, et ainsi soutenir leur valeur. Mais par ailleurs, nous ne sommes pas dans les années 70. Pour parler crûment, le marché de l'immobilier aujourd'hui est une bulle financière classique. Voyez plutôt : Les prix sont très hauts. Au début des années 70, la maison moyenne en Californie coûtait un peu plus de 100.000 $, soit pas très loin de ce que le revenu moyen d'une famille pouvait acheter. Fin 2006, le prix moyen était de 530.000 $, tandis que le salaire moyen de la famille permettait de couvrir la moitié seulement du prêt. Vous trouverez les mêmes tendances à Boston, à New York et en Floride et dans beaucoup d'autres régions du pays. La valeur nette dune maison atteint un niveau record très bas. A nouveau, au début des années 70, les Américains possédaient environ 70% de leur maison. Cela veut dire que nos parents devaient aux banques en moyenne 30% seulement de la valeur de leur maison. Aujourd'hui, nous achetons des maisons plus grandes et nous empruntons en échange de leur plus-value, la valeur nette d'une maison se réduit. Aujourd'hui, les gens doivent à leurs banques presque la moitié de la valeur de leurs maison, soit beaucoup plus qu'auparavant. Les taux hypothécaires sont aussi bas qu'ils peuvent lêtre. Après avoir atteint un pic à 226
presque 17% en 1981, le taux sur 30 ans est tombé en-dessous de 6% en 2003. Ce plongeon des coûts d'emprunt a encouragé toute une génération à acheter la plus grosse maison possible. Elle leur servait de banque, ils empruntaient sur elle pour profiter de ces taux extraordinairement bas. Mais les taux ont peu de chance de baisser et, comme nous l'avons déjà dit plusieurs fois, ils vont certainement grimper lorsque le déclin du dollar deviendra une spirale mortelle. Le coût de l'accession à la propriété ( dont une bonne partie dépend des taux d'intérêt hypothécaires ) augmentera alors. La dette du propriétaire à des niveaux insoutenables. En 1980, les Américains avaient un peu moins d'un trillion de dollars de dette hypothécaire, soit environ 20.000 $ par famille de quatre personnes. Aujourd'hui, nous en avons presque 10 trillions, soit presque 135.000 $ par famille de quatre. Si vous ajoutez à cela l'autre dette dans le système - gouvernement, entreprise, cartes de crédit - le total est d'environ 600.000 $ par famille de quatre. À l'évidence, nous ne pouvons pas plonger dans une frénésie d'emprunts immobiliers. Trop de capital est déjà lié à nos maisons. Il est possible de truquer les effets de la bulle immobilière de ces dix dernières années et d'obtenir un seul chiffre en divisant la valeur globale de nos maisons par notre revenu disponible. On obtient une sorte de ratio prix/bénéfices pour le marché de l'immobilier et, comme le montre le schéma, ce ratio a atteint le fond au milieu des années 70. Les prix des maisons étaient bas par rapport aux revenus ce qui a permis aux prix de grimper pendant la crise du dollar, sans mettre à mal les rïnances des familles. En revanche, nous entrons dans la crise à venir du dollar avec des valeurs immobilières qui ont atteint des ni-
veaux records, à la fois en termes réels, si nous les comparons à nos revenus. 2.40-1
2.00 -I
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1,00 19S2
1958
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1994
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2006
Ratio of U.S. Household Real Estatc Wealth to Disposablc Income ^ ,» Seuiw: l-edcral Rwerve
' I9S2-2006 „
Ratio de la richesse foncière réelle des ménages américains par rapport au revenu disponible ( 1952-2006 )
Lorsque le dollar commence réellement à glisser et que les investisseurs obligataires paniqués repoussent les taux d'intérêt vers deux chiffres, les gens qui ont acheté des maisons trop chères avec des hypothèques à taux progressifs vont réagir de deux façons : ils réduisent sur tout pour respecter les versements hypothécaires8 ou bien ils cessent les versements. En difficulté financière, les propriétaires essaieront de vendre leur maison et, en désespoir de cause, ils prendront ce qu'ils trouvent 9 . Les prix de l'immobilier plongeront dans des marchés autrefois à fort potentiel en entraînant avec eux les économies locales qui, à leur tour, diminueront l'attrait des maisons. Le résultat pourrait être vraiment horrible dans des marchés actuellement en surchauffe comme en Californie et à Boston. Comment ? Au milieu de l'année 2003, John Templeton, l'un des plus brillants ges8 Voir le paragraphe suivant à propos de l'impact que ce changement dans les habitudes de dépense aura sur le marché financier. 9 Note JDL: c'est exactement ce qui s'est passé en 2008 et surtout en depuis 2009 jusqu'à nos jours. Encore une analyse remarquable et juste des auteurs.
tionnaires de fonds mondiaux du dernier demi siècle, a été interrogé sur l'habitat. Voici sa déclaration : Quand les prix de Immobilier auront atteint un dixième du prix le plus élevé payé par les propriétaires, vous pourrez acheter. En résumé, nous avons deux forces en présence, très puissantes, sur le marché de l'immobilier : la déflation de l'éclatement d'une bulle de crédit contre l'inflation d'un dollar en déroute. Il est impossible de dire aujourd'hui lequel va l'emporter mais on peut parier sur une issue raisonnable, c'est-à-dire une égalité des points : les prix de l'immobilier restant stables en termes de dollars mais chutant énormément par rapport à l'or. En bref, votre maison n'est plus une couverture garantie contre l'inflation. Les actions américaines : un dollar qui chute équivaut à une augmentation des exportations. C'est là où le processus analytique devient vraiment compliqué. Du fait que les entreprises ont des formes et des tailles différentes, certaines vont survivre et même se développer pendant l'effondrement du dollar tandis que d'autres souffriront. L'astuce, c'est de distinguer le bien du mal. Du fait des différents facteurs qui sont impliqués, nous ne pouvons vous proposer que des directives générales : d'abord, un dollar qui baisse aide les entreprises qui fabriquent aux Etats-Unis ( s'exposant à des dépenses libellées en dollars ) et exportent à l'étranger. Lorsque le dollar baisse, les coûts baissent aussi, ainsi que le prix effectif, en yen et en euros des produits vendus. Elles sont donc gagnantes sur deux tableaux car leurs marges bénéficiaires ( différence entre leurs coûts et les prix de vente ) augmentent en même temps que la demande à cause des prix très attractifs.
Aux États-Unis, cela veut dire les mines d'or et les sociétés qui exploitent les ressources naturelles en général ainsi que les producteurs de matières premières et les exploitants. Fin 2007, ces secteurs étaient déjà en train de se développer. Le secteur agricole américain résigné connaissait des prix records pour les céréales et le bétail tandis que les nouveaux et immenses marchés de la Chine et de l'Inde émergeaient. Les terres agricoles étaient soudain un produit intéressant et le revenu agricole augmentait. La seule chose qui retenait les fermiers, c'était le manque d'infrastructures pour transporter leurs produits vers les grands ports. Attendez-vous donc à une explosion de la demande pour de nouveaux moyens de transport et à une flambée des bénéfices des chemins de fer : ils vont augmenter les taux qu'ils facturent aux exploitants qui sont prêts à tout pour envoyer leurs marchandises vers les marchés étrangers. Les mêmes tendances de base sont en place pour la plupart des compagnies minières en dehors de l'or, car la forte demande mondiale pour le cuivre, le zinc, etc. font augmenter leurs prix libellés en dollars et rendent les mines basées aux États-Unis beaucoup plus rentables. La caractéristique de ces industries que nous préférons est celle de courbe inélastique de t offre ce qui signifie qu'elles sont incapables de monter rapidement en puissance la production des produits qu'elles vendent. Lorsque la demande déferle, alors les prix augmentent considérablement et ces entreprises deviennent vite très rentables. Les fabricants américains sont aussi de gros gagnants potentiels mais ils demandent une analyse plus poussée. La plupart des exportateurs basés aux États-Unis achètent les matières premières à l'étranger et cela devient plus 230
cher lorsque le dollar baisse. Et beaucoup gèrent des opérations étrangères qui seront entravées par le pays d'accueil qui apprécie la devise. Tracer les flux de l'argent par le biais d'une chaîne d'approvisionnement demande un peu plus de travail que ce que l'investisseur moyen est disposé à fournir mais, heureusement, il y a un raccourci : commencez par une liste de gros fabricants comme IBM, 3M, Procter & Gamble qui ont de nombreuses usines aux États-Unis et vendent beaucoup de choses sur le marché mondial. Puis vérifiez leurs états financiers pour voir l'effet de l'affaiblissement du dollar sur les ventes et les bénéfices. Si cela était très favorable en 2007, lorsque le dollar chutait face à la plupart des autres monnaies, alors l'exposition au risque de la compagnie est bonne pour nos objectifs. Pour trouver des informations complémentaires, allez sur Google et entrez par exemple : « principaux fabricants » et « tirer profit cl un dollar plus faible ». Fin 2007, une recherche dans cette direction aurait probablement listé des gens comme Saint Jude Médical, « un fabricant de stimulateurs cardiaques valant 3,6 milliards de dollars qui réalise un quart de son chiffre en Europe de lOuest », le géant de la défense General Dynamics, le fabricant d'accumulateurs Energizer Holdings et Intel. On pourrait également citer les laboratoires Merck et Pfizer et des produits de consommation comme Gillette qui vendent dans le monde entier. Vous devrez sans doute ajouter aussi Ford et General Motors puisqu'ils bénéficieront sans doute de i impact négatif d'un yen en hausse sur leurs concurrents japonais. Pourtant, ces deux grands ont bien d'autres soucis, comme par exemple des engagements énormes de retraite et une dépendance des 4x4 énergivores et les camionnettes. Il est difficile d'imaginer que la baisse du dollar à elle seule puisse les faire gagner.
1
Pour surfer sur cette tendance, il est également possible de jouer sur les fonds communs de placement que possèdent ces compagnies. Pour autant que nous sachions, dans leur cas. il n'y a pas de fonds qui reposent uniquement sur le dollar mais certains s'en approchent. The Buffalo USA Global Fund ( BUFGX ) par exemple investit dans les compagnies américaines qui tirent au moins 40% de leurs bénéfices de l'étranger. Dreyfus Appréciation ( DGAGX ) est un fonds d'actions à grande capitalisation à faible taux de rotation qui soutient les compagnies nationales gagnant au moins 35-40% de leurs revenus à l'étranger Pour trouver d'autres fonds similaires, vérifiez les meilleurs avoirs fonciers de ces deux fonds et comparez-les à ceux des autres fonds mondiaux. Mais les paris sont ouverts lorsque la crise devient mondiale. Les exportateur: américains et les obligations étrangères se portent bien durant les premières phases d'une crise du dollar mais dans le chaos des phases suivantes, lorsque le concept entier de monnaie fiduciaire est remis en question, l'histoirt peut prendre une tournure complètement différente. Comme nous l'avons déjà dit, lorsque les États-Unis cessent d'importer, les pays dont les économies dépendent de nos dépenses excessives commencent à avoir des problèmes Le Japon et la Chine pourraient bien connaître des périodes difficiles puisque leur succès dépend beaucoup du goût des consommateur; américains pour les importations asiatiques bon marché. Il est impossible de prédire la façon dont ces pays vont réagir mais il est vri. de dire que les événements pendant un temps pourraient sembler échapper à tout contrôle Si vous gérez le stade précoce de l'effondrement du dollar en utilisant la stratégie que nous recommandons, soyez prudent et n'engagez qu'une petite partie de vos actifs. 2
Et préparez-vous à vendre vos obligations étrangères et vos valeurs industrielles américaines lorsque les problèmes du dollar commenceront à contaminer le reste du monde. Dette : utiliser l'effet levier ou pas, telle est la question. Une stratégie apparemment ogique pour tirer profit d'une chute du dollar consiste à emprunter autant de dollars que rossible, en prévoyant de rembourser les prêts dans une monnaie toujours moins chère. En théorie, c'est peut-être un bon plan mais nous ne conseillerons à personne d'emprunter de argent au regard de l'histoire financière monnaie. Le levier est bénéfique uniquement si TOUS êtes absolument certain que vous pourrez •j.ire face aux paiements. Autrement vous avez un problème, sans vous soucier de savoir si :>us avez raison à propos des tendances sur le marché des changes. Alors n'oubliez pas vos : nligations et le cash flow. Avoir beaucoup de _quidités en dollars pour couvrir vos dettes a est pas une solution puisque vos liquidités rerdront de leur valeur en même temps que i :tre dette. A moins que vous ne soyez un : : llectionneur de billets de banque ou un mi*eur d'or, votre travail ne semblera pas aussi :cr lorsque la crise battra son plein. Si vous décidez de supporter une bonne quantité de dette pendant la crise du dollar, choisissez le taux fixe. Ne prenez surtout pas re dette à taux progressif, qu'il s'agisse de :ixte de crédit, de prêt hypothécaire ou encore le prêts aux entreprises. Les taux vont augmenter dès lors que le dollar baisse et si votre ne financière dépend de la couverture d'un prêt, vous serez très malheureux lorsque le mux préférentiel atteindra 20%. Par ailleurs, erre hypothèque à taux fixe est une manière i^onnable d'emprunter puisque cela comoerte tout ce que vous voulez dans une crise •rrcnétaire. C'est à très long terme, sans doute e plus long terme possible sur le marché ac233
tuel. Il est ajustable à la baisse si les taux chutent ( par le biais de refinancement ) mais pas à la hausse si les taux augmentent. Alors comment devriez-vous gérer votr: prêt hypothécaire ? Selon votre situation, vok quelques pistes : Sécurisez votre toit. Vous avez besoin d'un toit sur votre tête encore plus que de richesse Cessez de penser que votre maison est un investissement et dites-vous qu'elle est une partie essentielle de la sécurité de votre famille Pour se garantir de sortir de la crise du dollar ( ou de l'euro ) avec une maison bien à voui liquidez quelques investissements et remboursez votre prêt hypothécaire. Si le dollar chute la valeur de votre maison ( en assumant que vous n'avez pas simplement acheté un endroir hors de prix dans un quartier surévalué ) v* augmenter en terme de dollars. Même si soc prix de revente chute, vous aurez toujour; l'abri de votre maison, sans le souci du pré: hypothécaire. Profitez de votre maison pour gagner d< largent. Au lieu de rembourser votre prêt hypothécaire, gardez-le et utilisez vos liquidités pour acheter de l'or et acquérir des investissements basés sur l'or comme nous l'avons deu dit dans cette partie. En effet, vous emprunterez sur votre maison ( ou profiterez de votr; maison ) pour investir en espérant que l'or augmentera en termes de dollars tandis que le coût réel de votre prêt hypothécaire va plonger. Ce pari a été très rentable dans les annees 70 et cela devrait être encore le cas dans les dix années à venir. Mais tout cela n'a de sens et nous n'insisterons jamais assez sur ce poinr que si vous êtes certain de pouvoir respecter les paiements de votre prêt hypothécaire. Dar. ; le cas contraire, le risque n'en vaut pas la chandelle. 234
L'OPEP EST HORS DE CAUSE D'après ce qui a été dit à propos de la crise nu dollar des années 70, les producteurs de rétrole réunis au sein de l'OPEP ont été la nremière cause de nos ennuis. Si ces cheikhs nourmands avaient conservé les prix du pérrole à un niveau « raisonnable », en suivant le raisonnement, nous n'aurions pas eu à souffrir rendant dix ans de stagflation avec tout le malaise que cela comporte. Mais là encore, la sagesse conventionnelle confond cause et effet. Tout comme les rues humides ne provoquent nas la pluie, l'augmentation de l'OPEP n'a pas déclenché la crise du dollar. Il se trouve qu'à la fin des années 60 et au début des années 70, ;omme vous l'avez lu dans ce livre, la politique américaine d'augmentations massives des népenses gouvernementales financées par une monnaie fraîchement imprimée a conduit à . inflation. Ce qui revient à dire qu'un dollar permettait d'acheter de moins en moins chaque année. Du fait que les pays producteurs .ibellaient leur pétrole en dollars et que le prix du pétrole avait été plus ou moins stable pendant des années, le prix réel du pétrole ( c'esta-dire le pouvoir d'achat des dollars reçus pour chaque baril ) connaissait une forte baisse. Les ministres de l'OPEP se plaignirent de cette érosion des prix en public, et en privé également. Ils étaient toutefois incapables d'inrluencer la politique américaine qui, entre la guerre du Vietnam et la Grande Société, était sur pilotage inflationniste automatique. En 1973, lorsque la guerre israelo-palestinienne survint, elle fournit à l'OPEP le prétexte politique pour faire ce qu'elle voulait vraiment : augmenter le prix du dollar par rapport au pétrole pour récupérer le pouvoir d'achat perdu. Si vous regardez la courbe des prix du pétrole ajustés à l'inflation ( ou courbe pétrole/or ), vous verrez que le pétrole n'a pas augmenté en termes réels dans les années 70.
récupérer leur pouvoir d'achat perdu. Cela ressemblera à une hausse des prix et peut être interprété comme une attaque à l'encontre de I économie américaine mais ce ne sera ni l'un m 1 autre. En réalité, ce sera simplement le marche qui réagit d'une façon tout à fait logique a la destruction du dollar en cours.
- - — — u.s. dolUrs
Gold gram* 6.000-
4,000-
2,000m s 1950 1955 1960 I96S 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 200S 2010 Crude Oil Priées (Base of 100) Oecember 1945 Throuah Ocloiwr 2007 GolaMoney.com
II chuta avant 1974 et rattrapa son retard. Il est exact que l'OPEP a dépassé le mark au départ, faisant monter les prix un peu plus que nécessaire pour compenser la chute du dollar. Mais souvenez-vous qu'il y avait plusieurs années de baisse de pouvoir d'achat à récupérer. Tout au long de ces dix années, le résultat net de la hausse de l'OPEP était presque du même montant que les revenus réels, comme si le dollar avait conservé son pouvoir d'achat et que les prix du pétrole étaient restes stables. Aujourd'hui, pourquoi ce point a-t-il son importance, parmi tant d'autres ? Parce que le marché du pétrole réagit exactement comme dans les années 70. Entre 2000 et 2003, le prix en dollars du pétrole était plus ou moins stable mais le dollar a perdu environ le tiers de sa valeur face aux monnaies principales et a l'or. L'OPEP a donc vu le prix réel de son pétrole réduit d'un montant similaire et il est devenu nerveux. Fin 20007, l'OPEP et la Russie ( grand producteur de pétrole ne faisant pas partie de l'OPEP ) envisageaient de fixer le prix du pétrole en euros pour les ventes européennes, et de déplacer une partie de leur capital d'investissement en dollars en d'autre; monnaies et de l'or. Résultat : tandis que 1; déclin du dollar va en s'accélérant, attendezvous à un autre choc pétrolier où les producteurs augmenteront leur prix en dollars pour 236
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Les stratégies agressives
L'histoire montre que l'instabilité monétaire peut s'intensifier à une vitesse effrayante. Nous ne serions pas surpris de voir l'or ( au moment où on écrit autour de 800 $ ) dépasser les 1.000 $ l'année qui vient 10 et, dans une ranique mondiale des monnaies fiduciaires, ne .esser d'augmenter. En d'autres termes, nous mtrons dans une période où parier à fond sur la crise qui vient pourrait bien se révéler rayant. Mais avant d'aller plus loin, soyons ..airs sur un point : des stratégies agressives, ar quelque produit que ce soit, sont susceptirles de générer de grosses pertes, sinon elles reraient traditionnelles. Ce chapitre présente res stratégies qui sont clairement dans la catégorie à haut risque, elles ne s'adressent donc ras à tout le monde. La tranquillité d'esprit se -agne avec la possession d'or et il y a beau. jup d'argent à gagner dans les titres miniers _:netés et détenus. Mais pour le petit pourmtage des lecteurs qui se sentent d'attaque r : ar affronter les risques, ceci est une chance -ire de se trouver du bon côté des vedettes de i finance. Voici comment : LA VENTE À DÉCOUVERT : PARIER CONTRE LES VICTIMES DU DOLLAR Si certaines valeurs se comporteront relativement bien lorsque le dollar va s'effondrer, il £ peut qu'il y en ait beaucoup plus qui seront -minées. Évidemment, vous voudrez vous en renarrasser. Mais vous pouvez aussi gagner de : vote JDL: Cela a été écrit en 2007, et l'or a largement dépassé m • 000 dollars en 2009. En 2011 il est à 1700 dollars.
l'argent sur leur baisse en pariant contre elles. Lorsque vous anticipez une baisse des prix, cela s'appelle vente à découvert et voici comment cela fonctionne : vous identifiez une compagnie ( nous vous donnerons bientôt quelques critères ) qui a des chances d'être touchée par un dollar qui plonge, vous appelez votre agent de change ou bien vous allez sur son site et vous vendez quelques unes des actions de l'entreprise. L'agent de change emprunte ensuite le nombre requis d'actions sur le compte d'un autre client et les vend. Il dépose les liquidités sur votre compte. Une fois que le titre baisse, vous couvrez votre position courte en rachetant les actions à leur nouveau prix plus bas et vous empochez la différence. La vente à découvert est facile et ne présente que peu de complications. D'abord, elle ne peut être réalisée qu'à partir d'un compte qui a reçu l'autorisation pour cette opération ce qui signifie que vous devrez le préparer à l'avance avec votre courtier en signant un contrat supplémentaire qui explique entre autres choses les risques impliqués dans la vente i découvert des actions. Si l'action que vous vendez à découvert donne des dividendes, c'est sous votre responsabilité et cela ajoute au coù: de la position courte. Une action peut être vendue à découvert seulement après qu'elle ait monté ( la négociation à un cours supérieur ) pour empêcher des joueurs agressifs de vendre à découvert des actions jusqu'à zéro. Enfin, le calcul du risque/de la récompense de la vente à découvert est l'opposé du long : votre avantage maximum est l'inconvénient potentiel de l'action, et puisqu'une action ne peut aller plus bas que 0, vous pouvez gagner 100% comme maximum. Mais votre inconvénient est l'avantage potentiel de l'action, qui est en théorie illimité, les ventes à découvert doivent donêtre surveillées de très près. Si vos positions jouent contre vous ( c'est-à-dire si les actions
que vous vendez à découvert montent ), votre agent de change peut vous demander de couvrir, c'est-à-dire plus d'argent pour couvrir le risque potentiel. C'est ce que l'on appelle un appel de marge et si l'argent n'est pas rapidement à disposition, l'agent de change va liquider votre position à découvert et/ou vendre d autres actions sur votre compte pour trouver les liquidités nécessaires. Les candidats les plus juteux se regroupent en trois catégories principales : Sociétés de financement à la consommation. Cette catégorie large comprend les banques, les sociétés de cartes de crédit et les prêteurs hypothécaires à qui les clients doivent beaucoup d'argent. Comme vous le savez, c'est la pire situation lorsque le dollar baisse. Dans le secteur financier, il existe deux forces en présence qui ne vont pas forcément progresser en même temps ( dans la réalité, il est probable qu'elles ne le feront pas ). Si nous commençons par la plus évidente, c'est le cash flow libellé en dollars que les prêteurs gagnent. Il perd de sa valeur lorsque le dollar chute. Ensuite, nous avons les actifs eux-mêmes, c'est-à-dire les portefeuilles de prêt des banques. Ils deviennent discutables lorsque l'économie s'affaiblit et cela conduit à des radiations qui réduisent en suivant le cash flow des banques, en dollars, déjà affaibli. Ces deux résultats sont interdépendants mais peuvent ne pas se produire en même temps. Par exemple, si les gens se sentent nerveux à l'idée de posséder des dollars, beaucoup achèteront des produits ou des services, pensant qu'il vaut mieux qu'ils dépensent leurs dollars pour bénéficier de leur pouvoir d'achat actuel plutôt que d'attendre de réaliser ce pouvoir d'achat dans le futur. Grâce à cette flambée d'achats, l'économie peut donner l'impression d'aller bien pendant un temps, même
si les problèmes du dollar s'amplifient. Si l'économie se développe, les gens ne perdront pas leur emploi et ils pourront, pour la plupart, respecter leurs remboursements. Malgré un dollar faible, les défauts de remboursement seront modestes et les portefeuilles de prêts seront rentables. Pourtant, tandis que les problèmes liés au dollar font ralentir l'économie et que les gens vont commencer à perdre leur emploi, les prêts sur les bilans des banques deviendront valeur dépréciée. Le résultat de ce double coup dur sera catastrophique pour les bénéfices et les valeurs de marché de la plupart des compagnies financières11. Pour les candidats sélectionnés, il est difficile de savoir par où commencer puisque chaque partie de l'activité du crédit à la consommation est si profondément implantée dans l'excès de la bulle du crédit qu'un désastre est presque inévitable. Les principales banques abandonnent les prêts aux entreprises et se tournent vers le prêt à la consommation avec les prêts hypothécaires et les cartes de crédit, ce qui n'est pas exactement ce qu'il convient de faire à ce moment précis du cycle. Les assureurs hypothécaires comme Fannie, Freddie et MBIA sont maintenant dépendants, non seulement pour leur rentabilité mais aussi leur survie, de faibles taux d'intérêt et de l'emprunt en continu des consommateurs. Les sociétés de cartes de crédit également. Il suffit de dire que toute industrie prête à attribuer des prêts à 0% à pratiquement n'importe qui peut être considérée comme morte. Les promoteurs et constructeurs. Ce secteur était habituellement régional. Il s'agissait d'une région donnée servie par une poignée d'entrepreneurs locaux qui empruntaient aux banques locales et construisaient des maisons 11 Note JDL: c'est exactement ce qui s'est passé en 2008, en pire. Depuis, la situation des banques s'est détériorée chaque jour un peu plus.
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pour les locaux. Mais dans le boom de l'immobilier des années 90, les plus grands constructeurs étaient nationaux ; ils élargissaient leurs marchés autour des États-Unis et exploitaient les marchés mondiaux du crédit pour des tonds effectivement illimités. En 2003, les analystes les plus naïfs de Wall Street disaient que ces entreprises avaient surpassé le vieux cycle traditionnel de l'immobilier, une expansion suivie par une période de crise, et qu'elles allaient poursuivre leur développement régulier. C'est complètement absurde. Tout ce que la nationalisation du financement du logement a fait, c'est garantir que le prochain ralentissement de l'immobilier sera plus grand encore que tout ce qui s'est passé depuis les années 30. Les constructeurs, encensés début 2004 comme si le prochain choc de l'immobilier n'allait jamais se produire, étaient aussi près d'être convaincus qu'un vendeur à découvert. Les importateurs. Si la meilleure configuration ( lors de l'effondrement du dollar ) correspond à celle d'une entreprise qui fabrique les choses ici et les vend ailleurs, alors le reflet opposé serait un candidat à jouer à la baisse. Les fabricants japonais comme Sony et Toyota, par exemple, sont des grandes entreprises mais elles dépendent beaucoup des consommateurs américains pouvant s'offrir des voitures et des télévisions à haute définition. Les revendeurs américains, qui ont grossi en utilisant des dollars surévalués pour acheter des produits étrangers bon marché, sont aussi appelés à souffrir. Dans cette catégorie, on trouverait des chaînes électroniques comme Best Buy et Circuit City ( note JDL : CC a fait 'aillite fin 2008 ) qui vendent surtout des produits fabriqués à l'étranger ainsi que, croyez-le )u non, la chaîne Wal-Mart qui a construit un empire sur des produits chinois pas chers. Ces entreprises ne sont pas tout à fait à l'image des
banques et des constructeurs de maisons, ma;5 elles vont sans aucun doute connaître une compression des marges dans le cas d'un effondrement du dollar. SHORT-SALE CANDIDATES
Company Symbol Abercrombie & Fîtch AN F American Express AXP Bank of America BAC Capital One Financial COF CCL Carnival Corp. c Citigroup Fannie Mae FNM Goldman Sachs GS ).P. Morgan Chase JPM Lehman Brothers LEH MER Merrill Lynch Mohawk Industries MHK W8 Wachovia WFC Wells Fargo Whirlpool WHR
Price 11/23/07 Business 76.95 Retailer Crédit card issuer 55.63 Money center bank 43.15 Crédit card issuer .52.00 Cruise line 42.73 Money center bank 31.70 Mortgage insurer 32.20 Investment bank 216.48 Money center bank 41.95 Investment bank 60.86 Brokerage house 53.54 Floor coverings 79.00 Superregional bank 41.05 Superregtonal bank 30.84 Appliance maker 77.90
Market Cac Yield % (Sbillions 6.7 0.70 0.72 65.0 2.56 191.0 0.11 21.S NA 354 2.16 157.9 113 2.00 1 1.40 86.1 1 1.52 140.9 0.60 32J 1 40 «5 8 NA U 2.56 78.0 1.24 103.5 1.72 6.0
LES CANDIDATS POUR DES VENTES A DÉCOUVERT revendeurs, cartes de crédit, banque centrale, cartes de crédit, cr:siére, banque centrale, assureur hypothécaire, banque d'investissement, banque centrale, banque d'investissement, maisons de co_tage, revêtement de sols, banque régionale, banque régionale, fatv cant d'appareils électroménagers.
Comme vous pouvez le constater, le marché financier américain est un environnement riche en cibles pour un vendeur à découvert Pour vous aider à démarrer, voici quinze possibilités sorties d'une liste de sociétés datan: de la fin 2007 qui ont été court-circuitées par le fonds Prudent Bear : le directeur David Tice a bien compris l'impact d'un dollar er baisse. La dette du dollar est ( peut-être ) un bon pari. Au niveau comptable, l'analyse est un peu plus compliquée. Une entreprise avec une dette libellée en yen ou en euro est évidemment en difficulté puisque la valeur réelle dt ses obligations augmentera lorsque le dollar va baisser. Inversement, une entreprise dont la dette est émise en dollars verra son passif rée diminuer dans les dix ans à venir, ce qui est une bonne chose. Mais tout comme avec un individu, cette amélioration du bilan doit être 244
mise en balance face au risque que présente la lette. Si des taux d'intérêt plus élevés font baisser plus vite les bénéfices d'exploitation d'une entreprise que ses coûts d'intérêt réels, sa survie s'en trouve menacée. Pour que l'effet de levier soit une bonne stratégie, il doit être accompagné de solides bénéfices dans un secteur qui ne soit pas affecté ou bien aidé par un dollar en baisse. Il semble bien que toutes les routes mènent aux mines d'or, non ? Court-circuit du fonds négocié en bourse. Court-circuiter une action individuelle signifie accepter un niveau de risque qui est en théorie illimité, ce qui n'est pas rien pour un individu avec un capital limité. Par chance, de la même façon que les fonds communs de placement traditionnels permettent aux investisseurs de limiter le risque en distribuant leur capital sur plusieurs actions, une variation sur le fonds commun de placement qui s'appelle : fonds négocié en bourse offre le même bénéfice aux vendeurs à découvert. Un ronds négocié en bourse est un fonds commun de placement qui est conçu pour s'échanger comme une action. Il peut être vendu à découvert de la même façon qu'une action individuelle ( plus facilement en fait parce qu'il n'est pas soumis à la négociation à un cours supérieur ). Au lieu de vendre à découvert, maginons JP Morgan Chase à un niveau individuel et de courir le risque qu'il prospère d une manière ou d'une autre par rapport aux réserves du système bancaire. Vous pouvez mmédiatement étaler vos risques sur le secteur tout entier en un seul échange, en vendant à découvert un service financier ou un .arge indice de fonds négocié en bourse. Vous trouverez ci-dessous cinq secteurs de fonds qui devraient être des ventes à découvert très rentables si le dollar s'effondre. Les fonds communs de placement en marché baissier. Cette espèce rare de fonds
communs de placement est conçue pour monter lorsque le marché - ou une partie - baisse. Ils le font de différentes façons, en vendant a découvert des actions choisies par exemple, ou bien en créant des réseaux complets de dérives conçus pour passer inversement à des indices boursiers spécifiques. Du fait que certaines actions réussiront mieux que d'autres en cas d'etfondrement du dollar, vendre à découvert les indices larges n'est pas la meilleure chose à faire. Concentrez-vous sur les fonds baissiers gérés activement qui sont insuffisants au niveau des actions que vous vendriez à découvert si vous disposiez de ce capital. Le fonds Prudent Bear, dont nous avons parlé précédemment, est un bon exemple qui, non seulement vend à découvert les actions de secteurs vulnérables comme la construction de maisons et le crédit à la consommation, mais possède aussi une bonne quantité d'or. ETF Sector Fund
Symbol
iShares Dow Jones U.S. Real Estate Index Merrill Lynch Régional Bank HOIDR Index NASDAQ Power Shares iShares Dow Jones U.S. Financial Sector Select Sector SPDR Fund—Financial
IYR RKH
QQQQ IYF XIF
Source: NASDAQ
ACTIVELY MANAGED BEAR FUNDS
Fund
Ticker
Load / no load Téléphoné
Web
Comstock Part. Cap. Vat. Comstock Part. Strat. Prudent Bear Leuthold Grizzly Short
DRCVX CPFAX BEARX GRZZX
Load Load No load No load
www.comstockfunds.cw www.comstockfunds.co»*" www.prudentbear.com www.ieutholdfunds.com
Source:
800-422-3554 800-422-3554 888-778-2327 800-273-6886
Morningstar, fund Web sites
MARGES ET OPTIONS : OBJECTIFS À ATTEINDRE Marges. Dans le même temps où vous élaborez votre portefeuille d'actions dans les mines d'or, vous construisez aussi une garantie. Vous créez un actif sur lequel vous pouvez emprunter pour acheter d'autres actions. Ce genre de dette s'appelle la marge et voici com246
ment cela fonctionne : imaginons que vous achetez des actions de Newmont Mining qui valent 50.000 dollars ce qui utilise tout l'argent de votre compte de courtage. Puis vous achetez 25.000 $ d'actions Goldcorp. Votre agent de change vous prêtera l'argent en utilisant vos actions Newmont comme garantie, il vous facturera un taux d'intérêt nominal, le taux de marge. Vous contrôlez maintenant 50% supplémentaires d'actions de mines d'or que vous pourriez avoir sans emprunter. Si l'or monte en flèche et que vos actions augmentent, vous gagnez plus que si vous aviez été simplement complètement investi. Le tableau ci-dessous illustre le différentiel de potentiel de profit. Notez que dans les deux cas, vous commencez avec le même montant de capital. Le portefeuille de marge fait levier d'une façon plus agressive. THE IMPACT OF MARGIN ON PORTFOLIO RETURNS
Unmargined Portfolio
Margined Portfolio
Newmont*
Profit $50,000
Total Profit
$50,000
Newmont* Goldcorp*
Profit $50,000 $25,000
Total Profit
$75,000»
•1.000 shares bought at $50 per share and sold at $100 •715 shares bought on margin at $35 and sold at $70 Exduding interest and transaction costs
La marge, comme tout autre effet de levier, apporte la notion du temps dans l'équation dans le sens où un pari majoré doit être exact, ion seulement là où se termine l'action, mais aussi comment elle se comporte. Si l'or baisse en 2008 et augmente en 2009, un investisseur qui achète et garde sera parfait. Mais un compte sur marge présente un problème potentiel parce que la taille de ses pertes en 2008 sera accentuée par l'effet de levier. Si la valeur de votre compte sur marge diminue audelà d'un certain point, votre agent de change vous demandera plus d'argent -l'appel de
marge - et, comme dans le cas d'une vente à découvert, si vous n'anticipez pas, il liquidera les actions sur votre compte au prix courant. Votre perte deviendra réelle et vous perdre: aussi l'occasion de bénéficier du marché haussier de l'or qui en découlera. La marge est ur. outil très dangereux, donc, avant de l'utiliser voici quelques règles incontournables à respecter. Ne mettez en jeu que le montant que vous pouvez vous permettre de perdre. Ne prenez qu'une petite partie de votre capital en marge de garantie et observez attentivement ce qu. se passe. Déterminez la perte maximum qur vous pouvez vous autoriser et soyez prêt ^ faire marche arrière si vous atteignez cette limite. La dernière chose dont vous aurez envie, c'est de vous retrouver sur la touche à cause des appels de marge lorsque le train de l'or se met en route. THE IMPACT OF MARGIN ON PORTFOLIO RETURNS Margined
Unmargined Portfolio
Portfolio
Newmont*
Profit $50,000
Total Profit
$50,000
Newmont* Goldcorp'
Profit $50,000 $25,000
Total Profit
$75,000»
*1.000 shares bought at $50 per share and sold at $100 '715 shares bought on margin at $35 and sold at $70 'Exduding jnterest and transaction costs L'IMPACT DE LA MARGE SUR LES RENDEMENTS DU PORTEFEUILLE... Portefeuille hors marge Portefeuille de marge - 1.000 actions achetées à 50 $ par action et vendues à 100 $ - 715 actions achetées en marge à 35 $ et vendues à 70 $ - excluant les coûts d'intérêt et de transaction
Options. Une option, c'est un contrat qui donne à son propriétaire le droit, mais pas l'obligation, d'acheter ou de vendre un nombre spécifique d'actions à un prix prédéterminé pendant un certain laps de temps. Les options d'achat permettent au titulaire d'acheter ( c'est-à-dire renoncer ) des actions et accordent le droit de vendre ( ou bien de mettre les 248
-jtions sur le compte d'une autre personne ). Ce sont des dérivés dans le sens où leur valeur est dérivée de celle d'un titre sous-jacent, plus requemment l'action d'une compagnie cotée en bourse ( même si les options existent pour : on nombre d'autres choses ). Les contrats de srock-options contrôlent 100 actions de l'action sous-jacente, donc un prix coté ( ou prime ) de disons 2 $ implique un coût de 200 $ pour un contrat donné. Du fait que vous ne rayez que pour avoir le droit de tirer profit a un changement dans le prix de l'action, vous payez beaucoup moins que si vous achetiez la totalité des 100 actions. Pourtant, si vous avez vu juste, vous gagnez presque autant que si vous possédiez les actions. Les options sur actions à long terme. Les : ptions traditionnelles présentent un inconvénient énorme : elles sont de courte durée. La plupart courent sur 9 mois, ou moins, alors à moins que vous ayez raison sur la direction et .e calendrier, cet appel que vous avez acheté avec de tels espoirs va arriver à terme sans aucune valeur et vous aurez perdu tout l'argent que vous avez investi. Pour répondre à cela, les bourses d'options ont construit une meilleure souricière : les options sur actions à -ong terme. Ce sont des options dont la durée de vie va jusqu'à deux ans et demi, vous pouvez vous permettre de rester flou sur le < quand » mais elles restent rentables depuis .'explosion de l'or ( en 2009 ). Vous payez un peu plus pour le temps supplémentaire mais vous obtenez un impact plus intéressant pour .e dollar spéculatif qu'avec la marge tout en limitant votre risque au prix d'option d'achat. Si nous prenons l'exemple de Newmont, dont les options sur actions à long terme sont activement échangées, regardez le tableau. Les appels sur les options à long terme sont pâmes sur Yahoo Finance le 23 novembre 2007. Elles expirent le 20 janvier 2010, donnant à
leurs titulaires un peu plus de deux ans. La colonne de la position ouverte indique le nombre de contrats qui ont été achetés et qui restent en cours. Notez que certaines ont très peu de positions ouvertes tandis que d'autres à l'inverse en ont beaucoup, elles indiquent celles qui sont les plus intéressantes. Du fait que les détenteurs des options ont acheté plus de 50 que tout autre, prenons-les en exemple. La prime sur cet appel est de 13,90 $, ou 1.390 $, pour un contrat qui contrôle 100 actions. Un prix d'exercice de 50 S signifie que l'action doit augmenter au-delà pour que l'option soit rentable. Ajouté à la prime de 13,90 $ ainsi qu'une commission modeste, et le détenteur de cette option aurait besoin de 65 $ sur l'action Newmont pour rompre. Avec l'action à 50 $ le jour en question, cela nécessite une augmentation de 30%. Quelles chances avons-nous ? Nous pouvons dire qu'elles se présentent plutôt bien mais vous devrez vraiment bien réfléchir avant de choisir cette stratégie. Le tableau montre comment cet appel d'option sur actions à long terme va fonctionner. Deux scénarios sont possibles : soit Newmont ne bouge pas pendant les deux années à venir, soit l'action monte à 100 $. Parce l'option est un actif gaspillé qui perd de sa valeur au fil du temps et qui finit par ne plus rien valoir, notez que dans le premier scénario le joueur perd 1.390 $ ou 100% de son investissement tandis que l'actionnaire équilibre son budget ( il gagne même un peu si Newmont verse des dividendes ). Dans le scénario optimiste, l'action monte, donnant à l'actionnaire un peu plus de 100%. Mais le détenteur d'options sur actions à long terme fait juste un peu mieux, il équilibre son budget à 65 $ et accumule un bénéfice de 3.610 $ ou un gain de 350%. Il ne risque que 1.390 $ contre 5.000 $ pour l'actionnaire. Vous voyez
maintenant comment fonctionne l'effet de levier et quelles options les joueurs ont des chances de gagner si l'or se comporte comme nous le pensons dans les quelques années qui viennent. LEAPS CALL OPTIONS, NEWMONT MININC Expiration date January 20, 2010
Strike
Symbol
Last
Bid
Ask
20.00 30.00 40.00 SO.OO 60.00
WIEAD.X WIEAF.X WIEAH.X WI£A).X WIEAL.X
TTio 23.70 16.90 13.50 9.60
31.90 24.10 17.90 13.10 9.20
33.50 25.70 19.00 13.90 10.00
Open Interes: 25 130 333 493 253
Ali prices as of Nowmber 23, 2007 Souirt: NASDAQ OPTIONS SUR ACTIONS A LONG TERME sur Newmont date d'expiration 20 janvier 2010. Prix d'exercice - Symbole - Dernier cours - Acheteur - Demande - Position ouverte
La volatilité se propage. Disons maintenant que vous ne doutez pas que le marché de l'or va bouger sur les années qui viennent mais vous n'êtes pas certain, au moins au début, si ses notions de base vont l'envoyer plus haut ou si la manipulation de la banque centrale va l'obliger à baisser. Les options vous permettent de jouer gagnant des deux côtés. Achetez simplement une option d'achat et une option de vente sur une importante réserve d'or de façon à pouvoir bénéficier d'un gros mouvement dans l'une ou l'autre des deux directions et à ne perdre que si la réserve en reste là. Avec ce type de volatilité qui se propage, vous devez réfléchir plus vite et penser volatilité comme étant ce que vous achetez et vendez plutôt qu'en terme de quantité x ou y. Votre seuil de rentabilité est le coût combiné de ces deux options, et une fois que l'une des options va suffisamment loin pour compenser les deux primes, tout ce qui va au-delà s'appelle bénéfice. Il est également possible de commencer avec une volatilité directement diffusée et de
l'ajuster ensuite aux circonstances en ajoutan: des options d'un côté ou de l'autre produisant ainsi une mise partiellement couverte sur un scénario donné. Si vous commencez avec une option d'achat et une option de vente et que vous suspectez que les notions de base son: sur le point de réussir par rapport aux banques centrales, et que l'or est donc sur le poir.: de monter, vous pouvez ajouter une ou deux autres options. Votre potentiel de hausse va se trouver amplifié. Si vous vous trompez et que l'or baisse, l'option de vente qui reste compensera partiellement la valeur en baisse de vc-> options. Ce bref panorama ne fait qu'effleurer la question des options de stratégie possible Une fois que vous creusez, vous trouverez de; moyens de générer des revenus à partir d'ustock à rotation lente ( option d'écriture couverte ) et de verrouiller les bénéfices sans vendre ( tunnels ) entre autres, dont certains deviendront accessibles à mesure que la crise c_ dollar s'étend. Mais aucun n'est aussi simple qu'il n'y paraît.
Stockholder* Callholder'
Scénario One: The stock just sits there Profit S % gain (loss) 0 0 ($1,390) (100)
Scénario Two: The stoo runs from $50 to $100 Profit $ 96gain $5,000 100 $3,610 350
*$100 shares purehased at $50. Total funds nsked: $5.000. •One ]an. 20. 2010. $50IEAP5 call, purthased for $1,390. Du fait que les options présentent une variété de prix d'exercice qui ont chacun leur propre valeur temps et leur prime, leur intére" relatif change constamment et cela nécessite beaucoup de maturité pour tirer le meilleu: du pire. Avant de vous hasarder au-delà des ventes simples et des options, profitez ce quelques unes des options de ressources q_ sont disponibles. The Options Industry Council propose un CD gratuit disponible sur simple appel ( 888-options ) qui vous propose différentes stratégies, de la plus simple à la plus 252
rhistiquée. Le centre d'appels du Council, plique le président Paul Stevens, est tenu par des gens compétents « qui sont disponibles i ^ jouer le rôle d expert ». Mais votre agent de ange offre certainement de conseils tout i~<si bons.
~ 19 ~ L'or du XXI e siècle
Les stratégies que nous avons esquissées asqu'à présent vont sans doute générer de meilleures performances que les actions, les bligations et l'immobilier dans les dix ans qui lennent. Mais aucune n'est parfaite. Les pièces de collection et les petits lingots peuvent etre chers avec des marges et des frais liés à . assurance et au stockage qui peuvent aller asqu'à 10% de la valeur du contenu en or. Les pièces rares coûtent beaucoup plus cher eue leur composant en métal et, comme les lingots d'or ou d'argent, peuvent se révéler peu pratiques et chers à entreposer. De leur côté, les actions de mines d'or sont en partie dépendantes de facteurs qui n'ont rien à voir avec l'or comme la sagacité des dirigeants d'entreprises et_la stabilité politique des pays où se trouvent les mines. Les traditionnels fonds communs de placement de métaux précieux qui sont gérés activement peuvent être achetés seulement après la fermeture du marché. Ils présentent généralement des ratios de frais très élevés et ne sont pas adaptés à la négociation. Les actions et les lingots sont vulnérables aux tentatives d'un gouvernement paniqué qui chercherait à confisquer et à nationaliser ou à opérer toutes sortes de restrictions sur les négociations ou les liquidités. Vous avez raison de penser qu'aujourd'hui, le monde des métaux précieux devrait trouver de meilleurs moyens pour posséder de l'or. Et
vous avez raison. Plusieurs produits à base d'or qui semblent prometteurs existent déjà ou bien feront leur apparition très bientôt. Voici où nous en sommes : L'or numérique. Le cours de l'or en hausse ne va pas en lui-même faire du métal une unité monétaire viable. Sans se soucier de U quantité de dollars que coûte un gramme, la masse d'or continue de souffrir des imperfections qui ont conduit à la création de la monnaie papier dans un premier temps : une poche pleine d'or est volumineuse, lourde et bruyante, et une pièce d'or continue de s'user en passant de main en main, une forme subtile mais pernicieuse de dévalorisation. Mais ces problèmes sont sur le point d'être résolus grâce, que vous le croyiez ou non, à Internet. Maintenant que les systèmes électroniques de paiement ont réduit le concept d'argent à son essence, qui est l'information, la plupart des transferts de fonds sont simplement des débits et des crédits électroniques e: la plupart de nos rentrées et de nos dépenses se font maintenant par l'intermédiaire de cartes de crédit, sur des comptes courants en ligne et ( bientôt ) par téléphones portables Nous ne touchons presque plus notre argent et sa forme actuelle, qu'il s'agisse de papier, de métal ou de virtuel n'a plus d'importance. En ce qui concerne l'or, la numérisation de l'argent conduit à une conclusion qui est à la fois profonde et tout à fait logique : si l'argen: est un moyen de communication et qu'Internet est le moyen de communication le plus puissant du monde, alors Internet peut permettre à l'or de circuler en tant que monnaie faisant encore une fois de l'or la langue commune mondiale pour le calcul économique Convertissez l'or en bits en d'autres termes e: vous avez gardé tous ses points forts en tan: que monnaie, tout en éliminant ses faiblesse; 256
tant que devise. Au niveau conceptuel, tor numérique fonctionne de la façon suivante : us transférez des dollars, des euros ou ce que us voulez vers une entreprise ( gestionnaire de devises ) qui a déposé des lingots d'or dans run coffre-fort très sécurisé. Le gestionnaire de devises crédite votre compte avec le poids rec-iis en or et vous effectuez des paiements derais ce compte par le biais de votre ordina:rur. L'or - sans même quitter le coffre - est rebité de votre compte et crédité sur celui du renéficiaire. La monnaie numérique en or de premier r.an est le goldmoney.com de James Turk. Du fait que James est le fondateur de GoldMoney, nous nous trouvons en face d'un évident conflit d'intérêt en en parlant. Donc tout en espérant qu'une forme d'or numérique j liera un rôle important, voire de premier r.an, dans le système monétaire de demain, nous utilisons GoldMoney dans les paragrar.nes qui suivent comme un exemple pour il_strer le fonctionnement de l'or numérique. N ous ne le recommandons pas pour un achat. Un compte en grammes d'or chez GoldMoney fonctionne comme un compte courant or: naire, le titulaire du compte possède de l'or, stocké dans un coffre ultra sûr à Londres. Au eu des dollars, l'unité du compte, comme son nom l'implique, est le gramme d'or, soit environ 3,2% d'une once d'or. Le rôle du penny est tenu par le mil égal à un millième d'un çramme d'or. Les titulaires du compte dépenent leur argent ( notez bien que nous pouvons appeler cette devise argent parce qu'à la différence du dollar, c'est un actif physique ) en allant en ligne, il suffit de spécifier un bénéficiaire et un montant et d'appuyer sur Enur. Il faut compter 1% de frais par transaction usqu'à un maximum de 100 mils ( soit environ 2,60 $ à 800 $ par once ) à chaque fois rue vous effectuez un paiement. Il faut égale-
ment ajouter des frais mensuels de tenue de compte de 100 mils, similaires à ceux que vous compte votre banque pour gérer votre compte courant. L'or numérique permet à ses titulaires de conserver une partie de leur « liquidités » en or plutôt qu'en dollars, cela évite la perte du pouvoir d'achat du dollar tout en continuant de leur permettre d'effectuer des achats. Au moment où nous écrivons, soit fin 2007, des douzaines de vendeurs dans le monde des métaux précieux, y compris la plupart des newsletters que vous trouverez à la fin de ce livre, acceptent l'or numérique. Avec une marge bénéficiaire de 2 à 3% au-dessus du prix de l'or au comptant, les grammes d'or sont beaucoup moins chers à acheter que toute autre forme de réserves d'or. Là encore, nous ne vous suggérons pas de sortir en courant pour aller convertir toutes vos liquidités en or numérique. Le concept est tellement nouveau d'abord, que les conséquences fiscales ne sont pas connues au moment où nous rédigeons ce livre. Mais nous vous recommandons de garder l'œil ouvert sur ce secteur parce que, lorsqu'il est correctement géré, ces devises répondent au moins à deux problèmes auxquels sont confrontés aujourd'hui les détenteurs d'or : comment posséder de l'or bien réel et comment garder des liquidités sans s'exposer aux dollars qui se dévalorisent. En tant que moyen d'échange viable et de réserve de valeur, l'or numérique offre quelque chose que personne n'a vu depuis les années 30, une monnaie d'or qui fonctionne. Son augmentation pourrait avoir un impact profond sur le marché de l'or en chahutant l'équation traditionnelle de l'offre et de la demande de la monnaie. En effet, si la Fed crée plus de dollars, la valeur de chaque dollar pris individuel258
lement tend à baisser. Mais lorsque quelqu'un ouvre un compte d'or numérique, le gestionnaire de devises achète de l'or et le garde. Cette demande en augmentation met la pression sur le taux de change de l'or. Donc, plus il y a dor numérique, plus sa valeur augmente. Supposons maintenant que l'or continue à augmenter comme nous l'avons prévu, chaque unité d'or numérique va prendre de la valeur et la monnaie elle-même va devenir une réserve de valeur beaucoup plus intéressante que les dollars. En voyant cela, de plus en plus de personnes peuvent commencer à changer de 1 argent en or numérique. La demande en or peut ainsi augmenter et pousser en avant son taux de change, etc. Schéma rétroactif positif qui verra l'or atteindre des sommets.
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Quel volume d'or devriez-vous posséder?
Parlez de métaux précieux à n'importe quel spécialiste financier et vous aurez droit à la réponse traditionnelle : « Mettez tout ce que vous pouvez en actions, obligations et liquidités et pas plus de 10% dans lor pour vous couvrir dans léventualité hautement improbable dune instabilité financière ». Mais comme vous l'avez sans doute compris, nous considérons cette stratégie traditionnelle d'allocation d'actifs largement spéculative puisque les liquidités, les obligations et de nombreuses actions courent un grand risque en cas de crise du dollar. Vous feriez mieux de mettre pas seulement « un peu », mais l'ensemble de vos liquidités dans de l'or physique et de placer une partie du reste de votre capital dans des investissements liés à l'or. Combien ? Là encore, cela dépend de vos besoins, de votre caractère et de vos objectifs mais la logique est essentiellement le reflet de l'approche traditionnelle : plus vous êtes conservateur, plus vous devriez posséder d'or. Si nous le formulons d'une autre façon, lorsque le dollar chute, l'actif qui a le plus de chance de conserver ( c'est-à-dire de préserver ) sa valeur, c'est l'or. Si votre objectif est de préserver votre capital, alors vous devriez posséder de l'or en liquidités avec des investissements dans les actions des majors qui ne sont pas couverts et/ou des fonds communs de placement qui les détiennent. Les investisseurs plus agressifs peuvent avoir des titres miniers avec un effet de levier plus grand ainsi que de l'argent, des fonds
obligataires étrangers et des fonds communs de placement spécialisés en ressources américaines et en entreprises manufacturières. Les plus audacieux devraient se concentrer sur des mineurs plus petits, les actions de fabricants américains, les dérivés à base d'or et les positions à court terme dans les valeurs financières. Conservez suffisamment de liquidités en dollars ou euros pour payer vos factures quotidiennes puisque leur valeur vont baisser, sinon disparaître. Evitez les obligations américaines et tout ce qui suppose un flux de paiement libellé en dollars. Et tenez-vous loin des prochaines zones troubles comme les actions des sociétés de financement à la consommation. Peu importe qu'elles donnent l'impression d'être traditionnelles, dans les dix ans à venir elles seront tout sauf cela. Voici quelques suggestions pour transformer ces principes en portefeuille : MODEL PORTFOLIOS Conservât! ve
% of total o p t a i
Dollar cash Gold bullion Precious-metals mutual fonds and unhedged gold-mining companies Foreign bond funds
Moderato
<0 30 25
* of total capital
Dollar cash Gold bullion Siiver bullion Shares of unhedged majors and high-quality mid-tiers Foreign bond funds No-load funds specializing in U.S.-based resource/ manuficturing companies
Aggressive
5 20 10 35 15 15
% of total capital
Dollar cash Gold and siiver bullion Unhedged gold-mining majors Shares of emerging mid-tiers, juniors, and property piays Short positions in U.S. consumer finance companies Long.term call options on mining shares
2 18 20 35 20 S
CONSERVATEUR % du capital total - Liquidités en dollars - Lingots d'or - Fonds communs de placement en métaux précieux et mines d'or non couvertes - Fonds obligataires étrangers MODERE Liquidités en dollars - Lingots d'or - Lingots d'argent - Actions de majors non couverts et niveaux moyens de haute qualité - Fonds obligataires étrangers - Fonds sans frais spécialisés dans les ressources américaines/fabricants - OFFENSIF - Liquidités en dollars Lingots d'or et d'argent - Mines d'or de majors sans couverture - Actions de niveaux moyens émergents, juniors et jeux de propriété Positions à court terme dans les sociétés américaines de crédit à la consommation - Options d'achat à long terme sur les actions minières.
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La menace de la confiscation
Aujourd'hui, nous savons un certain nombre de choses à propos des gouvernements. Ils font tout ce qu'ils peuvent pour continuer à se développer, ils détruisent finalement leurs monnaies, et, lorsque la crise arrive, ils réagissent en confisquant les richesses de leurs concitoyens. Alors que nous nous dirigeons vers une autre débâcle de la monnaie, la question que nous devrions nous poser tous est de savoir comment va réagir Washington ? Est-ce qu'ils vont geler les prix comme l'a fait Nixon ? Confisquer l'or comme Roosevelt ? Nous empêcher de déplacer nos épargnes sur des marchés étrangers plus sûrs et d'acheter des monnaies étrangères ? Ou bien trouver quelques nouveaux moyens ingénieux d'expropriation, adaptés au monde financier moderne ? Il n'y a pas de réponse à ce jour, évidemment, parce que deux crises financières ne sont pas exactement semblables et de toute façon, cela dépend beaucoup des caractères des personnes aux commandes lorsque le dollar va chuter. Mais on peut se livrer à une certaine spéculation et présenter quelques directives générales. Regardons de nouveau l'ordre exécutif de Roosevelt dans lequel il déclarait le 5 avril 1933 que « toute personne doit déposer le Ier mai 1933, ou avant cette date, toute pièce dor, lingot dor et certificats d or quelle détient auprès de la banque fédérale ou auprès dune succursale ou dune agence ou bien à tout membre du système fédéral de réserve ».
L'histoire raconte aujourd'hui que nos grands-parents « respectueux des lois » ont spontanément fait la queue pour apporter leur or Mais la véritable histoire est plus intéressante Le tableau suivant, basé sur des informations obtenues par Anna Schwartz et Milton Friedman et dans leur livre A Monetary History oftk•. United States 1867 - i960, indique que:
qu'en dévaluant simplement le dollar, cela aurait fait l'affaire. Regardez comment la valeur jollar du stock d'or américain a augmenté rsque le dollar était redéfini à 1/35 d'une nce d'or. En d'autres termes, une étape de diision comme la confiscation semble, rétrospectivement, complètement inutile. MONETARY COLD IN THE UNITED STATES
1 ) La quantité totale d'or monétaire ( c'est-à-dire lingots/pièces dans les coffres des banques et pièces d'or en circulation ) aux États-Unis déclinait avant que Roosevelt n'annonce la confiscation du 5 avril. Le montant de l'or détenu par les banques, la Fed et le Trésor américain était tombé à 5,5% tandis que les pièces d'or en circulation étaient tombées à un stupéfiant 35,5% au cours des 3 mois qui précédèrent l'annonce. Pourquoi ce déclin ? Parce que la confiscation avait été largement anticipée et quelques personnes choisirent de mettre leur or en lieu sûr, juste au cas où les rumeurs s'avèrent réelles.
Circulating Gold Coin (million oz.) >c'32
Uar'33 •Ml'34
27.6 17.8 13.9
Gold Stock (million oz.) 204.5 193.3 195.1
S/oz.
S Value of Gold Stock (millions)
$20.67 $20.67 $35.00
$4,226 $3,995 $6,829
.'or monétaire aux US - Circulation des pièces d'or - Stock d'or : : lars/onces - Valeur du stock d'or ( en millions de dollars )
Ce point est tellement essentiel qu'il nécessite un examen plus attentif. En 1933, il fallait 20,67 $ pour une once d'or. La confiscation n'a fait qu'augmenter légèrement le stock total d'or, passant de 193,3 millions d'onces à 195,1. Après la dévaluation, il fallait 35 $, ou 69,3% de plus pour échanger une once d'or et le total du stock d'or américain valait 6.829 millions de dollars, par rapport à sa prédévaluation de 3.995 millions de dollars. En assu2 ) Après l'annonce de la confiscation, mant le fait que ces 6.829 millions de dollars seuls 3,9 millions d'onces en pièces d'or rournissaient le montant exact d'appui d'or né-approximativement 21,9% des pièces en cessaire pour rétablir la confiance dans le dolcirculation - furent rendus. Le gouvernelar, dévaluer simplement le dollar de 70.9% ment supposa, selon Friedman et Schwartz. au lieu de 69.3% aurait fait la somme origique les pièces restantes étaient « perdues, nale de 193-3 millions d'onces valoir 6.829 détruites ou exportées sans avoir été enregistrées, millions. ou... déplacées dans des collections ». Après avoir analysé chaque possibilité, Friedman Même s'ils sont un peu fastidieux, ces calet Schwartz ont conclu « qu'en janvier culs amènent une question qui est tout sauf 1934, lensemble ( des pièces restantes ) était re- fastidieuse : si la confiscation était inutile, tenu illégalement par des personnes privées ». pourquoi Roosevelt Fa-t-il fait ? Il avait à l'évi-
Si l'objectif de la confiscation était d'éliminer la propriété privée d'or, cela a clairement échoué. Si l'objectif a été de restaurer la confiance dans le système monétaire américain en augmentant le montant d'or venant en soutien du dollar, le tableau qui suit implique 264
dence un objectif qui n'avait rien à voir avec la valeur immédiate du dollar. Mais quel étaitil ? Une possibilité a été examinée dans un essai de 1966 intitulé : Gold and Economie Freedom, écrit par Alan Greenspan :
L'abandon de t étalon-or a rendu possible mines basées aux États-Unis seront saisis et pour les étatistes du bien-être d utiliser le sysleurs actionnaires payés avec ces mêmes dettes tème bancaire comme un moyen d expansion illigouvernementales. mitée du crédit... La politique financière de lÉtat providence exige qu'il ri y ait aucun Comment vous protégez-vous de cette moyen pour les détenteurs de richesses de se prosorte de conversion forcée dans une monnaie téger eux-mêmes. C'est le secret minable des tiraque vous ne voulez vraiment pas avoir ? Un des des étatistes du bien-être contre îor. Le défi- seul mot, diversifiez. Partagez vos actifs dans cit budgétaire est simplement un plan qui sert à plusieurs pays, sous différentes formes. Ayez confisquer la richesse. L'or reste sur le chemin de de l'or et mettez-le hors de portée du gouverce processus insidieux. Il est là comme protecteur nement. Achetez les actions de titres miniers des droits de la propriété. Si Ion comprend ça, et placez les réserves dans des endroits relatiimpossible alors de ne pas comprendre tantago- vement sûrs dans le monde. Convertissez un nisme des étatistes vis-à-vis de t étalon-or. peu de liquidités en or numérique, conservé dans un coffre en dehors des États-Unis. OuLaissons de côté l'ironie de ces mots qui vrez des comptes bancaires et des comptes de viennent de l'homme qui, pendant 10 ans, a courtage canadiens, suisses, allemands ou japrésidé l'expansion débridée du crédit dont il ponais. Et soyez très prudent à propos de la accusait autrefois les étatistes. L'analyse de quantité de votre richesse qui peut être facileGreenspan conduit à une conclusion très dément gelée dans des comptes comme les rangeante : si l'impératif de l'Etat est de s'enricomptes retraite et retraites privées compléchir, quel que soit le prix à payer pour ses cimentaires. toyens, alors dans la crise qui arrive, l'or est certainement une fois encore en péril. Aujourd'hui, la plupart des Américains possèdent des comptes à impôts différés, vastes montants de richesse privée qui, sous la loi actuelle, sont hors impôts. Alors pour arrêter toutes les transactions avec l'or qui, comme Roosevelt l'a découvert en 1933, est facile à cacher et difficile à confisquer ? Pourquoi ne pas saisir par exemple les plans de retraite et autres fonds, et les remplacer par des dettes du gouvernement ? L'histoire montre aussi que les gouvernements en crise ont tendance à nationaliser les industries qui sont la source de la richesse de leurs pays et/ou de son instabilité. Lors de l'effondrement du dollar, ce serait le cas des mines d'or, des producteurs de pétrole et autres exploitants de ressources. On peut donc imaginer que, dans la crise qui arrive, les actifs des 266 2
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~ Epilogue ~ Le standard or de demain
L'or continue dêtre lultime moyen de paiement dans le monde. Alan Greenspan, commission bancaire américaine, 1999
Note pour l'édition poche américaine : dans la première version de cet épilogue, datée de 2004, nous esquissions deux chronologies possibles pour l'effondrement du dollar et la transition vers un système monétaire plus raisonnable. Pour cette édition mise à jour rédigée en 2007, nous avons d'abord pensé réécrire ces scénarios pour refléter le fait que la crise du dollar se déroule plus lentement que ce que nous avions prévu en 2004. Mais les dates étaient l'unique chose que nous ne voulions pas changer. Les deux scénarios sont sur la bonne voie et chacun reste plausible à très court terme. Alors au lieu de tout réécrire, nous avons décidé de ne pas toucher à cet épilogue, dans l'intérêt de son exactitude historique. L'étalon-or de demain : dans ce livre, nous avons abordé deux questions d'importance immédiate : pourquoi le dollar va-t-il s'effondrer et comment l'or peut-il à la fois vous protéger et vous permettre de profiter de la crise monétaire à venir ? Nous avons délibérément évité de spéculer sur ce qui va se passer ensuite, d'une part parce que c'est incer-
tain et, d'autre part, parce que le propos nécessite un livre à lui tout seul, que nous espérons pouvoir écrire une fois que les événements auront commencé à se produire. Mais il est difficile de ne pas se demander de quoi aura l'air le monde lorsque la sagesse conventionnelle d'aujourd'hui ne sera plus de mise. Il est difficile aussi de ne pas s'inquiéter. Au niveau historique, les effondrements de la monnaie ont conduit à des changements épouvantables dans les systèmes politiques et économiques ( prenons l'exemple de Rome qui a été détruite par les Wisigoths ou celui de la montée en puissance de Napoléon en France ). Du fait que la pagaille est aujourd'hui plus importante, à la fois au niveau de la taille et de la portée, par rapport à ce que ce que nous avons connu auparavant, la souffrance pourrait être pire. Le monde industrialisé a-t-il copié sur la Rome Impériale ou bien l'Humanité peut-elle trouver un moyen de faire de la citronnade avec les citrons financiers de cette décennie ? Lorsque le dollar implose, et en suivant, le yen et l'euro, et que le concept tout entier de monnaie fiduciaire est discrédité, comment l'argent va-t-il intervenir pour combler le vide ? Les gouvernements pourront-ils remettre en service leurs devises dans un nouveau système monétaire ou bien reviendrons-nous à l'étalon-or, en supposant que c'est faisable ? Évidemment, aujourd'hui personne ne connaît les réponses à ces questions. Mais nous sommes prêts à livrer quelques réflexions sur ce qui devrait se passer. Nous encourageons un retour à une norme objective de la valeur, indépendante de toute ingérence gouvernementale, comme étant la seule façon logique de résoudre la pagaille qui s'annonce.
Il s'agit aussi d'un impératif moral parce que la monnaie saine est, après tout, une question aussi bien éthique qu'économique. Notre monnaie, c'est la promesse que nous nous faisons à nous-mêmes, à nos enfants et à nos partenaires commerciaux que notre monde est, et sera juste, que la valeur que nous recevons aujourd'hui sera remboursée à valeur égale dans le futur. Dans toute l'histoire de l'Humanité, seul l'or a été capable de tenir cette promesse. Vous pouvez soutenir que, dans un certain sens, nous n'avons jamais réellement abandonné l'étalon-or. Même si les nations ont, il y a longtemps, rompu le contrat qui liait leurs monnaies à l'or, celui-ci est resté la mesure mondiale, l'étalon par rapport auquel tout le reste se mesure. Souvenez-vous du graphique qui représente le prix du pétrole en or ; il devient évident que l'or a continué de fonctionner de cette façon, sans la sanction ou la coopération - parfois avec l'hostilité - des banques centrales mondiales. Bien que vous ne puissiez pas rembourser des dollars avec de l'or au Trésor américain, vous pouvez échanger des dollars contre de l'or dans les échanges mondiaux, 24h sur 24. Le comportement des banques centrales mondiales implique que le taux de change de l'or demeure une mesure clé dans le succès d'une monnaie. Tandis que la chute du dollar se multiplie dans une implosion mondiale de la monnaie, le monde se retrouvera bientôt à un nouveau croisement. Dans une direction, on notera une plus grande centralisation des pouvoirs politiques et économiques ( appelons cela le scénario 1 ). Comme dans les années 30, le gouvernement sera plus fort et plus autoritaire. Si nous commençons tout en bas de ce chemin, avec des dépenses gouvernementales comp-
tant déjà pour la moitié de nombreuses économies nationales, le résultat sera semblable à celui de l'Europe de l'Est des années 80 : des systèmes de planification centralisée dans lesquels les bureaucrates décident presque tout. L'argent dans ce monde si laid sera ce que décidera le dictateur du moment. L'or passera dans la clandestinité et/ou sera confisqué comme il l'a été dans les années 30 aux USA. Nous n'irons pas plus loin dans ce scénario. Il est trop connu puisque des variations ont existé, et continuent de le faire, dans certains pays du monde. S'il devait réussir, les paris sont ouverts. Nous n'avons pas de conseils à donner, sauf celui de lutter contre le processus du mieux que nous pouvons et/ou de garder la tête baissée. Mais cette fois, que se passerait-il si le désastre alerte tout le monde sur les risques inhérents aux substituts de l'argent et s'ils réclament une alternative ? Pas besoin de regarder très loin pour trouver un programme. Un simple retour à la tentative originale de la Constitution devrait suffire. Dans la pratique, cela signifie restreindre le rôle du gouvernement à quelques fonctions essentielles. Cela signifie aussi mettre la monnaie à l'abri des caprices des hommes politiques et de leurs électeurs. Comment ? Là encore, pas besoin de chercher très loin. Lorsqu'il s'agira de créer un système monétaire sain, les voix les plus fortes et les plus persuasives seront celles qui réclament un retour à l'or, qui est, là encore, l'un des plus grands héritages des créateurs de la Constitution américaine. Souvenez-vous du chapitre 8 où on a vu qu'ils avaient fait de l'or et de l'argent la monnaie des États-Unis et l'avaient conservée ( ou en tout cas essayé ) pour les générations à venir, article 1 de la Constitution. Alors esquissons deux échéanciers optimistes par lesquels, confrontés à l'effondrement mondial de la 272
monnaie, nous tirons les conclusions appropriées et nous faisons les bons choix : LE MONDE REVIENT A LA RAISON 2005 : le dollar est en plein recul sur les marchés des changes et la panique se ressent à la fois à Wall Street et à Main Street. Les obligations libellées en dollars voient leur valeur plonger, ce qui est une autre façon de dire que les taux d'intérêt à long terme augmentent. Les taux hypothécaires dopés et les restrictions de l'accès à de nouveaux prêts font éclater la bulle immobilière dans des marchés surchauffés comme la Californie et New York. Les prix des maisons ont chuté de 50%, ou plus, en l'espace de quelques mois, et les leaders du secteur financier structuré, les géants des prêts hypothécaires comme Fannie Mae et Freddie Mac, et le secteur des produits dérivés avec JP Morgan Chase par exemple sont décidément bien des bombes à retardement. Leurs actions, et la plupart des autres qui sont associées à la bulle du crédit américain, commencent à glisser. L'euro et le yen montent par rapport au dollar tandis que l'or est à 1.000 $ ( 32,15 $ le gramme ) sans un regard en arrière. 2006 : Les dirigeants européens et asiatiques, voyant leurs secteurs d'exportation essentiels perdre du terrain à cause de leurs monnaies en hausse, se battent en diminuant les taux d'intérêt et en intervenant sur les marchés de changes. Des dévaluations compétitives rappelant les années 30 deviennent la nouvelle politique économique mondiale. La maladie du dollar se propage sur l'euro et le yen, et ces monnaies autrefois puissantes commencent à tomber, non pas contre le dollar, qui reste vacillant, mais contre l'or, le pétrole et les autres matières premières. Les prix de nombreux produits augmentent tandis que les consommateurs dans le monde entier convertissent leur monnaie papier et autres actifs fi3
nanciers dans les produits et les services auss: vite que possible, à n'importe quel prix. La fuite de la monnaie est au plus haut niveau. Une importante institution financière américaine échoue de façon spectaculaire et l'accès au capital se tarit pour le reste. Personne ne veut investir ou prêter à ces compagnies et la spéculation va bon train pour savoir qui sera le prochain à tomber. Pendant ce temps, les gouvernements commencent à flirter avec les contrôles des capitaux, des prix et autres mesures désespérées. Des voix s'élèvent à droite pour des lois de sécurité nationale renforcées tandis qu'à gauche, on demande un plan de sauvetage du gouvernement pour les propriétaires et les banques chancelantes, ainsi que des programmes pour l'emploi pour que l'économie continue d'avancer. De tous les côtés de la classe politique, on demande un leadership fort. Certaines libertés civiles et économiques sont temporairement suspendues. L'or atteint les 2.000 $ ou 64,31 $ le gramme. 2007 : tandis que les gouvernements mondiaux paniquent, les gens, grâce à Internet et aux autres médias, commencent à se renseigner et à discuter des causes et des remèdes à leurs problèmes. Comme au XIX e siècle, lorsque les discussions sur la politique monétaire étaient courantes, publiques aussi, et suivies par les masses, des questions essentielles comme la véritable nature de l'argent et l'incapacité des gouvernements à gérer leur monnaie nationale apparaissent en première page des journaux. Peu à peu, on commence à comprendre que ces problèmes ne sont ni des actes de Dieu ou le résultat d'une trop grande liberté, ou d'une liberté trop restreinte, ni la faute à un gouvernement trop tolérant. Ils sont plutôt le résultat de notre réticence, à chaque niveau de la société, à vivre selon nos moyens.
Les mois qui suivent sont remarquables : une version électronique de la convention constitutionnelle dans laquelle les États-Unis reviennent à leurs racines philosophiques et examinent la source même de leur culture. Le débat n'est plus de savoir comment structurer une dictature pour nous voir à travers, mais de savoir comment recréer la conception originale de la démocratie libérale. Cette découverte fait comprendre que les substituts de l'argent ont eu leur période faste, et tous les regards se tournent vers l'or, la seule forme de monnaie qui a maintenu sa valeur tandis que les monnaies papier avaient été transformées en tas de confettis. L'un des principaux obstacles au retour de l'or en 2003, c'était le fait que, à 400 $ l'once ou 12,86 $ le gramme, il n'existait qu'environ 2 trillions de dollars disponibles, bien trop peu pour distribuer de l'argent dans une économie mondiale de 32 trillions de dollars. En 2007, ce n'est plus un problème. Le taux de change de l'or a atteint environ 5.000 $ ou 160,77 $ le gramme, l'offre disponible passait à environ 25 trillions de dollars tandis que sa vitesse - la fréquence à laquelle chaque once change de main dans l'économie - était augmentée par les dernières technologies de transactions électroniques. En d'autres termes, le dollar avait été dévalué à un niveau où le taux de change de l'or est dix fois plus élevé. L'offre de l'or était donc tout à fait suffisante pour l'économie mondiale et plutôt que de sommeiller dans les coffres, l'or circule comme étant la seule monnaie non nationale au monde. 2008 : une nouvelle génération de politiciens, que ce soit par réelle conviction ou par opportunisme, profite du moment pour demander un retour à l'argent propre et à la santé financière. Une majorité de citoyens comprend alors que ces objectifs peuvent être atteints uniquement en : 1 ) choisissant comme
argent quelque chose qui ne peut pas être avili, et 2 ) en limitant la capacité des gouvernements et des citoyens à hypothéquer leur avenir en empruntant trop à tort et à travers. Quelques jours après son investiture, Ron Paul, le premier président de l'ère post-dollar fiduciaire, propose des lois visant à limiter les programmes de transfert fédéral et à ramener les dépenses du gouvernement au même niveau que les autres. Il annonce que désormais, le nouveau dollar-or sera en permanence convertible en or, numérique ou réel, à un taux fixé sur la réalité du marché en cours. Et pour empêcher les futures générations d'oublier les leçons du XX e siècle, une convention constitutionnelle est nommée pour mettre par écrit ce que les auteurs de la constitution avaient intuitivement compris : qu'une seule chose — l'or - servira de monnaie et que tout le reste sera évalué par rapport à lui. AUTRE SCENARIO LES MARCHES CHOISISSENT L'OR 2006 : tandis que l'effondrement du dollar se transforme en abandon mondial des monnaies fiduciaires, une monnaie conserve la sienne : l'or numérique. Souvenez-vous, dans le chapitre 19 plusieurs de ces monnaies fonctionnaient en 2003 et offrent les avantages de la monnaie or, mais sans aucun de ses inconvénients. Voyant les propriétaires d'or numérique s'enrichir pendant que ceux qui avaient des dollars et des euros être ruinés, les investisseurs convertissent d'énormes montants de capital dans ces nouvelles monnaies, créant ainsi un cycle vertueux dans lequel l'augmentation de la demande en or numérique fait monter son taux de change, le rendant encore plus intéressant et attirant plus de capital. Des pays plus petits commencent à adopter l'or numérique comme monnaie officielle et la 276
pression commence à se faire sentir sur les pays plus grands pour en faire autant. 2007 : les banquiers centraux, horrifiés par l'effondrement de leurs monnaies fiduciaires et voyant que leurs fonctions ne se justifient plus réellement, résistent avec tout le pouvoir dont ils disposent. Mais, du fait que leurs pouvoirs reposent sur leur capacité à manipuler des monnaies qui perdent rapidement de leur valeur, ils se calment peu à peu ou bien sont remplacés par des plus jeunes dont les objectifs sont moins philosophiques. Et le monde, malgré les plus grands efforts de ses autorités monétaires, revient à l'or. L'âge du papier se termine par un gémissement plutôt que par un grand coup. La dernière crise monétaire de l'humanité appartient maintenant à l'histoire. Laquelle de ces options allez-vous choisir ? L'histoire, malheureusement, favorise la dictature. Mais l'histoire n'est pas le destin. Les sociétés du passé n'avaient pas les médias mondiaux actuels, ni de marchés de capitaux sophistiqués et adaptables. Alors les autres scénarios plus optimistes sont au moins réalisables. De toute façon, cela fera l'objet d'une autre discussion. Aujourd'hui, nous avons un autre effondrement de la monnaie à gérer. Note Jardin des Livres : Tout ce que vous avez lu s est déroulé avec précision, avec un décalage de 1 à 2 ans par rapport aux dates des auteurs. La crise des Subprimes a explosé en 2007 et Wall Street est tombé en septembre 2008. Depuis, on va de crise financière en crise financière. .. N'oubliez pas que ce livre a été écrit entre 2002 et 2004 et révisé en 2007. Sédition révisée pour la version poche américaine a été publiée début 2008. Les seules mises à jour ont été une préface nouvelle et des graphiques en 2007. En 2011, cette édition française ri a pas pris une ride.
Informations Utiles
Si nous avons bien fait notre travail, vous devriez maintenant avoir une bonne idée des risques et des opportunités que présente l'effondrement du dollar ou de l'euro, et l'envie aussi de trouver une information mise à jour. Heureusement, vous avez beaucoup d'éléments à votre disposition. La communauté de l'argent physique est grande, dynamique et accessible, et dans ce chapitre nous avons établi une liste des ouvrages les plus utiles, des newsletters ainsi que des sites internet américains. Nous vous recommandons de vous familiariser avec les théoriciens les plus pointus, passés et présents, et de lire certains de leurs livres. Abonnez-vous à une bonne newsletter, voire deux ou trois si possible, et visitez plusieurs des sites ci-dessous chaque jour. Si vous le faites, rien de ce qui va se passer dans les années à venir ne vous surprendra. LES LIVRES The Dollar Crisis : Cames, Conséquences, Cures by Richard Duncan. Prix: 29.95 $. Un regard détaillé sur les raisons de l'effondrement à venir du dollar par un ancien consultant du FMI. Gold Wars : The Battle Against Sound Money as Seen from a Swiss Perspective by Ferdinand Lips. 19.95 $ Edition de poche. L'histoire d'un économiste suisse à propos de l'abandon de l'or comme monnaie et les tentatives continues des banques centrales pour manipuler le marché de l'or.
Manias, Panics, and Crashes: A History of Financial Crises, by Charles P. Kindleberger 19-95 $ Une explication historique et théorique à propos des crises financières récurrentes.
que plusieurs de ses autres titres gratuitement à partir du site mises.org du Ludwig von Mises Institute. LES NEWSLETTERS
Extraordinary Popular Delusions and the Madness of Crowds, by Charles MacKay. 9.98 $. L'histoire classique des bulles financières de l'humanité. Ce qui frappe dans la description de la tulipomanie hollandaise et de ses nombreux successeurs, c'est qu'elle nous semble bien familière
Dow Theory Letters de Richard Russell; depuis 1958; toutes les 3 semaines; abonnement d'essai : deux numéros pour 1 dollar ; coût annuel: 250 $ Dow Theory Letters, Inc. PO Box 1759; La Jolla, CA 92038-1759; Tel 858 454 0481 ; Richard Russell est largement connu pour une série d'articles professionnels parus dans Barroris, début 1956. Il a fondé le Dow The Theory of Money & Crédit, by Ludwig Theory Letters ( DTL ) en 1958 qu'il n'a jamais von Mises. 20 $ et Human Action Edition poquitté depuis ( il n'a jamais raté une Letter ). che: 24.95 $. Mises a été l'un des fondateurs Son parcours parle à lui tout seul : il recomde l'école autrichienne d'économie et il demanda les actions dans l'or en i960. Il atteimeure un dieu dans le monde de l'argent fort. gnit le sommet du marché haussier de Ces très sérieux textes d'économie valent la 1949-66, et, presque jour pour jour, le début peine d'être lus. du marché haussier qui commença en décemInfections Greed : How Deceit and Risk Cor- bre 1974. Hulbert Financial Digest classe rupted the Financial Markets, by Frank Partnoy. DTL au premier rang sur une base adaptée au Edition poche : 15 $. Une explication accessirisque parmi toutes les newsletters synchronible sur la façon dont l'ingénierie financière en sées sur le marché sur les vingt trois dernières général et les instruments dérivés en particuannées, dowtheoryletters.com. Publiée toutes lier corrompent le capitalisme mondial. les trois semaines, DTL couvre les marchés américains des actions et des obligations ainsi At the Crest ofthe Tidal Wave : A Forecast for que les marchés étrangers, les métaux préthe Great Bear Market, by Robert Prechter. cieux et les produits. L'un des caractères les 14.99 $ et Conquer the Crash: You Can Survive plus utiles de la Letter est l'indice journalier and Prosper in a Deflationary Depression, 27.95 $ Primary Trend Index ( PTI ), un indice de Ces deux livres présentent, avec des détails propriété qui a été un indicateur étonnamterrifiants, la base théorique de la prédiction ment précis des mouvements du marché à de Prechter pour une dépression déflationiste. court terme. Récemment, Russell est devenu Voyez nos commentaires à propos de sa newsun ardent spéculateur sur l'or ( souvenez-vous letter. de la note qui commence la partie trois ). Son point de vue est le même que le nôtre : l'or, The Case for the 100% Gold Dollar, and c'est de l'argent, les monnaies fiduciaires n'en What Has Government Done to Our Money ? by sont pas et la différence va s'accentuer dans les Murray Rothbard. Rothbard propose une viannées qui viennent. Comme il le déclarait sion libertaire sur la nature de l'argent et le lors d'une interview récente: C'est simple, les potentiel de l'or dans le système monétaire de banques centrales génèrent beaucoup plus de papier demain. Vous pouvez télécharger ce livre ainsi 2
1
que les mines d or ne produisent en valeurs aurifères comparables... Il est temps aujourdhui d accumuler lor et les actions sur lor. Lors de son 79 e anniversaire en juillet 2003, il vendit toutes ses obligations parce que « les États-Unis se dirigent droit vers le plus grand désordre financier de toute lhistoire ». Elliot Wave Theorist de Robert R. Prechter Jr, depuis 1979, mensuel, 20 $ par mois; Elliot Wave International, PO Box 1618, Gainesville, GA 30503, 770 535-0309; elliottwave. com; Robert Prechter est l'auteur du best-seller Conquer the Crash. Son approche analytique est basée sur les découvertes de Ralph Nelson Elliot, qui, dans les années 30 et 40, remarqua des schémas répétitifs au niveau des prix de différents produits. Elliott nota que ces schémas se répétaient sur différentes échelles temporelles et numériques et semblaient refléter l'état mental des différents participants du marché. Il en déduisit que les investisseurs passent par des sautes d'humeur régulières et prévisibles allant de la prudence ( comme dans les années 50 ) à la tolérance du risque ( années 1980 ) à l'euphorie totale ( années 1990 ). Cette dernière étape conduit à un effondrement, après quoi le cycle repart. Le même schéma répétitif dirige le mouvement des produits et des prix des actions et dans sa newletter Elliott Wave Theorist, Prechter analyse ces vagues pour établir des prévisions pour les prix à court terme et l'économie à long terme. Son travail est donc utile pour les traders et les investisseurs, et ceux qui veulent simplement un plan pour comprendre le monde moderne. Sa principale conclusion, nous entrons dans un ralentissement qui va rivaliser, voire dépasser la Grande Dépression. L'or pour lui pourrait bien avoir quelques problèmes dans ce scénario déflationniste. Mais les lecteurs devraient oublier ce point à la lumière de sa grande analyse de la situation.
Freemarket Gold & Money Report de James Turk; depuis 1987; 20 lettres annuelles plus des rapports intermédiaires occasionnels; abonnement d'essai: 60 $ pour 3 mois, à l'année: 220 $ par internet ou 260 $ par courrier; 1857-240 White Mountain Highway PO Box 5002; North Conway, NH 03860; 603 323 8182; fgmr.com ; Le Freemarket Gold & Money Report propose une perspective internationale sur les métaux précieux et les marchés financiers. Chaque lettre fournit des recommandations d'achat et de vente sur l'or, évoque l'argent, les titres miniers, les marchés financiers, les obligations et les monnaies. Du fait qu'il s'agit de la newsletter de James, nous nous abstiendrons de la commenter. Nous précisons toutefois qu'il s'agit de l'une des plus anciennes newletters sur les métaux précieux et qui traite de nombreuses questions que vous retrouverez dans ce livre. Gold Newsletter de Brien Lundin; depuis 1971, 12 lettres par an; abonnement d'essai, numéro gratuit disponible sur Internet; coût annuel 198 $; 2400 Jefferson Highway, Suite 600; Jefferson, LA 70121; 800 877 8847; goldnewsletter.com ; Gold Newsletter a été fondée en 1971, elle était l'outil principal de Jim Blanchard dans sa lutte pour rendre le droit à la propriété privée de l'or aux citoyens américains. Pendant ses 30 années et quelques de publication, de nombreux économistes et analystes de l'investissement dans l'économie de marché du monde moderne ont participé à l'élaboration de ses articles. Aujourd'hui édité par le partenaire et associé de longue date de Blanchard, Brien Lundin, Gold Newsletter se concentre sur les titres miniers impliqués dans l'exploration et la pré-production. Elle couvre aussi les marchés des métaux eux-mêmes. Elle publie également des commentaires d'intervenants à la New Orléans Investment Conférence et sa section de pot-pourri reste la favo-
rite dans ce domaine. Mais sa principale attraction reste le volume de ses recommandations au niveau des actions. Le numéro disponible sur le site début 2004 comptait 16 pages, il présentait aussi les profils et ou les analyses de 23 titres miniers. Dans un numéro classique, vous trouverez quelques noms connus et beaucoup plus de nouveaux. Gold Stock Analyst de John Doody; depuis 1994, mensuel; échantillon disponible en ligne; coût annuel 350 $; PO Box 7440; Ft. Lauderdale, FL 33338; 800 237 8400, poste 308; goldstockanalyst.com ; Gold Stock Analyst est si complet en informations que les abonnés ont tendance à accumuler d'anciens numéros et à s'y référer lorsqu'ils font des recherches. Chaque numéro affiche des tableaux qui listent les statistiques essentielles ( bénéfices, niveaux de production, coûts de production etc. ) pour l'or, l'argent et le platine. Même chose pour le marché de l'or en général : Doody informe les abonnés sur les tendances de l'offre et de la demande, les positions courtes des lingots bancaires et les valorisations relatives des actions et de la masse monétaire. Et puis, bien sûr, il propose des analyses détaillées d'une demi douzaine ou plus de mines d'or aux tailles et profils complètement différents. Chaque numéro dresse une liste des dix meilleures actions choisies par Doody qui inclut généralement un mélange de majors, de moyens et de juniors. Dans un numéro récent il recommandait des majors comme Anglogold et Newmont et des juniors comme Crown Ressources et Canyon Ressources. Achetez simplement ces actions et vous créerez ainsi un portefeuille diversifié de titres de mines d'or qui, si l'on regarde les résultats passés, s'en sortiront très bien. La sélection 2003 avait augmenté d'une moyenne de 90% contre 40% pour l'indice XAU des principales mines d'or et 20% pour l'or lui-même. 284
Grant's Interest Rate Observer de James Grant; depuis 1983, 24 numéros, abonnement d'essai : 8 pour 350 $; par numéro téléchargé 50 $ ; montant annuel : 760 $; 2 Wall Street, New York, NY 10005; 212 809-7994; grantspub.com ; James Grant a fondé le Interest Rate Observer en 1983 après 8 ans passés chez Barroris où il avait créé la colonne Current Yield. Il est l'auteur de quatre ouvrages sur la finance ou l'histoire financière, comme par exemple Money of the Mind et, plus récemment, The Trouble with Prosperity. Il écrit actuellement une rubrique mensuelle sur Forbes. Grant's Interest Rate Observer se concentre sur l'image et il a généralement une approche unique sur les événements actuels. Des numéros récents ont proposé des analyses détaillées sur la manière dont les banques font des erreurs fondamentales qui conduiront à leur perte. Us expliquent également comment les propriétaires empruntent encore plus, comment les produits innovants comme la titrisation et les fiducies de placement immobilières hypothécaires nous mènent à la ruine. Enfin nous apprenons aussi quelle est la relation qui lie le prix des actions et l'inflation, et l'évolution du profil des bilans de la banque centrale. La liste continue apparemment pour toujours puisque la capacité de Grant à voir les schémas et à analyser les relations encore non explorées dans la finance et les affaires semble ne jamais se terminer. Et, cerise sur le gâteau, sa newsletter est très bien écrite avec beaucoup de dessins animés drôles et ironiques. J. Taylor s Gold & Technology Stocks de Jay Taylor, depuis 1986, mensuel, essai 39 $ pour 3 mois; coût annuel 123$ ; PO Box 871, Woodside, NY 11377, 718 457-1426; miningstocks.com ; ancien analyste à Wall Street pour les titres miniers or, Jay Taylor
connaît sa 40 e année de succès, elle compte couvre l'ensemble des compagnies minières, des abonnés dans 80 pays, et un bon dossier avec un intérêt plus spécifique pour les juglobal à la fois au niveau macroéconomique et niors. Il a très bien su également dénicher les sur les options spécifiques aux actions. Basé en mines émergentes avant même qu'elles ne Suisse, Schultz s'appuie sur l'analyse de corressoient connues : le portefeuille modèle de la pondants installés dans plusieurs pays ainsi newsletter a obtenu de meilleures performanque sur un personnel de recherche de premier ces que l'or lui-même, soit 20% par an en plan en interne. Sa newsletter englobe un ré2002 et 2003. Taylor propose un message téseau tellement large qu'il est impossible de le léphonique hebdomadaire qui couvre les noucaractériser en quelques phrases. Il suffît de velles de dernière minute sur l'économie, l'or dire qu'il s'agit d'une grande vue d'ensemble et ses actions préférées. Mais son atout princidu monde financier et d'un outil précieux pour pal, ce sont ses rapports très élaborés, mais trouver comment diversifier des dollars et auqui restent tout à fait abordables, grâce auxtres devises prometteuses comme le Franc quels il explique en termes très clairs ce que Suisse. Nous aimons particulièrement ce qu'à fait un mineur qui émerge et s'il a des chances récemment dit Schultz : une énorme crise des de réussir. Voici un bref extrait d'un rapport produits dérivés est en marche... elle va mettre en beaucoup plus long: « Le principal objectif de EmGold est une vieille mine dor connue sous le nom lambeaux lactuel cartel de lor. de Idaho-Maryland Mine. Elle est située à Grass International Speculator de Doug Casey, deValley en Californie. Ce n était pas exactement une puis 1979, mensuel, coût annuel 199 $; PO opération tranquille parce quelle a produit 2,383 Box 84911, Phoenix AZ 85071; 602 252 44 millions d onces dor entre 1862 et 1956. Emgold 77 ; caseyresearch.com ; Doug Casey est l'auenvisage un peu plus dun million d onces quelle teur de Crisis Investing, l'un des ouvrages finanprévoit d extraire sur une période de 10 ans mais, ciers qui s'est le mieux vendu dans les années dans le même temps, elle prévoit de développer les ré70. En utilisant ce qu'il appelle une stratégie serves dor bien au-delà des 458 mètres de profonde spéculation rationnelle, il tente de réduire le deur maximale où lor était produit par le passé. En risque excessif en identifiant les compagnies fait, une partie des prévisions dexploration de la qui ont les équipes de direction les plus fortes, compagnie prévoit un trou de forage de 1525 mètres des structures de capital avec des actionnaires pour tester lextension en profondeur de la minéralifavorables et des propriétés prometteuses. En sation de lor sur ce projet ». ce moment, il se concentre sur les compagnies d'exploration junior bien gérées qui « offrent de International Harry Schultz Letter de Harry multiples opportunités de bénéfices par exemple en Schultz, depuis 1964, mensuel, essai 241 S achetant une concession sur un minerai intéressant pour 8 mois, coût annuel 327 $ ; PO Box ou bien en présentant des résultats de forage intéres622.CH-1001, Lausanne, Suisse; 506 271 sant ou encore mettant au point un accord de déve2293; hsletter.com ; Harry Schultz décrit sa loppement conjoint avec une grande compagnie minewsletter comme étant « la première au monde nière ». Quel que soit l'un de ces éléments, exà parler d investissement international, de finance, plique Casey, il a le potentiel de faire doubler d économie, de géopolitique, de vie privée, de sociolo-ou tripler les résultats d'une compagnie d'exgie et de philosophie ». Mais comme dit le proploration junior, pratiquement du jour au lenverbe, cela n'est pas de la vantardise si vous demain. L'autre secteur que Casey explorait pouvez la soutenir. La newsletter de Schultz 286
début 2004 était celui des compagnies de développement avec un effet de levier important qui profitent des prix faibles des matières premières pour acheter des propriétés, qui ne sont pas économiques au prix courant, mais qui le deviennent lorsque les prix des matières premières augmentent. On suppose que leurs bénéfices - et leur valeur de marché - augmenteront dans un marché haussier des produits.
échanges actifs sur des douzaines de sujets, comme par exemple comment acheter des pièces en argent ou bien quelles sont les machinations de la banque centrale de Russie. Cela donne au final, comme la fait récemment remarquer le magazine Forbes, pas mal de bla bla mais un aperçu plus intéressant et très stimulant aussi. Essayez l'abonnement gratuit de deux semaines et vous risquez bien d'être mordu à vie.
Le Metropole Café de Bill Murphy, depuis 1998, hebdomadaire ; deux semaines gratuites, coût annuel 149 $; lemetropolecafe.com : Le Metropole Café est une ammunauté en ligne réservée aux seuls membres, à l'image des cafés français du début du XX e siècle tel le Moulin Rouge. L'idée est de créer un espace dans lequel, comme le dit la page d'accueil, « les investisseurs du monde entier peuvent se rencontrer et discuter des questions économiques et financières du jour ». C'est une totale réussite et, d'après nous, il s'agit de l'endroit de rencontre en ligne le plus intéressant dans le monde de l'argent sain. Mené par le co-fondateur du Gold Antitrust Action Committee, ou GATA, Bill Murphy, « t équipe de rêve économique » du Metropole mène des discussions continues de haut niveau sur tout, depuis la politique monétaire mondiale jusqu'aux tenants et aboutissants des négociations sur les métaux. Etant donné la connexion de Murphy avec le GATA, un des principaux sujets de conversation est la guerre qui se déroule entre les banques centrales du monde et l'or. Si notre chapitre La pression brève de la grande Banque Centrale vous a intrigué, Le Metropole est l'endroit dans lequel vous pouvez vous plonger sur ce sujet-là. Et parce qu'il s'agit d'un site internet, il est interactif. C'est-à-dire que vous pouvez vous joindre à la discussion en ajoutant vos propres réflexions sur les nombreux forums affichés. En août 2004, il y avait des
Moneychanger de Franklin Sanders, depuis 1980, mensuel, abonnement remboursé après trois numéros si vous n'êtes pas satisfait. Coût annuel 149 $ ; PO Box 178, Westpoint, TN 38486-0178; 888 218-9226; the-moneychanger.com ; Franklin Sanders utilise sa newsletter Moneychanger pour offrir une large critique du système actuel ainsi que des conseils sur tout, cela peut aller du christianisme aux médecines parallèles. Mais son objectif principal est l'investissement dans les métaux précieux et sa newsletter propose des interviews avec d'éminentes personnalités comme le fondateur du Metropole Café Bill Murphy et des spécialistes de l'argent comme Ted Butler. Il donne aussi des conseils pour acheter des pièces d'or, présente les grands mineurs et ceux qui émergent, analyse les défauts dans le système bancaire d'aujourd'hui et les stratégies d'options sophistiquées. Sanders a également écrit plusieurs livres et des pamphlets comme The Next Great Depression, 238 $, le Gold, Silver and Platinum Report, 38 $ et Silver Bonanza, co-écrit avec Jim Blanchard, 34$. Ormetal Report de Claude Cormier, depuis 1996, semi-mensuel, 24 par an ; numéro gratuit en ligne ; annuel 149 $ ; vous pouvez payer via GoldMoney avec une réduction de 10%. Ormetal, 4004 Chemin du Lac Morgan, Rawdon, QC, Canada, JOK ISO; 450 834 8447 ; ormetal.com ; Claude Cormier ratisse
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large dans sa recherche de titres miniers émergents et il a déniché de nombreux gagnants dans le monde entier ( souvenez-vous de l'exemple de Francisco Gold ). Son unique force, c'est sa connaissance du marché canadien. A lire pour trouver des conseils sur les juniors canadiens de l'or et de l'argent. Ressource Opportunities de Lawrence Roulston, depuis 1997, environ 20 numéros par an ; exemples de rapports disponibles en ligne, annuel 169 $ ; 625 Howe St., Suite 1290, V6C 2T6 Vancouver, BC Canada ; 604 697-0026 ; resourceopportunities.com ; Lawrence Roulston est un géologue qui possède plus de 20 ans d'expérience dans le secteur primaire, y compris plusieurs années comme président d'une compagnie d'exploration minière. Sa newsletter est bien écrite et facilement accessible, sans jargon et elle offre un éclairage de spécialiste. Il explore des questions comme l'émergence de la Chine et la dévalorisation du dollar avec beaucoup de clarté mais avec suffisamment de profondeur pour que les lecteurs comprennent bien le processus. Il propose aussi des profils et détails de ce qu'il considère comme étant les ressources les plus intéressantes mais les moins risquées. « Ressource Opportunities reste éloigné des juniors les plus risqués, ces compagnies d exploration qui jettent simplement les dés sur le jeu du forage » explique Roulston. « La newsletter se tourne plutôt vers des compagnies qui ont déjà aperçu un dépôt mais qui doivent encore travailler pour prouver quil y a une réserve ». Ces mineurs « sont typiquement évalués avec d importants rabais par rapport aux grands producteurs. En réalité, certaines de ces petites compagnies échangent à des valeurs qui équivalent à seulement quelques dollars Fonce lor qui se trouve dans le sol. Cela est comparable à une valorisation typique à lexcès de 100 $ l once pour les gros producteurs. L'approche de cette plus petite compagnie fournit un énorme effet de levier pour le 2
marché de lor. Votre investissement vous permet de posséder beaucoup plus d onces que si vous aviez investi dans un gros producteur ». The Siiver lnvestor Newsletter de David Morgan, mensuel, essai 60 $ pour 3 mois, annuel 169 $ et 99 $ par email ; silver-investor.com ; Stone Investment Group, 21307 Buckeye Lake Lane, Colbert, WA 99005 ; 509 464-1651 ; Siiver lnvestor est la seule newsletter qui se concentre surtout sur l'argent. David Morgan insiste sur les titres miniers de l'argent, même s'il dédie une bonne partie aussi de sa newsletter à l'environnement macroéconomique. Dans les anciens numéros, il présente des analyses sur les actions d'argent ( elles reculent ), il explique la manipulation du marché de l'argent par ceux qui essaient de le conserver à un prix bon marché ( la raison pour laquelle ils échoueront ), l'impact de la photographie numérique sur la demande d'argent ( minimal ) et enfin le rôle de l'argent pour trouver une solution à la crise énergétique ( essentiel ). Le coeur même de Siiver lnvestor est le portefeuille modèle de Morgan qui est divisé en deux parties : celle des compagnies minières riches en liquidités et les « spéculations sur largent ». La liste est relativement courte car elle reflète le petit nombre actuel des spéculateurs actifs sur l'argent.
DES SITES 321gold.com ; 24hgold.com ; bullnotbull.com ; fame.org ; financialsense.com; gata.org; 291
goldcolony.com;
— Table des Matières ~
goldmau.com; goldmoney.com; 5
Préface à la version française de James Turk, 2011
9
Préface
15
Préface originale
17
Introduction
howestreet.com;
23
1 Pourquoi le dollar va s'effondrer
investmentrarities.com;
25
1 Illusions de la prospérité
27
2 Les monnaies en papier meurent toujours
41
3 Combien devons-nous exactement?
goldseek.com; kitco.com; goldsilver.com;
itulip.com; jsmineset.com;
53
4 Échanges déséquilibrés
mineralstox.com ;
57
5 Nous sommes tous déflationnistes maintenant
minesite.com;
65
Il L'argent d'hier et d'aujourd'hui
mineweb.com;
67
6 Qu'est-ce que l'argent ?
73
7 Le premier Âge d'or
83
8 La hausse des monnaies fiduciaires
99
9 La place de l'or dans le monde moderne
mininglife.com; mises.org; ml-implode.com ;
105
III Pourquoi l'or va prendre son essor ?
moneyfiles.org;
107
10 Les fondamentaux de l'or sont positifs
sharelynx.com;
113
11 L'Indice de la Peur - Nous commençons juste à nous inquiéter
silverseek.com;
121
12 Les liquidations forcées des grandes banques centrales
thebulliondesk.com; 129
IV Profiter de l'effondrement du dollar
133
13 L'or physique
141
14 L'or dans la terre - Les titres miniers
179
15 Les fonds communs de placements de métaux
world-gold. ne tm whodges. home. att. net
précieux 191 217
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16 Les autres métaux précieux 17 Action, Obligations et Immobilier Comment les autres actifs vont se comporter en pleine crise
18 Les stratégies agressives
VOUS AVEZ AIMÉ CE LIVRE?
e
19 L'or du XXI siècle
VOUS ALLEZ 20 Quel volume d'or devriez-vous posséder ? 21 La menace de la confiscation Epilogue : Le standard or de demain Informations Utiles
PARTICULIÈREMENT AIMER
LE RETOUR AU STANDARD OR du Pr. Antal Fekete (son livre est en format de gros lingot d'or) Pour le Pr Fekete, le système reposant sur la monnaie-papier est arrivé à son terme, exactement comme les billets de banque de John Law ont disparu en fumée sous Louis XV. Et il explique aussi pourquoi Nicolas Sarkozy avait vendu l'or de la France de toute urgence alors que le cours était au plus bas. Avec ce livre, vous allez également découvrir que l'économie est quelque chose de très simple, mais que les psetido-économistes l'ont volontairement rendue compliquée, afin de cacher les mécanismes de la monumentale escroquerie du dollar. Un livre exceptionnel qui vous donne aussi les clés pour sauver votre épargne. « Les économistes actuels sont des charlatans, des bonimenteurs qui, tout en se délectant de leur propre gloire, sont totalement incapables de prévoir un effondrement financier, même quand ils le regardent fixement dans les yeux, comme la montré leur misérable performance de 2007. Pire encore, ils sont même totalement incapables d admettre leurs propres erreurs. Ils sont une malédiction jetée sur le corps politique et des verrues sur le corps académique. Ils conduisent le monde vers un désastre monétaire et économique sans précédent à la minute où je vous parle »
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Achevé d imprimer en novembre 2011 par Aubin Imprimeur groupe CPl pour le compte des éditions Le jardin des Livres Boîte Postale 40704 Paris 75827 Cedex 17 Dépôt Légal : nov 2011 No d édition: E0EECEP-011111
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« Une crise arrive et elle va causer l'effondrement des montagnes de dettes issues des crédits donnés par toutes les banques centrales du monde. Lisez ce livre et vous comprendrez comment vous protéger tant qu'il reste un peu de temps »
Robert R. Pretcher Le dollar et l'euro ont d e plus d e plus d e difficultés. L'euro a même failli exploser le 12 juillet 2011. La vraie dette des États-Unis est de 210.000 milliards de dollars. Celle de l'Europe n'est guère mieux. Depuis sa création en 1917, le dollar a perdu 98% de sa valeur. Autrement dit, il ne reste que quelques mois, au mieux quelques années avant l'effondrement final. Dans ce livre devenu culte, deux spécialistes totalement visionnaires ont montré comment le dollar est arrivé au bord du précipice, pourquoi il va continuer à plonger et comment vous pourrez profiter de la crise financière qui en résultera, plutôt que d'en être les victimes. Publié bien avant la première crise de 2008, cet ouvrage a effectivement sauvé tous ceux qui l'ont lu et qui ont suivi à la lettre les conseils qui y sont exposés. Et plus que jamais, il est d'actualité avec la destruction constante de l'euro. Les États-Unis sont devenus la nation la plus endettée du monde. Pour financer ses montagnes de dettes, la Réserve Fédérale inonde le reste de la planète avec des dollars imprimés par des planches à billets devenues hystériques : il a été imprimé plus de dollars au cours de ces 4 dernières années que depuis toute son existence... L'Europe, elle, endette tous ses habitants sans vergogne pour sauver des banques et même des pays entiers de la faillite comme la Grèce. En conséquence, la valeur du dollar, comme de l'euro, continuera à baisser, diluée par des centaines de milliards de billets « Monopoly », et cela jusqu'à ce qu'il perde intégralement sa qualité de référence mondiale. En même temps, la valeur des métaux précieux ira en augmentant et l'or réclamera sa couronne de monnaie de référence mondiale et historique, et cela au cœur même de la crise financière. James Turk, célèbre fondateur de la société GoldMoney.com, et John Rubino, éditeur du site DollarCollapse.com, donnent des exemples précis de stratégies de sortie de la monnaie papier au profit de l'or et d'autres métaux précieux pour sauver son patrimoine.
Le livre visionnaire qui a déjà sauvé des dizaines de milliers de lecteurs.
Le jardin des Livres ECONOMIE www.lejardindeslivres.fr
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