Travel Restaurant à Port-au-Prince
STYLE & Life
N U MÉR O S PÉC IAL
HAÏTI
Pêcheurs de la côte des Arcadins
La citadelle La Ferrière
Somptueuse Mystérieuse Fascinante
SPÉCIAL HAÏTI Port-au-Prince Meurtri et ressuscité
Cap Haïtien Veillé par la Citadelle
Jacmel Carnaval, Art et Île à vache
Le voyage avec style, la découverte du monde avec élégance, le goût du beau et du bon.
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Un autre regard sur…
La République Dominicaine L’élégance caraïbe La nature sauvage et protégée Des Boutiques-Hôtels et des Ecolodges chics et raffinés
N°1
Mai 2012
Secrets de week-ends Echappée-Expo pour l’événement Klimt à Vienne
Street Identitée Le style de la rue à San Francisco : fashion, art, food, car
Visa pour… L’Australie Hamilton Island, magniique et dangereuse. Baignade obligatoire en combi luo.
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De la Nature et des Hommes
LE CHAMPAGNE
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Haïti Mon amour
> Le Marron inconnu sur la place du Champ de Mars de Port-au-Prince souffle dans le lambi l’appel à la libération de l’esclavage.
Merci Sans vous, Pascale Hilaire, et toute votre équipe du ministère du tourisme, sans Eddy Lubin, l’érudit, notre guide dans le nord, sans Jean-Cyril Pressoir qui me prit en charge pour la découverte de Portau-Prince et de Fort Drouet, et sans évidemment Stephanie Balmir Villedrouin qui donna son feu vert pour nous permettre cette découverte d’Haïti, jamais nous n’aurions pu voir autant de lieux, rencontrer autant d’acteurs du tourisme, hôteliers, agences, guides, et nous faire librement notre idée d’Haïti. Voilà donc, grâce à vous, ce que nous avons vu d’Haïti, rassemblé dans ce numéro spécial.
De gauche à droite : Dominique Bouchet, éditeur-rédacteur en chef de TS&L, la ministre du tourisme d’Haïti, Stephanie Balmir Villedrouin, Pascale Hilaire et Didier Bahers, éditeur de TS&L.
La question, au moment de décider de partir en Haïti, 4 ans après le séisme qui a ravagé et décimé Port-au-Prince, et qui a évidemment sinistré un tourisme qui se portait déjà très mal après des années de dictature duvaliériste suivies d’autres années d’instabilité politique chronique dans une île où le manque d’Etat ajoute l’insécurité à la pauvreté, la question donc était : Haïti est-il réellement encore ce tas de gravats que les reportages post séisme des médias occidentaux m’ont mis dans la tête ? Comme le disent mes nouveaux amis du collectif d’artistes Nouvelle Vague de Jacmel dont nous publions un très beau portfolio sur le carnaval, il est temps « d’éradiquer les mauvais clichés qu’on projette d’Haïti au delà de ses frontières ». Ils ont 30 ans et l’envie de faire table rase pour une renaissance. Alors, éradiquons. Non Haïti n’est pas un tas de gravats. Port-au-Prince, meurtrie, est à nouveau une capitale frémissante où l’on peut croiser l’écrivain Lyonel Trouillot à La Réserve, haut lieu de la vie nocturne, et partir dans de vives discussions dans lesquelles on ne refait pas le monde, mais Haïti. Ou Dany Laferrière au Plaza qui accepte de nous dire son idée d’Haïti, « cette fascination pour cette terre où les hommes tutoient les dieux » comme il l’écrit dans la préface du superbe livre de nos confrères Paolo Woods et Arnaud Robert, « Etat »*, comme « état des lieux » aux lendemains de la catastrophe. Haïti est une histoire. Une histoire de libération et d’indépendance. Le fil rouge de l’effervescence artistique et intellectuelle identitaire d’Haïti. Les forts des montagnes, protecteurs de la liberté conquise, sont les sentinelles de cette histoire qu’il faut venir entendre et voir sur place. Haïti, francophone et créole, c’est aussi beau à voir. La nature, les plages, les îles, la Tortue, Gonâve, île à vache, les montagnes, sont là, magnifiques. Il est temps de revenir. Dominique Bouchet * « Etat », de Paolo Woods et Arnaud Robert, Editions Photosynthèse. 2013. Arles TRAVEL STYLE & Life SPÉCIAL HAÏTI
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I P 68/69 LA CÔTE DES ARCADINS
I P 58/59 LA CITADELLE
I P 56/57 CAP HAÏTIEN
I P 36/37 LA ROUTE DES FORTS
I P 42/43 L’ÎLE A VACHE
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I P 40/41 JACMEL
I P 16/17 PORT-AU-PRINCE
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Sommaire 07 Editorial 012 En aparté avec Dany Laferrière 014 Portrait : Stephanie Balmir Villedrouin, ministre du tourisme d’Haïti
NUMERO SPECIAL HAÏTI Photos de couverture : Dominique Milherou et Dominique Bouchet Tous les textes sont de Dominique Bouchet Photos de Dominique Milherou et Dominique Bouchet
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016 028 030 032 034 036
Port-au-Prince, capitale frémissante Hôtel Stylé : El Rancho à Pétionville Rencontre avec Lyonel Trouillot à La Réserve Style : le couturier Miko Guillaume Inventaire : des adresses à PaP Dans la montagne, Fort Drouet
040 042 044 045 048 054
Le Sud : Jacmel L’île à vache. L’hôtel Port Morgan L’hôtel la Colline Enchantée Rencontre avec le peintre Ronald Mevs Portfolio : Maskerad à Jacmel Inventaire : des adresses dans le Sud
056 058 062 064 066
Le Nord : Cap Haïtien La Citadelle Laferrière sentinelle de la liberté Boutique hôtel : l’Habitation Jouissant Beach hôtel : l’hôtel Cormier Plage Hôtel Stylé : l’Hostellerie du roi Christophe
068 070 073 076 080
La Côte des Arcadins Moulin sur Mer, le musée Ogier-Fombrun Musique : Troubadour Hôtel Club : Le Club Indigo Beach Hôtel : le Wahoo Beach Bay
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En aparté
Dany Laferrière
Quand tout tombe, il reste la culture.
Mon idée d’Haïti C’est dans le jardin ombragé du Plaza, l’hôtel du centre ville de Port-au-Prince, près du Champ de Mars, que nous avons pu rencontrer Dany Laferrière, le grand écrivain haïtien. Nous voulions qu’il nous dise pourquoi venir en Haïti aujourd’hui. Il nous a vite fait comprendre que ce n’était pas là son registre mais qu’en revanche il pouvait nous parler d’Haïti.
Une œuvre littéraire très primée Elu à l’Académie Française en décembre dernier, publié en France chez Grasset, Dany Laferrière a publié en 2013 le Journal d’un écrivain en pyjama et, tout récemment L’Art presque perdu de ne rien faire. Tout bouge autour de moi est son témoignage sur le séisme. Il était à Port-au-Prince ce 12 janvier 2010. L’énigme du retour, son Prix Médicis, est considéré comme son grand roman. 12
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C’
est quoi Haïti pour moi ? Après le tremblement de terre, on m’a posé la question de ce que j’en pensais. Ma ville était complètement cassée, des milliers de gens étaient morts. J’avais dit que quand tout tombe, il reste la culture. Elle est fondamentale en Haïti. C’est ce qui structure ce pays et qui fait qu’il s’est relevé aussi vite. En Haïti en ce moment, il n’y a que les étrangers qui parlent du tremblement de terre quand ils arrivent. Les Haïtiens sont pris dans leurs activités, dans leur énergie. Cette culture, elle est magniique. Chaque année, il y a des écrivains qui se présentent sur la scène internationale avec des livres qui sont primés un peu partout. Il y a les musiciens. La musique haïtienne a dominé toute la Caraïbe. Le rythme konpa a dominé toute la zone des Antilles alors qu’ont avait été dominés au début par Cuba. Et il y a aussi la musique sacrée qui vient du vodou avec le rythme raga qui est très vivant et qui est très utilisé dans le carnaval. Le raga met la société la tête en bas parce que le raga, c’est l’obscène qui arrive sur la scène.
La peinture est aussi très forte en Haïti. Sur les murs, il y a les grands peintres, les primitifs, les Hector Hyppolite, Rigaut Benoit, Wilson Bigaud, Lucien Price et l’école de Saint Soleil avec Tiga. Et puis la peinture contemporaine qui va jusqu’à Bastiat si l’on peut dire, parce que son père est haïtien mais lui vivait à New York. On a donc une littérature et une musique et une peinture très fortes et les gens sur la planète se demandent : pourquoi Haïti ? C’est d’ailleurs la question que s’était posé André Malraux quand il venu en Haïti : pourquoi la peinture est-elle apparue en Haïti alors qu’elle n’était pas apparue en Afrique où la sculpture domine, où les masques dominent ? Maintenant on a aussi ces masques. Dans le fer découpé, avec ces sculpteurs de la Grande rue qui font dans le lourd avec des matières hétéroclites. Pourquoi tout cela ? C’est parce qu’il ya une histoire. Une histoire qui fonde la nation haïtienne et lui donne, ce que trop peu de nations possèdent, un trop plein d’identité. Cette petite île devenue la 1ère république noire et la 2ème république d’Amérique. L’Europe n’a rien laissé. Tous les grands bâtiments, la Citadelle, Sans Souci, les 365 portes…ont été fait par les esclaves libérés, pas par les colons. Ici, il n’y a aucune trace de l’esclavage contrairement au reste des Antilles, en Guadeloupe, en Martinique, où il y a partout des plantations. On a aussi une langue nouvelle, le créole inventé par les esclaves qui parlaient au départ des langues diverses pour communiquer sous le pied du colon. Et une religion, le vodou, qui a été une arme de combat, utilisée pour faire peur et aussi pour donner une sorte de puissance aux gens. On a une histoire, une langue et une religion. Un trépied, ça tient. TIS&L
Portrait
Stephanie Balmir Villedrouin De grands projets touristiques qui doivent aussi profiter à la population.
La Pasionaria hyperactive du tourisme haïtien Le bâtiment est modeste près du Champ de Mars où le Palais National, siège de la Présidence de la République, détruit par le séisme, a été estimé ne pas être une priorité des reconstructions. Le ministère du tourisme n’est pas très bien logé, mais c’est une ruche. Stephanie Balmir Villedrouin, la jeune ministre du tourisme, y imprime un rythme effréné. Il y a urgence, estime-t-elle, à faire revenir les touristes.
B 01 > Stephanie Balmir Villedrouin 02 > Avec Jessy E.Menos, la Secrétaire d’Etat et Maryse Noël, la Directrice Générale du ministère.
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lanche, jeune, et née au Venezuela, Stephanie Balmir Villedrouin n’avait pas forcément les atouts qu’il faut pour faire partie du gouvernement du Président Martelly. Mais c’est comme jeune professionnelle du tourisme hyperactive, déjà, à l’ATH, l’Association Touristique d’Haïti, puis dans des commissions de travail pendant la campagne électorale et au début du mandat qu’elle se fait remarquer. Et quand le Président lui propose de mettre ses idées en pratique en prenant la charge du ministère il y a 3 ans, elle a 29 ans et elle fonce. Née « coiffée », ille de l’ambassadeur d’Haïti au Venezuela puis en Colombie, elle y fait des études supérieures de ges-
tion hôtelière bouclées en 2004, suivies d’une expérience professionnelle en République dominicaine, avant de rentrer au pays pour travailler dans le lodge-hôtel de montagne du beau-père. Un pedigree très professionnel qui lui assure d’emblée une légitimité auprès des quelques professionnels du tourisme encore actifs en Haïti, jadis la « perle des Antilles », dans les années 50/60, alors l’une des toutes premières destinations des Caraïbes, et aujourd’hui essentiellement visitée par la diaspora. A peine 400 000 visiteurs alors que la République dominicaine voisine en accueille plus de 2 millions. Reconstruire, renaître. L’idée qu’il faut faire table rase et rebondir sur cette accumulations de malheurs et foncer anime cette ministre qu’on voit parcourir le pays, stimuler les énergies, lancer des projets, une école hôtelière, des comités de tourisme, rassembler les professionnels, distribuer des étoiles, ici des hibiscus, aux hôteliers, signer des conventions avec les Canadiens, les Français, les Dominicains, les Mexicains… Elle fonce, persuadée qu’elle n’a pas le temps de traîner, qu’il y a urgence dans son domaine comme dans tous les autres puisque tout est à faire pour hisser Haïti au rang des nations émergentes, l’objectif annoncé du Président Martelly. Sa stratégie est en deux temps. Il s’est d’abord agit de revitaliser les sites touristiques existant. Plus d’1 million de dollars US ont ainsi été investis à la Citadelle Laferrière. Et il y a le lancement de grands travaux qui font appel aux investisseurs internationaux. Elle a identiié tout un potentiel touristique laissé en friche faute de moyens et de volonté. Elle a la volonté et elle se démène pour trouver les moyens, chez les voisins de la République Dominicaine, au Mexique, au Canada… Les Français, trop absents, devraient aussi se mobiliser soit dit en passant. L’île à vache, la côte de fer et ses kilomètres de plage sur la côte caraïbe, la mythique île de la tortue au nord, sont quelques uns de ces projets. TIS&L
TRAVEL STYLE & Life Septembre/Octobre/Novembre 2012
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Port-au-Prince
Capitale frémissante
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La ville est excitante, bruyante, agitée, chaotique, protéiforme entre quartiers riches des hauteurs sud et bidonvilles aux dénominations ironiques, Jalousie, Cité du Soleil, aux allures de favelas accrochés aux flancs des mornes et des ravines ou s’étalant dans les marécages en zone basse. Ravagée par le séisme du 12 janvier 2010, elle revit, dissimulant ses plaies, éternelle survivante à la succession de malheurs de son histoire, et semble vouloir croire enfin à une renaissance. 02
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n parle de 16 collines. Il est vrai qu’on ne fait que monter et descendre à Port-au-Prince. On y dit même que plus ça monte, plus c’est riche. Ce qui est moins vrai. Il y a aussi des bidonvilles dans les hauteurs, sur les flancs d’un morne comme on appelle la montagne ici, le massif de la Selle, que la ville initialement fondée en bas , au bord de mer de la plaine de Cul-de-Sac, a peu à peu envahis. Jalousie, devenu une image symbole de la capitale d’Haïti, depuis >
01 > Vue sur la ville depuis le Belvédaire sur le morne de Boutilliers, à 1000m d’altitude. 02 > Le président Martelly en fresque murale. 03 > La statue du marron inconnu sur le Champ de Mars soufflant le signal de la révolte dans le lambi, un coquillage. 04 > Jalousie, le bidonville en partie repeint aux couleurs de la palette du peintre Préfète Duffaut. 03
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Port-au-Prince
> qu’une partie des maisons de ce bidonville en terrasse ont été repeintes dans les couleurs des villes imaginaires du grand peintre Préfète Duffaut. Jalousie, campée sur sa montagne face à Pétion-ville, le Neuilly local, là où se sont construits aux lendemains du tremblement de terre, les hôtels de luxe, Le Royal Oasis, le Best Western, El Rancho et bientôt un Hilton, qui démontrent que les chaînes hôtelières espagnoles, NH, Occidental, et américaines, croient à la renaissance de la ville. Et, Jalousie, qui porterait ce nom précisément en raison de ce face-à-face. 01 01 > Les célèbres tôles rouges des chantiers de reconstruction. 02 > Un tap-tap, JésusChrist superstar. 03 > Couleurs acidulées au restaurant Vertgalant. 04 > Toussaint Louverture, statue en papier mâché.
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I Tap-tap et Moving Art
Outre ce relief très accidenté qui complique un peu les itinéraires, ceux-ci sont aussi rendus très complexes par une voirie assez anarchique, expression d’une extension tout aussi anarchique de cette ville de plus de 2,5 millions d’habitants où le cadastre n’existe pas et l’urbanisme non plus. Un grand axe bitumé devient tout à coup un chemin poussiéreux et pierreux avant de se perdre dans un labyrinthe de ruelles en pente raide. Dificile de croire > 03
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Port-au-Prince
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Les maisons Gingerbread aux fines dentelles de bois
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> que c’est là le chemin de l’aéroport international Toussaint Louverture. Et pourtant. Seule solution : conier ses déplacements à un professionnel local, taxi ou chauffeur d’un agent touristique. Car le tap-tap, l’autobus local, semble réservé aux autochtones tant ses circuits et son mode d’emploi sont peu accessibles au non-initié qui aura de plus du mal à s’extirper des foules qui ont l’habitude de s’entasser dans ces minibus. Reste le plaisir des yeux. D’aucuns voient dans ces tap-taps des icônes de l’art populaire haïtiens. Décorés de scènes naïves, en majorité > suite page 22 01 > La villa Bismarckshock, chef d’œuvre de l’architecture dite « Gingerbread ». 02 > L’hôtel Olofsson. 03 > Un pignon à restaurer. 04 > Intérieur à la déco « dentelle de bois ». 05 > Autre villa Gingerbread perdue dans les feuillages.
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La galerie Monnin
01 > Expo Mario Benjamin à la galerie Monnin 02 > Les artistes de la galerie. 03 > Tonni Monnin.
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ette galerie très réputée de Pétionville est née en 1956, lancée par un couple de Suisses, les Monnin arrivés en Haïti en 1947. Proches de l’attaché culturel américain Dewitt Peter, créateur du Centre d’Art en 1944, Centre qui eut un rôle décisif dans la vie artistique de Port-au-Prince, ils rassemblent d’abord quelques uns des grands maîtres de la peinture naïve, Hector Hyppolite, Castera Bazile, Rigaud Benoit, Préfète Duffaut… Leurs enfants, Michel et Léna, s’intéressent à la jeune génération dites des Primitifs-modernes. La galerie se transporte rue Lamarre à Piétonville en 1988 et amorce un nouveau tournant sous l’impulsion du peintre onirique Frantz Zéphirin dit Zéphirinus avec qui Michel Monnin s’est lié d’amitié. Il épouse une Texane, Tonni, et meurt en 1994. C’est elle qui tient la galerie aujourd’hui. 03
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Port-au-Prince
> bibliques, mais le footballeur argentin Messi y dispute la vedette à Jésus-Christ Superstar, transformés par l’intervention de forgerons et de menuisiers, ils concourent à la vibration artistique qui parcourt Port-auPrince, faisant circuler dans la ville un Moving Art très coloré.
I Héritiers de Basquiat et du vodou
Port-au-Prince a le don de fasciner et de mettre mal-à-l’aise. Dany Laferrière, le grand écrivain haïtien parti se réfugier à Montréal en 1976, menacé sous la dictature de Baby > suite page 24 01
La galerie El-Sahieh
O
n y trouve Guyodo, l’un des membres du collectif Atis Rezistans, l’un de ceux qui seront au Grand Palais à Paris en novembre prochain, mais aussi Georges Liautaud, le père de l’art du fer découpé dans les années 50, et beaucoup de beaux primitifs et de naïfs. Issa El-Saieh, le père venu du Liban, avait un orchestre célèbre. On peut l’écouter sur Youtube. La galerie est un peu à part, loin de Pétion ville, dans le quartier Saint Gérard, rue de Chilli, pas très loin de l’hôtel Olofsson. Les deux fils, Tomm et Victor sont tous les deux peintres. La mère, Sharona Natan El-Saieh, tient la galerie, par ailleurs une très belle villa avec vue imprenable sur Port-au-Prince.
02 01 > La galeriste Sharona Natan El-Saieh 02 > Vache de Georges Liautaud, le père de l’art du fer découpé. 03/04 > Œuvres de Guyodo, membre de Atis Rezistans 05 > Les Duvalier, père et fils. 03
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Le quartier de Noailles
Artisanat
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Les artistes du fer
02 01 > Boutiqueau quartier de Noailles. 02 > Le ciselage du fer. 03 > Arbres de vie à la chaîne. 04 > Un autre, plus original. 05 > Une statue de mère nourricière en bosmetal signale l’entrée du quartier. 02
Ils sont les héritiers de Georges Liautaud, un mécanicien-forgeron qui faisait de si magnifiques croix de cimetière qu’il se fit repérer un jour de 1953 par Dewitt Peters, l’Américain fondateur du Centre d’Art de Port-auPrince et grand accoucheur de talents. Devenu artiste ciseleur de métaux de récupération, Georges Liautaud a engendré toute cette nouvelle génération d’artisans du fer découpé dont beaucoup furent ses élèves au quartier de Noailles. C’est aujourd’hui toujours l’endroit à visiter pour découvrir ces artisans du « bosmetal », le fer découpé, et y repérer les quelques artistes plus créatifs et plus originaux que ceux qui font des arbres de vie à la chaine. C’est devenu une sorte de marqueur de l’artisanat haïtien. On en voit dans tous les hôtels et pas mal aussi chez les gens. Et malheureusement, les étals pour touristes en regorgent. Mauvais signe pour le côté artistique du « bosmetal »
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Port-au-Prince
> Doc Duvalier, et que nous, Français, avons élu à l’Académie Française, écrit qu’il a « une étrange tendresse tissée d’effroi et de passion pour ce pays ». C’est exactement ce que provoque aussi Port-au-Prince où cohabitent ces très subtiles galeries de peintures fréquentées jadis par André Malraux et les surréalistes, témoins d’une vie artistique et intellectuelle très active dopée par la création du Centre d’Art par l’attaché culturel de l’ambassade américaine Dewitt C. Peters en 1944, la galerie Monnin, la galerie El Saieh pour ne citer que celles que j’ai pu visiter, mais d’autres aussi de grande réputation, tels la galerie Nader ou les Ateliers Jean-René Jérôme, ces quartiers huppés, Pétionville, Turgeau, Bois-Verna, Saint Gérard et leurs maisons « Gingerbread » aux dentelles de bois face aux « bidonvil »,
01 > Le Marché en fer. 02 > Saint George terrassant le dragon, objet vodou. 03 > Poupée vodou.
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Objets vodou au Marché en fer plus de 350 apparus ces cinquante dernières années, avec des densités de population qui vont jusqu’à 250 000 habitants au km2. D’un côté le bouillonnement intellectuel et artistique qui sont dans l’ADN d’Haïti depuis l’indépendance conquise sur les troupes de Napoléon en 1804 en même temps que la libération de l’esclavage, toute une palette d’écrivains , de peintres, de sculpteurs, de plasticiens, des plus établis aux plus radicaux, des très radicaux pouvant être en même temps très établis. Autre contradiction parfaitement assumée. Des artistes du collectif Atis Rezistans, héritiers de Basquiat et du vodou, sont installés dans un îlot bidonvillesque 02
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occupé par les métiers du bois en bas vers le port, rue du Magasin de l’Etat, l’une des rares zones encore largement en gravats, mais les plus réputés d’entre eux, Guyodo, Céleur, Eugène, sont présents dans les galeries de Pétionville, parrainés par le peintre plus établi Mario Benjamin, l’un des piliers de la galerie Monnin. Tous seront d’ailleurs exposés à Paris en novembre au Grand Palais dans la grande exposition Haïti. Et, tout autour, la pulsion vitale des centaines de milliers d’habitants des bidonvilles, dehors, en quête de la subsistance du jour.
I Architecture de dentelle
05 01 > Poupée transformée en esprit vodou. 02 > Autre exemple depoupée devenue esprit vodou. 03 > Ason Asagoue, calebasse et perles, pour fêter les esprits.
Sauf aux alentours du Champ, de Mars où les décombres du palais présidentiel ont été rasées, laissant un grand vide derrière les grilles où le Président Martelly a décidé de s’installer dans des quasi Algéco, et où de grandes palissades de fer rouge délimitent des chantiers de construction des futurs ministères qui progressent très lentement suscitant de nouvelles polémiques, il reste peu de traces du tremblement de >
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Port-au-Prince
Atiz Rezistans. Entre vaudou et Basquiat, une communauté d’artistes radicaux
> terre du 12 janvier 2010. Le seul quartier encore en l’état, si j’ose dire, du séisme est autour du Marché en Fer qui lui a été reconstruit à l’identique. Ce remarquable exemple de l’architecture métallique de la in du XIXème siècle avait, paraît-il été conçu pour être le hall de la gare du Caire en Egypte. Acheté par le Président Hyppolite et devenu le marché couvert de Port-au-Prince, il abrite dans son hall nord un extraordinaire, au sens propre, marché d’objets vodous. Mais si vous êtes comme moi, un peu féru d’architecture, ce sont les maisons improprement appelées Gingerbread par mimétisme américain, que vous chercherez à découvrir. Un patrimoine fragile et menacé, témoin d’une période faste de Portau-Prince à la in du XIXème siècle. Dans les quartiers Turgeau, Pacot, le Bois-Verna, à l’époque la campagne hors la ville, c’est une architecture de villas en dentelles de bois mais souvent aux ossatures préfabriquées en fer en France et à assembler sur place. Puis trois architectes haïtiens, Georges Baussan, Léon Mathon et Joseph-Eugène Maximillien, venus faire leurs études à Paris et éblouis par les villas balnéaires de la Belle Epoque à Cabourg, Deauville, Dinard, La Baule ou Le Touquet, en ont fait ces incroyables villas de dentelles de bois, qui n’ont donc rien à voir en fait avec les maisons en pains d’épice des petits américains, des maisons aussi incongrues que désormais évidentes à Port-auPrince. Il n’en reste que quelques dizaines dont l’exceptionnel Hôtel Olofsson où l’on va écouter du vodou-rock dite aussi musique-racine le jeudi soir et la villa Bismarckshock construite par Léon Mathon en 1912. TIS&L
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01 > Les oiseaux de Céleur, prêts à s’envoler pour Paris. 02 > Autre oiseau en bois et caoutchouc de récupération. 03 > L’entrée de Atis Rezistans. Céleur et Jean-Cyril Pressoir, excellentissime guide d’un Port-au-Prince plus secret. 04 > Racine Polycarpe, autre artiste du collectif Atis Rezistans. 05 > Poupée de Céleur. 06 > Guyodo.
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Haïti au Grand Palais à Paris Guyodo, Eugene, Céleur, du collectif Atis Rezistans, Mario Benjamin vu à la galerie Monnin, Ronald Mevs, rencontré à Jacmel, sont quelques uns des artistes haïtiens qui pourront être découverts à l’exposition du Grand Palais à Paris, « Re-Voir Haïti » du 19 novembre 2014 au 15 février 2015. 06
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Hôtel Stylé
El Rancho
Calme et volupté à Pétionville Parfaitement situé dans les hauteurs de Pétionville, El Rancho, un 4 étoiles tout neuf, a été reconstruit sur des ruines par le groupe espagnol NH après le tremblement de terre du 12 janvier 2010.
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es bâtiments d’un blanc immaculé autour de la piscine. 72 chambres et suites, presque toutes avec balcon pour celles à l’étage et patio pour celles du rezde-chaussée. Literie parfaite. Wii en accès libre qui fonctionne parfaitement. Bonne pression sous la douche. Propreté nickel-chrome. Climatisation silencieuse. Ecran plat. Bon bar et bon restaurant. Bref, tout ce qui semble aller de soi dans un 4 vrai étoiles et qu’on s’inquiétait avec nos préjugés de lecteurs du « Monde » de trouver à Port-au-Prince, capitale dévastée et littéralement réduite à un tas de gravats. On ne prétendra pas à l’inverse que tout est revenu à la normale à Port-au-Prince, la normale ici n’ayant d’ailleurs jamais été sans contradictions explosives, mais l’hôtel El Rancho qui est lui, post séisme, est tout cas l’expression d’une volonté de renaissance et de la coniance des groupes hôteliers espagnols dans l’avenir de Port-au-Prince. On est certes à Pétionville, la banlieue chic de la capitale, sur les hauteurs, protégée des vapeurs de la marmite bouillante qu’est souvent la ville basse. Ici, miraculeusement, il y a moins de bruit, l’air semble moins pollué, la poussière a été balayée. Et, le puissant groupe espagnol NH, à la tête de quelques 400 hôtels dans 28 pays d’Europe, d’Afrique et des Amériques, a réussi avec El Rancho, un bijou d’hôtel dans le style qu’indique son nom. Les cocktails au rhum Barbancourt sont excellents et la table de Chez Silveta sert une cuisine créole ou italienne rafinée. Il y a un casino pour les apprentis James Bond. TIS&L
01 01 > Groupé autour de la piscine. 02 > Victor M.Fran, Espagnol et excellent Directeur en charge du lancement de l’hôtel, et Chaarani Bacari, responsable des ventes. 03 > L’élégante galerie d’accès. 04 > Une chambre. 05 > La « patte » espagnole dans la déco. 06 > Par 35°, on apprécie.
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Pétionville Port-au-Prince
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Sortir
La Réserve
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Branchée et intello Bel endroit légèrement à l’écart de Pétionville, le coin s’appelle Berthe, dans un superbe jardin tropical, La Réserve, c’est à la fois un hôtel, un restaurant et un bar musical. Et on y fait des rencontres, inattendues ou voulues…
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e jardin luxuriant, c’est un peu dans la continuité de ce qu’était cette propriété verdoyante de Berthe qu’ils ont déniché, quand, jeune couple formé aux métiers de l’hôtellerie, ils ont décidé de se lancer. C’était il y a neuf et la propriété en question était un monastère dominicain. Les moines partis, le monastère est devenu La Réserve, un hôtel de 22 chambres et 1 studio. Des chambres au vert avec vue sur jardin en pleine ville, c’est plutôt un atout. D’autant qu’elles sont impeccables avec une allure très contemporaine et parfaitement équipées. Ecrans plats et wii en accès libre. Le petit déjeuner est servi en buffet dans le jardin. J’avoue que je n’ai pas pratiqué, dormant ailleurs à Pétionville et étant plutôt venu à la réserve pour dîner et pour la musique du bar.
I Mais c’est Lilian Thuram !
Le premier soir, seul le bar est à mon programme qui est à ce moment-là du genre stakhanoviste de Port-au-Prince by Night. J’ai commencé par le Quartier Latin et sa chanteuse cubaine, place Boyer, puis La Réserve et il est question d’aller à l’Olofsson écouter RAM, l’orchestre de musique racine du propriétaire de l’hôtel himself. Trop ambitieux. Et La Réserve me piège. Son spécial « La Réserve Rhum Sour » est mortel. Le saxo fait le saxo et secoue ce qu’il peut y avoir en moi de Tennessee. En plus je tombe sur Lilian Thuram qui a lui aussi choisi La Réserve pour passer la soirée bien entouré. Mon idole de 1998, à genoux le doigt pointé vers le ciel après ses deux buts contre la Croatie en demi-inale de la Coupe du Monde. Il est là pour promouvoir une bd contre le racisme qu’il a cosigné. Loin de Paris, ici à La
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Pétionville
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01 > Dans un jardin luxuriant. 02 > Saxo le soir. 03 > Des chambres confortables. 04 /05> Super soirée avec de gauche à droite: Jean-Paul Guillobel, Daniel Dorsainvil, ancien ministre des finances et de l’économie, Fritz Monplaisir, Pascale Chatelain-Monplaisir et Lyonel Trouillot.
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Réserve en plein Port-au-Prince, c’est comme si on s’était toujours connu. Super soirée. Il faudra que je revienne, pour dîner cette fois.
I Un dîner avec Lyonel Trouillot
Les propriétaires, Pascale Chatelain-Monplaisir et Fritz Monplaisir, me proposent de rencontrer Lyonel Trouillot, l’écrivain qui a raté de peu le Goncourt il y a deux ans si je ne me trompe. Mais lui, je ne veux pas le rater. Il est très engagé dans la vie intellectuelle d’Haïti, directeur avec sa femme d’un centre culturel, animant une revue et des ateliers d’écriture où il promeut l’écriture créole. Il est publié en France chez Actes Sud. Au dîner, il y a aussi un ancien ministre de l’économie très sympa-
thique, Daniel Dorsainvil, le deuxième à gauche sur la photo. Lyonel Trouillot, sur cette photo, c’est le dernier à droite. Plutôt stimulant dans ses réflexions quand il explique que ce qui est important à ses yeux c’est de voir qui Haïti reconnaît comme ses écrivains. « Pas besoin de la France pour constituer notre Panthéon » est lancé comme une petite pique à un Français trop ier de voir ces écrivains haïtiens édités par Grasset, Gallimard ou Actes Sud et se faire élire à L’Académie Française ou distinguer comme Chevalier des Arts et des lettres, tel Lyonel Trouillot lui-même. Cette appropriation le hérisse, lui qui souligne encore que bien des écrivains haïtiens appréciés en France ne sont même pas lus en Haïti. La langue appartient à ceux
qui la pratiquent osè-je avancer, mais on voit bien que ce n’est pas si simple quand il y a d’un côté la France et ses velléités d’hégémonie culturelle et de l’autre d’anciennes colonies restées francophones.
I Bâton haïtien
Mais le plus étonnant fut de l’entendre se lancer dans un éloge du bâton haïtien, une technique de combat des paysans de l’Arbonite qu’il voudrait codiier comme un art martial. Le Basilik patikola se pratique avec des bâton de 90 cm à 1,10 m dans un espace circulaire nommé sale bâton ou lakou bâton. Une vidéo du Nouvelliste, le quotidien de Portau-Prince, est visible sur Youtube. On y voit Lyonel Trouillot animer une démonstration de bâton haïtien. Savoureux. TIS&L TRAVEL STYLE & Life SPÉCIAL HAÏTI
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Style
Miko Guillaume
Le couturier de la 1ère Dame La haute couture reste un rêve inaccessible. Mais ses défilés montrent qu’il y a de la couture et du style à Port-au-Prince. Miko Guillaume a même eu l’occasion d’habiller l’épouse du Président Martelly pour ses sorties officielles.
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n ne devient pas couturier sans que ce soit une vocation, une passion, une destinée impérative. Et encore plus dans ces sociétés très imprégnées de religion et de conformisme des genres. La couture, c’est censé être une histoire de i lle. Un peu toujours, même quand c’est un garçon qui s’y colle, car c’est surtout des i lles qu’on habille. Miko Guillaume est donc l’un de ces oiseaux rares, un couturier, styliste, designer haïtien, natif des Cayes, sur la côte sud en face de l’île à vache. Evidemment sa vocation s’est révélée très tôt. A 12/15 ans, avant même, il réalisait ses premières créations. Pour ses cousines. Puis, il a commencé sa vie professionnelle de styliste en se lançant dans les tee-shirts et les chemises. Principalement pour ses amis. Une modeste porte d’entrée plus dans le monde de la sape que dans celui de la mode. Mais les moyens sont inexistants et la formation complètement autodidacte. Il grappille partout, beaucoup sur le net, prend des contact à Miami, à Saint Domingue. Après plus de vingt ans de galère, l’horizon s’éclaicit eni n. Il a 43 ans et il participe à la Fashion Week, la Fashion Ayti qui se déroule depuis deux ans à l’hôtel Karibe et à la Caribean Fashion Week de Kingston en Jamaïque. Il est devenu l’un des stylistes connus d’Haïti, celui qui habille la 1ère Dame. Il revendique une inspiration racine, utilisant beaucoup de cotons légers, sobre dans les couleurs. « Je ne veux pas envahir la personne » dit-il joliment. TIS&L
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01 > Miko Guillaume dans son atelier de couture à Port-au-Prince. 02 > La femme du Président Martelly habillée en Miko Guillaume. 03 > Présentation d’une robe dans la boutique de Pétionville.
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Les sacs de Vèvè
La boutique du 81 rue Clerveau et Pinchinat à Pétionville est partagée avec Vèvè, une célèbre créatrice d’accessoires, notamment des sacs à main. 02
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Fashion Ayiti Lancée en 2012 par Maguy Durcé, une ancienne ministre, elle-même créatrice de mode, la Fashion Week d’HaÏti rassemble les principaux designers d’Haïti pour un grand show annuel à l’hôtel Karibe. C’est l’une des initiatives d’un projet plus large de promotion de l’industrie de la mode haïtienne, « Mode Haïti ». Il est question aussi de créer un atelier moderne pour les créateurs et une mercerie pour l’approvisionnement en tissus haïtiens.
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Inventaire
Port-au-Prince Sortir au Quartier Latin C’est la brasserie où il faut passer à Pétionville, pas tant pour sa nourriture que pour l’ambiance. Une grande maison derrière les grilles avec un jardin devant 01
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Le Royal Oasis Puisqu’on ne discute pas des goûts et des couleurs, on ne dira rien de cette massive façade dressée face au bidonville Jalousie qui semble entretenir une muette confrontation avec lui. Réalisé par le groupe espagnol Occidental en partenariat avec un consortium de riches haïtiens, ouvert en 2013, il est une sorte de manifeste de la volonté qu’il y eu de remettre debout Port-au-Prince après le
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séisme. C’est mieux à l’intérieur avec un très beau design dans les chambres, 130 au total, qui sont vastes et dignes d’un 4 étoiles luxe. 19, dans les étages hauts, sont dites Royal Club et il y a une Suite présidentielle au dernier étage. Vue fabuleuse depuis la terrasse pas encore aménagée et où l’on a dû renoncer à la piscine prévue. Hall spectaculaire avec un mur de niches où s’exposent des objets couverts de sequins flashy. La Villa des années 40 de l’architecte Max Ewald, a été conservée et est devenue le restaurant avec une agréable terrasse. 34
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et un autre derrière. Le tout aménagé en restaurant de plein air et en un dédale de salons jusqu’à l’étage. Chacun son style. Déco chinée avec pas mal d’objets intéressants . Les murs sont recouverts de graffitis plus ou moins spirituels des buveurs de bières.
Au Champ de Mars 05
01 > Façade style caserne. 02 > Les chambres sont très design. 03 > Superbe hall. 04 > La Villa des années 40… 05 > … est le restaurant avec terrasse.
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Ce fut un champ de parade pour l’armée, puis un champ de courses hippiques avant de devenir cette vaste place des héros haïtiens avec les statues de Toussaint Louverture, à pied, de Dessalines et de Christophe à cheval et de Pétion sur un haut socle. Celle du Marron inconnu, face au Palais National aujourd’hui rasé, fut érigée en 1968.
La scène est dans le jardin derrière. Ce soir là, c’était une chanteuse cubaine. Deux Hollandaises, Saskia et Myriam Padberg, sont aux manettes. 01 > Dans un jardin. 02 > Murs grafités. 03 > Musique en soirée.
Hôtels, bars, restaurants… d’autres adresses où nous n’avons pu que passer en coup de vent
Rendez-vous au Plaza A deux pas du Champ de Mars, en plein cœur de Port-auPrince, en bas, le Plaza est une miraculeuse oasis avec ses bâtiments blancs dans les palmiers qui entourent la piscine. Ils propose 95 chambres et suites en cours de rénovation au standard 4 étoiles. Le restaurant Kanel, de style cossu, fonctionne en buffet très orienté fruits de mer avec marinade de lambi, le gros coquillage dans lequel souffle
Déjeuner au Vert-Galant 01
Encore une belle maison gingerbread dans le quartier Bois-Verna. Un Français , Noël Lebeaupin, l’a rachetée et a entrepris de la restaurer. Il a transformé tout le
rez-de-chaussée en un superbe restaurant de cuisine créole et bistrot décoré dans le style caraïbe : couleurs pétantes et buste de Toussaint Louverture en papier mâché. Magnifique.
02 01 > Bel escalier extérieur d’accès aux chambres. 02 > L’une des chambres rénovées. 03 > Au restaurant Kanel. 04 > La piscine du Plaza.
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Fréquenter les hôtels Gingerbreads Le Kinam, sur la place Saint Pierre à Piétonville a une belle allure Gingerbread avec ses dentelles de bois en façade. Mais les ¾ de l’hôtel sont de construction récente, pastiche plus ou moins réussi de l’authentique style. Pas de pastiche en revanche avec l’hôtel Olofsson, réel chef d’œuvre du genre construit comme villa en 1887 par l’architecte français Brunet pour le compte du fils du Président. Devenue hôtel à la fin des années 30, la villa appartient aujourd’hui à Richard Morse, célèbre leader du groupe de musique racine RAM qui s’y produit tous les jeudis soirs.
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le Marron inconnu voisin sur la place. Très sympa, la Terrasse, snack créole et bar de plein air, est l’endroit où l’on cause, et où est servi le petit-déjeuner. C’est là qu’on a pu rencontrer l’écrivain Dany Laferrière.
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Le belvédère On y vient pour déjeuner ou dîner avec une vue somptueuse sur Port-au-Prince et la plaine de Cul-de-sac. On est à près de 1000 m d’altitude sur le morne de Boutilliers au restaurant Observatoire tenu par Anika et Marie Claude Gabriel.
02 01 > Le Kinam, place Saint Pierre. 02/03 > L’Olofsson.
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Terres d’en haut
Chaîne des Matheux
Dans la montagne des terres Haïti, ou Ayiti en créole, autrement dit « la terre des hautes montagnes » en langue indienne. C’est dans l’une des 5 grandes chaines du pays, la chaine des Matheux, celle du milieu, entre l’Arbonite, le fleuve principal d’Haïti, et la plaine de Cul-de-sac occupée par Port-au-Prince en son bord de mer, dans des paysages où la terre est rouge, que nous sommes allés à la découverte de quelques unes des plus belles traces de l’histoire haïtienne, le Fort Drouet, les habitations Lamothe et Dion, le carré des esclaves.
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rouges
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Chaîne des Matheux
01 > Le fort Drouet. 02 > A l’intérieur, la fosse des munitions. 03 > Vue du côté Arbonite. 04 > L’habitation caféière Lamothe. 05/06 > Quartier des esclaves à l’habitation Dion 07 > Surgis de nulle part, des écoliers.
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e matin, départ de Port-auPrince pour la montagne. JeanCyril Pressoir mon guide, veut absolument me faire découvrir un fort peu connu, redécouvert récemment par l’ISPAN, l’Institut de Sauvegarde du Patrimoine National, à l’occasion du tracé d’une nouvelle route. Et il n’y a pas que ce fort. Juste à côté, il y a les ruines d’une habitation caféière et celles d’une autre un peu plus loin avec la topographie carcérale de ce qui était probablement un quartier des esclaves. Cap au nord par la RN1 très roulante qu’on quitte à Cabaret pour attaquer la chaîne des Matheux. La route est devenue une piste et le 4X4 un bateau qui tangue et roule. La plupart des paysans que nous croisons circulent à pied. Des groupes d’écoliers en uniforme surgissent de nulle part, partis des fermes de la montagne pour rejoindre l’école des km plus loin. Le paysage est incroyablement coloré. Le rouge intense de la terre face au vert gras des plantations. On retrouve cette intensité de couleurs au fort Drouet qu’on atteint enin, planté comme une sentinelle au sommet d’une bosse observant d’un côté l’Arbonite qui coule jusqu’à la côte des Arcondins et, de l’autre, Port-auPrince au loin, au bout de la plaine de Cul-de-Sac. Il est l’un de la vingtaine de forts de montagne voulus par Dessalines après 1804 pour protéger la liberté conquise, autrement dit la po-
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pulation libérée de l’esclavage appelée à se réfugier dans les montagnes en cas de retour des Français. Il surplombe les ruines de l’habitation Lamothe, une vaste habitation caféière où l’on voit les restes de nombreuses salles à cheminées où l’on séchait probablement les grains. Un peu plus loin, l’habitation Dion a ceci de remarquable qu’on y voit les vestiges d’une trentaine de cellules disposées autour d’une cour centrale. Cela a suscité l’hypothèse qu’il s’agissait du quartier des esclaves. Ce qui semblerait spéciique aux habitations caféières car, comme on peut le voir au musée Ogier-Fombrun, ils étaient logés dans des cases dans les habitations sucrières. TIS&L 06
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Le Sud
Jacmel
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Y los Libertadores C’est de Jacmel que partirent les 400 volontaires haïtiens recrutés par Simon Bolivar pour libérer l’Amérique du sud. Jacmel, la ville du sud réputée pour son carnaval, son artisanat et ses artistes.
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e révolutionnaire vénézuélien Francisco Miranda en 1806, puis Simon Bolivar, le Libertador de l’Amérique du sud, 10 ans plus tard, vinrent à Jacmel solliciter l’aide de la jeune république noire pour leurs propres lutte de libération de la colonisation espagnole. Pétion, alors Président d’ Haïti accorda cette aide et permit que 400 volontaires haïtiens accompagnent Simon Bolivar, ne lui demandant en retour que la promesse d’abolir l’esclavage partout où il sera victorieux. Un passé toujours présent dans cette ville créée par les Français 50 ans avant Port-au-Prince et qui fut longtemps le seul port à destination de l’Europe, très prospère grâce au commerce du café. Toutes ces maisons coloniales à ines colonnes et galeries en façades que l’on voit dans Jacmel, sont d’ailleurs qualiiées d’architec-
ture du café. Après l’incendie de 1896 qui avait détruit une grande partie de la ville, les négociants en café, mais aussi en coton, en safran, se mirent à importer d’Europe ces structures métalliques préfabriquées, semblables aux « maisons Eiffel » qu’on trouve aussi aux Antilles françaises. Dépôts et magasins occupaient les rez-dechaussée sous les galeries où étaient accrochés des palans pour peser la marchandise que livraient les paysans. L’activité a disparu et certaines de ses remarquables maisons ont changé de vocation comme l’ancienne maison Vital devenue l’hôtel Florita. Aujourd’hui Jacmel est devenue la capitale de l’artisanat haïtien, avec un style reconnu dans les igures en papier mâché, et aussi celle des artistes. Quelques unes des plus grandes igures de la poésie et de la littérature haïtienne en sont natifs : René De-
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01 > A l’angle de la rue du commerce, la maison Boucard. 02 > Michaele Craan, une « figure » de Jacmel. 03 > Travail de broderie.
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Le mythique Hôtel Florita C
ette maison est arrivée de France par bateau en 1888, commandée par un commerçant, Jean-Bernard Vital, qui la fit ériger
près de ses entrepôts. A l’exception de la plomberie qui a été modernisée, pour le reste, elle est restée dans son jus après être devenue l’hôtel Florita. Rachetée par Joe Cross et sa femme qui l’avait d’abord louée comme maison avant d’en faire cet hôtel en 1999, cette Maison Vital avait appartenu plus de 20 ans à un célèbre critique d’art américain spécialiste de
la peinture haïtienne, Selden Rodman. La maison a gardé sa configuration pour pouvoir redevenir une maison privée disent ses propriétaires. Son parquet d’époque est toujours là. L’escalier est magnifique. Chaque chambre est différente, avec le charme des meubles anciens et des grands lits à baldaquins (et moustiquaires).
pestre, Jean Metellus, ou encore Préfète Duffaut et Ronald Mevs pour les peintres. C’est à Jacmel aussi que j’ai découvert l’incroyable ambiance des gaguères. Une petite arène couverte au bout d’un dédale de ruelles. On y joue aux dominos ou aux zo avec des dés. Surtout, on y vient pour les combats de coqs et les paris qui vont avec. Les coqs ne sont pas armés, pas de lames sur les ergot comme cela se fait ailleurs. Deux coqs sont mis face à face et leurs propriétaires jugent le combat équilibré ou pas. Si oui, de l’argent s’échange et les paris sont ouverts. Tout un cérémonial précède le combat. C’est très populaire ici. Quasi exclusivement masculin. TIS&L 04
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L’île à vache
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Un paradis en voie de développement En face des Cayes, presque à l’extrêmité ouest de la côte sud, il y a dans la mer caraïbe cette île à vache dont Stephanie Villedrouin, la ministre du tourisme, voudrait faire un spot touristique plutôt haut de gamme.
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e port des Cayes où l’on embarque pour l’île à vache est tout ce qu’il y a de plus rudimentaire. Genre terrain vague encombré de ferrailles rouillées avec un bout de quai en partie écroulé. Je ne sais pas si sa rénovation est incluse dans le projet de développement touristique de l’île à vache que porte le gouvernement mais ce ne serait pas du luxe. 02
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L’hôtel Port Morgan
“Situation” de rêve Enfoui dans les arbres, en promontoire sur la falaise, l’hôtel Port Morgan, l’un des deux de l’île, est le genre d’endroit qu’on trouve miraculeux de découvrir. Didier Boulard, un Français du Mans, s’y est posé il y a 26 ans alors qu’il naviguait dans les Antilles. Il est resté et a bâti cet hôtel délicieux. 01
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L’île, longue de 15 km, avec seulement deux hôtels, Port Morgan et l’Abaka Bay, plus quelques bungalows, apparaît en effet être une superbe ressource naturelle sous exploitée. En l’état, elle est magniique et on pourrait égoïstement souhaiter continuer de faire partie des quelques privilégiés qui connaissent l’existence de Port Morgan et de l’Abaka Bay. Un luxe quasi indécent face au besoin vital qu’a Haïti de développer son tourisme. Le projet prévoit avec un investissement de l’ordre de 230 millions de dollars US de construire un aérodrome, des hôtels pour porter la capacité à 1000 chambres, 2500 villas ainsi que la créations d’infrastructures agricoles et d’équipements pour la population. Rendez-vous dans 2 ans ? TIS&L
es villas-bungalows sont posées au bord de la falaise, au milieu d’une végétation assez dense qui les rend peu visibles de la mer. C’est un peu dans l’état d’il y a 15 ans et les rénovations prévues seront bienvenues. Mais il y a de l’espace et les terrasses face à la mer sont des plus agréables. On descend par un escalier sur la plage-crique de sable blanc, superbe avec cet îlet des amoureux à l’horizon. 25 chambres actuellement et le projet de monter à 120. Le restaurant propose une très savoureuse cuisine créole et sait très bien faire les langoustes grillées sauce à l’ail. Des balades en bateau avec pique-nique sur l’îlet des amoureux et des balades à cheval sont proposées par l’hôtel. TIS&L
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01 > Didier Boulard et Vesta Saint Cyr, la Chef. 02 > La plage de l’hôtel. 03 > Vue depuis la piscine. 04 > L’arrivée à Port Morgan. A gauche, 01/02 > Le site de l’hôtel Port Morgan sur l’île à vache. 04
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Hôtel de charme
La Colline Enchantée
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Un enchantement dans la montagne 02
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Quand la découverte d’un hôtel de charme perché sur une colline face à la mer caraïbe provoque la rencontre d’un passionnant artiste, le voyageur curieux et un peu esthète que je veux être est comblé.
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Un bungalow face mer. Michèle et Michel Gehy, les hôtes. Une chambre. Le livre d’or avec les compliments de Lambert Wilson.
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artant de Port-au-Prince pour rejoindre la côte sud bordée par la mer caraïbe, c’est à Marigot qu’on l’atteint eni n. Eni n, car les routes, à l’exception de la RN1, ne sont vraiment pas le point fort du pays et, quoique le vrai but du voyage soit Jacmel, puis au-delà l’île à vache, une étape à Marigot où j’ai repéré un hôtel qui a l’air sympa va permettre de se remettre un peu des tortures infl igées à mon dos par l’inconfort de ce voyage. L’improvisation va s’avérer bien plus intéressante qu’imaginée au départ car, outre la découverte d’un endroit enchanteur dans la montagne, elle va aussi permettre l’une de ces rencontres qui sont les miracles des voyages réussis. En tout cas pour moi. Mais chaque chose en son temps. Immédiatement il s’agit de siroter le contenu très rouge et
Rencontre avec le peintre Ronald Mevs légèrement alcoolisé d’un verre à cocktail offert par la maison où je viens d’arriver, la Colline Enchantée. Michèle et Michel, Gehy de leur nom de famille, en ont fait le paradis de leur retraite. Une maison sur la colline, avec vue sur la mer caraïbe, pas très loin. Il était expert-comptable à Port-au-Prince, elle avait une agence de com’. Et puis ils ont trouvé que c’était trop triste de s’ arrêter complètement de travailler, alors ils ont ajouté des habitations, un bar, un restaurant, un beau bassin de nage et cette maison sur la colline est devenue la Colline Enchantée. 11 bungalows très confortables et avec beaucoup de cachet, une empreinte haïtienne forte avec de belles mosaïques dans la salle de bains, des meubles joliment dessinés. Bref un style dont je découvrirai plus tard qu’il est la signature d’un artiste. Tout comme d’ailleurs cet inattendu bassin de nage aux proportions parfaites. Et, cerise sur le gâteau, en plus l’hôtel est autonome en eau et en électricité grâce à une source et à des panneaux solaires. L’ambiance ce dimanche après-midi est très amicale et même un peu chaude avec le clairin, un cousin plus raide du rhum uniquement produit en Haïti. Des amis de Michèle et Michel viennent prendre un verre et parmis eux Ronald Mevs dont je vais apprendre que non seulement c’est lui qui a dessiné et fait fabriquer le bar et les meubles de la Colline Enchantée, car il est un peu designer et ébéniste, mais que c’est aussi lui qui a conçu le fameux bassin de nage, car il est aussi un peu architecte. Et eni n, il me concédera qu’il est aussi peintre et plasticien. Rendez-vous est aussitôt pris pour lui rendre visite le lendemain dans son atelier. Ce n’est pas très loin, perdu dans les bois. Un beau bâtiment ocre, façon Bauhaus, apparaît entre les >
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01 > Ronald Mevs devant son atelier. 02 > Les 2 momies qui seront exposées à Paris. 03 > La recherche d’un langage de signes. 04 > Abstrait avec néanmoins des formes reconnaissables.
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Visite chez le peintre Ronald Mevs
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> arbres. L’atelier. Ronald Mevs l’a dessiné et construit. Tout comme sa maison dans le même style qui est à côté. Son talent d’architecte. Il va participer à la grande exposition Haïti du Grand Palais en novembre à Paris. Les œuvres sont là dans l’atelier, prêtes à partir, deux momies en bandelettes de caoutchouc noir dans des cercueils-barques en bois fouillé. Peintre et plasticien très reconnu en Haïti et dans le monde, il a aussi exposé en France où il faisait vendre aux enchères un rouleau de peinture débité au mètre car un critique français avait parlé d’une peinture haïtienne se vendant au mètre. Il se veut être un récolteur de mémoire qu’il traduit en termes plastiques ou encore un simple fabricant d’objets. Me recevant et sachant qu’il y aurait un article, il en avait proité pour inviter de jeunes artistes avec lesquels il travaille, le collectif Nouvelle Vague. C’est comme ça que j’ai découvert leurs photos du carnaval de Jacmel, également un travail sur la mémoire, et que nous avons pu le publier dans ce numéro spécial. TIS&L
01 > L’atelier du peintre. 02 > Emmailloté dans des bandelettes de caoutchouc. 03 > Chez Ronald Mevs. 04 > Le bâtiment atelier qu’il s’est construit.
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Port folio
Carnaval de Jacmel
Projet Maskarad Par le collectif Nouvelle Vague Ils sont huit jeunes artistes de moins de 30 ans formés au Cine Institute de Jacmel. Le peintre Ronald Mevs, lui une figure reconnue de la scène artistique haïtienne, les cornaque un peu comme souvent ici où les artistes sont rarement des solitaires coupés du monde.
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ls se sont constitués en collectif baptisé Nouvelle Vague, comme la bande de cinéastes français des années 60, les Truffaut, Godard, Rohmer… qui voulaient changer le monde. Eux ambitionnent de reconstruire la mentalité haïtienne à travers la culture et se donnent pour mission d’éradiquer les mauvais clichés qu’on projette d’Haïti au delà de ses frontières. Le travail présenté dans ce portfolio a fait l’objet d’une exposition à Jacmel. 100 photos d’une dizaine de mardi-gras traditionnels pour en i xer la mémoire et raconter l’histoire de ces travestissements traditionnels.
I Quelques figures du Carnaval Lanceurs de cordes
Chaloska
Le Collectif
Nèg Gros Sirop à la Martinique, Lanceurs de cordes à Jacmel, ils sont présents dans le Carnaval depuis l’époque coloniale. A l’origine, trop pauvres pour s’offrir un déguisement, le peuple (les esclaves) s’enduisait de mélasse, de farine, utilisant des haillons, de vieux sacs pour se faire des cagoules.
Charles Oscar Etienne est l’un des plus sanguinaires généraux de l’armée haitienne. Il sévit sous Vilbrun G. Sam de 1909 à 1915. Il a exécuté sommairement plusieurs citoyens de Jacmel, puis il a pillé et brulé Marigot. Un Jacmélien, Dévot Lafontant, rescapé de ce massacre, eut l’idée de caricaturer Charles Oscar Etienne lors d’un Carnaval. TIS&L
Bellegarde Pierre Lucson (Photographie, réalisation) César Jean Rony (Photographie, réalisation) Colin Macnally (Photographie, montage vidéo) Jovin Junior (Directeur de Photographie) Pierre Louis Joël (Photographie, montage vidéo) Saintil Huguens (Producteur, photographie) Saint-Juste Marco (Directeur de Photographie, peinture) Siméus Fritzner (Directeur de photographie, montage vidéo)
Pay Bannan L’exportation de la igue-banane a enrichi les commercants de Jacmel. Les seuls à ne pas tirer de proit de ce commerce sont les cultivateurs à qui il ne restait que les feuilles des bananiers.
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CONTACT Collectif Nouvelle Vague 35, Rue de l’Eglise, Jacmel, Haïti Courriel : collectifnouvellevaguevague@gmail.com Tél : +509 4718 9495/3825 5615
PAS RIRE Il se faisait appeler Pas Rire, mais impossible de ne pas rire quand Marcel Kòkòb se déguise. Jusqu’en 1985, Pas Rire, avec son miroir, son pinceau, sa facon de se peindre et ses mimes, est resté l’un des personnages les plus comiques du Carnaval jacmélien.
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ATIBRUNO Rue Normande, 1976. Odule Calixte et Serge Ancion présente une bourrique scellée comme à l’ordinaire mais portant un slip de femme. Dans les sacoches, ils placent une batterie de 12 volts reliée à un klaxon de camion. Leur succès leur poussera à habiller la bourrique d’une chemise et d’un pantalon. Ils appellent la bourrique Atibruno.
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Inventaire
Les adresses du Sud
Le bassin bleu Normalement l’eau est d’un bleu magique, sauf quand il a plu. Il avait plu et du coup l’endroit avait un peu perdu de sa magie. C’est une série de trois bassins, Bassin-Palmiste, Bassin-Bleu et Bassin-Clair, ce dernier
étant au pied de la chute d’eau. Baignade très ludique et accès pas trop difficile au départ de Jacmel. 45 mn de route avec de belles vues sur la baie, puis un bon ¼ d’h à pied par un sentier et un dernier effort à l’aide d’une corde et d’une échelle.
Cap Lamandou Un hôtel perché sur la falaise avec une vue panoramique sur la baie de Jacmel. 32 chambres avec balcons-terrasses face à la mer. Piscine, restaurant et tout le confort d’un hôtel récent dans le style international niveau 4 étoiles. Petite plage au pied de la falaise. 54
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Abaka Bay Sur l’île à vache, au fond de l’anse Dufour, l’Abaka Bay Bay camoufle ses villas de bord de plage dans les palmiers. La plage de sable blanc est somptueuse et dédiée à l’hôtel qui est isolé à cette extrémité ouest de l’île, à l’opposé du village. Prestations haut de gamme.
Nous n’avons fait que rapidement y passer. Ce n’est pas une raison pour les oublier.
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La Villa Nicole
L’Hôtel La Cretonne
Entre Jacmel et les Cayes, littéralement les pieds dans l’eau, la Villa Nicole est un charmant boutique-hôtel qu’affectionnent beaucoup les expatriés pour des week-ends balnéaires. Il est le long d’une plage magnifique,
Ouvert depuis 3 ans, c’est plutôt un hôtel de passage que de villégiature sur la route menant aux Cayes à quelques km de l’aéroport. Les 30 chambres sont belles, les salles de bains aussi. Son propriétaire, 01 architecte, Guillaume Faubert, l’a dessiné jusqu’aux meubles réalisés par un ébéniste de Port-au-Prince et celui du quartier. La piscine veut ressembler à la rivière de son enfance avec les mêmes galets. Et la jeune manager, Marie-Danielle Lundi, jeune dipômée d’une université catholique de Santiago en 02 République Dominicaine, mérite 01 > La piscine aux galets de rivière. elle aussi le détour.
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02 > L’une des 30 chambres.
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Kabik, protégée par des récifs coraliens. Belle piscine en terrasse, l’endroit idéal pour siroter un cocktail au coucher de soleil. Restaurant de plage à côté. 13 chambres sympas quoique pas très grandes, mais leurs balcons face à la mer font la différence. Une situation d’exception.
01 > La plage Kabik. 02 > Pas très grande la chambre. 03 > Bel environnement pour la piscine.
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Le Nord
Cap Haïtien
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La capitale du roi Christophe D Rangée au cordeau dans un plan orthogonal où les rues ont une lettre et leurs perpendiculaires un numéro, la capitale du nord a le charme d’une ville de province avec de nombreuses maisons coloniales bien conservées.
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ificile d’imaginer, à la parcourir aujourd’hui si sage avec ses rues qui se coupent à angle droit toujours à la même distance, que Cap Haïtien a eu un passé des plus agités. Souvent détruite et reconstruite toujours sur ce même plan orthogonal. Repaire de flibustiers français quand elle fut fondée en 1670 sous le nom de Cap-Français, son nom pendant toute la colonie comme disent les Haïtiens pour désigner la période coloniale. Puis elle devint Cap-Haïtien une première fois avec l’indépendance. Toussaint Louverture est né Toussaint Breda dans l’habitation Breda, esclave dans une propriété coloniale
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01 > Cap-Haïtien sur la partie ouest de la baie. 02 > Statue de Jean-Jacques Dessalines, le vainqueur des Français, Empereur d’Haïti de 1804 à 1806. 03 > La cathédrale Notre Dame. 04 > Maison coloniale au fin balcon de fer forgé. 05 > Couleurs caraïbes.
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voisine du Cap. Et c’est le général Henri Christophe qui incendia la ville en 1802, submergé par le débarquement des troupes napoléoniennes du général Leclerc. Elle prit le nom de Cap-Henri quand ce même général, devenu le Président du Nord après la victoire inale contre les Français s’autoproclama roi et s’y it couronner en 1811. Très détruite aussi par le tremblement de terre de 1842, elle semble enin échapper désormais aux malheurs. C’est aujourd’hui une assez jolie ville de près de 200 000 habitants, les Capois, avec un port très actif et un aérodrome qui assure des liaisons régulières avec les Etats-Unis et le Canada. Le Nord, c’est différent entend-t-on souvent. « Ils se pensent supérieurs ». Des réflexions qui pointent que les Capois savent vivre
loin de la capitale et du gouvernement et afichent bien s’en porter. A l’instar d’Eddy Lubin, notre guide ici, ancien ministre de la culture, ils sont iers de leur ville. Lui-même va jusqu’à nous faire visiter sa maison de famille habitée par son père médecin. Elle est l’une de ces magniiques maisons coloniales aux balcons caractéristiques posés sur de ines armatures de fer forgé. Il y en a des rues entières dans le centre. Certaines malheureusement déigurées par des restaurations grossières s’insurge notre guide en les désignant. Puis il nous signale aux coins des rues des plaques dont quelques unes remontent au XVIIIème siècle, rares vestiges du passé. Un peu plus loin, l’Alliance Française, installée elle aussi dans une de ses maisons, bruit des cours donnés fenêtres ouvertes. TIS&L TRAVEL STYLE & Life SPÉCIAL HAÏTI
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Patrimoine
La Citadelle Laferrière
Sentinelle de la liberté Classée au patrimoine de l’humanité par l’Unesco, elle est la plus remarquable des citadelles de montagne construites après 1804 pour protéger les Haïtiens vainqueurs des troupes de Napoléon et libérés de l’esclavage d’un éventuel retour des Français. Erigée sur le pic Laferrière à 900 m d’altitude, elle veille, sentinelle de la liberté, sur Cap Haïtien et la côte atlantique au loin.
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La Citadelle Laferrière
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ous voilà à Milot dans le parc national historique à une quinzaine de kilomètres de Cap Haïtien avec Eddy Lubin qui fut un bref ministre de la culture, mais est surtout un grand érudit de l’histoire haïtienne et du vodou. Devant nous, à 45 minutes d’une sévère montée, la « merveille » d’Haïti, la Citadelle Laferrière que les plus enthousiastes qualiient même de « 8ème merveille du monde ». Elle est en tout cas la igure emblématique du récit haïtien, cette histoire unique de libération de l’esclavage et de proclamation de la 1ère République noire du monde. Impossible de venir en Haïti sans la voir. Chevaux, voiturette électrique, à pied ? J’opte pour le cheval, soucieux d’arriver encore conscient à la Citadelle car le soleil commence à taper. Eddy, lui, monte à pied. Ce qui n’altérera en rien sa verve historique. A la sortie du couvert de la forêt pour attaquer le sentier de montagne très raide et sinueux, et heureusement aménagé, on aperçoit la haute silhouette de la Citadelle, dressée sur son pic, un bloc puissant de pierres qui semblent avoir la densité du plomb. Henri Christophe, général commandant du Nord, autoproclamé roi par la suite, en a commandé la construction et il a vu grand. Bâtie sur 1 ha en 14 ans par plus de 20 000 ouvriers, la Citadelle Laferrière est le plus important monument fortiié de toutes les Caraïbes. On y voit des centaines de canons et de boulets, spectaculairement rangés sur le parvis. Ces canons, pris aux Français, aux Anglais, aux Espagnols, aux Napolitains, pour beaucoup d’entre eux de magniiques pièces de bronze frappées des armes royales de leurs pays d’origine, sont une collection unique au monde. Les forts de montagne, érigés un peu partout dans le pays, visaient à empêcher la pénétration à l’intérieur des troupes françaises en cas de nouveau débarquement. Ils n’eurent pas à servir, et la Citadelle Laferrière est restée une sentinelle silencieuse. TIS&L
01 01 > Une longue montée vers la Citadelle. 02 > Eddy Lubin, ancien ministre de la culture et exceptionnel guide pour la découverte de la « merveille ». 03 > La cour intérieure. 04 > Les alignements de boulets sur le parvis. 05 > Des murs épais de 5 m. 06 > Des centaines de canons alignés dedans, dehors. 07 > Une plaque évoque le suicide du roi Christophe et son inhumation dans une tour de la Citadelle.
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Sans Souci A Milot, au pied de la route d’accès à la Citadelle, le roi Christophe fit construire ce palais entouré de jardins. Si la Citadelle ne bougea pas d’un iota lors du grand tremblement de terre de 1842, Sans Souci fut réduit à cet état de ruine qu’on peut voir aujourd’hui, étrange fantôme dans un cirque de montagne. Un grand escalier baroque côté village, genre Potsdam, des terrasses classiques, des canaux et des bassins côté montagne plutôt genre Versailles. Cet ovni architectural est en cours de restauration. La chapelle royale, reconstruite, sert d’église au village. Sans Souci est lui aussi classé Patrimoine Mondial par l’Unesco.
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Boutique Hôtel
L’Habitation Jouissant
L’exception luxe en Haïti Exception luxe, certainement. Tapis précieux, piano à queue, beaux bouquets et service stylé font de l’Habitation Jouissant un boutique hôtel différent. Plus raffiné, plus élégant. Très dans notre genre d’adresses. 01
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e la terrasse avec la piscine, plutôt modeste elle et un peu rustique dans son dessin, la vue sur l’océan atlantique est l’un des atouts de ce boutique-hôtel situé sur la falaise très résidentielle à la sortie de Cap Haïtien par la route qui mène à la pointe fort Picolet. Tournant le regard, on y a aussi une très belle vue sur la ville et son port. Le Lime bar, au bout de la terrasse, fournit autant que nécessaire les cocktails indispensables à une bonne soirée dans ce cadre très privilégié. Même les piliers de bar accrochés au comptoir dos à la mer sont bien traités, de grands miroirs panoramiques leur renvoyant l’image de l’océan. Le genre de détail qui classe le lieu. Seul petit défaut, mais c’est dans les gènes des côtes atlantiques, il peut y avoir du vent. Et même au souffle assez vigoureux comme c’était le cas lors de ma dégustation de rhum sur glace en compagnie de Patrick Béliard, Président de Fatima Group basé à Miami, et propriétaire des lieux. Coniée à sa Resident Manager, Florence Verne, l’Habitation Jouissant afiche 4 hibiscus, décernés par le ministère du tourisme qui a créé son système de notation des prestations proposées par les hôtels. Il y a 12 chambres dont 8 avec vue sur l’océan et une suite également avec vue, toutes très joliment meublées et décorées avec des salles de
01 > Le salon au piano à queue. 02 > Patrick Béliard, le propriétaire. 03 > La maison des chambres. 04 > Le Lime bar.
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bains superbes. Belle literie Kingsize, sauf dans les 3 moins chères qui se contentent de Queensize. Et, encore un détail qui me plaît, les chambres avec vue sont dotées de télescopes. On prend son petit-déjeuner au restaurant Basilik, tout en terrasse audessus de la mer. On y déjeune et on y dîne aussi. Cuisine haïtienne qualiiée de délicate que je n’ai pas eu le temps de découvrir. Le couvert est en tout cas de grande classe, tout comme le salon avec son piano à queue et son beau tapis persan. Une inspiration plus antiquaire que brocanteur pour une ambiance plus haute société que bohème bourgeoise. Un art de vivre très protégé certes et presqu’incongru ici en Haïti, mais en tout cas une prestation hôtelière capable de ne pas décevoir des voyageurs aisés et exigeants dont le pays a aussi besoin. TIS&L
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Cap Haïtien
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01 > Terrasse, piscine, vue sur l’océan. 02 > Les chambres sont grandes et joliment meublées. 03 > Salle de bain impeccable avec douche à l’italienne. 04 > Du style !
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Beach Hôtel
L’hôtel Cormier Plage
Coquillages et crustacés Depuis Cap Haïtien, on prend la route de Labadie le long de la côte vers l’ouest. Belles vues sur l’Atlantique du haut des falaises. 5 km plus loin, un dernier virage dans cette route presque devenue une piste et revenue au niveau de la mer et c’est l’entrée dans le seul véritable hôtel de plage de cette côte atlantique.
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Perdue dans la végétation tropicale. La salle à manger. Un somptueux plat de langoustes au buffet. La plage entre jusque dans l’hôtel. M. Diquemare. Balade en mer, un îlet de sable blanc. Au loin sur la montagne, un fort.
a maison qui fait ofice de desk ressemble à une vieille villa balnéaire, plantée dans un jardin tropical envahie par la végétation. De vieilles cartes de Cap Haïtien, un tableau prêt à tomber en poussières où l’on voit des femmes en robes du XIXème siècle donnent à cette pièce d’accueil un cachet un peu suranné. On y sent les traces des générations qui se sont succédées dans ce lieu ou qui y ont emmené leur passé. Car la génération, le frêre et la sœur actuellement aux commandes, n’a succédé qu’à Kathi et Jean-Claude Diquemare qui avaient créé cette affaire de famille. Autour de cette maison, dans le jardin de 5 ha et quasiment sur la plage se sont ajoutés de grands espaces ouverts et circulaires. L’un est le bar, propice aux soirées de discussion ou musicales agrémentées de quelques Cormier-punchs qui se inissent en général en bains nocturnes dans l’Atlantique tout proche. L’autre est le restaurant avec de spectaculaires tables aux plateaux de verre posés sur des troncs sculptés pour les buffets. Les langoustes y sont tout à fait savoureuses. La plage est belle. Une grande anse de sable blanc qui semble entrer dans l’hôtel lui-même jusqu’aux pieds des bâtiments à 1 étage où chacune des 34 chambres a son balcon face à la mer. Grandes et confortables, elles datent néanmoins un peu et je me suis trouvé d’accord avec M. Cormier qui a prévu d’attaquer un programme de rénovation et d’agrandissement de la capacité de l’hôtel. Quand il aura ses 50 chambres, dont une vingtaine de nouvelles et une trentaine rénovées, il n’y aura plus la moindre réserve à avoir. TIS&L
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Hôtel Stylé
L’Hôtel du Roi Christophe
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Une somptueuse galerie de meubles et de tableaux Une belle maison de maître de maître construite en 1724 dans un parc en centre ville de Cap Haïtien. Un patio, des galeries. Cet hôtel a tout le charme des demeures patriciennes pleines de meubles de famille.
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e roi Christophe, Henry Christophe, général de la révolution haïtienne qui combattit aux côtés de Toussaint Louverture puis de Dessalines pour l’indépendance et qui devint Président du Nord à la mort de ce dernier en 1807 avant de se proclamer roi sous le nom d’Henri 1, a bien sûr sa statue dans le parc de l’hôtel qui porte son nom. Une belle statue qu’on salue au passage. On se serait bien vu arriver en calèche dans cette allée de petits graviers empruntée après avoir franchi le portail qui donne sur la rue 24 B de Cap Haïtien. Le hall d’accueil met tout de suite dans l’ambiance. Style début de siècle avec de beaux fauteuils en acajou, des lustres en fer forgé et une curieuse banquette deux places dotée de grandes roues en bois plein de part et d’autre. De grandes gale66
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ries dallées de motifs à carreaux noirs et blancs rappellent les sols de nos châteaux royaux. De beaux tableaux de maîtres haïtiens naïfs et primitifs sont accrochés aux murs. Pour un peu on visiterait comme un musée. Suivant qu’on loge dans la maison de maître, de préférence, où dans les nouvelles habitations du fond du parc, au Relais du roi près de la piscine, on sera dans de grandes chambres du style vieille maison de famille avec d’immenses salles de bains à l’ancienne ou dans d’étonnantes pièces plus contemporaines qui souvent voient un arbre les traverser du sol au plafond. Il y a 28 chambres dites Standard, Modérée et Supérieure et 2 suites. Air conditionné, wii, télévision et un excellent restaurant en font une adresse très recommandable dans la capitale du nord. TIS&L
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01 > Le hall d’accueil. 02 > La statue du roi Christophe
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05 01 > Une curieuse banquette à roues. 02 > Le parc 03 > A l’étage, une galerie d’accès aux chambres. 04 > Salon extérieur au bar. 05 > Une chambre à l’ancienne. 07 > Salon dans une suite.
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Au centre
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La côte des Arcadins
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La riviera haïtienne Au nord de Port-au-Prince et à moins d’une heure de la capitale par une quasi autoroute, la RN1, la côte des Arcadins aligne de belles plages de sable orientées sud-ouest en général. Le Club Med, qui s’y connaît, l’avait choisie pour s’implanter dans les années 80. On y trouve quelques unes des meilleures adresses actuelles d’Haïti pour des séjours en bord de mer. TRAVEL STYLE & Life SPÉCIAL HAÏTI
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Hôtel de charme
Moulin sur Mer
Le haut de gamme en bord de mer Réputée être l’une des plus belles adresses de la côte des Arcadins, l’hôtel Moulin sur Mer a le charme d’une belle propriété avec un joli parc qui va jusqu’à une plage privée et une petite marina.
01 01 > Une architecture de type colonial fondue dans les palmiers. 02 > Charles Fombrun, l’hôte de Moulin sur Mer 03 > Le kiosque dit « Maison du capitaine » en avancée sur la mer.
C
’était à la i n du XVIIIème siècle un domaine sucrier avec colon français et esclaves. Il en restait des ruines que la famille Fombrun a reconstruites en partie pour en faire un musée dont nous parlons dans les pages suivantes. C’est aujourd’hui un très beau jardin agrémenté de diverses statues dans lequel les habitations de style colonial se fondent dans les plantations de palmiers. L’hôtel propose 68 chambres dont quelques une en bungalows en bord de plage. La décoration délibérément de style artisanal haïtien peut apparaître un peu rustique et pas tout à fait dans le ton d’un hôtel qu’on imaginerait volontiers encore plus stylé. Climatisation, eau chaude à l’énergie solaire, écrans plats… l’endroit est néanmoins très confortable et merveilleusement situé le long d’une plage totalement privatisée où de nombreuses activités aquatiques peuvent être pratiquées. On a remarqué entre autre d’astucieux kayaks de mer à fond transparent. La marina, Marina Blue, sur le même site, permet de faire des excursions en mer jusqu’à l’île de Gonâve en face avec arrêt pic-nic sur les bancs de sable ou de s’inscrire au centre de plongée. Le restaurant avec ses trois salles à manger, le Voumtak, le Boucanier, l’Espadon, propose une cuisine à base de fruits de mer à déguster en proitant d’une somptueuse vue sur mer avec Gonâve à l’horizon. TIS&L
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03 04 > Artisanat haïtien dans les chambres. 05 > Des kayaks de mer à fond transparent. 06 > Embarquement pour une balade en mer à la marina.
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Le musée Ogier-Fombrun
01 01 > L’ancienne usine sucrière du XVIIIème siècle reconstruite par Gérard Fombrun. 02 > La sœur de Charles Fombrun et une ancienne croix de cimetière en fer forgé. 03 > Maquette de l’habitation Ogier telle qu’elle était en 1760. 04 > Charles Fombrun, l’actuel propriétaire du domaine.
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L’Histoire familiale Là où sont aujourd’hui le jardin et l’hôtel de Moulin sur Mer s’étendait au XVIIIème siècle un domaine sucrier, l’habitation Ogier, restaurée et transformée en musée par Gérard Fombrun, architecte et père de l’actuel propriétaire.
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ne maquette dans le musée montre à quoi ressemblait cette habitation sucrière construite par un colon français, Guillaume Ogier en 1760 et abandonnée entre 1799 et 1804, année de l’indépendance. On y voit l’usine sucrière avec ses deux cheminées et le bâtiment de la roue à eau astucieusement alimentée par un aqueduc de 150 m. L’habitation des maîtres est derrière et les cases des esclaves sont devant. Gérard Fombrun père en découvrit les ruines en 1977. Architecte, il entreprit de restaurer cette habitation Ogier pour en faire un musée où sont rassemblés des meubles anciens, des tableaux, des objets qui racontent à
leur façon l’histoire d’Haïti. Les portraits des pères de la Nation, Toussaint Louverture, Dessalines, Christophe, Pétion, côtoient des scènes vodou dans la forêt. Le bâtiment est sans doute plus reconstruit que véritablement restauré. Mais c’est très émouvant. Le plus frappant pour un visiteur français comme moi, qui découvre Haïti, est de réaliser en visitant ce musée créé avec ferveur par les Fombrun, que cette famille à la peau claire et plutôt riche se sent tout comme les noirs, la très grande majorité de la population d’Haïti, héritière de ceux qui se sont libérés de l’esclavage et ont conquis l’indépendance d’Haïti. TIS&L
Musique
Troubadours
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e miracle d’une soirée à l’hôtel Kalico, visité en passant sur la côte des Arcadins, au km 60 ou 61 de la RN1 qui quitte Port-auPrince vers le nord. La salle à manger est blafarde et le buffet des plus élémentaires. Moyen pour un resort qui se veut dans les standards internationaux, avec sa chouette piscine et sa belle plage. Mais il y avait Kalikobrane, l’orchestre troubadour qui jouait ce soirlà. Littéralement scotchant, quoique j’ai plutôt écouté leur prestation le verre de rhum à la main. Ce qui a peut-être concouru à rendre encore plus déchirante cette musique où se racontaient des histoires le plus souvent tristes. Il n’y avait pas l’accordéon souvent présent dans ces orchestres populaires en fait capables d’interpréter tous les rythmes de bal, meringue, cha-cha-cha, boléro, konpa… à la demande. Ils étaient plus dans un registre folk song haïtien en formation à cinq avec Emmanuel au manumba, la basse d’ici, Joseph Daisy au tambour, Jean Robert Dor à la guitare, Mezey au tré, la petite guitare, et Jean-Baptiste Ydonel au banjo et au chant. J’ai peut-être médiocrement dîné ce soir-là mais il sera beaucoup pardonné au Kalico pour cette découverte. Surtout que ces troubadours sont tous des employés de l’hôtel. On ne peut que conseiller à son propriétaire égyptien vivant au Canada m’a-t-on dit de mettre tout son resort au niveau de qualité de ses musiciens. TIS&L 01 > Joseph Daisy au tambour. 02 > Jean-Robert Dor à la guitare. 03 > Le combo au complet.
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Lévitation sur fond turquoise Un haut fond de sable blanc entre la côte des Arcadins et la grande île de Gonâve dans le canal St Marc. Un pêcheur s’approche du bateau, sa pauvre barque comme suspendue entre sable et ciel. Il n’a attrapé que quelques poissonslions, des prédateurs venus d’Asie, catastrophiques pour les autres espèces. TRAVEL STYLE & Life SPÉCIAL HAÏTI
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Hôtel Club
Le Club Indigo
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L’ancien Club Med revit On dit que le Club Med s’implantait toujours au meilleur endroit dans un pays. Ici, en Haïti, ce fut là, au bout de la côte des Arcadins, le long d’une longue plage orientée plein ouest.
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ictatures et instabilité politique ayant fait fuir la clientèle, le Club Med a fermé en 1990. De nouveaux investisseurs, français et haïtiens sont arrivés et font revivre sous le nom de Club Indigo ce superbe équipement touristique implanté dans un parc de 55 ha le long d’une plage de sable d’1,5 km. L’offre a été réduite à 225 chambres, mais toujours de 20 m2 seulement, sans télévision ni téléphone, l’idée du Club étant qu’on n’est pas là pour rester dans sa chambre. L’offre s’est cependant élargi a des chambres plus équipées (avec télévision) et à quelques appartements. TIS&L
02 01 > Une belle plage longue d’1,5 km. 02 > Les bâtiments sont peints à la façon caraïbe. 03 > Les fresques d’artistes haïtiens dans la salle à manger. 04 > Une plage Club. 05 > La plus grande piscine d’Haïti. 06 > La salle à manger. 07 > Chambre monastique. 08 > Orienté plein ouest !
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Départ pour la pêche Le soleil commence à tomber. Les bateaux de pêche sortent et avancent lentement au gré d’une petite brise à l’approche de la nuit. On les regarde passer silencieusement depuis la plage de l’ancien Club Med devenu aujourd’hui le Club Indigo sur l’un des plus beaux sites de la côte des Arcadins. 78
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Hôtel “show”
Wahoo Bay Beach
Ambiance caliente Parti de Port-au-Prince par la RN1 vers le nord, stop au kilomètre 63. Le Wahoo Bay Beach est l’un des premiers hôtels de la côte des Arcadins, très fréquenté le weekend par le tout Pétionville, nous dit l’excellent guide haïtien « Panorama » .
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a chaîne des Matheux est derrière nous et au bout de la plage. L’île de la Gonâve est en face. L’hôtel Wahoo Bay Beach surplombe d’une bonne dizaine de mètre cette jolie plage de sable, longue de 370 m mais un peu étroite. Elle est noire de monde le week-end quand les couples fêtards de Port-au-Prince débarquent. Ambiance très caliente, sono à fond, barbecue de fruits de mer, langoustes grillées, huitres… On vient ici pour s’amuser plus que pour se reposer. La piscine, dans le très beau jardin en terrasse, est néanmoins un refuge plus silencieux. Une maison en bord de falaise abrite de superbes appartements avec balcons sur la mer. Un bâtiment plus récent, en haut du jardin, a augmen01
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té la capacité d’accueil du Wahoo Bay Beach dont le succès ne faiblit pas. Au total : 22 chambres, 2 suites et 2 appartements, tous climatisés. Internet-wii partout. L’hôtesse, Jennifer Lemke, jeune et battante, donne un tempo d’enfer à un personnel attentif, rapide et, comme toujours en Haïti très souriant et chaleureux. TIS&L
01 > Vue depuis un appartement. 02 > Une belle plage de sable blanc. 03 > Les chambres sont grandes, toutes avec vue sur mer. 04 > La piscine dans le jardin en terrasse surplombe la mer. 04
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Avec le soutien de l’agence
RÉPARER LES VIES
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saut d’eau
Vivez l’expérience !
seGuIN
Vivez l’expérience !
Photo de Rafaelle Castera
Photo de Rafaelle Castera
Travel
STYLE & Life
SPÉCIAL HAÏTI Site Web : www.travelstyle.fr La Compagnie Editoriale
8 RUE LEGITIME, PORT AU-PRINCE HAITI | TEL: 509:2816-0000 / 2-816-0001/02/03
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CaRNaVaL de JaCMeL
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GROtte MaRIe JeaNNe
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Photo courtesy of Tourism of Haiti
Photo de Rafaelle Castera
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saINt-LOuIs du sud
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ÉDITEURS Didier Bahers et Dominique Bouchet didier-bahers@travelstyle.fr dominique-bouchet@travelstyle.fr REDACTION Rédacteur en chef Dominique Bouchet dominique-bouchet@travelstyle.fr Journalistes reporters Patrice Fleurent patrice-fleurent@travelstyle.fr Guillaume Fedou guillaume-fedou@travelstyle.fr Nicole Cornuz-Langlois nicole-cornuz-langlois@travelstyle.fr Journaliste web Dominique Milherou dominique@petit-carnet.com Chroniqueurs Eric Delvaux, Patrick Lopez, Laurent Serfati. Rédaction graphique Massimo Gerevini massimo@travelstyle.fr PUBLICITÉ JG Media - Jack Guédé jack.guede@jgmedia.fr 01 47 14 14 66 - 06 16 56 64 10
CItadeLLe LaFFeRIèRe
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IMPRESSION IPS Pacy-sur-Eure Route de Paris 27120 Pacy-sur-Eure Numéro de commission paritaire en cours. Dépôt légal : Septembre 2014 Date de création : mai 2012 N°ISSN en cours
Photo de Rafaelle Castera
Photo de Rafaelle Castera
Edité par La Compagnie Editoriale. 3 rue Francisque Sarcey, 75116, Paris. RCS Paris 790 861 645 Directeur de la publication : Dominique Bouchet © La compagnie Editoriale 2014
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