En Liens

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Comprendre les enjeux du développement durable en Finistère

N° 1 - bimestriel - novembre 2011 - www.en-liens.fr

APPRENDRE A RÉDUIRE NOS DÉCHETS La 6e édition de la Semaine européenne de réduction des déchets, du 19 au 27 novembre, est l’occasion de mettre en lumière la mobilisation des Finistériens sur cet enjeu majeur. Pages 6 à 19

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CULTURE D’IDÉES

VOTRE ESPACE D’EXPRESSION ET DE DÉBAT P. 4-5 OCÉANOPOLIS

LA BIODIVERSITÉ MARINE AU GRAND JOUR P. 24 PLANÈTE JEUNES

LA VIE SECRÈTE DU «PLANCTON PLASTIQUE» P. 26

Promouvoir ensemble

LE FINISTÈRE ! www.toutcommenceenfinistere.fr


Bienvenue au magazine En Liens ! Le développement durable, c’est l’affaire de tous. Le Conseil général du Finistère, dont l’Agenda 21, programme d’actions au service d’un Finistère durable et solidaire, est reconnu pour son exemplarité au plan national, accompagne les acteurs du département (collectivités, associations, entreprises, familles…) engagés dans ces démarches.

www .cg29 .fr Rubrique « Finistère durable »

© Conseil général du Finistère - Direction de la Communication — Photo : Phovoir — Novembre 2011


EnLiens numéro 1 - novembre 2011

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SOMMAIRE EN LIENS n nouveau journal pour comprendre les grands enjeux du développement durable en Finistère. Un magazine, diffusé gratuitement pour permettre au public le plus large de mieux décrypter les grands enjeux de notre société, de mieux comprendre pour agir. A chaque publication, tous les deux mois, nous vous proposerons une grande enquête de fond. Elle mettra en lumière les acteurs du développement durable et le sens de leur mobilisation. Ce premier numéro paraît à l’occasion de la Semaine européenne de réduction des déchets. Nous vous invitons, au fil de notre enquête, à plonger au cœur de la gestion des déchets en Finistère, à découvrir les filières de valorisation, les métiers... A réfléchir aussi sur les pratiques quotidiennes. Nous produisons toujours trop de déchets : 715 kg par personne en 2010, 700 000 tonnes pour l’ensemble des ménages finistériens... Ce magazine valorisera également les initiatives — tous les petits pas, comme l’écrit Stéphane Lavignotte dans les pages Culture d’idées — prises par les Finistériens dans le sens du développement durable. Il favorisera l’échange d’expériences par le témoignage. En Liens sera aussi un lieu de débat et de réflexion. Nous vous invitons à réagir à ce premier dossier sur notre site internet www.enliens.fr. La rédaction

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EnLiens Une double page pour informer les Jeunes sur les thèmes du développement durable

Un magazine gratuit à partager GRATUIT et à diffuser dans votre entourage, sur votre lieu de travail...

PLANÈTE JEUNES

Une communication active via les réseaux sociaux Une adresse redaction@en-liens.fr pour nous adresser vos communiqués de presse

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Une carte sur www.en-liens.fr pour visualiser les points de diffusion du journal sur le département.

Commerçants, entrepreneurs, artisans, associations, professions libérales..., si vous souhaitez mettre à disposition le journal dans vos salles d’attente, à l’accueil de votre entreprise, envoyez-nous un courriel à contact@en-liens.fr

Un site internet www.en-liens.fr pour télécharger le journal et participer aux débats Des béocodes pour visionner des vidéos qui illustrent en images le contenu des articles

Une version audio du dossier disponible sur www.en-liens.fr pour permettre aux déficients visuels d’avoir accès à l’information

En Liens - Comprendre les enjeux du développement durable en Finistère. Société éditrice : SAS Ouest Reporters - BP 1 - 29370 Elliant. Président, directeur de la publication, directeur de la rédaction : Régis Fort. Directrice générale : Chantal Guézénoc. Rédacteur en chef : Olivier Boyer. Rédaction : Eric Appéré, Olivier Boyer, Marie Egreteau, Régis Fort, Chantal Guézénoc, Sophie Hanquiez. Photos : Ouest Reporters, sauf mention contraire. Direction artistique, réalisation : Ouest Reporters. N° ISSN en cours d’attribution. Impression : Le Télégramme - 7 voie d’accès au port - BP 67243 - 29672 Morlaix Cedex. Périodicité : bimestriel. Dépôt légal : novembre 2011, numéro 1. Site Internet : www.en-liens.fr. Contact rédaction : redaction@en-liens.fr. Contact publicité commerciale : contact@en-liens.fr. Tirage du n°1 : 30 000 exemplaires. Journal gratuit.


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CULTURE D’IDÉES

EnLiens numéro 1 - novembre 2011 Commentez et réagissez sur www.en-liens.fr

Lien, source de libération

Contradictions

Claude Vautrin, éditorialiste

Yves Moraud, universitaire

évoluons, nous cheminons nécessairement aujourd’hui : les changements sociétaux, les évolutions scientifiques, les pressions parfois insupportables de l’économie, la révolte des éléments naturels... Le lien resserré avec autrui est alors source de compréhension, d’adaptation et LE LIEN QUI UNIT L’HOMME À SON ENVIRONNEMENT pourquoi pas de libération, dans le sens où il nous révèle, à travers A POUR COROLLAIRE LA CONSCIENCE, POUR l’approche de la différence, des CHANTIER LE DÉVELOPPEMENT DURABLE, ET, POUR forces intérieures, parfois insoupçonnées, capables de VALEUR PREMIÈRE, LA SOLIDARITÉ ENTRE LES favoriser la réalisation de tout homme et au-delà d’activer un HUMAINS. projet sociétal digne de ce nom. Là est d’abord la vertu du lien à l’autre, à l’univers et aux lui le blanc et le noir, une vérité et son contraire ? Regardons-le positivement, en une vision qui réveille en forces qui s’y expriment. Les actuels progrès de la nous des expressions aussi généreuses qu’exigeantes physique qui amènent à une vision multidimensionnelle – malheureusement parfois un tantinet dénaturées – de l’univers, nous rapprochent au fond petit à petit que sont le lien social qui sous-tend la cohésion d’une conception indéterministe du monde où l’être éponyme, le lien qui unit l’homme à son environnement humain reprend toute sa place, à commencer par sa liberté, nous y invitent. Il convient donc de s’y préparer, et qui a, lui, pour corollaire la conscience, pour de s’y activer, en gardant à l’esprit une perspective chantier le développement durable, et, pour valeur humaniste qui passe par le renforcement des première, la solidarité entre les humains, mais aussi solidarités – donc l’émergence de liens nouveaux - et avec la nature sans laquelle nous ne serions rien. rejette le seul appât du gain spéculatif. Les physiciens Qu’on le veuille ou non, et aussi forte soit cette nous y invitent donc, comme les rappels à la raison des volonté de refuser le repli sur soi il est vrai suicidaire, il philosophes. Comme Edgar Morin le soutient, mettons n’y a pas moins une prise de risque à se confronter – la vie elle-même au cœur de toutes nos sur le plan des idées, des projets, des engagements… préoccupations. Nous sommes les Intendants de la – à l’autre. Pour autant le fondement de l’humain reste bien l’éternel besoin de l’autre. Celui qui, dans l’altérité, Terre et le service de la vie est le premier service. ouvre justement des portes, des voies nouvelles à Aucune Civilisation ne peut survivre en oubliant ce travers les territoires inconnus dans lesquels nous principe. Le lien ! Outil servant à ligoter, donc à brimer, pour le moins priver de mouvement, ou dispositif ouvrant au contraire à l’échange, à la rencontre ? Comme tout concept, tout symbole, reflétant à vrai dire la complexité de l’être humain, le mot ne porte-t-il pas en

La Terre, nous le savons mieux maintenant, est une planète dangereuse où les inondations, le feu, les tremblements de terre, les changements climatiques, les pollutions, le nucléaire, l’épuisement généré par l’homme des énergies fossiles et de la biodiversité, mettent en danger l’existence même de la vie. De là, comme une réponse à une peur universelle, le succès fort légitime du développement durable qui ouvre des perspectives positives à une humanité refusant de se contenter de la gestion des dégâts et du ressassement de sa propre culpabilité. Encore faut-il que l’être humain soit cohérent avec lui-même et que son engagement en paroles et en action, soit avant tout au service de l’homme envisagé dans son développement durable. Ce qui n’est par toujours le cas. Comment se fait-il en effet, qu’au moment où ce concept prometteur d’avenir est dans toutes les bouches, le marché du travail repose sur une pratique parfaitement contradictoire : la précarisation à laquelle se heurtent les jeunes gens plutôt bien formés qui accumulent les diplômes, et les seniors qui ont encore besoin de croire en leur avenir ? De même, comment se fait-il que des dizaines de millions de personnes sont au bord de la famine ou

ENCORE FAUT-IL QUE L’ÊTRE HUMAIN SOIT COHÉRENT AVEC LUI-MÊME ET QUE SON ENGAGEMENT SOIT AVANT TOUT AU SERVICE DE L’HOMME ENVISAGÉ DANS SON DÉVELOPPEMENT DURABLE. meurent de faim, alors que le monde, d’après Bill Gates, a en 2011 les ressources, le savoir et les outils pour aider les plus pauvres à surmonter la faim et l’extrême pauvreté? Est-il acceptable que l’économie agricole et industrielle pense devoir produire plus pour répondre à une demande en croissance et au bien-être immédiat de l’humanité aisée, au risque des pires gaspillages ? N’y a-t-il pas aussi contradiction entre cette notion de développement durable qui nous inscrit dans la longue durée et cette soumission à l’immédiateté, à ce culte de l’instant présent à quoi nous conduisent la télévision, internet et nos téléphones portables ? Le développement durable ne serait-il donc qu’un alibi ? une compensation ? une utopie ? Les trois sans doute, à un moment où l’individu est renvoyé à luimême dans un monde déboussolé dominé par l’économie libérale, elle-même soumise aux lois cyniques du marché qui, du fait de la mondialisation, échappe aux Etats et à leur dirigeants politiques. Au fond, le développement durable est l’expression de notre profonde solitude et le masque de notre impuissance. Mais il est aussi le signe de notre volonté de dépasser notre égoïsme personnel et de notre besoin de croire, sinon en Dieu, du moins en l’homme, et en un monde auquel il nous appartient de donner un sens.


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CULTURE D’IDÉES Changer le mode de perception Nous allons entrer dans un monde totalement nouveau. Face aux enjeux écologiques, les changements que nous allons devoir réaliser collectivement sont inimaginables. Et comme souvent, ce qu'on a du mal à imaginer nous fait peur. Pourtant dans le même temps, nous avons conscience que ces changements sont incontournables. Tout cela nous met dans une situation très inconfortable. Quand on parle de transformation écologique de la société, on parle souvent infrastructures,

IL EST SI IMPORTANT DE MONTRER TOUTES LES PETITES ET GRANDES CHOSES QUI SONT DÉJÀ RENTRÉES DANS LA LOGIQUE DE DEMAIN, TOUTES LES OCCASIONS QUI NOUS SONT OFFERTES DE CHANGER D'HABITUDES.

fiscalité, investissements, nouvelles énergies, nouvelles technologies. On parle mode de production. Mais on devrait aussi penser mode de perception : est-ce que je perçois encore la planète et la nature qui m'entoure ? Pourrai-je prendre part au changement s'il n'est pour moi qu'un film catastrophe grandeur nature ? Comment sortir et aider nos co-loca-terre à sortir

Stéphane Lavignotte, essayiste

de cette perception angoissante du changement ? Paradoxalement, une des pistes pour rassurer face à l'avenir, est de moins évoquer demain et plus hier et aujourd'hui. Hier, nos aïeux ne sont-ils pas passés par des changements bien aussi importants ? De la société de restriction à celle de la grande consommation des années 60 ? Parler d'aujourd'hui : nous sommes déjà dans le grand changement, cela fait déjà des années, voir des décennies, que tout a déjà commencé. Mais le percevons-nous ? Nous sommes des êtres de récits. Notre perception est construite par les histoires qu'on nous a racontées petits, puis une fois grands par les discussions avec nos proches, par les reportages des journaux et de la télé. Quelle perception du changement écologique aurions-nous si les récits d'expérience de terrain venaient aussi souvent à nos oreilles que les reportages sur l'insécurité ? Si c'était le cas, ne prendrions-nous pas conscience que ce n'est pas si douloureux, voir même parfois, c'est mieux ? Nous sommes des êtres d'expériences et d'habitudes. Notre perception du monde est

Pour plus d’emplois durables….

fabriquée par nos petits gestes de tous les jours. Avons-nous la même perception du changement écologique quand nous n'achetons qu'en supermarché, sans nous soucier des distances et des conditions de production et quand nous achetons dans des réseaux qui donnent leur chance aux productions locales, qui nous font redécouvrir les saisons ou des fruits et légumes oubliés ? C'est pourquoi il est si important de montrer – comme avec En Liens – tout ce qui se fait déjà, toutes les expériences de terrain, toutes les petites et les grandes choses qui sont déjà rentrées dans la logique de demain, toutes les occasions qui nous sont offertes de changer d'habitudes. On a tendance à dénigrer les petits pas car ils ne vont pas assez vite au regard de l'urgence écologique, de la radicalité nécessaire des changements nécessaires dans la structure de notre économie, de la remise en cause de la contradiction de fond entre le court terme du capitalisme et le long terme de la planète. Pourtant, même les longues randonnées sont faites de petits pas. L'enfant qui a appris à marcher, puis y a pris un plaisir jubilatoire, a commencé par des premiers pas hésitants. A nous de découvrir que nous marchons déjà dans le monde de demain... Stéphane Lavignotte est auteur de La décroissance est-elle souhaitable ? (Textuel, 2008)

Albert Billon, animateur territorial

La crise a aussi permis de prendre appuyer sur des individus « capables de La crise a mis en évidence la fragilité conscience de l’extrême vulnérabilité des résoudre des problèmes » et d’innover du travail et des travailleurs. Ou plus économies dites modernes et des dans les réponses à y apporter. Je crois exactement notre capacité collective à inégalités croissantes sur le marché du qu’il existe un début de consensus pour les rémunérer. Dans certains cas, en travail. Globalement, la période de admettre que la productivité – et donc raison de l’absence, voire de croissance économique l’obsolescence de certaines qui a précédé, n’a compétences, ils se sont apporté que peu trouvés inadaptés aux d’amélioration dans le processus de production. Ou niveau de vie de plus exactement aux coûts LA SANTÉ AU TRAVAIL, nombreuses personnes. d’un marché mondialisé. LES MOBILITÉS PROFESSIONNELLES, LE Pour beaucoup, les Demain, en raison de ces salaires ont stagné et tensions extrêmes, il faudra DÉCLOISONNEMENT DES LIEUX ET DES TEMPS DE les inégalités de donc former une main TRAVAIL... SERONT AUTANT DE DÉFIS ET DE revenus ont augmenté. d’œuvre qui disposera d’une Les territoires qui plus grande capacité CADRES À CONSTRUIRE COLLECTIVEMENT. réussiront à rebondir le d’adaptation aux mieux, ne seront-il pas changements et d’une plus ceux qui auront su se grande mobilité interspécialiser dans sectorielle. Ainsi, il faudra certains secteurs économiques et qui ses gains – ne peuvent être réalisés qu’à investir dans le domaine des auront su conserver suffisamment de « compétences génériques » et partir d’une « innovation » incrémentale flexibilité pour tirer parti de nouvelles transversales, dans une logique de qui consiste à « apprendre en faisant », opportunités ? Technologies vertes ou formation, tout au long de la vie. sur le lieu de travail. Sur le tas comme services à la personne par exemples dirait mon grand-père... En admettant L’économie du savoir mettra de plus en pourraient s’avérer des ressources que la compétence est une capacité plus en évidence cette idée finalement précieuses en création d’emplois. Dans éprouvée – mise à l’épreuve réussie – assez simple – mais d’une puissance tous les cas, au-delà de la quantité et du dans un temps et un lieu donnés. réelle – que demain, nous devrons nous

nombre d’emplois, nous aurons de plus en plus à nous interroger sur sa qualité dont la durabilité sera l’un des indicateurs, au même titre que ses conditions de mise en œuvre ou sa rémunération. Je suis convaincu qu’avec l’allongement du temps de travail et de la durée de vie, des questions comme la santé au travail, les mobilités professionnelles, le décloisonnement des lieux et des temps de travail, la responsabilisation et/ou l’autonomie croissante des salariés, par exemples, seront autant de défis et de cadres à construire collectivement. Partant de là, je suis convaincu que nous avons besoin d’échanger, de partager ou de confronter nos analyses et nos réflexions. En nous appuyant sur les expériences réussies des uns et des échecs des autres ; en suscitant les innovations économiques et sociales ; en fabriquant de l’expertise ; par la pensée et l’action valorisées, nous progresserons collectivement. L’espace ouvert par EN LIENS doit être le réceptacle et la catapulte de toutes ces confrontations. N’est-il pas ?


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ENQUÊTE

DÉCHETS : LE FINISTÈRE FAIT FACE Le Plan départemental de prévention et de gestion des déchets ménagers et assimilés (PDPGDMA) 2008-2018, dont la mise en œuvre est copilotée par le Conseil général et le SYMEED, prévoit des objectifs ambitieux articulés autour de trois mots clés : réduction, valorisation, coopération. La Semaine européenne de réduction des déchets (19-27 novembre) fournit l’occasion idéale de rencontrer celles et ceux qui, à leur niveau et leur façon, contribuent aux avancées concrètes : moins de nuisances et de gaspillages, plus d’emplois, davantage de lien social…

’est à l’unanimité que le Conseil général du Finistère a adopté le 22 octobre 2009 le Plan départemental de prévention et de gestion des déchets ménagers assimilés (horizon 2018). Il est structuré autour de trois grands axes : réduire les quantités et la nocivité des déchets produits et collectés, améliorer le taux de valorisation des déchets, bâtir une organisation durable basée sur la solidarité des territoires et la complémentarité des filières. Le Conseil général a confié l’animation des axes « Prévention » et « Coopération territoriale » au Syndicat mixte d’études pour l’élimination des déchets (SYMEED).

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L’année 2 du plan de prévention (mai 2011-mai 2012) voit la mise en œuvre de nouvelles actions concrètes : promotion des couches lavables, opération pilote de compostage dans trois collèges, modification des pratiques de jardinage, création de jeux sur la prévention des déchets, mise en ligne du site internet du SYMEED prévue le 14 décembre prochain... Valorisation Le Plan départemental a pour but d’améliorer le taux global de valorisation des déchets ménagers : « La stratégie consiste à réduire les impacts environnementaux engendrés par les déchets tout au long de leur existence. Cette approche permet de considérer le déchet comme une res-

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Réduction Un accord-cadre tripartite (ADEME-Conseil généralSYMEED) a été signé en 2009 pour la mise en œuvre d’un plan départemental de prévention. Son objectif est de couvrir en cinq ans 80% de la population relevant d’un programme local de prévention (PLP). Début novembre 2011, ce taux de couverture s’élevait à… 78% pour 14 PLP* ! Un diagnostic de territoire et un programme d’actions ont été élaborés au cours de la première année (mai 2010mai 2011). Un réseau départemental s’est structuré au fil de réunions régulières. Cette dynamique s’est traduite par une mobilisation exceptionnelle. Lors de la Semaine européenne de la réduction des déchets (SERD) 2010, les porteurs de projet finistériens ont organisé 55% des animations bretonnes !

LES DÉCHETS DEVRAIENT ÊTRE SOIT ÉVITÉS, SOIT RÉUTILISÉS, RECYCLÉS OU RÉCUPÉRÉS

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source à valoriser et non nécessairement comme une nuisance. Cela signifie que, idéalement, les déchets devraient être soit évités, soit réutilisés, recyclés, récupérés, la mise en stockage ne devant être que le dernier recours ». « Puisqu’incinération il y a, autant qu’elle serve à produire de l’énergie. Les

unités d’incinération du Finistère sont encouragées à optimiser sa valorisation. Nos efforts communs en termes de valorisation s’inscrivent pleinement dans la lettre et l’esprit du PDPGDMA », expliquent de concert Jean-Luc Polard, conseiller général délégué aux déchets et président du SYMEED, et Chantal Simon-Guillou, 1ère vice-présidente du Conseil général, en charge des Territoires et de l’Environnement. Coopération Le Plan départemental prévoit que chaque territoire identifié (Nord-Centre, Sud-Finistère) possède l’ensemble des équipements structurants : unité de valorisation énergétique des déchets, centre de tri de recyclables secs ménagers, unité de valorisation organique, plateforme de maturation des mâchefers issus de l’incinération des ordures ménagères, installation de stockage des déchets non dangereux. « La coopération avance à grands pas », constate JeanLuc Polard. « Il faut parvenir à mutualiser nos réflexions parce que les décisions que prend une communauté de communes ont forcément un impact sur le fonctionnement d’équipements gérés à plusieurs ». * Dans le cadre d’un Plan local de prévention, toute collectivité s’engage à réduire le volume de ses ordures ménagères résiduelles de 7% en cinq ans.

JEAN-LUC POLARD, PRÉSIDENT DU SYMEED :

« C’EST À NOUS DE TRAITER NOS DÉCHETS » Pour visionner la vidéo, scannez le code via l’application bookbéo disponible sur iPhone et Android ou tapez bookbeo.com/enlienspromo dans votre navigateur.

Dossier réalisé par Olivier Boyer Régis Fort Chantal Guézenoc

Allons-nous continuer à exporter éternellement nos déchets, faute de centre d’enfouissement ? Aujourd’hui, le Finistère exporte 155 000 tonnes de déchets par an en Mayenne, essentiellement des encombrants et des déchets industriels banals. Or c’est à nous qu’il revient de les traiter, les recycler, les valoriser. Pour cela, nous aurons

besoin des équipements existants qui, de plus, produisent de l’énergie. C’est pourquoi le SYMEED a réalisé une étude sur la caractérisation des encombrants. Autant privilégier une solution locale si possible. Il y a pourtant des résistances ? J’éprouve une incompréhension totale par rapport au refus catégorique de

certaines personnes, comme si ellesmêmes ne produisaient jamais le moindre déchet. Pour ce qui est de la création de centres de stockage, il faut prendre en compte le fait que la valorisation des encombrants et des déchets industriels modifie l’approche. Ce sont autant de tonnages en moins à enfouir.

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+ d’infos en image


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ENQUÊTE Chiffres clés • 700 000 tonnes de déchets ménagers et assimilés ont été produits dans le Finistère en 2010 soit 715 kg/hab. * 243 000 tonnes d’ordures ménagères * 87 000 tonnes en collecte sélective * 370 000 tonnes en déchèteries • 62 déchèteries en service dans le département

• Plus de 50% des tonnages collectés en déchèterie sont des déchets verts • 12 000 foyers ont recours au compostage domestique (6% des habitations). Le Plan prévoit l’équipement d’environ 140 000 foyers supplémentaires d’ici à 2018. • 6 478 composteurs et 16% des jardins équipés sur le territoire de Brest Métropole Océane en 2010. • Déchets les plus collectées en déchèteries: Les déchets verts : 197 kg par habitant en 2005,

207 kg en 2009. Les encombrants : 139 kg par habitant en 2005,

166 kg en 2009. • En 2005, chaque Finistérien produisait* : 287 kg d’ordures ménagères résiduelles, 84 kg de recyclables, 343 kg en déchèteries,

soit 715 kg. • En 2009, il a produit : 257 kg d’OMR, 89 kg de recyclables, 395 kg en déchèteries,

soit 741 kg. • Objectifs 2013 : 258 kg d’OMR, 95 kg de recyclables, 378 kg en déchèteries,

soit 731 kg. • Objectifs 2018 : 233 kg d’OMR, 104 kg de recyclables, 312 kg en déchèteries, soit 649 kg. * Source « L’écho de nos poubelles », magazine du Symeed - avril 2011


COLLECTE AU PETIT MATIN EN PAYS LÉONARD Le trio connaît son territoire par cœur. Jean-Jacques, André et Yannick composent l’un des quatre équipages de camions-bennes dédiés à la collecte en porte-à-porte des ordures ménagères. Livret de bord.

ean-Jacques Kermoal collecte les déchets ménagers depuis trente-huit ans. Le rituel est immuable. La tournée débute à 4 h30 pour s’achever en général vers 10 h. En ce vendredi à la météo capricieuse, il est aux commandes d’un camion-benne de 19 tonnes. A l’arrière, les deux ripeurs, André Porcher et Yannick Philip. « Il est essentiel de rester toujours sur le qui-vive, parfaitement concentré, surtout quand il faut circuler de nuit, sous le crachin ou dans la brume », explique le chauffeur. « A présent, on suit de nombreux stages de sécurité et de formation poids lourd. Quand j’ai débuté, il n’y avait rien de tout cela. On soulevait les conteneurs et on les faisait basculer dans le camion ». Jean-Jacques ne quitte pas des yeux ses collègues sur l’écran de la caméra. Les témoins lumineux s’allument quand ils remontent sur le marchepied. Que conseiller aux usagers désireux de leur faciliter le travail ? « Appliquer scrupuleusement les consignes

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Jean-Jacques Kermoal

UN CONSEIL : APPLIQUER

SCRUPULEUSEMENT LES CONSIGNES DES AMBASSADEURS DU TRI

DÉCHÈTERIE : CLÉDER EN POINTE La communauté de communes de la Baie du Kernic possède l’une des deux seules déchèteries labellisées au niveau 2 dans le département. e Finistère ne compte pour l’instant aucune déchèterie labellisée niveau 3, le plus élevé. Deux seulement ont atteint le niveau 2 : Concarneau (Valcor) et Cléder. Pourquoi Cléder ? Parce qu’il existe dans la communauté une volonté forte et ancienne de prendre le sujet à bras le corps. « En dix ans, nous sommes passés de 4 100 tonnes d’ordures ménagères résiduelles par an à 3 000 », souligne Pascale Daniel, directrice générale des services de l’intercommunalité. « Nous nous sommes toujours montrés offensifs en matière de prévention et de gestion des déchets ». La labellisation de la déchèterie de Cléder en témoigne. Cet équipement, opérationnel depuis 2001,

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est ouvert 6 jours sur 7. Aucune limitation d’apports n’est fixée, ni pour les particuliers ni pour les professionnels. Une seconde déchèterie a ouvert ses portes l’an dernier à Lanhouarneau, permettant une meilleure couverture de l’ensemble du territoire communautaire. Elle fera également l’objet d’une candidature à la labellisation. Pour ce qui est de la collecte, les camions passent une fois par semaine dans les bourgs et tous les quinze jours en campagne. Une étude est par ailleurs en cours pour la mise en place d’une taxe ou redevance incitative. « Ce sera pour nous l’occasion de franchir un nouveau palier », conclut Pascale Daniel.

des ambassadeurs du tri », résume-t-il. Peutêtre aussi faire preuve de davantage de respect. « Il nous arrive de déplacer des voitures nous-mêmes parce qu’elles bloquent le passage. Certains conducteurs veulent nous dépasser à tout prix ou bien nous croisent à grande vitesse ». Il ne s’agit heureusement que d’une infime minorité. « Les gens nous saluent, nous offrent des croissants. On se sent appréciés. C’est une vraie forme de reconnaissance ». « Les ordures ménagères sont collectées deux fois par semaine dans l’hypercentre de Saint-Pol-de-Léon, l’objectif étant de passer à terme à une levée hebdomadaire comme en périphérie et à la campagne », indique Gwénaëlle Groussac, responsable du service développement durable du Pays Léonard. D’ici à l’été 2012, une démarche identique sera entreprise à Roscoff. 7600 tonnes ont été collectées en porteà-porte l’an dernier dans la communauté. Le site de Ty Korn à Plougoulm étant saturé, un projet de nouvelle déchèterie est à l’étude. Plus d’infos : www.pays-leonard.com

LABELLISATION : LES SEPT PIONNIÈRES Le programme « Label déchèterie Bretagne » a été lancé en 2008 par l’Observatoire régional des déchets de Bretagne (ORDB). Il comporte trois niveaux, respectivement orientés service (1), qualité (2) et environnement (3). L’obtention d’un label s’effectue sur la base d’un appel à candidatures volontaires, suivi d’un audit de l’installation. « C’est une démarche d’amélioration continue. Les critères ne sont donc pas figés », souligne Véronique Marie, de l’ADEME Bretagne. Cinquante-cinq déchèteries bretonnes sur 250 sont labellisées, soit 22% du parc. Dans le Finistère, il s’agit de : Cléder (CC de la Baie du Kernic) et Concarneau (4C) au niveau 2 ; Brest et Guipavas (BMO), Douarnenez (CC du Pays de Douarnenez), Bodilis (CC du Pays de Landivisiau), Camaret (CC de la Presqu’île de Crozon) au niveau 1. Plus d’infos : www.ademe.fr www.observatoire-dechets-bretagne.org


Déchèteries de Quimper-Est et Quimper-Nord ouvertes en février 2011, Ergué-Gabéric programmée pour 2012… l’agglomération cornouaillaise rénove résolument son parc. Visite sur site à Kergonan.

QUIMPER-COMMUNAUTÉ, NOUVELLE GÉNÉRATION uimper-Communauté accueille une nouvelle génération de déchèteries. En février dernier, Quimper-Est, implanté rue du Tro Breiz dans la zone de Kergonan, et Quimper-Nord, situé route de Plogonnec, ont pris la relève de deux installations devenues obsolètes : Kerjéquel à Ergué-Armel et « La Métairie Neuve » à Kerfeunteun. L’an prochain, la création d’un nouvel équipement à Ergué-Gabéric devrait compléter le dispositif*. « Quimper-Est est la plus grande des déchèteries de Quimper-Communauté », explique sur place Yves Dagorn, vice-président en charge des déchets. Ce jour-là, des élus de Quiberon viennent visiter l’installation. Ils ne manquent pas de motifs de curiosité. Le premier est visible à l’œil nu. A l’entrée du site, un dispositif de vidéosurveillance calme d’emblée les ardeurs des vandales et voleurs. « Ce système est particulièrement dissuasif. Après sa mise en place, nous n’avons enregistré qu’une seule tentative d’intrusion lors de la première semaine. Depuis, plus rien ! », constate Yves Dagorn. Sécurité encore, des murets garde-corps de plus d’un mètre de haut préviennent les risques de chute, aussi bien pour les usagers que pour le personnel. Tous les quais en sont pourvus sauf, pour des raisons pratiques, les bennes à gravats et la plateforme qui

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recueille l’ensemble des déchets verts de la communauté d’agglomération. Partout, la signalétique invite à la prudence. Sécurité toujours, la configuration des lieux est propice aux manœuvres des véhicules qui peuvent se garer aisément en marche arrière. Un agent orienteur a pour mission de diriger chacun vers la benne adéquate. « 70% de ce qui arrive ici est recyclé », indique Yves Dagorn. De quoi revendiquer légitimement une labellisation en regard avec la qualité de service de l’installation ? « Le dossier est en cours pour le niveau 1 et à terme nous visons le niveau 2 », précise Gilles Lagadic, responsable déchets au service environnement de Quimper-Communauté. En attendant cette reconnaissance du travail accompli, même le bâtiment annexe de stockage apporte sa contribution à la cause du développement durable. Il est équipé de 280 m2 de panneaux photovoltaïques. *Deux autres déchèteries sont localisées à Kerbenhir (Pluguffan) et Kerdrein (Guengat). Plus d’infos : www.quimper-communaute.fr

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UN NOUVEAU CENTRE DE TRI EN 2013 POUR LE NORD-FINISTÈRE Le Sud-Finistère avait depuis quelques années son centre de tri d’emballages ménagers (lire page 14). En 2013, le nord du département aura le sien. Ce projet est porté par la Sotraval, la société d’économie mixte qui traite notamment les déchets ménagers de Brest Métropole Océane (BMO). Ce nouveau centre s’installera à Plouédern, sur la communauté de communes du Pays de Landerneau Daoulas. Il remplacera les trois équipements de collectivités locales, en activités à Brest, Plougoulm et PlounévezLochrist. Un quatrième centre, propriété de la société Guyot Environnement, est quant à lui basé à Saint-Martin-desChamps.

LE DÉVELOPPEMENT DE LA COLLECTE SÉLECTIVE SUR LE TERRITOIRE DE BMO A PORTÉ SES FRUITS.

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LES TONNAGES ONT FORTEMENT AUGMENTÉ CES DERNIÈRES ANNÉES

30 000 tonnes par an « Notre centre du Spernot a atteint ses limites de capacité de tri. Le développement de la collecte sélective sur le territoire de BMO a porté ses fruits. Les tonnages ont fortement augmenté ces dernières années », explique Jean-René Robin, directeur technique de la Sotraval. Ce nouvel équipement, qui s’inscrit dans une logique de coopération territoriale, traitera et valorisera demain les emballages ménagers des habitants des communautés de communes. Soit 30 000 tonnes par an. Pour un investissement de 12 millions d’euros.


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ENQUÊTE Le succès déjà rencontré par le réseau de chaleur — 24 kilomètres, 20 000 équivalents logements desservis, 16 000 tonnes de CO2 économisées par an — a incité BMO à intensifier ses efforts. Au programme : une extension de 50% en six ans !

BMO : LE RÉSEAU DE CHALEUR MONTE EN PUISSANCE e réseau de chaleur de la Cité du Ponant, d’une longueur de 24 km, délivre actuellement 117 000 mégawattheures (MWh) par an à 114 points de livraison. Il compte 41 clients, pour l’essentiel des bailleurs sociaux et des établissements publics (BMO, Ville de Brest, Brest Métropole Habitat, les hôpitaux, l’UBO…). Il est alimenté en priorité par la chaleur issue de la valorisation thermique des déchets au sein de l’Unité de valorisation énergétique des déchets (UVED) du Spernot.

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Ce mode de chauffage vertueux (90% d’énergie renouvelable) dessert l’équivalent de 20 000 logements et permet d’économiser 16 000 tonnes de CO2 par an. Son coût pour l’utilisateur s’avère sensiblement inférieur (de 10 à 15 %) à celui du gaz collectif. Pour gérer les pics de demande, l’UVED* ne suffira bientôt plus. Plusieurs chaufferies de délestage (fioul ou gaz) et une chaufferie bois interviendront en soutien d’un réseau appelé à prendre rapidement de l’ampleur : +50 % en six ans, soit l’équivalent de 10 000 logements.

Chiffres clés SPERNOT • 125 000 tonnes d’ordures ménagères ont été traitées à l’UVED du Spernot en 2010 (dont 51 000 tonnes en provenance de BMO). • 15 millions d’euros, c’est le montant des mises aux normes réalisées sur le site en 2005. • 1 million de passages dans les cinq déchèteries de BMO en 2010. • 245 emplois dans le secteur des déchets.

BRIEC • 56 340 tonnes de déchets ménagers et assimilés (DMA) et 1 700 tonnes de boues issues de la station d’épuration de Quimper-Communauté ont été incinérées l’an dernier à l’usine de Briec. • 18 500 MWh d’électricité ont été vendus à EDF en 2010. • 17 000 MWh de vapeur ont chauffé les serres de la Sarl An Ruz du 1er janvier au 30 octobre 2011.

Cette extension ciblera essentiellement l’habitat social, dont les locataires souffrent plus que d’autres des hausses du prix de l’énergie, et les bâtiments publics. * L’UVED du Spernot est équipée de deux lignes d’incinération comprenant chacune : un four à grille (8 tonnes de déchets par heure), une chaudière vapeur et un brûleur d’appoint qui permet de garantir une température minimale de combustion de 850°.

A BRIEC, USINE ET SERRES FONT BON MÉNAGE Une partie de la vapeur produite par l’UVED* du Sidepaq à Briec chauffe les serres implantées par trois producteurs de tomates. rois producteurs du groupement Saveol ont décidé d’investir plusieurs millions d’euros pour installer leurs serres près de l’usine d’incinération. Peut-on imaginer plus grande marque de confiance ? », constate Mélane Guigue, ingénieur au Syndicat intercommunal des déchets du Pays de Quimper (Sidepaq). La communauté de communes du Pays Glazik se trouve à l’origine de cette opération exemplaire qui a le mérite de mettre en synergie d’une façon originale valorisation énergétique des déchets et création d’emplois. Le Sidepaq est rapidement entré dans la boucle. Le projet, labellisé « Pôle d’excellence rurale » par le ministère de l’Aménagement du territoire, a convaincu en 2008 trois producteurs associés au sein du groupement Saveol. Ils se sont engagés pour quinze ans et ont créé plusieurs dizaines d’emplois. De son côté, le Sidepaq a procédé à l’adaptation de ses installations pour près de deux millions d’euros. « Les travaux ont débuté en juin 2009. Le réseau

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de chaleur est opérationnel depuis octobre 2010 », rappelle Mélane Guigue. « Techniquement, l’enjeu majeur était la régulation. Il fallait pouvoir s’adapter aux variations de demandes des serristes sans impacter le fonctionnement de l’usine. On a mis un an avant de parvenir aux réglages optimaux », poursuit-elle. « Maintenant, nous accueillons des visiteurs de toute la France ». Le Sidepaq devrait être bientôt récompensé pour son implication forte dans ce projet innovant. Le Grenelle de l’Environnement prévoit en effet une réduction significative de la taxe généralisée sur les activités polluantes (TGAP) au profit des unités à fort taux de valorisation énergétique. « Nous manquons encore un peu de recul mais nous avons bon espoir d’atteindre le coefficient de performances requis », indique Mélane Guigue. * Unité de valorisation énergétique des déchets. www.quimper-communaute.fr Sidepaq : 02 98 98 88 76.


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ENQUÊTE « DES BUDGETS AU CHAUSSE-PIED »

Chiffres clés

Muriel Le Gac, présidente de Valcor, a peu apprécié le rapport de la Cour des comptes qui se révèle critique quant à la gestion des déchets ménagers par les collectivités locales. Mise au point. La Cour des comptes écrit : « Cette dépense a connu, entre 2000-2009, une croissance annuelle de 6% alors que les quantités éliminées se stabilisent ». Qu’en pensez-vous ? Les collectivités locales sont accusées de laisser les coûts augmenter de 6% par an. En réalité, on devrait se réjouir qu’ils ne croissent pas de 25% ! Tous les ans, de nouveaux dispositifs réglementaires apparaissent et nous coûtent à chaque fois une fortune. Nous ne contestons nullement la légitimité des objectifs fixés, mais pour les gestionnaires d’équipement, la facture ne cesse de s’alourdir. Or, la maîtrise des coûts est effective. Il n’y aucune gabegie. Nous valorisons au mieux l’ensemble de nos sous-produits : mâchefers, ferrailles, vapeurs… Nous appliquons les réglementations à lettre. Ces critiques sont injustes.

Face à la réduction des déchets, comment équilibrer vos comptes ? Le Finistère exporte chaque année 150 000 tonnes de déchets parce que nous ne possédons pas de centre d’enfouissement de classe 2. Parmi ces déchets, il existe un gisement d’encombrants incinérables qu’il serait plus pertinent de traiter sur place. Nous travaillons inlassablement sur des idées nouvelles permettant de favoriser le réemploi ou améliorer la valorisation énergétique des déchets. Cette année, nous allons vendre pour 730 000 euros d’électricité à EDF et 120 000 euros de vapeur à Bioceval. Mous bâtissons notre budget au chaussepied. Alors, c’est vrai, quand la Cour des comptes nous met ainsi en cause, nous sommes en colère.

VALCOR • 6 communautés de communes (Pays de Quimperlé, 4C, Pays Fouesnantais, Haut Pays Bigouden, Pays de Douarnenez, Cap Sizun). • 38 000 tonnes traitées en déchèteries. • 60 000 tonnes de déchets ménagers traités à l’Unité de valorisation énergétique des déchets ménagers de Concarneau modernisée en 2006, certifiée ISO 14001.

TRÉMÉOC : LE CENTRE DU FINISTÈRE

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La communauté de communes du Pays Bigouden sud a réalisé le consensus en 1996 pour implanter un centre d’enfouissement technique des déchets (CETD) unique dans le département. Arrivé à saturation, il fait l’objet d’une démarche d’extension. Retour sur une méthode exemplaire. e syndrome Nimby (Not In My Back Yard), que l’on pourrait traduire librement par « Pas de ça chez moi ! », connaît heureusement quelques ratés. C’est ainsi qu’en 1996, un centre d’enfouissement technique des déchets a pu être implanté à Tréméoc, sans provoquer de vague de mécontentement. Cette installation de stockage des déchets non-dangereux (ISDND), unique en son genre dans le département, a recueilli dans ses cinq casiers 200 000 tonnes de refus de compostage et d’encombrants de déchèteries non recyclables et non valorisables énergétiquement, conditionnés en balles. Parvenu à saturation, le centre est fermé depuis juillet 2009. Le site a été revégétalisé et fait l’objet d’un suivi post-exploitation. Les eaux de pluie traversant les déchets (lixiviats) sont récupérées dans un bassin étanche et évacuées vers les stations d’épuration locales.

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CE PROJET S’INSCRIT DANS LE CADRE DU PLAN DÉPARTEMENTAL .

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LA COOPÉRATION S’IMPOSE

« Nous avons pris la décision de procéder à l’extension du site actuel. Le dossier de demande d’autorisation d’exploiter, pour lequel la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement a souhaité obtenir des compléments d’information, ne pourra être représenté en Préfecture avant le printemps 2012», précise Jean-Paul Stanzel,

président de la CC du Pays Bigouden sud. Dans l’attente de l’ouverture de l’extension, les refus lourds (verre, cailloux…) sont acheminés vers le centre de stockage de Gueltas (56). La future ISDND du Yeun accueillera les refus lourds de l’usine de compostage de Lézinadou (Plomeur) ainsi que les encombrants non recyclables et non valorisables énergétiquement issus des trois déchèteries locales, mais également du Sidepaq et de Valcor*. « Ce projet s’inscrit dans le cadre du Plan départemental de prévention et de gestion des déchets. La coopération s’impose », souligne Jean-Paul Stanzel. « Elle permet de mettre en place une organisation durable, tout en évitant d’exporter des déchets ultimes hors du département ». * Cette capacité d’accueil des encombrants « extérieurs » est estimée à 6 000 tonnes par an. Plus d’infos : www.cc-pays-bigouden-sud.fr

MICHEL CANEVET, PRÉSIDENT DE LA CC DU HAUT PAYS BIGOUDEN

« L’INTÉRÊT GÉNÉRAL DOIT PRÉVALOIR » Quelle est votre position sur le projet d’extension ? L’extension s’effectuera en quasi-totalité sur PlonéourLanvern. Cette installation ne génère pas de nuisances. Nous ne sommes pas directement concernés puisque nos déchets sont acheminés vers Concarneau. Nous avons toutefois estimé que l’intérêt général devait prévaloir. Nos voisins du Pays Bigouden sud sont les seuls dans le département à pratiquer le compostage à grande échelle. Or, le tout-incinération ne constitue pas forcément la panacée. Il est

souhaitable de permettre à d’autres modes de traitement d’exister. Quels sont vos propres projets ? Nous allons construire une seconde déchèterie, en complément de celle de Pouldreuzic. Ce nouvel équipement sera situé sur la zone de Kerlavar, entre Plonéour-Lanvern et Pont-L’Abbé. L’ouverture est prévue en mars 2012, pour un coût de 400 000 euros HT. Elle sera exploitée en gestion directe.

Quelles sont les spécificités de votre territoire ? Dans notre déchèterie actuelle et nos points environnement, nous comptabilisons davantage de déchets verts (5000 à 9000 t/an) que de déchets ménagers et assimilés (moins de 5000 t). Par ailleurs, nous n’organisons pas de collecte de sacs jaunes. Nous avons opté pour un système de conteneurs de proximité qui nous donne toute satisfaction en matière de collecte sélective.


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ENQUÊTE LA TARIFICATION INCITATIVE POUR ENCOURAGER Le Grenelle de l’Environnement prévoit que redevances et taxes d’enlèvement des ordures ménagères devront intégrer d’ici à 2014 une part variable incitative « devant prendre en compte la nature et le poids et/ou le volume et/ou le nombre d’enlèvements des déchets ». Conseil général et Symeed ont pris ce dossier à bras le corps. Plusieurs collectivités, tels que la CC du Pays des Abers et la CC du Pays Fouesnantais se sont déjà prononcées. D’autres continuent à étudier l’ensemble des paramètres, à l’image de Morlaix Communauté. Cette réflexion n’exclut pas l’action, comme le montre l’exemple du Pays de Landerneau-Daoulas.

PUCES ET BADGES EN PAYS FOUESNANTAIS Après le tri du verre dès 1984, du plastique en 1992 et la mise à disposition de sacs jaunes en 1995, La communauté de communes du Pays Fouesnantais s’engage dans la redevance incitative. près mûre réflexion et large concertation, la CC du Pays Fouesnantais s’est lancée dans la redevance incitative. « Nous avons organisé une réunion publique dans chacune des communes. 1 800 redevables ont pu ainsi s’informer et s’exprimer directement. La population adhère massivement », affirme Roger Le Goff, président de la CCPF. La base fixe, qui finance les charges incompressibles du service déchets (passage de bennes, déchèterie, frais généraux…) est établie en fonction du volume du bac d’ordures ménagères résiduelles (120 litres ou 240 l) et comporte un nombre minimum de levées (entre 15 et 20). La part variable dépend du nombre de levées excédentaires. Les bacs jaunes n’entrent pas dans le calcul de la fac-

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ture, ni le dépôt dans les colonnes de tri sélectif et de verre. 2012, une année test Pour l’habitat individuel, des puces sont, soit encapsulées sur les bacs récents, soit cloutées sur les bacs anciens. Pour l’habitat collectif, seules les colonnes grises d’ordures ménagères sont équipées de contrôle d’accès. C’est le nombre d’ouverture du tambour à l’aide d’un badge qui est pris en compte dans le calcul. Artisans et commerçants sont contactés individuellement depuis le mois de novembre. Quant aux campings (7 à 8% des déchets de la CCPF), ils sont les seuls à faire l’objet d’une facturation au poids. 2012 sera une année test. Au 1er jan-

vier 2013, le nombre de ramassages de bacs et d’ouvertures des colonnes entrera dans le calcul de la redevance incitative qui sera effective l’année suivante. « Dans le cadre de la redevance, nous avons l’obligation de financer le service à 100%, sans apport du budget général », souligne Roger Le Goff. « Nous travaillons en régie. Notre politique déchets correspond à un vrai projet de territoire ». Elle se révèle efficace puisque le tonnage des OMR a chuté en quinze ans de près de 12 000 à 8 600 tonnes dans le Pays Fouesnantais, malgré la croissance de la population. Plus d’infos : www.paysfouesnantais.fr

YVON HERVÉ, PRÉSIDENT DE MORLAIX COMMUNAUTÉ : « LE CHANGEMENT NE Que pensez-vous du système actuel, la TEOM pour ce qui vous concerne ? Nous sommes conscients que la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM) actuelle, assise sur le foncier bâti, manque de cohérence. Toute propriété est taxée, qu’elle produise on non des déchets. Une personne hébergée en maison de retraite doit payer la taxe pour sa maison inoccupée. D’un autre côté, ce système est d’un grand confort pour la collectivité puisqu’il n’y a rien à faire. L’argent vient tout seul.

A quel stade en êtes-vous de votre réflexion concernant la tarification incitative ? La grande difficulté est d’atténuer la secousse lorsque nous passerons de la TEOM à la tarification incitative. Le changement ne doit pas être trop brutal. Il est légitime de tendre vers une meilleure prise en compte de la quantité de déchets produite. Mais la mise en œuvre d’une part variable ne doit pas non plus aboutir à une situation où les familles nombreuses paieraient beaucoup plus pendant que les personnes seules verraient leur

note diminuer. Nous n’avons pas encore tranché, car nous sommes décidés à prendre le temps de la réflexion. Nous avons demandé que soient réalisées des simulations afin que chaque maire connaisse l’effet des différents scénarios sur la population de sa commune. La tarification incitative fera-elle baisser le coût du traitement des déchets ? Il ne faut pas laisser croire qu’un système révolutionnaire va permettre de faire baisser les


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ENQUÊTE LANDERNEAU-

LES EFFORTS DE TRI

DAOULAS EXPÉRIMENTE UNE LEVÉE TOUS LES 15 JOURS as de taxe ou de redevance incitative pour l’instant sur la communauté de communes du Pays de Landerneau-Daoulas (CCPLD) mais malgré tout une ferme volonté de limiter la production de déchets. « Nous souhaitons accompagner nos concitoyens dans une réduction des déchets à la source. Grâce au compostage individuel et au tri des déchets, le poids de nos poubelles peut baisser », explique André Péron, vice-président de la communauté de communes, en charge

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Photo CCPLD

Photos CCPF

PAYS DES ABERS : LES VERTUS DU LIBRE CHOIX La CCPA propose aux 11 000 foyers urbains de passer d’un rythme de collecte hebdomadaire à une tournée tous les quinze jours. Explications. n moyenne, chaque habitant de la CC du Pays des Abers dépose tous les ans dans sa poubelle 269 kg d’ordures ménagères résiduelles qui sont incinérées au Spernot à Brest. Et sur un budget annuel de 3,2 millions d’euros consacrés à la gestion des déchets, l’intercommunalité subit un déficit de 600 000 euros actuellement comblé par le budget général. C’est pourquoi la mise en œuvre d’une redevance incitative, obligation légale, représente aussi une nécessité en termes d’intérêt général. Il restait à en définir l’esprit et les modalités d’application. « La contrainte n’est pas une bonne solution. Il n’est pas bon de décider unilatéralement. Nous préférons laisser le choix à nos concitoyens », affirme Christian Calvez, président de la CCPA.

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26 levées par an au lieu de 52 La collectivité a donc adressé à la mi-octobre un courrier à chacune des 11 000 familles demeurant dans les bourgs du Pays des Abers. A la clé : une proposition qui ne donnera lieu

à aucune relance. Actuellement, la collecte des ordures ménagères s’effectue tous les quinze jours en zone rurale et chaque semaine en agglomération. A partir de janvier 2012, les foyers urbains qui le souhaitent pourront opter pour la fréquence actuelle de la campagne : 26 levées par an au lieu de 52. Le rythme en secteur rural reste inchangé. Le fait de répondre positivement à une telle invitation est vertueux pour l’environnement et les finances de la CCPA. Ce « oui » apporte aussi un bienfait plus personnel. Une famille de deux à quatre personnes paye aujourd’hui 150 euros par an pour 52 levées. L’an prochain, si elle ne change rien à ses habitudes, elle déboursera 184 euros. En revanche, si elle relève le modeste challenge des 26 levées, elle ne s’acquittera plus que de 132 euros. Un pronostic ? « Dans les bourgs, 40% des bacs ne sont pas présentés toutes les semaines et 60% ne sont pas pleins lorsqu’ils sont relevés. Alors, je pense que le ‘’oui’’ l’emportera… à 80% ! », sourit Christian alvez.

+ d’infos en image

DOIT PAS ÊTRE TROP BRUTAL » factures. La part fixe doit demeurer élevée pour couvrir des frais fixes importants (déchèteries, collectes, personnel). Ceux-ci ne diminueront pas proportionnellement à la réduction du volume de déchets. Ils sont soumis de plus à l’évolution constante des normes. L’essentiel de nos efforts doit porter sur une remise en question de nos habitudes consuméristes. Il y a beaucoup trop d’objets que l’on jette rapidement. Plus d’infos : www.agglo.morlaix.fr

Retrouvez l’interview de Christian Calvez, président de la CCPA en vidéo

Pour visionner la vidéo, scannez le code via l’application bookbéo disponible sur iPhone et Android ou tapez bookbeo.com/enlienstheme dans votre navigateur.

GRÂCE AU COMPOSTAGE INDIVIDUEL ET AU TRI DES DÉCHETS, LE POIDS DE NOS

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POUBELLES PEUT BAISSER

de l’environnement et de la politique déchets. Depuis le mois de juin dernier, la CCPLD mène une expérimentation sur les communes de Saint-Divy et de Loperhet : les ordures ménagères résiduelles ne sont plus collectées que tous les quinze jours. Accompagner les habitants En contrepartie, chaque foyer est désormais équipé d’un bac jaune pour le tri des papiers, des cartons et des flaconnages plastiques. La collecte des recyclables se fait donc désormais en porte à porte, tous les quinze jours, en alternance avec celle des ordures ménagères. Jusqu’à présent, les emballages ménagers étaient déposés dans des colonnes d’apports volontaires. « Les gestes de tri sont plus faciles quand la collecte se fait au domicile des personnes », assure Guénaëlle Hénaff, responsable du service environnement de la communauté de communes. Afin d’aider les habitants à réduire leur volume de déchets, des composteurs ont été mis à leur disposition à tarif préférentiel. « Jusqu’à la fin de l’année, des ambassadeurs du tri et du compostage vont accompagner les habitants de ces deux communes dans leurs gestes de tri », poursuit Guénaëlle Hénaff. D’ores et déjà le pari semble gagné. En septembre dernier, le volume des ordures ménagères collectées a baissé de 30% par rapport aux mois précédents. « Nous pourrons sans doute généraliser cette expérimentation à l’ensemble du territoire en 2012 », espère André Péron.


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ENQUÊTE ECOTRI CRÉE DES EMPLOIS ET DE LA MATIÈRE L’entreprise adaptée, basée à Fouesnant, valorise les emballages ménagers du sud du département et traite les déchets d’équipements électriques et électroniques (D3E) de toute la Bretagne. a qualité du gisement des emballages ménagers collectés est exceptionnelle. Nous avons moins de 12% de refus contre 25% en moyenne nationale. » Yannick Gaume est formel : les Finistériens ont adopté depuis plusieurs années les bons gestes de tri. Quand ils trient, ils le font bien. « Nous avons débuté la collecte des bouteilles plastiques en 1992. Vingt années de collecte sélective ont modifié les comportements. » Yannick Gaume sait de quoi il parle. La société qu’il dirige, Ecotri – Les ateliers fouesnantais, traite chaque année sur ses trois sites bretons (Fouesnant, Caudan et Glomel) 40 000 tonnes de déchets provenant des sacs ou bacs jaunes. La chaîne de traitement de l’unité de Fouesnant absorbe à elle seule 25 000 tonnes de papier, carton, bouteilles plastiques et boîtes de conserve. 25 000 tonnes de déchets transformées au final en 22 000 tonnes de « matière première secondaire » directement utilisées par les industries qui fabriquent du papier, du carton, du plastique… Cette entreprise adaptée emploie à Fouesnant 70 personnes, la plupart travailleurs handicapés. Elle valorise les emballages ménagers des habitants du Sud Finistère. 17 communautés de com-

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munes y livrent les fruits de leurs collectes sélectives. Avec la mise en place progressive de tarifications incitatives sur le territoire, les volumes d’emballages ménagers recyclés devraient augmenter. Depuis 2008 ils progressent de près de 4% par an, sous l’effet d’un meilleur tri à la source et de l’augmentation de la population. Déchets d’équipements électriques et électroniques Forts de leurs savoir-faire, les Ateliers fouesnantais ont lancé en 2000 une activité de traitement des déchets d’équipements électriques et électroniques (D3E). Les petits appareils ménagers, les équipements informatiques et téléphoniques… des foyers de trois départements bretons (Finistère, Côtes d’Armor et Morbihan) sont démantelés sur un autre site fouesnantais qui emploie lui aussi 70 salariés. Piles et batteries, métaux, cartes électroniques et matières plastiques sont séparés afin d’être valorisés. Cette unité traite également les écrans de télévision et d’ordinateurs en provenance des quatre départements bretons. Les appareils sont démontés et les tubes cathodiques dépollués. 18 000 tonnes de D3E sont traités chaque année à Fouesnant.

CROZON : UNE RECYCLERIE SOLIDAIRE haque semaine, l’ESAT de l’Armorique à Crozon propose aux Presqu’îliens un large éventail d’objets candidats à une seconde vie pour un prix modique. Une initiative à forte valeur ajoutée humaine rendue possible par l’investissement de la communauté de communes. Ce mercredi matin, l’équipe de l’atelier alterné est comme toujours fidèle au poste. Pascal, Isabelle, Marie-Françoise et Erwan s’affairent aux côtés de leur animatrice Sandra dans le bâtiment jouxtant la déchèterie de Kerdanvez. « C’est le jour de la semaine que l’on attend le plus », confie Pascal. Tout est nickel, rangé, classé. On peut faire tranquillement son choix parmi une grande variété de bibelots, jouets, jeux, livres, CD et DVD, vélos, outils de bricolage et jardinage… Plus de 80% de ces objets en quête d’une seconde vie sont apportés spontanément par des particuliers. Le reste provient de la déchèterie voisine. Inaugurée en juillet dernier, la recyclerie de la Presqu’île est gérée par l’Etablissement et service d’aide par le travail (ESAT) de l’Armorique – Les Papillons Blancs du Finistère* qui emploie 26 travailleurs handicapés hébergés sur Crozon. La Communauté de Communes de la Presqu’île de Crozon, résolument en pointe dans les domaines de la prévention et de la gestion des déchets, a pris à sa charge la rénovation du local et accompagné le projet depuis l’origine. « Ce partenariat est trois fois gagnant : pour la collectivité qui réduit ses déchets et les détourne de l’incinération ou de l’enfouis-

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LA CRÉATION DE LA RECYCLERIE PERMET D’EXPRIMER DES VALEURS À LA FOIS

ENVIRONNEMENTALES,

Le Brenn, directeur général des services de l’intercommunalité. « La création de la recyclerie permet d’exprimer des valeurs à la fois environnementales, sociales et solidaires », confirme Renaud Hany, chef d’atelier à l’ESAT de l’Armorique. Autant de vertus déjà reconnues et appuyées par les habitants de la Presqu’île.

SOCIALES ET SOLIDAIRES

sement, pour les travailleurs de l’ESAT qui s’épanouissent dans cette action solidaire, pour les familles qui peuvent se procurer à faible coût des produits ré-employables » affirme Hubert

* Les Papillons Blancs de Crozon fêtent leurs trente ans cette année. Horaires d’ouverture : mercredi 9h3012h et 14h-16h30. Plus d’infos : www.comcom-crozon.com


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Cette entreprise d’insertion brestoise gère 60 déchèteries en Bretagne

TRIBORD, PASSERELLE VERS L’EMPLOI a SAS Tribord est née en 1990 d’une volonté de la communauté urbaine brestoise (BMO) d’avoir sur son territoire un outil de lutte contre l’exclusion du monde du travail », explique Ronan Le Guen, président de la structure. Tribord n’a pour actionnaires que des associations : Emmaüs, Sato et l’IBEP. « Nous ne sommes pas une société comme les autres, tous nos résultats restent dans l’entreprise et en financent le développement », poursuit Ronan le Guen. Et de fait, Tribord s’est implantée sur toute la Bretagne, se spécialisant dans la gestion des déchèteries. La société en pilote aujourd’hui 60 en Bretagne (14 en Finistère dont 5 sur le territoire de BMO) et emploie 210 personnes dont 90 en Finistère. Ces salariés éloignés de l’emploi signent des contrats de travail de quatre à vingtquatre mois. « Chaque personne est différente. Il faut plus ou moins de temps pour être en capacité de réintégrer le monde du travail. Nous sommes la dernière marche vers l’emploi durable ». En poste en déchèterie, les salariés de Tribord orientent les visiteurs et les guident dans les bons gestes de tri. « Nous recevons chaque année 350 000

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visiteurs à la déchèterie du Spernot à Brest. Ces postes d’agent d’accueil permettent aux salariés d’acquérir de l’autonomie dans leur travail et de multiples compétences qu’ils pourront valoriser dans un autre emploi.» 60% des salariés

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CHAQUE PERSONNE EST DIFFÉRENTE. IL FAUT PLUS OU MOINS DE TEMPS POUR ÊTRE EN CAPACITÉ

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DE RÉINTÉGRER LE

MONDE DU TRAVAIL

de Tribord trouvent un emploi ou entrent en formation à l’issue de leur contrat. Les équipes de Tribord gèrent également une recyclerie mobile sur le territoire de BMO : un fourgon nomade récupère, avant leur mise en déchèterie, les objets qui méritent une seconde vie. Ils sont ensuite donnés aux associations Le Boulon et Emmaüs qui se chargent de les revendre.

Renaud Sarrabezolles, vice-président de Brest Métropole Océane à l’emploi et à l’insertion

Photo BMO

ENQUÊTE

Seconde vie des déchets, seconde chance pour l’emploi Pourquoi le traitement des déchets est-il au cœur des emplois d’insertion ? Les politiques d’insertion peuvent être menées grâce au levier de la commande publique. Cela nous permet de réserver certains marchés aux structures qui accompagnent des personnes éloignées de l’emploi dans la construction d’un nouveau parcours professionnel. Les métiers du traitement des déchets ne demandent pas de qualifications trop élevées. Ils permettent d’embaucher un grand nombre de personnes et de remettre ces salariés, en quelques mois, en situation d’employabilité. Quel est le poids des activités d’insertion sur Brest Métropole Océane? Douze chantiers et entreprises d’insertion travaillent sur le territoire de BMO dans les domaines des déchets mais aussi du bâtiment, du maraîchage... Nous allons étendre les activités d’insertion aux marchés de service comme, par exemple, les métiers du gardiennage. Ces structures accueillent en flux annuel 1 500 personnes. Elles assurent un suivi social de leurs salariés et leur permettent de développer des compétences. Le taux de sorties positives vers un emploi de plus de six mois ou vers une formation qualifiante est, selon les structures, de 25 à 60%.

OCÉANPLUS : DE LA BAGAGERIE AVEC DES MATÉRIAUX RÉCUPÉRÉS epuis 2007, OcéanPlus, entreprise d’insertion, s’est donnée pour mission d’intégrer dans son équipe des personnes éloignées ou exclues du marché du travail. « Nous les remettons dans un cycle de travail. Pendant deux ans, nous les formons et à l’issue de leur contrat, nous les aidons à trouver un emploi à l’extérieur. Nous sommes le dernier échelon dans le parcours d’insertion avant l’acquisition d’un emploi stable », confie le directeur, Georges Priol. Pour le recrutement des deux salariés, éligibles au RSA ou chômeurs de longue durée, l’entreprise est épaulée par l’association brestoise Sato Relais, également actionnaire majoritaire. Des partenaires publics tels que le Conseil régional, le Conseil général du Finistère et Brest Métropole Océane apportent une aide financière. « Comme toute entreprise, notre activité est soumise aux lois des marchés concurrentiels, mais le critère de rentabilité ne peut pas être pris en compte dans

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une démarche de formation et d’accompagnement de public en difficultés », précise Georges Priol. Diversification de l’activité Cette TPE quimpéroise est connue dans le milieu maritime pour la fabrication de la bouée de sauvetage Silzig, imaginée par Alain Daoulas, officier en charge de la voile sportive à l’École navale et maître voilier. Cette bouée cylindrique, facilement maniable, facilite le tractage de toute personne tombée à l’eau et son hissage dans le bateau ou le long d’un ponton. Pour cela, l’entreprise s’est dotée d’un outillage spécifique : une machine à coudre et une soudeuse à ultrason. Pour optimiser le matériel et remplir une activité, somme toute saisonnière, l’entreprise s’est lancée dans la confection de sacs, cabas, protèges documents en utilisant les chutes de tissus provenant de la fabrication de toute leur gamme de bouées et les bâches publi-

Photo DR

PREMIÈRE

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citaires en PVC. « Les bâches, souvent datées, ne peuvent être réutilisées d’une année sur l’autre, explique Georges Priol. Les entreprises ou institutions nous font don de ces matériaux en fin de vie et destinés à la destruction. En les récupérant et en les recyclant, nous leur offrons une deuxième vie. » Le design des sacs est conçu en interne par la responsable de l’atelier. Les sacs et autres cabas sont mis en vente dans les magasins Armor Lux et par l’intermédiaire des Comités d’entreprises. Catalogue de la bagagerie sur le site www.oceanplus.fr


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ENQUÊTE La sixième édition de la Semaine européenne de réduction des déchets (SERD) a lieu du 19 au 27 novembre. Dans le Finistère, fortement impliqué depuis l’origine, 25 porteurs de projets organisent 150 animations. Les thèmes majeurs sont le réemploi et la nocivité.

RÉDUCTION DES DÉCHETS :

NOUVELLE VAGUE DE MOBILISATION + d’infos en image

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’objectif de la SERD est de sensibiliser l’ensemble de la population à la nécessité de réduire la quantité de déchets générée et de donner des clés pour agir au quotidien à la maison, au bureau, à l’école, en faisant ses achats ou même en bricolant et jardinant. Le concept de la Semaine est fondé sur la prévention des déchets car « le meilleur déchet est celui que l’on ne produit pas ! ». La prévention implique de consommer mieux (produits peu emballés, écolabellisés…), produire mieux (éco-conception), prolonger la durée de vie des produits (réparation et don), jeter moins. La SERD s’inscrit dans le cadre de la campagne nationale « Réduisons nos déchets, ça déborde ». Coordonnée au niveau européen par l’ADEME, elle bénéficie de l’appui du programme LIFE+ qui a pour vocation de soutenir les initiatives en faveur de l’environnement et de la sauvegarde de la nature.

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Le Conseil général montre l’exemple Dans le Finistère, le Conseil général et le Syndicat mixte

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DONNER DES CLÉS POUR AGIR AU QUOTIDIEN À LA MAISON, AU BUREAU, À L’ÉCOLE, EN

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FAISANT SES ACHATS OU MÊME EN BRICOLANT ET JARDINANT

d’études pour l’élimination des déchets (SYMEED) ont lancé pour la 6e année consécutive un appel à projet sur le thème de la prévention des déchets afin de favoriser la réalisation d’animations sur l’ensemble du département. « Cette année, 150 animations sont proposées, tous thèmes confondus, par 25 porteurs de projets. Une centaine d’en-

tre elles porteront sur les thèmes majeurs de la Semaine dans le Finistère : réemploi et nocivité », précise Pascaline Varlet, chargée de mission prévention au SYMEED. Autre particularité de cette nouvelle édition : de nombreux ateliers figurent au programme : réparation, customisation, fabrication de produits d’entretien, couture, cuisine… Le Conseil général a proposé une collecte de vêtements à ses agents afin d’agir en faveur du réemploi du textile au profit des entreprises d’insertion, croisant ainsi ses politiques d’insertion et d’environnement et déclinant de manière concrète les principes du développement durable. Par ailleurs, jusqu’au 25 novembre une exposition intitulée « Rien ne se perd, tout se récupère » est organisée au centre de documentation de l’environnement du Conseil général, 2 rue Théodore Le Hars à Quimper (entrée gratuite de 8h30 à midi et de 13h30 à 17h30). Plus d’infos : www.reduisonsnosdechets.fr ; www.cg29.fr ; www.ewwr.eu


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ENQUÊTE CLCV : UN ENGAGEMENT HISTORIQUE

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L’association d’éducation populaire Consommation Logement Cadre de Vie rassemble 1200 adhérents dans le Finistère (5ème rang national). Elle sera, comme toujours, en première ligne sur le front des déchets à l’occasion de la SERD. éunis dans le local quimpérois du 8B rue des Douves, Claude Martel (président de l’union départementale), Christiane Le Guillou (union locale de Douarnenez), Christian Bardinet (UL de Brest) et Gérard Calvar (UL de Quimper, représentant au SYMEED) sont intarissables sur l’engagement de l’association en matière de prévention et de gestion des déchets. Il y a de quoi ! Stop Pub, les Charriots gaspi, les bars à eau sont tous trois des « concepts » CLCV qui ont depuis fait florès. « Nous sommes représentés dans 70 commissions au niveau départemental, tous domaines confondus », souligne Claude Martel. « Notre approche sans a priori nous vaut d’être reconnus comme des partenaires incontournables et sérieux », complète Gérard Calvar. C’est pourquoi, la parole de la CLCV porte, depuis longtemps, et notamment en Finistère. « Il existe ici un terreau naturel de solidarités, une recherche permanente de réponses collectives », affirme celui-ci. Cette quête, la CLCV va la poursuivre à sa façon durant

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IL EXISTE ICI UN TERREAU NATUREL DE SOLIDARITÉS, UNE RECHERCHE COLLECTIVES

la SERD par l’intermédiaire de deux actions. La première, « Maison nette sans salir ma planète »* a pour but de sensibiliser le public à la nocivité des produits ménagers indus-

LE FINISTÈRE À L’HONNEUR La forte implication des collectivités finistériennes dans le bon déroulement de la Semaine européenne de réduction des déchets ces dernières années n’est pas passée inaperçue, y compris hors de l’hexagone. Le Conseil général du Finistère a été honoré pour son appel à projets 2009 à l’occasion des « Trophées du développement durable » décernés en avril 2010 par un jury composé de représentants de l’Etat, de

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PERMANENTE DE RÉPONSES

triels et l’inciter à fabriquer des produits ménagers naturels et réutiliser les contenants. La seconde, axée sur les D3E (déchets issus des équipements électriques ou électroniques) s’adresse aux étudiants**. Après la SERD 2011, le combat reprendra sans délais. « Dans le prolongement de notre action sur la ‘’Maison nette’’, nous travaillons sur un projet de recueil de recettes articulé en trois rubriques : goût, diététique/santé, coût », annonce Gérard Calvar. Avec moins de déchets au menu… * Mardi 22 novembre de 14h à 16 à la cité Caventou à Landerneau ; dimanche 27 novembre de 10h à 17h, salle Ti An Oll, 1 rue des Genêts à Plourin-lès-Morlaix. ** Jeudi 24 novembre de 11h30 à 14h au restau U de Quimper. Plus d’infos : http://clcv-finistere.over-blog.com

Un site dédié aux bonnes pratiques

l’ADEME et du Conseil régional. De son côté l’animation « Bienvenue à Poubellec’h », co-inventée par la communauté de communes de la Presqu’île de Crozon et la Maison des Minéraux, a obtenu un Trophée « Coup de cœur » au niveau européen, l’emportant face à une rude concurrence (2670 projets dans 14 pays !).

Le site « Optigede », en ligne depuis juin 2011, propose aux acteurs opérationnels en charge de la prévention et de la gestion des déchets dans les territoires, une plateforme d’échanges et de diffusion de bonnes pratiques. Vous y trouverez des exemples d’actions et leurs résultats, ainsi que des outils opérationnels (fiches méthodologiques, documents types…). www.optigede.ademe.fr

ADELINE PILLET ET ANTOINE VERNIER INGÉNIEURS AU SIÈGE DE L’ADEME À ANGERS

« LES PRODUITS DANGEREUX NE SONT PAS TOUS ÉTIQUETÉS » Qu’est ce qu’un déchet nocif ? Tout d’abord, la nocivité ne constitue que l’une des quinze propriétés qui rendent un déchet dangereux aux termes de l’article R541-8 (annexe 1) du Code de l’Environnement. Il s’agit d’un critère parmi d’autres : toxique, cancérigène, inflammable, corrosif, etc. Cela étant précisé, un déchet dangereux peut se définir comme un déchet issu d’un produit présentant un risque significatif pour la santé et/ou l’environnement. Comment le consommateur peut-il être alerté de la dangerosité ? Les produits nocifs les plus impactants pour la santé ou l’environnement sont signalés par un pictogramme : un carré orange avec un pictogramme noir. Mais il ne faut pas s’en

contenter. Les produits dangereux ne sont pas tous étiquetés. Lorsqu’on jette de la peinture acrylique à l’égout, il est évident que ce geste n’est pas sans conséquence. Il faut faire preuve de bon sens. Quels types de solutions alternatives peuvent-ils être envisagés ? Prenons l’exemple d’appareils fonctionnant avec des piles. On peut privilégier des piles salines ou alcalines (non dangereuses) aux piles contenant du mercure. On peut aussi choisir des piles rechargeables pour augmenter leur durée de vie. Et pourquoi ne pas pousser le raisonnement plus loin en se procurant de préférence des produits dépourvus de piles, comme des calculatrices à cellules solaires ou plus simplement des

appareils qui se branchent sur le secteur? Il faut noter aussi l’intérêt des « recettes de grands-mères ». Le bicarbonate de soude remplace avantageusement l’ammoniaque comme détergent. Beaucoup d’entre nous (re)découvrent aussi les bienfaits du savon de Marseille ou du vinaigre blanc. Le regain de ces pratiques ancestrales favorise le développement de nouvelles solidarités sociales et intergénérationnelles. Plus d’infos : www.ademe.fr ; www.tousecocitoyens56.fr Zoom : www.ademe.fr/particuliers/Fiches/pdf/dech ets_dgreux.pdf (Déchets dangereux des ménages)


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ENQUÊTE

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« AUX GOÛTS DU JOUR » CULTIVE LES IDÉES POUR DEMAIN oici bientôt six ans que l’association « Aux goûts du jour » intervient, dans le cadre de festivals ou d’ateliers, pour sensibiliser le grand public au plaisir de bien manger tout en valorisant le patrimoine alimentaire de la Bretagne. Dans le cadre de la semaine européenne de réduction des déchets, les 6 salariés aux compétences diverses (biologie, diététique, agro-alimentaire, sociologie) proposent des animations pédagogiques pour apprendre de manière festive à mieux consommer et à réduire notre impact sur l’environnement. « Notre objectif est d’amener les différents publics à s’interroger sur les conséquences environnementales que peuvent avoir leurs modes de consommation et de donner des clés simples pour agir au quotidien dans le but de réduire la quantité de déchets produits », explique Caroline Morice, chargée de mission au sein de l’association. Deux grands rendez-vous sont d’ores et déjà program-

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DONNER DES CLÉS SIMPLES POUR AGIR AU QUOTIDIEN DANS LE BUT DE RÉDUIRE LA QUANTITÉ

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DE DÉCHETS PRODUITS

més. Le samedi 26 novembre, l’association anime à l’hypermarché Carrefour, en collaboration avec Quimper Communauté, une journée spéciale sur le contenu de nos poubelles. Du 21 au 26 novembre, elle co-organise avec la communauté de communes du Pays des Abers, le « Festival des idées pour demain ». Des spectacles pour toute la famille, un parcours d’animations, un atelier intergénérationnel, des expositions sont proposés toute la semaine à Plouguin et sur l’ensemble du territoire de la communauté de communes. Petite nouveauté cette année : les entreprises sont parties prenantes du festival. Certaines vont présenter les actions menées en interne pour réduire leurs déchets et une soirée débat leur est réservée sur le thème de « La stratégie de Développement durable pour une entreprise ».

ET SI LA POUBELLE ÉTAIT UNE MALLE AUX TRÉSORS ?

LES PETITS DÉBROUILLARDS INVESTISSENT LES CAFÉS Faire découvrir la science de manière ludique, attiser la curiosité en cultivant le plaisir de comprendre les expériences scientifiques et techniques, développer l’esprit critique par l’échange et le débat, voilà les missions que s’est fixée l’association les Petits Débrouillards. Le Finistère est bien représenté au sein de cette association régionale puisque le département dispose de 4 antennes situées à Roscoff, Carhaix, Quimper et Brest. Une manière pour elle de couvrir l’ensemble du territoire. Par l’organisation d’ateliers éducatifs, de cafés des sciences, de formations, de séminaires d’exploration de controverses, d’expositions, les Petits Débrouillards s’adressent à tous les publics. Pour la Semaine européenne de réduction des déchets, ce sont les adultes qui sont à l’honneur avec un programme de 5 cafés-débats sur la nocivité des déchets et le réemploi des objets usagés. Le public pourra échanger sur ces thématiques avec des experts. Ces cafés des sciences ont lieu le 21 novembre à 19h Chez Chouchou à Quimperlé ; le 22 à la même heure au Café des Arts de Quimper et au Donégan au Faou; le 24 à 18h30 au Bazar Maniac à Nizon et le 25 à 18h30 au café de la librairie Dialogue à Brest.

Plus d’infos sur www.lespetitsdebrouillardsbretagne.org

DES ACTIVITÉS ÉDUCATIVES POUR CRÉER DU LIEN SUR L’ENSEMBLE D’UN TERRITOIRE RURAL Ulamir e Bro Glazik intervient sur les cinq communes rurales de l’agglomération de Quimper : Plonéis, Guengat, Pluguffan, Plogonnec et Plomelin. Depuis 1982, elle propose des activités artistiques, sportives, familiales, sociales, environnementales… pour les tous petits et les plus grands. « Nous avons pour mission d’animer la vie sociale du territoire rural situé à l’ouest de Quimper en coordonnant les actions associatives menées pour son développement et en favorisant l’épanouissement de chaque habitant », confie Cécile Bréant, animatrice environnement au sein de l’association. Dans le domaine de l’environnement et de la prévention des déchets, l’association n’est pas en reste. Elle intervient dans les écoles et offre de nombreuses animations sur l’année pour développer l’éco-citoyenneté et le respect de la nature. Les 20

Programme complet du Festival des idées pour demain sur le site www.cc-plabennec-abers.fr

et 23 novembre, Ulamir participe à la semaine européenne de réduction des déchets. Elle organise le 20 novembre, à la salle An Douridou de Plonéis, des ateliers créatifs pour confectionner du papier recyclé et des porte-monnaie à partir de brique de lait et une bourse aux jouets pour troquer ses vieux jeux et jouets à l’approche de Noël. Un goûter bio sera offert aux visiteurs à 16h, avant le spectacle ventriloque « Lombric fourchu amoureux d’une étoile » qui débutera à 17h (1 euro de participation). Les mêmes ateliers créatifs seront proposés le 23 novembre aux enfants inscrits au centre de loisirs de Plonéis ainsi qu’un club nature l’après-midi. Plus d’infos sur le programme de ces deux jours, consultez le site internet www.ulamir-ebg.org

L’association d’aide au développement économique et social (ADDES), basée à Botmeur, propose toute l’année des activités de sensibilisation et d’éducation à l’environnement par la randonnée. Marches nocturnes à la lueur des lampes à pétrole, contes et légendes celtes, spectacle de marionnettes, découverte de la faune et de la flore des Monts d’Arrée, chaque parcours pédestre est rythmé par un animateur ou des artistes locaux qui adaptent leur prestation en fonction de l’âge, des goûts et du handicap des participants. « L’accessibilité de tous les publics à nos randonnées est essentielle pour nous », indique Dominique Louandre, vice-présidente de l’association. « Les personnes à mobilité réduite peuvent participer aux randonnées grâce à l’utilisation de joëlette, sorte de fauteuil tout terrain manœuvrés par deux personnes valides. Les personnes déficientes auditives bénéficient depuis cette année, d’un matériel d’aide à l’écoute et les randonneurs sourds peuvent suivre les interventions grâce à la traduction simultanée en langue des signes. » L’association propose pendant la SERD des ateliers de sensibilisation au gaspillage et au traitement des déchets. Mercredi 23 novembre, de 14h30 à 17h, des ateliers de création à partir d’objets de récupération sont organisés à l’école de Botmeur. Samedi 26 à partir de 14h, petits et grands sont invités à suivre un parcours fléché de 3 km où leur bon sens sera mis à contribution pour sortir du labyrinthe de déchets. À 16h, un spectacle de marionnettes évoquera de manière poétique le devenir des déchets. Programme détaillé sur www.arree-randos.com


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PRATIQUE

COMPOSTER POUR RÉDUIRE SES DÉCHETS ! abriquer du compost maison permet de se débarrasser des déchets qui proviennent de la cuisine, ce qui diminue d'autant le volume de la poubelle : moins 30 % à moins 40 %, selon le type d'alimentation de la famille. Deuxième avantage, encore plus satisfaisant du point de vue du jardinier : le tas de compost produit un amendement riche en matière organique évoluée. Pour le débutant, fabriquer son compost peut apparaître compliqué. Il n'en est rien. Composter consiste simplement à réunir des déchets en tas puis à laisser les « cuisiniers » que sont les vers, bactéries, champignons, acariens... réussir la recette. Celà marche à tous les coups ! La seule responsabilité du jardinier consiste finalement à fournir aux décomposeurs des aliments adéquats.

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Comment faire? Pour faire simple, imaginons que le compost du débutant se situera dans un endroit discret du jardin mais facilement accessible. Dans le composteur ou en tas (1 mètre de côté), les déchets seront empilés les uns sur les autres en prenant soin d'alterner les matières de couleur foncée (foin, paille, tailles de haies, feuilles d'automne...) et celles de couleur verte (tontes de gazon, fanes de légumes, déchets de cuisine, orties, jeunes mauvaises herbes...). Les premières contiennent davantage de carbone et sont plutôt « sèches ». Les secondes contiennent davantage d'azote et sont dites « humides ». Au fur et à mesure que ce tas s'élève, il ressemble à un plat de lasagne. Une fois réglée cette nécessité absolue de mélanger les ingré-

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En forêt la litière naturelle se décompose peu à peu sous l'action des vers de terre et bactéries. De la même façon, le tas de compost du jardinier reconstitue le cycle naturel de décomposition des matières organiques.

d'environ un an à un an et demi de dients en fonction de leur richesse en maturation. carbone et azote, il faut aussi juxtaEn principe toutes les matières poser les matériaux fins et grossiers, organiques sont bonnes à composter. ce qui permet une bonne aération du Cependant, certains matériaux posent tas : alterner quelques centimètres de problème. Les peaux d'oranges, citrons gazon avec des branches fines et feuilet pamplemousses sont lentes à se les issues de la taille d'une haie. décomposer, mieux vaut ne pas en metEnfin, puisque c’est l'eau qui pertre en grande quantité. Les tiges de met aux décomposeurs de se reprobambou sont aussi très lentes à pourduire, le jardinier doit veiller à mainrir, mieux vaut les bannir du compost, tenir une bonne humidité au compost. au même titre que les branches de En cas de déficit prévisible de pluie, recouvrir le tas d'une bâche plastique qui empêchera l'évaporation. En cas de pluies abondantes, il faut en LA RÉUSSITE D’UN BON COMPOST revanche bâcher pour TIENT EN TROIS PRINCIPES : éviter le pourrissement, l'asphyxie des microHUMIDITÉ OPTIMALE, BONNE bes. AÉRATION ET ÉQUILIBRE L'aération et le brassage du tas se DES MATÉRIAUX. font, selon la disponibilité des jardiniers, tous les 2-3 mois à toutes les semaines pour conifères (faux-cyprès, thuya, if, genéles perfectionnistes. En quelques mots, vrier...) et celles d'eucalyptus qui sont la réussite tient en ces trois principes: bactéricides. humidité optimale, bonne aération et N'oublions pas que des complééquilibre des matériaux. ments riches en minéraux peuvent être ajoutés au compost en tête desquels Variantes, précautions, figurent les feuilles d'orties, la cendre besoins des plantes et les coquilles d'œufs broyées. Au En pratique, la plupart des jardipotager certaines plantes sont très niers édifient deux tas ou ont deux exigeantes en compost (3 à 5 kg/m2) : composteurs, l'un s'approchant de la choux, courges, courgettes, épinard, maturité, l'autre étant plus jeune. Les poireaux, pomme de terre, artichaut, derniers apports de déchets se font tomates, fraises et poivrons. D'autres en automne dans la case « tas mûr », sont peu exigeantes (1 à 3 kg/m2) : betce qui permettra de l'épandre au printerave, haricot, carotte, persil, pois, temps dans le potager. A l'inverse, le navet... « tas déchets frais » recevra des matériaux jusqu'en octobre 2012, ce qui, Antoine Mériadec en moyenne, représente une durée

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Les guides composteurs de Brest Métropole Océane Afin d’inciter les citoyens à composter, Brest Métropole Océane a formé des guides composteurs. Rencontre avec Dominique Helou Comment vous-y prenez vous pour mener cette action de sensibilisation? Nous discutons avec des personne que nous côtoyons au quotidien. Nous avons mis au point un système d'échanges avec un jeune couple qui n’avait pas le temps de composter ses déchets. Comme nous n'avons pas assez de matière à composter nous récupérons les leurs. Nous nous rendons également dans des festivals. Nous y pratiquons surtout la pédagogie par l'exemple. Dernièrement, j'ai tout simplement apporté ma poubelle. Comment faire un bon compost? En vérité il y a très peu d'interdits. Le secret du compostage, c'est de ne pas oublier de remuer les éléments. Il suffit d'incorporer les résidus frais, de les mélanger avec les matières plus évoluées situées juste en-dessous. Grâce à celà on obtient une dégradation accélérée. On peut y mettre beaucoup de choses : du papier journal, du carton, des matières grasses... Tout est digéré.


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INITIATIVES Jean-François Hamon construit des maisons en bois. Il travaille avec des essences locales, choisit des isolants végétaux et tente de convaincre ses collègues artisans que pour concevoir une maison écologique, ils doivent travailler ensemble en apprenant à se parler.

LES MAISONS ÉCOLOGIQUES DU CHARPENTIER ils de menuisier-charpentier, ce n'est pourtant qu'après avoir exercé bien d'autres métiers qu'il choisit finalement la charpente au début des années 2000. Mais pas n'importe laquelle: il s'initie à la construction écologique au sein de l'entreprise de Bruno Mercier, pionnier finistérien de la construction en bois propre. « J'y ai appris à travailler avec du bois non traité, des essences les plus locales possible, à éviter les produits secs solvants, à poser des isolants végétaux. »

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« Mes fournisseurs ? Confiance et proximité ! » Début 2010, il franchit le pas et crée son entreprise. Le défi consiste à trouver les bons fournisseurs, ceux avec qui il noue des relations de confiance, de proximité. « Les politiques commerciales des grandes enseignes ne me conviennent pas, je ne recherche pas la bouteille de champagne ou le voyage organisé qu'offrent souvent les fournisseurs à leurs

meilleurs clients. Je souhaite que le travail de chacun soit payé à sa juste valeur. » Il s'approvisionne auprès de scieries du Nord-Finistère et de la Copab*. « la profession n'est pas en retard » Pour rester un charpentier heureux, il faut pouvoir rester fier de son travail, en assurer la pérennité. Le point-clef est l'étanchéité. « Le bois humide pourrit car il devient le lieu de vie idéal des insectes, des champignons. Les murs et le toit ne doivent pas laisser entrer l'eau, mais doivent la laisser sortir. Les différents artisans intervenant sur un même chantier doivent apprendre à se parler, à comprendre les objectifs et les contraintes de chaque corps de métier. Eviter les ponts thermiques et assurer l'étanchéité doivent être des objectifs communs. Si mon frein vapeur est percé ou mon isolant découpé sur 50cm2 pour faire passer une gaine, la performance énergétique globale du bâtiment est remise en

cause ! » Un changement d'état d'esprit est en cours estime Jean-François Hamon, qui voit la profession évoluer dans ses méthodes de travail. « L'offre de formation de la filière n'est pas en retard , se réjouit-il, la CAPEB et l'ARFAB** mettent l'accent à la fois sur la nécessité de travailler ensemble et sur les questions techniques précises.» * Coopérative des Professionnels Artisans du bois (Saint Thois) : www.copab.fr ** Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment: www.capeb-finistere.fr ** Association Régionale de Formation des Artisans du Bâtiment : www.arfab-bretagne.fr En savoir plus: http://maisoneco.com

Agenda LE MOIS DE L’ECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE (ESS)

Lieu : Kerfany - 13 rue des moulins à Moëlan-sur-mer Entrée : libre ; Tarif : 5 euros Contact : Yannick Bigouin - 06 32 98 81 86 ou ybigouin@cres-bretagne.org • Journée de formation sur la stratégie de communication à mener pour les organisations de l’ESS de 9h à 18h. Lieu : Maison des associations - 53 impasse de l’Odet à Quimper Entrée : sur inscription ; Tarif : 35 euros (repas compris) / 15 euros pour les étudiants Contact : Christèle Riochet - 02 99 85 83 18 ou cres@cres-bretagne.org

Mardi 22 novembre

Vendredi 25 novembre • Rencontre-débat sur les indicateurs de richesse ou « Comment évaluer la richesse et le développement des territoires » de 14h à 17h30. Lieu : Maison du département - 32 Boulevard Dupleix à Quimper Entrée : libre ; Tarif :gratuit Contact : Yannick Bigouin - 06 32 98 81 86 ou ybigouin@cres-bretagne.org

ENTREPRISE ET DEVELOPPEMENT DURABLE Vendredi 25 novembre Journée d’échanges et d’information sur la thématique du Développement durable et son application au sein de l’entreprise de 9h30 à 18h.

Samedi 26 novembre • Portes ouvertes à la crèche Dorn ha dorn et à la halte accueil Main dans la Main de 10h à 13h.

Jeudi 24 novembre • Petit-déjeuner d’information sur la création, la reprise et la transmission d’entreprise en Scop de 8h15 à 10h.

• Journée conférences, débats sur l’accueil familial de 9h30 à 18h.

Lieu : Aquashow - Rue du Goyen à Audierne Entrée : sur inscription ; Tarif : gratuit Contact : Sophie Denier 02 99 35 19 00 ou urouest@scop.coop

Lieu : Centre Henri Queffelec - Rue de Reichstett à Gouesnou Entrée : libre ; Tarif : gratuit Contact : Annie Le Roux - 02 98 30 21 50 ou saf@donbosco.asso.fr

Lieu : Centre Henri Queffelec - Rue de Reichstett et Maison de l’enfance - 13 rue du Vieux Bourg à Gouesnou Entrée : libre ; Tarif : gratuit Contact : Dominique Hebert 02 98 37 92 86 ou tibugaligoudornhadorn@wanadoo.fr

Mercredi 30 novembre • Réunion d’information sur les Coopératives d’Activités et d’Emploi de 14h à 16h30. Lieu : 10 rue de la tannerie à Plourinles-Morlaix Entrée : sur inscription ; Tarif : gratuit Contact : Chrysalide - 02 98 66 09 99 • Projection du documentaire « Inside job » sur la crise financière de 20h30 à 23h.

• Projection du documentaire « Moi, la Finance et le Développement durable », suivie d’un débat avec les acteurs de la finance solidaire de 20h à 22h30. Lieu : Cinéma l’Agora - Place de la Résistance à Châteaulin Entrée : libre ; Tarif : 5 ou 6 euros Contact : Aude Ouvrard - 07 60 97 29 29 ou adesscornouaille@espace29.asso.fr

• Conférence-débats sur la définition de l’intensité sociale et les indicateurs nécessaires à son évaluation de 18h30 à 20h30. Lieu : 10 rue de la tannerie à Plourinles-Morlaix Entrée : sur inscription ; Tarif : gratuit Contact : Gwenaëlle Sebilo - 09 81 71 87 49 ou contact@adessdupaysdemorlaix.org

Au programme de la journée organisée par la Communauté de communes de Concarneau Cornouaille en partenariat avec Quimper Cornouaille Développement, la Chambre des métiers et de l’artisanat du Finistère et la CCI de Quimper Cornouaille : conférences, témoignages de chefs d’entreprises, stands d’information et de sensibilisation. Lieu : Centre des Arts et de la Culture - 10 BD Bougainville à Concarneau Entrée : sur inscription ; Tarif : gratuit Contact : Service développement économique de la Communauté de communes de Concarneau Cornouaille 02 98 50 95 81 ou eco@cc-concarneaucornouaille.fr


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INITIATIVES DES TRACTEURS MOINS GOURMANDS EN CARBURANT n regroupant plusieurs exploitations pour gérer en commun du matériel rarement rentable pour une seule ferme, les Cuma (Coopératives d'utilisation du matériel agricole) ont toujours été des lieux privilégiés d'apprentissage et de diffusion de nouvelles techniques. Avec 190 Cuma regroupant environ la moitié des agriculteurs du Finistère, la FD Cuma, poursuit le chemin en accompagnant ses adhérents dans l'adoption de techniques plus respectueuses de l'environnement, et souvent plus douces aussi pour leur trésorerie tendue.

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Des gestes simples. L'un des objectifs forts concerne la diminution de la consommation de carburant des tracteurs, et pour ce faire la FD Cuma et l’ Association d'initiatives locales pour l'énergie et l'environnement passent chaque année dans le Finistère « 110 à 120 tracteurs au banc d'essai », estime Alain Laurec, directeur de la fédération finistérienne. « Ayant testé la conformité de leurs véhicules aux normes des constructeurs, nos adhérents améliorent énormément leurs performances en effectuant si besoin des gestes souvent très simples : nettoyer ou changer les filtres à air et à gasoil ou régler les pompes d'injection… comme pour des voitures ! » Des tests de conduite sur un même parcours donnent des résultats de consommation de carburant variant au moins de 20 à 30%, parfois près de 50% ! « Le potentiel d'économies de carburant est encore plus important en modifiant son itinéraire cultural, en limitant le nombre de passages en tracteur ou en maîtrisant des techniques sans labour, ou au moins en labour peu profond », affirme Alain Laurec. Ces changements se font en cohérence avec un autre volet des actions menées : la promotion de techniques alternatives à l'usage de pesticides, comme le binage mécanique. En effet, les nouvelles bineuses frontales laissent la place à un autre outil à l'arrière, ce qui limite à la fois le nombre de passages en tracteurs et l'usage d'herbicides. Renseignements : fd.29@cuma.fr www.ouest.cuma.fr

MICKAËL QUERNEZ VICE-PRÉSIDENT DU CONSEIL GÉNÉRAL :

« TOUT FINISTÉRIEN PEUT DEVENIR AMBASSADEUR DE LA MARQUE FINISTÈRE » Pourquoi le Conseil général a-t-il voulu doter le Finistère d’une marque territoriale ? La marque Finistère répond à plusieurs objectifs : attirer de nouveaux investisseurs et acteurs économiques ; développer la notoriété de notre département ; moderniser l’image du territoire en la rendant plus dynamique, plus attractive, plus ouverte, plus accessible, plus innovante. En quoi une marque territoriale se distingue-t-elle d’une marque

commerciale ou d’un label ? Une marque territoriale est un outil mis à disposition de tout acteur qui souhaite porter les valeurs de notre département, s’y associer et y contribuer. Elle est compatible avec les valeurs de développement durable, que nous portons, avec nos atouts : les hommes et les femmes de ce territoire, la force des liens sociaux, les paysages, la qualité environnementale, notre capacité à innover au quotidien. S’associer à la marque Finistère, c’est s’inscrire dans une dynamique collective pour

avancer ensemble dans la même direction. Qui pourra se servir de cette marque ? Elle a été conçue pour être utilisée et partagée par tous les Finistériens qui contribuent au développement, au rayonnement et à l’attractivité du département. Que l’on soit un acteur économique, touristique ou culturel, une collectivité territoriale, une association, un événement,… tout Finistérien peut devenir ambassadeur de la marque Finistère et porter nos valeurs communes.

NOUVEAU BÂTIMENT BBC DU SDEF À LANDIVISIAU Le Syndicat départemental d’énergie du Finistère (SDEF) dispose désormais de locaux construits zone de Kerven à Landivisiau. Cette antenne Nord est exemplaire tant du point de vue énergétique qu’environnemental. Construit entre avril 2010 et mai 2011, l’antenne Nord du SDEF est classé A dans l’échelle des consommations énergétiques. Ce qui correspond à un bâtiment BBC avec une consommation énergétique inférieure à 50 kwh/m2 et dont l’étanchéité à l’air est inférieure à 0,90.

Ces performances sont le résultat de choix de techniques de constructions innovantes : utilisation de matériaux tels que la structure en panneaux de bois massif, isolation du toit par de la laine de roche et une toiture végétale, isolation par des panneaux de fibre de bois, ventilation à double flux et les lampadaires à led… Le bâtiment accueille un espace d’exposition sur le thème du Parcours de l’Energie. Interactive, elle place le visiteur au cœur des problématiques de l’énergie. Le bâtiment est équipé de panneaux photovoltaïque pour une puissance totale installée de 35 000 kwh.

LE BOIS LOCAL DE DOUAR ENERGIE CHAUFFE LA PISCINE Lorsque la Cocopaq et la commune de Scaër envisagent au début des années 2000 la rénovation de la piscine, les agriculteurs de l'association Douar Scaër proposent de mettre sur pied une filière locale pour approvisionner une chaudière à bois et non plus au fioul. « Cette idée était cohérente avec d'autres projets que nous portions à l'époque, tels la centrale hydroélectrique de Cascadec et le parc éolien de Mine Kervir », se souvient François Bleuzen, ancien maire de Scaër. « Nous nous sommes mobilisés localement, et avons avancé rapidement grâce à l'appui de l'ADEME Bretagne pour évaluer les besoins et les volumes disponibles, les techniques de séchage, et monter les dossiers d'aides pour appuyer le démarrage. L'objectif était de chauffer la piscine avec une ressource renouvelable et abondante localement. » Depuis la réouverture de la piscine

en 2004, le pari est gagné. Les agriculteurs scaërois se sont organisés au sein de Douar Energie, association à but commercial qui organise l'abattage, le broyage, le trans-

port, le séchage et la livraison du bois à la piscine. « Le prix de revient du bois déchiqueté que nous achète la Cocopaq comprend la rémunération de ces différents travaux, qu'ils soient effectués par des agriculteurs, par des entreprises sous-traitantes locales ou par des membres de l'association qui perçoivent alors une indemnité en dédommagement », explique Jean-François Bourhis, l'un des sept administrateurs de Douar Energie. Ce projet a fait depuis des émules, qu'il s'agisse de piscines ou d'autres infrastructure. Pour accompagner cette hausse de la demande, la Cocopaq et la 4C cherchent à assurer la sécurité de l'approvisionnement. « L'enjeu aujourd'hui pour nous agriculteurs est de contribuer à cette coordination de l'approvisionnement au niveau territorial tout en conservant notre indépendance! », conclut Jean-François Bourhis.


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VIE PRATIQUE

Les cours de cuisine ont le vent en poupe ! Cet engouement n’est pas lié uniquement aux étoiles de chefs prestigieux, mais aussi à une recherche de nourriture saine et savoureuse pour le quotidien. aison de quartier et centres culturels, associations et comités d’entreprise, professionnels et magasins spécialisés… Pourquoi les ateliers culinaires fleurissent-ils ainsi depuis quelques années ? Les motivations des personnes qui s’inscrivent varient suivant leur profil. « Je recevais trois types de participants », explique Isabelle Guibert, qui animait les ateliers de cuisine familiale proposés par la Maison de l’Agriculture Biologique durant 5 ans. « Des femmes jeunes qui veulent comprendre les règles de l’équilibre alimentaire, pour leurs enfants, leur famille. Des femmes plus âgées pour qui les questions de santé dominent. Enfin, des jeunes couples avec une approche d’emblée plus globale, le souci de concilier leurs achats bio et locaux avec des budgets serrés et un bon équilibre alimentaire. » Tous sont soucieux de valoriser la qualité des aliments frais, bios, locaux qu’ils achètent un peu plus cher, en

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préservant leurs qualités nutritives de départ. Cuisiner et manger en alliant plaisir et santé, la recette est au cœur des ateliers Cuisine-santé proposés par l’association Terroir-et-santé à Ergué-Gabéric. En articulant consultations individuelles par une diététicienne et ateliers collectifs de cuisine, Pierre, 60 ans, a pu reprendre sa santé en main, ce qui a grandement soulagé ses proches qui s’inquiétaient des conséquences potentiellement néfastes de son embonpoint. « J’ai perdu 15 kg, je me sens déjà beaucoup mieux et je peux profiter pleinement de nombreuses activités avec mes petits-enfants, » témoigne-t-il. Depuis un an, Anne Treguer développe sa nouvelle activité d’animatrice cuisine. « Je prépare actuellement un bus-atelier-cuisine pour aller à la rencontre de celles et ceux qui ne viennent pas dans les lieux habituels », annonce la fondatrice de Toques et bus, qui intervient déjà dans de nombreux lieux autour de Quimper.

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PLAISIR ET SANTÉ, DES INGRÉDIENTS QUI FONT RECETTE !

La recette d'Aimée

Poêlée de légumes de saison • Choisir quelques légumes de saison. Automne = courgettes, poivrons, carottes nouvelles, haricots verts, tomates, potimarrons et autres courges…

• Les laver, frotter ou éplucher suivant la saison, les couper

Des formations pour tous les goûts ! • Maison de l’Agriculture biologique, Daoulas, 02-98-2580-33 ou www.bio29.fr Des ateliers de cuisine familiale sont proposés : techniques culinaires diverses, critères de choix des ingrédients, recettes simples et rapides à mettre en œuvre au quotidien • Au magasin de produits locaux « Un coin de campagne » d’Ergué-Gabéric, cuisinier et diététicienne de l’association Terroir-et-santé proposent différents ateliers : cours de cuisine, ateliers cuisine et santé, ateliers grossesse et ateliers enfants. Renseignements: 02 98 90 15 88. Calendriers des ateliers www.uncoindecampagne.com

• Toques et Bus, www.toquesetbus.fr • Spécialiste de la cuisine aux algues, Pierrick Le Roux, professeur de cuisine en lycée professionnel, propose de partager ses recettes à Tréglonou. Son blog comprend une rubrique Cuisine durable, un calendrier de saisonnalité des viandes, réalité bien oubliée ! Renseignements : www.lacuisinedepierrick.com • Dans des styles plus gastronomiques, l’atelier des gourmets à Quimper et plusieurs chefs restaurateurs finistériens proposent aussi de livrer quelques secrets. Les sessions peuvent être organisées au sein des comités d’entreprise.

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QUE FAIRE AVEC DES GRAINES DE COURGE ET DE TOURNESOL ? Les bacs distributeurs transparents arborent les couleurs magnifiques de graines en tous genres, dont l'utilisation nous échappe complètement ! Maryline Cornec dispense des cours de cuisine auprès des membres du collectif Tamm-ha-tamm (à Plougonvelin) et ne manque pas d'idées pour agrémenter les repas de tous ces ingrédients mystérieux. « Pour ce qui est des graines de courge, de tournesol, et de sésame, il ne faut pas hésiter à en mettre à toutes les sauces dans les salades vertes et les salades composées ! Energétiques, elles sont nourrissantes et riches en protéines végétales. On y trouve aussi des minéraux essentiels comme le magnésium, le zinc, le phosphore, le fer, le calcium, etc. ». Autre utilisation pour les familles équipées de machines à pain : les graines sont

les bienvenues dans la fabrication des pains. « C'est l'occasion de s'y mettre ! Faire son pain est un moyen de maîtriser la composition de ses aliments. Farine bio, levain fermentescible et bonnes graines sont les bases d'un pain délicieux et digeste. On en profite pour y ajouter des graines de lin brun et de lin doré, excellentes pour le transit ». Mélangées à des boules de fromage frais de chèvre, les graines d'oléagineux font des ravages à l'apéro ! Elles sont aussi vendues pilées avec du sel dans des préparations appelées « gomasio » ou « omegasio » par exemple. Mais rien n'empêche de faire soi-même son mélange de graines broyées sans sel : un peu de tout dans le blender et voilà une poudre prête à l'emploi, à conserver au réfrigérateur.

Couper finement les morceaux pour une cuisson plus rapide quitte à râper une carotte avec l'épluchelégumes ou au robot pour gagner du temps.

. • Faire chauffer un peu d'huile d'olive dans une grande poêle ou une cocotte; y faire revenir oignons, ail, échalote quelques minutes. Ajouter quelques épices (Mes poudres de perlinpinpin !) : cumin, gingembre, curry, cardamone, paprika et poivre... Sans oublier le sel !

• Ajouter les légumes, les faire revenir pour qu'ils soient saisis et un peu dorés. Introduire les légumes selon le temps de cuisson dont ils ont besoin : le potimarron en premier par exemple, et avec sa peau ! Limiter en nombre les légumes qui rendent beaucoup d’eau comme les courgettes.

• Mettre un couvercle et faire cuire quelques instants à feu doux. 15 mn suffisent pour les légumes denses type potimarron ou carottes en gros cubes.

• Avant de servir, plusieurs options Ajouter 10-15 cl de crème pour un esprit festif ou de la sauce tomate en milieu de cuisson pour une version plus diététique, des herbes fraîches finement ciselées pour un esprit nature : persil, thym, coriandre, basilic, oseille... Voire des lardons ou de la viande émincée en début de recette pour un complément en protéines. Je sers mes poêlées avec toute céréale du jour (pâtes, riz, couscous, boulgour, sarrasin, quinoa...) ou pommes de terre.


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VIE PRATIQUE Sapin en plastique ou arbre coupé, avec racines ?... Cette question est loin d’être la seule que se posent les membres des associations et mouvements du collectif « Noël autrement ».

ET SI ON PRÉPARAIT NOËL AUTREMENT our la 7e année, le collectif Noël autrement va réfléchir au sens et aux pratiques de cette fête, guidé par des slogans parfois provocateurs : « Ne prenons pas la Terre pour une dinde !» ,;« Les biens communs sont notre richesse »… Dans le Finistère, les groupes locaux du CMR (Chrétiens dans le Monde Rural) se préparent à relayer la prochaine campagne et à organiser des soirées de réflexion. « Beaucoup d’entre nous réalisent que ce qui nous importe c’est d’être ensemble, souvent en famille, et que le Noël commer-

P

cial est en contradiction avec ce que nous voulons pour nous personnellement, comme pour la Terre et ses habitants. » Les soirées « Noel autrement» provoquent d’intenses discussions. « Si La Terre est un héritage commun dont les fruits doivent profiter à tous, on voit que nos modes de vie ne vont pas dans ce sens. La réflexion sur les biens communs (l’eau, l’air, la santé, la paix, l’éducation, la justice…) nous a conduit à nous poser la question de ce que nous voulons en faire: les accaparer pour notre seul profit, ou les partager ? » explique Elisabeth Mail, permanente CMR à Quim-

per. « Les débats en petits groupes ont souligné à la fois l’intérêt de changer notre manière de faire des cadeaux, mais aussi les difficultés, les engrenages dans lesquels nous nous sentons pris. » Chaque année la démarche de réflexion et de changement face aux excès de l’hyperconsommation que propose le collectif « Noël autrement » s’élargit. Relayée de manière indépendante, elle invite chacun d’entre nous à se questionner, et surtout à agir…

LES PLANTES NOUS VEULENT DU BIEN

ROBIN DES JEUX SE JOUE DE LA MOROSITÉ

Boire une tisane bien chaude est déjà en-soi un geste de bien-être. Si l'on choisit en plus des plantes aromatiques et médicinales de haute qualité, on accomplit aussi un geste santé.

Photo Semnoz

Installée depuis 3 ans dans sa ferme de Guiclan, Isabelle Chaillou cultive herbes aromatiques et médicinales avec rigueur, poésie et amour. Menthe poivrée, marjolaine, aubépine, verveine, hysope, thym, etc, délivrent aux adeptes de tisanes toute la richesse subtile de leurs propriétés. Chez Isabelle Chaillou, la culture est bio, le séchage est particulièrement soigné et le conditionnement est effectué avec délicatesse. Simples ou en association, les plantes sélectionnées aident à la digestion, à la circulation sanguine, au sommeil, à la lutte contre les agressions de l'hiver. Les plus sceptiques peuvent toujours expérimen-

ter la tisane « supertonique » le soir : avec son mélange de marjolaine, ortie et menthe poivrée… nuit blanche assurée ! L'agricultrice, aime résumer l'essence de son métier d'une phrase : « Les plantes aromatiques et médicinales forment un ensemble de remèdes simples, intelligibles et validés par un usage populaire très ancien ». De 2004 à 2006, l'association pour le renouveau de l'herboristerie, lui a donné les bases de son nouveau métier. Petit à petit elle enrichit sa collection : « Cette année la petite nouvelle est physalis, et honneur au basilic avec de nouvelles variétés : cannelle, citron et Mrs Burns ! ». La curiosité pousse à se rendre à la ferme et écou-

ter l'intarissable productrice herboriste, tout en admirant ses rangées fleuries. Les citadins retrouvent la production d'Isabelle au marché bio de Kérinou à Brest le samedi matin, avec l'avantage de pouvoir acheter des herbes fraîches, ou dans quelques points de vente. Mais pas seulement, car Isabelle a consacré ces derniers mois à diversifier son offre : « Nous proposons également des huiles aromatiques comme l'huile d'olive au basilic, du vinaigre de plantes, des boîtes saupoudreuses et quelques fruits et légumes comme les fraises, cassis, framboises, rhubarbes, tomates ou crosnes du Japon ». De quoi réveiller ses envies végétales !

Le jeu, pas sérieux ? Suffisamment en tous cas pour que Françoise Perrot décide d’en faire son activité professionnelle avec Robin des Jeux créée en février dernier. Le principe ? Avec quelques-uns de la vingtaine de jeux en bois qu’elle a pour la plupart fabriqués, elle se déplace chez les particuliers, associations, ou collectivités qui la font venir pour quelques heures d’animations ! « Grâce au jeu, les petits comme les grands découvrent un autre plaisir. Ils sont décontractés, curieux, ils peuvent rire, se parler, échanger, se sentir vivants ! Développer des activités qui permettent simplement de se rencontrer est tout à fait dans l’air du temps », souligne Françoise Perrot. Ses interventions, lors de la semaine sans télé organisée dans le quartier brestois de Kerourien, ont confirmé l’attirance pour les jeux d’adresse les moins connus (palets et birinic, deux traditionnels bretons), ou l’intérêt des jeux coopératifs pour apprendre à mettre en action autre chose que la seule victoire individuelle : « Dans le jeu de la fusée, il faut monter ensemble sinon cela ne marche pas, c’est surprenant au départ ! », observe Françoise Perrot. Robin des Jeux veut apporter à chacun quelques clefs pour se sentir bien ensemble. Pari gagnant ! Mail: robindesjeux@laposte.net.


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BIODIVERSITÉ Océan de vies. Océanopolis dévoile jusqu’en décembre prochain une exposition sur la biodiversité. A découvrir sans tarder.

OCÉANOPOLIS

LES MYSTÈRES DE LA MER NOURRICIÈRE avez-vous qu'environ 1 600 nouvelles espèces marines sont décrites chaque année ? Avec une mine d'informations comme celle-ci, Océanopolis a magnifiquement illustré le thème de l'année 2010, baptisée année internationale de la biodiversité, avec son exposition sur la biodiversité marine. Visible jusqu'endécembre 2011, c'est une aubaine pour les retardataires qui ont manqué ce rendez-vous d'une incroyable richesse. Tout y est ! Que ce soit sur le fond ou la forme, l'exposition du parc de découvertes brestois fait mouche. Des panneaux aux textes bien calibrés, des

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«

s'est étoffée. Des études d'Aristote au IVe siècle av. J.C. à la biologie moderne et à l'exploration sousmarine, chaque époque apporte son lot de découvertes. Tandis que les connaissances de l'Antiquité tombent dans l'oubli en plein cœur du Moyen-âge, la Renaissance oscille entre observations et fabulation, et connaît le début des grandes expéditions maritimes. Le bestiaire y est fantastique mais les explorations du XVIIIe donnent un coup d'accélérateur à la découverte de la faune marine. Les naturalistes montent à bord et ramènent de leurs périples des carnets d'observations foisonnants. Les questions sur les liens entre espèces échauffent les esprits, comme l'illustre l'animation dans laquelle le fixiste Linné s'oppose au transformiste Lamarck, au cours d'un dialogue sans concession. XIXe et XXe siècles sont consacrés aux mystères des profondeurs. En 1845 la descente se limite à 550 mètres… en 1901, les 6 035 mètres sont atteints ! De 1872 à 1876, le HMS Challenger accomplit la plus grande expédition au monde. A bord de la frégate, Charles Wyville Thomson recense 4 717 nouvelles espèces. De nombreux personnages jalonnent cette histoire, jusqu'à Albert de Monaco, prince savant, à l'origine de 28 expéditions, de la création de l'Institut Océanographique de Paris et du Musée Océanographique de Monaco. L'installation de laboratoires sur les côtes, au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, fait avancer la recherche à grands pas. La station marine de

ACTUELLEMENT 1,8 MILLION D'ESPÈCES SONT CONNUES DONT 275 000 ISSUES DU MONDE MARIN.

...

bornes interactives, des reconstitutions d'ambiance, des sculptures de têtes d'animaux marins disparus, des animations sonores, des écrans tactiles… toute la palette des outils scénographiques a été utilisée pour servir la thématique, et apporter les réponses à mille questions. Plongeon dans l'histoir. La visite commence par un plongeon dans l'histoire et permet de comprendre, au fil des périodes, comment la connaissance du monde marin

Roscoff existe depuis 1872 et celle de Concarneau depuis 1859 ! La diversité génétique Des hommes instruits et curieux du monde, des expéditions extraordinaires, puis comme une suite logique, la mise au point d'engins de plus en plus sophistiqués pour assouvir la soif de découvertes des scientifiques. Scaphandres, bathyscaphes, matériels de prélèvements, sous-marins habités ou pilotés de la surface, satellites, réseaux de bouées dérivantes… ils s'appellent Le pourquoi pas ?, Le nautile, Le ROV Victor 6000 et sont devenus les outils indispensables de la recherche. Car au fur et à mesure qu'elle avance, elle pose de nouveaux concepts et des questions sans fin. La biodiversité ? Mais laquelle? La diversité des espèces, la diversité des gènes, puisque chaque individu est différent au sein d'une même espèce, ou la diversité des écosystèmes qui répertorie les interactions entre habitants des milieux ? Vaste programme dans lequel la diversité génétique détient une place à part puisque de génération en génération, la sélection des gènes peut aboutir à l'apparition d'une nouvelle espèce. On se croirait peut-être dans un film de science-fiction, mais c'est pourtant dans un plongeon vertigineux en paléontologie que nous envoie la diversité génétique ! Rendez-vous est fixé, images de synthèse obligent, avec le charmant Anomalocaris, qui affiche sur sa carte de visite la fonction de premier


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BIODIVERSITÉ LES VERTUS THÉRAPEUTIQUES DE MOLÉCULES ISSUES DU MILIEU MARIN Depuis le 11 mars 2010, un nouvel institut a vu le jour à Brest : l'IRTMS ou Institut de Recherche Translationnelle en Maladies du Sang. Lié par convention à la Fédération Leucémie Espoir, plus connue sous le titre de l'association « Céline et Stéphane », au CHU et à l'UBO, l'IRTMS est un nouvel outil dont se dote la FLE pour favoriser la découverte de nouveaux traitements. Le projet de l'IRTMS tient en deux objectifs : accélérer l'innovation thérapeutique dans le traitement des maladies du sang et donner au CHU de Brest un rôle moteur en matière de recherche translationnelle. Ce maillon primordial vise à activer la transmission des découvertes, réalisées par la recherche fondamentale, vers une application thérapeutique au lit du malade. L'enjeu est de trouver des thérapies ciblées qui préservent les cellules saines, car la chimiothérapie élimine sans distinction cellules saines et malades. Actuellement, le projet scientifique est porté par trois programmes, directement liés aux ressources marines.

Objectif : accélérer l'innovation thérapeutique dans le traitement des maladies du sang

super prédateur de l'histoire du vivant. Mesurant entre 90 cm et 2 m, la guest star de l'exposition a été reconstituée à partir de fossiles contenus dans les schistes de Burgess au Canada. 71% du vivant dans les océans Même si nous sommes très loin d'avoir tout découvert, les scientifiques estiment que 99% des espèces qui ont vécu sur la Terre ont disparu. En fait, les espèces meurent toutes un jour. Actuellement 1,8 millions d'espèces sont connues dont 275 000 issues du monde marin. 93 000 d'entre elles ont été recensées dans les récifs coralliens et l'océan recèle encore de nombreux secrets. Le bestiaire marin s'enrichit chaque année d'environ 1600 espèces marines nouvelles. Pourtant, 70 à 95% des espèces seraient à découvrir parmi les virus, bactéries, protozoaires, champignons, etc. Les mers et les océans sont le plus grand milieu de vie avec 71% des espèces de la planète. La suite de la visite embarque les passagers dans un tour du monde des régions les plus riches en biodiversité marine. Bassin méditerranéen aux pieds de Banyuls, Mer Rouge, plaines abyssales, côtes du Pérou, océan austral, sources hydrothermales, marges continentales, et mer d'Iroise bien entendu ! Ici on apprend que l'éruption du Piton de la Fournaise d'avril 2007 a permis la découverte de 40 espèces jamais observées à La Réunion, dont 12 totalement inconnues. Là, on réalise que les récifs coraliens sont un concentré de vie avec un tiers des espèces marines pour 0,1% de la surface des océans.

Le prix des océans Un état des lieux détaillé qui se poursuit jusqu'à l'anthropocène, l'ère de l'homme. « Cet acteur majeur de la biosphère façonne son environnement et le menace par son utilisation » lit-on en toutes lettres pour introduire le dernier chapitre du pavillon. Ces océans qui remplissent tous les rôles : remparts face aux attaques naturelles via les récifs et mangroves, sources d'émotions, de loisirs et de savoirs, biodiversité alliée du genre humain, mer nourricière, pharmacie vivante, etc., souffrent. Les poissons disparaissent, les habitats sont perturbés, la mer prend des allures de poubelle, des espèces voyageuses troublent les zones où elles s'introduisent et le réchauffement climatique n'en finit pas de fournir de nouvelles sources d'inquiétude. Vient alors la conclusion, pour défendre ce patrimoine à transmettre, sous forme de propositions. Protéger les espèces menacées, réduire les inégalités nord-sud, prévenir contre les espèces invasives, informer, sensibiliser et éduquer. Mais aussi pêcher de façon durable, mobiliser les volontés politiques, créer des aires marines protégées et prendre en compte le prix des océans. Préserver la richesse et la beauté de ce monde a certes un coût, mais ne pas réagir maintenant risque de laisser à la planète une facture autrement plus salée !

Le programme oursin se penche sur l'étude de l'œuf d'oursin qui constitue un modèle exceptionnel pour l'analyse des acteurs du cycle de division cellulaire. Or le cancer peut être considéré comme une amplification ou une modification de ce cycle. Le programme algues s'intéresse aux composés actifs de molécules d'algues, mis en évidence par la plateforme Biodimar/UBO. Parmi cette source importante, une molécule extraite d'une algue rouge présente la capacité d'augmenter les défenses naturelles de l'organisme. Le programme granzymes est tourné vers ces protéines du même nom, dont la fonction est d'éradiquer les cellules indésirables dans l'organisme humain. Il est combiné au programme oursin. Le laboratoire brestois illustre par son action tout le bien-fondé de la préservation des océans et de la biodiversité faunistique et floristique marine. Pour faire un don : si vous souhaitez soutenir la recherche de l'IRTMS, vous pouvez envoyer un chèque à l'ordre de Fédération Leucémie Espoir - IRTMS ou donner un ordre par carte bancaire sur le site Internet. Les dons sont déductibles des impôts à hauteur de 66% et dans la limite de 20% du revenu imposable pour les particuliers, et la réduction d'impôt est égale à 60% des versements effectués, plafonnés à 5 pour mille du chiffre d'affaires pour les sociétés. Renseignements : FLE 37 rue Paul Valéry 29000 Quimper. Tél. : 02 98 95 53 71 Site : www.leucemie-espoir.org


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PLANÈTE JEUNES

par Sophie Hanquiez

LES DÉCHETS EN MER LE SAVAIS-TU

? ?

Premières victimes : les animaux

?

TU DECODES OU

QUOI ?

LA VIE SECRÈTE DU « PLANCTON PLASTIQUE » Parmi les nombreux déchets qui arrivent dans l’océan, certains sont très gros, d’autres moyens et d’autres finissent par être aussi minuscules que des grains de sable. + d’infos en image

Pour visionner la vidéo, scanne le code via l’application bookbéo sur ton smartphone ou tape bookbeo.com/enliensjeune dans ton navigateur internet.

Les déchets échoués sur les plages après un voyage en mer ou un oubli des vacanciers sont appelés les macro-déchets. Ce sont des bouteilles en plastique ou des mégots de cigarette par exemple. Ils proviennent surtout des activités pratiquées à terre. Certains flottent, d’autres coulent mais une chose est sûre, c’est qu’ils mettent tous beaucoup de temps à se dégrader, jusqu’à des milliers d’années pour certains matériaux comme le verre et le plastique. Le plancton plastique La décomposition des poubelles en mer s’effectue par les mouvements de la mer, le sel et la chaleur du soleil. Par l’action de tous ces éléments, les déchets en plastique sont petità-petit réduits en miettes. Ces minuscules morceaux de plastique sont ensuite baladés par les courants, jusqu’à former des grandes nappes que l’on appelle souvent « continents de déchets ». De telles plaques flottantes ont été découvertes dans le nord du Pacifique, en Atlantique nord et on estime à 250 milliards le nombre de mini déchets en plastique présents en mer Méditerranée.

La laisse de mer Lorsque la marée descend, il reste sur le haut de la plage un méli-mélo d’algues, de débris de bois, d’os de seiche et d’animaux marins. On appelle ce dépôt la laisse de mer. Elle se compose de déchets d’origine naturelle dans lesquels d’autres animaux trouvent de la nourriture. Si tu participes à un nettoyage de plage, attention au tri de la laisse de mer : n’enlève que les déchets en plastique. On ne parle plus de nettoyage de plage mais de ramassage de déchets du littoral pour insister sur le fait que le tri des déchets est essentiel. Ce qui est d’origine naturelle reste sur le sable, même en état de décomposition. Photo DR

et sont très exposées espèces les plus curieuses des tie par t fon ries ota r taille, les déchets Les phoques et les en mer. Quelle que soit leu s het déc les ent ent rés aux végétaux marins. aux pièges que rep problèmes aux animaux et ux bre nom de ent pos présents dans l’océan

Temps nécessaire à la décomposition de quelques objets

Photo Lusheeta

Photo DR

Pour les animaux, il y a différents moyens d’être pris au piège. Ils peuvent s’enchevêtrer dans de vieux filets de pêche à l’abandon, ou s’étrangler avec des objets en forme de cercle. Ils peuvent s’étouffer en mangeant des sacs en plastique qu’ils confondent avec leurs proies, mais aussi mourir de faim. Dans certains cas, ils ne peuvent plus avaler. Dans d’autres cas, ils se sentent rassasiés après avoir mangé des boules de plastique. En manque de réelle nourriture, ils perdent leurs forces, maigrissent, sont incapables de migrer et meurent de faiblesse.

Papier toilette

2 à 4 semaines

Journal

6 semaines

Mouchoir en papier

3 mois

Corde

3 à 14 mois

Mégot de cigarette

1 à 3 ans

Chewing-gum

5 ans

Bois peint

13 à 15 ans

Boîte de conserve

50 ans

Bouteille en plastique

100 à 1000 ans

Cannette en aluminium

200 à 500 ans

Couche jetable

400 à 450 ans

Fil de pêche et filet (en nylon) Verre

600 ans 4 000 ans


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PLANÈTE JEUNES L ’A B E C E .D .D A IR E

Mtaterre.fr

L’empreinte écologique

L’Ademe a créé un site sur le développement durable qui s’adresse aux jeunes. Maquettées de façon colorée, mais aussi lisible et aérée, les infos sont autant sous forme d’articles que de reportages télévisés ou d’émissions radio : à lire, à voir et à écouter !

Apparue au moment de la conférence de Rio en 1992, cette expression vient d’un article rédigé par un professeur d’économie canadien : William Rees. L’empreinte écologique permet de calculer la pression de l’homme sur la nature. C’est une mesure exprimée en surface de terre ou de mer biologiquement productive. Le WWF a estimé qu’en 1999, l’empreinte écologique des hommes dépassait de 20% les capacités biologiques de la Terre.

P L A N É -T E R R E

Deux milliards de personnes manquent d’eau

TEST

Un habitant de notre planète sur trois, c’est-à-dire plus de 2 milliards de personnes, survit avec moins de 5 litres d’eau par jour. On appelle cela le « stress hydrique ». Dans les zones résidentielles, la consommation moyenne d’eau par habitant et par jour est de 600 litres en Amérique du nord et au Japon, et entre 250 et 350 litres en Europe. En Afrique sub-saharienne, elle est de 10 à 20 litres. Regarde la carafe de la maison et dis-toi qu’elle contient environ 1 litre d’eau. Maintenant essaie de calculer combien de litres tu utilises dans une journée pour boire, te nourrir et te laver.

LA NATURE ET MO

I

T R U C D ’A D O

La lavande facilite le sommeil Pas moyen de fermer l’œil le soir et réveil marécageux au petit matin ? C’est souvent le cas à l’adolescence. Parmi les trucs naturels à essayer, il y a l’huile essentielle de lavande. Les huiles essentielles forment un ensemble de remèdes, certes naturels, mais très puissants ; alors attention, pas question de siroter ça au goulot ! Pour retrouver le chemin du sommeil, il suffit d’en déposer 2 gouttes sur un mouchoir et d’inhaler plusieurs fois. La lavande a des vertus apaisantes qui aident à lutter contre le stress et l’anxiété.

Le jardin partagé de Plougonvelin En plein coeur du village et à proximité des écoles et de la garderie, le collectif éco-citoyen Tamm-Ha-Tamm a créé un jardin partagé. Petits et grands s’y retrouvent, avec l’école par le biais de programmes pédagogiques, ou en visite libre le mercredi après-midi. Semer, biner, désherber, entretenir le jardin écologiquement, comprendre le cycle de la nature, les besoins de chaque plante, etc, et un jour… récolter des légumes ! Le plaisir aussi est partagé ! La dernière production a permis aux adhérents d’organiser une grande « soupe partie » qui a tout de même nourri 80 personnes le 8 octobre dernier ! Le jardin commence à goûter à un repos bien mérité, mais les échanges demeurent sur la parcelle idéalement située en plein centre ville. Échanges de graines et de boutures tout d’abord, mais aussi échanges de bons moments, tout simplement. Après la récolte, reste le lien social entre les participants… le plus important en somme !

Photo Tamm-Ha-Tamm

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Moi, j’ai choisi une banque qui est naturellement proche de ses clients Présent depuis des générations sur le littoral, le Crédit Maritime a choisi de demeurer un établissement bancaire à taille humaine, privilégiant dialogue et convivialité. Le Crédit Maritime se démarque par ses valeurs de proximité, d’accueil et d’écoute, et vous dédie des conseillers spécialisés dans tous les domaines : Particuliers, Gestion Privée, Professionnels, PME et Activités Maritimes. Qu’il s’agisse de banque au quotidien, du financement de vos projets, de la gestion de votre épargne et la préparation de la retraite, vous pouvez compter sur des solutions allant directement à l’essentiel, pour vous simplifier la banque-assurance... et la vie !

DES FEMMES ET DES HOMMES D’ABORD RCS RENNES 775 577 745 - Crédit photo : Fotolia.com/N. Stengert


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