Aurélia PONTE Mémoire de 3ème année ESBAM - 2009/2010
Les Fleurs Bleues. Raymond Queneau. La première fois que j'ai lu ce livre, je devais avoir 12 ou 13 ans. J'étais au collège, et je n'aimais pas lire, comme la plupart de mes camarades. Le professeur de français avait trouvé un moyen de nous amener à la lecture : chacun d'entre nous avait apporté des livres qui se trouvaient chez lui, et nous avions constitué une petite bibliothèque dans la classe. Chaque mois, nous empruntions un livre et rendions le précédent, après avoir pris soin de lui donner une note, sous forme d'étoiles, selon qu'il nous avait plu ou pas, et quelques élèves étaient sollicités par le professeur pour monter sur l'estrade et raconter le livre qu'ils venaient de lire au reste de la
classe. Ainsi, nous échangions nos opinions, écoutions attentivement l'histoire de ce livre, que tout à coup il nous prenait l'envie de lire, et languissions qu'il soit enfin disponible. Un jour, au hasard, ma main cherchant sur les étagères de cette armoire qui faisait office de bibliothèque, s'est arrêtée sur Les Fleurs Bleues de Raymond Queneau. Personne ne l'avait encore lu. Je me suis dit qu'il fallait bien que quelqu'un se lance. J'avoue ne pas me souvenir si j'ai été interrogée sur ce livre, si je suis montée sur l'effrayante estrade pour raconter, devant 30 adolescents à la fois timides et moqueurs, ce que j'en avais lu. Mais ce dont je me souviens c'est que, ce
livre
livre, après l'avoir lu, j'ai demandé à ma mère de me l'acheter, et je l'ai relu. Une fois. Deux fois. Trois fois. De ce jour, Les Fleurs Bleues est devenu ce que l'on appelle communément mon « livre de chevet ». « Est-ce le duc d'Auge qui rêve qu'il est Cidrolin, ou Cidrolin qui rêve qu'il est le duc d'Auge ? » Queneau raconte l'histoire de ces deux personnages, et tout au long du livre, on ne sait pas vraiment s'il s'agit d'une seule et même personne, ou de deux êtres distincts. A chaque chapitre, on passe de l'histoire de l'un à celle de l'autre. Le duc d'Auge, seigneur du MoyenAge, vit dans son château avec ses femmes, ses filles, ses domestiques, et
son cheval qui parle, Démosthène. Le soir venu, le duc d'Auge s'endort, et au chapitre suivant on découvre Cidrolin, qui s'éveille sur sa péniche parisienne des années 60. Lorsque Cidrolin, fatigué de repeindre sans cesse les insultes que quelqu'un vient écrire chaque nuit sur son quai, décide de faire une sieste, on retrouve le duc d'Auge qui s'éveille. Et ce quasiment jusqu'à la fin du livre, jusqu'à ce qu'ils se rencontrent enfin. Car le duc d'Auge voyage, voyage beaucoup, tout au long du roman. Au point d'avancer dans le temps et de se retrouver au fil des pages à l'époque de Cidrolin. Et puis il y a l'écriture ! Cette écriture... Une recherche constante sur le mot et tous les jeux qu'il permet.
bonjour
Souvent je relis juste la première page du premier chapitre, juste celle-là, et j'ai le sourire jusqu'aux oreilles ! « Le vingt-cinq septembre douze cent soixante-quatre, au petit jour, le duc d'Auge se pointa sur le sommet du donjon de son château pour y considérer, un tantinet soit peu, la situation historique. Elle était plutôt floue. Des restes du passé traînaient encore ça et là, en vrac. Sur les bords du ru voisin, campaient deux Huns ; non loin d'eux un Gaulois, Eduen peut-être, trempait audacieusement ses pieds dans l'eau courante et fraîche. Sur l'horizon se dessinaient les silhouettes molles de Romains fatigués, de Sarrasins de Corinthe, de
Francs anciens, d'Alains seuls. Quelques Normands buvaient du calva. Le duc d'Auge soupira mais n'en continua pas moins d'examiner attentivement ces phénomènes usés. Les Huns préparaient des stèques tartares, le Gaulois fumait une gitane, les Romains dessinaient des grecques, les Sarrasins fauchaient de l'avoine, les Francs cherchaient des sols et les Alains regardaient cinq Ossètes. Les Normands buvaient du calva. - Tant d'histoire, dit le duc d'Auge au duc d'Auge, tant d'histoire pour quelques calembours, pour quelques anachronismes. Je trouve cela misérable. On n'en sortira donc jamais ? »
« Les Fleurs Bleues. Raymond Queneau. »... Pourquoi tout cela me revient à l'esprit maintenant ? Tout simplement parce que je l'ai relu récemment et, tout à coup, quelque chose m'a sauté aux yeux : ce livre, c'est ça ! Ces allersretours constants entre le passé et le présent, deux époques différentes où deux êtres différents, ou peut-être un seul et unique, tentent de vivre leur vie, à la recherche de quelque chose, quelque chose qu'ils n'arrivent pas à définir, qu'ils ne savent pas où trouver, mais qu'ils sont bien déterminés à chercher. Mon travail se distingue en deux parties lui aussi. D'un côté mon
présent, c'est-à-dire mon réel, mon quotidien, souvent sombre ; de l'autre mon passé, ou plus exactement un réel parallèle, une réalité telle que je pouvais la voir et l'imaginer quand j'étais plus jeune, qui se traduit par des séries de photographies et des textes fortement influencés par ce que j'ai pu voir dans mon enfance. Une sorte de « bibliothèque de mes souvenirs » où je pioche constamment toutes ces images qui m'ont marquée étant petite. Cette époque, qui se situe entre la fin des années 80 et le début des années 90, caractérisée par la profusion d'images publicitaires, les émissions télévisées, la musique, les clips, les slogans, les gingles, les couleurs fluos, les collections de pin's... Toute une
esthĂŠtique
ambiance, une esthétique, propre à cette époque précise, durant laquelle je me suis forgée une image de la vie très colorée, très belle, très lisse, très amusante, très drôle, très « fun », « cool », « méga », « giga » ! Jusqu'au jour où je me suis rendue compte que tout ceci n'était « que du faux », qu'une image. Et j'ai commencé à créer des choses sombres, empreintes d'une déception intense de ce qui m'entourait. Et puis un jour, tous ces souvenirs me sont revenus et je me suis mise à avoir beaucoup plus de recul dessus, à analyser ces clichés, et à les aimer, à vouloir les reproduire, leur « rendre hommage », m'en inspirer, en rire, sans m'en moquer, au contraire, mais avec un certain
détachement. Lorsque je ris de quelque chose, c'est de moi que je ris. Je ne me moque pas, il ne s'agit toujours que d'auto-dérision. Pourquoi ? Parce que je regarde rarement directement les choses qui m'entourent, j'ai plutôt tendance à me regarder les regarder. Et c'est à partir de cela que je travaille. De ce double regard sur le monde. Ce travail, je le fais de deux manières, qui se rejoignent souvent : la photographie, bien sûr, par laquelle j'essaie de rendre ce que mon regard capte, et l'écriture. Les mots ! Les mots de Queneau... Que ce soit par des textes de chansons, des poèmes, de simples phrases lancées comme des bouteilles à la mer sur Internet par le biais de sites communautaires, ou tout
est
simplement des associations de mots qui sonnent et qui résonnent en moi, j'aime jouer avec les mots. Et ce depuis toujours. Ecrire est sans doute l'action qui m'est la plus naturelle au monde. Et, de fait, celle à laquelle je me raccroche le plus fermement.
tenir bon, qui trouve le moyen de la faire rire quand tout autour ne lui donne qu'envie de pleurer, de l'émerveiller quand tout autour ne lui paraît que laideur absolue. Je pense que c'est cela qui constitue ma manière de créer.
Si mon travail peut paraître parfois si opposé, c'est parce que ma créativité se distingue en deux parties : la petite fille, toujours très présente en moi, qui a une vision de la vie ; et la femme, que l'on pourrait dire désabusée, désenchantée, qui en a une toute autre. Et ces deux parties sont indissociables. Je ne peux pas imaginer évincer la petite fille, car c'est elle qui permet à la femme de
Est-ce Aurélia qui rêve qu'elle est Aurélia, ou Aurélia qui rêve qu'elle est Aurélia ? Au secours, je me moi !
Aurélia Ponte regarde et écoute la pluie tomber, le tonnerre gronder et les éclairs... éclairer. Commenter - J'aime
Aurélia Ponte cherche druide, chamane, gourou ou tout autre génie de la lampe, capable de l'aider à retrouver son sommeil paisible et surtout son réveil reposée, perdus à une date indéfinie mais se situant entre la fin des années 80 et le début des années 90. Reconnaissance éternelle. Commenter - J'aime
AurĂŠlia Ponte J'voudrais seulement dormir, m'ĂŠtendre sur l'asphalte et me laisser mourir. Enfin surtout dormir... Commenter - J'aime
Aurélia Ponte a fait un rêve étrange – et pénétrant, d'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime, et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend... Pardon, je m'évade. Commenter - J'aime
Aurélia Ponte se demande si c'est qu'il passe de plus en plus d'avions, ou si c'est juste qu'elle y fait plus attention. Et si c'est ça, se demande pourquoi. Se dit alors que c'est peut-être parce qu'elle regarde plus souvent le ciel qu'avant. Et si c'est ça, se demande pourquoi. Se dit aussi qu'elle se pose peut-être un peu trop de questions parfois. Et se demande pourquoi. Sur ce... Commenter - J'aime
Aurélia Ponte Mon kleenex qui êtes fiévreux, que mon nez soit asséché, que ma gorge soit apaisée, que ma guérison soit faite sur la terre comme au pieu. Au nom du Strepsil, du Calyptol, et du Saint Efferalgan. Atchoum. Commenter - J'aime
Aurélia Ponte se dit qu'elle devrait se motiver à se remettre au yoga. Ou peut-être retourner voir son acupunctrice ? Ou un homéopathe ? Ou un psy ? Ou un prêtre. Ou un chamane. Ou un marabout. Ou un dealer. C'est quoi le mieux pour se sentir mieux ? Commenter - J'aime
Aurélia Ponte Lundi 5 octobre. 3h04 du matin. Aurélia se tenait à sa fenêtre, une cigarette à la main et le regard perdu dans la nuit noire. Une fois encore, elle n'avait dormi que trois heures, et des cernes commençaient à se dessiner sous ses yeux fatigués. Elle se dit que cette fois, c'en était trop. Chancelante, elle sorti de sa chambre à pas de loup pour ne réveiller personne, rejoignit la cuisine dans la pénombre oppressante, ouvrit un tiroir, se saisit à tâtons du plus grand couteau qu'elle trouva et, tremblante, se coupa... une rondelle de citron pour agrémenter sa tisane pommecannelle. Commenter - J'aime
Aurélia Ponte Il était une pie, dans un monde hippie, qui se dit « Ma pie, tu n'es pas happy, et c'est de mal en pis. Cherche sur Mappy, multiplie Pi par Pi, enfile ton képi, et troupe le tippi de celui que l'on nomme Frédéric Appy, ça ne peut pas être pis que ce monde de pies ». Elle trouva Appy, mais n'en fut pas plus happy. Tant pis. Commenter - J'aime
AurĂŠlia Ponte a une flemme faramineuse qui fait fondre son flegme flamboyant dans un flou sans fond. Flute alors. Commenter - J'aime
Aurélia Ponte écoute du Erik Satie en priant l'Etoile du Berger, le Papa Noël, le Petit Jesus, Elvis Presley et Nikos Aliagas que sa migraine passe. Commenter - J'aime
Aurélia Ponte Le retour du jardinier... Je me dis que je devrais lui écrire une chanson, que j'intitulerais « Le tronçonneur des Lilas ». Commenter - J'aime
Aurélia Ponte Ô rage ! Ô désespoir ! Ô migraine ennemie ! N'ai-je donc tant vécu que pour souffrir ainsi ? Et ne suis-je blanchie dans mes douleurs passées que pour voir chaque jour grandir mes céphalées ? Commenter - J'aime
Aurélia Ponte Quelle heure est-il, madame Persil ? 15h et quart, madame En retard. Vous déconnez, madame Soulier ?! C'est votre faute, madame Marmotte ! … Et mirde. Commenter - J'aime
Aurélia Ponte réfléchit à son mémoire, mémorise ses réflexions, fait fléchir sa mémoire, mais moralise sa réflexion, rafle et chie ses mémoires, même au risque d'une re-flexion. Commenter - J'aime
ART PART A PART EN PART UNE PART TOUT PART AUTRE PART ANTRE A PART QUELQUE PART
ARTICULER PARTICULE ARTIFICE PARTICULIER PARTIEL PARTIAL MARTELER ECARTELER
VOUS VOULEZ QUOI ? L'ART, C'EST TRES SURFAIT. ET VOUS ? UN JAMBON-BEURRE. J'AI OUBLIE LE YOP.
QUERELLE QUENELLE QUENEAU
ARTA ARTE ARTI ARTO ARTU TA TE TI TO TU TA TE TI TO TU TA TE TI TO TU TA TE TI TO TU TA TE TI TO TU TA TE TI TO TU TA TE TI TO TU TA TE TI TO TU TA TE TI TO TU TA TE TI TO TU TA TE TI TO TU TA TE TI TO
TU UHU
HUU
UUUH
U U
H ART1 ART2 ART3 ART4 ART5 ART6 ART7 ART8 ART9
JE ARS TU ARS IL ART NOUS ARTONS VOUS ARTEZ ILS ARTENT
VOUS VOULEZ QUOI ? L'ART, C'EST TRES SUSPECT. ET VOUS ? LES GENS ME FONT PEUR. J'AI ENCORE OUBLIE LE YOP.
J'AI UN COUP DE B'ART. J'EN AI M'ART. RENTRER DANS LE L'ART. IL EST TROP T'ART.
GRAND-MERE FAIT PAS UN BON CAFE ? FALLAIT LE SAVOIR.
VOUS VOULEZ QUOI ?
VOUS VOULEZ QUOI ?
VOUS VOULEZ QUOI ? ET VOUS ?
Toute la nuit, j'ai cru entendre le chromosome en plus qui tournait en rond dans ma case en moins. Raymond Devos.