Dossiers Publics 1/2018

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CAHIER SPÉCIAL TRANSITION ÉNERGÉTIQUE

Dossiers Publics

1/2018 – Mars 2018

LE MAGAZINE DE TOUS LES ENJEUX PUBLICS

Jacqueline de Quattro TOUTES LES ÉNERGIES VERTES NOUS INTÉRESSENT

Roberto Schmid LE VALAIS, MOTEUR DE LA FORCE HYDRAULIQUE

Luc Barthassat

Dominique de Buman LA SUISSE EN QUESTION

Créer l’habitude de collaborer sur des projets transversaux



PAR PASCAL CLAIVAZ

/ Edito

Dossiers Publics IMPRESSUM 1/2018 – MARS 2018 RÉDACTION, ADMINISTRATION: Quorum Media SA Rue des Bains 35 – CP 5615 1211 Genève 11 Tél. 022 809 94 60 Fax 022 781 14 14 EDITEUR: Roland Ray RÉDACTEUR EN CHEF: Pascal Claivaz p.claivaz@quorum-sa.ch COORDINATEUR D’ÉDITION: Laurent Overney ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO: Pascal Claivaz, Lionel Marquis, Sandy Métrailler, Pamela Chiuppi, André Versan et Jean-Claude Genoux-Prachex. PRODUCTION: Maryse Avidor PUBLICITÉ: Media Live SA Missionstrasse 82 4055 Bâle Tél. 061 561 52 80 Fax 061 601 11 31 Contact: Lila Maalem Directrice commerciale E-mail: ap@medialive.ch Conseillère commerciale­: Maryam Maalem GRAPHISME - MISE EN PAGE: Bullat Laurence, Quorum Media SA, Genève Photos: © DR sauf mention contraire La reproduction, même partielle, des articles, photos et illustrations parus dans Dossiers Publics n’est autorisée qu’avec l’accord formel de l’éditeur. L’éditeur n’assume aucune responsabilité pour les textes et les illustrations qui ne sont pas issus de la Rédaction du magazine.

ISSN: 2504-2246 PRIX AU NUMÉRO: CHF 5.– Sponsoring abonnements: prix sur demande © 2018, Quorum Media SA

LE POTENTIEL ÉNERGÉTIQUE DU BÂTI

I

l existe une relation entre les économies d’énergie, les énergies renouvelables et la construction d’immeubles. Lorsque l’on construit 48’000 nouveaux appartements à Genève et encore bien davantage dans le canton de Vaud, ce sera tout ça d’émissions de CO2 en moins. Car ces nouveaux logements permettront aux gens d’habiter à proximité de leur lieu de travail. Ils n’auront donc plus besoin de former de longues colonnes de voitures pour s’y rendre. Les bâtiments contemporains sont non seulement autonomes énergétiquement. Ils sont, en plus, capables de produire de l’énergie supplémentaire, qui sera injectée dans le réseau électrique. Quant aux bâtiments anciens, ils présentent aussi d’intéressantes potentialités. Ils peuvent notamment stimuler l’économie par des investissements sur leur isolation thermique et dans des chauffages moins gourmands en énergie. Le président de Bordeaux Métropole, Alain Juppé, était l’invité de marque des récentes Assises de la Transition énergétique à Genève. En tant qu’élu, il montre l’exemple. Il a fait cartographier 350’000 appartements et lancé un grand plan de rénovations et d’isolations des bâtiments tout en préfinançant ce plan. Près de la moitié du gaspillage énergétique vient du bâti, qui est mal isolé, trop et mal chauffé. Le bâti offre en revanche du potentiel, du point de vue de la transition énergétique. La matière première ne manque pas. On peut par exemple utiliser l’eau du lac Léman pour le chauffage, comme pour la climatisation. Il y a la biomasse, la géothermie profonde, superficielle et la récupération de chaleur. On peut se servir de son toit ou de ses façades pour produire de l’électricité. L’exemple le plus intéressant est celui de l’immeuble collectif ABB de Brütten près de Winterthur, totalement autonome pour son électricité et son chauffage. Suite aux Assises de la Transition énergétique qui viennent de se dérouler à Genève, ce numéro de Dossiers Publics ambitionne de vous informer au mieux sur les technologies qui ont le vent en poupe.

COUVERTURE: © DR

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Sommaire

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Ingénierie Ecoquartier en structure bois

Les TPG font appel à la méthode BIM

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Solutions Du solaire thermique massif

Planification MMT: outil informatique au service de la mobilité

Interviews Antonio Hodgers De nouveaux quartiers vont sortir de terre à Genève

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Anton Affentranger Forte croissance de la construction sur le Léman

Dominique de Buman La Suisse en question

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Instantannés Suisse - Cantons Villes Nominations Vision L’Union des communes vaudoises: un partenariat séculaire Distinction Le prestigieux Watt d’Or 2018 de l’OFEN Groupe E optimise la puissance solaire Un immeuble 100% autonome en énergie

En cours

Le Silo Bleu, résidence pour 276 étudiants

18 27 29 30

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Edito

L’Ecole hôtelière de Lausanne se magnifie OASSIS construit 550 logements à Crissier Des installations olympiques à Malley

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Salons

105 Energissima 106 Swiss IT 107 Powertage 109 Véhicules 110 Equipements

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Equipements pour la recherche de fuites et le diagnostic de réseau d’eau

Primayer Switzerland inoxsa T +41 78 820 14 33 E info@inoxsa.ch www.primayer.com

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PAR PASCAL CLAIVAZ

Pour 2018, le Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO) révise, à la hausse, ses prévisions de croissance du PIB suisse: 2,3% au lieu de 2%. Rappelons que la croissance du PIB n’a été que de 1% en 2017. Ce nouvel élan est insufflé par la reprise de l’économie mondiale. La nouvelle loi sur les fonds de compensation est entrée en vigueur en janvier passé, ainsi qu’un nouveau modèle de calcul pour le degré d’invalidité des personnes travaillant à temps partiel. Ce modèle retardera encore plus le processus de désendettement de cette assurance, qui est déjà très lente. Quant au taux minimal de la LPP, il restera inchangé à 1%. En 2017, la Suisse a gagné deux rangs dans l’indice de perception de la corruption de l’ONG Transparency International. Elle passe de la cinquième à la troisième place. La Nouvelle-Zélande vient à nouveau en tête de ce classement, talonnée par le Danemark. La Suisse grimpe sur le podium, ex-aequo avec la Finlande et la Norvège.

SUISSE

LA SUISSE A NETTEMENT ACCRU SES EXPORTATIONS VERS LA CHINE EN 2017 Après une stagnation l’année précédente, les ventes de montres ont notamment affiché une reprise significative. L’an dernier, l’économie suisse a exporté des marchandises d’une valeur totale de 16,7 milliards de francs vers la Chine et Hong Kong. Cela représente une augmentation de 13,8% par rapport à l’année précédente, communique le réseau Swiss Center China. Les ventes de montres ont notamment affiché une reprise significative, avec une progression de 14%. Dans la pharma et la chimie ainsi que pour les machines, elle a été de 13%.

LES CHIFFRES CACHÉS DE L’INFLATION ET DES CONSOMMATEURS QUI ONT LE SENTIMENT D’ÊTRE FLOUÉS. L’inflation est-elle fiable? C’est la question qui hante les banquiers centraux. En Suisse elle est même restée nulle en 2017. Et malgré le retour de la croissance et le recul du chômage, les indices des prix à la consommation ne remontent que faiblement. Le lien historique entre emploi et inflation semble avoir disparu. Mais probablement que les chiffres du chômage ne reflètent plus la réalité du marché du travail.

L’Union patronale suisse veut une réforme par étapes de l’AVS et de la LPP Une augmentation progressive de l’âge de la retraite au-delà de 65 ans dès le milieu des années 2020 semble inévitable. «La priorité va à la stabilisation financière de l’AVS et à l’atténuation de la répartition injuste entre les jeunes et les aînés dans la prévoyance professionnelle (LPP)», déclare Valentin Vogt, président de l’Union patronale suisse (UPS).

/ Instantanés

Entre Berne et Bruxelles, c’est le désenchantement. «J’ai parlé huit fois avec des présidents de la Confédération, qui m’ont toujours promis de faire avancer la question institutionnelle, mais sans résultat concret” explique le président de la Commission européenne JeanClaude Juncker. Les green bond, ou obligations vertes, ne s’adressent pas qu’aux multinationales et aux investisseurs. Ils peuvent être un outil très pertinent pour les grandes PME suisses. Le marché mondial des green bonds devrait atteindre les 200 milliards de dollars cette année, soit une croissance de 30% par rapport à 2017. L’Europe et la Suisse n’ont jamais consommé autant de gaz russe, malgré la volonté affichée depuis des années de réduire sa dépendance à cette source d’approvisionnement. La tendance ne semble pas près de s’inverser. En effet le géant russe Gazprom a annoncé qu’il avait réalisé en 2017 des livraisons de gaz record de 194 milliards de m3. C’est une augmentation de 8% par rapport au dernier record, atteint en 2016.

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Info

IDHEAP: «De plus en plus de gens vont du privé vers le public pour trouver du sens» Depuis 1981, l’Institut de Hautes Études en Administration Publique (IDHEAP) prépare aux fonctions les plus élevées dans les administrations publiques suisses. Pour ce faire, l’institut universitaire propose de nombreuses formations continues qui permettent de répondre aux défis des administrations, en couvrant toutes leurs facettes.

Y

ves Emery, Professeur ordinaire et Responsable de l’unité Management public et gestion des ressources humaines précise d’entrée: «ici, tous les professeurs ont un profil certes universitaire, mais orienté vers la pratique. Ils sont incités à sortir des bouquins». Il en découle un style pédagogique d’autant plus efficace dans le cadre de la formation continue. Equivalant du MBA pour le privé, le MPA (Master en administration publique) est le diplôme phare de l’institut, précise Yves Emery: «la formation s’adresse à celles et ceux qui occupent ou vont occuper des postes de cadres dans les administrations publiques. Ils ont des profils universitaires, d’horizons très variés, mais n’ont pas été formés aux affaires publiques. Il y a un programme commun de base, puis des cours à choix. Le but est de couvrir un spectre très large, allant de l’économie publique au fédéralisme et la gouvernance. Le cursus se termine par un travail de mémoire».

Un programme évolutif

Yves Emery

Le développement technologique a également un impact sur la manière d’aborder les problématiques actuelles. Alors que l’on parle beaucoup de digitalisation pour les entreprises, la fonction publique est également concernée. Ce qui a évidemment des répercussions à l’IDHEAP: «Nous avons intégré un nouveau CAS – intitulé Digital Government, cours donné par le prof. T. Mettler nouvellement engagé – qui permet de comprendre et de gérer le processus de transformation digitale». Une flexibilité et une réactivité qui ne sont pas limitées aux programmes pédagogiques, mais qui servent aussi aux étudiants, comme l’explique le Professeur Emery: «Nous nous devons d’être souples, car tous les participants au MPA travaillent pendant leur formation. Si 80% de nos élèves sont promus à l’issue du MPA, il arrive que certains le soient pendant ou juste après. Nous adaptons donc le programme et le rythme en fonction des besoins».

De nouveaux défis

Des valeurs fortes

Une approche globale donc, pour répondre aux challenges qui attendent les administrations publiques. Et ceux-ci sont nombreux. Avec des professeurs qui sont quasiment quotidiennement au contact des entités publiques – comme chercheurs et consultants – l’IDHEAP a une vision précise des réalités actuelles, selon Yves Emery: «on peut dire que la plus grande difficulté pour les administrations est d’être proactives et d’anticiper les problèmes. Et elles doivent apporter des réponses efficaces. Ce qui est difficile puisque les défis auxquels elles sont confrontées sont de plus en plus complexes et transversaux. Les structures publiques fonctionnent en département spécialisés, mais les problématiques touchent plusieurs aspects. Si l’on prend l’exemple de la sécurité, la réponse peut venir de la police, mais aussi de l’éducation, du social, de l’aménagement urbain. A cet égard, le rattachement de l’IDHEAP à l’UNIL est un plus: cela intensifie le dialogue avec d’autres domaines et nous aide à appréhender cette transversalité».

Si la plupart des participants aux formations continues de l’IDHEAP travaillent déjà dans des administrations publiques, certains inscrits viennent aussi du privé. Une démarche qu’Yves Emery peut aisément comprendre: «Ce que nous mettons en avant c’est la passion des affaires publiques et cela fait la différence au niveau des valeurs véhiculées: l’idée de collectivité et l’envie de résoudre des problèmes dans et pour la société. On parle vraiment d’intérêt général et non de profit particulier. D’ailleurs, nous avons des inscrits qui viennent du privé et qui veulent changer, non pas parce que leur poste et leur salaire n’étaient pas attractifs, mais bien pour trouver du sens dans leur travail; et ils pensent davantage trouver ce sens dans le public». Et ils ont frappé à la bonne porte, puisqu’entre les 15 programmes de formation continue de l’IDHEAP, le choix est vaste. ■

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contributeur: Louis Vincent (IDHEAP) – Université de Lausanne

www.unil.ch/idheap Tél. 021 692 68 00


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JURA – Le taux de chômage est resté stable en janvier. Au 31 janvier, le Service de l’économie et de l’emploi (SEE) a recensé 2’428 personnes inscrites auprès de l’Office régional de placement (ORP-Jura). Celles-ci se répartissent en 1’694 chômeurs et 734 demandeurs d’emploi non chômeurs. Par rapport au mois précédent, le Jura compte quatre chômeurs de moins. Le taux de chômage est resté inchangé à 4.6%. VALAIS – Le taux de chômage a progressé à 4.7% (+0.2 points). A fin janvier, 8162 chômeurs étaient inscrits auprès des Offices régionaux de placement valaisans, soit 327 de plus qu’à la fin décembre. Cette hausse suit la tendance des données au niveau fédéral (+0.1 point). Le pic de chômage a été atteint à la fin janvier. GENÈVE – Haro sur la Fondation PrailleAcacias-Vernets (PAV) La construction marche fort à Genève mais le cœur des grands projets cantonaux, le PAV (Praille-AcaciasVernets) ne pouvait pas passer comme une lettre à la poste. Le chef du Département de l’aménagement et du logement, le conseiller d’Etat Antonio Hodgers, se voit refuser la Fondation PAV par le parlement. Antonio Hodgers répond, dans la Tribune de Genève, que l’Etat et ses services peuvent très bien agir seuls, sans Fondation PAV. Le problème, c’est que l’Etat est lent.

CANTONS

/ Instantanés

GENEVE – Un millier de sans-papiers régularisés Lancée en octobre 2015 dans le canton de Genève, l’opération Papyrus a permis de régulariser 1093 personnes. Au terme de l’opération Papyrus, à la fin du mois de décembre, ce nombre devrait atteindre 2000, a indiqué le conseiller d’Etat genevois Pierre Maudet, cheville ouvrière du projet. Selon les estimations du Secrétariat d’Etat fédéral aux migrations (SEM), Genève compterait environ 13’000 clandestins. Pour bénéficier d’une régularisation de son statut grâce à Papyrus, une famille avec enfants doit prouver un séjour d’au moins 5 ans à Genève, sans interruption. Pour les personnes sans enfant, cette durée passe à 10 ans et être financièrement indépendant.

VAUD – Première Journée cantonale sur l’éducation numérique

La première Journée cantonale sur l’éducation numérique s’est tenue ce samedi 2 décembre 2017 à Yverdon-les-Bains. Réunissant plus de 300 praticiens et animée par près de 60 enseignants, cette journée a permis de dresser un premier état des lieux et d’échanger sur les bonnes pratiques en cours dans les établissements. Elle s’inscrit dans le cadre des orientations prévues dans le programme de législature 2017-2022 visant à développer l’éducation numérique et la culture générale de la numérisation dans l’ensemble du système de formation.

JURA – Un ruisseau de contournement sera aménagé pour aider les faibles aprons à remonter le Doubs Les aprons, poissons trop faibles pour remonter le Doubs et franchir la chute d’eau au lieu-dit «Prés sur l’Ecluse» à Saint-Ursanne, disposeront d’un ruisseau de contournement tout doux afin d’y parvenir. La société anonyme productrice d’électricité Moulin-Grillon SA vient de se voir délivrer un permis de construire pour l’aménagement de ce lieu de transit. Un sentier pédestre y sera intégré. FRIBOURG: Les économies rapportent aux communes. Les mesures structurelles de l’Etat de Fribourg ont eu des incidences positives pour les communes du canton. Celles-ci ont bénéficié d’un boni total de plus de 20 millions de francs entre 2014 et 2016. Aucune nouvelle mesure compensatoire en faveur des communes ne s’avère désormais nécessaire.

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SION – Le conseil municipal sédunois a choisi les bénéficiaires de ses distinctions annuelles. Le Prix d’encouragement de la jeunesse 2017 a été attribué à l’association Sion Ride, créée un an auparavant et très engagée dans les events et la formation des jeunes. Les Farfadets qui organisent des spectacles pour enfants ont reçu le Prix coup de cœur. FRIBOURG – Dans le quartier de la Grand-Fontaine, les nuisances liées à la prostitution persistent à cela s’y ajoutent les voitures et la drogue. Cette ambiance fait fuir certains habitants. En tout cas, cette tradition vivante ne figurera jamais au patrimoine culturel immatériel de la ville de Fribourg. Nombre de riverains de la Grand-Fontaine s’en passeraient volontiers. GENÈVE – Dans les marchés publics genevois, l’engagement social sera valorisé. Lors des adjudications, la lutte contre la soustraitance abusive sera renforcée. Le Conseil d’Etat a adopté des modifications au règlement sur la passation des marchés publics visant d’une part à permettre aux autorités adjudicatrices de recourir à des critères sociaux, et d’autre part à renforcer la lutte contre la soustraitance abusive et le dumping salarial sur les marchés publics. Les entreprises œuvrant en faveur de l’emploi pourront voir leur engagement social valorisé dans le cadre de l’adjudication des marchés publics non soumis aux traités internationaux.

VILLES

/ Instantanés

BIENNE – Le site internet sera complètement remanié La Ville de Bienne a fait un sondage pour mieux connaître les requêtes et les besoins des internautes. A l’occasion de ce sondage, les intéressés peuvent également s’annoncer pour faire partie des utilisatrices et des utilisateurs test et participer ainsi activement au développement du nouveau site. www.biel-bienne.ch

GENÈVE – L’espace high-tech de formation en chirurgie, installé aux HUG, a coûté 21 millions Ouvert en septembre dernier, ce centre 5 étoiles qui dispose de matériel dernier cri sur 2000 m 2, n’a que peu d’équivalents en Europe. Des médecins locaux comme étrangers se forment dans cet espace de la Fondation suisse pour l’innovation et la formation en chirurgie (SFITS).

LAUSANNE – Pionnière de la politique du handicap La Ville présente un plan d’accessibilité universelle qui pourrait faire d’elle un exemple. Il doit offrir aux personnes handicapées la même qualité de prestation qu’à n’importe quel citoyen. Le programme n’entend pas seulement permettre l’accès des bâtiments aux chaises roulantes. Il s’agit surtout de repenser les espaces et les services publics en tenant compte des différentes incapacités (motrices, sensorielles et psychiques). La prise en compte du public handicapé deviendra systématique à tous les niveaux de l’administration.

NEUCHATEL – Le bâtiment de la rue Breguet 2, qui a vu naître la montre électronique à quartz en 1968, est entrée au "patrimoine mondial" des ingénieurs. C’est entre 1962 et 1967 que le Centre électronique horloger (CEH) a travaillé dans le plus grand secret à la miniaturisation des chronomètres de marine à quartz, dans le but de créer une montre-bracelet. MONTREUX – Collaboration entre le Montreux Jazz Festival et Images Vevey. L’affiche de la 52e édition sera confiée à l’artiste contemporain Christian Marclay. La programmation sera dévoilée le 17 avril prochain. Le procédé du cyanotype, utilisé pour la première fois sur une affiche du Festival, dépeint en un bleu magnétique la musique et ses modes d’écoute. LA CHAUX-DEFONDS – Une cavité de 12 mètres de profondeur a été découverte au centre-ville. Elle est située tout près de la bibliothèque de la Ville. C’est un karst, qui résulte de l’érosion de roches calcaires. Selon les autorités, rien d’exceptionnel, car plusieurs dizaines de cavités semblables seraient répertoriées dans la métropole horlogère.

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– Hervé Montfort –. Nouveau directeur de l’office cantonal de la statistique Genève Dans la perspective du départ à la retraite, fin novembre prochain, de Roland Rietschin, actuel directeur de l’office cantonal de la statistique (OCSTAT), le département présidentiel a désigné Hervé Montfort pour lui succéder. Agé de 57 ans, Montfort a accompli l’essentiel de sa carrière à l’OCSTAT, tout d’abord en qualité de statisticien, puis de responsable des études statistiques. Depuis 2011, il assume la fonction de chef du service production et études statistiques, ainsi que la suppléance du directeur. Titulaire d’un master en sciences économiques et sociales, mention sociologie, d’un diplôme post-master en calcul numérique ainsi que d’un CAS en management, Montfort a également été membre du conseil d’éthique de la statistique publique de la Suisse de 2003 à 2014.

– Fabian Greub –. Nouveau secrétaire général de l’Université de Neuchâtel L’Université de Neuchâtel a nommé son nouveau secrétaire général. Il connaît bien la maison puisqu’il s’agit de l’ancien porte-parole et responsable des affaires publiques, nommé en 2015. Fabian Greub est titulaire d’une licence ès lettres de l’Université de Neuchâtel, qu’il a complétée par des formations postgrades en management de l’action publique, en conduite de personnel et en gestion des affaires publiques. Avant de rejoindre l’UniNE, il a été successivement journaliste, puis secrétaire général rattaché à la Chancellerie du canton de Berne.

– Hélène Joye-Cagnard –. Cheffe de la section de l’encouragement des activités culturelles, canton du Valais Le Conseil d’Etat valaisan a nommé Hélène Joye-Cagnard cheffe de la section de l’encouragement des activités culturelles du Service de la culture. Elle a pris ses nouvelles fonctions au début de l’année 2018. Hélène Joye-Cagnard dirige depuis 2007 les Journées photographiques de Bienne. Elle succède à Axel Roduit qui après cinq ans d’activités au sein du Service a souhaité donner une nouvelle orientation à sa carrière.

/ Nominations

– Michel Rochat –. Nouveau président de l’Office des vins vaudois Le Conseil d’État, sur proposition du chef du Département de l’économie, de l’innovation et du sport (DEIS), a désigné Michel Rochat en qualité de nouveau président du comité de direction de l’Office des vins vaudois. L’actuel directeur de l’École Hôtelière de Lausanne (EHL) succédera à Pierre Keller le 1er janvier 2019. Il participera déjà aux séances du comité dès le 1er juillet 2018. Michel Rochat est une personnalité unanimement reconnue non seulement dans le canton de Vaud, en Suisse romande, mais aussi en Suisse alémanique et à l’étranger. Actuel CEO du groupe de l’École Hôtelière de Lausanne (EHL), Michel Rochat bénéficie d’un réseau impressionnant dans notre pays et à l’étranger. À la tête de l’EHL et de dix écoles certifiées EHL dans le monde, il peut s’appuyer, par ailleurs, sur près de 72 «stamms» d’anciens étudiants répartis sur tous les continents. Il est, entre autre, membre du conseil consultatif de «Tourisme Suisse», membre de la Confrérie du Guillon ou encore membre du jury de Suisse Tourisme «Hôtel le plus accueillant de Suisse».

– Stéphane Noël –. Chef du Service de l’enseignement spécialisé et des mesures d’aide, canton de Fribourg A la suite du départ annoncé au 30 avril 2018 de Herbert Wicht, le Conseil d’Etat a décidé, sur proposition de la Direction de l’instruction publique, de la culture et du sport (DICS), l’engagement de Stéphane Noël pour lui succéder. Stéphane Noël est né en 1970. Il a obtenu en 1998 le diplôme d’enseignant spécialisé à l’Institut de pédagogie curative de l’Université de Fribourg. Il travaille alors auprès d’une fondation lausannoise avec des enfants atteints d’autisme ou de psychose déficitaire, puis à Fribourg auprès du HomeEcole romand de la fondation Les Buissonnets. Après une formation complémentaire en cours d’emploi auprès de la HEP de Locarno, il est simultanément personne-ressource pour l’intégration des MITIC dans les écoles spécialisées. En 2013, il devient responsable pédagogique au Centre scolaire de Villars-Vert. Depuis 2015, il est directeur du Centre éducatif et pédagogique (CEP) à Estavayer-le-Lac. En parallèle à cet emploi, il obtient en 2016 un DAS en management des institutions sociales de l’Université de Genève. M. Noël a participé, en tant que représentant du Groupement fribourgeois des maîtres de l’enseignement spécialisé, aux travaux qui ont abouti au Concept cantonal de pédagogie spécialisée et à la loi de 2017 sur la pédagogie spécialisée. DOSSIERS PUBLICS 1/2018

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/ Vision

L’Union des communes vaudoises: un partenariat séculaire L’Union des communes vaudoises (UCV), ne manque pas de travail. Cette association, créée en 1909 pour défendre l’autonomie communale, compte aujourd’hui 278 communes. Sa présidente, Claudine Wyssa, également syndic PLR de Bussigny nous parle des relations et de la répartition des responsabilités entre le canton et les communes.

F

ormée en association, l’UCV regroupe 278 des 309 communes vaudoises. Elle développe son action autour de six tâches principales: la péréquation financière, la facture sociale, la RIE III (réforme de l’imposition des entreprises), la fiscalité, la police, les soins à domicile. Il y aurait également une septième tâche. Elle concerne le financement des équipements scolaires, actuellement largement à la charge des communes.

Une solidarité financière entre les communes L’essentiel des discussions tournent autour de la répartition des tâches entre le canton et les communes. Un des exemples est le changement intervenu au début des années 2000, faisant passer la contribution des communes d’un tiers à la moitié des charges sociales (actuellement 1.6 milliard de francs), ce qui a pesé lourd dans les finances communales. Les négociations entreprises avec le

Claudine Wyssa Présidente de l’Union des communes vaudoises (UCV) DOSSIERS PUBLICS 1/2018

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Vision

canton ont ainsi permis d’améliorer cette répartition depuis 2016, l’Etat se chargeant des deux-tiers de l’augmentation annuelle des charges sociales. L’ambition de l’UCV maintenant, c’est de retrouver une répartition plus équitable, étant donné que les finances cantonales sont dans un excellent état. Il faut savoir que l’ensemble des communes vaudoises sont solidaires entre elles, les grandes villes comme les petites communes de campagne. Il est bon de rappeler que l’association avait été au départ fondée par des villes, avec Lausanne à leur tête. A cette époque, l’UCV servait déjà à défendre les prérogatives communales face à l’Etat. La péréquation étant un bon moyen de souder ses membres, grands et petits. Dans le canton de Vaud, la péréquation intervient uniquement entre les communes. L’Etat n’y verse pas un franc. Ainsi la péréquation entre communes riches et moins riches est très importante, vitale même pour certaines, qui ne survivraient pas sans elle. Mais personne ne la remet en question.

Morges. des demandes du quotidien, comme un trottoir, un lampadaire, une place de crèche. «Les communes sont donc les mieux placées pour connaître les besoins de leurs citoyens et s’occuper des questions de police, de services sociaux, d’écoles, de soins à domicile et d’assistance sociale».

Une indépendance assurée par ses membres

La LAT, un sujet épineux pour les communes

Autre trait de la volonté d’indépendance de l’UCV: c’est une association qui se finance uniquement par les cotisations des communes membres. Il ne faut pas non plus paraître trop riche, au risque de voir l’Etat se décharger de coûts supplémentaires sur ses communes. La cinquantaine de députés sur les 150 du Grand Conseil qui sont des syndics ou conseillers municipaux représentent un levier important.

La loi sur l’aménagement du territoire (LAT) est un sujet délicat pour nombre de syndics et de conseillers municipaux. Des terrains qui, il y a quelques années encore, devaient se vendre 200 francs le mètre carré et davantage parce qu’ils étaient constructibles sont revenus au prix du mètre carré agricole, en raison du dézonage. Il va falloir l’expliquer, difficile tâche qui incombe aux communes.

La RIE III, un moment crucial pour l’UCV

Une association bienveillante et formatrice

Actuellement, la RIE III représente un moment crucial. Les communes ont demandé à l’Etat de compenser les pertes fiscales de sa mise en œuvre anticipée. Elles les chiffrent à 50 millions de francs. En 2017 l’UCV a remporté une victoire d’étape, avec la participation financière accrue de l’Etat pour l’accueil de jour.

Parmi les nombreux services offert à ses membres, L’UCV dispense des cours sur les lois, les finances et la gestion communale. Ils sont très appréciés et très suivis, à l’image des cours d’administration financière qui sont les plus demandés. Ils concernent notamment le budget communal et le plafond d’endettement qui est limité à 1,5 fois le budget annuel d’une commune. Mais attention, les emprunts sont alloués exclusivement aux investissements.

Coopération policière La majorité des communes fonctionnent avec une police intercommunale, qui leur donne satisfaction. Ses pouvoirs sont étendus. La police cantonale n’intervient que dans les affaires de type pénal. Cependant, certaines communes ont préféré ne pas supporter la charge policière et déléguer cette responsabilité à l’Etat et à la Police cantonale. Une discussion sur la répartition financière du coût policier est à l’ordre du jour.

Des communes à l’écoute des concitoyens Tout comme il y a cent ans, les responsables des communes et des villes estiment qu’ils sont les mieux placés pour répondre aux besoins de leurs concitoyens contribuables. «Quand je vais au magasin, je salue chaque fois deux ou trois personnes», assure Claudine Wyssa. Elle répond à

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L’association avait été au départ fondée par des villes, avec Lausanne à leur tête.

Selon les communes, les demandes d’emprunt peuvent être importantes, suivant qu’il s’agisse de routes, d’écoles, d’espaces sportifs, de crèches ou de stations d’épuration. Dans le canton de Vaud, les salaires des professeurs et des instituteurs sont pris en charge intégralement par l’Etat. Donc si une commune ne maîtrise pas ses charges de fonctionnement, elle ne peut pas emprunter. Elle doit soit augmenter ses taxes et ses impôts ou supprimer des prestations. Ou encore, se décharger sur le canton, d’où le bras de fer permanent entre le comité de l’UCV et le Conseil d’Etat, les deux partenaires étant très motivés dans l’accomplissement de leurs missions respectives. I



Distinction

Le prestigieux Watt d’Or 2018 de l’OFEN Encadré par les sept collaborateurs de Benoît Revaz, son directeur, l’Office fédéral de l’énergie (OFEN) a, le 11 janvier dernier, décerné pour la 11e fois son Watt d’Or, le Prix suisse de l’énergie.

A

gies renouvelables. Il a également mis l’accent sur la nécessité pour le pays que la sécurité de l’approvisionnement soit assuré et que cette sécurité permette de disposer de l’énergie au bon moment et à un prix abordable pour le client.

u 5e étage du Kursaal de Berne, un bâtiment massif restauré ces dix dernières années, et donnant sur la rive occidentale de l’Aar et la vieille ville de Berne, étaient réunis pour cet événement, 623 personnalités représentatives du tissu technologique et industriel de notre pays. Parmi les invités, plusieurs personnalités genevoises: Pierre Maudet, chef du Département de la sécurité et de l’économie et son collègue au Conseil d’Etat, Luc Barthassat, respectivement en charge du DETA (Département de l’environnement, des transports et de l’agriculture). Les accompagnait une forte délégation (13 personnes) des Services industriels de Genève. Quinze nations étaient représentées par leurs ambassadeurs respectifs.

VERS LE FUTUR Benoît Revaz, le patron de l’OFEN, dans son discours d’introduction a souhaité à tous les présents une année 2018 «énergique et innovative». Il a rappelé que la loi sur la transition énergétique était entrée en vigueur le 1er janvier de cette année et que l’OFEN a travaillé à sa mise en œuvre et consolidation afin de préparer le pays à se détacher de l’énergie nucléaire et à se rapprocher des éner-

Les récompenses

Le Watt d’Or 2018 est celui de la loi sur la Transition énergétique, entrée en vigueur le 1er janvier de cette année.

Des entreprises et des Hautes écoles suisse innovantes concrétisent depuis longtemps déjà l’avenir énergétique helvétique. Afin de récompenser leurs prestations exemplaires, l’OFEN a créé en 2006 le Watt d’Or, label de l’excellence énergétique dont l’objectif premier est d’inciter les milieux économiques et politiques, mais aussi le grand public, à découvrir les atouts de technologies énergétiques prometteuses. Purement honorifique, le Watt d’Or n’est pas doté. A fin juillet 2017, pas moins de 71 dossiers avaient été déposés pour ce prix. Ces projets ont été ensuite évalués par un comité d’experts qui en a retenu 30 pour le tour final. Présidé par Pascale Bruderer, du Parti Socialiste, le jury a ensuite désigné les quatre vainqueurs dans quatre catégories, ainsi qu’un prix spécial Watt d’Or «Efficacité énergétique». I

Remise du Prix Energie Éfficiente. On reconnaît les conseillers d’Etat Genevois Pierre Maudet (3 en partant de la droite) et Luc Barthassat (à droite). e

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PAR LIONEL MARQUIS

1ère catégorie: Technologies énergétiques Une nouvelle norme pour l’éclairage public permet désormais de réduire la luminosité en fonction des flux de circulation. Le système innovant de commande de l’éclairage développé par EKZ (les services d’électricité de Zurich) et Schréder Swiss SA, réinvente la «lumière intelligente». Grâce à un système de capteurs intelligents, les lampadaires s’adaptent facilement et en douceur au volume du trafic, dans l’intérêt des riverains, de la faune nocturne et de l’efficacité énergétique. La diminution de la consommation d’énergie pour l’éclairage routier peut ainsi aller jusqu’à 70%. Thomas Blum Schréder Swiss SA et Jörg Haller par EKZ.

/ Distinction

2e catégorie: Energies renouvelables Le biogaz issu des déchets est précieux. Jusqu’à présent, séparer le CO2 du biogaz brut était une opération particulièrement difficile. La nouvelle technologie de méthanisation directe développée par l’Institut Paul Scherrer PSI et testée avec succès dans le cadre d’un projet-pilote en collaboration avec Energie 360o, rend cette séparation superflue et peut augmenter le rendement du bio-méthane de 60% au maximum.

3e catégorie: Mobilité économe en énergie

quatre meilleurs Les

4e catégorie: Bâtiments et espace Le projet de construction et de transformation d’un lotissement en îlot des années 1930 à Zurich est complété par un immeuble de 1904, dont la cour intérieure est en cours de rénovation. Ce chantier doit relever les défis urbanistiques de notre époque: compactage, efficacité énergétique, protetion contre le bruit et optimisation de l’exploitation. L’équipe chargée de la planification de ce projetpilote au sein de Dietrich Schwarz Architekten AG, soutenue par EK Energiekonzepte AG, mise donc sur des solutions innovantes. Des panneaux en bois préfabriqués recouverts d’un aérogel au pouvoir ultra-isolant permettent de disposer de façades extérieures très minces et d’optimiser ainsi la surface utile. En outre, le vitrage est constitué de verre isolant sous vide, une première en Suisse.

Prix spécial «Efficacité énergétique» Environ 40% de la consommation d’énergie globale de la Suisse est due au chauffage. Dans la plupart des cas, les chauffages sont mal ajustés et consomment de l’énergie inutilement. Le programme éco21 mené par les Services industriels de Genève, chasse le gaspillage d’énergie dûe aux chaufferies mal réglées. Eco21, en partenariat avec l’association energo, a mis en place des contrats d’optimisation énergétique pour que les propriétaires et les régies bénéficient d’un réglage optimal de leurs chaufferies. Un service unique en Suisse qui ne nécessite aucun investissement. Depuis 2014, ce programme permet non seulement des économies d’énergie (20 GWh), mais aussi une diminution des émissions de CO2 (4’300 tonnes).

Une recharge «Flash» et le bus poursuit sa route. Grâce à une nouvelle technologie de charge, la plus rapide au monde, les batteries haute performance des nouveaux bus électriques TOSA (Trolleybus Optimization System Alimentation) peuvent être chargées aux arrêts en 20 secondes. Une innovation avant-gardiste «made in –Switzerland». La technologie TOSA a été développée par ABB Suisse SA en collaboration avec Carrosserie HESS SA. Les partenaires du projet sont le Transports publics genevois (TPG), les Services industriels de Genève (SIG) et l’Office de promotion des industries et des technologies (OPI). Le projet est soutenu par le canton de Genève. Ainsi, le bus électrique de 18 mètres de long peut accueillir plus de 130 passagers, car tous les composants de l’entraînement électrique sont installés sur le toit. Sur une distance de 600’000 kilomètres, le système TOSA permet d’économiser jusqu’à 1’000 tonnes de CO2 par an et 30% des coûts par rapport aux bus diesel. Depuis décembre 2017, les bus TOSA circulent sur la ligne 23 des TPG, mais pas de manière commerciale.

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En cours

Le Silo Bleu, résidence pour 276 étudiants Détruit l’an passé, l’ancien «Silo Bleu», qui surplombait les rails près de la gare de Renens, sera reconstruit pour héberger des étudiants d’ici à l’automne 2018.

L

es 15 étages du nouveau bâtiment abriteront 276 studios destinés à accueillir jusqu’à 276 étudiants dans un environnement confortable et fonctionnel. Le rez-de-chaussée donnera sur une place nouvellement aménagée le long de l’avenue du Silo. Il sera animé par une surface commerciale et administrative. La construction sera très performante sur le plan énergétique, puisque les quatre façades du bâtiment seront équipées de 1335 m2 de panneaux photovoltaïques. La construction répondra notamment aux exigences du standard Minergie-P.

Chacun chez soi Les futurs résidents du Silo pourront vivre dans l’un des 276 studios d’environ 21 m2, avec kitchenette et salle de bain privative. Chaque habitant jouira d’une indépendance totale tout en vivant en communauté. En plus des unités pour étudier et se reposer, le bâtiment offrira un lieu de vie répondant aux besoins de la population estudiantine. Il sera agrémenté de divers espaces communs. Au rez supérieur, on trouvera des salles d’études et une confortable «lounge» équipée d’une cuisine. Un fitness y est planifié. Des loggias disposées légèrement en retrait de la façade sud formeront une découpe verticale entre le quatrième et le treizième étage, permettant d’élancer le volume bâti. Enfin, un espace commun de 41 m2 avec une généreuse toiture-terrasse de près de 276 m2 bénéficiera d’une vue imprenable sur le lac.

Bien conçu L’entrée principale à la résidence sera constituée d’un espace en double hauteur à proximité de la surface commerciale et administrative destinée à animer la place publique au rez inférieur. Elle sera reliée par un escalier à l’accès secondaire qui donnera sur le quai situé au rez supérieur. Les espaces

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En conservant la volumétrie de l’ancien Silo, la nouvelle construction atteindra quinze étages. © EPURE ARCHITECTE & URBANISME SA

de stationnement pour vélos et locaux techniques seront disposés au rez inférieur ainsi qu’au soussol. Cinq places de parc extérieures seront prévues pour les visiteurs. Deux ascenseurs et une cage d’escaliers desserviront les différents niveaux. Les coûts globaux des travaux se montent à 26 millions de francs. I


PAR ANDRÉ VERSAN

/ En cours

PRÉCISIONS AVEC LE CHEF DE PROJET LIONEL FUHRER ET LE RESPONSABLE TECHNICO-COMMERCIAL STÉPHANE MOSA Le bâtiment Silo Bleu et ses quinze étages combine le vitrage aluminium de Progin SA Metal et la façade ventilée, répondant ainsi aux normes Minergie Eco. L’édifice observe également l’Ordonnance sur la protection contre les accidents majeurs en bordure de voie ferrée, intégrant la norme Ei30 de résistance au feu sur 3 de ses façades. L’enveloppe du bâtiment faite de verres et profilés, obtient ainsi des performances proches aux faces bois métal et PVC métal. On a donc réuni ici trois exigences, la norme Minergie Eco, la contrainte Ei30 et les impératifs acoustiques. Avec la mise en place de 200 m2 de capteurs

photovoltaïques en toiture et 1300 m2 en façade, donnant sur l’avenue, le Silo Bleu sera doté de performances énergétiques exceptionnelles. Le Silo Bleu de Progin SA Metal est une réalisation exemplaire. En effet, trois autres projets similaires sont en train de sortir de terre, selon Stéphane Mosa responsable technico-commercial. Cette tour très esthétique est la meilleure référence pour la mise à l’enquête publique des trois autres projets, conclut le chef de projet Lionel Fuhrer.


Info

Primayer c’est: la technologie Les instruments Primayer sont utilisés avec des technologies novatrices pour former une approche intégrée de la gestion du système de l’eau. Nous offrons un large choix de produits pour résoudre des applications de routine complexe. Nous nous engageons à répondre aux besoins futurs de nos clients. Conception et fabrication Primayer dispose d’une équipe proactive de conception qui élabore continuellement de nouveaux produits pionniers et qui améliore les systèmes de maintien Primayer en tant que fournisseur de technologies pour l’industrie de l’eau. Notre usine de fabrication est conforme aux normes les plus élevées des meilleures pratiques, à toutes les étapes du processus de contrôle de la fabrication et de la qualité.

Présence globale Primayer a une salle de conception et de fabrication modernes au RoyaumeUni. Elle détient également des points de ventes supplémentaires et des structures de soutien en France et en Malaisie. Nous avons des distributeurs dans plus de 40 pays à travers le monde, qui emploient un personnel hautement expérimenté. Le produit phare est le corrélateur de fuite d’eau Eureka 3, avec foltering des bruits parasites (Photo eureka 3+) offert à CHF 15’000.- HT.

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Son petit frère, le Mikron 3, coûte CHF 5’900.- HT, avec un rabais de 10% et une extention de 2 ans de garantie supplémentaire, soit 4 années. La nouveauté suisse est l’ENIGMA 3m de Primayer, le prélocalisateur de bruit corrélant. Finies les recherches infructueuses. Le maillage en réseau de nos logeurs donne la position de la fuite avec une grande précision. Finies les pertes de temps à chercher la fuite d’eau. Notre produit fonctionne en 3g et les frais de communications sont infimes. Nous offrons sur ces appareils une garantie de 4 ans.

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PAR PASCAL CLAIVAZ

/ Distinction

Groupe E optimise la puissance solaire Le Groupe E, L’EPFL, la Haute Ecole d’ingénierie et d’architecture de Fribourg, la Haute Ecole d’art et de design de Genève et l’Université de Fribourg ont participé ensemble à la compétition internationale Solar Decathlon 2017 à Denver. Leur projet, la maison de quartier baptisée NeighborHub à remporté la compétition.

D

es panneaux solaires installés sur les façades uniquement? C’est le choix de NeighborHub, la maison de quartier résultant du projet de l’équipe d’étudiants suisses issus de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, de la Haute Ecole d’ingénierie et d’architecture de Fribourg (HEIA-FR), de la Haute Ecole d’art et de design de Genève (HEAD) et de l’Université de Fribourg (UNIFR) à l’occasion du Solar Decathlon 2017. Avec cette maison, l’équipe souhaitait prouver notamment qu’il est aujourd’hui judicieux et rentable de placer des panneaux solaires en façade – afin de profiter d’un maximum de surface – et cela malgré l’ombrage urbain. «En comparaison du toit, les façades sont plus exposées aux ombres causées par des immeubles environnants. Or nous voulions démontrer que la production solaire en façade, ça marche et même dans les zones à forte densité urbaine», explique Philippe Couty, ingénieur coordinateur du projet pour la Haute Ecole d’ingénierie et d’architecture de Fribourg. Intégré à celle-ci tout au long du projet, Peter Cuony, responsable produit installations photovoltaïques chez Groupe E Connect, a eu l’idée d’utiliser des optimiseurs de puissance. Ces optimiseurs, dédiés à chacun des panneaux, suivent et ajustent la performance des cellules photovoltaïques en continu.

Maximiser la production de chaque panneau Dans le cas d’une installation solaire classique, les panneaux sont reliés en chaîne et chacun génère autant d’énergie que le panneau le plus faible est capable de produire. Se basant sur le panneau le moins productif, l’onduleur de courant convertit donc la tension continue des panneaux solaires en tension alternative, exploitable pour le bâtiment. Ce mécanisme présente un obstacle majeur à

Le projet de maison solaire, baptisée NeighborHub.

l’efficience du système photovoltaïque en façade, car le maillon faible de la chaîne (celui qui est le plus à l’ombre par exemple) tire à lui seul toute la production d’énergie vers le bas. C’est en tout cas ce qui arrive sans optimiseur de puissance dédié à chaque panneau. «Cependant même si les panneaux solaires sont orientés différemment par rapport au soleil et ont donc une production énergétique différente, les optimiseurs tirent le maximum de puissance instantanée dans chaque panneau quelles que soit les conditions d’ensoleillement et d’ombrage de chacun», explique Victor Saadé, étudiant en ingénierie électrique et électronique à l’EPFL qui coordonne notamment l’équipe en charge des panneaux solaires. Cela offre des perspectives réjouissantes pour les immeubles. Ainsi, chaque étage générerait suffisamment d’électricité pour qu’il soit alimenté uniquement par sa propre production énergétique, offrant un avantage considérable pour les villes se densifiant vers le haut. I DOSSIERS PUBLICS 1/2018

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Info

C’est si facile d’économiser Parmi les solutions d’économie d’énergie, le tube LED est de plus en plus appelé à remplacer les anciens tubes fluorescent.

I

ls sont faciles à mettre en œuvre: il suffit généralement de remplacer l’ancien tube et de remplacer le starter par un starter «LED» et le tour est joué. L’ancien luminaire qui consommait 36W n’en consommera désormais plus que 18W. Sachant que les tubes fluorescents équipent majoritairement les communs d’immeubles, les garages, couloirs et autres passages éclairés 24h/24. Il est évident que l’économie d’énergie est bien réelle. Les tubes avec détecteur de mouvement allument le tube à 100% que si c’est nécessaire. En absence de mouvement, le tube fonctionne à 10 ou 20% de sa puissance de manière à ce que les locaux ne soient jamais dans le noir. Dans ces conditions l’économie par rapport aux anciens tubes dépasse les 80%. Compusoft, sous la marque e-technic.ch, importe et distribue toute une gamme de tubes led avec ou sans détection de mouvement, des panneaux LED pour plafonds suspendus ainsi qu’une gamme de plafonniers led à des prix très avantageux. Nous maintenons un stock important afin de pouvoir fournir rapidement nos clients. Nos tubes répondent à toutes les normes CE ainsi qu’aux exigences supplémentaires de l’OMBT. L’exécution mécanique de nos tubes sur la base d’une demi-coque en aluminium garantit un positionnement fixe des LED ainsi qu’une évacuation efficace de la chaleur. Il nous est arrivé de voir certains tubes entièrement en plastique par manque de refroidissement, totalement fondus à l’emplacement de leur alimentation. C’est la raison pour laquelle nous privilégions l’exécution aluminium.

de ce fait activement aux solutions préconisées par les SIG, notamment d’inciter les régies à installer des luminaires intelligents dans les communs d’immeubles. Nos tubes avec détection de mouvement, garantis 5 ans, ont été choisis par une grande entreprise d’électricité de la place, qui a été mandatée pour réaliser le «relamping» des HUG dans le cadre de Eco21. Il s’agit là de remplacer quelques milliers de tubes avec pour objectif une diminution sensible de la consommation de courant. Entre la diminution de la consommation et les subsides ainsi obtenus auprès des SIG, le retour sur investissement est inférieur à trois ans.

ECO 21 Depuis 2012 les SIG, dans le canton de Genève, ont mis en place une campagne de promotion d’économie d’électricité, appelé ECO21. Nos divers luminaires et tubes led y sont référencés et participent

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www.e-technic.ch vente@e-technic.ch


PAR PASCAL CLAIVAZ

/ Distinction

Un immeuble 100% autonome en énergie Un immeuble collectif qui s’autoalimente à 100% en énergie: la maison de demain existe déjà aujourd’hui et, avec l’hiver 2016/2017 particulièrement froid, elle a brillamment passé le premier test d’endurance.

L

e premier immeuble collectif du monde énergétiquement autarcique n’a besoin ni de chauffage au fioul, ni de raccordement au réseau électrique. Ce bâtiment situé sur la commune zurichoise de Brütten produit sur place, à partir de la lumière du soleil, la totalité de l’énergie dont ont besoin pour vivre ses habitants. Cela est rendu possible par des technologies et des systèmes éprouvés pour la production et le stockage de l’énergie, ainsi que par des innovations qui diminuent la consommation d’énergie. Des produits d’ABB font partie des composants majeurs de cet immeuble avant-gardiste. Présenté aux Assises de la Transition énergétique à Genève par ABB Suisse, l’immeuble parfait a permis une présentation des technologies qui sont derrière les immeubles dits intelligents (smart buildings) et du rôle que joue la numérisation croissante dans l’automatisation des bâtiments. Le projet avant-gardiste de Brütten montre en effet l’étendue des possibilités réalisables avec les technologies d’aujourd’hui. Cette commune de 2000 habitants du district de Winterthour détient donc le premier immeuble au monde qui s’auto-alimente en énergie à 100%. L’énergie nécessaire aux habitants (neuf familles au total) pour se chauffer, cuisiner, se laver, bref pour vivre, est puisée dans la lumière du soleil.

Une heure de soleil suffit Les besoins énergétiques des neuf familles pendant 24 heures sont couverts après seulement une heure d’ensoleillement. Dans la cave, 26 onduleurs solaires d’ABB transforment la tension continue des modules solaires installés sur le toit et la façade en tension alternative et injectent du courant dans le réseau interne. La technologie solaire est aujourd’hui suffisamment perfectionnée pour approvisionner en énergie un immeuble. Au regard de l’état actuel de la technique, la difficulté consiste à trouver un moyen puissant mais économique de stocker l’énergie. Différents accumulateurs d’énergie ont donc été combinés intelligemment dans l’immeuble.

Stockage de l’énergie On peut stocker l’énergie avec un accumulateur de courte durée et un accumulateur de longue durée. Le premier est une batterie au lithium-phosphate de fer de la taille d’une penderie installée dans la cave qui permet de couvrir les besoins énergétiques pendant trois à quatre jours. Le deuxième est un ensemble de deux grands réservoirs d’eau en sous-sol (250’000 litres au total). Cette énergie thermique est utilisée pour le chauffage en hiver. Par ailleurs, les jours de soleil et de chaleur, de l’énergie est stockée sur la base du principe Power to Gas, selon lequel l’eau est scindée en oxygène et en hydrogène au cours de l’électrolyse. L’oxygène s’échappe à l’extérieur par une cheminée en direction du jardin. L’hydrogène est stocké et est brûlé dans une pile à combustible pour produire de l’énergie en hiver, lorsque le soleil ne permet pas de couvrir les besoins énergétiques des habitants.

Habitat intelligent Outre les lave-linge et les réfrigérateurs à économie d’énergie, le système de commande domotique ABB-free@home aide à réduire la consommation énergétique des habitants. Le bouton Goodbye peut être utilisé pour couper tous les appareils en veille, lorsque la famille quitte son logement. Le système permet aussi de commander l’ensemble des lampes et des stores avec des interrupteurs conventionnels, ou via un smartphone ou une tablette. Il est également possible de programmer diverses ambiances, mémorisables. Si les habitants regardent souvent la télévision les stores baissés et les lumières tamisées, le système de commande domotique assimile cette combinaison et la propose par exemple sous le nom «TV soir». S’il fait trop chaud dans le logement en été et si le soleil rayonne sur les vitres, la commande domotique ABB-free@ home abaisse les stores automatiquement. Si le vent souffle fort, les stores sont automatiquement relevés. I

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Info

Plus d’efficacité énergétique sous le dôme des papillons Chaque année, le Papiliorama transporte des milliers de visiteurs dans un paysage tropical unique. L’exploitation de cette destination spectaculaire nécessite beaucoup d’énergie. Grâce au soutien de l’Agence Cleantech Suisse act, l’exposition lépidoptère réalise depuis quelques années déjà des économies d’énergie et de coûts considérables. 24     DOSSIERS PUBLICS 1/2018


Info

Q

techniques ou autres, réduire leurs coûts dans le domaine de l’énergie. « Pour les organisations motivées, l’effort est souvent doublement récompensé », explique l’expert en énergie. Les entreprises qui concluent une convention d’objectifs peuvent également, à condition qu’elles remplissent les conditions nécessaires, se faire rembourser certaines taxes telles que la taxe sur le CO2 ou encore le supplément sur les coûts de transport du réseau à haute tension.

uelques pas à travers un sas : vous n’êtes plus en Suisse, mais au cœur d’un paysage tropical. L’air est chaud et humide. Plus de 1000 papillons multicolores virevoltent autour des plantes exotiques. Le Papiliorama de Kerzers attire chaque année quelque 270 000 visiteurs. Les trois dômes caractéristiques figurent parmi les destinations touristiques les plus prisées de Suisse. Toutefois cette merveille naturelle créée artificiellement est fragile : les serres doivent être chauffées durant trois saisons de l’année, faute de quoi les papillons et les plantes mourraient en peu de temps. «  Avec 250  000 francs, les coûts énergétiques pèsent lourdement sur nos comptes annuels », explique le directeur Caspar Bijleveld. L’incitation financière à économiser et à gérer activement l’énergie est donc forte. Pour les 150 employés toutefois, il ne s’agit pas tant d’un enjeu économique que d’une question de principes : « Notre exposition exhorte le public à prendre soin de la nature. Nous considérons par conséquent que, dans la mesure du possible, nous nous devons également d’agir dans un esprit de durabilité », résume Caspar Bijleveld.

Au cœur d’un paysage tropical dans le canton de Fribourg.

Dans presque tous les cantons, les entreprises dont la consommation annuelle d’électricité est supérieure à 0,5 million de kilowattheures ou dont la consommation de chaleur est supérieure à 5 millions de kilowattheures sont tenues, en tant que gros consommateurs, de prendre des mesures

Les agences se chargent du travail Certaines petites et moyennes entreprises sont encore réticentes à aborder la question de l’efficacité énergétique. Prise dans les affaires courantes, la direction ne s’aventure pas sur ce terrain ou craint des coûts imprévisibles. Aujourd’hui, ce potentiel d’économies est pourtant facilement exploitable : la PME peut trouver le savoir-faire nécessaire en contactant une agence de l’énergie mandatée par la Confédération telle que act. Cette approche réduit les charges au minimum et donne à l’entreprise une vue d’ensemble des mesures, assortie d’une estimation des économies réalisées sur une période de temps donnée. Vladimir Mange accompagne le Papiliorama en tant que spécialiste en énergie act. Un grand soulagement pour Caspar Bijleveld : « Le spécialiste act a non seulement calculé pour nous les mesures économiques au sens de la loi, mais il nous aide aussi à les mettre en œuvre de manière optimale. » Actuellement, nous procédons à l’isolation des canalisations qui alimentent les étangs et les ruisseaux des serres ainsi que de leurs bassins tampons et filtres. Bien que l’eau ne soit pas chauffée à plus de quelque 25 degrés Celsius, Vladimir Mange a constaté une perte d’énergie significative.

Une offre adaptée à chaque client Grâce à ses nombreuses années d’expérience, Vladimir Mange est devenu un conseiller recherché qui montre aux entreprises, aux autorités et à d’autres organisations comment, par des moyens

APERÇU DES OFFRES D’ACT : PEIK sur abonnement Un forfait d’efficacité énergétique avantageux pour les PME dont la facture énergétique annuelle est inférieure à 100’000 francs. Efficacité énergétique à la carte Des solutions sur mesure, notamment pour les moyennes et les grandes entreprises. Convention d’objectifs universelle pour les gros consommateurs Efficacité énergétique pour répondre aux exigences de l’article cantonal relatif aux gros consommateurs. Exemption de la taxe sur le CO2 / Remboursement du supplément sur les coûts de transport du réseau à haute tension (RPC) Les clients act bénéficient de l’exemption de la taxe sur le CO2 et/ou du remboursement du supplément sur les coûts de transport du réseau à haute tension (RPC) s’ils sont éligibles à ces mesures.

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Info

d’économies. Les entreprises et les organisations qui consomment moins d’énergie ont cependant aussi intérêt à réduire leur consommation. Elles peuvent le faire de nombreuses manières (voir encadré), par le biais d’une convention d’objectifs volontaire ou d’autres offres sur mesure.

Une consommation déjà considérablement réduite Dans le Papiliorama, les premières mesures mises en œuvre, telles que l’utilisation systématique d’ampoules LED, ont permis une réduction annuelle des coûts d’électricité de 5 à 8% entre 2013 et 2015. Le directeur Caspar Bijleveld et le spécialiste en énergie Vladimir Mange voient encore de nombreuses possibilités de réduire la consommation d’énergie : par exemple, en épaississant les panneaux en matériau synthétique dans les dômes translucides ou en assurant une isolation thermique optimale pour la nouvelle station d’élevage. Chaque franc économisé est réinvesti dans le Papiliorama. « Notre rêve est de parvenir à une exploitation neutre en CO2 », explique Caspar Bijleveld. À en juger par la motivation de l’équipe, on ne peut pas douter un instant qu’elle atteindra cet objectif. I

PAS À PAS VERS LE SUCCÈS L’Agence Cleantech Suisse act accompagne ses clients dans la mise en œuvre de la législation sur l’énergie et le CO2 et les aide à économiser l’énergie et à réduire leurs coûts. Elle procède de la manière suivante: 1. Analyse de l’entreprise Les données énergétiques les plus importantes de l’entreprise sont enregistrées lors d’une visite sur site. 2. Définition des mesures Sur la base d’une analyse complète, le spécialiste en énergie élabore des propositions détaillées de mesures d’amélioration de l’efficacité. 3. Conclusion d’une convention d’objectifs L’entreprise détermine conjointement avec le spécialiste en énergie act les économies en énergie et en CO2 qu’elle peut réaliser. 4. Mise en œuvre des mesures L’entreprise peut mettre elle-même les mesures en œuvre ou mandater des tiers. Le spécialiste de l’énergie d’act accompagne au besoin la mise en œuvre. 5. Mesure du succès et réduction des coûts act documente le succès en continu, et l’entreprise profite de la réduction de sa facture énergétique. www.act-suisse.ch


PAR ANDRÉ VERSAN

/ En cours

L’Ecole hôtelière de Lausanne se magnifie L’extension de la partie académie et l’aggrandissement du campus répondent au vecteur de croissance, dont l’objectif est d’accueillir 3200 étudiants en 2020.

L

a partie académie a fini son extension l’été passé. Il y a maintenant 48 salles de classe qui pourront accueillir 3200 étudiants à l’horizon 2020. Cette extension et l’agrandissement du campus répondent à ce vecteur de croissance. Concernant le futur campus, de jeunes architectes ont été choisis parmi 385 concurrents d’écoles d’architecture et d’architecture du paysage du monde entier pour mener le projet. Deux des quatre gagnants du concours, Jon Irigoyen – University of Navarre, Espagne, et Sofia Passos dos Santos – University of Porto, Portugal, travaillent au sein de la «Base Vie», qui a été créée pour qu’un panel de professions partagent leurs idées et que jeunesse et expertise collaborent.

Une capacité de 860 lits

teur physique. Le campus sera doté d’une capacité de 860 lits, contre 461 actuellement. Il répondra au label Minergie-P et se conçoit comme un réel «poumon vert». Les étudiants bénéficieront de nombreux services, dont une salle de sport double, un restaurant de 450 places, un bar, des cuisines de démonstration et une salle d’œnologie. La «Ferme», un bâtiment datant de 1735 auquel les étudiants sont attachés, sera conservé. L’investissement de 226 millions de francs, entièrement à la charge de l’EHL, doit permettre d’accueillir 3200 étudiants à partir de 2020 et d’en loger environ un quart sur le site. Les travaux ont commencé en 2016 et la fin du chantier est prévue pour 2020. Fondée en 1893, l’Ecole Hôtelière de Lausanne est considérée comme la meilleure du monde. Elle compte aujourd’hui 2400 élèves, 135 enseignants et 293 collaborateurs. I

Une nouvelle entrée par la route de Berne sera créée et les parties académie et vie étudiante seront reliées par un connec-

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Info

Nouveau: SIK-Holz - Un univers de jeux en robinier, représenté par GTSM Macolin SA L’entreprise SIK-Holz de Brandebourg, région densément boisée au sud de Berlin, est depuis 30 ans le pionner pour la planification, la conception et la production de places de jeux personnalisées en bois de robinier.

U

n large assortiment constitue la base mais l’individualité, la créativité et la flexibilité jouent un rôle prépondérant. Des univers de jeux des plus extraordinaires, ne laissant rien à désirer, peuvent être créés à partir des sculptures artisanales et des équipements de jeux.

La conception, le fini et même le traitement de surface peuvent être choisis. Une finition naturelle non traitée, une lasure écologique ou des versions colorées sont disponibles. Les terrains de jeux naturels vous emmènent dans un autre univers. L’imagination est stimulée, les jeux audacieux «de brigands et de pirates» vont bon train.

GTSM Macolin SA Tél. Bureau Suisse Romande: 079 634 71 54 Tel. 044 461 11 30 – Fax 044 461 12 48

info@gtsm.ch – www.gtsm.ch 28     DOSSIERS PUBLICS 1/2018

Les visions et la capacité de créer des œuvres d’art artisanales à partir de troncs d’arbres tordus et la notion de «vouloir réaliser l’impossible» font la différence des produits SIK-Holz. Afin de répondre à l’intérêt et à la demande croissants d’équipements de jeux individualisés et proches de la nature, SIK-Holz et GTSM Macolin SA, le spécialiste des équipements de loisirs et de jeux, du mobilier urbain ainsi que des produits pour l’ordre et la propreté, ont conclu un partenariat exclusif pour le conseil et la vente en Suisse.


PAR ANDRÉ VERSAN

/ En cours

OASSIS construit 550 logements à Crissier Idéalement situé aux portes de Lausanne, le Quartier OASSIS accueillera près de 550 logements, de nombreuses enseignes et des surfaces administratives. Parfaitement adapté au milieu urbain, le quartier pourra compter sur de généreux espaces verts aménagés qui contribueront à son harmonie.

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un parc public de 3200 m2, créeront un environnement convivial et propice à une mixité sociale et générationnelle. Le quartier OASSIS accueillera de nombreuses enseignes telles que des épiceries, un fitness, des restaurants, des bureaux et plusieurs boutiques. Une offre commerciale riche et variée, avantageusement complétée par des établissements de type parapublic (crèche, pharmacie, cabinets médicaux), conférera à OASSIS le statut de pôle d’attraction pour les environs. I

rissier offre un emplacement privilégié pour conjuguer lieu de vie et d’activité. Au bénéfice d’un accès direct aux principaux axes de communication, elle mise avant tout sur le bien-être de ses habitants et la convivialité. C’est dans cette dynamique que vient s’inscrire le nouveau quartier résidentiel mixte OASSIS. Le site OASSIS comprendra six immeubles de logements avec surfaces commerciales, regroupés en trois îlots. Au centre des jardins verdoyants et naturels. Un septième immeuble avec des surfaces administratives et un pavillon public de 800 m2 complèteront l’ensemble. Le maître d’ouvrage Patrimonium et les architectes Bauart et KCAP ont mis leurs compétences en commun pour concevoir un quartier mixte innovant, écologique, durable et moderne, parfaitement adapté au milieu urbain. Du choix des matériaux à la disposition des immeubles, tout a été pensé pour contribuer au confort des résidents d’OASSIS. Les aménagement extérieurs ont également été conçus avec un soin particulier: les toits accueilleront jardins potagers et panneaux solaires tandis qu’arbres, aires de jeu et de détente, dont

LE PROJET OASSIS 35 700 m2 de terrain, plus de 53 000 m2 de surfaces à louer, 550 logements. 70% de surface habitable et 30% de surfaces commerciales et administratives. Été 2018, le bâtiment de bureaux et d’administration sera livré. Été 2019, les logements et les surfaces commerciales seront livrés.

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En cours

Des installations olympiques à Malley Lausanne capitale de l’Olympisme aura enfin son bassin olympique. La construction du nouveau centre sportif vient de démarrer.

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a première pierre du centre sportif de Malley dans l’ouest lausannois a été posée en octobre dernier. Il est prévu que les trois patinoires ouvrent déjà en 2019 et le reste du centre en janvier 2021. Ainsi le centre sportif de Malley pourra accueillir les JO de la jeunesse (JOJ) en 2020. L’infrastructure accueillera également les championnats du monde de hockey en mai et ceux de pétanque en juillet. Dans un deuxième temps le site comprendra un bassin olympique, un bassin semi-olympique, une fosse à plongeon, des salles destinées à l’escrime et au tennis de table. Il y aura encore des bureaux. Le montant de l’investissement est estimé à 227 millions de francs. Et c’est là que la formule devient intéressante. Car le cautionnement des communes de Lausanne, Prilly et Renens s’élève à rien moins que 170 millions de francs. Quant au canton, il octroie 30 millions de francs. La Confédération,

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le fonds du sport vaudois et d’autres soutiens privés seront aussi de la partie.

Desserte Lausanne aura enfin un bassin olympique, elle qui est capitale olympique. Ce sera à côté de la patinoire de Malley. A l’intérieur de l’édifice, trois bassins dont un de 50 mètres et un pour le plongeon seront entourés de gradins qui accueilleront jusqu’à 1500 personnes. Le bâtiment ne sera pas complètement dévolu aux sports aquatiques. Des salles d’escrime et une halle de badminton y seront intégrées. Le quartier de Malley bénéficie d’une excellente desserte en transports publics, grâce à la connexion bus-métro (M1), à la nouvelle halte RER et bientôt grâce au tram Lausanne-Renens. Ce site qui permettra de créer des


PAR PASCAL CLAIVAZ

synergies entre la glace et l’eau, est appelé à devenir un pôle sportif régional. Les coûts d’exploitation vont s’élever à une douzaine de millions de francs, dont plus des deux-tiers à charge de la ville de Lausanne. C’est le bureau d’architecture Pont12 à Lausanne qui a été retenu avec une implantation originale en L conçu en strates et qui exploitent astucieusement les volumes. Ce projet emporte déjà l’enthousiasme de la population lausannoise. Il occupe une parcelle restreinte au regard

/ En cours

de l’ampleur du programme, des exigences techniques complexes aussi bien pour les pistes de glace que pour les bassins, un phasage délicat et des délais serrés. En effet, les nouvelles installations de glace devront être opérationnelles pour l’automne 2019, déjà. A l’intérieur, le projet exploite astucieusement les volumes en imbriquant les éléments du programme les uns aux autres. Cela génère des vues intéressantes entre les fonctions et participe au sentiment d’appartenance à un unique centre multisports. I

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Ingénierie

Ecoquartier en structure bois

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Ensemble de conception novatrice, l’Ecoquartier des Vergers à Meyrin a été élaboré et imaginé par ses utilisateurs, impliquant tous les acteurs: commune, propriétaires privés, promoteurs, architectes, services cantonaux, voisins et futurs habitants.

’Ecoquartier des Vergers à Meyrin compte notamment 3 bâtiments scolaires et parascolaires de 2 et 3 étages, dont une salle de sport triple, tous conçus en structure bois. La structure verticale est en lamellé collé et ossature bois d’origine suisse. L’horizontale est en plancher mixte bois-béton. La liaison étant réalisée sans connecteur métallique.

niveaux – ainsi qu’un bâtiment parascolaire de 2 niveaux de conception analogue. Ces ouvrages sont l’œuvre de Widmann architectes Sàrl et du bureau B+S Ingénieurs conseils.

L’Ecoquartier des Vergers est l’histoire d’un long travail d’élaboration combinant les dernières innovations en matière de performance énergétique.

Dans ces réalisations, Vial a fait appel à un assemblage mixte sans connecteurs métalliques, que l’entreprise développe depuis quelques années avec l’école d’ingénieurs et d’architectes de Fribourg, une réalisation marquante qui correspond bien à la volonté d’un éco quartier, minimiser au maximum l’énergie grise.

Pour la ville de Meyrin, Charpentes Vial SA a réalisé une salle de gymnastique et une école – un bâtiment de 3 niveaux en structure bois avec dalles mixtes, bois - béton, entre les

Le bâtiment à 2 niveaux de la fondation Voie Lactée fait appel à une structure entièrement en bois, avec dalles mixtes bois-béton entre les niveaux. I

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PAR JC GENOUD-PRACHEX

/ Ingénierie Info

CHARPENTES VIAL: UNE ENTREPRISE FAMILIALE Gilbert Vial a fondé son entreprise en 1941 à Montécu, pour produire charpentes et emballages de machinesoutils. En 1955, l’entreprise s’agrandit, acquiert la licence "DSB" en Allemagne et participe à l’exposition Universelle de Bruxelles en 1957, puis à l’exposition Atomique de Genève en 1958. Dès 1959, après un incendie, Gilbert Vial s’implante au Mouret, produit des charpentes en bois lamellé-collé, des charpentes traditionnelles puis, en 1966, des charpentes triangulées Gang-Nail. L’entreprise devient Charpentes Vial SA en 1971. En 1986, Gilbert Vial passe le flambeau à son fils Jacques, qui lance bientôt une dalle en bois isolée, produit par sa filiale Wellsteg, à Domdidier. En 2004, une nouvelle halle abrite une machine électronique 5 axes pour la taille des charpentes. Cette halle, dessinée par le bureau d’Architectes Jean Nouvel, a d’abord été la scène de Meyriez à l’Expo 02. En 2012, Vial SA installe une deuxième machine à commande numérique pour le taillage de charpentes. En 2015, Jacques Vial a transmis les rênes de la société à son fils Grégoire. www.charpentesvial.ch

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Info

Visite à la Commune de Bevaix avec M. Jeno Laszlo Nemeth et Andy Schär Zimmermann AG le 3 août 2017 La Commune de Bevaix a acheté la première fois une saleuse Kugelmann portée 3 Points D301 pour la saison 2016/2017 pour leur tracteur JD qui est en cours d’utilisation. ASC: Comment la saleuse à t’elle fait ses preuves? JLN: Avec la saleuse de Kugelmann nous avons déjà gagné beaucoup de temps: 1. Sur certaines routes nous faisons plus que un passage sur toute la largeur alors que avant il en fallait trois fois. 2. L’épandage ce fait avec précision et de façon uniforme, plus de morceaux mal dissouts ou une grande accumulation de sel, avec cela nous économisons beaucoup de sel. 3. Le système portée 3 points à cardan pour PDF peut très rapidement crochée et décrochée. 4. A vec une largeur et une quantité d’épandage proportionnel à la vitesse d’avancement, on a une bonne vue de l’ensemble, et une utilisation simple et précise de la commande.

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ASC: Que pourrait améliorer Kugelmann encore à la saleuse? JLN: Mmmh... Monsieur Nemeth n’avait pas de mots. Mais il a trouvé un autre point positif. JLN: Cette saleuse Kugelmann est très compacte, et possède un déport très court, grand avantage pour les manœuvres difficiles et la sécurité du conducteur qui a une grande visibilité d’action. Dans l’ensemble, nous sommes très satisfaits de l’achat de cette saleuse et on peut la recommander à toutes les municipalités ou spécialistes d’hiver. ASC: Nous vous remercions de l’agréable et positive conversation.

ZIMMERMANN AG Churerstr. 1, Domat / Ems – Tél. 081 650 30 00

www.zimmermannag.net


PAR PASCAL CLAIVAZ

/ Interview


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Ingénierie

Les TPG font appel à la méthode BIM Les Transports Publics Genevois construisent actuellement leur second centre de maintenance au lieudit «En Chardon» à Genève qui accueillera 70 tramways et 130 autobus en 2019. Ce projet de 33’000 m2 au sol exprime au mieux l’ancrage de l’entreprise dans l’innovation technologique.

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ès le début du chantier en 2014, les Transports publics genevois (tpg) décident d’intégrer de manière progressive, certaines dimensions de la méthode de construction Building Information Modeling (BIM) sur leur projet au lieudit «En Chardon». En plus d’explorer les opportunités qu’offre cette méthode de travail, basée sur une maquette numérique tridimensionnelle et qui commence à faire son chemin dans le domaine de la construction en Suisse, les tpg affirment par ce choix leur ouverture à l’innovation dans le domaine de la

construction et de la gestion du patrimoine bâti. Le centre de maintenance «En Chardon» est en effet le premier bâtiment du canton de Genève à être construit en s’appuyant en partie sur la méthode BIM. Pour bien mener l’intégration du BIM, les tpg font appel à l’Institut Transform de la Haute école d’ingénierie et d’architecture de Fribourg (Heia), spécialiste du déploiement des stratégies BIM en Suisse romande. Le partenariat entre les deux institutions permet de faire progresser la maquette numérique, petit DOSSIERS PUBLICS 1/2018

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Ingénierie

à petit, jusqu’à l’aboutissement d’une maquette BIM susceptible d’accompagner le bâtiment tout au long de son cycle de vie. Elle permet aussi d’engager des réflexions plus larges sur le déploiement stratégique de la méthodologie BIM au sein de l’entreprise. Ce travail commence par l’élaboration par la Heia d’une maquette numérique simple du projet «En Chardon», dite «maquette blanche» en remplacement des maquettes solides traditionnelles. La maquette numérique blanche a été dès le départ conçue de manière à être évolutive et conforme à la méthodologie BIM. Le but principal de ce premier livrable est de communiquer autour de ce projet complexe pour faciliter sa compréhension.

contributeur: Redouane Boumaref, Professeur et chercheur HES responsable du CAS en coordination BIM Hichem Niss, tpg, Responsable de conception

Le succès de l’approche offre la possibilité de faire évoluer la maquette blanche. Dès 2015, des équipements d’exploitation et des installations de travail sont rajoutés à la maquette, comme les passerelles de maintenance des autobus et tramways, dans le but de permettre aux différents opérateurs tpg de mieux se prononcer sur les propositions d’aménagement. Les premiers retours permettent de constater la contribution considérable de la maquette numérique dans l’efficacité de l’approche participative adoptée en interne par les tpg et dans l’efficience de la prise de décision par les futurs utilisateurs du centre de maintenance. Cette contribution confirmée incite l’implantation dans la maquette

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numérique, dès 2017, des éléments du second œuvre comme les revêtements des finitions ainsi que des éléments des techniques CVSE comme le chauffage, la ventilation, le sanitaire, et l’électricité. Dans son état actuel, la maquette numérique du projet permet la visite et l’immersion virtuelle dans le futur centre. Elle permet aussi des contrôles de métrés, des détections de conflits et des préparations des futures opérations de réception des travaux. Elle s’avère être un outil de travail précieux, car elle permet un accès nomade à la bibliothèque documentée et informée du projet. Le partenariat entre les tpg et la Heia continue afin d’assurer la pérennité de la maquette BIM dès la fin du chantier. Des réflexions sont en cours de finalisation pour permettre une gestion efficiente de l’exploitation et de la maintenance du bâtiment depuis la maquette BIM grâce à une centralisation dématérialisée de l’ensemble des informations et données utiles. La réflexion va au-delà du projet du centre de maintenance «En Chardon». L’objectif des tpg est d’intégrer à l’avenir la méthode BIM en amont des projets qu’il s’agisse de construire de nouveaux bâtiments, de rénover le patrimoine existant ou même éventuellement de gérer les infrastructures fixes tels que les lignes aériennes et les voies des tramways ainsi que les installations techniques sur le réseau territorial des tpg. I



Info

Le BIM doit rester open Comme son nom l’indique, le BIM ou Building Information Modeling est une méthodologie complexe qui consiste à concevoir tout édifice sous la forme d’une maquette numérique composite. Cette dernière implique une coordination inter mandataires unifiée sur la durée du projet pour que les données digitalisées produites puissent être distribuées via une plateforme collaborative couvrant un large spectre d’utilisation. Explications.

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a société OLMeRO s’est inspirée de la méthodologie BIM depuis ses débuts en 2000. En tant que Spin-off de l’ETH de Zurich, elle a toujours eu pour but de fédérer la gestion des coûts et des délais dans la construction, dans la gestion d’appels d’offres. En intégrant, dès 2003, des standards normatifs sur sa plateforme online «Soumissions», OLMeRO a stimulé l’utilisation de l’interface SIA 451 (CFC, CAN selon le CRB) entre les mandataires et les soumissionnaires et fournisseurs. En 2004, elle a poursuivi son développement avec sa plateforme collaborative online «Espace Projets» qui fonctionne comme instance de confiance unique. Les communications échangées entre toutes les parties impliquées sur un projet, de même que leurs documents annexés, sont ordonnés intelligemment grâce à l’analyse détaillée de leur dénomination (auteur, phase, version, numéro interne, etc.). A ce jour, elle propulse et coordonne plus de 500 projets en Suisse, pour des clients comme des entreprises générales/totales, planificateurs et maîtres d’ouvrages privés et publics.

Le BIM, un triathlon et non un sprint Prenons l’exemple d’un projet d’habitation d’envergure, qui débute généralement par une étude préliminaire stratégique relative à la faisabilité, au financement et à la commercialisation du futur objet immobilier. Celui-ci passe ensuite par une étape tactique, assurée par un architecte ou un

ingénieur, qui livrera un projet optimisé, flanqué d’une enveloppe budgétaire et d’un concept architectural conforme. Il s’assurera ainsi d’obtenir le permis, pour que la construction puisse démarrer. Pour finir, la partie opérationnelle, mènera au choix de l’organisation (ET ou EG et/ou planification générale) qui supervisera l’exécution des travaux, de même que la planification et coordination inter mandataires. Dans cet exemple précis, la décision liée au déploiement de la méthode BIM est stratégique et doit intervenir bien avant de commencer la phase concrète de réalisation. Cette solution doit être exigée contractuellement, dans les premières phases d’un projet si l’on souhaite un retour sur investissement effectif tout au (très) long du cycle de vie du projet et durant l’exploitation du futur objet (FM). «Le BIM devient une exigence de plus en plus manifeste chez les maîtres d’ouvrages», note Sébastien Howald, membre de la direction d’OLMeRO et responsable du département mandataires, maîtres de l’ouvrage et entreprises générales/totales. «En matière de documentation BIM de référence, OLMeRO privilégie l’intégration d’un concept open BIM afin de ne pas rendre les maîtres d’ouvrages ainsi que les exploitants FM/investisseurs dépendants de formats de fichiers natifs propriétaires. Ces derniers sont exposés à un risque d’obsolescence potentielle à moyen terme».

Les processus de validation concernent les maquettes autant que les plans issus de celles-ci.

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Info Interactions entre la coordination en 2D et 3D Toujours selon Sébastien Howald, on pourrait comparer un bâtiment à un corps humain. L’ossature et les muscles seraient les éléments porteurs en béton armé, métalliques ou en bois. La peau et les cartilages assimilés à l’enveloppe thermique et à la façade du bâtiment. Le système nerveux, respiratoire, digestif et sanguin représenteraient les infrastructures techniques du bâtiment. Lorsque l’on superpose ces trois composantes majeures à l’aide de maquettes BIM, à l’instar d’une IRM ou un scanner médical, on peut détecter immédiatement les anomalies et décider des mesures à prendre. En d’autres termes, cette clarté ne s’obtiendrait pas aussi facilement à partir de plans, coupes et façades CAO 2D. Cependant, cette comparaison s’arrête là. Lors de la réalisation à proprement parler, les intervenants tout comme les directions de travaux, exigent l’obtention de plans imprimés, qui ont été statués et validés au préalable, conformément aux normes contractuelles en vigueur. Sur un ouvrage complexe, une maquette BIM de coordination peut facilement générer, sur la durée et telle une matrice, plus de 25’000 plans PDF qui sont composés, pour certains d’entre eux, d’anciennes versions révisées à maintes reprises. Le fait de disposer d’un environnement de données commun (CDE) professionnel, reliant de manière indissociable les éléments BIM valides (maquettes IFC, rapports de collisions BCF, etc.) avec les versions de plans PDF/CAO actuelles, est capital. L’enjeu en est d’autant plus important lorsque ces dernières sont en cours de validation ou mieux, déjà approuvées, imprimées et livrées sur le chantier! De la sorte, on évitera de construire à partir de plans PDF obsolètes, même si ces derniers sont issus d’une maquette BIM à jour uniquement sur le serveur interne du BIM manager. I

Les différentes maquettes partielles, composant la maquette de coordination (au centre) inter mandataires.

Visualisation et édition BIM sur l’Espace Projets OLMeRO.

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Info

D’un simple claquement de doigts La domotique est un vaste sujet. Elle inclut le chauffage, la commande d’éclairage, la gestion et le téléréapprovisonnement automatique du frigo, les stores qui sortent ou rentrent et plus encore.

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ujourd’hui tout semble possible. Reste à savoir ce que veut le client: le store est baissé, un nuage passe, il lâche quelques gouttes et voilà les biscuits de l’apéro mouillés parce que le capteur de pluie a décidé de remonter le store. Ou alors les lumières s’éteignent pendant qu’on lit, car le système n’a pas détecté de mouvement depuis un moment. Malgré tout, le côté ludique des applications domotiques l’emporte.

Les modules de commande de ce système relayent le signal. De ce fait, la portée est quasiment sans limite à l’intérieur d’une maison. Là aussi les modules s’installent en parallèle des prises et des interrupteurs existants. Le système F&F Wave dispose en outre de boutons poussoirs extra plats, alimentés par batterie bouton que l’on peut fixer aux parois et qui permettent de commander les récepteurs, tout comme les télécommandes. Ces deux systèmes sont d’une portée limitée à un intérieur et n’offrent pas la possibilité de télécommande lointaine, par exemple par internet. Il ne sera donc pas possible de remonter vos stores depuis le bureau si vous êtes parti le matin en les oubliant.

Si la domotique n’a pas été intégrée lors de la construction, avec un réseau filaire basé sur des standards tels que KNX, il faudra obligatoirement se rabattre sur des systèmes fonctionnants par commande radio.

Système Proxi

Système F&Home

Le plus simple est le système Proxi. Ce système se compose de récepteurs Bluetooth qui s’installent en parallèle des prises et des interrupteurs existant, ainsi que des commandes de stores ou de portails. Depuis votre smartphone, vous pouvez allumer ou éteindre vos appareils branchés dans une prise, faire varier l’intensité lumineuse de vos lampes, baisser ou lever vos stores ou tirer vos rideaux. Sa portée est limitée à votre intérieur et nécessite l’usage d’un smartphone. Très bien fait, le paramétrage est intuitif et une fois réalisé par le «chef», les autres membres de la famille y ont accès dès que leur smartphone aura automatiquement repéré les appareils sous contrôle. Le grand avantage du système est qu’il n’empêche pas l’utilisation traditionnelle des appareils avec les interrupteurs et autres boutons de commande existants, ce qui permet à tous d’allumer une lampe de façon traditionnelle.

Pour ceux qui en veulent d’avantage, il existe le F&Home. Il offre des possibilités quasi illimitées, grâce à un serveur (connection internet ou GSM) qui accepte une large palette de senseurs et actuateurs commandés par radio. L’utilisateur peut commander (ses stores par exemple) localement par télécommande, à distance par internet ou même par sms. Le serveur permet de créer des scénarios plus ou moins compliqués. On veut regarder la TV? La lumière baisse (en journée, descente des stores), la TV est enclenchée, tout ça en un clic. Pour la nuit, l’extinction de la lampe de chevet provoque l’extinction générale de toute la maison. Ce genre d’installation nécessite un travail de programmation non négligeable et il est évolutif. Donc la domotique est promise à un bel avenir.

Système F&F Wave Un autre système est proposé à ceux qui ne veulent pas devoir télécharger une apps et ne pas être tributaire de leur smartphone. Il s’agit d’un système similaire au Proxi, mais avec des télécommandes semblables à celle de la TV.

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Plus d’infos sur

Proxi, F&Wave, F&Home www.e.technic.ch

Mais pour l’heure, seules les personnes passionnées et concernées font l’effort. I


PAR PASCAL CLAIVAZ

/ Solutions

Marstal powerpla, Dannemark. © DR

Du solaire thermique massif Du solaire thermique dans les réseaux de chaleur, c’est possible. Le projet européen SDHp2m l’illustre parfaitement.

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’intégration de solaire thermique dans les réseaux apparaît comme une solution de relance pertinente de la filière solaire. Elle permet de mobiliser des surfaces installées importantes et de valoriser une énergie sans émission, 100% renouvelable, disponible partout et avec des coûts stables, connus dès la mise en service. C’est par ailleurs une réponse pertinente pour contribuer aux objectifs ambitieux des collectivités en matière de production d’énergie renouvelable. C’est tout l’enjeu du projet européen SDHp2m coordonné par le bureau d’étude allemand Solites, et dont la Région Auvergne-Rhône-Alpes, Auvergne-RhôneAlpes Énergie Environnement et le CEA INES sont partenaires.

les réseaux de chaleur. Ils ont également pu découvrir des installations en fonctionnement en France et plus largement en Europe, notamment au Danemark. Les participants ont profité du retour d’expérience de 3 études de cas concrètes menées actuellement en Région AuvergneRhône-Alpes. Quelques chiffres clés ont été donnés par les intervenants. Alexis Pellat représentait la Région AuvergneRhône-Alpes, Cédric Paulus le CEA INES. Mathieu Eberhardt venait de Auvergne-Rhône-Alpes Energie Environnement (AURA-EE). Enfin Laure Deschaintre représentait le Bureau d’étude Solites (Allemagne).

Intérêt grandissant Ce projet a pour objectif de développer cette intégration de solaire thermique dans les réseaux en faisant émerger de nouvelles capacités et en créant un cadre favorable. L’atelier correspondant aux journées de la Transition Energétique de Genève visait à inciter les collectivités et les exploitants à se poser la question d’une intégration de solaire thermique dans leurs réseaux de chaleur. Les participants ont pu s’approprier les bases concernant l’intégration du solaire thermique dans

Les réseaux de chaleur solaire (SolarDistrict Heating ou SDH) sont des installations solaire thermique de grande taille. Ils fournissent de la chaleur renouvelable et sans émission de gaz à effet de serre à des quartiers résidentiels et industriels via un réseau de chaleur. Après plus de vingt ans d’expérience, la technologie et le savoir-faire sont disponibles. De nombreuses centrales foncDOSSIERS PUBLICS 1/2018

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Solutions

tionnent aujourd’hui en Suède, au Danemark, en Allemagne et en Autriche, des pays pas particulièrement réputés pour leur très grande insolation. L’intérêt pour cette solution est croissant et de plus en plus de centrales solaires sont intégrées à des réseaux de chaleur existants et exploités commercialement. Pour information, la cinquième édition de la Conférence internationale Solar District Heating (le chauffage thermique solaire de grande taille) se tiendra les 11 et 12 avril prochains à Graz en Autriche. Il développera les expériences actuelles dans le domaine ainsi que les projets les plus récents, tout comme les derniers dévelopements tehcnologiques. La ville de Graz est une pionnière dans l’intégration des ressources solaires par des chauffages thermiques de grande taille. I


PAR JC GENOUD-PRACHEX

/ Info

Solar Advance propose l’éclairage public solaire L’éclairage public représente une lourde charge pour les collectivités. La demande croissante de réverbères publics, mais aussi privés (parkings), l’augmentation des coûts de l’énergie et les impacts environnementaux encore mal connus ont convaincu Solar Advance, entreprise implantée dans le district du Jura Nord Vaudois, que l’efficacité énergétique de l’éclairage public était au cœur des préoccupations des agglomérations.

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es offres de l’entreprise, exclusivement composées de solutions solaires, sont motivées par le besoin responsable d’agir contre le réchauffement climatique et les émissions de gaz à effets de serre. L’entreprise Solar Advance tisse actuellement des liens actifs, tant avec les communes qu’avec les chaînes de distribution suisses, dans le but de faire également profiter la clientèle privée des produits qu’elle commercialise dans notre pays. De concert avec l’usine de production située près d’Agen, dans le Sud-Ouest de la France, l’entreprise suisse (40% du lampadaire est produit en Suisse), a développé et adapté la technique de l’éclairage solaire aux exigences du climat suisse, pour permettre, notamment, aux batteries et logiciels de résister à des températures plus basses – Ils encaissent actuellement facilement les – 40°.

Pilotage En 2018, la grande innovation résidera dans la possibilité de piloter les lampadaires à distance (dans cette perspective, ils sont déjà équipés de cartes électroniques). On pourra ainsi optimiser le fonctionnement des lampadaires par un reporting de tous les éclairages posés, grâce à une interface liant l’ordinateur et le lampadaire. Ainsi il sera en outre possible, non

seulement de vérifier l’état des charges et les défauts éventuels, mais aussi de calculer l’énergie produite par mois, de même que les économies induites en CO2. La perspective est intéressante, si l’on considère qu’on envisage d’instaurer, à plus ou moins court terme, une taxe sur le CO2 induit ou produit. Les types d’éclairages proposés par Solar Advance s’avèrent en parfaite conformité avec la nouvelle loi énergie, telle qu’elle a été votée en 2017. Les études d’implantation d’éclairages aux entrées de petits villages, notamment aux ronds-points, font ressortir un coût global qui diminue de moitié par rapport aux éclairages alimentés par le réseau, sans compter l’économie de l’énergie sur plus de 30 ans! A noter que Solar Advance sera présent au prochain ENERGISSIMA, le salon des solutions énergétiques et technologies durables, à l’Espace Gruyère de Bulle, du 12 au 15 avril 2018. Solar Advance participera notamment au Programme des conférences et animations, les publiques et celles réservées aux professionnels, le vendredi 13 au matin.

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Planification

MMT: outil informatique au service de la mobilité Le modèle multimodal interfrontalier (MMT) est une démarche prospective globale et innovante, une aide à la décision pour les responsables de l’aménagement du territoire du Grand Genève.

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n réseau de transports en commun performant et abordable pour ses utilisateurs représente l’un des arguments qui permettra à la région un rayonnement de véritable agglomération, finissant d’effacer les frontières et accroissant la mobilité de ses habitants. Le modèle multimodal interfrontalier développé apporte des pistes de solutions fondées sur un imposant recueil de données intégrées dans un outil de technologie avancée. Le modèle multimodal transfrontalier (MMT), placé sous l’égide du GLCT des Transports publics transfrontaliers est le fruit de la collaboration entre les autorités suisses et françaises. Cet outil informatique intègre des paramètres connus, comme l’évolution prévue du nombre d’habitants et de places de travail ou encore le développement prévu des territoires, pour ne citer que quelques facteurs permettant une projection à long terme. Côté mobilité, le MMT esquisse la potentielle évolution des flux de trafic et permet d’anticiper les potentiels futurs échanges transfrontaliers, ainsi que les effets des différents programmes de mobilité envisagés. Le système fournit des données d’analyse quantitatives pointant les risques et opportunités des divers scenarii, dans une étude comparative et systémique permettant de hiérarchiser les données selon les objectifs des politiques de mobilité. Un outil de partage de connaissances et de visions d’avenir du territoire entre les partenaires du Grand Genève. La modélisation des déplacements compte quatre étapes. La première vise à générer les déplacements multimodaux à partir des éléments socio-économiques tels que la démographie, les activités, etc. Ensuite, ces déplacements seront distribués sur l’ensemble de l’agglomération, selon l’attractivité des zones, puis également distribués sur l’en-

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semble de l’agglomération. Ils seront aussi répartis en fonction des modes disponibles et affectés sur les réseaux de transports. Ce travail permet de traiter des thèmes majeurs comme les déplacements internes à chaque territoire, mais aussi les déplacements transfrontaliers, les effets frontières sur la distribution et le choix de mode en matière de déplacements, ou encore les programmes de développement urbain et d’activités économiques (et leur impact sur les transports), en passant par les projets d’infrastructure de transport et leur impact sur l’organisation et le fonctionnement des réseaux de transport, et enfin, les transports de marchandises dans le bassin et leur évolution future.

Critères pointus Le recueil de données passe par la définition la plus complète possible des critères de mobilité. Ci-après, une énumération des différentes catégories intégrées dans le système.

Le modèle multimodal transfrontalier (MMT), intègre l’évolution du nombre d’habitants, des places de travail et le développement prévu des territoires

Le périmètre couvert par le MMT s’étend ainsi de Rolle à Cruseilles et d’Évian à Bellegarde, en incluant le canton de Genève, le district de Nyon, Annemasse Agglo, les Communauté de communes du Pays de Gex, Pays Bellegardien, Genevois, Arve et Salève, Pays Rochois, Faucigny-Glières, Bas-Chablais, Collines du Léman, Vallée Verte, et Pays de Cruseilles, ainsi que les villes de Thonon et Evian. Ce périmètre est plus étendu que celui de l’agglomération, notamment en Haute-Savoie. D’un point de vue technique, les critères sont détaillés et hiérarchisés. Par exemple, il est prévu deux zonages: un zonage fin (986 zones dont 921 internes), puis un zonage PL (114 zones pour le modèle des flux de marchandises, dont 75 internes). Sans plus de détails techniques, relevons tout de même la globalité des critères intégrés dans le MMT. Le modèle de demande fait partie des caractéristiques retenues, au même titre que


PAR PAMELA CHIUPPI

/ Planification

les 6 classes d’individus formées. Les modes de déplacement sont aussi intégrés (TC, TIM, marche à pied, 2 roues motorisées/non-motorisés) ainsi que 9 motifs étudiés. Le modèle de flux de marchandises est aussi pris en considération. Les périodes considérées sont les heures de pointe (matin/soir) avec l’affectation d’une heure creuse. Ainsi la charge sur 24h est reconstituée à partir de ces résultats et de coefficients de passage. Le modèle d’affectation est aussi compris dans l’analyse. Les réseaux modélisés regroupent 5 réseaux de transports urbains (TPG, TAC, TUB, BUT, TPN), 3 réseaux ferroviaires (CFF, SNCF et Compagnie du chemin de fer Nyon-St-Cergue-Morez SA), 2 réseaux de transports interurbains (CD01 et CD74) ainsi que la Compagnie générale de navigation sur le lac Léman et, bien sûr, le réseau routier de l’ensemble du périmètre. Les matrices intégrées détaillent les TC, TIM et poids lourds. L’élaboration du MMT a requis plusieurs bases de données de référence et des enquêtes de référence sur les comportements en termes de déplacements sur les territoires suisse et français, entre autres sources. Une enquête des temps de parcours sur les principaux itinéraires de l’agglomération a notamment été menée, ainsi que des comptages routiers et des transports collectifs.

Outil analytique Le MMT est plus complet et innovant qu’un modèle multimodal classique sur plusieurs aspects. Les enquêtes MRMT et EDGT ayant mis en évidence de significatives différences de comportements dans les déplacements, le MMT traite les territoires de l’agglomération de manière différenciée. En effet, les résidents de la partie suisse de l’agglomération utilisent davantage les transports collectifs (TPU et ferroviaire) que les résidents dans la partie française. Le MMT intègre un modèle logistique avec une distribution des flux de marchandises générés pour la situation de référence. Il raisonne en chaînes de déplacements et plus uniquement en déplacements. Le comportement de mobilité d’un usager est ainsi modélisé sur une journée, au contraire des modèles classiques qui considèrent chaque déplacement séparément. Le système prend aussi en compte les «effets frontière», particularité du périmètre de l’agglomération franco-valdo-genevoise. En plus des niveaux de charges de trafic, le MMT fournit les indicateurs de comparaison globaux et/ ou par secteur, comme la répartition modale (TC, TIM, marche à pied, vélo, 2RM selon secteur géographique défini, flux TIM/TC, niveau de charge TIM/TC, montées et descentes d’arrêts TC), le niveau de saturation du réseau routier ou encore le temps de parcours sur les différents territoires.

Il fournit l’arborescence des sections originedestination et réseau-différence de plans de charge par rapport au scénario de référence choisi. Le MMT permet d’établir des cartes d’accessibilité, d’analyser les niveaux de service, d’évaluer les reports de trafic et de calculer les pertes ou les gains de temps. Le MMT est surtout utilisé pour la modélisation des modes motorisés, dans la phase d’affectation des déplacements. La mobilité douce est intégrée dans l’étape de choix modal. Elle y est moins DOSSIERS PUBLICS 1/2018

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Planification Scénarios utiles Les scénarios de demande ont été modélisés selon un axe laisser-faire et un axe volontariste. Il se répartit en 3 volets: le réseau et l’offre ferroviaire (intégrant le Léman Express), le réseau routier (visant notamment à éliminer les goulets d’étranglement) et le réseau de transports en commun (TC) urbain, sururbain et interurbain. Les projections ont été calibrées sur les horizons 2015 (actuel), 2020 et 2030 (avec des scénarios différenciés avec ou sans Traversée du lac). L’interprétation des différents scénarios a permis de relever que les distances parcourues pour l’ensemble des déplacements (prestations kilométriques) tendront à augmenter à l’horizon 2030, du fait de l’augmentation de la population dans l’agglomération du Grand Genève. Cependant, la densification urbaine et l’augmentation de l’offre en transports (notamment ferroviaires) permettra de réduire les trajets, notamment pour les régions nyonnaise et genevoise. Les trajets motorisés transfrontaliers tendront quant à eux à augmenter. (Fig. ci-dessous) Le MMT permet également de produire les cartes de plans de charge du réseau routier en trafic journalier, sur la base des périodes de pointe modélisées pour les TIM et les TC.

différenciée que pour les TP et les TIM, car les évolutions des caractéristiques des réseaux de mobilité douce ne sont pas intégrées dans le modèle. L’estimation de la mobilité douce peut donc être sur ou sous-évaluée et il est recommandé de considérer ses données comme des indications de tendance. Pour les comportements de déplacement, le MMT se base sur différentes sources de référence et reproduit des comportements «de référence» sur des scénarios d’offre futurs, intégrant surtout les changements de temps de parcours des modes motorisés comme facteur explicatif de choix modal. Or la sensibilité à l’offre de transport va forcément évoluer à l’avenir. Si une évolution du taux de motorisation a été introduite dans les horizons futurs, d’autres facteurs-clé ne peuvent pas être pris en compte. Pour ne citer qu’un exemple, l’évolution de la sensibilité environnementale et les effets de l’évolution du prix des carburants pourraient faire renoncer à certains déplacements ou choisir d’autres moyens de transports. Les solutions alternatives comme le coworking, le télétravail ou l’e-commerce pourraient également augmenter.

Ces premiers résultats ont pu faire l’objet de pistes d’amélioration continue. Toutefois, le MMT représente indubitablement un outil valable pour la mise en œuvre de la politique commune de mobilité élaborée dans le projet d’agglomération du Grand Genève. I

Répartition des prestations kilométriques par périmètres de l’agglomération selon les différents scénarii. 60% 50%

50% 40%

39%

53% 53%

37% 37%

30% 20% 11% 10% 10%

10% 0%

Canton de Genève 2014

District de Nyon 2030 sans Tlac

Partie française 2030 avec Tlac

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PAR PASCAL CLAIVAZ

/ Interview

Antonio Hodgers Conseiller d’Etat, chef du Département de l’aménagement, du logement et de l’énergie (DALE), Genève

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Interview

De nouveaux quartiers vont sortir de terre à Genève «L’aménagement du territoire est la première source d’économie d’énergie. Quand il est mal pensé, il y a gaspillage. Et tous les progrès technologiques n’arriveront pas à le compenser». Entretien avec le conseiller d’Etat Antonio Hodgers, chef du Département de l’aménagement, du logement et de l’énergie à ce propos. Dossiers Publics: «La première mesure pour lutter contre le gaspillage énergétique est-elle de construire suffisamment de logements pour que les Genevois habitent sur place? Antonio Hodgers: Effectivement, nous voulons appliquer le principe de la densification vers l’intérieur ou de la «ville des courtes distances», comme le stipule la loi fédérale sur l’aménagement du territoire. Il s’agit d’offrir un habitat de qualité, avec une densité suffisante. Cet habitat doit comprendre une offre de services, le lieu de travail, de bons transports publics, les loisirs, la culture, les achats, l’école, la crèche, etc. L’aménagement du territoire est la première source d’économie d’énergie. Quand il est mal pensé, il y a gaspillage. Et tous les progrès technologiques n’arriveront pas à le compenser. Il existe suffisamment d’exemples aux Etats-Unis et même en France et Grande-Bretagne de mitage du territoire, avec de grandes étendues couvertes de maisons individuelles, ou les gens doivent utiliser leur voiture pour chaque activité. C’est le niveau zéro de l’aménagement du territoire. A Genève, ces dernières décennies, nous n’avons pas assez construit pour

Vue de la future Place de l’Etoile.

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nos actifs. Un tiers d’entre eux habite hors du canton. Dès lors, chaque matin, ils doivent se déplacer jusqu’à leur lieu de travail à Genève. Cela crée une mobilité pendulaire énorme. A l’échelle des 50 dernières années, on a favorisé la ville suburbaine, l’agglomération très étalée. Aujourd’hui on revient à une ville plus compacte, mais aussi plus qualitative, en prévoyant systématiquement des espaces publics et verts, des espaces de détente et de respiration. L’urbanisme d’hier était fonctionnel et minéral. Celui d’aujourd’hui veut des quartiers apaisant et conviviaux. La coopérative est à la mode, avec son potager urbain sur une grande terrasse. En bas, il y a un espace ou les enfants peuvent descendre jouer. L’école est à deux minutes à pied, le supermarché à trois. On peut prendre son vélo pour aller au bord du lac, prendre le tram pour aller travailler. C’est déjà une réalité à Berlin ou à Zurich. Ce n’est pas une utopie.

D. P.: On a l’impression que les immeubles sortent massivement de terre. Quand on passe à Meyrin, on lève la tête et l’on est impressionné par le volume des bâtiments. Idem quand on passe par la Place de l’Etoile à la Praille. 5600 logements se construisent en ce moment et le canton a des ambitions bien plus grandes, selon le plan directeur cantonal 2030. Allezvous trouver preneurs pour autant de logements en même temps? Antonio Hodgers: Les mises en constructions sont effectivement massives. Je suis certain que nous trouverons preneurs. Le plan de développement cantonal envisage la construction de 48’000 logements d’ici à 2030. Un nombre important a d’ores et déjà été construit. Pourtant, le taux de vacance reste toujours très bas, à 0,4. La crise du logement est toujours actuelle, que ce soit dans les PPE (propriétés par étage), le locatif ou le logement social. Beaucoup de gens voudraient revenir en ville.


Interview

la conformité de ses décisions. C’est vrai que ces recours et ces oppositions ont un effet dilatoire et paralysant, mais ils sont aussi l’expression démocratique. Ce que je constate aujourd’hui, au final, c’est qu’il faut maintenir le rythme sans trop se laisser perturber. Il ne faut tout arrêter si un projet est attaqué. Il faut expliquer, souvent rappeler, le sens des projets.

Selon une étude, entre 15’000 et 20’000 ménages frontaliers voudraient se rapprocher de leur lieu de travail. Et cette étude donne plutôt une fourchette prudente. D’autre part, l’agglomération est multipolaire. Nous devons créer d’autres centralités que celle de Genève. Elles pourraient se trouver hors des limites cantonales, par exemple à Annemasse. Car le bassin de vie socio-économique ne se limite pas au canton de Genève. Il le déborde dans une agglomération du Grand Genève, qui compte entre 800’000 et 900’000 habitants.

D. P.: Quel sera l’apport des nouveaux projets immobiliers pour atteindre le 20% de logements d’utilité publique (LUP) que la loi exige à Genève? Antonio Hodgers: Nous avons atteint cette

D. P.: A Genève, ce qui ne semblait pas possible devient soudain possible. Le plan directeur 2030 prévoit notamment que 48’000 logements seront construits à partir de 2010. Peut-on dire qu’il est en pleine réalisation? Antonio Hodgers: D’ici trois à cinq ans après les premiers logements aux Cherpines, aux communaux d’Ambilly, aux Vernets, ailleurs dans le PAV (Praille Acacias Vernets), au quartier de l’Etang à Vernier, aux Grands - Esserts à Veyrier, nous constaterons que le plan directeur est en pleine réalisation. Tous les efforts de ces dernières années pour débloquer les dossiers commencent à produire des résultats. Pour le PAV, nous avons convenu d’un accord avec les communes, qui est en cours. Les principaux obstacles politiques sont levés. Il faut savoir que le Département de l’aménagement, du logement et de l’énergie gagne devant les tribunaux, avec 98,3% de taux de succès dans

Le Département de l’aménagement, du logement et de l’énergie gagne devant les tribunaux, avec 98,3% de taux de succès dans la conformité de ses décisions.

année la barre des 10% pour des logements de ce type. Mais il faut préciser que, d’une part, nous construisons du logement d’utilité publique (LUP) et que, d’autre part, nous construisons du logement à caractère social, mais non considéré comme LUP. C’est paradoxal. Il faut que ces deux types de logements aient droit au label LUP. De cette manière, l’on atteint les 20% qu’exige la loi. Le Conseil d’Etat a donc fait une proposition pour changer la loi dans ce sens. Car il est étonnant que l’on produise un tiers de logements subventionnés par année, mais que seule la moitié de ce tiers soit considéré comme logement d’utilité publique au sens de la loi.

D. P.: Si l’on prend le secteur de la Praille (le PAV), le problème ne venait-il pas du fait qu’on exigeait trop de logements sociaux? DOSSIERS PUBLICS 1/2018

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Interview

Biographie Antonio Hodgers. 42 ans Parti politique: Les Verts Fils d’un opposant politique assassiné par la dictature argentine. Il obtient le statut de réfugié politique en 1983. 1993 à 1996: membre du Parlement des jeunes de Meyrin. En 2001 et 2005: responsable des campagnes de votations à partir desquelles les étrangers genevois établis depuis 8 ans en Suisse obtiennent le droit de vote communal. 1997 à 2007: député du Grand Conseil de la République et canton de Genève. 2006 à 2008: président des Verts genevois. 2007 à 2013: Conseiller national. Depuis 2013: Conseiller d’Etat de la République et canton de Genève, chargé du département de l’aménagement, du logement et de l’énergie.

Antonio Hodgers: Vu l’historique du PAV et parce que ce sont des terrains essentiellement publics, deux tiers de logements sociaux avaient été initialement prévus. Cette année, j’ai proposé une modification de ce ratio qui a vu la part de logements sociaux descendre à environ 50% et qui introduit de la PPE, qui n’était pas prévue auparavant. Le dossier se trouve depuis une année devant la commission parlementaire. Mais je précise qu’il y a eu au préalable un accord avec l’ASLOCA, les syndicats et le parti socialiste. Bien que ces partenaires soient très attachés au logement social, ils ont eux-mêmes admis qu’il n’était pas forcément sain d’avoir tous les logements sociaux concentrés au centre-ville. D. P.: Les investisseurs y trouvent-ils leur intérêt? Antonio Hodgers: Oui, car le PAV présente de très belles densités et il est très bien situé. Le quartier de l’ancienne Caserne des Vernets représente la première avancée urbaine de cet ensemble, avec 1500 logements prévus. Pour ce futur quartier d’habitation, nous avons fait un appel d’offres à investisseurs et nous avons reçu 5 dossiers extrêmement solides en provenance des plus grands instituts bancaires. Chacun proposait un investissement total de 650 millions de francs. Nous n’avions que l’embarras du choix. D’ailleurs pour chaque projet immobilier, pour chaque mètre carré que mon département libère à la construction, j’obtiens entre trois et cinq fois plus de valeur d’investissement que nécessaire. L’attrait du logement, l’attrait de la pierre en Suisse et à Genève est très fort. Dans le contexte européen actuel, c’est un investissement recherché, renforcé par un franc suisse qui est une valeur refuge et la pierre qui est un actif refuge. Pendant ce temps, les obligations sont au plus bas.

D. P.: Et du côté des acheteurs? Antonio Hodgers: Pour les PPE, la demande est très forte. Mais pour chaque logement locatif que vous mettez sur le marché, vous avez également 50 demandes. Et dans le logement social, nous avons 8000 personnes sur la liste d’attente. De fait, nous avons de la demande à tous les niveaux.

D. P.: Un logement social, c’est perçu comme moins rentable. Mais reste-t-il quand même une bonne affaire? Antonio Hodgers: Oui, tout à fait. Le logement social est un produit financier intéressant du point de vue de l’investisseur, parce qu’il mise sur le long terme. Pour une caisse de pension ou une fortune familiale, par exemple. L’intérêt est que l’Etat garantit un rendement sur la durée du contrôle. Vous êtes assurés d’avoir des locataires et, dans le même temps, un arrêté

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du Conseil d’Etat vous garantit un rendement et même un rendement conséquent de l’ordre de 4,5%, en francs suisses. Evidemment, le placement ne sera pas spéculatif, car l’Etat l’interdira immédiatement.

D. P.: Comment l’Etat de Genève compte-t-il encourager les coopératives d’habitation? Antonio Hodgers: En octobre dernier, j’ai présenté les résultats du plan d’action en faveur des coopératives d’habitations. Des terrains ont été attribués pour l’équivalent de 900 logements, les structures ont été renforcées par des collaborateurs et collaboratrices pour faciliter les démarches administratives et améliorer la gestion des projets et deux projets de loi de cautionnement ont été adoptés. Je souhaite vraiment que ce secteur monte en puissance notamment parce que c’est un modèle économique durable. Dans ce cas, les propriétaires n’ont même pas besoin d’un rendement sur le capital. Vous prenez des parts sociales: par exemple, 5000 francs par pièce ou 25’000 francs pour un cinq pièces. Si vous repartez dix ans plus tard, vous reprenez vos 25’000 francs.

D. P.: Qu’en est-il des bureaux? Y a-t-il une assurance que toutes ces surfaces seront occupées à l’avenir? Antonio Hodgers: On en a trop. On a entre 200’000 et 400’000 m2 de surfaces de bureaux en trop. Cependant, on planifie néanmoins quelques surfaces d’activités supplémentaires. Ca comprend des bureaux, mais aussi des commerces, de l’artisanat, des lieux associatifs, des lieux culturels. Cette logique permet de contrer les cités dortoirs. Il y aussi les normes fédérales de protection contre le bruit ou de protection contre les accidents majeurs qui nous interdisent la construction de logements à proximité des aéroports, des routes et des rails ferroviaires, mais pas la construction de bureaux. Donc le choix n’est pas entre bureaux et logements, mais entre bureaux et rien. Ce qui manque à Genève, ce sont les surfaces industrielles qui est un secteur économique important. Le futur «Espace Tourbillon» de Plan-les-Ouates est un exemple de comment répondre à l’industrie 4.0.

D. P.: Quel rôle joue le CEVA dans le dispositif logements/surfaces de bureaux? Est-il une assurance que toutes ces surfaces seront occupées à l’avenir? Antonio Hodgers: Il favorise la densification vers l’intérieur. Il a été un déclencheur, mais maintenant, il faut développer le réseau RER. Nous devons réfléchir au réseau ferroviaire complet de Genève. On a par exemple le secteur des Cherpines à Plan-Les-Ouates. Bernex projette


Interview

tuent l’essentiel de la consommation genevoise d’électricité. Concernant les plus de 100’000 kWh, la moitié sont des clients des SIG. En tant que tels, ils sont desservis à 100% par de l’électricité certifiée renouvelable. Il n’y a pas de statistiques sur les origines d’achats de l’autre moitié, puisque le secret commercial s’applique. I

un développement considérable. Et puis il y a ce qu’on appelle le projet de la «Raquette» vers l’aéroport, qui permettrait de développer tout le secteur de la Genève internationale, comme celui de la région de Meyrin et de Satigny. Enfin, il faut mener la réflexion sur le sud du canton. En comparaison des RER bâlois, zurichois ou bernois, le nôtre fait pâle figure. En matière de mobilité, c’est le nouvel enjeu.

D. P.: Que fait Genève pour l’assainissement énergétique de ses bâtiments? Antonio Hodgers: Pour les nouvelles constructions il n’y a pas de problèmes, car la question de l’économie d’énergie est intégrée. Pour les bâtiments anciens, nous avons mis, avec la Confédération et les services industriels de Genève, 25 millions de francs à disposition. C’est un montant important qui a fait l’objet d’une grande campagne de promotion. Ca, c’est pour la partie carotte. Pour le bâton, il existe des contraintes de double vitrage et l’obligation des indices de dépenses de chaleur. Enfin, lors d’une grande transformation, il faut l’accompagner avec un concept énergétique. Cependant, je pense qu’on peut faire beaucoup mieux. On a encore beaucoup de chauffages à mazout, par exemple. Mais il existe des projets pilotes comme celui de Bernex, qui prévoit zéro chauffage de ce type. Dans l’isolation des bâtiments, nous allons renforcer les contrôles. Aujourd’hui, les premières amendes énergétiques sont tombées.

D. P.: Genève a atteint les 100% dans la distribution de l’électricité renouvelable. Comment avez-vous fait? Antonio Hodgers: En 1986, les Genevois ont approuvé l’initiative «Energie notre affaire». Elle était dirigée contre le nucléaire et contre l’électricité sale en provenance de centrales à charbon. Comment certifier le courant propre? Cela a été le long travail des Genevois, des Services industriels genevois (SIG) et le mérite de Robert Cramer (actuel conseiller aux Etats, Les Verts, Genève, ndlr). Nous avons résilié les contrats avec les centrales nucléaires dès le début des années 1990. Ensuite, cela a été le tour du charbon et du gaz. Genève a d’ores et déjà atteint les objectifs 2030 de la nouvelle loi sur l’énergie (Stratégie énergétique 2050). Notre canton est vraiment en avance, du point de vue de la consommation d’électricité. Depuis le 1er janvier 2017, nous consommons de l’électricité renouvelable à 100% et elle est 100% suisse. C’est également un choix, une démarche patriotique pour soutenir nos barrages qui ne vont pas très bien actuellement. De leur côté les consommateurs n’ont rien senti, étant donné que le prix de l’électricité a baissé. Restent les clients qui consomment plus de 100’000 kWh par an (ils s’approvisionnent sur le marché libre, ndlr). Précisons que les clients de moins de 100’000 kWh consti-

Le CEVA favorise la densification vers l’intérieur. Il a été un déclencheur. DOSSIERS PUBLICS 1/2018

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Interview

Forte croissance de la construction sur le Léman Implenia enregistre une nette augmentation de la construction sur l’axe Genève-Lausanne. Son CEO Anton Affentranger répond à nos questions. Dossiers Publics: Actuellement, il existe une mégatendance dans la construction d’infrastructures. C’est ce qu’explique votre rapport annuel 2016. Cette tendance s’estelle confirmée en 2017 et se confirmera-t-elle en 2018? Anton Affentranger: La mégatendance infrastructure se maintient. Des projets d’investissement de longue durée ont été élaborés sur de nombreux marchés de base d’Implenia. Il existe en Suisse le fonds sur le «financement et l’aménagement de l’infrastructure ferroviaire» (FAIF) ou le «fonds pour les routes nationales et le trafic d’agglomération» (FORTA). L’Allemagne, l’Autriche, la Norvège ou encore la Suède disposent de programmes comparables.

D. P.:Cette tendance est-elle plus forte en Suisse ou dans les autres pays européens, dans lesquels Implenia est particulièrement active (Allemagne, Autriche, Suède, Norvège)? Anton Affentranger: Les perspectives pour nos marchés de base sont positives dans le domaine de la construction d’infrastructures: la demande et la capacité de financement existent.

Anton Affentranger CEO Implenia Suisse

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PAR PASCAL CLAIVAZ

/ Interview

D. P.: Comment expliquez-vous cette montée en force de la construction d’infrastructures? S’agit-t-il d’un effet de rattrapage? Anton Affentranger: Par le passé, les gouvernements de nos marchés de base ont traité le thème de la construction d’infrastructures de diverses manières. Tous ont cependant établi des projets d’investissement sur le long terme. Nous identifions notamment un retard à rattraper en Allemagne, mais on travaille également constamment sur les autres marchés à la conservation et l’amélioration des infrastructures.

D. P.: Avec les économies d’énergie, la production d’énergies renouvelables, le développement des transports publics, assiste-t-on à un changement de point de vue, qui influence la construction des infrastructures et des logements? Anton Affentranger: Les infrastructures se doivent aujourd’hui d’être durables. Une exigence notamment valable dans le domaine des infrastructures publiques. Les changements dans le secteur de l’énergie ont également une forte influence sur les investissements dans le transport énergétique.

D. P.: Comment expliquer tout particulièrement ce boom des tunnels, des ponts et des autres infrastructures en Norvège et en Suède? Anton Affentranger: Les deux pays – notamment

Le tunnelier utilisé par Implenia pour le futur RER du Grand Paris Express. Il mesure plus de 9 mètres de diamètre.

Implenia s’efforce de proposer des solutions durables, du développement de projets au domaine du génie civil et des infrastructures en passant par l’entreprise générale. Nous disposons d’un levier important dans le développement de nos propres projets immobiliers. Pour ces projets, Implenia peut exercer une influence précoce sur différents facteurs tels que le site, l’architecture, le concept de construction et le concept énergétique. Ceux-ci affectent de manière décisive la durabilité dans toutes les phases de construction ultérieures. Implenia mise ici sur l’instrument qu’elle a elle-même mis au point pour l’évaluation des projets de construction GeNaB® (évaluation globale construction durable).

la Norvège – ont un important retard à rattraper. Les deux pays disposent de projets d’investissement de longue durée des gouvernements dans le domaine des infrastructures. Ceux-ci ont contribué aux investissements substantiels réalisés dans les infrastructures par le passé et également pour l’avenir. En Norvège, le gouvernement a dernièrement quasiment doublé le «Plan National des Transports» pour la période 2018-2029 par rapport à la période 2014-2023. La Suède dispose également d’un projet d’investissement à long terme (de 2014 à 2025) qui a récemment été renforcé d’un financement supplémentaire pour 2018.

D. P.: «Investir dans l’infrastructure: un aéroport, ça vous tente? demandait une brochure du Credit Suisse en 2016». Elle précisait que, de 2012 à 2030, les besoins mondiaux en matière d’investissements allaient se monter à 57 mille milliards de dollars. Est-ce vraiment une tendance qui s’installe sur le long terme? Partagez-vous le point de vue du Credit Suisse sur l’opportunité de placer son épargne dans des fonds d’infrastructures? Anton Affentranger: Il est un fait que lesdits «Fundamentals» des infrastructures sont très bons, même en tant que classe d’actifs.

D. P.: Quels sont actuellement les atouts que présente Implenia sur le nouveau marché des bâtiments et des infrastructures à faible consommation énergétique, voire autosuffisantes? Anton Affentranger: Dans tous les domaines,

D. P.: En Suisse, quelle place occupe la région lémanique dans la construction d’infrastructures? Une place prépondérante? Anton Affentranger: Oui, la région occupe une

Dans tous les domaines, Implenia s’efforce de proposer des solutions durables.

place importante en matière de construction d’infrastructures. Par le passé, l’accent était plutôt mis sur l’agglomération de Zurich et les routes traversant les Alpes. Dernièrement, le retard à rattraper de cette puissante région économique focalise toutefois de plus en plus l’attention des autorités responsables. DOSSIERS PUBLICS 1/2018

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Interview

Implenia participe à la construction du projet Lancy Pont-Rouge dans le quartier de la Praille à Genève.

D. P.: Et quelle place occupe la région lémanique dans la construction de logements et d’espaces commerciaux (bureaux et industrie)? Anton Affentranger: La région a gagné en importance au cours des dernières années. En comparaison avec les autres régions suisses, elle présente une forte croissance et enregistre notamment une nette augmentation de la construction de logements, en particulier sur

l’axe Genève-Lausanne. Nous avons constaté un changement de la demande concernant les surfaces commerciales. On a pu remarquer ici l’intérêt en faveur de surfaces plus petites dans les magasins locaux au détriment des grandes surfaces. De manière générale, le marché des bureaux est toutefois stable.

D. P.: Selon vous, les régions de Genève et de Lausanne ont-elles un gros besoin de rattrapage dans le domaine des infrastructures et des logements? Et pourquoi? Anton Affentranger: C’est incontestable. D’une part, la croissance de la population y contribue, ce qui dope la demande dans le domaine des logements, de la formation et du transport, d’autre part, l’évolution démographique engendre une demande grandissante dans le domaine de la santé. On peut citer ici à titre d’exemple le Centre Hospitalier Universitaire Vaudois (CHUV), les Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG), l’agrandissement de l’Ecole hôtelière de Lausanne (EHL) ou encore les projets des CFF à Lancy. I

Futur Espace Tourbillon.

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Interview

Démontage dans la galerie Est à Sedrun, tunnel de base du Gothard.

Implenia est née de la fusion en 2006 de Zschokke et de Batigroup. Son siège social se trouve à Dietlikon dans le canton de Zurich. Son CEO est Anton Affentranger. Implenia est leader de la construction et des services de la construction en Suisse. Engagée avec ses partenaires au sein des consortiums dans la construction du tunnel de base du Saint-Gothard, on lui doit notamment les tronçons de Sedrun, de Faido et de Bodio, trois des cinq lots du tunnel du Gothard long de 57 kilomètres. Forte de cette expertise, elle est actuellement un partenaire de premier plan pour le méga projet du RER du Grand Paris Express. Le projet est devisé à 35 milliards d’euros (plus de 40 milliards de francs).


Interview

La Suisse en question Le nouveau président du Conseil national Dominique de Buman, fribourgeois et membre du PDC, répond à nos questions. Dossiers Publics: Dans votre allocution inaugurale comme président du Conseil national, vous avez déclaré que vous vous soucieriez de la cohésion nationale. La sentez-vous menacée actuellement? Dominique de Buman: Elle reste potentiellement menacée. Premièrement, les projets d’abandon de la langue françaises ne sont pas tous enterrés. Il y a eu certes une amélioration. Mais il reste encore des cantons qui n’ont pas compris que, renoncer au français comme deuxième langue obligatoire, c’est stupide et que cela va à l’encontre de la cohésion du pays. Il y a également l’initiative sur la résiliation de la libre circulation. Elle marquerait une rupture très forte avec notre tradition depuis la Deuxième guerre mondiale. La Suisse a toujours soigné ses liens avec la communauté internationale. «No Billag» a également été une autre initiative qui nuisait à la cohésion nationale. Il y a également des solidarités internes qui sont remises en cause, la péréquation financière ou l’aide aux minorités.

D. P.: Pourquoi, selon vous, les Suisses peuvent-ils être fiers de leur pays? Dominique de Buman: C’est un pays qui, compte tenu de sa taille, occupe toujours un rang remarquable dans les classements internationaux. Cela tient à deux qualités essentielles: la compétitivité

Dominique de Buman Président du Conseil national

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PAR PASCAL CLAIVAZ

/ Interview

et l’innovation. Et nous pouvons être fiers de notre cohésion, qui est une garantie de stabilité. Aussi parce que les gens travaillent énormément et font des heures supplémentaires sans trop rechigner. C’est un pays qui a une certaine tenue. Et quand on pense à toutes les organisations de l’ONU à Genève. C’est incroyable ce que nous avons là.

D. P.: Comment perpétuer le dynamisme de l’économie suisse? En promouvant la formation continue, de manière à donner suffisamment de collaborateurs qualifiés à nos entreprises? Dominique de Buman: La formation continue devrait faire partie du budget de la formation. Actuellement, elle n’est pas systématisée. C’est pourtant la meilleure prévention contre le chômage. Si on n’investit pas assez dans la formation continue, on aura moins de chances dans les réinsertions en emplois. Les ORP font très bien leur travail, ce n’est pas la question. La remarque que je fais est tendancielle. Car la Suisse bénéficie d’un bon système de formation et de formation continue, qu’on peut toujours améliorer. C’est pour cela que j’en suis fier.

D. P.: La Suisse vieillit. Quelles décisions prendre dans les domaines de l’AVS et des caisses de pensions, pour qu’elles continuent de couvrir les besoins des personnes âgées? Dominique de Buman: Pour l’AVS, j’ai l’impres-

Un bel hiver pour le président du Conseil national et président des Remontées Mécaniques Suisses.

sion que la solution passera par une augmentation de la TVA. Car l’économie est contre des prélèvements sociaux supplémentaires, pour ne pas nuire à la compétitivité. Elle s’opposera également à ce que l’on puise dans la caisse générale. On devra certainement passer par un vote du peuple et des cantons, car l’AVS est un peu sacralisée en Suisse. Concernant les caisses de pension, il faudra lisser. Il s’agira certainement de modifier les cotisations des employeurs, vu qu’ils paient trop cher actuellement. Voilà pour les mesures immédiates. Il y en aurait d’autres. Je précise que les retraités actuels ne risquent rien, car ils bénéficient de bonnes rentes. Mais il faut avoir le souci et la volonté politique de régler le problème.

D. P.: Vous présidez la Fédération suisse du tourisme et des Remontées Mécaniques Suisses. Cet hiver riche en neige et la baisse du franc suisse vous redonne-t-il du courage pour le tourisme alpin? Dominique de Buman: Le tourisme alpin se

Existe-t-il une solution du côté du subventionnement fédéral des primes maladie, pour que la population continue d’être bien soignée? Dominique de Buman: On n’évitera pas, à terme, de tenir compte de la capacité contributive des gens. Mais il existe une hypocrisie. On ne veut pas que l’Etat paie davantage. Or le niveau des primes est ressenti comme de plus en plus insupportable. Du côté des responsables de la santé, on engage peu de réformes. C’est la quadrature du cercle. Si on ne veut pas étatiser notre Caisse maladie

selon le modèle français de la Sécurité sociale, on ne pourra pas éviter d’introduire une taxe selon la capacité contributive des gens. La question se pose en effet d’une introduction partielle de la solidarité. D’un autre côté, nous devrons réduire les coûts. Une solution serait de prévoir un «copilotage» entre la Confédération et les cantons, pour éviter les doublons en infrastructures. Il faut avoir le courage d’être plus raisonnables dans les coûts.

Si le PDC sait jouer juste au Conseil des Etats, il aura de l’influence.

porte mieux, grâce à cet hiver bien enneigé. Cela se passe également mieux, avec la baisse du franc suisse. Et enfin, nous avons eu un bel été. Il convient de préciser que, dans cette branche, les gens travaillent beaucoup. Le tourisme helvétique est plutôt bien positionné. Enfin, cet automne, nous avons également amélioré les conditions-cadres, par la prolongation du taux spécial de TVA pour l’hébergement, à 3,8% jusqu’en 2027 (décision prise à la suite d’une initiative parlementaire de Dominique de Buman ndlr). En continuant d’améliorer les conditions-cadres et avec l’esprit d’entreprise suisse, nous devrions obtenir des résultats. Car nos hôteliers proposent nombre de nouveaux produits innovants à leur clientèle.

D. P.: Que pensez-vous de la Transition énergétique suisse. La Suisse pourra-t-elle remplir, sans dommage pour son économie, les objectifs d’Energie 2050? DOSSIERS PUBLICS 1/2018

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Interview

Dominique de Buman: La sortie du nucléaire a été votée, c’est une chose. Mais il aurait fallu être plus déterminés dans le secteur de l’énergie, notamment pour les énergies alternatives. Pourquoi ne pas fabriquer des panneaux solaires en Suisse? Pourquoi les acheter en Chine? Parce que la Suisse refuse d’avoir une politique de soutien à son industrie? Je ne suis pas trop optimiste pour le moment. Nous n’avons pas encore réussi à nous mettre d’accord sur les objectifs de mise en œuvre réelle de cette transition énergétique. D. P.: Quels avantages la Suisse peut-elle retirer de la visite de Donald Trump à Davos? Dominique de Buman: La Suisse est vue comme un pays favorable à l’économie et ses

conditions cadres sont considérées dans le monde entier comme les plus libérales. Sa liberté d’entreprise est également mondialement bien notée. Ce modèle d’affaires est certainement apprécié du président Donald Trump. Il faut prendre cette visite comme un hommage à la Suisse. C’est un très grand honneur que de recevoir un président des Etats-Unis. Mon rôle est d’assurer un bon accueil de notre pays. Pour la Suisse, cela a été une occasion extraordinaire de rencontres de haut niveau dans un cadre privé. Cette année, cinq Conseillers fédéraux sur sept se sont rendus à Davos. Il y a dix ans, il n’y en avait qu’un ou deux. Davos leur permet de rencontrer le monde entier très vite.

D. P.: Quel est l’avenir de votre parti, le PDC, dans la politique helvétique? Dominique de Buman: Un sondage TA Media (peut-être plus fiable que le baromètre électoral de la SSR) fait que la situation nous interpelle et nous oblige à nous battre. Le PDC a des personnalités incontestables. Mais il subit de plein fouet la polarisation et les peurs actuelles. Le centre subit cette polarisation et le raidissement des positions, comme on peut le constater dans toute l’Europe. Et pourtant, je remarque que le groupe PDC a regagné de l’importance au Conseil national. A mi-législature, nous enregistrons une plus grande cohésion dans nos votes. La cohésion de notre groupe est meilleure. Quant aux Etats, ils sont dominés par les trois groupes principaux: le Parti socialiste, le PLR et le PDC. Si on sait jouer juste, on aura de l’influence. Pour les élections de 2019, il faudra que les thèmes et les profils remontent du terrain. Les préoccupations actuelles de la classe moyenne croisent les thèmes du PDC. Ces prochaines années, les soucis de la classe moyenne peuvent prendre le pas sur l’atmosphère de polarisation actuelle. A l’instar de président Macron en France qui, en fait, applique une politique centriste très PDC.

Biographie Dominique de Buman. Naissance en 1956 à Fribourg. Syndic de la ville de Fribourg de 1994 à 2004. Député Grand Conseil fribourgeois 1986 à 2003. Président du Grand Conseil fribourgeois en 2001. Conseiller national en fonction depuis 2003. Vice-président du Parti démocrate-chrétien suisse depuis 2004. Président du Conseil national depuis novembre 2017. Licencié en droit, issu d’une ancienne famille de Fribourg, président de l’association suisse des remontées mécaniques depuis 2010 et président de la Fédération suisse du tourisme depuis 2009.

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Les vieux schémas sont éculés. Il nous en faut de nouveaux. Nombre de partis politiques perdent leurs repères et se mettent à dire n’importe quoi. Nous au PDC, nous allons développer des sujets qui vont correspondre aux attentes de la classe moyenne. Il existe un autre indice intéressant: les jeunes Suisses ont le plus grand taux de fierté nationale, avec 87%. Ce sondage était publié dans un récent «Bulletin» du Credit Suisse. Le siège du PDC n’est pas contesté au Conseil fédéral. Nous avons 18 mois pour décider qui va y aller, afin de prendre la succession de notre conseillère fédérale Doris Leuthard. I




CAHIER SPÉCIAL

Transition Energétique

Visions et constats de responsables romands impliqués et concernés par la transition énergétique DOSSIERS PUBLICS 1/2018

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Edito – Sommaire

ACTUALISER LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE La dix-neuvième édition des Assises européennes de la transition énergétique s’est déroulée à Genève, à la fin janvier. Durant trois jours, plus de 4500 personnes y ont participé, à cheval sur la frontière franco-suisse du Grand Genève. 25 pays étaient représentés pour un programme de 13 séances plénières et de 110 ateliers. La centaine de journalistes présents représentaient 61 médias. Il y a eu 400 retombées presses sur le plan national et international. Doris Leuthard, Alain Juppé, Nicolas Hulot, François Longchamp, notamment étaient de la partie. C’est une réussite pour le conseiller d’Etat Luc Barthassat, chef du département genevois de l’environnement, des transports et de l’agriculture. Cette année et grâce à lui, ces Assises se sont déroulées à Genève, alors qu’elles avaient lieu traditionnellement à Bordeaux ou à Dunkerque. Au-delà du problème du changement climatique, elles ont permis de présenter une foule d’expériences de terrain très concrètes, notamment dans la production de chaleur à partir de la biomasse, de la récupération de rejets thermiques, de l’eau du lac ou de la géothermie. Certains réseaux de chaleur dans de nombreuses régions suisses, françaises ou européennes sont déjà très étendus. Il suffirait de les connecter, en plus, à des capteurs thermiques. C’est l’un des multiples exemples des dizaines d’initiatives concrètes qui se développent aujourd’hui déjà sur de vastes territoires. La Transition énergétique a déjà commencé et comme le disait Bruno Léchevin, Président de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), des échanges de praticiens comme celui de Genève permettent de l’amplifier. PASCAL CLAIVAZ

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Reporting Genève entre concrètement dans la Transition énergétique Interviews Luc Barthassat Créer l’habitude de collaborer sur des projets transversaux

Jacqueline de Quattro Défis en perspective pour le canton de Vaud

Roberto Schmidt Le Valais, moteur de la force hydraulique

Benoît Revaz Une Suisse performante en matière énergétique

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Michel Balestra Genève est un pionnier de l’électricité renouvelable François Deblüe Valoriser les ressources de la Région Nyon dans la proximité

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Vision Le PA3, projet d’agglo, est relancé

Solutions La Transition au niveau local

Focus Stratégies durables pour répondre aux défis environnementaux

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Interview

Genève entre concrètement dans la Transition énergétique Bruno Léchevin président de l’Agence de l’environnement et de maîtrise de l’énergie (ADEME) a ouvert ces trois journées des 19e Assises européennes de la Transition énergétique qui se sont déroulées du 30 janvier au 1er février. Une édition spéciale, puisqu’elles se déroulaient cette année à Genève.

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n tant que canton et agglomération, le Grand Genève présente l’originalité d’être une région de développement binationale. En fait, cette agglomération réunit deux cantons suisses et deux départements français. Avec la construction du CEVA, la liaison ferroviaire Cornavin-Eaux-Vives-Annemasse, Genève démontre qu’elle souhaite développer les économies d’énergie à grande échelle. Et Bruno Léchevin de faire remarquer que la philosophie des Assises de la Transition énergétique est de présenter des réalisations concrètes qui, à leur tour, auront un effet dynamique. Le fait concret de la journée inaugurale a été la signature de Pact’Air, premier projet à l’échelle européenne de coopération transfrontalière pour la qualité de l’air.

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En tant que siège de nombreuses organisations internationales et haut lieu de la gouvernance mondiale, Genève s’est positionnée en acteur de la Transition énergétique. La liste des personnalités présentes à l’ouverture, notamment de Doris Leuthard, Conseillère fédérale, Aziz Rabbah, Ministre marocain en charge de l’énergie, Nikhil Seith ONU-UNITAR, Roberto Bocca World Economic Forum, Dorota Jarosinska OMS, Ernst Peter Fischer Ministère des affaires étrangères allemand et les représentants des régions de Lombardie, Catalogne, Bade-Wurtemberg et Auvergne-Rhône-Alpes, ont marqué la première journée de ce rendez-vous européen suivi par la rédaction de Dossiers Publics.


PAR PASCAL CLAIVAZ

8h30 Le président du Conseil d’Etat genevois François Longchamp souhaite la bienvenue aux participants: «le Grand Genève tient à remercier l’ensemble des personnes présentes, ainsi que les 62 partenaires financiers qui ont permis la tenue de cette édition et particulièrement le Comité d’organisation qui comprend l’ADEME, la Communauté urbaine de Bordeaux et la Communauté urbaine de Dunkerque».

10h30 La conseillère fédérale cheffe du Département de l’Environnement, de l’Energie, des Transports et de la Communication Doris Leuthard annonce que la Suisse et le Maroc ont signé une déclaration d’intention. Et Doris Leuthard d'ajouter: «on aimerait renforcer la coopération dans le domaine énergétique. Le Maroc est très dépendant des importations d’énergie. Ce pays travaille beaucoup sur l’efficacité énergétique. Il est ouvert aux investissements. Pour la Suisse, c’est une bonne opportunité d’avoir plus d’objectifs en commun, étant donné qu’il s’agit d’un pays francophone», a déclaré la ministre.

Légende de g. à dr.: Le président du Conseil d’Etat genevois François Longchamp souhaite la bienvenue. La Conseillère fédérale Doris Leuthard était présente aux Assises. Luc Barthassat salue la signature du Pact’Air.

/ Reporting

de chaudières de chauffages à mazout pourra servir. De l’autre côté de la frontière, les baisses de vitesse sur les autoroutes, les transports publics gratuits et semi-gratuits lors des pics de pollution sont des exemples pour nous. Et l’Europe possède désormais le fameux macaron certifiant les véhicules propres, qui n’existe pas encore en Suisse». Nicolas Hulot apparaît en vidéoconférence pour livrer un bilan: «au 13 novembre 2017, nous avons connu une nouvelle augmentation des émissions mondiales de CO2, après deux ans de stabilisation. C’est un sérieux avertissement». Il rappelle le plan climat français signé en juillet dernier qui demande la neutralité du carbone en 2050. «La France tournera le dos aux énergies fossiles, puisqu’il est le premier pays au monde à interdire l’exploitation des hydrocarbures sur son territoire. Il va également mettre fin, dès 2022, à l’électricité produite avec du charbon, conjointement à la hausse des prix du carbone à 82 euros par tonne. C’est une stratégie cohérente».

12h30

© Alienor Perrard

Au cours de la séance plénière, Luc Barthassat se félicite de la signature du Pact’Air. «Pour nous ce pacte est très concret. Nous avons les pics de pollutions de la vallée de l’Arve, de la région de Genève, les 500’000 automobilistes pendulaires, l’aéroport. De plus, nous avons l’habitude d’une bonne coopération dans la renaturation des cours d’eau et les branchements transfrontaliers des Step (stations d’épuration). L’exemple genevois des rénovations DOSSIERS PUBLICS 1/2018

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Reporting

Bertrand Piccard, Bruno Léchevin, Luc Barthassat et Alain Juppé.

16 heures Bertrand Piccard rencontre Alain Juppé, Luc Barthassat, François Longchamp et Bruno Léchevin de l’ADEME. Petit tour du propriétaire en passant par le pavillon du biométhane du Genevois français et celui de l’eau «notre ressource naturelle». Alain Juppé, en tant que maire de Bordeaux et ancien candidat à la présidentielle française, est

Ils annoncent la signature du Pact’Air. On reconnaît Jacqueline de Quattro, François Longchamp et Luc Barthassat.

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La conseillère d’Etat du canton de Vaud Jacqueline de Quattro, Cheffe du Département du territoire et de l’environnement. l’un des moteurs de ces Assises européennes de la Transition énergétique. En effet, elles se déroulent traditionnellement entre Bordeaux et Dunkerque. Cette année, elles ont passé de l’autre côté de l’Hexagone, vers Genève. A l’heure de l’interview, le maire de Bordeaux explique comment il a pris en mains la lutte contre la déperdition énergétique. «Nous avions un plan de rénovation pour 350’000 appartements. Un jour, nous avons pris l’hélicoptère pour photographier les fuites de chaleur en provenance de l’agglomération et nous l’avons cartographiée, selon des critères. L’Etat a ensuite préfinancé les investissements, car la rentabilité est longue à obtenir pour les propriétaires. Enfin, nous avons dû organiser une sorte de guichet unique pour affronter le maquis français des aides et des subventions». I

Nicolas Hulot, Ministre d’Etat, Ministre de la Transition écologique et solidaire.


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Interview

Luc Barthassat

Conseiller d’Etat, Chef du département de l’environnement, des transports et de l’agriculture (DETA), Genève

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PAR PAMELA CHIUPPI

/ Interview

Créer l’habitude de collaborer sur des projets transversaux Les défis environnementaux fédèrent, au-delà des idéaux écologistes vintages devenus les préoccupations actuelles de tout citoyen du monde. Luc Barthassat incarne le changement de paradigme sociétal, à travers sa manière de collaborer dans le projet de territoire du Grand Genève. Rencontre en marge des Assises Européennes de la transition énergétique.

L

es frontières ne sont plus. Cette notion est vouée à disparaître à mesure que la région franco-valdo-genevoise poursuit son développement et son urbanisation, pour former à terme une agglomération qui saura parler d’une seule et même voix. Une importante mobilisation a débouché sur l’attribution de l’organisation des 19e Assises Européennes de la Transition Energétique, à l’agglomération transfrontalière du Grand Genève. Luc Barthassat, conseiller d’Etat en charge du Département de l’environnement, des transports et de l’agriculture, a partagé avec nous sa perspective du projet d’agglomération, une vision aussi enthousiaste que pragmatique du devenir de notre région.

Dossiers Publics: M. Barthassat, le sujet de la transition énergétique est aujourd’hui dans toutes les bouches. Comment les Assises européennes sont-elles arrivées à Genève? Luc Barthassat: La transition énergétique traite en effet d’un sujet national qui nous intéresse depuis longtemps. Madame Doris Leuthard l’a d’ailleurs promu avec l’abandon du nucléaire. Mes services pour leur part me demandaient régulièrement de participer aux Assises, que ce soit à Dunkerque ou à Bordeaux, mais je n’arrivais jamais à y assister. Un jour lors d’une séance, j’ai lancé sur le ton de la plaisanterie que nous devrions faire venir les Assises à Genève. 15 jours après, M. Fauvin il revenait vers moi pour s’assurer que je ne plaisantais pas! Ainsi, nous

sommes allés à la rencontre des organisateurs pour leur soumettre l’idée, à leur tour ils sont venus nous trouver à Genève… la machine était lancée. Lorsque nous sommes descendus à Bordeaux, j’ai revu M. Juppé, rencontré lors de son passage à Genève pour une thématique touchant les Français à l’étranger. A l’époque, il était encore candidat en lice pour les élections présidentielles françaises.

«Un jour, j’ai lancé sur le ton de la plaisanterie que nous devrions faire venir les Assises à Genève. 15 jours après, il revenait vers moi pour s’assurer que je ne plaisantais pas!»

Lors de cette dernière édition des Assises à Bordeaux, j’ai été très impressionné par le nombre de personnes impliquées et concernées par les problématiques environnementales. Les participants arrivaient des quatre coins de France, de Suisse, d’Allemagne voire d’Angleterre. Je pense que ce sont les grands thèmes de demain, voire même d’aujourd’hui. J’en suis ressorti emballé et nous nous sommes portés volontaires pour organiser les Assises en 2019. M. Juppé a accueilli Genève à bras ouverts en tant que ville supplémentaire chargée d’accueillir les Assises, mais 2019 était réservée pour Dunkerque puisqu’il s’agit de l’année anniversaire des 20 ans des Assises. Alors, je lui ai proposé d’organiser la session de 2021, et il m’a annoncé qu’il pensait à Genève pour l’édition de 2018! Or nous étions fin janvier 2017 et les délais étaient serrés. M. Juppé m’a proposé spontanément l’aide de l’équipe organisatrice pour cette mise en place.

D. P.: Comment cette organisation transfrontalière s’est-elle mise en place? Luc Barthassat: L’engouement des responsables DOSSIERS PUBLICS 1/2018

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Interview

L’Agglo du Grand Genève.

du District de Nyon, pôle métropolitain du grand Genève et des collègues du Conseiller d’Etat genevois l’a finalement emporté. Nous avions aussi l’assurance que les équipes de Dunkerque et de Bordeaux allaient bien nous apporter leur soutien organisationnel. Il faut souligner que le courant avait particulièrement bien passé avec les responsables avec qui nous avions échangé sur les particularités de la région transfrontalière que nous représentons. Elle a un regard sur la France, c’est-à-dire sur l’Europe, et aussi sur cette Suisse intercantonale et nos interactions avec le canton de Vaud. Il faut reconnaître que nous avons dans cette région un potentiel extraordinaire.

D. P.: De quoi est fait cet esprit transfrontalier? Luc Barthassat: La crise du logement à Genève a eu pour effet que de nombreuses personnes ont dû aller vivre de l’autre côté de la frontière, que ce soit en raison de la pénurie de logements ou du prix des loyers. On parle également des pendulaires vaudois et des frontaliers français «qui viennent piquer notre boulot», mais ce raisonnement ne fait pas construire ce Grand Genève. En réalité il est déjà construit, il existe bel et bien. Et il s’agit juste de mieux collaborer pour éviter les potentiels conflits qui découleraient d’une concurrence trop virulente. Des comportements comme faire travailler des gens à 1200 Euros ou un salaire de misère ne reviendraient au final qu’à «casser ce bel outil». La situation est telle qu’il y a des pendulaires qui viennent travailler à Genève, tout comme des genevois qui sont aller vivre en dehors de Genève, que ce soit en France voisine ou sur le canton de Vaud. Oui, nous faisons jouer la préférence cantonale à l’Etat de Genève, lorsque nous passons par les services l’Office Cantonal de l’Emploi pour offrir un poste de travail à des personnes bénéficiaires de l’assurance chômage. Il faut dire que de nos jours, on trouve parmi les candidats inscrits des gens vraiment bien, à tous les niveaux. En même temps, notre région qui connaît une forte croissance a besoin de la main d’œuvre française et d’un certain pourcentage de travailleurs qui résident en dehors du canton. Cette main d’œuvre nous est nécessaire pour faire fonctionner nos hôpitaux, nos transports publics, nous en comptons parmi nos employés de l’Etat, et j’en passe. Je constatais déjà cette dynamique à l’époque dans le secteur du paysagisme. D’expérience, nous avons compris que bien collaborer nous permet d’aboutir in fine à une certaine forme d’équilibre pour la région. Toutes les parties prenantes ont intérêt à travailler ensemble, qu’il s’agisse de transports, d’environnement, de réseaux routiers ou encore d’échange de main d’œuvre.

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D. P.: Comment se déroule cette collaboration aujourd’hui? Luc Barthassat: Aujourd’hui, nous collaborons pour tout et tous les dossiers sont en quelque sorte reliés. De nombreux projets qui ont permis de faire avancer les choses touchent à l’environnement et à la qualité de nos eaux. Par exemple, nous sommes raccordés aux mêmes stations d’épuration et nous sommes attentifs au débit des rivières, à l’empoissonnement, et partageons des données lors de l’ouverture des vannes comme celles du barrage de Verbois. Les tarifs SIG, pour citer un autre exemple, sont aussi adaptés aux consommateurs français qui sont raccordés au réseau suisse. Au niveau du prix du bois de construction, nous nous sommes d’ailleurs aperçus que la région franco-valdo-genevoise a relativement peu de concurrence. Par contre, nous sommes en concurrence avec l’Allemagne ou l’Italie, deux pays qui font venir du bois dans cette région, alors qu’elle regorge de bois. Le fruit d’une meilleure collaboration nous permettrait sur ce marché de nous fournir plus localement et de faire fructifier notre région plutôt que d’aller chercher des matières premières au fin fond de l’Europe. En réalité, les gens doivent comprendre que nous ne sommes pas en train de créer quelque chose, mais de collaborer et contribuer à une entité qui existe déjà, de rééquilibrer les forces et de les redistribuer en évitant l’esprit de concurrence. Par le biais de ces Assises sur le thème des innovations de transition énergétique, il nous sera possible de resserrer les rangs et de démontrer que nous sommes bien tous en train de tirer à la même corde.

D. P.: Les flux transfrontaliers sont-ils devenus monnaie courante? Luc Barthassat: Bien sûr, les uns vont skier aux Gets, au pied du Jura à St-Cergue, les autres vont faire leurs courses en France, certains vivent d’un côté et travaillent de l’autre. On le voit aussi très bien à Bâle, avec l’aéroport Bâle-Mulhouse. Les gens vont faire leurs emplettes en Allemagne, car les denrées y sont 20% moins chères qu’en France, ils vont manger au restaurant en France et viennent tous travailler en


Interview

Suisse. Cette dynamique fonctionne très bien dans la région bâloise et on n’y voit pas les tensions alimentées par des partis politiques de manière aussi tranchées qu’à Genève. Ce raisonnement pro-frontaliers ou anti-frontaliers est ridicule. En principe il n’a pas lieu d’être, même s’il est vrai que dans certains secteurs comme celui des banques, on fait un peu moins attention à engager sur le plan local. Encore une fois, c’est ici une question d’équilibre, à nos entreprises de puiser d’abord dans notre réservoir pour recruter, et s’il n’y a pas de candidat local adéquat, d’aller puiser dans celui d’à-côté.

D. P.: La Suisse pèche semble-t-il sur la formation dans le domaine des transports? Luc Barthassat: Dans le domaine des transports, à l’Etat de Genève et dans le cadre du Léman Express (CEVA) notamment, nous sommes heureux d’avoir pu trouver en France du personnel technique hautement qualifié, dont la culture française nous permet également de mener des négociations sur le territoire français et de régler des potentiels frottements. Ces employés sont formés dans l’ingénierie des transports, un métier qui n’existe pas dans les portefeuilles de formation de nos propres hautes écoles, pas même à l’école polytechnique à Lausanne. Lorsque je m’y suis rendu, je leur ai demandé de former des gens sensibles aux modes de transport de demain. Le règlement des feux, par exemple, est un véritable métier de précision horlogère. Comme tout allait bien dans nos régions, on n’a pas jugé bon de créer des formations sur ces sujets pourtant porteurs pour l’avenir. Ces dernières années, nous avons été contraints de recruter du personnel à Montpellier, à Toulouse, à Lyon, alors que nous aurions pu très bien le former à Lausanne ou à Zurich.

D. P.: Que retirez-vous à ce stade de la collaboration entre responsables politiques et opérationnels du Grand Genève? Luc Barthassat: Les succès ont commencé par tous les thèmes qui touchent l’environnement. Avec la création de corridors biologiques qui permet les passages de faune, l’on obtient des corridors sans construction, qui passent sous les routes ou par-dessus. On peut également observer les déplacements des cerfs, qui descendent du Jura pour aller jusqu’à la commune de Collex-Bossy et remontent à l’arrivée du printemps. Nous pouvons constater cette qualité d’environnement et de vie, qui forme une sorte de ceinture verte franco-vaudoise autour de Genève. Dans ce potentiel extraordinaire s’inscrivent bien sûr également les zones franches, avec lesquelles nous travaillons dans le domaine de l’agriculture. Notre bassin de population permet de responsabiliser nos agriculteurs, de leur fournir une plus-value qui les aidera à vivre plus dignement. Nos éleveurs emmènent également leurs troupeaux pâturer hors du territoire

«Nous pouvons constater cette qualité d’environnement et de vie, qui forme une sorte de ceinture verte franco-vaudoise autour de Genève».

helvétique et nous avons pu faire rentrer les productions en zones franche dans le Swissnet, fruit d’une bonne collaboration avec les maraîchers, les Laiteries Réunies et les quelques éleveurs qui restent encore dans le canton de Genève. On se rend compte, une fois de plus, des avantages que procure ce mieux travailler ensemble. Lorsque je possédais des terrains agricoles sur le territoire français dont je vendais la production au prix suisse, on s’arrangeait avec les autres agriculteurs de la région qui travaillaient aussi sur le marché genevois. Cette collaboration transfrontalière nous permet aussi d’emporter des marchés avec l’Union Européenne, par exemple les maisons telles que Caran d’Ache ou Rolex travaillent beaucoup avec cette région-là. En effet, un franc sur deux est gagné en travaillant avec la France et l’Union Européenne. Ces relations économiques permettent à notre pays de tenir relativement la route, de fournir un système social stable, un pays qui crée de l’emploi et de la matière grise au travers de nos filières de formations. Pour nous, c’est tout de même aussi intéressant de disposer de personnel qualifié. Mon département emploie des personnes qui ont travaillé à la SNCF, sur des grands projets de trams électriques et sans fil à Bordeaux, un savoir-faire qui chez nous n’en est qu’à ses débuts. Je dirais que la solution réside dans le fait de miser sur les points-clés qui nous font gagner tous ensemble.

Quid du sujet du dumping salarial? Une sorte de non-sujet récurrent et qui fâche? Luc Barthassat: Les frontaliers qui viennent travailler à Genève font également fonctionner le commerce, par exemple lorsqu’ils prennent l’habitude de consommer sur nos tables du Gamay ou du Gamaret. Ils achètent des bouteilles, contrairement à ce que l’on dit, ils valorisent tout à fait les produits de notre terroir suisse et font fonctionner eux aussi ces échanges transfrontaliers. Une bonne partie de leurs impôts, prélevés à la

Biographie Luc Barthassat Luc Barthassat, chef du département de l’environnement, des transports et de l’agriculture connaît la République comme sa poche. Agriculteur, paysagiste et viticulteur de profession, il est député démocrate-chrétien au Grand Conseil genevois de 1993 à 2005. De 2005 à 2013, il est conseiller national. Enfin, depuis 2013, il est Conseiller d’Etat. Il est également l’un des co-présidents de la Communauté transfrontalière de l’énergie, avec Pierre-Jean Crastes, vice-président de l’Assemblée régionale de coopération du Genevois français (ARC) et François Debluë, en charge de la thématique environnement au Conseil régional du district de Nyon. DOSSIERS PUBLICS 1/2018

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Interview

MASSE SALARIALE FRONTALIÈRE

600’000 millions de CHF qui restent dans nos caisses à Genève

source, restent eux aussi à Genève, il ne faut pas l’oublier. Sur une masse salariale de plus d’un milliard perçu, ce sont 600’000 millions de CHF qui restent dans nos caisses à Genève. Cela n’est pas négligeable si l’on fait la comparaison avec les pendulaires vaudois qui, eux, ne paient pas d’impôt sur Genève mais dans le canton de Vaud. En résumé, il est bon de se rappeler que le salaire perçu par les frontaliers demeure (sous diverses formes) en bonne partie chez nous. Il ne faut pas penser uniquement aux bas salaires, avec la caricature de la petite coiffeuse française payée 2’500 francs au lieu de 3’000, alors qu’on pourrait trouver du personnel qualifié en Suisse. Lorsque les forces se seront un peu équilibrées, nous passerons au-delà de cet esprit de concurrence entre le frontalier qui paraît venir travailler moins cher. Si tous les corps de métier pouvaient être régis par des CCT (ndlr: Conventions Collectives de Travail), les salariés d’où qu’ils viennent seraient protégés. Et tous les emplois vacants ne peuvent pas forcément être remplis par des chômeurs suisses, c’est un fait. D’un autre côté, le secteur bancaire qui licencie passablement en ce moment déverse sur le marché des professionnels qui sont tout à fait capables de collaborer dans d’autres secteurs. Et le fait d’être au chômage est devenu si fréquent que le chômeur ne doit plus éprouver de honte. Etre au chômage peut nous arriver à tous demain. Je pourrais moi-même être au chômage au mois de juin!

Mon département est en lien avec l’ORP pour le recrutement des chauffeurs TPG, des employés qui mettent des amendes à la Fondation des Parkings. J’ai moi aussi accueilli dans mon équipe un ancien cadre bancaire de la cinquanLe conseiller d’Etat taine qui en deux temps trois mouveLuc Barthassat aux Assises ments a su s’intégrer. Il ne faut pas hésiter à Européennes de la transition aller puiser les talents là où ils se trouvent. Un énergétique, Genève. patron de boulangerie me disait qu’il désespérait de trouver un employé suisse pour compléter son équipe principalement formée de professionnels frontaliers. Encore faut-il vouloir se lever et accepter les horaires difficiles… Un ingénieur de Zurich ne voudra peut-être pas non plus venir travailler à Genève. Aller chercher un employé à Lyon ou Grenoble peut se comprendre, mais à quoi bon aller recruter à Paris ou à l’autre bout de la France… L’essentiel sur le sujet de l’emploi est de ne pas venir rompre l’équilibre.

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Quid de la responsabilité des entreprises dans leur rôle d’employeur? Luc Barthassat: A nos PME de se montrer plus raisonnables, de faire plus attention au marché local de l’emploi. Aux entreprises aussi d’anticiper le type d’employés dont ils auront besoin et d’aller à la rencontre des hautes écoles. Pour l’Etat de Genève, je suis allé à la rencontre d’un professeur de l’EPFL et je lui ai confié mes besoins futurs. Il a repéré 2 ou 3 bons étudiants ingénieurs et nous avons organisé une rencontre avec ces jeunes pousses qui assureront peut-être la relève, une première approche dans mes services qui me permettra de me faire une idée sur les formations dispensées en Suisse dans le domaine des transports. C’est aussi le rôle des politiciens d’aller à la rencontre des hautes écoles. Et puis de nouvelles filières vont émerger. Aujourd’hui, notamment avec la digitalisation, de nouveaux métiers vont émerger d’ici 20 ans. Il va bien falloir former nos jeunes! Les Assises de la Transition Energétique ont aussi leur propre carrefour des métiers. C’est pourquoi avec M. Crastes, nous avons voulu que certains volets des Assises soient ouverts au public, pour venir voir ce que Genève propose, comme TOSA, la géothermie, Genilac, entre autres, ainsi que la stratégie d’électromobilité que nous venons de mettre en place. On y voit émerger des projets qui utilisent l’hydrogène comme ressource. Nous nous sommes questionnés justement sur le fait d’implanter des bornes à hydrogène avec la région de Divonne qui est très intéressée.

Le public demande de plus en plus ardemment la transition énergétique… Luc Barthassat: Les gens ont besoin de savoir ce qui se fait, qui le fait et quand les projets seront réalisés. Il y a 4 ans nous sommes allés voir les constructeurs au Salon de l’Automobile et nous les avons questionnés sur leur vision de l’avenir de la voiture, dans 10, 20 ou 50 ans. Ils ont répondu que dans 20 ans (mais peut-être 15, ou 12…), la majeure partie sera électrique, puis on passera à l’hydrogène. La nécessité de construire des bornes électriques le long des routes devient évidente, pour que les consommateurs achètent des véhicules moins polluants. Les progrès arrivent plus rapidement que nous le pensions dans un grand nombre de domaines. Par exemple avec le projet TOSA, nous avons constaté qu’ABB était dans un processus continuel d’optimisation (plutôt que 10 bornes de recharge nécessaires à un stade précoce du projet, il n’y en faut aujourd’hui plus que 8 et peut-être que demain, 6 suffiront largement). Leurs batteries évoluent aussi rapidement et les constructions sont très attentifs au recyclage de ces batteries, c’est aussi une question de réputation. A


Interview

un moment les batteries devront être éliminées et cela sera taxé. Le monde est en pleine recherche et fait très attention. Au Brésil, on roule depuis 20 ans à l’essence de canne à sucre. Les choses bougent beaucoup dans les pays des BRICS (ndlr: Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) qui, sur certains sujets, sont bien plus avancés que nous.

CAD-SIG réseau haute temérature 120°C Géothermie sur nappe réseau basse température 12-14°C CAD Concorde réseau moyenne température 60°C

Les Assises bénéficieront-elles de l’aura de la Genève Internationale? Luc Barthassat: Bien sûr. A travers les Assises, nous voulons être la vitrine de ces avancées énergétiques, de ces nouvelles technologies, une vitrine transfrontalière avec un bras étendu vers l’Europe et l’autre vers la Suisse et vers le monde. La Genève internationale a été également conviée pour prendre part à la manifestation. Nous avons «sur notre pas de porte» toutes les grandes institutions. D’ailleurs, les Nations Unies programment davantage de manifestations ici que sa représentation à New York. Même si Genève n’est pas le nombril du monde, elle représente la Suisse internationale et ces rassemblements sur des thèmes universels, tels que le développement durable (énergie comprise), nous offrent une visibilité dans le monde entier.

u v w x y z { | } ~

de lait au centre-ville. Si je regarde la place de parking dont je dispose, je me rends compte que ma voiture y reste parfois pendant deux mois, car je ne pense même plus à la toucher! Lorsque nous allons skier, nous partons en bus, même mon jeune fils pense comme cela!

Quels sont les grands projets actuels liés à l’énergie qui vous tiennent particulièrement à cœur? Luc Barthassat: Parmi les gros projets en cours qui risquent de «déteindre» sur le Grand Genève, nous avons notamment le projet de la géothermie. La géothermie nous offre un potentiel important, celui de nourrir en électricité et en chaleur au minimum 20% de notre population, ce qui est énorme dans un premier temps.

Et les personnes à mobilité réduite devront elles aussi avoir un accès facilité, voire accompagné, aux transports en commun (TC), comme dans certaines villes d’Europe qui ont mis en place des sièges électriques qui vous accueillent à la sortie du tram et vous conduisent vers la prochaine correspondance, au prochain magasin ou à la prochaine zone piétonne.

Ensuite, ce sont toutes les opportunités qu’offre l’électromobilité, par exemple les bateaux volants Seabubbles. Ensuite la technologie TOSA, qui alimente les bus électriques, va nous dispenser de voir toutes ces «toiles d’araignées au plafond» puisqu’il n’y aura plus de fils, plus d’entretien de ces fils, plus de pollution par le bruit. Le bruit est une plaie à Genève! Dans les rues, nous utilisons aujourd’hui des revêtements de sol qui isolent phoniquement, dont nous n’auront peut-être plus besoin dans 20 ans lorsque tous les véhicules seront électriques, ou encore au gaz, au solaire, à l’hydrogène. Ce sont les gros points en lien avec des changements sociétaux. En effet, les mentalités doivent évoluer. Ensuite, les véhicules privés sont certes agréables à posséder, mais sont-ils vraiment utiles dans des agglomérations comme Genève? Les transports publics sont à développer pour toute cette région, pour que l’on cesse de construire des parkings à n’en plus finir ou des aberrations comme prendre seul sa voiture pour aller acheter un litre

Centrale du Lignon Usine de valorisation des déchets des Cheneviers Nappe phréatique «Concorde» Forage géothermique de production (en chantier) Forage géothermique d’injection Bâtiments en construction Bâtiments existants Future école et chaufferie centrale Pompe à chaleur géothermique Echangeur pour chauffage à distance

«En réalité, le Grand Genève est déjà construit, il existe bel et bien. Il s’agit juste de mieux collaborer pour éviter les potentiels conflits».

Partout où l’on va, quand on a le temps, on peut se passer de voiture. Et comme les gens n’ont pas le temps, il faut élargir et densifier l’offre en transports publics. Avec des bus toutes les 10 minutes au lieu de toutes les demi-heures, des trams toutes les 3 minutes au lieu de toutes les 5. Et pour que ces trams et bus puissent rouler sur des routes à 2 pistes, nous aurons besoin de faire des concessions en octroyant de la place aux TC, même si c’est au dépend du trafic automobile. Les lignes de transports doivent être pensées de manière transfrontalière pour donner l’accès au réseau de TC depuis les zones d’affluence du trafic périphérique. Et à partir d’un certain moment, il deviendra ridicule de posséder deux ou trois voitures par famille. I

DOSSIERS PUBLICS 1/2018

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Interview

Défis en perspective pour le canton de Vaud D’ici 15 ans, le canton de Vaud pourrait d’accueillir 180’000 nouveaux habitants, dont 75’000 sur l’Agglo Lausanne-Morges. La conseillère d’Etat, cheffe du Département du territoire et de l’environnement Jacqueline de Quattro veut maîtriser une partition qui allie le développement du bâti et un usage cohérent des moyens énergétiques. Géothermie, solaire, ressources forestières, biomasse, assainissements de bâtiments, loi pionnière sur l’énergie, stockage d’énergies renouvelables, énergie des lacs. Elle répond à nos questions sur ces sujets. Dossiers Publics: Le canton de Genève a commencé ses forages géothermiques à une profondeur moyenne. A terme la géothermie permettrait de couvrir la moitié des besoins en chauffage de ce canton. Le canton de Vaud est-il également intéressé par la géothermie? Jacqueline de Quattro: Toutes les énergies vertes nous intéressent car elles représentent l’avenir. Le Canton de Vaud est d’ailleurs particulièrement bien doté en ressources énergétiques locales et renouvelables, parmi lesquelles figure la géothermie bien entendu. Un forage exploratoire à 800 mètres de profondeur a récemment été réalisé à Lausanne. En ce qui concerne la géothermie plus profonde, le Conseil d’Etat vient de présenter un projet de loi sur les ressources naturelles du sous-sol, ce texte établit notamment des conditions-cadres visant à promouvoir son exploitation. En parallèle, plusieurs

Jacqueline de Quattro Conseillère d’Etat, Cheffe du Département du territoire et de l’environnement (DTE), Vaud

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PAR PASCAL CLAIVAZ

/ Interview

campagnes de prospection sismique de surface ont été menées, notamment sur la Côte, afin d’évaluer le potentiel de cette ressource. Les résultats sont très encourageants et laissent entrevoir un potentiel élevé. A titre d’exemple, le site de Lavey-les-Bains exploite l’une des eaux thermales les plus chaudes de Suisse. Le projet de nouveau puits, d’une profondeur de 3 km, est en cours. En plus de la valorisation thermale, ce projet doit permettre la production d’électricité équivalente à la consommation de 700 à 1000 ménages. Le potentiel électrique de la géothermie est d’ailleurs considérable en Suisse. La Confédération estime qu’il équivaut à une fois et demie la production annuelle de la centrale de Mühleberg.

D. P.: Sinon, quelles sont les autres sources actuelles et potentielles de chauffage à distance? Jacqueline de Quattro: Il existe de nombreux réseaux de chauffages à distance dans notre canton. Ils sont alimentés par des sources très variées, comme l’incinération des ordures ménagères ou la valorisation de la chaleur issue de la biomasse. Avec un tiers de son territoire recouvert par la forêt, Vaud compte aussi parmi les plus importants cantons forestiers de Suisse. Le bois, qui est déjà employé dans de nombreux réseaux, présente encore un important potentiel de développement.

Le site de Lavey-lesBains et son projet de nouveau puits, d’une profondeur de 3 km.

Nous avons également la chance de compter plusieurs grands lacs sur notre territoire. Leur chaleur, exploitée par des pompes à chaleur, peut également être employée pour du chauffage à distance sans aucune atteinte à l’environnement. Tout comme la chaleur des nappes et des stations d’épuration des eaux qui représentent un fort potentiel de développement.

En matière d’hydraulique, plusieurs grands projets sont en cours d’étude, Mais cette ressource est déjà presque exploitée à son maximum. Il existe en revanche un très grand potentiel de développement pour le solaire, qu’il soit thermique ou photovoltaïque. Quant à l’éolien, la planification cantonale pourrait nous permettre de couvrir près d’un quart de toute la consommation électrique de notre canton.

D. P.: Quelle est la politique cantonale concernant les sources de production électrique compatibles avec Energie 2050, comme l’hydroélectricité, le solaire ou l’éolien? Jacqueline de Quattro: La transition énergétique, acceptée par plus de 73% des Vaudois, doit nous permettre de sortir du nucléaire. Ce qui signifie l’amélioration de l’efficience énergétique et le développement de toutes les énergies renouvelables. Il s’agit de diversifier notre approvisionnement tout en visant l’autonomie. Dans le canton de Vaud, nous avons anticipé cette transition en nous dotant d’une loi cantonale sur l’énergie pionnière en Suisse. La nouvelle législation impose, par exemple, que tout nouveau bâtiment couvre 20% de ses besoins en électricité par

le biais du renouvelable. Nous avons également lancé en 2012 un ambitieux programme de 100 millions de subventions pour l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables. Ce programme a, entre autres, permis la rénovation de 1600 bâtiments et le remplacement de plus de 400 chauffages électriques.

Les énergies renouvelables encouragent incontestablement l’innovation. Les technologies vertes sont un vecteur de croissance extrêmement porteur, que ce soit en termes d’économie ou d’emplois Notre canton soutient par exemple plusieurs équipes de recherche des Hautes-écoles vaudoises travaillant notamment sur la thématique du stockage.

Toutes les énergies vertes nous intéressent, car elles représentent l’avenir.

Toutefois nous constatons que les conditions cadres imposées par les offices fédéraux compliquent toute réalisation d’installations d’énergies renouvelables d’envergure. Il y a des pesées d’intérêts à faire. Malgré notre bonne volonté, les objectifs de la Stratégie fédérale semblent de plus DOSSIERS PUBLICS 1/2018

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Interview

Biographie Jacqueline de Quattro. Depuis 2013: conseillère d’Etat Vaud, cheffe du département du Territoire et de l’Environnement (DTE). Depuis 2007: conseillère d’Etat, cheffe du département de la Sécurité et de l’Environnement (DSE). En 2006, conseillère municipale à La Tourde-Peilz. Avocate, présidente des Femmes radicales suisses et membre du comité directeur PLR suisse.

Le Parc solaire Yvonnand Romande Energie, 15’000 m2.

en plus difficiles à atteindre. Nous multiplions les efforts pour sensibiliser la Confédération à cette problématique.

en 2017. La transition énergétique et l’économie verte constituent des leviers d’investissements très importants.

D. P.: Le canton de Vaud est-il proactif en matière d’assainissements de bâtiments, en vue de lutter contre la déperdition de chaleur et d’énergie? Jacqueline de Quattro: Oui. Car le canton de Vaud

D. P.: La LAT est une contrainte, mais elle peut également se révéler un atout. Les agglomérations, et notamment la lausannoise, renferment-elles un grand potentiel de développement? Jacqueline de Quattro: Le développement

est convaincu que la meilleure énergie est celle qu’on ne consomme pas. Il estime que l’efficacité énergétique joue et jouera un rôle majeur dans notre capacité à prendre le tournant voulu par la Stratégie 2050 de la Confédération. En Suisse, près de la moitié de l’énergie consommée est engloutie par le bâtiment. Il est donc indispensable d’améliorer notre efficacité dans ce domaine. L’Etat de Vaud s’engage très fortement dans le Programme Bâtiments qui encourage les propriétaires à assainir leur bien immobilier. L’enveloppe du Programme Bâtiments 2017 mise à disposition des propriétaires s’est montée à 32 millions de francs. Nous les avons intégralement engagés. Ce qui correspond à plus de 1500 demandes de subventions. En 2018, nous accroissons encore notre effort en mettant 37 millions de francs sur la table. L’assainissement des bâtiments constitue un levier d’action important à la fois en matière de réduction des émissions de CO2 et de maîtrise de la consommation d’énergie. Il traduit également la volonté du Conseil d’Etat vaudois de soutenir l’environnement économique vaudois. Pour chaque franc de subvention versé pour les rénovations, il est estimé que cinq à six autres francs sont investis, soit quelque 160 millions de francs

territorial vise à répartir une croissance démographique et économique soutenue tout en préservant un espace qui n’est pas extensible. La LAT y répond, notamment en réclamant un développement vers l’intérieur du milieu bâti. Il s’agit de densifier là où se trouvent déjà des infrastructures et des services. Les agglomérations jouent un rôle essentiel dans le développement territorial. Dans le canton de Vaud, nous comptons 5 projets d’agglomération, qui sont et seront appelés à absorber la plus importante partie de la croissance démographique attendue d’ici 2030 ou 2040. Dans un horizon de 15 ans, les experts nous prédisent l’arrivé d’environ 180’000 habitants supplémentaires dans notre canton. Quelque 75’000 de ces nouveaux habitants sont attendus dans le seul Projet d’agglomération Lausanne-Morges. La LAT nous impose des défis considérables, non seulement en matière d’urbanisme, mais aussi en termes d’équilibre entre le bâti, les espaces verts, la protection de l’environnement et celle du paysage. Elle nous oblige à imaginer le territoire que nous voulons remettre aux générations futures afin qu’elles bénéficient la même qualité de vie dont nous bénéficions chaque jour. Nous sommes prêts à relever ces défis, la 4e adaptation du Plan directeur cantonal, qui est LAT compatible, vient d’ailleurs d’obtenir l’approbation du Conseil fédéral.

D. P.: La densification du territoire est-elle bien acceptée par les habitants des agglomérations urbaines? Jacqueline de Quattro: Le peuple suisse a accepté la LAT de manière très claire en 2013, soit à 62,9%, pour dire qu’il ne voulait plus du mitage du territoire. Densifier est nécessaire et obligatoire. Ce qui entraîne parfois des critiques et des oppositions. Néanmoins de nouveaux quartiers ou de nouvelles tours ont été acceptés, y compris en votation. Je pense aux scrutions populaires de Tolochenaz, d’Orbe ou de Prilly. La population comprend le besoin de densification. Il est donc essentiel de lui soumettre des projets équilibrés comprenant des zones mixtes où logements et places de travail se côtoient, des espaces de verdures et de détentes ou encore des services et infrastructures adaptés. I

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Info

BG Ingénieurs Conseils: un sponsor de taille pour les Assises de la transition énergétique Le groupe BG figurait parmi les sponsors de la 18e édition des Assises de la transition énergétique qui se sont déroulées à Genève les 30, 31 janvier et 1er février dernier.

C

onsacrées à la thématique transfrontalière et sa gestion de l’énergie, les Assises ont attiré près de 4500 personnes sur trois jours: un record pour la manifestation! BG a réalisé le Bilan Carbone® des Assises et a également animé un débat sur l’eau de mer et sa valorisation au niveau énergétique (hydrothermie).

"L’or bleu: un gisement d’énergie renouvelable peu valorisé"

BG Ingénieurs Conseils SA Avenue de Cour 61 – Case postale 241 1001 Lausanne – Tél. 058 424 11 11

www.bg-21.com

Durant le débat sur le thème des boucles d’eau tempérée, BG a apporté l’exemple de nombreux projets en cours favorisant l’hydrothermie, notamment les boucles d’eau du Lac comme GeniLac à Genève, B’EEAU Lac en Savoie, la boucle d’eau de mer Massileo à Marseille, Boulogne sur Mer pour des applications industrielles

ou le quartier Renault Michelet à Marseille comme projet de valorisation des eaux usées, ou encore le doublet ARC ISERE en Savoie, pour les nappes.

BG: expert en thalassothermie et hydrothermie Tous ces projets sont l’aboutissement d’une stratégie énergétique et d’un concept innovant utilisant la ressource eau. Solution adaptée à la transition énergétique de masse, l’eau de mer ou l’eau de lac offre, en effet, un potentiel d’énergie renouvelable souvent peu valorisé et qu’il est possible d’exploiter pour chauffer ou refroidir des bâtiments dans un périmètre donné avec notamment comme conséquence une réduction significative des émissions de gaz à effet de serre. BG est très impliqué dans cette valorisation thermique des eaux de surface.



PAR PASCAL CLAIVAZ

/ Interview

Le Valais, moteur de la force hydraulique Le Conseiller d’Etat valaisan Roberto Schmidt, en charge du Département des finances et de l’énergie, est engagé dans la défense de l’énergie hydro-électrique du plus grand canton producteur de Suisse. Comment défendre cette production et ses conditions-cadres dans la perspective du non remplacement des centrales nucléaires. Il s’explique sur les problématiques de ces prochaines décennies.

Dossiers Publics: L’Etat du Valais plaide-t-il auprès de la Confédération pour le rôle de sécurité énergétique par les barrages? Roberto Schmidt: Avec les cantons alpins, le Valais est attentif à ce que la force hydraulique puisse véritablement constituer le pilier principal de l’approvisionnement électrique souhaité, dans une organisation du marché véritablement adaptée. La sécurité d’approvisionnement pour l’électricité est très importante, vu qu’il s’agit d’une énergie

Roberto Schmidt

Conseiller d’Etat, Chef du Département des finances et de l’énergie, (DFE) Valais DOSSIERS PUBLICS 1/2018

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Interview

clé nécessaire au fonctionnement de la quasitotalité des services énergétiques.

Biographie Roberto Schmidt Conseiller d’Etat valaisan, Chef du Département des finances et de l’Energie. Membre du Parti chrétien-social hautvalaisan (CSPO). 55 ans, de Loèche-Ville Principales étapes politiques: conseiller communal de LoècheVille de 2001 à 2005, président de LoècheVille de 2005 à 2017, conseiller National de 2007 à 2011, puis de 2015 à 2017. Depuis 2017, conseiller d’Etat.

Le Barrage de La Grande Dixence en Valais.

L’énergie hydro-électrique est au cœur de notre futur approvisionnement en électricité dans l’optique de la sortie du nucléaire. Nous continuerons à défendre cette énergie renouvelable et flexible auprès de la Confédération. Cette dernière a elle-même annoncé récemment qu’elle allait dans la direction de prévoir une réserve stratégique dans le cadre du nouveau modèle de marché de l’électricité. Mais cette démarche ne suffira de loin pas. Le nouveau modèle doit garantir une meilleure rétribution de la flexibilité et de la capacité de stockage de l’hydroélectricité. Le Valais est en étroite collaboration avec les cantons alpins, notamment via la Conférence des gouvernements des cantons alpins (CGCA), et prépare avec ces derniers les prochaines échéances importantes pour la force hydraulique. Les contacts sont très intenses et continus.

D. P.: Comment le canton compte-t-il gérer la problématique du droit de retour? Roberto Schmidt: L’objectif, pour le Valais, est de garder au moins 60% de la propriété des aménagements en mains valaisannes. Cela nécessite plusieurs mesures. D’une part, il faut s’assurer que les aménagements se trouvent en bon état lors du retour. La commission paritaire d’experts doit pour cela singulièrement augmenter ses activités. D’autre part, les décisions que le canton et les communes devront prendre nécessitent des analyses techniques, juridiques et économiques. Le canton pourrait se satisfaire de collaborer avec les FMV, puisque la loi prévoit un transfert de la part du canton aux FMV. Mais pour les communes

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qui ne feront l’exercice du retour qu’une fois ou deux, il vaudrait probablement la peine d’offrir les services d’un véritable centre de compétences. Avant de le mettre en œuvre, il convient de sonder l’intérêt des communes, dans le sens d’une étude de marché.

D. P.: Que pensez-vous de l’idée d’un compte courant concernant les droits d’eau? Roberto Schmidt: Nous ne soutenons pas l’idée d’un compte courant des droits d’eau. Tout d’abord, il convient de préciser que les droits d’eau ne sont pas octroyés à des actionnaires, mais à une personne morale, à une société. Nous ne voyons pas de raison de changer cela. Selon la législation actuelle, les participations financières directes ou indirectes des collectivités publiques valaisannes dans des entreprises d’approvisionnement en électricité doivent, en cas de cession, être prioritairement offertes aux collectivités publiques valaisannes et aux personnes morales dont le capital est détenu majoritairement par une ou des collectivités publiques valaisannes.

D. P.: Ne faudrait-il pas réactiver les investissements dans le pompage turbinage pour assurer la sécurité d’approvisionnement? Roberto Schmidt: Le domaine du stockage de l’électricité est actuellement en pleine effervescence. Les grands projets qui arrivent en service ne seront probablement pas rentables durant les premières années. D’autres technologies de stockage sont en plein développement, en particulier celles en lien avec les batteries.


Interview

Même si la force hydraulique jouera toujours un rôle-clé dans le domaine du stockage énergétique, les investissements dans le pompage-turbinage arriveront dans un deuxième temps et ne seront pas les premières priorités des investisseurs. Dès lors, on peut penser que les sociétés qui ont des projets dans leurs tiroirs vont attendre de connaître le futur marché de l’électricité en Suisse et probablement l’évolution du marché dans les pays voisins.

L’énergie hydroélectrique est au cœur de notre futur approvisionnement en électricité dans l’optique de la sortie du nucléaire.

D. P.: Le Valais compte-t-il encourager le développement de son énergie solaire, éolienne, voire géothermique? Roberto Schmidt: La décision d’abandonner l’énergie nucléaire a bouleversé la politique énergétique globale. Notre Canton ne peut qu’en profiter. En Valais, à part la force hydraulique, le solaire et l’éolien constitueront des atouts, vu sa situation géographique optimale.

La participation du Valais à une production d’électricité suisse renouvelable demande plusieurs choses: un accroissement de la production hydro-électrique malgré l’augmentation des débits résiduels dans les rivières en aval des barrages, un fort accroissement du solaire photovoltaïque, une contribution appropriée à la production d’électricité éolienne qui demande de terminer les parcs éoliens commencés et d’en ajouter quelques-uns. Et à long terme une certaine contribution de la géothermie.

D. P.: Le Valais compte-t-il réactiver l’alliance alpine pour défendre, voir augmenter les droits d’eau? Roberto Schmidt: La Conférence des gouverne-

Il est cependant très probable que la question va revenir dans le cadre de la proposition d’un nouveau modèle de marché de l’électricité en automne 2018. Dans ce contexte, il est également probable que la flexibilisation de la redevance soit proposée. Dès lors, les cantons alpins doivent se préparer activement.

D. P.: Le Valais ne remplit-il pas, dès à présent, grâce à son hydro-électricité, les exigences de production électrique propre et durable d’Energie 2050? Roberto Schmidt: La production en mains valaisannes ne couvre pas encore la consommation d’électricité cantonale, mais nous visons claire-

Mais la question n’est pas de savoir si le Valais remplit les exigences de production électrique propre et durable aujourd’hui. Il faudrait plutôt se demander dans quelle mesure le Valais peut contribuer par une production d’électricité renouvelable supplémentaire, assurer l’approvisionnement propre de la Suisse dans la perspective du non remplacement des centrales nucléaires suisses (26 GWh par an)?

D. P.: Et sinon, comment compte-t-il y parvenir?

Des stratégies sectorielles ont été mises en place pour promouvoir ces nouvelles énergies renouvelables. Des objectifs ont été fixés pour l’énergie solaire et pour l’énergie éolienne. Le développement du solaire photovoltaïque suit le scenario optimiste. Par contre, il est désormais clair que l’objectif éolien ne sera pas atteint.

ments des cantons alpins nous a bien soutenu dans la préparation du dossier «redevances hydrauliques». Ensemble nous avons pu convaincre l’ensemble des directeurs cantonaux de l’énergie de combattre un abaissement des redevances. Grâce à un bon lobbying, nous avons obtenu que tous les partis gouvernementaux s’opposent à la baisse de la redevance maximum. Ce qui a poussé Doris Leuthard à annoncer récemment qu’elle allait renoncer à proposer une baisse de la redevance maximum.

ment l’autonomie énergétique de notre canton. La stratégie Forces hydrauliques a bien fait ressortir que le canton du Valais, bien qu’il veuille augmenter la production en ses mains pour valoriser ses richesses naturelles, vise à contribuer à la sécurité d’approvisionnement de la Suisse.

Le défi principal a trait à l’acceptation des infrastructures nécessaires par les services cantonaux, les communes, la population et les organisations environnementales.

D. P.: Comment le canton encourage-t-il l’isolation thermique des bâtiments et le remplacement des citernes à mazout? Roberto Schmidt: Le canton disposait d’un

Il faudrait plutôt se demander dans quelle mesure le Valais peut contribuer, par une production d’électricité renouvelable supplémentaire, assurer l’approvisionnement propre de la Suisse dans la perspective du non remplacement des centrales nucléaires suisses (26 GWh par an).

budget de 14 millions de francs en 2017 pour le programme bâtiments qui soutient l’amélioration de l’isolation des bâtiments, le remplacement de chaudières à mazout et à gaz, ainsi que de chauffages électriques, les rénovations globales, les infrastructures de chaleur à distance et les bâtiments neufs particulièrement performants (Minergie-P, CECB A/A). Les bâtiments jouent un rôle déterminant dans la réalisation de nos objectifs énergétiques et climatiques. Le parc immobilier suisse consomme environ 46% de l’énergie et produit 40% des émissions en CO2. Je veux donc dorénavant mettre un accent plus fort sur ce dossier et je suis content que le Conseil d’Etat et le Parlement ont été d’accord d’augmenter le budget 2018 à 30 millions, ce qui est une augmentation historique dans ce domaine! J’espère que plus de propriétaires d’immeubles bénéficieront des incitations de ce programme. I DOSSIERS PUBLICS 1/2018

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PAR PASCAL CLAIVAZ

/ Interview

Une Suisse performante en matière énergétique La sécurité énergétique est garantie à long terme, car les développements technologiques récents ont entraîné des changements dans la fourniture énergétique. La digitalisation permettra de contrebalancer une production électrique fluctuante en provenance des nouvelles énergies renouvelables par l’organisation adéquate de sa consommation. Explications avec Benoît Revaz, directeur de l’Office fédéral de l’énergie (OFEN).

Dossiers Publics: Comment garantir une énergie de ruban nationale? Cette question est-elle toujours actuelle? Benoît Revaz: Les développements technologiques et économiques de ces dernières années ont entraîné des changements fondamentaux dans la fourniture énergétique. D’une part la Suisse demeure suffisamment performante dans la production d’électricité, et d’autre part, le parc des centrales de production d’énergie est en train de changer.

Benoît Revaz

Directeur de l’Office fédéral de l’énergie ( OFEN) DOSSIERS PUBLICS 1/2018

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Interview

Alors que les grandes centrales (notamment les centrales atomiques) perdent de leur importance, la fourniture décentralisée de courant électrique (notamment par les énergies renouvelables) en provenance d’installations de petite taille à la production irrégulière s’accroît. La part croissante des consommateurs d’électricité, qui produisent eux-mêmes une part appréciable de leur propre consommation (consommation propre) constitue un thème important.

Biographie Benoît Revaz Juillet 2016: Directeur de l’Office fédéral de l’énergie (OFEN), Auparavant: membre de la direction du groupe Alpiq, Directeur du cabinet de conseil E-Cube Strategy, Directeur des Entreprises électriques fribourgeoises (Groupe E), Directeur d’EOS Holding à Lausanne, Administrateur de Grande dixence SA, des centrales nucléaires de Gösgen et de Leibstadt.

Dans ce contexte, la question d’une énergie de ruban n’est plus actuelle. Concernant l’énergie électrique, la question qui devient de plus en plus centrale c’est la manière de se comporter par rapport à ces changements. Comment faire pour que l’offre et la demande s’équilibrent et comment assurer un réseau stable? La digitalisation offre de nouvelles solutions pour maîtriser ces défis. Ainsi à travers une gestion intelligente, on peut par exemple contrebalancer une production fluctuante d’électricité en provenance d’énergies renouvelables par l’organisation adéquate de sa consommation. Concernant la sécurité de l’approvisionnement électrique, le degré d’approvisionnement propre de la Suisse joue un rôle secondaire. Cependant l’Office fédéral de l’énergie (OFEN) considère qu’une réserve stratégique fait sens, pour que l’électricité reste disponible même dans des situations extrêmes.

D. P.: La Confédération est-elle sûre qu’elle a les moyens d’éviter un blackout électrique, quand les centrales nucléaires seront hors de service? Benoît Revaz: L’approvisionnement énergétique en Suisse, c’est l’affaire de l’économie privée de l’énergie, comme le préconise la loi sur

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l’énergie. Il est du devoir de l’économie privée de prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité de l’approvisionnement. La Confédération et les cantons se limitent à établir des conditions cadres optimales. Aujourd’hui, la Suisse dispose d’une sécurité d’approvisionnement électrique élevée. L’hiver 2015/2016 l’a démontré. La fourniture a pu être maintenue au niveau élevé habituel, malgré une situation tendue au niveau de l’énergie et du réseau. Une étude de l’université de Bâle et de l’EPFZ, qui tient compte de la sortie de l’atome, conclut que la sécurité de l’approvisionnement peut être garantie également à moyen et à long terme.

D. P.: Ne serez-vous pas contraint, pour éviter un éventuel black out, de soutenir la production hydroélectrique comme énergie de bande?


Interview

La centrale nucléaire de Mühleberg sera la première à fermer en Suisse.

gie, l’efficience énergétique doit être augmentée et le développement d’énergies renouvelables encouragé. En ce qui concerne la sensibilisation pour davantage d’efficience, c’est en particulier le programme EnergieSuisse de l’OFEN qu’il faut mentionner. Les énergies renouvelables seront renforcées par différents instruments d’encouragement. La longue liste d’attente pour les tarifs de rachat démontre le grand intérêt et la volonté de larges cercles d’investir dans les nouvelles énergies renouvelables.

D. P.: Les infrastructures de pompageturbinage seront-elles subventionnées par les nouveaux fonds issus du supplément perçu sur le réseau (relevé de 1,5 centime à 2,3 centimes par KWh)? Elles seraient en mesure d’assurer une énergie de bande, qui évite le black out. Benoît Revaz: Les infrastructures de pompage

D. P.: Peut-être que nous serons contraints d’acheter, en dernier recours et pour éviter un black out, de l’énergie allemande en

provisionnement énergétique ont, ces dernières années, investi des sommes importantes dans les capacités de production d’énergie à l’étranger, en particulier dans les énergies renouvelables. Légalement ni le droit existant, ni le nouveau droit ne limitent les entreprises dans la provenance de leur approvisionnement énergétique. Aujourd’hui déjà, les entreprises d’approvisionnement énergétique importent de l’électricité durant les mois d’hiver. Et à l’avenir, cela ne changera pas.

D. P.: Selon le président des SIG (Services industriels de Genève) Michel Balestra, Genève aurait déjà atteint à 86% les exigences des 9 indicateurs OFEN, quand le reste de la Suisse est à 49% et la moyenne des villes suisses à 62%. Cela semble donc possible. Comment ferez-vous pour convaincre les Suisses de passer en douceur à la transition énergétique? Benoît Revaz: Avec la nouvelle loi sur l’éner-

Benoît Revaz: Il faut distinguer clairement entre la disponibilité physique de l’énergie dans le réseau et la situation économique des entreprises d’approvisionnement de courant électrique. Selon l’étude précitée, la disponibilité de l’énergie est garantie. En ce qui concerne la situation financière de la branche électrique, une étude mandatée par l’OFEN et la Commission fédérale de l’électricité (ElCom) montre que la majorité des entreprises sont bien placées. Axpo et Alpiq sont des exceptions. Les producteurs des centrales hydroélectriques seront soutenus par la nouvelle loi sur l’énergie. Ils pourront demander des contributions d’investissements pour infrastructures nouvelles, agrandissements ou rénovations. Au surplus une prime de marché est prévue pour les grandes installations hydroélectriques existantes, qui seraient contraintes de vendre leur électricité en-dessous des coûts de revient. Ces instruments seront financés par un supplément perçu sur le réseau.

-turbinage ne sont pas prévues pour la production d’énergie de bande. Grâce à leur flexibilité, elles servent bien davantage à couvrir les besoins de pointe. Fondamentalement, les installations de pompage turbinage peuvent également profiter de la prime du marché. C’est envisageable quand leur rendement couvre leurs coûts variables, mais pas la totalité des coûts de revient. Cependant, elles sont exclues des contributions aux investissements.

provenance de lignite ou de l’énergie française d’origine nucléaire. Les entreprises suisses seront-elles légalement autorisées à le faire? Benoît Revaz: Les entreprises suisses d’ap-

Une étude de l’université de Bâle et de l’EPFZ, qui tient compte de la sortie de l’atome, conclut que la sécurité de l’approvisionnement peut être garantie également à moyen et à long terme.

En ce qui concerne l’étude précitée, il faut remarquer qu’elle présente une photographie momentanée des entreprises d’approvisionnement qui y ont participé. Elle n’offre cependant qu’une vision limitée sur la situation générale de la Suisse. Il faut plutôt remarquer que les entreprises participantes, à cause de leur caractère spécifique (par exemple en ce qui concerne l’acquisition d’énergie depuis leurs propres centrales de production ou alors par l’achat à des tiers) ne sont comparables que de façon limitée les unes avec les autres.

D. P.: A combien se monte l’augmentation des fonds pris sur la taxe CO2 pour être alloués au programme Bâtiments (assainissements et rénovations pour diminuer la déperdition d’énergie)? Benoît Revaz: Selon les prévisions 390 millions de francs seront à disposition en 2018, en provenance de la taxe CO2 pour les mesures aux bâtiments. Concernant cette année 2017 en cours, 300 millions de francs ont été disponibles. I DOSSIERS PUBLICS 1/2018

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Vision

Hervé Fauvain, François Deblüe, Luc Barthassat et Jean Denais présentent à la presse les Assises Européennes de la Transition énergétique, Genève. © Dossiers Publics

Le PA3, projet d'agglo, est relancé Jean Denais, maire de Thonon et président des maires du Grand Genève, rappelle que l’Assemblée régionale de coopération (ARC) est le premier interlocuteur de Genève et de Vaud.

J

ean Denais: «Le 5 décembre 2015 nous avons déposé la mesure phare, le projet d’agglo 3 ou projet d’agglomération de troisième génération PA3», précisait-il lors de la conférence de présentation des Assises de la transition énergétique. Ce PA3 planifie les années 2016 à 2030. Le Genevois français a également obtenu, en 2015, une labellisation TEPOS (Territoire à Énergie Positive) qui s’adapte au Plan climat cantonal de Genève 2015. Le TEPOS veut baisser de 40% les émissions de CO2. Ce qui fait, qu’en 2030, on devrait respecter les normes OMS de circulation et de particules dans l’air. «Le Grand Genève a une population d’un million d’habitants et nous voulons soutenir les projets énergétiques de ce territoire, à travers l’équipe transfrontalière». Un million d’habitants, c’est le double de la population du canton de Genève. A Bâle, dont la structure de collaboration transfron-

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talière ressemble à celle de Genève, la collaboration transfrontalière fonctionne très bien, paraît-il.

Une forte identité

En 10 ans notre agglomération transfrontalière a gagner une forte identitée. Jean Denais

Douze ans après la création de l’Assemblée Régionale de Coopération (ARC) du Genevois (association devenue Syndicat mixte en 2010), le comité syndical avait procédé, en juin 2014, à l’élection de son nouveau Bureau. Auparavant Vice-Président de l’ARC en charge notamment des Finances et du Personnel, Jean Denais a été élu à la Présidence. «En l’espace de 10 ans, l’ARC, en lien avec ses partenaires genevois et vaudois, a œuvré pour une meilleure prise en compte et une meilleure identification de la réalité de notre agglomération transfrontalière - le Grand Genève», précise-t-il. De toutes façons, il reste confiant dans le pouvoir local: «c’est la Région (division administrative française) qui a le plus d’influence. Les communes font passer leurs demandes à la Région, qui les accepte


PAR PASCAL CLAIVAZ

assez facilement. Et sans trop de difficultés, Paris donne le feu vert aux décisions régionales». «Malgré un passage délicat du Grand Genève en 2013-2014, nous devons rester confiants, solidaires et déterminés car c’est nous, élus de l’ARC, élus du territoire frontalier, élu de proximité qui, chaque jour, gérons les conséquences du développement déséquilibré de notre agglomération transfrontalière. Nous sommes un interlocuteur permanent et constant du Canton de Genève et du Canton de Vaud pour la construction du Grand Genève». «Nous nous concentrons sur nos territoires – ceux qui composent l’ARC», continue Jean Denais «Nous veillons à l’ensemble des problématiques touchant la coopération transfrontalière et nous sommes le premier degré de résolution de ces problèmes. De fait, nous sommes le premier interlocuteur de Genève et de Vaud. Je crois qu’il est bon aujourd’hui de le rappeler à nos partenaires, qu’ils soient suisses ou français». Les grands axes stratégiques sont désormais fixés: la mobilité et les transports, l’aménagement de l’espace et la préservation du cadre de vie. Le développement économique, l’innovation et l’emploi devront être abordées avec une très grande attention.

Lancement du PA3 Le PA3 est la troisième étape du Projet de territoire du Grand Genève (Projet d’agglomération de 3e génération). Il consiste en un approfondissement des projets d’agglomération franco-valdo-genevois précédents de 2007 et de 2012. De projet d’agglomération, il est devenu projet de territoire, afin d’englober les politiques publiques d’urbanisation de mobilité et d’environnement, en leur adjoignant toutes celles qui contribuent au «bien vivre ensemble» à cette échelle. Jeudi 8 décembre 2016, près de 200 personnes étaient réunies pour la signature du Projet de territoire Grand Genève 20162030, Projet d’agglomération de 3e génération, au Globe de la science et de l’innovation du CERN, équipement transfrontalier par essence. L’ensemble des partenaires français, genevois et vaudois ont renforcé leur coopération. Dans le prolongement de la Charte de 2012 et des travaux réalisés depuis 10 ans, ils se sont engagés sur les documents qui vont contribuer à dessiner, dans les prochaines années, le visage du bassin de vie

/ Vision

transfrontalier. Ils permettront également de proposer à la Confédération suisse, un plan d’investissements en faveur de la mobilité de 623,4 millions de francs pour la période 20192022 (tranche A du Projet d’agglomération de 3e génération).

2016-2030 Le Projet de territoire Grand Genève 2016 – 2030 a plusieurs objectifs. D’abord, il veut renforcer la structure territoriale de l’Agglomération franco-valdo-genevoise ancrée dans la charpente paysagère et fondée sur une armature urbaine étroitement coordonnée avec la grande ossature de la mobilité. Ensuite, il s’agit d’assumer la dynamique du Grand Genève en tendant vers le meilleur équilibre territorial possible à l’intérieur de ses limites. Enfin, il faut mettre en œuvre des actions transfrontalières conjointes bénéficiant à l’ensemble des populations du bassin transfrontalier. Ainsi, pour la période quadriennale 2019 – 2022 (tranche A du PA3), les partenaires franco-valdo-genevois ont, dans une optique résolument pragmatique, choisi de présenter une liste resserrée de mesures faisant l’objet d’une demande de co-financement. En effet, le Projet d’agglomération de 3e génération contient 167 mesures dont 42 sollicitent un cofinancement auprès de la Confédération suisse pour la tranche A. Le 56% du coût d’investissement total de 623,43 millions de francs sont dévolus aux transports en commun (tramways et bus). A titre de comparaison, le Projet d’agglomération 2012 contenait 225 mesures et 54 avaient été proposées à la Confédération suisse pour un cofinancement au titre de la période 2015-2018. 35 avaient été retenues pour un coût d’investissements de 510,24 millions de francs et 204 millions de crédits avaient été obtenus de la Confédération (40% de participation). Le 43% des mesures liées à la tranche A du Projet d’agglomération sont appliquées dans le Canton de Genève, à 24% le District de Nyon et 31% en France. 2% ont un caractère transfrontalier. Le Projet de territoire, qui accompagne les infrastructures, table sur un programme de travail de 4 ans, dans les domaines de la mobilité, de l’environnement, de l’aménagement du territoire et de la cohésion sociale. I

Jean Denais, maire de Thonon et président des maires du Grand Genève. DOSSIERS PUBLICS 1/2018

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PAR PASCAL CLAIVAZ

/ Solutions

La Transition au niveau local La Ville peut être un terrain de mise en œuvre de la Transition énergétique et stimuler les acteurs concernés.

L

a Ville comme terrain de mise en œuvre de la transition énergétique ou comment mettre les acteurs en mouvement? Si dans un premier temps ce sont les énergies fossiles qui ont orienté le développement des villes, il apparaît aujourd’hui évident que l’aménagement du territoire urbain a un rôle déterminant à jouer pour la réussite de la transition énergétique. Reconnaître cette interdépendance entre énergie et aménagement du territoire, c’est se rendre compte du besoin de coordination entre politiques publiques et parties prenantes. Fort de ce constat et pour rendre possible cette rencontre entre l’énergie et l’urbanisme, le canton de Genève s’est doté d’un certain nombre d’outils de planifi- L’Ecoparc du Bois de Bay cation énergétique territoriale, comme le concept à Satigny, Genève. énergétique territorial. Mardi 30 janvier dans le cadre des Assises de la Transition énergétique, les intervenants Frédéric Gillet, Office cantonal de l’énergie Genève, Fabrice Guignet, Hôpitaux universitaires de Genève, Olivier Balsiger, Commune de Meyrin et Charles Bohan, géographe ont traité de cette thématique. Avec un tissu bâti dense et un potentiel de ressources locales important, le canton de Genève dispose de plusieurs atouts pour mener à bien sa transition énergétique. En particulier, plusieurs ressources thermiques spécifiques telles que l’eau du Lac Léman, le Rhône, des nappes phréatiques et la géothermie de faible et grande profondeur sont mobilisables. Parmi ces sources d’énergie encore sous-exploitées, un nombre important implique la mise en place d’infrastructures collectives qui concernent de vastes portions de territoires. Ces projets nécessitent donc une coordination des acteurs et des politiques énergétiques et d’aménagement du territoire. Un retour d’expérience des 15 dernières années a été présenté, soulignant l’importance d’associer les bons acteurs pour faire émerger des solutions concertées et efficaces.

Un exemple

avancées du concept énergétique territorial. Le secteur de 79 hectares regroupe environ 150 entreprises pour 1500 emplois. Les principaux secteurs d’activités sont la construction, la mécanique automobile, le recyclage et la logistique. Il s’appuie sur le Plan directeur de zone industrielle Zibay adopté en 2010 (PDZI n° 29292). Le potentiel photovoltaïque se chiffre à 50’000 m2 de surface potentiellement exploitable, soit 15 GWh par an de production électrique potentielle. Les énergies renouvelables disponibles localement sont le solaire, l’hydrothermie (nappe et eau du Rhône), la géothermie faible et moyenne profondeur, les rejets thermiques et l’aérothermie. Donc on pourrait réaliser un projet pilote sur une dizaine de toitures présélectionnées selon les critères de regroupement géographique des bâtiments et selon l’intérêt des entreprises à tester les bénéfices d’un système en autoconsommation. Il faudrait juste l’accord de l’entreprise pour l’installation d’un compteur à courbe de charge au sein de ses bâtiments et une consommation en électricité à priori représentative des consommations en place sur la Zibay (Zone industrielle du Bois de Bay). D’autres communes du canton de Genève et d’autres zones industrielles font l’objet de réorganisation de leurs potentialités énergétiques. I

L’Ecoparc du Bois de Bay sur le territoire de la commune de Satigny est un exemple des DOSSIERS PUBLICS 1/2018

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PAR PASCAL CLAIVAZ

/ Interview

Genève est un pionnier de l’électricité renouvelable Michel Balestra, Administrateur de Balestrafic SA, est également président du conseil d’administration des Services Industriels de Genève (SIG). Il a été le président du CA des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) de 2006 à 2012. A ces titres, il est un fin connaisseur de la réalité économique genevoise et accomplit un travail de pionnier dans l’approvisionnement en électricité renouvelable. Il répond à nos questions. Dossiers Publics: La Suisse a-t-elle les moyens d’atteindre les objectifs d’Energie 2050, à savoir fournir de l’électricité propre et renouvelable? Michel Balestra: La Suisse est peut-être le seul pays à pouvoir atteindre l’objectif de la transition énergétique, grâce au fait que les barrages peuvent moduler la production de nos ouvrages hydroélectriques. Ils représentent 60% de la production électrique suisse. Les autres 40% sont produits par des centrales nucléaires.

Michel Balestra Président du conseil d’administration, Services Industriels de Genève (SIG)

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Interview

Biographie Michel Balestra. Michel Balestra est une personnalité très connue à Genève. Actuel Administrateur et Directeur de la société Balestrafic, il est également le président des Service Industriels de Genève (SIG) depuis 2014. Auparavant, il a été président des Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG) durant 7 ans. Autrefois président du Parti libéral Genevois, il a été député du Grand Conseil genevois de 1989 à 2001.

«La Suisse est peut-être le seul pays à pouvoir atteindre l’objectif de la transition énergétique, grâce au fait que ses barrages peuvent moduler la production de nos ouvrages hydroélectriques».

Mais la transition énergétique peut provoquer des distorsions. Par exemple en Allemagne, on a une surabondance d’électricité à certains moments. Elles sont dues à la production éolienne et solaire, alors même qu’on n’a pas pu freiner la production d’électricité au moyen du charbon lignite. Le problème des énergies alternatives, c’est de desservir les périodes de pointe et de maintenir les réseaux à 50 Hertz. En France on a ce qu’on appelle de l’énergie de ruban, assurée par le nucléaire. Elle garantit une desserte continue. En Allemagne, c’est notamment le charbon lignite qui contribue à cette énergie de ruban. Sa production est malheureusement très polluante.

D. P.: En Suisse, la production d’électricité renouvelable n’est-elle pas assurée par les barrages? Michel Balestra: Ce serait la solution idéale. Sauf que nos barrages sont déficitaires à cause de la masse d’énergie concurrente et bon marché en provenance de l’Allemagne aux heures de pointe. Le problème est qu’il y a une forme de subventionnement du charbon lignite allemand avec une tonne carbone taxée 10 fois moins qu’en Suisse. Quant aux centrales nucléaires françaises, elles produisent certes une électricité décarbonée, mais elles amènent d’autres problèmes. J’estime que l’Office fédéral de l’énergie (OFEN) devrait déclarer ce qu’il compte faire, après l’ouverture des marchés aux clients qui consomment moins de 100’000 kWh par année. Car il serait illogique que notre pays se retrouve dans un cadre de transition énergétique et qu’il achète de l’énergie sale en Allemagne, produite notamment avec du charbon lignite. Tant que nos centrales nucléaires fonctionnent, nous sommes autosuffisants. La question est de savoir si l’on pourra remplacer ce 40% d’électricité qu’elles fournissent par l’augmentation du volume des barrages ou par le stockage de l’hydrogène avec de l’électricité solaire et éolienne.

D. P.: La politique peut-elle influencer le consommateur pour rectifier ce genre de problème? Michel Balestra: Les clients qui ont voté oui à Energie 2050 doivent accepter de payer leur électricité au prix qu’elle coûte, parce que c’est un autre produit. L’évolution culturelle du consommateur privé permettra certainement de supporter une augmentation de facture de quelques francs par mois. C’est quasi indolore. Parce que le prix de l’électricité est bas, la question n’est en rien comparable avec celle de l’assurance maladie, par exemple. Mais il ne faut pas que les prix soient cassés par la concurrence d’une électricité produite avec du charbon lignite, sinon il n’y a plus aucune cohérence. D’un autre côté, si l’industrie

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continue de se fournir librement sur le marché électrique et si nous continuons de desservir les clients privés de telle manière qu’ils financent la transition énergétique, cela ne devrait pas poser de problème. Cette décision appartiendra au pouvoir politique.

D. P.: Est-on sûr que la surveillance de la production d’électricité renouvelable sera correcte? Michel Balestra: La surveillance peut devenir un gros souci. Elle demeure possible, mais il faut accepter de payer le prix de la transition énergétique. Ce prix, je le répète, n’est pas exorbitant. Et d’ailleurs Genève démontre qu’il est possible de respecter les critères de la Transition énergétique 2050. L’OFEN a en effet défini 9 indicateurs et il a fait appel à des consultants extérieurs. Genève a déjà atteint le 86% de ces objectifs. La moyenne des villes suisses, c’est 62% et la moyenne du pays c’est 49%. Notre canton couvre le 32% de ses besoins électriques par l’hydraulique, le solaire et le thermique. Le complément est acheté à l’extérieur et il s’agit d’une énergie à 100% hydroélectrique. Nous essayons de fidéliser une clientèle pour l’Electricité Vitale Vert, 100% écologique et 100% locale. Les marges du programme Vitale Vert servent à financer le solaire.

D. P.: Que faire de l’énergie solaire excédentaire? Michel Balestra: Si on a trop d’électricité produite par l’énergie solaire, il faudra envisager de la stocker par électrolyse. Il faut produire de l’hydrogène et construire des centrales gaz-hydrogène qui permettent de turbiner sur commande au moment ou’ il y a une baisse. Technologiquement, ça ne pose pas de problème. Il faut accepter que la population suisse paie les infrastructures permettant la transition énergétique (quelques francs par mois de facture d’électricité supplémentaire). Et il faut se battre au niveau internatio-


Interview

les achèteront aux vendeurs. Les communes ont un droit de retour sur les barrages. Le compte courant sur les droits d’eau peut être additionné au prix de vente des infrastructures, lors du droit de retour. Il représente aussi une ressource financière qui n’est pas une subvention.

D. P.: Dans le concept de la transition énergétique, il y a également l’énergie que l’on ne consomme pas. Et pour ce faire, la densification du logement joue-t-elle un rôle important? Michel Balestra: Le chef du Département de l’aménagement, du logement et de l’énergie (DALE) Antonio Hodgers construit près de 5’600 appartements en ce moment dans le canton de Genève. Il a bien compris que Genève doit loger une plus large partie de ses actifs. Cela permet d’augmenter les recettes fiscales et d’alléger les flux de trafic. Un actif sur trois vient de l’extérieur du canton, ce qui crée 500’000 mouvements pendulaires paralysant le trafic genevois. Les 30% de pendulaires en provenance du canton de Vaud privent Genève de 400 millions de francs d’impôts annuels. Enfin, le Produit cantonal brut est formé à 70% par la consommation privée. Donc avec la politique actuelle, l’on développe les zones parallèles, on paralyse Genève et l’on doit construire des infrastructures qu’on n’a pas les moyens de financer. La seule issue est de loger une plus large partie de nos actifs. En définitive, le financement ne manquait pas pour la construction. La meilleure solution était de dynamiser le modèle d’autorisation. Car les procédures sont trop lentes chez nous. En moyenne européenne, il faut 5 ans pour aboutir à une construction, 10 ans en Suisse et 25 ans à Genève.

nal pour qu’il y ait une harmonisation de la sanction à la tonne carbone, qui permette de rééquilibrer les prix. Enfin avec la nouvelle loi sur l’énergie et la Stratégie énergétique 2050, 480 millions de francs annuels seront dévolus aux nouveaux investissements (dont 120 millions de francs annuels pour les barrages). A Genève par exemple, le Programme éco 21 des SIG a permis d’économiser la consommation de 40’000 ménages et de créer 280 emplois pérennes.

D. P.: Comment mener les futures négociations sur la transition énergétique avec nos partenaires européens? Michel Balestra: Il faut être attentif au blackout électrique. Nous devrons faire preuve de doigté avec nos partenaires allemands et français dans la livraison d’électricité. Nous pourrions signifier à nos partenaires que nous n’ouvrirons pas davantage notre marché tant qu’eux-mêmes n’auront pas correctement taxé la tonne de carbone. Cette loi de transition énergétique est peut-être intervenue trop rapidement en Suisse. Cependant sans contrainte, personne ne fera rien. Maintenant comment la gérer? Il faudra le faire avec intelligence, sinon l’on risque le clash. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, les cantons alpins disposent avec leurs ouvrages d’un atout d’importance. Parce que lorsque les prix seront rétablis, soit d’ici dix ans, les barrages vaudront beaucoup d’argent. C’est pour cela que je trouve pertinent le concept du compte courant.

D. P.: Pouvez-vous expliciter ce concept du compte courant pour un canton comme le Valais? Michel Balestra: Il faut maintenir les droits d’eau dans les communes valaisannes. On pourrait organiser un compte courant entre les communes et la Confédération et comptabiliser ce droit d’eau sur les licences d’exploitation. Les éventuels repreneurs

«La seule issue est de loger une plus large partie de nos actifs. En définitive, le financement ne manquait pas pour la construction. Donc, la meilleure solution était de dynamiser le modèle d’autorisation».

Donc, il y a une demande évidente dans notre canton. Lorsqu’un actif sur trois n’habite pas Genève, qu’il doit subir des bouchons chronophages dans la circulation pendulaire, vous avez une sorte de robinet ouvert. Si vous mettez des appartements à disposition dans le canton, ils se remplissent à mesure que vous les construisez. De ce fait, il n’y aura pas de surinvestissement. A l’époque j’avais voté pour le CEVA (Cornavin-Eaux-Vives-Annemasse), parce qu’il nous obligerait à créer les logements, le qui donneraient du sens à cette nouvelle infrastructure de transport. La chance du Grand Genève c’est son actuel conseiller aux Etats Robert Cramer, qui voulait obtenir des subventions fédérales pour cette nouvelle liaison ferroviaire CEVA. Sans planification au niveau régional, il n’aurait pas pu les obtenir. Le dossier solide que nous avons transmis a convaincu les autorités fédérales. Il faisait la démonstration d’une cohérence entre les flux de mobilité et la nécessité de la construction de logements à Genève. I

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Interview

Valoriser les ressources de la Région Nyon dans la proximité Au sein de la Région Nyon, François Deblüe est membre du Comité de direction du Conseil régional du district de Nyon, en charge de la thématique environnement. Nous l’avons approché pour recueillir sa vision de la transition énergétique et dans le cadre des projets actuels liés au Projet d’agglomération du Grand Genève. Dossiers Publics: Quelles sont les principales opportunités pour la région de Nyon de fusionner les intentions politiques transfrontalières en termes de politique environnementale durable? François Deblüe: C’est essentiel pour pouvoir s’engager dans la transition énergétique. La Communauté transfrontalière de l’énergie permet de coordonner certaines actions de communication mais également de s’engager dans des projets communs. Cette forme de réseautage permet de renforcer certaines initiatives déjà en cours ou d’en initier de nouvelles.

François Deblüe Membre du Comité de direction du Conseil régional du district de Nyon

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PAR PAMELA CHIUPPI

D. P.: Dans cette transition écologique, difficile de parler d’environnement sans faire le lien avec les enjeux économiques et sociaux. Quelles sont vos observations à ce sujet? François Deblüe: Le programme de législature 2016-2021 du Conseil régional met en évidence quelques objectifs qui concourent à un développement durable intégrant les dimensions environnementales, économiques, etc. Par exemple de nombreux projets régionaux visent à valoriser les ressources régionales dans des circuits économiques de proximité; le renforcement de la biodiversité se poursuit au sein des zones agricoles mais également dans les espaces non agricoles (corridors biologiques). La sensibilisation des différents publics va s’accentuer ainsi que la coordination des actions dans la valorisation des énergies renouvelables. Un projet particulièrement important pour moi est le programme de soutien au bois régional: «la filière bois de l’ouest vaudois» qui permet de valoriser les circuits courts.

Biographie François Deblüe. 2016: réélu syndic de Founex. Député au Grand Conseil Vaud. Membre du Comité de direction du Conseil régional du district de Nyon. Depuis 1989: conseiller municipal de Founex. Ingénieur œnologie.

tion du Grand Genève, le projet déposé à la Confédération (Projet d’agglomération de troisième génération) allie le développement d’infrastructures de mobilité, l’urbanisation et la préservation de l’environnement. Dans ce projet de territoire, le Grand Genève s’est engagé à réduire de 40% les émissions de polluants atmosphériques, bien que le territoire selon la prospective poursuivra sa croissance des emplois et des habitats.

La «Maison vaudoise» a exposé ainsi une approche de la transition centrée sur l’humain, notre comportement et l’émergence du débat public lorsqu’il faut adapter certaines de nos habitudes. Cette maison a fait la part belle aux Hautes écoles du canton mais également à la présence d’entreprises telles qu’Alpiq et Ponzio, en l’occurrence.

innovations en termes de ressources énergétiques

Je peux également citer la STEP de Terre Sainte à Coppet qui valorise actuellement la chaleur produite par le traitement des eaux usées.

D. P.: Et à l’horizon 2030? François Deblüe: Pour ce qui est de l’aggloméra-

qués dans l’organisation générale des Assises Européennes de la Transition énergétique. Particulièrement dans le village de la transition énergétique qui s’est tenu à Palexpo pendant le congrès et qui à mis en valeur les projets des principaux partenaires du Grand Genève, entre autres.

D. P.: Quelles mesures concrètes seront à votre avis réalisables dans les 5 ans, dans le Grand Genève, en Suisse, dans l’Arc lémanique ou sur Vaud? François Deblüe: Dans l’Arc lémanique, plusieurs

existent déjà, par exemple en utilisant l’eau du lac pour chauffer et refroidir les bâtiments: sur le site de l’EPFL à Lausanne et différents projets à Morges ou Vevey par exemple. La géothermie est également une ressource importante dans notre périmètre. L’utilisation de la chaleur naturelle des sous-sols permettra de chauffer les bâtiments, notamment avec le projet Energéo à Vinzel qui approvisionnera l’écoquartier Eikenøtt, situé à Gland.

A l’échelle de la Suisse, la votation Energie 2050, annonce également des nouvelles perspectives, tant du point de vue des technologies à développer que des nouveaux modèles de financement à construire. Une fois les aspects techniques dépassés, il faut se pencher sur la gouvernance et l’organisation de tels projets. Ces étapes prennent du temps.

D. P.: Quels sont les engagements et dossiers développés qui vous tiennent particulièrement à cœur? François Deblüe: Nous nous sommes très impli-

Nous avons également élaboré un programme pour le grand public appelé le «OFF des Assises» que nous avons souhaité original et décalé. Avec par exemple une visite guidée dans la semi obscurité au Musée national au Château de Prangins ou une descente au flambeau à l’occasion de la Saint-Valentin à Saint-Cergue. Pour ce programme, nous avons pu compter sur la volonté et l’initiative de nombreux acteurs culturels comme le festival Visions du Réel, l’Usine à Gaz, mais également de communes comme Nyon, Gland ou Bursins qui ont profité de ce contexte pour animer leur localité.

/ Interview

Ainsi, les axes de travail pour relever ce défi sont, par exemple, le renforcement de l’offre en transports publics et de la mobilité douce, une urbanisation coordonnée entre services et habitat, et également la promotion des énergies renouvelables pour le parc bâti. Le Conseil régional s’engage pleinement dans cette démarche. I

Dans l’Arc lémanique, on utilise l’eau du lac pour chauffer ou refroidir les bâtiments: sur le site de l’EPFL à Lausanne, par exemple. DOSSIERS PUBLICS 1/2018

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PAR SANDY MÉTRAILLER

/ Focus

Stratégies durables pour répondre aux défis environnementaux Dans le cadre de l’élaboration et du déploiement du Projet de territoire du Grand Genève, l’urgence environnementale demande d’appréhender de manière durable le développement de l’urbanisation et de la mobilité, tout en encourageant une utilisation raisonnée des ressources naturelles visant à réduire l’impact environnemental de notre quotidien.

L

vironnement et de l’utilisation des ressources». Il s’agit de réduire les émissions de polluants atmosphériques et de CO2 liées à la mobilité, de réduire les immissions sonores liées au trafic et enfin, de réduire la consommation de surface et revitaliser les espaces naturels et paysagers.

a première dimension est transversale et vise à accompagner voire orienter le développement de l’urbanisation et des mesures de mobilité de façon durable, en minimisant les impacts environnementaux induits. Premièrement il s’agit de limiter les prestations kilométriques en transports individuels motorisés (TIM), le bruit routier et les polluants atmosphériques. Ensuite, de réduire la consommation de sol et de l’impact sur les milieux naturels et agricoles.

Urbanisation diversifiée et mobilité en «réseau»

La deuxième dimension est sectorielle et vise à mobiliser de façon proactive les acteurs des territoires transfrontaliers sur des actions favorables à l’environnement (et pas directement liées à l’aménagement du territoire). Parmi ces actions, l’on trouve la protection du climat et la transition énergétique (efficacité énergétique des bâtiments, mobilité électrique, etc.) et l’utilisation durable des ressources naturelles (consommation en eau, préservation de la qualité des sols et de la biodiversité, valorisation des déchets, etc). L’adaptation aux changements climatiques fait elle aussi partie des mesures prises (confort urbain, cycle de l’eau, conservation d’espaces de respiration). Ainsi, l’évaluation environnementale procède selon la méthode entonnoir. L’appréciation générale de la prise en compte des 3 objectifs stratégiques du volet environnement du Projet de territoire met d’abord l’accent sur les enjeux climat-air. Une appréciation détaillée de l’atteinte des 3 objectifs inclus dans le critère d’efficacité n°4 (CE4) de la directive ARE «Réduction des atteintes à l’en-

La stratégie du Projet de territoire 2016-2030 prévoit de recentrer l’urbanisation dans les aires urbaines compactes.

La stratégie d’urbanisation exposée dans le Projet de territoire 2016-2030 prévoit de recentrer l’urbanisation dans les aires urbaines compactes, limiter la croissance dans l’espace des bourgs et villages et de confirmer le rôle structurant des espaces ouverts. Elle se repose sur des stratégies urbanisation et paysages confirmées, telles que par exemple le fait de recentrer l’habitat dans les agglomérations centrales et régionales et de rééquilibrer la relation entre économie et habitat. Côté paysages, l’intégration du vert à l’intérieur des espaces urbains est une mesure qui agit notamment sur la qualité de l’air. De nouvelles stratégies sont mises en place pour augmenter la qualité de vie, tenant également compte de l’identité des bourgs et villages, sachant que la diversité des différents lieux d’habitats correspondra à différents types de besoins. Développer des projets urbains et paysagers différenciés répondra aux aptitudes et besoins des territoires espaces et acteurs) et tendra vers l’équité et la complémentarité entre les territoires. La stratégie mobilité du Projet de territoire consiste à développer un effet «réseau» reposant DOSSIERS PUBLICS 1/2018

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Focus

Bateau, train et covoiturage pour lutter contre le CO2.

sur le Léman Express, les axes forts TC et la complémentarité entre les modes de transports. Tout d’abord, il s’agit de développer le réseau ferré lourd comme ossature de la multipolarité d’agglomération, puis de développer et de maintenir le réseau autoroutier comme armature principale du réseau routier d’agglomération. Ensuite, il s’agit de reconnaître que la mobilité douce peut répondre à de nombreux besoins dans les zones denses et diffuses. Créer un réseau de mobilité douce permettra des déplacements rapides, induisant un rabattement espéré vers les trans-

A l’instar des engagements nationaux et internationaux récents, ces objectifs sont particulièrement ambitieux, surtout dans un contexte d’accroissement de population estimé à 60% à l’horizon 2030 par rapport à 1990. La stratégie environnementale souligne la dimension sociale et économique de ces objectifs, tels que les enjeux dans le domaine de la santé et la qualité de vie des populations. Cette orientation permet à la fois d’établir des liens forts au sein du Projet de territoire du Grand Genève, en même temps qu’un élément de mobilisation des acteurs publics et privés. L’entente trouvée entre les collectivités membres du Grand Genève autour de ces buts élevés, ainsi qu’une approche participative et plus transversale des différents projets (voir ci-contre), démontre le rôle moteur de la coopération transfrontalière et du Projet de territoire vis-à-vis des politiques et actions de ses membres. Dans un contexte où de forts enjeux pèsent sur les négociations climatiques internationales, ce projet aspire à devenir, à l’échelle locale, un exemple réussi de collaboration transfrontalière sur les sujets climat-air.

Les prochains défis «post carbone» du Grand Genève Comme c’est souvent le cas dans les projets si ambitieux, la phase la plus délicate à mettre en place et également la plus cruciale est celle qui consiste à planifier et mettre en œuvre les actions concrètes d’un point de vue opérationnel. Ces mêmes actions doivent en effet être coordonnées de manière à pouvoir être contrôlées, afin d’évaluer par des critères quantitatifs et qualitatifs l’impact réel des actions sur la problématique climat-air.

ports en commun ou encore des méthodes alternatives de déplacement telles que le co-voiturage.

Une stratégie environnementale ambitieuse, axée sur les enjeux climatiques La stratégie environnementale du Grand Genève se fonde sur des thématiques climat-air, articulée en trois objectifs stratégiques. Préserver les ressources naturelles et anticiper l’adaptation de territoire, pour réduire sa vulnérabilité aux changements climatiques, réduire les émissions de GES de 40% à l’horizon 2030 par rapport à 1990, réaliser la transition énergétique du Grand Genève, et enfin, réduire les émissions de polluants atmosphériques à l’horizon 2030 par rapport à 2005 de 50% pour les NOx et 18% pour les PM10.

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Le Projet de territoire (PA3) se distingue des précédents par une action parallèle sur les trois cibles les plus décisives pour la réalisation des objectifs stratégiques environnementaux. La mobilité et le parc bâti sont les principaux postes de consommation d’énergies fossiles, donc les principales sources d’émissions de polluants atmosphériques et d’émissions de GES (gaz à effet de serre) directes. La stimulation des activités économiques locales et des échanges locaux (économie circulaire, promotion des filières agricoles locales, échanges de matériaux...), permet d’agir sur les émissions indirectes de GES. Pour conclure, il faut réduire la vulnérabilité du territoire aux changements climatiques, par des actions préventives et adaptatives sur les ressources naturelles (eau, sols, biodiversité...) et les activités impactant la valorisation de ces ressources (agriculture, foresterie...). I


Environnement

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/ Salon

Salon de l’énergie efficace Quatre jours durant, Energissima sera tonifié en permanence, de façon originale et interactive, par des animations pratiques, des expositions, des démonstrations, des ateliers et des événements particuliers. Le canevas du programme peut être consulté en ligne. Energissima 2018 se déroulera du 12 au 15 avril à l’Espace Gruyère de Bulle.

E

n 2017, à l’Expo Flower Power 2017 d’Astana au Kazakhstan où plus de 110 pays présentaient leurs solutions aux problèmes énergétiques du futur, le Pavillon Suisse a mis en avant le potentiel de la nature comme source d’énergies renouvelables et fait découvrir aux visiteurs le savoir-faire, la force novatrice et l’esprit pionnier de la Suisse dans le domaine de l’énergie. A l’Espace Gruyère, Energissima 2018 s’adressera aux professionnels de toutes les branches concernées, aux collectivités publiques, aux scientifiques et à toute personne intéressée par le domaine des énergies renouvelables et durables. Le projet de loi sur la stratégie énergétique 2050, acceptée par le peuple suisse, et l’Accord de Paris, ratifié par 145 pays, donnent un signal fort aux nouvelles énergies. De plus, les aides financières d’Etat pour la rénovation des bâtiments verront leur utilisation facilitée par les choix et conseils avisés qu’offrira le salon à travers ses exposants et ses conférences.

Les étudiants de l’EPFL ont inventé les façades solaires photovoltaïques. C’est une avancée technologique. Leur Neighborhub a gagné le Solar Decathlon 2017. © EPFL

programme de conférences avec possibilité de questions-réponses, axées sur des sujets et solutions d’actualité tels que rénovation des bâtiments, nouvelles constructions, habitat (smart living), énergies renouvelables et énergies combinées, mobilité, conseils et solutions au niveau des réglementations, des aides et soutiens financiers. I

Pour les professionnels et le grand-public Les conférences destinées aux professionnels se dérouleront le jeudi 12 et vendredi 13 avril 2018. Données par des experts renommés dans le domaine des technologies énergétiques durables, elles s’articuleront autour de trois axes principaux: des solutions pour plus d’efficacité énergétique, l’intégration des énergies renouvelables et une mobilité durable. Les conférences et présentations destinées au grand public se dérouleront le samedi 14 et dimanche 15 avril 2018. Elles proposeront un

ENERGISSIMA 2018 CENTRE DES CONGRÈS ESPACE GRUYÈRE À BULLE Salon grand-public et professionnels Edition du renouveau du jeudi 12 au dimanche 15 avril 2018 Séminaires techniques conférences publiques ateliers interactifs Démonstrations diverses innovations 40 conférences, 100 exposants, 10’000 visiteurs, 9000 m2 d’exposition www.energissima.ch DOSSIERS PUBLICS 1/2018

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Salon / PAR JC GENOUD-PRACHEX

Sixième Salon Swiss IT Business à Genève Plus grand rendez-vous professionnel dédié aux logiciels et solutions IT en Suisse Romande, ce salon se déroulera les 24 et 25 avril 2018, à Palexpo. Il constitue un rendez-vous incontournable pour les dirigeants et les responsables.

E

n 2017, 4278 visiteurs professionnels avaient rencontré quelque 250 entreprises, dont 85% étaient suisses. Ils ont assisté à près de 130 conférences et ateliers. Pour l’édition 2018, les visiteurs se verront à nouveau proposer un riche programme, avec cycle de conférences thématiques, zone d’exposition, ateliers, rendez-vous d’affaires, et séances de formation. Durant ces deux journées et sur près de 9000 m2, le visiteur pourra assister à 4 événements complémentaires, 3 forums thématiques, une zone d’exposition avec près de 250 entreprises et un cycle de 130 prises de paroles en parallèle dans 13 salles. Il y aura également un espace d’ateliers et de démonstrations de produits et une plate-forme de rendez-vous d’affaires.

5 autres évènements En parallèle, 5 autres évènements sont annoncés: le BI Swiss Forum (BISF) se déroulera dans une salle de conférence exclusivement dédiée à la BI et au Big Data. Le salon eCom constituera le salon de l’eBusiness. Le SMARC incarnera un rendez-vous dédié à la Communication, à la Relation client et au Marketing. Le Retail Expo symbolisera le salon dédié aux points de

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vente et au commerce de détail. Quant au CRM & PERFORM Congress, dédiée à la relation client et à la performance commerciale, il se tiendra dans une salle de conférence. Il convient de préciser un détail qui n’est pas sans importance: afin d’optimiser sa visite et planifier ses rendez-vous d’affaires, le service est gratuit – le visiteur peut, lors de son inscription, présélectionner les exposants qui répondent le mieux à ses besoins et prendre directement rendez-vous sur leurs stands. L’entrée donne accès à l’intégralité des événements. En achetant son billet en ligne, et ce jusqu’au 4 mars, on bénéficie d’un rabais de 50% sur l’entrée de 1 ou 2 jours. Pour toutes informations sur l’événement, il est fortement suggéré de s’inscrire à la newsletter du salon. Pour acquérir des billets en ligne ou convertir des invitations et vouchers, consulter le site. I

www.salon-sitb.ch


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/ Salon

Powertage, le numéro 1 de l’échange électrique Le salon professionnel Powertage se déroulera du 5 au 7 juin 2018, à Zurich. Ce sera l’opportunité d’échanger, de découvrir des innovations et constater les possibles orientations du marché.

L

e secteur de l’énergie connaît de grandes mutations et il s’avère indispensable d’œuvrer ensemble dans cette voie. Quatre tendances présideront de façon durable au système énergétique global: numérisation, décentralisation, convergence de réseaux et consommation personnelle. L’exposition Powertage (5-7 juin 2018 à Zurich) est devenue le rendez-vous numéro un de la branche. Tous les acteurs se retrouvent pour échanger, découvrir et promouvoir ensemble le nouveau monde de l’énergie. Avec plusieurs mutations en cours, le secteur suisse peut réussir bien des choses. C’est une des raisons de ces rencontres biannuelles. Ensemble de forums, d’expositions et de networking, les Powertage s’avèrent comme la plateforme idéale pour entretenir cette interaction. Elle offre un large aperçu des tendances techniques, des orientations politiques et des défis actuels des entreprises. Les exposés techniques et la soirée spéciale sont donc du plus grand intérêt. Les expo-

sants se réjouissent de l’afflux des visiteurs à leurs stands et la communauté profite des nombreuses possibilités de réseautage lors du repas, des apéritifs et de la Power-Party. Chaque journée du forum technique et scientifique est placée sous le patronage d’une association professionnelle.

Recommandations

Photos: © MCH Messe Schweiz (Zuerich) AG

Au Powertage 2016, ils ont été 160 exposants et 2000 visiteurs, dont 1000 au Forum technique et scientifique. 94% des exposants provenaient de Suisse, 3% d’Allemagne et 3% d’autres pays. La transformation du système promet de nouvelles perspectives aux grandes entreprises traditionnelles suisses d’approvisionnement en énergie. L’avenir est aux systèmes intelligents, mis en réseau et décentralisés. I

www.powertage.ch

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/ Véhicules

Beaux utilitaires de 2018 2018 sera l’année des fourgonnettes et du lancement de plusieurs utilitaires électriques. En voici quelques-uns.

Le nouveau Mercedes Sprinter marquera un vrai changement avec le modèle actuel. Les premiers croquis montrent un véhicule au style bien plus dynamique. Et les photos de l’intérieur confirment qu’il se rapprochera un peu plus de l’univers des voitures particulières de la marque: grand écran tactile, commandes au volant et ordinateur de bord à affichage couleur. Il disposera aussi de nombreuses aides à la conduite et d’une offre mécanique très variée. Il sera révélé au premier semestre 2018. Sa version électrique le sera en 2019.

Le Ford Transit Custom s’offre une mise à jour. Le style extérieur évolue pour mieux s’harmoniser avec le design des derniers modèles de la marque. A l’intérieur, la console centrale reçoit un grand écran tactile de 8 pouces, qui dispose du système multimédia SYNC3 avec connectivités pour Smartphones (Apple CarPlay et Android Auto) et commandes vocales. Par ailleurs, Ford a amélioré l’ergonomie et revu à la hausse le nombre de rangements. Le nouveau Transit Custom dispose toujours d’une gamme très riche: deux longueurs, deux hauteurs, un volume de chargement de 6 m³ à 8,3 m³ et une charge utile de 630 à 1455 kg. A son lancement en février 2018, il sera proposé avec un diesel 2.0 EcoBlue de 105 ch, 130 ch ou 170 ch. Il sera commercialisé en février 2018, et sa version Hybride le sera en 2019.

Citroën Berlingo et Peugeot Partner font peau neuve en 2018: sur une plateforme de Peugeot 308, ils arboreront un nouveau look et de nouveaux équipements issus des modèles PSA. Plusieurs longueurs seront proposées, dont une courte pour remplacer les petites fourgonnettes du groupe, qui ne seront pas remplacées. Sous le capot, on retrouve le 3-cylindres PureTech essence et le nouveau diesel 1.5 BlueHDi. En attendant le retour d’une version électrique un peu plus tard. Révélation au printemps 2018.

Le Renault Master ZE s’adresse aux entreprises de livraison du «dernier kilomètre». Il embarque le moteur électrique de la Zoé, soit moins de 80 ch. Renault annonce une autonomie théorique de 200 km, mais on peut compter sur 150 km maximum en conditions réelles. Logées sous le plancher, les batteries ne devraient pas empiéter sur le volume de chargement. Il sera sans doute révélé au Mondial de Paris 2018 et commercialisé en 2019. DOSSIERS PUBLICS 1/2018

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Equipements

Des engins et des machines de chantier Deux firmes éminentes du secteur des machines et infrastructures de chantiers se présentent, dans le contexte de la Foire des machines de chantier 2018 à Berne.

Jaquet SA

Bernard Frei & Cie SA Importateur exclusif de machines et véhicules, Bernard Frei & Cie SA est spécialisé dans la vente et le service aprèsvente de matériel réparti en trois secteurs-clés: le bâtiment, l’industrie, les services et travaux publics pour commencer; l’agriculture, la sylviculture et la viticulture ensuite; et enfin le recyclage et l’environnement. Bernard Frei est également actif dans la location de machines de chantier pour la Suisse romande. Parmi ses produits, Bobcat est N°1 mondial et inventeur de la chargeuse compacte. La marque dispose de 7 modèles sur chenille et de 12 modèles sur pneus. Leur puissance hydraulique est inégalée. Ce sont des véhicule multitâches et multi-outils (fourches, godets, balayeuse, niveleuse laser, marteau hydraulique, etc). Leur force de traction est extrême grâce à la transmission par chenille.

La fondation de la firme Jaquet SA Vallorbe remonte à 1675. C’était une clouterie à l’origine, qui a passé par la quincaillerie villageoise et la vente de produits sidérurgiques. Elle a évolué vers l’outillage destiné aux entrepreneurs du bâtiment et à la corporation des Ferblantiers et Appareilleurs. Se sont adjoint au cours des dernières décennies la vente et la location de grues de chantiers, de centrales à béton, d’engins de terrassement et de machines de recyclage. Jaquet SA Vallorbe a une filiale à Conthey et une autre à Satigny. On la voit spécialisée dans le Montage et SAV des différentes centrales à béton conçues et réalisées par le fabricant Italien MCF Concrete Mixers Italy systems. Ce sont des Centrales fixes - Centrales verticales - Centrales mobiles - Centrales semimobiles. Ce sont également des engins, appareils et installations pour la préparation des granulats, la fabrication et la mise en place des bétons. Enfin, on a les échafaudages et coffrages – les bétonnières et centrales à béton.

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Baumaschinen-Messe 2018 La Foire des machines de chantier 2018 se déroulera du 21 au 24 mars prochains, à Bernexpo. C’est la plus grande exposition de Suisse de ce genre. Cette année, elle innove avec des liveshow spectaculaires, des expositions spéciales passionnantes et des forums de l’innovation. Et pour la première fois, la Baumaschinen-Messe accueillera le championnat suisse des conducteurs de machines de chantier. www.baumaschinenmesse.ch 110     DOSSIERS PUBLICS 1/2018


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