Magazine Cœur de Nantes 2015 – Octobre 2012 – N°2
Tout savoir sur le nouveau centre-ville
Nouvelle vie pour le cours des Cinquante-Otages Graslin : lever de rideau Rue Franklin, la « rue qui monte »
se déplacer autrement en centre-ville La métamorphose du Cœur de Nantes est en marche. L’avancée des travaux donne à voir à quoi ressemblera le nouveau centre-ville apaisé. Mieux, nous pouvons commencer à vivre différemment le centre. Preuve en est l’arrivée de trois lignes de Chronobus cours des Cinquante-Otages qui parachève sa mue fin octobre avec sa voie cyclable. La ZTL est à la Une de ce magazine. ZTL ? Il s’agit de la nouvelle zone à trafic limité, autrement (et plus joliment) dit le cours des Cinquante-Otages, de la place du Cirque au cours Olivier-de-Clisson, ainsi qu’une partie des voies adjacentes, rue de l’Hôtel-de-Ville, du Calvaire et de Feltre, les allées Brancas, de la Bourse et Duguay-Trouin. Après avoir été jadis une rivière, puis une fracture déversant son tout-automobile en plein centre-ville, le cours devient l’emblème d’une nouvelle centralité où il fera bon se promener, circuler à vélo et prendre les transports publics. Exemplaire, et pourquoi pas durable, le nouveau cours ? Sans doute, tant il fait la part belle aux déplacements doux. Tout est fait pour donner aux usagers les clefs de compréhension du nouveau centre-ville. Brochures dans les boîtes à lettres pour les résidants, dépliant d’accès au centre-ville pour les habitants de l’agglo, exposition place du Commerce pour tous, sans oublier ce magazine. Les nouvelles habitudes se prendront vite, que ce soit en matière de circulation ou en matière de stationnement. D’ores et déjà, nombre d’entre vous assurent qu’ils prendront moins leurs voitures, préférant la marche, le deux-roues ou les transports en commun autant qu’il leur sera possible. Tout le monde y gagnera, en tranquillité d’esprit, en plaisir de déambulation, de shopping, de (re)découverte du Cœur de Nantes.
L’événement
L’arrivée des chronobus | 3
L’entretien
2015 un grand projet pour l’agglomération | 4
l’actualité
Une nouvelle vie pour le cours des Cinquante-Otages | 6
Les projets
Place Graslin, rue Franklin, cours Cambronne, Passage Pommeraye | 8
C’est nouveau
Vélo, chronobus, e-ticket | 12
Histoire
Métamorphose du cours | 14
Prenez de la hauteur ! Flashez ce QRCode ou rendez-vous sur nantes.fr et découvrez le centre-ville de Nantes comme vous ne l’avez jamais vu. 2
Cœur de Nantes magazine édité par Nantes Métropole – Directeur de la publication Mathieu Baradeau / Nantes Métropole – Dépôt légal 2e trimestre 2012 – Création et réalisation Double Mixte – Crédit photos © Stéphan Ménoret – Régis Routier (Ville de Nantes), Roberto Giangrande, Patrick Garçon (Nantes Métropole), Artefacto, D.R..
Le saviez-vous ? -12 %. C’est le recul des flux
automobiles d’accès au centre-ville entre 2002 et 2008. Les transports en commun eux, ont augmenté de 26%.
+ 3 %. La fréquentation des bus,
BusWay et tramway de la Tan a atteint 116,5 millions de voyageurs en 2011.
L’événement
0,13 euro par kilomètre.
PLACE AU CHRONOBUS !
Les transports publics urbains sont près de cinq fois fois moins chers que la voiture : 0,58 €/km (entretien + usage).
300 000 habitants sont
situés à moins de 500 m d’une ligne Chronobus, 100 000 voyageurs par jour sont attendus sur les dix lignes.
À partir du 1er octobre, simplifiez-vous la ville avec l’arrivée de quatre lignes de Chronobus au cœur de l’agglomération. À l’échelle de l’agglomération, Nantes Métropole réalise 10 lignes de Chronobus. Un grand projet qui renforce l’offre de transport en commun et la qualité de service. La décision de créer ces lignes a été prise à l’unanimité par le Conseil communautaire en 2009.
Le projet Chronobus a été distingué par l’État en 2011 pour son caractère innovant et exemplaire en matière de développement durable. Voir les avantages pratiques du Chronobus en pages 13.
Desserte du centre-ville Quatre lignes mises en service au 1er octobre 2012 C1 : Gare de Chantenay <> Haluchère C2 : Commerce <> Cardo C3 : Bd de la Baule <> Malakoff (Bd de Doulon à la rentrée 2013) C4 : Grèneraie <> Sorinières Une ligne mise en service à la rentrée 2013 C6 : Hermeland <> Atlanpôle
Cœur de Nantes 2015
Elles s’appellent C1, C2, C3 et C4. À partir du 1er octobre, ces quatre lignes de Chronobus vont desservir le centreville, simplifiant l’accès des usagers au cœur de l’agglomération. Confortables et accessibles, ces bus de nouvelle génération ont les mêmes avantages de régularité et d’amplitude horaire que les tramways. Une alternative efficace et agréable à l’encombrement automobile. Pour se rendre en centre-ville sans voiture, pas de problème. 40 parkings relais (57 en 2014) sont à la disposition des usagers qui viennent de l’extérieur de Nantes. Pourquoi s’en priver ? À la rentrée 2013, une cinquième ligne de Chronobus (C6) irriguera à son tour le cœur de ville.
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ENTRETIEN
Plus dynamique, plus attractif, mais aussi plus apaisé, le centre-ville se transforme. Quelle vision les élus ont-ils du futur cœur de nantes ? Entretien avec Patrick Rimbert, maire de Nantes, et Gilles Retière, président de Nantes Métropole.
© Roberto Giangrande
2015 UN GRAND PRO JET POUR L’AGGLOMéRATION
Un centre-ville pour tous les Nantais Faire du centre-ville un centre apaisé
PATRICK RIMBERT Maire de Nantes
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La transformation de la ville a commencé dans les années 80 avec l’arrivée des transports en commun comme une véritable alternative à la voiture particulière. Sur le cours des Cinquante-Otages, nous pouvons aujourd’hui mesurer concrètement ce que nous voulions faire lorsque nous avons lancé le concours « Nouvelle centralité ». Nous avons dit aux Nantais : “Nous voulons faire du centre de votre ville, un centre apaisé.” Tout le monde nous disait qu’il était impossible de passer de huit à deux voies automobiles… Résultat : aujourd’hui, il n’y a pratiquement plus de voiture sur le cours. Le temps nous a permis de conquérir le cœur des Nantais, parce que nous avons fait la preuve de ce que nous avancions. Les Nantais sont beaucoup plus audacieux pour entreprendre, beaucoup plus créatifs parce que justement, la preuve est là. Et ce temps a permis aux Nantais et à la ville de prendre une autre dimension.”
“La ville s’agrandit et avec elle, le centreville. Nous accueillons de nouveaux habitants en essayant de construire une ville diverse, avec du logement social, du logement libre, du logement abordable… Le centre-ville, c’est celui de tous les Nantais au sens large du terme. Un centreville où les habitants de tous les quartiers de Nantes, mais aussi des communes de l’agglomération, peuvent venir partager, échanger, rêver ou construire des projets. Une ville ne peut pas s’arrêter de créer, sinon, elle meurt.”
La méthode nantaise
“On parle souvent de la méthode nantaise. C’est très important, parce qu’on ne fait pas la ville contre les habitants, contre les commerçants, mais avec eux. Encore faut-il donner du sens aux transformations et quelques preuves concrètes. Je pense à la commission qui permet d’anticiper les conséquences des travaux pour les commerçants, ou à l’information de proximité diffusée aux habitants. Et, en accompagnant ce moment difficile, lorsque les travaux sont terminés, tout le monde oublie tout et se demande : comment c’était avant ?”
Le centre-ville de Nantes compte aujourd’hui 25 000 habitants, 2000 commerces et 45 000 emplois. Engagée il y a plus de vingt ans, sa métamorphose se poursuit aujourd’hui dans une nouvelle étape pour devenir un véritable cœur d’agglomération. Il s’agit de construire un centre-ville apaisé, vivant, dynamique, attractif au profit des habitants de la métropole et des visiteurs. Nantes Métropole, élue Capitale Verte de l’Europe pour 2013, va se hisser au rang des grandes métropoles européennes à forte qualité de vie.
Nantes est attractive. Elle a gagné 100 000 habitants en 20 ans et va poursuivre sa croissance. Nous devons trouver des solutions sur l’ensemble de nos territoires sans s’étaler davantage. Le centre-ville de Nantes, c’est bien sûr une zone commerciale diversifiée, mais c’est aussi une zone d’emploi importante où l’on vient de loin. Nous devons organiser les déplacements des uns et des autres de façon intelligente. Il faut redonner de la priorité aux véhicules qui sont nécessaires et reporter ceux qui ne le sont pas pour que l’on puisse profiter de cette ville agréable dans les années à venir. C’est en fait une autre façon de vivre, à la fois dans la proximité de son quartier, de sa commune, et dans le centre-ville avec le bonheur d’y être tranquille.”
“Le centre-ville de Nantes est un lieu fédérateur, le lieu où l’on se retrouve, où l’on a plaisir à retrouver les copains, à trouver des fonctions que l’on n’a pas dans son propre quartier. Donc le centre-ville de Nantes, c’est le centre-ville de tous les habitants de Nantes Métropole, mais aussi de tous ceux qui viennent de l’extérieur. Nantes a un esprit à développer.”
Nantes, capitale verte
“Nantes est labellisée capitale européenne du développement durable pour 2013. À nous de confirmer que ce choix a été le bon. Pour nous ce n’est pas seulement une décoration, c’est une incitation à faire mieux encore pour que l’on ait du plaisir à vivre à Nantes. C’est cela notre recherche : faire en sorte de poursuivre de belles réalisations pour le plus grand bonheur des Nantais.”
Cœur de Nantes 2015
GILLES RETIèRE Président de Nantes Métropole
Imaginer une autre façon de vivre
LE Centre-ville, un lieu fédérateur
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l’actualité
UNE NOUVELLE VIE POUR LE COURS DES CINQUANTE-OTAGES De la place du Cirque au cours Olivier-de-Clisson, le cours des Cinquante-Otages devient une zone à trafic limité. À partir du 1 er octobre, on respire en centre-ville. Le cours des CinquanteOtages devient une zone à trafic limité, et, avec lui, les rues de l’Hôtel-de-Ville (en partie), du Calvaire (partie basse) et de Feltre, le cours Olivier-de-Clisson, les allées Brancas, de la Bourse et DuguayTrouin (en partie). Zone à trafic limité… Derrière ce nom un peu technique, se cache une réalité assez simple : le secteur est désormais dédié en priorité aux piétons, aux vélos et aux transports en commun. Il ne s’agit pas d’exclure toute circulation automobile, mais de la réduire à sa juste nécessité pour retrouver le plaisir de profiter pleinement du centre-ville. Bien sûr, certains véhicules motorisés y auront accès : riverains, commerçants, livreurs de la zone, taxis, artisans en intervention
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dans le centre-ville, clients des hôtels du centre-ville, professionnels de santé, convoyeurs, La Poste, Police Nationale, EDF-GDF. Pas de borne d’accès ou autre moyen de fermeture : il est fait appel au civisme des automobilistes. Les véhicules autorisés seront identifiés grâce à un macaron spécifique. “Tout cela a du sens. Il s’agit de donner de la fluidité aux transports en commun qui traversent la ville de part en part. Nous allons ouvrir environ 2600 places dans des parkings-relais en périphérie. Tous ceux qui voudront venir au cœur de Nantes pourront y laisser leur voiture et venir en centre-ville en transports en commun” explique Jean-François Retière, viceprésident de Nantes Métropole chargé des transports. Une autre façon de vivre le centre-ville.
Chronobus, piste cyclable, rues piétonnes et zone 30
La mise en place de la zone à trafic limité sur le cours s’accompagne d’actions très concrètes destinées à mieux partager l’espace suivant les modes de déplacement. Pendant tout l’été, la grande artère centrale a été en travaux. Une période nécessaire pour préparer l’arrivée de trois lignes de Chronobus à partir du 1er octobre (voir aussi pages 3 et 13) : aménagement des stations, élargissement des trottoirs pour plus de confort et de sécurité, construction d’une piste cyclable en position centrale. S’étendant du pont Morand au cours Olivier-de-Clisson,
Le centre-ville s’agrandit Luc Gaudin, résident du centre-ville et cycliste convaincu.
cette piste constitue la première partie de l’axe cyclable Erdre-Sèvre qui reliera le pont de la Tortière à la place des Martyrs à Rezé à l’horizon 2014. Deuxième changement : de part et d’autre du cours, la quasi totalité des rues de l’hyper-centre devient piétonne (voir encadré). Enfin et plus largement, l’ensemble du centre-ville devient une zone 30. Sur 100 hectares (contre 10 précédemment), la circulation automobile s’apaise pour une plus grande sécurité de tous les usagers de la rue. 250 points d’entrée dans ce secteur seront reconnaissables par un “30” vert peint au sol. Voir aussi l’histoire du cours des Cinquante-Otages en pages 14 et 15.
NOUVELLES RUES PIéTONNES EN CENTRE-VILLE
• Dans le quartier Bouffay, l’extension des aires piétonnes concerne les rues des Trois-Croissants, Saint-Léonard (jusqu’à la rue du Cheval-Blanc) et Bossuet. • Dans le secteur Royale-Crébillon, elle concerne les rues du Couedic, d’Orléans, du Commandant-Boulay, de la place Félix-Fournier, des rues Affre, de l’Arche-Sèche (en partie), du Pré-Nian et de la Clavurerie dans sa partie non encore piétonne.
À mon avis, dans le centre-ville, il ne devrait pas y avoir de voiture. J’habite dans l’hyper-centre depuis un an et demi. C’est pour moi une expérience fabuleuse… Tout est à proximité. Je suis artisan et mon atelier se trouve place Canclaux. J’y laisse mon camion et ensuite, je fais tout à vélo ou à pied. Les nouveaux aménagements à venir, bandes cyclables, appuis-vélos… vont renforcer le confort des cyclistes en centre-ville. C’est quand même mieux que de laisser son vélo contre un mur ! Avec l’aménagement du cours des Cinquante-Otages, le centre-ville s’agrandit, de la cathédrale à Graslin. Un bonheur pour les piétons et les cyclistes. La culture du vélo a encore du chemin à faire en France, mais à Nantes, les choses sont en bonne voie.”
Béatrice Templé, habitante du quartier bouffay, pietonne inconditionnelle
Les habitants, commerçants et autres véhicules autorisés à circuler dans la zone à trafic limité doivent être porteurs d’un badge et d’un macaron. Le badge permet d’accéder à l’aire piétonne dans laquelle se situe le logement ou le commerce. Le macaron permet d’identifier le véhicule comme autorisé à circuler dans la zone à trafic limité.
Les modifications du cours des Cinquante-Otages nous ont fait passer un été un peu poussiéreux… Mais cela en vaut la peine ! Je suis tout le temps à pied et constate à chacun de mes déplacements combien les quartiers du centreville sont nombreux et divers : Bouffay, places Royale, Commerce, Graslin… Le cours marquait une vraie séparation, comme une tranchée occupée par les voitures. La ville sera bientôt traversée davantage par la nature et reliera plus simplement les piétons à l’Erdre. Nous voyons déjà les avantages, notamment allée Flesselles où la promenade est plus agréable, car plus verte !”
Pour toute information : Espace accueil NGE, 14-16, rue Racine – 44000 Nantes Ouvert du lundi au vendredi, de 8h30 à 18h30 sans interruption Renseignements : 0811 701 307 (coût d’un appel local) Mail : boutique.nge@nge.nantes.fr
© Roberto Giangrande
ACCéDER à LA ZONE à TRAFIC LIMITé
Cœur de Nantes 2015
Davantage de lien entre quartiers et avec l’Erdre
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LES PRO J ETS
GRASLIN : LEVER DE RIDEAU L’immense bâche qui recouvrait la façade du théâtre Graslin a été déposée à la fin du mois d’août, faisant apparaître le bâtiment entièrement restauré. Carnet de chantier. Le centre-ville se transforme, rendant leurs lettres de noblesse aux édifices et places emblématiques de Nantes. La place Graslin et son théâtre ne dérogent pas à la règle. Depuis 2005, ce dernier a subi de multiples restaurations, souvent invisibles pour le passant. Aujourd’hui, il fait tomber le masque pour que chaque promeneur puisse profiter de ses embellissements.
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Une restauration complexe
En 1788, Mathurin Crucy, l’architecte du théâtre Graslin, réalise la place et l’édifice comme une mise en abyme, sans aucun obstacle. La restauration actuelle des lieux vise à protéger l’esprit initial de ce bâtiment inscrit à l’inventaire des monuments historiques depuis 1998. Manuel Carballo, ingénieur responsable des travaux de conservation du patrimoine à la mairie de Nantes, coordonne l’intervention de tous les acteurs : les partenaires institutionnels* comme les quatorze corps de métier intervenant sur le site. “Rendre accessible un édifice chargé
d’histoire avec les normes actuelles des bâtiments recevant du public relève du challenge” confie-t-il. “La restauration d’un tel bâtiment demande inévitablement des dérogations pour permettre, par exemple, l’accès aux personnes à mobilité réduite. De même, les ouvertures, qui ferment l’édifice entre le vestibule et les péristyles**, ne sont pas adaptées aux nouvelles normes. Nous devons trouver des compromis pour rendre au théâtre sa splendeur d’antan tout en respectant un cahier des charges très précis.”
DES TECHNIQUES DE POINTE POUR UN éDIFICE CLASSé La mise en lumière
Passants, spectateurs, nous n’observons que les parties visibles de l’édifice. Depuis quelques années, le chantier s’active également dans les parties réservées aux artistes, techniciens… Des travaux d’amélioration des conditions de travail s’achèvent actuellement. Les trois foyers d’artistes peuvent dorénavant les accueillir dignement, les parties réservées aux décors ont été réhabilitées, tout comme l’atelier de menuiserie. Des travaux indispensables puisque certains de ces espaces n’avaient jamais été restaurés. Depuis presque dix ans, le théâtre est en restauration. Il reste encore des travaux à prévoir au sein même du bâtiment : les étages et une partie du sous-sol auront un jour, eux aussi, leur rénovation. * L’Architecte des Bâtiments de France (ABF), la DRAC, le maître d’ouvrage (la DPARC) et le maître d’œuvre (direction du BATI). ** Péristyle : colonnade qui décore la façade d’un édifice.
Nous avons projeté une fine couche de latex sur les murs du vestibule que nous avons ensuite décollée. Un travail d’orfèvre ! Nous avons également changé les sols et restauré quelques blocs de tuffeau en mauvais état. Puis nous avons passé un badigeon léger au lait de chaux qui protège, blanchit et donc harmonise les murs sans dénaturer le bâti.” Pour la façade extérieure, l’entreprise Lefèvre a opté pour une restauration par un nettoyage adapté. Les pierres de bonne qualité avaient surtout besoin d’être ravivées et (re)jointées.
PROJET Dans le cadre de la piétonisation partielle de la place Graslin, la rue Jean-Jacques-Rousseau et une partie de la rue de l’Héronnière (entre les rues Rousseau et Piron), ainsi que les rues Molière et Jean-de-la-Fontaine pourraient être également rendues aux piétons dès 2013. Cette extension du plateau piétonnier actuel (rues Crébillon, Suffren, Grétry et Rameau) constituerait un véritable atout pour l’attractivité commerciale et touristique du quartier.
Cœur de Nantes 2015
En coulisse
Le chantier de restauration du théâtre a nécessité la mise en œuvre de techniques de pointe. “Les difficultés se situaient à plusieurs niveaux” explique Christophe Loeb de l’entreprise Lefèvre, responsable du lot “maçonnerie-pierre de taille” pour la façade, les péristyles et le vestibule. “Nous devions d’abord faire en sorte qu’il y ait le moins de nuisance possible à l’intérieur du théâtre, donc éviter la poussière. Pour nettoyer les murs et les plafonds sculptés, nous avons utilisé un procédé dit de “ peeling”.
© Roberto Giangrande
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La restauration de la façade du théâtre Graslin, de son vestibule et des péristyles apporte une luminosité indéniable à l’édifice. Si chaque sculpture ou ornement retrouve une nouvelle jeunesse et nous fait redécouvrir le travail architectural remarquable de Crucy, une mise en lumière de ces trois parties viendra, dès le mois de novembre, donner un peu de chaleur au bâtiment. Cette scénographie lumineuse, orchestrée par Virginie Voué, artiste spécialiste de la mise en lumière et assistante technique auprès de la Ville, redonnera à la place Graslin toute sa splendeur.
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RUE FRANKLIN, “LA RUE QUI MONTE”
© Roberto Giangrande
L’ancien président de l’association Plein-Centre raconte sa rue et ses nombreux commerçants.
Hugues Frioux est artisan-coiffeur pour messieurs, rue Franklin depuis 18 ans. Tout juste la quarantaine, ce Nantais pure souche ne perd pas une occasion d’évoquer cette rue qu’il connaît par cœur.
Venez fêter la nouvelle rue Franklin ! 10
La rue a beaucoup changé depuis vingt ans… Une belle dynamique s’est créée avec des commerces très variés et une offre diversifiée, plutôt haut de gamme : alimentaire, décoration, prêt à porter féminin et masculin, bijouterie, bureau de tabac, caviste, services… Nous espérions tous des travaux : la rue était peu fluide, le bitume s’affaissait ; entre trottoirs étroits, stationnement et trafic constant, les piétons ne déambulaient pas aisément. Nous avons été informés et concertés bien avant le début des travaux, avec des réunions de chantiers hebdomadaires dans mon établissement. Je joue un peu le rôle de conciliateur et constate une belle collaboration, les réunions permettant l’écoute de chacune des parties prenantes. Nous avons, par exemple, pu repousser la date de début de chantier après les soldes de janvier... Les commerçants ont également pu déposer une demande d’indemnisation à la hauteur de la marge perdue pendant les travaux.
Nous sommes très satisfaits de cette piétonisation, et de celle de l’hyper-centre dans sa globalité, à partir du moment où l’on valorise aussi l’accessibilité et le stationnement dans les parkings alentours. La ville se doit d’être un espace agréable, beau, attractif, accessible et pratique pour tous, jeunes ou moins jeunes, habitués ou nouveaux venus.”
Nous touchons au but !
Aujourd’hui, après des gênes importantes, notamment lors des travaux d’assainissement, le plus dur est passé. Le pavage est en cours : nous touchons au but ! Les trottoirs sont déjà plus larges et le stationnement limité aux seuls arrêts de livraisons, en haut et en bas de la rue. Une piste vélo en double sens sera matérialisée au sol. Les piétons auront désormais tout le loisir de se promener dans cette “rue qui monte” ! Le 6 octobre, les commerçants de la rue offrent un événement festif à tous, pour remercier ceux qui ont su se faufiler durant les travaux et montrer aux curieux cet espace réinventé.
Au programme bien des surprises, avec tapis rouge, orchestre et verre offert dans les boutiques !
En bref Depuis septembre, l’allée Baco est profondément transformée. Objectif : mieux relier le quartier MadeleineChamp de Mars au secteur FeydeauBouffay, en favorisant le cheminement des piétons, des vélos et la circulation des bus. Désormais, une voie réservée au Chronobus facilite l’accès au centre-ville de la C3, ainsi que celui des cars et des taxis. Une large promenade piétonne de 4m50 de large rejoint le pont LU à la chaussée de la Madeleine. Une piste cyclable à double sens est créée le long des arbres bordant la voie ferrée. Les voitures continuent à circuler allée Baco, mais le stationnement le long de la chaussée est supprimé. Subsistent deux parcs en enclos totalisant 180 places. Quatre quais réaménagés sont conservés pour les cars Lila, Eurolines et de tourisme.
CAMBRONNE : PREMIèRE PHASE DE TRAVAUX
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La nouvelle allée Baco
Le cours Cambronne, proche de la place Graslin, bénéficie lui aussi des nouveaux aménagements du centre-ville. La première phase des travaux commence actuellement avec la restauration des deux édicules* classés. L’un réservé aux jardiniers sera rénové, l’autre accueillera des toilettes accessibles aux personnes à mobilité réduite. Les grilles du cours ont également droit à leur restauration :
antirouille, peinture et feuilles d’or sont au programme. Le SEVE (Service des Espace Verts et de l’Environnement) interviendra dans une seconde phase. * Un édicule est une petite construction isolée de l’espace public ou intégrant des espaces verts : abri de jardin, sanisettes ou dépendance. Ils sont gérés par la Ville.
Du 15 septembre au 17 novembre, le Passage Pommeraye accueillera une exposition sur l’histoire du lieu, le projet de restauration et de création d’une nouvelle galerie. Dans ce cadre, un cycle de trois débats/conférences est programmé. • Passage Pommeraye : histoire et patrimoine Jeudi 27 septembre, 18h30, Forum de la Fnac, place du Commerce. Intervenant : André Péron, historien, auteur de Le Passage Pommeraye (Éditions Coiffard) • Passage Pommeraye : lieu d’inspiration artistique et cinématographique Jeudi 11 octobre, 18h30, cinéma Katorza.
Cette conférence sera suivie de la projection du film « Lola » de Jacques Demy, actuellement sur les écrans de cinémas depuis le 25 juillet en version restaurée au Katorza et partout en France. Intervenants : Alain-Pierre Daguin et Yves Aumont, journalistes, auteurs de Les lumières de la ville (Éditions L’Atalante) • Passage Pommeraye : restauration et rénovation Jeudi 8 novembre, 18h30, Forum de la Fnac, place du Commerce. Intervenants : Yves Steff, architecte du patrimoine en charge de la restauration du Passage et Pascal Bécaud, promoteur Pommerim de la nouvelle galerie commerçante
Cœur de Nantes 2015
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EXPO ET CONFéRENCES PASSAGE POMMERAYE
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C’EST NOUVEAU !
Pour arpenter ou découvrir la ville, il est parfois inutile de posséder son propre vélo. La location vous facilite la vie en terme d’entretien et bon nombre de solutions appropriées à votre style de vie sont à disposition. Pour une liberté totale, la location libreservice du bicloo est idéale (www.bicloo. nantesmetropole.fr). Effia et la NGE vous proposent des vélos classiques ou électriques en courte ou longue durée (www.resaplace.com). Quant à la TAN, au quatrième trimestre 2012, elle met en place avec l’abonnement transports en commun une location de vélos pliants (tan.fr). Les associations nantaises ont aussi leur mot à dire.
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Atao entretient et vend des cycles d’occasion (www.atao-insertion.org). L’îlot familles est le référent des vélos familiaux ou pour personne à mobilité réduite (www.ilot-familles.fr). Vélocampus prête aux étudiants et répare le cas échéant (velocampus.net). Et Place au vélo, l’association des cyclistes urbains, organise entre autres des bourses aux vélos, des contrôles techniques, etc. (www.fubicy.org/nantes). À vos pédales… Prêts ? Du mercredi 24 au mercredi 31 octobre, rendez-vous place de l’Écluse pour tout savoir sur le vélo en ville et dans l’agglo. Exposition et animations proposées par Nantes Métropole et les différents opérateurs vélo.
© Roberto Giangrande
© Roberto Giangrande
NANTES EN ROUE LIBRE
LE CHRONOBUS, C’EST FACILE
E-TICKET TAN, DISPONIBLE SANS ATTENDRE
Plébiscités, le tramway et le BusWay font toujours rames combles. S’appuyant sur ce succès, la TAN met en service les quatre premières lignes Chronobus à partir du 1er octobre (voir p.3). Dans la pratique, les avantages sont nombreux : • Une grande amplitude journalière toute l’année : de 5h/5h30 à 0h30 (2h30 le samedi). • Un intervalle de passage de 6 à 8 minutes (heures de pointe) et de 10 à 12 minutes (en heures creuses). • Avant 6h30 : fréquence de 20 minutes ; entre 20h30 et 22h30 (sauf C4) : fréquence de 15 minutes ; après 22h30 : fréquence de 30 minutes. • Fréquences proches et amplitude de service identique pendant les périodes scolaires et les vacances scolaires. • Amélioration des temps de parcours grâce aux aménagements de voirie et au système de priorité des bus aux feux. • Des arrêts et des véhicules 100% accessibles aux personnes à mobilité réduite. • Des informations clients en temps réel dans les principales stations en 2013.
• Une identité visuelle spécifique (couleur prune) déclinée sur tous les supports : poteaux d’arrêts, stations, fiches horaires. Le service de nuit s’adapte aux nouveaux rythmes professionnels et de loisirs, notamment sur le temps de soirée, entre 20h et 22h. Les quatre lignes de Chronobus sont évidemment concernées. • Lignes C1, C2, C3 : fréquence de 15 minutes jusqu’à 22h30, puis de 30 minutes jusqu’à 0h30 (2h30 le samedi). • Ligne C4 : fréquence de 30 minutes de 20h30 à 0h30 (2h30 le samedi).
Lancée en mars dernier, l’appli Tan compte, 4 mois après son lancement, près de 40 000 téléchargements. Ce sont donc plusieurs dizaines de milliers d’utilisateurs du réseau Tan qui peuvent consulter à tout moment les horaires, l’info trafic et leurs itinéraires sur leur smartphone (Android ou Iphone). Dès le mois d’octobre, un nouveau service viendra compléter l’appli : l’achat de e-Ticket. Pour ce lancement, cinq titres sont disponibles : le ticket 1h seul ou son carnet de 10, le ticket 1h navette aéroport et le ticket 24h pour une ou quatre personnes. À l’ouverture de l’appli, un clic et c’est parti ! Après l’acceptation du règlement par carte bancaire, le portefeuille virtuel recueille les titres de transports choisis. Il vous suffit de composter virtuellement le billet choisi et, 30 secondes après, vous êtes en règle.
Tout savoir pour accéder et circuler dans le nouveau centre-ville
Le dépliant poche pour accéder au centre-ville facilement et sans stress. OÙ SE PROCURER CES DOCUMENTS ? • Guide résidants et usagers > À la mairie centrale de Nantes 29 rue de Strasbourg ou auprès d’allonantes ; à l’espace Mobilité TAN allée Brancas ; à l’Office de Tourisme rue des États ; dans la plupart des lieux publics du centre-ville. • Dépliant visiteurs > Dans chaque mairie des communes de l’agglomération ; dans la plupart des lieux publics de ces villes ; chez les commerçants ; auprès d’allonantes.
Cœur de Nantes 2015
Le guide à destination des résidants et des usagers du centre-ville.
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HISTOIRE
Cours des Cinquante-Otages : la métamorphose Il a été fleuve, puis boulevard. Aujourd’hui, le cours des Cinquante-Otages est rendu aux piétons. Avant les années 30, en lieu et place du cours des Cinquante-Otages, coulait “la plus belle rivière de France” selon François Ier : l’Erdre. La forte présence de l’eau au cœur de la ville fut longtemps facteur de richesse, le commerce s’effectuant principalement par la mer, les canaux et
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les rivières. Mais, au début du xxe siècle, les problèmes s’accumulent : franchissement des ponts difficile pour les automobiles, menace omniprésente des inondations, affaissement des quais et des cales, problèmes d’hygiène causés par le rejet des eaux usées directement dans l’Erdre et la Loire.
Après de nombreuses années d’études, le grand chantier du comblement de l’Erdre se déroule au début des années 40.
La logique du “tout-voiture” Touchée par les bombardements de 1943, Nantes doit se reconstruire. À partir de 1948, Michel Roux-Spitz, architecte en chef de la Reconstruction, met en œuvre un plan d’urbanisme qui s’appuie sur les règles de l’urbanisme moderne en vigueur depuis les années 20 : il organise la forme de la ville en réservant une large place à la circulation automobile. Le projet concerne notamment les quartiers du centre-ville : Royale, Calvaire, Bretagne. Très vite, le cours des Cinquante-Otages devient un axe routier majeur et structurant, répondant à la logique naissante du “tout voiture”. Le monde alors se rêve en grand.
Une autre vision de la ville tramway. L’occasion pour la Ville de s’interroger sur les espaces publics du centreville traversés par les futures lignes de tram au cœur du secteur sauvegardé. À commencer par le cours des CinquanteOtages. Objectif : profiter du passage des lignes de tramway pour rendre le centreville plus beau, plus attractif, moins engorgé par la circulation croissante.
Nouvelle centralité
Les modes actifs et collectifs privilégiés
Le projet lauréat “Une nouvelle centralité pour Nantes” est signé Italo Rota et Bruno Fortier. Il voit large. Son idée : libéré des flux de véhicules, le cours se transforme en un vaste plateau piétonnier paysagé, rapprochant le quartier médiéval du Bouffay, à l’Est, du quartier Graslin XVIIIème, à l’Ouest. En même temps, il inscrit l’île Feydeau dans une “île verte” et la réamarre au centre-ville. De huit voies automobiles, le cours n’en compte désormais que deux. Le projet Nouvelle centralité se poursuit en 2000 avec la réalisation de la troisième ligne de tramway. Son passage offre l’occasion, là encore, d’embellir les espaces publics.
Aujourd’hui, comme la plupart des grandes villes européennes, Nantes impose une logique de “déplacements doux” partout en centre-ville. Ce sera le cas sur le cours des Cinquante-Otages à partir du 1er octobre. Dans le cadre du grand projet centre-ville 2015, la grande artère centrale devient entièrement dédiée aux piétons, aux vélos et aux transports collectifs pour un cœur d’agglo plus vivant et plus agréable.
© Roberto Giangrande
Sources : carnet d’expédition “Nantes, une ville comblée”, Ardépa, mai 2011 ; plaquette “Centre-ville, cœur d’agglo”, 2010, Ville de Nantes ; “Cours des Cinquante-Otages : une nouvelle centralité pour Nantes”, Ville de Nantes. Cœur de Nantes 2015
La fin des années 70 marque la fin du tout-voiture. La mise en service de la première ligne de tram (1985) fait rapidement l’unanimité. Elle marque concrètement la mise en avant d’une nouvelle conception de la ville et propose une nouvelle définition des équilibres automobiles/transports en commun/piétons au cœur de la cité. 1992, inauguration de la 2ème ligne de
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© Roberto Giangrande
La salle du théâtre Graslin a été rénovée en 2002.