Voie Migratorie - Prairie - 33-1

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droite : ©CIC/Chuck Deschamps

Les élus municipaux réclament un changement « Incroyable ». C’est ainsi que Harvey Malanowich se remémore le printemps 2011, au cours duquel sa municipalité a été confrontée à une inondation sans précédent. Maire de la municipalité rurale de Sliding Hills, dans le centre est de la Saskatchewan, M. Malanowich ajoute : « Nous avions 98 routes submergées, rien que dans notre municipalité. » S’il est impossible de dompter dame nature, le drainage des milieux humides, l’un des facteurs qui ont contribué aux inondations printanières en Saskatchewan, aurait pu être réfréné. Ce drainage réduit ou supprime la capacité des bassins versants à emmagasiner l’eau durant les périodes où les mouvements d’eau atteignent leur maximum, ce qui accroît l’effet des inondations comme celles du printemps dernier. Les élus locaux s’élèvent contre cette pratique et les dommages provoqués par les inondations. La Saskatchewan Association of Rural Municipalities (SARM), qui représente 296 municipalités rurales dans la province, a récemment adopté une résolution visant à faire pression sur le gouvernement de la Saskatchewan afin que la loi sur le drainage des sols soit respectée. « Le drainage non autorisé a de graves conséquences pour les propriétaires et les infrastructures qui se trouvent en aval des bassins versants partout en Saskatchewan, indique Brent Kennedy, directeur des opérations de CIC en Saskatchewan. Cette résolution atteste du danger et des préjudices que le drainage engendre pour les propriétaires fonciers et les municipalités. CIC félicite la SARM d’avoir agi de façon à faire cesser le drainage non autorisé. »

Endiguer la vague de drainage des milieux humides n’est pas une tâche facile dans une province qui affiche l’un des taux de disparition des milieux humides les plus élevés au pays. Dans le sud de la Saskatchewan seulement, plus de 11 hectares de milieux humides disparaissent chaque jour – la situation ne peut plus durer. En fait, le statu quo est un choix excessivement coûteux. Les inondations de l’an dernier ont lourdement grevé le budget du gouvernement. Dans son rapport financier de mi-année 2011-2012, la province estimait le coût des inondations à plus de 240 millions $, dont une large part était attribuable aux demandes d’indemnisation et aux réparations d’urgence des autoroutes. La récente résolution de la SARM est essentielle à la préservation des milieux humides, à l’heure actuelle et dans l’avenir, et elle permettra d’atténuer les dommages comme ceux qu’a subis la Saskatchewan. M. Malanowich convient qu’il s’agit d’un pas dans la bonne direction. « Si nous continuons de perdre nos milieux humides à ce rythme, il ne nous restera plus rien, plaide-t-il. Le drainage illégal des milieux humides doit cesser. Je ne veux plus assister à un printemps comme celui-là. »

Région de l’ouest prairies

Ouverture d’un nouveau site d’interprétation des milieux humides Les promenades sont prêtes. Les panneaux sont en place. Le site d’interprétation des milieux humides John E. Poole est maintenant ouvert au public. Le Fonds de conservation John E. Poole a été constitué en 2009 et sa première mesure a été de créer ce site d’interprétation commémoratif au nord d’Edmonton. John E. Poole était l’un des anciens copropriétaires de l’entreprise PCL d’Edmonton, et le Fonds de conservation John E. Poole est un hommage

durable à l’amour qu’il vouait au plein air et à l’éducation des jeunes, à son immense passion pour la conservation et à sa grandeur d’âme qui l’a incité à donner généreusement aux membres de sa communauté. Le site d’interprétation se trouve dans un petit milieu humide adjacent à Big Lake, dans le parc provincial du centenaire de Lois Hole. Big Lake est une zone importante pour la conservation des oiseaux à l’échelle mondiale, puisqu’elle abrite une

population d’oiseaux abondante et diversifiée, particulièrement riche en sauvagine et en oiseaux de rivage. Le site d’interprétation des milieux humides John E. Poole permet aux visiteurs de tous âges de se familiariser avec les milieux humides. Avec ses plateformes surplombant les marais et ses panneaux éducatifs, le site constitue aussi une nouvelle destination pour les sorties du programme primé de CIC Sur la piste des marais.

Conservationniste | printemps 2012

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Les milieux humides au cœur de la stratégie durable d’un couple d’éleveurs

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Ci-dessous : Erika et Christoph Weder sur leur ranch de la région de Peace, dans le nordouest de l’Alberta.

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Dans le milieu de l’élevage, il y a bœuf… et bœuf. Parlez-en à Christoph et Erika Weder. Au Spirit View Ranch, les bêtes sont élevées sur une propriété qui compte plus de 100 milieux humides restaurés et plus de 485 hectares de pâturages et de forêts protégés par des servitudes de conservation. La viande provient d’un cheptel dont les propriétaires croient aux pratiques de gestion durable de l’utilisation des terres et à la biodiversité plutôt qu’aux hormones et aux antibiotiques. Sur ce ranch de la région de Peace, dans le nord-ouest de l’Alberta, les Weder partagent leur propriété avec le bétail, mais aussi avec une infinité d’espèces végétales et animales. La situation était cependant toute autre lorsqu’ils ont commencé à exploiter les lieux en 2003 et découvert que la plupart des milieux humides avaient été drainés. Désireux de cohabiter en bonne intelligence avec la nature, les Weder ont travaillé en partenariat avec CI Canada pour restaurer les milieux humides – une démarche mal comprise dans la région, où le drainage des milieux humides et l’élimination des boisés se poursuivent à un rythme effréné.

Conservationniste | printemps 2012

Les Weder ont vu les avantages qu’offraient la conservation et le développement de pratiques de gestion axées sur les ressources naturelles. « Ce sont des marais peu profonds et donc d'excellents habitats pour les canards et les oies, explique Christoph Weder. C’est un peu une police d’assurance pour nous, car en cas de grosse sécheresse, ces milieux humides donneront la meilleure herbe aux alentours, que les Weders pourront utiliser. L’approche s’est révélée bien-fondé. Au cours des dernières années, la région de Peace a connu plusieurs périodes de sécheresse. Grâce à la restauration des milieux humides et la bonne gestion des plantes fourragères, les Weder s’adaptent aux conditions ambiantes et continuent d’exploiter avec succès leur ranch. Leurs efforts ne sont pas passés inaperçus. Les Producteurs de bœuf de l’Alberta ont récemment décerné à Christoph leur prix de la Gérance environnementale 2012. Les Weder sont fiers de cette récompense, car « elle nous offre une plateforme qui nous permet de nous exprimer sur un certain nombre de choses que nous défendons depuis des années. »


Des étudiants du monde entier découvrent les milieux humides du Manitoba Dix-sept étudiants en agroécologie du monde entier ont pu voir de leurs yeux un bassin versant dans le cadre de leur visite guidée des sites de restauration des milieux humides et des fermes qui pratiquent la gestion exemplaire de l’eau. Mise sur pied par CI Canada en association avec l’Université du Manitoba, cette visite faisait notamment halte sur les sites du milieu humide de Lizard Lake et de la ferme Kelburn de la société Richardson International. Lizard Lake se trouve à environ 10 kilomètres au nord-est de Manitou, Man. Le lac occupe un bassin naturel qui se remplit au printemps et durant les périodes de précipitations abondantes. Les tentatives d’assèchement de la zone ont échoué, et le site fait l’objet d’un conflit qui perdure entre ceux qui cherchent à exploiter la terre et ceux qui tentent de protéger ce milieu humide, un habitat important pour la sauvagine et la faune en général. L’aménagement est un succès depuis près de 30 ans, mais des problèmes apparaissent aujourd’hui à cause du drainage d’autres milieux humides situés en amont du lac. Ce drainage entraîne une augmentation importante du débit d’eau. L’exemple de Lizard Lake illustre les problèmes à grande échelle que peut engendrer le drainage des milieux humides, en modifiant les cycles naturels de l’eau et en contribuant à de graves problèmes de gestion de l’eau. Les étudiants, qui provenaient du Canada, des Pays-Bas, de France, d’Autriche et de Suède, ont également visité le Centre d’utilisation durable de la terre de Kelburn Farm. Kelburn est l’un des trois Centres du genre dans les Prairies. Fruit d’un partenariat entre Richardson International et CIC, ces sites offrent à leurs visiteurs la possibilité de participer à des activités d’apprentissage en plein air et constituent des centres d’enseignement périscolaire pour les producteurs agricoles et d’autres groupes locaux. CIC a aménagé ces sites dans le but d’illustrer concrètement les résultats des pratiques de gestion bénéfiques que les producteurs peuvent mettre à profit pour éviter certains problèmes environnementaux et améliorer l’habitat et les ressources sur leurs terres. Des projets tels que le Centre d’utilisation durable de la terre de Kelburn Farm et le milieu humide de Lizard Lake aident à sensibiliser la population à l’importance de la protection de la santé de nos bassins versants.

Ci-dessus : Le petit-déjeuner Sustainability at Sunrise a rassemblé de nombreux participants. À droite : Don McCabe, président du Conseil de conservation des sols du Canada, s’adresse au groupe.

La durabilité appartient à ceux qui se lèvent tôt Les terres agricoles ne permettent pas seulement de produire des aliments. Bien gérées, elles offrent aussi de nombreux avantages : elles purifient l’eau, retiennent et stockent le carbone et servent d’habitats fauniques. Le Conseil de conservation des sols du Canada, Nutriments pour la vie Canada et CI Canada partagent un même intérêt pour l’élaboration et l’adoption de pratiques exemplaires visant à garantir un approvisionnement en nourriture nutritive et salubre et un environnement sain. C’est pourquoi ces organismes parrainent depuis trois ans le petit-déjeuner « Sustainability at Sunrise » lors de la Grow Canada Conference de CropLife Canada. Les trois organismes ont commandité le petit-déjeuner de cette année à Winnipeg dans l’espoir de favoriser la création de nouveaux partenariats entre les quelque 200 participants issus de l’industrie, du gouvernement et du milieu de l’éducation qui se sont levés aux aurores pour comprendre pourquoi durabilité et agriculture doivent faire bon ménage. Au cours du petit-déjeuner, Don McCabe, président du Conseil de conservation des sols du Canada, a annoncé que le Conseil serait l’hôte du sixième World Congress on Conservation Agriculture (Congrès mondial sur l’agriculture écologique) à Winnipeg en 2014, en association avec la Conservation Agriculture Systems Alliance. Le Congrès accueillera des chefs de file de l’agriculture écologique provenant de l’industrie, du milieu de l’éducation et de la production. Il permettra aux Canadiens de montrer au monde entier les progrès qu’ils ont réalisés dans le domaine de l’agriculture écologique et de tirer parti des expériences menées dans d’autres pays. « Nous souhaitons que le congrès s’adresse aussi aux producteurs agricoles, explique M. McCabe. Ils ont été les pionniers du passage de l’exploitation conventionnelle des terres à la culture sans travail du sol et nous voulons qu’ils puissent s’exprimer sur ce sujet tout en étant exposés à de nouvelles idées stimulantes venues du monde entier. »

Conservationniste | printemps 2012

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