Magazine Astroduclaux

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Editorial

“Je tente ma chance pour obtenir une conférence de votre part …” disait le message, se demandant comment faire pour attirer un astronome de la capitale vers les grands espaces du Cantal. En réalité, je n’ai pas hésité quand j’ai reçu ce courriel en septembre 2013 car il était évident que la contribution que je pouvais apporter s’inscrivait dans un projet pédagogique qui amplifierait largement mon apport. Effectivement, une exposition avait été préparée par les élèves durant l’année, et la conférence que je suis venu faire à Aurillac s’inscrivait alors comme un point d’orgue dans ce travail de longue haleine. C’est pourquoi j’ai répondu favorablement à une nouvelle demande de parrainage pour 2014-2015. Cette fois encore j’ai été séduit par l’énergie de l’équipe enseignante. Il semble que tout le Lycée Duclaux d’Aurillac ait été converti à l’Astronomie à travers un programme pluridisciplinaire recouvrant toutes les matières (mathématiques, physique, philosophie, français, grec, SVT …) avec comme objectif la réalisation de ce magazine de vulgarisation scientifique par les élèves, regroupés en équipes sur différents thèmes. Le produit final est impressionnant. Impressionnant par le contenu, et aussi par la variété des sujets abordés autour du fil directeur “Comprendre la Terre en observant le ciel”. On embarque avec Magellan pour un périple autour du monde pour se convaincre de la nécessité de mesurer la taille de la Terre, avec les fabuleuses épopées scientifiques qu’ont été les expéditions nécessaires aux mesures des arcs de méridien au Pérou et en Laponie. Mesurer la Terre permettra de trancher entre les partisans de Descartes prônant une Terre aplatie à l’équateur et ceux de Newton qui avait calculé que la Terre devait être aplatie aux pôles, en donnant raison à ces derniers, ce qui fera dire à Voltaire après sa brouille avec Maupertuis : Vous avez confirmé dans ces lieux pleins d’ennui ce que Newton connut sans sortir de chez lui. Mesurer la Terre avec précision devient un enjeu révolutionnaire, quand il s’agira d’imposer le système métrique au monde, et pour cela de définir le mètre comme la dix millionième partie du quart du méridien terrestre. Delambre et Mechain vont se charger de la triangulation de l’arc de méridien de Dunkerque à Barcelone en passant par Paris. Ils seront, avec Laplace, Lagrange, Lalande et Cassini parmi les membres fondateurs du Bureau des Longitudes, créé par la convention en 1795 pour perfectionner la détermination des longitudes en mer. Ces mesures seront essentielles pour le perfectionnement des cartes avant l’ère des satellites et du GPS. Ces derniers permettent aussi une mesure précise du retrait de la banquise en nous alertant sur le réchauffement global de la Terre.


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L’Observatoire de Paris était sous les nuages pendant l’éclipse de Soleil du 20 mars dernier, contrairement à Aurillac où les élèves ont pu effectuer un TP grandeur nature. Les éclipses de Lune, plus fréquentes, ont permis à Aristarque d’effectuer les mesures de la distance de la Terre à la Lune. Cette Lune magnifique qui est source de tant de croyances et d’inspiration. On apprendra que “La sentinelle”, courte nouvelle d’Arthur C. Clarke est à l’origine de “2001, Odyssée de l’Espace”. Toujours de la science fiction, avec “Mission to Mars”, qui sert cette fois-ci d’inspiration aux élèves pour leur propre nouvelle d’exploration martienne. La recherche de traces de vie dans le Système solaire est encore active avec les missions d’exploration d’Europe et d’Encelade. Mais c’est vers les planètes extra solaires, dont on fête les 20 ans de découverte cette année, qu’il faudra se tourner pour rechercher une planète habitable comparable à la Terre. Nous serons alors bien loin des combats difficiles de Copernic, Galilée, et Kepler, visant à montrer que la Terre n'est pas au centre du monde. C’est donc là un panorama ambitieux, présenté de manière variée, parsemé de petits jeux et de devinettes, que nous proposent les élèves du lycée Duclaux, et nous ne pouvons que les féliciter ainsi que l’équipe des professeurs qui les encadre.

Jacques Laskar Astronome, CNRS, IMCCE, Observatoire de Paris, Membre du Bureau des Longitudes, Membre de l’Académie des Sciences


P 7 Présentation du projet: une sacrée aventure pour les élèves de seconde

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3 et 4! P 11 Jacques Laskar, portrait d’un chercheur.

P 15 Le monde vu par Magellan et la représentation du ciel austral P 19 Des expéditions exceptionnelles à la découverte de la forme de la Terre P 23 Il était une fois la définition du mètre P 27 A la recherche de la longitude P 31 Survolons le temps : la cartographie pour les Nuls ! P 35 L’Arctique et les voies navigables, un enjeu d’aujourd’hui

P 39 La fabuleuse histoire de la prévision des éclipses P 43 Distance Terre / Lune, de Jules Verne aux tirs lasers. P 47 Le visage de la Lune dans l’Antiquité P 51 La surface de la Lune vue par les auteurs et les scientifiques d’hier à aujourd’hui

P 55 La face cachée de la Lune dans la nouvelle La Sentinelle


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P 59 Une nouvelle vision du monde : géocentrisme, héliocentrisme P 63 De l’Antiquité aux lois de Kepler. P 67 Mission to Mars P 71 Europe, satellite de Jupiter P 75 Encelade, satellite habitable? P 79 A la recherche de nouvelles « Terres » P 83 mie .

L'actualité de l'astrono-


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Avertissement : Ce magazine est un travail d’élèves encadré par leurs professeurs. Il reste certainement encore des coquilles, des fautes d’orthographe, des imperfections, des phrases mal tournées, des raccourcis sur le contenu etc … Mais le travail est bien là : les élèves, par groupe de 3 ou 4, après s’être approprié le thème ont eu pour mission de rédiger un article de vulgarisation de 4 pages (ce fut compliqué entre la complexité des thèmes, les problèmes informatiques avec les fichiers écrasés, les clés USB cassées, les versions incompatibles et tout simplement la difficulté pour synthétiser à l’écrit des connaissances pourtant acquises). Vous trouverez les dossiers recherche à cette adresse (voir lien). Ces dossiers, non finalisés, vous donneront une idée du travail demandé aux élèves, des retouches et/ou des compléments ont été donnés en plus aux élèves. Merci aux élèves pour leur investissement dans ce travail qui nous l’espérons leur servira pour la poursuite de leurs études. L’équipe des professeurs encadrant, Hugues Amalric Isabelle Bauzil Hélène Bobroff Emmanuelle Boyer Sophie Briat Cécile Douarre Pascale Gabriel Patrice Garry Bruno Grenier Stéphanie Marcastel Pascal Marroncles Anne Nély Marie Paule Ribérolle Edouard Salvy


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Année scolaire 2014-2015 Une sacrée aventure pour les élèves de seconde 3 et 4 !

Photo prise par M.Mizony lors de la sortie observation des étoiles afin de réaliser un « filé » d’étoiles


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La chronologie du projet : Dès septembre, un TD mathématique pour mettre au point les connaissances sur l’utilisation du logiciel Geogebra, le sujet : faire tourner les planètes du système solaire de façon simplifiée à l’aide des données du jour récupérées sur le site de l’IMCCE, expérience renouvelée pendant les cours de physique.

Phase 1 :

Présentation du projet et début de la phase 1 qui va durer 10 semaines (plaquette distribuée aux parents): Objectif : apporter des notions de base utiles aux élèves pour la poursuite et la compréhension des thèmes abordés dans l’ensemble du projet. Ces apports sont reliés au programme de seconde dans les disciplines impliquées (maths, physique, histoire, géographie…).

 Se repérer sur le globe, latitude, longitude  Mesures de distances  Trajectoires des planètes à travers l’histoire avec exploitation du film Agora et du documentaire sur la machine d'Anticythère  Comprendre le fonctionnement d’un GPS  Utiliser les données fournies par un GPS  Utiliser et comprendre Google Earth  Calculs de distances sur la surface terrestre  Satellite : histoire ; utilisation.  Représentation du monde à travers les âges  Représentation du ciel à travers les âges  Séance planétarium Les « récréations » : Des globes, des maquettes en carton, un documentaire, un film, une sortie observation des étoiles avec télescopes, cherche-étoiles et appareils photos pour réaliser des filés d’étoiles ! Utilisation de logiciels : Google Earth, Stellarium, Google Sky (pour regarder les constellations sous nos pieds !), un premier programme sur la calculatrice pour retrouver le cycle de Méton…

Maquette du cherche-étoiles utilisé pour la sortie.


9 On continue en janvier par un TD interdisciplinaire math/ hist-géo sur Cassini et la méthode de triangulation pour ouvrir la phase 2 du projet qui va durer 12 semaines.

Phase 2 : Par groupes de 3 ou 4 élèves encadrés par les professeurs avec intervention des collègues de philosophie, français, SVT, grec etc.  Travail de recherche documentaire et approfondissement d'un thème étudié en première phase (travail ciblé et guidé).  Réalisation d’un magazine de type vulgarisation scientifique présentant le travail de recherche et de réflexion des différents groupes.  Activités de préparation des conférences de M.Laskar pour tous et un TP SVT sur le climat.  Visite d’une exposition temporaire au Muséum des Volcans permettant de réinvestir tout le travail fourni et avoir une vue d’ensemble du projet.

 Organisation de l’observation de l’éclipse du 20 mars. 1) Que doit-on observer sur les deux photos de gauche et droite ? En expliquer le principe optique !

2) Où est la Lune ; où est le Soleil sur les deux photos suivantes?

Photo de M. Lours ci-dessus

Les quatre autres sont des photos d’élèves ou de M. Aubrun


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Phase 3 aujourd’hui et à venir : activités d’ouverture, voyages extraordinaires 

Conférence de M. Jacques Laskar, directeur de recherche au CNRS, membre du groupe Astronomie et systèmes dynamiques de l’IMCEE à l'Observatoire de Paris et membre de l’Académie des Sciences, le 13 mai 2015 au centre des Congrès d’Aurillac : - 10h-12h : Conférence de M. LASKAR : « Trajectoires planétaires : De Le Verrier et la découverte de Neptune aux planètes extra solaires ». / Présence obligatoire. - 14h-14h45 : Présentation publique du projet par les enseignants et les élèves volontaires. - 14h45-15h : Temps d’échanges. - 15h-17h : Conférence publique de M. LASKAR : « Sans dessus dessous ou les différentes manières de basculer l'axe de la Terre ».

 Voyage d’étude à la Cité de l'Espace à Toulouse.= 28 et 29 mai 2015

Remerciements : Association Equinoxe Claude Geourjon (« montreur d’étoiles ») La CABA La mairie d’Aurillac Le Conseil Régional La Médiathèque du bassin d’Aurillac Le Museum des Volcans Le lycée Emile Duclaux Les parents d’élèves Les élèves


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Tout sur Jacques Laskar, astronome, directeur de recherche au CNRS : des éléments biographiques, son parcours, ses publications…

En bonus, un quiz pour tester vos connaissances et une rubrique pour aller plus loin !


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http://popplet.com/app/#/2369337


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AVEZ-VOUS BIEN LU ? Quel prix a reçu Jacques Laskar en 1994 ? Citez deux sujets d’étude de Jacques Laskar. Sur quel sujet Jacques Laskar a-t-il donné une conférence de vulgarisation en août 2014 ? Citez et donnez le rôle d’une des organisations dont Jacques Laskar est membre. Pour aller plus loin, voici les questions que nous lui poserons lors de la conférence : - Depuis quand vous passionnez-vous pour l’astronomie ? - Selon vous, quelles qualités essentielles doit avoir tout astrophysicien ? - Pourriez-vous nous décrire une de vos journées type ? - Sur quoi travaillez-vous actuellement ? Avez-vous toujours choisi vos sujets d'étude ? - Votre travail est-il routinier ou non ? - Pourriez-vous nous parler de l’organisation du Bureau des Longitudes ? (avec qui travaillez-vous ? Plutôt seul ou en équipe ?) - Pensez-vous qu’il serait possible d’appliquer vos méthodes d’étude à d’autres systèmes planétaires ? - Quel est le titre honorifique dont vous êtes le plus fier ? - Avez-vous des projets à long terme concernant l’astrophysique ? - Avez-vous déjà participé à des revues scientifiques de vulgarisation ? Si oui, lesquelles ? - Quel est le meilleur moyen selon vous de transmettre aux jeunes le savoir scientifique ? - Si aujourd’hui, un élève de lycée voulait devenir astrophysicien, quel parcours lui conseilleriez- vous ?


Le monde vu par Magellan et la représentation du ciel austral

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Bien avant notre époque, les hommes voulaient découvrir de nouveaux territoires. Ils utilisaient des moyens de navigation qui n’étaient peut-être pas aussi modernes que les nôtres, mais qui leur permettaient la plupart du temps de trouver leur chemin parmi les vastes océans et ainsi de découvrir de nouvelles terres et de nouvelles cultures. Magellan fait partie des grands navigateurs, il est ainsi le premier à avoir fait le tour du monde et trouver une nouvelle route vers les Indes. Magellan : http://www.lessignets.com/signetsdiane/calendrier/images/nov/28/magellan2b5.jpg Caravelle : http://www.mandragore2.net/dico/lexique2/navires2/caravelle-matthew-of-bristol-gd.jpg Ciel de font http://www.atelier-android.com/3-applications-pour-regarder-et-decouvrir-les-etoiles/


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Magellan : un navig Son histoire…Ses objectifs Magellan a voué une partie de sa vie à la navigation, jusqu’à finalement participer à une expédition qui le rendra célèbre jusqu’à nos jours… http://www.yatedo.fr/p/Ferdinand+Magellan/famous/ 302c17493117a11e58c421ce72121491

Magellan (1480-1521), navigateur de talent, a passé une partie de sa vie à monter l’important projet de rejoindre les îles Moluques (archipel situé à l’est de l’Indonésie, dans le Pacifique) en passant par l’ouest. Il souhaite ainsi démontrer que ces îles se trouvent dans la moitié du globe qui revient à la couronne d'Espagne depuis le Traité de Tordesillas qui partage le monde entre Castillans et Portugais depuis 1494. Son voyage, financé par la Couronne espagnole, a pour point de départ Séville et dure près de trois ans (1519 à 1522). Malgré un chemin semé d’embûches, l’équipage autant que leurs commanditaires atteignent leurs objectifs : richesse et pouvoir pour les uns, essor économique, maritime et surtout commercial pour les autres en prouvant que ces îles appartenaient à l’Espagne. Magellan est né d’une noble famille portugaise : il se peut donc qu’il ait travaillé pour la Cour portugaise. C’est un homme cultivé, autodidacte et féru d’exploration qui se fait notamment connaître en participant à l’expédition vers les Indes Orientales d’Almeida, futur vice-roi des possessions portugaises. Mais son voyage le plus réussi fut celui des îles Moluques, en 1519, pour lequel il passa aux ordres de l’Espagne. Ce projet fut accepté et réalisé grâce à Charles Quint qui accepta de le financer entièrement dans l’espoir de prouver au pays voisin, le Portugal, que ces îles lui appartenaient. Il accorda notamment cinq bateaux et plus de deux cents hommes, et son engagement fut finalement fructueux : un nouveau passage vers les Indes était trouvé, facilitant les échanges commerciaux et le développement de la cartographie.


igateur incroyable…

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Un long et dangereux périple Le voyage dura trois ans et seulement une dizaine d’hommes survécurent… http://www.pirates-corsaires.com/navires.htm

« Nous quittons Séville le 10 août 1519, mais ne prenons le large qu’un mois après, quittant le port de Sanlucar pour se lancer dans l’inconnu. Nous atteignons les Canaries le 26 avant de poursuivre en longeant l’Afrique puis bifurquant pour tenter de rejoindre l’Amérique. Dans l’océan Atlantique, nous essuyons de violentes tempêtes qui manquent de nous couler la moitié de l’équipage, mais finissons par apercevoir la côte brésilienne fin novembre. Après quelques escales vers Rio et de longues recherches infructueuses pour passer de l’autre côté du continent, Magellan décide, en mars 1520, d’hiverner sur la côte de Patagonie. L’équipage, inquiet, tente la mutinerie de Pâques pour prendre le contrôle et rebrousser chemin. Heureusement, Magellan la déjoue par la ruse et se débarrasse des chefs des mutins avant de relancer le voyage. Un de nos bateaux s’échoue mais c’est trop peu pour nous arrêter : nous passons le cap Virgenes (nommé par le Portugais) en octobre 1520. Un deuxième bateau est perdu lors de la traversée du détroit * mais nous parvenons finalement à déboucher sur un nouvel océan, que nous appelons « Pacifique ». Mais celui-ci, immense, n’en est pas moins dangereux : nous demeurons plus de trois mois avec seulement quelques biscuits pour subsister. L’île de Guam est donc une véritable délivrance. Nous rejoignons ensuite les Philippines, où nous faisons jurer fidélité aux souverains sans trop de difficulté. Magellan se fait tuer lors d’une querelle locale et c’est Elcano qui prend le relai : abandonnant un autre navire, nous prenons une nouvelle fois le large, mouillant différents ports tels que Palawan puis Brunei, dans le Nord de Bornéo. Les Moluques, but ultime, sont atteintes en novembre. Nous tentons de réparer la Trinidad pour entreprendre le voyage du retour, mais les Portugais nous la volent. Nous sommes alors forcés de rentrer à bord de la petite Victoria, franchissant le cap de BonneEspérance en mai 1522 et le cap Vert en juillet. De retour à Sanlucar le 6 décembre, les dix-huit d’entre nous ayant survécu peuvent enfin rentrer à Séville retrouver leur famille. »


L’époque moderne : un siècle de découverte astrolabe

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sextant

A l’époque où le GPS n’existait pas, la navigation était une vraie aventure… Au XVe siècle, la navigation n’était pas aussi simple qu’aujourd’hui. En effet, les navigateurs se perdaient facilement : Christophe Colomb l’a démontré en pensant toucher les côtes du Japon. Cependant, plusieurs moyens existaient pour se diriger en mer. Des cartes étaient toujours utilisées par les marins pour se repérer en mer : les cartes du ciel auxquelles étaient jointes des tables astronomiques, et les cartes maritimes qui permettaient de délimiter les côtes des continents. Les navigateurs utilisaient également de nombreux outils : - l’astrolabe, l’arbalète, et le sextant qui permettaient notamment de mesurer la hauteur des astres et le temps, et de trouver la latitude du navire, donc de pouvoir se repérer en mer même en pleine nuit. - la boussole. - le sablier, qui permettait de calculer la vitesse du bateau et donc d’avoir une idée de la distance parcourue. En outre, les équipages bénéficiaient de bateaux particulièrement efficaces et rapides pour l’époque, tels que les caraques ou encore les caravelles, longs navires munis d’une dizaine de voiles pour assurer une maniabilité sans pareil.

De nouveaux horizons célestes… Tandis que les navigateurs de l’hémisphère nord se repéraient avec l’étoile polaire, ceux de l’hémisphère sud en étaient privés. La Croix du Sud, petite constellation de l’hémisphère sud, permet de localiser la direction du pôle sud céleste grâce à deux de ses étoiles, Acrux et Gatrux. Deux objets du ciel austral ont été nommés en l’honneur de Magellan : le « petit nuage de Magellan » et le « grand nuage de Magellan », qui sont tous deux des galaxies. Même à Aurillac, on voit quelques constellations de l’hémisphère sud puisque Aurillac est sur le 45e parallèle nord (et non pas au pôle Nord) !

Carte du ciel austral établie en 1753 par l'abbé Nicolas La Caille (1713-1762), connu pour ses importantes recherches en astronomie.

http://baron-desynclair.blogspot.fr http://visite.artsetmetiers.free.f r/instruments.html http://www.lemauricien.com/a rticle/astronomie-et-histoiredecouvrir-ciel-austral-aveccaille

Clothilde Manon Blandine Bastien


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Des expéditions exceptionnelles à la découverte de la forme de la Terre

Carte de triangulation de Quito Deux expéditions ont été organisées au XVIIIe siècle afin de répondre à la question suivante : « La Terre est elle aplatie aux pôles ? » La 1ère expédition a eu lieu au Pérou en 1735 et la 2 ème a eu lieu en Laponie en 1736, un an après. Un conflit entre les Newtoniens qui pensent que la Terre est aplatie aux pôles et les Cartésiens qui préfèrent l’idée que la Terre est aplatie à l’Équateur, a été un élément déclencheur de ses expéditions. *La Terre selon Newton :

* La Terre selon Descartes :

Terre aplatie à l'équateur selon Descartes

Le rayon est déterminé à partir de l'arc de méridien. Ces deux expéditions ont donc permis de se rendre sur place pour faire les mesures d'un arc de méridien, le plus grand possible.


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L’expédition au Pérou La première expédition au Pérou date d’avril 1735 . Plusieurs spécialistes y ont participé, comme les astronomes Louis Godin et Pierre Bouguer, le géographe Charles Marie de la Condamine ; le botaniste Joseph Jussieu, l’horloger Hugo, le chirurgien Serinque. Celle-ci s’est déroulée au Pérou (Equateur) à Quito, dans le but de mesurer l’arc méridien près de l'Equateur. Etant partie en 1735, cette mission est abordée en 1736. Les conditions étaient difficiles entre la pression atmosphérique qui causait des malaises, les tempêtes de neige, l’altitude, le vertige…Ils devaient monter à près de 4000m ce qui était compliqué pour eux. De plus, le matériel était extrêmement fragile. Des conflits ont eu lieu, afin de s’attribuer l’exploit de cette mission : le groupe s'est séparé en deux : - celui de Godin dont l’autorité était contestée et qui voulait s’attribuer le mérite - un autre composé de Bouguer et de La Condamine. De plus, les indigènes essayaient de saccager leur travail : ils prenaient de la nourriture et quelques objets. Un degré d'arc de méridien mesure 56 763 toises pour Bouguer (1749) et 56 768 toises pour les officiers espagnols (1748) et pour La Condamine (1751).

L’expédition en Laponie : Pendant l’expédition au Pérou, une autre s’est organisée en Laponie, le pays le plus proche du pôle Nord, pour mesurer un arc de méridien près des pôles. Les travaux ont commencé en juin 1736 près de Tornea avec une équipe dirigée par Maupertuis qui est un philosophe, mathématicien, physicien, astronome et naturaliste français qui participa à la diffusion des théories de Newton hors d'Angleterre; de l’abbé Reginald Outhier, de deux astronomes, Pierre-Charles Le Monier et Pierre Louis Moreau Alexis Clairault, d’un mécanicien et de l’astronome suédois De Maupertuis Celsius. L’astronome Guillaume Delisle avait produit une carte précise de la Laponie facilitant le travail de mesure. Cependant comme pour l’expédition au Pérou, les conditions climatiques étaient mauvaises. En Laponie, les calculs ont donné 57 473 toises pour la mesure d'un degré d'arc de méridien pour Maupertuis. En septembre 1738, Maupertuis triomphant annonce que la Terre est aplatie aux pôles : il devient alors le « nouveau héros de Paris ». Ces résultats ont ainsi permis de trancher la controverse en faveur de la théorie de Newton.


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Résultats : Pour que la Terre soit aplatie l’arc équatorial doit être plus petit que celui des pôles.

Arc plus grand

L'arc situé aux pôles est plus grand que celui de l'Equateur pour un même angle ἀ. Arc plus petit

*Pour trouver le rapport entre l’arc équatorial et celui des pôles on convertit les mesures en mètre et on peut faire : 6 378 136-6 357 136=21384 Il y a donc 21384m de différence entre les deux rayons. 21384 /6 378 136= 0.003356=1/298 Le rapport est donc de 1/298 : Newton annonçait un aplatissement de 1/230 alors que Huygens (mathématicien et astronome) en annonçait un de 1/576.

Quels sont les moyens de mesure de l’époque ?

C

P

O

A l'aide des données tirées du journal de la Condamine nous avons pu reproduire les calculs avec la « formule des sinus » : CO/sinP=PO/sinC=CP/sinO

Au XVIIIe siècle la technique utilisée pour mesurer des distances est la triangulation. Elle consiste à obtenir par des visées, les angles d’un triangle dont les sommets sont choisis pour leurs visibilités (tour, sommet, cloché…). On enchaîne ensuite ce premier triangle à un autre qui a un côté en commun avec lui ; en poursuivant la chaîne le long du méridien à mesurer. Deux bases ont été mesurées sur le terrain avec des barres étalon. Une pour démarrer les calculs de la chaîne de triangles l'autre pour vérification.


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La Terre sous différentes formes… La forme théorique de la Terre est un ellipsoïde de révolution (forme de ballon de rugby) aplati selon son axe de rotation. Mais cela suppose que la Terre soit constituée d’enveloppes concentriques homogènes alors qu’en fait, la répartition des masses à l’intérieur de la Terre est plus complexe (Roches de nature différente sous les continents et les océans ; reliefs positifs comme les montagnes ou négatifs comme les fosses océaniques …). La pesanteur ne s’exerce donc pas de la même façon partout car la Terre a une constitution hétérogène. On appelle géoïde la forme de la Terre définie d’après les variations de son champ de gravité. C’est donc une surface de pesanteur qui coïncide avec le niveau moyen des océans et qui se prolonge sous les continents. Surface topographique

Il s'agit d'une représentation de la Terre mais qui est bien entendue exagérée. Elle semble en effet déformée, ce qui est dû au geoïde.

Ellipsoïde Géoïde

Géoïde Ellipsoïde de référence

Source : planet-terre.ens-lyon.fr

*Pour tester ses connaissances : Quizz (une ou plusieurs réponses possibles) : 1-Quelle est l’unité de mesure utilisée durant ces expéditions ? a) Le kilomètre b) La toise c) Le mètre 2-Quel est le sommet le plus éloigné du centre de la Terre ? a) Le Mont Blanc, France (4810m) b) L’Everest, Asie centrale (8848m) c) Le Chimborazo, Equateur (6268m) 3- Dans quel but ces expéditions ont été mises en place ? a) Pour conquérir des terres b) Pour connaître la superficie du Pérou et de la Laponie c) Pour savoir si la Terre est aplatie aux pôles

1 b) : la toise 2 c) le chimborezo 3 c) Terre aplatie aux pôles

Lisa Anne-Salwa Claire Julie


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Il était une fois la définition du mètre Le mètre est une unité de mesure qui existe depuis plus de 200 ans, mais comment les hommes l’ont-ils défini ? Le mètre : une naissance difficile En 1790, le mètre a été défini comme la dix millionième partie du quart du méridien terrestre. De 1792 à 1798, Jean-Baptiste Delambre et Pierre Méchain ont calculé la longueur du méridien de Paris à l’aide de la méthode de la triangulation. Par la suite, sa définition sera modifiée quatre fois afin d’améliorer sa précision.

Avant le mètre… Pendant la période agitée du XVIIIe siècle, la vie des Français a été changée. Ainsi une nouvelle unité de mesure a été créée afin d’harmoniser les systèmes de mesure et de favoriser le commerce. A cette époque, les populations utilisaient des unités de mesures différentes se référant toutes à la morphologie humaine comme le bras ou la toise. De plus, elles variaient d’une ville à l’autre, d’une région à l’autre, ce qui rendait les échanges commerciaux difficiles. Le système métrique est un moyen d’unifier la nation. C’est en 1790, que l’Assemblée Nationale française décide d’établir un système de mesure universel. Mais la question était, comment définir cette unité de longueur qu’on appellerait le mètre ? Le mètre est alors inventé par plusieurs savants comme Lavoisier ou Borda, qui le définissent comme le dix millionième du quart du méridien.


Le début d’une grande aventure scientifique… En juin 1792, l’Académie des sciences charge deux astronomes de déterminer la longueur de la nouvelle unité de mesure. Deux scientifiques français, Pierre Méchain et Jean-Baptiste Delambre effectuent les mesures et «les calculs » de ce quart du méridien. Ils s’engagent alors dans un long et difficile périple et mettent 7 années pour accomplir leur mission. Méchain et Delambre doivent mesurer l’arc du méridien terrestre passant par l’observation de Paris et qui s’étend de Dunkerque à Barcelone sur plus de 700 kilomètres, sans compter les reliefs. Delambre s’occupe des visées et des mesures en partant de Dunkerque pour rejoindre le Massif Central tandis que Méchain part de Barcelone, pour rejoindre Delambre à Rodez. Le combat pour définir ce système de mesure débute sous la R,évolution française. Les voyages sont particulièrement longs et difficiles, les conditions météorologiques ne sont pas toujours favorables et les situations politiques sont souvent instables. Méchain et Delambre utilisent la méthode de la triangulation pour effectuer leurs calculs.

De son côté, Méchain éprouve quelques difficultés pour effectuer ses mesures en raison des périodes de guerres espagnoles et est contraint de demeurer sur la péninsule ibérique. De plus, les Espagnols lui confisquent son matériel et son argent, ce qui retarde son travail. Il met à profit ce moment pour recalculer la latitude de Barcelone. Après de longues vérifications, il constate une erreur de calcul liée à l’imprécision du cercle répétiteur qui s’est déréglé suite à une utilisation trop importante. Il faudrait recommencer toutes les observations et refaire tous les calculs, mais il ne peut renouveler ces mesures. Méchain, sans rien en dire à son collègue, se tourmente pendant des années au sujet de cette incohérence des mesures, et plonge même dans une sévère dépression. Quelques temps plus tard, Méchain est malheureusement victime d’un grave accident qui l’immobilise pendant près d’un an. Le travail est long, mais les deux astronomes se retrouvent en novembre 1798 après avoir terminé leurs travaux. Les résultats obtenus par Delambre et Méchain sont très précis. La longueur du quart du méridien est alors égale à 5 130 740 toises.

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A l'issue de cette aventure, les Français connaissent la longueur du quart du méridien terrestre. Ils en déduisent le mètre, et créent ainsi le système métrique, qui est adopté en France en 1799, et dans d'autres pays ensuite. Méchain veut poursuivre ses études jusqu'aux îles Baléares, mais il meurt entre temps. Il est remplacé dans cette tâche par François Arago, qui doit affronter des conditions autrement plus difficiles.

JeanBaptiste Delambre

Photo extraite du site “NNDB tracking the entire world”

Pierre Méchain

Photo du site “Encyclopedia of Science”

Photographie extraite du film d’Arte : « Un mètre pour mesurer le monde »


Mais comment calculer ce quart du méridien ?

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Avec la méridienne qui s’étend de Dunkerque à Barcelone, il est impossible d’effectuer les mesures sur une si longue distance, c’est pour cela que Méchain et Delambre ont eu recours à la méthode de la triangulation. Cette méthode consiste à mesurer des angles pour par la suite en déduire des longueurs. Pour mesurer les angles, Méchain et Delambre utilisent un cercle répétiteur. Le cercle répétiteur est un outil en forme de cercle gradué porté par un pied qui permet d’utiliser ce dernier dans toutes les orientations possibles. Il est constitué de deux lunettes qui servent à viser les côtés de l’angle à mesurer. Comme son nom l’indique, le cercle répétiteur permet de Cercle répétiteur utilisé par Delambre et Méchain pour mesurer mesurer un angle en appliquant le principe de la les angles. répétition des angles. On peut répéter autant de fois que l’on veut la même mesure sans revenir à zéro. L’erreur diminue avec le nombre de visées. Cependant, pour utiliser cette méthode, il est nécessaire de connaître la mesure de la base du premier triangle situé proche de la banlieue de Paris. Méchain et Delambre calculent cette longueur grâce aux règles de Borda. Pour vérifier leurs travaux, les deux astronomes mesurent la dernière base des triangles à Perpignan.

EXPLICATION La triangulation consiste à construire un ensemble de triangles recouvrant la Méridienne et ayant deux à deux un côté commun. Leurs sommets sont des points visibles tels que des sommets de colline ou des clochers d’église. On établit par visées les mesures des angles du triangle pour obtenir à l’aide de la trigonométrie, la longueur de tous les côtés du triangle.


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En quête de précision Du XVIIIe siècle à aujourd’hui, la définition du mètre n’a cessé d’évoluer et de se préciser. En 1799, afin de faciliter l’utilisation du mètre, seize étalons sont mis à disposition de la population. En 1888, le mètre est associé au prototype international en platine iridié. Puis en 1960, la définition se précise pour devenir la longueur égale à 1 650 763.73 longueurs d’onde dans le vide d’une transition de l’atome krypton 86. En 1983, le mètre est finalement défini comme la distance parcourue par la lumière dans le vide en 1/299792458 seconde. Au cours de deux siècles la définition du mètre a été modifié 4 fois, dans le but d’en améliorer sa précision. La définition actuelle permet une précision largement suffisante pour les applications industrielles et scientifiques. La création du mètre s’est établie sur plusieurs années. En effet, sa définition n’a cessé d’évoluer pendant plus de deux siècles. La mise en place du système métrique à l’échelle de la planète a été longue et n’a pas été adoptée dans tous les pays du monde comme les Etats-Unis.

Quelques unités anglo-saxonnes Pouce Pied Mille

Équivalence 0.0254 m 0.3048 m 1609.344 m

1 : Synonyme du voyage de J. B. Delambre et P. Méchain afin de calculer le méridien terrestre. 2 : Cercle fictif passant par les deux pôles de la Terre dont le plan est perpendiculaire à celui de l'Equateur. 3 : Modèle légal de mesure, représentation matérielle d’une unité servant de référence. 4 : Méthode de calcul utilisé par Pierre Méchain et J.B Delambre pour calculer la longueur du quart du méridien de Paris. 5 : Astronome français chargé du calcul du méridien terrestre au XVIIIe siècle. 6 : Unité de mesure adoptée à la fin du XVIIIe siècle.

Sources : Sites web : Maths-et-tiques, Wikipédia, film Arte « un mètre pour mesurer le monde », livre « la science au péril de sa vie »

Julie Justine Alexia Alicia


Manon Solène Morgane Elise

A la recherche de la longitude

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La mesure de la longitude a entraîné de nombreux problèmes au cours du temps. Ils sont aujourd’hui résolus grâce à de grandes avancées scientifiques… Le saviez-vous ? Le « problème de la longitude » en mer fut résolu en 1776 pas un ébéniste, John Harrison, lors d'un concours qui mit en compétition les astronomes et les horlogers. Mais les tables astronomiques continuèrent longtemps à être utilisées pour recalibrer les horloges de marine qui avaient tendance à se dérégler.

La longitude La longitude indique la position est-ouest d'un point par rapport à un méridien d'origine (le méridien de Greenwich : cf double page suivante). Le méridien est une ligne imaginaire qui coupe la Terre du Nord au Sud.

La longitude… une prise de tête Connaître la longitude fut l'une des recherches les plus importantes au XVIIIe siècle pour la navigation. C'est le grand nombre d'accidents, dus au fait que les marins ne pouvaient pas se repérer en mer, qui poussa le parlement britannique à voter une loi en 1714 : le Longitude Act. La GrandeBretagne offrit 20 000 livres sterling à n'importe quelle personne concevant un moyen de déterminer la longitude, c’est ce qu’on appelle le « problème de la longitude » : (cf double page suivante). Mais ce problème préoccupait aussi les Français qui voulaient « reprendre la maîtrise des mers aux Anglais » c'est pour cela qu'une loi fut votée le 25 juin 1795 à la Convention Nationale afin de créer le Bureau des Longitudes qui était chargé de la rédaction de la connaissance des temps et de du perfectionnement des tables astronomiques basées sur des observations du ciel. Pour ce faire, l'Observatoire de Paris, l'Observatoire de l'école militaire et tous les instruments d'astronomie appartenant à la nation furent mis à leur disposition. Parmi les dix membres fondateurs du Bureau des Longitudes on peut citer de célèbres astronomes : Pierre-Simon LAPLACE, Joseph-Louis LAGRANGE, Jean-Baptiste DELAMBRE, Pierre François André MECHAIN et Jean-Dominique CASSINI. De nos jours les tables astronomiques sont toujours calculées de façon très précise à l'IMCCE, Institut de Mécanique Céleste et du Calcul des Éphémérides. Malgré l'invention des GPS, ces tables sont encore de nos jours embarquées dans certains bateaux militaires car ne dépendent pas d'instruments électroniques pour le repérage.


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Au fil du temps… De l'Antiquité à nos jours, la mesure du temps a toujours eu une place importante dans nos vies…

Les horloges les plus précises au monde Les horloges à quartz L'horloge à quartz fonctionne grâce à un oscillateur à quartz qui oscille à une fréquence précise quand il est stimulé électriquement. L'horloge à quartz fonctionne de la manière suivante : un cristal reçoit un choc qui engendre des vibrations à une très grande vitesse, c'est l'oscillateur électrique. Ces vibrations sont à l'origine du mouvement des aiguilles d' une montre. Cependant à cause de la température le cristal peut se dilater ce qui entraîne une variation de la fréquence d'oscillation, il faut donc isoler le quartz. Dans les meilleures conditions, une montre à quartz peut atteindre une précision dix fois plus grande que la meilleure des montres mécaniques en ne perdant qu'une seconde en six ans.

V

Les horloges atomiques Une horloge atomique est une horloge qui utilise les vibrations d'un atome pour donner la précision de l'heure. Elle n'est pas seulement utilisée pour donner une heure précise au monde entier, elle sert aussi aux technologies de positionnement géographiques (comme le GPS) qui ont besoin d'une heure extrêmement précise pour donner un positionnement exact. Ainsi, les satellites correspondant au GPS emportent plusieurs horloges atomiques. Enfin, les horloges atomiques sont utilisées dans les réseaux de télécommunication pour permettre une qualité de transmission des services qui répond à nos besoins.

Le saviez-vous ? Sous l'antiquité différents moyens de mesurer le temps apparaissent, dont le Gnomon qui grâce à un bâton planté dans le sol nous indique l'heure solaire mais de façon peu précise. La seconde horloge appelée Clepsydre est une horloge à eau mais elle ne précise pas les secondes.

IV


Un ébéniste résout un problème de taille

I

II III

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Avant le XVIIe siècle on ne pouvait pas prendre d'horloges en mer car, avec les secousses dues aux vagues les balanciers des horloges se déréglaient. Mais en juillet 1714, à l'Observatoire royal britannique s'est ouvert la Commission de la longitude (composée de scientifiques, de membres du gouvernement, d'officiers de marine...) qui offrait 20000 livres à celui qui résoudrait ce problème. Pour cela, certains pensent qu'il faut se référer aux étoiles comme Maskelyne, qui était le plus grand concurrent de Harrison. Ceux qui croient en l’astronomie pour résoudre le problème pensent par exemple que les quatre satellites de Jupiter qui ont un alignement spécifique suivant les heures de la journée et grâce aux tables astronomiques peuvent permettre de trouver la longitude. Depuis Galilée, l'utilisation de la lunette astronomique va permettre de bien les observer. Mais cette méthode ne va pas s'avérer suffisamment fiable et précise en mer. Harrison, le concurrent de Maskelyne, était un ébéniste, horloger et surtout l'un des seuls à penser que la solution se trouvait dans la création d'une horloge à balancier. Celle-ci ne devrait dévier que d'une seconde par mois : le HMS Centurion. Ce dernier va sauver un équipage qui grâce à lui réussit à trouver sa longitude et donc à retrouver leur chemin. Bien que n'étant pas reconnu par la commission qui lui reproche de ne pas être un scientifique il continue à perfectionner son projet avec détermination : en particulier le H4 qui va réussir deux traversées en ne déviant que de quelques secondes. Et c'est finalement grâce à l'aide du roi Henri III qu'il obtient la récompense et le respect qui lui est dû. Harrison meurt peu après, le 24 mars 1776. C'est donc à Harrison que nous devons les premières horloges maritimes et donc la résolution du problème de la longitude.

Le saviez-vous ?

En octobre 1884, dans le sud de Londres, le méridien de Greenwich est adopté comme l'officiel méridien O et passe par l'Observatoire royal de Greenwich, là où se tenait la Commission de la longitude.

A l'intérieur des premières horloges mécaniques Les premières horloges sont apparues au XVIIe siècle. Elles n'avaient pas de cadran et ne possédaient qu'une seule aiguille, celle des heures. La chute d'un poids fournissait l'énergie nécessaire au fonctionnement des premières horloges. Avec un système de roues dentées, elles mettaient en rotation un cylindre qui faisait tourner l'aiguille. Les horloges n'étaient tout de même pas précises car le poids tombait de plus en plus vite. C'est pourquoi on inventa les horloges à quartz et les horloges atomiques.


Et si vous avez encore un peu de temps Finalement l'homme à réussi à calculer la longitude...

Longitude et heure, quel est le rapport ? Pour calculer la longitude en mer il faut conserver l'heure du lieu de départ grâce à une montre maritime puis pendant le voyage regarder l'heure qu'il est au lieu de départ quand le soleil est au zénith et qu'il est donc midi au lieu où l'on se situe. Ensuite il faut calculer le décalage horaire puis grâce à la proportionnalité on peut trouver la longitude. Exemple : Il y a donc 1h30 de décalage horaire. Comme 1° = 4 minutes et que 1h30 = 90 minutes, on fait 90 : 4 et on obtient 22,5° de longitude de plus que de l'endroit d'où l'on est parti. En admettant que l'on soit parti du méridien de Greenwich en direction de l'ouest on se situe à une longitude de 22,5° ouest.

La Longitude aujourd'hui Aujourd'hui on calcule la longitude grâce au GPS (Global Poisitioning System) qui est composé de 24 satellites en orbite permanent au dessus de la Terre et qui transmettent 24H/24 des coordonnées à un récepteur calculateur. C'est grâce à cette technologie de pointe que l'on calcule aujourd'hui très précisément la longitude. Mais les Européens veulent assurer leur indépendance en envoyant leurs propres satellites en orbite, ce programme est appelé Galiléo.

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Contrôle surprise TIC TAC TIC TAC ! -ATRONOMIE -PRECISION -TEMPS -LONGITUDE -GREENWICH -HORLOGE -HARRISON

-DUREE -SOLEIL -MER -TERRE -SCIENCE -GPS

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http://www.cartocassini.org/cartecassini/france_NB.htm


ANTIQUITE : La cartographie est apparue au début de l’Antiquité. Ses bases ont été posées par la réalisation de dessins et de croquis sur des tablettes d’argile afin d’établir les premiers itinéraires : c’est alors la naissance de la représentation du monde. Les premières cartes ont été créées par les Egyptiens cependant elles étaient d’une grande imprécision compte tenu des mesures approximatives réalisées à même le sol. L’innovation la plus importante à cette période fut le début de la représentation des terres sur parchemin permettant ainsi une meilleure qualité que les tablettes d’argile…

Carte d’Amerigo Vespucci .C'est la première mappemonde sur laquelle apparaît le nom "America". Documents Library of Congress

32 Carte Babylonienne du monde, tablette d'argile Ve siècle avant J.-C . La carte la plus ancienne conservée à Londres

XV° siècle

Avant J-C

TEMPS MODERNES : A cette période, l’évolution de la cartographie fut influencée par la nécessité de trouver de nouvelles routes. Ainsi l’Amérique fit son apparition sur les cartes du monde à la fin du 15e siècle. Ces dernières étaient réalisées avec de meilleures proportions et des formes plus réalistes. Aussi la possibilité de les reproduire en plus grand nombre et avec moins d’erreurs fut permise par l’imprimerie…

…Le 17e siècle fut marqué par des progrès mathématiques. En effet l’Abbé Jean Picard calcula le rayon de la Terre par le système de la triangulation et aboutit à un résultat presque parfait (environ 6350 km). Le 18e siècle, lui, fut important en raison de la naissance de la carte de Cassini, publiée à la fin de la Révolution française. Composée de 181 feuilles, la carte de Cassini présente une forme très détaillée de la France grâce à une échelle précise de 1cm sur carte correspondant à 864 m en réalité. Cette précision fut atteinte grâce à l’innovation des techniques de mesure de plus en plus précise. La forme de la Terre fut finalement analysée au 19e siècle : d’après Gauss, un mathématicien, physicien et astronome, il ne s’agissait pas d’une sphère parfaite mais d’un ellipsoïde de révolution aplati aux pôles (forme plutôt ovale). C’était aussi au 19e que l’évolution de la cartographie connut un plein essor avec l’avancée de la lithographie permettant une reproduction moins couteuse et plus rapide.

XX° siècle

Carte de Cassini représentant Aurillac et ses alentours (1889).


…Au 6e siècle avant JC, la première hypothèse sur la rotondité de la terre fut énoncée par Thalès de Millet. Suite à cette supposition, Anaximandre publia la première carte du monde ayant une forme cylindrique. Cette hypothèse, supposant la forme aplatie de la Terre fut soutenue par de nombreux philosophes mais c’est enfin au 5ème siècle que Pythagore fit z part de sa conclusion : la Terre était une sphère. A la fin de l’Antiquité, les Romains créèrent la table de Peutinger représentant le monde méditerranéen et l’Europe grâce à leurs connaissances des terres : cette carte est l’ancêtre des cartes routières.

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Carte dessinée sur un papyrus datant de l’Egypte Ancienne. Elle est visible au musée égyptien de Turin. Elle reproduit les « routes », les montagnes et les lieux importants.

A partir du X ° siècle

Carte marine ancienne datant du Moyen Age

DE NOS JOURS : De nos jours la cartographie progresse très rapidement et connaît une véritable révolution. Grâce à des techniques très avancées, la cartographie se développe dans tous les domaines. Le développement de la photographie aérienne, la mise au point de radars sur les satellites puis leur perfectionnement permettent de décrire les zones terrestres les plus inaccessibles. L’observation de la Terre depuis l’espace permet également de suivre de nombreux phénomènes et permet de prévoir des évènements à venir. Cette utilisation est devenue essentielle pour les prévisions météorologiques. Photographie aérienne Aurillac

MOYEN AGE : Le Moyen Age ne fut pas une période essentielle au niveau de l’évolution de la cartographie en Occident. Cependant, la civilisation musulmane a livré de nombreuses réalisations cartographiques. Au 12e siècle, seule la copie des anciennes cartes permit une légère précision de la forme des territoires. A ce moment aucune orientation n’était définie. Seule la fin du Moyen Age marqua un progrès de la cartographie grâce à l’apparition des cartes marines où figure le tracé détaillé des côtes.

Aujourd’hui


Mots fléchés

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L’Arctique et les voies navigables, un enjeu d’aujourd’hui L’Arctique est une région polaire se situant au Pôle Nord. Cette contrée est constituée principalement de glace formée à partir d’eau salée : la banquise. Elle se renouvelle chaque année grâce à l’hiver polaire lorsque l’eau atteint la température de -1,8° C. L’épaisseur de la glace peut atteindre 1,5 à 2 mètres, sans compter la neige qui s’accumule en surface. L’enjeu d’aujourd’hui est de stopper la rétraction de la banquise par la fonte des glaces, due au réchauffement climatique. Il faut une véritable prise de conscience afin de réduire l’effet de serre et éviter la fonte de la banquise dont les habitants et les animaux comme les ours polaires seront les premières victimes. Malheureusement certains d’entre nous voient d’un très bon œil la fonte de la banquise puisque cela va ouvrir aux hommes de nouvelles voies maritimes mais également de nouvelles ressources. En effet le Groenland (se trouvant dans l’Arctique) est une terre comprenant des ressources abondantes, principalement du pétrole, ce que les hommes recherchent depuis toujours. Le saviez-vous ? L’Arctique n’a pas la même signification selon les différents spécialistes. Pour un géographe, c’est un cercle de rayon de 2 600 km ayant pour centre le Pôle Nord : le cercle polaire. Pour un météorologue, c’est la zone où la température ne dépasse jamais les 10° C. Pour un pédologue (étudiant des sols), c’est là que le sol est gelé durant toute l’année. Ce même sol est appelé pergélisol ou permafrost.


Frise chronologique de l’histoire de l’Arctique :

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Portrait de Paul Emile Victor

Paul Emile Victor (PEV) est né le 28 juin 1907 à Genève en Suisse, il était explorateur polaire, scientifique, ethnologue, écrivain français, fondateur et directeur de toutes les expéditions polaires françaises durant presque 30 ans. Il effectue ses premières expéditions polaires au Groenland (région appartenant au Danemark) entre 1934 et 1939. En 1939, PEV est mobilisé pour la Seconde Guerre mondiale par la marine française. En 1942, PEV s'engage avec l'US AIR FORCE pour les États-Unis en tant que lieutenant.

Démobilisé en 1946, il devient chef des expéditions polaires de 1947 à 1976 (150 expéditions menées), il retourne en Polynésie en 1976 afin d'y terminer sa vie et s'y éteint le 7 mars 1995.


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Les effets du réchauffement climatique sur la banquise : Aujourd’hui, on observe une nette tendance à la diminution de la surface de la banquise, - 20 % depuis les années 1990. En 1979, la banquise atteignait le nord du Canada et de la Sibérie alors qu’actuellement elle ne cesse de se rétracter. De même en 1980, l'épaisseur moyenne de la banquise arctique variait de 1,89 à 2,62 m et elle était en 2012 de 1 à 1,72 m : ces chiffres sont sans appel ! Ci-contre : La surface de la banquise entre 2007 et 2011 (en bleu la moyenne entre 1979 et 2000)

Avancées technologiques dans la visualisation des problèmes causés par le réchauffement climatique : Le satellite Cryosat 2, développé par l’Agence Spatiale Européenne et lancé en 2010, permet d’établir des cartes de l’épaisseur afin de mesurer l’évolution de la calotte polaire, ce qui permet de prendre conscience du recul de la banquise.

1980

2003

Evolution de l’étendue de la banquise arctique

Qu’est ce que l’albédo ? L’albédo est le rapport de l’énergie solaire réfléchie sur l’énergie solaire reçue, autrement dit, c’est le pouvoir réfléchissant d’une surface, exprimé entre 0 et 1. Plus il est grand, plus l’énergie reçue est renvoyée et donc plus la surface concernée est froide, contrairement à une surface qui en réfléchirait peu et donc absorberait et emmagasinerait cette énergie. Nous avons effectué des mesures de l’albédo pour différentes surfaces : la glace ou la neige ont le plus fort albédo (0.7 et 0.9 contre 0.2 pour des plantes).

Cela signifie donc que les glaces entretiennent le froid et que si elles fondent, la surface de la Terre va retenir plus d’énergie solaire et se réchauffera encore plus … par leur disparition, les glaces sont donc un des responsables du réchauffement climatique !

http://www.the-m-factory.com

Le principe de l’albédo


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A présent, voyons ce que tu as retenu : Horizontalement : 1. 2. 3. 4.

Energie solaire réfléchie / énergie solaire reçue pour une surface donnée. Synonyme de voies. Explorateur qui découvrit les secrets de l’Arctique. Pays autrefois couvert de glace.

Verticalement : 5. 6. 7. 8.

Autochtones arctiques. Animal en danger qui apprécie les phoques. Il a plusieurs définitions d’un spécialiste à un autre ... Il nous livre des images de la banquise.

8.

7.

5.

1. 4. 6. 3. 2.

Réponses :

1. Albédo 2. Routes 3. Victor 4. Canada 5. Eskimos 6. Ours 7. Arctique 8. Cryosat

Alexandre Andréa Antoine Loïc


Emma/ Joshua/ Emilie/ Matthias

LA FABULEUSE HISTOIRE DE LA PRÉVISION DES ÉCLIPSES Les éclipses sont un phénomène mystérieux qui fascine les hommes depuis la nuit des temps. On sait les prévoir depuis l’Antiquité mais on ne les comprend que depuis très récemment… La machine d’Anticythère a été découverte en 1900 près de l’île grecque d’Anticythère parmi des vestiges de bronze et de marbre d’un bateau, 2000 ans après son naufrage. Il a fallu de nombreuses années pour déterminer ce qu’était cet étrange objet. En effet, qu’avaient encore inventé ces grecs ? Un véritable ordinateur ! Enfin sans écran… Morceau principal de la machine

On comprend mieux le système solaire avec la machine d’Anticythère ! Un homme, probablement le savant grec Archimède (-287 ; -212), mit au point un calculateur analogique pour savoir quand auraient lieu les prochaines éclipses, c’est-à-dire une grosse boîte qui permet de prédire des phénomènes astronomiques. En plus, celle-ci regroupait tout le savoir des Grecs en astronomie. Il fallait y penser ! Avec 27 engrenages mis en mouvement par une manivelle, la machine reproduisait les mouvements des astres autour de la Terre. Cependant elle repose sur une erreur : certains Grecs ont considéré que les planètes tournent autour de la Terre à des vitesses uniformes, et que cette dernière était au centre de l’Univers (vision géocentrique) ; mais la fabuleuse machine fonctionne tout de même. Mais tu sais aussi bien que nous, terrien, que le Soleil est le centre de notre système solaire. Reconstitution de la machine

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Emma/ Joshua/ Emilie/ Matthias

Le saviez-vous ?

La guerre des éclipses

Si les éclipses totales sont possibles, c’est grâce à la plus grosse coïncidence de l’univers : la Lune est 400 fois plus petite que le Soleil mais le Soleil est 400 fois plus loin de la Terre que la Lune !

Plus savant tu seras après la lecture de notre article ! Tout d'abord, tu te demandes pourquoi une éclipse est un phénomène si rare que tu n'auras peut-être même pas l’occasion d’en admirer une dans toute ta vie… ! Sans plus de fioritures, l'explication.

Comme tu dois sûrement le savoir, la Terre tourne autour du Soleil, et la Lune autour de la Terre. Mais, comme tu ne le sais peut-être pas, la Lune ne tourne pas sur le même plan que la Terre et le Soleil !

En parlant de la Lune…

Le Soleil et la Lune 2 plans différents (point de vue géocentrique)

Dans un premier temps, distinguer les deux types d'éclipses tu devras, parce que le système solaire n'aime pas la simplicité. Le premier type d'éclipse est dit de Lune, et il porte plutôt bien son nom, puisque dans ce cas, c'est la Lune qui est éclipsée, c'est à dire que l'ombre de la Terre assombrit l'astre blanc. Éclipse de Lune La Lune passe dans l’ombre de la Terre

Eh, on ne voit plus le Soleil ! Là où ça devient compliqué, c'est quand on ajoute les éclipses de Soleil.

Non, en fait, c'est simple à comprendre ! C'est quand la Lune cache le Soleil, c’est-à-dire que le diamètre apparent de la Lune correspond au diamètre apparent du Soleil.

Éclipse solaire totale La Lune cache entièrement le Soleil

La nuit en plein jour ? Lors d’une éclipse totale, il est parfois possible de voir les étoiles. En pleine journée ! C’est la nuit en plein jour.

Observation des étoiles lors d’une éclipse totale en pleine journée

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Emma/ Joshua/ Emilie/ Matthias

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Mais le plus important, c'est de découvrir comment ça marche, et ainsi comprendre la rareté de ce phénomène… Comme si ça n'était pas assez compliqué, le plan de la Lune bouge, et la Lune avec, du coup.

Et là réside le problème, car à chaque tour que la Lune fait autour de la Terre, elle se décale par rapport au point aligné avec la Terre et le Soleil. En fait, elle sera soit en dessous soit au-dessus du Soleil. Si le plan de la Lune était fixe, on pourrait assister à une éclipse solaire à chaque nouvelle Lune. Le plan de la Lune est mobile Elle se décale par rapport à l’alignement de la Terre et du Soleil Avec, ci-dessus, l’orbite de la Lune en rouge et en vert

C’est pourquoi toutes les éclipses solaires observées ne sont pas totales ! Par exemple, l’éclipse à laquelle nous avons pu assister le 20 mars 2015 au lycée. Elle était partielle, c’est-à-dire que la Lune ne masquait pas entièrement le Soleil.

Projection de l’éclipse sur un carton à l’aide d’un télescope On observe un croissant lors du passage de la Lune devant le Soleil (l’image est inversée)

De plus, il existe des éclipses annulaires ! L'éclipse annulaire se produit lorsque le diamètre apparent de la Lune est inférieur au diamètre apparent du Soleil, et donc ne masque pas complètement le Soleil. La partie visible du Soleil prend la forme d'un anneau. Une éclipse annulaire, où le Soleil prend la forme d’un anneau

Quelques éclipses historiques Le 29 février 1504, alors que les vivres manquaient à Christophe Colomb, ce dernier se servit d’une éclipse pour impressionner les « indiens » et les convaincre de l’approvisionner, lui et son équipage. Le 11 août 1999 se produisit une éclipse, qui fut la dernière éclipse totale observée en France et sûrement la plus regardée. La prochaine se produira le 3 septembre 2081 !


Emma/ Joshua/ Emilie/ Matthias

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Et aujourd’hui ?

Le saviez-vous ? Pour prédire les éclipses, on utilise le Saros : c’est un cycle de 18 ans, à la fin duquel le Soleil, la Lune et la Terre sont de nouveau alignés dans la même position.

Aujourd'hui, nos connaissances du ciel ont évolué et notre prévision des éclipses avec. À présent, grâce à de gros ordinateurs, on sait parfaitement les prévoir. Mais ce phénomène qui nous fascine tant ne sera plus observable comme aujourd'hui d'ici quelques petits millions d'années : la Lune, petit à petit, s'éloigne de notre planète à raison de quelques centimètres par an. On ne verra donc plus que des éclipses annulaires !

Avant de s’éclipser… petit bilan ?

Crédits images :

Sources :

Un exemple d’algorithme pouvant prédire les éclipses, réalisé sur une calculatrice TI-83 (type lycée)

Machine : Wikipédia / Infographies : création Joshua GOBE (paint et picmonkey.com) Éclipse partielle, algorithme : Emma DELFOUR, Matthias EGGER Éclipse totale en pleine journée et éclipse annulaire : Google La fabuleuse machine d'Anticythère, ARTE Conférence de vulgarisation sur les éclipses, par Guillaume Hebrard, CANAL-U.TV Wikipédia / media4.obspm.fr


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De la Terre à la Lune De l’imagination à la réalité, plus de deux millénaires d’attirance pour notre satellite avant d’y poser pied.

Depuis toujours les hommes sont fascinés par notre astre nocturne. Les mystères de celui-ci ont inspiré de nombreux artistes qui, très tôt ont imaginé voyager jusqu’à lui et de nombreux scientifiques qui, depuis l’Antiquité ont tenté d’estimer la distance qui nous en sépare.

Agathe Elise Violette Joséphine


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Evolution des méthodes de

Depuis l’Antiquité, de nombreux scientifiques ont tenté de calculer la distance Terre-Lune grâce à des méthodes de calcul de plus en plus précises et sophistiquées. Aujourd’hui, nous parvenons à l’estimer à 384 466.999 km en moyenne avec une marge d’erreur de 2 cm.

Méthode des Anciens :

Méthode des Modernes :

L’un des premiers à avoir tenté d’estimer cette distance est Aristarque (310 à 230 av. JC). Il décide de calculer celle-ci en utilisant le diamètre lunaire qu’il estime de manière suivante :

Ce n’est que 2000 ans plus tard, en 1751, qu’une nouvelle expérience est mise en place. Elle est réalisée à Berlin par Joseph Jérôme Lefrançois de Lalande et au cap de Bonne-espérance par Nicolas Louis de Lacaille, deux villes se situant sur le même méridien. Cette expérience doit permettre de déterminer la distance nous séparant de notre satellite par la méthode des parallaxes. Simultanément les deux scientifiques mesurent l’angle formé par un rayon de Soleil au zénith (droite approximativement perpendiculaire au sol de la Terre) et par la droite passant par leur ville et par le centre de la Lune. Par trigonométrie ils parviennent à estimer la distance à 380 000 km. Bien qu’elle permette une détermination de la distance nettement plus exacte cette méthode reste imprécise. Cela est principalement dû à deux problèmes. Tout d’abord les angles mesurés sont très petits, ce qui conduit à d’inévitables erreurs d’observation. De plus les mesures des deux observateurs doivent être faîtes simultanément. Or, à l’époque il n’existe ni téléphone, ni montres précises !

La lune met environ une heure pour parcourir une distance égale à une fois son diamètre. Aristarque observe que lors d’une éclipse de Lune, celle-ci reste environ deux heures dans la zone d’ombre créée par la Terre. Il en a déduit que le diamètre lunaire est donc trois fois plus petit que celui de la Terre. Une fois qu’il a obtenu cette distance, il estime à 32’ l’angle α. Grâce à ces mesures, il peut, avec la tangente de l’angle α calculer la distance séparant la Terre de la Lune. Malheureusement, sa méthode est imprécise à cause de nombreuses approximations.

Calcul d’une tangente : Coté opposé à l’angle Coté adjacent à l’angle Images : http://www.astro-rennes.com/initiation/distance_terre_lune.php et http://philippe.boeuf.pagesperso-orange.fr/robert/astronomie/terre-lune.htm


calcul de la distance Terre Lune

Méthode basée sur le principe des parallaxes: Au XIXe siècle, certains ont également eu l’idée d’utiliser les parallaxes d’une autre façon.

totale sur les deux photos puis en soustrayant les deux valeurs et en les multipliant par le diamètre apparent du soleil (qui est une constante de 32 ‘ soit 0.53°) on obtient l’angle α. Il faut ensuite calculer la distance entre nos deux villes de départ que nous nommerons NV. En utilisant la mesure de NV et la tangente de l’angle α, on peut obtenir la distance Terre/Lune. . Méthode des tirs laser :

Si au même moment on photographie une éclipse de soleil annulaire à Nice par exemple, une photographie prise à Valencia (en Espagne) ne montrera pas une éclipse annulaire mais une éclipse partielle. En mesurant ce qu’il manque pour former une éclipse

Cette dernière méthode est celle utilisée à ce jour. Elle permet d’estimer la distance Terre Lune à 2cm près. Le 21 juillet 1969, en posant le pied pour la première fois sur notre satellite, Neil Armstrong et Buzz Aldrin ont déployé sur la Lune un panneau composé de 100 miroirs. Des observatoires astronomiques ont ensuite envoyé des tirs laser sur celui-ci. Sachant que la vitesse de la lumière est de 300 000 km/s, en mesurant le temps que met un rayon laser pour faire un aller retour on peut estimer la distance de manière très précise à 384 466.999km.

L’évolution des méthodes de calcul, la précision de l’évaluation de la distance Terre-Lune a fortement augmenté jusqu’à devenir presque parfaite. Il est tout de même impressionnant de voir qu’avec des calculs très complexes et des moyens moindres, certains scientifiques des temps anciens sont parvenus à des mesures aussi précises. L’amélioration de l’estimation de cette distance est due à de grandes avancées techniques et à une évolution des moyens disponibles permettant d’éviter les erreurs d’approximations.

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Jules Verne, un visionnaire du XIXe siècle Jules Verne est un écrivain français connu pour ses romans d’anticipation et d’aventure, il imagina le voyage Terre-Lune… Depuis toujours, de nombreux écrivains imaginent le voyage Terre-Lune. C’est le cas de Fontenelle dans son ouvrage La pluralité des mondes en 1686 ou de Jules Verne ou encore de l’auteur de bandes dessinées Baudoin. Son roman De la Terre à la Lune, publié en 1865, est une vulgarisation scientifique de ce que pourrait être le trajet Terre-Lune. En effet, Jules Verne a réussi à retranscrire des sciences et des mathématiques sous une forme plus simple, et donc à la portée de tous. C’est ainsi que l’on retrouve, après la Guerre de Sécession des artilleurs en quête d’activité voulant envoyer sur la Lune un obus contenant trois hommes.

Cet auteur futuriste est né le 8 février 1829 à Nantes, en France, et meurt le 24 mars 1905. Ses plus grandes œuvres se composent de romans d’aventure et de science-fiction, d’où le terme « anticipation ». Plus qu’un simple écrivain d’anticipation, Jules Verne est davantage un homme qui a su se projeter dans le futur, un témoin qui a su distinguer les lignes de connexion qui, de l’histoire passée, mènent à l’avenir. C’est pourquoi les héros de ses œuvres sont des hommes de science, des chimistes, des astronomes, des mathématiciens et plus généralement des ingénieurs ou des chercheurs.

Lors de la rédaction de ce roman, l’auteur ne pouvait pas imaginer que tous les calculs qu’il avait mentionnés se verraient, un jour, utilisés pour envoyer sur la Lune, tout d’abord, une sonde en 1959, puis un homme, Neil Armstrong en 1969. Son livre a inspiré de nombreuses œuvres telles que Le voyage dans la Lune par Jacques Offenbach, au théâtre, puis Méliès pour Le voyage dans la Lune adapté au cinéma en 1902, ainsi que le Space mountain : « Shoot for the Moon », au célèbre parc Disneyland en 1995 et pour finir, il inspira un jeu vidéo Voyage au cœur de la Lune en 2005.

Après plusieurs millénaires de recherche, de calculs et de voyages imaginés, les hommes sont enfin parvenus a réaliser leur défi : marcher sur la Lune ! Petit a petit, les hommes se désintéressent de celle-ci et se concentrent sur des objectifs plus lointains comme Mars ou les exoplanètes, certains croient même en l’existence d’univers parallèles (théorie des multivers). Aujourd’hui d’avantage de fictions sont inspirées par ceux-ci, comme le montre par exemple le blockbuster Interstellar, sorti en 2014 et qui totalise actuellement plus de 2.5 millions d’entrées en France. Retrouver les mots dans la grille : Parallaxe Terre Lune Eclipse Calculs Angles

E C O P E R N I C

T X N E E R R E T

I H A C N O Y A R

L E S L U C L A C

L R T I L C I E L

E G R P L A S E R

T E E S V E R N E

A B S E L G N A O

S L A L A N D E P

Lalande Satellite Laser Copernic Hergé Rayon Verne Astres Ciel

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Les visages de la Lune dans l’Antiquité

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Dans l’Antiquité, l’observation des astres servait aux hommes à se repérer dans le temps, s’orienter en pleine mer, planter les semailles et même commencer une guerre. On pensait à cette époque que la Terre était le centre de l’univers, et que sept planètes tournaient autour, entre la Lune et le Soleil : c’était le système géocentrique. On observait aussi constamment les trois cycles de la Lune, de sorte qu’on a associé le chiffre trois à l’astre lunaire. Ce chiffre trois se retrouve dans tous les textes, prières ou croyances concernant la Lune, et il avait une multitude de significations différentes (les trois faces de la Lune, une triade de déesses, certains cycles de la vie…). Enfin, on pensait que la Lune était liée à la déesse Sélène (en grec, Sélèn = brillante), divinité puissante souvent affiliée à d’autres dieux tels que Perséphone et Artémis… Sélène était censée faire partie d’une triade lunaire, où Artémis symbolisait le croissant de lune (c’est-à-dire, dans le cycle de la vie, la maturité), Hécate la lune noire (c’est-à-dire la mort), et elle la pleine lune. Elle est souvent représentée sur un char tiré par trois chevaux ou trois taureaux.

Un autre trio de divinités : Dioscures (ou Phosphoros), l’étoile du matin, Sélène et Hespéros, l’étoile du soir. Œuvre romaine de marbre datant du IIe siècle avant J.C. En somme, dans l’Antiquité, les hommes voyaient la Lune comme un soleil nocturne présent pour éclairer la nuit, et associé à une importante déesse. Sous l’Empire Romain, Sélène deviendra Luna, et personnifiera simplement l’astre lunaire. Sources : image Wikipédia


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Les différentes phases de la Lune Les différentes phases de la Lune sont présentes ci-dessous ainsi que les différentes positions correspondantes de la Lune, de la Terre et du Soleil. Les différentes études fournies nous ont permis de présenter les faces de la Lune et de comprendre pourquoi on ne la voyait pas toujours de la même façon.

Nous avons étudié les différentes phases de la Lune. Depuis la Terre, on observe la Lune depuis très longtemps, et on sait maintenant que le Soleil éclaire toujours une moitié de la Lune mais qu'une personne qui l'observe depuis la Terre n'en a pas l'impression. Les positions de la Terre et de la Lune changent constamment, on peut donc voir différentes phases de la Lune. La pleine Lune, par exemple, est le phénomène qui advient quand la Terre se trouve exactement entre la Lune et le soleil. (cf : schéma présentant les différentes faces de la Lune).

On a beau voir la Lune plus ou moins éclairée et de différentes façons, celle-ci sera toujours présente sous la même face, pourtant, elle nous tourne autour. L'explication est simple : La Lune tourne sur elle-même avec la même période de rotation que lorsqu'elle tourne autour de la Terre, ce qui permet de voir toujours la même face.

http://sciences-physiques.ac-dijon.fr/astronomie/lexique/lexique_astro/l/lune.htm

Nous pouvons aussi voir que la Lune tourne sur elle-même par rapport aux étoiles en un mois: c'est le mois lunaire. La Lune a aussi des effets sur les marées. La force des marées vient de la différence d'attraction entre la Lune, la Terre et même le Soleil qui sont des « corps perturbateurs ». La force de gravitation de la Lune attire l'eau des mers et des océans grâce à la gravitation que produit sa masse et sa distance à la Terre, ce qui produit alors les marées. http://philippe.boeuf.pagesperso-orange.fr/robert/astronomie/face-de-lune.htm


… et l'orbite de la Lune

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La Lune effectue une orbite autour de la Terre, à la vitesse de 3682.8 km/h en moyenne et en environ 27,3 jours, c'est le mois lunaire qui est la période pour que la Lune revienne à sa position initiale. Malgré le fait que sa trajectoire soit elliptique, elle présente des irrégularités appelées perturbations. L'orientation de l'orbite de la Lune n'est pas stable dans l'espace : en effet la ligne des apsides reliant le périgée et l'apogée tourne peu à peu dans le sens de la Lune elle-même. Qu'est ce que l'apogée ? Pour la Lune, l'apogée est la distance maximale d'un objet à la Terre, par opposition au périgée.

http://www.astropolis.fr/articles/etude-du-systeme-solaire/la-Lune/images/orbite.jpg

On peut remarquer que la période de rotation de la Lune sur elle-même et sa période de révolution autour de la Terre sont égales. La forme allongée de la Lune et non totalement sphérique permet cet effet-là. La force de gravitation de la Terre est en mesure de freiner ou accélérer la vitesse de rotation de la lune sur elle-même pour obtenir un équilibre. Depuis que ce point fixe a été atteint, les vitesses de rotation de la Lune sur elle-même et autour de la Terre sont synchronisées, ce qui nous permet de voir toujours la même face de la Lune car l'élongation de celle-ci est bloquée dans notre direction.

L'orbite lunaire est dans un plan légèrement incliné par rapport au plan de l'écliptique Source :http://culturesciencesphysique.enslyon.fr/images/articles/lune/lignenoeuds.jpg


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La Lune au travers des époques A toutes les époques, la Lune a été admirée et étudiée par différentes personnes, peuples et civilisations. On notera notamment que le changement des phases de la Lune a facilité les croyances envers les dieux lunaires à différentes époques jusqu'à nos jours.

On a ici la représentation du système solaire vue par les Grecs dans l'Antiquité. C'est le système géocentrique, la Terre se trouve au centre de l'Univers et tous les autres astres gravitent autour. Les études actuelles nous ont permis de réfuter les théories grecques et de placer le Soleil au centre du système solaire et la Lune reconnue comme étant un satellite en gravitation autour de la Terre.

http://astronomia.fr/1ere_partie/cosmoAntique.php

Ces recherches nous ont donc permis de suivre l'évolution qu’ont les hommes de la vision de la Lune, des croyances superstitieuses des Romains et des Grecs jusqu’aux actuelles techniques d’observation et d’études qui nous montrent maintenant la Lune sous son vrai jour.

http://mysteresdumonde.fr/images/articles/Lune/phases-lune.jpg


La vision de la Lune à travers

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les siècles Au fur et à mesure du temps et des découvertes scientifiques, la vision de notre satellite a bien évolué. Des « mers » et des « océans » imaginés par les astronomes du XVII° siècle (comme Kepler ou Galilée), aux découvertes actuelles permettant de retracer la véritable histoire de la Lune.

Les idées des Anciens

En 1609 la lunette astronomique de Galilée venait d’être inventée ce qui permit une observation bien plus précise et efficace de la Lune. Johannes Kepler (1571-1630), tout comme d’autres savants ou écrivains européens de l’époque comme Tycho Brahe (1564-1601) ou Savinien de Cyrano de Bergerac (1619-1655), pensaient que la Lune était composée de mers, correspondant aux parties sombres, et de continents au niveau des parties claires. Les astronomes ne pouvaient observer la Lune qu’à l’œil nu. Ils pensaient que la Lune était un simple disque suspendu dans le ciel et non une sphère. Ils remarquèrent que la lumière du Soleil se reflétait sur les parties sombres, et ils en déduisirent donc que celles-ci étaient des étendues d’eau et que les parties claires étaient des terres émergées. Le premier à avoir réfuté les idées de l’époque fut Galilée (1564-1642), qui observa des reliefs à la surface lunaire et montra que la Lune n’était pas un disque mais une sphère. En 1609, la lunette de Galilée venait d'être inventée, ce qui permit une observation bien plus précise et efficace de la Lune. Au fil des siècles, les scientifiques ont apporté une meilleure connaissance de la Lune et l’ont représentée de plus en plus fidèlement.

Carte de la face visible de la Lune par l’observatoire de Montréal


La lune et ses reliefs, une

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véritable histoire de cratères

La lune a subi un nombre d’impacts météoritiques considérables depuis sa création et ces derniers ont façonné au cours du temps le relief actuel de notre satellite. Mais la Lune n’a pas vécu que des épisodes d’impact... Elle a aussi connu des épisodes d’éruptions basaltiques. Comment ont été formées les parties sombres et claires ? Vous allez absolument tout savoir sur la véritable histoire de la Lune.

L’hypothèse de la formation de la Lune La formation de la Terre s’est réalisée grâce à l’agrégation de milliards de blocs rocheux. A la fin de cette période d’intenses collisions, un corps de la taille de l’actuel Mars, et surnommé Théia, a heurté la Terre, et en a arraché un fragment formant ainsi la Lune. Vers - 4,45 milliards d’années, la Terre, la Lune et les planètes ont acquis leur taille définitive. Cette hypothèse est aujourd’hui admise.

La formation des reliefs lunaires Un piton au centre d'un cratère est une montagne formée suite à l’impact d’une météorite sur la surface lunaire. Ce relief central renseigne sur la taille importante de la météorite, les petites météorites formant des cratères en forme de bol. Vers - 4 milliards d’années, la Lune a subi une augmentation des impacts météoritiques. On parle de grand bombardement tardif. On trouve sur la Lune, sur une épaisseur de plusieurs mètres, une poussière collante appelée régolite plus fine que du sable terrestre. Elle a été créée par le bombardement de micrométéorites qui a fini par fragmenter les roches en surface formant ainsi cette poussière.

Cratère Tycho vu du dessus avec son piton Image capturée sur Google Moon.

Lors du grand bombardement tardif, la croûte lunaire s’est fissurée sous le choc des météorites laissant alors s'épancher en surface de la lave qui a comblé d'anciens cratères météoritiques. Ainsi se sont formées les "mers" circulaires. On observe plus de « mers » sur la face visible car la couche externe y étant plus fine que celle de la face cachée, les fissures ont pu atteindre en profondeur le magma.

Le saviez-vous ? Le modèle de Nice. Le modèle de Nice est une théorie concernant la formation et l'évolution du système solaire, développée par des scientifiques de Nice. Elle explique le bombardement tardif de la Lune par un changement de la disposition des 4 planètes géantes initialement toutes concentrées. Jupiter se serait rapproché du Soleil tandis que Saturne, Uranus et Neptune s'en seraient éloignés. Cette migration auraient éparpillé le disque constitué de nombreux petits corps glacés ou rocheux : les planétésimaux. Un grand nombre d'entre eux ont ainsi atteint le Système Solaire interne où ils sont venus percuter la Terre et la Lune.

Mais ça ne se mange pas alors ?


Mais la Lune c’est quoi ?

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La surface de la Lune est composée de différentes roches : de l’anorthosite (échantillon 1) et du basalte (échantillon 2). ! L’échantillon 2 possède des similitudes, du point de vue de l’aspect à l’œil nu, de la composition et de la texture, avec le basalte terrestre. Cette roche sombre présente une texture microlitique : de petits cristaux de plagioclase en forme de baguette (microlites) et de gros cristaux (phénocristaux) d'olivine et de pyroxène sont noyés dans du verre (matière non cristallisée). Le basalte compose les "mers" sombres de la Lune. L’anorthosite de couleur blanchâtre (échantillon 1) forme quant à elle les régions claires de la Lune.

Lame mince de l'échantillon 1, prélevé lors de la mission Apollo 12, observée au microscope

Echantillon 1 observé à l’œil nu.

polarisant, en lumière polarisée et analysée, x 40

Echantillon 2 observé à l’œil nu Lame mince de l'échantillon 2, prélevé lors de la mission Apollo 16, observée au microscope polarisant, en lumière polarisée et analysée, x 40

Terre: masse suffisante

De l'eau liquide et de la vie ?

Lune: masse insuffisante

Schéma expliquant la présence d’atmosphère ou non en fonction de la masse de la planète

La Lune, très différente de notre planète bleue, ne peut pas accueillir la vie malgré sa présence dans la zone d'habitabilité en surface du système solaire. La masse de notre satellite représente seulement 1,2 % de celle de notre planète, elle est en effet bien plus petite et plus légère. Les températures sont aussi bien plus extrêmes que sur Terre : elles peuvent varier de - 220°C à + 120°C ! Sa masse n’est pas assez élevée pour engendrer une force d’attraction suffisante pour garder les gaz atmosphériques qui s’échappent dans l'espace. La pression atmosphérique est donc quasi nulle sur la Lune. L’eau sur notre satellite ne peut être présente que sous forme solide ou gazeuse. L’eau liquide est absente sur la Lune : la vie y est donc impossible !

Conditions de pression et de températures sur la Lune

Etat de l’eau en fonction des températures et de la pression atmosphérique


Conseils de lecture :

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- Galilée, Le Messager des Etoiles, 1610, Edition Points : grâce à la lunette astronomique, il est le premier à mettre en évidence que la Lune est sphérique et faite de reliefs. Il expose ses recherches dans un livre court et accessible. - Kepler, Le Songe ou l’Astronomie lunaire, 1634, Editions Marguerite Waknine : à travers une nouvelle fictive décrivant un voyage sur la Lune, Kepler expose ses théories : la Terre vue de la Lune. - Cyrano de Bergerac, L’Autre Monde ou les Etats et Empires de la Lune, 1656 , Edition Flammarion : l’écrivain voyage jusqu’à notre satellite où il découvre un monde complexe et extraordinaire hébergeant la vie. - Hergé, On a marché sur la Lune, 1954, Edition Casterman : Hergé imagine Tintin voyageant sur la Lune. Il représente la Lune comme il l’imagine puisque aucun humain n’y a encore marché.

Avez-vous bien compris ?

Horizontalement : 2. Phénomène à l’origine du grand nombre de collisions subies par la Lune entre - 4 et - 3 Ga. 4. Grand cratère assez célèbre de notre satellite. 5. Partie claire de la Lune décrite par les anciens. 8. Grand scientifique allemand du XVIIe siècle. 10. Satellite de la planète bleue. 12. Couche de gaz entourant un objet céleste.

Verticalement : 1. Phénomène terrestre faisant disparaître les cratères. 3. Corps céleste qui s’écrase sur une planète. 6. Corps céleste gravitant autour d’un autre corps de masse supérieure.

Claire Judicaël Léa

7. Roche de couleur noire qui compose les « mers » de la Lune. 9. Relief qui se caractérise par une dépression à l’endroit d’un impact. 11. Missions qui ont permis aux astronomes d’étudier la Lune.


La face cachée de la Lune

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Entre découvertes scientifiques et science-fiction, deux univers se mêlent pour ne faire qu’un ! L’étude d’une nouvelle de science-fiction La sentinelle d’Arthur C. Clarke ainsi que l’observation de la Lune d’un point de vue scientifique vont vous mettre la tête dans les étoiles !

Kubrick, 2001, Odyssée de l’Espace, 1968 (film inspiré de cette nouvelle).

Qu’est ce qu’un sélénologue ? Un sélénologue est un spécialiste qui étudie la Lune.

Qu’est-ce que la science-fiction ? Genre littéraire qui fait intervenir le scientifiquement possible dans l’imaginaire romanesque.

Commençons par un petit résumé de la nouvelle pour ne pas vous perdre dans ce long voyage : Wilson, le narrateur, est un scientifique et astronaute envoyé sur la Lune pour l’étudier. Il fait des explorations régulières quand, un jour il aperçoit un objet brillant au loin… Une pyramide de cristal ! C’est alors que toutes ses interrogations sur une possible vie sur la Lune se ravivent. Quelle est cette sentinelle qui nous observe ? Sommesnous les seuls à nous interroger sur la présence de vie en-dehors de la Terre ?

1951 : Ecriture de la Sentinelle

4/10/57 : Spoutnik 1

1969 : premier pas sur la Lune

…2015

Le 4 octobre 1957 est une grande date dans l’histoire de l’exploration lunaire : Spoutnik 1 est le premier satellite lancé par l’Homme. Mais vous remarquerez quelque chose : l’écriture et la publication de cette nouvelle sont six ans antérieures à ce lancer. La Lune a toujours été un mystère pour l’Homme, un rêve et une source d’inspiration pour les auteurs. Pensez-vous que l’auteur aurait pu voir dans le futur en prédisant cette exploration ? Bien sûr que non ! Mais la fascination pour cet objet céleste a été un facteur déclenchant pour les scientifiques, qui a suscité chez eux l’envie de répondre à toutes ces interrogations : la vie est-elle présente sur la Lune ? Est-elle habitable ? Quelle est sa composition ?


Les mers lunaires : des mers de basalte

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De la fiction à la réalité.

« Nous avions déjà parcouru un peu moins de deux cents kilomètres en une semaine, contournant les contreforts des montagnes qui bordaient le rivage de ce qui, quelques millions d’années auparavant, avait été une mer. »

Les zones sombres nommées mers lunaires sont en réalité une étendue de basalte et non d’eau comme sur Terre. « La courbe méridionale de la Mare Crisium est un vaste delta où des milliers de rivières avaient convergé vers l’océan, alimentées peut être par des pluies torrentielles qui avaient fouetté les montagnes pendant la brève période de l’âge volcanique. » La Lune a une surface rocheuse composée de deux roches différentes. L’une d’elle a des caractéristiques semblables aux roches terrestres. Elle s’avère être du basalte aussi présent sur Terre.

Texture et composition du basalte

Plagioclase

Pyroxène, olivine

Observation de basalte terrestre au microscope polarisant x 40

Cette roche lunaire est de couleur gris ardoise. Les quelques cristaux d’olivine verdâtre sont englobés dans une pâte et sont visibles à l’œil nu mais ils ne recouvrent pas toute la surface. L’observation au microscope de ces roches qui remplissent les cratères lunaires montre qu’il s’agit de basaltes.

Le basalte lunaire est très semblable au basalte terrestre. Ils ont tous les deux une texture microlithique.


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L’Age de la Lune

« Dans notre Univers, seule la Terre a été le foyer de l’intelligence. Nous savons aussi qu’aucune civilisation perdue de notre monde n’a pu édifier cette machine car l’épaisseur de la poussière de météorites accumulée sur le plateau nous a permis de déterminer son âge. » En effet, plusieurs techniques peuvent être utilisées pour calculer l’âge de la surface de la Lune. Nous nous sommes plus particulièrement intéressées à la densité des cratères qui nous ont permis de déterminer que plus la surface de la Lune est vieille, plus la densité des cratères météoritiques est élevée.

La densité des cratères de météorites (>500m par millions de km²) en fonction de l’âge (millions d’années) de la surface de la Lune.

Pour Apollo 15 qui a 3.29 milliards/giga années, on trouve une densité de 40 cratères pour 1 million de km².

Maintenant à vous de jouer ! Associez chaque cliché ci-dessus à sa mission !

Gauche : Apollo 16 Droite : Apollo 15

Pour Apollo 16 ( 3.98 milliards/giga années) on trouve une densité de 110 cratères pour 1 million de km².


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La zone habitable

« Ces voyageurs ont dû regarder la Terre, gravitant dans l’étroite zone de sécurité comprise entre le feu et la glace. »

En effet, la Terre se trouve bien entre « le feu » (plus on est proche du Soleil, plus la température de la surface de la planète est élevée) et « la glace » (les planètes éloignées du Soleil ont une surface très froide). A moins de 0.95 UA, aucune forme de vie connue ne pourrait être présente car même les quelques rares organismes extrêmophiles hyper thermophiles ne tolèreraient pas une température supérieure à 121 °C. A l’inverse, au-delà de 2.4 UA, la température est bien trop basse pour que des êtres vivants puissent s’y développer.

*UA = Unité Astronomique

Soleil Un petit rébus :

2

La découverte de la Lune

Te

Marie Salammbô Clara Blandine


Une nouvelle vision du monde : la position centrale du Soleil

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Juliette ; Antoine ; Raphael ; Emile

Extrait des animations réalisées par nos soins à partir des données de l’IMCCE et du logiciel de géométrie dynamique geogebra. Attention pour la première image, le mouvement des planètes se fait dans le référentiel géocentrique : les distances au Soleil ne sont pas respectées mais les périodes de révolution le sont. Pour la deuxième image, mouvement réel simplifié des planètes dans le référentiel du système solaire avec les distances proportionnellement respectées.


Une Révolution Scientifique : présentation des deux systèmes

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Les termes « géocentrisme » et « héliocentrisme » sont deux termes qui ont causé beaucoup de conflits de l’Antiquité à nos jours. Depuis l’Antiquité, plusieurs savants pensaient que la Terre était immobile au centre de l’Univers. Cette théorie n’a pas été remise en question jusqu’au XVIe siècle. Pendant la Renaissance, une nouvelle vision apparaît alors, plaçant le Soleil au centre de l’univers, les planètes gravitant autour de celui-ci : l’héliocentrisme.

L’univers a toujours été vu comme un monde fermé, bien délimité par la voûte céleste. Les premiers écrits connus concernant le système géocentrique datent de l’Antiquité, ceux de Ptolémée étant les plus connus (cf. frise ci-dessus). Durant le Moyen Age et même jusqu’au début de la Renaissance, l’Eglise réutilise le système géocentrique plaçant la Terre et l’Homme création de Dieu, au centre de tout.

Les premières théories concernant un système héliocentrique datent de l’Antiquité avec des précurseurs comme Aristarque de Samos (310 av JC-230 av J-C) mais ce ne sont que des suppositions. La théorie de Copernic puis celle de Galilée donnent une position centrale au Soleil conduisant à une véritable révolution de pensée. Au XVIIe siècle les observations de Tycho Braché et les calculs de Kepler semblent justifier la position centrale du Soleil. L’Univers devient infini.


Galilée (1564-1642)

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Galilée a voué sa vie à la science, il a souvent exprimé haut et fort ses idées, révolutionnant le monde de l’astronomie de l’époque mais pas seulement, et il a fini par en payer le prix fort…

Galilée fut un savant italien du XVIe-XVIIe siècle. Il enseigna dans les plus grandes universités d’Italie au début de sa vie (Florence, Padoue …). Il observa de nombreux phénomènes astronomiques qui lui permirent de remettre en question les idées de l’époque. Ses idées étaient révolutionnaires, et pour cela il se fit de nombreux ennemis jusqu’à entrer en conflit avec l’Eglise, il fut attaqué par le tribunal inquisitoire de Rome en 1633. Cet événement marqua la fin de son activité astronomique.

Galilée par Giusto Susterman

Inventions, observations : Galilée, durant sa vie, inventa un outil astronomique révolutionnaire pour l’époque, la lunette astronomique. Cette invention lui permit de faire de nombreuses observations allant dans le sens du système de Copernic (la Terre tourne autour du Soleil et sur elle-même) notamment en découvrant le mouvement des satellites de Jupiter. En effet, il observa que les différents satellites de Jupiter tournaient autour de celui-ci tout comme la Lune autour de la Terre, ce qui prouva qu’il n’y avait pas qu’un seul centre de rotation dans l’univers. Grâce à cette lunette, il fit de nombreuses autres observations comme les taches solaires ou encore la surface de la Lune, il observe qu’elle est accidentée, non uniforme tout comme la Terre. Galilée observa un autre phénomène cette fois-ci sans la lunette, la théorie de la Chute des corps. Une expérience lui permit de la La lunette astronomique de Galilée. démontrer : il observe sur un navire, qu’il soit à l’arrêt ou en mouvement, (Larousse) qu’un corps lâché depuis le haut du mat tombe toujours au pied de celuici. La trajectoire observée est donc relative : pour le marin, la chute est verticale ; mais pour un observateur immobile sur la rive, c’est une parabole.

Ses idées : Galilée, durant toute sa vie, a mis en avant ses idées révolutionnaires pour l’époque. En effet, celui-ci était d’accord avec le système copernicien, ce qui était banni par l’Eglise à l’époque qui allait dans le sens du système d’Aristote. Il exprima ses idées dans de nombreux livres et notamment dans Dialogue sur les deux grands systèmes du monde où il mit en avant implicitement sa prise de position. L’Eglise combattit ses idées, elle engagea même un procès lui. Il fut très impliqué dans le conflit entre l’Eglise et la science, quoique croyant et même proche d’homme d’Eglise Galilée fut clairement censuré par l’Eglise à la suite de son procès et il faudra attendre le XIXe siècle pour une réhabilitation de ses recherches par l’Eglise.


L’Eglise contre la science La recherche scientifique fut un domaine sensible pour l’Eglise, certaines découvertes semblant être en contradiction avec les Ecritures.

En quoi consiste le conflit qui oppose l’Église et la science ? Selon la Bible, Dieu est père de la création du monde et ce dernier lui est attribué. Pour les personnes vivant au XVIe et au XVIIe siècle, tout ce qui existe dans n'importe quel domaine a pour origine un acte créateur de Dieu. A cette époque, l’Église met un frein à la science. Si une partie des progrès scientifiques reposent en fait sur une vision chrétienne du monde, beaucoup d'hypothèses scientifiques modernes vont à l'encontre d'une lecture littérale de La Bible. Selon certaines personnes, la foi complète la science car cette dernière ne permet pas de tout expliquer.

Première Bible imprimée par Gutenberg, 1455, librairie du Congrès américain.

Mais tout progrès scientifique est-il bon ? Cette question s'est beaucoup posée lors du XVIe et du XVIIe siècle. Le problème pour l’Église est alors de savoir ce que l'on va faire après une découverte, de quelle manière les scientifiques vont s'en servir pour avancer et progresser.

P A S T R O N O M I E

M U S Y S T E M E H T

R S V G S E B F G I E

E E P S A V A N T S N

N C O N F L I T W T A

R O S R E V I N U O L

U R U A E B O L G I P

O P S C I E N C E R R

T E R R E S I L G E T

Mots à chercher : Galilée/ Procès/ Science/ Eglise/ Système/ Histoire/ Savant/ Conflit/ Astronomie/ Univers/ Planète/ Terre/ Globe/ Tourner.

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De l’Antiquité aux lois de Kepler Depuis le monde antique de nombreuses évolutions ont eu lieu concernant les trajectoires des planètes et l'élaboration des tables astronomiques. De nombreuses hypothèses ont vu le jour. Mais en Occident, à la Renaissance, les scientifiques ont remis en cause les connaissances de l’Antiquité. Ptolémée

La théorie d’Aristote à l’Antiquité Selon Aristote la Terre est sphérique et immobile au milieu de l’univers. A cette époque on croit que le monde céleste est parfait et que les astres obéissent à une trajectoire circulaire, continue et uniforme selon un mouvement éternel. C’est grâce aux éclipses lunaires et à l’ombre portée de la Terre sur la Lune que les Anciens ont formulé l’hypothèse de la forme sphérique de la Terre.

(100-168 après Jésus Christ) Ptolémée était un philosophe qui comme ses prédécesseurs, situait la Terre au centre du système solaire (et donc au centre de l’univers). Les mouvements des planètes sont reproduits en faisant répéter successivement des mouvements circulaires, qui furent nommés «Les épicycles». Ceux-ci permettent de rendre compte de l’allure des mouvements des planètes depuis la Terre notamment de

Le saviez-vous ?

Mars dont on voit la rétrogradation.

A cette époque, le monde est considéré comme parfait et tels sont les mouvements des planètes. Mais les observations contredisent ce postulat.

Les travaux de Ptolémée sont intégralement regroupés dans l’œuvre connue sous le nom de L’Almageste, où il synthétise les grands principes d’Aristote et des Grecs. Ces connaissances sont transmises jusqu’à la fin de l’Antiquité.

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Hypatie une femme en avance sur son temps (355~370 - 415 après Jésus-Christ)

Photo extraite du film « Agora » d'Alejandro Amenabar Hypatie était une mathématicienne et

l’influence de l’église chrétienne imposait

philosophe alexandrine. De plus, c’était

une seule vision du monde. Mais aussi une

une femme habile.

des causes principales était qu’Hypatie

Elle reprit les théories de Ptolémée et de

était une femme. Elle fut lapidée et trouva

nombreux autres scientifiques. Mais au fur

la mort en 415 après Jésus-Christ.

et à mesure de ses expériences et découvertes, elle en vint à contredire les nombreuses théories de ces prédécesseurs. Elle pensait que le système était un système héliocentrique car ses observations ne correspondaient pas totalement aux calculs. Malgré sa notoriété, ses théories furent rejetées car

Le saviez-vous ? Durant l'antiquité les femmes avaient un statut inférieur à celui des hommes. Elles n'avaient pas l'accès au savoir.

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Une évolution fondamentale de l’astronomie grâce aux trois lois de Kepler La Renaissance est une époque de remise en cause dans de nombreux domaines notamment scientifiques. Ainsi, des savants ont réfuté des thèses connues à l’Antiquité dans le domaine de l'astronomie.

Parmi eux, Kepler, né en Allemagne en 1751, attache une grande importance à l’astronomie. Apprenti de Tycho Brahe, il récupère à la mort de ce dernier les recherches et les résultats de toute une vie d'observations.

Johannes Kepler et Tycho Brahe au conservatoire de Prague.

Kepler revoit par la suite le mouvement des planètes dont celui de Mars, en plaçant le Soleil au centre, comme l’a fait Copernic, afin de simplifier la forme de l’orbite des planètes. Après de nombreuses erreurs dans ses thèses, il démontre que la trajectoire des planètes est elliptique et non pas circulaire. C'est la 1ere loi qui dit que les planètes parcourent des orbites planes elliptiques, et que le Soleil occupe l’un des foyers de l’ellipse. Par ailleurs, Kepler sait que plus les planètes sont proches du Soleil, plus elles se déplacent vite, alors que plus elles s’en éloignent, plus elles ralentissent. Ainsi la 2ème loi montre qu’en des durées égales, une planète balaye des aires égales.

Enfin, après de nombreux calculs, Kepler explique que le carré de la période de révolution d’une planète est proportionnel au cube de la taille de son orbite. En effet, la 3ème loi explique que le rapport du carré de la période de rotation au cube du demi-grand axe est identique pour toutes les planètes du système solaire. Ainsi, une nouvelle formule apparut, à vous de retrouver laquelle : T2a3= k T3/a2 = k T2/a3 = k (avec k une constante)

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Activité : Tracer une ellipse L'Orbite de Mars Matériel nécessaire: Feuille de papier à petits carreaux format A4 ; un compas ; deux cure-dents ; un support (carton ou polystyrène) ; du fil. RETROUSSEZ-VOUS LES MANCHES ! COURAGE VOUS ALLEZ Y ARRIVER ! - Sur la feuille (format paysage), tracer au milieu un axe horizontal (XX'). - A 10 cm du bord droit de la feuille, placer le point S (soleil). - A 4 cm à gauche du point S placer le point M. - Tracer la perpendiculaire à (XX') passant par le milieu 0 de [MS]. - Placer la feuille sur le support et planter un cure-dents sur le point S et un sur le point M. - Couper environ 40 cm de fil et l'attacher aux cure-dents de sorte qu'il y ait 20 cm de fil entre M et S. - Encore un petit effort, il ne vous reste plus qu'à prendre un stylo, faire tendre le fil et tracer l'ellipse. - Placer les points A(-20;-2) ; B(-11;-16) ; C(2;-19) ; D(18;-8) ; E(17;8) ; F(6;18) ; G(-18;8) dans le repère d'origine O en prenant pour unité un petit carreau. Que constatez-vous? Ces points représentent des positions successives de Mars observées par Tycho Brahé. BRAVO VOUS AVEZ REUSSI ! - Maintenant, vous pouvez approfondir votre travail en allant regarder le film Agora de Alejandro Amenabar, qui raconte l'histoire d'Hypatie cherchant à prouver que la Terre tourne autour du Soleil en essayant par différentes techniques géométriques d'affirmer cette théorie.

Sarah, Mathilda, Léna et Ilda

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MISSION TO MARS Nous avons vu le film Mission to Mars de Brian De Palma et à notre tour nous avons écrit une nouvelle en utilisant les recherches scientifiques que nous avons faites. Théo MARSAN, un chercheur scientifique de la NASA, âgé de trente ans, projette d'aller sur Mars durant quatre mois pour étudier la composition de la surface de cette planète. Depuis toujours, c'est un rêve pour Théo d'aller visiter la planète rouge et, c'est à l'âge de trente ans que son rêve se réalise enfin ! Il passe quatre mois dans une grande serre avec des plantes où il pourra respirer. Le contact avec la Terre sera permanent par visioconférence. Avant le décollage de Théo, la NASA fait parvenir des conteneurs de nourriture sur la planète rouge afin d'assurer la survie du scientifique durant ce long périple qui durera deux ans aller-retour compris.

LA PREPARATION Avant son départ pour un long voyage vers Mars, Théo a mené avec l'équipe de la NASA des recherches pour savoir à quel moment il serait judicieux pour lui de partir. Pour cela, ils ont décidé de s'intéresser à la trajectoire de l'orbite de Mars. Il faut tout d'abord savoir que c'est grâce à Tycho Brahé (astronome danois, 1546-1601) que l'on a compris les orbites planétaires avec le mouvement des planètes. Théo et toute l'équipe ont décidé de tracer l'orbite de Mars par rapport à celle de la Terre. Ces scientifiques savent que la Terre a sur son orbite une vitesse de 108 000 km/h. Théo a constaté en traçant l'orbite de Mars que lorsque cette dernière passe au plus près de la Terre, il y a une distance de cinquante six millions de km entre ces deux planètes. Théo a mis beaucoup de temps avant de savoir à quelle vitesse devait aller le vaisseau sachant qu'il ne faut pas qu'il aille trop vite ni trop lentement. En effet, s'il va trop vite, il y a de fortes chances pour qu'il laisse Mars derrière lui. En revanche s'il va trop lentement, il ne pourra pas être « capturé » par le centre de gravité martien. Après de longues heures de travail, Théo a conclu que pour quitter l'atmosphère terrestre, il devait échapper au puits gravitationnel. Pour cela, le vaisseau doit atteindre une vitesse supérieure à 11,2 km/s. Une fois que Théo a expliqué ses recherches à ses collègues, tous ensemble ont essayé de trouver une solution pour que le voyage soit le plus économique possible. Il leur a fallu encore beaucoup d'heures de travail pour trouver cette solution. Celle-ci était de faire suivre au vaisseau une trajectoire elliptique où l'une des extrémités touche à la fois la Terre et Mars. Une fois la réponse à ce problème trouvée, Théo a supposé que pour avoir une plus grande chance d'atteindre Mars, il fallait qu'il parte à l'intérieur de la fenêtre de tir. Puis, Théo s'est rappelé que lors de ses études pour devenir scientifique, il avait étudié l'orbite de Hohmann.

Réalisé par nos soins


68 Cette orbite lui permettrait, selon ses souvenirs, d'effectuer le voyage en neuf ou dix mois. Lorsque Théo a eu en sa possession toutes ces informations, il ne lui manquait plus qu'à savoir la date à laquelle ses lancements seraient possibles. Il devait aussi connaître la vitesse moyenne à laquelle il allait voyager. Donc, Théo s'est remis très sérieusement au travail car l'heure de décollage allait bientôt sonner. Il trouva tout d'abord que les lancements seraient possibles quand la Terre serait à 44° en arrière par rapport à Mars. Un de ses collègues, lui a rappelé que cette situation ne se présentait que tous les vingt-six mois. Il lui suffisait de savoir la vitesse moyenne qu'il atteindrait lors de son voyage dans l'espace pour pouvoir atteindre Mars. Pour lui, le calcul à effectuer était une évidence. Il fallait diviser la distance qui est de 750 millions de km par le nombre d'heures qu'il y a pendant dix mois. Théo trouva au final une moyenne de 102 796 km/h. Ça y était, enfin, Théo avait tous les éléments en main pour pouvoir décoller. Il a attendu très impatiemment le jour de son départ …

VIVRE SUR MARS Théo aperçoit enfin la planète rouge à travers le hublot de sa fusée. Il est stupéfait : le spectacle est magnifique. Son rêve se réalise enfin. Après un si long voyage, il va être le premier homme à se poser sur Mars ! 5,4,3,2,1,0 ! Ça y est ! Le célèbre scientifique de la NASA, Théo MARSAN s'est posé sur Mars. A son arrivée, il prend le temps de tout installer avant de sortir sur Mars : il en va de sa vie. Théo sait que s'il sort sans son scaphandre hors de la grande serre hermétique qu'il vient d'installer, il y perdra immédiatement la vie : l'atmosphère de Mars contient quatre-vingt-quinze pour cent de dioxyde de carbone, trois pour cent de diazote et deux pour cent d'argon. Il n'y a donc pas de dioxygène ! Ensuite, Théo rentre en visioconférence avec ses collègues de la NASA : il tient à les prévenir qu'il est bien installé même si, durant tout le voyage, il a été en contact permanent avec la Terre. Ses collègues tiennent aussi à lui rappeler le but de sa mission : collecter de la poussière, des fragments de roches afin que Théo puisse faire les expériences dans son laboratoire pour savoir de quoi est exactement composée la surface de Mars. Le scientifique ne doit pas non plus oublier de prendre de multiples clichés et de les envoyer à la Terre. Dès le lendemain de sa première nuit martienne, Théo trouve des similitudes entre Mars et la Terre. Il observe des strates sédimentaires, il pense que cela peut être expliqué par le fait que la surface de la planète rouge a pu être parcourue par des rivières ainsi que des deltas semblables à ceux que l'on peut trouver sur Terre. Maintenant, il ne reste plus que les traces fossilisées du passage de l'eau... Après sa première expédition martienne, Théo rentre à nouveau en visioconférence avec la NASA : il leur relate les faits de sa première journée martienne.

Delta fossile la surface de Mars

Delta du Mississippi sur la Terre

Après quelque temps passé sur la planète, alors que Théo s’apprête à commencer une nouvelle journée d'exploration, soudain, une tempête de sable s'élève ; le scientifique reste confiné dans la serre. Pendant que le vent se déchaîne, Théo prend de nombreuses photographies : elles sont impressionnantes ! Grâce à un anémomètre, il peut mesurer la vitesse des vents : ils soufflent à plus de deux cents kilomètres / heure ! Théo durant ce temps tire certaines conclusions : il comprend mieux la formation des dunes à la surface de Mars ; elles sont comparables à celles de la Terre et sont dues à un amas de sable et de poussières rassemblés par le vent, c'est ce qu'on appelle un dépôt éolien.

Tempête de sable sur Mars

Tempête de sable (Haboob) sur la Terre

http://www.planete-mars.com/image_semaine/2002/image1002.html


Plus tard dans la journée, il peut sortir, le ciel est dégagé, il peut ainsi observer des nuages chargés et 69 en dioxyde de carbone : ils sont semblables à ceux de la Terre. C'est à ce moment-là qu'il s'émerveille sur la multitude de cratères, probablement creusés à cause des impacts de météorites ; il observe aussi les visages de Mars qui peuvent être dus à une éventuelle érosion des roches avec le temps et les vents violents. Après quelques analyses, Théo découvre que la teneur en fer des roches martiennes est trois fois plus importante que dans celles de la Terre : voilà le secret de la planète rouge ... Quelque temps plus tard, il découvre des volcans dont le plus important de tous : le Mont Olympe avec ses 700 km de diamètre ! Mars révèle donc aussi une grande activité géologique interne. Le scientifique est vraiment heureux d'avoir fait cette mission : il en rêvait... Mars est la planète du système solaire qui présente un environnement proche de celui de la Terre.

Dunes de sable sur la Terre

« Happy Face Crater » (au milieu) dû aux impacts de météorites sur Mars

Dunes de sable sur Mars (dans un cratère d'impact)

Les « Visages » de Mars sculptés par l'érosion éolienne

LE RETOUR Quatre mois se sont écoulés, le départ de Théo pour la Terre est imminent. Le scientifique part de nouveau pour dix mois de voyage à bord de sa fusée afin de rejoindre la planète bleue. Pour ne pas surcharger sa fusée : Théo doit avoir assez de carburant pour rentrer. Il laisse donc sur Mars la serre et quelques objets d'observation inutiles à la NASA pour tirer des conclusions sur l'atmosphère de Mars. L’amerrissage est donc prévu dans l'océan le 25 octobre 2017. Après deux ans passés hors de l'atmosphère terrestre pour Théo, l'équipe de la NASA vient enfin le récupérer dans l'océan Atlantique : il est éprouvé par ce long périple. A son arrivée dans les bâtiments de la NASA, le scientifique est pris en charge afin de subir toutes sortes d'examens médicaux. Et, enfin, quelques semaines plus tard, une parade est organisée en son honneur : la foule l'acclame en héros !

Sources : http://www.nirgal.net/hohmann.htlm (site présentant les moyens pour préparer son voyage sur Mars) Wikipedia (renseignements sur la surface de Mars)


Planisphère de Mars :

JEU

Léonie Audrey Cannelle

Réponses :

Trouver les 7 différences en vous aidant du planisphère ci-dessus : ci-dessus

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EUROPE, SATELLITE DE JUPITER Partons sur la route des lunes galiléennes et principalement celle d’Europe et étudions son corps et son chemin autour de Jupiter. Allons-y et bonne découverte !

LE SAVIEZ-VOUS? En observant Jupiter et ses satellites, Galilée a déduit que les plus petits astres tournaient autour des plus gros. Il s’en est donc servi pour conforter l’hypothèse copernicienne que toutes les planètes de notre système solaire tournaient autour du Soleil. Caroline, Margaux, Nina, Romain


UNE APPROCHE HISTORIQUE : L’APPORT DE GALILEE

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Galilée était un mathématicien, géomètre, physicien et astronome italien du XVIIe siècle. Il fut le premier à se servir de la lunette astronomique en 1609 dans le but de procéder à des observations plus «grosses». Cette lunette astronomique lui a permis d’augmenter la taille et la luminosité des objets du ciel. Il a étudié en particulier les quatre principaux satellites de Jupiter qu'il a découvert en 1610.

Intéressons-nous plus précisément à Europe Comme trois des principaux satellites de Jupiter, le nom d’Europe possède une référence à la mythologie. Ce satellite, ainsi que Io et Callisto, ont des noms qui furent des conquêtes de Jupiter (Zeus chez les Grecs), tandis que Ganymède était un prince troyen élevé par Zeus lui-même. Ces quatre satellites que Galilée aurait voulu appeler Cosimo, Francesco, Carlo et Lorenzo en l'honneur de ses protecteurs florentins, les Médicis, ont finalement pris le patronyme de « lunes galiléennes ». Depuis, avec l'évolution des instruments d'observation, on sait que Jupiter possède environ 67 satellites. Les sondes envoyées dans le système solaire ont permis de mieux les connaître.


LA VIE EST-ELLE POSSIBLE AUTRE PART QUE SUR TERRE DANS LE SYSTEME SOLAIRE ?

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Les planètes se trouvant dans la zone en vert sont habitables en surface du fait de leur position par rapport au Soleil. Celle-ci donne une température qui permet la formation d’une atmosphère et de la présence d’eau liquide. Mais qu’en est-il d’Europe, la lune jovienne située hors de la zone d’habitabilité « classique » ? Des caractéristiques d’Europe :

On a pu voir qu’elle était composée de trois couches bien distinctes : - au centre, un noyau métallique - ce dernier est entouré d’un manteau silicaté (composé de silicates et de métaux) - et enfin une couche d’eau liquide finalement recouverte d’une couche externe composée d’eau glacée (cristallisation due aux températures extrêmes) épaisse de 70 km à 140 km.

Nous pourrions donc affirmer que la vie sur Europe est impossible or nous connaissons sur Terre des écosystèmes s’étant développés au plus profond des océans grâce aux fumeurs noirs (sources chaudes). Les chaînes alimentaires y fonctionnent grâce à des bactéries chimio synthétiques qui utilisent l’énergie chimique issue de ces fumeurs, au lieu d’énergie solaire, pour produire leurs molécules organiques. On peut alors émettre l’hypothèse que sur Europe, la vie pourrait être possible sous cette couche de glace non éclairée grâce à certains organismes chimio synthétiques car des geysers observés en surface pourraient trahir la présence d’eau chaude dessous.


CA TOURNE, MAIS COMMENT ?

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Trajectoire d’Europe autour de Jupiter vers le 10 avril 2015.

Sur le site de l’IMCCE, nous avons relevé plusieurs positions d’Europe autour de Jupiter. Avec le logiciel GeoGebra, nous avons pu relever que sa trajectoire est une ellipse avec Jupiter pour un des foyers. Une ellipse est un « cercle aplati ». Cette forme géométrique peut être reproduite très simplement en accrochant les extrémités d’une corde non tendue sur des points A et B. Ensuite, en tendant cette corde vers l’extérieur avec un stylo on peut dessiner cette ellipse et en déduire la trajectoire d’Europe autour de Jupiter.

Galilée a dit :


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Encelade, satellite Marilys

habitable ?

Marine Clémence

« Encelade est un des satellites de Saturne où la possibilité de présence de vie est envisageable malgré sa position hors de la zone d’habitabilité en surface du Soleil. »

 Découverte d’Encelade Encelade est l’un des satellites naturels de Saturne découvert par William Herschel le 28 aout 1769. Il s’agit du sixième de Saturne par sa taille et du quatorzième par son éloignement parmi un total estimé à environ deux cents satellites. Ce satellite tire son nom d’un Géant de la mythologie grecque, vaincu par Athéna. On le connaît également sous les désignations Saturne II ou S II Enceladus.

 A la recherche des satellites de Saturne et de leur trajectoire

Pour mieux comprendre la trajectoire des satellites autour de Saturne, nous avons réalisé une modélisation animée de la rotation de ses principaux satellites à l’aide du logiciel geogebra. Grâce aux données de l’IMCCE (qui sont l’angle par rapport à l’axe horizontal et la distance au foyer) nous avons pu placer Saturne (au centre) ainsi que ses satellites (autour), sur notre modélisation. Puis elle a été animée et ensuite des images de Saturne ainsi que des satellites ont été placées. Nous avons donc obtenu la modélisation représentative de la rotation des satellites et de leur période de révolution autour de Saturne, c’est-à-dire le nombre de jours (ou d’heures) que met un astre pour revenir à un point de son orbite. Par exemple la période de révolution d’Encelade est de 1,370 jour, soit environ trente-trois heures. Image de la modélisation de la rotation des satellites autour de Saturne.


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Encelade, malgré sa distance éloignée au Soleil, réunirait trois conditions nécessaires à la vie. Schéma représentatif de la zone d’habitabilité du Soleil Couche de glace

Noyau rocheux

Eau liquide

Fracture

Panaches (= geysers)

 De l’eau liquide sous une couche de glace Pour qu’une planète soit habitable, il faut obligatoirement de l’eau liquide. Mais comme en témoigne un albédo de 90%, la surface d'Encelade est une couche de glace recouverte de neige fraîche . Cependant, le 25 décembre 2009, la sonde Cassini a enregistré des images de geysers au pôle Sud, ce qui atteste donc de la présence d’eau à l’état liquide sur ce satellite. En effet, il recèle une importante réserve d’eau liquide sous sa couche de glace au niveau de son pôle sud. Les forces des marées gravitationnelles de Saturne, qui soumettent Encelade à des déformations et des frictions, engendrent de la chaleur qui suffit à maintenir l’eau à l’état liquide et à la propulser sous forme de geysers.

Schéma de la structure interne d'Encelade

 Des sources hydrothermales à l'origine de molécules hydrocarbonées et autres?

Des sources hydrothermales au fond des océans

Des cheminées hydrothermales, encore appelées fumeurs, semblables à celles observées au fond des océans terrestres pourraient exister sur Encelade. Au niveau des dorsales, l'eau de mer s'infiltre dans les fissures du plancher océanique et interagit avec les roches silicatées (basaltes entre autres). Par les cheminées hydrothermales, l'eau ressort chargée en hydrogène, méthane, dioxyde de carbone, métaux (fer, cuivre, calcium...), sulfures mais aussi molécules hydrocarbonées.

http://www.futura-sciences.com/magazines/terre/infos/actu/d/geologie-origine-vie-autoursources-hydrothermales-precise-48127/


Dans ces milieux extrêmes, chauds, sans lumière, riches 77 en molécules à priori toxiques, se développent contre toute attente des formes de vie. Dans ces écosystèmes, des bactéries sont les premiers maillons des chaînes alimentaires et elles-mêmes trouvent dans les fluides rejetés par les cheminées une source alimentaire.

Sources hydrothermales de la Cité perdue au fond de l'Océan Atlantique nord http://www.futurasciences.com/magazines/terre/infos/actu/d/geologie-cle-originevie-sources-cite-perdue-14475/

Par ailleurs, ces sources hydrothermales pourraient avoir été le berceau des premiers organismes vivants sur Terre. En effet, les molécules hydrocarbonées peuvent s'associer pour former des membranes cellulaires et il suffit de leur ajouter quelques atomes pour produire des briques de la vie: azote, oxygène et soufre pour obtenir les acides aminés (constituants des protides) ou azote, oxygène et phosphore pour former des nucléotides (constituants de l'ADN).

Encelade possède un noyau rocheux constitué de silicates qui peuvent fournir de nombreux matériaux essentiels à l'apparition et au développement de la vie, tels le phosphore et le soufre. Et en effet, les scientifiques ont détecté des sels et des molécules organiques carbonées dans les panaches d'eau issus des "rayures de tigre" (fractures) du pôle sud ce qui laisse à penser que l’eau liquide en contact avec les silicates permettrait des réactions chimiques grâce à la circulation hydrothermale au niveau de fumeurs.

 Pas d'énergie solaire mais de l'énergie chimique Placé à une distance environnant celle de Saturne, soit à 1 milliard de kilomètres du Soleil, Encelade reçoit cent fois moins d’énergie solaire que n’en reçoit la Terre. Par ailleurs, sous sa couche de glace, la lumière n'atteint pas en profondeur l'eau liquide. Or dans la plupart des écosystèmes terrestres, les premiers maillons des chaînes alimentaires sont des organismes capables de réaliser la photosynthèse pour produire des molécules organiques (sucres dont glucose...) à partir de composés minéraux (CO2 et H2O) grâce à l'énergie lumineuse. Aussi, dans l'océan de ce satellite, la photosynthèse est impossible. Mais pour produire des molécules organiques à partir de composés minéraux, l'énergie chimique contenue dans les liaisons au sein des molécules peut remplacer l'énergie lumineuse chez des bactéries dites chimiosynthétiques. Ainsi sur Terre, il existe au niveau des fumeurs des bactéries sulfato-réductrices qui absorbent des sulfates et en extraient de l'énergie chimique pour réaliser la chimiosynthèse. Ces bactéries n’ont donc pas besoin d’énergie solaire pour se développer et c'est la rupture des liaisons chimiques des sulfates qui libère l'énergie nécessaire à la synthèse des molécules organiques (sucres...). Encelade est composé d’un noyau rocheux qui peut réagir avec l'eau pour dégager des composés chimiques, comme des sulfates, susceptibles de fournir de l'énergie chimique à des bactéries chimiosynthétiques.

Sulfates = source d'énergie Dioxyde de carbone (CO2)

Eau (H2O)

Bactéries sulfato-réductrices Sucres

Sur Encelade, pas de photosynthèse mais de la chimiosynthèse?


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Le saviez-vous ?  Pour réaliser une ellipse parfaite ? Il suffit de planter deux piquets dans le sol et d’attacher une corde nonélastique de longueur donnée. Le trajet que l’on parcourt d’un piquet à l’autre en tendant la corde est une ellipse.  Une étude récente faite sur Encelade a démontré la présence d’une couche de glace de 150 mètres d’épaisseur.  L’IMCCE, c’est quoi ? L’IMCCE (Institut de Mécanique Céleste et de Calcul des Ephémérides) est situé au sein de l’observatoire de Paris, il construit, fournit et publie les éphémérides de l’ensemble des corps du système solaire.  L’albédo est utilisé pour avoir une idée de la composition de la surface d’un corps, en mesurant la réflexion d’une lumière sur ce corps. Plus une surface est réfléchissante, plus son albédo est élevé. Par exemple, l’albédo de la neige fraîche est de 0,90 ce qui signifie que 90 % de l’énergie solaire reçue sont réfléchis sur ce type de surface.  La chimiosynthèse concerne des bactéries autotrophes (les organismes autotrophes sont capables de se développer sans prélèvement de molécules organiques dans le milieu). Ces bactéries oxydent des minéraux réduits pour produire de l'énergie.

Sources : Wikipédia Encelade (lune) http://fr.wikipedia.org/wiki/Encelade_%28lune%29 Chimiosynthèse http://www.ac-rennes.fr/pedagogie/svt/travaux/ifremer/francais/chimio.htm Albédo http://fr.wikipedia.org/wiki/Alb%C3%A9do

As-tu bien suivi ?

~Horizontal 4. Élément sortant des "rayures du tigre" sur Encelade. 5. Trajectoire d'un corps céleste. 9. Planète habitable du système solaire. 10. Retour périodique d'un astre à un point de son orbite. 11. Couche d'air entourant certaines planètes. ~Vertical 1. Corps céleste qui tourne autour de certaines planètes. 2. Planète autour de laquelle orbite Titan, Dionée et Rhéa. 3. Élément principal à la vie. 6. L'un des principaux satellites de Saturne. 7. Zone autour du Soleil où la vie est possible. 8. Corps céleste qui tourne autour du Soleil.


LES NOUVELLES TERRES

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« Nous sommes en train de vivre un grand moment dans l’histoire des sciences. » affirme Geoffrey Marcy, professeur d’astronomie à l’Université de Californie. Ce célèbre astronome détient un record en matière de découverte d’exoplanètes car il a participé à la découverte de 70 planètes extrasolaires sur les 100 premières découvertes).

Le télescope spatial Kepler Exoplanète : Une exoplanète est une planète située en dehors du Système solaire. Elle possède les mêmes éléments de base et le même environnement (atmosphère, eau, température, etc…) que ceux de la Terre.

LE SECRET DES PLANETES DE STAR WARS La grosse blague de Georges Lucas, c’est l’habitabilité des planètes


Inspirée des œuvres littéraires et filmographique ; La sentinelle et 2001, l’Odyssée de l’espace, Georges Lucas a ainsi créé l’épopée Star Wars – encore inachevée aujourd’hui – pleine de planètes fascinantes pour le public mais réfutables par la science ?

La fiction de Star Wars Tatooine :

planète désertique avec deux soleils où l’eau peut être liquide.

La réalité scientifique Système à 2 étoiles : Les Naines Brunes 229 A et B

Mustafar : planète volcanique avec une atmosphère mais une température moyenne de l’ordre des 1800 à 2200 °C (ce qui n’empêche pas Anakin et Obi-Wan de s’y battre...).

LES CONDITIONS D’HABITABILITE Une planète est habitable si et seulement si elle se trouve dans la zone d’habitabilité de son soleil. La zone d’habitabilité dépend de la masse, de la composition et donc de l’intensité lumineuse de son soleil (= étoile) mais aussi de la distance le séparant de la planète.

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Kamino :

planète-océan avec une température et une atmosphère propices à la création de clones.

Hoth :

planète glacée avec une température moyenne de l’ordre des -220°C. Qui irait chercher des rebelles sur une telle planète ?

Utapau :

planète à fosses gigantesques avec des vents violents à la surface ce qui ne dérange pas forcément les populations.

DES PLANÈTES Une planète est habitable si et seulement si l’eau s’y trouve à l’état liquide et si elle possède une atmosphère et une surface rocheuse. La Terre

Comme nous le savons tous, l’eau

liquide

est

indispensable à la vie, cependant celle-ci est difficile à trouver et requiert beaucoup de conditions. Regardons d’abord la Terre dont le hasard a permis les bonnes conditions pour accueillir la vie. Commençons par présenter notre planète : elle est composée de roches, elle possède donc une surface rocheuse (comme la plupart des planètes de Star Wars). La température au sol - évoluant selon la distance entre la planète et son soleil – y est vivable car liée à la pression Les différents états de l’eau en fonction de la pression et de la température

atmosphérique, elle permet une eau liquide à sa surface (contrairement à Mustafar dont la température est trop élevée et Hoth dont la température est trop faible).


DE LA SCIENCE-FICTION À LA SCIENCE Quelles méthodes permettent de détecter des exoplanètes ? La méthode de la vitesse radiale : La méthode de détection des exoplanètes la plus utilisée est la vitesse radiale : c’est grâce à l’effet Doppler-Fizeau qui permet de déterminer la vitesse de déplacement d’une étoile. Les planètes vont avoir un léger mouvement de recul ce qui signifie qu’elle tourne autour de son étoile donc on peut en déduire que c’est une exoplanète. Effet Doppler: L'analyse du spectre de la lumière émise par une étoile fournit de nombreux renseignements (composition des étoiles, température). On peut également déterminer la vitesse de déplacement d'une étoile. La méthode des Transits Astronomiques : Le transit astronomique est un phénomène astronomique qui se produit lorsqu'un objet céleste (comète, planète, etc.) s'intercale entre l'observateur et autre objet qui plus est, est le plus souvent une étoile qui émet de la lumière. L'objet céleste paraît alors se déplacer devant le deuxième (astre). Le principe est assez similaire à une éclipse du Soleil. Lors d'une éclipse totale du Soleil, la planète est placée à une certaine distance de la Terre et du Soleil, de sorte que la lumière émise par celui-ci ne parvienne plus (en partie) à la Terre. C'est donc grâce à cette méthode, le transit astronomique, que l'on a pu observer et trouver la Naine Brune 2M1207. Elle est séparée d'environ 170 années lumière de la Terre et se situe dans la constellation du Centaure.

sujet physique bac S France 2009

A l’aide des documents fournis sur la luminosité de l’étoile HD 209 458 et sur les masses estimées de l’étoile et de sa planète, nous avons calculé le demi grand axe a de l'orbite elliptique de la planète : Nous avons d’abord estimé la période de révolution de la planète, puis à l’aide de la troisième loi de Kepler: 3 T²/a = (4π²/G*Ms), nous avons trouvé que la valeur du demi grand axe de l’exoplanète HD 209 458b est d’environ 6 886 706 km. .

Peut-être qu’une planète sur cinq est habitable dans l'Univers !

Aujourd'hui, certains scientifiques estiment le nombre de planètes dans l’univers à près de 45 milliards mais seulement 9 milliards de planètes pouvant être habitables, ça en fait de la place ! Et plus si on compte certains satellites qui pourraient être habitables. Tout ceci laisse songeur...

Jeu Pour les JEDI

Certaines planètes de Star Wars ont été inspirées de la réalité. Saurez-vous faire les liens ? Mars Europe Terre il y a 3,5 milliards d’années Terre il y a 4,6 milliards d’années Céline / Louis / Joachim / Camille vous remercient !

Mustafar Utapau Hoth Kamino

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QUIZ Connaissez-vous vraiment les dernières avancées du domaine astronomique… ?


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1. Que s’est-il passé le 17 novembre 2014 ? 2. A quelle date les premiers clichés de Tchouri sont-ils apparus ?

3. Quelles sont les incroyables découvertes faites sur Saturne ? 4. Titan, Encelade, connaissez-vous leurs secrets ?

5. Quel est le but de Galileo ? 6. Dernièrement que s’est-il passé sur le projet Galileo ?

Si vous n’avez pas les réponses, vous devriez rejoindre ces Padlet à l’aide des liens page suivante…


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Projet Galileo :

http://padlet.com/cdiduclaux/p4af10wjpzs6

Sonde Rosetta :

http://padlet.com/cdiduclaux/y51cdw825cem

Sonde Cassini :

http://padlet.com/cdiduclaux/igalmcwqzkho


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Pour plus d’actualité astronomique, vous pouvez suivre le flashcode suivant afin d’accéder à notre Netvibes :

http://www.netvibes.com/alexiairene1#actualites_astronomie_actualites

Gemma, Irène, Alexia, Lucie


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