Artistes Brésiliens en France Egídio Álvaro* epuis quelques années, la présence des artistes brésiliens en France s’est multipliée. Selon l’Ambassade, ils seraient actuellement une trentaine. Ils ne suivent aucune grande tendance, ce qui est le cas, d’ailleurs, de l’art européen contemporain. Leur travail, d’une grande qualité et diversité, reste, pour la plupart, lié aux racines brésiliennes. Qu’il s’agisse de peinture, de sculpture, d’installations ou de performances, ils témoignent souvent de leur appartenance à ce pays, grand comme un continent. Dans le cadre de l’année du Brésil, nous aurons l’opportunité de voire quelques expositions, malheureusement peu nombreuses.
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Cícero Dias La Maison de l’Amérique Latine à Paris présente, jusqu’au mois de juin, une retrospective “Les années 20/ Les années brésiliennes” du peintre Cícero Dias (1907-2003). Ami de certains modernistes, comme Lasar Segall, Tarsila do Amaral, Anita Malfatti et de beaucoup de poètes et écrivains. “En fait notre Groupe Moderniste était plutôt enthousiaste que de scandale. Je n’ai jamais cherché à faire du scandale dans l’art”. “J’ai peint sur papier. Je n’avais pas d’argent pour acheter une toile de 15 mètres. Il n’y avait même pas cette possibilité, parce qu’il n’y avait pas de toiles de cette taille sur le marché” (tableau J’ai vu le monde, il commençait à Recife, présenté au Salon Révolutionnaire de 1931). Il fait une peinture populaire, une peinture de son Pernambuco, de la canne à sucre et des engenhos, de la Casa Grande, des costumes n° 23 - avril 2005
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Cícero Dias, “Les années 20”
Cícero Dias, “Moças se Banhando no Rio”, 1938
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Piza, “Aquarelles, collage”
ruraux, de la Senzala. Il y a chez lui un aspect onirique et ludique, anarchique. Un lyrisme doux et nostalgique. C’est le Nordeste pauvre, mais aussi la poésie et la couleur, un monde très loin de la modernisation. Le cortège funèbre solitaire, le rêve de la prostituée pauvre, le jugement des seigneurs de l’engenho. Di Calvancanti sera son premier ami moderniste. À trente ans, il vient à Paris, où Calvancanti l’attend. Entre-temps il participe à la Revue d’Anthropologie, qui fut très importante à l’époque. Mário de Andrade, un de ses amis, écrit sur lui (1928) : “Cícero possède une personnalité surprenante. Une fatalité d’expression formidable, dont les valeurs psychologiques principales sont la sexualité, le sarcasme et le mysticisme”.
Piza
Piza, “Trames”
Flavio-Shiró, “Voie lactée”, 2001
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Arthur Luiz Piza est né à São Paulo, en 1928. Vit et travaille à Paris depuis 1951. Très connu, au départ, comme graveur, il travaille longtemps avec La Hune, à Saint Germain (Paris).Il commence ses reliefs à partir de 1950. Il cherche des solutions spatiales. “Il se dit artiste garimpeiro qui expérimente une gamme de couleurs, formes et matériaux dont le résulta est un corps d’œuvres qui invitent à un regard plus approfondi et incitent au toucher” (Marcello Matta Araújo et Fabio Luiz Borgatti Coutinho). Il fait d’abord des sculptures sans corps ni volume, basées exclusivement sur des plans. La plupart de ses reliefs sont constitués par des triangles ou quadrilatères, presque toujours irréguliers. Il travaille le métal et le papier. Les reliefs appartiennent à une œuvre poétique. “Il s’agit de manifestations d’une fête moderne, d’un art qui croit encore en l’homme ludique” (Sérgio Duarte). Il préfère passer par des nuances d’ocres, d’oranges, de verts, quelques bleus, presque toujours des tons clairs.
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Son travail actuel est peu connu en France.
Flávio Shiró
Flavio Shiró, “La méditation”, 2002.
Né en 1928 à Sapporo, Japon, il émigre en 1932 avec sa famille pour Tomé-Açu, au Pará. En 1950 il expose à Rio de Janeiro. Il voyage en Europe. Depuis, il habite à Paris et passe son temps entre le Brésil et la France. “Chaque exposition est un moment de tension, comme si elle était la première”. À un moment donné apparaissent dans sa peinture des couleurs intenses, comme le rouge-sang, le jaune solaire et des verts longtemps oubliés. Ses thèmes évoluent dans le même imaginaire, à travers une vision transfigurative et poétique. C’est un témoignage sur notre époque. Son œuvre aujourd’hui est brutale, elle parle de terribles fantasmagories. Il utilise des techniques du beau pour produire l’horreur. Il médite sur la vie et les fantasmagories du corps. En Mai 68 il fut un des premiers photographes de la rébellion des étudiants. Son travail est axé sur l’univers de la mémoire.
Sérgio Bello
Sérgio Bello, “Les quatre éléments”, peinture acrylique sur coton vert, Paris, 2001.
Sérgio Bello, “Terre-lotus”, peinture acrylique sur coton bleu (avec une feuille de lotus et plumes d’oiseaux d’Amazonie), Paris, 2003.
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Sérgio Bello est un artiste écologiste. “Je souhaite interroger haut en couleurs en brésilien sur l’aujourd’hui de notre planète”. D’une part il veut interpeler autour de l’origine étymologique du mot Brésil : La terre du bois de braise. Quel destin pour l’Amazonie, l’enfer vert, le poumon tropical de la Terre ? “Il me plaît bien souvent, de me traiter de Nordestin-parisien.” Dans son travail il utilise des troncs d’arbres, des morceaux d’écorces, de brindilles, de bois morts, des ceps, des feuilles, des 21
Cintia Tosta, “La femme en cinq chemins et treize chapitres”, Cachoeira, Bahia, Brésil, 2000.
cailloux, des pierres semi-précieuses, du sable, des peaux de fruits et des plumes d’oiseaux (du Brésil et du monde). Des assemblages sont intégrés à la peinture, avec des matières belles et rebelles, mixtures bariolées, comme une alchimie, plus que baroque, presque rococo. “Ma création picturale râle, s’enflamme et lance des flammes”. Né en 52 à Recife, à quinze ans il sculpte déjà sur bois, à dix-sept il expose ses premiers travaux et, à dix-huit, il organise sa deuxième exposition personnelle ; à vingt ans, lors de sa troisième exposition, à Rio de Janeiro, il vend tout ce qu’il a montré. Il réside en France depuis 26 ans. Son nouveau projet d’exposition/installation (dans le cadre de l’année du Brésil en France) en 2005 s’intitulera Brésil/ Bois de Braise. Des peintures/objets avec des grands formats, où il nous interpelle avec des titres comme: Terrenobyl, Terre-Brulée, TerreBrisée, Terre-Lotus, Terre-Tronc.
Cintia Tosta
Cintia Tosta, “Sans titre”, peinture sur papier, La Rochelle, France, 2003.
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Originaire de l’État de Bahia, Cintia Tosta vit et travaille à Paris. Son œuvre se compose de peintures, de performances, d’installations et de fresques murales. Elle agit dans le domaine de la vie politique, qui déforme tout grâce aux lois et aux abus de pouvoir. En 2004 elle fait une installation à Paris, Mémoires, qui invite à un voyage à travers les mémoires. “Mon but, au travers de cette installation, est de transporter les gens vers leur mémoire ancestrale.” Il s’agit d’un projet composé de deux systèmes symboliques. “Le premier englobe trois pièces de jute cousues à la main et disposées sur un mur. Chacune de ces pièces contient une photographie qui représente trois
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thèmes: la mémoire, la production manuelle et la cérémonie”. “Le deuxième système regroupe six pièces de jute autour de ce que je nomme le Lac d’images. Le lac est composé de vingt-huit photographies. Les photographies racontent mon voyage personnel à travers ma mémoire, passant par la production manuelle pour arriver à la cérémonie.” “Dans la série de 45 photographies réalisées spécialement pour cette installation, je me suis mise en scène avec une robe blanche, des bracelets (en cuir, bois, fibres, cornes), des colliers de divers types (en cristaux, pierres fines, perles, bois, coquillages), et boucles d’oreille (grains, plumes). En 2002 elle présente à La Rochelle La théorie des jours comptés avec les orteils des sans pieds. La série est composée de neuf peintures (141x175cm). “Les mots ont formé des phrases. Ces phrases ont été incorporées dans les peintures, comme texte verbal écrit, aussi bien que les textures, les couleurs, les formes”. “Tout l’index est le titre des trois toiles. Tout l’index montre le chemin oublié et précieux”. “Les deux autres séries sont Une voix et La théorie”. Les étapes suivantes d’une création plastique se déroulent dans le registre de la Performance. Une nouvelle confrontation survient chez la femme-artiste-travailleuse. Le pouvoir est symbolisé par la relation entre l’être humain et les cheveux. Comment sortir de la relation de pouvoir avec sa propre création? La réponse est “se couper les cheveux avec des ciseaux”. Elle dit : “Je ne crois pas en la culpabilité.” Elle est aussi enseignante. Son travail très diversifié fait d’elle une artiste militante.
Dulce Araújo, “Elégie à ma mère”, infographie
Dulce Araújo Dulce Araújo est née à Recife. Elle vit et travaille à Paris. “Pour moi - dit-elle - ce fut à cause, ou plutôt grâce à Godard, à Duras, à Simone de Beauvoir et n° 23 - avril 2005
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Dulce Araújo, “Elégie à ma mère”, infographie
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Jaildo Marinho, “Lignes blanches sur cube noir”, Marbre noir de Belgique.
Jaildo Marinho, “Lignes Obliques”, Acrylique sur bois, Paris
Sartre. C’est leur cinéma et leur littérature qui m’ont donné le désir de partir, de venir ici”. Elle a beaucoup exposé. En Europe, en Afrique (12 femmes écrivains contemporaines), dans les pays de langue officielle portugaise. “Aujourd’hui mes pays préférés sont la Chine et le Japon. Ce sont vraiment des lieux fascinants, des civilisations vraiment autres, presque une autre planète. (...) On m’a permis de passer la nuit dans un temple décoré de peintures du XIIIème siècle et où jamais une gaigin (étrangère) n’avait été admise”. Elle fut d’abord artiste peintre, puis photographe pour plusieurs grands magazines, puis artiste numérique. Il s’agit toujours de peinture conceptuelle ou figurative, mais faite avec les outils multimédias de notre époque. Son travail est violent (série Que faire) ou d’une exquise beauté. dans la série Élégie à ma mère elle traite le sujet avec tendresse, et le visage de la femme vient s’inscrire doucement dans un fond multiple et détonant.
Jaildo Marinho Né au Brésil en 1970, Jaildo Marinho vit et travaille à Paris 24
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depuis 1993. Il est professeur responsable à l’ADAC, atelier de Sculpture et de Fonderie d’Art de la Ville de Paris. Actuellement il travail sur la sculpture et sur la peinture. Sa sculpture est influencée par les sculptures géométriques des indiens Maraguaras, datées de 7000 ans. Avant l’Egypte. Cette sculpture recherche le contraire du vide, le déséquilibre dans l’équilibre. L’équilibre des lignes géométriques qu’il grave sur le marbre ou sur le granit. Ses nouvelles formes sont liées au travail du Groupe MADI, de la République de l’Uruguay. “Je crée des ouvertures dans mes tableaux, de sorte que le mur n’est plus simplement un support, mais un complément nécessaire, partie intégrante de l’œuvre”. Ainsi, le regard n’est plus arrêté, et ma peinture s’inscrit dans un ensemble beaucoup plus vaste, un espace ouvert. “J’applique le même principe à la sculpture. Je compose mes volumes comme des compléments d’espace, puis je leur superpose mes les lignes parallèles et systématiques, tracées d’un geste méthodique pour y ajouter un complément, presque baroque, qui dynamise la pureté des femmes.” “Mon souhait d’artiste: réaliser des formes pures par la voie de la géométrie. C’est ce qu’il appelle la nécessité de l’infini.”
Saulo Portela, “Champ bleu”, acrylique sur toile.
Saulo Portela Saulo Portela est né en 1960 à Salvador da Bahia. Il vit et travaille à Paris depuis 1990. Il pratique une peinture abstraite très colorée, avec des rectangles et des carrés aux contours flous, utilisant une superposition de fines couches de peinture acrylique. “Le parti-pris est de ne pas exprimer la troisième dimension, faisant appel à une profondeur factice, suggérée par la perspective. C’est en profitant seulement des valeurs et des couleurs, du jeu de leurs rapports, que doit se dessiner cette troisième dimension”. “Le format carré pour les tableaux a été choisi afin d’inspirer n° 23 - avril 2005
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Saulo Portela, “Petite folie en rouge”, acrylique sur toile.
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un sentiment de stabilité.” La composante principale de son travail est l’émotion. C’est une peinture très douce, saisissante, qui, malgré une certaine violence des couleurs, apaise et attire le regard. Il est, à ma connaissance, le seul peintre brésilien à produire un tel effet. Après les carrés sont venus les traits. C’est une autre question. Le trait est une négation. Mais il est revenu aux carrés.
Kinkas
Kinkas
Né à Joatuba, Espírito Santo, il vit et travaille à Paris depuis 1988. Il est, depuis 15 ans, artiste peintre/ concepteur visuel. Sa peinture est très variée. Il a peint des cœurs et des colombes, messages d’amour et de paix. Il évolue désormais dans un milieu abstrait. Au-delà des éléments végétaux, nous trouvons également dans sa peinture des poissons, des visages, des corps. Ses couleurs sont souvent éclatantes. Les coups de pinceau rendent la surface un peu floue, les couleurs se juxtaposent et se mélangent. Il utilise la colle de peau et le lin. Il mélange l’abstrait et le figuratif pour mieux donner du relief au message. Il regarde le réel d’un œil tendre, attentif et attentionné.
Nelson Dias Lopes
Nelson Dias Lopes, peinture acrylique et stick à l’huile sur toile
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“La peinture c’est l’acte de silence. Je pense que, inconsciemment, c’est ce qui m’a séduit: s’exprimer dans le non dit”. Au début, il pratiquait le collage. Actuellement il pense collage, mais en tant que juxtaposition de diverses idées (fragments), avec ou sans rapport apparent entre elles, qui coexistent à l’intérieur d’un espace donné. “Maintenant, travaillant plusieurs images à la fois, je crée une sorte de banque de données que je revisiterai constamment plus tard”. Peu touché par le débat abstraction/figuration, il peint d’abord des tableaux radicalement abstraits, puis
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passe à une phase d’assemblages de matériaux divers où les grandes compositions en relief, avec de fortes structures verticales, évoquent la figure humaine. En 1991 il “quitte le relief et le collage pour se consacrer à la peinture pure et simple. Les couleurs sont plus douces, plus diluées, les formes, abstraites. La texture, proche de celle du pastel, est granuleuse. Les effets de matière et de transparence s’accentuent. Le dessin prend de l’importance. Le peintre retrouve quelques motifs figuratifs, comme le masque, le corps, les poissons, le paysage ou les objets, les formes sont toujours simplifiées au maximum”. (Emmanuelle de l’Ecotais)
Solange Carvalho Née à Formigas, elle vit et travaille à Paris depuis 25 ans. “J’ai commencé à récolter des choses qui me parlaient. Je les ai transposées sur toile, surtout des natures mortes, réalisées à la tempera et huile sur toile de lin”. “Vivre ici ou là-bas c’est être ouverte à de nouvelles sensibilités et porter un regard neuf et oblique sur le monde”. Elle peint des objets qui suggèrent des natures mortes. Des pierres. C’est à moitié abstrait. Elle utilise la colle de peau et le lin, laisse apparaître un peu de toile. Elle s’intéresse beaucoup aux éléments minéraux. Sa peinture actuelle est très belle. Sur de grandes toiles elle peint, avec des couleurs maîtrisées, des pierres de toutes formes, comme un condensé de mémoire, sur fond clair aux tons nuancés ; C’est comme une page de mémoire qui s’étale devant nos yeux, montrant la beauté de la nature. Au mois de juin elle expose à Paris, à l’Espace Belleville, 4 bd. de la Villette. n° 23 - avril 2005
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Nelson Dias Lopes, peinture acrylique et stick à l’huile sur toile.
Solange Carvalho, “Nature morte I”, huile sur toile, 2004.
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Júlio Villani
Solange Carvalho, “Nature morte II”, huile sur toile, 2004.
Julio Villani, “Tantraculum”, papier et huile sur toile, 2000.
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Né à Marília (São Paulo) en 1956, Júlio Villani vit et travaille à Paris depuis 1982. On peut dire que le travail de cet artiste est ludique, ironique et facétieux. Ayant été invité au Lycée Agricole de Périgueux, il a travaillé avec les élèves et les professeurs, créant d’étranges ingrédients inutilisables et des boîtes de conserve dont les titres parlent d’euxmêmes: Bloc de Foie Ingrat d’Artiste Mi-Cuit, Conflit d’Oie et de canard. Et des dessins tout aussi explicites: Manger de l’Art, Résidence Cuisinée. Son œuvre subit les influences affectives de la musique populaire brésilienne des années 70. “N’importe quel samba est bonne pour parler peinture”. L’œuvre Ce que je fais c’est de la musique date de 1997. Proche des dadaïstes et de Marcel Duchamp, avec des Jeux de mots, cartagraphies, maquettes, structures emprésariales, produits et étiquettes (au Lycée de Périgueux). À Londres de 1977 à 1980, il s’approche des sculptures de Barbara Hepworth et Louise Nevelson, amplifiant sa sensibilité pour le tridimensionnel. El le contact avec Daniel Spoerri lui permet de créer un langage proche de la culture de masse. Fasciné par Lúcio Fontana, il crée des œuvres dans lesquelles il coud les déchirures qu’il a fait dans la toile. “Júlio Villani est un artiste qui joue avec les formes et leurs significations. Son travail consiste à explorer la ductilité du signe, alors même qu’il le met en relation, avec un autre signe. Ainsi, son corps est simultanément drap, carte, texte, matière malléable qui danse au vent. Une même ligne blanche est le laboratoire où sont fabriqués les versions de tout ce qui existe, animaux et être humains”. (Agualdo Faria)
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Sonia Prieto Dans le cadre de Brésil Paysages/ Brésil Visages, Sonia Prieto présente avec Jean-Pierre Lacourt une exposition à la Mairie du 1er Arrondissement de Paris, du 1er juin au 7 juillet. Le vernissage aura lieu le 22 juin à 18h00. Originaire de São Paulo, elle revient régulièrement au Brésil pour se ressourcer. Les peintures exposées s’inspirent de gens qu’elle a vus et dessinés, un mélange de toutes les races, les descendants des émigrants européens et orientaux, les métisses originaires d’Afrique, des descendants des indiens d’Amazonie.
Julio Villani, “Absolute arte”, huile et papier sur toile, 2001.
Sonia Prieto, “Bahiana, Iavagem do Bonfin”.
Sonia Prieto, “Namorados de São Paulo”.
Sonia Prieto dépeint avec une grande tendresse des personnages simples, des jeunes filles, des amoureux, des gens que l’on côtoie, tous les jours. Sa peinture est très précise et, en même temps, très douce, puisque le regard qu’elle porte sur leur quotidien est empreint de sentiments affectueux.
Jean-Pierre Lacourt Brésilien d’adoption, Jean-Pierre Lacourt peint des paysages tourmentées, des rues où l’architecture n° 23 - avril 2005
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Jean-Pierre Lacourt, “Rua do Sol, Minas Gerais”.
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baroque portugaise est toujours présente. C’est un bon coloriste, et sa peinture dénote une émotion et une grande sensibilité. “L’humain habite des paysages grandioses, et les marques de sa création - les églises, monuments, bâtiments - s’intègrent dans un environnement vivant” (Dominique Macaire). Sa peinture est délayée, sobre, et nous montre un Brésil à l’écart de la modernité, un Brésil intemporel Paris, mars 2005
Marco Perrone Santos Jean-Pierre Lacourt, “Arvores, Guarujá.
Marco Perrone Santos, “Vue sur la mer au crépuscule”.
C’est encore un passionné des plantes brésiliennes, dont il a plusieurs specimens dans sa maison. Son travail est assez varié. Il a peint, par exemple, des embouteillages. Mais aussi un Vue sur la mer au crépuscule. Une des séries les plus étonnantes est constituée par les îles brésiliennes. Il s’agit d’images prises par satellite, transformés ensuite par l’imagination du peintre. Dans l’exposition organisée à Plougastel-Daoulas il a présenté également des toiles inspirées par le voyage, dans la série Jordanie. Il y introduit le sable du désert de Wadi Rum et de Pétra. Son travail, aux couleurs “qui se dissolvent dans une riche fluidité de mouvements”, parle aussi “de ce pays aujourd’hui idéalisé par le temps et embelli par la distance” (Ivan Calvancanti). Sa figuration est souvent diluée, mais il garde toujours en tête le souvenir d’un Brésil du cœur.
* Critique d’art, AICA.
Marco Perrone Santos, “Les embouteillages”, Paris.
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