'Reflexion' - Manon Daviet & Debbi Kenote

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‘REFLEXION’ MANON DAVIET & DEBBI KENOTE

debbi kenote & manon daviet ‘REFLEXION’ 3

4 MANON DAVIET DANS SON ATELIER À PARIS, FRANCE MANON DAVIET IN HER STUDIO IN PARIS, FRANCE

Manon Daviet began her art studies with a BTS in design at the Duperré school, with the aim of training in scenography and architecture. At the end of the two year of apprenticeship, she realised that she missed working with material, so she continued her studies in fashion and architecture and obtained her DSAA (Higher Diploma of Applied Art) in 2017. After she finished her studies, the artist discovered new techniques such as featherwork, embroidery and weaving during her professional experiences. Her encounters with craftsmen reinforced her idea of creating her own pieces. Since 2019, she designed and created wall tapestries using several techniques such as knitting, embroidery, crochet and tufting.

5 MANON DAVIET

Diplômée de l'École supérieure des arts appliqués Duperré en 2017, Manon Daviet (née en 1994) vit et travaille à Paris. Depuis 2019, l’artiste spécialisée en création textile réalise des tapisseries murales contemporaines en utilisant diverses techniques comme le tricot, la broderie, le crochet et le tufting.

Her practice is halfway between art and craft in the sense that it requires know how, the latter being at the service of the image, it’s composition and what it represents. The tapestries are made using traditional techniques (knotted stitch, knitting, embroidery, crochet, stufng...) and more modern techniques such as tufting (short pile and loop efect). Manon's artistic approach lies in the research of assemblies of these diferent material renderings, which allow to transpose the drawings into tapestries. By playing on the reliefs, densities and colours of the wool, she seeks to create multiple planes and textures. The idea is to infuse a kind of materialitý into my tapestries to project oneself into them.

« Contempler les oeuvres de Manon Daviet, c’est comme voyager à l’intérieur du tableau, s’arrêter aux aplats rectilignes du point mousse, s’aventurer dans les jeux d’ombre que créent les reliefs du crochet rembourré, s’imaginer qu’il y a encore à voir au delà de la matière. Une inspiration issue de moments de vie, de lieux qu’elle fantasme et croque dans ses carnets.»

Manon Daviet is at the forefront of innovative and sought-after textile art. In her work, Manon brings to life the beautý and mysticism of nature. Each of her tapestries, illustrates her fascination with the natural elements. The representation of man is often absent from her work. Daviet feels nothing is more powerful than a landscape where nature seems free and unchanged for thousands of years.

Son travail présente la beauté et le mysticisme de la nature dans un style graphique qui se caractérise par l’emploi de couleurs vibrantes et de formes synthétiques. À mi chemin entre l'art et l'artisanat, la pratique de Daviet est à la fine pointe d’un art textile recherché et innovant.

Manon's inspiration comes from personal memories and fantasized places. The artist also draws from painting (naive, fauvist, surrealist) as well as from animal nature books, which she collects. Her graphic style is characterised by the use of bright colours and the search for a synthesis of forms.

4) Où puisez vous votre inspiration pour vos sujets ?

5) Qu’avez vous prévu dans un avenir proche ? (Résidences, expositions, foires, etc ) Je suis en train de préparer une tapisserie pour une exposition à la Villa Noailles, un centre d’art et d’architecture dans le sud de la France. J’ai plusieurs projets en cours avec eux qui verront le jour durant les six prochains mois. Je travaille également sur un projet de décoration d’intérieur avec une architecte puisque je réalise aussi des tapisseries sur mesure pour des particuliers. J’ai également pour projet de partir quelques mois début 2023 à Lisbonne pour une résidence artistique Je croise les doigts pour que cela puisse se faire

UNE CONVERSATION AVEC L’ARTISTE…..

J’ai terminé mes études d’art à Paris en 2018 En sortant de l’école, j’ai eu du temps seule pour continuer d’expérimenter la maille notamment à travers les techniques du crochet et du tricot Je dessinais beaucoup durant cette période, c’est pourquoi l’idée de transposer mes dessins en tapisseries m’est venue assez naturellement C’était un moyen de mêler mes différentes pratiques et de donner une dimension texturée, graphique et en volume à mes dessins.

Mon inspiration me vient principalement de ma Haute Savoie natale, de ce que je vois dans des balades, des livres, des documentaires Je suis fascinée par la nature et les mystères du cosmos La façon dont les plantes et les arbres communiquent entre eux, l’espace et toutes les énigmes qu’il renferme, les animaux et ce qui se passe dans leurs pensées sont autant de questionnements qui viennent nourrir mon imaginaire. Au travers de mes tapisseries, j’essaye d’évoquer ce sentiment de petitesse que j’éprouve à l’égard de ces paysages et êtres vivants.

3) Votre travail est très complémentaire à celui de Debbi, même s’il est si différent. Qu’admirez vous le plus dans son travail ?

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2) Votre travail est tout à fait unique. Comment avez vous commencé à travailler avec les textiles et la tapisserie ?

1) C’est la première fois que vous exposez au Canada ! Qu'est ce qui vous enthousiasme le plus à l'idée d'exposer sur le marché canadien ? Cette exposition au Canada représente ma première exposition sur le continent américain. C’est une grande joie et un sentiment assez fort d’imaginer mes tapisseries traverser l’Atlantique et d’aller sur un continent où moi même je n’ai pas encore eu la chance de me rendre. Qui plus est, le Canada est un pays qui m’attire beaucoup pour ses paysages, sa nature sauvage et préservée ainsi que pour la bienveillance légendaire de ses habitants

J’ai découvert le travail de Debbi récemment grâce à cette exposition que nous allons présenter ensemble J’aime beaucoup la façon dont elle joue avec les formats ; elle s’abstrait du format classique rectangulaire et fait dialoguer les formes et les couleurs entre elles. Elle s’est créé son propre langage.

A CONVERSATION WITH THE ARTIST…..

1) This is your first time exhibiting in Canada! What are you most excited about exhibiting in the Canadian Thismarket?first exhibition in Canada is my first exhibition on the American continent. It is a great joy and a strong feeling to imagine my tapestries crossing the Atlantic and going to a continent where I have not yet had the chance to go. Moreover, Canada is a country which attracts me very much for its landscapes, its wilderness and preserved nature as well as the legendary kindness of its population.

5) What are your plans for the near future? (Residencies, exhibitions, fairs, etc.)

2) Your work is quite unique. How did you start working with textiles and tapestry?

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I finished my art studies in Paris in 2018. When I left school, I had some time on my own to continue experimenting with stitching, especially through the techniques of crochet and knitting. I drew a lot during this period, so the idea of transposing my drawings into tapestries came quite naturally to me. It was a way to mix my diferent practices and to give a textured, graphic and volume dimension to my drawings.

4) Where do you get your inspiration for your subjects? My inspiration comes mainly from my native Haute Savoie, from what I see in my walks, read in books, and watch documentaries. I am fascinated by nature and the mysteries of the cosmos. The way in which plants and trees interact with each other, space and all the enigmas it holds, animals and what goes on in their thoughts are all questions that feed my imagination. Through my tapestries I try to evoke this feeling of smallness that I feel towards these landscapes and living beings.

I am currently preparing a tapestry for an exhibition at the Villa Noailles, an art and architecture centre in the south of France. I have several projects in progress with them which will be completed in the next six months. I am also working on an interior design project with an architect as I also make custom tapestries for individuals. I also plan to go to Lisbon for a few months at the beginning of 2023 for an artistic residency.

3) Your work is very complementary to Debbi's, even though it is so diferent. What do you admire most about her work? I discovered Debbi's work recently through this exhibition we are going to do together. I really like the way she plays with formats; She abstracts from the classic rectangular format and makes shapes and colours interact with each other. She has created her own language.

8 Lessucculentes, 2021. Tricot, crochet, tuftage / Knitting, crochet, tufting. 80 x 80 cm

9 (Detail)Lessucculentes,2021. Tricot, crochet, tuftage / Knitting, crochet, tufting. 80 x 80 cm

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Les artichauts, 2022. Tuftage, tricot, point noué / Tufting, knitting, knotted stitch. 100 x 100 cm

11 TheTwoRocksLake,2021. Tricot / Knitting. 130 x 130 cm

12 La baladeduservalen brique, 2021. Point noué, rembourrage, tuftage / Knotted stitch, stuffing, tufting. 100 x 100 cm

13 (Detail) Labaladeduservalen brique, 2021. Point noué, rembourrage, tuftage / Knotted stitch, stuffing, tufting. 100 x 100 cm

14 L'ombredescyprès, 2021. Tuftage / Tufting. 38 x 52 cm

Tuftage, tricot, point noué, encre / Tufting, knitting, knotted stitch, ink. 100 x 100 cm

15 Les deuxrenards, 2021.

16 LaConspirirationdesvaches, 2021. Point noué, tricot, tuftage / Knotted stitch, knitting, tufting. 150 x 150 cm

18 DEBBIE KENOTE DANS SON ATELIER À BROOKLYN, NEW YORK DEBBIE KENOTE IN HER STUDIO IN BROOKLYN, NEW YORK

En 2022, l’artiste a été finaliste de l’InnovateGrantet, en 2021, elle a été présélectionnée pour le Hopper Prize.

Debbi Kenote (née en 1991) est une artiste établie à New York qui a obtenu son baccalauréat en arts visuels à la Western Washington University (BFA, 2014) et sa maîtrise au Brooklyn College (MFA, 2016). Elle peint à l’acrylique des tableaux semi abstraits qui s’inspirent du paysage naturel. Elle a exposé son travail à travers les États-Unis, notamment à la Page Bond Gallery, au Peep Space, au SPRING/BREAK Art Show et au Peekskill Project.

Debbi Kenote (b. 1991) is a New York based artist who received her BFA from Western Washington University in 2014 and her MFA from Brooklyn College in 2016. She paints semiabstract acrylic paintings inspired by the natural landscape. She has shown her work throughout the United States, including PageBondGallery, PeepSpace,SPRING/BREAK ArtShow, and the PeekskillProject. In 2022, she was a finalist for the Innovate Grant and, in 2021, was shortlisted for the HopperPrize.

19 DEBBI KENOTE

Debbi Kenote et Manon Daviet conçoivent des univers imaginaires, à la fois ludiques et méditatifs, issus d’éléments de la nature. Leurs œuvres revêtent des formes, textures et couleurs exubérantes de paysages fantasmés, qui sont chez l’une et l’autre respectivement déconstruits et narratifs. Alors que Kenote crée des compositions semi abstraites à partir de souvenirs de la campagne, Daviet élabore des fantaisies naturelles candides. Les recoupements thématiques entre les œuvres des deux artistes s’expriment dans des médiums distincts. Kenote travaille à l’acrylique sur toile. Ses tableaux, peints en aplats et de formes non rectangulaires, rappellent la tradition moderniste des shaped canvas. Daviet, pour sa part, confectionne des tapisseries élaborées avec une technique personnelle faite d’un mélange de tricot et de crochet. D’une forte présence matérielle, les deux corpus, qui déploient des couleurs vives et lumineuses, se font écho autant sur le plan formel que thématique. Ils ofrent une réflexion croisée sur l’art et la nature.

J’aime que Manon utilise la fibre pour créer des œuvres qui évoquent des peintures. Je suis attirée par les textures de ses œuvres Quand je regarde les pièces, c’est comme si je pouvais éprouver la sensation qu’elles dégagent autant que voir ce à quoi elles ressemblent. J’apprécie également le large éventail de ses représentations, qui va des paysages aux objets domestiques. La riche texture de son travail textile traduit aussi bien l’aspect de l’écorce d’arbre que la porcelaine d’une tasse de thé. J’apprécie également son jeu avec les contours Dans certaines pièces, elle travaille intentionnellement à l’intérieur d’un cadre, mais à un endroit spécifique l’image rompt ce cadre et s’étend en dehors. Je trouve ce jeu spatial très intéressant. Manon fait preuve d’élégance dans sa façon de travailler les formes en général.

J’ai étudié l’installation et la peinture pour mon diplôme de premier cycle J’ai ensuite entrepris de faire de la sculpture pour ma maîtrise en arts visuels Pendant ce parcours, je n’ai jamais tout à fait délaissé la peinture et, après avoir terminé mes études universitaires en 2016, j’ai commencé à expérimenter avec des œuvres hybrides peinture sculpture Quand j’ai commencé à participer à des résidences d’artistes, je me suis rendu compte qu’il était plus facile de travailler sur des peintures que je pouvais rouler et transporter. Et lorsque la pandémie a frappé en 2020, j’ai cessé de voyager et j’ai eu le temps d’expérimenter et de réfléchir à la direction que je voulais donner à mon travail. Au fil des ans, en travaillant comme manutentionnaire d’objets d’art, j’ai manipulé de nombreux types de peintures et de châssis diférents. J’ai commencé à envisager le support sur châssis comme une zone d’expérimentation ludique que je pouvais m’approprier C’est quelque chose que je n’avais jamais pu faire auparavant avec la peinture Pendant mes études en arts visuels, on m’a surtout enseigné les artistes masculins dans les cours d’histoire de l’art En tant que femme et artiste émergente, j’ai eu du mal à trouver comment je m’inscrivais dans cette lignée artistique. Réaliser des formes non rectangulaires, sur mesure, me donne l’impression de rompre avec une certaine tradition et de trouver ma propre voie. Je me mets au défi de repenser les éléments structurels les plus basiques de la peinture.

3) Votre travail est complémentaire à celui de Manon, même s’il est très diférent. Qu’admirez vous le plus dans son travail ?

UNE CONVERSATION AVEC L’ARTISTE…..

1) C’est la première fois que vous exposez au Canada ! Qu’est ce qui vous enthousiasme le plus à l’idée d’exposer sur la scène artistique canadienne ? Je suis très enthousiaste à l’idée d’exposer au Canada, et plus particulièrement à Montréal. J’ai grandi dans une petite ville de l’État de Washington, proche de la frontière avec la Colombie Britannique Pendant mes études universitaires, j’habitais encore plus près du Canada, à environ une demi heure de route de la frontière. À l’école, nous visitions souvent la Vancouver Art Gallery et j’ai adoré étudier l’impact du Canada sur l’histoire de l’art Je suis particulièrement reconnaissante de pouvoir venir à Montréal après avoir appris que mon arrière grand mère était canadienne française Je suis ravie d’exposer mes œuvres dans cette ville et d’en apprendre davantage sur la culture québécoise. Les œuvres que je présenterai sont des peintures dont les supports sont faits d’assemblages de plusieurs formes. Elles sont les plus récentes pièces d’une série que j’ai commencée en 2021. Ces peintures modulaires s’emboîtent et possèdent une qualité ludique Mon travail est fortement inspiré par mon enfance passée dans le nord ouest des États Unis Des références au paysage et à l’artisanat local (comme le travail d’ébénisterie et de courtepointe) apparaissent dans mes œuvres et font partie intégrante d’une culture partagée par le Canada et les États Unis le long de la côte ouest Je me réjouis de présenter ces œuvres et ces idées à un public canadien.

2) Votre travail est unique en son genre. Comment et quand avez vous commencé à construire des œuvres modulaires ?

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4) Vous avez eu des résidences extraordinaires. Qu’est ce que vous aimez le plus dans le travail en résidence ?

5) Qu’avez vous prévu dans un avenir proche ? (Résidences, expositions, foires, etc.)

Les résidences ont été un excellent moyen pour moi de me concentrer sur mon travail pendant une période déterminée. Je trouve que j’ai l’espace mental nécessaire pour réaliser pleinement une idée. La contrainte exercée par le fait de travailler avec une quantité limitée de matériel est également intéressante et m’a conduit à de nouvelles découvertes dans mon processus de création. Le fait de participer à des résidences m’a fait réfléchir davantage aux aspects pratiques de mon travail, tels que les méthodes d’expédition et la façon de structurer le temps que je passe dans mon atelier. J’ai rencontré beaucoup d’autres artistes et certains sont devenus de bons amis. Ce que j’aime le plus dans les résidences, c’est le défi qu’elles représenten t. Il y a une partie de moi qui aime travailler sous pression. J’avais l’habitude de faire beaucoup de sport et chaque résidence ressem ble à un match important pour lequel je me suis entraînée. C’est une expérience passionnante et, après avoir terminé une résidence, j’aime regarder en arrière chaque ensemble d’œuvres que j’ai terminé pendant mon séjour.

UNE CONVERSATION AVEC L’ARTISTE (cont.)…..

En septembre, je participerai au programme de résidence de la Fondation Saltonstall pendant un mois à Ithaca, dans l’État de New York, ce qui m’enthousiasme beaucoup. En octobre, je participerai à des expositions de groupe à la Fir Gallery à Beijing, ainsi qu’à la foire Art Toronto avec Duran Mashaal. En novembre, j’ai une exposition avec deux autres artistes à la SOIL Gallery à Seattle, dans l’état de Washington. La fin de l’année sera très chargée pour moi et je m’en réjouis.

1) This is your first time showing in Canada! What are you most excited about showing in the Canadian market? I’m very excited to be showing in Canada, and especially in Montréal. I grew up in a small town in Washington State, U.S., that was a short drive from the border with British Columbia For my University studies I was even closer, about half an hour from the border In school, we visited the Vancouver Art Gallery often and I loved learning about the Canadian impact on art history I’m especially grateful to come to Montréal after learning my great grandmother was French Canadian I’m thrilled to be showing my work here while learning more about Québécois culture. The works I’m bringing to Canada are interlocking shaped paintings. They are the newest pieces in a series I began in 2021. These modular paintings lock together and have a playful quality. My work is heavily inspired by the time I spent growing up in the Pacific Northwest. References to the landscape, and local craftsmanship (such as woodworking and quilting) all appear in the work and are part of the culture that is shared by Canada and the United States along the Pacific Coast of North America I’m excited to bring these works and ideas to a Canadian audience

2) Your work is very uniquely your own How and when did you start building modular Iworks?studied installation and painting for my undergraduate degrees I then pursued sculpture for my Masters in Fine Art Through this journey I never quite left painting behind, and after I finished my studies in 2016 I began to experiment with hybrid painting sculpture pieces When I started attending residencies I realized that it was easier to work on paintings that I could roll and transport easily. When the pandemic hit in 2020, I stopped traveling as frequently and I had time to experiment and think about the direction I wanted my work to go. Over the years, working as an art preparator, I have handled many diferent kinds of paintings and stretcher bars. I began to see the stretcher as an area I could play with and make my own. This is something I hadn’t previously been able to do with painting In Art School, I was mostly taught about male artists in art history classes As a woman and an emerging artist, I’ve struggled to find how I fit into their timeline Making custom shapes feels like I’m pushing back against tradition and finding my own lane I’m challenging myself to rethink the most basic structural elements of what a painting is.

3) Your work is very complimentary to Manon’s work even though it is so diferent. What do you most admire about her work? I love that Manon uses fiber to create works that evoke paintings I am drawn to the textural aspects of her works When I see the pieces it’s almost as if I can sense what they feel like as well as seeing how they look I also appreciate the wide range of her depictions, from landscapes to domestic objects. The lush texture of her fiber work translates as well to capturing the look of tree bark as it does a teacup. I also appreciate her playfulness with borders. In some of the pieces she intentionally works within a border, only to have a specific moment where part of the image breaks it and extends out of an implied edge I find this spatial play very exciting Manon shows an elegance in how she works with shapes overall

A CONVERSATION WITH THE ARTIST…..

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This September I will be attending the Saltonstall Foundation residency program for a month in Ithaca, New York, U.S., which I am very excited for. In October I will be in a group show in Beijing, China, at Fir Gallery, as well as at the Toronto Art Fair with Duran Mashaal. In November I have a three person show at SOIL Gallery in Seattle, Washington, U.S. so It’s going to be a busy end of year for me and I’m looking forward to it all.

5) What do you have planned in the near future? (Ie Residencies, shows, fairs)

A CONVERSATION WITH THE ARTIST (cont.)…..

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4) You have had some extraordinary residencies. What do you love most about working in Residenciesresidence?have been a great way for me to focus on my work for a consolidated amount of time. I find that I have the mental space to fully realize an idea. The pressure of working with a limited amount of material is also exciting and has led to new discoveries in my process. Attending residencies has made me think more about the practical aspects of my work, such as shipping methods and how to structure the time I spend in my studio. I’ve met a lot of other artists, and some have become good friends. The part I love most about residencies is the challenge they provide. There’s a part of me that likes working under pressure. I used to participate in a lot of sports, and each residency feels like a big game that I’ve been training for. They're an exciting experience, and after I complete a residency I love looking back at each group of pieces I've finished during my time there.

24 ManyMoons, 2022. Acrylique sur lin / Acrylic on linen. 36” x 36”

25 Cumuloos, 2022. Acrylique sur lin / Acrylic on Linen. 57” x 57”

26 Statera, 2022. Acrylique sur lin / Acrylic on Linen. 60” x 17”

28 AGentleKiss, 2022. Acrylique sur toile / Acrylic on canvas. 43” x 58”

30 Noontide,2021. Acrylique sur lin / Acrylic on Linen. 81” x 61”

Published by DURAN | www.duranmashaalgallery.comMASHAAL

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