GMT Lady, Collection Princesse Grace de Monaco, Montblanc par Estelle Arielle Bouchet

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Interview

« Tribute   to the Montblanc » et   « Collection Princesse   Grace  de Monaco» Interview de Carlo Giordanetti, Directeur de la création de Montblanc

Deux nouvelles Collections de joaillerie pour la Maison Montblanc, et un même Idéal de chevaleresque pureté.

Par | Estelle Arielle Bouchet


Estelle Arielle Bouchet : Qu’il s’agisse de la ligne « Tribute to the Montblanc » ou celle plus récente dédiée à la Princesse Grace de Monaco, il apparaît que le dénominateur commun se situe dans la hauteur et la pureté. Hauteur physique pour le point culminant d’Europe, hauteur morale, outre son évidente beauté, pour la personnalité emblématique et généreuse de la Princesse Grace. Cette analogie était-elle souhaitée ? Carlo Giordanetti : Lorsqu’on a commencé à approcher la personnalité de la Princesse, c’était aussi afin de célébrer l’intemporalité de sa féminité. Certes, elle a eu la chance après sa carrière d’actrice, de jouer le rôle de rêve qui était celui de la réalité de sa vie, celui d’une Princesse au statut iconique. Pour nous, ce sont les concepts d’immatérialité et d’intemporalité qui ont prévalu dans cette approche artistique. Ainsi, dans le visuel qui révèle le côté iconique de la femme, il y a cette tonalité très épurée où l’on ne parvient pas clairement à distinguer s’il s’agit déjà de la Princesse ou encore de l’actrice hollywoodienne qu’elle fut. C’est donc cette notion d’un Eternel Féminin hors de toute contingence temporelle qu’on a essayé de traduire . Ensuite sur la Collection Princesse Grace on peut lire un deuxième niveau de lecture qui se situe dans la vocation de la Princesse à aimer les

jeunes artistes et a tenter de leur donner leurs chances. Le rêve de la Princesse n’a pas été pleinement accompli de son vivant car la Fondation Princesse Grace n’a vu le jour que plus tard, sous l’impulsion de sa famille qui a œuvré avec détermination pour les artistes comme leur mère le souhaitait. Il s’agit d’affirmer comme elle le faisait : « Les jeunes artistes sont très importants pour la société et il convient de les encourager et de les aider. » Le plus grand enjeu pour eux se situant dans la survie et non dans la réalisation d’un projet abstrait. L’équation à résoudre étant de nature très « basic » : « Où est-ce que je loge et comment je vis ? » automne 2011 I le magazine fÉminin horloger I

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Si l’on crée un parallèle avec la Collection précédente « Tribute to the Montblanc », il y a comme vous le dites cette même candeur, qui se traduit en blancheur dans le projet avec une transparence et une légèreté diaphane de la joaillerie. On retrouve surtout en commun ces valeurs d’intemporalité et d’éternité. EAB : Valeurs qui épousent parfaitement la notion vénusienne d’Eternel Féminin, n’est-ce pas ?

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L’un des fondateurs a en effet choisi le nom Montblanc parce qu’il évoquait le massif le plus haut d’Europe, le point culminant vers lequel tous les regards convergeaient , enfin le topos, pour qui avaient la chance de parvenir jusqu’en haut d’où vous pouviez voir cet extraordinaire panorama. Outre l’aspiration à monter au sommet, il y avait aussi l’immense exaltation et sur passement qu’un tel exploit suscitait.

Enfin, pour « La Collection Princesse Grace de

CG : Exactement. Alors que dans « Tribute to the

Monaco », le Prince Albert a aimé ce projet car il

Montblanc », il y a la force masculine des glaciers,

correspond à l’envie qu’a Montblanc de célébrer

la puissance de la montagne et des éléments,

sa mère en tant que femme avec ce glamour et

projet artistique qui soulève des problématiques

celle allure légendaires mais pour lui c’est avant

plus combatives. En ce sens, la charity a pour des-

tout la façon de faire revivre à travers cette ini-

sein de lutter pour la préservation de cet espace

tiative, des souvenirs ludiques et de grand bon-

et il y a là un véritable engagement de la Maison

heur de son enfance auprès de sa mère. On se

Montblanc. On rejoint d’ailleurs parfaitement

situe là dans une veine beaucoup plus affective

la vocation de la Maison à ses origines en 1906.

et intimiste.

I le magazine fÉminin horloger I automne 2011


La Collection Princesse Grace

EAB : Quel est l’ADN de cette collection ? CG : C’est avant tout l’union de deux choses : il y a à la fois un travail d’épure, de valeurs et de graphismes très pures et très féminins, avec un côté également très sensuel mais aussi la célébration de l’amour de la Princesse pour les roses et pour la botanique en général, je pense en particulier à ces collages-herbiers qu’elle réalisait. EAB : La rose, la rosace nous renvoie aussi à Vénus

mouvement et c’est ce que nous avons essayé de

et au mythe de l’Eternel féminin

traduire dans notre Collection Princesse Grace.

CG : La rose peut-être la mère, l’amante, la femme

Je pense également à la Roseraie Princesse Grace

passionnée, la pureté avec la rose blanche… Nous

qu’elle affectionnait tout particulièrement et qui

avons choisi la rose rose qui incarne la Princesse.

a été pour nous une source d’ancrage dans l’iden-

La taille de la pierre épouse elle-même la forme

tité de cette collection. Pour la Haute Joaillerie, les

d’un pétale de façon tout à fait emblématique.

pétales sont parfaitement réguliers et classiques,

Cette collection a du mouvement et est intime-

en revanche pour la joaillerie, on devient plus

ment liée à la féminité et à la grace avec une

joyeux et ludique, le pétale devient mouvement et

sensualité à facettes. La femme est toujours en

se fait plus irrégulier. automne 2011 I le magazine fÉminin horloger I

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