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La transformation numérique oblige la DSI à repenser son rôle
LA TRANSFORMATION NUMERIQUE, PREMIERE RAISON D’ADOPTER LE CLOUD APRES LA REDUCTION DES COUTS
Réduction des coûts
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Support à une stratégie de mobilité
Flexibilité et agilité Développement de produits/ solutions/démarches innovants Soutien à l’expansion géographique
Soutien à l’orientation client
76% 75% 75% 71% 69% 68%
Ouverture à l’écosystème
68%
Amélioration du time-to-market 67% Soutien à un changement de business model 67% Stratégie d’externalisation 65%
Leviers de la Transformation Numérique Leviers classiques
Fig. 10: Raisons de l’utilisation des solutions Cloud
n = 205 Pour ! des entreprises, le Cloud est à la fois un support à la
flexibilité, à l’agilité et à la mobilité, mais aussi un facteur de réduction des coûts
La réduction des coûts est citée dans les trois quarts des cas comme la raison principale de l’adoption de solutions Cloud, pour aider l’entreprise à faire face aux contraintes économiques de son activité. La réduction des coûts est citée à quasi égalité avec la mobilité et la flexibilité/agilité. Ceci montre que même si une entreprise peut adopter le Cloud pour des raisons de coûts, c’est aussi pour répondre à d’autres raisons stratégiques qu’elle va maintenir des solutions et services en Cloud.
La flexibilité, l’agilité, la mobilité constituent des motivations qui donneront du « souffle » à l’entreprise pour l’aider à engager sa transformation numérique. Nous notons d’ailleurs que quasiment toutes les raisons citées concernant l’adoption du Cloud relèvent de la transformation numérique : mobilité, innovation, orientation clients, etc.
Environ 70% des répondants nous disent d’ailleurs aujourd’hui que le Cloud peut jouer un rôle « important » ou « très important » dans l’innovation, l’orientation clients et l’ouverture de l’entreprise à son écosystème. Il s’agit de trois axes fondamentaux de la transformation numérique.
Si l’on compare ces motivations à celles mentionnées dans le dernier PAC Cloud Index (décembre 2014), nous constatons que les entreprises ont globalement gagné en maturité avec un nombre de répondants qui adhèrent en plus grand nombre au rôle du Cloud sur des sujets désormais plus stratégiques, plus offensifs, alors qu’en décembre 2014, les raisons liées à l’adoption du Cloud portaient davantage sur l’activité opérationnelle de l’entreprise, en particulier ses coûts , et non pas sa nécessaire évolution.
Ces résultats montrent que les entreprises utilisatrices adoptent une approche pragmatique du Cloud. Les services et solutions Cloud constituent maintenant des réponses parfois plus adaptées à certains enjeux ou à l’évolution des besoins métiers. Les métiers ont, en effet, besoin de davantage de souplesse pour s’adapter plus rapidement à leur marché, en accélérant leur « time-to-market ». Ainsi, l’importance de la richesse fonctionnelle des solutions ou services est fortement mise en avant dans le choix des nombreuses solutions de Cloud Hybride.
Finalement, pour répondre à leurs nouveaux besoins, les métiers vont donc exprimer de nouvelles exigences à leur DSI sur les services et solutions Cloud.
LA DSI EST CHALLENGEE PAR LES METIERS SUR LA STRATEGIE CLOUD MAIS C’EST ELLE QUI EN ASSURE LA MISE EN ŒUVRE
PDG/ Comex
29%
Autres
4%
BU/ Métiers 35%
Fig. 11: DSI
32%
Principaux sponsors de la stratégie Cloud
n = 205
Parmi les entreprises qui nous disent avoir recours au Cloud, la stratégie est portée désormais majoritairement par les métiers à hauteur d’un large tiers des entreprises interrogées, légèrement devant la DSI.
Ce résultat illustre deux phénomènes.
Premièrement, les métiers ont gagné en maturité en termes de technologies et sont davantage autonomes et entreprenants sur le sujet du Cloud, contrairement à d’autres sujets technologiques. Ainsi, selon une étude PAC réalisée pour le Syntec en 2015, qui corrobore ces résultats, 35% des décisions technologiques sont désormais aux mains des métiers. De plus, à mesure que des applications métiers stratégiques sont proposées en mode Cloud (SaaS) sur le marché et disponibles facilement pour les opérations, les solutions Cloud «apparaissent » pour les métiers comme des choix plus évidents à sélectionner et à implémenter. Cette « apparente » facilité qui promet une mise en œuvre opérationnelle plus rapide, pousse parfois les métiers à avancer par eux-mêmes sur la stratégie Cloud. De même, les plateformes en mode Cloud (PaaS) « paraissent » assez attractives aux métiers car elles présentent l’avantage de proposer sur un même portail un ensemble de solutions métiers sous forme de «boîte à outils » qui répond à des besoins opérationnels (ex : gestion de campagnes marketing omni-canal).
La DSI reste néanmoins celle qui porte la stratégie Cloud de l’entreprise car elle reste le garant de la gouvernance du SI et des technologies dans l’entreprise. La DSI doit en particulier veiller aux points cruciaux de l’intégration, de l’automatisation (sans lesquels le
Le Cloud est de plus en plus intégré dans les métiers des entreprises...
Mais dans ! des entreprises, c’est la DSI qui met en œuvre la stratégie Cloud
Cloud ne peut être généralisé) et à assurer « l’horizontalité » des solutions Cloud qui doivent suivre le mouvement qui consiste à casser les silos dans l’entreprise. Cependant, sa position et son rôle restent encore challengés dans le cadre de la transformation numérique des entreprises. La DSI doit désormais contribuer à insuffler l’agilité et l’innovation dans les systèmes d’information pour qu’ils répondent plus rapidement et plus efficacement aux besoins d’entités métiers de plus en plus exigeantes (car sous pression) et par extension, aux besoins de ses clients. Le Cloud pose de facto les fondations de la plateforme technologique de l’entreprise, elle-même cruciale pour la transformation numérique. Il est donc naturel que la DSI soit et reste un acteur clé de la stratégie Cloud et même l’acteur indispensable pour son implémentation et son évolution
Par ailleurs, le Cloud Computing peut aussi jouer un rôle de levier d’innovation et de transformation pour l’entreprise au sens large. La direction générale et le comité exécutif ont compris cet enjeu et en mesurent l’importance puisqu’ils sont de plus en plus impliqués dans la stratégie Cloud.
Concernant la mise en œuvre de la stratégie Cloud, en revanche, c’est la DSI qui reste la plus légitime. Elle connaît le système d’information par cœur et connaît les possibilités et les difficultés inhérentes lors de l’intégration de solutions/services Cloud avec le reste du système d’information. Elle est donc en meilleure position pour assurer une mise en oeuvre efficace.
En revanche, un large tiers des répondants estime que les métiers sont tout à fait capables d’assurer la définition de leur propre stratégie Cloud. Alors même que la mise en place d’une stratégie Cloud est un sujet technique, ce résultat illustre la pénétration du Cloud dans les métiers et leur confiance grandissante en termes d’usage et d’autonomie sur le sujet. Comme dans le cadre de leur transformation numérique, de nombreuses organisations détachent quelques collaborateurs de l’IT à temps plein dans les métiers - voire s’organisent en DSI métiers - pour les aider à avancer sur leurs projets. Ce type d’organisation aide mécaniquement les métiers à mieux connaître et comprendre le Cloud, grâce aux échanges avec le « représentant de l’IT ». C’est l’éternel débat autour de l’alignement entre métiers et DSI ou plutôt devrait-on dire désormais, autour de la synergie des métiers digitalisés et des métiers de l’IT.
Nous voyons donc que, non seulement, la position des collaborateurs IT évolue dans l’organisation, mais que, de plus, la mission du DSI évolue, ce qui conduit mécaniquement à son repositionnement au sein de l’entreprise dans un rôle de prescripteur de solutions technologiques en soutien de l’évolution et de la transformation digitale des métiers.
LA DSI DEVIENT UN PRESTATAIRE DE SERVICES INTERNE
Dans un large tiers des entreprises, il existe déjà une DSI prestataire de services interne. Effectivement, quelques exemples dans ce sens sont connus sur le marché : La division Axa Tech d’AXA dans le secteur de l’assurance ou encore la Stime des Mousquetaires dans le secteur de la distribution. Mais l’enquête nous confirme que ce modèle connaît un grand succès, puisque 76% des répondants ont déjà œuvré dans ce sens ou projettent de le faire. Nous observons d’ailleurs qu’il n’y a que 10% des répondants qui nous disent ne pas avoir l’intention d’évoluer dans ce sens, ce qui est particulièrement faible compte tenu du fait que notre échantillon inclut des PME. Par conséquent, la DSI en tant que prestataire de services interne est le nouveau modèle dominant, et des projets seront lancés à court terme puisque 63% des répondants nous disent vouloir évoluer dans ce sens avant un an. Les décisions sont déjà prises ou en cours. Nous verrons certainement se développer au sein des DSI de nouveaux besoins propres à :
la promotion, la conception et la « commercialisation » des catalogues de ces services, comme c’est déjà le cas pour nombre de prestataires ;
la conception et la gestion des services sous la gouverne de conventions définies avec les métiers (comme c’est déjà la pratique dans beaucoup de grandes entreprises ayant adopté les bonnes pratiques ITIL ou mis en place une normalisation ISO20000 :1).
Redonner à la DSI une place centrale dans l’organisation et face aux métiers
80
Avoir un meilleur contrôle sur le SI
79
Gagner en agilité au profit de l’innovation et de l’expérience clients
69
Diminuer le Shadow IT
61
Se mettre en conformité avec la réglementation
57
Apporter plus d’agilité aux métiers
24
Plusieurs réponses possibles, Cumul rangs 1+2, n = 185
Fig. 12: Raisons pour la DSI de devenir prestataire de services interne par ordre de priorité
Dans 50% des entreprises, la DSI envisage de devenir un prestataire de services interne.
Du côté des éditeurs, on voit émerger de nouvelles solutions permettant de faciliter la création d’un catalogue de services, d’un « marketplace » de services et de solutions de gestion financière (Technology Business Management).
Quoi qu’il en soit, les métiers de la DSI sont en plein mouvement dans beaucoup d’entreprises et plusieurs facteurs peuvent être considérés pour l’expliquer.
Premièrement, le fait de repositionner la DSI comme un prestataire de services et non plus uniquement comme un centre de coûts, permet de lui redonner une place génératrice de valeur dans l’organisation. Dans un contexte où le Cloud n’est plus adopté uniquement pour des raisons de coûts, repositionner la DSI en tant que prestataire de services lui donne de la contenance et la crédibilité pour adresser les nouvelles exigences des métiers (flexibilité, agilité, mobilité, etc.). Ainsi, puisque le rôle de la DSI est bousculé dans le cadre de la transformation numérique, il est légitime que celle-ci essaie de se repositionner, de tirer également un avantage de cette transformation numérique, qui peut d’ailleurs la positionner dans un rôle prédominant pour de nombreuses entreprises au fur et à mesure que leurs modèles d’activité dépendent des technologies.
Deuxièmement, prendre à bras le corps les nouvelles exigences et les enjeux inhérents à la digitalisation de l’entreprise bénéficie à l‘IT qui peut ainsi mieux contrôler le système d’information, et éviter le « shadow IT », mais aussi aux métiers qui ont un nouveau partenaire pour les accompagner dans l’innovation. De plus, comme nous l’avons déjà précisé, la cohérence du SI – et sa capacité à assurer la conformité aux règlementations – est un point crucial pour la réussite d'une transformation numérique réellement stratégique, c’est-à-dire à l’échelle de toute l’organisation,
Le Cloud est devenu un levier essentiel de la transformation numérique, car il répond à l’agilité et la mobilité nécessaires aux besoins des métiers d’aujourd’hui, qui veulent s’adapter aux mouvements de leur marché (transformation numérique orientée vers les clients). En même temps, le Cloud soutient aussi la transformation numérique interne de l’organisation en permettant à la DSI de se présenter comme une entité créatrice de valeur, grâce à un repositionnement et de nouvelles relations avec les métiers.