Une Digitalisation Globale
DIGITIALISATION, LE CÔTÉ « FACE » : DES MENACES GRANDISSANTES LA PROTECTION DE LA VIE PRIVÉE En 2013, Dave Eggers, originaire de la Silicon Valley, publie la dystopie « The Circle ». Il se projette dans la société internet unifiée « TruYou ». Dans son univers, qui porte sur une dictature des réseaux sociaux, règnent la loi de la transparence absolue, l’abolition de l’anonymat et de la vie privée. Les trois principes de l’univers du Circle sont : « Secrets are Lies, Privacy is Theft, Sharing is Caring ». La planète et les individus sont couverts de caméras et de capteurs, qui enregistrent l’ensemble et le restituent immédiatement. Garder pour soi les sentiments, les expériences vécues ou les faits visualisés relève du vol au détriment de la communauté. Il est interdit de supprimer et le droit à l’oubli n’existe pas. Toute information est éternelle. Dans son sillage, nombreux sont ceux qui s’interrogent sur l’impact de ces technologies et le risque d’une société anticipée par Georges Orwell dans son roman « 1984 », en 1949 ou par Aldous Huxley dans sa nouvelle « Brave New World », publiée en 1932. L’accélération toujours plus rapide de cette 4ème révolution industrielle en devenir rend chaque jour plus probable la remise en cause de nos organisations humaines, sociales et juridiques. C’est afin d’éviter que les données personnelles puissent être utilisées au mépris des droits fondamentaux de tout individu que les autorités européennes ont eu le courage et la volonté de voter le nouveau « Règlement Général sur la Protection des Données » (RGPD). Entré en vigueur le 24 mai 2016, il doit permettre de remettre le citoyen européen au centre du monde numérique et éviter qu’il ne devienne une banale marchandise. Chaque entreprise détenant des données sur un ressortissant de l’Union européenne devra être conforme pour le 25 mai 2018. Il s’agit d’un véritable changement de paradigme en termes de protection des données personnelles.
LES ALGORITHMES ET L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE Concernant le développement effréné des algorithmes, mi-juillet 2017, Elon Musk (Tesla, SpaceX... ) a estimé que « l’intelligence artificielle constituait la plus grande menace pour notre civilisation », lors d’une conférence devant des gouverneurs aux Etats-Unis. Par ailleurs, il plaide pour l’introduction d’une « régulation » préventive de l’intelligence artificielle, citant des dangers comme « des robots tuant des gens dans la rue » ou « déclenchant des guerres en manipulant l’information ». Trois ans plus tôt, le 2 décembre 2014, lors d’un entretien à la BBC, Stephen Hawking, célèbre physicien, avait indiqué que « le développement d’une intelligence artificielle (IA) totale pourrait annoncer la fin de l’espèce humaine. Elle pourrait prendre son indépendance et se reprogrammer elle-même à une vitesse accélérée […] Les êtres humains, qui sont limités par une lente évolution biologique, ne pourraient pas rivaliser et seraient vite dépassés. » De même, en février 2015, la fondation « Global Challenges » de l’université d’Oxford avait considéré dans son rapport intitulé « Douze risques menaçant la civilisation humaine », que le développement des IA « super-intelligentes » pourrait provoquer un effondrement de l’économie ou de la civilisation, voire provoquer l’extinction de l’humanité. A ce jour, aucune régulation significative couvrant ces risques majeurs n’existe. Une bonne nouvelle et première initiative est néanmoins à signaler. Le 16 février 2017, pour la première fois, le Parlement européen a adopté le rapport d’initiative voulant introduire des règles de droit civil sur la robotique, présenté par l’eurodéputée luxembourgeoise Mady Delvaux. Dans leur rapport, les eurodéputés demandent à la Commission européenne de proposer des règles sur la robotique et l’intelligence artificielle, en vue d’exploiter pleinement leur potentiel économique et de garantir un niveau standard de sûreté et de sécurité.
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