guide pratique
Élevage Canin
Avertissements Le comité éditorial du Guide Pratique d’Élevage Canin considère qu’il est important de publier les opinions et avis des différents secteurs du monde vétérinaire. La publication d’opinions, explicites ou implicites, sollicitées ou non-sollicitées, n’implique pas pour autant leur approbation par l’éditeur, par ses employés, agents ou par toute personne associée à leur publication, de quelque manière que ce soit. Malgré toutes les précautions prises pour en garantir l’exactitude, l’éditeur, le rédacteur ou les collaborateurs déclinent toute responsabilité pour tout préjudice causé à toute personne, par toute action ou inaction, par tout élément de la présente publication. Tous droits réservés. Aucun élément de la présente publication ne peut être conservé dans un système d’exploitation, ni reproduit, ni transmis sous quelque forme ou par quelque moyen que ce soit (électronique, mécanique, photocopie, enregistrement ou autre) sans la permission expresse et écrite des détenteurs des droits.
guide pratique
Élevage Canin Dominique Grandjean Philippe Pierson Sarah Rivière Aurélien Grellet Cassandre Boogaerts Laurence Colliard
Julien Thorel Karen Overall Ursula Zabel Anne Meyrueix Marie Abitbol
Préface
Élever est d’abord un acte de Passion, la passion pour l’animal. Depuis plus de quarante années c’est cette même passion qui unit Royal Canin et les éleveurs dans une histoire commune où les chiens occupent toujours le premier rôle. La rencontre s’est produite en 1967 grâce à un vétérinaire – Jean Cathary – qui a su reconnaître l’expertise des professionnels de l’élevage alors qu’il initiait une véritable révolution nutritionnelle en élaborant des aliments équilibrés pour les chiens. Puis, naturellement, les relations se sont muées en un partenariat solide que nous avons érigé en un pilier de notre stratégie tant le savoir, les compétences et les qualités des éleveurs nous sont précieux. La proximité de vie qu’ils entretiennent avec leurs chiens et surtout l’attention permanente qu’ils leur portent en font des observateurs privilégiés. Leurs remarques, questions et observations ont toujours alimenté nos recherches qui se sont, à maintes reprises, concrétisées par de véritables percées nutritionnelles au service du bien-être et de la santé de l’animal, de la reproduction et de l’élevage : - la gamme Club en 1975, - AGR : le 1er aliment pour la croissance des chiots de grandes races en 1980, - Starter, aliment sevrage chiot adapté aux besoins de la chienne - HT42d, du 1er jour des chaleurs au 42ème jour de gestation - les aliments “Breed” spécifiques à certaines races. Ce partenariat historique qui ancre solidement Royal Canin dans le monde de l’élevage vit bien au-delà des produits. Rencontres et échanges ponctuent des relations qui sont toujours envisagées sur un mode dynamique et collaboratif où la notion de Services prend toute sa dimension. Pour entretenir et renforcer ce lien vivant, il y a, avant tout, les hommes et les femmes qui forment nos équipes de cynotechicien(nes). Totalement dédiées au conseil, à l’assistance, à l’écoute, elles sont au service quotidien des éleveurs partout dans le monde et jouent un rôle majeur dans le partage de la Connaissance. On retrouve également cette valeur fondatrice de la marque dans les multiples manifestations canines qui sont autant d’opportunités d’échanges avec des professionnels passionnés et attentifs aux évolutions qui peuvent contribuer à l’amélioration de la santé animale et…. de leur activité. C’est également au
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Préface
travers de très nombreux documents, brochures et ouvrages que Royal Canin a choisi de partager la Connaissance acquise depuis plusieurs décennies. Cette refonte complète du Guide Pratique de l’Élevage Canin témoigne de cette même volonté affichée de transmission des savoirs. L’apport de cet ouvrage se situe à différents niveaux : - la mise à jour des connaissances les plus récentes en matière d’élevage canin ; cette édition reflète une approche complètement actualisée des techniques les plus avancées et du métier d’éleveur ; - le caractère pratique de l’ouvrage qui permet à la fois une compréhension facile et une mise en application simple et rapide des techniques décrites, quelle que soit la taille de l’élevage ; - la dimension internationale qu’ont su apporter les différents auteurs grâce à leur connaissance très large de l’élevage dans différentes régions du monde. Le Guide Pratique de l’Élevage Canin était déjà un ouvrage de référence. Cette nouvelle édition renforce son caractère universel et la destine à tous les éleveurs soucieux de qualité et de performance. Cette exceptionnelle mise en commun des connaissances, nous la devons à une équipe d’auteurs, tous vétérinaires et totalement impliqués dans l’univers de l’élevage canin. Je tiens à souligner en particulier la contribution de l’UMES (Unité de Médecine de l’Élevage et du Sport de l’École Nationale Vétérinaire d’Alfort). Partenaire de longue date, cette unité très spécialisée accomplit un remarquable travail de recherche, d’assistance et de formation qui se traduit par un engagement sans faille auprès des éleveurs et toujours au service de l’animal. Là encore, c’est l’histoire d’une rencontre ; d’une rencontre réussie entre des vétérinaires et des éleveurs qui partagent la même passion pour les chiens ! Le Guide Pratique de l’Élevage Canin illustre tout autant la philosophie “Connaissance et Respect” qui anime Royal Canin que la relation forte qui nous unit aux éleveurs. C’est avec plaisir que nous vous le remettons.
Jean-Christophe Flatin Président Directeur Général Groupe Royal Canin
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Avant-Propos
C
’est en 1998 que vit le jour la première édition du “Guide Pratique de l’Élevage Canin”, fruit d’une collaboration scientifique et technique quotidienne entre l’Unité de Médecine de l’Élevage et du Sport (UMES) de l’École Nationale Vétérinaire d’Alfort (France) et le groupe Royal Canin. L’objectif d’alors est demeuré inchangé : tendre vers la meilleure synthèse possible des éléments de connaissance et de compréhension nécessaires à tout intervenant du monde de l’élevage canin. Au fait des préoccupations des deux professions concernées, éleveurs et vétérinaires, il nous apparaît en effet intéressant de fournir aux futurs éleveurs et aux futurs vétérinaires, partenaires d’une même filière technico-économique, les mêmes éléments de réflexion, afin qu’ils puissent parler avec le même langage de leurs préoccupations et intérêts communs… mais qu’ils puissent surtout amplement profiter de leurs compétences souvent très complémentaires. Plus de dix années plus tard, la réflexion initiale a évolué, et s’est également internationalisée, débouchant sur cette nouvelle édition d’un guide qui semble avoir bien fait ses preuves. De nouveaux chapitres ont été intégrés, tandis que tout ce qui constituait le cœur des anciens ouvrages a été actualisé, l’ensemble se voulant maintenant prendre en compte une approche internationale. Le monde de l’élevage canin évolue et est devenu au fil du temps, ne lui en déplaise, une véritable filière économique, ce qui n’est en rien contradictoire avec ce qui fait sa force et son particularisme : la passion de tous, qu’ils soient professionnels ou “petits” éleveurs amateurs. Dès lors, cet ouvrage se veut aussi complet que possible, parfois trop diront certains… mais n’est-il pas plus simple pour chacun de pouvoir décliner à son niveau de moyens ce qui pourrait se faire de plus optimal, plutôt que de se contenter d’un existant inadéquat et inadapté à la demande du futur propriétaire d’un chiot ainsi élevé ?
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Avant-Propos
Tous les artisans de la cynophilie et de la cynotechnie devraient trouver avantage à ce livre, à commencer par les chiens eux-mêmes. C’est du moins notre humble souhait, même si nous sommes conscients de la nécessité de sans cesse devoir remettre l’ouvrage sur le métier. Science et technique sont en évolution permanente, il n’est pour s’en convaincre que de voir comment la connaissance génétique a pu évoluer en quelques années grâce à l’émergence de la génomique et de ses applications concrètes. Nous attendons du lecteur une critique constructive, celle qui, depuis quinze ans, nourrit l’UMES, tout autant d’ailleurs que le groupe Royal Canin dans ses domaines d’activité, celle qui nous fait avancer au service de l’élevage canin et de ses vétérinaires. Car telle est, et demeurera, la vocation de l’Unité de Médecine de l’Élevage et du Sport : chercher pour progresser, puis mettre au plus vite à la disposition des professionnels l’information ainsi produite. Que soit ici grandement remercié le groupe Royal Canin pour sa participation effective aux travaux conduits, et pour l’indéniable compétence de ses vétérinaires et cynotechniciens en matière d’élevage canin. Professeur Dominique GRANDJEAN Docteur vétérinaire, Docteur en nutrition, Habilité à la Direction de Recherches Chef du Département Élevage Pathologie des Équidés et Carnivores Responsable de l’Unité de Médecine de l’Élevage et du Sport École Nationale Vétérinaire d’Alfort (France)
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Sommaire
Préface 4 Avant-propos 6 Auteurs 12
84
18
3. H ygiène et maîtrise des nuisances
87
19
Hygiène en collectivité canine
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Eléments de classification Eléments d’anatomie canine
Eléments de physiologie
La peau La respiration La circulation sanguine La circulation lymphatique L’appareil digestif L’appareil urinaire Le système nerveux L’œil et la vision L’oreille et l’ouïe Le nez et l’olfaction La langue et le goût Le toucher et la sensibilité
2. Le logement des chiens Conception globale d’un élevage
Les différents modes d’élevage Les questions à se poser Les grands principes La conception du chenil Élever à la maison Conception des logements
Le système double box/courette Respect du confort des chiens Respect du confort de l’éleveur Maîtrise de l’ambiance dans les boxes 8
66 76
Glossaire des termes techniques
1. Connaissance du chien
Anatomie externe : étude de la morphologie Ostéologie : étude des os Arthrologie : étude des articulations Myologie : étude des muscles
Autres secteurs et bâtiments Choix des matériaux
19 23 24 25 27
27 28 31 33 34 37 39 40 41 41 42 43
45 46
46 47 47 50 52 52
52 55 59 61
Définitions et principes généraux de l’hygiène L’hygiène : principes et méthodes Autres aspects importants de l’hygiène
88 92 105
Hygiène alimentaire
106
Les nuisibles
107
Insectes et acariens
Facteurs de risque Moyens de lutte
108
108 109
Rongeurs 112
Nuisances occasionnées par les rongeurs Le bruit
Définition et mesure Causes et remèdes Les odeurs
Prévention des mauvaises odeurs Lutte contre les mauvaises odeurs
112 115
115 116 118
119 121
Les fugues
122
Conclusion générale
122
4. Alimentation des collectivités canines 125 Comportement alimentaire du chien
Facteurs déterminants du comportement alimentaire normal
126
126
Sommaire
Les troubles du comportement alimentaire les plus fréquents
128
Fabrication des aliments industriels et sécurité alimentaire
130
Fabrication des croquettes 130 Sécurité alimentaire de la formulation à la production 132 Sécurité alimentaire dans l’élevage 133 Besoins nutritionnels du chien adulte à l’entretien
Les besoins en eau Les besoins énergétiques Comment calculer la quantité d’aliments à donner ? Les besoins en nutriments Qu’apporte la lecture de l’étiquette ? Comment vérifier simplement si la ration est bien adaptée ?
134
134 135 141 141 153 155
Facteurs de variation des besoins nutritionnels 159
En fonction de son format En fonction de sa race En fonction du climat En fonction du stade physiologique
159 161 162 163
Établissement d’un plan annuel d’alimentation 175
Les contraintes Quel aliment choisir La distribution des aliments Budget et bilan alimentaire annuels Petit glossaire de nutrition
175 176 177 178 180
5. Les bases de la sélection génétique 185 Notions de génétique canine 186 Qu’est ce qu’un caractère génétique ? 186 Les chromosomes, porteurs de toute l’information 187
La fécondation : réunion du matériel génétique du père et de la mère Les gènes : mémoire du vivant L’apparence est-elle le reflet du programme génétique ? Tests d’identification génétique et contrôles de filiation
188 189 191 195
Les modes de sélection génétique 196 Sélection phénotypique 196 La sélection généalogique 197 La sélection sur descendance 198 La sélection génotypique 198 Modes de reproduction spécifiques 200 Conclusion 203 Génétique et caractéristiques morphologiques 204 Profil morphologique général 204 Éléments morphologiques spécifiques 205 Bases de génétique de la coloration de la robe du chien 207 Génétique et comportement : qualités de travail Génétique et maladies d’origine génétique Maladies dues à un gène récessif Maladies dues à un gène dominant Maladies liées au sexe Maladies dues à plusieurs gènes Les maladies à transmission héréditaire identifiées chez le chien
213 216 216 217 218 218 220
6. Conduite de la reproduction en élevage
225
Rappels de physiologie sexuelle
226
Cas du mâle Cas de la femelle
226 227
Maximiser les chances de réussir une saillie 228
Détecter le moment optimal pour la femelle
228 9
Sommaire
Evaluer la qualité de la semence de l’étalon Choisir le mode de fécondation le plus approprié
237 240
Privilégier l’accouplement naturel 240 Inséminer en cas d’accouplement difficile 241 Contrôler le déroulement de la gestation
246
Diagnostiquer la gestation 246 Gérer les chiennes durant la gestation 248 Gérer la mise-bas
Détecter les prémices d’une mise-bas Assister la mise-bas Réanimer les chiots Détecter les éventuels problèmes autour de la mise-bas
253
253 256 258 259
L’infertilité 261
Les anomalies de la production des ovules Les anomalies de la fécondation Les anomalies de la nidation Les anomalies de la gestation
261 262 262 262
7. Pédiatrie : de la naissance au sevrage
267
Les premières heures de vie : les gestes à faire
268
Réchauffer 268 Réhydrater 269 Nourrir 270 Le lait et l’allaitement
Le colostrum Le remplacement du colostrum 10
271
271 272
L’allaitement naturel Lait maternisé de remplacement Les maladies néonatales
L’hypoxie néonatale Les malformations congénitales L’hypoglycémie, l’hypothermie, et la déshydratation Les maladies bactériennes Les maladies virales Le sevrage
À quel moment débuter le sevrage Aspects physiologiques Produits à utiliser lors du sevrage Le sevrage en pratique courante
276 277 283
283 284 285 287 288 290
290 291 291 292
8. Le développement comportemental du chien
295
Développement physique et mental : les bases du futur comportement
296
Développement comportemental
299
La période prénatale La période néonatale La période de transition La période de socialisation Qu’apportera le futur ? Tests de Campbell
299 300 302 303 306 308
De quoi un chiot a-t-il besoin ?
310
Choisir collier, muselière, harnais et laisse 310 Règles de base pour l’apprentissage et l’éducation : un bon démarrage pour les chiots 313 Favoriser le développement comportemental dans la nouvelle maison du chiot Éviter les erreurs d’apprentissage 328
Sommaire
9. Les maladies en élevage canin 337 Conduite à tenir face à…
338
La coprophagie 338 Les vomissements 342 Les diarrhées d’allure contagieuse 344 L’amaigrissement 351 Troubles cutanés 354 Squamosis et pellicules 359 Toux et éternuement 361 Infertilité, arrêt de gestation, 363 et mortalité néonatale Maladies vectorielles 366 La prévention des maladies infectieuses et parasitaires en élevage
La prophylaxie sanitaire : un travail quotidien Les examens complémentaires
367
369 377
Analyse urinaire 377 Biochimie clinique 377 Coprologie 377 Électrorétinogramme 378 Hématologie 378 Histologie 378 Imagerie médicale 378 Potentiels Évoqués Auditifs (PEA) 379
L’entretien du pelage
436
Structures principales du pelage 437 438 Les phases de croissance du poil Entretien courant : brossage et lavage 439
11. Les activités autour du chien 441 Élevage et approche économique globale
442
Création et projet d’élevage 442 Relations avec les futurs propriétaires 445 Autres activités en lien avec le chien
447
Collaboration éleveur-vétérinaire
451
Intérêt d’un suivi régulier de l’élevage: la visite d’élevage 452 Étapes de la visite d’élevage 453 Sports et activités ludiques à partager avec son chien
462
Le chien utile
464
Les expositions canines
466
Les grandes fédérations 466 Qu’est-ce qu’une exposition canine ? 468 Participer à une exposition canine 471
Lexique 380
10. Soins courants et entretien 429 Les yeux
430
Les oreilles
431
Les dents et les gencives
433
Les ongles
435
Les organes génitaux et l’anus
436 11
Les auteurs
Dominique Grandjean
Sarah Rivière
Dominique Grandjean (Dr Vétérinaire, Dr en Nutrition, Habilité à la Direction des Recherches) est Professeur à l’École Nationale Vétérinaire d’Alfort (France), ou il dirige l’Unité de Médecine de l’Élevage et du Sport (UMES). Il est également Vétérinaire Colonel au sein de la Brigade de Sapeurs Pompiers de Paris, unité militaire dans laquelle il assure, entre autres taches, la fonction de conseiller technique cynotechnique en charge des équipes de chiens de recherche de personnes ensevelies ou égarées. Ses activités de recherche sont centrées sur les conséquences du stress chez le chien de sport et d’utilité, ainsi que sur les adaptations aux environnements hostiles chez le chien et les applications nutritionnelles et physiologiques qui en découlent. Il a ainsi conduit de nombreux travaux chez le chien de traineau depuis 1980 et chez le chien de recherche-sauvetage depuis 1990. Dominique est l’auteur de plus de 100 publications scientifiques dans les domaines de la physiologie, de la nutrition, et de la pathologie associée au stress chez le chien, ainsi que de 26 ouvrages tous relatifs au chien et de plusieurs centaines de conférences de par le monde. Diplômée de l’École Vétérinaire de Lyon en 2000, Sarah Rivière a intégré l’Unité de Médecine de l’Élevage et du Sport (UMES) à l’École Nationale Vétérinaire d’Alfort en octobre de la même année. Durant 5 ans, elle y a développé l’utilisation de la rééducation fonctionnelle pour les chiens et les chats, et s’est occupé de médecine sportive. Passionnée par les activités canines depuis plus de 20 ans, elle a également mené des études dans le domaine de l’éthologie du chien de travail et a occupé la fonction de Capitaine Vétérinaire à la Brigade de Sapeurs Pompiers de Paris. Sarah a rejoint le département Recherche et Développement de Royal Canin en septembre 2005, en tant que chargée de communication scientifique jusqu’en juin 2008, puis a occupé le poste de chef de marché pour les éleveurs et les professionnels au Marketing International jusqu’en janvier 2013. Elle est aujourd’hui en charge du Marketing pour les professionnels de la zone Amériques. Philippe Pierson est vétérinaire diplômé de l’École Vétérinaire de Lyon en 1984. Après avoir créé sa clinique vétérinaire et exercé pendant 5 ans la médecine et la chirurgie des petits animaux, il a passé 5 ans de spécialisation en élevage canin et félin au sein de l’Unité de Médecine de l’Élevage et du Sport ou il a rédigé le Guide Pratique de l’Élevage Canin. En 1999, il rejoint le département élevage de la filiale France de Royal Canin pour y assurer le suivi sanitaire des élevages conventionnés, puis part en 2007 au Canada en tant que responsable technique de la division élevage. Depuis 2010 il est manager Communication Scientifique.
Philippe Pierson Aurélien Grellet est vétérinaire diplômé de l’École Vétérinaire de Liège. Après un internat en clinique des carnivores domestiques au sein de l’Ecole Vétérinaire de Liège, il a passé deux ans au sein du Centre d’Étude en Reproduction des Carnivores (CERCA), situé à l’École Vétérinaire d’Alfort et dirigée par le Dr Alain Fontbonne. En 2008 il rejoint l’Unité de Médecine de l’Élevage et du Sport (UMES), située à l’École Vétérinaire d’Alfort et dirigée par le Pr Dominique Grandjean. En charge du secteur Élevages Canin et Félin, il travaille alors au contact des éleveurs et en appui de leurs vétérinaires traitant pour les conseiller dans l’exploration et la gestion de la pathologie d’élevage. Il réalise en parallèle un doctorat sur les facteurs de risque des diarrhées de sevrage chez le chiot. En Juillet 2011, il rejoint Royal Canin où il travaille au service Communication Scientifique. Aurélien Grellet Après avoir suivi la T1-pro UMES, dernière année de spécialisation dédiée à l’élevage et à la médecine du sport, Cassandre Boogaerts sort diplômée de l’École Nationale Vétérinaire d’Alfort. Elle a intégré en 2008 l’équipe de l’Unité de Médecine de l’Élevage et du Sport dirigée par le Pr Dominique Grandjean et travaille en collaboration avec Aurélien Grellet au sein du secteur Élevages Canin et Félin. Elle s’occupe également d’Identification Électronique au sein de l’UMES et intervient dans la formation des éleveurs et vétérinaires dans le domaine de l’élevage et de la reproduction. Passionnée par le cocker anglais, elle s’intéresse de près aux origines des Spaniels et participe à de nombreuses expositions canines en France et à l’étranger.
Cassandre Boogaerts
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Les auteurs Vétérinaire diplômée de l’École Nationale Vétérinaire d’Alfort en 1998, elle a exercé en cabinet vétérinaire privé jusqu’en 2004. De Mars 2004 à Octobre 2008, elle a été Résidente en Nutrition Clinique à l’ENVA en vue de l’obtention du Diplôme du Collège Européen de Nutrition Comparée Vétérinaire. Titulaire du Certificat d’Études Spécialisées de Diététique Canine et Féline (ENVA) et du Diplôme Inter-Universitaire Européen de Nutrition Clinique et Thérapeutique (Hôpital Necker, Paris V), elle assure actuellement un poste de Maître de Conférences en Nutrition Clinique, alliant la formation des étudiants, les consultations spécialisées et la prise en charge nutritionnelle des chiens et des chats hospitalisés au sein de l’ENVA. Elle commence par ailleurs à compléter sa formation en Alimentation et Nutrition des espèces exotiques captives en parc zoologique. Laurence YaguiyanColliard Julien Thorel est Docteur en Médecine vétérinaire, diplômé de l’École Nationale Vétérinaire d’Alfort en 2006 (France). En 2007, il suit une spécialisation à l’Unité de Médecine de l’Elevage et du Sport (UMES), créée et dirigée par le Pr. Dominique Grandjean. Passionné par l’élevage du chien et du chat, Julien décide de travailler en clientèle mixte où il a évolué en étroite collaboration avec les éleveurs et les animaleries. En 2008, il rejoint Royal Canin où il travaille en tant que chef de produits au Marketing International Pro à Aimargues (France).
Julien Thorel
Karen Overall
Ursula Zabel
Dr Karen Overall est docteur en médecine vétérinaire de l’Université de Pennsylvanie. PhD de l’Université du Wisconsin, elle a effectué son postdoctorat en médecine comportementale à l’Université de Pennsylvanie. Diplomate de l’American College of Veterinary Behavior (ACVB, Collège américain des vétérinaires comportementalistes), elle est certifiée par l’Animal Behavior Society (ABS) en tant que comportementaliste animalière appliquée. Dr Overall a donné des centaines de conférences et de cours aux États-Unis comme à l’étranger et est l’auteur de plus de 100 publications de recherche sur la médecine comportementale et l’écologie comportementale des lézards ainsi que de nombreux chapitres de manuels. Elle est également chroniqueuse au DVM Newsmagazine et rédactrice en chef du Journal of Veterinary Behavior: Clinical Applications and Research d’Elsevier. Dr Overall est chercheuse au Centre de Neurobiologie et de Comportement du Département Psychiatrie de la Faculté de Médecine de l’Université de Pennsylvanie. Elle est membre du conseil d’administration de plusieurs associations caritatives (PALS for Life) et de chiens de travail (International Working Dog and Breeding Association [IWDBA]). Depuis 2008, elle siège à la commission santé canine de l’État de Pennsylvanie.
Ursula Zabel et son mari Werner Zabel élèvent des Bergers Allemands depuis plus de vingt ans. Ils ont vu la naissance de 28 portées dans leur élevage “von der Schafbachmuehle”. Pendant plus de vingt ans, Ursula Zabel a été Zuchtwart (contrôleur de race) dans un groupe régional de la SV, Société allemande du Chien de Berger Allemand. De 1994 à 2005, elle a été déléguée à l’assemblée nationale du club et candidate à la présidence en 2006. Werner et Ursula souhaitent ardemment protéger les aptitudes au travail du chien d’utilité qu’est le Berger Allemand. Depuis 2007, Werner est vice-président de la société du Chien de Berger Allemand RSV2000. Ursula y est consultante. Depuis 1999, Ursula est rédactrice indépendante pour Royal Canin. Elle a publié des articles dans des revues spécialisées et est l’auteur d’un ouvrage sur le Berger Allemand. Elle propose des séminaires sur les techniques de présentation et d’amélioration du service. Ursula et Werner ont deux enfants, à présent adultes, qui résident à l’étranger. Le couple vit dans l’Eifel, région allemande de moyenne montagne, avec ses quatre Bergers.
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Les auteurs Anne Meyrueix est une vétérinaire fraichement diplômée de l’École Nationale Vétérinaire d’Alfort. Après avoir réalisé sa thèse de doctorat vétérinaire au sein de l’Unité de Médecine de l’Élevage et du Sport en 2012, elle intègre le secteur Élevages canin et félin de l’UMES, secteur dirigé par le Dr Alain Fontbonne, où elle a un rôle de conseil dans la gestion des pathologies d’élevage auprès des éleveurs et de leurs vétérinaires traitants.
Anne Meyrueix
Marie Abitbol
Marie Abitbol est vétérinaire (diplômée de l’École nationale vétérinaire d’Alfort en 1998) et docteur de l’Université Paris 7 (doctorat de Génétique humaine en 2004). Elle est Maître de Conférences titulaire en Génétique à l’École d’Alfort depuis 2006 et responsable de la consultation de génétique, destinée aux propriétaires est éleveurs de carnivores domestiques. Elle enseigne la génétique moléculaire et la génétique médicale aux étudiants vétérinaires, assure les consultations de génétique et travaille en recherche au sein d’une unité de recherche située sur le site de l’École d’Alfort (UMR955 ENVA-INRA de Génétique Fonctionnelle et Médicale). Ses recherches portent sur l’identification de gènes et de mutations impliquées dans des maladies héréditaires et dans des caractères d’intérêt (couleur, texture de pelage) chez les chiens, les chats et les équidés. Passionnée d’élevage canin et félin, Marie Abitbol collabore avec les éleveurs sur de nombreux sujets, en particulier sur le déterminisme de la couleur de la robe.
Guide édité par Royal Canin SAS. Publication : Direction Communication Royal Canin /Aimargues – France Rédacteur/superviseur : Sarah Rivière Coordinatrice: Laureline Malineau Réalisation : Diffomédia Paris Coordination éditoriale : Cécile Kléber Direction artistique : Guy Rolland Maquette : B. Fortamps, G. Parmigiani © Illustrations : Diffomédia / Mickaël Masure, Diffomédia / Iris de Véricourt, KFH © Photos couverture : Page face : © Royal Canin/Duhayer Page dos : © Royal Canin/Duhayer Imprimé par Diffo Print Italia (janvier 2014) 1re édition : 1998 2e édition : 2000 3e édition : 2003 4e édition : 2009 (20/10/09) 5e édition : 2014
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Remerciements
Avec la collaboration de : Hélène Bacqué, Unité de Médecine de l’Élevage et du Sport, École Nationale Vétérinaire d’Alfort Vincent Biourge, Dr Vétérinaire, Centre de Recherche et Développement Royal Canin Grégory Casseleux, Dr Vétérinaire, Centre de Recherche et Développement Royal Canin Delphine Clero, Dr Vétérinaire, Unité de Médecine de l’Élevage et du Sport, École Nationale Vétérinaire d’Alfort Catherine Legros, Communication Royal Canin Élise Malandain, Dr Vétérinaire, Centre de Recherche et Développement Royal Canin Artem Rogalev, Dr Vétérinaire, Unité de Médecine de l’Élevage et du Sport, École Nationale Vétérinaire d’Alfort Laure Boutigny, Dr Vétérinaire, Marketing International, Royal Canin Alain Fontbonne, Maître de Conférences, Centre d’Études en Reproduction des Carnivores, École Nationale Vétérinaire d’Alfort
Remerciements : À tous les éleveurs qui nous ont aidés à réaliser photos, illustrations et conseils pratiques. Aux cynotechniciennes et cynotechniciens de Royal Canin pour leur aide à la réédition de ce guide. A tous les membres de l’UMES qui ont collaboré à ce guide depuis 1998. Emmanuelle Louvet, Marketing International, Royal Canin Marion Degreze, Marketing International, Royal Caninn Bruno Polack, Professeur, Parasitologie Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort Sonja Zabel, Assistant Professor, Dermatologie Colorado State University À toute l’équipe Franco-italienne Diffomédia/Diffo Print Italia qui s’est mobilisée sans compter pour cette réédition : Béatrice Fortamps, Cécile Kléber, Marie Sean, Isabelle Julia, Mickaël Masure, Guy Rolland, Andrea Fiore & Giuseppe Parmigiani “alias Beppe”.
En collaboration avec l’UMES, École Nationale Vétérinaire d’Alfort L’Unité de Médecine de l’Élevage et du Sport a été créée en 1996 par le Pr Dominique Grandjean au sein de l’École Nationale Vétérinaire d’Alfort, France. Cette unité a pour vocation de servir de trait d’union entre les vétérinaires et les professionnels des filières canine et féline (éleveurs, gérants de pension, conducteurs de chiens…) et de proposer des formations dans ces domaines. Son activité est axée sur la médecine du chien de sport et sur l’approche des collectivités canine ou féline. 15
Connaissance du chien
É
voquer l’ensemble des éléments techniques qui participent à la gestion d’un élevage canin de qualité nécessite de parler le même langage, et de comprendre, dans les grandes lignes, l’organisme d’un chien et son fonctionnement.
1 - La connaissance du chien
Éléments de classification Le chien est un mammifère, son anatomie et sa physiologie partagent ainsi de nombreux points communs avec d’autres espèces animales, mais présentent également certaines spécificités utiles à connaître. Les cynophiles connaissent bien les classifications par groupes définies par les organisations internationales (par exemple, les 10 groupes de la FCI). À côté de ces classifications il en existe d’autres basées sur des caractéristiques purement morphologiques. Épagneul Breton (Médioligne)
Bulldog Anglais (Bréviligne)
On peut ainsi classer les chiens selon leur conformation longiligne, bréviligne ou médioligne. Pour les chiens longilignes, les éléments de longueur sont supérieurs à ceux de la largeur et de l’épaisseur (formes étirées et sveltes). Les Lévriers en sont de très bons exemples. Dans le cas des chiens brévilignes, les éléments de largeur et d’épaisseur l’emportent sur la longueur (proportions trapues). On peut citer le Bulldog Anglais dans cette catégorie. Les chiens médiolignes, à l’exemple de l’Épagneul Breton, possèdent des proportions moyennes. Il existe également une classification par le poids. En effet, l’étendue de l’échelle de poids et de taille entre les différentes races canines est une des plus amples du règne animal, elle va du Chihuahua de 1 kg au Dogue Allemand ou au Mastiff qui peuvent dépasser 100 kg. Cette amplitude entraîne des différences morphologiques, physiologiques ou métaboliques.
Petit Lévrier Italien (Longiligne)
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La connaissance du chien - 1
On peut ainsi distinguer quatre groupes de chiens à l’âge adulte : les petites races (< 10 kg), les races moyennes (11-25 kg), les grandes races (26-44 kg) et les races géantes (> 45 kg). On peut également citer la classification de Pierre Mégnin selon le type morphologique. Les chiens peuvent être de type lupoïde, braccoïde, molossoïde ou graioïde. Les types morphologiques (selon Pierre Mégnin)
Les lupoïdes
Les braccoïdes
Les graioïdes
Les molossoïdes
Oreilles droites et tête triangulaire (Berger Belge, Berger Allemand)
Oreilles tombantes, au museau large et au stop bien marqué (Dalmatien, Braques)
Petites oreilles orientées vers l’arrière, tête large et fine, stop peu marqué, membres grêles (Lévriers)
Grande taille, aux oreilles petites et tombantes, tête massive, ronde ou carrée, museau court (Dogue, Montagne des Pyrénées)
Éléments d’anatomie canine Le chien est un animal quadrupède (ses quatre membres sont au sol), digitigrade (il marche sur ses doigts).
Anatomie externe : étude de la morphologie On peut définir 3 grandes régions anatomiques chez le chien : l’avant-main, le corps et l’arrière-main.
L’avant-main : la tête, l’encolure et les membres antérieurs • La tête
Ses différentes régions varient avec la conformation et la race du chien.
1. Truffe 2. Chanfrein (dos du museau) 3. Stop 4. Front 5. Joue 6. Nuque 7. Cou (encolure) 8. Poitrail
9. Garrot 10. Épaule 11. Coude 12. Poignet (carpe) 13. Dos 14. Rein 15. Dessous de la poitrine 16. Croupe
17. Fouet (queue) 18. Hanche 19. Cuisse 20. Genou (grasset) 21. Jambe 22. Jarret (tarse) 23. Canon postérieur (métatarse)
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1 - La connaissance du chien Ainsi le stop (ou cassure du nez), qui va de la partie frontale à la région supérieure du chanfrein, est plus ou moins accentué : de 90° (bréviligne) à 180° (longiligne). Autres exemples, les oreilles sont de diverses formes et longueurs, leur port et leur attache diffèrent également. La diversité des rapports crâne-face définit les dolichocéphales, les brachycéphales et les mésocéphales. Les 3 types de tête
Brachycéphale (Bouledogue Français): crâne aussi large que court
Mésocéphale (Berger Allemand) : tête prismat ique, pyramidale
Dolichocéphale (Lévrier) : crâne en forme de cône allongé
Denture et dentition
On distingue la denture qui désigne la répartition des dents sur les mâchoires et la dentition qui correspond au phénomène d’éruption des dents aux différents stades de la vie (de lait et définitives). Prognathisme
Le prognathisme correspond au fait qu’une mâchoire est proéminente, “en avant”. Il peut s’agir d’un défaut ou d’une caractéristique de race. Mâchoires correctes
Prognathisme inférieur dit “grignard”
Prognathisme supérieur dit “bégu”
La formule dentaire Elle indique le nombre, les types et la répartition des dents d’un individu. Chez le chiot on compte le même nombre de dents sur la mâchoire inférieure et supérieure : 6 incisives ; 2 canines ; 8 prémolaires sur chaque mâchoire. Le chien adulte possède plus de dents sur la mâchoire inférieure : - mâchoire supérieure : 6 incisives ; 2 canines ; 8 prémolaires ; 4 molaires, - mâchoire inférieure : 6 incisives ; 2 canines ; 8 prémolaires ; 6 molaires.
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La connaissance du chien - 1
• L’encolure
Cette région, qui a la forme d’un cylindre, va de la tête à l’entrée du thorax. Dorsalement, elle s’arrête au niveau du garrot. C’est une région importante qui a une influence sur le port de la tête et dans l’équilibre général en tant que balancier de tout le reste du corps. Le chien s’en sert dans le mouvement et quand, par exemple, il a la tête et l’encolure plaquées au sol, il ne peut se relever. • Le membre antérieur
Il est attaché au thorax uniquement par un groupe musculaire.
Avant-Main
Corps
Arrière-Main
• Le poitrail
Cette région correspond à la face antérieure du corps (entre les 2 épaules, sous l’encolure), et est plus ou moins large et haute selon la race et la musculature de l’animal.
Le corps • La ligne du dessus
Il s’agit de l’ensemble dos-reins. Son orientation est normalement à peu près horizontale chez les médiolignes, voussée chez les longilignes, plutôt ensellée chez le jeune. • La cage thoracique
Elle est formée par les 13 côtes dont 3 sont flottantes (c’est-à-dire non reliées au sternum). Cette région contient l’aire cardiaque. Le thorax représente environ 2/3 de la longueur du chien. • L’abdomen
Situé en arrière du thorax, il contient un grand nombre d’organes vitaux (le foie, la rate, l’estomac, les intestins ainsi que l’appareil uro-génital).
L’arrière-main • Le membre postérieur
Rattaché au tronc par l’articulation coxo-fémorale. Il est plus long et plus massif que le membre antérieur. • La queue
Par sa taille, sa forme et son port elle est particulière à chaque race. Elle possède également un rôle non négligeable dans l’équilibre et la communication du chien. 21
1 - La connaissance du chien Les aplombs Ils correspondent à la direction des membres par rapport à un sol horizontal. En général, pour qu’ils soient corrects, il faut que l’axe directeur soit vertical. Toute déviation, même légère, peut entraîner une surcharge articulaire et donc une usure précoce des structures mises à contribution (tendons et ligaments). Les aplombs ont une grande influence sur la ligne du dessus et sont donc des éléments clefs de l’allure générale du chien et de ses aptitudes à la pratique du sport.
Bon devant : poitrine bien descendue, avec bonne largeur ; membres antérieurs d’aplomb, bien droits.
Bons aplombs, membres droits.
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Poitrine étroite, insuffisamment descendue ; manque d’avant-poitrine ; côtes plates ; corps remonté ; coudes trop serrés ; poignets faibles ; pieds panards.
Poitrine large et en forme de tonneau ; coudes décollés ou tournés en dehors ; avant-bras courbés en dehors ; pieds cagneux, tournés en dedans.
Culotte trop fournie, jarrets de vache, ergots (ergot simple à gauche, - double à droite), oreilles semi-dressées, queue rudimentaire.
Jarrets ouverts ou en tonneau, oreilles attachées trop bas et grandes, extrémité de la queue légèrement déviée.
La connaissance du chien - 1
Ostéologie : étude des os Le squelette représente la charpente rigide soutenant tout le corps et intervient également dans d’autres rôles comme celui de protection (cage thoracique par exemple), de mouvements (les muscles prennent appui sur les os), de réserve d’éléments chimiques tels que le calcium ou le phosphore, et enfin de formation originelle des globules rouges via la moelle osseuse. Le squelette du chien
1. Crâne 2. Maxillaire 3. Mandibule 4. Ligament nucal 5. Vertèbres cervicales 6. Vertèbres thoraciques 7. Vertèbres lombaires 8. Vertèbres caudales 9. Côtes 10. Sternum 11. Omoplate (Scapula) 12. Humérus 13. Cubitus (Ulna) 14. Radius 15. Carpe 16. Métacarpe 17. Phalanges 18. Bassin 19. Fémur 20. Rotule 21. Tibia 22. Péroné (Fibula) 23. Tarse 24. Métatarse
Le squelette se compose d’un grand nombre d’os que l’on classe selon leur taille et leur forme : les os longs (dont le diamètre est inférieur à la longueur), les os courts (comme les vertèbres, les os du carpe ou du tarse) et enfin les os plats composant entre autre le crâne (on peut également citer les côtes et la scapula). Durant le développement prépubertaire du chien, l’os subit deux phénomènes : une croissance en épaisseur, et une croissance en longueur par prolifération de la plaque de croissance (ou cartilage de conjugaison). La croissance osseuse s’arrête par la calcification complète du cartilage de conjugaison. 23
1 - La connaissance du chien Vue latérale de la tête osseuse du chien I
I
I. Incisives C. Canines PM. Prémolaires M. Molaires
C M
PM
C
I
I
I I I
C
Le crâne est formé de 13 os plats pairs (se soudant très tôt après la naissance). Il s’articule à la colonne vertébrale au niveau de la première vertèbre cervicale appelée l’atlas. La colonne vertébrale est composée de 7 vertèbres cervicales, 13 thoraciques, 7 lombaires, 3 sacrales et un nombre de vertèbres coccygiennes variable selon la longueur de la queue. À chaque vertèbre thoracique correspond une paire de côtes : 10 paires sont reliées au sternum, les 3 autres sont flottantes. Le chien mâle a la particularité de posséder un os pénien qui expose les individus à tempérament nerveux à des fractures lors des saillies ou de tentatives de séparation brutale d’un couple “verrouillé”.
Arthrologie : étude des articulations Articulation synoviale
Le squelette est un assemblage d’os organisés entre eux au moyen d’articulations. Il existe différents types d’articulations : les articulations synoviales (c’està-dire avec la présence d’un liquide intra-articulaire) qui permettent une grande mobilité d’un segment osseux par rapport à l’autre, alors que les articulations non synoviales (soudure osseuse au niveau de la boîte crânienne, union par un tissu fibreux ou fibro-cartilagineux) ne permettent aucun mouvement, ou un très léger jeu (exemple de la symphyse pubienne). Une articulation se définit également par ses moyens d’union : - la capsule articulaire qui double la membrane synoviale à l’extérieur ;
1. Os 2. Capsule articulaire 3. Membrane synoviale 4. Cavité synoviale 5. Cartilage
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- les ligaments collatéraux, et autres s’ils existent, qui maintiennent l’articulation en place ; - les moyens complémentaires que sont les tendons (fléchisseurs et extenseurs) ou les ménisques par exemple, qui ont également un rôle de stabilisation.
La connaissance du chien - 1
Myologie : étude des muscles Tous les mouvements effectués, qu’ils soient volontaires ou non, mettent en jeu un nombre plus ou moins important de muscles. Il en existe plusieurs types : - le muscle strié, responsable des mouvements volontaires du squelette, des globes oculaires et de la langue ; - le muscle lisse, responsable des mouvements involontaires des viscères ; - le muscle cardiaque, dont la structure se rapproche du muscle strié, mais avec un fonctionnement identique au muscle lisse. Au niveau locomoteur, on qualifie les muscles selon leur action. À chaque muscle correspond son antagoniste. Ils peuvent ainsi être : - fléchisseurs (diminution de l’angle formé par les rayons osseux associés) ; - extenseurs (augmentation de cet angle) ; - abducteurs (écartent le membre du tronc) ; - adducteurs (rapprochent le membre du corps).
Les muscles du chien et leurs rôles
1. Temporal (fermer la gueule) 2. Masseter (fermer la gueule) 3. Digastrique (ouvrir la gueule) 4. Sternocéphalique (fléchir la tête) 5. Brachiocéphalique (fléchir la tête) 6. Trapèze (tourner l’omoplate) 7. Deltoïde (fléchir l’épaule) 8. Triceps (étendre le coude, tenir debout) 9. Extenseur radial du carpe 10. Fléchisseur ulnaire du carpe 11. Grand dorsal (se propulser) 12. Pectoral profond (se propulser, soutenir le thorax) 13. Droit de l’abdomen (fléchir la colonne, soutenir les viscères) 14. Oblique de l’abdomen (fléchir la colonne, soutenir les viscères) 15. Fessier moyen (étendre la hanche) 16. Sartorius (fléchir la hanche) 17. Quadriceps fémoral (fléchir la hanche) 18. Biceps fémoral (étendre la hanche, se propulser) 19. Gastrocnémien (étendre le tarse, fléchir le genou) 20. Tibial crânial (fléchir le tarse) 21. Fascia thoraco-lombaire
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1 - La connaissance du chien La mobilité du squelette est assurée par les muscles striés qui s’insèrent par des tendons sur les os, leur contraction impliquant des mouvements des structures osseuses les unes par rapport aux autres. Le chien possède quatre allures différentes, plus ou moins développées selon la race : pas, trot, amble et galop. Au pas, il pose successivement au sol, une, deux ou trois pattes. Au trot, il pose simultanément une patte avant et une patte arrière du côté opposé. L’amble ressemble au trot, à la différence que le chien pose une patte avant et une patte arrière du même côté : c’est une allure latérale. Au galop, le chien pose les deux pattes avant, l’une venant très rapidement après l’autre, puis de la même façon les deux pattes arrières. Certains chiens évoluent naturellement à l’amble alors que pour d’autres cela signe un trouble locomoteur. Il convient de bien connaître les allures de son chien. Les allures Le trot : Au trot, jamais plus de deux pieds ne touchent le sol au même moment. Le trot est une allure diagonale, c’est-à-dire par bipèdes diagonaux.
Le chien est supporté par l’antérieur gauche et le postérieur droit.
Le chien est supporté par l’antérieur droit et le postérieur gauche.
L’amble : L’amble est une allure par bipèdes latéraux ; l’ambleur lève les deux membres du même côté en même temps.
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La connaissance du chien - 1
Éléments de physiologie S euls seront abordés ci-après des éléments généraux permettant au lecteur de mieux comprendre les grandes lignes des principales fonctions physiologiques de l’organisme canin.
La peau La peau, au sens large, représente la limite entre l’organisme et le milieu extérieur. Elle inclut deux structures : la peau au sens strict, c’est-à-dire une structure kératinisée, et ses annexes (poils, glandes diverses). Le poil est décrit dans le chapitre “Soins courants et entretien”. On compte 3 étages dans l’épaisseur de la peau :
- l’épiderme, qui se compose d’une couche basale faite de cellules en division et de cellules produisant de la mélanine (pigment responsable de la couleur de la peau) et d’une couche claire (2 à 3 couches cellulaires) très épaisse au niveau de la truffe et des coussinets ; - le derme représente la couche épaisse de la peau : 1,3 mm sur le dos jusqu’à 2,5 mm pour les coussinets. Il contient des fibres élastiques et du collagène assurant élasticité et résistance de la peau ; - l’hypoderme forme la couche la plus profonde, riche en adipocytes (cellules graisseuses).
Coupe de peau
1. Derme 2. Épiderme 3. Hypoderme 4. Muscle arrecteur 5. Poil primaire 6. Glande sébacée 7. Glande sudoripare 8. P apille dermique 9. Toucher 10. Douleur 11. Vibrations 12. Chaud et froid 13. Nerf sensitif 14. Poil secondaire
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1 - La connaissance du chien La peau joue différents rôles. Tout d’abord un rôle de barrière : elle s’oppose à la sortie de certains éléments comme l’eau, et en sens inverse, l’entrée d’eau, de certaines molécules et des bactéries n’est pas possible. Cependant, la barrière est aussi mécanique, offrant ainsi un rôle de protection face aux agressions telles que les infrarouges, les ultraviolets et les agents biologiques. La peau a également un rôle d’échangeur par les sécrétions : la sueur et le sébum. La sueur vient des glandes apocrines et exocrines (ces dernières sont situées exclusivement sur la truffe et les coussinets plantaires). Chez le chien, cette sécrétion semble assurer uniquement le refroidissement local cutané. Par les terminaisons nerveuses situées dans le derme et l’hypoderme, la peau a également un rôle sensoriel, et elle peut informer l’organisme de la température, de la pression, d’une douleur ou encore du contact avec un objet.
Aire olfactives du chien : cavités nasales
Les poils possèdent une activité cyclique avec une période de perte des poils : c’est la mue (voir les phases de croissance du poil dans le chapitre “Soins courants et entretien”). Chez le chien, comme chez les animaux sauvages, il y a deux mues par an donnant un pelage d’été et un pelage d’hiver. Le pelage d’hiver est beaucoup plus fourni que celui d’été, de façon à protéger l’animal durant la période froide. Le déterminisme principal de la mue semble être la photopériode (durée de la lumière par rapport à l’obscurité). Les changements de température n’interviendraient surtout qu’au niveau de la densité et de la vitesse de renouvellement des poils, mais pas comme facteur principal de déclenchement des mues.
La respiration L’appareil respiratoire du chien peut être séparé en deux parties : l’appareil respiratoire supérieur et l’appareil respiratoire inférieur. L’air inspiré est séparé en deux par les cornets nasaux : 1. C ornet nasal inférieur, courant le plus important servant à la respiration, air réchauffé et dépoussiéré 2. C ornet nasal supérieur, air réchauffé et analysé en tourbillonnant dans les volutes 3. Narines 4. Nerfs olfactifs 5. Cerveau (bulbe olfactif) 6. Sinus frontaux
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La connaissance du chien - 1
L’appareil respiratoire supérieur
Il se compose des cavités nasales se trouvant dans le chanfrein et le front du chien, s’ouvrant sur l’extérieur par les narines. L’air passe ensuite dans le pharynx, suivi de la trachée, formée d’anneaux cartilagineux. Les cavités nasales sont constituées des cornets et des sinus nasaux. La muqueuse qui les recouvre est ainsi très étendue, ce qui permet d’amplifier son rôle : richement vascularisée, elle réchauffe l’air et le sature en vapeur d’eau. Par ailleurs, les glandes nasales qu’elles contiennent sécrètent du mucus qui capte les particules agressives de l’air (poussière, microbes…). Une autre partie de la muqueuse, olfactive, permet au chien de sentir les odeurs. Après le passage dans les cavités nasales, l’air est acheminé, vers le nasopharynx qui se situe au fond de la bouche. Il est ainsi quasiment à une température égale à celle de l’organisme et débarrassé de ses impuretés. L’air poursuit son trajet dans le larynx et la trachée. La contraction du muscle trachéal diminue le diamètre de la trachée, et module ainsi le débit de l’air, ou s’oppose à sa dilatation excessive lors de la toux par exemple. Tout un ensemble de muscles permet la mobilisation des cartilages les uns par rapport aux autres. Ainsi, ouvert lors de la respiration, le larynx se ferme lorsque le chien déglutit et évite de ce fait que les aliments ne passent dans l’appareil respiratoire. Le larynx porte également les cordes vocales qui, lorsqu’elles vibrent par le passage de l’air, émettent des sons : grognements, aboiements… Appareil cardio-respiratoire
1. Choane (narine interne) 2. Pharynx 3. Larynx 4. Trachée 5. Poumon droit 6. Cœur 7. Diaphragme 8. Œsophage 9. Terminaison de la trachée
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1 - La connaissance du chien L’appareil respiratoire inférieur
Il comprend les bronches et les poumons situés à l’intérieur de la cavité thoracique. Dans la cage thoracique, la trachée se divise en deux bronches principales qui se divisent elles-mêmes en bronches secondaires puis en bronchioles assurant le transport de l’air jusqu’aux alvéoles pulmonaires, le tout formant les poumons. C’est à ce niveau que vont s’effectuer les échanges gazeux grâce à une vascularisation importante des poumons.
La respiration
La fréquence respiratoire augmente au cours de l’exercice physique : le chien halète.
La respiration est la fonction qui permet à l’organisme d’approvisionner ses cellules en oxygène et de les débarrasser du dioxyde de carbone. La respiration en elle-même est un phénomène mettant en jeu des actions musculaires et la circulation sanguine. Les échanges gazeux entre l’air alvéolaire et le flux sanguin sont tributaires des pressions en oxygène et en dioxyde de carbone de part et d’autre de la paroi du capillaire sanguin : ainsi le dioxyde de carbone passe des capillaires sanguins vers l’air pulmonaire et l’oxygène emprunte le chemin inverse. La ventilation pulmonaire renouvelle l’air des alvéoles. Elle s’effectue en deux temps : l’inspiration fait entrer l’air “neuf ” dans les poumons et l’expiration en chasse l’air vicié. L’inspiration est un processus actif (contraction du diaphragme et des muscles intercostaux) alors que l’expiration est passive (relâchement de ces muscles), sauf en cas d’expiration forcée. La fréquence respiratoire normale est de 10 à 30 inspirations par minute chez le chien. Elle varie suivant la taille, l’état d’embonpoint, la nervosité, l’activité. Lorsque le chien halète : il respire plus vite par la gueule et il augmente son volume courant.
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La connaissance du chien - 1
La circulation sanguine L’appareil cardio-vasculaire Le cœur, composé de 4 cavités, est plutôt de forme globuleuse chez le chien. Il est situé légèrement à gauche. Son poids et ses dimensions varient beaucoup d’une race à l’autre, mais aussi au sein d’une même race en fonction de l’activité physique. On peut retenir comme poids moyen pour un chien de 15 kg une masse cardiaque de 120 g.
La circulation sanguine On entend par circulation sanguine l’étude des vaisseaux (veines et artères) et du cœur, au plan anatomique, mais aussi physiologique. Cette circulation est différente chez le fœtus.
Le cœur a une forme plutôt globuleuse.
Chez le fœtus, la formation des premiers vaisseaux débute lorsque l’embryon ne peut plus se nourrir par simple diffusion de cellule à cellule. Le cœur a une origine plus compliquée : il se forme à partir des cellules superficielles de l’embryon, peu à peu il prend sa place définitive dans le thorax. En s’incurvant, et subissant des rotations il acquiert finalement la forme qu’on lui connaît. Chez le fœtus, les “poumons” sont non fonctionnels, l’oxygène est apporté par les veines ombilicales venant de la mère et le dioxyde de carbone repart par les artères ombilicales. Le cloisonnement du cœur ne s’effectue qu’à la fin de la gestation et dans les premières heures après la naissance. Ce développement peut comporter des anomalies telles qu’un défaut de cloisonnement du cœur, une persistance du canal artériel ou encore un défaut de positionnement du cœur. Suite à un développement normal, le cœur se divise en 4 grandes parties : l’atrium droit reçoit le sang pauvre en oxygène et l’envoie dans le ventricule droit qui le chasse vers les poumons ; l’atrium gauche reçoit le sang des poumons riche en oxygène, l’envoie dans le ventricule gauche, qui
Le système artériel du chien 1. Aorte (thoracique) 2. Artère tibiale 3. Artère saphène 4. Artère fémorale 5. Artère antébrachiale
6. Artère brachiale 7. Artère axillaire 8. Artère carotide commune 9. Artère carotide externe 10. Artère faciale.
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1 - La connaissance du chien
à son tour le chasse vers les différentes parties du corps. Le passage dans les différents compartiments se fait grâce à des valvules.
Coupe transversale du cœur
Les veines du chien
1. Veine caudale 2. Veine porte 3. Veine cave crâniale 4. Veine faciale 5. Veine Jugulaire externe 6. Veine axillaire 7. Veine superficielle de l’avant-bras (céphalique) 8. Veine cave caudale 9. Veine saphène interne 10. Veine saphène latérale 11. Veine fémorale
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Au niveau physiologique, le cœur travaille selon un cycle régulier appelé révolution cardiaque. Les cavités cardiaques, évoluent selon 2 phases : une systole (phase de contraction) et une diastole (phase de relâchement). La révolution cardiaque s’effectue selon un cycle bien précis. Grâce à la faible pression du retour veineux et à l’ouverture des valvules auriculo-ventriculaires, les ventricules se remplissent passivement (les valvules artérielles étant fermées), puis la contraction des atriums complète le remplissage, c’est la systole auriculaire. Ensuite débute la systole ventriculaire, le ventricule est au maximum de remplissage, la pression intraventriculaire augmente, ce qui ferme les valvules auriculo-ventriculaires. La contraction des ventricules provoque une surpression intraventriculaire ouvrant les valvules artérielles pour chasser le sang dans les vaisseaux. Enfin, les muscles se relâchent permettant la fermeture de ces valvules. Les atriums se remplissent à nouveau, les valvules auriculo-ventriculaires s’ouvrent, les ventricules se remplissent, un nouveau cycle commence.
La connaissance du chien - 1
Les artères et les veines Le cœur ne fait que jouer le rôle de propulseur, mais ce sont les vaisseaux sanguins qui apportent le sang jusqu’aux organes. Anatomiquement, les vaisseaux partant du cœur sont appelés artères (que le sang soit riche ou pauvre en oxygène) et ceux revenant au cœur sont les veines. Le volume de sang (volémie) d’un chien est de 80-90 ml de sang par kg de poids corporel.
La circulation lymphatique Il s’agit du système de drainage déversant la lymphe dans la circulation sanguine générale. Les vaisseaux se collectent de proche en proche pour déverser la lymphe dans deux gros troncs collecteurs : un conduit thoracique et un conduit lymphatique droit. Les vaisseaux sont très peu visibles mais ce qu’on peut facilement détecter ce sont les nœuds lymphatiques (ou ganglions) filtrant la lymphe d’une même région. Certains sont superficiels, d’autres sont profonds. Ils peuvent être hypertrophiés lors d’une inflammation de la zone de drainage, mais ils sont également un site de passage privilégié pour les cellules cancéreuses pour passer d’un organe à l’autre.
Les ganglions lymphatiques palpables
1. Parotide 2. Mandibulaire 3. Rétropharyngé latéral 4. Cervical superficiel 5. Axillaire 6. Axillaire accessoire (inconstant) 7. Inguinal superficiel 8. Poplité 9. Fémoral (inconstant)
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1 - La connaissance du chien L’appareil digestif
1. Œsophage 2. Trachée 3. Diaphragme 4. Foie 5. Estomac 6. Cardia 7. Pylore 8. Pancréas 9. Duodénum 10. Intestin grêle 11. Cæcum 12. Côlon 13. Rectum 14. Anus 15. Épiglotte
L’appareil digestif L’appareil digestif part de la bouche où les aliments sont ingérés, puis se poursuit par l’œsophage dont les contractions musculaires poussent le bol alimentaire dans l’estomac. Le volume de ce dernier est important et son état de distension conditionne la topographie des autres organes dans l’abdomen (lors d’un repas important, l’estomac peut se distendre jusqu’à la 5e vertèbre lombaire). Le chien a une activité de mastication peu développée, c’est donc dans l’estomac que les aliments vont subir une digestion mécanique et chimique. La vidange gastrique dure environ 3 heures pour une alimentation industrielle sèche. Le transit continue par le passage dans le jéjunum, très long chez les carnivores, puis dans l’iléon, qui arrive sur le cæcum. Commence ensuite le gros intestin avec le colon, où s’effectuent l’absorption de l’eau et la formation des matières fécales. Le rectum et le canal anal dans la cavité pelvienne, ont pour rôle de stocker ces matières fécales. D’autres organes interviennent aussi dans la digestion des aliments, c’est le cas du pancréas et du foie. Le pancréas est une glande très allongée en forme de “V”. Il fabrique et déverse dans le canal pancréatique des enzymes digestives, uniquement lors des repas et a aussi une fonction endocrine (insuline, glucagon). Le foie, situé juste derrière le diaphragme un peu à droite, est un organe plurilobé (6 lobes au total), à multiples fonctions. On y trouve également la vésicule biliaire, qui stocke les sécrétions des cellules hépatiques durant la journée, pour les déverser dans l’intestin lors des repas. 34
La connaissance du chien - 1
Il existe des différences en relation avec le format du chien : ainsi si le tube digestif d’un chien de petite race représente 7 % de son poids, ce chiffre n’est que de 3 % pour un chien de grande taille, rendant ce dernier globalement plus sensible au plan digestif.
La digestion Le tube digestif du chien est totalement tourné vers la simplification moléculaire des aliments (glucides, lipides et protides) et l’absorption des nutriments. Il peut être séparé en trois sections anatomiques : la première, ingestive, comprend la langue, les dents, les glandes salivaires, le pharynx et l’œsophage ; la seconde, digestive, comporte l’estomac, l’intestin grêle, le gros intestin et les glandes annexes (foie et pancréas) ; la troisième, évacuatrice, renferme l’extrémité du gros intestin et le canal anal. L’ingestion des aliments
Le chien ne fait qu’avaler les aliments sans pratiquement leur prodiguer une prédigestion mécanique. En fonction de la taille des particules alimentaires (en particulier avec l’alimentation sèche), le chien peut être obligé de croquer. Les glandes salivaires déversent la salive dans la cavité buccale. Par ses composantes aqueuses et muqueuses, elle permet d’humidifier les aliments et facilite leur transit dans l’œsophage. Au moment de la déglutition, la langue pousse les aliments dans l’oropharynx, l’épiglotte se ferme (et évite ainsi que les aliments ne passent dans la trachée) et les aliments sont dirigés vers l’œsophage.
Cardia
L’intérieur de l’estomac du chien
Pylore
L’arrivée du reste du repas et les contractions musculaires de l’œsophage conduisent les aliments jusqu’à l’estomac par sa région appelée cardia. La digestion des aliments
Les aliments sont constitués, de manière très schématique, de trois types de molécules : les glucides, les protides et les lipides. La digestion de chacun d’eux met en jeu des mécanismes et des enzymes différents à des endroits distincts du tube digestif. Dans l’estomac, les aliments subissent une digestion à la fois mécanique et chimique. Les contractions des tuniques musculaires permettent un brassage qui entraîne le mélange des aliments avec le suc gastrique. Une digestion chimique importante s’y déroule. 35
1 - La connaissance du chien Les digesta sont ensuite propulsés par le pylore dans le duodénum, première partie de l’intestin grêle. L’ensemble du bol digéré transite alors dans l’intestin grêle où il subit la poursuite de la digestion chimique par l’intermédiaire des sécrétions pancréatiques et hépatiques qui sont délivrées dans le duodénum par des conduits sécréteurs. Le foie est un organe à multiples fonctions dont une digestive. Ainsi, la sécrétion de bile est continue pendant toute la journée. Lorsque les digesta parviennent dans le duodénum, la vésicule se contracte et provoque la chasse biliaire. La bile se retrouve ainsi en contact, dans le duodénum, avec les aliments prédigérés. Les pigments biliaires n’ont aucune fonction dans la digestion (ce sont les produits de dégradation de l’hémoglobine) et sont en fait excrétés par le tube digestif. Les sels biliaires ont, eux, un rôle tout à fait fondamental dans la digestion des lipides. Le tube digestif : de l’œsophage au rectum
L’intestin du chien, comme celui de toute espèce animale, est peuplé d’une importante microflore, constituée de micro-organismes, essentiellement bactériens, qui participe activement aux phénomènes de digestion. Cette flore intestinale est très sensible aux variations de la qualité de l’aliment, ce qui fait que, contrairement à l’homme, le chien ne peut changer d’aliment à chaque repas sous peine de destruction de la flore et de diarrhée. Ce phénomène explique la nécessité impérieuse d’une transition alimentaire sur huit jours lorsqu’on change d’aliment. L’absorption des nutriments
L’intestin est le siège de la majeure partie de la digestion et de l’absorption des nutriments. L’intérieur de l’intestin grêle est constitué de replis de la paroi : la surface d’absorption est ainsi augmentée. L’absorption des glucides.
En ce qui concerne les glucides, les formes se trouvant dans l’intestin grêle sont des oses. Ils sont absorbés par les cellules intestinales. Ils se retrouvent dans les vaisseaux sanguins, très nombreux dans l’intestin grêle. L’absorption des lipides.
Les micelles sont absorbées par les cellules intestinales. Les différents constituants de ces micelles sont ensuite remaniés à l’intérieur des cellules pour reformer des triglycérides. Ceux-ci sont fixés à des protéines 36
La connaissance du chien - 1
et d’autres molécules et sont repris par les vaisseaux lymphatiques de l’intestin grêle. L’absorption des protides.
Les acides aminés sont absorbés de façon complexe par les cellules de l’intestin. Ils sont alors hydrolysés par les enzymes des cellules. Ce sont donc des acides aminés qui sont retrouvés dans la circulation sanguine. L’absorption des autres nutriments
L’eau et les sels minéraux sont aussi absorbés dans l’intestin.
L’appareil urinaire Appareil uro-génital femelle
1. Ovaire 2. Corne utérine 3. Utérus 4. Urètre 5. Vessie 6. Rein 7. Uretère
Quel que soit le sexe de l’animal, ce sont les mêmes organes qui participent à l’élaboration puis à l’élimination de l’urine. L’appareil urinaire est composé de deux reins en forme de haricot. De chaque rein part un uretère, s’abouchant sur la face dorsale de la vessie, elle-même placée juste en avant du bassin. L’urine stockée dans la vessie est ensuite acheminée jusque dans le milieu extérieur par l’urètre. L’urètre suit un trajet différent chez le mâle et la femelle. Chez celle-ci, il est plus court et généralement plus large. Il s’abouche dans le vestibule du vagin par une petite papille. Chez le mâle, l’urètre est plus long, moins large et comporte trois parties, à savoir les parties prostatique, membraneuse et pénienne. La convergence des voies urinaires et génitales explique pourquoi une affection de la vessie risque de perturber la qualité de la semence chez le mâle, ou être en lien avec une affection vaginale chez la femelle. 37
1 - La connaissance du chien La formation de l’urine L’urine est élaborée dans les reins, en plusieurs étapes permettant l’élimination d’une partie des déchets de l’organisme, entre autres fonctions. La première partie de la formation de l’urine consiste en une filtration sanguine, visant à l’obtention d’une urine dite “primitive” car elle subira des modifications de composition avant son élimination. Suite à cette filtration survient le phénomène de réabsorption. Il permet de faire refluer dans la circulation sanguine des molécules et des ions indispensables à l’organisme. Ces transports sont souvent associés à une réabsorption d’eau.
Le stockage et l’évacuation de l’urine Les tubes collecteurs, contenant l’urine définitive, se jettent dans le rein, dans une petite poche débouchant dans un uretère. L’urine est alors acheminée vers la vessie, réservoir fortement extensible et étanche, dont le rôle est d’assurer l’accumulation de l’urine entre les mictions. Un sphincter situé à la jonction vésico-urétrale assure la continence urinaire. Lorsque la vessie est suffisamment pleine, la miction peut avoir lieu. Le corps de la vessie, comportant de nombreuses fibres musculaires lisses, se contracte, alors que le sphincter urétral se relâche ; l’urine est à ce moment expulsée sous pression. Ces phénomènes sont sous dépendance nerveuse : le contrôle volontaire et conscient de la miction est assuré par le cerveau.
Appareil uro-génital mâle
1. Rein 2. Uretère 3. Prostate 4. Urètre 5. Testicule 6. Pénis 7. Gland 8. Os pénien 9. Vessie
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La connaissance du chien - 1
Le système nerveux Le système nerveux recueille les informations du monde extérieur ou qui se créent dans l’organisme, appelées stimuli. Il lance aussi des impulsions qui déterminent la contraction des muscles volontaires et involontaires (les muscles du squelette contrôlant les mouvements, et ceux qui font partie des viscères, la sécrétion des glandes). Les neurones peuvent être soit récepteurs lorsqu’ils reçoivent un stimulus, soit émetteurs lorsqu’ils envoient des impulsions nerveuses, soit d’association lorsqu’ils mettent en relation deux neurones différents.
Le système nerveux central Il est composé du cerveau, du cervelet, du bulbe rachidien (dans la cavité crânienne) et de la moelle épinière (dans la cavité médullaire, tout le long de la colonne vertébrale). Cette protection, tant contre les chocs que contre les agressions internes (il existe une “barrière” entre le sang et les méninges appelée barrière hémato-méningée qui résiste à diverses substances), est justifiée par le fait que les neurones sont des cellules qui ne se renouvellent pas. Tout dommage est alors irréparable. Le cerveau est le siège de différents centres : moteur, sensitif, visuel, auditif, olfactif, gustatif. Il est le centre de la mémoire et de l’association. Le cervelet est le siège de l’équilibre et de la coordination des mouvements. La moelle épinière est un centre de réflexes important, tout comme le bulbe rachidien (vomissements, salivation…) qui est aussi le centre de l’automatisme respiratoire, cardiaque et dilatateur/ constricteur des vaisseaux.
Système nerveux 1. Cerveau 2. Cervelet 3. Bulbe rachidien 4. Moelle épinière 5. Plexus brachial : entrelacement de nerfs 6. Nerfs rachidiens 7. Plexus lombaire et sacré 8. Grand nerf sciatique
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1 - La connaissance du chien Le système nerveux périphérique Il est constitué par la réunion des fibres nerveuses en nerfs qui se ramifient symétriquement pour se distribuer à l’ensemble du corps. Les nerfs sensitifs conduisent l’information sensitive de la périphérie aux centres intégrateurs du système nerveux central. Les nerfs moteurs conduisent les impulsions générées par le système nerveux central jusqu’à l’organe cible.
Le système nerveux végétatif Il a pour origine une chaîne de ganglions nerveux situés de part et d’autre de la colonne vertébrale. Il contrôle les fonctions végétatives de l’organisme, celles dont le contrôle n’est pas régi par le système nerveux central ou périphérique. Le système nerveux est impliqué dans de nombreuses affections et interactions médicamenteuses. Les atteintes peuvent être très variées et demandent une très bonne connaissance du sujet.
L’œil et la vision Coupe d’œil
1. Rétine 2. Nerf optique 3. Cornée 4. Cristallin 5. Liquide vitré 6. Iris
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Il est admis à présent que les chiens ont une vision nocturne supérieure à celle de l’homme, et qu’ils perçoivent bien les mouvements à distance alors qu’ils distinguent mal, à même distance, les objets fixes. Des différences entre les races interviennent en ce qui concerne l’angle de vision et c’est toujours lié à une adaptation vis-à-vis du travail qu’il est censé faire. Ainsi un chien de troupeau a besoin d’un champ de vision étendu pour une surveillance optimale du troupeau, alors qu’un chien de chasse a besoin d’un champ de vision plus restreint pour bien visualiser les proies.
La connaissance du chien - 1
L’oreille et l’ouïe Le chien a une ouïe plus fine que celle de l’homme, percevant des fréquences soniques jusqu’à 2,5 fois supérieures à celles perçues par l’homme. Le chien perçoit même les ultrasons.
Coupe d’oreille 1. Oreille externe : pavillon 2. Oreille externe : conduit auditif 3. Tympan 4. Oreille interne (audition, équilibre) 5. Oreille moyenne 6. Osselets
L’oreille externe est une structure cartilagineuse qui compose un pavillon mobile qui peut s’orienter selon la provenance des sons. Le pavillon débouche sur le conduit auditif externe qui est d’abord vertical puis horizontal. Il se termine par une très fine membrane : le tympan.
Le nez et l’olfaction L’odorat chez le chien est un sens extrêmement développé. Il est même considéré comme le sens numéro un. Il s’en sert pour communiquer, pour se repérer, pour chasser… L’odorat extraordinaire du chien est également mis à profit pour aider l’homme à sauver des vies humaines, à détecter des substances illégales, à permettre l’application des lois (contrôle aux frontières de denrées alimentaires,…) ou même à aider la médecine (détection de maladies…).
L’exceptionnel flair du chien peut être mis à contribution pour détecter des substances dangereuses ou interdites (par exemple : explosif dans un bagage).
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1 - La connaissance du chien L’anatomie des cavités nasales du chien est toute entière en faveur du fort développement de son sens olfactif. La reconnaissance de l’odeur nécessite la fixation des molécules sur les récepteurs de la muqueuse, lesquels sont très spécifiques. 300 types environ ont été identifiés, en comparaison des 7 connus chez l’homme. La sensibilité du chien aux effluves est liée à la surface de la muqueuse pituitaire (200 cm2 chez le berger allemand pour 10 cm2 chez l’homme), au nombre de cellules olfactives et à l’importance de la zone olfactive du cerveau (10 fois plus importante chez le chien que chez l’homme).
La langue et le goût Le goût chez le chien est très lié à l’olfaction avec lequel il s’associe pour apprécier le niveau d’appétence des aliments. Le sens du goût est lié aux papilles gustatives présentes sur la muqueuse de la langue, du palais et du pharynx. Le goût est une notion très relative chez le chien, on trouve environ douze fois moins de ces “capteurs du goût” chez le chien que chez l’homme.
Localisation des récepteurs du goût sur la langue du chien (D’après Bernard Collin, Anatomie du chien)
1. Papilles foliées 2. Papilles caliciformes 3. Papilles fongiformes 4. Papilles filiformes
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La connaissance du chien - 1
Le toucher et la sensibilité La peau peut percevoir les sensations thermiques, tactiles et douloureuses grâce aux terminaisons nerveuses qui forment un réseau très dense relié à la moelle épinière et au cerveau. La distribution de ces terminaisons nerveuses est irrégulière sur l’ensemble du corps.
Différentes procédures vétérinaires permettent de tester la sensibilité et les réflexes du chien.
Exemples de l’évaluation du réflexe patellaire grâce au marteau à réflexe et de l’évaluation de la nociception grâce à une pince hémostatique.
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Le logement des chiens
L
e logement des chiens est l’un des éléments fondamentaux du bon fonctionnement d’un élevage canin. Sa conception, tant globale que détaillée, conditionne pour beaucoup le bien-être sanitaire et comportemental du chien ainsi que sa reproduction. Les principes détaillés dans ce chapitre sont applicables à tous les éleveurs quelle que soit leur catégorie.
2 - Le logement des chiens
Conception globale d’un élevage Les différents modes d’élevage Contrairement aux espèces porcine, bovine ou équine, l’espèce canine regroupe une telle diversité raciale (du très petit Chihuahua au géant Irish Wolfhound) qu’il est difficile de se référer à des normes précises concernant son hébergement en chenil. Toutefois, il est possible d’élever des chiens en dehors d’un chenil à condition de respecter des règles d’hygiène applicables aux chiens euxmêmes et à leur environnement (voisinage et éleveur inclus). Ainsi, les pratiques en usage permettent de distinguer différentes catégories d’élevage de chiens (à noter que cette classification proposée par l’auteur ne se rapporte pas à des définitions légales, qui peuvent être très différentes d’un pays à l’autre) comme : - L’élevage “familial” : la vente de chiots ne constitue pas la source principale de revenus de l’éleveur. - L’élevage “intermédiaire” (ou semi-professionnel) : l’éleveur consacre plus de la moitié de son temps à cette activité. - L’élevage “professionnel” qui constitue la principale source de revenus de l’éleveur. Sans porter de jugement de valeur sur ces différents modes d’élevage qui présentent tous trois leurs avantages et leurs inconvénients en termes de bien-être des chiens et de respect de l’environnement, le lecteur pourra sélectionner dans les chapitres relatifs au logement et à l’hygiène, des informations applicables à toutes les catégories d’élevage.
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Le logement des chiens - 2
Les questions à se poser Chaque secteur, local ou pièce représente ainsi un morceau de puzzle qui trouvera sa place après avoir répondu aux questions suivantes : - Faut-il traverser tout l’élevage pour montrer à un client les chiots à la vente ? - Les vents dominants risquent-ils de rabattre les germes des visiteurs vers la zone d’élevage ? -C omment les déchets seront-ils évacués ? - Quels trajets répétitifs (nettoyage, distribution des repas etc.) le personnel et les visiteurs vont-t-ils effectuer quotidiennement ? - Comment les bruits et les odeurs vont-ils se propager à l’intérieur comme à l’extérieur des bâtiments ? - Une possibilité de surveillance vidéo ou panoramique est-elle prévue ? Une conception semi-circulaire (voire circulaire) de l’élevage, centrée sur un couloir, répond généralement à la plupart de ces exigences.
Les grands principes L’élevage d’animaux de compagnie doit tenir compte des besoins de socialisation intra et interspécifique afin de faire grandir des animaux sains et équilibrés. Une fois cet impératif pris en compte, l’agencement général du chenil peut toutefois s’inspirer des techniques d’élevage utilisées chez les animaux de rente. Cette conception s’adapte en effet à la carrière de chaque pensionnaire au sein de l’élevage. Il faut ainsi prévoir des locaux adaptés aux différents stades physiologiques (naissance, socialisation, croissance, entretien, gestation, lactation, chiens retraités) ou pathologiques (animaux à état sanitaire suspect, chiens malades, contagieux…) et les agencer de manière logique au plan épidémiologique (voir gestion des facteurs de risque dans le chapitre consacré à l’hygiène).
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2 - Le logement des chiens Ainsi : - Le secteur dit “souillé” qui regroupe les locaux susceptibles d’être contaminés par des personnes ou des chiens venant de l’extérieur (secteurs hébergeant par exemple des chiens en observation, à garder en pension, à dresser ou à toiletter) seront relégués dans une zone isolée avec une entrée particulière équipée de protections (surchaussures ou sabots dédiés). - Le secteur dit “propre” qui regroupe les locaux réservés à l’élevage sera séparé des précédents et agencé selon les recommandations suivantes : la cuisine (ou lieu de préparation des gamelles) occupe une position centrale pour permettre une distribution rapide des repas, ce qui limite les aboiements si l’ordre de distribution des repas respecte la hiérarchie naturellement établie au sein de l’élevage. Les locaux d’hébergement sont disposés en fonction des risques infectieux encourus par leurs pensionnaires. Les femelles, pendant la mise-bas et les chaleurs, ont le col de l’utérus ouvert et sont donc particulièrement exposées aux infections utérines ascendantes qui sont une cause non négligeable d’infertilité. La propreté doit donc être renforcée durant ces périodes à risques. Bon à savoir Ces principes de base, qui apparaîtront à certains très utopiques, sont cependant applicables à tous, même aux éleveurs disposant d’une superficie et de locaux limités. Il suffit par exemple de remplacer le mot “bâtiment” par le mot “pièce” pour adapter ces principes d’hygiène aux structures existantes ou à l’élevage “à la maison”.
Plan général d’un élevage CONTACT AVEC L’EXTÉRIEUR 1. Quarantaine 2. Fosse à lisier 3. Aire de détente pour « externes » 4. Toilettage 5. Pension 6. Local de saillies 7. Bâtiments administratifs et privés 8. Local de vente, chiots sevrés ABSENCE DE CONTACT 9. Maternité 10. Femelles gestantes 11. Femelles en repos 12. Mâles 13. Infirmerie 14. Aire de détente pour « internes »
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Le logement des chiens - 2
De même, les chiots à la naissance ne peuvent compter sur leur système immunitaire encore immature ce qui explique leur fragilité face aux germes nouvellement introduits dans l’élevage. Il paraît donc logique de commencer le circuit de nettoyage par les bâtiments “à risques” (maternité) pour terminer par les zones suspectes de contamination (infirmerie, lazaret) en passant par les locaux hébergeant les adultes à l’entretien. C’est ce que l’on appelle le “principe de la marche en avant” que nous reverrons au chapitre sur l’hygiène. L’agencement des locaux en tiendra compte, sachant qu’il peut même être très utile de réserver un matériel de nettoyage propre à chaque zone à la manière des centres équestres qui réservent un matériel de pansage individuel à chaque cheval. Les chiens les plus sensibles (femelles à la reproduction, chiots) sont hébergés en périphérie alors que les vecteurs potentiels (chiens en quarantaine, externes) trouvent naturellement leur place sous les vents dominants de l’élevage. De même, pour limiter les risques de contamination, il est prudent de prévoir deux aires de détente distinctes, l’une pour les chiens venant de l’extérieur (“externes”), l’autre pour les chiens de l’élevage (“internes”) conformément au principe de la crasse propre et de la crasse sale (cf. chapitre sur l’hygiène).
Principe de la marche en avant De même qu’il est inconcevable de nettoyer une pièce en commençant par le sol et en finissant par le plafond, il ne faut jamais revenir sur ses pas lors des opérations de nettoyage d’un chenil sous peine de disséminer soi-même les germes que l’on est censé éliminer ! Le protocole de nettoyage doit prendre en compte les risques sanitaires associés aux différents secteurs et commencer par le secteur le plus propre pour terminer par le plus souillé.
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2 - Le logement des chiens
La conception du chenil La conception architecturale d’un chenil doit prendre en compte non seulement les contraintes légales, propres à chaque pays, province, département et municipalité mais aussi celles liées à la gestion d’un groupe d’animaux et au fonctionnement quotidien du chenil. La conception dite “dynamique” d’un chenil d’élevage doit prendre en compte les éléments suivants : - les prévisions de circulation du personnel, des chiens, des livreurs et prestataires de services, du vétérinaire et des visiteurs de manière à limiter les risques de contamination et prévoir les séparations entre les différents secteurs, - la capacité de réaction face à l’émergence d’un épisode infectieux (parasitaire, bactérien ou viral), - l’orientation des vents dominants, - la facilité et le coût de l’entretien (résistance des matériaux, étanchéité, imperméabilité, économies d’eau de lavage), - la maîtrise des nuisibles (rongeurs, insectes, acariens) et des nuisances sonores ou olfactives, - les éventuelles activités annexes (pension, dressage, toilettage, etc.), - les possibilités d’extension de l’élevage en fonction de la demande, - la possibilité d’évacuation rapide en cas d’incendie. Il faudra, en quelque sorte, faire vivre logiquement l’élevage dans son imagination avant même de le concevoir sur plans. C’est ce que l’on appelle la conception dynamique. On peut alors porter un regard critique sur ces plans en y traçant des flèches de différentes couleurs matérialisant les déplacements des chiens, du personnel, des clients, du vétérinaire, du livreur… l’objectif prioritaire étant de barrer la route aux contaminations en évitant la proximité de locaux incompatibles (maternité et lazaret par exemple). Une conception semi-circulaire (voir circulaire) de l’élevage, centrée sur un couloir, répond généralement à la plupart de ces exigences.
Conception dynamique d’un chenil Il est impossible de valider un plan de chenil sans au préalable s’imaginer vivre au quotidien et en toutes saisons dans ces installations : il est indispensable de prévoir les situations routinières (accueil des clients, distribution des repas, sorties en expositions) et exceptionnelles (gel, incendie, fugue, épizootie) dans la première étape du projet.
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Le logement des chiens - 2
Exemple de conception architecturale raisonnée : le chenil en U.
Box
Courette
Chiennes en suivi de chaleurs Chiennes en gestation
CIRCULATION
Chiennes en repos sexuel Maternité (isolation renforcée)
Couloir central
Personnel Acheteurs chiots Visiteurs saillie Livreurs aliments Vétérinaire Personnel spécialisé Visiteurs activités annexes
Chiots à la vente
Mâles
Administration Entrepôt cuisine
Quarantaine
Infirmerie et toilettage int.
Sas d’entrée
Local de saillie Pédiluves
Pension et toilettage extérieurs Gardiennage Dressage
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2 - Le logement des chiens
Élever à la maison Cette conception d’élevage ne peut s’appliquer que dans le cas d’un élevage familial avec très peu d’animaux. Les principes cités précédemment doivent néanmoins s’appliquer même à une maison d’habitation. L’utilisation des locaux d’habitation doit être pensée pour l’élevage : les pièces d’habitation choisies doivent être dédiées et permettre l’application du principe de la marche en avant. Il est possible soit d’utiliser des pièces servant à la fois de locaux d’habitation et de locaux d’élevage, soit d’aménager des pièces spécialement pour les chiens, en particulier pour les chiots. On évitera les pièces ayant du papier peint aux murs et/ou de la moquette au sol. Cependant, l’éleveur qui choisit cette configuration d’élevage devra être conscient qu’elle n’est pas idéale.
Conception des logements Le système double box/courette Une fois le plan d’ensemble établi, les logements doivent être construits en fonction : - du minimum imposé par la Loi pour le respect des animaux et du voisinage, - des impératifs sanitaires et environnementaux, - des facilités d’entretien du chenil, du chauffage, de la surveillance et de la distribution des repas. Dans un tel cadre, le système double box/courette, avec couloir central, apparaît le mieux adapté. Il est conçu pour le logement de deux chiens hiérarchiquement compatibles (dans le cas de l’élevage de chiens de meute, les chiens sont généralement hébergés en groupe hiérarchiquement constitué). Vol au-dessus d’un chenil… Si la conception d’ensemble d’un chenil intègre les risques de la vie en collectivité (circulation, nettoyage, visites), la conception d’un logement individuel tient compte des impératifs de bien-être de chaque chien (hiérarchie, intimité, confort).
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Hygiène et socialisation vont de pair L’hygiène au sens large intègre l’hygiène de vie : le bien être du chien au sein de son environnement est un facteur clé de la prévention des maladies, de son intégration sociale et de sa reproduction. Les parcs zoologiques les plus réussis ne sontils pas ceux qui favorisent la reproduction des pensionnaires ?
Le logement des chiens - 2
Quelle surface idéale pour le En effet, seuls dans leur courette, les chiens s’ennuient logement d’un chien ? et risquent de développer tics et manies, d’adopter des comportements stéréotypés (arpentage permanent de la Bien qu’il existe des normes standards pour les chiens en fonction de leurs tailles, il est conseillé courette connu sous le nom de “tic du fauve en cage”, de prévoir des courettes de différentes tailles pour léchage compulsif appelé “dermatite de léchage”, mordilrépondre aux besoins individuels de chaque chien lements, cannibalisme…) préjudiciables non seulement à dépendant en grande partie de son tempérament. Il est impératif de prévoir une zone refuge au sein leur santé, mais aussi à leur reproduction (baisse de la ferde chaque logement pour qu’un chien puisse a tilité). À l’inverse, plus on augmente la densité des chiens minima “voir sans être vu”. au sein d’un même logement, plus on accroît les risques de contamination, les risques de conflits hiérarchiques et plus on réduit les droits d’accès à la reproduction des mâles et des femelles dominés. Le bon compromis se situe donc généralement à deux chiens physiologiquement compatibles par courette.
La superficie idéale des courettes a donné lieu à de nombreuses controverses. En effet, les anciennes normes d’Andersen (3 m2 par 2 cm de taille au garrot) s’avèrent difficilement applicables en élevage canin (elles correspondraient en effet à 90 m2 par chien de 60 cm de taille au garrot). De plus, la majorité des chiens n’utilisent pas une telle surface et développent des comportements d’inhibition par manque de contact avec l’éleveur et les autres chiens. Système double box/courette: permet de loger ensemble deux chiens tout en ménageant une zone d’intimité pour chacun. Plus de deux chiens : risques de bagarre Chien isolé : risque de tics par ennui
Porte à barreaux
Muret H* > L chien (évite le contact entre chiens voisins)
Caniveau int. (pente 3 à 5 %)
Porte “écurie” (surveillance facile) COURETTE Bouche d’aération Caniveau ext. (pente 3 à 5 %)
Aire de repos
Porte “guillotine” (isolation, actionnable du couloir)
(*) H = hauteur : peut diminuer si les barreaux sont remplacés par une vitre ou s’il existe un couloir de séparation entre chaque courette.
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2 - Le logement des chiens En fait, l’espace vital dépend du tempérament de chaque chien puisqu’il est fonction de sa distance de fuite et de sa zone critique. Dès lors, il devient possible de diminuer la superficie de la courette à condition de ménager au chien une zone d’intimité (box et niche) dans laquelle il pourra se réfugier et se sentir en sécurité à l’abri de toute agression. Les niches modernes prennent en compte ce paramètre et sont conçues pour que le chien puisse “voir sans être vu”. Cette zone protégée s’avère notamment très utile en maternité et en nurserie pour limiter les risques de cannibalisme ou de déplacement intempestif de la portée chez les chiennes primipares ou peureuses. L’exemple proposé ici présente les avantages suivants : - Box apportant une protection contre les intempéries, courette permettant la dépense physique (complétée par l’aire de détente commune). Système double box/courette : vue en coupe et vue du dessus Aération (système de ventilation passive évitant les courants d’air au sol)
Toit (ou store amovible)
NICHE H, L et l ≤ 1,5 X H (garrot), démontable, surélevée à 25 cm du sol (isolation)
Barreaux (ou vitre)
Bâche brise-vent amovible
Bouche d’extraction
Prévoir un porte-gamelle en hauteur, accessible du couloir (protection/pluie, attraction pour rentrer les chiens)
Angle arrondi
L ≥ 2 l
Inversion de pente jonction box-courette (4 à 5 %) : permet de nettoyer alternativement les deux surfaces L BOX 1
L = longueur l = largeur S = surface H = garrot ≥ supérieur ou égal à
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BOX 2
Muret de séparation
l
Le logement des chiens - 2
- Courette semi-couverte ménageant une zone protégée du soleil et de la pluie à l’entrée de chaque box. - Les chiens ont vue sur l’extérieur, et la possibilité d’observer les courettes voisines. - Possibilité d’isolation de deux courettes mitoyennes en cas de suspicion de maladie contagieuse par voie aérienne (exemple de la toux de chenil). - Évacuation des liquides permise par une inversion Pour le confort de l’éleveur… de pente à la séparation box/courette. Ce système permet de nettoyer alternativement la partie courette Outre le respect du confort du chien, la conception lorsque les chiens sont rentrés et la partie box lorsque des logements vise à faciliter les tâches répétitives les chiens sont sortis et donc d’attendre le séchage telles que le nettoyage des courettes, l’évacuation des déchets, la surveillance des chiens et la districomplet des surfaces nettoyées avant d’y remettre les bution des repas. chiens (prévention des pododermatites qui débutent souvent par des fermentations entre les coussinets dues à l’humidité et la macération). - Possibilité de chauffer les boxes en même temps que le couloir central. - Aliments et eau à l’abri des intempéries et des contaminations. La distribution des aliments et le renouvellement de l’eau de boisson peuvent s’effectuer directement à partir du couloir central sans avoir à pénétrer dans les boxes. - Maîtrise des paramètres d’ambiance facilitée.
Respect du confort des chiens Le confort physique et psychologique des chiens est un élément essentiel à leur bien-être.
Séparation entre deux courettes Les barreaux verticaux sont préférables au grillage pour éviter les traumatismes des dents ou des griffes. On peut également utiliser du plexiglas, du verre épais (type abribus) ou des panneaux en plastique pour séparer deux courettes mitoyennes. 55
2 - Le logement des chiens Les murets de séparation doivent être au moins aussi hauts qu’un chien debout sur ses postérieurs pour éviter un contact direct entre deux chiens mitoyens et les projections d’une courette à l’autre au cours du nettoyage. Il est bien sûr inutile de recourir à des isolants thermiques pour ces séparations.
Les bâches brise-vent Très utilisées en élevage bovin, les bâches brise-vent permettent en cas d’intempérie (tempête, fort vent latéral) de limiter la baisse de la température dans les courettes (déperditions par convection) et les risques de contaminations par voie aérienne (prévoir un coût d’environ 10 €/m2). Ces bâches peuvent également être tirées entre deux courettes adjacentes pour interdire temporairement le contact visuel lorsqu’un espace a été prévu entre les barreaux de 2 courettes mitoyennes.
Possibilité de distractions
Bon à savoir En élevage, il est important de prévoir un environnement stimulant, un accès libre au box couvert à l’abri des intempéries ainsi que des matériaux résistants, non traumatiques, imperméables et facilement lavables.
La plupart des chiens aiment se poster sur le toit de leur niche lorsqu’il est horizontal. Il constitue alors un lieu idéal d’observation pour satisfaire la curiosité du chien et ainsi tromper son ennui. De même, on pourra laisser à la disposition des pensionnaires quelques jouets et agrès facilement lavables et résistants.
Zone ombragée Un toit escamotable permet, en cas de forte chaleur, de ménager une zone d’ombre tout en réfléchissant une partie des rayonnements solaires. La pente du toit doit tenir compte de l’écoulement des eaux de pluie pour éviter l’inondation des courettes ou des boxes. Les panneaux solaires trouvent ici leur principale indication dans les zones de fort ensoleillement. 56
Le logement des chiens - 2
Bon à savoir Dans la partie couverte du chenil, il importe de maîtriser en priorité la ventilation et les bruits liés aux aboiements. Les parois extérieures du bâtiment pourront être équipées d’aérateurs à lames verticales qui présentent l’avantage de réguler à la fois l’éclairage, la ventilation et le bruit.
Les box Il est souhaitable que la séparation avec la courette soit hermétique et isolante pour permettre un chauffage économique des boxes et du couloir central si nécessaire. L’éleveur peut choisir ses matériaux en fonction de leur pouvoir isolant, des déperditions de chaleur prévisibles, de son budget d’investissement (construction) et des coûts de fonctionnement (chauffage). Puisque l’air chaud a toujours tendance à monter (effet cheminée), il est logique que la majorité des déperditions thermiques passent par le plafond. Il est également judicieux, pour cette même raison, de prévoir une entrée d’air frais en bas des boxes (bouches d’aération) et une ouverture d’évacuation de l’air chaud pollué vers le haut des boxes et du couloir commun (bouches d’extraction). Ceci permet également d’adapter le système de chauffage. On voit encore trop souvent en élevage canin des sources de chaleur en hauteur (chauffage au gaz en particulier) qui, sous prétexte d’éviter les brûlures des chiens, aboutissent à des gaspillages d’énergie. Le chauffage par le sol présente de nombreux avantages lorsqu’il est intégré à la chape de béton lors de la pose du sol des boxes (peu de déperditions, temps de séchage limité, maîtrise de l’hygrométrie, possibilité de thermostat). Cependant, il présente l’inconvénient de sécher trop rapidement le sol lors de la désinfection, réduisant le temps de contact nécessaire à la bonne efficacité du désinfectant.
Chauffage par le sol
Air chaud
Circulation de l’air à l’intérieur d’un bâtiment : les bouches d’aération (1 : entrée d’air froid) sont en position basse et les bouches d’extraction (2) en position haute pour permettre l’évacuation passive de l’air chaud.
Les niches Les niches représentent des zones de refuge pour assurer la tranquillité des chiens. Elles sont facultatives si les chiens disposent de boxes couverts. Si elles sont placées côté courette, les matériaux devront les isoler des variations climatiques (chaud, froid, pluie, gel, vent…) et être facilement démontables et désinfectables (plastique, résine ou bois traité…). L’entrée doit être dépourvue d’angles saillants et cerclée de métal inoxydable pour
Les niches peuvent ménager une zone d’observation et une zone d’intimité
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2 - Le logement des chiens
Soleil Gouttière poreuse remplie d’eau
évaporation
Ruissellement
éviter les mordillements. Les niches seront isolées aussi bien du sol (20 cm pour permettre de balayer en dessous) que des murs et du toit pour faciliter le nettoyage et éviter les déperditions thermiques de contact. Le bois, malgré son pouvoir isolant est facilement détérioré, difficilement désinfecté et retient l’humidité. S’il est utilisé, il doit être de haute densité (éviter les agglomérés) et régulièrement traité aux imperméabilisants (mélamine, résines époxy, peinture marine). Les dimensions dépendent naturellement du format de l’occupant : les normes des compagnies aériennes relatives aux dimensions des cages de transport exigent plus d’une fois et demie la hauteur du chien au garrot dans les trois dimensions.
Climatisation improvisée sur une niche
PAS DE STRESS
DÉTRESSE LÉGÈRE
DÉTRESSE SÉVÈRE
Aboiements
Grognements
Silencieux
En alerte
Inattention
Ne répond pas
Comportement correct
Erreurs de comportement
Apathique
Tonique
Irritabilité
Déprimé
Recherche la compagnie
Évite la compagnie
Ignore son entourage
Court bien
Court mal
Évite l’effort
Récupère rapidement
Récupère lentement
Ne court pas
Bien hydraté
Légèrement déshydraté
Déshydraté
Boit bien
Boit peu
Refuse de boire
Mange bien
Mange peu
Refuse de manger
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En cas de canicule, il est possible d’improviser une sorte de climatisation des niches en les recouvrant d’une toile de jute mouillée (système inspiré des tentes Touaregs). Les rayons du soleil provoquent alors l’évaporation de l’eau qui puise sa chaleur latente de vaporisation à l’intérieur de la niche réduisant ainsi sa température intérieure (principe de la climatisation). On pourra même augmenter l’autonomie de ce système en plaçant un réservoir poreux au faîte du toit de la niche (gouttière en terre cuite par exemple).
Stress Les chiens ont besoin d’un environnement riche et varié pour maintenir leur vigilance. Une absence de stimulus peut conduire à l’ennui et à des troubles comportementaux comme les dermatites de léchage (le plus souvent au niveau d’un carpe), la boulimie ou la potomanie (“tic de la soif ”). À l’inverse, un niveau de stress trop élevé auquel ils ne peuvent se soustraire entraîne des troubles nerveux et hormonaux qui risquent de compromettre les performances de l’élevage (amaigrissement, diarrhées du côlon, troubles du comportement et de la reproduction, troubles de la socialisation…).
Le logement des chiens - 2
Il faudra donc trouver un compromis entre l’absence totale de stimulus menant aux “maladies de l’oisiveté” et une trop grande sollicitation responsable du “stress de surmenage”. Cet équilibre peut être trouvé dans la régularité (repas, visites, détente, entretien des locaux), mais aussi dans le choix des stimulations auditives (radio diffusant des musiques et des paroles apaisantes) ou visuelles (choix des couleurs).
Signes du stress en élevage Il n’est pas toujours facile de faire la différence entre le “bon stress” (motivation, aboiements naturels) et le “mauvais stress” (aboiements continus, anxiété, tics et manies, agitation, diarrhée, amaigrissement)
Respect du confort de l’éleveur Distribution des aliments L’installation de portes “écuries” entre les boxes et le couloir central permet par la simple ouverture des battants de surveiller les chiens et/ou de distribuer nourriture et abreuvement sans avoir à y entrer.
Entrée et sortie des chiens Le système des portes “guillotines” permet à l’éleveur de libérer les chiens le matin vers leur courette en actionnant l’ouverture des portes à partir du couloir. La distribution des aliments permet, à l’inverse, d’attirer les chiens vers leur box et de refermer la porte derrière eux pour les enfermer la nuit. Ce système d’ouverture permet également une évacuation rapide des animaux en cas d’incendie. Beaucoup d’élevages sont maintenant équipés de chatières individuelles ou de portes automatiques montées sur gonds à ressorts qui sont actionnées par le museau. Les chiens apprennent très vite à s’en servir et peuvent ainsi rentrer et sortir à leur guise tout en limitant les variations de température dans la partie couverte.
Il existe des systèmes qui permettent de distribuer le repas sans avoir à entrer dans le box
Bon à savoir Un système de centralisation d’ouverture ou de déverrouillage des portes permet de faciliter l’évacuation du chenil en cas d’urgence (incendie)
La porte “écurie” permet de ne pas avoir à entrer dans le box
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2 - Le logement des chiens
La pente dans le box doit permettre le drainage vers les caniveaux collecteurs
Nettoyage
Bon à savoir Le revêtement de sol doit être conçu pour durer et pour résister aux nettoyages quotidiens. Qu’il soit en asphalte, en béton ou en résine, il représente l’investissement majeur et central du projet de construction d’un chenil. Tout le reste peut être révisé ou amélioré au cours du temps. Une erreur sur les fondations et tout doit être reconstruit…
Pour faciliter le nettoyage, l’éleveur a tout intérêt à investir au départ dans des matériaux résistants à la corrosion, aux désinfectants acides et alcalins, au gel, à la chaleur et aux fortes pressions (pompe haute pression) au moins pour les revêtements de sol. Autant pour le nettoyage (alimentation de la pompe haute pression) que pour le remplissage des gamelles, il convient de prévoir une arrivée d’eau tous les 4 boxes.
Rappelons que l’inversion de pente des sols à la jonction box/ courette permet de nettoyer alternativement les deux parties du logement en l’absence des chiens. Une pente de 3 à 4 % dirigée de part et d’autre vers des caniveaux collecteurs est généralement suffisante pour faciliter le drainage de l’urine, des eaux de pluie et des produits de nettoyage et se conformer à la législation en vigueur.
Surveillance La tranquillité d’esprit de l’éleveur passe par une possibilité d’observer fréquemment le comportement et l’état de santé de tous ses pensionnaires sans les déranger. À cet effet, il est conseillé de prévoir une zone d’observation panoramique de l’élevage (fauteuil d’arbitre de tennis par exemple ou mieux, système de vidéosurveillance) qui, en un coup d’œil, permet à l’éleveur de “voir sans être vu” afin de déceler d’éventuelles incompatibilités entre chiens, des comportements anormaux, etc. Bon à savoir La vidéosurveillance permet d’analyser des événements qui n’auraient pas eu lieu en présence de l’homme (bagarres, tics et manies) et d’intervenir uniquement lorsque l’assistance humaine est requise (mise-bas).
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Le logement des chiens - 2
Maîtrise de l’ambiance dans les box Aération Le contrôle de l’aération permet de maîtriser la qualité de l’air ambiant, de limiter les risques de contamination aérienne entre les chiens et d’influer sur la température ambiante. Les gaz se déplacent en fonction de leur température et de leur densité par rapport à l’air. Ainsi, l’ammoniac (produit par la fermentation des excréments et de l’urine), plus léger que l’air, aura tendance à s’accumuler en hauteur tandis que le gaz carbonique (environ 15 litres par heure, produit par l’expiration pulmonaire d’un chien de 20 kg), plus lourd que l’air, aura tendance à stagner dans les couches inférieures. Ainsi, l’odeur ambiante permet déjà de renseigner sur les défaillances de ventilation et leur localisation, l’idéal en élevage canin étant de ne sentir ni odeur ni courant d’air. La vitesse de l’air se mesure à l’aide d’un anémomètre ou s’apprécie plus simplement par la méthode de la bougie. En introduisant une bougie allumée (ou un briquet) dans un box, la flamme doit vaciller sans trop s’incliner, ce qui correspond à une vitesse de l’air inférieure à 30 cm/s, soit moins d’1 km/h. En l’absence d’animaux, la circulation de l’air peut être matérialisée par la méthode des fumigènes (ou de la fumée de cigarette) qui permet de visualiser les entrées et les sorties d’air pour contrôler les bouches d’aération et le système de chauffage. En cas de troubles respiratoires dans un élevage, l’analyse PCR des filtres des bouches d’extraction permet d’identifier les agents pathogènes responsables (Bordetella, virus para influenza canin CPi2). La maîtrise de l’aération dans les boxes, sans faire appel à des techniques onéreuses comme la ventilation mécanique contrôlée (VMC), passe par une bonne orientation des ouvertures par rapport aux vents dominants par une maîtrise logique du gradient de température, par l’étanchéité des jointures et enfin par le réglage des points d’aération (volets d’aération à lames verticales), et d’extraction.
Méthode de la bougie (évaluation de la vitesse de l’air)
Qualité de l’air ambiant en élevage
Des taux de 3 500 ppm (3,5 l/m3) pour le gaz carbonique et de 15 ppm pour l’ammoniac sont les maxima supportables par les chiens. Pour ce faire, l’aération des bâtiments d’élevage doit assurer environ 5 renouvellements d’air par heure en hiver, idéalement, jusqu’à 30 renouvellements d’air par heure en été.
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2 - Le logement des chiens Bon à savoir Physiologiquement, les chiens sont mieux équipés pour lutter contre le froid que contre la chaleur (risques de coup de chaleur). Il faut en tenir compte lors d’installation des chenils sous un climat subtropical (chaud et humide).
Hygrométrie Il est rare de mesurer une hygrométrie trop basse en élevage, l’air exhalé par les chiens contenant déjà de la vapeur d’eau. L’idéal dans un chenil se situe aux environs de 65 % d’humidité. Ce paramètre est cependant assez difficile à maîtriser dans la mesure où il dépend essentiellement des conditions climatiques. Toutefois, il a peu d’influence sur la santé et la régulation thermique des chiens adultes si la température du bâtiment est maintenue aux alentours de 15 à 20 °C. En revanche, si la température est trop élevée, une humidité excessive limite l’efficacité de la perspiration pulmonaire des chiens, principal facteur de régulation de leur température interne. À l’inverse, si la température est trop basse, l’humidité excessive augmente encore les déperditions thermiques. En d’autres termes, un froid ou une chaleur secs sont mieux supportés qu’un froid ou une chaleur humides. Si l’on ne dispose pas d’un hygromètre, il est facile de vérifier au moins l’absence d’odeur et de condensation sur les murs et les vitres. La présence de gouttelettes d’eau sur ces parois témoignerait d’une humidité excessive favorisant le développement de moisissures et de certaines maladies respiratoires et cutanées (mycoses notamment). De plus, les microgouttelettes d’eau qui forment le brouillard sont le principal véhicule des odeurs. L’utilisation trop intensive de la pompe à haute pression peut en être responsable. Pour réduire ces nuisances, il faut donc limiter l’utilisation d’eau de nettoyage (en ramassant ou en aspirant au préalable les déchets solides), éviter de mouiller les matériaux poreux ou perméables responsables d’un relargage progressif de l’humidité et, autant que possible, laver les courettes pendant la période d’ensoleillement. Les appareils de nettoyage qui projettent sous pression de la vapeur d’eau surchauffée et réaspirent immédiatement la vapeur permettent de nettoyer et même de désinfecter les sols et les murs sans augmenter l’hygrométrie ambiante. Ils présentent toutefois l’inconvénient de nécessiter du temps de préparation pour la montée en pression.
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Le logement des chiens - 2
Enfin, humidificateurs ou déshumidificateurs d’appoint permettent d’adapter l’hygrométrie aux conditions requises dans les différents secteurs hermétiques (maternité, nurserie, infirmerie).
Température Après leur naissance, les chiots n’acquièrent que très progressivement (en trois semaines à un mois) la capacité de réguler totalement leur température interne (homéothermie) qui leur permettra de lutter contre le froid ou contre les excès de chaleur au prix d’une dépense énergétique supplémentaire. À chaque chien correspond donc une zone dite de neutralité thermique fonction de son âge et de sa race, c’est-à-dire une fourchette de température ambiante au sein de laquelle l’animal n’aura aucune dépense énergétique à fournir pour réguler sa propre température interne. Ainsi, pour optimiser les performances des chiens et leur épargner des dépenses énergétiques inutiles, l’objectif en élevage sera de leur fournir en box une température comprise entre 15 et 20 °C. Cette fourchette de température doit toutefois intégrer les nuances suivantes :
Variations du besoin énergétique avec la température ambiante Cas d’un chien travaillant une heure Température moyenne (°C)
Besoin énergétique (kcal EM/KG 0,75)
-20
270
-15
233
-10
240
-3
225
- Intégrer l’hygrométrie et l’aération dans le réglage de la température.
0
210
3
193
- Un excès de chaleur ambiante (contact avec un radiateur par exemple) provoque une dilatation des capillaires cutanés et donc une dérivation de la circulation centrale vers la périphérie (élimination de l’excès de chaleur) risquant ainsi de perturber certaines fonctions importantes comme la digestion ou la lactation.
10
180
15
165
20
150
23
165
30
195
- Certaines races, par leur fourrure isolante, leur conformation (rapport poids/surface), leur comportement ou leur rendement énergétique (Chiens Nordiques), sont naturellement mieux adaptées que d’autres pour lutter contre le froid.
35
210
40
225
45
240
50
255
- L’espèce canine, ayant des capacités de transpiration très réduites, est mieux équipée pour lutter contre le froid que contre le chaud. Le halètement (perspiration) est un des signes de chaleur excessive dont il faut tenir compte, notamment lors de l’introduction des chiennes en maternité.
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2 - Le logement des chiens - Plus que la température elle-même, ce sont les variations brutales de température qui sont plus souvent responsables de troubles respiratoires chez le chien. La mise en route et les coupures de chauffage devront donc s’effectuer progressivement de manière à minimiser l’amplitude thermique. - Rappelons enfin que la température des boxes ne se mesure pas exclusivement au thermomètre, mais s’apprécie en fonction de l’hygrométrie et de la circulation de l’air, une hygrométrie élevée (forte humidité) aggravant les effets d’une chaleur ou d’un froid excessifs. Une augmentation de la vitesse du vent tempérera quant à elle, les effets de la chaleur, mais aggravera les conséquences du froid. Température mesurée et température ressentie Une accélération de 10 cm/s soit 0,4 km/h de la vitesse de l’air ambiant équivaut à une baisse de température d’environ 1 °C.
Ainsi, et contrairement aux normes généralement édictées, il n’existe pas de température idéale convenant à tous les individus. Il faut donc veiller à toujours laisser la possibilité aux chiens de se soustraire à l’action du froid ou de la chaleur en apportant une attention particulière à l’orientation des ouvertures (box, niche), à l’isolation Déperdition de chaleur thermique des niches, des boxes et du couloir central (particulièrement au niveau des toits) 70 % et en ayant recours à un chauffage d’appoint (lampes infrarouges ou chauffage par rayonnement) si nécessaire. Toit
Mur
Sol
10 %
64
20 %
Le chauffage classique par convection présente l’inconvénient de chasser l’air chaud vers le haut entraînant ainsi non seulement un gradient de température du sol au plafond, mais aussi des déperditions importantes.
Le logement des chiens - 2
Les chauffages par rayonnement (lampes infrarouges, radiateurs à quartz), plus économiques à l’usage présentent, à l’inverse, de nombreux avantages : - Ils réchauffent d’abord les chiens avant de chauffer l’air ambiant. - Ils peuvent être placés près du sol sans risques de brûlures (protections en aluminium réfléchissant les rayons). - Ils produisent ainsi une chaleur beaucoup plus uniforme du sol au plafond.
Chauffage classique par convection
25
23
23
22
22
22
20
22
18
21
16
20 Chauffage par rayonnement
Éclairage L’influence du nycthémère (alternance jour/nuit) sur l’apparition et la synchronisation des chaleurs chez certaines espèces (chevaux, moutons, chats) ou sur le psychisme et l’humeur (humains) via une hormone épiphysaire, la mélatonine, n’est plus à démontrer. Dans l’espèce canine, aucun travail n’a encore apporté de résultats probants dans ce domaine. Tout porte à croire, par extrapolation, qu’un minimum de 12 à 14 heures d’éclairage par jour est nécessaire pour l’équilibre sexuel et psychique des chiens.
Effets dangereux de l’obscurité
Rappelons également le rôle indispensable de l’éclairage dans le développement de la vision des chiots (une obscurité totale et prolongée pendant la phase d’ouverture des paupières peut garder les chiots définitivement aveugles).
L’obscurité favorise la prolifération de la plupart des nuisibles (parasites, champignons, insectes et rongeurs). Son effet inhibiteur de la fonction de reproduction dans l’espèce canine reste encore à démontrer.
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2 - Le logement des chiens Il est donc recommandé de compléter en hiver la durée d’éclairage naturel par un éclairage électrique en box quelques heures après la tombée de la nuit. À retenir L’évaluation des paramètres d’ambiance en élevage fait simplement appel aux sens humains - l’odorat (absence d’odeur d’ammoniac) - la vue (éclairage) - le toucher (absence de condensation sur les parois) - l’ouïe (niveau d’aboiement)
Autres secteurs et bâtiments Une fois le cœur de l’élevage réalisé, il faudra répartir judicieusement l’ensemble de ses satellites.
Maternité La maternité doit faire l’objet de précautions et d’une surveillance particulière, car elle héberge les chiens les plus fragiles de l’élevage : - Les mères particulièrement exposées aux risques d’infection génitale à la mise bas et aux effets secondaires de la lactation (éclampsie, amaigrissement, mammite…). - Les chiots encore immatures au plan immunitaire et dont le développement physique et comportemental requiert des normes précises et évolutives. Le cœur de la maternité est constitué par le nid de mise-bas dans lequel les chiots sont confinés jusqu’à leur autonomie. Celui-ci sera conçu en fonction de la taille de la mère et visera à : - Favoriser le regroupement de la portée (imprégnation, apprentissage, régulation thermique), Bon à savoir La chienne allaitante requiert une température inférieure à celle recherchée par ses chiots. Le nid de mise bas doit donc offrir un gradient de température pour assurer un confort à la mère et à ses chiots.
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Le logement des chiens - 2
- permettre à la mère de s’extraire facilement entre les tétées et de s’étendre sans risquer d’écraser ses chiots (particulièrement chez les grandes races et, parmi elles, les primipares), - maintenir un gradient de température au sein duquel mère et chiots pourront trouver les conditions de confort qui leur conviennent, - être facilement lavable et désinfectable (éviter le bois non traité). La conception et l’entretien de la maternité doivent permettre de parer rapidement aux risques les plus fréquents : - La surveillance régulière du bon déroulement de la mise bas et de la période néo-natale (plus de 80 % des mortalités en élevage surviennent pendant les 2 premières semaines) sans perturber la mère et le sommeil des chiots peut se faire à travers une porte vitrée, un hublot, une vidéo surveillance ou une webcam. - Il faut veiller à l’étanchéité de ce local pour permettre d’une part la réduction de la ventilation (facteur de contamination et de variation thermique) et d’autre part, la désinfection terminale gazeuse lors des vides sanitaires. Contrairement au lazaret et à la quarantaine, ce local pourra être en légère surpression pour éviter l’entrée de germes lors de l’ouverture de la porte. - Les trois facteurs de morbidité des chiots les plus fréquents (hypothermie, déshydratation et hypoglycémie) étant souvent liés (l’un entraînant rapidement l’apparition des deux autres), on doit impérativement maîtriser la température au niveau des chiots (voir tableau des températures conseillées) et vérifier non seulement le poids, mais aussi la température rectale des chiots affaiblis.
Couveuse
La maîtrise de la température au niveau des chiots peut passer par la mise en place d’une plaque ou d’un tapis électrique imperméable chauffant plus les chiots que la mère, surmonté d’une lampe infrarouge d’appoint de 250 W dont l’intensité sera régulée par un variateur de tension. Ce gradient de température peut être prévu lors de l’incorporation de la résistance chauffante dans la chape du revêtement de sol de la maternité en jouant sur l’espacement des fils électriques ou des tuyaux de chauffage. 67
2 - Le logement des chiens Une température trop élevée (notamment pendant la première semaine) dans l’ensemble de la maternité risque de nuire à la production lactée de la mère. Cette dernière doit donc toujours pouvoir se soustraire à ces conditions en restant à l’écart du cône de chauffage entre les tétées.
Exemple de tapis de sol lavables utilisables pour le nid de mise bas
Colostrum congelé conservé dans des doses de collyre
Bon à savoir La pharmacie de la maternité sera équipée en accord avec le vétérinaire de l’élevage. Les médicaments tels que l’ocytocine ou les oxygénateurs bulbaires doivent être utilisés en dernier recours, dans des indications très précises et avec prudence. Le matériel obstétrical est très limité chez la chienne. La pharmacie de la maternité ne doit pas être partagée avec le reste de l’élevage.
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En cas de dépérissement d’un chiot souffrant d’hypothermie et suspect d’herpès virose, il est utile de pouvoir lui prodiguer des soins en couveuse thermostatée (type couveuse d’aviculture). Les couveuses modernes sont équipées d’un système d’enrichissement de l’air en oxygène et permettent une réanimation des chiots souffrant d’hypoxie à la suite d’une dystocie. À moins d’avoir été parfaitement identifiés par isolement bactérien, les risques infectieux ne doivent pas être couverts par une antibiothérapie comme on le voit encore trop souvent en élevage. En effet, il n’est pas rare que les éleveurs aient recours à des antibiotiques tels que l’Amoxycilline au cours des périodes d’ouverture du col de l’utérus (chaleurs et mise-bas) pour prévenir les risques infectieux et d’aboutir à une sélection involontaire de germes pathogènes liée au déséquilibre de la flore vaginale (e.g. mycoplasmose) et responsables d’infertilité ultérieure. Une hygiène rigoureuse des locaux et du personnel reste préférable, certainement plus économique et ne risque pas de sélectionner des germes résistants aux antibiotiques usuels. Une technique simple et éprouvée consiste à nettoyer la maternité avec un matériel et un personnel affectés exclusivement à cet usage et à éviter tout dérangement superflu de la mère et de sa portée pendant les 2 premières semaines. Les tapis de sol lavables ou jetables permettent de maintenir propre le nid de mise-bas. La pharmacie de la maternité sera équipée de matériel et de produits réservés à son usage
Le logement des chiens - 2
exclusif et choisis en accord avec votre vétérinaire. Voir le chapitre correspond pour établir cette liste. On peut citer en particulier un antiseptique pour la désinfection des cordons, un mouche-bébé, des seringues tire-lait ou colostrum, lait maternisé, petit matériel et médicaments que le vétérinaire juge utiles.
L’aire de détente Malgré tout le confort des logements, le recours à une aire de détente reste indispensable pour l’équilibre physique, psychologique et social des pensionnaires. Ceci est particulièrement vrai chez certaines races très actives comme les Boxers ou les Dobermans ainsi que chez les chiens de travail. Cette cour de récréation doit néanmoins respecter certaines normes de conception et d’utilisation si l’on ne veut pas anéantir tous les efforts d’hygiène entrepris dans le reste de l’élevage. En effet, à quoi servirait de nettoyer et désinfecter les logements ou de déparasiter régulièrement les chiens s’ils peuvent se recontaminer quotidiennement à la même source ? Pour cette même raison, il est conseillé d’éduquer les chiens à déféquer dans leurs courettes plutôt que dans l’aire de détente commune.
Aire de détente en herbe et aire de détente en gravillons
Conception
L’aire de récréation mérite d’être isolée des logements ou, à défaut, séparée par une haie dense pour interdire le contact visuel direct entre les chiens qui se détendent et ceux qui sont restés dans leur courette. La superficie sera adaptée aux exercices demandés aux chiens en fonction de leur race.
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2 - Le logement des chiens Il faut également se réserver une possibilité de décontamination régulière (une à deux fois par an), ce qui est malheureusement souvent incompatible avec le “petit coin de nature” dans lequel on souhaiterait voir les chiens s’ébattre. En effet, les terrains humides, boueux, herbeux, sablonneux ou pire, argileux sont très difficiles à décontaminer et favorisent même l’accomplissement de certains cycles parasitaires (ascaris, ankylostomes etc.). Les traitements de ce type de surfaces au superphosphate de chaux à 18 % (60 g/m2) ou au sulfate ferreux à 2 % après scarifications du terrain se révèlent très contraignants à l’usage et ne peuvent que limiter ces contaminations parasitaires sans les entraver complètement. Une couche de 15 cm d’épaisseur constituée de graviers moyens (environ 1 cm de diamètre) reposant sur une couche de cailloux plus gros, forme un bon compromis alliant : - facilité de nettoyage (par brûlage au lance-flammes horticole après lavage à la pompe haute pression), - perturbation des cycles parasitaires par infiltration de l’urine, des excréments et des larves dans les sous-couches, - surface meuble ménageant un relief favorable au travail des aplombs et des muscles. L’implantation d’arbres, de préférence aux arbustes (biotope des tiques), permet de préserver l’aspect naturel de ce lieu. Parcours d’agility
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Le logement des chiens - 2
Enfin, un parcours d’agility y trouve naturellement sa place en incitant les chiens à une détente utile. Utilisation
Pour des raisons d’hygiène évidentes, seuls les chiens de l’élevage (hors quarantaine, lazaret et infirmerie) seront autorisés à s’ébattre sur l’aire de détente. Plusieurs chiens compatibles peuvent s’ébattre à tour de rôle pendant le nettoyage et le séchage de leurs courettes.
L’aire de détente L’herbe et la terre battue sont impossibles à assainir et permettent l’accomplissement de cycles parasitaires. Quelques arbres plantés sur une aire gravillonnée forment un bon compromis entre aspect visuel et impératifs d’hygiène. Il est recommandé de prévoir 2 aires de détente distinctes afin de pouvoir en laisser une inutilisée lors de son nettoyage.
Les chiens en pension, dressage, ou toilettage auront accès à un terrain distinct, ce qui limitera les risques de contentieux avec la clientèle à la suite d’un éventuel épisode infectieux.
L’infirmerie L’infirmerie est une pièce ou un local destiné à héberger les animaux malades, accidentés ou convalescents. L’infirmerie sera équipée en accord avec le vétérinaire qui suit l’élevage. La visite du vétérinaire est toujours préférable au déplacement de l’animal pour éviter d’importer dans l’élevage des germes qu’il aurait pu contracter au cours de la consultation ou de l’hospitalisation. Si l’on ne dispose pas d’infirmerie, il faut au minimum prévoir un logement isolé, muni d’un pédiluve ou, mieux, d’un vestiaire (blouse et Exemple d’Infirmerie
Pédiluve
Vers l’élevage
Cages
Table de consultation Vestiaire Matériel médical Pédiluve Entrée vétérinaire
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2 - Le logement des chiens
Bon à savoir L’infirmerie ne doit pas servir de quarantaine ou de lazaret : seuls les chiens malades de l’élevage, non contagieux ou accidentés doivent y séjourner.
chaussures spécifiques et dédiées à ce local), sous le vent de l’élevage et distinct du local de quarantaine, pour le séjour d’un animal suspect en attente d’un diagnostic.
Le local de quarantaine Conception
Force est de constater que la majorité des élevages canins est actuellement dépourvue de local de quarantaine alors que cette précaution élémentaire a depuis longtemps prouvé son efficacité dans les élevages d’animaux de rente (bovins, porcins…). Bon nombre d’épisodes infectieux en élevage pourraient en effet être prévenus par le respect de quelques précautions sanitaires simples et peu onéreuses. Prenons l’exemple de la giardiose canine, affection parasitaire insidieuse affectant au moins 30 % des élevages canins dans le monde : Cette parasitose transmissible par voie féco-orale (contamination de l’eau de boisson, coprophagie) peut être importée dans un élevage à l’occasion de l’achat d’un chien paraissant tout à fait sain ne présentant aucun trouble digestif. L’isolement de ce nouvel arrivant pendant quelques jours avant son introduction définitive dans l’élevage permet le plus souvent de se rendre compte de son statut sanitaire et de prévenir ainsi la propagation de la maladie dans l’élevage, la prévention étant toujours beaucoup plus simple et efficace que le traitement. Dans cet exemple, l’identification du parasite est facile (par analyse coprologique ou test rapide). Un traitement ciblé suivi d’un toilettage (pour éliminer les risques de portage des kystes par le pelage) permet d’éviter l’introduction dans l’élevage de ce parasite qui, une fois installé, est impossible à éradiquer.
De plus, un chien étranger est souvent stressé par un changement d’environnement, ce qui entraîne généralement une dépresLa quarantaine sion transitoire de son système immunitaire. Il présente alors plus de risques d’extérioriser et de propager une malaIl n’est pas nécessaire d’isoler un nouvel arridie en cours d’incubation (toux de chenil, coccidiose, hervant du reste de l’élevage pendant 40 jours. pès virose) ou de contracter un germe ambiant par ailleurs Quelques jours dans un bâtiment bien conçu permettent à l’éleveur d’observer le comporanodin pour le reste de l’effectif (déjà vacciné ou immunisé). tement et l’adaptation d’un nouveau chien et de procéder à des vérifications très simples (coproscopie parasitaire, toilettage) permettant d’éviter la contamination de tout le chenil.
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Le logement des chiens - 2
La période de quarantaine doit donc être mise à profit pour : - observer de près le nouvel arrivant (visite d’achat, analyses complémentaires de sang, de selles, dépistage de tares génétiques ou de vices rédhibitoires) ; - attendre les résultats de ces examens ; - habituer ce nouveau chien à l’ambiance de l’élevage (microbisme, alimentation, climat, habitudes, hiérarchie) grâce à l’introduction dans ce même bâtiment du plus vieux chien de l’élevage, sorte de “mémoire immunitaire” du risque infectieux propre à l’élevage ; - le protéger (vaccination, vermifugation, déparasitage externe, toilettage); - et éventuellement le renvoyer chez le vendeur dans les délais légaux en cas de non conformité au contrat de vente. Comme pour l’infirmerie et pour les mêmes raisons, le local de quarantaine doit être isolé du reste de l’élevage, construit de manière hermétique et pourvu de son propre matériel qui ne devra pas en sortir (incinérateur ou poubelle indépendants). Contrairement à la maternité, il pourra être en légère dépression par rapport à l’extérieur ou au reste de l’élevage de façon à favoriser l’entrée du microbisme ambiant lors de l’ouverture de la porte. Il présentera une entrée indépendante munie d’un pédiluve ou, mieux, de surchaussures, accessible au vétérinaire sans qu’il ait à traverser tout l’élevage et sera prévu pour accueillir au moins deux chiens (le nouvel arrivant et le chien le plus ancien de l’élevage). Utilisation
Avant de faire l’acquisition d’un nouvel animal, il serait souhaitable de se renseigner sur les risques sanitaires du lieu de provenance et, le cas échéant, sur les problèmes d’élevage rencontrés par le précédent propriétaire pour orienter les recherches du vétérinaire lors de sa visite d’achat. On pourra mentionner à cet effet sur le contrat de vente, que l’on achète cet animal sous réserve qu’il satisfasse aux examens de quarantaine spécialement mentionnés (dépistage de vices cachés, spermogrammes éventuels, sérologie…).
Bon à savoir Il est indispensable de prévoir un local de quarantaine dans un élevage quel que soit son mode de fonctionnement. L’éleveur y placera provisoirement les chiens à “statut sanitaire indéterminé” (chiens de retour d’exposition, chiens de pension, chiots de retour de vente, chiens nouvellement acquis).
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2 - Le logement des chiens Les règles idéales de la quarantaine Observation
Si, par manque de place, on ne dispose pas d’un local pouvant servir de quarantaine, une précaution minimale consiste à confier l’animal à un ami ou à un voisin le temps de prendre connaissance des résultats de ces examens.
Adaptation microbienne
Nettoyage + désinfection Vaccination + antiparasitaires
0 Arrivée en quarantaine
Vide sanitaire
20
40
55 jours Introduction dans l’élevage
On isole ensuite l’animal pendant quelques jours dans un local prévu à cet effet exclusif et on fait procéder à l’examen de l’animal par le vétérinaire qui en profitera pour mettre à jour vaccinations et, si nécessaire, vermifugations. À partir de la deuxième moitié de la quarantaine, on pourra introduire dans la deuxième place du local un vieux chien de réforme pour accoutumer le nouveau venu au microbisme ambiant de l’élevage. Enfin, après introduction définitive du nouveau chien dans l’élevage, on pourra procéder au vide sanitaire de la quarantaine (par exemple avec du formol en thermo-nébulisation pendant 12 heures, 12 ml/m3, dans le local hermétiquement clos en l’absence d’animaux).
Local de saillie Contrairement aux usages de la galanterie, la coutume en élevage canin veut que ce soit la femelle qui se rende chez l’étalon pour la saillie. Bon à savoir Le local de saillie est un “lieu de rencontre” entre un chien de l’élevage et une chienne “à statut sanitaire indéteminé” : il doit faciliter la saillie naturelle tout en prévoyant une assistance humaine en cas d’incompatibilité (vidéosurveillance, insémination artificielle).
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Le logement des chiens - 2
Tout chien étranger à l’élevage devant être considéré comme suspect (au plan sanitaire), il est recommandé de faire pratiquer les saillies ou inséminations, encore une fois, dans un local protégé ou, à défaut, chez des voisins compréhensifs. Si la femelle doit séjourner quelques jours pour assurer le doublement de la saillie (cf. chapitre sur la reproduction), il faut lui prévoir un logement à l’abri des autres candidats (attention aux mésalliances à travers un grillage !) et limiter au maximum les risques de fugue ou de blessure, la chienne étant alors sous la responsabilité légale du possesseur de l’étalon. En cas d’échec de la saillie naturelle, le recours à une saillie assistée ou à une insémination artificielle s’imposera.
Activités annexes Les activités commerciales (pension, dressage, toilettage…), si elles améliorent le quotidien, risquent cependant d’introduire dans l’exploitation une quantité de germes proportionnelle au flux de clientèle. Pour cette raison, il est préférable d’exercer ces activités dans des locaux, voire des lieux complètement séparés de l’élevage et, si possible, avec du personnel distinct.
Bon à savoir Tous les locaux destinés à recevoir du public ou des chiens “étrangers à l’élevage” doivent être séparés du reste de l’élevage et équipés d’un matériel indépendant.
Locaux administratifs Ces locaux sont destinés à recevoir la clientèle pour lui présenter l’ensemble des services disponibles (accessoires, documents, aliments, chiots à la vente etc.), sans pour autant lui faire traverser toutes les installations (risques inutiles d’aboiements et de dissémination de germes). Ils gagneront à être agréables, attractifs et commerçants, conçus sur le principe de la transparence. Une baie vitrée ou une webcam permet aux clients d’observer les chiots à la vente avant qu’ils soient autorisés à les manipuler.
Bon à savoir Tous les moyens modernes (webcam, visite virtuelle du chenil sur un site web) peuvent être mis à profit pour concilier les impératifs commerciaux et hygiéniques afin de limiter au minimum les risques de contamination de l’élevage par des germes extérieurs.
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2 - Le logement des chiens Conclusion partielle L’ensemble de ces considérations aboutira à des compromis entre le confort du chien, celui de l’éleveur, le respect des règles d’hygiène et ses impératifs commerciaux. Dans ce domaine, il faut savoir raison garder et éviter les “excès d’hygiène” : il serait par exemple illusoire pour un éleveur d’espérer développer sa clientèle s’il faisait passer chaque visiteur par un sas de décontamination ! De même, des chiots élevés trop longtemps à l’abri de tout risque sanitaire risquent fort d’être mal socialisés par manque de manipulations. Face à cet ensemble de contraintes sanitaires et techniques, l’éleveur devra, avec l’aide de son vétérinaire conseil, s’astreindre à un raisonnement à la fois “zootechnique” et “bioéconomique”.
Choix des matériaux Critères de choix Le choix des matériaux utilisés pour la construction ou le réaménagement d’un chenil doit tenir compte principalement des facteurs suivants : - coût, - résistance à l’usage, au feu, aux désinfections répétées et aux nuisibles (rongeurs notamment), Pouvoir isolant de quelques matériaux à épaisseur constante
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Pierre
Béton plein
Amiante • Ciment
Béton expansé
Béton cellulaire
Bois (en fonction inverse de sa densité)
Paille comprimée
Liège expansé
Granulat de verre cellulaire • Laine de verre
Exemple : pouvoir isolant : 10 cm de béton cellulaire ont le même pouvoir isolant que 90 cm de béton plein (Polyuréthane > Polystyrène > Bois > Béton cellulaire > Béton plein > Pierre). Aspect économique : (Laine de verre > Polystyrène > Polyuréthane > Béton cellulaire).
Polystyrène • Polyuréthane
Source :document ITP sur l’isolation des porcheries. Nov. 87
Comparaison des pouvoirs isolants de quelques matériaux
Le logement des chiens - 2
- absence de toxicité pour les animaux (par léchage, contact ou traumatismes), - pouvoir isolant (l’isolation a pour but de conserver la chaleur en hiver, d’empêcher la condensation et donc l’élévation de l’hygrométrie, de limiter l’effet de serre par forte chaleur et d’étouffer les bruits). Elle s’apprécie par le coefficient de transmission thermique K (indiqué par le fabricant) allant de 0 (isolation totale) à 1 (aucune isolation), - imperméabilité, - facilité de démontage et donc de nettoyage. Les bâtiments qui doivent être fréquemment chauffés et désinfectés (box, maternité, couloir central, quarantaine, infirmerie) nécessitent des matériaux isolants recouverts de couches imperméabilisées.
Exemple d’isolation au niveau d’un box Barreaux (inox)
Toit (aluminium : réflexion de la chaleur)
Mur (béton lissé + peinture : • vinylique ou • résine époxy ou • caoutchouc chloré)
Murs et toit (panneaux “sandwich” isolants)
Porte “guillotine” (Plexiglas dépoli : isolation) Armature (inox)
Clayette (caoutchouc : confort, désinfection)
Niche (plastique démontable désinfection)
Les raccords au sol arrondis améliorent l’efficacité du lavage à la pompe haute pression et limitent l’accumulation d’agents pathogènes dans les angles.
Sol (béton nervuré + résine • antidérapant • imperméable)
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2 - Le logement des chiens À cet effet, l’éleveur peut se référer au tableau comparatif des pouvoirs isolants des différents matériaux avant de fixer son choix.
Les courettes Le sol
Le sol des courettes doit être suffisamment imperméable pour ne pas retenir l’urine et les eaux de lavage, non glissant, résistant aux détersions, décapages et désinfections quotidiennes et présenter le moins possible d’anfractuosités. Un béton trop pulvérulent peut être à l’origine de dermatite de contact au niveau de tous les points de contact avec le sol (coussinets, coudes, jarrets, bourses, sternum). Il est donc préférable de choisir soit du ciment vibré soit du béton lissé nervuré (les scarifications étant dirigées vers les caniveaux collecteurs). L’imperméabilisation du sol à l’aide d’une résine époxy ou méthacrylate facilite le nettoyage. Les résines polyméthacrylate, bien que plus onéreuses à l’achat et à la pose réunissent de nombreuses qualités (résistance à l’usage, choix des teintes, antidérapant etc.). Il est également possible d’utiliser du bitume (ou asphalte) pour les courettes. Ce matériau poreux s’avère très économique et présente l’avantage de pouvoir être rénové en cas de besoin par simple chauffage des fissures à la lampe à souder. Il peut également être teinté, ce qui permet de concilier les côtés esthétiques et fonctionnels. Bon à savoir Les accidents d’hygiène en élevage canin sont majoritairement dus à des sols défectueux. La pose du revêtement de sol est l’opération la plus délicate et doit être confiée à des professionnels. En élevage canin, les principaux agents pathogènes (parasites internes, parvovirus) sont transmis par le sol.
Murs de séparation entre deux courettes
Ces murs seront de préférence opaques et lavables. Conformément à la plupart des règlements sanitaires, ils seront raccordés au sol de préférence en arrondi (nettoyage sous pression) ou à angle droit si l’on prévoit un nettoyage à la raclette, les caniveaux étant réservés au drainage extérieur. Les parpaings, qui retiennent l’humidité et favorisent le développement de moisissures (salpêtre) dans leurs parties basses, seront proscrits. 78
Le logement des chiens - 2
On peut utiliser du béton lissé, éventuellement recouvert d’une peinture vinylique ou en caoutchouc chloré pour en assurer l’imperméabilité. Ces pans de mur peuvent être complétés en hauteur par du grillage à maille soudée (qui facilite la désinfection et évite les traumatismes par arrachage du grillage à maille serrée), ou, mieux, par des barreaux verticaux en inox ou en acier galvanisé. Sans préjuger du coût souvent prohibitif, l’idéal est de disposer de grands panneaux en verre épais incassable facilitant l’entretien, la surveillance et autorisant aux chiens un contact visuel sans risques sanitaires. Les séparations constituées uniquement de grillages ou de barreaux ne sont concevables que si elles sont doublées d’un espace entre deux courettes mitoyennes. Elles sont cependant moins efficaces pour barrer la route aux contaminations aériennes. Les caniveaux d’évacuation des eaux usées seront placés à l’extérieur de la courette et ne devront en aucun cas traverser les courettes.
Les caniveaux équipés de filtres et de grilles de protection ne doivent pas être accessibles de l’intérieur d’une courette.
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2 - Le logement des chiens Côté extérieur
Le côté extérieur de la courette pourra se composer d’un panneau en barreaux d’inox ou d’acier galvanisé incluant une porte de communication avec l’extérieur (sortie des chiens en aire de détente, entrée de l’éleveur pour le nettoyage de la courette). Toiture
Une toiture au-dessus d’une partie de la courette permet d’assurer aux pensionnaires une zone d’ombre et d’abri contre les intempéries. Elle permet également de maintenir sèche la zone de transition entre le box et la courette. Le choix est possible entre : - des stores rétractables (coûteux), - des tôles en aluminium à l’esthétique douteuse, mais qui présentent l’avantage de réfléchir, en été, une partie de la lumière et de la chaleur induite, - des plaques de fibrociment, plus isolantes, moins chères et plus esthétiques, mais risquant à long terme de pourrir au contact de l’eau, - des plaques de fibre de verre ou de plastique, - des tuiles ou ardoises.
Les box Isolation thermique et acoustique des box
Les box feront partie intégrante du couloir central pour bénéficier d’un chauffage centralisé. Les murs pourront être construits à l’aide de briques remplies de chanvre spécialement conçues pour l’isolation phonique. Le sol
L’utilisation de béton cellulaire ou caverneux (U* = 0,8) améliore légèrement l’isolation thermique du sol par rapport au sous-sol. Celle-ci peut encore être renforcée en faisant reposer la chape de béton sur une couche de sable compacté. Il est alors raisonnablement possible d’envisager un chauffage par le sol en limitant les fuites thermiques par le sous-sol. Le chauffage par le sol favorise le sèchage des boxes après leur nettoyage. * Le coefficient de transmission thermique noté « k » ou « U » permet d’indiquer l’intensité avec laquelle l’énergie thermique passe au travers d’une paroi ou d’un matériau. Plus cette valeur est petite/faible et plus le matériau est isolant.
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Le logement des chiens - 2
À l’intérieur, certains éleveurs utilisent avec succès les revêtements composés de granulats de caoutchouc recyclé utilisés dans les boxes pour chevaux. Ils sont résistants, facilement lavables et permettent de limiter les risques de traumatismes et d’hygromas des coudes ou des jarrets chez les chiens de grandes tailles. La toiture
L’intégration des boxes à un couloir central thermiquement isolé rend leur toiture facultative. Dans le cas contraire, les panneaux “sandwich” enfermant un isolant limitent efficacement les fuites thermiques liées aux ascendances d’air chaud. La laine de verre risquant d’attirer les rongeurs et de retenir l’humidité et la condensation, il est préférable d’utiliser des isolants comme le polystyrène expansé ou la mousse de polyuréthane. Les murs
Le mur de séparation avec la courette doit assurer une isolation thermique et jouer également un rôle d’isolant phonique pour limiter les
La laine de verre est un refuge idéal pour la plupart des rongeurs.
nuisances sonores et les stimuli extérieurs risquant de perturber le repos des chiens. Les panneaux “sandwich” enfermant du liège ou les briques à isolation phonique trouvent ici leur principale indication. De même, l’ouverture de communication avec la courette sera la plus étroite possible pour limiter les déperditions thermiques.
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2 - Le logement des chiens Il faut également veiller à l’étanchéité des glissières de la porte guillotine lors de sa fermeture. Une porte équipée d’une armature en acier galvanisé évite les déprédations par mordillements. Les portes en plexiglas permettent cependant une meilleure isolation thermique. Étant lavés et désinfectés fréquemment, les murs seront dotés d’un revêtement imperméable. L’incorporation dans ces murs d’un panneau de papier kraft anti-humidité et anti-rongeurs permet, en outre, de limiter les risques de condensation en cas de fort gradient de température entre les milieux extérieur et intérieur.
Niche La niche doit être entièrement démontable pour faciliter sa désinfection. L’utilisation du bois, malgré son pouvoir isolant est, pour cette raison, déconseillée. La durée de vie d’une niche en bois dépasse par ailleurs rarement quelques années (ou mois !), et certains chiens les détruisent rapidement.
Aire de couchage Les litières jetables doivent être souples, absorbantes, isolantes et ne pas risquer de provoquer des occlusions intestinales par absorption.
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Le logement des chiens - 2
La litière paillée peut quant à elle, être à l’origine d’allergies par inhalation, d’acarioses ou d’invasion par des insectes (les ténébrions se reproduisant lorsque la température dépasse 18 °C, larves de puces…) et retient énormément les odeurs. De plus, son stockage augmente les risques d’incendie. On lui préfère donc les feuilles de journaux jetables, la sciure ou les copeaux ou le chanvre, qui présentent l’avantage de faciliter le ramassage des déjections et de réduire l’utilisation d’eau. Certains éleveurs utilisent de la frisure de bois pour lustrer le pelage des chiens. Les clayettes en caoutchouc constituent cependant une meilleure alternative tant au plan hygiénique (facilité de désinfection) qu’économique. Une simple planche en bois mélaminé rabattable contre le mur pourra idéalement servir d’aire de couchage la nuit et présente l’avantage de gagner de la place et de faciliter le nettoyage de la zone de couchage. Exemples d’aires de couchage
Sécurité incendie Le choix des matériaux doit également prendre en compte les risques d’incendie. Certaines règles sont obligatoires pour tout établissement destiné à recevoir du public (présence d’un extincteur conforme aux normes locales et révisé régulièrement). D’autres relèvent du bon sens et seront estimés par l’éleveur en collaboration avec les services de prévention de son centre de secours (emplacements des points d’eau notamment). Lors de la construction du chenil, l’éleveur et l’architecte doivent prendre en compte les caractéristiques de résistance au feu des matériaux utilisés.
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2 - Le logement des chiens
Glossaire des termes techniques Cannibalisme Action de dévorer ses chiots. Ce trouble du comportement, attribué à tort à un manque de comportement maternel, est parfois observé en maternité chez les mères peureuses et surprotectrices qui veulent protéger leur portée d’un agresseur potentiel (rat, renard, chien dominant). Comportement de substitution Comportement d’apaisement (léchage, toilettage) non approprié face à une situation d’agression. Crasse propre Microbisme propre à l’élevage auquel les chiens sont habitués au plan immunitaire. Crasse sale Microbisme étranger à l’élevage auquel les chiens ne sont pas habitués au plan immunitaire. Distance de fuite Limite au-delà de laquelle un chien prendra la fuite lorsqu’elle est franchie par un inconnu (paramètre individuel dépendant de la témérité de chaque chien). Distance critique Distance au-delà de laquelle un chien acculé dans un coin n’aura pas d’autres choix que de se soumettre à l’inconnu, de l’agresser, ou d’adopter un comportement de substitution. Dystocie Mise-bas anormale Hypoxie Déficit d’oxygénation du sang Infirmerie Local dans lequel sont hébergés des animaux malades non contagieux ou accidentés le temps de leur traitement et de leur convalescence. 84
Le logement des chiens - 2
Lazaret Local étanche isolé du reste de l’élevage dans lequel sont hébergés temporairement des animaux potentiellement contagieux. Le lazaret doit être distingué de la quarantaine et de l’infirmerie. La mise au lazaret d’un chien contagieux permet d’isoler la source de contagion et d’en profiter pour protéger les congénères encore sains par des mesures ciblées sur l’agent infectieux identifié (désinfection, vaccination, sérothérapie, antibiothérapie préventive etc.). Une isolation hermétique du lazaret autorise une désinfection gazeuse (thermo nébulisation au formol par exemple) du local et du matériel de pansage après chaque séjour d’un animal malade. Morbidité Taux d’animaux malades. PCR Polymerase Chain Reaction Analyse de biologie moléculaire permettant de détecter le matériel génétique de l’agent pathogène recherché. Cette méthode de diagnostic moderne extrêmement sensible peut également s’appliquer à l’environnement. Pédiluve Système de protection chimique composé d’une cuvette dont le fond est tapissé d’un paillasson remplie d’un liquide désinfectant les bottes des visiteurs, celles-ci ayant été nettoyées au préalable. Ce système est maintenant remplacé par des surchaussures (protection mécanique), plus efficaces, compte tenu du mode d’action de la plupart des détergents et des désinfectants (inactivation par les UV et par le froid). Quarantaine Local étanche isolé du reste de l’élevage dans lequel sont hébergés temporairement les nouveaux arrivants au statut sanitaire indéterminé mis en observation le temps qu’ils s’adaptent au microbisme ambiant. Surchaussures Protection jetable couvrant les chaussures destinée à remplacer les pédiluves lors d’accès à un secteur à risques. Ces surchaussures sont souvent remplacées par des sabots en plastique à demeure qui sont chaussés à l’entrée du secteur et déchaussés à la sortie de façon à éviter d’introduire des agents infectieux extérieurs au bâtiment.
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Hygiène et maîtrise des nuisances
L
es principes généraux d’hygiène et de maîtrise des nuisances s’appliquent à tout élevage canin, quelle que soit la taille de l’effectif, mais également le type de structure. En effet, les élevages canins représentent des sources potentielles de nuisance et de pollution pour leur environnement. En maîtrisant les nuisances, l’intérêt de l’éleveur rejoint d’ailleurs souvent celui de l’environnement. Par exemple, une bonne isolation phonique préserve la tranquillité du voisinage et limite en retour l’impact de l’environnement sur l’élevage (passages, aboiements d’autres chiens…) réduisant ainsi les facteurs déclenchant les aboiements. L’hygiène du chenil vise également à limiter la pollution de l’environnement et à éviter autant que possible d’attirer des acariens, des insectes ou des rongeurs et autres nuisibles dans l’élevage.
3 - Hygiène et maîtrise des nuisances en élevage canin
Hygiène en collectivité canine L’hygiène regroupe l’ensemble des pratiques visant à préserver la santé et en particulier à prévenir l’apparition de maladies infectieuses. Le mot “hygiène” dérive du nom d’Hygie, déesse grecque de la santé et de la propreté, fille du dieu de la médecine. Hygie symbolise la prévention alors que sa sœur Panacée est la déesse guérisseuse associée aux médicaments. En élevage, c’est d’abord par l’hygiène que l’éleveur pourra maintenir ses animaux en bonne santé. L’hygiène en élevage L’hygiène se définit comme un ensemble de mesures de prévention des maladies potentiellement menaçantes pour les chiens du chenil. Elle regroupe l’hygiène de vie (nutrition, entraînement, conduite d’élevage), les moyens physiques (séparations, surchaussures, chaleur), mécaniques (nettoyage, pression), chimiques (détergents, désinfectants) et biologiques (vaccination). Ainsi, contrairement à une idée reçue, le meilleur synonyme d’hygiène n’est pas “propreté” mais bien “prévention”.
Définitions et principes généraux de l’hygiène Quelques définitions L’entretien sanitaire du chenil est une lutte permanente contre des agents pathogènes (bactéries, virus, moisissures, parasites) menaçant les chiens, les aliments, l’eau de boisson ou les bâtiments. Bon à savoir
Les agents pathogènes sont transportés par des vecteurs passifs (excréments, bottes, vent) ou actifs (insectes, rongeurs…).
Les vecteurs passifs participent à la dissémination des agents pathogènes en les véhiculant. Les vecteurs actifs, quant à eux, participent également au cycle de développement de l’agent pathogène. Par exemple, les rongeurs sont des vecteurs passifs de coccidiose en élevage alors que les tiques sont des vecteurs actifs de piroplasmoses.
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Il est possible de combattre les agents pathogènes à l’aide de moyens physiques (chaleur, rayons ultraviolets, haute pression…), ou chimiques (détergents, désinfectants) préventifs ou curatifs.
Principe de la “crasse propre” et la “crasse sale” Des microbes (bactéries, virus, champignons, parasites) sont naturellement présents dans tous les élevages. Ceci constitue le microbisme d’élevage, dit “crasse propre”, contre lequel les animaux ont appris à se défendre, si l’entretien sanitaire des locaux le maintient
Hygiène et maîtrise des nuisances en élevage canin - 3
en dessous d’un certain seuil. Au contraire, la “crasse sale” correspond au microbisme étranger à l’élevage, contre lequel le système immunitaire des animaux n’est pas préparé. Il convient d’empêcher l’entrée dans l’élevage de tous les germes qui peuvent être transportés par des vecteurs vivants (rongeurs, insectes) ou inertes (excréments, bottes, vent). Il n’est naturellement pas question de maintenir en permanence les structures stériles ou aseptisées (absence totale de germes), mais seulement d’aboutir à un équilibre entre le microbisme ambiant de l’élevage et les capacités de défense immunitaire active des chiens, en s’attachant à entretenir un milieu défavorable au développement excessif des agents pathogènes. La plupart des agents infectieux comme les salmonelles ne deviennent pathogènes pour les chiens adultes qu’à partir d’un certain seuil de concentration. Bon à savoir En hygiène, tout est question d’équilibre et d’harmonie entre microbismes autochtone et étranger (cf. principe de la crasse propre et de la crasse sale). Dans certains cas (exemples : d’herpesvirus, giardia, coccidies) il est illusoire de vouloir éradiquer totalement un agent pathogène une fois qu’il circule dans l’élevage. L’art de l’éleveur consiste à apprendre à maintenir cet agent infectieux en dessous de son seuil d’expression clinique en limitant son développement grâce à des outils d’hygiène simples et variés comme le nettoyage, la désinfection ou la conception des locaux. La prophylaxie médicale (vaccination et vemifugation) mise en place avec le vétérinaire est un outil complémentaire au maintien de la pression infectieuse au-dessous du seuil critique .
La sectorisation La sectorisation consiste à définir dans l’élevage différents secteurs répondant au statut immunitaire des animaux qui y vivent ou à leur potentialité de transmission d’agents pathogènes à leur congénère. Ce principe s’appuie sur les concepts de “crasse propre” et de “crasse sale”. Il s’agit de séparer le secteur propre du secteur souillé, puis au sein de chaque secteur d’établir des séparations selon les facteurs de risques individuels. La sectorisation interne est basée sur la vulnérabilité des différents animaux, variable selon leur statut physiologique (chiots nouveaux - nés, en période critique ou au sevrage, mères gestantes ou non, mâles). Secteur propre
Le secteur propre regroupe les locaux réservés aux animaux de l’élevage, porteurs de germes circulant habituellement dans celui-ci, et ayant développé une immunité à leur encontre (“crasse propre”). Il paraît indispensable de délimiter a minima une maternité, un local pour les adultes et 89
3 - Hygiène et maîtrise des nuisances en élevage canin
Bon à savoir La sectorisation ne s’applique pas qu’aux animaux. Elle est notamment valable pour le matériel de nettoyage et de désinfection.
une infirmerie. L’infirmerie est destinée à abriter les animaux de l’élevage présentant des signes cliniques (même peu graves) afin qu’ils ne constituent pas une source de contamination majeure pour leurs congénères. On pourra subdiviser le local d’adultes en : femelles gestantes, femelles en repos sexuel, mâle et considérer une aire de détente. Secteur souillé
Le secteur souillé regroupe les locaux susceptibles d’être contaminés par des personnes ou des animaux venant de l’extérieur, contre lesquels les animaux de l’élevage n’ont pas développé d’immunité (“crasse sale”). Il s’agit de la salle de toilettage, la pension, le local des saillies, le local de vente,… et de la quarantaine. La quarantaine est indispensable pour garder sous surveillance les animaux entrant dans l’élevage (animaux achetés, animaux de l’élevage revenant d’expositions ou d’un prêt pour saillie,…). Bon à savoir La quarantaine et l’infirmerie sont deux locaux bien différents : la quarantaine (secteur souillé) accueillant des chiens normalement en bonne santé mais venant de l’extérieur, et l’infirmerie (secteur propre) accueillant les individus malades de l’élevage. L’infirmerie doit être bien séparée des autres locaux et ne pas servir “d’annexe” en cas de besoin.
La marche en avant Ce principe consiste à toujours circuler du secteur le plus à risque vers un secteur à risque moindre, et s’applique notamment à l’hygiène. La circulation dans l’élevage se fera impérativement et uniquement en commençant par la maternité (secteur le plus à risque puisque regroupant les individus les plus sensibles aux maladies), pour se poursuive par la nurserie, les locaux d’adultes, l’infirmerie, puis les locaux du secteur sale en terminant par la quarantaine. Toutes les visites et les consignes de travail tiendront compte de ce même plan. Une circulation en sens inverse pourrait avoir des conséquences sanitaires catastrophiques (transport possible d’agents infectieux via les vêtements, les chaussures, les mains, le matériel…) Cet ordre de visite doit être respecté lors de l’alimentation, des soins ou du nettoyage. Un matériel de nettoyage spécifique à chaque secteur doit être idéalement mis en place, au moins en maternité.
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Hygiène et maîtrise des nuisances en élevage canin - 3
Bon à savoir Si le respect de la marche en avant n’est pas possible tout au long de la journée, on pourra mettre à disposition à l’entrée des secteurs sensibles des surchaussures à usage unique ou des chaussures spécifiquement portées dans ce local, ainsi que des vêtements réservés à ce local. Il faut bien entendu également se laver les mains avant de rentrer dans le local. Le local de nourriture pourra occuper une place centrale limitant les circulations et le stress des animaux lors des distributions de repas. Dès la conception d’un élevage, les circuits du personnel d’élevage, des clients visiteurs, des matières premières (nourriture, litière) ainsi que des déchets devront être étudiés pour respecter la marche en avant et le non entrecroisement des chemins de circulation. A ce stade, il est aussi important de réfléchir à l’orientation optimale des bâtiments en fonction des vents dominants.
Principe de la sectorisation et de la marche en avant
Maternité
Nurserie
Adulte
Infirmerie
Le biofilm Pour bien mesurer l’intérêt des mesures d’hygiène, il est important de comprendre comment les bactéries vivent et se multiplient sur différents supports (sols, cages, matériel). Les bactéries sont présentes partout. En contact avec un support, les bactéries sont capables de former des colonies particulières, s’organisant en un biofilm. Le biofilm est une couche de bactéries et de matières organiques qui se forme en présence d’humidité sur n’importe quel type de support, minéral (roche, surface d’une flaque d’eau…), organique (feuille, bois…) ou artificiel (métal, plastique, peinture,…). Bon à savoir Un biofilm est une communauté microbienne adhérente à une surface, composée de nombreuses espèces (bactéries, algues, parasites) contenue dans une matrice, un gel organique complexe. La matrice est produite par les microorganismes eux-mêmes au cours de leur prolifération.
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3 - Hygiène et maîtrise des nuisances en élevage canin
Biofilm de plusieurs jours
Dispersion des bactéries
Écoulement d’eau
Un biofilm peut mettre seulement quelques heures pour se développer. En plusieurs jours et en l’absence de nettoyage, le biofilm se développe, s’épaissit et mûrit : d’autres germes comme les virus, les parasites et les champignons peuvent y trouver refuge. Des morceaux de biofilm contenant des milliers de bactéries peuvent se détacher et aller coloniser une surface à distance. Un nettoyage régulier limite le développement du biofilm.
Si la matière du support influence peu la formation du biofilm, sa texture est par contre très importante. Un sol rugueux, poreux ou fissuré profite beaucoup aux bactéries qui y trouvent tout l’espace nécessaire pour se développer. Le biofilm contenu dans les anfractuosités est plus difficile à atteindre et persiste après un nettoyage superficiel.
Le biofilm est creusé de canaux dans lesquels l’eau peut circuler et apporter les nutriments essentiels à la croissance du biofilm.
L’hygiène : principes et méthodes L’hygiène consiste en l’enchaînement de 4 étapes complémentaires: 1) Détergence aboutissant à une propreté physique (la surface nettoyée est « propre » en apparence) 2) Rinçage menant à une propreté chimique (la surface apparemment propre est débarrassée des traces de détergents) 3) Désinfection conduisant à une propreté microbiologique (la surface propre est débarrassée des microbes résiduels) 4) Deuxième rinçage aboutissant à une propreté chimique débarrassant la surface propre des traces de désinfectants.
Nettoyage Les grands principes
Le nettoyage est l’action mécanique et/ou chimique permettant d’éliminer la matière organique d’un support. 92
Hygiène et maîtrise des nuisances en élevage canin - 3
Le but du nettoyage est de passer d’une surface “sale” à une surface visuellement propre. On obtient ainsi une “propreté physique”. Le nettoyage est une étape distincte de la désinfection, indispensable à l’hygiène de l’élevage. La matière organique offrant aux germes une excellente protection contre les désinfectants, il ne peut donc y avoir de désinfection efficace sans un bon nettoyage préalable. Le nettoyage permet d’éliminer la matière organique des supports. Il se réalise en deux temps: 1. Le nettoyage grossier permet d’évacuer la matière organique non adhérente (matière fécale, copeaux, nourriture, poussière…). Pour cette première étape, on utilise un balai, une pelle… 2. Le nettoyage fin ou détersion permet d’enlever la matière organique adhérente (souillures diverses, biofilm…). Pour cette deuxième étape, on utilise un détergent combinée à l’action mécanique d’une brosse. L’utilisation d’un détergent détruit le biofilm et réduit considérablement la quantité de germes, qui sera dispersée et évacuée avec l’eau de lavage puis de rinçage. Nettoyer, c’est commencer à désinfecter Un bon nettoyage divise par 500 le nombre de bactéries. L’utilisation d’un détergent est aussi une manière efficace de diminuer le nombre d’œufs de parasites.
L’utilisation d’un détergent permet également de rendre l’eau plus “mouillante”. On parle de pouvoir “mouillant” pour décrire la capacité qu’a l’eau de pouvoir s’étaler et mouiller une surface. Même si cela paraît absurde de dire que l’eau ne mouille pas, un physicien répondrait que l’eau mouille mais qu’elle mouille mal. En effet, l’eau pure, même si elle parait bien plus liquide que du miel ou de l’huile, possède comme n’importe quel liquide une viscosité qui s’oppose à son étalement par le phénomène appelé “tension superficielle”. Cette force crée une sorte de membrane élastique fictive à la surface des liquides. C’est grâce à cette force que l’eau prend spontanément la forme de gouttes. Les “tensioactifs”, contenus dans les produits détergents, ont la capacité de rendre l’eau plus mouillante c’est-à-dire plus apte à s’étaler et à pénétrer dans les surfaces poreuses ou fissurées. Ceci rend le nettoyage plus efficace. 93
3 - Hygiène et maîtrise des nuisances en élevage canin
Étalement d’une goutte d’eau
Étalement d’une goutte d’eau savonneuse
Expérience simple que l’on peut réaliser avec de l’eau pure et de l’eau additionnée de détergent. Les deux gouttes ne s’étalent pas de la même façon car le détergent diminue la tension de surface.
Pour un nettoyage efficace, il faut quatre ingrédients indispensables. Bon à savoir Détergents et désinfectants sont des produits très différents, l’un ne peut pas remplacer l’autre.
1. Le détergent : c’est l’acteur chimique du nettoyage, il permet de détacher et dissoudre la matière organique adhérente aux supports, en particulier le biofilm, à condition de bien frotter. Il augmente aussi le pouvoir mouillant de l’eau permettant à celle-ci de mieux pénétrer dans les anfractuosités des surfaces. 2. L’eau chaude : pour bien agir, le détergent doit être mélangé à une quantité adaptée d’eau chaude.
Bon à savoir Mieux vaut un bon brossage sans détergent qu’un bon détergent dans brossage.
3. Le matériel de nettoyage : il doit être le plus propre possible, une partie du matériel sert à retirer les saletés les plus volumineuses (balais, pelle), le reste sert à nettoyer des saletés plus adhérentes (brosse essentiellement).
4. L’action mécanique (brossage): c’est la phase physique du nettoyage. C’est aussi la plus importante. Elle permet de désincruster les souillures les plus récalcitrantes et de détruire le biofilm. Choix et utilisation d’un détergent
Il faut choisir le détergent avec bon SENS, en tenant compte de : S comme Souillure. Le détergent doit être choisi en fonction des souillures.Les produits acides (pH <7) permettent de lutter contre les souillures alcalines (minérales) alors que les produits alcalins (pH>7) s’attaquent aux souillures acides. En élevage, il s’agit de souillures organiques acides et quelquefois grasses. On choisira donc un détergent dégraissant à pH alcalin ; E comme Eau. La dureté de l’eau se caractérise par la quantité de calcium et de magnésium qu’elle contient. Une eau très dure favorise l’apparition de biofilms et abaisse l’efficacité des détergents ; N comme matériel de Nettoyage. L’état de propreté du matériel utilisé pour le nettoyage est primordial : le matériel peut constituer des vecteurs indirects de germes. Mais il est aussi important de réserver un matériel spécifique à chaque phase du nettoyage et de la désinfection et à chaque 94
Hygiène et maîtrise des nuisances en élevage canin - 3
secteur de l’élevage : la raclette A ne servira qu’à racler l’eau après nettoyage et la B, après la désinfection dans la maternité ; S comme Support. Le nettoyage sera d’autant plus efficace que la surface à nettoyer sera lisse et régulière. Evitez les surfaces rugueuses, poreuses, les joints et les matériaux putrescibles. En outre, le détergent doit être choisi de façon à ne pas corroder le support. L’éleveur n’aura donc recours à des produits très acides que pour détartrer une canalisation ou à des détergents industriels fortement alcalins que pour éliminer des souillures organiques tenaces. Bien sûr, il ne faut jamais mélanger ces 2 types de produits sous peine d’annulation des effets. Il faut utiliser un détergent avec TACT : T comme Température : les détergents sont pour la plupart plus efficaces en eau chaude 60°C environ. À température trop faible, le détergent agit plus lentement. À température trop élevée, il risque de se décomposer et de perdre en efficacité. Il convient de se reporter à la notice d’utilisation du produit pour une utilisation optimale. A comme Action mécanique : elle est caractérisée par la pression exercée sur les surfaces à traiter par l’opérateur, les outils ou la machine. C comme Concentration : elle doit toujours être dosée précisément. Il convient de se confectionner un “mesureur maison” adapté à son matériel. Une concentration trop faible ou trop forte conduit à une perte d’efficacité. Il convient là aussi de se reporter à la notice d’utilisation du produit pour une utilisation optimale. T comme Temps d’action : Le temps préconisé par le fabricant doit être respecté pour décoller de manière optimale les salissures. Si elles sont très adhérentes, il doit être rallongé. Ce choix se fera avec BON SENS en tenant compte de la nature : S E N S
T A C T
des Souillures de l’Eau du Nettoyage des Supports Il conviendra alors, pour en tirer le meilleur parti, de l’utiliser avec TACT en fonction : de la Température de l’Action mécanique de la Concentration du Temps de contact
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3 - Hygiène et maîtrise des nuisances en élevage canin Il est toujours judicieux d’arroser les surfaces à nettoyer avec le détergent préalablement au nettoyage pour favoriser l’imprégnation des souillures. Trucs et astuces du nettoyage Si les eaux de lavage s’écoulent dans une fosse septique, il faut penser à choisir un détergent biodégradable et ne pas l’associer à des produits bactériostatiques qui entraveraient la décomposition naturelle du lisier. Éviter les produits 2 en 1 (détergent et désinfectant) : sous prétexte d’assurer plusieurs fonctions avec un seul produit et de gagner du temps, les résultats de chacune deviennent approximatifs. Il s’agit donc plus souvent d’un argument marketing que d’une réelle efficacité. C’est la raison pour laquelle il est préférable de procéder en 3 étapes distinctes (détergence, rinçage, désinfection). En pratique, il n’est pas indispensable de changer de détergent si celui choisi convient. Un détergent premier prix pourra être parfaitement efficace. En effet, il n’existe pas de résistance des microbes à un détergent. La plupart des détergents sont utilisables en élevage canin. Il est toutefois recommandé de limiter l’usage des détergents fortement acides ou fortement alcalins à des souillures tenaces sous peine d’altérer définitivement les supports et d’utiliser en routine les produits adaptés à un usage quotidien. En présence de matières organiques résiduelles, résultat d’un nettoyage insuffisant ou mal conduit, la désinfection sera nettement moins efficace. Si, en fin de nettoyage, on observe des souillures il faut recommencer les opérations de nettoyage. Dans le cas contraire, la désinfection ultérieure serait vouée à l’échec.
Un dernier point important : le rinçage
Il faut impérativement, après le nettoyage rincer abondamment à l’eau claire. Ce rinçage évacue les dernières traces de souillures et la solution détergente résiduelle. S’il est insuffisant, une réaction chimique entre le détergent et le désinfectant est possible et le désinfectant est inactivé.
Désinfection La désinfection est l’action chimique ou physique qui tue les germes tels que les bactéries, les virus et les parasites sur des surfaces inertes. Les agents désinfectants
Il n’existe pas de produit miracle, tous les désinfectants ne tuent pas tous les germes. Chaque désinfectant ayant un spectre d’action défini, il devra être choisi en fonction du ou des agents infectieux qui circulent dans l’élevage. Agents physiques
Plusieurs facteurs physiques peuvent participer à améliorer la désinfection : - le froid : il ralentit voire arrête le développement des germes. Mais il ne les tue pas dans la majorité des cas ; - le chaud : la chaleur intense d’un lance-flamme horticole est très efficace pour la désinfection d’une surface préalablement nettoyée ; 96
Hygiène et maîtrise des nuisances en élevage canin - 3
- la lumière : les rayons ultraviolets (UV) de la lumière du soleil ont un certain pouvoir désinfectant. Par conséquent, un revêtement de couleur claire, par sa capacité de réverbération, amplifiera le pouvoir désinfectant de la lumière sur les surfaces adjacentes ; - l’absence d’humidité : l’eau est un facteur primordial dans le développement des germes. Une courette humide qui retient des petites flaques d’eau sera un vrai milieu de culture dans lequel les germes proliféreront. Agents chimiques
Les produits désinfectants sont au cœur de l’hygiène en élevage. S’ils sont nécessaires, ils sont loin d’être suffisants. Un désinfectant ne saurait être efficace en présence de matière organique, le nettoyage préalable est donc indispensable. Connaître « l’ennemi » est une phase primordiale de la désinfection. Un produit donné possède une capacité d’action limitée à un groupe de germes, c’est ce que l’on appelle le spectre d’action. La “stratégie du paranoïaque” qui consiste à utiliser plusieurs produits pour tuer tous les germes est utopique et loin d’être rentable. À celle-ci s’oppose la “stratégie du chasseur”. Elle consiste à identifier les germes responsables de troubles chez les animaux, à connaître leurs caractéristiques puis à choisir le produit adapté. La “stratégie du chasseur” consiste à pouvoir répondre aux questions suivantes : quel germe cible-t-on, d’où vient-il, comment se développet-il, où est-il capable de survivre dans l’élevage, comment les animaux se contaminent-ils et à quoi est-il résistant ou sensible ? Pour répondre à ces questions, de nombreux ouvrages spécialisés existent. Le vétérinaire est un interlocuteur privilégié pour venir en aide l’éleveur. Choix et utilisation du désinfectant
Les critères de choix des désinfectants font appel à différentes caractéristiques tenant au produit (spectre d’activité, absence de toxicité, coût, activité en présence de matières organiques), au support (résistant à la corrosion) et aux objectifs que l’éleveur lui demande de remplir (désinfection de l’air ambiant ou d’un sol par exemple). Il n’existe malheureusement pas de désinfectant universel capable de détruire tous les germes pathogènes (en particulier leurs formes de résistance). 97
3 - Hygiène et maîtrise des nuisances en élevage canin
Bon à savoir Le désinfectant universel n’existe pas. Il n’y a pas de “bons” ou de “mauvais” produits, il n’y a que de mauvaises façons de les utiliser : spectre mal adapté, mauvaise dilution, mauvaise température…
De même qu’il n’existe pas de bons ou de mauvais antiseptiques à appliquer sur une plaie, il n’existe pas de bons ou de mauvais désinfectants pour traiter une surface. Il n’y a que de mauvaises indications (produit mal choisi en fonction des objectifs) ou des erreurs d’emploi (lorsque le produit est utilisé trop concentré, trop froid, ou non conformément aux indications du fabricant par exemple).
Les désinfectants ont souvent une rémanence très faible (moins de 6 heures) qui dépend essentiellement de l’excipient. Certains produits sont instables à la lumière. Il faut donc vérifier leur date de fabrication et éviter de faire de fausses économies en les stockant longtemps (l’eau de javel, même en berlingot, devient moins active après seulement 3 mois de stockage). En dehors d’un contexte infectieux, il est difficile pour un éleveur de vérifier par lui-même l’efficacité d’un produit puisque l’action se passe à l’échelle microscopique. Comme pour les détergents, il conviendra de choisir son désinfectant avec bon SENS et de l’utiliser avec TACT. Il existe néanmoins de nombreux autres paramètres dont il faudra tenir compte : pH, aspect corrosif, caractère nébulisable, rémanence, odeur… Exemple de lance-flamme utilisable en désinfection terminale sur des surfaces ignifugées
Avant de choisir un produit dans les meilleures conditions, on veillera à bien lire l’étiquette, rechercher notamment l’homologation des organismes compétents, et éventuellement demander des précisions au fabricant. Sur l’étiquette, on s’intéressera à la nature du produit, aux dilutions recommandées, au temps de contact, à la température d’utilisation et aux précautions d’emploi. Trucs et astuces de la désinfection Le trempage d’instruments souillés dans un seau d’eau javellisée ne procure qu’une fausse sécurité puisque l’eau de Javel est peu active en présence de matières organiques. Il serait plutôt conseillé de les débarrasser mécaniquement de leurs souillures ou de les faire tremper dans un produit détergent. Le brûlage de matières organiques (au lance-flamme horticole par exemple) provoque des effets comparables d’encroûtement par coagulation des protéines de surface. Il n’est donc conseillé qu’après avoir débarrassé la surface de tout déchet (à l’aspirateur ou à la pompe haute pression par exemple).
98
Hygiène et maîtrise des nuisances en élevage canin - 3
Chaque produit désinfectant possède un spectre d’activité, c’est-à-dire une liste de microbes contre lesquels il est habituellement efficace. Les germes les plus couramment résistants sont les spores bactériennes (forme de résistance de certaines bactéries face à un milieu devenu défavorable), les œufs de parasites et les moisissures. L’utilisation répétitive d’un même désinfectant risque à la longue de sélectionner les germes résistants qui se développeront alors en toute impunité.
Bon à savoir Les œufs, formes de résistance des parasites dans l’environnement, sont résistants à presque tous les désinfectants (excepté les hautes températures). C’est la raison pour laquelle l’usage de détergents est plus efficace que le recours aux désinfectants. La chaleur humide (vapeur d’eau surchauffée) est le meilleur désinfectant en élevage car elle combine une action détergente (effet décapant sur le bio film), rinçante et désinfectante (par la chaleur).
Une hygiène efficace passe donc par l’alternance des produits utilisés. Bien entendu, alternance ne veut pas dire mélange car certains désinfectants sont incompatibles entre eux : eau de Javel et huiles essentielles, désinfectants acides (comme les iodophores) et produits alcalins comme l’eau de javel ou la lessive de soude, les désinfectants mélangés à des insecticides… Il en va de même pour les détergents et les insecticides rarement compatibles avec les désinfectants. Il est préférable d’utiliser, par exemple un désinfectant alcalin 6 jours sur 7 (actif contre les souillures organiques) et de compléter son action, le 7e jour, par un désinfectant acide (actif contre les souillures minérales). La plupart des désinfectants sont plus actifs en eau chaude (ce n’est pas toujours le cas, suivre les recommandations du fabricant). Il importe d’en tenir compte dans le choix des produits exposés au froid comme dans les pédiluves par exemple. En règle générale, plus la température est basse, plus le temps d’application du produit doit être long. Quid du pédiluve ? Le pédiluve est un moyen de protection sanitaire dont l’efficacité est très discutée. Il donne souvent une fausse impression de sécurité. Le désinfectant contenu dans le pédiluve est inactivé en présence de matière organique. Ainsi, son efficacité est quasi nulle sur des bottes souillées : il faudrait donc idéalement mettre des bottes/chaussures préalablement nettoyées avant d’utiliser le pédiluve… De plus, un désinfectant à souvent un temps d’action de l’ordre de quelques minutes voire dizaine de minutes. Il faut donc rester dans le pédiluve au minimum 5 minutes… De même, il deviendra inefficace dès que la solution désinfectante sera souillée. Il faut donc soit le bannir soit être prêt à changer la solution désinfectante aussi souvent que nécessaire.
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3 - Hygiène et maîtrise des nuisances en élevage canin
L’utilisation de pédiluves en élevage nécessite une bonne compréhension du mode d’action du désinfectant, de son temps d’action et de sa température d’utilisation. Un paillasson placé dans le fond du pédiluve améliore son efficacité.
Les iodophores, actifs à faible température, font exception à cette règle et peuvent ainsi être utilisés dans les pédiluves. Ils présentent, en outre, l’avantage de perdre leur coloration en fin d’activité (contrôle visuel) mais risquent, en revanche, de colorer le caoutchouc des bottes… Rinçage du désinfectant Le rinçage est impératif avec certains produits pour éviter toute irritation de la peau des animaux voire des intoxications consécutives au léchage. Se référer aux précautions d’emploi.
Une exception : la vapeur L’utilisation d’un appareil délivrant de la vapeur d’eau surchauffée est une exception à tous les principes évoqués précédemment. Utilisée avec rigueur, la vapeur sous pression combine en effet de bonnes actions nettoyante (décapage total du biofilm), rinçante et désinfectante (chaleur). L’utilisation en routine d’un appareil à vapeur est à envisager dans certains cas lorsque les surfaces le permettent.
Lecture d’une composition L’utilisation optimale d’un produit désinfectant commence par la reconnaissance des différentes classes de molécules qui le composent. Leurs dénominations ont pour la plupart des consonances rappelant leur famille d’appartenance. Exemples : sans être un chimiste averti, on pourra par la simple lecture des compositions, classer le 2-Benzyl-4-Chlorophénol parmi les phénols de synthèse, le terpinéol parmi les huiles essentielles, le bromure de Lauryl-Diméthyl-Benzyl-Ammonium parmi les Ammoniums quaternaires, la polyvinyl-pyrrolidone iodée parmi les iodophores...
100
Hygiène et maîtrise des nuisances en élevage canin - 3
Bon à savoir Il ne faut pas confondre nettoyage, rinçage et désinfection qui sont 3 étapes successives et complémentaires de l’hygiène. Comme nous venons de le voir, le nettoyage consiste à désincruster les matières organiques en dissolvant le biofilm à l’aide d’un détergent (chimique) et du brossage (mécanique). Le rinçage consiste ensuite à éliminer la souillure. Enfin, la désinfection consiste à combattre le développement des germes résiduels (effet bactériostatique, virostatique…), ou à détruire la majorité des germes sensibles (effet bactéricide, virucide…). Un désinfectant bien choisi doit avoir un spectre d’activité couvrant les germes ciblés, c’est-à-dire qu’il détruira par exemple 99 % des ennemis au premier usage et 99 % des 1 % restant au deuxième passage avant qu’ils n’aient eu le temps de se multiplier. Le simple fait d’omettre une séquence de nettoyage (repos du week-end par exemple) peut permettre un développement de germes pathogènes au-dessus du seuil de dangerosité.
Le nettoyage est systématique
Ramassage des selles et litières
Sècher
Nettoyage physique et chimique pour retirer le biofilm
Rincer avec de l’eau propre (selon le désinfectant)
Agents physiques empêchant la prolifération des germes
Rincer avec de l’eau propre
Détergent acide
La désinfection peut être périodique
Le tableau “Choix des désinfectants” résume les utilisations possibles en élevage canin des différents désinfectants en fonction de leur mode d’action. 101
3 - Hygiène et maîtrise des nuisances en élevage canin
Minéraux
Désinfectant Pur
Exemple
Chlorés
Soude
Chaux
Hypochlorite
Lessive de soude
Chaux éteinte
Eau de Javel
Chlorite
Iodés
Ammoniums Quaternaires amine
Iodol
Stéricide
Associé
Lait de chaux sodé
Bactérie
+
+/-
++
+
+++
+
Virus
++
+/-
+
+/-
+
+
Champignons
0
0
+
+
+
++
Œufs de parasites
+
+/-
+/-
+/-
+/-
0
Eau dure
Non
Non
Non
+/-
+/-
Non
Matières organiques
Oui
Oui
Non
+/-
+/- oui
Non
Détergents
Non
Non
Non
Oui
Non
Non
Toxicité / chien
Oui
Oui
Faible
Faible
Irritant
Non
Nébulisable
Non
Non
Non
Non
Non
Oui
Corrosif
+++
+
++
+/-
+/-
0
Chaude
Chaude
Tiède
Tiède
< 40°C
Chaude
Rémanence
0
0
0
+/-
0
0
Odeur
0
0
Désodorisant
0
Faible
0
Alcalin
Alcalin
Alcalin
Alcalin
Acide
+
+
-
-
+
+
Incompatible
Non
Non
Non
Non
Non
Stabilité
-
-
-
+
-
-
Prix
-
-
-
+/-
+
-
Cible
Actif avec
Température d’emploi
PH optimal Pouvoir détergent Pouvoir insecticide et acaricide
Principales utilisations en élevage canin)
102
Halamid
- blanchissement des murs - à 10 % : - enfouissevide ment des sanitaire cadavres - tous usages - dissolvant suivant - assèchement des matières dilution du lisier organiques (Super (canalisaphosphate de tions chaux) - désinfection des litières
-à5% pédiluves - action dilution lente
Stérivet
- à 500 ppm : pédiluve - à 250 ppm : bâtiments - Abreuvoirs, - Surfaces parfaitement gamelles propres (risque de - Nébulisation coloration des plastiques et caoutchoucs) - Détartrage
Hygiène et maîtrise des nuisances en élevage canin - 3
Eau oxygénée Aérolyse
Ampholytes
Huiles essentielles
Septisec
Aldéhydes Glutar-aldehyde
Phénols
Formol-aldehyde
Naturels
de synthèse
Misoseptol
Formaldegen
Cresyl
Prophyl
Saniterpene
Stérivet
Saniterpene 80 D39
+
+++
+
+++
+++
+++
+++
0
+/-
+/-
+
++
+/-
++
+
+/-
+
+/-
+
-
+
0
+
0
0
0
+
+
Oui
Oui
+/-
+/-
Oui
Oui ++
Oui
Oui ++
Non
Non
Oui
Oui ++
Propre pouvoir
Incompatible
Non
Non
Oui
Oui
0
Non
Non
Oui
Oui
+/-
Non
Oui
Non
Oui
Oui
Oui
Non
+/-
0
0
++ (rouille)
++
++
0
0
Tiède
Chaude
Indifférente
Chaude
Chaude
Chaude
Chaude
Faible
Faible
0
0
++
++
0
0
Agréable
Forte
Très forte
Forte
Faible
Neutre
Alcalin
Neutre
Alcalin
Acide
Acide
Acide
Non
++
-
-
-
+
+
Non
Non
Oui
Non
Non
Non
Non
-
-
+
-
-
-
-
-
-
+
-
-
-
-
+/- oui
- Désinfection aérienne des locaux hermétiques 16 ml/m3
- Usage mixte - Désinfection (détergent + continue désinfectant) émulsion à1% - Pédiluve en (ou 1 ml/m3) nébulisation
- Peu utilisé pur
- Nébulisation en vide sanitaire (local clos, absence d’animaux, température élevée >22°C, hygrométrie > 70 %
- Aucun avantage par rapport aux phénols de synthèse - Odeur désagréable
- Pédiluves - Bâtiments - De plus en plus utilisés
103
3 - Hygiène et maîtrise des nuisances en élevage canin Nous retiendrons qu’en règle générale, les températures tièdes, le manque d’ensoleillement et l’humidité sont des facteurs défavorables à une bonne hygiène. Il convient donc de renforcer l’activité de la plupart des détergents en les diluant dans de l’eau chaude (pour les désinfectants, se reporter à la notice) et d’employer les désinfectants pendant la période d’ensoleillement des courettes. Un bon nettoyage sans désinfection est préférable à une désinfection sans nettoyage. En effet, beaucoup de désinfectants comme l’eau de javel perdent de leur efficacité en présence de matières organiques (excréments, souillures) : les bactéries sont 40 fois plus résistantes à l’eau de javel lorsqu’elles sont protégées par un biofilm. Dans un élevage, pour que la désinfection soit efficace, il est donc indispensable de détruire le biofilm bactérien. L’utilisation préalable d’un détergent (savon par exemple) permet, en rendant en quelque sorte l’eau plus “mouillante”, de déliter les matières organiques pour exposer ultérieurement les microbes à l’action des désinfectants. Tout produit de qualité doit être accompagné de son mode d’emploi. À titre d’exemple, des produits comme les ammoniums quaternaires sont peu actifs en eau calcaire. En cas d’utilisation de ces produits, l’éleveur doit faire vérifier la qualité de l’eau. D’autres désinfectants comme l’eau de javel s’emploient à différentes dilutions en fonction des objectifs à atteindre.
Exemples d’utilisation de l’eau de Javel à 12 degrés chlorométriques
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Utilisation
Dilution
Temps de contact
Désinfection d’un aliment
2 gouttes/l d’eau
5 min
Vaisselle
2 cl/seau de 10 l
5 min
Surfaces lisses
20 cl/seau
5 min
Surfaces rugueuses
1 l/seau
15 min
Canalisations
pur
15 min
Désherbant
pur
épandage
Hygiène et maîtrise des nuisances en élevage canin - 3
Les règles d’or de l’hygiène en élevage - Penser détergent avant de penser désinfectant. - Un détergent facilite le nettoyage en rendant l’eau plus mouillante. - Ne jamais court-circuiter une étape ou mélanger les produits pour gagner du temps. - Un nettoyage quotidien ne laisse pas le temps aux bactéries ou aux parasites de se multiplier dans l’environnement et permet donc de les maintenir en dessous du seuil de dangerosité. - Des surfaces lisses et imperméables sont plus faciles à nettoyer que des surfaces présentant des rayures ou des anfractuosités. - Les détergents sont souvent plus efficaces dans de l’eau, la chaleur facilitant la détersion. Pour les désinfectants, il faut toujours suivre les recommandations du fabricant et dans le doute, utiliser de l’eau froide : certains désinfectants sont inactivés dans l’eau chaude, c’est notamment le cas de l’eau de Javel.
On ne change pas une équipe qui gagne ! Partant de ce principe, un protocole d’hygiène en élevage ne doit être remis en cause que s’il a prouvé son inefficacité en permettant l’émergence d’un épisode infectieux. Une fois l’agent infectieux dûment identifié, il devient alors facile de rectifier le tir en adaptant le protocole de nettoyage et de désinfection.
Autres aspects importants de l’hygiène Le vide sanitaire Cette technique très utilisée en élevage d’animaux de rente consiste à tirer parti d’une inoccupation transitoire d’un local pour le désinsectiser, le désinfecter et le déparasiter le plus complètement possible. Les produits utilisables à cet effet risquent cependant d’être toxiques en présence d’animaux. Le vide sanitaire dure au minimum 8 jours pour un petit local, 15 jours pour un bâtiment entier, partant du principe que les germes qui survivent à la désinfection mourront par dessiccation, inanition (manque de support organique) ou simplement par vieillissement. La pratique d’un vide sanitaire dans la maternité ou le local de quarantaine d’un élevage canin est fortement conseillée au moins 2 à 3 fois par an.
105
3 - Hygiène et maîtrise des nuisances en élevage canin
Les 10 commandements du vide sanitaire : 1. Démontage et sortie de tous les accessoires et ustensiles (niches, gamelles…). 2. Ramassage ou aspiration de tous les déchets. 3. Nettoyage des sols et des murs à la pompe haute pression ou, mieux, au jet de vapeur en cas de problèmes parasitaires dans l’élevage. 4. Décapage mécanique à l’aide d’une brosse à pont et d’un détergent. 5. Première désinfection associée à un rinçage puis un séchage. 6. Désinsectisation pendant une nuit (bien séparer de l’étape précédente pour des raisons de compatibilité entre désinfectant et insecticide). 7. Aspiration des cadavres d’insectes. 8. Blanchiment des murs et des plafonds à l’aide d’une peinture insecticide additionnée de colle et de kaolin. 9. Le lendemain, désinfection de l’atmosphère à l’aide d’un désinfectant thermonébulisable (par exemple formol gazeux à 3 % pendant au moins 24 heures à l’aide d’un thermonébulisateur dans un local vide rendu hermétique). 10. Répéter la formolisation 48 heures avant la réintroduction des animaux. Pour les étapes 3 à 5, il est conseillé de progresser du plafond vers les murs puis le sol. Ces 10 étapes forment la version intégrale d’un vide sanitaire. En pratique, il est possible de réaliser un vide sanitaire correct en se passant des étapes 8 et 10, ce qui correspond à un grand ménage suivi d’une formolisation. Ne pas oublier de bien nettoyer et désinfecter tout ce qui a été sorti de la pièce avant le vide sanitaire avant de le réintroduire.
Hygiène alimentaire Bien que les chiens adultes soient peu exposés aux toxi-infections alimentaires (peu de bactéries résistent à la forte acidité de leur estomac), il est néanmoins conseillé de prendre quelques précautions d’hygiène lors du stockage, de la préparation et de la distribution des aliments.
Bon à savoir À l’inverse des collectivités humaines (maisons de retraites, cantines, restaurants), les toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) sont exceptionnelles en chenil d’élevage lorsque les chiens sont nourris avec des aliments industriels secs. Une des intoxications alimentaires rencontrées en élevage est celle qui concerne les chiots sous la mère lors de “syndrome du lait toxique” (contamination bactérienne du lait maternel lors de mammite).
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Hygiène et maîtrise des nuisances en élevage canin - 3
Les aliments doivent être conservés dans leur emballage d’origine à l’abri de la lumière, de l’humidité et de l’air. Il importe de bien refermer les sacs hermétiquement pour éviter l’oxydation et le rancissement des graisses ou transférer leur contenu dans des bidons inoxydables ou plastiques hermétiques. Les sacs d’aliments doivent être stockés en hauteur, isolés du sol et des murs et loin du point d’eau affecté au nettoyage des gamelles (risques de projection). La durée de stockage doit être limitée pour garantir l’appétence et les qualités nutritionnelles des aliments. Bon à savoir Pour préserver les qualités nutritionnelles d’un aliment, il est conseillé de ne pas stocker les croquettes directement dans le container mais de placer le sac refermé après usage dans le container et de le refermer hermétiquement à l’aide du couvercle. Cette précaution permet de ne pas mélanger le contenu d’un nouveau sac avec les résidus du sac précédent et de toujours conserver les références de fabrication du lot pour permettre une enquête de traçabilité en cas de besoin.
L’entrée du local de stockage sera munie d’un pédiluve (le livreur provient d’un autre élevage) et d’une marche de seuil contre les insectes rampants et les rongeurs. Les fenêtres seront protégées par des moustiquaires, les murs recouverts d’une peinture insectifuge et le local équipé d’une lampe actinique en saison chaude. En cas d’utilisation de viandes congelées, les gros morceaux ne doivent pas être décongelés à température ambiante (une décongélation trop lente permettant une prolifération bactérienne). De même, les reliefs de repas doivent être retirés aux chiens surtout par temps chaud et orageux.
Les nuisibles Un élevage canin doit établir un plan d’action contre les nuisibles que ce soient les insectes et acariens ou les rongeurs. Cette lutte fait partie intégrante de l’hygiène de l’élevage.
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3 - Hygiène et maîtrise des nuisances en élevage canin
Insectes et acariens Ces populations attirées par la présence des chiens, des stocks d’aliments, des eaux stagnantes ou des déjections et dont le cycle de vie est étroitement lié à la température ambiante, provoquent d’importantes nuisances à la fois : - à l’environnement (mouches, transmission de zoonoses) ; - à l’élevage par leur rôle pathogène direct, leur intervention comme vecteur de parasites ou par leur propre pouvoir de destruction (envahissement des matériaux d’isolation thermique par les ténébrions, creusement de galeries dans les boiseries…).
Facteurs de risque Les principaux risques liés à leur présence en élevage sont résumés dans le tableau suivant : Agents pathogènes
Pouvoir pathogène direct
Pouvoir pathogène indirect
Puces
Pullicose : allergies, démangeaisons.
Tænia par ingestion de puces
Certains moustiques
Chancres d’inoculation (sur le chanfrein)
Leishmaniose, dirofilariose (maladie des vers du cœur)
Poux
Phtiriose
Mouches
Myiases (contamination par les asticots)
Toxoplasmose
Tiques
Nodules de fixation
Piroplasmose, ehrlichiose, rickettsioses
Agents des gales
Gale des oreilles, gale du corps, démodécie
Aoûtats
Trombiculose
Acariens de la poussière
Allergies respiratoires ou cutanées, démangeaisons
Insectes
Acariens
Bon à savoir Les insectes représentent une cause de nuisance primaire (stress des chiens par harcèlement, myiases, piqûres) et secondaire (vecteurs actifs ou passifs de maladies infectieuses).
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Hygiène et maîtrise des nuisances en élevage canin - 3
Moyens de lutte
Bon à savoir
Protection de l’environnement Les ouvertures donnant sur le couloir central, la maternité, la quarantaine, l’infirmerie et la cuisine doivent être, dans la mesure du possible, protégées par des moustiquaires dont les mailles ne dépassent pas 2 mm, les portes l’étant quant à elles par des rideaux de lanières. Toutes les sources d’eau stagnante inutiles (flaques, récipients abandonnés, etc.) doivent être évitées ou asséchées, à l’exception des éventuels pédiluves dans lesquels l’adjonction d’une solution de sulfate de cuivre à 1 % suffit pour assurer la destruction des œufs et des larves d’insectes. Il faut enfin éviter d’entretenir involontairement des zones propices au développement d’insectes ou d’acariens comme les zones chaudes et humides : en moyenne chez les insectes, il s’écoule 100 à 150 jours entre la ponte des œufs et l’apparition des formes adultes à une température constante de 20 °C. Si l’on élève cette température de 10 °C, ce cycle est ramené à 21 jours ! Les insectes sont très prolifiques lorsque les conditions sont favorables à leur cycle de développement: À titre d’exemple, les blattes affectionnent particulièrement les endroits chauds, humides et obscurs. Certains genres peuvent être à l’origine de 35 000 descendants au cours d’une seule année.
Les ténébrions se multiplient dans la croûte des excréments, aiment l’obscurité et la chaleur et creusent des galeries dans les plaques d’isolant.
La stratégie du chasseur est le principe fondamental d’hygiène qui consiste à identifier son “gibier” (virus, bactérie, parasite, rongeur, insecte…) puis étudier son cycle de développement (biotope, mode de vie et de reproduction) pour mieux le combattre.
Bon à savoir La prolifération d’insectes doit inciter l’éleveur à identifier, rechercher, localiser, puis éliminer le biotope de reproduction de l’insecte (eaux stagnantes, fosse à lisier d’une ferme voisine, vieilles pierres)/
Bon à savoir La plupart des cycles des insectes sont bloqués sous une forme de résistance lorsque la température est inférieure à 12 °C. Dans les pays tempérés, les opérations de désinsectisation doivent donc être menées essentiellement en été.
Les charançons, avec leur rostre aiguisé, peuvent s’attaquer aux sacs de croquettes.
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3 - Hygiène et maîtrise des nuisances en élevage canin
Bon à savoir La stratégie de lutte contre une espèce d’insecte doit tenir compte de son biotope et de son cycle de développement (stratégie dite “du chasseur”). C’est en effet en apprenant à mieux connaître son ennemi qu’on arrive à mieux le combattre. Les principales stratégies consistent à : - éviter les substances attractives (nourriture, autres espèces d’élevage) - attirer l’insecte dans un piège (lampes actiniques, leurres) - repousser les insectes (insectifuges) - détruire les larves d’insectes (larvicides) - stériliser la population par des inhibiteurs de croissance des insectes - détruire les adultes (insecticides classiques)
Il convient d’éviter les éléments suivants favorisant le développement des insectes : - la paille ; - les greniers et faux plafonds ; - les réserves alimentaires trop abondantes ou stockées trop longtemps à moins qu’elles ne soient protégées par un container hermétique. Dans la mesure du possible, il faut séparer le local de stockage des aliments du local de préparation des repas et éviter d’y conserver des objets inutiles pour cette fonction (paniers, outils de nettoyage…). Il importe de respecter une rotation des stocks selon la méthode classique : “premier rentré, premier sorti” ; - les poubelles qui doivent être aussi petites que possible pour imposer un renouvellement fréquent.
Lutte contre les insectes Les lampes actiniques intégrant une résistance électrique foudroyant les insectes conviennent parfaitement aux locaux fermés. Elles sont néanmoins insuffisantes en extérieur où le recours à la lutte chimique s’avère souvent nécessaire.
Désinsectiseur à lampes actiniques
Bon à savoir Un tube creux (barreau de cage en acier galvanisé) est un lieu de ponte idéal pour la plupart des insectes. Il est donc préférable de boucher les ouvertures des tubulures creuses.
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Les produits insecticides doivent être rémanents et non toxiques pour les chiens par léchage ou par contact. Il faut recourir à des produits présentant une grande sécurité d’emploi pour les animaux : ne pas hésiter à se faire conseiller par son vétérinaire. Dans tous les cas, il faudra rester prudent en évitant leur contact avec des femelles en début de gestation (risques de malformations embryonnaires avec certaines substances) et avec les chats (toxicité des pyréthrinoïdes par exemple). On peut utiliser les produits insecticides de manière préventive (avant la saison des insectes à l’occasion d’un vide sanitaire) ou curative pendant l’été aussi souvent que leur rémanence l’exige. L’insecticide est pulvérisé en l’absence d’animaux en commençant par les plafonds, puis les murs et enfin les sols. Il importe d’insister particulièrement sur les
Hygiène et maîtrise des nuisances en élevage canin - 3
parties boisées lorsqu’elles sont vermoulues, sur les faux plafonds ou faux planchers dont l’obscurité est propice au développement des larves, et sur les rayonnages en tube creux ouverts aux extrémités que de nombreux insectes choisissent pour pondre leurs œufs. Les cadavres d’insectes seront éliminés par aspiration avant la première désinfection et le sac d’aspirateur régulièrement vidé à moins d’y maintenir en permanence un bout de collier insecticide comme le font si justement beaucoup d’éleveurs. Il est intéressant de varier les produits employés pour anticiper d’éventuelles résistances développées par les insectes. Tous les insecticides autorisés étant biodégradables, ils ne seront par conséquent pas longtemps efficaces pour traiter les fosses à lisier. Pour cet usage, l’adjonction une fois tous les deux mois d’huile de vidange suffit généralement à prévenir le développement des œufs et des larves. Il est toutefois préférable d’utiliser des inhibiteurs de croissance des larves d’insectes pour limiter la reproduction des insectes dans l’environnement (exemple : Neporex ND). Si ces mesures s’avèrent insuffisantes, il est possible de compléter leur action par des pièges à insectes adhésifs ou de fabrication artisanale (permettant l’entrée des insectes, mais pas leur sortie). Des barres de seuil traitées au vernis insecticide ou acaricide seront placées sous les portes en cas d’envahissement par des insectes ou acariens rampants.
Protection des chiens La répartition géographique de certaines maladies se calque sur les zones de prolifération de leurs vecteurs (biotope). En zone d’enzootie, il est donc prudent de prendre quelques précautions élémentaires adaptées aux facteurs de risque régionaux :
Piège à insectes économique et écologique
Compostage des déjections canines dans un élevage à l’aide de paille et d’un mélange de bactéries lactiques
Bon à savoir Un compostage réussi des déjections canines à l’aide de paille et d’un mélange de bactéries lactiques ne doit pas dégager de mauvaises odeurs ni attirer d’insectes.
- Éviter la proximité des plans d’eau ; - Éviter les couleurs sombres qui attirent et camouflent les insectes ; 111
3 - Hygiène et maîtrise des nuisances en élevage canin - Rentrer les chiens dans leur box au crépuscule (heure de sortie des moustiques vecteurs) ; - Préférer des installations en hauteur (les phlébotomes qui sont les moustiques vecteurs de la leishmaniose volent à moins d’un mètre d’altitude) ; - Redoubler de vigilance pendant la saison de prolifération des vecteurs (dans certaines régions, la piroplasmose transmise par les tiques se rencontre même par températures inférieures à 0 °C) ; - Protéger les chiens contre les piqûres, particulièrement autour du chanfrein, sachant que les colliers insecticides peuvent rarement protéger l’ensemble du corps, surtout chez les chiens de grandes races. En revanche certains colliers acaricides s’avèrent très efficaces contre les tiques (prévention de la piroplasmose), les gales ou les aoûtats ; - Ne pas négliger les possibilités de vaccination antiparasitaire (piroplasmose : le parasite visé étant le piroplasme) ou de chimio prévention (piroplasmose, leishmaniose, dirofilariose) dont il peut être intéressant de discuter avec son vétérinaire. Bon à savoir Avant d’installer son chenil, il est conseillé de se renseigner sur la fréquence des maladies occasionnées ou transmises par les insectes. Certaines régions sont à déconseiller à cause des risques de colonisation par des insectes ou acariens locaux (tiques, phlébotomes, mouches du bétail, chenilles processionnaires).
Rongeurs Nuisances occasionnées par les rongeurs Les rongeurs sont potentiellement vecteurs de maladies par : - leurs morsures : pasteurellose, rage ; - leurs déjections : salmonellose ; - leurs urines : leptospiroses ; - leurs puces : typhus, peste ; - ou même leur chair : trichinose.
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Hygiène et maîtrise des nuisances en élevage canin - 3
Parmi ces maladies, la leptospirose reste encore la plus préoccupante pour les chiens. Les nuisances induites par les rongeurs concernent en fait essentiellement les déprédations aux matériaux d’isolation thermique, aux installations électriques (risques d’incendie), aux murs (fissures). De plus, les prélèvements de nourriture sont loin d’être négligeables, un rat consommant en moyenne son propre poids d’aliments par jour !
Bon à savoir Les rongeurs peuvent transmettre par leurs urines des maladies comme les leptospiroses assez insidieuses car difficiles à diagnostiquer (il existe plus de 200 sérovars de leptospires qui peuvent affecter le chien et sa reproduction) et à prévenir (la vaccination ne protège que contre les sérovars les plus pathogènes).
Prévention des rongeurs La propreté des locaux et l’absence de reliefs alimentaires constituent naturellement la première étape incontournable à une bonne prévention. Il faut ensuite identifier les intrus (rat d’égout, rat de grenier, souris, lérot ou rat musqué ?) afin d’adapter les barrières à leur mode de vie. Il est évident, par exemple, que l’aménagement d’un fossé rempli d’eau entourant l’élevage ne serait pas d’une grande efficacité contre des rongeurs aquatiques (rats musqués) et risquerait même de faciliter l’extension de la leptospirose et le développement des larves de moustiques !
Souris
La hauteur d’enfouissement et le maillage du grillage périmétrique ainsi que les abords des bâtiments de stockage des aliments doivent être adaptés aux facultés d’enfouissement et à la taille des rongeurs. Des marches d’au moins 30 cm pourront protéger efficacement l’entrée de la cuisine pour éviter l’attraction des rongeurs. Cuisine et maternité sont les 2 bâtiments à protéger en priorité contre l’intrusion de rongeurs.
Rat
Il est utile de procéder au colmatage ou à la protection par un grillage de toutes les ouvertures (mailles métalliques inférieures à 15 mm, canalisations, ondulations de toiture). En outre, il faut éviter les plantes grimpantes le long des murs pouvant servir d’échelles aux rongeurs et attirer insectes (guêpes notamment) et oiseaux.
Rat musqué
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3 - Hygiène et maîtrise des nuisances en élevage canin
Bon à savoir Utiliser les produits rodenticides avec beaucoup de précaution. Les intoxications par des poisons rodenticides anticoagulants sont parmi les plus fréquentes chez les animaux domestiques car ils sont généralement appétents et leur effet (hémorragie interne) ne se fait ressentir que plusieurs jours après l’ingestion de l’appât.
Signalons enfin la possibilité de signer un “contrat de sanitation” avec des sociétés spécialisées qui se chargent alors d’identifier les nuisibles et de placer des pièges sur leurs zones de passage.
Lutte active contre les rongeurs Le meilleur et le plus simple des moyens reste, quand c’est possible, la lutte biologique à l’aide de chats, ce qui ne va pas sans poser quelques problèmes de promiscuité avec les chiens ! Les produits rodenticides sont en général des poisons anticoagulants entraînant chez le consommateur des hémorragies internes mortelles. Leur effet retard (parfois plus de 3 jours), utilisé pour tromper la méfiance habituelle des rongeurs, explique pourquoi il est rare de retrouver les cadavres de ces derniers à proximité des appâts. Étant appétents et toxiques pour la plupart des espèces (y compris les enfants !), ils doivent être employés avec beaucoup de précautions. Signalons qu’ils peuvent être également indirectement toxiques pour les chats se nourrissant de rongeurs empoisonnés. Avant d’employer cette méthode, il conviendra encore de prendre les précautions suivantes :
Exemple de piège à rats sécurisé
Bon à savoir La stratégie du chasseur est une technique applicable quel que soit l’agent pathogène que l’éleveur souhaite éliminer car ce principe fondamental de l’hygiène est applicable aux rongeurs, aux insectes, aux parasites, aux bactéries ou aux virus.
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- Identifier la ou les espèces cibles : le support de l’appât varie en effet suivant les habitudes alimentaires du rongeur à détruire (blé pour le rat noir de grenier, avoine décortiquée pour la souris qui ne consomme que l’intérieur des grains, carotte ou betterave disposées à l’entrée des terriers pour les rats musqués habitués à consommer des racines, fruits ou gâteaux secs, noix ou pain d’épice pour le lérot et le loir). - Suivre scrupuleusement les indications du fabricant. - Ne pas manipuler ces produits sans gants pour éviter d’y laisser des odeurs suspectes. - Réapprovisionner les postes tous les 2 ou 3 jours. - Alterner les produits (risques d’accoutumance). - Placer les appâts dans des endroits sombres (produits instables à la lumière) par exemple dans des tuyaux de PVC (de diamètre adapté à l’espèce ciblée) fixés le long d’un mur par une lourde pierre pour éviter tout accident.
Hygiène et maîtrise des nuisances en élevage canin - 3
Le bruit Le bruit représente la source de litiges la plus fréquente en élevage canin. En moyenne, les aboiements sont à l’origine de 20 % des plaintes concernant les troubles du voisinage. Ces différends peuvent opposer l’éleveur à ses voisins, mais également le personnel à son employeur si l’exposition sonore quotidienne des employés dépasse 90 décibels.
Définition et mesure Le bruit se mesure en décibels (dB) grâce à un appareil appelé “sonomètre”. Un bruit est qualifié de “gênant” lorsqu’il dépasse de plus de 5 dB le jour (de 7h à 22h) ou de 3 dB la nuit (de 22h à 7h) le niveau de bruit ambiant à l’endroit où il est mesuré.
Bruit émergent On appelle “émergence”, l’intensité du bruit occasionnel (aboiements) qui dépasse le niveau de bruit ambiant (fond sonore).
Les dB A sont des décibels corrigés qui tiennent compte de la durée d’apparition du bruit. Durée du bruit
30 s à 1 min
1à 2 min
2à 5 min
5à 10 min
10 à 20 min
20 à 45 min
45 min à2h
2à4h
4à8h
Terme correctif en dB A
9
8
7
6
5
4
3
2
1
À titre d’exemple, pour un bruit apparaissant une demi-heure pendant la nuit, l’émergence admise sera de 3 + 4 = 7 dB au-dessus du niveau du bruit ambiant. La mesure des aboiements en dB A tient compte de leur répétition afin de déterminer la durée cumulée. Si l’on se réfère aux normes précédentes, la plupart des aboiements peuvent être considérés comme gênants dans un environnement habituellement calme. Cependant, les dB sont des unités de mesure qui ne s’ajoutent pas arithmétiquement. À titre d’exemple, le bruit résultant des aboiements de 40 dB d’un chien et du bruit d’un camion voisin de 60 dB sera de 60 dB (dans ce cas 40 + 60 = 60 !), le bruit du camion couvrant le bruit de l’aboiement. En revanche, un chien aboyant moins fort (15 dB) dans une rue calme (20 dB) sera considéré comme plus gênant (15 + 20 = 22). 115
3 - Hygiène et maîtrise des nuisances en élevage canin
Les aboiements, première source de troubles du voisinage Même si l’aboiement fait partie des moyens de communication du chien, il peut également témoigner d’un défaut de socialisation lorsqu’il est déclenché par des stimuli habituels (visite du chenil, distribution des repas). Pour entretenir de bonnes relations avec le voisinage et dans l’intérêt même des chiens, l’éleveur devra apprendre à ses chiens à n’aboyer qu’à bon escient.
Les plaintes du voisinage concernent essentiellement les élevages situés en agglomération. Malgré la multitude des textes réglementant le droit à la tranquillité du voisinage dans tous les pays, il est difficile d’objectiver un trouble du voisinage et les règlements amiables restent donc toujours préférables aux procédures judiciaires.
Causes et remèdes Il est toujours plus facile et plus économique de prévoir et donc de prévenir les aboiements plutôt que d’y remédier.
Prévention des aboiements
Choix du lieu d’implantation Un chenil implanté en altitude (pour limiter l’écho), loin de toute habitation sous le vent dominant de l’élevage (pour limiter la propagation des sons), et disposé en “U” (pour limiter les contacts visuels entre les chiens) permettra de prévenir efficacement la plupart des aboiements et des plaintes qui en découleraient.
L’implantation et l’orientation du chenil doivent, dès sa conception, tenir compte des modes de propagation des aboiements (orientation des vents dominants), de l’écho qu’ils pourraient engendrer (géographie du site), et des facteurs risquant de les déclencher (bruits, passages, odeurs et tout stimulus extérieur détectable par les sens affinés des chiens).
Contrairement à une idée répandue, les aboiements ne représentent qu’une petite partie du langage du chien parmi beaucoup d’autres (attitudes, comportements, odeurs et messages chimiques). Une bonne éducation permet de les limiter à quelques aboiements utiles (gardiennage, chasse, pistage, décombre). Certaines races de chiens comme le Basenji sont d’ailleurs réputées pour leur absence totale d’aboiement. D’autres comme les Lévriers, les Chow-chow ou les Sharpei ne sont pas de grands aboyeurs. À l’état sauvage, les aboiements sont en effet limités et réservés aux communications longues distances (“téléphone canin”) comparables, en ville, aux aboiements en chaîne annonçant à tout le quartier l’arrivée d’un intrus. Ils sont souvent provoqués par un événement inhabituel ou par une jalousie quand les grognements de menace ou les gémissements s’avèrent insuffisants. 116
Hygiène et maîtrise des nuisances en élevage canin - 3
Pour les limiter, il faut donc : - habituer les chiens à un rythme régulier pour l’entretien du chenil, la distribution des repas, les horaires de visite et le rythme des promenades ; - toujours faire accompagner les visiteurs par un membre du personnel auquel les chiens sont habitués ; - limiter les stimuli visuels, sonores ou olfactifs en provenance de l’extérieur comme de l’intérieur (e.g. odeur et bruits de préparation des repas en cuisine) ; une clôture opaque en périphérie du chenil ou une haie dense derrière le grillage de clôture permet de limiter les stimuli visuels ; - éviter que les chiens enfermés puissent assister aux ébats des chiens sur l’aire de détente (séparation par une haie) ; - loger les chiens par couples compatibles pour limiter les aboiements par ennui ; - distribuer les repas individuellement, en quantité suffisante pour éviter la concurrence alimentaire et en priorité aux chiens les plus bruyants qui seront logés en conséquence près de la cuisine ; - limiter au minimum le temps de préparation et de distribution des repas (aliments secs, distribution à l’aide d’un chariot roulant) ; - enfermer les chiens la nuit dans un box aveugle, l’ouverture de la niche étant dirigée vers le couloir central ; - habituer les chiens à la voix humaine (diffusion d’émissions radio dans le bâtiment).
Lutte contre les aboiements Si, malgré toutes ces précautions, certains aboiements gênants persistent, il est conseillé de recourir au dressage de déconditionnement (associer le silence à la récompense, les aboiements intempestifs à la punition, les mêmes causes produisant les mêmes effets) avec l’éventuel usage de certains accessoires utilisés seuls ou conjointement à une médicalisation. Il existe à l’heure actuelle 2 solutions pour interrompre un comportement indésirable :
Conception anti-bruit du chenil Vents dominants
Box et courettes disposés en U
Mur ou bâtiment pare-bruit
- la douleur (stimulus douloureux) ; - l’effet de surprise (stimulus appelé “disruptif”). 117
3 - Hygiène et maîtrise des nuisances en élevage canin Ces 2 principes sont à l’origine des différents types de colliers anti-aboiement qui font appel aux ultrasons, aux impulsions électriques ou à la brumisation de citronnelle. Il convient de se méfier des dispositifs utilisant exclusivement l’électricité ou les ultrasons car le seuil de punition est, dans ces cas, très proche du seuil de la douleur. D’efficacité médiocre (30 à 50 % de réduction des aboiements), ils admettent de nombreuses contre-indications qui motivent leur interdiction dans un nombre croissant de pays (Suisse, Scandinavie, Italie, etc.) car ils peuvent aggraver une agressivité ou une anxiété préexistante. Certains colliers anti aboiement sanctionnent les vocalisations par une libération d’essence de citronnelle. Cette décharge soudaine s’avère désagréable pour le chien sur les plans olfactif et auditif. Il devra alors, dans un premier temps, faire la relation entre l’aboiement et l’odeur incommodante et, dans un deuxième temps, entre le port du collier et l’interdiction d’aboyer, ce qui prend seulement quelques jours pour un chien d’aptitude moyenne. Ces colliers ne doivent pas être portés en permanence et seront naturellement placés en priorité sur les chiens “meneurs” afin de bénéficier de l’effet d’imitation. Certains éleveurs ont équipé leur chenil d’un système automatique composé d’un capteur d’aboiements (microphone) et d’une électrovanne faisant tomber une punition du ciel (aspersion d’eau ou tout autre “châtiment” surprenant !) sur chaque contrevenant, jouant donc sur l’effet de surprise. Les cas d’échec concernent les chiens atteints de troubles du comportement ou ceux s’habituant à la punition. Il conviendra alors de traiter la cause (agressivité à l’égard des congénères, anxiété de séparation) avant les conséquences. En effet, ces chiens risquent de développer des activités d’automutilation si leurs aboiements sont punis sans en supprimer la cause.
Les odeurs Les odeurs sont des composés volatiles sulfurés ou ammoniaqués véhiculés par les fines gouttelettes d’humidité qui s’évaporent sous l’action de la chaleur et sont dispersées par les vents. La maîtrise des mauvaises odeurs en élevage passe donc par le respect d’une hygrométrie, d’une température et d’une aération adaptées, tout en limitant bien sûr leurs sources en maîtrisant l’alimentation et l’hygiène. 118
Hygiène et maîtrise des nuisances en élevage canin - 3
Prévention des mauvaises odeurs Utiliser des aliments de bonne digestibilité limite naturellement la quantité d’excréments et facilite leur élimination. Il n’est pas exceptionnel que le passage à un aliment hyperdigestible (dit “premium”) réduise de moitié la quantité d’excréments. Pour s’en convaincre, il suffit d’observer la consistance des selles et de les peser : avec un aliment adapté, il faut obtenir entre 45 et 65 grammes de selles pour 100 grammes d’aliment ingérés (compte tenu d’un taux moyen de 70% d’humidité dans les selles). La densité énergétique des aliments doit également être modulée en fonction des besoins nutritionnels de chaque chien (mode de vie, tempérament, activité…). Pour prévenir l’apparition de mauvaises odeurs : - Ramasser ou aspirer le plus gros des déjections avant de nettoyer restreint la quantité d’eau utilisée (proscrire le nettoyage à grande eau) et évite ainsi l’évaporation des mauvaises odeurs. - Imperméabiliser les matériaux limite les infiltrations responsables d’une résurgence continue de l’humidité. - Si possible, profiter de l’ensoleillement des courettes pour accélérer leur séchage, les rayons solaires ayant en plus des vertus assainissantes non négligeables par l’action des ultraviolets. C’est la raison pour laquelle il est préférable de concevoir les courettes orientées vers le Sud et les nettoyer lorsqu’elles sont ensoleillées. - Utiliser une pompe à haute pression de vapeur d’eau surchauffée pour désincruster en profondeur les matières organiques résiduelles. Ce type de pompe détruit la plupart des agents infectieux dans les moindres recoins (y compris les œufs de parasites et les spores bactériennes) et laisse les surfaces pratiquement sèches après son passage. Il est évident qu’une pression comprise entre 80 et 120 kg/cm2 provoque une dégradation rapide du matériel. Il n’est donc pas conseillé d’utiliser ces appareils sous de telles pressions en routine, mais environ une fois par semaine en fonction de l’état de saleté apparent. - Nettoyer les courettes 1 à 2 heures après la distribution des repas, les chiens éprouvant généralement un besoin de défécation dans l’heure qui suit le repas.
Le nettoyage permet de détacher les souillures de son support.
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3 - Hygiène et maîtrise des nuisances en élevage canin - Augmenter la fréquence des nettoyages par temps humide ou orageux (stagnation des odeurs). - Prévoir une fosse à lisier de capacité suffisante (fosse préfabriquée ou coffrage de ciment couvert et enterré d’environ 3 000 litres pour 40 chiens) distincte du circuit de collecte des eaux résiduaires et vidangée régulièrement par une société spécialisée. Le traitement des déchets (bio filtre) nécessite un équipement coûteux pour un élevage canin. - Veiller au bon fonctionnement du système d’extraction en hauteur dans les parties abritées de l’élevage (box, couloir central), les mauvaises odeurs (ammoniac, méthane, gaz putrides) ayant tendance à s’évacuer en hauteur par effet de cheminée. Quelques règles de base pour prévenir les mauvaises odeurs : - Limiter la production de déjections par l’utilisation d’aliments hyperdigestibles - Ramasser les déjections solides au lieu de les repousser au jet d’eau vers les caniveaux - Limiter au strict minimum l’utilisation d’eau pour limiter l’hygrométrie dans les bâtiments fermés - Utiliser des matériaux imperméables - Profiter des périodes d’ensoleillement pour accélérer le séchage - Utiliser des déshumidificateurs équipés d’un filtre à odeurs - Nettoyer le chenil à l’aide de bio détergents enzymatiques qui dissolvent les bio films et colonisent l’environnement au détriment de la flore autochtone (lutte biologique) - Composter les déjections à l’écart à l’aide de bactéries lactiques
Développement de moisissures sur un mur humide d’une maternité
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Hygiène et maîtrise des nuisances en élevage canin - 3
Lutte contre les mauvaises odeurs Les désodorisants sont souvent des sprays pulvérisant de lourdes gouttelettes qui piègent puis masquent ou neutralisent les odeurs au cours de leur retombée. Leur efficacité est donc très transitoire.
Désodorisants Il existe plusieurs modes d’action des désodorisants : masquant, neutralisant, adsorbant, biologique, chimique.
Il est préférable de disposer d’un thermonébulisateur qui, par le faible diamètre (1 à 5 microns) et le chauffage des microgouttelettes diffusera plus largement en hauteur et de manière plus rémanente des particules antiseptiques en suspension.
L’utilisation d’huiles essentielles dans ce type d’appareils contribue de surcroît à la prévention des affections respiratoires et à l’éloignement des insectes (pouvoir insecticide des terpènes). À titre d’exemple, l’emploi d’une émulsion à 1 % d’huiles essentielles, à raison d’1 ml/m3 convient pour une désinfection aérienne sommaire en présence d’animaux. Cet appareil peut également être utilisé pour la désinfection des locaux hermétiques (maternité, quarantaine, infirmerie) lors des vides sanitaires et peut même, pour des raisons économiques, être mis en commun par plusieurs éleveurs. Avant tout usage, il est nécessaire de vérifier que le liquide à diffuser est officiellement qualifié de “thermonébulisable” et qu’il a donc passé avec succès les tests d’agrément menés par le laboratoire.
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3 - Hygiène et maîtrise des nuisances en élevage canin
Les fugues Les fugues sont prévenues par l’installation d’un grillage périmétrique autour de l’élevage, qui empêchera du même coup l’intrusion des rongeurs à condition de respecter des normes d’enfouissement et de dimension des mailles. Ce grillage doit avoir une hauteur minimale de 2 mètres. Le dispositif anti fugue (dévers) ne s’avère en général pas indispensable. Le dévers serait peut-être même plus utile vers l’extérieur pour dissuader les intrus de pénétrer dans l’élevage Les fugues sont la hantise des pensionneurs Dans un chenil d’élevage, les tentatives de fugues sont un signe d’inconfort et doivent inciter l’éleveur à revoir les conditions d’hébergement de ses chiens.
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300 200 EXTERIEUR INTERIEUR 30 cm Grillage périmétrique « anti-évasion » avec dévers intérieur
Enfouissement
Conclusion générale En résumé, la maîtrise des nuisances en élevage canin passe par une bonne compréhension des mécanismes de pollution sonore, olfactive, chimique, microbienne ou parasitaire afin de les combattre logiquement à la source. On l’aura compris, l’hygiène en élevage regroupe un ensemble de mesures pratiques passionnantes dès lors que l’éleveur s’intéresse aux mécanismes microbiologiques. Cette discipline englobe beaucoup d’autres aspects (comme la vaccination ou les traitements antiparasitaires) qui seront détaillés dans les chapitres correspondants. 122
Alimentation des collectivités canines
C
e chapitre fournit au lecteur les bases nutritionnelles théoriques mais également pratiques, qui lui permettront de comprendre la nécessaire approche nutritionnelle qu’un éleveur doit avoir avec ses chiens. Ces connaissances pourront être appliquées au quotidien dans l’élevage, mais également transmises aux acquéreurs des chiots sous forme de conseils.
4 - Alimentation des collectivités canines
Comportement alimentaire du chien Facteurs déterminants du comportement alimentaire normal L’intérêt de la connaissance du comportement alimentaire normal d’un chien sera de pouvoir déceler par la suite toute variation de la prise de nourriture qui pourra être imputée à l’animal lui-même, à l’aliment, ou enfin à son environnement. Si la couleur ou l’apparence de l’aliment impressionne sans doute davantage le propriétaire que le chien lui-même, il en va différemment pour son odeur. En effet, chacun a eu le loisir d’observer un chien flairer sa gamelle avant d’ingurgiter son contenu. Les capacités olfactives du chien sont en effet 100 à 100 000 fois plus sensibles que celles de l’homme, en fonction des substances en cause. Cela explique pourquoi l’encombrement des cavités nasales peut entraîner une franche diminution de l’ingestion alimentaire chez le chien. L’importance du rôle joué par l’olfaction chez le chien est illustrée par deux aspects pratiques dans la conduite de l’élevage : - L’alimentation de la mère influe sur la préférence olfactive de ses chiots. En effet, certaines composantes du goût de l’aliment maternel se retrouvent dans son lait et influencent par ce biais le comportement gustatif ultérieur des chiots ; les odeurs émanant de Les critères d’acceptation la gamelle participent également dès le 4e jour à de la nourriture par un chien l’empreinte olfactive de la portée. Odeur
Forme
Vue
Le chien bloque sa respiration lorsqu’il mastique et déglutit. Il n’a donc pas la faculté de sentir une seconde fois l’aliment (olfaction rétronasale). En conséquence, une fois que l’aliment se trouve dans la cavité buccale, seul compte l’appréciation de son goût, de sa texture et de sa température.
Appétence
Texture
Goût
126
- En cas de refus transitoire, l’adjonction d’eau tiède à un aliment sec permet d’en rehausser les flaveurs. L’eau tiède est donc un exhausteur de goût simple et efficace !
L’appréciation des quatre saveurs de base (acide, amer, salé, sucré) est notoirement plus faible chez le chien que chez l’homme.
Alimentation des collectivités canines - 4
Les principaux facteurs pouvant influer sur le comportement alimentaire du chien sont regroupés dans le tableau suivant :
PARAMÈTRE
INFLUENCE
Race
Petites races généralement plus “difficiles”
Sexe
La castration prédispose à l’augmentation d’appétit. Les femelles ont souvent un goût plus prononcé pour les saveurs sucrées.
Température de l’aliment
Tiède (le chien n’aime pas manger trop chaud)
Couleur de l’aliment
0
Odeur de l’aliment
++++
Goût de l’aliment
+++
Consistance
Le chien préfère souvent les aliments réhumidifiés.
Environnement
++ influence de la hiérarchie
Nuit/jour
La majorité des chiens mange et boit le jour plutôt que la nuit.
Nouvel aliment
La majorité des chiens teste en priorité un aliment nouveau (néophilie).
D’une manière générale en élevage, lorsque l’ensemble de l’effectif refuse un aliment, il faut remettre en question l’aliment lui-même, mais également penser à son mode de distribution ou à des facteurs environnementaux (temps orageux ou forte chaleur par exemple). En revanche, lorsque le refus ne concerne que quelques chiens, il sera nécessaire de rechercher des causes individuelles.
Alimentation au cours d’une maladie Lorsqu’un chien est malade et qu’il perd l’appétit, il est naturel que son propriétaire cherche des moyens pour l’encourager à manger. Cela peut passer par une assistance physique : le propriétaire est souvent amené à nourrir son animal à la main. Alors que cela peut s’avérer nécessaire dans les premiers stades d’une maladie, notamment en cas de perte d’appétit, il est important de revenir le plus rapidement possible à un mode d’alimentation normal.
127
4 - Alimentation des collectivités canines
Étapes successives de la séquence de consommation d’un aliment par le chien
Phases
Sens utilisés
Caractéristique de l’aliment expérimenté par le chien
Voies de progrès pour améliorer l’appétence de l’aliment
1 - Sélection
Odorat
Odeur
Choix et qualité des ingrédients, des arômes et des graisses en enrobage
2 - Préhension
Toucher
Taille, forme, texture
Process technologique : broyage, cuisson, séchage
3 - Broyage
Goût
Saveur
Qualité des ingrédients
4 - Digestion
Réactions physiologiques
Sécurité alimentaire
Qualité nutritionnelle du produit fini
Les troubles du comportement alimentaire les plus fréquents Le chien ne mange pas (anorexie) Il serait trop long d’énoncer ici toutes les causes responsables d’anorexie. Il faut néanmoins commencer par rechercher les causes les plus fréquentes comme l’hyperthermie (fièvre), la recherche active d’un partenaire sexuel, ou encore la concurrence alimentaire, lorsqu’un chien dominant interdit à un congénère l’accès à sa gamelle. Toutes les altérations des aliments consécutives à de mauvaises conditions de stockage des aliments sont également des causes fréquentes de baisse d’appétence.
128
Alimentation des collectivités canines - 4
Il mange trop (boulimie) Un chien peut être boulimique par peur de manquer (concurrence alimentaire), par dérèglement neuro-hormonal, par ennui, parce que sa ration énergétique n’est pas suffisante ou par trouble de l’assimilation. La mesure des entrées (ingéré), des sorties (excréments), des variations de poids et l’observation du comportement de l’animal permettent, dans un premier temps, d’orienter logiquement le diagnostic vers l’une ou l’autre de ces hypothèses.
Il mange des substances non comestibles (pica) L’ingestion occasionnelle d’herbe suivie de vomissements n’est pas liée à un trouble psychologique ou une carence alimentaire. Lorsque ce comportement s’intensifie, il signe fréquemment un début de gastrite (inflammation de la muqueuse de l’estomac). En revanche, le réel pica, qui se traduit par le léchage des murs, des sols ou l’ingestion de terre, se manifeste souvent chez les chiens “dépressifs”. Les conditions de vie doivent être révisées en priorité.
Il mange des excréments (coprophagie) Exception faite des mères qui lèchent naturellement les matières fécales de leurs chiots, la coprophagie est un syndrome encore mal compris qui semble avoir plusieurs origines possibles. Les hypothèses émises sont Chez les chiens atteints la présence de nutriments non digérés dans d’insuffisance pancréatique les selles, certaines parasitoses digestives, des exocrine, du pica et de la troubles du comportement. coprophagie peuvent être Parfois, la persistance d’éléments non digérés dans les selles fait suite à une surconsommation alimentaire responsable d’une accélération du transit. La simple réduction quantitative de la ration suffit alors à faire disparaître ces symptômes.
observés.
Notons également que certaines lignées sont prédisposées à la coprophagie par insuffisance pancréatique exocrine (entraînant une malassimilation), notamment chez les chiens de grandes races comme les Bergers Allemands.
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4 - Alimentation des collectivités canines
Fabrication des aliments industriels et sécurité alimentaire Fabrication des croquettes Tous les nutriments nécessaires aux besoins du chien sont obtenus à partir de mélanges de viandes, de poissons, de céréales, de légumes et de compléments (vitamines et minéraux). Cette notion d’ingrédients ne garantit en rien l’équilibre nutritionnel de la ration, qui doit impérativement être raisonné sur la base des nutriments effectivement présents. Pour les aliments secs, les matières premières mélangées subissent un processus de cuisson-extrusion, procédé technologique qui consiste à faire subir à la préparation une haute température et une haute pression pendant un court instant puis de la faire passer dans une sorte de tamis (filière), qui donne la forme des croquettes. C’est la cuisson puis l’expansion de l’amidon qui permet de produire de tels aliments sous cette forme. Des matières premières d’enrobage ne supportant pas le procédé sont ensuite pulvérisées sur les croquettes. Les aliments sont alors directement conditionnés dans des sacs étanches, certains même sous une atmosphère contrôlée (remplacement de l’oxygène par de l’azote) garantissant ainsi une plus longue conservation de l’aliment. Différents exemples de croquettes Royal Canin
Giant Adult Medium Adult
English Bulldog Adult
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German Shepherd Adult
Labrador Adult
Alimentation des collectivités canines - 4
Process de fabrication des croquettes (exemple chez Royal Canin) Stockage de la matière première
Arrivée de la matière première
Broyage Addition de vitamines Pesée Mélange
Enrobage liquides et poudres Stockage mélange
Refroidissement
Séchage : entrée et sortie d’air Extrusion
Dosage
Lignes d’ensachage
Expédition Palettisation automatique
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4 - Alimentation des collectivités canines
Sécurité alimentaire de la formulation à la production Comme toute usine de fabrication de produits agroalimentaires, les fabricants d’aliments pour chiens sont soumis à une réglementation stricte en terme de sécurité alimentaire. Depuis l’arrivée des matières premières jusqu’à la livraison des aliments conditionnés, chaque étape fait l’objet de procédures visant à contrôler la qualité des produits intermédiaires et finis. Le plus souvent, les fabricants d’aliments ont mis en place, en plus des contrôles réglementaires, des contrôles internes ayant pour but de maîtriser au mieux leur production. Par exemple, les matières premières sont rigoureusement contrôlées à l’entrée dans l’usine. La livraison et la production ne s’effectuent que lorsque les tests ont donné des résultats satisfaisants. Tout est mis en œuvre pour assurer un produit de qualité à l’arrivée chez les acheteurs, avec une parfaite traçabilité de l’ensemble des matières premières utilisées. En terme de conservation des aliments, les emballages ont beaucoup évolué ces dernières années et la réalisation d’une atmosphère contrôlée dans les sacs est apparue, permettant d’assurer une parfaite conservation des aliments. L’ensachage sous atmosphère contrôlée : une technique qui permet de préserver les qualités organoleptiques et nutritionnelles des aliments.
Principe de l’atmosphère contrôlée Sac étanche scellé : atmosphère contrôlée AZOTE
L’air est composé d’environ 20 % d’oxygène et de 80% d’azote. En atmosphère contrôlée, l’atmosphère du sac est composée de moins de 4% d’oxygène résiduel, empêchant tout phénomène d’oxydation de se produire.
Bon à savoir En l’absence d’utilisation de colorant artificiel, il est possible d’observer une différence de couleur des croquettes entre différentes productions. Ceci est lié aux matières premières dont la couleur peut varier au cours de l’année, en fonction des conditions climatiques par exemple.
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Alimentation des collectivités canines - 4
Sécurité alimentaire dans l’élevage En amont, et jusqu’au moment de la livraison, le fabricant assure la sécurité alimentaire de ses aliments. Il est important alors, pour garantir la qualité de l’aliment, de respecter quelques règles dans l’élevage : - Les sacs doivent être stockés dans un endroit dédié au stockage des aliments. Cet endroit doit assurer une température ambiante fraîche à moyenne, ne pas être humide et interdire l’accès aux nuisibles (insectes, rongeurs, carnivores sauvages). Les sacs seront de préférence laissés sur des palettes. Certains éleveurs optent pour l’utilisation d’anciens congélateurs non fonctionnels étanches qui feront parfaitement l’affaire. - Tout sac entamé doit être consommé rapidement (dans le mois de préférence), et conservé dans un endroit sec, à l’abri de la lumière. - Tout le matériel de distribution des aliments ne sert qu’à cette fonction et doit être nettoyé, séché et stocké à chaque utilisation. - Les gamelles sont lavées et séchées entre chaque utilisation (avoir au moins deux jeux de gamelles est fort utile). Les aliments sont changés entre chaque repas et doivent être mis à disposition en limitant les contacts avec le sol et les déjections. - Tout aliment contaminé par de l’eau, la lumière, les nuisibles ne doit pas être consommé par les chiens de l’élevage. Il convient alors de revoir les règles de stockage de l’aliment. Ces règles d’hygiène sont simples et découlent du bon sens, mais sont indispensables pour conserver toute la qualité de l’aliment jusqu’à sa consommation par les chiens.
Disposer les sacs d’aliments non ouverts sur des palettes permet de les isoler du sol.
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4 - Alimentation des collectivités canines
Besoins nutritionnels du chien adulte à l’entretien Les besoins d’entretien ou de “maintenance” représentent les besoins nutritionnels minimaux d’un chien adulte qui a une activité “normale”, vivant à une température ambiante d’environ 20 °C et sans dépense énergétique exceptionnelle due à une maladie ou à un stade physiologique particulier (gestation/lactation/croissance). Ce sont les besoins d’un chien de format moyen (10 à 25 kg) qui servent de référence ; l’adaptation à l’individu se fait par l’application de coefficients de variation en fonction de son âge, de sa race, de son activité, de son environnement et de son statut physiologique (gestation/lactation/croissance). Des variations existent également lors de maladie mais ce sujet ne sera pas abordé ici. Les besoins nutritionnels représentent la nécessité d’apporter quotidiennement de l’eau, de l’énergie, des protéines, des glucides, des lipides, des vitamines et des minéraux… soit plus de 50 nutriments essentiels ! Les sources d’eau d’un chien adulte de 15 kg à l’entretien dont le besoin est de 1 litre par jour (1 000 ml) Millillitres d’eau
eau bue eau ingérée avec l’aliment
Consommation Consommation croquettes à ration ménagère 10 % d’humidité à 80 % d’humidité
Consommation d’eau pour un chien de 15 kg : la quantité d’eau bue est fonction du type de ration consommée par le chien.
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Les besoins en eau Privé d’eau, un être vivant ne survit que quelques jours. C’est donc le premier nutriment essentiel à la vie. On estime que les besoins en eau d’un chien avoisinent 1 ml par kcal de besoin énergétique. Pratiquement, cela veut dire qu’un chien de 15 kg ayant un besoin énergétique d’entretien de 1 000 kcal doit ingérer environ 1 litre d’eau au quotidien(eau contenue dans l’aliment et eau bue). La quantité d’eau que le chien va boire dépend de son alimentation. Les croquettes contenant en moyenne 10 % d’eau, le chien consommera donc un peu moins d’un litre d’eau. Une ration ménagère pouvant en contenir 80 %, le chien boira donc moins d’un quart de litre d’eau. Il est donc normal qu’un chien qui consommait des aliments humides, se mette “à boire” plus lorsqu’il consomme des croquettes !
Alimentation des collectivités canines - 4
L’eau doit être potable, contenue dans des récipients propres, à l’abri des contaminations de litière ou de déjections et être renouvelée régulièrement.
Système de pipette pour l’abreuvement
On peut calculer les besoins hydriques plus simplement en multipliant par 3 la quantité de croquettes normalement consommée ou bien en comptant 60 ml d’eau par kg de poids du chien. L’eau doit être laissée en permanence à la disposition du chien, en se ménageant toutefois une possibilité de mesurer régulièrement la quantité d’eau consommée. En effet, toute modification de prise d’eau peut être significative d’un trouble du comportement, d’une atteinte rénale, hormonale ou infectieuse (infection utérine notamment) qui doivent être explorés par le vétérinaire.
Les besoins énergétiques L’organisme dépense de l’énergie pour s’entretenir et fonctionner. Elle provient des aliments ou des réserves de l’organisme (glycogène dans le foie ou acides gras dans le tissu adipeux) si l’apport d’aliments est insuffisant. C’est la quantité d’énergie (calorie) contenue dans l’aliment qui va déterminer la quantité que l’animal devra consommer. Elle est traduite par la densité énergétique exprimée en kilocalorie d’énergie métabolisable (kcal EM), parfois en kilojoule (kJ) par gramme, par 100 grammes ou par kilogramme d’aliment (rappelons ici qu’une calorie vaut 4,18 joules). 135
4 - Alimentation des collectivités canines
Il faut s’assurer d’apporter au chien un aliment dont le niveau énergétique correspond à ses besoins.
Les différentes formes d’énergie Quatre niveaux de dégradation de l’énergie sont définis dans un organisme vivant : L’énergie brute (EB) est déterminée dans une bombe calorimétrique (calorimétrie directe) ; elle représente l’énergie totale contenue dans un aliment (ou d’une tout autre matière organique). Les aliments sont chauffés en présence d’oxygène pur. L’appareil mesure la température avant et après la combustion. Le dégagement d’énergie sous forme de chaleur détermine l’EB contenue dans les échantillons étudiés. Cette donnée ne fournit pratiquement aucune information sur la valeur énergétique d’un aliment ; en effet, mettre dans un calorimètre une table en bois ou un litre d’essence dégage de l’énergie brute, sans pour autant que celle-ci soit valorisable par l’organisme ! L’énergie digestible (ED) est déterminée en soustrayant la quantité d’EB des matières fécales (fèces) de celle présente dans l’aliment. Elle fait appel à la notion de digestibilité de l’aliment, mais n’intègre en rien les pertes énergétiques que celui-ci peut subir après sa digestion, ni le coût énergétique de sa consommation et des processus digestifs qui lui sont liés. L’énergie digestible ne correspond donc pas à ce qu’utilise réellement l’animal. 136
Alimentation des collectivités canines - 4
L’énergie métabolisable (EM) est la référence utilisée pour l’alimentation du chien. C’est également celle que l’on retrouve sur toutes les étiquettes de l’alimentation humaine. Elle se définit comme étant la valeur énergétique digestible (ED) de l’aliment, à laquelle on soustrait l’énergie perdue dans l’urine et les gaz. Chez le chien, la perte d’énergie par les gaz est négligeable. Chaque nutriment a une donc une valeur énergétique métabolisable qui lui est propre. L’énergie nette (EN) est la part d’énergie réellement mise à la disposition des cellules de l’animal. Elle correspond à l’EM, de laquelle sont soustraits les frais d’utilisation métabolique de chaque nutriment absorbé dans le tube digestif. Pour être valorisé à des fins énergétiques par l’organisme, un nutriment doit en effet être transporté et transformé, ce qui en soi coûte un peu d’énergie, laquelle dépend totalement du nutriment en cause. Cette énergie “perdue” est dissipée sous forme de chaleur lors de la digestion des aliments et de l’absorption des nutriments dans le tube digestif. L’EN est l’unité généralement utilisée chez les animaux de rente (bovins, porc).
Apports énergétiques des différentes catégories de nutriments (Martin, 2001)
1 g de glucides
1 g de protéines
1 g de lipides
Énergie Brute
4,2 kcal
5,4 kcal
9,4 kcal
Énergie digestible
3,7 kcal (88 %)
4,8 kcal (89 %)
8,5 kcal (90 %)
Énergie métabolisable
3,5 kcal (83 %)
3,5 kcal (65 %)
8,5 kcal (90 %)
Valeur énergétique réelle (énergie nette)
3,2 kcal (76 %)
2,2 kcal (41 %)
8,2 kcal (87 %)
Les rendements exprimés en % sont calculés à partir de l’énergie brute.
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4 - Alimentation des collectivités canines
Calcul du besoin énergétique d’un chien adulte d’élevage à l’entretien Quand il s’agit de nourrir un chien, la première étape est de déterminer son besoin en énergie : c’est le carburant qui va lui permettre d’assurer ses fonctions vitales et ses activités. Ce besoin est appelé le besoin énergétique d’entretien (BEE). Les besoins énergétiques d’un individu dépendent beaucoup plus de sa surface corporelle que de son poids, d’autant plus que les formats des races sont très variables chez le chien. C’est pour cette raison que la formule se réfère au poids métabolique du chien (P0,75 avec P le poids en kg) qui tient compte de sa surface corporelle : BEE = 132 x P0,75 kilocalories d’énergie métabolisable par jour (BEE= 95 x P0,75 à 110 x P0,75 kilocalories d’énergie métabolisable par jour pour un chien de maison vivant seul). Ainsi, rapportée par kilo de poids, un petit chien consomme deux fois plus d’énergie qu’un chien de grande taille. Cette énergie doit être apportée quotidiennement par l’alimentation. Il est important de souligner que le poids utilisé dans les calculs est le poids optimal de l’animal. En effet, la masse grasse d’un individu ne consomme qu’une infime part d’énergie. Il convient alors d’estimer l’état corporel optimal du chien pour calculer au plus juste son apport énergétique et d’éviter toute surconsommation. Besoin Énergétique d’Entretien du Chien (par kilo de poids) BEE (Kcal EM/kg)
Le besoin énergétique n’est pas linéaire par rapport au poids. Les besoins énergétiques d’un petit chien rapportés à son poids sont plus importants que celui d’un chien de grande taille.
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Poids (kg)
Alimentation des collectivités canines - 4
Estimation de l’état corporel et du poids idéal Pour savoir si l’animal est à son poids optimal, trois critères permettent d’estimer l’état corporel de l’animal : - Le poids (et ses variations chez l’adulte) : chez l’animal adulte non reproducteur, le poids doit rester stable. Pour le chien, il est difficile d’utiliser les poids moyens par race car les variations sont parfois très importantes. Pour ne prendre que le Labrador Retriever, un mâle suivant sa conformation et ses origines peut peser entre 25 et 35 kg. - La silhouette, de profil et de dessus : en observant l’animal de profil et de dessus, il suffit de les comparer à des silhouettes représentant les différents états corporels. Cependant, pour les animaux à poils longs, ces silhouettes sont difficilement appréciables, la palpation est alors indispensable. - La palpation de certains reliefs osseux (côtes, colonne vertébrale) : pour cela il suffit de poser une main à plat de chaque côté du thorax de l’animal (sur les côtes), en arrière des coudes, et faire un mouvement d’avant en arrière sans appuyer (la peau se déplace en même temps), puis de palper l’animal sur le dos, les hanches et la base de la queue. Chez un chien en état corporel optimal, tous les reliefs osseux sont palpables et les côtes peuvent être facilement comptées. S’il faut appuyer sur les doigts pour compter les côtes, l’animal est en surpoids, et si même en appuyant elles ne peuvent pas être comptées, alors le chien est obèse.
Palpation des côtes
Associée à la silhouette, la palpation permet de placer l’animal sur une échelle validée en fonction de son état corporel. Cette échelle précise le pourcentage de surpoids de l’animal et permet donc d’estimer le poids optimal du chien et ainsi calculer au plus juste son besoin énergétique. C’est une méthode qui peut s’appliquer à un chien en croissance, la prise de poids étant alors non utilisable car trop variable. Apprendre à palper les animaux et montrer comment faire aux nouveaux propriétaires est indispensable pour la prévention de l’obésité, maladie malheureusement répandue chez le chien.
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4 - Alimentation des collectivités canines Score de condition corporelle Silhouette
Chien
1
- Côtes, vertèbres lombaires, os pelvien et proéminences osseuses visibles à distance - Pas de graisse corporelle - Déficit important de masse musculaire
2
- Côtes, vertèbres lombaires, os pelvien facilement visibles - Pas de graisse corporelle palpable - Certaines proéminences osseuses visibles à distance
3
- Côtes visibles, facilement palpables, sans couverture graisseuse - Os pelviens et apophyses des vertèbres lombaires visibles - Creux abdominal et taille très prononcés
4
- Côtes facilement palpables, avec faible couverture adipeuse - Taille est bien marquée vue du dessus - Creux abdominal prononcé
5
- Côtes non visibles mais facilement palpable - Taille bien visible vue de dessus - Creux abdominal apparent
6
- Côtes encore palpables sous un léger excès de graisse sous-cutanée - La taille discernable vue de dessus mais pas très marquée - Creux abdominal léger
7
- Côtes difficilement palpables, sous une épaisse couche de graisse sous-cutanée - Dépôts adipeux en zone lombaire et à la base de queue - Taille absente ou difficilement discernable de dessus - Absence de creux abdominal
8
- Côtes non palpables, ou palpables en exerçant une forte pression - Importants dépôts adipeux en zone lombaire et à la base de la queue - Taille absente - Pas de creux abdominal - Ventre légèrement distendu
9
- Dépôts adipeux massifs sur le thorax, la colonne vertébrale et à la base de la queue - Dépôts adipeux sur le cou et les membres - Taille et creux abdominal absents Ventre excessivement distendu
Surpoids important
Léger surpoids
Idéal
Trop léger
Notation
140
Alimentation des collectivités canines - 4
Comment calculer la quantité d’aliments à donner ? Certains fabricants indiquent sur leurs fiches techniques la valeur énergétique de leurs aliments. À titre d’exemple, s’il est inscrit EM = 4 000 kcal EM/kg, cela signifie qu’un kilogramme d’aliment apporte au chien 4 000 kilocalories d’énergie métabolisable. Le rapport entre le besoin énergétique et la valeur énergétique de l’aliment donne la ration journalière à distribuer. Ainsi, pour reprendre le cas précédent, il faudra 250 grammes de cet aliment (1 000 kcal EM divisé par 4 000 kcal EM/kg) pour couvrir les besoins énergétiques d’un chien de 15 kg à l’entretien. Si la densité énergétique de l’aliment n’est pas précisée (cette information n’étant pas une obligation), il est possible de l’estimer à partir de l’analyse moyenne des nutriments réglementairement indiquée sur l’étiquette. Comment calculer la densité énergétique d’un aliment à partir de son étiquette ? Pour les aliments industriels : DE (kcalEM/100 g d’aliment) = (%Protéines x 3,5 kcal/g) + (%ENA x 3,5 kcal/g) + (%Matières grasses x 8,5 kcal/g) Avec P = protéines ; ENA = glucides assimilables ; L = lipides (ou matières grasses) La teneur en glucides (ENA n’est pas disponible, mais peut être calculée par différence) %ENA (extractif non azoté) = 100 - % Humidité - % Protéines - % Matières grasses - % Cendres - % Cellulose brute Exemple : Analyse moyenne d’un aliment complet pour chien adulte : Protéine brute : 26 % ; Matières grasses brutes : 17 % ; Cendres brutes (minéraux) : 5,5 % ; cellulose brute : 1,4 % ; Humidité : 8 %. Quelle est la densité énergétique de l’aliment ? Réponse : 383 kcalEM/100 g Détail des calculs : % ENA = 100 - 8 - 26- 17 - 5,5 - 1,4 = 42,1% DE = 26 x 3,5 + 42,1 x 3,5 + 17 x 8,5 ≈ 383 kcalEM/100 g
Les besoins en nutriments Les nutriments sont des molécules simples (glucose, acide aminé, acide gras, minéral, vitamine). Ils sont directement utilisables par la cellule, comme source d’énergie ou comme matériau de structure. Les nutriments sont regroupés en six classes : l’eau, les protéines, les lipides, les glucides, les minéraux et les vitamines. Pour chaque nutriment, il n’y a pas un besoin mais une zone de tolérance d’apport : en dessous, le déficit et le risque de carence qui l’accompagne sont majeurs et en excès, le nutriment peut devenir toxique. 141
4 - Alimentation des collectivités canines
Dès lors que l’on parle de Nutrition Santé, il est intéressant de se pencher sur certains nutriments qui peuvent avoir une vraie valeur ajoutée pour prévenir certaines maladies, pour ralentir des processus dégénératifs comme le vieillissement ou pour simplement améliorer le bien-être de l’animal. Le terme “Neutraceutique” ou “Nutriment-Santé” est donné pour ces nutriments qui peuvent améliorer la qualité de vie du chien (par exemple : antioxydants, glucosamine,…). Tout aliment est composé d’eau, de protéines, de lipides, de glucides, de fibres, de vitamines et de minéraux en proportion variables. Sans entrer ici dans le détail des rôles de chacun des nutriments, il convient toutefois de retenir quelques notions générales applicables en élevage.
Les besoins protéiques Rôles et apports en protéines
Les protéines interviennent dans toutes les fonctions d’une cellule, d’un organe ou à l’échelle de l’organisme. Elles jouissent d’une réputation de nutriment noble et cher car elles sont souvent comparées à des briques permettant l’élaboration et le renouvellement des tissus.
Principales fonctions des protéines
142
Fonctions principales des protéines
Exemples
Structure de la cellule et des tissus, sécrétions
Collagène, glycoprotéines, mucus
Réactions biochimiques du métabolisme
Néoglucogenèse (transformation d’acide aminé en glucose)
Transport de molécules
Hémoglobine, albumine, lipoprotéines
Communication (hormones, neuropeptides, récepteurs)
Insuline (hormone), Récepteur à l’insuline, endorphines (neurotransmetteurs)
Reconnaissance (immunité)
Immunoglobulines (immunité), thrombine (coagulation)
Énergie
Enzymes (peptidases…)
Mouvements (protéines contractiles)
Actine, Myosine (muscle)
Alimentation des collectivités canines - 4
Pour autant, le taux de protéines d’un aliment ne reflète pas nécessairement la qualité de celles-ci. En effet, les protéines sont constituées d’acides aminés, dont dix sont indispensables et ne peuvent être synthétisés par le chien, et c’est leur proportion et leur équilibre qui conditionnent la valeur biologique de la protéine, c’est-à-dire son adéquation aux besoins individuels de chaque animal. Contrairement aux graisses et aux sucres, il n’existe aucune possibilité de stockage des protéines en excès dans l’organisme. L’expertise du formulateur consistera donc à équilibrer qualitativement et quantitativement les protéines pour en éviter le gaspillage. La qualité protéique d’une ration s’obtient par l’association harmonieuse de plusieurs ingrédients d’origine animale ou végétale, association qui permet de couvrir les besoins en chaque acide aminé indispensable. Les chiens adultes à l’entretien sont très tolérants vis-à-vis du taux protéique de la ration. En effet, lorsque les acides aminés qui composent les protéines sont en proportions adaptées, ces chiens supportent sans conséquence et pendant toute leur vie des taux allant de 20 % à 50 % de protéines ! Les sources de protéines
Quotidiennement un certain pourcentage des protéines de l’organisme est renouvelé. Les acides aminés nécessaires à cette synthèse proviennent soit de l’alimentation soit du catabolisme des protéines endogènes (de l’organisme). Dans les aliments, les protéines peuvent être d’origine animale ou végétale. La viande contient environ 20 % de protéines, mais les œufs ou le lait et ses produits dérivés en contiennent également. Parmi les végétaux, les céréales (riz, maïs, orge) en contiennent autour de 10 %. Ces protéines végétales peuvent être extraites et concentrées (isolat de soja, gluten de blé), ce sont alors des sources très digestibles de protéines utilisées dans la fabrication d’aliments pour chiens mais aussi des laits pour bébés. En général, plusieurs sources de protéines sont nécessaires pour couvrir tous les besoins en acides aminés essentiels. Excès et carences en protéines
Un apport excessif de protéines chez un animal en bonne santé n’a pas de conséquence clinique. Les protéines n’étant pas stockées, l’excédent sera éliminé par voie urinaire sous forme d’urée. Il en va de même pour toute 143
4 - Alimentation des collectivités canines
protéine de mauvaise qualité nutritionnelle. En revanche, l’addition d’un ou de plusieurs acides aminés peut conduire à un effet toxique, comme c’est le cas pour tous les nutriments. La masse musculaire est dépendante de facteurs génétiques (innés) et de l’exercice musculaire (acquis) : donner un excès de protéines pour “faire du muscle” est une aberration ! Il convient de privilégier des protéines de haute qualité. Une carence protéique a des répercussions rapides sur l’organisme. Si elle s’accompagne en plus d’une carence énergétique, l’organisme va utiliser ses propres protéines comme source d’énergie. Il va en résulter une fonte musculaire (amyotrophie), une baisse de l’immunité et de façon générale une perte de fonction des principaux organes. La peau et les poils seront de mauvaise qualité. Pour les animaux en production, il y aura ralentissement de la croissance chez les jeunes animaux, infécondité chez les femelles reproductrices, diminution voire arrêt de la lactation.
Les besoins en matières grasses Rôles et apports en lipides
Les lipides représentent la principale forme stockable d’énergie pour l’organisme, mais ont également d’autres fonctions. Les lipides sont des molécules très variées structurellement mais elles présentent les mêmes propriétés physico-chimiques, à savoir qu’elles sont Principales fonctions des lipides
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Fonction des lipides
Lieu
Molécules
Protection
Physique : entoure les organes Thermique : couche isolante
Acides gras
Énergie
Cellules, réserve dans le tissu adipeux
Acides gras
Structure
Membranes cellulaires et fluidité des membranes
Acides gras, phospholipides, cholestérol
Précurseurs
Acides biliaires (digestion des lipides) Prostaglandines (caractère hormonal) Hormones sexuelles
Acides gras, phospholipides, cholestérol Acides gras Cholestérol
Transport
Vitamines liposolubles
Acides gras, phospholipides, cholestérol
Alimentation des collectivités canines - 4
insolubles dans l’eau (ou les milieux aqueux comme les liquides biologiques). En revanche, les lipides sont solubles dans les solvants tels que l’éther. La fraction isolée dans l’éther (appelé extrait éthéré) fournit la teneur en matières grasses brutes d’un aliment (étiquette). Les apports en lipides doivent permettre de couvrir deux principaux types de besoins : - La production d’énergie car les graisses et les huiles sont les nutriments les plus énergétiques (deux fois plus que les protéines et les glucides). - Le maintien de l’intégrité des membranes cellulaires, qui sont constituées essentiellement de lipides. C’est la complémentarité des sources animales et végétales qui permet d’atteindre l’équilibre nutritionnel. Il n’y a pas de “bon gras” et de “mauvais gras” chez le chien. Seul compte l’équilibre entre les acides gras poly-insaturés, essentiellement issus des denrées animales comme la graisse de volaille ou les huiles de poisson et les acides gras poly-saturés provenant d’huiles végétales (huile de maïs ou de soja). Parmi ces acides gras poly-insaturés essentiels (ne pouvant être synthétisés par l’organisme), on trouve deux séries : les oméga 6, indispensables à la qualité du pelage et de la peau, mais aussi à la fonction de reproduction et les oméga 3 (surtout EPA et DHA), riches de vertus anti inflammatoires. Notons également que les lipides représentent un facteur d’appétence important et qu’ils véhiculent les vitamines liposolubles (vitamines A, D, E et K) mais qu’ils sont très sensibles à l’oxydation. Leur conservation nécessite donc l’adjonction d’antioxydants pour éviter leur rancissement. Les sources de lipides
Les lipides proviennent de l’alimentation, qu’elle soit d’origine animale ou végétale, mais également des lipides stockés dans le tissu adipeux de l’organisme. Les lipides provenant des graisses animales sont en majorité des lipides saturés. Le beurre par exemple contient un peu plus de 80 % de lipides (densité énergétique de 750 kcal/100 g) dont 60 % sont des acides gras saturés. Les huiles contiennent une majorité d’acides gras insaturés majoritairement mono-insaturés (huile d’olive) et sont une excellente source d’acides gras polyinsaturés (huile de soja, de noix, de pépin de raisin). 145
4 - Alimentation des collectivités canines
L’huile de bourrache est riche en acide gamma-linolénique, un acide gras favorable à la beauté de la peau et du pelage. Les huiles de colza, de soja et de noix contiennent en plus environ 8 % d’acide alpha-linolénique. Les huiles de poisson sont riches en acide gras de la famille des omega 3 (EPA : acide eicosapentaénoïque et DHA : acide Docosahéxaénoïque). Le cholestérol alimentaire ne représente qu’une source minoritaire de cholestérol, la majorité étant synthétisée dans l’organisme. Excès et carences en lipides
La consommation excessive de lipides conduit tout d’abord à une prise de poids et à de l’obésité. Sur le plan métabolique, une concentration sanguine élevée en lipides (hyperlipémie) induit une perturbation de la sécrétion et de l’activité de l’insuline, pouvant conduire au diabète. Une carence en acides gras essentiels peut se traduire, selon les cas, par un poil terne, une peau en mauvais état, des troubles de la cicatrisation, des troubles de la reproduction… Les troubles apparaissent chez des animaux nourris avec une alimentation ménagère sans complémentation ou chez ceux dont les besoins sont accrus.
Les besoins en fibres Définitions
Les fibres sont des glucides non digestibles, c’est-à-dire qu’elles ne peuvent pas être digérées par les enzymes digestives du chien dans l’intestin grêle. On peut classer ces fibres en deux catégories : les fibres solubles (pectines, pulpes de betterave, fructo-oligosaccharides ou FOS) qui sont globalement fermentées dans le côlon et les fibres insolubles (cellulose) qui ne sont pas ou peu fermentées dans le côlon du chien. Le taux de cellulose brute et sa signification
Le taux de cellulose brute figurant sur l’emballage d’un aliment ne représente qu’une indication légale renseignant très peu sur la qualité et la quantité réelle des fibres qu’il contient. En effet, il s’agit d’une analyse chimique peu précise qui ne dose qu’une partie des fibres totales. Le dosage enzymatique des “fibres alimentaires” s’avère plus précis et donc préférable.
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Alimentation des collectivités canines - 4
Une augmentation du taux de fibres alimentaires diminue la digestibilité totale d’un aliment et résulte en une augmentation du volume fécal. Cette stratégie est utilisée dans les aliments “light” pour réduire l’apport énergétique chez des animaux en surcharge pondérale. Classification des fibres alimentaires totales Fibres alimentaires totales
Le taux de cellulose brute inscrit sur l’étiquette des aliments ne donne qu’une information partielle de sa composition en fibres
= = =
Lignine
Cellulose
Cellulose brute
Hémicellulose
Pectine
Gommes
Mucilages
ENA*
Fibres insolubles
Fibres solubles
La cellulose brute doit être obligatoirement déclarée dans l’analyse d’un aliment industriel. Elle ne représente cependant qu’une petite partie des fibres totales de l’aliment. En alimentation canine, il faut retenir que le dosage des fibres alimentaires totales constitue le seul élément quantitatif intéressant. * ENA : Extractif Non Azoté ou ensemble des glucides composant l’aliment La cellulose brute ne représente pas un élément prédictif de la valeur nutritionnelle
Rôles des fibres et apport nécessaires
La fermentation des fibres solubles comme les FOS se produit dans le côlon par les bactéries qui y vivent : se libèrent alors des acides gras volatiles (acétate, propionate, butyrate) et des gaz (hydrogène, méthane, dioxyde de carbone). Ces acides gras volatiles (acides gras courts) servent de substrats énergétiques pour les cellules de l’épithélium du côlon, mais ne représentent pas une source énergétique pour le chien, contrairement aux ruminants ou aux herbivores. Ils favorisent également le flux sanguin dans la muqueuse intestinale tout en créant un environnement acide inhibiteur du développement de bactéries pathogènes (ex : Clostridies). Effets bénéfiques des fibres fermentescibles (prébiotiques) Les protéines non digérées sont dégradées dans le côlon par les colonies bactériennes : ceci est à l’origine de la majorité des composés malodorants présents dans les selles. Plus il y a de protéines absorbées au niveau de l’intestin grêle, plus les fermentations intestinales sont limitées. 1 - Estomac 2 - Caecum 3 - Côlon 4 - Rectum 5 - Intestin grêle
Fermentations des résidus non digérés
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4 - Alimentation des collectivités canines
De plus, certaines de ces fibres, les mannan-oligosaccharides (MOS), ont montré une action sur l’immunité de la muqueuse en empêchant les bactéries pathogènes de s’y fixer. Sans MOS “bonnes” bactéries “mauvaises” bactéries MOS transit digestif
Avec MOS
Les bactéries pathogènes ne peuvent plus se fixer à la paroi intestinale La muqueuse intestinale renforce son immunité
Les mannan-OligoSaccharides (MOS) sont des fibres fermentescibles issues de la paroi des levures. En plus de leur action prébiotique,ces fibres ont montré une action amélioratrice des fonctions immunitaires de l’organisme.
Les prébiotiques sont des substances non digestibles qui ingérées influencent la flore intestinale de façon bénéfique. Il s’agit de facteurs de croissance de certaines souches bactériennes intestinales, intéressantes pour leurs propriétés salutaires sur l’organisme (ex : bifidobactéries). En favorisant leur multiplication, les prébiotiques limitent celle des bactéries potentiellement pathogènes (ex : clostridies). Les fibres fermentescibles dans le côlon sont donc des prébiotiques. Ces fibres sont indispensables à la bonne santé de l’épithélium digestif. Elles sont aussi responsables de la teneur en eau des selles. En donner en excès induit une diarrhée (effet laxatif ). Il n’y a pas de besoins minimaux en fibres dans le sens où ce ne sont pas des nutriments indispensables. Cependant, une association entre fibres solubles et insolubles contribue à la bonne santé du côlon pour un transit digestif optimal et revêt donc un intérêt majeur dans la qualité des selles.
Les besoins en minéraux Les minéraux sont des éléments provenant de la Terre. Ils ne peuvent pas être fabriqués par un organisme vivant. Les plantes se les procurent dans le sol par leurs racines. La composition du sol conditionne la teneur des 148
Alimentation des collectivités canines - 4
différents minéraux dans la plante et donc dans les matières premières utilisées dans l’alimentation (céréales) humaine ou animale. Les animaux qui les consomment récupèrent à leur compte les minéraux qu’elles contiennent… et ainsi de suite dans la chaîne alimentaire. Les minéraux se retrouvent dans le sol par la décomposition des matières issues du vivant (feuilles mortes, cadavres…). C’est le cycle de la vie ! L’eau contient également des minéraux, sous forme dissoute par ruissellement. Le taux global en minéraux est défini par le pourcentage de cendres obtenu après calcination complète de l’aliment. La plupart des aliments contiennent entre 4 et 15 % de matières minérales. Un minéral important pour la croissance : le Calcium (Ca)
C’est le minéral majoritaire dans le corps du chien. La grande majorité du calcium de l’organisme (99 %) se retrouve dans les os et les dents, où il constitue une réserve. La richesse en calcium des aliments est un sujet qui préoccupe de nombreux éleveurs confrontés au rationnement de leurs chiennes en lactation ou de leurs chiots en croissance. Dans ce domaine, trois données sont utiles à connaître en élevage : - La viande (muscle) est un ingrédient qui apporte très peu de calcium. Il faudrait en effet, pour couvrir les besoins calciques d’un berger allemand de 30 kg, que celui-ci parvienne à consommer une ration exclusive d’environ 60 kg de viande par jour…
Calcium
Phosphore
Construction osseuse
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4 - Alimentation des collectivités canines
Les minéraux : rôles et sources Minéraux
Rôles dans l’organisme
Sources
Calcium (Ca)
Constitution du squelette, transmission de l’influx nerveux
Poudre d’os, carbonate de calcium, phosphate de calcium
Phosphore (P)
Constitution du squelette, constitution des membranes cellulaires, métabolisme énergétique
Poudre d’os, phosphate
Sodium (Na)
Équilibres cellulaires
Sel de cuisine
Potassium (K)
Régulations des équilibres hybrides, métabolisme énergétique
Sels de potassium
Magnésium (Mg)
Constitution du squelette, système nerveux, métabolisme énergétique
Poudre d’os, magnésie, sels de magnésium
Constitution des globules rouges, respiration cellulaire, enzymes Formation d’hémoglobine, formation de l’os, oxydations cellulaires
Poudre d’os, sels de cuivre, viande
Cobalt (Co)
Formation d’hémoglobine, multiplication des hématies
Poudres d’os, levures
Manganèse (Mn)
Activations enzymatiques, formation du cartilage
Sels de manganèse
Iode (I)
Synthèse des hormones thyroïdiennes
Sel de mer, poisson
Zinc (Zn)
Systèmes enzymatiques, intégrité de la peau ; reproduction
Sels de zinc
Fer (Fe) Cuivre (Cu)
Viande, sels de fer
- Une ration ménagère devra donc systématiquement être corrigée à l’aide d’un complément minéral adapté (apportant généralement deux fois plus de calcium que de phosphore). - À l’inverse, un apport excessif en calcium, habituellement lié à une supplémentation abusive en calcium d’une ration industrielle équilibrée, peut provoquer la mise au repos du système de régulation interne chargé de mobiliser le calcium à partir du squelette. Ce mécanisme risque alors de ne plus se “réveiller” lorsque les besoins calciques deviennent réellement importants (démarrage de la lactation). 150
Alimentation des collectivités canines - 4
Ce phénomène est tenu pour responsable des crises d’éclampsie et de certaines dystocies classiquement décrites chez des chiennes habituées à une “assistance calcique”. De plus, l’absorption du Ca est différente chez le chiot par rapport à l’adulte. L’absorption passive (suivant le gradient de concentration) du Ca dans le tube digestif est très importante chez le chiot. Le chiot est donc beaucoup plus sensible que l’adulte à un apport excessif en Ca. Un excès de Ca, et d’autant plus s’il est associé à un excès de vitamine D, induit des déformations osseuses, souvent douloureuses. Ces déformations sont parfois irréversibles. C’est pourquoi, il ne faut jamais sans avis d’un vétérinaire ajouter de compléments minéraux et vitaminiques à un chiot nourri avec des aliments complets industriels pour chiots ! Dans le cas des rations mixtes (aliments industriels + ménager), l’apport de Ca doit rigoureusement être calculé par le vétérinaire. Un chien adulte non reproducteur en bonne santé bénéficie cependant d’une fourchette de tolérance large lui permettant de ne pas absorber le surplus calcique apporté par la ration ou, au contraire, de tirer le meilleur parti d’une ration faiblement dosée en calcium. Les aliments commerciaux sont formulés pour contenir le calcium nécessaire aux différentes étapes de la vie du chien et tiennent compte de la différence de besoin en fonction de la taille. Il n’est donc pas nécessaire et même dangereux de les supplémenter. Il existe plusieurs formes de sels calciques. À titre d’exemple, la craie (carbonate de calcium) apporte environ 36 % de calcium mais pas de phosphore. La poudre d’os a un rapport phospho-calcique adapté à la croissance mais fournit également des protéines de faible valeur biologique. Les correcteurs minéraux du commerce de rapport Ca/P = 2 apportent pour la plupart seulement 11 % de calcium et 5,5 % de phosphore très diversement assimilables. Le taux de calcium d’un aliment doit être étudié en fonction du taux d’incorporation de vitamine D3 et d’autres minéraux interférant avec l’absorption calcique intestinale. À retenir Il est vivement déconseillé, voire dangereux, de rajouter un correcteur minéral à un aliment complet équilibré pour la croissance, surtout chez les chiens de grande race qui s’avèrent paradoxalement très sensibles aux excès calciques.
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4 - Alimentation des collectivités canines
Ainsi, certains compléments du commerce, de par la faible disponibilité du calcium qu’ils contiennent, relèvent plus de la friandise que du correcteur minéral. De nos jours, il devient exceptionnel de constater en élevage des déminéralisations osseuses, celles-ci étaient presque exclusivement liées à l’utilisation de rations ménagères non corrigées. À l’inverse, on rencontre plutôt maintenant des excès d’apports calciques avec des rations industrielles équilibrées abusivement complémentées. Bon à savoir Tordre le cou à une idée fausse : l’apport en calcium aide au redressement des oreilles. Les oreilles ne sont pas constituées de tissus minéralisés (comme l’os) mais par du cartilage, non minéralisé ! Il ne sert donc à rien de complémenter le chiot. Les oreilles qui ne se redressent pas peuvent avoir diverses causes (anatomique, traumatique, malnutrition…). Certains cas de malnutrition peuvent participer à cette anomalie physique (demandes excessives en cas de parasitisme, d’infection ; déficit en protéines, le cartilage étant un tissu protéique).
Les besoins en vitamines
À l’origine, ce sont des molécules indispensables à la vie. Elles sont nécessaires en petites quantités et une déficience induit une carence spécifique en rapport avec leur fonction. Elles doivent être apportées dans l’alimentation pour couvrir les besoins, l’organisme ne les synthétisant pas ou en trop petite quantité. Il en existe 14, classées en deux catégories : les vitamines liposolubles (solubles dans les lipides ; Vitamines A, D, E et K) et les vitamines hydrosolubles (solubles dans l’eau ; Vitamines B et C). La particularité des vitamines liposolubles est qu’elles peuvent s’accumuler dans l’organisme au niveau du foie et du tissu adipeux en cas d’apport excessif et donc entraîner une intoxication de l’animal. Les vitamines en excès sont potentiellement toxiques
Il est encore fréquent de voir des éleveurs supplémenter leurs rations en vitamines en partant du principe qu’“un excès vaut mieux qu’une carence”…
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Alimentation des collectivités canines - 4
Les vitamines rôles et sources Vitamines
Rôles
Sources
Vitamine A (rétinol)
Vision, croissance, résistance aux maladies
Huile de poisson, foie, œufs
Vitamine D (calciférol)
Équilibre du métabolisme phosphocalcique, amélioration de l’absorption du calcium
Soleil (UV), huile de foie de poisson, œufs
Vitamine E (tocophéroI)
Antioxydant, prévention de la pathologie musculaire (effort), prévention du vieillissement
Lait, germes de céréales, œufs
Vitamine K
Production des facteurs de la coagulation
Poisson, foie, graines
Vitamine B1 (thiamine)
Métabolisme énergétique (glucides), fonctionnement du système nerveux
Céréales, son, levure
Vitamine B2 (riboflavine)
Métabolisme des acides aminés et des graisses
Céréales, lait, levure
Vitamine B6 (pyridoxine)
Métabolisme des protéines, des graisses, des glucides et du fer
Céréales, lait
Vitamine PP (acide nicotinique)
Intégrité des tissus (peau)
Céréales, levure, poisson, œufs
Acide folique
Métabolisme des protéines, synthèse de l’hémoglobine
Levure, foie
Vitamine B12 (cyano-cobalamine)
Métabolisme des protéines, synthèse de l’hémoglobine
Fer, poissons, produits laitiers
Acide pantothénique
Intégrité des tissus (peau)
Foie, poisson, produits laitiers, riz
Vitamine H (biotine)
Intégrité de la peau, métabolisme des glucides, lipides et protides
Levure, ingrédients naturels
Vitamine B4 (choline)
Métabolisme des graisses, protection du foie
Ingrédients naturels
Il faut savoir que certaines vitamines (A, D et même C) peuvent s’avérer toxiques à fortes doses. Les fabricants d’aliments industriels garantissent que les quantités de vitamines indiquées sur l’emballage sont les quantités présentes dans l’aliment à la date limite de consommation.
Qu’apporte la lecture de l’étiquette ? Les catégories d’aliments industriels
Il y a quatre catégories d’aliments industriels pour chiens : - Les aliments complets (mention “aliment complet”) : tous les besoins nutritionnels d’un animal en bonne santé sont assurés par l’aliment, à l’exception de l’eau. 153
4 - Alimentation des collectivités canines
- Les aliments complémentaires (mention “aliments complémentaires” ; ex : flocon, saucisson de viande…) : ils doivent être associés à d’autres aliments pour constituer la ration complète de l’animal. - Les aliments complets à objectifs nutritionnels particuliers, appelés aliments diététiques. Ils ne sont vendus qu’en circuit vétérinaire et sont destinés aux animaux malades (obésité, insuffisance rénale…). - Les friandises (complément alimentaire) : ne couvrent pas les besoins nutritionnels de l’animal et ne doivent être distribuées qu’en petite quantité. L’espèce destinataire, les objectifs de l’aliment (chiot, chien actif…) et le mode d’emploi sont généralement clairement exposés. Les informations apportées par le fabricant sur une étiquette répondent à des obligations légales et à des objectifs d’informations. La liste des ingrédients
Les matières premières sont groupées par familles : blé, maïs, riz appartiennent par exemple à la famille des céréales. Ces différentes catégories sont annoncées par ordre pondéral décroissant. On comprend dès lors qu’il est facile pour un fabricant de faire figurer un ingrédient “noble”. Par exemple, la viande “fraîche” qui contient 80 % d’eau, représente un poids plus important que les autres ingrédients et va donc figurer en tête de liste… alors qu’un apport équivalent en viande déshydratée (beaucoup moins riche en eau) sera relégué plus loin dans la liste des ingrédients. Autant dire que la mention des ingrédients ne renseigne que les initiés et qu’elle est de peu d’utilité pour l’éleveur d’autant plus que certaines allégations comme “sans conservateurs” ou “sans soja” induisent parfois volontairement le consommateur en erreur en lui faisant croire que ces composants sont nocifs pour la santé de ses chiens. Seule l’analyse moyenne vous permet donc, par les calculs simples précédemment exposés, de vous faire une idée de la qualité nutritionnelle de l’aliment qui vous est proposé. Restent les performances à court terme (qualité des selles) et à long terme (aspect du pelage par exemple) de la nourriture choisie sur la santé de vos chiens pour approfondir votre opinion.
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Alimentation des collectivités canines - 4
Notons également que les fabricants indiquent sur leurs emballages un numéro vert à la disposition des consommateurs pour répondre à toute demande d’information complémentaire. Le mode d’emploi de l’aliment
Un mode d’emploi concernant l’état physiologique de l’animal (croissance, adulte ou senior), la mise à disposition de l’eau pour les aliments secs et les conditions de conservation sont également précisés. Une quantité journalière indicative en fonction de l’âge ou du poids de l’animal est souvent disponible. Les quantités préconisées sur l’emballage ne sont qu’indicatives. Seule une pesée régulière de l’animal et la surveillance de son état corporel permettent de savoir si l’apport énergétique est adéquat. La comparaison des aliments
La comparaison entre deux aliments ne peut pas se faire directement en lisant les quantités brutes des constituants sur l’étiquette. Il est impératif de rapporter ces chiffres à la matière sèche, voire en g par 1 000 kcal EM. Par exemple, un aliment humide à 7,5 % de protéines brutes et 81,5 % d’humidité contient-il moins, autant ou plus de protéines qu’un aliment ayant 8,9 % de protéine brute et 78 % d’humidité ? Autant ! Ces deux aliments contiennent tous les deux environ 40,5 % de la matière sèche en protéines.
Comment vérifier simplement si la ration est bien adaptée ? Naturellement, on ne nourrit pas un chien avec des chiffres. Le calcul de cette ration ne présente donc un intérêt que dans le cas où le sujet ne parvient pas à réguler lui-même sa prise alimentaire. Ce calcul permet alors de vous donner une idée approximative de la quantité que devrait consommer le chien pour maintenir son poids de forme. Dans la pratique, pour que la ration préconisée donne satisfaction, il faut qu’elle soit consommée en totalité par le chien, qu’elle n’entraîne aucun trouble digestif et ne soit source ni d’amaigrissement, ni d’embonpoint.
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4 - Alimentation des collectivités canines
La qualité de la peau et du pelage est également un très bon indicateur de l’adéquation de la ration. Les outils de contrôle restent l’observation directe des selles, l’estimation du dépôt graisseux au niveau du thorax (palpation des côtes) et la pesée. Il est intéressant d’apprécier le poids, le volume, l’odeur et la consistance des selles qui renseigneront sur la digestibilité de l’aliment. Les aliments “haut de gamme” entraînent en moyenne 40 à 50 grammes de résidus fécaux pour 100 grammes de matière sèche ingérée (sachant qu’un aliment sec ne contient généralement pas plus de 10 % d’eau). Les résidus fécaux issus de la digestion de 100 grammes d’un aliment sec standard se situent, à titre de comparaison, entre 70 et 100 grammes.
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Alimentation des collectivités canines - 4
Échelle de scores fécaux pour chien Selle diarrhéique sans consistance 1 Selle complétement liquide (sans aucune texture).
1,5 Selle liquide présentant un minimum de consistance.
Selle très molle non diarrhéique 2 Selle fortement humide mais non liquide. Comparés à la note 1.5, les constituants de la selle retiennent l’eau qui est cependant visible entre les divers ‘constituants’ de la selle.
2,5 Selle humide, de faible consistance et sans réelle forme. Comparée à la note 2, l’eau est bien retenue. Aucun surnageant ‘eau-selle’ n’est observé.
Selle non moulée, molle avec forme 3 Selle humide et sans stries. Elle possède encore une certaine forme comparée à la note 2,5. Les différents ‘composants’ de la selle collent entre eux. Elle laisse des traces au sol lorsqu’on la ramasse.
3,5 Selle humide commençant à perdre sa forme et ses stries. Contrairement à la note 3, les ‘composants’ de la selle sont plus individualisés et des stries sont encore visibles. Elle est cependant moins ferme que la note 4. Contrairement à la note 4, elle se déforme d’elle-même lorsqu’elle est ramassée (offre peu de résistance) et colle à la fourchette.
Selle moulée et ferme 4 Selle bien formée, avec des stries visibles. Sa surface peut être légèrement humide, mais reste bien moulée. Lorsque l’on appuie dessus avec une fourchette, la selle s’écrase tout en offrant de la résistance, contrairement à la selle de 3,5. Elle laisse très peu de marques au sol si on la ramasse.
4,5 Selle avec des stries très marquées. L’extérieur est très sec et le centre presque sec (contrairement à la selle de note 4, plus molle). Lorsque l’on appuie dessus avec une fourchette, des petits bouts individuels se détachent au niveau des stries. Absence de marques au sol lorsqu’on la ramasse.
Selle dure et friable 5 Selle sèche, dure et friable (miettes). Ne prend pas de marque lorsqu’elle est écrasée à l’aide d’une fourchette. Elle se fend plus qu’elle ne s’écrase. Aspect ‘crumble’.
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4 - Alimentation des collectivités canines
Échelle de scores fécaux pour chiot Selle diarrhéique sans consistance 1 Selle diarrhéique sans consistance
2 Selle diarrhéique avec présence de selles molles (la selle molle représente seulement une petite partie de la selle)
3 Selle diarrhéique avec présence de selle molle (la selle molle représente la majeure partie de la selle)
Selle très molle non diarrhéique 4 Selle molle sans aucune forme
5 Selle molle non moulée. Visualisation d’une forme cylindrique qui n’a pas gardé sa forme du fait de l’humidité importante de la selle.
6 Selle principalement non moulée (1) mais avec une partie moulée (2)
Selle non moulée, molle avec forme 7 Selle moulée mais très molle. Aspect cylindrique de la selle mais sans aucune strie observée.
8 Selle moulée mais très molle. Aspect cylindrique de la selle avec présence de stries. (1)
9 Selle moulée mais très molle. Selle cylindrique séparée en pellet
Selle moulée et ferme 10 Selle moulée sèche mais pas dure. Selle cylindrique séparée en pellets, légèrement collante.
Selle dure et friable 13 Selle moulée sèche et dure
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11 Selle moulée sèche mais pas dure. Selle cylindrique séparée en pellets, légèrement collante. Peut être écrasée facilement (sans résistance)
12 Selle moulée sèche mais pas dure. Selle cylindrique séparée en pellets, légèrement collante. Présente une résistance modérée à l’écrasement
Alimentation des collectivités canines - 4
Facteurs de variations des besoins nutritionnels Nous n’aborderons ici que les variations de besoins nutritionnels liées aux différents états physiologiques de l’animal, lesquelles concernent directement un éleveur. Mais il convient de ne pas négliger le fait que la nutrition peut également permettre de prévenir ou de contribuer à traiter nombre d’affections pathologiques.
En fonction de son format Si on compare un Yorkshire à un Dogue Allemand, les différences sautent aux yeux ! Cet exemple extrême illustre que, ce qui se voit s’accompagne également de différences au niveau du métabolisme. Durée et amplitude de la croissance, taille de la mâchoire et des dents, besoin énergétique et activité physique, poids relatif du tube digestif, prédisposition à certaines maladies et espérance de vie moyenne sont autant d’éléments qui dépendent du format du chien, et dont il va falloir tenir compte dans l’alimentation. Bien évidemment, les grands principes de la nutrition sont les mêmes, cependant les différences entre les formats et parfois entre les races sont telles qu’il n’est pas superflu d’ajuster l’alimentation à des exigences particulières, et ce à toutes les étapes de sa vie. Une fois adulte, le chien a besoin d’une certaine quantité d’énergie pour maintenir son poids et ses fonctions vitales. Comme il a été vu précédemment, plus le poids du chien augmente, plus le besoin énergétique par kilogramme diminue. C’est un avantage adaptatif : si grands et petits chiens devaient consommer la même quantité d’énergie par kilogramme de poids, un Dogue Allemand devrait manger 2 kg de croquettes par jour ou 8 kg de nourriture humide ! En conséquence, un chien de petite race doit recevoir un aliment plus concentré en énergie, donc en matières grasses, qu’un chien de race moyenne ou encore plus de grande race.
Exemples de variations du besoin énergétique chez le chien (en multiples du besoin énergétique d’entretien) Entretien
1
Travail, 1 heure
1,1
Greyhound, entraînement
1,2
Fin de croissance
1,25
Travail, 1 journée
1,4
Entretien à 0 °C
1,5
Milieu de croissance
1,6
Fin de gestation
1,4
Début de croissance
2
Chiot non sevré
2,5
Lactation
2à4
Chien de traîneau
2à4
Animal en cage d’hospitalisation
0,8 à 0,9
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4 - Alimentation des collectivités canines
La différence dans le format du chien s’accompagne de particularités tout au long de la vie de l’animal. Différences
XSmall (Yorkshire)
Giant (Saint-Bernard)
Facteur de variation
Durée de la croissance
8 mois
24 mois
3 fois plus longue
Amplitude de la croissance
poids de naissance x 20
poids de naissance x 100
5 fois plus importante
Taille des dents
longueur d’une canine : 4-5 mm
longueur d’une canine : 5-16 mm
3 fois plus longue
Besoin énergétique
32 kcal/kg de corporel
45 kcal/kg de poids corporel
3 fois plus important par kg
Poids relatif du tube digestif
7 % du poids corporel
2,8 % du poids corporel
plus de 2 fois plus important
Espérance de vie
> 12 ans
7 ans
presque 2 fois plus courte
Anatomie de la dent 1. Émail 2. Dentine 3. Pulpe 4. Cément 5. Ligament parodontal 6. Os de la mâchoire 7. Gencive
Comme les quantités de nourriture sont plus faibles chez les chiens de petite taille, il est facile de déséquilibrer la ration en donnant un petit bout de fromage par exemple. Ainsi, 10 g de fromage représentent près d’un quart du besoin énergétique d’un Pinscher Toy… et seulement 1 % de celle d’un Terre Neuve ! De plus, de par sa taille de leur mâchoire et leurs dents, il est souvent indispensable de leur proposer des croquettes de plus petite taille et de renforcer la prévention du tartre. L’hygiène dentaire est primordiale à tout âge : l’instaurer chez le chiot est une mesure préventive qui préservera la qualité et la santé de ses dents tout au long de sa vie. Le rôle de l’alimentation est ici significatif : la composition de l’aliment de même que des caractéristiques physiques de la croquette (taille, forme, texture…) ont une certaine action sur le retard de formation de la plaque dentaire. La plaque dentaire est formée d’un agrégat de bactéries (plus de 300 espèces différentes) et de glucides complexes (polysaccharides et glycoprotéines) qui vont littéralement se coller sur les dents. Cette plaque va ensuite se calcifier (dépôt de calcium) pour former le tartre.
160
Alimentation des collectivités canines - 4
Action des sels de polyphosphate sur le calcium salivaire Avec polyphosphate de sodium
Sans phosphate de sodium
Calcium disponible
Calcium piégé
Le polyphosphate de sodium, mélangé à la salive, va chélater les ions calcium qui seront alors indisponibles pour la formation du tartre. Chez les chiens de grandes races, même si les besoins énergétiques par kilogramme de poids sont deux fois moins importants, l’aliment adapté conservera une densité énergétique assez élevée. Le but sera ici de diminuer le volume de la ration, pour en favoriser la digestion. En effet, ces chiens ont un tube digestif proportionnellement plus court que celui d’un chien de petite taille, ce qui participe, entre autres, à avoir plus souvent des selles molles. Une formulation de l’aliment en vue d’optimiser la digestion, de diminuer les résidus et de texturer les selles sera utile pour les chiens de grands formats.
En fonction de sa race Le chapitre précédent abordait l’importance d’adapter l’alimentation au format du chien, celui-ci influençant les besoins nutritionnels des chiens. En allant encore plus loin dans la connaissance de cette espèce, la sélection génétique a permis l’émergence de nombreuses races très dissemblables morphologiquement. Ces différences visuelles s’accompagnent également de particularités métaboliques qui peuvent être liées à certaines spécificités du besoin nutritionnel. La connaissance de ces particularités permet de formuler des aliments spécifiques à une race, pour lui permettre d’exprimer tout son potentiel (beauté, physique, santé) et de limiter les risques d’exprimer une maladie à laquelle il est prédisposé.
Le tube digestif d’un grand chien… Le tube digestif d’un grand chien est sousproportionné par rapport à celui d’un petit chien : un grand chien a donc une plus faible capacité digestive qu’un petit chien.
161
4 - Alimentation des collectivités canines
D’un point de vue uniquement énergétique, certaines races ont des besoins supérieurs et d’autres inférieurs au chien standard de référence. C’est le cas des chiens de races nordiques (Sibérian Huskies, Samoyède, Alaskan Malamute) qui bénéficient d’un meilleur rendement énergétique que la moyenne des autres races et ont donc des besoins énergétiques inférieurs d’environ 20 %. En revanche, certaines races prédisposées à l’obésité comme le Labrador Retriever et le Beagle ou à la maigreur comme le Dogue allemand ou les Lévriers nécessitent, le cas échéant, une modification de l’apport énergétique (jusqu’à moins 20 % pour le Labrador Retriever et jusqu’à plus 50 % pour le Dogue Allemand). En dehors de ces cas fréquents, le rationnement énergétique devra, bien sûr, s’adapter aux prédispositions individuelles.
En fonction du climat Il est nécessaire d’adapter l’apport énergétique du chien aux conditions climatiques qu’il subit. Ainsi, un chien vivant dehors en hiver pourra doubler son besoin énergétique d’entretien. La zone de neutralité thermique chez la plupart des chiens adultes à l’entretien se situe aux alentours de 20 °C. Ceci signifie que toute variation de la température extérieure par rapport à cette valeur, entraîne des dépenses
Modifications saisonnières du besoin énergétique d’entretien chez le chien vivant en extérieur Majoration (%) de l’ingéré
Climat continental
Climat océanique
Climat méditéranéen
Janvier
100
60
30
Février
100
60
30
Mars
70
30
15
Avril
40
15
10
Mai
10
5
0
Octobre
10
5
0
Novembre
40
15
10
162
Alimentation des collectivités canines - 4
caloriques supplémentaires pour réchauffer ou refroidir le corps. Compte tenu de ce paramètre, les besoins énergétiques du chien varient d’environ 3 kcal par kg de poids métabolique et par degré d’écart. Ainsi, à titre d’exemple, un chien de 30 kg vivant à 10 °C verra ses besoins énergétiques augmenter de 10 x 3 x 30 00,73 = 360 kcal pour lutter contre le froid. Il est à noter que les déperditions thermiques par convection sont beaucoup plus importantes chez un chiot que chez un adulte de même race car son rapport surface/poids est beaucoup plus important.
En fonction du stade physiologique Chaque chien ayant des besoins et des aptitudes qui lui sont propres devrait pouvoir bénéficier d’un rationnement individuel adapté chaque jour à la variation de ses exigences. Il est naturellement utopique dans les effectifs canins, de traiter chaque cas séparément. Les chiens seront donc classés en quatre catégories, chacune ayant des besoins nutritionnels particuliers : - les femelles reproductrices, - les chiots sous la mère, - les chiots en croissance, post-sevrage, - les chiens entraînés au travail ou au sport, dont les besoins nutritionnels s’écartent tous notablement des normes étudiées chez l’adulte à l’entretien. En revanche, les lices à l’entretien pendant leurs chaleurs ou en début de gestation (jusqu’au 2/3 de la gestation), ainsi que les étalons peuvent être parfaitement assimilés au modèle d’entretien quand ils sont au repos. Il faudra toutefois prendre garde aux risques d’obésité dans ce groupe pour limiter son incidence sur la fertilité. L’embonpoint est fréquemment la conséquence d’une suralimentation, soit par dépassement des quantités consommées, soit par l’emploi d’un aliment trop énergétique (aliment chiot donné à des adultes par exemple). 163
4 - Alimentation des collectivités canines
Les femelles reproductrices En période de saillie
La période d’œstrus n’impose pas d’exigences nutritionnelles particulières chez la chienne contrairement à certaines espèces chez lesquelles il est courant de pratiquer à cette période une suralimentation transitoire appelée “flushing”. Il faut cependant veiller à ce que l’aliment donné avant la saillie et au début de la gestation soit de très bonne qualité et appétent. La baisse d’appétit devra particulièrement être surveillée et pourra être compensée par un rehaussement de l’appétibilité de la ration (aliment spécifique, humidification…). Il faut également s’assurer que la lice ne présente ni maigreur, ni surcharge pondérale pour permettre d’envisager “sereinement” une gestation. En période de gestation
Pendant les 5 premières semaines, la gestation n’entraîne pas non plus un accroissement notable des exigences nutritionnelles de la Bon à savoir mère. En effet, la croissance des fœtus est encore faible, L’acide folique (vitamine B9) et la fente la minéralisation de leurs squelettes n’a pas encore compalatine mencé et leur volume ne réduit pas encore les capacités d’ingestion de la lice. Cependant, c’est le moment de Chez l’homme, la prévention de la fente palatine chez l’enfant consiste à supplémenter la mère en l’embryogenèse et de la morphogenèse qui est responacide folique au cours du début de la gestation. sable de la mise en place des organes du chiot. Toute Les chiens semblent également sensibles à la malnutrition entraîne une baisse de la fécondité. L’apport supplémentation en cette vitamine et les premières études semblent encourageantes quant de protéines de qualité et de haute valeur biologique est à la réduction de cette anomalie préjudiciable indispensable de même que la couverture des besoins en dans un élevage. Bien que les causes soient multifactorielles, il est utile de donner à la mère acides gras essentiels (en particulier ceux de la famille un aliment supplémenté en cette vitamine, dès oméga 3) et en vitamines. la mise à la reproduction.
En revanche, l’important développement pondéral et squelettique des fœtus à partir de 35 jours de gesÉvolution du besoin énergétique de la chienne pendant la gestation % des besoins énergétique d’entretien
164
Durée de gestation (jours)
Alimentation des collectivités canines - 4
tation conduit à une augmentation progressive des besoins protéiques, énergétiques et minéraux de la lice. D’ailleurs la chienne peut augmenter son poids de 20-30 % dans les trois dernières semaines. Cependant, il est important que la prise de poids ne soit pas excessive, au risque de problèmes de mise bas et de viabilité des chiots. Là encore, suivant le format de la chienne, les risques de prise de poids excessive ne sont pas les mêmes, une attention particulière devant être portée sur les chiennes de petit format. Durant cette période, l’accroissement de la demande nutritionnelle deviendra contradictoire avec la chute de l’appétit fréquemment observée chez la chienne.
Bon à savoir Quelques points de repère utiles pour la période de gestation - Augmenter d’environ 10 % par semaine les apports alimentaires à partir de 35 jours de gestation ; - Il est alors conseillé de passer progressivement à l’aliment lactation dès le 42e jour (et donc de réaliser la transition alimentaire entre 35 et 42 jours de gestation). Cet aliment, de densité énergétique plus élevée, permet d’augmenter les apports alimentaires sans accroître le volume des repas. En aucun cas, il ne faudra effectuer la transition alimentaire au moment même de la mise bas ; - Le poids de fin de gestation de la lice ne doit pas excéder en moyenne 120 % de son poids d’entretien chez les grandes races et 130 % chez les races de petite et moyenne tailles. Ceci afin de diminuer les risques de difficultés à la mise bas par encombrement graisseux de la filière pelvienne.
La chienne devra alors être nourrie avec un aliment appètent, de haute densité énergétique et de bonne digestibilité, qui sera distribué de préférence en plusieurs petits repas répartis au cours de la journée. Un aliment facile à réhydrater va également permettre l’augmentation de l’appétence pendant une période où l’appétit de la chienne va baisser. Cet aliment, qui conviendra également pour la période de lactation, permettra en outre de préparer le tube digestif de la mère à une transition progressive entre la fin de la gestation et le début de la lactation, deux étapes ayant des exigences nutritionnelles comparables. En période de lactation
La lactation provoque un accroissement considérable des exigences nutritionnelles de la mère tenant à l’exceptionnelle richesse du lait (calcium, énergie, protéines) que la chienne exporte vers ses chiots (de 1200 à 1500 kcal d’énergie métabolisable par kg de lait en fonction de la race et du jour de lactation). Naturellement, ces besoins dépendront du nombre de chiots et de leurs vitesses de croissance liés au potentiel de la race. Poids d’entretien de la lice
Valeur du facteur C
Inférieur à 8 kg
1.6
Compris entre 8 et 14 kg
1.7
Compris entre 14 et 20 kg
1.8
Compris entre 20 et 26 kg
1.9
Supérieur à 26 kg
2.0
Estimation de la production de lait Vous pouvez estimer la production totale de lait au cours d’une période de lactation à l’aide de la formule : PT = P . C + 0.1 (N-4)P PT = production totale P = poids de la chienne
N = nombre de chiots C = facteur correctif racial
165
4 - Alimentation des collectivités canines
Ainsi, on pourra estimer la production laitière d’une chienne de 25 kg ayant mis au monde 6 chiots à 50 kg de lait soit plus de huit litres par chiot. La production maximale d’une telle chienne au pic de lactation (vers la troisième semaine) atteint alors 2 litres par jour. Connaissant la valeur énergétique du lait de chienne (autour de 1 350 kcal EM/kg) et ce que l’on pourrait qualifier de “rendement énergétique de transformation de l’aliment en lait” (environ 80 %), il est facile d’en déduire l’augmentation des besoins énergétiques de la chienne à son pic de lactation qui serait d’environ 2 x 1 350/0,8 = 3 375 kcal EM, soit près de trois fois ses besoins énergétiques d’entretien. On comprend alors facilement pourquoi beaucoup d’éleveurs préfèrent à ce stade nourrir leurs chiennes à volonté avec des aliments industriels secs hyperénergétiques. En effet la chienne s’avère alors incapable de couvrir ses besoins énergétiques avec des quantités trop importantes d’une ration ménagère ou d’aliment humide en boîte. Cette même chienne, qui a des besoins énergétiques estimés à 1 475 (besoin d’entretien) + 3 375 (besoin de lactation) = 4 850 kcal EM, a donc le choix entre la consommation de 1,2 kg de croquettes à 4 000 kcal EM/kg ou environ 3,5 kg de ration ménagère ou industrielle humide. L’estimation des besoins énergétiques de la mère peut également être obtenue en ajoutant à son besoin énergétique d’entretien (BEE) 250 kcal d’énergie métabolisable (EM) par kilo de chiot allaité, formule beaucoup plus simple mais quelque peu approximative car les besoins énergétiques des chiots ne sont évidemment pas linéaires. Calcul de la production lactée pendant le premier mois de lactation Exemple : une femelle Golden Retriever de poids d’entretien de 27 kg a une portée de 9 chiots Sa production totale de lait sera d’environ 67 kg (avec P = 27 kg ; C = 2 ; N = 9) de lait sur deux mois, soit une dépense énergétique de près de 9 110 kcal EM (1350 kcal EM/kg de lait). En répartissant cette dépense énergétique sur les deux mois que dure la lactation, la chienne a besoin d’une moyenne de 1500kcal EM par jour pour fabriquer le lait… et son besoin énergétique d’entretien est d’environ 1500kcal EM ! Pour les 4 premières semaines de lactation, il est possible de calculer facilement la production de lait de la chienne suivant le tableau suivant.
166
Semaine de lactation
Production de lait
Quantité de lait produite (kg)
Semaine 1
10 % PT
6,7 kg
Semaine 2
20 % PT
13,4 kg
Semaine 3
30 % PT
20,1 kg
Semaine 4
40 % PT
26,8 kg
Ne pas oublier l’eau : le lait contient près de 80 % d’eau… 67 kg de lait correspondent à plus de 50 litres d’eau… soit un peu moins d’un litre par jour en moyenne pour cette chienne Golden Retriever, pour la seule production lactée. Il faut rajouter à cela la température ambiante qui est élevée pour le bien-être des chiots : la chienne doit avoir une eau propre, à volonté, et renouvelée régulièrement.
Alimentation des collectivités canines - 4
L’aliment donné à la chienne en lactation doit être compatible avec les besoins des chiots : croquettes très appétentes, riches en protéines de haute valeur biologique, riches en matières grasses, restreintes en amidon et couvrant les besoins très importants de la croissance.
Chiots sous la mère Pour les chiots nourris par la mère, l’alimentation à volonté est évidemment la meilleure. Si la mère produit suffisamment de lait, tous les chiots vont pouvoir couvrir leurs besoins nutritionnels, le lait de la chienne étant parfaitement adapté à leur développement. En cas de décès de la mère ou si sa production laitière s’avère nulle (agalactie), insuffisante (hypogalactie) ou toxique (mammite), un lait maternisé spécialement formulé pour le chiot est nécessaire. Il est également indispensable de respecter le mode d’emploi, en particulier de dilution, et de distribuer le lait dans du matériel propre et sain. Toujours garder à l’esprit que le lait reconstitué ne se conserve pas après préparation ! Dès l’âge de 3 semaines, le chiot compensera le déficit énergétique par la consommation spontanée d’une bouillie de sevrage que mettra à sa disposition l’éleveur. En effet, sa composition et sa texture, une fois réhydratée, sont à mi-chemin entre le lait maternel et le futur aliment croissance, de manière à favoriser une transition progressive jusqu’au sevrage effectif vers 6 semaines. La présentation de l’aliment est ici importante. Rationnement indicatif avec un lait maternisé (Royal Canin), selon le format du chiot Poids adulte Âge en semaine
Biberon par jour
MINI
MEDIUM
MAXI
GIANT
1 - 10 kg
11 - 25 kg
26 - 44 kg
> 45 kg
1
x8
3 - 10 ml
5 - 20 ml
10 - 25 ml
15 - 35 ml
2
x5
10 - 30 ml
15 - 50 ml
30 - 70 ml
40 - 80 ml
3
x4
20 - 50 ml
35 - 90 ml
60 - 120 ml
85 - 125 ml
4
x4
25 - 60 ml
45 - 125 ml
90 - 170 ml
120 - 190 ml
167
4 - Alimentation des collectivités canines
Bon à savoir En tout état de cause, il importe de retenir que les besoins alimentaires de la femelle allaitante peuvent être triplés, voire quadruplés au moment du pic de lactation, imposant : - un fractionnement des apports quotidiens en trois repas ou plus ou distribution ad libitum - un accroissement important de la densité énergétique de sa ration, - le recours à un aliment spécifique lactation dès la 6e semaine de gestation (avec transition alimentaire effectuée entre 35 et 42 jours de gestation). Quelles que soient les quantités d’aliments distribuées, la perte de poids de la lice par rapport à son “poids de forme” ne doit pas excéder 10 % après un mois de lactation. Cet amaigrissement, souvent inéluctable, devra être récupéré dans le mois qui suit le sevrage des chiots.
Il doit être facile à réhydrater, tendre à croquer et être conditionné en petites croquettes. Là encore, les règles d’hygiène sont extrêmement importantes : tout aliment humide est très sensible à la contamination et à la multiplication de germes nocifs, se traduisant le plus souvent par des diarrhées.
Le sevrage est une période charnière durant laquelle les capacités de digestion de l’amidon commencent à se développer chez le chiot. En revanche, son aptitude à digérer le lactose grâce à ses enzymes intestinales chute brutalement, ce qui explique pourquoi certains chiots peuvent souffrir de diarrhées lors d’allaitement trop prolongé. L’aliment de sevrage devra avoir une forte concentration énergétique, contenir des protéines de haute valeur biologique, une teneur contrôlée en amidon et être concentré en minéraux et vitamines. L’ajout de fibres alimentaires permet d’optimiser la santé digestive, si délicate en cette période de transition.
Notons également que, comme en pédiatrie humaine, des précautions d’hygiène seront indispensables à ce stade étant donné la sensibilité des chiots.
Chiots en croissance La croissance constitue la période la plus délicate car elle conditionne la vie entière de l’animal. Le moment qui suit le sevrage et qui correspond à l’arrivée chez le nouveau propriétaire, constitue une période sensible. C’est également une phase délicate car se succèdent de nombreuses interventions de médecine préventive avec la mise en place des vaccinations. Durant cette période sont entremêlées les différentes exigences concernant : – Le développement comportemental ; – La croissance elle-même : croissance pondérale (prise de poids), croissance staturale (augmentation de la taille) et vitesse de croissance (gain de poids par unité de temps) ; – L’acquisition de la conformation et des différentes caractéristiques de l’adulte. Ce développement est en relation avec la vitesse de développement permettant d’atteindre plus ou moins rapidement le stade adulte. 168
Alimentation des collectivités canines - 4
Petits, moyens, grands ou géants à l’âge adulte, les chiots n’ont pas tous la même croissance Même si tous les chiens font partie de la même espèce, la sélection génétique a créé des formats allant de 1 à plus de 100 kg, et a fait que les besoins, en particulier nutritionnels, peuvent être très différents d’une race à l’autre. La croissance est la période où ces différences sont les plus marquées. Suivant le format des parents (très petit, petit, moyen, grand, géant), les chiots ne naissent pas tous au même stade À la naissance, le poids des chiots dépend du format des parents : un chiot Dogue Allemand pèsera environ 600 g et un chiot Chihuahua 90 g, ce qui est logique ! Mais si on rapporte ces chiffres au poids de la mère, le chiot de race géante pèse environ 1 % de celui de sa mère alors que celui de race miniature pèse un peu plus de 6 %. Les petites races sont considérées comme des races précoces et les grandes races comme des races tardives. Le chien de grande race va grandir plus vite et plus longtemps La croissance d’un chiot n’est pas linéaire avec le temps : sa prise de poids quotidienne évolue avec ce dernier. Ainsi, le gain de poids quotidien s’accroît après la naissance pour atteindre un plateau de durée variable, puis diminuer à mesure que l’animal s’approche de sa maturité (âge et poids adultes).
Courbes de croissance pondérale de diverses races de chiens Poids (kg) moyen (mâles et femelles confondus)
L’examen de ces courbes de référence montre que les individus de petite race, alliant faible vitesse de croissance et grande précocité sont, à la naissance puis au sevrage, déjà assez bien développés en terme de poids et de taille par rapport à ce que sera leur poids adulte. Les risques de croissance seront donc différents durant la période de l’acquisition par les nouveaux propriétaires jusqu’à l’âge adulte : le chiot de petite race aura presque terminé sa croissance osseuse, les erreurs alimentaires auront donc moins d’impact sur le squelette. En revanche le chiot de grand format sera plus sensible au risque de développer une maladie des os et des articulations, puisque plusieurs mois sont encore nécessaires pour terminer sa croissance.
Dogue Allemand
Berger Allemand Setter Colley Chow chow
Beagle Fox terrier Pékinois 2 mois sevrage
30 mois
169
4 - Alimentation des collectivités canines
Croissance différentielle du chiot et risque pathologique
Pour exemple, la moitié du poids adulte est atteint vers 3 mois pour un chiot de petite race, mais vers 5 à 6 mois seulement pour un chiot de grande race.
(d’après Paragon et Grandjean 1993)
Période de sevrage
Un Caniche Nain atteint son poids adulte vers 8 mois ; il a alors multiplié son poids de naissance par 20. Un TerreNeuve grandit quant à lui encore jusqu’à l’âge de 18 à 24 mois, et il aura multiplié son poids de naissance par 100 !
tissu adipeux
La croissance d’un chien est différentielle muscle Les tissus ne se développent pas à la même vitesse dans l’ortissu osseux ganisme en croissance. Ainsi, c’est le tissu osseux qui grandit Races précoces = petites races le plus vite : la stature du chiot va vite évoluer dans les prerisque nutritionnel : obésité Races peu précoces = grandes races mières semaines. La masse musculaire va croître plus lenterisque nutritionnel : troubles osseux ment que les os : c’est pourquoi les chiens de grande race ressemblent plutôt à des “tréteaux” quand ils sont jeunes. Les muscles se développent fortement à la puberté, sous l’influence des hormones sexuelles. C’est une notion qui est importante à retenir car elle explique les différents risques de croissance entre le chien de petit format et le chien de grand format. Il faut éviter une prise de poids excessive qui entraîne un risque de déformation du squelette encore immature : un chien de grand format doit donc grandir un peu maigre ! Une alimentation légèrement restreinte en énergie ralentira la vitesse de croissance mais ne changera en rien la taille finale de l’animal. Les chiens de grandes races ont donc besoin d’un aliment formulé spécialement pour soutenir une croissance pas trop rapide et très longue. Pour le chiot de petit format, la croissance étant bien avancée et ralentissant rapidement, le plus grand risque ne concerne pas le squelette mais l’obésité.
Dogues Allemands mâles à différents stades de la croissance Hauteur au garrot en cm
© Psaila
Chiot de 2 mois, 42 cm, 12 kg
50 % du poids adulte
© Renner
5 mois : 70 cm, 36 kg
80 % du poids adulte
© Renner
8 mois : 75 cm, 58 kg
© Psaila
Adulte : 80 cm, 70 kg
La croissance osseuse se déroule principalement pendant les premiers mois de la croissance. La deuxième phase correspond au développement musculaire jusqu’à l’obtention du poids adulte.
170
Alimentation des collectivités canines - 4
Les différents tissus de l’organisme ne se développent pas à la même vitesse : le tissu osseux se développe le plus rapidement, assurant la croissance staturale du chien. Les muscles se développent plus lentement avec une accélération au moment de la puberté. La croissance osseuse se déroule principalement pendant les premiers mois de la croissance. La deuxième phase correspond au développement musculaire jusqu’à l’obtention du poids adulte. Ainsi les chiots de grande race et de race géante apparaissent naturellement peu musclés avant la puberté. Spécificités nutritionnelles du chiot en fonction de son format
Quel que soit sa race ou son format, un chiot a toujours des besoins en énergie et en nutriments plus importants qu’un adulte lorsque ceux-ci sont calculés par kilogramme de poids corporel. Il lui faut en effet de l’énergie pour s’entretenir, mais aussi pour constituer de nouveaux tissus (os, muscles, sang, peau, poils…) qui le font grandir. Ses besoins en protéines, minéraux et vitamines sont également supérieurs à ceux de l’adulte. Il n’est donc pas possible de nourrir sans risque un chiot avec un aliment formulé pour un adulte. Estimation du besoin énergétique lors de la croissance
Les besoins énergétiques d’un chiot en croissance dépendent naturellement du poids du chiot mais également du poids qu’il doit atteindre à l’âge adulte et donc de sa vitesse de croissance. Ils peuvent être facilement estimés à l’aide du tableau suivant : Ainsi, un chiot pesant 10 kg à l’âge de 3 mois (ceci représentant un tiers du poids d’un adulte de la même race) aura des besoins énergétiques d’entretien estimés à 2 X 132 P0.75 g ≈ 1 400 kcal, ce qui permet d’évaluer, en fonction de la densité énergétique de la ration, la quantité d’aliment à distribuer.
% du poids adulte
0 à 40
40 à 50
50 à 70
70 à 80
80 à 99
Coefficient multiplicateur/BEE
2,5 (allaitement artificiel avant sevrage) à 2 (postsevrage)
1,75
1,5
1,35
1,2
171
4 - Alimentation des collectivités canines
Une teneur plus élevée en protéines
Trop souvent encore, certains éleveurs assimilent le chiot en croissance à un chien de petite taille, et font ainsi montre de ce que l’on pourrait qualifier de “frayeur protéique” sans fondement ni justification. Les aliments pour chiots doivent donc contenir une teneur protéique élevée, et ce d’autant plus que l’animal est de grand format, en veillant à la grande qualité de ces protéines. Le jeune chien est beaucoup plus sensible que l’adulte à tout défaut d’apport en protéines. Une carence protéique peut induire un retard de croissance, une atteinte irréversible de la conformation, une anémie, une chute des protéines sanguines, une insuffisance d’anticorps entraînant une plus grande sensibilité aux maladies… en bref des signes cliniques qui compromettent la santé du chien. Des apports en minéraux et vitamines contrôlés
Les apports en calcium et phosphore doivent être rigoureusement contrôlés afin de prévenir une grave maladie osseuse (l’ostéofibrose) qui correspond à une non-minéralisation du squelette. Cette affection est classique du chiot nourri exclusivement avec de la viande ou avec une ration ménagère sans complément minéral. Par ailleurs, les chiots de grandes races sont plus sensibles à un excès de calcium que les petites races. Ainsi, supplémenter en calcium ou tout autre minéral ou vitamine, sans l’avis d’un vétérinaire, peut conduire à de graves maladies osseuses. Les aliments complets pour chiots tiennent compte des besoins spécifiques de la croissance et des sensibilités particulières en fonction du format de l’animal. À titre d’exemple, un chiot de 30 kg en croissance aura des besoins calciques 6 fois supérieurs à un chiot de 5 kg au même stade de développement. En revanche, ses besoins énergétiques ne seront que 4 fois supérieurs, car calculées en fonction de son poids métabolique (P0,75) et non de son poids. C’est la raison pour laquelle il importe de nourrir chaque chiot avec un aliment dont le rapport calcium sur énergie et la teneur phosphocalcique sont adaptés à son potentiel de croissance, donc à son format.
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Alimentation des collectivités canines - 4
Des capacités digestives spécifiques
Les chiots ont des capacités digestives différentes de celles de l’adulte. Pour exemple, leur tolérance à l’amidon est limitée, et ce d’autant plus que l’animal est jeune (le nouveau-né ne digère pas l’amidon, mais parfaitement le lactose contenu dans le lait maternel). Sa capacité de digestion de l’amidon augmentera avec le temps, au fur et à mesure que la quantité d’amidon augmentera dans son alimentation. Dépasser les capacités de digestion à l’amidon, expose le chiot à des diarrhées. De plus, la taille de la race implique des adaptations particulières. Un chiot de grand format mange plus qu’un chiot de petite race, mais pas proportionnellement moins par rapport à son poids. Ainsi, un chiot de 20 kg mange seulement 1,5 fois plus (en énergie) qu’un chiot de 10 kg au même âge. La formulation des aliments doit donc tenir compte de cette différence. En dehors de la composition, la taille, la forme et la dureté des croquettes ne peuvent être la même quel que soit le format du chiot.
Chiens de travail Trois types d’efforts peuvent être schématiquement distingués en fonction des adaptations alimentaires qu’ils requièrent : - L’effort très bref (quelques secondes), type saut qui représente une très faible dépense énergétique. L’apprentissage et l’entraînement jouent un rôle important dans la réussite de ce type d’épreuve. - L’effort intermédiaire, type Lévrier ou parcours d’agility, au cours duquel une source de glucides doit être rapidement disponible. Pour ce genre d’effort, l’alimentation doit s’adapter à l’entraînement pour Bon à savoir Chez le chiot, les risques induits par un aliment mal équilibré sont principalement de quatre ordres : - L’excès d’apport énergétique chez les chiens de petite race qui conditionne un développement inadéquat du tissu adipeux. Les cellules de ce dernier se multiplient face à l’excès d’aliment et vont constituer le lit d’une obésité qui deviendra clinique et rebelle à l’âge adulte. L’excès pondéral, même léger, durant la phase de croissance va également prédisposer le chiot aux problèmes ostéo-articulaires (boiteries rotuliennes ou de l’épaule, déformations osseuses). - L’excès nutritionnel (en énergie, minéraux, vitamines) chez le chien de grand format qui induit une croissance accélérée mais augmente d’autant les risques ostéo-articulaires, préjudiciables à la santé du chien. - L’insuffisance d’apport protéique à une période de la vie du chiot durant laquelle s’élaborent les tissus osseux et musculaires en particulier, constitue également un risque important de retard statural ou de croissance dysharmonieuse. - La carence, tout comme l’excès de calcium, responsables du développement de processus ostéofibrotiques (en cas de carence) ou d’ostéodystrophies hypertrophiantes (en cas d’excès). Ainsi, les rations ménagères doivent être scrupuleusement formulées, et aucun complément minéral et vitaminique n’est donné aux chiots nourris avec des aliments industriels adaptés à leur âge et leur format.
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entraîner l’organisme à utiliser préférentiellement la “voie rapide” qui pourrait être comparée à l’accélération d’une formule 1 : “gaspilleuse” mais efficace… - L’effort d’endurance, type chasse ou course de traîneau, qui sollicite surtout la combustion des graisses à des fins énergétiques. Cette voie métabolique se rapprocherait plutôt du moteur diesel : économique mais lent. Dans des conditions extrêmes, les taux de lipides de la ration peuvent même dépasser 50 % de la matière sèche au détriment des glucides qui ne s’avèrent plus indispensables. Une approche rationnelle de l’alimentation permet d’optimiser le potentiel génétique d’un individu, et plus généralement d’un élevage.
Les besoins nutritionnels du chien de sport ou de travail : points-clés 1. L’alimentation permet d’améliorer les performances physiques d’un chien au même titre que la sélection génétique et l’entraînement. 2. Pour maintenir un chien actif à son poids de forme, il faut adapter la densité énergétique de l’aliment à ses besoins (un chien de traîneau en course de longue durée peut multiplier son besoin énergétique d’entretien par 8,5). 3. Un aliment riche en graisses améliore les performances des chiens aussi bien en sprint que de manière plus évidente encore en endurance. En privilégiant les matières grasses comme carburant, le chien économise le glycogène de ses muscles et retarde ainsi l’apparition des signes de fatigue. (Il faut changer l’alimentation dés un mois avant l’entraînement pour préparer l’organisme du chien à utiliser efficacement les matières grasses). Cela étant le niveau de graisses doit être adapté au type d’effort demandé, et devra rester modéré bien que supérieur à celui du niveau “entretien” pour un effort bref (agility), et augmenter de manière notable lorsqu’on va vers des efforts longs (course longue, chasse, et plus encore course de traineau). 4. Certaines graisses sont à privilégier dans l’alimentation d’un chien actif : l’huile de coprah apporte des acides gras très rapidement utilisés par les muscles ; l’huile de poisson apporte des acides gras qui limitent les phénomènes inflammatoires favorisés par le stress et l’effort physique. 5. Un apport en L-carnitine favorise la bonne utilisation des graisses et économise les réserves de l’organisme. 6. Un supplément de vitamines E, C , béta carotène aide à protéger l’organisme du chien contre une production accrue de radicaux libres due à l’effort. 7. L’activité physique intense associée au stress d’effort augmente les besoins du chien en protéines. Un aliment plus riche en protéines de grande qualité améliore les performances en favorisant l’oxygénation musculaire et réduit le risque de blessures.
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Établissement d’un plan annuel d’alimentation Établir un plan de rationnement en élevage canin permet d’estimer les différents aliments et la quantité dont les chiens auront besoin au cours de l’année, de gérer les stocks au minimum et d’établir un bilan annuel des coûts alimentaires.
Les contraintes Une alimentation rationnelle en élevage canin doit permettre de fournir à chaque animal une ration adaptée à ses besoins nutritionnels, appétente, facile d’emploi et rapide à distribuer. Le critère économique ne doit pas être opposé au critère de qualité. En effet, le raisonnement économique fait intervenir la notion de coût journalier de la ration. Trop d’éleveurs comparent encore les aliments en fonction des prix au kilo de nourriture ou de coût du kilo de protéines alors que nous avons exposé les pièges de ce mode de raisonnement. En effet, toute comparaison objective doit être rapportée d’abord à la matière sèche puis à l’apport énergétique et au prix journalier. Il est important également de se rappeler que le mode de distribution (nombre de repas, nombre de gamelles), les gamelles et leur disposition et le nombre de chiens par box influencent fortement le gaspillage. Une optimisation des conduites de l’élevage peut réduire notablement les coûts de production sans pour autant devoir acheter un aliment de moindre qualité à moindre coût… Une baisse de la qualité de l’aliment s’accompagne d’une baisse de production et d’une augmentation des coûts de soin.
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Quel aliment choisir Le tableau suivant expose les avantages et les inconvénients des différents modes de rationnement applicables en élevage canin. Type d’aliment
Avantages
Inconvénients
Ration ménagère
- valorisation de sous-produits disponibles - adaptable aux goûts individuels - implication “affective”
- nécessite un congélateur - temps de préparation et de décongélation - difficultés de conservation - coût souvent élevé - tri par l’animal - formule inconstante - impératif de correction minérale - équilibre impossible sur 50 nutriments essentiels
Ration industrielle en boîte
- Appétissante / Stimulation de l’appétit en solus ou mélangé aux croquettes - Facilité de digestion - Réhydratation
- Lourd à transporter et encombrant à stocker
Ration industrielle sèche
- économique - plus nutritif à l’unité de poids - rapidité de distribution - pas d’altération dans les gamelles - gammes adaptées à chaque stade physiologique
- nécessité d’un abreuvement libéral
Le choix de l’aliment se fait en fonction de plusieurs critères : en particulier, les besoins nutritionnels du chien liés à son stade physiologique (chiot en croissance, femelle gestante, chien âgé…), le niveau énergétique de la ration, la présence de nutriments spécifiques… À noter, qu’un certain nombre de facteurs sont susceptibles d’influer sur l’élaboration quantitative des rations. Ils ont trait à l’animal lui-même ou peuvent résulter de contingences locales, temporelles ou humaines. Le comportement du chien
L’activité physique est susceptible de modifier quantitativement et qualitativement la ration du chien. Sans toutefois que la variation soit aussi importante, le comportement individuel de l’animal peut également avoir un retentissement sur le besoin alimentaire quantitatif. Dès lors, un chien à l’entretien verra son ingéré alimentaire journalier quelque peu modifié selon le niveau de son activité de base : nerveux (Fox Terrier) ou calme (Basset Hound). 176
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Ainsi, dans les élevages comportant plusieurs races, il est grandement rentable de regrouper spatialement les chiens de même format et de les alloter selon l’activité spontanée des races. La distribution des aliments en sera facilitée et permettra de limiter le gaspillage (une dose spécifique pour chaque). Influence climatique
Quels que soient le mode d’alimentation et la qualité de cette dernière, les chiens d’élevage vivant en extérieur doivent faire l’objet d’ajustements saisonniers de leur ration intégrant le paramètre climatique. Une chute importante de température ayant pour effet d’accroître les frais énergétiques de thermorégulation de l’animal, une adaptation de l’ingéré calorique quotidien s’avère nécessaire.
La distribution des aliments Dans le domaine de l’élevage canin, deux modalités pratiques de distribution de la ration s’offrent à l’éleveur : la distribution contrôlée et l’alimentation à volonté. Si la première d’entre elles ne pose que peu de problèmes et amène à respecter les plans de rationnement, il n’en va pas de même pour l’alimentation à volonté.
Le problème du libre-service L’utilisation de la distribution en libre-service peut sembler être une bonne solution en élevage car elle permet une diminution du temps de main-d’œuvre, mais elle entraîne un risque non négligeable d’embonpoint voire d’obésité chez les chiens (en effet, le chien adapterait mal son appétit à la concentration énergétique de la ration). Nous avons eu l’occasion tout au long de ce guide d’alerter sur les dangers de l’embonpoint chez le chien, et ceci dès le plus jeune âge : l’utilisation du libre-service demande donc une extrême vigilance, et la distribution contrôlée reste la pratique recommandée. Quelques éleveurs parviennent à utiliser le libre-service en pratiquant un conditionnement comportemental des chiens dès le sevrage (attention au risque d’embonpoint en début de croissance) et en surveillant très régulièrement l’état corporel des chiens et la qualité de leurs selles (la surconsommation entraîne régulièrement des diarrhées). 177
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La distribution contrôlée La distribution contrôlée permet de s’assurer que chaque chien reçoit la quantité d’aliment qui correspond à ses besoins énergétiques. Elle permet d’ailleurs d’adapter cette quantité à l’activité physique du moment, aux conditions environnementales… Elle est ainsi la meilleure solution pour contrôler l’état corporel tout au long de l’année. L’apparition récente de distributeurs automatiques préprogrammés semble être une bonne alternative entre le gain de temps de main-d’œuvre et le contrôle de la quantité d’aliment. Quelques données pratiques - Lors d’une distribution contrôlée des repas, celle-ci doit se faire le plus possible à heures régulières afin de conforter psychologiquement le chien. - Il est conseillé, dans la mesure du possible, de distribuer 2 (voire 3) repas par jour, même aux adultes. En effet cela permet de fournir au chien de l’énergie au moment où il en a besoin, de diminuer les volumes des rations alimentaires et de limiter l’excitation liée à la distribution des repas. - Signalons enfin qu’il est préférable d’abriter le lieu de repas et de le tenir éloigné au maximum de l’endroit où sont collectés les détritus et déjections de l’élevage, ce pour des raisons sanitaires évidentes.
Budget et bilan alimentaire annuels La réalisation d’un bilan alimentaire se fait en trois étapes successives : - Le recensement permet dans un premier temps de répartir l’effectif total de l’élevage, comme précédemment défini, en différents groupes de chiens ayant des besoins nutritionnels voisins. - Au sein de ces groupes, chacun de ces chiens va passer par des stades physiologiques différents dont il est possible d’estimer la durée. À titre d’exemple, on peut compter annuellement en moyenne : - 20 jours pour une ration correspondant au dernier tiers de la gestation, - 45 jours pour une durée moyenne d’allaitement, - 45 jours de croissance des chiots à l’élevage entre le sevrage et la vente (lors d’une vente à 2 mois),
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- 300 jours de ration “entretien” d’une lice si celle-ci est mise à la reproduction une fois dans l’année, - 150 jours de ration “travail” pour un chien qui chasserait 3 mois par an (en comptant les phases d’entraînement et de désentraînement), - 365 jours d’aliment “entretien” pour un étalon qui n’aurait pas d’autre activité que quelques saillies occasionnelles, - x jours de croissance (en fonction du format adulte de la race) pour les chiots qui seraient gardés à l’élevage comme futurs reproducteurs. De cette approche, il résulte une possibilité d’approximation de la quantité Q d’aliments à prévoir. Q = (300N1 – 150N3 + 215N2 + 365N4) RB + 150 (N2 + N3) W + 20N1G + 45N1L N1
Nombre de lices mises à la reproduction une fois par an
N2
Nombre de mâles mis au travail 3 mois par an
N3
Nombre de femelles reproductrices mises au travail 3 mois par an
N4
Nombre de chiens à l’entretien toute l’année
RB
Ration de base à l’entretien
W
Ration de travail
G
Ration de gestation
L
Ration d’allaitement
Seul l’aléa climatique ne peut être pris en compte dans cette estimation. En effet, dans les régions froides, ces valeurs peuvent augmenter notablement si les chiens adultes sont logés principalement en extérieur. Il importe donc de prévoir une marge d’environ 10 % en plus ou en moins lors de l’estimation du bilan prévisionnel. Les ajustements se feront sur l’état corporel des chiens, qui doit rester optimal. Naturellement, on ajoutera à cette quantité les rations prévisionnelles des chiots en croissance en tenant compte du nombre de chiots vendus par femelle et par an et du nombre moyen de chiots gardés pour le renouvellement du cheptel.
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Petit glossaire de nutrition Afin que tout un chacun puisse comprendre “de quoi il s’agit” lorsque sont évoquées des données relatives à la nutrition canine, nous avons regroupé ci-après les significations simplifiées des principaux termes utilisés dans ce domaine. Termes généraux Besoin énergétique Quantité variable nécessaire pour compenser les pertes énergétiques quotidiennes de l’organisme. Il est fonction de l’âge, de l’état physiologique (croissance, gestation, lactation…), de l’activité physique, du format de l’animal, de son tempérament, de son mode de vie et de son éventuelle stérilisation. Énergie Pour fonctionner, l’organisme de l’animal a besoin d’énergie qu’il tire des aliments (d’origine animale ou végétale) qu’il consomme. Lors de la digestion, ces aliments sont dégradés en nutriments qui, une fois absorbés, fournissent de l’énergie. Dans un aliment premium : 1 g de protéines fournit 4 kcal environ, 1 g de glucides fournit 4 kcal environ (hormis les fibres) et 1 g de lipides fournit 9 kcal environ. Enzyme Molécule organique capable d’accélérer ou de déclencher une réaction biochimique dans l’organisme. Facteur anti-nutritionnel Molécule se trouvant dans un aliment et qui limite ou altère l’absorption intestinale d’un ou plusieurs nutriments. Les facteurs anti-nutritionnels peuvent être détruits par la cuisson. Fibres alimentaires Composants présents dans les végétaux, regroupant la cellulose, les hémi-celluloses, les pectines, non assimilables par l’organisme. Sans pouvoir nutritif direct, les fibres alimentaires sont néanmoins très importantes de par leurs rôles : les fibres insolubles facilitent le transit intestinal, tandis que d’autres, solubles ou susceptibles de fermenter, participent à la protection de la paroi intestinale et à la lutte contre les bactéries responsables de diarrhées. Hormones Substances sans lesquelles les organes ne peuvent fonctionner entre eux, sécrétées par les glandes endocrines (ex : thyroïde, pancréas, glandes surrénales…) et véhiculées par le sang. Elles conditionnent l’activité des organes ou des cellules cibles en stimulant ou en inhibant leur fonctionnement. Kilocalorie Unité de mesure du besoin énergétique de l’animal et de la concentration énergétique de l’aliment. 1 kilocalorie = 1 000 calories = 4,18 kilojoules. Métabolisme Ensemble des transformations biochimiques qui s’accomplissent dans un être vivant pour assurer son développement et sa survie ; certaines réactions permettent de construire, via des synthèses (anabolisme), d’autres de détruire, via des dégradations (catabolisme).
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Micro-nutriments Nutriments présents en très petites quantités dans l’aliment (vitamines, oligo-éléments). Nutriments Molécules organiques ou éléments minéraux simples qui constituent la composition des aliments, et qui sont chacun indispensables au fonctionnement de l’organisme. En fonction de l’état de ce dernier, réaliser un aliment équilibré revient à réussir un puzzle dont chaque pièce est constituée par un nutriment différent. On les regroupe en familles, dénommées principes nutritifs : protides, lipides, glucides, minéraux, vitamines, sans oublier le plus essentiel de tous, l’eau. Vitamine Une vitamine est une substance organique, sans valeur énergétique propre, qui est nécessaire à l’organisme et que l’animal ne peut synthétiser en quantité suffisante pour son fonctionnement normal. Elle doit donc impérativement être fournie par l’alimentation en une quantité journalière suffisante. Glucides Amidons Substances de réserve propres aux végétaux (céréales, pomme de terre, pâtes…) constituées de milliers de molécules de glucose et constituants une source d’énergie pour le chien. Celluloses Éléments de soutien de plantes, sorte de squelette de ces dernières, composés de molécules de glucose reliées plus solidement entre elles que dans l’amidon. Les celluloses permettent d’assurer l’hygiène et le fonctionnement du tube digestif (on parle aussi de fibres). Glucides Composants organiques dont le rôle est essentiellement énergétique, certains d’entre eux conservant un rôle structurel ou un rôle d’hygiène du tube digestif. On les distingue en deux catégories en fonction de leur composition : - les glucides dits simples, encore appelés “sucres” (glucose, fructose, saccharose, lactose…) que l’on trouve dans les fruits, le miel, le lait, le sucre et ses dérivés, - les glucides dits complexes, parmi lesquels les amidons (sources d’énergie) et les fibres alimentaires (nécessaires à l’hygiène globale du tube digestif ). Fructo-oligosaccharides Glucides particuliers (F.O.S.) rentrant dans la catégorie des fibres fermentescibles et permettant d’inhiber la croissance des mauvaises bactéries dans le tube digestif, de stimuler le système immunitaire, et d’améliorer la digestion et l’absorption des nutriments. Mannan-oligosaccharides Glucides fibreux (M.O.S.) trouvés dans les parois des levures qui permettent de limiter le développement des bactéries pathogènes en les empêchant de se fixer sur la muqueuse de l’intestin, et améliorent directement l’efficacité des défenses immunitaires de l’organisme. Sucres Formes simples de réserve énergétique des fruits, racines et tubercules (saccharose, fructose…). Ils n’ont aucun rôle nutritionnel chez le chien et peuvent être source de diarrhées, d’obésité, ou de diabète (à long terme).
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4 - Alimentation des collectivités canines
Lipides Les lipides constituent une famille de substances organiques composant ce que l’on appelle les matières grasses. Ils constituent la source énergétique la plus concentrée pour l’organisme du chien, et certains de leurs constituants (acides gras essentiels) sont indispensables à ce dernier. Acides gras Les acides gras sont les constituants majeurs de lipides. Ils peuvent être longs, courts, saturés, insaturés, indispensables à l’organisme ou ne constituer pour lui qu’une simple source d’énergie concentrée. Acides gras oméga 3 Cette catégorie d’acides gras est indispensable à la vie de l’organisme car ce dernier ne peut les synthétiser. Les acides gras oméga 3 ont des fonctions anti-inflammatoires, amélioratrices de l’oxygénation cellulaire, de la performance physique, et des capacités d’apprentissage chez le jeune. On les trouve dans les huiles de poisson ou l’huile d’onagre. Acides gras oméga 6 Tout aussi indispensables que les précédents, les acides oméga 6 sont essentiels à la synthèse de molécules hormonales, les prostaglandines, la santé de la peau, à la qualité du poil, et à la fonction de reproduction. On les trouve en grande quantité dans l’huile de bourrache. Protéines Acide aminé L’acide aminé est l’élément de base constituant les protéines et leurs dérivés. Les protéines renferment au total une vingtaine d’acides aminés différents, dont dix doivent impérativement se trouver en proportions idoines dans l’alimentation, l’organisme étant incapable de les synthétiser lui-même. Acide aminé indispensable Les protéines alimentaires dites “à haute valeur biologique” sont celles qui cumulent une bonne digestibilité et une richesse en acides aminés indispensables. Carnitine La carnitine est un acide aminé non indispensable à la base, mais qui peut chez le chien devenir nécessaire dans l’alimentation : maladies cardiaques (Boxer, Pinscher, Doberman, Cocker…), effort intense, amaigrissement de l’obèse. Caséine La caséine est une protéine extraite du lait, qui constitue pour le chien l’une des meilleures sources d’acides aminés indispensables. Collagène Le collagène est une protéine, composant majeur des tissus conjonctifs de l’animal : tendons, aponévroses, capsules articulaires, cartilages, matrice de l’os… Protéines Les protéines sont des molécules en chaînes, constituées d’acides aminés reliés les uns aux autres par des liaisons chimiques et placés dans un ordre parfaitement défini qui confère sa nature et ses rôles à chaque protéine.
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Alimentation des collectivités canines - 4
Taurine La taurine est un acide aminé utilisé dans la prévention et le traitement de maladies cardiaque graves appelées cardiomyopathies dilatées. Elle exerce également une action antioxydante dans la cellule permettant de combattre le vieillissement. Tyrosine La tyrosine est un acide aminé qui permet entre autres, chez le chien, de lutter contre le phénomène dit des “poils rouges” (reflets roux sur les poils noirs). Divers Antioxydants Molécules organiques qui permettent à l’organisme de lutter contre les effets destructeurs des radicaux libres, ces derniers étant des éléments instables et dangereux dérivés de l’oxygène et produits en permanence par l’organisme. Certains éléments minéraux ont également des capacités antioxydantes. Exemples d’antioxydants nutritionnels efficaces : vitamine E, vitamine C, polyphénols, taurine, bétacarotène, lutéline, acide lipoïque, lignanes, superoxyde dismutase… Chélates Un chélate est une molécule organique naturelle qui sert, en nutrition, de support pour y fixer un oligo-élément minéral et ainsi améliorer notoirement sa digestibilité. Chondroïtine/glucosamine Molécules qui entrent dans la composition du cartilage et permettent de prévenir la dégénérescence arthrosique de ce dernier. Prébiotiques Les prébiotiques sont des substances non digestibles qui ingérées influencent la flore intestinale de façon bénéfique. Il s’agit de facteurs de croissance de certaines souches bactériennes intestinales, intéressantes pour leurs propriétés salutaires sur l’organisme (ex : bifidobactéries). En favorisant leur multiplication, les prébiotiques limitent celle des bactéries potentiellement pathogènes (ex : clostridies). Ce sont en général des fibres solubles ou fermentescibles, naturelles ou synthétiques. Probiotiques Les probiotiques (par opposition aux antibiotiques) sont des micro-organismes vivants ingérés par voie orale et qui exerce un effet bénéfique en améliorant la flore intestinale. De par leur présence et/ou leur implantation même provisoire, elles inhibent la prolifération d’autres bactéries potentiellement nuisibles. Parmi les bactéries utilisées, on retrouve les lactobacilles (Lactobacillus sp) ou les bifidobactéries (Bifidus sp), indispensables dans la fabrication des yaourts. Zéolite Argile utilisée en nutrition pour prévenir et traiter certaines diarrhées.
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Les bases de la sélection génétique
L
a sélection est une méthode de reproduction qui consiste à choisir au sein d’une population les animaux reproducteurs dont les caractères et aptitudes doivent être perpétués. Il s’agit donc pour l’éleveur de choisir parmi les animaux qu’il possède mais également parmi des étalons extérieurs, les individus qui seront à l’origine des générations futures et de progrès génétiques. La génétique n’est pas toujours facile à appréhender. Le présent chapitre revient donc, dans un premier temps, sur des notions de base permettant de comprendre les différents modes de sélection qui s’offrent à l’éleveur.
5 - Les bases de la sélection génétique
Notions de génétique canine Des dizaines de milliards de cellules constituent l’organisme du chien. Chacune contient la même information génétique, ou génome, au sein de son noyau. Cette information génétique a deux rôles : - coder pour la synthèse de protéines par les cellules, - transmettre les caractéristiques héréditaires de l’organisme à la descendance lors de la reproduction.
Qu’est ce qu’un caractère génétique ? Également appelé caractère héréditaire, un caractère génétique est l’expression visible d’un ou de plusieurs gènes. La couleur de la robe, la hauteur au garrot, la dysplasie de la hanche représentent trois exemples de caractères au sens large. Le patrimoine génétique d’un chien correspond à son potentiel, sachant que de nombreux caractères ne s’expriment pleinement qu’en présence de certains facteurs (nutrition adaptée, entraînement physique spécifique…). S’il suffisait de croiser entre eux des reproducteurs de qualités exceptionnelles pour obtenir à coup sûr des descendants exceptionnels, la sélection en élevage canin en serait plus facile ! Pour comprendre la génétique canine et définir les fondements de la sélection, il est donc intéressant de se poser certaines questions, dont les questions suivantes : “Comment sont définis les caractères génétiques et comment se transmettent-ils entre les générations ?” “L’apparence est-elle le strict reflet du programme génétique ?” “Quel impact peut avoir l’environnement sur l’expression des caractères génétiques ?” 186
Les chromosomes, porteurs de toute l’information Le programme génétique, que l’on trouve dans le noyau des cellules, est le même qu’il s’agisse d’une cellule de peau ou de cœur. Chaque cellule traduit, en fait, une toute petite partie du programme génétique total. La structure du noyau de la cellule se décompose en longs filaments qui forment les chromosomes. Le nombre de chromosomes présents dans les noyaux des cellules est toujours le même pour une espèce donnée, le chien en possède 78 (contre 46 chez l’homme). Les chromosomes vont par paire : il est donc plus juste de dire que le chien possède 39 paires de chromosomes dont une paire de chromosomes sexuels. Ces deux chromosomes sexuels déterminent le sexe de l’animal : XY chez le mâle, XX chez la femelle. Chaque chromosome est formé par une molécule d’Acide Désoxyribonucléique (mieux connu sous le nom d’ADN) enroulée pour former une pelote. Lorsque l’on “détricote” une molécule d’ADN, on met en évidence sa structure très spécifique en double hélice. Une seule molécule d’ADN contient une quantité d’information suffisante pour remplir une encyclopédie de plusieurs milliers de pages.
Un gène représente une unité du programme génétique, cette unité étant située à un endroit précis, ou locus, d’un chromosome. Si le chromosome était une partition, le gène serait une note de musique. Un gène contient toute l’information génétique permettant à une cellule de synthétiser une protéine spécifique. Il existe environ 20 000 gènes différents chez le chien (25 000 chez l’homme).
Chaque chromosome est formé d’une molécule D’ADN dont la structure est une double hélice. L’ensemble des molécules d’ADN contenues dans les chromosomes d’une cellule représente une longueur voisine d’un mètre !
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5 - Les bases de la sélection génétique
La fécondation : réunion du matériel génétique du père et de la mère Si les chromosomes sont représentés en double exemplaire dans les noyaux des cellules, c’est parce que l’un vient du père et l’autre de la mère. Les spermatozoïdes et les ovules, appelés gamètes, ont la particularité de ne posséder qu’un de ces deux chromosomes : ainsi, lors de la fécondation, le spermatozoïde fusionne avec l’ovule pour former une seule cellule qui contient ainsi deux copies de chaque chromosome. Le patrimoine génétique de l’animal provient donc pour une moitié de sa mère et pour l’autre moitié de son père et cela quelque soit le sexe du futur chiot. Le chiot se développe à partir de cette cellule unique. Celle-ci se divise en deux cellules, puis ces deux cellules donnent quatre cellules, les quatre cellules deviennent huit et ainsi de suite. La petite sphère de cellule se développe en un embryon puis en un fœtus qui deviendra le nouveau chiot. Au cours de cette division cellulaire, tout l’ADN présent dans la cellule est copié et réparti dans les deux nouvelles cellules. Le chiot issu, deux mois plus tard, de cette cellule possède donc 39 paires de chromosomes dans chacune de ses cellules. Lorsque les cellules sexuelles (ovules et spermatozoïdes) se forment, un processus complexe (appelé méiose) dissocie les 39 paires de chromosomes, les mélange et redistribue comme un jeu de cartes une combinaison de 39 chromosomes à chaque cellule sexuelle. Ainsi, une information génétique différente est distribuée à chacune de ces cellules, seul le hasard fait que tel chromosome d’une paire va chez l’une des cellules ou chez l’autre.
Bon à savoir Le chien possède 39 paires de chromosomes. La paire de chromosomes sexuels (XX ou XY) détermine le sexe de l’animal. Les 38 autres paires de chromosomes n’interviennent pas dans la détermination du sexe: ils sont appelés autosomes.
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Lors de la fécondation, la réunion du matériel génétique du père et de la mère entraîne une sélection génétique involontaire supplémentaire car on ne peut prédire quel spermatozoïde fécondera quel ovule. Comment est déterminé le sexe du futur chiot ?
C’est la paire de chromosomes sexuels qui détermine le sexe du chien. Les chiens femelles ont deux chromosomes X alors que les chiens mâles ont un chromosome X et un chromosome Y. Ainsi, les ovules portent tous un chromosome X alors que la moitié des spermatozoïdes produits par les mâles contiennent un chromosome X et l’autre moitié un chromosome Y.
Les bases de la sélection génétique - 5
C’est donc le spermatozoïde qui détermine le sexe du chiot : en effet, sa mère, via l’ovule, transmet dans tous les cas un chromosome X, alors que le spermatozoïde du père apporte un chromosome X ou un chromosome Y.
Les gènes : mémoire du vivant Quel est le lien entre les gènes et les protéines ? Les structures du corps et les processus chimiques qui soutiennent la vie sont créés et entretenus par des protéines. Ces protéines sont codées par les gènes. Il existe généralement plusieurs formes distinctes d’un même gène, qui codent pour des versions relativement différentes d’une même protéine : ces versions sont appelées des allèles. Les variations de combinaison des allèles entraînent l’hétérogénéité que l’on connaît dans l’espèce canine et qui différencie les races canines et les individus. Les mutations sont des modifications de l’ADN qui entraînent des erreurs dans le “texte” de l’information génétique. Les mutations peuvent être provoquées par le hasard ou par l’exposition de la cellule au cours d’une division à une irradiation, une toxine présente dans le milieu… Le système est en principe suffisamment robuste pour supporter quelques erreurs et bien souvent elles peuvent être sans conséquences ou réparées par la cellule elle-même. Dans certains cas, cette mutation génétique va entraîner une modification de la protéine pour laquelle code le gène, la protéine pouvant perdre sa fonction ou fonctionner différemment. Selon le rôle qu’avait la protéine, les conséquences sur l’organisme sont variables ! Certaines mutations peuvent se traduire par une altération sévère voire le décès, d’autres affectent des protéines qui ne sont pas critiques pour la santé du chiot (la création de la couleur du pelage par exemple). Seules les mutations qui se produisent lors de la constitution des spermatozoïdes et des ovules seront transmises à la descendance. Les mutations qui concernent les cellules du corps non liées à la reproduction ne sont pas transmises à la descendance.
Homozygote ou hétérozygote ? Comme nous l’avons vu précédemment, dans chaque paire de chromosomes l’un est hérité du père et l’autre de la mère : l’allèle issu de la mère se retrouve donc en face de l’allèle correspondant issu du père. 189
5 - Les bases de la sélection génétique Il arrive que les deux allèles d’une paire de chromosome soient identiques (le chiot a obtenu la même version du gène de la part de sa mère et de son père) : l’individu est dit “homozygote” pour le caractère considéré. Inversement, si les deux allèles sont différents, l’individu est dit “hétérozygote” pour le caractère considéré.
Dominant ou récessif ? La notion de dominance et de récessivité est importante à connaître pour comprendre pourquoi tel allèle ou tel autre s’exprime chez le chiot. Parmi les différentes versions d’un même gène, un allèle est dit dominant quand il s’exprime quel que soit l’autre version du gène présent face à lui. Les allèles récessifs sont, eux, des allèles qui doivent être présents sur les deux chromosomes pour pouvoir s’exprimer (le père et la mère doivent avoir transmis la même version du gène). Si un allèle récessif est mis en face d’un allèle dominant, il restera silencieux : l’animal est porteur de l’allèle mais il ne l’exprime pas, en revanche il pourra le transmettre à la génération future. En génétique, les caractères sont en général représentés par une lettre. Le caractère dominant s’écrit en lettre capitale et le caractère récessif en lettre minuscule. Dans le cas de l’exemple ci-dessous, l’allèle dominant B code la couleur noire du pelage, alors que l’allèle récessif b code la couleur marron. Homozyote/hétérozygote, Dominant/Récessif : exemple de deux allèles présents au locus B b b
père
b b
mère
B B
père
b b
mère
B : allèle dominant b : allèle récessif b b Si les deux allèles d’un gène à un même locus sont identiques, le chien est considéré comme homozygote pour le gène en question. Dans cet exemple, pour exprimer la couleur marron le chien doit avoir hérité l’allèle b de ses parents.
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B b Si les deux allèles sont distincts pour un même locus, le chien est dit hétérozygote pour le gène en question. Dans cet exemple, l’allèle B est dominant et la couleur noire s’exprime donc quel que soit le second allèle hérité par le chien.
Les bases de la sélection génétique - 5
Pour certains gènes, il est possible de rencontrer des formes de dominance particulières : la dominance incomplète et la co-dominance. Dans le cas d’une dominance incomplète, l’allèle récessif exprime tout de même, sous une forme ou une autre, sa présence. Lorsque les deux allèles d’un individu hétérozygote s’expriment pleinement, on parle de co-dominance.
Autosomique ou lié au sexe ? Parmi les chromosomes qui constituent le matériel génétique d’un chien, on distingue 2 chromosomes sexuels : XX chez la femelle et XY chez le mâle. Les chromosomes non sexuels sont appelés autosomes. Ainsi, lorsqu’un caractère est gouverné par un gène situé sur un chromosome autosome, ce caractère va être qualifié d’ « autosomique ». Si un caractère est gouverné par un gène situé sur un chromosome sexuel il sera dit « lié au sexe ». On précisera alors lié à l’X ou à l’Y et pour un caractère lié à l’X il sera nécessaire de préciser ensuite s’il est dominant ou récessif.
L’apparence est-elle le reflet du programme génétique ? Les notions de phénotype et génotype. Le génotype est défini comme l’ensemble des gènes contenus dans les cellules d’un organisme. Il constitue le patrimoine héréditaire. Le phénotype est l’ensemble des caractères apparents d’un individu, qu’ils soient héréditaires ou non. C’est la manifestation apparente de caractères produits par l’interaction du génotype et du milieu, de l’environnement dans lequel vit l’organisme. Nous avons vu qu’il existait des caractères dominants et récessifs. Ainsi, dans l’exemple précédent, le chien est marron car il possède pour ce gène deux versions de l’allèle récessif b. Dans ce cas, son phénotype (sa couleur dans cet exemple) est bien le reflet de son génotype et il transmettra à tous ses descendants l’allèle b qui code la couleur marron. Dans le cas des caractères récessifs, le phénotype est donc un bon reflet du génotype. En revanche, le chien de phénotype noir, dans cet exemple, possède dans son génotype un allèle B qui code le noir mais également un allèle b qui code le marron. Dans ce cas, son phénotype ne reflète que partiellement son génotype : il est porteur d’un allèle marron qu’il pourra transmettre à ses descendants. 191
5 - Les bases de la sélection génétique L’aspect d’un chien (phénotype) ne reflète donc pas isolément son patrimoine génétique (génotype). On comprend ici l’intérêt du principe même d’étudier la généalogie pour sélectionner ses futurs reproducteurs. Reprenons l’exemple précédent, avec les couleurs marron et noire. On comprend bien qu’un chien de phénotype noir peut être de génotype B/B ou B/b. Si un éleveur souhaite n’obtenir que des chiots noirs, il doit donc favoriser le choix de reproducteurs B/B et éviter d’utiliser des reproducteurs porteurs de l’allèle b, qui code pour marron. Pour cela il est possible d’étudier la généalogie de ces reproducteurs et de s’assurer, en particulier, qu’il n’y a pas eu de croisement avec un individu marron qui, étant b/b, a transmis des allèles b à ses descendants. Il est également intéressant de noter que si lors d’un croisement de deux chiens noirs, des chiots marron sont nés c’est que ces deux reproducteurs sont B/b, c’est-à-dire porteurs d’un allèle b qu’ils ont chacun transmis aux chiots qui expriment le phénotype marron.
Les notions de caractères qualitatifs et de caractères quantitatifs Le phénotype d’un individu se décompose en un grand nombre de caractères. On peut les regrouper en trois catégories : - Les caractères qualitatifs qui se définissent par une qualité, par exemple chien noir ou chien marron, poil court ou long… Pour ces caractères, les individus se rangent en classes distinctes. Les caractères qualitatifs sont d’abord régis par des gènes, un seul parfois deux, et se transmettent en général avec une remarquable stabilité mais il peut arriver que le milieu modifie l’expressivité du caractère. - Les caractères quantitatifs qui se définissent par une quantité ou une mesure, par exemple poids, hauteur au garrot, vitesse de croissance… On admet que les caractères quantitatifs sont régis par un très grand nombre de gènes. Ces gènes pris séparément ont un effet minime, mais l’effet étant cumulatif leur présence en grand nombre entraîne une action notable sur le caractère considéré. On appelle ces gènes des polygènes. Les caractères quantitatifs subissent les effets génétiques mais également des effets de l’environnement (ou “milieu”), ce terme regroupant de nombreux facteurs (alimentation, ambiance dans l’élevage, température, éducation, mère, propriétaire…). La part des effets de l’environnement et des effets génétiques est très variable selon le caractère quantitatif considéré : certains subissent presque exclusivement les effets de l’environnement, d’autres sont avant tout liés aux effets génétiques et on retrouve tous les intermédiaires entre ces deux extrêmes. 192
Les bases de la sélection génétique - 5
- Les caractères à seuil se définissent également par une quantité ou une mesure mais avec des classes distinctes, sans intermédiaires. Le nombre de chiots dans la portée est un bon exemple. Bon à savoir L’héritabilité est une donnée statistique qui évalue la part des facteurs génétiques dans la probabilité d’apparition d’un caractère phénotypique donné au sein d’une population donnée. En d’autres termes, l’héritabilité sert à quantifier la part des facteurs environnementaux et des facteurs génétiques dans la constitution du phénotype d’une population. La valeur de l’héritabilité est comprise entre 0 et 1 : plus elle est proche de 0, plus l’environnement a une part importante (l’héritabilité est considérée comme forte au-delà de 0,4 : l’influence de l’environnement reste donc importante). Les caractères quantitatifs sont généralement moins héritables que les caractères qualitatifs.
Prédiction des résultats d’un croisement Pour prédire les résultats d’un croisement entre deux reproducteurs, il est possible d’utiliser un tableau de croisement. Ce tableau correspond à une prévision statistique. Dans ce tableau on représente les informations génétiques contenues dans les spermatozoïdes et dans les ovules, et comme chacune de ces gamètes ne contient qu’une seule copie de chaque gène on n’indique qu’une lettre par gène. Prenons un exemple avec deux gènes : le gène codant la couleur du poil (ayant les deux allèles “B” pour noir et “b” pour marron) et celui codant la longueur du poil (avec les allèles “L” pour court et “l” pour long). Rappelons que par convention, les allèles dominants sont écrits en majuscule et ceux récessifs en minuscules.
193
5 - Les bases de la sélection génétique Dans cet exemple, la mère et le père sont noirs avec le poil court, mais l’étude de leur généalogie a permis de définir que leur génotype est B/b L/l, pour chaque gène considéré ils possèdent les deux allèles. Ainsi, leurs gamètes peuvent contenir quatre types d’information génétique (sachant que chaque gamète ne récupère qu’une seule version de chaque gène) : B/l, B/L, b/L et b/l. Le tableau ci-dessous donne les prévisions statistiques pour une portée issue d’un tel accouplement : Prévision statistique sur une portée issue d’un accouplement entre deux parents double hétérozygotes pour deux caractères
Ovules (Bl, bL) Mère
Spermatozoïdes (Bl, bL) Père Bl
BL
bL
bl
Bl
(Bl, Bl) Noir, long
(Bl, BL) Noir, court
(Bl, bL) Noir, court
(Bl, bl) Noir, long
9/16 : Noirs à poils courts
BL
(BL, Bl) Noir, court
(BL, BL) Noir, court
(BL, bL) Noir, court
(BL, bl) Noir, court
3/16 : Noirs à poils longs
bL
(bL, Bl) Noir, court
(bL, BL) Noir, court
(bL, bL) Marron, court
(bL, bl) Marron, court
3/16 : Marron à poils courts
bl
(bl, Bl) Noir, long
(bl, BL) Noir, court
(bl, bL) Marron, court
(bl, bl) Marron, long
1/16 : Marron à poils longs
Ainsi pour un tel accouplement, il y a ainsi : - 9 chances sur 16 (56,25 %) d’avoir des chiots noirs à poils courts - 3 chances sur 16 (18,75 %) d’obtenir des chiots noirs à poils longs - 3 chances sur 16 (18,75 %) d’obtenir des chiots marron à poils courts - 1 chance sur 16 (6,25 %) d’avoir des chiots marron à poils longs Ce type de tableau donne une prévision statistique, sachant que la répartition du matériel génétique se fait au hasard dans les gamètes il est possible avec un tel croisement de n’obtenir dans la portée que des chiots marron à poils longs car uniquement les ovules et les spermatozoïdes portant l’information b/l se sont rencontrés ! Il reste tout de même que cet outil permet, connaissant la nature dominante ou récessive du caractère génétique, d’orienter la sélection en mettant toutes les chances de son côté pour atteindre son objectif d’éleveur sélectionneur. 194
Les bases de la sélection génétique - 5
Tests d’identification génétique et contrôles de filiation En 2005, la revue Nature a publié la séquence complète du génome du chien, essentiellement réalisée par le BROAD Institute (Boston, ÉtatsUnis) sous la direction de Kerstin Lindblad-Toh. Ainsi, après ceux de l’homme, de la souris, du rat et du chimpanzé, le chien (et plus récemment le chat, en 2007), a été choisi pour compléter cette liste de génomes pour lesquels une connaissance très approfondie est maintenant disponible. Les tests ADN se développent à grande vitesse et les vétérinaires, éleveurs et particuliers peuvent y avoir recours pour le contrôle de filiation ou pour détecter des maladies génétiques. L’identification génétique consiste à établir l’empreinte ADN d’un chien. Des mutations bénignes se produisent fréquemment dans des régions non codantes du génome. Parce qu’elles se produisent de manière aléatoire et qu’elles n’affectent pas la Kit de prélévement ADN survie de l’animal, elles peuvent être utilisées pour identifier un chien sans équivoque par un processus appelé “empreinte génétique”. La vérification de parenté (ou contrôle de filiation) est également basée sur ce concept et permet de vérifier la compatibilité génétique entre un chiot et ses parents. Elle permet également à l’éleveur de certifier le pedigree d’un chiot, c’est-à-dire certifier que le père et la mère déclarés sur le pedigree sont bien ceux du chiot. Le test de paternité permet lui d’identifier quel chien est le père d’un chiot particulier, pour cela des échantillons d’ADN de la mère, de chaque père potentiel et du chiot sont nécessaires. Tous les laboratoires qui déterminent l’empreinte génétique des chiens et qui effectuent des tests de parenté n’utilisent malheureusement pas les mêmes marqueurs. Il n’est donc pas toujours possible de réutiliser un résultat provenant d’un laboratoire, en particulier quand le chien change de pays. Il est cependant intéressant de noter qu’il est possible de faire contrôler un chien avec ses parents, même si ceux-ci ont été identifiés par des laboratoires différents, quand le système d’identification génétique repose sur la même norme. À titre d’exemple il existe un panel de 22 marqueurs recommandé par l’ISAG (International Society for Animal Genetics) et reconnu dans différents pays.
Carte d’identité génétique
195
5 - Les bases de la sélection génétique
Les modes de sélection génétique La sélection consiste à sélectionner des reproducteurs qui permettront d’obtenir à plus ou moins long terme des chiots conformes au but recherché. L’éleveur doit donc d’abord choisir les critères sur lesquels va se baser sa sélection, puis plusieurs méthodes s’offrent à lui pour atteindre son objectif.
Sélection phénotypique Cette méthode est également appelée sélection massale ou sélection sur l’individu. Exemple de courbe de Gauss dans un élevage de 96 chiens adultes (courbe typique centrée sur la moyenne) Effectif 14 12 10 8 6 4 2 0 5253 54 55 56 57 58 59 60 61 62 6364
Taille adulte au garrot (cm)
Bon à savoir La taille mesurée au garrot représente également un autre caractère quantifiable. Il semble évident que si, au sein d’une population canine, l’éleveur accouple les individus les plus grands, il obtiendra, au bout de plusieurs générations, des chiens de plus grande taille. Inversement, s’il écarte de la reproduction les chiens “hypertypés” (les plus grands comme les plus petits), il obtiendra un resserrement des tailles autour de la moyenne.
196
La sélection phénotypique consiste à accoupler deux individus de qualité dans l’espoir d’obtenir des chiots qui leur ressemblent. On s’intéresse uniquement aux deux reproducteurs et pas à leur généalogie. Or, nous avons vu que le phénotype ne reflète pas toujours le génotype et cette technique de sélection peut donc conduire à des résultats décevants pour l’éleveur. En effet, si un propriétaire accouple deux chiens noirs à poil court, il serait en droit d’attendre des chiots semblables à leurs parents. Pourtant, si les deux parents sont de génotype Bl/ bL, il suffit de se reporter au tableau précédent pour prévoir que plus de 40 % des chiots ne seront pas conformes au résultat escompté ! Il est donc possible d’appliquer cette sélection massale lorsque l’éleveur est encore à la recherche d’un caractère nouveau et exceptionnel qui serait le fruit du hasard. Pour limiter l’aspect aléatoire de cette méthode, il pourra alors utilement s’inspirer des résultats expérimentaux qui ont déjà estimé statistiquement l’héritabilité de certains caractères. À ce sujet, il est conseillé, si l’on a accès aux statistiques du club de race, de tracer une courbe représentant l’effectif des chiens présentant un caractère quantitatif défini. Par exemple, si l’on répertorie les chiens mâles de cette race en fonction de leur vitesse à la course et que l’on obtient 2 pics bien
Les bases de la sélection génétique - 5
distincts, on a probablement à faire à deux lignées distinctes, donc à un support génétique de la qualité considérée. Si l’on obtient une courbe “monopic” de type courbe de Gauss, il est préférable de ne pas espérer sélectionner sur ce caractère. Retenons que cette méthode repose sur le postulat qu’il existe une bonne corrélation entre le phénotype et le génotype de l’individu, ce qui est vrai pour les caractères à héritabilité élevée (la majorité de ce qui a trait à la morphologie entre dans cette catégorie). Mais on considère comme élevée une héritabilité dès la valeur de 0,4, l’influence de l’environnement reste donc importante et une incertitude subsiste toujours ! Les résultats obtenus par la sélection phénotypique sont ainsi aléatoires, progressifs et longs à obtenir. Cette sélection présente néanmoins l’avantage d’un enrichissement génétique par le brassage de gènes d’origines très différentes et permet également des retours en arrière en cas d’échec.
La sélection généalogique La sélection généalogique repose sur la connaissance des ascendants (parents, grands-parents) et des collatéraux (frères, sœurs, demi-frères, demi-sœurs.) : l’éleveur tente de prédire ainsi la valeur génétique des reproducteurs. Cette étude se fait à partir d’un pedigree sur lequel il faut avoir noté les qualités et défauts de chaque individu. Dans de nombreux cas, les études généalogiques permettent de comprendre pourquoi certains chiens exceptionnels ne donnent que des résultats décevants et pourquoi, au contraire, certains individus “banals” ne donnent que des “chiots exceptionnels”. Dans le premier cas, il est probable qu’un champion issu d’une sélection massale ou d’un accouplement aléatoire soit fortement hétérozygote pour les qualités qui font sa renommée. Si en plus ses qualités sont récessives, il pourra difficilement les transmettre à sa descendance. À l’inverse, si un reproducteur présente des qualités rares à l’état homozygote, il pourra marquer fortement sa descendance de ses qualités même s’il présente par ailleurs quelques défauts récessifs ou non héréditaires. 197
5 - Les bases de la sélection génétique Reprenons l’exemple simple précédent : si l’on considère la robe noire comme une qualité primordiale, il est évident qu’il faudra choisir des reproducteurs homozygotes B/B de préférence à des hétérozygotes B/b. Dans ce cas, il est possible de repérer un étalon homozygote B/B par l’examen de son ascendance (absence de robes marron dans le pedigree). On comprend dès lors la notion de “pur sang” applicable dans l’espèce canine comme chez les chevaux à des reproducteurs fortement homozygotes et donc raceurs, c’est-à-dire aptes à marquer leur descendance. L’idéal serait bien sûr de pouvoir utiliser des reproducteurs présentant toutes les qualités recherchées à l’état homozygote ! Mais n’oublions pas que la race est d’abord riche par sa diversité ! Si on veut à tout prix sélectionner des caractères de manière systématiquement homozygote, le moyen le plus sûr et le plus rapide fait appel à la consanguinité.
La sélection sur descendance La sélection sur descendance, juge la qualité d’un reproducteur d’après la qualité de ses descendants. Au fur et à mesure que le nombre de chiots issus du croisement d’un mâle avec des femelles différentes (ou d’une femelle avec des mâles différents) augmente, l’évaluation du reproducteur se précise. Lors du lancement de l’activité d’élevage, la sélection est phénotypique et généalogique puis lorsque le nombre de chiots est suffisant, la sélection sur descendance devient possible.
La sélection génotypique La sélection génotypique consiste à sélectionner les individus à partir de leur génotype, c’est-à-dire des différents allèles qu’ils portent pour les gènes d’intérêt. Pour déterminer le génotype d’un individu plusieurs méthodes sont possibles.
Observation du phénotype La première méthode consiste à observer le phénotype de l’individu. On pourra ainsi en déduire son génotype pour les caractères récessifs. Par exemple, un chien marron est obligatoirement homozygote pour l’allèle b récessif qui gouverne la couleur marron. En revanche, cette méthode très simple ne permet pas de déterminer avec précision le génotype d’un chien pour les caractères dominants ou 198
Les bases de la sélection génétique - 5
masqués. Par exemple, un chien noir peut être homozygote B/B ou hétérozygote B/b. Et la couleur de base du pigment foncé (marron ou noire) peut être masquée par le fait que le chien ne produit pas de pigment foncé : lorsqu’il est sable. Il devient impossible de déterminer le génotype pour le gène B chez un chien sable.
Utilisation des données de généalogie La deuxième méthode, complémentaire de la première, permet d’affiner la détermination du génotype. Un chien noir, pouvant donc être B/B ou B/b, ne peut être en fait que B/b s’il est issu d’un parent noir et d’un parent marron. En effet, le parent marron, homozygote b/b a forcément transmis un allèle b à son chiot. Ainsi, l’information de généalogie permet souvent de compléter le génotype.
Utilisation des test génétiques (tests ADN) La troisième méthode permettant de déterminer le génotype d’un chien pour un gène précis, consiste à faire réaliser un test ADN, à partir du moment où un test pour le gène considéré est disponible. Le génotype sera déterminé de façon certaine. Par exemple, pour la couleur marron ou noire, un test ADN est commercialisé, qui permet de savoir sans ambigüité si un chien noir est porteur de marron ou non.
Réalisation d’un croisement test La dernière méthode permettant de déterminer le génotype d’un chien consiste à réaliser un croisement test. Cette méthode permet de déterminer si un chien porte un allèle récessif (donc caché). Reprenons l’exemple du marron et du noir : on souhaite savoir si un chien mâle noir est porteur de l’allèle b récessif responsable du marron. On croise ce chien avec une ou plusieurs femelles marron (donc homozygotes b/b). Si l’on obtient un chiot marron, on peut dire avec certitude que le mâle est porteur de marron. Si l’on obtient aucun chiot marron et au minimum 5 chiots noirs (avec une ou plusieurs femelles marrons), on peut dire avec 95% de chances de ne pas se tromper (5% d’erreur) que le mâle n’est pas porteur de marron. Un calcul statistique simple permet de déterminer le nombre de chiots à obtenir en fonction du risque d’erreur consenti. Ainsi, un croisement test permet de déterminer, avec un certain risque d’erreur, si un animal est ou n’est pas porteur d’un allèle récessif. 199
5 - Les bases de la sélection génétique
Modes de reproduction spécifiques La consanguinité (ou endogamie) Définition
La consanguinité est un mode de reproduction qui consiste à accoupler des individus qui possèdent une parenté, plus ou moins rapprochée, dans le but de fixer leurs qualités à l’état homozygote. Le degré de consanguinité d’un individu est directement visible par la lecture de son pedigree, la consanguinité peut être étroite ou plus ou moins large. La consanguinité se caractérise alors par un coefficient : le coefficient de consanguinité est la probabilité pour que les deux allèles que possède un individu, à un locus donné, soient identiques par descendance, c’est à dire issus de l’ancêtre commun. Le coefficient de consanguinité d’un individu est égal au coefficient de parenté entre ses deux parents.
Pluto Rut Poupette Popaul
Tex Rose
Ralph Pompon
Vickie Rufus
Ascendants maternels
Prune Pif
Tatie Reine
Puce Pluto
Anatole Ralph Tor
Poupette Pastis
Riri Pouf Pluto
Victor Ralph
Poupette Ralph
Tina Rinette Vickie/Victor Consanguinité 2-3
200
Pomme
Ascendants paternels
Les bases de la sélection génétique - 5
Le coefficient de parenté est par exemple de 25% entre frères et sœurs et également de 25 % entre un parent et son enfant. Ainsi le coefficient de consanguinité d’un mariage frère-sœur ou parent-enfant (père avec la fille ou mère avec le fils) est de 25 %. On peut également évaluer le degré de parenté qui représente le nombre de générations qui sépare un individu de son apparenté. À titre d’exemple, une consanguinité 2-3 indique que l’ancêtre commun est le grand-père du côté mâle et l’arrière grand-père du côté femelle. Mode d’emploi de la consanguinité
La consanguinité permet de fixer des caractères et donc de créer une lignée stable à partir de deux individus apparentés (“in-breeding”). Cependant, cette technique fixe autant les qualités que les défauts et il est donc important de partir d’ancêtres irréprochables. Elle peut ainsi révéler l’existence de maladies génétiques récessives par la naissance de chiots homozygotes pour l’affection, chiots qu’il faudra exclure de la reproduction pour assainir l’élevage. Cette méthode ne fait que révéler des maladies génétiques préexistantes à l’état latent dans le génome des reproducteurs et leur extériorisation permet en outre de déceler rétrospectivement les porteurs hétérozygotes qu’il faudra exclure de la reproduction. Reprenons l’exemple d’un éleveur désireux de ne pas avoir d’animaux de couleur marron. S’il accouple deux reproducteurs noirs de génotype B/b, il obtiendra statistiquement 3/4 de chiots noirs et 1/4 de chiots marron en première génération (ou génération F1). S’il exclut de la reproduction ses chiots marron (donc de génotype b/b) et qu’il accouple les chiens noirs F1 (1/4 sont B/B et 1/2 sont B/b) avec leurs parents (B/b), il obtiendra en génération F2 avec les F1 noirs B/B des portées 100% noires et avec les F1 noirs B/b quelques chiots marron. Ceci lui permet donc de repérer les individus F1 “pur-sang” B/B qui ne pourront donner que des chiots noirs par la suite. Avantages et inconvénients de la consanguinité
La consanguinité permet donc de : - révéler les maladies héréditaires, - fixer sur une lignée des qualités satisfaisantes pour l’éleveur. Elle ne permet pas cependant de créer de nouvelles qualités génétiques et il est difficile de revenir en arrière si l’on a introduit par mégarde un fort taux de caractères homozygotes défavorables… 201
5 - Les bases de la sélection génétique Elle induit un appauvrissement génétique et souvent une baisse de prolificité liée à la résorption de quelques embryons génétiquement non viables (gènes dits “létaux” à l’état homozygote car incompatibles avec la vie). Il arrive un moment où l’abus de consanguinité risque d’aboutir à une impasse évolutive.
L’outcrossing (ou exogamie) Il y a outcrossing lorsque les géniteurs n’ont pas de parents communs sur cinq générations au moins. Par cette technique, l’éleveur fait appel à une autre lignée, si possible fortement homozygote pour les qualités qu’il espère introduire dans son élevage. Il attend de ce “croisement”, d’une part qu’il combine les qualités des deux courants et, d’autre part, qu’il apporte un “plus” que l’on nomme la vigueur hybride ou “hétérosis”. L’examen du pedigree du futur reproducteur (de l’autre lignée) permet de renseigner l’éleveur sur son taux de consanguinité et donc d’homozygotie. Il est également utile de collecter des renseignements afin d’avoir des indications sur les performances et les qualités de cet individu et de sa descendance. La première génération ainsi obtenue (F1) par l’outcrossing présentera probablement une qualité aussi homogène que le taux d’homozygotie le laisse prévoir. Les chiens issus de cet accouplement seront pourtant hétérozygotes et ne pourront donc pas transmettre l’ensemble de leurs qualités à leurs descendants s’ils sont accouplés entre frères et sœurs. Ils feront en revanche d’excellents sujets pour la vente, les expositions ou les concours. Les meilleurs resteront à l’élevage pour être accouplés avec les chiens de la lignée précédente ou revendus comme étalons à l’éleveur de l’autre lignée de manière à échanger les qualités entre les deux élevages.
202
Les bases de la sélection génétique - 5
Conclusion Les nombreux aléas dus aux différentes combinaisons génétiques, aux phénomènes de dominance et aux mutations doivent inspirer une grande humilité et une extrême prudence dans le domaine de l’amélioration génétique. Nous pouvons retenir toutefois les grands principes de la sélection qui ont été confirmés par l’expérience et les études statistiques. - Avant de sélectionner, il faut se donner des priorités en retenant un petit nombre de caractères sur lesquels les efforts seront constamment concentrés. Il ne faut donc pas “courir trop de lièvres à la fois”. - Une fois les axes de sélection définis, souvenons-nous que les caractères qualitatifs sont plus rapides et plus faciles à fixer que les caractères quantitatifs car ils sont gérés par un nombre restreint de gènes. - Quand la corrélation entre le phénotype et le génotype est bonne, on peut espérer un progrès rapide. - L’appariement de deux sujets génétiquement éloignés peut, par chance, donner des chiots de haut niveau qui seront alors de bons compétiteurs, mais généralement pas de bons géniteurs (fort taux d’hétérozygotie). - En revanche, la consanguinité ne permet pas d’espérer la naissance de sujets exceptionnels, mais favorise la fixation des caractères en augmentant l’homozygotie. - Il est donc intéressant, lorsque l’on veut introduire un nouveau courant de sang dans une lignée de faire appel à un étalon “raceur”, ou s’il est indisponible, à un de ses frères même si ce dernier extériorise quelques défauts minimes. - Une bonne pratique d’élevage consisterait donc à utiliser, avec précaution, la consanguinité afin de fixer rapidement un caractère, mais après un mariage consanguin réussi, à faire une ouverture de sang afin de ne pas appauvrir la diversité génétique de la lignée et risquer la “dépression consanguine” qui affecte tous les caractères dès quelques générations de consanguinité.
203
5 - Les bases de la sélection génétique
Génétique et caractéristiques morphologiques La morphologie concerne le visible, elle inclut donc des données touchant chez le chien au morphotype général, au format de l’animal à l’âge adulte, à sa tête, à ses membres, à son pelage… Il n’est pas de notre objet dans cet ouvrage de réaliser un traité complet de génétique appliquée à l’élevage canin. Il existe en effet de remarquables synthèses très documentées sur le sujet, auxquelles nous renvoyons le lecteur.
Profil morphologique général Le profil d’un chien (rectiligne, convexiligne, concaviligne) et ses proportions (médioligne, longiligne, bréviligne) permettent d’apprécier le type morphologique général de l’animal, lequel varie considérablement dans l’espèce canine. Il apparaît que l’héritabilité du type morphologique est élevée, ce caractère s’améliorant bien par sélection et n’étant pas déprimé par la consanguinité ; interviennent dans cette transmission des effets multigéniques à action spécifique, mais aussi l’action directe de gènes majeurs.
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Les bases de la sélection génétique - 5
Le format, qui englobe à la fois la taille et le poids, a lui aussi une héritabilité qui semble très élevée. Ce caractère est fixé génétiquement, l’alimentation (et plus globalement les conditions d’élevage) n’étant importante que pour permettre son expression plus ou moins précoce. L’accroissement du format de certaines races est strictement génétique, et il ne sera jamais possible, via l’alimentation, de faire grandir des chiens au-delà de leur strict potentiel génétique !
Éléments morphologiques spécifiques Élément fondamental de la “beauté” du chien, sa tête procède de la génétique quantitative. Il conviendra alors pour l’éleveur d’être simplement mis en garde contre certains excès : chercher à obtenir des museaux trop longs et trop fins, par exemple, conduira dans bien des cas à une sélection génétique involontaire d’animaux souffrant d’un prognathisme supérieur. Le prognathisme inférieur ou le prognathisme supérieur semblent avoir un déterminisme autosomique récessif. Les anomalies dentaires sont quant à elles diverses et constituent, selon les pays, des “fautes” plus ou moins graves ; tout ce qu’il semble possible d’affirmer sur ce plan est qu’une dentition défectueuse a plus de chance d’être rencontrée chez les produits de deux géniteurs auxquels il manque des dents que chez ceux émanant de deux géniteurs ayant une dentition normale.
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5 - Les bases de la sélection génétique La génétique du port des oreilles n’apparaît pas mieux lotie dans sa connaissance actuelle ; forme, implantation, port final, apparaissent devoir être traités comme des caractères quantitatifs, soumis à des effets polygéniques. La longueur des membres fournit elle aussi un exemple de situation génétique complexe, dans laquelle plusieurs mécanismes génétiques interviennent : - à des effets polygéniques pour le cas général, - un allèle dominant avec dominance incomplète pour certains bassets, - un allèle récessif dans certains cas particuliers (Cocker, Alaskan Malamute). La forme et le port du fouet, enfin, sont également héréditaires et constituent des caractères ethniques dont le déterminisme est polygénique.
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Les bases de la sélection génétique - 5
Bases de génétique de la coloration de la robe du chien Au rang des éléments visibles d’un chien figure bien sûr son pelage, tant dans sa couleur que dans sa texture. Nous emprunterons au professeur Bernard Denis, grand spécialiste de la génétique canine et auteur du “Guide des couleurs de robe chez le chien” (Éditions Royal Canin), les éléments figurant ci-après.
Les pigments : l’eumélanine et la phæomélanine Des pigments, les mélanines sont presque exclusivement responsables de la coloration du poil, de la peau et de l’iris chez les mammifères. Ces mélanines existent, sous deux formes : l’eumélanine ou pigment sombre, noire ou brune (marron) et la phæomélanine ou pigment clair, rouge à jaune. Le cortex du poil étant translucide, en l’absence de ces pigments, l’air à l’intérieur le rend blanc (même phénomène pour la neige, où l’air est enfermé entre des cristaux de glace). Un certain nombre d’allèles à des locus différents sont susceptibles d’intervenir sur : - la synthèse de l’eumélanine sur tout ou partie du corps ou des poils, - la déviation de cette synthèse vers celle de la phæomélanine, sur tout ou partie du corps ou des poils, - l’inhibition de la synthèse des pigments sur tout ou partie du corps,
Le cortex du poil est translucide. En l’absence de pigment, l’air à l’intérieur le rend blanc.
- la répartition des pigments dans le poil.
Action des locus sur la couleur de la robe Les locus concernés peuvent se regrouper en : - l ocus déterminant la couleur de base de la robe, - l ocus affectant l’intensité de la pigmentation, - l ocus de panachure. Les tableaux ci-après récapitulent les différents locus ainsi que leurs allèles et l’action de ces allèles.
Eumélanine (pigment sombre : noir ou brun).
Phæomélanine (pigment clair : rouge à jaune).
207
5 - Les bases de la sélection génétique
Locus déterminant la couleur de base Locus
Code
B+
Action
Dominance/ récessivité
Eumélanine noire
B+>b
Locus B b
Eumélanine marron
ay
Fauve (avec présence de poils noir)
aw
Allèle ancestral (du Loup et du Coyote), poils agouti (rayés). Robe “grise” du Berger Allemand. Présent chez Husky, Malamute et les Spitz, entre autres.
at
Noir marqué de fauve
a
Noir récessif (rare)
Em
Masque noir (robe fauve masqué)
Eg
Patrons grizzle et domino du Saluki et du Levrier Afghan chez les chiens at/at.
E+
Laisse agir les gènes aux autres locus
e
Effacement total de l’eumélanine (robe fauve, sans poils noirs)
KB
Noir dominant (uni dominant)
kbr
Bringé
ky
Fauve (avec présence de poils noir)
Locus A
ay>aw>at>a
Em>Eg>E+>e
Locus E
Locus K
208
KB>Kbr>ky
Visuel
Les bases de la sélection génétique - 5
KB
Epistatique sur tous les allèles de A
kbr
Interaction avec at : un chien kbr/kbr et at/at possède des bringeures dans les points fauves
ay, ky et kbr
Permettent l'expression de Em
a et at
Epistatiques sur ky
Eg
Ne s'exprime que chez les chien at/at
e
Épistatique sur tous les allèles de A et de K
Interactions entre K, A et E
Locus affectant l’intensité de la pigmentation Locus
Locus C
Code
Action
C+
Laisse agir les gènes aux autres locus
cch
Éclaircit la phæomélanine et, également, l’eumélanine marron, possibilité qu’existent aussi : ce blanc à truffe noire ; cb blanc à yeux bleus
c
Albinisme total (très rare)
Dominance/ récessivité
Visuel
C+>cch>c
(Un gène à un autre locus a peut-être un effet comparable à celui de cch) D+
Laisse agir les gènes aux autres locus
Locus D
D+>d d
Dilution de l’eumélanine et de la phæomélanine
G
Robe normale à la naissance, apparition progressive de poils blancs avec l’âge (grisonnement)
Locus G G+
Dominance incomplète de G sur G+
Laisse agir les gènes aux autres locus
Différences d’effet des génotypes GG+ selon les races, qui laissent parfois supposer un comportement récessif pour le gène de grisonnement.
209
5 - Les bases de la sélection génétique
Robe bigarrée (“merle”) ou blanche (voir ci-dessous)
M
Dominance incomplète de M sur M+
Locus M M+
Laisse agir les gènes aux autres locus Si MM, robe entièrement ou partiellement blanche
H
Robe arlequin (s'exprime uniquement chez les chiens merle)
h+
Laisse agir les gènes aux autres locus
Locus H
H>h+ (l'homozygotie HH est létale)
Locus de panachure
Locus
Code
Action
S+
Robe uniformément colorée
si
Panachure limitée (irlandaise)
sp
Panachure moyenne (piebald)
sw
Panachure envahissante (white)
T
Présence de tachetures et, sans doute aussi, de mélanges dans les zones blanches
Locus S
Locus T t+
Laisse agir les gènes aux autres locus
R
Zones blanches sans poils colorés
r
Présence de poils colorés dans les zones blanches (rouan)
Locus R
210
Dominance/récessivité
Relations complexes entre allèles. S+>sp. Un chien S+/S+ n'a pas de panachure. Un chien S+/sp a une panachure moyenne (dite pseudo-irlandaise ou flash). Un chien sp/sp est blanc envahissant. Un autre locus est responsable de la véritable panachure irlandaise (chez Colley, Shetland, Border Collie, Berger Australien entre autres)
Dominance incomplète ?
?
Visuel
Les bases de la sélection génétique - 5
La couleur de l’œil et des extrémités On reconnaît l’existence de trois allèles au locus Ir (pour Iris) et entre ces trois allèles, la dominance n’est pas complète et les diverses combinaisons possibles correspondent à des teintes différentes. La couleur de l’iris se transmet, dans l’ensemble indépendamment de la couleur de la robe, néanmoins quelques gènes régissant cette dernière sont susceptibles de l’influencer.
Locus déterminant la couleur de l’œil et des extrémités
Locus
Locus I
Code
Action
Ir+
Iris sombre (= brun foncé)
irm
Iris noisette
iry
Iris jaune
Visuel
Dans le cas de la truffe et des ongles, leur coloration de base varie dans le même sens mais elle est beaucoup plus difficile à apprécier pour les ongles. La couleur de la truffe recouvre les catégories suivantes : noir ou bleu, marron ou beige, rougeâtre, rose (dépigmentation totale). La truffe rougeâtre résulte de l’effacement total de l’eumélanine sous l’action de ee ; elle est donc obligatoirement associée à la couleur fauve. Par contre, comme nous l’avons vu, la truffe eumélanique peut se rencontrer également chez des sujets fauves : l’eumélanine est alors effacée du corps mais pas de la truffe. Trois explications sont possibles, rappelons-le : 211
5 - Les bases de la sélection génétique - l’effet de ee est plus ou moins prononcé selon les cas (peut-être sous l’action de gènes modificateurs), - il existe deux allèles voisins, dont l’un agit sur l’ensemble du corps et l’autre sur le pelage seulement, - certaines robes fauves à truffe noire peuvent relever de l’action combinée de ay et de ky et non pas de e. Il ne faut pas confondre les truffes rougeâtres (phaeomélaniques) et rose chair (dépigmentées). Ces dernières s’observent obligatoirement chez des sujets à panachure blanche et correspondent à du ladre qui a totalement envahi la truffe. Le mot ladre s’applique à toute dépigmentation de la peau ou de muqueuses, visible aisément : truffe, babines, paupières, vulve, scrotum. Le ladre est lié à la panachure blanche. On ne l’observe donc pas sur un animal uniformément coloré : les éclaircissements de teinte qui peuvent s’observer, notamment de part et d’autres du sillon médian, chez un sujet coloré, ne sont pas du ladre. Tout se passe comme si le gène de panachure “ne savait pas” s’arrêter aux frontières de la truffe et des autres muqueuses et les franchissait parfois (y compris jusqu’à atteindre l’iris). Obtenir des truffes, babines et paupières convenablement pigmentées sur des chiens dont la tête est partiellement blanche et, surtout, sur des chiens entièrement blanc (à cause de sw) est un véritable casse-tête.
212
Les bases de la sélection génétique - 5
Génétique et comportement : qualités de travail Les centaines d’années de sélection que l’homme a effectuées, ont abouti à une très grande variabilité de taille et de morphologie chez le chien domestique. L’histoire du chien c’est l’histoire d’un travail de coopération avec l’homme. En effet, les très nombreuses races canines se distinguent les unes des autres par des caractères physiques et comportementaux qui les rendent particulièrement aptes à une activité spécifique. Beaucoup des variations physiques observées entre les races canines sont la conséquence d’une sélection effectuée en vue d’obtenir un comportement pour une tâche spécifique (par exemple le type de poils varie selon que la race a un comportement de chasseur ou de rapporteur). On peut émettre l’hypothèse que des races distinctes peuvent présenter une part de variation liée à la génétique pour différents processus biologiques comme la croissance, le développement cognitif, les aptitudes spécifiques ou le développement de troubles comportementaux. Depuis une vingtaine d’années, on observe une recrudescence de travaux sur la génétique canine, dont certains consacrés au comportement. En génétique du comportement, le chien est un modèle séduisant par la richesse des interactions qu’il entretient avec ses congénères, avec l’homme et avec son milieu. Il propose aussi une large palette de caractères utilitaires fixés par une sélection empirique de longue date. Les pratiques d’élevage ont évolué permettant d’améliorer l’environnement sanitaire, la sélection morphologique et le développement comportemental. L’intérêt pour une meilleure connaissance scientifique en vue d’une sélection plus efficace des reproducteurs se manifeste depuis quelques années, plus particulièrement dans le milieu du chien d’utilité et de sport. En effet, afin de catégoriser, sélectionner et entraîner la plupart des chiens de service, des descriptions comportementales ont été établies.
213
5 - Les bases de la sélection génétique De plus, les résultats de ces programmes d’élevage suggèrent que les races diffèrent en termes de réponses à une caractéristique ou une performance désirée. Les bases sur lesquelles repose le choix des reproducteurs canins à vocation sportive ou utilitaire, sont leurs résultats au travail. Pour le généticien, le but est de réaliser la meilleure comparaison possible entre les potentiels génétiques transmissibles (valeurs génétiques additives) au vu des performances exprimées (phénotype) : une telle approche n’est concevable que dans le cadre d’épreuves sportives disposant d’un règlement précis. Dans un schéma de sélection directe (recherche d’amélioration d’un objectif de travail), le premier problème qui se présente pour la performance sportive réside dans la difficulté de mesurer cette dernière avec la justesse (ou objectivité), la précision et la répétabilité requises. La course chronométrée du lévrier de course représente la situation idéale la plus favorable, mais pourtant durant celle-ci plusieurs paramètres de sélection peuvent être retenus : - le meilleur temps réalisé sur les différentes courses d’une rencontre ; - le temps moyen calculé sur ses courses. Des critères de sélection indirecte (influant sur la performance) peuvent être retenus ; il peut s’agir par exemple de performances-tests réalisées en conditions standardisées, ou de la longueur de la jambe du lévrier de course dès lors que celle-ci est corrélée positivement à sa vitesse, voire du comportement des angulations entre les segments osseux durant l’épreuve sportive. La modélisation des performances représente l’étape préliminaire indispensable à l’évaluation ; elle doit se concrétiser par une représentation mathématique des effets génétiques et non génétiques influençant le caractère étudié, et déboucher sur un index de performance. Dans ce sens, un premier travail a été réalisé en France (École Nationale Vétérinaire d’Alfort) afin de proposer une évaluation génétique des Whippets de course : différents facteurs du milieu ont été introduits dans une modélisation de la performance (cynodrome, sol, distance parcourue, leurre, année, sexe, âge, format du chien et catégorie de 214
Les bases de la sélection génétique - 5
vitesse), certains révélant un effet significatif sur la performance. Ainsi, par exemple, l’effet “distance” se traduit par une supériorité spécifique des vitesses obtenues sur 225 mètres qui est de 0,4 m/s. Les travaux du Professeur Courreau, spécialiste de la génétique du chien de sport à l’École Nationale Vétérinaire d’Alfort (France) avaient pour objectif principal d’évaluer l’héritabilité des caractères liés à la défense chez le Berger Belge, de calculer les corrélations génétiques entre ces caractères, les indices génétiques des chiens et le rôle de certains facteurs du milieu. Son étude a porté sur 15 772 résultats de concours en Ring français de 2427 Bergers Belges. Ce travail allait dans le sens d’un système d’index de sélection génétique obtenu à partir de plusieurs performances propres du chien soumises à un traitement mathématique sophistiqué. Le domaine de la génétique du comportement canin est essentiel et laborieux. La transmission héréditaire des caractères comportementaux apparaît comme un fait maintenant acquis, l’immense majorité engageant des polygènes. Des travaux récents de génétique moléculaire ont permis de mettre en évidence des régions du génome impliquées dans certains caractères comportementaux chez le chien (anxiété, aptitude à garder les troupeaux), même si les gènes impliqués restent encore à ce jour inconnus. De plus, presque tous les comportements influencés par la génétique peuvent aussi être influencés par l’environnement. Le degré selon lequel chaque contribution dépend de l’autre est la question dans laquelle toutes les informations intéressantes sur le comportement canin seront trouvées !
215
5 - Les bases de la sélection génétique
Génétique et maladies d’origine génétique Tout animal, quelle que soit l’espèce, possède un certain nombre de gènes défavorables, à l’état hétérozygote. Vouloir éliminer la totalité des gènes défavorables que recèle une population donnée est donc une pure utopie. Par ailleurs, il est inévitable qu’apparaissent de temps à autre des anomalies d’origine génétique. Il est du travail de l’éleveur de contribuer à ce qu’elles demeurent au niveau “le plus bas possible”.
Maladies dues à un allèle récessif Parmi les maladies génétiques simples, celles dues à un allèle récessif sont les plus fréquentes. Étant liées à un allèle récessif, ces affections ne se manifestent que si l’allèle est présent en deux exemplaires. Les individus hétérozygotes n’expriment donc pas la maladie, mais peuvent la transmettre. Ils sont appelés “porteurs sains”. À titre d’exemple, étudions la transmission de l’anomalie oculaire du Colley. Appelons “m” l’allèle récessif responsable de la maladie et “S”, l’allèle dominant chez l’individu sain. Un chien m/m est donc malade, m/S porteur sain et S/S phénotypiquement et génétiquement sain. Les résultats prévisibles des accouplements sont résumés dans le tableau suivant :
Mère
Père
m/m (malade)
m/S (porteur sain)
S/S (sain)
100 % de chiots malades
50 % de chiots malades 50 % de chiots porteurs sains
100 % porteurs
25 % malades 50 % porteurs 25 % sains
50 % porteurs 50 % sains
50 % porteurs 50 % sains
100 % sains
m/S 50 % de chiots malades (porteur 50 % de chiots sain) porteurs sains S/S (sain)
216
m/m (malade)
100 % de chiots porteurs
Les bases de la sélection génétique - 5
En observant le tableau précédent, on comprend que suivant la fréquence d’apparition de la maladie dans la population, il est facile de suspecter la participation d’un allèle récessif. Le tableau ci-dessous présente le pourcentage de porteurs sains dans une population en fonction de la fréquence de malades. Ainsi, lorsque l’on décèle 1 % de malades au sein d’une population, un individu sur 5 (20 %) est porteur de la mutation. Et lorsque la population comprend 10 % de malades, près d’un individu sain sur deux est porteur !
Fréquence des malades (m/m)
Fréquence des porteurs sains (m/S)
Fréquence des sains non porteurs (S/S)
0,1 %
6 %
94 %
1 %
18 %
81 %
10 %
44 %
46 %
Les mesures de prévention passent par la connaissance approfondie de la généalogie des reproducteurs (parents, frères, sœurs inclus). Par consanguinité, on peut espérer éliminer les individus malades (homozygotes), soit seulement un faible pourcentage par génération. Pour éliminer une maladie génétique récessive, il est donc souhaitable d’abandonner la pratique de la consanguinité. Même si elle permet son dépistage, on ne peut être à la fois incendiaire et pompier ! Lorsqu’un test génétique (ADN) est disponible pour la maladie concernée, il est recommandé de dépister tous ses reproducteurs et d’éviter les mariages à risque (voir premier tableau) tout en n’éliminant pas trop rapidement les porteurs sains qui contribuent à la diversité génétique de la race.
Maladies dues à un allèle dominant Un allèle dominant s’exprime quel que soit l’autre l’allèle présent au locus considéré : la maladie se manifeste donc à l’état hétérozygote. Ainsi, il ne peut plus exister de porteurs sains car tout individu hétérozygote exprime la maladie, et il devient facile de lutter contre l’extension de la maladie par la simple exclusion des malades. 217
5 - Les bases de la sélection génétique Cependant, certaines maladies peuvent s’exprimer tardivement et parfois même plusieurs années après la mise à la reproduction, expliquant la persistance de la maladie (par exemple, une des formes d’atrophie rétinienne progressive). De plus, certaines maladies dominantes sont caractérisées par de la pénétrance incomplète. Cela signifie que tous les individus génétiquement atteints (hétérozygotes) n’expriment pas forcément des symptômes de la maladie. Ils deviennent cliniquement indétectables, mais transmettent la mutation causale. Comme dans le cas des maladies récessives, si un test ADN est disponible pour la maladie concernée, il est recommandé de dépister tous ses reproducteurs et d’éviter les mariages à risque.
Maladies liées au sexe Il existe deux modes de transmission liés au sexe pour les maladies canines: dominant lié à l’X (mode extrêmement rare) et récessif lié à l’X. Dans les maladies dominantes liées à l’X il n’existe pas de porteurs sains. En revanche, pour les maladies récessives liées à l’X, les femelles peuvent être porteuses saines (elles ont deux chromosomes X) alors que les mâles ne le peuvent pas (ils n’ont qu’un seul chromosome X). Dans ce cas, une femelle porteuse saine transmet la maladie en moyenne à 50% de ses chiots mâles. On connaît plusieurs exemples de maladies se transmettant sur ce mode chez le chien : les hémophilies A et B ou encore la dystrophie musculaire (de Duchenne).
Maladies dues à plusieurs gènes Dans ce cas un ensemble d’allèles défavorables combiné à l’action de l’environnement (alimentation, exercice par exemple…) concourent par leurs actions synergiques et cumulatives à l’émergence de la maladie. La dysplasie de la hanche, la cryptorchidie ou les anomalies dentaires illustrent ce déterminisme. 218
Les bases de la sélection génétique - 5
Dans ce type d’affections, il devient quasiment impossible d’éliminer complètement la maladie. Les seules règles que l’on puisse avancer sont les suivantes : - Plus les parents sont atteints, plus les risques d’apparition de malades au sein de la portée sont élevés. La logique consiste donc à favoriser la reproduction des individus sains ou les moins atteints. Ici, comme dans la sélection sur des caractères quantitatifs, la patience est de rigueur. - Chaque individu transmet la moitié de ses gènes à chacun de ses descendants. La combinaison des allèles paternels et maternels chez le chiot peut aboutir à un ensemble plus défavorable ou plus favorable que chez les parents, ce qui explique par exemple que certains chiots puissent être plus dysplasiques ou moins dysplasiques que leurs parents.
Exemple de la dysplasie de la hanche D’après J.-F. Courreau
Dysplasie de la hanche
Statut des parents
2 sains 1 malade Sains
2 malades
Malades
Composition de la portée (en %)
219
5 - Les bases de la sélection génétique
Les maladies à transmission héréditaire identifiées chez le chien À l’heure actuelle, on dénombre plus de 500 maladies affectant l’espèce canine qui admettent un déterminisme génétique. Des tests diagnostiques sont souvent nécessaires pour caractériser un trouble génétique. La radiologie, l’échographie et d’autres techniques d’imagerie peuvent révéler des malformations du squelette ou des anomalies cardiaques ; un examen ophtalmologique peut identifier une maladie oculaire héréditaire, et des analyses de sang ou d’urine peuvent suggérer un trouble hématologique ou métabolique, par exemple. L’évaluation clinique peut définir plus clairement un problème gastro-intestinal, hépatique, rénal ou endocrinien. L’histopathologie ou une biopsie tissulaire provenant d’un animal affecté ou de l’autopsie d’un des chiots de la portée ou d’un parent peuvent aider à établir la cause d’une anomalie génétique.
Congénital ou héréditaire ? Le terme maladie congénitale désigne des anomalies présentes à la naissance, mais toutes ces anomalies ne sont pas héréditaires. L’exposition de la chienne à des virus ou des toxines, un traitement médicamenteux non conseillé durant la gestation, un traumatisme lors de la naissance peuvent se traduire par des anomalies congénitales du fœtus.
220
La recherche en génétique ouvre la voie à une médecine prédictive, avec la possibilité de prescrire des tests génétiques de dépistage, soit pour confirmer un diagnostic (lorsque l’animal présente les symptômes de la maladie) soit pour un dépistage. Ce test génétique permet donc de définir le statut d’un animal par rapport à une mutation dans un gène donné, pour une seule maladie précise, dans une ou plusieurs races pour lesquelles le test a été validé. Le test permettra de savoir si le chien est homozygote pour l’allèle normal, hétérozygote pour la mutation (“porteur” d’une maladie récessive) ou homozygote pour la mutation. L’éleveur peut ainsi utiliser le résultat comme un critère de sélection supplémentaire au même titre que les critères morphologiques ou comportementaux. Entre janvier 2008 et décembre 2012, la Commission européenne a financé un projet concernant la recherche de modèles animaux, autres que les rongeurs, pour étudier les maladies génétiques complexes humaines. Ce projet dénommé “Lupa” a rassemblé 22 partenaires européens impliqués dans la récolte du sang de 8 000 à 10 000 chiens qui souffraient d’une des 18 maladies génétiques choisies par les concepteurs du projet. Ces maladies étaient réparties en cinq groupes : les maladies cardiovasculaires, les cancers, les troubles neurologiques – principalement l’épilepsie – les troubles inflammatoires comme le diabète ou encore l’eczéma, et enfin quelques maladies monogéniques (dues à un seul gène). La récolte d’échantillons sanguins constituait la première étape. Venait ensuite la phase de “génotypage” : les échantillons ont été caracté-
Les bases de la sélection génétique - 5
risés pour 50 000 à 170 000 marqueurs chacun. La dernière étape du projet a permis la comparaison des génotypes pour les marqueurs des individus malades avec ceux d’individus sains. Différentes techniques de cartographie génétique ont permis de localiser progressivement et précisément les gènes responsables des maladies étudiées. Les chiens sur lesquels ont été effectués les prélèvements n’étaient pas des animaux d’expérience : c’étaient des chiens malades présentés en consultation vétérinaire (une douzaine d’écoles vétérinaires en Europe participant à cette collecte). Ces recherches vont avoir deux types de retombées. En médecine vétérinaire, elles permettront de vérifier la prédisposition de certains chiens à développer des maladies génétiques et ainsi de prendre les dispositions qui s’imposent : ne pas les utiliser dans la reproduction, prévoir un régime pour retarder le développement de la maladie, imaginer un traitement préventif,... Des retombées sont également attendues en médecine humaine : les résultats obtenus sur le chien pourront ensuite être extrapolés à l’homme. Des recherches du même type sont réalisées directement à partir du génome humain. Néanmoins, la plus grande diversité des génomes humains par rapport à leurs homologues canins complique fortement les recherches, nécessitant entre autres le recours à 5 000 individus malades et 5 000 individus sains, au lieu de deux fois 200 chez le chien. C’est pourquoi la médecine humaine place beaucoup d’espoir dans le meilleur ami de l’homme.
La dysplasie de la hanche est un exemple de maladie d’origine génétique due à plusieurs génes
221
5 - Les bases de la sélection génétique
Exemples France (à fin 2013) de tests génomiques de dépistage de maladies héréditaires du chien
222
Maladie
Acronyme
Races concernées
Acidurie L-2-hydroxyglutarique
L2HGA
Staffordshire Bull Terrier
Anomalie de l’œil du Colley
AOC
Colley, Shetland, Border Collie, Berger Australien
Ataxie cérébelleuse (Céroïde-Lipofuscinose Neuronale)
NCL-A
Staffordshire Terrier Américain
Ataxie néonatale
BNAT
Coton de Tuléar
Atrophie de la rétine prcd
APR-prcd
Caniche, Cocker Anglais et Américain, Labrador Retriever, Retriever de la Baie de Chesapeake, Retriever de Nouvelle Écosse, Bouvier de l’Entelbuch, Bouvier Australien, Berger Australien, Chien Chinois à Crête, Chien d’eau Portugais, Chien Finnois et Suédois de Laponie, Esquimau Américain, Kuvasz, Silky Terrier, Schnauzer géant, Schipperke
Atrophie de la rétine XL (rpgr)
XL-PRA
Husky, Samoyède
Atrophie de la rétine A
PRA-A
Schnauzer nain
Atrophie de la rétine Cord 1
Cord1-PRA
Teckel nain, English Springer Spaniel
Atrophie de la rétine Cord2
Cord2-PRA
Teckel à poil dur
Atrophie de la rétine rcd1
rcd1-PRA
Setter Irlandais
Atrophie de la rétine rcd1a
rcd1a-PRA
Sloughi
Atrophie de la rétine rcd2
rcd2-PRA
Colley
Atrophie de la rétine rcd3
rcd3-PRA
Cardigan Whelsh Corgi
Atrophie de la rétine AD
rho-PRA
Mastiff, Bullmastiff
Atrophie de la rétine CD
CD
Braque Allemand
Cataracte héréditaire
HSF4 et HC
Berger Australien, Staffordshire Bull Terrier, Boston Terrier
Cécité nocturne (Amaurose de Leber)
CSNB
Briard
Céroïde-Lipofuscinose Neuronale
NCL
Border Collie, Bulldog Américain, Setter Anglais, Terrier Tibétain
Collapse induit par l’exercice
EIC
Labrador, Retriever de la Baie de Chesapeake, Curly Coated Retriever
Cystinurie
CYST
Terre-Neuve, Landseer
Déficience d’adhésion des leucocytes
CLAD
Setter Irlandais
Déficience en phosphofructokinase
PFK
Cocker Américain, Springer Anglais, Whippet
Déficience en pyruvate kinase
PKDef
Basenji, West Highland White Terrier, Beagle, Labrador, Carlin
Dyskinésie ciliaire primitive
PCD
Bobtail
Dystrophie musculaire
GRMD
Golden Retriever, Cavalier King Charles
Epidermolyse bulleuse jonctionnelle
EBJ
Braque Allemand
Fucosidose
Fuco
Springer Anglais
Les bases de la sélection génétique - 5
Gangliosidose GM1
GM1
Husky, Chien d’eau Portugais
Glycogénose de type IIIa
GSDIIIa
Curly Coated Retriever
Hyperucosurie
HUU
Terrier Noir Russe, Bulldog, Braque de Weimar, Berger Australien, Staffordshire Terrier American, Grand Épagneul de Munster, Schnauzer Géant, Spitz Nain, Berger Allemand, Terrier du révérend Russell
Hyperthermie maligne
Toutes races
Ichtyose
ICT-A
Golden Retriever
Immunodéficience combinée sévère
X-SCID
Corgi, Basset Hound
Kérato-conjonctivite sèche et dermatose ichtyosiforme
CKCSID
Cavalier King Charles
Leucodystrophie à cellules globoïdes (maladie de Krabbe)
Krabbe
West Highland White Terrier, Cairn Terrier
Luxation du cristallin
PLL-A
Bull Terrier miniature, Chien Chinois à Crête, Jack Russel Terrier, Terrier Tibétain, Fox Terrier à Poil Dur, Terrier de Chasse Allemand (Jagd Terrier), Terrier Gallois, Lancashire Heeler, Patterdale Terrier, Sealyham Terrier, Bouvier Australien, Volpino Italien
Mucopolysaccharidose type VII
MPSVII
Berger Allemand, Beagle, Corgi
Myélopathie dégénérative
DM
Toutes races
Myopathie centronucléaire
CNM
Labrador
Musladin-Lueke
MLS
Beagle
Myopathie myotonique
Schnauzer nain
Nanisme hypophysaire
NAH
Berger Allemand, Chien Loup Tchèque, Chien Loup de Saarloos
Narcolepsie
NARC
Doberman, Labrador, Teckel
Néphropathie familiale
NF
Cocker Anglais
Ostéogenèse imparfaite
OI
Teckel
Polyneuropathie
NDRG1
Greyhound
Rétinopathie multifocale
CMR1 et 2
Montagne des Pyrénées, Mastiff, Bullmastiff, Dogue de Bordeaux, Coton de Tuléar
Sensibilité médicamenteuse
MRD1
Colley, Berger des Shetland, Berger Blanc Suisse, Berger Australien, Bobtail, Berger Allemand, Berger Belge, Border Collie, autres Berger
Syndrome de chutes épisodiques
EFS
Cavalier King Charles
Toxicose au cuivre (Maladie de Wilson)
Wilson
Bedlington Terrier
Von Willebrand type I
vWD1
Dobermann, Pembroke Welsh Corgi, Caniche, Bouvier Bernois, Manchester Terrier, Kerry Blue Terrier, Pinscher, Épagneul nain Continental, Papillon, Coton de Tuléar
Von Willebrand type III
vWD3
Scottish Terrier
Laboratoires: Antagene, Genindexe, IDEXX, Labogena
223
Conduite de la reproduction en élevage
L
a reproduction constitue l’un des pans essentiels du bon fonctionnement d’un élevage canin. Mais la réussite de celle-ci récompense généralement la maîtrise préalable de tous les autres paramètres techniques (environnement, hygiène, maîtrise du stress, local de maternité…) et passe par une bonne connaissance de tous les paramètres régissant la fonction de reproduction.
6 - Conduite de la reproduction en élevage
Rappels de physiologie sexuelle Nous nous limiterons à rappeler les particularités propres à l’espèce canine et intéressantes à connaître pour la compréhension et la maîtrise des différentes étapes de la reproduction. Appareil génital mâle
Cas du mâle L’anatomie génitale du chien mâle présente les caractéristiques suivantes : - Les testicules sont souvent descendus dans le scrotum à l’âge de 10 jours. Cependant les testicules sur les nouveau nés sont petits et mobiles et donc difficiles à palper. Il est donc prudent de vérifier leur présence dans les bourses au cours des semaines suivant la naissance et régulièrement jusqu’à la puberté. De plus il est conseillé de profiter de la période prépubère pour vérifier l’éventuelle persistance anormale du frein du prépuce qui empêcherait la saillie à l’âge adulte. - La présence d’un os pénien qui expose les chiens à tempérament nerveux à des fractures lors des saillies ou de tentatives de séparation brutale d’un couple “verrouillé”. Une intervention chirurgicale réparatrice pourra alors être réalisée en fonction du type de fracture. Le pronostic pour la reproduction reste cependant réservé en raison de la possible persistance de séquelles (douleur à la saillie, compression de l’urètre).
1. Uretère 2. Vessie 3. Canal déférent 4. Prostate 5. Muscle urétral 6. Bulbe du pénis
226
7. Muscle rétracteur 8. M . ischiocaverneux 9. Gland 10. Testicule
- Les bulbes érectiles, qui sont responsables du verrouillage des deux partenaires lors de la saillie et de la stimulation des contractions vaginales participant à l’ascension des spermatozoïdes du col vers les cornes utérines.
Conduite de la reproduction en élevage - 6
À noter que la partie extériorisable de l’appareil génital mâle, appelé à tort pénis n’est en fait que le gland du pénis qui comprend les bulbes érectiles. - Le muscle bulbo-caverneux, qui s’étend jusqu’au périnée. Sa stimulation manuelle peut faciliter l’éjaculation chez un étalon difficile à prélever (lors de libido déficiente, de stress lié à l’environnement, en cas d’absence de chiennes en chaleur…).
Appareil génital femelle
- La convergence des voies urinaires et génitales, qui explique pourquoi une affection de la prostate ou de la vessie risque de perturber la qualité de la semence (modification du pH, présence de calculs…).
Cas de la femelle Certaines caractéristiques anatomiques sont à connaître de manière à comprendre le suivi des chaleurs, la surveillance d’une saillie et la réalisation d’une insémination chez une chienne. - La saillie naturelle peut être rendue difficile par la présence d’une vulve trop étroite, barrée ou la présence de poils. - La longueur du vagin chez la chienne empêche la palpation du col utérin par voie vaginale. Lors de la mise bas, on ne pourra donc généralement qu’apprécier la dilatation du vagin. - Lors de la réalisation d’un frottis vaginal ou d’une insémination artificielle, il faut prendre garde à ne pas buter avec l’écouvillon ou la sonde dans la fosse clitoridienne. - Il est important de tenir compte de l’abouchement des voies urinaires dans la cavité vaginale pour interpréter un frottis vaginal, une bandelette réactive ou la résistivité du mucus vaginal. L’urine peut en effet contaminer un prélèvement et fausser son interprétation (présence de cellules ou de cristaux, modification de l’acidité, saignements…).
1. Ovaire 2. Trompe utérine 3. Corne utérine 4. Corps de l’utérus 5. Col de l’utérus
6. Vagin 7. Urètre 8. F osse clitoridienne 9. G landes vestibulaires mineures 10. Hymen 11. Vessie
- Il convient de vérifier l’absence de brides vaginales risquant de faire obstacle à la mise bas chez les primipares. 227
6 - Conduite de la reproduction en élevage
Maximiser les chances de réussir une saillie Détecter le moment optimal pour la femelle Le cycle sexuel de la chienne Le cycle sexuel chez la chienne est qualifié de mono-oestrien (une seule période d’ovulation par cycle) à ovulation spontanée (c’est-à-dire que l’ovulation n’est pas déclenchée par un stimulus extérieur). Notons cependant la possibilité d’observer chez les jeunes chiennes des chaleurs qui se terminent avant l’ovulation (cycle anovulatoire). Dans ce cas, les chaleurs réapparaissent fréquemment quelques semaines plus tard pour être, cette fois-ci fécondantes. Ce phénomène de chaleurs disjointes n’est pas considéré comme pathologique chez la chienne lorsqu’il survient avant l’âge de 2 ans. On appelle cela des fausses chaleurs. Particularité de la chienne lors des chaleurs - Contrairement à la majorité des espèces, les ovaires des chiennes commencent à sécréter de la progestérone quelques jours avant l’ovulation. Son taux sanguin (progestéronémie) augmente alors progressivement, que la chienne soit fécondée ou non. Les dosages de la progestérone permettent donc de témoigner de l’ovulation, mais pas de la gestation. - Les ovocytes (futurs ovules) libérés lors de l’ovulation ne sont pas immédiatement fécondables. Ceux-ci doivent mûrir pendant une période de deux à trois jours en moyenne avant de pouvoir être fécondés par un spermatozoïde. Ainsi, le début de la période optimale de fécondation se situe deux jours après l’ovulation.
LH LH Pic peak
Ovulation OVULATION
Le cycle sexuel de la chienne est constitué de quatre phases distinctes : le proœstrus et l’œstrus qui définissent la période des chaleurs, le diœstrus ou période de la gestation et l’anœstrus, phase du repos sexuel séparant deux périodes de reproduction. - Le proœstrus
C’est la première phase des chaleurs. Sa durée moyenne est de 10 jours mais avec de grandes variations allant de 5 à plus de 20 jours. Le début des chaleurs est en général annoncé par un gonflement de la vulve, une forte congestion du vagin et des lèvres vulvaires, et surtout un écoulement vulvaire sanguinolent d’origine utérine. Au cours du proœstrus, l’odeur de l’urine et des sécrétions utéro-vaginales attirent les mâles (sécrétions de phéromones) mais la chienne refuse en général l’accouplement.
MATURATION Maturation de l’ovule
SURVIVAL Survie
48 48hrs h
48-72 48 - 72hrs h
of the ovum
48 48hrs h Immature Ovule immature ovum
228
Fertilisable Ovule fécondable ovum
OvuleDegenerated dégénéré ovum
Conduite de la reproduction en élevage - 6
- L’œstrus
C’est la seconde phase des chaleurs, période pendant laquelle le comportement de la chienne se modifie, elle commence à devenir réceptive aux mâles. Sa durée est ici encore très variable, 7 jours en moyenne, avec des extrêmes de 1 à 10 jours. Le phénomène essentiel de cette phase est l’ovulation. - Le diœstrus/métœstrus
Après les chaleurs, qu’elles aient été ou non saillies, les chiennes ont pendant environ deux mois un fonctionnement hormonal quasi-identique. Elles refusent le mâle et sécrètent une grande quantité de progestérone. On parle indifféremment de dioestrus, de metoestrus ou de phase lutéale. Ce dernier terme fait référence aux corps jaunes, structures ovariennes qui produisent la progestérone.
Les dosage des progestérone Les dosages de la progestérone sanguine sont particulièrement intéressants pour déterminer précisément le jour de l’ovulation sur une chienne dédiée à être mise à la reproduction. En revanche ce dosage ne présente pas d’intérêt pour poser un diagnostic de gestation.
Les 4 phases du cycle sexuel de la chienne
- L’anoestrus
La chienne reste deux à trois mois minimum au repos sexuel- parfois beaucoup plus- avant de rentrer à nouveau en chaleurs.
CHALEURS Pro-œstrus : moyenne = 10 jours
- L’interoestus
Il s’agit de la période entre deux phases de chaleurs successives. Il doit être au moins de 4 mois et demi ou 5 mois, sinon l’utérus n’a pas suffisamment de temps pour involuer (se réparer) et la chienne risque d’être infertile.
Œstrus : moyenne = 7 jours
Diœstrus : 2 mois Anœstrus : moyenne = 3 mois
Principales sécrétions hormonales chez la chienne au cours de cycle sexuel
non gestation
gestation
Proœstrus
Œstrus
Œstradiol
Metœstrus
jours
Progestérone
229
6 - Conduite de la reproduction en élevage
La lactation nerveuse ou lactation de pseudo-gestation ou “grossesse nerveuse” Entre la 5e et la 12e semaine après la fin des chaleurs, la chienne peut changer de comportement et devenir plus agitée, plus nerveuse, plus proche ou au contraire plus distante. Son appétit ainsi que son comportement (la chienne materne des objets divers) font croire à une vraie gestation, mais la chienne n’est pas gestante. On parle de pseudogestation. La chienne peut également quelques semaines plus tard sécréter du lait, on parle alors de lactation de pseudogestation ou lactation nerveuse. Ce phénomène peut s’observer sur toutes les chiennes, qu’elles aient été accouplées au cours de leurs chaleurs ou non, et même si elles n’ont jamais eu de portées antérieurement. Cette production de lait est liée à la chute de progestérone en fin de phase lutéale. Un traitement peut être nécessaire dans certain cas pour stopper cette production de lait (demander conseil à son vétérinaire).
Format de la chienne
12 mois
9 mois
L’âge moyen d’apparition des chaleurs varie en fonction du format et de la race du chien.
6 mois
Variations physiologiques lors des chaleurs La durée des chaleurs est variable allant d’une dizaine de jours jusqu’à 4 semaines. La durée moyenne des chaleurs chez une chienne est de 3 semaines. La date d’ovulation est variable d’une chienne à l’autre, et pour une même chienne d’un cycle à l’autre. Ainsi ce n’est pas parce qu’une chienne aura ovulé une fois à 12 jours après les premières pertes sanguines qu’au cycle suivant l’ovulation interviendra à la même date. Environ 30 % des chiennes ovulent plus précocement ou plus tardivement.
Apparition de la puberté
La puberté et la nubilité chez la chienne En général, les toutes premières chaleurs se manifestent lorsque la femelle a atteint environ deux tiers de son poids définitif d’adulte. Les petites races (Yorkshire, Shih-Tzu…) ont souvent leurs premières chaleurs vers l’â ge de 6 à 8 mois. Dans certaines races géantes (Dogue Allemand…) il arrive que celles-ci ne soient visibles que vers 15-24 mois. Chez les races moyennes (Épagneul Breton, Beagle…) la situation sera intermédiaire (entre 8 et 12 mois). Toutefois ces fourchettes restent imprécises. Il est important de faire la différence chez la femelle entre la puberté (aptitude à ovuler) et la nubilité (aptitude à mener à terme une gestation et une mise bas) qui explique pourquoi il peut être dangereux de faire porter une chienne dès ses premières chaleurs alors que sa filière pelvienne n’a pas encore achevé son développement. L’âge minimum sera ainsi plus bas chez les petites races, qui sont plus précoces, que chez les grandes races. Plusieurs chercheurs ont montré que la fécondité maximale n’était pas atteinte avant les 2 e, voire les 3e ou 4e chaleurs, soit environ l’âge de 3 ans, toutes races confondues. De plus, les chiennes mises à la reproduction dès leurs premières chaleurs ont beaucoup plus de risque d’avoir une mise bas difficile. Il est important de savoir que certains pays cynophiles imposent un âge minimum pour la première mise à la reproduction des chiennes de races, car les chiennes doivent être confirmées avant la mise à la reproduction.
230
Conduite de la reproduction en élevage - 6
Les 4 phases du cycle sexuel de la chienne Durée moyenne Manifestations Modifications [durée Comportement cliniques hormonales minimum durée maximum]
Pro œstrus
Œstrus
Diœstrus
Anœstrus
10 jours [5 - 20 J]
7 jours [1 - 10 J]
2 mois
4 mois
Attirance des mâles, mais refus de la saillie
Attirance des mâles et acceptance de la saillie
Refus de la saillie
Refus de la saillie
Gonflement vulvaire Pertes vulvaires sanguinolentes
Pic d’œstrogène Progestérone basse jusqu’à la fin de cette période
Chute Gonflement des œstrogènes vulvaire à un taux basal Éclaircissement des pertes Augmentation vulvaires rapide de la progestérone
Physiologie
Cytologie vaginale
Développement des follicules (contenant les futurs ovules)
Mélange de cellules parabasales et intermédiaires Présence de globules rouges Cellules inflammatoires parfois présentes
Ovulation Maturation de deux jours des ovocytes (ovules non fécondables) nécessaire avant une possible fécondation
Plus de 90 % de cellules kératinisées Maturation de deux jours des ovocytes (ovules non fécondables) nécessaire avant une possible fécondation
Œstrogènes à un taux basal Moins de 50 % Diminution Augmentation de cellules de la taille de la progestékératinisées + Sécrétion de la vulve rone jusqu’à un de progestérone cellules intermédiaires par le corps Développement plateau à 3-4 semaines après (début du diœstrus) jaune chez mammaire l’ovulation, les chiennes Cellules Lactation possible puis diminution gestantes et inflammatoires à la fin progressive non gestantes visibles (abondantes de cette pour atteindre au début de cette période un taux basal période) à la fin de cette période
Vulve petite Œstrogènes et Pas d’écoule- progestérone à ments vulvaires des taux basaux
Activité ovarienne faible
Plus de 90 % de cellules parabasales et intermédiaires Peu de cellules inflammatoires
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Répartition des dates de saillies ayant entraîné une gestation (745 chiennes, suivies au CERCA, Centre de Reproduction des Carnivores de l’École Vétérinaire d’Alfort). On peut noter que, si 40 % des chiennes sont effectivement prêtes pour une saillie entre le 10e et le 13e jour des chaleurs, 10 % l’étaient avant ces dates, et 50 % après.
Nombre de chiennes
6 - Conduite de la reproduction en élevage
Jours de chaleurs
La fréquence des chaleurs Toutes races confondues, les chiennes ont en moyenne des chaleurs tous les 6 mois. De nombreux facteurs peuvent faire varier cet intervalle (race, environnement, contacts sociaux, certains traitements médicaux). C’est avant tout la régularité des chaleurs qui importe (Il faut penser à consulter sans tarder un vétérinaire face à une chienne qui se met à présenter des cycles rapprochés ou au contraire des chaleurs de moins en moins fréquentes).
Influence des paramètres extérieurs sur la reproduction La reproduction chez le chien peut être perturbée par de nombreux facteurs psychologiques ou physiques. • Facteurs psychologiques Le stress sous toutes ses formes (climatique, mauvaises conditions d’hébergement, manque d’éclairage…) diminue les performances reproductrices des chiens et des chiennes. L’exemple le plus démonstratif reste sans doute le stress hiérarchique qui régit les rapports de dominance entre les mâles et entre les femelles. En élevage canin, il est facile de pallier la concurrence sexuelle entre mâles en séparant les étalons qui ne sont généralement pas très nombreux. Il est parfois plus difficile de déceler certaines chiennes soumises qui se limiteront parfois à des chaleurs très discrètes, des pseudo-gestations et des lactations nerveuses (mimant ainsi ce qui se produit dans une meute sauvage chez les femelles dominées qui n’ont que le droit d’allaiter quelques chiots en cas de défaillance de la chienne dominante). • Facteurs physiques Parfois il est possible d’observer en élevage canin des troubles de la libido et donc de la fertilité chez des chiens présentant des comportements stéréotypés (tourner en rond, arpentage des courettes, activités de substitution telles que le léchage…). Ces comportements peuvent être la conséquence d’une mauvaise hygiène de vie (manque d’exercice, absence de distractions). On constate alors soit un amaigrissement lié à l’anorexie, la mauvaise assimilation des aliments, la diarrhée et l’hyperactivité qui accompagnent parfois ces syndromes, soit, au contraire, une obésité. Cette obésité peut conduire chez les femelles à ce que l’on appelle le syndrome adiposo-génital : la chienne a des cycles normaux, mais des chaleurs tellement discrètes qu’elles ne peuvent être détectées ni par l’éleveur, ni par les étalons. Hormis lors d’obésité, l’alimentation est rarement en cause dans les problèmes d’infertilité affectant des reproducteurs en bon état général d’entretien.
232
Conduite de la reproduction en élevage - 6
Détection de la période d’ovulation Les éleveurs s’interrogent parfois sur l’utilité de faire réaliser un suivi de chaleurs et de repérer le mieux possible le moment optimal de la saillie. En pratique ce suivi peut considérablement aider le travail de l’éleveur au quotidien et améliorer les performances de reproduction (la mauvaise détermination du moment de mise à la reproduction étant la première cause d’infertilité chez la chienne). De plus, connaître le moment de l’ovulation permet de prévoir le moment de la mise bas, qui se produit dans 80% des cas 61 à 65 jours post-ovulation.
Évolution de la couleur d’un écouvillon vaginal au cours des chaleur
Détection par le comportement et les modifications morphologiques
- La saillie pratiquée systématiquement une douzaine de jours après les premières pertes sanguines puis doublée 2 jours plus tard reste un calcul pratique pour l’éleveur. Cependant si en effet 40 % des chiennes sont prêtes pour une saillie entre le 10e et le 13e jour des chaleurs, 10 % le sont avant ces dates et 50 % après. Mettre les chiennes systématiquement à la reproduction au 12e jour de ses chaleurs sans avoir évalué plus précisément le jour de l’ovulation constitue un risque que ces chiennes ne soient pas gestantes ou mettent bas une petite portée. - L’éclaircissement des pertes vulvaires qui fait suite aux écoulements sanguins signe généralement la fin du pro-œstrus sans être un témoin fiable de l’ovulation. Si l’aspect des écoulements peut aider l’éleveur, il ne lui permet pas d’être assez précis. - L’acceptation du mâle et la déviation latérale du port de la queue ne sont pas non plus de très bons critères : l’œstrus dure en moyenne 7 jours, mais cela peut varier de 1 à 10 jours. Ainsi ce n’est pas parce qu’une saillie s’est déroulée sans problème que la chienne était en période optimale. D’autre part beaucoup de chiennes se laissent également saillir lors d’infections urinaires ou de pathologie des ovaires (kystes ovariens). L’acception de l’accouplement n’est donc pas suffisant à prendre en compte, du fait de son inconstance.
La mesure de la résistivité vaginale chez la chienne est une technique qui doit être complétée par des dosages de la progestérone.
- La résistivité du mucus vaginal peut également être mesurée. Lors du pro-œstrus, la résistivité augmente progressivement avant de chuter dans les 48 heures entourant l’ovulation. 233
6 - Conduite de la reproduction en élevage
Résistivité mucus vaginal (ohm) Resistivitydu of the vaginal mucus (ohm)
Étude récente sur l’Ovulstart ® (Clero 2009 UMES) 450 400 350 300 250 200 150 100 50
Ovulation
0 -240 -216 -192 -168 -144 -120 -96 -72 -48 -24 Time (hours)
0
24
48
Temps (Heure)
72
96 120
C’est à l’allure de la courbe, et non aux valeurs atteintes que l’éleveur devra s’intéresser. Les valeurs maximales atteintes, et la date de chute sont variables d’un cycle à l’autre. Cette méthode nécessite un suivi quotidien, voire biquotidien pour être fiable. Elle doit être complétée par des dosages de progestéronémie. Cependant, les risques de transmission d’infections par la sonde de mesure ne sont pas exclus, et l’hygiène sera fondamentale.
Le frottis vaginal
Les frottis vaginaux permettent suivant les colorations utilisées, de visualiser le changement d’aspect des cellules vaginales corrélé aux variations hormonales, notamment celles des œstrogènes. Cet examen présente plusieurs intérêts comme : 1) L’estimation du moment de l’ovulation 2) La mise en évidence d’une inflammation vaginale 3) L’évaluation du risque de fécondation lors d’une mésalliance 4) Le diagnostic de certaines causes d’infertilité (chaleurs silencieuses). Réalisation du frottis vaginal La réalisation et l’interprétation du frottis vaginal peuvent être, avec un peu d’expérience, réalisés par l’éleveur. Après avoir examiné le gonflement vulvaire et pincé la commissure vulvaire vers le bas, l’écouvillon est introduit verticalement le long de la paroi caudale du vagin de façon à éviter de buter dans la fosse clitoridienne. Une fois le plafond du vagin atteint, l’écouvillon est pivoté en position horizontale et enfoncé le plus loin possible sans forcer. Par des mouvements circulaires, les sécrétions et les cellules exfoliées sont alors récoltées autour du col de l’utérus. L’aspect de l’écouvillon est habituellement rouge en début de chaleurs, plus rosé pendant la période optimale, d’une couleur se rapprochant du marron en fin de cycle, et purulent en cas d’infection vaginale ou utérine. L’extrémité de l’écouvillon est roulée délicatement sur une lame préalablement dégraissée sans repasser deux fois sur le même trajet pour éviter de créer des amas de cellules. Le prélèvement est alors fixé à l’aide d’un cytofixateur pour le porter chez le vétérinaire ou coloré en vue d’un examen immédiat.
Réalisation d’un frottis vaginal
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Étalement du prélévement
Fixation du prélévement
Conduite de la reproduction en élevage - 6
Proœstrus
Œstrus
Vaginite
En début de proœstrus des globules rouges sont observés. Progressivement les cellules vaginales vont se charger en kératine, et devenir plus grandes, anguleuses, et acidophiles-rouge en coloration de Harris Shorr.
Plus de 90 % des cellules sont acidophiles et très anguleuses. Le noyau est très petit par rapport à la taille de la cellule. Il peut même dans certains cas, être absent. Les cellules se regroupent en amas de taille variable.
En cas de vaginite, le frottis révèle la présence de nombreux polynucléaires neutrophiles, signe de l’inflammation. Ces polynucléaires sont plus facilement identifiables en coloration rapide de type “Diff Quick”.
Par leurs indications, les frottis vaginaux rendent donc de grands services en reproduction canine. Pour une grande majorité des chiennes le frottis vaginal est très utile et tout à fait pertinent pour identifier la période périovulatoire (juste avant et juste après l’ovulation). Quand ces chiennes sont accouplées avec des chiens dont la qualité de semence est bonne, il y a de grandes chances de gestation. En revanche, dans certaines situations (interprétation d’un frottis non conforme au comportement de la chienne ou douteuse, déplacement nécessaire ou insémination importante, qualité de semence utilisée faible à moyenne, insémination en semence réfrigérée ou congelée) une méthode plus précise de détermination de l’ovulation est nécessaire. Le dosage de progestérone et l’échographie ovarienne font partie de ces examens. Dosage de la progestérone sanguine
Habituellement, chez les femelles domestiques (vache, chatte,….), la progestérone n’est sécrétée qu’après l’ovulation. Chez la chienne, les ovaires commencent à libérer de la progestérone 48 h avant l’ovulation. Le taux sanguin de progestérone (ou progestéronémie), qui était basal pendant tout le pro-œstrus devient détectable avant l’ovulation. Pour bénéficier des avantages de cette technique il convient de débuter les dosages suffisamment tôt au cours des chaleurs puis de renouveler les prises de sang suivant les indications du vétérinaire. Pour un suivi de chaleur standard, 2 à 5 dosages sont le plus souvent suffisants.
Des kits rapides de dosage de la progestérone existent. Bien que moins précis qu’un dosage de laboratoire, ils peuvent aider à détecter le moment de l’ovulation, par comparaison de couleur. Il est important de bien respecter leur mode d’emploi.
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6 - Conduite de la reproduction en élevage La progestéronémie au moment de l’ovulation se situe en fonction des chiennes et du laboratoire entre 4 et 9 ng/ml. Il est cependant important de noter qu’un résultat n’est interprétable que par rapport aux normes du laboratoire ayant effectué le dosage, et cela peut varier d’un laboratoire à l’autre. Il faut donc toujours prendre conseil auprès de son vétérinaire. Une fois que l’ovulation est repérée grâce à la progestéronémie le moment le plus adéquat pour faire saillir sa chienne se situe 24 à 48 heures après l’ovulation. L’échographie ovarienne
L’échographie a progressé de manière très rapide ces dix dernières années. Cette technique présente l’avantage de visualiser directement les ovaires. L’échographie est donc l’examen le plus précis pour déterminer l’ovulation. Cependant face au coût de cet examen et à la nécessité de le réaliser quotidiennement pendant les quelques jours qui précèdent l’ovulation, celui-ci est réservé en général aux chiennes souffrant de troubles de la cyclicité ou de la fertilité ainsi qu’aux chiennes sur lesquelles une insémination en semence réfrigérée ou congelée va être réalisée.
Aspect d’un ovaire de la même chienne le jour de l’ovulation.
Exemple d’échographie ovarienne chez la chienne : on visualise très bien les follicules ovariens, structures plus noires et rondes, dans l’ovaire.
Les avantages du suivi des chaleurs - Augmenter les chances de gestation (40 à 50% des chiennes qui sont vides après un accouplement, ont été présentées au mâle à un moment inapproprié). - Amélioration de la prolificité (nombre de chiots nés) (car chienne saillie à son optimum de fertilité) - Amélioration des conditions d’accouplement (la chienne est présentée au bon moment de ses chaleurs) - Optimisation du déplacement si la saillie se fait à l’étranger (moins de risque d’échec, diminution du temps de séjour à l’étranger) - Réduction du nombre de saillies - Date de mise-bas mieux ciblée (63 jours +/- 2 jours après l’ovulation) L’échographie est un acte indolore et non - Détection d’éventuels problèmes chez la chienne (infections vaginales par invasif, très bien toléré par les chiennes. exemple)
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Conduite de la reproduction en élevage - 6
Évaluer la qualité de la semence de l’étalon Lors de la puberté, et avant toute saillie ou insémination il est prudent de commencer par contrôler la qualité de la semence du mâle. En effet la mauvaise qualité de la semence de l’étalon est la deuxième cause responsable de non gestation chez la chienne. Le spermogramme donne une bonne indication de la fertilité d’un chien au moment du prélèvement, mais ce n’est pas un critère absolu : si un mâle a un bon spermogramme, il est a priori fertile. S’il est en dessous du minimum requis, il n’est pas forcément infertile mais son potentiel reproducteur est faible : il est hypofertile. Le spermogramme permet donc : - d’évaluer la qualité de la semence d’un mâle à un moment donné ;
Formation des premiers spermatozoïdes et puberté chez le mâle L’élaboration complète de spermatozoïdes ne débute qu’à la puberté. L’âge d’apparition de la puberté dépend essentiellement du format adulte de la race (de 6 mois chez les races miniatures à 18 mois chez les races géantes). Juste avant la puberté, les quelques spermatozoïdes produits sont éliminés dans l’urine. En moyenne, les premières éjaculations ne se produisent pas avant 8 à 10 mois. À ce stade, le sperme est en général pauvre en spermatozoïdes. Ceux-ci n’ayant pas subi une maturation complète ils sont peu ou pas du tout fécondants. La maturité sexuelle du jeune chien mâle - et donc l’aptitude à féconder - n’est effective qu’entre 10 et 15 mois en moyenne. Il n’est cependant pas anormal d’observer sur des chiens de grandes races des pubertés jusqu’à un âge plus tardif (20 à 24 mois).
Âge de mise à la reproduction d’un mâle Il est recommandé d’attendre l’âge de 1 à 2 ans, suivant la race, avant d’utiliser un mâle comme géniteur, si l’on souhaite obtenir des résultats de reproduction optimaux. Comme la fertilité diminue avec l’âge plus précocement chez les grandes races, la période fertile des grands chiens en est réduite d’autant.
- de suivre le déroulement de la puberté dès les prémices d’activité sexuelle et donc l’échéance de la mise à la reproduction ; - de détecter les premiers signes de sénescence chez les étalons proches de la retraite. Caractéristiques de l’éjaculât d’un chien L’éjaculât est constitué de 3 fractions. La première fraction, aussi appelée fraction pré spermatique ou fraction urétrale, est essentiellement composée de liquide prostatique. Elle est normalement claire ou légèrement trouble, parfois jaunâtre. Elle joue le rôle de lubrifiant. La deuxième fraction, aussi appelée fraction spermatique ou épididymaire, est la fraction riche en spermatozoïdes. Elle est normalement opaque à laiteuse. La troisième fraction ou fraction prostatique est normalement claire (sauf quand elle est anormalement teintée de sang ou de pus lors de prostatite). Cette fraction joue le rôle de diluant permettant d’adapter le volume de la semence à la longueur des voies génitales femelles.
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6 - Conduite de la reproduction en élevage Suite au prélèvement, le vétérinaire examinera :
Cellule de Thoma
- la couleur et la transparence des 3 phases ; - le volume de l’éjaculât, habituellement proportionnel à la taille de la race ; - les mouvements d’ensemble des spermatozoïdes sur une platine chauffante au faible grossissement du microscope ; - la mobilité des spermatozoïdes à plus fort grossissement : nombre de gamètes immobiles ou, au contraire, “traçants” ; - la proportion d’anomalies morphologiques des spermatozoïdes qui, pour rester physiologique, ne doit pas dépasser 30 % ; - le nombre total de spermatozoïdes. Ce nombre de spermatozoïdes dans l’éjaculât, évalué à l’aide d’une cellule hématimétrique de Thoma, est proportionnel au format de la race. Spermatozoïde normal Acrosome Pièce intermédiaire
Queue
Tête
L’ensemble de ces résultats est alors consigné dans un tableau qui autorise à conclure sur le potentiel de fertilité d’un étalon. Lorsque la semence se révèle être de qualité médiocre sur un chien qui est resté abstinent pendant une période prolongée, il n’est pas possible de conclure au vu d’un seul prélèvement que le chien présente une hypofertilité. En effet ce phénomène est souvent observé sur des mâles restés au repos sexuel pendant plusieurs mois, et ce particulièrement dans les grandes races. Il faut Quantité de spermatozoïdes alors faire réaliser deux ou trois prélèvements rapprochés à dans un éjaculât quelques jours d’intervalle pour pouvoir vraiment confirmer Le nombre de spermatozoïdes dans l’éjaculât est ou au contraire infirmer l’existence de cette mauvaise qualité variable suivant la fréquence d’éjaculation, la taille de sperme. Si plusieurs spermogrammes consécutifs sont de et l’âge du chien. Les grands chiens produisent d’avantage que les petits chiens. Les vieux et les mauvaise qualité, il est opportun de s’interroger sur : très jeunes chiens produisent moins de spermatozoïdes que les chiens d’âge moyen. Le nombre total de spermatozoïdes dans un éjaculât de chien varie entre 300 millions et 2 milliards. En moyenne on estime qu’il existe des chances de fécondation à partir de 150 millions de spermatozoïdes normaux et mobiles dans l’éjaculât.
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- l’âge de l’étalon - les éventuels traitements médicaux que l’étalon aurait pu subir récemment - un possible problème au niveau de l’appareil reproducteur (prostate, testicules).
Conduite de la reproduction en élevage - 6
Spermatozoïde bicéphale
Spermatozoïde décapité
Spermatozoïde kyste tête
Spermatozoïde microcéphale
Critères pour une semence de bonne qualité - Aspect macroscopique des 3 phases : • Phase urétrale : transparente à trouble • Phase spermatique : trouble à laiteuse • Phase prostatique : transparente - Mobilité : > 60 à 70 % de spermatozoïdes fléchants - Pourcentage de formes anormales < 30 à 40 % - pH éjaculât : 6.3 à 6.7
• Grandes races : environ 1.5 milliards de spermatozoïdes / éjaculat • Au moins 150 millions de spermatozoïdes vivants sont nécessaires pour assurer une fécondation - Concentration : • Petites races : environ 250 millions de spermatozoïdes / éjaculat • Races moyennes : environ 750 millions de spermatozoïdes / éjaculât
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6 - Conduite de la reproduction en élevage
Choisir le mode de fécondation le plus approprié Privilégier l’accouplement naturel Après avoir sélectionné les géniteurs et vérifié leurs aptitudes reproductrices, l’éleveur présente la femelle à l’étalon pour une saillie. Certains éleveurs prennent la précaution de procéder au préalable à une antisepsie des organes génitaux externes du mâle et de la lice pour limiter les risques de maladies sexuellement transmissibles. Dans ce domaine, une bonne hygiène préventive (nettoyage régulier du fourreau, propreté des sols) et des contrôles sérologiques réguliers sont préférables pour éviter le recours au dernier moment à des antiseptiques souvent spermicides et donc responsables de certains échecs. Dans les races à poils longs, l’éleveur peut faciliter la saillie en préparant la femelle par lissage, écartement ou tonte des poils en région péri vulvaire et tonte du pelage autour du pénis chez le mâle.
Chez le chien, la phase de chevauchement est assez courte.
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L’accouplement commence par une brève phase de cour et de flairage qui fait croître l’excitation des partenaires. L’érection permise par la rigidité de l’os pénien et par afflux de sang dans les tissus érectiles permet alors l’intromission du pénis. Celle-ci déclenche des contractions vaginales chez la femelle qui favorisent l’ascension des spermatozoïdes, le maintien de l’érection et le verrouillage pendant l’éjaculation de la phase prostatique. Cette phase doit durer au moins 5 minutes, mais peut durer plus d’une demi-heure si les mouvements de la femelle maintiennent la striction des bulbes érectiles. Dans la majorité des cas, si le moment est opportun, les deux partenaires choisis se débrouillent très bien seuls et il n’est pas nécessaire de les perturber par une quelconque présence. Une observation discrète à distance (ou par un système vidéo) suffit généralement pour vérifier l’acceptation mutuelle et que le verrouillage ait bien eu lieu. Notons qu’une saillie sans verrouillage peut être fécondante, mais la prolificité est alors généralement diminuée. Il faut alors maintenir la chienne en position de
Conduite de la reproduction en élevage - 6
« brouette », les pattes postérieures en l’air, pendant 10 minutes environ. Malgré les progrès réalisés dans le diagnostic de l’ovulation, il est plus prudent d’assurer systématiquement le doublement de la saillie 24 à 48 heures plus tard. Contrairement à l’espèce féline, chez laquelle l’ovulation est provoquée par le coït, il n’est pas nécessaire d’assurer plus de 2 saillies quand le suivi de l’ovulation de la chienne a été correctement effectué. Les risque de surperfécondation (fécondation par plusieurs mâles différents) est présent chez la chienne. Il est donc conseillé de l’isoler des autres mâles jusqu’à disparition totale des signes de chaleurs. Si, pour de multiples raisons, la saillie naturelle s’avère impossible entre les deux partenaires sélectionnés, il reste à l’éleveur le recours aux techniques d’insémination artificielle.
Schéma des organes génitaux en phase de retournement lors de la saillie. La phase d’accolement peut durer jusqu’à une heure.
Inséminer en cas d’accouplement difficile On appelle insémination artificielle toute technique de reproduction assistée par l’humain. Ainsi, le simple prélèvement de la semence du mâle pour le réintroduire immédiatement dans les voies génitales femelles est une technique d’insémination artificielle dite en “semence fraîche”.
Insémination en semence fraîche L’insémination artificielle en semence fraîche consiste à prélever la semence du mâle en présence de la femelle qu’on lui destine, à en vérifier la qualité et à l’inséminer aussitôt. Cette technique est utilisée lorsque les deux géniteurs ne parviennent pas à s’accoupler pour des raisons telles que : 241
6 - Conduite de la reproduction en élevage - Refus de saillie (femelle dominante) ; - Protection du mâle contre les maladies sexuellement transmissibles ; - Inexpérience d’un ou des deux partenaires ; - Étroitesse des voies génitales (atrésie vulvaire, malformations vulvaires ou vaginales, prolapsus vaginal lié à l’imprégnation œstrogénique pendant les chaleurs…) ; - Douleurs d’un des partenaires à la saillie (au niveau des vertèbres, des membres postérieurs, de l’os pénien, du vagin) ; - Manque de libido ; - Disproportion de taille des partenaires (mâle trop gros ou trop petit).
Les bulbes érectiles doivent être extériorisés hors du fourreau avant de commencer les manœuvres de prélèvement pour éviter que leur gonflement n’empêche leur extériorisation totale
Durée de survie des spermatozoïdes Les spermatozoïdes sont très sensibles aux variations de leur milieu. Ils survivront très peu de temps dans le milieu extérieur s’ils doivent faire face à une baisse de température, à un contact avec une substance spermicide ou à une manipulation brutale (aiguille d’une seringue). Ils peuvent cependant survivre environ 5 jours dans les voies génitales femelles si le mâle est bien fertile.
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Une striction derrière les bulbes permet de maintenir l’érection pendant les trois phases de l’éjaculation, complétée si nécessaire par un massage du périnée
Les bulbes érectiles sont ensuite massés jusqu’à l’obtention des mouvements spontanés du bassin
Après avoir vérifié que la femelle se trouve bien en période réceptive, le vétérinaire procède au prélèvement de la semence de l’étalon en présence d’une femelle en chaleurs (qui peut être différente de la chienne à inséminer). Une fois la récolte effectuée, le sperme est contrôlé au microscope sur platine chauffante pour vérifier le nombre, l’aspect et la mobilité des spermatozoïdes. Si sa qualité est satisfaisante, l’inséminateur introduit la semence à l’aide d’une sonde dans le vagin ou dans l’utérus de la femelle. Il existe des sondes d’insémination souples munies d’un ballonnet (sonde vaginale type “Osiris”), ou des sondes rigides (sonde scandinave).
Conduite de la reproduction en élevage - 6
Sonde dite “norvégienne” destinée à l’insémination intra-utérine, par cathétérisme du col.(réalisée sous contrôle vétérinaire uniquement)
Sonde à ballonnet gonflable destinée à l’insémination intra-vaginale.
Les membres postérieurs de la femelle seront surélevés pendant une dizaine de minutes à l’issue de l’insémination pour favoriser la progression des spermatozoïdes et limiter les reflux. Il est conseillé d’éviter de laisser la femelle uriner dans les minutes qui suivent l’insémination.
L’ensemble de ces étapes doit être réalisé avec de multiples précautions pour éviter tout choc thermique, mécanique, ou chimique aux spermatozoïdes. Si ces précautions sont respectées et qu’un suivi de chaleur a été réalisé, la technique d’insémination en semence fraîche donne d’aussi bons résultats que la saillie naturelle, 70 à 80 % de gestation, voire davantage car on est sûr que la semence est de bonne qualité et a été déposée correctement au fond du vagin.
Insémination en semence réfrigérée L’insémination en semence réfrigérée est destinée principalement à pallier l’éloignement des deux partenaires, en économisant aux propriétaires des déplacements. Un vétérinaire prélève la semence de l’étalon et la contrôle, puis il réfrigère entre 4 et 10 °C la phase fécondante préalablement diluée dans un liquide protecteur et nutritif. Il l’expédie ensuite sous couvert du froid (récipient isotherme) au vétérinaire destinataire qui devra pratiquer l’insémination après avoir contrôlé l’état de conservation de la semence. 243
6 - Conduite de la reproduction en élevage Bien qu’une semence de qualité correctement préparée puisse facilement être préservée pendant 2 à 4 jours avec une fertilité toujours acceptable, l’ensemble de ces opérations nécessite une parfaite synchronisation de tous les intervenants (disponibilité de l’étalon, équipement et formation spécifiques des vétérinaires, suivi rigoureux des chaleurs de la lice, rapidité du transporteur). Cette technique convient donc pour des partenaires qui seraient séparés par une distance moyenne. Les résultats sont comparables à ceux observés lors de saillies naturelles, bien que les manipulations successives risquent de diminuer la vitalité des spermatozoïdes.
Une fois prélevée, la semence réfrigérée est diluée dans un milieu approprié et maintenue entre 4 et 10 °C lors de l’envoi grâce à un flacon isotherme. Cette étape doit être réalisée avec précaution afin de ne pas créer un choc sur les spermatozoïdes, ce qui diminuerait leur pouvoir fécondant.
Insémination en semence congelée La semence est prélevée par une technique identique aux précédentes. La qualité et le nombre des spermatozoïdes sont ensuite sévèrement contrôlés pour éviter de congeler une semence qui contiendrait moins de 150 millions de spermatozoïdes mobiles ou plus de 30 % de formes anormales. Elle est ensuite diluée dans un cryoprotecteur, conditionnée en paillettes identifiées puis conservée dans des récipients plongés dans de l’azote liquide à – 196 °C pendant une durée illimitée. Ces paillettes ne peuvent pas être utilisées sans le consentement du propriétaire de l’étalon qui peut convenir avec le propriétaire de la lice d’un prix de vente. Dans ces transactions, la banque de semence n’est donc qu’un prestataire de services. Il est préférable de profiter de la période de vitalité maximale de l’étalon pour congeler sa semence et de ne pas attendre sa sénescence, la menace d’une maladie ou d’une castration thérapeutique pour en faire la demande. 244
Conduite de la reproduction en élevage - 6
Il existe encore des pays dans lesquels les règlements cynophiles ne reconnaissent pas les portées de chiots nés après insémination en semence congelée et refusent ainsi de les inscrire à un livre généalogique et de leur délivrer un pedigree. Il faut toutefois noter que cette technique présente de nombreuses indications zootechniques : • Elle rend possible les échanges génétiques entre deux pays séparés par une barrière sanitaire ou un éloignement important. • Elle permet de conserver le patrimoine génétique d’un bon étalon de manière illimitée et d’utiliser sa semence même en cas d’indisponibilité ou de décès.
Échange de la semence entre pays La réglementation concernant les échanges de semence canine est très variable d’un pays à l’autre. Il faut se renseigner à l’avance pour savoir si un permis d’importation est exigé, si des contrôles sanitaires sont nécessaires (souvent des tests sérologiques de dépistage de la Brucellose canine ou de la Leptospirose), ou si une carte d’identité génétique du chien donneur doit être établie à l’avance.
• Elle autorise des retours en arrière lorsque les techniques de sélection adoptées par un club de race aboutissent à des impasses génétiques. • Elle permet le sauvetage de certaines races en voie de disparition. Pratiquée avec soin, et couplée à une détection précise de l’ovulation, cette technique donne un taux de succès avoisinant les 70 %. Pour améliorer le taux de réussite d’une insémination en semence réfrigérée ou congelée, il est possible de recourir à une insémination intra-utérine, sous contrôle vétérinaire exclusivement.
Une fois congelée, la semence a une durée de vie quasi illimitée. Cette technique permet ainsi de conserver intact le patrimoine génétique d’étalons de haute valeur.
L’insémination intra-utérine peut être pratiquée par endoscopie. Cette technique est particulièrement bien adaptée chez des chiennes très grandes.
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6 - Conduite de la reproduction en élevage
Contrôler le déroulement de la gestation Diagnostiquer la gestation La fécondation d’un ovule par un spermatozoïde aboutit à la formation d’un embryon qui migre et subit plusieurs divisions avant de s’implanter dans la muqueuse utérine. Cette nidation chez la chienne n’intervient en moyenne que dix-sept jours après la fécondation et aboutit à la formation de vésicules embryonnaires.
La palpation abdominale
La palpation de l’utérus de la femelle gestante est délicate à réaliser entre 35 et 50 jours de gestation.
À partir de la troisième semaine, il devient possible, avec de l’expérience, de palper les ampoules embryonnaires avec le bout des doigts en appuyant les mains de part et d’autre du ventre de la chienne. À ce stade, elles ressemblent à des petites noisettes circulaires de consistance caoutchouteuse. Vers 30-35 jours, elles prennent un aspect plus oblong, et se mettent à confluer les unes avec les autres, ce qui fait qu’à partir de 35-40 jours et jusqu’à 50 jours environ, la palpation devient très difficile à interpréter. Ce n’est qu’en fin de gestation qu’elle redevient intéressante : on sent le squelette des chiots et on peut, au moment de la misebas, juger de la progression des chiots dans l’utérus. La palpation est difficile, voir impossible à réaliser dès qu’une chienne est un peu grasse, remuante ou qu’elle raidit son ventre.
L’échographie
L’échographie de gestation, réalisée 25 jours post-ovulation permet d’estimer la taille de la portée à venir.
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De façon à obtenir un diagnostic fiable il est conseillé d’échographier les chiennes vers 25 jours de gestation présumée. Cette technique permet de se faire une idée de la taille de la portée. Néanmoins, le comptage n’est pas précis, et, si le nombre de chiots est important, il est en général sous estimé. Cette technique présente l’avantage précieux de vérifier en temps réel la viabilité des embryons.
Conduite de la reproduction en élevage - 6
Le dosage de la relaxine Le dosage sanguin de la relaxine (hormone sécrétée par le placenta) offre une bonne alternative aux vétérinaires qui ne disposent pas d’échographe, car il présente une bonne fiabilité. Bien que le signal devienne détectable vers 20 jours, il est préférable d’attendre 25 jours révolus pour utiliser ce test de manière à éviter de penser à tort que la chienne est vide. Cette analyse permet donc un diagnostic aussi précoce que l’échographie mais ne permet pas d’estimer le nombre de vésicules embryonnaires, ni d’évaluer leur viabilité (cette hormone étant sécrétée que les embryons soient vivants ou morts). La relaxine est sécrétée à partir de 20 jours de gestation chez la chienne. Il vaut mieux attendre 25 jours pour être sûr du diagnostic.
Examen
Date de réalisation possible
Technique précoce
Comptage
Évaluation de la viabilité des fœtus
Palpation abdominale
Du 25e au 35e jour de gestation puis du 50e à mise-bas
+
+ / -
-
Dosage relaxine
De 25 jours de gestation à la mise-bas
+
-
-
Échographie
De 25 jours de gestation à la mise-bas
+
+ / -
+
Radiographie
de 50 jours de gestation à la mise-bas
-
+
+ / -
247
6 - Conduite de la reproduction en élevage La radiographie Cet examen ne permet pas un diagnostic précoce de gestation. En effet, le squelette des chiots ne commence à s’ossifier que vers 45 jours de grossesse et donc ne devient visible sur une radiographie que vers 50 jours au minimum. Au-delà de ce stade, la radiographie renseigne le propriétaire sur le nombre exact de chiots que porte sa chienne. Il est important de noter qu’une radiographie, même réalisée très près du terme, ne permet pas de connaître la position des petits à la naissance, car de nombreux fœtus se retournent complètement dans les derniers jours qui précèdent l’accouchement.
Les autres techniques
La radiographie permet de compter les fœtus après le 50e jour de gestation.
Les autres techniques recherchant les changements de comportement, les battements cardiaques des fœtus par auscultation (audibles chez certaines chiennes dans les deux dernières semaines), les modifications sanguines (vitesse de sédimentation, hématocrite), ou encore le développement mammaire sont trop tardives ou trop aléatoires pour être utilisées de façon fiable.
Gérer les chiennes durant la gestation Les précautions à prendre au cours de la gestation “tombent sous le coup du bon sens” et sont surtout valables pour le deuxième mois.
Vaccination des chiennes Concernant les maladies, la mère doit être correctement vaccinée de façon à pouvoir transmettre des anticorps protecteurs dans son premier lait (ou colostrum). Il est important de demander conseil à son vétérinaire concernant le protocole vaccinal.
Vermifugation des chiennes gestantes Certains parasites sont très fréquemment rencontrés en élevage canin, c’est le cas notamment de Toxocara canis qui est retrouvé dans 100 % des élevages. De manière à couper son cycle et à limiter la contamination des chiots il est conseillé de vermifuger régulièrement la lice. Il est important de demander conseil à son vétérinaire concernant le protocole de vermifugation. 248
Conduite de la reproduction en élevage - 6
Alimentation de la chienne au cours de la gestation D’un point de vue pratique, l’approche nutritionnelle pour le début de la gestation se justifie si on veut répondre de manière très précise aux modifications du métabolisme de la future mère.
Bon à savoir Une baisse d’appétit, transitoire, de la chienne est parfois observée au début de la gestation.
Par exemple, une étude conduite chez le Boston Terrier a montré que la supplémentation en acide folique dès le premier jour des chaleurs et poursuivie pendant le début de gestation réduisait l’incidence des fentes palatines sur les chiots. Loin d’éradiquer cette affection congénitale qui reste avant tout déterminée par le patrimoine génétique de chaque individu, cet exemple démontre que la nutrition de la chienne gestante peut avoir des effets bénéfiques sur la santé des chiots.
En fin de gestation, les besoins énergétiques augmentent de 10 % par semaine à partir de la 5e semaine. Dans le même temps, l’utérus gravide se développe et peut diminuer la capacité d’ingestion de la chienne. C’est pour cela, qu’il est conseillé d’effectuer une transition sur un aliment hautement énergétique dans la 5e semaine de gestation. Ainsi, on pourra nourrir la chienne exclusivement avec cet aliment énergétique après 42 jours de gestation. Par la suite, il convient d’augmenter les quantités de 10% par semaine jusqu’à la mise bas. Idéalement, cet aliment sera utilisé également pour sevrer les chiots. Il est essentiel de proscrire la distribution à volonté pendant la gestation qui peut avoir des effets néfastes sur la chienne et sa portée (difficultés de mise bas par exemple). Afin de contrôler la prise de poids et d’ajuster le rationnement, il est utile de peser la chienne chaque semaine pendant la gestation.
Contrôler la prise de poids de la chienne pendant la gestation.
Selon sa taille, la prise de poids de la chienne durant la gestation ne doit pas être supérieure à 25 % (Maxi, Giant) ou à 30 % (XSmall, Mini, Medium).
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6 - Conduite de la reproduction en élevage Entrée de la chienne en maternité et préparation du nid de mise bas Une à deux semaines avant la date prévue de mise bas, la chienne devra entrer en maternité. Elle sera alors toilettée (ou même lavée et séchée) de manière à la débarrasser au maximum des agents infectieux qu’elle porte éventuellement sur les poils. Une tonte autour des mamelles et de la région périvulvaire pourra éventuellement être réalisée sur les chiennes à poils longs. Une caisse de mise bas pourra être utilisée. Cette caisse évitera aux chiots de s’éloigner du nid et que la mère ne les écrase en se couchant (ces caisses bénéficient en effet d’un dispositif anti-écrasement).
Évaluation de la chute de température Une caisse de mise bas pourra être utilisée de manière à limiter les risques d’écrasement et maintenir les chiots près de la source de chaleur.
Courbe de température C°
Mise bas
40 39 38 37 36 j-5
j-4
j-3
j-2
j-1
j0
Chute de la température rectale. Il faut contrôler la température rectale trois à quatre fois par jour pour constater une possible chute d’environ 1°C, précédant de 12 à 48 heures la mise bas.
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La chute du taux de progestérone sanguine dans les 12 à 24 heures (jusqu’à 48 heures) qui précèdent le début du travail perturbe la régulation thermique de l’organisme et peut induire une baisse fugace, pendant quelques heures, de la température rectale. Celle-ci remonte ensuite. L’idéal est donc de noter chaque valeur sur un cahier : la température en général – pas toujours hélas- chute d’environ un degré par rapport à la moyenne des jours précédents 12 à 24 heures avant l’accouchement.
Conduite de la reproduction en élevage - 6
Gestion de la chienne depuis les chaleurs jusqu’à la mise bas • Contrôle du statut vaccinal de la chienne • Contrôle de l’état de la chienne - Âge de la chienne - Présence ou non d’écoulements vulvaires anormaux - État d’embonpoint de la chienne (chienne ni obèse, ni maigre) • Suivi de chaleurs (frottis vaginaux, dosages de progestérone…) • Mise à la saillie ou insémination - Doubler la saillie si possible - Multiplier les saillies si aucun suivi de chaleur effectué • Vaccination herpès si nécessaire (demander conseil à son vétérinaire) • Diagnostic de gestation à 25 jours (palpation, échographie, ou dosage de la relaxine) • Modification progressive de la ration alimentaire (dernier tiers de la gestation) • Vermifugation (demander conseil à son vétérinaire) • Radiographie de comptage à partir de 50 jours • Entrée de la chienne en maternité (une à deux semaines avant la mise bas) - Préparation du nid de mise bas - Toilettage de la chienne • Prise de la température trois à quatre fois par jour (une semaine avant la mise bas) • Recherche des premiers signes de mise bas
Détecter les éventuels problèmes lors de la gestation Les arrêts de gestation (“fausses couches”)
Les fœtus sont exceptionnellement expulsés avant 40 ou 45 jours de gestation chez la chienne, l’arrêt de la gestation peut alors passer inaperçu cliniquement. Aussi, de nombreux arrêt de gestation sont confondus avec des chiennes non gestantes (infertilité apparente). Lorsqu’elles peuvent être observées, les pertes vulvaires donnent une indication clinique sur l’avortement. Ainsi des pertes sanguines ou séro-hémorragiques accompagnent un avortement loin du terme, des pertes brunes verdâtres, un avortement tardif, et des pertes purulentes une complication infectieuse de type métrite/vaginite. Lors d’expulsion tardive, les chiennes ingèrent le plus souvent les avortons et seules des pertes vulvaires sont alors visualisées ce qui rend difficile la confirmation de l’avortement. Le suivi de reproduction est donc une étape préalable importante avant d’envisager les facteurs pouvant provoquer une interruption de la gestation. C’est pourquoi il est important de réaliser un diagnostic précoce de gestation environ 25 jours après la saillie. Les causes capables ou suspectées de provoquer des avortements chez la chienne sont nombreuses. Les maladies infectieuses sont les plus fréquemment décrites. En élevage, elles se traduisent rarement par des avortements seuls, sauf dans le cas d’affections bien spécifiques comme la Brucellose canine. Il est souvent possible d’observer d’autres troubles 251
6 - Conduite de la reproduction en élevage de la reproduction (infertilité, mortinatalité, mortalité néonatale) et/ou d’autres symptômes dans l’effectif (troubles digestifs, respiratoires…). Face à une chienne qui avorte, le premier réflexe est d’isoler la chienne des autres individus le temps de déterminer l’agent causal de l’avortement. En effet lors d’un avortement infectieux, les pertes vaginales peuvent être très riches en agent causal, donc très contaminantes pour les autres chiens de l’élevage. Une hygiène stricte devra être respectée (changer de vêtement et de chaussure entre le local d’isolement et le reste de l’élevage, respecter le principe de “la marche en avant”).
Les troubles métaboliques • L’hypocalcémie
Certaines chiennes, particulièrement les petites races qui ont reçu à tort un supplément calcique pendant la gestation, peuvent développer une éclampsie par chute du calcium sanguin, accompagnée de tremblements, voire de convulsions. En effet, en cas d’apport excessif ou de mobilisation insuffisante en calcium, les fœtus sont prioritaires et l’organisme maternel souffre. •L’hypoglycémie
Plus rarement, le taux de glucose sanguin peut chuter, cela survient souvent dans les 10 jours qui précèdent la mise bas, et notamment si la chienne ne mange pas assez au cours du second mois de sa gestation La chienne va s’affaiblir et tomber peu à peu dans le coma. Le pronostic est sombre pour la portée, et on est souvent contraint d’induire un avortement thérapeutique. Les dangers de supplémenter en calcium durant la gestation La plupart des chiennes sont nourries pendant la gestation avec un aliment équilibré, par conséquent, elles n’ont pas besoin d’une supplémentation quelconque, vitaminique ou minérale pendant la gestation. L’administration de calcium en tant que supplément peut interférer avec les mécanismes normaux de régulation des stocks de calcium chez la chienne et entraîner des troubles cliniques inverses à l’effet recherché. Certaines chiennes peuvent avoir des difficultés à mobiliser le calcium et développent une hypocalcémie, également appelée éclampsie ou fièvre de lait. C’est seulement dans ce cas qu’il faudra administrer un traitement à base de calcium.
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Conduite de la reproduction en élevage - 6
Gérer la mise bas Détecter les prémices d’une mise bas Il est utile de repérer les signes cliniques annonciateurs de la mise bas de manière à ne pas se laisser surprendre, mais en même temps de savoir quelle est leur fiabilité, pour ne pas s’inquiéter à tort. La semaine qui précède la mise bas s’accompagne généralement d’une modification du comportement de la chienne : celle-ci s’approprie différents objets pour faire son nid, se met en quête d’un endroit tranquille ou, au contraire, recherche la compagnie de son maître. La diminution de l’appétit, la constipation et le développement mammaire sont des signes inconstants. L’apparition de lait dans les mamelles se produit environ une semaine avant la mise bas. Néanmoins, ce n’est pas un critère fiable de l’imminence de la mise bas car les chiennes ayant déjà eu des portées débutent parfois leur lactation plus tôt, et les primipares plus tard. Dans les trois jours précédant la mise bas, la vulve gonfle et les ligaments du bassin se relâchent sous l’effet de l’imprégnation œstrogénique. La silhouette de la chienne peut s’en trouver modifiée (on dit que la chienne “se casse”).
Déroulement normal de la mise bas Les premières contractions concernent l’utérus et ne sont souvent décelables extérieurement qu’à la nervosité de la chienne qui observe souvent ses flancs et cherche généralement un coin tranquille pour s’isoler et préparer une litière confortable quand elle ne dispose pas déjà d’un nid de mise bas. L’anorexie (perte d’appétit) est banale pendant cette phase. Cette phase préparatoire dure en moyenne 6 à 12 heures mais peut aller jusqu’à 36 heures chez une primipare. L’engagement du premier chiot dans la filière pelvienne provoque des contractions visibles de la musculature abdominale (réflexe de Ferguson) qui viennent compléter les efforts expulsifs de l’utérus et doivent aboutir dans un délai inférieur à deux heures à la rupture de la première poche des eaux (allantoïde). La deuxième poche des eaux (ou poche amniotique) renfermant le chiot peut alors apparaître à la vulve (deux heures maximum après la perte des eaux). Si la membrane amniotique n’a pas été déchirée au passage, la mère s’en charge généralement dans la minute qui suit l’expulsion, sectionne le cordon ombilical et lèche le thorax du nouveau-né, ce qui stimule ses premiers mouvements respiratoires. Chaque chiot est généralement suivi dans les quinze minutes du placenta (sauf lors de contractions intenses) qui est le plus souvent ingérée par la mère. Les expulsions des chiots suivants se succèdent alors à des intervalles de quelques minutes à une demi-heure. Un délai supérieur à deux heures entre deux expulsions témoigne cependant d’une anomalie telle qu’une inertie utérine primaire (liée à une fatigue, une hypoglycémie ou une hypocalcémie) ou secondaire à un obstacle (présentation transversale, engagement simultané de deux fœtus, encombrement de la filière pelvienne). En fin de mise bas un allongement du délai entre deux expulsions peut être observée sur les portées de taille importante (plus de 8 ou 9 chiots) dû à une fatigue de la chienne. Une intervention médicale ou chirurgicale s’avère alors nécessaire.
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6 - Conduite de la reproduction en élevage
L’écoulement du bouchon muqueux se déroule dans les 24 heures précédant la mise bas.
Apparition de la poche des eaux à la commissure vulvaire.
L’écoulement du bouchon muqueux (liquide translucide filant à la commissure vulvaire) provenant du col de l’utérus prévient de l’imminence de la mise bas et précède de quelques heures (24 heures au maximum) les premières contractions. Ce signe n’est pas toujours facile à détecter et donc inconstant. Lorsque les placentas commencent à se décoller, l’utéroverdine (le pigment des marges placentaires) est déversé dans l’utérus et la chienne présente alors des pertes vulvaires vertes-foncées, presque noires. La mise bas a débuté et un fœtus doit s’engager dans l’heure qui suit.
Durée normale de la mise bas La durée totale de la mise bas est très variable : elle dépend de la race, de la taille de la portée et du fait que la mère ait déjà accouché antérieurement ou pas. En général, l’ensemble de l’accouchement se déroule en 4 à 8 heures ; parfois beaucoup plus si la portée est très nombreuse – il n’est pas rare que la chienne se repose alors quelques heures après avoir expulsé une partie seulement de ses chiots- ou si la chienne est primipare.
Durée de la gestation chez la chienne Pour estimer précisément la date de mise bas, il faut connaître le moment de l’ovulation. En effet, la gestation chez la chienne est de 63 jours en moyenne (post ovulation) toutes races confondues. Sa durée apparente, c’est-à-dire l’intervalle entre l’accouplement et la mise bas, peut toutefois varier entre 56 et 70 jours. En effet de nombreuses chiennes acceptent le mâle bien avant l’ovulation, et peuvent de ce fait être saillies un peu tôt. Du fait de la longue survie des spermatozoïdes dans l’utérus (parfois près d’une semaine), une chienne peut très bien s’accoupler et n’être fécondée… qu’une semaine plus tard. On observera alors une durée apparente très longue de la gestation (souvent avec une petite portée d’un ou deux chiots), qui ne correspond pas à la durée réelle de celle-ci.
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Conduite de la reproduction en élevage - 6
Chronologie de la mise bas et implications pratiques Chronologie
Suivi
Conséquences pratiques
Examen prénatal
8e semaine de gestation
Examen gynécologique
Déceler d’éventuels obstacles à la mise-bas (surtout chez les primipares)
Radiographies abdominales
Dénombrer les fœtus, déceler des signes de mort fœtale, des disproportions fœtomaternelles, des anomalies de position
Échographie utérine
Apprécier la vitalité des chiots
Signes précurseurs (J : le jour de la mise bas) J (-7) à J (0)
Montée laiteuse (plus tardive chez les primipares)
Planifier la mise-bas
J (-2)
Relâchement vulvaire
Isoler la parturiente Préparer son environnement
J (-4) à J (0)
Chute de 1 °C de la température rectale
J (-1) à J (0) Avant cette date, les prématurés sont souvent atteints d’insuffisance respiratoire
Chute de la progestérone < 2 ng/mI
Programmer une éventuelle césarienne
J (0)
Écoulement du bouchon muqueux
Mise bas imminente
Mise bas 6 à 8 h avant la mise bas (jusqu’à 30 h chez les primipares)
Phase préparatoire : nervosité, contractions utérines
Apprécier la dilatation vaginale
Quelques minutes à 3 h après les premières contractions
Contractions abdominales Expulsion du 1er chiot Déchirure de la poche amniotique
Intervenir si les délais sont anormaux ou les contractions improductives En présentation postérieure, l’expulsion dure plus longtemps
Quelques minutes à 4 h entre deux expulsions
Repos Expulsion et ingestion du placenta
Intervenir lors de fatigue utérine sans obstacle (fréquent chez les chiennes obèses, âgées ou nerveuses, et les races à risques)
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6 - Conduite de la reproduction en élevage
Tableau décisionnel lors de la mise bas Stade
Ne pas s’inquiéter
S’inquiéter
Début du travail
< 24 h après la chute de la température
> 48 h après la chute et pas de travail
Temps d’expulsion d’un chiot engagé
20 à 30 minutes
Durée > 1 heure (sauf fin de mise bas)
Temps entre deux chiots
20 à 30 minutes
- 2 heures - 3 à 4 heures en fin de mise bas
Durée d’expulsion des placentas
5 à 15 minutes après l’expulsion du chiot
> 30 minutes
Durée totale après le début du travail
4 à 8 heures (jusqu’à 24 h pour les grosses portées ou chienne primipare).
Poussées improductives
Grande variabilité en fonction de l’âge, de la race, du nombre de chiots et du nombre
Assister la mise bas À moins que la visite prénatale n’ait décelé des risques particuliers, il n’est généralement pas recommandé d’intervenir pendant la mise bas. Une surveillance discrète est néanmoins recommandée. Lors de difficulté, il est toujours préférable de faire appel au vétérinaire afin que ce dernier mette en œuvre les mesures médicales ou chirurgicales qui s’imposent.
Interventions médicales Bon à savoir Le recours systématique à l’ocytocine (hormone stimulant les contractions utérines) sans une évaluation vétérinaire préalable est formellement déconseillé.
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Le recours systématique à l’ocytocine (hormone stimulant les contractions utérines) est formellement déconseillé. En effet, l’usage inconsidéré de cette hormone en l’absence de tout diagnostic précis risque : • de provoquer des déchirures utérines si l’inertie est secondaire à un obstacle, • de favoriser l’asphyxie de tous les chiots en attente par constriction prématurée des vaisseaux afférents du cordon,
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• d’être complètement inefficace sur l’utérus qui présente naturellement une période réfractaire à l’ocytocine pendant les périodes de repos utérin (environ une demi-heure après chaque expulsion) et donc d’agir uniquement par ses effets secondaires (diarrhées notamment), • d’entraîner la mise au repos de la glande sécrétant cette hormone perturbant par la suite l’excrétion lactée, • de conduire à des éclampsies secondaires. L’inertie utérine primaire (c’est-à-dire sans obstacles anatomiques) se rencontre fréquemment chez certaines chiennes prédisposées : • les chiennes de petit format (Yorkshires, Caniches nains, petits Lévriers) ou, au contraire, de race géante (Bullmastiff, Dogue de Bordeaux), • les femelles très calmes ou, à l’inverse, trop nerveuses lors du travail, • les chiennes obèses ou âgées, • les mères à portée nombreuse. Dans ces cas, le vétérinaire peut être amené à utiliser du gluconate de calcium en perfusion, sous contrôle du rythme cardiaque, pour essayer de stimuler la reprise des contractions utérines.
Interventions chirurgicales Les manipulations obstétricales étant très limitées dans l’espèce canine, le recours à l’épisiotomie (incision de la commissure vulvaire supérieure) ou à la césarienne s’imposera lors de l’échec des traitements médicaux ou d’obstruction évidente des voies naturelles. Les disproportions fœto-maternelles représentent la principale indication de la césarienne. Elles se rencontrent fréquemment : • chez les races brachycéphales : les têtes larges et écrasées ont plus de mal à s’engager dans le bassin et sont souvent à l’origine d’une présentation latérale, tête repliée sur le cou, • l ors de dépassement du terme ou lorsque la portée ne contient qu’un ou deux chiots : la taille des fœtus devient alors excessive par rapport au diamètre de la filière pelvienne, • chez les races “miniaturisées”. La viabilité des chiots à naître dépendra de leur maturité, de la durée des contractions improductives (entraînant une souffrance et une anoxie du chiot engagé mais également des fœtus en attente), de la rapidité de l’intervention et du type d’anesthésie employée. 257
6 - Conduite de la reproduction en élevage
Réanimer les chiots Lors de présentations postérieures (environ 40 % des présentations qui sont plus longues à expulser) il peut être nécessaire d’intervenir en aidant la mère par de légères tractions synchrones aux contractions abdominales. La chienne doit être debout, et il faut tirer délicatement le chiot vers le bas.
Lors d’une durée d’expulsion relativement longue une traction légère vers le bas peut être réalisée sur le chiot
Une fois le chiot expulsé, l’éleveur doit réaliser les premiers soins aux nouveau-nés. Ces gestes doivent être parfaitement maîtrisés car leur qualité d’exécution peut permettre de diminuer la mortalité néonatale de manière significative.
Dégager les voies respiratoires
L’utilisation d’un mouche-bébé, dans la bouche du chiot puis les narines est d’une grande aide pour désencombrer les voies respiratoires.
Une fois débarrassé de sa poche, le nouveau-né doit pouvoir respirer correctement. Pour cela, la première chose à faire est de lui désencombrer les bronches du liquide amniotique qui rentre toujours un peu à l’intérieur. Il faut aspirer les mucosités à l’aide d’un “mouche bébé” humain. D’autres techniques existent, mais il s’agit de la plus efficace. La succion ne devra pas être trop agressive de manière à éviter un spasme du larynx et une diminution de la fréquence cardiaque.
Sécher et stimuler Après avoir dégagé les voies respiratoires le chiot doit être frictionné vigoureusement sur le thorax avec des serviettes sèches et propres de manière à le stimuler (c’est souvent seulement à ce stade que le chiot commence à émettre des couinements). Les sèches-cheveux seront évités car ils peuvent déshydrater ou brûler le chiot. Utilisation d’un analeptique stimulant la respiration
Le séchage des chiots à l’aide de tissu propres permet également de stimuler la respiration.
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Ce n’est qu’après, et seulement après avoir vidé les voies aériennes que l’on peut, si la respiration reste faible, déposer sur la langue quelques gouttes d’un analeptique stimulant de la respiration. Dans le cas contraire, ce stimulant va activer la respiration alors que les voies aériennes sont encombrées et cela risque d’asphyxier le nouveau-né.
Conduite de la reproduction en élevage - 6
Désinfecter le cordon ombilical Le cordon ombilical, s’il n’a pas été rompu, doit être ligaturé avec un petit fil ou obturé à un centimètre du ventre avec une pince clamp tout de suite. On le coupera alors un centimètre plus loin. Ensuite, on désinfectera le moignon avec un désinfectant (produits iodés ou Chlorhexidine).
Peser les chiots
La désinfection du cordon ombilical limite les risques d’infections.
Il est important de peser les chiots à la naissance. En effet le suivi du poids dans les jours qui suivent la misebas permet d’apprécier la bonne santé des nouveau-nés. S’ils ne prennent en général pas de poids lors des 24 premières heures de vie, ils doivent en prendre régulièrement les jours suivants.
Détecter les éventuels problèmes autour de la mise bas L’éleveur devra déceler rapidement les problèmes qui peuvent survenir après l’accouchement chez la mère avant que ceux-ci n’aient des conséquences sur la santé des chiots. Ces derniers très fragiles, sont souvent en péril avant la chienne elle-même.
La pesée régulière des chiots permet d’évaluer leur bonne santé
La mammite La mammite aigue est une inflammation de la mamelle, le plus souvent par remontée de bactéries par le canal de la tétine. La chienne devient rapidement abattue et se désintéresse de sa portée. La mamelle (en général l’une des deux mamelles inguinales) devient chaude et très congestionnée. Il est alors nécessaire de consulter un vétérinaire pour apporter les soins nécessaires. Le contrôle régulier de l’état des mamelles sur une chienne en bonne santé est important de manière à détecter les premiers signes éventuels de mammite. La mort des chiots est parfois le premier signe d’alerte.
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6 - Conduite de la reproduction en élevage L’éclampsie L’éclampsie est une affection liée à une chute brutale du taux de calcium sanguin après la mise bas. Elle est plus fréquente dans les petites races lorsque la portée est importante et que le besoin de calcium lié à la lactation est élevé. Une erreur classiquement réalisée favorisant l’éclampsie est la supplémentation excessive en calcium pendant la gestation. En général, les crises apparaissent dans les 15 jours qui suivent la mise bas. La chienne va devenir inquiète, saliver, puis va perdre connaissance et se mettre à présenter des convulsions. La crise dure en général 5 à 10 minutes, mais elle peut se prolonger ou se reproduire plusieurs fois. La chienne doit être conduite d’urgence chez un vétérinaire qui réalisera une perfusion intraveineuse d’un soluté calcique (sous surveillance cardiaque) et prescrira alors une supplémentation pendant quelque temps.
Les écoulements vulvaires Les pertes vulvaires persistent longtemps : il est normal qu’une chienne après la mise bas présente des écoulements (les lochies) verdâtres. Ces pertes normales peuvent persister en faible quantité pendant un mois. Réanimation/premiers soins aux nouveau-nés L’éleveur doit maîtriser parfaitement certains gestes, la qualité d’exécution pouvant permettre de diminuer la mortalité néonatale de manière significative. 1) Débarrasser le chiot de ses enveloppes 2) Dégager les voies respiratoires - Aspiration des mucosités avec “un mouche bébé” humain - Utilisation d’un analeptique respiratoire SEULEMENT si : - les voies respiratoires ont été au préalable dégagées et que - la respiration reste faible 3) Sécher et stimuler - Frictionner énergiquement le chiot avec des serviettes sèches et propres - Éviter les sèche-cheveux qui peuvent déshydrater ou brûler le chiot - Utilisation d’un analeptique respiratoire SEULEMENT si : - les voies respiratoires ont été au préalable dégagées - le chiot a été frictionné et que - la respiration reste faible 4) Mettre le chiot à la mamelle (prise colostrale) 5) Désinfecter le cordon ombilical - Ligature à 1 cm avec un petit fil (ou pince clamp) à 1 cm du ventre (si nécessaire) - Couper le fil 1 cm plus loin (à 2 cm du ventre) - Désinfecter le moignon 6) Peser le chiot tous les jours
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L’hémorragie utérine à la mise bas est heureusement rare et se traduit très rapidement après la parturition par l’expulsion de caillots à la commissure vulvaire, en quantité de plus en plus grande. Il faut opérer d’urgence la chienne (retrait de l’utérus) et parfois la transfuser. La métrite post-partum : si un écoulement purulent et malodorant sort à la vulve dans les jours qui suivent la mise bas, et que l’état général de la mère se dégrade rapidement, il faut craindre une métrite aigue qui se déclenche classiquement dans les jours qui suivent la naissance. Elle est souvent liée à un défaut d’hygiène (notamment lorsqu’on a effectué des manœuvres obstétricales avec des mains sales), mais survient également en cas de rétention placentaire, si l’un des placentas n’a pas été expulsé par la mère. Il faut ici encore isoler les chiots au plus vite et soigner la mère.
L’infertilité Dans toutes les espèces, la fertilité d’une population n’atteint jamais les 100 %. La fertilité maximale constatée dans des élevages canins où les conditions de reproduction sont optimales ne dépasse pas 85 %. Face à une chienne infertile (restée “vide” deux fois consécutives) le vétérinaire élimine les causes liées à l’étalon en contrôlant sa semence (réalisation de plusieurs spermogrammes) et sa descendance récente. Une fois cette vérification effectuée, les causes d’infertilité liées à la femelle restent très nombreuses. Une enquête approfondie incluant le passage en revue du passé de la chienne (cycles précédents), les traitements qui auraient pu être effectués (notamment hormonaux), la date de saillie, le déroulement de l’accouplement, la nature des pertes vulvaires, etc., permettra d’identifier la cause de l’infertilité : troubles de la production des ovules, de la fécondation, de la nidation ou de la gestation. Une fertilité normale nécessite un appareil génital en bonne santé, une ovulation adéquate, une saillie ou une insémination durant la période optimale de fertilité, une semence de bonne qualité, et le maintient de la gestation durant deux mois. Tout dysfonctionnement à un de ces niveaux peut être responsable d’infertilité.
Les anomalies de la production des ovules L’origine de tous les troubles étant essentiellement hormonale dans l’espèce canine, le vétérinaire peut être amené à compléter son diagnostic par des dosages hormonaux. 261
6 - Conduite de la reproduction en élevage
Les kystes ovariens peuvent être responsables d’infertilité chez la chienne
Les traitements font appel à des hormones, soit pour stimuler la maturation des ovules ou l’ovulation, soit pour remplacer les hormones insuffisantes. Le vétérinaire les utilisera toujours avec prudence. Leur administration risque en effet de provoquer la mise au repos temporaire ou définitive des glandes responsables de leur production naturelle ou le développement d’un pyomètre. À titre d’exemple, l’emploi de progestatifs chez une chienne impubère, pour retarder l’apparition de ses premières chaleurs, peut provoquer par la suite un retard de croissance et un blocage transitoire ou complet de ses cycles. Nous retiendrons donc qu’il est impératif de s’abstenir de tout usage préventif ou curatif des hormones sans certitude d’un diagnostic précis de la cause de l’infertilité, et de n’y avoir recours qu’après avoir échoué avec les autres possibilités de traitement.
Les anomalies de la fécondation La plupart des échecs de la fécondation sont dus à un mauvais choix de la date de saillie ou d’insémination (de loin la cause la plus fréquente). Après exclusion de cette cause, le vétérinaire recherchera les éventuels obstacles à la rencontre des gamètes. Une infection vaginale, utérine, urinaire ou même prostatique peut provoquer la destruction des spermatozoïdes ou perturber leur cheminement avant la fécondation. De même, une obstruction des oviductes (trompes) consécutive à une salpingite (inflammation des trompes) par exemple peut empêcher la progression des ovules. 262
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Les anomalies de la nidation Une fois les ovules fécondés, les embryons subissent plusieurs divisions mais restent libres dans les cornes utérines avant de s’implanter dans la muqueuse utérine. Celle-ci doit être prête à les recevoir pour permettre la formation des placentas et donc l’apport nutritif nécessaire au développement des embryons. De nombreux obstacles (infection, hyperplasie glandulo-kystique, etc.) peuvent entraver le déroulement de cette étape. De même, l’utérus des chiennes qui ont des chaleurs trop rapprochées ne dispose pas d’un temps suffisant pour involuer et n’est donc pas apte à recevoir les embryons. Certains traitements permettent alors d’imposer à l’utérus de ces chiennes un repos compensateur nécessaire à sa maturation.
Les anomalies de la gestation Les premiers jours du développement des embryons constituent l’embryogenèse et correspondent à la différenciation de leurs tissus. On conçoit donc que, pendant cette période, les embryons soient particulièrement sensibles à toutes les maladies ou intoxications qui pourraient affecter leur mère. C’est pour limiter ces risques de mortalité ou de malformations qu’il est conseillé de s’abstenir de tout traitement médicamenteux pendant les 35 premiers jours de gestation. Lorsqu’un traitement semble nécessaire il est important de demander conseil à son vétérinaire. De nombreuses autres causes peuvent également être à l’origine d’une interruption de la gestation : • Incompatibilité génétique entre le mâle et la femelle possédant tous deux une affection génétique récessive létale qui rendrait les embryons homozygotes non viables ; Comment gérer des cas d’infertilité ? Face à une chienne présentée pour infertilité, la réalisation d’un suivi d’ovulation lors de la mise à la reproduction et l’utilisation d’un mâle fertile sont les deux paramètres à recommander avant d’envisager une série d’examens complémentaires. En cas d’échec, la réalisation d’examens complémentaires, orientés par une anamnèse poussée et un examen clinique complet, doivent être mis en place pour espérer déterminer et traiter la cause précise de cette infertilité.
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6 - Conduite de la reproduction en élevage • Certaines anomalies chromosomiques ; •U ne multitude de germes réputés abortifs ou tératogènes : – virus : herpès, virus de la maladie de Carré… – parasites : toxoplasmes… – bactéries : salmonelles, pasteurelles… Certains d’entre eux prenant des allures épizootiques telle la Brucellose canine en Amérique du Sud, aux États-Unis et en Asie. • Tous les traumatismes, qu’ils soient physiques ou psychologiques, peuvent parfois provoquer des avortements complets ou partiels (expulsion d’une partie de la portée et poursuite de la gestation à son terme) ; • Involution du corps jaune qui sécrète la progestérone, indispensable chez la chienne, pendant toute la durée de la gestation, on parle alors d’insuffisance lutéale.
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Pédiatrie : de la naissance au sevrage
L
a pédiatrie est une branche de la médecine qui a pour objet l’étude, le diagnostic, le traitement et la prévention des maladies du jeune. La période qui s’étend de la naissance au sevrage est sans aucun doute la période la plus cruciale pour le chiot.
7 - Pédiatrie : de la naissance au sevrage
Les premières heures de vie : les gestes à faire La moitié des cas de mortinatalité (décès à la naissance) ou de mortalité néonatale (mort dans les premiers jours de vie) est due à une mauvaise gestion de la mise bas et à l’immaturité des chiots. Dans les premières heures de vie, leurs besoins immédiats se résument à la chaleur, l’eau et l’énergie.
Réchauffer La chaleur est une des premières conditions du bien être des nouveau-nés. En effet, à la naissance, et jusqu’à l’âge de 3 semaines, les chiots ne parviennent pas à réguler leur propre température, ils sont donc très sensibles au froid. Avant de placer le chiot près d’un système de chauffage, il est nécessaire de le sécher avec un linge propre ou du papier absorbant. Pour sécher les chiots, il est préférable d’éviter l’emploi de sèche-cheveux qui ont tendance à déshydrater les chiots voire même à les brûler. La température du nid revêt une importance particulière : il faut qu’elle soit environ à 30 °C la première semaine puis, elle diminue progressivement à mesure que le chiot grandit. Ce critère est d’autant plus important quand les chiots sont orphelins et que la mère n’est pas là pour les réchauffer. Il est important de régler la hauteur de la lampe infrarouge Ambiance recommandée dans la maternité Température au nid au cours des premières semaines de vie du chiot • Première semaine de vie : 30 °C • Deuxième semaine de vie : 28 °C • Troisième semaine de vie : 27 °C • Quatrième semaine de vie : 24-25 °C Hygrométrie dans la pièce • Hygrométrie idéale : 65 % • Ne pas descendre sous : 55 % Paramètres à adapter en fonction de la race et de la ventilation
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Les chiots sont bien regroupés sous la lampe ce qui laisse penser que celle-ci est à une bonne hauteur.
Les chiots sont en cercle autour de la lampe, ce qui laisse penser que la température est trop élevée sous la lampe, la lampe est placée trop basse.
Pédiatrie : de la naissance au sevrage - 7
La température sera contrôlée en plaçant un thermomètre dans la caisse de mise bas, et non sur les murs de la maternité, car la chaleur monte. L’utilisation de lampes infrarouges est un bon moyen de maintenir cette température au nid. Les tapis chauffants ou les bouillottes peuvent également être utilisés à condition de contrôler la température et leur utilisation, car le risque de brûlures est élevé. Quel que soit le système choisi, un endroit moins chaud doit être présent dans le nid. Ainsi les chiots et la mère pourront s’y déplacer si la température est excessive. Pour évaluer l’efficacité des méthodes de chauffage, le meilleur moyen est de vérifier la température rectale des chiots. Le but est de maintenir la température corporelle du chiot au dessus de 36° (pour lutter notamment contre l’herpes virose) mais il ne s’agit pas de surchauffer le chiot. Bon à savoir
Premier geste si le chiot est rejeté par la mère ou s’il ne tète pas
Prise de température rectale sur un chiot. Il est important de contrôler la température rectale d’un chiot qui ne tète pas avant de le nourrir.
En cas de rejet par la mère ou de mauvaise prise alimentaire, il est impératif de contrôler la température corporelle du chiot. En effet en dessous de 34 °C un chiot ne peut plus digérer. Dans un tel cas il ne faut pas le faire téter ou le biberonner avant de l’avoir réchauffé, au risque de l’exposer à une surcharge de l’estomac ou des vomissements.
Réhydrater Le corps d’un chiot nouveau-né contient environ 80% d’eau. Or sa peau est encore dépourvue de couche cornée, en conséquence, il se déshydrate très vite. Dans les maternités, il est souhaitable que le degré hygrométrique, c’est-à-dire la quantité d’eau présente dans l’atmosphère, ne descende pas en dessous de 55 % (65 % est idéal). Il est utile que l’éleveur place un hygromètre près du nid : ce n’est pas cher et en vente dans les grandes surfaces de bricolage. Lorsque le nid est chauffé, l’air se dessèche plus vite : on régulera l’humidité ambiante en plaçant des casseroles d’eau dans la pièce ou des humidificateurs d’atmosphère.
Le degré hygrométrique idéal en maternité est de 65 %. Ceci peut être mesuré via un hygromètre.
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7 - Pédiatrie : de la naissance au sevrage
Évolution de la température corporelle minimale du chiot Naissance
35,5°C +/- 0,5°C
Première semaine
37°C
Trosième semaine
36°C à 38°C
Quatrième semaine
38,5°C (température de l’adulte)
L’éleveur doit s’assurer que les chiots tètent correctement le plus tôt possible, non seulement pour la protection conférée par le colostrum, mais aussi pour prévenir le risque de déshydratation durant les premières heures de vie.
Nourrir L’énergie est amenée les premiers jours par le colostrum, puis le lait. Une précaution importante consiste donc à diriger chaque nouveau-né vers une mamelle lorsque la mère ne l’y pousse pas spontanément afin qu’il puisse téter le colostrum.
Les dangers de l’administration préventive d’antibiotiques
La prise du colostrum permet de limiter les risques de déshydratation chez le chiot
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Des précautions d’hygiène simples permettent de prévenir les infections de l’utérus pendant l’expulsion des lochies (pertes verdâtres pendant les trois jours qui suivent la mise bas). Le recours systématique aux antibiotiques est un non-sens sur les plans économique, médical et sanitaire. Ils risquent non seulement de passer dans le lait et d’intoxiquer les chiots (malformations de l’émail dentaire pour certains) mais aussi de sélectionner des germes résistants contre lesquels l’antibiotique ne pourrait plus agir.
Pédiatrie : de la naissance au sevrage - 7
Le lait et l’allaitement À peine nés, les chiots se dirigent en général spontanément vers la mamelle, pour y absorber du colostrum. Quelques jours plus tard, la sécrétion lactée de la mère devrait couvrir la totalité de leurs besoins jusqu’au sevrage. Le cas échéant, l’éleveur doit être prêt à suppléer sa chienne avec du lait maternisé adapté pour les chiots.
Le colostrum Durant les deux à trois premières semaines de vie, les nouveau-nés ont la particularité d’avoir un système immunitaire apte à fonctionner, mais encore incapable de produire des anticorps. Ils ne peuvent donc pas se défendre seuls contre les agressions microbiennes extérieures. Pendant toute cette première période de la vie, c’est la mère qui va suppléer à cette incapacité en transférant au chiot une partie de ses défenses. On parle “d’immunité passive”. La façon dont la mère transmet ces anticorps diffère en fonction des espèces. Dans certaines espèces, particulièrement les primates (dont l’homme) et les rongeurs, le passage des anticorps de la mère aux petits se fait principalement durant la gestation : le placenta, organe d’échange entre la mère et ses fœtus, permet le transfert de ces éléments. Le jeune à la naissance est déjà pourvu de 75 % de ses défenses immunitaires. Chez le chien et le chat, la placentation est différente – on parle de placentation endothéliochoriale – le passage durant la gestation est alors limité et moins de 5 % des défenses nécessaires au chiot sont présentes dans son sang à la naissance. C’est le colostrum, chez la chienne, qui va contribuer à la mise en place des défenses immunitaires du nouveau-né. Le colostrum est le produit secrété par les glandes mammaires durant les jours suivant la mise bas. Il est très riche en anticorps, également appelés immunoglobulines. La chienne ne peut bien entendu, transmettre que les 271
7 - Pédiatrie : de la naissance au sevrage anticorps qu’elle possède. Elle confère donc à ses chiots une protection contre les germes de son environnement et contre les maladies qu’elle a contractées auparavant ou contre lesquelles elle a été régulièrement vaccinée. Par conséquent le statut vaccinal de la chienne doit être à jour au moment de la mise à la reproduction.
Absorption des anticorps par le chiot Les anticorps sont des protéines. Elles sont donc théoriquement susceptibles d’être digérées, et donc détruites, au cours du transit. Mais un phénomène particulier existe chez le jeune chiot, appelé “perméabilité intestinale”. Les 8 premières heures après la naissance, le taux d’enzymes intestinales destinées à digérer les protéines est plus faible et les cellules intestinales, appelées entérocytes, permettent le passage des immunoglobulines directement dans la circulation sanguine. Puis, ce phénomène cesse et les anticorps absorbés n’ont plus qu’un rôle de protection locale du tube digestif où ils sont digérés. En fonction des études et des auteurs, le passage des immunoglobulines est décrit comme étant possible durant les premières 12 à 24 heures de vie.
Le remplacement du colostrum Dans quel cas ? Le colostrum a plusieurs rôles : il permet de nourrir le chiot pendant les deux premiers jours de vie ce qui est également le cas du lait, mais il permet en plus le transfert d’une immunité systémique quand il est absorbé dans les 8 à 12 premières heures de vie. Les situations de déficit de transfert de l’immunité passive maternelle sont classiquement : - les chiots orphelins - les chiots rejetés par la mère - les chiots issus d’une portée importante et ayant eu peu d’accès aux mamelles 272
Pédiatrie : de la naissance au sevrage - 7
- les chiots trop petits ou trop faibles à la naissance, incapables d’avoir un accès correct à la mamelle et une succion efficace - les chiots dont la mère n’a pas de montée de lait (assez fréquent lors de césarienne) Dans tous les cas, il faut non seulement nourrir le chiot en lui administrant un lait de remplacement, mais également assurer un transfert de l’immunité.
Pourquoi remplacer le colostrum ? Les maladies infectieuses sont l’une des premières causes de morbidité et de mortalité chez le chiot. Les nouveau-nés n’ayant pas absorbé efficacement le colostrum seront particulièrement sensibles de la naissance à 6 semaines. Bien souvent ils succombent à une infection contre laquelle ils ne peuvent pas se défendre. Chez le veau, l’absence de l’absorption de colostrum multiplie le taux de mortalité par un facteur de 50 à 75. Chez le cheval, des kits vétérinaires permettent même de doser l’efficacité du passage des anticorps de la mère au poulain.
Anticorps IgA
Comment le remplacer ? Dans certaines espèces, des colostrums de substitution provenant de l’espèce sont commercialisés. Pour le chien, de tels substituts n’existent pas. Par conséquent, pour remplacer le colostrum des chiots de moins d’un jour, plusieurs solutions sont possibles. Après 24 heures, il est trop tard pour conférer une protection générale par voie orale au chiot. • Utilisation de colostrum prélevé au préalable sur une femelle de l’élevage et congelé Le recueil se fait en pressant doucement les mamelles d’une femelle en bonne santé de l’élevage et venant de mettre bas d’une portée peu nombreuse. Le colostrum sera directement recueilli dans des petits tubes stériles et congelé à -20 °C. La conservation peut durer 12 à 18 mois. La décongélation doit se faire au bain-marie à 37 °C, en évitant l’utilisation du micro-onde, qui détruirait les anticorps. On remplace un ou plusieurs biberons de lait de remplacement par ce colostrum.
Le prélèvement de colostrum ou de lait est très facile à réaliser sur une femelle confiante.
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7 - Pédiatrie : de la naissance au sevrage Cela confère une protection satisfaisante et augmente leur chance de survie. Cette technique, qui peut paraître surprenante, est d’un très grand secours pour les éleveurs prévoyants. • Utilisation de sérum d’un animal de l’élevage L’administration de sérum par voie orale ou par injection est efficace pour assurer un substitut colostral. Il faut faire réaliser un prélèvement de sang d’un animal de l’élevage par le vétérinaire, de préférence dans les 15 jours suivant une injection vaccinale. Ce dernier séparera de façon la plus stérile possible le sérum contenant les anticorps des globules rouges et l’administrera au chiot le plus tôt possible après la naissance. La voie injectable peut être pratiquée plus tardivement que la voie orale. • Utilisation de colostrum de synthèse
Le sérum est extrait après centrifugation d’un prélèvement de sang sur tube sec.
Le remplacement des anticorps par l’utilisation de colostrum d’une autre espèce a été très souvent décrit. Des “substituts” de colostrum sont d’ailleurs proposés dans le commerce pour les chiens. Mais ces substituts sont réalisés à partir de colostrum de l’espèce bovine. Ils peuvent par conséquent concourir à une bonne digestion en favorisant l’immunité locale non spécifique, mais ne peuvent en aucun cas protéger contre les maladies spécifiques du chien comme la parvovirose. Quant à la protection des germes qui pourraient être communs, elle n’est sans doute pas très efficace. Par conséquent, l’efficacité de ces produits chez le chien, en terme de protection systémique des chiots contre les maladies infectieuses les plus courantes, doit être considérée comme très faible.
Après les premières 24 heures de vie, il n’est plus utile de donner un substitut colostral et le lait maternisé de remplacement couvre alors la totalité des besoins du chiot.
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Pédiatrie : de la naissance au sevrage - 7
Comment pallier un manque ou une absence de colostrum Il est possible de suppléer à l’absence de colostrum par différents moyens. • L’administration orale de colostrum prélevé manuellement sur la mère ou sur une autre chienne de l’élevage (et éventuellement congelé et décongelé au bain-marie à 37°C) est possible.
• L’administration d’immunsérum (injection d’anticorps spécifiques contre le parvovirus ou la maladie de Carré) est disponible dans certains pays mais donne une protection limitée aux maladies spécifiées. • L’administration de sérum maternel prélevé par prise de sang
Évolution du poids chez le chiot • Le poids à la naissance Le poids à la naissance est un facteur pronostique important concernant les chances de survie d’un nouveau né. Le poids à la naissance chez le chiot varie en fonction de la race (100 à 200 g pour les races toys, 200 à 300 g pour les races de taille moyenne, 400 à 500 g pour les grandes races et plus de 700 g pour les races géantes). Le poids moyen des chiots varie en fonction de la taille de la portée (plus le nombre de chiots dans la portée est élevé plus le poids moyens des individus est faible), des infections (dont le parasitisme) et des conditions environnementales (statut sanitaire de l’élevage et stress). • La prise de poids La prise de poids est également un facteur important à prendre en compte, un arrêt de la prise de poids étant souvent le preLors d’une perte de poids supérieure à 10 % du poids de mier signe d’une atteinte de l’état général chez le nouveau-né. naissance, il est recommandé d’utiliser un lait maternisé Il est donc intéressant de peser chaque chiot de la portée, à de substitution. l’aide d’une balance pédiatrique (précision au gramme) lors de la naissance, 12 heures après, puis de manière journalière durant les deux premières semaines de vie. Les données seront reportées dans un document permettant un suivi de la courbe de croissance et une détection rapide de toute anomalie. Les chiots devraient, dès le 2e jour de vie, avoir un gain quotidien de 2 à 4 g par kg de poids attendu à l’âge adulte (par exemple si le poids adulte attendu est de 25 kg, le chiot devrait pendre 50 à 100 g par jour) et avoir doublé son poids aux 10-12e jours après la naissance. • Attention si un chiot ne prend pas de poids ou perd du poids D’une manière générale, un chiot qui ne prend pas de poids pendant deux jours consécutifs doit être particulièrement surveillé. Tout retard de croissance doit amener l’éleveur à en trouver rapidement l’origine. Il peut en effet être lié à la mère si l’ensemble de la portée en souffre (lait insuffisant ou toxique) ou à des facteurs individuels si seuls quelques chiots accusent ce retard (fente palatine, accès aux mamelles ayant le moins de lait, etc.).
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7 - Pédiatrie : de la naissance au sevrage Comment réagir face à une perte de poids Il est conseillé de peser les chiots régulièrement. Lors d’une perte de poids supérieure à 10 % du poids de naissance, il est recommandé d’apporter une alimentation complémentaire. Il est important de noter que cette perte de poids peut être due à une production lactée insuffisante ou à une autre cause sous jacente, il est donc important de consulter son vétérinaire face à une perte de poids inexpliquée sur un chiot de manière à contrôler son état général et éliminer toute maladie sous jacente.
L’allaitement naturel Le colostrum se modifie en quelques jours pour devenir un lait dont la composition dépend de la taille de la race, des aptitudes génétiques individuelles et de la mamelle concernée (les mamelles postérieures étant plus productives). La lactation dure en moyenne six semaines après la mise bas avec un pic de production maximale vers trois semaines. Cette période doit être considérée comme la plus éprouvante et la plus exigeante du cycle sexuel de la chienne. En effet, on peut estimer qu’une chienne Labrador de 32 kg allaitant huit chiots produira environ trois litres de lait par jour au pic de lactation, ce qui impose naturellement un ajustement nutritionnel considérable pour éviter qu’elle ne maigrisse trop au cours de cette période. Dans les semaines qui suivent, la production lactée décroît et les chiots commencent spontanément à s’intéresser à la gamelle maternelle. Cette période marque le début d’un sevrage progressif qui s’achèvera vers la septième semaine avec un passage à l’aliment de croissance.
En cas de défaillance ou d’insuffisance maternelle, il faut administrer aux chiots du lait maternisé pour chiens. En cas de portée très nombreuse ou de difficulté de déglutition, l’intubation peut être réalisée, mais elle nécessite un savoir faire technique.
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Pédiatrie : de la naissance au sevrage - 7
Lait maternisé de remplacement Conditions d’utilisation Si les chiots sont orphelins, s’ils sont trop nombreux, ou si le lait maternel n’est pas consommable (affection mammaire) la distribution d’un lait de remplacement peut être nécessaire. De même, lorsque les chiots ne prennent pas de poids pendant deux jours consécutifs et qu’aucun trouble pathologique n’est constaté, il est possible que l’alimentation maternelle soit insuffisante, les chiots ne recevant pas assez de lait pour assurer leur croissance. Dans ce cas, la distribution d’un complément à l’alimentation maternelle sous forme de biberons de lait de remplacement constitue une solution intéressante pour amener au sevrage l’ensemble des chiots de la portée. Il est conseillé de donner un lait maternisé de substitution à l’ensemble de la portée plutôt que de retirer un ou plusieurs individus pour les nourrir exclusivement avec ce lait.
Critères de choix du lait Bien qu’il soit possible mais complexe pour un particulier de “materniser” du lait de vache pour l’adapter aux besoins des chiots, l’utilisation d’un lait maternisé en poudre s’avère beaucoup plus adaptée, notamment grâce à ses apports contrôlés en lactose. Outre l’économie et le gain de temps apportés par les laits maternisés, leur présentation sèche limite les risques de contaminations bactériennes.
Bon à savoir
Comparaison entre la composition des laits de chienne, de vache et de chèvre Chienne
Composants
Vache
Chèvre
Lactose (g/L)
➘➘
33
47
42
Protéine (g/L)
x2
75
33
37
Graisse (g/L)
x 2,5
95
36
39
Énergie (kcal/L)
x2
1460
640
670
Calcium (g/L)
x2
2,4
1,2
1,3
Phosphore (g/L)
x2
1,8
0,9
1,1
Les préparations ménagères de lait à base d’œufs et de lait de divers animaux ainsi que le lait industriel destiné aux ruminants (veau, agneau,…) ne sont pas adaptés à l’allaitement des chiots car leur composition est très éloignée du lait maternel naturel canin. Les présentations du commerce, étudiées pour s’en rapprocher au maximum, sont à préférer.
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7 - Pédiatrie : de la naissance au sevrage Hygiène de distribution du lait de remplacement
Bon à savoir Fréquence de l’allaitement artificiel • 1re semaine : 8 repas/jour • 2e semaine : 5 repas/jour • 3e semaine : 4 repas/jour • 4e semaine jusqu’au sevrage : 4 repas/jour
Le mode de distribution des biberons est au moins aussi important que la qualité du lait distribué. L’hygiène de la distribution doit être rigoureuse. Les chiots étant fragiles, il convient de les protéger :
- la personne qui prépare le lait et distribue les biberons doit se laver les mains avant ces opérations ; - avant d’être remplis de lait, les biberons doivent être bien lavés (avec un goupillon) et rincés avec de l’eau très chaude ; ils doivent être stérilisés régulièrement ; - le lait doit être préparé extemporanément c’est-à-dire juste avant la distribution. Un biberon entamé ne doit pas être conservé ; - une boîte de lait ou un sachet de lait entamé ne doivent pas être conservés plus d’un mois et de préférence au réfrigérateur ; - sauf indication contraire du fabriquant, le lait doit être préparé avec de l’eau bouillie ou minérale chaude – idéalement 70 °C – pour donner une fois mélangé à la poudre, un lait à une température de 37-38 °C lors de la distribution ; - à chaque distribution de biberon, le chiot doit pouvoir téter à volonté ; - il ne faut pas forcer un chiot à téter, au risque de lui faire faire une fausse déglutition, se traduisant par l’accumulation de lait dans les poumons.
Exemple du tableau de rationnement d’un lait maternisé pour chiot (Aliment d’allaitement complet Royal Canin)
Âge en semaine
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POIDS ADULTE 24 H MINI
MEDIUM
MAXI
GIANT
1-10 kg
11-25 kg
26-44 kg
> 45 kg
1
x8
3-10 ml
5-20 ml
10-25 ml
15-35 ml
2
x5
10-30 ml
15-50 ml
30-70 ml
40-80 ml
3
x4
20-50 ml
35-90 ml
60-120 ml
85-125 ml
4
x4
25-60 ml
45-125 ml
90-170 ml
120-190 ml
Pédiatrie : de la naissance au sevrage - 7
Cet accident peut être la cause de pneumonie pouvant mettre en jeu la vie du chiot.
Rythme de distribution Les chiots tétant spontanément plus de vingt fois par jour, il est difficile pour le propriétaire de maintenir ce rythme d’allaitement. L’idéal est de les nourrir toutes les trois heures la première semaine en adoptant un rythme régulier et en respectant impérativement les temps de sommeil (plus de 90 % du temps la première semaine) indispensables aux phénomènes d’attachement.
Mode de distribution Après reconstitution, le lait est administré soit au biberon, soit par gavage à l’aide d’une sonde (type sonde urinaire) en cas de refus de téter. Si les chiots tètent correctement, l’administration au biberon est plus sûre puisqu’ils s’arrêtent de téter une fois la quantité nécessaire ingérée, à la différence du sondage. Le réflexe de succion doit être présent pour biberonner, sinon le risque de fausses déglutitions est important. L’intubation gastrique est un geste technique, puisqu’il faut éviter d’introduire la sonde dans les poumons au risque d’entraîner une fausse déglutition, voire une pneumonie. Si l’éleveur veut utiliser cette technique, le plus sûr est de demander les conseils et la démonstration de son vétérinaire traitant. Technique d’intubation œsophagienne chez le chiot pour une alimentation forcée
1. Maintenir le chiot en position physiologique (la tête ne doit être ni en extension ni en flexion).
4. Faire progresser la sonde sans jamais dépasser le repère. 5. Instiller quelques gouttes de sérum physiologique.
2. Mesurer la distance truffe-dernière côte et placer un repère correspondant à cette distance sur la sonde.
6. En l’absence de réflexe de toux, injecter la totalité du repas.
3. Introduire une sonde urinaire dans la cavité buccale jusqu’à obtention du réflexe de déglutition.
N.B. : Il est préférable de ne pas trop engager la sonde pour rester dans la dernière portion de l’œsophage (moitié du thorax).
L’intubation des chiots est un geste technique. Les éleveurs doivent prendre conseil auprès de leur vétérinaire s’ils comptent la pratiquer. En effet si elle est mal réalisée (tube dans la trachée et non l’œsophage), le chiot risque de recevoir du lait dans les poumons, ce qui peut être mortel.
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7 - Pédiatrie : de la naissance au sevrage Si les chiots sont orphelins, l’éleveur devra également remplacer le comportement de la mère et stimuler pendant les trois premières semaines et après chaque repas la zone périnéale des chiots avec un linge tiédi et humidifié, pour leur permettre d’uriner et de déféquer.
Stimulation zone périnéale En cas de défaillance maternelle, il faut stimuler la miction et les défécations après chaque biberon, en frottant doucement la zone périnéale avec un tissu propre imbibé d’eau tiède.
Avantages et inconvénients des différentes méthodes d’administration de lait artificiel
Technique
Biberon
Avantages
Inconvénients
Le chiot tête à volonté
Prend beaucoup de temps (inadapté pour les grandes portées à sondage)
Fausse déglutition possible mais risque plus faible par rapport au sondage
Nécessité de la présence du réflexe de succion
Matériel disponible partout
Sondage gastrique
Rapide (intéressant pour les grandes portées)
Matériel adapté nécessaire
Adapté si réflexe de succion absent
Risque de fausse déglutition
Adapté lors de fente palatine
Risque de problèmes lié à un remplissage excessif de l’estomac Technique à acquérir
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Pédiatrie : de la naissance au sevrage - 7
Gestion optimale de l’allaitement artificiel • Résoudre si possible la cause nécessitant le recours à l’allaitement artificiel • Privilégier un lait maternisé spécialement formulé pour les chiots • Utiliser de préférence de l’eau en bouteille pour le reconstituer • Préparer le lait juste avant son administration • Distribuer le lait à une température de 37 – 38 °C • Ne pas garder du lait reconstitué plus d’une heure • Privilégier l’administration au biberon • S’occuper du chiot si celui-ci est orphelin (stimulation de la zone périnéale pour le stimuler à déféquer et uriner)
Adoption par une femelle allaitante Pour éviter le recours à l’allaitement artificiel, il est naturellement préférable, si l’on dispose d’une chienne nourrice au même stade de lactation (ou même en lactation nerveuse), de proposer à cette dernière un chiot à l’adoption. Le frottement de l’orphelin contre les chiots de la nourrice permet de l’imprégner d’une odeur qui semble favoriser l’acceptation. En effet, au cours des deux premiers jours après la mise-bas, si le chiot n’est pas encore attaché particulièrement à sa mère, cette dernière, en revanche, sait très bien reconnaître ses petits. À partir de la troisième semaine, on peut proposer très progressivement aux chiots un aliment de croissance sous forme de bouillie tiède, en complément du lait maternel dont la production commence à s’infléchir. Certains chiots se dirigent d’ailleurs spontanément vers la gamelle de leur mère et commencent à laper et à imiter son comportement alimentaire. Comme les oisillons qui sont nourris au “lait de jabot”, il arrive que les chiots sollicitent des régurgitations maternelles à cette période. L’ensemble de ces manifestations indique que le sevrage peut débuter.
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7 - Pédiatrie : de la naissance au sevrage
Les différentes étapes du développement du chiot Système
Yeux
Âge
Étapes du développement
0-13 jours
Yeux fermés
5-14 jours
Ouverture des yeux
3-4 semaines
Normal vision
0-5 jours
Conduit auditif fermé – faible audition
Oreilles 10-14 jours
Digestif
Circulatoire
Respiratoire
Neuromusculaire
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Ouverture du conduit auditif (ouverture complète normalement à 17 j). Abondance des cellules desquamées durant la semaine suivant l’ouverture complète
3-4 semaines
Éruption des canines
4-5 semaines
Éruption des incisives 1 et 2, et des prémolaires 2 et 3
5-6 semaines
Éruption de l’incisive 3 et de la prémolaire 4
0-4 semaines
Fréquence cardiaque entre 200 et 250 battements/minute
0-1 semaines
Fréquence respiratoire entre 10 et 18 respirations/minute
1-2 semaines
Fréquence respiratoire de 36 respirations/minute
3 semaines
Fréquence respiratoire entre 16 et 32 respirations/minute (équivalent à un adulte)
naissance
Réflexe de succion présent Perception de la douleur cutanée
5 jours
Les membres antérieurs supportent le poids corporel
14-16 jours
Les membres pelviens supportent le poids corporel
20 jours
Les chiots peuvent s’asseoir
22 jours
Locomotion normale
Pédiatrie : de la naissance au sevrage - 7
Les maladies néonatales La mortalité chez les chiots est relativement importante, souvent supérieure à 20 % en élevage canin. L’immaturité des chiots aux plans de la régulation thermique, de l’immunité, de l’hydratation et du métabolisme, ajoutée à une absence de réserves dans le foie sous forme de graisses, en fait des êtres particulièrement vulnérables. Les décès et les accidents par écrasement sont généralement évitables par une bonne conception de la maternité. En revanche, les maladies infectieuses sont plus difficiles à maîtriser.
L’hypoxie néonatale
L’inertie utérine ainsi que les autres problèmes lors de la mise bas peuvent entraîner une hypoxie chez le chiot.
La mise bas et les premiers mouvements respiratoires du chiot constituent incontestablement la période la plus critique pour le nouveau-né. L’hypoxie (manque d’oxygène) est une cause fréquente de mortalité au cours des 4 premiers jours. Les chiots nés par césarienne sont particulièrement sensibles à ce manque d’oxygène. En effet, lors d’une naissance par les voies naturelles, le passage du chiot dans le bassin de sa mère stimule la respiration en réalisant un massage de la cage thoracique, ce qui favorise en plus l’expulsion des liquides résiduels. Ce massage n’existe pas dans une naissance par césarienne et l’oxygénation du nouveau-né doit représenter l’action prioritaire dans la réanimation postnatale. Un chiot hypoxique a les muqueuses de couleur bleutée, des difficultés ou une incapacité à téter et un rythme cardiaque bas (entre 80 et 100 bpm).
L’oxygénation représente l’action prioritaire dans la réanimation postnatale.
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7 - Pédiatrie : de la naissance au sevrage
Les malformations congénitales Pour prévenir l’hypoxie néonatale du premier jour, l’éleveur doit libérer les voies aériennes supérieures des chiots par aspiration du liquide amniotique à l’aide d’un mouche-bébé.
Les fentes palatines peuvent atteindre de nombreux chiots dans la portée, particulièrement chez les races brachycéphales. La supplémentation de la chienne en acide folique dès le début des chaleurs et pendant le début de la gestation peut aider à prévenir une partie de ces malformations.
1 à 15 % des chiots nouveau-nés, selon les races, sont porteurs d’anomalies pouvant causer leur mort. Si ces malformations sont internes (cardiaques par exemple), il ne sera possible de les déceler qu’après la mort à l’autopsie. D’autres sont plus facilement visibles : hydrocéphalie, fente du palais (accompagnée ou non d’un bec de lièvre), non perforation de l’anus empêchant le chiot d’éliminer ses selles. Les deux dernières peuvent parfois être guéries chirurgicalement. Les origines de ces malformations congénitales (présentes à la naissance) sont multiples.
Elles peuvent être dues à des anomalies du développement fœtal ou à l’utilisation de traitements tératogènes chez la chienne durant la gestation. Un produit tératogène est un composé qui a les facultés de provoquer des malformations s’il est administré durant la gestation. La période la plus sensible à l’action tératogène de certains médicaments est naturellement la phase d’embryogenèse qui correspond à la différenciation des tissus (17 à 21 jours de gestation). Cependant, le fœtus peut aussi être exposé plus tard aux risques de malformation de certains organes à différenciation tardive comme le cervelet ou encore l’appareil urinaire. La liste des produits tératogènes, de leurs doses et de leur période de susceptibilité maximale est maintenant bien connue des vétérinaires dans la plupart des espèces. La plus simple des précautions consiste à demander conseil à son vétérinaire avant tout traitement même de routine (antiparasitaire). L’augmentation de l’incidence des malformations (fente palatine, mégaœsophage, malformations cardiaques) au sein d’un effectif doit également faire rechercher parmi les ascendants l’existence de ce défaut ou un porteur de celui-ci.
Anasarque Dans le cas de malformations multiples, les chiots ne survivent en général que quelques minutes.
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Pédiatrie : de la naissance au sevrage - 7
L’hypoglycémie, l’hypothermie, et la déshydratation L’hypoglycémie Tout comme le porcelet, le chiot à la naissance ne dispose pas de tissu adipeux brun autorisant la thermogenèse sans frisson. Ses réserves en glycogène dans les muscles et le foie sont très limitées (autonomie de quelques heures après la naissance) et difficilement mobilisables, ce qui le prédispose classiquement à l’hypoglycémie au cours des 15 premiers jours. L’apparition de crises d’hypoglycémie (convulsions suivies d’apathie) dépend essentiellement de la rapidité de la prise colostrale et de la température ambiante. La prévention de la mortalité due à cette hypoglycémie dans les premières heures, passe donc d’abord par le réchauffement puis par la mise à la mamelle précoce et enfin, si les manœuvres précédentes sont insuffisantes, le vétérinaire pourra être amené à injecter du sérum glucosé isotonique. Une pratique trop souvent répandue en élevage consiste à alimenter de force par biberonnage ou par intubation œsophagienne, les chiots faiblissant sans avoir pris au préalable la précaution de prendre leur température rectale. Les chiots en hypothermie ont en effet, pour la plupart, perdu le réflexe de déglutition, ce qui les prédispose aux bronchopneumonies par fausse route et ne peuvent plus Dans les élevages de moyenne ou grande taille, l’acquisition d’une couveuse pédiatrique peut être envisagée digérer le lait ingéré d’où l’apparition d’une diarrhée. La règle d’or consiste donc, en cas d’hypoglycémie, à réchauffer le chiot avant de le gaver si sa température rectale est inférieure à 35°C. A cet effet, il s’avère utile de disposer en maternité d’un incubateur d’aviculture ou d’une couveuse pour y placer temporairement les chiots jusqu’à rétablissement d’une température compatible avec la réapparition du réflexe de déglutition. Cette température élevée étant incompatible avec le bien être de la mère et le maintien de sa lactation, il convient naturellement de ne pas l’imposer à l’ensemble de la maternité. 285
7 - Pédiatrie : de la naissance au sevrage L’hypothermie À la naissance, l’évaporation du liquide amniotique entraîne, selon le principe du climatiseur, un refroidissement proportionnel à la surface corporelle du chiot. Ce phénomène explique pourquoi les chiots de petites races sont plus exposés à l’hypothermie que les chiots de grandes races du même âge. Comme pour la glycémie, la température du chiot est étroitement reliée à la précocité de la première tétée et à la quantité de colostrum ingérée. La température ambiante optimale en maternité pour prévenir efficacement les risques d’hypothermie, pourra varier en fonction de la race considérée, de l’hygrométrie et de la ventilation. Plus que la température de la maternité, c’est surtout la température au niveau des chiots qui importe de surveiller, de façon à ce qu’elle permette de maintenir leur température rectale à 37 °C lors de risques de primo-infection herpétique (faible multiplication du virus à cette température).
La déshydratation Les facteurs de risque de déshydratation chez le chiot au cours des 15 premiers jours sont fonction du rapport poids/surface (plus faible chez les chiots de petites races), de l’immaturité du rein, de la température et de l’hygrométrie ambiante, du bon déroulement des tétées et des éventuelles diarrhées qui passent souvent inaperçues à cause du léchage maternel (on ne voit alors souvent que des “queues mouillées”). La prévention de la mortalité par déshydratation passe d’abord par son diagnostic (pesées régulières dans les premiers jours), par la maîtrise des paramètres précités (utilité des humidificateurs) et, le cas échéant, par une réhydratation par voie orale ou parentérale (sous cutanée, intraveineuse ou intra-osseuse).
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Pédiatrie : de la naissance au sevrage - 7
Les maladies bactériennes La majorité des maladies bactériennes du nouveau-né est due à des germes de l’environnement. Le maître mot de la prévention de toutes ces maladies est donc de maintenir une hygiène stricte du nid de mise bas. Les statistiques montrent que près de 15 % des chiots nés décèdent avant l’âge de 15 jours, environ la moitié des suites d’une mise bas délicate et/ ou d’une mauvaise réanimation, l’autre moitié de maladies infectieuses.
Atteinte oculaire chiot
Les septicémies néonatales peuvent atteindre des portées entières, à la suite de la présence de bactéries dans la maternité ou, le plus souvent, lorsque la mère héberge des germes dans le vagin et que les chiots se contaminent à la naissance. Certains agents présents dans les voies génitales de la chienne (mycoplasmes par exemple) peuvent être redoutables. En quelques jours, les nouveau-nés peuvent devenir malades : ils se mettent souvent à crier sans cesse et refusent de téter. Une antibiothérapie doit être mise en place le plus rapidement possible, mais ne permet hélas pas toujours d’enrayer l’issue fatale.
L’ophtalmie néonatale, souvent liée à une hygiène insuffisante au contact des chiots, se traduit par un gonflement des paupières, puis un écoulement de pus.
Des infections bactériennes plus localisées peuvent exister. Le cordon ombilical mal désinfecté peut s’infecter. Il devient alors congestionné (rouge) dans les jours qui suivent la naissance, on parle d’omphalite. Celle-ci peut dégénérer en péritonite (infection abdominale), et ne doit pas être considérée à la légère. Le vétérinaire sera amené à administrer des antibiotiques. Des soins attentifs des cordons, une bonne désinfection et une surveillance régulière sont très efficaces en prévention. Lorsque la mère a une infection de la bouche (une stomatite) ou du tartre ou lorsque les chiots sont recouverts de petits morceaux de placenta séché et surinfecté, des croûtes plus ou moins purulentes peuvent apparaître sur le corps des chiots (pyodermite néonatale). Il faudra alors les laver avec un shampoing antiseptique, et parfois les retirer de la mère. L’ophtalmie néonatale se traduit, avant l’ouverture des paupières vers l’âge de 15 jours, par un gonflement des globes oculaires. Lorsque l’on appuie, du pus sort. Le vétérinaire sera amené à agir rapidement de manière à éviter que les chiots deviennent aveugles.
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7 - Pédiatrie : de la naissance au sevrage
Les maladies virales La maladie virale la plus connue est l’herpès virose canine. Cette maladie est quasi inapparente chez l’adulte, qui peut parfois présenter des signes génitaux (infertilité, papules sur les muqueuses génitales) ou respiratoires (toux, rhinite). Les chiots se contaminent dans l’utérus à la naissance ou juste après. L’incubation est de 4 à 6 jours. Les symptômes sont assez peu évocateurs : troubles digestifs (ballonnement, diarrhée), troubles nerveux (convulsions), cris stridents. Parfois au contraire, ils dépérissent sans manifester d’autres symptômes. Seule l’autopsie permettra alors de suspecter cette maladie.
Questions courantes sur l’herpès Comment limiter les effets de l’herpès virus ? • Maintenir une hygiène stricte au nid • Maintenir une température corporelle des chiots à 37 °C • S’assurer que les chiots prennent correctement le colostrum • Vaccination de la chienne (à voir avec votre vétérinaire) L’insémination artificielle protège t-elle les deux partenaires contre l’herpès ? L’insémination artificielle peut protéger le mâle si celui-ci n’entre pas au contact de la femelle. En revanche l’herpès pouvant se retrouver dans la semence du mâle, l’insémination ne protégera pas la femelle. Comment savoir si une chienne est porteuse d’herpès ? L’herpès se réactive suite à une baisse de l’immunité, notamment lors des chaleurs. Le meilleur moment pour savoir si une chienne est porteuse d’herpès se situera donc lors des chaleurs de la chienne. Une sérologie pourra être réalisée au cours de cette période. La vaccination contre l’herpès empêche-t-elle la contamination des chiots ? La vaccination prévient l’apparition des signes cliniques mais n’empêche pas l’infection. Les chiots peuvent donc être porteurs d’herpès même après vaccination de la mère. Il est à noter que le vaccin aura un effet protecteur sur les chiots seulement si ceux-ci ont correctement pris le colostrum.
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Pédiatrie : de la naissance au sevrage - 7
La prévention de l’herpès virose passe par l’hygiène dans un premier temps. En effet l’herpès virus canin est extrêmement sensible à tout agent de désinfection et ne survivra dans le milieu ambiant que difficilement si tous les paramètres d’hygiène sont contrôlés. La température au niveau de la maternité et directement au contact des chiots est le deuxième moyen de prévention, le virus herpétique se multipliant mal à des températures de 37 °C. Il faut donc chauffer le nid pour que la température des chiots soit de 37 °C au lieu de 35,5 °C. La vaccination contre l’herpès permet de protéger le chiot efficacement si celui-ci a correctement pris le colostrum (demander conseil à votre vétérinaire). Importance de l’autopsie lors de mortalité néonatale Les chiots malades lors des 15 premiers jours de leur vie, s’arrêtent de manger, se refroidissent et se mettent à crier. La mort survient alors en général dans les deux ou trois jours qui suivent. Seule l’autopsie pratiquée le plus précocement possible a des chances de permettre d’identifier la cause de la mort et de protéger les autres chiots encore vivants de la portée ou de l’élevage. Le chiot à autopsier sera conservé à 4 °C s’il peut être autopsié dans les heures qui suivent le décès, à défaut il sera congelé (il est à noter que la congélation réduit le nombre d’examens possibles à réaliser).
Moyens de prévention des maladies néonatales
Durant les chaleurs • Éviter la mise à la reproduction de chiennes obèses, maigres, trop jeunes ou âgées (risque d’inertie utérine et donc de dystocie). Durant la gestation • Donner un aliment adapté pour la gestation à la chienne • Demander conseil à son vétérinaire avant tout traitement même de routine (antiparasitaire) • Vaccination contre l’herpès (demander conseil à son vétérinaire) Durant la mise bas • Consulter précocement le vétérinaire de l’élevage lors de mise bas difficile ou de part languissant. • Ne pas utiliser d’ocytocine sans conseils
Durant les minutes et les heures qui suivent la mise bas • Ouvrir les poches entourant le chiot si la chienne ne le fait pas dans les 30 secondes • Dégager les voies respiratoires à l’aide d’un “mouche-bébé” • Sécher les chiots • Soin du cordon (ligature et désinfection) • Moyens de prévention des maladies néonatales. Mettre rapidement les chiots à la mamelle (prise colostrale) Durant les jours et semaines suivant la mise bas • Maintenir la température rectale du chiot au-dessus de 36 °C • Maintenir une hygiène stricte du nid de mise bas • Peser quotidiennement les chiots • Contrôler régulièrement les mamelles des chiennes
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7 - Pédiatrie : de la naissance au sevrage
Le sevrage À quel moment débuter le sevrage Le sevrage correspond au passage de l’alimentation strictement lactée à un aliment solide et se termine par la séparation physique de la mère et de sa portée. Il constitue une nécessité physiologique, à la fois pour le chiot et pour sa mère. Le chiot a des besoins nutritionnels qui augmentent, alors que la lactation commence à décroître vers 3-4 semaines après la mise bas. L’alimentation lactée devient donc insuffisante pour couvrir les exigences de la portée. Plus la portée est importante, et plus les capacités laitières de la mère peuvent être outrepassées tôt. De plus, l’éruption des incisives aux alentours de 4 semaines entraîne une douleur à la tétée, ce qui va favoriser le sevrage (la chienne ne se laissant plus téter aussi facilement). Le choix du moment du sevrage se fait selon plusieurs critères dont certains s’opposent : - pour la mère, notamment dans le cas d’une portée nombreuse, un sevrage précoce lui évite de trop puiser dans ses réserves ; - pour le chiot, le sevrage constitue un énorme stress (changement de type d’alimentation, détachement du nid maternel…), dont la précocité ne s’impose pas sauf en cas de choix de sevrage précoce pour des raisons médicales.
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Pédiatrie : de la naissance au sevrage - 7
Aspects physiologiques Vers la 5e semaine, le comportement de la chienne se modifie : elle délaisse de plus en plus sa portée, ne lui consacrant plus qu’environ 20 % de son temps, et espace les tétées. L’aliment de sevrage devient désormais la source majeure d’approvisionnement énergétique pour les chiots. Si les chiots sont déjà familiarisés avec ce type d’aliment, la transition se fait aisément et la croissance des chiots s’accélère, surtout lorsque la portée est nombreuse. Pour les chiots, le seul réel impératif réside dans le respect d’une transition progressive d’une alimentation liquide vers une alimentation solide. La logique veut que le sevrage amène progressivement les jeunes à consommer le même type d’aliment que leur mère. Le phénomène d’imitation facilite d’ailleurs grandement le sevrage. Les exigences nutritionnelles sont de toute façon très semblables pour la chienne allaitante et pour les chiots : haute teneur en énergie, apport protéique quantitativement et qualitativement élevé, renforcement des apports minéraux (calcium) et vitaminiques.
Produits à utiliser lors du sevrage Les éleveurs sont toujours à la recherche de la solution la plus facile et la plus efficace pour sevrer leurs chiots. L’utilisation de viande est une erreur, cette dernière étant insuffisamment riche en calcium par rapport aux besoins des chiots. Les préparations ménagères sont également souvent carencées en minéraux, et l’adjonction d’un correcteur minéral est nécessaire. Ces derniers ont de plus le désavantage de pouvoir varier grandement en composition d’un jour sur l’autre, ce qui peut causer des diarrhées. Il existe sous forme sèche des aliments de sevrage, spécialement formulés. Ils permettent de s’affranchir de toute préparation compliquée, en proposant à la mère et au chiot la même source de nourriture. Leur constance nutritionnelle prévient toute modification brutale du régime, 291
7 - Pédiatrie : de la naissance au sevrage et ne nécessite aucune supplémentation. Enfin, des avancées technologiques permettent de proposer aux éleveurs des mousses de sevrage et des croquettes de forme adaptée à la mâchoire du chiot et très facilement réhydratables pour constituer rapidement une bouillie de sevrage.
Le sevrage en pratique courante Lorsque les chiots sont allaités par leur mère, dès l’âge de 4 semaines, ils s’intéressent à l’aliment maternel. L’aliment de sevrage doit posséder une appétence suffisante pour être attractif pour les chiots. La compétition au sein de la portée stimule la consommation spontanée, à condition que la gamelle utilisée soit assez grande pour que les chiots puissent tous manger ensemble sans se gêner. La taille des croquettes doit être assez petite pour faciliter la préhension par les chiots. Au début, leur consommation est minime, mais elle augmente progressivement, soulageant ainsi la mère. Pour les encourager, l’aliment de sevrage est d’abord mélangé à de l’eau. L’aliment ainsi réhydraté est renouvelé fréquemment de manière à ne pas être souillé. La quantité de liquide ajouté aux croquettes diminue progressivement, et en fin de sevrage, les chiots consomment l’aliment sec. De l’eau claire et fraîche doit parallèlement être toujours mise à leur disposition. Le sevrage, même s’il doit se dérouler progressivement, ne doit pas durer trop longtemps. Initié vers 4 à 5 semaines, il doit être tout à fait terminé à 7 semaines, pour permettre à la mère de récupérer de cette période exigeante pour son organisme.
292
Le développement comportemental du chien
L
a qualité de la communication entre le chien et son propriétaire – qu’il s’agisse d’un chien de compagnie, de sport ou d’utilité – est vitale pour mener une vie qui satisfait aussi bien les attentes et les besoins de l’homme que de son compagnon. Or, les fondements de cette communication se bâtissent dans les premiers mois de la vie du chiot. Plus l’éleveur et le futur propriétaire auront des informations sur cette phase de développement, plus il sera aisé de favoriser un bon départ.
8 - Le développement comportemental du chien
Développement physique et mental : les bases du futur comportement
Neurone
Gaine de myéline
296
Le développement physique et le développement mental vont de pair : ils seront donc, tous deux, abordés succinctement dans ce chapitre. La croissance d’un chiot passe obligatoirement par la structuration et la maturation d’un certain nombre de tissus. Ces différents types de tissus ne se développent pas tous simultanément ni même à la même vitesse, ce qui explique les variations qualitatives et quantitatives des besoins alimentaires d’un chiot. Nous pouvons donc comparer le développement physique d’un chiot à un chantier de construction. Le chantier commence par un projet (le système nerveux), puis vient l’installation des équipements (le squelette). Pour les faire fonctionner, il faut des ouvriers (les muscles) qui bénéficient d’une certaine protection sociale (la graisse) (voir chapitre Nutrition). Ces phases de développement correspondent à des caractéristiques comportementales qui doivent être considérées et contrôlées par l’éleveur puis par le nouveau propriétaire du chiot. Bien que simpliste puisque ces phases se déroulent graduellement et simultanément, notre comparaison n’en permet pas moins de mettre en lumière les risques liés à chaque étape du développement du chiot.
Le développement comportemental du chien - 8
Elle illustre en particulier : - L’inadaptation des réserves d’énergie des chiots à la naissance étant donné que les dépôts de graisse se forment tard dans le développement alors qu’ils sont la principale méthode de stockage d’énergie des chiots. Ils ne peuvent compter que sur une faible réserve de glycogène (foie et muscles) pour satisfaire leurs besoins dans les douze premières heures environ après la naissance et dépendent donc de sources de chaleur externes jusqu’à l’apparition du réflexe du frisson (après le 6e jour) et au développement des tissus adipeux (fin de la 3e semaine) et des processus de régulation thermique. Dès lors, le premier réflexe d’un éleveur doit être de réchauffer un chiot qui semble souffrir d’hypothermie avant de lui administrer tout autre traitement ; - Les variations des besoins nutritifs d’une race à l’autre et d’un individu à un autre, au cours des différentes phases de développement. En fait, la structure corporelle évolue durant la croissance : moins d’eau et de protéines, et plus de dépôts de graisse et de minéraux ; - L’obésité, qui menace les petites races bien plus tôt que les grandes ; - Le développement du système nerveux (incomplet à la naissance). Les chiots naissent sourds, aveugles et sans odorat. Ce dernier se développe rapidement. Nous savons que les chiots sont capables de retrouver les mamelles de la chienne à l’odeur (grâce à un sens développé de la température pour retrouver le corps chaud de la chienne). La myélinisation des fibres nerveuses est relativement lente. Elle est pourtant nécessaire pour transmettre rapidement les influx nerveux d’une cellule à l’autre. Elle part du cerveau et progresse lentement vers l’avant-main avant de se terminer dans l’arrière-main. Voilà pourquoi les chiots rampent d’abord en utilisant leurs pattes antérieures quand ils commencent à se mouvoir. La myélinisation n’est pas encore suffisante pour permettre le mouvement des extrémités du train arrière.
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8 - Le développement comportemental du chien Une bonne compréhension des différentes étapes du développement moteur, psychologique et sensoriel du chiot est indispensable, d’une part pour le diagnostic précoce de certains problèmes, et d’autre part, et surtout, pour orienter la sensibilité du chiot dans la direction requise pour son utilisation future. Agénésie (absence de dents) chez un Épagneul breton de 7 mois.
L’éleveur devra s’intéresser à la chronologie du développement physique normal de la race afin de contrôler l’évolution de la croissance des chiots produits et d’identifier, aussi vite que possible, tout défaut “caché” qui pourrait affecter la vitalité future de l’animal, son potentiel de performance ou son aptitude à être montré dans les expositions. Par exemple, le diagnostic de l’agénésie dentaire (absence d’une ou plusieurs dents permanentes) chez certaines races touchées par ce défaut héréditaire (en particulier les chiens à face longue) peut être établi grâce à un contrôle radiologique des arcades dentaires. Il révélera l’absence de bourgeon dentaire vers la 11e semaine, c’est-à-dire avant que les chiots n’aillent chez leur nouveau propriétaire. Il en va de même pour la détection précoce de la surdité (4e semaine) chez les races prédisposées (Dalmatiens, chiens à la robe merle ou montrant des signes de ladrerie). Toutefois, il n’est pas toujours possible de détecter une dysplasie de la hanche, une atrophie rétinienne ou même une non-descente de testicules avant le départ du chiot. Le saviez-vous Le volume du cerveau d’un Berger allemand qui vient de naître s’élève à 8 cm³ et il contient toutes les cellules qu’il aura à jamais. À 8 semaines, ce volume passe à 80 cm³ et à 16 semaines à 120 cm³, soit presque la taille du cerveau d’un chien adulte. Cette croissance s’explique par la progression constante de nouvelles connexions entre les cellules. Aucune nouvelle cellule n’est générée. L’apprentissage influence le développement du volume encéphalique.
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Le développement comportemental du chien - 8
Développement comportemental Les comportementalistes distinguent généralement quatre étapes successives dans le développement du chiot. Notre objectif n’est pas de les détailler ici. Nous tenons plutôt à souligner l’influence fondamentale de l’éleveur et de ses méthodes d’élevage sur l’avenir du chiot et sa qualité. En effet, bon nombre d’erreurs et de déceptions pourraient être aisément évitées grâce à la compréhension des étapes favorables à l’apprentissage et des périodes d’aversion. Bon à savoir
La période prénatale Dans l’utérus, les fœtus ne sont pas complètement isolés du monde extérieur. Le développement des techniques d’échographie a permis d’observer leurs réactions à une palpation de la région trans-abdominale de la femelle à partir de la quatrième semaine de gestation. Leur sens du toucher se développe très tôt et il est même possible qu’ils soient conscients d’une caresse donnée par l’éleveur à la chienne. De même, les chiots sentent le stress de la femelle, qui peut provoquer un avortement, un retard de croissance intra-utérine, des immunodéficiences ou même des difficultés d’apprentissage après la naissance.
Des observations montrent que les chiennes promenées régulièrement et quotidiennement jusqu’à la mise bas (durée adaptée au stade de la gestation) connaissent moins de problèmes en donnant naissance que les chiennes dont les déplacements se limitent à un jardin ou une cour.
Des études ont démontré que certains nutriments tels que les acides gras oméga 3 (DHA) sont indispensables au développement du cerveau. L’alimentation de la chienne et des chiots doit donc en contenir en quantité suffisante. Leur absence pourrait engendrer une aptitude réduite à l’apprentissage des chiots. 299
8 - Le développement comportemental du chien
La période néonatale La période néonatale va de la naissance à l’ouverture des yeux. Elle est également connue sous le nom de phase végétative car, en apparence, la vie du chiot semble se limiter au sommeil et à quelques activités réflexes. Il réagit uniquement à des stimulations tactiles et se rapproche des sources de chaleur en rampant. Ce mouvement est rendu possible par le développement de son système nerveux, avec la croissance des gaines myéliniques de l’avant vers l’arrière, facilitant ainsi l’usage des membres antérieurs avant les membres postérieurs. Ce chiot de 3 jours a le réflexe de remonter ses membres postérieurs.
Pendant la période néonatale, l’éleveur peut se contenter de mettre la chienne et sa portée dans un espace chaud et rassurant. Lorsque l’instinct maternel de la chienne semble déficient, si la portée est trop petite ou trop importante pour la chienne, l’éleveur pourra augmenter les stimulations tactiles des chiots en étudiant la normalité de leurs réflexes (déglutition, défécation, succion, éducation du goût). Les autres stimulations (musique, jouets, couleurs, etc.) que l’on exerce parfois dans des élevages sont à limiter à cet âge et ils ne feront que perturber le sommeil de la portée.
Conseil pratique Ce chiot de 4 jours n’a pratiquement plus ce réflexe. Les chiots normalement développés ne l’ont plus après le 5e jour.
Pendant les premières semaines de gestation, l’organisme de la chienne doit accepter l’embryon et ne pas le rejeter comme s’il s’agissait d’un « tissu étranger ». Ses défenses immunitaires sont donc légèrement affaiblies. Si vous avez le choix entre amener votre chienne à un événement où elle rencontrera de nombreux chiens inconnus ou rester chez vous, mieux vaut opter pour la seconde solution afin d’éviter tout risque d’infection.
Chiot de trois jours ayant le réflexe de se mettre debout avec les membres antérieurs puis avec les membres postérieurs un jour plus tard.
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Le développement comportemental du chien - 8
Bon à savoir Les premières semaines sont la période où les risques de mortalité sont les plus élevés pour les chiots. L’éleveur se concentrera sur le bien-être de la chienne et le contrôle du développement des chiots. Si la chienne est en bonne santé et évolue dans des conditions de propreté satisfaisant les normes d’hygiène, un bon développement physique forme la meilleure base pour le développement mental et donc comportemental du futur chien adulte. Une nutrition optimale de la chienne, avec des quantités adéquates d’énergie et de nutriments, assurera le bon développement physique des chiots. Tout en effectuant la pesée quotidienne, l’éleveur peut contrôler leur développement et détecter toute anomalie de manière précoce ; de plus, les chiots seront ainsi habitués à être manipulés par des mains humaines.
La pesée journalière des chiots donne à l’éleveur une excellente opportunité de contrôler le développement de la portée.
Le saviez-vous
Pendant la période néonatale, les besoins des nouveau-nés semblent limités à la chaleur du corps de la chienne et à son lait nourricier. Les chiots ont déjà commencé leur apprentissage mais l’influence potentielle de la chienne demeure mineure. Toutefois, certains pensent qu’en touchant quotidiennement les chiots, en les soulevant et en les stimulant par le chaud ou le froid ou en appliquant des pressions manuelles, on peut favoriser leur développement. Certains auteurs affirment même que cette méthode peut avoir une influence sur le moment de l’ouverture des yeux et des canaux auriculaires, la prise de poids, la croissance des poils et le développement moteur.
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8 - Le développement comportemental du chien
La période de transition Décrite comme la “phase de l’éveil”, la période de transition commence lorsque les yeux s’ouvrent (10 à 15 jours après la naissance) et se termine lorsque le chiot se met à entendre, c’est-à-dire quand il réagit aux bruits (à la quatrième semaine). Pendant cette période, les chiots commencent généralement à explorer, à jouer, à suivre leur mère et à reconnaître l’identité de leurs proches (imprégnation). Bien que leur vue ne soit pas encore parfaite à ce stade, la poursuite de comportements tels que le fouissement ou l’exploration tactile indique déjà la possibilité d’un problème de vue.
Développement comportemental Période néonatale
0 à 14 jours
Va de la naissance à l’ouverture des paupières
Période de transition
14 à 21 jours
Va de l’ouverture des paupières à l’apparition du réflexe de sursautement au bruit
Période de socialisation
21 à 90 jours
Suit l’apparition du réflexe de sursautement et s’étend jusqu’à 3 mois
Pendant cette période, l’éleveur doit offrir un environnement exempt de stress à la chienne et à sa portée ; aucune chienne rivale ne peut dormir à proximité. Les amis et les visiteurs sont les bienvenus, mais toujours en compagnie de l’éleveur ou d’un membre connu de la famille. Bon à savoir Pendant cette période, les chiots commencent lentement à s’éloigner de l’endroit où ils dorment pour uriner. Cette habitude est très importante dans le cadre de l’éducation future à la propreté : les chiots évitent de salir leur couche.
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Conseil pratique La capacité d’apprentissage augmente au cours de la période de transition pour atteindre le niveau d’un chien adulte à la cinquième semaine. Les chiots débutent la communication sociale. Ils battent de la queue, semblent jouer à se battre avec leurs compagnons de portée et parfois, vous pouvez même les entendre “aboyer”.
Le développement comportemental du chien - 8
La période de socialisation Comme son nom l’indique, la période de socialisation correspond pour les chiots à une phase d’apprentissage de la vie en société. Elle commence par une période d’attraction (rien ne les effraie) et se poursuit généralement par une période d’aversion (peur de la nouveauté). Les chiots apprennent progressivement à communiquer et acquièrent le sens de la hiérarchie en interprétant les réprimandes et les signaux olfactifs ou posturaux de la chienne. Cette information montre l’importance de la responsabilité de l’éleveur pour le futur de ces chiots. En effet, si un éleveur, par manque de temps ou d’observation, ne profite pas intensément de la période d’attraction (généralement 3 à 9 semaines) pour habituer le chiot à son futur environnement, le propriétaire aura beaucoup plus de difficultés plus tard à se débarrasser des mauvaises habitudes que le chiot peut avoir acquises en grandissant. Cette période pendant laquelle le chiot est extrêmement sensible et malléable s’avère utile pour l’éleveur afin d’ : - encourager les contacts avec les futurs propriétaires (surtout les enfants) et vivre des situations qu’il devra supporter calmement (personnes de différentes origines ethniques, personnes portant des uniformes tels que les facteurs, espèces animales variées comme chats, moutons, etc.) ; - habituer progressivement le chiot aux stimulations qu’il connaîtra (bruits, odeurs de vêtements, coups de feu pour un futur chien de chasse, chien courant ou chien d’arrêt, voiture, hélicoptère, etc.) ; - intensifier les jeux entre les chiots ; - observer le comportement de chaque chiot pour conseiller au mieux les acheteurs et leur donner des informations sur leur caractère. Durant cette période, il est aisé d’identifier une tendance à la domination, au travers du jeu, de simulations d’accouplement et de priorité dans l’alimentation (voir test de Campbell).
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8 - Le développement comportemental du chien
Conseil pratique En jouant, les chiots apprennent à utiliser leurs dents de manière judicieuse. Quel plaisir de déchirer un morceau de tissu ou de se battre avec ses compagnons de portée pour une peluche ! S’ils mordent dans l’oreille d’un autre chiot, celui-ci couinera et essaiera de se libérer. L’”agresseur” se retrouve donc sans compagnon de jeu. Ainsi, les chiots apprennent vite qu’il n’est pas amusant de mordre fort dans la chair chaude de leurs congénères. Par conséquent, vous encouragerez ce comportement en arrêtant immédiatement de jouer quand un chiot mord votre doigt ou votre pied. Vous l’ignorerez en vous éloignant.
Répartition des périodes veille-sommeil Après la naissance, durant la période néonatale, tous les chiots de la portée suivent les mêmes rythmes de sommeil et d’éveil. Le rythme change à mesure que les chiots grandissent.
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Période néonatale
Période de transition
Période de socialisation
Sommeil paradoxal
90 %
50 %
15 %
Sommeil calme
5%
15 %
20 %
Éveil (tétées)
5%
35 %
65 %
Le développement comportemental du chien - 8
Bon à savoir L’éleveur doit superviser les contacts entre les enfants et les chiots pour que cette expérience d’apprentissage soit positive.
De nombreuses aptitudes, dites “naturelles”, peuvent s’acquérir durant cette période, particulièrement si la chienne, déjà familiarisée avec de tels stimuli, peut avoir un effet calmant sur sa portée pendant la période d’aversion. À trois semaines, les chiots ont normalement un niveau de protection immunitaire et de température suffisant pour que l’éleveur puisse à présent augmenter le temps consacré à la stimulation des chiots. Lui et sa famille peuvent demander le soutien des futurs propriétaires, s’ils ne vivent pas trop loin, ou inviter des amis, accompagnés de leurs enfants si possible, à venir chez lui, caresser les chiots et jouer avec eux. Il doit évidemment superviser ces contacts décisifs, surtout s’il s’agit d’enfants, pour que cette expérience d’apprentissage soit positive. L’environnement d’une portée en pleine croissance doit être riche en stimuli ; rien de luxueux, mais de la variété et des expériences nouvelles chaque jour. Une petite tente comme celles où les enfants aiment jouer, une grande boîte en carton, pour se cacher dedans et courir autour, un tunnel, un balai sans manche, qui deviendra un jouet apprécié car le chiot peut le mâchonner, une bouteille en plastique remplie de petites pierres et bien fermée, un morceau de tissu, un vieil ours en peluche, un petit jouet attaché par une bande de caoutchouc à une branche d’arbre, que les chiots peuvent tout juste atteindre pour tirer dessus, de l’herbe, du gravier, des feuilles plastiques glissantes, du sable et des panneaux en bois, pour qu’ils puissent expérimenter différents types de sol… il n’y a aucune limite à l’imagination !
Attention ! ll faut contrôler régulièrement tous les jouets pour vérifier qu’ils ne risquent pas de blesser les chiots. Si la chienne ou d’autres chiens adultes aiment jouer, leurs dents peuvent facilement endommager les petits jouets. On conseille généralement de séparer les chiens adultes des chiots quand ceux-ci jouent avec leurs jouets.
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8 - Le développement comportemental du chien
Qu’apportera le futur ? Au-delà de l’éternel et fascinant débat sur l’influence de l’inné ou de l’acquis sur le comportement d’un chien, le nouveau propriétaire veut évidemment connaître les qualités de son nouveau compagnon. Certaines attentes seront fondées sur les caractéristiques connues de la race, mais d’autres aptitudes seront liées à la personnalité propre du chiot, qu’elles soient innées ou acquises. Des tests sont disponibles afin d’obtenir autant d’informations possible à ce sujet. Ils donnent certaines indications sur les caractéristiques des chiens. Le futur propriétaire appréciera que l’éleveur puisse lui fournir cette information ou même d’être présent au moment du test. Chaque propriétaire est différent et a besoin d’un chien spécifique : le choix peut varier selon que la personne recherche un animal de compagnie, un chien pour pratiquer l’agility, l’obéissance, la chasse, le pistage ou un chien d’utilité. Il faut également prendre en compte le type de propriétaire : célibataire, famille, jeune couple ou personnes plus âgées. Quoi qu’il en soit, il est toujours préférable d’orienter le futur propriétaire vers un chiot adapté à sa situation (voir les tests de comportement de Campbell) et de lui donner des conseils pour la socialisation du chiot, complétés par le vétérinaire pendant la visite d’achat. Quitter l’élevage On conseille habituellement deux âges pour la vente des chiots : - Départ précoce : dans certains pays cela correspond environ à la 7e semaine, dans d’autres pays c’est à partir de 8 semaines, la loi ne permettant pas de séparer le chiot de la portée avant. Si le propriétaire est un expert en matière de dressage canin précoce et souhaite acheter un chiot pour l’entraîner comme il le souhaite, c’est le meilleur âge pour que le chiot aille dans sa nouvelle maison. - Départ tardif : à la fin de la période d’aversion (vers 12 semaines), si le nouveau propriétaire souhaite un chiot déjà formé, qui a été socialisé et préparé au travail par un professionnel. Cet âge de séparation exige évidemment plus de temps et d’efforts de la part de l’éleveur puisqu’une partie de l’entraînement de socialisation doit s’effectuer individuellement avec chaque chiot.
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Le développement comportemental du chien - 8
Nombre de réponses
Bon à savoir Attraction
3
6
Aversion
9
Départ précoce (pas encore d’aversion)
12
15
Semaines
Départ tardif (fin de la période d’aversion)
* 3 à 5 semaines : attraction et mémorisation des caractères des espèces amies rencontrées (néophilie). * après la 5e semaine : développement de la crainte envers les êtres nouveaux (néophobie).
De la naissance à la séparation, la chienne et ses chiots nécessitent un environnement stimulant et des soins attentifs leur assurant une nutrition optimale, une aide sanitaire et une bonne hygiène. Cela ne signifie pas, comme on peut le voir dans certains pays, qu’il faut surprotéger les chiots à tout instant. “Si vous élevez votre chiot dans un paradis, il pourra survivre dans un paradis. Mais qui peut être certain que le chien vivra toujours dans un paradis ?” (Dr Barbara Schöning, comportementaliste allemande).
Dans le cadre d’un développement comportemental sain, les chiots ont aussi besoin d’une petite dose de stress pour savoir comment le gérer. Ce principe peut signifier différentes choses comme le montrent les exemples ci-dessous : - il faut laisser un chiot nouveau-né sain rechercher la mamelle de la chienne avant de le placer en position pour téter ; - un chiot qui s’est “perdu” et crie après ses compagnons de portée doit être aidé, mais pas nécessairement en le ramassant et en le ramenant directement où il veut aller ; - l’alimentation dans un grand bol au lieu de plusieurs petits bols individuels lui apprendra comment surmonter les obstacles, en l’occurrence la gourmandise de ses compagnons de portée.
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8 - Le développement comportemental du chien
Tests de Campbell Les tests de Campbell peuvent vous aider à déterminer les principaux traits de personnalité du chiot. N’oubliez pas, toutefois, que même si des traits de personnalité innés sont dominants, le nouveau propriétaire peut les modifier en fonction de la façon dont il prend soin du chien. Il peut accentuer certains traits et en atténuer d’autres.
Test d’attraction
Ce test s’adresse à un chiot de sept semaines environ. Après avoir doucement déposé le chiot sur le sol, reculez de quelques mètres, tapez doucement dans vos mains et observez le comportement de l’animal : 1. Il court directement vers vous, queue haute, vous saute dessus et lèche vos mains. 2. Il court directement vers vous, queue haute, et vous gratte les mains avec ses pattes. 3. Il vient directement vers vous, en battant de la queue. 4. Il vient vers vous en hésitant, queue basse. 5. Il ne vient pas.
Test d’acceptation de la domination
Ce test devrait être effectué par une personne inconnue du chiot. Le chiot est couché dans la position du sphinx : caressez-le en appliquant une pression sur sa tête et son dos : 1. Il se bat en griffant, se retourne, gronde et mord. 2. Il se bat et se retourne pour vous griffer. 3. D’abord, il se bat puis il se calme et vous lèche les mains. 4. Il se met sur son dos et vous lèche les mains. 5. Il s’écarte.
Test de la capacité à suivre
Ce test doit s’effectuer sur un chiot à la fois, sans utiliser la voix. Levez-vous et éloignez-vous lentement, tout en restant à portée de vue du chiot. 1. Il vous suit directement, queue haute, et vous mordille les pieds. 2. Il fait la même chose sans mordiller. 3. Il vous suit directement, queue basse. 4. Il vous suit en hésitant, queue basse. 5. Il ne vous suit pas et s’éloigne. 308
Le développement comportemental du chien - 8
Test de la position debout
Ce test doit être fait par une personne inconnue du chiot. Placez vos mains sous la poitrine du chiot et mettez-le debout. Maintenezle dans cette position pendant 30 secondes : 1. Il se bat vigoureusement, grogne et mord. 2. Il se bat vigoureusement. 3. D’abord, il se bat puis il se calme et vous lèche la main. 4. Il ne se bat pas et vous lèche les mains. 5. Il ne se bat pas.
Test de la dominance par contrainte
Ce test doit être effectué par une personne inconnue du chiot. Couchez le chiot sur le dos et maintenez-le dans cette position pendant 30 secondes en plaçant votre main sur sa poitrine : 1. Il se bat vigoureusement et mord. 2. Il se bat jusqu’à ce qu’il se libère. 3. D’abord il se bat puis il se calme. 4. Il ne se bat pas et vous lèche la main. 5. Il ne se bat pas.
Résultats Une majorité de réponses 1 :
Dominant-agressif. Non recommandé comme animal de compagnie. Pourrait être un bon chien d’utilité ou de garde s’il est bien éduqué. Une majorité de réponses 2 :
Têtu. Un chien d’utilité qui aura besoin d’une éducation stricte. Une majorité de réponses 3 :
Stable et adaptable.
Une majorité de réponses 4 :
Soumis. Animal peu adapté à l’utilité. Une majorité de réponses 5 :
Inhibé. Chien mal socialisé, imprévisible. Les résultats peuvent sembler contradictoires. Si c’est le cas, il est préférable de répéter les tests car les circonstances n’étaient peut-être pas idéales (chiot trop jeune, repas, stress, sommeil, etc.).
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8 - Le développement comportemental du chien
De quoi un chiot a-t-il besoin ? Il est toujours utile de fournir au nouveau propriétaire des conseils d’éducation qu’il pourra mettre en œuvre dés l’arrivée du chiot dans ce nouvel environnement. L’objectif du chapitre ci-dessous, est de présenter quelques conseils qui peuvent faire l’objet d’une adaptation en fonction de l’animal, du nouveau propriétaire et des habitudes d’éducation.
Choisir collier, muselière, harnais et laisse Dans le cadre d’un développement physique et comportemental optimal, un chiot a besoin de quelques objets de base qui faciliteront l’apprentissage et l’éducation, tels un collier et une laisse. Voici quelques conseils, sans aborder tous les aspects de l’éducation, pour donner un aperçu du sujet.
Système de collier à clochettes permettant de localiser son chien à tout moment
Exemple de collier qui peut se rompre quand pris dans un obstacle
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Un chien porte un collier ! Voilà qui semble être une règle d’or mais en fait, est-ce judicieux ? Examinons la situation de plus près, mais pas de manière exhaustive, à l’âge du chiot. Étant un animal de meute, le chiot sera heureux de rester près de son nouveau propriétaire. Le collier n’est utile que dans des situations où le jeune chien est surpris ou même effrayé dans la rue et risque donc de courir dans la mauvaise direction et de se blesser. Certains auteurs recommandent d’acquérir un harnais au lieu d’un collier, mais ces recommandations varient d’une race à l’autre. Les harnais normaux se fixent autour de la poitrine du chien et évitent toute pression sur le cou lorsqu’on tire sur la laisse. Ils servent uniquement à attacher le chien à la laisse et ne permettent pas de corriger des comportements indésirables. Quel que soit votre choix, certains aspects doivent être pris en compte avant de faire vos achats. Même un chiot de race géante commence forcément par être petit avant d’atteindre sa taille adulte. Choisissez un matériau souple qui peut “grandir avec le chien”. Le matériau doit être léger et doux ; il ne doit pas tirer la tête du chiot vers le bas, comme une chaîne en métal par exemple (qui sera peut-être parfaite pour certains chiens adultes). Optez pour un collier ou un harnais avec une fermeture facile à ouvrir ou à fermer. Au début, vous découvrirez peut-être qu’il n’est pas si simple de passer un collier. Vous prendrez d’autant plus de plaisir à apprendre le port du collier ou du harnais que vous n’avez pas à vous battre avec un mécanisme compliqué. L’anneau d’attache doit être suffisamment grand pour être visible ou pour se sentir facilement, afin d’attacher la laisse rapidement.
Le développement comportemental du chien - 8
Une fois votre choix fait, le collier ou le harnais doit être positionné correctement pour qu’il remplisse bien son rôle. Le collier ne doit être ni trop lâche ni trop serré. Si vous avez l’intention de laisser votre chiot dans un jardin sans surveillance, par exemple, il faut pouvoir passer facilement un ou deux doigts dans le collier mais il doit aussi être suffisamment serré pour rester sur l’animal s’il penche la tête. Toutefois, l’animal doit pouvoir se libérer si le collier reste accroché à un obstacle. Le choix d’un collier adéquat est un point très important pour éviter que l’animal ne s’étrangle ou que le collier ne s’enfonce dans sa peau. Il en va de même pour le harnais ; il ne sera ni trop lâche, pour éviter que le chien ne reste accroché à un obstacle, ni trop serré pour qu’il ne frotte contre le poil et la peau, causant blessures et inflammations. Certains harnais pour petits chiens possèdent des poignées intégrées pour que le maître puisse attraper facilement son chien et lui éviter une situation dangereuse ou le mettre dans une voiture. Il existe des colliers étrangleurs de tailles adaptés aux chiots. Ils peuvent faire partie d’un programme d’éducation, pour corriger un comportement indésirable. Ils ne sont pas utiles au début de l’apprentissage. Pour un chiot, le collier étrangleur traditionnel est une option qui appartient au passé. Le collier et la laisse constituent un support éducatif et non une méthode éducative ; ils ne cacheront jamais des erreurs commises quand le chiot était supposé apprendre à avancer sans tirer. Si vous avez déjà un collier en nylon tressé, vous pouvez l’utiliser en attachant la laisse au second anneau ou aux deux anneaux, pour un usage identique à celui d’un collier souple normal. Des colliers et harnais spéciaux sont disponibles pour tous les types de chiens et de situations éducatives, et même pour divers types de propriétaires tels que des enfants ou des personnes âgées souffrant d’arthrose. Un éducateur canin peut vous recommander le matériel adéquat, si nécessaire.
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8 - Le développement comportemental du chien Quelques mots sur le choix de la laisse. En règle générale, il faut une longue laisse à un petit chien et une laisse courte à un grand chien. Optez pour un matériau léger et doux. Passez-la rapidement dans votre main avant de l’acheter afin de vérifier qu’elle ne vous blessera pas si votre chiot se met à tirer inopinément. Pour la même raison, évitez les laisses en métal et les chaînes. Les laisses en cuir sont douces – à condition d’être nettoyées et traitées avec des produits pour le cuir – et présentent un poids adéquat, mais elles pourraient être trop fines pour les enfants ou des personnes souffrant d’arthrose. Par ailleurs, les coutures d’une laisse en cuir peuvent lâcher à mesure que le cuir vieillit et se craquèle. Si le chien tire une bonne fois, la laisse se casse et il risque de s’échapper. Si vous appréciez les laisses en cuir, entretenez-les bien et vérifiez régulièrement leur résistance et l’apparition de dommages. Les laisses en nylon (sangle ou tresse) sont proposées en une variété de largeurs, couleurs et modèles ; elles sont lavables et durables. Elles sont plus difficiles à couper avec les dents que les laisses en cuir. Une double laisse utilisable sur différentes longueurs semble pratique. Toutefois, elle n’est pas recommandée pour un chiot ou un nouveau propriétaire. Généralement, elles sont trop lourdes pour les premières semaines d’exercice, même si elles sont en nylon. Les laisses rétractables sont devenues très populaires. Elles sont parfaites uniquement dans le cas où votre chien est soit (a) suffisamment petit pour être pris sur un bras, soit (b) suffisamment éduqué pour venir quand vous l’appelez. Cette option s’applique donc plutôt à un chien un peu plus mature. Quel que soit le type de laisse que vous choisissez, tenez compte des points suivants : 1. Ayez plus d’une laisse, surtout si vous avez des enfants. Sinon, vous ne la trouverez pas quand vous en aurez le plus besoin. Un chien sans laisse est susceptible de se faire écraser par une voiture, et si vous n’avez pas le temps de chercher sa laisse, il est probable que vous soyez pressé et énervé. Pas de laisse, pas le temps, pas de patience : les conditions réunies pour un désastre. Conservez toujours une laisse de secours à un endroit fixe : un crochet près de la porte, un tiroir, etc. 312
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2. Accrochez la laisse et le collier ou le harnais ensemble quand vous ne les utilisez pas. Même pressé, vous les trouverez rapidement. Une fois de plus, un set supplémentaire est indiqué. 3. Mettez une laisse supplémentaire, ainsi qu’une gamelle, une couverture et une bouteille d’eau dans chacune de vos voitures. Un jour, quelqu’un fera monter le chien dans la voiture, celle-ci tombera en panne, il fera chaud et sans cette solution de secours, vous ne pourrez pas contrôler le chien alors que vous êtes sur une route très fréquentée. 4. Une laisse de marche standard fait entre 1 m 20 et 1 m 80 de long. Notez que cette longueur est inférieure à la distance d’approche inter-personnelle moyenne de toutes les races, sauf les races miniatures. Cette distance moyenne ou “espace personnel” de la plupart des chiens correspond à 1-1,5 fois la longueur du corps.
Règles de base pour l’apprentissage et l’éducation : un bon démarrage pour les chiots. Manières et éducation Les chiots commencent à maîtriser l’interaction avec d’autres chiens entre 4 et 8 semaines et avec des humains entre 5 et 10 semaines. Ils sont particulièrement ouverts à l’exploration de nouveaux environnements complexes entre 5 et 16 semaines et s’ils ne sont pas exposés à de tels stimuli vers 10 semaines au plus tard, ils peuvent devenir néophobiques (crainte de la nouveauté). Étant donné ces “périodes sensibles” – pendant lesquelles les chiots apprennent rapidement sur le plan social et physique –, il est recommandé d’attendre l’âge de 8 semaines au moins avant que le chiot n’aille chez son nouveau propriétaire. Avant cela, les chiots doivent parfaire leurs compétences avec leurs congénères et ont encore besoin de la stimulation et du réconfort de leur mère et de leurs compagnons de portée. Les chiens possédant une bonne base de socialisation ont davantage d’outils pour comprendre des mondes de complexité croissante. Les chiens qui n’ont pas vécu ces périodes délicates d’interaction et de développement – parce qu’ils étaient isolés chez l’éleveur ou parce qu’ils sont arrivés trop tôt chez leur propriétaire – ne développent pas forcément 313
8 - Le développement comportemental du chien de problèmes liés à ce manque d’expérience, mais le risque est plus élevé. Notre objectif est de limiter ce risque. Dès lors, durant les deux premiers mois de la vie du chiot chez vous, vous devez vous assurer qu’il interagit avec d’autres chiens et avec des personnes d’âges et de sexes variés, qu’il apprend à connaître les voitures et le trafic, rencontre d’autres animaux et s’habitue aux environnements dans lesquels un chien adulte est appelé à évoluer. Il est normal que le chien soit un peu surpris par les nouvelles expériences, pour autant qu’il s’en remette rapidement. Si vous n’observez pas un rétablissement rapide, le chiot a besoin d’une aide immédiate. Si vous avez l’intention de présenter le chien dans des expositions, emmenez-le avec vous dans des expositions dès son plus jeune âge, avant même qu’il puisse participer. La chose est possible dans les expositions qui se déroulent à l’extérieur. Vous habituerez ainsi le chiot aux camionnettes, cages et autres rings, à la présence de nombreux chiens et aux diverses options prévues pour permettre à un chien de se soulager, dans les limites des règles et événements d’une exposition canine.
Présentez à votre chiot d’autres espèces animales!
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Bon à savoir Règle générale : le chiot doit vivre cinq nouvelles expériences par semaine Il faut de nouvelles expériences, mais n’exagérez pas ! Dans sa première semaine, le chiot a besoin d’explorer sa nouvelle maison, il lui faut du temps pour dormir, pour jouer avec les enfants de la famille ; il entend l’aspirateur et la machine à laver et rencontre le chat pour la première fois. Dans la deuxième semaine, il explore davantage, rencontre des gens et des animaux et entend encore de nouveaux sons ! Les voitures dans la rue, une poubelle la nuit, les enfants qui rentrent de l’école en bus, le facteur à la porte, les camions… la liste est longue ! Mais si vous devez passer sous des avions volants à basse altitude pour emmener votre chiot faire sa première promenade en voiture ou en bus, il est sans doute préférable de repousser la balade à plus tard. N’oubliez pas : cinq nouvelles expériences par semaine. Et n’oubliez pas non plus de prévoir une visite chez le vétérinaire pour lui dire bonjour et d’habituer le chiot aux procédures de soin et toilettage.
Éducation à la propreté Pour apprendre au chiot à faire ses besoins dans un endroit précis, il faut commencer quand il vit encore avec la chienne et ses compagnons de portée. Il essaiera toujours de s’éloigner du dernier endroit où il a dormi. Plus le chiot grandit, plus il met de la distance entre l’espace de sommeil et l’endroit où il fait ses besoins. Le type de surface de l’endroit où il se soulage chez l’éleveur restera celui qu’il préférera toute sa vie. Dès lors, il est conseillé aux futurs propriétaires de bien observer ce lieu chez l’éleveur pour savoir à quelle surface le chiot est habitué. Sur cette base, l’éducation à la propreté sera très facile. Ne laissez pas le chiot aller partout dans la maison dès son arrivée. Commencez par un espace limité facile à nettoyer, puis agrandissez lentement cet espace. Le chiot finira par considérer l’ensemble de votre maison comme un “espace de sommeil” et il essaiera de maintenir sa propreté. Si vous ne le surveillez pas de près, le chiot utilisera une pièce où il n’a jamais été – votre salon ou votre chambre – comme toilettes. Du point de vue du chiot, c’était la chose à faire ! Une bonne solution peut être de fermer les portes jusqu’à ce que le chiot soit parfaitement propre. Conseil pratique Fixez une cloche de vache ou toute autre clochette à une ficelle près de la porte et apprenez au chien à donner un coup de patte aux clochettes quand il veut que vous lui ouvriez la porte. Félicitez-le ! Apprenez-lui en lui prenant la patte et en disant “tape” tout en frappant les clochettes de la patte. Puis dites “bon chien” et laissez-le sortir. Cette technique vous donnera une information auditive quand le chien doit sortir, ce qui vous permettra de renforcer un comportement positif. Vous devez être prêt à sortir le chien chaque fois que la cloche sonne et que vous êtes à la maison. Les chiens peuvent apprendre à ne pas faire sonner la cloche quand vous êtes absent. Il s’agit là d’une technique bien utile pour les chiots également, quand ils grandissent.
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8 - Le développement comportemental du chien Emmenez votre chiot à un endroit doté du type de surface auquel il est habitué chaque fois que vous voulez qu’il fasse ses besoins. Soyez patient et laissez-lui du temps. Ne le félicitez pas trop tôt et ne soyez pas trop enthousiaste ; il pourrait interrompre le comportement souhaité et venir à vous pour quémander plus de caresses. Vers 8,5 semaines, le chiot commence à pouvoir contrôler ses sphincters. Avant, la plupart des chiots ne disposent pas d’un contrôle neurologique suffisant pour empêcher l’élimination. L’éducation à la propreté a deux aspects : • les habituer à utiliser le “bon” endroit, • les encourager à attendre d’être arrivé au “bon” endroit avant de faire leurs besoins. Cela implique que les chiots ont besoin à la fois du contrôle neuromusculaire et de la composante cognitive (ou éducation à la propreté) pour réussir. De bons résultats avec un chiot de 8,5 semaines ne garantissent pas qu’il n’y aura pas d’accident par la suite : les accidents sont inévitables, mais mieux vaut poser les bases à cet âge pour que l’éducation à la propreté soit plus facile. Certains chiots ne sont pas aussi développés que d’autres au même âge. Peut-être choisiront-ils rapidement un endroit spécifique pour uriner et déféquer, sans toutefois avoir la capacité musculaire et le contrôle nerveux nécessaires pour attendre longtemps sans accident. Le rythme de développement des chiots varie d’un individu à l’autre. Ce contrôle viendra avec l’âge si les comportements positifs du chiot sont renforcés comme il se doit et s’il n’y a pas de problème physique. Il s’agit là d’une donnée importante ; en effet, les premières réprimandes trop sévères et non justifiées surviennent dans le cadre de l’éducation à la propreté. Conseil pratique Emmenez votre chiot dans son espace de soulagement au moins toutes les deux heures, à chaque fois qu’il se réveille et après le jeu. Observez-le bien. La plupart des chiots développent des habitudes comportementales avant de se soulager. Emmenez-le à ses “toilettes” dès qu’il montre ce type de comportement.
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Si vous avez tout fait correctement et que le chiot n’est pas encore propre à 6-9 mois, il faut s’interroger sur l’existence d’un problème médical sousjacent, par exemple une infection, qui pourrait contribuer ou être la cause du problème. L’élimination de quelques gouttes d’urine, particulièrement quand le chien est excité, est normale.
Le paradigme de l’élimination
Les chiots développent des préférences de substrat d’urination et de défécation chez l’éleveur. Si votre chiot a appris à uriner sur du papier journal, il cherchera ce substrat pour uriner. Il peut être difficile d’apprendre à un chiot à sortir pour faire ses besoins après qu’il ait appris à utiliser du papier journal, mais l’entreprise n’est pas impossible. Il est préférable de lui apprendre à sortir dès le départ. Voici donc vos options : 1. Sortez le chiot toutes les une à deux heures. Les chiots ont un métabolisme élevé et de petites vessies. Le chiot Labrador Retriever moyen présente une vessie de la taille d’un citron quand elle est pleine ; celle du chiot Yorkshire Terrier fait la taille d’un abricot. Laissez le chiot renifler, ne continuez pas à marcher en tirant sur la laisse. Le reniflement est une étape importante du processus d’élimination des chiens. Si le chien continue à renifler en rampant, arrêtez et marchez rapidement en faisant des allers-retours. Utilisez une laisse courte et non rétractable pour pouvoir encourager le chien rapidement et réagir à ses signaux. Ce mouvement simule le comportement normal du chien avant l’élimination. Le chiot finira par s’accroupir ; soyez attentif et félicitez-le. 317
8 - Le développement comportemental du chien 2. Quelle que soit la fréquence de vos promenades, sortez le chiot 15 à 45 minutes après chaque repas. C’est le temps nécessaire à l’intestin pour être stimulé après l’ingestion de nourriture. Surveillez les comportements qui pourraient signaler que le chien est prêt (allers-retours, gémissements, cercles, l’arrêt brutal d’un autre comportement) et agissez. Si vous prenez le chiot et qu’il se met à uriner, ou que le fait de l’attraper provoque l’urination, pressez un tissu sur ses organes génitaux. Ainsi, il associera l’inhibition de l’élimination à ces groupes musculaires. Par ailleurs, le sol restera propre. À nouveau, félicitez le chien lorsqu’il s’accroupit et dès qu’il a terminé. 3. Sortez le chiot directement après toute période de jeu et de sommeil ou après tout réveil la nuit. S’il s’agit de la première promenade du jour, mettez vos vêtements avant d’approcher de sa caisse. 4. Si vous devez éduquer le chiot pour qu’il fasse sur du papier ou dans un bac d’élimination, placez le bac ou le papier à un endroit fixe, de préférence près d’une porte. Amenez le chiot fréquemment sur le papier et félicitez-le s’il s’accroupit. Mieux vaut mettre une feuille de plastique épais sous le papier journal pour protéger le sol en cas d’accident ou d’imprégnation excessive d’urine. Le fait de sortir régulièrement le chiot implique évidemment que vous soyez souvent à la maison. Tout en l’éduquant à faire sur du papier, sortez-le au moins 3 ou 4 fois par jour (après les repas, le réveil, le jeu). Félicitez le chiot doucement pendant et juste après qu’il se soit soulagé. Pour sevrer le chiot du papier, rapprochez progressivement le papier de la porte, à raison de 3 à 5 centimètres par jour. Épiez le chiot pendant les week-ends et quand il commence à s’accroupir sur le papier, précipitez-vous à l’extérieur avec lui et attendez qu’il ait fait ses besoins. Il est possible que l’éduConseil pratique cation à la propreté sur papier ralentisse le processus d’adaptation à un substrat extérieur, mais c’est peut-être votre seule Que faire en cas “d’accident”? Restez option. Certains propriétaires de chiens choisissent d’éduquer calme ! Sortez le chiot, ne parlez pas, ne criez pas, ne punissez pas. Nettoyez hors leur animal au papier ou au bac d’élimination. Attention : cela de la vue du chiot. ne doit vous éviter de sortir votre chien. Ne les utilisez pas Si vous voyez le chiot en pleine action, vous comme excuse pour priver votre chien d’exercice, de promepouvez dire “non” d’un ton sec et même montrer un peu de colère. Uniquement si le nades-découvertes ou chien est en pleine action ; jamais si vous de jeux avec découvrez l’accident après qu’il ait terminé. Si vous montrez de la colère à ce moment, des congéle chiot apprendra seulement qu’il doit faire nères. attention à votre humeur ou il aura peur de vous. Il ne saura pas que vous êtes en colère parce qu’il a fait “quelque chose de mal”.
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5. En général, il est plus facile d’éduquer le chien à la défécation qu’à l’urination. Cela s’explique en partie par le fait que les chiots urinent plus fréquemment qu’ils ne défèquent. Pour certains chiens plus difficiles, vous pouvez favoriser l’apprentissage en déposant une éponge remplie d’urine ou un morceau de matières fécales à l’endroit où vous préféreriez que le chiot se soulage. Cette mesure peut contribuer à l’association entre ces odeurs et l’endroit voulu, mais elle doit venir en sus des étapes décrites ci-dessus. Outre les étapes ci-dessus, n’oubliez pas une chose : même si vous avez un terrain de 120 hectares et que votre chien peut gambader en plein air, vous devez vous tenir à proximité de lui pour le récompenser quand il fait ses besoins sur le substrat approprié. Sinon, il ne fera jamais le lien. Vous ne pouvez pas vous contenter de faire des signes au chiot à travers une vitre ou de le féliciter quand il revient. Ces exemples ne rentrent PAS dans le cadre d’une structure de récompense. N’oubliez pas : les chiens de plein air éliminent partout. Ce n’est pas ce que vous voulez. Récompensez le chiot par une promenade plus longue ou en jouant avec lui après qu’il ait fait ses besoins. Ne jouez pas avec le chiot ou ne le laissez pas jouer avec d’autres chiens tant qu’il ne s’est pas soulagé. En récompensant le chiot par un jeu en cas de comportement adéquat, vous mettez en place la séquence “travail suivi de récompense”. Apprendre cette séquence lui sera très utile plus tard. Si le seul moment où le chiot peut regarder les nuages, courir après les feuilles mortes et écouter les oiseaux chanter est aussi celui où il doit faire ses besoins, vous rendrez l’éducation à la propreté plus difficile. Si vous rentrez directement avec le chiot après qu’il a fait ses besoins, il pourrait vouloir éviter ou reporter à plus tard l’élimination à l’extérieur pour pouvoir consacrer les promenades à l’exploration. Enfin, si vous voulez que votre chien apprenne à se soulager sur commande, vocalisez la commande au moment où il se soulage. Dites “vider” ou “pipi” et assurez-vous que la dernière répétition de votre ordre coïncide avec l’événement. Puis félicitez-le. Ajoutez le jeu après l’élimination. 319
8 - Le développement comportemental du chien Enfermer un chiot pendant un temps limité : parlons des cages. À vous de décider si vous allez apprendre à votre chiot à rester en cage. Cela peut être une excellente idée pour la plupart des chiots ainsi qu’une étape essentielle du processus d’éducation à la propreté, mais il faut procéder correctement et avec humanité. Cela implique notamment qu’on ne peut pas laisser un chien enfermé dans un espace restreint toute la journée, en le privant de l’attention dont il a besoin. Utilisés avec humanité et correctement, les espaces clos et exigus peuvent encourager le chiot à développer son contrôle musculaire pour éviter l’élimination à des moments inappropriés. Bon à savoir Il existe dans certains pays d’autres solutions que la cage, ou le chenil pour les plus grands chiens, pour les chiots qui doivent rester seuls plus que quelques heures : un dog sitter ou un service de garde et promenade pour chiens ; vous pouvez aussi emmener votre animal avec vous au travail, si possible.
Quand ils sont seuls, certains chiots se sentent davantage en sécurité si on les met dans une cage avec une couverture, des jouets et de l’eau. Regardez votre chiot : certains mordilleront la couverture ou essaieront de déplacer leur bol d’eau. Une cage protège le chiot de tous les dangers s’il n’est pas possible de le surveiller tout le temps. Si la cage est plutôt petite – le chien peut se tenir debout confortablement et y marcher un peu – un chiot plus âgé ne la souillera probablement pas ; toutefois, vous ne pouvez jamais attendre d’un chiot ou même de la plupart des chiens adultes qu’ils puissent y passer des heures et des heures sans faire leurs besoins.
Il faut toujours installer les cages dans l’espace familial, et non dans une cave ou un garage humide, si vous voulez que le chiot apprenne à apprécier la cage. Alimentez le chiot dans la cage en laissant la porte ouverte : demandez au chiot de s’asseoir et d’attendre, mettez la nourriture à l’intérieur et laissez le chiot faire ce qu’il veut. Apprenez-lui à attendre avant de pénétrer dans la cage et récompensez-le par de la nourriture quand il montre de la retenue et ne se précipite pas dans la cage. Chaque jour, donnez un jouet et un support de mastication au chiot et mettez-le dans la cage pour y passer une période de calme. Une telle période est bénéfique à toute la famille et la cage vous permettra d’offrir à votre chien un endroit sûr où il pourra se détendre et se calmer (“temps mort”) chaque fois qu’il vous fatigue ou que vous n’avez pas la patience de travailler avec lui. Les chiots ont également besoin de périodes de calme. Pendant ces courtes périodes (5 à 10 minutes pour commencer), restez tranquillement dans la pièce avec le chiot et ne répondez pas à ses tentatives d’attirer votre atten320
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tion. Le chiot est capable de s’amuser seul. À mesure qu’il s’habitue à la cage, prolongez la durée de ses séjours dans la cage et allez dans une autre pièce. Avant de sortir le chiot de la cage, demandez-lui de s’asseoir et félicitez-le quand il obéit. Lorsque vous le laissez sortir, ne lui consacrez pas trop de temps, sinon il associera la sortie de la cage à une attention particulière. Vous pouvez lui prêter attention quelques minutes après la sortie de la cage. La cage doit toujours rester propre. Elle sera installée dans un endroit bien éclairé, mais pas directement sous les rayons du soleil. Vous pouvez installer des minuteries sur les lampes afin qu’il ne reste pas seul dans le noir et laisser radios ou télés allumées pour lui assurer une compagnie sonore et cacher les sons de la rue. Ne laissez jamais quelque chose autour du cou du chiot qui puisse s’accrocher à une partie de la cage. Il pourrait s’étrangler. Les 3 principaux objectifs de la cage sont les suivants : 1. E ncourager le chien à contrôler son envie d’éliminer ; 2. Protéger le chiot de tous les dangers d’une maison normale : cordons électriques, produits toxiques, etc. ; 3. G arder votre calme quand le chiot est trop excité. Les chiots sont pleins de vie. Ils ont besoin d’exercice pour dépenser toute cette énergie et la cage ne peut pas remplir ce rôle. Ne croyez pas que vous pouvez garder un chiot dans une cage plusieurs heures par jour sans devoir jouer et dépenser beaucoup d’énergie avec lui quand vous rentrez. Alternatives à la cage
Si vous n’avez pas l’intention de mettre votre chiot dans une cage, confinez-le d’abord à un espace limité (cuisine, petite cour, grand chenil extérieur avec mur épais ou clôture pour que personne ne puisse embêter le chiot…). Ainsi, le chien se sentira plus en sécurité quand vous êtes absent et les risques seront minimisés. Laissez une radio et une lumière allumées pour le chiot. Augmentez progressivement l’espace auquel le chiot a accès, seulement si le chiot n’a pas fait ses besoins ou détruit quoi que ce soit dans l’espace dans lequel il était d’abord confiné. 321
8 - Le développement comportemental du chien Les barrières pour bébés peuvent aussi être utiles. Assurez-vous que la pièce ne présente aucun risque pour le chiot: pas d’armoires contenant des produits chimiques ou toxiques auxquels le chien peut accéder ; pas de ficelles, de pantoufles, de magazines ou de courrier que le chien peut déchirer ou ingérer, ce qui risquerait de provoquer une obstruction intestinale. Tout comme dans une cage, le chien doit disposer d’une couverture, d’eau et de jouets.
Comment un chien apprend-il ? Aucun chiot n’est trop jeune pour apprendre à avoir ce qu’il veut en restant assis. Tous les chiots devraient apprendre à s’asseoir et à ne pas bouger pendant les promenades, devant leur gamelle de nourriture, d’eau, en jouant, etc. Le moyen le plus rapide de les éduquer est d’utiliser la nourriture comme récompense. Cette technique vous permet de n’employer que des signaux vocaux, car des mains en mouvement risquent de distraire le chiot. Plus tard, quand le chien ne fera pas d’erreur en réponse à vos demandes verbales, vous pourrez ajouter des signaux manuels si vous le souhaitez. Pour apprendre la position assise, il faut procéder comme pour tous les autres apprentissages : profitez d’un comportement normal, offert gratuitement, pour récompenser le chiot. Ensuite, vous pouvez enseigner au chiot à adopter ce comportement en réaction à un signal. La première fois, le chiot s’assiéra par hasard. Si vous souhaitez récompenser avec de la nourriture, tenez la friandise d’une main devant le nez du chien ; graduellement, poussez-le vers le sol et répétez « assis » jusqu’à ce que son arrièretrain touche le sol. Ouvrez instantanément la main pour qu’il puisse manger la friandise et dites “bon chien”. À mesure que le chiot grandit, vous pouvez lui apprendre la différence entre “assis” et “couché” en utiConseil pratique Respectez un timing ! Les chiens apprennent vite… et vous devez être encore plus rapide ! Si votre chien montre le comportement souhaité (par exemple, vous dites “Assis” et votre chiot s’assied), votre récompense (nourriture, voix douce ou caresse) doit suivre directement, dans la demi-seconde. Certains ouvrages mentionnent un laps de temps allant jusqu’à 3 secondes. Notez que ces expériences se sont déroulées dans une situation de type “laboratoire”, sans aucune distraction : pas d’autre son, pas d’oiseau volant dans les airs, pas de téléphone qui sonne, etc. En pratique, si vous attendez plus longtemps que la demi-seconde, vous risquez fort de récompenser un chien déjà debout ou fort occupé à regarder ailleurs !
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lisant ces mots pour les comportements adéquats ; au début, il faut juste que le chiot s’asseye quelle que soit la méthode. Utilisez les mots “assis” et “couché” pour obtenir ces comportements, mais récompensez le chiot quoi qu’il fasse ; renforcez la distinction entre les commandes en étant particulièrement enthousiaste quand la commande et le comportement sont en adéquation. Vous orienterez progressivement le comportement. Plus tard, quand le chiot sera plus mature, ne le récompensez que lorsqu’il se couche à la commande “couché” et s’assied à la commande “assis”. Plus vous apprenez tôt à un chien à vous regarder pour recevoir des signaux et à s’en remettre à vous pour obtenir tout ce qu’il souhaite, plus vous vous faciliterez la vie. Tous les chiens doivent être éduqués et répondre aux demandes de leurs propriétaires. Ceci est particulièrement vrai pour les grands chiens qui peuvent avoir un comportement désagréable, au mieux, ou dangereux, au pire, quand ils ne sont pas sous contrôle.
Commencez par les trois étapes les plus importantes : les trois commandements de base Il existe 3 signaux / commandements qui vous rendront la vie beaucoup plus facile si votre chien les connaît. En fait, ils lui sauveront même la vie dans certaines circonstances. Ces commandes sont “assis”, “pas bouger” et “viens” et elles sont faciles à enseigner. Si vous apprenez à votre chien à réagir à ces commandements au début de votre relation, ils peuvent devenir le fondement de tout autre comportement que vous souhaiteriez lui apprendre et d’une collaboration future.
Conseil pratique Un endroit approprié pour l’éducation ? Lorsque vous commencez une nouvelle leçon avec votre chiot, choisissez un moment où votre chiot est éveillé mais pas trop excité et un endroit où les facteurs de distraction sont moins importants (sonnerie de téléphone, sonnette ou jeux des enfants). Veillez par ailleurs à ce que l’endroit lui-même ne soit pas une source de distraction, en choisissant un lieu familier.
Les chiens sont sous la responsabilité des humains : ceuxci doivent être un peu plus patients et clairs dans leur communication avec leurs compagnons canins. Il y a de fortes chances que leur chien parle mieux l’“humain” que les humains ne parlent le “chien”. Si on leur apprend les commandes de base dès leur plus jeune âge, le risque d’apprendre des comportements indésirables sera beaucoup plus faible.
Les friandises constituent une méthode aisée pour apprendre à un chien à s’asseoir, ne pas bouger et venir. Elles ne sont peut-être pas nécessaires pour apprendre et renforcer des comportements de chiens qui savent déjà s’asseoir. Des caresses ou des félicitations peuvent être suffisantes. La nourriture s’avère très utile pour les chiots qui ne savent pas s’asseoir sur commande. En effet, la durée d’attention des chiots étant courte, la nourriture les aidera à se concentrer. 323
8 - Le développement comportemental du chien Apprendre le commandement “assis”
Tenez la friandise entre les deux doigts d’une main, placez-la ensuite devant le nez du chiot ou du chien adulte et montez et descendez la main : la tête du chiot bougera pour suivre la friandise des yeux. Graduellement, le chiot s’assiéra car cette position est plus facile et plus confortable. Si vous dites “assis (pause de 2-3 secondes), assis (2-3 secondes), etc.” tout en faisant le mouvement de la main, et “Bien !” dès que le chiot s’assied et que vous donnez instantanément la friandise, le chiot fera rapidement le lien. Cette routine de demandes comportementales, réponses et récompenses doit être répétée jusqu’à ce que le chiot obéisse sans hésitation. Cela prendra généralement moins de 5 minutes pour un chiot n’ayant pas encore développé de mauvais comportements ou de comportements inattentifs. Si ensuite vous répétez l’exercice toutes les 15 ou 30 minutes, le chiot n’oubliera pas ce qu’il a appris. Par après, si vous demandez au chiot de s’asseoir à la moindre occasion (par exemple, pour être brossé, nourri, pour lui mettre sa laisse, etc.), vous l’aiderez par la même occasion à se tenir calme. Il existe deux autres méthodes pour apprendre la commande « assis », aucune d’entre elles ne nécessitant l’emploi de la force : 1. Vous pouvez mettre une main derrière l’arrière-train du chiot, de sorte qu’il cogne contre la main quand il recule. Puis poussez doucement le chiot à s’asseoir en suivant les instructions ci-dessus. 2. Vous pouvez demander à une autre personne de se tenir derrière le chiot avec les pieds près de l’arrière-train ; quand le chiot recule, les pieds et les jambes de la personne pousseront le corps du chiot dans la position assise. Bon à savoir La nourriture comme récompense ? De nombreuses personnes s’opposent à l’idée d’utiliser la nourriture comme récompense pour les chiens. Or une friandise ne doit pas être considérée comme une carotte mais comme un salaire. Il est important de faire la distinction et d’éviter la fonction de carotte. Une carotte vient a priori, avant le comportement souhaité, souvent comme incitant pour empêcher le chien d’adopter un comportement indésirable. Les carottes sont en fait des récompenses non voulues pour des comportements énervants ou de non-attention. Une récompense ou un salaire est donné a posteriori, en échange d’un comportement parfait adopté en réponse à une demande du propriétaire.
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Apprendre le commandement “pas bouger”
“Pas bouger” sera peut-être plus difficile à apprendre qu’ “assis”. Les capacités de détente et d’immobilisation varient beaucoup d’un chien à l’autre et les propriétaires donnent souvent des signaux corporels incohérents, sans s’en rendre compte. L’erreur la plus commune consiste à parler au chien en se retournant et lui commander de ne pas bouger alors que vous partez. Les chiens qui ne connaissent pas “pas bouger” ne l’apprendront pas si vous partez tout en leur parlant. Ils auront plutôt tendance à vous suivre.
Bon à savoir Respectez les apports énergétiques Toute nourriture utilisée comme récompense a une certaine valeur énergétique. Finalement, en récompensant votre chien par des aliments, vous lui fournissez de l’énergie. N’oubliez pas que le surpoids a des conséquences négatives sur les chiens. Si vous voulez récompenser votre chien avec de la nourriture, évaluez le niveau d’énergie fourni par ces friandises et diminuez d’autant la quantité de nourriture donnée pendant les repas, pour maintenir sa condition physique, ou changer pour un aliment moins énergétique.
D’abord, le chien doit pouvoir s’asseoir. S’il est plus à l’aise couché, pas de problème. L’objectif est de commencer dans une position où l’animal est calme et peut vous prêter attention. La position assise autorise moins de réactivité que la position debout et la position couchée autorise moins de réactivité que la position assise. Certains chiens étant plus calmes ou plus à l’aise couchés, cette position est préférable pour eux. Tenez compte de l’âge, de la condition physique et de la durée d’attention de votre chien lorsque vous lui demandez de prendre une certaine position. Ensuite, dites au chien de s’asseoir, félicitez-le oralement, dites “pas bouger”, et faites un petit pas vers l’arrière. Répétez presque instantanément “pas bouger”, retournez vers le chien, répétez “pas bouger” et récompensez-le.
Voici un exemple typique : “Bonnie -- assis – bien ! (friandise) – pas bouger -- bien -- pas bouger (faire un pas en arrière tout en disant “pas bouger” -- arrêtez-vous presque instantanément) pas bouger Bonnie -- bien -- pas bouger (retournez vers elle rapidement tout en disant “pas bouger” -- puis arrêtez-vous) -- pas bouger Bonnie -- bien (friandise) – c’est fini ( = marque la fin d’une période de travail, la chienne peut se relever) ! » À mesure que le chien devient plus expérimenté, augmentez progressivement la distance qui vous sépare. Ne passez pas directement de 1 à 20 mètres. Cette distance est trop longue et la transition trop rapide pour votre chien, qui pourrait ne pas comprendre ce que vous voulez. Si vous vous éloignez trop rapidement, vous donnez un signal insuffisamment clair et provoquez un conflit et de l’anxiété chez le chien. En procédant ainsi, vous n’atteindrez pas votre objectif. 325
8 - Le développement comportemental du chien Si vous le souhaitez, vous pouvez vous exercer avec une laisse et un collier ou un harnais. Cette technique vous permet de renforcer à distance la position assise et de corriger plus rapidement le chien s’il se lève. La correction se limite à dire “non” gentiment et à tirer lentement et doucement sur la laisse pour qu’il se concentre à nouveau sur sa tâche. Réfléchissez à un moyen d’attirer l’attention de l’animal pour l’encourager à vous regarder pour obtenir des informations supplémentaires. N’oubliez pas : plus le chien est jeune et plus la séance d’entraînement a été longue, moins il sera attentif. Si vous observez qu’il fait de plus en plus d’erreurs à mesure que la séance progresse, mieux vaut vous entraîner 5 minutes 6 fois par jour plutôt qu’une fois par jour pendant 30 minutes. Apprendre le commandement “viens”
Bon à savoir
“Viens” est le plus facile des signaux à enseigner car il se fonde sur la curiosité naturelle du chien et son désir de vous suivre. Si le chien est plus âgé, vous pouvez y parvenir simplement en commençant avec le chien en position assise, attentif, puis en vous éloignant tout en tapotant vos cuisses et disant “viens !” avec gaieté. Vous pouvez clarifier la transition de la façon suivante : vous asseoir avec le chien, utiliser une friandise pour qu’il vous regarde puis vous lever et vous éloigner comme décrit ci-dessus tout en tenant la friandise au niveau des yeux du chien.
La répétition est le meilleur professeur Quel que soit l’exercice que vous enseignez à votre chiot, il ne généralisera pas la leçon sans répétition dans divers environnements et situations. Si vous lui apprenez la commande “pas bouger”, le chien peut vous obéir un jour où vous êtes devant lui, une voiture garée dans l’allée, votre maison sur sa gauche et avec le soleil qui brille. Cela n’implique pas qu’il obéira le lendemain dans le parc, à côté d’un banc et sous la pluie ! Il vous faut répéter de nombreuses fois les exercices depuis le début, en changeant autant que possible les situations.
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Il est possible d’apprendre très vite le commandement “viens” aux jeunes chiots. Il suffit de les mettre en position assise, de se tenir devant eux, reculer d’un pas et dire “viens”. Dès que le chiot se lève, il est venu et donc vous pouvez le récompenser et le féliciter ! Ensuite, vous pouvez déambuler lentement tout en vous tapotant la cuisse et distribuer des friandises en répétant “viens”. Vous pouvez utiliser une laisse pour vous assurer que le chiot ne s’enfuit pas, mais s’il s’éloigne et ne répond pas
Le développement comportemental du chien - 8
Conseil pratique Notez les points suivants : 1. Utilisez le nom du chien – il fera attention à vous. En fait, son nom doit être un signal pour qu’il vous regarde. S’il ne vous regarde pas directement, mettez la friandise près de vos yeux. Vous voulez qu’il se concentre. Dites au chien “regarde” quand la friandise est près de vos yeux. Si vous répétez l’exercice régulièrement, le chien regardera votre visage à chaque fois que vous dites “regarde”. Si le chien a pris l’habitude de vous ignorer ou a tendance à ignorer vos cris, il vous faudra peut-être un autre son pour qu’il vous écoute. Vous pouvez essayer de claquer la langue, siffler, etc. En cas d’échec, vous pouvez trouver des clickers dans le commerce : ils ont l’avantage d’être moins bruyants qu’un sifflet, qui peut effrayer l’animal. 2. Répétez les demandes. Le chien a besoin d’être rassuré. À mesure qu’il s’améliore ou apprend davantage, vous ne devrez pas autant répéter les signaux et pourrez augmenter l’intervalle entre les répétitions. Il s’agit là d’éducation. 3. Récompensez le chien judicieusement : à chaque fois qu’il montre le comportement souhaité. Plus tard, les friandises seront distribuées de manière moins prévisible. Au commencement, le chien a besoin de tous les outils d’aide. 4. N’oubliez pas d’utiliser un ou plusieurs mots systématiquement pour marquer la fin de la période de travail (par ex. “OK” ou “c’est fini”). Si vous utilisez ces mots pendant la période de travail, le chien se lèvera. Si votre chien se lève avant la fin du travail, dites-lui de nouveau “assis” et “pas bouger” et attendez 3 à 5 secondes, sans friandise – puis répétez “pas bouger” et donnez une friandise. Après, soit vous poursuivez la séance d’entraînement, soit vous y mettez fin. En répétant la commande “pas bouger” et en respectant un court intervalle où le chien n’est pas récompensé avant la seconde commande “pas bouger”, vous éviterez un comportement “diable à ressort” qui lui serait enseigné par accident en le récompensant à chaque fois qu’il s’assied, sans tenir compte d’une commande “pas bouger”.
à la commande “viens”, ignorez-le. Ne tirez pas sur la laisse, le collier ou le chien : les chiens s’opposent à la tension, donc si vous les tirez, vous exercez une pression sur l’arrière de leur cou. Cette pression provoquera un arrêt et un éloignement par rapport à vous ; le chien ne viendra pas vers vous. Si vous continuez à utiliser une Conseil pratique technique inefficace, vous mettrez le chien dans la confusion. Si, après quelques tentatives, vous ne parvenez pas à attirer l’atTous les chiots sont de petite taille; dès tention du chien, recommencez plus tard. La durée d’attention lors, le temps de se pencher pour le des chiots est très limitée. Réessayez plus tard. récompenser d’avoir obéi peut être trop Voici une autre méthode facile pour apprendre la commande “viens” à votre chiot. Demandez à une personne de le tenir par son collier ou harnais. Puis éloignez-vous en courant, le plus vite possible, en appelant plusieurs fois votre chien par son nom. L’autre personne ne parle pas, ne fait rien ; elle attend simplement que vous soyez assez éloigné pour libérer le chiot. Plus vous avez couru vite, plus le chien suivra rapidement. Juste avant que le chien vous rejoigne, agenouillez-vous et félicitez-le. N’essayez pas d’ajouter un autre exercice comme la commande “assis”, profitez simplement de ce bon moment avec lui. Répétez cette leçon deux ou trois fois et la leçon complète aussi souvent que possible à divers moments et dans différents environnements.
long. Certains chiens n’apprécient pas qu’on se penche au-dessus d’eux ; il leur faut du temps pour s’adapter à cette situation. Commencez vos séances d’entraînement sur une table : mettez d’abord votre chiot dessus, caressez-le et félicitez-le simplement d’être là. Dès qu’il se sent à l’aise, vous pouvez commencer la première leçon pour “assis” ou “pas bouger”. Dans cette position, l’éducation sera beaucoup plus facile pour vous (votre dos !) et le chiot. Veillez à ce qu’il n’essaye pas de sauter. Cet exercice constitue une bonne éducation de base à la visite chez le vétérinaire et au toilettage régulier.
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8 - Le développement comportemental du chien Règles de l’alimentation et comportement La nourriture constitue un sujet très important pour votre chiot, mais d’une manière tout à fait différente de vous. Autant vous appréciez un repas sur le plan social, en compagnie de la famille et des amis, autant votre chiot perçoit le repas comme une situation de hiérarchie. Le “patron” mange en premier et décide qui reçoit quoi et quand. Votre chiot peut être éduqué très facilement au moment des repas. Il en tirera un autre avantage : il apprendra à manger lentement, ce qui est particulièrement important pour les grands chiens. Depuis le premier jour, ne laissez pas votre chiot sauter sur la gamelle. Attendez qu’il soit assis ou debout avant de déposer la gamelle. Quelques jours plus tard, combinez avec la commande “pas bouger” et soulevez la gamelle dès que votre chiot avance. Dites “Va manger” au moment où vous la déposez. Le jour suivant, attendez une seconde avant de le dire. Chaque jour, attendez un peu plus longtemps. Vous ne devez pas nécessairement répéter l’exercice à tous les repas. À mesure que le chiot grandit, attendez un peu plus longtemps ou demandez une position spéciale comme la position couchée.
Favoriser le développement comportemental dans la nouvelle maison du chiot Éviter les erreurs d’apprentissage Rester seul Afin d’éviter que le chien ne s’attache trop à son propriétaire (une situation qui a souvent pour résultat des dommages importants quand il est laissé seul), mieux vaut lui apprendre la séparation. L’éducation peut débuter quand le chiot est très jeune, mais elle ne doit durer qu’une minute ou deux pour commencer. La solution la plus simple est d’utiliser la cage. Appliquez la méthode d’éducation à la cage telle que décrite plus haut puis quittez la pièce pendant quelques secondes. Revenez. Ne dites rien avant de partir et après être revenu. La situation doit être tellement normale pour votre chien qu’elle ne nécessite pas le moindre commentaire ! Puis ouvrez la porte de la cage quand le chiot dort ou est inattentif. Quittez à nouveau la pièce et revenez comme décrit 328
Le développement comportemental du chien - 8
ci-dessus. Lentement, augmentez la durée et la distance. Si, au début, vous alliez simplement dans la pièce à côté, vous pouvez maintenant aller jusqu’au garage ou dans le jardin ou même quitter la maison. Procédez simplement étape par étape et n’allez pas trop vite. Il est important de ne pas entrer dans la pièce tant que le chiot gémit dans sa cage. Attendez qu’il ait arrêté de gémir depuis au moins dix secondes.
L’espace de votre chien La plupart des chiens vous montreront rapidement leur espace favori pour se reposer, dormir et observer la famille. Toutefois, veillez à ce que cet espace ne soit pas dans le passage. Apprenez à votre chien à rester dans son espace et à l’accepter comme un endroit sûr et non comme une punition. Récompensez votre chien quand il est couché sur son panier en le félicitant doucement ou en lui donnant une friandise. Si le chiot se lève à un moment non approprié, par exemple durant les repas de la famille, ordonnez-lui toujours de retourner se coucher. Ceci sera d’autant plus facile quand vous lui aurez appris la commande “pas bouger”. Si plus tard, quand le chiot est tout à fait sûr, vous souhaitez lui apprendre à rester dans son espace quand vous quittez la pièce, utilisez un collier à clochette. Le son de la clochette vous signalera tout déplacement de votre chien et vous pourrez dire “pas bouger” depuis une autre pièce.
Choisir des jouets pour votre chien Les jeunes chiens sont sociaux et énergiques : ils ont besoin de jouer. La littérature scientifique actuelle indique que le jeu n’est pas vraiment une manière d’apprendre à chasser. Les animaux de compagnie ne doivent pas chasser pour manger et même si c’était le cas, des exercices avec un jouet inanimé ne l’aideraient en rien. En revanche, le jeu semble enseigner deux choses essentielles : (1) faire des erreurs, et (2) apprendre de ces erreurs. Les erreurs les plus communes sont liées à la communication. De bonnes aptitudes au jeu entraînent généralement une bonne communication, une caractéristique essentielle des animaux sociaux. Pour les chiens comme pour les humains, grandir, ce n’est pas ne pas faire d’erreurs mais apprendre de ses erreurs. La capacité à apprendre de manière créative et à réagir 329
8 - Le développement comportemental du chien à des erreurs est la qualité qui permet aux animaux sociaux de gérer au mieux des situations sociales et environnementales changeantes et complexes. Les chiens et les humains ayant des difficultés à ce niveau semblent souvent souffrir de problèmes comportementaux, le plus souvent des troubles liés à l’angoisse. Si nous pouvons apprendre aux chiots à jouer comme il faut avec des jouets, nous réduirons les risques de blessures humaines qui sont souvent la malheureuse conséquence d’un jeu trop turbulent ou actif. Les personnes possédant des chiots qui deviendront de grands chiens exubérants doivent se rendre compte que ces chiens sont capables de blesser quelqu’un sans le vouloir. Peu importe que le chien “ne l’ait pas fait exprès” ou qu’il était simplement en train de jouer ou voulait dire bonjour. Le chien sera tenu pour responsable de la blessure et ce sont ses propriétaires qui devront rendre des comptes. En fournissant des exutoires appropriés aux chiens pour qu’ils dépensent leur énergie et jouent, on réduit les risques de problèmes. Le jeu est aussi une récompense pour le chien, une alternative que certains chiots apprécieront encore plus que la nourriture, votre voix ou une caresse. Il existe une pléthore de jouets pour chaque taille, type et âge de chien, en fonction de la période d’apprentissage ou d’éducation. Certains sont plus adaptés à l’extérieur, d’autres peuvent aussi s’utiliser à l’intérieur. Les jeunes chiots apprennent la coordination, la modulation et la modération de leurs comportements et ils font leurs dents. Ils devraient avoir des jouets qui répondent à ces besoins et les maintiennent occupés. Tout jouet doit mesurer au moins deux fois la taille de la bouche du chien. Certains chiens très énergiques ont même besoin d’un jouet faisant 4 fois la taille de leur bouche. Si les propriétaires de chiens suivent cette règle générale, ils éviteront les jouets avec lesquels les chiens peuvent s’étrangler. Évidemment, les chiens peuvent toujours arracher des morceaux de ces jouets et risquer l’étouffement ou l’obstruction intestinale. Conseil pratique Notez bien que les chiots grandissent vite et que leurs capacités de mastication augmentent parfois encore plus vite ! Soyez attentif et vérifiez fréquemment qu’il n’y a pas de morceaux de caoutchouc détachés ou manquants sur le jouet et remplacez-le s’il est endommagé afin de réduire le risque d’étranglement ou d’obstruction.
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Le développement comportemental du chien - 8
Les jouets-nourriture constituent un excellent dérivatif pour les comportements de mastication. Toutefois, ils peuvent présenter des problèmes pour les animaux qui déchirent de gros morceaux et les avalent sans mastiquer. Ils risquent l’étouffement ou l’obstruction intestinale. Les propriétaires peuvent éviter ces risques en les surveillant quand ils mâchent et en intervenant si nécessaire. Enfin, certains chiens deviennent très agressifs à proximité d’une friandise quelle qu’elle soit. Ce sont des aliments et si l’animal veut tellement les conserver qu’il devient agressif, on empire encore la situation en lui laissant l’accès à ces “jouets”. Les jouets en plastique dur et aux formes très variées allant de l’os à l’art abstrait constituent une autre solution pour le nettoyage des dents. Toutefois, ils sont très durs et peuvent aussi causer des problèmes et des blessures aux dents, aux gencives ou à la bouche. Comme tous les jouets, ils ne s’adressent pas à tous les chiens. Il existe aussi des versions plus douces, plus souples. Mais le chien peut toujours en déchirer un morceau et risque de l’avaler ; les chiots de grandes tailles peuvent détruire un tel jouet en une heure. Les grandes balles et les frisbees sont aujourd’hui disponibles en version peluche. On peut les utiliser à l’intérieur sans grand risque pour les personnes, l’animal de compagnie et les meubles ! Ces jouets sont clairement plus adaptés à des jeux d’intérieur qu’une balle de tennis. Les balles et les casse-tête à friandise sont aussi d’excellentes solutions pour alimenter les chiots et les chiens adultes qu’on laisse longtemps seuls. On y cache une croquette et l’animal doit déplacer le jouet dans diverses directions pour que la croquette tombe. Ces jouets sont réglables pour que la croquette sorte plus ou moins facilement. Ainsi, votre chien se nourrira tout en faisant de l’exercice. Ils prolongent également la durée des repas, ce qui est bénéfique du point de vue santé et comportement. On trouve aussi des milliers de types de jouets en peluche ou faisant du bruit, de toutes tailles et dans toutes sortes de combinaisons. La plupart des chiens les adorent. Pour autant qu’il s’agisse bien de jouets pour chiens, et non pour enfants, le risque 331
8 - Le développement comportemental du chien de blessure est très faible. Il ne faut pas oublier, toutefois, que de nombreux chiens ouvriront ces jouets pour trouver la source du bruit et que ces dispositifs peuvent provoquer des obstructions. Vérifiez souvent ces jouets ! Si les jouets en latex souple sont déchirés, jetez-les. Si les jouets en peluche sont déchirés, réparez-les ou jetez-les. Pour le chien, peu importe l’aspect esthétique du jouet – contrairement au consommateur –, ce qui l’intéresse, c’est sa texture et le fait de pouvoir l’attraper, mordre dedans ou le lancer. Une fois encore, choisissez des jouets en peluche ou faisant du bruit qui sont 2 à 4 fois plus grands que la tête du chien : cette taille vous permet de tenir le jouet tout en évitant d’être mordu. Lavez fréquemment les jouets en peluche car ils peuvent devenir des sources nauséabondes de bactéries. Beaucoup de propriétaires souhaitent que leurs chiens soient des chiens de sport, de chasse ou de troupeau, qu’ils suivent des entraînements d’agility, d’obéissance, de Schutzhund, etc. Toutes ces activités nécessitent travail et maturité aussi bien de la part de l’animal que de son propriétaire. Avant de se lancer dans un entraînement destiné à maîtriser ces compétences, et particulièrement les compétences favorisant une réaction plus rapide, il importe de s’assurer que ces activités ne sont pas néfastes pour le chien. Les chiens aux hanches ou aux genoux fragiles ne doivent pas sauter pour attraper un jouet. Il n’est pas recommandé de mener ces activités sur des surfaces dures comme de l’asphalte, dans des conditions climatiques difficiles comme une pluie abondante ou de la glace, sur un terrain en pente ou accidenté et avec des chiens souffrant d’arthrose, d’une affection discale, de troubles dégénératifs ou de luxations chroniques. De plus, les chiens doivent d’abord maîtriser une position plus simple avant de passer à une position plus compliquée. Les gens sont souvent plus ambitieux pour leurs chiens qu’ils ne le sont pour eux-mêmes, ce qui n’est pas une bonne idée. En bref, la plupart de ces jeux ne sont pas adaptés à un chiot. N’oubliez pas que les meilleurs jouets sont ceux qui réagissent… c’està-dire d’autres chiens. Si votre chien est sociable, cherchez ou créez un groupe de jeu adapté à son tempérament, son physique, sa taille et à son âge. Les chiens qui jouent avec d’autres chiens sont des chiens fatigués et ces chiens fatigués sont des chiens équilibrés. Pour les chiots, ces séances de jeu doivent rester brèves. 332
Le développement comportemental du chien - 8
Toutes ces règles ont deux points communs : elles exigent la surveillance d’un adulte pour éviter ou prévenir tout accident et elles se fondent sur l’idée qu’il est beaucoup plus facile de prévenir le développement d’un mauvais comportement ou d’un comportement indésirable que d’apprendre au chien à se débarrasser de ce comportement. La prévention est la meilleure option, mais elle exige du temps.
Et pourquoi pas “Non !” ? Les animaux et les humains font des associations entre les actes et les conséquences ; voilà comment nous apprenons. Si vous descendez et que vous trouvez une flaque d’urine sur le tapis et le chien visiblement honteux, cela ne signifie pas pour autant que le chien sait qu’il a fait une bêtise. Cela signifie plutôt que l’événement s’est déjà produit : vous êtes rentré, vous avez attrapé le chien, vous l’avez traîné vers son urine et vous l’avez puni. Le chien a fait une association (vous rentrez à la maison et il est fortement réprimandé), mais ce n’est pas la bonne, ou en tous les cas ce n’est pas l’association que vous vouliez que le chien apprenne. En fait, si vous avez puni le chiot, il rampe probablement dès que vous rentrez à la maison, même s’il n’a pas uriné sur le tapis, mais vous ne le remarquez pas. Vous devez associer exactement toute “correction” avec l’action qui doit être “corrigée”. Si vous voyez que le chiot commence à s’accroupir (préférable) ou qu’il est occupé à uriner ou de déféquer sur le tapis, interrompez-le. Il doit juste arrêter le comporteConseil pratique ment mais ne le terrifiez pas. Dire “hum, hum”, inhaler Les propriétaires de chiens se demandent souvent brusquement ou taper doucement dans ses mains suffit comment ils peuvent obtenir de leur chien qu’il joue généralement à interrompre le chiot. Utilisez le stimuavec ses jouets et non ceux des enfants. C’est très lus le plus faible possible pour obtenir l’interruption ; simple : établissez une règle sur le lieu de rangement des deux types de jouets. l’intensité varie d’un chien à l’autre. Si vous ne pensez Si, après le jeu, les jouets des enfants sont rangés pas pouvoir interrompre le chiot quand il commence dans un coffre ou sur une étagère alors que les jouets du chien vont dans un panier, la règle est claire. Autre à faire ses besoins, ignorez-le tout simplement et, après règle possible : le chien peut jouer avec tous les jouets avoir nettoyé, souvenez-vous de sortir le chien 30 rembourrés laissés sur le sol mais pas avec ces minutes plus tard et fréquemment par la suite en le mêmes jouets s’ils sont sur une chaise. Cette règle protège les peluches des enfants. Les enfants doivent récompensant à chaque fois qu’il élimine à l’endroit le apprendre à ne jamais jouer avec un chien “à qui tire plus favorable, de votre point de vue. Une “correction” le plus fort” avec leurs propres jouets. peut rendre des chiots très doux encore plus timides, 333
8 - Le développement comportemental du chien mieux vaut donc être prudent. Si vous avez réussi à interrompre le chiot à temps, sortez-le et félicitez-le s’il fait ses besoins sur un substrat approprié. Des psychologues ont démontré que l’apprentissage est meilleur et plus rapide si nous sommes interrompus dans un contexte inattendu. Ainsi, interrompre une élimination non désirée peut contribuer à dissuader le chiot de faire ses besoins au mauvais endroit. Les règles concernant l’éducation à la propreté s’appliquent aussi à toutes les autres situations d’éducation. Pour faciliter votre vie en commun, mieux vaut utiliser un signal à chaque fois que votre chiot se conduit de manière indésirable. La solution la plus facile est le mot “Non”. Quand vous le dites, croyez-y. Regardez votre chiot : la plupart du temps, une voix forte suffira. Les cris sont inutiles, vous n’êtes pas supposé effrayer votre chien ! Plus vous commencez tôt, moins vous devrez crier. Dites “Non” quand il faut, au moment exact où votre chiot fait une bêtise. Après, il sera trop tard ! N’oubliez pas : la meilleure méthode d’apprentissage, pour nous comme pour les chiens, est l’obtention d’une récompense à chaque fois que nous adoptons le nouveau comportement. Nous nous souvenons du nouveau comportement si nous le pratiquons souvent et si nous sommes récompensés. Et nous conservons ce souvenir en mémoire, même quand la récompense devient discontinue. La récompense ne peut devenir sporadique qu’après une longue période de comportement parfaitement maîtrisé. Soyez généreux et clair. Vous bénéficierez d’une relation plus proche et plus calme avec votre chien. Bon à savoir Éviter les erreurs – quelques interdits dans l’éducation canine • Ne poussez pas ou ne tirez surtout pas sur votre chien ou sur son collier pour le faire asseoir. Ce type de comportement peut être considéré comme un défi par certains chiens et pourrait les rendre dangereux. Utilisez les méthodes décrites plus haut. • Ne balancez pas vos mains ou une friandise devant le chien. Cela ne peut que le distraire et le troubler. Un des objectifs de ce programme est précisément de le calmer et de réduire sa confusion. Un comportement excitant de votre part ou des signaux peu clairs peuvent augmenter l’angoisse du chien, ce qui n’est pas souhaitable. Si vous tenez à utilisez vos mains, des signaux manuels peuvent être ajoutés plus tard. N’essayez pas de tout faire en même temps. • Restez calme. Votre chien fera des erreurs mais cela ne doit pas avoir d’effet sur vous. Il faut beaucoup de patience avec les chiots. Les personnes qui ont le plus de succès sont celles qui travaillent le plus intensément et le plus régulièrement. Si votre chien semble avoir oublié des choses qu’il savait faire auparavant, remontez quelques étapes plus haut dans vos leçons et recommencez. Votre chiot se souviendra !
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Les maladies en élevage canin
L
e vétérinaire est le partenaire de l’éleveur canin dans tout ce qui est du ressort de ses compétences, à commencer par l’ensemble des mesures préventives, diagnostiques et curatives concernant les maladies qui peuvent toucher un élevage. Le présent chapitre n’a donc pour volonté que de fournir au lecteur des éléments de compréhension quant aux principales maladies spécifiques, infectieuses, et parasitaires, susceptibles de concerner une collectivité canine.
9 - Les maladies en élevage canin
Conduite à tenir face à… La coprophagie Définition Au sens étymologique du terme, la coprophagie se définit comme l’ingestion (-phagie) d’excréments (copro-).
Pathogénie
Œuf de Trichuris vulpis
Exception faite des mères qui lèchent naturellement les matières fécales de leurs chiots, lorsqu’un chien mange ses propres excréments ou ceux d’un congénère, c’est en règle générale parce qu’il y trouve des nutriments peu ou pas digérés (matières grasses, fibres musculaires, amidon) ayant encore des vertus nutritives résiduelles les rendant “appétissants” pour l’excréteur ou pour ses congénères.
Les facteurs favorisants la coprophagie Les parasitoses digestives
Larve de Toxocara canis
De nombreux parasites digestifs (helminthes ou protozoaires) peuvent être à l’origine d’un phénomène de malabsorption-maldigestion chez le chien en perturbant l’assimilation glucidique, protéique ou lipidique de la ration : ascarides, ankylostomes, trichures et Giardia sont les principaux parasites digestifs fréquemment retrouvés lors de coproscopies parasitaires collectives effectuées dans les chenils confrontés à la coprophagie. La coproscopie parasitaire est donc l’examen à effectuer en priorité lors de coprophagie. Le mélange d’échantillons de selles provenant de plusieurs chiens permet d’augmenter les “chances” d’identifier le ou les parasites.
Œuf d’ascaride
Les troubles du comportement
Ascaride adulte
Compétition alimentaire Le fait de nourrir plusieurs chiens en même temps provoque une “concurrence alimentaire” qui peut entraîner non seulement une accélération de la vitesse d’ingestion des repas mais également une surconsommation. Cette dernière peut être à l’origine d’une accélération du transit digestif conduisant à une mauvaise assimilation des nutriments. Par voie de conséquence, certains éléments non digérés peuvent se retrouver intacts dans les selles qui présentent alors une appétibilité résiduelle. Une analyse micrographique qui révélerait à la fois une maldigestion
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Les maladies en élevage canin - 9
Chiens en compétition sur une gamelle
protéique (fibres musculaires intactes) et lipidique (globules gras) est évocatrice d’une simple accélération du transit. Ennui, claustration, stress, contrainte Le stress, qu’il soit lié aux conditions d’élevage ou à un événement extérieur (orage, circulation nocturne de renards errants, etc...) peut également initier ce trouble du comportement qui, par imitation, se propage à tous les pensionnaires. Les vocalises, stéréotypies, automutilations, activités de substitution, baisse de la libido et de la prolificité, défécations nombreuses et selles “coiffées” de mucus sont autant d’autres troubles comportementaux que l’on peut retrouver associé à la coprophagie de stress. Enfin les réprimandes infligées par le propriétaire à son chien à la suite d’un épisode de malpropreté, risquent d’inciter l’animal à faire disparaître ses méfaits par un comportement coprophage. En élevage, ce phénomène se rencontre plus rarement mais peut s’observer chez les pensionnaires les plus soumis qui refusent de déféquer sur les aires communes. Troubles hiérarchiques Les chiens dominés sont enclins à se rouler dans les excréments de chiens dominants à l’occasion, par exemple, d’une promenade en forêt, ceci afin de s’imprégner des “odeurs sociales” qu’ils véhiculent. Ces mêmes individus sont également prédisposés à la coprophagie, sans doute pour faire disparaître toute trace olfactive de leur passage. 339
9 - Les maladies en élevage canin Déficits enzymatiques
De nombreux déficits enzymatiques, qu’ils soient d’origine pancréatique, hépato-biliaire ou encore intestinale, favorisent l’excrétion d’éléments non digérés dans les selles, les fermentations et putréfactions coliques (à l’origine de borborygmes et de flatulences) et les proliférations bactériennes. Parmi ces déficits, l’insuffisance pancréatique exocrine congénitale ou acquise (à la suite d’une pancréatite aiguë par exemple) est certainement l’affection la plus répandue dans l’espèce canine. L’insuffisance pancréatique exocrine se traduit au plan clinique par une polyphagie (augmentation de l’appétit), un amaigrissement et l’émission fréquente de selles boueuses, d’aspect gras, mastic et décoloré. Ces symptômes s’observent également lors d’infection du duodénum par des parasites unicellulaires nommés Giardia qui perturbent l’activité enzymatique pancréatique qui se déversent à cet endroit du tube digestif. La coprophagie s’observe fréquemment dans ces deux derniers cas mais la vitesse de “contagion” diffère et permet facilement d’orienter le diagnostic. Gastrite chronique
Le “pica” est un trouble du comportement alimentaire qui se traduit par une propension à l’ingestion d’herbe, de terre (géophagie), de cailloux ou au léchage des matériaux environnants (sols, murs etc.). Ce trouble du comportement est parfois lié à une carence d’apport ou d’absorption ou à une exacerbation du comportement exploratoire (syndrome HS-HA, dépression d’involution). Les biopsies de muqueuse gastrique réalisées sur les carnivores (chats ou chiens) souffrant de pica ont montré que ces animaux souffraient plus fréquemment de “gastrite chronique”. Ainsi, contrairement à une idée répandue, le comportement de pica ne serait pas majoritairement lié au parasitisme (l’animal “se purge” en mangeant de l’herbe) ou à une carence alimentaire mais plus souvent à un phénomène que l’on pourrait qualifier “d’irritation stomacale” incitant l’animal à ingérer ou à lécher toutes sortes de matières a priori non comestibles et de préférence riches en fibres insolubles (lignine du bois par exemple) qui, à leur tour, ne font qu’aggraver la gastrite préexistante. La coprophagie pourrait alors être incluse dans le syndrome “pica” et certains chiens coprophages classés parmi les patients potentiellement atteints de gastrite chronique. 340
Les maladies en élevage canin - 9
Mauvaise digestibilité de l’aliment
L’ingestion d’aliments peu digestibles de piètre qualité conduit soit à un dysmicrobisme caeco-colique d’origine glucidique (céréales, fibres végétales) responsable de la production d’acides gras volatils par fermentation dans les matières fécales, soit à la production de déchets putrides par maldigestion protéique (cas des aliments contenant du collagène mal cuit des aponévroses et des tendons ou de la kératine de poils, de cuir, de cornes ou de plumes). Ce phénomène peut se retrouver lors d’excès de matières grasses alimentaires altérées par une mauvaise conservation. Bien que répugnants pour l’homme, ces matières fécales altérées peuvent présenter une appétibilité résiduelle pour les chiens et donc inciter à la coprophagie.
Les risques liés à la coprophagie La coprophagie présente peu de risques sanitaires chez le chien adulte qui bénéficie d’une acidité gastrique capable de neutraliser la majorité des bactéries potentiellement pathogènes. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles les toxi-infections alimentaires collectives sont exceptionnelles en chenil, contrairement aux risques rencontrés dans l’espèce humaine en restauration collective. Le seul risque à prendre en compte lors de coprophagie en chenil reste celui de la transmission des parasites. En effet, la coprophagie, qu’elle soit involontaire (souillure des gamelles par des contaminations fécales) ou spontanée, facilite notamment la transmission féco-orale de kystes de Giardia ou de formes de résistance rapidement infestantes (ookystes de coccidies ou cryptosporidies). Transmission de parasites lors de coprophagie
Vers ronds (œufs invisibles à l’œil nu) : 1. Ascaris : 5 à 20 cm 2. Trichure : 4 à 8 cm 3. Ankylostome : 1 à 2 cm Protozoaires : 4. Giardia (une seule cellule invisible à l’œil nu)
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9 - Les maladies en élevage canin
Les vomissements Définition Expulsion brutale du contenu de l’estomac au cours d’un effort musculaire important intéressant le diaphragme et la paroi abdominale.
Pathogénie Les vomissements résultent d’un réflexe central complexe. Le signal initial peut provenir de différents endroits : système nerveux central, récepteurs dans le système gastro-intestinal, foie, pancréas, appareil urinaire.
Les facteurs responsables de vomissements Les maladies infectieuses parasitaires (giardiose et toxocarose), virales (parvovirose, hépatite de Rubarth, maladie de Carré) et bactériennes (leptospirose) provoquent des vomissements. L’ingestion de certains éléments toxiques provoque également des vomissements, souvent associés à des diarrhées et à divers autres symptômes.
Principaux symptômes observés selon le toxique ingéré Nom du toxique
Diarrhée associée
Autres signes Observés
Détergents (savons, lessives, ammonium quaternaires…)
X
Gingivite - Stomatite- Ptyalisme Atteinte oculaire : Epiphora et Ulcère Convulsions Douleurs buccales et abdominales Ptyalisme - Anorexie - Dyspnée - Toux Atteinte oculaire
Caustiques (soude…)
Eau de Javel concentrée
342
X
Ptyalisme - Brulures oropharyngées et internes - Ulcères cornéens
Huiles de pin
Erythème - Atteinte oculaire - NauséesHypersalivation-Hypotension
Phénols concentrés (> 5%)
Ulcères buccaux-Ptyalisme-PolypnéeTremblements-Arythmies-Coma
Pyréthroïdes antiparasitaires
Tremblements musculaires-ConvulsionsAtaxie-Agitation-Changement de comportement-Ptyalisme
Les maladies en élevage canin - 9
Nom du toxique
Diarrhée associée
Dépression centrale - Anorexie - Coma - Atteinte cardio-pulmonaire 12 – 24 heures post ingestion : Tachypnée et tachycardie Insuffisance rénale souvent fatale - Cristallurie : Oxalates de calcium
Antigel (éthylène glycol)
Plomb
X
Engrais NPK
X
Sulfate de fer (anti-mousse)
X
Paraquat
X
X
Irritation caustique - Ptyalisme - Insuffisance rénale Atteinte pulmonaire secondaire
Douleur abdominale Symptômes neurologiques Ataxie - Tremblements Convulsions-Ptyalisme - Tachycardie
Métaldéhyde
Solvants (white spirit…)
Anorexie - Troubles neurologiques - Cécité Parésie - Convulsions - Opisthotonos
Cyanose Coloration brune des muqueuses
Chlorate Bouillie bordelaise
Autres signes observés
X
Troubles neurologiques - Dyspnée - Irritation cutanée - Hyperésthésie - Toux - Œdème pulmonaire - Insuffisance rénale aiguë
Scilliroside
Bradycardie - Arythmie Parfois, tachycardie
Cholécalciférol
Anorexie - Faiblesse musculaire Polyurie - Polydipsie - Déshydratation Palpation rénale douloureuse - Hypercalcémie
Bon à savoir Que faire si on voit le chien ingérer un toxique ou que l’on arrive quelques minutes plus tard ? Si le chien ne présente pas de symptômes et uniquement si le produit est NON CAUSTIQUE et NON VULNÉRANT, on peut essayer de faire vomir l’animal en lui faisant avaler de l’eau oxygénée diluée ou de l’eau très salée. Dans tous les cas, il est impératif d’amener le chien chez le vétérinaire le plus rapidement possible avec l’étiquette de composition du produit absorbé.
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9 - Les maladies en élevage canin
Les diarrhées d’allure contagieuse Définition La diarrhée est définie comme une augmentation de la fréquence d’émission des selles et/ou d’une baisse de consistance de celles-ci.
Pathogénie Le passage d’eau dans la lumière intestinale (en cas de surcharge alimentaire par exemple), les sécrétions accrues et l’augmentation de la perméabilité de la paroi intestinale, l’altération de la motricité intestinale sont autant de mécanismes participant au syndrome diarrhéique chez le chien.
Les facteurs responsables de la diarrhée Selon le type de chien (sexe, âge) touché en élevage, les causes de diarrhées vont différer. On distinguera ainsi deux grands types de population. Les diarrhées du jeune seront dues soit à des agents infectieux (viraux, bactériens ou parasitaires) agissant seuls ou en association, soit à une mauvaise conduite du sevrage. Les diarrhées affectant tous les chiens de l’élevage seront plutôt dues à une surconsommation de la ration, un stress ou une mauvaise gestion sanitaire des aliments. Tropisme des principaux virus à l’origine de diarrhée chez le chien Coronavirus
Rotavirus Adenovirus (CAV1) - virus de l’hépatite de Rubarth
Parvovirus
Yeux
Foie Adenovirus (CAV1) - virus de l’hépatite de Rubarth
Thymus Moelle Parvovirus
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Rate Rein
Les maladies en élevage canin - 9
Les diarrhées d’origine virale
Coronavirus, rotavirus, parvovirus et virus de l’hépatite de rubarth sont les quatre principaux virus à l’origine de diarrhées en élevage. Les coronavirus et rotavirus se multiplient directement dans l’épithélium intestinal sans passage par voie sanguine. Tous deux atteignent uniquement les cellules épithéliales du sommet des villosités intestinales. Isolément leur pouvoir pathogène est très faible et le risque existe surtout chez les chiots débilités atteints d’autres affections digestives (parasitaires, bactériennes ou virales). Toutefois, coronavirus et rotavirus, en détruisant les cellules du sommet des villosités intestinales, favorisent le développement du parvovirus canin lorsqu’il est présent et augmentent donc indirectement son pouvoir pathogène. Le parvovirus, également appelé virus de gastro-entérite hémorragique, atteint les cellules des cryptes intestinales à l’origine du renouvellement de l’ensemble des cellules de la muqueuse intestinale. Les lésions importantes qu’il induit perturbent grandement la régulation osmotique, induisent une diarrhée profuse, parfois hémorragique, et provoquent une importante déshydratation. Principales voies de contaminations En élevage canin, le parvovirus est responsable de plus de 30 % des cas de diarrhée aiguë rencontrés chez le chiot. Les chiots atteints ne mangent plus, sont très abattus, présentent des diarrhées malodorantes associées à des vomissements importants, le tout provoquant une déshydratation rapide et la mort en quelques jours dans 10 à 90 % des cas en fonction de la couverture vaccinale.
Salive
Selles Urines Pelage Voies indirectes Chats Rongeurs Bottes
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9 - Les maladies en élevage canin
Gestion de la parvovirose en élevage La gestion optimale de la parvovirose en élevage passe par : • Une procédure de nettoyage désinfection adaptée (virus très résistant dans l’environnement) • Le toilettage des chiennes avant leur entrée en maternité • Une prophylaxie vaccinale • La gestion des causes favorisantes (parasites) • La mise en quarantaine des nouveaux chiens avant leur introduction dans l’élevage
Le virus de l’hépatite de Rubarth ou hépatite infectieuse canine se diffuse dans l’organisme par voie sanguine puis colonise la plupart des organes du chien (foie, rate, reins, yeux, etc.)
Maladies virales à l’origine de diarrhée Expression des symptômes principalement sur
Maladie (virus/ abréviation)
Résistance du virus
Parvovirose (Parvovirus canin/ CPV)
Très résistant dans le milieu extérieur (plusieurs mois à température ambiante) Sensible à l’eau de Javel diluée à 6%
Plusieurs formes : - Mort subite - Gastro-entérite hémorragique
Chiots en période critique (à partir de 5 semaines)
Dix jours dans le milieu extérieur Sensible à la chaleur et aux UVs
Plusieurs formes : - Mort subite - Digestifs (Diarrhée, vomissements) - Oculaires (Cornée bleutée)
Jeunes (3 à 12 mois)
Hépatite de Rubarth (Adénovirus de type 1/ CAV 1)
Symptômes
Pour les chiots les plus âgés et les adultes, on observe associés à des diarrhées très liquides, des vomissements fréquents, une forte fièvre, des troubles oculaires et rénaux. L’hépatite infectieuse canine a pratiquement disparu en France et en Europe de l’Ouest du fait d’une couverture vaccinale solide et importante. Outre les diarrhées qu’ils provoquent, ces virus ont un mode de transmission identique. En effet, ils se transmettent tous les 4 par voie directe féco-orale, par les urines, la salive, le pelage ou par voie indirecte par des vecteurs tels que les chats, rongeurs, bottes, eau de boisson,…
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Les maladies en élevage canin - 9
Les diarrhées d’origine bactérienne
Les campylobacters, salmonelles, clostridies et colibacilles comptent parmi les agents bactériens les plus fréquemment impliqués dans les diarrhées en élevage. Ces 4 agents bactériens ont plusieurs points communs :
Sources de contamination en bactérie à l’origine de diarrhées chez le chien
- Premièrement, le chien ou le chiot se contamine à partir d’aliments mal conservés ou décongelés lentement à température ambiante (volaille, porc, bœuf, lait de vache, carcasses et déchets d’abattoir sont concernés), à partir de matières fécales d’animaux infectés (chiens contaminés mais aussi oiseaux, reptiles et amphibiens pour les salmonelles par exemple) ou d’eau contaminée.
Eau et aliments mal conservés contenant des bactéries
- Le pouvoir pathogène de ces bactéries s’extériorise principalement chez les jeunes chiots de moins de 6 mois ou s’exprime chez les adultes lors de stress, d’affections intercurrentes, de mauvaises conditions hygiéniques, etc. - Ces bactéries sont présentes naturellement dans la flore intestinale des chiens mais ne sont pas pathogènes tant que l’équilibre de la flore intestinale est conservé et que l’animal dispose de ses pleines capacités immunitaires. Par exemple, de nombreuses études épidémiologiques réalisées dans différents pays sur des centaines de chiens en bonne santé vivant en chenil ont montré que l’élimination de campylobacters était régulièrement observée chez plus de 30 % des animaux, avec un pic d’excrétion vers l’âge de 8 semaines. Ce portage sain atteint des taux de 43 % en Australie, de 32 % en Suisse, de 26 % en Espagne, de 37 % aux USA, de 29 % en Suède et au Danemark. - Elles sont pathogènes pour l’homme à des doses infectieuses inférieures à celles du chien et sont souvent des zoonoses, le chien contaminé étant alors à l’origine de la contamination. Le cas particulier des leptospires : Les lepstospires responsables de la leptospirose font figure d’exception. En effet, ces bactéries contaminent le chien par l’intermédiaire d’urine de rats contaminée. La transmission s’effectue principalement par voie
Leptospires : bactéries de forme hélicoïdale
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9 - Les maladies en élevage canin
Leptospirose
Contamination : par voie transcutanée (baignade dans de l’eau souillée par des rongeurs) par les muqueuses oculaires ou buccales par lésion cutanée (crevasse de coussinet, écorchure)
transcutanée (baignade dans de l’eau souillée par des rongeurs) par les muqueuses oculaires ou buccales ou à la faveur d’une lésion cutanée (crevasse de coussinet, écorchure) ou encore par les muqueuses génitales. La transmission par voie digestive reste exceptionnelle car les leptospires sont rapidement détruites dans l’estomac. On comprendra donc pourquoi les chiens de meute, de par leur mode de vie et d’hébergement sont plus susceptibles d’être infectés. D’autre part, la présence de rongeurs dans le chenil (maternité, local de stockage des aliments), la proximité de réservoirs d’eau douce, stagnante, vaseuse, ombragée et tiède sont des facteurs favorisant la survie et la multiplication des bactéries. Vomissements, hyperthermie, ictère et insuffisance rénale accompagnent la diarrhée dans la forme d’expression la plus fréquente de la maladie.
Cette maladie est transmissible à l’Homme mais la contamination a lieu essentiellement à partir des rongeurs. Lorsqu’un chien est atteint, il est néanmoins souhaitable de prendre des précautions : il faut mettre des gants avant d’être en contact avec de l’urine et se laver les mains après. Les diarrhées d’origine parasitaire
Un grand nombre de parasites du tube digestifs sont responsables d’épisodes diarrhéiques en élevage. Les coccidioses, giardioses, trichuroses, toxocaroses et ankylostomoses sont des maladies parasitaires responsables le plus souvent d’un syndrome diarrhéique. Certains parasites sont à l’origine de diarrhées d’aspect, de couleur ou d’odeur spécifique. De par leur nature les parasites sont des organismes spoliateurs, ils assurent leur développement en puisant des éléments nutritifs aux dépends de leur hôte sans lequel leur survie ne serait pas possible.
Coccidiose Diarrhée mucoïde et parfois gelée de groseille
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Giardiose Stéatorrhée, selles mastic et volumineuses
Les maladies en élevage canin - 9
De par leur nature les parasites sont des organismes spoliateurs ; ils assurent leur développement en puisant des éléments nutritifs aux dépens de leur hôte sans lequel leur survie ne serait pas possible.
Tableau de synthèse des principales maladies parasitaires à l’origine de la diarrhée Maladie (parasites)
Symptômes
Expression des symptômes principalement chez
Giardiose (Giardia duodenalis)
Amaigrissement (appétit et soif), stéatorrhée, coprophagie
Les jeunes du sevrage à l’âge de 2 ans
Coccidiose (Isospora canis, Isospora ohioensis)
Retard de croissance réversible, diarrhée mucoîde
Les jeunes au sevrage
Toxocarose (Toxocara canis, Toxascaris leonina)
Amaigrissement, retards de croissance, pseudo-rachitisme, toux, vomissements (de vers), obstruction voire occlusion intestinale ors d’infestation massive, ballonnement abdominal suite aux repas, poil terne et piqué
Femelles en post-œstrus, en fin de gestation ou de lactation (signes de malabsorption maldigestion), les chiots
Trichurose (Trichuris vulpis)
Diarrhée mucoîde en alternance avec constipation, colite chronique, apathie, anémie
Adultes et jeunes de plus de 10 semaines
Ankylostomose (Ankylostoma caninum, Uncinaria stenocephala, Ankylostoma ceylanicum, Ankylostoma brasiliense)
Diarrhée noirâtre, amaigrissement, anémie (Ankylostoma caninum), polyadénite, modification du timbre de voix, perte transitoire du flair, epistaxis, myalgies
Tout âge
Voies de transmission de la toxocarose Les vers se développent dans l’hôte final
La contamination peut toucher l’adulte, le fœtus et le chiot par le lait maternel
Ascaris Œufs excrétés dans l’environnement, où ils peuvent survivre des années Ingestion par des hôtes intermédiaires (rongeurs)
Contamination humaine
Ascaris visibles dans les selles d’un chiot infesté
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9 - Les maladies en élevage canin Les diarrhées d’origine alimentaire
Excès de volume alimentaire Un aliment distribué en trop grande quantité provoque une accélération du transit intestinal autorisant l’arrivée dans le côlon de substances non digérées dans l’intestin grêle à l’origine de diarrhée. La compétition alimentaire entraîne une surconsommation qui par le même phénomène que décrit précédemment provoque une diarrhée.
Chiot sévérement infesté par des Ascaris et présentant un ballonnement
Aliment hypo-digestible Un aliment de mauvaise qualité, trop riche en fibres fermentescibles par exemple est susceptible d’entraîner une diarrhée. Absence de transition alimentaire Le chien n’a pas besoin de variété alimentaire. Une fois qu’il est habitué à une ration, complète, il est préférable de ne pas la changer. Il existe pourtant des moments incontournables où un nouvel aliment doit lui être proposé (raison médicale ou physiologique). Dans tous ces cas de figure, il convient de bien faire une transition alimentaire sur plusieurs jours en réduisant progressivement la part de l’ancien aliment et en augmentant celle du nouvel aliment dans la gamelle. Un changement brutal d’alimentation peut en effet provoquer une diarrhée.
Les maladies zoonotiques à l’origine de diarrhée chez le chien et leurs symptômes chez l’homme Maladies
Agents responsables
Signes cliniques chez l’homme
Campylobactériose
Campylobacter spp.
Diarrhée, douleurs abdominales, fièvre, nausées et vomissements
Salmonellose
Salmonella enteritidis et typhimurium
Fièvre, douleurs abdominales, diarrhée, nausées et parfois vomissements
Toxocarose
Toxocara canis
Signes multiples et d’intensité variable : Fatigue modérée à intense, anorexie, fièvre, vomissements, diarrhée, douleurs abdominales, uvéite
Giardiose
Giardia duodenalis
Généralement asymptomatique chez l’adulte, selles pâteuses
Echinococcose
Echinococcus granulosus
Asymptomatique dans la majorité des cas mais, peut-être à l’origine de complications sérieuses s’il se produit une rupture du kyste
Leptospirose
Leptospira spp.
Forte fièvre, céphalées, douleurs musculaires, frissons, rougeur oculaire, douleurs abdominales, ictère, hémorragies, vomissements, diarrhée
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Les maladies en élevage canin - 9
L’amaigrissement Définition
Évaluation du score corporel du chien (voir le chapitre alimentation)
L’amaigrissement, lorsqu’il n’est pas occasionné par un régime alimentaire volontaire, se traduit par la perte de poids pathologique s’expliquant par une diminution des apports alimentaires ou des capacités d’absorption des nutriments, une perte excessive de calories qui s’éliminent par l’intermédiaire des urines et des selles ou une accélération du fonctionnement normal de l’organisme (métabolisme). N’importe quelle affection pathologique est susceptible d’entraîner une perte de poids, soit directement, soit par l’intermédiaire d’un retentissement secondaire à la maladie causale.
1
2
Les facteurs responsables de l’amaigrissement 3
Diminution de l’apport ou des capacités d’assimilation énergétiques
Une ration alimentaire quantitativement trop faible ou qualitativement médiocre (concentration énergétique trop faible, hypo-digestible) peut être à l’origine d’un amaigrissement de l’animal.
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L’hyporexie (diminution de l’appétit) voire l’anorexie (absence d’appétit) peuvent provoquer l’amaigrissement. Il serait trop long d’énoncer ici toutes les causes responsables d’hyporexie ou d’anorexie mais on trouve parmi les plus fréquentes l’hyperthermie (fièvre), la recherche d’un partenaire sexuel, la concurrence alimentaire, lorsqu’un chien dominant interdit à un congénère l’accès à la gamelle. Toutes les altérations des aliments consécutives à de mauvaises conditions de stockage sont également des causes fréquentes d’inappétence.
5
6
Toutes les maladies responsables d’une diminution des capacités de digestion des aliments telles que l’insuffisance pancréatique exocrine et les maladies responsables d’une diminution des capacités d’assimilation provoquent une perte de poids.
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Augmentation des besoins énergétiques
Toute maladie provoque un stress de l’organisme et donc une augmentation des besoins énergétiques. Plus ces besoins énergétiques augmentent, plus l’animal est susceptible de maigrir.
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Dans de nombreux cas, l’augmentation de la prise alimentaire compense les pertes énergétiques mais quand celles-ci sont trop élevées ou associées à une diminution de l’appétit, l’animal maigrit.
9
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9 - Les maladies en élevage canin
Dirofilariose Synthèse des parasites à l’origine d’un amaigrissement non associé à une diarrhée chez le chien
« Maladie des vers du cœur », transmission de larves par piqûre de moustique
Maladie (parasites)
Symptômes
Expression des symptômes principalement chez
Teniasis (Taenia, Echinococcus, Dipylidium, Mesocestoides, Diphyllobothrium)
Très discrets, troubles digestifs d’intensité modérée, augmentation de l’appétit, signe du traineau (prurit anal), puces associées (Dipylidium)
Tout âge
Dirofilariose (Dirofilaria immitis)
Toux et fatigabilité à l’effort, amaigrissement, anémie, troubles nerveux ou cutanés (formes atypiques) mort en 6 à 18 mois
Tout âge
Amaigrissement d’origine parasitaire Les parasites vivent pendant une partie ou la totalité de leur existence aux dépens d’un individu. Cette dépendance se traduit très souvent par une spoliation d’une infime quantité d’éléments nutritifs chez l’hôte qui entraîne des microlésions chez l’individu parasité. Lors d’infestation parasitaire, ce besoin alimentaire individuel limité est compensé par le nombre important de parasites et la quantité d’éléments spoliés et les lésions engendrées sont alors non négligeables. De par leur mode de vie, les parasites entraînent donc chez le chien directement ou par voie de conséquence un amaigrissement voire un retard de croissance chez le chiot.
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Les maladies en élevage canin - 9
Cycle de Dipylidium caninum
Transmission du ténia par la puce Le ténia, contrairement aux vers ronds (Ascaris,...) est un ver plat. Il mesure jusqu’à 1 m de long.
Ingestion de la puce par le chien
Excrétion de segments contenant des œufs
Période prépatente, 3 à 4 semaines
Ingestion des œufs par une larve de puce
Phase de développement dans l’organisme de la puce
Dipylidium caninum est appelé souvent “ténia des puces”, en effet le cycle est dixène et il faut que le chien ingère une puce pour se contaminer. La contamination directe d’un chien à l’autre n’est pas possible.
353
9 - Les maladies en élevage canin
Troubles cutanés Alopécie (chute de poils) Les agents responsables Maladie
Origine
Démodécie
Il s’agit d’une affection cutanée due à Demodex canis. Ce parasite est présent physiologiquement sur 50 % des chiens adultes sans provoquer de symptômes
Teigne
Affection cutanée contagieuse due au parasite dermatophyte genre Microsporum ou Trichophyton
Pulicose
Cf. Prurit
Zones d’alopécie selon la maladie Démodécie
Mode de contagion La démodécie est peu contagieuse. La seule source de contamination se limite aux chiens parasités, qu’ils soient malades ou porteurs sains. Il n’y a pas de contagion entre les chiens adultes ou in utéro. Souvent l’infestation se fait chez les chiots lors de contacts cutanés avec la mère dans les 3 premiers jours de la vie. Beaucoup de chiots sont porteurs (85% environ) mais seuls quelquesuns développent une démodécie. L’humidité de la peau et de mauvaises conditions d’élevage favorisent son apparition. Généralement, les chiens développent des symptômes suite à une période d’immunodéficience (maladie générale ou traitement) ou suite à des bains trop fréquents. Demodex, acarien : 8 pattes, présence de chélicères (pinces)
Démodécie : pourtour des yeux (lunettes), à la commissure des babines, partie inférieure de l’encolure et sur l’extrémité des membres antérieurs.
354
Principaux symptômes Même si les chiots peuvent s’infester très jeunes, les symptômes n’apparaissent que vers l’âge de 3 mois à 1 an. Dans la majorité des cas, la forme est dite “sèche”. On observe des lésions d’alopécie plutôt de forme circulaire, parfois enflammées et la peau prend un aspect granuleux. Il n’y a pas de grattage. Dans quelques cas, la démodécie peut se compliquer (pyodémodécie) et se généraliser, avec l’apparition de pustules, d’un grattage, d’une surinfection et une diminution de l’état général.
Les maladies en élevage canin - 9
Lésions sévères de démodécie
Demodex
Teigne
Principaux symptômes Dans la forme sèche, on remarque des dépilations de type “pièce de monnaie”. Mode de contagion Il peut être direct par contact mais aussi indirect par l’utilisation des instruments de toilettage, ce sont les poils qui sont les plus contagieux. Cette affection est facilement transmissible à l’homme qui développe également des tâches rondes et rouges surtout au niveau du torse et des bras. Teigne : tout le corps mais plus fréquemment sur la tête (chanfrein et sous les yeux)
Teigne chien et contamination humaine
Chien contaminé par des teignes
Lésion de teigne à Microsporum canis chez l’homme
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9 - Les maladies en élevage canin Prurit (démangeaisons) Gale sarcoptique
Principaux symptômes On observe une inflammation de la peau associée à des grattages importants entraînant une alopécie et des croûtes. Sarcopte (acarien)
Mode de contagion La transmission peut se faire par contact direct avec les animaux infestés, mais aussi indirectement par du matériel contaminé (niches, paniers, couvertures…). Une transmission à d’autres espèces est possible (chat, Homme,…).
Gale sarcoptique : face postérieure du pavillon auriculaire, face inférieure du cou, pointe des coudes et des jarrets et abdomen
Lésions de gale sarcoptique
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Les maladies en élevage canin - 9
Gale otodectique
Principaux symptômes Les chiens présentent une hypersécrétion de cérumen de couleur brun-chocolat, un port d’une ou des deux oreilles anormal et un grattage important. Mode de contagion La transmission s’effectue par contact étroit avec les animaux infestés.
Otodecte (acarien)
Gale otodectique : Pavillon auriculaire
Lésions de gale otodectique
Pulicose
Principaux symptômes Les chiens infestés par des puces présentent des comportements de grattage, de léchage, de mordillements subits provoquant des lésions de type inflammatoire, papules ou dépilations. En cas d’allergie aux piqûres de puces (appelée DHPP ou DAPP, dermatite par hypersensibilité ou allergie aux piqures de puces), le grattage devient très violent, les lésions sont très enflammées et étendues, même en cas de faible infestation. Mode de contagion La contagion est directe entre chiens mais aussi via les chats présents à proximité de l’élevage. Seuls les adultes (5%) parasitent les mammifères, les autres stades (95%) se trouvent dans l’environnement, en particulier dans les coins sombres, c’est pourquoi l’environnement doit être également traité en cas d’infestation. De plus, les puces peuvent être porteuses de larves de tænia, il convient donc de veiller à la vermifugation adéquate des animaux infestés par des puces.
Pulicose (cf. Prurit)
Pulicose : région dorso-lombaire, croupe et base de la queue
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9 - Les maladies en élevage canin
La présence de puces est révélée par leurs déjections : ce sont des petits grains noirs (confondables avec du sable) que l’on retrouve sur le peigne et qui deviennent marrons-rouges une fois déposés sur un papier absorbant imbibé d’eau.
Localisation des principales zones de prurit selon la maladie Maladie
Origine
Zones préférentielles de prurit
Gale sarcoptique
Gale cutanée contagieuse liée à la multiplication de l’acarien Sarcoptes scabiei var. canis dans les couches cornées profondes de l’épiderme du chien
Face postérieure du pavillon auriculaire, face intérieure du cou, pointe des coudes et des jarrets, et abdomen.
Gale otodectique
Gale cutanée, contagieuse, due au développement à la surface ou dans l’épaisseur du conduit auditif externe de tous les stades d’Otodectes cynotis, acarien psorique parasite des jeunes carnivores
Face postérieure du pavillon auriculaire
Pulicose
Infestation par les puces, parasites externes permanents et courants du chien et du chat, principalement Ctenocephalides felis
Région dorso-lombaire, croupe et base de la queue
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Les maladies en élevage canin - 9
Squamosis et pellicules Cheylétiellose
Principaux symptômes Ce sont souvent les chiots qui déclarent les symptômes, les adultes sont des porteurs sains. Les chiots atteints présentent des pellicules blanches, nombreuses, accrochées aux poils, associées parfois à des croûtes. Le grattage est peu important. On constate également une inflammation de la peau, des dépilations diffuses et plus rarement la présence de plaques dépilées à bords irréguliers sur les oreilles, le pourtour des yeux, le tronc et la face interne des cuisses.
Cheyletiella acarien (comme les tiques). Les acariens sont apparentés aux araignées et scorpions.
Mode de contagion Il se fait à partir des adultes porteurs sains, surtout les femelles reproductrices. Des transmissions indirectes par le matériel restent possibles. Cette affection atteint davantage les races à poils longs ou mi-longs.
Cheyletiellose : région dorsolombaire et flancs
Lésions de Cheylétiellose
Cheyletiella sp
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9 - Les maladies en élevage canin Phtiriose
Principaux symptômes On observe sur les chiens atteints des pellicules blanchâtres dans les poils ainsi que des lentes attachées à la base des poils. L’évolution est plutôt chronique et le grattage peut être absent. Pou broyeur du chien (insecte, 6 pattes)
Mode de contagion Elle se fait par contact direct entre les animaux ou par les outils de pansage et la litière.
Phtiriose: région dorsale (lombaire, cou, nuque, base des oreilles)
Pou broyeur du chien
Phtiriose Chien (visualisation des lentes)
Maladie
Origine
Zones préférentielles de squamosis et pellicules
Cheylétiellose
Maladie consécutive à l’infestation par Cheyletiella yasguri, appelée également à tort “croûtes de lait”.
Région dorso-lombaire et flancs
Phtiriose
Maladie due aux poux, notamment Trichodectes canis (pou broyeur) et Linognathus cetosus (pou piqueur)
Région dorsale (lombaire, cou, nuque, base des oreilles)
360
Les maladies en élevage canin - 9
Toux et éternuement Origine des principales maladies Maladie Trachéo-brochite infectieuse canine ou toux de chenil
Maladie de Carré
Aspergillose rhino-sinusale
Oslérose
Origine Plusieurs agents viraux, bactériens et parasitaires sont en cause, dont principalement : - Bordetella bronchiseptica (bactérie), - Para Influenza (virus retrouvé dans 70 % des cas) - Dans une moindre mesure : mycoplasmes, adénovirus canin de type 2, herpès virus canin Paramyxovirus du genre morbillivirus pouvant provoquer dans 80 % des cas le décès chez les chiots. Aspergillus fumigatus (champignon) se logeant dans les cavités nasales. Sa présence est fréquente dans le milieu extérieur, il devient pathogène en cas d’immuno-dépression ou d’irritation nasale. Il s’agit d’une maladie respiratoire parasitaire due à Oslerus osleri, “strongle” se logeant à la bifurcation trachéo-bronchique.
Mode de contagion Ces 4 maladies se transmettent toutes par voie oro-nasale ou par la toux à travers l’expectoration d’aérosols, ce qui explique que ce soient des maladies très contagieuses en collectivité.
Aspergillus (champignon)
Zones d’expression des symptômes en fonction de l’agent responsable
1. Toux de chenil : trachée et bronches 2. Maladie de Carré : encéphale, app respiratoire, app digestif, yeux 3. Aspergillose rhino-sinusale : sinus frontaux, cavités nasales 4. Oslérose : bifurcation trachéo-bronchique
361
9 - Les maladies en élevage canin
Agents responsables de toux et éternuements et symptômes associés
Maladie
Type d’atteinte de l’appareil respiratoire
Signes cliniques associés
Toux de chenil
Toux forte exacerbée par l’exercice ou par simple palpation du larynx ou de la trachée, sèche, quinteuse et initialement non productive
Anorexie, apathie, hyperthermie, évolution mortelle rarement observée (très jeunes chiots)
Maladie de Carré
Toux grasse, jetage oculonasal séreux puis mucopurulent, dyspnée et évolution vers la broncho-pneumonie
Hyperthermie, conjonctivite, diarrhées, vomissements et troubles cutanés. Parfois signes nerveux (crampes, difficultés locomotrices, cécité, tremblements) et défaut de production d’émail dentaire chez les chiots.
Aspergillose rhino-sinusale
Rhino-sinusite d’abord unilatérale puis bilatérale, jetage souvent abondant, purulent parfois teinté de sang, des saignements nasaux, des éternuements, des ulcérations et dépigmentation de l’angle externe des narines et une augmentation de l’épaisseur cutanée de la truffe
Sécheresse oculaire
Oslérose
Toux violente, sèche, quinteuse, associée à des sifflements respiratoires et des crises dyspnéiques après effort.
-
En pratique
Tous les élevages sont concernés par la pression exercée par les agents infectieux. Très souvent, ces agents sont présents dans l’environnement et évoluent à bas-bruit (pas de symptômes observés). Lors d’épisodes de maladies, le plus important est de réagir vite et fort. Il n’y a pas de maladie honteuse en élevage, rien ne sert de paniquer. Le plus important est de passer en revue tous les points clés des bonnes pratiques de prophylaxies sanitaires et médicales avec l’aide du vétérinaire et de prendre les mesures correctives adaptées à la situation, notamment par une vaccination et une vermifugation ciblées ainsi que la conception du chenil, prenant en compte les vents dominants, la bonne aération des locaux et l’existence de parois pleines entre les courettes.
362
Les maladies en élevage canin - 9
Infertilité, arrêt de gestation, et mortalité néonatale Ces trois entités ne sont pas forcément dues à des agents infectieux. Lorsque l’on est face à une chienne infertile, il est avant tout important de s’assurer que la saillie ait été effectuée au bon moment, c’est-à-dire qu’on a correctement détecté le moment de l’ovulation. Il faut ensuite s’assurer de la fertilité du mâle. Une fois ces deux paramètres vérifiés, on s’intéresse à la fréquence des chaleurs. Si cette fréquence est normale, une fois que l’on a écarté les origines hormonale (taux de progestérone insuffisant,…), médicamenteuse (corticoïdes), chromosomique, nutritionnelle (carence en vitamine A par exemple) ainsi que les facteurs environnementaux néfastes (stress), on pourra suspecter une origine infectieuse. Il en est de même face à des arrêts de gestations : il faudra d’abord envisager avec votre vétérinaire tous les facteurs autres avant de penser à une origine infectieuse. C’est pourquoi, par exemple, il est recommandé de suivre la progestéronimie tout au long de la gestation.
Agents infectieux (ou maladie) supposés à l’origine d’infertilité et d’arrêts de gestation Herpes virus canin Virus minute Virus Maladie de Carré Virus de la Bluetongue Aérobies génitales commensales (E. coli, streptocoques, staphylocoques…) Mycoplasmes Bactéries
Brucellose canine et bovine Fièvre Q (Coxiella burnetii) salmonellose, listériose, campylobactériose Leptospirose Toxoplasmose
Parasitaire Neosporose
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9 - Les maladies en élevage canin Lors de mortalité néonatale (dans les 15 premiers jours de vie), il faut en tout premier lieu se demander comment s’est déroulée la mise bas. En effet, une mise bas difficile peut suffire à expliquer la mortalité dans les trois premiers jours de vie. Ensuite, il faut vérifier l’absence de malformations, notamment une fente palatine, une imperforation de l’anus, une hydrocéphalie,… Certaines malformations ne seront visibles qu’à l’autopsie du chiot (malformation cardiaque par exemple). Le syndrome des 3 H (Hypothermie, désHydratation, Hypoglycémie) doit aussi être envisagé. Enfin, si les chiots sont gavés, il faut aussi penser à une fausse déglutition. Une fois toutes ces hypothèses exclues, l’origine infectieuse est à considérer : c’est la septicémie néonatale.
Origines de la septicémie néonatale Herpes virus canin Virus Virus minute Infection par des bactéries vaginales (E. coli, streptocoques, staphylocoques…) Mycoplasmes Bactéries Infection par des bactéries environnementales (salmonellose, listériose, campylobactériose,…) Brucellose canine et bovine
Parasitaire
Ascaridiose massive (toxoplasmose)
Nous venons de voir qu’il ne faut pas penser immédiatement à une cause infectieuse lorsque l’on est face à un problème de reproduction. Cependant, lorsqu’un élevage présente la triade infertilité, avortements et mortalité néonatale, et ceux sur plusieurs chiennes, on peut alors suspecter une origine infectieuse.
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Les maladies en élevage canin - 9
L’autopsie et les examens complémentaires qui en découlent peuvent alors permettre d’identifier les agents en cause.
Importance de l’autopsie L’autopsie des chiots, c’est-à-dire l’ouverture du chiot et l’observation à l’œil nu des lésions, est une aide au diagnostic, car les signes clinique présentés par les chiots avant de mourir sont souvent non spécifiques d’une maladie. L’autopsie est réalisable sur les chiots lors de mortalité néonatale mais aussi sur les avortons lors d’arrêt de gestation. Durée d’acheminement du chiot à autopsier
Plus l’autopsie sera réalisée tôt après la mort de l’animal, plus les lésions seront conservées et pourront permettre un diagnostic. Il est donc recommandé de faire parvenir, sous régime du froid (environ +4°C), le chiot le plus rapidement possible à votre vétérinaire après sa mort. Si le vétérinaire reçoit le prélèvement moins de 6 heures après la mort, il pourra pratiquer des bactériologies, c’est-à-dire mettre en évidence des bactéries pouvant être reliées à la mort de l’animal. En effet, dans la majorité des cas, une cause bactérienne est détectée dans les décès de chiots de moins de trois semaines. Si le vétérinaire reçoit le prélèvement dans les 24 heures après la mort du chiot, il pourra réaliser une autopsie dont les résultats seront interprétables. Au-delà, le vétérinaire pourra encore réaliser une autopsie mais l’interprétation des résultats dépendra de l’état de conservation de l’animal. Sur certains rapports d’autopsie figure le mot “autolyse” : cela désigne un état avancé de décomposition qui ne permet pas de voir les lésions. Si le vétérinaire doit recevoir le chiot plus de 48 heures après la mort, il est conseillé de congeler le chiot dès sa mort. La congélation présente un certain nombre d’inconvénients : certains examens seront moins facilement réalisables notamment la bactériologie et l’histologie. Mais il reste préférable de recevoir un chiot congelé qu’un chiot en autolyse avancée. Examens réalisables à partir de l’autopsie
L’autopsie peut s’avérer “blanche” et ne permet alors pas d’établir un diagnostic ou elle peut mettre en évidence des lésions (une bronchopneumonie par exemple) mais pas forcément les agents en cause. Cependant, au cours de cette autopsie, votre vétérinaire peut alors effectuer des prélèvements (morceaux d’organes) à plusieurs fins.
Lésion de bronchopneumonie
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9 - Les maladies en élevage canin - Tout d’abord, de la bactériologie (recherche de bactéries) peut être effectuée grâce à la mise en culture d’organes non congelés. Il faudra alors effectuer en parallèle une bactériologie vaginale sur la mère. Si les deux bactériologies mettent en évidence un germe commun, il est susceptible d’avoir entrainé la mort du chiot. - Ensuite, des prélèvements peuvent être congelés puis envoyés dans un laboratoire pratiquant la recherche d’agents infectieux par PCR (recherche du matériel génétique de l’agent infectieux). - Enfin, l’histologie, qui correspond à l’étude au microscope des tissus biologiques, c’est-à-dire des cellules peut être réalisés sur ces prélèvements plongés dans le formol afin de fixer les tissus (empêcher l’autolyse). Cet examen est utile pour les nombreuses lésions qui ne se voient pas à l’œil nu. Une étude réalisée par l’UMES à l’École Nationale Vétérinaire d’Alfort a montré que sur 44 chiots autopsiés, plus de la moitié présentait à la fois des lésions macroscopiques et microscopiques et un tiers ne présentait que des lésions microscopiques décelées par l’examen histologique.
Maladies vectorielles Une maladie vectorielle nécessite le passage par un hôte vecteur qui assure la transmission du parasite d’un chien à un autre. La vie en collectivité et la vie en extérieur sont deux facteurs pré-disposants à la transmission d’une maladie vectorielle.
Principales maladies vectorielles du chien en collectivité
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Piroplasmose (Babesia canis)
Tique
Hyperthermie, abattement, anémie Hémoglobinurie (urines de couleur marron foncé)
Leishmaniose (Leishmania infantum)
Phlébotome
Très variables mais souvent : atteinte générale et cutanée (squamosis, alopécie,..), troubles oculaires. Évolution lente.
Dirofilariose (Dirofilaria immitis)
Moustique
Cf « Amaigrissement »
Les maladies en élevage canin - 9
La prévention des maladies infectieuses et parasitaires en élevage La prophylaxie (de “pro” = pour, et “phylaxie” = réaction) se définit comme l’ensemble des moyens destinés à prévenir l’apparition de maladies, qu’elles soient infectieuses, métaboliques, génétiques ou parasitaires. Or, les risques d’émergence d’une maladie en élevage sont directement reliés à l’effectif hébergé sur le même site par la formule E=n²-n (où E=possibilités d’échanges entre les pensionnaires, et n=effectif total vivant sur le même site). Ainsi, il y a 45 fois plus de risques de transmission de la maladie entre 10 chiens vivant ensemble qu’entre 2 chiens. Cette simple formule qui s’applique aussi bien aux maladies infectieuses que parasitaires révèle donc toute l’importance d’une prophylaxie raisonnée en chenil qui concerne aussi bien la disposition des locaux et le respect d’une quarantaine que l’établissement de plans de nettoyage, de vaccination et de traitement antiparasitaire.
Risque épidémiologique = 2
Risque épidémiologique = 12
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9 - Les maladies en élevage canin
Piroplasmose - Babesia canis Ookinètes dans les glandes salivaires Fécondation dans l’intestin de la tique
Éclosion de sporozoïtes Sporozoïtes transmis par la tique
Thophozoïtes 4 Mérozoïtes
Tique
Globule rouge
Mérogonie Mérozoïtes = cellules filles
Injestion par la tique de globules rouges contenant des gamètes
Reproduction asexuée
Destruction du globule rouge
Gamètes
Cycle de la leishmaniose Ingestion de macrophages infestés par le phlébotome femelle
Multiplication des amastigotes dans les cellules (y compris les macrophages) de différents tissus Les promastigotes se transforment en amastigotes dans les macrophages
Différenciation dans le moustique
Injection de promastigotes dans la peau, protozoaires flagellés du genre Leishmania.
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Les maladies en élevage canin - 9
La prophylaxie sanitaire : un travail quotidien L’hygiène au sens strict désigne les mesures mises en œuvre pour assurer aux supports une propreté physique (élimination des souillures visibles, soit le nettoyage) et une propreté microbiologique (élimination des micro-organismes invisibles, soit la désinfection). L’entretien sanitaire du chenil occupe la plus grande partie du temps de travail dans l’élevage, c’est un éternel recommencement, qu’il faut impérativement réaliser quotidiennement. En effet, par le nettoyage et la désinfection l’éleveur diminue les pressions microbienne, virale et parasitaire menaçant les chiens de l’élevage. En cas de nettoyage/désinfection utilisant des produits adaptés et réalisés quotidiennement, le nombre de micro-organismes résiduels reste en dessous du seuil à risque. En cas de mauvais nettoyage/désinfection, ou d’erreur d’hygiène, le nombre de micro-organismes devient trop élevé et dépasse le seuil à risque. Dans le cadre de la prophylaxie sanitaire, il faut veiller à respecter la marche en avant. Les secteurs les plus sensibles (maternité) sont nettoyés en premier dans la journée, ils sont suivis des secteurs les plus contaminés (infirmerie). Ainsi, les risques de propagation de maladies des adultes vers les chiots diminuent. En effet, les chiots à la naissance ont un système immunitaire encore immature ce qui explique leur fragilité face aux germes nouvellement introduits dans leur milieu de vie. La prophylaxie sanitaire est l’acte de prophylaxie le plus important en élevage, s’il n’est pas réalisé correctement, aucune prophylaxie médicale ne réussira à contenir la pression en agents infectieux et leur dissémination dans l’élevage. Cependant, la prophylaxie sanitaire ne repose pas uniquement sur la mise en place d’un protocole de “Nettoyage-Désinfection”. La sectorisation est un points-clé de la prohylaxie sanitaire : l’utilisation d’une quarantaine et d’une infirmerie permet de maintenir la pression infectieuse en dessous de seuil de pathogénicité. 369
9 - Les maladies en élevage canin
Effets du nettoyage/désinfection sur la pression environnementale
Nombre de germes
Fort risque hygiénique
Faible risque hygiénique Temps
Flèche beige : protocole de nettoyage/désinfection adapté Flèche orange : protocole de nettoyage/désinfection mal adapté
Phlébotome Antenne
Adulte Aile lanceolée Palpe maxillaire
Il est aussi important de limiter le contact entre les chiens et les vecteurs de maladies. Pour cela, il faut connaître le mode de vie et d’infestation de ces vecteurs. Par exemple, rentrer les chiens avant le crépuscule permet de les soustraire aux piqûres de phlébotomes. De même, retirer les tiques à l’aide d’un crochet à tiques par exemple, moins de 24 heures après leur fixation est la meilleure prévention contre les maladies qu’elles transmettent. Pour empêcher la prolifération de rongeurs, les sacs d’aliments entamés sont conservés dans des containers hermétiquement fermés. Néanmoins, ces mesures peuvent s’avérer insuffisantes et nécessitent l’appui d’une prophylaxie médicale.
La prophylaxie médicale La prophylaxie vaccinale : du cas par cas
La vaccination repose sur l’administration de tout ou partie d’un micro-organisme à un individu, de façon à engendrer chez celui-ci un accroissement de l’immunité spécifique contre ce micro-organisme. Pince à tique
Dans les collectivités canines, la maladie virale qui préoccupe le plus les éleveurs est assurément la parvovirose. La maladie de Carré est également encore fréquente, préoccupante en raison de son taux de mortalité élevé et des séquelles possibles. L’hépatite de Rubarth est plus rare mais provoque une mortalité parfois élevée. Le syndrome “Toux de chenil” est dû à plusieurs agents pathogènes avec une forte composante de facteurs environnementaux.
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Les maladies en élevage canin - 9
L’herpesvirose est responsable de diminution de taille des portées, stérilité, avortement et mortinatalité. La leptospirose est rare en élevage canin mais fréquente dans certaines zones géographiques bien précises. La rage touche de moins en moins d’élevages dans le monde. La période critique
Définition Juste après la naissance, les chiots tètent le colostrum qui est un concentré d’énergie et d’anticorps maternels. La barrière intestinale des chiots laissant totalement passer les anticorps dans les 24 premières heures, ces derniers se retrouvent rapidement dans la circulation sanguine et assurent aux chiots une immunité pendant les premières semaines de vie. Cependant, ce taux d’anticorps diminue progressivement jusqu’à atteindre la « période critique ». Celle-ci correspond au laps de temps durant lequel les anticorps sériques d’origine maternelle ne sont plus assez concentrés pour protéger efficacement le chiot, alors que dans le même temps, leur concentration est encore assez élevée pour empêcher une vaccination efficace en neutralisant les antigènes vaccinaux. C’est durant cette période que le chiot est le plus sensible aux agents pathogènes circulant dans l’élevage. La période critique chez le chiot Taux d’anticorps
Primovaccination
Non
protégé
= période critique
Naissance
Seuil de protection Seuil de neutralisation Chiots protégés par anticorps maternels
Chiots protégés par immunité acquise
Temps
371
9 - Les maladies en élevage canin Caractéristiques La période critique apparaît entre 5 et 12 semaines (variation d’une portée à l’autre et d’un chiot à l’autre dans une même portée), cette grande variabilité s’explique par le fait que la période critique de chaque chiot dépend de quatre facteurs : • Le taux d’anticorps colostraux relié au taux sérique d’anticorps maternels, donc indirectement : - à l’immunogénicité de l’agent infectieux considéré - au statut vaccinal de la mère. • Le volume de colostrum ingéré dans les premières heures de vie. • la vitesse de croissance du chiot. Cette croissance provoque un phénomène de dilution des anticorps sériques. Ainsi, paradoxalement, lors d’apparition de maladies de la période critique, ce sont les plus gros chiots qui seront atteints les premiers, car ils ont une période critique plus précoce. • du phénomène de consommation La bonne connaissance de ce phénomène permet d’expliquer la majorité des maladies du chiot en période critique : • les épisodes de maladies post-vaccinales ne sont souvent pas liés au pouvoir pathogène résiduel de certains vaccins, mais à leur utilisation trop précoce. En effet, les antigènes vaccinaux sont consommés par les anticorps maternels protecteurs présents chez le chiot. Celui-ci n’est donc pas protégé car ses propres défenses immunitaires n’ont pas été stimulées. Le chiot peut donc développer la maladie pour laquelle il a été vacciné, s’il rencontre cet agent infectieux dans son environnement). • L’utilisation de la vaccination précoce permet de mieux contrôler ce phénomène dans les zones endémiques. • Enfin, la vaccination des femelles lors de la mise à la reproduction permet parfois d’augmenter le titre colostral en immunoglobulines et de décaler la période critique. Il ne faut pas hésiter à consulter son vétérinaire pour de plus amples renseignements, certains vaccins étant contre-indiqués pendant la gestation. Les différents types de vaccins
• Les vaccins vivants atténués : ils conservent la capacité de multiplication mais ont perdu leur pouvoir pathogène. Ces vaccins engendrent une immunité maximale mais comportent le risque d’un pouvoir pathogène résiduel. 372
Les maladies en élevage canin - 9
Leur utilisation est contre-indiquée chez les femelles gravides ou chez les animaux immunodéprimés. • Les vaccins inactivés : ils ont perdu leur pouvoir pathogène et également la capacité de multiplication. Le risque d’un pouvoir pathogène résiduel est nul, ils peuvent donc être utilisés chez les femelles gestantes. En contre partie ces vaccins sont moins efficaces que les vaccins “vivants” pour induire une immunité. • Les vaccins sous-unitaires : ils sont obtenus par purification ou génie génétique et ne comporte que les fractions immunologiquement actives du virus ou de la bactérie. Les effets de la vaccination
Qu’il s’agisse d’une infection naturelle ou d’une injection vaccinale, le processus général de mise en place de la réponse immunitaire est le même. En effet, suite à une première exposition éphémère et d’ampleur limitée à un antigène, une réponse primaire apparaît. Celle-ci met quelques jours à se mettre en place et disparaît rapidement. Lors d’une seconde exposition au même antigène, une réponse secondaire plus rapide, plus intense et plus durable s’installe. On comprend ainsi pourquoi il est nécessaire de pratiquer une première injection vaccinale pour déclencher la réponse primaire, puis d’en effectuer une seconde pour mettre en place une protection plus efficace : la réponse secondaire. En fonction du type de vaccin utilisé, le laps de temps séparant les deux injections de primo-vaccination n’est pas le même. Alors qu’il se compte en semaines pour les vaccins inactivés et sous-unitaires, il peut être réduit à néant pour certains vaccins atténués car l’antigène reste présent plus longtemps dans l’organisme. De plus, la mémoire immunitaire s’efface peu à peu ce qui nécessite des injections de rappel pour revenir à un statut immunitaire maximal.
Bon à savoir Remarque : la protection vaccinale est effective : - en 1 à 3 semaines pour les vaccins à une seule injection de primo-vaccination ; - en quelques jours après la seconde injection pour les vaccins à 2 injections de primo-vaccination
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9 - Les maladies en élevage canin Les différentes stratégies de vaccination
Il existe principalement deux stratégies de vaccination • La première consiste à hyper-immuniser la femelle avant la saillie avec un vaccin atténué de manière à obtenir un colostrum concentré en immunoglobulines. Ainsi, le chiot est protégé plus longtemps par les anticorps maternels, la période critique est décalée et survient plus tardivement. Le chiot est alors plus apte à lutter contre les infections et son système immunitaire prend le relais plus facilement. • La seconde consiste à effectuer des injections de vaccination très tôt chez le chiot à une semaine d’intervalle (à démarrer vers la 5ème ou 6ème semaine en fonction du moment d’apparition des symptômes de la maladie) de manière à s’affranchir plus rapidement de la période critique et de pouvoir déclencher chez celui-ci une réponse immunitaire plus précoce. Vers une augmentation de l’intervalle entre les rappels de vaccination ?
Certaines études tendent à montrer qu’avec la plupart des vaccins actuels, le taux d’anticorps chez le chien reste suffisamment élevé pour le protéger contre les antigènes correspondants au-delà des recommandations actuelles d’injection de rappels. Elles démontrent ainsi qu’il serait possible d’augmenter l’intervalle de temps entre les rappels de vaccination. Néanmoins, n’oublions pas qu’il existe un risque non négligeable de résurgence des maladies à l’occasion d’une diminution de la couverture vaccinale globale et que dans des situations critiques en élevage il est conseillé de rapprocher les rappels pour maintenir une immunité maximale face à une pression de contamination élevée. Finalement, il n’y a pas de durée de protection idéale mais un protocole adapté à chaque situation.
La prophylaxie antiparasitaire interne : du cas par cas Il existe une multitude de vers susceptibles d’infester le chien. Les vers présents dans l’organisme du chien passent souvent inaperçus et peuvent être transmis à d’autres chiens ou chats mais parfois aussi à l’Homme dans le cas des zoonoses. Il est donc important de le vermifuger régulièrement même si celui-ci n’exprime aucun symptôme particulier. 374
Les maladies en élevage canin - 9
Les différentes stratégies de vermifugation Aucun antiparasitaire interne n’est efficace sur tous les parasites digestifs. Chaque élevage ayant son propre microbisme (“crasse propre”), il n’existe pas de stratégie standardisée de vermifugation : celle-ci dépend uniquement de la pression parasitaire dans l’élevage. Avant de choisir un antiparasitaire, il convient donc d’avoir une estimation globale de la pression parasitaire de l’élevage qui devra être régulièrement actualisée pour permettre d’ajuster au mieux le protocole de vermifugation. Cette estimation se fera par la réalisation d’examens de selles ou coproscopies collectives. Chaque pot envoyé pour analyses doit contenir les selles de plusieurs chiens d’un même stade physiologique, vivant ensemble. Quatre groupes peuvent être considérés : les chiots, les femelles gestantes, les femelles allaitantes et les adultes au repos.
Coproscopies collectives
Chiots
Adultes au repos
Femelles allaitantes
Femelles gestantes
Il est nécessaire de réaliser des coproscopies collectives régulières à différents stades physiologiques afin d’analyser la pression parasitaire de l’élevage et adapter le protocole de vermifugation.
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9 - Les maladies en élevage canin Le choix de l’antiparasitaire se fait en fonction de son spectre d’action, du cycle de reproduction du ou des parasites visés par le traitement, de l’âge et de l’état physiologique des animaux. Les coproscopies collectives sont à renouveler régulièrement (une fois par an en l’absence de signes clinique évocateurs) afin de modifier le protocole de vermifugation si nécessaire.
Fréquence de vermifugation en élevage Les chiots peuvent être vermifugés à partir de 2 à 3 semaines tous les 15 jours jusqu’à l’âge de 3 mois. Puis tous les mois jusqu’à l’âge de 6 mois. Les femelles reproductrices seront déparasitées avant la saillie, au cours de la gestation (42e jour de gestation), puis pendant la lactation, tous les 15 jours au même rythme que les chiots. L’effectif des adultes sera traité 3 ou 4 fois par an à titre préventif. Lors d’introduction d’un animal, on administrera deux fois à 15 jours d’intervalle un vermifuge polyvalent. En fonction de la molécule utilisée, la durée du traitement varie de un à cinq jours. CCI
Comme pour toute prophylaxie médicale en élevage, les programmes vaccinal et de vermifugation sont adaptés par l’éleveur et son vétérinaire en fonction de l’épidémiologie locale, de l’état sanitaire du chenil et du type d’élevage concerné (chenil en circuit fermé, élevage avec pension, élevage avec introductions fréquentes de portées extérieures). De plus, ces protocoles ne doivent pas constituer les seuls éléments de prophylaxie. Des mesures d’hygiènes strictes et bien suivies ont autant d’importance. En pratique Les maladies “voyagent” d’un élevage à un autre mais aussi d’un pays à un autre. La mise en quarantaine systématique dans un local adapté et l’examen attentif des nouveaux individus entrant dans l’élevage sont des points clés de la maîtrise des agents infectieux en élevage.
“J’ai lu sur internet…” En cas de recherche sur internet, il est souvent difficile de trouver une information actualisée, claire et de confiance. Pour trouver le meilleur niveau d’information, il faut privilégier les sites officiels et institutionnels dont le contenu est généralement suivi par des scientifiques experts dans leur domaine. Le contenu des sites de type “pages personnelles” est à consulter avec précaution car bien que la plupart diffuse des informations pertinentes, certains véhiculent des informations ou conseils erronés dont le suivi ne serait pas dans l’intérêt de l’éleveur.
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Les maladies en élevage canin - 9
Les examens complémentaires Le vétérinaire a parfois recours à des examens complémentaires suite à des signes cliniques pour confirmer son diagnostic. Dans le cadre de l’élevage, les examens complémentaires peuvent aussi être utilisés dans le dépistage de maladies héréditaires, avant l’apparition de tout signe clinique.
Analyse urinaire Détermination des composants de l’urine prélevée dans un pot lorsque le chien urine (miction naturelle) ou directement dans la vessie à l’aide d’une aiguille (cystocenthèse). La bandelette urinaire permet la détection de sang, de protéines, de leucocytes, de glucose, de corps cétoniques et permet d’évaluer le pH. L’analyse directe au microscope d’une goutte d’urine permet de détecter des cristaux et d’en déterminer la nature. Cette analyse peut être complétée par une analyse bactériologique pour mettre en évidence les bactéries présentes dans l’urine.
Exemple de cristaux
Biochimie clinique Recherche de molécules (glucose, urée, cortisol,…) contenues dans les fluides corporels (sang, urines,…). Elle permet de mettre en évidence une modification du fonctionnement d’un organe. Par exemple, l’élévation, à la biochimie, de l’urée et de la créatinine signe un disfonctionnement rénal.
Coprologie Recherche de parasites dans les selles du chien. L’analyse se fait d’abord à l’œil nu, puis au microscope. L’observation microscopique permet de connaître la nature exacte des parasites et d’adapter le protocole de ver377
9 - Les maladies en élevage canin mifugation. La coprologie collective consiste à mettre dans un même pot les selles de plusieurs individus et de faire une recherche sur le lot. Cela maximise les chances de détecter les parasites circulant dans l’élevage.
Électrorétinogramme Évaluation de la réponse électrique de la cornée suite à une stimulation par des flashs lumineux blancs (vision diurne) et bleus (vision nocturne). Ce test permet de dépister les anomalies de fonctionnements de la rétine Avant la mise en place d’un test génétique, cet examen était utilisé pour le dépistage de l’atrophie progressive rétinienne.
Hématologie Étude microscopique des cellules présentes dans le sang recueilli par prise de sang, au niveau quantitatif (nombre de cellules présentes), et qualitatif (types de cellules, aspects,…). Par exemple, on parlera d’anémie quand l’examen hématologique montre une diminution de la quantité de globules rouges (ou hématies). Cet examen s’intéresse également aux globules blancs (ou leucocytes) et aux plaquettes (ou thrombocytes). De nombreuses maladies sont susceptibles d’entrainer des modifications hématologiques et cet examen seul apporte rarement un diagnostic précis.
Histologie Observation et analyse au microscope d’un prélèvement de tissu. Le prélèvement peut s’effectuer sur un animal vivant (biopsie, chirurgie) ou sur un animal mort (autopsie). Le tissu est fixé (formol), et des coupes sont réalisées, puis colorées. L’observateur recherche des anomalies de structures ou de types cellulaires.
Imagerie médicale Terme qui regroupe plusieurs techniques de visualisation de l’intérieur de l’organisme sans avoir à intervenir chirurgicalement. Parmi elles :
Échographie Envoi d’ultrasons sur une structure qui sont ensuite réfléchis avec une intensité et une direction variables (selon la consistance des tissus rencontrés) vers la sonde. Cette méthode permet de visualiser des organes 378
Les maladies en élevage canin - 9
en coupes. Elle est très employée pour visualiser l’intérieur de l’abdomen (foie, rate, rein, estomac et intestins, pancréas, appareil uro-génital,…) ainsi que le cœur.
Échographie cardiaque Evaluation de l’anatomie cardiaque, de l’intégrité des valves cardiaques, des fonctions cardiaques (systole et diastole), et indirectement des pressions intracardiaques ainsi que celles de l’aorte et de l’artère pulÉchographie monaire. Ces mesures sont permises par l’utilisation de trois types de modes d’acquisition des images : le mode temps-mouvement, le mode bidimensionnel et le mode Doppler.
Doppler couleur d’un cœur de chien (VG = ventricule gauche)
Échographie d’un cœur de chien en mode TM (temps-mouvement)
Radiographie Envoi de rayons X qui s’imprime après avoir traversé la structure cible sur un film photographique. Cette technique est maintenant numérisée mais le principe reste le même. Contrairement à l’échographie, elle permet de visualiser les structures osseuses. Elle est très utilisée pour détecter la dysplasie des hanches par exemple.
Potentiels Évoqués Auditifs (PEA) Enregistrement de l’activité électrique de la cochlée (structure interne à l’oreille) après stimulation acoustique. Cet examen est fortement conseillé dans certaines races de chiens, notamment le Dalmatien, chez qui 15% des chiots naissent sourds d’une oreille et 5% sourds de deux oreilles.
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Lexique Abdomen aigu Douleur abdominale d’apparition brutale. L’abdomen est tendu et douloureux à la palpation. Les causes sont multiples et la détermination de l’origine nécessite des examens complémentaires. Abcès Accumulation de pus dans une cavité qui forme une coque. Il est douloureux, provoque une rougeur, et en général une baisse de l’état général de l’animal. L’abcès va mûrir, puis il faudra l’ouvrir pour le vider correctement. Il peut être interne, ou externe. Acanthose cutanée Maladie héréditaire incurable caractérisée par une fragilité importante de la peau qui peut se rompre spontanément. Acariens Parasites externes se trouvant sur la peau, dans le pelage, ou dans les oreilles. Accident vasculaire cérébral Apparition brutale de symptômes neurologiques (troubles de la conscience et de la démarche) liée à une mauvaise vascularisation du tissu cérébral. Acidose Chute du pH sanguin par accumulation de molécules acidifiantes, ou déficit en substances tampons dans le sang. Le diagnostic se réalise sur un ionogramme. Elle peut avoir une cause extérieure à l’organisme (intoxication par exemple) ou interne (dysfonctionnement rénal). Acrocyanose Cyanose des extrémités, liée à une mauvaise vascularisation de celles-ci. Acromégalie Excès d’hormone de croissance d’origine iatrogène ou tumorale (tumeur hypophysaire), entraînant notamment un élargissement des extrémités et une hypertrophie des organes. Addison (maladie d’Addison) Maladie liée à une diminution de la sécrétion des glucocorticoïdes en relation avec une affection des glandes surrénales, de l’hypophyse, ou de l’hypothalamus. Cette maladie est mortelle sans traitement, et se manifeste par des troubles digestifs, cardiaques, et un abattement marqué. 380
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Adénocarcinome Tumeur maligne de l’épithélium. La localisation, l’origine, la précocité du traitement et le bilan d’extension vont conditionner le pronostic. Un retrait de la tumeur est en général indispensable. L’analyse histologique permet de déterminer la nature. Adénome Tumeur bénigne d’une glande ou de certaines muqueuses. Un adénome peut occasionner des symptômes si sa taille est importante, lorsqu’il atteint certaines parties de l’organisme comme l’hypophyse, car il comprime alors le cerveau. L’exérèse est parfois nécessaire. Adénomégalie Augmentation du volume des ganglions lymphatiques. Affections cérébelleuses Atteintes du cervelet (d’origine traumatique, tumorale, dégénérative…) entraînant une démarche ébrieuse, un port de tête penché et parfois des chutes. Affections du bas appareil urinaire Maladies touchant la partie basse du tractus urinaire, c’est-à-dire la vessie ou l’urètre. La cause peut être une infection, des calculs, tumorale, ou impossible à déterminer (on parle de cystite idiopathique). Affections prostatiques Très fréquentes chez le chien mâle non castré de plus de 6 ans, ces affections entraînent des difficultés pour le chien à uriner, la présence de sang dans les urines, parfois des difficultés pour le chien à faire ses selles, et des difficultés locomotrices du train arrière. Les problèmes prostatiques sont aussi une cause d’infertilité pour l’étalon. Elles entraînent une augmentation du volume prostatique. Les origines sont multiples (infectieuse, tumorale, hyperplasie glandulokystique dont l’origine est non déterminée…). Affections respiratoires Les pathologies atteignant les voies respiratoires (cavité nasale, larynx, trachée, bronches, alvéoles pulmonaires) sont de deux natures : - obstructive : les voies respiratoires sont bouchées (exemple : par un corps étranger ou une tumeur)
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9 - Les maladies en élevage canin - restrictive : les alvéoles pulmonaires ne peuvent pas se déployer correctement (exemple : hémorragie pulmonaire), ou les voies respiratoires sont comprimées par une masse extra-pulmonaire. Agalactie Absence de production de lait après la mise bas. Agénésie Formation incomplète d’un organe souvent congénitale. Elle peut atteindre tous les organes, et entraîne une mortalité néonatale dans certains cas. Allergie Réaction exagérée du système immunitaire du chien, liée au contact entre le chien et un agent allergisant. Elle entraîne un prurit, parfois des troubles digestifs et peut aller jusqu’à un choc anaphylactique. Alopécie Perte de poils dont l’origine est à déterminer : parasitaire, hormonale, nutritionnelle, immunitaire parfois… Selon l’origine, elle est réversible (par exemple lorsque la cause est parasitaire) ou non (cas de certaines alopécies héréditaires comme l’alopécie des mutants de couleur). Amaigrissement Perte de poids qui, lorsqu’elle survient sur une courte période de temps, est signe d’un problème pathologique, dès lors que l’alimentation est bien adaptée à l’animal (race, exercice physique, stade physiologique). Amyloïdose Accumulation de substance amyloïde dans un organe entraînant une altération de son fonctionnement. Cette substance protéique est présente de façon normale à l’intérieur des cellules de l’organisme. Elle est facile à mettre en évidence avec une coloration au rouge Congo. Certaines races comme le Beagle, le Shar Pei, l’Épagneul Breton sont prédisposées à l’amiloïdose rénale qui entraîne une insuffisance rénale chronique. Analgésie Lutte contre la douleur. Anamnèse Informations recueillies par le questionnement du propriétaire sur la maladie, et ses modalités d’apparition. 382
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Anastomose Communication entre deux conduits ou structures qui peut être soit naturelle, soit chirurgicale. Anémie Déficit en globules rouges facile à mettre en évidence par l’observation des muqueuses qui sont plus pâles que sur le chien sain. Les causes sont diverses : un excès de consommation des globules rouges (lors d’une hémorragie liée à un traumatisme ou à une intoxication aux raticides par exemple), un défaut de fonctionnement des globules rouges (comme par exemple dans l’ehrlichiose) ou un défaut de production de ceux-ci (par exemple lors de tumeur de la moelle osseuse). Dans ce dernier cas, l’anémie est dite arégénérative. L’anémie hémolytique est un cas particulier, où les globules rouges sont détruits par l’organisme lui-même. Angiographie Examen complémentaire réalisé sous anesthésie générale au cours duquel l’injection d’un produit de contraste permet la mise en évidence sur une radiographie des vaisseaux sanguins. Elle peut être utilisée pour diagnostiquer une thromboembolie aortique ou les shunts porto-systémiques. Anisocorie Se définit comme étant une différence de taille existant entre les deux pupilles. Anœstrus Période du cycle de la chienne durant laquelle il n’existe aucun signe de chaleurs. Anomalies cardiaques Elles ont plusieurs origines possibles : - congénitales (présentes dès la naissance). - acquises, (apparaissant au cours de la vie). Anorexie Manque ou perte d’appétit. Ce symptôme est souvent révélateur d’une douleur ou d’une maladie. Il est nécessaire de consulter rapidement le vétérinaire car elle peut avoir des conséquences hépatiques et entraîner des déséquilibres ioniques très graves. 383
9 - Les maladies en élevage canin Anosmie Non fonctionnement de l’odorat qui peut être lié à un problème cérébral, hormonal, ou à une rhinite (inflammation des conduits nasaux). Antibiothérapie Traitement à base d’antibiotique utilisé en cas de problème bactérien. Anticorps Protéines synthétisées par les lymphocytes B et les plasmocytes, capables de reconnaître un antigène, et de s’y lier pour le détruire. Antigène Substance ou élément susceptible de déclencher une réaction immunitaire. Anurie Forte diminution de la production d’urine soit par arrêt de production d’urine (atteinte rénale sévère), soit par obstruction totale des voies d’évacuation de l’urine (souvent par un calcul). Une anurie est une urgence vitale. Aplasie médullaire Défaut de fonctionnement de la moelle osseuse qui entraîne un déficit dans la production de globules rouges, globules blancs, et plaquettes. Les symptômes sont multiples : anémie, immunodéficience, mauvaise coagulation… Les causes sont nombreuses : infectieuses, tumorales, immunitaires… Arrêt cardio-respiratoire Arrêt du fonctionnement du cœur et de la respiration. Souvent, l’arrêt du cœur survient après l’arrêt de la respiration. Le pronostic est très réservé. Pour avoir une chance de sauver le chien, un massage cardiaque doit impérativement débuter dans les trois minutes suivant l’arrêt cardio-respiratoire. Il survient lors d’une hémorragie sévère, dans la phase terminale d’un œdème du poumon… Arthrite Inflammation de l’articulation pouvant être d’origine septique ou immunologique. L’articulation est chaude, douloureuse, et entraîne parfois une suppression d’appui. Le vétérinaire réalise des prélèvements permettant de déterminer la nature de l’arthrite et de mettre en place le traitement adapté.
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Arthrose Dégénérescence articulaire caractérisée par la destruction du cartilage et la production anormale d’os (ostéophyte). La douleur est plus marquée à froid, et engendre une boiterie. Une fois développée, l’arthrose ne disparaît jamais. L’hydrothérapie permet de conserver la musculature, et de limiter les symptômes. Arythmie cardiaque Anomalie de la régularité du rythme cardiaque. L’arythmie respiratoire est physiologique chez le chien. Ascite Accumulation de liquide dans l’abdomen. Il peut s’agir de sang, de pus, de liquide séreux (translucides riches en protéines)… La nature du liquide renseigne sur l’origine de l’ascite (traumatique, cardiaque, digestive…). Asthénie pigmentaire canine Maladie touchant essentiellement le Teckel, elle se caractérise par des taches brunes puis noires à divers endroits du corps, apparaissant vers l’âge de six mois. L’obésité étant un facteur aggravant, l’alimentation est à surveiller attentivement. Ataxie Anomalie de la démarche, de l’équilibre, et de la station debout. Le chien chute, tremble parfois, et porte la tête sur le côté. Elle est souvent due à une lésion du cervelet, ou du vestibule (première partie du tronc cérébral). Atonie Manque de tonus au niveau d’un muscle. Lorsque c’est le sphincter vésical (atonie sphinctérienne) qui est atteint, elle engendre une incontinence. Le sphincter lui-même peut être en cause (défaut de tonicité du muscle), ou la commande nerveuse de la contraction du sphincter. Ceci peut se produire suite à un accident de la voie publique par exemple. Lors de la mise bas chez la chienne, on parle d’atonie lorsque l’utérus ne parvient plus à se contracter. Les chiots ne peuvent donc plus être expulsés hors de l’utérus. Il faut dans ce cas consulter un vétérinaire d’urgence. Atopie Problème dermatologique apparaissant chez le chien âgé de un à trois ans, et se traduisant par des démangeaisons importantes, localisées à certains endroits du corps (entre les doigts, sur la tête, au niveau des 385
9 - Les maladies en élevage canin membres…). L’atopie est liée à une allergie, soit alimentaire, soit due à des agents présents dans l’environnement. Le traitement nécessite une élimination de l’agent en cause, ou une désensibilisation de longue durée (deux ans en général). Atrophie rétinienne Tare congénitale entraînant une destruction progressive des vaisseaux et des cellules de la rétine. Elle aboutit à une cécité d’abord nocturne, puis permanente (avec une mydriase aréflective –dilatation de la pupille qui ne réagit pas au stimulus lumineux). Avortement Interruption de la gestation avant le terme. Les causes sont infectieuses (virales, bactériennes…), traumatiques, environnementales (stress)… Balano-posthite Inflammation du fourreau et du pénis entraînant des sécrétions souvent purulentes, que le chien lèche. Cette pathologie est douloureuse et entraîne de l’infertilité chez le mâle. Bilan d’extension Lorsqu’une tumeur est mise en évidence dans un organisme, on recherche les signes de métastases (c’est-à-dire d’extension de la tumeur au reste de l’organisme). Pour cela, on observe les nœuds lymphatiques, les organes adjacents, et parfois les poumons. Il peut être négatif (lorsqu’aucun signe de métastase n’est observé), ou positif. Biopsie Prélèvement d’un petit fragment de tissu ou d’organe sur un chien vivant, soit par découpe d’un petit morceau de tissu, soit par aspiration de cellules avec une aiguille. Elle peut être réalisée sous échographie (biopsie écho guidée), soit lors d’une endoscopie, soit directement lorsqu’il s’agit d’un prélèvement cutané. Blépharite Inflammation de la partie externe des paupières. Elle se caractérise par un œdème palpébral, des yeux presque fermés (blépharospasme), des écoulements oculaires. Les causes sont diverses : infectieuse (bactérienne, mycosique, parasitaire), traumatique, allergique… Le traitement dépend de la cause.
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Botulisme Maladie bactérienne caractérisée par une paralysie flasque. Elle est liée à la consommation d’aliment avarié ou d’un cadavre d’oiseau contenant l’agent infectieux. Bradypnée Diminution de la fréquence respiratoire. Elle est parfois due à un toxique, une pathologie de l’appareil respiratoire… Il faut surveiller l’apparition d’un arrêt respiratoire. Bradycardie Diminution de la fréquence cardiaque. Elle peut avoir pour origine des troubles ioniques, hormonaux, une intoxication, une compression du cœur… Lorsqu’elle devient très marquée, il faut surveiller l’apparition d’un arrêt cardio-respiratoire. Bronchite Inflammation des bronches dans les poumons. Elle entraîne une fragilité de l’appareil respiratoire et une toux. Elle est soit aiguë (souvent d’origine virale) ou chronique (très fréquente chez les chiens âgés de par la présence de particules de poussières). Les races de petites tailles sont plus exposées à cette maladie. Broncho-pneumonie Inflammation purulente des bronchioles et alvéoles pulmonaires adjacentes, le chien atteint présente une toux, une hyperthermie, une augmentation de la fréquence respiratoire et une dyspnée. Une visite chez le vétérinaire est indispensable pour mettre en place une antibiothérapie précoce et adaptée. Brucellose canine Zoonose causée par Brucella canis entraînant une infertilité chez le chien. La plupart des élevages testent leurs reproducteurs mâles vis-à-vis de cette maladie. Il n’existe pas de traitement. Brûlure Elle entraîne une atteinte de la peau. Sa gravité dépend de son étendue, de sa cause, et de sa localisation. Elle peut être d’origine thermique (feu, eau bouillante…), chimique (acide ou soude) ou électrique (foudre, électrocution). Le traitement repose sur une irrigation très importante de la zone exposée (avec de l’eau fraîche), sauf dans le cas de la brûlure électrique où une réanimation cardio-respiratoire est souvent nécessaire. 387
9 - Les maladies en élevage canin Cachexie Maigreur extrême avec perte de la masse graisseuse et musculaire. Cadiot-Ball (syndrome de) Maladie paranéoplasique, c’est-à-dire liée à une tumeur (pulmonaire, vésicale, œsophagienne), caractérisée par l’apparition sur les os des extrémités des membres d’une irrégularité de la partie externe de l’os. Il entraîne des boiteries. Calculs (ou lithiase) Éléments minéralisés liés à la précipitation de cristaux. Ils sont souvent localisés dans le tractus urinaire (vessie et urètre le plus souvent, parfois rein ou uretère) et occasionnent dans ce cas une douleur importante et des difficultés de miction. La migration dans l’urètre peut totalement bloquer l’élimination de l’urine. La vessie devient alors très grosse : c’est ce qu’on appelle un globe vésical. À ce stade, il s’agit d’une urgence vitale pour le chien ; un vétérinaire posera une sonde urinaire au chien pour lui permettre d’évacuer l’urine. L’analyse de la nature des calculs est obligatoire pour en connaître l’origine, et adapter l’alimentation aux modifications urinaires souhaitées. Il est également possible d’avoir des calculs dans les voies biliaires, alors appelés cholélythiases. Cal osseux Tissu de régénération qui soude deux fragments d’un os fracturé. Callosités Lésions épaissies, hyper pigmentées (noires), apparaissant surtout au niveau des points de frottement du corps (pointe du jarret et coude). Canal artériel Anomalie cardiaque congénitale caractérisée par la persistance d’une communication entre l’aorte et l’artère pulmonaire. Il existe des prédispositions raciales (le Labrit représente à lui seul 50% des cas rencontrés), de sexe (trois fois plus de femelles). Le chien atteint présente une fatigabilité excessive, un souffle cardiaque à l’auscultation, et parfois des anomalies respiratoires. Cancer Processus de prolifération cellulaire incontrôlé. 388
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Carcinome Tumeur souvent maligne pouvant atteindre tous les organes présentant un épithélium (gueule, rein, vessie, appareil respiratoire…). Le pronostic dépend de la localisation, de la précocité du traitement, de l’étendue de la tumeur, et du bilan d’extension. Cardiomégalie Déformation du cœur qui est plus gros que le volume normal. Elle peut être globale (dilatation de l’ensemble du cœur), droite (dilatation du cœur droit), ou gauche (dilatation du cœur gauche). Cardiomyopathie Maladie du cœur liée à une atteinte du muscle cardiaque. Il en existe différents types : - cardiomyopathies dilatées : les cavités cardiaques ont un volume augmenté et les parois du cœur sont très fines. Elles se contractent donc mal. Cette anomalie est souvent liée à un déficit en taurine et en L-carnitine. Le boxer ainsi que le Cocker et le Doberman sont particulièrement touchés par cette maladie, et il est possible de valoriser une alimentation enrichie en L-carnitine et en taurine en prévention. - cardiomyopathies hypertrophiques : les parois du cœur sont très développées et le volume des cavités cardiaques se trouve très restreint. Elles sont rares chez le chien. Ces maladies entraînent une insuffisance cardiaque, et des risques d’œdème du poumon. Carré (maladie de) Maladie infectieuse virale pouvant atteindre les chiens de tous les âges et contre laquelle il existe un vaccin. Les symptômes sont une hyperthermie, un abattement, des troubles respiratoires, digestifs, et nerveux (en phase terminale). Cette maladie est souvent mortelle. Cataracte Atteinte du cristallin entraînant une perte de transparence de cette “lentille de l’œil”, ce qui empêche les rayons lumineux d’atteindre la rétine. Cette maladie entraîne une perte de vision progressive. Elle peut être liée à une dégénérescence liée au vieillissement du chien ou à une maladie (diabète sucré par exemple). Il est possible d’opérer pour enlever le cristallin atteint, voire mettre en place un cristallin synthétique. 389
9 - Les maladies en élevage canin Cécité Perte de la vision. Elle peut être liée à une anomalie au niveau de l’œil (pression oculaire anormale, atrophie rétinienne, cataracte par exemple) ou du cerveau. Elle est parfois aiguë (par exemple suite à un traumatisme entraînant un décollement de la rétine), ou chronique (atrophie rétinienne progressive). Décollement de la rétine Pathologie oculaire entraînant une cécité brutale caractérisée par le décollement d’une partie de la rétine de son support (épithélium pigmentaire). Les informations ne sont donc plus transmises via le nerf optique. Il est visible à l’ophtalmoscope, ou en réalisant une échographie oculaire. La cause peut être une hypertension oculaire, une inflammation de la rétine, ou un traumatisme oculaire. Dégénérescence rétinienne aiguë Perte brutale de la structure normale de la rétine qui entraîne une cécité brutale. La pupille est dilatée et aréflective. Ce problème touche surtout les chiens obèses, et ceux atteints de polyuro-polydipsie. Démodécie Maladie parasitaire caractérisée par l’infection des follicules pileux. Le traitement est long. Dents surnuméraires Dents de lait qui ne sont pas tombées, gênent la mastication, et perturbent l’éruption des dents définitives. Ce problème est fréquent dans les petites races. Dermatite Inflammation du tissu cutané. Les causes sont multiples : - léchage (chez les animaux anxieux, lors de plaie…) - hot-spot (zone assez localisée que le chien lèche pour faire passer un prurit) - soleil (avec des lésions de la truffe et du chanfrein). Dermatofibrose nodulaire Syndrome paranéoplasique, généralement lié à une tumeur rénale, se traduisant par des nodules cutanés multiples souvent localisés à l’extrémité des membres et à la face.
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Dermatophytoses Atteinte dermatologique causée par des champignons se développant dans les griffes et le pelage. Elles entraînent des zones alopéciques, un érythème, une hyperpigmentation, et un prurit variable. Un prélèvement de poils pour les observer au microscope (trichogramme) et un examen à la lampe de Wood permettent d’affiner le diagnostic. Dermatose nutritionnelle Maladie cutanée liée à une alimentation inadaptée, présentant un déficit en acides gras essentiels, protéines, minéraux, vitamine A, ou faisant suite à la consommation d’aliments mal conservés. Le poil est sec et cassant, et une séborrhée est visible. Dermite de contact Inflammation de la peau liée au contact avec une substance irritante ou allergisante. Les symptômes dépendent de la substance en cause, mais incluent en général un prurit important. Désensibilisation Traitement de certaines allergies réalisé en injectant de très faibles doses de la substance allergène dans l’organisme. Elle est utilisée en cas d’atopie. Le résultat dépend du bon choix des allergènes et de la régularité du traitement. Déshydratation Perte hydrique de l’organisme. Elle est souvent accompagnée de troubles ioniques. DHPP (dermatite par hypersensibilité aux piqûres de puces) Réaction allergique déclenchée par les piqûres de puces. Les animaux atteints sont à traiter toutes les trois semaines avec des antiparasitaires externes. L’environnement est également à décontaminer. Diabète insipide Anomalie dans la régulation du métabolisme de l’eau. Il peut être central (déficit de sécrétion en hormone anti-diurétique permettant de retenir l’eau dans l’organisme), ou secondaire (par non-réponse à l’hormone anti-diurétique au niveau du rein). Elle entraîne une polyurie que le chien tente de compenser par une polydipsie. Diabète sucré Maladie hormonale caractérisée par une hyperglycémie (trop de sucre dans le sang) et une glycosurie permanente (présence permanente de glucose dans les urines). Le diabète est lié soit à un défaut de produc391
9 - Les maladies en élevage canin tion d’insuline (diabète primaire), soit à une résistance de l’organisme à l’insuline. Le chien présente une polyuro-polydipsie, une polyphagie, et parfois une cataracte. Il peut se compliquer d’une acido-cétose (accumulation de corps cétonique dans le sang). Le chien est alors abattu, vomit, et à une haleine à “odeur de pomme”. À ce stade, la visite chez le vétérinaire est une urgence. Le traitement passe par l’administration sous-cutanée d’insuline, la stérilisation pour la chienne (faute de quoi le traitement est à modifier à chaque période de chaleur), et une alimentation adaptée (riche en fibre, pauvre en glucides rapides, garantissant le maintien du poids de forme, ainsi qu’un rythme de repas calqué sur les injections d’insuline). Diarrhée Selles molles voire liquides émises en plus grandes quantités avec une plus grande fréquence que la normale. On distingue les diarrhées aiguës (d’apparition brutale), et les diarrhées chroniques (qui persistent dans le temps). Les origines sont très nombreuses, et la gravité très variable (selon l’âge, la cause, l’intensité…). Selon l’aspect des diarrhées, on distingue celles provenant du colon, ou de l’intestin grêle. Il est nécessaire de rechercher la cause pour trouver le traitement adapté. Une alimentation adaptée au type de diarrhée doit être mise en place. Dilatation-torsion de l’estomac Syndrome touchant essentiellement les chiens de grande race à thorax profond, il se caractérise par une dilatation de l’estomac suivi d’un retournement éventuel de celui-ci. Le retournement empêche le sang de vasculariser correctement l’estomac et la rate, ce qui entraîne une nécrose digestive et une destruction de la rate. Le chien essaie de vomir sans pouvoir. C’est une urgence vitale, et le seul traitement est chirurgical. Dirofilariose Maladie parasitaire vectorisée par un moustique, caractérisée par l’accumulation de parasites dans l’artère pulmonaire et parfois le ventricule droit. Le chien présente alors une fatigabilité, un souffle cardiaque, et des difficultés respiratoires. Des tests sanguins sont maintenant disponibles pour aider au diagnostic de cette pathologie. Discordance Lors de la respiration, le soulèvement du thorax et de l’abdomen ne sont pas synchronisés. Une discordance est souvent le signe de troubles pulmonaires graves. 392
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Discospondylite Infection bactérienne localisée aux corps vertébraux d’une ou plusieurs vertèbres. Le chien présente une douleur vertébrale, une hyperthermie et des difficultés locomotrices. Le traitement antibiotique en est très long. Distichiasis Présence de cils surnuméraires pouvant entraîner un ulcère cornéen, et une inflammation oculaire. Diurèse Production et émission d’urine. Des protocoles de diurèse forcée sont mis en place lors de pathologie rénale grave. Drain Technique permettant de faire sortir du liquide ou de l’air d’une zone donnée de l’organisme vers l’extérieur. Dans le cas d’un hémopéritoine, par exemple, le drain permet de faire sortir le sang depuis l’espace péritonéal vers l’extérieur. Il existe différentes techniques de la plus simple (mèche utilisée en cas d’abcès) à des techniques plus complexes d’aspiration sous vide. Dysautonomie Maladie caractérisée par une dégénérescence du système nerveux ortho et parasympathique (système autonome responsable du bon fonctionnement des viscères). L’œsophage est dilaté, le chien peut faire une fausse déglutition (c’est-à-dire que de l’alimentation ou de la salive va dans les poumons, ce qui provoque une bronchopneumonie), il présente une diarrhée ou une constipation, des troubles oculaires… Dysphagie Difficulté à avaler liée à une anomalie de la préhension, la mastication ou la déglutition. Dysplasie Mauvaise congruence entre deux surfaces. Plusieurs structures sont affectées par la dysplasie : - les articulations, (dysplasie de la hanche et des coudes). - les valves mitrales, et atrio-ventriculaires, dont la mauvaise étanchéité lorsqu’elles se ferment entraîne des reflux sanguins anormaux dans le cœur.
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9 - Les maladies en élevage canin Dyspnée Difficultés respiratoires avec des mouvements respiratoires mal coordonnés, et d’amplitude modifiée. Elle est dite inspiratoire ou expiratoire, selon que les difficultés respiratoires concernent l’entrée ou la sortie de l’air. Dystocie Difficulté lors de la mise bas. Dysurie Mictions fréquentes et en petites quantités, caractéristique d’une douleur au niveau du tractus urinaire. Examen cytobactériologique urinaire (ECBU) Lors de suspicion de cystite bactérienne, la mise en culture de l’urine permet de rechercher la présence d’un germe causal. La cytologie permet de rechercher les cellules présentes dans l’urine, et la mise en évidence de cristaux vésicaux ou de petits calculs. Échocardiographie Décrite dans le chapitre consacré aux examens complémentaires. Échographie Décrite dans le chapitre sur les examens complémentaires. Éclampsie Hypocalcémie apparaissant dans les jours entourant la mise bas. Les chiennes de race naines sont prédisposées. Les principaux symptômes sont une nervosité, de petits tremblements, puis des crises convulsives. L’hypocalcémie doit être traitée rapidement par voie veineuse. La prévention passe par une alimentation bien dosée en calcium dans la période précédant la parturition (mise bas). Ectopie Mauvais positionnement d’un organe ou de l’abouchement d’un conduit dans l’organisme. On parle par exemple d’ectopie testiculaire (testicules ne se trouvant pas dans le scrotum), d’ectopie urétérale (uretère ne s’abouche pas au niveau du trigone vésical)… Ectropion Tare congénitale se manifestant par une éversion de la paupière. Cette anomalie est courante chez le Cocker et les races à babines lourdes et pendantes. Elle entraîne une conjonctivite chronique. La chirurgie est parfois nécessaire. 394
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Endocardiose Touchant toutes les valves cardiaques, l’épaississement entraîne une mauvaise fermeture de celles-ci. Elle entraîne une insuffisance cardiaque lorsqu’elle s’aggrave. Ehrlichiose Maladie infectieuse dont l’agent s’introduit dans les granulocytes, les monocytes et les macrophages. Si l’animal survit à la phase aiguë, la maladie passe en phase chronique avec une anémie, un foie et une rate hypertrophiés, des troubles de la coagulation… Embolie Du matériel se trouve emporté dans la circulation sanguine et va venir boucher un vaisseau. Les embolies les plus fréquentes sont l’embolie fibrocartilagineuse (un morceau de cartilage va obturer les artérioles vascularisant la moelle épinière), la thromboembolie aortique, et la thromboembolie pulmonaire (dans ces deux cas, un caillot vient se bloquer dans l’artère). Le pronostic dépend de la localisation mais est souvent réservé. Emphysème Accumulation d’air dans une zone de l’organisme qui peut être : - le parenchyme pulmonaire (emphysème pulmonaire), en général en relation avec la perte d’élasticité des alvéoles pulmonaires. - sous la peau (par exemple suite à une plaie). Encéphalite Inflammation de l’encéphale. Il en existe de nombreuses causes (vasculaire, infectieuse, toxique, malformation congénitale, tumorale…). Encéphalose hépatique Troubles neurologiques liés à l’accumulation de substances toxiques dans l’organisme suite à une insuffisance hépatique. Endocardiose Dégénérescence des valves du cœur (entre les oreillettes et le ventricule, ou entre les gros vaisseaux et le ventricule) entraînant une perte d’étanchéité lors de la fermeture des valves, et donc des flux sanguins anormaux. Endocardite Inflammation, souvent de nature infectieuse, de la paroi externe du cœur. Rare chez le chien, elle est liée à la prolifération de bactéries à ce niveau. Elle est souvent la conséquence d’un autre foyer infectieux, et touche surtout les chiens de grandes races. 395
9 - Les maladies en élevage canin Endophtalmie Enfoncement du globe oculaire dans l’orbite, par exemple lors d’une déshydratation. Endoscopie Examen décrit dans le chapitre sur les examens complémentaires. Entérite Inflammation du tube digestif entraînant des troubles digestifs divers. Les origines sont très nombreuses (infectieuses, immunitaires, corps étrangers…). Une alimentation spécifique est à mettre en place pour limiter la stimulation de la paroi digestive. Entérocolite Inflammation de l’intestin et du colon. Les origines sont très nombreuses, et le traitement nécessite le recours à une alimentation spécifique. Entorse Lésion traumatique d’une articulation avec élongation et parfois arrachement ligamentaire sans déplacement des surfaces articulaires. Entropion Tare d’origine congénitale caractérisée par un enroulement d’une paupière vers l’intérieur de l’œil. Il peut provoquer un ulcère s’il entraîne un frottement anormal des cils contre la cornée. Il touche fréquemment le Chow-chow, le Dogue Allemand. La chirurgie est souvent nécessaire. Éosinopénie Déficit en polynucléaire éosinophile lié par exemple à une aplasie médullaire. Éosinophilie Excès de polynucléaires éosinophiles, lié par exemple à une maladie parasitaire. Épanchement Accumulation de liquide dans une cavité de l’organisme (abdomen, plèvre, péricarde). Ce liquide peut avoir diverses origines : sang, exsudat, chyle… Épidémiologie Étude de la fréquence, de la répartition et des facteurs de risque d’apparition d’une maladie. 396
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Épididymite Inflammation de l’épididyme. Épilepsie Maladie se caractérisant par des crises convulsives plus ou moins fréquentes. Les premières crises apparaissent entre 6 mois et 5 ans. Certains individus présentent des crises partielles sans perte de conscience. Un traitement préventif est instauré à vie dès lors que les crises deviennent mensuelles. Épiphora Écoulement oculaire de larmes, souvent liés à des canaux lacrymaux bouchés ou absents. Épistaxis Saignement de nez qui est unilatéral ou bilatéral. Épithélioma Tumeurs des cellules épithéliales ; le pronostic est varié selon la taille, la précocité du traitement, la localisation et le bilan d’extension. Épulis Petite tumeur bénigne, se développant notamment dans la cavité buccale. Il est néanmoins parfois nécessaire de les enlever pour éviter que le chien ne les arrache et qu’il ne s’infecte. Érythème Rougeur cutanée d’origine très variable, qui disparaît transitoirement lorsque l’on appuie dessus. Escarre Lésion de nécrose apparaissant surtout chez les animaux paralysés, résultant de frottements sur leurs points d’appui au sol (pointe de la hanche, pointe du coude…). Esquille Morceau d’os libre lors d’une fracture. Exérèse Retrait chirurgical d’un tissu, d’un organe, ou d’un corps étranger. Exophtalmie Sortie du globe oculaire hors de l’orbite. Le globe oculaire est plus gros que la normale. L’origine peut être traumatique, une hypertension oculaire… 397
9 - Les maladies en élevage canin Exsudat Sortie d’un liquide séreux (translucide), riche en protéines, liée à la modification de la perméabilité d’une membrane suite à une inflammation. Il contient des globules blancs. On peut en trouver dans l’abdomen lors de tumeur du tube digestif. Faiblesse musculaire Le chien s’épuise rapidement lors de la locomotion, tient difficilement la station debout, et présente des tremblements musculaires. Fente palatine D’origine congénitale (chez les brachycéphales principalement) ou acquise, il s’agit d’une ouverture du palais qui entraîne une communication directe entre le nez et la cavité buccale. Sans chirurgie, le chien meurt de bronchopneumonie. Fibrillation Trouble grave du rythme cardiaque lié à une contraction non coordonnée des oreillettes entraînant une contraction rapide des ventricules. L’arrêt cardiaque survient rapidement, sauf mise en place rapide d’une défibrillation. Fibrome Tumeur conjonctive bénigne formée de fibroblastes. Fibrosarcome Tumeur maligne des cellules mésenchymateuses dont le pronostic est réservé. Il dépend de la taille, de la localisation, du nombre de tumeurs observées, et du bilan d’extension. Fistule Abouchement anormal d’une cavité à une autre zone. Elle peut être formée par migration d’un corps étranger de la peau vers l’intérieur de l’organisme. Un cas fréquent est celui des fistules péri anales chez le Berger Allemand âgé, caractérisées par la présence de plusieurs fistules autour de l’anus. Fluidothérapie Introduction dans l’organisme d’un liquide stérile permettant de corriger les pertes hydriques liées à une déshydratation, ou afin d’augmenter le volume sanguin circulant lors d’une hémorragie. Folliculite bactérienne Infection du follicule pileux. 398
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Fracture Rupture de la continuité d’un élément osseux. Galactorrhée Écoulement de lait en dehors de la période d’allaitement du chiot. Elle est souvent liée à une lactation de pseudo-gestation (grossesse nerveuse). Gale sarcoptique Dermatose parasitaire zoonotique très contagieuse entraînant un prurit très intense et des lésions importantes (croûtes, suintement). Le traitement comprend l’administration d’un antiparasitaire et l’isolement. Gammapathie monoclonale Présence de globulines (protéines jouant un rôle dans la réponse immunitaire) en quantité anormalement élevée dans le sang. Cette maladie se visualise sur une électrophorèse (examen de certains composants sanguins), et est souvent associée à une tumeur atteignant les cellules de l’immunité. Gastrectomie Ablation de l’estomac ou d’une partie de celui-ci. Gastrite Inflammation aiguë ou chronique de l’estomac caractérisée par des vomissements avec présence de sang digéré (noir). Les gastrites aiguës (d’origine infectieuse, toxique, ou traumatique par un corps étranger) sont souvent plus faciles à traiter que les gastrites chroniques (origine inflammatoire, allergique, métabolique). Gastro-entérite Association d’une gastrite et d’une entérite entraînant une diarrhée et des vomissements, ce qui engendre de graves troubles métaboliques, parfois mortels chez les animaux les plus faibles. Gastrographie Utilisation d’un produit de contraste pour marquer l’estomac et visualiser la paroi gastrique par radiographie. Cette technique est progressivement remplacée par l’échographie. Gastrotomie Ouverture chirurgicale de l’estomac.
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9 - Les maladies en élevage canin Giardiose Affection intestinale due à un protozoaire digestif entraînant une diarrhée parfois hémorragique, voire des vomissements. Gingivite Inflammation de la gencive, souvent liée à la présence de tartre, accompagnée en général d’une prolifération bactérienne. Glaucome Augmentation de la pression intra-oculaire entraînant un risque de cécité, une douleur oculaire très intense, et une augmentation du volume de l’œil. L’œil est très rouge, et présente une mydriase aréflective. Le glaucome est une urgence vétérinaire. Glomérulonéphrite Affection rénale au cours de laquelle le fonctionnement du glomérule (unité fonctionnelle du rein) est bloqué par le dépôt d’immun-complexes. Cette atteinte est irréversible, et entraîne des fuites protéiques massives. Le chien présente une insuffisance rénale chronique s’il survit à la phase aiguë. Glossite Inflammation de la langue, par exemple lors d’un contact avec les poils urticants des chenilles processionnaires. Glycosurie Présence de glucose dans les urines. Grenouillette Présence d’une poche de salive entre l’os maxillaire et la babine, liée à l’obstruction des canaux salivaires. La chirurgie est souvent nécessaire. Grossesse nerveuse Maladie touchant la chienne dans les deux mois suivant la période de chaleurs, caractérisée par la présence d’un comportement maternelle et par la production de lait. Il existe différents traitements. Ce problème est souvent récurrent d’une période de chaleurs à l’autre et il est alors nécessaire de stériliser la chienne pour y mettre fin. Groupe sanguin Système de marqueurs membranaires situés à la surface des globules rouges, pouvant entraîner le rejet du sang transfusé d’un chien vers un autre. 400
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Il est possible de réaliser une transfusion sans tenir compte du groupe sanguin, mais, à partir de la seconde transfusion, il faut impérativement vérifier la compatibilité entre donneur et receveur. Halithose Mauvaise haleine liée en général à une prolifération bactérienne buccale. Hémangiome Tumeur bénigne des cellules tapissant la partie interne des vaisseaux sanguins. Elle peut néanmoins être volumineuse, et entraîner des troubles fonctionnels (notamment une anémie lorsque la masse est de taille importante). Hémangiosarcome Tumeur maligne des cellules qui tapissent les vaisseaux sanguins. Souvent de mauvais pronostic car ayant déjà métastasé lors du diagnostic. Hématémèse Émission de sang dans les vomissements. Hématochézie Émission par l’anus de sang rouge non digéré. Hématocrite Pourcentage de cellules circulantes dans le sang par rapport au volume de sang total chez le chien. Elle donne une approximation du pourcentage de globules rouges dans le sang. La norme est de 38 à 54% chez le chien (l’hématocrite est physiologiquement très élevé dans certaines races comme le greyhound). Hématurie Perte de sang dans les urines. Hémiplégie Paralysie de la moitié droite ou gauche du corps. Hémoculture Mise en culture du sang (normalement stérile) dans le but de rechercher des bactéries lors de suspicion de septicémie. Hémopéricarde Accumulation de sang entre l’endocarde et le péricarde comprimant le cœur et pouvant entraîner des troubles cardiaques majeurs appelés tamponnade. 401
9 - Les maladies en élevage canin Hémopéritoine Accumulation de sang dans la cavité péritonéale. La cause peut être traumatique, toxique, tumorale… Hémophilie Maladie héréditaire touchant surtout le Berger allemand mâle, se caractérisant par une anomalie de la coagulation. Elle se traduit par des saignements anormalement longs et intenses liés à un déficit en facteurs sanguins permettant la coagulation. Hémorragie Perte de sang en dehors des vaisseaux sanguins. Elle peut être : - externe : on voit le sang de la plaie s’écouler (par exemple lors de traumatisme) - interne : on ne voit ni le sang ni la plaie (par exemple lors d’intoxication aux anticoagulants entraînant une hémorragie pulmonaire) - extériorisée : on voit le sang mais pas la plaie (par exemple lors d’une hémorragie pulmonaire associée à un épistaxis). Hémostase Phénomène naturel permettant l’arrêt des saignements d’une plaie hémorragique. Elle met en jeu une contraction des vaisseaux, et des molécules appelées “facteurs de la coagulation” qui viennent obturer la plaie. Hémothorax Accumulation de sang dans le thorax. Hépatite Inflammation du foie. L’insuffisance hépatique aiguë est associée à des troubles digestifs et parfois nerveux et a une étiologie variée. Hépatite de Rubarth Maladie virale entraînant des troubles digestifs, un abattement marqué, une hypertrophie des ganglions lymphatiques, une hyperthermie, et un abattement. Chez les chiots cette maladie est mortelle s’ils ne sont pas vaccinés. Hépatomégalie Augmentation du volume du foie. Héréditaire Maladie qui est transmise par les gènes, c’est-à-dire de génération en génération. Le chien est porteur de la maladie (il peut exprimer ou non 402
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des symptômes) et transmet le gène responsable de la maladie à sa descendance. Hernie Protrusion d’une structure hors de son emplacement habituel, ce qui entraîne la compression d’une autre. Il en existe plusieurs types ayant des symptômes très variables selon la localisation : - hernie cérébelleuse - hernie diaphragmatique (passage des viscères abdominaux dans la cavité thoracique suite à un traumatisme) - hernie discale (protrusion d’un disque vertébrale dans le canal médullaire). - hernie ombilicale, fréquente chez le chiot, (une petite excroissance de tissu sort de l’ombilic). Herpesvirose canine Infection virale très fréquente en collectivité représentant une des premières causes de mortalité des chiots en élevage. Le virus se développe dans les muqueuses quand la température corporelle est trop basse (chiot nouveau-né), et engendre chez le jeune des problèmes respiratoires et digestifs. Chez les adultes, l’herpesvirose est responsable de troubles de la fertilité. Histiocytome Très fréquente chez le jeune chiot, cette tumeur bénigne se présente sous la forme d’un nodule de faible diamètre, rouge, sans poils, souvent localisé sur la face et les extrémités. Histiocytose maligne Tumeur maligne entraînant la prolifération de cellules issues de la lignée monocytaire (globules blancs) au niveau de divers organes (peau, sang, nœuds lymphatiques, système nerveux, yeux, poumons…). Le Bouvier Bernois est prédisposé à cette affection. Le pronostic est sombre. Hydrocéphalie Augmentation de la taille des ventricules du cerveau dû à un excès de sécrétion de liquide céphalo-rachidien, ou à une mauvaise évacuation de celui-ci. Cette maladie congénitale touche essentiellement les chiots de race miniature. Hydronéphrose Accumulation de liquide dans la partie cavitaire du rein (le bassinet). 403
9 - Les maladies en élevage canin Hyperadrénocorticisme voir Cushing (syndrome de). Hyperesthésie Réaction amplifiée à toutes les stimulations de l’environnement. Hyperplasie glandulokystique Affection prostatique entraînant une augmentation de la taille de la prostate, accompagnée de la formation de cavités. Le seul traitement efficace est la castration. Hypertension Augmentation de la pression au niveau sanguin, ou intra-crânien. Hyperthermie Couramment appelée “fièvre”, il s’agit d’une élévation au-dessus des normes de la température corporelle. Hyperthyroïdie Production anormalement élevée d’hormones thyroïdienne accompagnée en général d’un goitre (taille de la thyroïde augmentée). Cette maladie est très rare chez le chien. Elle est mise en évidence par le dosage des hormones thyroïdiennes. Hyphema Accumulation de sang dans la chambre antérieure de l’œil. Hypoxie tissulaire Déficit dans l’oxygénation d’un tissu entraînant des destructions cellulaires. On parle par exemple d’hypoxie cérébrale (défaut d’oxygénation du cerveau). Hypoplasie Formation incomplète d’un organe ou d’un tissu. Il s’agit d’une atteinte souvent congénitale entraînant des troubles variables en fonction de l’organe atteint. Par exemple, l’hypoplasie rénale entraîne une insuffisance rénale ; l’hypoplasie cérébelleuse (du cervelet) s’accompagne de troubles neurologiques… Hypothermie Température corporelle inférieure à la norme (38 °C-39 °C). Iatrogène Dont la cause est extérieure à l’organisme. 404
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Ictère Coloration jaune des muqueuses associée à un dysfonctionnement hépatique. Il correspond à ce que l’on appelle une “jaunisse”. Ichtyose Apparition brutale de vésicules sur la peau accompagnées de symptômes généraux. La muqueuse buccale et les coussinets sont atteints. Ces lésions sont très douloureuses et le pronostic est réservé. Idiopathique Sans cause déterminée. Immunoglobuline Protéines jouant un rôle dans la défense immunitaire de l’organisme. Elles forment les anticorps, et font parties des gammaglobulines. Impétigo Maladie bactérienne contagieuse de la peau entraînant l’apparition de vésicules et de papules. Le traitement nécessite une antibiothérapie de longue durée. Incompétence sphinctérienne Défaut de fonctionnement d’un sphincter qui ne se contracte plus, et ne se relâche pas correctement. Incontinence fécale ou urinaire Non contrôle de la défécation ou des mictions. Elle se traduit soit par des pertes de selles ou d’urine très fréquentes y compris sur les lieux de couchage, ou au contraire une incapacité à émettre des urines ou des selles sans une aide manuelle. L’incontinence urinaire entraîne souvent une cystite bactérienne. Infection urinaire Présence de bactéries dans l’urine, qui est normalement un liquide stérile. Infertilité Incapacité à se reproduire d’un mâle ou d’une femelle. Les causes d’infertilité sont très nombreuses (bactériennes, morphologiques, comportementales…). Un mauvais moment de saillie entraîne une infertilité apparente. Injection sous-conjonctivale Injection d’un médicament, en général sous la conjonctive bulbaire de l’œil. 405
9 - Les maladies en élevage canin Ischémie Défaut d’oxygénation d’un tissu. Instabilité atlanto-occipitale Instabilité au niveau de la jonction entre l’occiput et l’atlas entraînant des risques de compression de la moelle épinière, et de troubles neurologiques sur les quatre membres du chien pouvant aboutir à une paralysie. Insuffisance cardiaque Anomalie du fonctionnement cardiaque ayant pour conséquence une non adéquation du débit cardiaque aux besoins de l’organisme. Elle peut entraîner un œdème du poumon. Elle est liée à une cardiomyopathie ou à une insuffisance valvulaire (voir endocardiose). Insuffisance hépatique Anomalie du fonctionnement hépatique entraînant une mauvaise détoxification des déchets produits par l’organisme. Insuffisance pancréatique exocrine Le pancréas ne sécrète pas suffisamment de lipase (enzyme), ce qui entraîne une mauvaise digestion des graisses. Fréquente chez le Berger Allemand, le chien atteint maigrit et présente une diarrhée décolorée. Le traitement, très efficace, nécessite un régime pauvre en graisse, et le recours à des enzymes de substitution. Insuffisance rénale Anomalie du fonctionnement rénale entraînant un défaut de filtration des urines. Elle peut être aiguë (d’apparition brutale), ou chronique (liée à une destruction progressive du nombre de néphrons dans le rein). Les atteintes rénales sont irréversibles, mais peuvent se stabiliser en particulier via des adaptations nutritionnelles. Insulinome Tumeur souvent maligne des cellules endocrines du pancréas. Le symptôme principal est une hypoglycémie persistante. Le traitement est chirurgical, associé à une chimiothérapie. Insulino-résistance Absence de réponse hypoglycémiante lors de l’administration d’insuline dans l’organisme. Une des causes d’insulino-résistance est l’œstrus chez la chienne, ce qui explique que les chiennes diabétiques doivent être stérilisées pour stabiliser leur traitement à base d’insuline. 406
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Intertrigo Inflammation des espaces entre les plis de peau, souvent associée à des complications bactériennes. Elle est fréquente chez les chiens brachycéphales, et les races comme le Shar Pei. Intoxication Consommation d’une substance ayant un effet néfaste sur l’intégrité ou le fonctionnement de l’organisme. Il existe de nombreux toxiques en médecine vétérinaire. Les troubles (digestif, neurologique, de la coagulation…) vont dépendre de la substance consommée. Il est conseillé de contacter le vétérinaire avec le produit que le chien est supposé avoir ingéré. Jabot œsophagien Dilatation de l’œsophage liée à un obstacle au passage correct des aliments ayant pour origine un problème congénital (par exemple la persistance du quatrième arc aortique droit), soit un corps étranger, soit une tumeur. Cette dilatation aboutit à une hypomotilité de l’œsophage, puis à des fausses déglutitions ayant pour conséquence des bronchopneumonies. Jetage nasal Sécrétion d’un liquide séreux ou muco-purulent par le nez. Il est caractéristique d’une infection bactérienne de l’appareil respiratoire. Kératite Inflammation des différentes couches de la cornée pouvant s’accompagner d’ulcération. La cornée est opaque, douloureuse, perd sa transparence et présente des vaisseaux. Le Berger Allemand et le Teckel à poils longs sont parfois atteints de deux types de kératites spécifiques à ces races. Kératoconjonctivite sèche Affection oculaire liée à un déficit lacrymal chronique. Les symptômes principaux sont une kératite, une blépharite, et en général la présence d’ulcères cornéens. En réalisant un test de Shirmer (appréciation de la quantité de larmes émises), on remarque que la production de larmes est anormalement basse. Le traitement consiste en l’administration de larmes artificielles associées à un traitement médicamenteux. Kyste Poche close délimitée par une membrane se développant au sein d’un organe, et pouvant contenir de l’air ou des liquides. La formation de kyste dans la prostate est très fréquente chez le chien mâle non castré à partir de l’âge de six ans. 407
9 - Les maladies en élevage canin Lactation de pseudo-gestation Voir grossesse nerveuse. Lavage broncho alvéolaire Examen complémentaire ou traitement consistant en l’injection d’un liquide stérile dans les bronches et alvéoles pulmonaires. Le liquide est ensuite réaspiré pour déterminer la nature des germes en cause dans l’infection. À l’occasion de cet examen, on peut également amener “in situ” des antibiotiques ou un agent mucolytique. Lavage gastrique Permet de rincer l’estomac si un chien a avalé un toxique. Cette méthode doit cependant être mise en œuvre très précocement (dans les deux heures suivant l’ingestion du produit) pour être efficace. Leïomyome Tumeur bénigne affectant les muscles lisses. Leïomyosarcome Tumeur maligne affectant les muscles lisses, en particulier l’utérus et le tractus gastro-intestinal. Leishmaniose Maladie due à un protozoaire qui contamine le chien lors d’une piqûre par un phlébotome. L’incubation est très longue, et les symptômes très variés (cutanés, oculaires, hypertrophie des nœuds lymphatiques, anémie…). La guérison est très rare mais on observe souvent une rémission des symptômes. Leptospirose Maladie bactérienne transmise en particulier par l’urine de rongeurs infectés. Elle entraîne un abattement, une hyperthermie, un ictère, une polyuro-polydipsie liée à une insuffisance rénale, des troubles digestifs. Le traitement à base d’antibiotiques est à commencer précocement pour éviter l’apparition de lésions irréversibles. Leucémie Cancer des cellules de la moelle osseuse. Leucocytose Augmentation de la quantité des leucocytes (globules blancs) dans le sang. 408
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Leucopénie Diminution de la quantité de leucocytes (globules blancs) dans le sang. Leydigome Tumeur testiculaire. Liquide céphalorachidien Liquide présent tout autour du système nerveux central et qui joue (entre autres) le rôle d’amortisseur pour celui-ci vis-à-vis des chocs provenant de l’extérieur. Sa composition varie en cas d’inflammation, d’où l’intérêt d’en effectuer une ponction en cas de maladie du système nerveux central. Liquide synovial Liquide présent autour des articulations assurant leur bon fonctionnement mécanique, et permettant la nutrition du cartilage. Sa composition varie en cas d’inflammation (synovite). Lithiase urinaire Voir calculs urinaires. Lupus érythémateux systémique (ou disséminé) Maladie immunitaire due à la circulation dans l’organisme de complexes antigène-anticorps en quantités anormalement élevées, et d’anticorps dirigés contre les cellules de l’organisme. Elle se traduit en général par des lésions dermatologiques, des polyarthrites, des troubles de la formule sanguine, de la fièvre. Lyme (maladie de) Zoonose due à une bactérie transmise par les tiques (Borrelia burgdorferi), dont les symptômes peuvent survenir chez le chien plusieurs mois après la piqûre infectante (fièvre, douleurs musculaires et ticulaires intermittentes). Cette borreliose se traite par antibiothérapie, et il existe un vaccin, utile pour les chiens se trouvant en zone géographique à risques. Lymphadénomégalie Augmentation de la taille des ganglions lymphatiques. Lymphangiectasie Affection intestinale caractérisée par l’obstruction des canaux lymphatiques. La fuite protéique entraîne la formation d’œdème et d’ascite, associés à une diarrhée chronique de l’intestin grêle. Un régime alimentaire pauvre en graisse et riche en protéines de haute qualité doit être mis en place. 409
9 - Les maladies en élevage canin Lymphocytose Augmentation de la quantité de lymphocytes circulants. Lymphome Tumeur des cellules lymphoïdes caractérisée par une hypertrophie très importante de tous les nœuds lymphatiques de l’organisme. Lymphopénie Déficit en lymphocytes circulants. Malabsorption intestinale Mauvaise absorption des nutriments dans l’intestin grêle entraînant des diarrhées chroniques. Maladie autoimmune Maladie liée à un dérèglement du système immunitaire qui s’attaque alors aux composants de son propre organisme. Mammite Inflammation des mamelles survenant pendant la lactation, souvent d’origine bactérienne, entraînant la mort des chiots par consommation d’un “lait toxique”. Les mamelles sont chaudes, de couleur sombre, et douloureuses. Massage prostatique Technique permettant de récupérer quelques cellules prostatiques et de les analyser. Elle est utilisée pour connaître la cause d’une prostatomégalie (augmentation de volume de la prostate). Mastocytome Tumeur maligne caractérisée par la prolifération des mastocytes. Elle se localise en général au niveau de la peau, ou des muqueuses. Le Boxer est une race prédisposée. Mastose Inflammation importante des mamelles. Mégacolon Accumulation de selles dans le colon entraînant une constipation et du ténesme (efforts à la défécation). Il est souvent lié à un déficit neurologique ou à une douleur lors de la défécation.
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Mégaœsophage Dilatation de l’œsophage généralisée ou localisée (jabot œsophagien). On observe des régurgitations et des difficultés de déglutition. Mélanome Tumeur maligne de la peau qui métastase rapidement. Méléna Présence de sang digéré dans les selles, leur donnant une couleur noire. Méningite Inflammation des méninges entraînant des symptômes neurologiques. Méningoencéphalite Inflammation des méninges et du cerveau entraînant des troubles neurologiques et des troubles de la vigilance. Mésotheliome Tumeur agressive atteignant les cellules mésothéliales, en particulier la plèvre (entourant les poumons), le péritoine (entourant la cavité abdominale), et le péricarde (entourant le cœur). Méthémoglobinémie Quantité anormalement élevée de méthémoglobine dans les globules rouges. Ce pigment issu de l’hémoglobine est incapable de fixer l’oxygène. Le sang prend une couleur marron. Certaines intoxications (cyanures ou oignons par exemple) entraînent une méthémoglobinémie. Microhépatie Foie de petite taille. Monocytose Augmentation du nombre de monocytes (leucocytes de grande taille) dans la circulation sanguine. Mortinatalité Mortalité dans les jours suivant la naissance des chiots. Myasthénie Troubles de la transmission des informations nerveuses au muscle, d’origine congénitale ou acquise. Elle peut être généralisée, ou ne concerner que certaines structures (en particulier l’œsophage). 411
9 - Les maladies en élevage canin Mydriase Augmentation du diamètre pupillaire. Elle peut être spontanée (à la pénombre), pathologique (atrophie rétinienne à un stade avancée par exemple), ou liée à l’administration d’un médicament (par exemple l’atropine). Elle est dite aréflective lorsque la pupille ne réagit pas à une différence d’éclairement. Myelogramme Numération et étude des types cellulaires présents sur une ponction de moelle osseuse. Myélographie Injection d’un produit de contraste dans l’espace entourant la moelle épinière de façon à visualiser celle-ci lors d’une radiographie. On peut ainsi mettre en évidence une compression de la moelle épinière. Myélome Maladie tumorale atteignant les plasmocytes, entraînant une production incontrôlée d’anticorps. Les principaux symptômes sont une anémie, des douleurs osseuses, un abattement, et une hyperthermie. Le pronostic est réservé. Myélopathie dégénérative Dégénérescence de la moelle épinière fréquente chez le Berger Allemand de plus de sept ans entraînant une parésie et une ataxie postérieure. Myosis Diminution du diamètre pupillaire. Myosite Maladie inflammatoire du muscle. Elle entraîne des douleurs musculaires. Les origines en sont très diverses, et dépendent de la localisation des symptômes. Nanisme Maladie congénitale, parfois héréditaire, se traduisant par le développement d’un individu de petite taille, gardant ou non les proportions d’un chien adulte normal. Narcoplepsie Maladie caractérisée par un endormissement brutal lors d’une excitation. Les causes de cette maladie sont mal connues. 412
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Nécrose Destruction tissulaire liée à une mauvaise vascularisation. Néosporose Maladie due à un protozoaire touchant principalement les chiots (contamination transplacentaire). Elle se traduit par une paralysie ascendante (qui commence par les postérieurs) et entraîne une dysphagie. Le traitement est difficile. Nephrite Inflammation rénale. Elle entraîne des lésions irréversibles causant une insuffisance rénale. Nephroblastome Tumeur maligne des reins. Nephromégalie Augmentation de la taille du rein. Neuropathie Maladie affectant les nerfs. Neutropénie Déficit en polynucléaires neutrophiles signant par exemple une immunodépression. Neutrophilie Augmentation de la quantité de polynucléaires neutrophiles (aussi appelés globules blancs) en relation avec un processus inflammatoire. Névrite Inflammation d’un nerf parfois douloureuse entraînant des troubles neurologiques et des boiteries. Obésité Un chien est obèse lorsque son poids dépasse de 15% celui qu’il devrait avoir s’il était à son poids de forme. Obstruction Élément empêchant le bon acheminement d’un élément à travers une structure. Elle peut être digestive (les aliments sont bloqués dans l’intestin, par exemple par un corps étranger), respiratoire (l’air ne parvient plus aux alvéoles pulmonaires), urinaire (les voies urinaires sont bouchées, par exemple par un calcul), biliaire… 413
9 - Les maladies en élevage canin Occlusion intestinale Obstruction de l’intestin. Œdème Augmentation du volume d’une structure liée à l’accumulation de liquide dans le tissu interstitiel. Il peut être cérébral, pulmonaire, sous-cutané… Les symptômes engendrés dépendent de la localisation (difficultés respiratoires, troubles neurologiques, ou simple gène mécanique…) Œsophagite Inflammation de l’œsophage liée à l’ingestion de produits caustiques ou à des reflux gastriques acides. Il est nécessaire de déterminer sa cause exacte par des examens complémentaires. Œsophagographie Marquage de l’œsophage par un produit de contraste permettant de mieux visualiser son trajet cervical et intra-thoracique en radiographie. Œstrus Période du cycle de la chienne durant laquelle celle-ci attire les mâles et accepte la saillie. C’est pendant cette phase qu’a lieu l’ovulation. Oligurie Diminution de la quantité d’urine produite. Osteodystrophie Croissance anormale de l’os qui est douloureux et fragile. Une insuffisance rénale peut en phase avancée entraîner une osteodystrophie secondaire tout comme peut le faire une erreur alimentaire durant la phase de croissance d’un chiot. Osteoarthropathie craniomandibulaire Anomalie de l’articulation cranio-mandibulaire rencontrée chez les Welsh Terriers, entraînant une douleur et des difficultés à l’ouverture de la gueule. Il est parfois nécessaire de passer l’animal à une alimentation liquide durant quelques temps. Osteochondrose Anomalie atteignant les cartilages articulaires et de croissance, pouvant aboutir à la fracture d’un cartilage. Elle est souvent liée à une croissance trop rapide du chien en relation avec une alimentation mal adaptée. Les articulations les plus touchées sont l’épaule, le coude, le genou, et l’articulation tibio-tarsienne. 414
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Ostéofibrose Fragilité du squelette due à une déminéralisation osseuse. Osteome Tumeur osseuse bénigne pouvant engendrer une gène mécanique. Osteomyélite Infection de l’os. Osteoporose Fragilité du squelette due à une diminution de la masse osseuse. Osteosarcome Tumeur maligne osseuse très douloureuse, de diagnostic souvent tardif et de pronostic sombre. Otite Inflammation d’origine bactérienne ou fongique de l’oreille externe, moyenne, ou interne. Les chiens à oreilles tombantes y sont prédisposés. Elle entraîne une douleur au niveau de l’oreille, occasionnant des démangeaisons, un érythème, et parfois l’accumulation de sécrétions. Oxygénothérapie Utilisation de l’oxygène après un sondage trachéal, au masque, ou par utilisation d’une cage hyper oxygénée, aux fins d’aider un chien en détresse respiratoire. Pancréatite Inflammation du pancréas très douloureuse, grave, dont l’origine ne peut pas toujours être déterminée. Papillomatose Maladie d’origine virale se caractérisant par le développement de petites verrues à la surface de la peau ou sur les muqueuses (buccales, génitales…). Ces petites tumeurs sont bénignes. Paracenthèse Technique chirurgicale ayant pour but d’inciser le tympan pour soulager la douleur par exemple lors d’otite de l’oreille moyenne. Elle peut entraîner une surdité définitive en cas d’affection importante. Paralysie Perte de la capacité de mouvement, en général d’origine neurologique. 415
9 - Les maladies en élevage canin Elle peut toucher les membres (par exemple, suite à une fracture avec déplacement de la colonne vertébrale et section de la moelle épinière), les viscères... La paralysie laryngée se manifeste par un mauvais fonctionnement des cartilages au niveau du larynx. Elle entraîne des difficultés respiratoires importantes, un bruit de cornage (raclement), et une intolérance à l’effort qui nécessite une chirurgie pour fixer les cartilages laryngés. Parentérale Voie d’administration non digestive d’un médicament. Parésie Perte partielle des capacités motrices de certains muscles. Parodontose Inflammation et infection bactérienne de la gencive souvent liées à la présence de tartre. La gencive est rouge, douloureuse, et les dents sont parfois déchaussées. Parvovirose Maladie virale touchant essentiellement les chiots et contre laquelle il existe un vaccin. Elle se traduit par une diarrhée hémorragique et des vomissements. Elle est mortelle sans un traitement précoce. Pasteurellose Infection bactérienne entraînant une hyperthermie, un œdème et la formation d’abcès. Elle est fréquente après une morsure. Péricardite Inflammation du péricarde d’origine souvent infectieuse. Une parodontite non traitée peut entrainer une péricardite. Péricardocenthèse En cas de péricardite, ouverture du péricarde pour prélever et analyser le liquide qu’il contient. Péritonite Inflammation septique ou non de la membrane entourant la cavité péritonéale. Elle entraîne une importante douleur abdominale, des troubles digestifs, une hyperthermie, et l’installation d’un état de choc. Persistance d’un canal Non régression de certaines structures embryonnaires avant la naissance. 416
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Parmi les plus fréquentes, on trouve la persistance du quatrième arc aortique droit, ou celle du canal de l’ouraque (reliant la vessie à l’ombilic pendant la gestation). Ces anomalies congénitales nécessitent des chirurgies lourdes. Pexie Fixation d’une structure sur une autre durant une chirurgie. Lors d’une gastropexie, par exemple, on fixe l’estomac à la paroi abdominale afin de prévenir les récidives de torsion de celui-ci. Phlébite Inflammation d’une veine. Phtiriose Infestation par les poux entraînant un prurit et un squamosis. Piroplasmose Maladie parasitaire sanguine entraînant anémie, hyperthermie, et hémoglobinurie (présence d’hémoglobine dans l’urine). Plantigradie Démarche anormale dans laquelle le chien marche en posant au sol le membre à partir du carpe ou du tarse, alors qu’il est normalement digitigrade (marche sur les doigts). Plasmocytome Maladie tumorale atteignant les plasmocytes entraînant une production incontrôlée d’anticorps. Les principaux symptômes sont : une anémie, des douleurs osseuses, un abattement, et une hyperthermie. Le pronostic est réservé. Pneumomédiastin Accumulation d’air dans le médiastin, en général d’origine traumatique. Pneumonie Inflammation pulmonaire causée par une infection (bactérienne et/ou virale en général), voire par des agents chimiques. Elle se caractérise par de la toux, une hyperthermie, un jetage nasal mucopurulent, et une dyspnée. Pneumothorax Présence d’air au niveau de la plèvre. Il peut être traumatique (en général) ou spontané, et occasionne des difficultés respiratoires. 417
9 - Les maladies en élevage canin Pododermatite Infection cutanée à l’extrémité distale des membres, plus particulièrement au niveau des espaces interdigités et des coussinets. Pollakiurie Mictions trop fréquentes avec de petites quantités d’urine. Polyarthrite Inflammation de plusieurs articulations. Ces dernières sont chaudes, douloureuses, et le chien présente des boiteries fluctuantes. Polyglobulie Augmentation de la quantité de globules rouges dans le sang. Polykystose rénale Maladie congénitale héréditaire se manifestant par la présence de kystes dans les reins, entraînant une insuffisance rénale. Polymyosite Inflammation de plusieurs muscles entraînant des douleurs musculaires généralisées. Polyneuropathie Affection neurologique concernant plusieurs nerfs périphériques et conduisant à des troubles neurologiques. Tous les nerfs de l’organisme (moteurs des membres, craniens, système nerveux autonome) peuvent être atteints. Polype Tumeur bénigne se développant sur les muqueuses (bouche, tube digestif, appareil respiratoire). Il peut néanmoins s’infecter ou générer une gêne fonctionnelle, et nécessiter une exérèse. Polyphagie Augmentation de l’appétit et de la prise de nourriture. Polypnée Augmentation de la fréquence respiratoire. Polyradiculonévrite Inflammation généralisée des racines nerveuses des nerfs moteurs. Elle entraîne une paralysie généralisée.
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Les maladies en élevage canin - 9
Polyuro-polydipsie Augmentation de la prise de boisson et de la quantité d’urine émise. Ponction Prélèvement d’un liquide ou de quelques cellules à l’aide d’une aiguille aux fins d’analyse. Pression artérielle Pression du sang circulant dans les artères. Une hypertension artérielle occasionne des lésions des vaisseaux sanguins, voire d’autres organes. Prolifération bactérienne de l’intestin Multiplication bactérienne anormalement importante dans l’intestin grêle entraînant des troubles digestifs. Une alimentation hypolipidique et hyperdigestible est mise en place en plus du traitement médical. Prostatite Inflammation de la prostate dont les origines sont diverses. Elle engendre des mictions difficiles, un ténesme, et parfois la présence de sang dans les urines. Protéinurie Présence de protéines dans les urines, qui signale une insuffisance rénale. Prurit Démangeaison très importante pouvant entraîner des lésions cutanées. Pseudo-gale Les cheyletielloses et trombiculoses sont des dermatites très prurigineuses liées à des acariens, et qualifiées de la sorte. Ptose Déplacement d’un organe vers la partie déclive (basse) de l’organisme. Ptyalisme Augmentation de la production de salive associée à un écoulement de la salive hors de la cavité buccale. Le chien “bave”. Pyélonephrite Présence de pus dans le bassinet rénal, générant une insuffisance rénale et la présence de pus dans les urines.
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9 - Les maladies en élevage canin Pyomètre Accumulation de pus dans l’utérus, qui survient généralement dans les deux mois suivant la période de chaleurs chez la chienne non stérilisée. Pyothorax Présence de pus dans le thorax. Pyurie Présence de pus dans les urines. Raclage cutané Voir le chapitre consacré aux examens complémentaires. Radiographie Voir le chapitre consacré aux examens complémentaires. Rage Maladie virale zoonotique se transmettant par morsure ou griffure essentiellement. Elle entraîne des troubles nerveux, de l’agressivité, un ptyalisme, et la mort dans 100% des cas. Un vaccin existe pour le chien. Réanimation cardio-respiratoire Traitement mis en œuvre en urgence lors d’un arrêt du fonctionnement du cœur et de la respiration. Régurgitation Expulsion des aliments depuis l’estomac ou l’œsophage sans effort expulsif, c’est-à-dire sans contraction abdominale. Rhabdomyolise Destruction aigue des structures des fibres musculaires survenant généralement après un effort intense en condition chaude, générant la fuite de myoglobine (pigment rouge des cellules musculaires) dans l’urine (myoglobinurie). La prévention passe par un entrainement physique adapté, une alimentation enrichie en nutriments anti oxydants, et un abreuvement sans restriction. Rhabdomyome Tumeur bénigne des muscles striés. Rhabdomyosarcome Tumeur maligne des muscles striés.
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Les maladies en élevage canin - 9
Rhinoscopie Examen des narines à l’aide d’une fibre optique introduite dans les cavités nasales. Sarcome Tumeur maligne du tissu conjonctif ou des tissus apparentés (par exemple, ostéosarcome osseux). Le pronostic est réservé et nécessite un bilan d’extension. Séborrhée Production anormalement élevée de sébum par les glandes sébacées. La peau est grasse, a une odeur forte, et présente en général un squamosis. Elle est souvent secondaire à une affection de la peau sauf dans certaines races ou elle peut être spontanée (Cocker, Epagneul, Berger Allemand…). Scintigraphie Examen complémentaire permettant de visualiser un organe à l’aide d’un isotope radioactif préalablement injecté dans l’organisme. Séminomes Tumeur testiculaire maligne atteignant les cellules séminales. Septicémie Infection bactérienne généralisée du sang. Elle entraîne une hyperthermie majeure, et un risque de choc septique. Sérologie Recherche des anticorps présents dans le sang. Sertolinome Tumeur testiculaire atteignant les cellules de Sertoli. Shunt Anomalie vasculaire souvent congénitale entraînant une dérivation de la circulation sanguine. Le shunt hépatique porto systémique est l’exemple le plus fréquent. Il entraîne un passage du sang des vaisseaux intestinaux à la circulation générale sans passage par le foie. Sonde Tube qui permet de faire passer de l’air ou un liquide. Il en existe différents types : urinaire (pour laisser s’écouler l’urine), naso-oesophagienne 421
9 - Les maladies en élevage canin (pour administrer un aliment dans l’oesophage), de gastrotomie (pour administrer un aliment directement dans l’estomac)… Splénomégalie Hypertrophie de la rate liée par exemple à une hémorragie, ou à une tumeur. Spondylodscite Voir discospondylite. Squamosis Présence de squames sur la surface cutanée. Stéatorrhée Présence de graisse dans les selles entraînant une coloration jaune de celles-ci. Sténose Rétrécissement d’un conduit naturel : narine, trachée, aorte… Stomatite Inflammation de la muqueuse buccale. Strangurie Douleur lors des mictions. Syncope Perte de conscience brutale. Syndrome C’est un ensemble de symptômes constituant une entité clinique. Il existe un grand nombre de syndromes en médecine vétérinaire, parmi lesquels on peut citer à titre d’exemples : - syndrome du “lait toxique” (contamination bactérienne des chiots encore sous la mère par consommation du lait d’une chienne atteinte d’une mammite. Les chiots maigrissent et meurent parfois). - syndrome du chiot nageur (incapacité du chiot à se mettre debout. Il garde les membres écrasés au sol. Le pronostic est réservé). - syndrome de la queue de cheval (compression des nerfs de la partie terminale de la moelle épinière entraînant une parésie et une ataxie postérieure, parfois accompagnées d’une incontinence urinaire et fécale). - syndrome de Wobbler (instabilité vertébrale cervicale entraînant une ataxie, fréquent chez le Doberman). 422
Les maladies en élevage canin - 9
- syndrome paranéoplasique (ensemble de symptômes liés au développement d’un cancer. Le syndrome de Cadiot-Ball en fait partie). - syndrome vestibulaire (ensemble d’atteintes de l’oreille interne entraînant des troubles de l’équilibre). Tachycardie Augmentation de la fréquence cardiaque. Tachypnée Augmentation de la fréquence respiratoire. Tartre Accumulation de plaque dentaire sur les dents entraînant une halithose (mauvaise haleine). Des complications bactériennes sont fréquentes. Teigne Voir Dermatophytose. Ténesme Douleur lors de la défécation. Tératogène Qui peut entraîner des anomalies congénitales de l’embryogénèse. Tétraplégie Paralysie des quatre membres. Thoracocenthèse Prélèvement de liquide dans la cavité thoracique pour analyse, ou pour diminuer la compression pulmonaire lors d’épanchement pleural (ou de pneumothorax). Thrombocytopénie Diminution du taux sanguin de plaquettes circulantes. Thromboembolie Migration d’un caillot sanguin obstruant un vaisseau. Thrombose Formation d’un caillot à l’intérieur d’un vaisseau ou d’une cavité cardiaque. Thymome Tumeur du thymus de bon pronostic si le diagnostic est fait précocement. 423
9 - Les maladies en élevage canin Toux Expiration brutale et bruyante de l’air hors des poumons. Transfusion Injection par perfusion intra-veineuse de sang prélevé sur un autre chien ou de dérivés sanguins. Transit baryté Prise de clichés radiographiques après ingestion par le chien d’un repas baryté (produit opaque au rayon X), permettant de bien visualiser l’ensemble de l’appareil digestif. Transsudat Passage d’un liquide à travers une membrane. Trichiasis Mauvaise implantation des cils, qui viennent alors frotter sur la cornée et provoquer son inflammation. Trichure Maladie parasitaire digestive du chien entraînant troubles digestifs et ténesme. Tuberculose Maladie bactérienne zoonotique entraînant des troubles respiratoires, digestifs, cutanés, et une lymphadénopathie. Tumeur Néoformation tissulaire à croissance anarchique. Ulcère Perte de substance au niveau d’une structure de l’organisme. Les plus fréquents sont : - les ulcères cornéens : perte de substance cornéenne pouvant affecter une ou plusieurs couches de la cornée. L’œil est partiellement fermé, douloureux, et on observe un écoulement. La cornée perd son aspect lisse, brillant et transparent. - les ulcères gastroduodénaux : atteinte de la paroi de l’estomac ou du duodenum. Ils sont associés à des vomissements hémorragiques, à une douleur abdominale et à une baisse d’état général. - les ulcères buccaux, liés par exemple à une insuffisance rénale.
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Les maladies en élevage canin - 9
Urates (calculs d’) Type de calculs fréquemment rencontrés chez le Dalmatien. Uretères ectopiques Abouchement incorrect de l’uretère. Au lieu d’être abouché au trigone vésical, celui-ci s’abouche dans l’urètre, le vagin, l’utérus ou le col vésical. Les individus atteints présentent une incontinence urinaire dès le plus jeune âge, des mictions normales ou absentes (si les deux uretères sont ectopiques), et des signes d’infection urinaire. Uretérocoele Dilatation des uretères qui survient lorsque l’urine ne peut pas être évacuée normalement. Urétrographie, urographie, et urétrocystographie Marquage par un produit de contraste iodé de l’urètre, de la vessie et parfois de l’uretère afin de pouvoir les visualiser lors de la prise d’un cliché radiographique. Uropéritoine Accumulation d’urine au niveau du péritoine, liée à une rupture des voies urinaires (uretère, vessie, urètre). L’urine étant très irritante, il s’agit là d’une réelle urgence chirurgicale. Urticaire Dermatose allergique liée à l’ingestion, à l’injection ou au simple contact d’une substance allergique. Les symptômes (prurit et rougeur) se manifestent surtout chez les jeunes chiens, au niveau de la tête, du cou, des membres, et du dos. Uvéite Inflammation de l’iris et des corps ciliaires accompagnant certaines maladies virales et infectieuses (tuberculose, maladie de Carré, hépatite de Rubarth…). Elle se manifeste par une douleur oculaire, une inflammation conjonctivale, une perte de la transparence de la chambre antérieure de l’œil et un myosis. Elle peut entraîner une perte de vision chez le chien et constitue une urgence. Vasoconstriction Diminution du calibre d’un vaisseau sanguin.
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9 - Les maladies en élevage canin Vomissements Souvent précédés d’un état nauséeux, des contractions abdominales précèdent les vomissements, durant lesquels le chien rejette par voie bucale les aliments plus ou moins digérés. Von Willebrand (maladie de) Coagulopathie héréditaire entraînant une mauvaise adhésion des plaquettes à l’endothélium vasculaire lors de lésions. Les temps de saignement sont allongés, et on peut observer des saignements spontanés. Zoonose Maladie transmissible de l’homme à l’animal, et réciproquement.
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Soins courants et entretien
Q
uels que soient sa race, sa rusticité, son tempérament, tout chien nécessite un entretien régulier. Le pelage, mais également les yeux, les oreilles, les dents ou les ongles, doivent faire l’objet d’une attention particulière. Le toilettage ou le nettoyage des oreilles peuvent sembler compliqués à réaliser. Mais quand le chien est habitué jeune, il s’y prête volontiers et les manipulations à l’âge adulte n’en seront que facilitées.
10 - Soins courants et entretien
Les yeux Les yeux du chien sont normalement clairs et brillants, et les muqueuses sont roses. En général, les yeux ne nécessitent pas d’entretien particulier. Une surveillance quotidienne suffit pour s’assurer qu’il n’y a pas d’écoulement, d’inflammation ou de suppuration qui demandent un traitement spécifique. Il est possible, si besoin, de nettoyer tous les jours les yeux d’un chien mais il faut être prudent : certaines conjonctivites sont dues uniquement à une utilisation irraisonnée de collyres ou divers liquides. Pour nettoyer l’œil, il est recommandé d’utiliser une solution oculaire. Pour cela, il faut lever la tête du chien, ouvrir sa paupière supérieure et faire couler le liquide sur l’œil. Le surplus est récupéré grâce à une compresse. L’utilisation de collyre doit se faire sous conseils vétérinaires. Pour certaines races, il est conseillé de nettoyer quotidiennement le contour des yeux et les paupières avec une compresse propre imbibée d’une lotion oculaire. Bon à savoir… Faites attention à la date de péremption des solutions oculaires mais également à leur durée de conservation après ouverture : en effet, ces solutions se contaminent facilement.
Il est possible de visualiser la couleur des muqueuses oculaires en faisant apparaître la troisième paupière. Pour cela on appuie avec un pouce pour abaisser la paupière inférieure et on appuie légèrement sur l’œil à travers la paupière supérieure, avec l’autre pouce.
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Soins courants et entretien - 10
Les oreilles Les oreilles sont des organes fragiles qui nécessitent une surveillance régulière : le conduit auditif doit être propre et sec. Il existe trois ports d’oreilles chez le chien : tombant, semi-tombant et dressé. Les oreilles tombantes et semi-tombantes doivent être plus souvent inspectées car elles semblent prédisposées aux affections du conduit auditif. Au-delà du port tombant, il semble qu’interviendraient d’autres facteurs prédisposant aux affections des oreilles : des glandes sébacées à l’intérieur de l’oreille en faible nombre, qui entraîne une chute de la concentration en lipides et diminue ainsi la protection contre l’humidité.
1. Tympan
le conduit auditif du chien présente une forme en “L“
Dès lors, la macération, favorable aux bactéries, augmente. Les principales races concernées sont le Cocker, le Shar Peï et le Caniche.
Port d’oreilles semi-tombant, dressé et tombant
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10 - Soins courants et entretien Un chien qui se gratte l’oreille, qui a mal quand on lui caresse les oreilles, qui secoue la tête ou la penche sur le côté doit être présenté à votre vétérinaire. Toute présence de cérumen abondant, de sérosité, de suppuration, nécessite des soins immédiats. nettoyage des oreilles doit être effectué avec un Le produit adapté pour le chien. L’embout sera enfoncé dans le conduit (la forme en L du conduit chez le chien empêche les risques de perforation du tympan) puis un jet de produit sera doucement instillé. L’embout sera ensuite retiré et la base de l’oreille massée pendant une trentaine de secondes. Enfin le conduit extérieur sera essuyé avec un morceau de coton ou une compresse sans l’enfoncer dans l’oreille. Si le chien nécessite l’application d’un produit traitant (contre les otites par exemple), il est important de bien respecter la prescription du vétérinaire.
Le nettoyage des oreilles
Des poils trop abondants peuvent obstruer l’orifice. Il ne faut pas hésiter à les enlever.
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Soins courants et entretien - 10
Les dents et les gencives Une bonne hygiène dentaire est essentielle. N’attendez pas que le chien ait une mauvaise haleine ou qu’un dépôt de tartre se soit formé pour intervenir. La présence de tartre peut causer l’apparition d’une inflammation des gencives (gingivite), très douloureuse et qui, si elle est négligée, peut aboutir à une infection ou un déchaussement de dent.
La maladie parodontale Plaque dentaire Gencive
Gingivite Tartre
Os alvéolaire
Destruction osseuse
Bon à savoir…
Les chiens sont rarement coopératifs en ce qui concerne la manipulation de la gueule : il est bon d’habituer le chien dès le plus jeune âge. Cela permet de régulièrement vérifier la santé de la cavité bucco-dentaire, de faciliter l’inspection des dents par le juge mais également d’administrer un médicament, le geste étant facilité.
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10 - Soins courants et entretien
Moyens de prévention des affections dentaires - Brossage quotidien des dents : une brosse à dent et du dentifrice pour chiens sont utilisés. - Utiliser des barres à mâcher spécifiquement étudiées pour ralentir ou réduire le dépôt de plaque dentaire.
Barre à mâcher
- Alimentation solide : la forme et la texture des croquettes peuvent contribuer à réaliser un brossage passif des dents. - Si le tartre est déjà présent, seul un détartrage complet chez le vétérinaire sera efficace.
Brossage des dents
En croquant, le chien met en contact la partie externe des dents avec la surface dure de l’aliment, ce qui a pour effet de limiter l’accumulation de plaque dentaire.
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Soins courants et entretien - 10
Les ongles La pousse des ongles chez le chien est continue. L’activité normale du chien doit en assurer l’usure, mais si cela n’est pas le cas (les ongles peuvent alors faire du bruit lorsque le chien marche), il faut les couper avec un coupe-ongles spécifique pour chiens. Il faut prendre garde à ne pas sectionner la partie vascularisée de l’ongle : les ongles clairs laissent apparaître un triangle rose par transparence, pour les ongles foncés cela est plus difficile à observer.
Coupe longitudinale d’un ongle laissant apparaître la zone vascularisée
Pour la coupe des ongles, une pince coupante spéciale est employée afin de ne pas écraser l’ongle et le meurtrir.
Bon à savoir… Il est préférable de procéder par petites coupes successives, plutôt que de couper franchement et d’atteindre la partie vivante de l’ongle. Si le chien saigne : appliquer de l’eau oxygénée ou un crayon hémostatique et maintenir un pansement sur la plaie pendant une heure minimum.
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10 - Soins courants et entretien
Les organes génitaux et l’anus Une surveillance régulière des organes génitaux mâle ou femelle permet de vérifier leur propreté : toute présence d’écoulement, d’inflammation, de plaie… doit être vérifiée par un vétérinaire. L’anus doit être propre et ne pas présenter de traces de diarrhées. Au moment des saillies il peut être utile de toiletter la zone autour du pénis ou de l’orifice vulvaire car ils peuvent gêner l’intromission ou empêcher l’étalon de “recalotter” après la fin de la saillie.
L’entretien du pelage e pelage du chien, au-delà de son aspect esthétique, a de nombreuses L fonctions. Son rôle principal est la protection de la peau et du corps : isolation thermique, lutte contre la déshydratation, barrière physique contre les agents extérieurs (rayons UV, chocs…). Le pelage a également un rôle de communication : le hérissement du poil permet d’émettre des signaux spécifiques.
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Soins courants et entretien - 10
Structures principales du pelage Les structures principales du pelage sont : - La papille dermique, accumulation de cellules qui sont les véritables “chefs d’orchestre” de la pousse du poil : c’est en effet sous leur influence que le poil va pousser, puis tomber. - Le poil : il est issu de la multiplication intense de cellules situées près de la papille dermique et appelées “cellules de la matrice”. De l’extérieur 1. Derme 5. Poil primaire 2. Épiderme 6. Glande sébacée vers l’intérieur, le poil est 3. Hypoderme 7. Papille dermique composé de la cuticule (par4. Muscle arrecteur 8. Poils secondaires tie externe), du cortex (partie intermédiaire) et de la médulla (partie centrale). - Le muscle arrecteur du poil qui est responsable de la capacité de redressement du poil, mise à profit pour la communication ou pour la thermorégulation. - Les glandes sébacées : elles sont à l’origine de la production du sébum, mélange complexe de différents lipides qui interviennent dans le brillant du pelage.
Les follicules pileux du chien sont des follicules composés : plusieurs poils sortent d’un même follicule. Les poils primaires sont entourés de poils plus fins, les poils secondaires.
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10 - Soins courants et entretien
Caractéristiques comparées du pelage du chien Homme
Chien
Chat
Nombre de follicules pileux par groupe
1
2-15
10-20
Densité de poil (poil/cm2)
200-300
100-600
800-1 600
Vitesse de pousse (mm/j)
0,35
0,25-0,40
0,25-0,3
Pourcentage de follicules actifs en fonction de la saison (min-max)
80
ND
15-60
Les phases de croissance du poil L’activité d’un follicule pileux passe par trois phases. Pendant la phase anagène, qui dure en moyenne 130 jours, le follicule pileux se développe : le poil est en croissance. La phase catagène est caractérisée par l’arrêt de croissance du poil. Au cours de la phase télogène, le poil tombe. Le poil de remplacement emprunte alors le canal pileux libéré. Cette activité cyclique dépend de divers facteurs : photopériode, changement de température, nutrition, stress, balance hormonale, facteurs génétiques et raciaux. Généralement, une stimulation de la pousse des poils a lieu au printemps donnant un pelage d’été, puis les poils sont remplacés en automne pour faire place au pelage d’hiver plus fourni. Les mues peuvent également se produire en quasi-permanence. Pour certaines races, la phase de croissance (phase anagène) domine. Les poils nécessitent donc d’être coupés régulièrement comme c’est le cas chez le Caniche, le Yorkshire Terrier ou le Bichon Maltais.
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Soins courants et entretien - 10
Les trois phases de la pousse du poil
Bulbe Papille dermique
P hase anagène
Phase catagène
Phase télogène
P hase anagène
Le cycle pilaire présente une phase de croissance dite anagène et une phase de repos dite télogène séparées par une phase intermédiaire dite catagène.
Entretien courant : brossage et lavage L’entretien du pelage dépend de la longueur et du type de poils du chien. Ne seront pas évoquées dans ce chapitre, la coupe et la tonte spécifiques à certaines races. Au-delà de son rôle dans l’hygiène, le toilettage régulier permet de partager un moment particulier avec son chien, la plupart des chiens aimant être caressés et toilettés, surtout s’ils y sont habitués dès leur plus jeune âge. Il permet, ainsi, d’apprendre au chien à se laisser manipuler. Mais le toilettage peut également s’avérer utile pour dépister précocement des problèmes de santé. Le brossage régulier permet de débarrasser le pelage des poils morts, des saletés… Le choix de la brosse se fait en fonction de la longueur et du type de poil du chien. Au-delà d’un brossage régulier, le bain peut être nécessaire à l’hygiène du chien : baigner son chien permet d’éliminer la poussière, les saletés, les parasites… Il est ainsi, par exemple, recommandé de laver la chienne avant l’entrée en maternité, afin de limiter les risques de contamination aux chiots nouveaux-nés. 439
10 - Soins courants et entretien
Il est recommandé d’utiliser une brosse adaptée au type de poils du chien
La fréquence des bains est variable en fonction de la race du chien mais également de son mode de vie. Quelle que soit sa race, on peut laver un chien à condition d’utiliser un shampoing spécifique. Les produits destinés aux humains risqueraient d’irriter la peau. Il existe des gammes de produits adaptées à chaque type de pelage et de peau. Si on utilise un traitement antiparasitaire qui s’applique sur la peau, il faut veiller à bien respecter les délais préconisés par le fabricant entre l’application du produit antiparasitaire et le lavage du chien. Le chien peut être séché avec une serviette ou un sèche-cheveux. Dans ce cas, il faut préalablement l’habituer à ce bruit, qui peut être très surprenant, et ne pas placer le sèche-cheveux trop près du chien pour éviter les brûlures. Après un bain à la mer, une simple douche, sans produit lavant, permet d’éliminer le sel et d’éviter les irritations de la peau.
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Soins courants et entretien - 10
Bon à savoir Pour certaines races, il est utile de régulièrement nettoyer les plis où des irritations cutanées dues aux macérations, surtout en période estivale, peuvent apparaître.
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Les activités autour du chien
L
’élevage n’est qu’une facette des nombreux métiers autour du chien. D’autres activités s’offrent au nouveau propriétaire mais aussi à l’éleveur désireux de se diversifier : nouveaux services à proposer, pratique de sports ou d’expositions canines, chiens d’utilité.
11 - Les activités autour du chien
Élevage et approche économique globale Devenir éleveur canin, pour en vivre professionnellement ou par simple amateurisme passionné, ne s’improvise pas. Outre une réglementation qui tend à devenir de plus en plus complète, cette orientation passe par une une connaissance de l’animal et de l’élevage et par une réflexion autour d’un véritable projet d’installation.
Création et projet d’élevage Projet d’installation d’un élevage canin À l’issue de la formation, les personnes désireuses de faire de l’élevage canin leur activité principale ou complémentaire devront s’atteler à la construction de leur projet en tenant compte : • de la réglementation en vigueur ; • de leurs objectifs prioritaires (assouvissement d’une passion, sauvetage d’une race en voie d’extinction, promotion d’une nouvelle race…) ; • des possibilités de financement de leur installation ; • du lieu d’implantation choisi.
Choix des objectifs, choix des races élevées Si l’objectif est la promotion d’une race, il faut s’assurer au préalable des possibilités de débouchés et essayer de prévoir la demande de la future clientèle en fonction de l’évolution de la société, des prix, et des différents modes de commercialisation du chien. Même si une race est très demandée, le temps d’investir dans l’achat des futurs reproducteurs et de conduire à terme leur croissance, leur confirmation, leur reproduction et la mise en vente de leurs petits, il s’écoule parfois plus de trois ans. Cette période est suffisante pour que la demande ait évolué. Ces phénomènes de mode sont par essence éphémères et ne doivent donc pas seuls conditionner la motivation. Les clubs de race et autres associations peuvent disposer de statistiques sur les ventes des chiots de leur race inscrits au livre d’origines. 444
Les activités autour du chien - 11
Notons enfin que chaque race peut présenter des difficultés d’élevage spécifiques (conditions de vie, faible prolificité, difficultés de mise bas, tares raciales d’origine génétique…). Il conviendra donc de se renseigner auprès des clubs de race et des connaisseurs de la race.
Création ou réhabilitation ? Il est possible d’envisager la reconversion d’une exploitation préexistante et/ou son adaptation à l’élevage canin (exploitation agricole par exemple). Une construction neuve sera bien sûr encore mieux adaptée mais risque d’être plus coûteuse.
Choix du lieu d’implantation Bon nombre de particuliers passionnés, exerçant déjà une profession, complètent leur activité en aménageant sur leur lieu de résidence une partie réservée à l’élevage. Il peut toutefois être très difficile d’élever des chiens dans de bonnes conditions si l’on habite un appartement en ville (place, hygiène, manque d’exercice, troubles du voisinage…). En conséquence, il est parfois nécessaire de s’installer dans un nouveau lieu de résidence, voire même d’orienter son choix vers une zone rurale éloignée de tout voisinage. Il est également préférable d’éviter l’implantation d’un élevage au creux d’une vallée encaissée (écho) pour choisir un lieu en altitude (les bruits et les odeurs ont tendance à monter) et sous le vent du voisinage de manière à éviter de susciter des plaintes liées aux aboiements ou aux effluents. Enfin, il est important d’obtenir tous les renseignements sur les risques sanitaires particuliers, la réglementation et les normes en vigueur dans la région.
Communication autour de l’élevage Quel que soit l’objectif visé par une activité d’élevage de chiens, il est nécessaire et primordial de faire connaître au public le travail de sélection et de reproduction que l’on conduit en communiquant auprès du grand public, des passionnés et des professionnels. Plusieurs solutions s’offrent alors.
Le site Internet À l’ère d’Internet, un acheteur potentiel ira plus volontiers surfer sur internet à la recherche d’éleveurs géographiquement proches. C’est pourquoi le site internet devient une excellente vitrine de l’élevage : il permet d’annoncer ses naissances, ses résultats de concours mais aussi pour l’ache445
11 - Les activités autour du chien teur de se faire une idée sur les chiens, leurs origines, leurs performances, leurs conditions de vie et pourquoi pas sur la technicité de l’éleveur. Il est aussi possible de s’offrir une visibilité via des portails d’éleveurs.
Les petites annonces Des encarts publicitaires concernant la simple présentation de sa structure ou annonçant des portées peuvent être insérés sur différents supports. Ce peut être un site internet dédié, la presse gratuite, quotidienne ou spécialisée (notamment les numéros spéciaux dédiés à la race que l’on élève). Attention toutefois à bien s’enquérir de la législation, laquelle peut imposer des normes quant aux informations à apporter sur l’annonce. De nombreux vétérinaires disposent d’un tableau d’affichage dans la salle d’attente de leur clinique ou de leur cabinet. L’éleveur pourra y accrocher, avec l’accord du vétérinaire, sa carte de visite ou une annonce concernant l’élevage.
Les concours Il est parfois autorisé, sous certaines conditions, d’apposer une affiche publicitaire sur les cages des chiens que l’on présente en exposition. Disposer de prospectus et de cartes de visites lorsque l’on participe à des manifestions potentiellement visitées par des personnes en quête de chiots reste un bon moyen de diffuser des informations sur sa propre structure.
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Les activités autour du chien - 11
Relation avec les futurs propriétaires Qu’il connaisse la race ou qu’il soit en passe de la découvrir, que ce soit son premier chien ou le énième, le futur propriétaire lors de l’acquisition de son chiot a besoin de conseils (soins quotidiens, éducation du chiot…). Quelques informations peuvent donc être apportées par l’éleveur.
La prescription Même si dans la majorité des cas, l’acquisition d’un chiot résulte d’une longue réflexion, il arrive également que le nouveau propriétaire n’était au départ venu que pour visiter l’élevage et reparte finalement avec un chiot. Le chiot aura besoin dans son nouvel environnement de toutes sortes d’accessoires utiles pour son confort : laisse, collier, panier, coussin, gamelles… que l’éleveur peut également proposer au nouvel acquéreur, surtout si l’achat du chiot n’était pas forcément prévu. L’éleveur peut également faire des recommandations au nouvel acquéreur sur l’alimentation, les quantités et le rythme de distribution (nombre de repas par jour) mais aussi sur l’évolution de l’alimentation du chiot au cours de sa croissance puis à l’âge adulte.
Le conseil La plupart des personnes qui se tournent vers un élevage pour acquérir un compagnon ne sont pas des connaisseurs avertis. Il apparaît donc fondamental de les conseiller afin que la transition mais aussi la nouvelle vie du chiot se passent au mieux pour l’animal comme pour le maître. L’éleveur connaissant sa race et ses lignées, il pourra apporter au nouveau propriétaire toutes sortes de conseils mais aussi lui attirer l’attention sur quelques spécificités à connaître, notamment sur le toilettage mais aussi sur ses aptitudes au travail et son tempérament qui 447
11 - Les activités autour du chien pourraient éventuellement conditionner la manière d’aborder l’éducation du chiot. L’éleveur a vu grandir le chiot et a donc pu observer tout au long des semaines quel était son caractère.
L’accompagnement Une fois le chiot arrivé dans sa nouvelle maison, celui-ci va découvrir pas à pas son nouvel environnement et se sentir chez lui. Son propriétaire aura potentiellement envie de se tourner vers l’éleveur pour donner des nouvelles de son chiot, mais également en cas de problème (difficultés à gérer le chiot, questions sur son entretien ou encore sur la façon de le nourrir). L’éleveur devra donc répondre présent pour assurer l’accompagnement du propriétaire mais aussi afin de préparer des relations futures.
Les liens futurs De l’absence de nouvelles à l’amitié, toutes sortes de liens peuvent se créer entre l’éleveur et le nouveau propriétaire. Certains éleveurs organisent même annuellement des réunions pour les propriétaires de chiots venant de leur élevage. L’éleveur peut également être à l’initiative d’une carrière d’exposition naissante chez un chien prometteur, organiser ses déplacements, son entretien et son entraînement et pourquoi pas à l’avenir, utiliser le mâle en saillie ou faire-faire une portée à la femelle.
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Autres activités en lien avec le chien Que l’on veuille diversifier ses activités, proposer de nouveaux services aux acquéreurs de chiens de l’élevage ou faire appel à celles-ci dans le cadre de son élevage, de nombreuses activités en lien avec le chien existent parmi les métiers animaliers.
La pension L’ouverture d’une pension peut être un investissement tout à fait intéressant à côté de l’élevage. Les chiens peuvent être gardés dans des box individuels ou à plusieurs selon l’entente ou alors dans des chalets indépendants avec courettes. Il est plus que conseillé de séparer totalement les bâtiments de la pension de ceux de l’élevage. Les mêmes protocoles d’hygiène devront être adoptés dans la pension. En effet, le chien « étranger » arrive avec son microbisme propre qui est inconnu de la collectivité et même un agent pathogène tout à fait anodin peut provoquer une épizootie au sein de l’élevage.
À retenir Il est très important de séparer les bâtiments de l’élevage et ceux de la pension, de même que les aires de détente, tout en utilisant les mêmes protocoles d’hygiène.
Il est important de veiller à ce que les chiens introduits soient correctement vaccinés et vermifugés. Un protocole standardisé défini par le vétérinaire peut être mis en place avant l’entrée dans les bâtiments. L’ouverture de ce type de structure représente un coût financier important. Cela nécessite, de plus, une bonne connaissance de la législation en vigueur que ce soit dans le cadre de l’implantation des bâtiments, des dispositions particulières concernant certaines races de chiens ou du nombre de chiens autorisés pour la structure. En effet, lorsqu’une restriction existe, le nombre de chiens total que peut accueillir la pension à son pic d’activité est compté en plus des reproducteurs. Certaines pensions offrent des services supplémentaires : taxi animalier, centre de remise en forme… Enfin, ce type d’installation se trouvant généralement hors agglomération pour des raisons de voisinage, une bonne publicité s’impose.
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L’éducation Cette pratique nécessite des connaissances à la fois théoriques et pratiques. Des formations existent mais il y a bien souvent un flou juridique autour. Par conséquent, il faut bien se renseigner sur la valeur de la formation suivie ainsi que de la reconnaissance du diplôme obtenu. Le travail d’éducateur peut aussi évoluer vers celui de dresseur pour la pratique du travail adapté au chien et à sa race : field trial, garde de troupeaux…
Chiens en field trial
Lors d’entraînement sur plusieurs semaines à plusieurs mois, il peut être intéressant de proposer un service de pension. Les règles à suivre en matière d’hygiène sont alors les mêmes que pour un élevage . Chien marchant au pied
Le dog sitting Le dog sitting est légèrement différent du concept de pension stricte. Il s’adresse en particulier aux personnes actives qui ne passent pas beaucoup de temps à leur domicile dans la journée. Des services de promenades quotidiennes sont proposés mais aussi de garde à domicile ou en famille d’accueil. Certains dog sitters proposent des plans de promenade adaptés aux besoins d’exercice du chien. Il est naturellement conseillé de bien se renseigner sur la législation en vigueur et de faire appel, le cas échéant, à une personne ou une entreprise apportant des garanties minimales notamment en matière d’assurance.
Le taxi animalier Le taxi animalier est un service en pleine émergence. Ce service permet de transporter le chien avec ou sans son maître. 450
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Le véhicule doit disposer d’un équipement assurant un confort maximal aux animaux ainsi que leur sécurité. Des agréments et certificats peuvent être également requis par les autorités.
Le toilettage Le métier de toiletteur canin consiste à entretenir régulièrement les chiens de compagnie, les préparer éventuellement pour des expositions canines Le toiletteur peut également être amené à vendre des produits cosmétiques adapté à chaque chien mais aussi d’autres accessoires améliorant leur confort. En règle générale, aucun diplôme n’est requis pour ouvrir un salon de toilettage, mais le suivi d’une formation sérieuse sanctionnée par un diplôme est inévitable. De nombreux toiletteurs participent, en plus de leur formation, à des concours internationaux de toilettage comme celui des Ciseaux d’Or, qui se déroule chaque année à la Grande Motte dans le Sud de la France. Ce peut-être une activité en plus de l’élevage, toujours en séparant bien les chiens de l’élevage de ceux de la clientèle, de même que le matériel de toilettage utilisé. Plusieurs solutions s’offrent alors : ouvrir un salon toutes races avec une spécialisation dans une race (par exemple, celle
Salon de toilettage
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11 - Les activités autour du chien élevée) ou ne se consacrer qu’à la race élevée voire seulement aux chiens issus de l’élevage. Certains éleveurs se lancent également dans le toilettage à domicile : ils se déplacent chez le propriétaire avec leur propre matériel dans un périmètre donné en se concentrant sur une ou quelques races. Ce qui fait la renommée d’un toiletteur, c’est sa compétence dans la pratique des coupes standards des races qu’il reçoit dans son salon.
Le handling Alors que la grande majorité des chiens exposés sont présentés par des handleurs professionnels aux Etats-Unis, ce métier pour lequel il n’existe pas actuellement de formation diplômante est en pleine émergence en Europe. Il existe des concours de junior handling qui ont lieu dans la plupart des expositions : les enfants sont séparés par classe d’âge et présentent un chien qui leur appartient ou prêté par un exposant. Certain évoluent en championnats de niveau international en junior handling. Le handling peut se limiter seulement à la présentation en exposition. Dans le cas des grands professionnels, le chien peut être mis en pension chez le handleur en vue d’être préparé et entraîné puis de parcourir les championnats internationaux. Certains chiens parcourent plusieurs milliers de kilomètres chaque année sur divers continents. La réputation d’un handleur se construit grâce au nombre de chiens qu’il fait gagner en championnat, certains sont très connus dans le monde des expositions canines et spécialisés dans la présentation de certaines races. Il existe également des handleurs dans le milieu des courses de traîneaux : ceux-ci aident les mushers dans l’entretien quotidien des chiens, la nourriture, les soins…
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Collaboration éleveur-vétérinaire Au-delà de son implication légale (exemple des vétérinaires contrôles en Suisse ou des visites sanitaires en France), le vétérinaire est sans doute le partenaire privilégié et dans un même temps inévitable de l’éleveur dans les tracas de tous les jours, les situations d’urgence mais aussi dans la prévention des pathologies et l’optimisation des performances quelles qu’elles soient. Une collaboration entre l’éleveur et le vétérinaire est donc un élément essentiel de la réussite du projet d’élevage à long terme.
La médecine d’élevage et ses particularités L’élevage est avant tout une collectivité. Cette particularité change donc considérablement la méthode d’approche : on ne raisonne plus en pathologie individuelle mais en pathologie de groupe. Ceci implique, non seulement de soigner les animaux malades, mais aussi de prévenir la maladie chez les individus sains et d’éviter toute contagion à l’ensemble du cheptel. L’éleveur est un interlocuteur particulier de part ses connaissances techniques sur le chien qui dépassent généralement celles du particulier propriétaire d’un chien de compagnie. Chaque acteur, avec son bagage technique et sa connaissance, a donc un rôle à jouer dans une collaboration au sein de la même filière.
Une collaboration essentielle La complémentarité des rôles et la confiance réciproque sont des aspects primordiaux d’une collaboration réussie : l’éleveur et le vétérinaire doivent avancer dans la même direction, chacun accomplissant sa tâche dans la mesure de ses compétences, avec sa propre façon d’appréhender l’animal.
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11 - Les activités autour du chien Le vétérinaire est un maillon fort dans l’optimisation des performances de l’élevage en proposant des solutions dans les domaines de : - la reproduction (suivis de chaleurs, reproduction assistée) ; - la pathologie néonatale et de groupe (prévention et traitement) ; - la médecine préventive ; - la gestion des urgences. Il doit avoir une excellente connaissance de l’élevage, que ce soit des locaux afin de conseiller des améliorations dans la disposition ou dans les protocoles d’hygiène, des animaux, des protocoles utilisés, du personnel et des conditions de travail mais aussi des pathologies spécifiques à l’élevage (infectieuses, héréditaires) et ceci en toute transparence d’un côté comme de l’autre. En collaboration avec le vétérinaire, des protocoles peuvent être mis en place en matière de vermifugation, vaccination ou alimentation adaptés aux stades physiologiques, à l’activité et aux pathologies. Des documents d’information pour le personnel, comme des fiches techniques accrochées dans les différents locaux, ou pour les futurs acquéreurs, concernant par exemple des informations sur les vaccinations du chiot, peuvent être co-rédigés. Si la collaboration porte ses fruits, elle se voit récompensée par la qualité des chiens et donc la satisfaction des acquéreurs.
Intérêt d’un suivi régulier de l’élevage: la visite d’élevage À l’heure actuelle, les éleveurs sollicitent leur(s) vétérinaire(s) pour des actes d’urgence (césariennes, problèmes infectieux,..), pour les vaccinations, ou pour les obligations administratives (identification avant la vente). Le vétérinaire est encore trop peu contacté pour de la prévention en élevage. Or comme le veut le vieil adage, « mieux vaut prévenir que ne pas guérir ». La mise en place d’une visite d’élevage à rythme régulier, Un retour sur investissement Le coût d’un épisode de parvovirose, par exemple, s’élève à plusieurs milliers d’euros, entre les pertes de chiots, les frais vétérinaires et les traitements. Quelle que soit la maladie, plus elle est mise en évidence précocement, plus les mesures adaptées seront prises rapidement et plus les pertes économiques seront faibles. C’est pourquoi il est important d’informer le vétérinaire qui s’occupe de l’élevage de toute mortalité anormale ou même de l’émergence de nouveaux épisodes infectieux. Si le vétérinaire visite déjà régulièrement l’élevage, il sera alors à même de donner des conseils adaptés à celui-ci.
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comme c’est le cas dans les élevages d’animaux de rente, doit permettre de déceler suffisamment tôt les signaux d’alertes et permettre la mise en place de mesures préventives précoces. La visite d’élevage est une évaluation personnalisée d’un élevage. Cela permet au vétérinaire d’être conscient des besoins et des objectifs de l’élevage, tout en ayant connaissance des contraintes (locaux, techniques, animaux, financières, affectives,…). Il est techniquement profitable à l’éleveur et au vétérinaire que ce dernier ait une vue d’ensemble de la structure. Ceci lui permet d’intervenir au quotidien tant au niveau de l’individu que de la collectivité. La visite débouche sur des propositions qui ont pour but d’améliorer les performances de l’élevage, que ce soient des performances techniques (notamment la gestion sanitaire) ou des performances économique de l’élevage. Ces visites ont une visée préventive dans les domaines sanitaire et médical : le vétérinaire pourra conseiller l’éleveur sur la conception et l’utilisation des bâtiments mais aussi sur tous les points relatifs à la conduite de l’élevage (protocole de prophylaxie médicale).
Étapes de la visite d’élevage Recueil des données de conduite d’élevage Afin que la visite de « terrain » se révèle aussi profitable que possible, il est important pour le vétérinaire de pouvoir disposer d’une première approche de la conduite d’élevage via un pré questionnaire remplit par l’éleveur avant la visite. Le pré questionnaire détaillé page suivante a été élaboré par l’Unité de Médecine d’Élevage et du Sport (UMES) de l’École Nationale Vétérinaire d’Alfort, en partenariat avec la société Royal Canin. Il est composé de sept parties : l’éleveur, son élevage, les animaux, la structure, son fonctionnement, la reproduction et l’alimentation.
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11 - Les activités autour du chien
Pré questionnaire de visite d’élevage canin Coordonnées du vétérinaire
Coordonnées de l’éleveur
1 - L’ÉLEVEUR - Statut........................................................................................................................................................................................ - Qualification.............................................................................................................................................................................. - Place dans le monde de la cynophilie.......................................................................................................................................... 2 - L’ÉLEVAGE ÉLÉMENTS ADMINISTRATIFS - Installation classée
Oui
Non
..............................................................................................
- Documents obligatoires
Oui
Non
...............................................................................................
- Documents Fédération Canine
Oui
Non
...............................................................................................
- Autres documents...................................................................................................................................................................... SITUATION ACTUELLE - Nombre d’animaux présents sur le site....................................................................................................................................... - Évolution de l’effectif................................................................................................................................................................. ACTIVITÉS - Concours - Vente - Publicité - Autres activités - Autres animaux sur le site
.......................................................................................................................................
Que souhaiteriez-vous améliorer dans les domaines évoqués dans la partie “Élevage” ? ...................................................................................................................................................................................................... ...................................................................................................................................................................................................... ...................................................................................................................................................................................................... ......................................................................................................................................................................................................
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3 - LES ANIMAUX Race(s).................................................................................
Pédigrée
Pas de pédigrée
Nombre d’animaux De moins de 18 mois Mâles
Femelles
De 18 mois à 7 ans Mâles
Femelles
De plus de 7 ans Mâles
Femelles
Que souhaitez-vous améliorer dans les domaines évoqués dans la partie “Animaux” ? ...................................................................................................................................................................................................... ...................................................................................................................................................................................................... IV. LA STRUCTURE PRÉSENTATION DES BATIMENTS - Date de construction des bâtiments/ Voisinage.............................................................................................................................. LOCAUX Pour chaque local, préciser la localisation, la superficie, la capacité d’accueil, la nature du sol et la nature des murs.
- Maternité Nurserie
..................................................................................................................................
- Locaux d’adultes
..................................................................................................................................
- Infirmerie
..................................................................................................................................
- Quarantaine
..................................................................................................................................
- Aire(s) de détente
..................................................................................................................................
- Local de saillies
..................................................................................................................................
- Locaux de travail
..................................................................................................................................
AUTRES LOCAUX ...................................................................................................................................................................................................... ...................................................................................................................................................................................................... ..................................................................................................................................................................................................... ENVIRONNEMENT Désinsectisation
Dératisation
Fréquence Méthode
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HYGIENE DES LOCAUX - Nettoyage (fréquence / méthode) ................................................................................................................................................................................................... - Désinfection (détergent/ désinfectant utilisé, température de l’eau, concentration, fréquence) ...................................................................................................................................................................................................
Que souhaiteriez-vous améliorer dans les domaines évoqués dans la partie “Structure” ? ...................................................................................................................................................................................................... ...................................................................................................................................................................................................... ...................................................................................................................................................................................................... ...................................................................................................................................................................................................... ...................................................................................................................................................................................................... PLAN DES BATIMENTS Joindre croquis ou plan
V. LE FONCTIONNEMENT ORGANISATION - Planning journalier..................................................................................................................................................................... - Personnes travaillant sur l’élevage (dont stagiaires)..................................................................................................................... PRÉVENTION ANTIPARASITAIRE Prévention antiparasitaire interne
Prévention antiparasitaire externe
Fréquence Protocole
Que souhaiteriez-vous améliorer dans les domaines évoqués dans la partie “Fonctionnement” ? ...................................................................................................................................................................................................... ...................................................................................................................................................................................................... ...................................................................................................................................................................................................... ...................................................................................................................................................................................................... .....................................................................................................................................................................................................
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Les activités autour du chien - 11
VI. LA REPRODUCTION DONNÉES STATISTIQUES.......................................................................................................................................................... GESTION TECHNIQUE................................................................................................................................................................ MISE A LA REPRODUCTION...................................................................................................................................................... ÉLEVAGE DES CHIOTS - Sevrage (âge/ aliment utilisé / fréquence de distribution).............................................................................................................. - Socialisation et familiarisation..................................................................................................................................................... - En cas de décès.......................................................................................................................................................................... Que souhaiteriez-vous améliorer dans les domaines évoqués dans la partie “Reproduction” ? ...................................................................................................................................................................................................... ...................................................................................................................................................................................................... ...................................................................................................................................................................................................... VII. L’ALIMENTATION ORGANISATION Principe (préparation, distribution, nettoyage)/ Horaires ................................................................................................................. EAU Mise à disposition/ Changement (fréquence).................................................................................................................................. ALIMENTATION Entretien
Gestation
Lactation
Croissance
Travail
Type d’alimentation Marque et nom de l’aliment Compléments alimentaires Rationnement Retrait des gamelles vides LOGISTIQUE - Budget/mois............................................................................................................................................................................... - Matériel utilisé (gamelle inox, gamelle plastique, etc) ................................................................................................................. - Stockage (salle dédiée, container, etc)......................................................................................................................................... Que souhaiteriez-vous améliorer dans les domaines évoqués dans la partie “Alimentation” ? ...................................................................................................................................................................................................... ...................................................................................................................................................................................................... ......................................................................................................................................................................................................
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11 - Les activités autour du chien Ce pré questionnaire, basé sur des données objectives et quantitatives (nombre de chiots par chienne par exemple) permet au vétérinaire de se faire une idée des caractéristiques du cheptel, de la conduite de la reproduction, des mesures d’hygiène, de l’alimentation, de la prohylaxie et de la gestion technique. Il permet au vétérinaire de comprendre la finalité de l’élevage (expositions, forte production,…) et donc les attentes de l’éleveur. De plus, les données recueillies sont confrontées aux normes recommandées, ce qui permet au vétérinaire de pointer un éventuel problème de fonctionnement de l’élevage (nombre de chiots par chienne trop faible par exemple). Le vétérinaire peut ainsi envisager les analyses à mettre en place lors de sa venue (coproscopie) et préparer son matériel. Le remplissage du pré questionnaire est nécessaire lors de la première visite. Pour les visites suivantes, l’éleveur pourra simplement indiquer au vétérinaire ce qui a changé, s’il n’y a pas eu de changements importants.
Visite de “terrain” avec analyse des “documents d’élevage” La visite de “terrain” a pour but de voir l’élevage en fonctionnement. Il est préférable que l’éleveur soit présent durant la totalité de la visite d’élevage, ainsi que les employés de l’élevage. Cela permet un échange de point de vue entre l’éleveur et le vétérinaire. L’éleveur doit, à ce stade, formuler clairement ses attentes (amélioration de la reproduction, diminution de la mortalité néonatale,..). La visite se fera en respectant la marche en avant, c’est-à-dire en commençant par la maternité et en finissant par l’infirmerie. Le vétérinaire portera attention à cinq domaines, qui sont : - la gestion sanitaire des animaux, notamment les mesures prophylactiques mises en place (sectorisation effective, observation de la mise en œuvre du protocole de nettoyage-désinfection,..) - le personnel, les locaux et l’équipement (nature et état des sols,…) - la protection sanitaire globale de l’élevage (mise en œuvre du plan de lutte contre les nuisibles) - la gestion de la pharmacie vétérinaire (conservation des vaccins au frais,…) - la tenue des documents sanitaires de l’élevage : une bonne gestion des documents d’élevage optimise le fonctionnement du site et la production d’animaux de bonne qualité (présence de fiches par reproducteurs, de planning de reproduction,...) 460
Les activités autour du chien - 11
Si la visite a lieu pour un motif particulier (par exemple des diarrhées de sevrage), le vétérinaire se focalisera sur des points plus précis.
Obtention d’un bilan avec des suggestions d’améliorations À la visite, viennent s’ajouter les résultats des prélèvements (prélèvements de surface en vue d’une bactériologie, coproscopies, sérologie,…) réalisés lors de cette visite. Le vétérinaire rédige un compte-rendu avec l’état des lieux, les points positifs et les points à améliorer avec des propositions concrètes. Il y a souvent des disparités entre ce que l’on imaginait faire au départ et ce que l’on fait réellement, pour des raisons pratiques, financières ou simplement par habitude. L’atout du vétérinaire est d’avoir un regard neuf sur l’élevage. Il va donc pointer certaines « mauvaises » habitudes prises. Le but est de voir comment on peut optimiser l’outil de travail que l’on a, mais avec des mesures concrètes, réalisables et adaptées à son propre élevage. L’ensemble du questionnaire et des observations faites sur place sont consignés dans un rapport qui doit être pris comme un outil de progression et non comme un jugement. Le rapport contient les conclusions, les recommandations et les traitements prophylactiques à mettre en place.
Conclusion Chaque situation d’élevage est particulière : le microbisme est propre à chaque élevage tout comme les installations (surface des locaux, matériaux,…), le personnel,… Un suivi régulier de l’élevage, incluant des visites d’élevage, permet au vétérinaire de conseiller l’éleveur en fonction de cette particularité. L’objectif principal de cette visite est de mettre en place des mesures préventives permettant de limiter le nombre et la gravité Règlement sanitaire des maladies présentent dans l’élevage. De plus, l’application des conseils délivrés par le vétérinaire a pour objectif d’augmenter les performances de l’élevage, tout en limitant Appliquée en élevage canin, la méthode HACCP les coûts. La visite d’élevage doit donc permettre à l’éleveur (Hazarding Analysis Critical Control Point), bien connue dans l’agro-alimentaire permettrait une d’optimiser ses résultats. C’est uniquement dans une relation de confiance que le duo éleveur-vétérinaire pourra faire progresser la gestion de l’élevage. Il est important d’informer le vétérinaire qui s’occupe de l’élevage de toute mortalité anormale ou même de l’émergence de nouveaux épisodes infectieux.
maitrise du risque sanitaire très efficace. Elle porte sur l’analyse des dangers et des points critiques au niveau de l’élevage, et instaure des protocoles de mesures à mettre en application afin de maîtriser ce risque. Le vétérinaire pourra aider l’éleveur à élaborer le règlement sanitaire adapté à son élevage.
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11 - Les activités autour du chien Un exemple de structure dédiée : l’Unité de Médecine de l’Élevage et du Sport (France) L’Unité de Médecine de l’Élevage et du Sport (UMES) est née en 1996 à l’initiative du Professeur Dominique Grandjean au sein de l’École Nationale Vétérinaire d’Alfort (ENVA). Sa vocation est d’être un trait d’union scientifique et technique entre les professionnels du chien (et du chat) et les vétérinaires. Ainsi, outre une structure de développement de l’apDe gauche à droite : Aurélien Grellet, Dominique Grandjean, proche technico-économique de l’élevage canin, de Delphine Clero, Artem Rogalev, Cassandre Boogaerts. recherche fondamentale, de consultations spécialisées, de développements de terrain et d’études, l’UMES est aussi une structure privilégiée d’enseignement spécifique, proposée non seulement aux étudiants et praticiens vétérinaires, mais également aux éleveurs, équipes cynotechniques et autres professionnels du chien. Voici ses composantes : Médecine de l’élevage canin/félin
Cette entité a été créée dans le but d’améliorer les conditions de gestion technico-économique et sanitaire de l’élevage canin. L’UMES contribue régulièrement à résoudre des problèmes d’élevage ou de pathologie de groupe grâce à une consultation conduite, soit à distance, soit sur le terrain en appui du vétérinaire traitant. De plus, elle organise régulièrement des soirées à thème destinées aux éleveurs, conduit des études dans le but d’améliorer la connaissance des problématiques de l’élevage et forme des vétérinaires désireux de se perfectionner sur le sujet. Enfin, elle collabore régulièrement avec le Centre d’Étude en Reproduction des Carnivores (CERCA) pour toutes les thématiques liées spécifiquement à la reproduction.
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Médecine sportive
La médecine du chien de sport et d’utilité est calquée dans son concept sur les médecines sportives humaine et équine. Dans ce cadre, plusieurs demi-journées de consultations sont consacrées aux affections spécifiques de la pratique sportive chez le chien, mais aussi à la préparation chien à l’effort et à l’optimisation de ses performances (plans d’entraînement, test à l’effort sur tapis roulant…). Physiothérapie et rééducation fonctionnelle
La pratique des sports canins étant parfois synonyme d’affection traumatique, l’UMES est également dotée d’un module clinique de rééducation fonctionnelle.
Chien sur tapis
Celui-ci intègre des techniques issues de la kinésithérapie humaine comme l’électrothérapie, les ultrasons, les massages, les ondes courtes pulsées et l’hydrothérapie. L’objectif de ces différentes méthodes est d’obtenir une récupération rapide après une blessure, une chirurgie osseuse ou neurologique lourde.
Nutrition clinique
En développement récent, ce secteur collabore avec différents services de l’ENVA mais apporte également sa contribution dans les autres secteurs de l’UMES dans l’élaboration de plans d’alimentation pour les chiens de sport et d’utilité, les chiens d’élevage et les chiens en rééducation. Coordonnées de l’UMES Unité de Médecine de l’Élevage et du Sport École Nationale Vétérinaire d’Alfort 7 avenue du Général de Gaulle - 94704 Maisons-Alfort cedex - FRANCE Téléphone : +33(0)1 43 96 71 76 Fax : +33(0)1 43 96 70 80 E-mail : hbacque@vet-alfort.fr Website : http://www.vet-alfort.fr/
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Sports et activités ludiques à partager avec son chien Les activités sportives avec le chien, quel qu’il soit, permettent de valoriser la complicité entre le maître et le chien ainsi que de développer les aptitudes et le plaisir du chien à réaliser un exercice. Pour arriver à obtenir le meilleur résultat, le travail est réalisé dans le respect de la motivation et des capacités du chien, imposant au propriétaire une remise en cause fréquente, et une adaptation permanente à son compagnon. Le plaisir doit être réciproque pour parvenir à des résultats. Voici quelques activités parmi tant d’autres à pratiquer avec son chien.
L’agility Discipline ouverte à tous les chiens, sauf certaines épreuves, elle consiste à réaliser en un temps minimal un parcours d’environ 100 à 200m avec 15 à 20 obstacles. Pour réussir toutes ces épreuves, une éducation précise doit être inculquée au chien, mais celle-ci est uniquement basée sur le jeu et la confiance. Sport canin ludique et éducatif, l’agility est également un magnifique show pour des spectateurs. Agility
L’obéissance
Obéissance
L’obéissance rythmée
Cette discipline repose sur la réalisation d’une succession d’exercices, de difficulté croissante lorsque l’expérience du chien augmente. Ils dérivent des exercices que n’importe quel propriétaire peut avoir à faire effectuer dans la vie de tous les jours à son chien. Lors de l’exécution des exercices, le chien doit montrer son envie de travailler et son aptitude à exécuter correctement les ordres du maître. L’équipe doit former un binôme uni. Discipline sportive récente dérivée de l’obéissance classique, elle est née aux États-Unis et au Canada, puis a émigré depuis les années 1990 au Royaume-Uni pour gagner enfin le reste de l’Europe.
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Les activités autour du chien - 11
Parallèlement, aux États-Unis et Canada, deux disciplines voient le jour : le “canine Freestyle” et le “Doggy-dance”. Le “canine Freestyle” est la discipline la plus répandue dans le monde, combinaison entre de l’obéissance et de la dance, moins axée sur la suite au pied. Le maitre et le chien évoluent plus librement, permettant ainsi au conducteur de réaliser une véritable chorégraphie avec son chien, où tous les mouvements ou figures sont permis dès lors qu’il n’y a pas de danger à les réaliser. De belles prouesses en perspectives, dès lors que l’harmonie parfaite entre maître et chien se lie à un air musical dynamique et entrainant !
Le canicross et le vélocross Ce sport consiste pour le maître à courir ou faire du vélo avec son chien sur un parcours naturel balisé. Il associe maître et chien dans un même effort, toujours en respectant l’allure du chien. Le but est de parcourir la distance définie le plus rapidement possible, en ayant impérativement toujours le chien devant, ou à hauteur du maître. Il est formellement interdit de tirer son chien ou de passer devant lui. Cette discipline est ouverte à tous les chiens, avec ou sans pédigrée, âgés de 12 mois au moins le jour de l’épreuve. Le chien doit avoir une éducation minimale en obéissance et être sociable.
Le fly-ball Le fly-ball consiste en une course de relai qui met en compétition deux équipes de quatre chiens ou plus, sur deux parcours rectilignes en parallèle, comportant le passage de quatre haies, en un minimum de temps. Au bout du parcours aller, le chien doit actionner la pédale d’une boite contenant une balle afin de la propulser à une hauteur d’environ 60 centimètres, puis attraper cette balle au vol, pour la ramener au départ. D’où son nom : “fly ball” (balle au vol). Le second chien de l’équipe prend alors le relais. L’équipe qui a réalisé le meilleur temps remporte l’épreuve. Cette discipline est ouverte à tous les chiens et à tous les maitres. Le flyball est un sport ludique et motivant, tant pour le chien que pour le maître, permettant au chien de se dépenser tout en s’amusant, sans contrainte ni excès de technicité.
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Autres sports et activités ludiques à partager avec son chien Pistage utilitaire Ski pulka et ski joering, traîneau à chien Frisbee Schutzhund Conduite de troupeaux Courses de lévriers
Le chien utile Depuis sa domestication, le chien a été d’une aide permanente pour l’homme dans tous ses travaux, et dans des secteurs aussi variés que la chasse, le gardiennage ou la garde de troupeaux. Certains chiens ont été sélectionnés pour leur équilibre mental et leurs capacités physiques pour aider les humains. Le chien devient alors un allié indispensable pour simplifier la vie de tous les jours aux personnes souffrant d’un handicap. Les chiens qui sauvent
Le chien est régulièrement utilisé dans le secours et la recherche de personnes disparues : en montagne, en mer, lors d’effondrement de bâtiments ou sur terre, à partir d’indice olfactifs ou non. Son flair, sa rapidité et sa ténacité sont des qualités recherchées pour ces disciplines. Ces chiens doivent de plus être éduqués de manière précise et sont également recrutés sur des critères comportementaux. Diverses races canines ont le potentiel pour ces activités : les Bergers Allemands et Belges sont des races très prisées pour la recherche de personnes disparues, tandis que le Terre-Neuve est celle majoritairement choisie pour le sauvetage en milieu aquatique. Les chiens d’aide aux personnes handicapées
Le chien est utilisé depuis de nombreuses décennies pour accompagner le quotidien des personnes handicapées. Les futurs chiens d’assistance sont sélectionnés jeunes sur des critères comportementaux et physiques. Après avoir appris les ordres de bases dans une famille d’accueil pendant plusieurs mois, leur éducation, spécifique à leur future fonction, est finalisée en centre où leur avenir se décide. 466
Les activités autour du chien - 11
Qu’ils assistent des personnes à mobilité réduite, malentendante, malvoyante ou souffrant d’un mal-être psychique, ces chiens, souvent de race Golden Retriever ou Labrador Retriever, répondent à des dizaines d’ordres gestuels ou vocaux et améliorent sensiblement le quotidien de leur maître.
Un nez au service de la société Les capacités olfactives exceptionnelles du chien sont régulièrement utilisées dans le cadre de la recherche de stupéfiants et d’explosifs. Bien que les mêmes qualités soient requises, ce dernier domaine demande une formation plus complexe. En effet, le marquage d’explosifs doit se faire dans le plus grand calme au risque de déclencher un détonateur ! Notons que les chiens de recherche de stupéfiants ne sont absolument pas drogués, puisqu’un tel état les pousseraient dans une recherche désordonnée et non productive. De nouvelles méthodes de dépistage précoce des maladies utilisent le nez du chien, par exemple dans la détection de cancers, ou pour prévenir leur maître diabétique de l’imminence d’un coma hypoglycémique
Le chien auxiliaire de sécurité Les aptitudes du chien sont aussi largement utilisées au sein de l’armée, autrefois comme chien soldat, aujourd’hui comme chien parachutiste, détecteur de mines… Au sein de la police ou comme chien de sécurité, le chien est utilisé principalement pour dissuader, impressionner, éventuellement poursuivre et immobiliser un individu en fuite, sans pour autant être un chien d’attaque. Ce type d’utilisation demande un dressage à très haut niveau et un contrôle total du maître sur son chien.
Autres emplois du chien auprès de l’homme Le chien de chasse Le chien de troupeau
Le chien truffier Le chien de cirque
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Les expositions canines Créées dans le milieu du XIXe siècle en Grande Bretagne, les expositions canines permettent de faire examiner ses chiens par des experts qui apprécient leurs qualités morphologiques, mais aussi comportementales et les font accéder aux titres tant convoités de champions. Les expositions canines, gérées entre autres par les grandes fédérations, permettent également à l’éleveur de s’assurer une notoriété et une reconnaissance sur la scène cynophilique nationale mais aussi internationale.
Les grandes fédérations Plusieurs fédérations organisent la cynophilie au niveau international ou national :
La Fédération Cynologique Internationale (FCI) La Fédération Cynologique Internationale (FCI) fut créée le 22 Mai 1911. Ses pays fondateurs étaient l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, la France et les Pays-Bas. Elle prit fin avec la Première Guerre Mondiale et ne fut recréée qu’en 1921 à l’initiative de la Société Royale Saint-Hubert (Belgique) et la Société Centrale Canine (France). La FCI, instance internationale basée à Thuin (Belgique), est chargée actuellement : • de déterminer les conditions de reconnaissance des livres généalogiques des différents pays membres et partenaires sous contrat (87 à ce jour comprenant la plupart des pays d’Europe ainsi que de nombreux pays d’Asie, d’Amérique latine et d’Afrique) ; • d’harmoniser les règlements des manifestations canines internationales (organisation, jugements, titres des championnats internationaux de travail ou de beauté) ; • de promouvoir la diffusion des standards des races (343 reconnues à ce jour) établis par les pays d’origine et qui sont publiés régulièrement dans une revue trimestrielle éditée en quatre langues par la FCI ; • de veiller à ce que chaque pays membre organise au moins quatre championnats internationaux par an. La FCI octroie les titres de Champions Internationaux de Beauté et de Travail ; • de protéger à l’échelle internationale les affixes ou noms d’élevage. 468
Les activités autour du chien - 11
Le Kennel Club (KC) Créé en 1873, le Kennel Club est la plus ancienne institution consacrée aux chiens de race. À l’origine, seuls les hommes pouvaient en être membres et ce n’est que 100 ans plus tard, en 1979, que les femmes y furent admises ! En plus de l’émission des pedigrees et de la diffusion de programmes de dépistages, le KC organise environ 6 000 manifestations canines par an dont la plus renommée et prestigieuse, au plan international, est sans aucun doute la “Crufts” qui rassemble pas moins de 26 000 chiens sur quatre jours et qui requiert une qualification pour y participer. Son organe officiel est le Kennel Club Gazette publié chaque mois
L’American Kennel Club (AKC) La création de l’AKC date de 1884. Il est formé de clubs et d’associations de races mais admet aussi des clubs multiraces. Les salariés de cette grande association se répartissent entre la Caroline du Nord et l’État de New York. L’AKC organise plus de 13 000 manifestations canines par an, et innove également dans de nombreux domaines comme la création d’un institut de formation pour juges canins ou celle d’une fondation pour la recherche en santé canine. L’AKC dispose de ses propres standards. Il existe aux États-Unis une seconde institution, l’UKC. Fondé en 1898, il reconnaît des races comme l’American Pitt Bull Terrier ou l’American Bulldog qui ne sont pas reconnues par la FCI. Il enregistre des chiens des cinquante états américains ainsi que de plus de treize pays et organise chaque année plus de 13000 évènements.
Le Bermuda Kennel Club (BKC) Dernière-née des fédérations, le BKC, créé en 1955, a suivit les règles du Canadian Kennel Club en matières d’expositions et de concours de travail jusqu’en 1967. Il organise deux expositions annuelles, l’une en automne et l’autre au printemps.
Le Canadian Kennel Club (CKC) Le CKC, créé en 1888, dont le siège situé à Toronto compte environ 25 000 membres adhérents à titre individuel, représentés par 12 délégués élus par les différentes régions et reconnaît actuellement 175 races.
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Qu’est-ce qu’une exposition canine ? Les expositions canines sont des manifestations locales, nationales ou internationales au cours desquelles les chiens de différentes races sont appréciés, d’après leur morphologie ou leurs qualités de travail, par des juges. La formation des juges est du ressort des organisations canines nationales. Les candidats-juges, souvent recrutés parmi les éleveurs ou exposants reconnus, doivent satisfaire à une excellente connaissance de la ou les race(s) qu’ils désirent juger, à une expérience dans le milieu des expositions en tant que secrétaire ou commissaire de ring, ainsi qu’à la réussite d’un examen écrit. Les pays affiliés à la FCI doivent organiser chaque année, au minimum, une exposition internationale, donnant lieu au meilleur mâle et à la meilleure femelle de chaque race reconnue par la FCI et à l’attribution d’un Certificat d’Aptitude au Championnat International de Beauté. Quelques expositions prestigieuses ont lieu chaque année de par le monde :
La Crufts Créée à la fin du XIXe siècle, la Crufts a lieu chaque année au mois de Mars sur 3 jours à Birmingham au Royaume-Uni. Cette exposition, à laquelle doivent se qualifier les participants au préalable dans des expositions qualificatives, réunit chaque année près de 22 000 chiens parmi les meilleurs sujets d’élevage européen.
Le Westminster Kennel Club Dog Show Créée en 1877, cette exposition réunit chaque année en Février et sur invitation environ 2 500 chiens au Madison Square Garden de New-York. Les jugements sont visibles sur le site du Westminster Kennel Club avec plus de 2 millions de connexions et sont retransmis sur 2 chaînes de télévision américaines.
La Mondiale Elle se déroule chaque année dans l’un des pays affilié de la FCI, le meilleur mâle et la meilleure femelle gagnent le titre de “Vainqueur de l’Exposition Mondiale” ainsi que les meilleurs jeunes et les meilleurs vétérans. 470
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L’Européenne Cette exposition de section se déroule chaque année dans un pays d’Europe affilié à la FCI, avec en jeu le titre de “Vainqueur de l’Exposition de la Section Europe” pour le meilleur mâle, la meilleur femelle, les meilleurs jeunes et les meilleurs vétérans. Il existe également des expositions de la section “Amérique et Caraïbes” et “Asie et Pacifique”.
Un cas particulier : les Nationales d’Élevage Ces expositions concernent une ou plusieurs races au sein d’un même club de race qui les organise une fois par an. Seuls les chiens de la race en question peuvent y participer et les prix obtenus peuvent entrer en ligne de compte dans l’obtention du titre de champion national. Les groupes de races Les groupes FCI En 1981, le professeur Raymond Triquet, juge de la Société Centrale Canine, enseignant à l’Université Lille 3 et auteur du “Dictionnaire de la cynophilie, dictionnaire anglo-français du monde du chien” a commencé à revoir les groupes déjà existants en 1981. Une nouvelle nomenclature est présentée en 1985 mais elle ne convaincra la FCI qu’à la commission de Tel-Aviv en Juin 1987 où elle sera finalement adoptée. Groupe 1 : Chiens de berger et de bouvier (sauf Bouvier suisse). Groupe 2 : Chiens de type Pinscher et Schnauzer. Chiens de montagne et Bouviers suisses. Groupe 3 : Terriers Groupe 4 : Teckels Groupe 5 : Chiens de types Spitz et primitif Groupe 6 : Chiens courants, chiens de recherche au sang et apparentés Groupe 7 : Chiens d’arrêt Groupe 8 : Chiens leveurs et rapporteurs de gibier, chiens d’eau Groupe 9 : Chiens d’agrément et de compagnie Groupe 10 : Lévriers
Les groupes de races : autres pays non affiliés à la FCI États-Unis (AKC) Canada
Australie Nouvelle-Zélande
Royaume-Uni
Sporting
Toys
Hound group
Hund
Terriers
Gundog group
Working
Gundogs
Terrier group
Terrier
Hounds
Utility group
Toy
Working dogs
Working group
Non Sporting
Utility
Pastoral group
Herding
Non sporting
Toy group
États-Unis (UKC) Guardian dog Scenthound Sighthound & Pariah Gundog Northern breed Herding dog Terrier Companion dog
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Les différentes classes en exposition de beauté (FCI)
Les chiens sont présentés en exposition dans différentes classes en fonction de leur âge (le jour de l’exposition) et de leurs éventuels titres déjà obtenus en beauté ou travail. Ces différentes classes ne sont présentes que dans les expositions se déroulant dans des pays affiliés à la FCI et dans lesquels les races sont regroupées selon les groupes FCI. Classe “baby” (facultative) Elle concerne les chiots de moins de 6 mois, aucune limite d’âge inférieure n’est cependant précisée. Le juge donne une appréciation sur le chien, qui n’est pas à proprement parler un qualificatif : “Très prometteur”, “Prometteur”, “Assez prometteur”, “Insuffisant”. Un “meilleur baby” est généralement désigné par race voire par sexe puis pour l’exposition. Classe “puppy” (facultative) Elle est réservée aux chiots de 6 à 9 mois. Les mêmes appréciations que la classe “baby” sont attribuées. Un “meilleur puppy” est généralement désigné par race voire par sexe puis pour l’exposition. Classe “jeunes” Cette épreuve est réservée aux chiens de 9 à 18 mois. À l’issue du jugement, un qualificatif est attribué : “Excellent”, “Très Bon”, “Bon”, “Assez Bon” ou “Insuffisant”. Comme dans toutes les classes dites “obligatoires”, le chien peut aussi être “disqualifié” lorsque le chien présente des défauts éliminatoires tels que définis par le standard de sa race. Le “meilleur jeune” concourra avec le “meilleur mâle”, la “meilleure femelle” et le ”meilleur vétéran” pour le “meilleur de race”. Classe “intermédiaire” Cette classe est réservée aux chiens de 15 à 24 mois. Les mêmes qualificatifs sont attribués. Le meilleur de la classe intermédiaire, s’il a obtenu le qualificatif “Excellent”, peut concourir ensuite pour l’attribution du CACS (Certificat d’aptitude à la conformité au standard) en concurrence avec la classe Travail et la classe Ouverte ou le recevoir directement selon les pays, le second recevant alors la réserve de CACS (RCACS). Classe “ouverte” Les chiens peuvent concourir dans cette classe à partir de l’âge de 15 mois. Le meilleur de classe ouverte, s’il a obtenu le qualificatif “Excellent”, concourt ensuite pour l’attribution du CACS en concurrence avec le premier des classes Intermédiaire et Travail ou le recevoir directement selon les pays, le second recevant alors la réserve de CACS (RCACS).
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Classe “travail” Cette classe est réservée aux chiens des races soumises au travail de plus de 15 mois. L’engagement dans cette classe est subordonné à la production lors de l’inscription d’une copie du certificat FCI prouvant que le chien a bel et bien réussi l’épreuve de travail en vigueur dans sa race. L’attribution du CACS se fait de la même façon que pour les deux classes précédentes. Classe “champion” Peuvent y être inscrits les chiens de plus de 15 mois titulaires d’un titre de champion international (nécessitant l’attribution de 2 à 4 CACIB – Certificat d’Aptitude au Championnat International de Beauté – dans 2 à 3 pays différents sous 2 à 3 juges différents avec ou non la réussite à une épreuve de travail selon les races) ou un titre de champion national. Le meilleur de la classe “Champion” ne concourt généralement que pour l’attribution du CACIB avec le gagnant du CACS. Classe “Vétéran” Y concourent les chiens de plus de 8 ans. Le meilleur de cette classe ne concourt généralement que pour l’attribution du “Meilleur de race” s’il a obtenu un “Excellent”. Classes collectives Ce sont les classes “Meute”, “Élevage”, “Lot d’élevage” mais aussi “Paire”, “Couple”, “Groupe” : ce ne sont plus les individus qui sont jugés pour leurs aptitudes mais l’ensemble de l’effectif. Les prix qui y sont décernés récompensent ainsi l’homogénéité de la sélection réalisée par l’éleveur ou la qualité de son travail d’éducation et de dressage. Classe “Ne concourant pas” Elle est réservée aux chiens de plus de 6 mois inscrits à un livre d’origines mais ne participant pas à l’exposition, ils ne seront pas examinés par le juge.
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Participer à une exposition canine S’inscrire Différents sites internet disposent du calendrier des expositions de l’année en cours et peuvent parfois permettent l’inscription en ligne à certaines expositions ou le téléchargement de la feuille d’inscription. La procédure d’inscription se déroule ainsi : • Informations sur le propriétaire • Informations sur le chien • Le choix de la classe d’engagement se fera selon l’âge du chien au jour de l’exposition mais aussi selon les attentes de son propriétaire. • Le paiement. Il est important de bien lire le règlement de l’exposition qui peut notamment indiquer l’heure minimale à laquelle les exposants sont autorisés à quitter les lieux. Lors d’expositions à l’étranger, il est vivement recommandé de prendre connaissances des modalités d’entrées des chiens sur le territoire afin de ne pas se retrouver bloquer à la frontière. Dans certains pays, des formalités supplémentaires sont exigées comme l’ATC (Autorisation to Compete) au Royaume-Uni. Il peut aussi toujours être utile de se rendre en exposition en visiteur pour voir comment procèdent les exposants habitués et se renseigner.
Préparer son chien Différentes choses sont demandées à un chien sur le ring et nécessitent une petite préparation. Le chien exposé doit savoir se tenir en statique, c’est-à-dire dans une position à l’arrêt spécifique à sa race. Observer des professionnels renseignera sur la marche à suivre, chaque race ayant ses propres codes sur la position de la personne présentant le chien ou handleur (devant, derrière ou à côté du chien, debout ou non) mais aussi les aplombs ou le port de queue. Le chien doit également savoir marcher en laisse et toujours être présenté du côté du juge : le handleur ne doit jamais se trouver entre le juge et le chien. Des laisses spéciales sont généralement utilisées, elles peuvent se trouver en exposition, dans des magasins spécialisés ou par correspondance. Il est recommandé d’utiliser une laisse de la même couleur que la 473
11 - Les activités autour du chien robe du chien afin de ne pas casser la balance générale. En règle générale, chaque race utilise un type de laisse correspondant. Pendant les jugements, après avoir observé les allures du chien, le juge le manipulera pour apprécier correctement sa morphologie. Il est important que le chien se laisse regarder les dents et pour un mâle les testicules. Dans le cas contraire, ceci pourrait être sanctionné. Les expositions peuvent rassembler plusieurs milliers de chiens mais aussi de visiteurs, ce qui rend l’environnement relativement bruyant et peut être très stressant pour un chien habitué à vivre dans un environnement calme. La peur de la foule peut être très préjudiciable aux résultats d’un chien prometteur, le comportement étant indirectement jugé. Il est donc important d’habituer le chien à des environnements bruyants et de commencer par des expositions en extérieur dans un premier temps. Enfin, dans beaucoup de races, un toilettage est requis. Le toilettage, sensé mettre en valeur la morphologie du chien, est également codifié et des techniques spécifiques sont requises selon la race : épilation au doigt chez les spaniels ou au couteau chez les terriers. L’exposant pourra apprendre à toiletter son chien lui-même ou préférer se tourner vers un toiletteur spécialisé dans la race qu’il souhaite exposer. Afin que le toilettage se passe dans les meilleures conditions possibles à la fois pour le chien et la personne qui le toilettera, il est important d’habituer très jeune le chien à se tenir sur une table de toilettage et à se laisser brosser.
Ne pas oublier Les journées d’exposition peuvent être longues, surtout lorsque l’on débute et que l’on ne connaît personne. Il est important d’emporter de quoi assurer le confort du chien mais également son propre confort. Le chien a besoin d’un endroit sécurisant où se coucher hors de ses passages sur le ring. Toutes les expositions ne mettant pas de cage à disposition, il est préférable d’en avoir une, ce qui facilite également le transport jusqu’au hall d’exposition. Il existe des chariots spécialement conçus pour déplacer la cage ou l’on peut opter pour une table de toilettage à roulettes. Une housse pour la cage est un élément intéressant à acquérir : elle protège le chien à la fois du soleil et de la pluie mais lui procure également une sensation d’isolement.
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Il est aussi important d’emmener une gamelle pour que le chien puisse boire, son carnet de vaccination et/ou son passeport ainsi que sa carte d’identification, une laisse d’exposition, un accroche numéro - chaque chien se voyant attribuer un numéro au catalogue qu’il faudra porter sur soi - mais aussi de quoi s’assoir et éventuellement de quoi se restaurer et s’occuper. Le jour J, il est préférable de porter une tenue correcte et contrastant avec la couleur du chien afin de le mettre en valeur : un chien noir présenté par une personne habillée en noir ne pourra pas être correctement apprécié de loin par le juge. Enfin, les sols des halls d’exposition n’étant pas toujours antidérapants, il vaut mieux porter des chaussures dont les semelles ne glissent pas. Ne pas oublier - Une cage et une table de toilettage à roulettes (si besoin) ; - Une brosse ; - Un peigne ; - Une gamelle et de l’eau ; - Les papiers du chien notamment de vaccination et d’identification ; - Une laisse d’exposition ; - Un accroche-numéro ; - Des sièges ; - Une tenue correcte contrastant avec la robe du chien ; - Des chaussures antidérapantes.
Sur le ring Le commissaire de ring appelle par leurs numéros les concurrents qui doivent placer dans l’ordre leurs chiens en statique. Le juge les regarde puis les fait marcher tous ensemble en cercle. Ensuite, il examine les chiens un par un en les touchant et en les faisant marcher (aller-retour, cercle, triangle). Une fois que tous les chiens ont été examinés, ceux-ci doivent se remettre en statique et le juge peut alors faire son classement. Selon les pays, il arrive qu’un papier résumant les appréciations du juge soit remis à chaque exposant.
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Crédit photographique
Crédit photographique CERCA : 233 haut, 234 bas, 235 haut, 236 haut, 242, 243 haut, 244, 245, 246, 248, 254, 258, 259, 262, 272, 275, 288, 379 haut Hermeline / Diffomédia : 440B, 440C, 440D E. Malandain : 268 gauche Fotolia : 57 haut (Fotolia/Köppen M.), 109 droite (Fotolia/Joron A.), 109 gauche (Fotolia/TomS), 113 haut (Fotolia/E. Isselée), 113 milieu (Fotolia/M. Eaton), 113 bas (Fotolia/V. Toomaru), 189 (Fotolia/S. Kaulitzki) G. Casseleux : 46, 56, 60, 68 haut, 119, 122, 135 droite, 269 droite, 286, 338, 355 droite, 453 V. Grossemy : 432 droite K. Overall : 310, 311 M. Masterman : 470 P. Pierson : 66, 68 bas, 98, 100, 110, 111, 250 Parasitologie ENVA : 349 haut, 360 droite Psaila : 170A, 170D Renner : 170B,170C Royal Canin : 70, 130, 139, 218, 306, 324, 434 haut, 440A, 447 haut Royal Canin / Ayako Hachisu : 62, 430 haut Royal Canin / Duhayer : 16, 18, 21, 29, 30, 44, 82, 86, 97, 118, 121, 124, 129, 131, 133 gauche, 136 haut, 136 bas, 137, 152 155, 156, 163, 167, 172, 174, 177, 184, 191, 197, 202, 204 droite, 205 gauche, 205 droite, 206 gauche, 224, 249, 252, 266, 271, 276, 281, 292, 294, 299, 302, 303, 304, 314 haut, 315, 316, 317, 318, 319, 320, 321, 322, 325, 328, 329, 330, 332, 333, 334, 339, 375 bas gauche, 375 bas droite, 428, 431, 434 bas, 435, 436 gauche, 437 gauche, 437 droite, 442, 444, 462 bas, 463 bas, 464 Royal Canin / Hermeline : 193, 211 bas, 312, 451 Royal Canin / Labat : 40, 41, 55, 175, 199, 204 gauche, 206 droite, 211 haut, 211 milieu, 213, 214, 215, 291, 298 bas, 331, 336, 375 haut droite, 436 droite, 441 bas, 447 bas, 448, 467, 450 haut Royal Canin / Labat-Rouquette : 116, 212, 297, 307, 326 Royal Canin/Lanceau : 226, 270, 290, 295, 301 bas, 313, 375 haut gauche Royal Canin / Renner : 314 bas S. Rivière : 57 bas, 59, 67, 69 ,79, 81, 83, 114, 133 droite, 135 gauche, 221, 238, 239, 285, 450 bas, 463 haut, 466 haut S. Vacha : 446 S. Zabel : 355 haut, 356, 357, 359, 360 gauche U. Zabel : 300, 301 haut, 305 UMES : 43, 120, 195, 233, 234 haut, 235 bas, 236 bas, 237, 240, 243 bas, 247, 268 droite, 269 gauche, 269 haut, 273, 274, 279, 280, 283, 284, 287, 298 haut, 348, 349 bas, 350, 355 bas, 358, 365, 430 bas, 441 haut, 466 bas, 468 UMES / Duhayer : 340, 430 milieu, 432 gauche, 433, 462 haut, 463 milieu Unité cardiologie/ENVA : 379 bas WCPN : 377
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