Les 5 principes de Montfermeil

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Les 5 principes de Montfermeil

Master 1 ESA | Poulain | Ferreira | Ohayon | Letzelter


Présentation de l'équipe Pour ce semestre nous avons créé une agence fictive appelée Beam&Beans . Cliquez pour voir le site web du groupe 4 :

Beam&Beans

Chyara, Brésilienne 26 ans Notre BIM-manager, elle s'occupe de nous comme une maman. Elle veille à ce que tout soit rendu en temps et en heure.

Clémentine, Française, 21 ans Notre 2D manager, à l'aise avec les dwg, elle harmonise les tracés Autocad et veillera à ce qu'aucune double ligne ne subsiste.

Aude, Franco-Polonaise, 20 ans Notre Graphic-manager. Elle maîtrise le crayon et les logiciels de création. C'est elle qui veille à la qualité graphique de nos rendus.

Elliott, Franco-Américain, 24 ans Our 3D-manager. Il maîtrise Revit et Blender. Avec sa formation ingé-archi, il est à cheval sur la technique et les process.


Sommaire

Introduction

I. Comprendre Montfermeil II. De la départementale destructrice à la route fédératrice III. Les 5 principes de Montfermeil IV. Etude de cas : application des 5 principes à une séquence spécifique de la D117 V. Bibliographie, Webographie

Conclusion

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La commune de Montfermeil tient une grande partie de sa notoriété du film de Ladj Ly intitulée "Les Misérables", à travers laquelle est dépeinte une commune hostile ou la violence est omniprésente. La réalité que nous avons étudiée est bien loin de ces images qui ne concernent qu'une petite part du Nord-Ouest de Montfermeil, dans le quartier des bosquets. Même si une part en demeure très liée. Montfermeil est aussi une commune agréable à vivre malgré une carence d'équipements urbains. Malgré son passé de villégiature, Montfermeil a aujourd'hui une vie sociale et culturelle très limitée. Son centre-ville "n'est pas beau et manque de bons restos ", témoigne Jérémy. Les activités sont limitées, le réseau de transport en commun est insuffisant et les rues désertes. Cependant, Montfermeil est au tournant d'une transformation complète et globale de son paysage urbain avec l'arrivée de la gare du Grand Paris Express, Clichy - Montfermeil et du nouveau tramway, le T4. Ce semestre nous avons essayé de cerner les enjeux urbains de Montfermeil pour proposer un projet qui puisse concilier son passé, sa réalité urbaine présente et son futur.


I Comprendre Montfermeil


Sommaire

Introduction

I. Comprendre Montfermeil I.I Montfermeil, commune du 93 I.2 Accessibilité de Montfermeil I.3 Histoire de Montfermeil I.4 Organisation de la commune de Montfermeil I.5 L'avenir de Montfermeil I.6 Témoignage de Montfermeillois I.7 Ressenti du Site Conclusion

II. De la départementale destructrice à la route fédératrice III. Les 5 principes de Montfermeil IV. Etude de cas : application des 5 principes à une séquence spécifique de la D117 V. Références, Annexes, Sitographie, Bibliographie

Conclusion


I. Comprendre Montfermeil I.I Montfermeil, commune du 93

La commune de Montfermeil est située dans le département de la Seine Saint Denis dans la région de l'île-de-France. Elle est située à la limite du 93, audessus de Gagny, en dessous de Coubron, à l'Est de Clichy-sous-bois et à l'Ouest de la commune de Chelles. Cidessous, nous avons effectué une comparaison de la population et de la superficie de Montfermeil, de ses communes limitrophes et d'un arrondissement de Paris. Histogramme habitants par rapport à la superficie

Carte de la densité de la Seine Saint Denis

Cette comparaison permet de contextualiser la situation de Montfermeil : à l'échelle de l'île-deFrance et même de Paris Intra-muros, Montfermeil est une commune avec une petite superficie, peu dense et aux limites de la région. Depuis le 1er janvier 2016, Montfermeil fait partie de la Métropole du Grand Paris. La métropole du Grand Paris existe pour mettre en oeuvre des actions métropolitaines à plus grande échelle. Elle a pour objectif de mieux définir le schéma directeur de la région d'Ile-deFrance qui définit une politique à l'échelle de la région. Dans ce contexte, la commune de Montfermeil, a une voie malgré sa faible importance à l'échelle de la région.


I. Comprendre Montfermeil I.2. Accessibilité de Montfermeil La commune de Montfermeil s’est dessinée en fonction du relief important du site à savoir le plateau de l’Aulnoye. Surélevée à plus de 116m de haut, Montfermeil surplombe les communes aux alentours. Ci-dessous une carte représentant la topographie et son inclinaison.

Topographie de Montfermeil

Pente de la commune de Montfermeil

Ces cartes mettent en évidence une véritable barrière physique entre le plateau de l'Aulnoye et le reste du bassin parisien. Cette disposition géographique est aujourd'hui une des raisons principales du contournement de nombreuses infrastructures routières et ferroviaires.


I. Comprendre Montfermeil I.2. Accessiblité de Montfermeil Les principaux axes routiers contournant montfermeil sont: - la A3 - la A199 - la A104 Les axes ferroviaires appartenant au réseau ferré national au sud et au nord contournent également le plateau.

Contournement de Montfermeil

Le plateau de l'Aulnoye est à l'origine de l'absence de transports en communs desservant Montfermeil. Ainsi la voiture est le mode de transport principal, couplé à un réseau d'autobus présent au travers de groupes multinationales de transports comme Transdev ou la RATP. Ils assurent la liaison entre Montfermeil et les communes aux alentours.

Accessibilité de Montfermeil

Cependant, malgré cette domination de la voiture, il n'y a qu'une départementale qui traverse Montfermeil: la D117.


I. Comprendre Montfermeil I.2. Accessiblité de Montfermeil Nous avons cherché à comprendre l'importance de cette D117 dans le trafic routier de la commune de Montfermeil. A partir de Google Maps, nous avons remarqué que cette départementale mis à part son statut, n'en était pas réellement une. En effet, à partir de la carte de temps de trajet ci-dessous, nous pouvons voir qu'il est plus rapide de contourner la D117 en passant par les voies rapides, que de l'emprunter en allant d'un bout à l'autre.

D117, départementale malgré elle

Dans ce contexte, l'arrivée du tramway T4 et de la ligne 16 du Grand Paris Express prévue de 2020 à 2024 sont des éléments qui vont venir désenclaver la commune de Montfermeil et transfigurer la réalité urbaine existante.

Frise chronologique d’inauguration des stations T4 et de la ligne 16


I. Comprendre Montfermeil I.3. Histoire de Montfermeil Avant d'entamer notre réflexion de projet urbain, nous avons souhaité effectuer un retour en arrière et comprendre plus précisement la manière dont Montfermeil s'est développée.

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La cité de Montfermeil apparaît au XII eme siècle sous le nom de “Mont fermé”. En 1678, Antoine Pélissier, conseiller-secrétaire du roi achète le domaine de Montfermeil et commence la construction du château de Montfermeil. Achevé à la fin du siècle par Michel de Chemillard, intendant des finances, le château ouvre sur la présente rue de la Fontaine se présentant en belvédère sur l’actuel Arboretum. Le château est agrandi en 1765 par Jean Hyacinthe Emmanuel Hocquart sur les plans de l’architecte Claude Nicolas Ledoux. Le château tombe en ruine au début du XXème siècle est détruit en 1929.

Illustration facade Ouest - Allée du château de Montfermeil

Au milieu du XIXème siècle, Montfermeil est un bourg isolé ayant souffert des nombreuses guerres de l’histoire de France desservie par des voitures publiques qui faisaient le trajet Paris - Le Raincy deux fois par jour. De 1868 à 1870, un premier tramway rend Montfermeil relativement accessible pour ensuite être détruite quelques mois plus tard. En 1890 un tramway reliant Raincy à Montfermeil voit le jour. En 1896, le comte Roger de Nicolay vend son domaine à une société immobilière de lotissements à l’origine de la création des quartiers de Franceville et des Coudreaux. La commune de Montfermeil devient “villégiature populaire et banlieue de peuplement". Un nouveau tramway se développe de 1921 à 1938 sous le numéro 112. Les quartiers des Bosquets I et II voient le jour sous la politique des grands ensembles d’après-guerre pour résoudre la crise du logement marquée par un urbanisme de barres et de tours inspiré par les préceptes de l’architecture moderne. La résidence des bosquets présente de nombreux problèmes dans la gestion des copropriétés, les charges augmentent et le surendettement aussi. A cet effet, la ville et le PACT ARIM 93 s’engagent à l’acquisition des logements dans un programme de rénovation à long terme. Le plan Borloo en 2004 vient compléter cette avancée. Aujourd’hui le PRU démolit les anciennes barres ( B1,B3,B7,B10 etc ... ) pour réaménager les espaces publics, créer des nouveaux logements à taille intermédiaire et développer des activités économiques et commerciales en accompagnant les familles délocalisées.


I. Comprendre Montfermeil I.4. Organisation de Montfermeil La Montfermeil est divisé en plusieurs quartiers: - Quartier du Centre Ville - Quartier Les Boquets - Quartier Les Coudreaux - Quartier Franceville - Quartier Les 7 îles Chaque quartier possède une dynamique différente avec des tissus urbains différents.

LES BOSQUETS 7 ILES CENTRE VILLE

LES COUDREAUX

FRANCEVILLE

Carte des quartiers de Montfermeil

Montfermeil se caractérise par son tissu pavillonnaire dominant. Notamment dans les quartiers de Franceville et des Coudreaux, historiquement dédiés à la villégiature. Dans le centre de Montfermeil, on observe un tissu urbain hétérogène. Très peu de places viennent rythmer les rues au caractère homogène, les ouvertures sont rares et les profondeurs de champ assez courtes. De la même manière, les quartiers pavillonnaires des Coudreaux et de Franceville possèdent peu de centralités. Cependant la composition en damiers propose des profondeurs de champ plus lointaines. Composé majoritairement d'habitat individuel avec une densité faible, les quartiers pavillonnaires sont sensiblement plus aisés que le reste de la commune de Montfermeil. Le quartier des 7 îles, historiquement une zone marécageuse transformée en étang en 1781, accueille un des plus grands supermarchés de la région. Inauguré en 1968, le Simply Market est le pôle commercial le plus important de Montfermeil. Le quartier des Bosquets, fruit du travail de Bernard Zehrfus, majoritairement constitué de barres rigides, constitue la partie la plus pauvre de Montfermeil.


I. Comprendre Montfermeil I.4. Organisation de Montfermeil Montfermeil s’étend sur une superficie de 545 hectares dont 69 hectares d’espaces verts répartis entre les 21 hectares de forêt de Bondy, 20 hectares pour le Bois des Ormes, 23 hectares de parcs et jardins, 5 300 m2 de massifs fleuris. La Dhuys fait partie du réseau d'espaces verts de Montfermeil. Longeant la limite communale, elle forme un ruban vert de 27km. Il constitue un corridor écologique continu qui relie 13 commune, Montfermeil étant l'une d'elles. Elle s'affirme comme un trait d'union entre la ville, la forêt et la campagne. Historiquement, le chemin de la Dhuys tient son nom de l'aqueduc de la Dhuis: construit entre 1863 et 1865 à la demande de Napoléon III, il achemine l’eau de la Dhuis, de Pargny-la-Dhuys, en Picardie jusqu'au réservoir de Ménilmontant (XXe). Il est dans sa majorité enterré. Auparavant rythmé de guinguettes, le chemin de la Dhuys est aujourd'hui emprunté par des randonneurs et des cyclistes. Aujourd'hui à l'entrée de la ville, la Dhuys est coupée par la D117 en plus d'être dissimulée entre le centre commercial des 7 îles et des bâtiments délabrés. Montfermeil peut également être parcourue par le sentier de cosette: parcours de randonnée traversant la forêt de Bondy, la promenade de la Dhuys, et différents panoramas de la ville de Montfermeil. D117

voie secondaire

voie de desserte

La Dhuys

Promenade de la Dhuys et Sentier de Cosette


I. Comprendre Montfermeil I.5. L'avenir de Montfermeil L'avenir de Montfermeil se profile en même temps que le développement de la ligne de tramway T4 et du Grand Paris Express. Le prolongement de la ligne T4 du tramway vers Montfermeil a commencé en 2000, liant Paris à Aulnay-sous-bois et Bondy. Le dernier embranchement atteignant Montfermeil a été inauguré en juin 2020. La ligne T4 du tramway relie désormais les habitants de Clichy et de Montfermeil à la gare de Bondy, traversée par le RER E. D117

Metro

Lignes de bus

Tramway T4

Carte de transports à Montfermeil

La ligne 16 du Grand Paris Express se développe dans le sillage du projet de Grand Paris, visant à réduire les inégalités sociales, territoriales et fiscales des banlieues de Paris. Il prévoit la construction d’un réseau de transport public permettant d’améliorer significativement les échanges avec les grands pôles d’emplois et de formation de la métropole reliant ainsi Montfermeil aux communes aux alentours et à Paris. La ligne 16 permet entre autres aux habitants de Montfermeil des gains de temps considérables. Ci-dessous un histogramme des temps de trajet avec et sans la ligne 16.

Temps de trajet avec et sans la ligne M16


I. Comprendre Montfermeil I.6. Témoignages de Montfermeillois En plus de notre analyse, nous sommes allés à la rencontre des Montfermeillois pour avoir leur avis sur la commune, voici quelques témoignages:

"Le centre ville sert a rien, on veut des bons restos sa mère" Rémy "Avant on avait des commerces de proximités et plein de petits restos. Le centre commercial a tout bouffé, avant j'avais ma pizzeria en centre ville, maintenant j'ai que mon food truck. Mais faut pas se plaindre." Marc "Vivement l'arrivée du métro" Mohammed "Le point négatif de Montfermeil ? les a priori des parisiens!" Paul "Pas de police, trafic de drogue, vol a l'arrachée, mais l'arrivée du tramway va changer les choses" Razi "Que des kebabs ou des restos fermés, les rues sont trop ennuyantes" Alexandre


I. Comprendre Montfermeil I.7. Ressenti du site: parcourir Montfermeil A la suite de notre visite de site, nous avons joué à un jeu de questions réponses que nous avons retranscrit ci-dessous: Quel est le premier lieu dont vous avez le souvenir ? Le centre-commercial des 7 îles, le quartier des Bosquets Quels risques menacent Montfermeil? L’enclavement, le manque de places publiques et de commerces. Quel est l’élément paysagé caractéristique de Montfermeil? La dhuys, l’arboretum Quels sont les lieux d’hospitalité de votre territoire ? Le manoir du 1 boulevard Hardy Que vous inspire le lieu où vous êtes présentement ( La D117 ) ? Un ralentissement, l’envie d’arrêter de traverser, se poser, et observer, dialoguer. Ci-joint des illustrations que nous avons faites à Montfermeil. Au premier abord, la commune de Montfermeil paraît vidée de son énergie presque morose. Les rues se ressemblent. Il est assez difficile de se repérer étant donné qu'il n'y a presque pas de hiérarchie des voies. Néanmoins certains éléments ressortent du paysage urbain de Montfermeil: l'arboretum et l'hôpital de Montfermeil. Nous avons aussi été étonnés de la voie extrêmement large de l'avenue Jean Jaurès au niveau du collège Jean Jaurès: on marchait le long de l'avenue de Jean Jaurès et tout d'un coup la départementale se dégage et l'horizon se dévoile.


I. Comprendre Montfermeil I.7. Ressenti du site: Les barrières de Montfermeil le long de l'avenue Jean Jaurès A Montfermeil, nos balades étaient rythmées par l'alternance successive de barrières pavillonnaires, tantôt en bois peint, tantôt constituées de grillages, tantôt constituées des deux. Nous avons pu associer une réflexion à cette remarque à travers la conférence de champs critiques de Pierre-Marie Auffret et Gaston Tolila sur la thématique: "Et si une nouvelle appropriation des RDC permettait de concevoir des projets multifonctionnels ?" Cette intervention a souligné l'importance du Rez-de-Chaussée notamment en terme d'ouverture du bâtiment avec son contexte. Les illustrations de Nicolas Moulin intitulé Vider Paris, 1999-2001 nous ont aidés dans le développement de notre réflexion. (illustration en haut à droite) Ainsi nous nous sommes posé la question: "Et si on enlevait les barrières ?" A partir de tests photoshop, nous avons enlevé les barrières pavillonnaires. On s'est rendu compte de la largeur de la voirie de Jean Jaurès mais aussi de l'espace privatif dans une ville sans lien.

Rond point, Avenue Jean Jaurès

Avenue des Iris


I. Comprendre Montfermeil Conclusion Ces premières recherches nous ont permis de nous immiscer dans la commune de Montfermeil que nous ne connaissions pas. Nous avons parlé avec les habitants, retranscrit nos ressentis, et respiré l'air d'une commune qui n'a pas l'habitude d'être scrutée.


II De la départementale destructrice à la route fédératrice


Sommaire

Introduction

I. Comprendre Montfermeil II. De la départementale destructrice à la route fédératrice II.I Pourquoi la D117? II.2 De la villégiature à la ville II.3 La D117 comme trait de Coupure II.4 Prémices de Projet Problématique

III. Les 5 principes de Montfermeil IV. Etude de cas : application des 5 principes à une séquence spécifique de la D117 V. Références, Annexes, Sitographie, Bibliographie

Conclusion


Après plusieurs semaines à arpenter la ville, un élément urbain a retenu notre attention: l'avenue Jean Jaurès, ou plus communément appelée la D117. C'était aussi le premier élément de Montfermeil que nous avions emprunté sans le savoir. "Notre toute première impression de Montfermeil nous a marqués sans le savoir. Nous étions en voiture en route pour le premier rendez-vous avec les professeurs à Montfermeil. Presque en retard on se demandait quand est-ce qu' on arrivait à Montfermeil. Nous n'en savions rien mais nous y étions déjà. " Présente à l'entrée Ouest et à la sortie Est, la départementale est empruntée tous les jours par des camions, des voitures et des vélos. A certains endroits, atteignant plus de 55m de largeur, nous avons souhaité nous intéresser à cette départementale plus large que nécessaire.


II. La D117 I. Pourquoi la D117 ? Aujourd’hui, la départementale est la seule liaison intercommunale de Montfermeil, assurant la relation entre Le Raincy et Chelles. Au premier abord, cette départementale nous a semblé totalement autonome. Le schéma ci-dessous illustre la ponctuation d’éléments notables dans le paysage Montfermeillois le long de la D117.

D117 et son contexte

Avant même de débuter l'analyse, nous avions l'impression que la D117 coupait Montfermeil en deux. Nous avons donc décidé de poursuivre cette première réflexion. Dans un premier temps nous nous sommes penchés sur l'histoire de la D117. A l'aide de cartes et de vues aériennes historiques, nous avons découvert que l'avenue Jean Jaurès est en réalité le Décumanus de Montfermeil: autrefois la voie principale Est - Ouest aux 16ème et 17ème siècles du village du "Mont Fermé". L'avenue Daniel Perdrigé était quant à elle le Cardo Maximus: l'axe Nord Sud principal de la ville. Plus que son histoire c'est sa largeur physique qui nous a intrigués. Nous retenons qu’autrefois, une des fortes identités de Montfermeil était celle de la villégiature. Aujourd’hui, nous ressentons tout l’inverse : aucun point d’arrêt, de pauses dans le paysage, la départementale accentue cet effet-là, ou nous roulons à 50km/h en traversant d’ouest en est toute la ville... comment y remédier?

Véhicule du Groupe 4 parcourant la D117 à 48km/h


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Arrêter de traverser, se poser, Inspiration : Auguste Renoir

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II. L'avenue Jean Jaurès 2. De la villégiature à la ville Ces textes nous ont poussé à découvrir le passé de l'avenue Jean Jaurès qui semble totalement déconnecté de son état présent. La D117 connue sous le nom de l’avenue Jean Jaurès est apparue vers 1680 (a), taillée de toutes pièces à travers la forêt dense de Bondy pour créer une voie principale d’accès a l’ancien château de Montfermeil détruit au début du XIXème siècle. depuis Paris, on l'appelait "l'Avenue du Château" ou encore "La Grande Avenue en face du Château de Montfermeil" (cf Annexe (1) ). La construction Montfermeil s’est ensuite organisée autour de cette voie avec des développements successifs: (b) au début du XIX e siècle faisant apparaître la rue du général de gaulle. (c) durant la première moitié du XXè siècle avec l’apparition des axes transversaux de la D117, à l’issue de la campagne intitulée “Tous propriétaires” de l’époque (cf annexe (2) ) (d) et enfin l’état de l’avenue au début du XXIe siècle. Cependant, aujourd’hui, l’avenue répond à une autre échelle de celle d’autrefois, une échelle intercommunale, reliant Bondy à Chelles. Ce second statut qu’on lui confère a fait d’elle une membrane séparatrice, à l’origine d’une coupure de la commune en deux.

(a) Avenue Jean Jaurès en 1680

(b) Avenue Jean Jaurès au début du XIXème siècle

(c) Avenue Jean Jaurès en 1933

(d) Avenue Jean Jaurès en 2006


II. La D117 2. De la villégiature à la ville On peut également voir que la nature de l’entrée de la ville a été totalement chamboulée. Autrefois faite d’un étang visible sur la carte de l’état-major et de 1950, elle est aujourd'hui bordée d'une étendue de parking. ((cf annexe (3) ) L'îlot au croisement de la rue Notre-Dame des anges et l'avenue Jean Jaurès est récent datant de 1982. Au niveau de l'école Jean Jaurès, une ouverture soudaine de la D117 vient changer le rythme du paysage pavillonnaire. Cette ouverture est un point de confluence pour un nombre important de tracés d'époques différentes. Cet “effet entonnoir” produit un rythme particulier sur la départementale. En réalité, la largeur de l’avenue Jean Jaurès est de 53 mètres de large! Ce qui à la fois permet un regroupement de flux, mais il reste beaucoup d’espace inexploité. Cette zone est située sur un point caractérisé par la décélération de la D117, où la transition entre les espaces les plus larges et les plus étroits est facilement observée. Ceci apporte un ralentissement dans l’espace, marqué également par le calme des grands espaces végétaux de l’Arboretum. Au regard de l’histoire de cette avenue, il nous est important de garder son statut monumental. Cependant, nous souhaiterions exploiter d’une autre manière cette étendue de pelouse devant le front bâti. En face du tramway, nous avons repéré une aire de 2300m2 potentiellement aménageable. Notons que dans les années 2000, de nombreux marchés «éphémères» se tenaient lieu à cet endroit.

Carte des chasses du roi, 1764 - 1807

Carte topographique, 1924-1947

Carte d'Etat Major, 1820-1866

Carte topographique, 1972-1980


II. La D117 2. De la villégiature à la ville Dans le cadre de notre réflexion de projet, nous avons souhaité hiérarchiser les axes importants émanant de la D117 pour pouvoir construire le projet sur une base de tracés historique. Ce dessin montre une forme d'abstraction de Montfermeil: une superposition des anciennes voies et des grandes voies actuelles, transversales et non plus longitudinales.

Carte topographique, 1924-1947

Carte topographique, 1972-1980

Sous Louis XIV, on trouve un double mail au niveau de l'avenue, aujourd’hui nous sommes repassés à un simple mail. Jusqu’en 1930, un tracé diagonal à la frange sud de la départementale restera identique (tracé en rose). Zoom sur le collège Jean Jaures et l'Arboretum

Cette étude nous a permis de mieux cerner les enjeux d'alignements et les logiques de circulations présentes à Montfermeil aujourd'hui. En effet, ces tracés mettent en évidence une confluence de flux et d'axes en un point qui n'est aujourd'hui qu'une simple intersection au niveau du collège de Jean Jaurès. C'est aussi un point à partir laquelle il est possible de se projeter visuellement très loin dans de multiples directions.


II. La D117 2. De la villégiature à la ville La D117, c’est également une voie très large, qui a toujours été de cette dimension. Ci-dessous, des coupes de cette voie en 1950 et en 2020. Les coupes de 1950 ont été reconstituées à partir de photos et de témoignages.

Aujourd'hui, ces trottoirs sont envahis par les jardins fermés des pavillons se protégeant des nuisances acoustiques et visuelles du trafic important mais aussi de toute sociabilité comme l'illustre l'axonométrie ci-dessous. A titre de comparaison, l'avenue Jean Jaurès est de taille similaire à l'avenue Breteuil à Paris (cf Annexe (4) ). "La transformation de l'avenue Jean Jaurès / D117 s'est elle faite dans le bon sens ?"


II. La D117 3. La D117, comme trait de coupure L'introduction urbaine de Montfermeil couplé a la réalité physique de la D117 introduit une nouvelle perception de cet axe historique: la D117 est un véritable trait de coupure. Cette coupure s’opère de plusieurs manières: (1) Elle isole le quartier de Franceville, au sud des quartiers du nord en se positionnant comme une ligne de séparation géographique. (2) Il y a une Coupure du réseau de transports en commun, l’ensemble du tissu pavillonnaire se situant en dessous de la départementale se trouve mal desservi, on peut voir le terminus du tramway qui s’arrête au niveau de l’arboretum Couplé aux analyses précédentes, de temps de circulation (page 8) et de largeur de la voirie (page 25), nous avons conclu qu'aujourd’hui la RD117 coupe Montfermeil en deux, son statut est inadapté au trafic actuel et sa taille est disproportionnée par rapport à la ville qu’elle traverse. Notre projet s'est organisé autour de ce constat urbain.

LES BOSQUETS 7 ILES CENTRE VILLE

LES COUDREAUX

FRANCEVILLE

(1) Séparation de Franceville des quartiers au Nord de Montfermeil D117

Metro

Lignes de bus

Tramway T4

(2) Inégalité de désserte du réseau de transports en commun


II. La D117 4. Prémices du projet Au début, notre démarche a consisté à repérer des sites abandonnés à fort potentiel et de différentes natures le long de la D117: dans un premier temps ce sont des éléments urbains abandonnés voire délaissés que nous avons considérés comme zone d'implantation.

Repérage et Analyse de sites le long de la D117

Ce sont des espaces qui semblent être hors de la temporalité de la ville, à cheval entre son activité passée et l’attente perpétuelle d’un nouveau dynamisme: « la blouse oubliée par un chirurgien dans la salle d’opération d’un ancien hôpital, les cartes de la pointeuse au sol de cette usine vide, ce petit carnet d’entretien des machines qui traine au fond d’un tiroir, les noms d’ouvriers sur des casiers à peine abandonnés. Mais aussi ces plantes qui se frayent un chemin entre des plaques de béton faïencées, le grincement des tôles qui menacent de céder, la surface de ces flaques d’eau joyeusement irisée par les hydrocarbures, ces outils encore accrochés au mur, cette affiche contre l’alcoolisme au travail jauni, ou encore ce bout de plafond tombé sur le lit - vide - d’un patient. Des temps, des silences. » Quand la ville s’enfriche, Sylvain Grisot Sylvain Grisot parle de ces espaces abandonnés comme les nouveaux espaces à enjeux. Il mentionne le titre de OFNI, un Objet Foncier Non identifié ou encore un « actif urbain obsolète » défini selon le LIFTI comme : “un site urbanisé qui a perdu son usage antérieur sur tout ou partie de son emprise, qu’il soit bâti ou non, qu’il soit intégré dans le tissu urbain ou isolé” Cependant cette démarche a été vite considérée comme cosmétique. Nous avons donc choisi une autre approche. Une approche à l'échelle de la réalité urbaine à laquelle nous souhaitions répondre. C’est au travers d’une réflexion sur l’entre-deux que constitue l’épaisseur entre l’avenue et le tissu pavillonnaire qui la borde, que nous avons dessiné un projet de la densification et de la redéfinition du front bâti de Montfermeil.


Entre Deux de la D117


Problématique Comment la départementale peut-elle devenir une infrastructure fédératrice pour Montfermeil? fédératrice de rencontre, d'échanges, d'économie et de reconnaissance, autrement dit actrice à l'échelle du Grand Paris Est.


III Les cinq principes de Montfermeil.

Une bible Ă l'usage de l'architecte -urbaniste intervenant sur la portion de la RD117 de la commune de Montfermeil (93370) jusqu'en 2040. P.S. vous remarquerez que tous les gabartis de police et d'illustration dans ce manuel sont des multiples de 3.


Sommaire

Introduction

I. Comprendre Montfermeil II. De la départementale destructrice à la route fédératrice III. Les 5 principes de Montfermeil Introduction III.1 Principe 1: Circulation III.2 Principe 2: Entre-Deux III.3 Principe 3: Volume III.4 Principe 4: Usage et Accessibilité III.5 Principe 5: Projection

IV. Etude de cas : application des 5 principes à une séquence spécifique de la D117 V. Références, Annexes, Sitographie, Bibliographie

Conclusion


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« Ne serait-ce donc pas un programme salutaire : ralentir. Ralentir c’est faire re-grandir le monde. Passer de 130 à 110 sur l'autoroute pour commencer, généraliser les 30km/h en ville pourquoi pas, prendre le train pas le TGV, marcher, pédaler...c’est retrouver l’échelle du territoire. Puis penser la ville à l’échelle du piéton c’est envisager la qualité dans un cercle d’un kilomètre. Notre “cercle de confinement” devient alors la dimension de notre “aire de vie” fondamentale, celle où doit se matérialiser notre qualité de vie. Finalement ralentir se traduit par une nécessité à concentrer la qualité du territoire, c’est un enjeu urbain, architectural et paysager. Aujourd’hui le luxe n’est-ce pas de pouvoir tout faire à pied? -Vincent Gillot

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Dans un petit livret noir remis par les lotisseurs (du quartier de Franceville) à tout acquéreur, un cahier des charges annexé établissait certaines dispositions bien particulières d'ordre esthétique : Sur la grande avenue de Montfermeil, les clôtures ne pourront être faites que par un mur d'appui de un mètre de hauteur maximum surmonté des grilles en fer... Les constructions sur cette avenue, dans la partie de 25 mètres de largeur, ne pourront être faites qu'à 15 mètres de l'alignement des 25 mètres de largeur de manière à conserver un ensemble de 55 mètres de largeur. Les acquéreurs devront soigner les arbres et remplacer ceux qui viendraient à crever, de manière à conserver l'aspect d'ensemble des quatre rangées d'arbres.

" Extrait de la page 126 de l'ouvrage intitulé Tous les chemins mènent au Moulin, Gaillard Jean-Claude, 2000, éditions Amarco


II. Les 5 principes Introduction Après une étude détaillée de la D117 dans son épaisseur, et des projections d'intentions urbaines, on se rend compte que le seul moyen pour la redéfinir est de penser sa restructuration. Celle-ci est indispensable pour que notre intervention ne paraisse pas "cosmétique". Cela nécessite un geste fort, radical qui prend en compte l'ampleur de cette portion de D117, qui s'étend sur 1,2km de long et 50m de large. Cette thématique de la redéfinition de la voirie semble possible aujourd'hui mais c'est un projet qui doit se mener sur le long terme, des projections doivent être envisagées. Pour faciliter ce "relais" présent et futur entre les différentes générations d'architectes, il est nécessaire d’établir un manuel, visant la compréhension de notre démarche.

Enjeux

Cette démarche se doit d’être basée sur des valeurs universelles. Ce manuel définit les différents traitements envisageables sur la D117, en fonction de comment le site se compose aujourd’hui. L'objectif est de densifier le tissu de la D117, qui est aujourd'hui majoritairement pavillonnaire et qui dispose d'une majorité d'espaces verts individuels juxtaposés. Cette densification permet de recréer une façade de la ville, celle de la D117 et celle du pavillonnaire des alentours de la D117. L'appropriation des vides urbains est ce sur quoi se base le projet, la construction du front bâti de la D117 en découle. Le projet se base sur des dimensionnements, ceux de l'existant, des composants de la voirie. Ces pleins sont interrompus par des évènements définis dans le manuel des principes de Montfermeil.

Démarche Le projet se trace par l'application de gabarits, établis en fonction des bâtis types de la D117. Ces gabarits ont des dimensions aussi bien en plan (longueur, largeur, recul, coupure) qu'en élévation (forme du toit...)

Ces règles sont dimensionnées en fonction du contexte de la D117. Vous les trouverez hiérarchisées dans la suite du manuel, où sont précisés détails et exceptions.


PRINCIPE 1: LA CIRCULATION La largeur de l'avenue varie entre 25 et 55 mètres de large. Afin de hiérarchiser les flux de circulation et pouvoir implanter un nouveau front bâti sur les rives nord et sud de celles-ci, nous avons réfléchi à des règles applicables sur toute la longueur de l'Avenue Jean Jaurès. Le premier principe vise à ralentir et mieux articuler la hiérarchisation des voies. Le sens de circulation se définit par la largeur de la voie existante. - si la voie est à circulation double, le ralentissement est obligatoire, on passe à 60km/h. - si nous transformons une voie à double sens existante pour une voie à sens unique, le contournement se fait par les voies transversales.

Illustration 1

Illustration 2

Illustration 3

Illustration 4

_ Si les sens sont redéfinis sur l'avenue, les sens des voies perpendiculaires à celles-ci le sont aussi, par incidence. - Sens de circulations des avenues perpendiculaires - Notons que le sens de circulation permet d’élargir l’espace dédié au front bâti.


- Circulation double : Diminuer de 3 m la largeur de voirie si supérieur à 6m, le terre-plein central est supprimé. -ref. illustration 6

Illustration 5

Illustration 6


PRINCIPE 2: Entre-Deux Le principe des limites vise à valoriser l'existant, mais aussi à veiller à une harmonisation des éléments construits au contexte. A travers ce principe, nous parcourons les normes sur les trottoirs et les barrières.

Circulation Piétonne Nous sommes dans le cas d'une façade directe sur l'avenue: - Si la circulation établie est à sens unique, dans ce cas le trottoir doit être d'1m50. -ref. illustration 7

Illustration 7

Illustration 8

- Si la circulation établie est à double sens, obligation d'avoir au moins 1 trottoir de 3m de large. -ref. illustration 8 - Si espace trop étroit, possibilité de supprimer le trottoir côté avenue -ref. illustration 9

Illustration 9

Illustration 10


Le cas des barrières Dans le cas où la largeur de l'avenue fait plus de 30 m: - On ne touche pas aux barrières existantes - On initie un jeu de ruelles intérieures entre le front bâti existant et nouveau, adapté au contexte. - Dans le cas où la largeur de l'avenue fait moins de 30 m: - Les barrières du parcellaire pavillonnaire sont reculées de 3 à 6 mètres. - On initie un jeu de ruelles potentiel pour la qualification de l'entre-deux - Proposer des parkings en R-1 des bâtis de 9m de large ( 5m en place de parking + 3m d’épaisseur de voie )

Illustration 11

Illustration 12


PRINCIPE 3: VOLUME Le principe du volume sert à forger les outils pour dessiner le nouveau front bâti, de manière à ce qu'il soit en accord avec l'existant. Il permet de travailler un tronçon de la départementale en finesse, puisqu'il détermine des normes qui viennent s'appliquer à chaque dessin d'ilot. Il veille également à contrer l'uniformisation du projet. Lexique du principe 3: Ici, une avancée souligne un déplacement en direction de l'Avenue. Un recul signifie un éloignement, depuis la limite de l'Avenue Jean Jaurès, en direction du pavillonnaire.

A l’intersection d'une route à double sens : Décalage du Front Bati de 6m

Illustration 13

A l’intersection d’avenue à sens unique: - Sens de circulation arrivant Sud : Recul du Front Bati Avenue Nord de 3m (recul uniquement sur rdc et R+1) - Sens de circulation sortant : Décalage du Front Bati de 3m Illustration 14


Profondeur (Nord Sud) du gabarit Si l’avenue est > 30m: - Si le trottoir est > 15m : Largeur de 9m - Si le trottoir est < 15m : Largeur de 3 ou 6m adaptée au contexte

Illustration 15

Illustration 16

Profondeur (Nord Sud) du gabarit -Si le trottoir est < 15m : -Largeur de 3 ou 6m adapté au contexte -Réduire les jardins pavillonnaires côté avenue à 6m -La profondeur du bâti entre les alignements des tissus pavillonnaires est choisie par l’architecte -Si la profondeur du bâti atteint l’alignement des jardins des maisons pavillonnaires existantes, elle doit avoir un RDC traversant d’Ouest en Est. - Si l’espace non bâti > 15m : Si l’îlot fait moins de 90m : 4 coupures - Si l’espace non bâti > 15m : Si l’îlot fait plus de 120m : Nbr coupure= Nbr_C = Largeur / 24.3751 Coupures principales de 18m et Nbr_C - 1 coupure secondaire de 12m La profondeur du bâtie est 30% de la longueur de l’espace non bâti


Largeur

Une coupure doit être faite tous les 30m de façade linéaire d’un recul de 3m. Si l’îlot fait moins de 30m : Pas de coupure Si l’îlot fait 30-60m : 1 coupure Si l’îlot fait 60-90m : 2 coupures

Si l'îlot fait plus de 90 m : 3 coupures - Une coupure principale -Une coupure principale alignée sur un élément de contexte notable de 9m de large La coupure de 9m permet d’avoir des ouvertures sur les latéralités du bâtiment - Deux coupures secondaires Coupures alignées sur les axes de glissement de 6m de large

- Cadrer la place avec un bâti au maximum de l’emprise disponible, sans recul par rapport à l’avenue jean jaurès : Ailes de 18m, RDC traversant


Le nouveau front bâti doit obligatoirement laisser: Pour les maisons individuelles, entre 1 et 2 fenêtres avec vue sur l’autre rive à partir du R+1 (faire un cadrage en élévation) Pour les commerces, à définir.

Si la skyline du front bâti existant ne présente aucune particularité de vues/cadrages, dans ce cas la toiture du nouveau front bâti doit atteindre la plus haute des hauteurs de l’existant se trouvant à sa gauche ou sa droite.

Lors d’une intersection: l’épi de faîtage ou le faîtage doit atteindre celui du premier bâti (du front bâti existant) après l’intersection.


PRINCIPE 4: USAGES L'objectif du principe des usages est de donner la possibilité aux Montfermeillois de s'approprier ce qui fera partie du nouveau paysage de leur ville dans les années à suivre. On parle de mobilier urbain, d'une identité propre à la commune. Le principe est simple: donner une nouvelle définition à la clôture qui a toujours été une problématique principale lorsque nous avons commencé à travailler sur le site. Omniprésente, elle donne une image quelque peu individualiste de la ville. Et si, on transformait ces clôtures en une membrane habitée? Le mur habité. Le mur vient se substituer à certaines clôtures existantes pour fabriquer des usages. Il s'agit d'un module qui, à partir d'une base volumétrique identique, se modèle pour fabriquer des usages. Réglages prédéfinis: - Hauteur: 1m50. - Epaisseur : trois rangées de briques , soit 33cm. - Matérialité: Briques de dimensions: 0.06 x 0.11 x 0.22 Réglages modelés pour le contexte: -Hauteur: varie entre 1m20 et 1m75 - Epaisseur: idem. 40cm pour une assise, continuité de briques au sol pour accueillir de la végétation. -Matérialité identique. Peut varier en fonction des ilots; béton rosâtre,.. - Usages: S’asseoir, jouer, planter, exposer...en fonction du lieu, appliquer un des quatre modules.


Types d'usages Les membranes: Type 0: Barrières Existantes Briques dans le cas où on conserve une barrière, la hauteur est directement associé à la même taille que l’existante

Type 1: S’asseoir, lire, interagir Mur de briques pleins à l'occasion d’aménager la relation entre-deux Type 2: Planter Terre protégé par des briques, 2 de hauteurs - pour ne pas écraser les racines -


Type 3: Jouer

Type 4 : Exposer Expo mur de briques pleins: 5 couches. Graffiti, Expo, Mur de briques pleins


Type 5 : Respect du patrimoine végétal existant Mur de Briques Plein / Vides avec contournement de l’arbre existant et terre protégé par des briques, pour ne pas écraser les racines

La végétation

Si un arbre est placée dans une coupure, il est possible de décaler le bâtiment pour laisser une place à l'arbre: rayon de 3m.

Accessibilité

- Accès Logement : Accès au RDC par les piliers des porches, communs au pavillonnaire et aux nouveaux logements en R+1. - Accès commerces : Accès public sous les porches


PRINCIPE 5: PROJECTION Le principe de projection est, comme son nom l'indique, une projection de ce que le projet pourrait devenir dans les années qui suivent. Aujourd'hui, Montfermeil est confrontée à une densification faible due à sa superficie de tissu pavillonnaire de 70%. Nous ne pouvons plus envisager un étalement urbain. Construire la ville sur la ville, et si la commune devenait l'exemple type de la fabrique de la ville résiliente sur le long terme de la Seine Saint Denis? Après nos estimations, le tissu pavillonnaire de Franceville a environ 38%de surface bâtie sur la surface totale de la parcelle. Nos critères de densification se sont également fondés sur l'optimisation des terres pleins aux abords de l'avenue, très, voir trop conséquents pour l'échelle des bâtiments. Ce principe inclus les programmes.

Densité optimale de 45% d’occupation du front bâti ( chiffre à confirmer) Nos critères de priorité de construction se définissent par: - une épaisseur de tissu pour protéger le pavillonnaire existant le plus à même de recevoir des nuisances sonores - la densification et la proposition de programmes pour intégrer la ville au Grand Paris - les entrées de villes et intersections Densité projetée dans le cadre d’une densification jusqu'en 2050

2020

2030

2040

2050


Principes programmatiques L'objectif programmatique du projet s'inscrit à deux échelles : celle du Grand Paris et celle des quartiers de Montfermeil. Notre objectif étant de concevoir un projet durable sur plus d'un kilomètre de la ville , il doit se composer de programmes complémentaires. La majeure partie sera constituée de logements dans le cadre d'une densification. Cependant, une priorité est accordée aux commerces pour les RDC les plus proches de la route, mais aussi pour activer un ensemble de passages couverts dans certains ilots. Conservation des principes programmatiques existants Si le bâti empiète sur un programme existant, l’architecte-urbaniste doit faire au mieux pour intégrer le programme dans le bâti. Les espaces verts existants sont à conserver, à annoncer et à valoriser.


CATALOGUE DES TOITURES SUR L'AVENUE JEAN JAURES Toit terrasse Toit à double pente N-S Toit à triple pente N-S Toit à quatre pentes N-S

Toitures spécifiques

Toit à double pente E-O Toit à triple pente E-O Toit à quatre pentes E-O


CATALOGUE DES BARRIERES EXISTANTES SUR L'AVENUE JEAN JAURES

CATALOGUE DES TYPOLOGIES SUR l'AVENUE JEAN JAURES Type 1

Types 3 et 5

Type 7

Types 2 et 4

Type 6

Types 8 et 9


IV Etude de cas.

Application des 5 principes à une séquence spécifique de la D11 7


Sommaire

Introduction

I. Comprendre Montfermeil II. De la départementale destructrice à la route fédératrice III. Les 5 principes de Montfermeil IV. Etude de cas : application des 5 principes à une séquence spécifique de la D117 IV.1 Variétés d'interventions IV.2 Application des 5 principes IV.3 Appropriation des 5 principes IV.4 Continuité du Projet

V. Références, Annexes, Sitographie, Bibliographie

Conclusion


I. Variétés d'interventions I.I Ampleur du projet : diversité des séquences successives Malgré le caractère linéaire de l'axe de la D117, cette voie se définit par la succession de 3 séquences distinctes. Cet enchaînement permet de rythmer cet axe qui peut pourrait paraître monotone aujourd'hui. Chaque séquence possède des spécificités aussi bien pour ce qui est de la définition de la voirie que de l'usage des espaces prenant place sur les deux rives qu'elle sépare. Historiquement, la D117 était désignée par le terme d'Avenue du Chateau, ce qui reflétait son caractère monumental. Depuis son existence, cette voie prend forme par la succession de ces 3 séquences. Malgré les transformations qu'elle a connues à travers les siècles, cette succession perdure. La séquence 1 débute à l'entrée de ville de Montfermeil, au niveau des 7 îles, se déploie le long de l'ancien marché des barrières blanches puis aux abords de l'ancien tabac du même nom. La séquence 2 correspond aux abords du château d'eau, qui sont en relation directe avec la Place Notre-Dame des Anges. La séquence 3 s'étend du croisement de la Rue Notre-Dame des Anges et de l'Avenue Jean Jaurès jusqu'à l'Arboretum. Ses éléments notoires sont le tramway et le Collège Jean Jaurès. En prenant en compte le caractère de chacune de ces séquences, notre projet redéfinit le sens et le fonctionnement des voies de circulation de la D117 et celles alentours. Ces déviations et remaniements permettent de repenser la départementale dans son épaisseur et d'alléger le trafic au niveau de certains tronçons, où une dimension piétonne est favorisée et promue. Par ce traitement, la départementale retrouve une échelle différente, qui s'avère être celle d'un réel organe urbain qui se veut être une rue. Le remaniement des ces sens de ces voies de circulation engendre une intensification des flux routiers de Franceville (surtout au niveau des Avenues citées plus haut) et également la création d'une nouvelle rue transversale située entre la Rue du Général de Gaulle et l'Avenue des Lilas. L'objectif de ce remaniement est également de créer une pause piétonne le long de la D117, la création d'une esplanade est permise au niveau du château d'eau par ces divers contournements pensés et réfléchis à grande échelle. Le caractère global de notre intervention est possible par l'application des principes de l'entrée de la ville au niveau des 7 îles jusqu'au pic de l'Arboretum. Notre stratégie est d'intervenir sur les deux rives de la D117 de manière alternée afin que notre implantation n'envahisse pas l'existant.


I.II Justification de la séquence travaillée En vue de l'ampleur de notre intention d'intervention urbaine, notre projet se focalise essentiellement sur une portion de notre planification. Notre attention s'est tournée sur la zone avoisinant le château d'eau, celle-ci présentant de nombreux aspects intéressants que nous souhaitions développer au niveau de la D117. Cette zone est notamment à la confluence de divers flux permettant d'articuler le nord et le sud de la ville. Dans cette logique le projet accentue cette relation par la création d'une voie transversale au niveau de cette séquence. Cette zone s'étend donc de la rue du Général de Gaulle jusqu'au château d'eau. Tout d'abord, le remaniement et les déviations des sens de circulations automobiles nous ont permis de créer une pause piétonne aux abords du château, lui redonnant une importance. En effet l'esplanade permet par des jeux de niveaux de créer une valorisation du contexte. Cette notion guide notre intervention également au niveau de deux terrains abandonnés, où les barrières sont abattues pour ouvrir l'espace sur son contexte. Ainsi cet espace planté se trouve valorisé et intégré à son contexte. De manière générale, l'enjeu va être de construire cet entre-deux, un espace qui se doit de permettre une certaine transversalité, notamment au niveau du rez-de-chaussée. Cette notion est multiple dans le projet, prenant forme aussi bien entre la D117 et la rue pavillonnaire créée par notre projet, qu'entre l'espace public de cette rue et l'espace privé des pavillons.

Plan masse de l'étude de cas


II. Application des 5 principes II.I Principe 1 Abordé plus haut, le principe 1 permet avant tout de repenser le site de la D117 et son contexte large dans sa globalité par un remaniement des sens de circulations automobiles. L'objectif est de repenser l'épaisseur de la voirie de la D117, dans le but d'effacer la linéarité dont elle fait preuve. Ainsi le sens de circulation de la D117 est unique au niveau des halles (entre l'Avenue des Pâquerettes et l'Avenue des Lys) et un peu plus loin le long de la D117, entre l'Avenue des Iris et l'Avenue des Oeillets). Un nouvel axe transversal est également créé dans la séquence du château d'eau, améliorant le dialogue entre la rive nord et la rive sud de la D117. Cela permet de créer une variation dans le rythme de cette voie. Ainsi, la circulation automobile se trouve interrompue le temps d'une pause piétonne au niveau de l'esplanade du château d'eau.

Sens de circulations de l'étude de cas

Remaniement des sens de circulations automobiles


II.II Principe 2 Ce principe 2 aborde la notion de limite, à laquelle est associée le travail de l'entre-deux. Tout d'abord celui qui prend place entre la circulation automobile et le projet bâti. Lorsque les bâtis sont collés à celle-ci, ils sont définis en avec un retrait de 40cm, qui est un espace planté. Ici la création de trottoir côté voirie automobile n'est pas possible en raison du caractère étroit du contexte. Ensuite, le projet bâti est également un entre deux en lui-même, se faisant face, ses façades latérales donnent sur la voirie et sur la rue créée entre le projet bâti et les barrières pavillonnaires. Une certaine transversalité est permise par les différentes ouvertures latérales du rez-de-chaussée. Bien que pensées en écho, ces façades existent par leur singularité, s'adaptant chacune au contexte extérieur auquel elles répondent. Puis, la rue créée entre le projet bâti et les clôtures pavillonnaires se définit également comme un entre deux. Cet espace est réfléchi par la définition de seuils. Ces derniers, bien qu'ils soient de natures différentes se juxtaposent. Par la matérialité et le traitement urbain, le projet les définit par une vision d'ensemble. Le dernier entre deux est celui qui aujourd'hui marque une rupture entre l'espace public de la rue et l'espace privé des parcelles pavillonnaires. La logique de celui-ci se précise dans l'application du principe 4, le travail de ce dernier étant plus de l'ordre de l'usage permis par une nouvelle vision de ces clôtures. Ce remaniement est appliqué car on se trouve sur un tronçon de la D117 dont la largeur est inférieure à 30m, les clôtures sont donc reculées de 3m.

Coupe perspective de l'étude de cas - Avant

Coupe perspective de l'étude de cas - Après


II.III Principe 3 Le principe 3 définit les volumes du projet, en prenant en compte ses dimensions et son rapport au contexte dans lequel il prend place. Ici, la largeur de l'Avenue est inférieure à 30m, ainsi la profondeur du bâti est de 6m, induisant une réduction de 6m des jardins pavillonnaires. Ce recul permet la création d'une rue parallèle à l'axe automobile de la D117. Les décalages de bâtis sont appliqués au niveau des intersections, c'est-à-dire en face de l'arrivée de la rue créée et en face de l'arrivée de l'Avenue des Hortensias ( au niveau de l'ilot triangulaire , à l'Ouest). Ce recul définit le front bâti avec un recul de 3 m et une continuité du volume de cette portion jusqu'aux clôtures pavillonnaires, permettant la création de porches successifs. Ces "portes architecturales" permettent une organisation des accès intéressante développée dans le principe 4 ( page suivante). La largeur des ilots étant supérieure à 90m, 3 coupures sont appliquées au front bâti de chaque ilot travaillé, au niveau des éléments notoires, tels les passages piétons et les espaces de vides urbains. Ce principe aborde également les dimensions bâties en élévation et les définit dans le respect de l'existant, veillant à ne pas obstruer les vues des ouvertures pavillonnaires. Les façades des rez-de-chaussée pavillonnaires se trouvent parées de clôtures, une barrière aussi bien physique que visuelle. Ainsi, les rez-de-chaussée côté pavillons sont assez vitrés, étant définis par une majorité de commerces. Côté circulation automobile, ils le seront moins, tout en restant définit par un certain rythme, de façon à limiter les nuisances sonores tout en rendant visible l'appropriation de cet espace défini par cette nouvelle façade. Cette logique de skyline se voit complétée par le dessin des toitures du projet, qui répète celle existante aujourd'hui, par la succession des pavillons le long de la D117, celle-ci ne dépasse pas la hauteur de celle existante.

Application du principe 3


II.IV Principe 4 Le principe 4 aborde les usages définis par le projet et plus particulièrement par le remaniement des clôtures pavillonnaires. Ainsi, cette limite franche est repensée dans son épaisseur, redonnant une dimension d'entre deux à cet espace. A chaque séquence de limite est associé un usage en fonction du contexte dans lequel elle s'élève et du rythme recherché de l'espace. Ces variations de limites sont permises par l'usage de la matérialité de la brique et du béton. Ainsi proche de l'esplanade, face au bâtiment culturel, la limite répond à l'usage d'exposer. Plus, loin entre les deux accès aux logements, cette limite se trouve plutôt dédiée à l'usage de s'asseoir. Dans la continuité, cette limite permet aux enfants de jouer, l'espace étant plus large. Puis, généralement, côté pavillonnaire, ces limites sont des espaces qui peuvent être plantés. A cette notion d'entre deux est étroitement liée celle du végétal, le projet cherche à le préserver et si ce n'est pas possible à le recréer s'il l'a altéré. Ainsi, à certains endroits, par des courbes, la limite laisse la place au végétal.

Vue de la clôture habitée


Le principe 4 définit également la logique d'accès, ces derniers sont pensés de façon à fluidifier la différenciation des flux. Les plus importants sont ceux qui concernent l'accès aux logements et ceux qui mènent et articulent les différents espaces dédiés aux commerces. Ilot proche de l'esplanade, plus à l'Est. L'accès aux logements se fait sous le porche, dans la partie juxtaposée aux clôtures pavillonnaires. Cet aspect le rend commun au pavillon et au logement, les habitants du pavillonnaire le traversent ceux du logement empruntent l'escalier ( parallèle à la clôture pavillonnaire), aucun logement n'est présent en rdc. Cet accès est signifié par un seuil marqué par le traitement de sol en briques. L'accès aux commerces se fait également sous le porche, il se situe de l'autre côté que celui des logements, en décalé, permettant une différenciation selon la nature des flux. Ilot proche du Bosquet : L'accès aux logements se fait entre les clôtures pavillonnaires et le nouveau bâti, tandis que ceux aux programmes publics se font de manière latérale à la voirie. Ilot triangulaire : L'accès des commerces et des logements se fait par l'intérieur de l'ilot.

Plan Rdc :


II.V Principe 5 Le principe 5 concerne la projection et les priorités de traitement de la D117. Les plus majeures sont situées au niveau de points stratégiques, tels l'entrée de ville et les intersections importantes.

Aujourd'hui

2020

2030

2040

2050


III. III.IAppropriation des 5 principes Echelle urbaine Bien que ces 5 principes guident la recomposition urbaine de la D117, ils se trouvent appropriés par ceux qui les appliquent. Cette appropriation permet d'adapter le projet spécifiquement à son contexte. L'espace public se trace par séquence, et se dessine en fonction des spécificités du territoire dans lequel il s'implante, aussi bien l'immédiat que le contexte plus large. La classification de ces espaces publics se décide en fonction des flux désirés et de l'articulation de ces derniers en fonction des environs. De manière générale, l'ensemble des espaces publics générés sont vus comme des espaces de pause piétonne, inexistant aux alentours de la D117 aujourd'hui. Ainsi, la "placette" s'étend au centre de l'ilot triangulaire, elle suit la forme de l'ilot et délimite le bâti. Sa matérialité en pavés lui donne une dimension humaine. Les "bosquets" sont créés par l'investissement de deux friches mitoyennes, où les barrières ont été affranchies. Le potentiel de cet espace vert abandonné est mis en valeur par la création d'un parc. Le projet traite la D117 dans son épaisseur, remaniant aussi bien ses sens de circulation que ses divers franchissements. Ces derniers sont aussi bien de l'ordre piéton qu'architectural. Effectivement, l'investissement de manière alternée des deux rives de la D117, permet la création d'un "bâtiment pont", ou plutôt d'une passerelle habitée. Ainsi, une réelle porte d'entrée prend place et rythme la D117. Le remaniement des sens de circulations automobiles de la D117 et de ses axes transversaux permet la création d'une pause le long de la D117 qui est désignée sous le terme d'esplanade. Cette étendue prend forme par un jeu de niveaux marquant la différenciation de seuils.

Axonométrie générale


III. III.IAppropriation des 5 principes Echelle architecturale L'appropriation architecturale découle également du contexte et permet de dépasser la monotonie de cette intervention architecturale qui dans quelques dizaines d'années sera appliquée à l'ensemble du tronçon de la D117 allant des 7 îles au pic de l'arboretum. Ainsi, lorsque le bâtit se trouve juxtaposé à la voirie de la D117, sa façade doit être reculée de 40cm en arrière. Cette appropriation permet de planter cet espace et de marquer un seuil visuel entre l'espace de la voirie et l'espace bâti.

Une autre appropriation architecturale prend place de manière unique au niveau de la zone de l'étude de cas, celle-ci permet un franchissement architectural de la D117. Ainsi est créé une passerelle habitée permettant de passer d'une rive à l'autre à une hauteur différente.


IV. IV.IContinuités du projet Projection programmatique Les 5 principes définissent point par point les interventions urbaines, puis leurs orientations architecturales. Les programmes du projet en font partie. La répartition programmatique suit la logique suivante : les rez-dechaussée accueillent des programmes publics : tels des commerces, des cafés, des restaurants, des activités libérales et des activités culturelles. Au niveau de l'ilot triangulaire, on retrouve un café et un restaurant, plus loin, vers les bosquets, ce seront des commerces, puis vers l'esplanade, le programme sera orienté vers un aspect culturel. Puis, les étages sont destinés à accueillir des logements. Cette répartition permet de redynamiser les rez-de-chaussée, en ré injectant de la vie dans leurs locaux, facilitant une meilleure redéfinition de la façade de la ville. Les logements sont définis en R+1 (et parfois en R+2), mais l'architecture veillera à ne proposer aucun vis à vis sur le pavillonnaire existant.

Logements Commerces, cafés... Se basant sur un principe de projection, la répartition programmatique sera amenée à être modifiée dans les années futures en fonction des mutations urbaines à laquelle sera exposée la ville de Montfermeil.


IV. IV.III Continuité du projet Limites L'application des 5 principes du guide nous permet d'élargir notre champ d'action, de considérer notre sujet dans sa globalité et de le travailler de manière précise sur une étendue relativement large, qui est ici de 1,2 km de long sur 50m de large. Cette méthodologie présente néanmoins quelques limites. Notamment, celle qui est liée aux habitants, ce sont les premiers concernés par notre intervention. Ce sont eux qui vont être impactés de manière aussi bien directe qu'indirecte. Le projet étant de redéfinir la façade la ville, qui est aujourd'hui principalement constituée de zones pavillonnaires, il va donc par ces multiples remaniements donner une nouvelle proportion à l'existant, qui sera plus juste et praticable comme un réel organe urbain. L'idée de faire projet avec les habitants de la ville est envisageable dans divers cas, mais celui des zones pavillonnaires est particulier, présentant une disposition relativement individualiste. Le projet est de ne pas dénaturer l'existant, en veillant à prendre en compte ce qui a pu être établi sur les lieux jusqu'à maintenant. Mais, afin de redéfinir pleinement le front bâti de la D117, une légère modification des limites parcellaires correspondant aux barrières pavillonnaires est envisagée. Face à cette modification, le projet se doit d'offrir une "plus value" aux habitants de ces pavillons. Cette dernière est multiple : de par le travail de rez-dechaussée publics, par cette "protection" qu'offre le bâti du projet, par cette restructuration de la voirie de la D117 qui allège le trafic routier à certains endroits, par la mise en valeur d'espaces abandonnés, par la création de divers publics qui sont aujourd'hui très peu présents dans la ville de Montfermeil. Dans ce cas-là, l'enjeu de faire projet avec les habitants est envisagé mais à une échelle différente, qui est ici celle des limites pavillonnaires par exemple. Cet entre-deux peut devenir terrain d'appropriation par les habitants. Ces appropriations nécessitent de multiples concertations à différents stades d'avancement afin de réellement construire ensemble. Les 5 principes rencontrent également une limite en ce qui concerne la règlementation, dans quelques cas, ils ne respectent pas toutes les normes, qui sont habituellement appliquées à ce contexte. On peut voir cet enjeu comme une remise en question de ces normes, qui pourrait aboutir à leur redéfinition.


V Références, Annexes, bibliographie, Sitographie.


Sommaire

Introduction

I. Comprendre Montfermeil II. De la départementale destructrice à la route fédératrice III. Les 5 principes de Montfermeil IV. Etude de cas : application des 5 principes à une séquence spécifique de la D117 V. Références, Annexes, Bibliographie, Sitographie

Conclusion


Références

Studio Wet Casa Borrero, SP

L'idée était de concevoir une maison « traditionnelle » avec des tuiles sur le toit, comme une maison contemporaine à travers des techniques traditionnelles.

ALDA, Fernando. Espagne,[photographies]. Alosno, 2019. 17 photographies


Références

Gad Line Studio

Fuyang District Housing, CH

Les bâtiments sont regroupés autour de cours communes comme c'était le cas traditionnellement dans les villages locaux. Avec des proportions internes variables, le projet porte quatre configurations de cours différentes. Ce qui nous intéresse est la présence des formes simples surmontées de toits de tuiles à double pente qui évoquent la langue vernaculaire locale. En plus, les arêtes asymétriques des lignes de toit introduisent la variation.

LI, Yao. Chine, [photographies]. Fuyang, 2019.


Références

Naud et Poux architectes Besançon, FR

Ce projet de logements se situe dans un contexte urbain qui souhaite intégrer un nouveau quartier. Ce qui nous intéresse est cette communication entre les bâtiments et ces espaces d'entre-deux, qui font apparaître des tensions à différentes échelles.

Naud & Poux. site web, www.elisabethnaud-et-luc-poux-architectes.com


Références

Diener & Diener Maaghof West, CH Le projet est un complexe de plus de 180 logements construit en longueur. Ce qui nous intéresse est cette transversalité qui coupe le bâtiment au niveau du RDC, et qui est la partie communicante entre deux environnements différents.

Maaghof City West of the Maag Areal, Zurich, 2002–2013


Références

Giorgio Grassi Scuola elementare di Bergoro, IT Le projet est une école élémentaire qui dispose de deux corps parallèles qui s'organise de part et d'autre d'un chemin longitudinal. Cet axe présente un intérêt, tout particulier dans la notion d'entre-deux et de franchissement.

GRASSI, Giorgio. [dessin]. Italie, Fagnano Olona. 1977


Références

Archihood WXY

Gap House, KR

Ce projet de résidence étudiante est caractérisé par des espaces collectifs et privés qui prennent formes et qui sont mis en valeur par des vides. L'insertion du projet à son contexte est en partie assurée par la relation qu'il a avec le rez-de-chaussée, avec la manière dont il embrasse le contexte de la rue à laquelle il appartient.

Doo Jip House / Archihood WxY" 13 Oct 2020. ArchDaily. Accessed 9 Dec 2020.


Références Sanaa

Moriyama house, JP Ce projet de logements individuels est caractérisé par une ouverture sur l’environnement extérieur, celui de la ville. Ces espaces ouverts permettent une interconnection, aussi bien entre les entités bâties et le contexte avoisinant avec une relation architecture-paysage.

Sanaa, Moriyama House, JP


Références

TVK architecture

Porte de Montreui, FR

Tvk architectes a travaillé sur l’amélioration du franchissement du boulevard périphérique en contribuant à la réduction du trafic automobile mais également en redynamisant le quartier par la création de bâtiments dans le paysage. Le franchissement de la trémie centrale présente un intérêt, mais également l'espace public qu'il dessine, permettant au quartier de dépasser sa condition de lieu de passage pour devenir une véritable destination, comme ce que nous souhaitons faire avec la D117.

http://www.tvk.fr/architecture/porte-demontreuil


Références

Atelier Bow Wow

Miyashita Park, JP

Cette transformation de l'espace d'un parking public, cherche à créer un nouvel endroit pour la communauté locale. Ce qui nous intéresse est cette réflexion de comment s'approprier et intégrer ces espaces de parkings, qui sont multiples au niveau de l'Avenue Jean Jaurès.


Références

Béal & Blanckaert Architectes Projet à Rennes, Espace social commun

Ce qui nous intéresse dans l'espace social commun de Béal & Blanckaert ce sont les toitures accessibles, mais aussi le lien direct entre les retombées de la charpente qui se transforment visuellement et discrètement en menuiseries.

https://beal-blanckaert.com/ 2020


Références

Carnet de voyage à Venise de Aude, références Vers une nouvelle définition du pavillonnaire

Gregotti adopte dans ses projets une démarche visant à les rattacher à l’histoire du lieu, et non à une abstraction visant à sa reproductibilité en un site quelconque.


Annexe (1)

(1) Ancien emplacement du chateau

(2) Pic de l'Arboretum au début du XXème siècle

(3) Pic de l'Arboretum au XXIème siècle


Annexe (2) (1) Affiche du nouveau plan de lotissement du quartier de Franceville.

(2) Affiche de propagande pour le lotissement du quartier de Franceville


Annexe (3)

Archives du département d'urbanisme de la ville de Montfermeil Nous remercions infiniment Madame Emilie Binard qui a très gentiment accepté de nous aider pour trouver des archives concernant l'Avenue Jean Jaurès.


Annexe (3)

(3) Carte postale de l'ancien vélodrome aux 7 iles, 1906

(4) Photographie aérienne du supermarché des 7 iles dans les années 70.

(5) Photographie du tabac des barrières blanches

(6) Carte postale des 7iles, vue sur le vélodrome.


Annexe (3)

(7) Les 7 iles, vues des Tribunes. 'promenade très agréable".

(8) Le mammouth. 7 iles, photographie

(9) Montfermeil Franceville, avenue du Château.

(10) Boulevard Bargue et entrée du village. Carte postale.


Annexe (3)

(11, 12) Article et tĂŠmoignage sur les 7 iles.


Annexe (3)

(13, 14, 15, ) suite de l'article


Annexe (4) Av de Breteuil, Paris

A. Jean Jaurès - Montfermeil

A. de Breteuil- Paris


Images du projet de logements Ă venir Eden- prĂŠvision 2022

Plan masse du projet

Vue depuis la Rue Notre Dame des Anges

Vue depuis la Rue Notre Dame des Anges


Sitographie Montfermeil : https://patrimoine.seinesaintdenis.fr/Montfermeil Moulin du Sempin : https://www.moulins-avent.net/Moulins/montfermeil.htm Emeutes de 2005 : https://fr.wikipedia.org/wiki/ ร meutes_de_2005_dans_les_banlieues_franรงaises Montfermeil : ancien vignoble : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5324161j/f15.ite m.zoom ZAC du Bas Clichy : http://www.seine-saintdenis.gouv.fr/index.php/content/download/14351/102 259/file/Dossier%20de%20cr%C3%A9ation%20de%2 0la%20ZAC%20du%20Bas-Clichy(Partie%201).pdf(15)https://docplayer.fr/90069440Plan-local-d-urbanisme-reunion-de-quartier-zonageet-reglement-fevrier-2016.html Grands ensembles en France : https://fr.wikipedia.org/wiki/Grand_ensemble_en_Fra nce Grand Paris : http://www.grandparisgrandest.fr/fr Grand Paris Express : https://www.societedugrandparis.fr/gpe/carte#trajets /depart/Gare%20StLazare/48.876837/2.324738/arrive/ClichyMontfermeil/48.904646/2.556582


Sitographie Projet en cours https://v1.inventonslametropoledugrandparis.fr/wpcontent/uploads/2016/11/70_Secteur_central_quartier_ du_plateau.pdf L'école à Montfermeil : http://www.ville-montfermeil.fr/wpcontent/uploads/2018/09/Toute_une_histoire_Le_cent enaire_des_ecoles.pdf Article sur la destruction des Bosquets : https://www.leparisien.fr/seine-saint-denis93/montfermeil-le-dernier-adieu-de-jr-et-ladj-ly-a-lacite-des-bosquets-15-08-2020-8368257.php PLU de Montfermeil: https://www.endema93.fr/document/plumontfermeil-rapport-de-presentation-partie-1-104.pdf Généralités sur Montfermeil : https://fr.wikipedia.org/wiki/Montfermeil Château de Montfermeil : https://patrimoine.seinesaintdenis.fr/chateau-deMontfermeil Ligne de Paris-Est à Strasbourg-Ville : https://fr.wikipedia.org/wiki/Ligne_de_ParisEst_%C3%A0_Strasbourg-Ville Tramway du Raincy à Montfermeil : https://fr.wikipedia.org/wiki/Tramway_du_Raincy_%C 3%A0_Montfermeil Mairie de Montfermeil : www.ville-montfermeil.fr/ma-ville/decouvrirmontfermeil/patrimoine-historique/hotel-de-ville/


Sitographie Politique de désenclavement durable : https://www.senat.fr/rap/r07-410/r07410_mono.html Progrès du tramway à Montfermeil : https://www.youtube.com/watch? v=WxcT_su8bQg&feature=emb_title&ab_channel=%C3 %8Ele-de-FranceMobilit%C3%A9s

Bibliographie GRAU Architectes, Rez de ville. Rez de vie, Pavillion de l'Arsenal, 2013 KEPPEL Gilles, Banlieue de la République, Broché, Galimard, 2 février 2012 MASBOUNGI, Ariella, (Ré)aménager les rez-dechaussé de la ville, Le Moniteur, 2013 NOEL, Lucien, préface de M. Funck-Brentano, Montfermeil et sa région : fragments historiques, Aurillac, 1931-1938 /https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5324161j/f13.i mage REIGNOUX François, La Vigne en France et son terroir , Broché, 15 novembre 2019 /https://books.google.fr/books?id=fHqDwAAQBAJ&pg=PA257&lpg=PA257&dq=le+Clos+JeanValjean&source=bl&ots=EsVqxlBo2i&sig=ACfU3U1AR rFdnefWac4C1bhZytJ1dmUpA&hl=en&sa=X&ved=2ah UKEwix84vpvbrAhVLVhoKHfMQCmI4HhDoATACeg QICBAB#v=onepage&q=le%20Clos%20JeanValjean&f =false/


Sitographie, bibliographie SOULIER Nicolas, Reconquérir les rues, Exemple à travers le monde, Broché, 26 avril 2012 ZOLLER Doris, Ground Floor Interface, Wüstenrot Stiftung, 2014

Vidéos : :BEGUIGUI Yamina, 9.3 mémoire d'un territoire, documentaire complet, Dailymotion 2008 https://www.dailymotion.com/video/x5nkbg0 LADJ LY, 365 jours à Montfermeil, https://www.facebook.com/ghettupfr/videos/493272 041033417 Expositions : Jusqu'ici tout va bien, Kourtrajmé, Palais de Tokyo, septembre 2020 Films : LADJ LY, Les misérables, Srab films, 2019


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