C'est à ce moment-là que j'arrêtais d'écrire mon journal. J'ai dû m'y contraindre... Le jour approchait, un moment tout autant captivant qu'effrayant. Je ne savais pas où j'allais, ni qui j'allais rencontrer.
Je connaissais bien sûr les professeurs qui s'occupaient de moi, mais j'appréhendais de croiser au détour d'un couloir le regard des parents de celui ou celle qui allait peut-être me sauver la vie. On me rassurait en me certifiant que c'était impossible, mais j'avais peur, je n'aurais jamais supporté de croiser ces gens certainement en peine et remplis de colère aussi.
Sans réellement comprendre pourquoi, ni comment, je savais que je vivais là des instants importants. Les secousses de l'ambulance qui m'emmenait à mon rendez-vous, les hurlements du conducteur manifestement très énervé par les embouteillages, la chaleur du mois de mai, étaient les teneurs d'un préambule qui allait avoir raison de moi.
Je me présente, Stéphanie, je suis bien morte et vous raconte comment j'ai découvert l'autre vie.