Disciple extrait

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« Écoutez les sages paroles d’un pasteur expérimenté qui sait qu’être un disciple de Jésus va bien au-delà de l’approfondissement de l’apprentissage de la Bible et de l’acquisition de connaissances théologiques. Découvrez de quelle manière la grâce intègre votre court récit dans l’histoire plus importante de la rédemption et transforme votre cœur au cours de ce processus. » Paul David Tripp, président, Paul Tripp Ministries; Auteur du livre Instruments dans les mains du Rédempteur « Bill Clem a bouleversé toutes mes idées préconçues sur la formation de disciples, mais, ce faisant, il a brossé avec brio un tableau magnifique de ce qu’est un disciple et de ce à quoi ressemble la formation de disciples. Tous ceux qui sont résolus à faire des disciples centrés sur l’évangile devraient lire ce livre. » Carlos Montoya, pasteur principal, Blaze Christian Fellowship, Santa Fe, Nouveau-Mexique « Bill Clem utilise ses talents exceptionnels de conteur, ses points de vue théologiques et son parcours personnel pour aborder de plein fouet la formation de disciples. Lire ce livre était comparable à boire un café en compagnie d’un des penseurs et responsables de ministère les plus influents d’aujourd’hui. » David Livermore, président, Cultural Intelligence Center; Auteur du livre Serving with Eyes Wide Open « Disciple est un livre qui nous parle puissamment parce que son but principal n’est pas de faire des disciples, bien qu’il traite plusieurs de ces aspects. Ce livre axe plutôt sur les qualités et le caractère d’un disciple de Jésus-Christ. Plus nous comprenons qui nous sommes en Jésus, plus nous reflèterons l’image de Dieu auprès de ceux qui nous entourent. Disciple amène le lecteur sur un long chemin qui le conduit à fonder son identité sur Christ. Je crois que beaucoup de lecteurs bénéficieront grandement de son enseignement. » Daniel Henderson, directeur du développement; Séminaire Baptiste Évangélique du Québec, Montréal, Québec



Disciple Une identité fondée sur Jésus de Bill Clem

Avant-propos de Mark Driscoll en collaboration avec


Édition originale en anglais Disciple: Getting Your Identity from Jesus Copyright © 2011 by Bill Clem Published by Crossway a publishing ministry of Good News Publishers Wheaton, Illinois 60187, U.S.A. Cette édition publiée avec la permission de Crossway Tous droits réservés Disciple - Une identité fondée sur Jésus - édition française révisée de Bill Clem © Publié en janvier 2013 par : Éditions Cruciforme 9780, rue Sherbrooke Est, Montréal (Québec) H1L 6N6 Site Internet : www.editionscruciforme.org La reproduction d’un extrait quelconque de ce livre, par quelque procédé que ce soit, tant électronique que mécanique, en particulier par photocopie et par microfilm, est interdite sans l’autorisation écrite de l’éditeur. ISBN : 978-2-924110-14-0 Dépôt légal Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2013 Bibliothèque et Archives Canada, 2013 Traduction : Mélanie Mathieu Révision : Marie-Josée Fortin Correcteur : Louise Denniss Adaption de la couverture : Daniel Henderson Mise en page : Daniel Henderson La plupart des citations bibliques ont été extraites de la version de la Bible Louis Segond 1910 Les citations indiquées « Darby » sont des citations du texte biblique de la version Darby Les citations indiquées « S21 » sont des citations du texte biblique de La Bible Segond 21 Copyright © 2007, Société Biblique de Genève Les citations indiquées « Rabbinat français » sont des citations du texte biblique de La Bible du Rabbinat français, selon le texte original de 1899


Table des matières

Avant-propos de Mark Driscoll

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L’histoire de Dieu

2

Le héros de l’histoire

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3

Le porteur de l’image de Dieu

63

4

Les distorsions de l’identité

81

5

L’adoration

99

6

Les distorsions de l’adoration

117

7

La communauté

135

8

Les distorsions de la communauté

155

9

La mission

169

9

10 Les distorsions de la mission

189

11 Le plan

205

12 La multiplication

229

Notes

247

5



AVANT-PROPOS L’une des dernières paroles de Jésus, avant qu’il ne retourne au ciel après avoir accompli sa mission de salut, nous prescrivait de « faire des disciples ». Il s’agit donc du privilège et de la mission de l’Église chrétienne jusqu’à son retour. Cependant, qu’est-ce qu’un disciple? Qui et comment adore-t-il? Quelle est son identité? Où se trouve sa communauté? Quelle est sa mission? Le terme disciple a été utilisé si souvent que sans doute peu de gens prennent le temps d’y réfléchir de manière approfondie ou ne le comprennent dans la pratique. Heureusement, notre ami et collègue, le pasteur Bill Clem de l’église Mars Hill, répond magistralement à ces questions, ainsi qu’à d’autres, concernant les intentions de Jésus lorsqu’il nous a dit de faire des disciples. M. Clem puise sa sagesse de décennies de vie en tant que disciple de Jésus-Christ. Il a littéralement enseigné à des dizaines de milliers de leaders de tous âges aux États-Unis et dans le monde, contribué à la gestion d’un des plus grands ministères étudiants, dirigé le plus important ministère universitaire de sa nation, servi en tant que pasteur principal et associé, donné des séminaires et implanté une église. Il travaille à présent à titre de pasteur du plus grand campus de l’église Mars Hill. Bill a également connu le deuil, à la mort de sa première femme décédée à la suite d’une longue lutte contre le cancer, a élevé des enfants qui sont désormais des adultes qui aiment et servent tous Jésus. Il est aujourd’hui un heureux grand7


père, marié à une nouvelle femme, et il se trouve à une nouvelle étape de sa vie qui inclut un cigare de temps à autre. Ceux de nous qui le connaissent bien vous diront que lorsque la Bible mentionne un berger aimant, elle fait référence au pasteur Clem. Nous le respectons, l’estimons et l’aimons. Il est humble envers les autres leaders, fidèle aux Écritures et aime les gens. Il fait preuve de courage dans son leadership et de flexibilité dans sa méthode. Il est rempli du Saint-Esprit. Par conséquent, il est la personne qu’il nous fallait pour rédiger le livre sur la formation de disciple. Le contenu du livre constitue la base de la formation de disciples de l’église Mars Hill et a fait une réelle différence dans la vie des gens. Nous sommes très heureux de partager notre ami et sa sagesse avec vous. Mark Driscoll, pasteur principal, Église Mars Hill, Seattle

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1

L’HISTOIRE DE DIEU Si vous étiez Dieu, comment expliqueriez-vous à un humain qui vous êtes? Comment le lui feriez-vous comprendre clairement? Comment vous révéleriez-vous à votre création? Écririez-vous dans le ciel les points suivants : x x x x x x

Éternel Infini Sage Saint Puissant Aimant

Créeriez-vous un univers de type cause à effet dans lequel vous vous introduiriez par des interruptions appelées « miracles »? Inscririezvous votre nom sur tout ce qui existe et y apposeriez-vous le terme « bon »? En y réfléchissant, nous prenons conscience qu’il ne serait pas si facile de se révéler à sa création, mais Dieu l’a fait de façon exceptionnelle et très engageante.

L’histoire de Dieu est invitante Dieu a choisi de se révéler à nous par l’entremise du récit. Nous apprenons à connaître son histoire de deux façons. D’abord, Dieu nous montre sa fidélité et sa conduite providentielle et patiente des nations. Dans Exode 15.11-13, il est écrit que le peuple s’est réjoui de la fidélité de Dieu lors de la libération d’Israël. Dans Ésaïe 14 à 21, 9


Disciple nous retrouvons d’autres exemples, soit les oracles prophétiques de jugement contre l’Assyrie, le pays des Philistins, Moab, Damas, l’Égypte et Babylone. Puis, il nous donne le privilège d’écouter : 1) ses conversations intimes avec des hommes comme Moïse (dans Exode 32 à 33, Moïse intercède pour la nation un peu comme le Christ intercède pour son peuple); 2) la promesse qu’il fait à Abraham (Genèse 12, 15 et 17 jettent les bases de l’alliance conclue avec Abraham qui instaure l’espoir pour toute l’histoire de Dieu); 3) les prières de David (les Psaumes sont remplis de douloureuses lamentations et d’humbles confessions de la part de David et d’autres personnes qui tentent de saisir une situation qui ne leur plaît pas ou qu’ils ne comprennent pas toujours). On comprend rapidement qu’il ne s’agit pas d’un récit rempli de personnages fictifs, mais d’une histoire complexe et de vraies personnes qui interagissent de façon dynamique avec Dieu. Ces personnes sont entièrement engagées dans le récit et y prennent une part active. Il est impossible d’entendre cette histoire sans nous sentir nous-mêmes très « connectés » en quelque sorte. L’histoire de Dieu nous touche au plus profond de notre être, car elle fait le récit de personnes en relation les unes avec les autres. Le Dieu de la Bible ne semble pas tant se soucier de ce que nous soyons informés à son sujet qu’il désire que nous le connaissions véritablement, que nous expérimentions une connaissance réelle de lui. (Paul prie que les Éphésiens en viennent à « connaître l’amour de Christ qui surpasse toute connaissance » dans Éphésiens 3.19). Tous en arrivent un jour ou l’autre à le connaître, mais de façons multiples et différentes. La Bible constitue l’une des principales façons de le connaître. Elle renferme l’histoire du Dieu qui s’est révélé à nous. Lorsque nous la lisons en gardant à l’esprit cette vérité, nous sommes « touchés par sa Parole et par les actes de salut opérés par Dieu, car ces derniers se sont déroulés dans le cadre de l’histoire du peuple de Dieu1 ». L’histoire présente des descriptions et des découvertes au sujet de Dieu, à travers les vies de ceux qui le connaissent et qui s’opposent à lui, de manière à nous révéler un 10


L’histoire de Dieu

Dieu profondément personnel qui cherche à être en relation avec sa création. Dieu nous raconte son histoire de façon captivante et invitante de telle sorte que nous soyons appelés à y prendre part. Cependant, au cours de l’histoire de l’humanité, certains ont tenté d’expliquer l’unicité de notre relation avec Dieu de manière peu efficace et parfois même pas du tout biblique. Parmi les analogies les plus courantes de la relation de Dieu avec les humains, on retrouve celles du copilote, du professeur et de ses étudiants, de la cause première et de la cause seconde, du commandant et de ses troupes, ainsi que celle de la main dans le gant. La plupart d’entre nous ne conçoivent pas notre relation avec Dieu ainsi, mais certains l’associent constamment à ces images. Une autre analogie plus utile et biblique est celle d’un auteur et des personnages de son conte2. L’histoire de Dieu est époustouflante, parce qu’elle est irrésistiblement vraie et que nous y jouons tous un rôle. Après avoir entendu ma présentation dans le cadre d’un atelier sur l’histoire de Dieu, un homme a demandé à me rencontrer. Il m’a raconté la tragique histoire des mauvais traitements, des blessures émotionnelles et physiques que son beau-père brutal lui avait infligées, de même qu’à ses frères et sœurs. Il avait récemment été convoqué devant la cour pour témoigner contre son agresseur, ce qui le troublait, car il croyait que tout cela était désormais derrière lui. Toutes les souffrances et tous les souvenirs refoulés ont refait surface et rompu la barrière émotionnelle qu’il avait érigée au fil du temps. Au milieu de sa douleur, il avait conclu que Dieu ne s’était pas manifesté et l’avait donc rayé de sa vie, scellant ainsi en son âme une autre série de blessures non pansées. Alors que je parlais, il a senti ses remparts s’écrouler et a recommencé à se poser des questions telles que : « Comment Dieu peut-il être aussi insensible et m’assigner un tel scénario? » De nombreuses personnes se posent des questions similaires, sinon la même, tous les jours.

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Disciple La principale difficulté à franchir pour notre foi consiste sans doute à embrasser le rôle du serviteur et à vivre la rédemption dans l’histoire de Dieu, au lieu d’abandonner le Dieu de l’histoire parce que le déroulement de celle-ci ne nous plaît pas. L’idée d’incarner un personnage dans une histoire écrite par un autre va à l’encontre des valeurs véhiculées par la société et la culture actuelles. Les kiosques à journaux et les blogues scandent ce slogan : « Je suis mon propre maître. » L’autonomie de l’individu sature notre monde et nous n’aimons tout simplement pas penser que nous ne contrôlons pas entièrement notre destinée. L’homme avec qui j’ai discuté a rapidement admis que sa façon d’éduquer ses enfants avait été influencée pour le mieux par les souffrances qu’il avait vécues et que sa quête d’un Dieu aimant, qui donne un sens à tout ce qu’il a créé, s’était intensifiée à cause de sa situation. Il n’arrivait tout simplement pas à faire confiance à Dieu, car une telle confiance ne lui offrait aucune garantie que Dieu l’empêcherait de souffrir à nouveau. La triste vérité est qu’il n’existe aucune assurance contre la souffrance. Il importait peu que cet homme se considère comme l’auteur de sa propre histoire ou comme un acteur dans l’histoire de Dieu, il continuait à souffrir et cherchait désespérément à savoir pourquoi. Aussi longtemps que nous croirons écrire nous-mêmes notre histoire, nous continuerons à l’agrémenter d’aventures et de personnages, pensant ainsi trouver le bonheur et un sens à la vie. Toutefois, nous manquons de ressources pour satisfaire notre soif de sens. Examinons les deux scénarios suivants. Scénario 1. Trois étudiants en théâtre en sont à leur dernière année d’études dans un collège privé. Ils évaluent que leurs dépenses pour cette dernière année se situeront entre 125 000 $ et 175 000 $. Un soir, alors qu’ils jouent au billard, il leur vient l’idée de monter une pièce de théâtre. L’idée semble géniale, même astucieuse pour leur carrière. Alors qu’ils commencent à formuler leurs idées – le scénario, la mise en scène, la distribution et les lieux – ils se rendent compte 12


L’histoire de Dieu

que la location d’une salle de théâtre pourrait leur coûter l’équivalent de la totalité de leurs droits de scolarité. Refusant de se décourager, ils réévaluent leur stratégie et élaborent une pièce de théâtre à trois acteurs qu’ils pourront jouer dans le garage d’un parent. Tandis qu’ils tentent de faire de leur rêve un projet plus réaliste, tous ceux à qui ils en parlent – parents, camarades et professeurs – se montrent sceptiques. Tous mettent en garde les trois aspirants acteurs qu’une pièce de théâtre jouée dans un garage ne présente pas le même intérêt que les trois types réunis dans un garage ayant créé un ordinateur dans les années 1970. Ils ne peuvent tout simplement pas obtenir l’effet ou le sens recherché. Ils devront pour le moins embaucher un acteur célèbre pour attirer un auditoire, ce qui n’est pas envisageable étant donné leurs maigres ressources. Scénario 2. Une étudiante en théâtre qui en est à sa dernière année d’études passe une audition pour un petit rôle dans une pièce de Broadway, à New York. On la rappelle, et elle finit par décrocher le rôle. Ce n’est pas un des rôles principaux, loin de là, mais elle travaillera en collaboration avec certains des meilleurs acteurs, professeurs et metteurs en scène de l’industrie – sans oublier qu’il s’agit de Broadway, à New York, et de la première de la pièce d’un dramaturge. Lorsque l’étudiante demande à ses amis, à sa famille et à ses professeurs ce qu’ils en pensent, ils l’encouragent tous à saisir cette occasion unique. Quelle est la différence entre ces deux scénarios? La pièce de Broadway situe notre étudiante dans un monde beaucoup plus grand qu’elle qui comporte une mise en scène, des gens célèbres, de la publicité – même si elle n’a obtenu qu’un très petit rôle, elle fait partie de quelque chose d’énorme. En revanche, les étudiants de la pièce de garage se trompent lourdement s’ils croient que leur vision des choses est réaliste. Ces exemples visent à mettre en parallèle la différence qui existe entre inviter Dieu à prendre part à notre histoire (en d’autres mots, Dieu

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Disciple est l’invité très spécial d’une émission de courte durée intitulée « Ma vie ») et le fait de se voir offrir par Dieu un rôle, quel qu’il soit, dans son drame épique. Notre histoire personnelle constitue en fait une déformation de la réalité et une quête de sens. L’histoire de Dieu constitue la réalité et même le plus petit rôle nous permet d’y trouver un sens à notre vie, car glorifier le Créateur et lui plaire est l’expérience la plus significative qu’il peut être donné de vivre aux êtres créés. Dieu se révèle à travers la vie des gens et lorsqu’une personne prend conscience qu’elle fait partie de l’histoire de Dieu, elle devient l’un des instruments les plus profonds pour révéler Dieu à d’autres personnes. Il s’agit du rôle le plus important que peut détenir un être créé par rapport à son Créateur. Comment donc en sommes-nous arrivés à croire l’inverse? Comment se fait-il que tant de personnes soient invitées à accueillir Jésus dans leur vie, encouragées à imaginer à quel point il pourrait améliorer leur vie? Se pourrait-il que des chrétiens bien intentionnés, voulant tellement faire connaître Jésus, aient en fait remanié l’histoire de Dieu de manière à la rendre « conviviale » et aient, par le fait même, dénaturé l’évangile au point d’en faire un tout autre évangile (Galates 1.6-8)?

L’histoire de Dieu n’est pas menacée Dieu commence son histoire par la création de la scène du théâtre. L’éclairage est installé. Un environnement, qui ressemble à une forêt protégée où l’eau, la végétation et la faune sont immaculées, complète le décor. Puis, Dieu fait entrer en scène le premier homme de son histoire. Dieu crée un écosystème complet et insère l’homme en son centre. Néanmoins, l’homme est distinct du reste de la création, car il n’a pas d’égal. Les humains sont distincts; ils ont été créés, mais ils sont uniques par rapport à toute la création en ce qui a trait à leur fonction et à leur valeur. Cette distinction attribuée à l’homme et à la femme aux versets 26 et 27 du premier chapitre de la Genèse est appelée « l’image de Dieu ». Le fait d’être créés à l’image de Dieu est exactement ce qui différencie l’humanité du reste de la création :

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L’histoire de Dieu

« L’être humain est à la fois une créature et une personne; il ou elle est une personne créée. […] Être une créature signifie ne pas pouvoir bouger le doigt ou prononcer un mot sans Dieu; être une personne signifie que mes doigts bougent lorsque je les bouge, et lorsque mes lèvres prononcent des mots, je les prononce3. » Afin de reconnaître cette réalité, nous devons d’abord admettre notre condition de créature, c’est-à-dire que nous dépendons entièrement de Dieu, puis assumer la responsabilité de notre personnalité par laquelle nous prenons des décisions physiques et morales à chaque instant. L’équilibre entre ces deux éléments et leur combinaison traduisent en quoi nous sommes des personnes créées à son image et représentent donc l’essence même de l’humanité. Être porteur de l’image de Dieu, soit créé à son image, est la fonction ou le rôle le plus humanisant qu’une personne puisse assumer. La meilleure façon de saisir ce que signifie être porteur de l’image de Dieu consiste à en apprendre davantage sur Dieu lui-même et sur son histoire. Lorsqu’on le compare à d’autres dieux, le Dieu de la Bible s’avère différent. Il se révèle transcendant (supérieur et externe à sa création) et immanent (il est intimement lié à sa création). Dieu étant intimement lié à sa création, nous découvrons qu’il la gouverne en collaboration avec les humains qu’il a créés (dans Genèse 2.15, l’homme reçoit la consigne de cultiver et de garder le jardin et aux versets 19 et 20 du même chapitre, l’homme nomme les animaux que Dieu a créés.) Nous constatons que l’humain porte l’image de Dieu entre autres lorsqu’il prend part à l’œuvre de Dieu. À ce stade de la création, Dieu déclare pour la première fois que quelque chose n’est pas « bon », c’est-à-dire que l’homme est seul. Il décide donc de lui créer une partenaire. La femme donnée en cadeau à l’homme comporte de nombreux avantages. L’un des bienfaits de ce cadeau est qu’Adam a désormais un autre humain (créé à l’image de Dieu) avec qui il partage l’image du Créateur. Ce qui n’est pas « bon » pose problème sur deux plans. Si l’homme est seul, il n’a pas l’occasion, sur le plan relationnel, d’être l’image de Dieu auprès d’un

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Disciple autre, ni de connaître Dieu par l’entremise d’une autre personne, soit d’un autre porteur de l’image de Dieu. En lisant la réaction d’Adam devant cette partenaire offerte par Dieu (Genèse 2.23-24), nous apprenons que l’image de Dieu est conçue pour fonctionner dans des relations d’amour. Dieu révèle davantage son plan dans les dix commandements où il nous appelle à l’aimer et à aimer notre prochain. Tout ce que Dieu nous demande et attend de nous est résumé dans Matthieu 22.37-40 : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. C’est le premier et le plus grand commandement. Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes. » Ce texte démontre que Dieu a créé l’homme pour refléter son image et pour que celui-ci soit en relation avec les autres (avec Dieu et avec les humains). Le premier acte de l’histoire de Dieu contient deux autres indications qui éclairent notre compréhension de l’image de Dieu. Celles-ci émanent de l’observation de l’interaction de Dieu avec l’homme (Genèse 2.15-17). Tout d’abord, Dieu fixe à l’homme une limite. Dans un monde sans péché, dépourvu de concurrence et de marketing incitant à la paranoïa, les frontières peuvent être de bonnes choses. La limite imposée offre à l’homme une occasion d’obéir à Dieu, c’est-à-dire qu’il déclare que Dieu est le seul qu’il adorera en vivant conformément à sa volonté. L’adoration nous aide à comprendre que nous reflétons l’image de Dieu, et nous l’adorons lorsque nous nous soumettons à sa volonté et vivons une vie qui reflète sa suprématie. Si une chose aussi simple qu’une habitude alimentaire peut représenter un moyen d’adoration, nous sommes alors incités à modifier notre définition de l’adoration pour qu’elle inclue, en plus de la musique, notre façon d’agir, notre attitude et nos relations, c’est-à-dire tous les aspects de notre vie.

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L’histoire de Dieu

La seconde indication est donnée lorsque Dieu met l’homme en garde contre la conséquence de la désobéissance : « mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras » (Genèse 2.17). La peine liée à la désobéissance est la mort, soit la destruction, ou du moins la distorsion radicale, du porteur de l’image de Dieu. Adam n’avait aucun point de référence concernant cet avertissement, car rien sur la terre n’était mort. Il en a déduit que la mort devait être une chose terrible. Il est possible de conclure qu’être l’image de Dieu, selon qu’il l’entend, exige d’être en vie. Un être humain spirituellement mort, séparé de l’union avec Dieu à cause du péché, est porteur d’une image déformée de Dieu, et bien qu’il soit possible d’entrevoir Dieu en lui, l’image projetée sera gravement altérée et déformée. Cela dit, propulsons-nous dans l’avenir vers un temps de l’histoire de Dieu où la mort n’existera plus et où il aura achevé son œuvre transformatrice. Nous y découvrons quelque chose de fascinant : la création de Dieu et sa finalité n’ont jamais été menacées. Dans Apocalypse 21 se trouve la scène de la recréation qui termine l’histoire de Dieu. Dans Apocalypse 21.1, Dieu crée un nouveau ciel et une nouvelle terre (Dieu est toujours créateur et concepteur). Au verset 3, Dieu habite parmi son peuple (de manière semblable à sa marche avec l’homme dans le jardin). Le peuple de Dieu est appelé « l’épouse » (versets 2 et 9), ce qui laisse entendre que nous continuerons à faire équipe avec Dieu et à vivre avec lui une profonde relation d’amour. Dieu lui-même est le temple ou le centre d’adoration mentionné au chapitre 21 de l’Apocalypse, il ne fait donc guère doute que dans la nouvelle création nous serons des adorateurs. Enfin, la mort ne sera plus dans cette nouvelle création (verset 4), et nous vivrons en tant qu’enfants de Dieu créés à son image (verset 7). Le début et la fin de l’histoire de Dieu forment les extrémités d’un arc portant vers un même but.

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Disciple Tableau 1.1 : La création inébranlable de Dieu Nous sommes conçus pour vivre La création originelle Dieu est créateur Les humains sont créés à l’image de Dieu Nous sommes conçus pour aimer Nous sommes conçus pour adorer Nous sommes conçus pour vivre

La mort n’existera plus La nouvelle création Dieu est créateur Les humains sont les enfants de Dieu (créés à l’image de Dieu) Nous sommes appelés « l’épouse » de Dieu Nous annonçons la gloire de Dieu La mort n’existera plus

Ce grand arc narratif nous permet de découvrir l’amour, le caractère, la sainteté et le cœur de Dieu qui désire racheter les âmes pour sauver son peuple d’une vie sans espoir. Dieu nous a invités à dessein à nous associer avec lui. C’est pourquoi il s’est révélé à nous à la fois au moyen de son histoire, telle qu’elle est racontée dans la Bible, et par l’intermédiaire des vies transformées qui s’y entrecroisent. Étant donné que nous réapparaissons lors de sa grande finale, nous nous rendons rapidement compte que toutes les parties de son scénario sont importantes.

L’histoire de Dieu comporte des risques Si la fin est certaine et véritable, qu’est-ce qui fait de cette histoire une histoire? En d’autres mots, puisque le dénouement est assuré, où est l’intrigue? Si Dieu gagne et que nous sommes tous des images de Dieu rendues parfaites vivant dans une ville de 3626 km3, pourquoi nous donner tant de mal? La réponse se trouve quelque part entre le mystère (les aspects de Dieu et ses vérités qui ne sont pas toujours clairement ou entièrement révélés dans son histoire) et l’authenticité (l’attribution de rôles nous permettant de connaître l’amour véritable et de faire preuve d’obéissance ou de volonté). Comme je l’ai mentionné ci-dessus, être humain signifie être totalement dépendant de Dieu tout en étant relativement capable de prendre des décisions importantes. Nous sommes de vraies personnes qui ont de véritables 18


L’histoire de Dieu

choix à faire, c’est pourquoi l’histoire de Dieu comporte des risques, et ce, même si l’intrigue n’est pas menacée. La foi est nécessaire, même quand le dénouement est conforme à ce qui a été annoncé, et que la trame révèle un Dieu de grâce, de vérité, d’amour, de sainteté, de puissance et de miséricorde.

L’histoire de Dieu est racontée par l’intermédiaire de sa création Dans Romains 1.20, il est écrit : « En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance et sa divinité, se voient comme à l’œil, depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages. » Alors que nous découvrons les actes créateurs de Dieu, nous découvrons également des preuves de son existence, comme s’il avait laissé des empreintes divines dans toute sa création afin que nous apprenions à le connaître. Comme l’exprime un théologien : « L’essence de Dieu est incompréhensible et ainsi, sa majesté semble cachée et échappe à nos sens. Mais Dieu a imprimé, en ses œuvres, certains traits de sa gloire si clairs et si évidents que les humains sont privés de toute excuse d’ignorance, mêmes [les] plus incultes et [les] moins intelligents4. » Toute la création porte l’empreinte de sa paternité. En outre, si nous considérons que tous les humains sont créés à l’image de Dieu, nous pouvons alors conclure que tous possèdent un certain sens de Dieu dans leur âme. La preuve de l’histoire de Dieu est visible dans le monde et chacun prend conscience de son authenticité dans son être même. Néanmoins, cette perception de Dieu ne suffit pas pour connaître réellement son histoire. La Bible est la forme physique sous laquelle nous avons directement accès à son histoire.

L’histoire de Dieu est racontée par l’intermédiaire de la Bible Nombreux sont ceux qui méprisent la Bible ou mettent en doute sa fiabilité, mais la Bible affirme avoir été inspirée de Dieu, ce qui lui donne le rôle distinct de compte-rendu de l’histoire de Dieu. « Toute Écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice […] » (2 Timothée 3.16). La raison principale de cette œuvre surnaturelle 19


Disciple d’inspiration divine se trouve au verset suivant : « […] afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre » (verset 17). Aux fins du présent livre, supposons que vous êtes une personne prête à être désignée comme étant « de Dieu » et désirant être accomplie et propre à toute bonne œuvre. Si tel est votre cas, vous êtes donc exactement le type de personne pour qui Dieu a pris la peine d’inspirer et de préserver sa Parole. Cela dit, nous pouvons convenir que la Parole de Dieu suffit pour que nous connaissions son histoire5. Dieu a fait bien plus que nous donner une histoire de révélation; il s’est révélé à nous pour que nous soyons transformés.

L’histoire de Dieu est racontée par l’intermédiaire de Jésus L’ultime révélation de Dieu se trouve en Jésus-Christ, l’homme-Dieu, et le chapitre qui suit est consacré à son rôle de héros dans l’histoire. Nombreux sont ceux qui soutiennent que Jésus n’était qu’un homme ordinaire qui a fait grand bruit au cours du premier siècle de notre ère. Il convient de prendre note qu’Hébreux 1.3 indique le contraire : « Le Fils est le reflet de sa gloire [de Dieu] et l’empreinte de sa personne [de Dieu], et il soutient toutes choses par sa parole puissante. » Considérer la vie de Jésus en particulier est la meilleure façon de connaître Dieu et son histoire. De plus, Hébreux 2.4 nous raconte que Dieu a appuyé le témoignage de Jésus par des signes et des prodiges au cours de sa vie et de son ministère. Toutefois, il est étonnant de se rendre compte qu’un grand nombre des miracles accomplis par Jésus ont également été réalisés par d’autres hommes. Jésus ressuscite des individus d’entre les morts (Luc 7.11-17 et Jean 11.33-44) Élie (1 Rois 17) et Paul (Actes 20.8-12) le font également. Jésus marche sur l’eau comme le fait Pierre, bien que ce dernier n’y soit resté qu’un bref moment (Matthieu 14.28-31). Jésus guérit un boiteux (Jean 5.1-9) comme le fait Pierre également (Actes 3.1-8). Jésus exorcise des démons (Matthieu 9.32-34) comme le font ceux à qui il en a donné le pouvoir (Luc 10.17). Où donc se situe la différence, en ce qui a trait aux miracles de Jésus?

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L’histoire de Dieu

L’enseignement de l’épître aux Hébreux poursuit le même but que les deux signes donnés par Dieu à Moïse, soit la verge qui se transforme en serpent et la main qui devient lépreuse à intermittence (Exode 4.18). Dieu a donné ces signes à Moïse afin que les gens croient que ce qu’il affirmait venait de Dieu. En général, les miracles de Jésus étaient comme une enseigne néon clignotante où il est écrit : « Voici la vérité ». Ses miracles ne consistaient donc pas tant à prouver sa nature divine qu’à prouver son authenticité. Lorsqu’il prononçait ces paroles : « Avant qu’Abraham fût, je suis », « Je suis le pain [la vraie manne] de vie » et « Vos péchés vous sont pardonnés », il déclarait en fait, en utilisant le langage de la culture du Nouveau Testament : « Je suis Dieu ». N’est-il pas ironique de penser que les chefs religieux croyaient que Jésus proférait des blasphèmes contre le Dieu même qui produisait des signes et des prodiges afin d’attester que Jésus disait la vérité?

L’histoire de Dieu est racontée par l’intermédiaire de la Trinité Dieu se fait connaître dans son histoire comme un Dieu trinitaire6. Voici deux exemples de l’Ancien Testament faisant allusion à un Dieu en plusieurs personnes. D’abord, dans Genèse 1, c’est-à-dire lors de la première scène, la création de l’homme fait l’objet d’une sainte réflexion : « Puis Dieu dit : Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance » (verset 26). Bien que plusieurs contestent le bien-fondé de la compréhension de ce verset selon laquelle Dieu parle à d’autres personnes de la divinité, les autres hypothèses ne sont pas plus convaincantes et semblent fondées sur un élan de zèle visant à réfuter la Trinité plutôt qu’à interpréter ce texte à la lumière de l’ensemble des Écritures. Puis, aussi étrange que cela puisse paraître de prime abord, l’autre exemple provient d’un verset qui semble contredire la Trinité. « Écoute, Israël! L’Éternel, notre Dieu, l’Éternel est un » (Rabbinat français : Deutéronome 6.4). Cette affirmation semble indiquer qu’il ne peut s’agir de trois personnes, mais le mot echad est également 21


Disciple utilisé au sens d’« un » dans Genèse 2.24, où « un » est utilisé comme une combinaison de deux personnes qui ne forment qu’une seule chair7. L’unité de Dieu dans le Deutéronome nous informe tout simplement qu’il n’est pas question de trois divinités distinctes. Notre modèle théologique de la Trinité doit donc voir Dieu comme un seul Dieu composé de trois personnes. La métaphore de l’unité dans le mariage est utilisée à maintes reprises dans le récit de Dieu afin de nous aider à comprendre les concepts d’unité, d’appartenance, d’identité et d’égalité dans la divinité et dans nos relations. Imaginez-vous la Trinité, cette communauté divine, à l’œuvre dans la création. « Au commencement, Dieu [le Père] créa les cieux et la terre » (Genèse 1.1). Dans tout le premier chapitre de la Genèse, Dieu mène à l’existence toute chose par la parole (la Parole de Dieu). Jésus est appelé « la Parole » de Dieu dans Jean 1.1-5. Dans Genèse 1.2, il est écrit que l’Esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux de la terre. Les trois personnes de la divinité travaillaient à l’achèvement de la création de l’univers. À présent, réfléchissez aux objections de vos amis ou peut-être même à vos propres objections par rapport à un Dieu qui semble égocentrique puisqu’il a créé des humains dans le seul but que ceux-ci l’adorent. Le portrait est tout autre si le Père désire que les humains adorent son Fils et l’Esprit, si le Fils désire que les humains adorent le Père et l’Esprit, et si l’Esprit désire que des porteurs de l’image de Dieu adorent le Père et le Fils. Une communauté créatrice et éternelle dont les membres s’aiment les uns les autres et exaltent Dieu est un sol fertile pour nous aider à comprendre ce que signifie être porteur de l’image de Dieu. La doctrine de la Trinité est cruciale à notre compréhension d’une communauté biblique et de son rôle en tant qu’environnement propice à la réflexion réciproque de l’image de notre Dieu.

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L’histoire de Dieu

Bruce Ware la résume comme suit. Nous devrions non seulement analyser la nature et les commandements de Dieu, mais aussi les rôles et les relations trines de la Trinité de Dieu afin de découvrir ce que signifie vivre nos vies en tant que porteurs de son image. Nous avons été créés pour refléter qui est Dieu et ceci comprend la réflexion des relations personnelles au sein de la Trinité8.

En analysant davantage la communication et les rôles de la Trinité ainsi que l’estime de ses membres les uns envers les autres, nous comprendrons mieux que l’égalité ou la valeur ne se définit pas par un rôle ou une fonction. Certains préfèrent rejeter la doctrine de la Trinité, ou du moins la modifier en éliminant tout ce qui a trait à la hiérarchie et à la soumission, plutôt que d’apprendre de ce Dieu trinitaire en quoi consiste refléter sa gloire. Le Nouveau Testament éclaire notre compréhension de la Trinité, de l’interaction d’amour et d’estime réciproque des trois personnes et l’aisance extraordinaire avec laquelle elles remplissent des rôles d’obéissance et de déférence. De plus, elles se donnent prééminence les unes aux autres. Le chapitre 2 de l’épître aux Philippiens est un terrain miné en ce qui a trait à la théologie, mais également une mine d’or, car il brosse un magnifique tableau de l’image de Dieu. Au verset 5, nous sommes encouragés à « [avoir] en [nous] les sentiments qui étaient en Jésus-Christ ». Paul nous dit clairement que Jésus est le modèle à imiter en ce qui a trait à nos pensées. Il déclare ensuite que Jésus a laissé sa place privilégiée dans les cieux et est venu sur terre comme un humain, comme un serviteur, et s’est rendu obéissant jusqu’à la mort. Jésus a été si agréable au Père (ce qui était son objectif) que celui-ci l’a exalté au-dessus de tout (Philippiens 2.9-11). Si nous nous arrêtons uniquement au fait que le Père élève le Fils, nous passons à côté de l’interaction relationnelle de la communauté d’amour dépeinte à la fin du verset 11. Jésus utilise sa position d’autorité pour glorifier Dieu le Père. Voilà une description de cette

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Disciple sainte et divine communauté dont les membres s’estiment les uns et les autres : Jésus s’engage dans la mort afin de plaire au Père, le Père offre le royaume à son Fils comme on décore un héros de guerre, et le Fils utilise ensuite son royaume pour exalter le Père. Le Père est sans aucun doute le seul qui puisse attribuer la place la plus importante. Or, le Fils se sert non seulement de sa pire situation, mais aussi de sa meilleure situation pour plaire au Père et l’honorer. À présent, prenez en considération la courte liste d’activités et de vérités au sujet du Saint-Esprit qui suit. x x x x x

Il rend témoignage de Jésus (Jean 15.26). Il nous fait connaître les choses de Dieu (1 Corinthiens 2.9-12). Il intercède pour nous (Romains 8. 26) tout comme Jésus (1 Jean 2.1). Il a été envoyé par le Père et le Fils (Jean 13.16-17 et 16.7). La présence et l’œuvre du Saint-Esprit correspondent à la présence de Jésus avec nous dans la chair (dans Jean 14.16, Jésus définit le Saint-Esprit comme « un autre consolateur »).

Dans Jean 14.16, remarquez-vous que Jésus ne mentionne ni une force, ni un souvenir rédempteur de sa personne? On ne peut comparer cette situation au décès d’une personne dont les proches en deuil se réconfortent en pensant : « Elle sera toujours avec moi dans mon cœur. » Le Saint-Esprit est une personne tout à fait réelle, accréditée par la chambre des cieux. Tout comme Jésus, le SaintEsprit a été envoyé sur terre pour œuvrer dans le cœur des hommes. Le Dieu qui raconte l’histoire l’a rendue mystérieusement claire. Il est un, mais il existe pourtant en trois personnes. Ces trois personnes participent toutes intégralement à l’histoire comme étant Dieu, mais assument des rôles complémentaires. Ces rôles ne constituent pas une démonstration de force où l’un est soumis à l’autre. Au contraire, chacune de ces personnes s’affairent à révéler les autres personnes de la divinité en les reflétant ou en les représentant dans leurs relations et

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L’histoire de Dieu

leurs interactions. À titre de porteurs de l’image de Dieu, nous faisons bien d’apprendre de cet exemple9.

L’histoire de Dieu comporte des conflits Dieu a écrit son histoire dans le contexte d’une bataille cosmique. Dieu a établi son règne au-delà de cette scène terrestre et les premiers actes de rébellion ont eu lieu en coulisse. Quelques indices de ce qui s’est passé nous sont donnés. Ésaïe 14.13-14 décrit ce qui se passait dans le cœur de Satan : « Tu disais en ton cœur : Je monterai au ciel, j’élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu; je m’assiérai sur la montagne de l’assemblée, à l’extrémité du septentrion; je monterai sur le sommet des nues, je serai semblable au Très-Haut. » Le péché de Satan est l’orgueil qui le pousse à essayer de voler la place de Dieu sur le trône10. Plus tard, dans Ézéchiel 28.13-17, de plus amples détails sont donnés sur l’état originel du bel ange que Dieu a créé et sur la façon dont il a perverti la création de Dieu. Tu étais en Éden, le jardin de Dieu; Tu étais couvert de toute espèce de pierres précieuses […] Préparés pour le jour où tu fus créé. Tu étais un chérubin protecteur, aux ailes déployées; Je t’avais placé et tu étais sur la sainte montagne de Dieu; Tu marchais au milieu des pierres étincelantes. Tu as été intègre dans tes voies, Depuis le jour où tu fus créé, Jusqu’à celui où l’iniquité a été trouvée en toi. Par la grandeur de ton commerce Tu as été rempli de violence, et tu as péché; Je te précipite de la montagne de Dieu, Et je te fais disparaître, chérubin protecteur, Du milieu des pierres étincelantes. Ton cœur s’est élevé à cause de ta beauté, Tu as corrompu ta sagesse par ton éclat; Je te jette par terre, Je te livre en spectacle aux rois11.

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Disciple Ézéchiel 28.17 est profondément offensant, car le passage décrit un être créé qui se sert de ses privilèges ou de ses habiletés pour satisfaire ses propres intérêts ou son désir de splendeur en volant la gloire qui revient à son Créateur. Or, nous venons de décrire la divinité. Le Père donne le rôle principal au Fils, le Fils profite de la vedette pour glorifier le Père et l’Esprit révèle aux hommes les choses de Dieu et glorifie Jésus. Le paradigme pour les êtres créés est le Créateur en une tri-unité de personnes. Ces personnes s’exaltent les unes les autres et nous avons été créés pour faire de même, soit pour glorifier notre Créateur. Satan est devenu un voleur de gloire et a déclenché une immense bataille de rébellion en vue de renverser un royaume dont la loi et les sujets glorifient Dieu. Lorsque nous commençons à lire la Genèse, nous ignorons que cette insurrection a eu lieu. Un esprit matérialiste ou scientifique, conditionné à ne croire que ce qui peut être vérifié de manière objective, se sent certainement jeté dans le vide en lisant le chapitre trois de la Genèse. À la lecture, le « serpent » semble presque surgir de nulle part. Le Serpent parle à Ève. Il semble réussir à imposer son programme à la situation, en ébranlant les convictions d’Ève et en la persuadant que les intentions de Dieu étaient malveillantes puisqu’il lui imposait des limites. Le Serpent a réussi à fausser les limites que Dieu avait établies pour Adam et Ève. Il a fait de l’obéissance une contrainte plutôt qu’une occasion d’adorer Dieu, et a fait de l’obéissance aimante dont Dieu est digne, un système de règles, de pouvoir et d’égoïsme. Il est possible qu’Adam et Ève aient été tentés, non par la promesse de connaître le bien et le mal, mais plutôt par l’attribution d’une autorité leur permettant de décider eux-mêmes de ce qui était bien ou mal. Dans le récit de Dieu, lui seul détermine ce qui est bien et ce qui est mal. En état de rébellion, lorsque la sagesse personnelle est troquée contre la gloire personnelle (Ézéchiel 28.17), il devient très tentant d’avoir son propre trône et d’être à la tête de la plus haute cour d’appel qui soit (Ésaïe 14.13-14). Selon l’histoire, il est évident que Satan engendre le mal, bien qu’il ait été créé bon pour faire le bien. Il est important de prendre en 26


L’histoire de Dieu

considération les deux constats suivants : d’abord, Satan a été créé et donc le mal n’est pas le contrepoids éternel du bien; ensuite, puisque le mal est inscrit dans le cours du récit, il peut en être supprimé à la fin. Les humains, bien qu’ils aient été créés bons, ont été attirés par ruse à choisir le mal. Depuis ce moment fatidique, l’image qu’ils portent a été déformée par le péché et ils sont devenus générateurs de péchés. Depuis ce temps, l’homme lutte pour ne pas refléter l’image de quelqu’un, ou de quelque chose, autre que son Créateur.

L’histoire de Dieu comporte un plan de sauvetage Le péché a eu un impact totalement dévastateur sur la création originelle de Dieu. Il nous est désormais impossible de refléter l’image pour laquelle nous avons été créés. Nous avons été créés pour magnifier Dieu (Ésaïe 43.7; 1 Corinthiens 10.31 et Éphésiens 1.1112). Prenez l’exemple d’un télescope à titre d’instrument grossissant. Sa façon de magnifier les objets est unique. Tandis qu’un microscope grossit de très petits objets afin de les faire paraître plus grands, le télescope grossit un objet (par exemple, une étoile ou une planète) de manière à le rendre plus facile à observer qu’à l’œil nu. Néanmoins, l’objet est en fait plus grand que l’image que nous observons grâce au télescope12. Dieu se sert de l’expérience des autres pour que nous le voyions à l’œuvre, mais il est beaucoup plus grand que les œuvres dont nous sommes témoins. Ainsi donc, en tant que porteurs de l’image de Dieu, nous avons la capacité de magnifier l’objet de notre adoration. Lorsque cet objet constitue une personne, une chose, un problème ou une crainte, nous devenons des idolâtres, alors qu’en magnifiant notre Créateur, nous sommes des adorateurs. Au cours de la dernière année, je me suis tenu à la table de communion afin de prier avec des personnes au sujet des craintes qui les empêchaient de se rapprocher de Dieu. Voici la liste des craintes soulevées :

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Disciple x x x

la crainte de décevoir; la crainte d’être rejeté; la crainte d’être abandonné.

J’ai établi la liste en fonction du nombre de fois où elles étaient mentionnées, mais ajoutons maintenant à ces énoncés « une autre personne ». x x x

La crainte de décevoir une autre personne; La crainte d’être rejeté par une autre personne; La crainte d’être abandonné par une autre personne.

Voyez-vous à quel point il est simple et subtil de se servir de notre capacité à magnifier une autre personne et de remplir ainsi la place qui revient à Dieu? C’est ce qui s’appelle créer une idole. « Qu’est-ce qu’une idole? C’est tout ce qui est plus important que Dieu dans votre vie. C’est tout ce qui captive votre cœur et votre imagination, et tout ce qui remplace les biens que Dieu seul peut donner13. » Dans les cas mentionnés ci-dessus, l’idolâtrie, un concept que toute personne croyait épanouissant, est devenue quelque chose d’effrayant. En vérité, une idole ne pourra jamais égaler Dieu et cependant, nous tentons de taire cette vérité de peur de n’être jamais délivrés (Romains 1.18). À cette appréhension du fait que nos idoles ne nous porteront aucun secours, s’ajoute la terreur de constater notre incapacité à nous sauver nous-mêmes. Nous nous retrouvons alors aux premières loges du spectacle de l’âme paralysée d’un porteur imparfait de l’image de Dieu. Pendant la communion, une personne a exprimé ses craintes à l’égard de Dieu lui-même. Elle a écrit sa crainte de façon honnête : « Je crains que Dieu ne soit pas suffisamment grand pour me racheter de mes péchés. » Nous nous arrêtons rarement à penser que les étoiles que nous voyons dans le ciel nocturne sont des boules de feu plus grandes que le soleil tout comme nous concevons rarement que le Dieu que nous voyons, dont l’image est déformée par le péché, puisse être plus grand que notre péché ou notre crainte14. L’histoire de Dieu doit comporter un 28


L’histoire de Dieu

plan de rédemption à la grandeur de Dieu. Si le fait d’adopter un meilleur comportement ne parvient même pas à couvrir les événements fâcheux d’une histoire d’aussi peu d’envergure que la mienne, comment pourrait-il résoudre ceux d’un récit d’ampleur mondiale et historique? Sans une grande histoire et un Dieu encore plus grand, nous en sommes réduits à tenter de récrire le sens de notre existence, comme l’a fait Satan. Nous sommes vraiment puérils en ce qui a trait à nos capacités de scénarisation lorsque nous préférons les expériences qui nous glorifient aux bonnes œuvres préparées avec soin pour nous en Jésus-Christ (Éphésiens 2.10). La bonne nouvelle découlant de la bataille cosmique et de l’histoire rédemptrice de Dieu est que la victoire est déjà programmée au chapitre 21 de l’Apocalypse. L’histoire comprend des éléments de rédemption qui sont non seulement définitifs, mais qui concernent également chacun de nous personnellement. Dieu rédige le temps et les événements de son histoire de manière à ce que le rôle que nous y jouons serve à refléter son image. En fait, l’histoire d’Israël, ainsi que l’histoire de l’Église, comporte des cycles de rédemption. Il est également possible de constater chez les personnages du récit de Dieu certaines tendances en matière de transformation. Ces tendances deviennent alors les indicateurs de l’œuvre de Dieu dans la vie d’une personne. Dieu est un grand auteur, et pour chaque situation il donne des avertissements précis. Cependant, il rassemble des qualités récurrentes dans les biographies de son peuple. Ces qualités sont similaires, car un seul et même Dieu transforme chacun des membres de la distribution de manière à ce que tous soient conformes à l’image du fils telle qu’incarnée par Jésus. Tous ceux qui vivent la grâce rédemptrice de Dieu dans le cadre de son histoire ont quatre points en commun.

1) Ils ont été rachetés pour refléter l’image de Dieu. Le premier point est associé à l’œuvre rédemptrice de Dieu qui consiste à nous libérer du péché et, ce faisant, à nous transformer à l’image de

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Disciple Dieu en nous donnant notre vraie identité en tant qu’enfants de Dieu et en nous redonnant la capacité de lui faire confiance, de l’aimer, de l’adorer et de lui plaire. « La rédemption est un acte de Dieu consistant à libérer son peuple d’une puissance étrangère et à le rendre libre de manière à ce qu’il puisse vivre comme son peuple conformément aux promesses d’alliance15. » L’aspect le plus surprenant de son histoire est que les humains sont des êtres rachetables. Les anges ont dû se ranger du côté de Dieu ou de son adversaire, Satan, mais l’option de changer de camp ne leur était pas accordée, aucune aide ne leur permet de passer du camp des anarchistes à celui des êtres acceptés par Dieu. Les anges suivent de très près cette histoire de rédemption de Dieu (1 Pierre 1.12). Ils n’ont pas l’occasion d’expérimenter la rédemption et doivent donc observer et découvrir de quelle manière nous sommes libérés des représentations de faux dieux et transformés à l’image de Dieu.

2) Ils reflètent la gloire de Dieu à travers l’adoration. Le deuxième point étroitement associé à la rédemption du peuple de Dieu est l’habileté de ce peuple à lui répondre de manière appropriée, soit en l’adorant. Dieu nous invite à prendre part à son histoire pour le glorifier. La meilleure façon de le glorifier consiste à vivre en adorant notre Dieu trinitaire en esprit et en vérité (Jean 4.23-24). Il remet en ordre toute ma personne – mes pensées, mes actions et mes relations – de sorte que tous les aspects de mon être lui rendent hommage, à l’exemple de Jésus dans Philippiens 2. Bien que je doive lutter contre le Serpent et résister à la tentation de vivre pour ma propre gloire, le Saint-Esprit m’habite et me donne le pouvoir de refléter l’image de Dieu de manière appropriée. Comme Paul l’a écrit, nos corps sont les temples du Saint-Esprit (1 Corinthiens 6.19) et des instruments de culte (Romains 12.1). L’un de mes rêves est d’être un musicien de renommée mondiale. J’aimerais beaucoup être un instrumentiste de talent. Les Écritures décrivent pratiquement notre corps comme un instrument d’adoration, ce qui signifie que je peux « accorder » ma vie au « ton »

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L’histoire de Dieu

de Dieu et vivre comme un instrumentiste de renommée mondiale en utilisant mon corps pour louer et glorifier Dieu. Commencez-vous à prendre conscience de l’importance du rôle que Dieu vous a assigné dans son histoire? Dieu nous a en fait donné la vie en nous réconciliant avec lui de manière à ce que nous puissions l’adorer en même temps que nous détruisons les idoles qui nous mènent à notre perte.

3) Ils reflètent la gloire de Dieu les uns envers les autres en vivant en communauté. Le troisième point consiste en une nouvelle appartenance à titre de membres du peuple racheté de Dieu. Paul décrit nos corps comme le temple du Saint-Esprit, mais il définit également les communautés centrées sur l’évangile comme des temples de Dieu : « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous? Si quelqu’un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira; car le temple de Dieu est saint, et c’est ce que vous êtes » (1 Corinthiens 3.16-17). Paul utilise le pronom « vous » au pluriel pour décrire le temple de Dieu, ce qui laisse entendre qu’il fait référence à l’église de Corinthe. Le Nouveau Testament est rempli de merveilleuses descriptions de notre identité en tant que peuple de Dieu. La communauté est le meilleur moyen d’expérimenter l’histoire de Dieu et son œuvre rédemptrice. Dietrich Bonhoeffer déclare que « le but de toute communauté de chrétiens apparaît ainsi clairement : elle nous permet de nous rencontrer pour nous apporter mutuellement le message du salut16 ». La plupart des commandements des Écritures sont liés à la vie en société. L’Église occidentale néglige trop souvent la pluralité du salut et c’est peut-être l’une des principales raisons pour laquelle nous n’expérimentons pas le salut tel qu’il est décrit dans le Nouveau Testament.

4) Ils ont la mission de refléter la gloire de Dieu dans un monde déchu. Le quatrième point a une incidence sur les personnes avec qui nous partageons la planète, mais n’influence pas notre espérance en Jésus à 31


Disciple titre de héros du récit de Dieu. En ce qui a trait à l’histoire de Dieu, nous intitulerons cette mission « Apporter le royaume de Dieu aux confins de l’incrédulité et vivre une foi audacieuse qui cherche à incarner l’image de Dieu ». Il est nuisible d’établir une distinction entre les croyants et les non-croyants qui suscite une rupture d’avec son prochain. Lorsque l’histoire nous appelle à aimer et à refléter Dieu telle une présence rédemptrice, étant prêts à expliquer l’espérance qui nous habite (1 Pierre 3.15), nous comprenons l’importance d’être surpris sur le fait, alors que nous suivons Jésus. L’histoire de Dieu nous oblige à prendre part à sa mission. Cette mission consiste entre autres à établir des rapports suffisamment étroits avec des non-croyants, des voisins, des parents et des amis de manière à ce qu’ils puissent nous voir de leurs yeux refléter l’image de Dieu. Cette mission consiste également à unir nos forces à celles d’autres croyants afin d’intégrer la communion à la vie quotidienne. « La plupart des ministères centrés sur l’évangile sont composés de gens ordinaires qui font des choses ordinaires intentionnellement par et pour l’évangile17. » Dieu prend plaisir à partager sa mission avec nous, et prendre part à l’œuvre de Dieu signifie refléter son image.

Conclusion En guise de conclusion du présent chapitre, nous réunirons en un tout l’histoire de Dieu. Dieu a pour dessein un royaume où Jésus est roi. Chaque membre de la Trinité glorifie les deux autres et désire un royaume rempli de personnes qui les imitent en reflétant l’image de Dieu de manière authentique, non seulement par leur comportement, mais aussi par leur vie. Ce royaume a vu le jour dans le jardin, mais son existence a été écourtée par le rebelle de la préhistoire qui s’est insinué dans le récit sous la forme d’un serpent et a amené Adam et Ève à défier l’autorité et le règne de Dieu. Les humains, en tant porteurs de l’image de Dieu, ont été souillés par ce péché et, par conséquent, la distorsion de l’image s’est propagée à toute la création.

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L’histoire de Dieu

L’histoire de Dieu se répète de façon cyclique à travers les nations et les épopées ainsi qu’à travers la vie des individus. Notre grande espérance réside en Dieu qui a déclaré les humains « rachetables ». Dieu n’est pas venu sur terre sous l’apparence d’une nation, d’une culture ou même d’une église, il est venu en Jésus-Christ, le Fils de Dieu. Des nations et des empires peuvent apparaître et disparaître, des cultures peuvent passer et des églises peuvent être bâties et détruites, mais l’histoire de Dieu n’est pas menacée et les enfants de Dieu ne disparaîtront pas. L’œuvre et le peuple de Dieu sont éternels, nous pouvons donc, en tant que personne et peuple de Dieu, placer notre espérance dans le Dieu de l’histoire. Les chapitres 2 et 3 de l’Apocalypse contiennent un excellent exemple de « dérive d’identité ». Cinq des sept églises à qui Jésus s’adresse sont appelées à se repentir ou à être disciplinée. Dieu communique à ces personnes qu’il ne peut être soudoyé afin de bénir une expression particulière de son Église, simplement parce qu’on l’appelle « l’Église ». L’Église en tant qu’épouse du Christ est mentionnée au chapitre 21 de l’Apocalypse, mais l’église qui se trouve sur la rue Notre-Dame ou sur toute autre rue n’a pas la même espérance. Notre plus grande espérance en tant qu’Église consiste à former une communauté de chrétiens en mission qui glorifie Dieu en tant que porteurs de son image. Entre 1508 et 1512, Michel-Ange a peint un peu plus de 1 000 mètres carrés du plafond de la chapelle Sixtine, dont plus de 300 personnages bibliques. Michel-Ange a d’abord été approché pour peindre le plafond de la chapelle en vue de créer des fresques autour des douze apôtres. Il a refusé l’offre et on lui a finalement accordé la liberté de peindre les personnages de son choix. D’une certaine manière, Michel-Ange estimait que même les apôtres, sans le contexte de l’histoire rédemptrice de Dieu, ne justifiaient pas le temps et les efforts qu’il devrait investir pour peindre ce plafond. Lorsqu’on lui a donné la liberté de représenter la grandiose histoire de Dieu, il ne pouvait se résoudre à peindre une série de toiles à la volée; il devait y inclure sa compréhension du récit de Dieu. 33


Disciple

Dans la représentation de l’histoire de Dieu créée par Michel-Ange, Jésus figure principalement dans la scène du jugement dernier. Pour Michel-Ange, l’histoire n’est pas épique sans la restauration et la rédemption complète de la création, puisqu’elle a été victime de l’assaut rebelle mené contre Dieu. Bon nombre considèrent ce plafond comme la plus grande œuvre de Michel-Ange. L’immensité de l’œuvre la rend extraordinaire. S’il n’avait peint qu’une série de petites œuvres encadrées avec goût, l’effet n’aurait pas été aussi sensationnel que l’histoire du royaume de Dieu racontée à nouveau. Nos vies, aussi extraordinaires qu’elles puissent être, ne pourront jamais être couronnées de réussite si nous les vivons à l’intérieur de leur propre cadre. Participer à une histoire aussi enlevante que celle de Dieu transforme une journée, un événement ou une vie ordinaire en une contribution à la plus grande œuvre sur terre. Nous devenons des personnes aptes à refléter les merveilles de notre Créateur, et ce, de manière à orienter les cœurs vers leur plus grand désir : une relation personnelle avec le seul être qui puisse donner un sens à notre existence.

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L’histoire de Dieu

RÉFLEXIONS LIÉES AU CHAPITRE 1 Une série de réflexions suivra chaque chapitre. La première série est conçue de manière à vous aider à trouver certaines des vérités bibliques qui ont été traitées dans le chapitre. La seconde série est conçue pour vous aider à forger des convictions et à éliminer les erreurs d’interprétation, en expliquant davantage ce que dit la Bible à propos de suivre Jésus.

Présentation de Dieu et de son histoire La création (Jean 1.1-3) La rédemption (Jean 3.16-17; 20.21-23) La Trinité (Jean 3.17; 14.26; 17.3) La révélation (1 Timothée 3.16-17) La passion (Matthieu 28.18-20)

Réflexions approfondies Vous trouverez ci-dessous 27 références à la Trinité18. Prenez le temps de tenir un journal et de prier en les lisant. 1) La promesse de l’Alliance (Lévitique 26.12 et Apocalypse 21.3). 2) Le Père donne un peuple au Fils (Jean 6.37 et 17.6). 3) Le Père et le Fils envoient le Saint-Esprit pour qu’il habite les croyants (Jean 14.23). 4) Dieu devient notre Dieu et notre Père par l’intermédiaire de Jésus (Matthieu 6.9; Jean 20.17 et 2 Corinthiens 6.16-18). 5) Nous partageons en abondance l’amour éternel du Père pour son Fils et pour l’Esprit (Jean 1.12). 6) Nous sommes greffés comme des branches à la véritable vigne, c’est-à-dire au Fils de Dieu (Jean 15.1-11 et 17.26). 7) Nous sommes unis au Fils grâce à l’Esprit (Jean 1.12-13; 6.44-45 et 15.3). 8) Notre union avec Jésus grandit (Jean 8.31-32 et 15.4-11).

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Disciple

9) Nous avons le devoir de poursuivre la mission apostolique.(Jean 17.18 et 20.21-22). 10) Le but est de glorifier le Père et le Fils (Jean 14.13). 11) Le Saint-Esprit vit et demeure parmi nous (Jean 14.17). 12) Le Saint-Esprit guide vers le chemin, la vérité et la vie (Jean 14.6; 6.63 et 16.13-15). 13) Le travail de l’Esprit complète la mission de Jésus sur terre (Jean 14.17-18). 14) La présence de l’Esprit complète la demeure trinitaire de Dieu avec son peuple (Jean 14.1-3 et 16).

Notre salut par l’intermédiaire de la Trinité 15) Dieu donne la vie à ceux qui ont la foi (Jean 3.16; 17.2-3 et 20.31). 16) La connaissance personnelle de Dieu le Père est rendue possible par Dieu le Fils (Jean 17.3). 17) La connaissance est donnée par Dieu le Saint-Esprit (Jean 15.26 et 16.13-15). 18) L’union avec le Père et le Fils est confirmée par la réception du Saint-Esprit (1 Jean 1.3 et 4.13).

La gloire de la Trinité 19) Le Père révèle son nom par l’intermédiaire du Fils (Jean 12.28). 20) Le Père se révèle par l’intermédiaire de Jésus à la croix (Jean 10.15, 17-18). 21) Jésus est exalté et glorifié (Jean 7.39; 12.23 et 17.1). 22) Le Père et le Fils se glorifient mutuellement (Jean 13.32). 23) Le Fils partage la bénédiction suprême du Père en l’annonçant à de futurs croyants (Jean 16.14).

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L’histoire de Dieu

La Trinité en mission 24) 25) 26) 27)

Le Père envoie le Fils, et le Fils envoie l’Esprit (Jean 15.26). Jésus prie pour lui-même (Jean 17.1-5). Jésus prie pour les disciples (Jean 17.6-19). Jésus prie pour les futurs croyants (Jean 17.20-26).

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