SOUBR Après le webzine Scènes Francophones, après le numérique donc, on se lance dans le papier. À un moment où la presse est en crise, on s’est dit qu’on ne pouvait pas se tromper. Mais peu importe. On se lance dans l’aventure – et quelle aventure ! D’abord, la structuration d’une formule en 62 pages : trouver un angle, des idées. On veut valoriser les langues françaises par les arts. On utilise le pluriel parce que l’on n’aime pas tellement le franco-centrisme et cette idée de langue universelle normée. Passons. Donc, on demande à des musicien·ne·s de faire un peu de littérature. Voici le sujet du premier numéro de la revue, « Les premières fois », vous en faites ce que vous voulez, en 2000 ou 6000 signes. Pas de médiateur, on donne la parole directement. Libre. On fait appel à des universitaires pour réfléchir ensemble sur des sujets actuels, on flashe sur une illustratrice... Bref, on va à la rencontre des artistes, on défriche, on déniche, on découvre et on pense à la suite. La rédaction
ESAUT « Les premières fois » Pour Soubresaut, ce sera la première fois que nous avons découvert tel·le artiste dans un festival intimiste. La première fois que nous avons écrit un article sur un groupe que nous voulions absolument faire connaître. La première entrevue. La première fois que nous avons animé notre propre émission de radio. La première accréditation à un festival. La première fois que nous montons une revue papier, que nous utilisons l’écriture inclusive. La première fois que nous appelons un imprimeur. La première fois que nous déballons le carton et découvrons le bébé. Les premières fois, ce sont les moments de la découverte, de l’initiation, des commencements, des nouveaux horizons.
Les premières fois de Mathilde Fernandez
6
Photographies de Mélanie Lauer et Manon Roland
8
Le renouveau des éditions africaines francophones Texte, entrevue et illustrations de Marie-Pierre Baudier
10
La première fois de Sèna Calmine Agbofoun
24
La première fois de Santiago
28
Illustration de Marinah
32
La « glottophobie », phénomène socolinguistique expliqué par Philippe Blanchet
34
Les premières fois de Blondy Brownie
42
Photographies d'Abigaïl Friard
44
La chanson québécoise : média de revendications culturelles et identitaires Texte de Laura Boisset
46
La première fois de Rouge Gorge
56
« Lettre(s) à ma tante », chanson
60
Écouter
SOMMAIRE
« Égérie » de Mathilde Fernandez Live à Las Vegas, EP, 2015 « Respire » d’Usé Chien d'la casse, album, 2016 « Pistache » d’Infecticide Poil de cœur, album, 2016 « Rose » de Requin Chagrin Requinchagrin, album, 2015 « Le Feu » de Hyperculte Hyperculte, album, 2016 « Gilles » de Santiago L'Aurore, EP, 2016 « Montréal Sud » des Dead Obies Montréal Sud, album, 2015 « Le Premier Jour » de Blondy Brownie et Tim Clijsters (BRNS) Almanach, album, 2017
Regarder
« Grand dérèglement » de François & the Atlas Mountain Solide mirage, album, 2017
HABIBA de Sèna Calmine Agbofoun court métrage, 2016
« Dernier voyage » de Pépite Les Bateaux, EP, 2016 « Manioc = mort » de Rouge Gorge Marathon(s), album, 2015
Affiches de concert de Marinah www.behance.net/marinahguefc2b « Mon dieu » de Théo & Mathilde Fernandez clip, 2016 « Le Tombeau » de Santiago Aldunate & Marilou Signolet clip, 2015
6
LE RENOUVEAU DES ÉDITIONS AFRICAINES FRANCOPHONES
MARIE-PIERRE BAUDIER JOURNALISTE
11
En 2014, un reportage de TV5 Monde révélait les difficultés des maisons d’édition africaines à percer et faire reconnaître leurs auteur·e·s au-delà des publications de manuels scolaires et de livres jeunesse qui constituaient alors les domaines dans lesquels ce secteur trouvait une stabilité relative. Manque de lecteurs et de lectrices et impression de médiocre qualité sont autant de facteurs qui rendent le travail d’édition difficile. Les éditeurs et éditrices y ont répondu en formant des associations avec d’autres maisons d’édition, favorisant la coédition avec des maisons francophones africaines ou bien basées au Québec ou en Suisse... L’Afrique francophone regorge de talents qui n’attendent que l’émancipation des maisons d’édition de leur territoire. Celle-ci se traduirait, entre autres, par la capacité de publier des ouvrages diversifiés qui aient un poids dans le réseau local, national et international. Qui sont alors ces éditeurs et éditrices qui persistent et contribuent à la richesse de la proposition littéraire ? Quels sont les domaines littéraires porteurs en Afrique francophone et quels dispositifs reconnaissent les talents de demain ? Face à de nouveaux enjeux liés au numérique, quelles problématiques apparaissent, quelles solutions existent et quels fonctionnements caractérisent aujourd’hui les maisons d’édition africaines ? 12
MARINAH
ILLUSTRATRICE GRAPHISTE
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GLOTTO PHOBIE langue normée, langue sacrée
PHILIPPE BLANCHET SOCIOLINGUISTE
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‘‘
- Pour vous, est-ce que c’est important de parler français ? - Ah bah absolument je suis Française. À vrai dire, bon bah moi je ne connais pas le dialecte québécois, donc je les comprends difficilement et j’aimerais bien qu’on s’adresse à moi en français.
Extrait de « Swish »
de Montréal Sud, premier album des Dead Obies.
’’
Au même moment où à la rédaction on réécoutait l’album Montréal Sud (le meilleur nous semble-t-il) des Dead Obies, on découvrait Discriminations : combattre la glottophobie, un essai de Philippe Blanchet, professeur de sociolinguistique à l’université Rennes-2, publié en octobre 2016 aux éditions Textuel. L’un faisant penser à l’autre, nous associons ici les deux, toujours dans l’idée d’unir linguistique et art. Ce parfait exemple de glottophobie cité ci-dessus permet d’introduire le propos de Philippe Blanchet qui analyse ce phénomène afin de nous y sensibiliser.
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CHANTER EN FRANÇAIS PENSER LA LANGUE LAURA BOISSET ÉDITRICE JOURNALISTE
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La chanson québécoise : bien plus qu’un genre, une revendication culturelle et identitaire La chanson francophone* fait l’objet d’un vif intérêt de la part du gouvernement et des groupes culturels québécois. De nombreuses institutions étatiques culturelles (Sodec, Calq...) surveillent de près le sort de la chanson québécoise et s’assurent de sa longévité, son développement et son épanouissement. Les rapports d’études institutionnelles sur le sujet révèlent les mêmes faits observés en France par, entre autres, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) : la chanson – et les musiques francophones en général – manque de visibilité dans les médias à cause, est-il dit, d’un faible intérêt de la part des publics dont l’attrait se porte plus aisément sur les musiques anglophones. Pourquoi l’État québécois lutte-t-il pour la survie des musiques en français dans le texte ? Pourquoi un quotat de 60 % (contrairement au 40 % du CSA) est-il imposé aux médias publics pour la diffusion de musiques en français dans le texte ? Quels sont les enjeux dans cette sauvegarde de la langue française dans les textes de musique ?
* Le terme francophonie (avec une minuscule en tête) renvoie au fait de parler en langue française. Les chansons francophones sont des chansons écrites en français. Pour éviter toute confusion, il faudrait les qualifier de chansons francographées.
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Directrice de publication et rédactrice en chef Laura Boisset Relations publiques et partenariats Alice Backscheider Assistante d’édition Marie-Pierre Baudier Conseils éditoriaux Manon Lenoir Relecture-correction Odile Backscheider
Nous remercions très sincèrement tout·e·s les auteur·e·s, illustratrices et photographes pour leur contribution :
Revue publiée par les éditions des Véliplanchistes editionsveliplanchistes.wordpress.com
Crédits pp. 1, 6, 28, 42, 60 : © Alliesinteractive-Freepik.com
Sèna Calmine Agbofoun Koffi Attede Philippe Blanchet Blondy Brownie Mathilde Fernandez Abigaïl Friard Rouge Gorge Marinah Mélanie Lauer Manon Roland Santiago
Imprimé par Imprim Ad Hoc Paris 3e Dépot légal : octobre 2017 ISBN : 9782956170013