La naissance

Mon début de vie n’a pour ainsi dire pas été de tout repos. Ma mère avait des difficultés de conception, elle eut recours à plusieurs interventions médicales et chirurgicales pour pouvoir avoir ma sœur aînée. Puis les médecins lui avouèrent, au vu de l’état de ses organes reproducteurs, qu’il n’y aurait malheureusement pas la possibilité d’avoir d’autres enfants. Dix années passèrent, ma mère était en plein choc émotionnel suite à un incendie dans l’appartement de mes parents et elle dut prendre des médicaments contre l’anxiété. Sauf qu’à ce moment précis, ma petite âme avait décidé de venir s’incarner. Cette prise de traitement aurait pu altérer, voire tuer le fœtus en construction que j’étais d’après le retour des médecins, mais je décidai de m’incarner malgré tout. D’ailleurs, pendant que mon grand-père paternel succombait à une embolie pulmonaire foudroyante, la nouvelle tomba : ma mère attendait un heureux événement, un miracle comme elle le dit souvent. Bien que je n’aie jamais rencontré ce grand-père, je me suis toujours sentie proche de lui. Ne dit-on pas « une mort, une naissance » ? Une autre surprise de taille survint lorsque les sages-femmes découvrirent un minuscule fœtus de quelques semaines qui accompagnait le placenta, j’avais donc un faux jumeau. Mes parents n’ont pas jugé important de me parler de cet épisode car l’embryon n’avait jamais été détecté auparavant et avait séché à l’intérieur. Cette révélation me fut faite un peu par hasard, vers l’âge de 16 ans. Ce que personne n’avait jamais imaginé, c’est que le premier contact avec un défunt que je fis dans l’enfance fut justement avec ce frère. En 2017, j’ai eu la confirmation que j’avais bien un jumeau lorsque, durant

une démonstration publique de contact, une médium que j’étais allée voir ressentit un frère dans le monde spirituel qui m’avait accompagné pendant toute ma conception, ma naissance et même au-delà. Je parlerai de ce point primordial en détail quelques chapitres plus bas.

Pour illustrer le principe « une mort, une naissance », j’ai une jolie anecdote à vous raconter concernant une visiteuse du nom de Louise venant me voir en privé pour une séance de contact avec un défunt. Avant toute chose, il faut vous préciser qu’au début de chaque séance c’est principalement moi qui vais parler au début, du moins les premières minutes. Moins les visiteurs me donnent d’informations sur leur venue et plus je suis claire et objective au niveau de mes ressentis. C’est pour cette raison que je demande uniquement le numéro de téléphone de la personne qui prend le rendezvous. Ici, j’ai retenu certains prénoms parce que les séances en question m’ont marquée. Durant la séance, j’avertis les gens que mes yeux seront quelques fois fermés ou que je regarderai souvent sur le côté pour pleinement percevoir les messages et ne pas me laisser distraire par un élément extérieur. Avec l’expérience, ce n’est pas un problème de regarder mon interlocuteur dans les yeux mais cela m’assure aussi de ne pas me laisser influencer par une attitude, un non-verbal qui pourrait parasiter mon mental et rendre ainsi les messages moins spontanés ou interprétés. Je travaille sans support, je n’ai pas besoin de nom ou de photo du défunt pour entrer en communication. Tout ceci me permet de décharger mon mental de tout encombrement inutile et facilite le lien.

Quand les gens s’assoient en face de moi, ils ne me disent pas quels proches ils ont perdu, je laisse venir l’âme qui souhaite se présenter naturellement. Dans 95 % des cas, l’âme qui se présente est la ou les personne(s) que nous souhaitions voir venir. Le monde de l’invisible est un monde d’intelligence, de conscience pure. Ces énergies, ces guides,

informations de ces âmes « sans filtres » et avec leur même spontanéité.

Mais revenons à notre chère Louise et le lien entre la naissance et la mort. Cette dame s’installe donc sur la chaise prévue à cet effet, un peu stressée ; j’essaie de la rassurer, consciente que la médiumnité est très souvent négativement connotée. (Il n’y a pourtant absolument rien à craindre, vous en ressortirez entier! Et en principe, le cœur plus léger.) Je lui explique comment se déroulera la séance et lui demande si elle est prête à la démarrer. Car une fois que je ferme les yeux, j’inspire, j’expire, j’active mon énergie à l’intérieur comme si je m’apprêtais à faire du feu avec deux bâtons de bois et c’est parti, tout s’enflamme.

Je suis prête, les phrases viennent toutes seules, le débit commence : « J’ai un homme d’âge mûr, je ne dirais pas plus de 60 ans… ouh là, difficile de respirer, il est décédé d’un cancer des poumons ce monsieur, ça s’est rapidement dégradé vers la fin, en quelques jours, mais cela fait en tout cas une année qu’il est décédé. Je vois de grands espaces, il n’est pas souvent à la maison, c’est une personne qui ne parle pas beaucoup mais ses yeux bleus sont très tendres, un très grand cœur ce monsieur, beaucoup de lumière. » Très attentive, elle répond par la positive pour me valider ce début. « Il était du genre philosophe, ce n’est pas quelqu’un qui allait perdre son temps dans un conflit, pourtant il a dû très vite se débrouiller jeune et être indépendant. Je vois une salopette et le contact avec la terre. Il était agriculteur ce monsieur? » Oui, me fait-elle. « Il me parle de ses enfants, ses deux filles, il s’inquiète beaucoup car l’une d’elle est encore jeune et se noie dans l’alcool suite à sa disparition, il aimerait vraiment qu’elle se ressaisisse, qu’elle ne voie pas cela comme une tragédie, qu’il est très présent, d’ailleurs c’était bien lui le rêve d’il y a quelques jours. » Elle confirme avec étonnement. « Il me dit qu’il n’était pas du tout spirituel, ni croyant, pour lui c’était que des… excusez-moi, il me dit que « c’était des

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