6 N° 1781 VENDREDI 20 NOVEMBRE 2015
Editorial
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LA SEMAINE DE PHILIPPE LABRO © ALEXANDRA DE CSABAY
LA JEUNESSE AU BISTROT, LA SAGESSE AU MICRO Philippe Labro est écrivain, cinéaste et journaliste. Chaque vendredi, pour «Direct Matin», il commente ce qu’il a vu, vécu et observé pendant la semaine. Un bloc-notes subjectif et libre.
VENDREDI 13, SAMEDI 14 ET DIMANCHE 15 NOVEMBRE
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© V. CAPMAN/SIPA
Philippe Labro
La jeune génération, touchée de plein fouet par les attaques du 13 novembre, se relève et a bien l’intention de continuer à rire.
longtemps ensemble, conscients de notre chance d’être là, notre tristesse que d’autres n’y soient plus. Ce rite de la minute est indispensable. On l’a ressenti en suivant, mardi 17 au soir, le phénoménal silence des 70 000 spectateurs du stade de Wembley à Londres, transformé en cathédrale laïque du partage et de la solidarité : le vide de tout bruit. Sartre avait dit un jour : «La douleur, c’est le vide.» Nous avons tous éprouvé cette étrange sensation de vide au long du week-end dernier et pendant les trois jours de deuil national. Quand le cercueil de John Fitzgerald Kennedy arriva à la base d’Andrews en provenance de Dallas, Mary McGrory dit à David Moynihan, un collaborateur de la Maison Blanche : «Nous ne rirons jamais plus.» Moynihan répondit : «On rira encore, Mary, mais on ne sera plus jamais jeunes.» Eh ! bien, il faut refuser cette sorte de
fatalisme. La «génération Bataclan» va, je l’espère, je veux y croire, continuer de rire, et garder «entre les mains, cette richesse, la jeunesse.»
sente bien cette liberté de ton qu’on cultive dans nos bistrots – ce qu’aucun jihadiste ne parviendra à supprimer. • Philippe Labro
VENDREDI 20 NOVEMBRE
Dimanche prochain, 22 novembre, la célèbre émission Le masque et la plume diffusée sur France Inter, va fêter ses 60 ans d’existence. Coup de chapeau à Jérôme Garcin qui l’anime depuis vingtcinq ans, et qui publie, à cette occasion Nos dimanches soirs, chez Grasset – passionnants souvenirs, construits comme un abécédaire, de A (artisanat) à Z (zeugma), et à Y (qui est donc Yosekuma Terakason ?). Garcin, décidément, aura connu une année 2015 glorieuse, avec son beau livre, Le voyant, couvert de prix et d’éloges, et cet anniversaire. Les critiques et joutes verbales, cela ne doit jamais disparaître. D’une certaine manière, «Le masque» repré-
© BALTEL/SIPA
«Tous au bistrot» – oui, ils y étaient, toutes et tous, dans les nouveaux lieux de la jeunesse d’aujourd’hui. Autrefois, on les retrouvait plus souvent rive gauche, à Saint-Germain-des-Prés. Mais depuis déjà un long temps, les terrasses, autant que les salles intérieures des bistrots, restos, des 10e et 11e arrondissements de Paris, sont devenus les lieux de rendez-vous de la génération d’aujourd’hui. Ceux qu’on a voulu définir comme la «génération Bataclan» – et pourquoi pas, puisque le Bataclan va devenir un nom symbolique, celui d’une salle de concert (la musique est le plus puissant fédérateur de la jeunesse), pleine de jeunes réunis par le même désir – le même besoin – de suivre les rythmes de leur temps. La liste pathétique des victimes du massacre de la nuit du 13 novembre, dont les médias ont énuméré les prénoms et visages, en dit beaucoup sur cette «jeunesse» – dont l’âge va de 16 à 45 ans, en général. De Quentin à Elodie, d’Elf à Nohemi (la jolie Californienne qu’on appelait Mimi), de Thomas à Djamila, de Grégory à Fanny, de Nathalie à Hada – combien de promesses éradiquées, amours disparues, vocations et passions qui se sont éteintes, combien d’espoirs, envies, rêves, vies à peine entamées, tant de «Français de tant de souches» (titre du beau livre d’Alain Minc), tant de sang, et tant de larmes, tant de chagrin, pitié, amertume, colère, tant d’horreur ! Nous avons tous, lundi 16, à midi, chacun et chacune sur son lieu de travail, observé une minute de silence. Elle fut plus longue qu’une minute, comme si, pour celles et ceux qui sortaient des ascenseurs et des bureaux pour rejoindre le hall d’entrée où l’on s’était donné rendez-vous, une minute ne suffisait pas et l’on ressentait l’impérieuse nécessité de rester plus
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Jérôme Garcin, le maestro du «Masque».
Date : 20 NOV 15 Pays : France Périodicité : Quotidien OJD : 9536
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France-Monde
Radio : « Le Masque et la Plume » tete 60 ans de critique «libre, pure et dure » Culture. Chaque dimanche, depuis 60 ans, l'émission « Le Masque et la Plume » est consacrée aux critiques de hlms, de livres et de pièces de théâtre, sur France Inter La radio lui consacre une journée spéciale aujourd'hui « Polac (décédé en 2012) a créé l'émission avant même que la Maison de la Radio soit construite et que France Inter voit le jour », rappelle lérôme Garcm, l'écrivam-journaliste, qui anime « Le Masque » depuis 26 ans Aujourd'hui, l'antenne de France Inter évoquera tout au long de la journee, une emission unique en son genre qui rassemble chaque dimanche soir 650 000 auditeurs, un score relativement éleve pour un programme culturel à la formule quasi inchangée depuis son lancement, et 340 000 « podcasteurs » en moyenne Une émission spéciale composée d'archives avec des invités comme lean-Michel Ribes (theâtre du Rond-Point), le metteur en scene Bernard Murât, la comédienne-réalisatrice Maiwenn ou l'écrivain Marc Dugam, enregistrée hier soir a la Maison de la Radio, sera diffusée dimanche soir exceptionnellement pendant deux heures Chaque mois, deux émissions sont consacrées aux critiques de films, une à la littérature et la derniere au théâtre
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« II n'y a pas assez de dimanches pour représenter ce qu'est la vie culturelle de ce pays », regrette Jérôme Garcm Egalement chef du service Culture de L'Obs, il va tout voir et ht tout ce dont traite l'émission enregistrée en public dans les conditions du direct « Je fais mes fiches, je trie le courrier des auditeurs, y réponds, ça contribue au debat critique », assure-t-il « Si l'émission était relookée, nous serions tout de suite sanctionnés par nos auditeurs », estime-t-il L'émission, enregistrée en public, rassemble chaque semaine 650 DOO auditeurs et 340 000 « podcasteurs »
l'émission dont le titre est une référence au masque du théâtre et à la plume de la litterature Les notes de « La Pileuse » de Mendelssohn ouvrent l'émission avant que quatre critiques, en majorité de la presse écrite et qui changent régulièrement, ne lancent le debat pendant 55 minutes Ils sont âgés d'une trentaine d'années et jusqu'à plus de 80 ans (Damèle Heymann) Michel Ciment est le plus ancien de l'émission puisqu'il a été recruté par Polac en 1970 pour rejoindre François-Régis Bastide et Georges Charensol, tous deux décèdes « On vient me voir comme si j'avais fait Verdun ' », s'amuse le critique de 77 ans, attaché à la revue de cinéma « Positif » et auteur d'ouvrages de référence sur le cinéma « La critique française est mal en point, elle fonctionne comme un toutou, pas le cinéma sinon j'aurais arrête », assure-t-il Jérôme Garcm se dit affligé par les critiques qui « ne connaissent pas le cinema d'avant Cedric Klapisch et la littérature d'avant Fréderic Beigbeder, c'est quand même fou ' » Au Masque, l'art du critique est difficile II est comme le comédien au théâtre, assis face aux spectateurs, qu'il doit convaincre, amuser, agacer, intéresser « II faut de la mauvaise foi II descend dans l'arène, face au public, cela empêche ce que j'appelle le délit d'initie, explique-t-il, sans complaisance ni collusion » C'est une émission « pousse au crime », reconnaît-il, « au lieu de dire c'est mauvais, on dit c'est une merde ', on en rajoute, on veut entendre rire, reagir et surtout pas ronfler »
« C'est une émission pousse au crime » Le studio de 200 fauteuils est plein à chaque enregistrement de
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Date : 20 NOV 15
Pays : France Périodicité : Quotidien OJD : 53825
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Le Masque et la Plume fête ses 60 ans sur France Inter Le Masque et la Plume, la doyenne des émissions de la radio française, créée en 1955 par le journaliste Michel Polac, fête aujourd'hui ses 60 ans de critique « libre, pure et dure » de la littérature, du théâtre et du cinéma. L'antenne de France Inter évoquera tout au long de la journée, une émission unique en son genre qui rassemble chaque dimanche soir 650 DOO auditeurs, un score relativement élevé pour un programme culturel à la formule quasi inchangée depuis son lancement, et 340 DOO podcasteurs en moyenne.
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Date : 19 NOV 15 Journaliste : Jean-Marc Laurent Pays : France Périodicité : Quotidien OJD : 178584
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Magazine * Médias Les 60 ans impertinents du « Masque » Radio Doyenne des émissions de radio, « Le Masque et la Plume » fête ses 60 ans cette semaine sur France Inter. Jérôme Garcin raconte quèlques épisodes de cette tribune de critiques u'il anime depuis 1989 ans un livre.
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Jean-Marc Laurent jean-marc laurent@centrefranœ com
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e 13 novembre 1955, sur une idée de Jean Tardieu, le Club d'essai de la RTF (Radiodiffusiontélévision française) lançait « le magazine public dcs lettres et du théâtre » sur la scène du théâtre des Noctambules. L'émission de deux heures et dix minutes était diffusée à Paris et dans sa proche banlieue. François-Régis Bastide, 29 ans, orchestrait les débats depuis la tribune. Il était entouré ce jour-là de chroniqueurs nommés Roland Barthes, Jean Cayrol, Max Favalelli, Morvan Lebesque pour parler de théâtre ; Claude Roy notamment pour les livres. Jean Wiener accompagnait les débats au piano. Dans la salle, Michel Polac, 25 ans, stimulait les réactions du public. La formule rencontra
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tout de suite un succès. « Le Masque et la Plume » était né. Pendant dix ans, elle fit le tour des théâtres parisiens, avant de s'installer à la Maison de la Radio à sa création. Elle y est toujours. Longtemps au Studio 104, la « doyenne de toutes les émissions de radio en Europe » est aujourd'hui enregistrée (en général le jeudi soir) aux studios Charles-Trénet ou SachaGuitry. Et toujours en public. Elle ne dure plus que
54 minutes mais rassemble plus de 600.000 auditeurs et 340.000 podcasteurs pour qui La Pileuse de Mendelssohn (version Daniel Barenboïm, l'immuable générique depuis trente-cinq ans) agit chaque dimanche à 20 heures comme une délicieuse madeleine. En novembre 1956, « Le Masque » quittait le cercle des poètes pour les ondes nationales de Paris Inter, ancêtre de France Inter où elle é t a i t d i f f u s é e à
22 heures. En 1957, avec Georges Charensol et Jean-Louis Bory, Claude Mauriac, Michel Ciment, François Trufaut, une nouvelle discipline fit son entrée au « Masque » : le cinéma. « Nul n'aurait pu prédire alors qu'il deviendrait l'argument principal du succès et de la longévité de l'émission », écrit l'actuel animateur de l'émission Jérôme Garcin dans Nos dimanches soirs (*), le livre qui célèbre le soixantenai-
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Date : 19 NOV 15 Journaliste : Jean-Marc Laurent Pays : France Périodicité : Quotidien OJD : 178584
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re. Fançois-Régis Bastide a cédé son fauteuil de chef d'orchestre du « Masque » à Pierre Bouteiller en 1982 qui l'a transmis à Jérôme Garcin en 1989.
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La fièvre culturelle Jérôme Garcin a grandi avec l ' é m i s s i o n . Lui a 59 ans, elle, 60. « Elle m'a donné la fièvre culturelle, m'a ouvert grand les yeux et les oreilles », reconnaît-il. Nous sommes des milliers (des millions ?) comme lui, à avoir forgé notre esprit critique avec les saillies de Jean-Louis Bory et Georges Charensol. Et à avoir soigné notre déprime du dimanche soir par l'écoute du « Masque » dont les vertus anxiolytiques ne sont plus à prouver. « II dynamise le dimanche et déstresse le lundi », confirme Jérôme Garcin. Au « Masque », on démolit beaucoup. Mais on défend aussi becs et ongles. La longévité de l'exercice tient beaucoup à son côté foire d'empoigne. « Une tribune de passeurs - passeurs de grands textes, de grands films, de grandes pièces », justifie Jérôme Garcin. D'épiques querelles entre chroniqueurs du « Masque » sont entrées dans la
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légende, autour des Particules élémentaires de Michel Houellebecq, du Fabuleux destin d'Amélie Poulain de Jean-Pierre Jeunet ou de La Religieuse de Jacques Rivette. S'ils s'affrontaient quelquefois très violemment à l'antenne du « Masque », Jean-Louis Bory et Georges Charensol avaient en fait un profond respect l'un pour l'autre, a répondu Jérôme Garcin à François Hollande qui s'en inquiétait lors d'une récente cérémonie à l'Elysée. L'émission a traversé le gaullisme, le pompidolisme, le giscardisme, le mitterrandisme, le chiraquisme, le sarkozysme, le hollandisme avec la même verdeur iconoclaste. « Si, en soixante ans, "Le Masque" a toujours été culturel, il n'a jamais cessé d'être politique », confirme Jérôme Garcin. (*) Pour rendre compte du grand chahut du « Masque », Jerôme Garcin a choisi la forme abécédaire Nos dimanches soirs, par Jerôme Garcin, editions Grasset, 304 pages, 19 €. ^Anniversaire. France inter célèbre les 60 ans du « Masque et la Plume » par une journee speciale vendredi 20 novembre et par une soiree de fète dimanche 22 novembre de 20 heures a 22 heures (enregistrée en public jeudi 19 a 20 heures au Studio 104, maisondelaradiofr)
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Date : 19 NOV 15 Journaliste : Jean-Marc Laurent Pays : France Périodicité : Quotidien OJD : 39964
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Les 60 ans impertinents du « Masque » Radio Doyenne des émissions de radio, « Le Masque et la Plume » fête ses 60 ans cette semaine sur France Inter. Jérôme Caran raconte quèlques épisodes de cette tribune de critiques qu'il anime depuis 1989 dans un livre. Jean-Marc Laurent jean-marc laurent@centrefranœ com
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e 13 novembre 1955, sur une idée de Jean Tardieu, le Club d'essai de la RTF (Radiodiffusiontélévision française) lançait « le magazine public dcs lettres et du théâtre » sur la scène du théâtre des Noctambules. L'émission de deux heures et dix minutes était diffusée à Paris et dans sa proche banlieue. François-Régis Bastide, 29 ans, orchestrait les débats depuis la tribune. Il était entouré ce jour-là de chroniqueurs nommés Roland Barthes, Jean Cayrol, Max Favalelli, Morvan Lebesque pour parler de théâtre ; Claude Roy notamment pour les livres. Jean Wiener accompagnait les débats au piano. Dans la salle, Michel Polac, 25 ans, stimulait les réactions du public. La formule rencontra
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tout de suite un succès. « Le Masque et la Plume » était né. Pendant dix ans, elle fit le tour des théâtres parisiens, avant de s'installer à la Maison de la Radio à sa création. Elle y est toujours. Longtemps au Studio 104, la « doyenne de toutes les émissions de radio en Europe » est aujourd'hui enregistrée (en général le jeudi soir) aux studios Charles-Trénet ou SachaGuitry. Et toujours en public. Elle ne dure plus que
54 minutes mais rassemble plus de 600.000 auditeurs et 340.000 podcasteurs pour qui La Pileuse de Mendelssohn (version Daniel Barenboïm, l'immuable générique depuis trente-cinq ans) agit chaque dimanche à 20 heures comme une délicieuse madeleine. En novembre 1956, « Le Masque » quittait le cercle des poètes pour les ondes nationales de Paris Inter, ancêtre de France Inter où elle é t a i t d i f f u s é e à
22 heures. En 1957, avec Georges Charensol et Jean-Louis Bory, Claude Mauriac, Michel Ciment, François Trufaut, une nouvelle discipline fit son entrée au « Masque » : le cinéma. « Nul n'aurait pu prédire alors qu'il deviendrait l'argument principal du succès et de la longévité de l'émission », écrit l'actuel animateur de l'émission Jérôme Garcin dans Nos dimanches soirs (*), le livre qui célèbre le soixantenai-
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Date : 19 NOV 15 Journaliste : Jean-Marc Laurent Pays : France Périodicité : Quotidien OJD : 39964
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re. Fançois-Régis Bastide a cédé son fauteuil de chef d'orchestre du « Masque » à Pierre Bouteiller en 1982 qui l'a transmis à Jérôme Garcin en 1989.
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La fièvre culturelle Jérôme Garcin a grandi avec l ' é m i s s i o n . Lui a 59 ans, elle, 60. « Elle m'a donné la fièvre culturelle, m'a ouvert grand les yeux et les oreilles », reconnaît-il. Nous sommes des milliers (des millions ?) comme lui, à avoir forgé notre esprit critique avec les saillies de Jean-Louis Bory et Georges Charensol. Et à avoir soigné notre déprime du dimanche soir par l'écoute du « Masque » dont les vertus anxiolytiques ne sont plus à prouver. « II dynamise le dimanche et déstresse le lundi », confirme Jérôme Garcin. Au « Masque », on démolit beaucoup. Mais on défend aussi becs et ongles. La longévité de l'exercice tient beaucoup à son côté foire d'empoigne. « Une tribune de passeurs - passeurs de grands textes, de grands films, de grandes pièces », justifie Jérôme Garcin. D'épiques querelles entre chroniqueurs du « Masque » sont entrées dans la
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légende, autour des Particules élémentaires de Michel Houellebecq, du Fabuleux destin d'Amélie Poulain de Jean-Pierre Jeunet ou de La Religieuse de Jacques Rivette. S'ils s'affrontaient quelquefois très violemment à l'antenne du « Masque », Jean-Louis Bory et Georges Charensol avaient en fait un profond respect l'un pour l'autre, a répondu Jérôme Garcin à François Hollande qui s'en inquiétait lors d'une récente cérémonie à l'Elysée. L'émission a traversé le gaullisme, le pompidolisme, le giscardisme, le mitterrandisme, le chiraquisme, le sarkozysme, le hollandisme avec la même verdeur iconoclaste. « Si, en soixante ans, "Le Masque" a toujours été culturel, il n'a jamais cessé d'être politique », confirme Jérôme Garcin. (*) Pour rendre compte du grand chahut du « Masque », Jerôme Garcin a choisi la forme abécédaire Nos dimanches soirs, par Jerôme Garcin, editions Grasset, 304 pages, 19 €. ^Anniversaire. France inter célèbre les 60 ans du « Masque et la Plume » par une journee speciale vendredi 20 novembre et par une soiree de fète dimanche 22 novembre de 20 heures a 22 heures (enregistrée en public jeudi 19 a 20 heures au Studio 104, maisondelaradiofr)
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Le Masque et la Plume fête ses 60 ans sur France Inter Le Masque et la Plume, la doyenne des émissions de la radio française, créée en 1955 par le journaliste Michel Polac, fête aujourd'hui ses 60 ans de critique « libre, pure et dure » de la littérature, du théâtre et du cinéma. L'antenne de France Inter évoquera tout au long de la journée, une émission unique en son genre qui rassemble chaque dimanche soir 650 DOO auditeurs, un score relativement élevé pour un programme culturel à la formule quasi inchangée depuis son lancement, et 340 DOO podcasteurs en moyenne.
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Date : 15 NOV 15 Journaliste : Philippe Minard
Pays : France Périodicité : Hebdomadaire OJD : 9841
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L'ACTU / Notre entretien
Jérôme Garcin : « La liberté de dire qu'une daube est une daube ! » Radio. Le Masque et la Plume fête ses 60 ans, avec chaque dimanche, I million d'auditeurs. Une prouesse unique que son producteur Jérôme Garcin explique par l'engagement de ses critiques. Une liberté de ton qui rend ce « spectacle » intouchable. F
ous imaginez votre vie sans le Masque ?
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•Jérôme Garcin : « Longtemps j'ai imaginé ma vie sans le Masque... Mais en fait, j'y suis entré très jeune comme critique, quand j'avais une vingtaine d'années. Ce que je veux dire, c'est que je ne me sentais pas du tout destiné à faire de la radio. Ma vraie passion c'était les écrivains, la littérature, le papier. La radio faisait d'autant moins partie de mes rêves, qu'elle ne faisait pas partie de mon univers familial. En entrant au Masque, je ne suis pas entré dans une émission, je suis entré dans une famille. C'est devenu une partie incroyablement importante de ma vie. Je l'anime depuis vingt-six ans avec un plaisir intellectuel et physique jamais démenti. Ma vie, je l'ai faite avec mes livres et j'ai un travail dans la presse écrite depuis mes 20 ans. C'est ça le
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socle. Le Masque dans ma vie, c'est un moment de spectacle » Vous écrivez que Le Masque et la Plume est une famille d'esprit. Cela veut dire quoi ? • « C'est comme cela qu'on définit une bande. Ce sont des gens qui se reconnaissent, et j'y inclus les critiques et le public. Cette émission n'est populaire que parce qu'elle se fait devant son public. Nous sommes tous liés par un pacte qui n'est pas secret : le désir de dire la vérité. Cette famille d'esprit n'a aucun tabou et exprime un plaisir d'aimer qui est évidemment à la mesure du principe élémentaire qu'est celui de blâmer. Le dimanche soir, on ne cache pas le plaisir qu'on a d'être ensemble et de faire survivre un art qui a pratiquement disparu de tous les médias. Avec le temps, c'est devenu un peu le banquet d'Astérix à la fin des albums. » Être le producteur animateur d'une telle institution, cela contraint ? Ou au contraire est ce que cela autorise tout? m « C'est parce que c'est devenu un petit monument national que ça autorise tout ! On me croit ou pas, mais en vingt-six ans d'animation, je n'ai reçu aucune réprimande des directions successives de Radio-France, pour avoir dit du mal, par exemple,
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Date : 15 NOV 15 Journaliste : Philippe Minard
Pays : France Périodicité : Hebdomadaire OJD : 9841
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d'un film parrainé par France-Inter. La liberté est totale. On va parfois tellement loin que j'ai l'impression que c'est la légende attachée à l'émission qui la protège. Le principe de liberté fondamental du Masque est protége par son histoire et par l'époque, qui est devenue psychorigide en termes de déontologie. » Le Masque demeure l'émission de radio la plus prescriptrice en termes de consommation culturelle. Les éditeurs et les producteurs ne vous appellent jamais pour faire pression ? • «Jamais ! Je fais mes programmes tout seul. La plupart de mes livres sont publiés chez Gallimard, et bien si je vous faisais la liste des livres Gallimard qui ont été laminés au Masque, vous seriez surpris. Si ce n'est pas la preuve de notre indépendance... D'autre part, les éditeurs et les producteurs ont compris une chose : que l'on dise du bien ou du mal d'une pièce de théâtre, ils savent que cela remplit la salle pendant 15 jours. Chaque livre dont on parle, encore une fois en bien ou en mal, c'est 3 000 ou 4 DOO exemplaires de vendus dans les jours qui suivent. Plus il y a de débat, plus on approche de la vérité. Et même si c'est parfois excessif, c'est ce débat qui donne envie à l'auditeur de juger sur pièce. Je pense qu'à la télévision et à la radio, plus on diffuse un robinet d'eau tiède en disant du bien de tout, moins c'est prescripteur ! Vous racontez comment des comédiens, qui étaient des amis, vous ont rayé de leur vie à cause d'une critique
défavorable. Comment supportezvous encore ce milieu égocentré ? • « Preuve que ce n'étaient pas des amis ! On ne peut pas porter la tunique du Masque et la Plume et faire des mondanités. Une des grandes vertus de cette émission, c'est qu'elle m'a coupé très tôt de toute vie sociale. Je ne dîne pas avec les comédiens, je ne déjeune pas avec les écrivains. Il se trouve que je m'en accommode très bien car je suis un sauvage dans ma vie réelle. Je n'aurais pas la force de dîner avec tel ou tel le mercredi et de l'entendre moqué le dimanche soir. Je ne suis pas un bourreau ! » Vous confiez pester parfois contre la sentence d'un critique ? Vous les trouvez parfois méchants ? • «Je ne peux pas écouter l'émission du dimanche soir sans comprendre ceux qui en souffrent et ceux qui m'en veulent. L'architecture de cette émission est terrible, car non seulement vous avez parfois des critiques assassines, mais en plus vous avez le brouhaha
des centaines de spectateurs présents qui n'attendent qu'une seule chose : le bon mot ou la bonne blague. Je me mets à la place de la « victime » et je comprends que cela puisse être parfois très blessant. » On a aussi l'impression, à travers votre récit, d'avoir à faire à des divas insupportables, non ? • « Mais cette émission, c'est du spectacle ! Au début on s'ennuyait. Un jour en régie, les critiques se sont dits « soit on quitte le Masque, soit on y reste et on fait du spectacle ». Cela veut dire jouer un rôle jusqu'aux confins de la mauvaise foi. Oui, pour reprendre votre exemple, Bory faisait des numéros de diva, mais il disait des choses géniales, passionnantes ! Aujourd'hui, quelqu'un comme Xavier Leherpeur, flamboyant et excessif, fait parfois des numéros de diva. Ce spectacle rend plus populaire l'exercice critique. Si j'enlevais ce que certains nous reprochent, ce serait mortel et l'émission n'existerait plus ! » Vous refusez que l'émission soit filmée, comme c'est la mode à la radio. Pourquoi ? • «Je n'ai toujours pas compris ce que faisait une caméra dans un studio de radio... Je pense que la force de la radio, c'est qu'elle ne se voit pas. Ce que les gens demandent, c'est de venir chez eux, je dirais presque dans leur intimité. Il faut leur laisser la liberté d'imaginer la tête, les vêtements, l'attitude des critiques. Donc je refuse qu'on filme le Masque et la Plume. Chaque fois que j'ai discuté avec des patrons dè chaînes TV qui souhaitaient diffuser l'émission, ils commençaient par m'expliquer qu'ils étaient tous diffuseurs de films, et qu'il convenait donc de prévoir un Masque sans critique de cinéma. Preuve qu'on ne peut pas filmer Le Masque. À la télé, on ne peut pas dire qu'une daube est une daube ! » PROPOS RECUEILLIS PAR PHILIPPE MINARD (ALP) • Le Masque et la Plume, France-Inter les dimanches soir à 20 h. Journee spéciale * Masque » le 20 novembre sur France Inter. Nos dimanches soir », ix éditions Grasset, 299 pages, 19 e.
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LUNDI 16 NOVEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR
Zapping
Prince reporte la mise en vente des billets
Prince a pris ombrage de la rapacité de certains revendeurs de billets de sa tournée européenne « Un piano et un micro », et a décidé d’en reporter la vente. Première date : le 24 novembre en Autriche. AFP
INTERVIEW
«“Le Masque”, c’est du spectacle » FRANCE INTER « Le Masque et la Plume » fête ses 60 ans. Son animateur, Jérôme Garcin, lui consacre un livre JULIEN ROUSSET j.rousset@sudouest.fr
C
’est la doyenne des ondes françaises. Créée le 13 novembre 1955 par François-Régis Bastide et Michel Polac, l’émission « Le Masque et la Plume » fête le week-end prochain ses 60 ans. Un exemple de longévité dans le monde versatile des médias, d’autant que le concept n’a quasiment pas changé depuis les débuts : une heure de débats autour de l’actualité du cinéma, de la littérature ou du théâtre. Aujourd’hui, pour des générationsd’auditeurs,siledimanchesoir était une musique, il serait sans doute « La Fileuse » de Mendelssohn, ces quelques notes de piano qui se faufilent dans nos transistors ou nos écouteurs, peu après 20 heures, avant que n’entre en scène la troupe du « Masque ».
« Sud Ouest ». Vous animez « Le Masque et la Plume », sur France Inter, depuis 1989. Vous venez de publier un livre sur l’histoire de l’émission (1). Comment se portet-elle ? Jérôme Garcin. Bien ! « Le Masque », c’est de 600 000 à 800 000 auditeurs le dimanche soir, 350 000 écoutes en podcast, un public nombreux, notamment quand nous allons en région, un courrier considérable… Ce succès est une réponse cinglante à ceux qui pensent que la
culture ne passionne plus personne : la culture reste un objet de passions. Dans votre livre, vous décrivez une émission artisanale et théâtrale… Oui, l’émission se fabrique dans des conditions assez simples. Je n’ai pas d’assistant pour écrire mes textes, je remplis mes petites fiches cartonnées, je trie quotidiennement le courrier. Le jour de l’émission, les critiques se mettent autour d’une table et débattent. La formule n’a pas, dans ses fondamentaux, changé. Quant à l’aspect théâtral, c’est la leçon que m’a donnée Georges Charensol. Il me disait : « “Le Masque”, c’est du spectacle ! » Les critiques s’expriment face au public, ils y trouvent une énergie incroyable… quitte, pour le bonheur d’un bon mot, à flirter avec la mauvaise foi. L’émission est enregistrée le jeudi soir. Est-il arrivé que des critiques vous demandent de retirer, au montage, un mot excessif ? Oui. Parfois, ils trouvent a posteriori que, dans le feu de l’émission, ils sont allés trop loin, ils ont des regrets. Mais je n’ai jamais accepté : l’émission passe telle que nous l’avons enregistrée. Y a-t-il encore des querelles esthétiques comparables à celles
JOURNÉE SPÉCIALE
France Inter propose une journée spéciale pour les 60 ans de l’émission, vendredi 20 novembre, et une émission spéciale dimanche 22, de 20 heures à 22 heures, avec des artistes (Jean-Michel Ribes, Xavier Gianolli, Marc Dugain…) et toute l’équipe du « Masque »… dont Sophie Avon, journaliste à « Sud Ouest ». Infos sur www. franceinter.fr. qui ont animé la tribune autour du nouveau roman, de la nouvelle vague, etc. ? Ilya,dansl’émissioncommedansnotre société, beaucoup moins de confrontation idéologique. D’ailleurs, vouspouvez,aujourd’hui,liredespapiersassezsemblablesdanslespages culturellesde«L’Humanité»etdu«Figaro »… Il y a moins de chapelles politiques, mais il reste des débats passionnés, vifs, davantage centrés sur une œuvre, un artiste. Subissez-vous des pressions ? Je n’ai jamais reçu un coup de fil de la direction de France Inter après que nous avons fusillé un film parrainé par la radio, jamais. Quant aux créateurs, c’est plus compliqué. Aujourd’hui, j’observe qu’il y a de nombreux endroits où on ne me serre pas la main, où on m’évite. Il ne faut pas animer cette émission si on
veut avoir une vie mondaine ! Moi, ça m’arrange plutôt… Je comprends que des artistes supportent mal la critique, mais c’est le jour où il n’y aura plus de débat autour de leur travail qu’ils pourront être vraiment malheureux. Les polémiques, c’est ça qui rend la culture vivante. Claude Chabrol nous disait : « Plus on s’engueule, plus on est près de la vérité. » Il y a soixante-dix ans, le jeune Jean-Louis Bory, qui sera l’une
des grandes voix du « Masque », recevait le prix Goncourt pour « Mon village à l’heure allemande »… Oui, l’auteur a été éclipsé par le personnage radiophonique. C’était un formidable écrivain, précoce, vertigineusement cultivé, trop méconnu aujourd’hui. Tel un clown blanc, il a souffert, sous ses éclats de rire, d’être sans cesse ramené au « Masque », même s’il adorait l’émission, ou à son militantisme homosexuel.
Greg June, la nouvelle voix de la scène pop-folk française MUSIQUE Greg June vient de sortir un album EP de 5 titres originaux donnant un coup de jeune à la pop-folk Dès le premier titre, « We Can Never Talk », Greg June (de son vrai nom Grégoire Touati) nous embarque dans son monde musical : un refrain entêtant, une musique efficace, guitare, clavier et surtout cette voix chaude et légèrement rocailleuse qui est sa marque de fabrique. Greg compose, écrit et interprète ses chansons, même si, dans cet album « One », il a souhaité y insérer le titre « Where Is My Mind ? », reprise de The Pixies, signe de ses influences musicales anglo-saxonnes. Il explique écrire en anglais parce que, après avoir beaucoup voyagé
chant est venu assez naturellement ensuite. »
Greg June, un artiste à l’univers profond et captivant. HÉLÈNE PAMBRUN
et passé du temps à l’étranger, cette langue s’est imposée naturellement à lui. Son nom de scène vient du fait que, petit, sa mère, musicienne, lui faisait écouter les Beatles, en parti-
culier « Hey Jude », qu’elle appréciait beaucoup et qu’il transcrivait dans son langage d’enfant « Hey June ». « Ma maman, poursuit-il, m’a mis au piano vers 5 ans puis à la guitare à l’âge de 12 ans, et le
Bouffée de fraîcheur Cet album, « One », est le fruit de 30 ans de vie, d’expériences. Cela fait sept ans que Greg a engagé cette phase de professionnalisation dans la musique. « J’aborde des sujets comme la séparation amoureuse dans “We Can Never Talk”, chanson écrite il y a dix ans, où les deux protagonistes ne peuvent plus se parler malgré leur connaissance l’un de l’autre. “Unify” est une chanson très actuelle qui parle des personnes, pourtant très différentes, qui sont amenées à parcourir les chemins de la vie ensemble. Quant à “Hey”, c’est une chanson positive dans laquelle je parle de mon déracinement, de ma ville, Lyon, que j’ai quittée il y a quelque temps déjà. J’avais envie
d’écrire sur ces moments-là où l’on est un peu perdu face aux événements de notre vie. ». « J’adore votre région, j’étais justement le week-end dernier à Messanges, dans les Landes. Je suis un fan de surf et ma cousine habite à Hossegor », conclut ce Lyonnais de cœur. L’album « One » de Greg June est un véritable petit bijou, une bouffée de fraîcheur dans un marché musical bien chargé. Tout est fait pour qu’il séduise l’audience la plus large : voix captivante, dextérité mélodique et des chansons accrocheuses. Un vrai coup de cœur. Son album complet sortira début 2016. Jean-Michel Selva « One », de Greg June, dans les bacs et sur les plateformes de téléchargement.
Zapping
LUNDI 16 NOVEMBRE 2015 WWW.SUDOUEST.FR
Régine remonte sur scène à 85 ans
Mylène Farmer démarre en beauté
Quelque 500 personnes sont venues acclamer Régine, reine mythique de la nuit parisienne, qui, à 85 ans, a lancé hier, à l’opéra Berlioz de Montpellier, sa tournée nationale dans une ambiance qu’elle a souhaitée légère et bienveillante.
Avec « 109 971 exemplaires », « Interstellaires », le 10e album de Mylène Farmer, paru le 6 novembre, réalise le « meilleur démarrage de l’année » en termes de ventes, a indiqué vendredi sur Twitter le président d’Universal Music France, Pascal Nègre. AFP
TENDANCES TECHNO
YouTube s’attaque au marché de la musique en ligne La concurrence fait rage dans le monde du Web. Tandis que YouTube attaque le marché du streaming musical, Facebook se lance sur le terrain de Snapchat avec des messages qui s’effacent.
L’équipe du « Masque et la Plume ». Le chef d’orchestre, Jérôme Garcin, est à droite, tenant la plume. PHOTO CHRISTOPHE ABRAMOWITZ
Que représente, pour vous, le dimanche ? Je suis toujours étonné par ces enquêtes d’opinion qui montrent, chez beaucoup de gens, une déprime du dimanche. J’adore, pour ma part, cette journée car elle est asociale, vierge d’obligations, c’est une île de Robinson ! Beaucoup de ceux qui sont gagnés par ce blues dominical trou-
vent, dans « Le Masque », une forme de thérapie. C’est devenu un rituel. Dans les années 60, il y avait la messe du dimanche matin et la messe du dimanche soir, à la radio. Sauf que cette messe du soir est défroquée… (1) « Nos dimanches soirs », Jérôme Garcin, coédition Grasset/France Inter, 304 p., 19 €.
Nellie Bly, une journaliste hors du commun ÉDITION Les reportages de Nellie Bly enfin édités en France
Nellie Bly. PHOTO ÉDITIONS DU SOUS-SOL
Nellie Bly est une des figures légendaires de la presse américaine. Intrépide, pionnière, elle fait sienne l’infiltration discrète pour réaliser des reportages au plus près des sujets d’information. Engagée en 1887 au « New World » à New York, journal du célèbre Joseph Pulitzer, Nellie se voit confier la mission singulière de se faire passer pour folle et d’intégrer ainsi l’asile psychiatrique de Blackwells Island afin de dénoncer les conditions de vie de patientes laissées-pour-compte entre les mains de médecins et infirmières peu complaisants. Premier ouvrage passionnant d’une série à paraître l’année prochaine. « 10 jours dans un asile, un reportage de Nellie Bly », Éd. du Sous-Sol, 128 p., 14 €.
YouTube se lance dans le streaming de musique Pas sûr que l’internaute s’y retrouve. Malgré tout, le service américain de vidéo en ligne YouTube (propriété de Google) s’est lancé jeudi sur le marché de plus en plus encombré de l’écoute de musique en streaming, avec l’espoir de l’étendre à un nouveau public, et, même s’il s’en défend, de concurrencer le leader suédois Spotify, le français Deezer et aussi par ricochet une autre de ses offres maison : Google Play Music. YouTube Music, disponible pour l’instant seulement aux États-Unis, permet d’écouter des titres avec ou sans images, en donnant la possibilité de basculer entre un mode vidéo et un mode uniquement audio. YouTube avait annoncé ses ambitions au sujet de la musique en streaming (sans toutefois donner beaucoup de détails à l’époque) lors du lancement, à la fin d’octobre, de Red, une formule d’abonnement payant (9,99 $ par mois) permettant de visionner ses contenus sans publicité. YouTube Music est gratuit pour tout le monde, mais les abonnés de Red bénéficient là encore d’un accès sans publicité. Facebook teste des messages qui s’effacent Le réseau social permet actuellement à des utilisateurs français d’envoyer, via son application Messenger, des messages qui disparaissent peu après que le destinataire en a pris connaissance, sur le modèle de ceux de Snapchat. « Nous faisons un petit test en France d’une application qui permet aux gens d’envoyer des messages qui disparaissent une heure après leur envoi », a indiqué une porte-parole de Facebook. « Des messages qui disparaissent
YouTube veut concurrencer Deezer et Spotify. PHOTO MAXPPP
donnent aux gens le choix d’une autre option amusante quand ils communiquent sur Messenger », a-t-elle ajouté. Le test est mené sur des versions de l’application Messenger destinées aux appareils mobiles Apple ou Android. Si le succès est au rendez-vous, la fonction pourrait être étendue à d’autres pays. Facebook entre ainsi en concurrence directe avec Snapchat, qui propose déjà de tels messages éphémères.
Google Maps sans connexion Google a commencé à déployer une nouvelle version de son application de cartographie Google Maps, capable de guider ses utilisateurs jusqu’à leur destination même si ceux-ci ne disposent pas d’un accès à Internet. Cette fonction est limitée, pour le moment, aux appareils utilisant Android, le système d’exploitation mobile de Google, mais une version pour l’iPhone et l’iPad d’Apple devrait arriver bientôt.
« Maintenant, vous pouvez télécharger une zone du monde sur votre téléphone, et la prochaine fois que vous vous retrouverez sans connexion – que ce soit sur une route de campagne ou dans un parking en sous-sol --, Google Maps continuera de fonctionner sans problème », a expliqué Amanda Bishop, responsable de produit chez Google. Les utilisateurs de Google Maps pouvaient déjà télécharger des portions de carte pour les regarder hors connexion, mais la nouvelle version permet aussi d’obtenir des directions détaillées quand on est au volant, de chercher une destination spécifique et d’accéder à des informations pratiques, comme les horaires des commerces par exemple. L’application est réglée par défaut pour ne télécharger des cartes que lorsque l’appareil dispose d’une connexion WiFi, afin d’éviter de faire flamber le montant facturé par l’opérateur de téléphonie mobile pour les données consommées.
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20 novembre 2015
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Le Masque et la Plume, 60 ans de critique « libre, pure et dure » « Polac (décédé en 2012) a créé l'émission avant même que la Maison de la Radio soit construite et que France Inter voit le jour » , rappelle Jérôme Garcin, l'écrivain-journaliste, qui anime « Le Masque » depuis 26 ans. L'antenne de France Inter évoquera tout au long de la journée une émission unique en son genre qui rassemble chaque dimanche soir 650 000 auditeurs, un score relativement élevé pour un programme culturel à la formule quasi inchangée depuis son lancement, et 340 000 « podcasteurs » en moyenne. Une émission spéciale composée d'archives avec des invités comme Jean-Michel Ribes (théâtre du Rond-Point), le metteur en scène Bernard Murat, la comédienne-réalisatrice Maïwenn ou l'écrivain Marc Dugain sera diffusée dimanche soir exceptionnellement pendant deux heures. Chaque mois, deux émissions sont consacrées aux critiques de films, une à la littérature et la dernière au théâtre. « Il n'y a pas assez de dimanches pour représenter ce qu'est la vie culturelle de ce pays » , regrette Jérôme Garcin. Également chef du service Culture de L'Obs, il va tout voir et lit tout ce dont traite l'émission enregistrée en public dans les conditions du direct. « Je fais mes fiches, je trie le courrier des auditeurs, y réponds. Ca contribue au débat critique » , assure-t-il.
« Si l'émission était 'relookée', nous serions tout de suite sanctionnés par nos auditeurs » , estime-t-il. Le studio de 200 fauteuils est plein à chaque enregistrement de l'émission dont le titre est une référence au masque du théâtre et à la plume de la littérature. Les notes de « La Fileuse » de Mendelssohn ouvrent l'émission avant que quatre critiques, en majorité de la presse écrite et qui changent régulièrement, ne lancent le débat pendant 55 minutes. Ils sont âgés d'une trentaine d'années et jusqu'à plus de 80 ans. Empêcher « le délit d'initié » Michel Ciment est le plus ancien de l'émission puisqu'il a été recruté par Polac en 1970 pour rejoindre François-Régis Bastide et Georges Charensol, tous deux décédés. « On vient me voir comme si j'avais fait Verdun ! » , s'amuse le critique de 77 ans, attaché à la revue de cinéma « Positif » et auteur d'ouvrages de référence sur le cinéma. « La critique française est mal en point, elle fonctionne comme un toutou, pas le cinéma sinon j'aurais arrêté » , assure-t-il. Jérôme Garcin se dit affligé par les critiques qui « ne connaissent pas le cinéma d'avant Cédric Klapisch et la littérature d'avant Frédéric Beigbeder, c'est quand même fou ! ».
Au Masque, l'art du critique est difficile. Il est comme le comédien au théâtre, assis face aux spectateurs, qu'il doit convaincre, amuser, agacer, intéresser. « Il faut de la mauvaise foi. Il descend dans l'arène, face au public, cela empêche ce que j'appelle 'le délit d'initié' » , explique-t-il, « sans complaisance ni collusion ». C'est une émission « pousse au crime » , reconnaît-il, « au lieu de dire 'c'est mauvais', on dit : 'C'est une merde !'. On en rajoute, on veut entendre rire, réagir et surtout pas ronfler ». L'acidité de certaines critiques lui a valu d'être surnommé « Le Casque et l'Enclume » par Christian Carion, dont le dernier film En Mai fait ce qu'il te plaît a été éreinté lors de la dernière émission. Pour Jean-Michel Ribes, « se faire éreinter par certains critiques de l'émission que je ne nommerai pas, c'est la garantie que les gens viendront. C'est une émission critique mais c'est du théâtre aussi » ■
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20 novembre 2015
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Le Masque et la Plumefête ses 60 ans sur France Inter Le Masque et la Plumefête ses 60 ans sur France Inter Le Masque et la Plume, la doyenne des émissions de la radio française, créée en 1955 par le journaliste Michel Polac, fête aujourd'hui ses 60 ans de critique « libre, pure et dure » de la littérature, du théâtre et du cinéma. L'antenne de France Inter évoquera tout au long de la journée, une émission unique en son genre qui rassemble chaque dimanche soir 650000 auditeurs, un score relativement élevé pour un programme culturel à la formule
quasi inchangée depuis son lancement, et 340000 podcasteurs en moyenne. Le dernier James Bond007Spectrea réussi le meilleur démarrage de l'année avec 2, 2 millions de spectateurs en première semaine d'exploitation. Il bat ainsi le record détenu cette année jusqu'ici parLes Minions, avec 2180641 spectateurs. ■
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Express La doyenne des émissions « Le Masque et la Plume », la doyenne des émissions de la radio française, créée en 1955 par le journaliste Michel Polac, fête aujourd'hui 60 ans de critique « libre, pure et dure » de la littérature, du théâtre et du cinéma. La radio France Inter va évoquer toute la journée, une émission unique en son genre qui rassemble chaque dimanche soir 650 000 auditeurs et 340 000 « podcasteurs » en moyenne. Rappels de véhicules Volkswagen France commencera à rappeler des véhicules à partir de « début 2016 » pour une « correction
de logiciel » moteur à la suite du scandale de tricherie aux émissions, selon un courrier envoyé par le groupe hier. Sodexo supprime des postes Le groupe de restauration collective et de services aux entreprises Sodexo va supprimer de 1 200 à 1 500 emplois dans le monde sur 18 mois, a annoncé hier son directeur général. Le groupe a enregistré un bénéfice net de 700 millions d'euros mais annonce un nouveau plan d'économies de 200 millions d'euros d'ici 2017/2018. Reprise de la SNCM Quasiment un an jour pour jour après le placement en redressement
judiciaire de la compagnie, le tribunal de commerce de Marseille doit désigner aujourd'hui, après d'innombrables reports, un repreneur pour la SNCM parmi quatre candidats en lice. Parmi eux, l'entrepreneur corse Patrick Rocca fait figure de favori depuis que le procureur de la République de Marseille s'est prononcé en sa faveur, malgré une condamnation en février 2014 pour escroquerie et abus de bien social. ■
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20 novembre 2015 - N°1890
notes de «La Fileuse» de Mendelssohn ouvrent l émission avant que quatre critiques , en majorité de la presse écrite et qui changent régulièrement , . Ils sont ne lancent le débat pendant d une trentaine d années à âgés etjusqu' de 80 ans Danièle . plus ( He-ymann)
France Inter : «Le Masque et la Plume» fête ses60 ans
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«Le Masque et la Plume» , la doyemie des émissions de la radio française créée en 1955 par le journaliste Michel Polac , fêtera vendredi 60 de critique «libre , pure et dure» de la littérature , du théâtre et du cinéma «Polac ( décédé en 2012) a créé l émission avant même que la Maison de la Radio soit construite et que France Inter voit le jour» , rappelle Jérôme Garcin , l écrivain-journaliste qui anime « Le Masque» depuis 26 ans. L antenne de France Inter évoquera tout au long de la journée de vendredi , une émission unique en son genre qui rassemble chaque dimanche soir 650 .000 auditeurs , un score relativement élevé pour un programme culturel à la formule quasi inchangée depuis son lancement , et 340 .000 «podcasteurs» en moyenne. Une émission spéciale composée d archives avec des invités comme Jean-Michel Ribes (théâtre du RondPoint) , le metteur en scène Bernard Murat , la comédienne-réalisatrice ou l écrivain Marc Dugain a été enregistrée jeudi soir à la Maison de la Radio et sera diffusée dimanche soir exceptionnellement pendant 2 heures. Chaque mois , 2 émissions sont consacrées aux ctitiques de films une
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à la littérature et la dernière au théâtre. «Il y a pas assez de dimanches pour est la vie culturelle représenter ce de ce pays», regrette Jérôme Garcin. Egalement chef du service Culture de «L Obs» , il va tout voir et lit tout dont traite l émission enregistrée en public dans les conditions du direct . «Je fais mes fiches je trie le courrier des auditeurs , y réponds . Ça contribue au débat critique» , assure-til . « Si l émission était « relookée» , nous serions tout de suite sanctionnés par nos auditeurs» , estime-t-il . Le studio de 200 fauteuils est plein à chaque enregistrement de l émission dont le titre est une référence au masque du théâtre et la plume de la littérature . Les n'
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Régis Bastide et Georges Charensol , tous 2 décédés. «On vient voir comme si avais fait Verdun !», amuse le critique de 77 ans, attaché à la revue de cinéma «Positif» et auteur d ouvrages de référence sur le cinéma. Jérôme Garcin se dit affligé par les critiques qui «ne connaissent pas le cinéma d avant Cédric Klapisch et la littérature d avant Frédéric Beigbeder , est quand même fou !». Au Masque , l art du critique est difficile . est comme le comédien au théâtre, assis face aux il doit convaincre , spectateurs, amuser agacer intéresser. « Il faut de la mauvaise foi . Il descend dans l arène, face au public , cela empêche ce que appelle «le délit d initié» » , expliquet-il , «sans complaisance ni collusion» . est une émission «pousse au crime» , reconnaît-il «au lieu de dire « est mauvais» , on dit : « est une merde! », on en rajoute , on veut entendre rire , réagir et surtout pas ronfler» . L acidité de certaines critiques lui a valu d être surnommé «Le Casque et l Enclume» par Christian Canon , dont le dernier film « En Mai fais ce il te plait» a été éreinté lors de ladernière émission . Pour Jean-Michel Ribcs , «se faire éreinter certains critiques de l émission que ne nommerai pas, est la garantie je est une que les gens viendront . émission critique mais est du théâtre aussi» . Chaque critique a son rôle , il y a le méchant , le souriant , celui qui est j'
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excessivement gentil , le grincheux , etc . est confiant dans l avenir: y a pas beaucoup de raisons pour que «Le Masque» arrête demain . Une radio de service public a besoin de ce petit territoire de liberté absolue» . '
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Radio : « Le Masque et la Plume » fête 60 ans de critique «libre, pure et dure » « Polac (décédé en 2012) a créé l'émission avant même que la Maison de la Radio soit construite et que France Inter voit le jour » , rappelle Jérôme Garcin, l'écrivain-journaliste, qui anime « Le Masque » depuis 26 ans. Aujourd'hui, l'antenne de France Inter évoquera tout au long de la journée, une émission unique en son genre qui rassemble chaque dimanche soir 650 000 auditeurs, un score relativement élevé pour un programme culturel à la formule quasi inchangée depuis son lancement, et 340 000 « podcasteurs » en moyenne. Une émission spéciale composée d'archives avec des invités comme Jean-Michel Ribes (théâtre du Rond-Point), le metteur en scène Bernard Murat, la comédienne-réalisatrice Maïwenn ou l'écrivain Marc Dugain, enregistrée hier soir à la Maison de la Radio, sera diffusée dimanche soir exceptionnellement pendant deux heures. Chaque mois, deux émissions sont consacrées aux critiques de films, une à la littérature et la dernière au théâtre. « Il n'y a pas assez de dimanches pour représenter ce qu'est la vie culturelle de ce pays », regrette Jérôme Garcin. Egalement chef du service Culture de L'Obs, il va tout voir et lit tout ce dont traite l'émission enregistrée en
public dans les conditions du direct. « Je fais mes fiches, je trie le courrier des auditeurs, y réponds, ça contribue au débat critique », assure-t-il. « Si l'émission était relookée, nous serions tout de suite sanctionnés par nos auditeurs » , estime-t-il.
L'émission, enregistrée en public, rassemble chaque semaine 650 000 auditeurs et 340 000 « podcasteurs »
« C'est une émission pousse au crime » Le studio de 200 fauteuils est plein à chaque enregistrement de l'émission dont le titre est une référence au masque du théâtre et à la plume de la littérature. Les notes de « La Fileuse » de Mendelssohn ouvrent l'émission avant que quatre critiques, en majorité de la presse écrite et qui changent régulièrement, ne lancent le débat pendant 55 minutes. Ils sont âgés d'une trentaine d'années et jusqu'à plus de 80 ans (Danièle Heymann). Michel Ciment est le plus ancien de l'émission puisqu'il a été recruté par Polac en 1970 pour rejoindre
François-Régis Bastide et Georges Charensol, tous deux décédés. « On vient me voir comme si j'avais fait Verdun ! » , s'amuse le critique de 77 ans, attaché à la revue de cinéma « Positif » et auteur d'ouvrages de référence sur le cinéma. « La critique française est mal en point, elle fonctionne comme un toutou, pas le cinéma sinon j'aurais arrêté », assure-t-il. Jérôme Garcin se dit affligé par les critiques qui « ne connaissent pas le cinéma d'avant Cédric Klapisch et la littérature d'avant Frédéric Beigbeder, c'est quand même fou ! ». Au Masque, l'art du critique est difficile. Il est comme le comédien au théâtre, assis face aux spectateurs, qu'il doit convaincre, amuser, agacer, intéresser. « Il faut de la mauvaise foi. Il descend dans l'arène, face au public, cela empêche ce que j'appelle le délit d'initié , explique-t-il, sans complaisance ni collusion ». C'est une émission « pousse au crime », reconnaît-il, « au lieu de dire c'est mauvais, on dit : c'est une merde !, on en rajoute, on veut entendre rire, réagir et surtout pas ronfler » . ■
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