Date : 19 JUIL 17 Page de l'article : p.22 Journaliste : Anne-Marie Mitchell
Pays : France Périodicité : Quotidien Edition : Marseille - Bouches-du-Rhône
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MAGAZINE/LIVRES
ENTRETIENS JACQUES CHANCEL
La Table Ronde I France Inter I INA
Cinq réalisateurs à la Une Tous droits réservés à l'éditeur
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Date : 19 JUIL 17 Page de l'article : p.22 Journaliste : Anne-Marie Mitchell
Pays : France Périodicité : Quotidien Edition : Marseille - Bouches-du-Rhône
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ENTRETIENS L'un des noms les plus illustres du journalisme « radioscopie » des cinéastes sur France Inter. Le spectateur est convié à tourner son regard vers le lieu où a été fabriquée l'image qu'il regarde. Ce lieu n'est pas le cosmos mythique d'où émerge l'acte divin, il a été fabriqué par l'homme. Ainsi écrit Michel Faucheux au début de l'un des chapitres de sa biographie consacrée à Auguste et Louis Lumière, où il est question de la mémorable Sortie d'usine. C'est avec ces mots qu'en octobre 2016 commençait notre article sur ce passionné de cinéma. Des décennies auparavant Jacques Chancel, natif des HautesPyrénées, décédé en 2014 et maître de l'interview, discutait, confidentiellement et amicalement, avec des cinéastes, dont il sut autant faire ressortir l'originalité de leur art que l'homme caché derrière la caméra. Cinq d'entre eux (un seul est toujours de ce monde) crèvent l'écran de ces Entretiens avec Jacques Chancel, préfacés par la talentueuse Christine Masson et précédés par une photo tirée d'un film. I. Le Samouraï pour Jeanpierre Melville, qui se définit comme « un animal terré dans sa tanière, qui ne sort pas et n'aime pas se montrer». 2. La Sirène du Mississipi pour François Truffaut, qui voit dans le cinéma le prolongement de l'enfance. 3. Le Beau Serge
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pour Claude Chabrol, plus provincial que parisien et qui avoue: «Je ne pouvais pas être écrivain parce que le fait de se trouver tout seul pour écrire m'est très pénible. » 4. Ascenseur pour l'échafaud pour Louis Malle, le plus déroutant des cinq et qui confesse être «considéré comme un personnage dangereux par la critique de cinéma, parce que, en général, quand les critiques vont voir le nouveau film, d'un metteur en scène, ils savent à peu près ce qu 'ils vont voir. Moi, ils ne savent vraiment pas d'avance.» 5. Un homme et une femme pour Claude Lelouch, un cinéaste, nous dit Chancel, qui souffre d'une gloire venue trop tôt et dont les succès agacent les frileux. Des entretiens à ne surtout pas manquer. Les cinéphiles applaudiront, les autres découvriront des êtres pas si différents de nous, puisque, ainsi que l'écrit Christine Masson, tous (même s'ils ne le disent pas toujours ouvertement) sont en quête d'amour et de reconnaissance. Chapeau bas, messieurs, et merci !... Nous revenons le temps de vous citer cette admirable phrase de Truffaut: «Mes films finissent dans la nature parce quej 'ai tellement entendu cette réflexion des gens: Oh, il/ait beau, on ne va pas aller s'enfermer au cinéma. » Eh bien, chers lecteurs, sachez qu'en cette chaude période estivale il fait bon s'y enfermer ! Détente, réjouissance et climatisation garanties. Anne-Marie Mitchell • « Entretiens avec Jacques Chancel», aux êditions de La Table Ronde, 183pages, 20 euros.
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