Presse Océan
SAMEDI3 DÉCEMBRE 2022
Détente / bien manger
Nantes se déguste le temps d’un week-end MIEUX MANGER, MIEUX VIVRE. Voix de la gastronomie sur France Inter, François-Régis Gaudry, de passage à Nantes entre la Librairie Coiffard et le marché de Talensac, salue le dynamisme des producteurs du pays nantais.
A
ux manettes de l’émission On va déguster chaque dimanche matin sur France Inter, François-Régis Gaudry publie en cette fin d’année On va déguster Paris (Marabout),encyclopéguide savoureuse de la capitale. De passage ce week-end à Nantes,entreLibrairieCoiffardet marché de Talensac, le critique gastronomique offre un tour d’horizon du patrimoine culinairedelarégion.
Vouspassezleweek-end àNantes.Quelsgoûts lepaysnantais vousévoque-t-il? François-Régis Gaudry : « Nous allons enfin dresser le couvert à Nantes ! La ville et lesPaysdelaLoireengénéral représentent un bouillonnant écosystème paysan, viticole, alimentaire et gastronomique. Les signaux d’un renouveau se multiplient. Par exemple, nous allons nous intéresser à la mâchegrâceàlabelleexploitation d’Alice Ménard, jeune maraîchère de 25 ans installéeàSaint-Julien-de-Concelles. Elle pratique un maraîchage traditionnel, biodiversifié avec des semences paysannes,delapermacultureet sans aucune chimie. Et les rendements sont là ! Elle a aussi monté une Amap (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) pour le circuit court. Alice Ménard illustre la belle révolution agricole qui se met en place dans le pays nantaisetailleurs.» Cetterévolutionseprolonge àtable? « Les producteurs locaux sont soutenus par une scène culinaire très dynamique. Nous passerons chez Sarah Mainguy, finaliste de « Top chef»l’andernier.Àlatêtede « Vacarme », cette jeune restauratrice incarne une gastronomie au féminin, majoritairement végétale et proche des ressources locales. Nantes profite aussi de ses richesses maritimes grâce aux ports du Croisic et de La Turballeoùsedéveloppeune pêche douce, saisonnière. Tout ce que l’on aime défendredansl’émission.»
Le journaliste François-Régis Gaudry savoure à l’avance son séjour nantais.
Au-delàdeNantes,quels atoutsgastronomiques delarégionvousséduisent? « On sent une continuité de la Loire, que cela soit dans les vins d’Anjou ou du jasnières en Sarthe. Là aussi, on sent unrenouveau.L’Anjoubénéficie d’un terroir où des vins de haute réputation sont
encore accessibles. Ils possèdent une intensité et une garde extraordinaires. Je pense aussi à la formidable tradition des vins liquoreux de Montlouis avec des chenins qui vieillissent bien. Cela donne des vins naturels, droits, bien faits et respec-
Radio France -Christophe Abramowitz
tueux. De la Sarthe, je garde le souvenir des volailles remarquables de Pascal Cosnet que l’on trouve au menu des grandes tables. Quant aux Deux-Sèvres, je pense aux fromages. Mais il y a longtemps que je ne suis pas allédanslarégion.»
La gourmandise en lettres capitales Encyclopédie.
Les plaisirs gourmands surgissent aussi parfois des pages d’un livre. « On va déguster Paris », réalisé sous la direction de François-Régis Gaudry est une fête. Fête de l’esprit, du goût, de l’érudition pétillante, l’« encyclopéguide » de la capitale déborde d’informations insolites, de bonnes adresses, de recettes, d’événements historiques. De la table de Balzac à celle de Claude Sautet, du jambon-beurre au Paris-Brest en passant par un chocolat chaud chez Angelina,
rien n’échappe à la curiosité des auteurs. Ici la naissance des restaurants sous la Révolution, là, l’apparition des bouillons et des bistrots de quartier. Chaque page abondamment illustrée, surprend et séduit. Fruit de deux ans de travail de François-Régis Gaudry épaulé par quelque 150 contributeurs, « On va déguster Paris » se savoure page à page. « On va déguster Paris », de François Régis Gaudry. Marabout. 448 pages. 42,90 euros.
Cemercredi,labaguetteest entréeaupatrimoineimmatérieldel’Unesco.Unedécisionquiestpainbénit? « C’est une bonne nouvelle puisque la baguette, invention parisienne, est l’un des totems de notre alimentation connu dans le monde entier. Un emblème de la France. Donc, vive la baguette de grande tradition ! Néanmoins, elle ne doit pas écraser les autres pains. Voilà un exemple du jacobinisme qui efface la riche diversité des pains régionaux. Amateur des pains de campagne, je regretteleurdisparitionavec leurssaveursdistinctes.» FrédériqueBréhaut
François-RégisGaudrysera endédicaceaujourd’huià16heures àlalibrairieCoiffard,àNantes.