François Morel - Jamais la même chose

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Antibes-Juan-les-Pins dd ddddd L’agenda

Aujourd’hui Théâtre

■ "Pratt respire encore"

nice-matin

Jeudi 14 décembre 2017

François Morel chante les subtilités humaines Interview Le comédien à la plume qui démange occupera la scène

d’Anthéa pour livrer en live son album La vie (titre provisoire). Demain Théâtre Le Tribunal. Place Amiral-Barnaud.  h . Tarifs:  €, réduit  et €. Rens. ..... www.theatre-tribunal.fr Sans auto censure, sans limite, avec beaucoup d’auto dérision, sa vision très personnelle de la société. Cruel. Drôle. Provocateur. Toujours aussi libre car vivant ! One-man-show. Egalement demain et samedi.

Concert ■ Riviera International Singers

Cathédrale Notre-Dame de l'Immaculée Conception. Rue du SaintEsprit.  h. Tarifs:  €, enfants moins de  ans  €. Rens. ..... Concert de Noël Musiques sacrées et chants de Noël. Au profit de l'association SNSM Lifeboat (sauveteurs en mer).

Vendredi Théâtre

■ "La Cantatrice

Chauve"

Théâtre Antibéa. , rue Georges-Clemenceau.  h . Tarifs:  €, réduit  et €. Rens. ..... www.theatre-antibea.com De Eugène Ionesco. Mise en scène: Dominique Czapski. Par Benoit Martin, Jérémie Mériaux, Gabriel Oculi, Corinne Pina, Samia Rajhi, Julia Urli. Cette pièce dénonce l'artificialité, la superficialité, la déraison dans laquelle l'homme se perd. Egalement samedi et dimanche.

O

n y va au microscope. Fin observateur, François Morel se fait parolier comme dramaturge: en se transformant en petite fourmi pour se glisser dans l’intimité. En tournée pour son album La vie (titre provisoire), le comédien fait résonner les cordes à son arc dès demain soir au théâtre Anthéa. Un concert, mais pas seulement. Puisque l’ancien Deschiens sait y faire avec les mots…

bien si je voulais être chanteur, musicien, comédien… Alors je fais un peu tout en étant fantaisiste. Avant de monter sur scène pour chanter ressentez-vous la même chose que si vous alliez jouer? Il y a une petite inquiétude supplémentaire liée à la technique: pourvu que ça tienne! Quand on a un trou sur scène en tant que comédien, on peut s’en sortir. Mais dans une chanson c’est impossible! La musique est comme un train qui avance. Et si on loupe un wagon…

Quand vous écrivez des chansons, vous pensez d’abord spectacle avant studio: pourquoi? C’est sur la scène que je m’exprime le mieux. Je pense toujours à des spectacles, au théâtre, à la scène au contact avec le public. J’ai l’impression que je ne sais pas comment faire dans un studio, je suis moins technicien que partageux [sic.]. J’ai envie de voir le public en vrai. Le disque pour moi c’est un souvenir de la scène. Qu’est-ce qu’évoque le music-hall pour vous? Un certain sens de la fête, du plaisir. Un rapport sensuel à la musique. J’avais déjà une sorte de mise en scène en tête, des images en noir et blanc d’Yves Montand, de Serge Reggiani, quand ils arrivent dans le rond de lumière sur scène comme une furie. J’avais envie d’avoir un rideau en tulle séparant les musiciens des chanteurs. Quand j’ai raconté ça à Juliette elle a poussé des cris d’orfraie! J’avais envie d’avoir cette image pour la détourner, m’en amuser… Ce n’est pas une reconstitution historique. Qu’a apporté Juliette? On travaille en complicité. C’est toujours bien d’avoir un regard extérieur de confiance. Sur l’ordre des chansons elle a apporté beaucoup de choses que je n’aurai sûrement pas mises en place. Elle a toute une grammaire de la scène. Quel est votre processus d’écriture? J’écris des choses assez courtes. On peut voir un cousinage entre la chronique et la chanson: raconter une histoire en moins de mots possible. Il n’y a pas vraiment de méthode, une accélération quand le spectacle arrive oui. Par exemple pour Petit Jésus, j’avais le refrain. Elle est passée par de nombreux allers-retours avec Antoine Sahler. Il fallait que je dise quelque chose que je pouvais revendiquer. Donc elle a pris du temps. Alors que Ce Baiser, je l’ai écrite devant un café au lait.

On sent que vous avez une relation particulière à l’écrit, au papier. Vous publiez un ouvrage avec votre album, un recueil de vos chroniques radiophoniques… Je ne peux pas m’en défaire. Même si désormais j’écris à l’ordinateur maintenant et c’est mieux pour moi… Quand j’ai commencé à écrire il fallait que tout soit propre. Alors si je changeais un adjectif, je réécrivais toute la feuille! J’ai gagné pas mal de temps avec l’informatique! C’était une proposition que l’on m’a faite d’accompagner l’album avec un livre. Je trouvais ça intéressant d’expliquer comment le spectacle s’est fabriqué et cela m’a permis aussi de pouvoir rendre hommage à des personnes importantes à mes yeux.

François Morel donne corps à son album sur la scène d’Anthéa dès (Photo DR) demain soir.

En dédidace samedi après-midi

Huit ans que ça dure ! Chaque vendredi matin, la voix de François Morel résonne sur l’antenne de France Inter. L’artiste se prête à l’exercice de la chronique et trempe sa plume dans l’acidité de l’actualité. Et pour garder le meilleur, il reste encore Jamais la même chose, son recueil de ses passages de  à  derrière le micro de la station. Une compilation retraçant l’évolution de notre monde et de notre société qu’il dédicacera samedi au sein de la Librairie Masséna de  heures à  heures.

■ Jamais la même chose (éditions Denoël), octobre 2017, 19,50 euros.

Le clip de Ce Baiser laisse un goût de liberté… J’ai laissé les clés au réalisateur Gaëtan Chataigner qui a notamment réalisé les clips de Philippe Katerine, il a trouvé les images. Au final, le comédien n’est jamais très loin du chanteur. Même dans le spectacle d’ailleurs… Sur scène, c’est qui? François Morel ou François Morel qui joue au mec qui chante? C’est vraiment moi qui chante. Le fait d’être comédien sert dans ma

façon d’aborder le spectacle. Les gens qui aiment bien mes chroniques ne vont pas être non plus dépaysés. Il y a une cohérence. Entendre vos écrits enveloppés de musique: c’est une autre approche? C’est un plaisir. En plus d’être accompagné par des musiciens… J’ai toujours aimé la chanson, j’avais cette espèce de fantasme vers  -  ans: je rêvais d’être artiste. Mais je ne savais pas très

Votre duo idéal? (on peut faire revivre les artistes…) Ah, dans ce cas, je veux bien faire un duo Barbara. Je viens d’aller voir l’exposition qui lui est consacrée à la Grande Halle de la Villette. Dernièrement j’ai eu la chance de partager un duo avec Anne Sylvestre, c’était une grande émotion. Ce spectacle c’est aussi un challenge? C’est davantage un spectacle qui suscite une émotion particulière. On rit, mais pas seulement, on est ému, mais pas seulement… Il y a de la chaleur humaine que je vois dans les yeux. C’est là qu’on se dit qu’on est dans le juste… Oui, je crois que je sers à ça.

PROPOS RECUEILLIS PAR MARGOT DASQUE mdasque@nicematin.fr

Savoir +

La vie (titre provisoire), mis en scène par Juliette, avec François Morel,demain et samedi à 20 h 30,au théâtre Anthéa, 260 avenue Jules-Grec à Antibes.Tarifs: 19 à 37 euros. Rens. 04.83.76.13.00.


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