PAYS :France
RUBRIQUE :Culture et savoirs
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JOURNALISTE :Gérald Rossi
PERIODICITE :Quotidien
28 juin 2017 - N°22207
Culture & Savoirs ÉDITION
Des émissions aux petits de France Culture Papiers
Le numéro estival de la revue imprimée de la radio culturelle propose, dans une version rénovée et développée, un dossier intitulé « Le vrai, le faux et le presque vrai ». PAPIERS 176 pages, 15,90 euros
vec son 21e opus, la revue de France Culture a fait sa mue. Son nom, Papiers , apparaît désormais en grand sur la couverture, histoire de signifier que les textes contenus dans l’ouvrage ne secontentent pas de relayer les émissions de la chaîne, mais de pousser la réflexion plus loin. « Nous voulons devenir une grande revue de la création et des savoirs », précise d’ailleurs Sandrine Treiner, la directrice de la « grande radio de la création », selon sa propre expression. Serge Schick dit vouloir « transformer les contenus en patrimoine » . Propos ambitieux que soutient aussi Philippe Thureau-Dangin, le rédacteur en chef, qui affirme vouloir « se saisir de cette opportunité de faire une revue élitiste pour le plus grand nombre » . Le dossier central, de 41 pages particulièrement bien illustrées, globalement intitulé « Le vrai, le faux et le presque vrai », s’inscrit dans l’actualité en notant que « le Brexit et l’élection de Donald Trump auront
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eu au moins un mérite : montrer que nos sociétés contemporaines ont un rapport de plus en plus lâche avec la vérité » . Histoire de lancer le débat. Et, comme l’écrit plus loin le sociologue Gérald Bronner : « En revanche, nous ne sommes pas obligés de nous satisfaire d’algorithmes qui nous présentent au premier chef les informations qui flattent les pentes les moins honorables de notre esprit. » Assertion que les lecteurs de l’Humanité ne contrediront pas, eux qui savent que ce n’est pas parce qu’elles sont souvent ignorées ou déformées que les aspirations de transformation profonde de la société sont toujours vives. Papiers propose aussi sous le titre « L’année où nous sommes devenus camarades » un focus sur l’émission la Fabrique de l’histoire donnant la parole à d’anciens étudiants alors présents en 1917 à SaintPétersbourg et Moscou. Parmi eux Elsa Triolet, future compagne de Louis Aragon. L’écrivaine, issue d’une famille bourgeoise, se souvenant qu’alors, seule la bonne « a voté pour les bolcheviks » . Jolie page d’histoire. GÉRALD ROSSI
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