François Truffaut Film par film, Laurent Delmas et Christine Masson / France Inter - Gallimard

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PAYS :France

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15 décembre 2021 - Edition Toulouse

Christine Masson et Laurent Delmas, de l’émission « On aura tout vu », sur France Inter, sont aux Christine Masson et Laurent Delmas, de l’émission « On aura tout vu », sur France Inter, sont aux manettes de l’ouvrage « Truffaut film par film ». S’appuyant sur les nombreux livres parus sur le metteur en scène, ils livrent leur vision d’une œuvre où, des « Mistons » (1957) à « Vivement dimanche » (1983), la malice côtoie le tragique ; où l’enfance laisse autant de traces que la morsure amoureuse chez des êtres frémissants et fragiles. Comme le veut la collection, la richesse de l’iconographie est essentielle. On y retrouve un Truffaut entre « gravité et profondeur » et « éclats de rire perpétuels » (Jeanne Moreau), un « petit caporal, inspiré et brûlant d’une grande ambition » (Bernadette Lafont). Et autour de lui toutes ces femmes, palpitantes et passionnées, qu’il a tant aimé filmer : Françoise Dorléac ( « La peau douce » ), Isabelle Adjani ( « L’histoire d’Adèle H » ), Catherine Deneuve ( « La sirène du Mississippi » ), Fanny Ardant ( « La femme d’à-côté ».Et bien sûr son double de fiction, Antoine Doinel, incarné par Jean-Pierre Léaud, qu’il décrit ainsi : « Ce n’est pas ce qu’on appelle un personnage exemplaire. Il est rusé, il a du charme et il en abuse, il ment beaucoup et dissimule plus encore ; il demande plus d’amour qu’il en

lui-même à offrir. » Le charme fou de Léaud Les 5 films de cette saga unique dans l’histoire du cinéma sont à retrouver, sous forme de coffret, en Blu-Ray, et au cinéma, dans des versions restaurées. L’occasion de revoir le film le plus autobiographique de tous, « Les 400 coups » (1959), qui lança Truffaut et son interprète fétiche dans les hautes sphères du cinéma international. Au fil des visions, l’émotion et la liberté sont là, vives et tranchantes, fièrement portées en étendard par leur duo créateur. Beaucoup moins connu, « Antoine et Colette » (1962) raconte comment Doinel, qui travaille dans une maison de disques, en pince pour une jeune fille interprétée par Marie-France Pisier. « Plus léger et plus simple » que le précédent selon Truffaut, ce film montre à quel point la tristesse est toujours teintée de fantaisie (ou l’inverse). « Baisers volés » (1968) et « Domicile conjugal » (1970) doivent se voir dans la continuité. Le très instable Doinel séduit puis épouse Christine, bourgeoise douce et conventionnelle, si éloignée de ce qu’il est profondément. Dans les deux cas, le charme opère, ce qui est moins le cas de « L’amouren fuite » (1979) fin tardive de l’épopée Doinel. Antoine et Christine ont

divorcé. Elle était lasse de ses errements de garçon rêveur et farceur. Léaud a toujours ce charme fou qui n’appartient qu’à lui. Et la chanson de Souchon garde le parfum délicat de ces ritournelles qu’on a tant aimées.

Jean-Marc Le Scouarnec « Truffaut film par film », Gallimard/France Inter (240p., 39, 90 euros). Coffret « Les aventures d’Antoine Doinel » (4 Blu-Ray Carlotta et au cinéma). ■

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