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Un niversité Paris‐‐Est

Labora atoire de So ociologie Urrbaine Généérative REC CHERCHE‐DEEVELOPPEMEENT EXPLOR RATOIRE SUR R LES DEMAR RCHES DE DEEVELOPPEMENT DURA ABLE MISES EEN ŒUVRE D DANS LES OP PERATIONS D DE RENOUVEELLEMENT U URBAIN : APP PUI AU CGDD DANS L’ANIM MATION ET LA A CAPITALISATION DES T TRAVAUX D’’UNE PLATEFFORME D’EC CHANGES

NOTEE STRATEG GIQUE « DEVELLOPPEMEN NT DURAB BLE ET REQ QUALIFICA ATION UR RBAINE » R Rapport Fina al Août 2011

Michel Bone M etti M Mélanie Tua al M Marie Lloren nte Emeline Baillly

Délégation aau Développem ment Durable Notification n DAS dossier n°°10DDDS006


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Résum mé Le Comm missariat au Développem ment Durablee(Délégation n au Dévelop ppement Durable) a mis en place une platteforme d’écchanges dont l’objet est de « conduire une réflexxion sur les moyens de m mettre le développement duraable au cœur des stratéggies et des prrojets de req qualification urbaine ». d représentants des princip pales instituttions et associations Ce groupe de travaail a réuni différents issues de la politiqu ue de la villee et du déveeloppement durable (SG‐CIV, ANRU, CDC, ACSE, Villes et Banlieuee, IRDSU, Pro ofession Ban nlieue, MEED DDM/Agendaa21) et audittionné plusieeurs experts dans ces domainees. Les réflexxions du gro oupe ont égaalement été é alimentées par les travvaux du CSTTB sur les conceptiions du déveeloppement urbain duraable, l’évaluaation des Prrojets de Rénovation Urbaine, et les stratéégies de reno ouvellementt urbain duraable de grand des villes. Ces réflexions ont fait apparaiitre la néceessité d’inscrrire les projjets de développementt durable (notamm ment les projjets d’éco‐qu uartiers) dan ns des straté égies de reno ouvellement urbain à une échelle interméd diaire entree le quartieer et la ville v et l’inttérêt de prromouvoir une concep ption du développement urb bain durable fondée surr « l’activatio on du poten ntiel urbain des sites ett de leur nement » environn Ce travaail collectif a a débouché sur une sérrie de recom mmandation ns visant en premier lieu à faire émergerr une politiique nationale de reno ouvellementt urbain du urable articu ulant les différentes politiquees de réno ovation urb baine et de développ pement durrable aujou urd’hui relativement cloisonnées, améliorer la cohérence des modes d’actio on au servicee du renouvvellement urrbain des r des inteercommunalités dans la mise en territoirees à travers entre autrees le renforccement du rôle œuvre de d véritabless stratégies dans ce domaine et so outenir les initiatives loccales contrib buant au développement duraable indépen ndamment des projets de e rénovation n urbaine.

Abstraact The Office of the Geeneral Comm missioner fo or Sustainable Developm ment has set up a working group gatherin ng key stakeh holders (insttitutions and d non for profit associattions) in the fields of sustainable development and urrban renewaal aiming at “thinking ab bout ways to o put sustainable develop pment at projects”. the hearrt of urban reenewal’s straategies and p Experts ffrom different institution ns and the C CSTB have co ontributed to o provide thee working grroup with thinking material including CSTB B’s work on sustainable e urban deveelopment sttrategies of big cities regardin ng urban reneewal, appraisal of urban renewal pro ojects in sociaally deprived d areas. The worrking group h has brought into light thee need for de eveloping prroper urban renewal straategies at an interm mediary leveel between n neighborhoo od and the ciity levels,thaat would include projects such as eco‐redeevelopmentss. It has also identified “tthe urban po otential of siites and the environmen nt” as the ground p principle of itts conceptio on of sustainaable urban d developmentt. This collective group p has led to tthe definition of several recommend dations including: the elaaboration ble urban ren newal, a bettter linking b between the different sustainable of a natiional policy ffor sustainab urban reenewal’s staakeholders, institutions and tools, especially by b promotin ng a supraco ommunal governance, and finaally the supp port of local initiatives alo ong urban reenewal projeects.

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1.

Contexte e et fondementss de la plateform p me d’éch hanges initiée i par le CG GDD

Le Comm missariat au Développem ment Durable a mis en place une plateforme p d d’échanges associant a différentts acteurs (SGCIV, ( ANR RU, ACSE, CDC, C IRDSU,, Profession Banlieue) dont l’objett est de « conduire une réfleexion sur les moyens de m mettre le développemen nt durable au u cœur des sstratégies qualification urbaine ». C Cette réflexio on s’inscrit notamment d dans le prolongement et des prrojets de req de la Charte de Leip pzig de 2007 qui réaffirm me les trois d dimensions d durable (justtice et équité é sociale, environn nement viable et économ mie durable eet qui surtou ut met l’accent sur l’intéggration des p politiques urbainess et sur la nécessité d’acccorder une aattention spé écifique aux q quartiers déffavorisées. plateforme, lla réflexion eengagée a vo olontairemen nt cherché à élargir le prrisme des Dans le ccadre de la p seuls qu uartiers placcés en géoggraphie prio oritaire et à s’affranchir des dispo ositifs existants pour réfléchirr à des nou uveaux modees d’action. Elle s’est nourrie n d’éttudes et de réflexions en cours restituéees par les paarticipants ett a été enrich hie d’expérie ences françaises et internationales. A Ainsi, des échangees ont eu lieu u sur les poin nts de recou uvrement et de divergence entre la p politique de la ville et le dévelo oppement durable et sur la place du u volet sociall dans les Aggendas21. Lee réseau interrégional d’appui aux Projets Urbains Intéégrés (PUI) aa été présen nté ainsi quee le programme URBACTT, la grille RST 02 d du CERTU, etc. En comp plément de cces apports, le CSTB a recueilli et syynthétisé l’expérience dees participan nts sur la base d’eentretiens et e de notess et l’a enrrichi d’expérriences fran nçaises (Roubaix, Bègless, Seclin, Bayonnee) et internattionales (Van ncouver, Sto ockholm, Manchester) dee renouvellem ment urbain durable. Nous so ommes également reveenus dans lee rapport in ntermédiairee sur la délimitation du u champ d’action que recou uvre le reno ouvellement urbain durrable, sur la manière dont les en njeux de développement duraable ont été pris en com mpte dans less projets de rénovation u urbaine prom mus dans le cadree de la politique de la ville, v ainsi que sur les conceptions c qui sous‐tendent les prrojets de développement urb bain « durable ». Face à ces constatts, nous avo ons proposéé une conce eption du développement urb bain durable fondée surr « l’activatio on du poten ntiel urbain des sites ett de leur environn nement », qui n’est pas sans rappeler certains principes du « développement end dogène », selon lesquels le dééveloppement économique repose sur l’activaation des ressources dissponibles c appro oche nous amène a à localemeent. Elaboréée et expérrimentée paar notre Laaboratoire, cette considérrer que le développemeent urbain durable s’insccrit nécessaiirement dan ns des démaarches de renouveellement urbaain. nts forts des échanges de cette plateforme ainssi que la con ntribution du u CSTB sont restitués Les poin dans le rapport intittulé « les en njeux du ren nouvellementt urbain durrable, qui s’iimpose doncc comme l’orientaation probléématique reetenue. La présente note stratéégique préseente une série s de recommandations de d différentss niveaux po our favoriserr le développ pement de vvéritables projets de renouveellement urbaain.

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2.

Préconissations visant à favorriser le dévelo oppemen nt du renouve ellement urbain d durable

2.1‐ Faaire émergger une po olitique nationale d de renouvvellement urbain du urable Les polittiques et réaalisations en n matière dee renouvelle ement urbain souffrent d’un éclatem ment qui engendrre une mise een œuvre co omplexe et een limite l’impact en term mes de durab bilité. Pour p pallier ces manques, il nous sem mble nécessaire d’agir à différents n niveaux. En amont, au nivveau de l’élaaboration des polittiques nation nales, il fautt sortir d’une e approche sectorielle q qui sépare p politique de lla ville et politiquees de l’amén nagement du territoire1 et trouver des articulaations pour favoriser la mise en œuvre eet la durabilité des projeets. Au niveaau de la concception des projets, il no ous paraît né écessaire d’amélio orer la prise en compte des territoirres de différrents niveaux (quartier, portion de vville, ville, aggloméération) danss lesquels s’’inscrivent lees projets paar le biais de l’élaboration de strattégies de renouve ellement urb bain durable e qui peuven nt aussi être e un moyen de pérennisser ou prolo onger les démarch hes engagée es dans le cad dre d’un pro ogramme naational. Perm mettre l’évolution des ussages des territoires en renou uvellement constitue c un n autre critèrre de durabilité des inveestissementss réalisés selon un ne approche e en termess de coût gllobal tout comme la prrise en compte de la dimension économique. L’élabo oration de cees stratégies coordonnan nt plusieurs p politiques pu ubliques nou us semble pouvoir être menée de manièree optimale à l’échelle inttercommunaale. Enfin, un n effort doitt être fait pour com mbler les déficits en matière d’ingén nierie de pro ojet de certaaines collecttivités locale es afin de valoriserr et permettrre le dévelop ppement durrable des colllectivités loccales même défavoriséess. Articulerr les politiq ques de rén novation urb baine des quartiers q d’h habitat sociial et les politiques p d’aména agement du territoire to ouchant au reenouvellemeent urbain d durable A l’écheelle urbaine, les politiqu ues publiquees actuelles qui contrib buent au ren nouvellemen nt urbain s’inscriveent principalement danss le champ de la rénovaation urbain ne et de la vville durable. Le plan d’action Ville durable élaboré par p l’Etat en n 2008 a vocation à sussciter la réalisation de nouvelles n opératio ons et comprrend trois principales inittiatives : les cconcours Eco oQuartiers, le projet des EcoCités et l’app pel à projets transportss collectifs. Ce sont acctuellement les concou urs EcoQuarrtiers qui mobiliseent le plus grrand nombree de collectivvités et consstituent la m majorité des réalisations actuelles en matière de reno ouvellementt urbain. Daans les périmètres de la politique de la ville ce sont Projets de Reenouvellemeent Urbain (P PRU) instiguéés par l’ANRU U. essentiellement les P m disssociée alors qu’elles Pourtantt, ces deux politiques sont élaborrées et conduites de manière pourraieent s’enrichirr mutuellemeent. Ainsi, la politique dee la ville a peeu intégré lees enjeux tecchniques envvironnementaux mais ellle a joué un rôle p pionnier dans la prise en compte d’au utres enjeuxx du développ pement duraable : ‐ ‐

la mise en œ œuvre de pro ojets intégréss de développement urbain (articulan nt les enjeuxx urbains, t techniques, économiquees et sociaux), l’amélioratio on de la gouvvernance dees projets et la mise en œ œuvre de démarches de conduite d projet fo de ondées sur la coopérattion entre les partenaires et la co oncertation avec les habitants, la prise en compte dee certains enjeux urbains du développement durable (inttégration urbaine dess quartiers, requalification du patrrimoine imm mobilier, dees équipeme ents, des infrastructurres existantees et des espaces paysage ers, amélioraation de la geestion urbain ne).

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Par poliitiques de l’am ménagement du territoire, on entend less politiques ayyant un impacct en termes d de renouvellement urbain n des villes, ho ors secteurs p politique de la ville.

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4 Inversem ment, la première p vaague d’écoquartiers met m l’accent sur les enjeux techniques environn nementaux (économies d’énergie, gestion g de l’eau l et dess déchets, développeme ent de la biodiversité) et moin ns sur la prisee en comptee des enjeux urbains et so ociaux : ‐ ‐ ‐ ‐ ‐

réalisation d de projets en n extension u urbaine sanss réelle articu ulation avec leur environ nnement, v voire relative ement enclavés, a absence de c concertation n avec les riveerains, non prise en n compte du « potentiel u urbain » de l’environnem ment, réflexion lim mitée sur la conception des espaces p publics et surr le fonctionnement sociial urbain g généré par le es formes urrbaines, e effets probllématiques des formess architecturrales visant à amélioreer les perfo ormances s (façades et pignons aveugles sur é énergétique s rue, urrbanisation en peigne, voieries s surdimensio onnées…etc) sur l’animation urbaine.

Néanmo oins certainss écoquartieers constitu uent de vérritables projjets de rén novation urb baine de faubourggs ou de fricches industrieelles (exemp ple du projett de l’Union àà Roubaix) o ou visent à co ontribuer au renou uvellement u urbain de leu ur environneement (cf. la ZAC de Bonne à Grenob ble, le projet de l’ARC Nord Estt à Reims). Ces deuxx politiques ggagneraient donc beauco oup à être arrticulées afin n que : l’on n’ait paas des démarches différeentes voire contradictoir c res développ pées parfois dans les mêmes villess, ‐ les savoir‐faiire développ pés dans chaccune d’elles soient transférées de l’u une à l’autre,, ‐ la politiquee de dévelo oppement des éco‐quartiers puissse pleinem ment bénéficier des e enseigneme nts de la politique de la vville (y comp pris de ses errreurs). Ainsi, il ffaut veiller à : ‐ n soient paas surdimen nsionnés, proposer dees espaces paysagers ou des voieries qui ne répondent aaux attentes des habitantts, et contrib buent à renfforcer la préssence de la n nature en générant un v ville tout en n entretien aisé pour les services de la ville ou less bailleurs, ‐ o organiser la mobilité et les réseaux vviaires tout e en assurant le désenclavvement des q quartiers, poursuivant ainsi l’objecctif majeur dee la politique e de la ville, ‐ v viser l’intégr ration urbain ne de ces quaartiers. ‐

Concevo oir des projetts de rénova ation urbainee et d’écoqu uartiers qui ss’intègrent d dans une stra atégie de renouveellement urba ain durable des territoirres dans lesq quels ils sontt implantés Les PRU U visent l’intégration urbaine des quartiers.. Ils favorissent effectivement l’ou uverture, l’articulaation des quartiers aveec leur enviironnement immédiat, sans garanttir pour auttant leur intégratiion urbaine.. L’évaluatio on de la quaalité urbaine e de 10 PRU U que le CSSTB vient de e réaliser montre que l’efficaccité des actio ons conduitees est limitée e par le fait q que généraleement ces projets ne s’inscriveent pas danss des stratéggies de renou uvellement u urbain durable des territo oires dans lesquels ils sont imp plantés. Ces territoires corresponden nt à la ville, mais aussi àà une échellee intermédiaaire entre quartier et ville. p de rénovation sont effectivement requalifiés et Souvent, les quartieers bénéficiaant de ces projets restructu urés, mais l’environnem l ment dans lequel ils se e situent peut être lui‐m même déqu ualifié ou déstructturé (frichess industrielles, entrées de villes où s’accum mulent des bâtiments d’activité d hétéroclites dégradéés, de grandees emprises routières de e voies expreess…etc) et n ne pas offrir de pôles d’urbaniité et de servvices sur lesq quels ils puisssent s’étaye er. Cet enviro onnement reeprésente so ouvent un gâchis fo oncier, dans la mesure o où il compreend de nomb breuses frich hes, des délaaissés urbain ns ou des espaces résiduels.

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5 Les écoq quartiers po osent aussi problème p dee ce point de d vue. Certains sont dee fait des prrojets de rénovatiion urbaine (cf supra), m mais d’autress constituentt des extenssions urbainees sans réel lien avec leur envvironnementt, alors que celui‐ci pourrait être re equalifié et densifié. d De plus, les prrojets qui visent lee renouvelleement de friches f urbaines ou ind dustrielles so ont parfois conçus de manière autocentrée, sans chercher à développerr l’interface avec leur environnem ment, sans s’efforcer s d’apportter des équipements ou des services aux habitaants de cet eenvironnemeent. Ils pâtisssent eux‐ mêmes en retour de la déqualification de d leur enviironnement, notammen nt des voiess qui les rattacheent au centree ville. On voit donc tout lee bénéfice qu ue représentterait l’inscription des projets de rén novation urb baine des quartiers de la politique de la villle ou des éccoquartiers d dans des straatégies de reenouvellement urbain des terrritoires danss lesquels ilss sont implaantés. Celless‐ci permetttraient d’articuler les prrojets de renouveellement urb bain avec des d projets d’améliorattion de la qualité q de leur environnement (requaliffication des espaces pub blics et des paysages, de ensification, développem ment d’équip pements, d’activitéés économiq ques et comm merciales…). A ce titree, la montéee en charge d d’une second de génération d’écoquartiers majorittairement sittués dans des zones de renouvellement urbain peutt constituerr un levier. On pourrait imaginer des éco‐ », composés de différentes opératio ons dissémin nées dans dees territoiress qui ont quartiers « éclatés » une certtaine cohérence et contribuant ainsi à requalifierr et à densifieer ces territo oires, en y im mplantant notamm ment de petits pôles d’équipements eet de servicess bien choisiss. Inciter lees acteurs à à concevoir des projets fondés sur la valorisattion de l’esp pace, l’activvation du potentieel urbain dess sites et de lleur environn nement et l’’enrichissement en retou ur de ce poteentiel Dans cettte perspectiive consistan nt à intégrer les projets d d’écoquartieer ou de rénovation urbaaine dans le cadre de stratégiees de renouvvellement urrbain des terrritoires, nou us avons proposé une co onception du développement u urbain durab ble fondée ssur la valorisation de l’esspace et l’acctivation du potentiel urbain de l’environnement et l’enrichissement en retourr de ce poten ntiel. Il s’agit tout d’abord d de considéérer l’espacee comme un n bien rare et e précieux et de le valoriser au mieux. Cela implique concrèteement d’exp ploiter les délaissés d urbains, de rréduire les emprises routières, d’exploiteer les dents creuses et de d densifier dans la meesure du posssible le tisssu urbain existant.. Il s’agit ensuite de prendre en compte le potentiel p géographique, économiqu ue, d’équipements et d’infrasttructures, le potentiel cu ulturel et d’h historicité, le potentiel d’’interactionss sociales et paysager de l’enviironnement et de favoriser la requallification de ce potentiell et l’accessib bilité à ces é éléments. Au lieu d de créer de nouveaux équipements, de nouveaux aménageements paysagers, cela cconduit à requalifier l’espace public et lees équipemeents existants, éventuelllement en les réaffectaant à de nouveau ux usages et à favoriser leeur mutualissation. Mais cela conduit aussi a à asso ocier les rivverains à la conception d’une nouvvelle opérattion et à oger sur les aménités que q cette opération o pe eut leur apporter, à s’’interroger donc d sur s’interro l’enrichisssement du u potentiel urbain du site et de l’environneement auqu uel l’opératiion peut contribu uer. Cette co onception po ose les finaliités des pro ojets urbains durables ett amène à cconsidérer le es enjeux techniqu ues environnementaux comme dees contrainttes qui doivent être intégrées dans d ces démarch hes et non pas comme des objectifs en soi. Dans D cette perspective il est nécesssaire de prendre en compte lle potentiel physique et climatique d des sites (sol, vent, temp pérature, disp ponibilité en eau… …etc) et d’adaapter les techniques environnementaales en conséquence. Il convieent égalemen nt d’être atttentif à créer les conditio ons permetttant de faciliiter l’évolutivité et le développement ultérieur de ces territoires.

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6 Les pouvvoirs publicss pourraient inciter les acteurs à con ncevoir les p projets de dééveloppemen nt urbain durable en s’appuyaant sur une telle problém matique, voirre à poser dees exigences pour qu’ils p prennent en comp pte ces objecctifs.

Veillerr à ce que e le développemen nt économ mique ne ssoit pas lee parent pauvre des pro ojets De l’évaluation de laa qualité urbaaine menée en 2011 par le CSTB sur 10 PRU, il reessort que la question nière très du déveeloppement économiquee n’est pas un sujet priioritaire puissqu’il est traaité de man marginale dans less convention ns ANRU, au a mieux à travers la question d de la (re)vittalisation commerrciale. En terrmes de déveeloppement durable, cettte situation révèle la priise en comptte limitée du pilier économiq que. Ceci n’est d’ailleurs pas surp prenant puissque « l’actiion économ mique » a ui n’enlève rien à l’effort consenti longtemps été penséée à part au sein de la politique de laa ville, ce qu en termees de moyen ns, à travers un arsenal impressionnaant de dispositifs de souttien à la form mation, à l’insertio on et à la crééation d’entrreprises. Nottre propos n’’est pas ici de discuter dee leur efficaccité, mais de souligner là encore, à l’insttar du Rapport de prop positions à la a politique de la Ville adopté a à l’unanim mité par la CC CIP (août 20 008), qu’une des conditio ons du succèès est « l’obligation de m mener de front un ne approchee économiqu ue, sociale et e urbanistiq que ». Plus généralemen g nt, notre exxpérience montre que le pilierr économiqu ue a tendancce à être traité indépend damment dees autres piliers dans les projets de reno ouvellement alors qu’on n sait comb bien l’articulation des d différents piliers est essentiel en termes d de durabilitéé. Cependaant, certains projets de rrenouvellemeent urbain so ont particulièrement con nvaincants en termes d’approcche intégréee du renouvellement urbain. Le quaartier de l’U Union à Roub baix par exe emple ne cible paas d’un côtéé l’habitat ou o de l’autrre le dévelo oppement économique é ou bien en ncore les transporrts, mais arrticule les différentes d d dynamiques urbaines, à à la fois so ocio‐résidenttielles et économiques à l’œuvre sur le territoire et à sses différenttes échelles. Surtout, il vaalorise les re essources locales eexistantes, en particulier les savoirs‐ffaires historiques (dans le textile essentiellement) afin de créer des emplois non déloccalisables. Autrement A dit, d l’Union opte pour une strattégie de différencciation, en créant c des activités à haaute valeur‐aajoutée auto our des filièrres image ett textiles, pour con ntourner le champ des activités plu us concurren ntielles dans lequel elle a peu de ch hance de s’imposeer face aux coûts salarriaux plus faaibles des pays p émergeents. Il y a donc une recherche d’adéquation entre le type d’acttivités écono omiques d’une part, et les savoirs‐faaires locaux ainsi que d’œuvre disp ponible sur lee territoire. la main d Ce site o offre également des opp portunités po our des entre eprises néceessitant des eemprises plu us vastes, notamm ment la distrib bution et la vvente à distaance. Divers secteurs d’aactivités sontt ainsi présents sur le site et tirent t ainsi parti p des diffférents niveeaux de quaalification prrésents sur le territoire.. L’image industrieelle a donc considérableement évolu ué et le site e s’inscrit daans une dynamique éco onomique renouveelée qui cherrche à particciper au rayo onnement ré égional et eu uropéen, du u fait de sa proximité p avec la m métropole lilloise et de laa Belgique. M Mais cela ne s’est pas faitt sans une démarche d’aactivation de ce po otentiel économique grââce à une ambition poliitique très affirmée, a la mise en place d’une gouvernance originaale, la créatio on d’un proggramme d’acccueil et d’acccompagnem ment des enttreprises, etc. En outre, la mutualisation m n des équip pements est constammeent présente, qu’il s’aggisse des équipem ments (parkiing silo mu ultifonctions : parking voitures, v vélos, stockagge d’eaux de d pluie, panneau ux photovoltaïques, etc.), des servicees (crèche…) ou des espaces verts.

Perme ettre l’insscription des strattégies de e renouve ellement urbain dans d le temps long Cette reccommandation est fondéée d’une parrt sur l’imporrtance de la prise en com mpte du longg terme si l’on veutt assurer la d durabilité du développem ment et d’autre part sur u un constat reelevé auprèss de villes

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7 comme Manchesterr et Stockholm qui évoquent leurr volonté dee rompre aavec un système de mmes nation naux de ren nouvellement urbain qu ui intervienn nent de manière poncttuelle, se program succèdent les uns autres, et dont les effets ne durent ssouvent pas beaucoup p plus que le ttemps du program mme. Ce consstat n’est pas éloigné de celui des accteurs français de la polittique de la viille ou de la rénovation urbaine après trente ans d’inteervention dans les quartiers en difficu ulté. En réponse à ce prroblème, la ville de Maanchester arrticule projets de renou uvellement urbain u et projets d de territoire en les inscrivant dans lee cadre d’une e « vision » d du développeement du te erritoire à trente ans. Stockhollm répond à cet enjeu d de pérennisaation des meesures de renouvellemen nt urbain d’une zo one urbaine een les inséraant dans le fo onctionneme ent habituel des services de la ville plutôt que de créerr des dispositifs spécifiq ques. A Vanccouver, les projets p de reenouvellemeent urbain de d la ville s’inscriveent dans unee stratégie d de renouvellement en pllusieurs temps, au long cours, sur plus de 10 ans. En France, l’AN NRU se posee la questio on des modaalités du rettour dans lee droit commun des quartiers ayant fait l’objet d’un P PRU. Cette prrise en compte de la diimension temporelle « llongue » dans la concep ption des prrojets de renouveellement urb bain impliqu ue aussi dee concevoir des projetts évolutifs dans le te emps qui permettent de s’adaapter aux évvolutions dee la ville (de ensification, phénomènees de déprise e…) mais ( nt de la pop pulation, réd duction de laa taille des ménages, m aussi aux évolutionss sociétales (vieillisseme par exem mple).

Veillerr à ce que les pro ojets prévvoient dess aménaggements eet constru uctions adaptaables et m mutables d dans le te emps selo on une réfflexion en n termes d de coût global Le développement durable visee avant toutt à se préocccuper des incidences i futures des décisions prises ett des nouveaaux aménageements mis een œuvre de manière à n ne pas obéreer l’avenir. Le es projets de reno ouvellement urbain conssistent à reequalifier des espaces dégradés d et à les adapter à de nouvellees exigences,, mais il faut veiller à ce q qu’ils n’entraainent pas à leur tour une dégradatio on rapide des améénagements réalisés et qu’ils ne créen nt pas des ob bstacles aux évolutions ffutures. Par exemple, les grands g enseembles maiss égalementt les tissus de faubou urg ou les quartiers pavillonn naires ont souvent s été construits en limite d’urbanisatio d on des villess et conçus de telle manièree qu’ils ont bloqué b toutee possibilité de développ pement urbaain ultérieurr. Il importe donc de favoriserr les démarcches qui ont le souci de m ménager dess possibilitéss de dévelop ppement urb bain futur à des coûts c limitéés. A une échelle é pluss fine, la pertinence p é économique des opérations de renouveellement urbain se juge aaussi à l’adaptabilité dess bâtiments eet des espacces conçus à d’autres usages dans d le futu ur (ex. : tran nsformation,, agrandisse ement…). Un n critère important con ncerne la possibilitté de transfformer un bâtiment b ou u un équipe ement sans avoir à tran nsformer à nouveau l’organissation urbain ne (trame viaaire par exem mple). Il paraît également n nécessaire de prendre en n compte less contraintess et mes coû ûts de gestion dans la des bâtimen nts et des esp paces publics pour assurrer leur pérennité. En conceptiion et la requalification d favorisan nt les démaarches de co onception qu ui prennent en compte les contraintes et les coûts de gestion (démarches en termes de coût glo obal), on réduit globaleement les co oûts et on assure a la pérennitté des investtissements, la durabilité des aménaggements. Cees démarches nécessiten nt que les gestionn naires soientt associés à la conceptio on des proje ets et que lees pratiques des habitan nts soient mieux prrises en com mpte.

Aider lles collecttivités locaales soufffrant d’un déficit en n ingénierrie de projjet Le système des appeels d’offres eet autres appels à projetts qui tend àà se généraliiser aujourd’’hui dans les dom maines touch hant au ren nouvellemen nt urbain et e au développement d durable favorise les collectivvités locales d disposant dees ressources humaines et financièrees les plus im mportantes. Ainsi, les plus graandes villes de France sont‐elles surreprésent s tées dans les réponsess à l’appel à projet

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8 « urbanisme durablee » lancé par l’ANRU en 2008. Ce syystème a po our travers d de laisser de e côté les osant de mo oyens plus rééduits, de meettre l’accen nt sur des initiativees menées par des collecctivités dispo projets « spectacula « aires » au déétriment de projets pluss simples tout aussi durrables, mais aussi de contraindre la mise en place des projets de renouvellem ment urbain durable dan ns les collecttivités les plus dém munies. Il nous semble s doncc important de prendree en compte e cette quesstion des diffficultés de certaines collectivvités locales en matièree d’ingénierie de proje ets, en prop posant par exemple un n soutien extérieur temporairre pour perrmettre aux communess plus dému unies d’élaborer des prrojets de renouveellement urbaain durable eet faire part de leur expé érience. Cettte recomman ndation s’insscrit dans la droitee ligne du Pacte de Solidaarité Ecologique qui consstate que « les villes petiites et moye ennes ont besoin d d’un appui teechnique pou ur définir leu ur stratégie d de développeement2 ».

Donne er davantaage de poids aux EP PCI dans le es disposiitifs de go ouvernancce de la politiq que de la ville et de la rén novation urbaine pour unee approch he plus durablle des terrritoires La contrractualisation n et le caracctère transveersal de la po olitique de laa ville confèrent une importance particulière au modee de gouvern nance et possent la questtion du pilotage de l’actiion publique e dans les onales distin nctes pour le es volets quartiers en difficullté. Celle‐ci est portée par deux aggences natio urbain (A ANRU) et so ocial (ACSE) selon un sysstème d’app pels d’offre et e de contraactualisation avec les collectivvités locales, chargées dee la mise en œ œuvre. C’est donc à ces derrnières que rrevient le rô ôle de constrruire de la co ohérence et d’élaborer u un projet solidairee. Il nous sem mble que less Etablissemeents Publics de coopération Intercommunale (EPCI) sont situés à une échellee pertinentee pour jouer ce rôle de e pilote et d’ensemblier d r du développement stratégiq que des territoires, en lien avec lees commune es concernées, car ils ssemblent less seuls à pouvoir développer une vision sstratégique d du territoire permettantt de réaliser l’intégration n urbaine des quaartiers, intéggration qui dépasse d gén néralement les frontièrees communaales. Il nouss semble égalemeent nécessaire de pallieer le déficit de reconnaissance des intercommunalités au sein des systèmes de gouverrnance des PRU P alors mêême que leu ur rôle en m matière de co onduite de projet p est 3 souvent important (eet cautionnéé par l’ANRU ). Plus enccore, l’échelle de l’agglom mération s’im mpose dans la mise en œ œuvre de la solidarité te erritoriale par‐delà les « égoïssmes communaux4 », dee la mutualisation des moyens5 ett du développement durable. L’organisattion des seervices publlics environnementaux et l’exercicce de compétences stratégiq ques dans l’aménagem l ent de l’espace, l’orgaanisation dees transportts, les politiiques du logemen nt tendent en e effet à hissser l’interco ommunalité au rôle d’accteur « pivott » des polittiques de développement duraable. De trèss nombreux EPCI se son nt notammen nt engagés d dans la réalissation de chartes de l’environ nnement, dee chartes paaysagères, d’Agendas 21 1 et un puisssant mouve ement se dessine actuellemen nt en faveur d des plans clim mat territoriaux. On imaggine dès lorss comment la contractu ualisation de es PRU à l’ééchelle interrcommunale pourrait permettre de les in ntégrer dan ns des projeets de territtoire interco ommunaux en articulation avec d’autres dispositifs een faveur de l’environnem ment mais aussi de la po olitique de la ville (CUCS) de façon à garantir la cohéren nce des politiques menéees sur les terrritoires. Les com mmunes et lees EPCI pou urraient alorrs contractuaaliser sur la base d’un projet locall qu’elles auraientt défini ensemble dans le cadre des orientationss préconiséees par l’Etat à l’échelle n nationale. 2 http://w www.developpeement‐durable.gouv.fr/IMG/pdf/Rapport‐3.p pdf (p.16) 3 La nécesssité de renforccer la coopération intercommu unale, notamment en Île‐de‐ FFrance a été sou ulignée dès 200 08 dans le rapport du u Comité d’évalluation et de su uivi de l’ANRU intitulé Conduirre les projets AN NRU à une écheelle pertinente. 4

Desjardins X., Duret H., H Tual M. Am ménager la méétropole parisieenne. Commentt les intercomm munalités francciliennes se saississentt‐elles des poliitiques d’habita at pour constru uire une solida arité territorialle ?, rapport dee recherche PU UCA, Paris, Novembree 2010 5

IAU, Inteercommunalitéss et politique dee la ville en Île‐d de‐France, tom me 1, Paris, Avrill 2010

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9 Les acteurs locaux ssont en effett placés à l’ééchelle la plu us adéquatee pour définiir de façon fine leurs f ppement soccial et urbain n et de « rem mise à niveau » des quartiiers. stratégiees en matièree de dévelop

2.2‐ Am méliorer la cohéren nce des m modes d’acction au se ervice du renouvellement urbain n des territtoires L’obstacle majeur id dentifié au niveau n de laa mise en œuvre œ des prrojets de ren nouvellemen nt urbain découle du caractèree sectoriel des politiquess nationales. Celui‐ci se ttraduit par des professionnels qui travaillent sur des prrojets visantt au renouveellement du tterritoire aveec des formaations et dess cultures différenttes (l’urbain,, le social), eet utilisent d des dispositiffs et des outtils différents. Ces professionnels manquent d’une cullture partagée et de réfférences com mmunes. Less formationss au renouvellement urbain durable pour perme d dess territoires apparaissen nt alors com mme une opportunité o ettre aux acteurs de l’urbain eet de la polittique de la vville de se co onstruire unee culture parrtagée et d’aaméliorer e favoriser la mutualisaation des diispositifs. Lees acteurs so ont confrontés à un leur colllaboration et nombre pléthoriquee d’outils ett de disposittifs qui com mpliquent leur tâche, en n termes de e gestion administtrative mais aussi de con nduite de prrojet. Les Agendas 21 co onstituent au u même titre e que les documents de cadrrage stratéggique des outils émanaant des colle ectivités loccales en dehors des politique es nationale es, qui de ce fait peuventt jouer ce rôle d’ensemblier et permeettre de don nner de la cohérence et d’articculer les diffférents disp positifs au se ervice du reenouvellement urbain. En E ce qui concernee les dispositifs de conduite de projeets, plusieurss villes europ péennes et n nord‐américaaines ont mis en p place des meesures permeettant de réd duire les pro océdures de prise de déccision et de résoudre la questiion épineusee du portage e de projet.

Dévelo opper les formation ns commu unes des p profession nnels de la politiqu ue de la ville ett de l’urbaain sur le rrenouvellement urbain duraable des teerritoires Cette recommandation fait direcctement écho à la démarrche de la plateforme et aux échange es qui s’y sont ten nus. Ces pro ofessionnels qui travailllent souvent sur les mêmes m espacces ont souvent des langagess et une cultture différen nte qui consstituent un frein à leur collaboration c n. Le développement durable constitue une u opportu unité de dééveloppemen nt de passeerelles entree les secteu urs de la e culture politiquee de la ville et celui dee l’urbain avvec à la clé une opporttunité de crééation d’une commun ne du renouvvellement urrbain durable autour de la cohésion territoriale q qui pourrait favoriser des collaaborations professionnelles. Au vu dees évolutions des pratiques professionnelles quii font de plu us en plus ap ppel à des approches transverrsales, parteenariales et selon une approche « projet », ceette préconiisation nouss semble particulièrement importante. Ceela permettrrait de place er le dévelop ppement du urable au cœ œur de la maîtrise d’ouvrage urbaine, u qui peut être définie d comm me « l’ensem mble des missions, porté ée par la collectivvité publiquee, de pilotage stratégiq que et de management m t d’un projeet urbain, depuis d la 6 conceptiion jusqu’à la mise en œuvre » œ et qui donne davantage de d place à laa fonction amont a du projet urrbain et à sa coproductio on à travers d des dispositifs de concerrtation, parteenariats etc.... Cependaant il est néccessaire de se donner less moyens de cette accultturation, même dans un contexte de turno over importaant des acteeurs. Il existee déjà une offre o de form mation en d direction dess acteurs, l’Ecole de d la Rénovvation Urbaine7 propose notamme ent une form mation ‘villee et développement durable’ qui reste trrès axée sur les PRU. A n noter aussi q qu’a été lanccé par le min nistère un grrand plan formatio on A21 en dirrection des fformateurs cchargés de fo ormer les ageents de l’Etatt. Il parait en outre néccessaire d’ad dopter une vvision globale e des besoin ns en formatiion sur l’app proche du développement duraable de toutee la chaine d d’acteurs parrticipant au rrenouvellemeent urbain.

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Club Ville et Aménagem ment sous la dirrection de Jean Frébault, La M Maitrise d’ouvrage urbaine, Ediitions Le Moniteur, Paris 2005

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http://w www.ecoledelarenovationu urbaine.com/

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Utiliser les outils de cadrrage strattégique co omme levvier de mutualisatiion des positifs politique p de la ville, v ren nouvellem ment urbaain et outils et disp oppementt durable dévelo La politique de la ville v génère de nombreu ux dispositiffs (CUCS, PD DE…), tout comme les politiques p d’aménaagement du territoire (SSCOT, PRU, OPAH, O PLU… …) ou celles liées au dévveloppementt durable (PCET, écoquartiers… …). Or si cess dispositifs eet outils ont été élaboréss de manière e à s’articuleer les uns auxx autres et permettre de rationaliser et d’’optimiser lees modes d’action publique, leur prrofusion enggendre la fattigue des acteurs (difficulté à se mobiliseer sur plusieeurs fronts, difficile d articculation des calendriers d’action propres à chaque territoire…), t brouille l’aanalyse du fonctionnem f ment des territoires (pé érimètres d’analyse et d’actio on différentss…) et entraaine leur so ous‐exploitation. Dans ce contexte, il paraît nécessaiire de trouver un moyen de combin ner et mutu ualiser ces divers outils afin de simp plifier les interven ntions sur le tterritoire et ffaciliter l’app préhension d de ses enjeuxx. Les outiils de cadraage stratégiq que dévelop ppés par less certaines collectivités locales (Aggendas21 n’émaneent pas de la mise en œuvre de politiques p nationales mais n’en resstent pas moins m des dispositifs importantts du point d de vue du dévveloppemen nt durable dees territoires. Ils sont élab borés sur c locales et peuvent p joueer ce rôle d’’ensemblier. Ainsi, la la base du volontariat par les collectivités commun nauté urbain ne de Cherb bourg a déffini des obje ectifs partaggés pour son contrat urbain u de cohésion n sociale et ll’Agenda21. Les deux outils comporttent des actions permetttant de répo ondre aux enjeux d définis lors de l’atelier d de l’Agenda2 21 « Solidarité et satisfaction des beesoins ». Le CUCS est intégré d dans l’Agend da21 intercom mmunal. Le PLH a été éggalement réd digé en lien aavec l’Agendaa21. A Rillieux‐la‐Pape, dees fiches com mmunes de diagnostic ont été élabo orées sur les thèmes parttagés par les deuxx dispositifs A21 et CUCS, un travaill croisé a en nsuite aboutti à un certaain nombre de d fiches actions ccommunes (ex. l’atelier ssanté‐ville, lee médiabus… …). De plus ces dispositifss ont été élaaborés en cohérence avec l’A21 intercomm munal et le CU UCS d’agglom mération.

Amélio orer l’efficcacité dess dispositiffs de cond duite de p projets, no otamment sur la questio on du pilo otage La questtion du pilotaage est une question cru uciale dans le e domaine du renouvelleement où on a affaire à des projets souven nt complexess (dépollutio on, relogeme ent, gestion des riverainss…) faisant intervenir de mulltiples partenaires, insstitutionnelss (l’Etat, le es collectivités territo oriales, les agences nationales…), privés (promoteurrs, bailleurs),, société civiile (habitantss, associations). Mal gérrée, cette complexxité peut co ompromettree l’impact du projet. Ce ette questio on est indisssociable de celle du portage politique. Le pilotaage doit pouvoir s’appuyyer sur des d diagnostics so ocio‐urbainss du potentieel des sites e et de leur environn nement visant à exploreer les « orien ntations stratégiques de développem ment » envissageables validées par les maîttres d’ouvragge. mis en place des disposittifs de condu uite de projeet resserrés p plus réactifs facilitant Plusieurss villes ont m une prise de décisio on rapide. A Bègles, la proximité (gé éographique et culturellee) des acteurs et des élus a peermis une m maîtrise publique forte du u projet et no otamment d de limiter less dérives du projet de la phasee conception à la réalisattion. En effeet, la conduitte du PRU esst aux mainss d’un nomb bre réduit de perso onnes (le maire, m l’élu à à l’urbanisme et le directeur du seervice, le cheef de projett PRU, le directeur de la SEM M locale) con ncentrées à l’échelle municipale. Laa SEM localee couvre de e plus de nombreu ux aspects du projet puisqu’elle p assume la do ouble fonction d’aménaageur et de e bailleur principal et disposee de compéétences en matière de développem ment de zone d’activité és et en économie sociale et familiale. Ceependant, l’efficacité de e la conduitee du projet repose également sur le soutieen politique ffort du mairee au projet eet à son mode de conduitte. En Gran nde‐Bretagnee, l’Etat a créé c des Urrban Regeneration Com mpanies (UR RC). Ce disp positif de conduitee de projett dédié est monté ponctuelleme p ent pour piloter p les projets majjeurs de

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11 renouveellement urbain (ex. reno ouvellement urbain de l’’Est de Manchester). Il ss’agit d’une structure souple et temporaaire, regrou upant au maximum m une u dizainee de perso onnes. Ces sociétés indépendantes ont pour particularité d’aavoir pour actionnaires a majoritairees les trois niveaux territoriaaux mais ausssi des représentants de la société civvile. L’intérêtt des URC tieent d’une parrt à la mobiliisation sur le e pilotage du u projet qui lu ui permet de e veiller à la cohérence et à la synergie enttre les différrents projets de développ pement engaagés sur un territoire uvellement u urbain. De pllus au‐delà d de ce rôle d’e ensemblier, la diversité d de ses actionnaires lui de renou permet de réunir plus p facilem ment des partenaires p institutionne i els et privéss, de renforcer leur implicatiion et de stiimuler l’inveestissement dans ces zones défavorisées. Ces sttructures permettent par ailleurs de meneer des projetts à une écheelle plus vastte que celle du quartier (c'est‐à‐dire d’élargir les périm mètres opéraationnels et les territoirees de référen nce), ce qui ffavorise l’inttégration urb baine des zones dee projet danss les territoirres.

2.3‐ So outenir le es initiatives locale es contrib buant au développ pement durable d indépe endamme ent des pro ojets de rénovation n urbaine Les investigations qu ue nous avo ons menées montrent qu ue de nomb breuses initiaatives contribuant au développement duraable sont miises en œuvrre dans le caadre des pro ojets de réno ovation urbaine, mais égalemeent en dehors de ce cadree. Ces initiatives porteent sur la rationalisatio on de l’usage des resssources des territoires. Il s’agit d’économiser l’espace en trouvaant de nouvveaux usages pour les e espaces délaissés (dents creuses, espaces de bas d’immeubles… …) et les em mprises routtières déme esurées, de valoriser ett utiliser l’existan nt (bâti, am ménagementts, ressource es naturelle es) en évitaant au maximum de couteuses démolitions. L’autree grande id dée est d’u utiliser le développeme d ent durablee comme le evier de développement de compétence es des habitants (formattion aux emplois verts, àà l’autoréhabilitation des logements, aux ggestes écologgiques, …). Il nous semble important de cap pitaliser, de d diffuser, de vvaloriser et d de soutenir lle développe ement de ces initiaatives, y com mpris lorsqu’’elles ne s’in nscrivent pass dans des projets p de réénovation. Il est sans doute so ouhaitable d de définir un cadre soup ple permettant de réaliseer ce travail de capitalisation, de valorisattion et de so outien. Une ttelle tâche po ourrait être confiée à dees association ns très invessties dans ce domaaine moyennant un soutien des pouvvoirs publics.

Initiatiives concernant les amé énagemen nts urbaains et les tech hniques enviro onnementales A travers l’évaluation de la conttribution de la politique de la ville au u développeement urbain n durable nous avo ons déjà évo oqué ces diffférentes dém marches, maais il nous seemble intéressant de les rappeler ici car elles peuvent également êêtre mises en n œuvre indé épendamment de ces pro ojets. blics consacrrés à l’une ou l’autre e de ces On pourrait mêmee envisager des prograammes pub thématiq ques. C’est d déjà le cas en n ce qui concerne le recyclage des m matériaux dee démolition,, mais on pourrait par exemp ple imaginer un prograamme de re evalorisation n des délaisssés urbainss, ou de réductio on des emprises routièress inutiles. Adapter les techniqu ues de façon à tirer parti des spécificittés de l’envirronnement lo ocal ocal est un eenjeu importtant dans Nous avons vu que l’adaptation des techniques à l’envirronnement lo les projeets de rénovaation urbainee durable, m mais ce genre e d’initiative pourrait égaalement être e soutenu indépendamment dee ces projetss. Cela concerne les actiions visant àà utiliser les matériaux lo ocaux, ou bien à assurer la ven ntilation natturelle des lo ogements daans les zoness très ventéees, permettaant de se protégerr du froid en n limitant le recours au chauffage ou o d’assurer le confort tthermique d’été sans

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12 recourir à la climattisation, favo orisant le reecours à l’écclairement et e à la venttilation naturelle des parties ccommunes des immeublees …etc. Redonneer de la valeu ur aux espacees résiduels iinutiles et au ux « délaissés urbains » De nomb breux quartiers représen ntent un gâch his foncier caar ils ont gén néré des espaces résidue els ou des délaisséss urbains inutilisables, ce c qui de pllus réduit laa densité et accroit les coûts de ge estion. La revalorissation et la rééutilisation d de ces espacces représentte donc une économie im mportante. Il existe un grand nombre n d’initiatives visant à l’aménagement paaysager de cces espaces délaissés (qu’ils soient s péreennes ou temporaires) t ) de multiples manièères (aménaagements de d pieds d’immeu ubles, jardin ns partagéss ou jardin n d’insertio on, aménagements de friches, de d dents creuses… …etc). Ces initiatives peuvvent contrib buer au dévveloppemen nt des identtités paysaggères, des pratiques p de loisirs ou culturelles, d des actions d d’insertion. sociales,, d’activités d Réduire les emprisess routières su urdimensionn nées en créan nt des boulevards urbain ns arborés s entouréés ou traverrsés par dess voies routtières surdim mensionnéess, parfois Certains quartiers sont doublées de contre‐‐allées (ex du Mirail à To oulouse ou d du quartier de la Plaine du Lis à Dammarie). Ces voiees représenteent un gâchis foncier, dees surfaces m minéralisées imperméables considérables qui en outree déstructureent l’espace. Leur réducttion et leur trransformatio on en boulevvards urbainss arborés permet d de récupérer des espacees pour consttruire ou créer des espacces verts. Mainten nir autant que possible les voieries et réseaux exisstants Ces améénagement sont s très co oûteux et co onsomment des quantités importan ntes de maté ériaux et d’énergie. Certains projets de rénovation parviennen nt à tenir compte c de cette contrrainte et urer des quaartiers en réu utilisant la majorité des vvoieries et dees réseaux exxistants. restructu Densifierr tout en ménageant dess espaces pla antés de quallité La densiification dess tissus urbaains, quelquee soit leur nature n (quarttiers d’habittat social, faaubourgs, tissu pavillonnaire) contribue à à réduire l’éétalement urbain, u sous réserve qu ue l’on préserve des espaces verts de quaalité et que l’’on renforcee la présence de la naturee.

Initiatiives visan nt la préservation et la requ ualificatio on des am ménageme ents et des construction ns existan ntes Le renou uvellement u urbain est paar nature un ne démarche e qui s’inscritt dans la tem mporalité pu uisqu’elle vise à reequalifier et à adapter ou u transformeer les tissus urbains existants. Il importe d’être aattentif à la façon dont cet hérritage du passsé est traitéé. ments industtriels pour dee nouveaux u usages Requaliffier les frichess et les bâtim Ces dém marches permettent de revaloriser des espacess et de trou uver de nou uveaux usagges à des bâtiments en faisant l’économiee de leur déémolition, to out en préseervant des ééléments d’h historicité pouvantt avoir une ggrande valeur architecturrale. A ce titre, les acteu urs du secteu ur artistique donnent une deu uxième vie à des bâtim ments aband donnés en les transformant en dees lieux de création artistique et d’animaation cultureelle (squats, ffriches culturrelles comme la Belle de Mai à Marse eille). Développ per la réflexxion sur l’ééconomie dees démolitions et la prromotion dees techniquees et des démarch hes socio‐éco onomiques d de « déconstrruction » dess immeubles Il est sou uhaitable de limiter les démolitions aau strict néce essaire, en ne démolissan nt que les im mmeubles très vétu ustes (notam mment sur le plan énergéétique), ceuxx qui bloquen nt une restru ucturation pe ertinente

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13 de l’orgaanisation urb baine ou emp pêchent le développeme ent urbain fu utur des sitess. Dans chaque projet de rénovvation des arbitrages a paarticuliers so ont réalisés concernant c l immeubles à démolir et ceux les qu’il est préférable de réhabiliteer ou de recconvertir à d’autres d usages. Historiq quement, le choix de démolir était aussi liié au fait que les aménageurs préférraient exproprier les pro opriétaires ett démolir l’ensemb ble d’un site afin d’éviterr de devoir eengager de m multiples néggociations, rééaliser des expertises techniqu ues et mettree en œuvre d des procédures complexes.

Initiatiives au se ervice du d développe ement dess compéte ences sociales, cultturelles ou pro ofessionne elles des habitantss en lien aavec les e enjeux de développ pement durablle Le développement d des compétences des hab bitants en m matière de dééveloppemen nt durable pe ermet de remplir p plusieurs objjectifs : ‐

cc’est un moyen m essen ntiel de co ontribuer à la mise en e œuvre des démarrches de d développem ment durablee : celles‐ci ne n peuvent pas p se dévellopper si less habitants n’ont n pas une compréhension de cces enjeux ett s’ils demeu urent passifs,, c cela permet aux habitan nts d’acquérir une maîtrise de leur caadre de vie eet accessoire ement de réduire leurs charges (consommatio on d’eau et d’énergie no otamment), voire de se procurer d des ressourc ces (cf jardinage), les enjeux de développeement durab ble constitue ent par ailleu urs un suppo ort pour favo oriser les é échanges, lee développement de praatiques et d’interaction d s sociales entre les hab bitants et itutions, a avec les inst c ces enjeux o offrent égalem ment un sup pport pour faavoriser l’inseertion écono omique.

Soutenirr les actionss de sensibilisation dess habitants aux enjeuxx du dévelop ppement du urable et contribu uant à modifiier leurs com mportements Dans la droite ligne du rapport du Pacte dee Solidarité Ecologique E d Gouverneement qui prône « la du mobilisaation citoyen nne pour accroitre la sen nsibilisation, l'éducation et la particip pation des personnes les plus éloignées du d développ pement duraable8 ». Il no ous semble souhaitablee de mettre e l’accent démarches eet de les élarrgir à tous les habitants, car les ingén nieurs se son nt rendu com mpte que sur ces d les conssommations réelles d’éénergie dép passaient largement les performances attend dues des systèmes techniquees, dépassem ment qui peut atteindre e 50% de leeurs estimations. On connait les démarch hes de sensib bilisation au tri sélectif, m mais ces dém marches peuvvent être éteendues à la rréduction des conssommations d’eau et d’éénergie. A titre d’exemple, d o peut citeer la sociétéé de logeme on ent à vocatio on sociale V VVO qui gère 30 000 logemen nts en Finlande et qui a fformé 300 habitants auxx enjeux de d développement durable,, lesquels sont chaargés de senssibiliser les autres habitants. Soutenirr l’auto‐entreetien et l’auto‐réhabilita ation et déveelopper les compétences c s des habitants en la matière Les dém marches favorisant l’auto‐entretien eet l’auto‐réhaabilitation reeprennent un sens nouvveau avec le dévelo oppement durable. Elless permettentt aux habitan nts de contribuer au dévveloppementt durable en acquérant des compétencess, en réduisaant leurs chaarges, en am méliorant leur cadre de vie. Ces démarch hes entrainent en outre u un plus grand respect de es espaces haabités et réduisent donc les coûts de gestio on et la duréée de vie des équipements. On peut cciter comme exemples : ‐

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plusieurs pro ojets de réno ovation cond duisent à offrir des jardin nets à une paartie des hab bitants et d des actions s sont menéess pour les aid der à entrete enir leurs plantations,

http://w www.developpeement‐durable.gouv.fr/IMG/pdf/Rapport‐3.p pdf

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le développeement des jaardins familiaaux et des jardins partagés, la société VV VO précitée a égalementt formé un rréseau « d’haabitants briccoleurs » quii forment les autres à eentretenir leeur logementt.

Utiliser le développ pement des techniques environnementales com mme supporrt de dévelo oppement d’activitéés et d’inserttion professiionnelle Les enjeeux techniqu ues environn nementaux, constituent un champ potentiel dee création d’activités économiques et d’eemploi pourr lequel il est e nécessaiire de formeer à la fois des ouvrierrs et des technicieens. C’est un n domaine propice à l’insertion profe essionnelle d des personnes en difficu ulté, car il permet à ces perssonnes d’ob btenir des emplois pe eu qualifiés au départ et de ce qualifier progresssivement. Ceela concerne notammentt : ‐ ‐

la création d de jardins d’in nsertion com mme dans le quartier de Pont Blanc àà Sevran, les initiativees de certain ns projets dee rénovation n visant à déévelopper lees espaces paysagers p (comme à Lormont L dan ns la banlieu ue de Borde eaux) et meettant à pro ofit cet objectif pour d développer l les activités de réalisatio on et de main ntenance de ces espacess en créant u une filière d d’insertion p professionneelle.

Utiliser lles locaux en n attente de démolition o ou de réhabiilitation pourr y implanterr transitoirem ment des activitéss économiquees ou cultureelles Les délais d’attente nécessaires à la réalisation des opérrations de déémolition ou u de réhabilittation de certains bâtiments peuvent êttre mis à profit p pour y implanteer transitoireement des activités économiques ou culturelles en ne faisant payer C’est une démarche p que le es charges d’entretien. d d économiquement peertinente, caar ces activittés sont fraggiles et disposent de mo oyens limité és lors de leur création. Avec un tel système elles bénéficient b donc d de chaarges réduittes au démaarrage et peuventt ensuite miggrer vers d’au utres locaux pour s’instaaller plus durrablement lo orsque leur activité se développe, ou vers d d’autres imm meubles en atttente de rénovation si eelles demeurrent fragiles : ‐ ‐

cc’est une praatique courante dans les pays anglo‐saxons, c c’est la dém marche adop ptée par la ville de Naantes lors de d la rénovaation des bâtiments b industriels d de l’ile de Nantes. La villee a tout d’ab bord implanté la compaggnie théâtrale « Royal d de Luxe » da ans un entreepôt et, com mme celle‐ci est devenuee célèbre ellee est à l’origgine de la c création du musée Julees Verne qui est implan nté dans cess locaux. Ceette démarche a été e ensuite éten ndue et a permis p la crréation ou l’’implantation transitoiree d’une quaarantaine d d’entreprise s culturelles.

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